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Monsieur le Président, cela me fait extrêmement plaisir de prendre la parole sur l'énoncé économique, parce que — on a un pouvoir particulièrement au Québec, mais c'est vrai aussi au Canada — cet énoncé est unanimement dénoncé par les commentateurs politiques, les commentateurs économiques et la population en général. Cette dénonciation traverse l'ensemble du Canada et du Québec.
Tout le monde s'attendait, à l'exception peut-être des conservateurs et du , à ce que l'énoncé économique du contienne un certain nombre de mesures pour faire face à la crise économique et aider les victimes de la crise financière et économique. Or on constate plutôt une série de mesures à caractère financier qui vont de soi ou qui n'ont pas d'impact majeur sur ce que vivent les gens en région ou dans les différents secteurs économiques en difficulté. Cela a été notre première déception. Je vais y revenir, parce que le Bloc québécois avait présenté des propositions au gouvernement au courant de la semaine dernière et même avant cette semaine, mais, malheureusement, le gouvernement en a fait fi, probablement en privilégiant toujours son idéologie du laisser-faire. Dans ce contexte, c'était évidemment une première déception extrêmement importante.
Toutefois, ce qui nous a le plus choqués, c'est que non seulement on ne retrouvait pas de mesures économiques pour soutenir l'économie et aider les entreprises, les secteurs en difficulté ou les victimes de la crise économique et financière, mais on retrouvait des attaques strictement idéologiques qui n'avaient absolument rien à voir avec la situation économique que nous vivons. Je pense évidemment au financement des partis politiques.
Pourquoi remettre en cause des règles qui ont fait consensus parmi nous, y compris en 2006 quand le gouvernement conservateur a modifié la Loi sur le financement des partis politiques? Il avait alors enlevé les contributions que les entreprises pouvaient faire — ce à quoi nous étions favorables — en limitant à 1 100 $ les contributions des particuliers et en maintenant ce qui était déjà là, c'est-à-dire une contribution de l'État fédéral au financement des partis au prorata des votes reçus.
Pourquoi remettre cela en cause maintenant, au moment où le , le et le parlaient d'un climat de coopération, d'un ton conciliant à la Chambre? Comment expliquer que l'on ait amené cet élément qui n'était somme toute qu'une provocation vis-à-vis de l'opposition?
En ce qui concerne la question de la suspension du droit de grève pour les employés du secteur public fédéral, quelle était l'importance d'amener une telle mesure? D'abord, on bafoue un droit fondamental reconnu sur le plan international par une organisation comme l'Organisation internationale du travail. De surcroît, on venait d'annoncer quelques jours avant un règlement, une entente de principe, avec le plus gros syndicat de la fonction publique, l'Alliance de la fonction publique du Canada.
Voulait-on non seulement lui faire plier les genoux, mais également s'essuyer sur ce syndicat? C'est exactement ce qu'on a fait et c'était inacceptable pour nous et les partis d'opposition, mais également pour l'ensemble des syndicats à l'échelle du Canada.
De plus, et c'est important de le dire, cela remet en cause les ententes déjà signées. En effet, on nous annonce dans l'énoncé économique qu'on limitera les augmentations de salaire à 2,3 p. 100 la première année, à 1,5 p. 100 la deuxième et encore à 1,5 p. 100 la troisième. Pourtant, certains syndicats ont de bonne foi négocié avec ce gouvernement et obtenu des ententes supérieures à ces pourcentages.
Encore une fois, on a la preuve que non seulement c'est un gouvernement qui a un ordre du jour idéologique qu'il veut pousser au profit de la crise, mais qu'en plus de cela, il y a véritablement un mépris vis-à-vis du droit à la négociation, du droit de grève et, finalement, du travail que font des milliers de fonctionnaires ici, à Ottawa, et à l'échelle du Canada et du Québec.
Un dernier élément a été extrêmement surprenant et choquant — et encore une fois, des éléments de provocation face à l'opposition et à l'ensemble de la société civile canadienne et québécoise —: pourquoi avoir remis le droit des femmes à aller devant les tribunaux pour corriger des situations de discrimination salariale en vertu du droit à l'équité salariale? Et pourquoi avoir renvoyé cela strictement à la négociation, alors qu'on parle ici d'un droit? Une fois de plus non seulement on a provoqué l'opposition, mais on a également bafoué le droit des femmes à l'équité salariale.
Malheureusement, il faut constater qu'il y a une certaine logique à l'intérieur de ces trois provocations, notamment face aux partis d'opposition. La Loi régissant le financement des partis politiques est un élément extrêmement important sur le plan du processus démocratique. Sans cette loi, certains partis ne seraient pas en mesure de mener leur campagne ou de mettre en avant leur plateforme électorale, comme l'a fait, par exemple, le Parti vert lors de la dernière élection. Bien sûr, nous ne sommes pas des partisans du Parti vert, mais, au Bloc québécois, nous sommes des partisans du débat démocratique. Voilà une vision qui a le droit d'être exprimée dans une société démocratique et voilà une vision que le gouvernement conservateur veut étouffer et empêcher d'être exprimée sur la place publique.
C'est donc une attaque à la démocratie. Il en est de même de la suppression du droit de grève — droit de grève qui est aussi un élément fondamental sur le plan démocratique. C'est la même chose concernant l'équité salariale: interdire aux femmes d'aller devant les tribunaux au nom de je ne sais quoi, c'est aussi une atteinte à des processus démocratiques — en particulier la possibilité d'aller devant les tribunaux pour faire valoir ses droits.
De ce point de vue, le gouvernement s'est entêté dans son approche de provocation de l'opposition, de couches importantes de la société civile canadienne et québécoise. Et, pour l'opposition, c'est totalement inadmissible.
Je l'ai mentionné tout à l'heure: fondamentalement, dans cet énoncé économique, on aurait dû retrouver un certain nombre de mesures. Je rappelle que nous avons déposé un plan complet qui représente 23 milliards de dollars sur deux ans. Je vais maintenant le détailler. À l'intérieur de ce plan, on a expliqué comment on pouvait dégager cette marge de manœuvre en coupant un certain nombre de dépenses bureaucratiques. On n'est pas contre le fait de rationaliser un certain nombre de dépenses qui ne servent pas directement le public. Toutefois, cela nécessite une vision de ce qui est utile pour les contribuables, nos concitoyens, et de ce qui n'est en fait qu'une certaine auto-alimentation des dépenses au niveau conservateur, au niveau fédéral.
Nous avons donc mené une étude avec Jacques Léonard, l'ex-président du Conseil du trésor du Québec. Sur l'ensemble des postes, nous avons identifié des places où, effectivement, il y a eu explosion des dépenses bureaucratiques et où il serait possible d'aller chercher à peu près 6 milliards de dollars sur deux ans, selon notre évaluation. De même, certains actifs financiers ne sont pas utilisés actuellement par le gouvernement. Par exemple, dans les comptes d'opérations de change, on retrouve à peu près 42 milliards de dollars, si ma mémoire est bonne. On pourrait utiliser une partie de cet argent.
On a fait une série de propositions au gouvernement visant à obtenir la marge de manœuvre nécessaire afin qu'il n'y ait pas d'accroissement de l'endettement du gouvernement fédéral. C'est ce que nous proposons dans ce cadre. Bien sûr, il y aura déficit sur le plan technique parce qu'il y aura plus de dépenses que de revenus, mais on touche aux actifs financiers. Dès lors, on n'a pas besoin de répercuter l'accroissement de ces dépenses sur l'accroissement de la dette publique fédérale.
Les mesures que nous proposions étaient de trois ordres. Premièrement, nous parlions de mesures qui ne coûtent rien ou presque rien au gouvernement fédéral, comme l'abolition du délai de carence de deux semaines en ce qui concerne l'assurance-emploi. La — pas des Ressources naturelles, même si celle-ci a souvent répondu la semaine dernière comme si elle l'était — nous a dit que pour toute assurance, il y avait toujours un délai de carence ou une certaine franchise. Or on parle de l'assurance-emploi. On ne parle pas d'une assurance privée; on parle d'une assurance sociale. Dans ce contexte, non seulement il est faux de dire que toutes les assurances privées contiennent soit des délais de carence soit des franchises, mais en outre, on ne parle pas de la même chose. Alors il faut parler de pommes lorsqu'il est question de pommes. Dans ce contexte, une assurance sociale doit venir en aide aux personnes qui sont victimes de licenciement ou qui perdent leur emploi, pour leur assurer une certaine sécurité du revenu dès le moment où elles perdent leur emploi. C'est le principe qu'on a défendu, et il est tout à fait raisonnable. Cela ne veut pas dire que, au bout du compte, on accroîtra le nombre de semaines. Et, sur cette base, l'abolition de ce délai de carence ne coûte rien.
Bien sûr, comme nous l'avons mentionné à plusieurs reprises, nous voulons une bonification de l'assurance-emploi, ce qui nécessiterait peut-être un processus législatif un peu plus long. Toutefois, on aurait pu faire part immédiatement de l'abolition du délai de carence dans l'énoncé économique.
Un autre élément aurait pu être annoncé, soit un certain moratoire sur l'obligation, pour les retraités, de retirer un pourcentage de leurs FERR. Ainsi, ils pourraient traverser une période de crise pendant laquelle la Bourse est dépréciée de 40 p. 100 et espérer qu'au moment où ils auront à retirer ces sommes, une partie de leurs épargnes se sera reconstituée.
Le gouvernement n'y perdait pas grand-chose. C'est sûr qu'il y a un coût à court terme, mais si on attend que nos concitoyens à la retraite puissent refaire des économies à l'intérieur de leurs FERR, puissent voir remonter les actions qu'elles possèdent dans ces FERR, l'impôt qu'elles paieront au gouvernement fédéral au moment où elles vont retirer ces pourcentages sera plus important. Au bout du compte, c'est une opération qui ne coûte pas d'argent net au gouvernement fédéral. On a proposé une série de mesures à cet égard, des propositions qui ne coûtent rien ou pratiquement rien au gouvernement fédéral.
On a aussi proposé un certain nombre de mesures pour aider les entreprises en difficulté. Je le rappelle, à la page 30 de la version française de l'énoncé économique d'octobre 2007 du , on trouve un graphique qui montre que tous les secteurs industriels, à l'exception des hydrocarbures — la pétrochimie — sont en décroissance depuis 2005. Donc, crise financière ou pas, ça fait déjà au moins un an ou un an et demi que le gouvernement conservateur aurait dû intervenir pour venir en aide aux industries manufacturière et forestière et les soutenir. Il y avait urgence il y a un an, il y a encore plus urgence maintenant. Non seulement ces industries avaient de la difficulté au moment où on connaissait une croissance économique, mais elles auront encore plus difficulté au moment où notre principal marché, le marché américain, se ferme en partie à nous.
