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Monsieur le Président, je suis très heureux de vous entretenir des améliorations qui ont été apportées au projet de loi par le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités. Je tiens d’abord à rappeler aux députés que le projet de loi est en fait le deuxième de trois projets de loi proposant d'apporter à la Loi sur les transports au Canada des modifications qui font partie des priorités législatives de notre gouvernement. En réalité, c’est une excellente nouvelle pour notre pays et pour les gens qui utilisent les réseaux de transport, c'est-à-dire tous les Canadiens.
En ce qui concerne le premier projet de loi, la Loi sur les ponts et tunnels internationaux, le Comité sénatorial permanent des transports et des communications en a terminé l’étude article par article le 12 décembre 2006.
Le troisième projet de loi portera sur les dispositions de la loi touchant la protection des expéditeurs par chemin de fer. Je puis garantir à la Chambre et à tous les Canadiens que le gouvernement attache la plus haute importance à cette mesure législative. Nous y travaillons d’arrache-pied et nous espérons bien déposer ce projet de loi à la Chambre dans les prochaines semaines.
Le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités a entendu un large éventail de témoins et a reçu plusieurs mémoires concernant le projet de loi . En plus du et des hauts fonctionnaires de Transports Canada, le comité a entendu, entre autres, des représentants de l’Office des transports du Canada, de l’Association du transport aérien du Canada et de la Coalition pour la protection des voyageurs, de nombreux groupes de citoyens qui sont particulièrement préoccupés par le bruit que font les trains, des exploitants de services de trains de banlieue, ainsi que des porte-parole de l’Association des chemins de fer du Canada, de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, de Transport 2000, de Teamsters Canada, et de la Farmer Rail Car Coalition.
Oui, notre gouvernement est à l’écoute des parties intéressées, et nous en avons écouté un grand nombre. J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier les membres du comité d’avoir pris le temps d’entendre ces témoins et d’examiner à fond le projet de loi.
L’immense majorité des témoins se sont montrés très positifs à l’égard du projet de loi et prêts à l’appuyer, et tous en ont souhaité l’adoption rapide. Il n’y a pas lieu de s’en étonner, puisque les modifications qui y sont proposées avaient été débattues depuis l’an 2000 par le précédent gouvernement, qui, à vrai dire, n’avait rien fait pour y donner suite. Nous en étions arrivés depuis lors à un consensus raisonnable sur la plupart des points, et c’est grâce aux efforts déployés par le actuel que les choses ont pu avancer.
Bien qu’on ait observé un large soutien en faveur du projet de loi, de nombreux témoins ont demandé que des améliorations y soient apportées, et nous en avons apporté un grand nombre, dont plusieurs profiteront aux usagers du système de transport, aux fournisseurs de services de transport en commun urbain, aux collectivités et aux transporteurs. Je vais expliquer sommairement ces changements à la Chambre pour dissiper tout malentendu qui pourrait exister actuellement.
La loi actuelle contient un énoncé de la politique nationale sur les transports, qui est mis à jour et simplifié dans le projet de loi . Cette politique définit les orientations générales en ce qui touche l’élaboration des programmes, les règlements, les investissements et certaines politiques. Il donne également à l’Office des transports du Canada et aux tribunaux des lignes directrices générales pour les guider dans l’interprétation de la loi, ce qui est tellement important.
Ces recommandations formulées par le comité amélioreront les dispositions relatives à la sûreté, à la sécurité et à la protection de l’environnement en plus de rationaliser et d’actualiser l’énoncé de la politique. Les objectifs visant la sûreté, la sécurité et l’environnement durable, auxquels les Canadiens tiennent tant, font partie du plan d’action de notre gouvernement.
Le projet de loi fait en sorte que l’Office des transports du Canada soit dûment autorisé par la loi à offrir des services de médiation aux parties intéressées, comme les expéditeurs et les entreprises ferroviaires. L’office avait déjà obtenu de bons résultats dans le cadre d’un projet pilote qui avait été entrepris et qui portait sur ce nouveau mode de règlement des différends. Les dispositions à cet égard bénéficient d’ailleurs d’un solide appui.
En fait, le comité a apporté d'autres changements, y compris faire passer de 60 jours à 30 jours la période de médiation proposée, afin de faire de la médiation un outil plus efficace et plus rapide pour les gens qui en ont besoin. Les changements apportés par le comité permettraient également aux parties intéressées d'avoir recours à l'office pour les mécanismes de règlement des différends commerciaux, y compris la médiation et l'arbitrage. Il s'agit d'une idée nouvelle qui, à notre avis, sera très efficace.
Certains intervenants ont indiqué qu'ils aimeraient pouvoir profiter de l'expertise de l'office, même en ce qui a trait aux différends commerciaux. Les améliorations permettront aux intervenants d'aborder les différends de façon volontaire et moins conflictuelle, ce qui permettra d'obtenir de meilleurs résultats dans bien des cas.
À l'heure actuelle, la Loi sur les transports au Canada exige que le ministre des Transports présente des rapports annuels sur la situation des transports au Canada. Dans le but d'améliorer l'efficacité du gouvernement, nous proposons des changements supplémentaires. Le comité propose que ces rapports soient présentés chaque année, au lieu de tous les trois ans comme le propose le ministère. Je crois que ces changements sont positifs, mais les rapports annuels seraient moins précis et plutôt axés sur un survol du rendement du système, y compris les tendances des années précédentes.
De plus, le comité a recommandé la présentation d'un rapport plus exhaustif tous les cinq ans. Transports Canada continuera cependant d'afficher des renseignements précis sur son site Internet. Les nombreuses données qui sont accumulées chaque jour et mises à jour chaque semaine permettront aux intervenants qui le souhaitent de faire leurs propres analyses en se servant du site Internet.
La Loi sur les transports au Canada permet au ministre d'entreprendre un examen des fusions et des acquisitions importantes dans l'industrie du transport aérien pour voir si elles soulèvent des questions d'intérêt public. L'objectif de cet examen est de faire en sorte que les gouvernements actuel et futurs ainsi que le ministre soient au fait des activités des grandes sociétés dans un domaine qui emploie de nombreux Canadiens et qui a une incidence directe sur notre économie. Cet examen s'ajoute à l'étude des questions relatives à la concurrence menée par le commissaire de la concurrence. Le projet de loi élargirait cette dispositions afin de couvrir tous les moyens de transport.
Une des premières étapes serait que le ministre détermine que la transaction proposée soulève des questions d'intérêt public. Le projet de loi permet au ministre d'établir des lignes directrices pour étudier ces questions. Les amendements approuvés par le comité exigeraient que le ministre élabore ces lignes directrices en consultation avec le Bureau de la concurrence et que ces lignes directrices comprennent les facteurs qui peuvent être pris en compte pour établir si la transaction soulève des questions d'intérêt public qui devraient être étudiées.
Le comité a également approuvé un certain nombre de changements importants liés au service aérien. Par exemple, l'un de ces changements exigerait que l'Office des transports du Canada fasse un rapport sur les plaintes reçues dans le cadre de ses fonctions liées aux plaintes relatives au transport aérien, ce qui comprendrait le nombre et la nature de ces plaintes, les transporteurs qui en font l'objet, la façon dont ces plaintes ont été réglées et les tendances systématiques dans l'industrie en ce qui a trait au processus de traitement des plaintes. Ces renseignements seraient inclus dans le rapport annuel de l'office.
Je note également que l'office publie déjà des renseignements sur bon nombre de questions liées aux voyageurs aériens, tant dans son rapport annuel que sur son site web. Ces changements apporteraient des améliorations à un processus qui est déjà ouvert et transparent.
Le projet de loi comprend une disposition qui donnerait à l'office le pouvoir d'élaborer une réglementation sur la publicité portant sur les services aériens. Bon nombre de consommateurs et de groupes de consommateurs au Canada attendent une telle mesure avec impatience. L'amendement apporté par le comité obligerait l'office à préparer un règlement en matière de publicité sur les services aériens après l'adoption de ce projet de loi. Ce que bon nombre de ce groupes nous ont dit essentiellement, c'est qu'ils voulaient que l'on mette fin à la publicité mensongère.
Le projet de loi comprend une disposition qui permettrait également à l'office de régler les différends portant sur le bruit des trains. Cette disposition s'appliquerait dans les cas où un plaignant et la compagnie de transport ferroviaire ne pourraient en arriver à une entente basée sur des mesures volontaires. Cette disposition a suscité beaucoup d'intérêt. Les membres du comité et bon nombre de témoins, parmi lesquels se trouvaient des groupes du Québec et de la Colombie-Britannique, en ont beaucoup parlé.
Le comité a apporté plusieurs amendements sur les dispositions relatives au bruit, lesquelles permettront, espérons-le, de faciliter la coexistence des trains et des collectivités. Notre pays a été en grande partie fondé et soudé par le chemin de fer. Le transport ferroviaire représente une partie importante de notre collectivité et de notre pays, mais il doit s'intégrer dans les collectivités qui sont installées le long des voies ferrées. Nous avons tenté d'établir un équilibre à cet égard dans la mesure législative.
Tout d'abord, le comité a ajouté un nouvel élément qui sera pris en compte dans la disposition, soit celui des vibrations, car il s'agit d'une plainte courante. Il sera donc dorénavant question des vibrations dans la loi.
