La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 février, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, lorsque je suis entré à l'université, nous étions en butte à de véritables catastrophes environnementales. C'était très déprimant. Des rivières dans le Nord contenaient tellement de mercure qu'elles ne gelaient pas en hiver. Les aigles, les balbuzards pêcheurs et les faucons pèlerins étaient en voie d'extinction. Les entrepreneurs forestiers coupaient les arbres au bord de l'eau. L'odeur des oeufs pourris envahissait la ville. Certains disaient que c'était l'odeur de la prospérité.
Ces facteurs combinés à de nombreux autres m'ont incité à vouloir faire partie de la solution. J'ai fait mon baccalauréat, puis j'ai obtenu une maîtrise en études environnementales, plus précisément dans le domaine de la pratique et de l'intervention.
Je suis devenu planificateur dans le domaine environnemental et, étant donné mes engagements professionnels, publics et privés, je suis devenu membre de nombreuses organisations environnementales et je me suis mis à les aider à amasser des fonds. Je donne beaucoup d'argent à un grand nombre de ces groupes qui oeuvrent à faire de la planète un endroit plus propre, plus sûr et plus vert. Nous devons agir. Nous devons passer de la parole aux actes.
Comme conseiller et maire par la suite, j'ai appuyé beaucoup de plans environnementaux. En effet, Thunder Bay s'est mise à recycler et à participer à toutes sortes d'autres programmes novateurs. C'est pour cette raison que la compression de 6,5 milliards de dollars imposée par le gouvernement conservateur relativement aux programmes environnementaux, qui étaient essentiellement communautaires, a eu un effet dévastateur, non seulement pour les 27 collectivités de , mais pour chacune des collectivités du Canada.
Le gouvernement précédent avait favorisé toute une gamme d'initiatives communautaires. Dans ma région, il y avait un groupe nommé EcoSuperior. C'était plus qu'un rouage parmi d'autres; c'était un véritable moteur de la prestation de programmes environnementaux de qualité et de la réalisation d'activités de militantisme communautaire. Nous avons vu de petits groupes de quartier et de grandes organisations régionales s'attaquer sérieusement aux problèmes environnementaux et décider de voir ce que les gens étaient capables de faire individuellement et sur le plan communautaire.
Ces derniers mois, ces groupes communautaires ont décidé de faire des nouveaux problèmes qui émergent leur cheval de bataille. Qu'il s'agisse de l'élimination du mercure dans les ampoules ou de toute autre chose, nous nous posons toujours la question suivante: que peut faire un groupe de personnes?
J'estime que les programmes environnementaux, ceux qui se déroulent au niveau communautaire, ceux qui engendrent des campagnes de pétition et d'envoi de lettres, font une différence. Ils motivent les gens et les encouragent à faire ce qu'ils peuvent.
Le succès de ces mesures libérales est mis en évidence par le fait que le gouvernement actuel en réintroduit beaucoup sous un nouvel emballage. C'est bien, sauf pour une chose, et c'est la perte de l'élan et la disparition ou l'effondrement de beaucoup de groupes locaux de défense de l'environnement. Fondamentalement, par-dessus tout cela, nous avons perdu deux années d'efforts vers l'atteinte des objectifs de Kyoto. Les coupables sont faciles à trouver, ce sont les néo-démocrates et les conservateurs.
En 1993, le gouvernement libéral a hérité de la plus grosse dette de l'histoire du Canada en raison des dépenses des conservateurs. Nous avons redressé la situation tant et si bien que le Canada n'est plus vu comme un cancre en matière d'économie. Je crois que le plan libéral que l'alliance récente a fait dérailler nous aurait permis d'atteindre nos objectifs deux ans plus rapidement. Nous avons maintenant deux ans de retard.
