Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement conservateur a manqué à sa promesse de réduire les délais d'attente pour les traitements médicaux et de fournir les fonds et les ressources nécessaires pour respecter les objectifs de l’Accord des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé.
Monsieur le Président, nous sommes ici aujourd'hui pour discuter d'une importante question qui touche les Canadiens de toutes les régions, de tous les milieux socioéconomiques et de toutes les origines culturelles. Cette question, c'est celle des délais d'attente et des soins de santé.
Les délais d'attente touchent tous les Canadiens: ceux qui ont besoin d'un spécialiste, ceux qui ont besoin d'un médecin et ceux qui ont besoin de traitements médicaux pendant un séjour à l'hôpital.
Beaucoup de mes collègues et moi croyons que le gouvernement conservateur a malheureusement brisé sa promesse de réduire les délais d'attente au Canada. La promesse d'établir une garantie nationale en matière de délais d'attente ne se résume plus qu'à de beaux discours qui, malheureusement, ne se traduisent pas dans la réalité.
Pendant la campagne électorale, les conservateurs ont déclaré que l'établissement d'une garantie en matière de délais d'attente comptait parmi leurs cinq principales priorités. Or, maintenant qu'ils forment le gouvernement, cette question ne semble plus figurer du tout à leur programme.
Le gouvernement s'est déchargé de toute la responsabilité à l'égard des délais d'attente sur les provinces et les territoires, sans même leur fournir de financement ni de ressources additionnelles. Les Canadiens souhaitent que leur gouvernement national fasse preuve de leadership dans ce dossier. Les provinces et les territoires ont déjà beaucoup de mal à répondre aux besoins de leurs populations respectives en matière de santé. Le Canada a investi à lui seul environ 142 milliards de dollars dans les soins de santé en 2005, soit près de 4 400 $ par personne. Si l'on tient compte de l'inflation, ce montant est presque trois fois plus élevé que ce que nous avons dépensé en 1975.
C'est pour cette raison, et à la lumière de ces chiffres, que nous devons collaborer en tant que parlementaires pour garantir de véritables résultats.
Remontons à 2004. À l'époque, toutes les provinces et les territoires, sous la direction du ministre libéral, M. Dosanjh, avaient mis en oeuvre l'accord de 2004 sur les soins de santé. Cet accord à long terme sur la santé, financé à hauteur de 41 milliards de dollars, a été adopté en 2004 avec l'appui et la collaboration de tous les premiers ministres des provinces. Il s'agissait d'un programme décennal visant à renforcer le système public de soins de santé en réduisant les temps d'attente, en investissant dans les ressources humaines, en mettant en oeuvre une stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques, en faisant en sorte que tous les Canadiens aient accès à un régime pour la couverture des médicaments onéreux, en appuyant la promotion de la santé et la prévention des maladies et en s'assurant de la mise en place de la promotion d'une stratégie nationale d'immunisation.
Cet accord tenait compte de tous ces éléments afin d'assurer que tous les Canadiens aient accès au meilleur système public de soins de santé possible: un système efficace qui offre des soins de qualité.
Ce programme décennal prévoyait une date limite pour l'établissement des points de référence pour les délais d'attente pour certaines procédure médicales clés, soit le 31 décembre 2005. Cette date limite a été respectée avec l'aide de toutes les parties: les provinces, les territoires et l'ancien gouvernement libéral fédéral du Canada. Des points de référence pour les délais d'attente ont été établis pour cinq secteurs prioritaires: les traitements contre le cancer, les soins cardiaques, les traitements liés à la vue, le remplacement d'articulations et l'imagerie diagnostique.
Toutes les parties ont également convenu que la recherche, l'aide financière et les ressources viendraient appuyer l'établissement de points de référence dans les autres secteurs prioritaires qui sont importants pour les Canadiens.
Dans son budget de 2005, l'ancien gouvernement libéral a pris des mesures concrètes et a affecté 41 milliards de dollars à cet accord. De plus, le gouvernement a investi 5,5 milliards de dollars pour veiller à la création d'un fonds pour la réduction des délais d'attente. Cet investissement de 5,5 milliards de dollars a réellement aidé les provinces et les territoires à réduire les délais d'attente.
L'ancien gouvernement libéral est allé encore plus loin quand il a nommé le docteur Brian Postl au poste de conseiller fédéral sur les délais d'attente. Le docteur Postl a travaillé avec diligence avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour en arriver aux engagements du plan décennal. Son rapport a été remis au nouveau gouvernement conservateur en juin 2006.
Dans son rapport, le docteur Postl déclare que les délais d'attente sont un symptôme d'un problème plus important. Il ajoute que pour créer un système de santé plus efficace et plus rentable, nous devons transformer le système. Il dit qu'en tant que Canadiens, gouvernement et intervenants, nous devons placer les patients au coeur du système. Il croit que ce n'est qu'en collaborant et en coordonnant nos efforts que nous réussirons à réduire les délais d'attente au pays.
Il affirme que plusieurs éléments exigent notre attention dans cette transformation et que, bien qu’ils soient tous nécessaires, aucun ne suffirait, individuellement, à créer le changement voulu. En s'attaquant à l'ensemble de ces éléments, et avec l'appui et le leadership de tous les gouvernements et de tous les intervenants, il est persuadé que cette transformation est possible et que nous atteindrons l'objectif de réduction des délais d'attente.
Nous devons continuellement poursuivre la recherche, ajoute-t-il, afin d'appuyer l'établissement de repères et d'apporter des améliorations opérationnelles; d'adopter des pratiques de gestion modernes et innovatrices; d'investir dans les technologies de l'information et l'inforoute de la santé; d'augmenter le nombre de professionnels de la santé; de faire confiance aux régions et aux municipalités et de leur assurer les ressources et le financement dont elles ont besoin pour développer leurs infrastructures et répondre à leurs besoins particuliers; et d'éduquer le public pour favoriser la transformation du système.
Selon lui, si on s’attaque à ces principaux points, les patients seront mieux servis, les délais d’attente seront réduits et les systèmes de santé s’adapteront de mieux en mieux aux besoins des patients.
Grâce au plan décennal et à l'orientation de l'ancien gouvernement libéral, de nombreuses provinces se sont employées à réduire les temps d'attente. En Colombie-Britannique, le délai médian entre le diagnostic de cancer et le début du traitement était, dans certains cas, de moins d'une semaine en 2005. En Alberta, le nombre de personnes en attente d’une opération à cœur ouvert a diminué de 55 p. 100 en deux semaines en décembre 2005. En Saskatchewan, la liste d’attente de la région sanitaire de Saskatoon pour les examens par IRM a été raccourcie de 45 p. 100 en 2005.
Au Québec, le nombre de patients en attente d’une chirurgie de la cataracte a été réduit considérablement grâce à la répartition des interventions dans un nombre plus restreint d'établissements. En Ontario, le ministre provincial de la Santé, George Smitherman, a annoncé, dans le cadre de la stratégie de réduction des temps d'attente de la province, un financement devant permettre d'effectuer 42 000 actes médicaux supplémentaires.
Il est toutefois triste de constater que les temps d'attente se sont allongés au cours des dix derniers mois. Au Manitoba, l'attente est maintenant de 18 semaines en moyenne pour recevoir des services tels qu'une tomographie par ordinateur et une intervention chirurgicale orthopédique, ce qui représente une augmentation de 9 p. 100 par rapport à 2005. En Nouvelle-Écosse, le temps d'attente moyen a augmenté en 2006 pour s'établir à 22 semaines. Le record des temps d'attente appartient au Nouveau-Brunswick, où les patients doivent attendre 31 semaines pour subir une opération et 20,8 semaines pour voir un spécialiste. À la lumière de ces chiffres, il est évident que nous devons tous faire mieux.
Lors de la campagne électorale de 2006, le Parti libéral a inscrit à son programme une garantie des soins de santé au Canada. Le nouveau gouvernement conservateur n'a malheureusement pas donné corps, après les élections, à la garantie que le Parti conservateur avait proposée; pis encore, il n'a pas livré la marchandise aux Canadiens en ce qui concerne la garantie en matière de délais d'attente.
Nous avons également constaté l'importance de veiller à investir dans les soins de santé pour les collectivités autochtones et des Premières nations. Nous avons été déçus à nouveau par le gouvernement conservateur qui, notamment, n'a pas su mettre en oeuvre l'accord de Kelowna. Le total du financement pour l'accord de Kelowna était de 5 milliards de dollars, mais bon nombre de personnes qui ont participé aux négociations et à la signature de l'accord savent bien que 1,3 milliard de dollars était affecté aux soins de santé des Autochtones. Bon nombre de Canadiens prennent de tels soins pour acquis mais beaucoup de Canadiens parmi les Autochtones ou les Premières nations ne les reçoivent malheureusement pas.
Nous avons la responsabilité aujourd'hui, comme nous l'avions en signant l'accord de Kelowna en 2006, de veiller à ce que les collectivités autochtones et des Premières nations reçoivent les meilleurs soins de santé que notre pays est en mesure d'offrir.
Nous constatons une fois de plus que, malheureusement, les conservateurs n'ont pas respecté l'appui plein et entier des premiers ministres de toutes allégeances politiques, des Canadiens et de la fédération autochtone. De nombreuses autres parties intéressées continuent d'inviter le gouvernement à mettre l'accord en oeuvre. L'APN continue de demander au gouvernement de le mettre en oeuvre puisqu'elle en comprend toute la signification. Cet accord représente un investissement dans les collectivités autochtones et des Premières nations et, aspect tout particulièrement important par rapport à la motion d'aujourd'hui, un investissement dans les soins de santé.
Nous avons constaté que la situation des collectivités des Premières nations n'a pas changé. Elle demeure extrêmement difficile et ces dernières ne cessent d'avoir des défis à relever. Le gouvernement a mis en oeuvre un projet pilote qui vise dix collectivités autochtones et des Premières nations; il s'agit d'un projet pilote visant des soins prénatals que bon nombre de Canadiens considèrent comme élémentaires.
Quels sont les progrès au juste? On parle beaucoup du syndrome d'alcoolisation foetale, par exemple, aspect sur lequel l'un des députés de ce côté-ci de la Chambre travaille avec diligence depuis de nombreuses années pour trouver des solutions et élaborer une approche proactive.
Nous savons que, dans le monde occidental, le syndrome d'alcoolisation foetale est l'une des principales causes de déficience mentale et qu'il est tout à fait évitable. En respectant l'accord de Kelowna, nous aurions pu investir en temps, en ressources financières et autres pour nous attaquer à ce problème au sein des collectivités autochtones et des Premières nations.
Nous devons également nous pencher sur un autre aspect important de l'accord sur les soins de santé, à savoir la Stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques, qui a été annoncée en 2004. Elle visait à protéger tous les Canadiens, sans égard à leur situation économique, en faisant en sorte qu'ils aient accès aux médicaments nécessaires en temps opportun.
