Que, prenant en considération les rapports du Comité permanent de la condition féminine sur le besoin d’équité salariale et l’insécurité économique des femmes, la Chambre demande au gouvernement de dresser une stratégie d’amélioration de la sécurité économique de toutes les femmes au Canada et de la déposer à la Chambre d’ici le 1er février 2008.
-- J'ai le plaisir aujourd'hui de présenter cette motion, que j'appuie. Le Comité de la condition féminine a accompli un travail gigantesque, dans le domaine de la condition féminine, pour produire les rapports sur la sécurité économique et l'équité salariale.
J'aimerais signaler que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Les femmes ont de quoi s'inquiéter de l'orientation prise par le gouvernement: elles n'ont pas été mentionnées dans le discours du Trône, ni dans la mise à jour financière de mardi. Il n'y a pas un mot à leur sujet.
Le gouvernement conservateur ne s'occupe d'aucune question touchant les femmes. Il semble suivre une voie idéologique qui va complètement à l'encontre des besoins des femmes. Par exemple, il a fermé 12 des 16 bureaux régionaux de Condition féminine Canada. Aucun financement n'est prévu pour les organismes qui revendiquent l'égalité. En fait, les dispositions relatives à l'égalité ont été supprimées du mandat du programme de Condition féminine Canada.
Il n'y a pas de financement pour les groupes qui se consacrent à des travaux de recherche sur les femmes et à la défense de leurs droits. Par contre, si des gens font pression sur le gouvernement pour décrocher des contrats de défense, ils peuvent obtenir 500 000 $ du gouvernement du Canada pour faire de la recherche et du lobbyisme. N'est-ce pas déplorable? Des gens peuvent obtenir de l'argent pour faire pression auprès du gouvernement pour obtenir des contrats de défense, mais cela est impossible pour faire de la recherche ou du lobbyisme auprès du gouvernement pour venir en aide au femmes, dans ce pays.
Il est déplorable, en effet, que le gouvernement exclue les femmes qui luttent pour faire changer les politiques qui leur nuisent, par exemple, dans les domaines de l'assurance-emploi, du système des pensions et de ses structures, des garderies, etc.
Tom Flanagan, du Parti conservateur, a déclaré que tout cela faisait partie du plan à long terme du visant à éradiquer la cinquième colonne libérale. C'est peut-être bien vrai, mais il arrive en réalité que des organisations comme l'Association nationale Femmes et Droit, qui ont oeuvré durant des décennies pour garantir l'égalité des femmes au Canada, ferment leurs portes. Des voix de femmes sont réduites au silence à l'heure actuelle au Canada.
Entre-temps, nous avons vu le gouvernement faire un petit tour de passe-passe avec la dernière mise à jour financière. Dans le dernier budget, les conservateurs avaient fait augmenter le taux d'imposition de 15 p. 100 à 15,5 p. 100. L'autre jour, ils l'ont réduit de 15.5 p. 100 à 15 p. 100, soit le taux en vigueur sous les libéraux il y a deux ans. Donc, il n'y a pas encore de progrès. Leur petit jeu consiste à faire du sur place, ce qui a une incidence très directe sur les femmes, compte tenu de la disparité des revenus au Canada.
Le gouvernement fait abstraction de l'écart de pauvreté très considérable qui existe au pays, surtout pour les femmes, de l'infrastructure insuffisante de nos villes, du manque de services de garde d'enfants, etc. De fait, la réduction de la TPS ne sera avantageuse pour personne et ne réglera pas du tout le problème de l'écart de pauvreté au Canada.
Les pays à fortes économies investissent dans la recherche et dans l'innovation, dans le capital humain, soit en éducation, en formation et en alphabétisation, et dans l'infrastructure physique des villes. Ces pays investissent dans les soins de santé et dans l'environnement. Ces pays connaissent l'importance des investissements sociaux, ce que le gouvernement ne semble pas du tout comprendre.
