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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur le projet de loi . Avant de commencer, je tiens à souligner que nos pensées accompagnent les quelque 4 000 victimes de la tragédie qui a frappé la Birmanie au cours de la fin de semaine.
Le 16 novembre 2007, le a déposé le projet de loi à la Chambre. Le projet de loi est très semblable, à bien des égards, au projet de loi , qui l'a précédé et qui avait été présenté à la Chambre des communes le 22 juin 2005 par le gouvernement libéral précédent. Le projet de loi est resté en plan au Feuilleton au moment de la dissolution du Parlement, sans aller au-delà de la première lecture.
Je tiens à préciser à notre porte-parole que j'appuie ce projet de loi qui vise à accroître l'efficacité de nos ports. J'ai quelques questions et préoccupations sur certains points, mais elles portent principalement sur les points principaux que nous avions soulevés dans notre projet de loi. Compte tenu de la mondialisation actuelle des marchés, nous reconnaissons qu'il est nécessaire de moderniser nos ports et de prendre toutes les mesures nécessaires pour les rendre plus efficaces et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, un problème majeur dans ma région du Nord.
La Loi maritime du Canada a reçu la sanction royale en 1998, sous le gouvernement libéral. Il s'agissait du premier texte législatif complet qui régissait plusieurs aspects de la législation canadienne en matière maritime. De plus, cette loi permettait la création d'administrations portuaires et la poursuite de la cession de certains lits de port.
La Loi maritime du Canada a aidé à commercialiser la voie maritime du Saint-Laurent et comportait des dispositions permettant la commercialisation de services fédéraux de traversiers.
En 2003, la Loi maritime du Canada a été soumise à un examen prévu par la loi. Depuis 2003, Transports Canada a réalisé un certain nombre d'études dont il a pu extraire plusieurs recommandations afin d'améliorer la Loi maritime du Canada.
La politique cadre de 1995 régissant les ports fédéraux mettait l'accent sur l'élimination de la surcapacité dans la nouvelle structure de gouvernance, afin d'appuyer un système à caractère plus commercial. Les tendances commerciales dans le monde ont modifié le contexte de l'exploitation des ports fédéraux. Il faut moderniser ces installations pour qu'elles aient les moyens de soutenir la concurrence dans le contexte du commerce mondial et d'appuyer la nouvelle politique cadre nationale sur les portes d'entrée stratégiques et les couloirs commerciaux.
À l'heure actuelle, les administrations portuaires canadiennes sont situées aux endroits suivants: St. John's, Belledune, Halifax, Saint John, Sept-Îles, Saguenay, Trois-Rivières, Montréal, Hamilton, Toronto, Windsor, Thunder Bay, Port Alberni, Nanaimo, Prince Rupert et Vancouver. Dans ce dernier cas, il y aura fusion avec les installations du Fraser et de North-Fraser.
Certains articles du projet de loi sont de nature administrative, tandis que d'autres sont des dispositions de fond. Des changements administratifs ont été apportés afin d'améliorer la clarté de la loi et l'uniformité entre les versions dans les deux langues. L'un de ces changements modifie l'objet de la loi, afin de reconnaître l'importance du transport maritime et de sa contribution à l'économie canadienne.
Compte tenu qu'il a élaboré la loi originale, notre parti est très en faveur de la modernisation des ports. En fait, notre leader, le , avait fait une annonce, avant Noël, relativement à un certain nombre de nouveaux ports pour petits bateaux au Nunavut, ce qui était une très bonne nouvelle. Malheureusement, le gouvernement n'a, quant à lui, annoncé qu'un port, en l'occurrence un port commercial au Nunavut. Pourtant, nous souhaitons l'établissement d'un bon nombre de nouveaux ports pour petits bateaux au Nunavut.
Le gouvernement a aussi annoncé l'amélioration des installations du port de la Marine, mais il ne s'est pas passé grand-chose depuis que l'annonce a été faite. Là encore, nous aimerions bien que cette initiative liée aux ports soit mise en oeuvre.
J'ai posé des questions pendant le débat à l'étape de la deuxième lecture sur ce projet de loi, parce qu'il n'y a pas toujours eu suffisamment de consultation dans le cadre du processus législatif au Parlement. J'ai été heureux d'apprendre que les débardeurs et les arrimeurs ont été consultés. Le gouvernement a dû faire quelques recherches pour trouver la réponse, mais je l'ai finalement eue. Les opinions des associations de pilotage sont très importantes. Je les rencontre habituellement une fois par année et elles soulèvent souvent des points très importants. Les administrations portuaires en ont également soulevés, et nous savons qu'elles ont beaucoup contribué à ce projet de loi.
En plus d'apporter les modifications de forme dont j'ai parlé, ce projet de loi accomplirait beaucoup de choses. Je décrira en détail certains des changements proposés et peut-être même quelques éléments précis du projet de loi.
Premièrement, il change les règles d'accès aux fonds fédéraux pour les administrations portuaires.
Deuxièmement, il ajoute des dispositions relatives au pouvoir d'emprunt des administrations portuaires.
Troisièmement, il accorde des pouvoirs réglementaires additionnels au gouverneur en conseil.
Le système de nomination des administrateurs d'administrations portuaires faciliterait certains aspects de la fusion des administrations portuaires.
Le projet de loi ajoute des dispositions relatives aux fusions d'administrations portuaires; celles-ci n'étaient pas nécessaires à l'origine car il y avait très peu de ports importants. Nous avons aujourd'hui beaucoup plus de ports afin de répondre à l'énorme augmentation du commerce maritime mondial. J'en parlerai plus tard dans mon discours.
Sixièmement, le projet de loi modifie les dispositions relatives à la nomination des administrateurs d'administrations portuaires.
Enfin, il ajoute un régime de pénalités et modernise certaines autres dispositions sur le contrôle d'application de la loi.
