:
Merci, monsieur le président.
C'est un honneur d'être ici aujourd'hui, en compagnie de plusieurs de mes collègues de l'industrie aérospatiale canadienne. Ma présentation sera principalement en anglais, mais vous disposerez plus tard des versions française et anglaise de celle-ci. Bien entendu, je pourrai répondre aux questions dans les deux langues.
[Traduction]
Je vais brosser brièvement un tableau de l'industrie aérospatiale au Canada.
Disons d'abord que ce secteur génère des recettes qui totalisent près de 23 milliards de dollars. De ce montant, 18,6 milliards de dollars — soit 80 p. 100 — sont exportés, ce qui signifie que 80 p. 100 des emplois et 80 p. 100 des recettes sont générés de l'extérieur du pays. Autrement dit, l'argent afflue dans notre pays pour payer des emplois ici parce que nous sommes en position d'exporter nos ventes à l'extérieur du pays.
Les ventes du secteur civil sont d'environ 17,7 milliards de dollars et celles du secteur militaire, de 5 milliards de dollars. L'industrie crée 82 000 emplois. Il importe de souligner que ces emplois sont répartis dans l'ensemble du pays. Je reviendrai sur ce point dans un instant, mais, il faut savoir que cette industrie crée des emplois de l'Atlantique au Pacifique.
La croissance est constante depuis, naturellement, la chute qui a suivi septembre 2001. Comme je l'ai mentionné, nous en sommes maintenant revenus au niveau de 2001 et nous anticipons pour cette année des recettes d'environ 23 milliards de dollars réparties entre divers secteurs. Les aéronefs, les pièces d'aéronef et les composantes procurent environ la moitié de ces recettes — soit 55 p. 100. Les moteurs et les pièces de moteur, sur lesquels vous entendrez dans quelques minutes un exposé très détaillé, en procurent environ 15 p. 100; les réparations et l'entretien général, environ 16 p. 100. Dans ce pays, nous sommes probablement le leader mondial, comme vous l'entendrez, là aussi, dans quelques minutes. En tout cas, nous sommes sûrement le leader mondial en matière de simulation et de formation. L'industrie aérospatiale est diversifiée et elle procure des recettes à l'ensemble du pays.
J'ai déjà mentionné que 82 p. 100 de la production sont exportés, mais il vaut la peine de répéter que les emplois sont créés au Canada à l'aide de fonds qui proviennent de l'extérieur du pays. Voilà un point important. Les 82 000 emplois sont hautement spécialisés et requièrent de la part de leur titulaire beaucoup de formation et beaucoup d'études. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que là aussi, nous avons atteint et dépassé le nombre d'emplois que nous avions au début des années 2000.
L'emploi... Sur la copie papier de l'exposé qui vous sera distribuée, examinez très attentivement les données suivantes: 50 p. 100 au Québec; 30 p. 100 en Ontario; 15 p. 100 des emplois dans l'Ouest canadien; et 6 p. 100 dans les provinces de l'Atlantique. Dans chacune des régions du Canada, l'industrie aérospatiale est un acteur majeur pour ce qui est de la création d'emplois et de richesse.
Vous devez savoir que nous nous classons au quatrième rang mondial pour la production de biens de nature aérospatiale. Je souligne au passage que l'espace est inclus; nous sommes tous très fiers en ce moment de nos réalisations dans le secteur spatial. Comme vous le savez tous, Julie Payette retourne dans l'espace dans environ un mois. Pour certains d'entre vous, cette mission évoquera bien des souvenirs. Donc, nous nous classons au quatrième rang mondial, mais nous sommes suivis de très près par l'Allemagne, l'Italie et le Japon. Ces pays investissent des sommes considérables pour rattraper les autres pays. Nous générons des recettes de 23 milliards de dollars — plus de la moitié de ce que la France et le Royaume-Uni produisent chaque année. Voilà également un élément essentiel à retenir. Mais l'Allemagne, à 22 milliards de dollars, et le Japon, à 15 milliards de dollars, réduisent rapidement la distance qui les sépare de nous et ils investissent des sommes d'argent considérables pour nous rattraper puis nous dépasser.
Je reviendrai sur ce point dans quelques minutes, parce que, j'en suis sûr, vous serez tous d'accord pour dire que nous souhaitons conserver notre rôle de leader dans le monde.
J'aimerais vous rappeler ce qu'a dit Anne Golden. Nous avons demandé au Conference Board d'examiner notre industrie pour nous donner une idée d'où elle se trouve à l'heure actuelle. Voici ce qu'a dit clairement le Conference Board du Canada « ... malgré les avantages dont jouit le Canada, le rendement de son économie laisse à désirer dans presque tous les secteurs ». Seule exception, l'industrie de l'aérospatial — malgré les défis importants qu'elle doit relever — est symbole de succès dans le secteur manufacturier. »
Je voudrais également citer le Syndicat des travailleurs canadiens de l'automobile:
Néanmoins, l'aérospatial demeure un « joyau » de la base industrielle canadienne et elle contribue considérablement à notre qualité de vie globale. Généralement considérée comme une industrie « en or » (technologies de pointe, intensivement orientée vers l'exportation, potentiel de salaires élevés), l'aérospatial génère d'importantes retombées en termes d'emplois dans d'autres industries, de même que des retombées technologiques qui contribuent à l'augmentation de nos capacités de production [...]
L'industrie de l'aérospatial établit aussi des liens avec nos universités. Vu la situation au pays, en raison du ralentissement économique dans beaucoup d'autres industries, l'aérospatial est maintenant devenu une des principales sources de financement de la recherche dans nos universités canadiennes, jouant un rôle décisif ou prépondérant.
Nous avons mené un sondage auprès de nos membres. J'ai cru que vous aimeriez savoir ce qu'ils pensent de la situation actuelle. Nous leur avons demandé: quelles seront les conséquences générales du ralentissement que l'on connaît? C'est modéré, pour l'instant. Quels seront les trois principaux problèmes? Bien, entre autres, la réduction de la disponibilité du financement et du crédit. Nous avons donc été très heureux de constater que le dernier budget s'est attaqué à une partie de ce problème.
L'augmentation de la concurrence sur les nouveaux marchés pose aussi un problème. Je l'ai déjà mentionné. Les investissements faits par le gouvernement et l'industrie au Japon, en Allemagne et en Italie sont énormes et changeront les choses à moyen et à long termes.
Il y a finalement la difficulté d'obtenir de l'assurance crédit qui fait problème, et nous en avons évidemment parlé à EDC.
Quelles en sont les répercussions? Vous lisez tous les journaux. C'est la réduction de certaines opérations, la baisse de coûts et des licenciements.
À quoi ressemblait l'industrie et à quoi ressemblera-t-elle? C'est une industrie cyclique; il y a des hauts et des bas, en raison de facteurs externes. Mais une chose ressort clairement si on fait le graphique de la croissance de l'industrie au fil des années — et vous verrez dans la présentation qu'on a remonté en 1974 —, vous observerez des pointes et des creux. Jusqu'ici, chaque pointe est plus haute que la précédente, et chaque creux est moins bas, ce qui signifie que le nombre d'emplois a toujours augmenté ainsi que le niveau d'activité au pays. Bien sûr, nous voulons faire en sorte que lorsque nous arriverons au creux du cycle dans lequel nous sommes, il sera encore moins bas que le précédent.
Quelles sont les prévisions pour l'avenir? On fabriquera 24 000 nouveaux aéronefs d'ici 2027, soit en moins de 20 ans. La valeur du marché dépassera les 3 billions de dollars, c'est-à-dire 3 000 milliards de dollars. Nous prévoyons que le trafic mondial de passagers augmentera de 5 p. 100 et le trafic de marchandises, de 6 p. 100.
Que doit-on faire pour s'assurer de conserver notre avantage concurrentiel? Il n'existe pas de nombreuses options. Il faut de nouvelles solutions, de nouveaux matériaux, une nouvelle avionique et de nouveaux moteurs au moment où on remontera la pente ascendante du cycle. Il est donc maintenant temps d'investir en R et D. Ne répétons pas les erreurs commises dans d'autres secteurs de notre économie, où on a réduit les investissements en R et D chaque fois qu'il y a eu un ralentissement économique.
Il faut renforcer des programmes comme l'ISAD, l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, afin qu'ils appuient tous les secteurs de l'industrie.
Des établissements canadiens, comme le CNRC, font un travail fantastique pour aider l'industrie. Le CRSNG, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, fournit aux universités un soutien à la recherche et aussi parfois conjointement avec l'industrie et les universités. Il faut positionner l'industrie en augmentant sa participation à des plates-formes importantes. Nous avons produit un rapport à ce sujet qui indique quelles sont les technologies du futur, où nous pouvons contribuer au Canada et comment nous pouvons le faire.
Il faut réformer l'approvisionnement. Chaque dollar doit être dépensé pour des achats. C'est particulièrement vrai pour la défense. Il faut s'assurer que les investissements faits dans la défense mettent en valeur notre potentiel d'exportation et qu'ils sont effectués stratégiquement pour développer notre propre industrie. En ce qui concerne l'entretien des avions que nous achetons à l'étranger parce qu'ils ne sont pas construits ici, nous voulons nous assurer que le service après-vente sera offert au Canada.
Bref, il faut voir à ce que tous les investissements faits par le gouvernement créent des emplois à court et à long termes. Permettez-moi d'être clair: certaines de ces initiatives répondront au besoin que le gouvernement a exprimé de créer des emplois maintenant afin de relier la croissance de l'économie aux dépenses le plus tôt possible.
Il faut élaborer et mettre en oeuvre un plan spatial à long terme. Il y a eu amplement de consultations avec l'Agence spatiale du Canada. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons eu une réunion des acteurs de l'industrie avec l'agence, et nous croyons qu'il est important d'élaborer mais également de mettre en oeuvre le plan spatial ainsi que le niveau de soutien approprié.
Une dernière chose, monsieur le président, il faut réduire les obstacles au commerce; ils sont nombreux. Il y en a notamment un qu'on n'appelle pas un obstacle au commerce mais qui nuit au commerce: l'ITAR, le règlement américain sur le commerce international des armes. Il nous empêche de faire tout ce qu'il faut faire.
[Français]
Monsieur le président, comme je l'ai dit plus tôt, il me fera plaisir de répondre aux questions en français ou en anglais. Je suis certain que mes collègues pourront vous donner plus de détails sur plusieurs des points que j'ai soulevés dans le cadre de ma présentation. Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Au nom de CAE, je vous remercie de me donner l'occasion de prendre la parole devant vous aujourd'hui et de vous présenter notre point de vue concernant les défis auxquels le secteur aéronautique doit faire face dans le contexte de la crise économique mondiale actuelle.
Comme plusieurs autres sociétés, nous ne sommes pas immunisés contre cette récession qui touche tous les secteurs industriels. Fort heureusement, nous avons pu travailler en étroite collaboration avec nos clients, développer de nouvelles activités, tant dans le secteur civil que dans le secteur militaire, et maintenir un bilan financier positif malgré la récession économique.
Comme vous le savez, CAE est un chef de file mondial dans le domaine des technologies de simulation et de modélisation ainsi que des services intégrés de formation destinés à l'aviation civile et aux forces de défense du monde entier. De fait, CAE est la compagnie de défense la plus importante au Canada. Notre siège social est situé à Montréal et nous employons, à l'heure actuelle, environ 7 000 personnes dans plus de 75 établissements répartis dans 20 pays. Nos actions sont cotées aux bourses de Toronto et de New York, et plus de 90 p. 100 de notre chiffre d'affaires annuel, qui totalise 1,4 milliard de dollars, provient de nos exportations mondiales et de nos activités internationales.