Nous avons d'importants défis à relever pour ce qui est de combler l'écart des revenus selon le sexe dans la catégorie des personnes à faible revenu, notamment à l'avantage des femmes âgées seules, des familles monoparentales dirigées par une femme et des femmes handicapées. Le comité a porté une attention toute particulière aux femmes qui font partie de groupes vulnérables de la société, comme les femmes immigrantes, les femmes des régions rurales, les femmes autochtones, les femmes handicapées, les femmes âgées et les mères seules. Le cinquième des immigrants arrivés au Canada durant les années 1990 reste cantonné dans la catégorie des personnes à faible revenu, soit une proportion 2,5 fois plus élevée que chez les personnes nées au Canada.
Dans la mise à jour économique et financière, il n'est nullement question d'analyse différenciée selon les sexes pour le minibudget. Il n'en est pas du tout question. Dans le discours du Trône, aucune analyse différenciée selon les sexes n'a été faite, à ma connaissance. Pourtant, nous, comme gouvernement libéral, avions établi un tel critère d'analyse dans les budgets de 2004 et de 2005. Les analyses différenciées selon les sexes avaient été effectuées et nous espérions que le gouvernement actuel allait poursuivre sur cette lancée, puisque de telles analyses permettent de mesurer l'incidence des politiques sur les femmes au Canada.
Par exemple, en ce qui a trait à l'équité salariale, le revenu moyen de toutes les femmes qui ont un emploi est d'un peu moins de 25 000 $. Cela représente seulement 64 p. 100 du revenu de leurs collègues masculins. Le revenu moyen des femmes qui travaillent à plein temps est de 36 500 $, ce qui représente seulement 71 p. 100 du salaire de leurs collègues masculins. En 2003, les femmes constituaient 53 p. 100 de tous les Canadiens considérés comme ayant un revenu faible.
Le système actuel ne fonctionne pas. Nous avons besoins de mesures législatives proactives sur l'équité salariale, mais le gouvernement a dit non aux femmes. Dans sa réponse officielle au comité permanent, le gouvernement a, jusqu'à présent, dit non. Pourtant, le Québec et l'Ontario se sont dotés de mesures législatives qui fonctionnent très bien. Le gouvernement du Canada devrait les imiter et aller de l'avant, mais il semble suivre un autre programme que je ne peux pas comprendre.
L'éducation préscolaire et la garde des enfants sont au coeur de la sécurité économique des femmes. Le soi-disant programme du gouvernement en la matière, à savoir l'allocation de 1 200 $, est un supplément de revenu. Ce programme est une farce, car il ne crée pas une seule place en garderie, ne permet pas aux femmes de retourner sur le marché du travail, ne donne pas le choix aux Canadiens et ne favorise certainement pas la sécurité économique des femmes. En plus de tout cela, ce montant de 1 200 $ est imposable et, par conséquent, les personnes qui le reçoivent n'obtiennent pas la somme au complet. Elles peuvent recevoir 500 $ par année, mais cela ne fait absolument rien pour aider les femmes et les familles en général.
D'après Statistique Canada, en 2001, le taux de pauvreté des femmes à la tête d’une famille monoparentale était de 42,4 p. 100. Par comparaison, celui des pères à la tête d’une famille monoparentale était de 19,3 p. 100; et celui des couples avec des enfants, de 9,5 p. 100. Cela signifie que plus de 1 million de femmes avec des enfants vivent dans la pauvreté, et cela est inacceptable. Ces problèmes sont amplifiés chez les femmes qui vivent dans des régions rurales et qui n'ont pas accès à des services de garde, à des programmes de formation et d'éducation, à des moyens de transport ou à des logements abordables. Pour les nouvelles immigrantes, dont certaines ne parlent aucune des deux langues officielles et dont les titres de compétence ne sont pas reconnus au Canada, la situation est encore plus grave.
Le gouvernement ne porte aucune attention aux femmes. Il faut s'employer à résoudre toutes les situations et les questions que j'ai mentionnées, mais on ferme les organisations qui représentent les femmes.
Le logement abordable est un autre exemple. Selon Statistique Canada, en 2003, 72 p. 100 des femmes locataires âgées avaient du mal à trouver un logement abordable. De même, 42 p. 100 des locataires, des femmes chefs de famille monoparentale, et 38 p. 100 des femmes locataires seules avaient des problèmes semblables.
