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Monsieur le Président, je propose:
Que, conformément à l'article 27(1) du Règlement, à partir du mercredi 13 juin 2007 jusqu'au jeudi 21 juin 2007 inclusivement, la Chambre continue de siéger jusqu'à 22 heures.
— Monsieur le Président, cette motion ne peut être présentée qu'une journée par année, pas le jour de Noël ni le jour de la marmotte, mais bien aujourd'hui, le dixième jour de séance avant le 23 juin. Il s'agit d'une motion dont l'objet est de permettre à la Chambre de siéger jusqu'à une heure tardive en soirée.
Lorsqu'ils regardent cette partie du calendrier parlementaire et qu'ils constatent que les séances risquent d'être prolongées, je sais que bien des députés pensent que cela signifie que nous allons ajourner tôt pour les vacances d'été. Ils se trompent. Cela signifie simplement qu'en vertu du Règlement nous pouvons siéger et travailler tard pour abattre le plus de travail possible pour les Canadiens, car il s'agit de priorités qui leur tiennent à coeur.
Je vais être franc et avouer qu'à l'origine je n'avais pas l'intention de présenter cette motion. J'espérais que ce ne serait pas nécessaire. J'espérais que nos travaux avanceraient rapidement.
Prenons par exemple le projet de loi . Le projet de loi de mise en oeuvre du budget est un projet de loi pour lequel nous croyions nous être entendus avec les autres partis; en fait, il avait été convenu par le député de , le député libéral de Scarborough et d'autres qu'il serait au Sénat au plus tard le 6 juin. À un moment ou à un autre, le Parti libéral a cherché à le traiter un peu différemment, et nous sommes donc encore en train d'en discuter, près d'une semaine après la date à laquelle nous pensions qu'il serait rendu au Sénat. À cause de cela, nous avons évidemment perdu beaucoup de temps pendant lequel nous aurions pu discuter d'autres priorités pour les Canadiens.
Je veux parler de ce que ces autres priorités pour les Canadiens pourraient être, mais, d'abord, je veux traiter de la plus grande, à savoir le projet de loi , le projet de loi d'exécution du budget. Comme maintes personnes l'ont dit à la Chambre aujourd'hui, si ce projet de loi n'est pas adopté d'ici à ce que la Chambre s'ajourne pour la période estivale, si la question de ce projet de loi n'a pas été réglée, plusieurs dépenses prioritaires touchant à des questions très importantes pour les Canadiens ne se concrétiseront jamais, puisque c'est un projet de loi dont la portée remonte à l'exercice précédent en ce qui concerne les dépenses. Ces fonds ont été affectés. Le projet de loi doit être adopté et recevoir la sanction royale pour que ces fonds soient disponibles. Dans le cas contraire, ils ne pourront jamais être touchés.
Certaines mesures qui doivent être ainsi financées ont été mentionnées aujourd'hui. Au premier rang de ma liste personnelle, il y a les 620 millions de dollars prévus pour la fiducie sur les délais d'attente garantis. C'est de l'argent prévu pour aider les provinces à s'occuper de ce qui constitue une de nos principales priorités. En fait, je devrais dire une des cinq grandes priorités que nous avons énoncées pendant la campagne électorale. Il s'agit de parvenir à offrir aux patients un délai d'attente garanti afin qu'ils obtiennent les soins de santé dont ils ont besoin dans un délai raisonnable, pratique et cliniquement logique.
Nous avons vu les délais d'attente doubler de longueur sous le gouvernement précédent. Nous avons beaucoup vanté le système de santé canadien et nous prétendons tous y croire, mais si nous y croyons vraiment, nous devons faire en sorte qu'il fonctionne. Prendre les moyens pour que les Canadiens reçoivent les soins de santé dont ils ont besoin au moment opportun est un élément important de son bon fonctionnement. C'est ce que visent précisément les 612 millions de dollars.
Les provinces ont très hâte de recevoir ces fonds. Ils représentent beaucoup pour bien des provinces. Dans ma propre province, l'Ontario, cela signifie 200 millions de dollars de plus pour le système de santé, qui en a bien besoin. La même chose est vraie pour la Nouvelle-Écosse et, si on ajoute d'autres éléments, ce sont 639 millions de dollars en transferts que recevrait la province. On parle de sommes semblables pour tout le Canada.
Il s'agit de fonds non négligeables. Il y a d'autres éléments dans le budget. Une bonne partie des transferts ne seraient pas perdus, comme je le disais, parce que les fonds sont prévus dans le budget principal, mais les 612 millions pour les délais garantis seront perdus si nous n'adoptons pas le projet de loi en temps voulu.
Il y a un autre élément très important. C'est le montant de 1,5 milliard de dollars au titre de la fiducie pour la qualité de l'air et la lutte aux changements climatiques. Cet argent doit aider les provinces à mettre en oeuvre leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est très important.
Le 4 janvier dernier, le s'est adressé aux Canadiens et leur a dit quelles seraient les priorités du gouvernement cette année. L'une de ces priorités consistait à prendre des mesures concrètes en environnement. Nous venons d'en voir un exemple au sommet du G8. Dans la déclaration du sommet, l'approche du Canada est totalement différente de ce qu'elle avait été pendant 13 ans sous le gouvernement précédent, alors que les émissions de gaz à effet de serre ont énormément augmenté, peu importe les engagements pris. Nous avons maintenant un plan national qui prévoit de vraies réductions, non seulement à court et à moyen terme, mais aussi à long terme.
C'est cette approche du gouvernement canadien qui a été louangée non seulement par les leaders mondiaux, mais aussi par les groupes d'intérêts. Le Fonds mondial pour la nature, par exemple, a émis un communiqué applaudissant l'approche du Canada et la citant comme modèle. Pourquoi? Parce qu'elle peut être utilisée peu importe à quel point le dossier antérieur du pays est mauvais. C'est important pour bon nombre des grands émetteurs, comme la Chine, l'Inde, le Brésil et les États-Unis, qui n'avaient pas encore adhéré aux ententes ou qui n'avaient aucune obligation de mise en oeuvre en vertu du Protocole de Kyoto, afin de les inclure à la table et de leur faire réaliser que si nous devons nous attaquer aux émissions de gaz à effet de serre et réduire les risques de changements climatiques et ce qu'ils peuvent faire à notre planète, nous devons prendre des mesures à long terme. C'est cette approche du Canada qui est considérée comme un modèle.
Un élément de cette approche qui revêt une importance capitale consiste à inviter la participation des provinces et à veiller à ce qu'elles disposent des ressources dont elles ont besoin. Le 1,5 milliard de dollars dont est dotée l'écofiducie pour la qualité de l'air et les changements climatiques sert en grande partie à cette fin. Je souligne que cet argent disparaîtra si le projet de loi n'est pas adopté à temps.
C'est en ce sens que l'obstruction et les manoeuvres dilatoires auxquelles se livre le Parti libéral, en particulier, ont un effet très néfaste sur les intérêts des Canadiens qui se soucient de l'environnement, et même de ceux qui ne s'en soucient pas, puisqu'ils sont touchés qu'ils s'en soucient ou non. Il est important que tous les Canadiens vivent dans un environnement sain.
Un autre montant qui disparaîtra, si l'obstruction libérale réussit à empêcher l'adoption du projet de loi , est le 400 millions de dollars destiné à l'Inforoute Santé du Canada, projet faisant appel à la technologie de pointe pour que la population ait accès de meilleurs soins de santé, grâce à l'amélioration de système de soins de santé. Il est très important pour les provinces d'être capables d'assurer la prestation de soins de santé à leurs habitants, les Canadiens. Je le répète, si l'obstruction et les manoeuvres dilatoires des libéraux étaient couronnées de succès, empêchant le projet de loi de recevoir la sanction royale très bientôt, cet argent aussi disparaîtrait.