Lorsque le monde s'est réuni à Montréal, en décembre 2005, le chef du NPD a protesté contre la conférence et a déclaré aux délégués qu'ils n'aboutiraient à rien. Cependant, le président de la conférence, le actuel, est parvenu à dégager un consensus remarquable. Souvenons-nous de la réunion mondiale qui avait eu lieu à Montréal 20 ans plus tôt pour s'attaquer au problème des CFC. Nous avons pu constater les progrès remarquables que le monde peut faire lorsque tous vont dans la même direction. Nous nous sommes penchés sur le moyen de protéger la couche d'ozone et nous avons trouvé des solutions.
Lorsque nous constatons les résultats et les changements drastiques qui ont été réalisés dans ce court laps de temps, nous voyons que nous pouvons réussir. Lorsque le gouvernement nous a présenté une Loi sur la qualité de l'air sans mordant, l'opposition a su la renforcer.
J'étais à la réunion du comité en cette journée marathon où ont été apportés les derniers amendements qui visaient à établir le titre de la loi, les définitions et le préambule. C'est avec une grande consternation que j'ai vu le gouvernement minoritaire faire preuve d'une complète indifférence à l'égard de la nécessité de prendre des mesures pour sauver notre pays et la planète. Les conservateurs ont commencé à voter contre les amendements, contre les définitions et même contre le titre. J'ai trouvé cela extrêmement hypocrite et honteux.
Les manoeuvres frauduleuses se poursuivent avec la publication d'un plan de lutte contre les gaz à effet de serre nouveau et peut-être même secret qui a servi de point de départ l'an dernier. C'est un peu comme de dire que nous devrions faire partir le 100 mètres à la ligne des 50 mètres.
Des exemples de ce genre laissent clairement entendre que si nous sommes sincères et que ces questions nous préoccupent, les préoccupations que nous avons pour les Canadiens et pour l'environnement doivent être justifiées. Des mesures doivent être prises en toute bonne foi.
Bon nombre de gens ont vu le documentaire intitulé Une vérité qui dérange. Il y en a eu un autre sur le dilemne pétrolier. Ces émissions ont permis de sensibiliser des gens qui n'avaient peut-être pas beaucoup de connaissances techniques dans le domaine en leur faisant comprendre les conséquences de l'inaction dans ces domaines. L'ouvrage intitulé The Weather Makers réfute toutes les affirmations des conservateurs qui continuent de prétendre que la planète ne se réchauffe pas.
Le plus récent court métrage, intitulé AHEAD OF THE CURVE: business responds to climate change, confirme qu'en réduisant les émissions de gaz à effet de serre les pays et leurs entreprises peuvent s'attendre à des retombées très positives.
Il y est question des nombreux sceptiques qui n'ont probablement jamais cru au réchauffement planétaire ou autres changements climatiques. Le film mentionne Johnson & Johnson, Duke Energy, Wal-Mart et Dupont, des entreprises qui, au contraire, reconnaissent qu'il y a un problème et qu'il faut le régler. Lorsqu'on ces entreprises font le compte des économies réalisées sur leurs coûts de production, qu'elles améliorent leurs résultats nets et contribuent à protéger la planète, leur réussite va de soi.
Il y a tout un écart entre la pensée et l'action. Lorsque nous parlons d'économie d'énergie et de ce que le projet de loi permettrait de faire, il faut aussi se demander ce que chaque personne, chaque collectivité, chaque province et chaque pays peut faire. Le résultat final, c'est qu'en additionnant tous ces efforts réunis on ne sauve pas seulement tous les pays, mais également la planète toute entière.
On dit bien, je crois, que cette planète ne nous appartient pas, mais que nous l'empruntons simplement aux générations futures. Le rôle du gouvernement est donc de mettre en oeuvre des mesures d'incitation et de facilitation qui nous permettront d'être partie prenante à la solution.
Des articles sont publiés dans divers journaux canadiens. Le Telegram de St. John's, par exemple, affirme que les nouveaux investissements de 150 milliards de dollars dans les centrales alimentées au charbon ne sont pas seulement nécessaires, mais qu'ils nous permettront de réduire pratiquement à zéro nos émissions. Je cite:
Les retombées potentielles d'un plan ambitieux et réaliste en matière de qualité de l'air, qui permette de réduire les gaz à effet de serre, sont énormes.
