La Chambre reprend l'étude, interrompue le 23 octobre, de la motion portant qu'une Adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session.
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Monsieur le Président, je suis extrêmement heureux de participer à ce débat sur le discours du Trône, non pas à cause de ce qu'il y a dans le discours du Trône — il est tellement inacceptable à nos yeux qu'en fin d'après-midi, aujourd'hui même, le Bloc québécois votera contre ce discours du Trône —, mais parce que cela me permet de contribuer, avec mes collègues du Bloc québécois, à faire entendre la voix des Québécois et des Québécoises en cette Chambre. Leur voix n'était pas présente avant la création du Bloc québécois.
Par exemple, cinq conditions étaient connues et découlaient du travail fait par le Bloc québécois depuis déjà parfois plusieurs années ou à tout le moins depuis quelques mois ou quelques semaines. Ce ne sont pas des conditions qui ont été sorties d'un chapeau. Ce n'est pas une liste d'épicerie, comme j'ai pu l'entendre du côté gouvernemental.
Selon le Bloc, ce sont des réponses à des préoccupations et à des enjeux du Québec. De plus, ces enjeux et ces préoccupations correspondent aux préoccupations des Québécois et des Québécoises.
D'abord, il y avait la question du pouvoir de dépenser du fédéral. Je reviendrai plus longuement sur ce sujet plus tard. Ensuite, il y a la question d'aider et de soutenir l'industrie forestière, qui vit une très grave crise. J'aurai aussi la chance d'y revenir plus tard. Nous avions ensuite cette condition extrêmement importante concernant le retrait des troupes canadiennes des zones de combat; on parlait particulièrement de Kandahar. Permettez-moi de ne pas aborder cette question parce que je partagerai les 20 minutes qui me sont allouées avec ma collègue de la . Elle parlera de cette condition beaucoup plus habilement que moi. Cette condition n'a pas été remplie dans le discours du Trône. Au contraire, une prolongation jusqu'en 2011 est annoncée, ce qui va tout à fait à l'encontre de nos demandes et de ce que les Québécois et les Québécoises exigent. Je dirais même qu'une bonne partie de l'opinion publique canadienne est d'accord avec nous à ce sujet.
À propos du respect des objectifs du Protocole de Kyoto, mon collègue de a bien expliqué notre position, qui fait, elle aussi, consensus au Québec, tout comme l'a fait ma collègue de au sujet de la nécessité pour le Québec de réduire sa dépendance au pétrole afin d'être en mesure de se sortir du cycle actuel où le gouvernement fédéral, le gouvernement conservateur, a choisi un développement basé sur les hydrocarbures, un développement qui appauvrit le Québec. Le Québec ne produit pas de pétrole, ni de gaz naturel. Notre intérêt, c'est de sortir de cette logique d'hydrocarbures et d'aller vers de nouvelles sources d'énergies. C'est ce qu'a bien démontré ma collègue de . Au contraire, la logique canadienne est de développer le secteur des hydrocarbures, particulièrement grâce à l'exploitation des sables bitumineux. Ce n'est pas dans l'intérêt de l'industrie pétrolière, donc de la stratégie conservatrice de développement économique, un développement qui n'a absolument rien de durable, de faire de la place au Protocole de Kyoto.
Finalement, la question de la gestion de l'offre a aussi été soulevée. Le Bloc est heureux que cette question se retrouve dans le discours du Trône. Toutefois, puisque cette condition est la seule qui a été remplie par le gouvernement, on ne peut pas voter en faveur du discours du Trône. Par contre, on n'était pas surpris de voir les conservateurs reprendre la défense de la gestion de l'offre, parce que le Bloc québécois, dès décembre 2005, a verrouillé ce gouvernement, comme le gouvernement précédent, en faisant adopter unanimement en cette Chambre une motion qui dit que jamais les négociateurs canadiens à l'Organisation mondiale du commerce ne pourront faire des compromis qui auront pour effet d'affaiblir ou d'empêcher le système de la gestion de l'offre de se développer.
En résumé, il n'y a pas grand-chose dans le discours du Trône pour satisfaire le Québec, les Québécois et les Québécoises.
Je reviens sur la question du pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral et de son élimination, ce qui est la position traditionnelle non seulement du Bloc québécois, mais de l'ensemble des gouvernement qui se sont succédé à Québec. Il est intéressant de remarquer que nous sommes le seul parti à être clair sur cette question. Les libéraux et le chef du Parti libéral ont immédiatement mis en garde le au sujet de sa proposition très vague d'encadrer le pouvoir fédéral de dépenser. Quant au Nouveau Parti démocratique, ce parti est très à cheval sur les principes et est très en faveur de programmes « coast to coast », soit des programmes pancanadiens extrêmement normés, qui, finalement, font des provinces des succursales du gouvernement fédéral, ce que le Québec, les Québécois, les Québécoises et les gouvernements qui se sont succédé à Québec ont toujours refusé.
Je reviens sur ce qui nous est proposé par le gouvernement conservateur et le quant au pouvoir de dépenser. Je lis ce qui est écrit dans le discours du Trône:
À cette fin, et guidé par notre vision d’un fédéralisme d’ouverture, notre gouvernement déposera un projet de loi qui imposera des limites explicites à l’utilisation du pouvoir fédéral de dépenser pour des nouveaux programmes à frais partagés dans les compétences exclusives des provinces. Cette loi autorisera les provinces et les territoires à se retirer de ces nouveaux programmes, avec juste compensation, s’ils en offrent qui sont compatibles.
Comme on le constate, cela ne répond absolument pas aux demandes du Québec. Qui plus est, il s'agit pratiquement d'une proposition virtuelle. Premièrement, on nous dit qu'on limitera le pouvoir de dépenser. Il n'est pas question de l'éliminer, mais de l'encadrer. Sur ce point, le a été très clair: il n'est pas dans les visées de ce gouvernement de réduire ou même d'encadrer le pouvoir de dépenser du fédéral au point de pouvoir l'éliminer dans les compétences exclusives du Québec. Il nous l'a dit vendredi dernier.
Le plus grave ici, c'est qu'on annonce qu'on limitera et qu'on encadrera le pouvoir de dépenser du fédéral dans de nouveaux programmes à frais partagés. Cela signifie que si des programmes à frais partagés existent — il n'en existe pas beaucoup, mais il en existe —, on ne touchera pas à ce qui a été fait précédemment. À cet effet, on annonce donc, à l'avenir, un encadrement du pouvoir de dépenser du fédéral dans les compétences exclusives du Québec. Je rappelle ce que disait Alain Noël, professeur du département de science politique de l'Université de Montréal, dans La Presse du 20 octobre 2007:
En acquiesçant à une telle réforme, le gouvernement du Québec ne reconnaîtrait donc la légitimité du pouvoir fédéral de dépenser que pour obtenir un encadrement virtuel, applicable à des programmes qui ont cessé d’exister.
Comme je le mentionnais, il n'en reste plus que deux, à notre connaissance: celui en matière d'infrastructure ainsi que celui touchant le Cadre stratégique pour l'agriculture. Les programmes de ce genre ont donc cessé d'exister. M. Noël poursuit ainsi:
C’est un peu comme si Ottawa offrait de laisser aux provinces tout le contrôle sur la production des téléviseurs en noir et blanc.
Ce professeur, fin observateur, a vu clair dans la proposition du gouvernement conservateur. Il s'agit d'un pseudo-fédéralisme d'ouverture, d'une façade, de pacotilles, de vernis, d'une fleur à la boutonnière sans conséquence. Nous pouvons le constater ici, lors de la période des questions orales, à peu près tous les jours de séance de la Chambre.
Cela a même secoué André Pratte, éditorialiste de La Presse, qui n'avait fait qu'une lecture rapide et en diagonale du discours du Trône. On sait qu'il a toujours tendance à pencher du côté du pouvoir. Je dis parfois que s'il avait été journaliste ou éditorialiste à la Pravda à l'époque de l'Union soviétique, il aurait été communiste. Quoi qu'il en soit, nous sommes dans un système capitaliste en Amérique du Nord.
Je disais donc que M. Pratte penche toujours du côté du pouvoir. Il a lu rapidement le discours du Trône et s'est tout de suite enchanté en affirmant qu'on avait enfin la réponse, après 40 ans de débat sur le pouvoir de dépenser du fédéral. Cependant, après avoir pris connaissance du texte de M. Noël, il a été obligé, dans la même édition de La Presse, de désenchanter et d'admettre que, effectivement, il n'y avait pas grand-chose dans la proposition du gouvernement fédéral des conservateurs.
Si même un observateur aussi tendancieux qu'André Pratte est obligé de reconnaître que l'analyse d'Alain Noël est exacte, il serait peut-être temps que ce gouvernement se mette les yeux devant les trous et réponde véritablement aux attentes des Québécois et des Québécoises. Qu'il arrête de faire un spectacle et de nous laisser entendre qu'il agit différemment des autres gouvernements précédents. Les conservateurs sont tout aussi centralisateurs, à la différence qu'ils parlent des deux côtés de la bouche. Le discours du Trône fait la preuve irréfutable qu'ils ne démontrent aucune ouverture quant au fait de limiter ou d'encadrer le pouvoir de dépenser du fédéral.