On se serait attendu à voir dans l'énoncé économique un certain nombre de mesures qu'on a proposées. On a notamment proposé le Fonds corvée modernisation. C'est ainsi qu'on l'a appelé. Si le gouvernement conservateur avait voulu lui donner un autre nom, cela ne nous aurait pas dérangés. C'est un peu l'équivalent de ce qu'a été Corvée-Habitation au début des années 1980 au Québec, alors qu'il y avait une autre récession extrêmement importante. Le gouvernement du Québec, les organisations syndicales et les organisations d'entrepreneurs en construction se sont entendus pour créer un fonds afin de favoriser et de soutenir la rénovation et la construction résidentielles et commerciales. Corvée-Habitation a donné d'excellents résultats au moment où on avait besoin de stimuler cette industrie au Québec.
On pourrait avoir le même type de programme, c'est-à-dire un programme qui s'adresserait aux entreprises des secteurs manufacturier et forestier qui seraient prêtes à renouveler leurs équipements pour être plus productives et mieux équipées à la fin de la crise qui se fera peut-être, espérons-le, dans 18 mois ou dans deux ans. On proposait que, pour chaque dollar investi par une entreprise, le gouvernement fédéral défraie 20 ¢ par ce fonds de modernisation. Au total, on avait évalué qu'un fonds de 4 milliards de dollars permettrait d'investir jusqu'à 24 milliards dans la modernisation de nos équipements et de nos entreprises du secteur manufacturier.
Nous avons aussi proposé à nouveau un crédit d'impôt remboursable à la recherche et au développement. Le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a déjà adopté cette proposition à l'unanimité, et le Comité permanent des finances l'a reprise à son compte au printemps dernier. Ce genre de mesure, tout en soutenant des entreprises et des secteurs en difficulté, leur permet de se mettre à jour pour être en mesure de rester compétitifs et d'améliorer leur productivité afin de profiter, au moment où la croissance sera au rendez-vous, de l'ouverture de nouveaux marchés.
Ces crédits d'impôt remboursables permettraient à des entreprises de bénéficier d'un crédit d'impôt remboursable. Je pense, par exemple, à l'entreprise Tembec qui investissait encore 80 millions de dollars en recherche et développement. Ce n'est peut-être pas le cas cette année, mais ce l'était l'année dernière. Comme elle ne fait pas de profit, elle aurait pu bénéficier d'une entrée de liquidités de 80 millions de dollars pour soutenir son effort en recherche et développement. Évidemment, si elle avait fait un profit de 40 millions de dollars, le crédit d'impôt aurait été de 40 millions de dollars. Le but de de ce crédit d'impôt est donc de s'assurer que même les entreprises qui ne font pas de profit puissent bénéficier du soutien du gouvernement fédéral, de tout gouvernement. C'est une mesure qui, je pense, était extrêmement importante.
Que répondent les conservateurs à l'ensemble des propositions qu'on a faites concernant l'économie, les entreprises, les secteurs en difficulté comme les secteurs manufacturier et forestier? Ils répondent qu'ils ont baissé les impôts sur les profits. Il me semble qu'il n'est pas très difficile de comprendre que de réduire les impôts sur les profits n'aide absolument pas une entreprise qui ne fait pas de profit. Tout ce que les conservateurs ont fait, au bout du compte, c'est permettre aux pétrolières et à un certain nombre d'autres grandes entreprises qui ne sont pas en difficulté mais en croissance, de bénéficier de réductions d'impôts, au détriment de l'ensemble de la société et des secteurs en difficulté.
Pour nous, il est extrêmement important qu'on annonce rapidement des mesures très concrètes pour venir en aide aux entreprises et aux secteurs en difficulté, et pour soutenir l'ensemble de l'économie, évidemment.
Maintenant, parlons des victimes de la crise. Selon moi, c'est à ce niveau que le gouvernement semble le plus insensible. Il y a des personnes qui vont perdre leur emploi et des travailleurs âgés qui vont perdre leur emploi.
Il y a une chose qu'on a demandée à plusieurs reprises et que mon collègue de a aussi demandé avec brio à plusieurs reprises, soit la mise sur pied d'un programme autrefois appelé « Programme d'aide aux travailleurs âgés ». Ce dernier a été aboli par les libéraux en 1998 et devait être remplacé par un autre programme, mais ce n'est jamais arrivé.
Évidemment, les conservateurs diront qu'ils ont mis en place un projet pilote à cet égard ou un programme de recyclage des travailleurs de 55 ans et plus. Ce n'est pas de cela dont on parle. Ce dont on parle, c'est d'un programme qui permettra à des travailleurs âgés, dans le cas d'un licenciement collectif, d'avoir un soutien financier pour les mener de l'assurance-emploi à leur pension.
Je donne un exemple qui s'est produit dans ma circonscription. Deux usines ont simultanément fermé leurs portes à Saint-Michel-des-Saints. Il s'agissait des deux plus gros employeurs. En fait, ils étaient pratiquement les seuls employeurs de la communauté. Ces usines appartenaient à Louisiana-Pacific. Ces deux entreprises ont fermé leurs portes et les gens se retrouvent à l'assurance-emploi.
Un investisseur ontarien est prêt à racheter les deux usines, mais redémarrera seulement une partie des opérations. Ce n'est donc pas tout le monde qui retrouvera un emploi. Comme ce sont des gens syndiqués, qui ont une bonne convention collective à la CSN, ce sont les plus anciens qui auront priorité. Pourtant, peut-être que plusieurs travailleurs de 58 ans ou de 59 ans seraient prêts à laisser à des plus jeunes la chance de se retrouver un emploi si on leur permettait de dignement se rendre jusqu'à leur retraite.
Quelles sont les conséquences de l'absence de ce programme? Les personnes plus jeunes, qui ne trouveront pas d'emploi dans le cadre de cette relance de l'entreprise, vont quitter la région de Saint-Michel-des-Saints pour aller à Repentigny, à Mascouche ou à Montréal. Ce sont des enfants de moins à l'école, des consommateurs de moins pour les commerces.
Selon une évaluation du Bloc québécois, une mesure de ce type ne coûte pas cher — on parle de 45 millions de dollars par année — et permet aux communautés touchées par des fermetures et des mises à pied massives d'avoir un soutien qui permet non seulement aux gens qui sont victimes de ces fermetures d'avoir un revenu décent, mais de permettre à l'ensemble de la communauté d'avoir une activité économique soutenue et d'avoir une vie sociale acceptable.
Comme je le mentionnais, c'est une mesure qui est relativement peu coûteuse et qui aurait permis au gouvernement de venir en aide concrètement aux personnes qui sont victimes de la crise.
Je pense aussi à une autre proposition qu'on a faite concernant le Supplément de revenu garanti. Nos aînés sont actuellement touchés par le fait que leurs épargnes fondent. Un certain nombre d'entre eux sont encore plus démunis et ont droit au Supplément de revenu garanti. Le problème, c'est que depuis le temps des libéraux, le gouvernement fédéral — c'est encore vrai avec les conservateurs — s'acharne à cacher ce programme. Cela fait en sorte qu'au Québec, il y a environ 60 000 personnes qui y ont droit et qui n'y ont pas accès. Ce que nous voulons est tout à fait logique et est une simple question de justice.
Les gens qui, à un certain moment, s'aperçoivent qu'ils avaient droit au Supplément de revenu garanti devraient avoir accès à ce supplément de façon rétroactive. Évidemment, il faut aussi s'assurer que ce Supplément de revenu garanti les mène à un seuil de revenu acceptable. Autrefois, c'était appelé le seuil de pauvreté, mais maintenant on a changé ce terme pour une expression plus politically correct. Désormais, on parle du seuil de faible revenu. Mais ne nous cachons pas: au seuil de faible revenu, quelqu'un est pauvre. Les prestations de Supplément de revenu garanti devraient être augmentées de 110 $ par mois.
Je voudrais donc proposer un amendement, appuyé par la députée de .
Je propose que la motion qui est devant nous soit amendée par substitution des mots « prenne note de » par les mots « condamne ».
Je soumets cet amendement à l'attention de cette Chambre. Je remercie la députée de son appui. Cet amendement va sûrement révolutionner l'ensemble de l'histoire parlementaire canadienne.
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Monsieur le Président, on peut dire, d'après les commentaires que j'ai entendus des gens de ma circonscription, que les Canadiens ne souhaitent pas d'autres élections. À peu d'exceptions près, ils n'accepteraient pas un gouvernement de rechange et un premier ministre qui n'aurait pas été élu par la population.
Par conséquent, il est temps d'aller de l'avant, d'aller résolument vers une solution constructive. C'est ce que les Canadiens veulent nous voir faire, selon moi, surtout en cette période délicate pour notre économie.
Notre gouvernement nouvellement élu n'a pas tardé à réunir le Parlement. Il l'a fait à peine plus d'un mois après les élections. Nous avons proposé notre programme dans le discours du Trône qui a marqué l'ouverture de la 40e législature. Ce programme a reçu l'appui de la Chambre jeudi. Le même jour, le a prononcé son énoncé économique et financier, une déclaration informant les Canadiens au sujet des conditions économiques actuelles et énonçant les intentions du gouvernement pour la période à venir en ce qui concerne ses plans et ses objectifs financiers prioritaires.
L'énoncé annonçait l'engagement de prendre des mesures additionnelles au cours des mois à venir pour protéger er renforcer notre économie. Il reconnaissait que des mesures additionnelles devaient être prises de concert avec les provinces et nos partenaires du G20.
Cependant, il faut mettre la situation actuelle en contexte, comme je l'ai dit plus tôt, en notant que la position du Canada est déjà beaucoup plus forte que celle de tous les pays du G7. Nous avons agi tôt, sans attendre le déroulement des événements, pour stimuler l'économie canadienne. Nous l'avons fait par des réductions d'impôt aux particuliers et aux entreprises, qui totaliseront quelque 31 milliards de dollars l'an prochain, soit l'équivalent de 2 p. 100 du PIB, et aussi des mesures de stimulation recommandées que tous les pays du G20 ont convenu de mettre en oeuvre à partir de maintenant. Il s'agit là de réductions d'impôt permanentes et viables qui font en sorte que l'argent reste dans les poches des Canadiens et des entreprises canadiennes cette année, l'an prochain et l'année suivante.
Depuis 2006, nous avons réduit le taux d'imposition visant les nouveaux investissements d'entreprises au plus faible niveau du G7 d'ici 2010. Nous avons effectué des investissements remarquables dans les infrastructures créatrices d'emploi, en sciences et en technologie, en éducation et en formation. En matière d'infrastructures, nous nous sommes lancés dans le plus vaste programme depuis la Seconde Guerre mondiale. L'ampleur des interventions que nous avons faites et que nous sommes disposés à faire est sans parallèle dans les économies avancées du monde.
L'histoire nous enseigne que la réaction du gouvernement à pareils ralentissements économiques devrait idéalement inclure des stimulants prenant la forme d'investissements, notamment dans les infrastructures, tout en préservant le crédit à l'intention des consommateurs et des entreprises. Le crédit fait partie intégrante de l'économie et il est essentiel à son bon fonctionnement.