Dans la stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques, nous avions prévu un régime de couverture des médicaments onéreux et, dans le cadre du programme décennal pour consolider les soins de santé, les premiers ministres provinciaux ont enjoint les ministres de la Santé de créer un groupe de travail ministériel pour élaborer et mettre en oeuvre des normes pharmaceutiques nationales. Malheureusement, lorsque les premiers ministres se sont réunis en 2005, puis lorsqu'ils ont rencontré le nouveau gouvernement conservateur en 2006, nous n'avions pas le leadership nécessaire pour la mise en oeuvre.
Les ministres avaient convenu d'élargir le Programme commun d'évaluation des médicaments pour permettre des recommandations rendant certains médicaments admissibles au remboursement, pour élaborer un formulaire national unique assurant un accès plus uniforme aux médicaments à l'échelle du pays et pour que le Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés surveille aussi le prix des médicaments non brevetés et en fasse rapport. Les ministres voulaient, d'une part, permettre au conseil de réglementer le prix des médicaments non brevetés et, d'autre part, que les provinces envisagent officiellement de déléguer cette responsabilité au gouvernement fédéral.
En mettant de l'avant tous ces rapports et suggestions, les premiers ministres ont exprimé le désir de collaborer pour recueillir, intégrer et diffuser de l'information sur les risques et les avantages véritables des médicaments. En juin 2006, les ministres ont réaffirmé, aux premiers ministres, leur engagement non seulement à l'égard de ce rapport, mais aussi à l'égard de l'élaboration et de la mise en oeuvre de tous les éléments de la stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques.
Il est regrettable que, au moment où les Canadiens souhaitaient voir un leadership national, le n'a même pas fait acte de présence à la publication du rapport sur la stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques. Je ne veux pas faire de politique partisane, mais je trouve cela absolument inadmissible.
Nous constatons également un besoin de financement additionnel incroyable dans les domaines de l'innovation et de la recherche, notamment sur le VIH-sida. Au Canada, 58 000 personnes vivent avec le VIH-sida et un tiers d'entre elles ne savent même pas qu'elles sont infectées. Chaque année, 3 400 Canadiens sont infectés par le virus. On estime que, au Canada, près de 11 personnes sont infectées par le VIH chaque jour. Cela signifie que, toutes les deux heures, un Canadien contracte le VIH. Depuis 2002, le nombre de personnes infectées par le VIH a augmenté de presque 16 p. 100.
Le 1er décembre, nous célébrerons la Journée mondiale du sida. Pendant les manifestations qui se tiendront de par le monde, nous prendrons peut-être conscience qu'il nous faut en faire davantage. Nous devons fournir la recherche, les investissements et les ressources pour s'attaquer à ce problème mondial.
Regardons ce que le gouvernement a fait. Il est malheureux que le n'ait pas jugé utile ou indiqué d'assister à la Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue ici même au Canada, à Toronto. Son absence a mis dans l'embarras bien des intervenants, des chercheurs et les organisateurs de la conférence sur le VIH-sida.
Le Canada avait la chance de faire sa marque et d'annoncer ce que nous ferions sur le plan des investissements et de la recherche, mais nous avons échoué comme pays, car notre n'a pas assuré le leadership nécessaire.
Le 21 novembre 2005, l'ancien gouvernement libéral a annoncé qu'il investirait plus de 60 millions de dollars pour lutter contre le VIH-sida à l'échelle mondiale au cours des six prochaines années. De ce montant, 15,2 millions de dollars devaient permettre au Canada de fournir, comme il s'était engagé à le faire, 4 p. 100 des quatre éléments du budget de l'ONU de 2006-2007 pour lutter contre le sida.
En outre, un montant de 12 millions de dollars devait être versé en 2006 à l'initiative internationale pour un vaccin contre le sida, puisque le financement de cette initiative expirait en décembre 2005. L'ancien gouvernement libéral avait renouvelé cet engagement. En fait, de 2000 à 2005, le gouvernement libéral s'était engagé à verser plus de 800 millions de dollars pour lutter contre le VIH-sida dans le monde. Cela comprend notre contribution au fonds de la santé afin de lutter contre le sida, la tuberculose et la malaria, plus de la moitié de cet argent ayant servi à lutter contre le VIH-sida, non seulement ici au Canada, mais dans le monde entier.
Nous parlons des investissements dans la recherche sur le VIH-sida, de la stratégie nationale sur les produits pharmaceutiques visant à assurer la couverture des médicaments onéreux, de la stratégie nationale d'immunisation, mais ce qu'il faut savoir, c'est que le financement de la stratégie nationale d'immunisation devra être renouvelé en mars 2007. Nous espérons que le gouvernement conservateur renouvellera le financement de cette stratégie qui a aidé des milliers de Canadiens.
Qu'il s'agisse du VIH-sida, du régime national d'assurance-médicaments couvrant les médicaments onéreux ou encore de la stratégie nationale d'immunisation, tous les parlementaires doivent unir leurs efforts pour assurer le leadership nécessaire pour régler ces dossiers.
Un après l'autre, tous les sondages qui sont menés dans ce pays montrent à l'évidence que la question des délais d'attente est celle que les Canadiens ont le plus à coeur d'un bout à l'autre du pays. C'est une question qui touche tous les Canadiens. En tant que fournisseur de soins de santé et pour avoir travaillé dans ma circonscription, celle de , j'ai pu constater moi-même les difficultés rencontrées tous les jours par les patients. Nous devons faire en sorte qu'ils aient accès aux services de santé dont ils ont besoin au moment opportun.
Il arrive que les Canadiens tombent malades et un grand nombre d'entre eux n'ont jamais consulté un médecin ou n'arrivent pas à en trouver un. Lorsqu'ils arrivent à trouver un médecin de famille pour le consulter au sujet de leur problème particulier, s'ils doivent ensuite être référés à un spécialiste, il leur faut encore attendre des mois et des mois. Ensuite, si le spécialiste veut leur faire subir un examen par scanneur, par résonance magnétique ou un autre type d'imagerie diagnostique, il faut encore compter quelques mois supplémentaires.
C'est typique. C'est un scénario auquel tous les Canadiens sont sensibles, car ils connaissent bien ces délais. Lorsqu'il s'agit de maladies comme le cancer ou autres maladies terminales, le temps d'attente a une incidence directe sur le nombre de jours qu'il reste à vivre aux patients.
C'est pourquoi je crois que les parlementaires, sans exception, ont la responsabilité de mettre de côté toute partisanerie pour se saisir de cette question importante et d'unir leurs efforts afin de respecter l'accord sur les soins de santé que nous avons signé en 2004. Ce qui est plus important encore, nous devons travailler ensemble pour assurer le leadership nécessaire pour prendre des mesures et réduire les délais d'attente dans ce pays.
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Monsieur le Président, j'aimerais partager mon temps de parole avec le député de .
J'ai écouté les commentaires de la députée ainsi que sa réponse à ma question. Il est un peu exagéré de sa part de dire que nous ne devrions pas qualifier de mesquine l'approche adoptée par les libéraux à l'égard du programme d'indemnisation des victimes de l'hépatite C puisque c'est ainsi que bon nombre de Canadiens qui ont suivi ce dossier l'ont jugée. Pour ce qui est du terme « mesquin », je l'ai repris de nos collègues libéraux qui l'utilisent souvent au cours de la période des questions. La députée elle-même l'a déjà utilisé je crois. Si elle n'aime pas le terme, elle pourrait peut-être en discuter avec ses collègues et leur demander de ne pas l'utiliser non plus lorsqu'il parlent des autres.
Pour ce qui est de la motion même, je trouve un peu ironique qu'elle ait été présentée par un membre de l'ancien gouvernement puisque le bilan de ce gouvernement en matière de soins de santé était déplorable. À cet égard, je dirais que c'est là une question partisane puisque le gouvernement conservateur fait ce qu'il a fait chaque fois qu'il est revenu au pouvoir, c'est-à-dire essayer de régler les problèmes créés par les libéraux, et le dossier des soins de santé est un problème grave.
Prenons un instant pour situer les choses dans leur contexte. Ce sont les libéraux qui ont réduit de 25 milliards de dollars les transferts aux provinces. C'est sous le gouvernement libéral précédent que les délais d'attente ont doublé. C'est sous le gouvernement libéral qu'on a délibérément appliqué une politique visant à réduire le nombre des professionnels dans le système de santé. Cela s'est produit il y a une dizaine d'années, et nous assistons aujourd'hui à une grave crise dans le secteur des professionnels de la santé, car nous manquons de ressources humaines. À mon avis, les gens sensés verront que le bilan des libéraux est peu reluisant.
Or, pendant la dernière campagne électorale, le Parti conservateur a proposé un concept formidable et s'est engagé à garantir des délais d'attente raisonnables pour les patients. En fait, j'ai été honoré que le fasse cette annonce dans mon bureau de campagne, sur l'avenue Portage, à Winnipeg, au Manitoba. Dans cette annonce, il a expliqué en quoi consiste la garantie. Elle vise à faire en sorte que les malades reçoivent les soins auxquels ils ont droit dans un délai raisonnable, dans leur province ou leur territoire et, s'ils ne peuvent pas les recevoir là où ils habitent, nous leur offrirons la possibilité de se rendre dans un endroit où l'on peut assurer ces soins.
En tant que , je sais que les Canadiens ont dit que l'établissement d'une garantie de délais d'attente raisonnables pour les patients constituait leur priorité. Le gouvernement du Canada s'est donc engagé à établir une garantie qui offrira un recours lorsque les délais d'attente deviendront trop longs. Il est temps de se rendre compte de l'évidence: le statu quo est inacceptable et l'échec n'est pas une solution. Il est temps de déclarer qu'il est inacceptable, dans un pays aussi riche et moderne que le Canada, d'avoir un système de santé qui permet de longs délais d'attente et qui n'offre aux patients aucun recours à d'autres options de traitement.
Cette opinion n'est pas que la mienne. C'est également celle de la Cour suprême. Lorsque les libéraux étaient au pouvoir, la Cour suprême a déclaré que, à moins que nous puissions assurer des soins dans des délais raisonnables, elle interviendrait et offrirait aux gens la possibilité de recevoir les soins auxquels ils ont droit. Il s'agit là de la plus grave condamnation du bilan du gouvernement précédent. C'est peut-être la raison pour laquelle les Canadiens ont élu un nouveau gouvernement: pour qu'il tente de résoudre ce problème et de maîtriser la situation, afin que les gens bénéficient des soins auxquels ils ont droit dans des délais raisonnables.
Les médecins souscrivent massivement à cette idée. Les professionnels de la santé sont favorables à ce qu’on offre une telle garantie. La population appuie la garantie proposée par le gouvernement conservateur. Au Canada, nous avons un pacte: les contribuables paient leurs impôts, et le gouvernement leur fournit des services de santé fiables. Les Canadiens font leur part pour que ce pacte soit respecté. Ils paient leurs impôts chaque année, mais ils n’en ont pas pour leur argent. Les délais d’attente sont encore trop longs dans le système de santé.
