:
Je voudrais ouvrir cette séance du comité plénier en faisant une courte déclaration. Le débat de ce soir se déroule en vertu de l'alinéa 81(4)
a) du Règlement qui prévoit l'étude en comité plénier, pendant au plus quatre heures de débat, du budget des dépenses de deux ministères choisis par le chef de l'opposition. Le débat se déroule également en vertu de la motion adoptée par consentement unanime, plus tôt aujourd'hui.
[Traduction]
Le débat de ce soir est de nature générale et porte sur tous les crédits sous la rubrique Ressources humaines et Développement des compétences. La parole sera accordée par période de 15 minutes. La première ronde d'orateurs débutera avec l'opposition officielle, suivie du gouvernement, du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique. Après cela, nous suivrons le déroulement normal qui tient compte de la taille proportionnelle de chaque parti.
Comme le prévoit la motion adoptée plus tôt aujourd'hui, les partis pourront utiliser chaque période de 15 minutes pour des discours ou pour des questions et réponses par un ou plusieurs de leurs députés. Dans le cas des discours, les députés du parti à qui la période de 15 minutes est allouée peuvent parler l'un après l'autre. La présidence apprécierait que le premier député qui prendra la parole au début de chaque période indique comment le temps qui lui est alloué sera utilisé, notamment s'il sera partagé.
Lorsque la période est utilisée pour des questions et réponses, la présidence s'attendra à ce que la réponse du ministre corresponde à peu près au temps pris pour poser la question puisque ce temps sera compté dans le temps accordé au parti.
[Français]
Bien que les députés puissent prendre la parole plus d'une fois, la présidence tentera de s'assurer que tous les députés qui désirent intervenir sont entendus avant d'inviter les députés à prendre la parole de nouveau, tout en respectant la rotation proportionnelle des orateurs des divers partis.
Les députés n'ont pas à être à leur place pour obtenir la parole. J'aimerais rappeler aux députés que, selon l'énoncé de la motion adoptée plus tôt aujourd'hui, aucune demande de vérification du quorum, aucune motion dilatoire et aucune demande de consentement unanime ne sera recevable au cours des travaux de ce soir.
[Traduction]
En tant que président, je m'inspirerai des règles régissant le comité plénier et de la motion adoptée plus tôt aujourd'hui. Néanmoins, afin de permettre un bon échange, je ferai preuve de discrétion et de souplesse dans l'application de ces règles.
Il est très important de respecter les traditions de la Chambre en matière de décorum. Les députés doivent faire leurs observations et poser leurs questions de manière judicieuse. Le président s'attend à ce que tous les députés se concentrent sur le sujet du débat, soit le Budget principal des dépenses du ministère des Ressources humaines et du Développement social.
J'aimerais également signaler qu'en comité plénier, les ministres et les députés doivent être appelés par leur titre ou le nom de leur circonscription et que les commentaires doivent, évidemment, être faits par l'entremise de la présidence.
Je demande la collaboration de chacun pour respecter les normes établies en matière de décorum, de langage et de comportement parlementaires.
[Français]
À la fin des débats de ce soir, le comité lèvera la séance, un rapport sera réputé avoir été fait des crédits sous la rubrique Ressources humaines et Développement des compétences, et la Chambre s'ajournera immédiatement à demain.
[Traduction]
Nous pouvons maintenant commencer la séance de ce soir. La Chambre, constituée en comité plénier conformément à l'alinéa 81(4)a) du Règlement, le premier jour désigné, entreprend l'étude en comité plénier de tous les crédits sous la rubrique Ressources humaines et Développement des compétences du Budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2007.
Le député de a la parole.
:
Monsieur le président, je suis persuadée que nous apprécions tous les efforts que vous faites pour faire respecter le décorum à la Chambre.
Je prends la parole aujourd'hui à propos du Budget principal des dépenses de 2006-2007. Le nouveau gouvernement du Canada a réuni bon nombre des leviers clés de l'avenir économique et social du pays. Il a fusionné l'ancien ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences avec l'ancien ministère du Développement social, et il m'a également confié la responsabilité de la SCHL.
Je suis très heureuse de diriger un ministère qui a de larges incidences sur les Canadiens, des incidences sur notre économie et notre société. Nous avons, pour le Canada, une vision fondée sur les valeurs chères aux Canadiens: protéger les personnes vulnérables; mettre l'accent sur la famille, pierre angulaire d'une société vigoureuse; défendre le dur labeur pour se placer en tête de peloton et souligner l'importance de l'apprentissage et des compétences en milieu de travail; encourager les particuliers à faire des choix pour leur propre avenir; enfin, gérer prudemment l'argent durement gagné.
C'est un honneur pour moi que le m'ait confié la supervision de ce ministère grand et ambitieux, qui emploie 24 000 Canadiens répartis dans tout le pays et dont les prévisions de dépenses s'élèvent à près de 80 milliards de dollars. Puisque l'aide aux Canadiens est au coeur de son mandat, près de 95 p. 100 de ses dépenses vont directement aux Canadiens sous forme de prestations prévues par la loi, comme l'assurance-emploi et la sécurité de la vieillesse.
Le reste des sommes sert à financer des programmes qui favorisent la réussite du Canada et des Canadiens, aident les enfants à avoir le meilleur départ possible, aident les Canadiens à acquérir les compétences nécessaires au XXIe siècle et aident les aînés et les personnes handicapées à participer activement à leur collectivité. Pour atteindre ces objectifs, le nouveau gouvernement du Canada prend des mesures audacieuses visant à renforcer nos programmes de façon concrète et significative.
Dans le cas des familles, quelque 1,4 million d'entre elles reçoivent la Prestation universelle pour la garde d'enfants, pour chaque enfant âgé de moins de six ans. En collaboration avec des partenaires partout au pays, nous nous efforçons de trouver des moyens de créer des places en garderies bien concrètes et adaptées aux besoins.
Dans le cas des étudiants, nous élargissons leur admissibilité au Programme canadien de prêts aux étudiants. Nous supprimons l'impôt fédéral sur les revenus de bourses d'études et de perfectionnement. Nous avons créé un nouveau crédit d'impôt visant les manuels. L'investissement supplémentaire à cet égard totalise 390 millions de dollars sur deux ans.
Dans le cas de l'enseignement postsecondaire, nous avons transféré 1 milliard de dollars dans la Fiducie d'infrastructure pour l'enseignement postsecondaire, somme que les provinces et les territoires dépenseront pour moderniser les bibliothèques, les laboratoires, les salles de classe et pour d'autres projets d'infrastructure.
Pour répondre aux besoins des Canadiens en matière de logement, nous avons fourni un investissement stratégique exceptionnel de 1,4 milliard de dollars pour créer, en collaboration avec les provinces et les territoires, trois fiducies de logement visant le logement à prix abordable, le logement dans le Nord et le logement pour les Autochtones qui vivent à l'extérieur des réserves.
Pour les sans-abri, nous avons prolongé l'Initiative nationale pour les sans-abri jusqu'à la fin de mars 2007 et investi 37 millions de dollars de plus en puisant dans des sommes que le gouvernement précédent n'avait pas dépensées. Nous étudions maintenant des façons de venir en aide aux sans-abri à l'avenir.
Pour les travailleurs spécialisés, nous avons prévu une subvention aux apprentis et une déduction d'impôt pour le coût des outils pour ceux qui veulent poursuivre leur carrière dans les métiers spécialisés. Pour les travailleurs âgés, nous proposons une initiative ciblée permettant à ceux qui sont en chômage dans des collectivités vulnérables d'obtenir de nouveaux emplois.
Pour les aînés, nous avons fait passer le crédit pour revenu de pension à 2 000 $. Ainsi, au cours des deux prochaines années, les aînés recevront 900 millions de dollars de plus.
Pour l'ensemble des Canadiens, le réseau de Service Canada atteint désormais un plus grand nombre de collectivités. Le nombre de points de service a augmenté de 157, passant à un total de 477. Dans sa première année de fonctionnement, Service Canada a versé environ 70 milliards de dollars en prestations à près de 8 millions de Canadiens.
Dans l'exécution de ces programmes, le nouveau gouvernement du Canada s'engage à dépenser de façon responsable l'argent durement gagné des contribuables canadiens. Nous nous engageons à refléter les véritables objectifs prioritaires des Canadiens, à dépenser de façon efficace et à produire des résultats concrets.
Le 23 janvier, les Canadiens ont voté pour mettre fin à une ère de gaspillage et de mauvaise gestion. Les Canadiens ont voté pour mettre fin au règne d'un gouvernement usé et corrompu qui avait tellement de priorités qu'il n'en avait aucune.
Les Canadiens ont voté en faveur d'un nouveau gouvernement qui les respecte, qui obtient des résultats et qui renforce l'obligation de rendre compte. Les Canadiens s'attendent à ce que leur argent durement gagné soit investi dans des programmes efficaces répondant à leurs besoins. Nous sommes déterminés à faire preuve de transparence et de discipline au chapitre des dépenses et à rendre des comptes à ce sujet. Nous consultons les provinces, les municipalités et les intervenants pour nous assurer que nous allons dans la bonne direction et pour créer des partenariats efficaces garantissant le succès de nos entreprises.
Par exemple, en ce qui concerne la reconnaissance des diplômes étrangers, nous travaillons de concert avec les provinces, les entreprises, les universités et les organismes intéressés.
En ce qui a trait à l'initiative liée aux garderies, nous consultons les entreprises, les collectivités et les vrais experts de la garde des enfants, les parents canadiens.
Nous consultons les provinces au sujet des objectifs nationaux, des rôles, des responsabilités, de la reddition de comptes et des résultats en matière d'éducation et de formation postsecondaires.
Ce qui m'amène à parler d'un autre secteur clé où nos priorités de dépenses diffèrent de celles du gouvernement précédent. Le nouveau gouvernement du Canada respecte les compétences provinciales. Nous sommes déterminés à veiller à ce que les programmes fédéraux n'empiètent pas sur les compétences qui sont, à bon droit, celles des provinces. Notre objectif consiste à travailler avec les provinces et les territoires afin d'utiliser le plus efficacement possible les deniers publics.
Le nouveau gouvernement du Canada reconnaît qu'il n'y a qu'un seul contribuable. Nous reconnaissons que c'est le même contribuable qui finance les trois ordres de gouvernement que sont le fédéral, les provinces et les municipalités. Nous devons au contribuable de ne pas entrer en concurrence avec un autre ordre de gouvernement.
