Qu’un message soit envoyé au Sénat pour en informer Leurs Honneurs que cette Chambre:
Accepte les amendements nos 1, 3, 13, 16, 17, 21, 26, 27, 32, 33, 55e)(i), 63, 64, 66, 70, 72 à 79, 81, 82, 84, 86, 87, 91, 93, 95, 97, 99, 103 à 106, 111, 112, 114, 117, 122, 124 à 127, 135, 144, 146, 152, 156 et 158 que le Sénat a apportés au projet de loi C-2, Loi prévoyant des règles sur les conflits d'intérêts et des restrictions en matière de financement électoral, ainsi que des mesures en matière de transparence administrative, de supervision et de responsabilisation; mais
Qu’elle n’accepte pas tous les autres amendements à l’exception des amendements 29, 67, 98 et 153, parce que cette Chambre est d’avis que les amendements 2, 4 à 12, 14, 15, 18 à 20, 22 à 25, 28, 30, 31, 34 à 54, 55a) à d), 55e)(ii) à (viii), 56 à 62, 65, 68, 69, 71, 80, 83, 85, 88 à 90, 92, 94, 96, 100 à 102, 107 à 110, 113, 115, 116, 118 à 121, 123, 128 à 134, 136 à 143, 145, 147 à 151, 154, 155 et 157 vont à l’encontre des principes du projet de loi, à savoir renforcer efficacement la responsabilisation, accroître la transparence, améliorer la surveillance et établir la confiance dans le gouvernement et les institutions parlementaires, et qu’ils contredisent le but stratégique énoncé qui consiste à rétablir la confiance du public dans les institutions du gouvernement; et
Que cette Chambre considère cette question comme très importante et conseille vivement à Leurs Honneurs de répondre promptement au présent message.
L’amendement 2 affaiblirait la Loi sur les conflits d’intérêts en levant l’interdiction applicable aux titulaires de charge publique qui exercent des fonctions ayant trait à la Chambre ou au Sénat, et aux membres des familles de ces titulaires, de conclure des contrats avec la Chambre ou le Sénat;
Les amendements 4, 5, 8, 9, 11, 12 et 15 nuiraient à la capacité des titulaires de charge publique d’exercer leurs fonctions et feraient du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, au lieu du Parlement ou du public, l’arbitre final dans les cas d’apparence de conflit en élargissant la définition de « conflit d’intérêts » au sens de la Loi sur les conflits d’intérêts pour inclure les conflits d’intérêts « potentiels » et « apparents »;
Les amendements 6, 28, 30 et 31 affaibliraient la Loi sur les conflits d’intérêts en empêchant le commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique d’ordonner à un ministre ou à un secrétaire parlementaire de s’abstenir de débattre de questions au Parlement, ou de voter à leur sujet, si, ce faisant, cela le mettait en situation de conflit d’intérêts, et en limitant le délai dans lequel une enquête peut être menée;
Les amendements 7, 10 et 14 sont une intrusion inacceptable dans la vie privée des titulaires de charge publique et des membres de leur famille, car ils restreindraient l’exemption relative aux cadeaux d’« amis » à « amis personnels intimes » et exigeraient que tout cadeau d’une valeur supérieure à 200 $ fait à un titulaire de charge publique principal ou aux membres de sa famille par une personne autre qu’un parent fasse l’objet d’une déclaration au commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique et d’une déclaration publique;
Les amendements 18, 23 et 24 nuiraient à la capacité du Premier ministre à prendre des mesures disciplinaires à l’endroit des ministres et à maintenir l’intégrité du ministère en éliminant la capacité du Premier ministre à obtenir des « avis à titre confidentiel » auprès du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique au sujet de titulaires de charge publique particuliers;
L’amendement 19 dissuaderait le public de porter des questions à l’attention du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique par l’intermédiaire d’un membre de l’une ou l’autre Chambre, créerait de l’injustice pour les personnes visées par des plaintes dont le bien-fondé n’a pas été justifié et nuirait à la capacité d’enquête du commissaire en supprimant les dispositions qui protégeraient l’anonymat d’un membre du public et permettraient au commissaire de mener à bien une enquête avant que l’affaire soit rendue publique en exigeant que les membres de l’une ou l’autre Chambre conservent les renseignements confidentiels reçus du public au sujet d’un conflit d’intérêts éventuel, jusqu’à ce que commissaire publie un rapport;
Les amendements 20 et 22 interdiraient au commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique de publier un rapport lorsque la demande d’examen est frivole, vexatoire ou sans fondement, restreignant ainsi la transparence et exigeant qu’un titulaire de charge publique exonéré rende sa propre décision publique pour se disculper;
Les amendements 25, 34 à 54, 55a) à d), 55e)(ii) à (viii), 56 à 62, 65 et 94 sont inacceptables car ils maintiendraient le poste distinct de conseiller sénatorial en éthique, ce qui est contraire à l’objectif d’un commissaire commun aux conflits d’intérêts et à l’éthique qui pourrait apporter un point de vue général sur les questions concernant les conflits d’intérêts et l’éthique;
Les amendements 68 et 69 sont inacceptables car ils vont à l’encontre de l’objectif qui vise à réduire l’abus d’influence au sein du processus électoral en relevant le plafond annuel des contributions politiques pour le faire passer de 1 000 $ à 2 000 $ et en permettant l’application d’un « coefficient de multiplication » de sorte que le plafond des contributions puisse augmenter d’un montant équivalent à ce plafond pour chacune des élections générales tenues durant la même année
L’amendement 71 nuirait à la capacité du commissaire aux élections à enquêter sur des infractions présumées à la Loi électorale du Canada. L’amendement réduirait le délai de dix ans à sept ans après que l’infraction a été commise (revenant ainsi au statu quo) et modifier la partie du délai liée à la connaissance des faits pour la faire passer de cinq ans à deux ans à partir du moment où le commissaire aux élections fédérales est informé des faits donnant lieu à l’infraction. Cela ne permettrait pas de résoudre les problèmes actuels liés au délai et décelés par le directeur général des élections et ne fait que donner six mois de plus au commissaire pour qu’il mène à bien plusieurs centaines d’enquêtes simultanément après une élection;
Les amendements 80 et 89 nuiraient à l’autorité du commissaire au lobbying en le privant de son pouvoir discrétionnaire de rendre compte des cas où les titulaires d’une charge publique désignée n’ont pas vérifié l’information communiquée par les lobbyistes et en raccourcissant la durée de l’enquête et le délai dans lequel le commissaire peut mener une enquête;
L’amendement 83 affaiblirait sérieusement la portée de l’interdiction imposée aux titulaires d’une charge publique désignée de faire du lobbying pendant cinq ans en leur permettant d’accepter un emploi au sein d’une organisation qui pratique des activités de lobbying, à condition qu’ils ne consacrent pas une fraction importante de leur temps aux activités de lobbying;
L’amendement 85 créerait beaucoup d’incertitude dans le secteur privé et inciterait de façon inconvenante les sociétés à accorder la préférence aux lobbyistes consultants plutôt qu’aux lobbyistes internes, car tous les employés de toute société qui passe des marchés avec le gouvernement du Canada ne pourrait, pendant cinq ans, mener des activités de lobbying auprès du ministère qui a conclu le marché. L’amendement ne prévoit aucun mécanisme d’exemption de cette interdiction et les personnes pourraient être passibles de peines criminelles;
Les amendements 88 et 90 ajouteraient l’interdiction de faire obstruction au travail du commissaire au lobbying et considéreraient comme une infraction spécifique l’inobservation de l’interdit de communication ordonné par le commissaire. Le projet de loi traite déjà de ces questions à l’article 80;
Les amendements 92 et 113a) ne modifieraient pas en profondeur les dispositions de la Loi sur l’accès à l’information qui s’appliquent au commissaire au lobbying, comme on le propose dans le projet de loi. Néanmoins, ces amendements, qui ne touchent que la forme, signifieraient en principe que les institutions gouvernementales énumérées à l’article 144 du projet de loi, comme le Bureau du vérificateur général du Canada et le Commissariat aux langues officielles, ne pourraient être assujetties à la Loi sur l’accès à l’information tant que le poste de commissaire au lobbying ne serait pas créé;
L’amendement 96 nuirait au système d’emploi axé sur le mérite dans la fonction publique en continuant de protéger injustement le statut de bénéficiaire de priorité des membres du personnel exonéré qui quittent leur poste après l’entrée en vigueur de la disposition au lieu de les obliger à participer aux concours, comme les fonctionnaires, pour doter des postes dans la fonction publique;
Les amendements 100 et 102 porteraient atteinte de façon inacceptable à l’exercice de l’autorité du gouvernement en exigeant que le gouverneur en conseil nomme le directeur parlementaire du budget uniquement à partir d’une liste de candidats soumise par le comité de sélection. En outre, ces amendements établiraient la composition du comité de sélection au lieu de la laisser au gré du bibliothécaire parlementaire;
L’amendement 101 compliquerait inutilement la procédure selon laquelle le comité de sélection informe le gouverneur en conseil de sa liste de candidats au poste de directeur parlementaire du budget en exigeant, outre le leader du gouvernement à la Chambre des communes, que le leader du gouvernement au Sénat présente la liste;
Les amendements 107, 109 et 110 impliqueront les membres du Sénat dans le processus de nomination et de déchéance du directeur des poursuites pénales. Puisque cet office se trouve au sein du pouvoir exécutif du gouvernement, l’implication du Sénat dans le processus de nomination sera inappropriée;
L’amendement 108 nuirait au pouvoir du procureur général d'identifier les candidats que le comité de sélection évaluerait au regard du poste de directeur des poursuites pénales. Étant donné que le titulaire de ce poste exerce des pouvoirs sous la direction et pour le compte du procureur général, cet amendement constitue une entrave inacceptable à l’exercice du pouvoir exécutif du gouvernement;
L’amendement 113b) affaiblirait sérieusement la capacité de vérification et d’enquête du vérificateur général et du commissaire aux langues officielles. L’amendement limiterait l’exemption prévue au paragraphe 16.1(1) de la Loi sur l’accès à l’information pour qu’elle ne s’applique pas aux documents qui contiennent des renseignements créés dans le cadre d’une enquête une fois l’enquête et les procédures connexes terminées, ce qui nuirait à la capacité des enquêteurs de garantir l’anonymat à un éventuel témoin
