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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , et de répéter que le gouvernement est déterminé à protéger nos enfants.
L'évolution de technologies de communication comme le World Wide Web s'est révélée nettement bénéfique pour les Canadiens.
Malheureusement, ces mêmes technologies ont aussi fourni des façons nouvelles et plus faciles pour les contrevenants de produire, voir et distribuer de la pornographie juvénile. Il est ainsi devenu beaucoup plus facile d'avoir accès à une plus grande quantité de pornographie juvénile. Le web a aussi permis aux criminels de coordonner et de planifier une grande variété d'autres crimes.
Malheureusement, malgré ses avantages indéniables, la technologie moderne facilite la commission de ces crimes et rend plus difficiles les enquêtes à leur sujet. Les services de police ont de la difficulté à suivre le rythme des progrès technologiques dans leurs enquêtes criminelles.
On signale aussi une demande croissante pour du matériel contenant des actes de violence ou présentant de très jeunes enfants. Cette demande accrue a été suivie d'une hausse de l'offre.
La pornographie juvénile est une forme très grave de victimisation des enfants. Ceux-ci sont soumis à des abus et à une exploitation de nature sexuelle et la demande incessante concernant la production et l'utilisation de pornographie juvénile transforme tous les enfants en objets sexuels pour le plaisir sexuel de prédateurs adultes.
Selon le récent rapport de l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels, intitulé Chaque image, chaque enfant, entre 2003 et 2007, le nombre d'images de violence grave à l'endroit d'enfants a quadruplé. Comme je l'ai dit plus tôt, les images montrent des actes de plus en plus violents et des victimes de plus en plus jeunes.
J'ai été consterné d'apprendre que 39 p. 100 des consommateurs de pornographie juvénile regardent des images d'enfants de trois à cinq ans et que 19 p. 100 regardent des images d'enfants de moins de trois ans. Je suis sûr que la plupart des Canadiens qui respectent les lois sont aussi horrifiés que moi par ces statistiques.
De plus, Cyberaide.ca, le site web national de signalement d'enfants exploités sexuellement sur Internet, reçoit en moyenne plus de 700 signalements et plus de 800 000 visualisations de page chaque mois.
Pour nous aider à mettre un frein au problème croissant de l'exploitation sexuelle des enfants, le a présenté récemment une mesure législative visant à établir un régime uniforme de déclaration obligatoire d'un bout à l'autre du Canada. Cette mesure exigerait que les fournisseurs de services Internet déclarent certains renseignements à propos de la pornographie juvénile sur Internet. Ne pas accomplir ce devoir constituerait un crime passible d'amendes et, dans certains cas, d'emprisonnement.
Nos efforts sont axés sur Internet et sur les fournisseurs de services Internet au public, puisque c'est la popularité d'Internet qui a entraîné, dans une large mesure, l'accroissement des infractions relatives à la pornographie juvénile depuis une dizaine d'années.
Cette mesure ne vise pas uniquement les fournisseurs de services Internet, ou FSI. Par fournisseur, on entend généralement l'entreprise qui fournit l'accès à Internet. Le projet de loi s'applique à toutes les personnes qui offrent un service Internet au public, dont l'accès à Internet, le courrier électronique, l'hébergement de contenu sur Internet et le réseautage social.
Ce nouveau régime de déclaration s'ajouterait aux mesures déjà prises par notre gouvernement cette année. Nous avons présenté des projets de loi visant à actualiser certaines infractions et à créer de nouveaux pouvoirs d'enquête pour aider les agences d'application de la loi à lutter contre la criminalité dans le monde technologique d'aujourd'hui. Nous avons également présenté des mesures législatives concernant des outils d'enquête permettant aux agences d'application de la loi de réagir rapidement aux crimes tels que la pornographie juvénile. Ces mesures législatives reconnaissent que les technologies de communication qui nous facilitent la vie quotidienne facilitent également la commission de certains crimes et rendent les enquêtes très ardues.