En définitive, dans les limites de son mandat et de ses pouvoirs, mon ministère investit dans les gens.
Nos investissements visent à garantir que notre main-d'oeuvre pourra relever les défis du XXIe siècle. Nous investirons de manière à ce que les Canadiens puissent acquérir les connaissances voulues pour vivre une vie productive et enrichissante, en participant à l'économie et à la société.
Cela comprend l'aide aux plus vulnérables de la société. Par exemple, nous travaillons avec des partenaires pour trouver la meilleure façon d'accroître la participation des personnes handicapées.
Nous examinons la meilleure façon de répondre aux besoins des sans-abri tout en reconnaissant l'importance de lutter contre les causes de l'itinérance.
Investir dans les gens, c'est aussi veiller à ce que le Canada dispose d'une main-d'oeuvre qualifiée et compétente pour le XXIe siècle.
Nous sommes dans une position enviable, ce qui est devenu clair au cours des derniers mois lorsque j'ai eu l'occasion de comparer le rendement du Canada à celui des pays de mes homologues de l'OCDE, à Toronto, et de mes collègues du G8, à Moscou. Durant mes consultations, j'ai pu mettre en relief la vigueur du marché du travail au Canada. Les perspectives du marché du travail n'ont jamais été aussi bonnes depuis des décennies. Notre taux d'activité global de 80 p. 100 est l'un des plus élevés des pays du G8 et notre taux de chômage est à son plus bas niveau en 30 ans.
Malgré cela, le nouveau gouvernement du Canada reconnaît que nous ne pouvons pas nous asseoir sur nos lauriers. Nous avons une population active vieillissante. La concurrence mondiale impose de nouvelles exigences en matière de connaissances et de compétences, et il y a pénurie de travailleurs qualifiés.
Bien que le Canada ait une main-d'oeuvre très flexible et adaptable, ce ne sont pas toutes les collectivités et toutes les personnes qui peuvent s'adapter à ces nouvelles conditions. Nous nous emploierons à éliminer les obstacles au travail et veillerons à donner le soutien nécessaire aux groupes sous-représentés, comme les Autochtones, les nouveaux immigrants et les personnes handicapées. Cela nous permettra d'avoir un nombre suffisant de travailleurs pour répondre aux besoins de notre économie.
Nous offrons aussi d'importantes mesures de soutien à l'acquisition des compétences et à l'éducation postsecondaire afin que le Canada ait une main-d'oeuvre de qualité qui soit concurrentielle à l'échelle mondiale. Nous favoriserons l'efficience de notre marché du travail national pour que les employeurs puissent trouver les travailleurs qualifiés dont ils ont besoin et pour que les travailleurs puissent trouver des emplois partout au Canada.
Notre vision est celle d'un Canada fort, dynamique et diversifié, un Canada où les gens ont les compétences et les possibilités nécessaires pour participer à l'économie et à la société et pour vivre une vie productive et gratifiante.
Nous prenons de véritables mesures pour concrétiser cette vision. Nous sommes aussi déterminés à continuer d'assumer nos responsabilités envers les Canadiens en écoutant leurs préoccupations et en dépensant de façon judicieuse l'argent de leurs impôts.
Ce sont là les assises sur lesquelles nous appuyons nos efforts et c'est là l'héritage que nous voulons laisser aux générations à venir.
:
Monsieur le président, je vais employer mon temps de la façon suivante: je vais faire un exposé d'environ trois ou quatre minutes et, par la suite, je vais poser des questions.
Les trois ou quatre premières minutes que je vais utiliser serviront d'abord à montrer un autre angle. En effet, Mme la ministre nous a fait part d'une vision tout à fait rose et tout à fait fleur bleue d'une réalité pourtant tout à fait dramatique. C'est déplorable qu'une personne en titre, ayant d'énormes responsabilités — comme elle l'a indiqué tout à l'heure — traite ses responsabilités de façon frivole et légère.
Je rappellerai qu'au seul chapitre de l'assurance-emploi, moins de 40 p. 100 des personnes qui perdent leur emploi peuvent espérer recevoir de l'assurance-emploi.
Je rappellerai que les travailleurs âgés vivent une situation terrible, compte tenu de toutes les pertes d'emplois qui s'accumulent, particulièrement dans les industries du bois d'oeuvre et du textile, pour n'en nommer que deux. La ministre n'a toujours pas répondu à cette situation par un soutien au revenu des travailleurs âgés.
La pauvreté s'est accrue énormément. L'Association canadienne des banques alimentaires nous a rappelé qu'au cours de la dernière année, la pauvreté chez les enfants s'est accrue, et qu'au Canada, 880 000 personnes, dont 314 000 enfants, se nourrissent régulièrement dans les banques alimentaires.
Si autant de gens pauvres se nourrissent à même les banques alimentaires, ce n'est pas parce qu'ils ont décidé de changer de restaurant. C'est parce qu'il y a de la pauvreté, dont une des causes est l'effritement du filet de protection sociale pour les gens qui ont le malheur, entre autres, de perdre leur emploi. Les deux derniers partis au pouvoir y ont contribué grandement.
Fait encore plus grave, l'argent pour soutenir ces personnes était disponible. La caisse d'assurance-emploi, qu'alimentent les cotisations des employés et des employeurs, génère des surplus d'année en année. Cette année, ils seront de l'ordre de plus de 2,15 milliards de dollars. Au cours des 12 dernières années, plus de 50 milliards de dollars ont été détournés de la caisse d'assurance-emploi et utilisés à d'autres fins. C'est une réalité que Mme la ministre contourne et dont elle ne veut pas répondre ici.
Je vais faire appel à la compassion et à une certaine sensibilité de la ministre, afin qu'elle donne les vraies réponses à nos questions.
Une des façons de régler ce problème est de redonner le pouvoir aux travailleurs et aux employeurs sur leur argent, l'argent qui leur appartient, donc la caisse d'assurance-emploi.
J'en arrive à mes questions.
Les règles de la Chambre prévoient que la réponse ne doit pas durer plus longtemps que la question. Or mes questions seront brèves et précises, et j'espère que la ministre y répondra de façon brève, précise et claire. J'entame mes questions.
L'an dernier, le Parti conservateur a voté en faveur du projet de loi du Bloc québécois, en vue de créer une caisse autonome d'assurance-emploi. La ministre a voté en sa faveur, l'an dernier. Cette année, est-elle en accord avec le projet de loi que nous avons déposé pour mettre en place une caisse autonome?
:
Monsieur le président, tout d'abord, permettez-moi de saluer ma collègue, la , et mes honorables collègues qui sont présents ici ce soir, pour ce débat.
Aussi, je suis heureux de vous faire part des dernières réalisations du Programme du travail au sein du ministère que je dirige. Je me permets donc de vous entretenir des milieux de travail canadiens, de leur importance et des mesures que prend notre gouvernement pour veiller à ce qu'ils demeurent compétitifs et qu'ils répondent aux besoins des travailleurs et des employeurs.
Du bureau à l'usine, c'est dans ces lieux de travail que la richesse du pays est générée. C'est également là que la plupart d'entre nous passons la majeure partie de notre vie. La création de conditions idéales dans ces lieux de travail constitue une étape qui a d'importantes répercussions sur notre économie, notre vie et notre société.
En tant que , les milieux de travail demeurent mon objectif principal, et mes responsabilités sont liées aux relations patronales-syndicales ainsi qu'aux conditions de travail dans les entreprises régies par le gouvernement fédéral.
Ces responsabilités sont les suivantes: premièrement, la médiation et la conciliation dans le cadre des conventions collectives et autres conflits industriels; deuxièmement, l'exécution d'un programme d'application et de réglementation afin d'appuyer les principaux articles du Code canadien du travail, notamment en ce qui a trait à la santé et à la sécurité; troisièmement, le suivi et les conseils sur les nouveaux développements liés au travail aux niveaux fédéral, provincial et territorial, ainsi que la représentation du Canada à l'étranger, dans des dossiers liés aux politiques du travail; et quatrièmement, les recherches et les analyses sur l'évolution du monde du travail, y compris la prestation de données visant à alimenter des discussions sur les relations industrielles.
Lorsque la vous a fait part des priorités de son ministère, elle a mentionné l'importance d'être décisif et de faire les bons choix. Voilà une approche que je partage. Laissez-moi vous parler de cinq secteurs où nous avons été particulièrement actifs récemment.
Premièrement, il y a notre travail en vue de promouvoir et de garantir des lieux de travail sécuritaires et sains. Les agents de santé et de sécurité du Canada continuent d'effectuer un excellent travail en ce sens, afin de veiller à ce que les entreprises respectent le Code canadien du travail, notamment les dispositions en matière de santé et de sécurité.
Deuxièmement, je prends des mesures concrètes relativement à la Déclaration conjointe sur les milieux de travail sains, déclaration que j'ai signée récemment avec mes contreparties des provinces et des territoires.
On compte maintenant près de 40 p. 100 de membres de ces groupes de plus dans les lieux de travail qui sont justement visés par la loi; nos efforts semblent porter fruit, mais nous savons qu'il faut poursuivre notre travail pour éliminer les écarts, plus particulièrement pour les Autochtones et les personnes handicapées.
La Stratégie pour un milieu de travail sans racisme constitue notre troisième secteur d'activité. En faisant la promotion de l'équité et en éliminant la discrimination sur le marché du travail, le Canada peut offrir au monde une main-d'oeuvre hautement compétitive, formée dans le respect de la diversité et de l'inclusion.
Soyons précis. Il s'agit d'une responsabilité partagée. Voilà pourquoi nous offrons des outils éducatifs, nous mettons en avant des pratiques exemplaires pour les employés et les employeurs et nous établissons des partenariats créatifs et lançons des projets de lutte contre la discrimination.
Également, j'ai récemment complété une visite de cinq villes afin de promouvoir des lieux de travail sans racisme et l'élimination des obstacles à l'emploi pour les minorités visibles et les Autochtones.
Je me permets de rappeler, à propos du racisme en milieu de travail, que 1,8 million de Canadiens disent avoir subi du racisme dans leur vie, et pour la plupart, ce fut pour la première fois à l'intérieur des milieux de travail. Aussi, je me permets de rappeler que, d'ici à sept ans, la moitié de la population des grandes villes comme Vancouver, Toronto et Montréal sera composée de minorités visibles. Il s'agit d'une statistique importante, d'où la nécessité de promouvoir des milieux de travail absents de racisme au Canada. C'est dans ce contexte que j'ai entrepris une tournée dernièrement afin de les promouvoir.