Les amendements 115 et 116 nuiraient à l’objectif consistant à accroître la transparence pour la Fondation du Canada pour l’appui technologique au développement durable en accordant à la Fondation des exemptions spécifiques qui sont inutiles étant donné la nature de ses activités, qui s’apparentent à celles des autres institutions gouvernementales assujetties à la Loi sur l’accès à l’information comme le ministère de l’Industrie et l’Agence de promotion économique du Canada atlantique;
L’amendement 118, qui est lié à l’amendement 113b) du Sénat, affaiblirait sérieusement la capacité de vérification interne du gouvernement en permettant la divulgation des « documents de travail se rapportant à la vérification » en sus des « rapports préliminaires », en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, si un rapport final n’a pas été publié dans le délai de deux ans;
L’amendement 119 annulerait la politique sur laquelle la Loi sur l’accès à l’information a été fondée, laquelle politique n’a pas été modifiée par le projet de loi adopté à la Chambre. L’amendement nuirait à l’équilibre entre les exceptions discrétionnaires et les exceptions obligatoires prévues dans la Loi sur l’accès à l’information, en donnant aux dirigeants des institutions gouvernementales le pouvoir discrétionnaire de déroger aux exceptions obligatoires existantes et proposées. De plus, l’amendement accorderait de facto des pouvoirs d’ordonnance au commissaire à l’information, qui, en tant que dirigeant d’une institution gouvernementale proposée qui serait assujettie à la Loi sur l’accès à l’information par le projet de loi, serait en mesure de divulguer des documents provenant d’autres institutions gouvernementales;
Les amendements 120, 121 et 123 nuiraient à l’objectif d’une transparence accrue en excluant à jamais de l’application de la Loi sur l’accès à l’information, l’information détenue par certaines institutions gouvernementales avant qu’elles deviennent assujetties à la Loi et en retirant la Commission canadienne du blé de la liste des institutions auxquelles la Loi s’applique;
Les amendements 128 et 131 nuiraient à l’objectif d’une protection accrue des fonctionnaires qui divulguent des actes répréhensibles dans le secteur public en créant de la confusion quant aux types de divulgations qui sont protégées ou ne tombent pas sous le coup de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles. Les amendements rendraient obscurs les paramètres évidents énoncés dans la Loi pour guider les fonctionnaires qui envisagent de faire une divulgation en incorporant des principes vagues de la common law, ce qui pourrait amener les fonctionnaires à faire des divulgations publiques qu’ils pensent protégées mais en fait ne le sont pas;
Les amendements 129 et 132 créeraient un déséquilibre dans le régime de protection contre les représailles proposé dans la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles en élargissant la définition de « représailles » pour y inclure « toute autre mesure qui peut directement ou indirectement nuire à un fonctionnaire » et en inversant le fardeau de la preuve, de sorte que toute mesure administrative ou disciplinaire prise dans l’année suivant une divulgation soit considérée comme des représailles, à moins que l’employeur puisse prouver le contraire. Ces amendements élargiraient la définition de représailles pour inclure des comportements qui échapperaient sans doute au contrôle de l’employeur, et les gestionnaires hésiteraient à prendre des mesures disciplinaires légitimes par crainte d’être l’objet d’une plainte liée à des représailles, qui les exposerait à une sanction disciplinaire imposée par le Tribunal;
L’amendement 130 augmenterait le risque de divulgation de renseignements de nature délicate sur la sécurité nationale en assujettissant le Centre de la sécurité des télécommunications et le Service canadien du renseignement de sécurité à la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles sans prévoir des mesures additionnelles spécifiques de protection des divulgations;
L’amendement 133 prolongerait le délai dans lequel une plainte liée à des représailles peut être déposée, pour le faire passer de 60 jours à un an. Il nuirait au pouvoir discrétionnaire du commissaire à l’intégrité du secteur public, qui peut déjà prolonger le délai au-delà de 60 jours s’il estime qu’il convient de le faire;
L’amendement 134 nuirait à l’objectif de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles consistant à assurer une protection convenable et responsable contre les représailles des fonctionnaires qui font une divulgation sans pour autant encourager sans le vouloir le dépôt de plaintes vexatoires ou frivoles. L’amendement supprimerait le plafond de 10 000 $ imposé pour les indemnités versées pour les souffrances et douleurs subies, laissant ainsi l’établissement du montant des indemnités à la discrétion du Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles;
L’amendement 136 nuirait aux principes de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles en majorant le montant maximal des honoraires pouvant être versés aux conseillers juridiques, pour les faire passer de 1 500 $ à 25 000 $ ou encore en ne fixant aucun plafond, lequel serait laissé au gré du commissaire à l’intégrité du secteur public. L’aide juridique vise à fournir aux personnes susceptibles d’être visées par un processus mené sous le régime de la Loi des conseils juridiques quant aux options qui s’offrent à elles, à leurs droits et responsabilités. Pour ce qui est des plaintes liées à des représailles, le commissaire fait enquête et détermine s’il y a lieu de porter la plainte liée à des représailles à l’attention du Tribunal de la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles, et il agit à titre de partie qui saisit le Tribunal, ce qui l’habilite à présenter les résultats de l’enquête. L’amendement rendrait tous les processus menés sous le régime de la Loi beaucoup plus rigoristes et litigieux;
Les amendements 137 et 138 accorderaient au commissaire à l’intégrité du secteur public le pouvoir d’exiger des preuves et d’obtenir des renseignements détenus à l’extérieur du secteur public. Cet amendement est inacceptable car il augmenterait le risque de contestation du pouvoir et de la compétence du commissaire sans lui apporter une aide importante dans l’exercice de son mandat en vertu de la Loi, qui consiste à enquêter sur des actes répréhensibles et des plaintes liées à des représailles au sein du secteur public;
Les amendements 139 à 143 augmenteraient le risque de nuire à la réputation des personnes qui sont accusées à tort d’avoir commis des actes répréhensibles, car le fait de limiter les exceptions accordées au commissaire à l’intégrité du secteur public et à d’autres dirigeants d’institutions aux termes de la Loi sur l’accès à l’information, de la Loi sur la protection des renseignements personnels et de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques augmenterait le risque que leurs noms soient rendus publics;
Les amendements 145, 151 et 154 limiteraient la capacité du gouverneur en conseil à organiser les rouages du gouvernement, en particulier en ce qui a trait à la mise sur pied de la Commission des nominations publiques et du poste de vérificateur de l’approvisionnement et, à ce titre, ils sont inacceptables;
L’amendement 147 exigerait explicitement que les renouvellements de nomination à la Commission des nominations publiques soient soumis aux mêmes exigences légales que les nominations. L’amendement est inutile et superflu car le renouvellement d’une nomination constitue une nouvelle nomination et, à ce titre, doit être conforme à toutes les exigences législatives applicables;
L’amendement 148 impliquera les membres du Sénat dans la nomination des membres de la Commission des nominations publiques. Puisque cette commission se trouve au sein du pouvoir exécutif du gouvernement, l’implication du Sénat dans le processus de nomination sera inappropriée;
L’amendement 149 apporterait de la confusion quant au rôle convenable des « personnes nommées » dans le processus de nomination du gouverneur en conseil sous le régime de la Loi sur les traitements en élargissant le mandat de la Commission des nominations publiques pour inclure les personnes nommées dans le domaine de l’éducation et de la formation, qui ne participent pas au processus de nomination;
L’amendement 150 prolongerait le mandat des personnes nommées à la Commission des nominations publiques, pour le faire passer de cinq ans à sept ans, ce qui est inacceptable, car la durée du mandat n’est pas essentielle au fonctionnement efficient et efficace de la Commission;
L’amendement 155 nuirait à la confiance des fournisseurs du secteur privé à l’égard du gouvernement à titre d’associé en affaires et pourrait faire augmenter le nombre de poursuites intentées contre le gouvernement en donnant au vérificateur de l’approvisionnement la possibilité de recommander l’annulation d’un marché auquel est liée une plainte. Le vérificateur de l’approvisionnement n’a pas reçu de pouvoir, d’attribution ou de fonction visant à remplir un mandat qui l’amènerait entre autres choses à examiner la validité juridique de la passation d’un marché; le mandat est plutôt axé sur la mesure dans laquelle les pratiques d’approvisionnement du gouvernement reflètent l’engagement du gouvernement à assurer l’équité, l’ouverture et la transparence dans le processus de l’approvisionnement;
L’amendement 157 augmenterait le risque que des renseignements de nature délicate sur la sécurité nationale soient divulgués en éliminant la capacité du gouverneur en conseil à prescrire, par voie de règlements, les ministères qui relèveraient de la compétence du vérificateur de l’approvisionnement; et
Cette Chambre est d’accord avec les principes sous-tendant les amendements 29, 67, 98, et 153, mais y propose les modifications suivantes. Que:
L’amendement 29 du Sénat soit modifié afin de se lire comme suit:
Article 2, page 32: Remplacer les lignes 17 à 21 par ce qui suit:
« 64. (1) Sous réserve du paragraphe 6(2) et des articles 21 et 30, la présente loi n’interdit pas les activités qu’exercent les titulaires de charge publique et les ex-titulaires de charge publique qui sont membres du Sénat ou de la Chambre des communes. »
L’amendement 67 du Sénat soit modifié afin de se lire comme suit:
Article 44, page 58: Ajouter après la ligne 5 ce qui suit:
« (4) L'article 404.2 de la même loi est modifié par adjonction, après le paragraphe (6), de ce qui suit:
(7) Ne constitue pas une contribution le droit payé par un particulier pour participer au congrès d’un parti enregistré si les coûts se rapportant à la tenue du congrès sont supérieurs ou égaux à la somme des droits payés par l’ensemble des particuliers à cette fin. Cependant, si les coûts sont inférieurs, l’excédent, divisé par le nombre des particuliers ayant payé les droits, est considéré comme une contribution apportée par chacun de ces particuliers. »
L’amendement 98 du Sénat soit modifié afin de se lire comme suit:
Article 108, page 94: Remplacer les lignes 1 à 2 par ce qui suit:
« (4) Les articles 41 à 43, le paragraphe 44(3) et les articles 45 à 55, 57 et 59 à 62 entrent en vigueur ou sont réputés être entrés en vigueur le 1er janvier 2007.
