Que, de l'avis de la Chambre, les immigrants au Canada et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par le gouvernement.
-- Monsieur le Président, je prends la parole à la Chambre aujourd'hui pour exprimer les inquiétudes des Canadiens concernant l'orientation, ou plutôt le manque d'orientation, du gouvernement conservateur pour ce qui est d'aider les immigrants et les néo-Canadiens à réaliser leur plein potentiel dans la société.
Les Canadiens sont fiers de notre diversité et de notre réputation de pays accueillant pour les immigrants, et ils ont raison. L'immigration est plus qu'un symbole pour les Canadiens; c'est aussi un impératif économique.
Au début du siècle dernier, le gouvernement de sir Wilfrid Laurier s'est mis à peupler notre vaste territoire avec des « hommes vêtus de manteaux en peau de mouton ». Le taux d'immigration a atteint un sommet en 1913, année où 400 818 immigrants — l'équivalent de 1,5 million aujourd'hui — sont arrivés au Canada. De nos jours, quelque 5,4 millions de Canadiens, soit 18,6 p. 100 de la population, sont nés à l'étranger. C'est le plus haut taux de diversité en 70 ans.
Le départ à la retraite des baby boomers aura une incidence notable sur la compétitivité de l'économie canadienne. En 2001, les baby boomers âgés de 37 à 55 ans représentaient 47 p. 100 de la main-d'oeuvre. Dans 10 ans, la moitié d'entre eux auront 55 ans ou plus et 18 p. 100 auront plus de 60 ans.
Selon les données du recensement de 2001, pour la première fois de l'histoire, l'immigration, au cours des cinq années précédentes, avait représenté plus de la moitié de la hausse démographique du Canada. Ces dix dernières années, 70 p. 100 de la croissance nette de la main-d'oeuvre canadienne a été attribuable à l'immigration. Statistique Canada prédit que, entre 2011 et 2015, la croissance nette de la population et de la main-d'oeuvre reposera à 100 p. 100 sur l'immigration.
Le Conference Board du Canada estime que, d'ici 2020, nous connaîtrons une pénurie de main-d'oeuvre qui se traduira par un million d'emplois vacants. Il existe une concurrence mondiale pour les immigrants provenant des puissances économiques émergentes comme la Chine et l'Inde, sans compter l'attraction traditionnelle exercée par d'autres pays industrialisés, comme les États-Unis et l'Australie.
L'immigration présente plus qu'un avantage économique pour un pays. Les immigrants apportent de la diversité, de la vitalité et de l'innovation au Canada.
Comme l'a fait remarquer Richard Florida, spécialiste américain des politiques publiques, « la diversité est un élément essentiel d'un pays florissant ». Bref, au cours des dix prochaines années, le pays capable de mieux attirer et intégrer les immigrants aura un avantage concurrentiel sur la scène mondiale. Le Canada a désespérément besoin d'exceller dans ses efforts pour attirer et intégrer les immigrants, car les immigrants installés ici accusent un retard.
En l'an 2000, l'écart salarial entre les hommes immigrants et les hommes nés au Canada s'élevait à 40 p. 100, un chiffre renversant. L'écart est encore plus prononcé chez les femmes qui ont immigré récemment; elles touchaient un salaire inférieur de 44 p. 100 à celui de leurs homologues nées au pays.
De plus, le quart des immigrants récents étaient faiblement rémunérés en 2000 comparativement au sixième des travailleurs nés au Canada. Le problème s'aggrave. Selon un rapport de 2005 du Groupe financier RBC, depuis le milieu des années 1980, les immigrants, comme groupe, ont vu leurs revenus de départ baisser progressivement et leurs salaires rattraper plus lentement qu'auparavant ceux des personnes nées au Canada. On constate également une baisse de la propriété domiciliaire parmi les nouveaux Canadiens.
Selon le Conference Board du Canada, on estime les pertes de revenu liées à la non-reconnaissance des compétences et des titres de compétence à 6 milliards de dollars par année, la moitié de ce montant étant attribuable aux revenus plus faibles des travailleurs nés à l'étranger.
C'est peut-être dans nos agences sociales que l'on voit le plus clairement les conséquences de la sous-utilisation des immigrants. En 2005, les personnes qui n'étaient pas nées au Canada représentaient environ la moitié des 175 000 personnes fréquentant les banques alimentaires dans la région du Grand Toronto, soit environ 87 500 personnes. Les immigrants qui ont besoin des banques alimentaires sont des gens très qualifiés. On constate avec étonnement que 60 p. 100 d'entre eux ont un diplôme universitaire ou une accréditation de métier. Ce pourcentage est pratiquement deux fois plus élevé que celui des personnes nées au Canada ayant le même niveau de compétence qui fréquentent les banques alimentaires, soit 36 p. 100.
De plus, de ce pourcentage de 60 p. 100, 80 p. 100 des immigrants qui font appel aux banques alimentaires ont un diplôme d'études supérieures, soit environ huit fois plus que le taux qui s'applique aux personnes nées au Canada, qui est légèrement supérieur à 1 p. 100. Parmi la catégorie d'affaires et celle des travailleurs qualifiés, on constate une attrition grandissante, c'est-à-dire que les immigrants de ces catégories retournent de plus en plus dans leur pays d'origine ou vont ailleurs pour trouver un emploi valable. Plus de la moitié de ceux qui quittent le font dans l'année de leur arrivée.
Notre réputation de pays d'accueil est en jeu. Voici l'avertissement contenu dans un article affiché en ligne en provenance de New Delhi:
[...] pour bon nombre d'immigrants, le Canada s'est avéré la destination du désastre le plus complet. Obligés de composer avec une discrimination très répandue et divers pièges inattendus, des Indiens ont été coincés dans la stagnation économique et ont dû se contenter d'emplois sans avenir.
Il faudrait que tous se soucient de la réussite des immigrants et ce devrait être, il va sans dire, un objectif prioritaire du gouvernement.
Le gouvernement précédent avait pris conscience de la nécessité de mesures concrètes et sérieuses pour répondre aux besoins grandissants de nos immigrants. Il ne se contentait pas de belles paroles. Il agissait et apportait des améliorations concrètes.
Permettez-moi de rappeler certaines des initiatives qui se sont concrétisées sous le gouvernement libéral précédent.
Nous avons investi 700 millions de dollars de plus sur cinq ans pour améliorer le système d'immigration. Ce montant a servi notamment à financer la réduction de l'arriéré des demandes d'immigration et à permettre aux étudiants étrangers ou aux visiteurs ayant déjà séjourné au Canada de demander le statut de résident permanent.
Nous avons signé l’Accord Canada-Ontario sur l’immigration qui prévoyait 920 millions de dollars de plus sur cinq ans. Il s’agissait du premier accord complet sur l’immigration conclu entre l’Ontario et les autorités fédérales et, en augmentant les fonds affectés à l’établissement, à la formation linguistique et aux services d’intégration, il visait à aider les nouveaux arrivants à utiliser leur plein potentiel en Ontario.
Nous avons lancé l'Initiative des travailleurs formés à l'étranger, dotée de 150 millions de dollars. Il s’agissait de combler les pénuries en professionnels des soins de santé et de mettre en place un secrétariat pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
Nous avons pris des mesures pour accélérer l’étude des demandes de parrainage pour les parents et les grands-parents et injecté un montant supplémentaire de 69 millions de dollars sur deux ans pour que les demandes de citoyenneté soient étudiées plus rapidement.
Nous avons débloqué 20 millions de dollars pour faire un examen de la Loi sur la citoyenneté qui était en place. Nous avons permis aux conjoints de citoyens canadiens ou résidents permanents, qu’ils soient mariés ou vivent en union de fait, de rester au Canada, quel que soit leur statut, pendant l’étude de leur demande d’immigration.
Nous avons autorisé les étudiants étrangers à travailler hors campus lorsqu’ils sont inscrits dans un établissement d’éducation supérieure admissible.
Pourquoi cette énumération? Pour montrer que, lorsqu’un gouvernement cerne des besoins, il doit agir pour y répondre. Il élabore un plan, prend des initiatives réelles et applique des mesures concrètes.
Comparons avec ce que le gouvernement conservateur minoritaire a fait. Prisonnier de son idéologie, à court d’idées et de vision, il a annulé certaines des initiatives antérieures et s’est proclamé champion de l’immigration. Recourant à la seule solution qu’ils pouvaient concevoir, les conservateurs ont réduit de moitié la taxe d’établissement et prétendu que c’était la solution aux difficultés que de nombreux immigrants doivent surmonter.
J’avoue que la réduction de la taxe d’établissement est un allégement dont tous les nouveaux immigrants se réjouissent, et nous appuyons cette mesure, mais on ne peut pas dire que ce soit une stratégie ni une solution, face aux difficultés que les immigrants doivent surmonter à court, moyen et long terme. Les conservateurs prétendent également avoir augmenté de 300 millions de dollars le financement des services d’établissement, et ils ont induit les Canadiens en erreur en faisant croire qu’il s’agissait d’une nouvelle augmentation. Or, en réalité, il s’agissait d’un recul par rapport à l’ensemble des fonds que le gouvernement précédent avait prévus. Puis, ils ont l’effronterie de prétendre qu’ils aident les immigrants à faire reconnaître leurs titres de compétence acquis à l’étranger.
Non seulement ils ont paralysé le secrétariat qui était déjà en place pour aider les immigrants, mais ils ont aussi décidé de créer un nouvel organisme fantôme qui a moins d’argent et qui n’a aucun mandat.
Le a exploité l’angoisse de nombreux néo-Canadiens et il a utilisé à des fins politiques sa promesse de régler les difficultés qu’ils ont à affronter lorsqu’ils essaient de faire reconnaître leurs titres de compétence étrangers. Ils sont maintenant nombreux à se demander si cet engagement n’était pas juste une autre promesse creuse qui a depuis été reléguée très loin dans un quelconque tiroir.
Je voudrais bien pouvoir m’en tenir à ces promesses reniées et à l’absence de vision et de plan. Malheureusement, cette négligence est encore aggravée par l’attitude négative des conservateurs à l’égard de minorités et des immigrants. Il y a pire que ce qu’ils ont négligé de faire, il y a ce qu’ils ont fait.
L’une des premières mesures du gouvernement conservateur a été d’annuler le Programme de contestation judiciaire. Ce programme relativement peu coûteux procurait une aide financière modeste aux minorités et à d’autres groupes afin qu’ils puissent s’adresser à la Cour suprême pour contester les lois qui sont discriminatoires à leur endroit.
Ce programme avait fort bien réussi à donner aux minorités et aux groupes défavorisés une voix, un moyen de s’assurer que toute loi qui, par inadvertance, négligerait de tenir compte de leurs droits puisse être contestée et peut-être corrigée.
Dans les années 1980, et je n’arrive pas à y croire, les femmes immigrantes n’étaient pas admissibles aux cours d’anglais langue seconde parce qu’elles n’étaient pas considérées comme soutiens de famille. On croyait que, de ce fait, elles n’avaient pas besoin de formation linguistique. Le Programme de contestation judiciaire a permis de remédier à cette situation.
Les étudiants sikhs n’avaient pas le droit de porter le kirpan à l’école, un symbole religieux traditionnel. Le Programme de contestation judiciaire a permis de remédier à cette situation.
Demain, la Cour suprême rendra une décision à propos de la législation sur les certificats de sécurité, et ce, grâce au Programme de contestation judiciaire.
La possibilité offerte aux minorités d’obtenir la reconnaissance de leurs droits a disparu, exclusivement à cause des conservateurs.
Les conservateurs veulent à tout prix que les Canadiens qui ont la double citoyenneté se sentent coupables, et ils sont à toutes fins utiles prêts à mettre systématiquement en doute leur loyauté.
Nombre de ces Canadiens sont de nouveaux venus au Canada et sont fiers de leur nouvelle identité, mais ils tiennent également à leurs racines et à leurs liens avec d’autres régions du monde. De nombreux Canadiens sont offensés de voir les conservateurs considérer leur double citoyenneté comme un signe de tiédeur à l’égard de l’identité canadienne et se montrent très inquiets de l’orientation que ce parti veut donner à notre citoyenneté.
En parlant de citoyenneté, en cette année où nous célébrons le 60e anniversaire de notre Loi sur la citoyenneté, nous avons pris conscience des diverses lacunes que comportent les versions de 1947 et de 1977 de cette loi et qui ont amené d’innombrables Canadiens à perdre subitement leur citoyenneté.
À mesure que les Canadiens connaissent mieux ce problème, nous constatons que nous nous retrouvons avec une ministre qui en fait peu de cas et qui n’est pas prête à s’y attaquer. Ce n’est pas qu’elle n’est pas au courant des faiblesses fondamentales de notre Loi sur la citoyenneté. Elle l’a admis au comité pas plus tard que cette semaine. Ce qui est étonnant, c’est qu’elle n’a aucun plan pour corriger ces lacunes. En fait, pour économiser 20 millions de dollars, son gouvernement a aboli une initiative qui avait été amorcée par le précédent gouvernement pour revoir la loi et remédier à ces problèmes.
Comment pouvons-nous croire que le gouvernement est sérieux en ce qui concerne les dossiers de l’immigration et de la citoyenneté quand on constate que la ministre n’a aucun plan pour corriger ces lacunes de la Loi sur la citoyenneté?
Toute cette incompétence est aggravée par l’attitude négative qui règne depuis fort longtemps dans les rangs des conservateurs. Nous voyons fréquemment le spectre des éléments réformo-alliancistes réapparaître furtivement dans toute son horreur et attiser les craintes qu’éprouvent les immigrants et les Canadiens.
Le printemps dernier, les conservateurs et le ont tenté, pour s’occuper de l’ensemble des 6 000 nominations gouvernementales, de nommer un commissaire qui est réputé pour accuser les immigrants d’importer une culture de violence. Il est également reconnu comme quelqu’un qui condamne le multiculturalisme canadien.
Voilà le genre de personnes qui, selon notre , sauront être justes et objectives quand il s'agira de décider qui se verra confier certains rôles par le gouvernement, alors que de nombreux immigrants et membres des minorités doivent faire face à diverses difficultés pour bénéficier d'un accès égal et d'une représentation égale dans notre société. C'est tout à fait honteux.
Il faut que je commente un incident qui s'est produit à la Chambre hier, pendant la période des questions. Il s'agit d'une manifestation répugnante de ce dont le est capable quand il essaie de se faire du capital politique. En effet, il n'a pas hésité à réitérer, sans même tenir compte des faits, des allégations non fondées concernant un député et sa famille. Il a fait preuve d'un manque honteux de jugement dans son empressement à ternir la réputation de notre collègue, juste pour se faire du capital politique à bon marché. J'en profite également pour rappeler que nombreux sont ceux qui, à la Chambre hier, ont enjoint le de s'excuser d'avoir eu un comportement aussi infâme.
Pour terminer, le gouvernement conservateur n'a offert ni vision ni plan visant à aider les immigrants et les néo-Canadiens à mieux s'intégrer dans la société. Il n'a rien fait pour aider les néo-Canadiens à mettre à profit au maximum leurs compétences. Il a refusé de faire fond sur les initiatives tout à fait valables que le gouvernement précédent avait lancées.
Par-dessus tout, les conservateurs auront fort à faire pour dissiper les doutes des Canadiens sur l'attitude du gouvernement envers les minorités. Les Canadiens veulent que leur gouvernement ait de l'ambition et qu'il soit prêt à relever des défis et à offrir une généreuse vision; ils ne veulent pas d'un gouvernement paresseux et simple d'esprit qui se laisse guider par son idéologie.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'aimerais répondre à la motion qu'a présentée le député d'en face. D'entrée de jeu, je signale que les observations qui ont été faites ne donnent pas une idée juste des faits et de la situation tels que nous les voyons.
Premièrement, jetons un coup d'oeil à l'héritage que nous avons reçu. Les immigrants ou les nouveaux arrivants au Canada devaient payer des droits d'établissement de 975 $. Les députés peuvent-ils s'imaginer comment on peut aider les Canadiens et leur permettre de retomber sur leurs pieds en imposant un droit d'entrée de 975 $ par personne, au moment où ces gens ont peut-être besoin d'un coup de main, où ils doivent se redresser économiquement et où ils ont besoin d'aide pour s'intégrer? Voilà l'héritage que nous avons reçu. Voilà la situation telle qu'elle était quand nous sommes arrivés au pouvoir.
En outre, pendant les années où le parti d'opposition était au pouvoir, l'arriéré de demandes à traiter a augmenté de 750 000. Nous nous efforçons toujours de le réduire aujourd'hui. Est-ce là une vision? Le député a demandé si nous avions une vision.