Ne serait-ce que pour cette raison, le discours du Trône est totalement inacceptable. Encore une fois, en refusant d'éliminer le pouvoir de dépenser du fédéral, le gouvernement et le ne remplissent pas leur promesse d'éliminer le déséquilibre fiscal. Il s'agit pourtant d'un élément essentiel, comme la Commission Séguin l'avait déjà dit. En ce sens, encore une fois, nous assistons à une promesse brisée.
Je n'aurai malheureusement pas le temps de revenir sur la crise de l'industrie forestière. J'aimerais tout de même terminer en parlant de l'urgence d'avoir des mesures de soutien pour l'industrie forestière.
Dans ma circonscription, à Saint-Michel-des-Saints, deux usines ont fermé. C'est une communauté entière qui est actuellement en crise. Non seulement les règles de l'assurance-chômage sont à réformer, mais le gouvernement devrait arrêter de se laisser berner par l'idéologie du laisser-faire. Il devrait plutôt intervenir correctement, de concert avec le gouvernement du Québec, pour soutenir cette communauté en détresse. Celle-ci s'en souviendra lors des prochaines élections en réélisant le député bloquiste de .
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Monsieur le Président, mon discours fait suite à celui du leader parlementaire de notre parti. Je parlerai de l'obligation dans laquelle se trouve le Canada, à notre avis, de quitter la région de Kandahar pour pouvoir se consacrer à l'aide internationale et à la reconstruction, en vue d'aider véritablement l'Afghanistan à atteindre ses objectifs.
Dans un discours très bien accueilli au CERIUM en 2004, notre chef a dit ce qui suit:
Ce que la communauté internationale fait en Afghanistan constitue un test pour les Nations Unies, pour l’OTAN et pour l’avenir des interventions multilatérales dans le monde. La force armée qui y est déployée est ancrée dans le droit international, dans le multilatéralisme.
Jusqu'à ce que le Canada décide d'aller à Kandahar, l'appui à la mission en Afghanistan avait été très fort tant au Québec qu'au Canada. Pourquoi sommes-nous en mission en Afghanistan? Pourquoi sommes-nous en mission à Kandahar? Nous pensions être à Kandahar parce que le général Hillier en avait convaincu Bill Graham, alors ministre de la Défense nationale, ainsi que le député de , alors premier ministre. L'ex-premier ministre Jean Chrétien a récemment déclaré que c'est probablement parce que le premier ministre, l'actuel député de LaSalle—Émard, ne s'était pas décidé assez tôt et qu'il n'avait pas pu avoir une autre région.
Le fait est que, depuis que le Canada est en mission à Kandahar, la vision que nous avons des événements en Afghanistan est tronquée. Pourquoi? Parce que la région de Kandahar est la région d'origine des Pashtouns. C'est là que les talibans, avec le mollah Omar, ont gagné le pouvoir dans l'ensemble de l'Afghanistan après le départ forcé des Russes, auquel avaient travaillé si fort l'Arabie saoudite et les moudjahidins, dont certains sont restés en Afghanistan et d'autres se sont installés partout.
Toute cette région constitue l'ancien terreau pashtoun, sauf la ville de Kandahar et le périmètre élargi par les Canadiens qui ont dû recommencer parce que, depuis l'année passée, cela avait été perdu. Compte tenu de cette situation, toute cette région n'est favorable ni au projet démocratique ni à l'avenir souhaité par l'Afghanistan. D'ailleurs, le taux de participation à l'élection a été très faible. C'est une région tribale qui appuie très bien les talibans et qui a été elle-même préparée par les Pakistanais et le fameux ISI. Il faut donc quitter Kandahar.
Une motion déposée à la Chambre par les libéraux et appuyée par le Bloc québécois a presque été adoptée. Malheureusement, le NPD ne l'a pas appuyée. S'il l'avait fait, l'ensemble de la communauté internationale saurait déjà que le Parlement du Canada a décidé qu'il fallait quitter Kandahar en février 2009. Malheureusement, le NPD ne nous a pas appuyés dans cette démarche, sinon ce serait chose faite.
Cela aurait permis à tous les parlementaires de cette Chambre, comme je l'ai moi-même fait à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE en juillet, d'indiquer à leurs homologues des autres pays d'Europe qui participent à la mission en Afghanistan que la réussite de cette mission passe par un partage plus équitable du poids politique, du poids des morts et du poids des coûts. Des débats se sont tenus en Allemagne, d'autres se tiennent au Danemark, et l'OTAN tient aujourd'hui une réunion. Quand j'ai participé au débat à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, j'ai affirmé qu'on ne pouvait pas laisser l'Afghanistan, mais qu'il fallait partager équitablement ce poids, ce sacrifice.
Les journaux projettent souvent l'image selon laquelle c'est le Canada qui est responsable de ce qui se passe en Afghanistan. Non, c'est l'OTAN qui a partagé. C'est une première pour l'OTAN et c'est important que tout cela réussisse.
C'est pourquoi il aurait fallu que le gouvernement affirme que nous allions quitter l'Afghanistan en février 2009 et que, d'ici là, nous allions convaincre la communauté internationale de nous remplacer, pour que nous puissions nous livrer aux interventions dans lesquelles nous sommes les meilleurs.
Pourquoi sommes-nous en mission à Kandahar? Comme je l'ai dit, je pensais que c'était le général Hillier qui voulait y aller, mais ce n'était pas seulement pour des raisons relatives à l'Afghanistan.
Cela a quelque chose à voir avec la transformation de l'armée canadienne — à laquelle le général Hillier a beaucoup travaillé — et avec la militarisation ou la remilitarisation de l'armée canadienne. De là, les nombreux achats d'équipements très chers qui serviront à quoi après? On ne le sait pas. Avant de changer la politique étrangère, on a changé la politique de défense. Nous avons toujours dénoncé cela.
Nous, nous ne disons pas qu'on peut quitter n'importe comment. C'est un fait accepté. Nous disons qu'il faut avertir pour pouvoir quitter en 2009. Nous ne pouvons pas quitter n'importe comment, car on ne peut pas donner un sentiment de défaite. Il ne faut pas donner ce sentiment. Nous avons une responsabilité au niveau international, même si le Parlement a adopté la motion pour aller à Kandahar par seulement cinq voix de majorité, souvenons-nous en. J'ai rappelé cela à l'Assemblée parlementaire internationale: cinq voix.
Nous avons quand même voulu remplir notre obligation internationale, mais nous ne pouvons pas aller plus loin. Ce serait mauvais parce que nous ne donnons pas l'image de ce qu'est vraiment le développement actuel de l'Afghanistan, de ce qui se passe ailleurs.
J'ai rencontré un parlementaire afghan venu à Montréal. Il disait qu'un des graves problèmes de la population, c'est qu'elle voit passer énormément d'argent dans le domaine militaire et aussi dans l'aide internationale, que l'on pense à de grands projets qui, de soumissions en soumissions, se retrouvent finalement à être de petits projets. L'argent ne va pas rejoindre les gens. Ceux-ci ont le sentiment que, effectivement, de l'argent vient du monde, mais il ne rejoint pas leur petit monde. C'est un problème extrêmement important.
Un problème extrêmement grave existe quant à la coordination de l'aide internationale au sur le plan de la reconstruction. On connaît le problème de la police afghane qui torture — personne n'a nié cela. Il y a le problème de la corruption et l'énorme problème de la drogue qui, par sa culture, permet à de petits fermiers de pouvoir se débattre.
Souvent, le problème principal de ces fermiers est qu'ils n'ont pas de crédit. S'ils en avaient, ils pourraient développer d'autres cultures au lieu d'emprunter à ces war lords ou autres racketteurs qui leur proposent de l'argent contre la drogue qu'ils font pousser dans leurs propres champs.
Donc, il faut s'attaquer à beaucoup de problèmes, et ce n'est pas la guerre qui permettra de remédier à cela. La sécurité est nécessaire, mais il faut que le poids de la sécurité soit partagé. Il faut surtout que le plus d'argent possible, le plus de ressources possible et le plus de moyens possible aillent dans l'amélioration des conditions de vie des Afghans, leur permettent d'envisager leur avenir. C'est à cette seule condition que le rôle important que l'OTAN s'est donné dans cette région pourra donner des fruits.
En effet, il ne faut pas oublier que, quand il s'agit d'affaires étrangères, on ne peut pas penser seulement à l'Afghanistan. Quels sont les pays voisins de l'Afghanistan? Vers l'ouest se trouve l'Iran qui lui-même a l'Irak comme voisin. C'est le petit Moyen-Orient. Au nord se trouvent les pays d'Asie centrale qui possèdent énormément de pétrole. Il y a aussi la Turquie, à l'est, la Chine et à l'ouest, la Russie. On est dans le lieu dans lequel l'avenir va se jouer. C'est important que l'OTAN réussisse, mais pour cela, il faut que les pays puissent se partager, de façon plus équitable, le poids de la sécurité. Ils doivent apprendre à travailler ensemble, à coordonner l'aide internationale et à faire en sorte que tout cet argent qui a l'air de leur provenir puisse rejoindre la population autrement.
Dans la région de Kandahar, les talibans sont extrêmement présents. Les fermiers ne peuvent pas donner leur appui aux soldats canadiens, fussent-ils meilleurs que les autres, car ils seront pris entre deux feux, deux terribles feux.
L'important, c'est donc que nous nous dessaisissions de ce rôle qui est presque uniquement militaire. Des observateurs ont dit qu'on ne voit pas les effets de l'aide internationale donnée par le Canada. Or, ce qu'il faut, c'est de véritablement travailler à reconstruire ce pays, et ce, équitablement entre les divers pays de l'OTAN.
