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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir, ce matin, à propos du projet de loi C-13, le projet de loi de mise en oeuvre d'une partie du budget, soit celle concernant les taxes et les impôts prévus dans l'exposé budgétaire du ministre des Finances présenté il y a presque deux semaines maintenant.
À la lumière de ce projet de loi, le contenu du budget est en partie positif, mais reste en partie très négatif pour le Bloc québécois. Comme nous l'avons déjà dit, le règlement du déséquilibre fiscal ne fait pas partie du projet de loi de mise en oeuvre des mesures fiscales, bien entendu. Il s'agit plutôt d'un engagement de la part du gouvernement — engagement qui semblait ferme il y a deux semaines — de régler cette question au plus tard lors du prochain budget, au printemps 2007.
Lorsqu'un ami ou quelqu'un que vous connaissez prend des engagements envers vous et vous promet quelque chose par écrit, il vous est difficile de lui dire que vous ne le croyez pas. En effet, les paroles s'envolent, mais les écrits restent. Il faut donc lui accorder le bénéfice du doute.
Le déséquilibre fiscal constitue le dossier primordial au Québec. L'atteinte de solutions globales, définitives et à court terme dans ce dossier faisait partie de nos revendications auprès du nouveau gouvernement. Par conséquent, nous avons appuyé le budget. Autrement, nous aurions été enclins à voter contre le budget, puisque les autres mesures qu'il contient ne visent pas à réaliser les grands enjeux et les grandes priorités des Québécoises et des Québécois.
En ce qui a trait au déséquilibre fiscal, les propos tenus par le premier ministre cette fin de semaine ont déçu et ont laissé planer le doute. Nous espérons que ce n'est que passager et que le premier ministre et le Parti conservateur se ressaisiront et parleront du règlement du déséquilibre fiscal dans des termes beaucoup plus fermes.
En fin de semaine, le premier ministre a dit que les provinces ne s'étaient pas entendues entre elles, ce qui rendrait le débat difficile, tout comme l'atteinte d'une solution. C'est la première chose qu'il a dite en fin de semaine. Je lui rappellerai tout simplement qu'il n'y a pas eu consensus à cause d'une seule province, soit l'Ontario. Cette journée-là, les représentants de l'Ontario ont quitté la réunion du Conseil de la fédération en soutenant de façon éplorée que l'Ontario ne gagnait pas à son appartenance à la fédération canadienne et qu'il y avait un manque à gagner considérable tous les ans. L'Ontario n'étant pas bénéficiaire de la péréquation, il perdait au change avec une déclaration commune qui misait principalement sur une réforme de la péréquation.
Je rappellerai au premier ministre McGuinty — je pense que tout le monde doit le savoir — que s'il y a une province au Canada qui bénéficie du fédéralisme économique, c'est bien l'Ontario. Année après année, il génère des surplus commerciaux incroyables, du fait que le Québec, les provinces Maritimes, l'Ouest et la Colombie-Britannique se procurent des biens et services de l'Ontario beaucoup plus que l'Ontario ne s'en procure ailleurs au Canada. Au départ, le fédéralisme économique est très payant pour l'Ontario. L'Ontario n'est pas pauvre. Il est riche de ses relations commerciales avec le Québec et les provinces canadiennes. Alors qu'on arrête de pleurer comme le fait M. McGuinty en disant que l'Ontario est perdant tandis que les autres provinces sont privilégiées. C'est tout à fait faux et erroné. J'espère que le premier ministre remettra l'Ontario à sa place lorsque viendra le jour où l'on proposera une solution définitive au déséquilibre fiscal.
En outre, il faut examiner la région d'Ottawa, l'engagement des Ontariens dans la fonction publique et les contrats octroyés par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Les centres de recherche sont plus nombreux du côté de l'Ontario que du côté du Québec. M. McGuinty se plaint le ventre plein, comme on dit. Il n'a pas à se plaindre du mauvais traitement de l'Ontario. L'Ontario gagne sur toute la ligne par son appartenance à ce régime.
Si l'Ontario continue de pleurnicher ainsi, le premier ministre devra être ferme à l'égard d'une solution qui serait acceptée par toutes les provinces canadiennes, y compris le Québec, pour régler le déséquilibre fiscal.
Ce qui a surpris dans le discours du premier ministre en fin de semaine, c'est le fait qu'il préparait le terrain en avançant que le gouvernement fédéral a beaucoup moins de surplus que les années précédentes.
Ce faisant, les provinces et le Québec auraient donc des difficultés à se montrer gourmands dans leurs revendications.
Je veux seulement rappeler au premier ministre que nous le suivons de près et que nous le talonnerons jusqu'à ce qu'il trouve une solution globale au déséquilibre fiscal. Celle-ci passe par une réforme des transferts fédéraux en matière d'éducation postsecondaire, de santé, d'aide sociale et autres. Ils seraient transformés en transferts de champs fiscaux, beaucoup plus prévisibles, beaucoup plus solides et beaucoup plus enclins à livrer au Québec et aux provinces des ressources fiscales stables, en vue de satisfaire à leurs mandats fondamentaux.
Deuxièmement, le règlement du déséquilibre fiscal doit se baser sur une réforme de la péréquation. Celle-ci doit entraîner, dans l'évaluation du montant de la péréquation par habitant que le Québec doit avoir, que la norme soit la moyenne des dix provinces, la capacité fiscale des dix provinces à aller chercher des taxes et des impôts auprès de leurs citoyens; non pas la moyenne de cinq provinces sur dix. Si l'on veut être représentatif de la richesse à la grandeur du pays, pour pouvoir juger de la pertinence de verser un paiement de péréquation à une province, il faut une vraie moyenne, pas une moyenne tronquée depuis déjà deux décennies et demie, se limitant à cinq provinces.
Il faut aussi une réforme des paramètres, tels que l'impôt foncier. C'est anormal. Le Québec se bat depuis 15 ans, à l'encontre de la méthode de calcul de Statistique Canada, où on en arrive à faire des évaluations tout à fait emberlificotées, d'une complexité incroyable, digne des plus originaux économistes que j'ai pu connaître dans ma carrière. Pourtant c'est si simple d'aller voir la véritable valeur foncière d'une province ou du Québec en se basant sur les vrais chiffres. Cela fait perdre de l'argent, au Québec en particulier. Cela fausse la représentativité de la richesse foncière de chacune des provinces. Il faut que cela change.
Ce sont les deux paramètres qui doivent nous guider dans la réforme du régime fiscal relatif entre le gouvernement fédéral, le Québec et les provinces, pour régler le déséquilibre fiscal.
Encore une fois, si le premier ministre veut reculer, il va nous trouver sur son chemin. Il prétend toujours respecter ses engagements depuis qu'il a été élu, mais celui-ci est le plus important.
Je parle également d'une grosse déception liée directement au budget, quant au versement des 1 200 $ par enfant de moins de six ans.
Ma collègue de Trois-Rivières a travaillé très fort pour en persuader le gouvernement, et j'ai fait de même avec le ministre des Finances: nous aurions souhaité que ces 1 200 $ soient convertis en crédit d'impôt remboursable, pour la simple raison qu'on n'entrait pas dans les plates-bandes du gouvernement du Québec et des provinces, avec un transfert direct qui heurte de plein fouet la prérogative du Québec, en particulier, en matière de politique familiale; et parce qu'on évitait qu'on paie des impôts sur ce montant de 1 200 $ par enfant de moins de six ans.
Le gouvernement a préféré concrétiser cette suggestion de verser 1 200 $ en espèces, donc 100 $ par mois, pour chaque enfant de moins de six ans. Il a extrait de la réduction des bénéfices aux familles la Prestation nationale pour enfants. Par contre, le Supplément de la Prestation nationale pour enfants, qui intervient pour les familles les plus démunies, sera aboli à partir de l'an prochain.
C'est assez spectaculaire d'entendre le discours de mes collègues conservateurs, du premier ministre même et de la ministre des Ressources humaines et du Développement social, où on dit que leur clientèle principale se compose des familles dont un des deux parents reste à la maison. Lorsqu'on examine les réalités du budget, ce sont justement les familles dont un des parents reste à la maison qui vont écoper de la disparition du Supplément de la Prestation nationale pour enfants. La famille qui n'a pas de frais de garde — la clientèle privilégiée par les conservateurs, ce qui sous-entend qu'un des parents reste à la maison avec les enfants — devra assumer une perte de 486 $ par année, en plus de l'impôt sur le revenu, à cause de la disparition de ce programme de l'an prochain.
On donne d'un côté et on enlève de l'autre. On prétend privilégier ce type de famille alors qu'elle est la principale victime de ce budget. Si on avait converti ce transfert de 1 200 $ en crédit d'impôt remboursable, on aurait fait trois choses.
D'abord, on aurait respecté le budget de 9,6 milliards de dollars prévu pour cette mesure. On ne serait pas sortis du cadre financier. Deuxièmement, les familles à faible, à moyen et à revenu moyennement élevé n'auraient pratiquement pas payé d'impôt sur ce 1 200 $ par enfant. Troisièmement, on aurait atteint les clientèles voulues par cette mesure. Or, on se retrouve dans une situation où les ménages les plus riches seront les principaux bénéficiaires — ce n'est pas normal. On ne peut pas avoir un discours et des gestes inconséquents. C'est une grande déception.
Le Bloc québécois a un message pour les familles, à propos du 1 200 $. Le message est de mettre de côté quelques centaines de dollars, car la surprise sera brutale lorsque, le printemps prochain, ces familles devront remplir leur rapport d'impôt. À ce moment-là, après avoir dépensé le montant de 1 200 $ par enfant, elles réaliseront qu'elles devront payé de l'impôt sur ce montant.
En ce qui a trait au logement social, le Bloc aurait préféré avoir une plus grande générosité de la part du gouvernement. Évidemment, le montant de 800 millions de dollars qui a été pris à même le surplus de 2005 et de 2006 est un bon départ. Au gouvernement, depuis 1993, aucun sou n'avait été investi dans le logement social. Ainsi, le fait de se retrouver avec 800 millions de dollars, c'est mieux que rien. Par contre, des milliards de dollars dorment à la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Je pense que près de 4 milliards de dollars dorment à la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Cette somme pourrait être utilisée pour réaliser du développement au chapitre du logement social. D'ailleurs, le Bloc n'a pas attendu le gouvernement. En effet, ma collègue de Québec, qui doit compenser pour l'inertie et l'incompétence des nouveaux députés de la région de Québec — notamment des députés conservateurs — déposera un projet de loi afin qu'on puisse utiliser les surplus de la SCHL pour construire du logement social.
Parlons maintenant de l'assurance-emploi. On s'attendait à ce qu'il y ait au moins une prise de conscience du gouvernement conservateur. On sait que cela ne fait pas partie de sa philosophie de base, mais il me semble que cela fait assez longtemps qu'on se bat pour une réforme de l'assurance-emploi. Alors que les conservateurs étaient dans l'opposition, nous avons mené des batailles ensemble. Soixante pour cent de la clientèle, et ce chiffre augmente lorsqu'on parle des femmes et des jeunes, est exclu du régime d'assurance-emploi depuis que le gouvernement précédent a décidé, à partir de 1996, d'y mettre la hache, de resserrer les critères d'admissibilité et de mettre en place un programme qui est tout à fait sauvage et qui enlève la dignité aux personnes qui sont déjà frappées par le fléau du chômage. Il n'y a rien sur l'assurance-emploi.
Pour ce qui est du PATA, le Bloc et le gouvernement ont discuté pendant trois semaines. Pour ma part, je me suis particulièrement entretenu avec le ministre des Finances. Le but était de convaincre ce gouvernement de mettre en place le programme d'aide aux travailleurs âgés, tel qu'il existait en 1997. C'est urgent. Dans son discours sur le budget, le ministre des Finances s'est engagé à se pencher sur ce programme. Il ne faudrait pas qu'il tombe dessus et que ce programme reste lettre morte pendant de nombreuses années. Il s'est engagé à faire une analyse de faisabilité. Dans notre esprit, une analyse de faisabilité permet d'évaluer les coûts annuels de ce programme, de voir si ce régime pourrait devenir un régime explosif — avec une expansion des dépenses, année après année. Cette analyse des coûts doit être faite rapidement.
