La Chambre reprend l'étude, interrompue le 6 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, en tant que , je suis heureux d'appuyer les modifications à la Loi sur l'aéronautique présentées par mon collègue, le . À bien des égards, les modifications proposées sont essentielles.
[Français]
Les propositions de modification auront pour effet de moderniser la Loi sur l'aéronautique et de contribuer à l'amélioration de la sécurité du système d'aviation militaire du Canada.
[Traduction]
Plus précisément, le projet de loi va prévoir de nouveaux pouvoirs qui vont garantir que le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes auront les pouvoirs nécessaires pour mener des enquêtes complètes et appropriées sur les accidents d'avions militaires. En même temps, le projet de loi va favoriser la transparence, l'indépendance et l'intégrité des enquêtes sur la sécurité des vols militaires.
[Français]
J'aimerais commencer par présenter à mes honorables collègues la situation actuelle en ce qui a trait au Programme de sécurité des vols.
Depuis 1942, les Forces canadiennes disposent officiellement d'un Programme de sécurité des vols qui vise à prévenir la perte accidentelle de ressources d'aviation.
[Traduction]
Ce programme s'est révélé très efficace et après maintenant près de 65 ans, il est fermement ancré dans la culture de la Force aérienne. Le Programme de sécurité des vols comprend des enquêtes sur les accidents d'aviation et l'élaboration de recommandations pour réduire ou éliminer la possibilité que des incidents du même type se reproduisent.
Les enquêteurs chargés de la sécurité des vols militaires utilisent des processus, des techniques et un entraînement semblables à ce qu'on retrouve au Bureau de la sécurité des transports, qui fait enquête au sujet d'accidents dans l'aviation civile, aux termes des dispositions de la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports. Cette loi empêche cependant le bureau de faire enquête sur les accidents d'aviation militaire à moins qu'un avion civil ou une installation civile ne soient également en cause. Dans de telles circonstances, une enquête coordonnée est nécessaire. Ainsi, il est très important que les deux organismes, l'un civil et l'autre militaire, fonctionnent de la même façon.
Pendant de nombreuses années, l'entraînement et les opérations aériennes militaires étaient exclusivement de compétence militaire. Les aéronefs appartenaient aux Forces canadiennes et toutes les instructions de vol et d'entretien étaient données par du personnel militaire. Cependant, depuis quelques années, des civils du secteur privé jouent un rôle de plus en plus grand dans l'entraînement militaire au vol et les opérations aériennes militaires. Ainsi, des contractuels civils se chargent de l'entretien des hélicoptères de recherche et de sauvetage des Forces canadiennes, nos hélicoptères Sea King, et de nos avions de transport. De plus, du personnel civil peut assurer la formation au pilotage liée au service de soutien des bases et aux services d'entretien des aéronefs dans le cadre du programme d'entraînement en vol de l'OTAN au Canada, qui est offert à Moose Jaw, en Saskatchewan et à Cold Lake, en Alberta.
De plus, on vient d'attribuer à une entreprise un nouveau contrat civil d'entraînement de base au vol et d'entraînement avancé avec des hélicoptères et des aéronefs multimoteurs à Southport, au Manitoba. Il s'agit d'un programme qui utilise des aéronefs civils entretenus par du personnel civil et commandés par des instructeurs civils ou militaires.
[Français]
Donc, les civils sont de plus en plus intégrés à l'aviation militaire canadienne.
Ces changements dans la façon d'appuyer les opérations et l'instruction de la force aérienne suscitent l'inquiétude, à savoir si toutes les autorités d'enquête nécessaires sur les accidents et les incidents d'aviation sont en place.
[Traduction]
En fait, de nos jours, il n'existe aucun moyen légal d'obliger un employé civil mêlé à un accident à fournir de l'information à un enquêteur chargé de la sécurité des vols militaires. Ainsi, en vertu du cadre légal actuel, les Forces canadiennes n'ont pas les pouvoirs nécessaires pour mener des enquêtes de sécurité des vols à propos d'accidents touchant des aéronefs militaires lorsque des employés civils y sont mêlés. C'est un grave problème pour le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes.
[Français]
À moins qu'une enquête complète sur les incidents d'aéronefs ne soit réalisée, des leçons de sécurité utiles peuvent nous échapper et des problèmes de sécurité importants peuvent demeurer non identifiés et irrésolus.
Dans les pires des cas, un accident semblable peut se reproduire et entraîner la mort ou des blessures graves, parce que les mesures de sécurité appropriées n'auront pas été déterminées.
Il s'agit d'un grave problème de sécurité auquel nous nous attaquerons grâce au projet de loi .
[Traduction]
Aux termes de la nouvelle partie II de la loi, des enquêteurs chargés de la sécurité des vols militaires seront spécialement désignés par le directeur des enquêtes sur la navigabilité pour la Défense nationale et les Forces canadiennes. Ces enquêteurs seront investis des pouvoirs nécessaires pour enquêter sur les accidents militaro-civils. L'un de ces pouvoirs sera d'exiger des civils qu'ils fournissent une déclaration ou des renseignements pertinents pour l'enquête. À l'heure actuelle, une telle exigence n'existe pas et cette situation peut représenter un problème pour le processus d'enquête.