Nous sommes intervenus rapidement, au cours des derniers mois, pour soutenir le crédit sans pour autant mettre l'argent des contribuables en danger. Nous avons fait en sorte que nos institutions financières disposent de liquidités en tablant sur la solide position de notre système bancaire à l'échelle mondiale.
Il ne fait cependant aucun doute que, à mesure que la conjoncture mondiale s'aggravera, nous en ressentirons les effets. Selon nos prévisions, nous entrerions en récession au cours du présent trimestre ou du premier trimestre de 2009. Ces prévisions concordent d'ailleurs avec celles du secteur privé.
Malgré ce premier recul de la croissance économique en près de 18 ans, le Canada demeure l'un des pays industrialisés dont les perspectives sont les meilleures. Toute stratégie prudente doit donc prévoir, entre autres, l'établissement de priorités en matière de dépenses gouvernementales qui tiennent compte des priorités des Canadiens. Nous serons ainsi mieux à même d'investir dans l'avenir économique des Canadiens et des entreprises canadiennes sans hypothéquer le pays.
Voilà la façon de procéder que nous avons décrite dans le discours du Trône et dans la mise à jour économique et financière. C'est un programme visant à mettre à profit l'essor de notre économie depuis au moins une décennie, attribuable aux sacrifices des Canadiens et d'entreprises canadiennes novatrices, à leur détermination et à l'ingéniosité avec laquelle ils ont su améliorer leur sort en travaillant d'arrache-pied.
Nous leur devons, en des circonstances comme celles-ci, de ne pas miner la solide position dont jouit le Canada, mais de continuer de faire ce qui nous a si bien servis en matière financière, en faisant preuve de prudence, en nous acquittant de nos obligations et en recherchant la compétitivité à long terme de l'économie lorsque nous faisons des investissements. C'est ainsi que l'on garantira que les Canadiens soient le mieux à même de bien gagner leur vie, d'assurer la subsistance de leur famille et de réaliser leurs rêves et aspirations.
Attelons-nous à la tâche et traitons tous les Canadiens comme il se doit. Il n'y a pas un instant à perdre.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole. Mon collègue de a fait une intervention très éloquente. C'est avec plaisir que je signale que nous sommes tous les deux de la même région de l'Ontario. Il défend ardemment les intérêts de notre région. Il a d'ailleurs fait un travail incroyable pour le lac Simcoe, pour l'aéroport régional et pour le collègue local. Je suis heureux de joindre ma voix à la sienne.
Pour ce qui est de l'énoncé économique et financier, il est très important de tenir compte de la conjoncture actuelle, en l'occurrence de la dégradation très rapide et sans précédent de l'économie mondiale. Personne n'aurait pu prévoir l'ampleur de la crise économique. L'effet d'entraînement de la crise internationale du crédit a été soudain et dévastateur. Le Canada ne vis pas en vas clos et il en ressent forcément les contrecoups.
Les prévisions économiques sont nettement moins encourageantes qu'au moment du dernier budget. La plupart des prévisionnistes s'attendent maintenant à une récession, notamment à une croissance négative au cours des quatrième et premier trimestres de 2008 et de 2009 respectivement.
Heureusement, notre gouvernement avait déjà pris des mesures en prévision d'un ralentissement éventuel, pour protéger le Canada de certaines des graves répercussions que nous avons vues dans d'autres pays.
Dans ma circonscription, on voit déjà poindre certains effets du ralentissement. Certaines usines ont joint leurs forces. L'usine de Faurecia a fermé et les pertes d'emploi font du tort aux familles. Il est important d'avoir un gouvernement, comme le nôtre, qui nous met à l'abri de telles pertes et qui protège les entreprises. Voilà l'approche qu'a retenue notre .
Nous avons fait des choix pour renforcer la position économique du Canada. En fait, depuis 2006, le gouvernement a réduit la dette fédérale de 37 milliards de dollars, un accomplissement fabuleux. Nous avons allégé le fardeau fiscal de près de 200 milliards de dollars en 2007-2008. Dans les années à venir, nous aurons réduit le taux d'imposition sur les nouveaux investissements des entreprises, de telle sorte que, d'ici 2010, il sera le plus bas de tous les pays du G7.
Nous avons fait de nouveaux investissements historiques dans l'infrastructure, qui ont permis de créer des emplois. Nous avons bonifié l'investissement dans les secteurs des sciences, de la technologie, de l'éducation et de la formation. Pour ce qui est de l'investissement dans l'infrastructure, bon nombre de gouvernements disent soutenir l'infrastructure, mais on n'a pas vu beaucoup de projets concrets où que ce soit au Canada. Avec notre gouvernement, au contraire, de remarquables projets d'infrastructure voient le jour partout au pays; j'en mentionne quelques-uns.
Il y a trois ans, quand les conservateurs ont été élus pour la première fois dans notre région, il n'y avait aucun service de train de banlieue. Le gouvernement conservateur a investi 8,3 millions de dollars pour changer les choses.
Il y a aussi eu trois projets d'infrastructure autour du lac Simcoe afin de le protéger contre le phosphore. Un nouveau centre de recyclage a aussi été construit sur la promenade Ferndale, à Barrie, grâce à une subvention fédérale. L'investissement dans l'infrastructure donne des résultats. Il crée des emplois dans la région de Simcoe-Muskoka.
Notre système financier est considéré comme étant un des plus solides du monde, selon le Forum économique mondial. Le Fonds monétaire international a conclu que le système financier canadien était évolué, sophistiqué, bien géré et capable d'essuyer de durs coups. Tout cela grâce aux mesures rigoureuses prises par le .
Nous avons agi pour garder notre système financier en santé. Nous en avons assuré la stabilité afin que les entreprises et les familles canadiennes continuent d'avoir accès au crédit. Les entreprises ont besoin du crédit pour investir ou payer leurs employés. Les familles en ont besoin pour obtenir des prêts hypothécaires et autres. Le gouvernement a pris des mesures pour maintenir l'accès au crédit à long terme en achetant des blocs de créances hypothécaires par l'entremise de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Notre gouvernement a aussi créé la Facilité canadienne d’assurance aux prêteurs, qui offre une assurance temporaire sur les emprunts à terme des institutions financières canadiennes sur les marchés de gros. Nous avons aussi haussé les pouvoirs d’emprunt d’Exportation et développement Canada et de la Banque de développement du Canada. L'approche sensée que nous avons adoptée au Canada porte fruit et nous protège contre les effets les plus graves du repli économique qui frappent d'autres pays.
Je tiens à mentionner quelque chose de très important, et j'ai été enthousiasmé d'entendre notre en parler dans son énoncé économique. Nous allons protéger les transferts canadiens pour la santé et les programmes sociaux. Les provinces doivent être en mesure de payer pour les éléments les plus chers de leurs budgets, comme la santé et les services sociaux. Cette sage décision n'a pas été prise au début ou au milieu des années 1990, quand l'économie Canadienne connaissait un ralentissement.
Quand l'ancien gouvernement libéral s'est retrouvé devant une situation financière difficile, il a choisi de réaliser l'équilibre budgétaire au détriment des budgets provinciaux en matière de soins de santé et d'éducation.
Ce choix a eu des conséquences négatives au Canada. Le pays ne s'est toujours pas remis des coups portés à la santé et à l'éducation sous le gouvernement précédent.
Les compressions que le gouvernement libéral a effectuées dans les soins santé en Ontario se sont traduites par des compressions généralisées chez moi. Par exemple, moins d'étudiants ont été acceptés dans les écoles de médecine en Ontario. Cette décision a découlé des compressions apportées au Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux. Il existe en Ontario une grave pénurie de médecins. Le manque est criant dans ma région et nous en sommes là à cause de ces choix.
Il fait bon voir un qui reconnaît l'importance du système de soins de santé et du système d'éducation dans notre pays. Il est rassurant de voir qu'on ne s'en prendra pas à ces systèmes.
Certains députés occupent les mêmes sièges qu'ils occupaient lors du dernier ralentissement. Ils parlent maintenant de former une coalition avec les séparatistes. Ils pourraient faire les même choix, caractérisés par l'immaturité, que ceux qui ont été faits au cours du dernier ralentissement.
Notre système de soins de santé ne saurait traverser une autre période difficile. Il ne pourrait se remettre d'autres compressions libérales. Les gens qui travaillent à l'hôpital Royal Victoria à Barrie ne peuvent très certainement pas subir d'autres compressions sauvages. Il fait bon d'entendre que notre est prêt à défendre le Transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux.
Une voix: Vous pouvez remercier le NPD et Bob Rae pour cela.
M. Patrick Brown: Oui, monsieur le Président, il est bien sûr important de signaler que la personne responsable des compressions dans les soins de santé, la personne qui a limité les inscriptions dans les écoles de médecine durant cette période, était le député de . L'idée est inquiétante, certes, mais il ne faudrait pas s'étonner que ce dernier devienne ministre dans une coalition avec les séparatistes. Il pourrait choisir de continuer le ravage qu'il a commencé dans les soins de santé en Ontario.
Notre énoncé économique et financier contient des mesures pour aider les aînés du Canada. Nos aînés ont bâti ce pays. Ils méritent de vivre dans le respect et la dignité.
Les Fonds enregistrés de revenu de retraite et les exigences de retrait dont ils sont assortis sont une source de préoccupation particulière. L'an dernier, notre gouvernement a porté l'âge limite pour convertir un régime enregistré d'épargne-retraite en FERR de 69 à 71 ans.
Le gouvernement propose un changement ponctuel qui permettrait aux détenteurs de FERR de réduire de 25 p. 100 le retrait minimum requis pour l'exercice en cours. Par exemple, une personne normalement tenue de retirer 10 000 $ d'un FERR en 2008 n'aurait par le fait même à en retirer que 7 500 $.
En plus de l'augmentation de 2 milliards de dollars du pouvoir d'emprunter d'Exportation et développement Canada, le a également prévu une injection de 350 millions de dollars en capitaux propres qui permettraient de garantir jusqu'à environ 1,5 milliard de dollars de crédit additionnel pour les exportateurs canadiens. Tous les députés de la Chambre qui sont inquiets au sujet du secteur des exportations devraient applaudir à ces mesures.
Le secteur des exportations a été durement frappé par la crise financière. EDC sera dorénavant en mesure d'accroître les quelques 80 milliards de dollars d'exportations et d'investissements qu'il rend possible pour les entreprises canadiennes, y compris 4 milliards de dollars pour le secteur de l'automobile uniquement.
Le gouvernement prendra rapidement les mesures qui s'imposent dans le domaine de la réglementation des valeurs mobilières. Notre système lourd et encombrant, du fait qu'il comporte 13 organismes de réglementation des valeurs mobilières, est une lacune évidente de l'approche avant-gardiste du Canada en ce qui concerne la promotion de la stabilité financière.