Je peux dire aux députés que, pendant 11 ou 12 ans, le gouvernement précédent n'a eu aucune vision. Il a improvisé et a permis que la situation dégénère. Il a bloqué le financement de l'établissement des immigrants pendant 10 ans. Il n'y a pas eu de fonds d'établissement pour aider à intégrer les néo-Canadiens, pour les aider à apprendre une autre langue et à comprendre la société dans laquelle ils s'intégraient. Les députés peuvent-ils imaginer qu'on puisse augmenter légèrement les taux d'immigration sans offrir aux organismes et aux tierces parties les moyens d'aider les nouveaux arrivants à réaliser leur plein potentiel?
Nous avons affecté 307 millions de dollars sur deux ans à plus de 400 organismes, au Canada, qui aideront les nouveaux arrivants à mieux s'intégrer. Voilà une vision qui tient compte des nouveaux arrivants. Quelle était la vision du gouvernement précédent?
En outre, nous avons accordé plus de 11 000 permis de travail hors campus aux étudiants étrangers. En fait, cette année, nous avons autorisé les étudiants étrangers à travailler hors campus, ce que le gouvernement précédent n'a pas fait, puis à présenter une demande de résidant permanent au Canada. Il s'agit là d'une initiative visionnaire.
Nous avons également établi les objectifs les plus élevés des 12 dernières années. Nous traitons un nombre record de demandes d'embauche de travailleurs étrangers temporaires pour répondre aux besoins en matière de main-d'oeuvre qui existent dans notre pays.
Nous faisons encore davantage. Il y a le Programme des candidats des provinces dont nous faisons certes la promotion. Nous veillons à ce que toutes les provinces puissent recourir à ce programme pour que ces demandes soient traitées dans un délai d'un an, ce qui ne s'était pas produit sous le gouvernement précédent. Nous savons que certaines provinces ont grandement tiré parti de ce programme.
Le système d'immigration représente une activité énorme. Tous les jours, des milliers de personnes demandent à venir au Canada. Elles veulent venir ici pour toutes sortes de raisons, que ce soit pour visiter notre pays, y habiter, y travailler, y étudier ou y trouver une terre d'asile. Nous sommes fiers que le Canada soit le pays que choisissent un grand nombre d'étudiants, de visiteurs, de travailleurs et d'immigrants du monde entier.
Le Canada ne serait pas un pays aussi merveilleusement diversifié, prospère et riche si ce n'était de la contribution de ceux qui sont venus ici de toutes les régions du monde en quête d'une vie meilleure.
Les agents de l'immigration prennent plus de deux millions de décisions par année concernant les gens qui veulent venir au Canada pour y vivre, pour visiter le pays, pour travailler ou pour étudier. Contrairement à l'ancien gouvernement, le gouvernement actuel a l'intention d'épauler le ministère et son personnel afin qu'ils aient les instruments qu'il faut pour faire leur travail.
Notre volonté de servir les gens est manifeste lorsqu'on voit la grande rapidité avec laquelle certaines décisions sont prises, malgré le nombre élevé de demandes. Par exemple, les demandes de visa de résident temporaire pour les visiteurs, les étudiants et les travailleurs temporaires sont habituellement traitées en moins d'un mois. Les visas de visiteur sont actuellement traités en moins de deux jours. Nous continuons à répondre dans ces mêmes délais malgré l'augmentation du nombre de demandes.
Malheureusement, même si on s'active grandement, il y a des délais d'attente pour certaines catégories de demandes d'immigration. C'est le cas particulièrement des gens qui souhaitent devenir résidents permanents au Canada. Nous avons la ferme intention de rattraper le retard que les libéraux ont laissé s'accumuler pendant qu'ils formaient le gouvernement.
Nous faisons des progrès. Je suis heureux de pouvoir dire que nous traitons actuellement plus de demandes chaque année que nous en recevons, ce qui a pour effet de renverser la tendance à l'origine du retard accumulé sur de nombreuses années. Si nous traitons plus de demandes que nous en recevons, le retard va finir par se résorber. Il n'augmentera plus comme ce fut le cas au cours des 10 dernières années au moins.
Par ailleurs, les dispositions que nous avons prises pour réduire les délais d'attente produisent des résultats encourageants. Environ 70 p. 100 des demandes concernant les conjoints et les enfants sont traitées par nos bureaux à l'étranger dans les six mois. C'est une réduction d'un mois pour cette catégorie de personnes par rapport au délai de traitement à l'époque du gouvernement précédent, en 2005.
Nous nous efforçons en outre de veiller à ce que le Canada puisse compter sur les travailleurs spécialisés dont il a besoin, aux bons endroits et dans les meilleurs délais. La plupart des demandes concernant des travailleurs spécialisés choisis par les provinces sont traitées en moins d'un an. Nous aidons les nouveaux venus à trouver rapidement du travail au Canada et nous alimentons le marché du travail selon ses besoins.
Enfin, nous avons pris des mesures pour améliorer le système de protection des réfugiés. Je peux dire que le haut commissaire des Nations Unies a fait l'éloge de notre système, qu'il présente aux autres pays comme un modèle. Nous souhaitons bien entendu poursuivre dans cette veine et rendre le système encore plus efficace et encore mieux adapté aux besoins des réfugiés.
Le nombre de demandes de statut de réfugié non encore traitées a été réduit de plus de moitié comparativement à 2001, sous le gouvernement précédent. Parallèlement, nous avons ramené à tout juste un peu plus d'un an le temps de traitement des demandes de statut de réfugié, et nous devons continuer de faire mieux.
Ces améliorations ont renforcé le système de reconnaissance du statut de réfugié du Canada, qui est déjà considéré par les Nations Unies comme l'un des meilleurs et des plus équitables dans le monde. Évidemment, compte tenu de la demande, il faut du temps pour traiter toutes les demandes que nous recevons, mais le maintien de l'intégrité de nos programmes et de la sécurité de tous les Canadiens est capital. Il y a un équilibre. Nous devons par conséquent veiller à ce que les vérifications de sécurité et médicales nécessaires soient faites.
Cependant, même si nous devons traiter chaque demande avec le plus grand soin, le Canada accepte plus de 200 000 résidants permanents tous les ans ainsi que 100 travailleurs étrangers temporaires, et ces chiffres sont en hausse. C'est quelque chose dont nous sommes fiers, contrairement à la motion présentée par le député d'en face.
L'engagement du gouvernement conservateur relatif à l'amélioration de services ne s'arrête pas là. Nous avons également réalisé des progrès dans plusieurs autres domaines. Par exemple, notre centre d'appels, Télécentre, qui a remporté des prix, dépasse les normes de l'industrie. Il a d'ailleurs été reconnu à l'échelle du pays pour son engagement envers l'amélioration des services, répondant à plus de 90 p. 100 des appels et portant la satisfaction de la clientèle à 73 p. 100. Il s'agit là d'une nette amélioration par rapport à 2003, où le centre d'appels répondait à moins de 15 p. 100 des appels et où la satisfaction de la clientèle était tout juste au-dessus de 50 p. 100.
Nous avons ajouté un nouveau service électronique dans nos bureaux de visas outre-mer afin de permettre aux gens de s'informer du traitement de leur demande de visa par courrier électronique, à partir de n'importe quel endroit dans le monde, ou par le truchement de leur député. Le temps de réponse se situe à des niveaux acceptables et raisonnables.
Nous reconnaissons que nombre des améliorations à apporter à nos services doivent être axées sur l'accélération du processus d'immigration au Canada, mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. Nos services consistent aussi à aider les immigrants à s'établir et à s'adapter au Canada après leur arrivée.
Il n'est pas toujours facile de se créer une nouvelle vie dans un pays étranger. Nous savons depuis longtemps qu'il ne suffit pas de dire aux nouveaux arrivants: « Bienvenue au Canada. Bonne chance. Attention de ne pas prendre froid, habillez-vous chaudement. » Nous devons faire plus.
Nous devons faire tout en notre pouvoir pour qu'ils puissent réaliser leur plein potentiel et mettre leurs talents au service de la collectivité. Pour cela, nous devons leur offrir les types de services qui les aideront à s'intégrer à la société. Des activités telles que prendre l'autobus, ouvrir un compte bancaire, apprendre une langue seconde et trouver sa place au sein de la collectivité constituent des défis qui, à maints égards, peuvent s'avérer difficiles à relever.
J'ai eu le plaisir de me rendre dans les bureaux des intervenants de première ligne à Winnipeg et en Saskatchewan, car je voulais constater la satisfaction des nouveaux arrivants à l'égard des services offerts. Poussés à la limite de leur capacité, contraints de se débrouiller pour faire leur travail sans appui financier, sans outils et sans ressources, les intervenants de première ligne accueillent avec joie les 307 millions de dollars qui ont été alloués sur les deux prochaines années.
Nous leur avons donné les outils, les ressources et les fonds dont ils ont besoin pour faire leur travail, soit aider les nouveaux arrivants à réaliser leur plein potentiel, ce que le gouvernement précédent n'a pas fait. Les libéraux ont fermé les yeux et ils n'ont pas fourni aux intervenants de première ligne les ressources financières et la vision dont ils ont besoin pour atteindre cet objectif.
Nous avons pris des mesures. Nous avons réduit les frais liés à l'obtention du droit de résidence permanente, nous avons alloué 18 millions de dollars à la reconnaissance des titres de compétences étrangers de manière à ce que les compétences des immigrants soient évaluées de façon appropriée et que ceux-ci puissent s'intégrer dans la société et devenir de fiers citoyens et concitoyens du Canada, comme ils le méritent.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui sur la question de l'immigration et de la citoyenneté au Canada.
La motion dont la Chambre est saisie est énoncée comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, les immigrants au Canada et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par le gouvernement.
Je ne suis ici que depuis deux ans et demi, mais je trouve que nous avons peut-être là le pire libellé que j'aie vu jusqu'à maintenant. La motion n'a aucun contenu. Elle ne suggère rien. Elle ne donne aucune précision et elle est vide de sens. En fait, c'est très représentatif du niveau habituel de la discussion à cet égard, chez les députés du Parti libéral.
J'ai appris certaines choses depuis que je siège au comité, c'est-à-dire depuis quelques mois. D'abord, les questions de citoyenneté et d'immigration sont très importantes. J'ai visité les bureaux d'Immigration Canada à Vancouver. Quand j'ai vu la salle des classeurs, je me suis rendu compte que chaque dossier représentait une personne. Il ne s'agit pas là de modifications à la Loi de l'impôt ou de quelque question administrative. Le sort d'une personne est en cause dans chacun de ces dossiers, et il importe donc qu'ils soient traités rapidement et de façon équitable.
Il me semble que les difficultés du ministère ont trait à l'administration et à la gestion. Il n'y a pas de problèmes idéologiques. Il n'y a pas de problèmes d'ordre partisan. Je pense que tous les députés à la Chambre et même tous les Canadiens comprennent que notre pays s'est bâti avec l'immigration. Nous avons besoin d'immigrants et nous continuerons d'en avoir besoin dans l'avenir. C'est un fait.
Comment gérons-nous la question? Combien y a-t-il de nouveaux arrivants au Canada chaque année? Comment faisons-nous pour nous assurer d'accueillir ceux dont notre pays et notre économie ont besoin? Par ailleurs, comment faire pour traiter ces gens équitablement, de manière qu'une fois ici ils soient en mesure de contribuer à la société canadienne?
Je pense qu'on l'a déjà dit, il y a plusieurs chapitres dans l'histoire de la citoyenneté canadienne. De 1867 à 1947, la citoyenneté canadienne n'existait pas, en soi. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1947, que la citoyenneté canadienne a été établie. En 1977, 30 ans plus tard, la Loi sur la citoyenneté a été récrite et les règles ont alors été modifiées. Nous voilà encore une fois, 30 ans plus tard, en train de discuter de la question.
Une des questions dont on parle beaucoup récemment aux nouvelles est celle des Canadiens qui ont perdu leur citoyenneté ou, dans certains cas, leurs preuves de citoyenneté. Ce phénomène s'explique en partie par le fait que les règles changent et certaines personnes ne comprennent pas ces changements.
Récemment, cette question est passée au premier plan parce que, pour la première fois, de nombreux Canadiens ont besoin d'un passeport. Le problème n'est pas nouveau, mais il se manifeste pour la première fois.
Un des 450 cas dont la ministre est saisie concerne une personne de ma circonscription. Un Canadien né en Ontario a déménagé en Australie dans les années 1960. Il était joueur de hockey et on lui a demandé de jouer pour l'Australie aux Jeux Olympiques de 1968. Sa demande de citoyenneté a été accélérée. Environ 30 à 35 ans plus tard, il est revenu au Canada, s'est marié et a trouvé un emploi. Quand il a cherché à obtenir un passeport, il a appris qu'il n'était plus citoyen canadien. Nous travaillons sur son cas et nous allons résoudre la situation.
L'autre jour, quand la ministre a comparu devant le comité, elle a dit qu'elle utilise un processus à deux volets. Le premier consiste à traiter les cas à mesure qu'ils se présentent. Si quelqu'un pense être citoyen canadien mais que, pour une raison quelconque, on lui dit qu'il ne l'est pas, elle confie le dossier à un membre de son personnel, qui est chargé de régler le problème. À l'heure actuelle, il y a environ 450 cas semblables.
J'ai été très surpris récemment quand d'autres députés ont dit que le nombre de Canadiens ayant perdu leur statut de citoyen n'était pas de l'ordre de plusieurs centaines ou milliers, mais peut-être bien de plusieurs dizaines ou centaines de milliers, voire des millions. Ces chiffres sont ahurissants. J'ignore quelle est la réponse, mais ce que je sais, c'est que la ministre a pris l'engagement de résoudre ces cas un par un avec l'aide de son personnel.
Quand elle était au comité l’autre jour, la ministre a également admis que des changements s’imposent au sein de son ministère. Elle a aussi reconnu qu’il y avait bien des gens d’expérience autour de la table du Comité de la citoyenneté et de l’immigration. Elle a fait part d’une disposition et d’un intérêt à collaborer avec nous pour améliorer les choses au lieu d’agir unilatéralement. C’est ainsi qu’il faut procéder, et son attitude est responsable. Je reviens à mon premier argument selon lequel la question n’est pas idéologique ou tendancieuse, et je répète que c’est de cette manière qu’il faut procéder si l’on veut avancer.
Mais je trouve frustrant d’entendre régulièrement les députés du Parti libéral dire ou laisser entendre qu’en un certain sens, leur parti est pro-immigration et, par extension, que ce n’est pas le cas des autres partis qui seraient même contre l’immigration. C’est un non-sens flagrant.
Les libéraux veulent aller au maximum et admettre jusqu’à 250 000, 280 000 ou 300 000 immigrants. On peut fixer n’importe quel objectif, on peut mettre la barre aussi haut qu’on le veut. Mais il faut d’abord mettre de l’ordre dans la gestion du ministère afin d’accélérer le traitement de ces dossiers et d’éliminer l’arriéré. Quand on aura réussi cela, on pourra discuter honnêtement de la possibilité d’augmenter le nombre d’immigrants à accueillir au Canada.
D’ailleurs, mon personnel et moi nous sommes penchés sur le nombre d’immigrants admis au Canada entre 1980 et 2005. Nous avons tracé ce simple petit graphique que je vais déposer. Ce graphique montre que le nombre d’immigrants varie d’une année à l’autre.
Ce qui saute aux yeux, c’est qu’à partir de 1984-1985 environ jusqu’à 1993-1994 à peu près, le nombre d’immigrants au Canada augmente radicalement chaque année. Après 1993-1994, ce nombre fluctue sans cesse. L’an dernier, il est finalement revenu à ce qu’il était en 1993.
Encore une fois, l’immigration n’est pas une question tendancieuse, mais je ne peux m’empêcher de noter que c’est sous le dernier gouvernement conservateur que le nombre d’immigrants arrivant au Canada a augmenté de façon constante, année après année, et qu’au cours des 13 années de pouvoir des libéraux, le nombre a baissé puis augmenté, il a ensuite chuté un peu plus et il est remonté pour finalement, au bout de 13 ans, revenir à ce qu’il était.
Même si je ne réalise rien d’autre en prenant la parole à la Chambre aujourd’hui, je voudrais dire aux Canadiens et rappeler aux députés libéraux que celui qui vit dans une maison de verre ne doit jamais lancer de pierres. Quand les libéraux font de l’immigration une question tendancieuse, en disant que le Parti libéral est pro-immigration, premièrement, c’est un non-sens flagrant. Deuxièmement, mon collègue, le secrétaire parlementaire, a signalé que nous avions réduit de moitié la taxe d’établissement. Il a rappelé qu’après 10 années de gel des allocations de réinstallation au Canada, c’est le gouvernement actuel qui les a haussées de plus de 300 millions de dollars dans le budget cette année.