Par ailleurs, ces modifications garantissent que les fonctions et les pouvoirs additionnels associés aux enquêtes de sécurité des vols militaires continuent d'être en harmonie avec ceux des enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports.
L'un des segments clés de ce projet de loi élargira le privilège lié aux déclarations orales et écrites faites aux enquêteurs et lié aux enregistrements de bord et aux enregistrements contrôle. La publication de ces déclarations sans l'autorisation nécessaire sera considérée comme une infraction aux termes de la loi. Il sera aussi interdit d'en faire usage dans une procédure disciplinaire ou judiciaire, sauf dans une poursuite pour parjure.
Par conséquent, la Défense nationale pourra garantir que les renseignements sur la sécurité des vols fournis par des civils impliqués dans un accident militaire sont protégés par la loi. Cette mesure renforcera le système de sécurité des vols militaires et favorisera le meilleur programme possible de sécurité des vols pour les Forces canadiennes.
[Français]
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada assure la protection pleine et entière des renseignements sur la sécurité des vols, mais les enquêtes ont montré que cette protection n'a pas été optimale du côté des militaires.
[Traduction]
Le projet de loi permettra au ministère de la Défense nationale de partager de l'information de façon continue avec le Bureau de la sécurité des transports du Canada à l'occasion d'enquêtes coordonnées.
J'aimerais maintenant discuter de ce qui arriverait aux renseignements sur la sécurité des vols consignés sur les enregistrements de bord si un aéronef militaire avait un accident à l'étranger.
D'abord, il y aurait enquête de sécurité des vols, conformément aux nouvelles modifications, afin de déterminer la cause de l'accident. De plus, d'autres enquêtes pourraient être exigées par le ministère pour des motifs autres que la sécurité des vols. De telles enquêtes seraient normalement menées par une commission d'enquête militaire constituée en vertu de la Loi sur la défense nationale. En ce moment, à l'occasion d'enquêtes menées conjointement avec le Bureau de la sécurité des transports du Canada ou d'action en justice, les coroners auraient peu d'occasions d'utiliser les enregistrements de bord.
Les modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique fourniront aux enquêteurs les outils dont ils ont besoin pour s'acquitter de leur mandat. Toutefois, comme un accident à l'extérieur du Canada pourrait bien soulever d'importantes questions internationales auprès de pays alliés, ces nouvelles modifications permettront aux commissions d'enquête militaires d'avoir accès aux enregistrements dans certaines circonstances seulement. Les Canadiens peuvent être assurés que ces enregistrements ne seront utilisés qu'à l'occasion d'enquêtes sur des accidents impliquant un aéronef militaire canadien à l'extérieur du Canada et seulement si la commission d'enquête a été mandatée par le lui-même.
De plus, le ministre devra préciser que ces enregistrements de bord doivent être divulgués au cas par cas. Il faut toutefois préciser que leur utilisation demeurera interdite dans des cas d'instances disciplinaires ou de toutes autres procédures concernant la capacité ou la compétence d'un membre des Forces canadiennes à remplir ses fonctions.
Je dois maintenant aborder un autre problème d'importance qui entrave actuellement le travail de nos enquêteurs militaires. Il s'agit de l'interrelation entre les plus proches parents d'un membre décédé des Forces canadiennes et le système de sécurité des vols.
[Français]
Idéalement, le plus proche parent serait informé des progrès de l'enquête et des conclusions auxquelles on parvient au fur et à mesure de son déroulement.
Cependant, ce n'est pas possible actuellement vu l'absence d'obstacle juridique empêchant la diffusion non autorisée et prématurée de renseignements au cours de l'enquête.
[Traduction]
La divulgation prématurée d'informations peut compromettre les enquêtes de sécurité des vols. Permettez-moi d'expliquer. Si l'une des causes supposées d'un accident est la défaillance d'une composante d'aéronef, l'examen des raisons de la défaillance auprès du fabricant intéressera grandement les enquêteurs militaires. Le fabricant disposera de toutes les données techniques pour mener à terme l'analyse et, par conséquent, l'importance de cette interaction ne peut être sous-estimée. Cependant, si l'information est également fournie au plus proche parent, aucune sanction légale ne lui sera imposée s'il transmet l'information aux médias ou à un tiers.
Or, un tel partage de l'information risquerait d'inciter le fabricant d'équipement à interrompre toute communication avec les enquêteurs avant qu'ils ne puissent mener à terme leur analyse et formuler leurs recommandations. Par conséquent, à l'heure actuelle, on n'informe pas les plus proches parents de l'évolution de l'enquête avant que celle-ci ne soit terminée à cause du risque de divulgation prématurée d'informations. Il en est résulté une situation inacceptable, à savoir que l'on ne tient pas compte des sensibilités des familles concernées. Les plus proches parents des membres de notre personnel méritent beaucoup mieux.
La mesure à l'étude aujourd'hui interdira la divulgation sans autorisation de renseignements liés directement à l'enquête. Il sera ainsi possible d'informer les proches de l'évolution et des constatations de l'enquête à mesure qu'elle se déroule. Les plus proches parents seront ainsi informés et la modification à l'étude leur permettra aussi d'être consultés lors de la préparation des rapports d'enquête. Ce processus permettra aux plus proches parents de prendre connaissance des premières ébauches de rapport et d'offrir aux enquêteurs une rétroaction utile sur la dimension humaine. Essentiellement, les modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique assureront un processus plus transparent qui permettra de réconforter les êtres chers de personnes décédées dans des accidents aériens.
