Que la Chambre reconnaisse les effets néfastes sur la classe ouvrière et les Canadiens à revenu moyen de l’écart de plus en plus profond entre les revenus, creusé par le programme économique déséquilibré du gouvernement, notamment le fait qu’il n’ait pas réformé le régime d’assurance-emploi de manière à ce que les travailleurs qui perdent leur emploi en période de fléchissement économique soient protégés et formés, et par conséquent la Chambre a perdu confiance en ce gouvernement.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Au cours des dernières années, j'ai parcouru le pays et j'ai rencontré et écouté des gens aux prises avec des problèmes de sécurité du revenu et de pauvreté. J'ai, évidemment, vu bien des choses auxquelles je m'attendais, y compris la difficulté croissante qu'un grand nombre de nos citoyens les plus vulnérables et marginalisés ont à conserver une certaine qualité de vie, à mettre de la nourriture sur la table, à se loger convenablement et à participer à la vie de leur collectivité.
Leur situation semble empirer plutôt que de s'améliorer. Ils savent que sa détérioration est attribuable, en grande partie, aux coups portés au filet de sécurité sociale que nous avons mis des années à constituer, mais qui, au cours des 15 dernières années a été littéralement déchiré et détruit et qui se retrouve maintenant en loques.
Cependant, j'ai aussi vu certaines choses qui m'ont étonné, plus particulièrement à un moment où l'économie se porte bien. Je suis allé à Calgary, en Alberta, ville où le pétrole est roi et où la nouvelle économie se voit aux gratte-ciel qui poussent comme des champignons dans cette ville très riche, pour découvrir, au pied de ces immeubles, quelque 3 500 à 4 000 personnes sans abri qui vivent dans la rue.
Nombre d'entre elles, comme on peut s'y attendre, souffrent parce qu'elles ont de la difficulté à bénéficier des programmes de l'État. Il y a des personnes atteintes de maladie mentale ou de toxicomanies de toutes sortes. Ce qui est plus surprenant encore, c'est la réalité de jeunes, plus particulièrement, qui sont allés à Calgary, parce qu'ils ont été attirés par la nouvelle économie, par les nouveaux emplois qu'ils étaient censés y trouver. Ils y ont trouvé du travail, certes, mais dans des emplois dont le salaire ne leur permet pas d'assumer le coût prohibitif des logements offerts, et, encore faut-il qu'ils en dénichent un.
Mes déplacements m'ont également amené à Toronto, où un rapport portant sur la sécurité du revenu chez les adultes en âge de travailler venait d'être publié, et m'ont permis de constater que, dans cette ville où bat le coeur financier du pays, des centaines de milliers de jeunes gens, incluant des jeunes hommes, des immigrants et des mères ou des pères élevant seuls leurs enfants, travaillent à temps plein toute l'année, mais vivent malgré tout dans la pauvreté. Certains d'entre eux ont deux, voire trois emplois, mais ne sont toujours pas capables de gagner assez d'argent pour payer le loyer, nourrir leurs enfants et maintenir un niveau de vie auquel ils sont en droit de s'attendre compte tenu du travail, du temps et des efforts qu'ils y ont mis.
Je me suis ensuite rendu à des réunions à Hamilton et à Welland. J'ai également parlé à mes collègues de Windsor, qui m'ont dit quel terrible impact avait dans cette région la déconfiture du secteur manufacturier, avec ces milliers de personnes qui, après avoir travaillé dur toute leur vie, après avoir fait bénéficier leur employeur de leurs connaissances et de leurs compétences jour après jour, se retrouvaient maintenant sans emploi.
Tous ces gens peuvent présenter une demande d'assurance-emploi, mais ils sont nombreux à être inadmissibles en raison des changements apportés à ce programme. S'ils sont admissibles, c'est pour une période qui ne permet pas de combler l'écart entre, d'une part, la perte d'un bon emploi qui leur procurait un revenu décent et des avantages sociaux pour eux et les membres de leur famille, et d'autre part, l'obtention d'un emploi parmi ceux qui restent dans le secteur des services et dont le salaire dépasse rarement le salaire minimum. De tels emplois n'offrent pas d'avantages sociaux. Ces gens ne peuvent donc plus s'assurer que les membres de leur famille bénéficient des soins dentaires, des soins de la vue et des autres avantages que leur procuraient ces bons emplois dans le secteur manufacturier. Environ 55 000 emplois ont disparu dans ce secteur depuis janvier dernier.
Ensuite, pendant un certain temps, j'ai parcouru mon propre territoire, le Nord de l'Ontario, où d'innombrables collectivités dépendent du secteur forestier, des emplois dans la forêt, dans les scieries et les usines. Ces dernières qui, pendant des années, avaient été rentables et avaient stimulé l'économie du pays, sont maintenant en train de fermer. Beaucoup de collectivités ont peine à survivre. Les gens perdent leur emploi. Là encore, certains sont admissibles aux prestations de l'assurance-emploi, mais bon nombre ne le sont pas. Et ceux qui le sont, ne le sont pas pour très longtemps. Ils doivent trouver autre chose.
Ces gens ont passé une grande partie de leur vie à travailler dans ces industries et c'est tout ce qu'ils savent faire. Chaque jour, ils se sont dépensés sans compter. Ils ont investi dans une maison, construit un chalet au bord du lac et certains ont fondé une petite entreprise. Maintenant, ils doivent renoncer à tous ces investissements et se lancer vers l'inconnu. Certains atterriront peut-être à Calgary où ils trouveront probablement un emploi, mais ils ne seront pas en mesure de trouver un logement convenable pour leur famille.
La même chose arrive dans beaucoup de collectivités en Colombie-Britannique, où le secteur forestier est également touché. Tout cela se produit à un moment où la conjoncture est bonne, dit-on. La semaine dernière, Statistique Canada a publié une analyse des données du recensement, qui nous a encore dit - parce que nous l'avons déjà entendu, mais cette fois-ci, il n'y a aucun doute -, que les riches s'enrichissent, les pauvres s'appauvrissent et la classe moyenne est stagnante ou en voie de disparition.
Nous avons un gouvernement à Ottawa qui est obsédé par la notion que la théorie des vases communiquant s'applique lorsque la conjoncture est bonne. Mais maintenant, nous en avons la preuve. Beaucoup de ces vases sont percés. Beaucoup d'entre eux sont, en fait, totalement vides et les gens sont à sec.
Même le gouvernement, dans le rapport de 2007 sur le rendement du Comité des ressources humaines, a reconnu que l'écart s'élargit entre les familles dont le revenu se situe dans la tranche supérieure et celles dont le revenu se situe dans la tranche inférieure, et entre les familles qui affichent une valeur nette élevée et celles qui ont une faible valeur nette. L'analyse des données du recensement de la semaine dernière nous a appris que la majorité des Canadiens ont un revenu stagnant, alors que ceux qui font partie des 5 p. 100 les plus riches accumulent considérablement plus de richesses.
Au Canada, les riches s'enrichissent, les pauvres s'appauvrissent et la classe moyenne stagne. Entre 1980 et 2005, le salaire médian des hauts salariés a augmenté de plus de 16 p. 100, tandis que celui des gens qui se trouvent dans le cinquième inférieur a chuté de 20 p. 100. Ceux qui se situent dans le milieu font à peu près un dollar de plus par semaine qu'en 1980. Environ 900 000 enfants canadiens sont toujours pauvres et plus du tiers de ces enfants défavorisés sont élevés par des mères qui sont seules.
Notre gouvernement, ici à Ottawa, bénéficie de l'appui des libéraux, car ils refusent de s'opposer au programme que les conservateurs mettent de l'avant, un programme qui accorde d'importantes réductions d'impôt à des gens qui n'en ont vraiment pas besoin. Les conservateurs sont convaincus que les réductions d'impôt sont la réponse à tous nos maux.
Les conservateurs ont accordé un allègement fiscal de 2 milliards de dollars aux nantis, aux institutions financières et aux pétrolières. Ils n'ont pas compris que cette mesure ne fait qu'appauvrir le Trésor et réduire la capacité du gouvernement de s'attaquer à certaines des réalités alarmantes auxquelles sont confrontées plusieurs collectivités au pays.
Cette situation non viable cause des dommages irréversibles aux familles canadiennes. Je sens un malaise quand je traverse le pays. Les gens commencent à se rendre compte qu'ils sont à un chèque de paye ou deux du seuil de la pauvreté.
Les gens avaient l'habitude de planifier et de prévoir le prochain pépin. Ils savaient qu'en travaillant fort, qu'en se perfectionnant et qu'en investissant, ils progresseraient. Aujourd'hui, cependant, de plus en plus de gens regardent par-dessus leur épaule pour voir les possibilités qui s'offriraient à eux s'ils perdaient leurs emplois. Ils découvrent qu'il n'y a pas grand-chose.
Jour après jour, les conservateurs de Stephen Harper peuvent...
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Monsieur le Président, je suis heureux d'appuyer la motion du NPD qui porte sur les effets néfastes de l'écart de revenu grandissant accentué par le programme économique déséquilibré des conservateurs.
C'est officiel: dans le Canada des conservateurs, les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent. Le rapport publié le 1er mai par Statistique Canada, qui se fondait sur les données du recensement de 2006, le montre clairement. Ce rapport révèle que la rémunération des salariés qui travaillent à temps plein toute l'année a augmenté pour ceux qui se situent au sommet de l'échelle, a stagné pour ceux qui se trouvent au milieu et a baissé pour ceux qui sont en bas de l'échelle. Le rapport nous apprend aussi que, entre 1980 et 2005, la rémunération médiane de la tranche de 20 p. 100 de ceux qui travaillent à temps plein toute l'année dont le revenu est le plus élevé a augmenté de 16 p. 100. Par comparaison, la rémunération médiane de la tranche de 20 p. 100 inférieure a chuté de 20 p. 100. Pour les 20 p. 100 du milieu de l'échelle, la rémunération médiane n'a augmenté que de 0,1 p. 100. Le rapport souligne également que le revenu des immigrants récemment arrivés au Canada a beaucoup diminué au cours de la même période, ce qui nous préoccupe tous beaucoup.
En Colombie-Britannique, les statistiques sont particulièrement intéressantes. À l'échelle canadienne, la rémunération médiane, rajustée en fonction de l'inflation, de ceux qui ont travaillé à temps plein entre 1980 et 2005 n'a pratiquement pas changé pendant cette période. Par contre, en Colombie-Britannique, les revenus ont chuté de 11,3 p. 100, ce qui représente une perte énorme de pouvoir d'achat et une baisse marquée de qualité de vie pour les familles de la province. Clairement, les familles britanno-colombiennes perdent rapidement du terrain.
Depuis longtemps, les néo-démocrates proposent des mesures visant à réduire l'écart de prospérité entre les riches et les pauvres, à aider les travailleurs canadiens de la classe moyenne à joindre les deux bouts et à enrayer la pauvreté intolérable dans un pays riche comme le Canada.
Nous avons participé à la campagne Abolissons la pauvreté. Nous avons lancé l'engagement d'éliminer la pauvreté en 1989. Nous croyons que tous les députés et le gouvernement devraient s'employer à réduire l'écart en redistribuant la richesse plus équitablement. Malheureusement, la situation se détériore.
Le gouvernement actuel et celui d'avant ont proposé des baisses d'impôt, croyant qu'elles auraient des retombées économiques et que les gens auraient plus d'argent dans leurs poches, mais cette stratégie est un échec retentissant. Offrir des réductions d'impôt énormes à des sociétés rentables et aux gros pollueurs n'a pas remédié à l'écart entre riches et pauvres. À vrai dire, celui-ci continue d'augmenter. La pauvreté demeure un problème grave à l'échelle du pays et bon nombre de Canadiens sont à un chèque de paie de l'itinérance.