Il y a un autre investissement qui présente un intérêt particulier pour moi, car il touche des habitants de mon coin de l'Ontario. Il a d'ailleurs été annoncé dans la région de York, où j'habite et où se trouve ma circonscription. Je parle des 225 millions de dollars destinés à la protection des écosystèmes menacés, en collaboration avec des groupes tels que la Société canadienne pour la conservation de la nature, qui doivent permettre de faire l'acquisition de terres écosensibles qui risqueraient autrement de tomber aux mains de promoteurs ou, à défaut d'en faire l'acquisition, de prévoir des servitudes de conservation garantissant qu'elles seront conservées dans leur état naturel dans un avenir prévisible, tant et aussi longtemps que notre régime juridique existera, ce qui veut essentiellement dire à perpétuité. Cet investissement est très important et, si nous ne pouvons pas faire adopter le projet de loi d'exécution du budget en temps opportun, il disparaîtra et, avec lui, la capacité de protéger ces terres écosensibles.
Je voudrais aussi parler de la somme de 30 millions de dollars accordée à la fondation Rick Hansen. Rick Hansen est l'homme en mouvement. C'est un grand Canadien qui a parcouru le monde dans son fauteuil roulant. Doué d'une forte personnalité, c'est un activiste qui défend avec beaucoup de succès la cause de la recherche sur les lésions médullaires. Malgré l'accident qu'il a subi, il ne s'est pas laissé abattre et il a réalisé son tour du monde. Si je me souviens bien, c'est en 1984 qu'il a entrepris ce voyage, qui a été pour nous tous une source d'inspiration. Grâce à l'argent qu'il a recueilli à l'époque, la fondation poursuit constamment son oeuvre importante. Nous aimerions accorder 30 millions de dollars à cette fondation, mais nous n'y parviendrons pas si les libéraux réussissent à retarder les travaux comme ils le souhaitent et empêchent l'adoption de ce projet de loi au-delà de l'échéance que nous devons respecter.
Pour toutes ces raisons, le projet d'exécution du budget est très important. Nous voulons qu'il soit adopté, ce qui est bien sûr une bonne raison en soi, mais avec le temps qui passe rapidement, on voit aussi poindre à l'horizon des conséquences bien réelles, car une bonne partie des sommes est rattachée à l'exercice qui s'est terminé le 31 mars. Nous devons donc adopter le budget pour pouvoir fermer les livres. Nous devons obtenir la sanction royale avant que les députés puissent retourner dans leur circonscription pour l'été. Ainsi, nous envisageons de poursuivre l'étude de ce projet de loi aussi longtemps qu'il le faudra.
J'ajouterai que nous espérions avoir l'occasion de débattre beaucoup d'autres projets de loi, mais les libéraux ont choisi de retarder l'adoption du projet de loi d'exécution du budget de toutes les manières possibles et pour aussi longtemps que possible, comme nous avons pu le constater aujourd'hui à la Chambre et comme nous l'avons constaté vendredi dernier et ainsi de suite. Nous avons essayé de prendre des mesures pour accélérer le processus, mais à chaque fois, ils sont intervenus pour s'y opposer.
L'autre projet de loi important que nous devons examiner, c'est le , qui modifie le Code criminel. Notre programme en matière de justice est très important et le projet de loi effectue une mise à jour des dispositions du Code criminel. Le comité l'a renvoyé à la Chambre et il en est maintenant à l'étape du rapport. Nous aimerions l'adopter rapidement, mais nous avons besoin de temps à la Chambre.
De même, nous nous attendons à ce que le projet de loi , sur les transports, revienne du Sénat avec des amendements. Nous devrons voir si la Chambre souscrit ou non à ces amendements. Le projet de loi C-11 est un projet de loi important qui est à l'étude depuis longtemps, comme on peut le voir d'après son numéro, et nous attendons depuis environ un an pour l'adopter.
Nous avons aussi le projet de loi , le projet de loi sur l'intégrité des élections. Il est au Sénat qui nous a fait savoir qu'il avait l'intention de proposer des amendements. Nous et, je pense, les autres partis, aimeraient voir ce projet de loi de retour ici ou, du moins, c'est le cas pour au moins trois des partis à la Chambre. Le projet de loi a été amendé au comité et nous, le gouvernement, avons accepté les amendements proposés par les libéraux et les bloquistes.
Malheureusement, les sénateurs libéraux ne voyaient pas du tout les choses comme leurs collègues libéraux de la Chambre des communes. Ils sont même en train de faire disparaître l'amendement proposé par les députés libéraux à la Chambre des communes qui portait sur la façon de traiter ces listes et la transmission des renseignements aux partis politiques. Ils en sont revenus à une position identique à ce que les conservateurs avaient d'abord proposé au comité.
Puisque les sénateurs libéraux ont décidé de ne pas être d'accord avec leurs collègues de la Chambre des communes, cela signifie que la Chambre devra se pencher une fois de plus sur le projet de loi une fois que le Sénat aura terminé son travail.
Nous attendons que la partie de ping-pong entre les sénateurs et les députés libéraux se termine. Nous espérons pouvoir ensuite être en mesure d'en arriver à une solution sur laquelle nous pourrons tous nous entendre pour que les élections à venir puissent se tenir avec beaucoup plus d'intégrité et de probité, ce qui est très important pour tous les partis et tous les députés de la Chambre.
Le projet de loi , sur la mise en quarantaine, fait aussi partie des projets de loi qui sont restés longtemps au comité. C'est un projet de loi très important qui porte sur des questions de santé et c'est un dossier que nous aimerions régler.
Je sais qu'il y a un projet de loi pour lequel le leader de l'opposition à la Chambre, le député de , a généreusement accepté d'accélérer le processus de traitement, et nous espérons donc en faire très bientôt l'étude à l'étape du rapport. Je crois que nous en sommes au stade de pouvoir le faire. Toutefois, je sais que d'autres partis veulent une étude minutieuse de ce dossier et, si nous avons accepté l'offre généreuse du leader de l'opposition, ce ne sont pas tous les partis qui l'ont fait. Nous pouvons tenter de le faire adopter au plus grand nombre d'étapes possible à la Chambre, et ce, le plus rapidement possible. Je projet de loi dont je parle est celui qui porte sur les symboles olympiques. J'aimerais que la Chambre des communes en termine l'étude et qu'il soit ensuite renvoyé au Sénat.
C'est un projet de loi important pour les organisateurs des Jeux olympiques de 2010, à Whistler et à Vancouver. Cette mesure est importante parce qu'elle traite du droit d'auteur et des marques de commerce. Nous savons tous combien il est difficile d'organiser ces jeux à notre époque, de protéger les droits d'auteur, de s'occuper des produits dérivés et de générer des recettes pour appuyer les athlètes, les jeux et les installations qui seront construites. Toutes ces considérations sont importantes pour les personnes concernées, qu'il s'agisse des athlètes, des organisateurs ou des membres des collectivités qui bénéficieront de l'héritage laissé par ces jeux.
Nous attendons aussi d'autres mesures législatives telles que le projet de loi , sur les revendications territoriales des Inuits du Nunavik, et le projet de loi , sur l'enregistrement non autorisé de films. Le projet de loi C-59 vient tout juste d'être déposé, mais les journaux disent que c'est une mesure importante, parce qu'elle entraînerait des conséquences sévères lorsque des personnes enregistrent illégalement des films dans un cinéma, dans le but de les vendre sur le marché noir sans acquitter les droits d'auteur. C'est un problème qui fait mal à l'industrie cinématographique.
L'industrie cinématographique est devenue très importante au pays, en particulier dans des endroits comme Vancouver et Toronto. Il importe que le Canada préserve sa crédibilité aux yeux de cette industrie, que nous appuyions nos artistes et les gens qui donnent une valeur à la propriété intellectuelle, et que nous fassions preuve de leadership, en tant que pays, pour ce qui est d'assurer la protection de cette industrie.
À l'avenir, au fur et à mesure que nous nous éloignerons des marchandises et des produits fabriqués pour passer à des types de services qui ont plus à voir avec la propriété intellectuelle, nous devons être perçus comme de réels chefs de file à cet égard. Comme je l'ai dit, les médias suggèrent que tous les partis appuient le projet de loi , et c'est pourquoi nous aimerions le faire adopter rapidement.