Le nouveau gouvernement du Canada est conscient de cette situation. Les Canadiens s’attendent à ce que tous les ordres de gouvernement travaillent ensemble pour que les familles et les contribuables reçoivent les services auxquels ils ont droit. Ils s’attendent à avoir des programmes de santé commodes et bien gérés. Les garanties concernant le respect de délais raisonnables sont-elles une nouveauté? Au Canada, l’idée est innovatrice, mais d’autres pays appliquent déjà cette idée. Par exemple, la Nouvelle-Zélande, le Danemark et le Royaume-Uni offrent ce genre de garantie.
L’actuel s’est d’ailleurs rendu dans certains de ces pays pour y voir comment on applique cette idée. Heureusement, comme notre ministre fédéral de la Santé a aussi été ministre de la Santé dans sa province, il sait comment collaborer avec les provinces, les territoires et tous nos partenaires du domaine de la santé pour fournir des services de santé qui soient plus soucieux des besoins des patients, non pas des politiques ou des souhaits des prestataires de soins, mais des patients.
Cela fait trop longtemps qu’on traite les patients comme de simples pièces du rouage de la machine. Les médecins, le personnel infirmier et les familles se soucient du patient, eux, mais pas le système. Celui-ci n’a pas été conçu pour qu’on tienne compte du patient avant tout. Les patients doivent être au centre du système de soins de santé et ils méritent de l’être. Le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à appliquer une approche axée sur le patient.
Bien entendu, nous ne pouvons pas tout faire d’un seul coup, mais je sais que la réduction des délais d’attente est une chose à laquelle nous devons nous attaquer en priorité. Il nous faut bien commencer quelque part. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’en réalité, nous avons déjà commencé à le faire.
Le nouveau gouvernement du Canada est en train de mettre en oeuvre des mesures propres à améliorer les soins de santé offerts aux familles et aux contribuables. Les Canadiens nous ont dit que c’était ce qu’ils voulaient. La Cour suprême nous a dit que c’est ce que nous devons faire. Nous allons le faire.
Que signifie pour les Canadiens et leurs familles le fait de garantir aux patients des délais d’attente raisonnables? Cela veut dire que nous nous devons d’avoir un système sur lequel on doit pouvoir compter et auquel nous pouvons nous fier pour obtenir des soins quand nous en avons besoin. Cela veut dire un système qui s’adapte, qui répond rapidement aux besoins changeants en matière de soins de santé. Cela veut dire un système qui est juste, axé sur les besoins et transparent, et qui nous permet d’avoir facilement accès aux renseignements et d’être tenus au courant. Enfin, cela veut dire un système tenu de rendre des comptes pour garantir que les contribuables canadiens en ont bien pour leur argent.
En 2005, les provinces et les territoires ont collaboré pour établir une grille initiale de délais d'attente acceptables dans les domaines prioritaires. Comme on dit en affaires, « ce qui ne peut pas se mesurer ne peut pas être géré ». Nous pouvons maintenant faire des comparaisons avec ces délais acceptables pour déterminer dans quels domaines notre système a besoin d'amélioration.
Dans le budget de 2006, notre gouvernement s'est engagé à honorer l'accord sur les soins de santé au Canada en continuant de transférer aux provinces une somme additionnelle de 41 milliards de dollars sur cinq ans, y compris 5,5 milliards de dollars spécialement réservés pour la réduction des délais d'attente. Nous avons également pris l'engagement d'accroître de 6 p. 100 le financement fourni chacune de ces cinq années.
Permettez-moi de souligner que chaque ministère provincial ou territorial de la Santé peut d'ores et déjà budgétiser une augmentation annuelle de 6 p. 100 du financement issu du Transfert canadien en matière de santé. Pour la première fois depuis plus d'une décennie, les ministres de la Santé peuvent compter sur une augmentation des sommes disponibles pour fournir les soins de santé. Nous leur donnons l'argent nécessaire pour faire des améliorations, et les contribuables canadiens s'attendent à voir des améliorations.
Nous avons pu observer des réductions des délais d'attente en Alberta. Le délai pour un remplacement du genou ou de la hanche y est passé de 47 semaines à 4,7 semaines. Au Manitoba, le délai pour subir un traitement de radiothérapie contre le cancer est désormais de moins d'une semaine, alors qu'il était de six semaines. Le Québec et le Manitoba ont déclaré publiquement qu'ils pouvaient dans les faits garantir à la population certains services concernant les maladies cardiaques et le cancer. Vendredi dernier, nous avons lancé la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer, que le gouvernement précédent avait refusé de financer ou de mettre en oeuvre. Nous avons un projet pilote sur les délais d'attente pour les patients des Premières nations qui servira de repère, particulièrement dans une population trop souvent oubliée.
Le gouvernement conservateur passe à l'action. Nous augmentons le financement et nous cherchons des approches novatrices. Nous faisons respecter la Loi canadienne sur la santé, qui est importante pour tous les Canadiens. Dieu merci, le Parti conservateur est là.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de participer au débat sur cette motion. À première vue, j'ai été consterné par cette motion on ne peut plus partisane qui a été présentée le 26 septembre, huit mois après l'arrivée au pouvoir des conservateurs. Les libéraux nous reprochent de ne pas avoir tenu nos promesses sur la réduction des délais d'attente et de ne pas fournir les fonds et ressources nécessaires. Or, nous n'avons sabré ni dans le financement ni dans d'autres types de ressources. Voilà les faits en ce qui concerne les soins de santé.
Nous avons lancé des projets relativement aux délais d'attente, question que j'aborderai dans quelques minutes. Toutefois, la partisanerie qui teinte la motion est tellement consternante que je ne puis m'empêcher de parler un peu de ce que le dernier gouvernement libéral a fait. Je ne voudrais pas insister sur les aspect négatifs, mais je dois faire la part des choses et dire franchement ce qu'un règne de terreur libéral de 13 ans a entraîné comme conséquences dans le domaine des soins de santé. Pendant les années du règne libéral, les délais d'attente se sont allongés de 91 p. 100. Le gouvernement libéral a retranché 25 milliards de dollars du système de soins de santé au milieu des années 1990.
En 2000, il a décidé qu'il devrait y avoir une entente pour faire quelque chose au sujet du système de santé. Il y a finalement eu trois accords, soit en 2000, en 2003 et en 2004. Ce qui est intéressant ici, c'est que ces accords ont été suivis d'une série d'études. Le plus vieux truc en politique lorsque l'on ne veut pas prendre une décision, c'est de créer une commission, un comité ou de mener une étude. C'est exactement ce qui a été fait.
Nous avons eu le rapport Mazankowski sur ce que faisaient les provinces. Nous avons eu le rapport Fyke, la Commission Clair, le rapport Kirby et le rapport Romanow. Nous avons été ensevelis sous les rapports. Le problème n'est certainement pas que le système de santé n'a pas été étudié.
Lorsque nous regardons ce que le gouvernement précédent a fait, nous sommes renversés. Lorsque l'on refuse de régler un problème patent, cela peut coûter très cher. Nous l'avons vu dans le domaine de la santé. Cependant, il y a pire. Lorsqu'un gouvernement temporise et ne prend pas le taureau par les cornes...
Une voix: Le gouvernement précédent.
M. Rob Merrifield: Oui, le gouvernement précédent.
Nous avons vu ce qui pouvait se passer lorsqu'une crise comme celle du SRAS frappait le Canada. Nous avons vu que la temporisation ne coûtait pas seulement des milliards de dollars, mais qu'elle avait coûté 44 vies. Cela est attribuable, dans une large mesure, à l'administration inefficace du gouvernement libéral. Nous pourrions discuter toute une journée du désastre qui s'est produit en raison de l'inaction du gouvernement libéral. Et je ne parle pas d'argent, mais de vies humaines.
J'arrive aux délais d'attente. Pourquoi est-il si important de fixer des délais d'attente garantis? Il faut savoir que quelques-unes des commissions ont étudié la question et ont recommandé de fixer de tels délais. C'était recommandé dans le rapport Mazankowski et aussi dans le rapport Kirby. C'est un concept très intéressant. Les gens doivent comprendre que, si un gouvernement est prêt à dire qu'il fournira les services nécessaires dans le cadre d'un système public, mais que la population ne peut pas accéder aux services, c'est que quelque chose ne tourne pas rond.
Selon la décision que la Cour suprême a rendue en 2005 dans l'affaire Chaoulli, les services médicalement nécessaires doivent être fournis par l'État en temps opportun. Si nous ne le faisons pas, alors, nous affirmons que nous sommes prêts à laisser mourir des gens en attente de traitement avant de leur fournir ces traitements. Ce n'est pas faire preuve de compassion ni bien gérer un système de santé et cela est contraire aux valeurs canadiennes.
Il est intéressant de voir ce qui s'est passé lors des dernières élections. Le 2 décembre, les conservateurs ont annoncé qu'ils allaient garantir que tous les Canadiens auraient accès à des soins de santé.
Ce qui est vraiment intéressant à propos de cela, c'est que le gouvernement libéral, qui était dans l'embarras et qui savait qu'il devait absolument faire quelque chose à propos des soins de santé, a déclaré le 3 janvier qu'il était nécessaire de garantir l'accès aux soins de santé. Les libéraux ont dit cela après avoir refusé pendant 13 ans de faire ce qui s'imposait en matière de soins de santé. Le caractère partisan et superficiel de la motion me met en colère. Nous devons cesser de faire de la politicaillerie avec les soins de santé si nous voulons être en mesure de les maintenir au cours des 30 ou 40 prochaines années.
Nous devons nous mettre au travail en tenant compte de l'intérêt des Canadiens. Les patients doivent avoir la priorité. Nous devons mettre un terme aux discours creux et vides de sens. Il faut absolument garantir l'accès aux soins de santé.
Nous pouvons faire tant de choses avec l'argent investi dans les soins de santé. Ce n'est pas que les Canadiens ne veulent pas appuyer le système. Ce n'est pas non plus que le financement est déficient. Au contraire, les fonds investis sont considérables.
Le Comité de la santé voulait se pencher sur les garanties de soins de santé et sur les délais d'attente dans le but de faire des recommandations au ministre en ce qui a trait aux délais d'attente. Le printemps dernier, nous avons reçu un grand nombre de témoins afin de prendre connaissance de la situation dans les provinces. Nous devons savoir ce qui se passe dans les provinces, puisque ce sont elles qui sont responsables de la prestation des soins de santé, avant de déterminer ce que nous pouvons faire à l'échelle fédérale pour les aider à corriger la situation.
Que font les provinces? Il existe de très beaux exemples. L'un d'entre eux est le Réseau de soins cardiaques de l'Ontario, dont les représentants sont venus témoigner devant le comité et ont expliqué comment cette initiative améliorait l'accès aux soins pour les patients. Une approche conjointe est en place pour les soins cardiaques et un système de services. La prise des décisions est améliorée grâce à la façon dont les données et les expériences sont réunies. Un travail de recherche important est effectué et, en outre, un système d'alerte rapide est en place.