Le projet de loi , une nouvelle loi, est un bon complément aux mesures qui existent déjà dans le Code criminel. Les dispositions existantes sur la pornographie juvénile, dans le Code criminel, interdisent à quiconque de produire de la pornographie juvénile, de la distribuer, de la rendre accessible, de la consommer et de la posséder, y compris au moyen de l'Internet.
Je félicite par ailleurs les provinces et les territoires qui ont déjà légiféré ou qui envisagent de le faire pour rendre obligatoire la déclaration de la pornographie juvénile. Les enfants sont également protégés contre l'exploitation sexuelle par les lois provinciales et territoriales sur la protection de l'enfance, qui prévoient soit la déclaration volontaire de la pornographie juvénile, soit, dans le cas de trois provinces, la déclaration obligatoire. En fait, les approches adoptées au Manitoba, en Ontario et en Nouvelle-Écosse exigent de tous les citoyens qu'ils signalent toute forme de pornographie juvénile.
Le projet de loi est une nouvelle loi pénale fédérale qui a une portée moindre que les lois de ces trois provinces. Néanmoins, elle établira une règle uniforme de déclaration obligatoire dans l'ensemble du pays et complétera les efforts des provinces et des territoires qui se manifestent dans leur législation sur la protection de l'enfance.
Je vois en outre des signes encourageants dans le comportement de nombreux fournisseurs de services Internet, qui se comportent en entreprises responsables et qui signalent déjà volontairement la pornographie juvénile. L'information communiquée à Cyberaide.ca a permis d'arrêter des personnes et de retirer de nombreux enfants du milieu où ils subissaient des sévices.
Notre gouvernement prend très au sérieux la sécurité des citoyens du pays, en particulier lorsqu'il s'agit d'enfants, que ce soit dans le cyberespace ou ailleurs. La création ou la distribution de pornographie juvénile constituent un crime odieux et épouvantable, dans lequel des enfants sont brutalisés à répétition.
En établissant un régime de déclaration obligatoire dans l'ensemble du Canada, on permettra à la police de détecter les infractions potentielles de pornographie juvénile, on réduira la disponibilité en ligne de la pornographie juvénile, on facilitera la tâche des gens qui cherchent à secourir les victimes et on se donnera des moyens accrus pour repérer et appréhender les délinquants.
Avec ce projet de loi, notre gouvernement continue de progresser dans l'adoption de mesures de protection des Canadiens, d'amélioration du système de justice et de mise à niveau des lois pour tenir compte des technologies modernes. Par la même occasion, nous réitérons notre engagement à protéger les enfants contre l'exploitation sexuelle.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi Je crois qu'il s'impose de résumer de nouveau l'essence du projet de loi.
Ce projet de loi obligerait les personnes qui fournissent des services Internet au public à faire rapport si elles découvrent des adresses Internet de leurs abonnés où se trouvent de la pornographie juvénile ou si elles ont des motifs raisonnables de croire à l'utilisation de leurs services Internet pour la perpétration d'une infraction relative à la pornographie juvénile. Voilà l'essence du projet de loi. En tant que parti, les députés libéraux appuient le projet de loi à l'étape de sa deuxième lecture et de son renvoi au comité.
Revenons un peu en arrière, car je crois qu'il convient de rappeler les événements.
Le parti au pouvoir tente de faire croire qu'il est le seul parti à valoriser la loi et l'ordre. Or, cette mesure est à l'ordre du jour depuis longtemps. Nous l'avons examinée lorsque nous formions le gouvernement et que j'étais solliciteur général. Nous avions de grandes préoccupations par rapport à la pornographie juvénile.
Internet est un outil d'information fantastique dont bénéficient les citoyens, mais c'est aussi un outil qu'on peut utiliser pour exploiter des enfants et des adultes de bien des façons.
Le gouvernement tente de nous faire croire qu'il est le seul parti à valoriser la loi et l'ordre, mais il ne l'est pas. Je crois que tous les députés valorisent la loi et l'ordre.
Lorsque nous légiférons à la Chambre, nous devons faire en sorte que les mesures que nous adoptons soient équilibrées et qu'elles donnent les résultats escomptés sans entraîner de conséquences et de complications imprévues pour certains au sein de la société.
