La Chambre reprend l'étude, interrompue le 8 mai, de la motion portant que la Chambre approuve la politique budgétaire générale du gouvernement, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de North Vancouver.
Le 2 mai, le ministre des Finances a présenté le budget à la Chambre des communes. Je dirai d'entrée de jeu qu'il m'est impossible d'appuyer ce budget parce qu'il manque de vision, d'imagination, de créativité et, aspect plus important, de leadership. Or, c'est cela que les Canadiens veulent. Le budget à l'étude ne correspond pas aux intérêts supérieurs des Canadiens mais, plus important encore, à mon avis, comme représentant de Mississauga-Brampton-Sud, le budget ne correspond pas aux intérêts supérieurs de mes électeurs.
Depuis juin 2004 j'ai eu à la fois l'honneur et le privilège de parler à bon nombre d'électeurs de ma circonscription, Mississauga--Brampton-Sud. J'ai entretenu avec eux un dialogue continu par divers moyens: envois collectifs, communications par le Web, discussions, assemblées locales, et rencontres avec mes électeurs à l'occasion d'événements. Je connais également leurs intérêts et leurs priorités du fait que je suis un résidant de Mississauga--Brampton-Sud. Je puis dire sans risque de me tromper que le budget à l'étude ne représente ni leurs objectifs prioritaires, ni les miens.
Permettez-moi de définir ces objectifs.
Les électeurs de Mississauga--Brampton-Sud souhaitent que l'on s'engage à améliorer l'infrastructure, qui cause un engorgement. Le budget ne répond pas à ce besoin.
Mes électeurs souhaitent également que le gouvernement s'engage à établir les bases d'un réseau national d'éducation préscolaire et de garderies, déjà amorcé sous le gouvernement libéral précédent. Encore ici, le budget à l'étude ne répond pas à ce besoin.
Enfin, mes électeurs souhaitent voir affectées des sommes importantes à l'enseignement postsecondaire. Une fois de plus, le budget ne répond pas à ce besoin.
La région de Mississauga--Brampton-Sud est dynamique et solide et elle connaît une croissance très rapide. Les économies locales sont vigoureuses. La croissance démographique de ces deux centres urbains dépasse la moyenne du reste du Canada.
Malheureusement, la construction de routes, de voies supplémentaires et les améliorations routières n'ont pas suivi la croissance de la population. Il en résulte une grande congestion et d'importants ralentissements de la circulation. Par exemple, le trajet le long de Hurontario entre la route 403 et la route 407 se faisait auparavant rapidement, en huit minutes. Aujourd'hui il faut 30 minutes à pas de tortue. Je vous prie de croire que j'ai de grandes difficultés à me rendre à mon bureau de circonscription, et je ne vous parle pas des mauvais jours.
Toutefois, c'est plus que simplement une question d'engorgement. Au fond, c'est une question de qualité de vie. Les mères et les pères, les maris et les épouses ainsi que les filles et les fils passent davantage de temps sur la route et moins de temps avec leurs êtres chers. Heureusement, quelques initiatives locales ont été mises en oeuvre pour réduire l'engorgement et moderniser les systèmes de transport en commun. Malheureusement, le gouvernement n'a pris aucun engagement dans le budget à l'égard de ces très importantes initiatives.
Le système AcceleRide, à Brampton, et le service d'autobus express, à Mississauga, constituent deux initiatives très novatrices pour offrir un système de transport en commun efficient et de qualité et en promouvoir l'utilisation à l'échelle locale. La présence d'un service pratique et de première classe incitera davantage de personnes à prendre l'autobus pour aller au travail plutôt que la voiture qui contribue aux embouteillages. Cependant, pour que les migrants journaliers veuillent utiliser le transport en commun, celui-ci doit comporter des avantages. La modernisation du système de transport en commun comprend entre autres l'élargissement des voies, la mise en place de signaux de priorité et l'achat de nouveaux véhicules dont le coût est estimé à 280 millions de dollars pour le système AcceleRide et à 270 millions de dollars pour le service d'autobus express.
Le gouvernement de l'Ontario a présenté son budget le mois dernier et s'est engagé à verser 95 millions de dollars pour le système AcceleRide et 90 millions de dollars pour le service d'autobus express. Cette contribution représente un tiers du financement. Comme ce n'est pas la première fois que je soulève la question à la Chambre des communes, le gouvernement est tout à fait au courant de la situation. Malheureusement, il n'a pas tenu compte des besoins des citoyens de Mississauga--Brampton-Sud. En fait, il n'a pas seulement laissé tomber les gens de ma circonscription, mais aussi tous ceux de la région du Grand Toronto.
Le prochain élément du budget sur lequel je veux me pencher est celui des garderies. Dans son budget, le gouvernement ne répond pas non plus aux besoins des gens de ma circonscription au chapitre des services de garde des enfants. L'acquisition de connaissances se fait tout au long de la vie. Il est important que les enfants de moins de six ans reçoivent des soins appropriés et l'éducation dont ils ont besoin. Il a clairement été établi que l'éducation préscolaire fournit la base dont les enfants ont besoin pour réussir leur développement vers l'âge adulte.
La majorité des ménages de ma circonscription ne peuvent se permettre d’avoir un seul parent qui travaille. Il faut donc que le gouvernement respecte les parents qui ont décidé d’aller sur le marché du travail. C’est purement et simplement une question de respect. Dans bien des cas, là où il y a un seul parent, 100 $ de plus par mois ne remplaceront pas un salaire mensuel.
Il est insensé que le gouvernement abolisse un système national important simplement pour gagner quelques votes. Selon moi, la mise en place d’un réseau national de garderies est, pour notre génération, l’équivalent de la création de l’assurance-maladie. Si Lester B. Pearson avait donné aux Canadiens 25 $ par semaine en disant que cela devait servir aux soins de santé, est-ce que nous aurions eu un système de santé? Ce système n’est pas parfait, sans doute, et je l’avoue, mais les Canadiens compte sur lui et sont heureux de l’avoir.
En mars, le ministre des Finances de l’Ontario a annoncé que, directement à cause de l’engagement du nouveau gouvernement à saborder le système de services de garde, aucune place en garderie ne serait créée dans sa province. L’Ontario a affirmé qu’elle devait consacrer les derniers 63,5 millions de dollars du financement fédéral des services de garde pour maintenir les 14 000 places au cours des quatre prochaines années. C’est donc dire qu’il n’y aura pas de nouvelles places pour les enfants de mes électeurs.
À l’heure actuelle, dans la région de Peel, seulement le neuvième des enfants de moins de six ans ont accès à des services de garde autorisés. Plus de 600 familles sont inscrites sur les listes d’attente dans la seule ville de Mississauga. Les habitants de Mississauga—Brampton-Sud espéraient que de nouvelles places seraient créées, mais cela ne se fera pas. Ce n’est pas du progrès. Ce n’est pas ce que les parents canadiens souhaitent. C’est inacceptable.
Je voudrais dire un mot de l’enseignement postsecondaire. L’an dernier, j’ai été secrétaire parlementaire du premier ministre, ce qui m’a donné l’occasion de parcourir le Canada et de me rendre dans beaucoup d’universités et de collèges et de discuter avec les étudiants. Je suis allé également dans des écoles secondaires et des écoles primaires pour parler aux élèves et aux parents des besoins essentiels et de l’importance d’une éducation de qualité. Lorsqu’ils passent aux études supérieures après leurs études secondaires, beaucoup de jeunes ont besoin de l’appui du gouvernement pour les aider à payer leurs frais de scolarité et alléger leur endettement.
Le gouvernement a donc un rôle important à jouer, mais le budget ne prévoit rien pour les études postsecondaires. Il sera essentiel à l’avenir que les entreprises canadiennes puissent compter sur une population active instruite si elles veulent livrer concurrence dans une économie mondiale innovatrice. Comment nos étudiants pourront-ils affronter la concurrence des étudiants chinois ou indiens si le gouvernement ne fait absolument rien pour montrer que l’éducation est une priorité? Comment allons-nous bâtir une solide économie fondée sur le savoir?
Le programme que le Parti libéral a proposé aux dernières élections prévoyait que chaque étudiant recevrait un montant d’un maximum de 6 000 $ sur quatre ans pour l’aider à payer ses frais de scolarité universitaire. Le gouvernement actuel veut donner aux étudiants 80 $ pour payer leurs manuels. Ce n’est pas une vision d’ensemble. C’est du boniment.
En parcourant le budget, j’ai vu partout les mêmes lacunes: aucune vision, aucune créativité, aucune imagination et, plus important encore, aucun leadership réel.
J’ai parlé du budget en des termes très clairs, et je me suis attardé à trois questions clés que je rappelle: aucun investissement dans les études postsecondaires, aucun investissement dans l’apprentissage chez les jeunes enfants, aucun investissement dans les transports en commun. Le gouvernement a augmenté l’impôt sur le revenu des particuliers pour pouvoir réduire la TPS, induisant de nouveau les Canadiens en erreur. Il n’a rien prévu pour lutter contre les changements climatiques. Plus important encore: comment les Canadiens pourront-ils se regarder dans le miroir après avoir négligé de répondre aux besoins des Autochtones canadiens?
Pour toutes ces raisons, et à cause des facteurs qui touchent directement ma circonscription, je tiens à dire avec la plus grande clarté que je ne peux appuyer le budget.
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Monsieur le Président, au moment où je prononce ma première allocution au cours de cette session parlementaire, je voudrais remercier les électeurs de la circonscription de North Vancouver de m'avoir accordé l'honneur d'être leur représentant fédéral, à Ottawa, pour un deuxième mandat. C'est un honneur de siéger à la Chambre, et le mandat que mes électeurs m'ont confié une nouvelle fois n'a fait que renforcer mon désir de les servir de mon mieux et de veiller à faire entendre leur voix au Parlement.
Mes observations porteront aujourd'hui sur le budget, dans l'optique de ma circonscription, North Vancouver, de ma province, la Colombie-Britannique et, plus particulièrement, de mon rôle comme porte-parole de l'opposition en ce qui concerne la porte d'entrée du Pacifique.
Au cours de sa brève existence, l'ancien gouvernement, le premier à faire campagne en présentant un programme axé sur la Colombie-Britannique, a réalisé plus de progrès importants dans les dossiers de la province que tout autre gouvernement de notre histoire. Outre le fait que la Colombie-Britannique ait été la première province à signer le nouveau pacte pour les municipalités et les collectivités, nous avons accompli des progrès dans le dossier de la corne de brume, dans celui du problème causé par le dendroctone du pin, et dans celui du déménagement de la Commission canadienne du tourisme à Vancouver.
L'élaboration de la stratégie de la porte d'entrée du Pacifique et le soutien accordé au nouveau port de conteneurs Fairview, à Prince Rupert, visaient à aider le Canada, grâce à sa portée d'entrée de l'Ouest, en Colombie-Britannique, à maximiser les débouchés commerciaux du littoral du Pacifique, notamment des économies croissantes de l'Inde et de la Chine.
Mon argument est très clair. Le gouvernement libéral précédent « a compris » les dossiers de la Colombie-Britannique et les électeurs de ma province ont élu plus de libéraux aux dernières élections que nous en avons eus depuis 1968. De toute évidence, nous avons réalisé des progrès considérables.
Avec le budget du gouvernement actuel, nous, les députés élus, et les Canadiens avons eu la première occasion d'examiner les plans détaillés du gouvernement dans le cadre de son mandat, de comparer ses belles promesses électorales à ses intentions et ses projets réels, et de regarder les chiffres, particulièrement en ce qui me concerne, en tant que député de la Colombie-Britannique, afin d'évaluer l'engagement du gouvernement à l'égard des dossiers et des préoccupations de notre province.
En tant que porte-parole de mon parti en ce qui a trait à la porte d'entrée du Pacifique, j'avais naturellement hâte d'apprendre que le nouveau gouvernement honorerait sa promesse électorale de remplir au moins l'engagement de l'ancien gouvernement libéral d'affecter 590 millions de dollars sur cinq ans à la stratégie de la porte d'entrée du Pacifique. J'avais également hâte de voir un signe que le gouvernement conservateur comprenait l'importance et l'urgence de remplir l'engagement du gouvernement précédent d'aider les ports de la côte ouest à atteindre leur potentiel, en offrant un programme varié de mesures de soutien, d'infrastructures de ports et d'infrastructures connexes.
Bref, le nouveau gouvernement, et en particulier le premier ministre, a effrontément brisé sa promesse aux habitants de la Colombie-Britannique, aux Canadiens de l’Ouest et, en fait, à tous les Canadiens qui bénéficient des échanges commerciaux avec l’Asie-Pacifique, il s’est complètement dérobé et il a reporté le financement destiné à la porte d’entrée du Pacifique. Le budget ne prévoit que 239 millions de dollars sur quatre ans, soit moins de la moitié du montant que le gouvernement libéral avait affecté pour la même période aux initiatives concernant la porte d’entrée.
Avant d’aller plus loin, je vais parler un peu du contexte entourant la stratégie de la porte d’entée du Pacifique, telle qu’élaborée par le gouvernement précédent au cours de la dernière législature. Le projet de loi C-68, Loi visant à appuyer le développement de la porte d’entrée canadienne du Pacifique, aurait déclenché une action immédiate ainsi que des procédés durables pour améliorer la position concurrentielle du Canada, promouvoir l’économie de la Colombie-Britannique, générer des profits partout dans l’Ouest et forger des liens solides avec la région émergente que représente l’Asie-Pacifique.
La stratégie libérale aurait permis de mettre immédiatement sur la table 190 millions de dollars; ces fonds auraient commencé à être versés dès cette année de la façon suivante: 20 millions de dollars sur deux ans à l’Agence des services frontaliers du Canada, pour qu’elle renforce la sécurité et l’efficacité à la frontière, et améliore la capacité de gestion aux principaux points d’entrée du Pacifique; 10 millions de dollars sur cinq ans pour solidifier les liens avec l’Asie-Pacifique, grâce à l’harmonisation des normes. Placée sous la direction du Conseil canadien des normes, cette initiative aurait favorisé la mise en place de normes internationales, de processus et de méthodes de certification et de critères d’accréditation mutuellement acceptables, afin d’accroître l’interopérabilité de la production, d’encourager l’innovation, de réduire les obstacles au commerce, d’augmenter la sécurité des produits et de favoriser les activités écologiquement durables.
La stratégie libérale aurait affecté 125 millions de dollars à quatre investissements immédiats dans les transports et les infrastructures, plus précisément, un montant pouvant atteindre 90 millions de dollars pour l’aménagement du pont de la rivière Pitt et de l'échangeur Mary Hill, afin de remplacer une paire de ponts tournants qui ne peuvent déjà plus recevoir le trafic commercial et le trafic habitation-travail dans les périodes de pointe. Cet investissement aurait permis d’accélérer le transport de marchandises commerciales en réduisant les délais et en augmentant la fiabilité du transport franchissant la rivière Pitt.
Aussi, la stratégie libérale aurait alloué jusqu’à 30 millions de dollars à la construction de sauts-de-mouton dans le couloir ferroviaire liant Mission à Matsqui et à Deltaport, aurait accru l’efficacité des activités ferroviaires, amélioré le débit de la circulation dans la collectivité, éliminé les retards des véhicules d’intervention d’urgence et réduit le nombre de moteurs qui tournent au ralenti aux passages à niveau.
Il y aurait eu jusqu’à 3 millions de dollars pour la construction d’un saut-de-mouton à North Portal, en Saskatchewan, qui est un endroit stratégique pour le mouvement des marchandises destinées aux marchés américains en provenance de l’Ouest du Canada et du port de Vancouver, et où la principale ligne de chemin de fer du CP vers Chicago franchit la frontière entre le Canada et les États-Unis.
Un montant pouvant aller jusqu’à 2 millions de dollars aurait aussi été prévu pour le déploiement de systèmes de transport intelligents, plus précisément pour la création d’un système de contrôle de la circulation au sol dans la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique, afin de surveiller et de faire connaître le mouvement de la circulation sur les grands réseaux routiers et le réseau de transport. Il en aurait résulté une amélioration de la circulation des produits tant à l’échelle internationale qu’interprovinciale.
De plus, la stratégie libérale de la porte d’entrée aurait permis d’investir 35 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en place le Conseil canadien de la porte d’entrée du Pacifique. Établi à Vancouver, le conseil, formé de spécialistes et d’intervenants, aurait immédiatement commencé à formuler des recommandations sur la manière d’investir la dernière partie des 590 millions de dollars consacrés au programme quinquennal.
Le projet de loi C-68 était une stratégie globale et efficace qui consistait à prendre des mesures concrètes pour préparer la Colombie-Britannique à un accroissement des échanges avec la Chine, l'Inde et les pays côtiers du Pacifique et de la circulation devant en découler, non pas dans quatre ans, ni dans huit ans, mais dès maintenant, en débloquant les crédits voulus pour mettre en place l'infrastructure nécessaire. Je pourrais ajouter que le gouvernement précédent considérait que les investissements de 590 millions de dollars sur cinq ans dans la porte d'entrée du Pacifique qui étaient prévus dans le projet de loi C-68 n'étaient qu'un premier pas. Nous entendions mener à terme la stratégie relative à la porte d'entrée du Pacifique et le projet de loi C-68 n'était que le début.
Revenons sur le budget et comparons les plans du gouvernement actuel pour la porte d'entrée du Pacifique, à commencer tout d'abord par les observations que le premier ministre a formulées durant la campagne électorale à Prince Rupert, en Colombie-Britannique, le 28 décembre. Il a dit alors: « Nous honorerons au moins l'engagement financier quinquennal de 591 millions de dollars prévu par les autorités fédérales pour l'Initiative de la porte d'entrée du Pacifique [...]. » Je vais maintenant citer directement le plan budgétaire:
Le gouvernement annonce dans le présent budget son intention d'investir au total 591 millions de dollars sur les huit prochaines années dans la porte d'entrée canadienne du Pacifique.
Voilà pour ce qui est de tenir des promesses. Le premier ministre a dit une chose aux habitants de la Colombie-Britannique durant la campagne électorale et il en dit une autre une fois élu. C'est ce qu'on appelle de l'hypocrisie, ou devrais-je dire de « l'harpocrisie »?