L'initiative qui m'a le plus impressionné est le projet de transplantation osseuse et d'articulations en Alberta. Il s'agit d'un projet pilote dirigé par le Dr Cy Frank, de l'Alberta. Ce projet a permis de réduire les délais d'attente de 47 semaines à 4,7 semaines en un an, pour les arthroplasties d'articulations et de la hanche. C'est remarquable. Les coûts sont la première chose qui m'est venue à l'esprit, mais en fait cela ne nous a rien coûté. Vingt millions de dollars ont été investis dans le projet. La plupart de cet argent était destiné aux articulations et aux hanches supplémentaires. Le plus surprenant c'est qu'il n'a même pas fallu un seul médecin de plus pour fournir ce service et réduire de 90 p. 100 les délais d'attente. Il est remarquable qu'un système public puisse parvenir à un tel résultat.
Il convient de se demander pourquoi cela ne peut être fait pour chaque type d'intervention, dans chaque province du pays.
Le Dr Cy Frank est venu à mon bureau il y a environ une semaine et je lui ai demandé quels autres changements s'étaient produits. Un bon nombre de projets semblables sont en voie de réalisation dans toutes les provinces. D'autres provinces s'inspirent de cette initiative. C'est le genre d'innovation dont nous avons besoin dans le système public. Si nous voulons soutenir ce système, il est temps de mettre fin aux beaux discours et de commencer à travailler avec les provinces, qui ont la compétence pour faire ce qui doit être fait afin d'assurer la survie du système de santé au cours des 40 prochaines années.
Avec la génération du baby-boom, le système va commencer à subir des pressions énormes dans une dizaine d'années, et ces pressions vont aller en s'accentuant jusque vers l'année 2040 et au delà. Il faudra que chaque Canadien et chaque Canadienne travaille aussi fort que possible pour préserver le système de santé tel que nous le connaissons. Le temps n'est plus aux beaux discours. Il faut vraiment agir afin de redresser la situation.
Mon collègue a parlé du financement. L'accord de 2004 prévoyait 5,5 milliards de dollars, et cette somme n'a pas été réduite. Tout cet argent sera attribué. Cette année seulement, 1,2 milliard de dollars sera investi, notamment dans les ressources humaines du secteur de la santé, pour réduire les délais d'attente. À ce sujet, la semaine dernière, le ministre a accru de 18,3 millions de dollars le budget d'un projet portant justement sur les immigrants qui, à l'heure actuelle, conduisent un taxi mais dont il faut reconnaître les titres de compétence. Il faut que ces gens soient incorporés au système de soins de santé afin que leurs compétences soient mises à contribution pour le plus grand bien des Canadiens. Avec ces 18,3 milliards de dollars, nous espérons augmenter de 1 000 le nombre de médecins, de 800 le nombre d'infirmières et de 500 le nombre des autres professionnels de la santé. Ces initiatives-là sont en cours en ce moment même.
Mais ce n'est pas tout. Il y a un autre projet. Le gouvernement fédéral est responsable des Premières nations. La première initiative consiste à garantir les soins de santé pour les membres des Premières nations. Après qu'une femme a eu un premier rendez-vous avec un médecin au sujet de sa grossesse, elle aura un autre rendez-vous pas plus de quatre semaines plus tard.
Je viens de l'Alberta, où il y a des régies régionales de la santé. J'ai travaillé pour l'une d'entre elles pendant 20 ans avant de devenir député.
Dans ma circonscription, la garantie en matière de soins de santé est telle que si quelqu'un a des problèmes de dos et doit se faire opérer, il peut toujours aller à Edmonton, qui n'est pas trop loin. Il devra peut-être attendre de six à huit mois, ou même un an. Ou sinon, il peut aller à Grand Prairie, dans un plus petit hôpital, et se faire opérer en deux semaines ou moins. Voilà des exemples de ce dont je parle.
L'idée, c'est qu'une personne doit pouvoir se faire traiter le plus rapidement possible, comme ça, le système sera plus crédible et plus concurrentiel. Il faut qu'on réalise cet objectif à l'échelle du pays, dans chaque province, dans chaque région, afin que l'argent soit dépensé le plus efficacement possible dans l'intérêt de tous les Canadiens. C'est l'objectif que nous devons nous fixer. Finis les discours. Nous devons trouver une solution au problème des soins de santé, et c'est ce que nous ferons.
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Monsieur le Président, je suis bien heureuse de prendre la parole, surtout après le président du Comité permanent de la santé, qui est un des membres de ce gouvernement et qui est donc en position d'autorité. Surtout, je suis heureuse d'intervenir sur cette motion dans le cadre de la journée d'opposition du Parti libéral. Cette motion se lit comme suit:
Que [...] le gouvernement conservateur a manqué à sa promesse de réduire les délais d'attente pour les traitements médicaux et de fournir les fonds et les ressources nécessaires pour respecter les objectifs de l'Accord des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé.
Je rappellerai que nous sommes d'accord, en partie, avec cette motion du Parti libéral. J'ai pu constater qu'on était dans une joute de ping-pong pour trouver qui était le plus coupable entre le Parti libéral et le Parti conservateur. On sait qu'avec le Parti libéral, pendant 10 ans, il y a quand même eu des ratés au plan du Transfert social canadien. Les provinces ont également été aux prises avec l'objectif de réduire le déficit, alors que le gouvernement libéral avait fermé les valves financières qui auraient permis aux provinces de répondre aux besoins de l'ensemble de leur population. Chaque province était dans la course à la lutte au déficit. Il faut quand même faire un peu d'histoire.
Pour ce qui est du Québec, des décisions ont été prises. Je ne suis pas là pour qualifier l'objectif ou le but poursuivi, mais, en même temps, on peut voir que cela a provoqué des déficits au niveau de l'accompagnement de la population. Au Québec, notamment, plusieurs infirmières ont été mises à pied ce qui fait que, maintenant, on manque d'infirmières. Tout cela a été fait dans le but de pouvoir répondre aux besoins avec les sommes d'argent qui étaient attribuées à la province. C'est pour tout cela que cette partie de la motion nous interpelle tout particulièrement. De là, il est difficile de savoir qui des deux gouvernements est responsable?
On sait que les conservateurs sont au pouvoir depuis à peine un an, mais ce que je peux constater depuis un an, c'est que conservateurs et libéraux semblent à peu près sur la même longueur d'ondes quant à la poursuite des objectifs en santé dans les champs de compétence des provinces.
Hier, je rappelais au président du Comité permanent de la santé que je trouvais un peu contradictoire de voir, dans un communiqué de presse, qu'on annonçait à Montréal un programme sur le cancer et que le Québec ne voulait pas en être partie prenante. D'une façon assez ironique, il m'a répondu qu'il pouvait comprendre que le Québec voulait seulement l'argent. J'aimerais faire comprendre, une fois pour toutes, pourquoi le Québec veut l'argent. On ne veut pas l'argent pour l'argent, pour dire qu'on en a plus dans nos poches, mais parce que des programmes sont déjà mis en place. J'aimerais qu'on arrête de répondre à cette question d'une façon aussi arrogante et aussi simpliste, comme je pourrais qualifier cela.
Pourquoi pas ne pas répondre aux besoins du Québec en disant tout simplement: « Oui, c'est vrai, le Québec veut l'argent et nous pouvons comprendre cela parce que vous avez déjà des programmes qui ont été mis en place. » En effet, le Québec est souvent un des leaders dans la mise en place de plusieurs actions et il répond aux urgences de la population, surtout en santé.
Concernant les listes d'attente, on sait très bien que le gouvernement en place et le Parti québécois auraient eu la même réaction. L'issue serait peut-être différente à certains égards, mais on se serait quand même penchés sur cette problématique de bien répondre aux besoins de la population. En effet, au Québec, l'ensemble de la population et les acteurs sociaux et économiques savent de façon assez claire et assez précise comment le gouvernement devrait se comporter envers la population. Chaque parti politique décide des objectifs à poursuivre dans différents dossiers.
Donc, si je dis que nous voulons l'argent, je ne veux pas me sentir intimidée. C'est vrai que le Québec demande à ce qu'on respecte les champs de compétence des provinces. Ce n'est pas juste moi qui le dit, tous les premiers ministres du Québec l'ont demandé. Quand on pense à la santé, c'est un champ de compétence provincial. De plus, dans l'entente sur la santé signée par l'ensemble des premiers ministres, une « clause Québec » existe justement concernant les compétences du Québec.
Par exemple, on met en place des programmes de services de garde, des programmes sur les temps d'attente et il y a aussi des réactions dans le cadre de commissions parlementaires.
Nous avons des commissions parlementaires au Québec sur toutes ces problématiques.
S'ils le font dans les autres provinces, tant mieux. Il faut que les députés se lèvent en Chambre et disent que c'est ce que veulent leurs gouvernements.
Pourquoi se perdre dans d'interminables processus administratifs sur la mise en place de programmes nationaux où, souvent, on a des institutions pancanadiennes qui coûtent énormément d'argent? Ce sont des millions de dollars en coûts administratifs.
Je ne vais citer que deux exemples, parce que je pourrais faire une énumération très longue des coûts de toutes ces agences qui surveillent l'ensemble de la population canadienne et l'ensemble des ministères, québécois et autres. Si cela convient à l'ensemble de la population et des provinces du Canada autres que le Québec, grand bien leur fasse. Nous comprendrons cela et nous ne nous sentirons ni menacés ni interpellés de façon injuste.
Pourquoi devrions-nous contribuer au financement de l'Agence de santé publique du Canada quand la même agence existe au Québec et remplit à peu près le même mandat? Notre demande est très simple: nous pourrions avoir une partie des fonds de fonctionnement de l'Agence de santé publique du Canada, parce qu'elle n'a pas à superviser le Québec.
Je cherche mes notes parce que j'ai soulevé les coûts de l'Agence de santé publique du Canada. Au point de départ, on sait très bien que la Direction générale de la santé publique était à l'intérieur de Santé Canada. On a subdivisé les deux rôles pour l'ensemble des fonctionnaires qui y travaillent. Il y a donc un budget, qui a été transféré, de près de 354 millions de dollars, et l'équivalent de 1 164 employés à temps plein, pour être précise.
Au fil des ans, on voit bien qu'il y a eu une augmentation des coûts: d'abord de 56 millions de dollars, avec 385 employés de plus; puis de 76 millions de dollars avec une augmentation de 260 employés. On a d'ailleurs mis fin à des programmes de recherche et d'engagement du personnel associés à l'hépatite C. On est allé chercher une diminution de 63 millions de dollars en décidant d'y mettre fin.
Il y a eu une autre augmentation en 2006-2007: 48,6 millions de dollars et 190 employés de plus; puis une autre augmentation de 34,9 millions de dollars, liée à la Stratégie intégrée en matière de modes de vie sains et de maladies chroniques, avec 120 autres employés de plus.
À la fin de 2006, il y a donc présentement 506,6 millions de dollars pour gérer l'Agence de santé publique du Canada, et maintenant nous sommes rendus à 2 000 employés équivalents à temps plein.