Quatrièmement, il faut noter le travail mené en matière d'équité salariale.
J'ai récemment annoncé de nouvelles mesures pour veiller à ce que nos partenaires en milieu de travail soient bien informés de leurs obligations et responsabilités au chapitre de l'équité salariale. Nous établissons également des mesures supplémentaires pour garantir la conformité à ces obligations.
Les travailleuses méritent des résultats immédiats et significatifs à cet égard, et je suis fier de dire que nous avons pris des mesures décisives en fonction des commentaires pertinents transmis par les intervenants au fil des ans.
J'aimerais parler aussi d'un autre secteur d'activité, et il s'agit de notre rôle sur la scène internationale. En effet, nous sommes très actifs pour promouvoir et protéger les droits des travailleurs partout dans le monde. Par exemple, nous partageons nos pratiques exemplaires avec d'autres pays.
Dans ce contexte, d'ailleurs, j'aimerais mentionner que mes homologues de Chine, M. Tian Chengping, et du Chili, M. Osvaldo Andrade, sont venus au Canada récemment pour se familiariser avec les politiques du gouvernement sur les milieux de travail. En effet, le Programme du travail offre une formation en médiation et conciliation à des fonctionnaires du Chili, et c'est la formation qu'ils reçoivent au Canada, entre autres, et notre expertise qu'ils transposent également dans les pays voisins. Je pense que nous faisons preuve de leadership en la matière, et ce travail est extrêmement apprécié par nos collègues de la Chine et du Chili.
Puisque j'ai parlé des mesures prises à ce jour pour appuyer les milieux de travail canadiens, je me tourne maintenant vers le travail qui nous attend.
Premièrement, le rapport de la Commission sur l'examen des normes fédérales du travail est le premier examen de ce genre depuis 40 ans.
Pendant plus de deux ans, la Commission Arthurs a entrepris de vastes recherches et des consultations publiques sur les milieux de travail. Elle a étudié attentivement le point de vue des citoyens, tout en se penchant sur certains problèmes, notamment les nouvelles relations d'emploi, l'équilibre travail-famille et l'incidence des normes du travail sur la productivité.
J'ai reçu le rapport du professeur Arthurs récemment — lundi dernier en fait — et, en tant que ministre, j'étudie actuellement ses conclusions et recommandations. Nous cherchons à obtenir les points de vue des employeurs, des syndicats et des employés, notamment sur les heures supplémentaires, les heures de travail, les vacances et le recouvrement des salaires, et sur bien d'autres recommandations, puisque le rapport du professeur Arthurs en contient 172.
Deuxièmement, je voudrais mentionner le Programme de protection des salariés. Je sais que les députés en cette Chambre ont voté unanimement, lors de la précédente législature, pour qu'il y ait une loi pour protéger le travail des salariés lorsqu'il y a une faillite d'entreprise. Cet important programme vise, comme je viens de le mentionner, à protéger ceux qui sont les plus vulnérables en cas de faillite. À ce propos, nous prévoyons être en mesure de déposer très prochainement un projet de loi en cette Chambre, pour faire en sorte de protéger les travailleurs.
Une voix: Quand?
L'hon. Jean-Pierre Blackburn: Un de mes collègues d'en face vient de me demander quand cela se fera. C'est vraiment pour très bientôt.
L'hon. Lucienne Robillard: Demain?
L'hon. Jean-Pierre Blackburn: Ce sera très bientôt, c'est une question de semaines.
Une voix: Ce soir?
L'hon. Jean-Pierre Blackburn: Aussi, dans le cadre de la réforme des lois sur l'insolvabilité, la a été adoptée plus tôt, comme je le mentionnais, et elle n'a pas encore été édictée mais, comme pour toute nouvelle loi, il nous reste encore beaucoup à faire avant de l'instaurer. C'est dans ce contexte que nous devrions être prêts très prochainement.
Enfin, j'aimerais discuter de l'examen parlementaire à venir sur la Loi sur l'équité en matière d'emploi. Cette année marque le 20e anniversaire de l'adoption de la loi originale. C'est une étape dont nous pouvons être fiers, et nos progrès à cet égard sont remarquables.
Il y a quatre mois, j'ai déposé à la Chambre le Rapport annuel sur l'équité en matière d'emploi, et les résultats sont plutôt encourageants. Ils montrent d'ailleurs comment la loi a contribué à améliorer la situation de l'emploi des membres des groupes désignés, dont les femmes, les minorités visibles, les personnes souffrant d'un handicap ainsi que les Autochtones.
Tel que stipulé par la loi, il s'agira du second examen quinquennal de cette loi. Nous l'accueillons favorablement, et nous sommes préparés à la tâche qui nous attend.
Comme je l'ai mentionné dans mon introduction, les milieux de travail du Canada demeurent notre principal intérêt. Ces lieux de travail ne donnent le meilleur d'eux-mêmes que lorsque leurs partenaires, c'est-à-dire la direction et les travailleurs, règlent leurs problèmes ensemble, comme de vrais partenaires.
En tant que ministre, ma tâche principale est de les rapprocher, d'agir comme un intermédiaire honnête et de faire de mon mieux pour aplanir les différends qui peuvent les opposer. En même temps, je veux m'assurer que les travailleurs évoluent dans les meilleurs...
:
Monsieur le président, l'idée d'être sur la sellette ce soir me laisse perplexe, mais je suis ravie de participer aux délibérations du comité plénier en compagnie de la dont je suis la secrétaire parlementaire.
Pendant mon intervention, je vais souligner les mesures que le nouveau gouvernement du Canada a prises pour aider les aînés, ces Canadiens qui ont besoin d'un logement abordable et des services de soignants. Ces mesures illustrent de façon tangible l'engagement du gouvernement envers nos concitoyens les plus nécessiteux, les plus vulnérables.
D'abord et avant tout, en reconnaissance de l'importante contribution de nos aînés à l'édification du Canada, nous nous engageons à faire en sorte qu'ils vivent leurs dernières années dans la paix et dans la dignité qu'ils ont si pleinement méritées. En collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux et avec ceux qui répondent aux besoins des aînés et qui défendent leurs intérêts, nous cherchons constamment à être à l'écoute des besoins grandissants et de plus en plus diversifiés des Canadiens du troisième âge.
Une de nos principales priorités est d'assurer la pérennité des piliers du système de revenu de retraite du Canada, soit le Régime de pensions du Canada, le RPC, et la Sécurité de la vieillesse. Comme l'actuaire en chef l'a confirmé, le RPC et la Sécurité de la vieillesse sont financièrement viables pour les 75 années à venir, même en prenant en compte les pressions de la population vieillissante.
À l'heure actuelle, plus de quatre millions d'aînés touchent des prestations au titre de la Sécurité de la vieillesse et plus de trois millions d'autres reçoivent des prestations de retraite au titre du RPC. Chaque année, plus de 50 milliards de dollars de prestations de pension de l'État sont versés aux Canadiens du troisième âge.
Ce chiffre comprend les prestations au titre du Supplément de revenu garanti, le SRG, versées chaque année à 1,6 million d'aînés à faible revenu. Le coût total de cette mesure se chiffre à 6,5 milliards de dollars. Pour bonifier encore l'appui aux aînés à faible revenu, le gouvernement a augmenté le SRG d'approximativement 18 $, en 2006, pour les personnes seules, et de 29 $, pour les couples.
Grâce aux libéraux.
Une augmentation identique aura lieu en janvier 2007, grâce aux conservateurs.
Nous pouvons nous enorgueillir du fait que le niveau de pauvreté chez les aînés a considérablement diminué et qu'il figure parmi les plus bas au monde.
Les libéraux avaient prévu des places dans l'entente. Vous vous en débarrassez.
Mme Lynne Yelich: Comme le professeur Chris Sarlo de la faculté d'administration et d'économie de l'Université Nipissing l'a souligné...
Des voix: Oh, oh!
:
Monsieur le président, comme l'a signalé M. Chris Sarlo de la faculté d'administration et d'économie de l'Université Nippissing, la baisse rapide de la pauvreté chez les personnes âgées — le taux de pauvreté est maintenant extrêmement faible chez les aînés — est clairement une des grandes réussites du Canada dont le mérite revient, encore une fois, aux conservateurs.
Le nouveau gouvernement du Canada veut que toutes les personnes âgées reçoivent les prestations auxquelles elles ont droit. Le gouvernement du Canada déploie donc des efforts concertés en permanence pour informer les aînés de leur admissibilité au Supplément de revenu garanti. Il a, entre autres, procédé à une campagne postale et envoyé des formulaires de demande, mené des campagnes d'information et utilisé ses partenariats pour contacter les personnes âgées vulnérables qui peuvent être difficiles à joindre. De même, au cours des quatre dernières années, environ un demi-million de formulaires préimprimés ont été envoyés aux aînés qui n'ont pas demandé le Supplément de revenu garanti, mais qui pourraient y avoir droit. Par conséquent, environ un quart de million d'aînés se sont ajoutés à liste des bénéficiaires du Supplément de revenu garanti.
En outre, dans le budget de 2006, le nouveau gouvernement du Canada a porté le crédit pour revenu de pension de 1 000 $ à 2 000 $ à partir de l'année d'imposition 2006. Cette augmentation, la première depuis 1975, profitera directement à près de 2,7 millions de personnes âgées qui reçoivent un revenu de pension et elle soustraira environ 85 000 pensionnés du rôle d'imposition.
Nous travaillons toujours à la création d'un conseil des aînés qui aidera le nouveau gouvernement du Canada à relever les défis et à profiter des possibilités que présente le vieillissement de la population.
Par le truchement de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, le gouvernement du Canada joue un rôle important pour ce qui est d'aider les aînés à pouvoir occuper et entretenir des logements abordables et sûrs, ce qui est critique pour qu'ils puissent continuer à participer activement à la collectivité. De plus, nous savons que de nombreux aînés souhaitent rester à la maison tout en avançant en âge. Un programme de la SCHL, le Programme Logements adaptés: aînés autonomes, aide les aînés à continuer à vivre chez eux de façon autonome. Le programme aide les propriétaires-occupants et les propriétaires-bailleurs à financer des adaptations légères comme les mains courantes et les poignées de porte en bec de cane.