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Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi de prendre la parole aujourd'hui au sujet d'une motion en réponse au discours du Trône.
D'entrée de jeu, je voudrais préciser que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le deuxième discours du Trône du gouvernement porte sur deux choses: un leadership fort et un Canada meilleur.
L'environnement continue d'être une priorité importante de notre gouvernement. Il continue d'être une priorité importante des électeurs de ma circonscription, , et pour les Canadiens d'un océan à l'autre.
D'abord et avant tout, je suis fier que notre gouvernement ait un plan réaliste et réalisable pour aider à lutter contre les changements climatiques, l'une des plus grandes menaces pour la survie de notre planète.
En février dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a publié son rapport. Le groupe, formé de scientifiques, hommes et femmes, est le corécipiendaire du prix Nobel de la paix. J'ai eu le plaisir d'assister à la présentation du rapport et j'ai été informé du contenu de ce dernier par deux scientifiques canadiens, qui sont au nombre des récipiendaires du prix Nobel de la paix.
Le premier rapport était destiné aux décideurs politiques et, essentiellement, leur présentait les faits en disant que c'était à eux d'agir. Il n'était pas empreint de valeurs. Il présentait uniquement les données scientifiques.
J'ai demandé à ces deux scientifiques canadiens de me dire tout d'abord ce qu'ils feraient à ma place et ensuite ce qu'il nous faudrait faire pour lutter sérieusement contre les changements climatiques. Ils m'ont répondu qu'il fallait deux choses: d'une part, la technologie et, d'autre part, un changement culturel. Or, ce sont justement les aspects essentiels de notre plan.
En 1992, lorsque le Canada avait un gouvernement conservateur, le premier ministre de l'époque, Brian Mulroney, s'est rendu au Sommet de la Terre de Rio et c'est cette année-là que, pour la première fois, un grand forum international a reconnu que le réchauffement de la planète et les changements climatiques constituaient un enjeu clé et un problème d'envergure. En décembre 1992, nous avons signé l'Accord de Kyoto, un effort mondial visant à réduire les gaz à effet de serre, ou plutôt un effort mondial de la part de 30 p. 100 des émetteurs du monde visant à réduire les gaz à effet de serre. Cinq ans plus tard, le Canada n'avait encore rien fait pour régler ce problème.
Après la signature, rien ne s'est produit. Durant de nombreuses années, aucun effort n'a été consenti, ne serait-ce que pour ratifier cet accord, encore moins pour se mettre à la tâche et obtenir des résultats. À ce sujet, les députés n'ont pas à se fier à ma parole. Ils pourraient tout simplement poser la question à Sheila Copps, la ministre de l'Environnement libérale. Ils peuvent aussi lire des citations de Christine Stewart, autre ministre de l'Environnement libérale. Ils peuvent lire les citations de David Anderson et lui parler, à lui qui a aussi été un autre ministre de l'Environnement libéral et qui a déclaré qu'il était difficile de faire bouger les choses.
Mais il est peut-être plus important de savoir ce qu'en dit l'homme qui occupait les plus hautes fonctions. L'autre jour, j'ai lu à la Chambre une citation tirée du nouveau livre du premier ministre Jean Chrétien. J'en fais à nouveau la lecture. Il a déclaré que: « Mes successeurs » et son successeur immédiat, évidemment, était le député de , qui avait pour ministre de l'Environnement le chef actuel du Parti libéral, « [...] ont beaucoup nui à la réalisation de progrès au Canada et à la réputation du pays ». Ce ne sont ni mes paroles, ni une déclaration des conservateurs. C'est ce qu'a déclaré l'ancien chef du Parti libéral.
Il est triste de signaler que la période de déclaration de l'Accord de Kyoto commence dans environ 70 jours. L'accord de Kyoto consistait en un marathon de 10 ans pour combattre le réchauffement planétaire ici au Canada et ailleurs dans le monde. Lorsque le pistolet de départ a retenti en décembre 1997, le Canada, au lieu de partir en courant de la ligne de départ et d'agir concrètement, s'est mis à courir à reculons.
Une voix: C'est terrible.
L'hon. John Baird: C'est terrible et c'est bien triste.
On ne peut courir un marathon de 10 ans en quelque 70 jours, surtout lorsqu'on court dans la mauvaise direction depuis 10 ans, comme ce fut le cas du gouvernement libéral précédent.
Nous disposons de données scientifiques très précises, et leur précision s'accroît chaque jour. Le rapport présenté par le groupe d'experts international en février est en grande partie presque désuet, car les données scientifiques sont déjà plus précises qu'elles ne l'étaient il y a à peine dix mois. La bonne nouvelle, c'est que nous avons maintenant un plan réaliste et réalisable qui réduira réellement les émissions de gaz à effet de serre.
Regardons la dévastation causée par le dendroctone du pin. Pensons à ce qui se passe dans les Territoires du Nord-Ouest, où les écoles se détachent de leurs fondations. Toujours dans les Territoires du Nord-Ouest, on a dû transporter du diesel dans une mine de diamants par Hercules, à un coût additionnel de 25 millions de dollars, parce que les routes sur la neige sont impraticables. La température ne permet plus l'utilisation de ces routes pendant autant de semaines qu'auparavant. Pas besoin de regarder ailleurs que dans notre propre pays pour constater certains des effets dévastateurs du réchauffement de la planète et l'émergence de véritables problèmes.
Notre plan vise une réduction absolue de 20 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Il ne s'agit pas d'une réduction fondée sur l'intensité ni d'une simple ambition, mais d'une réduction absolue de 20 p. 100. L'élément central de ce plan consiste à obliger les grands pollueurs à réduire leurs émissions de 6 p. 100 annuellement pendant les trois premières années, puis de 2 p. 100 annuellement par la suite.
Ce n'est pas là tout le programme, mais c'est l'un de ses éléments centraux. Nous allons travailler très fort pour mettre en place ce nouvel appareil réglementaire. De nombreux intervenants de l'industrie, du milieu universitaire et du mouvement environnemental continuent de nous faire part de leurs conseils et suggestions tandis que nous peaufinons les détails du plan. Aussi, nous avons commencé l'année en informant les grands pollueurs qu'ils devront changer leur façon de faire.
Nous avons aussi dressé un plan de lutte contre le smog et la pollution. Nous devons absolument nous attaquer à ce problème sans tarder. Il y a une citation de la députée de que j'aime bien reprendre à la Chambre. Elle a déjà dit qu'il n'y a eu qu'un seul jour de smog à Toronto en 1993, mais qu'il y en a entre 45 et 48 par an depuis quelques années.
Une voix: C'est terrible.
L'hon. John Baird: C'est terrible pour tous les Canadiens, surtout pour les parents d'enfants qui souffrent d'asthme. C'est surtout terrible pour les aînés qui ne peuvent pas sortir de leur maison ou de leur appartement pendant toute la journée. C'est terrible de voir, comme je l'ai vu, depuis les étages supérieurs des tours d'habitation, la brume qui flotte sur nos grandes villes. Nous pouvons faire mieux et c'est ce que les Canadiens réclament.
Notre plan prévoit aussi des incitatifs pour l'achat de voitures moins polluantes afin que les Canadiens soient attirés par les véhicules hybrides, qui consomment de l'éthanol 85 ou qui sont moins énergivores. Ce sont de bonnes nouvelles. Mon collègue, le , a mis en place toute une série d'initiatives sur l'efficacité énergétique et l'énergie propre.
L'autre jour, au centre commercial Carlingwood, j'ai parlé à un père de ma circonscription qui a profité du programme, en plus des avantages offerts par le gouvernement provincial. Il a un système de chauffage géothermique dans sa maison et croit que ce système peut être rentable en neuf ans. Sans compter les avantages pour l'environnement. Je suis convaincu que la valeur de sa maison va augmenter.
Pour la première fois, nous collaborons de manière constructive avec les provinces pour lutter contre les changements climatiques en joignant le geste à la parole. Nous avons aidé les provinces à hauteur de 1,5 milliard de dollars. Ce n'était pas une promesse vide. Cet argent sert à financer des projets tels que l'autoroute de l'hydrogène en Colombie-Britannique. Cette province s'affaire à bâtir, à temps pour les Jeux olympiques, une autoroute de l'hydrogène qui reliera Baja, en Californie, à Whistler. Quand nous avons fait cette annonce, le premier ministre de la Colombie-Britannique, M. Campbell, a souligné qu'il n'y avait que 250 automobiles dans la province quand la première station-service y a ouvert ses portes. Je crois donc que tous les espoirs sont permis grâce à ces investissements.
En Alberta, nous travaillons sur un projet d'envergure, sous la direction du : une initiative de captage et de stockage du carbone. Le but de cette initiative importante est de capter le carbone et de l'enfouir profondément sous terre. Nous pourrons vendre cette technologie au monde entier.
Au Manitoba et en Ontario, nous envisageons la construction d'un réseau national de distribution d'électricité afin d'essayer d'exploiter l'énorme potentiel à Conawapa, comme le préconise le premier ministre Doer. Il a dû défendre ce projet pendant trop longtemps, mais il a maintenant, enfin, l'appui du gouvernement fédéral pour aider le premier ministre McGuinty à fermer toutes ces centrales thermiques polluantes alimentées au charbon.