En prenant le pouvoir, le gouvernement a adopté une perspective à long terme. Notre pays est en meilleure position aujourd'hui grâce à cette approche.
Le 14 octobre, les Canadiens ont élu un gouvernement conservateur pour gérer la crise économique à laquelle le monde est confronté. Je suis persuadé que, lorsque les Canadiens se sont retrouvés dans l'isoloir pour voter, ils n'ont pas voté pour un gouvernement formé par le Parti libéral, le NPD et le Bloc Québécois. Si les rumeurs sont fondées, ce coup d'état, cette non-élection, cette prise de contrôle de la démocratie ne représente assurément pas le point de vue des Canadiens.
Nous relèverons ces défis économiques d'une façon qui nous permettra de protéger les familles canadiennes, comme les Canadiens nous l'ont demandé et selon l'opinion qu'ils ont exprimée lors du scrutin. Notre plan témoigne de notre retenue et de notre respect pour l'argent des contribuables. Il force les gouvernements et les politiciens à réduire leurs dépenses avant de demander aux Canadiens ordinaires de se serrer la ceinture.
Le plan économique du gouvernement conservateur permettra de réformer les finances, d'assurer une budgétisation solide, de protéger les emplois pour les familles et les collectivités du Canada, d'élargir l'ampleur de nos investissements et de nos échanges commerciaux, et de rendre le gouvernement plus efficace.
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Monsieur le Président, je commence généralement mes interventions en disant que je suis heureux de pouvoir prendre la parole sur certaines questions, mais c'est aujourd'hui avec beaucoup de tristesse que j'interviens dans ce débat exploratoire sur la motion suivante:
Que la Chambre prenne note de l'Énoncé économique et financier déposé à la Chambre le 27 novembre 2008.
C'est triste parce que cela aurait pu se passer autrement. Nous aurions pu avoir des mesures de relance économique dépourvues de sectarisme politique, et le aurait pu favoriser la coopération, mais rien de cela ne s'est produit et ce, à une époque où le monde traverse une crise économique dont nous ressentirons certainement les effets au Canada, malgré nos assises financières assez solides, attribuables surtout aux gouvernements précédents.
Nous devrions être en train de discuter d'un train de mesures pour stimuler l'économie. Nous aurions dû pouvoir nous fier à l'honnêteté du premier ministre, quand il a parlé de collaboration dans le discours du Trône. Au lieu de cela, nous avons maintenant un débat exploratoire parce que le , en vertu de ses pouvoirs, a retardé d'une semaine la motion de voies et moyens et a suspendu, dans une grande mesure, la journée de l'opposition qui aurait pu donner lieu — mais pas nécessairement — à la présentation d'une motion de défiance.
Nous sommes lucides en regardant ce qui se passe ici. Nous avons vu la machine à propagande se mettre en marche ce week-end. Le est tellement habile pour la faire démarrer. Une fois lancée, la propagande biaise le débat, donnant l'impression qu'on cherche à s'approprier le pouvoir alors que c'est de la situation économique qu'il est question, plus précisément des stimulants économiques dont nous avons besoin, et non des méthodes et de l'idéologie dictatoriales du premier ministre. auxquelles nous avons eu droit. Je pense que nous entendrons beaucoup de propagande dans les jours à venir, parce que le premier ministre tentera de voir s'il peut continuer à biaiser l'objet du débat.
Sous prétexte de l'existence d'une crise économique, le gouvernement a essayé de faire taire les voix des Canadiens s'opposant à ses politiques. Le complot du concernant le financement des partis politiques, ce système qui fait que la démocratie fonctionne et qui donne un certains poids au vote des Canadiens de toutes allégeances, ne visait qu'à détourner l'attention des autres éléments de l'énoncé économique tendant à réduire l'appareil gouvernemental et les droits des Canadiens. En résumé, l'inclusion du financement des partis politiques dans l'énoncé économique visait à camoufler les autres mesures proposées. Le premier ministre s'attaque au pouvoir de négociation collective en supprimant le droit de grève et en éliminant l'équité salariale, des mesures déraisonnables qui correspondent toutefois à son idéologie personnelle.
Comment peut-on même tenter de faire croire que, en enlevant de l'argent aux contribuables, on pourrait donner un coup de pouce à l'économie?
Il est question d'emplois, de stimulation économique. On devrait s'occuper de l'économie plutôt que de soutirer de l'argent aux travailleurs et de priver les Canadiens de leurs droits fondamentaux, comme il en est question dans l'énoncé économique.
Voici les faits à propos de l'énoncé économique. Après avoir promis de coopérer lors de la réunion du G20, autant avec les premiers ministres qu'avec les partis de l'opposition, le premier ministre a présenté unilatéralement un énoncé économique y compris une motion de voies et moyens qui subvertit la démocratie, porte atteinte aux fonctionnaires, mine les droits fondamentaux comme la parité salariale et la négociation collective, manipule les données financières afin d'afficher un excédent fictif, mise sur la vente projetée d'actifs qui appartiennent aux Canadiens et ne présente aucun mesure de stimulation de l'économie. Voilà le véritable contenu de l'énoncé économique.
Passons maintenant à une autre opinion au sujet du grotesque énoncé économique qui a presque transformé une crise économique en crise politique.
Don Martin, à qui il arrive parfois de soutenir le Parti conservateur du Canada, a dit ceci dans un article de l'Ottawa Citizen de vendredi:
L'aspect le plus horrifiant de la mise à jour économique tant redoutée du ministre des Finances, M. Jim Flaherty, n'est pas les données fantaisistes qu'elle contient. Celles-ci ont été embellies pour créer l'illusion d'une stabilité financière assortie d'une croissance des recettes et d'une absence de déficit, mais sujette à tellement de changements imminents qu'elle en perd tout son sens.
Ce sont les répercussions cauchemardesques d'une mesure sournoise, inopportune et irresponsable du gouvernement visant à éliminer le versement aux partis politiques d'une subvention annuelle de 1,95 $ par vote reçu [...]
Après avoir laissé tomber les gants, le premier ministre Stephen Harper a commis une erreur monumentale — que les conservateurs ne pourront corriger qu'en revenant sur leur position, ce qui serait inhabituel — quand il a enfilé son coup-de-poing américain dans le but de terrasser ses adversaires politiques.
Plus loin, il dit:
Bien qu'il ne soit pas aussi grossier politiquement que la tentative de Stephen Harper visant à saboter furtivement ses adversaires politiques, son énoncé économique se révélera tout aussi futile.
Les chiffres contenus dans la mise à jour économique sont écrits dans le sable; celle-ci est un document du déni, car elle représente un cliché des circonstances actuelles sans tenir compte des ralentissements à venir.
Ce n'est qu'à la toute dernière page du document d'information, sous la rubrique « Risques liés aux projections financières », que le contenu du document est présenté en regard de la dure réalité.
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Monsieur le Président, je vous présente mes excuses. Je vois bien pourquoi les députés d'en face ne veulent pas que le nom soit prononcé, pas même dans une citation. Vous avez raison.
Dans son énoncé économique, le nous prouve que la vérité et lui ne font pas bon ménage. Comme Don Martin l'a dit, le ministre des Finances a grandement trafiqué les chiffres.
Permettez-moi maintenant de vous lire quelques extraits d'un article de James Bagnall, tiré lui aussi du numéro de vendredi du journal The Ottawa Citizen. Voici ce qu'il écrit:
La force du Canada par rapport aux autres pays du G-7 est telle que [le ministre des Finances] renonce à augmenter sensiblement les dépenses pour les routes et les autres travaux publics, bien que certains voient une telle augmentation comme nécessaire pour compenser le ralentissement économique.
Puis, il écrit ceci:
Comparativement à la tempête financière qui sévit dans d'autres pays, la situation du Canada est remarquablement saine. Il serait bien d'entendre le [ministre des Finances] rendre à César ce qui est à César. Le bon état des finances publiques est en grande partie attribuable au gouvernement libéral de Jean Chrétien. Grâce aux mesures prises par M. Chrétien au milieu des années 1990, [le ministre des Finances] dispose de divers moyens pour combattre le ralentissement économique. Les libéraux du [chef actuel de l'opposition officielle] et le reste de l'opposition au Parlement sont en colère parce que le ministre refuse d'avoir recours à ces moyens.
L'auteur parle de l'assise financière que l'on doit à un premier ministre précédent et à son ministre des Finances.
M. Bagnall écrit encore:
En 2008, la dette fédérale avait été réduite de plus de 100 milliards de dollars. Le gouvernement paie actuellement 30 milliards de dollars par année en intérêts sur la dette, comparativement à 46 milliards de dollars en 1995.
Les finances du Canada sont saines juste au moment où il le faut.
Toutefois, le n'a pas reconnu pourquoi il en est ainsi. Un peu plus tard, je soulignerai que non seulement le gouvernement avait de bonnes bases financières au départ, mais qu'il a miné ces bases financières, quoi qu'en dise la propagande du qui a affirmé aujourd'hui que c'est parce que son gouvernement a bien su gérer l'économie qu'elle repose sur des assises solides.
En réalité, comme l'explique James Bagnall dans son article, ce n'est pas le cas:
La solvabilité du Canada est en grande partie due au gouvernement libéral de Jean Chrétien. Grâce aux mesures que M. Chrétien a prises au milieu des années 90, [l'actuel ministre des Finances] dispose d'une gamme d'options pour combattre le ralentissement de l'économie.
Le aurait dû agir. Il disposait de bases solides. Il disposait d'une capacité financière que lui avait léguée le gouvernement précédent. Il n'a pas profité de cette capacité et a plutôt joué le jeu de l'idéologie. Il a attaqué les fonctionnaires, le principe de l'équité salariale et a semé la dissension politique au pays au lieu de présenter un plan pour stimuler l'économie alors que la capacité de le faire était meilleure au Canada que dans tout autre pays.
Je veux dire clairement ce que le a fait. Dans cet énoncé économique, le ministre des Finances est loin de la vérité. De la façon dont les choses se déroulent, le , de par ses gestes, a démontré qu'on ne peut pas lui faire confiance.
Aujourd'hui, cependant, le essaie de gagner du temps et lance la machine à propagande à pleine vitesse. Il s'attaque à l'idée d'une coalition et pire encore, il invente des histoires pour faire croire que nous sommes dans une situation financière plus stable que les autres pays du monde. Permettez-moi de remettre les pendules à l'heure. Au cours des deux dernières années, le et le gouvernement conservateur ont agi de telle sorte que le Canada est maintenant au bord d'un déficit budgétaire alors que sa situation faisait auparavant l'envie du monde industrialisé.