Je crois que le gouvernement et le ministre essaient vraiment et de bonne foi de régler ces questions et d'accélérer ces processus. Dorénavant, lorsque les immigrants arriveront au Canada, ils pourront non seulement commencer sans tarder à apporter leur contribution au Canada et à son économie, mais aussi s'occuper d'eux-mêmes et de leurs familles. Qu'il s'agisse de reconnaître des titres de compétences obtenus à l'étranger ou d'éviter aux immigrants de s'endetter de 1 000 $ à leur arrivée, nous prenons des mesures concrètes pour vraiment améliorer le processus, de façon à ce que le ministère soit plus efficace. Nous pourrons ainsi attirer des immigrants au Canada et les traiter équitablement.
La motion d'aujourd'hui ne suggère aucun remède. Elle ne propose pas de mesures précises pour résoudre le problème. Elle dit seulement que les immigrants et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par ce pays.
Les immigrants arrivant au Canada et les personnes cherchant à obtenir la citoyenneté canadienne pourraient certainement être mieux servis. Le gouvernement a l'intention de prendre des mesures à cet égard et le ministre y travaille déjà. Lorsqu'on dit que notre système n'est pas parfait et qu'il peut être amélioré si nous travaillons tous ensemble, je suis tout à fait d'accord. Par contre, lorsque les députés libéraux veulent faire croire que la gestion de ce dossier et des questions relatives aux immigrants et à la citoyenneté est l'un des points forts des libéraux et qu'ils en sont fiers, je réponds, comme l'a souligné le secrétaire parlementaire, que la Loi sur la citoyenneté est morte au Feuilleton trois fois de suite, parce que la législature avait été dissoute, deux fois sur trois par un gouvernement libéral majoritaire.
Je suis impatient de répondre à toutes les questions. Je suis impatient de travailler sur ce dossier. Je suis impatient d'améliorer la situation pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je voudrais remercier mes collègues de l'opposition officielle d'avoir inscrit en cette Chambre un moment pour discuter d'une question aussi importante que la citoyenneté et l'immigration.
Je dois avouer cependant qu'aucun gouvernement parmi ceux qui se sont succédé n'ont pleinement réussi à ce chapitre. C'est un portefeuille d'une grande complexité qui aurait mérité des changements importants au chapitre des décisions politiques qui s'y rattachent.
Nous avons devant nous un gouvernement qui improvise sans cesse depuis son entrée au pouvoir, et plus particulièrement en matière de citoyenneté et d'immigration. Ce n'est pas nouveau. On a vu passer cinq différents ministres en cinq ans et deux ministres conservateurs en un an. Franchement, on change les ministres au moment où ils commencent à connaître le dossier!
Pour illustrer de quelle façon les immigrants au Canada et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par le gouvernement fédéral, il est pertinent de souligner trois dossiers à titre d'exemple. Le dossier de l'immigration est suffisamment large qu'on pourrait en débattre ici pendant des heures et des heures. Il y a donc: la section d'appel des réfugiés; l'absence de mécanismes pour régulariser la situation à plus long terme des personnes protégées en vertu d'un moratoire de renvoi vers leurs pays d'origine pour des raisons de sécurité; la modernisation de la Loi sur la citoyenneté pour traiter de la question de la double citoyenneté et pour corriger des lacunes qui font des victimes d'une loi archaïque.
Plusieurs personnes nées entre 1947 et 1977 — mon collègue conservateur en a fait mention tout à l'heure —, apprennent aujourd'hui, lors de leur demande initiale de passeport ou de renouvellement de passeport, qu'ils ne sont plus Canadiens, car des dispositions de la Loi sur la citoyenneté de 1947 s'appliquent. La Loi sur la citoyenneté de 1977 n'était pas rétroactive. Ces gens apprennent donc aujourd'hui qu'ils ne sont pas citoyens canadiens.
L'ironie de cette situation, c'est que j'ai posé la question à la ministre cette semaine, et elle a été incapable de nous dire ce qui se passerait s'il y avait une décision négative. Je comprends qu'elle étudie actuellement les dossiers cas par cas et qu'elle essaiera d'accélérer les situations des gens pour lesquels la citoyenneté canadienne est toujours pertinente et toujours prouvée.
Je voudrais faire une parenthèse. Je suis tout à fait favorable à ce qu'on ne les renvoie pas pendant l'étude de leur dossier. Par contre, la ministre est incapable de nous dire, en cette Chambre, ce qui se passerait dans le cas d'une décision négative. On est donc face à une situation où des gens qui vivent ici pendant plusieurs années ont toujours pensé qu'ils étaient citoyens canadiens.
En ce qui concerne l'époque où les lois étaient en vigueur, le ministère ne nous a pas donné la preuve que l'information était facilement accessible et que les gens pouvaient être au courant de tout ce qui s'est passé et de tous les changements législatifs concernant la citoyenneté. En bref, ces gens ont voté, ces gens ont des prestations et ces gens sont allés à l'école ici. De plus, au moment d'un départ imminent pour un voyage vers l'étranger où ils ont besoin de leur passeport, ils apprennent, lors de leur demande de passeport, qu'ils ne sont plus citoyens canadiens.
Je trouve cela inacceptable et injuste qu'on garde des gens dans des situations aussi incertaines. Perdre notre citoyenneté amène des conséquences importantes, et cela pourrait aller jusqu'à un renvoi. Toutefois, la ministre a été incapable de nous dire ici, en cette Chambre, quelle était la conséquence et l'avenue juridique dans cette situation.
Revenons à la section d'appel des réfugiés. Le Bloc québécois a déposé le projet de loi . En fait, c'est encore un autre exemple de l'inaction du gouvernement. La loi est en vigueur. Par contre, depuis 2002, les articles de loi de la section d'appel des réfugiés n'ont pas étés appliqués ni mis en oeuvre. Le gouvernement conservateur n'a pas saisi la première occasion pour faire respecter une loi adoptée en cette Chambre de façon démocratique, afin de régler la question injuste envers les réfugiés. On est donc obligés de déposer le projet de loi C-280 sur la section d'appel des réfugiés.
Je veux seulement rappeler en cette Chambre la raison pour laquelle cette section d'appel des réfugiés est nécessaire: par souci d'efficacité. Une section d'appel des réfugiés permet de corriger des erreurs de droit sur le fond.
Présentement, des mécanismes permettent d'aller en Cour fédérale. Je rappelle qu'il faut demander une permission pour y être entendu. À ce niveau, on peut tout simplement corriger des erreurs quant à la forme. Donc, pour le gouvernement conservateur, la section d'appel est une première occasion de régler une injustice. Par souci d'efficacité, la section d'appel est nécessaire.
Il y a aussi une raison fondamentale: l'uniformisation du droit. Une section d'appel statuant sur le fond, centralisée, de même que des décisions prises par des experts permettraient une interprétation juridique plus juste de la nécessité de protéger une personne qui cherche à être protégée. En d'autres termes, ces personnes auraient la certitude, ou au moins une plus grande confiance dans le fait que leur dossier serait traité de façon juste et équitable.
Quant aux refus de statuts de réfugiés, ce sont des dossiers qui arrivent quotidiennement à nos bureaux. Lorsqu'on étudie ces dossiers, on s'aperçoit que le dossier a traîné. C'est souvent l'argument qui nous est servi par le gouvernement: cela prend des mois et des mois pour régler les dossiers des personnes réfugiées qui sont déboutées.
Il existe un gros problème quant à la raison du refus: l'analyse de ces dossiers démontrent des éléments sujets à interprétation. De plus, étant donné que leur dossier n'a pas pu être corrigé en première instance, le problème traîne. Ces personnes utilisent tous les mécanismes possibles pour interjeter appel et pour essayer d'obtenir de la protection.
C'est dommage, mais je comprends aussi l'argument de mes collègues conservateurs. Sous le règne des libéraux, aucun des ministres n'a eu le courage de mettre en vigueur la section d'appel. Les arguments étaient multiples et peut-être partagés, à un certain moment. Or, le motif invoqué dans le temps ne tient plus la route.
En ce qui concerne l'absence de volonté politique, on est actuellement face à une idéologie conservatrice, et on s'attaque aux réfugiés de façon indue.
Par conséquent, en ce qui a trait à la section d'appel, j'ose espérer que la position des conservateurs va redevenir ce qu'elle était lorsqu'ils formaient l'opposition officielle.
Je voudrais rappeler également que, à ce moment-là, une de nos collègues était porte-parole officielle en matière de citoyenneté et d'immigration. Elle a fait deux tournées dans tout le Canada et elle en est venue à la conclusion qu'on avait besoin de la section d'appel.
Je voudrais en outre rappeler à cette Chambre qu'une motion avait été adoptée à l'unanimité en comité quant à la nécessité de la section d'appel. Ce que je trouve tout à fait aberrant actuellement, c'est cette volte-face des conservateurs qui, maintenant qu'ils sont au pouvoir, se traînent les pieds.
J'ai soulevé un second sujet, celui des milliers de ressortissants qui se sont vu refuser la résidence permanente et qui ne peuvent pas être renvoyés dans leur pays d'origine en raison d'un moratoire pour cause d'insécurité. À cet égard, on nous sert l'argument qu'ils peuvent toujours retourner dans leur pays d'origine. Par contre, la raison première pour laquelle ils sont ici, c'est que leur pays figure sur une liste et qu'ils ne sont pas renvoyés en raison du climat d'insécurité suffisamment grand qui règne dans ces pays.
Ces gens peuvent passer plusieurs années sans pouvoir, comme toutes les autres personnes qui arrivent ici, accéder à un bon emploi, poursuivre des études ou se faire soigner de façon adéquate. Donc, je rappelle ici, en cette Chambre, que ces gens proviennent de pays qui sont sur la liste des pays moratoires, et qu'ils ne peuvent pas être renvoyés pour des raisons de sécurité.
Ces mesures visent les ressortissants provenant de l'Afghanistan, du Burundi, de la République Dominicaine du Congo, d'Haïti, d'Irak, du Libéria, du Rwanda et du Zimbabwe. Ils sont venus manifester ici, sur la Colline, et ils ont rencontré plusieurs députés. À plusieurs reprises, des députés tant néo-démocrates que bloquistes ou libéraux ont soulevé le problème des gens qui se retrouvent dans un vide juridique pendant très longtemps.
Ni les libéraux ni les conservateurs n'ont proposé de mesures concrètes pour mettre en place un mécanisme visant à normaliser leur statut. Les responsables de l'immigration qui se sont succédé ici n'ont pas eu la volonté de régler les injustices.
Je ne répéterai pas tous les points que mes collègues ont soulevés par rapport aux délais et à l'inventaire. Je rappellerai à cette Chambre que c'est le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration qui a soulevé les problèmes d'inventaire.
En 2004, nous avons demandé au ministre de déposer le nombre de dossiers qui traînaient. J'ai reçu justement ce matin le nombre de dossiers reçus en 2006 et en 2007. Je dois dire franchement que la situation qui prévaut en Asie et en Afrique ne s'est pas améliorée grandement.
Lorsque je lis les chiffres de l'inventaire des bureaux régionaux situés à Mississauga en ce qui a trait au traitement des dossiers des parents et des grands-parents, je ne vois pas de nette amélioration.
Il reste beaucoup de travail à faire, que ce soit pour la résidence permanente, les travailleurs qualifiés ou les gens d'affaires qui s'installent ici. On ne respecte pas les entrepreneurs ou les gens d'affaires qui arrivent. Le nombre d'inventaires continue d'augmenter. Ces gens arrivent ici avec la volonté de faire fructifier l'économie. C'est la même chose en ce qui a trait aux réfugiés et aux personnes parrainées.
La question de la citoyenneté nous interpelle actuellement. Depuis 2004, le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, auquel je siège depuis mon élection, a maintes fois étudié la Loi de la citoyenneté et rappelé que cette loi est archaïque.
Aujourd'hui, on célèbre le 60e anniversaire de la loi de 1947. On célèbre également le 30e anniversaire de la loi de 1977. On apprend aujourd'hui que des gens, qui pensaient avoir la citoyenneté canadienne et qui se sont prévalus de tous les services et de tous les avantages que nous confère cette citoyenneté, ne sont pas canadiens. Cette loi archaïque fait des victimes. Je pense que nous avons la responsabilité de réparer ces injustices.
Lors de la rencontre avec la , j'ai également soulevé la question des enfants et des jeunes Canadiens qui vivent à l'étranger.
Lorsque j'ai demandé quelle information était disponible sur les points de service et les bureaux à l'étranger, on m'a répondu qu'en se rendant sur le site Web de ces bureaux ou directement à ces bureaux, on pouvait obtenir l'information indiquant comment les jeunes Canadiens pouvaient s'inscrire pour conserver leur citoyenneté.
Avant la fin de la rencontre, on apprenait qu'au bureau de Hong Kong et dans certains autres bureaux, l'information n'était même pas disponible. Même aujourd'hui, avec toute la technologie et l'information disponibles, des gens n'ont toujours pas accès à l'information pour s'inscrire correctement. Comment peut-on accepter que quelqu'un en 1947, en 1977 ou en 2007 puisse être victime d'une loi? On l'a répété à plusieurs reprises, en comité et en conférence de presse, cette loi est nécessaire.
Je pourrais m'attarder sur d'autres questions, mais pour le moment, ce sont trois dossiers qui illustrent parfaitement l'inaction du gouvernement conservateur.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends part ce matin au débat sur la motion de l'opposition, présentée par les libéraux, sur la politique d'immigration.
Je dois dire que la motion libérale me déçoit un peu. Elle est très vague. Elle ne propose rien de précis en vue de corriger les lacunes de notre système d'immigration. J'aurais aimé que les libéraux se montrent un peu plus explicites; on aurait alors pu profiter du débat pour les coincer et leur faire assumer la responsabilité de certaines de leurs suggestions. Je suis néanmoins heureux de pouvoir mettre en évidence la politique d'immigration et la nécessité d'apporter des améliorations à notre système d'immigration.
Comme d'autres députés l'ont signalé, les ministres changent souvent à la tête du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. Depuis mon arrivée ici en 2004, j'en ai déjà vu passer quatre: deux sous le gouvernement libéral précédent et, plus récemment, deux sous le gouvernement conservateur actuel. Cela ne fait rien pour arranger les choses, ni sous le rapport de la politique d'immigration ni sous celui de la direction de ce ministère d'une importance capitale, sur le plan socioéconomique, pour le Canada.
Il est grand temps, à mon avis, que l'on mette ce ministère à l'abri de la sensibilité à la situation politique. Cela fait trop longtemps que la direction de ce ministère est considérée comme un travail de chien, une affectation ministérielle dont personne ne veut vraiment. J'estime quant à moi qu'il s'agit d'un travail essentiel qui revêt une importance telle dans la vie de tant de Canadiens qu'il est temps de le confier à des ministres que ce domaine intéresse et enthousiasme vraiment et qui veulent exercer un contrôle politique sur la bureaucratie au sein du ministère.
La situation des immigrants au Canada, de nos jours, est très grave. On sait que les nouveaux immigrants font face à un énorme écart de prospérité. D'après un rapport récent de Statistique Canada, les nouveaux immigrants sont actuellement 3,2 fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les personnes natives du Canada.
Cela présente un énorme problème pour le Canada. Les nouveaux immigrants ne devraient pas avoir à connaître la pauvreté. Ils ne devraient pas avoir à renoncer à une existence convenable en venant au Canada. Ils ne devraient pas avoir à renoncer au rêve de vivre une meilleure existence chez nous, sauf que cela est une réalité pour beaucoup trop de nos immigrants.
La situation n’a pas sensiblement changé depuis plus de dix ans. Pendant la plus grande partie des années 1990, les nouveaux immigrants étaient 3,5 fois plus susceptibles que les autres de vivre dans la pauvreté.
Nous devons absolument nous attaquer à l’écart de prospérité qui guette les immigrants, si nous voulons avoir un programme d’immigration réussi et continuer à attirer des gens au Canada. Nous devons également nous y attaquer simplement par souci d’équité et de justice.
Les immigrants qui vivent chez nous ressentent en outre une frustration croissante par suite de ce que j’appelle l’écart des promesses. Nous leur promettons des choses lorsque nous les encourageons à présenter une demande d’immigration au Canada. Nous leur disons à quel point leur contribution est importante pour notre pays et combien ils seront bien accueillis au Canada. Dans notre système d’immigration, nous leur accordons des points pour l’expérience professionnelle et les études. Nous vérifions leur expérience et leurs études, leur indiquant ainsi que nous y attachons beaucoup d’importance.
Une fois arrivés au Canada, ils se rendent souvent compte que ce n’est pas le cas, que leur expérience et les titres de compétence acquis dans leur pays d’origine ne sont tout simplement pas reconnus chez nous. Ce problème sévit depuis trop longtemps. C’est ce que j’appelle l’écart des promesses à l’égard des néo-Canadiens. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser durer cette situation parce qu’elle risque de compromettre les efforts futurs visant à attirer des immigrants.
Ce sont là quelques observations très générales. Je voudrais maintenant parler plus particulièrement de ce que le NPD ferait dans le domaine de la politique d’immigration et de citoyenneté. Je veux être très précis et donner des exemples concrets de ce que nos députés réaliseraient dans ces importants domaines.