Il importe de souligner, une fois de plus, que, selon la mesure proposée, les déclarations des plus proches parents de membres du personnel impliqués dans des accidents d'aéronefs militaires seront confidentielles. Comme je l'ai dit plus tôt, la divulgation sans autorisation de renseignements confidentiels par qui que ce soit sera formellement interdite par la loi. Les plus proches parents pourront ainsi être tenus au fait de l'évolution d'une enquête. Ils pourront participer à l'enquête, mais ils ne pourront pas divulguer d'informations aux médias ou au public. Cette exigence est critique pour assurer la sécurité et l'efficacité du processus d'enquête.
Nous savons tous combien il peut être difficile dans certaines circonstances d'accepter de parler d'un problème. Les modifications proposées à la Loi sur l'aéronautique aideront à régler cette grave situation problématique. Comme je l'ai déjà dit, selon les modifications, l'information sur la sécurité de vol, sous forme, par exemple, de déclarations verbales ou écrites, d'enregistrements de bord d'aéronefs et d'enregistrements contrôle reçus par les enquêteurs sur la sécurité des vols militaires, sera confidentielle.
[Français]
Nous encouragerons ainsi les déclarations volontaires, et nous protégerons ceux qui révéleront des renseignements ou des actes répréhensibles. Nous pourrons, par la même occasion, mettre en place des mesures de sécurité qui rendront plus sécuritaire le milieu de travail militaire et civil qui participera aux opérations de la Force aérienne du Canada.
[Traduction]
La sécurité du public constitue un autre facteur dont il faut tenir compte. Lorsque des accidents d'avion se produisent, le lieu de l'accident peut présenter un certain nombre de risques pour la santé et la sécurité publiques. Il est donc très important de restreindre le plus rapidement possible l'accès du public au lieu de l'écrasement. Cette mesure permettra d'assurer la sûreté du lieu de l'accident, tout en protégeant le public contre les dangers que présentent ces accidents.
À l'heure actuelle, si un avion s'écrase sur un terrain contrôlé par le gouvernement, l'accès du public ne pose pas de problème, mais si l'accident se produit sur un terrain privé, l'accès du public peut être problématique. Les modifications qu'on propose d'apporter à la Loi sur l'aéronautique corrigeraient ce problème en accordant aux enquêteurs le pouvoir de restreindre l'accès aux lieux des accidents survenus sur des terrains privés, pour mieux assurer la sécurité publique. Cela permettrait également d'assurer que l'épave de l'avion reste le plus intacte possible.
Les modifications proposées imposeront également des responsabilités supplémentaires à mon ministère. Par exemple, pour assurer à la population qu'une enquête transparente et indépendante a été menée, le rapport d'enquête sur la sécurité des vols devra être rendu public au terme de l'enquête. Ces rapports comprennent des recommandations appropriées pour assurer la sécurité publique et aérienne. Bien que cette pratique se faisait volontairement depuis 2001, elle deviendra une obligation juridique.
Je dois souligner que le Bureau de la sécurité des transports continuera, bien sûr, d'enquêter sur les accidents dans l'aviation civile.
Les nouvelles modifications établiront également une disposition selon laquelle un rapport provisoire confidentiel sur les progrès et les conclusions d'une enquête devra être communiqué à d'autres ministères directement intéressés par l'enquête. Si un accident a causé une perte de vie et que des progrès notables ont été accomplis dans l'enquête, un rapport provisoire pourra également être communiqué au coroner.
Ensemble, ces nouveaux pouvoirs et responsabilités feront en sorte que le ministère de la Défense nationale et les Forces canadiennes disposeront de l'autorité nécessaire pour promouvoir la transparence, l'indépendance et l'intégrité des enquêtes sur la sécurité des vols militaires.
Les enquêteurs sur la sécurité des vols militaires recevront une formation complète au sujet de tous les aspects des nouveaux pouvoirs et ils subiront des examens avant d'être autorisés à exercer ces pouvoirs.
Nos forces armées ont cerné quelques lacunes importantes dans la loi actuelle et le gouvernement a réagi.
[Français]
Les modifications du projet de loi amélioreront la capacité des Forces canadiennes à assurer la sécurité des hommes et des femmes de la collectivité de l'aviation militaire, des civils qui participent à l'aviation militaire et du grand public.
[Traduction]
Tous mes collègues conviendront, je crois, que ces modifications montrent que le gouvernement s'est engagé à mener des enquêtes indépendantes, complètes et transparentes sur la sécurité des vols militaires. J'exhorte fortement tous les députés à appuyer ces modifications de la Loi sur l'aéronautique.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi concernant la Loi sur l'aéronautique.
Lorsque ce projet de loi a été débattu pour la première fois, le secrétaire parlementaire du ministre des Transports Canada nous a dit qu'il établit un cadre législatif qui vise à améliorer la sécurité aérienne et, grâce à des systèmes de gestion sécuritaire, à appliquer une méthode uniforme pour ce faire. Selon lui, l'application d'un tel système a donné des résultats extraordinaires en Australie et au Royaume-Uni.
