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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le , le député de .
Il me fait plaisir de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion. Je tiens à remercier mes collègues du Parti libéral de ce côté-ci de la Chambre et de toutes les régions du pays qui nous ont appuyés, nous les députés de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse. Nous sommes deux des provinces les plus directement touchées par la promesse non tenue du mais, comme nous le savons bien, s'il peut agir de la sorte avec certains d'entre nous, il peut le faire avec tous les autres.
Si l'heure n'était pas si grave, il serait plutôt cocasse en rétrospective de se souvenir des déclarations du qui prétendait que son budget allait mettre fin à l'époque des chicanes sur le fédéralisme fiscal. En réalité, il a plutôt ouvert de nouveaux fronts dans cette dispute incessante et il a provoqué des affrontements qu'il aurait pu éviter. Il aurait pu respecter la promesse électorale des conservateurs, mais il ne l'a pas fait. Il aurait pu respecter les engagements pris à au moins six reprises par le , mais il ne l'a pas fait.
Dans son célèbre envoi postal destiné à des milliers de personnes de Terre-Neuve-et-Labrador, le a déclaré:
C'est pourquoi nous vous laisserions 100 p. 100 des revenus pétroliers et gaziers. Pas de petits caractères, pas d'excuses, pas de plafond.
Il s'agissait bel et bien d'une promesse et elle n'a pas été respectée.
Dans sa lettre électorale adressée au premier ministre Williams, le a déclaré:
Nous retirerons les recettes provenant des ressources naturelles non renouvelables de la formule de péréquation afin d'encourager le développement et la croissance économique dans les secteurs des ressources non renouvelables à l'échelle du Canada. Le Parti conservateur veillera à ce que les modifications apportées à la formule de péréquation ne nuisent à aucune province.
C'était bel et bien une promesse et elle n'a pas été tenue.
Dans une lettre adressée au Conseil de la Fédération, à tous les premiers ministres des provinces et des territoires, il a écrit:
Nous estimons qu'une nouvelle formule de péréquation doit exclure les recettes des ressources non renouvelables pour toutes les provinces [...]
Cependant, le a choisi de ne pas respecter ses engagements et maintenant, lui et d'autres auront à vivre avec les conséquences. Au nombre de ces conséquences, on note, depuis mardi soir, l'exclusion de l'un de leurs propres députés.
Pour la deuxième fois, une promesse non tenue concernant une disposition du budget est source de grave discorde de ce côté-là de la Chambre.
Le député de s'est joint à notre collègue, le député de , en quittant le navire conservateur en voie de sombrer. Et ce, en dépit d'assurance de la part du que les députés de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador pourraient voter selon leur conscience, sans répercussion. Ces députés ont toujours su qu'ils étaient en difficulté sur le plan politique à cause des promesses non tenues du concernant la péréquation et ses répercussions sur l'Accord atlantique.
Le mois dernier, le nous a dit ceci:
Nous n'expulserons pas de notre caucus un député qui aura voté selon sa conscience. Il n'y aura pas de discipline de parti, de revirement, de recrutement ou d'expulsion de députés concernant les votes sur le budget [...]
Non seulement y a-t-il eu recrutement, expulsion et discipline de parti, mais il y a aussi eu volte-face.
Il n'y a pas si longtemps, un député libéral a voté ici contre le budget. Qu'ont alors dit les députés d'en face, qui s'appelaient encore réformistes à l'époque? Ils ont parlé d'attitude dictatoriale et de main de fer. Ils ont dit que c'était là faire passer le parti et les politiques avant les principes et les gens. Ils ont dit que cela n'aurait pas d'importance si un député votait contre un projet de loi d'initiative ministérielle, même un projet de loi de finances. Selon les paroles mémorables de l'actuel :
J'apprécie ce qu'il a fait. Je crois qu'il a adopté la bonne position. Il défend ses électeurs.
Les temps ont bien changé.
Notre collègue de la Nouvelle-Écosse ne s'était même pas encore rassis après avoir voté en signe de protestation contre cette promesse non tenue que son nom était effacé du site web de son parti et que l'accès à ses importants dossiers informatiques était coupé. Nous savons tous qui a la main de fer maintenant.
Où sont ces réformistes maintenant? Je crois que nous nous ennuyons parfois d'eux, qui souhaitaient la fin de la discipline de parti et qui avaient juré de tenir leurs promesses électorales, sans quoi ils démissionneraient.
L'exemple de notre collègue de la Nouvelle-Écosse est particulièrement exaspérant pour les habitants de ma province, surtout ceux des trois circonscriptions de la presqu'île Avalon, encore représentées pour l'instant, oserais-je dire, par des députés du gouvernement conservateur. Ces derniers ont eu la possibilité de démontrer qu'ils avaient une colonne en se rangeant auprès de leurs électeurs et de leur province, mais ils ont choisi de n'en rien faire. Ils ont toujours cette possibilité. Ils ont encore une chance de faire amende honorable à l'occasion du vote à l'étape de la troisième lecture.
Le député d’ sait déjà ce que c’est que de prendre la part de ses électeurs et de faire passer les principes avant la politique. Il l’a fait à titre de député provincial, ce qui lui a coûté son siège au gouvernement, mais lui a valu l’affection de ses électeurs et lui a ouvert la voie de la Chambre des communes. Sur le plan personnel, il est triste d’entendre ce que disent aujourd’hui les gens qui l’ont appuyé. Il est triste et troublant de voir dans quelle position l’a placé un incapable de tenir sa parole.
Le député de , qui fait de la politique avec distinction depuis bien des années et qui a annoncé qu’il ne se présentait pas aux prochaines élections, n’a plus rien à perdre. Il n’a pas à craindre la discipline du parti ou une punition de sa part. De toute façon, le ministre des Affaires étrangères a déjà accordé l’immunité. Il a pourtant pris la part du et du ministre des Finances et a voté en faveur de la rupture d’une promesse solennelle faite par écrit.
Le avait dit, lors du grand débat sur la question tenu en 2005, « on ne peut jamais tourner le dos à sa province sur une question d’une telle importance, même si on court le risque d’être relégué par son parti au dernier siège de la dernière rangée ».
Ça va pour lui. Il est toujours au premier rang. C’est notre ami de la Nouvelle-Écosse qui est maintenant au dernier siège de la dernière rangée.
Au Labrador, nous connaissons depuis longtemps la valeur des engagements écrits ou non du . En 2005, il avait promis que le gouvernement fédéral financerait à 60 p. 100 la construction de la route translabradorienne. En 2006, il a promis que ce serait un projet à frais partagés. En 2007, aucune de ces promesses n’a encore été tenue. Une entente fédérale-provinciale devait être conclue en juin. Nous sommes en juin, mais aucune entente n’a été signée.
Le nous a promis un bataillon de réaction rapide de 650 membres pour la 5e Escadre de Goose Bay, ainsi qu’un escadron de véhicules aériens sans pilote de 100 membres. Le ministre de la Défense a dit qu’il donnerait personnellement les ordres nécessaires pour l’établissement de ces unités, mais nous savons tous, à la Chambre, ce que valent ses ordres.
Le a dit qu’il voulait un financement stable de Marine Atlantique. Qu’ont fait les conservateurs? Ils ont majoré les tarifs.
Le a dit qu’il accepterait les objectifs de progrès social et économique des Autochtones établis à Kelowna. Ensuite, il s’est purement et simplement débarrassé de cet accord.
Il a promis, encore une fois par écrit, d’appuyer les organismes de développement régional tel que l’APECA. Il l’a fait en réduisant leur budget.
Les engagements des conservateurs en matière de recyclage dans le domaine des pêches et de mesures d’urgence par suite de l’état des glaces ce printemps ne nous ont menés nulle part. Nous n’avons fait que tourner en rond pour essayer de comprendre quelque chose aux contradictions venant de ce côté de la Chambre.
Dans l’ensemble, nous considérons chacune des promesses non tenues des conservateurs et chacun des éléments de leur plate-forme électorale qu’ils n’ont pas respectés dans l’optique de la promesse non tenue au sujet de la péréquation et de l’Accord atlantique. Le avait promis de protéger l’entente que notre gouvernement libéral avait négociée avec Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse. Le a pris des engagements. Il l’a fait par écrit, à six reprises.
Avec ce budget, il les a rompus. Il est revenu sur sa parole. Avec l’appui du caucus conservateur de l’Atlantique, qu’il a réussi à bien dresser, à l’exception de l’un des membres, avec l’appui des séparatistes, il est sur le point d’inscrire son manquement dans les lois du Canada.
Je ne peux que lancer un avertissement à nos honorables collègues: S’il l’a fait dans notre cas, il le fera aussi dans le leur.
Je répète: S’il peut le faire pour nous, il le fera pour eux.
Le et son gouvernement méritent d’être blâmés.
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Monsieur le Président, ces dernières années, les Canadiens de l'Atlantique ont entendu le et de nombreux membres de son gouvernement leur promettre régulièrement qu'ils respecteraient les accords atlantiques. En fait, ils ont entendu des promesses très précises, comme mon collègue, le député de , vient de l'expliquer à la Chambre. On trouvait notamment la promesse suivante dans un bulletin du Parti conservateur distribué en 2004:
Le Parti conservateur du Canada croit que les revenus du pétrole et du gaz extracôtiers sont la clé d'une véritable croissance économique dans le Canada atlantique. C'est pourquoi nous vous laisserions 100 p. 100 des revenus pétroliers et gaziers. Pas de petits caractères, pas d'excuses, pas de plafond.
Ils ont aussi pu entendre le déclarer lui-même à la Chambre, le 26 octobre 2004, qu'en ce qui concerne les accords atlantiques on avait « l'obligation morale de respecter les engagements suivants: pas de plafonnement, pas de récupération, pas de restriction, pas de condition, pas d'exception d'importance [en petits caractères] ».
Pourtant, le budget de 2007 comprend un plafond, des petits caractères, des restrictions et des conditions. On peut dire ce qu'on veut, mais, en fin de compte, le gouvernement a renié la promesse qu'il avait faite aux Canadiens de l'Atlantique. Oui, le budget offre différentes options aux provinces, mais ces options ne visent qu'à camoufler la réalité. Le budget met en place un plafond, malgré ce qu'avaient promis les conservateurs, et les Canadiens de l'Atlantique le savent.
La population de la Saskatchewan a également entendu ce genre de promesse explicite. Le a même adressé une lettre au premier ministre Calvert en date du 10 juin 2004, dans laquelle il déclarait catégoriquement que la totalité des ressources naturelles seraient exclues, inconditionnellement, sans mentionner un quelconque plafond. Voilà donc une autre promesse rompue.
Pendant la dernière campagne électorale, les conservateurs promettaient dans leur programme qu'ils « [retireraient] les recettes provenant des ressources naturelles non renouvelables de la formule de péréquation ». Les électeurs de la Saskatchewan et des provinces de l'Atlantique qui ont voté pour les conservateurs les ont crus. Malheureusement, leur confiance a été trahie.
Comme d'habitude, le gouvernement essaie de tromper les Canadiens en jetant de la poudre aux yeux. Hier encore, le ministre des Finances déclarait que la promesse conservatrice avait été respectée intégralement, du fait que les provinces ont des options. Elles peuvent en effet opter pour la vieille formule ou la nouvelle formule, qui offre une exclusion de 50 p. 100. Cependant, elles ne peuvent opter pour une exclusion de 100 p. 100, sans aucun plafond, comme promis et conformément aux dispositions des accords atlantiques.
Les Canadiens savent maintenant qu'en ce qui concerne la péréquation et les accords atlantiques, le et le gouvernement ont bel et bien renié leur parole. Les premiers ministres Calvert, MacDonald et Williams le savent très bien, tout comme les députés conservateurs, bien qu'un seul d'entre eux, le député de , ait eu le courage d'intervenir et de prendre position. Je suis fier de pouvoir maintenant considérer le député comme l'un de mes collègues.
Tous les autres députés du gouvernement conservateur devraient avoir honte de voter en faveur de cette promesse rompue, en particulier les députés de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse et de la Saskatchewan.
Le temps est venu pour le gouvernement de dire la vérité. Il a renié sa parole. S'il y a une phrase que le gouvernement et le devraient apprendre, c'est bien « I am sorry ». Au Canada, si quelqu'un est incapable de dire « I am sorry », il y a une autre façon d'exprimer la même chose en français, en disant « Je suis désolé ».
La relation entre le gouvernement fédéral et ses partenaires provinciaux est fondée sur la confiance. Pourtant, le continue de miner cette confiance. C'est la relation qui en souffre. L'ancien ministre progressiste-conservateur John Crosbie a déclaré à juste titre que le premier ministre est en train de « créer un mauvais précédent en matière d'élaboration des politiques publiques dans la fédération canadienne ».
[Français]
Que fait l'actuel pendant que les relations se détériorent? Au lieu d'engager le dialogue et de discuter avec ses homologues, il annule les réunions des premiers ministres. Il n'a pas tenu une seule réunion de premiers ministres depuis qu'il dirige le pays.
Cela ressemble à ce qu'il fait en ce qui concerne le Sénat. Le peut diffuser autant de publicités négatives qu'il veut sur moi au sujet de la réforme du Sénat, il n'empêche que c'est lui qui a proposé cette réforme sans consulter ceux qui, en vertu de la Constitution, sont ses interlocuteurs. Cela a poussé les premiers ministres à exprimer par écrit leurs inquiétudes au Sénat. Résultat: le Comité permanent des affaires juridiques et constitutionnelles du Sénat a recommandé que la Cour suprême soit saisie du texte de loi concernant la réforme du Sénat.
Néanmoins, pourquoi devrait-on s'attendre à autre chose de la part d'un premier ministre qui montre si peu de respect envers les simples citoyens? En reniant sa promesse de ne pas assujettir les fiducies de revenu à un impôt, il a abusé de la confiance des Canadiens et a fait perdre 25 milliards de dollars d'économies que les citoyens ont gagnés à la sueur de leur front. Pas une seule fois il n'a exprimé de regret. Pas une seule fois il a dit: je suis désolé; pas une seule fois il a dit: I am sorry.
Des promesses reniées, pas de consultations, pas de relations de confiance: ce n'est pas ainsi qu'on dirige une fédération, ce n'est pas ainsi qu'on dirige un pays.
Depuis le temps que je fais de la politique, je tiens toujours mes promesses. Maintes fois, on a pu tester ma bonne foi, elle a toujours été sans faille. J'ai été ministre des Affaires intergouvernementales plus longtemps que tout autre Canadien depuis la Confédération, et durant tout ce temps, j'ai toujours été ouvert et honnête envers mes homologues. Lorsque j'étais ministre de l'Environnement, les groupes écologistes, l'industrie, les autres gouvernements ont appris qu'ils pouvaient se fier à ma parole. C'est ainsi qu'on doit agir. On ne peut tout simplement pas atteindre ses buts si la confiance ne règne pas avec les gens avec lesquels on travaille.
[Traduction]
Le semble consacrer toute son énergie à tenter de se faire du capital politique à bon marché tout en évitant de faire le strict minimum et en rompant ses promesses envers les Canadiens.
Les vrais chefs sont honnêtes et intègres. C'est ce que je suis. Ce sont deux qualités que le Parti libéral offre aux Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis bien heureux de pouvoir prendre la parole au sujet de cette motion aujourd'hui.
Habituellement, lorsque nous prenons la parole, nous parlons de ce qu'a dit l'intervenant précédent. C'est ce que je vais faire, mais très brièvement. Je retiens deux choses de ce qu'a dit le .
Il a dit que l'Accord atlantique devait être respecté. Je sais qu'il va devoir s'absenter parce qu'il ne manque pas de pain sur la planche, mais permettez-moi de lui dire que l'Accord atlantique sera respecté intégralement. Je ne sais pas s'il m'a entendu, alors je vais le répéter. L'Accord atlantique sera respecté.
Il a aussi dit qu'il était contre tout plafond. Permettez-moi de citer ce que le député a dit à deux ou trois occasions. Lorsqu'en mars, on lui a demandé s'il accepterait d'exclure du calcul de la péréquation la totalité des recettes tirées de l'exploitation des ressources, il a répondu qu'il ne prendrait jamais, au grand jamais, un tel engagement. Voici ce qu'il a dit:
[il serait] mal avisé d’octroyer un tel traitement spécial à la Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve ou à toute autre province [...] il est essentiel de préserver un traitement équitable de toutes les provinces.