Non seulement le versement des crédits pour la porte d'entrée canadienne du Pacifique a été retardé, mais les investissements ont également été nettement réduits puisqu'il n'est question que de 239 millions de dollars sur quatre ans, ce qui représente moins que la moitié de la somme que le gouvernement libéral avait prévue pour l'Initiative de la porte d'entrée du Pacifique au cours de la même période. En fait, aux termes du plan libéral, le gouvernement aurait débloqué 73 millions de dollars pour 2006-2007 dans le cadre de son programme immédiat de 190 millions de dollars, alors que le gouvernement conservateur n'a affecté que 19 millions de dollars à cette initiative pour la même période. Les conservateurs prétendent pourtant défendre les intérêts de la Colombie-Britannique et de l'Ouest.
Permettez-moi de rappeler au gouvernement les observations formulées par le député de Port Moody—Westwood—Port Coquitlam qui, durant le débat à la Chambre sur le projet de loi C-68 en octobre dernier, a déclaré ce qui suit:
Le Parti conservateur du Canada appuiera ce timide petit pas libéral. Même si l'on pourrait faire mieux pour la Colombie-Britannique, même si l'on devrait faire mieux pour elle et même si l'on fera mieux sous un nouveau gouvernement conservateur, le Parti conservateur l'appuie car, faute de mieux, on se contente de peu.
Aux termes du plan conservateur pour la porte d'entrée du Pacifique, qu'on retrouve dans ce budget, nous devons nous contenter non pas de peu, mais de pratiquement rien.
Toujours durant la campagne électorale, le député de Vancouver Kingsway, qui était le ministre libéral chargé à l'époque de la porte d'entrée du Pacifique, a lancé ce grand cri d'alarme au sujet des conservateurs:
Nous n'avons vu aucune preuve qu'ils sont en mesure de saisir la nature globale et entière du système de porte d'entrée ainsi que des politiques et projets connexes. L'argent promis pourrait ne jamais être versé advenant l'élection d'un gouvernement ayant des priorités différentes des nôtres.
Le député n'aurait pu mieux dire quand il a fait sa prédiction au sujet du manque apparent de compréhension, de la part du gouvernement conservateur, des questions commerciales liées à la porte d'entrée du Pacifique et de son manque d'engagement envers cette dernière. Quand je l'ai questionné la semaine dernière à la Chambre au sujet des plans du gouvernement de diminuer et de retarder le financement de la porte d'entrée, le ministre a dit à la Chambre que le plan conservateur est beaucoup plus solide que la stratégie libérale concernant la porte d'entrée.
J'ignore ce qui est mis sur la glace dans les coulisses gouvernementales, mais tout cela manque de logique. C'est une simple question de calcul et les chiffes fournis par le gouvernement dans son propre budget ne mentent pas.
Le nouveau ministre responsable de la porte d'entrée du Pacifique, le député de Vancouver Kingsway, a parlé la semaine dernière d'autres fonds consacrés à l'infrastructure, et je suppose que l'on tente ainsi de détourner notre attention pour mieux diminuer et retarder le financement nécessaire à la mise en oeuvre de la stratégie de la porte d'entrée du Pacifique en temps opportun.
Si le premier ministre et le gouvernement appuient vraiment l'initiative de la porte d'entrée, pourquoi n'engagent-ils pas les fonds qui, selon eux, seront nécessaires à la mise en oeuvre de la stratégie d'une manière claire et transparente? Ne leur suffirait-il pas, pour ce faire, de fixer maintenant le calendrier de financement de la porte d'entrée, au lieu de prétendre que le financement sera assuré en prélevant des fonds dans d'autres budgets de l'infrastructure? Si le premier ministre estime que la porte d'entrée nécessitera plus de fonds, même s'il s'agit d'un plan de huit ans, et non de cinq, pourquoi n'agit-il pas au lieu de parler et de critiquer, pourquoi ne joue-t-il pas franc jeu et ne cesse-t-il pas de jouer à la devinette avec le financement?
Pour terminer, je tiens à exprimer de nouveau ma vive déception par rapport au budget en ce qui concerne le financement de la porte d'entrée du Pacifique. Les conservateurs peuvent bien tenter de s'esquiver, mes électeurs et ceux de toute la Colombie-Britannique n'oublieront pas les promesses faites durant la campagne électorale ni la façon dont, dès son arrivée à Ottawa, le gouvernement conservateur a diminué et retardé le financement d'initiatives revêtant une importance capitale pour la Colombie-Britannique, l'Ouest et ma circonscription, celle de North Vancouver.
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Monsieur le président, je partagerai mon temps avec le député de Calgary-Centre.
Comme il s’agit de mon premier discours thématique de la 39e législature, je tiens à profiter de cette occasion pour remercier les électeurs de Fleetwood—Port Kells pour leur fidélité indéfectible et pour la confiance qu’ils m'accordent. C’est pour moi un honneur et un privilège que de pouvoir continuer de les représenter au Parlement. C’est donc en leur nom que je prends part à ce débat sur le budget.
Je tiens à féliciter le ministre des finances d’avoir présenté avec tant d’éloquence une vision du Canada qui tient compte des besoins de chaque Canadien, qui favorise la responsabilisation et qui va nous permettre de devenir un pays encore plus prospère.
Nous avons entendu les partis de l’opposition qui, paradoxalement, ont rejeté ce budget. Des députés ont affirmé que le gouvernement avait beaucoup trop réduit les impôts, mais d’autres ont soutenu qu’il les avait augmentés. Pour certains, nous dépensons beaucoup trop et, pour d’autres, nous ne dépensons pas assez.
Les députés d’en face ne savent pas vraiment commet critiquer ce budget, parce qu’ils y croient. Ils ne font rien d’autre que de la politique partisane. En vérité, ce budget va permettre au Canada de progresser.
Pour l’instant, j’entends m’attarder sur les aspects de ce budget qui sont importants pour mes commettants, à Surrey, et pour les Britanno-Colombiens. Il se trouve que le budget est axé sur les priorités de Fleetwood—Port Kells, de Surrey et de la Colombie-Britannique.
Afin de hausser le niveau de sécurité dans nos rues et dans nos collectivités, ce budget prévoit 161 millions de dollars pour recruter 1 000 nouveaux agents de la GRC et des procureurs fédéraux. Cette mesure est absolument nécessaire dans le cas du Lower Mainland où la criminalité est omniprésente. Les armes à feu, le trafic de drogues, les plantations de marijuana et le vol ont envahi nos collectivités. Surrey a d’ailleurs gagné la triste réputation d’être la capitale du vol d’automobiles en Amérique du Nord. Le ministre de la Justice nous a décri le plan du gouvernement destiné à resserrer le système de justice pénale, et les fonds prévus pour augmenter les effectifs contribueront à la réalisation de cet effort.
Depuis ma première élection, je ne cesse de dénoncer la présence, partout dans le Lower Mainland, de la criminalité liée à la drogue et aux armes à feu. Les trafiquants de drogue font pousser de la marijuana et fabriquent de la méthamphétamine en quantités croissantes. Ces drogues se retrouvent dans les mains d’enfants et d’adolescents. Voilà un exemple classique où des peines minimales obligatoires d’emprisonnement s’imposent. Les membres de la criminalité organisée qui manifestent un tel mépris pour la sécurité des enfants ne devraient pas être en mesure de récidiver ou de continuer d'infester nos rues. Le budget prévoit l'affectation de ressources dont la GRC a désespérément besoin pour poursuivre la lutte contre les drogues.
Surrey, comme toutes les autres collectivités, mérite rien de moins qu’une politique de tolérance zéro envers une criminalité qui fait intervenir une combinaison aussi dangereuse que des drogues, des armes interdites et la violence. Heureusement, le budget montre que le gouvernement est sensible à cette réalité.
La question des infrastructures revêt aussi une importance capitale dans ma circonscription. On peut constater que, dans ce budget, la Colombie-Britannique reçoit enfin le respect qu'elle mérite. Nous veillons à ce que cette province reçoive sa juste part des crédits affectés aux transports et aux infrastructures, particulièrement pour des programmes cruciaux comme celui concernant la porte d'entrée du Pacifique.
Surrey est une des collectivités qui croît le plus rapidement au Canada. Ses résidants ne devraient pas être bloqués dans des embouteillages pendant des heures et des heures. Mes électeurs m'ont dit ce qu'ils veulent et ce que nous devons faire. Il nous faut doubler le pont Port Mann, construire la route périphérique sur la rive sud du Fraser et régler le problème de la sortie de la 152e rue.
L'atteinte de ces objectifs sera bénéfique pour les Canadiens, bénéfique pour la Colombie-Britannique et bénéfique en particulier pour mes électeurs. Dans ce contexte, j'ai le plaisir de rassurer ces derniers en soulignant que le dernier budget affecte 591 millions de dollars sur les huit prochaines années, dans le cadre de l'initiative de la porte d'entrée du Pacifique, à l'amélioration de nos infrastructures.
Nous engageons également 2,4 milliards $ sur cinq ans pour doter le nouveau Fonds des infrastructures routières et frontalières dans le but d'améliorer les tronçons principaux du réseau routier national . Le gouvernement précédent a laissé tomber si souvent les Britanno-Colombiens, particulièrement en ce qui concerne les infrastructures, en faisant des promesses creuses qu'il n'a pas tenues.
L'ère des promesses non tenues est enfin révolue. Le budget démontre que nous avançons dans la bonne direction sur les plans de la reddition de comptes et de la responsabilité financière. Il laisse davantage d'argent aux particuliers et aux familles. Il renforce nos collectivités, nos provinces et notre pays.
Plus que tout autre dans notre histoire récente, le dernier budget met un accent particulier sur l'importance et les besoins des nouveaux Canadiens. Dans ma circonscription, Fleetwood—Port Kells, les immigrants forment le tiers de la population. Chaque année, la vallée du Bas-Fraser et la région de Vancouver reçoivent un nombre croissant d'immigrants. Dans la réalité multiculturelle qui est la nôtre, il est possible de contribuer en tant qu'immigrant à l'édification de notre pays tout en étant fier d'être canadien.
J'aimerais mettre en relief des parties du budget qui sont axées sur les besoins des nouveaux arrivants au Canada.
À l'instar de tous les Canadiens, les nouveaux arrivants ne veulent pas que leurs possibilités de promotion au Canada soient entravées par l'augmentation des impôts. Le gouvernement précédent, qui baignait dans la corruption, a gaspillé et mal géré l'argent des contribuables. Le budget s'attaque à la surimposition des Canadiens en accordant un allégement fiscal de 20 milliards de dollars sur deux ans. Cet allégement fiscal est plus important que ce qu'ont offert les quatre derniers budgets réunis.
Pour la première fois en plus d'une décennie, le gouvernement s'est enfin retiré les mains des poches des Canadiens qui travaillent fort. Notre budget remet plus d'argent que jamais aux Canadiens. Les nouveaux arrivants, qui sont venus au Canada remplis d'espoirs et de rêves, n'ont plus à craindre que l'argent de leurs impôts finance la corruption et le gaspillage. Ces mesures permettront à l'ensemble des Britanno-Colombiens de payer 1,2 milliard de dollars de moins en impôts, en 2007 seulement.
Les immigrants viennent au Canada parce qu'ils ont la possibilité d'améliorer leur vie et celle de leur famille. Parce qu'il reconnaît les besoins des immigrants, le gouvernement a immédiatement réduit de 50 p. 100, soit de 975 $ à 490 $, les frais relatifs au droit de résidence permanente. Nous rembourserons partiellement ceux qui ont déjà payé les 975 $, afin qu'aucun nouveau Canadien ne se sente exclu de cette importante initiative.
Nous accroissons le financement de l'établissement des immigrants de 307 millions de dollars sur les deux prochaines années et nous créerons une agence canadienne pour l'évaluation et la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Nous veillerons à ce que les néo-Canadiens instruits et très compétents bénéficient enfin d'une reconnaissance de leurs qualités et de leur expérience.
Ces mesures, alliées à l'annonce récente d'une enquête judiciaire complète sur l'attentat à la bombe contre l'avion d'Air India, ont enfin répondu à quelques-unes des questions persistantes que mes électeurs se posent depuis plus d'une décennie.
De toute évidence, le gouvernement fera davantage pour aider ces néo-Canadiens à commencer leur nouvelle vie. Avec le budget, le nouveau gouvernement du Canada remplit ses promesses électorales envers tous les Canadiens, y compris les néo-Canadiens que les libéraux ont oubliés.
Les Canadiens ont voté en faveur d'un changement et de bon nombre des programmes et des initiatives du budget. J'exhorte les députés d'en face à se le rappeler lorsqu'ils voteront sur le budget.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de participer aujourd'hui au débat sur le budget. Il y a longtemps que nous n'avons pas eu la possibilité de discuter, à la Chambre, d'un budget qui répond aux préoccupations de tous les Canadiens, d'un budget qui fait ce que le parti au pouvoir s'était engagé à faire pendant la campagne électorale.
Le budget réduira les impôts, la TPS, les impôts des petites entreprises et les impôts de l'ensemble des entreprises. Quatre-vingt-dix pour cent des réductions profiteront aux particuliers et aux familles du Canada, soit près de 20 milliards de dollars au cours des deux prochaines années. C'est plus d'allégements fiscaux que les quatre derniers budgets fédéraux combinés.
Pour chaque dollar en nouvelles dépenses, le nouveau gouvernement du Canada offre 2 $ en allégements fiscaux. Le fardeau fiscal sera réduit dans tous les secteurs d'où le gouvernement fédéral tire des recettes, notamment la TPS, l'impôt sur le revenu et les impôts des entreprises, et d'autres mesures fiscales ciblées visent à aider les Canadiens à payer le coût des laisser-passer de transport en commun, des outils, des manuels et des sports pour les enfants. J'y reviendrai tout à l'heure.
Pour les gens de ma collectivité, les Albertains, les mesures fiscales représentent des économies d'un milliard de dollars en 2007. Les familles qui gagnent entre 15 000 $ et 30 000 $ par année auront près de 300 $ de plus dans leurs poches. Celles qui gagnent entre 45 000 $ et 60 000 $ économiseront près de 650 $, tandis que 655 000 Canadiens à faible revenu ne paieront plus aucun impôt fédéral.
Avec le nouveau crédit canadien pour emploi et l'augmentation de l'exemption personnelle de base, les contribuables pourront gagner près de 10 000 $ en 2007 sans avoir d'impôt fédéral sur le revenu à payer.
Comme il avait été promis, le budget fait passer la TPS de 7 à 6 p. 100 à compter du 1er juillet. Les Canadiens ont voté en faveur de cette réduction du taux de la taxe. C'est une réduction de taxe que les Canadiens veulent. C'est une réduction de taxe que le nouveau gouvernement du Canada accordera. La réduction de la TPS profitera à tous les Canadiens, y compris aux Canadiens à faible revenu. Elle rendra également les produits canadiens plus attrayants pour les consommateurs et cela renforcera l'économie.
Le budget contient un nouveau crédit canadien pour emploi de 1 000 $ qui entrera en vigueur le 1er juillet. Ce nouveau crédit d'impôt reconnaît ce qu'il en coûte de travailler, notamment en termes d'achat d'ordinateurs personnels, d'uniformes et de fournitures en tout genre.
Également à compter du 1er juillet, le taux le plus bas de l’impôt sur le revenu des particuliers passera de 16 à 15,5 p. 100. Le montant que tous les Canadiens peuvent gagner sans payer d'impôt sur le revenu fédéral sera augmenté chaque année en 2005, en 2006 et en 2007.
Les chefs de petite entreprise de Calgary m'ont dit à quel point ils voyaient d'un bon oeil les nouvelles réductions d'impôt qui leur permettront d'engager plus d'employés à de meilleurs salaires, d'être plus compétitifs et de conserver leurs employés dans notre économie en pleine expansion. À compter du 1er janvier 2007, le montant des bénéfices d'une petite entreprise qui est admissible au taux réduit de l'impôt fédéral sera porté de 300 000 $ à 400 000 $.
La taxe d'accise sur les bijoux sera immédiatement éliminée, ce qui permettra aux entreprises canadiennes de ce secteur de lutter à armes égales.
Nos plus gros employeurs profiteront également des mesures conservatrices. À compter du 1er janvier 2008, le taux général d'imposition du revenu des sociétés passera à 20,5 p. 100 dans le cadre de l'engagement que nous avons pris de ramener cette taxe à 19 p. 100 en 2010. Toujours le 1er janvier 2008, la surtaxe des sociétés sera également éliminée. On va aussi supprimer l'impôt fédéral sur le capital le 1er janvier de cette année, soit deux ans plus tôt que ce qui avait été prévu au départ.
Comme on l'a fait remarquer, le budget prévoit une aide importante pour les familles et les collectivités. Pour les apprentis, le budget prévoit un nouveau crédit d'impôt pour la création d'emplois d'apprentis de 2 000 $. Pour les étudiants, nous offrons un nouveau crédit d'impôt pour le coût des manuels scolaires qui profitera à environ 1,9 million d'étudiants canadiens et qui coûtera 260 millions de dollars au cours des deux prochaines années.
Le budget renferme tant de choses dont tous les Canadiens devraient être conscients. J'espère qu'ils consulteront peut-être le site web du gouvernement pour examiner ces initiatives et les merveilleux avantages qu'on leur offre. C'est un budget que nous avons promis durant la campagne électorale. Nous avons pris ces engagements et nous les tenons.
Pour les jeunes familles, le budget prévoit un crédit d'impôt pour la condition physique des enfants de 500 $ pour couvrir les droits d'enregistrement d'enfants à des activités sportives, et les aînés n'ont pas été oubliés non plus. Pour offrir un soutien accru aux aînés du Canada, le budget double le montant du revenu de pension admissible qui peut être réclamé au titre du crédit pour revenu de pension. Ce montant passera donc de 1 000 $ à 2 000 $ à compter de l'année fiscale 2006. C'est la première augmentation en plus de 30 ans.
Il y a tellement d'autres choses à dire, mais je vois que le temps file. Notre gouvernement aborde les dépenses en se basant sur trois principes: premièrement, les programmes gouvernementaux doivent cibler les résultats et l'optimisation des ressources; deuxièmement, les programmes gouvernementaux doivent être conformes aux responsabilités du gouvernement et troisièmement, les programmes qui ne servent plus les fins pour lesquelles ils ont été établis devraient être éliminés.