Il est vrai que le projet de loi traite de systèmes de gestion intégrée et permet l'établissement de programmes de communication volontaire, au titre desquels il est possible de signaler des renseignement relatifs à la sécurité et à la sûreté aériennes. Il est également vrai que le projet de loi C-6 s'inspire du travail accompli par le gouvernement libéral précédent.
Toutefois, il reviendra au gouvernement actuel de nous convaincre, nous et les Canadiens, que le projet de loi est toujours bien fondé.
[Traduction]
Avant d'examiner plus en détail les dispositions de cette mesure, permettez-moi d'énoncer clairement le principe qui sous-tend le point de vue des députés de ce côté-ci de la Chambre à l'égard de ce projet de loi. Quand vient le temps de monter à bord d'un avion dans ce pays, quelle que soit la destination, le Canadien moyen a confiance que le gouvernement fédéral s'acquittera de sa responsabilité qui consiste à s'assurer que le vol est sûr.
Lorsque des parents envoient leur adolescente faire son premier voyage à l'extérieur, ils ont confiance dans notre système fédéral de sécurité. Lorsque des enfants voient leur père partir en voyage d'affaires, ils ont confiance dans notre système fédéral de sécurité. Lorsqu'une famille attend patiemment à l'aéroport l'arrivée de la grand-mère qui vient en visite, ils ont confiance dans notre système fédéral de sécurité.
Le gouvernement a confié cette responsabilité à Transports Canada, et ce projet de loi cherche à modifier une partie importante de la législation visant à assurer la sécurité des passagers à bord des avions qui sillonnent notre espace aérien.
Le projet de loi vise à modifier la Loi sur l'aéronautique qui, comme nous le savons, établit la responsabilité du ministre des Transports à l'égard du développement et de la réglementation de l’aéronautique, ainsi que du contrôle de tous les secteurs liés à ce domaine. En particulier, la Loi sur l'aéronautique permet au ministre d'appliquer la réglementation aérienne, c'est-à-dire les règles régissant l'aviation au Canada.
Compte tenu de ce qui précède, je crois que tous les députés comprendront la prudence dont fera preuve l'opposition dans son examen du projet de loi .
Il y a quatre points importants que j'aimerais soulever ici aujourd'hui relativement à l'étude de cette mesure législative. Si la Chambre estime que le projet de loi est acceptable en principe, nous aurons alors l'occasion de l'étudier sans tarder au comité et pourrons en faire une analyse rigoureuse en commençant, j'espère, par les questions suivantes.
Une grande partie du projet de loi concerne la décision de faire des « systèmes de gestion intégrée » le fondement d'un vaste éventail d'importants règlements. Mais que sont exactement ces systèmes de gestion intégrée?
Au cours des dix dernières années, les entreprises du secteur des transports ont adopté des plans complexes pour atteindre certains buts. Ce sont des outils de gestion. Ces plans sont systémiques, en ce sens qu'ils coordonnent les activités dans l'ensemble de l'entreprise pour aider celle-ci à atteindre ses buts, et ils sont intégrés, en ce sens qu'ils concilient les normes établies par les autorités externes avec les processus utilisés par les entreprises de transport modernes.
Les systèmes de gestion de la sécurité sont un exemple de système de gestion intégrée essentiel. Dans le cadre d'un système donné de gestion de la sécurité, un transporteur aérien peut, par exemple, établir la nature et la fréquence des vérifications des moteurs d'un avion par ses mécaniciens. Ces plans, ou systèmes de gestion de la sécurité, visent à permettre à l'entreprise de prendre toutes les précautions possibles pour empêcher que des problèmes ne se produisent.
En planifiant à quelle fréquence les mécaniciens doivent vérifier les moteurs et ce qu'ils doivent faire s'il y a quelque doute que ce soit, on espère qu'il n'y aura jamais d'incident pouvant compromettre la sécurité. C'est là le rôle d'un système de gestion intégrée.
Transports Canada travaille de concert avec les lignes aériennes depuis plusieurs années et fait appel à des systèmes de gestion de la sécurité. Jusqu'à maintenant, ceux-ci ont inspiré les transporteurs, mais sans avoir force de loi. Transports Canada a plutôt continué de faire respecter la réglementation de sécurité, autorisée en vertu de l'actuelle Loi sur l'aéronautique, qui a valeur de norme juridique en matière de sécurité des vols.
Si une ligne aérienne ne se conformait pas à la réglementation sur l'aviation, y compris en ne soumettant pas la documentation voulue pour prouver qu'elle est en situation de conformité, la qualité du système de gestion de la sécurité importait peu. La ligne aérienne violait tout simplement la loi.
Au moyen du projet de loi , le gouvernement voudrait maintenant modifier les obligations des lignes aériennes et de certaines organisations actives dans le domaine de l'aviation. Le gouvernement affirme que Transports Canada devrait pouvoir forcer ces organisations à respecter ses normes de sécurité, ses exigences, et à mettre de côté la vieille réglementation normative de Transports Canada.
Cette évolution repose sur l'argument selon lequel les lignes aériennes ont de nombreuses choses à faire pour assurer la sécurité. Tout les incite à garantir la sécurité et c'est pourquoi elles ont déjà mis en place des systèmes qui sont fort efficaces.