Au lieu d'essayer d'aider les femmes aux prises avec de tels problèmes, les conservateurs ont supprimé 700 millions de dollars du financement destiné aux logements abordables. Ils ont retiré 45 millions de dollars à la Société canadienne d'hypothèques et de logement. C'est à pleurer. Le pays traverse une grave crise du logement. L'itinérance est un problème important, mais le gouvernement n'a aucun plan à cet égard, ce qui, encore une fois, ne contribue pas à la sécurité économique des femmes.
L'actuel gouvernement a réduit la prestation fiscale pour enfants qui avait été mise en place par le gouvernement libéral. Il a éliminé le supplément pour jeunes enfants dans son budget précédent et ne l'a pas remplacé. Il n'a pas du tout augmenté la prestation pour enfants au cours de son mandat. Cette prestation devrait être portée à 5 000 $ pour aider les familles qui ont des enfants, car 1 200 $, ça ne suffit pas. Je mets le gouvernement au défi d'adopter une telle mesure qui contribuerait pour beaucoup à éliminer la pauvreté chez les enfants et à améliorer la sécurité économique des femmes.
L'Organisation de coopération et de développement économiques recommande que l'aide fédérale à l'éducation préscolaire et à la garde des enfants corresponde à 1 p. 100 du PIB. Le gouvernement n'a pas créé une seule place en garderie à ce jour. Il compte sur le secteur privé. Dernièrement, nous avons pu lire dans un rapport que les entreprises canadiennes n'étaient pas disposées à offrir des services de garderie. Elles estiment qu'elles n'ont aucune responsabilité à cet égard et elles ne souhaitent aucunement commencer à offrir de tels services. Le gouvernement s'accroche à cet espoir depuis deux ans et demi. Je crois qu'il est temps qu'il y renonce et qu'il commence à s'attaquer aux vrais besoins des femmes.
Le manque de temps affecte très durement la sécurité économique des femmes. Je m'explique. Les femmes accèdent à la population active et en sortent parce que ce sont elles qui prennent soin des enfants. Dans la plupart des cas, ce sont les femmes qui s'occupent des parents âgés ou des membres de la famille qui sont malades. Elles perdent des emplois et, dans bien des cas, leur revenu, leur capacité de cotiser aux régimes de pensions et leurs chances d'obtenir des promotions. Elles perdent beaucoup.
Par ailleurs, 80 p. 100 des soins sont dispensés par des femmes. Les aidants naturels d'aujourd'hui seront les aînés pauvres de demain, car nous ne disposons d'aucune stratégie nationale à l'intention des aidants naturels qui tiendrait compte de la sécurité économique et de la situation des femmes dans notre société. Je mets au défi le gouvernement de faire au moins cela.
Ce ne sont là que quelques aspects. Je n'ai même pas abordé le dossier de la violence faite aux femmes ou celui de la pauvreté des personnes âgées, qui sont d'ailleurs pour la plupart des femmes. Il s'agit là de questions essentielles auxquelles le gouvernement doit s'attaquer. Je lui demande au moins d'envisager la possibilité d'élaborer une stratégie, d'examiner les recommandations du comité permanent à ce sujet et de présenter à la Chambre des avenues positives pour l'avenir des femmes, car les Canadiennes le méritent et attendent des réponses de la part du gouvernement.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'appuyer la motion demandant au gouvernement d'améliorer la sécurité économique des femmes.
Cette semaine, les conservateurs ont présenté dans leur énoncé économique un minibudget qui non seulement manquait de substance, mais aussi qui ne mentionnait aucunement les femmes.
En tant que présidente du Comité permanent de la condition féminine, je sais que le comité a consacré beaucoup de temps et d'efforts pour amener le gouvernement fédéral à prêter davantage d'attention à la question de la sécurité économique des femmes.
En fait, le comité a rendu public un rapport approfondi portant sur des études détaillées de la condition de groupes vulnérables comprenant les femmes des régions rurales, les femmes autochtones, les femmes handicapées, les femmes âgées et les mères seules.