Le Québec demandait une aide de 350 millions de dollars. Son appel est longtemps tombé dans l'oreille d'un sourd, mais il a aujourd'hui l'argent en banque et s'apprête à mettre en oeuvre toute une série d'initiatives.
Dans les Maritimes, l'énergie marémotrice fait son apparition. J'ai accompagné le dans sa circonscription plus tôt cette année et j'ai vu le très bon travail qu'on réalise dans le domaine.
À Terre-Neuve, l'hydro-électricité est en pleine croissance.
Nous espérons obtenir un consensus mondial d'ici 2012, ce qui signifie que le Canada doit être un chef de file. Pour faire preuve de leadership, il faut être un chef de file. Nous serons jugés à nos actes et non à nos paroles. Il faut que nous rallions des pays comme les États-Unis. Il faut que nous rallions des pays comme la Chine et l'Inde.
J'aimerais terminer par une bonne nouvelle. Nous avons célébré le 20e anniversaire du Protocole de Montréal le mois dernier, à Montréal. L'ancien premier ministre Brian Mulroney a prononcé un discours et nous a encouragés à nous rappeler que le bien ne devrait pas être l'ennemi de la perfection.
Grâce à l'excellent leadership de Stephen Johnson, administrateur de l'agence des États-Unis pour la protection de l'environnement, nous avons pu devancer de dix ans l'échéance pour l'élimination des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. La Chine aussi s'est attelée à la tâche et a fait preuve d'un excellent leadership.
Tous ces efforts se conjuguent au magnifique travail que nous faisons au chapitre de la conservation, dans la forêt pluviale Great Bear et le parc national Nahanni, ainsi qu'au travail réalisé avec Conservation de la nature Canada, qui fournira un financement de contrepartie de 220 millions de dollars, et à nos efforts d'assainissement des Grands Lacs, du lac Simcoe et du lac Winnipeg, auquel tient beaucoup le Président. Toutes ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie environnementale intégrée.
Mes électeurs d' veulent plus de mesures et moins de discours au sujet de l'environnement. Ils veulent un gouvernement qui continue son travail d'assainissement de l'environnement et ils veulent que le discours du Trône soit adopté. Les habitants d' ne veulent pas aller aux urnes.
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Monsieur le Président, je remercie le député de de ses questions et j'ajouterai que je le tiens en haute estime.
En ce qui concerne l'énergie verte, quand j'étais ministre de l'Énergie en Ontario, un protocole d'entente avait été signé avec le gouvernement Doer au Manitoba dans le but d'étudier la mise en place d'un réseau de distribution qui acheminerait plus d'électricité propre en Ontario et qui aiderait cette province à lutter contre la pollution. Malheureusement, il y a eu des élections après la signature du protocole et ce dossier a été laissé en plan pour ainsi dire.
Par conséquent, quand j'ai assumé mon rôle actuel, nous nous sommes battus pour que des fonds soient versés pour aider les provinces. L'Ontario a reçu quelque 500 millions de dollars, et le Manitoba, de 50 à 60 millions de dollars. Ces fonds ont vraiment été versés; il ne s'agit pas d'une promesse ou d'un engagement. Le Manitoba et l'Ontario ont cet argent. Ils collaborent entre eux en ce sens. Il faudra probablement un accord d'achat d'énergie et un investissement important dans le transport de cette énergie. Je crois d'ailleurs que la majeure partie des fonds serviront à cela. Je demeure très optimiste. Le député de est le député du Manitoba qui s'est battu pour cela.
Pour ce qui est du lac Winnipeg et du lac Devils, la situation est très préoccupante. Notre principal problème est au niveau du gouvernement de l'État. La Chambre a, quant à elle, adopté à l'unanimité, avec l'appui du gouvernement bien sûr, une résolution à cet égard, résolution qui avait été présentée par un des collègues néo-démocrates du député.
Pour donner suite à cette résolution, j'ai communiqué directement avec les représentants du gouvernement américain, entre autres. Le mois dernier, soit en septembre, j'ai rencontré le dirigeant de l'Environmental Protection Agency et le président du Council on Environmental Quality pour parler de ce dossier. Il n'y avait qu'une seule question à l'ordre du jour. Nous avons convenu que les rapports scientifiques seraient publiés cet automne et qu'il nous faudrait un peu de temps pour les examiner et tenter de former un groupe de leaders politiques de haut niveau qui pourraient régler ce problème.
Je crois qu'il est essentiel de continuer à exercer des pressions pour conclure une entente qui protégera le lac Winnipeg. Je suis content que cette question ne soit pas de nature partisane. Nous avons pu collaborer efficacement avec les députés de tous les partis quand la Chambre a été saisie du dossier. Nous continuerons de travailler fort avec le premier ministre Doer et son gouvernement.
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Monsieur le Président, je suis ravi de me pencher aujourd'hui, au nom des habitants de , sur certaines des priorités que notre gouvernement s'est fixé pour la présente session parlementaire.
Je suis particulièrement heureux de joindre ma voix à celle du , qui vient d'exposer le plan d'action du gouvernement en matière d'environnement.
L'environnement constitue une question importante pour les habitants de et pour l'ensemble des Manitobains, dont vous, monsieur le Président, et d'autres députés.
La situation du lac Winnipeg préoccupe sérieusement les gens de ma région dont le gagne-pain et la santé dépendent de ce cours d'eau. Les lacs Winnipeg et Manitoba sont situés dans ma circonscription, mais je sais que l'ensemble des députés tiennent à ces lacs comme à tout ce qui contribue positivement à l'économie, au tourisme, aux activités récréatives. De plus, ces cours d'eau constituent une importante région d'alimentation pour les formations aquifères.
Le lac Winnipeg constitue la principale source d'approvisionnement de l'industrie provinciale de la pêche commerciale. Ensemble, les lacs Winnipeg et Manitoba attirent chaque année 1 100 pêcheurs commerciaux. En plus de constituer une voie de transport vitale vers le Nord, le lac Winnipeg est doté d'un populaire centre de villégiature estivale dont profitent les propriétaires de chalets et les touristes.
Nous savons tous que l'eau est essentielle, tant pour la santé et le bien-être de tous les Canadiens que pour notre environnement et notre économie. C'est la raison pour laquelle nous avons réitéré dans le discours du Trône notre engagement à l'égard d'un approvisionnement en eau sûr et sécuritaire. Grâce à notre stratégie nationale en matière d'eau, nous disposons maintenant d'un plan d'action visant à assurer la qualité de l'eau. Le gouvernement travaillera de concert avec les gouvernements provinciaux et les groupes intéressés et prendra des mesures de son côté afin de faire des progrès réels et continus dans le dossier de l'eau.
Le gouvernement a joint l'acte à la parole. Nous avons consacré plus de 400 millions de dollars à notre plan d'action sur la qualité de l'eau, et j'insiste ici sur le mot « action ». Le budget de cette année consacre 35 millions de dollars aux initiatives en matière d'eau douce afin de nettoyer les Grands Lacs et le lac Simcoe et d'étudier les niveaux d'eau des Grands Lacs.
Ce qui importe davantage pour les gens de et du Manitoba, c'est que selon ce qui est prévu dans le budget, une somme de 7 millions de dollars sera mise de côté sur les deux prochaines années pour le nettoyage du Lac Winnipeg.
Comme les députés le savent bien, le , le et le leader du gouvernement à la Chambre se sont rendus à Jackson's Point, sur le lac Simcoe, en Ontario, où ils ont rencontré les principaux intervenants de la communauté et les experts qui dirigent les travaux de nettoyage du lac. Ils ont également mis un mécanisme sur pied et constitué un fond pour livrer la marchandise.
Pour ce qui est du lac Winnipeg, je suis heureux de dire que nous mettrons sur pied un nouveau fonds de gestion des ressources hydriques pour le bassin du lac Winnipeg. Comme pour tous les autres lacs qui ont été nettoyés par le gouvernement, nous ferons ce qu'il faut pour le lac Winnipeg. Plus important encore, nous verrons à ce que ces ressources soient dépensées judicieusement et qu'elles servent réellement à nettoyer le lac et à mettre en oeuvre des projets qui aideront à améliorer la qualité de l'eau.
C'est une question de responsabilité. En collaboration avec le gouvernement provincial du Manitoba, nous prendrons des mesures qui nous permettront de mieux comprendre comment nous pouvons neutraliser les polluants et les nutriants dans tout le bassin hydrologique, qui couvre deux États et trois provinces de l'Ouest, ainsi qu'une partie de l'Ontario. Nous comprendrons les effets que ce bassin hydrologique pourra avoir sur le lac Winnipeg.
Nous tentons de réduire les algues bleues dans le lac Winnipeg, de diminuer la fréquence des fermetures de plages dont nous entendons souvent parler aux informations, de promouvoir une pêche plus durable et d'accroître les activités récréatives.
Les ventes de doré, de grand corégone et d'autres espèces de poissons d'eau douce provenant de ma pêcherie s'élèvent à 20 millions de dollars par année, et les cyanobactéries commencent à être un grave problème pour la plupart des pêcheurs. Même si on fait encore de bonnes prises actuellement, nous savons que les cyanobactéries sont toxiques et qu'elles privent certaines zones du lac d'oxygène, tant dans la partie nord que dans la partie sud. C'est à ce problème que l'on doit remédier si l'on veut assurer la viabilité à long terme de la pêcherie. Les travaux relatifs au lac Winnipeg pourront servir de modèle pour de plus grands bassins transfrontaliers se trouvant en partie au Canada.