Le gouvernement fait valoir que c'est une perte de temps et d'énergie que ces sociétés démontrent à Transports Canada à tout bout de champ qu'elles effectuent les vérifications de sécurité. Transports Canada devrait plutôt s'attacher à garantir, au moyen de vérifications et d'inspections, que le système convenu est vraiment en vigueur.
Pour le Canadien moyen, imaginons que nous faisons la maintenance d'un camion. En ce moment, Transports Canada demande à l'entreprise d'inspecter les freins tous les mois. Ce ministère demande un document indiquant que l'inspection a été menée à bien. Le représentant de la société déclare que l'inspection a été faite et qu'aucun problème n'a été constaté. Avec le projet de loi , Transports Canada exigerait plutôt de l'entreprise qu'elle planifie la vérification des freins et vérifierait que le plan est respecté, mais n'exigerait plus la présentation constante de documents attestant que ces vérifications ont été bien faites.
Est-ce une meilleure façon de garantir la sécurité des voyageurs canadiens? Est-ce que cela permettra de faire en sorte que de précieuses ressources en matière de sécurité soient mieux axées sur l'intégration de tout un système de sécurité, de sorte qu'il ne se produise pas d'accidents? Ou est-ce que cela fera tomber la pression et, au bout du compte, se traduira par des lacunes qui pourraient avoir des conséquences tragiques?
Le projet de loi suscite l'enthousiasme du secrétaire parlementaire et du ministre, mais il n'apporte pas de réponse nette, que je sache. Il est nécessaire que les mesures de sécurité en vigueur soient appropriées et que les vols soient les plus sûrs possibles. Il est aussi nécessaire que les indicateurs de sécurité recueillis par les compagnies aériennes soient comparables pour que nous puissions comparer des pommes avec des pommes lorsque nous rehaussons nos normes de sécurité.
[Français]
Le projet de loi contient la disposition sur la communication volontaire de renseignements relatifs à la sécurité aérienne, disposition qui est la source d'une autre préoccupation.
Le projet de loi autorise le ministre à établir un programme qui permet à des individus travaillant dans le secteur du transport de communiquer à son ministère tout renseignement relatif à la sécurité aérienne qu'ils jugent pertinent, dans la plus stricte confidentialité. Le but, ici, est que les responsables d'erreurs aient toutes les raisons de les admettre le plus tôt possible afin qu'elles puissent être corrigées avant de causer des dommages.
J'appuie pleinement la création d'un environnement où les employés et d'autres feront tout leur possible pour veiller à la sécurité. En fait, l'important travail accompli par notre gouvernement dans le domaine de la réglementation intelligente m'a permis de constater au cours des années que nous devons faire preuve de souplesse dans les instruments que nous choisissons pour obtenir un résultat souhaitable. Le résultat souhaitable, en l'occurence, est clair: des avions sécuritaires — point.
[Traduction]
Le gouvernement a un éventail d'outils à sa disposition pour atteindre le but qu'il poursuit en matière de sécurité. D'une part, il y a les règlements visant le commandement et le contrôle des opérations, dont l'application relève de Transports Canada et, d'autre part, il y a les mesures volontaires. Je crains que la communication sur une base volontaire de renseignements cruciaux sur la sécurité ne suffise pas dans les situations où des vies et des moyens de subsistance sont en jeu.
Nous avons sans doute besoin d'une combinaison de règles et de règlements permettant de prévenir les catastrophes aériennes. Notre bilan est bon. Toutefois, la prudence est de mise en ce qui concerne les modifications que nous voulons apporter.
Mon troisième sujet de préoccupation, ce sont les pouvoirs conférés au ministre. Plusieurs mesures dont la Chambre est saisie cet automne, en situation de gouvernement minoritaire, visent à augmenter les pouvoirs du ministre des Transports.
Le projet de loi confère au ministre le pouvoir d'autoriser la construction de ponts et de tunnels internationaux sans aucune surveillance parlementaire. Le projet de loi ouvre la porte pour que le ministre délègue à d'autres organisations ses pouvoirs et ses responsabilités en matière de sécurité aéronautique. Le projet de loi permet au ministre d'examiner les fusions et les acquisitions dans tous les secteurs des transports fédéraux, ce qui ne correspond guère à la philosophie conservatrice traditionnelle. Le projet de loi , si nous serons appelés à l'examiner un jour, permet au ministre de surveiller l’exploitation du réseau national d’aéroports et d'imposer les conditions qu'il estime indiquées.
[Français]
Prises ensemble, ces mesures indiquent clairement que le gouvernement avance sur tous les fronts pour donner de nouveaux pouvoirs au .
C'est la crainte de cette tendance même, décrite comme un coup de force, qui a incité les membres du Parti conservateur, alors qu'ils étaient dans l'opposition, à pousser de hauts cris. Or, je constate qu'ils sont maintenant étrangement silencieux depuis quelques mois sur la question de l'augmentation des pouvoirs du gouvernement. C'est particulièrement le cas chez les députés d'arrière-ban du gouvernement.
Je tiens à préciser que je ne suis pas contre le principe des pouvoirs accrus lorsque cela est nécessaire, mais j'aimerais rappeler au ministre et aux députés ministériels leurs paroles ainsi que les attentes qu'ils ont créées chez la population canadienne. Ils leur incombent toujours de justifier l'urgence d'accroître les pouvoirs du ministre, non seulement par le biais du projet de loi , mais aussi de quatre projets de loi sur les transports.