Deuxièmement, le comité a modifié la norme que les chemins de fer sont tenus de respecter. Dans sa forme initiale, le projet de loi exigeait que toute compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer soit « tenue de ne pas faire de bruit déraisonnable ». Nous avons proposé une formule différente dont nous sommes très fiers. La nouvelle disposition prévoit que la compagnie de chemin de fer doit faire « le moins de bruit ou de vibrations possible ». Ce changement est très important parce qu'il fera en sorte qu'il y aura moins de bruit pour les gens qui habitent dans les secteurs avoisinants. C'est extrêmement important pour eux. Nous écoutons les gens. Le gouvernement écoute les Canadiens et agit dans leur intérêt.
Enfin, les amendements apportés par le comité obligeraient le chemin de fer à tenir compte de l'incidence potentielle sur les personnes habitant des propriétés adjacentes lorsqu'il doit prendre des mesures pour faire le moins de bruit ou de vibrations possible.
En conclusion, j'aimerais remercier les membres du comité de leur zèle, de leur travail assidu et de leur collaboration pour améliorer cette mesure législative. Grâce à leurs efforts, le Parlement est maintenant saisi d'un fort bon projet de loi.
J'invite la Chambre à adopter sans tarder cette mesure législative qui suscite énormément d'appui dans les secteurs commerciaux et résidentiels partout au Canada. De plus, de nombreux Canadiens qui nous écoutent aujourd'hui souhaitent que cette collaboration se concrétise.
Nous le devons particulièrement aux nombreux intervenants qui attendent patiemment depuis cinq ans. Je les remercie de leur patience. J'ose espérer que nous pourrons approuver une autre excellente initiative du comité.
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Monsieur le Président, je sais que les gens de l'opposition, qui passent pour le gouvernement à l'heure actuelle, attendent mon discours en retenant leur souffle, pour la plupart après d'abondantes libations.
Sans vouloir dénigrer qui que ce soit outre mesure, je dois dire qu'il faut savoir se maîtriser lorsqu'on écoute certains des beaux discours qui viennent des ministériels. Je me suis demandé pourquoi ces députés ne prennent pas le temps de dire que, à titre de parlementaires, ils ont la responsabilité de proposer des mesures législatives qui sont à l'avantage de l'ensemble des Canadiens. Après l'adoption d'une mesure, ils pourraient décider de s'y rallier et de la mettre en oeuvre, même sans l'avoir appuyée par le passé pour des raisons partisanes. Ils ont dit qu'ils n'allaient pas appuyer le projet de loi .
Mais, dans un éclair de génie, l'idée leur est venue de le scinder et ils nous ont demandé de les appuyer. Nous avons accueilli favorablement leur demande, étant donné qu'il est dans notre intérêt à tous de veiller à ce que des mesures législatives avantageuse pour les Canadiens soit proposées.
Je ne vais pas relire ce que le secrétaire parlementaire a jugé opportun de dire, selon les visées de son parti, au sujet du contenu du projet de loi. J'ai laissé entendre plus tôt que nous considérons que plusieurs aspects de ce projet de loi sont importants et méritent notre appui.
L'un d'eux concerne évidemment les lignes de chemin de fer qui ne sont plus utilisées ou que les sociétés ferroviaires ont déclarées sous-utilisées. Les sociétés de transport des divers centres qu'elles traversent y auraient accès pour développer des services de banlieue adéquats. Cela permettrait aux divers paliers de gouvernement, qu'il s'agisse de notre Parlement, des assemblées législatives provinciales ou des municipalités, de développer une politique de transport pour les navetteurs en vue de régler des questions qui ont trait à l'environnement, à l'économie, au transport et à la consommation et dont l'importance est évidente pour tous.
Pour ce faire, il nous faudrait établir une infrastructure qui permettrait au ministre de jouer un rôle proactif. C'est ce que vise le projet de loi . Le gouvernement d'en face a combattu cette idée avec la dernière énergie. Aujourd'hui, les conservateurs se voient comme de preux chevaliers qui souhaitent favoriser des solutions répondant aux aspirations et aux besoins de tous les Canadiens.
Rien n'est moins vrai. Le gouvernement a demandé l'appui des partis de l'opposition et il l'a obtenu. Je vois mon collègue du Bloc là-bas au fond, à ma gauche — je peux dire qu'il est ici; je ne peux pas dire qu'il est absent, comme c'est le cas de ces gens. Il s'est montré patient. Il a offert le même genre d'appui que nous, car, en l'occurrence du moins, lui aussi pense à l'intérêt public.
Le a fait fi des vastes conséquences du projet de loi . Les principes sous-jacents sont les suivants: agir dans l'intérêt de l'économie du pays, faire ce qu'il faut en matière de politiques d'infrastructure et de transport au pays, et tenir compte des répercussions économiques des politiques de transport, en particulier, dans ce cas-ci, sur le transport ferroviaire.
Qu'a fait le gouvernement? Le ministre a préféré ignorer l'appui des partis de l'opposition. Qu'est-il arrivé? Il a laissé l'arrêt de travail du Canadien National, la grève, s'éterniser. Je suis sûr que mon collègue là-bas a entendu les mêmes observations que moi de la part des parties intéressées et des collectivités du Canada. Pour l'industrie du bois d'oeuvre, l'industrie minière, les industries du blé, des céréales et des oléagineuses, l'industrie des produits commerciaux, voire l'industrie pétrochimique et l'industrie pétrolière, il n'y avait pas de transport de marchandises.
Pendant qu'il n'y avait pas de transport de marchandises, le secrétaire parlementaire du ministre et son gouvernement se disaient « Mon Dieu, ne sommes-nous pas merveilleux? Nous sommes comme Jack Horner, assis dans un coin. Nous sommes si extraordinaires ».
Il y a des collectivités partout au pays, en particulier les villes monoindustrielles du Nord de l'Ontario, du Nord du Québec et du Nord de la Colombie-Britannique pour ne nommer que ces trois régions, qui dépendent complètement et indéniablement du réseau ferroviaire pour transporter leurs marchandises vers les marchés et pour continuer à fonctionner. Toutes ces collectivités imploraient le gouvernement d'intervenir tandis que le CN et deux syndicats, un local et un international, jouaient avec la vie économique de tous les Canadiens. Et le ministre restait là les bras croisés.
Le gouvernement n'a rien fait et se vantait de toutes sortes de grands exploits. « Regardez-nous », ont dit les conservateurs. « Nous sommes en poste depuis 13 mois; voyez tout ce que nous avons accompli. »
On a demandé aux partis d'opposition de coopérer, et qu'est-ce que nous avons fait, dans l'opposition? Nous avons coopéré. Nous avons scindé un projet de loi, le projet de loi . Une des parties de ce projet de loi a été adoptée. Nous sommes aujourd'hui saisis de la deuxième partie. Il y en aura une troisième à l'avenir. Nous essayons de faire avancer les choses rapidement.
Le débat sur cette question aurait dû se terminer la semaine dernière, mais le ministre du Vent a décidé d'insulter un de mes collègues, le député de si je ne me trompe pas, qui était ici il y a quelques instants. Il est en train de contourner le bureau en ce moment-même. Au lieu d'entretenir des discussions sérieuses, ce ministre du Vent a semé la pagaille, c'est pourquoi l'étude du projet de loi traîne. Au lieu de profiter de l'esprit de coopération qui régnait de ce côté-ci de la Chambre, au sujet des transports, particulièrement en ce qui concerne ce projet de loi et les déplacements à l'échelle du pays, et alors que, partout, les collectivités crient à l'aide, il n'a rien fait. Les conservateurs n'ont rien fait. Non seulement ont-ils tergiversé, mais ils n'ont rien fait.
Prenons les ports, par exemple. Les ports du Bas-Fraser réclamaient qu'on intervienne d'une façon ou d'une autre. Non, désolé, cela aurait été trop demander. Ils attendaient du qu'il fasse bouger les choses. Ils ont dû licencier tout leur personnel, ou presque. Les bateaux étaient immobilisés dans les ports. Les trains ne circulaient plus. Le blé, le bois et les minéraux étaient bloqués dans l'Ouest. Les marchés orientaux et américains attendaient leurs produits et espéraient que le gouvernement du Canada ferait quelque chose, mais non, il n'a rien fait.
Le a dit:
[Français]
Je m'appelle Pontius. Je m'en lave les mains.
[Traduction]
C’était un conflit de travail, a-t-il dit.
Le s’est présenté devant nos collègues et nous a demandé si nous n’accepterions pas de l’aider et d’appuyer une loi de retour au travail si jamais le conflit ouvrier s’envenimait. Nous lui avons répondu que nous le ferions volontiers, mais nous lui avons demandé pourquoi le gouvernement n’avait pas mis l’infrastructure en place. Nous lui avons demandé pourquoi le gouvernement n’avait pas fait le minimum que chacun de nous se doit de faire, c’est-à-dire au moins se montrer intéressé. Ce n’est pas une question de partisanerie.
Voilà que nous nous retrouvons maintenant, dans le Sud de l’Ontario, par exemple, et dans certaines régions du Québec, en fait presque partout au pays mais particulièrement dans le Sud ontarien, avec une énorme pénurie d’essence, parce qu’une partie de l’essence n’a pas pu être livrée à destination. Oui, il y a eu d’autres intérêts en jeu, et il y a eu d’autres incidents, mais le produit na pas pu être livré sur le marché, et les prix ont augmenté, diminuant ainsi notre productivité et notre compétitivité, ce qui, naturellement, menaçait de tout paralyser.