(4.1) Les articles 63 et 64 entrent en vigueur ou sont réputés être entrés en vigueur le 1er janvier 2007, mais ils »
L’amendement 153 du Sénat soit modifié afin de se lire comme suit:
Article 259, page 187: Ajouter après la ligne 13 ce qui suit:
« 16.21 (1) Le Conseil du Trésor peut, sur recommandation du président du Conseil du Trésor, nommer à titre de membre de tout comité de vérification constitué au titre de l’article 16.2, toute personne qui n’occupe pas de poste au sein de l’administration publique fédérale et qui possède les qualités exigées par ses instructions.
(2) Le membre du comité de vérification ainsi nommé occupe son poste à titre amovible pour un mandat d’au plus quatre ans renouvelable une seule fois.
(3) Il a droit à la rémunération et aux indemnités fixées par le Conseil du Trésor. »
— Monsieur le Président, ce n'est pas un plaisir pour moi de faire ce discours aujourd'hui.
[Traduction]
Je prends la parole aujourd'hui pour parler encore une fois du projet de loi , Loi fédérale sur la responsabilité. Je suis heureux de pouvoir parler de nouveau de ce projet de loi, mais je suis très déçu des efforts déployés par certains sénateurs pour tenter de diluer cette mesure législative historique.
Notre gouvernement a été élu parce qu'il a proposé des changements. Il a été élu parce que les électeurs et les contribuables canadiens voulaient des changements. Les électeurs ont dit qu'ils voulaient un gouvernement honnête qui rend des comptes, un gouvernement en qui ils peuvent avoir confiance. Ils veulent savoir que les élus et les fonctionnaires agissent dans l'intérêt supérieur des Canadiens. Je crois qu'il faut gagner cette confiance jour après jour, et la première chose à faire est d'améliorer la reddition de comptes au gouvernement.
C'est pourquoi notre première priorité législative était de rendre le gouvernement plus ouvert et plus honnête et de le responsabiliser davantage. Les Canadiens étaient si méfiants à l'égard du gouvernement en tant qu'institution que celui qui était chef de l'opposition à l'époque a promis que ce serait là la première mesure législative que son nouveau gouvernement présenterait. Ainsi, on n'aurait pas d'excuses à invoquer pour expliquer pourquoi une telle mesure n'a pas été présentée et adoptée.
Le 11 avril, à peine neuf semaines après que l'actuel gouvernement eut pris le pouvoir officiellement, j'ai eu le plaisir, au nom des Canadiens et au nom de l'ensemble du caucus ministériel, de présenter la Loi fédérale sur la responsabilité à la Chambre. Cette loi et le plan d'action qui l'accompagne, qui est presque aussi important que la loi elle-même, visent à responsabiliser davantage l'ensemble du gouvernement, en commençant par le premier ministre.
Nous comprenons que le succès de notre pays dépend de la mise en oeuvre de mécanismes permettant au gouvernement d'être plus efficace dans le travail qu'il fait pour les Canadiens ordinaires et leurs familles. En instituant un niveau sans précédent de rigueur et de surveillance dans tout le secteur public fédéral, la Loi fédérale sur la responsabilité fournit une base solide pour rebâtir la confiance des Canadiens dans leur gouvernement.
Je dois souligner à la Chambre que nous avons apporté une attention particulière à quelques facteurs très importants en rédigeant cette mesure législative.
Premièrement, nous ne voulions pas alourdir davantage la bureaucratie ni multiplier les nouvelles règles. La plupart des nouvelles entités créées dans notre projet de loi remplacent des entités existantes ou renforcent l'indépendance de celles-ci. Lorsqu'il y a de nouvelles règles, nous nous sommes efforcés de les rendre plus simples et plus efficaces.
Deuxièmement, nous ne voulions pas que le gouvernement finisse par étouffer l'innovation et favoriser, au sein de la fonction publique, l'établissement d'une culture trop craintive du risque. Nous voulions trouver un juste équilibre entre une surveillance efficace et la flexibilité. Cela est incroyablement important si nous voulons avoir une fonction publique dynamique pour la prochaine génération et le reste du siècle. Nous voulons attirer les meilleurs et les plus brillants candidats dans la fonction publique, reconnaissant que, même s'ils agissent de bonne foi, les fonctionnaires peuvent se tromper de temps à autre.
Quand il a conçu le projet de loi , le gouvernement a écouté nombre d'intervenants. Nous avons obtenu la collaboration de tous les partis à la Chambre. J'estime que ces apports font que ce projet de loi est meilleur. Les députés ont travaillé très fort pour faire adopter la loi sur la responsabilité en 72 jours. Ils ont examiné et analysé à fond des centaines d'articles et d'amendements. Ils ont travaillé pendant plus de 90 heures durant six semaines, en plus de leurs heures de travail normales, pour veiller à ce que tout soit parfait.
Je voudrais souligner le dur travail accompli par le député de à ce comité. Il a travaillé incroyablement fort avec tous les députés ministériels membres de ce comité.
Le travail d'autres députés mérite aussi d'être souligné.
Je voudrais reconnaître le député de , qui a beaucoup travaillé sur ce dossier. Nous avons souvent été en désaccord avec le député, mais personne ne peut dire qu'il n'était pas motivé et qu'il ne voulait pas renforcer le projet de loi. Je le félicite de façon particulière de son travail. J'ai trouvé fort intéressants certains amendements qu'il a présentés, notamment celui qui avait trait à l'assujettissement de la Commission canadienne du blé au régime de l'accès à l'information. C'était là un des meilleurs amendements proposés au projet de loi, et c'est avec plaisir que nous avons appuyé notre collègue de Winnipeg. Je dirai au député de Winnipeg que j'ai lu le journal de samedi et je voudrais simplement lui rappeler quel excellent amendement il a présenté.
Je voudrais reconnaître en outre le député de . Nous étions souvent en désaccord lui et moi, mais il s'est montré hautement déterminé à faire avancer les choses, et cela doit être souligné.
[Français]
Je voudrais aussi remercier l'ex-député de Repentigny, Benoît Sauvageau. Il a travaillé très fort. À titre de nouveau député et nouveau ministre, cela a été certes un grand plaisir pour moi de travailler avec M. Sauvageau. Ses efforts, son travail, son amitié étaient très bien connus par tous les députés. Toutefois, je veux souligner, ici, en cette Chambre, que son travail a été très important de sorte que nous avons pu présenter ce projet de loi en deçà des 72 premiers jours de cette 39e législature.
[Traduction]
Le départ de Benoît Sauvageau laissera un grand vide, non seulement au sein du caucus du Bloc québécois et dans la circonscription de Repentigny, mais pour tous les députés de la Chambre. De nombreux Canadiens suivent les débats du Parlement et ils y voient souvent des affrontements assez vifs, auxquels je participe comme d'autres. Ce qu'ils perçoivent peut-être moins, c'est la capacité des députés de divers partis de travailler ensemble, ce qui arrive assez souvent. Le travail du député de Repentigny était exemplaire à cet égard.
Je suis convaincu que nous avons fait un bon travail à la Chambre des communes. Le comité a également fait un bon travail. Le gouvernement n'a pas obtenu tout ce qu'il voulait, mais le projet de loi a été renforcé par le travail du comité spécial. Je suis convaincu que la Chambre a fait son travail. Je constate qu'il n'y a pas un seul député de la Chambre des communes qui a voulu déclarer son opposition à ce projet de loi. Je me souviens d'avoir entendu le député de déclarer durant les deux premières minutes de son discours qu'il appuyait le projet de loi, et il en a été de même pour le député du Bloc québécois et, bien entendu, pour le représentant du Nouveau Parti démocratique.
Mises à part les quelques erreurs typographiques et ambiguïtés de libellé, le projet, dans la forme où il a été transmis au Sénat, était bien formulé, complet et attentivement ciblé. Malheureusement, le Sénat a proposé plus de 100 amendements dont la plupart ont très nettement dilué la vaste gamme d'objectifs contenus dans le projet de loi . J'ai nettement l'impression que la plupart des amendements adoptés par le Sénat, s'ils étaient maintenus, causeraient un tort irréparable à l'objectif d'ensemble et à l'efficacité de la Loi sur la responsabilité fédérale. J'englobe dans ceux-ci les amendements les plus saillants, y compris l'augmentation de 1 000 $ à 2 000 $ de la limite des dons à des partis politiques.
Nous souhaitons mettre un terme au pouvoir de l'argent en politique. On peut certainement dire que M. Chrétien et le gouvernement libéral qu'il a dirigé ont beaucoup fait à cet égard. Nous poursuivons le travail de Chrétien en réduisant davantage la limite pour faire en sorte que ce soient les Canadiens de la classe moyenne, et non pas un petit groupe de riches bailleurs de fonds, qui exercent une influence prépondérante en politique. Un tel changement était souhaité et il me semble que tous les députés en ont pris bonne note.
Le Sénat a également proposé des amendements visant à retarder jusqu'en 2008 la mise en oeuvre des nouvelles mesures législatives concernant le financement des partis politiques. C'est trop tarder. Ces mesures doivent être établies à très brève échéance afin que les Canadiens puissent bénéficier du nouveau régime.
Nous avons aussi discuté avec des députés de l'opposition officielle et nous sommes parvenus à un compromis que je trouve raisonnable et honorable, c'est-à-dire faire entrer en vigueur ces nouvelles restrictions le 1er janvier afin de ne pas nuire au congrès à la direction du Parti libéral. Le Bloc québécois et d'autres en avaient parlé aussi. Dans un esprit de collaboration et de concertation, quelque chose que je préconise à la Chambre chaque jour, monsieur le Président, nous avons accepté d'envisager un changement.