Avant de parler de chacun de ces éléments en détail, j'aimerais signaler qu'il y a aujourd'hui 19 administrations portuaires canadiennes qui seraient touchées par les modifications dont nous sommes saisis. Celles-ci se retrouvent dans toutes les régions où on lance des initiatives de portes d'entrée et de corridors. Je parlerai aussi de cela plus tard.
J'aimerais que le gouvernement nous parle d'une modification qui m'intéresse, soit l'amendement établissant que, depuis novembre 2007, les administrations portuaires canadiennes n'ont plus accès au financement sous forme de contribution visant l'amélioration de la sécurité. Je me demande pourquoi on a permis à ce financement de venir à expiration et pourquoi il n'a pas été remplacé. Je sais que c'est là l'objectif du projet de loi mais, je ne voudrais pas qu'on prenne de l'argent prévu pour d'autres mesures de sécurité. D'ailleurs, j'y reviendrai plus tard.
Je sais qu'on a adopté une mesure législative afin d'autoriser les investissements en matière de sécurité dans les ports, par exemple. Je sais aussi que l'Institut canadien des engrais a réclamé un programme semblable pour pouvoir investir dans des normes de sécurité très coûteuses pour les engrais et les produits contenant des substances chimiques dangereuses afin d'être plus compétitif sur les marchés mondiaux et pour nos marchés agricoles.
Le projet de loi permettrait aux administrations portuaires d'utiliser une partie de leurs terrains à des fins autres que l'exploitation du port. Dans l'ensemble, je suis très favorable à cette disposition, et ce, pour deux raisons. La première, c'est que les ports n'auraient plus de raison d'agrandir leur territoire pour pallier d'éventuels imprévus. Comme nous l'avons constaté, le transport des marchandises s'est beaucoup accru dans le monde et certains de nos ports ne pouvaient pas soutenir la demande. Puis, du jour au lendemain, les terrains avaient disparu.
Lorsqu'on construit des condos, des centres culturels et d'autres édifices imposants sur des terres riveraines qui auraient dues êtres réservées au port, il devient ensuite très difficile d'en exproprier les occupants lorsque le port a besoin des terrains. Il serait difficile de rallier le public à une telle cause, sans compter qu'il y aurait beaucoup de dépenses et de gaspillage.
Dans l'optique de la planification à long terme, il faut réserver ces terrains d'avance, mais si on les laisse vacants, il y aura des pressions publiques exercées par les groupes, les entreprises commerciales, le gouvernement, les réseaux de transport, les centres de congrès et tous les autres qui voudront utiliser les terrains à d'autres fins.
Grâce à ce projet de loi, les terrains pourront être utilisés à d'autres fins et mis à profit par les administrations portuaires, qui doivent évidemment être aussi autonomes que possible, jusqu'à ce qu'elles aient besoin des terrains.
Je suis absolument favorable à une telle chose, mais dans la mesure où l'on veille à ce que rien ne soit construit sur ces terrains qui puisse causer le même problème, ce qui serait le cas de structures permanentes telles que des condos, des réseaux de transport ou des centres culturels, tout ce qui ne pourra pas être facilement démoli lorsqu'on aura besoin des terrains. Je pense que c'est une bonne disposition, mais il faudra la surveiller de près pour nous assurer qu'elle sera utilisée judicieusement.
Les ports sont plus importants pour le Canada que pour bien d'autres pays parce que nous sommes un pays commerçant. Le secrétaire parlementaire l'a dit, dans l'allocution qu'il a prononcée à la deuxième lecture. J'espère donc que le gouvernement cessera de fermer d'importants consulats dans le monde parce qu'ils sont tout aussi importants pour nous, comme pays commerçant.
J'ai dit plus tôt que je parlerais de l'augmentation du nombre de ports et de la raison pour laquelle nous devons nous occuper de certaines choses, notamment des fusions, dans ce projet de loi. En Colombie-Britannique, où il y avait initialement un seul grand port, on en compte maintenant un à North Fraser, un à Vancouver, un à Prince Rupert, un à Nanaimo et un à Port Alberni, tous visant à soutenir l'expansion importante des exportations en Asie. C'est pourquoi il faut qu'il y ait une coordination, non seulement entre les ports, mais aussi avec les autres moyens de transports qui permettent d'acheminer les marchandises jusqu'aux ports.
Nous ne devons pas investir uniquement dans le terrain du port proprement dit; nous devons également investir dans les ponts, les routes, les terrains de stationnement et les installations douanières dans le cadre d'une stratégie visant à former un corridor. Lorsque nous avons conçu le corridor pour les ports de la côte Ouest, nous avons pensé à tous ces éléments. J'espère que les conservateurs accroîtront et accéléreront l'investissement dans le corridor du Pacifique au rythme que nous avions prévu.
Il y a quelques années, nous avons manqué une occasion d'accroître encore la capacité du port de Halifax d'accueillir les navires à très fort tonnage qui arrivent sur le marché. J'espère que nous ne laisserons plus passer une telle occasion.
Lorsque nous parlons des portes d'entrée, je veux rassurer mes collègues du Québec et de l'Ontario: nous ne parlons pas uniquement des portes d'entrée de l'Atlantique et du Pacifique, que j'ai mentionnées. Nous devons aussi veiller à investir dans le corridor formé par les Grands Lacs et le Saint-Laurent, la Voie maritime du Saint-Laurent. Ce corridor a un bon potentiel parce qu'un grand nombre de ces ports ne seraient pas en concurrence avec ceux de l'Est ou de l'Ouest. Ils permettraient d'acheminer directement la marchandise jusqu'au coeur du pays d'une manière plus économique et plus efficace, ce qui contribuerait à accroître l'efficacité des ports de l'Ontario et du Québec aménagés sur les Grands Lacs et sur le fleuve Saint-Laurent.