Ce soir, je demande au gouvernement minoritaire de collaborer et de présenter un projet de loi qui permettra vraiment de faire le travail.
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Monsieur le Président, selon le texte même du projet de loi déposé le 31 octobre 2006 par le député de , cette mesure législative vise à faire en sorte que le Canada respecte ses obligations en matière de changement du climat mondial, conformément à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Dans un second volet, le projet de loi créera une obligation pour le commissaire à l'environnement et au développement durable d'examiner les mesures proposées par le gouvernement afin d'atteindre les cibles et de respecter l'obligation de présenter un rapport au Parlement.
Le Bloc québécois est favorable au projet de loi .
La lutte contre le changement climatique est sans l'ombre d'un doute l'un des enjeux planétaires les plus importants et elle constitue un grand défi pour le Québec et pour le Canada. Bien que le Bloc québécois se concentre sur le respect de la première phase du Protocole de Kyoto, soit la période 2008-2012, il convient d'en prévoir la suite afin d'améliorer encore le bilan environnemental du Québec et du Canada.
En attendant le résultat des négociations officielles entre les 163 pays signataires ou parties prenantes du Protocole de Kyoto, menées par le groupe de travail spécial dont les travaux ont débuté à Bonn en mai dernier, le Canada doit se fixer un plan à moyen et à long terme afin de montrer sa réelle intention de réduire de manière importante les gaz à effet de serre. En adoptant des cibles crédibles au regard de l'importance de réduire de manière importante les gaz à effet de serre pour contrer le réchauffement climatique, le Canada pourra reprendre son rôle de leader sur le plan environnemental, rôle qu'il a abandonné lors des dernières années.
Le Bloc appuie donc le principe du projet de loi dans l'espoir de pouvoir l'examiner et en débattre en comité. Le Bloc cherchera à améliorer ce projet. Par exemple, le Bloc a fait amender le projet de loi pour qu'il comprenne le mécanisme de l'approche territoriale, l'approche la plus simple, mais surtout la plus efficace pour le Québec et les autres provinces du Canada, afin de se conformer aux cibles du Protocole de Kyoto.
Nous sommes favorables au principe du projet de loi , et nous désirons l'étudier avec tout le sérieux nécessaire compte tenu du grave enjeu des changements climatiques.
Ce projet de loi comporte trois aspects: premièrement, de nouveaux objectifs pour les années suivant 2012; deuxièmement, la publication d'un rapport annuel; et, troisièmement, la nouvelle obligation pour le commissaire à l'environnement. Parlons d'un de ces trois aspects.
Tout d'abord, l'article 5 du projet de loi fixe des objectifs à moyen et à long terme. Donc, le gouvernement du Canada devra veiller à ce que le niveau des émissions canadiennes soit réduit de telle sorte qu'il atteigne 80 p. 100 par rapport au niveau de 1990, pour l'année 2050, soit la cible à long terme.
La deuxième cible mentionnée se situe à 25 p. 100 par rapport au niveau de 1990, d'ici à 2020, ce qui est considéré comme la cible intermédiaire, la cible à moyen terme.
Entre 2012 et 2020, le Canada devra donc passer d'une réduction de 6 p. 100 à une réduction de 25 p. 100, pour cheminer ensuite vers son objectif de 2050.
Quant à l'article 6, il ajoute une autre chose: il fixe des cibles intermédiaires. Donc, à partir de 2015, tous les cinq ans, il va fixer des cibles à atteindre. Ce plan intérimaire doit comporter aussi certains éléments, soit une cible de réduction des gaz à effet de serre pour chacune de ces années: 2015, 2020, 2025, et aussi les preuves et les analyses scientifiques, économiques et technologiques sur lesquelles se fonde chaque cible.