Parlons maintenant des membres du personnel politique qui passent devant les autres candidats pour obtenir des postes à la fonction publique. Le Sénat veut permettre aux adjoints politiques partisans de joindre notre fonction publique non partisane. Cette situation perturbe les fonctionnaires de la capitale nationale depuis des années: ils projettent de participer à un concours pour un poste, mais le concours est annulé et un bénéficiaire de nomination politique obtient le poste.
Si nous croyons dans le principe du mérite, il faut que les concours aient lieu et c'est ce que nous voulons. Des représentants de l'Alliance de la fonction publique du Canada ont porté ce problème à mon attention bien avant les élections et je suis d'accord qu'il faut y remédier. Les adjoints politiques, qu'ils soient libéraux, conservateurs ou peu importe, ont beau avoir beaucoup d'expérience, ils devraient, comme n'importe qui d'autre, se soumettre aux exigences des concours s'ils veulent obtenir un poste dans la fonction publique.
Mon autre préoccupation concerne la soustraction de la Commission canadienne du blé à la Loi sur l'accès à l'information. Nous voulons rendre transparent ce qui est opaque. Nous croyons que les producteurs de blé et d'orge de l'Ouest du Canada devraient avoir le droit de savoir ce qui se passe dans leur commission. C'est important. J'ai été vraiment inquiet de voir le Sénat libéral non élu tenter pour la toute première fois de soustraire une agence à la couverture de la Loi sur l'accès à l'information. Certaines personnes ont dit que nous n'allions pas assez loin, puis ont voulu se retirer. Qu'est-ce que la Commission canadienne du blé et ses sympathisants ont à cacher? Rendons la Commission canadienne du blé plus transparente.
L'ajout d'exceptions à la Loi sur l'accès à l'information pour les fondations nous a tous causé de vives inquiétudes. Ce ne serait pas exagéré de dire que bon nombre des amendements venant du Sénat imposeraient un fardeau injuste au secteur privé, menotteraient les gestionnaires du secteur public et étoufferaient toute innovation. C'est particulièrement vrai dans le cas des amendements du Sénat qui portent sur les articles relatifs à la divulgation.
La divulgation, c'est important pour moi. C'est important pour le député de et pour tous les députés. C'était un enjeu important pour les électeurs de ma circonscription, Ottawa-Ouest—Nepean, pendant les dernières élections. Nous voulons que nos fonctionnaires sachent qu'ils peuvent suivre un processus simple pour dénoncer des actes répréhensibles sans crainte de perdre leur emploi et de ne plus être en mesure de subvenir aux besoins de leur famille. Nous voulons qu'un changement de culture s'opère au sein de la fonction publique.
J'ai l'impression que les dispositions de la Loi fédérale sur la responsabilité vont plus loin que toute autre mesure législative de n'importe quel pays occidental sur le plan de la protection des divulgateurs. J'en suis très fier.
La Chambre a remis au Sénat un projet de loi équilibré. Nous devons maintenant tenter d'en rétablir l'équilibre. C'est plutôt consternant, compte tenu du fait que le gouvernement avait démontré sa volonté de collaborer avec le Sénat pour arriver à un consensus fort. Nous avions accepté un certain nombre d'amendements, certains avant même que le Sénat soit saisi du projet de loi, et d'autres pendant l'étude article par article du Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles. Je me dois de souligner l'excellent travail du président de ce comité, le sénateur Don Oliver. Il est un Canadien exceptionnel et il a fait du très bon travail.
Malheureusement, certains sénateurs ont mal compris cet esprit de coopération, ou bien ils en ont fait fi. Par conséquent, les députés élus de la Chambre des communes sont confrontés à un énorme défi. Nous devons construire ce projet de loi à nouveau. Nous devons le renforcer. Nous devons rétablir les mesures d'accroissement de la responsabilisation que les Canadiens souhaitent et méritent.
Nous nous pencherons sur chaque amendement proposé par le Sénat. Nous les jugerons en fonction de leur valeur. Certains d'entre eux sont acceptables, mais le gouvernement ne peut les appuyer tous.
Tout comme mes électeurs d'Ottawa-Ouest—Nepean et les Canadiens en général, j'espère que ce projet de loi sera adopté rapidement, mais nous ne compromettrons pas, par souci de rapidité, l'engagement que nous avons pris de rendre le gouvernement plus responsable. Soyons clairs: en proposant une foule d'amendements contre-productifs, le Sénat a indûment fait obstruction à l'adoption du projet de loi. Les Canadiens se rendront bien compte de ce qui se passe et j'estime qu'ils demanderont des comptes aux responsables.
La Loi fédérale sur la responsabilité, telle qu'adoptée par la Chambre, et notre plan d'action connexe, sont conçus de manière à s'attaquer aux problèmes. Ils ont pour but de récompenser ceux qui le méritent, d'assurer une meilleure utilisation des deniers publics, une plus grande honnêteté et de rendre le gouvernement plus efficace.
Le 16 juin, j'ai dit à la Chambre que si le Parlement devait faire une seule chose, ce serait de mettre fin à la culture du tout m'est dû et de la remplacer par une culture de la responsabilité. Notre gouvernement reste absolument déterminé à atteindre cet objectif des plus essentiels.
J'encourage les députés à nous aider à relever ce défi en faisant preuve du même esprit de coopération qu'ils ont si sagement adopté il y a quatre mois à peine. Ensemble, nous pouvons veiller à ce que la Loi fédérale sur la responsabilité atteigne l'objectif qu'on lui avait fixé: créer un gouvernement axé sur l'ouverture et l'honnêteté qui reflète ce que le Canada a de mieux à offrir.
:
Monsieur le Président, je l'ignorais. Cela pourrait m'investir d'un semblant de pouvoir, mais je vais m'en tenir au temps que m'a alloué mon whip et je saurai quand il sera temps pour moi de conclure.
J'étais membre du comité législatif chargé d'étudier le projet de loi .
[Français]
Tout d'abord, je voudrais remercier les membres de l'équipe libérale du comité, soit notre leader de comité, le député de , et les députées de et de . Ils ont travaillé très fort ensemble, de concert avec les autres leaders des partis, par exemple les députés de et de .
Je voudrais ajouter un mot spécial à la mémoire du député de Repentigny décédé récemment.
[Traduction]
Autant que possible, nous avons travaillé ensemble et nous avons exprimé notre opinion avec beaucoup de passion. Comme tout le monde, je me rappelle notamment les propos débordants de passion du député de .
Selon le , il s'agissait d'un projet de loi visant à mettre fin au rôle des grands bailleurs de fond en politique. Quelle farce! Il y a un an, le Parti conservateur a fait campagne sous le slogan « Changeons pour vrai ». Aujourd'hui, dix mois plus tard, son slogan semble être devenu « Changeons pour vrai, mais seulement pour nos amis conservateurs ».
[Français]
Une fois de plus, ce gouvernement minoritaire conservateur — je souligne le mot « minoritaire » — tente d'utiliser la Chambre des communes à des fins partisanes. Encore une fois, l'entraide partisane des conservateurs a pris le dessus sur le bien commun et l'intérêt de l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes.
[Traduction]
Aujourd'hui, nous voyons clairement pourquoi le gouvernement minoritaire voulait accélérer l'étude du projet de loi à la Chambre, au comité, puis au Sénat et au comité sénatorial. Les conservateurs ont pensé que personne n'aurait le temps de voir combien partisan et partial il était vraiment à certains égards. Plus nous passons de temps à étudier ce projet de loi, plus nous y trouvons de lacunes et d'échappatoires. C'est ce qui explique cet empressement à le soustraire aux feux de la rampe et à l'examen minutieux des comités, qui ont quand même fait du bon travail, pour finalement le faire adopter à la Chambre.
Il est donc plutôt ironique de constater que, bien qu'ils aient fait campagne en promettant d'assainir le gouvernement et de jouer selon les règles, aujourd'hui, les conservateurs essaient de contourner la loi pour y introduire, à leur avantage, certaines échappatoires en matière de contributions politiques.
[Français]
Tout cela, après une enquête d'Élections Canada au sujet du Parti conservateur, à la suite d'une déclaration du président du Conseil du Trésor révélant que son parti avait oublié de déclarer des frais de quelque 2 millions de dollars reliés à son congrès de mars 2005.
[Traduction]
Au cours des audiences, le a admis, en particulier dans le cas dont il est question au Sénat, que les conservateurs avaient oublié de déclarer à titre de dons les frais des participants à leur congrès de mars 2005. Après la fin de semaine de football que nous venons de vivre, nous pourrions pratiquement dire que l'opinion des conservateurs selon laquelle les frais de participation au congrès ne devaient pas être considérés comme des dons, a été exprimée sous forme d'instructions de dernière minute du quart-arrière du parti conservateur, qui les lançait à voix haute derrière la ligne de mêlée du comité législatif étudiant le projet de loi . Depuis lors, cette opinion a été taillée en pièces par les fonctionnaires d'Élections Canada et par tous les partis représentés aux Communes, sauf les conservateurs.
En réponse au discours du , nous allons voir essentiellement qu'il s'agissait surtout de dissimuler et de légitimer des actes qui pourraient avoir été illégaux. La somme de presque 2 millions de dollars est loin d'être négligeable. La minorité conservatrice dit qu'elle veut resserrer les lois canadiennes, mais elle ne peut même pas respecter les lois existantes en ce qui concerne les dons aux partis politiques.
Je ne suis pas seul à faire cette affirmation. La population du Canada devrait savoir que le directeur général des élections, Jean-Pierre Kingsley, a rejeté les excuses des conservateurs et a jugé que le parti avait enfreint les règles.
Le Parti conservateur a fait l'objet d'autres plaintes. Les conservateurs essaient de remédier à l'illégalité de leurs actes dans certaines parties de cette mesure législative. Aujourd'hui, avec le projet de loi , le gouvernement minoritaire essaie de dissimuler ses erreurs du passé et de réparer ses pots cassés. En essayant de changer les règles du jeu in extremis, il admet par le fait même sa culpabilité.