Le comité a tenu 18 réunions avec des hauts fonctionnaires, des particuliers, des membres d'organisations professionnelles, des chercheurs et des groupes représentant les intérêts des femmes dans tout le Canada. Peu importe leurs antécédents ou leur point de vue, tous les témoins ont dit au comité qu'une stratégie exhaustive s'imposait pour améliorer la sécurité économique des femmes.
On pourrait se demander pourquoi nous voulons axer nos efforts sur la sécurité économique des femmes au Canada. C'est tout simplement une question d'égalité.
Bien que d'importantes améliorations aient eu lieu ces dernières années en faveur des Canadiennes à faible revenu, un témoin représentant Développement social Canada a dit:
[...] nous avons encore des défis de taille à surmonter: les différences entre les sexes dans les taux de faible revenu, particulièrement lorsque nous parlons des femmes âgées seules, des familles monoparentales dirigées par des femmes et des femmes handicapées.
Par exemple, en 2001, près de deux millions de femmes, soit 13 p. 100 de toutes les Canadiennes, étaient handicapées.
Par ailleurs, la probabilité que les femmes soient handicapées augmente à mesure qu’elles avancent en âge. Soixante-douze pour cent des femmes de 85 ans et plus avaient un handicap, comparativement à 50 p. 100 des femmes de 75 à 84 ans et 32 p. 100 des femmes de 65 à 74 ans.
En outre, un peu plus de 800 000 femmes, soit près de 7 p. 100 des femmes de 15 ans et plus, avaient des handicaps considérés graves ou très graves. De surcroît, les femmes de plus de 65 ans demeurent plus susceptibles que les hommes d'avoir un faible revenu. Il y a une multitude de raisons qui expliquent ce phénomène. Tout d'abord, beaucoup plus de femmes que d'hommes sont susceptibles de modifier leur entente de travail pour s'occuper d'autres personnes. Naturellement, cette situation a une incidence sur la condition économique présente et future des femmes.
Au Canada, la majorité des familles monoparentales ont à leur tête une femme et, selon Statistique Canada, le taux de pauvreté des mères seules de moins de 65 ans atteint la proportion stupéfiante de 42,4 p. 100. C'est près de la moitié. Par ailleurs, la majorité des femmes qui se retrouvent dans cette situation sont généralement des Autochtones, des immigrantes et des handicapées.
Le comité a aussi appris que les femmes étaient beaucoup plus susceptibles que les hommes de s'absenter du travail pour s'occuper de leurs enfants et elles sont vulnérables sur le plan économique à la suite d'événements inattendus, comme la mort du conjoint, une invalidité ou une rupture conjugale. Le comité a entendu dire qu'il est très difficile pour une femme qui devient soudainement l'unique soutien de famille de réintégrer le marché du travail.
Pour les nouvelles arrivantes au Canada, ces difficultés peuvent être ahurissantes. L'organisme AWIC Community & Social Services croit que l'incapacité à fonctionner dans l'une ou l'autre des langues officielles peut représenter un obstacle d'envergure aux efforts pour se sortir du cycle de la pauvreté.
L'AWIC est d'avis que des programmes linguistiques pourraient contribuer grandement à résoudre les problèmes d'exploitation, de dépendance à long terme de l'aide sociale, de manque de participation à la population active et d'isolement social.
Le Comité permanent de la condition féminine a écouté les Canadiens, mais je crains que les conservateurs se soient bouché les oreilles.
Les femmes ont besoin de programmes de base, par exemple en matière de garde d'enfants. Toutefois, l'un des premiers gestes du gouvernement a été d'abandonner la stratégie nationale relative à la garde des enfants et à l'éducation préscolaire, créée après de nombreuses années de négociations avec les provinces et les territoires.
Le gouvernement libéral précédent avait fait de grands progrès en doublant la durée du congé de maternité payé dans le cadre du programme d'assurance-emploi qui est passé de 6 mois à un an.