Ce qui me préoccupe au sujet de l'énoncé économique, c'est que, lorsqu'on l'examine, on constate qu'il prévoit de légers excédents dans l'avenir. Comment le peut-il faire de telles projections? Le gouvernement envisage de vendre certains actifs canadiens. Cependant, lorsqu'on leur pose la question, les hauts fonctionnaires ne sont pas en mesure de préciser quels actifs seront vendus pour obtenir ces 2,6 milliards de dollars, chiffre qui permet au gouvernement d'afficher un excédent.
Le avait-il raison de dire pendant la campagne électorale que c'est le bon moment pour acheter? Le dit-il au reste du monde « Venez au Canada. Le est l'encanteur et nous vendons les actifs des Canadiens»? Ce ne sont pas les actifs du gouvernement. Ce sont ceux des Canadiens que le envisage de vendre pour permettre au d'afficher un excédent fictif dans l'énoncé économique, en faisant une vente au rabais.
Il est temps de faire preuve d'honnêteté. Le gouvernement doit jouer franc jeu et faire connaître sa position financière, admettre qu'il a le budget des dépenses le plus considérable de toute l'histoire canadienne et que le manque à gagner annuel d'environ 12 milliards de dollars attribuable à la réduction de la TPS n'a absolument pas stimulé l'économie. Nous en constatons les effets. Cette réduction a, au contraire, empêché le gouvernement fédéral de prendre les mesures nécessaires pour aider les Canadiens à affronter la présente crise économique.
Il y a deux ans, le gouvernement central de notre pays était solide et disposait des ressources nécessaires pour réagir aux situations difficiles. Aujourd'hui, les coffres sont vides.
Pourquoi le n'a-t-il pas admis cela dans son énoncé économique? Nous aurions pu l'accepter. C'est un fait. Il est temps pour le gouvernement d'être honnête et franc en ce qui concerne la situation financière du Canada. Nous devons aider les Canadiens, nos secteurs des forêts, de la fabrication, de l'automobile et de l'agriculture, et nos aînés en stimulant l'économie, en protégeant les pensions et en mettant en oeuvre d'autres programmes. C'est ce qu'il faut faire et le gouvernement a échoué à cet égard dans son énoncé économique. Je ne sais pas si cette orientation provient du ou du ministre des Finances, mais le gouvernement a tenté de trafiquer les chiffres, de faire de la politicaillerie et de faire passer son idéologie avant le bon sens économique.
Nous savons que l'actuel a déjà fait des siennes ailleurs et que l'Ontario a déjà souffert à cause de lui. À titre de parlementaire et de Canadien, je refuse que le ministre des Finances fasse au Canada ce qu'il a fait à l'Ontario. C'est pour cela que les partis d'opposition dénoncent le manque de stimulation économique et de coopération du gouvernement. On dirait que la question de savoir s'il méprise les lois laisse le gouvernement indifférent. J'ai abordé le sujet dans mon recours au Règlement jeudi matin.
Le député dit que j'ai l'air pathétique. Et la loi, qu'en font-ils? Jusqu'où le gouvernement ira-t-il? Il ne permet même pas la tenue d'élections démocratiques au sein des organisations agricoles. Il a tenté d'en influencer les résultats en usurpant les privilèges de franchise postale des députés. Monsieur le Président, vous êtes saisi de cette question de privilège. Bref, le gouvernement semble se moquer des lois, tout comme il n'a pas hésité à trafiquer les chiffres dans son énoncé économique, pour autant que le puisse imposer son idéologie.
En réalité, l'énoncé économique nous fait abandonner la planification prudente fondée sur des réserves financières nous permettant d'agir en partenariat avec les milieux de l'entreprise et les gouvernements provinciaux pour affronter les difficultés, comme par le passé pour le SRAS, l'ESB et d'autres situations. À l'heure actuelle, une crise économique mondiale frappe le Canada. Assez étrangement, le semble s'en être rendu compte après les élections, mais il n'était pas prêt à le reconnaître avant. Le problème, c'est que le gouvernement du Canada, à mesure qu'il réduit nos réserves financières, amoindrit notre capacité de faire face aux difficultés. Le gouvernement a eu l'occasion, avec l'énoncé économique, de nous donner les chiffres exacts pour que nous sachions à quoi nous en tenir, mais il a choisi de nous présenter les chiffres qui lui conviennent, pour l'essentiel.
Deux brèves années ont suffi pour que le gouvernement réduise sérieusement notre marge de manoeuvre. Comme je l'ai dit, le gouvernement a produit une grande quantité de propagande au cours du week-end et nous pouvons nous attendre à ce qu'il continue d'agir de la sorte au cours des prochaines semaines.
Je dirai en terminant que le gouvernement a prouvé par sa mise à jour financière qu'il ne comprend rien à la crise économique grandissante à laquelle tous les autres pays industrialisés réagissent de façon résolue et qu'il ne la prend pas au sérieux.
Le prétend qu'il peut conserver un excédent durant cette crise, ce qui est, pour le moins, une tromperie. Les conservateurs ont produit un déficit de 6 milliards de dollars et ils en prennent prétexte pour effectuer des compressions idéologiques aux services gouvernementaux essentiels, pour vendre des éléments d'actif du gouvernement et pour réduire la rémunération des fonctionnaires. Il n'était pas nécessaire d'agir de la sorte.
Le aurait pu agir de façon honnête et transparente, proposer un ensemble de mesures de stimulation, collaborer avec les dirigeants du G20 comme il avait manifesté l'intention de le faire, collaborer avec les premiers ministres provinciaux comme il avait dit qu'il le ferait et collaborer avec les partis à la Chambre, comme le en avait manifesté l'intention dans le discours du Trône. Il est triste de constater que le et le présentent un tel énoncé économique et un tel programme idéologique alors que nous savons qu'il aurait pu en être tout autrement.
Ce qui ressort de tout cela, c'est que le a clairement perdu notre confiance et, selon moi, celle des Canadiens également. Il aurait pu en être tout autrement.
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Monsieur le Président, aujourd'hui est un bien triste jour pour le Canada. En effet, pendant les trois derniers jours, nous avons entendu les députés de l'opposition déclarer qu'ils vont faire fi des résultats d'une élection qui s'est déroulée il y a seulement six semaines et se liguer pour voter contre le gouvernement conservateur sans autre raison que leur soif absolue de pouvoir. Ils comptent remplacer le gouvernement formé par la population par une coalition de leur cru. Aussi incroyable que cela puisse sembler aux Canadiens, c'est effectivement de cela dont il est question. Les députés de l'opposition disent qu'ils sont plus compétents que les électeurs canadiens qui se sont prononcés il y a à peine six semaines. Comme les députés de l'opposition s'estiment plus compétents, ils sont sur le point de s'emparer des rênes du pouvoir en contournant le processus démocratique, strictement animés par leur soif de pouvoir. Et cela se passe au Canada.
Il y en aurait tellement à dire à ce sujet. On peut notamment se demander quel grand plan ce gouvernement non élu mettrait en oeuvre pour justifier, à tout le moins dans son esprit égaré par la soif de pouvoir, cette manoeuvre sans précédent?
Aujourd'hui, je vais mettre à profit le temps limité dont je dispose pour analyser les huit points que le porte-parole libéral en matière de finances a présentés comme les éléments du plan économique qui sera mis en oeuvre une fois que ce coup d'État aura eu lieu. Je vais démontrer qu'en fait, ces mesures, et bien d'autres, ont déjà été mises en oeuvre par le gouvernement conservateur. Nous ne nous contentons pas d'en parler. Il ne s'agit pas simplement d'un plan. Beaucoup d'autres mesures ont également été prises, et d'autres, promises. Bien entendu, le et le se sont bel et bien engagés à prendre toutes les mesures nécessaires.
Dans le cadre d'une entrevue qu'il a donnée en fin de semaine, le porte-parole libéral en matière de finances a présenté son plan en huit points pour l'économie, son prétexte pour renverser le gouvernement élu de ce pays.
Premièrement, il a dit qu'il travaillerait en coopération avec les députés de tous les partis afin d'obtenir leurs suggestions pour aller de l'avant.
Ces députés non portés au pouvoir ont certainement démontré cela, n'est-ce pas? Ils ont démontré clairement qu'ils ne collaboreront pas avec les députés conservateurs. Ils ont démontré qu'ils préféraient travailler avec les séparatistes, ces mêmes députés avec lesquels ils avaient promis qu'ils ne formeraient pas de coalition, et les socialistes. Le chef de l'opposition officielle a également dit durant la campagne électorale, il y a seulement six semaines, qu'il ne formerait également jamais de coalition avec les socialistes. C'est de cette façon que ces députés travailleront avec leurs collègues. C'est le premier point soulevé par le porte-parole libéral en matière de finances.
Deuxièmement, il a dit qu'il travaillerait avec les fonctionnaires du ministère des Finances pour évaluer soigneusement la position financière du Canada.
Le a déjà pris cette mesure, et il en a fait part dans sa mise à jour économique et financière de jeudi dernier. Les points saillants ont été présentés à la page 88 du document de 140 pages qu'il a présenté à la Chambre des communes. Bien sûr, l'opposition n'a pas voulu voir ce document. Elle n'a pas voulu en entendre parler, et je sais qu'elle ne l'a pas lu. Nous savons que, par exemple, les néo-démocrates socialistes ont participé à un complot secret avec le Bloc visant à former une coalition avec l'opposition officielle libérale. Ils ne se souciaient pas de ce qui se trouvait dans la mise à jour financière. Ils n'ont pas lu le document de 140 pages qui décrit la situation.
Je vais souligner et résumer rapidement certains des points de la mise à jour économique et financière.
Le premier point, c'est que le gouvernement prévoit que le budget sera équilibré pour l’exercice en cours et les cinq suivants, mais ne peut garantir l’équilibre budgétaire en raison des risques à la baisse qui pèsent sur la situation économique.
Le deuxième point, c'est qu'une croissance économique plus faible a nettement réduit les revenus prévus.
Le troisième point de ce résumé de la mise à jour économique et financière précise que les charges de programmes en 2008-2009 devraient être inférieures aux prévisions du budget de 2008 mais, en 2009-2010, elles devraient leur être supérieures, principalement à cause de l’augmentation des transferts aux particuliers et à d’autres administrations. Les frais de la dette publique de ces deux exercices sont inférieurs aux projections parce que les taux d’intérêt projetés le sont aussi.
Le quatrième point du résumé, un document que l'opposition n'a même pas pris la peine de lire ni même d'écouter lorsque le en a fait lecture, précise que, compte tenu des mesures proposées dans l'énoncé, l’excédent projeté s’établit à 0,8 milliard de dollars en 2008-2009. Les résultats du troisième trimestre publiés aujourd'hui indiquent un excédent de 0,3 p. 100 pour ce trimestre. Nous savons que nous n'enregistrerons pas de déficit pour le présent exercice financier. Qu'est-ce que les députés de l'opposition veulent dire quand ils parlent des dangers que présentent ces déficits? Nous pourrions enregistrer des déficits au cours des années à venir, selon le niveau de stimulation de l'économie qui sera nécessaire. Le et le l'ont précisé très clairement.