En conclusion, je voudrais noter que le budget a l'appui des Canadiens, surtout dans ma province, l'Alberta. Un sondage effectué au cours de la dernière fin de semaine montre que 67 p. 100 des gens appuient le budget. Ce n'est pas surprenant lorsqu'on voit toutes ces mesures, toutes sortes de crédits d'impôt, des dépenses ciblées répondant aux priorités des Canadiens et un engagement à l'égard de la réduction de la dette.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Chicoutimi—Le Fjord.
J'ai le plaisir de prendre part aujourd'hui au débat sur le budget dont la Chambre est actuellement saisie. Bien des choses ont été dites depuis la lecture du budget du ministre des Finances, le 2 mai dernier. Les commentaires des analystes ont été nombreux; et les réactions, tout aussi vives les unes que les autres. Il importe cependant de faire une lecture approfondie de tous les impacts de ce budget pour en dégager le véritable sens et la portée réelle pour l'ensemble de la population.
Fondamentalement, il est impératif d'admettre que ce budget en est un de transition, rien de plus, rien de moins. Le résultat que l'on connaît de la dernière élection générale sous-tend que la population n'a pas voulu donner un chèque en blanc au Parti conservateur. En effet, le statut minoritaire du gouvernement à la Chambre démontre clairement que près des deux tiers de la population n'a pas endossé les politiques de droite du Parti conservateur.
Heureusement, au Québec, la population avait une solution de rechange dont elle s'est prévalue au cours des cinq derniers scrutins pour faire entendre sa voix et défendre ses intérêts. C'est particulièrement le cas dans ma circonscription, Châteauguay—Saint-Constant, que j'ai l'insigne honneur de représenter en cette Chambre. En effet, depuis l'élection de 1993, et à tous les scrutins subséquents, le Bloc québécois s'est révélé comme le véhicule politique privilégié par une majorité constante de la population de Châteauguay—Saint-Constant. Cet état de fait démontre aussi clairement la confiance profonde qu'entretiennent mes concitoyens à l'égard du Bloc québécois et à son chef pour représenter fidèlement leurs intérêts à Ottawa.
Le premier budget du gouvernement minoritaire conservateur marque la transition entre le régime libéral centralisateur à l'extrême et rongé par les scandales et la corruption, et la poursuite d'une idéologie néoconservatrice, développée et mise à l'épreuve au sud de la frontière. Je ne saurais trop insister sur l'aspect transitoire de ce budget puisque, au-delà des bonnes nouvelles pour les contribuables de la classe moyenne, il nous faut garder la tête froide et retenir que les conservateurs sont lancés dans une large et vaste opération de séduction de l'électorat, prêts à tout pour gagner une majorité de sièges à la Chambre.
Pour nous, du Bloc québécois, c'est précisément dans cette perspective que notre attention et notre vigilance deviendront plus essentielles et requises que jamais. Au traitement de l'image et aux discours populistes à outrance du Parti conservateur, nous opposerons l'analyse rigoureuse, caractéristique du Bloc québécois. Comme n'a cessé de le dire notre chef, nous étudierons « au cas par cas » chacune des situations qui se présentera à nous. Il n'est pas question de signer un chèque en blanc au gouvernement, mais bien de l'appuyer au mérite. Si une mesure proposée est bénéfique pour le Québec, nous l'appuierons. La même logique s'applique aussi à l'inverse. Ainsi, nous n'hésiterons jamais à voter contre le gouvernement si nous percevons un recul réel et appréhendé des intérêts du Québec.
Que l'on ne se fasse pas d'illusions. Le Bloc québécois n'a rien modifié de sa mission. À la suite du changement de gouvernement, nous sommes toujours souverainistes et croyons plus fort que jamais que le véritable accomplissement du Québec moderne passera par sa pleine et entière souveraineté, comme État de fait et de droit.
Pour revenir au budget, l'élément central qu'il nous faut retenir de l'exercice du ministre des Finances, la semaine dernière, réside fondamentalement dans la reconnaissance du fameux déséquilibre fiscal. Le Bloc québécois a été la première formation à faire état de cette réalité et à assumer son rôle de défenseur des intérêts québécois en talonnant sans relâche le gouvernement précédent pour en forcer cette reconnaissance. Dans notre démarche, nous avons su convaincre les autres partis d'opposition, incluant le gouvernement actuel. C'est précisément dans ce cheminement politique et dans cet exemple d'influence et de persuasion que résident toute la pertinence du Bloc et son rôle de premier plan dans le développement du Québec.
Honnêtement et objectivement, tout observateur attentif de la scène politique fédérale des dernières années verra clairement l'influence du Bloc dans un train de mesures présentées dans le dernier budget. Il s'agit là d'une démarche tout aussi éclairée et déterminante que notre longue et pénible bataille pour la reconnaissance du déséquilibre fiscal. J'en prends pour preuve les gains importants réalisés par la population grâce à l'insistance et aux convictions profondes du Bloc. Pendant des années, mes collègues ont mené en Chambre des combats pour un financement plus important des programmes sociaux, si chers aux Québécois.
Face aux compressions et aux coupes sauvages du gouvernement fédéral dans les paiements de transferts, le Québec a néanmoins su manoeuvrer pour éviter l'effondrement complet de notre filet de sécurité sociale. Nous devons en être fiers, puisqu'il s'agit d'un exemple probant de la solidarité québécoise et de notre ténacité face aux défis importants qui se sont dressés devant nous et qui ne manqueront pas de se manifester à nouveau.
Parmi les dossiers de l'heure touchant précisément ma circonscription de Châteauguay—Saint-Constant, nul doute que la délicate question du logement social figure en tête de liste de nos préoccupations.
Le gouvernement peut bien se flatter de l'injection de quelque 800 millions de dollars pour le financement de logements abordables, il n'en demeure pas moins, comme chacun le sait, que n'eût été le Bloc québécois, jamais le Parti conservateur n'aurait pris conscience de l'ampleur du phénomène de la précarité de l'accès au logement.
De 1993 à 2001, le gouvernement libéral s'est complètement retiré du financement des nouveaux logements sociaux. Pendant toutes ces années, le Bloc n'a jamais abandonné la lutte et a réclamé sans cesse le rétablissement de ces investissements progressifs jusqu'à l'atteinte d'un objectif ambitieux mais réalisable de près de 2 milliards de dollars par année.
Dans la circonscription de Châteauguay—Saint-Constant, pas moins de 22 p. 100 de la population occupe un logement locatif. De plus, on compte au bas mot quelque 4 500 familles monoparentales chez nous. Cela rend d'autant plus importante la question du financement des logements sociaux, si l'on tient compte de la réalité économique souvent difficile avec laquelle doivent composer certaines de ces familles.
Ainsi, bien que les 800 millions de dollars dévolus au logement social soient un pas important, le Bloc québécois ne baissera pas les bras et continuera d'exiger le réinvestissement des bénéfices non répartis de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, au lieu de les capitaliser comme en avait pris l'habitude le gouvernement précédent.
Si la tendance se maintient, les surplus accumulés à la Société canadienne d'hypothèques et de logement atteindront en 2008 quelque 7 milliards de dollars. C'est une somme énorme, qui n'a pas sa raison d'être dans le contexte actuel.
Dans une perspective similaire, on doit à l'insistance du Bloc québécois et à la rigueur de ses analyses budgétaires l'injection de milliards de dollars pour le financement de l'éducation postsecondaire. Depuis des années, notamment au cours des récentes campagnes électorales, soit celles de 2000, de 2004 et de 2006, le Bloc québécois a demandé au gouvernement fédéral d'utiliser sa marge de manoeuvre financière afin de hausser progressivement les transferts à l'éducation collégiale et universitaire.
Cette annonce est encore plus importante du fait qu'environ les trois quarts de la population de Châteauguay—Saint-Constant ont complété ces études postsecondaires. Puisque le passé est souvent garant de l'avenir, il y a tout à parier que nos enfants auront ainsi les moyens de poursuivre des études de qualité.
En ce sens, il est important de souligner un autre gain important du Bloc, celui-là concernant l'exonération fiscale des bourses d'études. Il faut savoir que le gouvernement fédéral a longtemps assujetti à l'impôt sur le revenu le montant accordé aux étudiants en bourses d'études. Aussi paradoxal et insensé que cela puisse paraître, le gouvernement fédéral a, pendant des années, prélevé un impôt sur les bourses versées aux étudiants par le gouvernement du Québec, un champ de financement duquel il s'était pourtant unilatéralement retiré pour mieux éponger ses déficits récurrents.
Non seulement le gouvernement d'Ottawa s'est-il aujourd'hui bâti une capacité budgétaire phénoménale en cessant les paiements de transfert qui définissaient le régime fédéral, mais il s'est en plus permis d'aller piger dans ce qui ne lui avait jamais appartenu.
Les principaux éléments mis en lumière précédemment constituent les avancées majeures réalisées par le Bloc depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs. Bien qu'il s'agisse d'un bilan impressionnant, il faut garder à l'esprit que tout n'est pas encore gagné.
Je l'ai dit et je le répète, ce budget en est un de transition, dont l'objectif avoué est de procurer une majorité aux conservateurs à la prochaine élection générale. Ainsi, ayant les coudées plus franches, la droite pourra enfin appliquer à la lettre ses idées véritables. C'est précisément dans cette inconnue que réside ma plus grande crainte.
Au premier titre de mes inquiétudes, réside l'absence totale des mesures de bonification du régime d'assurance-emploi. Il faut savoir que la caisse de l'assurance-emploi déborde de milliards de dollars en surplus engrangés pendant les années de régime libéral. Pourtant, pas plus tard que la veille du discours du budget, le premier ministre soutenait la position du Bloc sur la répartition de ces surplus au bénéfice des chômeurs et des cotisants.
De même, j'attire votre attention sur le fait que le ministre des Finances n'a pas pris en considération la réalité économique souvent très difficile des personnes âgées. Il est demeuré silencieux sur cet enjeu vital pour des milliers de nos concitoyens. Des milliers d'aînés ont été floués pendant des années par le gouvernement fédéral, qui refuse toujours d'accorder une pleine et entière rétroactivité des paiements aux personnes concernées.
Rien non plus n'a été prévu pour venir en aide aux travailleurs âgés, dont les perspectives d'embauche sont plutôt sombres.
Les conservateurs ont laissé tomber les personnes âgées et ils mettront en péril la protection de l'environnement pour les générations à venir. À l'heure où l'action politique est fondée sur le développement durable, le gouvernement conservateur tente de changer la donne en introduisant la variable profitable.
Profitable, bien entendu, pour les actionnaires de ces grandes pétrolières qui ont des résultats records depuis des années et dont l'influence, à partir de Calgary, a de quoi nous inquiéter.
Le temps file. Je pourrais poursuivre sur les irritants de ce budget, mais je laisserai la parole à d'autres intervenants.
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Monsieur le Président, avant de commencer mon exposé, j'aimerais féliciter la députée de Châteauguay—Saint-Constant pour l'allocution qu'elle vient de présenter quant à la position du Bloc relative au budget.
Je voudrais souligner ceci à mes collègues conservateurs. Bien que l'on entende depuis quelques jours certains conservateurs se réjouir de l'appui du Bloc québécois quant au budget, sachez que c'est le Bloc québécois qui a amené le sujet du déséquilibre fiscal à Ottawa, ici, à la Chambre des communes. En outre, sans le Bloc québécois, aucun échéancier n'aurait probablement été fixé pour régler ce déséquilibre fiscal.
D'ailleurs, le Bloc québécois a toujours agi de manière honnête à l'égard des citoyennes et des citoyens du Québec. Nous avons fait du déséquilibre fiscal un cheval de bataille important avant et pendant la campagne électorale. Maintenant que nous avons un engagement précis assorti d'un échéancier déterminé, pour la première fois, le Bloc québécois peut enfin constater qu'un gouvernement au pouvoir à Ottawa, à la Chambre des communes, reconnaît ce déséquilibre fiscal.
L'engagement ferme du gouvernement de s'attaquer à la question et d'éliminer ledit déséquilibre fiscal constitue une avancée majeure pour le Québec. C'est pourquoi le Bloc québécois appuiera ce budget lorsqu'il sera soumis à la voix des parlementaires de la Chambre des communes.
Ce budget en est un de transition, qui mérite que nous lui apportions un appui et que nous ne fassions pas tomber ce gouvernement minoritaire. Ce dernier sera soumis à un vrai test lors de la présentation de son prochain budget, c'est-à-dire celui de l'exercice financier de 2007-2008.
Bien que ce budget comprenne de nombreux irritants, l'ouverture de ce gouvernement et son engagement à régler la question du déséquilibre fiscal, lequel pénalise les Québécoises et les Québécois depuis trop longtemps, sont primordiaux.
Le Bloc québécois constate que le budget reflète, en plus du déséquilibre fiscal, plusieurs des demandes ou des mesures avancées et débattues par le Bloc québécois ici même, en cette Chambre des communes. Pensons à l'aide à l'éducation postsecondaire, aux logements abordables et aux producteurs agricoles. Que l'on pense aussi à la révision du Programme canadien de stabilisation du revenu agricole, aux fonds supplémentaires pour les infrastructures et le transport en commun, à la non-imposition des bourses d'études octroyées aux étudiants, à la bonification fiscale pour les microbrasseries, à la mise en place de crédits d'impôt pour les usagers du transport en commun — une demande présentée à plusieurs reprises par le Bloc québécois ici, en Chambre —, à l'élimination de la taxe d'accise sur les bijoux et aux crédits d'impôt sur les outils.
Par contre, le budget comprend plusieurs irritants auxquels il importe de s'attarder. Pensons à l'assurance-emploi qui a été complètement passée sous silence par le gouvernement conservateur. Ce budget ne prévoit strictement rien pour venir en aide à ceux et celles aux prises avec les conséquences des coupes à l'assurance-emploi effectuées pendant 12 ans par le gouvernement libéral ayant précédé ce gouvernement minoritaire. Pensons également aux travailleurs saisonniers qui connaissent le trou noir entre la fin de leurs prestations et le début de leur prochaine saison de travail. Ce problème n'est pas réglé, et le budget est silencieux à cet égard.
Dans ma région, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, de nombreux travailleurs sont pénalisés par la formule actuelle de l'assurance-emploi. Malgré les énormes surplus accumulés, ce gouvernement n'a rien fait. Il continue dans la même foulée que le Parti libéral, c'est-à-dire qu'il fait croître davantage ces surplus accumulés, ces montants astronomiques payés par les chômeurs.
Je viens d'une circonscription, Chicoutimi—Le Fjord, située dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Quelques aspects du budget me laissent un goût très amer, notamment le manque d'engagement ferme du gouvernement conservateur à implanter un programme d'aide aux travailleurs, un nouveau PATA, c'est-à-dire un programme visant à soutenir le revenu des travailleurs âgés lorsqu'ils perdent leur emploi à la suite de mises à pied massives.
Si ce gouvernement était passé immédiatement à l'action au lieu de faire une étude de faisabilité, les travailleurs de mon comté mis à pied à la suite de la fermeture de l'usine Port-Alfred à La Baie auraient pu bénéficier d'un programme d'aide destiné aux travailleurs. On a fermé cette usine d'Abitibi Consolated, et ces travailleurs qui comptaient plusieurs années de service se sont retrouvés sans emploi.
Actuellement, il existe des programmes de recyclage et de réinsertion dans le marché du travail. On peut dire que cela ne fonctionne à peu près pas ou que c'est très difficile. Ces programmes ne s'adressent pas à la majorité des travailleurs. La plupart des travailleurs âgés de plus de 55 ans ne sont pas admissibles aux programmes de recyclage ni aux mesures de réinsertion dans le marché du travail. Je vais vous en expliquer les raisons.
Lorsque l'on travaille dans une région, un village, une petite ville ou une petite agglomération où il y a très peu de diversification économique, les travailleurs ne peuvent être embauchés par plus d'un employeur puisqu'il n'y a pas suffisamment d'entreprises. De plus, certains employeurs n'embauchent pas ces travailleurs, qui travailleront cinq ou six années avant la prise de leur retraite, car ils investissent plutôt dans des employés plus jeunes qui seront à leur service plusieurs années.
Il y a évidemment d'autres irritants dont je veux parler. Prenons, par exemple, l'allocation de 1 200 $ par enfant. Nous avons soumis une proposition beaucoup plus équitable, mais le gouvernement conservateur ne l'a pas retenue. L'aide accordée aux parents demeure imposable et cela est inéquitable pour les familles dans le besoin. Si ce gouvernement avait eu un peu d'humilité, on aurait pu régler ce problème assez facilement pour venir véritablement en aide aux familles dans le besoin.
Le gouvernement conservateur ne prévoit rien dans le budget pour la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, un instrument essentiel à la réduction des gaz à effet de serre.
Dans le domaine des arts et de la culture, c'est encore la même chose. La somme prévue est de 50 millions de dollars supplémentaires pour deux ans. J'ai eu l'occasion de faire une tournée prébudgétaire de Vancouver à Montréal, excluant Toronto, où j'ai eu connaissance de mouvements dans le domaine des arts et de la culture qui réclamaient des sommes additionnelles. Or dans ce budget, le gouvernement conservateur ne répond pas à ces demandes.
Je parlerai d'un dernier point concernant la mise en place de la Commission canadienne des valeurs mobilières.
Avant et pendant les élections, le gouvernement conservateur parlait du respect des compétences. Il disait qu'il respecterait les champs de compétences du Québec et des provinces. Maintenant qu'il est au pouvoir et qu'il est temps d'agir, que propose-t-il? Il propose de s'immiscer dans les compétences du Québec et des provinces.
En ce qui me concerne, cela signifie dire une chose et faire son contraire. Cela manque de cohérence et c'est inacceptable.
En terminant, je ferai un bref résumé en disant que plusieurs éléments du budget conservateur me laissent perplexe: l'allocation de 1 200 $ imposable; l'abandon du Protocole de Kyoto au profit d'un programme canadien qui reste à venir; le fait qu'il n'y ait pas un mot sur les faramineux surplus engrangés par la Société canadienne d'hypothèques et de logement; le fait qu'il n'y ait rien sur l'assurance-emploi; la mise sur pied d'une étude de faisabilité sur un programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgés.