Il a dit encore: « Certaines provinces veulent un traitement préférentiel pour conserver à l'avenir les mêmes avantages, même si leur capacité fiscale augmente. Je ne suis pas d'accord. » Voilà ce que disait le , lui qui vient de déclarer qu'il est contre tout plafond.
Il a aussi déclaré ceci: « La capacité fiscale d'une province qui reçoit des paiements de péréquation ne doit pas dépasser celle d'une province qui n'en reçoit pas ». Voilà qui s'appelle un plafond. P-L-A-F-O-N-D.
Je pourrais continuer ainsi. Il y a eu encore d'autres déclarations dans la même veine, et je me borne à en citer quelques-unes simplement pour que les gens sachent dans quelle mesure ils peuvent se fier à cet homme même s'il dit qu'il va tenir parole. En fait, ce qu'il dit dépend du moment, du lieu et de l'occasion, alors nous allons en rester là.
Permettez-moi de revenir sur le sujet principal du débat et d'en résumer l'historique. Les gens d'en face pensent que les gens du parti au pouvoir vont en quelque sorte trahir les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse.
Ils en sont d'autant plus convaincus que, malheureusement, l'un de nos députés, qui est un chic type et un bon ami à moi et qui fait un travail formidable en tant que député, a décidé qu'il n'allait pas demeurer au sein du parti et qu'il n'allait pas voter pour le budget. Il a décidé de changer de camp.
D’après moi, si le député avait attendu quelques heures de plus, il aurait su ce qu’ont donné certains travaux accomplis par d’autres parmi nous et par lui-même et il aurait peut-être agi autrement.
Mais ce qu’il y a d’intéressant ici, c’est que les gens d’en face, strictement pour des raisons politiques comme on le sait, mais c’est comme ça et je ne dis pas que nous n’aurions pas agi de la même façon dans le cas contraire, glorifient le fait qu’un député ait déserté son parti par principe.
Eh bien! par principe, un de leurs membres a voté en faveur du budget, a voté contre son parti, et siège maintenant à titre d’indépendant, de sorte que c’est ce qu’ils pensent de ceux qui sont fidèles à leurs principes. C’est aussi ce qui compte en politique.
Il est intéressant de noter que le premier ministre de Terre-Neuve-et- Labrador se joint lui aussi à ses nouveaux amis en face et glorifie le fait qu’un député, obéissant à ses principes, ait traversé le parquet.
L’intérêt réside ici dans la comparaison avec ce que son collègue, son homologue en Nouvelle Écosse, affirme. Le premier ministre de la Nouvelle Écosse avait téléphoné au député pour dire «De grâce, ne faites pas ça, parce que vous ne pourrez rien faire de bon pour nous là. Nous sommes en train de conclure un accord – contrairement à Terre-Neuve, incidemment –avec le gouvernement fédéral, qui dissipera nos préoccupations; c’est du moins ce que nous espérons. Nous pensons pouvoir y arriver en travaillant tous ensemble. Pourriez vous rester où vous êtes et travailler avec nous pour que nous obtenions cet accord?» Le député n’a pas écouté. Il a déserté son parti.
J’ai un peu de mal à comprendre que le premier ministre de la province visée, en l’occurrence la Nouvelle –Écosse, ait pu dire: «Ne lâchez pas, les gars, et concluons un bon accord», alors que le premier ministre de Terre Neuve et Labrador disait : «Traversez vite le parquet, abandonnez, rentrez chez vous, nous ne voulons pas d’accord.» Il ne veut peut-être pas d’accord, mais les gens de Terre-Neuve-et-Labrador, eux, ils en veulent un bon, et ils vont l’avoir.
Je me permets ici de faire un bref historique. De quoi est-il question au juste? Si le gouvernement n’avait pas admis qu’il y avait un déséquilibre fiscal au Canada, nous ne serions pas ici en train d’en discuter. Cela ne ferait pas problème. Nous avons admis qu’il y avait un déséquilibre fiscal. Dans le passé, en vertu du programme de péréquation, quelques dollars allaient aux provinces qui faisaient le plus de bruit. Nous savons tous que cela n’avait pas beaucoup de succès.
Le gouvernement a commencé à parler de corriger le déséquilibre fiscal. Pour y arriver, il fallait mettre au point une formule que tout le monde accepterait, à laquelle tout le monde adhérerait et participerait.
Avant les dernières élections, notre parti a dit dans son livre bleu que, s’il formait le gouvernement, il accepterait de retirer les ressources non renouvelables de la formule. Il ne s’agit pas de le nier. Cette information se trouve noir sur blanc dans notre livre bleu, sur les pages web, etc.
Nous n’y avons pas renoncé lorsque nous avons été élus. Pendant la campagne et après les élections, le gouvernement a dit qu’il était disposé à retirer de la formule de péréquation la totalité des ressources non renouvelables, et pas seulement le pétrole et le gaz.
La formule de péréquation touche dix provinces et trois territoires. Peu importe la formule proposée par Ottawa, tous sont touchés. Par conséquent, tous les gouvernements décident, collectivement, que telle formule est la meilleure pour eux. Bien entendu, chaque province essaie de voir quelle est la meilleure solution pour elle.
Les premiers ministres se sont réunis plusieurs fois, et les ministres des Finances l’ont fait aussi. Ils n’ont pu s’entendre sur la formule. La majorité des provinces refusaient ce que nous proposions, à propos de l’exclusion de la totalité des ressources non renouvelables.
Dans ma province, des gens disent que le a renié sa promesse. Le premier ministre n’est pas en cause, mais le parti, puis le gouvernement. Je ne le nie pas. Nous avons pris un engagement. Nous étions disposés à nous engager dans cette voie. Nous n’avons pas dit aux provinces que nous ne le ferions pas. Les provinces ont eu toute une année pour élaborer une formule, qui comprenait notre engagement, afin de corriger le déséquilibre fiscal. La majorité des provinces ont dit que cela aggraverait leur problème au lieu de l’atténuer. Elles ont dit qu’il leur fallait autre chose.
Il y a plusieurs mois, les échanges sur la péréquation et le déséquilibre fiscal tournaient autour de la formule O’Brien. Le gouvernement en place, celui des libéraux d’en face, a commandé une étude indépendante à un groupe d'experts hautement compétents, présidé par M. O'Brien, qui a proposé une formule de péréquation. Tout le monde en parlait. Tout le monde et tous les premiers ministres étaient conscients que c’était là l’orientation probable et ils ont commencé à faire de leur mieux pour tirer le meilleur parti possible de la formule. Tout cela est connu. Je n’invente rien.
Le de Terre-Neuve a demandé à son homologue fédéral de protéger l’Accord atlantique. Les deux provinces, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador, avaient des accords différents. Ce ne sont pas des accords spéciaux, compliqués. Ces provinces avaient avec le gouvernement du Canada des accords qui ont été obtenus au prix d’un travail acharné et qui reconnaissaient que les ressources pétrolières et gazières se trouvent en mer, à l’extérieur de la masse terrestre, et qu’elles appartenaient censément au Canada et étaient contrôlées par lui.
Des ententes ont été conclues afin que les ressources soient essentiellement considérées comme des ressources terrestres et que la province soit le principal bénéficiaire et touche la totalité des recettes tirées de l'exploitation du pétrole et du gaz marins.
L'entente originale a été signée en 1985 avec le gouvernement du Canada conservateur de l'époque, après que le gouvernement libéral de M. Trudeau ait refusé durant des années de signer un tel accord. Le ministre de l'Énergie qui avait refusé de conclure un tel accord avec Terre-Neuve et de donner à cette province le contrôle des retombées du pétrole et du gaz marins est l'ancien chef du Parti libéral, M. Chrétien. Le premier ministre était M. Trudeau.
L'entente a été signée lorsque le gouvernement Mulroney a été élu. Si quelqu'un en veut la preuve, j'ai une photo dans mon bureau, sur laquelle on voit le premier ministre Mulroney accompagné du ministre Crosbie, qui était le ministre responsable de la région, de madame le sénateur Pat Carney, qui était la ministre de l'Énergie, du premier ministre de Terre-Neuve, M. Peckford, et du ministre provincial de l'énergie à l'époque, M. Marshall. Je suis assis à l'arrière avec d'autre personnes, y compris un député d'en face, qui applaudit à la bonne entente conclue par les conservateurs.
En 2005, le gouvernement Williams a négocié, sous la direction du ministre des Finances Sullivan, des améliorations à l'Accord atlantique. Le résultat semblait bien beau lorsque le premier ministre de la province est rentré à la maison, sans être vraiment félicité par le député de .
Le premier ministre descendait l'escalier mécanique en brandissant un chèque et, nous nous en souvenons tous, en disant: « Nous l'avons eu, nous l'avons eu, nous avons eu 2 milliards de dollars ». Peut-on imaginer arriver à Terre-Neuve-et-Labrador avec un chèque de 2 milliards de dollars? Je parierais que, si l'on organisait un jeu-questionnaire — et j'aimerais bien le faire — les députés diraient que c'est un montant supplémentaire de 2 milliards de dollars et que c'est fantastique.
En fait, c'était une avance consentie à Terre-Neuve-et-Labrador. Monsieur le Président, c'est exactement comme si vous gagniez un salaire de 20 000 $. Je sais bien que votre traitement est un peu plus élevé que cela, même s'il ne correspond pas du tout à ce que vous méritez pour faire le travail qui est le vôtre. Hier soir, comme bien d'autres, je regardais la partie de hockey et je me posais des questions au sujet des arbitres. Ceux-ci travaillent essentiellement une heure par soir et ils sont bien mieux rémunérés que vous. Je pense que vous feriez un excellent arbitre, parce qu'un grand nombre d'entre eux n'ont pas la stature pour séparer les belligérants lors des échauffourées. Si on vous donnait une paire de patins et qu'on vous versait un salaire beaucoup plus élevé, vous feriez leur travail.
Monsieur le Président, si vous aviez un revenu de 20 000 $ par année, qu'on vous remettait tout à coup un chèque de 200 000 $ et que vous retourniez chez vous en le montrant fièrement, toute la famille serait enchantée. Or, ce que vous ne lui auriez pas dit, c'est que, pendant les dix prochaines années, tout votre revenu net serait déposé à la banque, car vous venez de recevoir une avance de 200 000 $.
Terre-Neuve-et-Labrador a reçu une avance de 2 milliards de dollars. C'est tout ce que la province a reçu, rien de plus, rien qui ne lui appartenait pas, rien au-delà de ce qu'elle aurait reçu au fil des années. Terre-Neuve-et-Labrador a reçu cette avance pour pouvoir rembourser son énorme dette. Le premier ministre de la province avait presque organisé un concours pour demander aux gens ce qu'ils voulaient faire de cet argent alors qu'il savait, car c'est écrit dans l'accord, qu'il devait servir à rembourser la dette. C'est de la mise en scène.
Cet argent n'a pas encore été entièrement utilisé, mais il le sera au cours des prochaines années. Il reste encore environ 1 milliard de dollars, ou un peu moins. Certaines personnes pensent que, s'il arrive quelque chose, comme l'imposition de plafonds, la province perdra cet argent et il sera récupéré. Absolument pas. Permettez-moi de dire clairement et catégoriquement que, peu importe ce qui arrivera, l'avance qui a été remise à la Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador ne sera pas récupérée.
Tout paiement que reçoit la province en raison des accords atlantiques ne sera pas plafonné. L'accord ne sera pas plafonné. L'accord est protégé. Qu'on écrive cela. Qu'on lise le hansard. Qu'on conserve le texte. Qu'on me le montre dans cinq ans. Nous ne saurons pas ces choses immédiatement, tout simplement parce que la province reçoit toujours des paiements de péréquation.
Ce qui est malheureux, c'est que la province ne reçoit pas beaucoup d'argent. Dans notre province, comme nous le disons chez nous, nous sommes en voie de devenir riches. Nous commençons à devenir une province nantie. J'en suis fier. Je crois que les députés d'en face en sont fiers eux aussi. Or, comme tout le monde le sait, nous ne pouvons pas avoir le beurre et l'argent du beurre. À mon avis, personne ne le demanderait vraiment s'il comprenait de quoi il est question. Ce que nous ne voulons pas, c'est qu'on nous enlève une chose qui nous appartient, qu'on nous a promise et qu'on nous a donnée.
Permettez-moi d'assurer aux députés qu'on ne nous l'enlèvera pas. Comment le sais-je? Parce que j'ai travaillé au dossier. Je ne suis pas resté assis à me plaindre. Je n'ai pas sillonné le pays en tempêtant et en me plaignant de l'inaction du gouvernement fédéral, sans même lui avoir demandé quoi que ce soit, sans l'avoir rencontré et négocié avec lui. Nous ne pouvons conclure des accords si nous ne les négocions pas.
Notre province recevra cette année 477 millions de dollars en paiements de péréquation et seulement 197 millions de dollars l'an prochain. On estime en outre que, si notre économie poursuit sur sa lancée, nous ne recevrons aucun paiement de péréquation l'année suivante.
Si ces montants diminuent, c'est parce que les recettes tirées surtout de la mise en valeur de nos ressources, dont les hydrocarbures extracôtiers, augmentent. Nous ne perdons pas d'argent. Toute perte par rapport aux recettes globales est compensée par ce qu'on appelle des paiements compensatoires en vertu de l'Accord atlantique, et d'aucuns pensent que ceux-ci vont cesser. Ils ne prendront fin qu'à l'expiration de l'accord.
Lorsque le protocole d'entente prévoyant qu'on nous verse cet argent au lieu d'appliquer les dispositions de récupération au chapitre de la péréquation a été signé en 1985, il était prévu que l'accord expire en 2011. Incidemment, nous sommes les seuls à bénéficier d'une telle entente. Elle est plutôt avantageuse, et d'autres provinces aimeraient bien profiter d'un pareil avantage. Le paiement forfaitaire unique de 2 milliards de dollars, dont nous pourrions faire étalage, était en fait un paiement anticipé. En effet, le gouvernement ne nous verse pas un cent au titre des paiements compensatoires ces temps-ci. Il nous les a payés d'avance. Une fois l'avance épuisée, nous recommencerons à recevoir de l'argent.
De plus, on a négocié il y a quelques années, en 2005, l'ajout d'une année à la durée du protocole d'entente, si bien que l'accord prendra maintenant fin en 2012. Qu'est-ce que cela veut dire? Cela veut dire que, à compter de 2012, notre province ne bénéficiera plus de paiements compensatoires, sauf si elle a touché des paiements de péréquation au cours d'une des deux années précédentes, soit 2010 et 2011, auquel cas l'accord sera reconduit jusqu'en 2020. Dans pareil cas, et j'espère que c'est ce qui va arriver, nous continuerons de profiter de tous les avantages prévus dans l'accord parce que c'est ce qui est prévu, et ce, sans modification de l'accord ni imposition de plafond, quoi qu'en disent certains députés.
En terminant, il est improbable, au dire des économistes, que nous touchions en 2010 ou en 2011 des paiements de péréquation qui nous donneraient droit à des paiements en vertu de l'accord, à moins que l'on n'adopte la nouvelle formule. Si tel était le cas, nous aurions une chance d'être admissibles à des paiements de péréquation parce que la formule tiendrait compte des dix provinces. L'hypothèse a été avancée que, si cela survenait, un plafond serait imposé. Or, l'Accord atlantique ne sera jamais assujetti à un plafond.
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Monsieur le Président, nous débattons aujourd'hui d'une motion présentée par le Parti libéral qui mérite d'être relue:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement n’a pas respecté les engagements que le Premier ministre avait pris, oralement et par écrit, envers les provinces et territoires au cours de la dernière campagne électorale en ce qui concerne le programme de péréquation et les accords atlantiques.
Le Bloc québécois votera en faveur de cette motion, parce qu'il lui apparaît que le n'aurait effectivement jamais dû prendre ces engagements qu'il n'a pas respectés. Lors de la campagne électorale et à d'autres moments, il aurait dû s'assurer que les engagements qu'il prenait envers la population pourraient être respectés, sinon ne pas les prendre ni les garantir.
Le texte de la motion ne parle spécifiquement que de cette question. D'un autre côté, la solution à laquelle le gouvernement en est venu, sans être la solution idéale, constitue tout de même un pas dans la bonne direction. En ce sens, il faut bien mettre les choses en perspective. Le Parti libéral peut dire que le gouvernement n'a pas respecté les engagements que le avait pris oralement et par écrit envers les provinces et territoires parce que c'est la réalité. Par ailleurs, il faut également voir la solution. Ainsi, le Bloc votera en faveur de la motion comme telle.
