Que, de l'avis de cette Chambre, le maintien d'un service d'informations produit localement ou régionalement doit faire partie des conditions d'exploitation des titulaires de licence de télévision généraliste.
— Monsieur le Président, d'abord, je veux partager mon temps avec le député d'. Ensuite, je veux également remercier cette Chambre de procéder à ce débat.
Évidemment, ce n'est pas seulement ici que cela s'est fait depuis le début; cela s'est fait également dans d'autres comités. Il y a également eu des périodes de questions à ce niveau. En ce sens, je veux aussi saluer et féliciter tous les partis politiques qui ont travaillé à ce dossier de façon décente et non partisane.
Il s'agit effectivement d'une situation non partisane. Dans un premier temps, cela touche les employés de TQS, et nous sommes tous sensibles lorsqu'il y a une perte d'emplois. Dans un deuxième temps, il y a eu des rencontres avec les syndicats. Le Bloc québécois, le NPD, la ministre, moi, tout le monde a rencontré ces syndicats. Maintenant, il faut passer de la parole aux actes.
On a fait un travail de premier plan hier, au Comité permanent du patrimoine canadien. On se rappellera que le Bloc avait déposé une motion en ce sens. J'ai proposé des amendements, et cela a été accepté à l'unanimité. Donc, c'est un débat de fond. C'est un débat important. Il s'agit de l'avenir de nos ondes. Il s'agit de l'avenir de notre propre télévision généraliste. Cela aura un impact sur l'ensemble des régions du Canada. Néanmoins, le but précis de cette première motion était de parler notamment de l'avenir de TQS.
Notre rôle ici n'est pas de jouer le rôle du CRTC. Nous comprenons que c'est un organisme totalement indépendant. Nous comprenons également qu'à la lumière de la décision du CRTC, après le 2 juin, le gouvernement a quand même un pouvoir: la ministre a le pouvoir de renverser une décision. Notre rôle est de définir une orientation et d'envoyer un message clair. Notre but, c'est de faire un débat sur l'avenir de la télévision généraliste, mais surtout en fonction de définir ce qu'est la télévision généraliste.
Pour nous, télévision généraliste signifie avoir un service de nouvelles où il y a une production locale et une incidence régionale. En ce qui concerne le cas de TQS, il faut que ce soit à Montréal, il faut que ce soit également à Québec, il faut que ce soit au Saguenay, il faut que ce soit à Trois-Rivières et il faut que ce soit à Sherbrooke. Il se peut qu'à l'avenir, des décisions seront prises en ce sens, et elles auront une incidence sur le reste du pays.
[Traduction]
Comprenez-moi bien. Il ne s'agit pas du tout de jouer le rôle du CRTC. Il s'agit d'en parler entre nous et de définir l'orientation de ce que devrait être la télévision généraliste. Du point de vue de l'opposition, cela est clair dans notre esprit.
Le chef de l'opposition officielle a dit clairement, au sujet de TQS, mais aussi de la télévision généraliste dans son ensemble, qu'une télévision généraliste sans service de nouvelles était inconcevable et que d'avoir des services de nouvelles suppose aussi que nous avons des services locaux et des services régionaux.
Nous ne parlons pas uniquement de Toronto, de Montréal ou de Vancouver. Nous devons également pouvoir prendre le pouls de ce qui se passe sur le terrain, et nous avons assurément besoin de journalistes pour qu'il en soit ainsi dans ces régions.
[Français]
Nous allons sûrement tous dire que, à un certain moment, nous avons rencontré les syndicats et donné notre appui aux gens de TQS. Pour ma part, aujourd'hui je veux envoyer un message clair, au nom du Parti libéral du Canada. Comme je l'ai dit, au nom de notre parti et de notre chef, à l'ensemble des syndicats et de la population de la région de Trois-Rivières lors d'une réunion importante le 26 avril dernier, le Parti libéral du Canada, qui forme l'opposition officielle de ce gouvernement, pense que TQS, une télévision généraliste, ne sera pas TQS sans le maintien d'un certain niveau d'information.
Il est important d'en parler aujourd'hui. En effet, si nous devions prendre une décision, j'aimerais que nous puissions définir ensemble ce qu'est l'orientation de cette télévision généraliste.
Pour nous, il est aussi important de nous assurer d'envoyer un message clair. Dans le milieu télévisuel, en matière de télévision généraliste, lorsqu'il est question de racheter éventuellement une licence, à notre avis, un service d'information ne doit pas être considéré comme une marchandise. Au nom de la diversité, au nom de l'avenir même des régions, on ne peut pas envoyer comme message que si cette télévision perd de l'argent, par exemple, on enlèvera le service de nouvelles pour économiser. Il est aussi question de diversité.
Cela date de 1999, avec la nouvelle politique de la télévision. On doit s'assurer qu'un service de nouvelles reflétant ce qui se passe en région, dans une communauté, est considéré. Ce n'est pas une question mercantile. C'est ce qui m'inquiète présentement. On a le pressentiment que lorsqu'on parle en ces termes, c'est qu'on considère un service de nouvelles comme étant strictement l'objet d'une transaction financière.
En d'autres temps, j'ai moi-même été animateur à la radio à CKVL et j'ai vécu la perte d'un service de nouvelles. Ce n'est pas facile pour les journalistes ni pour les familles, mais ce n'est pas une bonne nouvelle non plus pour l'avenir même de l'information comme telle.
C'est pour cette raison que nous avons décidé de tenir aujourd'hui un débat, beaucoup plus en profondeur, sur ce que doit être cette télévision généraliste. En même temps, nous voulons envoyer le message indiquant que ce qui a déclenché le tout, évidemment, c'est la décision quant à l'avenir de TQS.
Nos pensées sont avec les employés. Ce que nous voulons n'est pas compliqué. Nous voulons que Télévision Quatre Saisons puisse survivre. C'est important. En même temps, nous pensons aussi qu'il est important d'envoyer un message sur l'importance de maintenir un certain niveau d'information.
[Traduction]
Du côté anglophone, c'est comme un niveau minimal d'information. On ne peut imaginer une télévision généraliste sans service de nouvelles.
[Français]
Que je sois à Sudbury, à Winnipeg, à Brandon ou peu importe l'endroit au Nouveau-Brunswick, au Québec, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, à Trois-Rivières ou à Sherbrooke, il est certain lorsque nous avons une télévision qui se dit généraliste, on aimerait avoir une idée de ce qui se passe sur le terrain. J'imagine mal avoir continuellement un rapport de circulation sur la situation sur le pont Jacques-Cartier à Montréal alors que mes amis de Roberval regardent la télévision. On aimerait savoir ce qui se passe dans notre coin. On ne demandera pas et on ne dira pas au CRTC quel est le pourcentage et qu'il nous donne un nombre d'heures précis. On va toutefois dire que le principe de conserver cet aspect régional et ce service de nouvelles est important.
Le gouvernement a posé quelques gestes importants. Je veux saluer le . J'ai aussi un communiqué de la CSN entre les mains. Le ministre du Travail aurait pu faire une dérogation au Code canadien du travail et faire en sorte que l'on puisse enlever les 16 semaines de préavis pour les employés de TQS, mais il ne l'a pas fait. C'est tout en son honneur, et c'est ce que l'on doit faire quand on est ministre, soit de prendre une décision.
Malheureusement, je ne peux pas dire la même chose de la . Elle ne peut pas juste dire qu'elle a écrit une lettre au président du CRTC, qu'elle est allée serrer la main des employés et qu'elle trouve cela regrettable. Notre rôle, et j'ai déjà été ministre, est aussi de définir des orientations. On sait qu'il y a une Loi sur la radiodiffusion. On sait que l'on doit respecter des paramètres. Toutefois, si on a une capacité de renverser une décision, absolument rien n'empêche de démontrer dès maintenant quelles sont les orientations de la ministre.