Le deuxième élément du projet de loi demande la publication d'un rapport annuel. Donc, si l'on a ciblé des objectifs pour chacune des années mentionnées, il s'agira de voir si le gouvernement atteint ces objectifs.
Les mesures peuvent comprendre: des réductions des émissions et des normes de rendement; des mécanismes axés sur les conditions du marché; l'affectation de fonds ou d'incitatifs fiscaux peut aussi être citée dans ces propositions ou dans les objectifs en vue d'atteindre les cibles. La collaboration ou les accords avec les provinces, les territoires ou d'autres gouvernements est aussi une façon d'atteindre ces cibles.
En ce qui a trait au dernier point, le Bloc québécois s'assurera que l'approche est maintenue selon celle toujours définie par le Bloc québécois, à savoir l'approche territoriale. Pour le respect du Protocole de Kyoto, le Bloc québécois exige toujours que le plan fédéral soit accompagné d'un mécanisme permettant la signature d'une entente bilatérale avec le Québec.
Cette entente bilatérale sur l'approche territoriale devra donner les outils financiers au Québec pour qu'il puisse mettre en oeuvre les mesures les plus efficaces pour réduire les gaz à effet de serre sur son territoire. C'est l'avenue la plus efficiente et la seule qui soit véritablement équitable et qui tienne compte des efforts et des choix écologiques faits par les Québécois et les Québécoises au cours des dernières années, particulièrement le choix du Québec en ce qui a trait à l'hydroélectricité. Cette mesure devra être maintenue dans les mesures prises à la suite de la période 2008-2012 afin que le Québec puisse aussi poursuivre l'exécution de son propre plan de réduction des gaz à effet de serre.
Le troisième élément est la nouvelle obligation qui incombe au commissaire à l'environnement, soit de produire un rapport. Il importe de souligner que le projet de loi ne comprend pas une disposition qui ferait du commissaire à l'environnement un agent du Parlement totalement indépendant et qui rendrait ses comptes directement au Parlement. Le Bloc souhaite qu'un tel changement soit apporté au poste de commissaire à l'environnement afin qu'il ait toute la latitude pour répondre aux nouvelles obligations qui sont conférées.
Le Bloc québécois a toujours revendiqué l'application d'une approche territoriale, comme je l'ai mentionné plus tôt. Compte tenu des différences majeures qui existent entre l'économie du Québec et celle des provinces ainsi que des efforts déjà faits, il s'agit là de la seule approche efficace et équitable qui ne nécessite pas des années et des années de négociation. Le principe est très simple, le Québec et les provinces qui le désirent peuvent se soustraire du plan fédéral pour prendre leurs propres mesures pour réduire de 6 p. 100 par rapport à 1990 les émissions de gaz à effet de serre sur leur territoire. Pour permettre au Québec et aux provinces de faire leurs propres choix, l'approche territoriale serait assortie d'un système d'échange de permis.
Maintenant que l'échéance se rapproche, le gouvernement fédéral doit opter pour l'approche territoriale afin d'accélérer au maximum les efforts de réduction des gaz à effet de serre. Pourtant, à deux reprises, les conservateurs ont rejeté cette approche prometteuse et ne semblent pas davantage ouverts maintenant. Au demeurant, pour la période qui suivra la première phase du Protocole de Kyoto, soit après la période 2008-2012, le Québec devra être en mesure de poursuivre ses efforts selon son propre plan.