Comme c'est le cas pour toutes les lois qui obligent un tiers à signaler à la police des activités sur Internet, il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre le maintien de l'ordre et les préoccupations relatives à la protection des renseignements personnels afin de protéger la neutralité d'Internet. Nous voulons examiner ces questions au comité.
Il est donc crucial de renvoyer le projet de loi au comité, de manière à ce que celui-ci puisse entendre les témoins appropriés, des spécialistes du réseau Internet qui comprennent les difficultés qui découleraient de ce nouveau fardeau que nous nous apprêtons à imposer aux fournisseurs de services Internet, bien que ce soit pour des motifs louables. Il est nécessaire que nous comprenions les conséquences des lois que nous adoptons.
J'aimerais signaler un autre fait, un fait que le député de a mentionné hier, dans la même veine. C'est sous un gouvernement libéral, en 2005, qu'on a instauré la peine minimale obligatoire d'un an d'emprisonnement pour possession et création de pornographie juvénile. C'est un gouvernement libéral qui a élargi la définition de la pornographie juvénile afin d'y inclure les représentations, numériques ou autres, dans le but de mettre la main au collet de plus de contrevenants. Cela nous ramène à la fin de 2005. Transportons-nous maintenant au 23 janvier 2006. Je rappelle que le député de a dit:
J'ai lu le compte-rendu de toutes les séances du Comité de la justice et tous les documents depuis cette date. Je n'ai pas participé à toutes les séances, mais je suis là depuis le début du programme. Il n'y a rien eu sur la pornographie juvénile depuis cette date. Si tous les parlementaires sont unis dans leur désir de faire le bien et de lutter contre les effets pervers du web en général et de la pornographie juvénile en particulier, nous devrions nous dire que cela ne suffit pas.
Je souscris à l'argument principal du député qui dit essentiellement que nous devons unir nos efforts rapidement dans ce dossier. Comme je l'ai indiqué, cette question a été soulevée à l'époque où j'étais solliciteur général en 2003. Comme Internet est utilisé quotidiennement pour exploiter des gens, nous devons renvoyer ce projet de loi au comité et nous pencher sur la question. Il a fallu un temps considérable pour que le gouvernement présente ce projet de loi.
De plus, à la lumière de leurs réunions avec les autorités provinciales, il ressort que les procureurs généraux de partout au Canada appuient cette orientation. Cependant, à cause de la lenteur du gouvernement fédéral à faire avancer le dossier, certaines provinces prennent elles-mêmes des mesures à cet égard.
Si nous voulons avoir de bonnes lois au Canada, il doit y avoir coordination dans l'ensemble du système. Voilà pourquoi il est si important que le gouvernement fédéral fasse figure de chef de file pour la mise en oeuvre de ces lois. Il est également important de renvoyer le projet de loi au comité, de tenir des audiences et de passer ensuite à l'action.
Je parle de loi et d'ordre, mais comme je l'ai déjà mentionné à la Chambre des communes, il y a une question qui me préoccupe très sérieusement et qui s'inscrit jusqu'à un certain point dans le présent débat. Il s'agit de la façon dont le nuit à la réadaptation des détenus en abolissant les prisons agricoles.
J’ai déjà dit qu’il s’agit d’une question extrêmement importante. Ce gouvernement parle de lutte contre la criminalité, mais on dirait que son programme en la matière consiste à construire des mégaprisons pour y enfermer les gens. Si nous voulons d’un système judiciaire qui fonctionne, il faudra que celui-ci favorise la rééducation des délinquants. Or, l’un des meilleurs moyens d’y parvenir consiste à permettre aux détenus de travailler dans une exploitation agricole.
Il existe six exploitations pénitentiaires au Canada. L’une des plus productives se trouve dans la région de Kingston. J’y ai été. Elle se trouve d’ailleurs dans la circonscription du Président. Cette région compte six établissements pénitentiaires dont la prison agricole Frontenac. On y trouve l’un des meilleurs et des plus productifs cheptels de vaches laitières au Canada et voilà que le gouvernement envisage de fermer cet établissement. Les détenus qui travaillent là-bas s’occupent du troupeau et cultivent des produits avec lesquels ils approvisionnent les autres établissements de la région de Kingston et du pays, puisque ils approvisionnent même Laval, au Québec. Les détenus sont fiers de cette productivité.