En 1997, lorsque le PATA a été aboli, il coûtait 17 millions de dollars annuellement au Canada. Cet argent servait à sauver des ménages composés de personnes de 55 ans et plus qui étaient victimes de mises à pied collectives. Cette année, on prévoit que les coûts auraient été d'environ 100 millions de dollars pour tout le Canada, si le programme avait été mis en place. Cette évalution est généreuse. En fait, le montant pourrait tourner autour de 75 et 80 millions de dollars de plus que 100 millions de dollars. Cela ne coûte pas cher et peut permettre d'éviter des tragédies, surtout dans des régions monoindustrielles ou quasi-monoindustrielles où il n'y a qu'un seul employeur principal.
À cause des pays émergents et de la mondialisation, il y a des mises à pied massives. On peut comprendre que les entreprises doivent se réorganiser, renforcer leur compétitivité et faire en sorte d'affronter ces nouveaux pays émergents et la concurrence internationale. Toutefois, les victimes, ce sont bien souvent les travailleurs les plus âgés.
La semaine dernière, une citoyenne d'Acton Vale m'écrivait à ce sujet. Cette travailleuse d'Airbus a travaillé pendant 28 ans pour la même entreprise. Cependant, pour rencontrer des besoins d'amélioration et de compétitivité, l'entreprise a dû réduire son personnel, augmenter les cadences et faire en sorte qu'un employé puisse produire plus qu'auparavant, soit une fois et demie de plus.
Ces personnes ont donné 28, 35 ou 40 ans de leur vie à une entreprise où le travail est dur, telles les entreprises manufacturières du textile, du vêtement, de la chaussure — chaussure militaire en particulier. Elles ont consacré toutes ces années à une entreprise. Elles sont donc fatiguées à l'orée de leur retraite, à 55 ans ou plus. Elles ne peuvent se retrouver un emploi facilement, puisqu'elles ont toujours effectué le même travail — et leur conjoint a toujours fait de même pour la même entreprise. Elles se retrouvent alors devant des situations difficiles. Ces personnes ayant travaillé toutes ces années, après avoir épuisé leur minces prestations d'assurance-emploi, sont obligées de liquider tous leurs biens pour arriver à vivre pendant la période s'échelonnant de 55 ans à 65 ans, l'âge de la retraite.
Ces personnes perdent ainsi toute dignité. Après avoir contribué aux bénéfices de l'entreprise, au développement et à la croissance des régions, elle se retrouvent, à 55 ans, tassées massivement. En effet, on leur dit de se débrouiller toutes seules et on ne leur démontre aucune reconnaissance.
À mon avis, on doit avoir plus de reconnaissance et de compassion qu'à l'heure actuelle. Je ne peux croire que l'on ne puisse pas trouver 100 millions de dollars par année, à même un budget de 198 milliards de dollars, pour aider les travailleuses et les travailleurs âgés victimes de licenciement collectif.
Dans le secteur manufacturier, on s'attendait à obtenir un plan d'aide afin d'améliorer la compétitivité et de donner un coup de pouce à ces entreprises. Les secteurs manufacturiers que l'on dit fragilisés, comme ceux du meuble, du vêtement, du textile et du bois d'oeuvre, compte tenu de tout ce qui s'est passé ces dernières années, ont besoin d'un coup de pouce. Toutefois, il n'y a rien dans le budget à cet égard. C'est une grande déception pour nous.
Il en est de même pour le Protocole de Kyoto. Le Canada est en train de perdre toute crédibilité en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. On a toujours dit que le Protocole de Kyoto est un accord « minimal minimorum », comme on dit en sciences économiques. Le minimorum, c'est le plus petit minimum sur une courbe. Il fallait aller beaucoup plus loin pour veiller à ce que les générations à venir ne soient pas pénalisées par nos gestes de détérioration de l'environnement posés dans le passé.
L'urgence est planétaire. M. Suzuki, entre autres, n'arrête pas de le répéter. Il faut mettre en place des mesures qui iront plus loin que le Protocole de Kyoto. Actuellement, on se retrouve aux prises avec un gouvernement qui considère que le défi de réaliser ce « minimum minimorum » est trop grand.
Il y a un autre irritant. Je n'aurai pas le temps de passer tout cela en revue. Parlons de la Commission canadienne des valeurs mobilières. Cela fait 15 ans que l'on nous rebat les oreilles avec cette Commission canadienne des valeurs mobilières qui, rappelons-le, est de la compétence du Québec et des provinces. Le fédéral n'a pas à y mettre son nez. La Commission canadienne des valeurs mobilières ne ferait que favoriser Toronto et Bay Street. D'ailleurs, c'est la seule province qui est solidement ancrée à cette idée depuis à peu près 13 ans.
J'aurais pu vous parler de la culture, qui cause également une grande déception. Mon collègue, le député de Saint-Lambert, en a suffisamment parlé. On s'attendait à 150 millions de dollars. Or on se retrouve avec 50 millions de dollars pour deux ans.
N'eût été l'engagement ferme sur le déséquilibre fiscal, nous aurions voté allégrement contre ce budget. Pour la suite des choses, nous espérons que le gouvernement comprendra, ne reculera pas sur le plan du déséquilibre fiscal, enclenchera des mesures relatives à l'assurance-emploi, et instaurera rapidement le PATA, y compris le programme-pilote spécial relatif à l'assurance-emploi qui se terminera le 30 juin prochain.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je prends la parole en tant que député de Beauce et en tant que ministre de l'Industrie pour discuter de l'importance du budget pour mes électeurs et pour l'ensemble des Canadiens. Je partagerai mon temps avec le député de Wetaskiwin. Je le remercie d'ailleurs grandement d'exprimer son point de vue.
Le 6 février dernier, le premier ministre a formé un nouveau gouvernement, un gouvernement qui a le mandat clair de relever les défis importants qui touchent l'ensemble des Canadiens. Le budget a concrétisé plusieurs de nos engagements et nous continuerons de respecter notre parole.
La première décision de ce gouvernement a été d'agir rapidement pour rehausser l'imputabilité envers les Canadiens et assurer une plus grande transparence des opérations de l'État. Le Plan d'action pour l'imputabilité fédérale, publié le 11 avril dernier, présente un large éventail des réformes qui étaient nécessaires après 13 longues années de régime libéral.
Nous avons promis de réduire la TPS. Le budget prévoit une baisse de la TPS de 1 p. 100 dès le 1er juillet. Nous avons aussi promis de mettre en place le Plan universel pour la garde d'enfants au Canada. Dès le 1er juillet, les familles canadiennes recevront 100 $ par mois, donc 1 200 $ par année, pour chaque enfant de moins de 6 ans, pour payer les frais de garde. À cela, s'ajoutent des mesures concrètes pour améliorer les soins de santé et contrer la criminalité au Canada.
L'honorable ministre des Finances a déposé le budget qui respecte les engagements pris lors de la dernière campagne électorale. Je suis très heureux d'appuyer ce budget aujourd'hui, tout comme la grande majorité des Canadiens. Je souhaite que l'opposition donne aussi son appui. En plus de respecter nos priorités, ce budget comporte davantage de baisses d'impôts et de taxes que les quatre derniers budgets fédéraux libéraux réunis.
Permettez-moi maintenant de parler des mesures budgétaires qui touchent plus particulièrement le ministère que je dirige, soit le ministère de l'Industrie. D'abord, le budget établit un cadre de planification beaucoup plus transparent, car il prévoit un horizon de planification réaliste de deux ans, au lieu de cinq ans comme le prévoyait l'ancien gouvernement.
De plus, il met de l'ordre dans les finances du gouvernement, en prévoyant un contrôle de l'augmentation du rythme des dépenses. Nous dépenserons dans le but d'obtenir des résultats concrets et tangibles. L'argent des contribuables sera dépensé avec rigueur, ce qui permettra de trouver des sources d'économie.
Pendant des années, le gouvernement précédent a engendré des surplus au détriment des contribuables. Il a ensuite cherché des façons d'utiliser ces surplus et ses revenus fiscaux en s'ingérant dans les champs de compétence des provinces.
Pour sa part, notre gouvernement est conscient que cet argent appartient aux contribuables, aux Canadiens, aux Québécois et aux Beaucerons, et qu'il doit être remis aux contribuables. Une saine gestion financière signifie aussi que nous devons assumer les coûts du passé. Le gouvernement entend donc réduire la dette fédérale de 3 milliards de dollars par année. Oui, je dis bien 3 milliards de dollars annuellement. Notre but est de réduire le ratio de l'endettement du Canada au PIB à 25 p. 100 d'ici 2013, soit un an plus tôt que prévu.
La communication de l'information financière du gouvernement fédéral sera aussi améliorée, afin d'offrir aux Canadiens la transparence qu'ils attendent de nous, la transparence qu'ils attendent des élus.
Prenons maintenant quelques minutes pour parler de la productivité et de la compétitivité, deux termes très importants pour moi, en tant que ministre de l'Industrie. Les taux d'imposition influencent énormément la productivité et la compétitivité des entreprises canadiennes, québécoises et beauceronnes. Je viens du milieu des affaires et je sais que chaque entrepreneur a ses propres recommandations pour faire face aux enjeux économiques qui touchent son entreprise. Toutefois, je peux affirmer que tous les entrepreneurs, tant ceux de ma circonscription que ceux d'ailleurs au Canada, s'entendent sur un point, soit l'importance de réduire le fardeau fiscal et l'importance de réduire les impôts. Voilà précisément ce que fait le budget 2006.
Le budget du nouveau gouvernement conservateur favorise la compétitivité et la productivité des entreprises canadiennes, en laissant plus d'argent entre les mains des entrepreneurs pour qu'ils puissent gérer sainement leur affaire.
Ceux-ci sont mieux à même de savoir ce qui est bon pour leur entreprise que nous ici, à Ottawa. C'est pourquoi nous diminuons les impôts et les taxes pour qu'ils puissent réinvestir cet argent et créer de l'emploi.
Les entreprises canadiennes applaudissent notre décision de réduire aussi le taux d'imposition des sociétés, qui passera de 21 p. 100 à 19 p. 10 d'ici à 2010. Ces entreprises applaudissent aussi notre décision d'éliminer la surtaxe des sociétés d'ici au 1er janvier 2008.
Certains des changements fiscaux touchent plus particulièrement les petites et moyennes entreprises, les entreprises qui font rouler l'économie des régions et qui créent des emplois partout au Canada.
Après des années de demi-mesures et de programmes élaborés par le gouvernement précédent, qui n'a jamais tenu ses promesses, et après avoir entendu les préoccupations des petites et moyennes entreprises à propos des taux d'imposition, notre gouvernement, le nouveau gouvernement conservateur, est passé à l'action. Il est passé à l'action dans ce budget. En premier lieu, nous allons hausser, et ce, dès janvier prochain, le seuil de revenu maximal admissible au taux d'imposition des petites et moyennes entreprises de 300 000 $ à 400 000 $. Mieux encore, nous réduirons le taux d'imposition des petites et moyennes entreprises à 11,5 p. 100 dès janvier 2008 et nous réduirons une deuxième fois ce même taux à 11 p. 100 dès l'année 2009. Ces réductions d'impôt permettront aux entreprises de créer des emplois et d'être plus concurrentielles sur la scène internationale.
Notre nouveau gouvernement sait également que les entreprises novatrices qui aident la croissance de notre économie doivent parfois travailler durant des années — et de longues années — avant de pouvoir s'établir sur les marchés internationaux. Ces entreprises profiteront de notre décision de permettre le report des pertes autres qu'en capital et les crédits d'impôt à l'investissement jusqu'à 20 ans. Cette approche comprend le crédit d'impôt pour les activités de recherche scientifique et de développement expérimental, qui est l'une des mesures de soutien à l'innovation les plus importantes de notre gouvernement.
Cela dit, un autre volet important de ce budget est le soutien que notre gouvernement offre à la recherche et développement au Canada. Le budget prévoit un financement additionnel de 100 millions de dollars par année dans ce domaine crucial pour le bien-être de l'économie canadienne.