Beaucoup de nos programmes sociaux ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils étaient. Par exemple, l'assurance-emploi ne profite pas aux travailleurs à temps partiel et aux travailleurs saisonniers. Nous n'ignorons pas que, ces dernières années, la plupart des emplois créés entraient dans ces catégories. Nous avons perdu des emplois bien rémunérés offrant de bons avantages dans les secteurs de la fabrication et de la foresterie partout au pays.
Parallèlement, les conservateurs semblent ne pas avoir la capacité ni le désir de faire quoi que ce soit à cet égard. C'est le cas notamment en ce qui concerne le logement. Il y a trop de sans-abri au Canada — certains parlent de plus de 300 000 — trop de gens qui risquent de le devenir, trop de personnes qui utilisent une trop grande partie de leur revenu pour se loger et trop de gens qui couchent chez des connaissances.
Le dernier budget ne comprend rien en matière d'itinérance ou de logement abordable, si ce n'est d'autres études: cinq projets pilotes de plus sur l'itinérance. Il n'y a pas de nouvelles mesures pour financer le logement, alors que le NPD avait réussi à convaincre le gouvernement libéral précédent de renoncer à son ultime tentative d'accorder aux entreprises une autre immense réduction d'impôt. Nous l'avions convaincu d'investir cet argent dans le logement, l'éducation postsecondaire, les transports en commun, l'environnement et l'aide au développement.
Les conservateurs sont arrivés et ils ont eu le plaisir de pouvoir dépenser cet argent, mais ils n'ont proposé aucune nouvelle initiative depuis.
Selon l'institut Wellesley, le seuil de revenu requis pour se payer un logement décent est de plus en plus difficile à atteindre pour les Canadiens. En 2000, 22 p. 100 des ménages canadiens se situaient sous le seuil de revenu requis pour se payer un appartement de deux chambres à coucher. Cette proportion est passée à 26 p. 100 en 2005, ce qui signifie que 3,2 millions de ménages canadiens ne peuvent se payer un appartement de deux chambres à coucher.
Au sujet de l'accession à la propriété, l'institut Wellesley fait remarquer que plus de la moitié des ménages canadiens ne peuvent pas s'acheter ne serait-ce qu'une petite maison pour débuter. Les Canadiens, ceux de la classe moyenne et les travailleurs, se heurtent à de très grands problèmes d'abordabilité.
La situation concernant le logement en Colombie-Britannique est particulièrement inquiétante. Le logement devient de plus en plus inabordable à Vancouver, comme le rapportait un journal de cette ville, le Sun, en janvier. Il y a peu d'espoir que des changements importants se produisent.
Dans son article, le Sun de Vancouver constate que les propriétaires de maisons ordinaires à deux étages doivent consacrer 71 p. 100 de leur revenu avant impôt à payer leurs dépenses d'habitation, que la proportion est de 67 p. 100 dans le cas des propriétaires de bungalow et qu'elle est de 36 p. 100 dans le cas des appartements de copropriété. C'est la situation dans la vallée du Bas-Fraser, en Colombie-Britannique.
De telles proportions du revenu sont énormes, puisqu'on considère que le seuil à partir duquel un ménage consacre une trop grande proportion de son revenu au logement est de 30 p. 100.
En outre, on vient de terminer le compte des sans-abri dans le district régional du Grand Vancouver pour l'année 2008 et on constate que leur nombre a encore augmenté. Le nombre de personnes vivant dans la rue s'est accru de 37 p. 100 depuis 2005 et a connu une augmentation monstrueuse de 131 p. 100 depuis 2002. Et les nombres réels sont sans doute encore plus élevés que le disent les statistiques étant donné qu'il est difficile de faire un compte exact des sans-abri dans les villes. Selon les estimations, 20 p. 100 des sans-abri sont des gens qui travaillent, mais qui n'ont quand même pas de domicile.
Aujourd'hui, une autre information a été diffusée au sujet de la pauvreté des enfants en Colombie-Britannique. Selon les organismes BC First Call Child et Youth Advocacy Coalition, c'est la cinquième année consécutive que la Colombie-Britannique a le pire bilan au Canada en matière de pauvreté des enfants. Les statistiques publiées aujourd'hui disent que le nombre d'enfants pauvres en Colombie-Britannique a atteint 181 000 en 2006, soit une hausse par rapport au nombre de 175 000 en 2005, ce qui donne un taux de pauvreté des enfants en Colombie-Britannique de 21,9 p. 100. C'est bien au-dessus de la moyenne nationale, qui est de 15,8 p. 100. Cette constatation est une autre indication sérieuse de ce qui est en train de se produire.
En Colombie-Britannique, on a vu récemment l'organisme Citywide Housing Coalition organiser dans la région de Vancouver des manifestations silencieuses tous les samedis. Dans ces manifestations, qui s'appellent « STAND for Housing » et dont le slogan est « des habitations pour tous », les gens se tiennent debout aux intersections, en silence, et témoignent ainsi de la nécessité de voir à ce que chaque être humain ait un toit.
Samedi dernier, il y avait environ 80 groupes qui manifestaient ainsi à diverses intersections en Colombie-Britannique. Les manifestations se sont propagées à l'ensemble de la province. Il y en a eu 40 dans la vallée du Bas-Fraser, y compris 2 à Burnaby, ainsi que 18 sur l'île de Vancouver et 24 dans l'intérieur, dans le Nord de la province.
À Burnaby, Kaitlin Burnett en a organisé une avec l’association des enseignants de Burnaby pendant que les élèves de l’école secondaire de Burnaby Nord organisaient l’autre. Pour y avoir assisté, je peux dire qu’un nombre incroyable de personnes ont manifesté leur appui en klaxonnant et, sans sortir de leur véhicule, ont fait valoir leur position au sujet du logement abordable. Les gens connaissent l’ampleur du problème et les souffrances qu'il cause dans la vallée du bas Fraser. La Citywide Housing Coalition attribue la première cause de l’itinérance en Colombie-Britannique au fait suivant:
Le retrait du gouvernement fédéral d’un programme de logement social qui fournissait chaque année jusqu’à 2 000 unités de logement abordable en Colombie-Britannique.
On reconnaît là-bas et dans les études qui se succèdent dans des collectivités partout au Canada ainsi qu’au sein d’organisations de tout le pays que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle de premier plan pour régler le problème du logement au Canada.
Que ferait le NDP au chapitre du logement? Nous avons un plan. Nous préconisons un programme de logement national qui permettra vraiment de bâtir des maisons. Sur dix ans, ce plan prévoit la construction de 200 000 unités abordables d’habitation coopérative, la rénovation de 100 000 unités et l’octroi de nouveaux suppléments au loyer à 40 000 locataires. Un programme de rénovation écologique y est inclus. Nous verrions à ce que se poursuivent le Programme d'aide à la remise en état des logements propriétaires-occupants, ou le programme des rénovations domiciliaires, et l’initiative pour les sans-abri. Ces deux programmes doivent prendre fin dans dix mois et le gouvernement ne s’est pas encore engagé à les prolonger.
Nous verrions à ce que la Société canadienne d’hypothèques et de logement revienne au développement créatif de logement et réinvestisse une partie de ses importants profits dans le développement résidentiel. Nous adopterions une déclaration des droits au logement fondée sur le projet de loi , que parraine la députée de , qui avait d’abord été présenté par la députée de , afin d’inscrire dans la loi le droit au logement et exiger, en vertu de la loi, l’établissement d’un programme national en matière de logement.
Nous prendrions des mesures comme le projet de loi que je parraine et qui reprend la proposition de l’Association canadienne de l’immeuble de modifier les lois fiscales pour stimuler le réinvestissement dans le logement locatif abordable.
Nous ne pouvons pas faire confiance à un gouvernement qui n’a aucun plan et qui ne fait rien pour régler ces problèmes. Nous ne pouvons pas faire confiance à un gouvernement qui exécute des politiques ayant pour seul effet de creuser l’écart entre riches et pauvres, et qui n’a aucune politique pour mettre un terme à la pauvreté et à l’itinérance. Nous voulons que les Canadiens aient accès à des logements sûrs et abordables.
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Monsieur le Président, je remercie la Chambre de me donner l'occasion de faire part de mon opposition à la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Tout au cours de la journée, le NPD nous présentera beaucoup de belles paroles, beaucoup de statistiques erronées, dont nous avons déjà eu quelques exemples, et beaucoup de faussetés.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais réfuter certaines déclarations que les néo-démocrates ne cessent de répéter. À entendre ce qu'ils disent sur l'économie canadienne, nous pourrions croire que nous sommes en plein coeur d'une Grande Crise et que le taux de chômage est très élevé. Il est décevant de les voir nous présenter la situation sous un jour aussi noir, surtout quand on tient compte de l'état actuel de l'économie et du marché du travail.
Nous reconnaissons tous que certains secteurs de l'économie, comme celui de la fabrication, ont du mal à s'adapter aux changements économiques qui surviennent au Canada. Il y a malheureusement eu des pertes d'emploi dans ces secteurs et je reconnais que ce doit être très difficile pour les travailleurs qui sont touchés. Nous devons toutefois remettre les choses en perspective. Depuis l'arrivée du gouvernement conservateur au pouvoir, le marché du travail a toujours été en très bonne santé. Voyons un peu certains des faits pertinents.
Au cours des 12 derniers mois, 325 000 nouveaux emplois ont été créés, dont au moins 100 000 depuis le début de la présente année seulement. De plus, le taux de chômage a presque atteint son niveau le plus bas depuis 33 ans et le pourcentage des adultes qui travaillent atteint un niveau record. De façon générale, le nombre net d'emplois s'est accru de plus de trois quarts de million dans toutes les régions du pays depuis que nous sommes arrivés au pouvoir en 2006, et 80 p. 100 de ces nouveaux emplois sont des emplois à temps plein.
On peut toujours espérer que même les néo-démocrates reconnaîtront que la forte augmentation du nombre d'emplois au Canada est la meilleure façon d'assurer la poursuite de notre prospérité économique. S'ils ne me croient pas, ils devraient peut-être écouter leur collègue néo-démocrate de que nous devrions saluer ce matin. À l'heure actuelle, il est probablement à l'hôpital pour faire mettre son poignet dans le plâtre après avoir subi l'attaque d'un page qui tentait avec acharnement de marquer un but au cours de la partie de soccer d'hier soir. Nos pensées sont avec lui.
Je citerai donc les propos qu'il a tenus ici même à la Chambre au cours d'un échange avec la en février de l'année dernière. Il a dit:
Il avait déclaré à ce moment-là que le meilleur programme social était un emploi, que nous ne pouvions rien donner de mieux aux Canadiens que des emplois à plein temps. Il avait tout à fait raison. Lorsque les Canadiens ont des emplois qu'ils aiment et sur lesquels ils peuvent compter pour s'occuper de leur famille, ils ont la fierté et la dignité.