Le cinquième point est que le fardeau fiscal, soit le total des revenus perçus en proportion du produit intérieur brut, devrait diminuer de 15,8 p. 100 en 2007-2008 à 15,2 p. 100 en 2013-2014, son niveau le plus bas en près de 50 ans.
Le sixième point du résumé de l'énoncé économique et financier, que les députés d'en face n'ont pas pris la peine d'écouter ou de lire, souligne que les charges de programmes devraient augmenter temporairement, passant de 13,0 p. 100% du PIB en 2007-2008 à 13,4 p. 100 en 2009-2010, par suite du ralentissement de la croissance économique. À moyen terme, elles devraient augmenter au même rythme que l’économie.
Le septième point du résumé dit que, au cours de l’horizon prévisionnel, les frais de la dette publique en proportion du PIB devraient demeurer relativement stables, s’établissant à près de 2,0 p. 100, avant de diminuer à 1,8 p. 100 en 2013-2014.
Ceci n'est qu'un résumé du document de 140 pages que le a présenté jeudi dernier, le plan que les députés de l'opposition voudraient, semble-t-il, rejeter et remplacer par leur plan en huit points.
Je tiens également à préciser que les détails de chacune de ces grandes lignes sont précisés à la page 88 du document. Les députés d'en face voudront peut-être finalement jeter un coup d'oeil à ce document qui est très bien fait.
Le troisième point que le porte-parole en matière de finances de l'opposition officielle a souligné comme faisant parti de leur plan en huit points est le suivant:
Nous continuerions de travailler en collaboration avec les grands penseurs économiques, les entreprises et les dirigeants syndicaux du Canada et nous les réunirions officiellement dans le cadre d'un sommet qui nous permettrait de déterminer jusqu'où nous pouvons aller.
Les députés de l'opposition disent qu'ils commencent à planifier, mais cela fait deux ans que le gouvernement s'y est mis. Il est évident que cela a déjà été fait. Par exemple, le a parlé, dans son discours — et il en est d'ailleurs question dans ce document de 140 pages que les députés de l'opposition ne veulent pas lire et dont ils ne veulent pas entendre parler — des projections de quatre organisations du secteur privé. Celles-ci ont établi leurs propres projections fondées sur les politiques actuelles. Ces quatre organisations, que les députés de l'opposition balaient du revers de la main, sont le Conference Board du Canada, le Policy and Economic Analysis Program de l’Université de Toronto, la firme Global Insight et le Centre for Spatial Economics.
Les députés de l'opposition ont répété aujourd'hui qu'aucun expert n'appuierait notre proposition. C'est évidemment faux, et je sais que tous les députés consultent leurs propres personnes-ressources, les dirigeants d'entreprise et les dirigeants syndicaux dans leurs propres collectivités pour obtenir leur opinion sur la marche à suivre en ces temps très difficiles. Ce troisième point est lui aussi bidon.
Je cite une fois de plus le porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, qui a parlé d'un accroissement et d'une accélération des mesures concernant l'infrastructure. C'est là son quatrième point. Où le porte-parole se cachait-il? Notre gouvernement a prévu des investissements record dans les infrastructures fédérales dans ses budgets. Il a également promis de débourser ces sommes plus rapidement pour stimuler davantage l'économie.
Nous avons une bonne longueur d'avance et, en fait, les mesures que nous avons prises et notre situation font l'envie de toutes les grandes puissances économiques. C'est indéniable.
Par exemple, le gouvernement a mis en place un plan d'infrastructure à long terme, Chantiers Canada, assorti d'investissements sans précédent de 33 milliards de dollars sur sept ans. C'est un stimulant économique extraordinaire. Nous avons rendu permanent le Fonds de la taxe sur l'essence, ce que le précédent gouvernement a refusé de faire. Grâce à cette mesure, environ 2 milliards de dollars de plus pourront être investis dans les infrastructures en 2009-2010 et chaque année par la suite. Ce ne sont pas là des dépenses ponctuelles.
Nous avons créé le bureau fédéral de partenariat public-privé, une société d'État ayant pour mandat de gérer et d'encourager les partenariats public-privé. Autrement dit, à d'autres investissements gouvernementaux s'ajoutera la contribution de sources privées. Si le porte-parole en matière de finances était honnête, il reconnaîtrait, j'en suis sûr, que nous avons pris les mesures qu'il préconise dans le quatrième point de son plan.
Dans le discours du Trône, le gouvernement dit ceci:
Les infrastructures publiques sont non seulement une source vitale d’emplois pour aujourd’hui, mais aussi un moyen de relier les collectivités et les régions, et de stimuler ainsi la croissance et l’emploi à long terme. Notre gouvernement s’engage à accélérer l’exécution de son plan Chantiers Canada afin que les projets se concrétisent le plus rapidement possible.
Nous nous sommes prononcés sur cette mesure après que le eut présenté sa mise à jour économique et financière. Résultat? La Chambre a adopté la mesure. Les députés d'en face le savent bien, même s'ils préfèrent l'ignorer. Le plan en huit points du porte-parole de l'opposition en matière de finances l'ignore complètement.
Permettez-moi de fournir des précisions sur certaines mesures que le gouvernement a prises et qui vont dans le même sens que celles préconisées dans le quatrième point du plan présenté par le porte-parole de l'opposition en matière de finances.
En fait, d'autres grandes économies s'inspirent des mesures prises par le gouvernement au cours des trois dernières années. En voici la preuve. Le Royaume-Uni vient de réduire sa taxe sur la valeur ajoutée, sa TPS, ce que nous avons fait ici au cours de notre première année à la tête du gouvernement, il y a environ trois ans. Aux États-Unis, le président élu, Barack Obama, qui préconisait une augmentation des impôts des Américains pendant sa campagne présidentielle vient de faire volte-face et d'adopter une position qui va dans le sens des mesures prises par le gouvernement canadien. Il va réduire les impôts des Américains.
Toutes les grandes économies promettent d'augmenter les dépenses, d'accroître la cadence des dépenses dans les infrastructures nécessaires. Nous avons augmenté ces dépenses au cours des trois dernières années. Nous avons une bonne longueur d'avance dans ces dossiers.
Le cinquième point du programme du porte-parole de l'opposition officielle propose un meilleur appui à la recherche et au développement. Je ne peux pas mentionner toutes les augmentations de dépenses que nous avons faites pour la R et D, parce que la liste est longue. Je ne parlerai que de trois éléments clés.
En raison des budgets de 2008 et des deux années précédentes, le gouvernement aura investi 850 millions de dollars de plus, seulement en 2009-2010, à l'appui des objectifs de la stratégie, qui mise notamment sur un programme d'incitatifs fiscaux pour l'accroissement de la recherche scientifique et du développement expérimental. Ce programme prévoit des investissements de 250 millions de dollars dans le secteur de l'automobile.
Les députés d'en face disent à la Chambre que nous n'avons rien fait pour le secteur de l'automobile. C'est un exemple frappant, une mesure certainement très utile, mais le porte-parole de l'opposition en matière de finances n'en a pas soufflé mot.
Le budget de 2008 prévoit 250 millions de dollars sur cinq ans à l'appui de projets de recherche et développement stratégiques de grande portée dans le secteur de l'automobile, dont j'ai déjà parlé. Ces projets doivent porter sur la mise au point de véhicules plus verts et d'un meilleur rendement énergétique. N'oublions pas par ailleurs la somme de 1,5 milliard de dollars investie dans Génome Canada et divers autres investissements dans des projets de recherche en cours.
J'en arrive au sixième point du plan en huit points que le porte-parole de l'opposition en matière de finances a présenté en fin de semaine:
[...] travailler avec les provinces pour améliorer les programmes offerts aux Canadiens désireux d'acquérir une formation ou de se perfectionner, dans un contexte d'éducation continue qui aiderait les travailleurs à composer avec la réalité économique présente et future...
Ces députés ne sont pas sans savoir que le gouvernement, premièrement, investit déjà dans l'éducation et la formation. Il offre du soutien à long terme au titre de l'éducation postsecondaire. En effet, il a créé la nouvelle subvention pour les étudiants canadiens et modernisé le programme canadien de prêts étudiants. Les députés libéraux ont choisi de passer cela sous silence.
Deuxièmement, le gouvernement a créé la catégorie de l'expérience canadienne et rationalise le système d'immigration du Canada pour qu'il réponde mieux aux besoins du marché du travail du Canada.
Troisièmement, le gouvernement fait d'importants investissements dans la formation liée au marché du travail afin que les programmes d'apprentissage et de perfectionnement soient plus accessibles pour les travailleurs canadiens.
Nous avons prévu d'autres mesures relatives à la R et D et à la formation, notamment 1 milliard de dollars d'investissements dans la Fiducie pour le développement des collectivités, 3 milliards de dollars sur six ans dans de nouveaux accords sur le marché du travail afin de combler les lacunes des programmes, et bien d'autres. Je n'ai pas le temps de les lire toutes.
Je reviens au programme du député, plus précisément au septième point:
[...] travailler avec les dirigeants des secteurs de la fabrication, des forêts et de l'automobile pour mettre au point des mesures qui renforceront leur position durant la crise.
Encore là, notre gouvernement, qui est un chef de file parmi les économies les plus fortes du monde, et bien loin en avant des partis d'opposition, a déjà agi de la sorte et a promis de faire davantage à l'avenir.
Les mesures que nous avons prises dans le cadre du budget de 2008 pour mettre en oeuvre le programme Avantage Canada ont été très utiles aux fabricants et aux transformateurs. Elles leur ont permis de mieux investir et d'être plus concurrentiels et ce, plus précisément, grâce à des allégements fiscaux de plus de 9 milliards de dollars par année dont ils profiteront d'ici à 2012-2013, y compris des réductions d'impôt générales ainsi qu'une dépréciation accélérée temporaire visant les investissements en machines et en équipements.
Nous avons fourni, dans le budget de 2007, 1,3 milliard de dollars par année de financement additionnel aux provinces pour l'enseignement postsecondaire et 1,5 milliard de dollars de plus sur trois ans dans le budget de 2006 et de 2007, ce qui contredit très clairement la septième proposition du porte-parole de l'opposition.
Son huitième point visait la convocation immédiate d'une conférence des premiers ministres en vue d'un partenariat avec les provinces. Le a promis de le faire et cela se fera. Nous avons donc déjà agi en ce sens.
Ainsi, les huit propositions formulées par le porte-parole libéral en matière de finances au cours du week-end ont déjà fait l'objet d'initiatives et un grand nombre de mesures ont par ailleurs été prises.
Les députés parlent de stimulants économiques et je viens de vous en énumérer toute la série de mesures prises par le gouvernement conservateur pour stimuler l'économie.