Ces nouveaux fonds comprennent un financement additionnel de 400 millions de dollars par année pour les trois grands organismes subventionnaires qui appuient en grande partie des activités de recherche au Canada. Les Instituts de recherche en santé du Canada et le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie obtiendront chacun 17 millions de dollars supplémentaires, tandis que le Conseil de recherche en sciences humaines obtiendra 6 millions de dollars de plus par année.
Au-delà de ces engagements, notre gouvernement a retenu deux autres approches pour répondre aux besoins de nos établissements de recherche. En premier lieu, nous augmentons le financement versé aux universités pour défrayer les coûts indirects de la recherche. Le budget consacré aux coûts indirects de la recherche passera de 260 millions de dollars à 300 millions de dollars par année. En second lieu, le gouvernement s'engage à bâtir une communauté de recherche dynamique en versant 20 millions de dollars au Fonds des leaders de la Fondation canadienne pour l'innovation pour 2006-2007 et 2007-2008.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui et de faire part à la Chambre d'un engagement important dans notre budget, soit celui de l'équilibre fiscal. Il existe une autre raison pour laquelle je suis fier d'appuyer ce budget: notre nouveau gouvernement comprend l'importance de rétablir l'équilibre fiscal au Canada. Contrairement à l'ancien gouvernement, le budget contient une feuille de route claire et précise pour y arriver.
Notre gouvernement travaille avec acharnement depuis le premier jour et respecte ses engagements. Nous avons déjà accompli beaucoup de choses pour le Canada en peu de temps. Le budget de 2006 démontre que nous sommes déterminés à obtenir encore plus de résultats pour les Canadiens et les Canadiennes. C'est pourquoi je demande à tous les députés de cette Chambre d'appuyer le budget.
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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole au sujet du projet de loi d'exécution du budget du gouvernement. Je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi C-13, qui assurera la mise en oeuvre des dispositions du budget du nouveau gouvernement, adopté à la Chambre la semaine dernière.
Je tiens tout d'abord à féliciter le premier ministre et le ministre des Finances. Je souhaite les remercier d'avoir tenu parole au sujet des promesses faites aux Canadiens durant la campagne électorale. Il s'agit là de l'une des premières étapes dans la responsabilisation de notre régime.
Les Canadiens sont fatigués d'être courtisés par des politiciens qui veulent avoir leurs votes, mais qui les laissent tomber une fois comptés les bulletins de scrutin. Le moment est venu de reconstruire le rapport entre les électeurs et le gouvernement, et le processus de reconstruction a été amorcé le 23 janvier.
Le premier ministre a énoncé cinq objectifs prioritaires réalisables, puis il a agi en conséquence. Le budget à l'étude établit les mécanismes qui permettront d'atteindre ces objectifs et l'allégement fiscal est un des éléments clés du budget.
Ce budget contient 29 mesures distinctes d'allégement fiscal qui assureront des diminutions d'impôts de 20 milliards de dollars au cours des deux prochaines années. Le premier budget conservateur offre plus d'allégements fiscaux que les quatre derniers budgets libéraux fédéraux combinés. Qui plus est, on constate 2 $ d'allégements fiscaux pour chaque dollar de nouvelles dépenses de programmes. L'accent est ainsi mis sur les gens plutôt que sur les programmes et les Canadiens ont raison d'en être satisfaits.
Durant 13 ans, les budgets libéraux ont laissé tomber les Canadiens. Année après année, les budgets libéraux ne contenaient pas grand-chose sinon des promesses sans lendemain et des folles dépenses. Les Canadiens ont dû travailler plus fort et plus longtemps, et économiser moins, tout simplement pour financer les scandales et les futilités des libéraux. Comment oublier, en effet, le programme des commandites, l'inefficacité coûteuse du registre des armes à feu, ou le trou noir de l'argent de DRHC?
Et les Canadiens, comment ont-ils été récompensés d'avoir travaillé plus longtemps et plus fort à cause des gouvernements libéraux qui se sont succédé? Ils ont dû payer trop d'impôts pour trop peu en retour et voir l'argent de leurs impôts affecté à des programmes inefficaces et inutiles. Les familles vont enfin bénéficier d'un allégement fiscal, et je m'en réjouis. Nous avons promis d'aider les familles et le gouvernement conservateur a tenu parole.
Ce nouveau gouvernement va accroître le montant que tous les Canadiens peuvent gagner sans avoir à payer d'impôt fédéral sur le revenu. Ce budget fait passer le taux le plus bas de l'impôt sur le revenu des particuliers de 16 à 15,5 p. 100, à compter du 1er juillet. En moyenne, les familles paieront moins d'impôt sur le revenu en 2006 que ce que les libéraux avaient proposé en 2005.
Notre gouvernement croit qu'il est temps de redonner aux Canadiens l'argent durement gagné qu'ils ont envoyé au gouvernement. Comment allons-nous réaliser cet objectif?
Tout d'abord, il y a la Prestation universelle pour la garde d'enfants, une grande promesse électorale et une priorité énoncée dans le discours du Trône. Lorsqu'elle commencera à être versée, le 1er juillet, elle fournira aux familles 100 $ par mois par enfant de moins de six ans.
Nous prévoyons un crédit d'impôt pour le conditionnement physique des enfants, qui sera versé à compter du 1er janvier 2007. Il s'appliquera jusqu'à concurrence de 500 $ de frais admissibles pour un programme d'activité physique pour chaque enfant de moins de 16 ans.
Les femmes, les enfants et les familles autochtones profiteront de la somme de 450 millions de dollars destinée à améliorer l'éducation, les conditions socioéconomiques ainsi que l'approvisionnement en eau et le logement dans les réserves.
Les Canadiens à faible revenu, ceux qui ne gagnent pas suffisamment pour payer de l'impôt sur le revenu, méritent également un allégement de leur fardeau fiscal, chose à laquelle nos prédécesseurs ne croyaient pas manifestement. Tous les Canadiens profiteront de la réduction de la TPS, qu'ils achètent des biens chers comme une automobile ou une nouvelle maison, ou simplement des biens essentiels.
Les travailleurs profiteront du nouveau crédit canadien pour emploi de 1 000 $ à compter du 1er juillet. Ce nouveau crédit d'impôt aidera les Canadiens à assumer les coûts liés à leur travail, car il sera tenu compte de dépenses comme un ordinateur à domicile, les uniformes et les fournitures. Notre gouvernement a ciblé ses dépenses sur de grandes priorités fédérales avec des programmes efficaces qui en donneront pour leur argent aux Canadiens.
Cependant, plus que tout autre groupe au Canada, les agriculteurs doivent depuis longtemps faire les frais du manque de prévoyance des libéraux qui n'avaient pas élaboré des programmes efficaces. L'agriculture fait partie de notre patrimoine. C'est certes une partie de mon patrimoine et de celui de la majorité des électeurs de Wetaskiwin. Pendant beaucoup trop longtemps, les gouvernements libéraux ont négligé l'agriculture. Nous avons promis de l'aide aux agriculteurs. Nous avons offert cette aide aux agriculteurs, aux exploitations agricoles familiales et aux collectivités agricoles.
Notre gouvernement reconnaît non seulement l'importance de l'agriculture, mais aussi les problèmes auxquels les agriculteurs sont confrontés de nos jours. Pour soutenir les collectivités agricoles, le gouvernement fournit cette année seulement 1,5 milliard de dollars. Cela comprend 500 millions au titre de l'aide à l'agriculture ainsi qu'un investissement ponctuel de 1 milliard de dollars pour aider les agriculteurs au cours de la transition vers des programmes plus efficaces de stabilisation du revenu agricole et de secours en cas de catastrophe.
Aucun autre gouvernement n'a accordé au secteur agricole autant de fonds dans un seul budget. La chute des prix et les différends commerciaux ont causé de sérieuses difficultés financières aux agriculteurs et aux producteurs. Les programmes existants d'assurance et de soutien du revenu sont loin de répondre aux besoins.
Les agriculteurs canadiens ont besoin de notre appui plus que jamais. Voilà pourquoi une des premières mesures prévues par le gouvernement consiste à accélérer le versement de 755 millions de dollars dans le cadre du Programme des céréales et des graines oléagineuses. Voilà pourquoi le gouvernement s'emploie à rétablir et à soutenir un secteur agricole solide et dynamique qui fournira aux agriculteurs les revenus nécessaires pour demeurer en affaires.
Notre gouvernement s'engage à verser 2 milliards de dollars sur deux ans, dont 1,5 milliard sera affecté dans le budget. Nous respectons les promesses que nous avons faites durant la campagne électorale aux agriculteurs, aux familles et à tous les Canadiens.
Cette année, la fête du Canada sera plus joyeuse que jamais grâce aux allégements fiscaux qui entreront en vigueur le 1er juillet 2006. La TPS sera ramenée de 7 p. 100 à 6. p.100; la Prestation universelle pour la garde d'enfants, qui donne 1 200 $ par année aux parents pour chaque enfant de moins de six ans, commencera à être versée; la Prestation pour enfants handicapés passera de 2 044 $ à 2 300 $; le crédit canadien pour emploi verra le jour: les ordinateurs, les uniformes et les fournitures pourront dorénavant faire l'objet d'un crédit d'impôt de 1 000 $; le taux d'imposition le plus bas sera réduit de 0,5 p. 100 et sera donc ramené de 16 p. 100 à 15,5 p. 100 et le crédit d'impôt accordé pour l'achat d'un laissez-passer mensuel de transport en commun entrera en vigueur. Pas mal, pour seulement 100 jours au pouvoir.
Tous les Canadiens auront raison de célébrer et j'exhorte tous les députés à appuyer le projet de loi C-13.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député d'Ottawa—Vanier.
Premièrement, je dois donner aux députés un aperçu du contexte pour qu'ils puissent commencer à comprendre comment le gouvernement conservateur abandonne les gens de la Saskatchewan avec son budget.
D'abord, la population de la Saskatchewan est d'environ 1 million d'habitants. Ensuite, environ 200 000 de ces habitants sont des Autochtones, c'est-à-dire des membres des Premières nations habitant dans les réserves ou ailleurs ainsi que des Métis. Les Autochtones constituent donc à peu près 20 p. 100 de la population totale. Selon un professeur de l'Université de la Saskatchewan, M. Eric Howe, et selon aussi d'autres personnes, la proportion d'Autochtones en Saskatchewan atteindra environ 50 p. 100 d'ici 2040. La population autochtone est en forte croissance.
Qui plus est, à court et à moyen terme, le pourcentage d'Autochtones décidés à se frayer un chemin sur le marché du travail augmentera encore plus rapidement. Au cours des 5 à 10 prochaines années, la planification relative à la main-d'oeuvre sera absolument essentielle et devra se faire en considérant les jeunes Autochtones comme un facteur incontournable.
L'avenir de l'économie de la Saskatchewan dépend des investissements que sauront faire les pouvoirs publics à tous les niveaux pour permettre à la population autochtone en forte croissance de bien intégrer le marché du travail en Saskatchewan. L'ensemble de la Saskatchewan est à l'écoute et souhaite qu'une collaboration s'installe pour garantir la prospérité à venir de cette province formidable.
En Saskatchewan, l'assemblée législative, les dirigeants autochtones, les entreprises et les simples citoyens sont fâchés de constater le manque de vision et la compréhension plutôt superficielle du gouvernement fédéral à l'égard des besoins de la province.
Voyons de plus près en quoi la Saskatchewan a été oubliée. Je commencerai par la garde d'enfants.
La semaine dernière, plus de cent manifestants se sont rassemblés devant le bureau du ministre du Revenu national, à Saskatoon, pour réclamer du gouvernement qu'il respecte ses engagements en matière de création de places en garderie. En Saskatchewan, on dénombre 168 000 enfants de moins de 12 ans et 110 000 mères qui travaillent, tandis qu'il n’y a que 8 000 places de garderie. Pour ce qui est du travail, ce sont les personnes ayant les plus faibles revenus qui ont le moins de choix. Elles n'ont souvent pas d'autre choix que de travailler et elles ont grandement besoin de places en garderie.