Je rappelle ces chiffres parce que je me souviens d'avoir demandé en comité au nouveau directeur de l'Agence de santé publique du Canada, nommé par le précédent gouvernement, combien cela coûterait de plus et combien d'emplois en découleraient? Ces chiffres viennent justement de l'Agence de santé publique du Canada et je voulais faire la démonstration relative à ma suggestion de transférer au Québec l'argent de l'agence servant à l'administration et à la supervision de cela, puisque le Québec dispose d'une agence similaire. Par exemple, il y a l'augmentation de 34,9 millions de dollars de l'enveloppe liée à la Stratégie intégrée en matière de modes de vie sains et de maladies chroniques aux fins de supervision. Je demande pourquoi le Québec n'aurait pas une partie de cet argent s'il y a l'Institut national de santé publique du Québec. Ses représentants sont d'ailleurs venus, au comité, donner leur avis sur l'augmentation de l'obésité chez les Canadiens et les Québécois.
Il n'est donc pas question de me répondre, avec un sourire narquois, que nous ne voulons que l'argent. Cet argent donnerait un peu plus de latitude au gouvernement du Québec pour être encore plus proactif et avoir de meilleures ressources humaines.
Aujourd'hui, on parle des listes d'attente. On peut bien constater des lenteurs. C'est vrai, et je le constate. Une personne de ma famille attend sa chirurgie à l'intestin. Elle l'a eue et maintenant elle est connectée à un tube et elle attend, depuis un an, d'être opérée parce qu'il n'y a pas de place.
Je sais bien ce que signifie attendre une intervention chirurgicale. Il est certain que l'argent ne réglera pas tout, mais si nous voulons des stratégies plus performantes, il faut un peu plus d'argent pour payer les gens et offrir un soutien à la population. Nous n'avons pas tout à fait tort de demander plus d'argent. Présentement, le ministre de la Santé du Québec demande plus d'argent pour la santé afin d'être en mesure de répondre aux besoins de l'ensemble de la population.
Encore là, ce n'est pas de la partisanerie. Le député a demandé qui de nous deux était le plus partisan. Je crois que chacun essaie de faire valoir son point de vue. Cependant, en matière de santé, il y a eu des ratés sous le règne libéral pendant plusieurs années. Le gouvernement actuel adopte la même façon de faire dans le domaine de la santé, au lieu de considérer qu'il y a la clause Québec, de se pencher sur cette clause et de voir ce qu'elle apporte.
On ne signe pas n'importe quelle entente et on n'utilise pas n'importe quels mots. On ne se targue pas de comprendre la société québécoise et la nation québécoise. Reconnaître la nation québécoise signifie aussi des efforts communs pour comprendre la société. Cela veut dire des stratégies qui répondent à l'ensemble des besoins de la population. Si quelqu'un veut développer plus vite une stratégie qu'une autre, c'est là qu'on peut dire qu'il se distingue ou qu'il est différent.
D'ailleurs, en matière de santé, le rapport final du conseiller fédéral portant sur les temps d'attente a été émis. On trouve, dans ce rapport, beaucoup d'empiètements sur les champs de compétence provinciale. Au chapitre 7 de ce rapport, on en fait mention. Je n'en parlerai pas en détail, parce que c'est un rapport de plusieurs centaines de pages. Je voudrais seulement souligner qu'on fonctionne encore comme les libéraux fonctionnaient. Par exemple, dans la table des matières, il est question de l'éducation du public, et on mentionne ce qui suit:
7.1 Nécessité d'une stratégie d'éducation de la population
7.2 Qui est « le public »?
7.3 Manière dont les Canadiens sont informés au sujet des temps d'attente et incidence sur le plan de l'éducation publique (...)
7.5 Facteurs dont il faut tenir compte
7.6 Éducation de la population au sujet des transformations importantes
Si cela n'est pas de l'empiètement sur les champs de compétence, je crois que plusieurs seront d'accord avec moi pour dire que cela s'y dirige encore une fois directement.
J'ai parlé des coûts de l'Agence de santé publique Canada. Il y a aussi le Conseil canadien de la Santé qui, si ma mémoire est bonne, supervise l'entente conclue en 2004. On a créé le Conseil canadien de la santé. Combien cela coût-t-il? En 2005, le Conseil canadien de la santé a coûté 3,2 millions de dollars. En 2006, il y a eu une petite augmentation, et cela a coûté 4,8 millions de dollars.
On ne peut que constater que, chaque fois qu'il y a un organisme fédéral, tout l'argent passe dans l'administration. Je ne suis pas sûre que ce soit efficace. En effet, je siège au Comité permanent de la santé et je peux affirmer que Santé Canada — qui a un mandat très précis — et l'Agence de santé publique du Canada connaissent souvent des ratés, et les réponses à nos questions sont très minces. Je pourrais vous en donner des exemples très précis. Je ne suis pas sûre qu'on suive à la lettre, et de façon très efficace, tous les mandats attribués. On a souvent le désir de ratisser large, mais dans la pratique, c'est plutôt le contraire qui arrive.
Il y a un communiqué de presse sur la gestion efficace des dépenses de ce gouvernement. On a essayé de grappiller. On voudrait donner l'exemple et vérifier l'efficacité des programmes. D'ailleurs, lors de la séance du comité, la semaine dernière, le est venu nous parler de sa générosité envers les victimes de l'hépatite C. Il s'est vanté de l'existence d'un milliard de dollard pour les victimes de l'hépatite C. Toutefois, ce milliard de dollars n'est toujours pas dans les poches des victimes.
C'est ce que je lui ai dit. Je lui ai dit également: « Vous vous en vanterez lorsque vous arrêterez de tergiverser et que vous donnerez immédiatement un fonds temporaire pour que les victimes de l'hépatite C puissent avoir un meilleur soutien à tous les niveaux. »
On a beau parler des listes d'attente, mais au-delà de ces listes, il faudrait poser des gestes. Or, je ne suis pas certaine que ni le gouvernement libéral ni le gouvernement conservateur qui est présentement au pouvoir est en mesure d'avoir la meilleure des réactions et la meilleure des stratégies afin d'aider davantage les provinces.
Je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre relativement à la demande de fonds par le Québec. Il s'agit à mon avis de demandes très justifiées et justifiables, d'autant plus lorsqu'un premier ministre libéral, qu'on vante constamment, demande la même chose et que son ministre de la Santé demande la même chose. Ce n'est pas de l'argent dépensé de façon niaiseuse et simpliste, puisqu'il s'agit de l'argent qui servira à être plus proactifs dans les mesures qui sont demandées par l'ensemble de la population du Québec.
Cela m'amène également à parler d'un autre sujet. Lorsqu'on abord le sujet des listes d'attente, on touche à un dossier qui est plus vaste, soit le dossier du déséquilibre fiscal. On sait que le gouvernement conservateur n'est pas en mesure de nous donner une piste concrète de la direction que prendra le dossier du déséquilibre fiscal. Il y a eu dernièrement l'énoncé économique et on en a fait très peu allusion.
Si le gouvernement conservateur au pouvoir, qui a beaucoup accusé les libéraux, est conséquent, il réglera ce déséquilibre fiscal à sa juste valeur, soit la valeur qui est demandée par les intervenants politiques du Québec. Cela s'élève à la hauteur de 3,9 milliards de dollars.
On comprend que ce sont des chiffres qui ont déjà été annoncés. Des stratégies politiques différentes sont employées dans le but de brouiller les pistes, mais nous savons très bien que c'est à cette hauteur que nous avons demandé de reconnaître et de régler le déséquilibre fiscal. Pourquoi? Afin que cesse la pression financière sur les provinces et le Québec pour pouvoir relever les défis dans plusieurs dossiers, en l'occurrence la santé, mais il y a aussi l'éducation, les programmes sociaux. Il y aussi la question de la péréquation.
Ce parti, lorsqu'il était dans l'opposition, disait que l'empiètement dans les champs de compétence des provinces n'était pas leur tasse de thé. Or, présentement, petit à petit, on voit que les conservateurs ne sont pas tout à fait prêts à répondre aux exigences des provinces en ce qui a trait aux empiètements du gouvernement fédéral.
Évidemment, peu importe le parti au pouvoir, la centralisation des programmes nationaux est un objectif qui sera poursuivi par la majorité des députés présents en cette Chambre, que ce soit les libéraux, les conservateurs et même les néodémocrates. Il faut toutefois respecter les voeux du Québec.
Je sais que je vais voter en faveur d'un projet de loi du NPD, parce qu'il a reconnu que le Québec avait le droit de se retirer d'un programme relatif aux services de garde et a reconnu qu'on investissait à la hauteur de 2 milliards de dollars dans les services de garde des enfants.
Rapidement, je peux montrer comment les députés conservateurs sont souvent en pleine contradiction. Je sais que, par leurs interventions, ils ont grappillé 1,1 milliard de dollars en vertu de coupures dans toutes sortes de programmes. En ce qui a trait aux programmes périphériques, ils vont économiser 4 millions de dollars en éliminant le financement de la recherche médicale sur la marijuana. Je ne sais pas pourquoi ils veulent se retirer de ce programme. Apparemment, c'est parce que cela relève du champ de compétence des provinces.
Je trouve cela un peu ridicule de voir qu'ils respectent la compétence des provinces lorsque cela fait leur affaire, mais lorsque cela ne fait pas leur affaire, à l'inverse, ils font tout à fait le contraire. Cette information provient d'un communiqué de presse qui nous a été remis par ce gouvernement.
On pourrait s'amuser des incohérences du gouvernement actuellement en poste.
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Monsieur le Président, les soins de santé sont la priorité absolue du Nouveau Parti démocratique, depuis sa création, et il en était de même pour son prédécesseur, le CCF. Il ne s'agit pas d'une question partisane. Ce n'est pas une question qui fait surface de temps à autre. Cette question n'est pas soulevée uniquement durant les campagnes électorales ou avant, ou quand le régime de soins de santé traverse une crise. C'est un des fondements de notre parti. À mon sens, je ne tente nullement de faire de la question de la santé ou des temps d'attente une question partisane dans mes propos sur cette motion.
Je parlerai cependant des défis considérables entourant le fait que cette garantie de délais d'attente n'a pas été mise en place.
Quand le gouvernement conservateur a été élu, les Canadiens, selon moi, avaient des attentes quant à la garantie de délais d'attente. Je ne crois pas que les attentes des Canadiens aient été satisfaites, compte tenu de l'attention et de la priorité que le gouvernement a accordées aux soins de santé et à la garantie de délais d'attente. Je ne pense pas que les Canadiens voient un engagement ou une volonté politique pour faire progresser ce dossier.
Cela peut s'expliquer par le fait qu'une des cinq priorités des conservateurs durant la campagne électorale était de travailler avec les provinces pour établir une garantie sur les délais d'attente des patients. Les gens avaient compris qu'il s'agissait là d'une des cinq priorités des conservateurs, et qu'ils aient ou non voté pour eux, ils s'attendaient à ce que des mesures concrètes soient prises, car c'était une promesse.
Le se dit ravi que son gouvernement ait progressé dans ces cinq priorités, qu'il s'agisse de nettoyer le gouvernement fédéral, de réduire les impôts, de lutter contre le crime, d'appuyer les familles et de renforcer la position du Canada au pays et à l'étranger, ce qui est bien beau, mais les gens peuvent se demander ce qu'il est advenu de la santé.