On lui demande ce que notre chef a demandé devant le congrès de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec, le 29 avril dernier, au Hilton Québec. On comprend que le CRTC a un travail à faire, mais on demande à la ministre de se prononcer immédiatement. Pense-t-on qu'une télévision généraliste doit comprendre un service de nouvelles? Nous, nous le pensons. Il est évident qu'on ne peut pas parler en termes généraux sans avoir ce service, sinon cela devient de plus en plus un service spécialisé.
Sur une note plus personnelle, j'espère que TQS n'aura pas qu'un 24 heures de Bleu nuit et de Pierrafeu. Premièrement, parce que c'est bleu nuit, je ne suis pas d'accord, mais deuxièmement et plus sérieusement, beaucoup de jeunes hommes et de jeunes femmes journalistes et techniciens ne sont présentement pas certains de se replacer soit à TVA, à Radio-Canada ou ailleurs. Il faut penser que TQS était une école exceptionnelle depuis les 20 dernières années. TQS avait choisi ce créneau régional pour assurer que l'on puisse démontrer cette diversité.
Je demande donc à mes collègues d'appuyer unanimement cette motion et de démontrer à quel point nous sommes sensibles et conscients de l'avenir de la télévision généraliste et que cela comprend un service de nouvelles. Longue vie à TQS avec des nouvelles.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à l'occasion de ce débat qui est d'une grande importance à mes yeux. Je tiens d'ailleurs à féliciter et à remercier mon collègue de d'avoir pris l'initiative de présenter la motion qui fait l'objet du débat aujourd'hui.
Ce débat est important parce qu'il s'agit de respecter la diversité en matière de nouvelles et de promouvoir la nécessité d'un contenu local et régional. Il s'agit ici également de renforcer notre démocratie.
Notre société est complexe et diversifiée, et nos diffuseurs doivent tenir compte de cette réalité. Notre tissu social offre de multiples saveurs et nos régions vivent des réalités différentes les unes des autres, d'où l'importance de cette motion qui demande que « le maintien d'un service d'information produit localement ou régionalement [fasse] partie des conditions d'exploitation des titulaires de licence de télévision généraliste ».
Je tiens d'ailleurs à mentionner que ce concept était reconnu et reflété lors des discussions originales qui ont permis l'octroi de la licence d'exploitation au réseau TQS.
Ainsi, qu'on me permette de m'attarder quelques instants sur la situation spécifique de TQS, puisque c'est en quelque sorte ce qui a lancé le débat sur le sujet actuel.
Lors de sa création, il y a plus de 20 ans, TQS, aussi bien connue sous le nom de « mouton noir de la télévision », voulait faire de l'information différemment. Elle voulait de l'information sous une forme différente, une information axée sur les réalités locales. Avec le temps, TQS a réussi à bâtir son réseau d'information partout au Québec, en particulier grâce à la mise en place de nombreuses stations régionales. Ces efforts — on doit d'ailleurs le reconnaître — ont joué un rôle important en ce qui a trait à la diversité de l'offre en matière d'information.
Le réseau TQS, par ailleurs, a aussi connu sa part de défis financiers au cours des années et se trouve actuellement dans une situation financière critique. L'entreprise change actuellement de propriétaire et le nouveau propriétaire a décidé de poser des gestes draconiens aux conséquences lourdes de sens. En fait, avant même de prendre possession de la station, le nouveau propriétaire a décidé d'éliminer le service de nouvelles afin de réduire le plus possible les coûts d'exploitation.
La fermeture du service de l'information et des différentes stations régionales implique la mise à pied de 270 employés. On parle donc de pertes d'emploi à Québec, à Sherbrooke, à Trois-Rivières et ailleurs. Le Québec, et en particulier ses régions, perd ainsi une source importante d'information et, disons-le franchement, cela aura des répercussions très négatives sur le contenu local et régional par rapport à cette information.
La fermeture du service de l'information de TQS a d'ailleurs créé une onde de choc partout au Québec. J'en donne quelques exemples.
L'Union des municipalités du Québec mentionne que « diminuer ainsi la diversité des sources d'information régionales ne permettra certainement pas aux villes et aux régions de mieux se faire entendre et connaître ».
Le Conseil de presse du Québec, quant à lui, a dit: « Il s'agit d'un geste qui met en péril la diversité des voix en information au Québec qui est déjà trop limitée par la concentration de la propriété des médias. »
L'Assemblée nationale du Québec s'est également prononcée sur le sujet par l'entremise d'une motion unanime qui mentionne ce qui suit:
Que l'Assemblée nationale réitère l'importance dévolue à la diversité de l'information ainsi qu'à l'information régionale dans une société démocratique et enjoigne le gouvernement du Québec à exiger du CRTC le maintien du Service de nouvelles de TQS.
Ce front commun démontre l'importance pour une société d'avoir accès à diverses sources de nouvelles. On doit pouvoir puiser notre information à différents endroits. Cela démontre aussi l'importance d'avoir accès à des nouvelles locales et régionales qui tiennent compte des variations et des réalités régionales. Enfin, on doit pouvoir s'y reconnaître.
Le cas de TQS est important parce qu'il peut aussi s'appliquer ailleurs. Je dirais qu'il peut s'appliquer à l'ensemble du pays. C'est pourquoi la motion d'aujourd'hui est si importante.
Les gouvernements et les organismes qui réglementent les communications et la radiodiffusion ont un rôle à jouer. Il ne s'agit pas ici pour nous de nous ingérer ou d'intervenir dans un marché spécifique ou dans un autre. Il s'agit simplement de nous assurer que les droits de nos concitoyens et leur accès à de l'information diversifiée qui tient compte des réalités locales et régionales ne sont pas brimés.
Les nouveaux propriétaires de TQS ont pris une décision d'affaires, une décision froide strictement basée sur des chiffres. Cependant, le débat actuel va bien au-delà des chiffres. Il concerne la démocratie, la trop grande concentration des médias et le droit à une information objective, impartiale et diversifiée.
Le présent débat porte sur les choix qu'on fait en tant que société. Nous, députés — et très certainement les députés libéraux —, sommes ici pour améliorer notre société afin qu'elle soit le reflet de nos aspirations et de nos valeurs. À ce chapitre, nous avons assurément un rôle à jouer comme parlementaires.
Malheureusement pour les conservateurs, le gouvernement est un mal nécessaire. Pour eux, il faut à tout prix refuser d'intervenir et laisser aller les forces du marché. On l'a vu se retirer de dossiers importants comme celui de Montréal International. On l'a vu procéder à des abolitions idéologiques avec une insensibilité déconcertante, comme dans le dossier du Programme de contestation judiciaire. Cependant, un gouvernement n'est jamais élu dans le simple but de faire des compressions. Un gouvernement n'est jamais élu pour bâillonner ceux qui ne pensent pas comme lui.
Grâce à cette motion, nous avons aujourd'hui l'occasion d'envoyer un message très clair. Enfin, nous disons haut et fort que l'information est un élément essentiel de notre vie démocratique. Nous disons également, tout comme le mentionne d'ailleurs la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, que la vitalité de cette démocratie doit s'appuyer sur une diversité des voix et des sources d'information.
Pour y arriver, la motion d'aujourd'hui est très claire. Elle vise à renforcer le fait que les sociétés de télédiffusion qui désirent obtenir une licence générale de télévision devraient diffuser des nouvelles locales.
Pour le député de , qui est l'architecte de cette motion, tout comme pour nous, il est clair que la programmation de nouvelles locales et régionales est un élément important de notre culture. Il est tout aussi clair qu'il faut non seulement protéger notre culture, mais la renforcer.