Tout d’abord, je dirais que nous avons grand besoin d’une nouvelle Loi sur la citoyenneté. Nous savons que l’ancien gouvernement libéral a fait trois tentatives pour actualiser cette loi, qui n’a pas changé depuis 1977. Malheureusement, ces tentatives n’ont jamais fait l’objet d’une priorité suffisante de la part du gouvernement précédent pour être adoptées par la Chambre des communes. Les projets de loi sont tous morts au Feuilleton.
Au cours de la dernière législature, les membres du Comité de la citoyenneté et de l’immigration ont entendu les deux ministres leur dire que s’ils travaillaient sur les suggestions relatives à une nouvelle loi, la mesure serait effectivement déposée. Aucun des deux ne l’a fait. Le comité a publié plusieurs rapports sur la politique de citoyenneté et a formulé, je crois, quelques excellentes suggestions. Nous avons tenu des audiences un peu partout dans le pays sur la question de la citoyenneté. Nous avons fait diligemment le travail qu’on nous a demandé de faire. Nous en avons fait une priorité du comité à la dernière législature. Malheureusement, ces idées n’ont pas servi à grand-chose.
Tout aussi malheureusement, le nouveau gouvernement conservateur refuse lui aussi de présenter une nouvelle Loi sur la citoyenneté. En fait, il a coupé les 20 millions de dollars prévus au budget pour l’élaboration de cette loi. La nouvelle ministre, comme ses prédécesseurs libéraux, a affirmé la semaine dernière au comité que si celui-ci voulait mieux s’occuper des propositions de changement de la Loi sur la citoyenneté, elle y donnerait suite. Nous avons fait le travail. Il est dans les dossiers. La ministre y a accès.
Nous devons examiner des questions telles que la révocation de la citoyenneté, qui est importante pour les néo-Canadiens parce que, contrairement aux Canadiens de naissance, ils ont l’impression que leur citoyenneté peut être révoquée.
Nous devons également nous pencher sur le problème des gens qui sont très attachés au Canada, qui peuvent y avoir vécu toute leur vie, mais qui n’ont pas la citoyenneté canadienne à cause d’une bizarrerie de la loi ou des règlements. Nous devons apporter une solution législative à ce problème. Jusqu’ici, il a fallu s’occuper de chaque cas séparément, mais il n’y a alors aucun droit d’appel si la demande de citoyenneté est refusée après l’intervention personnelle de la ministre et de ses collaborateurs.
Nous devons examiner le serment de citoyenneté, qui devrait probablement comprendre le mot Canada. Je pense que ce serait une bonne chose, et nous devrions peut-être parler de la Charte et de son importance dans notre société.
Tous ces éléments-là doivent figurer dans la nouvelle loi sur la citoyenneté.
Dans ce coin-ci de la Chambre, nous éliminerions aussi les droits prélevés pour une demande initiale de citoyenneté. Il ne devrait pas y avoir d'obstacle financier à l'accession à la citoyenneté canadienne. Malheureusement, comme nous le savons déjà, les nouveaux immigrants vivent souvent sous le seuil de pauvreté. Nous savons que nombre de nouveaux immigrants n'ont pas les moyens de payer les droits de demande pour devenir des citoyens canadiens à part entière. Nul ne devrait être empêché de prendre cette importante décision parce qu'il ne peut acquitter les droits de demande. Nous supprimerions les droits pour une demande initiale de citoyenneté. Je me réjouis qu'au cours de la dernière législature le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration ait donné son accord à cette proposition.
Nous devrions éliminer complètement la taxe d'établissement qui est imposée aux immigrants. Quand ce droit a été institué dans les années 1990 par le gouvernement libéral, nous estimions que c'était une taxe de capitation imposée aux nouveaux immigrants, une taxe imposée à des gens qui ont besoin de tout leur argent pour s'installer au Canada. Ils comptent parmi ceux qui sont le moins capables de payer une taxe spéciale.
Nous nous sommes opposés à ces droits lorsqu'ils ont été créés et nous avons constamment demandé leur élimination complète. Les conservateurs ont pris une demi-mesure. Ils les ont réduits de moitié, mais si des droits de 975 $ sont inacceptables, des droits de 475 $, voire de 100 $, le sont tout autant, et nous demandons leur élimination complète.
Aujourd'hui, nous avons encore entendu parler de l'importance de la reconnaissance des titres et diplômes étrangers. Quelle perte de cerveaux cela représente pour le Canada. Quelle perte économique considérable pour le Canada. Quelle perte spirituelle considérable pour de nombreux néo-Canadiens qui ne peuvent exercer la profession qu'ils ont choisie, pour laquelle ils ont fait des études et dans laquelle ils ont acquis une grande expérience.
On jongle avec cette question depuis des années. Les libéraux n'ont pas cessé de répéter à quel point ce dossier était complexe. Ils en ont remis en disant qu'il s'agissait d'un dossier qui fait intervenir nombre de ministères fédéraux,14 je crois, un dossier dans lequel non seulement les provinces et de nombreux ministères provinciaux, mais aussi les associations professionnelles, les syndicats et tous les établissements d'enseignement postsecondaire ont des intérêts.
Certes, les intérêts sont nombreux, mais il n'en demeure pas moins que nous avons la responsabilité de prendre des mesures appropriées pour faciliter la reconnaissance des titres de compétences étrangers. Il n'y a aucune excuse pour ne pas agir.
Je reconnais que les conservateurs ont débloqué des fonds dans ce sens dans le budget. Malheureusement, ils ne méritent que des demi-félicitations, car ils ne sont pas passés aux actes. Ce sont des promesses, encore des promesses. Le week-end dernier, la ministre a utilisé l'excuse des libéraux, soit la complexité du dossier, pour justifier l'absence de mesures concrètes dans l'important dossier de la reconnaissance des diplômes étrangers.
Le NPD a présenté un plan en sept points énonçant les fonctions et les responsabilités d'une agence qui serait chargée d'évaluer les titres de compétences étrangers. Cette proposition est en grande partie le fruit des efforts de ma collègue de Trinity—Spadina. J'invite tous ceux qui ont ce dossier à coeur à se rendre sur le site web de ma collègue et à consulter la proposition qu'elle a présentée en matière de reconnaissance des titres étrangers.
Il s'agit aussi d'une réalité qui creuse l'écart de prospérité dont les nouveaux arrivants font les frais. Par exemple, un médecin ou un ingénieur qui n'a d'autre choix que de travailler comme chauffeur de taxi ou comme employé dans un dépanneur fait les frais de cet écart de prospérité, car il est sous-employé et pourrait obtenir un salaire meilleur. Nous avons tardé beaucoup trop longtemps à régler cette question. Il est essentiel de prendre des mesures précises, et notre plan propose de telles mesures.
Nombre d'immigrants sont aussi confrontés à une autre difficulté: la définition de la famille aux termes de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés en vigueur. Malheureusement, la définition ne couvre pas l'éventail des relations familiales qui existent aujourd'hui au Canada. Elle ne reconnaît pas la diversité des relations familiales de personnes issues de contextes culturels différents et de modèles familiaux plus eurocentriques.
Les néo-démocrates proposent une solution depuis plusieurs années. Il s'agit de ce que nous appelons notre projet de loi de l'occasion unique, du fait qu'il autoriserait tout citoyen canadien ou résident permanent à parrainer, une fois au cours de sa vie, un parent qui ne fait pas partie de la catégorie « regroupement familial » telle qu'elle est définie à l'heure actuelle. Cette proposition constructive rendrait possible la réunification des familles au Canada et permettrait à certains membres importants de la famille de venir au Canada. Je me réjouis du fait que la députée néo-démocrate de ait présenté à nouveau cette mesure législative importante au cours de la présente législature. Quoique modeste, elle contribuerait à reconnaître l'importance des familles et notamment des familles immigrantes, ici au Canada.
Il a de nouveau été question, ce matin, de la nécessité de mettre en oeuvre les dispositions relatives à la Section d'appel des réfugiés, contenues dans l'actuelle Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés adoptée par le Parlement en 2001. Il est invraisemblable que le gouvernement libéral précédent et le gouvernement conservateur actuel puissent refuser d'agir pour mettre en oeuvre la loi sur l'immigration telle qu'elle existe. Il me semble que c'est là une preuve de mépris à l'égard du Parlement. La question est très grave. C'est une question d'équité. Cela ne coûterait pas cher. Personne ne pense que cette mesure risquerait de mettre en faille le ministère ou le gouvernement. La mesure est peu coûteuse, si l'on considère ses bienfaits sur le plan de la justice et de l'équité.
Les dispositions dont il est question ont résulté d'un compromis auquel on a abouti lors des discussions portant sur la nouvelle Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, lorsqu'on a décidé de réduire de deux à un le nombre des membres des tribunaux administratifs de la CISR. Tous reconnaissaient la nécessité de pouvoir appeler de la décision rendue par une seule personne. C'est à ce moment-là qu'a été intégré à la loi un mécanisme d'examen documentaire, sous la forme de la Section d'appel des réfugiés. Il est donc d'autant plus inexcusable de ne pas mettre en oeuvre les dispositions pertinentes de la loi, puisqu'elles ont résulté de discussions et d'un compromis concernant cette mesure législative, ici à la Chambre. C'est inexcusable. Quelle tristesse que d'être en train de débattre d'une mesure législative présentée par le Bloc, qui vise à mettre en oeuvre des dispositions d'un projet de loi qui a déjà été adopté. Quel triste retour des choses. Était-ce vraiment nécessaire?
Toujours sur la question des réfugiés, le Programme de parrainage privé de réfugiés doit être remis de l'avant. Il s'agit du programme qui a valu au Canada des éloges partout dans le monde pour sa politique à l'égard des réfugiés. C'est en raison de ce programme que le Canada a reçu du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés la médaille Nansen, durant les années 1980. Dans le cadre de ce programme, de petits groupes de Canadiens de la base assument la responsabilité de l'établissement de réfugiés. Il n'y a rien de mieux comme programme. Il permet des économies au gouvernement puisque des particuliers assument la responsabilité financière de familles de réfugiés. Ce programme fait participer la collectivité aux efforts de rétablissement. C'est un programme qui permet à des réfugiés de s'établir avec succès parmi nous.
Il y a un arriéré de 10 000 ou 12 000 demandes pour le programme. Donc, des groupes de Canadiens qui sont prêts à recevoir un réfugié et qui ont toute la motivation nécessaire se voient refuser la chance de prendre cette responsabilité. Or, il ne manque certainement pas de réfugiés dans le monde qui attendent l'occasion d'être accueillis au Canada. Les Canadiens qui sont prêts à faire ce travail vont chercher à faire du bénévolat ailleurs s'ils ne peuvent se rendre utiles dans l'accueil des réfugiés. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ce programme. Si les députés peuvent se permettre de vanter la réputation du Canada dans le monde pour son travail auprès des réfugiés, c'est grâce à ce programme en particulier.
Il est complètement inacceptable que des fonctionnaires accusent les gens qui oeuvrent dans ces programmes et qui les dirigent de s'en servir comme d'un moyen détourné pour obtenir le traitement de demandes de réunification familiale. Nous devons rétablir l'intégrité de ce programme et éliminer l'arriéré. Nous devons veiller à ce que les Canadiens de la base puissent faire leur part dans l'important travail d'accueil des réfugiés.
Dans ce coin de la Chambre, nous sommes d'accord pour dire que des mesures spéciales sont nécessaires pour accueillir les personnes qui fuient le militarisme et qui, en leur âme et conscience, refusent de participer à des guerres illégales ou injustes. L'exemple de l'heure est celui des personnes qui ont servi dans les forces armées des États-Unis et qui refusent de faire la guerre en Irak. C'est une guerre à laquelle le Canada s'est opposé très clairement. Il a refusé d'y participer, ce qui fait que, guidées par leur conscience, des personnes ont décidé de chercher refuge au Canada, après avoir refusé de continuer de servir dans les forces armées américaines.
J'ai une motion au Feuilleton visant à établir un programme spécial qui permettrait à ces personnes de devenir des résidents permanents au Canada après deux ans. Le Canada doit s'opposer au militarisme, un peu comme il l'a fait à l'époque de la guerre du Vietnam, lorsque de nombreux Américains qui protestaient contre la guerre et le service dans les forces armées américaines ont trouvé refuge au Canada.
Nous devons également éliminer les frais de dossier applicables aux demandes des réfugiés dont le statut est déterminé au Canada. Une motion à cet égard figure au Feuilleton. Les réfugiés ne devraient pas avoir à payer des frais s'ils demandent la résidence permanente. Nous n'exigeons pas que les réfugiés dont le statut est déterminé à l'extérieur du Canada paient ces frais. Les réfugiés sont parmi les plus défavorisés et ils vivent souvent dans la pauvreté. Ils comptent parmi les gens qui peuvent le moins payer des frais de dossier. C'est pourquoi il faudrait éliminer ces frais immédiatement.
Trop de Canadiens ne peuvent pas recevoir la visite de parents vivant à l'étranger lors d'une occasion importante parce que ces derniers se voient refuser un visa de visiteur. Il faut mettre en place un processus pour que les événements familiaux importants puissent avoir lieu et pour que les gens puissent venir lors de funérailles, d'une naissance ou d'un mariage. Il est tout à fait inadmissible de refuser à des Canadiens la possibilité que des membres de leur famille vivant à l'étranger soient présents lors de ces grandes occasions.
Il faut accroître la capacité de traitement du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration afin de réduire l'arriéré. Ce ministère a subi quelques-unes des pires compressions imposées par les libéraux dans les années 1990. Le ministère de l'Immigration et le ministère de l'Environnement ont été les plus durement touchés et le mal n'a jamais été réparé.
Abordons la question des travailleurs étrangers temporaires. Il faut un programme au titre duquel les emplois au Canada seront offerts en priorité aux Canadiens, peu importe leur lieu de résidence, et selon lequel nous ne ferons pas venir de travailleurs étrangers tant que nous n'aurons pas l'assurance qu'aucun Canadien n'est disponible pour faire le travail. Par ailleurs, nous devons garantir aux travailleurs étrangers le même taux salarial et les mêmes normes de rémunération et d'emploi que ce que nous offrons aux Canadiens.
Malheureusement, aucune exigence à cet égard n'a été établie. Nous ne pouvons tolérer que des travailleurs étrangers temporaires soient exploités au Canada comme ce fut trop souvent le cas ces dernières années et ces derniers mois.
Nous devons aussi axer davantage nos efforts sur la réunification familiale. C'est un élément clé de notre programme d'immigration, et ce, depuis de nombreuses années. Lorsque nous parlons de notre politique concernant l'immigration et les réfugiés, nous pensons toujours à la nécessité de la réunification familiale, aux besoins de l'économie canadienne, à l'édification du pays et à la protection des personnes en danger. Malheureusement, on semble avoir relégué la réunification familiale aux oubliettes. Ce n'est pas le mantra des ministres conservateurs. Ils ont laissé tomber l'élément de la réunification familiale.
Ce sont là quelques unes des choses que nous, de ce côté-ci, ferions et, à cette fin, j'aimerais proposer un amendement à la motion des libéraux.
L'amendement propose qu'on modifie la motion en ajoutant ce qui suit immédiatement après le mot « gouvernement »: qui devrait remédier immédiatement à cette situation par l'adoption de mesures, notamment l'adoption d'une nouvelle Loi sur la citoyenneté, l'abolition des frais relatifs aux demandes initiales de citoyenneté, l'abolition totale du droit exigé pour l'établissement des immigrants, la création d’un organisme chargé de la reconnaissance des titres de compétence acquis à l’étranger, la modification de la définition de la famille dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés pour mieux refléter la réalité de divers types de relations familiales, la mise en place immédiate de la Section d'appel des réfugiés comme le prévoit la Loi sur la citoyenneté, la réaffirmation de l'engagement de mettre en oeuvre le programme de parrainage privé des réfugiés, l'adoption de mesures en faveur des gens qui fuient le militarisme et qui, pour des raisons de conscience, refusent de prendre part aux guerres illégales et injustes, l'abolition des frais de dossier exigés des réfugiés dont le statut est déterminé au Canada et des réfugiés qui ont été victimes de violence familiale, l'émission de visas de visiteur pour permettre aux membres de la famille vivant outre-mer de participer aux rencontres familiales importantes au Canada, l'accroissement de la capacité de traitement des demandes de Citoyenneté et Immigration Canada de manière à réduire l'arriéré, la garantie que les travailleurs étrangers temporaires ne combleront pas les postes qui trouvent preneur parmi les Canadiens et que ces travailleurs bénéficieront de conditions de travail et d'un salaire qui respectent la norme canadienne établie et l'intensification des efforts en faveur de la réunification des familles.