La SCHL fournit également une aide plus générale pour que les Canadiens ayant besoin d'un logement puissent en acquérir un qui soit sûr, décent et abordable. Le Programme d'aide à la remise en état des logements locatifs, le PAREL, offre une aide financière aux ménages à faible revenu pour leur permettre d'améliorer la qualité de leur logement. En avril 2006, le nouveau gouvernement du Canada a renouvelé le financement du PAREL, de même que celui de plusieurs programmes de rénovation et d'adaptation de logements, au coût de 128,1 millions de dollars.
Un autre volet clé de l'activité de la SCHL en matière d'aide au logement vise les besoins des peuples autochtones, sur les réserves et à l'extérieur des réserves. Ensemble, Affaires indiennes et du Nord Canada et la SCHL fournissent environ 261 millions de dollars par année pour répondre aux besoins en logement des peuples autochtones. Ces fonds aident à la construction d'environ 2 300 nouvelles unités, à la rénovation de quelque 3 300 unités et au subventionnement d'environ 25 000 unités locatives existantes.
Tous ces programmes visent à venir en aide aux Canadiens les plus nécessiteux. Grâce à eux, nos collectivités sont des endroits où il est plus agréable de vivre, de travailler, d'apprendre, de grandir et d'élever nos familles.
Avant de terminer, je voudrais parler d'une question dont l'importance est grandissante: la prestation de soins.
C'est une question qui m'intéressait tout particulièrement lorsque j'étais la porte-parole de l'opposition officielle en matière de famille et de prestation de soins durant la dernière législature. À cause du vieillissement de notre population, de plus en plus de Canadiens vont se joindre, au cours des prochaines années, à presque un million de Canadiens qui, à l'heure actuelle, prodiguent des soins à des membres de leur famille ou à des amis atteints de maladies chroniques.
Le nouveau gouvernement du Canada comprend à quel point le rôle de ceux qui prodiguent des soins peut être exigeant, tant sur le plan émotif que physique. Il a également le plus grand respect pour l'apport immense à la société canadienne de ces héros souvent invisibles.
La prestation de soignant est l'une des mesures d'aide dont bénéficient les personnes qui prodiguent des soins. Dans le cadre d'un programme créé en 2004 sous le régime de l'assurance-emploi, la prestation permet aux Canadiens admissibles d'assurer les soins ou le soutien d'un membre de la famille gravement malade ou mourant sans mettre en péril leur sécurité économique.
Les travailleurs admissibles peuvent recevoir jusqu'à six semaines de prestations de revenu d'assurance-emploi lorsqu'ils s'absentent temporairement de leur travail pour assurer des soins aussi essentiels. Toutefois, des lacunes sont apparues peu après l'entrée en vigueur du programme, notamment au sujet de la disposition restreignant l'admissibilité en fonction de notions dépassées déterminant qui pouvait être considéré comme soignant. L'ancien gouvernement libéral a toujours refusé de faire quoi que ce soit à ce sujet, malgré mes efforts et ceux de nombreux députés conservateurs, en particulier le député de Langley, visant à faire changer la définition de soignant afin de permettre aux malades en phase terminale de nommer la personne de leur choix.
Je suis fière de signaler que, quelques mois après son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement du Canada a agit rapidement pour mettre immédiatement en oeuvre les modifications réglementaires permettant d'élargir les critères d'admissibilité à cette prestation. Il n'y a ainsi plus aucune restriction à l'admissibilité. Les malades en phase terminale ont maintenant la liberté de nommer le soignant de leur choix.
Cette modification prouve que le nouveau gouvernement canadien est déterminé à appuyer les soignants. En effet, les Infirmières de l'Ordre de Victoria du Canada ont déclaré que reconnaître la famille moderne en élargissant l'admissibilité à la prestation est un progrès important dans le domaine des soins. CARP, l'association canadienne des plus de 50 ans, a pour sa part applaudi cette réforme très appréciée qui bénéficiera à des millions de Canadiens qui sont des soignants non rémunérés.
En conclusion, la ministre voudrait-elle se prononcer sur les mesures qu'elle prend afin que les programmes de Ressources humaines et Développement social Canada en donnent aux Canadiens pour leur argent? Pourquoi la ministre croit-elle que les contribuables s'attendent à ce que notre gouvernement rende des comptes aux Canadiens?
:
Monsieur le président, il y de nombreuses facettes au développement social et à la prestation de soins. D'une certaine façon, c'est la vocation essentielle de notre ministère, qui doit prendre soin des Canadiens, surtout quand ils ne peuvent pas prendre soin d'eux-mêmes.
J'étais très contente quand le gouvernement a pu annoncer, parmi ses premières initiatives, qu'il élargirait la définition des personnes admissibles à la fonction de soignant pour un malade en phase terminale dans ce pays. De la façon dont le programme avait été conçu avant que nous arrivions au pouvoir, le soignant devait être un membre de la famille immédiate. Nous nous sommes dit que, dans le monde actuel, il arrive trop souvent que les gens vivent loin de leur famille. Ils ont déménagé. Ils ne se sont jamais mariés. Aucun de leurs enfants n'habite assez près pour les aider.
Nous avons élargi la définition, de façon à ce qu'elle puisse englober toute personne que le soignant décide de traiter comme un membre de sa famille. Maintenant, ces personnes peuvent toucher jusqu'à six semaines de prestations d'assurance-emploi pendant qu'elles aident à prendre soin d'un ami ou d'un membre de leur famille. C'est bien. C'est un vrai geste de compassion. Le gouvernement prend beaucoup d'initiatives de ce genre.
Nous aidons les aînés de bien des façons. Nous avons notamment annoncé aujourd'hui que nous allons augmenter l'allocation pour les personnes âgées dans le cadre du régime fiscal. Nous permettons également le partage des prestations de retraite, ce qui aidera deux millions de Canadiens dans tout le pays. Je crois que ce nombre est exact. C'est énorme. Dans tout le pays, la situation des Canadiens va s'améliorer grâce à cette mesure.
Nous envisageons différentes façons d'aider les étudiants. J'en ai mentionné plusieurs il y a quelques minutes.
J'ai également parlé de ce que nous faisons pour les travailleurs âgés qui ont été soudainement réduits au chômage sans qu'ils y soient pour rien, parce que la compagnie qui les employait a fermé ses portes, en raison des contraintes de l'économie mondiale ou pour toute autre raison. Nous allons les aider, non pas à rester à la maison et à se dire qu'ils ne sont pas des membres à part entière de la société, mais à se recycler et à se perfectionner. Nous allons travailler avec ces personnes, avec leurs collectivités et avec nos autres partenaires au développement économique dans leurs régions, de façon à ce qu'elles aient accès à de nouvelles possibilités d'emploi.
Évidemment, nous venons aussi en aide aux enfants et aux parents qui ont de jeunes enfants en leur permettant de faire leurs propres choix en matière de garde d'enfants. Ainsi, les parents peuvent décider de rester à la maison avec leurs enfants ou de les faire garder de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi. Certains parents travaillent les soirs et les fins de semaine, ou encore à temps partiel.
Je ne peux vous dire, monsieur le président, combien de personnes m'ont remerciée de cette mesure. Des parents de ma circonscription qui ont trois enfants âgés de moins de six ans m'ont dit qu'ils avaient maintenant les moyens suffisants pour que l'un deux puisse rester à la maison pour élever les enfants. C'est leur choix. Je suis très heureuse de savoir qu'ils y trouvent leur compte.
Ce que je dis, c'est que nous venons en aide à tous les Canadiens, peu importe leur origine, l'endroit où ils habitent et la situation dans laquelle ils se trouvent. Nous le faisons parce que c'est une bonne chose et parce que c'est ce qu'un gouvernement responsable doit faire. Il faut aussi agir de façon responsable. C'est pourquoi nous tenons à réviser nos programmes, c'est-à-dire pour nous assurer que les services que nous finançons soient bel et bien fournis aux personnes pour qui ils ont été conçus.
À mesure que nous progresserons, nous mettrons l'accent sur le marché du travail et nous ferons en sorte que les employeurs aient accès à des travailleurs qualifiés à l'endroit et au moment où ils en ont besoin. Nous verrons aussi à ce que la main-d'oeuvre ait accès aux emplois dont elle a besoin.
Nous travaillerons dans l'intérêt des personnes handicapées pour réduire les obstacles à l'emploi qu'elles doivent surmonter. Nous comptons présenter une loi nationale sur les personnes handicapées afin d'appuyer nos efforts dans ce sens.
Par ailleurs, nous collaborons avec les Autochtones pour accroître leur niveau d'éducation et leur niveau de compétence. Nous travaillons actuellement à la mise en place de nombreux partenariats.
Nous voulons travailler avec les jeunes à risque, car le fait de travailler et de gagner un salaire favorise leur estime personnelle, ce qui, en retour, fait diminuer la criminalité.
Nous sommes très actifs dans ces domaines et nous comptons poursuivre sur cette lancée.
:
Monsieur le président, si vous me le permettez, je ferai une présentation, parce que vu les réponses que j'ai entendues jusqu'à maintenant, il serait préférable que je fasse valoir mes arguments et mon opinion.
Le a distribué par courriel, la semaine dernière, à tous les députés, une étude de quelques pages qui torture des statistiques jusqu'à ce que ces dernières avouent des arguments très faibles qui vont à l'encontre d'un projet de loi antibriseurs de grève.
Malgré cette entourloupette de dernière minute — l'étude du ministre a été distribuée aux députés seulement quelques heures avant le vote historique de la semaine dernière — cela n'a rien donné. Vingt députés conservateurs — donc 20 de ses propres députés — ont voté en faveur de la loi antibriseurs de grève. Ces députés ont voté pour leur comté. Ils connaissent bien les avantages de cette loi et ils souhaitent la voir appliquée dans leur propre comté. Soit dit en passant, 166 députés de cette Chambre ont voté en faveur de cette loi lors de la deuxième lecture.
Selon l'analyse du , qui a été allègrement distribuée à tous et à toutes, et selon d'autres déclarations publiques faites en cette Chambre et en comité, l'interdiction des travailleurs de remplacement n'aurait aucun effet positif sur les relations de travail et ne comporterait aucun avantage. C'est étonnant, parce que le , et député de , a déjà voté en faveur de cette loi alors qu'il était député dudit comté, un des plus syndiqués au Québec et au Canada.