Les libéraux avaient également créé une prestation de compassion qui permet aux Canadiens de s'absenter du travail pour prendre soin d'un proche malade, une mesure dont le comité recommande d'étendre la portée.
Comment le gouvernement conservateur a-t-il réagi à tout cela? Il a effectué des compressions d'une valeur d'un milliard de dollars dans les programmes sociaux, à un moment où il engrangeait des milliards de dollars en excédents. Le gouvernement a trompé les Canadiens en effectuant des coupes draconiennes dans le programme de Condition féminine Canada, fermant des bureaux régionaux, congédiant du personnel et modifiant le mandat de cet organisme qui ne pourra plus faire la promotion des droits des femmes.
Voici quelques données. En septembre 2006, les conservateurs ont annoncé que le budget de Condition féminine Canada serait réduit de 5 millions de dollars. En octobre 2006, la a annoncé des économies de 5 millions de dollars « grâce à une utilisation plus efficiente des ressources affectées aux activités administratives de Condition féminine Canada ». Le 29 novembre 2006, la ministre a annoncé que 12 des 16 bureaux régionaux seraient fermés, empêchant ainsi les femmes d'avoir accès à des ressources essentielles un peu partout au pays.
En réponse, le gouvernement conservateur a tenté de faire un tour de passe-passe avec les données budgétaires, prétendant avoir plutôt accru le financement de cet organisme, c'est-à-dire qu'après avoir effectué d'énormes compressions budgétaires qui empêchent Condition féminine Canada de défendre les intérêts des femmes et de financer des recherche en matière de politiques, il réinvestit cet argent pour accroître l'efficacité administrative.
De nos jours au Canada, les femmes gagnent toujours environ 30 p. 100 de moins que leurs collègues masculins, et pourtant les conservateurs n'ont rien dit sur l'équité salariale, ni dans le discours du Trône, ni dans le budget, ni dans la mise à jour financière.
Il est grand temps que le gouvernement conservateur cesse de penser au déclenchement des élections et qu'il commence à se concentrer sur la mission que les Canadiens ont confiée aux parlementaires en les envoyant à Ottawa. Les Canadiens veulent que le Parlement tente de rendre le Canada meilleur et d'assurer un meilleur avenir aux femmes au sein de leur société. Pour que les femmes puissent jouir d'une meilleure sécurité économique et qu'on adopte une stratégie à cet égard, les femmes ont besoin qu'on les défende et elles ont besoin d'égalité.
De quoi le gouvernement a-t-il peur? Pourquoi a-t-il peur d'accorder l'égalité aux femmes qui représentent 52 p. 100 de la population et qui ont le droit de vote?
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole en cette Chambre aujourd'hui pour aborder la question de la sécurité économique des femmes.
Aujourd'hui plus que jamais, les femmes au Canada saisissent les occasions et cherchent à atteindre leurs rêves. Que l'on considère les femmes dans l'armée, les femmes dans l'enseignement postsecondaire, les femmes dans les professions, les femmes dans les affaires ou les femmes qui restent à la maison pour élever leur famille, dans presque tous les secteurs d'activité, les femmes excellent, apportent leur contribution et atteignent leurs objectifs personnels et leur potentiel. Et elles sont de plus en plus nombreuses à le faire.
D'ailleurs, le taux de participation des femmes à la population active a augmenté, passant de 57 p. 100 en 1996 à 62 p. 100 en 2006.
De plus, des études indiquent que les femmes entrepreneures apportent des contributions considérables à l'économie du Canada. Au cours des 15 dernières années, le nombre de travailleuses autonomes a augmenté de 50 p. 100. Le nombre d'entreprises dirigées par des femmes affiche un taux de croissance de 60 p. 100 plus élevé que celui des entreprises dirigées par des hommes.
Néanmoins, il y a moyen de faire mieux. Les taux de participation des femmes à la population active demeurent considérablement moins élevés que ceux des hommes. Le nombre de femmes qui siègent au Parlement se maintient encore autour de 20 p. 100, ce qui est bien inférieur au niveau de la masse critique qui se situe à 30 p. 100.