Par ailleurs, le budget de 2007 contient aussi des sommes pour l'assainissement des océans. Le gouvernement est en train d'investir 382 millions de dollars pour la conservation et la protection des pêcheries et des habitats océaniques avec des mesures telles que: l'affectation de 39 millions de dollars sur deux ans pour accroître les programmes de recherche scientifique sur la pêche; l'affectation de 19 millions de dollars sur deux ans pour prévenir la pollution de l'eau et assurer la surveillance des côtes canadiennes en vue d'y faire respecter la loi; l'affectation de 324 millions de dollars en vue de l'acquisition, par la Garde côtière canadienne, de deux nouveaux navires de recherche sur la pêche et de quatre navires de patrouille côtière.
L'État fédéral est directement responsable de fournir de l'eau potable aux populations habitant les terres fédérales et les terres des Premières nations. Grâce à la Stratégie de gestion de l'eau des Premières nations, le gouvernement adopte une approche globale, allant de la source au robinet, pour garantir un approvisionnement sûr en eau. Il fournit de l'aide destinée aux activités de protection des sources d'eau ainsi qu'au contrôle de la qualité de l'eau qui coule des robinets et que les gens vont boire.
En mars 2006, le ministre précédent des Affaires indiennes et du Nord canadien a annoncé en compagnie de l'Assemblée des Premières nations un plan d'action relatif à l'eau potable sur les territoires des Premières nations. Le budget de l'an dernier prévoyait la somme de 60 millions de dollars sur deux ans en vue d'atteindre l'objectif établi dans le plan d'action.
Dans le budget de 2007, le gouvernement s'est encore une fois engagé à collaborer avec les Premières nations pour qu'elles aient accès à de l'eau vraiment potable.
Notre gouvernement s'est en outre engagé à élaborer une réglementation en vue du maintien de la qualité de l'eau dans les réserves, compte tendu des options proposées par le Groupe d'experts sur la salubrité de l'eau potable dans les collectivités des Premières nations.
En plus de ses engagements financiers, le gouvernement est prêt à se servir de son pouvoir de réglementation pour combattre la pollution de l'eau en général.
En septembre, le gouvernement a annoncé son intention de passer à l'action pour réduire la pollution de l'eau en établissant de nouvelles normes nationales sévères pour le traitement des eaux usées. Les déversements d'eaux usées non traitées par les municipalités constituent la principale source de pollution de l'eau, et nous allons nous en occuper.
Le gouvernement a aussi assuré aux Canadiens que le montant inégalé de 33 milliards de dollars prévu pour le plan Chantiers Canada, un programme d’infrastructure, s'inscrit dans le cadre d'un financement à long terme, stable et prévisible à l'appui des projets d'infrastructure tels que les usines de traitement des eaux usées. Comme nous le savons, nous devons dépenser davantage dans l'infrastructure aux quatre coins du Manitoba, y compris à Winnipeg, de manière à assurer que toutes les collectivités ont de l'eau de qualité et, ce qui est plus important encore, que les eaux usées sont traitées de façon adéquate.
L'importance de l'eau et les défis auxquels nous sommes confrontés exigent l'intervention de tous les ordres de gouvernement. Je signale avec plaisir que nous pouvons miser sur des appuis solides au plan de la coopération et de l'action dans le dossier de l'eau au Canada. Plusieurs provinces et territoires ont déjà mis en oeuvre des politiques et des stratégies sur l'eau, qui établissent une gouvernance axée sur la gestion des bassins hydrologiques, et ils prennent des mesures concrètes en vue de protéger l'eau potable.
Par exemple, la nouvelle stratégie albertaine de l'eau pour la vie consacre la transition entre une planification traditionnelle de la gestion de l'eau et une planification intégrée de la gestion des bassins hydrologiques, appuyée par un modèle de gouvernance partagée.
À l'autre bout de notre grand pays, au Québec, l'élément central de la politique sur l'eau est l'intégration complète des différents aspects de la gestion des eaux au moyen d'une approche intégrée de la gestion des bassins hydrologiques. Cette politique est fondée sur la participation des citoyens, la gestion intégrée du fleuve Saint-Laurent et la reconnaissance de l'eau en tant que partie intégrante du patrimoine québécois.
L'Ontario a aussi légiféré de manière à protéger l'approvisionnement en eau potable. En effet, en vertu de sa loi sur l'assainissement des eaux, les municipalités sont tenues de se doter de plans de gestion des bassins hydrologiques et de protection des eaux de source.
Le gouvernement fédéral joue un rôle important en fournissant un leadership scientifique sur des enjeux concernant la qualité de l'eau et il investit dans la recherche et développement afin de protéger les eaux de surface et les nappes d'eau souterraine. Le gouvernement collabore aussi avec les provinces et les territoires dans des dossiers d'intérêt commun. Principale tribune à cet égard, le Conseil canadien des ministres de l'Environnement collabore avec les provinces et les territoires à l'établissement des priorités dans le domaine des eaux.
Étant donné que la qualité de l'eau est un enjeu prioritaire pour tous les ordres de gouvernement au Canada, une collaboration accrue au chapitre de la qualité de l'eau, tant au plan de la recherche que de la surveillance et de l'élaboration de lignes directrices, est un objectif clé. C'est d'ailleurs un aspect clé de l'approche adoptée par le Conseil canadien des ministres de l'Environnement.
Par l'intermédiaire du conseil, le gouvernement fédéral joue un rôle de leader pour ce qui est de l'élaboration, dans un cadre de collaboration, de lignes directrices sur la qualité de l'eau potable au Canada,et il fournit des avis sur la qualité des eaux de source.
Le conseil travaille à l'élaboration d'une stratégie pancanadienne de gestion des eaux usées municipales. Il s'affaire à établir des lignes directrices concernant la qualité de l'eau, à analyser les mesures d'économie de l'eau et les indicateurs de rendement et à mettre au point des outils nationaux de gestion de l'eau, comme l'indice de la qualité de l'eau.
L'importante collaboration régionale en matière de gestion de l'eau est assurée par des organes tels que la Commission des eaux des provinces des Prairies, la commission du bassin du fleuve Mackenzie et la commission du bassin de la rivière Rouge. Cette dernière est formée de représentants de la province du Manitoba, de l'État du Dakota du Nord et de celui du Minnesota.
Les Canadiens peuvent être assurés que leur gouvernement continuera de travailler à l'exécution du plan qui permettra d'obtenir des résultats concrets et des améliorations tangibles en ce qui concerne l'eau au Canada.
Cependant, au bout du compte, lorsqu'il est question de la protection de nos océans, de nos lacs et de nos rivières, les Canadiens cherchent des solutions pour régler leurs problèmes, pour réduire la charge en éléments nutritifs de notre précieuse ressource, mais ils n'ont qu'à regarder dans le miroir. Nous avons tous un rôle à jouer. Il y a des choses que nous pouvons faire dans nos foyers et dans nos jardins pour nous assurer que ce qui est versé dans les bassins hydrographiques contribuera à protéger nos lacs et nos océans.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravi d'intervenir aujourd'hui pour parler du discours du Trône.
Les électeurs de Newton—Delta-Nord et l'ensemble des Canadiens s'attendaient à ce que le gouvernement leur présente un plan d'action plus détaillé, mais tout ce qu'ils ont obtenu, ce sont de vagues déclarations dans le discours du Trône.
J'ai remarqué que, contrairement à ce que les conservateurs ont dit dans leur programme électoral, la santé n'est pas devenue une priorité. Peut-être le gouvernement avoue-t-il avoir été incapable jusqu'ici de mettre en oeuvre un plan exhaustif, plus de 18 mois après l'arrivée des conservateurs au pouvoir. Le gouvernement a déçu les Canadiens en ne respectant pas les objectifs de réduction des délais d'attente. Je doute que le gouvernement conservateur minoritaire s'engagera à prendre l'engagement que nécessite cette question très importante. En fait, l'objectif des conservateurs de réduire le rôle du gouvernement fédéral dans les programmes à frais partagés me porte à croire que ce ne sera qu'une autre promesse reniée, comme bien d'autres promesses qu'ils ont faites dans leur dernier programme électoral et qu'ils n'ont pas tenues.
Le discours du Trône fait une autre vague référence à la fiscalité et au projet du gouvernement de réduire la TPS d'un autre cent, mais où est allé le dernier cent? Tous les Canadiens le savent. Il a servi à augmenter les impôts des contribuables les plus pauvres.
C'est de la foutaise.
M. Sukh Dhaliwal: Monsieur le Président, c'est la vérité. C'est exactement ce que le a dit dans son discours lorsqu'il a essayé d'induire les Canadiens en erreur. Le député de , en face, tente de donner la même impression.
Nous savons tous qu'il est vrai que le gouvernement conservateur a augmenté les impôts des contribuables les plus vulnérables de notre société. Avec un excédent de 13 milliards de dollars, le gouvernement pourrait faire davantage pour réduire les impôts des plus vulnérables: les aînés, les travailleurs chefs de famille monoparentale, les jeunes, les personnes handicapées et les autres personnes défavorisées.