Pour le Bloc québécois, il ne fait aucun doute que l'activité humaine est à la source de la production des gaz à effet de serre et est aussi responsable des fameux changements climatiques. Or, lors des discussions à la veille de la conférence sur les changements climatiques tenue à Bonn, le Bloc québécois avait envoyé un message clair au gouvernement conservateur. Le gouvernement fédéral devrait prendre ses responsabilités et s'impliquer dans la réflexion qui porte sur les objectifs à moyen et à long terme. Depuis cet événement, le gouvernement conservateur s'est pourtant entêté et a rejeté le fameux Protocole de Kyoto. Il a perdu la face devant l'ensemble des pays qui ont ratifié ce protocole. Comme mon confrère l'a mentionné plus tôt, ces deux dernières années ou les derniers mois ont été une perte totale concernant cette lutte contre les changements climatiques.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet du projet de loi sur les changements climatiques dont le député de est l'auteur. Il maîtrise le sujet à fond et, surtout, il prêche par l'exemple. Il a, en effet, apporté des modifications à sa maison pour en faire un producteur net d'énergie. Lorsqu'il était conseiller municipal à Toronto, il a lancé des idées dont il a assuré le suivi jusqu'à ce qu'elles soient devenues réalité. Pensons notamment au Toronto Atmospheric Fund, l'un des programmes de modernisation d'immeubles les plus ambitieux et les plus efficaces au Canada.
En tant que député et chef du NPD, il a proposé des solutions pratiques auxquelles il a donné suite, comme son initiative de collaboration ayant pour but de réunir les meilleures idées de tous les partis afin de remanier le projet de loi , qui était mal ficelé. Il incombe maintenant à la Chambre d'en faire une réalité.
[Français]
Au début de l'année, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations Unies a publié son quatrième rapport d'évaluation, lequel brosse le tableau de la situation le plus sombre et le plus scientifiquement exact jamais brossé.
Partout dans le monde, on prévoit une augmentation du niveau de la mer, la disparition d'espèces et l'intensification des catastrophes naturelles. En Amérique du Nord, nous pouvons nous attendre à une multiplication des ouragans, des inondations, des incendies de forêt et des périodes de sécheresse. Nos villes devront apprendre à composer avec des canicules de plus en plus nombreuses, intenses et longues ainsi qu'avec leurs conséquences sur la santé, particulièrement sur celle des aînés et des enfants.
[Traduction]
Chez nous, en Colombie-Britannique, l'eau potable est appelée à se raréfier, et la qualité de l'eau sera menacée de plus en plus souvent et sérieusement. Des chercheurs de l'Université de Victoria ont examiné entre 70 et 80 fronts glaciaires au cours des cinq dernières années, et ils ont constaté dans tous les cas que ces glaciers fondaient rapidement et que, jamais au cours des 8 000 dernières années, ils n'ont été en si mauvais état.
Le région métropolitaine de Vancouver a été, l'an dernier, sous le coup de l'ordre de faire bouillir l'eau le plus important de l'histoire de notre pays, mais ce record ne tardera pas à être brisé.
Devant les preuves scientifiques irréfutables qui ont été présentées, qu'est-ce qui pourrait bien expliquer qu'un gouvernement responsable n'intervienne pas avec plus d'empressement?
Libéraux et conservateurs semblent s'entendre pour dire que l'économie prime tout.
Pendant que les libéraux étaient au pouvoir, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 24 p. 100 au lieu de baisser; c'est que l'économie était florissante, voyez-vous, et ils ne voulaient surtout pas la ralentir.
Les conservateurs, eux, s'empressent de recourir à la clôture pour imposer un règlement injuste dans un conflit de travail, mais pour s'attaquer au problème des changements climatiques, on peut toujours attendre.
Il est fallacieux et carrément irresponsable d'opposer l'environnement à l'économie. L'ex-économiste de la Banque mondiale, sir Nicholas Stern, l'a fait ressortir très clairement dans son rapport d'octobre dernier.
[Français]
Les sociétés ont toujours besoin d'énergie. Toutefois, il faut collectivement changer notre mentalité en abandonnant les politiques de productivité et de consommation à outrance en faveur de politiques d'efficacité et de conservation.
En pratiquant la conservation, nous réduisons l'écart entre nos besoins énergétiques et la capacité de répondre à ces besoins au moyen d'énergie propre et renouvelable. Assurer l'efficacité énergétique de nos maisons, de nos édifices et de nos entreprises peut être favorisé par le gouvernement s'il offre des incitatifs pour nous amener à changer nos moyens de transport, et la façon de construire nos collectivités et nos vies quotidiennes.