La distance entre Montréal et Rotterdam est de 5 813 kilomètres tandis que celle entre New York et Rotterdam est de 6 154 kilomètres. Par conséquent, rien ne nous empêche d'offrir un accès plus rapide au coeur des Amériques, pour peu que nous disposions d'un système aussi efficace que les autres ports, comme celui de New York, pour faire entrer les marchandises dans nos ports.
En dépit de l'augmentation du trafic maritime à l'échelle mondiale, le Canada emprunte moins régulièrement cette route. La quantité totale de marchandises acheminées par le Saint-Laurent a chuté; elle est passée de 130 millions de tonnes au début des années 1980 à approximativement 100 millions de tonnes 10 ans plus tard, et elle n'est plus que d'environ 105 millions de tonnes depuis. Par conséquent, depuis 1980, les ports du Saint-Laurent reçoivent moins de marchandises que les 150 millions de tonnes enregistrées en 2007. Par rapport au début des années 1980, on a enregistré une baisse de 25 millions de tonnes des marchandises acheminées par le Saint-Laurent.
Au cours des 30 dernières années, le transport de marchandises par navire a augmenté de 600 p. 100 à l'échelle mondiale, alors qu'il est passé de 130 millions de tonnes sur le Saint-Laurent, dans les années 1980, à 105 millions de tonnes actuellement. Même le fleuve Mississipi, concurrent du Saint-Laurent pour atteindre le centre du continent, a vu son trafic annuel passer de 450 millions à 700 millions de tonnes. Je tiens à ce que mes collègues de l'Ontario et du Québec sachent que nous pensons à eux et que, dans notre vision portuaire, nous avons notamment prévu des investissements pour la modernisation et d'autres travaux dans les ports de leurs provinces respectives.
Voilà pour mes observations préliminaires. Je me penche maintenant sur les principaux éléments du projet de loi.
Premièrement, j'aborde la question des limites d'emprunt. Évidemment, il est important de veiller à ce que les ports investissent, qu'ils empruntent efficacement et que le reste du système soit surveillé et contrôlé. Il faut s'assurer que les ports contractent des emprunts sûrs et qu'ils soient en mesure de régler leurs factures. À ce jour, le gouvernement n'a pas eu à intervenir. Nous ne voudrions pas que les ports fassent des emprunts excessifs et qu'ils n'arrivent pas à se limiter.
Vient ensuite l'accès au financement sous forme de contribution. Voilà peut-être ma plus grande préoccupation à l'égard du projet de loi. Il s'agit de rendre les ports admissibles au financement dans le cadre de programmes déjà en place. Évidemment, nous convenons tous que les ports ont besoin de financement, mais je ne comprends pas pourquoi le gouvernement, s'il croit dans cette formule, ne fournit tout simplement pas le financement et pourquoi il puiserait l'argent nécessaire dans d'autres programmes fédéraux plutôt que de mettre en place un programme pour les ports. Ceux-ci veulent du financement pour l'infrastructure et la sécurité, ce que nous voulons également, mais pourquoi le gouvernement irait-il chercher les fonds dans d'autres secteurs?
Notre infrastructure est limitée. Après d'intenses pressions, le gouvernement a heureusement décidé de financer les programmes d'infrastructure à hauteur de quelque 33 milliards de dollars, mais il en a changé les conditions. La plupart des municipalités canadiennes ne savent pas encore le montant qu'elles recevront. J'ai dit à maintes et maintes reprises à la Chambre, et je sais que le m'a entendu, que les municipalités doivent recevoir le même montant au titre de l' infrastructure que ce qu'elles recevaient auparavant sous le gouvernement précédent, à savoir 33 milliards de dollars, et qu'elles doivent savoir quelles conditions y sont rattachées afin de soumettre leur demande. Il faut éviter que l'argent soit éparpillé un peu partout.
Les municipalités attendent toujours, le gouvernement n'a pas encore publié les nouvelles règles et tout le monde se fait du souci à ce sujet. La Fédération canadienne des municipalités et l'Association des collectivités du Yukon se demandent quand elles auront connaissance des nouvelles règles et combien d'argent elles recevront. Recevront-elles le même montant que par le passé pour l'infrastructure?
Ces programmes ont essentiellement été créés pour les municipalités canadiennes. Le Parti libéral n'arrêtera jamais de défendre les intérêts des municipalités afin qu'elles reçoivent leur juste part de ce financement. Je suis donc inquiet, car il y a une disposition dans ce projet de loi qui prévoit le financement d'un autre besoin important à partir de celui des municipalités. Tout le monde surveillera certainement la situation pour s'assurer que les ports recevront leur argent, mais que les municipalités canadiennes ne seront pas non plus privées des fonds dont elles ont désespérément besoin.
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Avant de répondre à la question, monsieur le Président, je viens de me rappeler d'un élément dont je n'ai pas eu le temps de parler pendant mon intervention de 20 minutes. Il portait sur un autre type d'investissement important pour les ports, à savoir les investissements en matière de sécurité. Nous devons améliorer considérablement la surveillance. Je sais que nous faisons un bon travail à cet égard, mais les ports ont besoin d'argent afin d'installer de l'équipement sophistiqué permettant, entre autres, de procéder au balayage des conteneurs.
En ce qui a trait à l'argument soulevé par le député, je ne suis pas certain que nos points de vue diffèrent à cet égard, car je disais essentiellement que les deux entités avaient besoin de fonds: les ports et les municipalités. Je ne sais pas à quel argument du NPD il a fait référence, car je n'en ai pas entendu parler, mais, en ce qui concerne les ports, je crois qu'il est nécessaire d'obtenir des fonds pour l'infrastructure et la sécurité grâce à ce type d'investissements.