Cependant, il faut laisser la chance au coureur. Le gouvernement conservateur s'est engagé à résoudre le déséquilibre fiscal d'ici le printemps prochain, et il s'agit d'une avancée importante. Sur ce point, on peut lui donner une bonne note pour l'apport de solutions au déséquilibre fiscal.
Les conservateurs doivent savoir que, n'eût été de leur engagement formel et ferme à régler le déséquilibre fiscal avec un échéancier précis, nous aurions refusé ce budget.
En fait d'action, une conférence des premiers ministres sera organisée pour discuter du problème du déséquilibre fiscal.
Par conséquent, nous appuyons ce budget, bien qu'il renferme plusieurs irritants. J'espère que ces différends seront débattus, ici, en Chambre, ou en comité, afin de démontrer les positions du Bloc québécois et également de montrer à la population de mon comté, de ma région et du Québec que le Bloc québécois défend véritablement les intérêts des Québécoises et des Québécois.
Je voudrais juste adresser quelques mots à la population du Québec pour lui dire qu'elle peut compter sur le Bloc pour défendre ses intérêts.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est imparti avec le député de Barrie.
Comme c'est la première fois que je prends la parole alors que vous occupez le fauteuil, monsieur le Président, je vous félicite de votre nomination à la vice-présidence. Vous êtes ici depuis 1979, et vous avez le respect de la Chambre. Vos nombreuses années de service ne sont pas passées inaperçues. Je suis heureux de vous voir occuper ce poste.
Ce budget est un bon budget. Pour en parler, je dois revenir aux libéraux. Après avoir vu les premiers ministres libéraux multiplier les promesses en l'air et laisser passer de nombreuses occasions de bien faire pendant presque 13 ans, les Canadiens peuvent enfin se vanter d'avoir un gouvernement fédéral qui respecte leurs priorités, mais aussi leur opinion. Voilà un budget équilibré, un budget conservateur dont le but est d'amener les électeurs à reprendre confiance, eux qui commençaient à éprouver un certain cynisme à l'égard de la politique et des politiciens. C'est un agréable changement.
Le budget a aussi pour but de respecter les promesses faites au cours de la campagne électorale, au moment où une partie de la population avait malheureusement commencé à croire que cette pratique avait subi le même sort que l'Edsel et que la cassette huit pistes, dont vous vous souvenez certainement, monsieur le Président. Mais je me nuis peut-être en vous disant cela.
Notre budget représente un allègement du fardeau fiscal des Canadiens d'environ 20 milliards de dollars, soit davantage que les quatre derniers budgets libéraux mis ensemble.
Nous faisons passer la TPS de 7 p. 100 à 6 p. 100, pour plus tard la fixer à 5 p. 100.
On trouve aussi dans ce budget des allégements fiscaux pour les personnes âgées, les étudiants, les travailleurs, les utilisateurs des transports en commun, les apprentis et les parents qui ont des enfants actifs. Je parle ici, bien sûr, du crédit d'impôt que les parents obtiendront s'ils ont des enfants inscrits à des activités sportives. Il est important d'avoir une nation en santé.
Nous avons un budget équilibré qui permet quand même de réduire la dette nationale. Plus important encore, pour chaque dollar de dépenses supplémentaires prévues dans le budget, les Canadiens ont 2 $ d'allégements d'impôt.
Nous avons prévu 3,7 milliards de dollars pour offrir un véritable choix en matière de garde d'enfants. Cela permet de verser aux parents une allocation annuelle de 1 200 $ pour chaque enfant de moins de six ans. On peut comparer ce plan conservateur avec le plan libéral, mais en fait, les libéraux n'ont jamais eu de plan. Ils ont été au pouvoir pendant 13 ans, ont fait des promesses à toutes les élections et n'en ont jamais réalisé aucune. Ils n'ont jamais non plus créé une seule place en garderie. C'est là le triste bilan de leurs réalisations.
Nous investissons aussi pour améliorer la sécurité de nos rues et collectivités. Les ministres de la Justice et de la Sécurité publique ont fait certaines annonces en ce sens la semaine dernière. Toutes ces propositions feront l'objet d'un débat à la Chambre des communes.
On trouve aussi dans le budget des sommes supplémentaires pour la réduction des temps d'attente pour obtenir des soins de santé.
On y a aussi prévu 16,5 milliards de dollars pour l'infrastructure.
En outre, 5,3 milliards de dollars seront consacrés à la défense sur cinq ans, notamment pour le recrutement de 23 000 membres au sein de la Force régulière et de la Réserve.
Pour les agriculteurs, 2 milliards de dollars supplémentaires sont prévus sur deux ans.
Par ailleurs, monsieur le Président, et comme vous venez de l'Ouest vous le savez sûrement, on a prévu 500 millions de dollars supplémentaires au titre de l'aide à l'agriculture, un investissement unique de 1 milliard de dollars pour les secours en cas de catastrophe et une utilisation accélérée des 755 millions de dollars prévus pour le programme de paiement des céréales et oléagineux. C'est l'une des premières choses que nous ayons annoncées.
En tant que ministre des Anciens Combattants, je suis également heureux d'annoncer que 352 millions de dollars de plus ont été prévus dans le Budget principal pour les anciens combattants. L'un des arguments que nous entendons parfois à la Chambre, c'est qu'on ne peut pas tout mettre dans un budget, mais nous avons ces 352 millions pour nos anciens combattants. Évidemment, une grande partie de cet argent sera consacrée à la mise en oeuvre de la nouvelle charte, que tous les députés à la Chambre ont appuyée et continuent d'appuyer.
Nous savons tous que ce sont les gens de nos villes et de nos circonscriptions respectives qui nous élisent, et je crois donc qu'il est important de mentionner l'impact de notre plan sur le Nouveau-Brunswick. Grâce à notre plan, les habitants de cette province paieront 183 millions de dollars de moins en impôts l'an prochain. Notre plan fera économiser environ 650 $ aux familles néo-brunswickoises gagnant entre 45 000 $ et 60 000 $ par année.
La Prestation universelle pour la garde d'enfants donnera 50,9 millions de dollars aux parents néo-brunswickois l'an prochain. Le plan des libéraux, celui qui n'a en fait jamais vu le jour, prévoyait 110 millions de dollars sur cinq ans pour le Nouveau-Brunswick, ce qui veut dire un peu plus de 5 millions par année, comparativement à nos 50,9 millions pour la seule année prochaine.
Comme je l'ai mentionné, il y a 16,5 milliards de dollars pour les infrastructures, dont les 13,9 millions qui seront versés cette année aux municipalités du Nouveau-Brunswick en partage des recettes tirées de la taxe fédérale sur l'essence.
Il y a 23 millions de dollars pour moderniser les établissements postsecondaires du Nouveau-Brunswick.
Il y a 9,4 millions de dollars disponibles dès maintenant pour l'amélioration des réseaux de transport en commun dans la province.
Il y a 18,4 millions de dollars pour le logement abordable.
Tout cet argent dans une province de seulement 700 000 habitants, c'est beaucoup.
Il y a aussi 18,7 millions de dollars en nouveaux paiements de péréquation pour le Nouveau-Brunswick. Nous sommes déterminés à régler le problème du déséquilibre fiscal, ce que l'ancien gouvernement n'a pas su faire. Le gouvernement actuel est bien résolu à le faire, et il le fera.
Il y a aussi 4 millions de dollars qui seront affectés à la réduction des délais d'attente pour les soins de santé au Nouveau-Brunswick.
Je veux en outre rappeler à la Chambre et aux Néo-Brunswickois certaines annonces qui ont été faites au Nouveau-Brunswick au cours des dernières semaines.
Le premier ministre était de passage au Nouveau-Brunswick le 24 mars. Nous avons parcouru la province ensemble. Il a fait les annonces suivantes: 200 millions de dollars pour le réseau routier; 6 millions de dollars pour un nouveau stade à Moncton afin d'accueillir les championnats mondiaux juniors d'athlétisme; et 2,8 millions de dollars pour le nettoyage du port de Saint John.
Cette dernière annonce a soulevé une certaine controverse au Nouveau-Brunswick. C'est manifestement 2,8 millions de dollars de plus que ce que les libéraux ont jamais versé pour le nettoyage du port de Saint John, mais ils prétendent que ce n'est pas suffisant. Nous en convenons, et c'est pourquoi nous nous sommes engagés à travailler avec la ville de Saint John et la province du Nouveau-Brunswick pour assurer l'achèvement de ce projet au cours des quelques prochaines années.
Nous ne ferons pas comme les libéraux, qui faisaient des déclarations qui se révélaient être bidons par la suite. Par exemple, ils ont annoncé le nettoyage du port de Saint John, mais c'était un repentir de la dernière heure. Les libéraux l'ont annoncé sans avoir obtenu l'autorisation du Cabinet et sans avoir fait de présentation au Conseil du Trésor.
Ils se sont rendus à Saint John et ont fait une annonce un mois avant les élections simplement pour annoncer quelque chose, sans avoir pris d'engagement ferme. C'est un dossier que le député actuel de Saint John a négligé il y a un certain nombre d'années, du temps où il faisait partie du gouvernement, de 1993 à 1997. Nous sommes déterminés à mener ce projet à bien, ce que nous ferons sur plusieurs années.
Il ne me reste qu'une minute, mais j'aimerais mentionner quelque chose que je trouve important: on a annoncé un investissement de 21 millions de dollars dans le Fonds d'innovation de l'Atlantique au titre de neuf projets de recherche au Nouveau-Brunswick dont la valeur totale s'élève à environ 52 millions de dollars, compte tenu de tous les partenaires.
C'est nous qui avons déboursé l'argent pour venir en aide à l'industrie agricole chancelante, qui avons pris des mesures concrètes à cet égard, et c'est aussi nous qui avons investi 5,5 millions de dollars dans la deuxième phase du sentier de Fundy, attraction touristique de renommée mondiale.
Ces dernières semaines, nous avons investi dans beaucoup d'infrastructures au Nouveau-Brunswick. Notre engagement à l'égard du Nouveau-Brunswick et de notre pays, le Canada, est total.
Nous faisons le maximum que nous pouvons faire, comme l'illustre le budget. Comme je l'ai dit plus tôt, je pense qu'il est rafraîchissant pour les Canadiens de voir que leur gouvernement fait ce qu'il a promis de faire.
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Monsieur le Président, j'ai écouté avec beaucoup d'attention le discours du député. Il a fait une large ventilation de ce que l'on retrouve dans le budget. C'est un ministre conservateur du gouvernement au pouvoir et il a vanté les bénéfices de son budget. Cependant, je lui parlerai de ce qu'on ne retrouve pas dans le budget.
Bien sûr, il y a plusieurs irritants. La taxe d'accise sur l'essence aurait aidé à développer l'industrie touristique. Pourtant, il n'y a rien à ce sujet, bien que cette taxe ait été imposée par les libéraux. C'est une taxe cachée dans le prix de l'essence. On parle d'une crise du pétrole, au cours de laquelle le prix de l'essence augmentera à 1,50 $ du litre. Les conservateurs n'ont rien fait pour diminuer la taxe d'accise sur l'essence.
De plus, dans le discours du Trône et dans le budget, il n'y a rien au sujet de l'assurance-emploi. Pourtant, le Parti conservateur, alors qu'il était dans l'opposition, avait voté de concert avec le Bloc pour déposer des recommandations. Cela avait été fait en comité parlementaire dans un rapport unanime.
Aujourd'hui, les conservateurs sont au pouvoir et ne mentionnent rien à propos de l'assurance-emploi dans le discours du Trône et dans le budget. Pourtant, selon les chiffres de la vérificatrice générale, au-delà de 50 milliards de dollars sont accumulés dans la caisse. Cet argent provient des employés et des employeurs. Il n'y a pas un sou qui provienne du gouvernement.
Le député, qui siège au Conseil des ministres, est-il prêt à s'engager ce matin auprès des chômeurs, des chômeuses, des travailleurs saisonniers, des comités des Sans- Chemise, des comités d'accès au chômage pour recommander au premier ministre une véritable réforme de l'assurance-emploi et la création d'une caisse autonome?
Présentement, c'est un vol public et une taxe déguisée sur le dos des chômeurs et des travailleurs saisonniers. Selon moi, si les conservateurs sont sérieux et capables d'avoir un peu de logique, ils cesseront de prendre l'argent de la caisse sur le dos des chômeurs et leur donneront une véritable bonification et une caisse autonome.
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Monsieur le Président, celui qui parle, c'est le député qui s'est endormi aux commandes quand il était de ce côté-ci.
M. Paul Zed: Pas du tout, je ne me suis pas endormi aux commandes.
L’hon. Greg Thompson: En fait, il représente la plus vieille ville constituée au Canada. Nous sommes conscients depuis longtemps de la nécessité de ce projet. Nous sommes en fait le premier gouvernement à véritablement injecter des fonds dans ce projet.
C'est vrai, parce que personne n'a jamais vu la couleur des 80 millions de dollars imaginaires qui avaient été promis l'année dernière pour faire élire ce monsieur à Saint John, à la faveur d'un repentir de dernière minute. Absolument aucun document dans cette enceinte, pas même au Cabinet, n'appuie cette prétention.
Le seul ministre libéral à avoir dit la vérité à ce sujet, c'est celui qui était responsable des infrastructures et qui a déclaré qu'il n'y avait pas d'argent dans le budget pour ce projet.
C'est le même député et le même parti qui avaient promis de rénover la centrale de Point Lepreau. Il y avait pourtant sept cents emplois très payants dans ce qui est l'une des meilleures centrales nucléaires au monde, ce qui n'a pas empêché les libéraux d'abandonner ce projet. Voilà les réalisations du parti auquel appartient ce député.
Et puis, les libéraux ont fait une autre annonce bidon, en juillet 2005, pour le secteur de l'aquaculture. Ils ont promis de verser 20 millions de dollars à ce secteur, mais n'ont jamais débloqué un seul sou. Là aussi, ils ont failli à leur parole, une parole bidon. Il n'y a jamais eu d'argent, rien, zéro! Voilà les tristes états de service d'un député qui représente la plus vieille ville constituée du Canada.
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Monsieur le Président, le 2 mai dernier, le nouveau gouvernement du Canada a présenté son premier budget, et ce budget répond aux attentes des Canadiens. Il répond à leurs attentes au niveau de l'allégement fiscal, des dépenses ciblées, du remboursement de la dette, de l'appui à l'infrastructure, de l'investissement dans les soins de santé et de l'aide apportée aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Je suis très fier d'appuyer ce budget au nom des habitants de Barrie.
Voyons un peu les allégements fiscaux qui sont prévus dans le budget. Les Canadiens paient trop d'impôts et le budget en tient compte. Depuis 1994, le fardeau fiscal relié à la TPS a doublé, passant de 15,9 à 31,8 milliards de dollars, le montant total tiré des impôts sur le revenu a doublé et les impôts des particuliers ont augmenté de 82 p. 100.
Selon la Banque TD, le PIB par travailleur s'est accru de 21,8 p. 100 au cours des 15 dernières années, mais le revenu après impôt réel du travailleur n'a augmenté que d'un maigre 3,6 p. 100 au cours de la même période.
Cela suffit. Les Canadiens méritent un répit. Les Canadiens méritent d'être enfin libérés du carcan fiscal qui leur a été imposé par les libéraux. Il est temps de redonner de l'argent aux Canadiens. C'est là la base du budget 2006. Le budget offre des allégements fiscaux d'un montant de 20 milliards de dollars sur deux ans. C'est plus que ce qui a été offert dans les quatre derniers budgets ensemble.
Permettez-moi d'expliquer à la Chambre comment le nouveau gouvernement compte réduire les impôts. Le gouvernement ramènera la TPS de 7 à 6 p. 100 à compter du 1er juillet prochain. Un beau cadeau pour la fête du Canada. Nous créerons également le 1er juillet un tout nouveau crédit canadien pour emploi de 1 000 $. Ce crédit permettra de réduire les coûts assumés par les Canadiens pour leur travail et il tiendra compte des frais liés notamment aux ordinateurs à domicile, aux uniformes et aux fournitures.
Le gouvernement réduira le taux le plus bas de l'impôt sur le revenu des particuliers qui passera de 16 à 15,5 p. 100 à compter du 1er juillet. Nous augmenterons le montant que tous les Canadiens peuvent gagner sans devoir payer d'impôt fédéral.
Le gouvernement établira un nouveau crédit d'impôt de 2 000 $ pour la création d'emplois d'apprentis. À compter du 1er juillet, nous allons aussi accorder un crédit d'impôt de 15,5 p. 100 pour le coût des laissez-passer de transport en commun.
En outre, le gouvernement éliminera l'impôt fédéral sur tous les revenus de bourses d'études et de perfectionnement. Le gouvernement établira un nouveau crédit d'impôt pour manuels dans les programmes d'éducation postsecondaire. Nous accorderons un crédit d'impôt pour la condition physique pouvant aller jusqu'à 500 $ pour couvrir les frais d'inscription d'enfants à des activités sportives.
Le gouvernement doublera le montant du revenu qui peut être déduit au moyen du crédit pour revenu de pension. Je sais que c'est la première augmentation de ce genre à être accordée en plus de 30 ans.
En définitive, le budget accorde des allégements fiscaux de 20 milliards de dollars, sous la forme de 29 mesures de réduction d'impôt extraordinaires.
Parlons de criminalité et de sécurité. Notre gouvernement s'est engagé à assurer la sécurité des Canadiens, dans les foyers, les collectivités et les rues. Il faut préserver cette sécurité inhérente au mode de vie canadien.
Les temps changent et les villes canadiennes aussi. La sécurité des rues et des quartiers sur laquelle nous comptons en tant que Canadiens est menacée par l'utilisation d'armes, par la présence de gangs criminels et par la narcocriminalité. J'en ai même été témoin à Barrie, où, la fin de semaine dernière, une enquête a été déclenchée dans le Sud de la municipalité, suite à un meurtre. La criminalité n'est plus uniquement le lot des grandes villes; elle s'est répandue dans les petites localités et dans les quartiers traditionnellement paisibles.
Dans le présent budget, le gouvernement met l'accent sur des dépenses visant la protection des Canadiens dans les rues, les collectivités, à la frontière et à l'échelle internationale. Le gouvernement s'attaque de front à la criminalité. Il affectera 161 millions de dollars pour renforcer la présence de la GRC dans la rue. Il investira 37 millions de dollars pour permettre à la GRC d'agrandir son école nationale de formation.