Je suis entièrement d'accord avec le député néo-démocrate. J'aimerais aussi faire une mise au point par rapport à des propos qu'on entendra aujourd'hui au sujet de la croissance nette de l'emploi au Canada. En voulant présenter un scénario pessimiste, les observateurs de la gauche omettent souvent de parler des chiffres positifs de l'emploi, préférant affirmer que les nouveaux emplois sont créés dans des secteurs de l'économie qui offrent des emplois moins bien rémunérés ou de qualité inférieure. Soyons honnêtes. C'est faux. Les nouveaux emplois créés sont de qualité équivalente, voire supérieure, aux emplois perdus. Voici ce que Benjamin Tal, un économiste à la CIBC a dit à ce sujet, et je cite:
Non seulement l'économie canadienne a-t-elle créé près de 400 000 nouveaux emplois en 2007, mais la vaste majorité d'entre eux se trouve dans des secteurs à salaires élevés [...] Au Canada, il semble que la perte d'emplois dans le secteur de la fabrication est contrebalancée par des gains dans des secteurs offrant une qualité d'emploi équivalente et même supérieure.
Cependant, comme je l'ai dit plus tôt, il y a des secteurs de l'économie qui paient le prix de l'instabilité économique.
Le Canada est une nation commerçante qui participe pleinement à l'économie mondiale et aux marchés financiers internationaux, et il est normal que nous ressentions les effets de difficultés économiques auxquelles d'autres pays sont confrontés. Du fait que les États-Unis sont notre principal partenaire commercial, nous ressentons les effets du ralentissement de l'économie américaine, particulièrement sur nos exportations. En outre, la faiblesse du dollar américain a donné lieu à une appréciation du dollar canadien, ce qui malmène les secteurs de la fabrication, du tourisme et de la forêt.
On voit aussi l'accroissement de la concurrence internationale, particulièrement des économies émergentes telles que la Chine, le Brésil et l'Inde. Malheureusement, la situation donne lieu à des pertes d'emplois au Canada. Nous le reconnaissons et nous prenons des mesures concrètes afin d'aider les travailleurs dans les collectivités touchées.
C'est pourquoi nous investissons 1 milliard de dollars dans la Fiducie pour le développement des collectivités. Cet argent servira à appuyer les initiatives provinciales et territoriales visant à aider les collectivités, ainsi qu'à faciliter la transition, pour les travailleurs, entre les défis économiques d'aujourd'hui et les possibilités de demain. Le fonds permettra de financer la formation en cours d'emploi et l'élaboration de plans de transition favorisant le développement économique et la création de nouveaux emplois, de même que des initiatives d'infrastructure visant à stimuler la diversification économique.
Je tiens à signaler que notre initiative a suscité une réaction extrêmement positive. Elle a été appuyée à l'unanimité par le Parlement lors de l'adoption du projet de loi . Elle a aussi été appuyée par les premiers ministres provinciaux de toutes les affiliations politiques d'un bout à l'autre du pays. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, s'est dit « heureux que le premier ministre et son gouvernement aient pris cet engagement. » Son homologue de l'Ontario, Dalton McGuinty, a applaudi à cette initiative en faisant la remarque suivante: « C'est bon pour les Ontariens. Le premier ministre a répondu à notre demande. » Même le premier ministre néo-démocrate du Manitoba, Gary Doer, a fait l'éloge de notre initiative en disant ceci: « Je crois aussi que cela est extrêmement important pour les régions et les collectivités du Canada et que l'argent sera extrêmement utile. »
L'approche du gouvernement conservateur a été d'encourager la croissance économique et la création d'emplois tout en aidant les secteurs touchés par des ralentissements économiques. C'est une approche équilibrée. Je ne parle pas seulement ici d'équilibre budgétaire, même si nous avons déjà présenté trois budgets équilibrés d'affilée. Je parle aussi d'une approche à long terme prudente et axée sur les priorités des Canadiens. Cela inclut des baisses d'impôt, la réduction de la dette et une gestion judicieuse des dépenses gouvernementales. Cette approche permettra au Canada d'être en mesure de relever les défis économiques futurs.
Notre situation économique et financière solide a mis le Canada dans une position de force et l'a bien préparé à relever les défis futurs. Toutefois, il est impossible d'arriver à une telle position de force en se fiant au hasard. En période d'incertitude économique, les Canadiens ne peuvent pas se permettre d'avoir des leaders qui, cédant à la panique, préconiseraient des solutions de fortune à court terme. En fait, on ne parlerait pas de solutions dans ce cas, mais plutôt de tentatives irresponsables pour élaborer des politiques publiques qui mèneraient à des déficits et à des hausses d'impôt, ce qui ne ferait que causer un exode des entreprises et des emplois, exacerbant ainsi le ralentissement économique qu'on tentait de corriger au départ et désavantageant les Canadiens que la motion d'aujourd'hui est censée défendre.
Le parrain de la motion d'aujourd'hui, le député de , devrait en être plus conscient que la plupart des autres députés. Au début des années 1990, il faisait partie du catastrophique gouvernement néo-démocrate de l'Ontario dont le premier ministre était le député libéral fédéral actuel de . Ce gouvernement n'avait pas réagi avec prudence aux turbulences économiques de l'époque, mais plutôt avec panique, et la panique a un prix. Le premier budget du gouvernement néo-démocrate a fait tripler le déficit de la province, le faisant passer à 9,7 milliards de dollars, et le dernier était déficitaire de 10,1 milliards de dollars. Les dommages sont durables et les générations futures en paieront le prix.
Comme le chroniqueur de Sun Media Lorrie Goldstein nous l'a rappelé plus tôt cette semaine, le gouvernement du NPD dont le député de faisait partie:
[...] a fini par doubler la dette de la province en cinq ans.
Ce que cette expérience désastreuse a montré, c'est que les États providence oublient qu'ils ne peuvent pas ordonner à l'économie de faire ce qu'ils veulent et, lorsqu'ils essaient, ils empirent habituellement les choses.
Même le député de a reconnu le gâchis financier de son gouvernement en déclarant: « J'admets avoir fait un déficit pendant la pire récession depuis les années 1930. » Malheureusement, il semble que ni le parrain de la motion d'aujourd'hui ni le député de n'ont tiré de leçons de leur expérience. Ils préconisent encore tous les deux les mesures simplistes à court terme inspirées par la panique et qui entraîneraient des dépenses astronomiques faisant augmenter le déficit budgétaire de milliards de dollars et nécessitant des augmentations massives d'impôt ainsi qu'un endettement beaucoup plus lourd pour les générations futures.
Si nous parlons d'assurer la prospérité économique des Canadiens ordinaires, nous devons nous demander pourquoi les libéraux et les néo-démocrates persistent à préconiser de lourds impôts et de fortes dépenses accompagnés de mesures réactionnaires inspirées par la panique et qui ne feraient absolument rien pour favoriser cette prospérité.
Comparez cela aux mesures prudentes du gouvernement conservateur qui visent, grâce à notre plan pour la croissance économique à long terme qu'est Avantage Canada, à faire en sorte que les éléments fondamentaux de l'économie canadienne soient solides. Ce plan vise à doter le Canada d'avantages sur la scène mondiale grâce à une imposition plus basse, une réduction de la dette nette, une plus grande liberté entrepreneuriale, la population active la plus éduquée et la plus qualifiée et des infrastructures modernes.
Nous accomplissons des progrès réguliers vers les objectifs de notre plan et nous avons des éléments fondamentaux très solides pour nous aider à y parvenir. Notre budget est équilibré et il le restera. Nous avons la plus forte croissance de l'emploi et du niveau de vie des pays du G7. Nos taux d'intérêt sont bas, notre taux d'inflation demeure bas et stable. Les Canadiens ont d'innombrables raisons de demeurer confiants et optimistes.
Cependant, la robustesse de nos assises économiques et financières dépend surtout de leur capacité à faire des choix constructifs. Ces assises solides, combinées à la planification économique à long terme, nous ont permis de faire les choix qui donnent une longueur d'avance au Canada. Là où d'autres commencent tout juste à composer avec les effets de l'incertitude à l'échelle mondiale, notre gouvernement conservateur a déjà gagné du terrain du fait qu'il a perçu très tôt la possibilité d'un ralentissement économique. Nous savions que nous devions agir et, sous la direction du et du , nous l'avons fait.
Grâce à son excellente situation financière, le Canada a été en mesure, comme bien peu d'autres pays, de consentir des réductions d'impôt généralisées qui renforceront notre économie, stimuleront l'investissement et créeront un plus grand nombre d'emplois de meilleure qualité. C'est la raison pour laquelle, dans l'énoncé économique d'octobre dernier, nous avons annoncé de nouvelles initiatives audacieuses visant à améliorer la situation du Canada en réduisant les impôts, y compris la TPS, en lançant une nouvelle ère de réduction de l'impôt des sociétés et en réduisant la dette fédérale de 10 milliards de dollars pour la présente année.
Si on fait le total, les mesures prises par le gouvernement depuis 2006 représentent des allégements fiscaux de 21 milliards de dollars pour les Canadiens cette année, soit l'équivalant de 1,4 p. 100 du PIB du Canada. Comme proportion de l'ensemble de l'économie, ce pourcentage est nettement supérieur à celui que représentent les mesures de stimulation dont commencent à peine à bénéficier les ménages des États-Unis.
Qui plus est, nos mesures d'allégement fiscal sont viables: elles s'appuient sur un historique de budgets équilibrés. De plus, elles sont permanentes. Ces initiatives dynamiques prises pour soutenir l'économie canadienne ont été applaudies par des organisations économiques non partisanes tant au Canada qu'à l'étranger, pour leur clairvoyance et leur efficacité.
Selon l'Institute for Policy Analysis de l'Université de Toronto, elles aident à compenser opportunément les faiblesses de l'économie par la stimulation ponctuelle qu'occasionnent les réductions d'impôt annoncées dans l'énoncé économique d'octobre. Doug Porter, économiste à la Banque de Montréal, a félicité notre gouvernement de son énoncé économique, précisant: « Le moment ne pouvait être mieux choisi. Juste comme l'économie commençait à être en difficulté, [le Canada] annonçait des mesures efficaces pour la stimuler. » Plus impressionnantes encore ont été les louanges du FMI, qui félicitait le Canada de ces mesures, dans ses Perspectives de l'économie mondiale, en parlant « d'une série d'allégements fiscaux qui ont stimulé l'économie en temps opportun », ajoutant que « le programme structurel stratégique du gouvernement canadien devrait accroître la compétitivité et stimuler la croissance de la productivité de manière à améliorer les perspectives à plus long terme ».
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement conservateur actuel a pris des mesures pour réduire de près de 200 milliards de dollars le fardeau fiscal d'ensemble des Canadiens et des sociétés.
Dans l'ensemble, nous réduisons les impôts à leur plus bas niveau en presque 50 ans, calculé en pourcentage de l'activité économique. Les Canadiens retiennent une part grandissante de leur argent. Ils en ont plus à dépenser, comme il se doit, de sorte que notre économie bénéficiera de consommateurs capables de dépenser davantage et ayant toutes les raisons d'avoir confiance en leur avenir.
Quant à ceux qui affirment que notre leadership économique et nos baisses d'impôt ne profitent pas aux Canadiens à faible revenu, ils n'ont qu'à regarder les faits.
La semaine dernière, Statistique Canada a rapporté qu'en 2006, la première année de notre gouvernement conservateur, les riches ne se sont pas enrichis, mais les Canadiens à faible revenu, pour leur part, ont prospéré. Les familles les plus pauvres ont vu leurs revenus croître de façon considérable en 2006. Je vais citer le rapport:
Le revenu après impôt s'est amélioré pour les familles des cinq groupes de revenu, sauf pour celles du groupe supérieur, où le revenu après impôt est demeuré stable.