Cependant, quand nous avons établi tous ces fonds d'infrastructure, nous visions avant tout à répondre aux besoins des municipalités. Les municipalités ne doivent pas être traitées comme des sociétés, à mon avis. Les municipalités sont un ordre de gouvernement. Il existe quatre ordres de gouvernement au Canada: le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les Premières nations et les administrations municipales — les députés ne manqueront pas de noter que je n'ai pas parlé pas de niveaux. Ces quatre ordres ne sont ni des intervenants ni des groupes d'intérêts. Ce sont des gouvernements. Chaque gouvernement a des besoins particuliers pour arriver à équilibrer ses responsabilités de manière à fournir, comme le prévoit la Constitution du Canada, des services égaux à tous les Canadiens, où qu'ils se trouvent.
Les besoins de la municipalité, en tant que gouvernement, sont très importants. Voilà pourquoi nous avions prévu ces fonds qui maintenant se retrouvent essentiellement dans le Fonds Chantiers Canada de 33 milliards de dollars.
À mon avis, nous ne devons pas toucher aux sommes versées aux municipalités, à moins qu'une municipalité choisisse de faire d'une administration portuaire sa priorité et souhaite y investir ses fonds. Dans notre région, deux secteurs riverains ont fait l'objet d'investissements très importants. Je n'ai aucun problème à rendre un port admissible lorsqu'il s'agit d'un investissement de la part d'une municipalité.
Au fil des ans, on a promis aux municipalités des fonds dans le cadre de différents programmes d'infrastructure: infrastructure stratégique, infrastructure rurale, infrastructure frontalière, remboursement de la taxe sur l'essence et remboursement de la TPS. Je ne voudrais pas que tout à coup l'argent dont les municipalités ont besoin pour les gros travaux d'infrastructure soit assorti de nouvelles conditions et qu'un nouvel intervenant devienne admissible à ces fonds, sans qu'on augmente les montants disponibles.
Voilà ce que je tentais de dire. J'espère que cela ne va pas à l'encontre de ce que notre porte-parole tentait de faire valoir, car nous avons tous deux dit cela dans nos discours, à mon avis. Nous sommes d'ardents défenseurs des ports. Il existe des besoins en ce qui concerne la modernisation des ports et l'accroissement des investissements dans les ports.
Les dispositions d'emprunt que contient le projet de loi aideront les ports à faire les investissements nécessaires. Quand ces derniers seront plus efficients, ils auront plus de recettes et ils seront donc plus en mesure de payer eux-mêmes ces investissements.
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Monsieur le Président, le gouvernement conservateur induit la population en erreur quant aux répercussions des modifications que le projet de loi apporte à la Loi maritime.
Si quelqu'un en face se demande pourquoi les municipalités sont fâchées avec le gouvernement conservateur, il n'a qu'à regarder ce projet de loi qui réduit encore davantage le financement de l'infrastructure destiné aux municipalités. Par ailleurs, il change les règles de gouvernance des administrations portuaires; pensons à celle de Toronto qui n'est ni élue ni démocratique et qui n'a de comptes à rendre à personne.
Actuellement, la loi prévoit que les administrations portuaires doivent être autonomes. Elles ne sont pas censées dépendre de la charité ou des subventions du gouvernement fédéral.
Le gouvernement essaie de faire adopter à toute vapeur un projet de loi — et s'est opposé à tous les amendements proposés par le NPD — qui permettrait à l'administration portuaire de Toronto, et aux autres administrations portuaires, d'avoir accès aux fonds fédéraux destinés à l'infrastructure, fonds dont Toronto et les autres villes du Canada ont désespérément besoin. Par ailleurs, le projet de loi prolongerait le mandat du conseil d'administration, réduirait le nombre d'administrateurs et ferait en sorte que les administrations portuaires auraient encore moins de comptes à rendre.
Les libéraux ne réagissent même pas. Ils font le mort et laissent les conservateurs imposer le projet de loi qui cherche à éviter tout examen public. En fait, ces deux partis se sont opposés à la tenue d'audiences dans l'ensemble du pays dans le but d'entendre ce que les municipalités et les citoyens pensent du projet de loi. C'est ce que le NPD avait proposé pendant les travaux du comité, mais ils s'y sont opposés.
Dommage que les 20 députés libéraux de Toronto refusent d'écouter les conseillers municipaux, le maire et tous ceux qui militent pour notre ville, qui affirment que le projet de loi est mauvais pour nos circonscriptions et pour notre économie et qu'il ne fera rien pour retaper l'infrastructure croulante de Toronto et des autres villes. Dommage que ces députés aient peur des citoyens de Toronto.
Ce projet de loi est la preuve que les conservateurs ne veulent pas doter les villes des outils dont elles ont besoin pour croître et prospérer au XXIe siècle. Ce samedi et dimanche il y a eu partout au Canada, mais surtout à Toronto, des marches en l'honneur de Jane Jacobs. Évidemment, on sait que Jane Jacobs était une philosophe et planificatrice urbaine renommée dont la vision des villes est connue partout dans le monde.
Mme Jacobs mettait les Canadiens et le Parlement en garde contre un dangereux cheval de Troie: l'administration portuaire de Toronto. Pourquoi? Parce que cette administration avait été imposée contre le gré des Torontois par l'ancien gouvernement libéral, à la suite de changements à la Loi maritime du Canada en 2001.
Dans le centre-ville de Toronto, 100 000 personnes vivent sur le secteur riverain et 100 000 autres y travailleront lorsque tous les développements seront terminés. Voici ce qui est écrit sur le site web officiel de Toronto:
Le secteur riverain de Toronto est notre fenêtre ouverte sur le monde. Avec les bons investissements, le secteur riverain deviendra un collier de verdure orné de perles d'activités. Les gens y habiteront, y travailleront et en jouiront avec fierté et passion.
Par contre, la vision de l'administration portuaire de Toronto est de créer un corridor industriel dominé par un aéroport. Ces deux visions sont totalement incompatibles. Au lieu d'une bande de verdure de 215 acres, on a droit à un aéroport et des avions envoyant environ 2 865 kilogrammes de CO2 dans l'atmosphère. On est loin d'un secteur riverain propre et vert.