Nous travaillons avec le CNRC, CRIAQ et CAMAQ. Nous appuyons le milieu universitaire par l'entremise de projets de recherche et développement et de bourses; nous participons aussi à de nombreuses sociétés caritatives dont Centraide, la Société canadienne du cancer, la Fondation Marie-Vincent, qui s'occupe des enfants violés avant l'âge de 12 ans. À titre d'information, je précise qu'il s'agit au Canada d'un enfant sur cinq. Nous travaillons aussi avec des hôpitaux et plusieurs autres organismes. Nous sommes détenus par un grand bassin d'investisseurs, et nous sommes sous contrôle canadien. Nous travaillons avec plus de 300 fournisseurs au Canada à qui nous confions des contrats d'une valeur dépassant 300 millions de dollars. Nous offrons des emplois de haute qualité, et le salaire moyen est de 65 000 $. Bref, CAE est une véritable réussite canadienne.
Fondée par un pilote de l'Aviation royale du Canada après la Seconde Guerre mondiale, CAE est devenu le chef de file dans le secteur de la simulation pour les marchés civil et militaire du monde entier.
[Traduction]
Donc, pourquoi CAE est-il un chef de file mondial? En partie, grâce au fait que nos employés s'efforcent toujours de faire davantage preuve d'innovation, rendant ainsi notre espace aérien plus sûr qu'il l'est aujourd'hui. Mais la réussite n'est jamais attribuable à une seule personne ou à un seul groupe. Notre succès est également le résultat des politiques d'appui du gouvernement qui remontent à plusieurs décennies. Ce soutien est et doit continuer d'être stable, prévisible et global. Le soutien gouvernemental est essentiel pour maintenir un secteur aérospatial dynamique et concurrentiel sur la scène internationale, et il est important du point de vue stratégique pour l'économie canadienne de maintenir notre secteur en santé.
Le soutien gouvernemental se manifeste de plusieurs manières, dont l'une constitue des investissements remboursables en R et D. Dans un secteur où des vies sont en jeu, il faut toujours trouver des moyens d'améliorer la formation des pilotes, qu'ils soient civils ou militaires. Grâce à la participation du gouvernement fédéral par le programme ISAD, CAE investira 714 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour continuer d'accroître la sécurité des vols, notamment ceux de nos soldats actuellement en service à l'étranger.
L'appel d'offres de programmes militaires est un autre soutien possible. Pendant le mois de février, une équipe pancanadienne dirigée par CAE a été choisie comme principal fournisseur de systèmes d'entraînement opérationnel du MDN, également appelé FSEO. Dans ce programme, CAE dirigera la prestation de systèmes et de services de formation pour le transport aérien tactique du Canada, le C-130J, pour les hélicoptères moyen et lourd porteur, et peut-être pour d'autres flottes d'aéronefs qui feront leur apparition. Face à une vive concurrence, l'équipe dirigée par CAE a décroché ce contrat après un examen rigoureux par des représentants du MDN et de Travaux publics. La prestation de cette formation ne fera pas que mieux outiller les braves hommes et femmes de nos Forces canadiennes, mais elle créera et préservera également des emplois très intéressants au Canada. Elle positionnera aussi les entreprises canadiennes afin qu'elles profitent de débouchés à l'échelle mondiale pour ce qui est de l'intégration de systèmes de formation.
Le troisième mécanisme de soutien existe sous la forme de crédits d'impôt à l'investissement. Nous sommes tout à fait d'accord pour dire que ce programme est actuellement très généreux. Cependant, étant donné le contexte économique actuel, nous aimerions que le gouvernement canadien rende ces crédits d'impôt remboursables. Cela aiderait grandement tous les secteurs de l'économie qui sont fortement axés sur la recherche et, ainsi, favoriserait un regain très apprécié de l'économie canadienne.
Le quatrième pilier du soutien stratégique est EDC. À cause du resserrement du crédit international, EDC doit avoir la souplesse d'offrir du crédit aux clients sur les marchés où elle n'a jamais eu d'activités et aux clients se trouvant dans des situations financières plus difficiles.
Ensemble, la mise en oeuvre réussie de ces mesures renforcera le secteur aérospatial canadien et nous mettra sur un pied d'égalité avec nos concurrents dans l'environnement favorable dont ils bénéficient. Aujourd'hui, le secteur aérospatial du Canada se situe au quatrième rang dans le monde; or, des pays comme la Chine, la Corée, le Japon et l'Inde se sont révélés par le développement rapide de leurs industries. Les entreprises nouvellement créées dans ces pays reçoivent toutes un soutien stratégique, continu et substantiel de la part de leur gouvernement. Par ailleurs, et plus troublant encore, ces entreprises et ces pays cherchent désespérément à attirer nos meilleurs jeunes talents et à dépasser le Canada dans le continuum de l'innovation. Sur une note positive, les gouvernements canadiens successifs de diverses allégeances politiques ont fourni une bonne base sur laquelle nous pouvons bâtir l'avenir.
[Français]
Mais, plus précisément, le gouvernement du Canada doit, par l'entremise de ces mesures, s'assurer que notre partenariat continue de croître.
En résumé, nous recommandons au gouvernement canadien: premièrement, de continuer à appuyer et à augmenter la base de financement annuelle de ISAD ou SADI en anglais; deuxièmement, de maintenir et d'élargir son engagement à l'égard de l'industrie canadienne tout en rebâtissant notre force militaire et en l'équipant avec du nouveau matériel; troisièmement, de faire participer notre industrie aux discussions pour les programmes comme celui des avions de combat interarmées, le Joint Strike Fighter Program, afin que le savoir-faire et les connaissances technologiques soient sur la table dès le premier jour — c'est fondamental pour qu'on puisse participer —; quatrièmement, de rendre le programme de crédit d'impôt à la recherche entièrement remboursable; et cinquièmement, de faire en sorte que le cadre de financement exceptionnel et le soutien fourni à EDC dans le budget 2009 serve à faciliter la circulation du crédit pour que les acheteurs internationaux investissent et fassent l'acquisition d'importantes technologies aéronautiques canadiennes.
Monsieur le président, merci de votre attention.
:
Merci, monsieur le président et membres du comité.
Mon nom est Richard Bertrand. Je suis vice-président des affaires gouvernementales au bureau du président de Pratt & Whitney Canada. Nous vous remercions de nous donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. C'est une discussion qui tombe à point.
[Français]
Je profite de cette occasion pour faire part de notre point de vue sur l'impact et les défis que représente cette récession mondiale. Mes remarques seront brèves, car votre temps est mieux employé par des questions et des suggestions visant à renforcer les choix politiques qui touchent notre secteur.
Ce sont des choix politiques qui, d'ailleurs, renforceront l'économie canadienne dans son ensemble.
[Traduction]
Forte de 80 années d'innovations, de réalisations et de succès constants, Pratt & Whitney Canada est établie à Montréal. Grâce à nos moteurs de nouvelle génération, nous sommes un leader mondial de l'aérospatiale et nous contribuons à façonner l'avenir des domaines de l'aviation d'affaires, de l'aviation régionale et des hélicoptères. En fait, au cours des 12 dernières années seulement, nous avons produit 65 nouveaux types de réacteurs, ce qui constitue un record. Aucune autre entreprise dans le monde n'a introduit autant de produits sur le marché.
Nos moteurs de prochaine génération surpassent les normes de l'Organisation de l'aviation civile internationale visant la réduction des émissions et du bruit. Ce succès montre à quel point notre relation avec le gouvernement du Canada depuis 50 ans, ainsi que les diverses politiques et l'appui financier qui a été accordé à notre entreprise et à l'ensemble du secteur de l'aérospatiale et de la défense durant cette période, ont été bénéfiques.
[Français]
Nous employons près de 10 000 personnes partout dans le monde et près de 7 000 au Canada, notamment à Halifax, Longueuil, Mississauga, Lethbridge et bientôt Thompson, au Manitoba.
[Traduction]
Selon une étude de KPMG, grâce à cette empreinte géographique, notre contribution annuelle au PIB s'élève à 2 milliards de dollars. Nous sommes également le plus grand investisseur en recherche et développement au Canada dans le domaine de l'aérospatiale. En fait, nous investissons plus de 400 millions de dollars par année en recherche et développement, ce qui représente 50 p. 100 du montant total dépensé dans le secteur.
Nous avons engagé 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour créer les technologies vertes de la prochaine génération dans nos installations de recherche et nos usines. En ce qui a trait à l'économie du savoir, nous employons plus de 1 200 ingénieurs partout au pays.
Enfin, notre entreprise est fière de sa collaboration continue avec 16 universités canadiennes. Dans ce domaine, plus de 400 programmes ont été achevés jusqu'à maintenant et 200 autres sont en cours ou en planification. Nous comptons également investir 75 millions dans le milieu universitaire au cours des cinq prochaines années. Bien sûr, le climat économique actuel est néfaste pour notre entreprise et pour notre secteur, comme c'est le cas pour de nombreux autres.
Les retards et la baisse marquée des commandes d'avions régionaux et d'affaires ont eu des répercussions sur les activités de Pratt & Whitney Canada. Mais j'étais heureux de lire ce matin dans le journal que Porter Airlines commandera 18 nouveaux Q400 de Bombardier équipés de notre moteur PW150. C'est comme un petit rayon de soleil en plein ouragan. En même temps, nos 1 500 fournisseurs d'un bout à l'autre du pays subissent les contrecoups — importants, à mon avis — de cette crise et nous ne pouvons pas les ignorer.
[Français]
Comme les autres, notre compagnie a dû faire des ajustements difficiles sur le plan de la main-d'oeuvre. Bien que ces décisions ne soient jamais faciles, nous avons travaillé avec nos employés et les groupes syndicaux afin de minimiser, dans la mesure du possible, leur impact. Nous restons toutefois engagés envers la poursuite de l'excellence et du leadership mondial dans le cadre du développement de technologies de la prochaine génération, efficaces sur le plan énergétique et à faible bruit. Le gouvernement du Canada a un intérêt particulier dans notre succès dans ce domaine.
[Traduction]
Grâce à des programmes comme le PPIMD, le Programme de productivité de l'industrie du matériel de défense, et le programme Partenariat technologique Canada, les investissements passés dans les technologies et dans les activités de recherche préconcurrentielles ont permis et permettent toujours à l'État de toucher annuellement des redevances. Dans certains cas, ces redevances ont été payées des décennies après l'investissement initial et elles ont permis de retourner des centaines de millions de dollars dans les coffres du gouvernement.
Comme mes collègues l'ont fait remarquer, le secteur aérospatial canadien se situe au quatrième rang mondial. Les pays qui devancent le Canada soutiennent une énorme présence militaire, et si on regarde les dépenses canadiennes en défense, le succès de notre entreprise et de notre secteur n'en est que plus remarquable.
La culture, les réalisations et les ambitions de Pratt & Whitney Canada en matière d'innovation sont sans égal sur le marché des petits et des moyens moteurs. J'aimerais rappeler en passant que ce marché est présentement affecté par le ralentissement des commandes d'avions d'affaires.
Si je ne m'abuse, le témoin qui partage cette table avec moi ce matin pourrait faire des déclarations semblables concernant le leadership de son entreprise dans son secteur de produits et services.
Il faut se rappeler que notre secteur est essentiellement fondé sur l'innovation. Et cette innovation a surtout amené des produits, des ventes et des bénéfices économiques pour le Canada lorsqu'elle était soutenue de manière constante et concrète par le gouvernement en tant que collaborateur, que ce soit par des politiques, des programmes ou du financement.
[Français]
Permettez-moi d'être franc. Le soutien gouvernemental au secteur aérospatial est non seulement dans notre intérêt économique collectif, mais il est crucial à notre intérêt national en matière de sécurité.
[Traduction]
Lors du ralentissement économique de 2001, Pratt & Whitney Canada a choisi d'investir dans sa capacité d'innover et dans son excellence en ingénierie avec l'aide du gouvernement du Canada. Grâce à cette vision à long terme, nous sommes sortis de ce ralentissement plus forts et concurrentiels et les commandes, les effectifs et les revenus n'ont cessé de croître pendant de nombreuses années. Nous avons pu hausser notre contribution à la collectivité dans les arts et l'éducation. Et nous avons payé plus de taxes et d'impôts tout en offrant un rendement continu sur les investissements des contribuables canadiens.
Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une situation similaire, et peut-être même un peu plus difficile que celle que nous avons vécue en 2001, puisque la communauté financière est dévastée et ne dispose pas des ressources nécessaires pour prêter de l'argent.
Nous encourageons le gouvernement à non seulement maintenir l'ISAD, l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, mais à aller plus loin que sa promesse électorale d'injecter 200 millions de plus.
En aparté, je tiens à souligner le fait que vous, les politiciens, êtes bien servis par une fonction publique compétente et professionnelle à Industrie Canada, à RHDCC, et dans les autres ministères avec lesquels nous communiquons régulièrement.
[Français]
De plus, nombre de nos investissements prennent des années à se développer et à atteindre le marché, et le rendement de ces investissements s'étale sur des décennies. Alors que l'innovation de notre secteur est intense et rapide, le rendement de ces investissements dans cette innovation se produit sur une période beaucoup plus longue.
Cela nous amène à notre recommandation selon laquelle la politique sur le secteur aérospatial doit être constante et stable au cours des mêmes périodes.
[Traduction]
J'aimerais répéter à quel point il est important qu'à long terme, les investissements du gouvernement soient stables et constants.
[Français]
Nous reconnaissons que le processus démocratique fait en sorte que les gouvernements changent selon la volonté de l'électorat.
[Traduction]
Cependant, nous savons que tous les partis représentés ici aujourd'hui comprennent la valeur actuelle de notre entreprise et de notre secteur sur le plan économique, ainsi que leur potentiel et leurs contributions éventuelles. Par conséquent, il est essentiel de demeurer constant dans les politiques fiscales, dans le soutien des programmes et dans les initiatives visant le partage des risques financiers.
Enfin, Pratt & Whitney Canada, une entreprise de classe mondiale active au Canada, demande au gouvernement fédéral de concevoir autant que possible ses programmes et ses initiatives en tenant compte des mesures fiscales et de formation adoptées par les provinces, afin qu'ils soient complémentaires. Une telle collaboration fédérale-provinciale favorisera des investissements et des partenariats qui offriront le meilleur rendement possible pour notre économie et pour les investissements des contribuables.
Lorsque notre secteur et nos gouvernements travaillent en partenariat et visent ensemble la réussite, nous montrons au monde entier que l'innovation et la force de caractère de notre industrie, de Pratt & Whitney Canada, de toute l'industrie canadienne, nous permettent d'être concurrentiels et d'aspirer à être les meilleurs.
[Français]
Je vous remercie pour votre intérêt et votre attention. Je suis impatient d'entreprendre les discussions dans quelques minutes. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Merci, monsieur le président, de m'avoir accordé l'occasion d'exposer les perspectives de Bombardier sur la situation que vit le secteur de l'industrie aérospatiale actuellement.
[Traduction]
Si vous me permettez, mon exposé sera bref et informel. Je sais que les discussions seront très animées et j'ai hâte d'y participer.
Laissez-moi présenter rapidement l'entreprise. Bombardier est le troisième plus important constructeur en aviation civile au monde, derrière Boeing et Airbus. Nous sommes aussi le plus important constructeur d'avions d'affaires et régionaux. Nous sommes un acteur de premier plan dans l'industrie partout dans le monde et nous participons fièrement et activement à l'industrie canadienne de l'aérospatiale.
Nous sommes aussi devenus — et c'est très important en raison du modèle d'affaires que nous avons — le plus grand fournisseur de solutions ferroviaires pour voyageurs en construisant des wagons et en élaborant des systèmes ferroviaires de transport de voyageurs. Ces activités sont moins bien connues au Canada parce qu'elles se déroulent surtout en Europe et dans les marchés en émergence.
Nous employons au total 60 000 personnes partout dans le monde. Le tiers de ces emplois se situe au Canada, même si, en ce moment, 95 p. 100 de notre production est exportée à l'étranger.
Si vous désirez en savoir plus sur les caractéristiques de notre entreprise, je serai heureux de vous informer, mais j'aimerais parler plus spécifiquement de la situation actuelle. Comme c'est le cas pour l'ensemble de l'industrie, nous avons été très touchés par la crise économique et financière qui frappe actuellement la planète. Nous prenons des mesures pour assurer non seulement notre survie, mais aussi notre croissance malgré cette crise mondiale. Pour ce faire, nous avons dû prendre une série de mesures, y compris faire des réductions douloureuses de notre effectif et adopter une approche dynamique pour la gestion de nos coûts, y compris les coûts associés à notre chaîne d'approvisionnement.
Mais cette période représente aussi des occasions pour nous, parce que nous savons que le marché rebondira, et nous avons un produit qui nous permettra de relever les nouveaux défis qui attendront l'industrie lorsqu'il sera lancé en 2013. Il s'agit de l'avion CSeries. Je mentionne cet avion en particulier parce que le gouvernement du Canada collabore étroitement au lancement de la phase préconcurrentielle de son développement. Cet avion se démarquera sur la scène mondiale. Il aura une importante composante canadienne, et nous comptons sur lui pour l'avenir de notre entreprise.
J'ai mentionné que le gouvernement du Canada serait un partenaire en investissant dans l'étape préconcurrentielle du développement de cet avion. Je ne peux pas passer sous silence ici l'important partenariat que nous entretenons de diverses façons avec le gouvernement canadien depuis les années 1960. Ce partenariat a bénéficié aux deux parties. Bombardier a retourné plus de 131 p. 100 des sommes qu'il a reçues du gouvernement canadien au cours des années. C'est plutôt un bon rendement.
Concernant le PTC, le programme Partenariat technologie Canada, qui est le plus récent des programmes où le gouvernement a partagé les risques avec le secteur de l'aérospatiale, je crois que nous avons bénéficié de 4 p. 100 des fonds affectés à ce programme, soit 134 millions de dollars. Nous avons déjà remboursé 85 p. 100 de ce montant. Ce programme a été lancé en 1996.
Nous sommes donc de bons partenaires, et nous entendons le demeurer. Mes collègues ont mentionné que les partenariats dans ce secteur ont une importance capitale et sont également la clé du succès pour les années à venir. Je crois que nous en sommes un bon exemple.
J'aimerais parler un peu des circonstances actuelles. Nous avons été atteints. Comme je l'ai dit plus tôt, Bombardier est le principal constructeur d'avions d'affaires dans le monde en termes de valeur. Les commandes d'avions d'affaires ont diminué de 25 p. 100 au cours des derniers mois. Cette baisse est très grave et, comme vous pouvez l'imaginer, elle a eu des répercussions sur la manière dont nous menons nos affaires.
Cependant, au même moment, les commandes d'avions régionaux, en particulier celles de l'avion turbopropulsé Q400, qui, je l'espère, a déjà emmené plusieurs d'entre vous à Toronto, ont augmenté de 10 p. 100. Richard Bertrand vient de mentionner que les gens sont tellement satisfaits de ce service qu'ils ont commandé d'autres avions de ce modèle.
Cet aéronef a pris le monde d'assaut, si je peux m'exprimer ainsi. C'est l'avion de transport de passagers le plus écologique qui se construit actuellement, et c'est aussi celui qui consomme le moins d'essence, en raison, notamment, des moteurs et de ses autres qualités techniques.
Notre entreprise est équilibrée, mais comme toutes les entreprises d'aujourd'hui, sa situation est précaire parce qu'elle est à la merci des caprices de l'économie internationale. Il nous a été très pénible de faire les mises à pied auxquelles nous avons été contraints. Nous les avons effectuées aussi progressivement que possible, mais nous avons dû congédier près de 15 p. 100 des effectifs de Bombardier Aéronautique au cours des quatre derniers mois.
Ces coupures ont touché nos opérations partout dans le monde. Ce sont nos installations de Montréal et de Belfast qui ont été les plus durement touchées. À Toronto, plus précisément à Downsview, là où sont fabriqués les Q400, les coupures n'ont pas été aussi importantes, mais il y en a aussi eu aux États-Unis et au Mexique.
Ces mesures ont été très difficiles à prendre, mais nous devrons continuer dans cette voie.
L'élément déterminant du problème auquel nous sommes confrontés — ce qui, au bout du compte, est au coeur de ce problème —, ce n'est pas notre manque de liquidités ou d'innovation, ou le manque de possibilités, puisque dans tous ces domaines nous avons tout fait pour être en tête, mais la situation de nos clients. Nous ne pouvons réussir que si nos clients réussissent, et ils font face à d'énormes défis — tant les compagnies aériennes que les sociétés de location et les entreprises individuelles. Leur problème est lié au capital, au resserrement monétaire qui touche toutes les entreprises partout dans le monde, au manque de liquidités du marché des capitaux. Cette situation ne sera pas renversée rapidement ou automatiquement, mais elle sera renversée.
Cependant, nous devons d'ici là, nous en remettre presque entièrement à nos agences de crédit à l'exportation pour obtenir des fonds, comme tous les utilisateurs de composants externes. Comme je vous l'ai mentionné, nos ventes, du moins en ce qui concerne le secteur aéronautique, sont presque toutes destinées aux marchés extérieurs, alors la participation constante, fructueuse et mutuellement profitable d'EDC dans ce domaine est, comme certains l'ont mentionné, absolument essentielle à notre succès.
Permettez-moi de terminer en faisant quelques observations sur les éléments qui revêtent une très grande importance dans le cadre de notre coopération avec le gouvernement. Nous n'avons pas parlé jusqu'à maintenant de façon détaillée du commerce mondial, mais comme je l'ai dit, nous sommes une entreprise internationale — c'est le cas de tout le monde à cette table. Nous dépendons tous des marchés internationaux, ce qui fait que la vitalité du système commercial international revêt pour nous une très grande importance.
La capacité des exportateurs canadiens d'accéder aux marchés — tant nouveaux qu'existants — est d'une importance de premier ordre, alors je profite de l'occasion pour saluer les efforts que fait le gouvernement pour conclure des accords de libre-échange, tout particulièrement avec l'Union européenne. Comme vous le savez, ce processus est enclenché. Ces accords auront des répercussions importantes sur toutes nos entreprises, ne serait-ce que parce qu'ils favorisent la mobilité de la main-d'oeuvre, ce qui est l'un des plus importants aspects de cette industrie mondiale.
Le libre-échange est donc extrêmement important. La résistance au protectionnisme, sous quelque forme que ce soit, est aussi extrêmement importante, et il en est de même pour nos missions diplomatiques à l'étranger qui travaillent à promouvoir l'image de l'industrie canadienne. Les réseaux qui sont établis partout dans le monde au niveau politique, ou qui relient les entreprises et les administrations, sont extrêmement importants, spécialement dans les marchés où le gouvernement et l'économie se chevauchent. Dans certains cas, ces gouvernements et ces économies sont parmi les plus importants du monde. Tous ces éléments contribuent de façon concrète à notre succès.
J'ai mentionné plus particulièrement notre partenariat constant et, comme je l'ai dit, soutenu et durable avec EDC, qui revêt une très grande importance pour notre entreprise, tout comme pour le reste de nos collègues.
Le dernier point, mais non le moindre, est l'engagement continu qu'a pris le gouvernement de s'associer à l'industrie en général par le biais de l'ISAD, un programme que le gouvernement actuel a mis sur pied. Cet engagement est essentiel, non seulement pour les principales industries et entreprises qui sont représentées ici, mais comme Claude l'a si bien illustré avec ses graphiques, pour le vaste groupe d'entreprises qui jouent un rôle dans ce secteur au Canada.