Le revenu moyen annuel en Saskatchewan est d'environ 35 000 $. L’allocation de 1 200 $ par enfant de moins de six ans est imposable et ce sont les gagne-petit qui sont les plus durement touchés par l'augmentation de l'impôt sur le revenu. Les gagne-petit perdront donc leur allocation pour la garde d'enfants. Quand on tient compte de tout cela, les familles de travailleurs les plus vulnérables, celles qui gagnent le moins, ne retireront que 55 ¢ par jour.
Poussons l'analyse un peu plus loin. Le gouvernement propose de recourir à son système de crédits d'impôt pour créer des places en garderie. Or, cette proposition soulève un certain nombre de questions. Quelles grandes entreprises vont bâtir des places en garderie en Saskatchewan? Comme la plupart des entreprises de la Saskatchewan emploient moins de 10 personnes, comment pourraient-elles créer des places en garderie? Comment va-t-on créer de telles places dans le centre-ville? Comment va-t-on en créer dans les régions rurales de la province? Les crédits d'impôt fonctionneront-ils dans les réserves? La réponse est non.
En matière fiscale, le plan conservateur a aussi déçu le milieu des affaires. Lors de l’assemblée générale annuelle de la Chambre de commerce de la Saskatchewan, qui a eu lieu à North Battleford, le président de la Chambre de Commerce du Canada, Russel Marcoux, pdg du Saskatoon's Yanke Group of Companies, a déclaré que l'une des meilleures façons d'améliorer le niveau de vie des Canadiens consiste à réduire l'impôt sur le revenu des particuliers. Les conservateurs, eux, ont adopté l'approche radicalement opposée. Avec la réduction de l'exemption personnelle de base et l'augmentation du taux d'imposition de 15 à 15,5 p. 100 pour les travailleurs gagnant jusqu'à 36 000 $, le gouvernement se trouve à imposer les plus pauvres du Canada. N'oubliez pas que le salaire annuel moyen pour un travailleur à temps plein en Saskatchewan est de 35 000 $. Ces augmentations d'impôts visent et atteignent directement les Saskatchewanais.
De plus, la plupart des mesures fiscales adoptées par ce gouvernement exigent que l'on dépense de l'argent dans certaines choses et pas dans d'autres. Par exemple, il y a le crédit d'impôt pour les sports, mais qu'advient-il alors des parents qui n'ont pas les moyens d'acheter de l'équipement ou de payer les droits nécessaires pour que leurs enfants participent? Qu'advient-il des enfants qui s'intéressent aux arts et à la musique, de ceux qui veulent peindre, jouer de la guitare ou du piano? Qu'advient-il des enfants qui veulent célébrer leur culture en participant à des pow-wows ou à des groupes de danse folklorique ukrainienne? Pourquoi ne pas bâtir des installations communautaires, récréatives et culturelles?
Et pourquoi les gens doivent-ils dépenser pour bénéficier de ces mesures fiscales? Pourquoi ne leur donne-t-on pas simplement plus d’argent?
Pour ce qui est de la foresterie, tout le monde sait bien que la Saskatchewan subira le contrecoup de l'entente sur le bois d'oeuvre. Les responsables ont affirmé que la province pourrait perdre jusqu'à 50 p. 100 de son marché d'exportation et ils se sont dits très déçus de constater que le gouvernement avait cédé 15 millions de dollars qui auraient dû être versés à l'industrie forestière de la Saskatchewan par les Américains. Comme si cela n'était pas suffisant, le gouvernement exigera de lourds impôts des sociétés forestières de la Saskatchewan qui obtiendront un remboursement des sommes que les Américains avaient retenues illégalement.
Pire encore, le gouvernement ne prévoit aucune aide pour ce secteur en difficulté. Il a promis 400 millions de dollars pour lutter contre le dendroctone du pin, qui constitue un grave problème, mais il a abandonné la Saskatchewan à son sort, malgré le fait que les scieries de Big River et de Prince Albert ferment leurs portes et que celle de Meadow Lake est en proie à de sérieuses difficultés. Et le gouvernement pourrait même avoir réduit de 300 000 $ les subventions à la recherche octroyées au Saskatchewan Forest Centre à Prince Albert, ce qui réduit les capacités en matière de recherche et d'innovation alors que ce secteur est des plus vulnérable.
Le manque de sollicitude du gouvernement à l'égard de l'industrie forestière de la Saskatchewan ainsi que des collectivités et des travailleurs de cette province est une catastrophe qui se produit à un bien mauvais moment.
Dans le domaine de l'agriculture, il est évident maintenant que le gouvernement n'offrira pas d'aide immédiate aux agriculteurs. Ces derniers ont massivement manifesté leur colère, mais ils n'obtiendront toujours pas d'aide ce printemps. Cela se produit à un bien mauvais moment. Les graves inondations survenues dans la région céréalière du nord-est empêchent les agriculteurs de travailler dans leurs champs où ils ne peuvent même pas circuler. Les agriculteurs de toute la Saskatchewan ont besoin d'aide pour pouvoir rembourser leurs créanciers et absorber les coûts de production élevés, comme ceux du carburant par exemple. Le premier ministre s'est contenté de leur dire qu'ils leur faudrait s'y habituer.
Mais ce qui est encore plus aberrant, c'est que le gouvernement ne dispose vraiment d'aucun plan stratégique en matière d'agriculture. La ministre de l'Environnement affirme qu'elle ne peut pas faire grand-chose et qu'il faudrait arrêter la circulation de tous les trains, avions et automobiles du pays et affirme qu'il faudra une solution purement canadienne. Je vais lui donner une suggestion. Si 35 p. 100 de tout le carburant vendu au Canada contenait 10 p. 100 d'éthanol, les émissions de gaz à effet de serre seraient réduites de 1,8 million de tonnes, ce qui équivaudrait à la disparition de plus de 400 000 véhicules de nos routes.
La mise au point d'une vraie stratégie basée sur les biocarburants serait un grand pas en avant. Cela constituerait une solution purement canadienne qui serait élaborée ici même en Saskatchewan, et cela donnerait des possibilités de production à valeur ajoutée à l'égard d'un produit de grande qualité en provenance de la Saskatchewan.
Pour revenir aux questions autochtones, les communautés des Premières nations sont profondément déçues du gouvernement. Les chefs autochtones et les premiers ministres ont fustigé le gouvernement parce qu'il a annulé l'accord de Kelowna, qui prévoyait des investissements de 5,3 milliards de dollars pour le financement de diverses initiatives sur les réserves et à l'extérieur.
Le regretté Harold Cardinal, auteur du livre La tragédie des Indiens du Canada, racontait comment, au fil des ans, les Canadiens autochtones avaient dû s'acharner pour obtenir l'attention du gouvernement. Il a dit:
« Eh bien, les amis, vos propos sont intéressants et vous méritez des félicitations pour votre brillant exposé [...] mais nous connaissons vos problèmes et leurs solutions. Soyez certains que vous serez satisfaits de nos décisions soigneusement mûries ».
Kelowna reflétait la synthèse des contributions de toutes les parties intéressées. Le gouvernement a tout balayé de la main. Son attitude semble dire « nous savons ce qui est bon pour vous ». C'est un énorme problème pour les peuples autochtones. La crédibilité en a pris un coup. Les peuples autochtones sont très inquiets des intentions du gouvernement.
L'annulation de l'accord nuit en fait à toute la Saskatchewan, pour qui c'est un grand manque à gagner. Un investissement ciblé dans l'éducation et la formation des compétences postsecondaires dans les Premières nations métis aurait créé de nouvelles occasions pour le renouvellement de la main-d'oeuvre, grâce aux jeunes, compte tenu du contexte évoqué au début de mon exposé.
Le financement du développement économique aurait mis en branle des activités commerciales d'une valeur de plusieurs millions de dollars. Les entreprises autochtones représentent l'assiettes fiscale dont la croissance est l'une des plus rapides en Saskatchewan. Les investissements commerciaux stratégiques y produisent des rendements exceptionnels. Ainsi, la construction de logements aurait permis d'injecter des millions de dollars dans l'industrie, en suscitant de nouvelles possibilités en matière de formation.
Le budget exclut totalement les Métis et ne tient pas compte des survivants du pensionnat d'Île-à-La-Crosse, malgré les engagements pris à ces égards pendant la campagne électorale par le premier ministre et l'ancien député de ma circonscription.
Comme je l'ai déjà dit, les Saskatchewanais ont travaillé dur pour faire de leur province un modèle d'espoir, d'optimisme et de fierté. Tous les habitants de la Saskatchewan comprennent qu'en trahissant l'accord de Kelowna et en ne tenant pas compte de la foresterie, de l'agriculture, des garderies et de l'enseignement supérieur, tout en augmentant les impôts, le gouvernement rend le travail des fiers Saskatchewanais encore plus difficile. Il ne peut les ignorer de la sorte. Le budget ne contient rien qui puisse satisfaire les besoins de la population de la Saskatchewan.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi C-13, Loi d'exécution du budget.
Je vais faire part à mes collègues des nombreuses lacunes de ce projet de loi. Cela fait quelques jours qu'on en parle. On en a parlé lors du débat sur le budget lui-même et on en débattra aujourd'hui et pour le reste du temps où la question de la Loi d'exécution du budget sera débattue. Il y a différents sujets, par exemple, l'agriculture, l'environnement, l'éducation postsecondaire pour les autochtones — comme on vient de l'entendre en cette Chambre —, le logement pour les sans-abri et les arts. J'en ai déjà parlé assez souvent. Il y a une énorme déception en ce qui concerne les arts par rapport à ce qui a été proposé. En effet, on s'attendait à ce que le gouvernement respecte ses propres engagements et ceux du gouvernement précédent.
Il y a aussi la question des garderies. On se souviendra que j'ai déjà fait allusion à la difficulté qu'imposera la décision du gouvernement de briser toutes les ententes que le gouvernement précédent avaient conclues avec toutes les provinces par rapport aux communautés de langue officielle. Ce n'est pas le régime proposé dans le budget qui fera en sorte que des garderies de qualité soient créées pour les communautés minoritaires dans ce pays.
Je ferai part de tout cela pour aller dans une autre direction. C'est une direction plutôt d'ordre philosophique, une approche de budget qu'un pays doit prendre. J'essaierai d'aller à un niveau plutôt macro et national au chapitre de la direction d'un budget. Je commencerai par aborder le début des années 1970.
On se souviendra qu'au début des années 1970, le pays avait commencé à faire des déficits et à accumuler de la dette, tant et si bien qu'à cette période et jusqu'au début des années 1980 et en 1983, il s'était accumulé, avant le changement de gouvernement, environ 198 milliards de dollars de dette.
Le nouveau gouvernement de M. Mulroney a été au pouvoir de 1984 à 1993. Je parlerai de la dette. Je ne parle pas de déficit annuel. Durant toutes ces années, on a continué à accumuler des déficits annuels, année après année. Vers la fin de 1993, nous étions rendus à une dette accumulée de près de 500 milliards de dollars, soit 498 milliards de dollars. On commençait alors à s'inquiéter, avec raison. Le gouvernement dirigé par M. Chrétien, avec le député de LaSalle—Émard qui était ministre des Finances à cette époque, s'est attaqué à cette question.
Pendant une trentaine d'années, il existait au pays une situation où l'on était en déséquilibre fiscal, où l'on accumulait une dette année après année. Après trois ans d'efforts considérables — car c'était vraiment une période difficile, on le reconnaît, et tout le monde a dû se serrer la ceinture —, nous sommes arrivés, lors de l'année financière 1997-1998, à l'élimination du déficit annuel.
Après une trentaine d'années, on avait finalement atteint un équilibre budgétaire tant bien que mal. Aussi fragile soit-il, on l'avait atteint. À ce moment-là, comme pays, on a eu la chance d'essayer de rediriger nos finances publiques et d'avoir un équilibre entre les dépenses et les revenus. En effet, tout État doit naturellement encourager certaines dépenses destinées aux programmes sociaux, ainsi que des dépenses pour l'environnement, la défense ou tout autre programme.