Quand le gouvernement parle de ses cinq priorités, pourquoi a-t-il cessé de parler de la garantie sur les délais d'attente des patients.? A-t-il renoncé à cette priorité? A-t-il reconnu qu'il n'existait aucun plan à cet égard ou manque-t-il de volonté politique et de courage pour aller de l'avant? Je ne le sais pas, mais je sais que les Canadiens se posent ce genre de questions.
J'ai une amie qui a un problème de dos et qui a dû attendre sept mois pour subir une chirurgie. Cela se passait après les élections. À chaque jour, durant ces sept mois, elle a espéré que la promesse de délais d'attente raisonnables — selon le type de maladie, d'handicap ou de diagnostic — serait remplie. Mon amie n'est pas complètement rétablie, et elle ne le sera probablement jamais. Toutefois, elle aurait retrouvé tous ses moyens si elle avait subi son opération plus tôt. Malheureusement, le fait de passer sept mois à souffrir dans un lit ou un sofa et à ne pas bouger a engendré toutes sortes d'autres problèmes, en plus d'aggraver son problème spinal.
Il n'est guère surprenant que les Canadiens se demandent ce qu'il est advenu de cette promesse.
J'appuie la motion, mais je trouve ironique que celle-ci ait été présentée par un député qui est libéral et qui siège au Comité de la santé. D'où viennent ces délais d'attente? Ils ne sont pas apparus du jour au lendemain. Ils sont le résultat de 13 années d'inaction de la part des libéraux. Lorsque ces derniers ont pris des mesures, c'était à la toute dernière minute, quand il était devenu évident qu'une crise grave sévissait dans tout le pays, et c'était aussi peu de temps avant la tenue d'élections. Les libéraux n'ont attendu que 12 ans avant de prendre des mesures relativement aux délais d'attente et à tous les facteurs qui y contribuent.
Il y a des facteurs qui ont contribué à l'augmentation des délais d'attente à l'égard desquels le gouvernement aurait pu et aurait dû agir plus tôt — ou devrait agir — parce que cela aurait fait une différence importante dans la qualité de vie d'un grand nombre d'enfants et d'adultes au Canada.
Un peu plus tôt, quelqu'un a mentionné l'allocation récente de ressources financières pour les médecins immigrants formés à l'étranger. Cet argent permettra de refondre le programme d'études et d'examiner le contexte des tests d'évaluation ou des examens en vue d'un remaniement possible. C'est une bonne chose. Cependant, même si les médecins étrangers peuvent effectivement suivre les cours d'appoint et se soumettre aux examens, le principal obstacle auquel ils sont confrontés et le seul élément qui manque dans cette annonce, c'est l'impossibilité pour ces médecins d'accéder à des postes de résidents.
Dans la vallée du Bas-Fraser en Colombie-Britannique, lorsqu'on demande à des médecins formés à l'étranger ce que le Canada a fait pour les aider, ils répondent qu'on leur a permis de conduire un taxi. Environ un tiers ou un quart des chauffeurs de taxis du Bas-Fraser sont des médecins formés à l'étranger. Un grand nombre d'entre eux ont même déjà suivi le programme d'études existant. C'est bien de revoir les examens et de les remanier, mais si ces médecins formés à l'étranger ne peuvent accéder à des postes de résidents, cette mesure ne donnera absolument rien, car ces médecins ne pourront jamais pratiquer de toute façon.
Dans cette annonce ou dans la préoccupation exprimée au sujet de la santé et des ressources humaines, où les médecins ne représentent bien entendu qu'une partie, aucune ressource financière n'a été prévue au titre des postes de résidents. Je comprends qu'un grand nombre de postes de résidents soient attribués à des étudiants qui ont fait leurs études dans les facultés de médecine de leur province. C'est très bien. Il va de soi qu'ils devraient avoir une chance d'obtenir un poste de résident. Loin de moi l'idée de penser qu'ils ne le méritent pas. Cependant, il faudrait augmenter le nombre de postes de résidents disponibles, ce qui est l'élément manquant de cette annonce. Même si toutes les mesures énumérées dans cette annonce sont mises en oeuvre, elles seront insuffisantes pour augmenter le nombre de médecins sans une augmentation conséquente des postes de résidents. C'est donc une initiative incomplète, à laquelle il manque un élément. C'est une promesse faite aux médecins formés à l'étranger qui ne sera pas respectée, car ces médecins ne pourront accéder à des postes de résidents.
L’une des principales mesures que nous pourrions prendre pour abréger les délais d’attente serait d’offrir un programme national de soutien au foyer ou de veiller à ce que chaque province ait des normes pour encadrer le soutien à domicile. Dans tout le Canada, de l’est à l’ouest et du nord au sud, les normes en matière de soutien à domicile varient beaucoup. Les personnes âgées qui demandent à aller dans un établissement de soins prolongés ou de soins d’intensité moyenne de longue durée ne peuvent y aller, car il n’y a aucune initiative en matière de logement en dehors des soins privés de longue durée. Certains aînés qui pourraient peut-être rester chez eux beaucoup plus longtemps s’ils avaient de l’aide à domicile ne peuvent plus obtenir cette aide, si bien que leurs médecins doivent les hospitaliser. Une fois à l’hôpital, ils ont la priorité lorsque des places se libèrent dans les établissements de soins prolongés. Résultat? Tout le système est engorgé.
On parle de crise dans les salles d’urgence. Or, cette crise n’est que le résultat de l’effet domino à l’envers. Il n’y a pas de lits disponibles parce que des patients qui occupent les lits ne devraient pas être là. Ils devraient être ailleurs, mais ailleurs, il n’y a pas de place pour eux.
Si j’ai bien compris, le député conservateur a dit que les libéraux avaient fait un certain travail sur le soutien à domicile, qu’ils avaient fait des recherches et envisagé des initiatives, mais que cela n’avait rien donné. Il a dit, je crois, que c’était en 2003. Or, nous sommes en 2006. Depuis janvier, qu’est-ce que les conservateurs ont fait pour renouveler certaines des initiatives de l’opposition, si elles étaient bonnes, ou pour en proposer de nouvelles de leur propre cru? Voilà une autre façon dont le gouvernement allonge les délais de traitement au Canada.
Je voudrais dire un mot de la santé chez les Autochtones. Les délais d’attente qui leur sont imposés font partie de l’ensemble du problème des délais. Nous savons que beaucoup d’Autochtones sont exposés à des risques particuliers en matière de santé, dont le diabète, car on ne s’est pas occupé de cette population comme on aurait dû le faire pour améliorer son état de santé, avec pour conséquence que les problèmes de santé des Autochtones ne font qu’aggraver le problème des délais d’attente.
Je sais que dix réserves sur 623 participent à un projet pilote sur les délais pour les soins prénataux. Je ne sais pas au juste quels enseignements on tirera de ce projet, mais je suis sûr que nous apprendrons quelque chose. Il y a cependant quelque chose de paradoxal dans le choix des délais d’attente pour les mères.
Nous savons que la qualité des soins prénataux revêt une importance cruciale, mais les Autochtones avec qui j’ai discuté parlent bien plus souvent du fait que les femmes tardent à recevoir les services parce qu’elles n’ont pas de moyens de transport. Que se passe-t-il? Elles retournent dans une localité comme Kashechewan, où les services de santé pour les Autochtones sont une catastrophe, car il n’y a pas d’indicateurs sociaux à respecter, puisqu’on ne s’est pas occupé du problème de la santé chez les Autochtones.
Une promesse faite aux Autochtones a été trahie, et il est certain qu’on ne prend pas des mesures sérieuses pour appliquer les garanties de délais d’attente pour les patients, même si je dois dire que je me réjouis pour les dix réserves sur 623 qui participent au projet pilote. Je ne crois pas que ce soit là le type de mesure à laquelle les Canadiens s’attendaient pour réduire les délais d’attente.
L’un des éléments qui auraient l’effet le plus marquant sur les délais d’attente, c’est l’innovation. D’un bout à l’autre du pays, on innove dans le dossier des délais d’attente non pas grâce au gouvernement, mais malgré lui. Les délais diminuent-ils? Oui. Ils augmentent dans bien des provinces, mais il y a de nombreux exemples d’excellence qui n’aboutissent pas à cause du gouvernement.
J'ai eu le bonheur de faire adopter au Comité de la santé une motion prévoyant l'établissement d'une base de données nationale des innovations entourant la réduction du délai d'attente. Des gens de partout au pays pourront consulter cette base de données et constater que des hôpitaux, parfois de très petits hôpitaux, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, du Manitoba ou d'une autre province sont parvenus à réduire leurs délais d'attente. Pourquoi réinventer la roue quand il suffit de consulter une base de données? Cela pourrait changer bien des choses pour certaines personnes.
Le Comité de la santé a adopté cette motion. Qu'est-ce ce que cela a donné? Rien. L'innovation est l'un des principaux facteurs de changements en matière de délai d'attente. Je suis heureuse que la motion ait été adoptée, mais je me demande ce qui arrive après qu'une motion est adoptée par un comité. On dirait bien qu'elle se perd dans la brume pour ne plus jamais réapparaître.
Au moins deux établissements privés ont récemment ouvert leurs portes. Il s'agit, dans un cas, d'un hôpital doté de salles d'opération et, dans le second, d'une salle d'urgence privée intégrée à un hôpital de Surrey, en Colombie-Britannique, qui a à tout le moins franchi l'étape du changement de zone.
Le gouvernement doit jouer un rôle de leadership national en matière de privatisation. Les provinces doivent être tenues de rendre des comptes et on constate que la Colombie-Britannique a dû verser une amende de 72 000 $ l'an dernier. Les autorités n'assument pas suffisamment leurs responsabilités en matière de privatisation des soins de santé. Où réside la responsabilité lorsque la privatisation viole la Loi canadienne sur la santé? Où réside la responsabilité en matière de normes? Sans vouloir les mettre tous dans le même sac, certains établissements privés de soins de santé ont laissé un très mauvais souvenir à ceux qui les ont fréquentés.
Le gouvernement doit jouer un rôle de leadership national en matière de recherche. Or, il a supprimé le Programme de recherche sur l'usage de la marijuana à des fins médicales. Les médecins qui prescrivent la marijuana à des fins médicales à des patients qui en ont besoin parce qu'ils ont des nausées ou pour composer avec une maladie débilitante ou souvent terminale comptaient sur ce programme pour effectuer davantage de recherches concernant le dosage et la durée du traitement. Maintenant ces possibilités de recherche n'existent plus. Les médecins ont le choix de ne plus utiliser la marijuana ou de l'utiliser selon l'information dont ils disposent, laquelle n'est pas aussi adéquate qu'ils le souhaiteraient.
Le gouvernement n'a pas assumé son rôle en matière de stratégies nationales, bien que l'on ait annoncé une stratégie nationale contre le cancer. J'attends la stratégie nationale contre l'autisme. Si nous pouvons le faire pour le cancer, nous le pouvons également pour l'autisme. Comme je l'ai dit, le gouvernement n'a pas assumé un leadership national en matière de responsabilisation.