Je suis sûr que le ministre du Vent, en face, se demandera d’emblée s’il en est résulté une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Oui, ce doit être en partie le cas, parce qu’il y a eu une participation volontaire de tous ces automobilistes qui n’ont pas pu se procurer de l’essence et qui ont dû se rendre au travail à pied en plein coeur de l’hiver. N’est-ce pas formidable?
Si vous m’en voyez ainsi réduit à user d’un peu de sarcasme, c’est parce que je suis resté là à guetter et à attendre pour pouvoir offrir au gouvernement toute la coopération que les députés de ce côté-ci de la Chambre pouvaient lui offrir et pour lui dire « Passez à l’action! », mais ces députés ne pensaient bien sûr qu’à chahuter, car ils ne se sont jamais départis de leur mentalité d’opposition. Ils gloussaient, riaient et dérangeaient tant qu’ils le pouvaient.
Serait-il possible d’imaginer la même chose de ce côté-ci de la Chambre? Non, ça ne serait jamais le cas.
Je sais que vous en serez choqué, monsieur le Président, mais je me dois de vous parler d’un député qui siège au Comité des transports et qui représente la circonscription d’, dans le Sud de l’Ontario, un point névralgique pour l’acheminement des produits manufacturés. La marchandise traverse cette circonscription en route vers Detroit de l’autre côté de la frontière. Des quelque 2 milliards de dollars de marchandises que nous échangeons avec les États-Unis, environ les deux tiers passent par cette région. Qu’arrive-t-il? Au lieu de pouvoir s’entendre avec son propre parti au pouvoir pour remettre les trains sur les rails, il lui faut se battre contre son propre parti.
Les rivalités au sein des partis sont une chose courante avec laquelle il nous faut vivre. Il nous faut toujours nous demander si l’ennemi est de ce côté-là de la Chambre ou de ce côté-ci, mais, dans ce cas-ci, nous avons été témoins d’une situation vraiment ridicule. J’ai ici un communiqué de CanWest en date du 22 février selon lequel ce député aurait reçu des « menaces de mort » de l'exécutif de son association de circonscription. Il y a toutes sortes de feuilletons au sein de ce parti. Ce n’est pas étonnant que ces députés ne puissent pas s’attaquer aux problèmes que connaît notre pays. Ils sont bien trop occupés à s’entre-déchirer.
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Monsieur le Président, je suis flatté que vous ayez été si attentif à mes paroles.
J'essayais de faire valoir que nous avons des circonstances idéales. Nous avons un parti d'opposition qui a présenté une mesure législative et qui a expliqué comment on pourrait procéder, et un parti d'opposition, maintenant au gouvernement, qui recherche justement ce genre de collaboration. Nous avons l'occasion idéale de travailler dans un tel esprit de collaboration. Mais que se passe-t-il? Rien.
Notre commerce est à la baisse. Des scieries ferment. Les localités éloignées du Canada sont de plus en plus isolées. Nous perdons des emplois. Nous perdons une part de marché. Tout cela est en train de se produire. Pourquoi? Comme je le disais, c'est en raison de la situation au sein du Parti conservateur, telle que décrite par les journaux, qui empêche le parti d'être productif à la Chambre. Ils disent que c'est une campagne de dénigrement. J'imagine que les députés aimeraient que je leur en fasse la lecture, mais je me contenterai de leur donner les références. Ces articles se trouvent à l'agence de presse CanWest et dans le Star de Windsor du 22 et du 3 février respectivement.
Les députés auront une chance de voir quel est l'obstacle. Les gens qui suivent le débat se demandent probablement qu'est-ce qu'il y a de si important qui empêche le gouvernement de faire ce qu'il doit faire. Pourquoi le gouvernement ne saisirait-il pas l'occasion de démontrer qu'il est proactif et qu'il est prêt à intervenir pour corriger l'une des situations les plus risquées que connaisse le pays, aujourd'hui?
Le gouvernement a attendu jusqu'à ce que les travailleurs eux-mêmes retournent au travail. Ils sont retournés pour les raisons que leur syndicat leur avait données, et non parce que le gouvernement du Canada s'est intéressé au sort des localités d'un peu partout.
Le secteur des produits forestiers a supplié tous les députés de la Colline de faire quelque chose. Il cherchait des députés disposés à écouter ses demandes et à faire quelque chose pour régler ce litige, afin que les produits puissent être acheminés. Il n'a trouvé personne qui soit disposé à écouter, sauf le , et non pas le . Le secteur n'a pas pu obtenir de réponse.
C'est à nous d'insister. Le est celui-là même qui, quand il a été interrogé à l'émission W5, il y a environ un mois, n'a rien voulu entendre des questions de sécurité dont il est question dans le projet de loi .
Nous avons voulu permettre au de participer aux discussions sur la prévention et la sécurité dans les transports, et plus particulièrement dans l'industrie ferroviaire, parce que cette industrie souhait la participation du gouvernement. Quelle réponse avons-nous obtenue? Un haussement d'épaules de la part du ministre des Transports.
Le gouvernement précédent avait instauré une enquête sur les mesures de sécurité dans l'industrie ferroviaire. Le rapport est arrivé. Chacun a retenu son souffle en attendant de savoir ce qui n'allait pas et quelles mesures correctives étaient prises. Nous avions déjà présenté le projet de loi afin de régler certains de ces problèmes.
Le gouvernement conservateur est au pouvoir depuis 13 mois et bénéficie de toutes les initiatives du gouvernement précédent. Qu'a-t-il fait? Rien. Le ministre a haussé les épaules à la télévision nationale et déclaré qu'il ne pouvait même pas rendre le rapport public. Tout le monde a dû se demander pourquoi. N'a-t-il pas à coeur les problèmes en matière de transport au pays? Ne se préoccupe-t-il pas de la sécurité des passagers et de la valeur des marchandises transportées d'un bout à l'autre du pays? Il a déclaré ne rien pouvoir dire parce que le rapport mentionnait une tierce partie. Imaginez un ministre dire une telle chose.
Le ministre demande une mesure législative habilitante ici même. Nous lui accordons toute l'autorité qu'il lui faut. Pourquoi ne peut-il pas nous dire ce qui clochait avec ces trains? Il y a enquête publique. Le public n'a-t-il pas le droit de savoir? Il a répondu qu'il ne pouvait rien dire. Je crois qu'il ne voulait rien dire. Pourquoi? Voilà une bonne question.
J'ai rencontré des gens du CN. J'ai rencontré des gens du secteur ferroviaire. J'ai rencontré des gens des autres modes de transport, mais j'ai surtout rencontré des gens du CN et je leur ai demandé s'ils s'opposaient à ce que ce rapport soit publié.
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui connaît la réponse? C'était: « Non, nous ne voulions être consultés que sur l'ébauche du rapport et votre ancien collègue du Cabinet, le député d'Eglinton--Lawrence, le ministre des Transports, nous a demandé notre avis. Nous le lui avons donné et le rapport final a été publié. Comme vous n'êtes plus au pouvoir, pouvez-vous dire où est ce rapport? Pourquoi n'a-t-il pas été rendu public? Pourquoi ne pouvons-nous pas le savoir en tant que Canadiens, que nous soyons des utilisateurs commerciaux ou des usagers du transport en commun, et pourquoi ne pouvons-nous pas savoir ce que ce rapport nous dit au sujet de la façon dont nous pouvons transporter nos produits et les voyageurs de manière sécuritaire d'un point à l'autre dans notre pays? »
Lorsque les députés ministériels se félicitent les uns les autres, je me demande comment ils font pour ne pas rire. Ce doit être difficile de le faire et de rire en même temps, au lieu de rendre à César ce qui appartient à César et d'attribuer le mérite à ceux qui ont travaillé sans relâche pour présenter un projet de loi et concevoir des initiatives bénéficiant à tous les Canadiens, où qu'ils vivent, et notamment dans les régions éloignées du pays, pour assurer leur survie, raffermir leurs assises et leur unité.
Le gouvernement aurait dû prendre quelques instants pour au moins reconnaître qu'il a une obligation envers le public canadien et qu'il devrait remplir cette obligation au lieu de ne rien faire. C'est ce qui est honteux dans tout cela. Le gouvernement ne profite pas de notre esprit de collaboration.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi . J'espère qu'on viendra à bout de ce projet de loi.
Plus tôt, j'ai posé des questions à mon collègue libéral. Ce n'est pas facile, dans ce Parlement, surtout à cause des orientations bien différentes du développement ou des problèmes que peut vivre la population. Trop souvent, le Parti conservateur et le Parti libéral ont de grandes orientations, mais aucun des deux ne règle les véritables problèmes de la population. Le projet de loi essaiera de jeter un baume sur les plaies de ceux qui subissent toutes sortes de contrariétés à cause de l'exploitation des chemins de fer.
L'industrie du rail est en plein développement et a subi des changements technologiques importants. Bien qu'elle assure un service adéquat et de plus en plus performant, elle occasionne des contraintes aux populations avoisinantes. Cela dure depuis des années, comme je l'ai dit plus tôt.
Les problèmes liés au bruit, aux vibrations et aux émanations qui se dégagent de l'ensemble de l'exploitation ferroviaire existent depuis longtemps et se sont accentués avec le développement des nouvelles technologies.