Il réservera des fonds pour l'agrandissement des établissements correctionnels canadiens. Il accordera 20 millions de dollars pour que les collectivités élaborent des programmes de prévention du crime chez les jeunes. Il injectera 26 millions de dollars pour que les victimes se fassent entendre plus efficacement dans le système judiciaire. De plus, il assurera le financement nécessaire pour fournir des armes aux agents frontaliers.
Les Canadiens méritent de se sentir en sécurité dans leurs collectivités. Le budget aide le ministre de la Justice à atteindre cet important objectif.
Le budget est également avantageux en ce qui concerne les soins de santé. La santé de toute société repose sur un système de soins de santé fort. Pourtant, entre 1994 et 1999, le gouvernement précédent a fait des compressions de 25 milliards de dollars à ce chapitre. Sous l'administration libérale, les temps d'attente sont passés de 9,3 à 17,7 semaines. Les Canadiens méritent mieux.
Je pense à l'hôpital régional de Barrie, l'hôpital Royal Victoria, qui doit se débrouiller avec des ressources limitées et qui manque souvent de lits. Les médecins travaillent de très longues heures. La collectivité s'est mobilisée pour apporter un soutien financier à l'hôpital. La PDG, Janice Skot; le président du conseil, Chris Gariepy; et le président des activités de financement, David Blenkarn, accomplissent un travail exceptionnel pour la collectivité. Cette dernière, qui a amassé plus de 25 millions de dollars, et le conseil municipal, qui a assumé le tiers du coût de l'expansion de l'hôpital et plus du tiers des coûts liés au recrutement des médecins, ont pris sur leurs épaules une énorme responsabilité. Nous avons agi malgré le manque de leadership du fédéral. Nous avons besoin d'un gouvernement fédéral qui fasse preuve de leadership dans le domaine des soins de santé.
Durant les années 1990, le gouvernement fédéral faisait partie du problème, pas de la solution. Je suis fier, car le budget prévoit une hausse de 6 p. 100 des investissements dans les soins de santé. Notre gouvernement fera partie de la solution. Le nouveau gouvernement du Canada collaborera avec les provinces pour garantir aux patients des délais d'attente raisonnables, et nous avons déjà promis 5,5 milliards de dollars aux provinces dans le cadre du Transfert visant la réduction des délais d'attente.
L'un des défis que nous devons relever dans le système de soins de santé à l'heure actuelle, surtout à Barrie, est le manque de médecins. Au Canada, une personne sur trente n'a pas de médecin et à Barrie, c'est une personne sur quatre. Étant donné notre forte croissance démographique et le vieillissement des médecins, c'est une statistique alarmante, surtout quand on sait qu'il y a, au Canada, des médecins qui conduisent des taxis et qui livrent de la pizza. Je me réjouis que le budget ait annoncé la création d'une agence canadienne pour l'évaluation et la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Cette initiative peut sembler sans grande importance, mais elle aidera énormément les collectivités comme la mienne, qui ont de la difficulté à trouver des médecins et qui déplorent le fait que beaucoup de médecins n'ont pas le droit de pratiquer ici, au pays de l'espoir et de l'avenir, et ce, pour la simple raison qu'ils ont obtenu leur diplôme dans un autre pays. Même lorsqu'ils réussissent nos examens d'équivalence, ces médecins occupent rarement un poste de résident à cause du manque d'investissements dans notre système de soins de santé.
Nous améliorerons le système de soins de santé pour faire en sorte que les Canadiens en aient pour leur argent.
Les petites entreprises sont le moteur de l'économie canadienne. Elles donnent de l'emploi à beaucoup de Canadiens. On leur doit presque la moitié de tous les nouveaux emplois créés au Canada. Nous nous tournons tous vers de petites entreprises pour obtenir des services, comme notre nettoyeur à sec local, notre vendeur de logiciels et notre épicerie locale. Je pense à de petites entreprises de Barrie comme Garner's Source for Sports, sur la rue Dunlop, StorageOne sur le chemin Bell Farm et Hot Banana, une nouvelle compagnie technologique. Nous devons appuyer ces petites entreprises, car elles sont le moteur de nos collectivités. Elles créent des emplois et elles redonnent à nos collectivités en appuyant les activités culturelles et en versant des dons.
Le Canada a besoin d'un gouvernement qui fera tout ce qu'il peut pour appuyer les petites entreprises. Nous allons porter de 300 000 $ à 400 000 $ le montant des bénéfices des petites entreprises qui est admissible au taux réduit de l'impôt fédéral, à compter du 1er janvier. C'est un pas important. Le gouvernement va également réduire le taux applicable en le faisant passer de 12 p. 100 à 11,5 p. 100 à compter de 2008 et à 11 p. 100 en 2009. Je suis très heureux de cela.
Je me rappelle qu'avant les élections la section locale de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante et Lew Miller ont formé un groupe pour discuter de ces questions. Ils voulaient que le nouveau gouvernement du Canada se penche là-dessus. Il est vraiment encourageant de voir que le gouvernement a mis en place des plans que les petites entreprises du pays réclamaient.
Je veux m'arrêter sur les initiatives contenues dans ce budget pour les apprentis et les gens de métier. Le Canada est confronté à une grave pénurie de gens de métier comme des menuisiers, des plombiers, des électriciens, des cuisiniers et d'autres. Notre gouvernement prend des mesures pour encourager les apprentis et soutenir leur formation. Notre premier ministre est venu à Barrie l'automne dernier et il a pris un engagement au collège Georgian où nous avons un programme de formation très ciblé pour les apprentis. Il a déclaré que, s'il devenait premier ministre, il appuierait l'industrie et ferait tout en son pouvoir pour appuyer des initiatives comme celles que nous avons au collège Georgian.
Je suis très encouragé de voir que, dans ce budget, nous allons aider les entreprises à engager des apprentis grâce à un nouveau crédit d'impôt pour la création d'emplois d'apprentis de 2 000 $. Nous allons créer une nouvelle subvention aux apprentis de 1 000 $ par année pour les deux premières années d'un programme d'apprentissage d'un métier désigné Sceau rouge. Nous allons investir 500 millions de dollars au cours des deux prochaines années dans ces deux mesures qui viendront en aide à environ 100 000 apprentis.
Nous aiderons également les apprentis et les gens de métier à supporter le lourd fardeau que constitue l'achat des outils dont ils ont besoin pour faire leur travail. Au cours des deux prochaines années, le gouvernement va consacrer 155 millions de dollars à une déduction pour le coût des outils, qui profitera à environ 700 000 gens de métier qui travaillent au Canada.
Je veux également mentionner ce que ce budget fera pour les municipalités. En tant qu'ancien conseiller municipal à Barrie, je suis très impressionné par l'engagement de ce gouvernement à l'égard des infrastructures. Il est très important d'investir dans les infrastructures, les ponts, les routes et le transport en commun.
Les retards dans le transport des marchandises et les coûts que cela entraîne représentent un défi de taille pour les entreprises lorsque nous n'avons pas des infrastructures adéquates. Le fait d'appuyer les infrastructures municipales et pancanadiennes est donc un avantage important pour les Canadiens parce que nous nous trouvons ainsi à investir dans notre économie en accélérant le transport des marchandises.
Il s'agit d'un engagement à long terme et de nouveaux investissements sans précédent. Sur les quatre prochaines années, nous investirons au total 16,5 milliards de dollars au titre de nouvelles initiatives liées aux infrastructures, dont 3,5 milliards cette année et 3,9 milliards l'an prochain.
Le gouvernement fédéral versera plus de 5,5 milliards de dollars d'argent frais au titre du Fonds pour l'infrastructure routière et frontalière, du Fonds sur l'infrastructure municipale rurale, du Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, d'une fiducie pour l'infrastructure du transport en commun et de l'initiative de la porte d'entrée canadienne du Pacifique.
Ce sont là de bonnes nouvelles pour les villes. Les municipalités ne reçoivent que 8 ¢ sur chaque dollar d'impôt pour relever les nombreux défis auxquels les Canadiens sont confrontés chaque jour. Le maire et le conseil municipal de Barrie font de l'excellent travail avec un budget limité. Je trouve cela vraiment encourageant de voir que le gouvernement est capable de les aider un peu.
Le 23 janvier, les habitants de Barrie ont voté en faveur du changement. Notre nouveau premier ministre a promis de ne pas trahir cette confiance. Je dirais qu'il a tenu parole dans ce budget. C'est certainement encourageant de voir cela.
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Monsieur le Président, nous connaissons tous le vieil adage: « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. » Sans vouloir contester la sagesse de cette affirmation, il serait peut-être plus d'actualité de dire: « Dis-moi où tu dépenses ton argent, je te dirai où tu t'en vas. »
Le premier budget du nouveau gouvernement conservateur ne dit pas tout, mais il contient néanmoins quelques indices. J'abonde dans le sens du leader du Bloc québécois, selon qui le véritable budget sera celui de l'an prochain.
Je partage en outre l'avis de mon journaliste préféré, qui a déclaré à la télévision la semaine dernière que, compte tenu du rendement de l'économie et de l'importance de l'excédent accumulé par le gouvernement libéral précédent, même un chimpanzé aurait pu préparer un budget optimiste.
L'optimisme se comprend chez certains Canadiens, dans le confort douillet de leurs banlieues prospères, parmi lesquels il se trouvera des mamans qui auront la chance de rester à la maison pour se consacrer aux besoins de leurs enfants. Elles vont recevoir un chèque qui est censé les récompenser pour le vrai gros travail qu'elles font, mais un petit calcul permet de constater que le gouvernement juge que leur contribution vaut approximativement 27 ¢ l'heure.
Le gouvernement sous-estime ces femmes qui pourraient toucher de bons salaires sur le marché du travail, mais qui restent chez elles parce qu'elles peuvent se permettre de vivre ce choix. Pour ces femmes, 27 ¢ l’heure, c'est une insulte.
En fait, elles sont davantage préoccupées par l'état de l'environnement dans lequel elles doivent élever leurs enfants. Elles ne sont certainement pas ravies que le plan international que constitue l’accord de Kyoto ait été abandonné pour ce qui semble n'être encore qu'un vague plan « fait au Canada » et qui n'est même pas encore élaboré.
Si cette mère de famille habite à proximité d'une ligne de transport en commun, le parent qui travaille hors du foyer pourra bénéficier d'un crédit d'impôt de 15 p. 100 applicable à l'achat d'un laissez-passer mensuel. Or, comme les résidences situées à proximité des axes de transport en commun sont plus chères qu'ailleurs, la chance ira encore aux chanceux qui les occupent.
Ces deux stratégies ne sont que des leurres. Elles révèlent l'objet étroitement électoraliste de ce budget. Mais les Ontariens ont déjà vécu cette situation. A priori, ça semble intéressant, puis au fur et à mesure que le temps passe, on se rend compte de ce que coûtent ces cadeaux cyniques à la société.
Le jour où le budget a été présenté, j'ai ressenti des frissons dans le dos quand j'ai vu l'ancien premier ministre Mike Harris assis au premier rang de la tribune, opinant du chef, sourire aux lèvres, pendant que son acolyte, l'actuel ministre des Finances, dévoilait les mêmes recettes néo-conservatrices que le gouvernement Harris avait appliquées en Ontario.
Les Ontariens, eux, savent que les bonnes nouvelles pour quelques chanceux finissent par se transformer en mauvaises nouvelles pour la majorité. Ils ont assisté au déclin du système d'enseignement public de la province, affamé et diabolisé par le gouvernement Harris. Les enseignants en ont perdu le moral et presque tous les élèves en ont ressenti les effets négatifs.
Les riches ont simplement retiré leurs enfants du système public pour les inscrire dans des écoles privées et ont été récompensés par un crédit d'impôt au titre des frais de scolarité. Dans ma ville, durant ces années-là, le nombre d'établissements d'enseignement privés a augmenté de 400 p. 100.
Il demeure que les plus vulnérables de la société ont souffert. Les taux de l'aide sociale ont été brutalement réduits au point où les bénéficiaires n'étaient plus en mesure de nourrir correctement leurs enfants. Pour les travailleurs pauvres, il était devenu normal d'avoir un deuxième, voire un troisième emploi.
Les écoles fréquentées par les enfants de ces familles, qui avaient été le dernier lieu sûr, n’ont plus été en mesure de répondre à leurs besoins. On a réduit les effectifs de travailleurs sociaux et de psychologues. Les programmes d'enseignement de la musique et des arts ont également été réduits quand ils n'ont pas été carrément supprimés.
Les héros de cette période sont les enseignantes et les enseignants qui ont travaillé d'arrache-pied sans pour autant parvenir à limiter le nombre croissant de décrocheurs, car les jeunes qui se sentaient délaissés ont simplement abandonné. Aucun professionnel du domaine des services sociaux ne s'étonne que, dix ans plus tard, nous assistions à une augmentation du nombre de gangs de rue et d'armes à feu.
J'ai décrit l'expérience ontarienne pour mettre en garde les Canadiens des autres provinces. Ceux-là mêmes qui ont provoqué toute cette misère en Ontario tiennent aujourd’hui les cordons de la bourse fédérale. Notre nouveau ministre fédéral des Finances et notre nouveau président du Conseil du Trésor faisaient en effet partie du gouvernement Harris et ils croient encore dans ses politiques.
Je précise en passant, monsieur le Président, que je vais partager mon temps de parole avec le député de Mississauga-Sud.
Ces gens-là ne croient pas à la notion d'investissement dans la communauté, comme on a pu le constater quand ils ont torpillé le programme naissant des garderies ainsi que la plupart des stratégies élaborées par les environnementalistes pour lutter contre le réchauffement planétaire, de même que la meilleure entente que nous ayons conclue avec les Autochtones en 30 ans, c'est-à-dire l'accord de Kelowna.
Que font les conservateurs de l'argent qu'ils économisent? Ils en redonnent un peu à certains contribuables, mais le plus gros servira à accroître le nombre de soldats armés. Ils tenteront de recruter 2 300 soldats de plus dans les Forces armées, pour des missions comme celle de l'Afghanistan, ils augmenteront de 1 000 policiers les effectifs de la GRC et, pour la première fois, ils autoriseront les douaniers à porter des armes. Un de mes collègues a demandé en plaisantant quand ils nous remettront des uniformes que nous devrons porter à la Chambre des communes. Outre l'investissement dans les armes, ils ont présenté, dans le cadre du système de justice, des mesures qui permettront d'incarcérer plus de gens et qui nécessiteront un plus grand nombre de prisons et de gardiens, qui seront sûrement armés.
Je suis Canadienne. J'ai des racines anglophones, mais j'éprouve depuis longtemps un profond respect pour mes concitoyens du Québec. Ce respect comporte plusieurs facettes, entre autres, une admiration pour leur amour de la langue et de la culture, de la musique, du théâtre, du cinéma, de la danse et de la littérature. Je respecte encore plus profondément leurs programmes avancés dans le secteur de l'éducation, leur programme de développement de la petite enfance, leurs collèges communautaires et leurs universités. Je crois que leur système d'enseignement prépare les gens non pas simplement à trouver des emplois, mais également à mener une vie riche et intéressante.
Des programmes progressistes en matière de justice pour les adolescents ont permis de garder bien des jeunes en dehors du milieu carcéral. Si je me fie à tout ce que j'ai connu en Ontario, j'estime que le Canada a besoin d'un plus grand nombre de solutions comme celles du Québec, et non moins. Il a besoin de plus de collaboration et de solidarité, et non de plus de concurrence et d'individualisme à l'américaine. Les Québécois devraient s'inquiéter de ce qu'ils perdront sous le gouvernement conservateur, et de la culture étrangère qu'il incarne. Lorsque le gouvernement présentera son prochain budget, il se montrera sous son vrai visage.
Je ne crois pas que les Québécois voudront troquer leurs traditions de solidarité contre l'individualisme impitoyable auquel le gouvernement adhérera. Je leur demande de ne pas se laisser duper par le petit appât qui est présenté dans ce budget, car ils risquent d'en payer encore un prix désagréable.
Il y a un lien entre de fortes réductions d'impôt et la menace que ces réductions font peser sur le trésor. En effet, les réductions d'impôt que le gouvernement Harris a effectuées en Ontario ont entraîné un important déficit annuel, même si, à l'époque, le bilan de l'activité économique donnait à penser qu'on se trouvait en période de prospérité. Je remarque que ce budget fédéral n'a pas prévu de facteur de prudence en cas de ralentissement économique.
Si nous tenons compte du legs de déficits que les deux derniers gouvernements conservateurs ont laissé aux Ontariens, soit 42 milliards de dollars dans le cas du gouvernement Mulroney-Campbell et de 6 milliards à 8 milliards de dollars dans celui du gouvernement Harris-Eves, nous devrions retenir nos applaudissements jusqu'à ce que nous voyions les conséquences de la combinaison des dépenses et des réductions d'impôt, dans le budget, sur la santé financière à long terme du Canada.
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Monsieur le Président, comme je le disais, nous avons équilibré le budget du Canada en 1997, nous avons présenté huit budgets excédentaires consécutifs et on prévoyait au moins cinq autres budgets équilibrés pour les cinq années à venir.
Nous avons réduit la dette fédérale de 63 milliards de dollars ou, en proportion de l'économie totale, de 45 p. 100. La dette baisse maintenant régulièrement et elle devrait tomber à 25 p. 100 due PIB en 2015 et à au plus 20 p. 100 du PIB en 2020.
Sous le gouvernement libéral, nous avons obtenu la cote de crédit AAA. L'inflation a baissé de même que les taux d'intérêt qui sont demeurés faibles et stables. Les impôts fédéraux ont été réduits de plus 100 milliards de dollars depuis l'an 2000 et nous avons entrepris en 2005 une autre réduction des impôts de 50 milliards de dollars sur six ans. On devrait également mentionner que nous avons indexé le régime d'impôt sur le revenu pour donner aux Canadiens des allégements fiscaux tous les ans.
L'économie canadienne a créé plus de 3,5 millions de nouveaux emplois depuis 1993. La participation au marché du travail n'a pratiquement jamais été aussi élevée et le chômage a atteint son plus bas niveau en 32 ans. La confiance des consommateurs et des entreprises est en hausse. Les plans d'investissements sont solides, le marché de l'habitation se porte extrêmement bien et la demande intérieure et les exportations continuent d'être très fortes.