Contrairement à ce que le affirme quand il dit qu’il ne vaut plus la peine d’enseigner les techniques agricoles, je dirais que cet enseignement demeure très utile. Les détenus apprennent non seulement comment devenir des mécaniciens ou comment traire une vache, mais ils apprennent surtout à travailler en équipe et à gérer une entreprise. Ils apprennent à utiliser un ordinateur et à communiquer avec les autres dans le cadre de leur travail auprès des animaux dont ils s’occupent.
Je voulais profiter de l’occasion de mon intervention au sujet de ce projet de loi pour insister de nouveau sur cet aspect. Le gouvernement, en l’absence de toute donnée étayant sa position, a décidé de fermer les prisons agricoles au pays, de se passer de ce genre de production et de perdre la dimension réadaptation des détenus qui travaillent dans les prisons agricoles. C’est une décision terrible. C’est une mauvaise décision et j’encourage le ministre à revenir à la raison et à reconnaître que ces exploitations agricoles pénitentiaires sont un élément important de notre système correctionnel et devraient le demeurer.
Je reconnais que je me suis légèrement éloigné du projet de loi , mais je tenais à souligner la gravité de la décision prise par le gouvernement de fermer les prisons agricoles, lui qui nous parle de lutte contre la criminalité. Il est fort en paroles, mais n’agit pas toujours dans le sens de ce qu’il prêche.
Le projet de loi est important. Il découle d’une entente conclue lors de la réunion fédérale-provinciale-territoriale des ministres de la Justice en 2008 qui visait à exiger des fournisseurs de services Internet, ou FSI, et des fournisseurs de contenu en ligne qu’ils signalent les cas de pornographie juvénile.
Voici les principaux éléments du projet de loi que nous appuyons: l’obligation de communiquer les adresses des sites Internet dès que le FSI sait qu’elles peuvent contenir de la pornographie juvénile; l’obligation de faire rapport à la police dès que le FSI croit qu’une personne utilisant ses services a commis ou est sur le point de commettre une infraction dans le domaine de la pornographie juvénile; l’obligation faite aux FSI de conserver les données informatiques pertinentes pendant 21 jours après avoir prévenu la police, sauf si une ordonnance judiciaire leur impose de détruire ces données une fois le délai de 21 jours écoulé.
Voilà des raisons valables et notre parti est prêt à apporter son appui au projet de loi, à son envoi au comité afin d’être étudié plus en profondeur et, je l’espère, mis en œuvre très rapidement pour que nous apportions une réponse à ce problème terrible qu’est la pornographie juvénile et l’exploitation des enfants sur Internet.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un plaisir de prendre aujourd'hui la parole à la Chambre des communes pour participer avec des parlementaires de tous les autres partis à l'étude du projet de loi . L'une des choses probablement les plus importantes que nous faisons ici, c'est nous occuper de la protection des plus vulnérables des Canadiens, les enfants.
Le projet de loi procurera un certain niveau de certitude à tous ceux qui fournissent des services Internet au grand public: ils seront tous tenus de respecter la même norme de déclaration en ce qui concerne la pornographie juvénile. Il a été dit à la Chambre que la pornographie juvénile était à la hausse. Les images deviennent de plus en plus violentes. Le gouvernement reconnaît les efforts déployés par les grands fournisseurs de services Internet pour déclarer de leur propre gré ce genre de contenu.
Toutefois, l'adoption d'une exigence obligatoire uniforme de rapport au sujet de la pédopornographie sur Internet pour tous les fournisseurs de services Internet au Canada renforcera notre capacité de protéger les enfants contre l'exploitation sexuelle.
J'ai remarqué une similitude dans toutes les interventions que j'ai écoutées: tous les députés considèrent la pornographie infantile comme un crime horrible contre les enfants. Monsieur le Président, vous avez de jeunes enfants et je sais que vous devez être touché, car les enfants sont notre cadeau le plus précieux.