Nous savons que les télédiffuseurs jouent un rôle important dans le rayonnement de la culture, de la langue et des valeurs de la société qu'ils desservent. Nous demandons qu'on s'assure que ces diffuseurs locaux peuvent relever le défi de représenter ces cultures et ces valeurs.
Assurément je comprends, comme nous tous, les défis auxquels font face nos télédiffuseurs dans un marché de plus en plus compétitif, un marché où les parts détenues par la télévision sont continuellement réduites par l'arrivée de nouveaux médias. Les défis sont grands et nous le savons.
Nous devons donc appuyer nos télédiffuseurs. Nous devons leur permettre de croître, de se développer et d'être rentables, mais cela ne doit jamais aller à l'encontre de nos principes démocratiques fondamentaux. Au contraire, nous devons continuer à oeuvrer pour une société plus ouverte. Nous devons continuer à promouvoir l'accès à une information objective, impartiale et diversifiée. Nous devons continuer à promouvoir une télévision généraliste qui tienne compte de la réalité locale et de l'importance de la diversité régionale.
Tel est l'esprit même de cette motion. C'est ce qui est au coeur de cette motion.
Je remercie encore une fois le député de d'avoir pris l'initiative de présenter cette motion qui sera débattue et appuyée par l'ensemble des députés libéraux. Il s'agit d'une motion importante à nos yeux et à ceux de l'ensemble des Québécois et des Canadiens. J'espère que mes collègues des autres partis se joindront au député de , à moi-même et à l'ensemble des députés libéraux pour appuyer cette motion.
:
Monsieur le Président, tout d'abord, je vous informe que je partagerai mon temps avec le député de .
D'emblée, j'aimerais remercier le député de l'opposition pour l'occasion de débattre d'une question de politique publique si importante pour la vitalité sociale et démocratique de notre société en général et pour les régions qui la composent en particulier, ainsi que vient de le mentionner notre honorable consœur.
Je souhaite toutefois préciser que le gouvernement appuie cette motion en principe, cependant, nous n'avons pas l'intention d'émettre de commentaires sur les questions qui sont actuellement devant le CRTC.
Comme vous le savez, la question de TQS est complexe, et nous ne prendrons pas position dans cette transaction commerciale. Il est de la responsabilité du CRTC, un organisme qui opère sans lien de dépendance vis-à-vis du gouvernement, de réglementer d'une façon qui assure que les objectifs de la loi sont atteints.
Notre gouvernement s'engage à assurer un système de radiodiffusion canadien fort, un secteur de production fort et la création d'un contenu canadien de qualité accessible à tous.
Il est habituel pour un député libéral de suggérer une intervention dans les décisions du CRTC, ce qui n'est pas notre cas, mais je suis heureux d'entendre mon confrère ici, aujourd'hui. C'est pour cela que je me dois de rappeler à cette Chambre que le CRTC joue un rôle quasi judiciaire, et nous devons le laisser faire son travail.
En dépit des progrès indéniables dans le domaine des technologies de communication et d'information, les communautés demeurent foncièrement enracinées dans un espace géographique donné. Notre pays est vaste et les communautés qui composent le cœur de notre nation sont dispersées sur l'ensemble du territoire canadien.
Le système canadien de radiodiffusion est sans doute l'une de nos plus belles réalisations. La radiodiffusion nous aide à définir ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir. La radiodiffusion constitue un outil qui nous permet de découvrir les enjeux de l'heure; de partager nos idées et nos rêves, et d'en débattre; d'innover et de mettre à profit notre esprit d'entrepreneuriat; de donner la chance à nos enfants de découvrir notre monde et de donner l'occasion aux familles de passer du temps ensemble et de se divertir.
Plus important encore, la radiodiffusion est l'un des meilleurs soutiens de notre démocratie. Elle y contribue en donnant aux citoyens les moyens d'être mieux informés. Elle constitue un forum d'exploration, de discussion et de sensibilisation.
Il existe plusieurs façons de rendre compte de la réalité régionale. Le « maintien d'un service d'informations produit localement ou régionalement » en fait certainement partie, mais il ne faut pas oublier la contribution des radiodiffuseurs publics et éducatifs qui représentent les réalités régionales par une vaste panoplie de moyens.
Cela m'amène à un élément clé de mon allocution: la contribution de la radiodiffusion, notamment publique, à la création d'une société libre, démocratique et économiquement forte, qui est la somme des forces de ses composantes régionales.
Commençons d'abord par notre radiodiffuseur public national, dont le mandat actuel est décrit dans la Loi sur la radiodiffusion de 1991. Le sous-alinéa 3(1)m)(ii) précise que la programmation de la Société Radio-Canada devrait à la fois refléter la globalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant sur le plan national que sur le plan régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions.
Ainsi, au cœur même du mandat de la société, il y a la notion que le radiodiffuseur public national doit être ancré dans la réalité quotidienne des communautés canadiennes. Ce mandat a d'ailleurs été récemment entériné par le Comité permanent du patrimoine canadien, auquel siège depuis peu le député de , dans son rapport sur CBC/Radio-Canada.
Rendre compte de la diversité régionale du pays est une entreprise qui peut revêtir plusieurs formes et qui n'est pas strictement limitée au maintien « d'un service d'information produit localement ou régionalement ». Par exemple, l'interaction bidirectionnelle région-réseau semble d'ailleurs précéder l'actuel élan d'intégration des plateformes qui caractérise la programmation radiocanadienne actuelle. En effet, durant son témoignage aux audiences sur le renouvellement de la licence de CBTV-TV (Québec) en 2004, le vice-président principal de la télévision française de CBC/Radio-Canada de l'époque a été amené à commenter la situation de ses stations affiliées à Cogeco depuis la séparation des salles de nouvelles en 2002.
Ce dernier décrivait comment des segments d'émissions diffusées sur l'ensemble du réseau incorporent de plus en plus de reportages produits dans les stations régionales. Il affirmait, par ailleurs, que l'intégration des salles de nouvelles avait entraîné une interaction plus soutenue entre la tête du réseau et les régions, et provoqué un accroissement des collaborations.
Ainsi, dans les marchés francophones, notre radiodiffuseur public national produit des informations locales, mais reflète également les réalités régionales à une plus grande échelle par le truchement de la programmation produite localement, mais diffusée à l'échelle nationale, prouvant ainsi que la vitalité locale n'a pas à être cantonnée aux communautés à l'échelle locale de façon hermétique.
Or, le radiodiffuseur public national n'est pas le seul à offrir une perspective régionale dans sa programmation. Il existe six radiodiffuseurs éducatifs provinciaux au Canada. Ces services relèvent d'une autorité éducative provinciale qui leur confère un mandat et leur octroie une partie de leur financement. Ils sont toutefois assujettis aux dispositions de la Loi sur la radiodiffusion.
Ces services doivent être distribués sans frais et au service de base par les câblodistributeurs de leur province d'origine. Figurant dans les listes de distribution par satellite, ces services sont offerts par les entreprises de distribution par satellite et peuvent être offerts par les câblodistributeurs à l'extérieur de leur province d'origine, mais les conditions de distribution peuvent varier.
Ces chaînes possèdent la caractéristique commune d'être d'abord et avant tout consacrées à l'éducation. Elles jouent un rôle manifeste dans leurs provinces et leurs communautés respectives.
À cet égard, les services de télévision éducative tels que TVO et TFO en Ontario ont été louangés par le CRTC en 2001 lors de leur dernier renouvellement de licence.
L'organisme réglementaire stipulait qu'ils « offrent une programmation tout à fait différente de celle normalement présentée au public. Le Conseil appuie sans réserve le rôle unique et précieux que jouent les télédiffuseurs de ce genre au sein du système canadien de radiodiffusion. »
De telles chaînes offrent une programmation diversifiée et foisonnante.
