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AFGH Rapport du Comité

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RAPPORT COMPLÉMENTAIRE SUR LA FORMATION DE L’ANA ET DE LA PNA, DE LA PART DES DÉPUTÉS CONSERVATEURS MEMBRES DU COMITÉ SPÉCIAL DE LA CHAMBRE DES COMMUNES SUR LA MISSION CANADIENNE EN AFGHANISTAN

Le Comité spécial sur la mission canadienne en Afghanistan (AFGH) a produit un rapport succinct et perspicace sur la formation des Forces de sécurité nationale afghanes (FSNA).  Il y fait observer, avec justesse, que l’Armée nationale afghane (ANA), grâce aux efforts des Canadiens, montre « des signes prometteurs » dans la province de Kandahar et pourrait bien être en mesure de mener des opérations de façon autonome[1].  On ne saurait trop insister sur l’importance de ces progrès accomplis par l’ANA et sur le rôle de premier plan qu’ont joué le Canada et ses alliés dans cet accomplissement. 

Nous notons cependant que le rapport passe sous silence certaines informations et certains témoignages importants concernant : 1) les repères en matière de sécurité; 2) les points de vue très nuancés sur le FSNA des brigadiers-généraux Alan Howard et Denis Willam Thompson, ainsi que du sous-commissaire Raf Souccar et du surintendant Paul Young de la GRC; et 3) le mécanisme de rapport et les rapports trimestriels de la part du gouvernement, qui sont reconnus comme les plus complets de tous ceux des membres de l’OTAN/la FIAS. Nous croyons que ces informations auraient dû figurer dans le rapport pour mieux rendre compte des témoignages entendus et de la réalité sur le terrain.  

À plusieurs endroits, le rapport se fait excessivement acerbe à propos d’un soi-disant manque d’information pour évaluer la situation en fonction des repères établis et manque de célérité des rapports. Ces critiques nous apparaissent injustes pour la plupart. Comme l’a fait observer le ministre Stockwell Day dans un témoignage dernièrement, la structure de rapport du Canada est la plus dynamique et la plus élaborée de tous les pays membres de l’OTAN/la FIAS. D’ailleurs, des pays comme les États-Unis étudient actuellement notre système de repères et d’indicateurs des progrès en Afghanistan et sont en train d’en adopter un semblable. Évidemment, le Comité peut toujours demander plus d’explications, pourvu qu’il ne mette pas en danger la sécurité opérationnelle et nationale.

La question des délais et des comptes rendus verbaux dans la recommandation 1 du rapport est aussi extrêmement suspecte. Dans le cas du dernier rapport trimestriel qui a été produit, on a mis environ 9 semaines (du 31 mars au 3 juin 2009), à partir du moment où l’information a été reçue, pour évaluer cette information et rédiger le document [2]. On peut difficilement qualifier l’information qu’il renferme de « dépassée », comme on le fait dans le rapport[3], compte tenu de l’analyse approfondie et de tout le  processus qu’exige la production d’un tel rapport.  En fait, n’importe quelle organisation aurait bien du mal à fournir aussi rapidement une telle analyse de la situation et il serait pour le moins imprudent de sa part de commenter publiquement de l’information avant de l’avoir analysée.

Tel qu’il était mentionné précédemment, le rapport omet certaines parties importantes de témoignages, surtout ceux des brigadiers-généraux Alan Howard et Denis William Thompson. Le second, par exemple, a beaucoup parlé des repères servant à mesurer les progrès accomplis par l’ANA. Les observations relatives au soi-disant manque d’information sur la fluctuation du niveau d’efficacité des kandaks et des états-majors de brigades de l’ANA, sous le repère 1, ne prennent pas en considération les explications logiques et plausibles fournies par le bgén Thompson, lequel a déclaré : « Il est important de souligner que comme dans toutes les armées, ce n'est pas un parcours linéaire […]  Nous avons mis en place un plan qui cible l'année 2011, du moins dans la province de Kandahar, et nous allons y arriver, mais nous ne suivrons pas un parcours linéaire; ce sera une courbe sinusoïdale, d'une date jusqu'à une autre[4]. » En fait, le témoignage du bgén Thompson peut sans doute aider à expliquer d’autres critiques formulées dans le rapport au sujet des repères, mais le rapport fait tout simplement fi des témoignages des brigadiers généraux Thompson et Howard.   

Nous croyons aussi que si l’analyse de la formation de la PNA est juste en grande partie, le rapport, encore une fois, aurait dû faire état davantage des témoignages d’expert du sous-commissaire Raf Souccar et du surintendant Paul Young sur les progrès accomplis dernièrement dans la formation de la PNA[5]. Le rapport fait mention de l’agrandissement du centre de formation et de l’augmentation du nombre d’instructeurs de police, sans cependant souligner l’importance des mesures prises par le Canada pour combler les carences dans l’approche de la FIAS à l’égard de la formation de la PNA. Le rapport n’a pas pu mesurer toute l’ampleur de l’annonce faite dernièrement par le ministre Cannon (12 juin 2009), selon laquelle le Canada augmentera de 12 millions de dollars sa contribution aux salaires des membres de la PNA[6]. Ces fonds supplémentaires aideront au recrutement, à la conservation et à la formation d’un millier de policiers afghans additionnels, rien que dans la région de Kandahar. C’est une mesure importante qui contribuera vraisemblablement à raffermir l’engagement du Canada à l’égard de la formation de la PNA. Nous comprenons qu’il était trop tard pour inclure dans le rapport une analyse de cette mesure, mais nous trouvons important de transmettre ici cette information.  

En gros, nous nous réjouissons de l’attention portée par le rapport à ces questions importantes. Un des principaux motifs de la présence et du travail effectué par les forces alliées en Afghanistan est de contribuer au développement des FSNA. Les efforts visant à assurer la sécurité, en plus de ceux qui sont faits dans les domaines diplomatiques et de la gouvernance, aideront les Afghans à prendre en mains leur destinée. Nous remercions les membres de tous les partis du Comité pour leur travail et espérons travailler ensemble pour mieux informer les Canadiens sur les différents volets de notre mission en Afghanistan.  


[1] AFGH, Rapport sur la première priorité du Canada en Afghanistan : aider au développement des Forces de sécurité nationale afghanes, Contexte, paragraphe 10. 

[2] Gouvernement du Canada, Le rôle du Canada dans l’engagement en Afghanistan, mars 2009, Presse de Sa Majesté la Reine du Chef du Canada, Ottawa, 3 juin 2009. 

[3] AFGH, Rapport sur la première priorité du Canada en Afghanistan : aider au développement des Forces de sécurité nationale afghanes, Rapports trimestriels du gouvernement, paragraphe 5.

[4] AFGH, réunion 6, 14 mai 2009, témoignage du brigadier-général Denis William Thompson.

[5] AFGH, réunion 4, 30 avril 2009.

[6] «  Le Canada annonce une aide supplémentaire de 12 millions de dollars pour la primauté du droit en Afghanistan », site Web du gouvernement du Canada sur l’Engagement du Canada en Afghanistan, http://www.afghanistan.gc.ca/canada-afghanistan/news-nouvelles/2009/2009_06_12.aspx?lang=fra&highlights_file=&left_menu_en=&left_menu_fr=&mission=.