Un autre projet de loi que nous avons récemment présenté aiderait la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge à adopter un nouveau symbole. Nous devons le faire au Canada au moyen d'une mesure législative en raison d'une charte qui existe. Le projet de loi créerait un autre symbole neutre, à savoir le cristal rouge, qui pourrait être utilisé après ratification d'un traité. Si le symbole du Croissant-Rouge ou de la Croix-Rouge crée quelque malaise dans la population locale, la Société de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge serait en mesure d'utiliser le cristal rouge comme symbole de rechange. C'est pourquoi, en tant que pays, nous devons reconnaître officiellement que ce symbole bénéficierait de toutes les protections prévues dans la Convention de Genève afin que tout le monde le respecte. Il y aurait cependant des conséquences si les gens utilisaient mal le symbole, par exemple pour procéder à une offensive militaire. Le symbole devrait être utilisé pour les fins prévues, c'est-à-dire protéger et sauver des vies dans des situations difficiles partout dans le monde.
Tous les projets de loi dont j'ai parlé figurent au calendrier de la Chambre. Certains sont au Feuilleton et nous aimerions nous en occuper, mais d'autres sont encore au comité.
Je n'ai même pas parlé du projet de loi sur la gestion des terres des premières nations, qui vient du Sénat.
Nous aimerions que la Chambre adopte certains projets de loi dont les comités sont encore saisis et que nous souhaiterions qu'ils nous renvoient. Nous pensions que certains nous reviendraient un peu plus vite. C'est le cas du projet de loi , modifiant la Loi sur l'aéronautique. Le comité effectue l'étude article par article depuis près d'un mois maintenant. Je me réjouis du zèle du comité, mais c'est une mesure législative importante et nous aimerions qu'elle soit renvoyée à la Chambre.
Il y en a une autre que j'aimerais que le comité traite très rapidement. Il s'agit du projet de loi , sur la conduite avec facultés affaiblies. J'ai parlé de l'importance d'assurer la justice et de rendre nos rues et nos collectivités plus sûres. C'était l'une des cinq grandes priorités des conservateurs lors de la dernière campagne électorale. Le 4 janvier, le a réaffirmé son engagement à cet égard.
Je reconnais que nous avons réalisé des progrès appréciables quant à l'adoption à la Chambre de certaines de ces mesures législatives concernant la justice, mais cela n'a pas été facile. Certaines mesures, comme le projet de loi , portant sur les peines minimales pour les infractions mettant en jeu des armes à feu, sont restées au comité. À écouter les politiciens, on pourrait croire qu'il y a consensus sur l'importance de peines minimales pour les crimes commis avec une arme à feu. Au cours des dernières élections, même le Parti libéral en a fait l'un des principaux éléments de son programme.
Cependant, au comité, les choses ont un peu changé. Le Parti libéral a sabré dans les éléments importants du projet de loi et l'a retenu au comité pendant 252 jours. Malheureusement, on ne peut pas rattraper ce temps perdu, mais grâce à l'appui du Nouveau Parti démocratique, nous avons pu muscler quelque peu le projet de loi et le rendre utile. Il contient maintenant des peines minimales considérables pour les membres des gangs, les voyous qui veulent terroriser nos collectivités avec des fusils et commettre des actes violents. Leurs actes entraîneront maintenant de lourdes conséquences. Quand ils commettront une infraction comme cela ils iront en prison. Il n'y aura plus moyen de s'en sortir sans purger sa peine ni de détention à domicile. Les contrevenants devront purger de vraies peines de prison pour certaines de ces infractions. Les peines minimales qui existaient déjà seront plus sévères afin d'obtenir de réels résultats.
Je sais que ces questions de justice sont importantes pour les Canadiens, et que le projet de loi sur les armes à feu en fait partie, mais l'autre projet de loi qui est toujours au comité est le , sur la conduite avec facultés affaiblies. Il est très facile de détecter quand quelqu'un conduit sous l'influence de l'alcool parce que nous avons des ivressomètres et des normes. Cependant, il est beaucoup plus difficile de déterminer si quelqu'un est sous l'influence d'autres substances illégales, de substances réglementées, de narcotiques, bref, de drogues. Les gens qui consomment des drogues, qui en abusent, et qui prennent le volant ont les facultés tout aussi affaiblies, sinon plus, que quelqu'un qui a consommé trop d'alcool. Le risque qu'ils présentent aux autres conducteurs sur la route est tout aussi important. Ils peuvent changer la vie d'une famille à jamais s'ils tuent ou blessent quelqu'un. Une famille peut être complètement détruite quand un accident a lieu à cause de ce genre de comportement.
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Monsieur le Président, il est malheureux que le gouvernement, en présentant cette motion aujourd'hui, ait encore une fois choisi de ne pas consulter les partis de l'opposition pour organiser en collaboration les travaux de la Chambre.
Plus d'une fois, comme la présidence s'en souviendra sans doute, j'ai demandé directement au gouvernement s'il projetait de recourir à l'article 27 du Règlement. Comme d'autres leaders parlementaires peuvent le confirmer, la réponse a été « probablement pas ». Je pense que l'opposition pouvait raisonnablement s'attendre à ce que, s'il avait en fait changé d'idée, le gouvernement ait la décence de nous informer au moins un peu avant 13 heures qu'il présenterait cette motion aujourd'hui.
Franchement, à voir le leader du gouvernement à la Chambre se déplacer d'un côté à l'autre de l'enceinte — je ne dirai pas où il est allé — et se faire chahuter comme ce fut le cas lorsqu'il est sorti, cela en dit long évidemment sur le genre de comportement avec lequel nous devons composer.
Je ne vois actuellement au Feuilleton aucune mesure que cette motion permettra d'adopter plus rapidement qu'elle ne l'aurait été normalement. Je suppose, si j'en juge d'après les observations du leader du gouvernement à la Chambre, que le gouvernement se préoccupe principalement du projet de loi , la Loi d'exécution du budget.
Le gouvernement a fait savoir à la Chambre et au public qu'il craint maintenant beaucoup que le projet de loi ne reçoive pas la sanction royale à temps pour que certaines dépenses puissent être engagées durant l'exercice approprié. Soyons clairs. L'exercice dont parlent les conservateurs est 2006-2007, et c'est ça le problème.
Il s'agit d'entrées budgétaires rétroactives pour le dernier exercice, pas le prochain exercice, comme les députés l'auront compris d'après les observations du leader du gouvernement à la Chambre. Si le gouvernement craint qu'il commence à se faire tard, il n'a vraiment que lui à blâmer.
Normalement, les budgets fédéraux sont présentés vers la troisième semaine de février, ce qui permet la présentation d'un projet de loi d'exécution du budget à la fin du même mois. Si tout va bien, le projet de loi est présenté au comité avant la fin du mois de mars et adopté à toutes les étapes avant la fin du mois de mai, voire au début de juin au plus tard.
Cette année le gouvernement a choisi, pour des raisons partisanes qui lui sont propres, de retarder la présentation du budget jusqu'à la troisième semaine de mars. Nous n'avons rien vu avant. Le gouvernement a ensuite unilatéralement interrompu le débat du budget. Un peu plus tard, il a interrompu à nouveau, sur le tard, le débat en deuxième lecture du projet de loi sur la mise en oeuvre du budget. Cette interruption a duré trois semaines complètes, de sorte que le projet de loi a été renvoyé au comité au milieu de mai.
Par conséquent, le gouvernement a fait traverser l'étape du comité au projet de loi à une vitesse fulgurante. Il n'a pas respecté les ententes de procédure et a nié à beaucoup de citoyens et de groupes intéressés et informés le droit de témoigner au sujet du projet de loi. Qu'il soit bien clair que tout problème de procédure concernant le projet de loi découle directement du fait que le gouvernement n'a pas respecté l'entente sur le processus entièrement établi par les membres du comité.
Néanmoins, nous en sommes au troisième jour de débat à l'étape de la troisième lecture et tout semble indiquer que la troisième et dernière étape se terminera demain à la fin des travaux au plus tard.