[Traduction]
En qualité de conseillère municipale, j'ai vu la détermination de certaines municipalités à utiliser tous les outils à leur disposition pour relever le défi, tandis que la réponse du gouvernement fédéral demeurait hésitante et vague. Le Canada se classe maintenant 28e sur 29 pays de l'OCDE au chapitre de l'efficacité énergétique. Ce résultat laisse vraiment à désirer.
À Victoria, nous faisons beaucoup d'efforts pour apporter notre contribution.
Nous avons eu récemment à Victoria plusieurs forums publics sur les changements climatiques qui ont attiré des centaines de personnes et j'ai consacré mon bulletin d'information de cet automne à cette question. J'ai félicité mes électeurs des mesures, petites et grandes, qu'ils prennent chaque jour et je les ai invités à en faire plus.
Par la suite, j'ai reçu un nombre incroyable de réponses au questionnaire inclus dans mon bulletin, décrivant toutes les mesures que les habitants de Victoria prennent, comme de moderniser leur demeure, de choisir des électroménagers à faible consommation d'énergie et d'emprunter des modes de transport différents.
Si inspirants que soient ces simples mesures, elles sont trahies par l'inaction continue ou les demi-mesures du gouvernement, ce qui rend les choix plus difficiles, et non plus faciles, pour le simple citoyen.
Il demeure plus facile d'acheter des produits polluants transportés sur des kilomètres avant de se retrouver dans les grandes surfaces que d'acheter des produits locaux.
Le gouvernement fédéral n'a pas remédié à ce que sir Nicholas Stern a appelé le plus grand échec du marché. Lorsque le gouvernement a agi, il a pris des demi-mesures, voire des quarts de mesures.
Le prétendu récent programme éconergétique de rénovation domiciliaire du gouvernement est un exemple de demi-mesure. C'est un programme qui ne répond pas aux besoins des Canadiens à faible revenu, ni aux besoins des locataires. Nous aurions besoin d'un programme qui faciliterait systématiquement la rénovation, au fil des ans, de millions d'habitations et d'autres immeubles au Canada.
Ce projet de loi a été présenté précisément à cause des efforts inadéquats du gouvernement fédéral à l'heure actuelle et au cours des 14 dernières années.
Ce projet de loi mettrait fin à la procrastination du gouvernement fédéral. Nous adopterions ainsi des mesures solidement étayées par les conclusions de la science.
Ces mesures auraient pour effet d'infléchir les forces du marché, qui jouent actuellement en faveur des industries polluantes, de manière à rétablir l'équilibre entre ces industries et les industries non polluantes.
[Français]
Ce projet de loi inscrit dans la loi la cible de 80 p. 100. De plus, il exige une réduction de 25 p. 100 d'ici 2020, pourcentage qui correspond aux engagements du Protocole de Kyoto et à la cible de 2050.
Ces cibles sont fondées sur l'important rapport Réduire radicalement les gaz à effet de serre rédigé par l'Institut Pembina et la Fondation David Suzuki, et appuyé par toutes les grandes organisations environnementales du Canada. Il va donc de soi que le point de départ de ce projet de loi soit le respect de nos obligations en vertu du Protocole de Kyoto. Nous nous joignons donc à d'autres pays qui fixent des cibles ambitieuses pour la suite du Protocole de Kyoto.
Pour se rendre à bon port, il faut tracer le chemin à parcourir. C'est pourquoi les cibles sont essentielles.
[Traduction]
Depuis que ce projet de loi a été présenté, certaines mesures, notamment des objectifs à moyen et à long terme, ont été bel et bien intégrées au projet de loi par le comité législatif spécial. Nous avons hâte que le projet de loi C-30 soit renvoyé à la Chambre pour qu'elle puisse se prononcer. Cependant, nous savons qu'il n'y a jamais de garanties en politique.