Pourquoi? Parce qu'environ 700 000 Canadiens à faible revenu seront rayés du rôle d'imposition en 2009 grâce à nos mesures. Parce que les baisses d'impôt consenties depuis notre arrivée au pouvoir ont nettement avantagé les deux tranches d'imposition inférieures. En effet, plus des trois quarts des allégements fiscaux accordés aux particuliers visent les Canadiens qui se trouvent dans les deux tranches d'imposition inférieures — à eux seuls, les Canadiens de la tranche d'imposition inférieure sont les bénéficiaires de presque 30 p. 100 de l'allégement du fardeau fiscal annuel des particuliers. Mais, plus important encore, nous avons réduit la TPS, le seul allégement fiscal qui profite au tiers des Canadiens à faible revenu qui ne payent pas d'impôt.
Il est donc un peu étrange que les néo-démocrates et leurs collègues à gauche s'opposent si catégoriquement à cette réduction. Même le chroniqueur Thomas Walkom du Star de Toronto est perplexe. Voici ce qu'il a écrit:
Les néo-démocrates disent que la réduction de la TPS profite surtout aux riches [...]
Et pourtant [...] ils sont tout aussi outrés [...] par une nouvelle étude qui révèle que le régime fiscal est devenu moins équitable depuis 1990 parce que — tenez vous bien — les gouvernements comptent trop sur les taxes de vente régressives comme la TPS.
Il a ajouté:
La raison pour laquelle les taxes de vente sont injustes est que ceux qui sont au bas de l'échelle ont tendance à dépenser une plus grande partie de leur revenu (et, en conséquence, paient proportionnellement plus de taxes de vente compte tenu que leur revenu est plus faible) que ceux qui sont en haut de l'échelle.
Il a aussi dit:
L'économiste Marc Lee, qui est l'auteur de l'étude du Centre canadien de politiques alternatives, a calculé qu'environ la moitié du fardeau fiscal accru qui a été assumé par les pauvres entre 1990 et 2005 était attribuable à de petites hausses d'impôts régressifs tels que les taxes de vente [...]
Ainsi, dans ce contexte, on pourrait faire valoir que [le premier ministre] a donné un petit coup de main pour favoriser la justice sociale, en réduisant la taxe régressive la plus notoire du Canada. En fait, on pourrait dire qu'il a fait un petit pas pour corriger l'iniquité fiscale créée par les libéraux de l'ancien premier ministre Jean Chrétien [...]
L'attaque de la gauche contre les réductions de la TPS m'apparaît déconcertante et malheureusement révélatrice.
Quoi qu'il en soit, contrairement aux libéraux, nous prenons des initiatives concrètes afin d'aider les Canadiens à faible revenu, notamment par le truchement de mesures fiscales telles que la nouvelle prestation fiscale pour le revenu gagné, en vertu de laquelle les gens sont gagnants s'ils font partie de la population active. Les impôts, la baisse des prestations de soutien du revenu et la perte de certains avantages dissuadent souvent les assistés sociaux de travailler, puisque près de 80 p. 100 de leur revenu est récupéré. Cette prestation fiscale qui, nous l'espérons, n'est qu'une première étape, va accroître le soutien du revenu, tout en renforçant les incitations à travailler. C'est une initiative qui a aussi été vantée par tous les intervenants sur la scène politique.
Le Caledon Institute of Social Policy a reconnu que cette mesure était un « ajout bienvenu à la politique sociale canadienne, un maillon manquant depuis longtemps dans le système canadien de la sécurité du revenu ». La députée néo-démocrate de a approuvé notre mesure, la qualifiant « programme important qui va dans la bonne direction ». Même le ministre libéral des Finances de l'Ontario a dit que c'était une mesure progressive. Il a ajouté: « Je pense qu'il s'agit d'un changement utile qui aidera les familles ayant les plus faibles revenus et que le gouvernement fédéral — le gouvernement conservateur — a fait quelque chose de bien. »
De toute évidence, la motion d'aujourd'hui ne tient pas compte de ce que le gouvernement a accompli, et c'est pour cette raison qu'elle sera rejetée. À cet égard, je félicite l'opposition libérale de nous faire encore une fois pleinement confiance et d'appuyer notre gouvernement conservateur.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat. Je vais partager mon temps de parole avec celui qui est sans doute le plus grand expert en économie à la Chambre, le député de .
Je remercie mon collègue de d'avoir présenté la motion. Nous venons au Parlement, nous travaillons avec nos collègues et nous tissons des liens avec d'autres députés, des liens fondés sur le respect qui peuvent être très productifs. C'est le genre de lien que je crois avoir, comme d'autres membres de ma famille, avec le député.
La motion porte sur un sujet extrêmement important sur lequel nous devons nous pencher. Par contre, je dois dire d'emblée que les Canadiens ne veulent pas que ce soit ce sujet qui déclenche les élections générales. La motion porte sur un sujet que les libéraux, et surtout notre chef, ont placé au coeur de l'ordre du jour des questions nationales à étudier. Ce sera un enjeu central lors de notre prochaine campagne électorale nationale, qui aura lieu au moment que nous choisirons précisément et qui ne sera pas déterminé par le plus récent déplacement sur l'échiquier parlementaire d'Ottawa.
Il y a deux mois environ, le député de , un grand héros canadien, a entamé une tournée canadienne axée sur la pauvreté dans notre pays. Je crois qu'il a visité plus de 20 endroits sur notre immense territoire. Les Canadiens, qui connaissent ce député, savent que ce n'était pas une opération de relations publiques, mais bien un effort visant à trouver de vraies solutions à la pauvreté.
Un de ses premiers arrêts se trouvait dans ma circonscription, . Nous avions pensé que sa visite allait attirer une bonne foule, mais nous avons tous été surpris de voir plus de 300 personnes remplir le sous-sol d'une église de Dartmouth pour parler de pauvreté, de ses causes et des pistes de solutions. Des représentants d'un certain nombre de groupes et d'organisations ont pris la parole: centres d'accueil pour itinérants, intervenants auprès des jeunes en détresse, banques d'alimentation, spécialistes de la santé mentale et bien d'autres, des gens qui luttent chaque jour contre la pauvreté et qui essaient d'améliorer leur collectivité. Ces gens s'attendent à ce que les politiciens et les gouvernements fassent quelque chose.
Il faut admettre qu’il y a eu des progrès au fil des ans grâce à de nombreuses initiatives nationales majeures : la Loi sur la sécurité de la vieillesse, la Loi sur le Régime de pensions du Canada, la Loi sur le Régime des rentes du Québec, le supplément de revenu garanti, qui remonte à 1967, et la prestation nationale pour enfants, de 1997, qui a eu un effet notable dans la lutte contre la pauvreté chez les enfants au Canada. Nous avons réduit l’impôt sur le revenu des particuliers. Nous avons proposé un plan pour renforcer le régime de soins de santé, qui vient après le régime national de soins de santé adopté dans les années 1960.
Le député de a compris que le manque de services de garderie abordables et universels était au nombre des difficultés des familles à faible revenu. Le gouvernement libéral a signé des accords sur les services de garde avec toutes les provinces et tous les territoires, des accords qui allaient permettre de combattre la pauvreté dans les familles, puisque les parents pourraient travailler pour gagner convenablement leur vie et faire vivre leur famille. Ces accords ont été parmi les premières victimes du gouvernement conservateur.
Nous savons tous que nous habitons dans un pays prospère, où le niveau de vie est parmi les plus élevés au monde. Malgré cette réussite, bien trop de Canadiens sont laissés pour compte, et aucun d’entre nous ne devrait le tolérer.
L’automne dernier, le chef du Parti libéral du Canada, un homme qui est sérieux lorsqu’il s’agit de régler des problèmes sérieux, a proposé le plan le plus ambitieux de lutte contre la pauvreté au Canada. Voilà ce qui nous occupera lorsque nous serons reportés au pouvoir. Il s’agit de notre plan 30-50. Nous voulons, en cinq ans, réduire de 30 p. 100 la pauvreté en général et la réduire de moitié chez les enfants. Ce plan prévoit une prestation de rentabilité du travail pour abaisser le mur de l’aide sociale et encourager et récompenser le travail. Il prévoit pour les familles qui travaillent un meilleur soutien, en augmentant et en améliorant la prestation fiscale canadienne pour enfants. Et pour aider les aînés vulnérables à s’affranchir de la pauvreté, nous augmenterons le SRG pour les aînés aux revenus les plus faibles.
Je voudrais dire un mot d’une autre question abordée dans la motion, l’assurance-emploi. Au cours des dix dernières années, le gouvernement libéral a réduit les cotisations à l’assurance-emploi pour les employeurs et les employés. De 1994 à 2005, le taux a été ramené de 3,07 $ à 1,95 $ pour les employés et de 4,30 $ à 2,73 $ pour les employeurs. Grâce à ces réductions, les employeurs et les employés ont versé 10,5 milliards de dollars de moins en cotisations, par rapport à ce qu’ils auraient payé en 1994.
Pour ce qui est des prestations, le gouvernement libéral a investi dans le programme d’assurance-emploi entre 2000 et 2005. La durée des prestations parentales a été portée à un an. En 2004, une nouvelle prestation de l’assurance-emploi s’est ajoutée, la prestation de compassion. En 2004, un programme pilote a été lancé: il s’agissait de prolonger de cinq semaines les prestations ordinaires dans les régions à taux élevé de chômage. Il y a eu plusieurs autres programmes pilotes, prévoyant notamment des prestations pour les nouveaux arrivés sur le marché du travail, qui avaient droit à des prestations après 840 heures de travail plutôt que 910. Nous avons aussi opté pour les 14 meilleures semaines de revenus, ce qui n’est pas une mauvaise idée dans les régions à taux élevé de chômage, et nous avons relevé le seuil de revenus pendant une période de prestations.
Je crois cependant que nous conviendrons tous — y compris bien sûr les membres de mon parti — qu’il faut en faire davantage. Nous devrions réévaluer l’assurance-emploi. Les députés de Labrador, de , d’, de et d’autres parties du ont tous pris l’initiative et ont participé à des discussions à cette fin.
Nous, libéraux, nous sommes efforcés ces deux dernières années de travailler avec les groupes syndicaux et les autres partis d’opposition pour trouver un terrain d’entente nous permettant de bonifier les prestations versées aux bénéficiaires de l’assurance-emploi. Nous devons évaluer le système. Nous devons examiner un certain nombre d’éléments, comme la période d’attente et ce qu’on appelle le « trou noir ».
Qu’en est-il de l’extension des prestations de maladie proposée dans le projet de loi ? Ce projet de loi d’initiative parlementaire a été déposé par mon collègue, le député de et a été appuyé par les membres de la Fondation des maladies du cœur et de la Société canadienne du cancer. Il témoigne du fait que le milieu de travail et les maladies ont évolué. Les gens se rétablissent après une crise cardiaque ou un accident cardio-vasculaire, mais ils ont besoin d’aide. Le projet de loi a été appuyé par tous les partis, sauf le parti au pouvoir. En adoptant cette mesure, le gouvernement aurait pu vraiment aider les travailleurs du Canada.
Nous devons revoir les dispositions de l’assurance-emploi concernant les travailleurs à temps partiel. Ce sont souvent des femmes, qui vivent dans la pauvreté. Nous devons en faire davantage à cet égard.
Dans le budget 2008, le gouvernement a avancé l’idée d’une nouvelle société d’État. L’idée est peut-être bonne. Certains croient qu’un organisme différent devrait s'occuper de l’assurance-emploi, mais il n’y a pas eu de consultations à ce sujet et, si les libéraux n’avaient pas proposé une motion au comité des ressources humaines, motion qui a été appuyée par les autres partis, nous n’aurions pas eu de consultations sur cette question.