L'analyse ministérielle en question repose sur des bases plus que questionnables. J'ai examiné les chiffres de très près. À l'aide de certains chiffres, arguments ou données tirés de l'argumentaire du Congrès du travail du Canada — très bien fait d'ailleurs —, j'ai croisé cette analyse du CTC avec les données pertinentes que les recherchistes du Bloc québécois ont aussi brillamment collectées et documentées.
Le ministre se trompe à plusieurs reprises dans cette étude, lorsqu'il compare le Québec et le reste du Canada en ce qui concerne les arrêts de travail. D'abord, les auteurs de l'étude prétendent qu'au cours des dernières années, il y a eu plus d'arrêts de travail au Québec qu'en Colombie-Britannique ou sous la compétence fédérale. Toutefois, ces statistiques n'expliquent absolument rien.
En effet il est normal que, dans les juridictions où il n'y a pas de mesures antibriseurs de grève, il y ait moins de grèves, puisque les employés n'ont pas de véritables rapports de force; donc, ils n'ont pas un véritable droit de grève. Puisqu'ils peuvent être remplacés par des briseurs de grève, les employés n'ont pas de réels rapports de force. Il n'existe pas d'équilibre — un mot qu'aime beaucoup le ministre — entre leurs droits et ceux des compagnies.
Le nombre de jours de travail perdus par personne est beaucoup moins élevé dans les secteurs de compétence québécoise que dans les secteurs de compétence fédérale. C'est vraiment la bonne statistique. Il ne faut non pas se servir de la durée des grèves, du nombre de conflit de travail, mais se servir du nombre de jours de travail perdus par personne et établir une comparaison, dans la même province, entre la juridiction provinciale lorsqu'il y a une loi antibriseurs de grève et la juridiction fédérale.
Selon la base de données de Travail Canada , qui porte sur les arrêts de travail, entre 1999 et 2004, à peine plus de 2,54 millions de jours de travail ont été perdus au Québec en raison de conflits de travail. Pendant la même période, plus de 7,92 millions — 8 millions — de jours de travail ont été perdus dans le secteur fédéral, c'est-à-dire une différence de 300 p. 100, alors que la main-d'oeuvre sous juridiction fédérale au Québec représente moins de 8 p. 100 de la main-d'oeuvre québécoise.
Je vous donnerai un autre genre de statistique pour que le saisisse bien la statistique en question. J'en donnerai deux ou trois exemples. Cela s'appelle « les compétences transversales ».
En 2004, alors qu'au Québec, les travailleurs sous juridiction fédérale représentaient moins de 8 p. 100 de la main-d'oeuvre — comme je l'ai mentionné plus tôt —, ils étaient responsables de 18 p. 100 des jours-personnes perdus lors des conflits de travail. De plus, la base de données de Travail Canada révèle qu'entre 1999 et 2003, à peine plus de 1,13 million de jours de travail ont été perdus en Colombie-Britannique — que M. le ministre ne se gêne pas pour prendre des notes. Pendant la même période, plus de 5,5 millions de jours de travail ont été perdus dans le secteur fédéral, soit une différence de presque 500 p. 100.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, la statistique la plus juste est celle des jours-personnes perdus. On ne peut pas comparer la durée ou le nombre de conflits de travail d'une province à l'autre. Les situations sont trop différentes et ne donnent pas l'heure juste.
Parlons des auteurs des études que le ministre aime bien citer. Il y a par exemple l'étude de Gunderson, en 1999. Peut-on dire que cette étude est démodée et, par conséquent, ne reflète pas l'expérience qu'a vécue le Canada récemment avec des travailleurs de remplacement dans le secteur fédéral? Le ministre aime également citer deux autres études, récentes cette fois-ci, soit celle de Landeo et Nikitin, de 2005, qui se limite au secteur de l'éducation, et l'autre de Singh, Zinni et Jain, de 2005, qui explique clairement, contrairement à ce que ministre veut nous démontrer, que l'utilisation de travailleurs de remplacement est nuisible. Alors, il refera ses devoirs
Il est inquiétant de constater que le ministre cite à plusieurs reprises des études effectuées par J. Budd, l'une de 2000 et l'autre de 1996. Cet homme est un partenaire de l'une des entreprises américaines les plus combatives et les plus franchement opposées aux syndicats. Son entreprise, Clifton, Budd et Demaria, a agi à titre d'expert-conseil dans le cadre de plusieurs conflits de travail désastreux aux États-Unis où l'on a tenu peu de cas des avis raisonnables et où on a plutôt opté pour les tactiques de recherche et de destruction des travailleurs.
Il faut souligner que l'analyse du ministre passe complètement sous silence les conflits de travail très longs des entreprises québécoises sous juridiction fédérale. En effet, même si je peux donner des statistiques et si j'en ai donné, ce qu'il faut comprendre, c'est que, au Québec, les choses sont claires et nettes. On n'a pas besoin de statistiques pour comprendre cela. Lorsqu'il y a un conflit de travail qui s'étire indûment, un conflit de travail violent avec du vandalisme, on n'a juste à regarder et on s'aperçoit immédiatement que c'est une entreprise qui est sous juridiction fédérale.
Je vais vous citer des exemples. Dans le cas de Vidéotron, le conflit a duré de mai 2002 à mars 2003, soit 11 mois. Dans le cas de Cargill, de Baie-Comeau, cela a duré de 1999 à 2003, soit trois ans. Quant à Radio-Nord, plus récemment, le conflit s'est étendu d'octobre 2002 à août 2004, doit 22 mois. Ce sont trois entreprises sous juridiction fédérale qui ont eu des conflits extrêmement longs.
Les statistiques du ministre ont été torturées pour dire ce qu'il avait envie de nous faire entendre, mais cela contredit la réalité que nous vivons au Québec.
En outre, le souligne que 97 p. 100 des conflits de travail sont réglés à la table de négociation et que moins de 1,5 p. 100 des employeurs se servent de travailleurs de remplacement. Pourtant, le ministre en tire la conclusion erronée que cela prouve que le statu quo est adéquat. Il se trompe. Le rapport Sims de 1996 est arrivé à la conclusion contraire. Il en va de même pour le rapport minoritaire rédigé par le Dr Rodrigue Blouin en 1996.
Parlons d'équilibre maintenant, parce que c'est un des dadas du ministre. Dans notre comité, le 17 ou le 19 octobre dernier, il est venu nous dire que l'équilibre, c'est le droit de l'employeur, quand il y a une grève, de pouvoir continuer à opérer son entreprise. Voici quelle est la définition de ce ministre en ce qui concerne l'équilibre. Toutefois, ce n'est pas cela. L'équilibre dans les relations de travail, c'est quand les moyens de pression pour régler un conflit sont partagés équitablement et également entre les employeurs et les employés. Dans un conflit de travail, les employés se privent de leur revenu et de leur travail. De la même façon, pour régler rapidement, les employeurs doivent aussi sentir la pression en se privant de leur production et en se privant des revenus de leur production.
J'avais bien d'autres choses à dire, mais j'ai quand même quelques questions, s'il me reste du temps. M'en reste-t-il, monsieur le président?
:
Monsieur le président, je suis heureux de prendre part au débat de ce soir. Je voudrais faire valoir l'importance d'appuyer les gens de métier et d'encourager la formation en apprentissage.
Étant membre du Comité permanent des ressources humaines et du développement social, j'ai appris à mieux comprendre les grandes difficultés que pose le marché du travail au Canada. J'ai amélioré ma compréhension de ces questions dans le cadre de l'étude du comité sur l'employabilité, et en particulier grâce aux témoignages que nous avons entendus la semaine dernière dans l'Est du Canada et à ceux entendus à Montréal et à Toronto. Le comité a certes eu droit à des discours passionnés.
Les raisons de ces difficultés sont bien connues. L'une est la situation démographique. La main-d'oeuvre du Canada vieillit. De nombreux baby boomers approchent de l'âge de la retraite. Le taux de natalité ayant été faible après l'époque du baby boom, le nombre de nouveaux travailleurs sur le marché du travail n'est pas suffisant pour remplacer ceux qui partent à la retraite.
L'essor de certaines économies régionales explique aussi pourquoi certains métiers clés manquent de main-d'oeuvre. En Alberta, par exemple, la demande de travailleurs est plus forte que l'offre. Dans d'autres régions, comme en Colombie-Britannique ou dans des régions du centre du Canada, on manque de travailleurs de la construction qualifiés. Ce genre de facteurs réunis crée des difficultés considérables pour notre marché du travail.
Selon le Conference Board du Canada, dans les 25 prochaines années, nous ferons face à une pénurie de main-d'oeuvre; il nous manquera 1,2 million de travailleurs.
Si on en croit Len Crispino, président de la Chambre de commerce de l'Ontario, ma province sera confrontée à une pénurie de 100 000 travailleurs qualifiés au cours des 15 prochaines années dans le secteur manufacturier seulement. De plus, M. Crispino a noté que ces défis vont au-delà de ce que nous considérons comme des métiers traditionnels. Il a déclaré:
Il n'est pas simplement question d'outilleurs-ajusteurs, de plombiers ou d'électriciens. L'Ontario a une économie diversifiée. C'est l'une de nos grandes forces. Cependant, cela crée des défis. Nous adorons attirer de nouveaux secteurs dans notre économie... mais nous devons former les travailleurs nécessaires pour bâtir ces secteurs et en assurer la croissance. Prenez l'exemple de la région de Niagara, qui produit des vins de qualité mondiale, mais qui manque de négociants en vin, de techniciens. Pourtant, nous savons que l'industrie vinicole devra tripler le nombre de ses employés au cours des 15 à 20 prochaines années.
Il est clair que le gouvernement du Canada s'inquiète de la situation pour deux raisons fondamentales. Tout d'abord, nous devons nous assurer que notre marché du travail fonctionne de façon efficiente et efficace. Ensuite, il nous incombe de travailler avec les intervenants pour identifier les besoins de main-d'oeuvre et de compétences des employeurs canadiens maintenant et à l'avenir et apporter notre aide à cet égard. C'est dans les domaines des métiers spécialisés et de l'apprentissage que notre rôle est le plus important.