J'aimerais également intervenir sur le fond de la question et sur la péréquation. Je vais rappeler un certain nombre de d'éléments. La péréquation est financée intégralement par le gouvernement fédéral à l'aide des impôts payés par les Québécois et les Canadiens de tout le pays. Ce programme de péréquation découle d'un engagement fondamental en faveur de l'équité. Dans un fédération comme le Canada, la péréquation a un objet bien précis: faire en sorte que d'un bout à l'autre du pays, les citoyens aient accès à des services publics et à des niveaux d'imposition sensiblement comparables.
Il y a des systèmes de péréquation dans plusieurs pays. La plupart de ces pays ont un système fédéral. La méthode consiste fondamentalement à évaluer la capacité financière des provinces d'offrir des services publics. Les provinces qui ont une capacité moindre de financer des services publics comparables reçoivent des paiements de péréquation, mais les autres n'en reçoivent pas. Le Québec reçoit un montant important de péréquation, soit un peu plus de 50 p. 100. Cependant, par habitant, il se retrouve derrière plusieurs autres provinces. En ce sens, il n'est pas l'enfant gâté du système.
Les paiements de péréquation que le gouvernement fédéral verse aux provinces sont inconditionnels et ne sont pas assujettis à des obligations. La péréquation ne tient pas compte des besoins en dépense des provinces et a pour seul but d'élever la capacité fiscale des provinces à une norme commune. Les provinces dont la capacité fiscale est supérieure à la norme commune ne subissent aucune réduction au titre de la péréquation.
Ce n'est pas la première fois que la situation qu'on vit aujourd'hui se présente. En juin 2004, l'ancien premier ministre libéral avait fait des promesses électorales. Pendant la campagne électorale fédérale, le premier ministre de Terre-Neuve de l'époque avait obtenu du chef libéral du moment l'engagement de remettre au gouvernement terre-neuvien la totalité des revenus provenant de l'exploitation des ressources pétrolières de la province, sans que cela affecte la somme que la province obtenait en vertu du programme de péréquation.
Pour le Québec, cette position était inacceptable, mais le premier ministre libéral avait lui-même trahi cette promesse. En effet, lors de la conférence des premiers ministres du 26 octobre, Ottawa a insisté pour qu'il y ait un plafond au-dessus duquel les paiements de péréquation seraient réduits. Les conservateurs sont montés au front dès le 26 octobre. C'est à partir de ce moment que le actuel a pris la série d'engagements très formels.
Dernièrement, j'étais au Comité permanent des finances lorsque le premier ministre de la Saskatchewan s'est présenté. Il a démontré de façon claire et nette que ces engagements avaient été pris à ce moment-là. En ce sens, la motion qui est devant nous aujourd'hui est justifiée. Cependant, dans le cadre des discussions que nous avons mises de l'avant sur ce sujet, il nous apparaît que la formule de péréquation annoncée dans le budget 2007 est un pas en avant, mais qu'elle est bien en-deçà des demandes unanimes du Québec. Elle comporte certains aspects positifs. C'est une formule fondée sur des principes.
La nouvelle formule utilise la valeur réelle des impôts fonciers. Les paiements sont comptabilisés sur la base de la norme des 10 provinces, ce qui rend plus caduque la notion de plafond et de plancher, mais elle n'en demeure pas moins non conforme aux revendications du Québec.
Les demandes du Québec sont à peu près les suivantes. Il réclame une réforme de la formule de péréquation afin qu'elle tienne compte de la norme des 10 provinces, de 100 p. 100 des revenus tirés des ressources naturelles et de la valeur réelle des impôts fonciers. Pourquoi 100 p. 100 des ressources naturelles? Parce que dans le passé, le Québec a fait notamment tout son développement en hydroélectricité sans nécessairement avoir obtenu une aide significative de la part du gouvernement fédéral, alors que dans d'autres secteurs, d'autres provinces ont obtenu des aides importantes, notamment Terre-Neuve, pour le projet Hibernia.
Nous souhaitons donc que 100 p. 100 des revenus tirés des ressources naturelles fassent partie de la formule, et qu'au bout du compte, on ait une enveloppe totale de plus de 16 milliards de dollars pour 2007-2008. La seule formule qui permettrait à la péréquation de réaliser son objectif consiste à fournir aux provinces bénéficiaires une capacité fiscale, par personne, équivalente à la moyenne canadienne.
Les demandes du Québec sont issues du rapport Séguin qui a été publié en 2001 et adopté à l'unanimité par l'Assemblée nationale du Québec. Le rapport Séguin, à ce moment-là, proposait quatre mesures afin de réformer la formule de péréquation et de la rendre acceptable pour le Québec. Cela revient aux conditions que je mentionnais plus tôt, soit l'adoption de la norme des 10 provinces, l'inclusion de 100 p. 100 de tous les revenus tirés de l'exploitation des ressources naturelles, l'utilisation de la valeur foncière réelle dans le calcul de l'assiette fiscale liée aux impôts fonciers plutôt que la valeur théorique présentement en vigueur, et l'abolition de la norme plafond et plancher de l'enveloppe de péréquation.
Cette partie selon laquelle le gouvernement actuel a demandé de tenir compte de 50 p. 100 des revenus tirés de l'exploitation des ressources naturelles nous apparaît un pas dans le bon sens, mais ce n'est pas ce que le Québec souhaitait globalement. Il continue à soutenir des réclamations pour obtenir le résultat souhaité, à savoir que 100 p. 100 de tous les revenus tirés de l'exploitation des ressources naturelles soient considérés.
L'ensemble de ces propositions au Québec ont été établies au fil des ans. Elles ont été le résultat, outre le rapport Séguin, de trois principaux documents qui ont traité de la réforme de la péréquation. En 2004, le ministère des Finances du Québec — le gouvernement du Québec — a alors révisé le rapport Séguin lors du dépôt du budget 2004. Le document intitulé « Corriger le déséquilibre fiscal » constitue enfin une mise à jour du rapport de la commission présidée par M. Séguin. Ce document reprenait les demandes unanimes du Québec, chiffrait le manque à gagner à 2,8 milliards de dollars pour 2004-2005, et le manque à gagner à l'échelle canadienne à 5 milliards de dollars.
Il y a eu ensuite le rapport du Conseil de la fédération en 2005 et, finalement, le rapport du Groupe d'experts sur la péréquation.
L'ensemble de ces mesures pour le Québec visait la reconnaissance d'un déséquilibre fiscal, et c'est le Bloc québécois qui a soulevé ce sujet ici, à la Chambre. Souvenons-nous, il y a quelques années: aucun des partis politiques en cette Chambre ne prônait la reconnaissance d'un déséquilibre fiscal. Le Bloc québécois s'est mis à la tâche et a obtenu systématiquement des appuis au sein des partis politiques ici, à la Chambre, jusqu'à ce qu'on ait le dépôt du budget de cette année. Le gouvernement fédéral n'a pas réglé le déséquilibre fiscal proprement dit. Il a établi un règlement d'ordre financier qui, finalement, corrige une situation inacceptable. En effet, les provinces avaient beaucoup de besoins, alors que le fédéral avait l'argent.
Cette réalité qu'on souhaitait voir corriger, nous l'avons étayée grâce à de la collaboration et en tenant compte des informations et des rapports dont j'ai parlé plus tôt. Mais nous l'avons portée politiquement sur la scène fédérale. Au bout du compte, on a obtenu un engagement du gouvernement conservateur qu'il prêterait attention à cette question et qu'il viserait le règlement du déséquilibre fiscal.
À ce sujet, on est un peu devant la même situation que la motion dénonce, à savoir que le déséquilibre fiscal n'est pas à proprement parler complètement réglé. Une partie monétaire est réglée de façon significative dans le budget, il faut le reconnaître. C'est la raison pour laquelle le Bloc québécois a décidé d'appuyer ce budget et qu'il considère encore, en tant que représentant des Québécois et des Québécoises, que c'était le bon choix.
D'un autre côté, le déséquilibre fiscal reste et, pour les années à venir, nous sommes toujours dépendants de la vitalité économique, des entrées de fonds du fédéral et de la situation des provinces. Une solution permanente consisterait en des transferts de points d'impôt, des transferts de taxation, ce qui n'est pas le cas présentement.
À cet égard, le Bloc québécois continuera sa bataille pour qu'on puisse en venir à une solution permanente pour corriger cette situation qui fait que, parmi les provinces, lorsqu'on calcule per capita, le Québec ne reçoit pas vraiment sa part du système actuel. Le débat sur la question de tenir compte ou non des revenus des ressources naturelles est effectivement un élément important du dossier. Le débat va continuer.
Par la présentation de la motion des libéraux aujourd'hui, on peut comprendre que dans plusieurs provinces du Canada, des gens qui avaient reçu des engagements et qui ne retrouvent pas ces engagements dans ce qui a été adopté en sortent frustrés. En même temps, on peut admettre que la discussion qui a lieu autour de toutes ces questions pour aboutir à la solution mise sur la table dans le budget est un pas dans la bonne direction.
Malheureusement, le n'aurait pas dû prendre ces engagements s'il n'était pas certain de pouvoir les respecter. Il ne les a pas respectés comme tels. C'est ce que la motion dit et dénonce. Le résultat final de toute cette opération, jusqu'à maintenant, a été de permettre au Bloc québécois d'aller chercher des montants significatifs pour le Québec, par l'entremise du budget fédéral. Nous souhaitons pouvoir continuer en ce sens. Toutefois, notre objectif final est vraiment d'en venir à un règlement qui ne sera plus sujet à tous les soubresauts qui sont souvent dus aux périodes électorales.
Tout à l'heure, nous avons regardé un peu l'historique de la situation. Dans le passé, le Parti libéral a pris des engagements qui n'ont pas été respectés. Le chef du Parti conservateur a pris des engagements qui ne sont toujours pas respectés actuellement. En définitive, la motion porte sur la crédibilité des politiciens quant aux engagements qu'ils prennent.
En certaines occasions, la population est capable de comprendre que des choses doivent bouger. Toutefois, pour des engagements formels sur des questions de fond comme celles-là, il aurait été préférable que le ne s'engage pas ainsi. Il aurait plutôt pu s'engager à travailler à trouver la meilleure solution. Ce n'est pas l'engagement qui a été pris par rapport aux provinces qui sont particulièrement frustrées. Il y a même l'engagement qui a été pris par rapport au Québec, à savoir de régler complètement le déséquilibre fiscal. À cet égard, le règlement n'est pas encore sur la table. Il y a un règlement monétaire, mais il n'y a pas de solutions finales. Les Québécois continuent d'attendre une solution à cette question. Ils vont continuer d'évaluer l'efficacité des députés et des partis en cette Chambre, notamment par rapport à la question du règlement final sur le déséquilibre fiscal.
Il est pertinent d'avoir un débat aujourd'hui sur cette motion parce qu'il en va de la crédibilité des politiciens. Il faut savoir bien faire la différence entre le respect ou non des engagements et les propositions qui en ont résulté en termes d'analyse. D'aucune façon on ne peut justifier le fait de ne pas respecter ces engagements formels alors qu'on n'a pas d'explications suffisantes pour le faire. La population des provinces concernées a surtout l'impression d'avoir été flouée par rapport à l'engagement électoral pris par le Parti conservateur.
Il y a là un avertissement important pour l'avenir. Nous sommes dans un gouvernement minoritaire qui pourrait retourner en élections à tout moment. Il y aura encore des engagements des partis politiques dans l'avenir. La leçon qu'on doit en tirer quant à la crédibilité des politiciens, à notre crédibilité en tant que partis politiques, c'est de ne pas prendre d'engagements qu'on ne pourra pas en fin de compte respecter.
Peut-on faire l'évaluation qu'on le savait déjà au moment où l'engagement a été pris? Cela demande une plus grande réflexion sur cette question. Il n'en reste pas moins que l'engagement n'aurait pas dû être pris en ce sens.
On parle entre autres de la participation des électeurs au processus électoral, d'une baisse importante de la participation. Ce sont des gestes comme celui-là qui nuisent. En ce sens, aujourd'hui, il s'agit d'un rappel à l'ordre et il est pertinent de le faire. Faisons la différence entre ce rappel à l'ordre et ce qu'il y a effectivement dans le budget, soit une mesure qui, pour le Québec, va dans le bon sens.
J'espère que le gouvernement enregistrera le message que sera le résultat du vote de cette Chambre en cette matière. J'espère aussi que nous pourrons, à compter de maintenant, nous assurer que le gouvernement respecte ses engagements. Si jamais il est obligé de changer de position quant à des mesures, j'espère qu'il justifiera son geste et que des clarifications seront apportées pour sortir du débat purement partisan sur cette question.
Je conclurai en disant que le Bloc québécois appuiera la motion, parce qu'il croit qu'en effet, il n'y a pas eu respect des engagements. Toutefois, les députés du Bloc continuent de considérer que le budget gouvernemental va dans le bon sens.
Bien que la péréquation et les mesures ne soient pas totalement satisfaisantes pour le Québec, la réflexion doit continuer, particulièrement en ce qui a trait à la considération des revenus provenant des ressources naturelles.
À cet égard, nous continuons à appuyer le budget. Toutefois, le gouvernement et le devraient tenir compte du rappel à l'ordre, en ce qui a trait à la motion dont on parle aujourd'hui.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, permettez-moi d'indiquer que j'ai le plaisir de partager mon temps de parole avec mon collègue laborieux, également de la Nouvelle-Écosse, le député de .
Je commence mon intervention en reprenant où je me suis arrêtée hier après-midi à la période des questions, lorsque j'ai posé une question qui était en fait un cri du coeur. Comme je tiens à être précise, je cite ma question d'hier:
Y a-t-il un ministre de la région atlantique qui a le courage de dire aux électeurs de sa circonscription qu'il fera tout en son pouvoir pour remédier à cette erreur?
J'aurais pu parler de trahison au lieu de parler d'erreur, parce que, en dépit de certaines observations que nous avons entendues ce matin, il s'agit non seulement d'une erreur, mais aussi d'une trahison spectaculaire à l'égard d'un engagement pris par l'actuel du Canada, qui, il n'y a pas si longtemps, dans un rôle légèrement différent, alors qu'il ne faisait pas de politique, a parlé d'ériger un mur autour de l'Alberta. Le véritable message qu'il voulait communiquer aux Canadiens par ces propos était que les Albertains auraient peut-être envie de dire: « Gardons tous les profits de nos ressources et laissons les Canadiens des provinces atlantiques geler dans le noir. »
Ce genre de mentalité avait cours au Canada il y a très longtemps, alors, quand l'actuel a décidé de faire un retour en politique, il a dû s'interroger sur la façon de se débarrasser de cette vision du monde, de cette vision de la réalité canadienne, qui allait le hanter à tout jamais. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'est fait le grand défenseur de l'Accord atlantique non seulement pour obtenir des votes lors des élections, mais également, dans une certaine mesure, pour modifier son image, sa réputation en tant qu'homme politique, notamment sa perception du Canada que nous essayons d'édifier depuis très longtemps.
Cela m'amène à dire qu'à titre de du Canada, il s'est engagé à protéger l'Accord atlantique. On peut se demander ce qui lui a fait changer d'avis maintenant et qui l'a ni plus ni moins amené à rompre sa promesse.
Il faut bien comprendre ce que signifie cette promesse brisée. Les gens du Canada atlantique l'ont bien compris, et je crois que les Canadiens des régions plus prospères et plus peuplées ont compris eux aussi. Je vais parler en termes maritimes. Le et ses ministres, y compris ceux qui sont censés représenter les intérêts du Canada atlantique, ont décidé de jeter par-dessus bord leur engagement sur l'Accord atlantique parce qu'ils ont d'autres chats à fouetter et des votes plus importants à pêcher, à quémander, dans les régions plus prospères et plus peuplées du Canada.
Je crois que le devrait comprendre qu'il y a, dans les régions plus prospères et plus peuplées du Canada, énormément de gens de toutes allégeances politiques qui sont d'avis que, premièrement, les premiers ministres devraient tenir leurs promesses et, deuxièmement, le Canada devrait être un pays où ceux qui disposent de moins de ressources et qui tentent de se sortir de la pauvreté reçoivent de l'aide. Ils croient que c'est ainsi que nous pouvons améliorer le Canada.