Les gens qui nous écoutent — les Québécoises, les Québécois, les Canadiennes et les Canadiens — comprendront que, pour des raisons d'économie d'échelle, la façon d'opérer dans le milieu du rail a été modifiée. Entre autres, au milieu des années 1990, les raccordements des locomotives et des wagons étaient faites par l'humain. À partir du milieu des années 1990 ou du début des années 2000, les humains ont été remplacés par des raccordements à distance, effectués de manière électronique ou électrique.
Dès que cette façon de faire a été changée, dès qu'on a voulu faire des économies d'échelle en réduisant le personnel dans les gares de triage, les problèmes liés au bruit, aux vibrations et aux émanations se sont accentués. Cela fonctionne selon les normes de Transports Canada. Il n'existe pas encore de technologie qui permettrait de le faire en faisant le moins de bruit possible. Depuis le milieu des années 1990, beaucoup de regroupements de citoyens qui longent les gares de triage se sont réunis et ont formé des associations pour essayer de contrer la pollution par le bruit et par les émanations que dégagent l'industrie des chemins de fer.
Ce n'est pas parce qu'on veut limiter les problèmes des communautés avoisinantes qu'on est contre le rail. Au contraire, on veut que l'industrie du rail se développe. Des compagnies de chemin de fer, comme Canadien Pacifique et Canadien National, font des profits. Il est vrai qu'on a connu certains problèmes pendant les années 1980 et 1990, mais depuis ce temps, je pense que le rendement aux actionnaires est très important. En fait, il se surpasse d'un trimestre à l'autre.
On fait des profits faramineux. Jamais de tels profits n'ont été réalisés dans l'industrie du rail.
On enlève de la pression sur les routes et cela peut contrer les gaz à effet de serre. Nous en sommes conscients. Le transport par rail peut contrer les gaz à effet de serre, parce qu'il diminue le nombre de camions sur les routes. Toutefois, cela occasionne aussi des contraintes.
Depuis 2000, soit depuis la 37e législature, le Parlement veut régler le problème du bruit. Les libéraux ont donc déposé le projet de loi . C'était pratiquement un projet de loi omnibus qui réglait plusieurs problèmes de l'industrie ferroviaire, aérienne et autre, et qui faisait de VIA Rail une corporation indépendante et une corporation par actions, ce qui aurait pu assurer son développement. Dès le départ, les conservateurs étaient contre le développement de VIA Rail, qui aurait pu assurer son propre développement et qui aurait pu créer VIAFast. On se rappelle ce débat. Les libéraux étaient divisés: il y avait le clan Chrétien et le clan du député de . Cela a entraîné une division au sujet des projets de loi et . Le projet de loi , proposé lors de la 37e législature, n'a pas vu le jour à cause de cette division. Lors de la 38e législature, le projet de loi n'a pas vu le jour non plus.
Encore une fois, les citoyennes et les citoyens qui habitaient le long des gares de triage et qui subissaient de la pollution par le bruit et les autres émanations provenant de l'industrie du rail n'ont pas vu leurs problèmes s'atténuer. Dans tout ce qui était déposé, la grande dichotomie est qu'on avait noyé ce problème dans des projets de loi omnibus. Dans cette 39e législature, une des façons utilisées par le Parti conservateur a été de scinder en trois le dernier projet de loi , débattu lors de la 38e législature.
Les conservateurs disent aujourd'hui qu'ils l'ont scindé en trois pour que ça aille plus vite, mais ils oublient de dire la vraie raison, soit qu'ils voulaient enlever du projet de loi , tout ce qui avait trait à VIA Rail.
Ainsi, les conservateurs n'ont jamais voulu que le rail se développe. Ils ne voulaient pas que les compagnies ferroviaires viennent compétitionner le transport aérien sur le plan du transport des passagers. C'est un choix. Ils voulaient protéger WestJet plutôt que de permettre un développement adéquat du rail, un développement que le Bloc québécois a toujours appuyé.
Il faut vraiment que les industries de transport deviennent plus compétitives. Or, le rail est une saine compétition au secteur aérien. On parle d'un train rapide Québec-Montréal, Montréal-Windsor, on ne parle par de TGV. Le Bloc québécois a toujours appuyé cette vision des choses. De leur côté, les conservateurs ont scindé le projet de loi parce qu'ils ne voulaient pas que VIA Rail se constitue en corporation indépendante, assure son développement et que le fameux dossier VIAFast voit le jour, soit un train rapide Québec-Montréal, Montréal-Windsor. Il s'agit là de la vraie raison.
De notre côté, peu importe, nous aurions appuyé un projet de loi omnibus qui aurait inclus tout le projet de loi . À l'époque, nous étions déjà favorables aux projets de loi et et, aujourd'hui, nous sommes favorables au projet de loi , qui réglera une fois pour toutes le problème de pollution par le bruit.
Ce n'est jamais facile. Je me sers de cet exemple parce qu'en même temps, celles et ceux qui nous écoutent vont comprendre comment fonctionne le Parlement. Ce n'est pas facile. Dans le cadre du dossier sur le bruit, les conservateurs se sont justement permis de déposer un projet de loi qui touche cette question. La pollution n'est pas juste sonore, mais elle provient également des vibrations, des émanations. Il y a toutes les sources de pollution environnementale.
Lors des discussions avec le gouvernement autour du projet de loi , on avait entamé des débats qui n'ont pas abouti à cause de tout le volet VIA Rail et on en était à régler les problèmes de pollution. Tant qu'à les régler, réglons-les. Sauf que, un gouvernement, ce n'est pas si simple que ça. Il faut le comprendre. Surtout que les conservateurs n'ont jamais eu de vision d'avenir et ont toujours eu une vision à court terme. Aujourd'hui, ils ont décidé d'inclure dans le projet de loi des mesures sur la pollution par le bruit. Comme nous, tous mes collègues et tous les citoyens et les citoyennes se disent que tant qu'à régler le problème de la pollution par le rail, pourquoi ne pas le faire en même temps, pourquoi ne pas en profiter pour inclure dans ce projet de loi les émanations, la question des locomotives qui virent jour et nuit et qui produisent des émanations et également les problèmes environnementaux.
Parfois, vous vous promenez sur les rails vous voyez la pollution. Parce qu'on a changé les rails, on empile des blocs de bois le long des voies et ainsi de suite. Le Bloc québécois voulait régler tous les problèmes environnementaux se rapportant au rail, mais le gouvernement a, pour sa part, décidé que c'était le bruit. Le Bloc québécois a essayé en comité d'y aller avec ses propres propositions. Nous voulions régler les problèmes du bruit, de vibrations et d'émanations. On avait bien compris qu'en incluant uniquement le bruit, les conservateurs ne voulaient pas régler tous les problèmes environnementaux. On est donc allé avec les vibrations et on s'est questionné à savoir si on pouvait peut-être régler en même temps les problèmes des vibrations et des émanations des locomotives.
C'est là qu'on s'attaque au légiste de la Chambre. Le gouvernement sait très bien que, lorsqu'il dépose un projet de loi, on ne peut pas déposer les amendements qu'on veut, même si on est plein de bonne volonté, mêmes si tous mes collègues du Bloc québécois vivent des problèmes très importants, puisque, entre autres, certains de leurs concitoyens vivent près de la gare de triage Moreau, dans Hochelaga, ou de la gare de triage Joffre, à Lévis. Même si ce comté est maintenant représenté par un conservateur, on verra à rétablir tout ça lors des prochaines élections. Toutefois, il reste que les citoyens de Lévis sont venus se plaindre à nous et nous n'avons jamais arrêté de défendre leurs intérêts. Il y a ce même problème près de la gare de triage de Farnham, dans Brome—Missisquoi, et de la gare de triage de Pointe-Saint-Charles, dans Jeanne-Le Ber à Montréal-Est. Tous ces gens voulaient qu'on règle tous ces problèmes, y compris les émanations. On a donc déposé un amendement, mais tout le volet se rapportant aux émanations a été retiré. Le légiste de la Chambre nous a dit que c'était irrecevable.
Donc, on a essayé. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas. On voulait montrer notre bonne volonté et notre bonne foi dans ce dossier. On a déposé tout ce qu'on voulait. On voulait même inclure la santé publique car il y a maintenant des normes internationales sur la pollution par le bruit. On voulait véritablement se conformer aux normes de santé publique. Un de nos amendements demandait de ne pas nuire de façon déraisonnable à la santé publique, compte tenu de ces besoins essentiels en matière d'exploitation. On voulait insérer la santé publique dans le projet de loi.
Or, compte tenu du fait qu'aucune notion de santé publique ne figurait dans le projet de loi déposé par le Parti conservateur, le légiste de la Chambre nous a dit que cet amendement, même si on le trouvait bien intéressant, n'était pas recevable parce qu'il changeait le sens de la loi.
Il faut que les citoyennes et les citoyens qui nous écoutent comprennent qu'un gouvernement, c'est compliqué. Quand, en plus, il est conservateur, c'est deux fois plus compliqué. C'est ainsi que cela fonctionne. C'est la réalité. Le gouvernement use de toutes les petites astuces possibles pour empêcher la réussite et l'atteinte de nos objectifs. Dans ce dossier, on a pu s'entendre sur le bruit.
Donc, au moment où on se parle, l'article 95.1 du projet de loi se lit ainsi:
La compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer est tenue de faire le moins de bruit et de vibrations possible, [...]
C'est ce qui est déposé. Dans ce qu'avait déposé le Parti conservateur, on parlait de ne pas faire de bruit déraisonnable.