Un fonds de réserve de 2 milliards de dollars est-il suffisant? Quel rôle doivent jouer les bureaucrates? Ne faudrait-il pas tenir des consultations avec les travailleurs du pays? Je crois que ce serait nécessaire. Il faut changer l’assurance-emploi, mais il faut le faire d’une façon rationnelle en tenant compte à la fois des travailleurs et des employeurs. Il est impératif d’agir dans ce dossier.
Il a fallu des générations pour bâtir une infrastructure sociale conçue pour aider les Canadiens vulnérables. Des améliorations ont été apportées dans les domaines des soins de santé, des pensions, de l’assurance-emploi et de l’aide aux enfants et à d’autres, mais nous devons en faire davantage. De plus, je crois que les Canadiens souhaitent que nous fassions plus. Malheureusement, nous avons aujourd’hui un gouvernement qui semble aimer le pouvoir, mais détester la gestion des affaires publiques, qui estime que l'État ne doit intervenir que le moins possible pour aider ceux qui en ont le plus besoin.
Un peu intentionnellement et — soyons justes — un peu par incompétence, le gouvernement a établi un cadre financier qui a réduit la capacité d’aider les gens. Les Canadiens veulent cependant un gouvernement qui a du cœur et qui a aussi un plan sérieux pour réduire la pauvreté dans le pays. Notre chef a proposé un tel plan, qui fera partie de la plate-forme du Parti libéral aux prochaines élections. Nous sommes le seul choix réaliste pour remplacer ce gouvernement.
Au Canada, la pauvreté n’est pas inévitable, mais il faudra du leadership, de l’énergie et une volonté nationale pour la combattre efficacement. Nous devrions en parler ici, au Parlement. Je suis heureux que nous en discutions aussi au comité des ressources humaines. Toutefois, pour changer la situation, nous avons besoin d’un gouvernement qui croit que l’État a un rôle à jouer pour défendre ceux qui ont besoin d’aide et qui sait équilibrer un budget sans imposer les énormes coûts sociaux et l’exclusion dont nous sommes témoins aujourd’hui.
Je crois que le Parti libéral a le chef, le plan et l’équipe qu’il faut pour combattre la pauvreté au Canada et travailler en faveur de ceux qui ont le plus besoin d’être aidés.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion. Je vais mettre l'accent sur deux aspects de la question.
Les données de Statistique Canada dont parle le NPD mettent en évidence deux problèmes.
Premièrement, les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent, alors il y a un problème de distribution de la richesse. Je pense que les libéraux sont les seuls à avoir un plan cohérent pour aider les Canadiens les plus démunis.
Deuxièmement, le revenu moyen des particuliers a à peine augmenté au fil des ans, alors il y a aussi un problème de création de la richesse et d'amélioration de la productivité. C'est un domaine auquel le NPD ne comprend strictement rien.
En outre, comme je vais l'expliquer dans un instant, les conservateurs s'entêtent à adopter des mesures qui n'ont aucune utilité pour améliorer la productivité et le niveau de vie au pays.
[Français]
Premièrement, j'aimerais mentionner que le NPD s'est placé dans une situation contradictoire, ce qui n'est pas très surprenant.
D'une part, le NPD prétend qu'il est maintenant un parti qui comprend le Québec et les Québécois. D'autre part, selon mes calculs, si le NPD réussit à faire adopter sa motion, quand l'élection aurait-elle lieu? L'élection aurait lieu le 23 juin, c'est-à-dire la veille de la fête nationale. Pour un parti qui prétend comprendre les Québécois, il est un peu étrange que le NPD offre aux Québécois une élection fédérale la veille de la fête nationale.
[Traduction]
Il faut donc se demander en premier lieu comment aider les plus démunis. Je concède au NPD que le Parti libéral voit les choses du même oeil que lui à cet égard. Cependant, contrairement au NPD, nous avons un plan concret et très ambitieux et nous comptons bien former le gouvernement à un moment ou un autre, ce qui nous permettra de mettre en oeuvre ce plan.
Comme mon collègue l'a indiqué, ce plan s'appelle le plan 30-50. Nous nous sommes engagés publiquement à réduire de 30 p. 100 le nombre de Canadiens vivant dans la pauvreté sur une période de cinq ans ainsi qu'à réduire de 50 p. 100 le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté sur une période de cinq ans également. Avec ces objectifs concrets, nous n'avons plus d'autre choix que d'obtenir des résultats, parce que les commentateurs vont suivre les progrès pour s'assurer que les objectifs sont atteints.
Ce plan comprend trois ingrédients essentiels. Le premier consiste à rendre le travail plus lucratif pour les Canadiens à faible revenu, ce qui leur permettra de se libérer des chaînes de l'aide sociale, où les règles les incitent à ne pas travailler. Ils pourront ainsi se joindre à la main-d'oeuvre active et ils verront leur revenu augmenter. La productivité augmentera elle aussi.
En vertu du deuxième élément, nous allons appuyer solidement les familles ayant un revenu de travail. Nous allons accorder des crédits d’impôt pour enfants, comme l’ont fait les conservateurs, mais en y apportant une différence énorme et fondamentale. Les conservateurs accordent des crédits d’impôt non remboursables, ce qui signifie que le contribuable qui gagne un revenu tellement bas qu’il ne paie pas d’impôt ne le touche pas. Par conséquent, le Canadien qui gagne un revenu élevé, comme le , reçoit de gros montants grâce à ces crédits alors qu’il n’en a pas réellement besoin, et le Canadien qui gagne si peu qu’il ne paie pas d’impôt n’a pas droit à ce crédit. Notre crédit d’impôt pour enfants sera remboursable, de sorte que le Canadien qui gagne peu et qui ne paie pas d’impôt recevra autant, au moins autant, que le Canadien qui gagne un revenu élevé.
Le troisième élément marquant de notre Plan 30-50 anti-pauvreté vise à augmenter les prestations du Supplément de revenu garanti versées aux personnes âgées ayant un faible revenu.
Si nous proposons ces mesures et bien d’autres, c’est que nous sommes absolument déterminés à réduire nettement la pauvreté dans la population en général, et plus particulièrement chez les enfants, dans les cinq premières années qui suivront notre arrivée au pouvoir. Ces mesures permettront certainement de mettre un terme à l’inégalité croissante qui afflige le Canada et, en fait, des pays partout en Occident depuis quelques décennies.
J’en arrive ainsi au second objectif. Le premier viser à réduire l’inégalité, et notre plan anti-pauvreté permettra de faire un grand pas dans cette direction.
Le second est d’augmenter la dimension de la tarte: hausser la productivité pour que les niveaux de revenu et les niveaux de vie de tous les Canadiens augmentent plus rapidement au cours de la prochaine décennie qu’ils ne l’ont fait au cours des 10 à 20 dernières années. C’est sur ce point que le Parti libéral se distingue vraiment à la Chambre, parce que le NPD ne comprend rien à la création de la richesse, à l’augmentation de la dimension de la tarte; quant au Parti conservateur et au gouvernement, ils n’ont aucun intérêt à aider ceux qui vivent dans la pauvreté, parce que leur base ne se trouve pas au sein de ces gens.
Nous sommes le parti de l’équilibre. Nous comprenons qu’il faut augmenter la dimension de la tarte et créer de la richesse pour être en mesure de la distribuer.
Sur la question de la productivité, je suis d’avis que le NPD devrait se pencher sérieusement sur les nouvelles idées et politiques qui se font jour en Europe chez leurs camarades sociaux-démocrates, en particulier en Scandinavie — et même dans les provinces où le NPD est au pouvoir et doit réellement gouverner et, par conséquent, avoir les deux pieds sur terre.
Je dirais que le NPD fédéral est le seul parti à avoir conservé une sorte de mentalité de lutte des classes des années 1960 selon laquelle, par exemple, toute initiative qui réduit l'impôt des sociétés est mauvaise en soi, alors que les provinces dirigées par le NPD et les pays scandinaves dirigés par des socio-démocrates sont en tête du peloton de ceux qui comprennent la nécessité de réduire l'impôt des sociétés pour accroître la productivité. Les pays scandinaves sont même parmi ceux où les taux de l'impôt des sociétés sont les plus bas. Par ailleurs, au nombre des pays où ces taux sont les plus élevés, on trouve les États-Unis de George Bush.
Je tiens à dire au NPD qu'il est tout aussi important d'assurer la croissance des revenus et de la richesse que leur partage. En effet, sans croissance, il reste moins à distribuer.
Comme nous, du Parti libéral, l'avons dit, la productivité passe notamment par la compétitivité de l'impôt des sociétés. Le Danemark, la Suède et la Norvège sont des chefs de file en la matière. Je sais que les conservateurs sont d'accord avec nous à ce sujet. Lorsque notre chef a préconisé des baisses du taux de l'impôt des sociétés, ils n'ont pas tardé à copier l'idée.
Une autre façon importante d'améliorer la productivité et les niveaux de vie consiste à gérer la fiscalité de façon intelligente. Nous, du Parti libéral, favorisons non seulement une réduction de l'impôt des sociétés, mais aussi une réduction de l'impôt sur le revenu des particuliers, pour que les gens soient motivés à économiser, à travailler et à investir. Cela fera partie de notre programme, dans la mesure où les ressources financières le permettront.
Les ministériels, les conservateurs, ont affecté pas moins de 12 milliards par année, soit 60 milliards de dollars sur cinq ans, à la pire mesure possible d'allègement du fardeau fiscal, à savoir la réduction de la TPS, une taxe à la consommation, au lieu de se servir de cet argent pour réduire l'impôt sur le revenu.
Aucun économiste au monde ne serait en désaccord avec ce que j'avance, à savoir que, si nous souhaitons motiver les gens à économiser, à investir et à travailler, si nous souhaitons améliorer la compétitivité et la productivité du Canada, c'est en réduisant l'impôt sur le revenu que nous devons le faire. Selon le FMI, l'OCDE, l'Institut C.D. Howe, l'Institut Fraser, et j'en passe, la pire chose à faire, le programme fiscal le plus néfaste à la productivité, consiste à réduire la TPS.
Enfin, pour régler le problème de l'écart croissant des revenus et de la stagnation des revenus, une politique à deux volets s'impose. Il faut d'une part venir en aide à ceux qui sont au bas de l'échelle, ce qui est au coeur même de notre plan des 30-50, et, d'autre part, élaborer un plan raisonnable, crédible et cohérent visant à accroître la productivité du Canada de manière à faire augmenter les revenus et la richesse pour améliorer le niveau de vie de tous les Canadiens.
Selon moi, cet équilibre à atteindre entre la création de la richesse et sa distribution est nécessaire au Canada et seul le Parti libéral peut l'assurer.
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Monsieur le Président, je suis effectivement le député de Chambly—Borduas, comté duquel je suis fier de représenter les électeurs, les électrices et toute la population qui sont attentifs à la motion d'aujourd'hui.
Je me dois d'abord de féliciter notre collègue de et de remercier le NPD d'avoir présenté cette motion, aujourd'hui, qui nous permet de débattre un sujet que l'on néglige trop, mais qui est pourtant d'une ampleur considérable, surtout pour les gens qui vivent dans la pauvreté. J'aurais aimé pouvoir poser une question à notre collègue de un peu plus tôt, mais ce n'est que partie remise. Je pourrai en glisser un mot dans mon intervention.