Je crois que le premier ministre devrait tenir compte du fait qu'un grand nombre de Canadiens de l'Atlantique et d'ailleurs s'opposent aux promesses brisées et à cette tentative de rejeter l'objectif même de l'Accord atlantique, c'est-à-dire donner la possibilité — pas la garantie, mais bien la possibilité — au Canada atlantique de se sortir de la pauvreté grâce aux revenus tirés des ressources extracôtières. Cela ne se limite pas à la Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, puisque les retombées économiques sur ces deux provinces vont rejaillir sur l'ensemble de la région atlantique.
Il est juste de dire que les Canadiens de l'Atlantique se sentent carrément trahis et qu'ils estiment que le gouvernement conservateur n'a pas tenu son engagement envers leur région. Permettez-moi de rappeler rapidement les origines de l'Accord atlantique. Il faut rendre à César ce qui lui appartient, mais il importe aussi de tirer les leçons politiques qui s'imposent.
Le premier ministre John Hamm, un conservateur, a réuni les représentants des partis politiques de la Nouvelle-Écosse, puis les représentants des partis politiques fédéraux. Je me souviens quand il nous a proposé dans son bureau de collaborer en faisant abstraction de nos allégeances politiques et de nos secteurs de compétences. C'est ce que nous avons fait.
Il y a une leçon à tirer: quand tous les partis travaillent pour le bien commun, ils peuvent réaliser des choses qu'on pourrait croire illusoires. Je me souviens que le député libéral de a dénigré l'initiative de John Hamm, malgré l'engagement qu'il avait pris à la table. Il a essentiellement dit qu'au bout du compte nous n'arriverions jamais à conclure une entente.
Qu'on ne dise pas que c'est impossible. Qu'on ne laisse personne le dire. Nous y sommes parvenus en respectant le fait qu'en notre qualité de représentants élus, au niveau fédéral ou provincial, d'un parti ou d'un autre, nous sommes responsables envers tous nos concitoyens. C'est pourquoi, dans les quelques instants qu'il me reste, je demanderais que ce débat ne se résume pas à une série d'attaques lancées tous azimuts. Il faut tenter dans le cadre du débat de régler un problème.
Ce débat doit notamment faire comprendre au premier ministre de la Nouvelle-Écosse qu'il doit s'inspirer de l'exemple de son prédécesseur et collaborer en faisant abstraction des allégeances politiques et des secteurs de compétences pour régler le problème. Il est regrettable que les trois demandes que j'ai adressées au bureau du premier ministre provincial, par l'entremise de mon personnel, pour savoir exactement où nous en étions par rapport aux conséquences de la promesse rompue dans le budget sont restées lettre morte, malgré nos suivis. John Hamm n'aurait jamais manqué de réunir les intervenants qui doivent collaborer pour régler ce problème.
La deuxième observation que je souhaite faire crève les yeux. Le gouvernement est minoritaire. Le parti au pouvoir, qui n'est plus le Parti progressiste conservateur mais le Parti conservateur, a déclaré qu'il fallait respecter la volonté du Parlement, surtout dans le contexte d'un gouvernement minoritaire. Rappelons clairement que c'est grâce à un effort de coopération et de collaboration qu'il a été possible d'aboutir à l'Accord atlantique. En deuxième lieu, il devrait être plus facile de résoudre le problème avec un gouvernement minoritaire. Cependant, nous estimons que le gouvernement doit faire le premier pas, assumer ses responsabilités avec sérieux et prendre l'initiative d'affirmer sa volonté de régler le problème.
Certains députés laissent entendre qu'il n'y a ici ni perte réelle, ni problème véritable et que nous exagérons les pertes éventuelles que cette promesse non tenue pourraient représenter pour la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador. Permettez-moi donc une brève analogie. Supposons qu'un employé soit convoqué par son patron un beau jour et que ce dernier le félicite de son apport inestimable et lui annonce qu'il va recevoir une prime. Évidemment, l'employé est très content.
L'année suivante, l'entreprise a d'excellents résultats, en raison notamment de l'apport de cet employé. On lui donne alors la bonne nouvelle, à savoir que tous vont recevoir une prime cette année grâce à son excellent travail, la mauvaise nouvelle étant que lui, n'en aura pas. L'employé proteste alors et dénonce cette situation qu'il juge inéquitable. On lui répond qu'il a eu une grosse prime l'année dernière
Après une discussion, le patron dit finalement à l'employé qu'il a un choix: il peut restituer la prime de l'année dernière et obtenir la même prime que tout le monde cette année, ou il peut garder sa prime de l'an dernier et se passer de celle de cette année.
Cette analogie peut nous aider à comprendre quel est ce fameux choix dont parle constamment le gouvernement conservateur et qui devrait transporter de joie les gens de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve et Labrador. C'est absolument le même genre d'inéquité dont il est question dans le rapport entre le patron et l'employé dont je viens de parler.
Ne manquons pas cette occasion. Ne permettons pas aux conservateurs de dire qu'il est trop tard. Lorsque des problèmes difficiles se présentent, des cas qui sont censés être impossibles à résoudre, mon chef ne cesse de dire et de répéter qu'ils peuvent l'être. Il nous revient de tirer les leçons de l'histoire et de travailler ensemble pour résoudre cette question.
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Monsieur le Président, je suis déçu de devoir prendre la parole sur cette question aujourd'hui alors que nous aurions pu examiner d'autres questions. Cependant, lorsque le gouvernement actuel brise une autre promesse, en particulier une promesse qu'il avait faite à la population des provinces de l'Atlantique, nous n'avons d'autre choix que d'intervenir pour manifester notre opposition.
Ce député de l'Alberta qui refuse de se taire dit qu'aucune promesse n'a été brisée. Si c'est bien le cas, insinuerait-il par le fait même que les premiers ministres Williams et MacDonald, l'ancien ministre Crosbie, de même que le député de , tous des conservateurs, ne disent pas la vérité? Est-ce bien ce qu'il dit? Dans ce cas, il doit se lever et le dire clairement.
Je ne suis même pas né au Canada. J'ai grandi à Vancouver et au Yukon, mais après m'être installé en Nouvelle-Écosse, j'ai rapidement appris une chose au sujet des habitants des provinces de l'Atlantique. Ce que je vais dire ne concerne aucunement les Canadiens du reste du pays. Notre ancien collègue, M. Gordon Earle, qui a été député de Halifax-Ouest de 1997 à 2000, a été le premier Néo-Écossais d'origine africaine à être élu député. Comme il l'a déclaré à juste titre, un peuple n'a qu'une parole. Ce que j'ai moi-même appris, c'est que je pouvais avoir confiance dans les habitants des Maritimes ou des provinces de l'Atlantique, car lorsqu'ils donnent leur parole, on peut s'y fier.
J'étais avec la députée de et l'ancien premier ministre néo-écossais, M. John Hamm, un conservateur. Je n'étais pas nécessairement d'accord avec tout ce que disait le premier ministre Hamm, mais je n'en ai pas moins toujours admiré son élégance, sa dignité et sa capacité de collaborer avec le chef de l'opposition officielle, Daryl Dexter, et le NPD, ainsi qu'avec d'autres intervenants, à l'édification de la Nouvelle-Écosse.
Lorsque le premier ministre Hamm est venu à Ottawa, je me souviens que j’étais au restaurant parlementaire avec des sénateurs et des députés de tous les partis à écouter la proposition de John Hamm. Moi, c’était la première fois que je l’entendais.
Cependant, connaissant cet homme, qui est un progressiste-conservateur de la tradition de Stanfield, on pouvait croire ce qu’il disait. Nous y avons ensuite bien réfléchi et écouté les gens de Terre-Neuve-et-Labrador et leurs représentants, nous, au NPD, avons rapidement déclaré que c’était une proposition que nous pouvions appuyer et que nous allions collaborer avec les premiers ministres conservateurs pour réaliser l’Accord atlantique qui donnerait un coup de pouce aux Canadiens de l’Atlantique et les aiderait à exploiter leurs ressources naturelles, dans ce cas des ressources extracôtières, pour le mieux être de toute la population du Canada atlantique. Ce qui est bon pour le Canada atlantique est bon aussi pour le reste du pays.
Ayant passé dix ans à la Chambre, je peux citer les innombrables promesses rompues par les libéraux du temps qu’ils formaient le gouvernement, mais j’espère qu’ils en ont tiré des leçons.
Puis il y a eu les conservateurs moralisateurs qui, lorsqu’ils étaient dans l’opposition, disaient qu’ils donneraient aux Canadiens un gouvernement propre, ouvert, honnête et transparent.
Je voudrais parler d'une des promesses rompues des conservateurs telle qu'on peut le constater dans une lettre envoyée le 28 juin 2005 à Mme Joyce Carter, veuve d’un de nos héros, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Sa demande était très digne et juste, et d’un coût abordable. Cette demande permettrait même d’économiser des fonds publics. Elle avait demandé que toutes les veuves et les anciens combattants soient admissibles au Programme pour l’autonomie des anciens combattants, peu importe le moment du décès ou de la demande d’adhésion.
Le chef de l’opposition de l'époque, qui est aujourd’hui le , a écrit dans cette lettre du 28 juin 2005 que, si les conservateurs formaient un gouvernement, ils étendraient certainement le Programme pour l’autonomie des anciens combattants à tous les anciens combattants et à toutes les veuves, peu importe le moment de la demande d’adhésion ou du décès.
Il n’y avait pas de si ni de mais, pas d’examen, rien. Seulement une promesse, écrite noir sur blanc, à la veuve d’un ancien combattant.
C’est ce parti là qui nous incite à « appuyer les troupes ». Nous appuyons tous les troupes. Je voudrais poser aux conservateurs les questions suivantes: à quoi rimes cette promesse et cet appui une fois que les soldats retirent leur uniforme? Qu’arrive-t-il aux familles? S’ils peuvent délibérément tromper les gens et renier une promesse faite à la veuve d’un ancien combattant, peut-on imaginer la promesse faite à la Nouvelle Écosse puis rompue…
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Vous savez, monsieur le Président, le député d'Edmonton ne peut regarder la réalité en face.
À la fin de mon discours, je lui remettrai la lettre que son a écrite à la veuve d'un ancien combattant. J'aimerais ensuite qu'il prenne la parole à la Chambre pour s'excuser de m'avoir accusé de mentir.
Ces conservateurs sont incroyables. Quand ils étaient dans l'opposition, ils ont rué dans les brancards et ont conspué le gouvernement pour la même raison. La réalité, c'est qu'il est temps qu'ils partent. Nous ne pouvons plus les croire.
Le plus triste, c'est que le Parti conservateur compte de très bons éléments que j'aimerais avoir comme voisins. Ce sont des gens décents et honnêtes, mais ce sont ceux de cette première rangée, regroupés autour du bureau du premier ministre, qui sont corrompus et qui disent tout ce qu'ils peuvent pour être élus, pour obtenir leur majorité et trahir les promesses faites au Canada atlantique et à la Saskatchewan. Comme le député de a dit, s'ils peuvent lui faire cela, ils peuvent vous le faire aussi.
La confiance a disparu. Complètement. Les conservateurs peuvent dire et faire ce qu'ils veulent, nous ne les croyons plus.
Permettez-moi de citer un article du Daily News d’aujourd’hui, écrit par un chroniqueur bien connu, M. David Rodenheiser. M. Rodenheiser n’est certainement pas un néo-démocrate. Je ne pense pas qu’on puisse non plus l’accuser d’être libéral. Voici ce qu’il a dit du et du Parti conservateur: « Les conservateurs du premier ministre sont une bande de méchants, de vindicatifs et de... » Je ne peux pas prononcer le dernier mot parce qu’il est antiparlementaire, mais il commence par un « m », finit par « rs » et contient les lettres « enteu » au milieu.
Voilà ce qu’un de leurs propres commentateurs a dit d’eux. C’est vraiment malheureux. Nous avions espéré trouver de l’ouverture et de la transparence. Nous avons cru qu’ils tiendraient honnêtement leurs promesses. La promesse concernant les fiducies de revenu, envolée. La promesse concernant le PAAC faite aux veuves des anciens combattants, envolée. La promesse concernant la déduction pour les soldats blessés, envolée. La promesse de ne pas majorer la taxe d’accise sur l’essence au-delà d’un certain niveau, envolée. L’Accord atlantique, envolé.
Je n’ai qu’un mot à dire, particulièrement aux conservateurs du Canada atlantique: Ils sont eux aussi sur le point de s’envoler. Je peux assurer à la Chambre que les élections ne peuvent pas venir trop vite. Sans l’appui des séparatistes au budget, les conservateurs se seraient déjà envolés.
La population du Canada atlantique mérite mieux. Elle ne peut se fonder que sur ce que lui ont dit les ministres et le , et qui est consigné dans le hansard. Il y a quelques semaines, le et ministre responsable de l’APECA, qui a lui-même trahi de nombreuses promesses...
Nous n’oublierons jamais celle qu’il a faite à David Orchard. Je crois que les propos de David Orchard sont parfaitement exacts. Il a dit: « C’est le parti conçu dans la tromperie et né dans la trahison. » Le ministre des Affaires étrangères et député de Nova-Centre a dit très clairement: « Nous ne chassons pas les membres de notre parti qui votent selon leur conscience. Il n’y aura pas de volte-face par suite du vote sur le budget. Si les gens votent selon leur conscience, ils ne seront pas exclus. » Et aussitôt qu’il s’est assis, le bon député de s’est lui aussi envolé.
Ensuite, ils ont fait disparaître tous les dossiers personnels des électeurs avec lesquels il avait essayé de travailler. Quel genre de parti est-ce là? Qu’est-ce que les conservateurs vont faire d’autre pour nuire à la population du Canada atlantique?
Nous le leur disons très clairement. La députée de a raison. Il n’est pas trop tard pour remédier au problème. Revenons à l’accord que nous avions. Il ne devrait pas y en avoir d’autres. Il ne devrait pas y avoir d’entretiens de dernière minute et de choses faites à la hâte.
Nous avions un accord ferme. Les conservateurs veulent maintenant le dénoncer et le faire disparaître. On ne peut tout simplement plus leur faire confiance.
C’est malheureux car lorsque le gouvernement du Canada trompe les Canadiens, cela donne mauvaise réputation à tous les politiciens, qu’ils soient à la Chambre ou ailleurs.
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Monsieur le Président, c'est un moment très important dans l'histoire de ma province, Terre-Neuve-et-Labrador, et dans l'histoire du Canada atlantique.
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de la circonscription de , magnifique étendue de la côte de la Nouvelle-Écosse, ajouterais-je.
C'est la deuxième fois que nous abordons à la Chambre le sujet de la motion dont nous sommes saisis. Nous avons déjà présenté une autre motion pour permettre à nos collègues du Parti conservateur d'examiner la question isolément et de parler en faveur de leur province, comme l'a fait le député de . J'aimerais lire la motion présentée par mon collègue de :
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement n’a pas respecté les engagements que le premier ministre avait pris, oralement et par écrit, envers les provinces et territoires au cours de la dernière campagne électorale en ce qui concerne le programme de péréquation et les accords atlantiques.
Juste pour donner une idée du mépris qu'inspire aux gens le gouvernement actuel à cause des accords atlantiques, permettez-moi de souligner qu'il y a environ un mois, un Terre-Neuvien a lancé une pétition en ligne. Il s'appelle Steve Saunders. Il a lancé cette pétition dans Internet et bénéficié du soutien de la fédération des municipalités de Terre-Neuve-et-Labrador.
En trois semaines, il a recueilli les signatures de personnes provenant de nombreuses collectivités de Terre-Neuve-et-Labrador dénonçant le comportement du , du et, bien entendu, du représentant de la région au sein du Cabinet, le .
Voici ce que déclare la pétition: « Nous, soussignés, résidants de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, aimerions porter à l'attention de la Chambre des communes le fait que le premier ministre a rompu sa promesse de la dernière campagne électorale. »
Combien de signatures une telle pétition recueillerait-elle en seulement quelques semaines? Les députés pensent probablement à quelques pages. En seulement trois semaines, nous avons une pétition de cette longueur-là. C'est ce que nous avons obtenu en moins d'un mois, autant de signatures qui disent non au , non au et non aux trois députés conservateurs de Terre-Neuve-et-Labrador.
Je me permettrai de mentionner quelques-uns des premiers signataires de cette pétition, dont les noms figurent à la première page, car les conservateurs aiment parfois dire qu'il s'agit d'une question partisane.
Le a dit plus tôt aujourd'hui que nous sommes contre simplement parce que c'est ce que les libéraux doivent faire. En réalité, nous sommes contre parce que ce n'est pas une bonne idée de modifier les accords atlantiques grâce auxquels les gens de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent pleinement prendre conscience du fait qu'ils sont les principaux bénéficiaires de leurs ressources.