Par exemple, TFO, la télévision éducative de l'Ontario francophone, diffuse en direct du lundi au jeudi PANORAMA, la seule émission d'affaires publiques entièrement destinée aux francophones de l'Ontario. TFO diffuse également des magazines et des documentaires.
Au Québec, Télé-Québec compte parmi ses objectifs de « refléter les réalités régionales et la diversité de la société québécoise ». Télé-Québec s'acquitte de ce mandat sans salle de nouvelles, mais diffuse des documentaires et des émissions d'affaires publiques et d'analyse portant sur la société, la science et la culture.
Voici d'ailleurs ce qu'avait à dire à ce sujet Michèle Fortin, présidente-directrice générale de Télé-Québec, dans le rapport annuel de 2006-2007:
Originalité, ouverture sur le monde, liberté d'esprit... Télé-Québec a réussi à conserver, et même à peaufiner, sa signature unique et essentielle dans le paysage télévisuel québécois. [...] l'ajout d'épisodes au magazine Méchant contraste!, qui, entièrement réalisé et produit en régions, se veut la voix du Québec dans son entièreté.
Ainsi, Télé-Québec affirme mettre en ondes des « émissions [qui] ont manifesté une volonté de rendre compte de la réalité des régions dans leur ensemble et dans leur spécificité ».
Dans l'ouest du pays, le Saskatchewan Communication Network, le réseau public de télévision éducative de la Saskatchewan, a pour mandat d'offrir une programmation culturelle, d'information et d'éducation. SCN rediffuse les bulletins régionaux et provinciaux de CBC. SCN diffuse également les nouvelles locales du réseau Southwest TV News ainsi que d'autres émissions qu'il classe sous le libellé plus général d'information.
En fin de compte, il n'y a aucun doute que l'esprit sous-jacent à la motion présentée aujourd'hui par le député de est motivé par un attachement profond à la vitalité sociale, économique et démocratique des communautés dans l'ensemble du pays. C'est donc cet esprit que nous soutenons aujourd'hui en appuyant la programmation régionale et locale.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de débattre de la question de la présence d'émissions et de nouvelles locales au sein de diverses stations de télévision généralistes. Ce débat nous offre l'occasion de jeter un coup d'oeil au cadre de politique publique existant par rapport à cette question et aux investissements actuels des télédiffuseurs privés généralistes envers les nouvelles.
Je souhaite préciser que le gouvernement appuie en principe cette motion. Cependant, nous n'avons pas l'intention d'émettre des commentaires sur les questions qui sont actuellement devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC. Comme on le sait, la question de TQS est complexe et nous ne prendrons pas position sur cette transaction commerciale.
Il est de la responsabilité du CRTC, un organisme qui opère sans lien de dépendance au gouvernement, de réglementer d'une façon qui assure que les objectifs de la loi sont atteints.
Notre gouvernement s'engage à assurer un système de radiodiffusion canadien fort, un secteur de production fort et la création d'un contenu canadien de qualité accessible à tous.
Il convient de rappeler la motion qui nous est présentée par l'opposition. Elle se lit comme suit:
Que, de l'avis de cette Chambre, le maintien d'un service d'information produit localement ou régionalement doit faire partie des conditions d'exploitation des titulaires de licence de télévision généraliste.
En fait, le contenu présent à la télévision reflète comment les communautés se perçoivent et orientent leurs actions.
Dans le secteur de la radiodiffusion, au fil des années, le Parlement du Canada a défini une politique canadienne de la radiodiffusion qui énonce les grands objectifs liés à l'offre d'émissions de télévision et de radio au Canada. De fait, la Loi sur la radiodiffusion stipule que le système canadien de radiodiffusion est composé d'éléments publics, privés et communautaires, utilise des fréquences qui sont du domaine public et offre, par sa programmation, un service public essentiel pour le maintien et la valorisation de l'identité nationale et de la souveraineté culturelle.
Entre autres, l'article 3 de la loi prévoit que la programmation offerte par le système canadien de radiodiffusion devrait, dans la mesure du possible, offrir au public l'occasion de prendre connaissance d'opinions divergentes sur des sujets qui l'intéressent.
La Loi sur la radiodiffusion précise également que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, un organisme indépendant, réglemente et surveille tous les aspects du système canadien de radiodiffusion en vue de mettre en oeuvre la politique canadienne de radiodiffusion.
La loi énumère les pouvoirs généraux du CRTC. Il peut, entre autres, établir des catégories de licences, attribuer des licences pour des périodes maximales de sept ans aux conditions liées à la situation du titulaire, modifier les conditions d'une licence, renouveler les licences pour une période maximale de sept ans et suspendre ou révoquer toute licence.
Voilà qui est fort intéressant dans le contexte de la motion qui fait l'objet de débats aujourd'hui. En effet, la politique canadienne de la radiodiffusion élaborée dans le cadre de la loi inclut des objectifs sur le plan de la programmation locale et régionale et de l'information. Elle est également claire en ce qui concerne les pouvoirs conférés au CRTC pour réglementer les titulaires de licences à cet égard.
Il importe également de mentionner que le CRTC, suite à des consultations publiques, a défini des règlements qui encadrent la télévision généraliste. Ce cadre réglementaire date de 1987 et a fait l'objet de changements en 1999 et, plus récemment, en 2006.
Il importe de noter que lors de sa revue de ce cadre réglementaire en 1999, le CRTC a examiné la question des émissions et des nouvelles locales. Le CRTC a alors mentionné que les nouvelles représentent un élément clé qui établit l'identité et la loyauté conférées par les auditeurs à une station locale. Le CRTC a également énoncé que les stations de télévision généralistes ne pourraient pas solliciter de la publicité locale dans un marché sans fournir des nouvelles locales ou d'autres émissions locales.
Le CRTC a pris la décision de ne pas imposer d'engagements quantitatifs quant à ce type d'émissions. Toutefois, tous les titulaires de licences devront dorénavant démontrer comment ils répondent à la demande pour ce type d'émissions et comment leur contenu reflète les préoccupations de leurs auditoires locaux. Cet examen se fera au cas par cas. Le CRTC peut aller jusqu'à imposer des conditions de licence spécifiques pour les nouvelles et les émissions locales.
Les télédiffuseurs généralistes privés contribuent à la production et à la diffusion de nouvelles. En ce sens, les stations de télévision généralistes ont investi plus de 325 millions de dollars en 2006-2007 dans ce type d'émissions, une augmentation de 35 millions de dollars par rapport aux résultats de 2001-2002. La production et la diffusion de nouvelles représentent 53 p. 100 de leurs investissements totaux dans des émissions canadiennes.
La Loi sur la radiodiffusion énonce les objectifs de la politique canadienne de la radiodiffusion. Il revient au CRTC de réglementer l'industrie de la radiodiffusion et de veiller à l'atteinte des objectifs de la loi.
Le CRTC va étudier chacune des licences des télédiffuseurs privés généralistes en 2009. Ce processus sera public et permettra à toutes les parties intéressées de faire connaître leurs points de vue au CRTC. La question des émissions locales et régionales sera alors examinée. Les titulaires de licences disposant d'un accès privilégié au système de radiodiffusion auront un rôle à jouer dans l'atteinte des objectifs de politique publique.
Le système canadien de radiodiffusion est sans doute l'une de nos plus belles réalisations. La radiodiffusion nous aide à définir ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir. La radiodiffusion constitue un outil qui nous permet: de découvrir les enjeux de l'heure; de partager nos idées et nos rêves, et d'en débattre; d'innover et de mettre à profit notre esprit d'entrepreneuriat; de donner la chance à nos enfants de découvrir notre monde; et de donner l'occasion aux familles de passer du temps ensemble et de se divertir.