C'est pourquoi j'exhorte les députés à appuyer le principe du projet de loi , pour qu'il soit renvoyé à un comité. Nous pensons que le comité peut faire preuve du même esprit constructif dans ses échanges et ses propositions à l'égard de ce projet de loi.
Pour terminer, j'aimerais vous transmettre les paroles d'un scientifique du GIEC qui a assisté récemment aux forums tenus à Victoria. Selon lui, peu importe ce que nous ferons, les températures vont augmenter à court terme en raison des dernières décennies d'inaction, mais il est nécessaire que nous agissions dès aujourd'hui en pensant aux répercussions que devront subir nos petits-enfants.
On dit que les politiciens cherchent toujours à faire des gains électoraux à court terme. Je me demande s'il se trouve aujourd'hui dans cette enceinte des politiciens qui sont prêts à passer à l'action, plutôt que d'en rester aux paroles, et à voter avec une vision à long terme.
Notre environnement et l'avenir de nos enfants nous tiennent-ils suffisamment à coeur pour que nous fassions les changements fondamentaux qui sont nécessaires pour les protéger? Ce que nous faisons aujourd'hui aux Communes s'adresse à la prochaine génération.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux de participer à ce débat ce soir au sujet du projet de loi .
[Traduction]
Permettez-moi de dire d'emblée que nous sommes tous conscients des changements climatiques. La lutte contre ces changements est une préoccupation de première importance pour le gouvernement et elle va sans doute le demeurer dans un avenir prévisible. Je suppose que la seule certitude à propos du climat, c'est qu'il n'est plus ce qu'il était.
Ma propre circonscription, sur la côte Ouest, est entourée par la forêt pluviale tempérée. Les touristes affluent vers la côte Ouest de l'île de Vancouver pour visiter le parc national Pacific Rim et pour y profiter du surf, du soleil, de la plage, des possibilités de navigation de plaisance, et pour y faire des activités de plein air. Pourtant, pour la première fois, de mémoire d'homme, Tofino, destination touristique fort courue, a connu l'été dernier des pénuries d'eau. L'hiver dernier, de violentes tempêtes ont fouetté la côte, causant des dégâts de centaines de milliers de dollars à la fameuse Piste de la côte Ouest. En fait, nous avons récemment accordé un financement de 500 000 $ pour réparer les dégâts dans le parc et pour restaurer la pister, et un montant supplémentaire de 2 millions de dollars pour restaurer le célèbre parc Stanley de Vancouver. Et pendant ce temps, Ottawa a connu un des Noëls les plus doux de son histoire récente et on se demandait avec inquiétude si le célèbre canal Rideau de la capitale, la plus longue patinoire au monde, allait ouvrir.
Voilà pourquoi le gouvernement a indiqué très clairement qu'au cours des prochaines semaines, il allait présenter des objectifs et des règlements clairs visant des sources précises de polluants aériens et de gaz à effet de serre.
Cependant, au lieu du mécanisme que propose le projet de loi , j'estime que nous disposons d'un moyen plus efficace pour atteindre nos objectifs, car nous établissons des objectifs réalistes et accessibles, qui accroîtront la compétitivité du Canada à long terme et qui représenteront tout de même des progrès considérables dans notre lutte pour réduire les polluants atmosphériques nocifs et les émissions de gaz à effet de serre. J'estime que le gouvernement est déjà sur la bonne voie pour ce qui est d'atteindre ces objectifs.
Nous avons dit clairement que nous nous sommes engagés à mettre en oeuvre des solutions qui protégeront la santé des Canadiens et leur environnement. Nous prenons cet engagement au sérieux. C'est pourquoi nous prenons des mesures concrètes qui amélioreront et protégeront notre environnement et notre santé. Nous travaillons proactivement avec les Canadiens pour prendre des mesures afin d'atteindre ces objectifs. Nous offrons des incitatifs financiers et fiscaux aux Canadiens pour les encourager à utiliser des véhicules écologiques. Nous soutenons la croissance de sources d'énergie renouvelables comme les énergies éolienne et marémotrice. Nous offrons des encouragements aux Canadiens pour qu'ils améliorent l'efficacité énergétique de leur demeure.