En dernier lieu, j'aborderai les aspects de la prévention et de la promotion. Le mieux à faire, en l'absence de toute autre mesure, c'est d'agir en matière de prévention et de promotion.
Il ne faudrait pas régler les délais d'attente, les réduire, pour aboutir à un pourcentage tout aussi important de patients dans 10 ans. Nous devons mener une action efficace en matière de prévention et de promotion, les parents pauvres du système de santé, tant au niveau provincial qu'au niveau fédéral.
Le Comité de la santé a rédigé des rapports sur l'obésité chez les enfants et sur l'ensemble des troubles causés par l'alcoolisation foetale, mais qu'en advient-il? Nous adoptons ces rapports, puis ils disparaissent et rien ne se passe. Il se passe peut-être quelque chose, mais je ne vois pas comment nous pouvons le constater puisque ces rapports n'ont rien d'exécutoire.
La meilleure façon de réduire les délais d'attente pour l'avenir consiste à adopter de bonnes mesures de prévention et de promotion dès aujourd'hui. Pourtant, c'est l'aspect auquel le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux accordent le moins d'attention.
Je vais appuyer la motion tout en sachant quelle émane d'un parti qui, durant 13 ans, a laissé le problème des délais d'attente prendre de l'ampleur. Je m'attends à ce que le gouvernement fasse preuve de courage et de volonté politique et à ce qu'il agisse au lieu de laisser derrière lui des promesses non tenues.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de la motion sur les délais d'attente pour des traitements médicaux et du bilan du gouvernement à cet égard.
Je voudrais remercier ma collègue, la députée de , d'avoir présenté cette motion et de s'occuper avec passion du dossier des soins de santé.
Les soins de santé demeurent l'une des principales préoccupations des Canadiens. Chose certaine, dans ma circonscription, , c'est un grave problème qui continue de se poser. Nous sommes très chanceux dans ma circonscription de pouvoir compter sur un merveilleux hôpital communautaire, l'hôpital général de Dartmouth qui, selon moi, est l'un des meilleurs du pays, mais qui subit les pressions du système de santé en matière de financement. C'est un problème.
On retrouve également dans ma circonscription quelques-uns de nos merveilleux médecins et infirmières au Canada. Jake O'Connor a déjà été médecin de famille de l'année, et Louise Cloutier est la présidente de l'Association médicale canadienne. Ils ont tous deux participé à des tribunes que j'ai organisées dans ma collectivité, des tribunes ouvertes où on invitait les gens à venir parler de soins de santé, de santé de la population et de promotion de la santé. La députée qui m'a précédé en a parlé également.
Je pense que c'est une des principales préoccupations des Canadiens. C'est une de ces choses qui définissent le Canada et pourtant, c'est la source d'un débat constant. Il n'y a peut-être que la santé et la Constitution, comme nous l'avons vu hier soir, pour faire l'objet de débats et d'arguments semblables et susciter le même intérêt au Canada.
Au cours de la dernière campagne électorale, les conservateurs ont soumis un certain nombre de propositions sur ce qu'ils entendaient faire pour les Canadiens. Après les élections, ils ont dit qu'il s'agissait des cinq grandes priorités du gouvernement.
L'une d'elles était la promesse de réduire la TPS. Aucun économiste sérieux au Canada n'a laissé entendre que cette décision était sensée. Cette réduction profite de façon disproportionnée aux nantis, elle ne fait pratiquement rien pour les pauvres et elle retire 6 milliards de dollars de l'économie, réduisant dans la même proportion le pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral. Elle prive le gouvernement fédéral de 6 milliards de dollars qu'il pourrait utiliser pour mieux servir les Canadiens, pour accroître l'exemption personnelle de base, pour bonifier peut-être la Prestation fiscale canadienne pour enfants et même réduire les impôts ou répondre aux besoins des Canadiens en matière de soins de santé.
Les conservateurs ont réduit à néant l'entente nationale sur les garderies, une décision basée sur une idéologie à courte vue qui nuit aux Canadiens et qui, selon moi, accroît les problèmes de santé et ne fait rien pour améliorer la santé des Canadiens.
La Loi fédérale sur la responsabilité, une autre promesse conservatrice, cause toutes sortes de problèmes.
Aujourd'hui, nous pouvons ajouter les soins de santé aux principales préoccupations du gouvernement depuis janvier.
Pour replacer les choses dans leur contexte, permettez-moi de rappeler les efforts déployés par le précédent gouvernement dans le domaine de la santé. Il y a à peine deux ans, l’ex-premier ministre, le député de , a rencontré les premiers ministres provinciaux et a signé avec eux une entente historique sur les soins de santé au Canada.
En 2004, le gouvernement fédéral et les premiers ministres provinciaux ont convenu d’une solution, ce qui s’est traduit par un engagement du gouvernement fédéral à investir sur dix ans des milliards de nouveaux dollars pour financer le système de santé. Un important élément de cette entente, entre autres, c’est que le gouvernement fédéral et les provinces ont convenu de la nécessité d’un financement stable, prévisible et à long terme. Les provinces se sont engagées à collaborer avec le gouvernement fédéral pour mettre sur pied des services de soins à domicile et pour élaborer une stratégie nationale de financement des médicaments d'ordonnance. Elles ont également reconnu que la Loi canadienne sur la santé devait être respectée et qu’il fallait concevoir une stratégie nationale de réduction des délais d’attente, la question des délais d’attente étant considérée comme la préoccupation numéro un dans le domaine de la santé.
Plus précisément, l’entente signée par l’ex-gouvernement libéral prévoyait l’investissement de 16 milliards de dollars sur cinq ans pour financer la réforme des soins de santé en ce qui touche les soins primaires, les soins à domicile et la couverture des médicaments onéreux; le versement aux provinces de 13,5 milliards de nouveaux fonds fédéraux sur trois ans; l’injection de 2,5 milliards de dollars comptant, de 600 millions de dollars pour de l’information technique, et de 500 millions de dollars supplémentaires pour la recherche. Quelque 41 milliards de dollars ont été engagés pour rendre le système de soins de santé plus efficace et pour procurer aux provinces les ressources dont elles ont besoin pour régler le problème des soins de santé pour une génération.
L’entente de 2004 mettait l’accent sur la stratégie nationale relative aux délais d’attente, une stratégie qui portait sur cinq principaux types d’intervention: le cancer, les maladies cardiaques, les tests de diagnostic telle l’IRM, le remplacement d’articulations et les chirurgies de la cataracte. De même, l’entente prévoyait des délais limites. Les gens avec qui je me suis entretenu de cette question, notamment des médecins de ma collectivité, comme le Dr O’Connor, le Dr Cloutier et d’autres, m’ont dit qu’il était très important de donner certaines garanties à propos des délais d’attente, mais qu’il était d’importance cruciale de fixer des points de repère en matière de délais d’attente.
Le 12 décembre 2005, les provinces et les territoires ont établi ces points de repère pour ces cinq types d’intervention: le cancer, les maladies cardiaques, la restauration de la vue, les remplacements d’articulations et l’imagerie diagnostique.
En dépit de ce que nous entendons souvent à la Chambre et de la façon partisane dont les autres partis interprètent cette question, l’ex-gouvernement libéral n’a vraiment pas à avoir honte de son bilan en matière de soins de santé, et ce, malgré les énormes problèmes qu’on nous a légués. Après avoir réparé le gâchis financier que nous avaient laissé les conservateurs du gouvernement Mulroney, nous avons investi dans le domaine de la santé. Si nous avons pu le faire, c’est parce que nous avons su mettre de l’ordre dans les finances publiques.
J'ai d'autres exemples de ce que le gouvernement précédent a fait dans le domaine de la santé.
Dans le budget de 2005, le gouvernement libéral a consacré 5,5 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans au fonds de réduction des temps d'attente afin d'aider les provinces et les territoires à réduire les temps d'attente.
Au mois de juillet 2005, le gouvernement libéral a annoncé la nomination du docteur Brian Postl au poste de conseiller fédéral sur les temps d'attente. Il travaille avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à la mise en oeuvre des engagements énoncés dans le plan décennal. Ce plan donne des résultats encourageants à l'échelle du Canada.
En Colombie-Britannique, le temps d'attente moyen pour les traitements de radiologie contre le cancer est de moins d'une semaine. En Alberta, le nombre de patients qui attendent une chirurgie à coeur ouvert a diminué de 55 p. 100 en deux ans. En Saskatchewan, la liste d'attente de la région de Saskatoon pour des examens par IRM a été réduite presque de moitié. Au Québec, le nombre de patients attendant une opération de la cataracte a été réduit de façon marquée grâce à la répartition des interventions dans un nombre plus restreint d'établissements. En Ontario, des fonds ont été accordés pour 42 000 actes médicaux supplémentaires dans le cadre de la stratégie provinciale relative aux temps d'attente.
Puis il y a eu les élections de 2006. Le gouvernement libéral a promis alors la mise en oeuvre d'une garantie de soins pour que les Canadiens aient accès à des soins en temps opportun. Cette garantie était assortie d'un fonds de 75 millions de dollars visant à aider les patients et leurs proches à se déplacer et à se loger dans un établissement public d'une autre province afin d'accéder plus rapidement aux soins médicaux nécessaires.
En outre, 300 millions de dollars étaient prévus pour les centres régionaux de soins spécialisés rattachés à des hôpitaux universitaires et 50 millions de dollars ont été accordés à l'Inforoute Santé du Canada pour améliorer l'efficacité des technologies de gestion des temps d'attente comme les registres, les systèmes de réservation et les dossiers médicaux électroniques.
Ce sont là des initiatives du gouvernement précédent.
Je voudrais maintenant parler d'un domaine de santé publique qui m'intéresse d'une façon particulière. Lorsque j'ai songé à me porter candidat, une des questions que j'ai intégrées à ma campagne est celle de la santé publique et de la promotion d'un mode de vie sain. Comment garder les gens en santé? Comment faire pour garder les gens en santé, les enfants notamment, au lieu de consacrer tout ce temps et tout cet argent aux interventions?
Je suis d'accord avec ceux qui disent que nous n'avons pas un système de santé, mais un système de maladie. Notre salut à long terme dépendra de notre réussite à en faire un système de soins de santé. C'est pour cela, entre autres, que j'ai demandé à faire partie du Comité de la santé dès que j'ai été élu député en 2004.
Certaines mesures sont prises. Les nouvelles sont bonnes. La création de l'Agence de santé publique du Canada sous la direction du docteur David Butler-Jones est un pas important. En plus de se consacrer aux questions de santé publique comme le SRAS et le virus du Nil, par exemple, cette agence a pour mandat d'améliorer la santé de la population canadienne. En outre, elle fait davantage de recherche sur des questions telles que la santé de la population, les systèmes de santé ainsi que sur des questions d'ordre démographique et régional en matière de santé.
Cela est particulièrement important pour moi, car je suis originaire du Canada atlantique. Au chapitre des maladie chroniques, le Canada atlantique arrive au deuxième rang des populations les plus touchées, tout de suite après les collectivités autochtones.