Lorsque je m'entretiens avec des chefs d'entreprise et des membres de la Chambre de commerce et que je me rends au marché du chemin Scott, dans ma circonscription, j'entends constamment parler de compétitivité et de façons de rendre le Canada concurrentiel sur la scène mondiale. La seule façon dont nous pourrons demeurer concurrentiels, c'est en réduisant l'impôt des sociétés.
Lorsque les libéraux ont ravi le pouvoir aux conservateurs en 1993, le gouvernement conservateur de Brian Mulroney avait légué un déficit de 41 milliards de dollars. Les libéraux ont équilibré le budget, année après année, pour assainir les finances de notre pays. Ils ne se sont pas arrêtés là. En fait, nous avons également réduit l'impôt sur le revenu, le ramenant de 28 p. 100 à 19 p. 100.
S'il veut attirer les entreprises à long terme, le gouvernement conservateur devra s'inspirer de l'exemple des libéraux. Pour qu'elles restent au Canada, nous devons nous engager à réduire encore davantage l'impôt des sociétés afin de protéger l'économie et les emplois au Canada, dès maintenant et pour l'avenir.
Hier, pendant l'exposé de la , j'ai noté qu'elle n'avait pas la moindre idée de la question. Elle semblait parler du projet de loi , relatif à la sécurité de la vieillesse et aux prestations que méritent les aînés, mais en fait elle parlait d'impôt sur le revenu ou de régime de pensions. En ce qui concerne les régimes de pensions, ce sont les libéraux qui ont raffermi les bases financières du Régime des pensions du Canada.
Dans le discours du Trône, nous avons entendu le gouvernement conservateur répéter ad nauseam qu'il comptait durcir le ton face au cime. Si les conservateurs étaient aussi fermes qu'ils le disent face à la criminalité, ils n'auraient pas prorogé le Parlement. Ils auraient plutôt mené à terme tous ces projets de loi sur la criminalité que, personnellement, j'ai appuyé à toutes les étapes. C'est exactement ce à quoi s'attendent les électeurs de ma circonscription, celle de Newton—Delta-Nord.
Les Canadiens sont encore plus déçus des conservateurs en les voyant utiliser ce dossier à des fins politiques, plutôt que de respecter le travail accompli et adopter ces lois projets de loi pour assurer la protection des Canadiens. Le voudrait montrer que seul son parti s'attaque vraiment à la criminalité, mais ce serait difficile, maintenant que les projets de lois ont été retardés de plusieurs mois et qu'ils le seront peut-être d'un an. C'est en effet en octobre 2006 que j'ai entendu pour la dernière fois dire dans cette enceinte que nous allions accélérer l'adoption de ces projets de loi sur la criminalité. Un an déjà. Si nous avions adopté ces projets de loi, ils seraient en vigueur maintenant et les membres les plus vulnérables de la société seraient protégés.
Le gouvernement a également échoué sur les questions environnementales. Quand on parle d'environnement, les gens de Newton—Delta-Nord pensent d'abord à une chose, au poumon de la vallée du Bas-Fraser, qu'on appelle aussi Burns Bog. Il s'agit d'un énorme puits de carbone se trouvant dans un secteur écosensible, en plein centre du Grand Vancouver. Cette tourbière abrite beaucoup d'espèces de flore et de faune, des espèces rares et menacées qui n'existent nulle part ailleurs au Canada. C'est un endroit vraiment spécial pour moi, pour ma famille et pour mes électeurs.
La société de conservation de Burns Bog et sa directrice, Eliza Olson — à qui j'ai rendu hommage l'an dernier à la Chambre à titre d'héroïne locale du Jour de la Terre Canada —, me disent que la conception du projet de porte d'entrée du Pacifique, et surtout de la route périphérique sur la rive sud du fleuve Fraser, met en danger la tourbière et sa capacité d'absorber des tonnes de dioxyde de carbone. Nous ne pouvons pas laisser faire cela.
Il y a d'autres options. Des gens m'ont demandé pourquoi le gouvernement ne les écoute pas. On ne trouve pas une seule ligne, dans le discours du Trône, sur la porte d'entrée du Pacifique, sur cette tourbière écosensible et sur la route en question. Les autres options, présentées par différents groupes ou spécialistes, permettront une vision d'avenir plus éclairée que celle que préconise jusqu'à maintenant le gouvernement conservateur minoritaire.
J'ai écrit à des ministres, j'ai pris la parole à la Chambre et j'ai présenté des pétitions de mes électeurs. Ces pétitions demandent au gouvernement de se comporter, face au projet de porte d'entrée du Pacifique, comme on l'a fait avec la Voie maritime du Saint-Laurent au siècle dernier, afin que nous puissions protéger les enfants qui vont à l'école dans ma circonscription. Qu'on me comprenne bien: quand je parle de la porte d'entrée du Pacifique, je veux qu'il soit bien clair que ce projet est très important pour notre économie, mais qu'il ne doit pas être réalisé au détriment de la qualité de vie et de la santé des gens. Nous devons protéger les gens qui seront touchés par ce projet dans ma circonscription, Newton—Delta-Nord.
Si le gouvernement conservateur minoritaire souhaite vraiment accroître les échanges commerciaux avec les pays qui bordent le Pacifique et également protéger l'environnement, il doit alors tenir compte des préoccupations des citoyens de ma circonscription en examinant les solutions de rechange aux plans proposés et fournir le financement nécessaire pour bien faire les choses dès le départ.
Les gens de Newton—Delta-Nord ne devraient pas avoir à porter la plus grande part du fardeau en subissant des atteintes à leur santé, à leur environnement et à leur qualité de vie pour que cela favorise le commerce dans l'ensemble du Canada. Il faut faire preuve de leadership en ce qui concerne cette route commerciale internationale essentielle. Malheureusement, ce n'est pas l'attitude que je vois de la part du gouvernement parce qu'il n'a rien fait dans ce dossier au cours des derniers mois, bien que j'aie saisi les ministres concernés de la question.
Quand il s'agit des enfants...
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre la parole en réponse au discours du Trône.
Je suis heureux que les bonnes gens de Sydney—Victoria, de New Waterford à Pleasant Bay, en passant par Iona et toutes les autres localités en chemin, continuent de m'accorder leur appui.
Je dois répéter les propos de mes collègues et d'autres. Nous ne pouvons vraiment faire confiance ni au ni au gouvernement conservateur. Le meilleur exemple que je puisse donner, c'est celui de l'Accord atlantique.
Avant la présente session parlementaire, le a invité le premier ministre de la Nouvelle-Écosse à une conférence de presse à Ottawa pour annoncer qu'une nouvelle entente avait été conclue. Il s'agissait d'une nouvelle entente particulière; son avait pourtant dit que jamais il ne concluerait de telles ententes. Où est le ministre des Finances ces jours-ci? Il fait ses emplettes aux États-Unis.
Nous apprenons maintenant que, après tout, il n'y a pas d'accord. Il n'y a pas de protocole d'entente, aucune entente n'a été signée. Une caricature politique parue dans le Cape Breton Post montre que la soi-disant entente a été rédigée au verso d'une serviette au Burger King.
Le avait promis de respecter l'accord, mais au lieu de cela, il est revenu sur sa parole. Tout comme Brian Mulroney l'a fait dans le cas du Régime de pensions du Canada, le premier ministre a trahi la confiance des gens.
Une autre chose dont la plupart de mes collègues n'ont pas conscience est que ma circonscription, , compte la plus importante population autochtone du Canada atlantique. Le gouvernement conservateur a perdu la confiance des Canadiens lorsqu'il a reculé sur l'accord de Kelowna. Je crois que le gouvernement a l'occasion de regagner cette confiance en rétablissant l'accord.
J'aurai aujourd'hui l'occasion de montrer au gouvernement conservateur qu'il peut se racheter. Le discours du Trône contient plusieurs engagements qui pourraient faire progresser certaines situations qui touchent notre pays et ma circonscription.
Récemment, notre chef m'a chargé de demander des comptes au gouvernement en ce qui a trait aux petites entreprises et à l'industrie du tourisme. Malgré les grands projets pétroliers, l'exploitation minière et les grandes sociétés manufacturières, en réalité, c'est sur les petites entreprises que repose notre économie.
Je vais citer un passage du discours du Trône, à la page 12:
Notre gouvernement [...] est conscient des défis auxquels sont confrontés les secteurs clés tels que la foresterie, les pêches, l’industrie manufacturière et le tourisme. Il a pris des mesures pour soutenir les travailleurs pendant que ces industries s’adaptent au contexte mondial. Le gouvernement entend poursuivre ses efforts en ce sens au cours de cette session.
Ce sont de belles paroles. Le gouvernement conservateur a une drôle de façon d'appuyer les entreprises touristiques à s'adapter à l'économie mondiale. Pendant que notre dollar prenait de la valeur, le gouvernement éliminait le Programme de remboursement de la TPS aux visiteurs. Ce programme permettait aux visiteurs de se faire rembourser la TPS payée pendant leur séjour au Canada. Ce n'était rien de nouveau; tous les pays du G8 ont un programme semblable. Mais le gouvernement conservateur a décidé de supprimer ce programme. Quand notre devise prend de la valeur et que l'industrie du tourisme est en crise, le gouvernement conservateur met un autre bâton dans les roues de l'industrie. Si le gouvernement voulait vraiment aider notre industrie du tourisme à s'adapter au contexte mondial, il devrait rétablir le Programme de remboursement de la TPS aux visiteurs pendant la session actuelle.