En plus de tout cela, nous protégeons activement le système bancaire canadien et le marché canadien du crédit en injectant des dizaines de milliards de dollars en liquidités pour faire en sorte que les entreprises puissent obtenir le crédit qui leur est nécessaire. Nous l'avons annoncé peu après les élections. Les banques pourraient rendre disponibles jusqu'à 75 milliards de dollars de crédit par le truchement de la SCHL si cela leur convenait. La population canadienne a grandement besoin de ce crédit.
Je souhaite proposer une motion mais, avant de le faire, je tiens à signaler brièvement quelles seraient les répercussions des intentions irresponsables de l'opposition.
Je me suis rendu dans ma circonscription au cours du week-end. J'ai participé à deux rencontres, avec 300 personnes dans un cas, et 400 personnes dans l'autre. Tous ces gens voulaient me parler. Ils ne peuvent croire que l'opposition ferait fi de la démocratie et prendrait les rênes du gouvernement par simple appétit du pouvoir.
Malheureusement, une telle irresponsabilité fait surgir, dans ma circonscription et partout dans l'Ouest, l'affreux spectre de la séparation. Jamais n'en a-t-on autant parlé dans les conseils d'administration, les cuisines, les écoles, enfin partout. Voilà ce qui résulte de l'irresponsabilité de l'opposition. Pour ces partis, c'est sans importance.
Je constate que mon temps de parole est écoulé. Je propose donc:
Que la question soit maintenant mise aux voix.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d', qui fait un excellent travail et à qui nous accordons notre entière confiance à titre de whip de notre parti.
Je remercie les gens de ma circonscription. Je n'ai pas eu l'occasion de le faire depuis mon élection et, avant de poursuivre, je tiens à ce qu'ils sachent que j'apprécie leur appui pour ma réélection. La campagne électorale a été intéressante. Les élections ont été déclenchées à la dernière minute par un gouvernement désireux d'éviter la crise économique qui se pointait à l'horizon. Je tiens également à remercier le ainsi que les membres de son Cabinet d'avoir pris le temps de se rendre dans ma circonscription et d'y passer du temps au cours de la semaine précédant les élections. Je suggère qu'ils reviennent nous voir quand il n'y aura pas de campagne électorale, entre autres pour pêcher. Ils auront probablement plus de succès et s'amuseront beaucoup. Les Territoires du Nord-Ouest sont l'une des régions les plus intéressantes du monde pour la pêche.
Ma circonscription est spéciale. Il en est fait mention dans le discours du Trône parce que, comme nous le savons, des projets de développement y sont prévus. Le développement en cours offre énormément de possibilités, mais il présente également de grands défis à la population de la région. Il faut comprendre comment le réglementer judicieusement et comment en tirer parti comme les autres provinces l'ont fait pour bâtir une société répondant aux besoins de la population.
Nous sommes confrontés à d'énormes défis à cause de l'absence d'infrastructure appropriée. On s'attend à ce que nous nous lancions dans l'exploitation des ressources naturelles et dans des développements d'envergure au rythme du XXIe siècle alors que nous n'avons même pas encore de routes convenables. Au printemps dernier, une des principales routes des Territoires du Nord-Ouest a été fermée pendant un mois parce que la couche de base s'était complètement détériorée. Nous ne pouvons même pas améliorer et entretenir nos routes parce que notre population est peu nombreuse et dispersée sur un territoire énorme et que les coûts grimpent constamment. Les gens des Territoires du Nord-Ouest sont bien placés pour comprendre les problèmes liés à l'absence d'infrastructure et les conséquences que cela entraîne pour la société, tout autant que les citadins des villes où les viaducs s'effondrent et où il n'y a pas encore de système de transport en commun approprié.
Nous sommes également confrontés à des coûts en rapide augmentation. Cette hausse a été quelque peu tempérée par la réduction du prix du pétrole brut sur le marché mondial, mais il ne s'agit là que d'une situation temporaire. Le coût de la vie dans le Nord ne manquera pas d'augmenter à nouveau sans des infrastructures écologiques et des investissements dans l'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique qui permettront d'y vivre de façon raisonnable et abordable.
Les changements climatiques ont aussi d'énormes répercussions sur notre région. J'ai eu l'occasion de discuter avec des gens qui étudient depuis huit ans le pergélisol dans la région du sud du Deh Cho, dans les Territoires du Nord-Ouest. Le pergélisol de la forêt boréale y a diminué de 20 p. 100. Cela a d'importantes répercussions sur les infrastructures, la construction des routes et bien d'autres activités essentielles dans le Nord. C'est également révélateur des énormes changements qui bouleversent le Nord et de l'important besoin de s'y attaquer.
Les entreprises présentes dans le Nord tournent au ralenti. Les mines de diamants suppriment des postes, surtout ceux liés à des projets d'agrandissement. De nombreux sous-traitants de ces mines suppriment également des emplois. La situation est semblable parmi les sociétés d'exploration à la recherche de nouvelles ressources dans le Nord canadien. Même son de cloche dans l'industrie aéronautique. C'est révélateur de ce qui se passe actuellement partout dans le Nord canadien.
Notre économie est en repli, ce qui pose un problème très sérieux pour l'avenir du Canada. Sans prospection et sans possibilité de connaître ce dont nous disposons, nous allons accuser un retard dans notre principal secteur d'activité, soit le développement des ressources naturelles. C'est ce que nous faisons et continuerons vraisemblablement de faire dans le Nord.
Les grandes entreprises n'ont pas besoin de baisses d'impôt. Elles ont besoin d'investissements dans l'infrastructure, afin de réduire leurs coûts et leur empreinte environnementale et d'accorder une plus grande place au Nord.
L'énoncé économique et financier n'a pas comblé nos besoins. Pourquoi? Il est faussement optimiste et ne fait rien pour régler les problèmes. Notre économie est axée sur l'exportation de ressources. Les produits de base viennent d'essuyer leur coup le plus dur en plus de 30 ans. Cela s'est produit au cours des quatre derniers mois. Les secteurs manufacturier et forestier du Canada vont s'en ressentir pendant des années, comme c'est le cas pour tous les pays industrialisés.
Nos vrais problèmes économiques émergeront après que bon nombre d'autres économies qui ont davantage de production secondaire auront connu des ralentissements. Notre repli est encore à venir, et c'est pourquoi nos devons être extrêmement prudents.
La contraction de l'économie mondiale nous frappera plus fort et de façon plus apparente au cours des prochains mois. Le document dont nous sommes saisis ne fait pas état de cela. Il ne fait rien pour l'avenir de notre pays. Ses prévisions sont fondées sur des données erronées.
Nous avons besoin d'un plan de réinvestissement qui nous soit propre. Le gouvernement ne peut laisser le secteur privé à lui-même en lui offrant des baisses d'impôt et s'attendre à ce que l'investissement dans l'infrastructure nécessaire à notre croissance se fasse tout seul. Nous devons en outre investir dans l'infrastructure en visant un avenir plus vert. Face à cette récession, nous ne pouvons nous contenter de chercher à survivre sans changer notre économie. Il faut changer. Il nous faut une nouvelle vision pour le Canada.
Qu'est-ce qu'il y a d'autre de mauvais dans l'énoncé économique? Bon nombre des mesures proposées sont de nature partisane, agressive et mesquine. Bien que certaines de ces mesures aient été retirées, elles ont confirmé le point de vue de l'opposition voulant qu'on ne peut faire confiance au gouvernement conservateur.
Comment pouvons-nous faire confiance au gouvernement pour présenter sous peu un budget lui permettant d'intervenir dans l'économie de façon tangible et efficace, et en temps opportun, lui qui nous place aujourd'hui dans une situation difficile, qui nous montre sa vraie nature et qui occulte les problèmes économiques auxquels nous sommes confrontés en choisissant de se livrer à de petits jeux mesquins? Je pense que tous les députés conservateurs comprennent ce à quoi je fais allusion.
Nous avons besoin d'un Parlement qui fonctionne, d'un Parlement qui peut donner des résultats et qui peut nous unir. Nous n'avons pas besoin au Parlement du genre de comportement que j'observe depuis deux ans et demi. J'ai vu les tactiques d'intimidation auxquelles on s'est livré. J'ai vu la façon dont le gouvernement a créé sa majorité en harcelant l'opposition plutôt qu'en coopérant avec cette dernière. Je ne prévois pas que cela va changer. Au début de la présente législature, j'avais l'espoir que ce serait différent. J'espérais que le gouvernement nous mettrait sur la voie de la collaboration. Au lieu de cela, nous avons vu la même chose qu'avant, le même genre de comportement qui nous a dégoûtés au cours de la dernière législature. Nous avons compris que, dans tant de dossiers, au lieu de collaborer, nous nous affrontions. Au Canada, nous n'avons vraiment aucune raison d'agir de la sorte.
Nous devons changer d'attitude au cours de cette législature et la seule façon pour l'opposition d'y parvenir est de suivre la voie dans laquelle elle se dirige. Si nous atteignons notre objectif, nous pourrons obtenir de bons résultats pour le pays. Sinon, ce sera toujours la même rengaine.
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Monsieur le Président, premièrement, j'aimerais remercier les concitoyens de ma circonscription d'Acadie—Bathurst de m'avoir encore donné leur soutien et de m'avoir fait confiance lors de cette cinquième élection. Je tiens à les en remercier sincèrement.
J'aimerais également remercier le député de qui partage son temps avec moi pour me donner la chance de me prononcer sur cet énoncé économique et financier.
Lors de ma première élection en 1997, j'ai été élu pour une raison en ce Parlement, et bien des Canadiens et des Canadiennes le savent. À l'époque, j'ai été élu parce que les gouvernements passés, depuis 1986, avaient choisi de prendre l'argent de la caisse de l'assurance-emploi pour le placer dans des fonds généraux. Dès que l'argent de la caisse de l'assurance-emploi a été placé dans les fonds généraux, cette caisse est devenue la vache à lait du gouvernement, comme je l'ai toujours dit.
À l'époque, quand les gouvernements se sont aperçus que les surplus de la caisse pouvaient équilibrer le budget et permettre d'atteindre le déficit zéro sur le dos des travailleurs et des travailleuses, ils ont trouvé cela attirant. Cela a été difficile par la suite de les amener à la raison, de les amener à retourner en arrière pour apporter des changements au régime de l'assurance-emploi.
Au cours de la dernière campagne électorale, j'étais candidat, et je suivais également les informations. Je me rappelle que le du Canada d'aujourd'hui, qui était aussi premier ministre durant la campagne électorale, disait aux Canadiens qu'ils ne devaient pas avoir peur de lui comme certains essayaient de le dire. Le premier ministre ajoutait que même s'il était réélu à la tête d'un gouvernement minoritaire, il travaillerait avec le Parlement et avec l'opposition. Ce sont les propos qu'il tenait pendant la campagne électorale.
Personnellement, je me suis dit qu'il essayait d'endormir la population et de lui montrer qu'elle n'avait pas à avoir peur de lui comme premier ministre, mais je ne le croyais pas.