Parmi les premiers signataires de la pétition figurent, tout d'abord, Danny Williams, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador et chef du Parti progressiste-conservateur de Terre-Neuve-et-Labrador, ensuite Gerry Reid, chef de l'opposition et chef du Parti libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, et enfin, Lorraine Michael, chef du Nouveau Parti démocratique de Terre-Neuve-et-Labrador. Est-ce partisan? Voilà le message, très clair, que notre province envoie au reste du pays.
Je me dois maintenant de mentionner mon collègue de , qui est mon voisin de pupitre aujourd'hui. Malheureusement, il lui est interdit de prendre la parole en raison de propos qu'il a tenus précédemment, plus précisément le 28 mars 2007. Ce jour-là, le député de Random—Burin—St. George's a pris la parole à la Chambre et utilisé à l'endroit du un mot de cinq lettres qui commence par m et se termine par i, comme le disait mon collègue de . Je vous laisse deviner. N'empêche que le député n'a plus le droit de prendre la parole parce qu'il a utilisé ce mot.
Ce qu'il y a de curieux, c'est qu'au cours des derniers jours, mon collègue de a voté contre le budget au nom de ses électeurs, de sa province et du Canada atlantique, ce qui a donné raison à mon collègue de d'avoir utilisé le mot qu'il a utilisé, lequel était tout à fait correct et justifié. Il ne prendra pas la parole en cette Chambre, comme il l'a si éloquemment souligné, parce que s'il faisait une telle chose, il induirait lui aussi ses électeurs en erreur. Mon collègue quittera la vie politique. Il ne se présentera pas aux prochaines élections. Je tiens à lui faire savoir que ce fut un grand plaisir pour moi de travailler à ses côtés à la Chambre.
Permettez-moi de rappeler certaines des choses qui ont été dites au cours de la dernière année à ce sujet.
Ce que je trouve intéressant, c'est que mes collègues conservateurs, les trois députés de Terre-Neuve-et-Labrador, affirment qu'ils continueront de travailler dans ce dossier. Au tout dernier moment, ils ont proposé quelque chose de différent. Pour mon collègue de la Nouvelle-Écosse qui siège maintenant à titre d'indépendant, il y avait plusieurs facteurs.
Voici ce que certains des intervenants ont eu à dire: Peu après le dépôt du budget, le , qui vient de Terre-Neuve, a dit:
Nous n'avons pas toujours le contrôle sur notre destinée. Nous aimons tous faire des choses. Nous prenons des engagements... Le premier ministre a pris un engagement... La majorité des provinces en cause ont dit qu'elles étaient contre, qu'elle voulaient une entente différente. Voilà la situation.
C'est honteux. Lorsqu'ils ont dit qu'ils prépareraient leur version personnelle de l'Accord atlantique, pour exclure les ressources non-renouvelables de la formule, nous avons dit qu'il pourrait y avoir des problèmes avec les autres provinces, mais ils ont répondu qu'il ne fallait pas s'inquiéter parce qu'ils avaient les moyens de le faire. C'est très bien. Toutefois, ils admettent maintenant que ce n'est pas le cas. Première traîtrise.
Voici ce qu’on a dit d’autre. Ces gens-là prétendent maintenant qu’ils travaillent sans arrêt pour leur région, Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et, bien sûr, le Canada atlantique. Ce matin même, à une émission de Terre-Neuve-et-Labrador, Open Line, le député de s’entretenait avec l’animatrice, Linda Swain. Voici une partie de ses propos:
Nous sommes maintenant au milieu de dicussions [avec le ministre des Finances]. Nous avons rencontré le premier ministre à deux ou trois reprises.
De toute évidence, il y a quelque chose qui cloche, mais à la Chambre, mon collègue de l’Alberta et mon collègue de la Saskatchewan continuent de dire aux Canadiens: « Nous avons honoré notre engagement. » De quoi veulent-ils parler? Pourquoi les députés du Canada atlantique disent-ils qu’ils discutent continuellement avec le pour trouver une solution? Cela ne tient pas debout. Qui a tort? Y a-t-il eu des propos trompeurs ou non? Ont-ils rompu une promesse ou non? Tout cela, c’est du côté du gouvernement qu’on l’entend.
Chaque fois que le et le prennent la parole à la Chambre et prétendent ne pas avoir renié leur promesse au sujet de l’Accord atlantique, tous les députés du Canada atlantique tirent des mines d’enterrement, comme me le disait tout à l’heure mon collègue de .
Le député conservateur de a également dit au cours de l’émission: « Je crois que si le député de avait assisté à la dernière réunion, et ce n’est pas sa faute s’il ne l’a pas fait, puisqu’il n’y a pas été invité... »
Voici un homme qui a agi selon l’honneur en votant pour ses électeurs, mais avant qu’il le fasse, il y a eu une réunion au sujet de tout ce problème, et il n’y a même pas été invité. C’est absolument ridicule. C’est une parodie. Pourtant, certains prétendent qu’aucune promesse n’a été reniée. D’autres disent le contraire. Cela ne tient pas debout.
Soit dit en passant, plusieurs autres questions ont été discutées à la Chambre. J’en mentionne une brièvement. Je voudrais que le réponde un jour à une question, puisque nous en sommes aux promesses reniées. Le 4 février 2004, le a présenté la motion suivante à la Chambre:
Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait prendre des mesures immédiates pour assurer la gestion de garde du Nez et de la Queue des Grands Bancs et du Bonnet Flamand.
J’ai posé la question au comité, et il se trouve que le ministre n’a pas pris ces mesures.
:
Monsieur le Président, j'aimerais bien dire que je suis heureux d'intervenir sur la motion d'aujourd'hui, mais c'est avec un sentiment de tristesse que je le fais, car, à mon avis, ce que le gouvernement, le et le député de ont fait à la réputation de la Chambre et à la politique en général porte atteinte à la réputation de nous tous, les parlementaires, les gens qui se sont engagés dans la vie publique pour changer les choses et, oui, pour tenir nos promesses.
Je voudrais citer un extrait d'une note de John Crosbie, ancien ministre fédéral du Parti progressiste-conservateur, représentant de Terre-Neuve au Cabinet, qui avait recommandé au :
À l'instar de n'importe quel dirigeant qui agit équitablement et avec professionnalisme, le premier ministre devrait réévaluer les résultats de son budget dans ce domaine et appliquer les principes d'équité et de cohérence dans la politique gouvernementale. Il devrait rajuster ses [...] mesures législatives budgétaires [...]
John Crosbie n'est certes ni libéral ni néo-démocrate. Les conservateurs nous accusent de nous complaire dans un débat sectaire. John Crosbie estime que le devrait agir équitablement, mais nous savons qu'il n'agit pas équitablement. Il n'a pas agi équitablement lorsqu'il a sabré les programmes d'alphabétisation, ni lorsqu'il a supprimé le Programme de contestation judiciaire. Il n'agit pas équitablement lorsqu'il s'attaque aux organismes de femmes.
John Crosbie a demandé que le agisse avec professionnalisme. Sur le parquet de la Chambre des communes, le premier ministre accuse des députés — qui posent des questions légitimes sur l'engagement du Canada à l'égard de protocoles internationaux, de la Convention de Genève, du traitement raisonnable des prisonniers de guerre — de soutenir les talibans. Il n'agit certes pas avec professionnalisme.
John Crosbie a demandé que le fasse preuve de cohérence. Nous savons assurément qu'il ne fait pas preuve de cohérence. Il ne fait pas preuve de cohérence lorsqu'il dit aux Canadiens qu'il n'imposera pas leurs investissements dans des fiducies de revenu, ni lorsque son budget prend l'engagement ridicule d'éliminer la déductibilité des intérêts sur les investissements étrangers. Il a fait volte-face à cet égard quelques semaines plus tard.
Le n'agit ni équitablement, ni avec professionnalisme ni avec cohérence. En fait, il nuit à la réputation de tous les politiciens, fédéraux et provinciaux.
J'ai fait partie d'un Cabinet qui a donné suite à l'appel du premier ministre Hamm pour une campagne d'équité. Le député de faisait aussi partie de ce Cabinet. Il a mené les négociations et a aidé à conclure cet accord, qui était une entente remarquable et ce, à plusieurs égards.
Premièrement, cet accord n'a pas été facile à négocier. Il a nécessité la participation du ministre des Finances et d'autres ministres fédéraux. Il a aussi nécessité de longues discussions et un travail ardu afin d'en arriver à une entente qui soit bonne pour le Canada atlantique, tout en étant juste pour l'ensemble des provinces canadiennes. C'était une entente sur 16 ans qui prévoyait que les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse pourraient toucher la totalité des recettes tirées de leurs ressources extracôtières sans que cela n'ait d'incidence sur l'entente de péréquation de l'époque, ni sur toute entente ultérieure.
Le gouvernement dit que ce principe ne valait que pour l'entente de péréquation conclue à l'époque. C'est faux. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles cet accord avait été si difficile à négocier. C'était une entente exceptionnelle qui s'appliquait à toute entente de péréquation ultérieure. Cet accord était solide, puisqu'il se fondait sur le précédent établi avec l'Alberta.
À cet égard, le a dit ce qui suit, lors d'un débat tenu le 4 novembre 2004:
C'est une occasion qui ne se représentera pas. C'est une entreprise [...] qui permettra aux provinces [atlantiques du Canada] de stimuler leur développement économique, de cesser d'être des provinces pauvres, de transformer une occasion [...] en croissance à long terme et en recettes qui enrichiront sans cesse le Trésor fédéral et profiteront à la population de ces régions du pays [...]
Il a ajouté que cette entente se fondait sur le précédent créé avec l'Alberta et il a dit:
C'est ce qui s'est produit dans le cas de ma province, l'Alberta. Celle-ci a découvert du pétrole et du gaz dans les années 40 et 50. L'Alberta était alors une province pauvre. De 1957 à 1965, l'Alberta a touché des paiements de péréquation. Elle a pu conserver la totalité de ses redevances pétrolières, et il n'y a eu aucune récupération de la part du gouvernement fédéral.
Cela a permis à l'Alberta de relancer son économie, de la développer et de la diversifier, de construire des universités, d'offrir des services sociaux et de devenir l'un des poids lourds de l'économie canadienne du XXIe siècle.
C'est ainsi que le a justifié son appui à l'Accord atlantique.
Les Albertains à la Chambre aujourd'hui devraient appuyer l'Accord atlantique en se basant sur ces propos de leur . Les Albertains doivent reconnaître qu'avant d'avoir eu la vision, la prévoyance et la sagesse de mettre du pétrole dans leur sous-sol, l'Alberta était aussi une province pauvre. Il a fallu que l'Alberta ait accès à la totalité de ses recettes pétrolières jusqu'en 1965 pour qu'elle puisse diversifier son économie et faire des investissements sociaux nécessaires pour progresser.
Il est clair que le et le député de , le , le saint patron des hypocrites en ce qui concerne cet accord et bien d'autres dossiers au sujet desquels il a pris position au fil des ans, ont laissé tomber tous les Canadiens, en particulier les Néo-Écossais, les Terre-Neuviens et les Labradoriens.
Le a déjà déclaré qu'il y avait une culture de défaitisme au Canada atlantique. Je crois qu'il y aura une culture de défaitisme aux quartiers généraux des conservateurs à la grandeur du Canada atlantique le soir des élections au prochain scrutin fédéral. Les Canadiens de l'Atlantique ne veulent pas qu'on les induise en erreur. Ils ne veulent pas qu'on leur mente. Ils veulent être en mesure de faire confiance à leur gouvernement, de croire qu'on leur dit la vérité. Si le ne peut convaincre les membres de son caucus, des députés comme le député de , qu'il dit la vérité, comment peut-il convaincre les Canadiens de l'Atlantique qu'il dit la vérité?
Ce a démontré encore et encore qu'il ferait ou qu'il dirait n'importe quoi pour se faire élire, pour obtenir des votes. Il est prêt à renier toutes ses promesses électorales une fois élu.
Les Canadiens ont choisi un gouvernement minoritaire et nous avons la possibilité de respecter leur choix en faisant fonctionner le Parlement, en faisant progresser les politiques publiques qui tiennent à coeur aux Canadiens, en veillant ensemble à l'intérêt des Canadiens et en donnant aux Canadiens un gouvernement qui leur inspire confiance. Il est très difficile pour nous d'y arriver quand la signature du parti au pouvoir, le Parti conservateur, du et du ne vaut pas le papier sur lequel elle figure.
Voilà un qui a tendance à ne pas aimer les accords. En fait, cette semaine, au sommet du G8, il s'emploie à déstabiliser l'engagement que les pays industrialisés ont pris à l'égard de l'accord de Kyoto. Il a anéanti l'Accord atlantique. Dans un éditorial du Halifax Daily News d'aujourd'hui, on peut lire que le premier ministre déteste tellement les accords qu'il doit avoir de la difficulté à passer en voiture devant un concessionnaire de voitures Honda.
Quoi qu'il en soit, les citoyens de la Nouvelle-Écosse et ceux de Terre-Neuve-et-Labrador ont appris à la dure qu'on ne peut faire confiance au .
Les gens qui ont investi dans les fiducies de revenu et qui ont perdu 25 milliards de dollars presque du jour au lendemain parce que le a rompu sa promesse ont appris qu'on ne peut se fier à sa parole.
Dans son édition d'aujourd'hui, le Chronicle Herald publie un éditorial qui dit:
[...] dans leur for intérieur, les gens comprennent que le gouvernement Harper a manqué à sa parole à l'égard du Canada atlantique parce qu'il n'a respecté aucune de ses promesses.
L'éditorialiste va même plus loin, ajoutant:
Si le député de Cumberland—Colchester—Musquodoboit Valley ne peut même pas voter pour ces conservateurs, comment le pouvez-vous?
Je crois que c'est la question que les Canadiens de l'ensemble des provinces atlantiques se poseront lors des prochaines élections.
Les citoyens des provinces atlantiques sont extrêmement fiers d'être de véritables Canadiens et de défendre, partout dans le monde, les valeurs et les intérêts dans lesquels ils croient. Ils ont participé à des conflits mondiaux, notamment à la Première Guerre mondiale, à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre de Corée. Ils ont contribué à rétablir la paix et la stabilité dans le monde et à y instaurer la démocratie. Des Canadiens de l'Atlantique se battent actuellement en Afghanistan et leur contribution est importante; nous sommes fiers d'eux. Les Canadiens de l'Atlantique s'enorgueillissent de leur apport au Canada et au monde. Ils méritent que le les respecte et qu'il tienne les promesses qu'il leur a faites.
:
Monsieur le Président, je me réjouis d'avoir la possibilité de prendre part au débat d'aujourd'hui, portant sur le thème proposé par le député de , soit le programme de péréquation et le budget de 2007.
Or, le spectacle auquel nous assistons aujourd'hui n'a rien d'une discussion rationnelle et fondée sur des faits au sujet de la péréquation, de l'équilibre fiscal ou encore de l'Accord atlantique. Nous ne sommes pas en train de discuter de ce qui est le mieux pour la population du Canada atlantique ou pour l'ensemble du Canada. Nous ne sommes certainement pas en train de discuter du budget de 2007.
En fait, je doute que le motionnaire ait même lu le budget, ne serait-ce que le chapitre et l'annexe détaillés qui portent sur ce sujet précis. Lui et son parti ne se préoccupent pas de ce qui figure dans le budget. Pour eux, c'est simplement une occasion de pousser la politique partisane à son extrême. C'est que le Parti libéral ne sait pas où il s'en va. Il est tellement dépourvu de principes qu'il est incapable de pensée logique et rationnelle dans ce débat.
C'est pourquoi je trouve si regrettable que le député d'en face ait choisi d'exploiter cette question, qui revêt une importance majeure pour sa province ainsi que pour la Nouvelle-Écosse et, bien entendu, pour le reste du pays, dans le but de se faire bassement du capital politique.
Je sais que ce serait trop demander que de s'attendre à ce que les députés d'en face participent de façon rationnelle et réfléchie à la discussion d'aujourd'hui. À tout le moins, je demanderais au député de limiter ses propos incendiaires pour que nous puissions avoir un semblant de débat éclairé. D'ailleurs, s'il s'agissait d'un débat éclairé, il admettrait que nous n'avons pas abandonné les principes de l'Accord atlantique.
Si mon vis-à-vis avait simplement lu le budget — ce qu'il peut faire très facilement en se rendant au www.budget.gc.ca — il se rendrait compte qu'il a tort.