Jane Jacobs n'est pas seule. Allan Sparrow est un autre Torontois très connu qui, malheureusement, est décédé du cancer la semaine dernière. M. Sparrow a été le fondateur d'un groupe qui s'appelle Community AIR et compte 2 000 membres à Toronto. Ce groupe incite le gouvernement fédéral à confier à nouveau la responsabilité du port aux citoyens.
Ancien conseiller municipal de Toronto, Allan a été l'inspiration de toute une génération de personnes progressistes qui souhaitaient des réformes. Il était un précurseur en matière d'environnement. Il rêvait d'une ville propre et accueillante dont tous pourraient bénéficier. Il ne faudrait pas oublier le rôle qu'il a joué pour faire de Toronto la ville que nous connaissons et que nous aimons aujourd'hui. Sa vision se perpétuera dans les mouvements qu'il a inspirés, par exemple celui visant la fermeture de l'aéroport de l'île de Toronto et, évidemment, celui visant à faire du secteur riverain de Toronto un secteur propre et agréable pour ses résidants.
J'aimerais vous parler des différences assez marquées entre la vision de l'administration portuaire de Toronto et celle d'Allan Sparrow. Voici ce qu'il a déclaré:
Certains aspects de la bataille qui fait rage au sujet de l'aéroport de l'île de Toronto ne changent jamais. Les privilégiés et ceux qui manquent de sens civique continueront de polluer et de dégrader le secteur riverain de Toronto en s'accrochant à un style de vie qui les incite à tout faire pour sauver quelques précieuses minutes [...] en fin de compte, la collectivité dans son ensemble aura gain de cause, mais elle aura à lutter.
En quoi le secteur riverain du centre-ville de Toronto est-il si important? J'aimerais parler des quartiers qui l'entourent. Grâce à Allan Sparrow, les collectivités du secteur riverain ont conçu le beau quartier de St. Lawrence, une collectivité modèle du centre-ville à l'époque. Le quartier contenait aussi bien des logements à prix modique que des logements au prix du marché. Il avait pour centre un parc et un centre récréatif communautaire. Des projets sans but lucratif avaient été lancés. Aujourd'hui, des personnes de tous âges apprécient y vivre. On peut en dire autant du quartier Harbourfront et de son centre communautaire. Tout le secteur riverain a été aménagé dans le même esprit.
M. Sparrow, en homme d'affaires averti, a étudié les états financiers et le bilan l'administration portuaire de Toronto. Pour l'année 2006, par exemple, il ressortait très clairement des états financiers que les recettes avaient été de 5 millions de dollars et les dépenses de fonctionnement de 5,2 millions de dollars. De toute évidence, l'organisme perdait de l'argent.
M. Sparrow était un homme d'affaires très compétent. Il a fondé une société d'experts conseils, qui a notamment aidé le gouvernement fédéral, il y a déjà un certain nombre d'années, à attirer des investissements en TI au Canada. Il a dirigé des missions au Japon, en Corée et à Silicon Valley. Nous savons qu'il avait une vaste connaissance du monde des affaires et qu'il avait également des connaissances approfondies des grandes organisations des secteurs privé et public.
Allan Sparrow a précisé très clairement que l'administration portuaire n'était pas viable et que son bilan de rentabilité serait toujours déficitaire. C'est ce qui le menait à croire que l'expansion de l'aéroport de l'île serait un désastre pour la ville de Toronto et pour son projet de secteur riverain propre et vert.
Il s'inquiétait également de l'augmentation du trafic aérien qui ne pourrait qu'accroître le niveau de pollution de l'eau et de pollution par le bruit dans uns des secteurs les plus densément peuplés de la ville. Réagissant comme toujours de façon réfléchie et délibérée, Allan Sparrow a décidé de faire tout ce qu'il pouvait pour mettre un frein à ce projet. En 2002, il a fondé le groupe Community AIR, dont il a été le porte-parole au cours des premières années de la bataille.
À mesure que le nombre d'opposants au projet a augmenté, plus de gens participaient aux réunions générales de l'administration portuaire et il est vite devenu évident que les diverses administrations n'avaient pas toutes le même niveau de responsabilité et qu'elles n'avaient pas toujours recours à un processus clair et transparent lorsqu'elles menaient leurs évaluations environnementales. Cette très forte organisation, qui représente la ville de Toronto et ses habitants, n'avait pas droit de parole.
Il serait merveilleux que des gens comme Jane Jacob et Allan Sparrow puissent siéger au conseil de l'administration portuaire de Toronto pour que la voix des gens puisse être entendue. Mais que fait plutôt le projet de loi ? Il prévoit un conseil d'administration beaucoup plus restreint dont le mandat des membres peut être renouvelé pas seulement une fois, mais deux.
L'ancien gouvernement libéral avait nommé un grand nombre de ses amis aux diverses administrations portuaires et, aux cours des deux ou trois dernières années, les conservateurs y ont nommé des lobbyistes ainsi qu'un adjoint du ministre conservateur des Finances. Toutefois, on ne nomme jamais les habitants de l'endroit ou les gens qui représentent les usagers et qui savent comment administrer les ports. Les gens comme Jane Jacob et Allan Sparrow n'ont jamais l'occasion de se prononcer sur la façon dont l'administration portuaire de Toronto devrait être gérée.
C'est une honte. Ce projet de loi est un pas dans la mauvaise direction. Nous savons bien que tout mouvement politique s'appuie sur les épaules des gens qui ont laissé leur marque, qu'il s'agisse des Jane Jacob et Allan Sparrow de ce monde ou de qui que ce soit d'autre. Ce projet de loi ne tient aucunement compte de leur leadership chef, de leur style personnel et de leur vision de ce que devraient être une grande ville et un grand pays.