Plus important encore, la radiodiffusion est un soutien à notre démocratie. Elle y contribue en donnant aux citoyens les moyens d'être mieux informés. Elle constitue un forum d'exploration, de discussion et de sensibilisation.
L'information est certes un élément clé de cette vitalité. La proximité géographique de cette information est également fondamentale, mais elle n'est pas la seule façon d'enrichir le tissu social du Canada, car ce système est composé d'une foule d'éléments qui, mis ensemble, procurent aux Canadiens une riche diversité de points de vue qu'il importe de maintenir et d'enrichir.
Comme il est stipulé dans la Loi sur la radiodiffusion, il importe que la population canadienne ait accès à une diversité de voix et d'information dans le système de radiodiffusion.
C'est pourquoi le gouvernement appuie le principe sous-jacent à la motion présentée par le député de .
:
Monsieur le Président, mes collègues du Bloc québécois et moi sommes favorables à cette motion, car nous croyons qu'il est fondamental que les élus donnent un avis clair au gouvernement et au CRTC, à savoir que le maintien des services d'information produite localement ou régionalement doit être l'une des conditions d'exploitation d'une télévision généraliste.
Il ne s'agit pas ici d'interférer dans le travail du CRTC, qui doit d'ailleurs demeurer indépendant et appliquer la nécessaire réglementation en matière de télécommunication et de radiodiffusion. En fait, par cette motion, il s'agit bien d'exercer notre rôle en tant qu'élus du peuple et d'exprimer la vision que nous portons à l'égard de l'évolution de la télévision généraliste qui, historiquement, a joué un rôle majeur dans le développement de la culture de nos sociétés, particulièrement au Québec.
Hier, nous avons adopté à l'unanimité une motion du Bloc québécois au Comité permanent du patrimoine canadien qui interpellait le gouvernement pour défendre l'idée qu'il faut maintenir l'information et la production locales dans le cas de télévision généraliste. Je ne vous lirai pas la motion qui est plus ou moins similaire à celle que l'on présente aujourd'hui.
Bien que je n'aie pas encore entendu mon collègue du NPD, je constate agréablement que, par rapport à hier, son opinion ira dans le même sens et que cette motion sera appuyée à l'unanimité, comme nous l'avons fait au comité. Je pense que tout le monde a une bonne volonté. On cherche le même but ici, soit le maintien des services d'information et de la production locale.
Si des parlementaires ont décidé d'agir, hier et aujourd'hui, c'est notamment en raison de l'absence de leadership dont a fait preuve la face à l'annonce de l'acquéreur de TQS de vouloir abolir les services d'information. On n'en serait pas là si la ministre avait agi dans le sens des questions qu'on avait posées en Chambre et avait donné une orientation au CRTC.
Elle a beau dire qu'elle sympathise avec les travailleurs et les travailleuses, soit les 270 personnes mises à pied, qui ont perdu leur emploi — on a bien vu ce qui s'est passé —, mais n'oublions pas l'impact majeur que cela a créé dans les régions, qu'il soit social, économique ou culturel. Malgré sa sympathie, ses déclarations répétaient qu'il s'agissait d'une transaction d'ordre privé. C'est inquiétant. À mon avis, il s'agit encore d'un vieux réflexe conservateur où tout est analysé dans une perspective de consommation et donc de transaction privée. C'est inquiétant.
Les ondes sont publiques, et une télévision généraliste a ses exigences. Je pourrais citer l'avocat, journaliste et professeur titulaire au Département d'information et de communication à l'Université Laval, M. Sauvageau, qui lui-même reconnaissait qu'on ne pouvait à la fois envisager garder une télévision généraliste et penser abolir l'information au complet.
Posons-nous des questions: la aura-t-elle un sursaut d'écoute et de bon sens? Donnera-t-elle des orientations au CRTC relativement à TQS? Le gouvernement conservateur a beau dire qu'il appuiera le principe de cette motion, mais il ne nous dit rien sur TQS. C'est encore le silence relativement à cette question, ce qui est encore très inquiétant. On vient de nous dire qu'on appuiera la motion, mais qu'on ne parlera pas de TQS et de cas qui se retrouvent devant le CRTC. C'est bien beau d'appuyer le principe, mais il faut de l'action. Cela me rappelle la motion sur la nation dont le Parti conservateur et le Parti libéral ont appuyé le principe, mais il n'y a eu aucune action. C'est donc bien beau, les principes, mais on veut aussi de l'action.
Dans l'affaire TQS, par exemple, les premières réactions de la ministre s'inscrivaient donc dans la logique de ses déclarations passées, qu'on le veuille ou non.
Je vais faire un petit retour en arrière. Le 28 octobre dernier, lors du gala de l'ADISQ, 18 regroupements d'artistes et d'entreprises du secteur culturel, dont 17 oeuvrant principalement au Québec, interpellaient la ministre afin qu'elle utilise son pouvoir de directives à l'endroit du CRTC pour éviter ce qu'ils appelaient un laisser-aller de cet organisme vers une orientation qui favorise les forces du marché au détriment du devoir de la défense des objectifs sociaux et culturels. Comment la ministre a-t-elle répondu?
Sa vraie réponse, on l'a eue le 6 novembre dernier, devant le congrès de l'Association canadienne des radiodiffuseurs. Elle a dit, et je cite: « nous devons appuyer davantage sur la compétition et les forces du marché [...] ». Elle ajoutait aussi, et je cite: « Je vous mets au défi de demeurer ouverts au changement, car du changement, il y en aura [...] » Cela fait peur. Elle poursuivait en disant: « Le statu quo n'est pas une option. Nous devons créer un milieu qui récompense l'excellence. »
À mon sens, elle ne pouvait pas être plus claire. Elle a dit non à l'appel qui venait principalement du milieu culturel québécois.
En ce sens, la et le gouvernement conservateur sont parfaitement cohérents avec les politiques de l'Alliance canadienne, leur parti fondateur. D'ailleurs, certains extraits tirés de l'opinion dissidente de l'Alliance canadienne dans le rapport Lincoln sont révélateurs de leur philosophie de déréglementation. Ce parti voulait, et je cite: « supprimer les règles relatives au contenu canadien ». Il ajoutait aussi:
L'Alliance canadienne appuie l'assouplissement des règles sur la propriété étrangère des entreprises canadiennes, notamment celles du domaine des télécommunications et de la distribution de services de radiodiffusion. Elle propose que l'on entreprenne immédiatement un examen pour déterminer s'il faut assouplir ou éliminer complètement ces règles.
Ils sont très cohérents et je respecte leur cohérence.
On a pu voir cette même philosophie à l'oeuvre chez l'actuel, qui était alors ministre de l'Industrie, et qui a imposé un décret qui demandait au CRTC de réglementer le moins possible la téléphonie. Cela fut dénoncé par l'Union des consommateurs au Québec et par les petits fournisseurs de services de téléphonie.
On voit que quand ils veulent, ils peuvent. Là, on parle carrément d'un décret pour dire qu'on déréglemente les petits amis et qu'on veut maintenir la déréglementation. Maintenant, on nous dit qu'on ne peut pas agir et qu'on doit attendre.
Posons-nous la question. La ministre et ce gouvernement défendront-ils la télévision généraliste, pas seulement dans le principe, mais dans l'action, comme nous l'avons revendiqué au Comité permanent du patrimoine canadien et comme le demande la motion aujourd'hui? La question reste ouverte. On peut laisser une chance au coureur. On verra. Tout à l'heure, les porte-parole n'ont pas voulu aborder la question de TQS. Nous n'en savons donc pas plus, finalement, face à TQS. Je suis quelqu'un de très optimiste et je crois à la bonne volonté des individus. Je pense donc que, peut-être, la ministre pourra écouter, non seulement le milieu des travailleurs, mais aussi nous qui sommes ici en cette Chambre et qui lui demandons d'agir. Je pourrais aussi dire que le passé peut être garant de l'avenir, mais ne soyons pas pessimistes. Restons positifs et pensons que, peut-être, quelque chose sera fait par la ministre.