Certains groupes de femmes sont surreprésentés parmi celles qui vivent avec un faible revenu, une tendance qui n'a pas changé dans la dernière décennie.
Chacune de ces réalités est aggravée dans le cas des femmes qui sont confrontées à de multiples désavantages en raison de la combinaison de leur sexe et d'autres facteurs tels que l'âge, la race, la religion ou une déficience.
C'est pourquoi nous avons choisi la sécurité économique des femmes ainsi que l'enrayement de la violence faite à celles-ci parmi nos priorités clés, en ciblant notamment les groupes vulnérables de femmes tels que les femmes membres d'une minorité visible, les immigrantes, les aînées et les femmes autochtones. Chacun de ces groupes se heurte à un risque plus élevé d'insécurité économique et de violence.
Comme cela a récemment été énoncé dans la réponse du gouvernement au rapport du Comité permanent de la condition féminine, le gouvernement du Canada reconnaît l'importance d'aider les femmes et les hommes à concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles, et d'aider les groupes vulnérables à atteindre un niveau plus élevé d'indépendance et de sécurité économiques.
Par conséquent, nous prenons des mesures qui se traduisent par une vaste gamme d'initiatives qui aideront les femmes à saisir les occasions et à relever les défis qui se présentent à elles au Canada d'aujourd'hui.
Par exemple, notre gouvernement prend des mesures pour améliorer la sécurité économique des femmes, soit en modernisant les normes de travail fédérales, en augmentant les possibilités d'affaires pour les femmes, en soutenant l'équilibre entre le travail et la famille, en améliorant les possibilités d'emploi pour les groupes vulnérables, en améliorant les niveaux de vie chez les Canadiennes et les Canadiens plus âgés, de même qu'en offrant des logements abordables et en réduisant l'incidence du faible revenu chez les Canadiennes et les Canadiens.
En outre, le récent discours du Trône a souligné un bon nombre de stratégies qui profiteront aux femmes et qui renforceront leur sécurité économique. En voici quelques unes.
Un engagement envers un Canada fier et souverain signifie que les femmes sont assurées d'avoir un endroit où elles peuvent élever leur famille, participer pleinement à la vie du pays, apporter leur contribution et réaliser leurs rêves.
En apportant une attention renouvelée aux régions du nord du Canada, nous favoriserons le développement économique et social, ce qui bénéficiera directement aux femmes qui y vivent.
En soutenant le commerce international, nous créerons de nouvelles possibilités pour les femmes entrepreneures et nous faciliterons la création d'emplois pour les femmes et les hommes.
En facilitant le libre-échange entre les provinces et les territoires, nous créerons de nouvelles occasions pour les femmes entrepreneures et faciliterons la création d'emplois pour les femmes et les hommes.
Le plan Avantage Canada, visant à obtenir des emplois mieux rémunérés et une croissance solide pour les Canadiennes et les Canadiens, est favorable pour les travailleuses et leur famille.
[Traduction]
Puis-je rappeler à mes collègues que le budget de cette année de Condition féminine Canada prévoit 15,3 millions de dollars pour le Programme de promotion de la femme, soit une augmentation de 42 %. C'est la somme la plus élevée jamais accordée à ce programme. J'aimerais aussi rappeler à tout le monde que mes collègues d'en face ont voté contre le budget prévoyant l'affectation de cette somme d'argent.
[Français]
Le 11 octobre 2007, j'ai annoncé que 60 projets avaient été choisis pour recevoir un financement totalisant près de 8 millions de dollars par l'entremise du Programme de promotion de la femme de Condition féminine Canada. Ce financement historique renforcera l'autonomie des femmes et des filles partout au pays. Plusieurs de ces projets contribueront à renforcer la sécurité économique des femmes. D'ailleurs, quelque 260 000 femmes, d'un bout à l'autre du Canada, bénéficieront de ces 60 projets.
En voici quelques exemples. Dans la région de l'Atlantique, l'un des projets aura pour résultat un modèle stratégique de mentorat et une consultation intergénérationnelle portant sur les obstacles auxquels sont confrontées les jeunes femmes et les femmes âgées qui vivent au sein d'une communauté de langue officielle en situation minoritaire.