Le Canada a profité de 12 années d'affilée de croissance économique sans précédent. Nous pouvons nous enorgueillir d'avoir eu le meilleur bilan financier du G7, parmi les principales économies du monde, et le meilleur de tout gouvernement canadien depuis 1867.
Il y a dix ans, il y avait 12,8 millions d'emplois au Canada. Aujourd'hui, ce chiffre est de 16,4 millions. Le taux de chômage était de 11,5 p. 100 il y a dix ans. Il s'établit de nos jours à 6,3 p. 100, soit son plus bas niveau en 32 ans.
Je pourrais vous donner d'autres statistiques, mais il y a plus. Il est également important qu'un gouvernement investisse. Qu'a donc fait le gouvernement? Nous avons également fait cela. Nous avons investi dans les meilleurs systèmes de soutien jamais vus pour les enfants, les familles, les aînés, les handicapés et les fournisseurs de soins.
Nous avons investi dans les transferts les plus élevés de l'histoire aux provinces et aux territoires, ainsi que dans des programmes fédéraux directs pour améliorer les soins de santé, soit plus de 42 milliards de dollars seulement pour la santé au cours des dix prochaines années en plus des sommes consacrées à l'éducation, à l'environnement, à l'infrastructure publique, aux villes et aux collectivités pour qu'elles soient sûres et dynamiques, à l'agriculture, aux secteurs primaires, aux néo-Canadiens, aux Premières nations et aux Autochtones.
Nous avons également investi dans la science et l'innovation, dans le talent et les cerveaux, afin que le Canada puisse demeurer au premier rang des pays du G7 pour la recherche et le développement financés par le secteur public et pour que les Canadiens puissent réussir dans l'économie du XXIe siècle qui est fortement concurrentielle et qui est fondée sur le savoir, la technologie et les compétences.
Nous avons aussi investi dans l'aide à l'étranger, la diplomatie, la défense nationale et la sécurité publique.
Notre bilan à cet égard est très enviable.
Qu'en est-il des enfants et des familles les plus démunis de notre société? Nous avons créé la Prestation fiscale canadienne pour enfants et le Supplément de la prestation nationale pour enfants qui aident plus de trois millions de familles chaque année en accordant 3 000 $ par année par enfant, pour un total annuel de 8 milliards de dollars en prestations aux familles. Nous avons fait passer la déduction pour frais de garde d'enfant à 7 000 $ par année pour les enfants de moins de sept ans, à 4 000 $ pour les enfants de sept ans et plus et à 10 000 $ pour les enfants handicapés, ce qui représente au total 500 millions de dollars par année.
Nous avons amélioré le régime général d'impôt et les autres mesures de soutien des enfants handicapés, notamment en majorant substantiellement le crédit d'impôt pour enfant handicapé. Nous avons fait passer le congé parental de six mois à une année. Je suis heureux de dire que c'est grâce à un projet de loi que j'ai parrainé. Nous avons créé le régime enregistré d'épargne-études, la subvention canadienne pour l'épargne-études et les obligations pour études pour tous les nouveau-nés. Nous avons créé le programme Bon départ pour assurer aux enfants autochtones un bon départ dans la vie et dans leurs études.
Dans l'accord sur la santé de 2000, nous avons établi un cadre relatif au développement des jeunes enfants, qui apporte aux provinces et aux territoires environ 500 millions de dollars chaque année par l'intermédiaire du transfert social. Nous avons également investi dans un plan pluriannuel de réduction des impôts de 100 milliards de dollars qui a débuté en l'an 2000 et met l'accent sur la réduction de l'impôt des particuliers de la classe moyenne et des contribuables à faible revenu. Ce plan a permis de réduire le fardeau fiscal fédéral de 27 p. 100.
La suite de notre plan de réduction des impôts ferait augmenter l'exemption personnelle de base, accordée à tous les Canadiens, réduirait l'impôt fédéral des trois premiers paliers d'imposition et instituerait une nouvelle prestation pour revenu tiré du travail afin d'aider les familles à faible revenu à se sortir pour de bon des programmes d'aide sociale, ce qui représenterait des économies fiscales globales de 30 milliards de dollars en six ans pour les Canadiens, en grande partie pour les Canadiens à faible et à moyen revenu.
Je m'en voudrais de ne pas mentionner la Loi sur la clarté, qui est probablement l'une des mesures législatives les plus importantes auxquelles la plupart de mes collègues et moi-même avons participé en 1993. Au cours de la dernière décennie, cette mesure est devenue la marque du gouvernement du Canada, une réalisation importante de ce dernier étant donné qu'elle s'attaque de front au problème des référendums sur la question de la séparation du Québec. Grâce au gouvernement libéral, nous avons depuis 12 ans une loi qui fait en sorte que le problème ne se reproduira pas la prochaine fois.
Nous savons ce que faisaient les conservateurs avant 1993. Nous savons ce qu'ont fait les libéraux les 12 dernières années. Que constatons-nous maintenant? Honnêtement, quand je regarde l'ensemble du budget, je ne vois aucune vision pour le Canada. Je ne vois aucun développement national. Je ne vois aucun investissement dans l'éducation postsecondaire. Je constate l'abandon du dossier sur les changements climatiques, qui est probablement l'un des plus importants dont nous ayons à nous occuper.
À propos de l'accord de Kelowna, qui dans notre société est plus méritant et plus dans le besoin que les Autochtones et les Premières nations? J'ai visité au moins une douzaines de réserves. Je sais de quoi je parle. Nous avons eu des échanges très passionnés. Le député de LaSalle—Émard contribue beaucoup à faire avancer ces questions.
Il nous faut une vision pour le pays. Je comprends que chaque gouvernement est libre de faire ses propres choix, mais je sais que, dans le prochain budget, il faudra éliminer 22,5 milliards de dollars en programmes dont les Canadiens ont besoin pour vivre dans le respect et la dignité. Je m'inquiète pour les personnes âgées. Je m'inquiète pour les enfants. Je m'inquiète pour tous les Canadiens. On a donné tant d'exemples qui montrent que tout n'a pas été dit à propos des implications de l'augmentation des impôts dans le budget. Si les députés se penchaient sur les rapports du Conference Board ou du Caledon Institute, ils constateraient que le budget permet des gains à court terme pour lesquels les Canadiens devront payer à long terme.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Peace River.
[Traduction]
Je suis fier d'intervenir aujourd'hui pour exprimer mon soutien inconditionnel au présent budget. Il a fallu beaucoup de travail ardu pour en arriver là. Thomas Edison a dit un jour que certains peuvent rater de belles occasions parce qu'elles ne sont pas attirantes et qu'elles exigent du travail. L'actuel gouvernement a travaillé dur pour avoir l'occasion de proposer le présent budget et il travaillera encore plus fort pour concrétiser les mesures qui y sont prévues.
[Français]
Je suis en politique depuis bien longtemps. J'ai de l'expérience sur les scènes municipale et provinciale, et maintenant, sur la scène fédérale.
Depuis que le premier ministre m'a confié ce portefeuille, j'ai eu l'occasion de rencontrer des Canadiens de partout au pays. Après avoir rencontré des gens du Pacifique à l'Atlantique, il y a une chose dont j'entends parler sans cesse et qui reste gravée dans mon esprit. Et c'est ce que ces personnes veulent que leur gouvernement défende, c'est-à-dire les priorités. Elles veulent qu'il réalise de grandes choses de façon claire et ciblée. C'est exactement ce que fait ce budget.
[Traduction]
Le budget met l'accent sur cinq priorités, en l'occurrence les mêmes que nous avons présentées au cours de la campagne électorale de l'hiver dernier et les mêmes à l'égard desquelles les Canadiens nous demanderont de rendre des comptes. Ces priorités sont de mettre de l'ordre dans l'appareil gouvernemental au moyen de la loi sur la responsabilité, d'alléger le fardeau fiscal en commençant par la TPS, de s'attaquer à la criminalité, de donner aux parents un choix en matière de garde des enfants et, enfin, de collaborer avec les provinces et les territoires pour raccourcir les temps d'attente pour obtenir des soins de santé.
[Français]
Voilà les cinq priorités du programme global d'action du gouvernement.
Le ministre des Finances a également présenté les mesures qui nous permettront d'améliorer la compétitivité de l'économie canadienne sur les marchés mondiaux et d'appuyer une meilleure qualité de vie pour ce que les Canadiens appellent leur demeure, soit les collectivités.
Un pays dont l'économie est florissante est outillé pour agir sur des priorités comme celles que je viens de vous décrire. Notre compétitivité et notre qualité de vie sont intimement reliées à notre façon d'intégrer un grand nombre de ces facteurs.
Lorsque le premier ministre m'a confié la responsabilité des transports, de l'infrastructure et des collectivités, il a créé un portefeuille puissant avec une variété d'outils pour surmonter les défis reliés les uns aux autres. De façon très concrète, l'intégration de ces trois composantes rend compte de notre approche relative à des questions importantes, et nous fournit un meilleur cadre pour mettre en place le genre de politiques dont nous aurons besoin pour faire évoluer ce pays.
Ce budget nous guide dans cette voie. Au cours des quatre prochaines années, le gouvernement fournira un appui sans précédent à des initiatives visant à améliorer notre infrastructure et notre réseau de transport.
Par ailleurs, le présent budget prévoit le renouvellement d'accords fédéraux sur l'infrastructure et sur le financement de nouvelles initiatives dans ce domaine. Les initiatives comprennent notamment un nouveau fonds permanent pour l'infrastructure routière et frontalière qui, au cours des cinq prochaines années, consacrera 2,4 milliards de dollars à ce chapitre.
Ce nouveau fonds remplacera peu à peu le Fonds sur l'infrastructure frontalière. Aussi avons-nous ajouté 400 millions de dollars aux 2 milliards de dollars déjà prévus dans le programme électoral de l'hiver dernier.
Le nouveau Fonds pour l'infrastructure routière et frontalière servira non seulement au financement des routes principales du réseau routier national, mais aussi à des améliorations aux postes frontaliers entre le Canada et les États-Unis.
[Traduction]
Permettez-moi de souligner certains autres investissements clés prévus dans le budget. Le gouvernement affectera 2 milliards de dollars additionnels pour le renouvellement du Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique. D'autre part, comme le gouvernement tient compte des besoins des petites municipalités, le budget prévoit également le versement de 2,2 milliards de dollars sur les cinq prochaines années pour le renouvellement du Fonds sur l'infrastructure municipale rurale. De plus, 591 millions de dollars seront affectés, au cours des huit prochaines années, à l'initiative de la porte d'entrée du Pacifique dont la responsabilité incombe à mon collègue, le ministre du Commerce international et ministre de la porte d'entrée du Pacifique et des Olympiques de Vancouver-Whistler.
Le gouvernement sait que le transport en commun joue un important rôle pour alléger la congestion routière dans les zones urbaines, pour réduire les émanations de dioxyde de carbone et les autres émissions et pour rendre les collectivités plus vivables. Dans le budget, le gouvernement accélère les investissements au titre du transport en commun. Ces investissements comprennent entre autres un financement de 400 millions de dollars qui sera accordé dans le cadre d'accords avec les provinces et les territoires. Neuf accords ont déjà été finalisés et les signataires ont déjà reçu les fonds prévus. Toutefois, les quatre provinces et territoires qui n'ont pas signé ne perdront pas leur droit, car le budget confirme que si les accords ne sont pas signés avant la fin de l'exercice 2005-2006, ce financement leur sera versé en 2006-2007.
Le gouvernement du Canada versera également un paiement forfaitaire de 900 millions de dollars aux provinces et territoires. Le montant sera versé dans une fiducie destinée à des tiers dans la mesure où l'excédent de 2005-2006 est supérieur à 2 milliards de dollars. La fiducie d'investissement pour le transport en commun servira à des investissements d'immobilisation visant l'infrastructure des transports en commun, y compris le transport rapide, les autobus urbains, les systèmes de transport intelligents et d'autres investissements, y compris les véhicules à occupation multiple et les voies cyclables.
Le budget ajoute à ces investissements dans le transport en commun 370 millions de dollars en crédits d'impôts pour les personnes qui achètent des laissez-passer mensuels. Nous investissons fortement dans le transport en commun et nous incitons les gens par une aide financière directe à délaisser l'automobile. Aucun autre gouvernement n'a jamais fait autant pour favoriser le transport en commun.
Je tiens également à signaler que le budget maintient l'engagement de financement par la taxe sur l'essence que prévoyait le nouveau pacte pour les villes et collectivités. Les députés se souviendront que, lorsque l'initiative sera entièrement mise en oeuvre, en 2009-2010, elle assurera le transfert d'un montant pouvant aller jusqu'à 5 ¢ de taxe d'accise par litre d'essence ou 2 milliards de dollars. La totalité de l'aide fédérale aux infrastructures provinciales, territoriales et municipales atteindra 16,5 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Il s'agit là d'un investissement extraordinaire dans les transports en commun.
Lors de l'étude d'un budget, nous jonglons avec les milliards et les millions et il est parfois facile de perdre de vue ce que représentent les chiffres. Cependant, il importe toujours de ne pas perdre de vue les gens que nous servons.
[Français]
J'ai été président de la Société de transport de l'Outaouais.
[Traduction]
J'ai été en mesure de constater l'importance du transport en commun dans une collectivité en croissance, et aussi l'urgence de veiller à assurer aux transports en commun un financement stable et prévisible.
[Français]
Pour un bon nombre de personnes, se rendre au travail ou ailleurs puis revenir à la maison est une préoccupation canadienne et constitue une partie importante du budget personnel. Même s'il est vrai que les gens veulent économiser pour se déplacer d'un endroit à l'autre, ils veulent aussi le faire en toute sécurité. À cet égard, le budget prévoit un montant pour la sûreté. En effet, il prévoit des investissements de près de 303 millions de dollars dans des mesures qui rehausseront la sûreté des personnes et des marchandises.
[Traduction]
On a prévu 133 millions de dollars pour financer les activités de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien et 95 millions pour de nouvelles mesures visant à accroître la sûreté du transport ferroviaire et du transport urbain.
On affectera également 26 millions de dollars sur deux ans pour la conception et la mise à l'essai de mesures de sécurité visant les diverses étapes d'acheminement du fret aérien, et aussi pour l'évaluation de technologies de tri et de détection.
Les chiffres sont impressionnants et, évidemment, tout cela est dans le budget. Cependant, nous ne devons jamais oublier que les décisions que nous prenons ont une incidence directe sur la qualité de vie des personnes qui nous élus.
Pour ma part, je n'oublie jamais que de nombreuses personnes du Pontiac, à quelques kilomètres d'ici, ne bénéficient pas des mêmes occasions ou des mêmes services que la plupart des Canadiens. Également, tous les ministres s'efforcent de mieux servir leurs concitoyens. Le budget à l'étude a été formulé dans cette optique. C'est un budget pour tous les Canadiens.
:
Monsieur le Président, je remercie le ministre des Transports pour son exposé et pour son empressement à partager son temps de parole avec moi.
C'est la première fois que j'ai l'occasion de faire un discours à la Chambre depuis que j'ai été élu. C'est un grand honneur pour moi d'être ici en compagnie de représentants de tous les coins du pays qui sont aussi déterminés à collaborer pour faire du Canada un pays fort pour les générations futures.
C'est un plus grand honneur encore d'avoir le privilège de représenter les gens travailleurs et visionnaires de ma circonscription. Je tiens à profiter de l'occasion pour remercier les femmes et les hommes de Peace River qui m'ont choisi pour les représenter à la Chambre. Je m'efforcerai de travailler au nom de chaque habitant de ma circonscription et de veiller à ce que l'avenir soit favorable aux prochaines générations.
J'ai le privilège d'être au service de gens qui ne craignent pas le travail. Dans ma circonscription, il y a des gens qui ont construit et maintenu des collectivités. Ils se sont forgé une vie, tels de nouveaux pionniers. Nos collectivités comprennent des agriculteurs et des éleveurs, des travailleurs forestiers, des camionneurs, des menuisiers, des ouvriers de champs de pétrole, des professionnels et d'autre habitants qui travaillent fort. Il y a des familles qui se sont donné la responsabilité de construire une collectivité solide à partir de rien. Ma circonscription regorge de véritables leaders canadiens.
Le tableau a été brossé, et je crois qu'il est clair que les gens de ma circonscription travaillent fort pour gagner leur vie et pour récolter le succès. Je n'en dirai donc pas plus. Je ne crois pas qu'aucun député oserait critiquer les Canadiens travailleurs et innovateurs qui vivent dans les collectivités rurales, notamment dans la circonscription de Peace River.
Pendant des années, les gens de ma circonscription, comme bien d'autres habitants du Canada rural, ont été laissés pour compte par les gouvernements précédents. Je vais parler aujourd'hui en faveur du budget, car il s'agit du premier budget depuis plus d'une décennie qui respecte vraiment tous les Canadiens et qui répond à leurs besoins. De plus, pour la première fois depuis longtemps, nous avons un budget qui s'adresse à ceux qui travaillent et qui habitent dans les collectivités rurales.
Année après année, budget après budget, les gouvernements précédents n'ont pas tenu compte des besoins et des demandes de nos collectivités. Les gouvernements précédents ont minimisé l'importance de nos inquiétudes en nous promettant la lune lors des campagnes électorales, pour ensuite faire fi des besoins des régions rurales pendant leur mandat. Ils ont préféré concentrer leurs efforts et leurs dépenses dans des programmes de commandites afin d'acheter des votes en prévision des élections suivantes. Non seulement ils n'ont pas réinvesti dans les collectivités rurales, mais au lieu de cela, ils ont volé l'argent des familles qui travaillent dur dans les régions rurales et en ont rempli des enveloppes brunes, avec lesquelles ils ont acheté de l'influence auprès de certains des plus fortunés du pays.
Je me réjouis que nous ayons finalement un budget qui livre la marchandise aux collectivités comme la mienne.