Si les lobbyistes ou les amis du régime peuvent voir leur mandat renouvelé deux fois, cela veut dire que, pendant neuf ans, les municipalités, les citoyens ou les conseillers élus locaux n'auront pas un mot à dire dans l'administration portuaire.
Nous avons également remarqué que le projet de loi ne prévoit aucune reddition de comptes. Un grand nombre de municipalités s'y opposent. Nous nous opposons à ce que l'administration portuaire de Toronto et les autres administrations portuaires aient accès au financement fédéral, car elles épuiseraient les ressources financières de la cagnotte centrale. En conséquence, les infrastructures des municipalités, qui sont déjà dans un état lamentable, continueraient à se dégrader de plus belle.
Nous remarquons également que le projet de loi donnera au ministre le pouvoir de hausser les limites du pouvoir d'emprunt des administrations portuaires. Vous savez ce qui arriverait en cas de faillite? Ce sont de toute évidence les contribuables qui devraient payer la note et éponger ces dettes. Peut-être bien que l'administration portuaire de Toronto, comme elle l'a déjà fait dans le passé, intenterait des poursuites à la ronde. Elle a poursuivi la ville de Toronto et le gouvernement fédéral, ce qui lui a rapporté beaucoup d'argent, des millions de dollars en fait.
La modification prévue au projet de loi qui confère à l'administration portuaire le pouvoir d'accorder des permis d'utilisation de la propriété foncière est dangereuse. En effet, elle permettrait aux administrations portuaires d'accorder des permis d'utilisation de la propriété foncière à des tiers, sans que les municipalités locales aient leur mot à dire.
Dans un autre domaine, le projet de loi ne prévoit aucune norme relative aux mesures de sécurité. En ce qui concerne l'administration portuaire du centre-ville de Toronto, à proximité de la tour du CN et de centaines de milliers de résidants de cette zone densément peuplée, il n'existe vraiment aucune norme concernant les mesures de sécurité.
Le projet de loi ne confère à la vérificatrice générale aucun pouvoir d'enquête sur les pratiques financière des administrations portuaires. Par conséquent, l'administration portuaire n'a aucune responsabilité financière. Elle n'a pas non plus de comptes à rendre aux habitants de l'endroit.
Pour toutes ces raisons, le NPD et les Torontois continueront la lutte afin de rendre les administrations portuaires aux Torontois et aux Canadiens. Le projet de loi , qui modifie la Loi maritime, est sûrement un pas dans la mauvaise direction.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part à ce débat après avoir oeuvré au sein du comité pour que le projet de loi soit suffisamment détaillé et pour qu'il puisse bel et bien avoir les avantages concrets qu'on souhaitait lorsqu'on l'a présenté. En tant que député, il faut assumer ses responsabilités. Il faut examiner l'esprit du projet de loi, questionner le ministre, sonder les fonctionnaires, puis aller sur le terrain pour consulter les gens qui subiront principalement les effets du projet de loi. Sans fausse modestie, je dois dire que j'ai fait tout cela.
En guise de concession à un nouveau député néo-démocrate, lors de la toute dernière réunion concernant le projet de loi , nous avons demandé davantage de détails pour lui. Je vois que ce député écoute attentivement, et c'est bien. Le député a été invité à proposer de nouveaux témoins et des amendements. Les seules personnes qu'il a pu proposer sont celles dont nous avons parlé, c'est-à-dire des gens du groupe Community Air, qui sont venus à titre individuel, ainsi qu'un conseiller municipal qui est lui aussi venu à titre individuel. Pour ce qui est des amendements — je le dis à l'intention des gens qui écoutent, mais ne me voient pas —, je mets mon index et mon pouce ensemble de façon à former un zéro. Il n'y en a eu aucun de proposé. Lorsque le député dit que des gens ont rejeté des amendements, je cherche encore à savoir quels amendements ont été présentés, puis rejetés. Il n'y en a eu aucun.
Je reviens maintenant à ce que le projet de loi vise à accomplir.
J'ai beaucoup de respect pour les députés qui viennent au Parlement pour faire entendre les points de vue des citoyens. Ils sont ici pour résoudre des problèmes liés à la croissance du Canada. Un parlementaire remarquable a remercié ses électeurs de l'avoir élu pour les représenter, mais il a ajouté qu'il était maintenant député au Parlement du Canada.
En tant que député au Parlement du Canada, chaque membre de ce comité a examiné toutes les administrations portuaires pour déterminer ce qui devait être fait dans le but d'en faire des entités viables, capables de s'adapter aux réalités économiques de demain.
En tant que membre du gouvernement précédent, j'ai dit que la mesure méritait d'être étudiée, ne serait-ce que pour ce qui est de son esprit, et nous verrons si elle mérite d'être appuyée. Je l'ai dit, et c'était peut-être un peu égoïste de ma part , mais permettez-moi de m'expliquer. Lorsque notre parti était au pouvoir, mes collègues du caucus et moi avons élaboré une politique susceptible, à notre avis, d'assurer un meilleur avenir au Canada et à tous les Canadiens, peu importe qu'ils habitent au centre-ville de Toronto, dans le Yukon ou dans le Canada atlantique. Cette politique devait faire en sorte que l'on ait des portes d'entrée dans l'Ouest comme dans le centre du Canada et dans le Canada atlantique pour garantir le succès de tous. Nous pensions englober tout le monde.
Il y avait également des dispositions relatives à ce qu'on pourrait appeler des ports nordiques, qui pourraient être perçus comme des ports secondaires par certains sur les côtes du Canada atlantique et de la Colombie-Britannique, mais qui sont néanmoins très importants. Nous souhaitions par-dessus tout, pour l'ensemble du Canada, que les administrations portuaires soient en mesure de relever les défis posés par les économies qui émergeaient un peu partout dans le monde.