Je peux vous dire, pour vous donner une idée, que Bombardier Aéronautique a environ 500 fournisseurs directs. Et beaucoup d'entreprises — elles sont si nombreuses que je ne veux même pas avancer un chiffre, mais elles sont plus de 1 000, peut-être 2 000 — nous fournissent des services et d'autres produits auxiliaires.
Ce secteur a donc un effet multiplicateur considérable. C'est un secteur dynamique en voie de développement qui s'est maintenu en vie envers et contre tout. Si je peux présenter les choses de cette manière, c'est un joyau de l'industrie canadienne qui mérite d'être préservé et soigné.
Merci beaucoup.
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Je serai ravie d'y répondre.
Comme vous le savez, monsieur Garneau, les revenus de CAE proviennent à 50 p. 100 du secteur civil et à 50 p. 100 du secteur militaire. L'approvisionnement militaire partout dans le monde nous intéresse donc indéniablement. Mais comme nous l'avons découvert par le passé... On dit que nul n'est prophète en son pays, mais il s'est avéré que c'est exactement le contraire en ce qui concerne les contrats militaires.
Je suis certaine que la plupart des gens qui lisent les journaux le savent: CAE a perdu certains contrats très importants il y a quelques années, en 2002 ou 2003. Nous avions reçu une lettre du gouvernement de la Suisse qui disait: « Merci beaucoup, mais ne répondez pas à la demande de proposition. Nous ne tiendrons pas compte de votre proposition parce que votre propre gouvernement n'a pas accepté de vous confier le travail. »
Il est donc primordial d'obtenir des contrats ici, alors que CAE est le numéro un mondial en matière de simulation... notamment du côté de la défense. Nous sommes très fiers, au sein de l'équipe — dirigée par CAE — qui fournira les systèmes d'entraînement opérationnel du C-130J, de pouvoir entraîner les pilotes de ces aéronefs. Mais les répercussions de cette réussite sont nombreuses.
Premièrement, on a ainsi pu sauver 300 emplois à différents endroits au Canada. Deuxièmement, ce contrat nous permet de continuer à développer notre expertise dans ce domaine. Et troisièmement, ce qui n'est pas le moindre des avantages, d'autres gouvernements dans le monde nous ont priés de les rencontrer pour leur expliquer notre manière d'aborder la formation militaire pour le C-130J. C'est particulièrement novateur: nous relions une série de simulateurs et les gens peuvent réellement se pratiquer. C'est la guerre, ce n'est pas une partie de plaisir. On voit passer un avion, puis d'autres avions qui l'attaquent. Nous pouvons les interconnecter et faire en sorte que ça fonctionne.
Cela ouvre la porte à d'autres contrats — d'autres contrats importants pour CAE. Ces simulateurs sont fabriqués ici à Montréal, et profitent à tous les pays du monde. Cascade fait partie du groupe, tout comme Bombardier et xwave — il y a beaucoup d'entreprises des provinces atlantiques, du Québec, de l'Ontario et de l'Ouest qui collaborent avec nous dans le cadre de ces contrats.
Les entreprises qui travaillent pour la défense doivent absolument être soutenues par leur gouvernement. Je le répète, la concurrence était très forte. Croyez-moi, nous en avons maintes fois perdu le sommeil. Mais c'était légitime.
Permettez-moi, monsieur le président, de vous donner un exemple. Il existe aux États-Unis une troupe qui s'appelle le 160e régiment. Je ne sais pas si vous avez vu le film La Chute du faucon noir, mais ce sont ces hommes. Nous sommes leur fournisseur le plus important. Oubliez la Buy American Act; ces hommes sont les meilleurs au monde parce que leur vie est en jeu à chacune de leurs missions. Ils ont choisi CAE.
Nous sommes donc fiers que le gouvernement canadien nous ait octroyé le contrat à la suite de l'appel d'offres. Nous pensons que nos troupes canadiennes seront très bien entraînées, et nous en sommes fiers.
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J'ai juste quelques mots à ajouter.
Nous sommes tous un produit de notre histoire, et pour le gouvernement en place dans les années 1960, l'industrie aérospatiale canadienne devait limiter ses activités au domaine civil. Le pays fabriquait des avions militaires et nous avons décidé de ne plus en fabriquer. Toutefois, rétrospectivement, je dirais que ce fut une sage décision et que le pays a tout de même profité de cette industrie aérospatiale, qu'il valait le coût de promouvoir cette industrie dans le secteur civil. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes dotés de programmes comme le PPIMD, le PTC et l'ISAD. Je crois que notre approche a été efficace pour le pays.
La question de l'achat de matériel militaire n'est évidemment pas soulevée très souvent étant donné que l'achat d'avions militaires survient une fois par génération, mais nous y voici. C'est une question sur laquelle doivent se pencher tant les décideurs que l'industrie. Loin de moi l'idée d'essayer de conseiller les décideurs, mais du point de vue de l'industrie, je crois que certaines choses doivent être dites, en tout cas du point de vue de mon entreprise.
Tout d'abord, précisons qu'il s'agit d'une industrie mondiale et qu'effectivement nous en faisons partie. Pour nous, il est très important de pouvoir au moins compétitionner sur un pied d'égalité lorsque les occasions se présentent — et pas nécessairement jouir d'un privilège, bien qu'il s'agisse d'un autre problème, mais nous devons certainement avoir la possibilité de répondre à un appel d'offres. Nous nous sommes parfois retrouvés dans des situations difficiles, surtout lorsque des décisions en matière d'achat ont été prises alors que nous n'étions pas nécessairement visés par l'appel d'offres, même si sur le plan fonctionnel, comme Nathalie l'a dit, nous avions la capacité de produire à la fois comme entreprise et comme industrie.
J'aimerais ajouter une dernière chose strictement du point de vue de notre entreprise. Pour résumer cela en quelques mots: notre capacité à participer à des programmes de compensation des pertes ou des programmes de ce type doit être examinée avec soin. Pour nous, le grand avantage comparatif dans notre industrie est l'accès à la technologie et la mesure dans laquelle ces programmes peuvent nous aider à atteindre un niveau supérieur de perfectionnement technologique, à accroître nos connaissances et à établir des partenariats avec d'autres afin de partager notre capacité technologique dans le contexte des chaînes d'approvisionnement mondiales.
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J'aimerais ajouter quelques éléments à la réponse à cette question.
D'abord et avant tout, il faut établir un large consensus et appuyer les besoins de nos militaires. Cependant, nous devons parallèlement optimiser les avantages de ces investissements pour les contribuables canadiens et nous croyons que le processus d'approvisionnement pourrait être amélioré de plusieurs façons. Tout d'abord, nous estimons qu'il devrait être beaucoup plus transparent. Il est nécessaire de consulter davantage l'industrie.
M. Bertrand a soulevé la question des aéronefs SAR à voilure fixe. Nous apprécierions grandement que notre industrie canadienne ait la possibilité de démontrer ce qu'elle peut faire tout en veillant parallèlement, à appuyer les besoins des militaires. Voilà un exemple d'un secteur où nous croyons que le processus d'approvisionnement doit être amélioré.
Le deuxième élément est qu'au cours des dernières années, un changement important a été apporté à l'approche visant ce processus, plus particulièrement en ce qui a trait au point de contact unique pour des achats importants. Nous nous trouvons actuellement devant une situation où l'entreprise qui construit des aéronefs peut conclure des marchés de service et d'entretien pour ces aéronefs. Cette façon de faire peut nuire au développement de notre industrie canadienne et restreindre à l'accès à la propriété intellectuelle. En examinant, par exemple, une entreprise comme L-3, à Mirabel qui assure l'entretien des F-18, nous constatons qu'au cours de la dernière année, elle a conclu avec l'Australie des contrats pour des centaines de millions de dollars parce qu'elle était en mesure d'exporter le savoir-faire acquis en ayant travaillé dans le cadre de ces programmes au Canada.
Pour répondre à votre question, nous estimons qu'il doit y avoir une plus grande transparence, davantage de consultation, une consultation systématique avec l'industrie, autant de bonnes nouvelles pour le contribuable. Plus encore, de bonnes nouvelles pour nos soldats, notamment pour ce qui est d'assurer un soutien à l'industrie et au développement à long terme de notre industrie; ne pas se limiter au court terme.
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D'abord, je voudrais remercier mes collègues de me permettre de poser quelques questions. Je l'apprécie beaucoup.
Monsieur Lajeunesse, vous avez parlé de l'ISAD, qui est l'équivalent du PTC, que le gouvernement avait promis de rétablir à l'époque, s'il ne l'a pas déjà fait. Mes questions porteront plutôt sur l'industrie militaire.
Vous savez sans doute que le gouvernement a investi 16 milliards de dollars dans l'achat de nouveaux équipements militaires aérospatiaux. La façon dont il a procédé est quelque peu discutable. On a parlé avec la vérificatrice générale de tout ce qui touche la façon d'attribuer les contrats, c'est-à-dire les marchés négociés par un PAC, un préavis d'adjudication de contrat, ou ACAN, en anglais, ou par lettre de sollicitation. La vérificatrice générale conteste la façon d'octroyer les contrats par un PAC.
Premièrement, comment fonctionne le processus d'approvisionnement? Est-il correct tel quel? Personnellement, je trouve que la façon dont les choses se déroulent n'est pas correcte. Deuxièmement, les retombées économiques doivent-elles concerner les deux volets des achats, c'est-à-dire les frais d'acquisition et le soutien en service? C'est loin d'être clair actuellement. Boeing semble dire qu'il a reçu des milliards de dollars pour l'achat de gros appareils mais demander maintenant s'il est possible, concernant le soutien en service... L'exemple de Boeing n'est peut-être pas pertinent, car je ne pense pas qu'il fera réparer les C-17 au Canada. C'est très clair. On peut se demander s'il y aura des retombées économiques.
Finalement, que pensez-vous de la création du caucus de l'aérospatiale, dont le président est ici présent et duquel je suis le vice-président? Ce caucus est-il, entre autres choses, une interface importante pour l'industrie? Pour nous, c'est un volet important du caucus.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être ici aujourd'hui.
Je suis tenté de vous demander comment vous êtes venus ici aujourd'hui, mais lorsque certaines personnes ont posé cette question à Washington, je crois que la réponse a nui davantage à notre industrie qu'à l'industrie automobile.
Un témoin: Je suis venu en auto.
M. Mike Lake: J'ai posé cette question à quelques reprises ici. Toutefois, j'aimerais quand même débuter en parlant un peu du contexte mondial, si vous le permettez. J'ai relevé un certain nombre de citations d'observateurs de par le monde au sujet de la situation au Canada.
Ainsi, au Royaume-Uni, le Daily Telegraph de Londres a écrit:
« Certains trouveront alarmant que, en cette période que nous traversons, on doive compter sur le Canada pour donner l'exemple au reste du monde.
Ils ont su contrôler les dépenses et réduire les impôts.
... Si le reste du monde s'était comporté d'une manière aussi modeste et prudente, nous ne nous trouverions peut-être pas dans le bourbier actuel. » [Traduction]
Et dans le Economist, au Royaume-Uni, on a pu lire:
« ... dans notre monde en plein naufrage, le Canada tient lieu de bouée, en quelque sorte. ... L'on craint surtout que les États-Unis entraînent le Canada dans leur récession.
... M. Harper affirme à juste titre que son gouvernement a adopté des mesures prudentes pour aider le Canada à traverser une tempête qu'il ne pouvait éviter. » [Traduction]
Aux États-Unis, le Wall Street Journal y est allé de ce commentaire:
« Le Canada est voisin du plus grand marché au monde; les dommages collatéraux de la crise financière et immobilière aux États-Unis ne peuvent être évités. Les réductions d'impôt accordées en 2007 ont permis au Canada d'amortir le coup et d'esquiver la récession. » [Traduction]
Enfin on a pu lire dans le Newsweek:
« Si le président Obama cherche à gouverner de façon judicieuse, il pourrait, comme nous tous d'ailleurs, s'inspirer à bien des égards de notre voisin du Nord. » [Traduction]
Il y a encore beaucoup d'autres articles que je pourrais vous lire, mais je vais m'en abstenir.