:
Monsieur le Président, c'est un honneur de participer aujourd'hui à un débat qui dure depuis très longtemps sur un sujet qui est au coeur du bien-être social et économique de notre pays. Toutefois, ce n'est pas seulement un honneur, c'est aussi une triste occasion.
En effet, je cautionne et j'appuie la motion présentée par mon collègue de :
Que, de l'avis de la Chambre, les immigrants au Canada et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par le gouvernement.
Au cours des 20 minutes qui me sont allouées, je vais montrer la façon dont le gouvernement conservateur a peu servi les immigrants. Le fait est que ce gouvernement parle beaucoup, mais il n'a rien fait pour améliorer la situation difficile des immigrants au Canada et des personnes qui demandent la citoyenneté canadienne, et ce, depuis qu'il a été élu pour diriger ce pays. Je rappelle que cela fait maintenant plus d'un an. En fait, cela fait un an et demi.
[Traduction]
Nous avons entendu les discours, mais nous n'avons vu aucune mesure. L'immigration est une question dont les conservateurs parlent pour la forme et qu'ils pensent pouvoir esquiver. Ils pensent encore que les Canadiens ne se plaindront pas de l'absence de résultats.
Je parle bien sûr des accusations que le gouvernement a portées contre ses propres citoyens vivant à l'étranger à un moment où ils avaient le plus besoin d'appui, de la promesse de reconnaître les titres de compétence étrangers, et de l'incapacité de régler la question des travailleurs formés à l'étranger, qui, généralement, sont sous-employés ou sans emploi.
Le gouvernement conservateur a fait des promesses qu'il n'a pas tenues. Il a fait des annonces bidons simplement pour faire des annonces. Par exemple, il a offert aux gouvernements provinciaux la piètre somme de 18 millions de dollars au cours des deux prochaines années pour financer les programmes de reconnaissance des professionnels formés à l'étranger, et pourtant, rien n'avance.
J'aimerais aussi parler de l'absence de services disponibles pour les groupes de francophones minoritaires situés un peu partout au Canada, dont le gouvernement conservateur ne tient pas compte dans sa propre entente relative à l'immigration.
[Français]
Je vais aussi parler brièvement de l'impact sur les petites et moyennes entreprises pour lesquelles il y a un manque constant d'incitants à la formation pour le recrutement et la formation des nouveaux arrivants.
Ce sont des préoccupations qui ont été soulevées par les chefs d'entreprise, les syndicalistes, les groupes communautaires et même les mères que j'ai rencontrées lors de mes déplacements partout au Canada, au cours des deux dernières années.
[Traduction]
Les petites entreprises ne peuvent pas se permettre de faire venir des gens pour un an comme le peuvent les grandes entreprises. Les PME ont besoin de fonds destinés à la formation parce qu'elles ne peuvent pas se permettre d'assumer seules ces coûts.
Pensons aussi à l'incidence négative sur ces entreprises si le gouvernement conservateur ne modifie pas le système d'admission au pays en fonction des besoins urgents en ouvriers spécialisés et en travailleurs de métiers qui n'ont pas besoin de diplômes universitaires. Je parle du système de points pour les immigrants potentiels.
Les compétences nécessaires pour veiller à la prospérité de notre économie ne figurent pas sur la liste de compétences du système de points. Comment le gouvernement aide-t-il les néo-Canadiens sous-employés ou sans emploi? J'entends la même histoire partout au Canada quand je voyage: nous avons besoin de travailleurs qualifiés, l'économie canadienne en dépend. Et pourtant, le gouvernement conservateur, depuis qu'il est arrivé au pouvoir, refuse de régulariser la situation des travailleurs de la construction, et en a même expulsé un grand nombre, et ce, malgré la pénurie de travailleurs dans de nombreuses régions du pays.
Par exemple, je me souviens des immigrants portugais en Ontario, à Toronto plus précisément, qui ont été expulsés par le gouvernement parce qu'ils n'avaient pas les documents requis. Et pourtant, leur employeur avait besoin d'eux pour continuer de construire des maisons à Toronto.
D’après les rapports, dans les secteurs où les pénuries sont extrêmement graves, les entreprises de construction tentent de convaincre les travailleurs de passer d’un site à l’autre en leur offrant des primes de rendement plus importantes.
Nous savons, d’après Statistique Canada, que c’est à l’immigration que nous devons 70 p. 100 de la croissance du marché du travail et, si la tendance se maintient, nous lui en devrons 100 p. 100. Nous savons aussi que tous les secteurs de l’économie canadienne comptent sur les immigrants. C’est d’abord le cas du secteur manufacturier où les immigrants représentent 57 p. 100 des travailleurs. D'ailleurs, dans ce secteur 27 p. 100 de la main-d’œuvre est d’origine étrangère et près de 1 travailleur sur 10, ou pour être plus précis 9,4 p. 100 des travailleurs sont des immigrants récents.
La proportion des emplois occupés par des immigrants est encore grande dans les sous-secteurs manufacturiers, comme ceux du vêtement, des produits informatiques et électriques, avec 39 p. 100, des produits en plastique, avec 33 p. 100, et des produits de caoutchouc.
Je n’invente pas ces chiffres, puisque je les ai trouvés à la page 14 du Guide sur l’immigration et les pénuries de compétences, que le Centre syndical et patronal du Canada, le CSPC, a publié en 2004.
[Français]
En santé et en services sociaux, dans ce secteur, les immigrants récents comptent pour 24 p. 100 de la croissance nette de la main-d'oeuvre.
[Traduction]
Malgré leurs qualifications souvent impressionnantes, les néo-Canadiens doivent surmonter deux grands obstacles qui les empêchent encore de participer pleinement au marché du travail. Premièrement, les employeurs canadiens ne reconnaissent pas du tout, ou pas à leur juste valeur, les titres de compétence acquis à l’étranger. Deuxièmement, les conseils d’administration des autorités chargées des accréditations professionnelles n’ont pas su faire preuve de suffisamment de souplesse parce qu’ils pas veillé à élaborer des outils adéquats ou à se doter de tels outils pour pouvoir établir l'équivalence des compétences des professionnels formés à l’étranger dans leur discipline respective.
Mais alors, que font ces néo-Canadiens? Nous avons tous entendus ces histoires d’horreur de médecins et d’ingénieurs qui sont, par exemple, chauffeurs de taxi à Saskatoon. Il se pourrait fort bien que le balayeur d’une grande entreprise soit en fait un comptable formé à l’étranger. Ces gens-là devraient plutôt travailler dans les domaines pour lesquels ils ont été formés. Où se retrouvent une partie de ceux et de celles qui sont diplômés en médecine? Eh bien, ils font de la coiffure ou de l’esthétique dans des salons de beauté. Certains croiront peut-être que j’exagère, mais je ne fais que m’appuyer sur des cas réels dont tout le monde a entendu parler.
Il est ironique que les compétences fassent partie des éléments de la grille, le fameux système de points, servant à autoriser l’entrée au Canada, mais qu'elles deviennent un obstacle à l’intégration au marché du travail. J’aimerais donc savoir ce que le gouvernement a l’intention de faire pour rééquilibrer les choses.
Il faut accorder au gouvernement libéral de l’Ontario que des progrès ont été accomplis depuis l’adoption de sa Loi sur l’accès équitable aux professions réglementées, en décembre 2006, grâce à la mise en œuvre de stages, de programmes de formation linguistique mieux ciblés, ainsi de suite, ce que l’on doit d’ailleurs à l’Accord Canada-Ontario sur l’immigration signé en novembre 2005 par le précédent gouvernement fédéral libéral. C’était la toute première fois que nous parvenions à une entente exhaustive en matière de main-d’œuvre avec l’Ontario. Les libéraux sont aussi à l’origine de la signature du tout premier accord du genre avec ma province, le Québec.
D’autres accords du genre ont été conclus entre le gouvernement fédéral et les provinces. L’investissement prévu en Ontario, de 920 millions de dollars sur cinq ans, doit permettre: d’augmenter le financement des services destinés à aider les nouveaux arrivants à s’installer, à s’intégrer et à bénéficier d'une formation linguistique; de maximiser les retombées économiques de l'immigration et de veiller à ce que les politiques et les programmes correspondent aux priorités de l'Ontario en matière de développement socio-économique et de marché du travail; de mettre sur pied le tout premier programme de parrainage de candidats par une province, programme grâce auquel l'Ontario est mieux en mesure d'aligner son immigration sur les besoins du marché du travail; et de formaliser la collaboration entre les deux ordres de gouvernement, le provincial et le fédéral, en matière d'immigration.
Quelle est la position du gouvernement conservateur du Canada sur cette question? Des gens de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta m’en ont parlé. Ces gens de l’Ouest canadien veulent avoir plus de travailleurs étrangers parce qu’ils manquent de main-d’oeuvre. Le gouvernement conservateur ne semble pas faire grand-chose à ce sujet. Nous verrons ce que le prochain budget nous donnera, mais dans son budget de 2006, le gouvernement conservateur, dans sa tentative de réinventer la roue, avait promis 18 millions de dollars pour régler le problème de la reconnaissance des titres de compétence étrangers, mais il n’a encore rien fait en ce sens jusqu’à maintenant. C’était il y a plus d’un an. C’est dire à quel point le nouveau gouvernement conservateur sert mal les gens qui immigrent au Canada et ceux qui veulent obtenir la citoyenneté canadienne.
Quels plans le gouvernement a-t-il pour nous permettre de profiter systématiquement de la main-d’oeuvre immigrante qui est sous-utilisée? Au lieu d’offrir des incitatifs fiscaux aux entreprises pour qu’elles s’occupent davantage de former et de retenir cette main-d’oeuvre, le gouvernement conservateur continue d’appliquer des solutions ponctuelles pour marquer des gains à court terme sans se soucier des problèmes à long terme.
Les gens d’affaires ont été abasourdis en novembre dernier de voir le gouvernement conservateur aller de l’avant et élargir le programme des travailleurs temporaires étrangers. Même des emplois au salaire minimum y sont inclus. Selon certains articles parus à ce moment-là, et je cite le Winnipeg Free Press du 15 novembre 2006, le président-directeur général des autorités aéroportuaires de Winnipeg et d’autres membres de conseils d’administration étaient unanimes à dire que le Canada « devrait se doter d’un plan faisant appel aux travailleurs immigrants et à la main-d’oeuvre sous-utilisée. Nous nous devons de ratisser le pays à la recherche de gens prêts à se relocaliser ».
Là encore, je demande au gouvernement conservateur quels plans il a en tête pour que nous puissions profiter systématiquement de notre main-d’oeuvre immigrante qui est sous-utilisée. Nous devons nous doter d’une stratégie de recrutement pancanadienne. Le gouvernement n’a pas de véritable stratégie pour répondre aux besoins des provinces atlantiques ou des provinces de l’Ouest, par exemple.
On le constate à l’évidence en voyant le plan dont j’ai fait mention tout à l’heure concernant le recrutement de travailleurs temporaires étrangers. J’ai vérifié la liste. Le gouvernement conservateur offre un permis d’un an aux entreprises pour recruter des directeurs des ventes, de la commercialisation et de la publicité; des directeurs du commerce au détail; des commis à la correspondance, aux publications et autres; des responsables des prêts; des coiffeurs et des barbiers. Chose certaine, il y a des immigrants qualifiés et instruits auxquels on ne fait pas appel. Ne pourrait-on pas les recruter?
Que se passe-il une fois que l’année est terminée? Ces travailleurs temporaires étrangers devront-ils se soumettre à nouveau à tout le processus de l’immigration? Évidemment, les entreprises devront reprendre tout leur processus de recrutement. Cela est-il logique? Par ailleurs, où sont les incitatifs à la formation qui permettraient aux petites et moyennes entreprises de former et de retenir leurs employés? Nous avons besoin d’une stratégie d’emploi équilibrée pour l’ensemble du pays et non d’une stratégie qui profite à une province au détriment d’une autre.
Un nombre incalculable d'études portent sur le fardeau qui sera imposé au Régime de pensions du Canada par le faible nombre d'enfants des baby-boomers qui ne pourront pas cotiser suffisamment au régime pour en assurer la pérennité.
Par ailleurs, l'étude menée par le Conference Board du Canada sur la contribution des minorités visibles, rendue publique le 4 avril 2004, signalait que, selon les estimations, entre 1992 et 2016, le total du produit intérieur brut du Canada, le PIB, grimpera à 794,7 milliards de dollars, en dollars de 1997. Les minorités visibles seules compteront pour 80,9 milliards de dollars, soit environ 10 p. 100 de cette croissance. À partir de ces données, on peut donc déduire que les néo-Canadiens représentent une clientèle évaluée à au moins 1 milliard de dollars.
Il en découlera sans nul doute plusieurs avantages qui pourraient avoir un effet positif sur les marchés locaux de consommation, par exemple, le logement. Pourtant, comme je l'ai dit précédemment, le gouvernement conservateur refuse d'écouter les employeurs du secteur de la construction qui disent que le coût du logement a augmenté en raison des pénuries constantes de main-d'oeuvre dans ce secteur. Je le répète, que fait le gouvernement conservateur pour remédier à cette situation?
Les chiffres du recensement de 2001 révèlent que le nombre d'unités de logement construites entre 1996 et 2001 a augmenté de 7 p. 100. De plus, près du tiers de la croissance a été attribuable à une augmentation du nombre de ménages où le travailleur principal, à savoir la personne qui paie la majeure partie des factures, est né à l'étranger. En outre, plus de 40 p. 100 des ménages constitués d'immigrants qui sont arrivés au Canada au cours des cinq années précédentes habitaient un domicile appartenant à un membre de la famille. Cela montre que ces gens travaillent fort et qu'ils veulent demeurer au Canada.
[Français]
Nous savons déjà depuis longtemps que les baby-boomers canadiens atteignent maintenant l'âge de la retraite, que notre taux de natalité se situe en-dessous du seuil de remplacement, à 1,2 par famille, et que les jeunes ne peuvent assumer les coûts de garde d'enfants eux-mêmes et choisissent souvent de ne pas avoir d'enfants du tout.
Ce gouvernement conservateur croit que 100 $ par mois sont suffisants pour la garde d'un enfant. C'est pourquoi il a supprimé le plan du gouvernement libéral qui comprenait le principe d'accès à la garde d'enfants pour les communautés linguistiques minoritaires vivant hors du Québec, ce qui inclut les nouveaux arrivants francophones dans diverses provinces. Est-ce une façon de servir les citoyens?
Le Comité permanent des langues officielles a récemment entendu des témoins du Yukon et du Nunavut à propos du manque de services. Ils s'inquiètent que les accords signés en vertu du Plan d'action pour les langues officielles ne soit pas reconduits après 2008 par ce gouvernement. Ils attendent que le gouvernement s'explique sur la situation difficile des programmes actuellement en place et sur les mesures qui seront prises pour assurer que les services, tels que la santé, soient accessibles aux minorités linguistiques francophones dans ces régions.
Ces minorités linguistiques ne sont pas seulement minoritaires: elles continuent d'être, dans une forte proportion, des minorités grandissantes par rapport à la majorité. Ces minorités francophones de partout au Canada veulent qu'une immigration francophone aille vers elles. Les francophones qui immigrent au Canada n'iront pas dans ces régions pour aider les minorités à accroître leur nombre si les services n'existent pas ou ne sont pas suffisants.
On a entendu la façon dont le « nouveau » gouvernement — comme il continue à s'appeler malgré le fait qu'il soit au pouvoir depuis plus d'un an — entend servir les gens, en restant silencieux sur ce sujet qui compte le plus. La langue est au coeur de notre société. Je représente une population qui est en majorité francophone, et au Québec, nous savons à quel point la langue est un élément non seulement important, mais fondamental et primordial. Sans cette langue, notre culture et notre identité ne peuvent être préservées. La langue construit la fierté et la confiance en soi.
Comment ce gouvernement conservateur a-t-il l'intention de préserver et d'intégrer les minorités francophones dans ce pays? Plus spécifiquement, comment ce gouvernement conservateur compte-t-il encourager l'établissement de nouveaux arrivants francophones dans les provinces et territoires si les services dans la langue minoritaire restent inaccessibles, même à ceux qui ont déménagé du Québec à d'autres provinces? Le Canada est-il vraiment un pays bilingue?
Bien que nous soyons heureux de voir que les conservateurs ont utilisé notre cadre du Plan d'action pour les langues officielles, mis en place par le gouvernement libéral en 2003, pour dévoiler en septembre 2006 un plan qui encourage l'établissement d'immigrants francophones au Manitoba, ce gouvernement continue de faire les choses de façon décousue.
Nous demandons un plan. J'aimerais croire que le Canada a évolué et qu'il est maintenant au-delà du stade où les minorités linguistiques étaient marginalisées. N'oublions pas que les lois existantes interdisaient l'usage du français dans les systèmes judiciaires et législatifs des Territoires du Nord-Ouest en 1891, et interdisaient le français en Saskatchewan et en Alberta lors de la création de ces provinces en 1905.