La motion est d'autant plus intéressante qu'elle lie la question des écarts entre les riches et les pauvres à des éléments qui sont des facteurs d'appauvrissement de la population. L'assurance-emploi est le programme qui a été le plus charcuté par les libéraux. C'est une « charcuterie » maintenue par les conservateurs, de telle sorte qu'on a littéralement privé les gens d'un dû, celui d'avoir des prestations d'assurance-emploi, afin de grossir la cagnotte et de faire des surplus pour payer la dette ou d'autres obligations gouvernementales. Qui sait, présentement, les conservateurs utilisent probablement une partie de ces 54 milliards de dollars détournés de la caisse d'assurance-emploi pour la Défense nationale et des dépenses tout à fait douteuses!
Cette motion est d'autant plus intéressante qu'elle nous rappelle des choix de société en fait de valeurs et d'interrogations quant au véritable rôle que l'on joue ici, à la Chambre des communes. Nous sommes ici d'abord pour représenter des personnes, et non des intérêts économiques servant à enrichir particulièrement des groupes, des consortiums ou, comme on le voit présentement, des pétrolières, ou à financer la guerre. Ce n'est pas cela. Notre préoccupation et notre volonté premières doivent être dirigées vers le mieux-être des personnes.
À cet égard, la motion dont nous sommes saisis est tout à fait appropriée, et nous allons l'appuyer. Nous allons voter pour cette motion et nous inviterons nos collègues de la Chambre des communes à faire de même.
Si notre collègue de avait voulu être crédible en cette Chambre, il aurait dû dire que les libéraux allaient aussi voter pour la motion. Ce n'est pas le fait d'annoncer un plan qui convaincra cette Chambre de la sincérité du Parti libéral de vouloir remédier à la pauvreté, puisque plus que tout autre, au cours des 13 ou 14 dernières années, ce parti a contribué à appauvrir les gens de la classe laborieuse.
Souvenons-nous, en 1997 — et je parle justement des dossiers soulevés par notre collègue de du Parti libéral —, les libéraux ont éliminé le programme d'aide aux travailleurs âgés. Pourtant, il n'était pas tellement dispendieux. On a donc acculé à la misère des travailleurs de 55 ans et plus qui ne pouvaient pas se reclasser. On leur a enlevé toute possibilité de recours, autre que l'aide sociale, dans leurs provinces respectives. Ce parti, de concert avec les conservateurs, a aussi fait en sorte que les personnes âgées qui avaient droit au Supplément de revenu garanti ne soient pas informées de ce droit.
Les gens qui souffrent le plus de solitude, les gens qui sont les plus vulnérables en raison de leur méconnaissance de leurs droits ont été privés de 3,5 milliards de dollars.
Tout à l'heure, si notre collègue avait voulu être crédible, il aurait dû s'excuser, reconnaître que lui et son parti ont mal fait leurs devoirs et ont été irresponsables, et annoncer qu'ils allaient voter en faveur de la motion aujourd'hui devant nous. S'il avait voulu être crédible, notre collègue du Parti libéral aurait refusé d'embarquer dans le train des conservateurs, il aurait reconnu que les compressions que son parti et lui ont effectuées à l'assurance-emploi étaient une mauvaise décision et qu'ils ont été injustes envers les chômeuses et les chômeurs, et il aurait annoncé aujourd'hui qu'ils allaient voter en faveur de cette motion et ainsi donner un coup de barre afin de corriger l'injustice commise à l'endroit de toutes les personnes qui perdent leur emploi.
En compressant les mesures d'accessibilité à l'assurance-emploi, le gouvernement précédent a réussi à en exclure près de 60 p. 100 des chômeuses et des chômeurs. De toutes les personnes qui perdent leur emploi, à peine 40 p. 100 peuvent se qualifier. Non seulement c'est une injustice, mais c'est un crime économique très grave à l'endroit des chômeurs eux-mêmes, de leur famille, des régions concernées et aussi des gouvernements provinciaux.
Les gens qui auraient droit aux prestations d'assurance-emploi et qui ne les reçoivent pas deviennent bénéficiaires de l'aide sociale, double fardeau pour les provinces. Ils ont contribué à la caisse nationale, tout comme leurs employeurs. Or, au cours des 12 dernières années, le gouvernement canadien a réussi à y soustraire des surplus de 54 milliards de dollars pour les utiliser à d'autres fins. Les ministres n'ont pas mis cet argent dans leurs poches, non. Cet argent a servi à d'autres fins. Ce n'était pourtant pas une taxe. C'était une cotisation pour une assurance au cas où les travailleurs auraient le malheur de perdre leur emploi. C'est tout à fait injuste.
L'actuel a reconnu qu'il s'agissait là d'un détournement de vocation de la caisse et que cela n'aurait jamais dû être fait. Après qu'il eut reconnu qu'il s'agissait d'un détournement et que c'était injuste, on s'attendait à ce qu'il annonce le complément, c'est-à-dire qu'on allait corriger l'injustice et accepter la recommandation unanime du Comité permanent du développement des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de 2005 selon laquelle tout l'argent de ce détournement, les 46 milliards de dollars qui sont maintenant devenus 54 milliards de dollars, doit retourner dans la caisse au rythme de 1,5 milliard de dollars par année. Pour faire le tout dans la légalité, et surtout dans la légitimité, on doit considérer ce détournement comme un prêt au gouvernement, au même titre que le gouvernement va emprunter sur les marchés financiers.
C'était une recommandation unanime du comité. On s'attendait à ce que les libéraux l'acceptent, mais ils ont fait la sourde oreille et ont continué à piller la caisse et à s'en servir à d'autres fins.
Les conservateurs font la même chose, depuis deux ans et demi. Ils reconnaissent maintenant qu'ils n'auraient pas dû le faire. Et quel est le complément? Ils ne font rien. Ils sont aussi coupables que les libéraux. Il y a un principe selon lequel celui qui tient le sac est aussi coupable que celui qui le remplit. Actuellement, ce sont les conservateurs qui tiennent le sac. Pourquoi ne ramènent-ils pas le fric dans la caisse?
Ainsi, on se retrouverait dans une dynamique où les deux partis — bien sûr, on inviterait les libéraux à appuyer cela — deviendraient plus crédibles. Or, ni l'un ni l'autre n'ont la crédibilité pour le faire. Lorsqu'on nous annonce des plans ou des stratégies pour éliminer la pauvreté, un parti comme l'autre, tant le parti au pouvoir que le parti formant l'opposition officielle, n'ont aucune crédibilité.
Pour ce qui est de l'actuel gouvernement, il a pour sa part ajouté au fardeau des personnes et des familles les plus pauvres. Par exemple, son premier geste a été d'éliminer un programme national de garderies. On sait qu'au Québec, le fait de mettre en place un programme national de garderies, payé en partie par l'État et en partie par les parents, fait baisser d'environ 3 p. 100 le niveau de pauvreté. C'est majeur.
Or, lorsqu'on enlève cette possibilité pour le reste du Canada, c'est une mesure d'appauvrissement. De plus, lorsqu'on coupe les recours pour les groupes de femmes, des recours qui leur permettent de se défendre, on enlève des moyens à une partie de notre société qui a de la difficulté à faire reconnaître ses droits, surtout sur le plan du travail. La politique de l'assurance-emploi est une politique vicieuse à cet égard, puisqu'on sait que seulement 33 p. 100 des femmes, parmi toutes celles qui perdent leur emploi, peuvent espérer recevoir de l'assurance-emploi.
Ainsi, lorsqu'on essaie de trouver des facteurs aggravants à la pauvreté, on n'a pas besoin de chercher loin puisque le responsable est le gouvernement. Il persiste à continuer de sabrer dans les mesures visant à enrayer la pauvreté. Pourtant, depuis 1990, depuis maintenant 18 ans, le gouvernement canadien, à plusieurs reprises, s'est engagé à éliminer la pauvreté, et il a fait tout à fait le contraire.
Statistique Canada vient à peine — je pense qu'il y a une semaine — d'annoncer que les écarts entre les riches et les pauvres au Canada s'étaient accentués depuis 1980. Ainsi, les riches se sont enrichis de 16 p. 100, tandis que les pauvres se sont appauvris de 20 p. 100. Ce n'est pas grave selon eux, puisque ceux qui ont la responsabilité de prendre des décisions et qui se sont fait élire en disant qu'ils feront mieux que le gouvernement précédent entérinent d'une part les décisions du gouvernement précédent et, d'autre part, en ajoutent sur le paquet en éliminant des mesures déjà existantes.
Au regard des prestations d'assurance-emploi, la solution n'est pas trop compliquée puisqu'on connaît les mesures. Elles ont existé dans le passé. Un des programmes, en fait de filet de protection sociale, les plus efficaces dans notre société pour faire en sorte que la pauvreté ne s'accentue pas, c'est justement le régime d'assurance-emploi. Ce dernier fait en sorte que la personne qui se retrouve sans emploi et sans aucun revenu ait le minimum pour faire vivre sa famille. Ce n'est pas un cadeau qui lui est fait par l'État, parce que seulement les employeurs et les employés y contribuent.
La vocation spécifique de ce régime est d'être une assurance-chômage. Le gouvernement antérieur a changé l'appellation pour assurance-emploi. Ce n'est pas bénin. On a l'impression que c'était strictement une question de nom, que c'était plus élégant ou je ne sais pas trop. Mais non. Dès lors qu'on a changé le nom, on a accentué le tripotage dans la caisse pour s'en servir à d'autres fins.
Or, c'est assez troublant, et nous suggérons qu'on revienne à la mission première de cette caisse et que ce soit une caisse réservée strictement au soutien des personnes qui perdent leur emploi. Que faut-il faire? Il faut alléger les mesures d'accessibilité à l'emploi pour faire en sorte, par exemple, qu'une personne qui a travaillé pendant 360 heures puisse être admissible à recevoir des prestations d'assurance-emploi. Il faut que ses prestations soient déterminées par les 12 meilleures semaines de revenu et qu'elle puisse recevoir des prestations pendant 50 semaines au lieu de 45 semaines.
Il faudrait également que les prestations soient élevées au niveau de 60 p. 100 du revenu au lieu de 55 p. 100 comme c'est le cas présentement. Certains diront que 60 p. 100, cela peut représenter beaucoup. Ce n'est pas le cas. Il faut se souvenir que les gens qui perdent leur emploi sont majoritairement de bas salariés. Même dans le cas de hauts salariés, lorsqu'on vit avec 60 p. 100 du revenu qu'on avait, on doit déjà changer ses habitudes de vie. Actuellement, c'est déjà très grave pour chacune et chacun qui est touché de perdre 45 p. 100 de ses revenus. On devrait perdre seulement 40 p. 100. Ce serait au moins un allègement.
Le drame est le suivant. Nous avons déposé le projet de loi en cette Chambre qui édictait toutes ces mesures. Toutes ces mesures ont été recommandées par le Comité permanent des ressources humaines, du développement social et de la condition des personnes handicapées. C'est un comité de cette Chambre, dont le mandat est justement de donner des avis et des conseils à la Chambre et aux ministres. Je rappelle que ce comité a entériné toutes ces mesures que j'ai indiquées et qui apparaissaient dans le projet de loi C-269.