Nous avons tout d'abord vérifié si ces ports étaient viables sur le plan commercial. Certains sont plus gros que d'autres. Nous les avons ensuite répartis dans deux catégories. Ce n'est un secret pour personne que les trois plus gros sont ceux de Vancouver, de Montréal et de Halifax. La ligne de démarcation était un chiffre d'affaires de 25 millions de dollars. Ces ports ont un chiffre d'affaires de cet ordre. Ils formeront le pivot des activités de transport vers toutes les régions du monde.
Puis il y a les ports secondaires, qui ne sont pas les plaques tournante à partir desquelles on développera des réseaux en étoile, mais qui n'en sont pas moins importants pour autant à l'échelle locale. Nous reconnaissons ce fait. Cela ne signifie pas que ces ports ne devraient pas être prêts à profiter des aléas du commerce. Nous pourrions les négliger, les reléguer aux oubliettes, les éliminer, dirent qu'ils n'ont pas de valeur, puis attendre de voir les collectivités stagner alors que l'activité commerciale se tourne vers d'autres horizons. Selon nous, ce serait irresponsable à l'endroit des Canadiens. C'est pourquoi nous avons cru que la fusion de certains ports était nécessaire.
Honnêtement, dans la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique, les ports gagneraient en efficacité et en efficience s'ils étaient regroupés au sein d'une administration portuaire. Ces ports ont besoin d'investir dans leur infrastructure de manière à mener des activités commerciales nationales et continentales et à faire en sorte qu'ils ont aussi accès aux marchés orientaux et de l'Asie du sud-Est de même qu'à ceux de la côte Ouest du Canada, puis à ceux des pays en bordure du Pacifique Est.
Pour cela, nous avons dû donner à ces ports le pouvoir de se fusionner, faire en sorte qu'ils puissent emprunter sur le marché en fonction de leur capacité commerciale et veiller à ce qu'ils puissent, comme toute personne morale, avoir accès à des avantages gouvernementaux tels que des programmes d'infrastructure ou d'autres programmes qui leur permettraient d'offrir aux Canadiens les avantages qu'ils espèrent obtenir d'organisations comme celles-là, soit améliorer leurs moyens d'existence, leur niveau de vie et leur qualité de vie. C'est ce que nous avons voulu faire.
Nous avons convoqué des témoins de tous les secteurs de l'économie et de tous les horizons sociaux, des gouvernements aussi, comme mon collègue de l'a dit, en fait de tous les ordres de gouvernement. Nous avons sollicité l'opinion de tous les gouvernements intéressés. Nous avons sollicité l'opinion des représentants de l'industrie et des affaires, des administrations portuaires qui ont comparu devant le comité. Nous leur avons demandé de parler des lacunes dans la loi. Nous avons invité tous les intervenants. Il est possible que tous n'aient pas répondu à l'appel. Je le déplore. Nous sommes allés encore plus loin; nous avons sollicité l'opinion de ceux et celles qui seraient touchés par les décisions prises.
C'est intéressant. Par exemple, la députée qui a eu la parole avant moi a tout concentré sur Toronto. Je suis citoyen de Toronto et j'y ai vécu toute ma vie. Je suis un spécialiste de la ville. J'y ai fait toutes mes études et je peux parfaitement affirmer que je suis de Toronto. Je ne prétends pas en avoir à montrer à qui que ce soit, mais personne ne m'enseignera comment la ville s'est développée et devrait se développer dans l'avenir ou encore ce qui est important pour les citoyens que je suis fier de représenter depuis près de 20 ans. Au cours de ces 20 années, j'ai appris que quelqu'un peut faire la distinction entre une image embellie dans un but précis et une bonne politique gouvernementale sensée.
Je suis porte-parole de l'opposition officielle pour les questions de transport et j'appuie un projet de loi gouvernemental qui est passé par tous les filtres, examens et critiques qui s'imposent. Comme je l'ai déclaré, j'ai rapidement appuyé ce projet de loi parce qu'il a été produit par l'ancien gouvernement, dont je faisais partie.
Nous constatons ici un heureux point de convergence entre deux partis différents, entre deux gouvernements différents, qui reconnaissent l'importance du projet de loi pour l'ensemble du Canada. En fait, même les bloquistes qui font partie du comité ont déclaré que le projet de loi était bon pour la politique des transports, sans égard à la couleur du parti au pouvoir. Cela devrait certainement témoigner de la qualité du projet de loi. Je ne pense pas que le gouvernement puisse s'arroger tout le crédit de ce projet de loi. Je ne remonte pas non plus dans le passé pour affirmer que tout le crédit revient à notre gouvernement et que c'est pour cela que nous appuyons le projet de loi. Nos collègues du Bloc non plus ne s'attribuent pas le mérite du projet de loi.
Il s'agit d'un projet de loi produit collectivement par des députés des différentes régions du Canada. Comme je l'ai déclaré en commençant mon intervention, les députés ont été élus pour représenter leur circonscription, mais ils sont des députés. Cela signifie qu'ils doivent examiner toutes les mesures sous l'angle du bien public.
Trois des quatre partis à la Chambre des communes appuient inconditionnellement le projet de loi après en avoir fait l'examen qui s'impose et en soulignant le fait que nous parlons de renforcer la viabilité commerciale, la capacité d'emprunter et les modèles de gouvernance de tous les ports visés. J'insiste sur le fait que chacune des autorités portuaires compte des représentants des localités où les ports sont situés et que ces représentants sont recommandés par ces localités.
Oui, le ministre des Transports doit donner son approbation, mais même dans ma propre ville, l'administration portuaire compte des représentants de la municipalité, de la province et de l'autorité fédérale. Les trois ordres de gouvernement sont représentés au sein de cette administration portuaire, dont le principal objectif est de s'assurer que, s'il peut être avantageux d'expédier des marchandises par les Grands Lacs, une partie de ces activités se feront à partir de la région de Toronto.