Il y a d'autres organisations qui ont également parlé de la force du Canada par rapport au reste du monde. Il est vrai que nous traversons une période difficile et que le Canada est touché par toute cette crise. Cependant, le Forum économique mondial a classé notre système bancaire numéro un au monde. Je crois que les États-Unis viennent au 40e rang et que le Royaume-Uni est 44e. Le FMI et l'OCDE ont aussi affirmé que le Canada se redresserait plus rapidement de la récession et se retrouverait en meilleure position que presque tous les autres pays — un commentaire vraiment important il va sans dire. Le Canada est le seul pays du G-8 qui a déclaré un excédent à chacune des trois dernières années. Tous les autres pays du G-8 ont connu des déficits pendant ces années.
Alors, nous vivons au Canada une situation très différente de celle des autres pays. Je voudrais croire que votre industrie est celle qui profitera vraiment de ce contexte stable et relativement solide, plus particulièrement à long terme. Évidemment, nous traversons une période très difficile pour le moment, mais pour ce qui est du long terme, le Canada est vraiment très bien positionné. Dans quelle mesure est-ce important pour la stabilité à long terme de votre industrie?
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C'est extrêmement important. Nous avons parlé de questions à long terme aujourd'hui. Nous avons parlé de politique d'approvisionnement à long terme. Nous avons parlé de politique d'investissement à long terme. Par exemple, il a été question du PPIMD, mais aussi du PTC et de l'ISAD. Le fait est que quelqu'un devra bien finir par se rendre compte qu'il est essentiel de mettre sur pied un programme cohérent à long terme, peu importe le nom qu'on lui donne.
George et Nathalie ont soulevé certaines questions entourant EDC. En fait, même si vous la voyez comme une sorte de stabilité et tout, EDC doit aussi faire le suivi de ses investissements, et ses investissements se font auprès de nos clients. Si EDC offre soutien et appui à nos clients, alors nous pouvons continuer à fonctionner.
Cependant, vous avez commencé en faisant un commentaire sur les raisons qui nous ont amenés où nous en sommes. Laissez-moi seulement vous dire qu'après l'audience désastreuse du comité, les estimations nous montrent que plus de 3 000 avions d'affaires ont été remis en vente aux États-Unis et en Amérique du Nord à la suite de ce commentaire. Le National a publié un rapport il y a quelques semaines. La situation est critique. Si le gouvernement veut jouer un rôle important, il peut faire disparaître le fléau qui s'est soudainement abattu sur le secteur du voyage d'affaires. Ce secteur a déjà connu des problèmes importants après 2001 en raison des risques que représentait le voyage d'affaires à ce moment. Mais il faut aussi dire qu'il s'agit là d'une portion très importante du secteur du transport sur toute la planète. Il s'agit d'un secteur très important pour Bombardier et pour nous.
Donc, pendant que vous vous concentrez sur la stabilité dont vous avez fait mention, laissez-moi vous dire que nous, en tant qu'entreprises et sociétés, devons agir avant qu'il ne soit trop tard. Je crois que l'année 2010 sera tout aussi éprouvante pour nous, et peut-être les années suivantes aussi. C'est pourquoi il est extrêmement important pour nous de recevoir l'appui et la compréhension constante du gouvernement.
Je terminerai en disant que, récemment, nous avons dû mettre à pied environ 10 p. 100 de nos travailleurs dans le monde entier, mais quand nous sommes venus cogner à la porte de RHDCC pour demander de l'aide, une équipe a été immédiatement déployée pour que l'on puisse établir un programme de travail partagé. Ils sont venus à Mississauga et ont collaboré avec une partie de notre équipe, et je les félicite pour ce qu'ils ont fait car ils sont intervenus très rapidement. J'aurais souhaité que la province de l'Ontario réagisse aussi vite, mais je devais me concentrer sur d'autres industries à ce moment-là.
:
Je vais prendre mon droit de parole.
[Français]
Je m'excuse, monsieur Bachand, de ne pas avoir répondu à vos questions, mais il me semble que mes collègues ont couvert le sujet d'une façon plus élégante que j'aurais pu le faire.
[Traduction]
Vous avez posé une question très importante, monsieur Lake. Je n'ai pas de réponse simple et cohérente à vous donner, mais voici quelques éléments de réponse.
Notre industrie touche le monde entier comme aucune autre. En d'autres mots, le contexte canadien est important, mais je dirais qu'il n'est pas fondamental. Il n'est pas déterminant, puisque les problèmes se situent ailleurs. Dieu merci, ils ne sont pas ici. Nous en sommes très reconnaissants. C'est plutôt le reste du monde qui est le problème. Ça me fait penser à un grand titre que l'on a pu lire dans un journal de Londres dans les années 1950, et qui disait quelque chose comme « Brouillard sur la Manche, le continent coupé du reste du monde ». C'est le genre de contexte dans lequel nous nous trouvons. Si le système mondial est déficient, ce ne sont pas les forces du système canadien qui pourront compenser, si je puis dire.
Parlons concrètement des banques. Oui, nos banques canadiennes sont en santé. Elles vont bien. Elles sont stables. Elles n'accordent pas beaucoup de prêts dans notre industrie, ce qui est une autre histoire, mais même si elles étaient tout à fait enthousiastes et prêtes à s'investir entièrement, elles seraient incapables de compenser le manque de liquidité sur le marché mondial. Leur stabilité constitue un avantage, mais pas un avantage solide. Je crois bien que ce sera, d'une certaine façon, mon commentaire ultime.
Je voudrais dire une dernière chose, par contre. Si nous pouvons exploiter la stabilité que nous avons réussi à atteindre ici, de même que la force relative de l'économie et du secteur financier — nos cinq banques comptent parmi les 50 principales du monde, alors qu'aucune ne faisait partie de cette liste l'année dernière, ce qui est un changement intéressant compte tenu des circonstances — pour attirer des investisseurs au pays, notamment dans le secteur aérospatial, ce serait un atout considérable. La question est de savoir comment tirer profit de cette force et de cette stabilité. Je crois que Richard en a déjà parlé. Il nous faut une politique stable. Il nous faut une solution stable. Il nous faut un engagement, mais un engagement de partenariat qui soit réciproque.
Ce n'est pas facile de répondre compte tenu du peu de temps dont je dispose, mais laissez-moi vous exposer ceci.
Premièrement, pour être en santé, l'industrie doit recevoir des gouvernements un soutien stable, prévisible, et compréhensif. L'industrie a aussi besoin d'un financement stable, prévisible, et compréhensif, qui doit être accessible non seulement à l'industrie qui désire investir dans son développement, notamment en ce qui concerne sa capacité de production, mais aussi aux consommateurs qui désirent acheter les biens que nous produisons.
Deuxièmement, il est clair que l'industrie a réellement besoin d'une excellente connaissance de l'incidence du processus d'approvisionnement. Nous en avons déjà parlé, mais il est évident que le gouvernement du Canada, dans ce cas-ci, dépense des sommes considérables pour la défense. L'important est de s'assurer que l'argent investi permet de créer un maximum de nouvelles industries au pays, ce qui permettrait de créer de nouveaux emplois, et de s'assurer que nous continuerons d'accroître notre capacité d'exportation.
Je pourrais continuer encore et encore, mais je crois que les deux messages à retenir sont: un financement stable, prévisible et compréhensif, et une politique d'approvisionnement qui soit la plus avantageuse pour le contribuable canadien.
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Je suis tout à fait d'accord. J'aimerais ajouter deux autres points.
Tout d'abord, il y a l'innovation. Sans l'innovation, notre industrie n'avance nulle part. Il s'agit d'un secteur où il nous faut rêver et arriver avec de nouvelles solutions, que ce soit, pour nous, de former les employés, ou, pour Pratt & Whitney, de concevoir des moteurs dont personne ne pourra se plaindre qu'ils sont trop bruyants ou trop sales ou quoi que ce soit, et un nouvel aéronef qui soit si léger qu'il pourrait être plus économique sur le plan énergétique et tout. L'innovation est la clé.
Et comment arrive-t-on à l'innovation? Nous avons un site incroyable. CAE dispose du plus grand site d'ingénieurs réunis en un même endroit au Canada, soit à Montréal, où travaillent quelque 1 250 spécialistes. Ils cherchent constamment de nouvelles façons d'améliorer nos activités. Je sais que mes collègues vivent la même situation.
En passant, pour ce qui est de l'innovation — nous avons déjà insisté beaucoup sur ce point — il nous faut le soutien du gouvernement en recherche et développement, parce que nos collègues qui travaillent ailleurs dans le monde reçoivent des contrats militaires pour le faire, qui sont non remboursables; ce n'est pas le cas pour nous. Nous n'avons pas de problème avec ça, mais il nous faut l'appui du gouvernement.
L'autre point que j'aimerais soulever est que lorsque nous commençons à parler de nouveaux programmes militaires, peu importe lequel — mais prenons l'exemple du NSI — il est important que nous soyons consultés dès le début. Si vous voulez que nous ayons de bons IRB, et si vous voulez que nous soyons en mesure de développer de nouvelles technologies au Canada, nous devons faire partie des consultations dès le départ, et participer aux discussions avec le MDN et avec les fournisseurs du monde entier.
Ce sont les deux points que je voulais ajouter à ceux présentés par mon collègue Claude.
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Je commencerai par deux acronymes, suivis d'une longue proposition, si je peux m'exprimer ainsi. Les acronymes sont RH et R et D.
Je suis tout à fait d'accord avec ce que nos collègues ont dit sur le caractère absolument essentiel du facteur humain. Ce n'est pas une industrie où la main-d'oeuvre est considérée comme un produit. Tout le monde au sein de l'industrie travaille à un degré de complexité qui se situe au-dessus de la norme, et je ne parle pas seulement des ingénieurs. Je reviendrai aux ingénieurs, étant donné qu'ils illustrent le sujet de façon intéressante.
En fait, les gens qui travaillent dans l'atelier — vous connaissez le TCA — doivent fournir un degré de complexité exceptionnel à chaque minute de leur travail, parce que la sécurité de ces aéronefs dépend de leurs capacités. Le perfectionnement des ressources humaines, le perfectionnement du bassin de main-d'oeuvre à partir duquel on recrute notre personnel est un préalable inconditionnel à la prospérité de cette industrie.
Même si l'industrie fonctionne de manière cyclique, on ne peut pas simplement dire: « Eh bien, en fait, l'an prochain nous aurons probablement besoin de 1 000 personnes supplémentaires », et ensuite les faire apparaître comme par magie. La gestion de ces ressources humaines est extrêmement importante, et leur perfectionnement varie, si je peux m'exprimer ainsi.
À Montréal, des gens se sont regroupés et ont investi massivement dans une école polytechnique afin de former la main-d'oeuvre dont l'industrie a besoin, et même là, les ressources ne suffisent pas à la demande. Mais ce genre d'école n'existe pas ailleurs. Il n'y en a pas à Toronto; ça ferait une énorme différence s'il y en avait une.
Je peux vous dire que nous construisons une usine au Mexique qui fabriquera des composants pour les aéronefs. Le gouvernement fédéral et le gouvernement de l'État où nous nous sommes établis ont construit une école polytechnique distincte avant même l'implantation de notre usine, parce qu'ils y ont vu la clé pour attirer non seulement notre entreprise, mais toutes les autres entreprises du secteur partout dans le monde. Sans trop insister sur le sujet — non, je dois dire qu'il est impossible de trop insister sur le sujet —, c'est un rôle que les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux doivent assumer.
En ce qui concerne la R et D, nous en avons parlé, mais elle est essentielle. Les investissements en R et D nécessitent la participation du gouvernement pour deux raisons fondamentales, et peut-être trois.