Voici ce qui est écrit à la page 12 du discours du Trône:
[Notre gouvernement] contribuera à renforcer les assises d’une croissance soutenue en investissant dans nos couloirs commerciaux et nos réseaux de transport, notamment le corridor Windsor-Detroit et les portes d’entrée de l’Atlantique et du Pacifique.
Voici une autre occasion pour le gouvernement de regagner une partie de la confiance qu'il a perdue.
Le port de Sydney, situé dans ma circonscription, est un port important de la côte Est qui présente un potentiel énorme. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Sydney était le deuxième port de rassemblement de convois, après Halifax. Le gouvernement a l'occasion de redonner à ce port l'importance qu'il devrait avoir.
Récemment, des entreprises de la région, l'administration portuaire et le gouvernement ont financé un plan directeur pour le port. Le secteur privé et le gouvernement travaillent de concert, mais ils doivent pouvoir compter sur des engagements en matière d'infrastructures. Des investissements de 25 millions de dollars suffiraient pour draguer une partie du port de Sydney et en faire l'un des meilleurs ports en eau profonde de la côte atlantique. De plus, le port pourrait ainsi obtenir une part du marché lucratif des conteneurs.
Le dragage est une opération très facile et les matériaux dragués pourraient servir à construire un autre poste d'accostage pour l'industrie des croisières.
J'aimerais faire savoir à la Chambre qu'au cours de la dernière saison seulement, Sydney a accueilli 45 000 visiteurs venus en croisière explorer les nombreuses richesses de notre île. L'an prochain, 80 000 passagers débarqueront au port de Sydney. L'industrie est en essor, mais elle a besoin d'infrastructures.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'un investissement modeste du gouvernement permettrait de créer des milliers d'emplois à Sydney et doterait le pays d'une porte d'entrée stratégique pour les marchandises expédiées au Canada qui sont destinées au reste de l'Amérique du Nord.
J'aimerais maintenant revenir au discours du Trône. Il y a de nombreuses possibilités d'agir. À la page 17 du discours du Trône, on peut lire que le « nouveau plan sur l’infrastructure » du gouvernement « aidera l’environnement grâce à des investissements dans le transport en commun, le traitement de l’eau » — et, point très important — « l'assainissement des sites contaminés ».
Une fois de plus, le gouvernement a la possibilité de regagner la confiance de tous; il a la possibilité d'agir. Est-il en train de nous dire qu'il va passer à l'action?
New Dawn Enterprises est un organisme communautaire à but non lucratif de ma circonscription qui est confronté à un grave problème à l'égard d'un site contaminé, à savoir l'ancienne station de radar du MDN. New Dawn offre des logements abordables à cet endroit. L'organisme a pris en charge ce site dont le gouvernement n'avait plus besoin et l'a transformé en logements abordables, ce qui est une très bonne initiative. Cependant, New Dawn se butte à un mur, car le ministère de la Défense nationale tarde toujours à nettoyer le site.
J'incite fortement le , qui est également le ministre responsable de la Nouvelle-Écosse, on aurait donc pu penser que l'idée lui viendrait naturellement, à ordonner à son ministère de nettoyer le site pour que New Dawn puisse continuer son bon travail dans la collectivité.
En scrutant le discours du Trône, je n'ai vu qu'une seule référence au tourisme. Le gouvernement n'a aucune idée de l'importance que revêt le tourisme dans notre économie, tant sur le plan national que régional. Le gouvernement n'a pas été très proactif pour attirer les visiteurs qui nous viennent des États-Unis. Il n'a rien fait. Le moins qu'il puisse faire serait d'investir dans des projets touristiques et des événements de marque.
Je parlerai d'un événement qui aura lieu prochainement. En effet, en 2009, nous soulignerons le 100e anniversaire du premier vol effectué dans le Commonwealth britannique, plus précisément à Baddeck, au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, en 1909.
Alexander Graham Bell présidait la Société d'expérimentation aéronautique fondée à Baddeck l'année précédente. On doit à cette société plusieurs concepts innovateurs que nous voyons aujourd'hui dans beaucoup d'avions.
Voici où je veux en venir. Pour une raison ou une autre, nos gouvernements, tant provincial que fédéral, ne se sont pas engagés à financer cet événement de marque qui revêt une importance nationale et qui pourrait avoir lieu au Cap-Breton.
Les organisateurs locaux font un excellent travail, mais ils ne reçoivent d'aide d'aucun ordre de gouvernement. J'exhorte donc le à jouer un rôle actif pour faire de cet événement une des principales attractions au Canada en 2009. J'ajouterai que les célébrations ne devraient pas se limiter au Cap-Breton, tout le pays devrait célébrer.
Nous avons un gouvernement qui tient de beaux discours. Pendant deux ans, le gouvernement nous a rebattu les oreilles à propos de l'importance de mettre en place une infrastructure, de durcir le ton envers les criminels, de réduire les impôts et de devenir plus compétitifs. Il a annoncé des programmes, mais personne ne sait comment y participer. Bref, le gouvernement s'est contenté d'inventer des histoires. Quand vient le temps de faire quelque chose, il ne fait pas le poids.
Les gouvernements minoritaires devraient travailler pour les Canadiens. Toutefois, ce gouvernement a choisi ne pas travailler avec les partis de l'opposition. Nous savons ce qui s'est produit en 1963 et en 1965 avec le gouvernement minoritaire de Lester Pearson. L'assurance-maladie, le Régime de pensions du Canada et notre drapeau ont vu le jour. Malheureusement, le gouvernement ne voit pas cela.
J'ai un dernier exemple. J'ai présenté un projet de loi pour aider les gens malades qui reçoivent des prestations d'assurance-emploi. Il a été adopté à la Chambre, mais bloqué par le gouvernement. Il n'y a pas un député à la Chambre qui n'a pas été témoin de cas de ce genre dans sa circonscription. Je demande au gouvernement de faire preuve de compassion et de mettre en oeuvre les changements requis, afin d'aider les personnes vulnérables et malades.
On devrait donner suite à ces changements ainsi qu'aux initiatives que j'ai mentionnées auparavant. Les conservateurs ont une merveilleuse occasion de faire preuve de leadership grâce à la situation financière qui leur a été laissée par les libéraux. Ils devraient faire preuve de leadership et agir maintenant.
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Monsieur le Président, je veux indiquer à la Chambre que j'entends partager mon temps avec le .
C'est toujours un plaisir à partager une tribune avec lui. Pas plus tard que ce matin, nous étions ensemble pour annoncer la mise en oeuvre du site Canadiens en santé, qui se veut un site pour informer les Canadiens sur la salubrité des aliments et des produits qu'on consomme. Il s'agit donc d'une bonne nouvelle et, enfin, un gouvernement a agi à ce niveau.
J'ai également le plaisir de prendre la parole pour exprimer en détails l'importance de protéger notre patrimoine naturel dans le Nord canadien.
Les Canadiens et les Canadiens voient dans le Nord l'expression de nos aspirations les plus profondes, à savoir notre goût de l'exploration, la beauté et la richesse de nos terres ainsi que le potentiel illimité de notre pays. Parallèlement, l'environnement est ce qui préoccupe le plus les Canadiens et les Canadiennes. Protéger l'environnement équivaut à protéger l'identité des Canadiens et des Canadiennes. C'est pour cette raison que la protection de notre patrimoine naturel du Nord sera l'un des centres d'intérêt de la stratégie gouvernementale intégrée pour le Nord, qui a été annoncée dans le discours du Trône, la semaine dernière. Des mesures réelles pour protéger l'Arctique canadien ont été annoncées.
Les libéraux, qui ont été pendant 13 ans à la tête du gouvernement, n'ont élaboré aucun plan visant à protéger notre souveraineté dans le Nord canadien. Leur inaction est une raison pour laquelle le Nord a plus que jamais besoin de notre attention et de nos actions.
Le temps des discussions est terminé. Comme l'a dit le au sujet de notre défense du Nord, nous devons l'utiliser ou accepter de la perdre. C'est aussi simple que cela. Ce gouvernement a évidemment l'intention de l'utiliser.
L'intention de notre gouvernement de remplacer le plus gros brise-glace du Canada et de cartographier la totalité du plancher océanique de l'Arctique canadien est un signe évident de son engagement envers le Nord. Une bonne gouvernance dans l'Arctique nécessite également que nous accroissions les connaissances scientifiques du Canada sur l'environnement unique du Nord. La recherche scientifique et le développement sont absolument essentiels à la défense du Nord canadien, en ce qu'ils nous permettent d'accroître nos connaissances de cette région et d'y augmenter notre présence.
En raison de l'immensité de l'Arctique, de la complexité des sciences et de la surveillance nécessaire à la compréhension de cette région diversifiée, nous bâtirons une station de recherche arctique de calibre mondial qui se maintiendra à la fine pointe des questions arctiques. Cette station servira les Canadiens, les Canadiennes et le monde entier.
On compte, parmi d'autres investissements majeurs dans le Nord, une somme de 150 millions de dollars pour favoriser la recherche et la science dans le cadre de l'Année polaire internationale. Ces initiatives se penchent actuellement sur les impacts des changements climatiques sur le cycle hydrologique et la biodiversité des écosystèmes d'eau douce de l'Arctique et sur les liens entre les changements climatiques et les contaminants.