Le projet de loi améliorerait la loi et la capacité des forces de l'ordre de déceler les infractions de pornographie juvénile, et il aiderait à réduire l'offre de pornographie juvénile en ligne. Il faciliterait également l'identification des victimes pour qu'on puisse les secourir ainsi que l'identification et l'arrestation des délinquants. Il s'agit d'une mesure très importante. D'autres interventions nous ont appris qu'il y avait eu 1 400 incidents de pédopornographie signalés par la police et que accusations avaient été portées dans 440 cas. Et ces chiffres ne sont pas à jour. Il y en a davantage aujourd'hui, en 2009, juste à la veille de 2010.
Bien des bonnes gens au Canada nous écoutent et s'intéressent de près à ce que fait le Parlement pour protéger les enfants. On a vu par le passé que le Parlement pouvait déraper. Il arrive que de bons projets de loi ne soient pas adoptés. Une foule de parlementaires anonymes font beaucoup de discours tout aussi anonymes qui semblent bons, mais, au bout du compte, il arrive que le projet de loi ne soit pas adopté.
Comme nous le savons, une fois que la Chambre des communes a terminé l'étude des projets de loi, ils sont renvoyés au Sénat, où ils doivent être examinés avant de pouvoir être adoptés.
Je voudrais parler de tous les Canadiens qui ont beaucoup influé sur le cours des choses et qui observent ce que fait le gouvernement pour lutter contre la pédopornographie. Je suis fier que le gouvernement ait aussi présenté d'autres projets de loi connexes qui vont dans le même sens que le . Il y a donc un effort concerté au sein du gouvernement pour s'occuper des plus vulnérables, pour protéger les enfants.
Le gouvernement a produit récemment trois projets de loi énergiques dans le même domaine, dont le , présenté le 18 juin. Il exigerait que les fournisseurs de services Internet communiquent à la police l'adresse électronique et l'adresse FSI de ceux qui regardent de la pornographie juvénile. Il exigerait également que les fournisseurs bloquent les données de pornographie juvénile pendant 21 jours. Enfin, il obligerait les sociétés de téléphonie cellulaire à aider la police à retrouver la pornographie juvénile sur les téléphones portables et les BlackBerries.
Et le projet de loi , adopté le 18 juin, permet à la police d'obtenir auprès des fournisseurs de services Internet de l'information sur leurs clients et oblige les sociétés à se doter de la capacité technique voulue pour que la police puisse intercepter l'information. Le projet de loi est un autre élément qui vient s'ajouter au dispositif qui aide à protéger les enfants.
Au cours de mes déplacements lors de la dernière décennie, j’ai rencontré beaucoup de gens qui s’occupent de cette question de traite de personnes et de pornographie juvénile dans notre pays. Mère de six enfants, dont l’un a déjà travaillé dans l’unité intégrée d’exploitation des enfants de la GRC, je sais de première main quel prix beaucoup d’agents de police doivent payer. Ces agents ont dû voir les images en cause. Ils ont essayé de trouver les coupables. Je voudrais rendre hommage et témoigner mon respect à tous les agents de police qui font cela.
Beaucoup d’initiatives ont été prises un peu partout dans le pays, à l’extérieur de la Colline parlementaire, en vue de faire pression sur nous, députés, pour que nous mettions fin à cet horrible crime. Quand nous parlons de pornographie juvénile sur Internet, cela me fait penser à M. Brian McConaghy, qui a créé la Fondation Ratanak. M. McConaghy est un expert judiciaire de la Gendarmerie royale du Canada, qu’il a servie pendant 22 ans. Il a travaillé infatigablement sur le dossier monté contre Donald Baker. Pendant 19 de ces 22 ans, il s’est acquitté de ses fonctions auprès de la GRC tout en établissant et en dirigeant cette fondation. Ensuite, il a poursuivi son action.
J’ai parlé à M. McConaghy hier. Lui et moi travaillons sur différents dossiers.
Quand on parle des Jeux olympiques, de la traite de personnes et de la pornographie juvénile, il faut se rendre compte que toutes ces questions sont liées entre elles. Ce qui rend vraiment remarquables ces agents de police et ces travailleurs de première ligne qui s’occupent des victimes de la pornographie juvénile sur Internet, c’est leur cœur.