Il y a eu un équilibre entre les dépenses et les revenus du gouvernement et aussi pour la gestion de la dette. Cela est toujours difficile. On a pu entreprendre quelque chose dont plusieurs d'entre nous rêvaient depuis longtemps, soit de réduire effectivement notre dette. Tous les Canadiens ayant une hypothèque sur le dos rêvent de la réduire et, éventuellement,de l'éliminer. On a réussi à le faire en Alberta, sous la direction du premier ministre Klein. D'ailleurs, force nous est de le reconnaître, cette province ne s'en porte que mieux d'avoir éliminé sa dette. Elle a éliminé non seulement ses déficits, mais aussi sa dette.
On se retrouvait alors en 1997-1998. Depuis ce temps, l'équilibre se situait entre la réduction de la dette à partir des surplus et la réduction des impôts à partir des revenus du gouvernement. En effet, on savait qu'il y avait quand même une soif et un appétit d'une réduction graduelle des taux d'imposition et une augmentation des dépenses dans certains domaines essentiels — on le reconnaît —, comme la santé, l'éducation postsecondaire et la recherche. C'est cette direction que le gouvernement avait donnée
C'est cette direction aujourd'hui que le gouvernement de l'heure semble abandonner, de laquelle il semble bifurquer. Je trouve cela un peu inquiétant.
En effet, si je me fie au texte que le gouvernement nous a présenté, on va réduire la dette d'au maximum 3 milliards de dollars par année, sauf cette année, puisque le surplus budgétaire se situe à quelque 8 milliards de dollars. À compter de l'année prochaine, on réduirait la dette de seulement 3 milliards de dollars par année.
Qu'on me laisse raconter une petite histoire. J'ai le privilège et le bonheur d'être grand-père, et ma petite-fille est née l'année où on a cessé d'accumuler des dettes, soit l'année où on a atteint un équilibre budgétaire, c'est-à-dire qu'on a arrêté d'avoir des déficits dans ce pays.
Depuis ce temps, le gouvernement du Canada a remboursé 60 milliards de dollars de sa dette. Je crois comprendre que cette année, on rajoutera 8 milliards de dollars au remboursement de notre dette. On aura donc remboursé environ 68 milliards de dollars de notre dette depuis qu'elle est née.
Par contre, à 3 milliards de dollars par année, elle devra vivre au-delà de 150 ans pour voir le jour où elle pourra vivre dans un pays où il n'y a plus de dette.
Je crois que ce n'est pas correct que nous, qui avons bénéficié de cette dette pendant toute notre vie, léguions à nos enfants et à nos petits-enfants une dette si énorme et qu'on ne s'y attaque pas de façon plus catégorique.
En somme, je trouve que la direction prise par le gouvernement, qui réduit la dette de seulement 3 milliards de dollars par année, risque de nous mettre dans une situation précaire à l'avenir. Aussi j'implorerais le gouvernement d'y songer à nouveau.
[Traduction]
Si notre situation est plus enviable que celle de notre voisin du sud, c'est en grande partie parce que nous avons réussi à réduire le fardeau de la dette. D'après le graphique fourni par le gouvernement dans le budget, entre 1995 et 2005, seulement deux pays du G7 sont parvenus à diminuer le fardeau de leur dette en pourcentage du PIB, soient le Canada et les États-Unis. Ce sont les deux pays les plus performants à l'heure actuelle.
Toutefois, au cours des deux dernières années, surtout, le Canada à réduit sa dette, bien que dans une modeste mesure. Nous l'avons réduite de 1,6 milliard de dollars l'an dernier et d'un montant beaucoup plus important l'année précédente. Cette année, nous avons réduit la dette de 8 milliards de dollars. Cependant, d'après les données du budget, la dette des États-Unis a augmenté l'an dernier d'environ 500 milliards de dollars, ou 4 p. 100 du PIB. Si nous faisons abstraction des données relatives à la sécurité sociale, l'augmentation cette année se situe autour de 600 milliards de dollars, ou 4,6 p. 100 du PIB.
Par rapport à la nôtre, la situation financière des États-Unis se détériore à un point qui laisse présager que les choses tourneront mal dans ce pays. Nos voisins seront alors appelés à prendre des décisions dont les effets pourraient fort bien se répercuter sur notre niveau de vie. En attendant le jour où les États-Unis d'Amérique ne pourront plus laisser croître leur dette comme ils le font actuellement, nous aurions intérêt à nous préparer en réduisant notre propre dette à une cadence plus accélérée que ne le propose le budget.
Voilà en gros l'approche que j'invite le gouvernement à envisager sérieusement. En ne consacrant que 3 milliards de dollars à notre dette, nous subirions pour la première fois depuis longtemps une hausse des frais de la dette, comme l'indiquent d'ailleurs les projections du ministre des Finances. L'année dernière, les frais de la dette ont atteint 34,1 milliards de dollars. On prévoit qu'ils seront de 33,7 milliards de dollars cette année et de 34,8 milliards de dollars l'année d'après.
Faute de ne pas accélérer le remboursement de notre dette, nous subirons une telle hausse. Nous commettons une erreur collective en n'accélérant pas le remboursement de notre dette alors que nous avons les moyens de le faire. Plutôt que d'y allouer 3 milliards de dollars, nous devrions y allouer annuellement 4 milliards de dollars, la marge de manoeuvre dont nous disposons, voire 5 milliards de dollars, de manière à nous montrer plus responsables à l'égard des générations futures.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir l'occasion de parler du premier budget de notre nouveau gouvernement. Je partagerai mon temps de parole avec le député de Brandon—Souris.
La vie publique, c'est veiller à ce que l'essence des réalités objectives, économiques et quotidiennes se reflète dans la vie de nos concitoyens, dans notre façon de travailler, dans notre façon de vivre, dans notre façon de prendre soin des nos êtres chers et dans notre façon de rechercher une vie meilleure et un Canada meilleur.
[Français]
Le premier budget de notre gouvernement est guidé par ces réalités et par des principes importants. Ces principes sont clairs, nets et précis.
[Traduction]
Premièrement, le gouvernement n'a pas le droit absolu de demander aux contribuables une part de plus en plus grande de leur argent durement gagné. Lorsque la machine gouvernementale est trop grosse, les impôts sont trop élevés et les excédents sont endémiques.
Deuxièmement, c'est le même contribuable qui doit porter le fardeau fiscal provincial, fédéral et municipal, et non trois contribuables distincts.
Troisièmement, le gouvernement doit respecter l'argent qu'il dépense. Les contribuables attendent et exigent du gouvernement qu'il dépense de façon ciblée, transparente et responsable. Nous devons veiller à ce que les Canadiens obtiennent la meilleure valeur possible pour l'argent qu'ils nous envoient et que nous dépensons. Notre budget honore ces principes.
[Français]
Notre budget réduit le fardeau fiscal des particuliers canadiens de 20 milliards de dollars, soit plus que les quatre derniers budgets fédéraux réunis.
[Traduction]
Le budget prévoit deux fois plus d'allégements fiscaux que de nouvelles dépenses. Pour chaque dollar d'argent frais que nous dépensons, notre gouvernement remet 2 $ aux vaillants Canadiens grâce à des initiatives comme la réduction de 1 p. 100 de la TPS, le nouveau crédit canadien pour emploi, une réduction permanente du plus bas taux d'imposition à compter du 1er juillet et une hausse de l'exemption personnelle de base pour tous les Canadiens.
Ces vastes réductions d'impôt sont réparties équitablement de façon à aider des millions de Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Ce budget prévoit des allégements fiscaux que les gens peuvent voir, des allégements fiscaux qui ont un effet positif immédiat, des allégements fiscaux sur lesquels les Canadiens peuvent compter.
[Français]
Notre plan d'allègement fiscal exemptera d'impôt fédéral 655 000 Canadiens et Canadiennes à faible revenu.
[Traduction]
Le gouvernement offre tout cela en s'engageant fermement à équilibrer le budget. De plus, il va investir davantage dans les soins de santé, la garde des enfants, la défense et la sécurité nationale, le maintien de l'ordre, la sécurité des collectivités et la protection de la frontière et prévoir plus d'argent pour les agriculteurs de l'ensemble du Canada, qui méritent une aide temporaire pendant les périodes difficiles de fluctuation mondiale du cours des produits de base. Il est possible de prendre de telles mesures en réduisant le gaspillage, l'excédent hors exploitation, le chevauchement et la croissance effrénée des dépenses publiques.
J'aborde brièvement la question des dépenses. Au cours des cinq dernières années, les dépenses de programme ont augmenté en moyenne de 8,2 p. 100 par année. En un an, pendant l'exercice 2004-2005, sous l'administration précédente, les dépenses ont augmenté de 14,4 p. 100. De tels niveaux de croissance dans les dépenses ne sont tout simplement ni durables ni souhaitables. Le présent budget ramène le niveau de dépenses à 5,4 p. 100 pour cette année et à 4,1 p. 100 pour l'année prochaine.
[Français]
Notre gouvernement a une approche ciblée et est déterminé.
[Traduction]
Le gouvernement jugule les dépenses et fait un examen interne pour s'assurer que la situation financière est en ordre. Nous examinerons l'ensemble des programmes et des ministères pour vérifier le respect de certains principes de base. Premièrement, les programmes gouvernementaux doivent mettre l'accent sur les résultats et sur l'optimisation des ressources. Deuxièmement, ils doivent être conformes aux responsabilités du gouvernement fédéral. Troisièmement, lorsqu'ils ne servent plus les fins pour lesquelles ils ont été conçus, il faut les supprimer. Nous envisageons ainsi de réaliser des économies de 1 milliard de dollars pour l'exercice en cours et le prochain et de rendre des comptes à cet égard, à l'automne.
[Français]
Notre gouvernement sera transparent et ouvert avec les Canadiens et les Canadiennes au sujet des finances publiques du pays.
[Traduction]
Les excédents inattendus sont une chose du passé. Le régime fiscal n'a pas été conçu pour financer d'importants excédents fédéraux qui donnent au gouvernement du Canada le droit de dépenser l'argent durement gagné des contribuables comme s'il lui appartenait. Le gouvernement est au service des gens, et non le contraire.
Le budget que notre gouvernement a présenté le 2 mai illustre le fait que ce dernier reconnaît qu'il doit rendre des comptes aux contribuables. Ce budget est la preuve que le gouvernement appuie résolument les Canadiens et leurs familles. Le budget accorde aux familles canadiennes qui ont des enfants de moins de six ans une prestation universelle pour la garde d'enfants de 1 200 $ afin qu'elles puissent faire leurs propres choix en matière de garde d'enfants. Il aide les apprentis. Il encourage les jeunes Canadiens à se maintenir en santé et à participer à des programmes sportifs. Il aide les étudiants en leur permettant de déduire certains frais de leurs impôts. Il réduit le fardeau fiscal des petites entreprises.
C'est dans les fermes, les salles de cours, les usines, les laboratoires de recherche, les petites entreprises, les chantiers de construction, les centres communautaires et les sous-sols d'église de toutes les confessions religieuses que, chaque jour, les Canadiens font progresser le pays. C'est aussi là que nous devrions réduire le fardeau fiscal excessif et encourager l'indépendance, l'initiative et le bon travail, qui sont à la source de ce qui stimule et enrichit la vie des Canadiens.
Le gouvernement devrait offrir de l'aide aux travailleurs canadiens dans les domaines où ils ne peuvent se débrouiller seuls. Il assure donc l'égalité des chances, ce qui est non seulement à l'image des valeurs qui nous sont chères en tant que citoyens, voisins et êtres humains mais aussi conforme à la tradition canadienne. Il doit, entre autres, intervenir dans les domaines de la santé et de l'éducation, veiller à la sécurité des collectivités et au bon fonctionnement du système de soins de santé public, venir en aide aux personnes handicapées, participer à la défense nationale, supprimer l'impôt sur les biens en capital pour les dons à des organismes de bienfaisance dans le domaine culturel, social et de la santé. Le gouvernement a un rôle à jouer, et nous le jouons dans le nouveau budget.