Il est important de souligner ce que sont ces dates relativement au budget. Souvenez-vous que la Chambre a repris ses travaux la dernière semaine de janvier. Le budget n'a été présenté à la Chambre que le 19 mars, soit après huit semaines complètes de séance. Il y a eu ensuite une motion de voies et moyens et le dépôt du projet de loi budgétaire, mais cela a été retardé parce que le gouvernement a interrompu son propre débat budgétaire sur les principes financiers du gouvernement.
Le budget a été présenté tardivement, le débat budgétaire a été retardé de façon unilatérale et le projet de loi budgétaire a enfin été présenté le 29 mars. Il a été étudié à l'étape de la deuxième lecture pour la première fois le 30 mars. Il a ensuite fait l'objet d'un débat désordonné et a été rappelé sporadiquement par le gouvernement jusqu'au 23 avril, date où le gouvernement l'a complètement retiré. La Chambre n'a pas revu le budget avant le 14 mai, trois semaines plus tard.
Finalement, le projet de loi a été renvoyé au comité et ce n'est pas en raison d'obstruction systématique de l'un ou l'autre parti d'opposition. Le retard est entièrement attribuable à la mauvaise gestion de la procédure par le gouvernement. Le projet de loi a été devant le comité moins de deux semaines et pendant une de ces deux semaines, le Parlement ne siégeait même pas.
Le comité l'a finalement renvoyé à la Chambre de façon plutôt expéditive, grâce à la collaboration de l'opposition, et il nous a été présenté pour étude à l'étape du rapport le 4 juin. Pendant combien de temps? Une journée. C'est tout le temps consacré au projet de loi à l'étape du rapport. Le projet de loi est maintenant à l'étape de la troisième lecture et il y a eu trois jours de débat. Il serait probablement possible d'en conclure l'étude à la fin de la journée demain.
C'est pourquoi j'ai déclaré en commençant mon intervention qu'il n'y a rien au Feuilleton qui ne peut pas être traité dans le cours normal des travaux de la Chambre sans la mesure proposée par le leader parlementaire du gouvernement. De toute évidence, il s'agit d'une tactique visant à blâmer l'opposition pour les retards qui sont entièrement attribuables au gouvernement.
Que se passe-t-il alors? Si ce n'est pas à cause du projet de loi , qu'est-ce qui a poussé le gouvernement à proposer la motion à l'étude aujourd'hui? On a fréquemment demandé au gouvernement de présenter un programme législatif réaliste à terminer avant l'été, mais les seules réponses que nous ayons obtenues du leader parlementaire du gouvernement et d'autres députés du côté ministériel, c'est une litanie de déclarations partisanes. La mesure législative progresse à la Chambre et en comité en dépit de la gestion erratique de son programme par le gouvernement.
En fait, le projet de loi le plus controversé au Feuilleton, et ce qui me donne peut-être un peu d'espoir, c'est le projet de loi , sur la qualité de l'air, tel qu'il a été modifié par les députés. On remarquera que seul le gouvernement a bloqué ce projet de loi jusqu'à maintenant. Cependant, nous aurons quelques heures de séance de plus chaque jour à compter de mercredi.
Peut-on conclure que le temps supplémentaire que le gouvernement demande pour faciliter les travaux de la Chambre servira à l'étude du projet de loi ? Je l'espère. C'est rempli d'espoir que j'ai déclaré à la Chambre que mon parti, l'opposition officielle libérale, appuiera la motion du ministre visant à prolonger les horaires.
Dans le temps qui restera, outre le projet de loi , dont nous réglerons probablement le sort demain, et le projet de loi — j'espère que le gouvernement aura le courage de le rappeler et d'en saisir à nouveau la Chambre —, l'opposition officielle compte également voir progresser le projet de loi , qui réduirait les coûts de transport des agriculteurs; le projet de loi sur l'adoption à l'étranger; le projet de loi sur la procédure pénale; le projet de loi , qui traite d'Air Canada et de l'utilisation des langues officielles; le projet de loi , relatif à la réforme de la mise en liberté; le projet de loi , qui a trait aux Olympiques; les projets de loi et , qui touchent aux revendications territoriales; ainsi que le projet de loi , projet de loi d'initiative parlementaire sur les envois en franchise du courrier du Canada à nos soldats en Afghanistan.
Il y a aussi un article qui a été mentionné durant la période des questions aujourd'hui. Il s'agit du projet de loi que nous attendons avec impatience, celui qui a trait à la protection des salariés. J'espère que le gouvernement respectera l'engagement qu'il a pris durant la période des questions et qu'il présentera le projet de loi modifié afin qu'il soit adopté à toutes les étapes et qu'il devienne exécutoire avant que le Parlement ajourne pour l'été.
J'aimerais mentionner une autre affaire qui est en suspens et que la Chambre devrait traiter ou, du moins, que le gouvernement devrait traiter pendant que la Chambre siège. Il s'agit de l'examen entrepris il y a quelques semaines par M. Brown sur les incidents liés à la caisse de retraite de la GRC. Ces incidents préoccupent grandement les Canadiens.
D'après ce que nous comprenons, M. Brown est censé déposer un rapport le 15 juin. C'est ce qu'a d'abord promis le . Il importe pour nous de savoir que l'examen suit son cours, que nous aurons des nouvelles de M. Brown en temps opportun et que le fera ce qu'il a promis de faire, c'est-à-dire rendre le rapport public immédiatement.
Avant la pause estivale, le gouvernement pourrait aussi envisager de modifier son approche pour améliorer le climat à la Chambre. Le climat s'améliorerait si le gouvernement cessait certaines de ses pratiques les plus hostiles. Par exemple, il faudrait qu'il cesse ses publicités offensives gratuites et ses ententes brisées sur la comparution des témoins. Il faudrait qu'il n'y ait plus de manuel d'entourloupettes pour perturber les travaux parlementaires et il faudrait mettre fin aux manoeuvres sournoises pour utiliser à mauvais escient le Règlement de la Chambre. Un peu de bonne foi comme avant pourrait modifier le climat pour le mieux.
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Monsieur le Président, nous avons devant nous une motion qui demande, conformément à l'article 27(1) du Règlement, qu'à partir du mercredi 13 juin 2007 jusqu'au jeudi 21 juin 2007 inclusivement, la Chambre continue de siéger jusqu'à 22 heures.
Le Bloc québécois appuiera cette motion parce que nous voulons absolument qu'avant l'ajournement pour la période estivale, le projet de loi , projet de loi de mise en oeuvre du budget, soit adopté. Comme vous le savez, ce projet de loi comporte des transferts très importants pour le Québec. Ils ne règlent pas le déséquilibre fiscal, mais ils permettront d'éviter les pressions fiscales ou les pressions financières que subit le Québec.
On se souvient que le Bloc québécois avait mis la barre à 3,9 milliards de dollars en termes de transferts supplémentaires vers le Québec, la troisième année, pour être en mesure de se montrer satisfait du budget. Comme vous le savez, on y a retrouvé 3,3 milliards de dollars. Un effort reste encore à faire, particulièrement du côté de l'éducation postsecondaire, mais nous considérons qu'avec 3,3 milliards de dollars pour le Québec à la troisième année, un chemin important a été fait pour corriger les pressions financières que subit le Québec.
Encore une fois, il ne s'agit pas d'une solution au déséquilibre fiscal. Celui-ci demandera une négociation quant au transfert des points d'impôt correspondants au transfert pour l'éducation postsecondaire et la santé vers le Québec pour éviter que le Québec soit à la merci de décisions unilatérales de la part du gouvernement fédéral. Par exemple, on a connu cela au milieu des années 1990, quand l'ancien ministre des Finances et ancien premier ministre avait décidé unilatéralement d'effectuer des coupures dans les transferts aux provinces pour régler ses problèmes, créant par le fait même des problèmes dans les provinces. Donc, il est extrêmement important pour nous que le budget soit adopté avant la relâche estivale.
De plus, je ne partage pas tout à fait l'avis du leader de l'opposition officielle à l'effet qu'il s'agit ici de l'exercice financier 2006-2007 lorsqu'on parle de la fermeture des livres comptables. C'est vrai que quand les livres seront fermés en septembre prochain, il s'agira de l'exercice 2006-2007. Or, si on n'a pas disposé des excédents budgétaires, si on n'a pas décidé de leur utilisation avant la fermeture des livres, on risque très bien de voir cet argent être appliqué tout simplement à la réduction de la dette.