Dans le discours qu'il a prononcé à la Chambre, le a qualifié le budget de 2007 d'historique, et avec raison. Le budget repose sur un engagement à renforcer notre fédération et à concrétiser une vision où tous les gouvernements unissent leurs efforts pour aider les Canadiens à réaliser leur potentiel.
Le budget de 2007 donne suite à tous les engagements du plan et va même plus loin. Il rétablit l'équilibre fiscal avec les provinces et les territoires en proposant une vision à long terme des transferts. En outre, cette vision est fondée sur des principes. Le budget fait un autre pas vers le rétablissement de l'équilibre fiscal pour les contribuables canadiens, grâce à d'importantes réductions d'impôts et au remboursement d'impôt garanti. Il rend les gouvernements plus responsables à l'égard des Canadiens en précisant les rôles et les responsabilités de chacun. Il renforce l'union économique en s'inspirant du plan défini dans « Avantage Canada ». Une fois l'équilibre fiscal rétabli, les gouvernements pourront se concentrer sur ce qui compte vraiment pour les Canadiens et non plus sur de vieux débats éculés.
Le budget devrait être mis en oeuvre. Il ne devrait surtout pas servir de prétexte à de petites mesquineries partisanes qui risquent de réduire à néant le financement d'importants programmes visant à améliorer le sort des Canadiens. Par exemple, 1,5 milliard de dollars qui seraient investis au titre de la qualité de l'air pour aider les provinces mettant en oeuvre des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution de l'air se volatiliseraient littéralement. Une nouvelle subvention de 225 millions de dollars à la Société canadienne pour la conservation de la nature, pour la conservation et la protection des écosystèmes fragiles d'un bout à l'autre du pays, partirait également en fumée, de même qu'une subvention de 30 millions de dollars pour la protection de la forêt pluviale Great Bear en Colombie-Britannique. Disparaîtraient également plus d'un million de dollars de subventions aux soins de santé pour aider les provinces à réduire les délais d'attente et à améliorer les services de santé. Adieu également aux subventions de 614 millions de dollars au titre des projets fédéraux-provinciaux d'infrastructure et de formation de la main d'oeuvre. Même chose pour les subventions de 30 millions de dollars au réseau d’application de recherche sur les traumatismes médullaires de la fondation Rick Hansen, une initiative visant à améliorer le sort de plus de 40 000 Canadiens souffrant de blessures permanentes à la moelle épinière. Enfin, adieu aux 135 millions de dollars d'aide additionnelle aux Afghans, afin qu'ils puissent reconstruire leur vie et leur pays.
Qu'en pense l'opposition? Voici ce que le leader libéral au Sénat, Mme Hervieux-Payette, a trouvé à dire sur le risque de perdre ces nouveaux investissements: « Si nous faisons sonner le timbre continuellement, l'adoption des autres projets de loi pourrait bien être bloquée également. » De la foutaise. De la foutaise qui ne veut rien dire pour le Canadien moyen, et pour cause.
Ce qui compte pour les Canadiens, ce sont de meilleures routes et des services de transport en commun plus efficaces; de meilleurs soins de santé; de meilleurs outils pour les universités; des océans, des rivières, des lacs et de l'air plus propres; une formation qui permet aux Canadiens de développer les compétences dont ils ont besoin. Il s'agit de bâtir un meilleur avenir pour notre pays. Et pour cela il faut assurer un financement adéquat des gouvernements des provinces et des territoires.
Par le budget de 2007, grâce à notre plan sans précédent, nous nous efforçons de rétablir l'équilibre fiscal au Canada. Je vous invite à comparer cela au discours des libéraux, et tout particulièrement à celui de l'ancien , le député de , qui a eu l'audace d'écrire:
Les conservateurs se plaignent du fait que le gouvernement libéral précédent ne reconnaissait pas l'existence d'un déséquilibre fiscal au Canada.
Et il a dit qu'il n'en avait que faire. Il y a aussi le chef du Parti libéral qui, à plusieurs reprises, a déclaré publiquement qu'il ne se souciait aucunement du déséquilibre fiscal, et qui a même déclaré ceci:
Ne me demandez pas de prétendre que le déséquilibre fiscal existe et ne m'élisez pas en espérant que je l'élimine. Je ne veux surtout pas créer de fausses attentes.
Aujourd'hui, le chef libéral a déclaré qu'il était favorable à ce qu'on exclue les ressources naturelles du calcul de la péréquation mais, lorsqu'on lui a demandé en mars ce qu'il pensait de l'idée d'exclure de la péréquation 100 p. 100 des recettes tirées des ressources, il a déclaré qu'il n'était certainement pas disposé à s'y engager.
Lorsqu'il était ministre des Affaires intergouvernementales, il a déclaré:
[...] il serait peu judicieux d'accorder un tel traitement de faveur à la Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve-et-Labrador [...] il est essentiel d'assurer le traitement équitable de toutes les provinces dans le cadre de la péréquation.
Aujourd'hui, le chef libéral déclare qu'il est contre l'instauration d'un plafond de capacité fiscale mais, lorsqu'on l'a interrogé à ce sujet en mars, il a déclaré: « On ne peut faire en sorte que la capacité fiscale d'une province qui reçoit des paiements de péréquation soit supérieure à celle d'une province qui n'en reçoit pas ».
Lorsqu'il était ministre des Affaires intergouvernementales, il a déclaré: « Certaines provinces souhaitent un traitement de faveur pour maintenir les avantages qu'elles reçoivent même si leur capacité fiscale augmente. »
Il a donc dit qu'il était en désaccord.
Je suis particulièrement fier de souligner que notre approche pour ce qui est de rétablir l'équilibre fiscal est le fruit de consultations importantes menées avec l'ensemble de nos partenaires, conformément à l'engagement pris dans le cadre du budget de 2006.
Nous n'avons pas rétabli l'équilibre fiscal dans le vide. Le , le et le ont mené de vastes consultations.
Le prédécesseur de l'ancien ministre des Affaires intergouvernementales avait tenu des rencontres en personne avec ses homologues entre août et novembre 2006 pour obtenir des avis sur les moyens d'en arriver à un équilibre entre le concept de limitation du pouvoir fédéral de dépenser fondé sur des principes et la nécessité de continuer à offrir et à garantir la souplesse.
Le ministre a voulu connaître les leçons tirées du passé, les options à envisager et les champs d'action prioritaires. Les provinces et les territoires ont aussi présenté des observations écrites. Ces consultations ont permis au gouvernement du Canada de montrer aux provinces et aux territoires son attachement envers un fédéralisme renouvelé et ouvert. Elles ont aussi permis d'obtenir le point de vue des provinces et des territoires sur les façons d'améliorer la reddition de comptes en précisant les rôles et les responsabilités de tous les ordres de gouvernement.
Le gouvernement a tenu compte de tous les renseignements obtenus durant les consultations et nous sommes résolus, dans le cadre de notre plan pour rétablir l'équilibre fiscal, à rasseoir le programme de péréquation sur des principes et sur une formule.
Pour ce faire, nous nous sommes fiés énormément aux recommandations du groupe d'experts indépendant présidé par Al O'Brien, ancien trésorier adjoint de l'Alberta. Le groupe d'experts a été nommé sous les auspices du député de , dont nous avons déjà parlé, lequel avait déclaré ce qui suit:
Il y a tellement de désaccords entre les provinces au sujet de ce que la formule devrait être que nous allons mandater un groupe d'experts indépendant — composé de personnes impartiales qui n'ont pas d'intérêts régionaux directs — qui sera chargé de formuler des recommandations [...]
Je me demande comment ces experts réagiraient à la nouvelle attitude d'indifférence du député de à l'égard de l'équilibre fiscal.
Après de vastes consultations, la commission O'Brien a publié un rapport proposant une série de réformes exhaustives et fondées sur des principes en ce qui concerne le programme de péréquation. Comme l'a indiqué un éditorial du Globe and Mail, le rapport O'Brien « a présenté une solution très acceptable à cette situation fâcheuse », situation causée par ce que le même journal a qualifié d' « ingérence douteuse » et « imprudente » de l'ancien gouvernement.
Nous avons étudié le rapport et mené de grandes consultations auprès des Canadiens et des gouvernements des provinces. Nous avons conclu que le rapport O'Brien constituait une solide base pour le renouvellement du programme de péréquation.
Comme l'a fait remarquer le Toronto Star, « le gouvernement conservateur répare les torts causés par le député de en matière de péréquation ».
En effet, le nouveau programme respecte notre engagement d'exclure complètement du calcul les recettes tirées de l'exploitation des ressources naturelles. Nous avions dit que nous allions exclure les recettes tirées des ressources naturelles non renouvelables sans que les modifications à la formule de péréquation ne nuisent aux provinces. Et nous avons tenu parole. Le budget de 2007 remplit cet engagement.
Aux termes du nouveau programme de péréquation, les provinces toucheront le plus élevé des deux montants suivants: le paiement calculé en excluant 50 p. 100 des recettes des ressources naturelles et le paiement calculé en excluant la totalité de ces recettes.
Nous nous attendons à ce que l'exclusion de 50 p. 100 des recettes des ressources naturelles débouche sur des paiements plus élevés dans la plupart des cas, car cette formule hausse la norme de péréquation. Toutefois, cela dépend évidemment de la production, des niveaux et du prix des ressources.
En permettant aux provinces de bénéficier de l'exclusion complète ou de l'exclusion de 50 p. 100 des recettes, le gouvernement remplit sa promesse d'exclure complètement les recettes des ressources naturelles non renouvelables du calcul de péréquation sans baisser les paiements offerts à n'importe quelle province.
Nous avons dit que nous respecterions les accords extracôtiers avec Terre-Neuve-et-Labrador et la Nouvelle-Écosse, et c'est ce que nous avons fait. Ces deux provinces peuvent continuer de bénéficier des avantages de leurs accords extracôtiers et du régime de péréquation antérieur. Elles continueront de bénéficier de tous les avantages prévus par ces ententes.
Comme un éditorialiste du Globe and Mail l'a affirmé sans ambages, « il n'y a pas de plafond ». Il a dit que les recettes tirées des ressources n'étaient pas comprises dans le calcul de la part de péréquation la province. L'article se poursuit ainsi:
C'est parce que [...] l'Accord atlantique [...] a explicitement exclu les recettes de la province tirées des ressources de tout calcul de ses paiements de péréquation.
Cet accord l'emporte sur les mesures du budget. Et les conservateurs ont fait des pieds et des mains pour souligner ce fait dans le budget.
Je conclurai mes observations en rappelant au député d'en face que nous n'abandonnons et n'avons abandonné aucun principe. Nous n'avons pas abandonné les accords atlantiques. Nous avons plutôt pris des mesures pour concrétiser nos engagements, de façon ouverte et respectueuse des principes, afin de solidifier notre fédération pour que le gouvernement puisse collaborer à obtenir des résultats tangibles pour tous les Canadiens.
Si les députés d'en face ne nous croient pas, ils devraient écouter ce que disent les experts indépendants en matière de péréquation. Ce sont des gens qui n'ont pas de parti pris, comme dirait l'ex-ministre des Finances libéral. Des gens comme Thomas Courchene ont accordé une bonne note au budget de 2007 et à sa principale réalisation destinée à rétablir les bases financières de la fédération, qui étaient dans un triste état, et à repositionner le fédéralisme fiscal canadien dans un contexte de principes fiscaux, institutionnels et politiques.
Il suffit d'écouter l'ex-ministre des Finances néo-démocrate de la Saskatchewan, Janice MacKinnon, une universitaire spécialiste de la question, qui déplorait que l'ancien gouvernement libéral « ait tourné le dos au processus établi de longue date et fondé sur une formule et des règles consistant à déterminer les paiements de péréquation, au profit d'une approche ponctuelle ».
Mme MacKinnon veut que les relations fiscales fédérales-provinciales deviennent plus prévisibles et plus stables et reposent sur des règles et des formules établies pour empêcher le gouvernement fédéral de prendre des décisions improvisées et, selon ses propres paroles, « le budget fédéral 2007 contribuera largement à atteindre cet objectif ».
Écoutons ce qu’Al O'Brien, le chef du groupe fédéral d’experts a déclaré. Il a dit: « Le budget 2007 a adopté nos recommandations. Nos recommandations forment l’essentiel du cadre de la péréquation et je trouve cela vraiment encourageant. »
Il n’a pas été facile de s’attaquer à cette question. Ce n’était pas simple. Il y avait des décisions difficiles à prendre et il fallait obtenir des concessions. Le succès de toute fédération repose sur les concessions mutuelles ou, comme l’a dit Mme MacKinnon, « les relations fédérales provinciales exigent des concessions et un désir, de la part des provinces, de regarder au-delà de leurs propres frontières ».
Grâce à nos efforts, la péréquation est redevenue un programme fondé sur des principes qui avaient été laissés de côté pendant des années. Au lieu de travailler pour défendre des intérêts partisans, nous avons pris nos décisions dans l’intérêt supérieur de tous les Canadiens, y compris ceux de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador. C’est ce que tous les premiers ministres provinciaux ont demandé et ce que tous les Canadiens attendent de nous. Nous sommes fiers de l’avoir fait.
Si nous faisons le bilan de ce que nous avons fait et des engagements que nous avons pris envers chaque province et territoire du pays, il est évident que les décisions ne sont pas faciles à prendre et que certaines sont encore beaucoup plus difficiles que d’autres. Si nous prenons Terre-Neuve-et-Labrador ou la Nouvelle-Écosse, la nouvelle formule de péréquation leur accorde 1,3 milliard de dollars: 130 millions de dollars pour compenser l’accord sur les ressources extracôtières, 639 millions de dollars dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé et 277 millions de dollars pour le Transfert canadien en matière de programmes sociaux, ce qui comprend un financement supplémentaire pour l’enseignement postsecondaire et les services de garde d’enfants. Les engagements pris dans chaque province et territoire sont inclus dans le budget.
Le budget a été examiné en comité et ce dernier a entendu des témoins, y compris le premier ministre de la Saskatchewan à qui on a accordé une heure pour qu’il ait amplement le temps de faire savoir ce qu’il pensait du budget et des lacunes qu’il y voyait. Tous ceux qui voulaient en parler ont pu le faire.
Néanmoins, ce qui est important, en fin de compte, c’est que nous ayons un budget que le Comité des finances a examiné article par article. Nous en débattons aujourd’hui à la Chambre. Il devrait être également débattu au Sénat mais, comme je l’ai indiqué, des priorités d’une valeur de près de 5 milliards de dollars attendent que le budget soit adopté.
Le fait que nous les ayons chiffrées nous donne des renseignements importants, mais il faut que vous sachiez qu’il y a un grand nombre de programmes qui dépendent de ce financement pour être mis en oeuvre cette année.
Bien entendu, nous comptons sur les leaders au Sénat, à majorité libérale, pour faire en sorte que le budget soit adopté avant la fin du mois et qu’il ait force de loi afin que les dépenses qu’il prévoit puissent être faites, d’un bout du pays à l’autre, que ce soit pour la défense, pour l’environnement ou encore l’investissement dans le travail que Rick Hansen a accompli pendant des décennies et qui a maintenant été reconnu.
Le Comité des finances a reçu plus de 450 mémoires à partir desquels tous les partis ont formulé 44 recommandations qui ont été remises au ministre des Finances. Un grand nombre de ces recommandations, qui ont eu l’accord de tous les partis, figurent dans le budget, mais il y a aujourd’hui deux partis qui s’opposent au budget.
Pour ces raisons, j’espère qu’à la fin de ce débat, ce processus sera respecté et que le Sénat adoptera ce budget.
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Monsieur le Président, je suis vraiment désolé pour mon collègue de , qui a manifestement été envoyé ici aujourd’hui pour prononcer une allocution sur le sujet, parce que le gouvernement ne peut trouver beaucoup de députés du Canada atlantique, au sein de son parti, qui soient prêts à intervenir sur cette question. Il est venu ici, a lu un discours et a tenté courageusement de défendre l’indéfendable.
Je tiens à remercier mon collègue de , qui a pris soin d’examiner l’Accord atlantique, en fait l’accord que j’ai signé et que je connais bien moi aussi. Il a tenté d’expliquer au député de ce que représente cet accord et en quoi la situation actuelle constitue une trahison.
La question que nous devons nous poser aujourd’hui est fort simple. Le gouvernement a-t-il respecté les accords extracôtiers conclus avec Terre-Neuve-et-Labrador et avec la Nouvelle-Écosse, ma province? La réponse est également fort simple. C’est non.