Nous avons compté et continuons de compter sur les métiers spécialisés pour bâtir notre grand pays. Ainsi, pensez un instant à la mesure dans laquelle nous comptons sur les travailleurs spécialisés fonctionnant en équipe pour construire une maison. Dans le Calgary Herald, Tyee Bridge a fait remarquer que la construction d'une seule maison exige les services d'environ 360 personnes de métier. De plus, chacune dépend du travail effectué par la personne de métier qui l'a précédée dans les étapes de la construction. Tyee Bridge a ajouté:
L'installateur de tapis ne peut poser son tapis si ceux qui font les escaliers n'ont pas terminé leur travail, et eux-mêmes ne peuvent commencer tant que la cloison sèche n'a pas été posée, ce qui ne peut se faire tant que les électriciens, les plombiers et les spécialistes du chauffage, de la ventilation et de la climatisation n'ont pas installé les tuyaux, le câblage électrique, le système de chauffage, de ventilation et de climatisation.
Les métiers spécialisés eux-mêmes dépendent du système d'apprentissage pour former les générations qui suivront pour qu'elles puissent poursuivre ces traditions, mais de nouvelles traditions et tendances à l'intérieur des métiers ont de quoi inquiéter.
Une étude réalisée en juillet 2006 par le Conseil canadien sur l'apprentissage au sujet de l'apprentissage au Canada a permis de faire deux constatations intéressantes dont je voudrais vous faire part aujourd'hui. Tout d'abord, dans de nombreux métiers spécialisés, la proportion de personnes âgées de 55 ans et plus est supérieure à ce qu'elle est dans la population active en général. Ensuite, le nombre de jeunes travailleurs disponibles pour remplacer ceux qui prennent leur retraite est inférieur à ce qu'on retrouve dans la population active en générale. En bref, les tendances démographiques contribuant à des pénuries de main-d'oeuvre ont des répercussions plus prononcées sur les corps de métier.
L'étude indique aussi que beaucoup de jeunes et de femmes ne sont pas attirés par les métiers, surtout en raison de conventions sociales dépassées. Pendant beaucoup trop longtemps, les jeunes se sont fait conseiller d'éviter les métiers et de rechercher plutôt les professions de col blanc. Cette mentalité était attribuable en grande partie à des perceptions défavorables selon lesquelles les métiers exigeaient un travail dangereux et mal payé. Mais, ce sont des perceptions qui se révèlent fausses dans la réalité. Comme le fait remarquer Dave Benbow, président de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations, « les adultes que nous sommes ne discutaient jamais avec leurs enfants de la possibilité de faire une carrière dans un métier ».
Prenons le cas de ma propre famille. Mon grand-père, qui a 89 ans, a travaillé et travaille toujours dans le domaine des métiers spécialisés, au sein d'une petite entreprise du secteur automobile. Il a 16 petits-enfants et cinq enfants, et aucun d'entre eux n'a choisi de travailler dans un métier. Nous observons un clivage entre les générations qui fait qu'il n'y a pas assez de jeunes Canadiens qui entrent dans les métiers spécialisés.
En outre, on ne retrouve pas assez de femmes dans les métiers. Voici ce qu'écrit à ce sujet la chroniqueuse Carol Goar, du Toronto Star:
L'évolution des rôles associés à chaque sexe accuse encore du retard par rapport à la réalité du marché du travail. Bien que les employeurs soient tout à fait disposés à engager des femmes comme électriciennes, menuisières et mécaniciennes-monteuses, nombre de jeunes femmes considèrent toujours qu'il s'agit de métiers d'homme.
Le nouveau gouvernement du Canada sait très bien que nous devons encourager activement les gens à choisir les métiers. Traditionnellement, on y accède en devenant apprenti. Si nous voulons corriger la tendance, nous pouvons commencer par favoriser l'apprentissage. C'est exactement ce que fait le nouveau gouvernement du Canada, malgré ce que peut en dire le premier ministre libéral de l'Ontario, Dalton McGuinty.
Le budget de 2006 comprend de nouvelles mesures qui, d'une part, incitent fortement les employeurs à engager des apprentis et, d'autre part, incitent les jeunes canadiens à suivre une formation en tant qu'apprenti. Le budget prévoit un nouveau crédit d’impôt pouvant atteindre 2 000 $ par apprenti à l’intention des employeurs qui embauchent des apprentis, pour chacune des deux premières années de leur contrat dans un métier désigné Sceau rouge. Le budget prévoit aussi que l'on versera aux apprentis une subvention de 1 000 $ pour chacune des deux premières années de leur programme d’apprentissage d’un métier désigné Sceau rouge.
Ces deux mesures totalisent des investissements de plus de 500 millions de dollars au cours des deux prochaines années et bénéficieront à plus de 100 000 apprentis chaque année. En plus, nous avons introduit une déduction fiscale de 500 $ pour l'achat de plus de 1 000 $ d'outils, ce dont profiteront environ 700 000 artisans, ce qui représente pour le nouveau gouvernement du Canada un investissement de 155 millions de dollars dans les métiers au cours des deux prochaines années.
La réaction à ces mesures a été extrêmement positive. Scott Macivor, PDG du secrétariat ontarien de la construction, s'est réjoui de voir que nous avons rehaussé le profil des métiers spécialisés par rapport à ce que faisait le gouvernement libéral et il a déclaré qu'il jugeait ces initiatives très positives.
Leah Myers, présidente du collège Durham, a déclaré que les mesures budgétaires de 2006 étaient « une étape importante pour aider le Canada à se doter d'une population active plus qualifiée et plus éduquée qui est capable de soutenir la concurrence dans l'économie mondiale moderne ».
Dans ma propre circonscription, Barrie, en Ontario, on trouve le collège Georgian, qui est spécialisé dans la formation des gens de métier. En décembre, le a visité le collège et a déclaré aux étudiants qu'il ferait une priorité des métiers. Je peux affirmer que les gens reconnaissent que nous avons un gouvernement qui a tenu parole et qui a fait ce qu'il avait promis aux gens de ce secteur important.
Peter Woodall, président des programmes de formation de mécaniciens d'auto et de motocyclette au collège Centennial, à Toronto, n'avait que de bons mots pour l'accent mis sur le soutien des employeurs et des nouveaux apprentis, et soulignait que c'était exactement ce dont l'industrie avait véritablement besoin.
Mais nous faisons plus que cela. Comme beaucoup de députés le savent, le gouvernement du Canada est un ardent partisan du Programme du sceau rouge interprovincial établi pour donner aux gens de métier une plus grande mobilité à l'intérieur du Canada.
Ce ne sont là que quelques exemples des mesures prises par le gouvernement pour alléger les pressions qui pèsent sur le marché du travail par un soutien ciblé des programmes d'apprentissage et de formation des gens de métier. De plus, cela fait partie de l'engagement plus général que le gouvernement a pris d'investir dans les gens afin qu'ils puissent eux-mêmes contribuer à rendre le Canada plus productif, plus concurrentiel et plus durable.
En terminant, je profite de l'occasion pour demander à la ministre de nous parler du travail que son ministère fait par l'intermédiaire de Service Canada.
:
Monsieur le président, je me demande si nous agissions comme l'opposition officielle lorsque nous étions réunis en comité plénier.
Pire, bien pire.
Je voudrais vraiment applaudir le député de Barrie pour son remarquable discours. Le député de Barrie est un merveilleux ajout au Parlement. Il est consciencieux et travaillant dans sa façon de s'acquitter de ses fonctions de parlementaire. Il sert bien ses électeurs à Barrie.
Je voudrais répondre au nom de la ministre et expliquer comment Service Canada s'y prend pour aider les Canadiens à accéder aux programmes et aux services dont ils ont besoin, et souligner certaines de ses réalisations depuis un an.
Le mandat de Service Canada consiste simplement à améliorer la prestation de services aux Canadiens. En un mot, son objectif est d'offrir aux Canadiens un guichet unique pour les programmes et services gouvernementaux.
C'est un excellent programme libéral.
C'est merveilleux. L'idée consiste à réunir divers programmes et services gouvernementaux pour que les gens n'aient pas à courir d'un ministère à l'autre pour obtenir ce dont ils ont besoin.
Aujourd'hui, Service Canada offre plus de 50 programmes et services aux Canadiens. Grâce à cet organisme, les Canadiens peuvent obtenir leur numéro d'assurance sociale, vérifier où en est leur pension, faire une demande d'assurance-emploi ou remplir une demande de passeport, et la liste ne fait que s'allonger. Encore mieux, les Canadiens peuvent accéder aux programmes et services dont ils ont besoin en tout temps et de la manière de leur choix.
C'est comme ça que les libéraux l'ont conçu.
Mme Lynne Yelich: Oui, ils peuvent accéder au site Internet de Service Canada, ou ils peuvent téléphoner à l'organisme, lui écrire, ou se rendre en personne à un centre de Service Canada. Dans quelques années à peine, cela ne prendra qu'un clic de souris ou un coup de téléphone, ou une visite au centre le plus près, pour accéder à tous les programmes et services gouvernementaux.
Nous n'y sommes pas encore tout à fait, mais Service Canada évolue en ce sens.
Au cours des dernières années, Service Canada a grossi son réseau de 157 points de service. Cette expansion a été réalisée principalement grâce à des services de communication et à des services mobiles.
Nous sommes très chanceux d'avoir parmi nous ce soir des représentantes du ministère. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elles pensent de tout le vacarme qui vient de l'autre côté. Ces dames ne se lanceront sûrement jamais en politique.
:
Monsieur le président, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole ici ce soir.
J'aimerais remercier nos deux ministres de comparaître devant nous ce soir et de saisir cette occasion d'éclairer les députés sur leur vision du ministère et de notre pays.
J'aimerais parler aujourd'hui d'un sujet que le comité des ressources humaines qualifie d'enjeu de taille pour notre pays. Comme nous le savons tous, l'économie roule mieux lorsque chacun participe et exploite son plein potentiel. À l'heure actuelle, le marché du travail du Canada est l'un des plus vigoureux de l'OCDE. Nous affichons non seulement l'un des plus hauts taux d'emploi, mais aussi l'un des plus hauts taux d'achèvement des études postsecondaires.
Certes, cela est de bon augure pour notre prospérité dans l'avenir, mais le nouveau gouvernement du Canada croit qu'il y a toujours place à l'amélioration. Que pouvons-nous améliorer? Où devons-nous concentrer notre attention? Un rapide coup d'oeil sur les journaux de tout le pays nous permet de constater l'existence d'une situation particulière.