En plus des frais d'inscription pour les congrès de partis politiques, ces convention attendance fees, ou droits que doivent payer tous les membres du parti qui assistent à un congrès et que l'on a tenté, à tort et tout probablement de façon illégale, de déguiser pour qu'ils ne soient pas considérés comme des contributions politiques, le Parti conservateur a eu le culot et l'audace de donner accès à des observateurs provenant de sociétés.
J'aimerais rappeler que le projet de loi , ce beau projet de loi libéral déposé par le gouvernement Chrétien, a interdit les dons provenant des sociétés et des syndicats. Toutefois, le Parti conservateur a perçu jusqu'à maintenant des frais de 1 000 $ à titre de droits d'accès pour des observateurs provenant de sociétés, qu'il n'a pas déclarés en tant que contribution politique.
Après 70 rencontres du comité législatif chargé d'étudier le projet de loi et après avoir suivi les séances du comité sénatorial, je comprends enfin maintenant ce que le voulait dire en affirmant vouloir mettre fin à l'influence des gros capitaux en politique. Il pensait à toutes ces importantes contributions faites en catimini, à l'encontre des dispositions de la Loi électorale du Canada, sans être déclarées et sur lesquelles une audience d'un comité du Sénat à laquelle le président du Conseil du Trésor a participé, a jeté la lumière au printemps.
Ces sommes, totalisant probablement plus de 2 millions de dollars, étaient en fait des dons de sociétés que le et le Parti conservateur voulaient faire disparaître du monde politique. Ils ne voulaient pas que ces montants soient déclarés. Il est malheureusement devenu trop courant de voir le gouvernement conservateur minoritaire détourner l'ordre du jour de la Chambre pour adopter des mesures législatives partisanes.
Le a déclaré à plusieurs reprises qu'il voulait réduire l'influence des gros capitaux et rendre le processus politique plus transparent.
[Français]
Il l'a répété encore une fois le 4 mai dernier, lorsqu'il a témoigné devant le comité d'étude du projet de loi . Même son patron, le , a affirmé vouloir « mettre fin à l'influence de l'argent » au sein du gouvernement canadien.
[Traduction]
Nous le voyons aux deux niveaux. Nous avons le , qui donne parfois dans la grandiloquence, et on peut comprendre son enthousiasme, mais il y a aussi le regard froid du , qui affirme à cet égard même qu'il veut en finir avec le grand capital dans la politique. Nous savons maintenant ce qu'il voulait dire. En effet, il voulait que les frais d'inscription d'observateurs du milieu des affaires au congrès du parti ne soient pas déclarés comme donations politiques. Cependant, nous ne l'avons pas vu à ce moment-là.
[Français]
Malheureusement, ce gouvernement n'est pas capable de passer de la parole aux actes. Pendant que d'un côté, il se vante d'être le champion de la transparence, il juge normal de ne pas avoir déclaré près de 2 millions de dollars de frais de leur convention de mars 2005. Aujourd'hui, les conservateurs veulent utiliser le projet de loi pour corriger leurs propres erreurs du passé.
[Traduction]
La responsabilité, cependant, n'est pas un concept qui peut être adapté à des objectifs partisans et à des illégalités passées. Contrairement à ce que pensent les conservateurs, les libéraux croient que la responsabilité devrait s'appliquer à tous les partis tout le temps, pas seulement lorsque cela les arrange, lorsqu'ils sont pris en flagrant délit.
Un examen du projet de loi est nécessaire parce qu'il y a plus que cet acte illégal et cette tentative de camouflage, qui ont des relents de Watergate, par le gouvernement en ce qui concerne des donations politiques.
Le comité législatif a accompli quelque chose en rendant les sous-ministres davantage comptables au Parlement. C'est une bonne chose, comme l'est un resserrement des règles régissant les lobbyistes. Au début, les conservateurs ne voulaient pas que des gens ayant travaillé pour eux lorsqu'ils étaient dans l'opposition puissent devenir plus influents quand le gouvernement changerait de mains, mais cela a fait l'objet de bien des débats.
On a discuté de la question de l'application de la Loi sur l'accès à l'information à certains organismes, conseils et commissions, et on peut débattre de la question de savoir si cela est bon ou mauvais selon l'organisme, le conseil et la commission en cause. Le temps me manque, toutefois, pour parler de tous les organismes, conseils et commissions.
Il convient de signaler que les libéraux ont également réalisé certaines choses. Au comité, les députés libéraux, suivant en cela les conseils du jurisconsulte du Parlement, ont protégé un privilège constitutionnel datant de 1868, alors que, dans leur hâte, les conservateurs essayaient d'imposer leur position à la Chambre. Les députés libéraux ont éliminé l'aspect du vote secret et surtout, malgré la position du gouvernement minoritaire, ils ont empêché que les collectivités des Premières nations soient soumises aux principes de vérification imposés par le gouvernement.
Cependant, dans la hâte qu'on a constatée aux deux comités, en toute franchise, on n'a pas profité de magnifiques occasions qui s'offraient de discuter comme il se doit de nombreux amendements qui ont été présentés par tous les partis relativement à des éléments clés et qui auraient pu rendre le projet de loi plus efficace. On a proposé d'éliminer les dons venant de gens de moins de 18 ans. Chose ironique, cet amendement a été proposé et battu par la majorité conservatrice au comité avec l'aide des néo-démocrates.
Il convient peut-être également de signaler qu'on était tellement pressé de former le comité législatif chargé d'étudier le projet de loi qu'on a oublié d'obtenir l'avis de constitutionnalistes. Les principaux constitutionnalistes n'avaient ni le temps ni le désir de témoigner devant ces comités. Si nous avions pu compter sur les sages conseils, par exemple, de Donald Savoie et sur ses réflexions concernant le gel dans le secteur public et les entreprises de lobbying en ce qui concerne le mode de fonctionnement du gouvernement, on peut se demander dans quelle mesure le projet de loi aurait été différent.
L'année dernière, les conservateurs ont fait campagne sur six mots clés. Nous pensons souvent qu'ils n'avaient que cinq principes, mais ils ont beaucoup plus d'imagination que nous ne le pensons. Ils ont utilisé six mots dans leur programme, soit: imputabilité, possibilités, sécurité, famille, communauté et unité. Ce sont de belles choses. Prenons maintenant un instant pour analyser ce que le gouvernement a fait depuis son arrivée au pouvoir.
Le jour même où les conservateurs annonçaient un excédent de plus de 13 milliards de dollars, qu'ils devaient à la bonne gestion du Parti libéral, ils ont sabré dans le financement de certains des programmes communautaires les plus importants au Canada, y compris les programmes d'alphabétisation, les programmes autochtones, l'appui aux groupes minoritaires et les programmes visant à assurer l'égalité des femmes. C'est vraisemblablement leur vision de la communauté dont ils parlaient durant la campagne électorale.
Ils ont sabré dans de nombreux programmes destinés aux jeunes qui visent à promouvoir les échanges entre les jeunes Canadiens de diverses régions comme le programme Emplois d'été Échanges étudiants.
En outre, le premier ministre a accusé publiquement de nombreux libéraux d'être anti-Israël. C'est vraisemblablement la façon pour les conservateurs de promouvoir l'unité du pays, une autre de leur promesse électorale.
Les conservateurs ont décidé d'envoyer un chèque de 100 $ chaque mois par enfant aux familles canadiennes, une somme insuffisante pour financer des services de garderie et de garde de qualité, surtout lorsque cette somme est imposable, et pendant ce temps, on n'a créé aucune place en garderie. Cela doit s'insérer dans leur notion de famille qui faisait partie de leur stratégie électorale.
Pour ce qui est de la sécurité, un autre mot clé, le gouvernement minoritaire conservateur a décidé de nous arriver avec un slogan très américain, à savoir « trois fautes et vous êtes perdu » pour son projet de loi . La notion de présomption d’innocence tant que la culpabilité n’a pas été prouvée est mise au rancart. Voilà qui doit refléter la vision conservatrice de la justice.
Puis, il y a le thème de la responsabilité dont traite ce projet de loi. À voir ce que les conservateurs se proposent de faire avec le projet de loi , il est évident qu’ils croient que la responsabilité devrait être surtout un outil pour faire oublier leurs propres fautes passées, en particulier les 2 millions de dollars en droits d’inscription à leur congrès qui n’ont pas été divulgués et qui font l’objet de plaintes officielles auprès d’Élections Canada ainsi que les montants non comptabilisés versés à titre de frais d’inscription comme observateurs par des sociétés qui, en vertu du projet de loi , n’avaient pas droit de verser de telles contributions à un parti politique avant cette loi.
Nous avons là de grosses sommes d’argent qui n’ont pas été comptabilisées, alors comment ce gouvernement peut-il soutenir ce projet de loi qui traite des contributions à des partis politiques et dire qu’il s’agit vraiment d’un projet de loi sur la responsabilité? Ce ne peut être le cas.
Enfin, le dernier mot que les conservateurs ont utilisé durant leur campagne, c’est « opportunité ». Une fois de plus, ce que le gouvernement minoritaire conservateur essaie de faire avec le projet de loi , c’est de créer une échappatoire partisane, d’affaiblir les dispositions législatives d’accès à l’information, et de diluer la Loi fédérale sur la responsabilité. Opportunité est probablement le mot qui décrit actuellement le mieux les principes du gouvernement et sa façon de fonctionner. Plus précisément, c’est un projet de loi très opportuniste et partisan.
Aujourd’hui, le gouvernement devrait vraiment prendre fait et cause pour le Canada comme il a promis de le faire. Il a promis d’adopter la recommandation du rapport du Commissaire à l’information sur l’accès à l’information. Il a déjà eu deux chances de tenir cette promesse, mais il continue d’y manquer. Si le gouvernement veut vraiment plus de transparence et de responsabilisation, il lui faut laisser de côté la partisanerie et appuyer ces amendements. Voilà en quoi consiste la vraie responsabilité.
Il est important de souligner que nous avons appuyé à bien des occasions ce projet de loi et son esprit, mais il est également important de souligner que l’idée dont s’inspire ce projet de loi n’est nullement nouvelle.