En tant que ministre des Finances et ministre responsable de la région du Grand Toronto, c'est un honneur pour moi de faire partie de ce nouveau gouvernement qui est déterminé à reléguer au passé l'attitude paternaliste et gaspilleuse d'Ottawa afin que nous puissions plutôt nous concentrer sur les priorités qui auront une incidence sur la vie quotidienne de nos concitoyens. Je prends l'exemple de l'infrastructure.
[Français]
Notre budget fournit plus de 16 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années pour l'infrastructure.
[Traduction]
C'est un investissement à long terme qui nous donnera de meilleures routes, des frontières plus efficaces et un réseau de transport en commun moderne grâce à l'augmentation du financement et aux incitatifs fiscaux à l'intention des usagers du transport en commun. Ces investissements visent avant tout à assurer le transport des gens et des marchandises pour maintenir la compétitivité du Canada. Notre premier budget vise en grande partie à accroître la compétitivité et la productivité du Canada. En fait, le budget contient 23 initiatives conçues pour nous faire progresser sur ce plan.
La productivité et la compétitivité s'appuient sur l'innovation, des taux d'imposition justes et raisonnables, l'éducation, la recherche et le développement et l'amélioration de la productivité des travailleurs. Nous prenons un nouveau départ. Le contribuable sera maintenant respecté au lieu d'être accablé. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pourront maintenant collaborer, comme dans le dossier du bois d'oeuvre, en vue de rétablir l'équilibre financier dans la fédération. Enfin, nous appuierons les familles, nous récompenserons l'initiative et nous favoriserons la productivité dans toutes les régions du Canada.
Avec le budget, nous adoptons une nouvelle feuille de route. Nous délaissons les impôts excessifs et le gaspillage dans les dépenses fédérales. Nous ne ferons plus preuve de condescendance à l'égard des provinces et nous ne feindrons plus d'être hostiles inutilement à l'endroit de notre principal allié et notre principal partenaire commercial du Sud. Nous entamons un nouveau départ en nous distançant d'un gouvernement qui privilégie la grandeur au détriment de toutes les autres valeurs ou qualités.
Notre gouvernement est concentré, déterminé et financièrement responsable. Notre gouvernement s'occupe de quelques priorités à la fois. Nous ne nous perdrons pas en vaines promesses et nous ne multiplierons pas les dépenses. Notre gouvernement connaît sa place et respecte les responsabilités qu'il a à l'égard des contribuables canadiens. Nous tenons les promesses faites à la population. Les Canadiens nous ont demandé de nous concentrer sur les priorités et d'obtenir des résultats.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part aujourd'hui au débat sur le budget.
J'aimerais profiter de la présence du ministre des Finances pour le féliciter pour son excellent travail. Il a très bien travaillé à l'échafaudage du budget depuis quelques mois. Le plus étonnant à propos du budget, c'est que le ministre des Finances a réussi à le produire en si peu de temps. L'an dernier, pour préparer son budget, l'ancien ministre des Finances a mis des mois et des mois et a parcouru le pays d'un bout à l'autre. Après tout ce temps, il n'a même pas été en mesure de présenter un budget acceptable pour les Canadiens.
Pendant les élections, nous avons vu les conséquences pour un gouvernement de présenter trois budgets différents au cours de la même année. Ces députés-là ne pensaient pas qu'un budget était suffisant. L'été dernier, ils ont dû conclure un pacte avec le parti qui se trouve à leur droite à la Chambre, mais à leur gauche sur le plan idéologique, et produire un nouveau budget. À l'automne, ils ont fait une troisième tentative de présentation d'un budget acceptable pour les Canadiens. Évidemment, puisque nous nous dirigions tout droit vers les élections, nous avons constaté tout l'intérêt des Canadiens pour ces nouvelles propositions budgétaires. Les Canadiens ont donc choisi de remettre les rênes du gouvernement entre des mains beaucoup plus sûres.
J'aimerais parler un peu de notre budget. On peut en dégager certains points saillants. Une mesure dont on me parle beaucoup dans ma circonscription et qui compte beaucoup pour les gens est la réduction de la TPS. Cela a attiré l'attention des gens de ma circonscription. Ils savent que cette mesure touchera directement chacun d'entre eux. Tous les Canadiens en profiteront. Cela fait plaisir aux gens.
Les gens de ma région, une région agricole, sont enthousiasmés par l'engagement que manifeste le gouvernement concernant l'agriculture. Ils sont nombreux à avoir attendu durant de nombreuses années l'avènement d'un gouvernement attentif à leurs besoins et à l'écoute lorsqu'ils parlent des problèmes de leur secteur.
Le gouvernement actuel a fait un pas en avant. Au cours de la campagne électorale, nous avons proposé ce que nous considérions être un bon programme électoral en matière agricole. Mais, le ministre des Finances a jugé que c'était insuffisant. Au lieu d'accorder seulement 500 millions de dollars, selon ce que nous avions promis, en aide supplémentaire au secteur agricole, il a triplé la somme. Il l'a augmentée à 1,5 milliard de dollars. Ainsi, l'aide au secteur agricole cette année atteint des niveaux rarement vus auparavant.
Nous avons là un budget intéressant et valable, un budget enthousiasmant. Les Canadiens y trouvent nettement leur compte, et ce à divers égards.
On peut vraiment dire que ce budget offre des possibilités. Il procure un allégement fiscal général à pratiquement tous les Canadiens. Les particuliers bénéficieront d'allégements fiscaux dont la valeur se chiffrera à plus de 20 milliards de dollars au cours des deux prochaines années. Les quatre derniers budgets ensemble n'en offraient pas autant. Les Canadiens commencent à se rendre compte que le gouvernement actuel n'est pas comme son prédécesseur, qui faisait une multitude de promesses et tenait de grands discours sur ce qu'il comptait faire sans jamais agir.
On l'a vu d'une façon particulièrement claire dans le secteur agricole, où le gouvernement annonçait souvent jusqu'à cinq fois la même dépense. Le gouvernement libéral, en effet, annonçait ce qui semblait une grande initiative, et puis annonçait la même dépense un peu plus tard en réaffectant une partie du montant à un autre projet. Par la suite, l'annonce de la dépense était faite à plusieurs reprises. Nous n'allons pas agir de la sorte. Nous allons aller de l'avant. Notre gouvernement tient ses promesses et va de l'avant. Nous allons faire ce que nous avons dit que nous ferions.
À la suite de l'annonce de 20 milliards de dollars en allégements fiscaux que le ministre des Finances a faite aux Canadiens, 655 000 Canadiens à faible revenu ne paieront plus du tout d'impôt.
Comme je l'ai dit, le budget propose des allégements fiscaux d'une valeur deux fois supérieure à celle des nouvelles dépenses. Il y a là davantage d'allégements fiscaux que dans les quatre budgets précédents réunis. Le budget comporte 29 mesures distinctes sous forme d'incitations fiscales et de déductions à l'intention des Canadiens. Lorsque je parle du budget dans ma circonscription, les gens se disent enthousiasmés de constater que pratiquement toutes nos déductions visent des aspects concrets de leur vie de tous les jours.
Évidemment, tout le monde connaît la taxe sur les biens et services. Nous nous engageons à la réduire de 1 p. 100 d'ici au 1er juillet 2006, puis d'un autre point de pourcentage plus tard au cours de notre mandat. Certains m'ont demandé pourquoi nous n'avions pas effectué cette réduction dès la présentation du budget.
La principale raison, c'est que les commerçants nous ont demandé de leur laisser le temps de faire les changements voulus à leurs caisses enregistreuses, à leurs systèmes de comptabilité et ainsi de suite. Fait intéressant, ceux qui m'ont le plus parlé de cette question sont les concessionnaires d'automobiles. Ils croient que les gens attendent le 1er juillet pour acheter une voiture. Ça ne semble peut-être pas beaucoup, mais les consommateurs se réjouissent de pouvoir économiser 300 $ sur un véhicule de 30 000 $. Les concessionnaires d'automobiles doivent décider s'ils absorberont eux-mêmes cette perte ou s'ils accepteront que les gens reportent leur achat. Ça fait plaisir de voir l'enthousiasme des contribuables.
Et c'est loin d'être fini. Le crédit canadien pour emploi que nous proposons peut atteindre 500 $. Ceux qui sont forcés d'acheter des uniformes, par exemple, auront la possibilité d'obtenir un crédit d'impôt en rapport avec l'argent dépensé.
Nous réduisons le taux d'imposition le plus bas à 15,5 p. 100. Bien sûr, l'ancien gouvernement libéral prétendra que c'est lui qui l'a réduit, mais il a fait toutes sortes de promesses qui n’ont jamais vu le jour. Ce budget, lui, confirme que le taux d'imposition le plus bas sera de 15,5 p. 100 à compter de janvier...
Une voix: Il était de 15 p. 100.
M. David Anderson: Je remarque que les députés d'en face semblent ne pas aimer qu'on leur dise la vérité. Cela les inquiète un peu. Comme d'habitude, quand ils n'obtiennent pas gain de cause, ils compensent en faisant beaucoup de bruit. Je suppose que nous en avons pris l'habitude à la Chambre.
C'est en fait merveilleux de se retrouver de ce côté-ci de la Chambre et de se rendre compte que nous allons pouvoir mettre en oeuvre ce que nous proposons. Le gouvernement libéral a eu sa chance. Beaucoup de libéraux font encore beaucoup de bruit et cherchent à s'en prendre continuellement à nous, mais ils ont eu leur chance. Aujourd'hui, les Canadiens sont apparemment plus que disposés à nous donner la possibilité d'adopter nos mesures législatives loi et notre plan.
Nous allons augmenter l'exemption personnelle de base, ce que les Canadiens à faible revenu apprécient aussi.
Il y a d'autres choses aussi qui sont fantastiques. Lors de la campagne électorale, nous avons notamment parlé des programmes d'apprentissage et de ce que nous voulions faire pour encourager les jeunes Canadiens à s'y inscrire. J'estime, tout comme je le pensais lors de la campagne électorale, que nous sommes en train de mettre en œuvre une excellente initiative. Elle présente des dimensions intéressantes.
D'abord, il y a le nouveau crédit d'impôt d’un maximum de 2 000 $ offert aux employeurs désireux d'engager des apprentis. Nous allons proposer une subvention de 1 000 $ par an pour les 2 premières années d'apprentissage. Les jeunes qui veulent s'inscrire à ce genre de programme pourront prétendre à cette subvention.
Nous avons prévu un crédit d'impôt de 500 $ pour les gens de métier, crédit applicable à des outils coûtant plus de 1 000 $ qu'il faut acheter comme conditions d'emploi. Si j'étais jeune, je trouverais cela emballant. D'ailleurs, je suis sûr que les jeunes sont emballés par le fait qu'ils vont pouvoir s'inscrire à des programmes d'apprentissage et s'acheter des outils grâce à un crédit d'impôt. Cela aussi, nous aurions dû l'adopter depuis longtemps.
Je conclurai en disant que ce budget renferme bien d'autres dispositions intéressantes destinées à aider les familles, les agriculteurs et tous ceux qui veulent obtenir un emploi. Notre engagement universel envers les parents d'enfants de moins de six ans est une autre grande et belle initiative que nous jugions nécessaire. Nous avons hâte de faire passer le budget à l'étape suivante et de goûter à l'appui que les Canadiens vont nous apporter à cette occasion.
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Monsieur le Président, le budget du gouvernement conservateur offre le moins aux moins nantis et le plus aux plus nantis et des miettes au reste d'entre nous.
Le présent budget ne répond guère aux besoins des Canadiens. Il accorde peu de chose aux familles de travailleurs. Il n'accorde presque rien aux personnes âgées, aux étudiants, aux peuples autochtones, aux immigrants, aux enfants et aux parents. Pis encore, il n'accorde que peu de chose aux générations à venir. Il n'accorde presque rien au Canada, aux quatre éléments que sont la terre, la mer, l'air et l'eau. Il n'accorde presque rien au climat et à l'environnement et presque rien à nous tous.
Cependant, il accorde un maximum d'avantages à ceux qui en ont besoin le moins, à un faible pourcentage de parents qui n'ont pas besoin de service de garde d'enfants, aux riches et aux plus hauts salariés, qui n'ont pas besoin de cadeaux, aux sociétés qui nagent dans les profits ainsi qu'aux sociétés gazières et pétrolières qui continuent de causer de la pollution.