Certains se demandent peut-être quelle est la taille du port de Toronto. En dépit de toutes les critiques, il se classe au huitième rang au pays selon Transports Canada et selon le volume des recettes d'exploitation. Ce n'est pas si mal pour un port qui est censé être pratiquement inactif. Seuls dix autres ports d'importance ont un classement inférieur au sien. Ce que nous avons pu constater depuis quelque temps, c'est que les marchandises qui sont expédiées depuis l'intérieur de notre grand pays vers d'autres régions du monde empruntent un réseau de transport dont divers ports sont des éléments clés.
Je pense par exemple à l'excellent port de Thunder Bay, qui, à une certaine époque, venait au deuxième rang, après Montréal, parmi les ports intérieurs les plus importants dans tout le Canada. Il a connu une baisse en partie parce que beaucoup de marchandises, beaucoup de matières, notamment des minéraux et du bois de sciage, ont été expédiées d'abord depuis le port de Vancouver, et maintenant depuis celui de Prince Rupert.
Les gouvernements du Canada qui nous ont précédés ont fait des investissements pour bâtir une voie maritime de sorte que tous les produits soient fabriqués dans le centre du Canada, ma province ayant le rôle le plus important à jouer à cet égard, mais cela ne veut pas dire que ces produits doivent nécessairement passer par la Voie maritime du Saint-Laurent, dont le port de Toronto est un élément clé. Il n'est cependant pas le seul port du Réseau Grands Lacs/Voie maritime du Saint-Laurent . Nous avons vu des investissements accrus dans le port de Montréal. Il a commencé à prospérer de façon plutôt inattendue.
On peut être négatif, se montrer critique ou manquer de vision et dire qu'il faut oublier ces 19 grands ports du Canada parce que les habitants d'une des villes portuaires pourraient ne s'intéresser qu'à l'aménagement du terrain de l'administration portuaire. Par conséquent, il faudrait oublier les échanges commerciaux, le transport et l'exportation de marchandises de divers marchés, principalement canadiens, ce qui permettrait d'améliorer le niveau de vie de l'ensemble des Canadiens.
Heureusement, la majorité des députés fédéraux ne partagent pas cette position. Ils reconnaissent leur obligation à l'égard de l'intérêt commun des Canadiens. Heureusement, à la Chambre, nous avons l'intelligence de vouloir nous pencher sur ce qui doit être fait.
Il faut notamment s'occuper des portes d'entrée du Centre et de l'Ouest du Canada et de tous les ports qui permettent au monde d'avoir accès au Canada, qu'il s'agisse des ports de l'Atlantique, dont celui de Halifax est le plus grand et le plus viable sur le plan commercial. Toutefois, ce n'est pas le seul.
Nous avons tendance à nous concentrer sur les ports qui présentent un grand intérêt pour nous. Le port de Halifax occupe un place bien particulière dans mon coeur. C'est là que j'ai débarqué quand je suis arrivé au Canada. C'est un endroit magnifique. Je suis étonné de constater que nous ne l'avons pas développé davantage alors qu'il est le meilleur ou presque. Il figure parmi les trois plus grands ports naturels du monde entier.
Le port de Halifax est une porte d'entrée pour tout ce qui arrive d'Europe et d'Afrique. Les choix les plus logiques comme endroits par où faire transiter tous les biens en provenance de ces continents sont Halifax et Saint John. Il y a d'autres ports, mais Halifax est le plus gros, et de loin. Grâce à ce port, on pourrait se doter de l'infrastructure, du réseau nécessaire pour accroître la viabilité économique d'un très grand nombre de collectivités partout au pays.
Le projet de loi fait ressortir l'importance des ports. En fait, monsieur le Président, et vous le savez mieux que d'autres en raison d'où vous venez, tous ces ports sont reliés à une infrastructure routière et ferroviaire qui forme un réseau avec le reste du marché que représente l'Amérique du Nord. À mon avis, les mieux placés à cette fin sont Halifax, la partie continentale de Vancouver, Nanaimo, Prince Rupert, la vallée du Fraser et Montréal.
Il y a d'autres ports, mais ces plaques tournantes devraient donner au Canada un avantage que d'autres pays n'ont pas en raison de leur géographie. Nous sommes donc bénis du bon Dieu, comme on dit, d'avoir la géographie que nous avons et nous devrions la mettre à profit.
Je viens d'une ville les plus avantagées au monde à cet égard. Je ne suis pas enclin à accepter que nous perdions l'un de nos avantages même si, au fil des dernières années, nous avons laissé notre ville perdre du rang par rapport à d'autres. Cependant, selon l'esprit de concurrence qui anime les Canadiens, la concurrence entre les villes et les administrations portuaires est bénéfique pour les citoyens. Bien que les retombées soient plus directes près des zones portuaires, elles confèrent un avantage à l'ensemble du Canada dont nous bénéficions tous et que veulent défendre tous ceux qui se présentent comme députés.
Il peut arriver que les députés, de temps à autre, accordent plus d'importance à l'esprit de parti qu'à leurs obligations comme parlementaires. Bien que je sois tout à fait capable d'intervenir moi-même sur un ton partisan et même de prendre plaisir à le faire, dans des moments sérieux comme celui-ci, j'invite tous les députés à faire ce que fera certainement mon caucus, à savoir appuyer un projet de loi qui est axé sur le maintien de l'avantage canadien du fait qu'il vise à assurer la bonne gouvernance des administrations portuaires, à leur permettre d'avoir accès à des prêts et à améliorer leur infrastructure pour assurer une plus grande viabilité commerciale à terme.
Mes collègues du comité étaient tous du même avis. Ceux qui ont étudié le projet de loi sont ceux qui appréhendent le mieux la situation Ceux-là appuieront le projet de loi. Ceux qui l'appuient savent que son objectif est valable. Le Parti libéral l'appuiera donc et j'en ferai autant.