Dans la région de l'Ontario, un projet permettra d'élaborer des outils et des programmes de formation, de mentorat et de réseautage à l'intention des femmes autochtones, immigrantes, membres d'une minorité raciale ou âgées qui s'efforcent d'établir leurs propres entreprises axées sur des microcompétences.
Dans les régions de l'Ouest et du Nord, un projet permettra d'élaborer un outil à l'intention des organismes communautaires et des gouvernements afin qu'ils puissent mieux soutenir les travailleuses du sexe durant leur transition à une nouvelle vie.
Ces initiatives portant sur la sécurité économique des femmes donneront des résultats réels pour les femmes et les filles, aujourd'hui et dans l'avenir. Elles apporteront des changements concrets et durables. Elles représentent un accroissement rapide des possibilités offertes aux femmes et aux filles afin de participer davantage à la vie de leur collectivité et de leur pays, et de profiter d'une vie offrant la sécurité financière et exempte de pauvreté.
[Traduction]
Je veux souligner certaines initiatives prises par le gouvernement au cours des 21 derniers mois.
Nous avons accru le financement du Programme de promotion de la femme, qui englobe le Fonds communautaire pour les femmes, et nous avons ajouté le Fonds de partenariat pour les femmes, de façon à inclure le secteur privé.
Nous avons créé des projets pour les groupes de femmes en situation linguistique minoritaire. Nous avons fourni près de 24 000 $ à Vision Femmes Beauce-Sartigan, pour promouvoir l'esprit d'entreprise chez les femmes; près de 50 000 $ pour appuyer la Prince George New Hope Society, qui aide les femmes à entreprendre une nouvelle vie; 110 000 $ au Second Story Women's Centre, pour la tenue d'ateliers de formation en Nouvelle-Écosse; 165 000 $ pour des projets d'art visant à améliorer la vie des femmes et des jeunes filles qui sont en danger; 85 000 $ au Single Women in Motherhood Training Program Inc.; 200 000 $ à la section régionale de Saint John du Urban Core Support Network; près de 60 000 $ à Arising Women Place, pour son projet « Independent Women »; plus de 185 000 $ au West Central Women's Resource Centre, pour sont projet pluriannuel de sécurité économique et de logements pour les femmes; et 300 000 $ au Canadian Women's Community Economic Development Council.
La violence faite aux femmes et aux jeunes filles préoccupe beaucoup les Canadiennes et les Canadiens. Le fait qu'une mesure législative ait été déposée de nouveau pour lutter contre les crimes violents est une bonne nouvelle pour les femmes et les jeunes filles. Ce projet de loi répond aux attentes des Canadiennes, qui veulent que des mesures rigoureuses soient prises afin d'être protégées contre les crimes et les prédateurs violents.
Ce ne sont là que quelques-uns des projets concrets que le gouvernement subventionne dans le cadre de sa stratégie pour améliorer la sécurité économique de toutes les femmes au Canada.
[Français]
Au moment où nous tournons nos regards vers l'avenir et où nous nous efforçons de faire en sorte que le Canada continue d'être l'un des pays du monde les plus prospères, nous devons accroître la participation des femmes à la population active et soutenir leur choix de vie.
Compte tenu de l'énorme vague de vieillissement de la population qui est sur le point de déferler sur la société canadienne, nous constatons l'inversion de la pyramide démographique. Au cours des deux prochaines décennies, on prévoit que le ratio des personnes âgées aux Canadiennes et Canadiens d'âge actif augmentera de près de 20 p. 100. Un nombre beaucoup plus important de Canadiennes et de Canadiens sera âgé de plus de 65 ans et un nombre encore plus grand dépassera les 75 ans. La majorité de ces personnes seront des femmes.
Tout comme la vaste cohorte de la génération du baby-boom a défini la vie nationale du Canada durant de nombreuses décennies, la tendance différente du vieillissement de la population définira l'avenir du Canada. À mesure que la population du Canada avancera en âge, les femmes joueront un rôle encore plus important dans la contribution à l'économie et à la société, et elles devront...