Nous avons réussi à faire adopter un amendement qui allait plus loin. Cela s'est fait avec l'appui des conservateurs qui ont finalement compris qu'on voulait au moins régler une fois pour toutes le problème du bruit et des vibrations, qu'on n'en parle plus et que les citoyens puissent avoir gain de cause là-dessus.
On a donc réussi à s'entendre sur « le moins de bruit et de vibrations possible ».
Un jour, ce projet de loi sera en vigueur. Ce n'est pas encore aujourd'hui. C'est l'étape de la troisième lecture. Il faudra ensuite que cela aille au Sénat et que cela revienne. Le fédéralisme canadien est compliqué. Il y a une autre Chambre, la Chambre haute, qui s'appelle le Sénat. Elle doit étudier les mêmes projets de loi. Il y a longtemps que le Bloc québécois aurait souhaité se débarrasser du Sénat. Or les conservateurs ont décidé qu'on va élire les sénateurs au suffrage universel! On est loin d'en être débarrassés. On va réussir encore une fois à compliquer la fédération. Mais un jour, on ne sera plus là, on le souhaite. Un jour, les Québécois choisiront d'avoir leur propre pays et ils n'auront pas de Sénat. Cela ira très bien ainsi. Il y aura juste un Parlement et ce sera bien moins compliqué.
Cependant, dans la situation actuelle, le projet de loi tel qu'amendé par le Bloc québécois, entre autres, se lit comme suit à l'article 95.1:
La compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer est tenue de faire le moins de bruit et de vibrations possible, compte tenu des éléments suivants:
a) les obligations qui lui incombent au titre des articles 113 et 114, le cas échéant;
Il s'agit là de l'exploitation.
b) ses besoins en matière d’exploitation;
d) l’incidence possible sur les personnes qui résident en des lieux adjacent au chemin de fer.
On a donc réussi à faire inclure cela. À l'article suivant — et c'est le gros du projet de loi —, on confie des pouvoirs à l'Office des transports, ce qui est nouveau. Lors de l'exploitation, il faudra tenir compte de l'incidence possible sur des personnes qui résident en des lieux adjacents au chemin de fer. Désormais, on tiendra compte de ceux qui résident tout près quand il y aura des problèmes de bruit et de vibrations. C'est ainsi pour les opérations.
À l'article 95.2, on peut lire ce qui suit:
L’Office établit — et publie de la manière qu’il estime indiquée — des lignes directrices:
Cela oblige l'Office des transports à établir et à publier des lignes directrices que devront respecter les compagnies de chemin de fer. Seulement pour en arriver à cela, il a fallu de nombreuses heures de discussions. Finalement, on peut forcer l'office à établir des lignes directrices et à les publier. En effet, il est bien beau de dire qu'il y aura le moins de bruit et de vibrations possible, mais il faut quand même émettre des lignes directrices. Ce projet de loi va forcer l'office à établir et à publier des lignes directrices.
Une fois que les lignes directrices seront établies et que les chemins de fer seront en activité, on pourra se reporter à l'article 95.3:
Sur réception d’une plainte selon laquelle une compagnie de chemin de fer ne se conforme pas à l’article 95.1, l’Office peut, compte tenu des éléments visés à cet article, ordonner à celle-ci de prendre les mesures qu’il estime raisonnables en vue d’assurer que la compagnie fasse le moins de bruit ou de vibrations possible lors de la construction ou de l’exploitation du chemin de fer.
Avant ce projet de loi, l'Office des transports n'avait aucun pouvoir. Il agissait seulement à titre d'intermédiaire. Dans une cour de l'Ontario, on avait justement testé la magistrature, le pouvoir judiciaire à cet égard.
On aurait pensé que Transports Canada, après être intervenu dans un dossier et avoir participé aux négociations, aurait pu faire des recommandations et ordonner à la compagnie de prendre des mesures si, à la fin, on ne s'était pas entendu pas. Finalement, la cour de l'Ontario, dans une décision qui touchait une communauté ontarienne, a décidé que l'Office des transports n'avait aucun pouvoir, qu'il n'avait qu'un pouvoir à titre de conciliateur —, pas même à titre d'arbitre. De fait, il pouvait participer aux discussions, mais il n'avait aucun pouvoir.
Le véritable but de ce projet de loi est de donner le pouvoir à l'Office des transports d'ordonner de prendre des mesures. C'est-à-dire qu'une fois qu'il a reçu une plainte, il l'analyse et ordonne à la compagnie ferroviaire de prendre des mesures.
Ces derniers jours, j'ai reçu l'Association des chemins de fer qui est venue pratiquement pleurer pour nous dire que cela n'avait pas de sens que les compagnies ferroviaires soient obligés de faire le moins de bruit et de vibrations possible.
Je pourrais demander à tous les employés de chemin de fer qui travaillent très fort, même aux actionnaires et aux compagnies qui font de bons profits et de bonnes affaires pourquoi nous sommes saisis d'un projet de loi aujourd'hui. C'est justement parce qu'ils ont été tellement laxistes dans les années antérieures qu'on ne peut faire autrement.
Personnellement, j'ai participé à une rencontre avec les citoyens qui vivent autour de la gare de triage Moreau dans Hochelaga, où était présente la compagnie de chemin de fer. Je tairai son nom, parce qu'elles sont toutes pareilles, que ce soit elle ou une autre, et je ne veux pas faire de discrimination. J'ai donc participé aux discussions. On voyait bien que les employés qui y participaient étaient en service commandé. Le député d' était présent pour écouter les citoyens. J'y étais à titre de porte-parole du Bloc québécois en matière de transports. Mon collègue d'Hochelaga ainsi que la communauté qui avaient suivi le jugement de l'Ontario étaient très au fait et proposaient des solutions de mitigation aux représentants de la compagnie de chemin de fer. Ces gens se sont montrés intéressés, mais finalement il ne s'est jamais rien passé. C'est ainsi.
C'était la même chose lorsque j'ai rencontré des regroupements de citoyens à la cour de triage Joffre à Charny. J'avais la chance de connaître le maire de Charny qui est maintenant conseiller à la Ville de Lévis et qui s'est vraiment occupé de ce dossier. C'était et c'est toujours la même chose. Les compagnies écoutent, mais finalement, quand elles sont obligées de dépenser de l'argent, cela ne passe nulle part, pas plus au palier supérieur qu'au conseil d'administration.
Puisqu'on me fait signe qu'il me reste deux minutes, je vais les utiliser à bon escient.
C'est pourquoi aujourd'hui on en arrive là. Le Bloc québécois ne veut pas faire partie de ceux qui empêcheraient le chemin de fer de se développer. Au contraire, on sait qu'il se développe très bien, que les affaires sont bonnes et que c'est probablement le temps de mettre de l'ordre et de régler la pollution que peut occasionner le rail. Il y a de la pollution par le bruit, et de la nuisance.
On ne réglera pas tout cela aujourd'hui, je l'ai dit. Et ce n'est pas parce que les collègues du Bloc québécois n'auraient pas souhaité que ce projet de loi règle tous les problèmes de nuisance qu'occasionne le rail. Compte tenu du fait que l'industrie va bien, il est peut-être temps pour celle-ci d'investir.
Au moins, aujourd'hui, le bruit et les vibrations devraient être réglés. Si jamais des citoyennes et des citoyens qui vivent le long des chemins de fer ou des gares de triage éprouvaient des problèmes avec le bruit et les vibrations, ce projet de loi devrait les régler. En effet, dorénavant, on pourra déposer des plaintes à l'Office des transports qui pourra intervenir et, conformément à ce qu'on dit bien au paragraphe 93(3), ordonner à celle-ci de prendre des mesures. Donc, il pourra ordonner aux compagnies de chemin de fer d'apporter des correctifs.
Évidemment, cela ne règle pas les autres problèmes. En comité, des communautés sont venues nous dire que les convois sont de plus en plus longs. Dans certains endroits, on a même peur que les services d'urgence ne se rendent pas. On parle évidemment d'ambulances, de pompiers, de services de toutes sortes. De fait, les convois sont tellement longs qu'on bloque les entrées à des quartiers complets. Ce problème, le projet de loi ne le règle pas. J'espère que le gouvernement, un jour, saura écouter et déposera de nouveau des projets de loi qui régleront toutes ces questions.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'intervenir dans le débat sur le projet de loi , les nouvelles dispositions de la Loi sur les transports. Je tiens à féliciter particulièrement le député de , qui n'a ménagé aucun effort dans ce dossier.
Les néo-démocrates appuieront le projet de loi, mais il n'en demeure pas moins que certaines questions continuent de nous préoccuper. Je sais que le député de a proposé plusieurs amendements qui n'ont pas tous été adoptés au comité.
J'aimerais soulever quelques points, dont un que d'autres députés ont abordé. Il s'agit des plaintes relativement au bruit. Bien que la mesure dont nous sommes saisis prévoie un mécanisme de règlement des plaintes émanant de particuliers et de collectivités relativement au bruit, nous examinerons si le processus en place est efficace. Toutefois, nous continuons de penser que le texte devrait être plus explicite. J'ajouterai que le député de a proposé des amendements qui n'ont pas été appuyés.
Des lignes de chemin de fer traversent des collectivités d'un océan à l'autre et des gens sont plus ou moins incommodés par le bruit, selon la taille de leur collectivité.