J'appuie fermement les mesures annoncées dans le budget pour les agriculteurs. Pendant trop longtemps, les agriculteurs ont été oubliés, accablés financièrement, et dupés par le gouvernement précédent. La première chose qu'a faite le ministre de l'Agriculture après son arrivée en poste a été de verser l'aide de 755 millions de dollars qui avait été promise aux producteurs de céréales et d'oléagineux. Ce fut certes une bonne nouvelle, mais le budget en contient encore beaucoup d'autres.
Dans le budget, le ministre des Finances ne s'est pas contenté de tenir notre promesse électorale de verser 500 millions de dollars à l'industrie, mais il a annoncé qu'il triplerait ce montant. Non seulement nous faisons ce que nous disons, mais nous en faisons trois fois plus.
Le budget comporte de nombreuses bonnes nouvelles pour les agriculteurs, mais l'une des principales choses qu'il leur offre, c'est une vision positive de l'avenir. Les producteurs de ma collectivité veulent un gouvernement qui les épaulera et qui les aidera à rebâtir l'industrie pour que l'agriculture puisse être une option viable pour les générations à venir. C'est exactement ce que nous avons fait.
Lorsque j'ai fait le tour de ma circonscription, j'ai constaté les effets de l'économie effervescente de l'Alberta ainsi que la croissance et les pressions accrues sur les collectivités qui en découlent. Je suis heureux de voir que ce gouvernement prend au sérieux les nouveaux besoins engendrés par ce changement. Le budget prévoit un investissement additionnel de 2,2 milliards de dollars sur cinq ans dans le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale. Ce fonds permettra aux collectivités d'améliorer l'état des routes et la qualité de l'eau afin d'offrir à leurs citoyens une meilleure qualité de vie.
Également, lorsque j’ai sillonné ma circonscription, il a souvent été question de notre engagement à aider les parents à assumer les frais de garde d’enfants en versant une allocation à ceux qui ont des enfants de moins de six ans. Ce budget accorde une prestation de 1 200 $ par année à toutes les familles canadiennes qui ont des enfants de moins de six ans. Cela leur permettra de choisir la façon de faire garder leurs enfants au lieu que le gouvernement leur dise quelle est la formule qui leur convient le mieux. Ce budget va créer plus de 100 000 nouvelles places en garderie.
Le gouvernement précédent a laissé entendre qu’il mettait en place un programme national de garde d’enfants, mais comment peut-on considérer cela comme un programme national si des régions entières comme la mienne n’en bénéficient pas? Les enfants de ma circonscription méritent également de prendre un bon départ.
Comme pour bien d’autres promesses de l’ancien gouvernement, il a fallu un gouvernement conservateur pour que des mesures concrètes et universelles soient prises.
Un grand nombre des localités de ma circonscription sont rurales. Nous n’avons pas accès à des garderies. De nombreux parents de ma région travaillent par postes, à temps partiel ou sur une base saisonnière. Les pères partent dans une direction tandis que les mères partent dans une autre direction. Il n’est pas possible d’avoir un système de garde d’enfants uniforme pour la population de ma circonscription.
Mes concitoyens m’ont dit qu’ils en avaient assez de payer des impôts pour financer des services auxquels ils n’ont pas accès. Notre gouvernement veut que tous les enfants puissent prendre un bon départ. Nous ne voulons pas désigner des gagnants et des perdants selon l’endroit où les parents résident et ce qu’ils font pour gagner leur vie. Tous les enfants sont importants et tous les enfants méritent de prendre un bon départ dans la vie. Nous avons promis une prestation pour garde d’enfants dans notre programme électoral et là encore, nous tenons notre promesse.
À propos de promesses, l’ancien gouvernement fédéral avait promis à de nombreuses reprises d’apporter des changements à la TPS. Treize années plus tard, c’est notre gouvernement qui réduit finalement cette taxe. Tous les Canadiens bénéficieront de ce changement qui remettra de l’argent dans leurs poches.
Il y a plus. Ce budget avantage également les entreprises de tout le pays et de ma circonscription. Les petites et moyennes entreprises emploient plus de 58 p. 100 de tous les Albertains. Ces entreprises obtiennent des changements fiscaux qui vont les aider à prendre de l’expansion, à se développer et à employer davantage de travailleurs.
Le gouvernement est déterminé à aider les Canadiens dans leur vie personnelle et professionnelle. C’est un budget centré sur les familles, les familles qui ont été oubliées, surtaxées et insuffisamment appréciées par le gouvernement précédent. Nous avons tourné une nouvelle page et nous apprécions et respectons de nouveau le dur travail de tous les Canadiens.
Encore une fois, j’ai le plaisir d’appuyer ce budget qui vient en aide aux familles, aux agriculteurs, aux régions rurales et aux Canadiens, un budget qui, j’espère, sera suivi de nombreux autres.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Labrador.
Je constate deux choses fort étranges dans le budget, et mon collègue de Scarborough vient d'en mentionner quelques-unes. Premièrement, un méli-mélo de ce que j'estime être l'idéologie conservatrice véritable de gouvernement minimal axé sur le laisser-faire libertaire et de sociologie appliquée, d'ingérence dans l'économie, d'alourdissement du fardeau administratif et de replâtrage inefficace, tout cela dans un même budget.
Deuxièmement, une confusion fondamentale des raisons d'être de la société, des rôles et fonctions de l'État et des limites de l'action individuelle quand il s'agit de faire changer les choses.
Examinons d'abord la contradiction inhérente à ce budget. On nous dit que les réductions d'impôt ont pour but de laisser plus d'argent dans les poches des particuliers et des entreprises, de leur donner plus de choix et de réduire la rigueur des choix que fait l'État dans le domaine socio-économique.
Par contre, le budget est farci d'exemples de mesures fiscales par lesquelles l'État agit manifestement, pour reprendre ce que mon collègue de Scarborough disait, comme une nourrice, celui qui sait tout, un gendarme et un dirigiste impénitent en matière économique.
[Français]
Ou comme on dit en bon français, « un boss des bécosses ».
[Traduction]
Parlons des enfants et des familles, comme le député de Peace River vient de le faire. D'un côté, on nous dit que l'allocation annuelle imposable de 1 200 $ pour la garde des enfants de moins de six ans vise à donner aux familles la liberté de choisir le type de services de garde qui leur convient. Pourtant, les parents recevront l'argent sans être tenus de s'en servir pour assumer les frais de garde d'enfants.
Combien de fois a-t-on invoqué l'argument selon lequel les papas et les mamans sont de vrais experts pour justifier la liberté de choix des parents? Mais le gouvernement offre aussi un crédit d'impôt de 500 $ pour l'inscription des enfants à des activités sportives. Et si papa et maman préfèrent des leçons de piano, des cours de danse ou d'arts pour leurs enfants? Non, on décide pour eux.
Le gouvernement fédéral autoritaire dicte aux parents les activités parascolaires qui conviennent à leurs enfants et celles qui ne conviennent pas. Qu'est-il arrivé à la liberté de choisir? Comment se fait-il que papa et maman soient des experts de la garde d'enfants, mais des ignares en matière d'activités parascolaires? Si le gouvernement peut offrir 1 200 $ sans condition, pourquoi ne peut-il pas faire de même avec les 500 $ pour les enfants de moins de 16 ans et laisser les parents décider de la manière d'utiliser l'argent? Pourquoi augmenter la paperasserie en exigeant une preuve de paiement pour des cours de natation?
Au-delà de cette ingénierie sociale sélective, de ce « nous savons ce qui convient le mieux aux familles sur le plan des sports », on remarque une attitude semblable au chapitre de l'économie, attitude qui amène le gouvernement à offrir un traitement spécial à certains secteurs. Nous n'avons qu'à regarder tout ce qui se passe avec certaines industries, comme celle de la joaillerie, celle du vin produit par de petits viniculteurs et celle de la bière de microbrasserie. Depuis quand, selon la philosophie conservatrice classique, est-ce la tâche de l'État de faire de la microgestion de microbrasseries? Quand l'État a-t-il décidé que les petits viniculteurs valaient mieux que les grands?
Selon Todd Hirsch, économiste de la Canada West Foundation, le budget ne réduit pas l'interventionnisme, ne simplifie pas le régime fiscal et ne représente pas un retour à de meilleurs principes économiques. John Williamson, de la Fédération canadienne des contribuables, a formulé la même critique.
Si le budget est rempli d'incohérences du point de vue de la philosophie conservatrice classique, il échoue aussi à un autre égard: comprendre les rôles respectifs du citoyen et de l'État dans le monde moderne.
Examinons trois cas, dont deux ont été étudiés précédemment. La garde d'enfants et l'apprentissage de la petite enfance constituent un bon exemple. Le système national de garderies et la stratégie d'apprentissage de la petite enfance du gouvernement libéral précédent visaient la création d'un important système social, comme le système d'éducation public ou le système de santé public. Un gouvernement ne peut créer un programme social majeur avec des allégements fiscaux pour certains contribuables uniquement. C'est le rôle du gouvernement, par exemple, de construire et d'exploiter des hôpitaux, des écoles publiques ainsi que des garderies et des centres d'apprentissage de la petite enfance pour ceux qui en ont besoin. Il n'y qu'un seul véritable choix quand il y a un système public. Personne ne parlerait de choix en éducation s'il n'y avait pas de système public en même temps que des écoles privées.
[Français]
Mon deuxième exemple est le crédit de 500 $ pour les frais liés à une activité physique pour les enfants.
Sans un aréna, un parc, un centre communautaire ou une piscine publique, les enfants ont beau avoir le meilleur équipement possible, ils n'ont toutefois pas d'endroit où pratiquer leur activité. Une fois de plus, il n'y a pas d'option pour se substituer au gouvernement, quand vient le temps de fournir des biens en infrastructure publique.
C'est pourquoi, durant la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis de créer un fonds de 350 millions de dollars, pour ainsi générer un investissement total dépassant le milliard de dollars, incluant la contribution des partenaires municipaux et provinciaux, afin de mettre en place le Fonds pour des installations récréatives, sportives et collectives.
[Traduction]
Mon dernier exemple est le transport en commun. L'approche libérale était d'utiliser trois sources de fonds distinctes: un fonds d'infrastructure stratégique renouvelé, les recettes tirées de façon continue de la taxe sur l'essence et un fonds spécial de 800 millions de dollars sur deux ans consacré à de nouveaux systèmes de transport en commun. Le présent budget réduit l'ensemble de ces engagements envers l'amélioration du transport en commun et le remplace par un crédit d'impôt pour laissez-passer de transport en commun. Un crédit d'impôt pour laissez-passer de transport en commun, comme l'ont dit des opérateurs de véhicule de transport en commun, ce n'est pas avec cela qu'on construit de nouvelles lignes de métro ou qu'on achète de nouveaux bus. Un tel crédit peut faire augmenter le nombre d'usagers, mais il n'entraîne pas une hausse de la capacité.
Je le répète, favoriser individuellement les usagers du transport en commun ne saurait se substituer à l'intervention gouvernementale directe pour l'accroissement de la capacité du transport en commun.
Voilà ce que nous avons, un budget schizophrénique qui, d'une part, remet de l'argent aux contribuables et leur accorde la liberté de choix, et qui, d'autre part, dicte leurs choix aux parents et réserve un traitement spécial à certaines industries.
Enfin, c'est un budget qui ne comprend pas qu'il y a des choses que les contribuables ne peuvent faire individuellement et que la société et les pouvoirs publics doivent faire, comme la construction de systèmes de transport en commun, la construction d'installations récréatives publiques et l'établissement d'un système public de garderies et d'apprentissage de la petite enfance.
:
Monsieur le Président, avant d'entamer mon premier vrai discours de cette session, je vais remercier les Labradoriens -- sages, travailleurs et aimables -- pour la confiance qu'ils m'ont témoignée aux dernières élections. Ils m'ont confié ainsi une formidable responsabilité, celle de représenter toute la diversité du Labrador, c'est-à-dire les Métis, les Inuits et tous ceux et celles qui ont décidé d'élire domicile au Labrador.
Nous espérions que le nouveau gouvernement respecterait au moins une partie des promesses qu'il nous avait faites au cours des deux dernières campagnes électorales au Labrador, mais nous sommes cruellement déçus.
Je me propose de jeter un regard un peu différent sur ce budget et sur les réalisations du gouvernement jusqu'ici.
Lors de la campagne électorale, l'hiver dernier, le premier ministre a écrit à son homologue provincial, Danny Williams, pour lui décrire tout un tas de mesures spécifiques pour Terre-Neuve-et-Labrador. La lettre du premier ministre traitait de nombreux aspects bien précis: recyclage du personnel dans le secteur des pêches; gestion axée sur la conservation au-delà de la limite des 200 milles; garantie de prêt pour l'aménagement du cours inférieur du Churchill; réforme de la péréquation; parachèvement de la route translabradorienne suivant un accord de coûts partagés; toute une série de promesses bien précises au sujet de la 5e Escadre de Goose Bay et bien d'autres petits cadeaux encore.
Rien de tout cela ne s'est retrouvé dans le discours du Trône qui était d'une séduisante minceur. Rien de cela ne fait partie des cinq priorités auxquelles le gouvernement se consacre. Le premier ministre a oublié ses promesses écrites aux résidents du Labrador, tout comme à ceux de la province entière.
Commençons par le secteur des pêches.
La pêche, qui constitue l'épine dorsale de l'économie de la partie côtière de ma circonscription, est en pleine crise. Il faut l'aider et sans tarder. Dans sa lettre, le premier ministre promettait de recycler les travailleurs des pêches. Même si l'on ne se demande pas dans quoi il voulait les recycler, il reste que le budget est muet à cet égard.
Il y a quelques semaines, notre ministre régional, celui des Pêches et des Océans, a déclaré dans les médias que le premier ministre était même disposé à revenir sur le programme des départs anticipés à la retraite qui est cofinancé par la province. Cela paraît-il dans le budget? Non. Pour le gouvernement, ce n'est tout simplement pas prioritaire.
Le premier ministre avait promis d’étendre la compétence canadienne au-delà des 200 milles pour mettre immédiatement et unilatéralement en oeuvre la gestion axée sur la conservation. C'était une promesse hardie, un leurre destiné à attraper les électeurs. Certains ont peut-être mordu à l'hameçon, mais tout le monde est resté bredouille. Le premier ministre n'a même pas mis un sou pour appuyer ses dires.
Pourtant, le premier ministre et le très silencieux ministre des Pêches et des Océans étaient très en verve lors de leur passage à Petty Harbour, à l’occasion de la dernière campagne électorale. Ils ont alors promis de mettre en oeuvre le principe de la gestion axée sur la conservation en conjonction avec les provinces côtières qui désiraient y adhérer. Là non plus, pas un sou.
Je suis très préoccupé par la situation des ports pour petits bateaux. Aurons-nous les fonds voulus pour réaliser un travail vital dans les ports de pêche de ma circonscription? J'ai entendu dire qu'on allait supprimer des millions de dollars du budget destiné aux ports pour petits bateaux. Le gouvernement se doit de nous dire ce qu'il en est à ce sujet.
Toujours dans le domaine des pêches, le nouveau gouvernement a fait table rase de l’engagement qu'avait pris le gouvernement fédéral de renforcer la présence de la garde côtière au large des côtes du Labrador, de déployer un bâtiment à Goose Bay et de resserrer la surveillance hydrographique le long des côtes du Labrador. Qui était là, au Cabinet, pour défendre nos intérêts quand ces projets ont été passés à la moulinette?
Dans le dossier de la défense, le budget prouve deux choses. D'abord, les conservateurs ont voulu trop en mettre dans leurs promesses électorales. Leur programme de défense s'appuyait sur des considérations stratégiques. Ils se sont demandés quelles circonscriptions étaient stratégiques, non pas du point de vue de la politique de défense, mais du point de vue de l'électorat. Deuxièmement, les conservateurs n'ont jamais eu l'intention de tenir un grand nombre de leurs promesses.
Comme m'a dit un jour un haut fonctionnaire de la Défense, le député de Carleton—Mississippi Mills, qui occupe maintenant le poste de ministre de la Défense, signe verbalement des chèques qui ne peuvent être encaissés. Les faits lui ont donné raison.
Les conservateurs ont promis, et je cite directement les documents de leur dernière campagne : « Un gouvernement conservateur dirigé par le premier ministre veillerait au maintien de l’emploi à la BFC Goose Bay et favoriserait l’accroissement de l’entraînement au pilotage à la BFC Goose Bay.
Dans une lettre qu'il a transmise au premier ministre de la province, le premier ministre a dit que son gouvernement maintiendrait un programme de formation militaire étranger à la 5e Escadre de Goose Bay et encouragerait activement l'augmentation du nombre de vols de nos alliés.
Ils ont une drôle de façon de tenir ces promesses.
Au cours des dernières semaines, je me suis entretenu avec plusieurs anciens employés de la base, et je dis anciens parce que, depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir, ils ont perdu leur emploi. Ce n'est que dans les calculs des conservateurs qu'une réduction du nombre des employés peut entraîner le maintien de l'emploi.
Pour ce qui est de la formation au pilotage, les conservateurs ont favorisé l'accroissement de cette formation en annulant un important exercice de vol qui était prévu pour cette année. Ils ont annulé le financement des nacelles ACMI et des émetteurs antiradar mobiles, un investissements de 25 millions de dollars auquel le gouvernement libéral s'était fermement engagé. Ce projet aurait permis de rehausser de façon importante le statut de centre de formation au pilotage de Goose Bay. Ce projet a été annulé par le gouvernement conservateur. Il a été retiré.
Les libéraux avait prévu 5 millions de dollars pour une campagne de commercialisation agressive de Goose Bay en tant que centre de formation au pilotage. Mais, vous savez quoi? Cela fait également partie des réaffectations budgétaires et des économies que le gouvernement conservateur a dû faire pour financer son programme politique.
Non seulement les conservateurs sont-ils revenus sur leur promesse de garder toutes les armées de l'air alliées à Goose Bay, mais ils font également marche arrière dans le dossier de la souveraineté dans l'Arctique. Les conservateurs ont promis de faire de Goose Bay un centre important pour l'exercice de la souveraineté du Canada dans le Nord. Un an plus tard, ils faisaient la même promesse à presque toutes les bases militaires au pays, toujours dans le même but, gagner des votes.