Le projet de loi , comme le l’a déjà dit, a été une très bonne mesure. C’est une mesure que le gouvernement Chrétien a prise concernant le financement des partis politiques et la transparence. Le gouvernement conservateur n’aurait-il pas pu, à propos de ses plus récentes activités clandestines de collecte de fonds, suivre ce qu’a dit son propre à la Chambre aujourd’hui et se montrer plus responsable? C’est triste à dire, mais il ne le fera pas. Il faudra attendre qu’il soit traîné devant les tribunaux – ce qui lui permettra de gagner du temps – et reconnu coupable d’avoir participé à des combines illégales de contributions financières à un parti politique comme l’a indiqué M. Kingsley.
Dans l'esprit avec lequel le gouvernement libéral a présenté le projet de loi et a promis de mettre en oeuvre les recommandations contenues dans le rapport du juge Gomery, nous avons poursuivi l'étude du projet de loi et sommes heureux de proposer ces amendements. Je propose:
Que la motion soit modifiée:
1. Au paragraphe débutant par « Qu’elle n’accepte pas tous les autres amendements », par la suppression de ce qui suit: 25, 34 à 54, 55a) à d), 55e)(ii) à (viii), 56 à 62, 65 et 94;
2. Au paragraphe débutant par « Accepte les amendements », par l’ajout, immédiatement après le chiffre « 158 », de ce qui suit: « et 25, 34 à 54, 55a) à d), 55e)(ii) à (viii), 56 à 62, 65 et 94 »;
3. Par la suppression du paragraphe débutant par « Les amendements 25 ».
1. Au paragraphe débutant par « Qu’elle n’accepte pas tous les autres amendements », par la suppression de ce qui suit: 121, 123;
2. Au paragraphe débutant par « Accepte les amendements », par l’ajout, immédiatement après le chiffre « 158 », de ce qui suit: « et 121 et 123 »;
3. Au paragraphe débutant par « Les amendements 120, 121 et 123 nuiraient », par la substitution de ces mots par ce qui suit: « L’amendement 120 nuirait », et par la suppression des mots « et en retirant la Commission canadienne du blé de la liste des institutions auxquelles la Loi s’applique ».
1. Au paragraphe débutant par « Qu’elle n’accepte pas tous les autres amendements », par la suppression de ce qui suit: 118, 119;
2. Au paragraphe débutant par « Accepte les amendements », par l’ajout, immédiatement après le chiffre « 158 », de ce qui suit: « et 118 et 119 »;
3. Par la suppression du paragraphe débutant par « L’amendement 118 » et du paragraphe débutant par « L’amendement 119 ».
1. Au paragraphe débutant par « Qu’elle n’accepte pas tous les autres amendements », par la suppression de ce qui suit: 67;
2. Au paragraphe débutant par « Accepte les amendements », par l’ajout, immédiatement après le chiffre « 158 », de ce qui suit: « et 67 »;
3. Par la suppression du paragraphe débutant par « L’amendement 67 du Sénat ».
En conclusion, monsieur le Président -- n'ai-je pas le temps de conclure mes remarques?
:
Monsieur le Président, aujourd'hui marque le retour du projet de loi en Chambre des communes, après une transition par le Sénat.
D'entrée de jeu, je dirai que le Bloc québécois appuiera le projet de loi . Bien que ce projet ne soit pas parfait, il introduit des mesures qui augmenteront la responsabilité et la transparence gouvernementale. Cette loi jettera les bases servant à introduire une culture de l'ouverture par opposition à une culture de la cachette — culture que l'on a déjà connue; une culture de la reddition de compte comparée à des habitudes de gestion sans souci de la valeur du bien public. De ce point de vue, le Bloc québécois est très heureux que cette loi amène des pistes de solution.
Nous appuyons le projet de loi , parce qu'il institue notamment, sous forme de loi, un code d'éthique des ministres. De plus, le projet de loi met fin au favoritisme permettant au personnel politique des cabinets ministériels de joindre les rangs de la fonction publique en passant devant des fonctionnaires qualifiés — ce qu'on a malheureusement vu par le passé.
Le projet de loi renforce aussi les pouvoirs de la vérificatrice générale et du commissaire à l'éthique. Il renforce également l'encadrement des lobbyistes, ce qui n'est pas rien. Ce projet de loi diminue de façon significative l'influence de l'argent lors des campagnes électorales, des assemblées d'investiture et des courses de leadership. De plus, le projet de loi crée un poste de directeur des poursuites pénales, renforçant ainsi l'indépendance de la justice. Surtout, le projet de loi répond — en partie par contre — à de nombreux problèmes soulevés par le scandale des commandites.
Le Bloc québécois appuie ce projet de loi surtout parce que plusieurs de ses demandes traditionnelles ont été intégrées au projet de loi , notamment la nomination au mérite des directeurs du scrutin par Élections Canada.
Le projet de loi introduit le registraire des lobbyistes, qui ne sera plus un fonctionnaire, mais plutôt un agent du Parlement. Grâce au projet de loi , la loi portant sur le financement des partis politiques ressemblera davantage à celle du Québec. Ainsi, les dons d'entreprise seront interdits et les dons des individus seront plafonnés à un niveau beaucoup plus raisonnable.
Nous assisterons au renforcement des pouvoirs de la vérificatrice générale, comme je l'ai dit plus tôt: elle pourra maintenant suivre l'argent à la trace, jusqu'aux bénéficiaires. De plus, contrairement à ce qui apparaissait dans projet initial présenté par le gouvernement, la question des récompenses aux dénonciateurs sera éliminée. Nous avons soutenu — et nous soutenons encore — qu'une telle mesure aurait permis de créer une très mauvaise culture de délation au sein de la fonction publique.
Le Bloc avait aussi formulé une autres demande: que le commissaire à l'éthique, plutôt qu'un ministre, ait le pouvoir de soustraire du personnel politique de l'application de la loi, notamment quand il s'agit d'étudiants, d'employés juniors ou de travailleurs à temps partiel.
Nous sommes aussi très heureux que l'on ait inscrit au projet de loi l'obligation que la Loi sur les conflits d'intérêts soit révisée dans cinq ans. Les parlementaires auront alors l'occasion de faire le point sur cette loi. Selon nous, cet exercice permettra de constater que la Loi sur les conflits d'intérêts n'a pas de mordant et n'a aucun pouvoir.
Il y a aussi et surtout cette demande formulée par mon ex-collègue de Repentigny: que le mot « imputabilité » soit remplacé par le mot « responsabilité », de sorte que le titre de cette loi est maintenant formulé dans un français correct.
Le Bloc québécois est favorable à la motion du gouvernement concernant les amendements proposés par le Sénat. Il appuie l'adoption, par le gouvernement, de plusieurs amendements du Sénat qui favorisent l'éthique et la transparence, notamment l'amélioration de l'accès du directeur parlementaire du budget aux données financières et économiques du gouvernement en remplaçant « accès en temps opportun » par « accès ».
De plus, il vise le renforcement de la Loi sur l'accès à l'information en permettant à la Corporation du Centre national des arts de protéger l'identité des mécènes qui exigent l'anonymat.
Nous aurons aussi plus de transparence concernant les exemptions accordées au commissaire à l'éthique. Celui-ci doit d'ailleurs publier les dérogations qu'il accordera. C'est l'amendement no 16.
L'amendement no 95 répond à une critique de la présidente de la Commission de la fonction publique qui craignait que l'article 106 du projet de loi permette aux ministres de nommer des conseillers spéciaux et politiques dans la fonction publique.
Le Bloc québécois appuie aussi le rejet par le gouvernement de plusieurs amendements du Sénat qui ne favorisent pas l'éthique et la transparence.
Il y a des sénateurs qui voudraient conserver leur propre conseiller sénatorial et un conseiller fantoche qui relève des comités sénatoriaux. Plusieurs amendements du Sénat auraient pour effet de réduire le délai permettant au commissaire à l'éthique et au commissaire aux élections de poursuivre les contrevenants. C'est l'amendement no 89.
Un amendement du Sénat a introduit une clause grand-père permettant, pour un an encore, au personnel politique de continuer à joindre les rangs de la fonction publique en priorité sur les autres postulants, ce qui est contraire à une mesure comme celle nous avons soutenue tout à l'heure. Certains amendements proposés par le Sénat ont pour effet d'exclure de la Loi sur l'accès à l'information certains organismes publics. Encore là, nous aurons à nous prononcer sur ces amendements.
Comme je le disais tout à l'heure, il ne s'agit pas d'une loi qui est parfaite et nous déplorons que le gouvernement rejette plusieurs amendements proposés par le Sénat qui étaient valables aux yeux du Bloc québécois. En effet, en modifiant l'amendement no 67, à notre avis, le gouvernement tente de soustraire certaines contributions politiques à la portée de la Loi sur le financement des partis politiques. Le gouvernement rejette plusieurs amendements du Sénat permettant une meilleure protection des dénonciateurs. Le Sénat proposait d'élargir la définition de « représailles » afin d'inclure « toute autre mesure qui peut directement ou indirectement nuire à un fonctionnaire », ce qui était beaucoup mieux à notre sens. Le Sénat proposait de faire passer de 60 jours à un an le délai pour déposer une plainte portant sur des représailles. Le Sénat proposait aussi de supprimer le plafond de 10 000 $ pour les indemnités pour souffrances et douleurs. Le Sénat proposait de faire passer de 1 500 $ à 25 000 $ le montant maximal de remboursement des honoraires des conseillers juridiques, ou encore de ne fixer aucun plafond au gré de la commissaire.
L'amendement no 119 qui ajoute une clause interprétative permettrait d'autoriser la communication, pour des raisons d'intérêt public, de tout document frappé d'interdiction, ce qui viendrait améliorer de façon très importante notamment la Loi sur l'accès à l'information.
Il y a l'amendement no 85 visant à résoudre le problème des cabinets d'experts-conseils qui sont retenus par certains ministères pour leur fournir de l'aide au niveau de l'élaboration des politiques et qui font ensuite du lobbying auprès des mêmes fonctionnaires pour le compte de clients privés. Il y a donc une question d'éthique qui se pose.