L'importance de protéger les écosystèmes fragiles dans le Nord a été soulignée dans le budget de 2007 de notre gouvernement par l'annonce du financement d'un agrandissement majeur de la réserve de parc national du Canada Nahanni. Une parcelle de terrain supplémentaire de 5 400 km2 dans l'écosystème de la grande région de Nahanni, où l'on retrouve des espèces tel que le grizzly et le caribou des bois, sera protégée.
Dans le cadre du budget 2007, notre gouvernement a également annoncé des fonds s'élevant à 10 millions de dollars qui permettront d'établir des zones protégées à l'appui de la stratégie relative aux zones protégées des Territoires du Nord-Ouest.
Ce gouvernement regarde également vers l'avenir. Le Nord est riche en ressources naturelles. Par le passé, on connaissait l'existence de nombreux gisements minéraux, mais ils étaient inaccessibles en raison des limites de la technologie, des moyens de transport et de l'infrastructure. Aujourd'hui, les possibilités sont sans bornes. Le développement économique dans le Nord pourrait contribuer de façon importante à la croissance économique générale du Canada et créer des emplois.
La question du Grand Nord est une question qui préoccupe la majorité des Canadiens. Lorsqu'on se promène dans nos circonscriptions, on est souvent interrogés à savoir quelles actions seront prises alors qu'on voit les menaces venant de l'extérieur. Comme membres du gouvernement, c'est donc avec fierté qu'on peut répondre qu'enfin des actions ont été prises après trop d'années d'inaction et que cela est écrit noir sur blanc dans le discours du Trône. Il y a de quoi être fiers.
:
Monsieur le Président, je participerai au débat sur le discours du Trône à titre de député de Parry Sound—Muskoka, bien sûr, et de ministre de la Santé et ministre responsable de la FedNor.
Les gens de ma circonscription croient assurément que le discours du Trône témoigne du leadership solide dont notre gouvernement fait preuve afin d'offrir aux gens de Parry Sound et de Muskoka le Canada meilleur qu'ils veulent, comme tous les Canadiens d'ailleurs. Ils souhaitent un gouvernement qui les fait passer, avec leurs familles, au premier plan.
[Français]
De toute évidence, notre gouvernement a agi en ce sens et a tenu parole: une baisse des impôts, de nouvelles lois qui font échec au crime, des choix en matière de soins aux enfants, des mesures pour améliorer l'accès aux soins de santé et, enfin, un leadership solide et décisif au pays et à l'étranger.
[Traduction]
Dans le dossier des soins de santé, nous avons lancé plusieurs initiatives importantes au cours des 19 derniers mois, dont la mise en oeuvre des premières stratégies de lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires; la mise à jour, pour la première fois depuis 1992, du Guide alimentaire canadien; une stratégie visant à faire passer la maladie mentale « de l'ombre à la lumière », pour utiliser l'expression mémorable du sénateur Kirby, par la création d'une Commission de la santé mentale; l'initiative canadienne de vaccination contre le VIH-sida et un partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates; un programme d'immunisation contre le VPH, en guise d'appui aux provinces et aux territoires et enfin, la dernière mais non la moindre de nos initiatives, nous avons donné suite à notre engagement et nous avons convenu de garanties relatives aux délais d'attente avec les provinces et les territoires.
Voilà les résultats que nous avons fait en sorte de livrer dans le discours du Trône du 16 octobre. Il y en aura d'autres.
J'aimerais vous parler de nos engagements à l'égard d'un environnement sain avant de préciser les mesures que nous prenons sur la sûreté des aliments et des produits.
Depuis trop longtemps trop de Canadiens en sont venus à croire, à juste titre, d'ailleurs, que le travail du gouvernement dans le dossier de l'environnement se résume à des paroles creuses. Or, notre travail consiste à gagner le respect des Canadiens de manière à ce qu'ils constatent qu'ils peuvent obtenir des résultats au plan de l'environnement et que nous pouvons répondre à leurs attentes en faisant en sorte que le Canada ne traîne pas derrière et qu'il devienne le chef de file mondial dans le dossier environnemental.
C'est ce qui nous a déterminés à agir sans délai au cours de la dernière session pour protéger les Canadiens des produits chimiques pouvant présenter un danger.
Par exemple, notre plan de gestion des produits chimiques nous a permis d'être reconnus comme un chef de file mondial dans l'évaluation des produits chimiques mis sur le marché avant que des critères modernes et rigoureux d'évaluation soient mis en place.
Aujourd'hui, nous agissons encore en obligeant les entreprises à démontrer qu'elles utilisent les produits chimiques les plus dangereux de façon sécuritaire.
Lorsqu'il est question de polluants atmosphériques et de GES, la nécessité de prendre des mesures urgentes est très claire. Mon collègue, le , a abordé la question plus tôt aujourd'hui.
En fait, lorsque nous examinons tout ce qui a été fait, nous pouvons dire que nos processus de réglementation comptent parmi les meilleurs au monde, mais, évidemment, il y a toujours place à amélioration.
Depuis 1990, les importations de matériel médical, par exemple, ont pratiquement triplé, les importations d'aliments ont plus que triplé tandis que les importations de jouets et d'équipement de sport ont pratiquement quadruplé.
Afin de suivre le rythme de la mondialisation et des progrès technologiques, il faut faire certaines choses, notamment moderniser la Loi sur les produits dangereux.
Il nous faut également envisager la modification de la Loi sur les aliments et drogues. En ce moment, les amendes maximales prévues dans cette loi sont plus que modestes par rapport à ce qui existe dans d'autres pays industrialisés et elles n'ont pratiquement aucun pouvoir dissuasif. Il ne serait donc que juste d'envisager un renforcement des dispositions de cette loi pour en accroître l'efficacité.
Le gouvernement est également déterminé à améliorer ses services afin de fournir aux consommateurs les renseignements dont ils ont besoin pour faire des choix sûrs. Par exemple, nous travaillons en vue de fournir de meilleurs renseignements aux consommateurs allergiques à certains aliments. À cette fin, nous évaluons la politique sur les avis concernant les allergènes alimentaires et étudions des options pour renforcer la réglementation sur l'étiquetage concernant les allergènes.
Pour la sécurité des Canadiens, nous voulons remplacer l'ambiguïté par la clarté.
Dans le même ordre d'idées, comme il est mentionné dans le discours du Trône, nous avons vu ces derniers mois de nombreux cas où les Canadiens ont été exposés à des produits n'étant pas au niveau des normes, dans les meilleurs des cas, ou carrément dangereux, dans les pires cas. Pour les parents, et je suis moi-même père, le plus inquiétant est que c'était souvent des jouets d'enfants qui étaient en cause. Lorsqu'il est question de nos enfants, nous les parents jugeons que rien n'est plus précieux que leur santé et leur sécurité, c'est pourquoi nous avons agi sans délai.
Jeudi, à Toronto, par exemple, des fonctionnaires de mon ministère se joindront à l'Association canadienne de normalisation et à la GRC qui lanceront leur campagne de sensibilisation des consommateurs à la veille de la période de magasinage des fêtes.
Cet été, j'ai demandé à mon personnel d'examiner, entre autres, les pouvoirs que nous avons en matière de sûreté des produits, afin que nous veillions à combler les lacunes partout où c'est nécessaire.
Aujourd'hui, avec mon collègue, le , j'ai eu le plaisir d'annoncer la création d'un nouveau site web qui donnera aux Canadiens l'information la plus récente sur les rappels concernant des jouets et des produits pour enfants, à mesure qu'ils se produisent.
: Quelle est l'adresse?
: Mon collègue veut savoir l'adresse du site. C'est healthycanadians.gc.ca. Ce site offre aux Canadiens un guichet unique où aller se renseigner sur les rappels concernant les jouets, les produits pour enfants et les aliments.
Avec ce nouveau site, les Canadiens peuvent maintenant chercher de l'information sur les jouets et les produits pour enfants qui ont été rappelés depuis 1995. On peut faire une recherche à partir du nom du produit, du nom de la compagnie ou de la date du rappel. Plus tard, cette base de données inclura aussi de l'information sur les rappels ayant touché beaucoup d'autres types de produits, dont les produits de beauté, les articles ménagers et le matériel de sport et de loisir.
Qui plus est, l'information fournie par l'Agence canadienne d'inspection des aliments est aussi en ligne sur ce site particulier, ce qui place dans un même endroit toute l'information vitale pour les Canadiens.
Je devrais dire également que je travaille avec le et nos partenaires chargés de l'inspection douanière et de l'application de la loi pour déterminer le meilleur moyen d'éviter que les produits de contrefaçon n'entrent au Canada.
Je sais très bien que la grande majorité des industries prennent très au sérieux la sécurité des consommateurs et que seules quelques exceptions remarquées ont agi de façon irresponsable. Ne nous y trompons pas. C'est sur ces exceptions que nous concentrerons nos efforts.
[Français]
Pour conclure, je tiens à aborder un point sur lequel le gouvernement insiste dans le discours du Trône. Au cours de l'histoire, les Canadiens ont travaillé sans relâche pour bâtir ensemble le Canada uni que nous connaissons aujourd'hui, soit un pays prospère, sûr et respecté tant ici qu'à l'étranger.
[Traduction]
Nous avons pour objectif d'améliorer encore ces bases déjà solides au Canada afin de nous assurer des lendemains meilleurs et plus sûrs. C'est surtout de cela qu'il est question dans le discours du Trône. C'est pourquoi j'exhorte tous les membres de notre auguste assemblée à voter en faveur de la motion.