Je voudrais savoir pourquoi cela prend tant de temps pour mettre en place des services intégrés pour les groupes linguistiques minoritaires qui désirent se déplacer au Canada ou venir au Canada comme nouveaux arrivants?
Je pourrais certainement parler de ce sujet toute la journée — je sais que les gens d'en face le pensent peut-être — et de la manière dont ce gouvernement sert si peu les immigrants au Canada et les personnes qui demandent la nationalité canadienne, mais le temps dont je dispose achève.
Avant de conclure, je veux parler quelques secondes d'une récente réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration à laquelle je participais. La a comparu devant le comité. Lorsqu'un membre du comité lui a demandé pourquoi 20 millions de dollars ont été éliminés du budget pour traiter la Loi sur la citoyenneté — la loi dont ont parlé mes collègues —, la ministre nous a répondu qu'ils avaient fait des choix. Le gouvernement conservateur a choisi de traiter le projet de loi qui aborde l'octroi de la citoyenneté automatique à des enfants adoptés hors du Canada par des citoyens canadiens.
C'est un projet de loi que nous-mêmes avions présenté.
Ces 20 millions de dollars, je ne crois pas qu'ils ont été investis dans l'octroi de la citoyenneté automatique à ces enfants. La question se pose toujours: quels intérêts ce gouvernement sert-il? De mon point de vue, il semble que ce gouvernement serve les intérêts de la majorité et oublie les immigrants et les minorités francophones.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
La motion dont la Chambre est saisie évoque l'engagement de ce gouvernement à servir les besoins des immigrants au Canada et des personnes désirant obtenir la citoyenneté canadienne, dans l'intérêt de notre pays.
Je suis heureux d'aborder cette question. Notre gouvernement a été élu sur la promesse de rendre le gouvernement plus responsable de ses actes, et je crois que nous avons tenu cette promesse. Si nous devons rendre des comptes, c'est parce que nous sommes ici pour servir les contribuables et que nous avons pour mission de dépenser leur argent d'une manière qui tient compte de leurs intérêts. Nous avons respecté cette promesse.
Quand j'examine les programmes administrés par ma collègue, la , il est clair qu'elle travaille dans l'intérêt des Canadiens. L'immigration est une partie importante de l'histoire canadienne. Notre pays a été fondé sur l'immigration, et celle-ci demeure essentielle à notre avenir. Notre système d'immigration contribue à la réussite financière du Canada et aide à réunir les familles. Il nous aide également à jouer un rôle humanitaire à l'échelle mondiale en acceptant des réfugiés de tous les pays du monde. Cela permet à ces réfugiés d'échapper à des situations très difficiles et souvent horribles et de commencer une nouvelle vie au Canada.
Monsieur le Président, vous connaissez l'expérience de ma famille. Au début des années 1970, nous sommes arrivés au Canada en tant que réfugiés. Nous avons fui la persécution qui avait cours en Ouganda sous le régime brutal d'Idi Amin. Nous avons eu la chance de pouvoir immigrer dans un pays qui nous a accueillis à bras ouverts en nous offrant une nouvelle vie. Très peu de pays dans le monde permettraient à une famille de réfugiés, en particulier au fils d'un réfugié, de siéger au Parlement fédéral du pays. C'est très rare et nous devrions en être fiers.
Fort de l'expérience de ma propre famille, je rappellerai que le ministre a annoncé récemment que le Canada accepterait 2 000 nouveaux réfugiés karènes qui ont vécu pendant plusieurs années dans des conditions affreuses le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar. Ce geste illustre clairement que notre gouvernement continue de respecter ses engagements. C'est également une façon de montrer que le Canada est accueillant pour les nouveaux arrivants et qu'il les encourage à ajouter leurs compétences à notre réserve de talent collective. Il est évident que notre gouvernement travaille dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Le député qui a présenté cette motion peut me croire: le gouvernement cherche à servir les intérêts des nouveaux arrivants et de tous les Canadiens dans ses efforts pour améliorer notre système d'immigration. J'aimerais également lui rappeler que c'est son propre parti qui a imposé un droit de résidence permanente de 975 $ aux néo-Canadiens. C'est notre gouvernement qui a réduit ce droit à 490 $ dans son budget de 2006. J'espère que nous pourrons le réduire encore à l'avenir.
L'immigration est un aspect important de l'économie canadienne et ce sera le sujet de mon exposé.
Le taux de natalité au Canada, comme dans de nombreux pays occidentaux, est en décroissance. L'immigration est nécessaire pour assurer notre croissance démographique et la santé de notre économie. Nous avons intérêt à faire en sorte que nos programmes d'immigration servent nos intérêts économiques et qu'ils aient la souplesse nécessaire pour combler les besoins de notre marché du travail.
Un exemple qui illustre les efforts du gouvernement visant à combler les pénuries de main-d’œuvre est le travail accompli par la , de concert avec le , sur les titres de compétence acquis à l’étranger. De nombreux immigrants arrivent au Canada avec des compétences spécialisées qu’ils ont souvent acquises à l’étranger, mais qu’ils ne peuvent pas utiliser chez nous. Ils sont incapables de faire reconnaître ces titres de compétence. Il s’agit d’une question complexe qui fait intervenir plus de 440 organismes de réglementation, les provinces et territoires, ainsi que de nombreux groupes intéressés.
Nous nous sommes engagés à travailler avec ces groupes pour concevoir le cheminement que les professionnels qualifiés formés à l’étranger peuvent suivre pour comprendre les exigences à satisfaire afin que leurs titres de compétence soient évalués et reconnus. L’objectif ultime est de faire en sorte que ces nouveaux venus puissent travailler dans le domaine de leur choix au Canada.
Le budget de 2006 a prévu 18 millions de dollars sur deux ans pour les premières étapes de l’établissement de cette entité et Avantage Canada a réaffirmé que le gouvernement honorerait cet engagement. Nous continuons de travailler avec les provinces et les territoires afin d’établir de bons Programmes des candidats des provinces qui donneront aux provinces et aux territoires la possibilité de choisir des résidents permanents qui répondent aux besoins particuliers de leur marché du travail.
Il est évident qu’il y a au Canada des régions où l’économie est tellement vigoureuse qu’on ne peut pas trouver assez de travailleurs canadiens pour répondre aux besoins du marché. Pour répondre à ces besoins pressants, nous devons transformer notre Programme des travailleurs étrangers temporaires en quelque chose de substantiel.
Je voudrais présenter dans les grandes lignes les améliorations que le nouveau gouvernement du Canada a apportées à ce programme, dans un effort pour répondre aux besoins des employeurs. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires est axé sur les employeurs et vise à répondre à des besoins temporaires précis sur le marché du travail. Il permet à des étrangers admissibles de travailler au Canada pendant une certaine période. Les employeurs doivent montrer qu’ils ont été incapables de trouver des Canadiens ou des résidents permanents capables d’occuper les postes et que l’arrivée de ces travailleurs n’aura pas d’effets négatifs sur le marché du travail au Canada.
Les employeurs de tous les types d’entreprises recrutent des travailleurs étrangers, dans une large gamme de compétences, afin de combler des pénuries temporaires de main-d’œuvre. Ces pénuries touchent de nombreux secteurs. Il y a pénurie dans beaucoup de secteurs en Alberta, ma province, car le secteur de l’énergie y provoque une énorme croissance de l’économie. Presque toutes les autres industries sont touchées, y compris le secteur des services, comme me le disent bien des gens de l’industrie et du monde des affaires avec qui je traitais avant mon élection aux Communes.
La ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration et son collègue des Ressources humaines et du Développement social se sont efforcés de rendre ce programme plus souple, plus facile d’utilisation pour les employeurs qui en ont besoin. Et ils l’ont fait tout en protégeant toujours l’accès au marché pour les travailleurs canadiens.
La notion de service est au cœur de la motion à l’étude. Grâce à des efforts concertés, les trois quarts des demandes de travailleurs temporaires étrangers sont étudiées en moins d’un mois, et un tiers en quelques jours.
En juillet dernier, nous avons annoncé la création, à Calgary et à Vancouver, de nouvelles unités des travailleurs étrangers temporaires. Nous l’avons fait dans le but de faciliter l’accès des employeurs aux travailleurs étrangers temporaires. Tant à Calgary qu’à Vancouver, ces unités fonctionnent maintenant pleinement.
Nous avons aussi dressé des listes régionales des emplois pour lesquels il y a clairement une pénurie de main-d’œuvre. Ces listes permettront de réduire la durée et la portée des annonces de postes disponibles avant que les employeurs puissent présenter une demande pour engager des travailleurs étrangers, réalisant ainsi une économie de temps et d’argent. Cela montre une fois de plus que le gouvernement tient à servir les régions et à répondre efficacement à leurs besoins en cas de pénuries graves.
Nous avons formé de nouveaux groupes de travail fédéraux-provinciaux en Colombie Britannique, en Alberta, en Ontario et au Manitoba pour pouvoir cerner plus rapidement les pénuries de main-d’œuvre existantes et émergentes, et pour déterminer la meilleure façon dont le Programme des travailleurs étrangers peut aider à combler ces pénuries.
De plus, de nouveaux produits d’information proposent une démarche pratique, étape par étape, aux employeurs qui songent à embaucher des travailleurs étrangers temporaires. Encore une fois, cela traduit notre volonté de servir les employeurs de la manière la plus efficace possible.
Depuis mai dernier, les étudiants étrangers au Canada peuvent travailler hors campus. Cela permet aux étudiants d’acquérir une bonne expérience de travail et aux employeurs de disposer d’une importante source de main-d’œuvre encore inexploitée.
Peut-être plus important encore, le gouvernement a reconnu qu’il ne suffit pas de faire venir un plus grand nombre d’immigrants pour ensuite se croiser les bras. Nous avons promis une somme additionnelle de 307 millions de dollars au cours des deux prochaines années pour faciliter la réinstallation des immigrants et favoriser leur réussite. Nos partenaires utilisent ces fonds pour exécuter des programmes et fournir des services qui aident les nouveaux arrivants à s’établir au Canada.
Ce financement additionnel est une initiative du gouvernement actuel; nous comprenons à quel point les immigrants sont importants pour la composition du Canada. Ces initiatives feront en sorte que le Canada ait une économie concurrentielle solide. Renforcer l’économie canadienne est une des priorités du nouveau gouvernement. L’immigration a un rôle déterminant à jouer pour que notre économie reste saine, mais ce n’est qu’une partie de la solution.
Il est clair d’après mes propos que notre gouvernement s’est engagé à collaborer avec ses partenaires dans les provinces, les territoires et les collectivités ainsi qu’avec le secteur privé. Ensemble, nous élaborons et mettons en oeuvre les stratégies qui veilleront à ce que le Canada aient la population et les compétences nécessaires pour prospérer.
Le Canada est grand, pas seulement de par sa géographie et ses ressources naturelles, mais aussi parce que des millions de gens dans le monde considèrent que c’est un endroit où, quand on travaille fort et qu’on respecte les règles, on peut réaliser de grandes choses.
En ce qui concerne l’héritage des libéraux en matière d’immigration, le chef adjoint du Parti libéral a déclaré : «Je dois admettre qu’au chapitre de l’immigration, nous n'avons pas fait le travail.»
Je suis d’accord avec le député d’. Il est clair qu’en revanche, le nouveau gouvernement du Canada fait le travail pour tous les immigrants et pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui ne reconnaît pas la réalité. La réalité c'est que, durant plus de 13 longues années, l'ancien gouvernement libéral n'a guère pris de mesures concrètes à l'endroit des immigrants. La réalité c'est que les libéraux, pour paraphraser leur chef adjoint, n'ont tout simplement pas fait le travail en matière d'immigration.
L'héritage libéral en matière de citoyenneté et d'immigration est une honte. Le député libéral d' a déclaré ce qui suit au sujet de la performance du gouvernement libéral relativement à l'immigration:
[...] je crois que tout notre système d'immigration est devenu dysfonctionnel. En fait, je pense qu'il est sur le point de s'effondrer [...]
Lorsque les libéraux disent qu'ils ont échoué en matière d'immigration, le gouvernement conservateur est d'accord eux. Quelle a été la performance des libéraux relativement à l'immigration? Je vais la résumer pour ceux qui ne le sauraient pas.
Les libéraux ont imposé une taxe de 975 $ aux immigrants. Ils ont ensuite promis d'abolir cette taxe, mais ils ne l'ont pas fait. Les libéraux ont permis que le nombre de demandes en attente de traitement augmente de 750 000. Ils ont gelé le financement accordé à l'établissement des immigrants pendant plus d'une décennie, et ils ont voté contre l'octroi d'un nouveau financement de 307 millions de dollars. Les libéraux ont eu 13 ans, six ministres, quatre mandats et trois gouvernements majoritaires pour moderniser la Loi sur la citoyenneté, et ils n'ont rien fait.
Les libéraux n'ont pas de leçons à nous donner quant à la façon dont les immigrants devraient être traités ou respectés. N'oublions pas que c'est le député de qui a laissé entendre que certaines races d'immigrants étaient meilleures que d'autres, lorsqu'il a dit:
La communauté chinoise est très différente de la communauté indo-canadienne...La communauté chinoise est beaucoup plus objective. Personne ne peut forcer ses membres ou les inciter à signer une formule d'adhésion, ou encore les flouer pour qu'ils le fassent.
Le nouveau gouvernement du Canada croit qu'il faut respecter les immigrants et les faire se sentir chez eux au Canada, parce que notre pays accueille de nouveaux arrivants de toutes les régions du monde depuis la Confédération. Le travail acharné de ces personnes a aidé à bâtir des collectivités solides et à faire du Canada ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire un pays extraordinaire qui offre des possibilités infinies aux intéressés.
Pendant que nous continuons à accueillir de nouveaux arrivants chez nous, c'est la citoyenneté canadienne qui nous unit tous, qui nous rappelle que nous partageons un lien commun. Ce lien commun, cette citoyenneté, suppose un sentiment d'appartenance, d'attachement et d'engagement.
La citoyenneté concerne le partage de valeurs. La citoyenneté implique la connaissance et l'acceptation de droits et de responsabilités.
Il a fallu 80 ans pour que le Canada adopte officiellement une Loi sur la citoyenneté. La première Loi sur la citoyenneté a été sanctionnée en 1947. Trente années plus tard, une nouvelle Loi sur la citoyenneté est entrée en vigueur. Elle reflétait la croissance du jeune pays qu'était le Canada. Après 30 ans encore, de nouveaux enjeux se présentent en matière de citoyenneté. Alors que le monde continue de changer, la volonté d'appartenir à un groupe, à un pays, continue de se manifester. Cette volonté d'appartenance est au coeur même de certaines des inquiétudes qui entourent la question des personnes qui ont perdu leur citoyenneté canadienne.
Il est arrivé dans certains cas que des personnes qui pensaient être des citoyens canadiens se sont rendu compte qu'elles ne l'étaient pas. Les raisons qui expliquent ce genre de situation sont complexes et résultent souvent de dispositions législatives tombées en désuétude. On peut facilement comprendre le désarroi de personnes plongées dans une telle situation. Elles auront pensé durant la plus grande partie de leur vie appartenir à un groupe et à un pays donnés pour constater à un moment donné que tel n'est pas le cas. On peut comprendre que ces personnes soient troublées et bouleversées.
Notre objectif immédiat consiste à corriger les anomalies les plus évidentes en matière de citoyenneté. À plus long terme, nous nous efforcerons de modifier le système pour l'actualiser. Notre gouvernement prend toutes les mesures possibles pour faire en sorte que les personnes ayant droit à la citoyenneté canadienne mais qui en sont privées en raison d'anomalies l'obtiennent sans délai.
La a déjà fait connaître les mesures qu'elle a prises elle-même et les initiatives de son ministère qui visent à corriger toute situation où la revendication de citoyenneté est légitime.
Le ministère vient également en aide aux Canadiens qui ont tout simplement perdu leur preuve de citoyenneté. Certains citoyens découvrent maintenant qu'ils n'ont pas les preuves nécessaires pour qu'on leur délivre des documents gouvernementaux, comme les passeports. La chose est importante puisque la possession d'un tel document équivaut à détenir sa carte de membre du Canada. C'est une question à ne pas prendre à la légère.
Parallèlement, nous devons veiller à ce que nos titres et documents de citoyenneté, nos passeports, etc. ne soient pas utilisés de façon frauduleuse. Nous entendons parler presque tous les jours de cas de personnes qui exploitent la bonne réputation de notre pays à des fins répréhensibles. Cette exigence d'intégrité a également des implications pour notre système d'accueil des immigrants et des réfugiés.
En effet, le Canada a besoin d'immigrants. Le Canada souhaite effectivement tendre une main secourable aux réfugiés du monde. Notre travail consiste à continuer à assurer une gestion ouverte, efficace et transparente de ce système qui permet à des gens de venir au Canada pour commencer une nouvelle vie.