[Traduction]
Enfin, permettez-moi de passer à mon quatrième point et à mon quatrième sujet de préoccupation, à savoir le projet de création de l'Autorité chargée des enquêtes sur la navigabilité des Forces armées canadiennes. Cette nouvelle entité assumerait les responsabilités du Bureau de la sécurité des transports du Canada dans le cas des accidents d’aéronef, y compris de ceux impliquant un appareil des Forces canadiennes.
L’information entourant de tels événements relèverait dorénavant exclusivement de la compétence du , comme vient juste de l’expliquer son secrétaire parlementaire. C’est, en soi et en principe, une évolution logique. Toutefois, les inquiétudes exprimées par divers groupes et dont j’aimerais faire part au gouvernement ont trait aux incidents qui mettent en cause à la fois un appareil militaire et un appareil civil.
Aux termes du projet de loi , le nouveau directeur des enquêtes sur la navigabilité se verrait conférer le pouvoir d’enquêter sur ces incidents et accidents. Toutefois, les Canadiens tiennent à avoir l’assurance qu’ils auront toujours accès à une information complète, si, malheureusement, un accident devait les toucher ou toucher un être cher. En fait, les Canadiens aimeraient avoir accès à toute l’information voulue, que l’accident les touche directement ou non, parce que la transparence est un principe de la plus haute importance dans une société démocratique comme la nôtre.
Le nouveau paragraphe 17(2) de la Loi sur l’aéronautique mentionnerait que des observateurs étrangers aux forces armées pourraient suivre l’enquête « sous réserve des conditions fixées par le directeur [… ] » Il incombe au gouvernement de préciser dès maintenant quelles mesures il entend prendre pour garantir que les circonstances des futurs incidents ne seront pas occultés en invoquant les nouvelles dispositions qu’on se propose d’inclure dans la Loi sur l’aéronautique.
Je sais qu’en paroles, le gouvernement s’est engagé à préconiser la transparence, mais les Canadiens ont besoin de constater que le gouvernement est également déterminé à agir d’une manière transparente.
Je me réjouis de ce que, sous le régime libéral, le gouvernement ait mené de vastes consultations auprès de l’industrie, des syndicats et d’autres parties intéressées, et de pouvoir constater que les gens semblent généralement favorables à certaines des dispositions de ce projet de loi. Cependant, en tant qu’opposition responsable, nous ne sommes pas encore convaincus que le projet de loi, tel que libellé, répond adéquatement aux exigences de notre société.
Il ne fait aucun doute à mon sens que nous nous devons d’être constamment vigilants pour nous assurer que le gouvernement fédéral, qui est constitutionnellement garant et responsable de la sécurité aéronautique, et les sociétés aériennes privées, qui ne disposent que de faibles marges bénéficiaires pour affronter la concurrence dans un marché international hautement compétitif, ont trouvé le juste milieu dans l’établissement de règles et règlements visant à assurer la sécurité dans le plus grand intérêt du public.
Les familles qui, au départ comme à l’arrivée, s’amènent chaque jour à chaque minute et à chaque heure dans nos aéroports aux quatre coins du Canada méritent vraiment que nous examinions très attentivement le projet de loi .
Nous allons appuyer le projet de loi à l’étape de la deuxième lecture, et je suis impatient de participer aux travaux du comité pour entendre les témoins expliquer, de façon beaucoup plus détaillée, ce qui se produira sur le terrain si le projet de loi finit par obtenir notre aval.
:
Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord parler de certains éléments du projet de loi et profiter ensuite de l'occasion pour souligner quelques points de sécurité ayant trait à ma circonscription. Ces questions n'ont pas nécessairement un lien direct avec le projet de loi, mais comme tout le monde le sait, j'aime bien parler de ma circonscription et des questions qui sont importantes pour elle.
Le projet de loi , qui modifie la Loi sur l’aéronautique, donnera plus de flexibilité à Transports Canada pour l'aider à maintenir et à accroître la sécurité des systèmes aéronautiques du pays.
Si l'imitation est la forme de flatterie la plus sincère, nous, du Parti libéral, avons toutes les raisons d'être flattés puisque la mesure législative proposée reprend le projet de loi qui avait été déposé au cours de la dernière législature par l'ancien gouvernement libéral. Parlant de flatterie, j'aimerais profiter de l'occasion pour vous féliciter, monsieur le Président, de cette première présence au fauteuil.
Lorsque la sécurité des voyageurs et des employés des sociétés de transport aérien est en cause, on ne peut faire de compromis. C'est pour cette raison que cette mesure législative est aussi importante. On ne peut accepter aucun compromis en matière de sécurité.
Le Canada est un vaste pays. Il est essentiel pour nous de pouvoir voyager par avion en toute sécurité tant entre nos grands centres urbains qu'entre les diverses régions éloignées du pays. Le transport aérien permet de relier tous les Canadiens d'un océan à l'autre.
Le transport aérien est également essentiel pour permettre au Canada de soutenir la concurrence dans une économie mondiale, pour permettre l'essor de notre industrie touristique et pour maintenir des liens entre parents et amis qui vivent loin les uns des autres. Les Canadiens en sont venus à se fier au transport aérien et la plupart d'entre eux tiennent pour acquis la sûreté des services offerts.