Le dossier Baker a été oublié dans certains cas, mais il y a constamment d’autres affaires. Ce sont tous des cas abominables, mais cela n’empêche pas qu’ils sont oubliés. Je sais que chacun se souvient du dossier Willie Pickton en Colombie-Britannique. Voilà un autre cas horrible qui a fait les manchettes. Les agents de la GRC et les membres des escouades de la moralité des différents services de police qui se sont occupées de la pornographie juvénile sur Internet ont été profondément affectés par les victimes de ce crime.
Quand des gens regardent ces images sur Internet, puis vont dans des pays lointains satisfaire leurs fantasmes, ils reviennent avec l’envie de recommencer parce qu’ils se sont permis de plonger dans le gouffre de la pornographie juvénile où se perdent certains êtres humains.
Nous parlons des agents de première ligne et des victimes, mais je voudrais aussi mentionner une victime en particulier pour impressionner les parlementaires et les amener à bien comprendre.
Serena Abbotsway a été assassinée par Willy Pickton. C’était une jeune femme d’une grande bonté qui allait dans la rue pour aider les jeunes victimes de la traite de personnes et de la pornographie juvénile. Elle avait été battue à plusieurs reprises en essayant de sauver des gens parce qu’elle était elle-même une personne de la rue.
M. McConaghy se trouve actuellement au Cambodge, mais lorsque je lui ai parlé avant-hier, il m’a expliqué comment, en tant qu’expert judiciaire, il en est venu à s’attacher non seulement aux affaires dont il s’occupait, mais aussi aux victimes.
Il m'a dit ce qu'il avait ressenti lorsqu'il a examiné le crâne de Serena Abbotsway et qu'il a regardé la photo de cette jeune femme. Elle avait été baptisée dans une église de l'est de la ville. Elle travaillait dans la rue et participait à toutes sortes d'initiatives. Donc, M. McConaghy avait ses restes devant lui.
Il a traité ses restes avec respect dans l'exécution de son travail. Une fois son travail médico-légal terminé, il a rangé le crâne de Serena et il lui a dit au revoir. Il a ajouté qu'il ne l'oublierait jamais et qu'il ferait son possible afin d'éviter que d'autres victimes soient blessées.
Il y a aussi des gens comme Matt Logan. Il importe que, par le truchement du Parlement, le public soit renseigné au sujet de ces héros méconnus qui travaillent tellement fort au quotidien. Matt Logan est un agent de la GRC qui a pris sa retraite récemment. Dans le cadre de son travail, il a étudié les motifs psychologiques d'un grand nombre de psychopathes, de pédophiles et d'auteurs de prises d'otages. Il a passé du temps dans le système carcéral afin d'évaluer les prédateurs sexuels. Il est l'une des dix-sept personnes en Amérique du Nord qui sont à la fois des policiers et des psychologues dûment qualifiés, et il fait partie d'un groupe encore plus restreint dont la mentalité des criminels est le domaine de compétence.
Le député d'en face a fait allusion au prix payé par les policiers. Je connais un bon nombre de policiers qui ont payé ce prix en raison de leur travail. Matt Logan en sait beaucoup sur les pédophiles et sur la façon dont fonctionnent leurs cerveaux. Il comprend leur façon de raisonner, ce qui lui permet de secourir des victimes.
Le sergent d'état-major Logan a fait énormément pour mettre ce dossier à l'avant-scène nationale. Il a dit qu'il avait de la difficulté à croire que, après avoir observé des victimes, les prédateurs d'enfants ne donneraient pas suite à leurs fantasmes s'ils en avaient l'occasion. Selon lui, la pornographie juvénile existe principalement pour les agresseurs d'enfants.
C'est le début d'une démarche qui peut prendre de l'ampleur. M. Logan, qui est spécialisé en psychologie criminelle et qui fait partie du groupe de la science du comportement de la GRC, a fait beaucoup de travail auprès des délinquants sexuels. Il est de plus en plus consulté relativement à des cas d'exploitation des enfants.