Quel paradoxe. Le Parti conservateur a toujours attaqué le NPD pour les efforts qu'il déploie pour redistribuer la richesse de manière juste et équitable, pour combler l'écart entre les riches et les pauvres, pour créer des possibilités susceptibles d'assurer à tous un avenir meilleur et plus sain et pour construire un Canada et un monde meilleurs.
L'actuel gouvernement conservateur est en train de prouver qu'il souhaite redistribuer la richesse, aussi. Il veut la redistribuer, mais dans le mauvais sens. Il redistribue la richesse de notre pays, créée par des générations de gens venus du monde entier, en la transférant vers les nantis. Qu'en pensent les députés?
Après avoir enlevé le mot « progressiste » du nom du Parti progressiste-conservateur, l'actuel gouvernement cherche maintenant à retirer au régime fiscal du Canada son caractère progressiste.
Ce budget sans coeur, superficiel et plein d'astuces en donne le plus à ceux qui en ont le moins besoin, aux nantis et aux gros salariés, aux grands dépensiers qui gaspillent l'argent pour se procurer des biens d'un luxe futile, aux conjoints de Canadiens nantis qui n'ont pas à travailler, à des entreprises riches et aux secteurs pétrolier et gazier croulant sous les bénéfices et qui ne cessent de polluer.
Le budget redistribue la richesse du Canada vers les riches, ce qui aura une incidence sur la richesse des générations futures et la santé de l'environnement dont elles hériteront. Le gouvernement révèle, avec ce budget à la Bush, son esprit étriqué.
Que reste-t-il à ceux qui sont le plus dans le besoin, à ceux qui dépendent le plus d'une petite partie de la richesse de notre pays? Que reste-t-il aux familles de travailleurs qui ont du mal à joindre les deux bouts? Que reste-t-il aux étudiants et aux personnes âgées? Aux Autochtones et aux immigrants?
Que reste-t-il à tous les enfants de notre pays qui vivent dans la pauvreté? Je pose cette question aujourd'hui, plus d'une décennie après que chaque député de chaque parti présent à la Chambre eut souscrit à l'engagement proposé par Ed Broadbent d'éliminer la pauvreté infantile. Aujourd'hui, un enfant sur six, au Canada, vit dans la pauvreté. Près de la moitié des enfants des Autochtones, qui étaient ici avant nous tous, et des nouveaux immigrants, les Canadiens de la souche la plus récente, vivent dans la pauvreté.
La pauvreté infantile existe dans notre pays et, pourtant, le gouvernement actuel juge bon d'en faire fi. Ce budget à la Bush ne contient aucune mesure visant à rompre le cycle de la pauvreté. Ce budget sans envergure sabre dans les programmes, comme les garderies et le logement abordable, qui pourraient rompre le cycle de la pauvreté. Il consolide ce cycle en creusant le fossé entre les nantis et les Canadiens à faible revenu, en élargissant l'écart entre les possédants et les démunis, en faisant en sorte qu'il soit plus difficile de rompre ce cycle pour exploiter les possibilités et créer de la richesse.
Le budget suscite des espoirs en promettant un choix et des retombées positives, puis il offre des astuces et des pots-de-vin tout en sabrant dans les programmes sociaux et les dépenses publiques dont a besoin la population de notre pays.
Songez aux familles de travailleurs qui ont du mal à joindre les deux bouts. Le gouvernement actuel les prive du financement des nouveaux programmes de garderies que nous avions enfin obtenus après des années de retard de la part des libéraux.
Ce sont de véritables programmes pour de véritables enfants, comme le nouveau centre de garde et d'éducation préscolaire appelé Kensington Kids, dans Trinity—Spadina. C'est un centre merveilleux créé par les parents qui siègent au conseil d'administration et les enseignants à l'école communautaire dans laquelle il est situé.
Nous avons besoin de plus de centres comme Kensington Kids dans tout le Canada pour offrir les services de garde de qualité dont les parents et les enfants ont besoin. Au lieu de cela, en sabrant dans le financement pour l'année prochaine dans son budget sans envergure, le gouvernement a fermé la porte à Kensington Kids qui entreprenait à peine ses activités. Les enfants seront abandonnés à leur sort, et cela se produit dans tout le Canada.
Qu'offre ce budget au lieu de cela? Que vont obtenir ces parents et ces enfants? Eh bien, voici la réponse. Ils vont obtenir 2 $ par jour, juste assez pour les couches, mais vraiment pas assez pour financer des services de garde. Deux dollars, c'est tout ce qui reste de la nouvelle allocation que le gouvernement a présentée comme une mesure pour offrir des choix en matière de services de garde jusqu'à ce que les néo-démocrates prouvent très clairement qu'elle n'offrait aucun choix.
Cette allocation a été présentée dans le budget comme un plan universel de garde d'enfants, mais cette mesure n'a toujours rien à voir avec la garde d'enfants et n'offre toujours pas un plein montant de 1 200 $ à quiconque. C'est un programme sans envergure. Les familles de travailleurs et les chefs de famille monoparentale qui ont le plus besoin de services de garde et d'aide financière seront ceux qui profiteront le moins de ce programme bidon.
Même avec les modestes améliorations que le gouvernement a apportées au programme à la suite des pressions intenses et incessantes du NPD, et même après l'élimination d'une partie de la récupération au niveau fédéral, ceux qui ont les plus grands besoins sont les gens les moins favorisés dans ce programme. Le montant est toujours imposable, même si cet argent aurait pu être versé dans le cadre de la Prestation fiscale pour enfants. Le gouvernement entend encore éliminer le supplément pour jeunes enfants de 250 $ dont dépendaient tant de couples de travailleurs et de chefs de famille monoparentale à faible et moyen revenus. Les Canadiens n'obtiendront en fait que 950 $, et ce montant est imposable.
Ce sont les chefs de famille monoparentale, très souvent des femmes, qui sont le plus durement touchés, qui ont été abandonnés et qui ont du mal à joindre les deux bouts et à nourrir leurs enfants, qui doivent essayer de s'en sortir avec des emplois à temps partiel et trouver des services de garde fiables. Ce sont ces gens qui profitent le moins du programme et les couples de travailleurs n'obtiendront pas beaucoup plus. Mais qui donc profite le plus de ce prétendu programme universel? Eh bien, ce sont les nantis. Nous réaffectons l'argent pour les services de garde à ceux qui en ont le moins besoin.
Une évaluation basée sur les données du budget effectuée par l'institut Caledon a révélé que ce sont les parents au foyer dont le conjoint a un revenu qui se situe dans la tranche supérieure qui recevront la prestation la plus élevée, soit 1 070 $. C'est plus que ce que reçoivent les familles qui vivent de l'aide sociale, dont les autres prestations risquent d'ailleurs d'être amputées. Ces familles pourraient se retrouvées sans un sou de plus pour les aider à faire garder leurs enfants et à s'affranchir de l'aide sociale.
Les conjoints des Canadiens les mieux nantis sont les nouveaux rois et les nouvelles reines de l'aide sociale; ils n'ont pas du tout besoin de faire garder leurs enfants et ils n'ont besoin d'aucune aide additionnelle pour que leurs enfants aient les pieds au chaud en hiver et mangent à leur faim. Or, ce sont eux qui profiteront le plus de ce budget à la Bush. Il n'y a pas pire façon de redistribuer la richesse. La seule chose qui soit universelle ici, c'est cette fumisterie. Nous pouvons faire beaucoup mieux que ça.
Le gouvernement du Canada ne devrait pas punir les parents qui doivent travailler pour gagner leur vie. Il ne devrait pas entretenir de préjugés contre les femmes qui travaillent, pas plus qu'il ne devrait donner plus d'argent aux riches qu'aux pauvres et aux personnes de la classe moyenne. Ce budget n'a pas été conçu au Canada; il a été conçu aux États-Unis. C'est pourquoi je dis que c'est un budget à la Bush.
Prenons les aînés. Ce sont les sages de nos collectivités. Ils ont travaillé dur, ils ont élevé leurs enfants, ils ont fait leur part, ils ont payé leurs impôts. Ils méritent de vivre dans la dignité et le respect. Ce sont des personnes comme ma mère, comme celles qui fréquentent le centre communautaire de la rue Cecil, dans Trinity—Spadina. Les aînés ont bien du mal à rester autonomes et à continuer à vivre chez eux; ils ont du mal à obtenir les soins de santé à domicile qui permettent de préserver l'unité familiale. Ces personnes ont contribué à notre système de santé, qui est maintenant le meilleur au monde, mais qui les abandonne au moment où elles en ont le plus besoin.
Que contient ce budget pour les gens âgés? Rien. On oublie ceux dont les besoins sont les plus pressants. Il n'y a aucune aide nouvelle, ni supplément du revenu pour les gens âgés. Il n'y a rien pour les soins de santé, pour l'assurance-médicaments, pour les soins à domicile et pour la réduction des impôts fonciers. Il n'y a que quelques sous par jour issus de la réduction de la TPS. Pour la plupart des gens âgés, cette réduction équivaut seulement à quelques sous par jour. Très peu d'entre eux économiseront ne serait-ce que 100 $ par année. Il faudrait pouvoir dépenser 10 000 $ par année en plus du loyer, des impôts fonciers et de la nourriture pour économiser 100 $ avec la réduction de la TPS. La plupart des gens âgés économiseront peut-être 30 ou 40 $ par année, c'est-à-dire quelques sous par jour.
Au centre-ville de Toronto, une telle économie ne permet pas d'aller bien loin. Les gens âgés voient les factures de chauffage, les impôts fonciers et le coût de la vie en général augmenter. Dans ce budget, ils voient une réduction des services sociaux. Ils ont des besoins pressants, mais le budget néglige ces besoins.
Qui profitera le plus de la réduction de la TPS? Soyons sérieux, il s'agit d'une astuce. C'est une astuce coûteuse et une façon pour le gouvernement d'acheter des votes. Une fois de plus, ce sont les Canadiens les plus riches qui sont favorisés. Ce sont ceux qui peuvent se permettre de dépenser le plus qui feront les économies les plus considérables grâce à ce budget. La réduction de la TPS leur permettra de faire de grosses économies. Une personne riche qui s'achète une Porsche et la paie 100 000 $ économisera 1 000 $. Voilà une rondelette somme d'argent. Mais, la plupart des gens âgés, eux, parviendront à peine à économiser 50 $, c'est-à-dire quelques sous par jour. Ce ne sera même pas assez pour un aller par jour dans le métro de Toronto.
Pensons aux Autochtones. Les Premières nations du pays sont, elles aussi, laissées pour compte. Encore une fois, elles font partie des considérations secondaires. Dans le budget de l'année dernière, le NPD avait réussi à négocier des sommes d'argent pour elles, ce qui constituait un début, mais dans ce budget sans envergure, les Autochtones sont ignorés. On n'y trouve rien de nouveau pour eux, et on leur retire la somme de 25 millions de dollars qui avait été promise pour les garderies. Les Autochtones méritent mieux, et nous sommes capables de bien mieux.
Les immigrants du pays contribuent énormément à notre économie, notre culture et notre qualité de vie. Dans le budget, on s'agite beaucoup au sujet du financement accordé à l'établissement des immigrants, mais on ne fait rien pour réformer un système qui prive notre pays du plein potentiel de l'immigration. Il n'y a rien pour réformer le système: rien pour réunir les familles plus rapidement; rien pour éviter les déchirements parmi les familles et les collectivités; rien pour résoudre le problème des expulsions brutales qui manifestent un manque flagrant de prévoyance et nous privent d'une main-d'oeuvre dont nous avons bien besoin. Nous vivons dans un pays qui a été bâti par des immigrants et qui a besoin de l'immigration. Mais, le budget néglige ceux dont les besoins sont les plus pressants.
L'Université de Toronto, la plus grande université au Canada, se trouve dans ma circonscription, de même que des collèges communautaires et des étudiants de nombreux autres établissements d'enseignement postsecondaire. Le gouvernement semble vouloir faire exprès pour ignorer les étudiants, du moins ceux dont les besoins sont les plus pressants. Les étudiants économiseront peut-être quelques sous par jour en raison de la réduction de la TPS, mais cela ne les aidera pas à payer leurs frais de scolarité ou à trouver un logement abordable.