Dans un tout autre ordre d'idées, mais également fondamental dans ce débat, il y a la question relative à tous les pouvoirs que le Québec peut contrôler. Nous croyons que le Québec ne peut plus jouer un rôle de lobbyiste. C'est assez. Nous avons une motion unanime de l'Assemblée nationale et là, on fait un petit rôle de représentation auprès de la ministre. Non, nous voulons pouvoir contrôler tous nos pouvoirs et nous sommes convaincus que le Québec serait plus à même de défendre adéquatement les dossiers liés à sa propre culture, notamment en matière de radiodiffusion et de diversité de l'information.
Historiquement, le Québec a toujours demandé que la radiodiffusion soit reconnue comme étant de sa compétence.
Dès 1929, le premier ministre du Québec, Alexandre Taschereau, faisait voter la Loi relative à la radiodiffusion en cette province. Le gouvernement fédéral répondait, le 26 mai 1932, avec l'adoption de la Loi canadienne sur la radiodiffusion qui prévoyait la création de la Commission canadienne de la radiodiffusion, laquelle, instituée la même année, devenait l'ancêtre du CRTC.
Daniel Johnson exprimait très clairement, le 25 février 1968, pourquoi le Québec devait avoir son mot à dire en matière de communication:
L'attribution des ondes ne peut et ne doit pas être l'apanage du gouvernement fédéral. Le Québec ne peut tolérer plus longtemps d'être tenu à l'écart d'un domaine où son intérêt vital est aussi évident.
Cette dimension vitale au développement du Québec a été défendue par les gouvernements du Québec de toutes allégeances politiques. En fait, pour tous les gouvernements québécois, l'enjeu est culturel, et, comme les créateurs, les gens de l'information dans les télévisions généralistes contribuent, à leur façon, à l'évolution de la culture et l'identité d'une nation qui se façonne dans le temps, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Avec les conservateurs, malheureusement, le Canada emprunte le chemin de la force du marché — nous avons plusieurs exemples et j'en ai cité quelques-uns tout à l'heure — plutôt que de la défense des identités nationales. Notre nation ne doit pas être entraînée sur un chemin qui ne la sert pas.
Nous réitérons que, pour soutenir notre culture nationale, il devient urgent que, minimalement, l'application des politiques sur les télécommunications et la radiodiffusion relève du gouvernement du Québec, notre gouvernement national, et que ce soit lui qui établisse le cadre réglementaire sur son territoire. Il nous faut donc un CRTQ maintenant, et c'est possible légalement de le faire avec des gens de bonne volonté. Je renvoie d'ailleurs mes collègues à notre projet de loi et les invite tous à l'appuyer.
Le Québec pourrait mettre en place ses propres politiques, notamment en ce qui a trait à la définition de la télévision généraliste, de la diversité de l'information et de l'approbation des transactions dans le secteur de la radiodiffusion conformément aux valeurs de la société québécoise.
En reconnaissant le Québec comme nation, le gouvernement fédéral doit poser des gestes concrets en ce sens. Ce n'est pas uniquement une question de principe ou un mot creux. On peut nous dire qu'on nous a reconnus, que nous devons en être contents et que la vie est belle. Non. Quand on reconnaît quelque chose, des responsabilités et des actions viennent avec cela.
Malheureusement, il n'y a rien à ce sujet de la part des députés fédéralistes du Québec, que ce soit la ministre ou encore mon collègue porte-parole du Parti libéral en matière de patrimoine canadien, que j'apprécie. Il n'y a rien.
Le plus incompréhensible de tous, à mon avis, c'est l'actuel , ancien ministre de Robert Bourassa, qui a su dire le tout et son contraire sur ce sujet, et avec beaucoup de zèle et de panache. En effet, lorsqu'il était ministre de Communications, de 1990 à 1994, il disait:
Le Québec doit pouvoir déterminer les règles de fonctionnement des systèmes de radio et de télévision, contrôler les plans de développement des réseaux de télécommunications, la tarification des services, de même que la réglementation des nouveaux services de télécoms. [...] Le Québec ne peut laisser à d'autres le contrôle de la programmation des médias électroniques sur son territoire. [...] Pour y arriver le Québec doit avoir pleine juridiction et avoir recours à un seul organisme de réglementation.
Il écrivait aussi aux ministres fédéraux de cette époque:
Si les télécommunications sont importantes pour l'identité canadienne, elles prennent un caractère encore plus crucial pour la société québécoise, dont les perspectives d'avenir sont plus exigeantes sur ce continent.
Aujourd'hui, dans ses déclarations publiques, il s'accommode bien d'une situation qu'il décriait avec force avant. À mon sens, on ne doit pas s'étonner si le premier ministre Bourassa a perdu la bataille.
Il est évident que cette motion fait référence à la situation difficile à laquelle fait face TQS. Le Bloc québécois, je peux vous l'annoncer et on l'a déjà dit ultérieurement, entend déposer un mémoire au CRTC lui enjoignant de conserver dans la licence l'obligation d'offrir une information appropriée.
J'invite donc la ministre ainsi que tous mes collègues des autres partis d'opposition à faire de même, bien que je commence à en douter pour ce qui est du côté conservateur puisque, plus tôt, le porte-parole ne voulait pas aller plus avant dans le débat. J'espère de tout cœur que la ministre déposera un mémoire au CRTC.
En conclusion, l'approbation de la transaction entre Cogeco et Remstar pour l'acquisition de TQS sera à mon avis un test de l'efficacité de la nouvelle politique sur la diversité des voix de janvier 2008, établie par le CRTC. Il est à souhaiter que le CRTC tienne compte de la politique canadienne de radiodiffusion. La Loi sur la radiodiffusion de 1991 prescrit que:
3(1)i) la programmation offerte par le système canadien de radiodiffusion devrait à la fois:
(i) être variée et aussi large que possible en offrant à l’intention des hommes, femmes et enfants de tous âges, intérêts et goûts une programmation équilibrée qui renseigne, éclaire et divertit, [...]
C'est donc vraiment la diversité. Lorsque nous interprétons cet article, nous comprenons, comme bien des experts, qu'une télévision généraliste devrait renseigner et éclairer, soit offrir des bulletins d'information renseignés et éclairés. Par exemple, la disparition de la salle de nouvelle de CKAC a, à mon sens, suffisamment touché la diversité des voix — et ce serait tout de même marquant si celle de TQS venait à disparaître.
Rappelons malheureusement qu'en 2005, malgré une motion encore unanime de l'Assemblée nationale du Québec, le CRTC a autorisé la disparition de la salle des nouvelles de CKAC, et malheureusement, la ministre libéral du Patrimoine canadien de l'époque n'a rien fait. On peut donc s'en inquiéter. Il y a eu un exemple avec CKAC, et j'espère que nous n'en arriverons pas à ce niveau avec TQS.
Je voudrais conclure sur un sujet — mes collègues me diront que cela n'est pas relié — qui me blesse profondément. Je tenais à le faire, parce que c'est d'actualité. Quand on parle de nation, je ne peux pas m'empêcher de dire que la nation québécoise — sans vouloir déborder — est très affirmée. Lorsque le gouvernement envoie la Gouverneure générale du Canada ouvrir en France les activités liés au 400e de Québec, c'est à se demander si on fête la fête du Canada ou celle du Québec. Je m'excuse: le ridicule ne tue pas, mais il fait mal. Il fait mal à mon cœur, à celui de beaucoup de Québécois, et il fait mal à mon pays, le Québec.