J'ai un avis ici de la bibliothèque du Parlement qui va en ce sens. Je me permets de vous en lire un court extrait:
Si le Budget était adopté avant la fin de l'exercice financier mais que la Loi sur l'exécution du budget créant la fiducie [on parle ici de l'écoFiducie Canada] était adoptée plus tard au cours de l'exercice financier 2007-2008 mais avant la fermeture des livres comptables du gouvernement, pour des raisons relatives au calendrier parlementaire, une partie de l'excédent 2006-2007 pourrait sans doute être déposée dans la fiducie.
Alors il est très clair que si on ne dispose pas du budget avant la fermeture de la Chambre pour la période estivale, comme la fermeture des livres comptables se fait à la mi-septembre, cet argent-là ne sera plus disponible pour l'écoFiducie Canada. Cela est vrai aussi pour certains montants concernant les fiducies en santé.
Nous ne pouvons pas prendre ce risque. Cela dit, le Bloc québécois avait une autre préoccupation extrêmement importante. Quand le gouvernement nous a parlé de cette possibilité de motion, nous lui avons fait savoir que ce qui était important pour nous, c'était le budget — là-dessus on va travailler pour qu'il soit adopté le plus rapidement possible —, mais nous voulions aussi avoir une modification à l'avis de voies et moyens concernant la Loi sur la faillite et la création d'une protection pour les travailleurs quant à leur salaire en cas de faillite. Nous lui avons dit que cela était incontournable pour nous.
Comme je l'ai déjà mentionné, nous appuierons cette demande de prolongation des heures. En effet, c'est une priorité de s'assurer que non seulement l'avis de voies et moyens soit déposé et corrigé en tenant compte de la motion unanime de l'Assemblée nationale, mais aussi de s'assurer que le gouvernement soit d'accord avec une voie rapide pour que cette loi modifiant la Loi sur la faillite crée non seulement cette protection pour les salaires pour les travailleurs et les travailleuses — c'est ce que nous souhaitons, comme tous les partis en cette Chambre maintenant — , mais aussi que les lois québécoises et le Code civil du Québec soient respectés.
Tout à l'heure, en réponse à une question que le Bloc québécois a posée et que j'ai moi-même posée au , on a eu la garantie qu'au cours de la journée de demain, un avis de voies et moyens modifié tenant compte de la motion unanime de l'Assemblée nationale sera déposé accompagné d'un projet de loi. Je pense que nous aurons le consentement unanime de tous les partis de cette Chambre. Je ne vois pas pourquoi le Nouveau Parti démocratique ou le Parti libéral s'opposerait à la volonté exprimée par le gouvernement et par le Bloc québécois à moult reprises.
J'en profite pour féliciter ma collègue de , qui a fait un travail de fourmi ouvrière et qui n'a pas arrêté de talonner l'ensemble du gouvernement conservateur — le en particulier — pour qu'on en arrive aujourd'hui à ce résultat. Ayant ces deux garanties, nous nous sentons très à l'aise de s'assurer que le projet de loi sera adopté avant la période estivale. Cela assurera ainsi au Québec les transferts dont il a besoin, bien que ce projet de loi ne dispose pas du débat sur le déséquilibre fiscal. Par ailleurs, les travailleurs et les travailleuses du Canada et du Québec auront une nouvelle protection lors de faillite et feront partie des créanciers privilégiés. Ils auront aussi la possibilité, par la création d'un fonds de protection des salaires, d'être indemnisés lorsque leur employeur ne sera pas en mesure de payer ces salaires. Cela nous semble extrêmement important.
Dans les priorités que nous avons, et mon collègue en a fait mention plus tôt, il y a le projet de loi qui rétrocédera à des nations inuits des îles qui sont actuellement la propriété du gouvernement fédéral. C'est une vieille demande et il semble que tout le monde s'entende à cet égard. C'est aussi le cas du projet de loi . Il nous semble très important que ce projet de loi soit aussi adopté pour rendre justice aux Premières nations du Québec. Il y a aussi le projet de loi qui fera de l'utilisation de caméras numériques pour pirater des films une nouvelle infraction dans le Code criminel. Malheureusement, le Canada, le Québec et même Montréal sont des plaques tournantes de ce type de piratage qui menace le développement d'une industrie extrêmement prospère dans la région de Montréal, celle du cinéma.
C'était d'ailleurs une idée que le député d' avait déjà soulevée en comité. Si ma mémoire est bonne, il avait aussi présenté une motion adoptée par le Comité permanent de la justice et des droits de la personne. Il nous semble important que ce projet de loi soit adopté avant le départ pour la période estivale, période qui n'est pas une période de vacances. Nous avons, dans nos comtés, énormément de représentations et de rencontres. C'est la période des festivals et il y en a beaucoup dans la région de Lanaudière. D'ailleurs, j'invite tous les députés à venir y participer. De plus, cela me permet d'ajouter que nous demandons encore au gouvernement et à la de débloquer l'argent pour s'assurer que ces festivals pourront avoir une programmation intéressante non seulement cette année, mais également dans les années à venir. Elle ne semble pas consciente de cela. Si, pour des raisons financières, un festival ou l'autre engendre un déficit, cela mettra en danger la survie, le développement et la qualité future de ce festival ou de ces festivals. En ce sens, il est important que le gouvernement débloque rapidement les fonds. Il me semble aussi que le gros bon sens demande qu'on s'attarde à des projets de loi, comme le projet de loi .
Les Jeux olympiques auront lieu dans mon ancienne circonscription de Vancouver. Il me semble important de couvrir l'ensemble des aspects touchant la propriété des marques de commerce entourant la tenue de ces Jeux olympiques.
Pour toutes ces raisons, nous appuyons la motion du gouvernement sur le prolongement des heures de séances jusqu'à 22 heures à partir de mercredi prochain jusqu'au jeudi 21 juin.
Je vais terminer sur une autre note, parce que je n'ai pas souvent l'occasion, depuis que je suis de prendre la parole en cette Chambre. En fait, j'en avais davantage l'occasion de le faire lorsque j'étais porte-parole de mon parti en matière de finances.
Je voudrais remercier Catherine Lacroix qui travaille au bureau du whip, ici dans l'antichambre. Elle nous quittera dans quelques jours après avoir travaillé plusieurs années ici avec nous. Tous les députés du Bloc québécois — et je suis convaincu que c'est le cas pour plusieurs députés des autres partis — ont pu apprécier sa délicatesse et sa capacité de faire un travail sous pression mais toujours avec le sourire. Elle voyagera pendant plusieurs mois, plus particulièrement en Europe.
Comme Ulysse dans l'Odyssée d'Homère, je lui souhaite de nous revenir avec grand usage et raison. Je suis convaincu qu'elle aura une vie excellente à tous les points de vue. Je lui souhaite bonne chance et je la remercie.
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Monsieur le Président, cela m'a fait plaisir de permettre au leader en Chambre du Bloc québécois de me précéder, dans l'ordre habituel.
Je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député de .
Je veux prendre quelques minutes pour exposer ce qui se passe ici.
Premièrement, nous savons tous, en tant que députés, que nous recevons un calendrier chaque année. Le calendrier indique très clairement que la Chambre est censée siéger jusqu'au 22 juin. Nous nous sommes tous mis d'accord là-dessus, tous les partis, par l'intermédiaire des whips. C'est une chose qui nous est familière à tous.
Nous savons aussi que, aujourd'hui, le gouvernement peut, comme il l'a fait, présenter une motion pour prolonger les heures. Nous débattons maintenant une motion pour déterminer si les heures devraient être prolongées jusqu'à 22 heures, tous les soirs, du 13 au 21 juin. Voici la question à laquelle il nous faut répondre: cette mesure, est-elle vraiment justifiée? Après avoir entendu le leader du gouvernement à la Chambre, on peut dire que c'est là une crise fabriquée de toutes pièces par le gouvernement.