Les exemples suivants sont des titres que j'ai extraits de journaux des quatre coins du Canada: « Le Nouveau- Brunswick confronté à une crise de main-d'oeuvre », dans le Moncton Times and Transcript; « Les secteurs spécialisés s'arrachent les travailleurs qualifiés », dans le Halifax Chronicle-Herald; « Offres d'emploi en surnombre» dans leWinnipeg Free Press; « Les emplois attendent des demandeurs », dans leRegina Leader-Post; « Les demandeurs d'emploi qualifiés sont rares » dans le Vancouver Sun; et « un salon de l'emploi qui passe inaperçu », dans le Calgary Herald.
Je pourrais passer toute la nuit à donner des exemples rien que de ma petite circonscription, qui montrent l'importance de cette question. Il ne fait aucun doute que notre marché du travail connaît certaines difficultés, et cela est d'autant plus vrai que le taux de natalité diminue et que la population vieillit au Canada. Notre main-d'oeuvre s'est accrue de 200 p. 100 depuis 50 ans, mais on s'attend à ce que cette croissance chute à seulement 5 p. 100 d'ici 50 ans.
Une autre difficulté que nous devons surmonter est celui de la concurrence mondiale accrue, et cela inclut les compétiteurs émergents comme la Chine et l'Inde. Cette situation fait augmenter la demande de travailleurs qualifiés et compétents.
Au Canada, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée touche un nombre croissant de secteurs de notre économie à la grandeur du pays.
C'est dans ma province, l'Alberta, que cette situation se manifeste le plus clairement. Le gouvernement provincial prévoit que le déficit de capital humain atteindra 100 000 personnes d'ici 10 ans. C'est bien ce que j'ai dit: 100 000 personnes d'ici 10 ans.
Comme on a pu le lire récemment dans un article du Calgary Sun, dans les centres commerciaux, les affiches publicitaires se disputent l'espace disponible avec les affiches d'offre d'emploi, tandis que dans les annonces radiophoniques, il y en a presque autant qui cherchent à recruter que celles qui cherchent à vendre. On estime que dans ma circonscription seulement, il y aura entre 8 000 et 10 000 nouveaux emplois qui seront créées dans les cinq prochaines années.
Il s'agit là d'une pénurie majeure de main-d'oeuvre et d'un problème important pour les employeurs qui tentent de continuer à promouvoir notre économie canadienne. En effet, un sondage réalisé en 2006 par La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a révélé que plus de 80 p. 100 des propriétaires de petites entreprises de la province avaient de la difficulté à trouver des travailleurs. Ces pressions rendent de plus en plus préoccupants le recrutement et la conservation d'une main-d'oeuvre qualifiée, en particulier dans le secteur pétrolier et gazier de l'Alberta.
Selon M. Ali, président de Petro Staff International, les sociétés pétrolières et gazières disposent d'un court laps de temps pour prendre des décisions en matière d'embauche. « Leur évaluation doit être rapide, soit quelques heures après la réception d'un curriculum vitae, car dix autres entreprises examinent le même curriculum vitae », dit-il.
De telles réalités ont fait exploser les coûts d'exploitation. Depuis 2002, le salaire horaire moyen a augmenté de 10 p. 100 à l'échelle nationale. En Alberta, il a augmenté de 17,4 p. 100.
Le nouveau gouvernement canadien réalise l'importance de prendre des mesures destinées à relever les défis de notre marché du travail. C'est pourquoi il prend des mesures concrètes sur trois fronts: d'abord, augmenter le nombre de travailleurs; ensuite, améliorer la qualité de leurs compétences; enfin, renforcer notre union économique.
En maximalisant le nombre de travailleurs, nous reconnaissons le besoin d'accroître la participation de personnes actuellement sous-représentées dans la population active, en particulier les autochtones, les handicapés, les nouveaux immigrants et les travailleurs âgés.
C'est pourquoi je suis fier de dire que notre nouveau gouvernement prend des mesures concrètes pour relever les défis actuels du marché canadien du travail.
Laissez-moi vous donner brièvement quelques exemples afin d'illustrer ce que le nouveau gouvernement du Canada fait en faveur de ces objectifs.
Récemment, la a approuvé l'attribution de trois quarts de millions de dollars pour accroître la présence des Autochtones du Canada dans les métiers et les programmes d'apprentissage, en Alberta. Cette mesure est particulièrement importante dans ma circonscription, .
Grâce aux ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées, nous allons investir plus de 220 millions de dollars par année pour financer des programmes et des services provinciaux visant à aider les personnes handicapées à trouver une place sur le marché du travail.
Nous nous sommes en outre engagés à mettre sur pied une agence canadienne d'évaluation et de reconnaissance des titres de compétence, de manière à accélérer l'intégration des immigrants arrivés récemment qui possèdent des compétences et qui ont reçu leur formation à l'étranger. Ces personnes pourront ainsi contribuer davantage à l'économie et à la prospérité du Canada.
Notre gouvernement a annoncé récemment l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés. Nous démontrons ainsi notre volonté d'aider les travailleurs âgés, car le gouvernement du Canada attache de l'importance à leurs talents et leurs compétences. Il sait qu'il est important que nous fassions tout ce que nous pouvons pour maintenir les travailleurs âgés sur le marché du travail, les y réintégrer et leur permettre de se recycler. Cette initiative lancée conjointement avec les provinces et les territoires, à laquelle la somme de 70 millions de dollars est consacrée, comprend un supplément de revenu pour les travailleurs âgés ainsi que de l'argent destiné à l'évaluation de leurs compétences, à leur perfectionnement et à l'acquisition de l'expérience de travail qui leur sera utile pour qu'ils demeurent actifs et qu'ils soient productifs sur le marché du travail.
Par ailleurs, nous encourageons les jeunes à poursuivre des études postsecondaires, que ce soit dans un collège communautaire, dans un établissement privé ou dans une université. Grâce au budget de 2006, nous aidons les jeunes à avoir accès aux études. Qu'ils soient étudiants à temps plein ou à temps partiel, ils bénéficieront dorénavant d'un crédit d'impôt pour les manuels. Les critères pour obtenir des prêts du Fonds canadien de prêts aux étudiants ont été assouplis en ce qui a trait à la contribution exigée des parents pour les études de leurs enfants, contribution qui sera désormais moins élevée.
J'ai parlé de cette question avec beaucoup de parents. Ils m'ont dit que, si nous pouvions réduire juste un peu la somme qu'ils doivent payer pour les études de leurs enfants, ils s'en trouveraient grandement soulagés. Ce sont des Canadiens ordinaires comme on en trouve beaucoup.
Nous avons prévu une exemption d'impôt pour les bourses d'études. Cette mesure est particulièrement bénéfique pour les étudiants des cycles supérieurs.
Dans le cadre de nos efforts en vue d'améliorer la qualité de la main-d'oeuvre, nous avons en outre annoncé, dans le budget de 2006, d'importantes mesures destinées à rendre plus abordables et plus accessibles les programmes d'apprentissage et l'exercice d'un métier spécialisé. Le crédit d’impôt accordé aux employeurs pour la création d’emplois d’apprentis les encourage à offrir aux jeunes travailleurs les occasions dont ils ont besoin. Ce crédit est d’au plus 2 000 $ à chacune des deux premières années de participation d'un apprenti à un programme d'apprentissage désigné Sceau rouge.
Ainsi, à partir de janvier 2007, la subvention aux apprentis permettra de verser aux futurs apprentis un montant de 1 000 $ lorsqu'ils termineront avec succès les deux premières années d'un programme Sceau rouge. En outre, nous avons également introduit une nouvelle déduction fiscale de 500 $ pour l'achat pour plus de 1 000 $ d'outils requis pour un nouvel emploi. En gros, ces trois mesures profiteront à plus de 800 000 apprentis et gens de métiers chaque année.
Enfin, le gouvernement reconnaît l'importance d'une union économique dynamique à l'intérieur du Canada, une union permettant mobilité et souplesse de la main-d'oeuvre entre les secteurs et les régions. À cet égard, notre collaboration avec les conseils sectoriels en vue d'accroître la quantité d'informations pertinentes relatives au marché du travail revêt une importance capitale. Par exemple, le conseil du secteur de la construction a élaboré un modèle prévisionnel de l'information relative au marché du travail qui permet de documenter et d'appuyer la prise de décisions à long terme dans le domaine des ressources humaines.
Nous jouons également un rôle de chef de file dans l'élimination des barrières interprovinciales touchant les professions et les métiers réglementés, en soutenant activement le programme Sceau rouge assorti de normes interprovinciales dans le domaine des métiers spécialisés.
De plus, le et ses homologues provinciaux se sont engagés dans un plan d'action ambitieux qui vise à améliorer la mobilité de la main-d'oeuvre au Canada. Au printemps 2009, toutes les professions réglementées devraient être conformes aux obligations en matière de mobilité de la main-d'oeuvre en vertu de l'Accord sur le commerce intérieur, ce qui donnera aux Canadiens toute la liberté de travailler et de vivre où ils le souhaitent, sans restrictions. C'est de la plus haute importance.
Tout cela démontre également l'engagement du nouveau gouvernement du Canada à collaborer avec nos partenaires provinciaux dans ce domaine. Même le premier ministre néodémocrate du Manitoba. M. Gary Doer, a admis que:
Au Canada, cette question est débattue depuis 1994. Ces mesures concrètes représentent donc un grand pas en avant. La situation en matière de mobilité de la main-d'oeuvre au Canada sera totalement changée dans 30 mois.
Le nouveau gouvernement du Canada travaille donc sur différents fronts pour l'avènement d'un marché du travail plus efficace qui sera en mesure de s'ajuster rapidement aux nouvelles circonstances, de façon à ce que les employeurs puissent combler leurs postes et que les travailleurs puissent se prévaloir des possibilités d'emploi.
En terminant, j'aimerais demander à la ministre d'expliquer plus en détails les initiatives prises par le nouveau gouvernement du Canada pour encourager davantage de Canadiens à se lancer dans les stages d'apprentissage et les métiers spécialisés.
:
Monsieur le président, je suis heureux de prendre part à la discussion de ce soir en comité plénier. J'aimerais remercier la d'être ici ce soir. J'apprécie la lucidité dont elle fait preuve dans ses réponses et je suis désolé d'entendre les propos de certains députés de l'opposition, qui sont peu constructifs et qui contribuent peu au présent débat.
Ce soir, j'aimerais me concentrer, dans mes observations, sur la question des travailleurs âgés. Qu'on ne s'y méprenne pas; les travailleurs âgés sont au coeur des préoccupations du nouveau gouvernement du Canada.