L'une des raisons, c'est que ces investissements sont toujours considérables. Avant de commencer à entrer dans ce domaine, on a affaire à la technologie la plus poussée au monde. Elle doit être concurrentielle à l'échelle mondiale, alors les investissements doivent être effectués au niveau mondial, et nous rivalisons avec des géants qui ont établi des partenariats très solides avec d'autres industries. De plus, l'innovation est d'une importance capitale, comme l'a dit Nathalie. Elle est absolument essentielle pour réussir dans ce domaine. Les risques sont énormes. Les banques ne financeront tout simplement pas des risques qui ne peuvent être compensés que sur 30 ans. C'est critique.
La dernière chose que je veux dire, c'est que vous demandez ce que vous, les parlementaires et autres décideurs, pouvez faire pour aider à maintenir les activités de cette industrie. Permettez-moi de vous proposer une approche nouvelle, une sorte de retour vers le futur. La politique industrielle a déjà eu mauvaise réputation, mais en réalité, dans ce secteur, la politique industrielle s'est avérée essentielle pour réussir à l'échelle mondiale. L'accent mis sur le secteur, en plus du partenariat soutenu et de la compréhension approfondie dont fait preuve la fonction publique, et qui a été mentionnée, est absolument essentiel pour être en mesure de gérer.
Je crois qu'il est primordial que les décideurs de ce pays comprennent le secteur pour ce qu'il est. C'est une industrie canadienne, mais c'est une industrie mondiale. Notre concurrence n'est pas nationale. Nos contributions ne sont pas toutes nationales. Nos ventes sont principalement internationales. Pour comprendre cela, le secteur doit être considéré comme un secteur unique. J'imagine que tous les secteurs sont uniques, mais dans ce cas-ci, il est unique en raison du caractère international de ses activités, de sa chaîne d'approvisionnement, des questions relatives à ses ressources humaines et tout le reste.
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La plupart des projets concernent notre entreprise et les universités. Certains des projets regrouperont le CNR, par exemple, et certains projets dans d'autres organisations.
En toute justice pour le gouvernement, nous prenons une partie de l'investissement en R et D que le gouvernement nous accorde et nous le réinvestissons dans les universités. Nous le faisons donc dans le cadre de l'engagement que nous prenons et, en fait, c'est la même chose pour mes confrères ici présents lorsqu'ils signent un contrat avec le gouvernement, et ce contrat fait état de tous les engagements. En plus, les investissements universitaires sont essentiels pour nous. Ils le sont, car nous y trouvons beaucoup de technologies.
Pour vous donner un exemple, à l'Université d'Ottawa, nous avons investi 300 000 $ il y a deux ou trois ans. Il y a deux ou trois professeurs et étudiants qui travaillent sur l'incrustation de particules à très haute vitesse dans du métal pour voir si cela pourrait aider à réduire la chaleur dans le moteur. Ce que nous faisons à Ryerson, où nous possédons un établissement, c'est d'examiner certaines des technologies relatives à la combustion et les exigences de la combustion. Bon nombre des travaux effectués dans les universités portent maintenant sur l'environnement: comment nous pouvons rendre telle chose plus légère, plus verte, etc. Cette partie de la recherche est importante.
En effet, lorsque nous travaillons avec l'université, nous travaillons à partir d'engagements. Nous signons des contrats avec l'université, nous obtenons des résultats et ensuite nous exerçons une surveillance. De plus, tous les ans, nous accordons des bourses aux chercheurs méritants afin de leur donner des mesures incitatives additionnelles. C'est un travail important. Les activités entourant notre nouveau moteur 600, qui est le petit moteur du futur, si vous voulez, et le marché de l'avion à réaction très léger se déroulent à Montréal, et elles sont très importantes.
Enfin, nous investissons par l'entremise de groupes comme le CRIAQ, dont nous avons parlé, à Montréal. Nous avons un projet qui ira de l'avant, de préférence avec le gouvernement, concernant le GARDM. Puis, il y a l'important programme à venir, auquel nous travaillons en vue d'obtenir un investissement d'Industrie Canada qui nous aidera à progresser.
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Merci, monsieur Garneau. Oui, vous avez raison. Une coalition a été formée à ce sujet il y a quelques années. Elle comprenait des gens du milieu forestier, des technologies de l'information, de l'industrie pharmaceutique et de l'industrie aérospatiale. Cette coalition a été facile à former. Les gens en ont entendu parler et nous appelaient dans le but de se joindre à nous.
En résumé, supposons qu'on fasse, à l'heure actuelle, des travaux de recherche et de développement d'une valeur de 100 millions de dollars. On obtient un crédit d'impôt de 20 millions de dollars. Ça va bien si on a 20 millions de dollars d'impôt à payer. Les deux montant sont égaux et la compagnie n'a pas de déboursé à faire. Le problème que plusieurs compagnies, voire même à peu près toutes les compagnies, ont connu dans le passé, c'est qu'il y a des années où, malgré des situations financières très bonnes, on ne réussit pas à atteindre un montant d'impôt équivalent au crédit d'impôt. Donc, à l'heure actuelle, le gouvernement fédéral a dans ses coffres — on n'a pas le chiffre officiel — deux ou trois milliards de dollars qui auraient dû être remis, ou qu'il n'aurait pas reçus, en impôt. J'espère que vous me suivez. Pour les compagnies, le montant varie de 2 millions de dollars à, dans un cas précis, plus d'un milliard de dollars.
On sait qu'on va finir par recevoir les sommes à court ou à moyen terme. La réponse du gouvernement a été d'augmenter de 10 à 20 ans la période de remboursement et de reculer la date à laquelle les crédits étaient applicables. Par contre, on vit une situation économique financière particulière. Il n'y a qu'à ouvrir n'importe quel journal ou à regarder n'importe quelle chaîne télévisée pour le savoir. De l'argent est disponible, qui va nous être remis dans trois, cinq ou sept ans — du moins, on l'espère —, mais on n'y a pas accès. Je pense que si le gouvernement fédéral remettait ces sommes, ce serait une belle façon, déjà, d'investir dans l'économie.
À titre informatif, pour tous les gens ici présents, le gouvernement du Québec fait déjà cela. Les montants de crédit d'impôt à l'investissement, au Québec, sont remboursables. Je pense que ce serait très avantageux de le faire au palier fédéral et que ça donnerait un bon coup de pouce à l'économie canadienne. Je laisse aux économistes le soin de sortir les chiffres liés au nombre d'emplois que cela permettrait de maintenir ou de sauver.
Merci, monsieur Garneau.
Oui, nous sommes très fiers. Le 31 mars, nous avons annoncé, en compagnie du ministre Clement, que CAE allait investir 714 millions de dollars au cours des cinq prochaines années et que le gouvernement du Canada, par l'entremise de l'ISAD, allait nous appuyer — il ne veut pas qu'on utilise le terme « prêt » — au moyen d'un investissement remboursable d'une valeur de 250 millions de dollars.
Aurions-nous fait cela sans l'aide de l'ISAD? La réponse est oui, nous l'aurions fait. Mais la seconde question, c'est à quel endroit l'aurions-nous fait? Nous l'aurions fait à l'extérieur du Canada.
Nous avons des clients partout dans le monde et nous avons des employés partout dans le monde. La moitié sont au Canada, mais nous avons 3 500 employés partout dans le monde. Lorsqu'on engage un ingénieur en Inde, son salaire de base est de 17 ou 18 $.
Simplement pour vous donner une idée, il y a plus d'un million d'ingénieurs qui sont diplômés chaque année en Inde. Ils sont tous à la recherche d'un emploi. Bangalore, comme vous le savez tous maintenant, est la Silicon Valley de l'Inde. Nous y avons un bureau. Il y a environ 200 ingénieurs qui travaillent pour nous. Ils ont tous du talent, ils sont tous bons.
M. Brown, notre chef de la direction, qui a été fonctionnaire pendant 20 ans, surtout à Industrie Canada, croit très profondément au Canada. Il veut continuer à faire des affaires ici et il y croit au plus profond de lui-même. Pour nous, c'était important de le faire, et nous sommes très heureux de pouvoir compter sur l'aide du gouvernement canadien. Mais il y a plusieurs pays qui cognent à notre porte pour nous demander d'ouvrir un centre de R et D. Pensez-y, nommez-les, et je dirai oui. Je suis certaine que mes collègues vous diront la même chose.
Ce que nous avons à l'extérieur actuellement, à l'exception de l'Inde, ce sont des centres de formation pour former des pilotes partout dans le monde. Nous avons également des usines de finition pour le volet militaire. Si nous vendons au gouvernement allemand, il veut que nous fassions la finition là-bas, et c'est la même chose pour les États-Unis ou l'Australie.
Alors la réponse c'est que c'est très bien que nous ayons reçu le financement, et nous en sommes heureux. Nous l'avons dit. Le programme nous permet de créer ou de maintenir 1 000 emplois au Canada, et ce sont nos employés, nos meilleurs employés. Ce sont nos ingénieurs qui font toute la recherche.
L'importance pour les contribuables, c'est que 1 000 employés ont encore un emploi dans le monde d'aujourd'hui. Je crois que tout le monde peut comprendre cela, mais il y a plus. Cela revient exactement à la même chose que Richard et George disaient. Ça concerne aussi les universités où nous faisons de la R et D. Nous avons investi un million de dollars à l'Université Carleton il y a deux ou trois ans. À un certain moment, votre R et D est là et votre siège social n'est pas très loin. Ce sont donc les Price Waterhouses de ce monde que nous embauchons. Notre siège est à Montréal. C'est là où se trouvent les gens des services professionnels avec qui nous travaillons, les consultants, les comptables, les avocats, etc. Sans de solides assises au Canada, peu importe où, je ne crois pas qu'une entreprise située à New York, inscrite au New York Stock Exchange, appellera un avocat à Montréal pour lui demander de la représenter à long terme. D'accord, si elle a un programme quelconque à Montréal... Nous savons tous où ça se trouve. Et je crois que l'ensemble se tient. Je donne mon rapport annuel à une entreprise dont le siège social est au Canada, et elle le fait, et elle le fait bien. Mais croyez-moi, si j'étais GE, ou n'importe quelle autre entreprise que vous souhaitez nommer, et que mon siège social se trouvait à New York, je le donnerais à une société de New York.
Alors je crois que notre pays tire des avantages à tous les niveaux, à tous les niveaux. Je crois que c'est très avantageux, et je suis très heureuse que tous les gouvernements, peu importe l'allégeance politique, aient toujours décidé d'appuyer les programmes de R et D dans l'industrie de l'aérospatiale.
Merci, monsieur Lake.
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Je présenterai mon point de vue rapidement.
Tout d'abord, nous ne profitons pas de l'ISAD. Nous n'avons pas présenté de demande dans le cadre de cette initiative jusqu'à maintenant. Mais nous avons pris part au PTC et au PPIMD et, comme je l'ai dit, nous avons remboursé.
Cela dit, je conviens moi aussi que ce n'est pas le principal avantage. On partage les risques, et si une affaire très risquée rapporte — ce qui a été le cas dans ce secteur — le contribuable en tire des avantages. Mais ce n'est pas là l'essence du programme; si c'est ce que vous aviez voulu faire, vous seriez devenu une banque.
Les retombées pour le pays sont les emplois — des emplois de grande qualité et de longue durée dans un secteur concurrentiel à l'échelle mondiale. Les investissements nous donnent la possibilité de prendre des risques, mais ces risques permettent de créer des emplois. Par exemple, la CSeries nous permet de créer 1 000 emplois dès maintenant. Lorsque les avions seront en production, environ 4 500 emplois seront créés. Ces emplois, comme d'autres l'ont déjà dit, seront maintenus pendant des décennies. Ce ne sont pas des emplois artificiels; ce sont de vrais emplois, et ils apporteront tous les avantages que les emplois de haute qualité peuvent apporter.