Il faut être bien clair. Ce qui arrive s'explique par l'incompétence du gouvernement dans la gestion de son programme législatif. En effet, il ne consulte pas suffisamment les partis d'opposition et il ne met pas ses propres projets de loi à l'étude. Par exemple, nous avons entendu le leader du gouvernement à la Chambre parler du projet de loi d'exécution du budget, le . Il a dit qu'il voulait le faire adopter. Pendant 11 jours, les conservateurs auraient pu le mettre à l'étude pour la deuxième lecture, mais ils ne l'ont pas fait. Ils ont pourtant mis à l'étude toutes sortes d'autres projets de loi anodins. Si le projet de loi d'exécution du budget est aussi important qu'ils le disent, ils auraient eu toutes les occasions possibles de le mettre à l'étude pour la deuxième lecture.
Je tiens à ce que tout le monde sache qu'après la deuxième lecture, les conservateurs l'ayant finalement mis à l'étude, le projet de loi a été renvoyé au comité. Le Comité des finances a tenu quatre séances seulement pour entendre des témoins. En fait, il a examiné le projet de loi à toute vapeur. Il a entendu des témoins à toute allure, même s'il s'agissait d'un projet de loi budgétaire, la raison même de notre présence dans cette enceinte. Ensuite, le projet de loi a été ramené en Chambre, où il a fait l'objet d'une unique journée de débat à l'étape du rapport. Nous en sommes maintenant à l'étape de la troisième lecture.
Les événements démontrent clairement que le gouvernement a lui-même manipulé son propre programme législatif. Je pense que les conservateurs ont présenté cette motion de prolongation en vertu de laquelle les séances seraient prolongées jusqu'au 21 juin, de façon à pouvoir négocier un ajournement rapide. Si nous sortons d'ici rapidement et qu'ils obtiennent leur projet de loi budgétaire, leur souhait le plus cher, il n'y aura plus de séances de comité, plus de période des questions ni de débats sur d'autres projets de loi. Il faut que cela soit bien clair.
En ce qui concerne la gestion des autres travaux, nous avons entendu le leader du gouvernement à la Chambre dire qu'il y a tous les projets de loi relatifs à la justice dont il faut terminer l'étude. Pourtant, à en juger par l'emploi du temps du Comité de la justice, le gouvernement a voulu que soient examinés en priorité les projets de loi d'initiative parlementaire. Il a monopolisé le temps précieux du comité avec des projets de loi d'initiative parlementaire. Il nous dit maintenant qu'il veut faire adopter tous ces autres projets de loi. C'est inacceptable et illogique.
Je vous suis reconnaissante de la position que vous avez adoptée vendredi, monsieur le Président. À la dernière minute vendredi, le gouvernement a tenté de faire appliquer une disposition du Règlement très rarement invoquée sur les débats d'urgence pour prolonger le débat sur le projet de loi de manière à en accélérer l'adoption. C'est tout à votre honneur d'avoir écouté ce que les députés avaient à dire et d'avoir finalement pris la bonne décision. Je veux vous en remercier. Ces choses sont vraiment importantes. Nous devons procéder de façon ouverte et transparente et je ne crois pas que le gouvernement fasse cela à ce point-ci. Par conséquent, nous avons de sérieux doutes et nous sommes également sceptiques par rapport au programme.
Paradoxalement, les conservateurs disent vouloir prolonger les heures de débat. Pourtant, nous ne voyons pas d'aboutissement en vue en ce qui concerne le projet de loi sur la qualité de l'air et les changements climatiques qui est revenu du comité. Ce projet de loi a été amendé par l'opposition. C'est un projet de loi qui pourrait fonctionner et la majorité des députés l'appuient. Cependant, le gouvernement lui-même refuse de le mettre à l'étude. Nous resterons ici le temps qu'il faut pour débattre ce projet de loi. Nous considérons qu'il s'agit d'une question urgente que les Canadiens veulent nous voir aborder.
Nous resterons ici aussi longtemps que cela prendra pour débattre ce projet de loi. Nous considérons cela une question urgente que les Canadiens veulent que nous abordons. C'est une priorité qui fait abstraction de toute partisanerie, mais je n'ai pas entendu le leader du gouvernement à la Chambre mentionner ce projet de loi.
Les conservateurs préféreraient s'en aller, ne pas devoir faire l'objet d'un examen public pendant la période des questions et les séances de comités et ne pas débattre tous les autres projets de loi. Ils veulent juste faire adopter le budget. Je crains qu'ils ne se soient entendus avec l'opposition officielle. Je ne le sais pas, mais je peux presque garantir que, même si cette demande de prolongation des heures sera approuvée, dans quelques jours, peut-être mercredi, ils trouveront un moyen d'ajourner la Chambre. C'est vraiment ce qu'ils espèrent.
Comme le leader du Bloc à la Chambre l'a mentionné, un projet de loi qui, à notre avis, devrait être présenté est la motion de voies et moyens concernant ce qu'on appelait autrefois le projet de loi pour la protection des salariés qui tendait à protéger les travailleurs contre la faillite. Cette question est en suspens.
Encore là, le gouvernement n'a pas mené de consultations adéquates avec les partis de l'opposition, qui veulent faire adopter ce projet de loi. Il a été adopté au cours d'une législature précédente, mais il n'a jamais reçu la sanction royale. Il est absolument injuste que les travailleurs d'aujourd'hui ne sont pas encore protégés contre la faillite. Des millions de dollars de salaires mérités et légitimement gagnés par des travailleurs ont été perdus, car ceux-ci ne jouissent pas de la protection que leur procurerait ce projet de loi.
Je déclare que cette tentative du gouvernement de prolonger les heures de séance vise en fait l'ajournement de la Chambre. Il veut faire adopter un très mauvais projet de loi budgétaire. Il semble maintenant que l'opposition officielle sera complice de l'adoption de ce budget qui, nous l'avons vu, est un désastre pour le Canada atlantique, car il rompt l'accord. C'est aussi un désastre sur bien d'autres points, qu'il s'agisse du logement, des sans-abri, des programmes d'emplois d'été pour étudiants ou de l'environnement.
Nous savons que tout ce que souhaite le gouvernement, c'est faire adopter le budget. Je suis très préoccupée que nous lui facilitions la vie sous le couvert de prolonger les heures de séance alors que tout ce qu'il souhaite, c'est faire ajourner la Chambre le plus vite possible. Nous savons qu'il ne veut pas rendre de comptes ou subir la période des questions.
N'oublions pas que les conservateurs ont fait de l'obstruction aux comités. Les députés conservateurs ont nui au bon fonctionnement des comités. Pourquoi? Parce qu'ils ne voulaient pas que les travaux progressent aux comités.
Nous avons découvert leur document de 200 pages décrivant toutes les tactiques que pouvaient employer les présidents et membres conservateurs des comités. Voilà une autre preuve que le véritable plan de match des conservateurs ne vise pas à s'occuper de toutes les mesures législatives dont a parlé le leader du gouvernement à la Chambre. Ils veulent précipiter l'adoption d'un mauvais projet de loi budgétaire qui a à peine fait l'objet d'un débat.
En passant, personne ne retient l'adoption de ce projet de loi. L'opposition n'utilise aucune mesure dilatoire. Nous voulons un débat adéquat. Nous voulons nous assurer que les gens puissent officiellement dire ce qu'ils pensent du budget, car nous avons reçu beaucoup de critiques à son sujet.
Soyons bien clairs. La motion d'aujourd'hui, sous prétexte que les députés ministériels sont prêts à prolonger les heures de séance de la Chambre jusqu'à 22 heures tous les soirs, vise en fait à sortir d'ici le plus rapidement possible afin que les conservateurs échappent à l'examen du public et à faire cesser les travaux de la Chambre, des comités et les périodes de questions une fois le projet de loi budgétaire adopté. C'est ce qui se passera.
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Monsieur le Président, je suis certain que la députée est très heureuse de me céder la parole, parceque cela me donne la chance de venir à la rescousse.