Nous en sommes particulièrement témoins dans le Nord où plusieurs collectivités ne sont accessibles qu'en avion. Personnellement, je peux dire que, seulement pour venir travailler chaque semaine, je parcours à chaque mois plus de la distance de la circonférence de la terre. Pour me rendre chez moi, je dois parcourir une distance supérieure à la superficie de tous les pays d'Europe. Nous voyageons souvent à bord de petits avions. Pour assurer tous ces transports, il est essentiel que nous puissions compter sur des dispositions claires en matière de sécurité qui touchent autant la mécanique que la législation et les ressources humaines.
Ce projet de loi et celui qui l'a précédé sont basés sur de vastes consultations qui ont été menées par le Conseil consultatif sur la réglementation aérienne canadienne et tiennent compte des avis éclairés des organisations syndicales et patronales, des opérateurs et des fabricants, ainsi que des associations aériennes qui considèrent tous la sécurité comme étant leur plus importante priorité.
Je ne serais pas aussi à l'aise de renvoyer cette mesure au comité pour qu'il l'étudie plus en profondeur s'il n'y avait pas eu ces consultations avec les syndicats, les fabricants et les entreprises de ce secteur. Ce sont les experts de l'industrie et ils savent ce qui doit être fait pour garantir le plus haut niveau de sécurité possible.
Le projet de loi porte sur tout un éventail de dispositions administratives si essentielles pour le bon fonctionnement, en toute sécurité, de nos systèmes d'aviation. Ce sont les détails qui comptent et on a réglé cet aspect dans le projet de loi.
Cette mesure législative prévoit l'établissement d'un système de gestion intégré avec un cumul des dates qui va aider Transports Canada à mieux gérer et réglementer la sécurité et la sûreté et à établir des normes conduisant à des améliorations continues pour s'adapter à l'évolution de la situation. Il s'agit de créer une culture de la sécurité et d'amener l'industrie aéronautique à participer continuellement à l'amélioration ou à l'élaboration des règlements.
Une approche intéressante et novatrice réside dans le fait que le projet de loi autorise l'établissement d'un programme de communication volontaire au titre duquel il est possible de signaler des renseignements relatifs à la sécurité et à la sûreté aériennes sans crainte de représailles. Le programme prévoit que des gens peuvent transmettre de façon confidentielle des renseignements sur des violations de la réglementation non pas dans le but de punir, mais d'identifier et de corriger des erreurs et d'apporter des améliorations sur le plan de la sécurité.
L'erreur est humaine et si des erreurs surviennent dans un milieu moins réglementé sur le plan de la sécurité, apprenons de ces erreurs grâce à une communication immédiate.
C'est l'une des protections offertes aux dénonciateurs de la fonction publique dans le but d'assurer la sécurité et la sûreté. Il vaut mieux prévenir une tragédie que de ne pas avoir les renseignements voulus.
Les protections prévues à la disposition 5.396 (1) ne s'appliqueront pas. Cependant, s'il y a déjà eu une violation de la loi durant la période de deux ans précédente ou par la suite, un système de gestion de l'employeur encourage un employé à signaler des lacunes si l'employeur ne l'a pas fait.
Je voudrais faire une mise en garde cependant. Le gouvernement et Transports Canada en particulier doivent faire bien attention au bilan de sécurité des lignes aériennes et doivent, en surveillant les violations des règles de sécurité, s'assurer que les aspects de cette disposition touchant les dénonciateurs ont bien pour effet d'améliorer la sécurité aérienne.
Nous devons nous rappeler d'un incident rapporté par les médias où les mécaniciens de compagnies aériennes ont reconnu avoir subi des pressions pour laisser voler des avions qui éprouvaient des problèmes techniques qui auraient pu compromettre la sécurité publique. Une telle conduite est tout simplement inacceptable parce qu'elle mine non seulement la confiance des passagers dans les avions partout au Canada, mais également la stabilité économique des compagnies aériennes. On ne peut se contenter de rien de moins que le meilleur et on ne peut dire simplement qu'on fera mieux la prochaine fois.
Plus tôt dans le débat, j'ai posé une question à propos des déclarations obligatoires, question sur laquelle, je l'espère, les témoins au comité pourront nous fournir des renseignements. Quelle était la proportion de rapports manquants, l'incidence de non-conformité? Quel était le pourcentage de rapports manquants? Combien y en avait-il et quelle incidence aura ce nouveau système de déclarations volontaires? Y aura-t-il plus ou moins de chances d'abrogation? Cela aura-t-il pour effet d'augmenter ou de diminuer le nombre de déclarations?
Comme l'a dit mon collègue dans son discours qui a précédé le mien, à l'occasion, il n'y aurait pas de rapports à recueillir. Quel effet cela aurait-il? Si Transports Canada n'a pas tous les rapports pour les analyser, se pourrait-il que ceux-ci puissent, comme le canari dans la mine, servir de signal d'alarme?
Il y a une multitude d'excellentes compagnies aériennes dans le Nord. Il y a Air North, située à Whitehorse, et je sais que le député de Thunder Bay sera heureux d'en entendre parler. Il y a First Air, Canadian North, Alkan Air, qui sont toutes des petites compagnies très utiles et pratiques.