Je suis déjà demeurée dans le centre-ville de Vancouver, tout près des voies ferrées; il y avait de nombreuses voies de service et c'était très bruyant. Je ne sais tout simplement pas comment les gens font pour vivre dans ce genre de chaos. Nous allons examiner le projet de loi pour déterminer s'il peut effectivement améliorer la qualité de vie des gens qui habitent près des voies ferrées. Nous souhaitons beaucoup que ce soit le cas.
Le député de a aussi proposé un amendement à une autre partie du projet de loi, mais cet amendement n'a été appuyé ni par les libéraux, ni par les conservateurs. Actuellement, l'Office des transports du Canada exige de ses membres qu'ils habitent à Ottawa.
Je viens de la Colombie-Britannique et j'entends souvent dire que les Rocheuses sont une muraille de granit. Nous avons souvent l'impression que les voix de la Colombie-Britannique ne sont pas suffisamment entendues. Le député de avait proposé une représentation régionale équilibrée. Nous sommes certainement capables, à notre époque, d'employer des mécanismes qui permettent la représentation des régions. Nous avons la téléconférence. Il y a toutes sortes de façons de permettre aux gens de se faire entendre adéquatement. Il est très décevant que les amendements relatifs à la représentation régionale n'aient pas été appuyés. On reviendra peut-être un jour sur cette question pour la retravailler.
Lorsque les voies ferrées ne sont plus utilisées pour le transport ferroviaire, il est important qu'on leur trouve une utilité qui soit dans l'intérêt général. Sur l'île de Vancouver, nous nous employons avec beaucoup d'énergie à maintenir la propriété publique des voies ferrées, de manière à ce qu'elles puissent notamment être transformées en pistes cyclables. L'intérêt du public importe grandement dans ce dossier et doit être protégé.
Le projet de loi prévoit bel et bien la possibilité d'inclure les organismes de transport en commun des zones urbaines dans les autorités publiques auxquelles les voies ferrées doivent être offertes, suivant un certain ordre. Voilà une mesure importante. Je dirais toutefois que nous devons en faire bien davantage à cet égard. Dans nombre de cas, il serait très difficile de mettre les terrains à la disposition du public, dans l'intérêt général, et si nous ne prenons pas les dispositions nécessaires, les terrains risquent d'être perdus à jamais.
Le projet de loi prévoyait entre autres un rajustement du plafond des recettes pour le transport du grain. Il est tout à fait opportun de parler de cette question, compte tenu de l'importance du transport ferroviaire pour les agriculteurs de l'Ouest. Nous pouvons aussi en profiter pour parler des modes de consultation relativement aux importants projets de loi au programme. Nous constatons qu'il y a actuellement un manque de consultation de la Commission canadienne du blé.
Lorsqu'il est question de sujets tel que le rajustement du plafond des recettes pour le transport du grain, nous souhaitons comme toujours que les besoins des agriculteurs et des membres de la collectivité soient pris en compte comme il se doit.
En ce qui a trait à la Commission canadienne du blé, le guichet unique est un aspect important du mode de fonctionnement des agriculteurs des Prairies depuis de nombreuses années. Nous espérons que la voix des agriculteurs se fasse entendre afin qu'ils puissent continuer de fonctionner de la même façon. Un certain nombre d'entre eux sont venus à Ottawa aujourd'hui pour s'assurer de faire valoir leur point de vue et pour veiller à ce que tous comprennent bien la situation entourant le référendum. J'espère qu'un processus de consultation plus approprié sera établi relativement à la Commission canadienne du blé et aux autres questions qui touchent nos agriculteurs.
Il faut également parler de la sécurité ferroviaire, un sujet d'actualité depuis quelques semaines. On vient tout juste d'apprendre qu'il y a eu un autre déraillement aujourd'hui, à environ deux kilomètres de Golden, dans le canyon Kicking Horse. Cinq wagons ont quitté les rails et ont déversé de l'acide chlorhydrique. Je crois savoir qu'un autre wagon contenait de l'hydroxyde de sodium. Par mesure de précaution, l'école de la région a été fermée.
Il s'agit du plus récent exemple du grave problème de sécurité ferroviaire au Canada. Ce problème découle en partie du fait que le système ferroviaire est autogéré. Le secteur public joue un rôle de moins en moins grand dans la surveillance de ce secteur de transport pour s'assurer qu'il est le plus sûr possible.
Voici ce qu'a dit le député de dans un de ses discours:
En 2005, nous avons enregistré le nombre le plus élevé d'accidents dans le secteur ferroviaire en près d'une décennie, un nombre nettement supérieur à la moyenne des 10 dernières années. Nous avons constaté une augmentation du nombre d'accidents de chemins de fer. Fait tragique, ils ont fait des morts cet été dans le canyon du Fraser. Nous avons été témoins de dommages causés à l'environnement, par exemple, à Cheakamus Lake dans l'estuaire de Squamish et à Lake Wabamun, en Alberta. Depuis quelques années, les accidents se multiplient sans cesse dans le secteur ferroviaire. Cette question est préoccupante.
Le Nouveau Parti démocratique a exigé que les résultats de la vérification de sécurité du CN soient divulgués. Jusqu'à présent, nous n'avons pas réussi à avoir gain de cause. Le gouvernement nous parle souvent de responsabilité, de transparence et d'ouverture. Le moment serait idéal pour rendre publics les résultats de cette vérification, surtout si on tient compte du nombre de déraillements qui se sont produits récemment.
Les Canadiens accordent une grande valeur à leur réseau ferroviaire. Ils souhaitent qu'il soit sûr, et que leurs collectivités le soient également. Bon nombre des wagons ferroviaires qui traversent des agglomérations contiennent des substances chimiques ayant une incidence sur la sécurité des habitants. C'était le cas pour l'accident d'aujourd'hui. Certains déversements ont tué des poissons dans des rivières de la Colombie-Britannique. D'un océan à l'autre, nous tenons à la santé de nos rivières. J'exhorte le gouvernement à rendre publics les résultats de la vérification, de manière à ce que la population puisse savoir quels sont les enjeux qui concernent le Canadien National en matière de sécurité.
Parmi les autres questions, mentionnons qu'il n'existe aucune politique nationale des transports. À l'époque de la Confédération, on a beaucoup parlé de notre chemin de fer national. Dans un pays aussi vaste que le Canada, il semblerait important d'avoir une politique nationale définissant nos attentes en matière de transports ferroviaire et aérien.
Il faut dire qu'il nous manque des stratégies nationales dans divers domaines. Par le passé, j'ai préconisé l'adoption d'une stratégie forestière nationale. Les députés de la région de Windsor ont demandé une stratégie nationale pour l'automobile. Le député de a demandé une stratégie de construction navale. Également, l'idée d'une stratégie nationale des transports semble couler de source. Or, même au XXIe siècle, nous n'avons pas encore de telles stratégies.
Étant donné que les gens ont tendance à se draper de vert par les temps qui courent, il semblerait sensé de nous doter d'une stratégie nationale des transports qui ferait valoir les avantages d'activités comme le transport ferroviaire. J'ai ici certaines statistiques qui illustrent les avantages du train et ses répercussions bénéfiques sur les émissions de gaz à effet de serre.
Pour ce qui est des avantages sur le plan de l'environnement, on peut lire sur le site web de GO Transit que, à Toronto, une automobile transporte en moyenne 1,16 personne. Un train GO de 10 wagons transporte autant de passagers que 1 400 voitures qui polluent l'atmosphère, et un autobus peut remplacer plus de 50 voitures. Les projets du système de transport GO fourniront une capacité additionnelle équivalente à 10 voies d'autoroute et entraîneront une réduction de 1,1 million de voitures-kilomètres de déplacements en voiture chaque jour. Voilà qui est significatif.
Ceux parmi nous qui ont conduit un véhicule dans certaines grandes villes savent bien ce que veut dire l'engorgement des voies de circulation. Il semble évident que nous devrions investir dans des projets ferroviaires qui seraient avantageux non seulement pour décongestionner la circulation, mais aussi pour améliorer la qualité de l'air.
On apprend sur le site web de l'Association des chemins de fer du Canada que les trains de banlieue produisent environ quatre fois moins d'émissions de gaz à effet de serre que les automobiles en milieu urbain par passager-kilomètre. Je pourrais citer d'autres sources. Le document intitulé « Rail Transit in America » contient beaucoup d'information au sujet des avantages du transport en commun par train et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les avantages dépassent la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une stratégie nationale de transport pourrait avoir une incidence sur le développement de nos villes. Nous pourrions modifier sensiblement la façon dont nous bâtissons les quartiers qui sont desservis par le réseau ferroviaire, notamment dans les grandes villes, et nous pourrions adopter une approche beaucoup plus écologique.
Une stratégie nationale nous permettrait non seulement d'évaluer nos besoins en matière de transport, mais aussi d'analyser les avantages sur le plan du développement et de l'environnement.
Les Canadiens éprouvent un amour immense pour leurs lignes de chemin de fer. Ils sont conscients de l'importance patrimoniale des lignes, des gares et des ponts ferroviaires. Le pont à chevalets Kinsol, l'un des plus vieux ponts ferroviaires en bois du Canada, se trouve dans ma circonscription. Malheureusement, un incendie l'a endommagé il y a quelques années. Nous nous rendons compte que, même si ce magnifique pont ferroviaire a été désigné bien patrimonial, il a désespérément besoin d'être réparé et nous n'avons pas d'argent pour cela. De nombreux Canadiens s'enorgueillissent de notre patrimoine ferroviaire. Or, nous ne disposons d'aucun mécanisme de préservation.