Une autre chose que cela apporte, comme Nathalie l'a dit, c'est l'innovation. L'innovation est contagieuse. C'est l'autre chose qui, selon moi, est importante de garder à l'esprit. La technologie que nous développons pour nos produits est transférable à d'autres produits. Nous axons nos efforts sur une chose, mais celle-ci est de nature générique.
Je terminerai en donnant un exemple qui pourrait vous sembler étrange, mais comme je l'ai dit, nous travaillons également dans le secteur des chemins de fer. Nous fabriquons des wagons. À Thunder Bay, nous avons des installations de renommée internationale où nous fabriquons des wagons en aluminium selon une technologie exclusive. Nous sommes en mesure de construire ces wagons à Thunder Bay parce que nous avons développé des technologies sur l'aluminium pour l'industrie aérospatiale. L'effet multiplicateur de ces technologies est parfois plus subtile et difficile à voir qu'on ne pourrait l'imaginer, mais il est substantiel.
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Je suis scandalisée à la pensée d'une petite Chinoise qui est entrée ici à l'âge de six mois et qui, aujourd'hui, ne parle pas un mot de chinois. Elle s'appelle Francine Lajeunesse. Elle se fait dire qu'elle ne peut pas travailler à certains dossiers parce qu'elle est une menace à la nation. Pauvre chouette! Ça me fait mal au coeur. Comme vous le savez, on fait déjà du travail avec des enfants qui sont dérangés. Alors, cela me touche beaucoup aussi.
On a beaucoup parlé avec les gouvernements. On est très heureux que le gouvernement canadien ait réussi à obtenir, pour tout l'appareil bureaucratique, une exemption par rapport à l'ITAR. On sait que plusieurs députés du gouvernement et de l'opposition y ont travaillé beaucoup.
Monsieur Bachand, on constate que vous avez fait beaucoup de démarches. Il faudrait que cela se poursuive parce que c'est important pour notre industrie.
À l'heure actuelle, on a un bon bassin d'emplois ainsi que des solutions de rechange pour nos gens. Par contre, la vraie solution, c'est que les travailleurs canadiens soient exemptés de cette réglementation. Je ne pense pas qu'on représente une menace. Nous faisons beaucoup de travail pour tous les organismes de défense américains. À un certain moment, une partie du travail est faite ici, et la finition ou l'implantation de systèmes particuliers est faite à notre siège social de Tampa, par des Américains. Même M. Brown, le président de CAE, n'a pas le droit de voir ce qui s'y fait, et on respecte cela. On le comprend.
Cependant, il serait important, par rapport au travail qu'on peut faire au Canada, que les gens les plus compétents aient accès à ces emplois. Ce que je veux surtout souligner, c'est que si vous pouvez aider l'industrie canadienne à obtenir une exemption, comme on a réussi à l'obtenir pour les gens qui travaillent au gouvernement fédéral, ce serait extraordinaire. S'il vous plaît, ne nous abandonnez pas et continuez vos démarches.
Je suis heureux de répondre à votre question à la manière de CAE et de simuler une réunion avec vos électeurs. Permettez-moi de dire que j'aimerais bien le faire pour vrai, parce qu'il s'agit d'une question importante. Parfois, la perception est la réalité, et au fil des ans — pour des raisons sur lesquelles je ne m'attarderai pas — la perception s'est éloignée de la réalité au Canada.
Le Canada est un pays de régions, et c'est ce qui fait notre force. Chacune des économies régionales a de grandes forces, et ensemble nous formons un pays fort.
Le cas de Bombardier en est un exemple intéressant. Nous n'avons pas toujours été une grande entreprise. En fait, l'entreprise a d'abord été dirigée par le propriétaire d'un garage d'une région rurale du Québec. Un de ses enfants est mort alors que le médecin n'a pas réussi à se rendre chez lui en hiver parce que les routes n'étaient pas déneigées. Il est devenu obsédé par l'invention de ce qui est devenu la motoneige. Vos électeurs la connaissent bien, non seulement parce qu'ils en tirent beaucoup de plaisir, mais également parce que c'est un moyen essentiel utilisé pour se rendre dans les champs de pétrole et dans de nombreuses autres sphères d'activités. Je pense qu'il y a encore quelques-unes de ces vieilles motoneiges qui fonctionnent en Alberta. Toutes les fois où je parle à des personnes d'un certain âge, ils se souviennent très bien de ces machines.
Et c'est ainsi que l'entreprise a débuté ses activités. Il ne s'agit pas d'un monstre qui a été imposé d'une façon quelconque par les autorités supérieures; l'entreprise a pris de l'expansion grâce au cran, à la détermination et à l'innovation. Ces caractéristiques sont toujours présentes au sein de l'entreprise. Elle a été fondée sur l'innovation et continue d'exister grâce à l'innovation. Nous sommes fiers de contribuer à l'économie canadienne et, d'une certaine manière, nous représentons notre pays à l'étranger. Elle est un symbole national pour tous ceux qui se trouvent à l'extérieur du Canada et pour les Canadiens lorsqu'ils constatent sa présence à l'extérieur du Canada.
C'est un atout inhabituel pour le Canada parce qu'elle est un chef de file mondial dans deux domaines. D'une certaine manière — peut-être sans exagérer —, elle est possiblement le dernier grand fabricant concurrentiel à l'échelle mondiale dans le domaine des hautes technologies qui a toujours son siège social dans ce pays. Je souligne « ce pays » parce que nous sommes présents d'un bout à l'autre du pays. Nous sommes un joueur important de l'économie montréalaise, il n'y a aucun doute là-dessus, mais nous avons des installations importantes à l'extérieur de Montréal, et pas seulement dans le domaine aérospatial.
À Thunder Bay, après qu'AbitibiBowater a récemment déclaré faillite, Bombardier constitue l'élément le plus viable de l'économie locale. En Alberta, nous participons à d'importantes activités de formation. D'un bout à l'autre du pays, nous faisons affaire avec au moins 500 fournisseurs que je pourrais nommer aujourd'hui. Il est donc important de reconnaître que l'entreprise apporte une réelle contribution avant de se lancer dans des discussions sur ce que le gouvernement fait pour elle.
J'ai déjà dit devant le comité — et je le répéterai à vos électeurs fantômes — que nous avons depuis longtemps coopéré et établi des partenariats avec le gouvernement. Nous avons remboursé 131 p. 100 de ce qui nous a été donné en contrats et en ententes à ce jour, et 85 p. 100 des contrats sont toujours en cours. Nous avons l'intention de tout payer, et je pense que notre dossier n'est pas mauvais.
Ainsi, l'idée que Bombardier soit en quelque sorte une société parasite subventionnée est extrêmement loin de la réalité. C'est une PME qui n'a cessé de prendre de l'expansion et qui continuera à grandir. Elle a conservé certaines de ses traditions et bien des valeurs associées à une petite entreprise familiale. C'est un important partenaire économique à l'échelle du pays, et peut-être un exemple pour les autres — tout comme l'ensemble du secteur — de la façon dont l'économie canadienne peut évoluer afin d'être concurrentielle à l'échelle mondiale de façon durable et à long terme.
Je ne suis pas certain d'avoir réussi à convaincre vos électeurs, mais j'ai essayé.
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Nous sommes en tête, si vous voulez, des avionneurs et des autres manufacturiers lorsque l'on parle d'environnement. Un avion ne peut voler sans un moteur et il est important que ce moteur soit très perfectionné. Lorsque le moteur d'une voiture tombe en panne, il ne reste plus qu'à se ranger sur le bord de la route. Si le moteur d'un bateau tombe en panne vous pouvez toujours flotter. Mais le moteur d'un avion est essentiel. C'est pourquoi nous investissons tant en R-D. C'est pourquoi aussi, pour revenir à votre question au sujet des avantages pour tous les Canadiens, nous avons une longueur d'avance dans un grand nombre de ces domaines, c'est ce qui nous aide.
Mais si l'on revient à l'innovation, lorsqu'est venu le temps d'innover... Et en fait j'aimerais juste mentionner, par exemple, que nous sommes uniques au monde. Nos 600 motoristes sont une chaîne continue de fabrication dans laquelle nous avons réduit 1 000 pièces mobiles pour que le moteur soit beaucoup plus léger et beaucoup plus efficace.
Le nouveau moteur PurePower a en fait été développé conjointement par notre bureau américain et le nôtre. Le moteur PurePower qui sortira devrait avoir amélioré son efficacité énergétique de 25 à 30 p. 100, et c'est pourquoi la CSeries devient de plus en plus populaire.
Si l'on revient encore une fois à l'innovation — innovation sur laquelle nous travaillons toujours — on a mentionné le Q400 qui est un avion à turbopropulseur. Tout le marché des turbopropulseurs a soudainement explosé à cause du coût du carburant, à cause du transport, mais aussi parce que... Ce que les lignes Porter font entre Ottawa et Toronto ou Montréal et Toronto en est un bon exemple. Ils économisent beaucoup... Donc nous continuons de travailler sur ces moteurs que nous avions déjà pour les rendre plus légers, etc. Nous travaillons en collaboration avec les universités sur cette nouvelle technologie — est-ce que l'on peut prendre des métaux, travailler avec de meilleurs métaux ou les rendre plus légers, etc.
Je ne sais pas si j'ai suffisamment répondu à vos questions concernant l'innovation, mais je peux vous dire que les découvertes que nous faisons aujourd'hui assureront notre compétitivité de demain. Et si nous n'avons pas une longueur d'avance dès le départ...
L'année dernière Boeing a dit qu'elle voulait que les motoristes du monde entier travaillent de façon plus agressive sur les questions environnementales. Je crois que les fabricants d'avion poussent beaucoup les motoristes dans cette direction en disant « Regardez, nous devons être plus légers, nous devons être plus efficaces si nous voulons que les gens achètent nos avions ». Et cela ne suffit pas.
Finalement, nous ferons preuve d'innovation dans notre marché secondaire. Vous devez vous rappeler qu'une grande part de nos revenus vient du marché secondaire — en d'autres mots, dans la réparation des moteurs, etc. Nous sommes très innovateurs là aussi, dans la mesure où nous trouvons des solutions pour les avions qui sont plus vieux et que nous pouvons remotoriser. Et cela n'est pas une tâche facile, parce que la nacelle, ou le contenant si vous voulez, de l'avion doit être la même et doit posséder le même impact aérodynamique sur l'avion. Nous faisons donc preuve d'innovation également dans ce secteur. Et, là aussi, nous collaborons avec les fabricants dans le domaine ainsi que les gens qui s'occupent de l'entretien.
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Quand on y pense bien, je crois que CAE veut dire « entente ». Ce n'était pas sa raison ou son objectif de départ, mais c'est ce qu'elle est devenue. CAE est née en 1947, et comme je l'ai déjà dit, c'est un ancien pilote de l'Aviation royale du Canada qui voulait faire quelque chose d'innovateur sur le plan de la technologie. Nous avons donc commencé cela et notre premier contrat venait du gouvernement canadien qui nous a demandé de créer un simulateur pour un CF-100. Ensuite, eh bien, nous sommes arrivés jusqu'ici.
En fait, nous ne dépensons pas de carburant. C'est très sécuritaire, parce que l'on peut s'écraser 15 fois si l'on veut et il n'y a aucune conséquence. Et cela coûte à peu près 10 p. 100 du prix. Soixante minutes dans un simulateur est l'équivalent de six minutes passées dans les airs.
Nos simulateurs sont si bons grâce aux progrès que nous avons faits, que maintenant — et s'il vous plaît ne paniquez pas — la première fois que les copilotes font voler un avion, eh bien, ils ont déjà des passagers à bord. Ce droit nous a été accordé par la FAA au début des années 1970 grâce à la qualité des mouvements et de notre visionique: tout semblait si réel qu'ils ont décidé de nous accorder ce droit que maintenant nous pouvons exercer dans le monde entier.