Cependant, tous leurs rapports combinés pourraient faire état d'une défaillance mécanique touchant une partie donnée d'un avion. J'espère qu'il n'y en a pas beaucoup dans l'industrie parce que les conséquences pourraient être désastreuses. Si Transports Canada a tous les rapports et constate qu'une même défaillance mécanique a été signalée deux fois à quelques mois d'intervalle et à des endroits différents, pourrait-il les analyser conjointement et ainsi éviter une tragédie? Le gestionnaire d'une compagnie aérienne aimerait sûrement beaucoup disposer de tels renseignements sur une compagnie aérienne qui pourrait l'aider à veiller à la sûreté de sa propre compagnie. J'espère que les témoins pourront nous parler de cette question, de son lien avec le nouveau système de déclarations et de l'incidence de ce dernier.
J'aimerais mentionner les commentaires que j'ai reçus des compagnies aériennes locales. L'une d'entre elles, située à Watson Lake au Yukon, se plaignait de certaines des conditions, pas nécessairement en ce qui concerne la sûreté mais plutôt l'entretien des pistes, le gravier. En l'occurrence, il s'agissait de l'aéroport de Dawson City.
Transports Canada a un excellent programme de subventions destinées aux améliorations de la sûreté aéroportuaire au Canada. C'est un excellent programme. Nous avons eu d'excellents projets au Yukon, mais à moins d'augmenter le budget de ce programme, tous les projets qui doivent être menés à bien pour améliorer la sûreté aéroportuaire au Canada ne pourront être achevés.
D'autre part, il y a quelques jours, j'ai reçu une lettre au sujet d'un avion qui assurait le trajet entre Watson Lake et Whitehorse; je crois qu'il s'agit d'un vol de quelques heures. On parle ici d'un petit avion. Évidemment, dans le Nord, la réalité est complètement différente et on voit toutes sortes de petits avions dotés de technologies différentes. On voit des avions de pointage utilisés lors d'incendies de forêt et dans les camps miniers. On voit également des hydravions qui amènent les touristes faire des voyages de canot. Le petit avion dont il est question dans la lettre a atterri à un endroit appelé Teslin, à environ deux heures de Whitehorse, en raison du mauvais temps. Les auteurs de la lettre ont félicité Sue et Linda de l'aéroport de Teslin de l'accueil fantastique qu'ils ont reçu. Ils étaient ravis de constater qu'il y avait un aéroport dans une localité d'à peine quelques centaines d'habitants.
Voilà un investissement essentiel dans le Nord du Canada. Au départ, cela ne semble pas très rentable, mais la vie n'a pas de prix. L'aéroport de Teslin était prêt pour l'atterrissage par mauvais temps d'un petit appareil. Cet aéroport est essentiel et il faut continuer à investir dans les petits aéroports et dans les aéroports ruraux à l'échelle du pays et non en sous-estimer la valeur au détriment de la vie comme s'ils ne représentaient qu'une poignée de dollars.
Je voudrais également parler d'une de nos principales sociétés aériennes dans le Nord. Il s'agit d'une grande société aérienne et elle utilise des avions comme les 737. Pour être rentable et survivre, elle doit transporter du fret et des passagers dans le même avion, sans quoi elle devrait utiliser des appareils beaucoup plus petits, ce qui ne serait pas économique et pas aussi confortable pour les passagers. Elle ne pourrait pas survivre.
Nous ne voulons pas de règlements inutiles qui empêcheraient, par exemple, de mettre du fret dans la cabine avec les passagers. Cela se fait depuis des années. C'est tout à fait sécuritaire dans le Nord et il est essentiel que cette pratique se poursuive.
Comme toujours, je donne le point de vue rural sur la réglementation, le point de vue du Nord afin d'être sûr que la loi tient vraiment compte de la perspective des petites collectivités rurales où il est possible d'assurer la sécurité tout en faisant preuve de souplesse. Les lois doivent tenir compte de l'environnement dont je parle ici.
Ce sont probablement les dernières minutes que nous avons avant les déclarations des députés et je remercie les conservateurs pour leur soutien. Je sais qu'ils sont toujours fascinés par mes discours.
Il est vrai qu'il y a maintenant des milliers de vols qui passent au-dessus du pôle nord et dans la région polaire. Ce n'était pas le cas auparavant. La sécurité revêt une toute nouvelle dimension. Les distances entre les aéroports sont longues et les possibilités d'atterrissage en cas d'urgence sont différentes, mais ce qui est le plus important, à mon avis, c'est qu'il manque d'équipes de recherche et de sauvetage au nord du 60e parallèle.
Beaucoup de députés m'ont entendu parler de cela à la Chambre et en comité et ont lu à ce sujet dans les journaux. Il est inacceptable qu'il n'y ait pas un seul avion de recherche et de sauvetage de la Défense nationale au nord du 60e parallèle. Pourquoi tous nos avions de recherche et de sauvetage se trouvent-ils à proximité de la frontière avec les États-Unis puisqu'ils ont à parcourir de très longues distances pour effectuer un sauvetage dans le Nord?
Je suis heureux d'avoir pu contribuer au débat. Nous attendons avec impatience que le projet de loi soit renvoyé à un comité.