Ce projet de loi parle d'un mécanisme pour garantir l'accès des autorités urbaines et des autres autorités publiques aux installations ferroviaires. Nous avons un très bon exemple sur l'île de Vancouver. Voici une citation du site web de l'Island Corridor Foundation. Le texte s'intitule « La ligne E&N donnée aux insulaires ». On peut y lire ceci:
Grâce à un don de 236 millions de dollars, le patrimoine ferroviaire est préservé sur l'île de Vancouver, affirme un groupe de politiciens municipaux et de dirigeants des Premières nations.
Dans le cadre d'une entente qualifiée d'historique par l'Island Corridor Foundation, le Canadien Pacifique a accepté de céder ses biens ferroviaires sur l'île à la fondation. Cette dernière est un partenariat sans but lucratif de Premières nations et d'administrations locales le long de la ligne E&N.
Le Canadien Pacifique fait don à la fondation de sa partie de la ligne E&N, qui fait 234 kilomètres. La largeur est de 30 mètres en moyenne entre Victoria et Courtenay. Cela comprend 651 hectares de terre, six gares ferroviaires historiques et un certain nombre de ponts à chevalets. La société fournit aussi 2,3 millions de dollars de « capitaux de démarrage » pour aider la fondation à poursuivre son travail.
Plus loin dans le communiqué de l'Island Corridor Foundation, on peut lire:
VIA Rail continue d'exploiter un service passagers sur la ligne E&N, mais a tenté d'arrêter à plusieurs reprises, affirmant que ce n'était pas rentable.
L'accord contribuera à préserver le service ferroviaire sur l'île de Vancouver et gardera le corridor E&N disponible pour les lignes d'énergie électrique, les pipelines et les sentiers de randonnée, selon les responsables de la fondation. Le changement de propriétaire donnera aussi plus de latitude pour gérer les problèmes locaux.
Les priorités comprennent notamment:
La signature d'une entente pour la poursuite du service ferroviaire voyageurs.
La réfection de la voie ferrée.
L'élaboration de nouvelles propositions pour le corridor, entre autres un service de train de banlieue dans le Sud.
Le premier tronçon de la ligne E&N, entre Esquimalt et Nanaimo, a été construit entre 1884 et 1886. Le Canadien Pacifique en a fait l'acquisition en 1905 et il a continué à desservir l'île jusqu'à la fin des années 1990 quand il a décidé qu'il n'y avait pas suffisamment de demande pour maintenir le service. Par la suite, RailAmerica a repris une partie du tronçon pour exploiter un service marchandises.
Plus loin sur le site, on peut lire:
Jack Peake, maire de Lake Cowichan et coprésident de la fondation, a déclaré qu'on discute aussi de l'ampleur du service ferroviaire dans le corridor et de la conclusion d'une entente de location avec une entreprise qui assurerait le service. Il a ajouté que les discussions portent également sur un service de train de banlieue viable.
M. Peake a dit que la fondation souhaite montrer ce qu'on peut faire avec un service ferroviaire local dans le cadre d'un partenariat unique établi entre les cinq administrations régionales et les 13 Premières nations qui vivent à proximité du corridor.
M. Peake a ajouté que le Canada accuse toujours du retard par rapport au reste du monde quand il s'agit de reconnaître la valeur que représentent les corridors ferroviaires pour le pays dans lequel nous vivons.
Ce texte a également été publié, en 2006, dans le Times Colonist. Il donne un exemple de collaboration entre divers organismes communautaires. Je suis ravie que cette mesure législative accorde une certaine reconnaissance aux administrations de transport de banlieue et à d'autres pouvoirs publics. C'est un exemple de coopération entre les municipalités et les Premières nations pour conserver ce corridor ferroviaire.
L'est de l'île de Vancouver se développe très rapidement. Si cette partie du territoire avait été perdue, les possibilités de lancer d'autres initiatives proactives que propose la fondation n'auraient pu se concrétiser.
C'est aussi un exemple de la stratégie nationale des transports que les néo-démocrates ont réclamée. Il serait tellement sensé d'offrir des incitatifs pour favoriser l'utilisation des lignes ferroviaires existantes pour les trains de banlieue.
Nous avons déjà une ligne ferroviaire voyageurs. Le matin, des gens de Victoria se rendent à Courtenay, au nord, et le soir, ils reprennent la direction du sud, vers Victoria. Quiconque vit sur l'île de Vancouver comprend que le trafic habitation-travail va du nord au sud le matin et en sens inverse l'après-midi. Il serait sensé d'offrir des incitatifs pour retirer des voitures de la route, afin que les gens aient accès à un service de train de banlieue à partir de Chemainus et Duncan, voire de Nanaimo, parce que certains font le trajet en voiture entre Nanaimo et Victoria pour se rendre au travail. Voilà le genre d'accès et d'incitatifs nécessaires pour favoriser ce type de trafic habitation-travail.
Ce partenariat est un très bon exemple. On entend souvent parler, à la Chambre, de partenariats dans divers domaines. La fondation Island Corridor est un organisme à but non lucratif qui a fait fond sur ces partenariats. Une des choses que dit la fondation, c'est que, dans une certaine mesure, ces partenariats ont été créés par nécessité. On peut d'ailleurs en apprendre un peu plus sur la façon dont elle a été fondée sur son site web:
La décision, annoncée par Norske en 2002, d'abandonner le transport ferroviaire en faveur du transport terrestre a entraîné de vives préoccupations quant à l'avenir des chemins de fer sur l'île de Vancouver. Faute d'une intervention déterminante, il était probable que les chemins de fer soient abandonnés et que les terrains soient vendus en lots à des intérêts privés, renonçant ainsi à jamais aux avantages d'un corridor continu.
Les tribus Cowichan ont fait preuve de prévoyance en reconnaissant à quel point la préservation du corridor et des chemins de fer était importante pour les Premières nations. Parallèlement, l'Association of Vancouver Island and Coastal Communities a compris le potentiel qu'il représentait pour les localités de l'île. Les municipalités et les Premières nations, dans un élan de collaboration extraordinaire, ont invité toutes les parties intéressées à participer à deux tables rondes sur l'avenir des chemins de fer sur l'île de Vancouver afin de discuter de la situation.
On apprend plus loin que, au terme de ces consultations, l'initiative de l'île de Vancouver en matière de chemins de fer a été créée. On parle aussi de la collaboration continue qui a donné lieu à la création de cet organisme de bienfaisance. Ce dernier a protégé le droit de passage de tous les habitants de l'île de Vancouver, et je m'en réjouis, mais je sais aussi qu'il a besoin de fonds afin de mener à bien ses objectifs.
Nous appuierons ce projet de loi. J'estime que nous devrions nous en inspirer pour élaborer une stratégie nationale en matière de transports et envisager d'offrir des incitatifs pour encourager les gens à voyager en train, ne serait-ce que pour le bien de l'environnement.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui lors de la troisième lecture du projet de loi , qui vise à modifier la législation régissant les transports dans la Loi sur les transports au Canada.
J'avais mentionné, lors du débat en deuxième lecture en septembre 2006, que le Bloc québécois appuyait le principe du projet de loi, mais que nous nous efforcerions de l'améliorer dans le cadre de l'étude en comité. Eh bien, c'est ce que nous avons fait. Le comité permanent a entendu 37 témoins et a ensuite étudié minutieusement le projet de loi, article par article.
Des 11 amendements présentés par le Bloc québécois, ajoutés aux amendements des autres partis, il en est résulté 21 amendements qui ont été adoptés en Chambre à l'étape du rapport.
Dans un premier temps, et en réponse à ma collègue de , je tiens à rappeler que le projet de loi contient, pour la première fois, l'objectif du respect de l'environnement dans la déclaration de principe. Cela reste un principe. Je pense qu'il va falloir suivre de près le gouvernement actuel pour l'application réelle de ce principe. À tout le moins, il est dans la déclaration de principe.
Par rapport à l'environnement, je voudrais citer en exemple toute la question du renouvellement des anciennes locomotives. Il y a environ seulement 30 p. 100 des locomotives actuelles qui répondent aux normes environnementales. Je pense que le gouvernement, s'il est conséquent avec son projet de loi, devra mettre sur pied un programme de remplacement des locomotives. C'est seulement un exemple. Ma collègue parlait tout à l'heure de l'environnement à proximité des voies ferrées où plusieurs terrains sont contaminés. Avec cette déclaration de principe, on pourra forcer les entreprises ferroviaires à décontaminer l'ensemble des voies ferrées qui sillonnent le pays, d'un océan à l'autre, comme vous le savez.
Ma préoccupation première pour ce projet de loi, en tant que député d'une circonscription, était toute la section favorisant l'implantation de trains de banlieue.
Ce mode de transport collectif sur rail offre en effet plusieurs avantages. Il est rapide, fiable, confortable et comporte peu d'impact sur l'environnement. Il permet de diminuer notre dépendance à l'égard des infrastructures autoroutières qui encouragent de façon disproportionnée, à mon avis, l'utilisation de voitures personnelles qui est une solution inefficace à nos problèmes de transport dans les grands centres urbains, en plus de créer un impact négatif sur notre environnement. En cela, le projet de loi est conséquent avec sa déclaration de principe.