Qu'est-il arrivé? Les conservateurs ont dit que le projet de loi devait recevoir la recommandation royale et qu'ils ne la donnaient pas. Il faut le faire! Cet argent n'appartient pas au Trésor public en tant que tel. Il appartient aux travailleurs et aux employeurs. Les conservateurs ont décidé d'empêcher cette Chambre d'étudier un projet de loi déposé par le Bloc québécois, un projet de loi qui ramenait des mesures un peu plus humaines, un peu plus justes et qui étaient payées par ceux qui contribuent à la caisse, soit les travailleurs et les employeurs. Le gouvernement conservateur a refusé d'accorder la recommandation royale. Dans une lettre, le chef du Bloc québécois et le chef du NPD ont demandé officiellement au d'accorder la recommandation royale. Le chef de l'opposition officielle a refusé de signer cette lettre. Il faut le faire!
Le gouvernement canadien, formé par les conservateurs et les libéraux qui ont littéralement détruit le régime d'assurance-emploi, vient nous dire ici de nous fier à lui parce qu'il a un plan. Lorsqu'il annonce un plan, il y a lieu de s'inquiéter parce que lorsque c'est le cas, les gens se retrouvent encore davantage dans la misère. Leurs plans passés sont l'exemple de ce qu'ils sont capables de faire, et cela, il faut s'en inquiéter, autant de la part du gouvernement que des libéraux. Le gouvernement nous demande d'avoir confiance en lui, et bien non.
Ce qui est intéressant dans la motion du NPD, c'est qu'elle exprime un sentiment de non-confiance de la population qui est très largement partagé. Pourquoi? Parce qu'autant les libéraux que les conservateurs n'ont pas assumé leurs responsabilités en ce qui concerne la protection du filet social afin d'assurer un équilibre entre ce qu'est le développement de la richesse et le partage de cette richesse. Ils se sont foutus de la classe laborieuse et des gens les plus vulnérables de notre société. Non seulement ils s'en sont foutus, mais ils se sont organisés pour aggraver la situation.
Or, si les libéraux veulent être crédibles aujourd'hui, ils doivent voter en faveur de cette motion. Tous les beaux discours qu'ils viendront faire n'ont rien à voir avec leur intention réelle. L'intention réelle se concrétise lorsqu'elle est exprimée par un vote. Mon inquiétude est que, à nouveau, ils entérinent cette politique fiasco des conservateurs et qu'ils maintiennent des mesures totalement injustes pour les gens de la classe ouvrière et ceux qui sont les plus mal pris dans notre société.
Or, ce gouvernement n'en a que pour la guerre, les pétrolières et le nucléaire, mais rien pour l'humanitaire. Je conclus mon allocution sur cela et j'invite tous mes collègues qui veulent réellement représenter convenablement leur comté à voter en faveur de cette motion.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l'inlassable député de .
Je suis fier de parler aujourd'hui à la Chambre de cette motion parrainée par le NPD, qui exprime l'absence de confiance en ce gouvernement conservateur pour sa politique économique complètement déséquilibrée.
Ce n'est pas une surprise que les conservateurs poursuivent la même approche économique déséquilibrée que celle qui était prônée par l'ancien gouvernement libéral et l'ancien gouvernement conservateur avant que les libéraux arrivent au pouvoir.
Ce que nous avons vu essentiellement au cours des 20 dernières années, c'est une constante dégradation de la situation économique des familles de travailleurs partout au pays. Les chiffres sont très évocateurs. La majorité des familles de travailleurs qui sont autour de la table ce soir, après leur quart de travail, parleront du fait qu'elles gagnent moins maintenant qu'il y a 20 ans.
Les deux-tiers des familles canadiennes gagnent moins que ce qu'elles gagnaient en 1989 lorsque le gouvernement conservateur a imposé l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. À la suite de cela, les libéraux ont imposé, avec l'aide des conservateurs, l'ALENA. Nous avons essentiellement vu que la politique commerciale et ces accords bénéficient aux citoyens les plus riches du Canada. La plupart des familles de travailleurs gagnent moins.
À l'instar des libéraux qui les ont précédés, les conservateurs ont mis en oeuvre des politiques commerciales élaborées autour des tables des conseils d'administration, des politiques qui ne tiennent pas compte des intérêts des simples citoyens assis autour de leurs tables de cuisine.
Parlons des résultats des 20 dernières années, car le NPD a dit clairement qu'il voulait qu'on renégocie l'ALENA. Nous avons dit clairement que cet accord ne tenait pas compte des intérêts de la plupart des travailleurs au Canada.
Le NPD est le seul parti à la Chambre qui dise aux Canadiens que les choses n'ont pas fonctionné. Ces accords commerciaux ont échoué et il est nécessaire de les renégocier. Heureusement, comme les députés le savent, les deux prétendants à l'investiture démocrate aux États-Unis en vue des élections présidentielles de novembre sont d'accord avec le NPD pour dire que l'ALENA doit être renégocié.
Les députés savent aussi qu'au Mexique, le principal parti de l'opposition, le PRD, est d'accord sur ce point. Il y a donc un courant de forces progressistes qui va dans le même sens dans ces trois pays.
Ce qui s'est produit, c'est que les Canadiens de la classe moyenne ont environ 1 000 $ de moins, en chiffres absolus, dans leurs poches qu'il y a 20 ans. Actuellement, ils gagnent moins, environ l'équivalent d'une semaine de salaire, qu'en 1989. Les Canadiens de la classe moyenne inférieure ont perdu encore plus, probablement 1 200 $, car ils ont perdu en moyenne l'équivalent de deux semaines de salaire pour chaque année depuis 1989. Quant aux gagne-petit, comme mon collègue de l'a dit plus tôt, la baisse de leurs revenus a été catastrophique. Ils ont perdu l'équivalent d'un mois et demi de salaire, en moyenne. Autrement dit, les travailleurs canadiens les plus pauvres ont environ 2 000 $ de moins dans leurs poches.
Les conservateurs disent que tout va bien. C'est ridicule. N'oublions pas qu'ils parlent aux riches, et les Canadiens les plus riches ont la moitié du revenu réel au Canada. Leur revenu a augmenté de 20 p. 100 au cours de la même période. S'ils ne parlent qu'aux avocats des sociétés et aux plus riches, les libéraux et les conservateurs sont complètement à côté de la plaque. Ils ne comprennent pas les rouages fondamentaux de l'économie et ils ne comprennent pas que la façon de faire du gouvernement conservateur actuel et de son prédécesseur libéral mène droit à l'échec.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les deux tiers des familles canadiennes gagnent moins d'argent, et il existe maintenant des inégalités de revenu que nous n'avions pas vues depuis la Grande Crise. La politique économique et les principes appliqués ont abouti à cet échec catastrophique. Ce sont les jeunes Canadiens qui ont été le plus durement touchés. Je parle d'une génération qui, depuis 20 ans, a été complètement négligée, tant par les libéraux que les conservateurs.
Nous sommes maintenant bien au courant du niveau record d'endettement des étudiants. Les néo-démocrates qui siègent ici ne peuvent accepter cette situation, compte tenu de l'empressement des conservateurs et des libéraux à donner de l'argent aux grandes entreprises, par le truchement de réductions de l'impôt des sociétés. Ces deux partis semblent toujours avoir de l'argent à donner aux grandes entreprises. Pendant ce temps, les pauvres étudiants canadiens sont aux prises avec une dette moyenne qui atteint maintenant 26 000 $. Statistique Canada nous apprend d'autres choses au sujet de cette génération. Ces mêmes jeunes font maintenant leur entrée sur le marché du travail en touchant des salaires bien moins élevés que ceux qui étaient payés il y a 10, 15 ou 20 ans.
La majorité des emplois que les conservateurs se vantent de créer sont des emplois à temps partiel et temporaires. Selon les conservateurs, si une personne a trois emplois à temps partiel et qu'elle consacre quelques heures par semaine à chacun d'eux, la population active vient de tripler. Ce n'est tout simplement pas vrai. Il y a eu des pertes énormes d'emplois dans le secteur manufacturier et d'emplois qui font vivre des familles. En fait, 250 000 de ces emplois ont été perdus sous les conservateurs.
Pendant ce temps, ce qu'ils sont parvenus à faire a été de créer des emplois à temps partiel, des emplois temporaires, bref rien qui permette aux étudiants de rembourser leurs dettes record. Le NPD s'oppose aussi au fait qu'étant donné qu'il s'agit d'emplois à temps partiel et temporaires, ceux-ci ne donnent pas droit à une pension et à des avantages sociaux. La génération qui est sacrifiée et qui a des dettes d'études record se trouve dans cette situation à cause des libéraux, puis des conservateurs. Or, ces jeunes sont aussi ceux qui ont un revenu moins élevé pour pouvoir rembourser leurs dettes. Lorsqu'ils auront enfin remboursé leur dette d'étudiant, lorsqu'ils arriveront à la retraite, la majorité d'entre eux n'auront pas droit à une pension de leur employeur. Que faisons-nous aux jeunes Canadiens, lorsque nous leur imposons un tel fardeau financier?
Les libéraux et les conservateurs font la même chose depuis 20 ans. Des changements énormes s'imposent, et c'est la raison pour laquelle de plus en plus de Canadiens se tournent vers le NPD.
La Colombie-Britannique, d'où je viens, a ressenti l'incidence des politiques économiques des conservateurs. L'expression politique économique est un oxymore, parlant des conservateurs, car il n'y a aucune politique dans leur approche économique. Ils se contentent de verser des tonnes d'argent aux grandes sociétés. Nous avons constaté les répercussions de l'accord sur le bois d'oeuvre. Ma province a perdu 10 000 emplois depuis que l'accord a été imposé, avec l'aide des libéraux et, malheureusement, du Bloc.
En Colombie-Britannique, il y a eu un changement de gouvernement: les libéraux ont été portés au pouvoir. Les chiffres médians illustrent très bien l'incidence des politiques du parti libéral provincial, et des partis libéral et conservateur fédéraux, sur la Colombie-Britannique. Depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux en 2001, le revenu médian des Britanno-Colombiens de toutes les catégories d'âge, jusqu'à 55 ans, a diminué. Les personnes dans la vingtaine, la trentaine, la quarantaine et la cinquantaine ont vu leur revenu réel baisser. Elles gagnent moins aujourd'hui que quand les néo-démocrates étaient au pouvoir. Ces données sont éloquentes. Ces résultats économiques sont éloquents.
Dans ce coin-ci de la Chambre, nous ne sommes pas des meneuses de claques en ce qui concerne l'économie, contrairement aux libéraux et aux conservateurs, qui se plaisent à dire que tout va bien parce que les riches au Canada se portent bien. Nous, néo-démocrates, regardons la réalité en face. Nous nous penchons sur les chiffres. Nous estimons que la politique économique actuelle est désastreuse et c'est pourquoi nous ne pouvons exprimer notre confiance envers le gouvernement conservateur.
Les libéraux, comme à leur habitude, continueront d'appuyer les conservateurs, continueront de maintenir le au pouvoir peu importe ce que cela signifie pour les familles ordinaires de travailleurs, les gens de la classe moyenne et les Canadiens moins fortunés. Les libéraux continueront de maintenir les conservateurs au pouvoir. Ils ont maintenant la possibilité, à la lumière des données économiques incontestables que Statistique Canada a mises à leur disposition la semaine dernière, de prendre la parole à la Chambre et d'affirmer que cet échec économique signifie que le gouvernement a failli à la tâche et qu'il faut demander aux Canadiens d'aller aux urnes et de juger le gouvernement en fonction de la diminution de leur revenu familial et de ce qu'ils se disent quand ils se réunissent autour de la table de cuisine.
[Français]
Les solutions ne relèvent donc pas de la magie. C'est très simple: il faut des politiques sociales, des politiques industrielles, des politiques d'appui pour nos industries, incluant l'industrie manufacturière, l'industrie de l'automobile et l'industrie du bois d'oeuvre.