Avec le budget de 2007, nous investissons un montant de 4,5 milliards de dollars pour assainir notre air et notre eau, pour gérer les substances chimiques, pour protéger notre environnement naturel et pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Cet investissement, auquel s'ajoute des investissements de plus de 4,7 milliards de dollars dans l'environnement depuis 2006, totalise plus de 9 milliards de dollars. Il s'agit là d'un investissement considérable en vue d'un environnement plus sain et plus vert ici, au Canada.
Les Canadiens tiennent beaucoup à protéger leur environnement. Ils attendent de leur gouvernement qu'il prenne des mesures concrètes. Ils nous ont dit qu'ils étaient particulièrement préoccupés par la qualité de l'air que nous respirons tous.
L'avis d'intention de réglementer que le gouvernement a émis en octobre dernier constitue un geste concret du type que les Canadiens réclament. C'est une mesure favorable et dynamique, et un pas important dans la bonne direction.
Au cours des semaines à venir, les Canadiens auront plus de détails puisque le annoncera le cadre de réglementation qui s'appliquera à tous les secteurs industriels. Ce cadre fixera des objectifs à court terme en matière de réduction des émissions. Il prévoira de véritables réductions des émissions de gaz à effet de serre. Le Canada deviendra ainsi un des chefs de file mondiaux dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques.
Je me permets de dire quelques mots sur le projet de loi , Loi sur la qualité de l'air, parce qu'il y a bien sûr un lien direct entre celui-ci et l'objet du projet de loi .
Comme je le disais, les Canadiens sont très préoccupés par la qualité de l'air qu'ils respirent et par les changements dans leur environnement. Des émissions nocives continuent à nuire à notre santé, à notre environnement et à notre économie ainsi qu'à notre qualité de vie. C'est pourquoi j'ai trouvé hypocrites certains des changements que l'opposition a imposés récemment au projet de loi , lors de son étude en comité.
À cause des amendements de l'opposition au projet de loi , nous avons maintenant perdu le droit d'imposer des normes nationales de qualité de l'air, la publication annuelle de rapports en matière de qualité de l'air et la prise de mesures pour atteindre les normes nationales de qualité de l'air. À quoi les membres de l'opposition pensent-ils? Nous avons perdu du terrain en matière de recherche et de contrôle des polluants de l'air, ainsi qu'en matière de règles environnementales plus sévères qui exigent la conformité à la réglementation sur la qualité de l'air.
Probablement la démarche la plus choquante de la part des libéraux a été d'ajouter une disposition qui permettrait une ingérence politique au chapitre des normes de qualité de l'air. Les libéraux, appuyés par les néo-démocrates, ont changé le projet de loi de façon à permettre au de dispenser les régions économiquement défavorisées de se conformer aux normes de qualité de l'air pendant deux ans. Cela leur permettrait d'acheter des votes en dispensant de ces normes certaines régions du pays qui votent traditionnellement pour les libéraux, tout en punissant d'autres régions dont l'économie est vigoureuse, mais qui ne sont pas portées à voter pour les libéraux.
Malgré toute les belles paroles des partis de l'opposition quant au renforcement du projet de loi , ils doivent maintenant expliquer aux Canadiens pourquoi ils ont fait preuve de sectarisme aux dépens des normes de qualité de l'air.
L'amélioration et la protection de l'air que nous respirons est un objectif que nous tous au gouvernement devrions viser, et ce, quelque soit notre allégeance politique. Tout le monde a la responsabilité de lutter contre les changements climatiques et la pollution de l'air. Malheureusement, ce projet de loi ne le fait pas. Voilà pourquoi je ne peux pas appuyer le projet de loi . Il n'atteint pas le but voulu.