Le projet de loi imposera aux grandes entreprises de chemin de fer l'obligation d'offrir aux administrations de transport de banlieue les tronçons de chemin de fer inutilisés qui pourraient servir au transport collectif. C'est une première au pays, à savoir que les administrations de transport de banlieue soient reconnues et qu'elles le soient dans un ordre prioritaire. Le gouvernement fédéral se verra offrir ces voies ferrées en priorité. La priorité ira ensuite aux gouvernements provinciaux et, en troisième lieu, aux administrations de transport de banlieue avant même les municipalités. Tout cela pour justement favoriser le développement de transport collectif dans nos grandes agglomérations.
La loi corrigera la situation actuelle où les administrations de transport de banlieue ne discutaient pas à armes égales avec les grandes entreprises ferroviaires. Les projets qu'elles voulaient mettre sur pied était soit retardés, suite à des négociations ardues, soit réalisés à des coûts d'exploitation gonflés en raison de ce déséquilibre de force.
On a ajouté, par un des amendements, que cette obligation s'étende à tout le territoire desservi par une administration de transport de banlieue, en plus de la région métropolitaine qu'elle dessert déjà.
Je veux mentionner comme exemple l'Agence métropolitaine de transport de Montréal dont le territoire desservi maintenant s'étend jusqu'à Saint-Jérôme, qui est à l'extérieur de l'agglomération de Montréal mais qui fait partie d'un grand ensemble métropolitain à être desservi par le transport collectif.
Cette ligne a été inaugurée le mois dernier seulement, et son utilisation s'avère un grand succès, ce qui désengorge d'autant plus nos belles autoroutes qui sont constamment bloquées à l'heure de pointe.
Je crois fermement que le projet de loi favorisera l'implantation de trains de banlieue dont ont grand besoin un grand nombre de nos concitoyens et concitoyennes. Je pense en particulier à la population de ma circonscription de l'est de Laval, qui est encore privée de ce mode de transport efficace.
Je souhaite que ce projet de loi facilitera la décision d'implanter la ligne de train de banlieue dans la partie est de Laval en reliant aussi les municipalités de Terrebonne et de Mascouche directement à la station de métro intermodale Concorde du métro de Laval qui sera inauguré bientôt. La voie ferrée du Canadien Pacifique est existante et disponible. C'est une solution innovatrice, puisque la ligne de train de banlieue s'arrêterait à une gare intermodale plutôt que de se rendre directement au centre-ville, facilitant d'autant plus la décision sur le plan de l'investissement. Elle permettra à l'Agence métropolitaine de transport de compléter brillamment son projet d'agrandissement du métro de Laval.
Les nuisances causées par l'exploitation des chemins de fer actuels est encore une préoccupation importante du Bloc québécois. Cette préoccupation a d'ailleurs soulevé beaucoup de discussions, voire même de passions, dans le cadre de nos discussions en comité et avec les témoins.
Nos concitoyens et concitoyennes qui habitent près des gares de triage voient leur qualité de vie réduite de façon inacceptable. Leurs représentations auprès des entreprises de chemin de fer afin de solutionner le problème se sont heurtées à une fin de non-recevoir.
Plusieurs groupes de citoyens sont venus nous dire leur désarroi devant l'absence de recours leur permettant de négocier avec les entreprises ferroviaires.
Dans le but de corriger cette situation, l'article 95.1 du projet de loi se lisait comme suit:
La compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer est tenue de ne pas faire de bruit déraisonnable [...]
Tant les témoins entendus que les députés des partis d'opposition membres du comité, dont ceux du Bloc québécois, ont trouvé que la désignation de « bruit déraisonnable » était bien imprécise et portait à interprétation. Elle pouvait empêcher le règlement de conflits entre les exploitants et la population. Nous estimions, pour notre part, que le gouvernement conservateur accordait trop de latitude aux entreprises au détriment des citoyens.
Le Bloc québécois décida plutôt de parler de « nuisances » découlant de l'exploitation d'un chemin de fer, les nuisances comprenant le bruit, les vibrations, les émanations et tout autre aspect pouvant affecter les populations et les individus.
À la suite de nos recommandations et avec l'appui des autres partis, l'amendement maintenant adopté dit plutôt:
La compagnie de chemin de fer qui construit ou exploite un chemin de fer est tenue de faire le moins de bruit et de vibrations possible, [...]
Ce libellé est plus explicite et ferme la porte à toute interprétation à laquelle pourrait avoir recours une compagnie disposant de meilleurs avocats face aux citoyens, puisque « le moins de bruit et de vibrations possible » fait appel à toutes les technologies récentes pouvant être mises de l'avant afin de réduire ce bruit. C'est surtout dans les gares de triage que le problème existe. Il y a maintenant différentes locomotives sur le marché qui atténuent le bruit d'accouplement entre les wagons et la rame de wagon tirée par les locomotives. L'office pourra maintenant mettre de l'avant toutes ces solutions et les imposer aux entreprises pour arriver au moins de bruit et de vibrations possible.
C'est bien beau d'avoir des exigences dans un projet de loi, mais il faut les faire appliquer. Pour ce faire, un article prévoit que l'Office des transports peut établir et publier des lignes directrices. Afin de s'assurer de l'établissement de ces lignes directrices, le Bloc québécois a proposé d'amender l'article de cette façon:
L’Office établit — et publie de la manière qu’il estime indiquée — des lignes directrices [...]
Cet amendement a ensuite été adopté en comité.
La nuance veut que plutôt que de garder le libellé « peut établir », on s'assure que l'Office des transports a l'obligation d'établir des lignes directrices. Tout cela, c'est afin de répondre aux différentes représentations que nous ont faites des groupes de citoyens qui nous demandaient justement d'établir des lignes précises ou des critères précis quant au bruit, notamment. Comme vous le savez, certaines municipalités ont des critères de décibels pour la proximité des résidences. C'est donc l'Office des transports qui aura l'obligation d'établir des lignes directrices qui pourront être imposées aux compagnies de chemins de fer.
Ce projet de loi apporte aussi des modifications à la Loi sur les transports afin de rendre la publicité dans le transport aérien plus transparente. On en arrive à un autre sujet que le projet de loi traite et qui est aussi important. Ainsi, l'office pourra par règlement, sur recommandation du ministre, régir la publicité relative au prix des services aériens dans les médias, y compris dans Internet. Ces mesures permettront d'encadrer davantage la commercialisation des billets d'avion en donnant à l'office, entre autres choses, un champ de compétence pour régir la publicité entourant ses ventes.
C'est pour pallier les exagérations qu'il y a eu dans les médias: un tarif était indiqué sans qu'on dise clairement qu'il s'agissait seulement d'un aller simple et que cela ne comprenait pas tous les frais d'aéroport et de sécurité en sus du coût du transport lui-même.
Ces modifications vont dans le sens des demandes des groupes de défense des consommateurs, pour que les voyageurs jouissent d'une protection adéquate en tant que consommateurs. Ceux-ci sont venus nous rencontrer en comité et nous ont fait part de leurs appréhensions à ce sujet.
Le projet de loi remplace l'ancien poste de commissaire aux plaintes pour le transport aérien au profit d'une augmentation du pouvoir de l'Office des transports qui entendra désormais les plaintes des voyageurs aériens.
Nous trouvions toutefois incertain le rôle que confère le projet de loi à l'office en matière de résolution de plaintes. Le projet de loi stipule que l'office ou son délégué peut examiner toute plainte déposée en vertu de la présente partie et tenter de régler l'affaire. Il peut, dans les cas indiqués, jouer le rôle de médiateur entre les parties ou pourvoir à la médiation entre celles-ci.
Afin de nous en assurer avec plus de certitude, on a fait éliminer les termes « peut examiner » et on les a fait remplacer par le terme « examine » dans un amendement qui a été déposé à l'étape du rapport et qui est maintenant accepté.
De plus, le rapport du commissaire aux plaintes rassurait les consommateurs, puisque la liste complète des plaintes y était fournie. Bien que ces plaintes n'avaient pas nécessairement été réglées, au moins les consommateurs étaient rassurés de constater qu'il y avait une divulgation publique de ces plaintes. On a justement fait ajouter un amendement dans le projet de loi pour que l'office inclue dans son rapport annuel le nombre et la nature des plaintes déposées, le nom des transporteurs visés par celles-ci, la manière dont elles ont été traitées et les tendances systémiques qui se sont manifestées. En répondant à la demande des consommateurs, nous avons ainsi transféré à l'Office des transports le rôle que jouait précédemment le commissaire aux plaintes.
En terminant, je voudrais souligner la bonne collaboration entre les différents partis, autant ceux de l'opposition que du gouvernement, qui s'est manifestée lors de l'étude du projet de loi, surtout tout au long de notre travail en comité. Il nous est apparu évident que le projet de loi apporte des solutions à des problèmes que tous partagent au pays.
Le Bloc québécois est nécessairement très favorable à l'adoption de ce projet de loi et souhaite qu'il soit enfin adopté le plus rapidement possible. D'autant plus que je rappelle que deux versions antérieures à ce projet de loi ont déjà été présentées depuis février 2003 et ne sont pas rendues à l'étape de leur adoption officielle. On espère donc que cette fois, avec la collaboration de tous, du Sénat et de tout l'appareil gouvernemental, on pourra en arriver à l'adoption de cette loi.
Nos concitoyens et concitoyennes, qu'on a consultés à ce sujet, ainsi que les administrations de transport de banlieue en ont un urgent besoin afin de régler des problèmes criants qui perdurent depuis trop longtemps.