Il faut une implication du gouvernement et du secteur public. Étant donné la faiblesse et l'échec total des politiques économiques depuis 20 ans, il n'y a que le NPD qui dit essentiellement qu'il faut prendre une nouvelle direction prenant en considération l'importance du secteur public et qui considère important de hausser les revenus familiaux à travers le pays plutôt que de les diminuer. Il n'y a que le NPD qui fournit cette alternative économique.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me joindre à mon collègue de pour appuyer la motion présentée par le NPD sur l'économie et les emplois pour les gens de la classe moyenne. C'est une lutte qui vaut la peine d'être menée dans l'ensemble du pays, et non seulement à Windsor, en Ontario, ville que je représente, à London, à Kitchener, le long de la 401 jusqu'à Toronto, de même qu'à St. Catharines, à tous les endroits où la dévastation économique fait des ravages. Il est important de lutter pour ces emplois pour le reste du pays également. Les Canadiens, de la Colombie-Britannique jusqu'à l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, comprennent que lorsque les choses vont bien, elles vont bien pour tout le monde.
Les politiques adoptées par le gouvernement conservateur et appuyées par les libéraux font régresser la classe moyenne, situation qui sera très difficile à corriger. Il y a cet aspect de prospérité dans l'histoire du Canada et le fait que de nombreux éléments différents ont contribué à créer le merveilleux tissu social qui a fait de notre pays un chef de file dans le monde. Tout cela disparaîtra, et nous ne voulons pas que cela se produise.
Je ne veux pas nécessairement que des élections soient déclenchées. J'ai fait campagne en 1997, en 2000 lorsque j'ai été élu au conseil municipal, en 2002 dans une élection partielle, en 2004 et en 2006. Je pourrais me passer d'entreprendre une autre campagne à ce moment-ci, mais nous devons déclencher des élections immédiatement parce qu'il faut sauver ces emplois.
Chaque jour, mon bureau reçoit des appels. Les gens voient leurs rêves s'envoler en fumée parce qu'on n'a pas fait la planification stratégique et économique qu'on aurait dû faire en période de prospérité. Les politiques en place actuellement nous empêchent d'être concurrentiels à l'échelle internationale. Ces gens ne sont pas sans visage et sans nom. Ce sont des électeurs de ma circonscription.
J'ai entendu des députés conservateurs dire à la Chambre qu'ils croient dans la mobilité des travailleurs, qu'une personne devrait tout simplement trouver un emploi ailleurs. Ce n'est pas une façon de bâtir une collectivité, d'élever une famille et de faire du Canada un pays concurrentiel sur le marché mondial. Les gens ne devraient pas avoir à se déplacer constamment simplement parce qu'on n'a pas mis en place les politiques qu'il fallait.
Parlons de personnes bien concrètes dans ma circonscription. Jennifer est une célibataire de 39 ans qui a deux diplômes d’études collégiales et a suivi une formation spécialisée en fabrication de matrices et de moules. Elle a tout fait dans les règles. Elle a investi dans ses études et les a payées. Elle respecte les lois. Elle a été remerciée par quatre entreprises, dont deux ont fait faillite. Comment cela peut-il se produire, puisque nous sommes les meilleurs au monde dans cette industrie? À cause de nos politiques économiques et commerciales qui sapent les efforts des travailleurs. Elles autorisent l’entrée d’autres types de produits dans notre pays alors que nous n’avons pas accès aux autres marchés. Aucune mesure de soutien n’est en place.
Prenons un exemple, l’appréciation du dollar. Parce qu’il veut que l’industrie pétrolière soit la seule qui subvienne aux besoins du Canada, le gouvernement fait monter la valeur du dollar canadien. Aucune entreprise et aucun travailleur n’en profitent. L’appréciation du dollar a été si rapide qu’elle a fait disparaître des emplois. C’est injuste pour une travailleuse comme Jennifer. Elle s’y est prise correctement. Qu’a-t-elle fait? Elle a demandé ses prestations d’assurance-emploi. Elle est l’une des rares femmes qui puissent le faire. Cela, en soi, est scandaleux. À cause des mesures prises par le gouvernement précédent et appuyées par son successeur, la plupart des femmes ne sont même pas admissibles à l’assurance-emploi.
Jennifer a multiplié les efforts. Elle a repris du travail chez un certain nombre d’employeurs. Ses prestations sont sur le point de se terminer. Que se passera-t-il maintenant? Elle en est réduite à la dernière extrémité, et elle vend sa voiture et d’autres biens. Sa maison est la seule chose qu’il lui reste. C’est injuste. Il s’agit d’une femme de métier spécialisée. Ce qui lui est arrivé est inacceptable. Pendant de longues années, nous avons été les meilleurs au monde dans cette industrie et nous pouvons le rester, mais il faut mettre en place des politiques favorables. Tout cela se produit dans un climat d’indifférence.
Prenons l’industrie de l’automobile. Depuis quelques années, 250 000 emplois sont disparus dans le secteur manufacturier, et l’industrie de l’automobile a été particulièrement touchée. Certaines des plus lourdes pertes ont été enregistrées dans le Sud de l’Ontario, à St. Catharines, à Brampton, à Oakville, à London et à Windsor. Les gens s’inquiètent. Assis à leur table de cuisine, ils cherchent des solutions, mais ils ne peuvent pas se débrouiller seuls. Le gouvernement doit faire quelque chose.
Le gouvernement veut conclure un autre accord de libre-échange injuste, cette fois avec la Corée du Sud, et sacrifier encore davantage le secteur de l’automobile. Pourquoi? Parce que c’est facile, pour le gouvernement. C’est une façon d’ajouter une plume à son chapeau. Voilà qui est intéressant: le gouvernement va laisser des sociétés d’État qui produisent des véhicules et les subventionnent inonder nos marchés, ce qui fera perdre leur emploi à nos travailleurs. Ce sont les conservateurs qui ont lancé le Programme de remise écoAUTO. C’est une façon d’envoyer de l’argent au Japon, à Séoul, en Corée, et aux fabricants d’automobiles qui sont subventionnés. C’est inadmissible. Nous devrions produire ces véhicules chez nous. Nous avons des travailleurs qui ont les compétences voulues, et ils ne demandent pas mieux que de les fabriquer.
Un certain nombre de syndicats ont récemment produit d’excellents plans d’activités montrant comment il leur est possible de collaborer. Ils ont mené la charge. Les TCA ont toujours mené la charge pour essayer de créer davantage d’emplois dans l’industrie automobile. Ils ont réussi à traîner le gouvernement précédent et le gouvernement actuel à la table de négociation.
Pourquoi n’avons-nous pas une politique nationale de l’automobile? Pourquoi n’avons-nous pas une politique commerciale adéquate? Les États-Unis en ont. Ils ont réussi à protéger leurs chantiers navals et leurs constructeurs d’autobus. Ils imposent des droits de douane sur certains véhicules importés. Ils le font parce qu’ils savent que ces emplois sont importants et que les importations en font disparaître actuellement.
Nous avons aujourd’hui la possibilité de travailler collectivement pour défendre les droits de la personne et renforcer les normes environnementales et celles du travail de façon à protéger les citoyens canadiens, à créer de l’emploi et à constituer un meilleur bloc commercial, mais le gouvernement s’y oppose. Il ne veut même pas en parler.
Qu’est-ce que les gens doivent faire dans leurs collectivités? Doivent-ils tous essayer de se faire embaucher par Wal-Mart? C’est cela qu’ils sont censés faire? C’est injuste. Je n’ai rien contre les emplois du secteur des services. Il n’y a pas de doute qu’ils sont bons pour l’économie, mais le secteur manufacturier compte aussi. Si les gens veulent connaître les faits, ils peuvent aller sur le site web des TAC à www.caw.ca pour prendre connaissance des études de Jim Stanford, qui est un économiste réputé.
Regardez la Banque TD, qui est loin d’être un groupe de réflexion socialiste. Même la Banque TD a reconnu que nous perdons de bons emplois, qui ne sont remplacés que par des emplois moins rémunérés. C’est mauvais pour tout le monde, surtout quand les coffres de l’Ontario sont en train de se vider.
Je suis fier du fait que l’Ontario a pu contribuer à l’édification de notre pays, non seulement dans ma collectivité et ma province, mais partout ailleurs au Canada. Nous sommes en train de détruire le secteur manufacturier en laissant monter rapidement notre dollar et en laissant le pays sans stratégie manufacturière et sans stratégie de l’automobile, alors que d’autres pays se sont dotés de tels instruments. C’est injuste. Nous sommes en train de perdre de nos capacités.
Il y a un élément très intéressant dont nous n’avons pas suffisamment discuté dans ce débat. En réduisant la capacité de notre secteur manufacturier, nous sommes de moins en moins en mesure de maintenir notre pleine indépendance. Nous devons compter sur d’autres pour faire le travail difficile, alors que nos gens sont parfaitement capables de s’en charger. Nous pouvons fabriquer les outils et les moules et faire le montage. Nous disposons de ressources naturelles, mais nous savons que c’est dans le secteur secondaire qu’il y a vraiment de l’argent à faire. Pourquoi faut-il tout exporter en laissant à d’autres le soin de transformer nos matières premières? Pourquoi ne le faisons-nous pas nous-mêmes comme c’était le cas auparavant?
Nous souffrons de pratiques commerciales déloyales, dans l’industrie textile par exemple, où il y a du dumping. L’OMC a prévu des moyens d’y remédier. Nous aurions pu imposer des tarifs pour sauver quelques emplois au Canada, surtout au Québec. Les États-Unis se sont prévalus des moyens autorisés par l’OMC, mais nous ne l’avons pas fait. Nous nous sommes croisé les bras et avons laissé passer le train. C’est inacceptable.
D'autres politiques sont importantes. Je sors tout juste du Comité des transports. Nous savons que le gouvernement a présenté le projet de loi . Dans ma circonscription, comme tout le monde le sait, se trouve le poste frontalier le plus achalandé du pays, 40 000 véhicules et 10 000 camions de transporteurs internationaux le traversant quotidiennement. Le a présenté un projet de loi modifiant la Loi sur les douanes.
Le ministère des Transports n'a pas collaboré avec lui. Que se passe-t-il s'ils ne collaborent pas? Les deux Chambres élaborent des lois qui aggravent les retards et les problèmes. C'est inacceptable. L'insuffisance des dépenses pour les infrastructures, qu'elles soient ferroviaires, aériennes ou routières, est incroyable.
Je ne dirais pas que rien n'a été fait par les gouvernements précédents ou par le gouvernement actuel. Des mesures ont été prises, mais, en ce moment, nous choisissons mal nos priorités. Plutôt que d'investir dans le Canada, nous consentons des baisses générales d'impôt aux sociétés. Pour rester concurrentiels et prospérer, nous devons faire des investissements. La décision de consentir des baisses importantes d'impôt aux sociétés, plutôt que d'investir dans notre réseau ferroviaire, nos routes et le transport aérien, nous prive d'un avantage concurrentiel.
Il importe que nous en soyons conscients. En faisant ce choix, nous ratons des occasions. D'autres pays choisissent de faire ce genre d'investissements. C'est la raison pour laquelle le NPD appuie la motion. En fin de compte, les travailleurs de la classe moyenne ont besoin d'emplois stables pour élever leur famille avec dignité et envoyer leurs enfants au collège ou à l'université pour que nous puissions soutenir la concurrence mondiale. À défaut de faire ces investissements, nous nous retrouverons le bec à l'eau.