Je le sais, Danny Williams le sait, et John Crosbie le sait lui aussi. Le député de le sait et il a eu le cran de l’admettre, et il peut en être fier. Les gens de la Nouvelle-Écosse sont fiers de la décision qu’il a prise.
Le premier ministre Rodney MacDonald le sait aussi jusqu'à un certain point. Je souhaiterais qu’il le dise un peu plus fermement et avec un peu plus de vigueur. Il semble avoir un peu peur de se porter à la défense de la Nouvelle-Écosse. Peut-être a-t-il peur du du Canada. Il semble que ce soit d’ailleurs le cas de beaucoup de députés d’en face, et je comprends cela. J’aimerais qu’il se montre un peu plus déterminé et combatif. Nous avons vu M. Williams se montrer très ferme.
Tous ceux qui sont le moindrement sensés au Canada atlantique le savent. Ils savent que notre région a été trahie. Ils savent que le a montré au Canada atlantique que sa parole ne veut rien dire.
Je n’ai pas mentionné, je pense, que j’ai l’honneur de partager mon temps de parole aujourd’hui avec le député de , mon estimé collègue, dont j’ai d’ailleurs hâte d’entendre les observations.
Les Canadiens savent que les ministres et les membres du caucus conservateur du Canada atlantique ont trop peur de la colère du pour oser intervenir dans le débat, dire la vérité et défendre les intérêts des habitants de leurs provinces comme ils devraient le faire. Les Canadiens des provinces de l’Atlantique ne se laissent pas berner par les faux arguments que leur servent les députés conservateurs pour expliquer comment ma province, par exemple, perdra 1 milliard de dollars et comment cette mesure est censée être avantageuse pour les gens de la Nouvelle-Écosse.
Le aime dire que la Nouvelle-Écosse a la possibilité de choisir soit le nouveau programme de péréquation, soit l'accord et l'ancien programme de péréquation. Mon collègue, le député de , vient d'expliquer pourquoi il s'agit là d'une fausse dichotomie, d'un faux choix. Comme Jim Meek, chroniqueur au Chronicle Herald de Halifax l'a dit aujourd'hui, la ruse du ministre est d'affirmer qu'il a traité les provinces équitablement .
Nous savons tous que ce n'est pas le cas. Le fait est que, selon le libellé de l'accord, ce dernier s'applique à la formule de péréquation en vigueur. Peu importe les changements qui y sont apportés, les dispositions de l'accord continuent de s'appliquer. Les paiements aux termes de l'accord doivent continuer d'être effectués. Le gouvernement a refusé d'admettre que c'est le cas et a déchiré l'Accord atlantique.
Le gouvernement a-t-il d'autres réponses à donner? Le , par exemple, aime bien dresser la liste des différentes choses qui se trouvent dans le budget, des autres éléments qui ont des répercussions sur la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et le Canada atlantique en général. Le gouvernement dit-il vraiment que nous ne méritons pas, par exemple, de recevoir des transferts au titre des soins de santé, que nous ne méritons pas d'obtenir des fonds pour assurer la protection de l'environnement? Est-ce vraiment là ce que le gouvernement dit? Le gouvernement dit-il que nous en pouvons pas avoir ceci parce que nous allons avoir cela? Le gouvernement dit-il que nous ne pouvons pas recevoir ce qu'il nous avait promis dans le cadre de l'accord sur les ressources extracôtières parce qu'il va nous accorder un financement que, de toute façon, il accorde à toutes les autres provinces? Quelle entente! Ce n'est pas très impressionnant.
Le gouvernement dit-il vraiment que nous ne recevons des paiements de péréquation et des fonds destinés à l'éducation que grâce à sa grande charité et à sa bonne volonté? Est-ce là ce que le gouvernement dit? C'est de la foutaise. C'est absolument ridicule. L'argument des conservateurs est abject et le pire, c'est qu'ils le savent fort bien, mais ils n'osent pas contrarier leur maître tyrannique, le . De toute évidence, ils en ont peur et ils n'ont pas de coeur au ventre.
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Monsieur le Président, si ce n’est pas parlementaire, j’avoue que je l’ignorais et je vais retirer ce que j’ai dit.
On peut dire que les députés semblent bien avoir peur du . Nous avons assisté à de nombreuses tactiques d’intimidation à la Chambre et sur la Colline. Ces collègues de la région de l’Atlantique n’ont malheureusement pas trouvé le courage de tenir tête au . Le projet de loi sur le budget doit bientôt être étudié en troisième lecture. J’espère qu’ils feront alors preuve de courage.
Il y a deux choses que savent tous les citoyens de la Nouvelle-Écosse. La première est que le a trahi la région de l’Atlantique le jour du budget lorsqu’il n’a pas honoré l’entente signée entre le gouvernement du Canada et ma province. Ce marché, ce contrat avait été signé. Je le sais, car je l’ai signé moi-même.
La deuxième chose est que le député de et le député de ont eu l’occasion de défendre les intérêts de leur province. Ils auraient pu dire: « Attendez un instant, ce n’est pas juste. On ne peut pas déchirer unilatéralement un contrat, simplement parce qu’on n’aime pas notre région et qu’on veut nous punir ». Voilà ce qu’ils auraient pu déclarer.
Ces députés auraient pu faire ce que le député de a fait, montrant ainsi sa force de caractère. Il a défendu sa région et sa province. Malheureusement, ces autres députés ont préféré soutenir leur chef qui est dans l’erreur. Était-ce par loyauté envers leur parti? Était-ce par crainte? J’ignore quelle en était la raison et pourquoi ils n’ont pas fait preuve de plus de courage.
Je sais seulement que les électeurs de Nouvelle-Écosse et de la région de l’Atlantique se souviendront que ces députés conservateurs n’ont pas soutenu leur région. Aux prochaines élections, quand ces députés iront frapper aux portes, je pense qu’ils en entendront parler. Les électeurs se souviendront de cette trahison des conservateurs qui coûtera peut-être à ma province un milliard de dollards qui aurait pu servir à financer des choses dont nous avons besoin comme de meilleurs hôpitaux, de meilleures écoles, de meilleures routes et un grand nombre d’autres investissements importants. Ils se souviendront que ces députés conservateurs ont rompu une entente qui accordait à la Nouvelle-Écosse 100 p. 100 de ses revenus extracôtiers, sans récupération.
C’est exactement ce que ces députés conservateurs avaient promis lorsqu’ils ont envoyé, il y a quelques années, aux Canadiens de l’Atlantique, une brochure où on peut lire en couverture: « Il n’y a pas pire tromperie qu’une promesse non tenue ». Ils ont promis 100 p. 100 des revenus, sans récupération. Cette promesse a été rompue.
Le dit que le budget respecte l'accord. C'est ce qu'il prétend depuis des mois. Aujourd'hui, il dit que la décision du député de était prématurée parce qu'il y a encore des pourparlers en vue de respecter l'accord. Quoi? Comment est-il possible d'avoir déjà respecté l'accord tout en prenant part à des pourparlers en vue de le respecter? Il me semble que c'est l'un ou l'autre.
Le et ses marionnettes de la Nouvelle-Écosse, là-bas, nous disent que nous devrions nous compter chanceux de recevoir davantage de péréquation cette année. Quelle farce! Quelle bouffonnerie! Ils devraient lire l'accord.
Voilà pourquoi des chroniqueurs de la région atlantique, comme David Rodenhiser, du Daily News, sont en colère. Voici ce qu'il a déclaré aujourd'hui:
Notre gouvernement nous ment, nous vole et s'allie à un parti qui est déterminé à briser le pays. Le Canada n'a certainement pas de quoi être fier par les temps qui courent.
En outre, sous l'article en question se trouve la boutade suivante:
David Rodenhiser pense que [le premier ministre] a la phobie des accords: l'Accord atlantique, l'accord de Kyoto, l'accord de Kelowna. Il doit être littéralement mort de peur lorsqu'il passe devant un concessionnaire Honda.
Quand le était l'acolyte de Mike Harris, à Toronto, il se moquait du premier ministre Hamm en disant que, dans sa campagne pour l'équité, celui-ci ressemblait à un type qui avait gagné la loterie, mais qui voulait toujours bénéficier de l'aide sociale. La même mentalité empreinte de mesquinerie se manifeste aujourd'hui. Les députés de et de ont malheureusement intégré cette mentalité. C'est bien triste. C'est frustrant et c'est exécrable. Ils devraient avoir honte de l'attitude bassement paternaliste du gouvernement envers la région atlantique. Bientôt, on les entendra dire aux gens de cette région qu'ils ont une culture défaitiste.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de participer à ce débat pour appuyer la motion du député du , qui se lit comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement n'a pas respecté les engagements que le Premier ministre avait pris, oralement et par écrit, envers les provinces et territoires au cours de la dernière campagne électorale en ce qui concerne le programme de péréquation et les accords atlantiques.
[Traduction]
L'heure est grave lorsqu'il est nécessaire de proposer à la Chambre ce genre de motion au sujet du , d'un engagement qu'il a pris et de la nécessité pour lui de respecter la parole donnée. Nous devons pouvoir compter sur certaines institutions au Canada. La charge de premier ministre en est une. Nous pouvons débattre de politiques, avoir des opinions divergentes sur la façon de faire progresser le pays et sur la pertinence des programmes pour l'intérêt général. Cependant, nous devons toujours pouvoir nous fier à celui qui occupe la charge de premier ministre et savoir que cette personne est intègre et respecte la parole donnée.
Il est très décevant d'être dans une situation où les Canadiens ne peuvent faire confiance à la personne qui occupe la charge de premier ministre, du fait que cette personne nous a donné la preuve à maintes reprises que sa parole ne veut rien dire. Nous nous souvenons que, avant de devenir , cet homme avait déclaré que la gestion de l'offre était un système communiste de fixation des prix, qu'il nous fallait construire des murs coupe-feu autour de l'Alberta et, concernant l'unité nationale, que le nombre de capitales nationales lui importait peu, à lui qui, aujourd'hui, s'autoproclame grand défenseur de l'unité nationale. Et voilà la personne en qui nous devrions avoir confiance pour protéger les intérêts de la population canadienne et de son avenir.
Pour ce qui est de l'Accord atlantique, nous devons d'abord nous pencher sur son contenu. L'accord est fort simple: il prévoit que la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador doivent bénéficier de 100 p. 100 des recettes provenant de leurs ressources non renouvelables, le pétrole et le gaz en l'occurrence, indépendamment de tous les autres programmes. Cela veut dire que, s'il y a modification de la péréquation, si des sommes additionnelles sont accordées aux provinces par le gouvernement fédéral dans le cadre d'autres programmes, alors la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve auraient leur part et l'Accord atlantique serait un élément distinct. Il est séparé de tous les autres programmes.
Le budget transforme cet acquis en un choix à faire. La province de la Nouvelle-Écosse et son ministre des Finances doivent décider s'ils vont participer à la nouvelle formule de péréquation, qui comporte certains avantages pour la Nouvelle-Écosse, ou maintenir l'Accord atlantique, qui en comporte lui aussi. Si la Nouvelle-Écosse participe à la nouvelle formule de péréquation, alors l'Accord atlantique devient largement inexistant, le montant des recettes est plafonné et la Nouvelle-Écosse risque de perdre un milliard de dollars.
Certains soutiendront que, dans le système actuel, l'accord donne un avantage disproportionné à la Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador. C'est peut-être là un argument valable. Le pourrait peut-être faire valoir cet argument, mais ce n'est pas ce qu'il a fait durant la campagne électorale. Il s'est engagé, par écrit et verbalement, à honorer la lettre et l'esprit de l'accord.
Lorsque je siégeais du côté du gouvernement, je me souviens que nous avons présenté un budget qui prévoyait la mise en oeuvre de l'Accord atlantique. Le et les députés de son parti, qui formaient l'opposition à ce moment-là, ont demandé que nous scindions le projet de loi pour retirer l'Accord atlantique du budget parce qu'ils avaient l'intention de voter contre le budget, mais voulaient voter en faveur de l'accord.
Cet accord est exactement celui qu'ils sont en train de miner. C'est de la pure hypocrisie et c'est une trahison. C'est une trahison envers les habitants du Canada atlantique et de la Saskatchewan à qui on avait promis qu'ils auraient la totalité des recettes provenant des ressources non renouvelables sans qu'il en soit tenu compte dans la formule de péréquation.
Le député de a mentionné ce matin que c'est nous qui sommes les victimes maintenant, mais que les autres auront leur tour un jour.
Lorsqu'il a fait ces promesses durant la campagne électorale, le n'a pas dit qu'il honorerait l'accord d'une certaine façon, mais qu'il choisirait les éléments, les suggestions et les recommandations qui lui plaisaient dans divers rapports, dont le rapport O'Brien, et qu'il préparerait un budget qui détruit l'esprit de l'Accord atlantique. Ce n'est pas ce qu'il a promis. Il a promis que les recettes provenant des ressources naturelles non renouvelables seraient entièrement exclues du calcul des paiements de péréquation et que cet accord serait maintenu.
J'ai été déçu. Il se trouve que j'ai le privilège de siéger au Comité des finances, où nous avons évalué le budget. Le premier ministre Lorne Calvert a comparu devant le comité et a présenté un excellent exposé au nom de son gouvernement. J'ai été très déçu, comme l'a mentionné le député de , par la relative faiblesse du premier ministre de la Nouvelle-Écosse dans ce dossier.
Nous savons qu'il se trouve dans une situation politique désespérée. Selon les sondages, il est en troisième place. On ne fait pas beaucoup confiance à son gouvernement. Les gens cherchent d'autres solutions. Au lieu de faire preuve de fermeté et de lutter pour les gains que son prédécesseur a déjà faits, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, on le voit bien, se montre quelque peu faible dans ce dossier. Nous ne demandons rien de nouveau ici. Nous demandons que le gouvernement du Canada honore son engagement.
Cela m'amène au deuxième point, à savoir les institutions. Nous devons pouvoir faire confiance à la fonction de premier ministre et à son titulaire, et nous devons également pouvoir croire à l'héritage laissé par le gouvernement du Canada, en se sens qu'un accord signé par un gouvernement du Canada doit durer jusqu'à son terme normal. Dans ce cas-ci, ce serait 2020. Un accord est un accord.
Le premier ministre Rodney MacDonald devrait accepter l'invitation de Stephen McNeil, chef du Parti libéral, de faire front commun. Bien que je n'aie pas discuté avec Darrell Dexter, je suis sûr qu'il se rallierait à eux. Nous ferions front commun avec tous les Néo-Écossais et nous lutterions pour que l'Accord atlantique soit respecté à 100 p. 100.
Les journaux et les médias nous disent que des négociations sont en cours, et le a mentionné, pendant la période des questions, qu'on négocie pour améliorer le projet de loi qu'a présenté le gouvernement, mais pas pour maintenir l'Accord atlantique à 100 p. 100.
Une promesse tenue à 90 p. 100, à 80 p. 100 ou à 70 p. 100 est reniée à 100 p. 100. L'accord a été signé. Il devrait être maintenu. Le député de l'a dit très clairement.
Regardons encore une fois les institutions de notre pays. Regardons notre . Pendant la campagne électorale, le et lui ont promis de ne pas imposer les fiducies de revenu. Ils en ont fait la promesse solennelle aux Canadiens. Les Canadiens, dont un grand nombre d'aînés, ont été encouragés à investir encore davantage dans des fiducies de revenu, car le premier ministre leur avait promis qu'elles ne seraient pas imposées.
Et qu'a-t-il fait? À la première occasion, on se retrouve avec un impôt de 33 p. 100 et une trahison complète à l'endroit des investisseurs, ce qui représente une perte en capital de 25 milliards de dollars. Une grande partie de cet argent appartenait à des personnes âgées, retraitées ou sur le point de l'être. Imaginons cela. J'ai parlé à quelques personnes âgées. Elles m'ont dit qu'elles étaient passées d'une retraite agréable, marquée par l'autosuffisance économique, à une situation de pauvreté où elles doivent survivre avec de petites pensions et des économies réduites.
Elles perdent de 10 000 $ à 15 000 $ de revenu par année. Lorsque le revenu de quelqu'un se situe entre 35 000 $ et 45 000 $, perdre 10 000 $, c'est beaucoup. C'est énorme. Ces personnes dépendaient de cet argent. Le les avait encouragées à investir. Si le premier ministre n'avait pas fait cette promesse, l'investisseur raisonnable n'aurait pas mis autant dans un élément du marché. Mais l'inverse est arrivé.