Nous prenons maintenant la vraie mesure du soi-disant engagement des conservateurs envers notre souveraineté dans l'Arctique. Le port en eau profonde dans l'Arctique qui devait constituer une composante de cette promesse a été annulé. Nos infrastructures militaires en place à Alert ont été réduites. L'effectif sera diminué de moitié. Moins d'un an après avoir promis le bataillon d'intervention rapide en guise d'arrangement spécial pour Goose Bay, le premier ministre a promis des bataillons d'intervention rapide pour presque toutes les provinces du pays. Le budget fait également l'impasse sur l'escadrille de véhicules aériens télépilotés que les conservateurs ont aussi promise.
Cela n'est pas une politique de défense. On se livre à de petits jeux politiques à la moindre occasion. C'est le jeu de l'esquive et de l'esbroufe. Cela ressemble à la publicité qu'on entend parfois. Un bataillon d'intervention rapide? Des millions de dollars. Une escadrille de véhicules aériens télépilotés? Des millions de dollars. La valeur d'une promesse conservatrice en matière de défense? Ça n'a pas de prix.
Dans le domaine de la péréquation, le budget révèle, soyons-en reconnaissants, le vrai visage des conservateurs. Ces derniers mois, le ministre des Finances et le ministre des Affaires intergouvernementales ont tous deux tenu des propos désobligeants et assez méprisants sur les accords atlantiques conclus l'an dernier avec ma province et avec la Nouvelle-Écosse.
Dans les documents budgétaires conservateurs, la vérité surgit sous forme d'une attaque directe contre les accords atlantiques. Le gouvernement est-il vraiment disposé à respecter les principes qui y figurent? Comment les députés conservateurs de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse peuvent-ils continuer de siéger au sein d'un gouvernement qui a attaqué de manière flagrante l'entente qu'ils étaient censés tous appuyer il y a quelques mois à peine?
Ce budget ne dit mot non plus de la route translabradorienne. Le premier ministre provincial a déclaré que son homologue fédéral a convenu, dans une lettre en date de janvier, de partager à égalité le coût de cette route. Je fais remarquer, bien sûr, que plusieurs gouvernements libéraux fédéraux ont investi près d'un demi-milliard de dollars dans cette autoroute. Si la province avait versé sa contrepartie des contributions libérales fédérales, l'autoroute aurait été achevée il y a des années. Toutefois, les conservateurs n'ont toujours pas réalisé leur promesse électorale, ni dans le discours du Trône, ni dans le budget.
En ce qui concerne les Autochtones, les conservateurs ont déchiré l'accord de Kelowna. Le gouvernement libéral avait prévu plus de 5 milliards de dollars pour respecter nos engagements envers les Premières nations, les Autochtones hors réserves, les Métis et les Inuits. L'argent aurait été dépensé au titre de la santé, du logement, de l'eau potable, de l'éducation et d'autres initiatives importantes visant à hausser le niveau de vie des Autochtones. C'était un accord historique dont les peuples autochtones attendaient les bienfaits avec impatience. Au lieu de cela, ce budget n'offre qu'une maigre pitance aux Innus et aux Inuits et absolument rien aux Métis qui ont pourtant les mêmes problèmes relativement au logement, à l'eau potable et aux autres questions que l'accord de Kelowna devait contribuer à régler.
La semaine dernière, le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien a déclaré que l'accord de Kelowna n'était rien de plus qu'un communiqué de presse. Le gouvernement dit qu'il respectera les objectifs fixés dans cet accord, mais sans le financement qui y était prévu. Les conservateurs ont remplacé l'accord de Kelowna par un accord bidon. Ce n'est que du bidon et les députés d'en face le savent. C'est une honte. Cela marque un important recul pour les Canadiens autochtones. Il est grand temps que le gouvernement honore l'accord signé à Kelowna.
En gros, c'est un budget qui favorise les riches. Il favorise les gens qui n'ont pas besoin d'aide et n'aide pas ceux qui en auraient besoin. Ce budget laisse un tas de questions sans réponses. Quels programmes et services feront-ils l'objet de compressions? Comment des hausses de l'impôt sur le revenu peuvent-elles améliorer la situation de mes électeurs?
Ce budget, comme les politiques conservatrices en général, ne fait absolument rien pour les régions rurales de notre pays. Il tourne le dos aux plus nécessiteux et aux plus vulnérables dans notre société.
Pour toutes ces raisons, je ne peux pas appuyer ce budget.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de Victoria.
De nombreux Canadiens doivent être heureux et perplexes de voir, jour après jour à la Chambre, le débat entre deux partis qui rivalisent dans la médiocrité. Un parti accuse l'autre de réinventer l'histoire et les faits tandis que l'autre ne fait que continuer dans la même direction que le premier.
C'est un énorme défi que de parler d'un budget qui contient tant de lacunes, notamment en ce qui concerne la côte ouest mais surtout au chapitre de l'environnement.
Il est facile pour les députés de l'opposition de prendre la parole et de simplement critiquer, puisque c'est notre rôle. Je sais que le gouvernement est heureux que nous puissions tenir des débats ouverts, honnêtes et francs et que nous puissions laisser nos opinions divergentes s'entrechoquer à la Chambre afin que les Canadiens soient mieux servis par les meilleures opinions qui se présentent. Quand je regarde le budget, je me demande qui le gouvernement a consulté quand il a pris certaines de ses décisions les plus importantes.
Je vais commencer par la côte ouest. Je dois reconnaître au gouvernement le mérite d'avoir maintenu la stratégie relative à la porte d'entrée du Pacifique bien que, pour une raison quelconque, l'échéancier en ait été retardé et qu'aucune somme n'ait été consacrée à des projets concrets. Nous nous inquiétons énormément de la façon dont seront prises les décisions essentielles à l'infrastructure de la côte ouest, et particulièrement du nord-ouest. La région que je représente est une nouvelle porte d'entrée du Pacifique, celle de Prince Rupert. Le potentiel de ce port à conteneurs est tout simplement incroyable. Les députés d'en face m'ont approché dans l'espoir d'embarquer dans ce projet et de faire partie de quelque chose qui sera d'une grande importance.
En ce qui concerne le dossier autochtone, ma circonscription est composée à plus de 30 p. 100 de membres des Premières nations, de certaines des collectivités et des nations les plus fortes de notre pays comme les Nisga'as, les Haidas, les Wet'suwet'ens, les Tsimshians, les Haislas et d’autres. Ces communautés représentent l’épine dorsale culturelle et historique de ma région. Après de nombreux mois de délibérations et plus de 12 années d’atermoiements et de tergiversations de la part de l’ancien gouvernement, nous sommes enfin parvenus à un accord auquel, tenez-vous bien, toutes les provinces ont pu donner leur aval. J’ai assisté à la signature de cet accord. C’était un moment que même le ministre actuel des Affaires indiennes a qualifié d’historique et important, mais qu’il a détruit quelques mois plus tard.
C’est décourageant à cause de l’incroyable pauvreté et de l’érosion culturelle catastrophique des communautés des Premières nations, pas seulement dans ma circonscription, mais dans l’ensemble du pays. On ne peut plus nier l’urgence de ce dossier. Pour ce qui est des rivalités politiques entre ces deux partis, maudits soient-ils tous les deux pour s’être moqués si longtemps du sort des Canadiens autochtones qui manifestent énormément de générosité et de franchise. Dans ma région, ils font toujours preuve de bonne foi lorsqu’ils négocient avec le gouvernement même si leur bonne foi a été trahie au cours des décennies.
Des fonds ont été mis de côté pour lutter contre le dendroctone du pin qui a causé des ravages en Colombie-Britannique et j’en félicite le gouvernement. Il s’agit maintenant de voir comment cet argent sera dépensé et par qui. Un bon nombre des grandes sociétés forestières de ma région qui enregistrent les profits les plus importants de leur histoire envisagent de replanter et de détruire des routes, ce qui est scandaleux.
Le gouvernement estime très important d’investir dans le développement économique régional dont nos collectivités ont besoin. Que ce soit à Houston, Fort Fraser, Fraser Lake, ou dans l’ensemble de la Colombie-Britannique, nous devons planifier l’avenir et faire de sérieux investissements. Je considère ce que prévoit le budget comme une première étape, mais ce n’est qu’un début.
Il y a deux ans, les incendies de forêt ont été l’un des événements les plus tragiques de l’histoire de notre province. L’intensité des incendies de forêt menace d’augmenter. Les conseils forestiers sont venus nous voir, ici à Ottawa. Mon collègue de Windsor ne l’ignore pas. J’ai désigné le changement climatique comme une des principales menaces économiques pour l’industrie forestière canadienne, non seulement en ce qui concerne les incendies de forêt, mais aussi le dendroctone du pin. On a établi le lien entre l’économie et l’environnement.
Je me souviens d’avoir parlé à l’ancien ministre de l’Environnement du Parti libéral de l’augmentation scandaleuse de la pollution à laquelle on assistait sous son gouvernement. À un moment donné, le ministre a déclaré en cette Chambre que notre économie s’était développée et que l’augmentation de la pollution était inévitable. Quel aveu étonnant. Cela révélait finalement les véritables intentions et les véritables idéologies d’un gouvernement qui croit que l’économie et l’environnement ne vont pas de pair et ne peuvent pas servir ensemble leurs intérêts mutuels et les intérêts de tous les Canadiens.
Pour ce qui est de l'environnement, la question prend une importance grandissante, les Canadiens s'y intéressent de plus en plus et on en parle beaucoup dans les médias. J'ai presque envie d'ouvrir dans mon bureau un service de consultation pour venir en aide aux industries progressistes et respectueuses de l'environnement qui se disent catastrophées par les effets destructeurs de l'action gouvernementale à l'égard de certains investissements critiques en matière d'environnement.
C'est d'investissements qu'il faut parler ici à la Chambre des communes pour comprendre le rôle du gouvernement en matière d'environnement. On constate de la part de ce parti une stratégie politique à court terme qui va faire perdre du temps et entraîner à plus long terme des coûts et des difficultés, non seulement pour le gouvernement, mais pour la société canadienne dans son ensemble.
J'ai encore deux observations à faire au sujet de ma région avant d'aborder la question de l'environnement. Ce sont des aspects qui me préoccupent au plus haut point. Les gens de la côte ouest et de bien d'autres régions du Canada, y compris le Québec, préconisent depuis longtemps une réforme en profondeur de la caisse d'assurance-emploi. Le gouvernement précédent s'en est servi comme caisse noire pour faire circuler des milliards de dollars. Les conservateurs ont été nombreux à dire que la chose était déplorable, inexcusable et qu'on devrait y mettre un terme immédiatement. Or, une fois au pouvoir, les conservateurs ne lancent aucune réforme de la caisse d'assurance-emploi et pourtant ils bénéficient de l'appui du Bloc. Voilà qui me laisse plutôt perplexe.
Pour ce qui est maintenant des pêches de la côte ouest, la dernière saison a été parmi les plus désastreuses. Les prix sont à la baisse, le coût du carburant est en hausse, l'assurance coûte beaucoup plus cher, et le MPO joue un rôle nuisible pour la flotte et pour l'ensemble des pêcheurs de la province. Pourtant, rien n'est prévu au budget.
Le gouvernement a trouvé, sans tambour ni trompette, 10 millions de dollars pour aider les piscicultures de la côte est. Il en a été question très brièvement dans le budget, mais on n'y trouve absolument rien pour la côte ouest où, depuis cinq ans, la flotte a été réduite de 75 p. 100 dans ma région et risque de subir encore des compressions comparables. Pourtant, nous connaissons la valeur du saumon sauvage pour les Canadiens.
Le budget et l'environnement sont deux réalités qui s'excluent dans l'optique du gouvernement actuel qui, heureusement tout de même, s'est inspiré du budget néo-démocrate en affectant 900 millions de dollars aux infrastructures du transport en commun. C'est une initiative que nous accueillons favorablement et, sans attendre des louanges méritées, nous saluons cette initiative constructive. Le NPD, en effet, préconise des mesures énergiques et importantes sur le plan de l'environnement.
À part cela, le budget prévoit un petit investissement pour inciter les gens à prendre l'autobus, mais cet investissement est absolument discrédité en ce qui concerne la valeur par rapport au coût. Dans les documents budgétaires du gouvernement, on parle d'utiliser l'argent des contribuables judicieusement et de la façon la plus efficiente pour obtenir les meilleurs résultats. Pourtant, en ce qui concerne l'environnement, on constate que le gouvernement a choisi une formule que la Suzuki Foundation, l'Association canadienne du transport urbain et le Sierra Club ne considèrent pas comme la meilleure pour réduire la pollution que produit le Canada. Cette formule n'incitera pas les gens à moins utiliser leur voiture comme le gouvernement le prétend ou l'imagine.
Si on met de côté la question du transport en commun à l'égard de laquelle les mesures prises ont un certain mérite mais pas l'effet souhaité, que reste-t-il? Le silence est assourdissant. En ce qui concerne les changements climatiques, on a essentiellement perdu une autre année à l'égard de cette question cruciale qui est traitée dans le magazine Maclean's, qui fait la une du The New York Times et dont on discute abondamment dans toutes les collectivités. Les gens veulent qu'on prenne des mesures concrètes à cet égard.
Qu'a fait le gouvernement actuel? Sans faire d'analyse ou presque et certainement sans informer le public, il a fait des compressions de 1 milliard de dollars dans les programmes de rénovation domiciliaire, dans les programmes destinés aux aînés à faible revenu et dans certaines mesures fondamentales que nous savons pourtant efficaces et rentables. Le gouvernement a tourné le dos aux Canadiens. Il a prétendu avoir un plan canadien pour le Canada. Il n'a présenté aucun plan alors qu'il y a plus d'un an déjà, ici même à la Chambre, la porte-parole du Parti conservateur en matière d'environnement avait affirmé que son parti avait un plan mais qu'il n'allait pas le dévoiler de peur qu'on lui vole ses idées. Or, un an plus tard, on nous demande d'attendre encore.
Au chapitre de l'environnement, il n'y a pas d'outil mieux approprié que le budget. Le Parti conservateur laisse entendre aux Canadiens que l'environnement n'est tout simplement pas important et que c'est une question qui peut attendre encore. Entre-temps, le gouvernement prend des mesures pour se faire du capital politique à court terme mais, par la même occasion, cause des difficultés à long terme aux Canadiens.
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Monsieur le Président, je vais diviser mon intervention en deux parties.
Je suis venue à Ottawa pour défendre les intérêts et les priorités des citoyens de Victoria. Aujourd'hui, je m'oppose à ce budget parce qu'il déçoit les citoyens de Victoria à de nombreux chapitres. Je m'attarderai principalement sur trois d'entre eux : l'enseignement postsecondaire et le développement des compétences, portefeuille dont je suis la porte-parole, le logement et l'environnement.
Le budget est censé être un outil pour réaliser des objectifs concrets. Le montant alloué à chaque poste budgétaire reflète l'importance qui lui est accordée. Le budget révèle quels sont les objectifs des conservateurs. Or, ces objectifs ne sont pas ceux que les conservateurs ont eux-même défini comme étant ceux de la population canadienne.
[Français]
Le ministre des Finances affirme dans son propre document, et je le cite: « [...] les Canadiens s’entendent clairement sur l’importance d’accorder un soutien à la santé, à l’enseignement postsecondaire et à la formation et à l’infrastructure. » Il dit aussi que les Canadiens doivent avoir accès « [...] à un enseignement postsecondaire et une formation abordables, accessibles et de grande qualité [...] »
Or ce budget offre une version bien anémique de ces belles paroles, quoi qu'il faille reconnaître que ce gouvernement apporte une certaine amélioration par rapport au modèle immobiliste des libéraux, puisqu'il a finalement pris des mesures dans le domaine de l'éducation et de la formation.
Les incitatifs fiscaux et les subventions visant à favoriser la formation et l'apprentissage constituent un bon début, tout comme le fait d'exonérer les bourses d'études de l'impôt fédéral sur le revenu.
Cependant, dans la course globale vers l'économie du savoir, la nouvelle économie, le gouvernement a flanché dès le départ.
[Traduction]
Mon parti propose une stratégie nationale et concrète à long terme, qui tient compte du fait que le niveau de compétences exigé dans la majorité des secteurs ne fera qu'augmenter et que notre prospérité économique dépendra à l'avenir de ces compétences. La stratégie du NPD reconnaît d'abord le principe que les Canadiens ont besoin de formation tout au long de leur vie. Elle propose d'utiliser le système d'assurance-emploi, par exemple, pour appuyer la mise sur pied de programmes de recyclage et de perfectionnement professionnels, y compris des programmes visant l'acquisition de compétences générales, comme les langues, dont beaucoup de députés ont bénéficié. Enfin, notre stratégie d'apprentissage continu comporterait de nouveaux investissements pour les étudiants qui fréquentent les collèges et les universités, et accroîtrait l'accès à l'éducation.
Le budget conservateur ne prévoit aucune augmentation de l'aide financière accordée aux étudiants. Au lieu de cela, le gouvernement fait en sorte que les étudiants entreront sur le marché du travail plus endettés que jamais. C'est un budget d'administrateur dans lequel on a amputé de 1 milliard de dollars la somme de 1,5 milliard de dollars que le NPD proposait d'allouer à la réduction des frais de scolarité, qui ne cessent d'augmenter, afin d'investir plutôt dans les infrastructures universitaires et de créer une allocation de 83 $ pour l'achat de livres. Or, c'est à peu près ce que coûte un manuel scolaire. Ce budget montre que le ministre des Finances n'a aucune idée du coût réel de l'éducation postsecondaire.
[Français]
Il existe un très vaste consensus à l'échelle du pays quant à un transfert spécifiquement réservé à l'éducation postsecondaire; j'ajouterais même qu'on le retrouve dans le programme électoral des conservateurs. Où donc est ce transfert?
Le ministre des Finances reconnaît que le fait de maintenir le financement de l'éducation postsecondaire dans l'enveloppe globale des transferts monétaires pose un problème, mais il ne fait rien, absolument rien, pour modifier ce processus déficient.
Comment les Canadiens pourront-ils voir clairement ce que font les provinces avec les fonds fédéraux destinés à l'éducation et à la formation? Cela n'a aucun sens de la part d'un gouvernement qui s'est soi-disant engagé à assurer la transparence.
[Traduction]
Le budget conservateur est loin de répondre aux véritables besoins des étudiants et il fait également abstraction d'une autre question critique pour l'avenir de ma ville et du Canada: le logement abordable.