La création des Instituts de recherche en santé du Canada est un autre pas important dans la voie du progrès. La création de ces instituts a eu de formidables retombées aux quatre coins du Canada, en particulier dans le Canada atlantique. Dans cette région, des chercheurs tels que Renee Lyons et Judy Guernsey ont fait un excellent travail dans des domaines comme la santé rurale, la santé des femmes et les défis propres au Canada atlantique dans le domaine de la santé. J'espère que les IRSC obtiendront l'augmentation de fonds dont ils ont besoin.
La Nouvelle-Écosse a été la première province à mettre en place un ministère de la Promotion de la santé. Le gouvernement de cette province, ma province d'origine, a lancé des initiatives très fructueuses. Je félicite le docteur Hamm, le précédent premier ministre progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse, pour le travail qu'il a fait dans ce domaine. Dans cette province, le ministère de la Promotion de la santé a lancé des initiatives pour promouvoir un mode de vie sain et l'activité physique auprès des enfants dans les écoles.
Nous avons aussi des alliés dans le secteur de la santé sans but lucratif. Mon engagement au sein de la Fondation des maladies du coeur pendant une période de 10 ou 12 années m'a montré à quel point cette fondation et les autres organismes de bienfaisance dans le domaine de la santé sont utiles. Ces organismes sont nos alliés, et j'irais même jusqu'à dire qu'ils sont des chefs de file quant à la promotion d'un mode de vie sain.
À long terme, notre capacité à soutenir notre précieux système de soins de santé public dépendra du sérieux avec lequel nous nous serons employés à prévenir les maladies chroniques.
Nous devons également consacrer davantage de temps à déterminer ce qui cause les maladies. Nous savons que la pauvreté est la principale cause de santé déficiente. Trop de Canadiens vivent dans la pauvreté. Et ce ne sont pas les compressions des programmes d'alphabétisation et d'aide sociale, ni les coupes dans les budgets des importantes organisations qui oeuvrent dans le domaine de la santé mentale, ni la suppression des Clubs garçons et filles, qui aideront les Canadiens à améliorer leur santé.
Un autre aspect clé, que j'ai pu constater personnellement, est qu'il faut mieux traiter les patients qui viennent de subir une intervention chirurgicale. Cela signifie que nous devons leur offrir de meilleurs soins à la maison, de meilleurs soins palliatifs, de meilleurs médicaments, et ainsi de suite.
Il y a trois ans et demi, mes deux parents sont morts du cancer. Évidemment, ce fut une période triste pour notre famille et nos amis, mais les difficultés ont été allégées par le fait que mes deux soeurs, qui vivaient à Toronto, sont revenues habiter dans la maison familiale et se sont occupées à temps plein de mes parents qui se mouraient. Nous étions tous à leurs côtés lorsqu'ils ont rendu leur dernier souffle. Shelagh et Brigid ont quitté leur emploi et sont revenues habiter à la maison. Cela a fait une énorme différence.
Je viens d'une famille nombreuse. Nous ne sommes pas riches, mais nous avions les ressources nécessaires pour pouvoir prendre une telle décision. Mes parents sont morts à la maison dans un environnement serein, dans un lit confortable, en pouvant voir par la fenêtre des paysages familiers, avec leur famille à leurs côtés. Je crois que c'est très important. Ce fut une période très triste, mais également un privilège pour nous de pouvoir accompagner nos parents qui sont morts à la maison.
Ce n'est cependant pas un privilège dont tous les Canadiens peuvent bénéficier. Les infirmières et les aides aux soins de relève nous ont rendu des services exceptionnels. Cependant, je connais une famille de ma province, la Nouvelle-Écosse, dont deux enfants sont autistes. Les parents bénéficiaient de deux heures de soins de relève par semaine. On leur a supprimé ce service parce que leur revenu avait dépassé la limite autorisée, et cela parce qu'ils économisaient autant que possible pour assurer l'avenir de ces enfants lorsqu'ils n'y seraient plus.
Le système ne fonctionne pas. Cette situation engendre un système de soins de santé à deux paliers, qui opère un clivage non seulement entre le secteur public et le secteur privé, mais entre provinces riches et provinces pauvres. J'estime que le gouvernement fédéral a la responsabilité d'agir à cet égard. Il y a davantage à faire dans ce domaine également.
J'estime que le fédéral doit assumer ses responsabilités. Dans bien des cas, il s'agit de domaines relevant de la responsabilité directe des provinces, mais le gouvernement fédéral a le rôle de veiller, dans la mesure du possible, à l'égalité d'accès partout au Canada.
Je tiens à féliciter le gouvernement de son engagement à l'égard de la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer. Il s'agit d'une initiative de notre part, issue des chercheurs et des experts en cancérologie, des gens de la Nouvelle-Écosse comme le docteur Andrew Padmos, qui a maintenant quitté Cancer Care Nova Scotia, Theresa Marie Underhill et des chercheurs comme Gerry Johnson.
De nombreuses personnes s'accordent pour dire que nous pouvons agir utilement dans le domaine du cancer. Nous devons pour cela favoriser des initiatives à distance du gouvernement, collaborer avec des organismes de recherche, effectuer une meilleure surveillance et identifier les besoins en recherche. J'ai été fier l'an dernier de participer au vote à la Chambre visant la mise en oeuvre de la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer. Je félicite le gouvernement d'avoir donné suite à cette mesure la semaine dernière.
Je voudrais maintenant me pencher sur les résultats des conservateurs en matière de réduction des délais d'attente. Même s'il est vrai que nous devons en faire davantage en matière de promotion de la santé et traiter les personnes qui sont malades, nous vivons à l'heure actuelle une crise des délais d'attente. Durant la campagne électorale de 2006, les conservateurs ont promis de mettre en oeuvre des garanties de délais d'attente pour assurer l'accès en temps opportun aux patients visés par des délais d'attente établis en clinique ou pour leur donner la possibilité d'être traités ailleurs par un autre fournisseur.
Dans le budget de 2006, les conservateurs ont essentiellement présenté à nouveau le plan de 10 ans des libéraux visant à renforcer les services de soins de santé ainsi que le projet d'investissement de 41 milliards de dollars prévu à l'origine pour aider les provinces et les territoires à améliorer leur système de soins de santé. Dans le budget de 2006, le gouvernement conservateur a également présenté à nouveau le fonds pour la réduction des délais d'attente.
De ce côté-ci de la Chambre, nous tenons toujours à ce que le régime public de soins de santé soit renouvelé et consolidé. Nous croyons que nous pouvons, en réduisant les délais d'attente, faire en sorte que notre système de soins de santé demeure durable pour les générations futures. Je considère que, au moment du déclenchement des dernières élections, des mesures importantes qui auraient assuré le respect de nos engagements étaient en voie de réalisation. Nous continuerons à veiller à ce que les engagements que nous avions pris dans notre plan décennal soient réalisés. Nous n'accepterons rien de moins au nom des Canadiens, dans l'intérêt de la protection de notre régime public de soins de santé.
Au cours de la campagne électorale de 2006, les conservateurs avaient offert leur propre garantie concernant les délais d'attente. Qu'on me permette de citer le programme du Parti conservateur et un communiqué de presse daté du 2 décembre, il y a presque un an. Le , qui était alors chef de l'opposition, a déclaré:
J’ai le plaisir d’annoncer que l’une des premières choses que fera un gouvernement conservateur sera de s’asseoir avec les provinces afin d’élaborer une Garantie sur les délais d’attente pour les patients [...] Nous allons ramener tous les gouvernements à la table des discussions, non pas pour se chamailler au sujet du financement, mais pour établir des objectifs nationaux et élaborer un plan pour les atteindre. Ce processus sera entrepris immédiatement après les élections, et se terminera en 2006.
Je trouve que je cite les conservateurs un peu trop souvent dernièrement. Ce n'est pas que j'aime leur prose, mais je cite ce qu'ils ont dit au cours de l'année pour montrer qu'ils n'ont rien fait ou qu'ils ont renversé leurs décisions concernant la responsabilisation ou les fiducies de revenu.
C'est ce que le a déclaré à l'époque. Quand quelqu'un affirme quelque chose sur papier, il doit s'exécuter. Le fait est que personne n'a vu de plan du gouvernement à cette fin.
Comparons la situation à ce qui s'est passé après les élections de 2004. Comme en 2006, les soins de santé ont été un enjeu important pendant la campagne de 2004. Nous avons eu des élections en juin 2004. À l'automne, nous avions présenté un plan décennal qui allait consolider le système de soins de santé. Des gens comme M. Gary Doer, premier ministre du Manitoba, affirmaient que c'était un pas dans la bonne direction. Le premier ministre de la Saskatchewan, M. Lorne Calvert, a déclaré: « Je crois que, ce soir, avec le plan que nous avons signé, le système de soins de santé financé par le gouvernement au Canada, un régime sans but lucratif, a maintenant des assises plus solides [...] » Le ministre de la Santé de l'Alberta de l'époque, M. Gary Mar, a dit: « Je crois que nous avons une bonne entente pour les Albertains. »
La présidente de l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario a dit que l'accord dissipait toutes les craintes à propos du financement et élargissait l'accès aux services de soins de santé universels. Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières/infirmiers, a dit que les sommes promises dans le cadre de l'entente étaient une excellente nouvelle pour les patients, que 41 milliards de dollars sur dix ans comblaient amplement l'écart Romanow relatif aux dépenses provinciales en matière de santé et que c'était un engagement financier impressionnant de la part du gouvernement fédéral . D'après Roy Romanow, cela ne faisait aucun doute que c'était un pas très positif vers la réforme.
Les élections ont eu lieu en juin 2004 et nous sommes passés à l'action à l'automne. Cette année, les élections ont eu lieu en janvier, et la promesse qui avait été faite pendant la campagne d'améliorer les choses d'ici la fin de l'année n'a pas été tenue. Nous ne savons ni combien coûtera le plan fantôme des conservateurs, ni comment il sera mis en oeuvre.
Le gouvernement du Canada devrait probablement émettre un nouveau communiqué de presse disant qu'il n'avait que quatre priorités, parce qu'il est clair que la réduction des délais d'attente n'est plus du tout sur sa liste de priorités. Le ministre actuel est introuvable. Peut-être pense-t-il que s'il se fait tout petit et évite le sujet des soins de santé, les Canadiens n'y verront que du feu, mais ce n'est pas le cas. Ces derniers remarquent quand un parti ne tient pas une promesse qu'il a faite, que ce soit quand il coupe le budget destiné aux personnes âgées, aux étudiants en difficulté financière ou aux femmes appartenant à des groupes minoritaires, ou quand il accorde des emplois à des amis politiques, muselle ses députés ou expulse un député du caucus. Les Canadiens remarquent toutes ces choses et ils auront l'occasion de s'exprimer.
Les libéraux estiment que nous devons effectuer les réformes nécessaires pour que notre système de soins de santé soit durable et que tous les Canadiens puissent y accéder afin d'être traités en temps voulu. Notre accord historique de 2004 était une importante réalisation. Le nouveau gouvernement se doit maintenant d'agir et de faire fond sur cette réalisation.