L'Accord atlantique? Une trahison. Le a trahi les résidants du Canada atlantique. Il a trahi les Saskatchewanais.
Quant au député de , c'est un député expérimenté de la Chambre des communes qui n'a pas tendance à s'emporter et à agir sans réfléchir. Il siège ici depuis assez longtemps. Répondant à une question que j'ai posée, il a promis ici à ses collègues qu'ils pouvaient voter selon leur gré, selon leur conscience, en ce qui concerne l'Accord atlantique. Il a promis qu'il n'y aurait pas de châtiment et que personne ne serait expulsé du caucus.
Ou bien il a induit la Chambre en erreur ou bien c'est un véritable bouffon, car il savait, comme nous l'avons vu, que dès que le député de voterait selon sa conscience, il serait expulsé de son caucus.
Le député de parcourt le monde, représentant notre pays. Le a trahi le Canada, ses citoyens et la région atlantique et le , lui, trahit ses collègues. Ce sont des gens qui représentent les intérêts du pays et qui participent à des discussions avec les chefs d'autres États afin de parvenir à des accords. Les gens des autres pays ne peuvent pas avoir confiance dans les institutions du Canada.
La situation est désastreuse. Je n'ai jamais vu cela. Je demande au et au de s'excuser auprès des Canadiens, auprès des Saskatchewanais et des résidants du Canada atlantique avant qu'il ne soit trop tard. Je leur demande de revenir sur cette décision malheureuse.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me prononcer sur la motion du Parti libéral aujourd'hui, qui se lit ainsi:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement n’a pas respecté les engagements que le Premier ministre avait pris, oralement et par écrit, envers les provinces et territoires au cours de la dernière campagne électorale en ce qui concerne le programme de péréquation et les accords atlantiques.
Le Bloc québécois appuie cette motion tout simplement parce qu'il s'agit d'une évidence. Sur le fond, on ne convient pas des accords atlantiques, on l'a déjà dit par le passé, et on continue de ne pas en convenir. Toutefois, dire que le gouvernement a renié son engagement est une évidence en soi, et l'on ne contestera pas ce fait, que cela nous fasse plaisir ou non. Peu importe ce qu'on peut en penser, sur le fond, on en convient.
Malheureusement, ce n'est pas le seul engagement ou la seule promesse de ce gouvernement qui a été reniée depuis son arrivée au pouvoir. Ce gouvernement se nomme toujours le « nouveau gouvernement », et il avait promis de faire le choses différemment du précédent gouvernement du Parti libéral. Malheureusement, il semble toutefois qu'il ait appris très vite et qu'il ait pris très rapidement les mêmes travers que ses prédécesseurs du Parti libéral. Un nombre élevé de promesses ont été reniées par ce gouvernement.
Les accords atlantiques dont on parle aujourd'hui sont un exemple probant même si, sur le fond — et j'y reviendrai plus loin dans mon exposé —, on ne convient pas de ces accords et qu'on croit que le gouvernement ne devrait pas aller de l'avant à cet égard.
Selon cette motion — selon l'interprétation que le Bloc en fait, du moins —, on reproche au gouvernement d'avoir pris des engagements électoraux irresponsables, délibérément ou non. J'ose espérer que qu'il l'a fait par incompétence et non par une volonté délibérée de tromper les électeurs et de les berner. Il reste qu'on a fait une promesse et qu'on ne la respecte pas. Or le Bloc québécois dénonce cette promesse irresponsable.
Parmi les autres multiples sujets où le gouvernement n'a pas tenu son engagement, on peut citer la question du siège à l'UNESCO. Encore une fois, le gouvernement joue sur les mots et répète insatiablement le même discours, à savoir qu'il a suivi les engagements et qu'il a livré la marchandise dans l'espérance que, à force de répéter continuellement la même chose, peu importe que ce soit vrai ou pas, la population croira ce discours un jour. C'est ce qui s'est passé en ce qui concerne le siège à l'UNESCO.
Qu'on se rappelle la campagne électorale: le premier ministre s'était engagé à donner un siège au Québec à l'UNESCO, au même titre que le Québec a un siège à la Francophonie. C'est textuellement ce qu'il a dit, ce qu'il a répété, ce qu'il a écrit et il ne l'a jamais nié. Évidemment, quand on parle d'un siège à la Francophonie, on parle d'un siège à part entière, d'une voix et d'un vote. C'est ce à quoi tous les Québécois s'attendaient, c'est ce dont tout le monde parlait. Le premier ministre n'a jamais dit aux Québécois pendant la campagne électorale que, en réalité, ce qu'il leur promettait n'était qu'un petit strapontin, un petit tabouret en arrière pour lui chuchoter à l'oreille leur accord, tout en restant tranquilles advenant un désaccord. Jamais cela n'a été le cas.
Lorsque le gouvernement conservateur a proposé cet accord: il a dit aux Québécois qu'il acceptait d'emmener leur délégation avec lui, qu'elle aurait le droit de participer et de dire son opinion pourvu que cette opinion cadre avec la position générale du gouvernement fédéral, ou quelque chose comme cela.
Autrement dit, on aura le droit de dire qu'on est d'accord, mais si on ne l'est pas, on n'aura pas le droit de le dire. Surtout, contrairement à ce qui avait été promis, les Québécois n'auront pas droit de vote comme ils l'ont à la Francophonie. C'est aussi une promesse totalement reniée, totalement brisée. C'est tellement vrai que rien n'a été fait. Même ma prédécesseure dans Jeanne-Le Ber, qui a été ministre du Patrimoine canadien, disait, lorsque le gouvernement a fait cette proposition, que de toute manière, c'est ce qu'on faisait déjà. On n'a jamais empêché les représentants québécois de venir faire un tour, de s'asseoir derrière et de susurrer à l'oreille leurs commentaires. Il n'y a vraiment eu aucun gain. Cela n'a été qu'un gros spectacle alors qu'au le fond, rien de nouveau ne respectait l'engagement de donner un vote au Québec.
Le a invoqué des arguments fallacieux sur la question du droit de vote du Québec en disant que, à l'UNESCO, seuls les États indépendants ont le droit de vote. Premièrement, je ferai remarquer très respectueusement que lorsque le premier ministre et les conservateurs ont fait cette promesse aux Québécois, ils le savaient. Deuxièmement, ils auraient pu prévoir un mécanisme où, lorsque les deux positions se confrontent, on s'abstient, ce qui revient au même résultat. C'est une autre promesse brisée. Il y a eu celle des accords atlantiques pour les gens de provinces maritimes, le siège à l'UNESCO pour le Québec. On a parlé beaucoup en cette Chambre des fiducies de revenu. Ces fiducies de revenu avaient une structure qui permettait à certaines entités juridiques de ne pas payer d'impôt, et on voyait de plus en plus d'entreprises se convertir en fiducies de revenu sous la pression de leurs actionnaires pour payer moins d'impôt.
Le Bloc québécois avait demandé un moratoire sur la conversion en fiducies de revenu. Il a toujours dit que ce n'était pas une bonne chose que les entreprises se convertissent en fiducies de revenu pour des raisons fiscales. Il a tenu cette position avant, pendant et après la campagne électorale. Évidemment, quand le gouvernement a proposé de taxer les fiducies de revenu pour fermer un peu cette brèche qu'on constatait dans la fiscalité canadienne, a priori, nous avons trouvé que c'était une bonne décision et nous l'avons appuyée. Il n'en reste pas moins que c'est là une autre promesse brisée des conservateurs. Le s'était engagé personnellement, noir sur blanc, en campagne électorale à ne jamais — pas peut-être —, jamais imposer les fiducies de revenu. Cela a fait que certains Québécois et Canadiens, leurrés par le premier ministre, ont investi dans des fiducies de revenu, croyant que cela leur rapporterait des revenus très importants. Les valeurs des fiducies de revenu ont continué à gonfler de plus en plus en croyant à la bonne foi du premier ministre. L'erreur de ces investisseurs fut probablement de penser que les conservateurs tiendraient leur promesse. Ils ne l'ont pas fait. Le jour où le gouvernement a annoncé qu'il mettrait fin au régime privilégié des fiducies de revenu, leurs valeurs se sont complètement effondrées, plongeant plusieurs investisseurs dans des scénarios extrêmement tristes où ils ont subi des pertes importantes. Tout cela parce que ce gouvernement, à des fins électorales, a fait des promesses inacceptables et irresponsables qui nous ont menés à cette situation.
Ce n'est pas tout, beaucoup d'autres promesses ont été rompues par ce gouvernement. J'aimerais parler un peu plus en détail de celle sur le déséquilibre fiscal. C'est un combat de longue date du Bloc québécois.
À cet sujet, une fois de plus, le gouvernement semble se dire qu'il n'a qu'à répéter la même chose jusqu'à la fin des temps et que les gens finiront par le croire.
J'ai été étonné de voir comment le a « réglé le déséquilibre fiscal » dans son dernier budget. C'est tout simple. Il a présenté un budget, augmenté des transferts monétaires au Québec et aux provinces, il s'est levé en Chambre et a dit que le déséquilibre fiscal était réglé. Pour lui, le simple fait de l'énoncer contre toute évidence, contre toute réalité objective, suffisait pour convaincre les gens. Quand les conservateurs ont promis aux Québécois de régler le déséquilibre fiscal, ces derniers s'attendaient à ce que ce soit réglé dans le sens du consensus québécois. Le consensus québécois avait été bâti autour de la Commission Séguin sur le déséquilibre fiscal. Quand ce concept de déséquilibre fiscal a été mis de l'avant, on n'a pas choisi les mots « déséquilibre fiscal » au hasard, en pigeant dans un chapeau, on les a choisis parce qu'il s'agissait d'un déséquilibre entre le gouvernement fédéral et les provinces, et parce que ce déséquilibre était de nature fiscale, sinon on l'aurait appelé le déséquilibre budgétaire ou le déséquilibre monétaire. Non, on a appelé cela le déséquilibre fiscal.
Quand on promettait aux Québécois de régler le déséquilibre fiscal, ceux-ci pouvaient s'attendre légitimement à ce que le règlement soit de nature fiscale, cela va de soi. Pourtant, il n'y a rien de nature fiscale dans ce budget. Je l'ai demandé au Comité des finances, aux fonctionnaires et au ministre lui-même. Le ministre nous a avoué bien candidement qu'aucun transfert fiscal au Québec ou aux provinces n'était prévu dans son budget. Tout en disant n'avoir prévu aucun transfert fiscal, aucune mesure fiscale pour régler le déséquilibre fiscal, il nous dit que c'est réglé. Quelque chose ne fonctionne pas là-dedans.
Nous avons voté pour le budget parce qu'un pas en avant a été fait et que des montants importants, disons-le, ont été transférés au Québec et aux provinces. Toutefois, rien ne nous garantit que dans un an, deux ans, trois ans, ces montants seront encore là. À cet égard, le Québec et les autres provinces qui reçoivent des transferts en vertu de la péréquation, par exemple, restent toujours dépendants des sautes d'humeur du gouvernement fédéral et de ses choix. La formule de péréquation vient d'être modifiée, mais elle peut être modifiée encore dans le prochain budget, qu'il soit du même ou d'un autre gouvernement.
Le Québec voulait une autonomie financière, il voulait pouvoir bénéficier de revenus prévisibles et stables, qui allaient croître dans le temps et sur lesquels il pouvait avoir un contrôle, de sorte qu'il ne serait pas toujours à la merci des choix du gouvernement fédéral. C'est tellement vrai que le déséquilibre fiscal n'est pas réglé de façon permanente et que le Québec dépend encore du gouvernement fédéral, que même les conservateurs, dans la publicité qu'ils diffusent au Québec, disent — et je ne veux pas me tromper — que le chef de l'opposition, s'il devenait premier ministre, pourrait reprendre l'argent. Les conservateurs le disent. Leur publicité au Québec dit que le déséquilibre fiscal qu'ils prétendent avoir réglé définitivement pourrait recommencer si un autre gouvernement était élu. Ce n'est pas un règlement. Si on avait transféré un champ de taxation, par exemple la TPS, au gouvernement du Québec qui aurait pu avoir des revenus sur lesquels il pouvait avoir une prise entière et totale, prévisible dans le temps sans que le gouvernement fédéral ne puisse revenir en arrière, cela aurait été réglé. Cela aurait pu être un transfert de point d'impôt, comme cela s'est fait par le passé, mais ce ne fut pas le cas.
On voit que plusieurs promesses ont été brisées par ce gouvernement, tout comme le gouvernement précédent l'avait fait. On peut se dire objectivement qu'il est encore heureux que ce gouvernement soit minoritaire, parce qu'il se permet de briser autant de promesses malgré le fait qu'il soit minoritaire, je n'ose pas imaginer ce qu'on obtiendrait s'il était majoritaire et s'il pouvait faire ce qu'il veut en Chambre.
On peut imaginer que le nombre de promesses brisées exploserait et serait encore plus important.
À cet égard, la motion d'aujourd'hui des libéraux a l'avantage d'agir comme un rappel aux Québécois. Ils doivent envoyer le plus possible de députés du Bloc québécois à Ottawa afin de s'assurer d'y avoir une voix forte. Peu importe le gouvernement, on se croise les doigts pour qu'il soit minoritaire et pour ne pas qu'il puisse faire absolument tout ce qu'il veut.
J'ai fait la liste de quelques promesses électorales non tenues du gouvernement. J'aimerais maintenant m'attarder au fond de la question et parler un peu plus des accords atlantiques avec lesquels le Bloc québécois est en désaccord. D'une part, ces accords violent le principe de la péréquation qui doit permettre à toutes les provinces d'offrir des services similaires à tous les citoyens, peu importe leur richesse, avec un taux d'imposition similaire. D'autre part, le Québec a déjà contribué financièrement au développement de l'industrie des énergies fossiles. Maintenant que ce développement est fait, on n'est absolument pas d'accord pour contribuer à l'exploitation de cette industrie.
À titre d'exemple, de 1970 à 1999, Ottawa a versé 66 milliards de dollars en subventions directes à l'industrie des énergies fossiles dont le charbon, le gaz naturel et le pétrole — une industrie à toute fin pratique absente du Québec. Pendant la même période, il a versé un maigre montant de 329 millions de dollars à l'industrie de l'énergie renouvelable. De cet argent, pas un seul sou n'est allé à l'énergie hydroélectrique. Ainsi, en même temps que le Québec prenait le virage de l'hydroélectricité, Ottawa soutenait plutôt le développement des énergies polluantes.
Or le développement de l'industrie des hydrocarbures a été fait en bonne partie avec les impôts des Québécois et des Québécoises, même si ce développement s'est fait à l'encontre des intérêts fondamentaux du Québec, que ce soit sur les plans économique ou environnemental, puisque les énergies polluantes, comme leur nom l'indique, sont plus polluantes. On a déjà payé 66 milliards de dollars pour ce développement. Par exemple, dans le cas d'Hibernia, on peut parler de 5 milliards de dollars dont environ le quart vient des impôts des Québécois. Maintenant qu'on a payé pour ce développement, que ces entreprises sont devenues rentables et que l'exploitation de ces ressources non renouvelables sont payantes pour les provinces, on demanderait aux Québécois de payer encore pour ce développement? Cela me semble tout à fait illogique de donner ainsi une prime aux provinces qui choisissent de développer des énergies non renouvelables, alors qu'on ne le fait pas pour des énergies renouvelables.
D'abord, cette exclusion des ressources non renouvelables est complètement arbitraire. Pourquoi a-t-on choisi cela alors qu'il n'y en a à peu près pas au Québec alors qu'on aurait pu exclure d'autres champs de l'assiette fiscale? Exclure l'aéronautique, par exemple, aurait grandement avantagé le Québec. Exclure les énergies renouvelables comme l'hydroélectricité aurait également représenté des milliards de dollars en péréquation, mais non. On a choisi les ressources non renouvelables et on les exclut du calcul de péréquation. Cela me semble totalement arbitraire et injustifié.
J'aimerais conclure en brisant un mythe que j'ai trop souvent entendu en cette Chambre à l'effet que les Québécois étaient les principaux bénéficiaires de la péréquation. C'est vrai que le montant est plus important. Cela dit, les Québécois sont beaucoup plus nombreux, et per capita, les Québécois sont ceux qui, de tous, touchent le moins de péréquation. Il suffit de prendre le montant et de le diviser par le nombre d'habitants au Québec.