Notre nouveau gouvernement comprend et mesure bien les épreuves que doivent endurer les travailleurs âgés lorsque des changements imprévus se produisent dans leur milieu de travail, en particulier lorsque les travailleurs vivent dans des endroits et des régions offrant peu de solutions de rechange en matière d'emploi.
En outre, nous croyons que les travailleurs âgés constituent une ressource importante et peu utilisée pour répondre aux pénuries sur le marché du travail dans tous les secteurs. Nous croyons que nous devrions continuer de les encourager à faire profiter la société de leurs compétences et de leurs talents bien au-delà de l'âge de la retraite.
Voilà pourquoi le nouveau gouvernement du Canada a récemment lancé un nouveau programme pour aider les travailleurs âgés à certains endroits en particulier au Canada. Lorsque nous avons conçu ce programme, nous avons tenu compte du marché du travail dans son ensemble et du rôle important joué par les travailleurs âgés.
Le Canada traverse actuellement une période où la main-d'oeuvre se fait rare. Les employeurs cherchent désespérément des travailleurs spécialisés. Nous savons que cette situation ne fera que s'aggraver si nous n'agissons pas dès maintenant pour trouver des solutions adaptées aux besoins d'aujourd'hui. Les travailleurs âgés forment une partie importante de cette solution, en particulier dans ma province.
Selon les données récentes de Statistique Canada, la moyenne d'âge de la population de la Nouvelle-Écosse est actuellement la deuxième plus élevée au Canada. Elle est de 41 ans. De plus, nous avons la deuxième proportion la plus élevée au Canada de personnes de 65 ans et plus, soit 14,6 p. 100.
Alors que sévit la pénurie de main-d'oeuvre, les travailleurs âgés constituent un bassin crucial pour augmenter la main-d'oeuvre à l'avenir. Une telle augmentation est essentielle pour notre prospérité, pas seulement en Nouvelle-Écosse, mais dans l'ensemble du pays.
Judy Cutler, directrice de la CARP, l'association canadienne des gens âgés de 50 ans et plus, a posé la question suivante: « Il y a des travailleurs âgés qui veulent travailler. Pourquoi ne pas mettre à profit leur expertise? »
Nous devons évidemment garder les travailleurs âgés sur le marché du travail. Voici ce qu'on pouvait lire récemment à ce sujet dans un éditorial du Daily News de Halifax: « En offrant aux gens âgés des incitatifs pour retarder leur retraite ou pour travailler à temps partiel tout en recevant leur pension, on atténuerait au moins temporairement la pénurie de travailleurs qui s'annonce. »
De plus, le nouveau gouvernement du Canada a confiance en la capacité des travailleurs âgés de contribuer à la prospérité du pays dans l'avenir, et nous ne sommes pas les seuls. Les conclusions d'une récente étude de l'OCDE indiquent clairement qu'il faut mettre davantage l'accent sur des stratégies qui favorisent le recyclage, la rétention et la réintégration des travailleurs âgés sur le marché du travail, car ces derniers ont une valeur potentielle extraordinaire pour les entreprises, l'économie et la société.
Je suis heureux de rapporter des conclusions aussi positives sur la contribution que peuvent apporter les travailleurs âgés au marché du travail. Un nombre croissant d'organisations sont disposées à embaucher des travailleurs âgés qui recherchent un emploi valorisant. Selon Brad Donnely, qui est directeur des services d'embauche chez Manpower Incorporated, dans le Canada atlantique, les entreprises souhaitent de plus en plus exploiter le potentiel des travailleurs âgés. Il a dit:
Ils sont les travailleurs cibles que nous souhaitons le plus recruter. Il y a de plus en plus de jeunes retraités qui réintègrent le marché du travail. Ils veulent élargir leurs horizons; ils ne cherchent pas à tuer du temps, mais à acquérir de nouvelles compétences.
Les libéraux et le NPD ne croient peut-être pas que les travailleurs âgés peuvent se recycler et continuer de contribuer à la société, mais le Parti conservateur n'est pas de cet avis. Malheureusement, l'enthousiasme que suscite chez nous le recyclage de travailleurs n'est pas partagé par les partis de l'opposition. Ces derniers dressent un portrait excessivement sombre et négatif de la situation qui attend les travailleurs âgés.
Le député néo-démocrate d' croit que d'essayer de recycler et de réintégrer sur le marché du travail des travailleurs de 55 ans constitue une perte de temps. Il a dit « [...] à 55 ans. Veut-on qu'ils finissent leur douzième année et qu'ils aillent à l'université? Cela n'a pas de sens! »
Nous devons nous rendre compte que beaucoup de gens prennent leur retraite à 55 ans. Ils ont bien des années devant eux pour contribuer à la population active. Il n'y a pas très longtemps, à l'époque de nos parents et de nos grands-parents, les gens travaillaient souvent jusqu'à 70 ans et même 80 ans. Ils s'attendaient à le faire. Ils ont apporté une importante contribution à la société et à notre pays. Il n'y a aucune raison de croire qu'une personne de 55 ans ne peut pas continuer de contribuer à la société. Je crois que beaucoup de députés qui sont âgés de 55 ans et plus continuent de contribuer à la société.
Écoutons la députée bloquiste de , qui a fait une observation sur l'utilité d'offrir des programmes de recyclage aux travailleurs âgés. Elle a dit:
On veut qu'ils retournent sur les bancs d'école pour apprendre un autre métier. Il faut être logique: à 58 ans, c'est impossible. De plus, les employeurs hésitent à embaucher ces personnes. Le seul moyen qu'il leur reste pour vivre, c'est l'assistance sociale.
Je ne suis pas du tout d'accord. Il existe de nombreux exemples de possibilités pour les employés potentiels, pour ceux qui ont quitté la population active ou qui ont besoin d'une formation de recyclage. Bien honnêtement, bon nombre d'entre eux n'ont pas besoin de se recycler. Ils peuvent continuer de travailler dans leur domaine. Ils possèdent une expérience de toute une vie et des connaissances qu'ils peuvent partager pour assurer la formation des nouveaux arrivants sur le marché du travail. Ils peuvent aider les plus jeunes et, dans bien des cas, les néo-Canadiens, à acquérir les habiletés et à apprendre les métiers dont ils ont besoin pour devenir des travailleurs compétents et des membres productifs de la société.
Qu'on ne s'y méprenne pas: le nouveau gouvernement du Canada ne partage pas cette évaluation négative des travailleurs âgés qu'ont faite les députés du NPD et du Bloc. Au contraire, les travailleurs âgés revêtent un intérêt particulier pour notre gouvernement. C'est pourquoi nous accordons beaucoup d'attention aux renseignements recueillis au terme de l'initiative des projets-pilotes à l'intention des travailleurs âgés, ce printemps.
Cette initiative nous a appris que le succès découle des approches qui comprennent des services d'aide à l'emploi, en plus d'une combinaison de programmes de formation, de techniques de recherche d'emploi et d'expérience pratique menant à de nouveaux emplois. La souplesse des programmes, l'attention portée aux besoins individuels et l'apprentissage de nouvelles compétences pratiques et pertinentes pour l'économie d'aujourd'hui ont également été jugés essentiels.
Même si cela est vrai pour les travailleurs de partout au pays, nous avons déterminé que les travailleurs âgés, en particulier dans les collectivités où le taux de chômage est traditionnellement élevé, ont souvent plus de difficulté à trouver un emploi. C'est ainsi. Nous devons trouver des moyens pour atténuer ces réalités.
C'est pourquoi le nouveau gouvernement du Canada a maintenant pris des mesures fondées sur l'expérience et les leçons apprises, comme je l'ai indiqué plus tôt. Nous avons récemment annoncé la création d'un nouveau programme national à frais partagés avec les provinces et les territoires, destiné aux travailleurs âgés dans les collectivités vulnérables.
Afin d'aider à répondre aux besoins des travailleurs âgés de 55 à 64 ans qui ont perdu leur emploi, nous investissons 70 millions de dollars dans ce programme, l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés. Il s'agit là d'une somme substantielle qui, nous l'espérons, aidera les travailleurs âgés à rester sur le marché du travail.
Cette initiative vise les collectivités confrontées à un fort taux de chômage sur une base continue et celles qui dépendent souvent d'un seul employeur ou d'une industrie unique touchée par une réduction de ses activités. En vertu de cette initiative, les travailleurs âgés pourront bénéficier d'un soutien du revenu tout en recevant d'autres types d'aide, comme l'évaluation des compétences, le counselling, le perfectionnement des compétences et l'expérience de travail pertinente à de nouveaux emplois.
Cette initiative s'ajoute à l'aide offerte par le Programme d'assurance-emploi, lequel fournit annuellement 1,4 milliard de dollars en prestations de revenu à quelque 230 000 travailleurs âgés au chômage. De surcroît, en application de la partie II du Programme d'assurance-emploi, plus de 80 000 travailleurs âgés 50 ans et plus ont bénéficié d'une aide pour acquérir les compétences nécessaires pour décrocher ou garder un emploi. Ces travailleurs ont pu recevoir de la formation, acquérir de l'expérience de travail et se faire aider à lancer une entreprise.
Étant donné la situation économique et démographique complexe du Canada, il est primordial que nous comprenions bien les besoins à long terme de tous les travailleurs âgés et les conséquences possibles sur le marché du travail des mesures supplémentaires que nous pourrions prendre. C'est pourquoi, tel qu'il l'a promis dans le budget de 2006, le nouveau gouvernement du Canada réalisera une étude de faisabilité pour mieux comprendre les besoins de ces travailleurs et déterminer les mesures d'aide possibles.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement est à l'écoute des besoins des travailleurs âgés. Nous avons mis des programmes en place. Nous nous efforçons de répondre aux besoins immédiats et nous planifions pour l'avenir.
Nous continuerons à offrir du soutien aux travailleurs âgés. Nous continuerons à collaborer avec nos partenaires pour que les travailleurs âgés, peu importe où ils vivent au pays, sachent que le gouvernement consacre tous ses efforts à la recherche de la meilleure approche à long terme. Nous allons continuer à répondre aux besoins des travailleurs âgés et, surtout, nous continuerons à croire en eux.
Le député d' a été présent à la Chambre toute la soirée. Si nous avons le temps, il aimerait certainement poser une question.
En conclusion, je voudrais demander à la ministre d'en dire plus sur l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés, compte tenu que les travailleurs âgés se heurtent à des problèmes sur le marché du travail au Canada peu importe où ils travaillent...