La motion dont nous maintenant saisis dit que les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servies par le gouvernement. Il y a une vraiment une différence entre traiter une demande rapidement et traiter une demande efficacement. Des règles ont été établies parce qu'il y a des normes à respecter, comme la primauté du droit, la justice et l'équité. Si nous ne respectons pas ces normes, ce sera la population du Canada qui sera mal servie.
Par exemple, nous reconnaissons que certains problèmes ont été mis au jour relativement à la Loi sur la citoyenneté.
À court terme, nous avons pris des décisions en connaissance de cause dans des cas d'injustice flagrante. C'est ce que font les bons ministres et les bons gouvernements. Ces décisions ont été prises en toute connaissance de cause, en toute justice et en toute équité.
À plus long terme, la ministre s'est dite ouverte à la possibilité de modifier la Loi sur la citoyenneté. La ministre a dit être disposée à étudier de nouvelles idées lorsqu'elle a comparu devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration le lundi 19 février 2007.
Bref, alors que les libéraux n'ont rien fait pendant 13 longues années, nous sommes vraiment passés à l'action pour répondre aux besoins des immigrants. Nous avons réduit la taxe d'entrée imposée aux immigrants par les libéraux, la faisant passer de 975 $ à 490 $. Nous avons dégagé 307 millions de dollars supplémentaires pour faciliter l'établissement des nouveaux immigrants. Nous avons délivré plus de 11 000 permis de travail à l'extérieur des campus à des étudiants étrangers. Nous avons fixé les cibles les plus élevées en 12 ans en matière d'immigration. Le gouvernement actuel traite un nombre record de demandes de permis de travail temporaires. Le nouveau gouvernement du Canada respecte vraiment les immigrants et agit concrètement dans le domaine de la citoyenneté et de l'immigration.
En tant qu'immigrant moi-même, je suis fier d'être membre d'un gouvernement qui respecte vraiment les immigrants et travaille pour eux.
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Monsieur le Président, le Canada continue de faire face à de nombreux défis en ce qui a trait au dossier de l'immigration et à la situation de ceux qui désirent devenir citoyens de notre pays.
Chaque année, plus de 200 000 nouveaux immigrants choisissent le Canada comme terre de destination et l'on s'attend à ce que leur nombre continue d'augmenter. L'immigration est l'un des enjeux les plus importants à l'échelon fédéral et nous devrions prendre acte des sérieuses lacunes de l'actuel système d'immigration. Celles-ci ont un effet négatif non seulement sur les nouveaux immigrants ou les immigrants potentiels, mais également sur l'ensemble des Canadiens.
La façon dont le système d'immigration fonctionne actuellement nous montre à quel point il est nécessaire de le modifier. Qu'il s'agisse des insuffisances évidentes du système de points ou des déportations injustes et arbitraires des travailleurs sans papiers, il est évident que les choses doivent changer.
Quand les parents d'enfants nés au Canada sont déportés, on porte tort à des Canadiens. Quand on retarde indéfiniment la réunification des familles, on porte tort à des Canadiens. Quand on rejette injustement la candidature de réfugiés légitimes, on porte tort à l'intégrité et à l'esprit de notre pays.
Et puis, il faut replacer ces réalités dans le contexte de la dynamique démographique du Canada. Les tendances actuelles sur ce plan nous annoncent une grave pénurie au vu de nos futurs besoins de main-d'oeuvre. C'est très simple, les Canadiens de longue date ont de moins en moins d'enfants et ceux de la génération du baby-boom commencent à prendre leur retraite. Résultat: nous ne trouverons plus suffisamment de travailleurs dans la population active canadienne pour répondre à nos besoins de main-d'oeuvre.
Chaque fois que nous retardons l'arrivée de nouveaux immigrants qualifiés au Canada, nous portons tort à l'économie canadienne. Le gouvernement doit entendre l'appel qui lui est adressé en faveur du changement, si ce n'est par compassion, que ce soit au moins au nom de la logique et du bon sens. Si nous ne réglons pas les lacunes de notre système d'immigration, notre pays en paiera le prix économique.
Disons-le franchement, la liste des problèmes en immigration et en citoyenneté qu’il est grand temps de régler est très longue. Je n'aurai le temps de vous parler que de quelques-uns d'entre eux.
Les travailleurs sans papiers constituent un sujet que mes les électeurs de Davenport tiennent à coeur. C'est un sujet d'une importance vitale qui fait appel à la raison, à la logique et à la compassion.
J'ai pris la parole dans cette enceinte sur ce même très important sujet une bonne trentaine de fois depuis les dernières élections. Depuis mon tout premier jour à la Chambre, je me bats pour qu'on trouve une solution au problème des travailleurs sans papiers. J'ai rencontré des intervenants, des fonctionnaires, des syndicalistes, des gens d'affaires et, bien sûr, des travailleurs sans papiers. Mon objectif n'a jamais varié: trouver une solution raisonnable et humanitaire pour régler leur situation.
Aujourd'hui, au Canada, il y aurait jusqu'à 200 000 travailleurs sans papiers. Ce sont des gens qui sont venus chez nous pour occuper des emplois que les Canadiens ne peuvent pas ou ne veulent pas remplir, et ils contribuent ainsi à infléchir la pénurie de main-d'oeuvre qui est si réelle et si pressante.
Il suffit, par exemple, de s'entretenir avec des représentants syndicaux ou des patrons d'entreprise dans le secteur du bâtiment à Toronto ou à Vancouver pour voir à quel point il est urgent de régler la situation dans ce secteur. Si ces travailleurs n'occupaient pas les emplois qu'ils occupent, le boom de la construction constaté à Calgary, à Toronto et à Vancouver ainsi que dans bien d'autres villes canadiennes, se transformerait tout simplement en débâcle.
Les travailleurs sans papiers dont je parle sont installés au Canada. Ils apprécient la culture canadienne à laquelle ils participent pleinement. Ils élèvent des enfants nés au Canada. Ils paient des impôts et font désormais partie intégrante du tissu social canadien ainsi que des collectivités où ils ont élu domicile.
Ces travailleurs ne demandent pas mieux que de régulariser leur statut, de suivre toutes les étapes, de payer leur quote-part, de subir les examens et de devenir des citoyens à part entière du pays qu'ils ont appris à aimer.
Ce qui arrive en fait dans bien des cas, c'est que lorsqu'ils tentent de régulariser leur statut, ils sont tout simplement déportés du Canada. Ce sont des immigrants stables et bien intégrés qui apportent leur contribution à la société canadienne et qui ont toutes les qualités requises pour devenir des citoyens canadiens, mais il semble que le système actuel juge préférable de les déporter, quels que soient les besoins en matière de main-d'oeuvre au pays. Si l'on peut décrire le bon sens comme étant un équilibre de l'esprit, on peut alors dire que cette politique n'a rien de sensée. Je dirais plutôt qu'elle est tout à fait insensée.
Ces travailleurs sans papiers essaient de faire ce qu'il faut. Ils veulent faire vivre leur famille, payer leurs impôts et participer à la vie normale du pays, mais les lois en vigueur les forcent à se cacher. Cela me fait penser à ces paroles de Voltaire qui disait: « il est dangereux d'avoir raison quand les autorités constituées ont tort ».
Au cours de la dernière législature, et après avoir soigneusement étudié la question, j'ai présenté à mes collègues un plan qui permettrait de régulariser la situation des travailleurs sans papiers tout en maintenant l'intégrité de notre système d'immigration. Ce plan avait à peine franchi les étapes du processus d'approbation ministérielle lorsque les élections ont été déclenchées et il n'a donc pas été plus loin. La politique actuelle sur les travailleurs sans papiers illustre l'une des principales lacunes de nos lois en matière d'immigration.
Le retard actuel dans l'étude des dossiers selon le système de points démontre aussi l'inefficacité de ce système. Cet arriéré est tout à fait inacceptable et les règles actuellement en vigueur ne répondent pas aux besoins de l'économie canadienne. Par exemple, le système encourage les travailleurs qualifiés à venir travailler au Canada, mais une fois au pays, ces derniers se retrouvent confinés dans des secteurs n'ayant aucun lien avec leur domaine de compétence.
Le gouvernement doit absolument prendre des mesures pour assurer la prospérité de notre pays. Ce n'est pas une question de politique partisane, mais bien une question de respect, de logique, de compassion, d'économie et de bonne gouvernance.
En réalité, au lieu de prendre de véritables mesures pour régler le problème, le gouvernement refuse d'agir et sème la confusion. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes disposés à collaborer avec le gouvernement, avec tous les autres partis et avec les provinces pour mettre en oeuvre les changements qui s'imposent.
En fait, la question des travailleurs sans papiers et des arriérés s'inscrit dans un problème plus vaste au sein de notre système d'immigration. Malheureusement, la liste des problèmes est plutôt longue et il reste beaucoup de travail à faire.
Le moratoire imposé à certains pays est un autre exemple du mauvais fonctionnement de notre système actuel. En raison des dangers qui existent dans certains pays, notamment au Zimbabwe, au Rwanda, en Haïti, en Irak et en Afghanistan, le Canada interdit la déportation de personnes vers ces pays, qui font l'objet d'un moratoire.
Les immigrants qui ne sont pas régularisés et qui proviennent des ces pays sont forcés de vivre dans l'incertitude. Certains de ces immigrants habitent au Canada depuis plus de 10 ans, mais sont incapables d'obtenir le statut de résident permanent. Ces gens se sont intégrés à notre tissu social. Ils ont des enfants qui sont nés ici et qui sont donc des citoyens canadiens. Ils veulent faire leur part pour notre pays. Pourtant, nous leur disons de vivre dans une perpétuelle attente.
À un moment donné, il faut faire preuve de compassion et être raisonnable. Nous devons mettre en oeuvre un système pour aider ces immigrants à vivre pleinement au Canada. Il est injuste et déraisonnable de les laisser indéfiniment dans une sorte d'incertitude bureaucratique.
Le Canada pourrait faire preuve de leadership dans les situations telles que celle des réfugiés vietnamiens coincés aux Philippines. Les députés savent peut-être qu'un petit nombre de réfugiés de la mer vietnamiens sont toujours coincés aux Philippines. Ils sont obligés de vivre en marge de la société, n'ont pas le droit de travailler et doivent lutter pour survivre.
Par le passé, le Canada a fait preuve d'une générosité et d'une ouverture d'esprit qui témoignent de la nature de notre pays. Nous avons ouvert les bras à ceux qui avaient besoin d'aide. Entre 1978 et 1981, plus d'un million de Vietnamiens ont fui leur pays dans des bateaux pour chercher asile à l'étranger. Ils ont été internés dans des camps un peu partout en Asie. Bon nombre de ces camps n'étaient rien de moins que des prisons.
D'autres ont été obligés de continuer à dériver sur les bateaux qu'ils avaient utilisés pour fuir le Vietnam. Le Canada a répondu à l'appel des réfugiés de la mer vietnamiens et a ouvert ses portes à bon nombre d'entre eux. Il est tout à l'honneur du Canada que ces réfugiés se soient intégrés à notre société. Ils occupent depuis des rôles de premier plan dans notre pays.
Le Canada devrait être fier de la façon dont cette collectivité s'est intégrée à notre mosaïque culturelle, pour sa réussite et pour la nôtre. Cela dit, quelques milliers de réfugiés de la mer vietnamiens se trouvent toujours coincés dans des conditions inacceptables aux Philippines, entre autres.
La communauté vietnamienne du Canada en a appelé à la générosité légendaire du Canada et lui a demandé d'ouvrir ses portes pour accueillir le reste des réfugiés de la mer. Cette communauté a exprimé sa volonté de parrainer ces réfugiés, de les aider à s'intégrer et d'assumer une partie des coûts financiers de leur intégration. Le gouvernement a assurément les moyens légaux d'aborder cette question en invoquant les motifs humanitaires prévus dans les lois sur l'immigration en vigueur.
Une autre question me trouble, c'est que le gouvernement pourrait obliger les détenteurs d'une double citoyenneté de choisir entre leur pays d'origine et leur pays d'adoption. La question a fait l'objet d'un débat public et il est clair que le gouvernement envisage de passer aux actes. Je crois que le gouvernement ne comprend pas la signification profonde que revêt la double citoyenneté pour ses détenteurs.
Les Canadiens qui possèdent une double citoyenneté n'en sont pas moins loyaux envers le Canada. Ils sont reconnaissants des possibilités que leur a ouvertes leur pays d'adoption et ils sont partie intégrante d'une société multiculturelle. C'est précisément parce qu'ils n'ont pas à choisir entre leur pays d'origine et leur pays d'adoption qu'ils se sentent choyés d'être Canadiens. Leur attachement à la société canadienne et leur détermination à protéger ce grand pays constituent une des plus belles réussites du Canada.
Le Canada a réussi à bâtir une société qui accueille la diversité et célèbre les différences tout en demeurant homogène, dynamique et unie, une société dont les membres partagent des objectifs communs. Qu'il s'agisse des Premières nations qui sont arrivées en Amérique du Nord il y a des milliers d'années, des colons français et anglais qui s'y sont installés dans les années 1600 ou des divers groupes d'immigrants qui sont arrivés plus tard d'Europe, d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des quatre coins de la planète, ils ont tous contribué à l'édification d'une nation vigoureuse qui est un modèle pour le monde entier.
Aucun gouvernement ne saurait détruire ce que ces vagues successives d'immigrants ont bâti. Le Canada est fondé sur la diversité et il est essentiel que nos lois reflètent cette réalité.
J'étais enfant lorsque mes parents ont immigré au Canada. Je suis fier d'être le premier député d'origine portugaise au Parlement canadien. Je suis fier de servir et de représenter mes concitoyens à la Chambre des communes.
Nous sommes un grand et vaste pays s’étendant d’un océan à l’autre. Il y a de la place pour que chacun puisse réaliser son plein potentiel. En vérité, il importe peu de savoir d’où nous venons. Ce qui est vraiment important, c’est de savoir où nous irons ensemble.
Les générations qui suivront réfléchiront avec regret aux occasions que nous aurons manquées, ou bien elles considéreront avec fierté nos incomparables réalisations. Réinventer notre système d’immigration pour qu’il soit plus adapté aux circonstances actuelles n’est pas facile, mais nous avons toujours réussi, comme pays, à atteindre des objectifs que beaucoup d’autre ont manqués.
Le rêve du Canada a constitué une nouvelle frontière pour d’innombrables néo-Canadiens qui ont débarqué au quai 21 de Halifax ou, plus récemment, à l’aéroport Pearson et qui partageaient tous le même objectif, celui de bâtir une nouvelle vie pour eux-mêmes et leur famille. Ne coupons pas de ce rêve les nouveaux venus qui peuvent nous aider à réaliser un meilleur avenir pour notre pays et pour eux.
Malgré des appels répétés, le gouvernement actuel n’a pas remplacé les 700 millions de dollars qu’il avait coupés, et qui devaient initialement servir à réduire l’arriéré de l’immigration. J’ai mentionné, il y a quelques instants, que la première chose à faire est de rétablir les fonds pour combattre cet arriéré tout à fait inacceptable. Le gouvernement libéral précédent était prêt à prendre les mesures nécessaires pour régler les problèmes sérieux que connaissait notre système d’immigration.
Comme je l’ai dit, le gouvernement précédent était disposé à régler le problème des travailleurs sans papiers. Il était parvenu à un accord global avec la province d’Ontario, qui aurait permis d’affecter 920 millions de dollars sur cinq ans pour accroître le financement des services d’établissement, maximiser les avantages économiques de l’immigration et réaliser le tout premier programme ontarien des candidats des provinces. Ce programme aurait permis à l’Ontario de mieux adapter la politique d’immigration aux besoins du marché du travail.
En fait, dans sa mise à jour financière de 2005, le gouvernement libéral s’était engagé à fournir 3,5 milliards de dollars sur cinq ans pour financer de nouveaux partenariats du marché du travail avec les provinces. Cet argent aurait servi à améliorer le développement des compétences professionnelles et l’intégration au marché du travail pour les nouveaux immigrants. L’ancien gouvernement libéral avait également pris des mesures pour faciliter la réunification des familles et autorisait, dans la plupart des cas, les conjoints et les partenaires de droit commun à rester au Canada en attendant le traitement de leur demande.
Bref, le gouvernement libéral prenait les mesures nécessaires pour relever les défis du système d’immigration du Canada et ne comptait pas s’arrêter là.
Aujourd’hui, j’appelle le gouvernement à suivre la voie ouverte par le gouvernement libéral et à prendre les mesures nécessaires pour rendre notre système d’immigration plus équitable, plus responsable et plus rationnel. Les solutions sont à notre portée. Je suis persuadé que nous pouvons travailler tous ensemble pour y parvenir dans un proche avenir, pourvu que le gouvernement y mette du sien.