:
Monsieur le Président, je devrais peut-être atténuer mes commentaires et être aussi courtois que la députée l'a été à mon endroit.
Cependant, je suis quelque peu irrité, dans le cadre du présent débat, de constater que les députés du Bloc québécois, malheureusement, interviennent à la Chambre en étant mal informés et en manifestant un manque de compréhension.
Le plus haut tribunal du pays a confirmé de façon systématique que le gouvernement fédéral a compétence exclusive en matière de radiodiffusion. La Cour suprême a rendu un jugement en ce sens en 1994. Pourtant, ces députés interviennent à la Chambre en demandant pourquoi nous ne ferions pas ceci ou cela. Or, la question a été réglée clairement par la Cour suprême en 1994.
Également, la députée ne sait peut-être pas que, en 1994 également, le ministre du Patrimoine de l'époque, M. Dupuy, a perdu son poste parce qu'il s'immisçait indûment dans des affaires qui étaient soumises au CRTC.
La ministre de notre gouvernement a écrit au CRTC, comme elle est autorisée à le faire selon la réglementation et les lois du Canada, et elle a demandé d'être tenue informée de l'évolution du dossier concernant TQS. Cependant, ni elle, ni le gouvernement ne s'immisceront dans cette transaction commerciale sur laquelle se penche le CRTC à l'heure actuelle.
Si, à l'avenir, après en être arrivée à la conclusion qu'une intervention s'impose, la ministre en avise le Cabinet et si le Cabinet convient de la nécessité d'une intervention, alors une intervention sera possible, selon ce qui est prévu dans la loi.
Il est à la fois injuste et inexact pour cette députée et d'autres de laisser entendre que la ministre n'a pas su agir. Tout au contraire, elle a participé au processus, selon ce qui est prévu par la loi.
J'invite la députée à réfléchir là-dessus et à atténuer ce que nous pourrions appeler des accusations concernant le fait que la ministre n'a pas été suffisamment intéressée. En toute honnêteté, j'estime qu'elle l'a été.
Si les députés ministériels ont déclaré au cours du débat d'aujourd'hui qu'ils n'allaient pas formuler de commentaires au sujet de TQS, c'est parce qu'il serait inconvenant qu'ils le fassent. Il est même illégal pour le gouvernement de formuler des commentaires au sujet de cette transaction commerciale, qui est soumise en ce moment à l'examen du CRTC.
J'aimerais savoir si la députée pourra réfléchir à mes observations.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat cet après-midi. Nous débattons une motion présentée en cette journée de l'opposition par le député de . Elle se lit comme suit:
Que, de l'avis de cette Chambre, le maintien d'un service d'informations produit localement ou régionalement doit faire partie des conditions d'exploitation des titulaires de licence de télévision généraliste.
Le Comité permanent du patrimoine canadien a lui aussi été saisi de la question. En fait, hier, la députée d', qui vient de prendre part au débat, a présenté une motion que le comité a modifiée légèrement et adoptée à l'unanimité. Le Comité permanent du patrimoine canadien a dit estimer que la télévision généraliste doit maintenir un certain niveau de services d'information, notamment des services d'information régionale de qualité et de production locale.
C'est la motion que le comité permanent a adoptée hier. Tout le monde peut constater l'intérêt que suscite cette question importante étudiée à l'échelle du Parlement, à la Chambre des communes aujourd'hui et au comité permanent hier. C'est qu'il s'agit d'un enjeu de taille mis en évidence par la situation de TQS, réseau de télévision du Québec qui dessert aussi d'autres régions.
Mon collègue d' souhaitait intervenir dans le cadre du débat. Toutefois, comme le mercredi est une petite journée à la Chambre, la question ne sera pas à l'étude tout l'après-midi. Le député ne peut participer au débat. C'est une question d'importance pour les gens d'Acadie—Bathurst, région desservie par TQS.
TQS a connu des difficultés financières. Le réseau est en train de changer de mains et les nouveaux propriétaires ont annoncé qu'ils allaient anéantir les services d'information du réseau, ce qui entraînera la perte des emplois de 270 journalistes et employés.
Tous, dans cette enceinte, et certainement dans ce coin-ci de la Chambre, veulent se montrer solidaires des travailleurs qui vont perdre leur emploi. Malheureusement, c'est une situation qui se répète trop souvent dans bien des secteurs. Dans beaucoup de régions du pays, dans divers secteurs, de bons emplois bien rémunérés offrant de bons avantages disparaissent. C'est encore le cas en l'occurrence.
Nous voulons faire preuve de solidarité envers ces travailleurs et leur syndicat qui luttent pour le maintien de ces emplois importants. C'est toutefois beaucoup plus que ça. Il faut également tenir compte des conditions des licences qui sont accordées aux diffuseurs canadiens et des conditions d'une licence de télédiffusion traditionnelle ou d'intérêt général qui exige l'offre de services de nouvelles.
C'est ce qui se trouve au coeur de ce problème. En passant, je précise que les néo-démocrates appuieront cette motion. Il semble d'ailleurs que tous les partis en feront autant. Ce qui importe pour le NPD, c'est que les conditions liées à l'octroi de la licence, l'importance du service de nouvelles locales et régionales et la licence de télédiffusion traditionnelle ou d'intérêt général soient respectées dans tous ce processus de transfert de propriété.
Je sais que les travailleurs qui ont perdu leur emploi et leur syndicat comprennent la difficile situation financière dans laquelle se trouve TQS et qu'ils se sont montrés le plus réceptifs possible. Ils ont dit qu'ils étaient prêts à en tenir compte dans leurs négociations. Toutefois, ils croient également que le diffuseur a l'obligation de respecter les conditions de sa licence et les règles de diffusion canadiennes et il est très important que cela continue. Toute cette discussion a été soulevée en raison de ces changements au réseau TQS.
Plusieurs intervenants ont souligné cet après-midi que l'Assemblée nationale du Québec avait également adopté une motion à cet égard. Je crois que cette motion a été adoptée à l'unanimité et qu'elle soulignait l'importance d'offrir plusieurs sources d'information et services de nouvelles régionales dans une société démocratique et plus particulièrement de conserver le service des nouvelles à TQS. Il est très important de comprendre que c'était loin d'être une mesure banale que prenaient l'Assemblée nationale et le gouvernement du Québec en faisant une déclaration de ce genre sur l'importance d'un tel service pour les gens du Québec.
Je crois que nous comprenons tous que c'était une déclaration percutante de l'Assemblée nationale et du gouvernement du Québec. Cela confirme une fois de plus l'importance du maintien de ce genre de service et de la volonté de voir respectés tous les aspects des licences de radiodiffusion lorsque de tels changements se produisent dans le secteur.
Il est très important que nous respections le CRTC et les conditions des licences. Selon moi, c'est pour cela qu'il est important que, à la Chambre des communes et au Comité permanent du patrimoine canadien, nous montrions notre détermination à voir le règlement respecté, ainsi que des services de nouvelles locaux et régionaux sains et vigoureux fournis par un télédiffuseur traditionnel, soit un radiodiffuseur généraliste.
Il est très important de renforcer cela cet après-midi en appuyant la motion à l'étude et en appuyant la motion adoptée par l'Assemblée nationale. Je crois que cela démontrerait que nous respectons le CRTC et le travail qu'il accomplit pour faire respecter les licences. Je ne pense pas qu'il y ait quelque problème que ce soit à réitérer notre conviction qu'il s'agit là de principes importants devant être maintenus.