L'amendement no 90 donnait plus de dents au commissaire au lobbying. Selon cet amendement, le commissaire peut interdire à un lobbyiste de faire du lobbying pendant deux ans s'il ne se conforme pas à la loi. Si jamais le lobbyiste ne se conformait pas à l'interdiction de faire du lobbying, il deviendrait passible d'une amende de 50 000 $. Il s'agissait donc d'un amendement qui aurait été intéressant et qui aurait renforcé le pouvoir du commissaire à l'éthique.
Le Bloc québécois déplore que la réforme globale de l'accès à l'information soit remise à plus tard, ce qui constitue un élément majeur qui manque au projet de loi . Nous l'avions déjà mentionné et nous le soutenons encore.
Le Bloc québécois déplore également que le gouvernement tente de soustraire à la Loi sur le financement des partis politiques les contributions de ses militants lors des congrès. Il déplore également que la plateforme du Parti conservateur n'ait pas respecté sa promesse électorale d'assujettir toutes les fondations et toutes les sociétés d'État à la Loi sur l'accès à l'information. On ne le retrouve plus cela. Il est également désastreux que le gouvernement ait refusé d'augmenter les peines pour ceux qui contreviennent à la loi sur l'éthique. Un autre élément négatif est le fait que le nouveau directeur parlementaire du budget relève toujours de la Bibliothèque du Parlement.
On sait que le projet de loi a son origine dans tous les problèmes inhérents au scandale des commandites. Le Bloc québécois avait formulé plusieurs recommandations au commissaire Gomery afin d'améliorer l'état actuel du cadre de responsabilisation. La plateforme électorale 2005-2006 du Bloc contenait diverses recommandations qui allaient dans le même sens. Nous sommes très heureux que plusieurs mesures traitant de la responsabilité fassent maintenant partie intégrante du projet de loi C-2.
Nous avons obtenu, notamment, que maintenant la loi sur le financement populaire des partis politiques soit très semblable à une loi québécoise qui date de plusieurs années. Nous avons aussi obtenu un certain renforcement de la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat à cette étape-ci de l'étude du projet de loi .
Permettez-moi d'abord de poser les assises des observations que j'espère transmettre. J'ai la ferme conviction que si, au cours de cette 39e législature, nous ne faisions rien d'autre qu'adopter la Loi fédérale sur la responsabilité et donner un sens et de la substance aux clichés que sont la transparence et la responsabilité, nous pourrions au moins dire que nous avons bien utilisé le temps dont nous disposions et nous aurions une mesure concrète à montrer aux Canadiens.
Je commence mes observations en disant cela, car je peux affirmer sans craindre d'être contredit que la Loi fédérale sur la responsabilité se trouve dans une situation très précaire en ce moment. Nous courons le risque, en raison de malveillance politique, à mon avis, de perdre cette mesure législative, ce grand projet que nous avons entrepris il y a de nombreux mois. À ce moment-là, nous avions prévenu que, si nous n'agissions pas rapidement, en comptant sur la bonne volonté et la collaboration de tous, un projet de cette ampleur, semé d'embûches, risquait facilement de crouler sous son propre poids ou d'être victime d'une influence politique et d'une malveillance politique n'ayant rien à voir avec le souci de rendre le Canada plus transparent ou d'accroître la reddition de comptes dans notre système.
Le débat se complexifiera, car il portera sur 154 amendements du Sénat. Le Parti libéral vient de présenter un amendement d'une grande portée et le Bloc québécois un sous-amendement également d'une grande portée. Allons à l'essentiel.
Le projet de loi , Loi fédérale sur la responsabilité, présenté en avril, était une mesure qui offrait pour la première fois une vaste protection aux dénonciateurs. Ne serait-ce que pour cela, j'aurais appuyé le projet de loi C-2. À elle seule, cette mesure aurait fait la réussite de la 39e législature, à mes yeux.
Puis, la création de la Commission des nominations publiques allait mettre fin au favoritisme. Qu'on y pense un peu, car nous pourrions, au nom des Canadiens, mettre fin à la politique de l'assiette au beurre au cours de la 39e législature. Nous pourrions dire à nos petits-enfants que nous avons réussi un exploit au cours de cette législature grâce à cette seule disposition du projet de loi . Ce serait sensationnel. Malheureusement, les choses risquent d'être différentes.
Des initiatives valables telles que la nomination d'un directeur parlementaire du budget et d'un directeur des poursuites pénales, qui ne sont pas controversées et qui obtiennent l'appui de tous les partis politiques, sont mises à mal. Elles risquent de passer par-dessus bord à cause de toutes les chicanes et les ergoteries suscitées par les amendements apportés par le Sénat et la Chambre des communes sur des détails minuscules, futiles et, somme toute, insignifiants.
Allons à l'essentiel. La question qui retarde le processus est celle de décider s'il y aurait lieu de confier à un seul commissaire à l'éthique la responsabilité des codes de la Chambre des communes et du Sénat en matière de conflits d'intérêts ou de confier cette responsabilité à plusieurs commissaires à l'éthique. Ce ne sont que des discussions sur le sexe des anges. Voilà. Les merveilleuses initiatives dont je viens de parler passeront par-dessus bord si nous ne réussissons pas à nous entendre sur une question aussi ridicule que celle-ci.
À entendre les sénateurs, il y aurait une crise constitutionnelle s'il y avait deux commissaires à l'éthique. « Crise constitutionnelle » est une expression assez galvaudée à l'époque moderne au Canada. Au Canada, parler de crise constitutionnelle est le dernier refuge d'une fripouille. C'est un écran de fumée qui sert à paralyser et à retarder d'importantes réformes que les Canadiens attendent, qu'ils réclament et qu'ils nous ont élus pour faire.
Les gens qui commencent à suivre notre débat ou qui essaient de s'y retrouver dans le dédale que constitue la Loi fédérale sur la responsabilité et tous les amendements, sous-amendements et amendements associés n'ont qu'à penser que nous essayons de protéger les dénonciateurs. Nous essayons de créer une commission des nominations publiques afin d'éviter le favoritisme politique qui permet que des postes soient accordés à des neveux non qualifiés, et le reste. Nous essayons de créer un poste de directeur parlementaire du budget et nous sommes paralysés par des questions comme le nombre de commissaires à l'éthique qu'il faut pour administrer nos codes de conduite. C'est tellement insignifiant que beaucoup de gens ne croiraient pas que l'on puisse bloquer nos travaux si facilement, que des raisons aussi insignifiantes puissent paralyser et saboter notre noble quête.
Je suis très fier du rôle que le Nouveau Parti démocratique a joué pour faire en sorte qu'au moins les éléments clés du projet de loi soient sauvés et puissent être mis en oeuvre.
Je rends hommage à mon ancien collègue, l'ancien chef du Nouveau Parti démocratique et ancien député d'Ottawa-Centre, M. Ed Broadbent. Au cours de la 38e législature, c'est lui qui, de retour à la Chambre après de nombreuses années passées à travailler ailleurs, a fait ressortir les graves lacunes dans les normes d'éthique et les règles de conduite en vigueur au Parlement. Il a composé un code d'éthique en sept points. Beaucoup des éléments qu'il avait recommandés se sont retrouvés dans le projet de loi .
Les idées correspondaient bien. Certains trouvent étrange que le NPD appuie un projet de loi sur l'éthique concocté par le gouvernement conservateur; pourtant, nous ne trouvons pas cela contradictoire du tout. Personne n'a le monopole des normes en matière d'éthique. Nous avons été heureux de voir que certaines recommandations de M. Broadbent se retrouvaient dans le projet de loi , et c'est pourquoi nous pouvons l'appuyer.
Lorsqu'il est question de ce projet de loi, j'ai nettement l'impression que les députés néo-démocrates, dans ce coin-ci, portent des casques bleus, comme les soldats de la paix. Nous sommes les intermédiaires impartiaux. Il y a de la politicaillerie de ce côté-là et de ce côté-là, et même du côté du gouvernement fédéral, qui tente d'atteindre des objectifs secondaires à l'aide du projet de loi . Le NPD est véritablement et sincèrement déterminé à réparer les choses qui clochent afin que nous puissions raconter avec fierté à nos électeurs ce que nous avons fait pour eux.
Soyons clairs. Le pouvoir de tuer dans l'oeuf le projet de loi repose entièrement entre les mains du Parti libéral. C'est le Sénat libéral qui, de manière déraisonnable, retarde l'adoption de ce projet de loi. J'ai entendu les commentaires de mes collègues. Ils ne l'ont peut-être pas remarqué, mais le Sénat étudie ce projet de loi depuis des mois. Il a reçu les mêmes témoins que nous, a posé les mêmes questions que nous et a étudié le projet de loi pendant d'innombrables heures, sans raison valable. Nous croyons qu'il fait cela dans le but de retarder l'adoption de ce projet de loi jusqu'à la fin de la convention du Parti libéral. Ils étaient obnubilés par l'impact que pourraient avoir sur leur congrès les changements relatifs au financement des campagnes électorales. Les libéraux ont pratiquement annoncé d'emblée, dès avril, qu'ils allaient saboter l'étude de ce projet de loi, au moins jusqu'à ce qu'ils se soient trouvés un chef.
Je leur demande maintenant de mettre fin à leurs mesures dilatoires. Ils s'en sont bien tirés. Ils ont réussi à retarder la mise en oeuvre du projet de loi jusqu'à ce que leur course à la direction soit terminée. La date de mise en oeuvre est le 1er janvier 2007. Ils devraient arrêter leurs manoeuvres à cet égard puisque le Sénat non démocratique et non élu n'a pas simplement amendé le projet de loi fédérale sur la responsabilité, il l'a pris en otage. Nous débattons aujourd'hui des demandes de rançon scandaleuses qui menacent toujours de faire avorter le projet de loi , à moins que nous ne cédions. Nous avons déjà cédé sur de nombreux points, et ces questions accessoires ne justifient tout simplement pas qu'on bloque l'adoption de l'ensemble du projet de loi.