Le lendemain de l'élection, le premier ministre a dit en ondes que les Canadiens et les Canadiennes, les Québécois et les Québécoises avaient choisi un gouvernement minoritaire qui leur promettait de retourner maintenant à Ottawa afin de travailler avec l'opposition pour le bien-être de notre pays. Aujourd'hui, les conservateurs se demandent où en est l'opposition. Ils disent que le seul parti politique à avoir donné des idées au gouvernement sur l'énoncé économique était le Bloc québécois. Mais tout le monde sait que le chef du Nouveau Parti démocratique, tout comme le chef du Parti libéral, a rencontré le et qu'il a partagé ses idées sur l'économie du pays. D'une manière ou d'une autre, tout le monde a partagé sa vision de l'énoncé économique, soit sur un morceau de papier ou lors de discussions.
Pour ma part, j'irai plus loin. Alors qu'ils sont à la tête d'un gouvernement minoritaire, le premier ministre et le ont-ils fait appel à l'opposition pour savoir ce qu'elle aimerait voir dans l'énoncé économique?
Le lendemain de l'élection, le premier ministre avait pourtant dit qu'il travaillerait avec l'opposition. Eh bien non, ce n'est pas ce qui s'est passé. Il s'est produit la même chose que deux ans et demi auparavant. Depuis janvier 2006, cela s'est toujours passé comme dans l'expression anglaise « My way or the highway. ». Donc, si l'opposition n'aimait pas sa façon de gouverner, elle n'avait qu'à déclencher une élection et voter contre les conservateurs.
Cette fois-ci, je crois qu'il a appuyé sur le mauvais bouton. Il y avait deux boutons et il a voulu répéter ce qui s'était passé au cours des deux dernières années: « My way or the highway ». Il n'a jamais considéré, dans son énoncé économique, les problèmes du Canada, toutes les fermetures de papeteries, que ce soit à Newcastle au Nouveau-Brunswick, à Miramichi, que ce soit à Bathurst, à Dalhousie, à New-Richmond, en Abitibi, dans le nord de l'Ontario ou dans la région de Prince George. Il n'a jamais pensé à eux. Non! Les conservateurs affirment plutôt dans un énoncé économique et financier qu'ils gèleront les salaires des fonctionnaires de la fonction publique et qu'ils leur enlèveront leur droit de grève.
Qu'est-ce que ces gens ont fait au gouvernement? Pourquoi enlever le droit de grève à ceux qui servent notre pays?
Il y a autre chose: on va voir à vendre nos sociétés d'État. On ne nous dit pas lesquelles. Est-ce Postes Canada qui nous sert bien ici, dans notre pays? Est-ce Radio-Canada? Est-ce CBC? Est-ce celles-là qu'on veut vendre ou privatiser? Est-ce dans cette direction qu'on s'en va et on ne veut pas nous le dire? Moi, je ne suis pas intéressé par cela.
Je suis plus intéressé à avoir des sociétés d'État et des gens qui représentent les citoyens canadiens et canadiennes. On a déjà vendu Air Canada et on a fait une erreur. On a déjà vendu le CN et on a fait une erreur. On a vendu Petro-Canada et, à mon avis, on a fait une erreur. Que veulent les conservateurs? Ils ne croient pas que le gouvernement fédéral a des responsabilités envers la population canadienne. Ils pensent que le gouvernement fédéral devrait être ici seulement pour faire des lois. C'est ce qu'ils pensent, mais cela va plus loin.
Qu'est-ce que cela a à faire dans un énoncé économique et financier le fait de mettre en prison des jeunes de 14 ans? Lorsque le premier ministre s'est levé pour faire son discours à la suite du discours du Trône, il a encore parlé de quelque chose de controversé: il a été question de mettre nos jeunes de 14 ans derrière les barreaux? Qu'est-ce que cela a à voir avec l'économie d'aujourd'hui? On sait très bien que, plutôt que de mettre nos jeunes adolescents derrière les barreaux, on devrait investir dans les régions, on devrait investir dans nos municipalités, on devrait investir dans les régions rurales et s'assurer que nos jeunes n'iront pas derrière les barreaux. Mais il n'y a rien de cela, aucun investissement. Plutôt, on va bâtir des prisons où on va incarcérer ces jeunes. Je ne suis pas favorable à cela.
Les infrastructures dans nos municipalités souffrent aujourd'hui. Des ponts devraient être bâtis partout au pays. Par exemple, au Québec, il y a eu des problèmes à Laval: un pont est tombé et des gens ont perdu la vie, de sorte qu'aujourd'hui, on est obligé de changer les ponts un peu partout. Pourquoi n'investirait-on pas dans nos gens et nos infrastructures, plutôt que de simplement donner de l'argent à la banque et à l'autre banque? Pourquoi ne pas engager d'argent pour mettre en place des infrastructures, pour créer des emplois et faire en sorte que nos citoyens fassent de l'argent et soient capables de payer leurs dettes, leur hypothèque et le reste? Pourquoi pas, monsieur le Président? Pourquoi ne va-t-on pas dans cette direction plutôt?
En fin de semaine, je regardais le tableau de tous les pays qui ont donné de l'argent en raison du ralentissement économique. Les États-Unis l'ont fait, l'Angleterre l'a fait, la France l'a fait aussi. Le Canada: zéro, absolument rien.
Dans le domaine de la petite enfance, qu'a-t-on fait pour aider? Vous me demanderez si c'est quelque chose qui peut figurer dans un énoncé économique ou financier? Oui, parce qu'aujourd'hui, les parents doivent travailler tous les deux. Il faut des places dans les garderies pour pouvoir y envoyer nos jeunes et où ceux-ci seront gardés en sécurité par des gens bien payés. Plutôt, les conservateurs ont déjà voulu donner 100 $ par enfant à chaque famille. Ensuite, au mois de mars, quand les gens feront leur déclaration de revenus, ils donneront de nouveau cet argent au gouvernement. C'est cela que les conservateurs ont fait. Ce n'est pas le système qu'on veut.
Je suis fier, et je souhaite qu'on aille dans la bonne direction et que de ce Parlement, la majorité puisse mener le pays une fois pour toutes pour le bien-être des Canadiens et des Canadiennes et pour les travailleurs et les travailleuses et pour les gens ordinaires, et pas seulement pour ceux qui font des millions de dollars au détriment des pauvres.
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Monsieur le Président, je sais bien qu'une bonne partie de cette réaction n'avait nullement trait aux perles de sagesse dont la Chambre, notre maison, est sur le point de bénéficier. Si je parle d'une maison, c'est que la Chambre appartient à tous les Canadiens, qui s'attendent à ce que nous tous, que nous soyons du côté des ministériels ou de l'opposition, apportions des solutions aux problèmes qui sont les leurs ou que nous avons tous à résoudre ensemble.
Quels sont donc certains de ces problèmes qu'ils voulaient nous voir résoudre? Nous avons obtenu une mise à jour économique, peu de temps après des élections, lesquelles ont donné à chaque député le mandat de chercher des solutions. J'ai bien dit chaque député. En effet, nous avons tous l'obligation de chercher des solutions et nul d'entre nous ne peut s'y soustraire.
Le gouvernement a le privilège tout à fait particulier d'être le premier à proposer une orientation. À cet égard, il n'est pas sans ressource. Il peut s'inspirer des exemples d'initiatives prises ailleurs dans le monde au cours des derniers mois.
Pensons tout simplement à nos voisins du Sud qui ont choisi Barack Obama parce qu'il promettait de proposer une solution ou une série de solutions, un train de mesures que tous les Américains pourraient approuver, non seulement sur le plan intérieur et pour des raisons d'ordre individuel, mais aussi dans l'optique d'un pays aspirant à être un chef de file d'une reprise, dans un monde où le leadership fait tellement défaut.
Soit dit en passant, les Américains ont leur part de responsabilité à assumer. Ils ne sont pas étrangers à la situation à laquelle nous devons faire face aujourd'hui. Cependant, les gouvernements sont élus pour résoudre des problèmes et proposer leurs solutions. En réalité, le gouvernement propose et la Chambre dispose. Or, la Chambre était prête à disposer de propositions qui auraient été des pistes de solution.
L'énoncé économique de la semaine dernière venait dans le sillage de l'exemple des États-Unis, où une mesure de stimulation de 700 milliards de dollars a été proposée pour résoudre la crise financière à laquelle ce pays faisait face. Le président élu a laissé entendre que des mesures additionnelles d'une valeur de 800 milliards de dollars visant les infrastructures seraient également mises en oeuvre. Les Américains étaient ainsi disposés à dépenser 1,5 billion de dollars pour relancer une économie qui glissait lentement vers des profondeurs que les Américains ne pouvaient envisager, pas plus que les Canadiens et d'autres pays du monde.
Les Européens ont par la suite agi très rapidement et collectivement. Les députés n'auront aucune peine à constater la célérité de la prise de décision. Des gouvernements en provenance d'un ensemble disparate de pays ont immédiatement accepté de consacrer 300 milliards d'euros, soit 450 milliards de dollars, à l'accélération des dépenses d'infrastructures dans tous les pays.
Quelle a été la réaction du Canada? Monsieur le Président, je sais que vous vous attendez à ce que je qualifie cette réaction de « tiède », mais ce qualificatif serait nettement une exagération.
La réaction a-t-elle été minimale? Non, même pas. En fait, le gouvernement n'a pas réagi du tout. La mise à jour économique ne comportait aucune solution. Je vois que le me prête une oreille attentive. Je sais qu'il sera d'accord avec moi pour dire que, compte tenu de la situation dans le monde et compte tenu de la dépendance de la Chine à l'égard du secteur de la fabrication, elle ne peut absolument pas se permettre de demeurer les bras croisés. Elle a offert, pour surmonter les difficultés actuelles, un programme d'accélération des dépenses d'infrastructures et un programme d'aide au secteur de la fabrication qui valent 600 milliards de dollars.
Nous n'avons pas parlé des programmes sociaux. Nous avons seulement parlé de la réaction des gouvernements, dont certains ont été élus et d'autres ne l'ont pas été, devant une situation nouvelle que le a décrite comme une situation critique au sujet de laquelle des décisions doivent absolument être prises dans l'intérêt général.
Alors, nous attendons. Nous retenons notre souffle.
La semaine dernière, on nous a présenté une mise à jour économique qui ne contenait absolument aucune décision prévoyante pour stimuler l'économie, pour aider le secteur de la fabrication, pour pallier le manque de liquidités et pour résoudre les problèmes de niveau et de qualité de vie des Canadiens de partout au pays.
Pire encore, on a décidé en toute connaissance de cause d'être avare d'idées dans la mise à jour économique. On a fait preuve d'une certaine indigence de l'esprit pour trouver des solutions aux problèmes qui concernent tous les députés, en tant que représentants élus par les Canadiens pour faire un travail.
Les députés n'ont qu'un seul choix devant ce comportement prétentieux de la part d'un gouvernement qui ne veut pas...