HUMA Rapport du Comité
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Pénuries de main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs clés : Gestion des
pénuries et des surplus de main-d’œuvre au Canada[367]
Les pénuries
L’économie globale canadienne fonctionne actuellement à plein régime, le taux de chômage se situant à son plus bas niveau en 30 ans. Selon un rapport récent de la Banque du Canada, 51 % des entreprises sondées ont indiqué que le manque de main-d’œuvre nuit à leur capacité de satisfaire la demande.
Plusieurs analystes prévoient des pénuries de main-d’œuvre qui toucheront l’ensemble des régions et des secteurs au Canada vers 2010. Une étude récente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante fait ressortir une hausse croissante à long terme du taux de postes vacants parmi les petites entreprises au Canada. On estime qu’en 2005, 233 000 postes sont demeurés vacants pendant au moins 4 mois dans les petites et moyennes entreprises.
Certains secteurs se caractérisent par une pénurie de main-d’œuvre prononcée dans certaines régions, et par des surplus importants ailleurs au pays. Il n’est donc pas étonnant que les employeurs partout au Canada se préoccupent de plus en plus du problème combiné des pénuries et des surplus de main-d’œuvre.
Les pénuries de main-d’œuvre actuelles découlent de divers facteurs, dont le vieillissement de la population et la chute du taux de natalité. L’économie canadienne évolue dans un sens qui exige chez les travailleurs des compétences et des connaissances accrues. La productivité et la compétitivité nécessitent également une main-d’œuvre bien formée. Certaines personnes ont réagi et prolongent leur scolarité. Toutefois, beaucoup de jeunes continuent à abandonner l’école et sont donc mal préparés pour intégrer le marché du travail contemporain.
Conséquences des pénuries
Les observations suivantes démontrent l’ampleur et la gravité du problème qui affecte à la fois les petites et les grandes entreprises :
D’après un rapport du Conseil sectoriel de la construction intitulé Construction vers l’avenir 2006-2014, la nouvelle réalité veut qu’il y ait de moins en moins de travailleurs et de plus en plus de travail, un facteur qui menace tous les cycles économiques et toutes les provinces et industries, et qui risque de freiner la croissance. Dans l’industrie de la construction au Canada, il faudra remplacer environ 150 000 travailleurs prenant leur retraite entre 2005 et 2014 dans ce secteur. (Conseil sectoriel de la construction).
Le Conseil des ressources humaines de l’industrie minière prévoit qu’au cours des 10 prochaines années, la croissance dans ce secteur, combinée aux prochaines vagues de départ à la retraite, obligera à recruter jusqu’à 81 000 travailleurs dans le secteur des mines et des métaux au Canada.
Au cours des 5 prochaines années, l’industrie du camionnage aura besoin d’environ 37 000 nouveaux chauffeurs de camion par année. (Conseil canadien des ressources humaines en camionnage).
Dans l’industrie du tourisme, on s’attend à la création de 300 000 nouveaux emplois durant la prochaine décennie, alors que le manque de relève chez les jeunes risque de provoquer une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. (Conseil canadien des ressources humaines en tourisme).
L’essor de l’industrie aéronautique obligera à embaucher jusqu’à 62 000 travailleurs qualifiés dans le domaine de la maintenance des aéronefs d’ici 2016.
Dans le secteur de l’installation, de l’entretien et de la réparation d’appareils ménagers et dans celui de l’électronique, 78 % des employeurs ont déclaré que leur principal problème est le recrutement d’employés qualifiés. Plus du tiers des travailleurs actuels sont âgés de 55 ans ou plus. Vingt-cinq pour cent des employés envisagent de prendre leur retraite d’ici cinq ans. (Conseil du secteur de l’installation, de l’entretien et des réparations).
Le Conseil canadien du transport de passagers estime que l’industrie du transport par autocars sera confrontée à une grave pénurie de mécaniciens et de conducteurs compétents pour remplacer les employés qui prendront leur retraite d’ici cinq à sept ans, l’équivalent d’environ 45 % de la main-d’œuvre actuelle.
On estime que près de 40 % des policiers en poste prendront leur retraite au cours des cinq prochaines années. (Conseil du secteur de la police).
Près de la moitié des employeurs dans le domaine de la réparation automobile (48,1 %) et 57 % dans le secteur de la réparation de motocyclettes ont indiqué que le manque de personnel qualifié représente un problème important pour leur entreprise. (Conseil du service d’entretien et de réparation automobile du Canada).
Dans l’industrie de la biotechnologie, on a relevé un manque de gestionnaires possédant des compétences en sciences et en gestion. (Conseil des ressources humaines en biotechnologie).
Entre 2001 et 2008, 28 500 nouveaux emplois s’ajouteront dans l’industrie des plastiques, alors que le taux de roulement obligera à recruter 25 000 nouveaux travailleurs à chaque année. (Conseil canadien sectoriel des plastiques).
Le secteur du vêtement au Canada a repris son expansion après une vague de compressions majeures qui ont entraîné la perte d’environ la moitié des emplois entre 2001 (104 000) et 2005 (62 000). Ce secteur caractérisé autrefois par un travail purement manuel évolue dans le sens de tâches plus intellectuelles, d’où la nécessité de recruter près de 5 000 nouveaux techniciens pour combler les postes vacants d’ici le milieu de 2007; en outre, 12 000 postes exigeant des compétences accrues dans les domaines de la production, des techniques et de la gestion s’ouvriront au cours des cinq à sept prochaines années.
Selon les estimations du Conseil sectoriel de l’électricité, près de 40 % des travailleurs actuels seront admissibles à la retraite d’ici 2014. Dans certains secteurs (industrie nucléaire) et certaines régions (Colombie-Britannique), la situation est encore pire, puisque 40 % des travailleurs approchent de l’âge de la retraite. Il sera difficile, pour remplacer ces retraités, de trouver des travailleurs avec des compétences et une expérience comparables.
En Alberta, où les projets de mise en chantier dépassent, au total, les 120 milliards de dollars, les employeurs devront pourvoir 400 000 nouveaux postes d’ici 2010, alors que d’après l’évaluation du gouvernement albertain, la main-d’œuvre augmentera seulement de 300 000 membres.
On s’attend à un sérieux problème de relève au sommet dans le secteur culturel, toute une génération de gestionnaires culturels de haut niveau étant au bord de la retraite. Soixante-six pour cent des employeurs au Canada se sont plaints d’avoir de la difficulté à recruter certains types de travailleurs, en particulier des ingénieurs, conducteurs, mécaniciens, électriciens et gens de métier spécialisés. (Manpower, 2006).
Au cours des cinq prochaines années, il faudra recruter 50 000 travailleurs qualifiés dans le domaine des métaux. (Industrie canadienne de l’outillage et de l’usinage).
L’Association des fabricants de pièces d’automobile prévoit un taux de postes vacants de 42 % au Canada en 2007.
Au cours des 15 prochaines années, le secteur manufacturier aura besoin selon les estimations de 400 000 travailleurs à cause des départs à la retraite. (CSPC).
D’après une étude réalisée en 2005, les entreprises dans 62 des 75 principales associations industrielles ont déjà du mal à recruter le personnel nécessaire. (Canada West Foundation).
[367] Extrait du mémoire de L’Alliance des conseils sectoriels au Comité permanent des ressources humaines, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes intitulé Surmonter les pénuries de main-d’œuvre secteur par secteur, septembre 2006.