Nous affirmons maintenant que le Parti libéral à la dérive a laissé ces sénateurs indisciplinés n'en faire qu'à leur tête. Il serait bien que certains des candidats à la direction du Parti libéral fassent preuve de leadership et interviennent pour reprendre le contrôle de ces sénateurs indisciplinés qui ont bloqué ce projet de loi et qui menacent toujours de le tuer.
Il faut se rendre à l'évidence. Si nous renvoyons ce projet de loi au Sénat et que les sénateurs de l'aiment toujours pas -- disons qu'ils insistent toujours pour avoir leur propre commissaire à l'éthique --, ils auront encore le loisir d'en débattre indéfiniment, d'y apporter d'autres amendements, puis de le renvoyer de nouveau à la Chambre, jusqu'à ce que nous en arrivions à une impasse irrémédiable. Si nous le retardons davantage, nous pouvons tous admettre que nous retournerons aux urnes plus tôt que nous le voulons. Le projet entier risque de s'écrouler et je ne vois pas comment nous pourrions le reconstruire.
De tels amendements détaillés ne sont possibles que dans le contexte d'un gouvernement minoritaire. Je crains qu'il n'y ait pas un deuxième projet de loi sous un gouvernement majoritaire, tant libéral que conservateur. S'il s'agissait d'un gouvernement majoritaire néo-démocrate, ce serait possible. Nous serions fiers d'en faire le premier projet de loi d'un gouvernement néo-démocrate.
Le Sénat est allé au-delà de ses attributions aux termes de la Constitution dans une bonne partie de ses amendements, et mes collègues du Bloc devraient être très sensibles à cela. Le Sénat doit effectuer un second examen objectif. Il doit chercher les erreurs constitutionnelles ou juridiques que la Chambre des communes pourraient avoir faites. Il ne doit jamais intervenir dans un projet de loi de la Chambre élue au point d'en changer l'orientation. Il ne doit pas miner les initiatives du gouvernement ou de la Chambre élue.
Bien des amendements présentés par l'autre endroit font tout cela. Beaucoup de ces amendements sont fallacieux et mal intentionnés, certains soulèvent des problèmes constitutionnels et d'autres sont erronés. Si le temps le permet, j'en signalerai quelques-uns.
Je sais que je parle de façon générale et en termes généraux. Je m'attarderai maintenant à l'amendement présenté par le Parti libéral. Je peux appuyer la moitié de l'amendement des libéraux à la motion du gouvernement et je dois rejeter les deux autres éléments. Permettez-moi d'être plus précis.
La partie A de l'amendement des libéraux concerne le conseiller sénatorial en éthique. Cela ramène la notion qu'il devrait y avoir des conseillers distincts en éthique, un pour le Sénat et un pour la Chambre des communes. Cela m'importe peu. Je ne mettrai pas en péril le succès de ce projet en essayant de déterminer combien de conseillers en éthique peuvent tenir sur la pointe d'une aiguille. Il pourrait bien y en avoir 10, cela m'est égal. Je recommanderai que le NPD vote en faveur de cet amendement qui donnera aux sénateurs leur propre conseiller en éthique. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une crise constitutionnelle comme ils l'affirment, mais je crois fermement que s'ils sont pour s'entêter et ruiner tout le projet, mieux vaut laisser les sénateurs avoir leur propre conseiller en éthique.
Dans la partie B de l'amendement, les libéraux soutiennent que la Commission canadienne du blé ne devrait pas être soumise à la Loi sur l'accès à l'information. Je voterai également en faveur de cette modification. Je l'appuie en dépit de ce qui s'est passé à la séance du comité sur le projet de loi . Depuis, le gouvernement s'attaque de front à la Commission canadienne du blé. Il a entrepris une croisade absolument insensée pour miner l'important travail qu'effectue la commission et je ne m'associerai pas à cette entreprise de destruction.
Je déclare officiellement que je n'appuierai aucune mesure susceptible de nuire à la Commission canadienne du blé, cette grande institution des Prairies. C'est avec fierté que je me lèverai pour voter en faveur de la commission. Je ne participerai ni à cette entreprise inspirée par une mentalité de gang de lynchage, ni à ces tactiques dont Mussolini aurait été fier, car elles visent à miner la Commission canadienne du blé, notamment en refusant à ses membres le droit de se prononcer sur leur avenir. Le gouvernement conservateur nie ainsi un droit de vote garanti par la loi. Je ne m'associerai pas à cela. Je vais appuyer l'amendement proposé par les libéraux concernant l'exclusion de la Commission canadienne du blé des dispositions relatives à la Loi sur l'accès à l'information.
La partie C porte sur les vérifications internes et sur les documents de travail. Il y est dit que le Parti libéral croit que les documents de travail internes doivent également être soumis à la Loi sur l'accès à l'information. Je demande simplement que mes collègues jettent un coup d'oeil à ce que la vérificatrice générale a dit à cet égard. Elle estime que ce n'est pas une bonne idée. Elle a abordé la question devant le comité, pas seulement une fois, mais à deux reprises. La vérificatrice estime que ce serait une grave erreur de permettre la divulgation des documents et des notes de travail relatifs à une vérification suite à une demande d'accès à l'information parce qu'une grande partie de son travail porte sur la libre communication de renseignements généraux. Si la divulgation était acceptée, les gens cacheraient ces renseignements et ne les communiqueraient tout simplement pas par crainte qu'ils deviennent publics. C'est une mauvaise idée. J'ose espérer que mes collègues du Parti libéral vont reconsidérer cette question. Nous voterons contre cette partie qui modifie l'amendement no 118 du Sénat.
En outre, grâce à l'amendement no 119 du Sénat, le Parti libéral nous amènerait à introduire la notion de primauté de l'intérêt public dans le cadre de la Loi sur l'accès à l'information. Encore une fois, le NPD ne peut appuyer cet amendement. Notre opposition est justifiée et les députés néodémocrates ne sont pas simplement entêtés.
Nous croyons que si la primauté de l'intérêt public était intégrée au projet de loi, tel que proposé dans l'amendement no 119 du Sénat, cette disposition relèverait de la direction de l'institution et non du commissaire à l'information. Cet amendement aurait donc pour effet d'affaiblir la Loi sur l'accès à l'information et le pouvoir discrétionnaire du commissaire à l'information. Encore une fois, de toute évidence, les libéraux n'ont pas bien réfléchi à la question, mais je pense qu'ils devraient le faire. Le NPD ne peut appuyer cet amendement.
Le dernier élément des amendements proposés par le Parti libéral concerne les frais d'inscription aux congrès et notamment les limites aux financement des élections. C'est là le deuxième problème qui a retardé et bloqué ce projet de loi, le premier étant la création de deux postes de commissaire à l'éthique.
Les députés du NPD lisent la Loi électorale avec le même oeil qu'avant. Ils n'y trouvent aucune contradiction, aucun malentendu. En fait, nous pensons qu'elle ne devrait être modifiée d'aucune façon. Nous croyons que les contributions au financement des partis politiques devraient être limitées à 1 000 $ par année et que les frais d'inscription aux congrès devraient être considérés et traités comme des contributions politiques, comme cela a toujours été le cas.
Je sais que les autres partis éprouvent de la réticence, en raison de leur cupidité. Lorsqu'un parti exige des frais d'inscription de 995 $ pour un congrès et que les contributions annuelles sont limitées à 1 000 $, il court après les problèmes. Au NPD, les frais d'inscription aux congrès sont de 135 $ et de 95 $ pour les participants qui s'inscrivent tôt. Au NPD, nous n'avons aucun problème. Je conseille aux partis qui ont de la difficulté à se conformer aux nouvelles limites relatives aux contributions électorales de faire un examen de conscience et de se regarder dans le miroir. C'est peut-être là qu'ils trouveront la source de leur problème, pas dans la Loi électorale.
Pour ce qui est des sous-amendements proposés par mes collègues du Bloc Québécois, je sais que les députés du Bloc ne sont pas de chauds partisans de la loi sur la responsabilité. Personne n'ignore que le Bloc Québécois réussira mieux durant les prochaines élections si le gouvernement fédéral continue d'être corrompu. Ces députés ne sont pas vraiment intéressés à un nettoyage du gouvernement fédéral, à défaut de quoi ils peuvent pointer du doigt la corruption du gouvernement fédéral pour justifier un vote pour le Bloc Québécois. Voilà une approche à laquelle nous du NPD n'allons pas souscrire. Pour ce qui est du conseiller sénatorial en éthique...
Des voix: Oh, oh!
M. Pat Martin: Je ne vois pas pourquoi ils mineraient la Commission canadienne du blé, étant donné que, au Québec, la gestion de l'offre est d'une grande importance pour le bien-être du secteur agricole. De la même manière, la Commission canadienne du blé est très importante pour les bonnes gens des provinces des Prairies, où je vis. Je ne vois donc pas pourquoi ils voudraient miner la Commission canadienne du blé de la sorte.
Pour ce qui est du conseiller sénatorial en éthique, je préfère ne pas participer au débat. Peu importe le nombre de commissaires à l'éthique que souhaitent ces députés, dans la mesure où ils ne retardent pas les amendements importants ayant trait au projet de loi .
Nous n'avons pas ménagé nos peines pour ce projet de loi. J'ai été heureux de participer à un processus constructif. Si nous réussissons cette fois-ci à faire adopter le projet de loi par le Sénat, nous pourrons tous en être fiers en rétrospective puisque nous aurons changé la façon de faire les choses, ici à Ottawa. Nous aurons changé la culture du secret et de la corruption qui nous a tellement consternés chez le gouvernement précédent.
Je sais pourquoi le Parti libéral déteste la Loi fédérale sur la responsabilité. Tout cela a rapport aux 10 ou 12 dernières années des libéraux. Je suppose que chaque page du projet de loi doit être insultante pour un député du Parti libéral puisque, dans une large mesure, les dispositions qu'il contient mettent un terme à la culture du secret qui a permis à la corruption de prendre de l'importance par le passé. Il revient aux députés d'y mettre un terme. Nous allons nous efforcer d'assurer l'adoption rapide du projet de loi , même au prix de certains compromis sur des aspects mineurs.