Je sais que le gouvernement craint un peu que nous tentions de dicter sa conduite au CRTC. Je ne pense pas que c'est ce qui se produit cet après-midi. À titre de parlementaires, nous affirmons plutôt que les principes en cause sont cruciaux pour la radiodiffusion au Canada, au Québec et dans toutes les régions du Canada. Nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir. Si nous adoptons la motion à l'étude, tout le monde saura que la question est très importante.
Je pense que les Québécois sont un peu nerveux eux aussi. Ils ont déjà vu des gouvernements négliger de protéger les services de nouvelles locaux. Il y a l'exemple de CKAC, qui est la plus vieille station de radio francophone au monde. Il y a plusieurs années, les propriétaires de cette station ont fermé la salle des nouvelles. La population a protesté vivement contre cette décision, mais, malheureusement, le gouvernement libéral de l'époque n'a rien fait pour assurer le maintien du service des nouvelles de cette importante station de radio.
Le gouvernement libéral n'a rien fait, et je crois que la population est déterminée à ce que cela ne se reproduise pas avec le service des nouvelles de TQS. Elle veut que l'importance des services de nouvelles locaux et régionaux mentionnés dans les licences générales soit bien comprise et exprimée clairement et que les hommes et les femmes politiques de tous les partis le comprennent bien eux aussi.
Je crois que les gens du Québec ont été échaudés par la fermeture de la salle de nouvelles de CKAC et par le fait que le gouvernement libéral de l'époque n'a pris aucune mesure pour maintenir ce service d'information et empêcher la disparition de la diversité de points de vue qui s'exprimaient grâce à cette station à l'époque. On craint maintenant que la situation se répète avec TQS.
Au cours des dernières semaines, cette question a été soulevée à la Chambre de nombreuses fois pendant la période des questions. Le député d' est l'un des députés qui a soulevé cette question auprès de la . Je crois qu'il a soulevé un point très important quand il a posé cette question à la ministre. Il a demandé ce qui suit:
La ministre sait-elle que lors de l'audience sur l'avenir de TQS, le contrôleur, qui est un agent nommé par la cour, a dit que les acheteurs, Remstar, n'avaient pas l'intention de demander des modifications substantielles à la licence?
Il a poursuivi en disant:
On sait maintenant que c'est faux, car la mise à pied massive de journalistes et la mort du service de l'information sont en contradiction flagrante avec les engagements formels de TQS lors de sa demande de licence.
Je crois que le député d' a signalé clairement et fermement à la ministre ce jour-là que l'on perdait quelque chose d'important. Même si, lorsqu'il a été initialement question des changements, les intéressés ont dit qu'ils n'avaient pas l'intention de sonner le glas des services d'information de TQS, c'est ce qui s'est produit peu de temps après.
Cela a créé un énorme sentiment de trahison et de déception parmi les travailleurs ainsi que les téléspectateurs et les gens qui se soucient de la diversité médiatique au Québec et dans l'ensemble du Canada. Il est très important de s'en souvenir.
Notre tâche aujourd'hui consiste notamment à faire savoir aux radiodiffuseurs et aux investisseurs en puissance dans l'industrie de la radiodiffusion que nous sommes déterminés à assurer le maintien des principes d'une licence de télévision généraliste et d'une licence de télévision conventionnelle. Ces types de licences ne devraient pas faire l'objet de compromis.
Nous sommes déterminés à faire en sorte que tous ceux qui investissent dans cette industrie respectent leurs engagements et agissent en conformité des intentions exprimées. Nous tenons à ce que les intéressés respectent leurs engagements. Il nous faut le dire bien clairement. Le député d' est intervenu de façon très claire et cohérente à cet égard durant la période des questions il y a déjà quelques semaines. Nous devons veiller à ce que ceux qui se voient délivrer une licence et qui l'exploitent respectent pleinement leurs engagements.
C'est une question fort importante. Elle l'est au Québec assurément, comme il ressort du débat d'aujourd'hui aussi bien que des discussions du Comité permanent du patrimoine canadien et du débat à l'Assemblée nationale. Le gouvernement du Québec a également montré par ses actions à quel point cette question était importante au Québec.
Pourtant, cette question déborde nettement le Québec. Il importe de tenir une discussion analogue dans toutes les régions du Canada. S'il n'est le reflet que d'une seule organisation, d'une seule entreprise ou d'une seule voix, un service des nouvelles ne garantit pas le caractère démocratique ou la diversité des médias. C'est la raison pour laquelle il importe tant de nous tenir debout lorsque l'une des voies régionales des médias risque de disparaître. Les enjeux pertinents et importants concernent la culture, la langue et l'information. Le député d' l'a fait valoir très clairement dans ses questions à la Chambre, dès le moment où ce sujet a commencé à attirer l'attention. Nous devons assumer sérieusement nos responsabilités dans tous ces domaines.
La question de la radiodiffusion et des licences de radiodiffusion au Canada doit nous intéresser au plus haut point. Nous devons tout faire pour assurer la diversité des points de vue en matière d'information et de nouvelles au Canada. C'est ce que nous a fait clairement comprendre le rapport Lincoln, un rapport très approfondi sur l'industrie de la radiodiffusion au Canada. Peu nombreux sont les députés actuels qui y ont travaillé, mais des députés qui ne sont plus ici avaient participé à son élaboration, il y a de cela quelques années. Ce rapport est considéré comme l'un des plus importants concernant l'industrie de la radiodiffusion au Canada.
Dans son chapitre sur la radiodiffusion communautaire, locale et régionale, le comité avait manifesté son inquiétude au sujet des menaces qui planaient sur les services communautaires, locaux et régionaux et du fait que de nombreuses régions du Canada étaient négligées. Lors de ses déplacements dans les diverses régions du pays, le comité a recueilli les témoignages d'un nombre surprenant de citoyens qui estimaient avoir été négligés, voire abandonnés, par le système de radiodiffusion.
Il importe de reconnaître que cette préoccupation ne date pas d'hier et qu'elle a été exprimée dans de nombreuses circonstances diverses partout au Canada. La situation à laquelle sont confrontés les téléspectateurs québécois a sonné l'alarme. L'expression d'une voix régionale en matière d'information, la prestation de services d'information régionaux et la présentation d'une programmation régionale et locale alimentent depuis longtemps les préoccupations des Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Ce n'est rien de nouveau. Lorsque de telles situations surviennent, nous avons le devoir d'exprimer clairement notre position. Nous pensons qu'il faut protéger cet important type de service local.
Le rapport Lincoln était clair, et nous avons aussi été très clairs cet après-midi. J'espère que le message tombera dans les bonnes oreilles.
Il est crucial que les médias présentent des points de vue diversifiés dans toutes les régions du pays. Étant originaire de la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique, je sais que ma région est souvent considérée comme l'un des endroits en Amérique du Nord où la concentration des médias et des capitaux dans les médias est la plus élevée. Nous ne sommes pas toujours un exemple à suivre.
La majorité des habitants de Vancouver s'informent auprès d'une seule source, d'une seule entreprise, et l'on craint qu'il n'y ait pas de place pour d'autres points de vue.
Heureusement pour les téléspectateurs, il existe des compétiteurs sur le marché de l'information qui font vaillamment concurrence aux grandes organisations. Il y a toutefois lieu de s'inquiéter chaque fois que les capitaux sont à ce point concentrés dans un marché et que les services d'information et de nouvelles convergent autour d'un unique point de vue dominant.
Nous devons faire en sorte de préserver cette diversité dans toutes les régions du pays. Les gens de la vallée du Bas-Fraser savent à quel point c'est important. C'est pourquoi nous pouvons être solidaires avec les gens du Québec qui s'inquiètent de la situation à TQS et du sort des travailleurs de cette station. Nous comprenons les enjeux.