J'ai observé le gouvernement à mesure qu'il avançait sur cette voie au cours des sept derniers jours. Il faut remonter à la semaine dernière, à partir de ce qui s'est passé vendredi, pour arriver à la motion d'aujourd'hui. C'est du déjà vu. Ce sont des tactiques dont le gouvernement Harris avait l'habitude.
L'hon. Jim Flaherty: On se calme, Joe. C'était quelle année au juste?
M. Joe Comartin: Je constate que le se fait du souci à cet égard. Il est tout à fait au courant. Les propos de l'un de ses collègues, John Snobelen, le ministre de l'Éducation, ont été enregistrés dans les premiers jours du gouvernement de l'Ontario. On pouvait l'entendre dire que le gouvernement devait créer une crise pour pouvoir effectuer ces compressions et réductions. C'est ce qu'il a fait, et c'est bien ce qui se passe ici en ce moment.
M. Yvon Godin: Pensons à la suppression du Programme de contestation judiciaire.
M. Joe Comartin: Comme vient tout juste de le dire mon collègue d', il est question ici de supprimer le programme de contestation judiciaire et toute une série d'autres bons programmes que le gouvernement a décidé de liquider, aussi bien dans le cadre du présent budget que de décisions antérieures.
Nous avons commencé la semaine dernière à entendre dire que les ministériels étaient pris de panique et qu'ils devaient absolument faire adopter le projet de loi . Un instant, avons-nous répondu à cela. Le gouvernement a eu plus de trois mois pour le faire. Ma collègue de Vancouver, qui est leader de notre parti à la Chambre, a bien exposé la question. Le gouvernement a eu de nombreuses occasions de soumettre le projet de loi à un débat en deuxième lecture, à l'étape du rapport et en troisième lecture. Il s'agit là du budget. C'est le principal dossier dont tout parlement doit traiter.
Qu'ont fait les conservateurs? Ils en ont repoussé l'étude, préférant présenter d'autres projets de loi. Ils étaient maîtres de la situation. Ils ont présenté 11 autres projets de loi et demandé que la Chambre se penche d'abord sur ces dossiers, en déterminant eux-mêmes dans quel ordre procéder. Ils ont présenté 11 dossiers différents, pendant 11 journées où ils auraient pu soumettre le projet de loi à l'étude. Et maintenant, les conservateurs sont pris de panique et affirment qu'ils doivent absolument faire adopter le projet de loi.
Je tiens à dire quelques mots sur les craintes qui ont été formulées voulant que tous ces programmes risquent de disparaître, de même que les fonds prévus, si le projet de loi n'est pas adopté dans les 24 prochaines heures. C'est tout simplement faux. Cet argent sera dépensé lorsque le projet de loi sera finalement adopté à la Chambre des communes. L'affectation de ces fonds peut être retardée de quelques jours ou de quelques semaines, mais cet argent sera dépensé parce que le gouvernement et le Bloc québécois ont indiqué qu'ils appuieraient le projet de loi et, ensemble, ils ont la majorité.
En dépit de la Constitution, le gouvernement s'emploie à semer la panique. Il dit que le Sénat va bloquer l'adoption de ce projet de loi, ce qui est faux. Il est possible que l'adoption du projet de loi soit retardée un peu, mais, en vertu de la Constitution, le Sénat n'a pas le pouvoir d'empêcher l'adoption d'un projet de loi de finances. Il n'a pas le droit de refuser un budget. On ne verra pas non plus se produire ce genre de chose.
En fait, le gouvernement conservateur est fatigué. Il n'a pas de programme et il veut se tirer du pétrin. Aussitôt le projet de loi adopté, les députés conservateurs vont proposer l'ajournement des travaux de la Chambre. Ils espèrent s'en sortir ainsi.
Nous sommes tout à fait disposés à débattre du projet de loi . Il y a une vingtaine de points dont j'adorerais pouvoir discuter. Si l'occasion m'en était donnée, je pourrais passer de nombreuses heures à faire ressortir les points faibles de ce budget. Mais là n'est pas la question. Mon parti et les autres partis d'opposition ne craignent pas du tout de débattre de la substance du projet de loi C-52 et de tout ce qu'on n'y trouve pas.
En fait, le fond du problème est le refus du gouvernement de prendre acte avec réalisme de ce qui se passe au pays. Le gouvernement se fait constamment rabrouer, que ce soit dans le dossier des changements climatiques ou dans celui de l'Afghanistan. La liste est longue. Le gouvernement est tout simplement fatigué d'être ici.
Je n'ai pas pu m'empêcher de voir de l'hypocrisie dans certains propos du leader du gouvernement, lorsqu'il a parlé de cette motion cet après-midi. Il dit que nous devrions croire les conservateurs parce qu'ils ne veulent pas d'élections. Bien entendu, il a omis de mentionner que leur avion de campagne était prêt à décoller, avec un contrat en bonne et due forme, que leur bureau de campagne était déjà ouvert et qu'y travaillait un effectif considérable. Ils sont prêts à tenir des élections. Manifestement, si la population canadienne et les sondages n'avaient pas indiqué clairement ce qui se serait produit si le pays avait été plongé en pleine campagne électorale à ce moment-là, nous serions en plein dedans à l'heure actuelle.
Or, les conservateurs n'avaient pas de position de repli. Ils ne savaient pas ce qu'ils feraient si les élections n'avaient pas lieu. Ils n'ont pas de programme d'action. Ils veulent sortir d'ici afin de pouvoir se réorganiser et décider ce qu'ils pourront faire à la rentrée, l'automne prochain. Ils sont pressés de voir la session se terminer. C'est le sens véritable de la motion.
Je tiens à dire très clairement que le NPD n'a absolument aucune objection à continuer de siéger jusqu'au 22 juin, comme le prévoit le calendrier. Pour tout vous dire, nous n'avons aucune objection à la prolongation des heures de séance non plus. Ce qui m'inquiète et qui inquiète mon parti, c'est la probabilité que l'article 56.1 du Règlement soit invoqué dès mercredi et que la Chambre ajourne à ce moment-là.
Je sais que la plupart des Canadiens ne sont pas pleinement conscients de la somme considérable de travail important que l'on effectue à l'extérieur de la Chambre, surtout au sein des comités. Le gouvernement a cherché sans relâche, ce qui tient de l'incompétence, à faire approuver à la hâte ses projets de loi traitant de questions pénales par le Comité de la justice et les deux comités législatifs spéciaux qu'il a créés, comme il a bousculé certains de nos travaux au Comité de la sécurité publique et nationale. Beaucoup de travaux sont en cours, tant sur des projets de loi du gouvernement que sur un grand nombre de projets de loi d'initiative parlementaire portant sur des questions pénales particulières dont on a entrepris l'étude.
On pourrait terminer l'étude d'un certain nombre de ces projets de loi d'initiative ministérielle ou parlementaire — trois, quatre et peut-être même cinq — si les comités pouvaient siéger jusqu'au 22 juin. Si l'on ajourne plus tôt, tous ces travaux ne pourront pas reprendre avant l'automne. De plus, si le gouvernement décide, comme le veut la rumeur, de proroger au début de l'automne et d'entreprendre ensuite une nouvelle session du Parlement, certains de ces projets de loi risquent d'être une perte sèche et de ne jamais être adoptés.
Il est donc très important que la Chambre continue de siéger. Nous en sommes bien conscients au NPD. Nous sommes parfaitement disposés à siéger ici. Nous allons faire tout notre possible pour contrecarrer les projets du gouvernement de faire ajourner les travaux de la Chambre plus tôt que prévu.
Cependant, la motion, en faisant croire au public que le gouvernement tient vraiment à travailler des heures prolongées, induit simplement les Canadiens en erreur. Le vrai enjeu est autre. Nous sommes persuadés que, si nous ne faisons pas opposition aux conservateurs, la Chambre ajournera dans les prochains jours.
Le projet de loi est l'une des mesures législatives dont la Chambre doit vraiment être saisie. Les trois partis d'opposition l'appuient, surtout compte tenu du fait qu'ils ont travaillé dur pour amender le projet projet de loi qui, sous sa forme actuelle, permettrait au pays de surmonter la crise que nous traversons actuellement relativement au réchauffement planétaire et aux changements climatiques.