Pour revenir à l'expression que je vais noter et que j'utiliserai encore souvent, lorsque vous parlez d'innovation « contagieuse », eh bien si l'on additionnait toutes les entreprises qui ont été fondées par nos employés qui démarraient des entreprises à Montréal, entre moi, Pratt & Whitney et Bombardier, on pourrait probablement arriver à un résultat de centaines de compagnies qui ont été montées par les ingénieurs qui nous ont quittés et qui sont partis avec leur génie. Je pourrais nommer je ne sais combien d'entreprises à Montréal qui ont débuté parce que l'innovation est contagieuse.
Pour terminer, et revenir à ce que M. Lake a dit concernant les projets que nous avons faits, même si nous sommes très très écologiques, nous avons encore fait des progrès. Par le premier programme de recherche et développement, nous avons fait le programme Phoenix. Nous avons conçu un nouveau simulateur qui pèse à peu près deux fois moins qu'avant. Donc, puisque nous envoyons ces gros simulateurs dans le monde entier, nous faisons des économies là aussi. Ils sont fabriqués en collaboration avec des entreprises qui ont mis sur pied un nouveau fabricant à Drummondville (Québec) qui est en mesure de le fabriquer.
Voilà tout. Nous sommes très heureux d'être écologiques.
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Tout d'abord, j'aimerais rectifier certains propos. Lorsque j'ai dit que les deux tiers de nos employés se trouvent à l'extérieur du Canada, je parlais de l'ensemble que constituent BT et BA. Toutefois, si on s'en tient strictement à Bombardier Aéronautique, les deux tiers de la main-d'oeuvre travaillent au Canada, et seulement un tiers à l'étranger.
Nous avons une usine à Belfast, qui appartenait à Short Brothers. Nous avons décidé de nous y installer en partie en raison du passé de l'entreprise. Short Brothers a fabriqué des avions pour les frères Wright. On parle d'une entreprise qui oeuvre depuis très longtemps dans le domaine de l'aéronautique, dotée de compétences inégalées en ce qui concerne la fabrication de technologies liées aux ailes d'avion, notamment. Voilà une raison et un exemple.
Nous avons des installations à Wichita, où nous fabriquons le Learjet, un avion d'affaires. Nous sommes à Wichita parce que c'est là qu'était établie Learjet quand nous en avons fait l'acquisition, et que se trouvent nos spécialistes des appareils de cette taille.
Nous avons implanté une petite usine à Queretaro, au Mexique, qui commence à prendre de l'expansion. L'avenir nous dira où ce projet nous mènera. Nous nous y sommes établis pour plusieurs raisons. Divers éléments me viennent en tête pour répondre à votre question, une sorte de liste si vous voulez, que je vais vous décliner.
Qu'est-ce qui nous motive à nous installer quelque part, au Canada ou ailleurs? Tout d'abord, les marchés. Sont-ils équitables, libres, pourrons-nous y être concurrentiels? Retirons-nous un avantage comparatif du fait de nous installer à cet endroit? Ensuite, il y a les ressources humaines. Sont-elles en place? Sont-elles stables? Sont-elles formées? Peut-on s'y fier?
Nous pensons également aux partenariats. Pourrons-nous cultiver un esprit de partenariat avec les communautés, les gouvernements, les fournisseurs, les institutions, les universités et d'autres? Ensuite vient le regroupement des services. Y a-t-il des regroupements de services dont nous pourrons bénéficier pour ce qui est des fournisseurs, des fournisseurs technologiques, des économies d'échelle à réaliser?
Enfin, il y a toute la question sociétale. Bien qu'elle soit difficile à jauger, je crois qu'elle pèse beaucoup dans la balance, en faveur du Canada. Existe-t-il une règle de droit? Règne-t-il un climat de confiance et de constance? La propriété intellectuelle est-elle protégée? Les gens peuvent-ils s'y sentir en sécurité?
Voilà les questions que nous nous posons en réalité. Elles ne sont peut-être pas assorties d'une étiquette de prix, mais elles sont bien réelles.
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Eh bien, il est parfois un peu plus difficile pour Pratt & Whitney Canada de bénéficier de retombées économiques industrielles et régionales, mais il n'en reste pas moins que nous avons un peu de travail grâce à Pratt & Whitney de Hartford.
Mais j'aimerais faire un commentaire général sur les retombées industrielles et régionales. Nous avons parlé plus tôt d'innovation, de recherche, etc. Je ne sais pas si c'est comme ça que ça se passe, mais je vous donne un exemple. Si, au lieu d'investir dans quelque chose qui sera innovateur, dans la recherche, etc., on achète des sièges pour un 737 auprès d'un fabricant de meubles... Je ne cherche pas à parler contre le fabricant de meubles; il faut aussi un peu de cela. Cependant, les investissements innovateurs qui sont faits en vue d'obtenir des retombées économiques industrielles et régionales sont extrêmement importants.
En ce qui nous concerne, je vous ai donné un exemple précis. J'ai mentionné plus tôt que le moteur PurePower, le turboréacteur double flux, allait être assemblé et mis à l'essai à Mirabel. Nous sommes en train de construire un nouveau bâtiment à cette fin, et c'est une retombée économique qui vient de Pratt & Whitney de Hartford. Pas très loin de nos installations, il va y avoir Bombardier et ses avions de la CSeries. Nous allons être en mesure d'intégrer nos projets et de faire une mise à l'essai de ce moteur ensemble, ce qui est très stimulant.
Par ailleurs, à Mirabel, nous avons déménagé notre Centre d'opération de vol et consolidé nos activités des États-Unis au Canada. Nous avons maintenant fait l'acquisition de deux 747 pour faire l'essai réel du moteur. Ça, c'est une retombée économique concrète.
Donc, si votre industrie peut vraiment bénéficier de retombées économiques, c'est fantastique. Si les retombées économiques sont divisées, vous allez devoir, à un moment donné, vous interroger sur leurs incidences.
Enfin, je tiens à préciser qu'il y a une limite aux retombées économiques dont peut bénéficier un pays de la taille du nôtre. On ne peut pas continuer d'investir dans des projets de grande envergure un peu partout, tout le temps, et dire que le Canada pourra bénéficier de beaucoup de retombées économiques. Où iront toutes ces retombées économiques? Ce que je veux dire c'est que, Sikorsky bénéficie en ce moment de retombées économiques pour le Programme maritime et hélicoptère; il y a le C-17. Comprenez-moi bien, l'industrie est immense, mais il y a des limites à ce qu'on peut faire tout en étant efficace. Je pense qu'il s'agit d'un aspect essentiel des retombées économiques industrielles et régionales.
Ce que dit Claude est très important aussi. Il faut que le dossier des retombées économiques soit traité par quelqu'un qui est au coeur de l'action, pour garantir que les engagements se poursuivent. C'est extrêmement important.
Vous avez bénéficié dernièrement de certaines retombées économiques, n'est-ce pas?
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Eh bien, d'une certaine façon. Quand nous avons fait l'annonce du C-17, Boeing a accepté de nous acheter deux simulateurs. Je me rappelle que mon communiqué de presse disait que la valeur de cette retombée économique était de 7 à 8 millions de dollars. C'est un début.
Si vous me permettez, je vais poursuivre sur ce point. Le gouvernement canadien a bien fait dans le dossier des retombées économiques industrielles et régionales pour ce qui est du C-130J lorsqu'il a décidé de diviser le contrat. Au lieu d'octroyer la totalité du contrat de 3 milliards de dollars à Lockheed Martin, de lui laisser le soin d'embaucher des gens et des entrepreneurs et de lui demander de générer des retombées économiques d'une valeur de 3 milliards de dollars, le gouvernement canadien a décidé que, pour fabriquer ces aéronefs, il n'allait pas demander à Bombardier de concevoir un nouvel aéronef pour quatre C-17. On n'entreprend pas la conception d'un nouvel aéronef pour ça.
Il a donc acheté l'aéronef, le C-130J, de Lockheed Martin, mais il a dit qu'il lancerait un concours pour assurer la formation. De cette façon, l'équipe dirigée par CEA — et je reviens à ce que je disais — a été en mesure d'obtenir le contrat à la suite d'un concours en bonne et due forme. Si tout le contrat avait été donné à Lockheed Martin, comme celui des C-17, l'entreprise n'aurait peut-être pas choisi CAE pour la formation. Boeing a son propre service de formation interne appelé Alteon. Elle aurait pu nous dire — et je reviens à ce que vous disiez à propos de l'innovation — qu'elle octroierait des contrats à une entreprise canadienne pour la fabrication de sièges, mais qu'elle confierait les simulateurs et la formation à ses sections américaines.
Je pense que le meilleur moyen de favoriser d'excellentes retombées économiques industrielles et régionales est d'abord de permettre aux entreprises canadiennes de vraiment concurrencer pour avoir leur part, et de ne pas tout donner à l'entreprise principale. C'est ce qui s'est produit pour la formation des pilotes pour les C-130J. C'est un élément fondamental qui devrait s'appliquer à d'autres programmes. Il devrait aussi s'appliquer à la formation liée à l'entretien. Pourquoi cela fait-il partie du projet des C-130J? Pourquoi cela va-t-il faire partie du projet des appareils de recherche et sauvetage ou du projet des CH-47? Pourquoi ne pas affronter la concurrence pour cet élément aussi?
[Français]
Je sais que je prêche pour ma patrie.
[Traduction]
Si vous procédez de cette façon, CAE est l'entrepreneur principal pour le fournisseur de systèmes d'entraînement opérationnel. Il y aura donc plus d'emplois au Canada, les recettes seront plus élevées, et nous dépenserons plus d'argent ici. Si l'entrepreneur principal est aux États-Unis, c'est là que l'argent ira. Le fait d'être l'entrepreneur principal est important.
Nous devons aussi nous arrêter à cette question si nous voulons avoir des retombées intéressantes.
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Comprenez-moi bien: si vous achetez des C-17, des Hercules, et que des avions d'attaque interarmées sont prévus, le tout s'élève à 20 ou 30 milliards de dollars, et il y a des retombées à l'échelle du pays. Nous parlons de la force de l'industrie aérospatiale au Québec, mais vous, qui venez d'un peu partout au Canada, devez comprendre que cette industrie est répartie dans l'ensemble du pays. Je vais vous dire pourquoi.
Si Bombardier ne peut pas assurer de retombées industrielles et régionales dans un cas en particulier, on peut se tourner par exemple vers Pratt & Whitney Canada et CAE. Bell est aussi un bon exemple. Si on ne tient pas compte de ce groupe du Québec, le niveau suivant se situe à environ 16 ou 18 p. 100. Au niveau suivant, si on regarde les fournisseurs, les chiffres sont plus élevés en Ontario qu'au Québec. Puis il y a l'Ouest, etc.
Claude a présenté un tableau de données comparatives pour l'ensemble du pays. La répartition est plus équilibrée. On peut regarder qui, au pays, peut fournir les retombées nécessaires. Il peut s'agir de soutien en service, de fabrication de pièces — les pièces peuvent être fabriquées un peu partout au pays. On peut les produire à Halifax, des fabricants là-bas peuvent le faire, et c'est aussi possible à Mississauga, à Winnipeg, etc. Ce que je voulais dire, surtout, c'est qu'à l'avenir, il faut savoir précisément comment nous allons obtenir les retombées industrielles et régionales. Et il faut s'assurer qu'elles sont réparties adéquatement. Je crains que si vous vous concentrez seulement sur certaines grandes entreprises...
Le représentant de Bombardier me corrigera au besoin, mais je ne crois pas que cette compagnie puisse participer pleinement au projet des C-17. Ou peut-être que vous étiez en mesure de le faire, après réflexion. Était-ce le cas? Non.
Pour certaines compagnies, ce n'est tout simplement pas possible. Il est important de se montrer prudent, de sorte que quand nous dépenserons pour d'autres produits, nous saurons comment nous pourrons bénéficier de ces retombées.