Pensez-y. Le peu de crédits que le gouvernement a débloqués pour l'enseignement postsecondaire, dans le projet de loi C-48 soit dit en passant, sont destinés aux dépenses en immobilisations des universités. Cet argent pourra servir à construire de nouveaux laboratoires ou de nouvelles bibliothèques, mais cela ne profitera qu'à quelques étudiants privilégiés qui pourront se permettre de poursuivre leurs études et d'être fortement endettés à leur sortie de l'université.
Le gouvernement offre aux nantis la manne que représente une réduction de la TPS, mais il ne fait rien pour s'attaquer aux droits de scolarité élevés. Ils constituent une taxe, un lourd fardeau, que doivent supporter les étudiants. Les réductions d'impôt que le gouvernement propose se font au détriment des étudiants qui paient la note. C'est insensé et là encore, on élargit l'écart de revenu et on fait en sorte qu'il soit encore plus difficile de briser le cycle de la pauvreté.
Le gouvernement adopte une position très ferme à l'égard de la criminalité juvénile et des crimes liés aux gangs, ainsi que de l'application de la loi et il affecte de l'argent frais à ces problèmes dans ce budget. Cela est bien beau, mais que fait-on des collectivités vulnérables? Qu'en est-il des jeunes à risque? Il y a de l'argent pour s'occuper d'un petit nombre de criminels. On leur consacre beaucoup d'argent. Qu'en est-il de la grande majorité des jeunes qui ont besoin de programmes, de formation et de débouchés, de l'argent pour des programmes constructifs et l'éducation et du financement public pour les aider à avoir un bon départ et éviter qu'ils échouent? Ceux qui en ont le plus besoin en obtiennent le moins. Dans ce cas-ci, les criminels seront les plus choyés. Nous pouvons faire mieux que cela.
Pensons aux millions de Canadiens qui ont besoin de logements abordables, aux aînés, aux étudiants, aux familles de travailleurs, aux immigrants, aux artistes et aux Autochtones. Nous avons désespérément besoin de logements abordables dans Trinity—Spadina, depuis que les libéraux ont abandonné le Programme national de l'habitation il y a plus d'une décennie. Dans le budget, on offre le strict minimum, en fonction de ce que le NPD a réussi à obtenir du dernier gouvernement minoritaire. Cela pourrait conduire à la construction de deux ou trois maisons à Trinity—Spadina, si nous sommes chanceux.
Pensez-y. Une personne vraiment riche pourrait acheter une copropriété de 1 million de dollars dans ma circonscription et épargner ainsi 10 000 $ au titre de la TPS. C'est bon pour cette personne et pour le promoteur du projet, mais qu'en est-il des aînés, des étudiants, des mères chefs de famille monoparentale qui ont besoin d'un logement abordable? Que fait-on d'eux? Pourquoi rendons-nous plus abordables des copropriétés de 1 million de dollars, mais n'offrons-nous pas des logements abordables à ceux qui en ont besoin? Comment expliquer cela?
Il y a une chose au Canada qui est universelle. Elle touche les riches et les pauvres, les néo-Canadiens, les Autochtones, les artistes, les gens d'affaires, tout le monde, et c'est l'environnement. C'est l'air que nous respirons, les conditions météorologiques que nous devons subir, l'environnement dans lequel nous vivons. C'est ce dont nous avons le plus besoin et c'est ce à quoi on consacre le moins. Il n'y a rien dans le budget pour l'environnement. Le gouvernement camoufle cette situation en prévoyant une minuscule économie d'impôt pour les gens qui achètent des laissez-passer de transport en commun. C'est là le programme environnemental du gouvernement.
Le budget ne contient pas ce qu'il faut pour développer, ne serait-ce qu'au minimum, les transports en commun. Il ne nous permettra pas d'honorer même notre plus modeste engagement au titre de Kyoto. On n'y trouve rien pour la mise en oeuvre, rien pour la réglementation de l'industrie, aucune mesure de renforcement des mécanismes actuels de mise en oeuvre. Sur le plan environnemental, le budget est un échec.
L'année dernière, au centre-ville de Toronto, il y a eu 63 jours de smog. Les enfants souffrant d'asthme sont littéralement hors d'haleine. Les aînés arrivent à peine à respirer. Notre système de santé croule sous les besoins. Pourtant, le gouvernement s'enfonce la tête dans le sable, ce qui est typique d'une approche à la Bush. Nous pouvons faire mieux. Au moins, nous devons essayer.
Le budget ne contient rien au chapitre de l'environnement. Pourtant, l'administration portuaire déficitaire pourra poursuivre ses opérations, gaspillant des millions de dollars de l'argent des contribuables pour la modernisation des traversiers et pour l'agrandissement d'un aéroport dont personne ne veut. Tout cet argent gaspillé pourrait être utilisé à bon escient dans le secteur riverain de Toronto, en mettant un terme à la pollution et aux avions.
Il y a un écart toujours grandissant entre les riches et les pauvres de ce pays. Nous avons traversé une décennie de croissance et de prospérité extraordinaires, en laissant cependant pour compte un grand nombre de Canadiens. Il est maintenant temps d'investir les excédents et de recycler une partie de la prospérité. Pourtant, nous sommes en train de gaspiller ces richesses pour les distribuer à ceux qui en ont le moins besoin et où elles sont le moins nécessaires. C'est inacceptable.
Le gouvernement conservateur ne trouve qu'une excuse ridicule à cette situation. Il dit que les libéraux non plus n'ont pas mis en oeuvre toutes leurs promesses. Nous le savons, mais ce n'est pas une excuse. Les Canadiens ont renversé les libéraux parce qu'ils s'attendaient à mieux d'un gouvernement. Certains reçoivent davantage, notamment les bien nantis, les sociétés. Ceux qui en ont le moins besoin en profitent le plus. C'est un budget lamentable dont le gouvernement devrait avoir honte.
Nous pouvons faire mieux et tous les Canadiens méritent mieux. C'est le travail de tous les députés d'amener le gouvernement à en faire davantage pour ceux qui en ont vraiment besoin. Unissons nos efforts pour donner aux Canadiens d'aujourd'hui et aux générations de demain un gouvernement progressiste.
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Monsieur le Président, je m'estime dûment réprimandé et je ne vais pas répéter le nom.
La citation se continue ainsi: « ...l'avis des experts, notamment au sein des ministères. Il semble y avoir un fossé entre les ministres et leurs fonctionnaires. Ce fossé est probablement plus profond au ministère des Finances, mais il existe également ailleurs, notamment au ministère de la Justice. Il y a presque un abîme entre ce que le ministre veut réaliser et ce que les fonctionnaires, qui ont passé toute leur carrière à étudier ces questions, estiment qu'il faudrait faire. Les experts s'entendent sur ces questions.
De plus, M. Spector soulève une des questions les plus difficiles et les plus problématiques qui se pose à l'actuel gouvernement ou à n'importe quel autre gouvernement, celle de l'approche conservatrice à l'égard du prétendu déséquilibre fiscal. Il estime plutôt inquiétant que le gouvernement puisse mettre en péril l'avenir du Canada simplement pour des motifs électoraux. Ce faisant, le gouvernement suscite d'énormes attentes qui compliquent considérablement la résolution de ce problème frustrant.
À mon avis, même si nous épluchons les documents accompagnant le budget, nous n'y trouverons pas de solution au prétendu problème du déséquilibre fiscal. En fait, il est seulement question d'équilibre fiscal dans le budget. Comme Simpson l'a dit, la tendance du gouvernement à faire fi des conseils des experts pour atteindre ses objectifs politiques est assez inquiétante. Personne au ministère des Finances ne croit que le déséquilibre fiscal existe, et avec raison.
Les provinces ont accès aux mêmes sources de recettes fiscales que le gouvernement fédéral. Elles ont accès à l'impôt sur le revenu des particuliers, à l'impôt sur le revenu des sociétés et aux taxes de consommation. En fait, les provinces ont accès à d'autres sources de revenu que le gouvernement fédéral n'a pas, par exemple les recettes provenant du jeu et les redevances pétrolières.
En outre, la dette fédérale en pourcentage du PIB est plus élevée en moyenne que celle des provinces. Certaines provinces, comme l'Alberta, n'ont absolument aucune dette. Si nous voulons vraiment parler de déséquilibre fiscal, nous devrions jeter un coup d'oeil à l'horizontale et regarder l'Alberta, qui fait cavalier seul en ce qui a trait à sa capacité de générer des recettes. Pour être franc, certaines provinces ont de la difficulté à générer des recettes parce qu'elles n'ont tout simplement pas la richesse nécessaire. Il y a un déséquilibre fiscal horizontal et c'est une préoccupation légitime parce que l'inégalité des recettes entre les provinces entraîne d'autres difficultés qui sont très problématiques du point de vue politique.
Je vais donner à la Chambre un exemple de conséquence perverse d'une politique gouvernementale mal pensée. Cet exemple, c'est la TPS. Je comprends que réduire la TPS de 7 p. 100 à 6 p. 100, puis à 5 p. 100, est une mesure populaire sur le plan politique. Je le reconnais.
Cependant, c'est surtout la province la plus riche, l'Alberta, qui bénéficiera de cette réduction, étant donné qu'elle n'impose aucune taxe à la consommation. Dans le cas de la province de l'Ontario, les taxes fédérale et provinciale à la consommation, qui s'appliquent toutes deux à la vente au détail, totalisent 15 p. 100. Par contre, en Alberta, seule la TPS s'applique et une réduction d'un point de pourcentage signifie une réduction d'environ 14 p. 100 des taxes à la consommation. Dans la province de l'Ontario et dans les autres provinces, toutefois, la même réduction ne correspond qu'à une diminution de 7 p. 100 environ des taxes à la consommation.
Il y a là une conséquence paradoxale, en ce sens qu'une réduction de taxe qui semble bien accueillie a comme effet d'accorder un allégement fiscal à la province qui en a le moins besoin, ce qui pose un problème.
Mais le problème va au-delà du ministère des Finances. On le constate également au ministère de la Justice. Personne de ce ministère n'est d'avis qu'il faut imposer des peines minimales obligatoires. De telles peines ne fonctionnent tout simplement pas. Il est facile de l'établir.
J'ai siégé à l'occasion au Comité de la justice, avec vous, monsieur le Président et, devant le comité, aucun expert n'a estimé que les peines minimales obligatoires fonctionnaient. Néanmoins, le gouvernement semble s'entêter dans ses certitudes. Certaines personnes ont consacré toute leur carrière à réfléchir à ces questions et à scruter le pour et le contre. Pourtant, le gouvernement semble déterminé à ne pas tenir compte de l'avis des gens qui réfléchissent à ces questions.
Toutes les études sérieuses sur l'avenir économique du Canada proposent de mettre l'accent sur l'éducation, la recherche, l'innovation et la productivité. Pourtant, le budget ne dit à peu près rien à cet égard.
On met en exergue des initiatives comme la réduction de la TPS et on propose sans broncher que 16 est plus petit que 15. On fait valoir des réductions fiscales qui sont en réalité des augmentations d'impôt. On crée des crédits d'impôt sans tenir compte des avis d'experts en la matière qui savent très bien que le fait d'accorder un crédit pour l'activité sportive ne fera qu'inciter d'autres contribuables à demander des crédits pour toute activité qu'ils jugent intéressante. Le gouvernement se prépare un cauchemar administratif. Le ministère des Finances a compris cela depuis bien des années.
Dans la même veine, on donne des crédits d'impôt pour les laissez-passer du transport en commun à des personnes qui sont déjà des usagers. Pourtant, l'incidence sur la fréquentation du transport en commun sera minime. Je comprends bien que la population puisse trouver un attrait à de telles initiatives politiciennes qui passent pour des idées.
Il existe dans le budget un écart très considérable entre ce que proposeraient ceux qui ont vraiment réfléchi à ces questions et cet éventail de mesures qui peuvent plaire à la population mais ne vont pas dans le sens de l'intérêt public.