Bâtissons un système d’immigration pour le Canada de demain et non pour des temps à jamais révolus. Comme pour toutes les grandes réalisations qui ont marqué notre histoire, nous travaillons le mieux lorsque nous travaillons ensemble.
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Monsieur le Président, je tiens à préciser d'abord que je partagerai mon temps avec mon collègue, le député de .
Merci de me permettre de prendre la parole aujourd'hui à propos de la motion libérale déposée et voulant que les immigrants au Canada et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par le gouvernement.
Le Bloc québécois est favorable à cette motion. De fait, les immigrants dans ce pays et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont très mal servis par le gouvernement conservateur actuel. En même temps, nous devons malheureusement ajouter et reconnaître qu'ils l'ont été tout autant par le gouvernement libéral précédent. Ce qui est le plus cocasse, c'est que ce soit ce même parti, le Parti libéral, qui présente aujourd'hui cette motion en cette Chambre.
Plusieurs raisons confirment que les immigrants et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont très mal servis par les deux derniers gouvernement.
Pour ma part, je voudrais simplement aborder la question relative aux trois articles de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, la loi , entrée en vigueur le 28 juin 2002, et dont les trois articles, soit les articles 110, 111 et 171, concernent la Section d'appel des réfugiés prévue dans la loi, mais qui n'a jamais été appliquée.
Le projet de loi est assez simple. Il vise simplement à mettre en oeuvre la Section d'appel des réfugiés, ce qu'on appelle communément la SAR. L'adoption de ce projet de loi ferait en sorte que les trois articles déjà contenus dans la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et qui ont trait à la Section d'appel des réfugiés, la SAR, seraient tout simplement appliqués.
C'est un peu particulier, c'est presque le comble de l'absurdité, puisque le Bloc québécois en est rendu à présenter un projet de loi pour faire appliquer l'entièreté de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiées, adoptée en 2001 et entrée en vigueur en juin 2002. Je suis un nouveau député, et je ne savais pas qu'il fallait faire une loi pour faire appliquer une autre loi.
L'instauration d'une véritable procédure d'appel pour les demandeurs de statut de réfugié aurait dû se faire dès l'entrée en vigueur de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, soit en 2002. Celle-ci fait partie des changements importants à apporter afin d'assurer un traitement juste et équitable à tous les demandeurs d'asile.
La mise sur pied de la Section d'appel des réfugiés est une question de justice. S'obstiner à ne pas ce faire, comme l'ont fait les deux derniers gouvernements, c'est poursuivre une situation injuste à l'égard des demandeurs d'asile. Lorsque la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés fut élaborée, la Section d'appel des réfugiés était vue comme un juste compromis devant la volonté de couper de deux à un commissaire chargé d'étudier les demandes d'asile.
Or nous nous retrouvons aujourd'hui dans le pire des deux mondes. Il y a seulement un commissaire, au lieu de deux, qui étudie les dossiers, et il n'y a aucune Section d'appel des réfugiés en vigueur. Cela a pour effet de causer un tort épouvantable et irréparable aux demandeurs d'asile qui sont trop souvent victimes d'une décision arbitraire et erronée de la part d'un commissaire dont la compétence peut être, dans certains cas, incertaine, et ce, sans appel.
Le gouvernement fédéral peut bien invoquer qu'il existe déjà un filet de sécurité, soit la possibilité de faire une demande d'examen des risques à renvoi, ce qu'on appelle l'ERAR, par le contrôle judiciaire de la Cour fédérale et par les demandes de résidence permanente pour considérations humanitaires. Or ces deux solutions n'offrent en rien des mesures de protection pour les réfugiés, puisque la Cour fédérale, comme le disait si bien ce matin ma collègue de , ne fait que des révisions sur la forme, des révisions judiciaires, et non pas des révisions sur le fond du dossier du demandeur d'asile.
De plus, il y a un manque flagrant de volonté politique pour mettre en vigueur la Section d'appel des réfugiés, puisque cette section est déjà inscrite dans la loi, aux articles 110, 111 et 171. En juin 2002, après l'entrée en vigueur de leur propre loi, les libéraux se sont toujours défilés pour ne pas mettre en oeuvre la SAR. Maintenant que les conservateurs sont au pouvoir, la ne l'a toujours pas mise en place, malgré les positions passées de son parti.
En 2004, le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration a adopté une motion qui demandait au gouvernement libéral de l'époque de mettre en vigueur la Section d'appel des réfugiés ou d'offrir une solution rapidement. Or le gouvernement a toujours refusé d'obtempérer à la motion du comité.
De plus, la Section d'appel des réfugiés, la SAR, est demandée par plusieurs groupes de la société civile du Québec et du Canada, et de la communauté internationale. Il faut mentionner le Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de la personne, le Comité contre la torture des Nations Unies, le Conseil canadien pour les réfugiés, l'Association du Barreau canadien, Amnistie internationale, la Ligue des droits et libertés et le groupe KAIROS.
Le professeur François Crépeau, professeur de droit international de l'Université de Montréal, dans un rapport du Conseil canadien pour les réfugiés, a donné quatre raisons qui justifient la mise sur pied de la Section d'appel des réfugiés. Je vais simplement les nommer, parce que ma collègue en a parlé aussi ce matin. Les quatre raisons sont donc l'efficacité, l'uniformisation du droit, la justice et la politique.
La définition d'un réfugié ou d'un demandeur d'asile est déjà, et ce depuis longtemps, établie dans les conventions internationales. La Convention relative au statut des réfugiés fut adoptée par les Nations Unies en 1951. Plus de 145 pays, dont le Canada, ont adhéré à la convention et à son protocole.
En vertu de cette convention, le Canada a l'obligation de ne pas renvoyer directement ou indirectement une personne vers la persécution. Aussi, les réfugiés sont toujours des personnes en situation de grande fragilité et de très grande vulnérabilité.
Il ne faut jamais oublier, lorsqu'une personne fait une demande de statut de réfugié, que cette personne se trouve toujours dans un état de vulnérabilité et de désarroi que nous, citoyens d'ici, dans la majorité des cas, n'avons jamais connue. Cette personne quitte une situation difficile où sa vie était en danger à cause de multiples raisons d'ordres religieux, politiques ou autres. Cette personne arrive dans un pays dont, dans bien des cas, elle ne comprend pas la langue — ni le français, ni l'anglais. Cette personne arrive aussi dans une situation économique précaire, ne possédant parfois que les vêtements qu'elle porte. Il s'agit donc d'êtres humains fragiles, vulnérables et d'une grande pauvreté.
Nous avons donc le devoir moral d'accueillir ces gens avec respect et compassion. Pour ce faire, le Canada doit tout mettre en oeuvre afin d'assurer aux demandeurs d'asile un processus juste et équitable lorsqu'ils arrivent au Canada, d'autant plus qu'une décision négative à leur endroit peut avoir des conséquences tragiques et des répercussions très graves.
Nous, du Bloc québécois, sommes consternés par le manque de justice à l'égard des réfugiés dont fait preuve le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés en 2002. Le pire dans toute cette affaire, c'est que le projet de loi de 2002 voulait corriger l'ancienne Loi sur l'immigration de 1976 qui ne comportait pas de Section d'appel des réfugiés. Par ailleurs, cette absence de Section d'appel des réfugiés était compensée, à l'époque, par la présence de deux commissaires qui étudiaient les demandes d'asile. Il suffisait qu'un des deux commissaires tranche en faveur de la demande d'asile pour que la personne l'obtienne.
Actuellement, alors qu'il n'y a plus qu'un commissaire au lieu de deux, la Section d'appel des réfugiés, la SAR, me semble encore plus importante. En effet, sans la SAR, le risque d'erreur est plus grand encore, et les demandeurs d'asile n'ont aucun recours lorsqu'ils sont victimes d'une décision négative arbitraire.
La mise en place d'une Section d'appel des réfugiés permettrait de s'assurer que justice est rendue. Elle permettrait aussi de corriger les incohérences du processus décisionnel. De plus, les coûts de l'application d'une telle mesure seraient minimes. Selon Jean-Guy Fleury, le président de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR), rendre la SAR opérationnelle ne coûterait que 8 millions de dollars par année. Lorsqu'on considère que les ressources financières de la CISR ont été évaluées à 116 millions de dollars pour l'année 2006-2007, les coûts annuels de la SAR ne représenteraient que 7 p. 100 du budget total. Il faut donc prendre en considération les économies que cela crée.
En terminant, je veux simplement rappeler que le Bloc québécois est favorable à la motion libérale présentée aujourd'hui. Et s'il est vrai que les immigrants au Canada et les personnes qui cherchent à obtenir la citoyenneté canadienne sont mal servis par le gouvernement, je crois sincèrement qu'en établissant ce principe d'équité et de justice à l'endroit des demandeurs d'asile, on pourrait améliorer la condition des personnes qui demandent le statut de réfugié. Le principe d'équité et de justice se traduit nécessairement par l'application de la Section d'appel des réfugiés.
Il faut donc adopter le projet de loi , qui permettra d'appliquer les trois articles de la Loi sur immigration et la protection des réfugiés de 2002, lesquels articles ne sont toujours pas appliqués.
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Monsieur le Président, souvent quand on commence un discours à la Chambre, on commence par dire « Je suis heureux d'intervenir en cette Chambre sur le sujet
x,
y ou
z ». Malheureusement, je dois dire que ce n'est pas le cas aujourd'hui. Franchement, je ne suis pas heureux de prendre la parole sur ce sujet en cette Chambre. C'est un sujet bien triste. Je suis très peiné de voir que ce n'est pas encore réglé.
On appuie une motion parce que le gouvernement ne fait pas son travail envers les immigrants. Il est triste de voir qu'on parle d'êtres humains vivant des situations extrêmement difficiles et de constater que le gouvernement, comme seule excuse pour ne rien faire, donne comme prétexte l'incompétence des libéraux pendant 13 ans. On sait que les libéraux n'ont pas fait le travail à ce sujet. Ce sont eux qui n'ont pas mis en oeuvre, par exemple, la Section d'appel des réfugiés, dont mon collègue de a parlé plus tôt. Ce n'est pas une raison pour ne pas agir.
En tant que député, je représente les gens du comté de , un comté situé au sud-ouest de Montréal. Dans mon comté, il y a beaucoup d'immigrants, de personnes qui tentent d'immigrer, de réfugiés ou de personnes qui tentent d'obtenir le statut de réfugiés et veulent venir s'établir ici et y vivre.
Beaucoup de ces gens viennent à mon bureau de comté parce qu'ils ont des problèmes avec l'immigration. J'en rencontre plusieurs et je dois dire que, depuis que je suis élu, ce sont chaque fois les moments que je trouve les plus difficiles et les plus tristes de mon travail de député. Ce que les gens viennent me raconter, ce sont toujours des histoires tristes et des situations déchirantes.
De voir que le gouvernement n'est pas en mesure de mettre en place des mécanismes simples visant à aider les personnes victimes de l'arbitraire et victimes d'une mauvaise décision, de voir les gens qui viennent et qui pleurent dans mon bureau parce qu'elles doivent raconter de nouveau toute leur histoire pénible et ressasser toutes les souffrances qu'elles ont connues pour que je puisse les appuyer, je trouve cela toujours difficile.
J'interpelle la ministre afin qu'elle utilise son pouvoir et qu'elle prenne des décisions afin de régler les cas absurdes et régler de telles situations. Toutefois, cela ne devrait pas être la voie normale de fonctionnement. Il devrait y avoir une section d'appel des réfugiés afin de leur permettre d'en appeler d'une décision. Il me semble que ce n'est pas un principe absurde.
Plus tôt, mon collègue du Parti conservateur de la région de Québec a posé une question. Je ne sais pas s'il voulait démontrer qu'il n'avait pas écouté la présentation du député de . Je ne sais pas ce qu'il voulait prouver, mais il a posé une question dans laquelle il a expliqué le cas d'une personne qui multiplie les appels et prolonge les procédures pendant des mois, voire des années. À mon avis, c'est une bonne démonstration de quelque chose d'assez commun. La possibilité d'en appeler n'est pas une absurdité de notre système juridique. On reconnaît la possibilité d'erreurs.
Pourquoi, lorsqu'on parle des décisions des commissaires en matière de statut de réfugiés, ne trouve-t-on pas que c'est normal, au même titre que n'importe quelle autre décision prise par les tribunaux, qu'il puisse y avoir un appel?
Beaucoup de commissaires font un bon travail, mais on ne peut pas en dire autant de tous. Ces nominations ont souvent été discutées au chapitre de leur pertinence, de leur aspect parfois partisan et du fait qu'elles ne sont pas toujours fondées sur l'unique compétence. On se retrouve face à des cas où des commissaires rejettent pratiquement 100 p. 100 des demandes qui leur sont présentées. Il est peu probable que, par hasard, un commissaire reçoive exclusivement des cas injustifiés
Cela me semble être un signal puissant qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas quelque part dans le système. Ces commissaires ne font peut-être pas le travail comme ils devraient le faire.
Je soulève l'opinion suivante. Peut-être que je me trompe, mais le problème est qu'on n'a aucune façon de le savoir parce qu'il n'y a pas de section d'appel pour les réfugiés et pas de tribunaux administratifs ou autres pour permettre de réviser les décisions des commissaires. Avec cela, on pourrait voir effectivement s'il y a des problèmes avec certains commissaires. Il me semble que cela mettrait un peu de pression et les encourageraient à faire leur travail avec le plus de minutie possible. Comme je le disais, je suis convaincu que la majorité des commissaires font très bien leur travail. Toutefois, je sais que certains ne le font pas correctement.
Peut-on tolérer que le sort d'individus, qui viennent ici parce qu'ils prétendent être persécutés dans leurs pays, se joue sur un coup de dés, à savoir quel commissaire sera assigné à leur demande? N'a-t-on pas plus de considération pour la vie humaine, pour ces humains qui nous viennent d'ailleurs sur cette planète, pour penser que leur avenir devrait se décider autrement que sur un coup de dés? On devrait leur offrir la possibilité légitime d'en appeler et d'avoir un procès juste et équitable. Telle est la question qui est devant nous aujourd'hui.
J'aimerais parler du cas d'un citoyen de mon comté. Il s'agit de M. Abdelkader Belaouini, qui vit en sanctuaire à l'église Saint-Gabriel, à Pointe-Saint-Charles, depuis plus d'un an. Il vit en sanctuaire parce que le gouvernement menace toujours de le déporter, de le renvoyer dans le pays d'où il vient. Pourtant, il s'est bien intégré à la communauté québécoise. Il est appuyé par l'ensemble de la communauté de Pointe-Saint-Charles. Il a fait du bénévolat pendant plusieurs mois dans le comté. En fait, s'il n'a pas travaillé, c'est simplement parce qu'on le lui a interdit.
C'est un homme très courageux. Il est diabétique et est atteint de cécité. Malgré tout, il veut apporter sa contribution à la société québécoise. Il l'a déjà fait bénévolement. Il veut aller plus loin et veut travailler, mais on l'empêche de le faire. Cette personne a eu la malchance de tomber sur un commissaire qui refuse, à toutes fins pratiques, toutes les demandes qu'il a soumises.
Je ne suis pas un spécialiste en immigration, mais je suis porté à croire que si Abdelkader Belaouini avait pu en appeler de la décision du commissaire et qu'on avait véritablement examiné à fond son dossier, ce qu'il nous présente et ce qu'il veut faire, il ne serait probablement pas en refuge dans un sanctuaire aujourd'hui. Il travaillerait plutôt, il apporterait sa contribution à notre société et ferait avancer notre collectivité. Il nous apporterait de grandes choses.
Je n'en suis pas certain, je ne suis pas un spécialiste, mais si au moins on avait eu la section d'appel des réfugiés, on aurait pu en être sûrs et on aurait pu aller plus loin.
À mon avis, c'est là un exemple concret de ce qui ne se fait pas de la part du gouvernement. Cela ne s'est pas fait dans le passé par les libéraux. Mon collègue de a soulevé l'ironie de la chose. En effet, aujourd'hui, les libéraux, qui sont dans l'opposition, disent que le gouvernement ne fait rien pour les réfugiés alors qu'ils ont eu 13 années pour le faire et ne l'ont pas fait. Toutefois, cette ironie ne doit pas servir d'excuses aux conservateurs pour poursuivre dans le même voie.
En conclusion, j'aimerais lancer une invitation à n'importe quel collègue ici, en cette Chambre, qui a l'intention de voter contre cette motion. Je l'invite à venir dans mon bureau de comté rencontrer un citoyen ou une citoyenne qui craint pour sa vie, à lui expliquer qu'on ne lui permet pas d'en appeler de la décision, et que le sort en est jeté parce que cette personne est tombée sur un mauvais commissaire. Je lance le défi à quiconque en cette Chambre a l'intention de voter contre cette motion.