À cet égard, nous serions vraiment reconnaissants au gouvernement s'il s'engageait à inscrire ce projet de loi à l'ordre du jour cette semaine ou la semaine prochaine de façon à ce qu'il soit examiné à fond à l'étape du rapport et en troisième lecture. Il est prêt à être adopté. Tout le travail de préparation a été fait. Je propose à ce stade de présenter un amendement à la motion dont la Chambre est saisie et qui serait ainsi libellé: « Que la motion soit amendée pour ajouter ce qui suit après 22 heures: 'et si le gouvernement inscrit le projet de loi C-30, à n'importe quel moment, la Chambre continuera de siéger jusqu'à ce qu'elle se soit prononcée sur le projet de loi à toutes les étapes' ».
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Monsieur le Président, je suis très inspiré par l'intervention du . Nous appuyons la prolongation des heures du Parlement, parce que cela nous permet de considérer le projet de loi . Je veux reprendre les thèmes du député de . L'heure est maintenant venue de considérer la débâcle de l'intervention du , à la réunion du G8 de la semaine passée à Heiligendamm. Cette prolongation des heures nous permet maintenant de corriger la situation. Nous avons maintenant potentiellement le temps d'étudier enfin le projet de loi .
Après la réunion du G8, le problème du Canada est le manque de cohérence entre les déclarations internationales du sur les changements climatiques et la réalité des règlements domestiques pour le secteur industriel proposés par le gouvernement il y a environ six semaines pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Rappelons-nous la curieuse histoire du projet de loi . Il a été proposé à l'origine par le gouvernement au mois d'octobre dernier avec une suite de règlements. Ensuite, il a été attaqué de tous les côtés: par les ONG, les médias, les économistes et les trois partis d'opposition. Puis il a été retiré par le gouvernement. Ensuite, il a été envoyé après la première lecture pour être étudié à un comité législatif présidé par le député d'.
À la grande surprise de tout le monde, le processus du projet de loi a très bien fonctionné. Il en a découlé un projet de loi bien amendé, plus fort, plus cohérent et plus ambitieux. Résultat: une fois de plus, le gouvernement refuse de présenter le projet de loi et substitue à sa place les règlements faibles et vides sous l'égide de la loi existante, soit la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
[Traduction]
Le secrétaire parlementaire a parlé plusieurs fois aujourd'hui de l'importance de prendre le travail des parlementaires au sérieux. Il a laissé entendre qu'une des raisons de prolonger la durée des séances était de permettre la présentation d'un rapport sur les activités d'un groupe de parlementaires, dont je faisais partie, lors d'une réunion tenue à Berlin avant celle réunissant les législateurs des pays du G8 plus 5, à Heilingendamm.
Par contre, comme je l'ai dit plus tôt, bien qu'il s'agisse de travaux importants, que les résultats de cette visite valent la peine d'être publiés et qu'il faille parler de ces discussions, comment cela se compare-t-il au travail que bon nombre d'entre nous, y compris le secrétaire parlementaire, ont effectué sur le projet de loi ?
Les heures et les heures de débat, les audiences, les heures supplémentaires tard le soir et tout le travail accompli, tout cela a permis d'arriver à un excellent résultat, sous la présidence émérite du député d', à qui il faut rendre hommage pour avoir facilité l'adoption de ce projet de loi amélioré sur la qualité de l'air et les changements climatiques.
Je suis convaincu que le député d', même s'il est membre du parti ministériel, adorerait que le fruit de son travail soit reconnu, après tous ces efforts.
Ce serait une bonne raison de prolonger les séances de la Chambre. Le gouvernement a échoué à deux reprises pour ce qui est de la présentation d'un plan permettant de lutter concrètement contre les changements climatiques. La réglementation proposée en vertu de la LCPE, la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, n'était qu'une mesure écologique frauduleuse. Comme l'Institut Pembina l'a bien démontré dans une analyse très bien réfléchie, il y a au moins 20 échappatoires dans ce train de mesures qui pourraient contrecarrer tout effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Je peux donner un bref exemple de ces échappatoires. L'Institut Pembina écrit ce qui suit:
En réalité, on ne peut connaître avec certitude l'effet du cadre de réglementation sur les émissions, car (i) ses objectifs sont exprimés en intensité d'émissions et non en émissions réelles; (ii) nous ne savons pas comment les objectifs seront définis pour les nouvelles installations; (iii) les « émissions liées à des processus fixes » sont exemptées, mais elles n'ont pas été entièrement définies; (iv) certaines des « options de conformité » que les sociétés peuvent utiliser pour atteindre les objectifs ne réduiront pas immédiatement les émissions et certaines ne les réduiront peut-être jamais véritablement.
C'est là un exemple des quelques 20 échappatoires. Le gouvernement a induit les Canadiens en erreur quant aux résultats de ce plan. Il n'y aura pas et ne pourra pas y avoir de réductions absolues d'ici 2012 et pas de réductions absolues d'ici 2020. Pas un seul représentant du gouvernement n'a pu garantir au Comité de l'environnement que les objectifs énoncés dans le prétendu plan pourraient être atteints et il est clair qu'aucune analyse approfondie n'a été faite. En fait, l'analyse qui a été effectuée a été entourée du plus grand secret et pas un seul expert indépendant n'a été invité à vérifier ce qui est avancé dans le prétendu plan.
La Deutsche Bank, une importante banque d'investissement de l'Allemagne, a produit un rapport détaillé sur la question et elle tire exactement la même conclusion. Elle dit clairement ce qui suit:
Nous ne croyons pas que le plan de rechange du gouvernement fonctionnera. Le gouvernement canadien a mis de côté la réduction absolue de 6 p. 100 établie dans le Protocole de Kyoto pour la période de 2008 à 2012, avec 1990 comme année de référence, et a publié un plan qui redéfinit ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre.
Le plan « Prendre le virage » établit 2006 plutôt que 1990 comme année de référence et impose des réductions d'intensité à l'industrie canadienne plutôt que des réductions du niveau absolu des émissions.
Les nouvelles cibles sont donc beaucoup moins ambitieuses que les cibles de Kyoto. Néanmoins, parce que le plan « Prendre le virage » permet de compenser les émissions à un prix trop bas pour encourager les investissements dans les nouvelles technologies faibles en carbone, nous pensons que même ces cibles moins ambitieuses ne seront probablement pas atteintes. Bref, aux termes des politiques actuelles, les émissions industrielles de gaz à effet de serre du Canada devraient continuer d'augmenter pendant la période allant de 2006 à 2020.
Ce point est confirmé par un document du Tyndall Centre for Climate Change Research, intitulé « Climate Change Policy and Canada's Oil Sand Resources: An Update and Appraisal of Canada's New Regulatory Framework for Air Emissions », qui arrive aux mêmes conclusions. Question d'enfoncer le quatrième et dernier clou dans le cercueil, demain, l'Institut C.D. Howe publiera une analyse détaillée et d'une importance capitale sur le plan « Prendre le virage ».
En d'autres termes, quatre grandes études disent la même chose, à savoir que le plan proposé ne permettra pas d'atteindre les objectifs et que nous devons retourner au projet de loi .
Qu'avons-nous après 16 mois? Nous avons quelque chose de pire que rien du tout du fait que nous avons créé un climat d'incertitude qui empêchera l'industrie de faire les investissements rationnels à long terme qui sont nécessaires pour réaliser des réductions importantes des gaz à effet de serre. Après 16 mois, tout ce que nous avons, c'est une coquille, pas un seul règlement ni aucune promesse de réglementation pendant une période pouvant aller jusqu'à 18 mois pour les réductions des gaz à effet de serre, et rien jusqu'à 2010 pour le smog.
Le Projet vert du gouvernement précédent, comme l'a fait remarquer la Deutsche Bank, aurait non seulement donné des certitudes à l'industrie, mais aurait aussi engendré presque sept fois les réductions proposées par le plan du gouvernement actuel.
Nous avons certainement besoin d'un meilleur plan avant la relâche estivale. Le gouvernement devrait donc présenter de nouveau le projet de loi à la Chambre pour que nous puissions l'adopter.