Selon l'agent Matt Logan de la GRC, il existe deux types d'agresseurs d'enfants, c'est-à-dire ceux qui profitent d'une situation donnée et ceux qui agissent en fonction de leurs préférences. Il dit que la majorité des agresseurs appartiennent à la première catégorie. La plupart d'entre eux sont des hommes qui ne choisissent pas leurs victimes en fonction de préférences et qui commettent une agression sexuelle parce qu'ils ont une victime sous la main. Lorsque ces individus ont du matériel pornographique, la pornographie juvénile n'en représente habituellement qu'une petite partie. Par contre, selon M. Logan, l'autre type d'agresseur d'enfants peut être de tout âge et est motivé par des fantasmes visant des victimes d'un âge précis, d'un sexe donné, ou même d'une apparence particulière. La majorité de ces agresseurs sont attirés par des enfants d'âge prépubertaire. N'est-ce pas révoltant?
Le sergent Logan a dit que, bien qu'il soit intervenu auprès de fétichistes des nouveaux-nés, les agresseurs d'enfants ont des comportements de longue date et collectionnent presque toujours du matériel pédopornographique. Il a expliqué que les images et les histoires érotiques nourrissent les fantasmes qui poussent les pédophiles à traquer et à agresser un enfant. C'est l'opinion d'un agent de la GRC ayant 22 ans d'expérience qui a travaillé dans ce domaine.
Le projet de loi est extrêmement important.
Mon fils est agent de la GRC et travaille au sein du Service intégré de lutte contre l’exploitation des enfants. Pendant ses journées de congé, il parcourt le Canada et rencontre des associations et des groupes pour leur parler des façons de protéger les enfants contre les agresseurs. Vendredi soir prochain, lui et moi allons justement faire une présentation conjointe.
Il y a d'autres gens, comme Lianna McDonald, qui dirige le Centre canadien de protection de l'enfance et qui s'emploie à faire fonctionner les services de signalement téléphonique. Elle travaille avec Beyond Borders et Roz Prober.
Pour la première fois, des entreprises canadiennes financent des organisations qui luttent contre la traite des enfants et la pornographie juvénile. The Body Shop est une de ces entreprises et a récemment lancé une grande campagne de promotion de crème à mains. Mes paniers de Noël contiendront des pots de crème à mains de cette entreprise qui appuie la protection des victimes de la traite des personnes et de la pédopornographie.
Je veux aussi parler de Paul Gillespie. Il a travaillé sur le terrain pour protéger des enfants, des victimes de violence. Il a sauvé beaucoup de jeunes femmes. J'en ai rencontré certaines. Il travaille maintenant avec l'organisme KINSA, Kids Internet Safety Alliance. Il collabore avec des organismes canadiens d'application de la loi et avec d'autres partenaires pour offrir de la formation aux agents de police des pays en voie de développement et pour améliorer la capacité de leurs services de police à trouver et à secourir les enfants victimes de mauvais traitements dont les images se retrouvent sur Internet. Une fois secourues, les victimes et leur famille obtiennent de l'aide pour guérir grâce au Mothers Online Movement, un puissant réseau communautaire. Ce sont ces héros méconnus qui suivent ce que nous faisons aujourd'hui au Parlement.
M. Gillespie, qui a été policier, a mis sur pied et dirigé la section de la lutte contre l'exploitation des enfants de l'unité des crimes sexuels du Service de police de Toronto. Il s'est taillé une réputation de chef de file mondial dans ce domaine. Je le considère comme un très bon ami et comme un de ces héros méconnus. On n'a jamais mis en évidence l'homme à qui l'on doit ces réalisations. Je voudrais le faire aujourd'hui et lui dire merci.
Il y a également des petits groupes qui se forment ici et là au Canada. Ils ne sont subventionnés par personne, mais ils sont à l'affût des activités liées à la traite des personnes et à la pornographie juvénile et ils éduquent le public. J'ai toujours dit que l'éducation est notre meilleure arme.
On pourrait parler de Naomi Baker, de l'organisation Canada Fights Human Trafficking, qui a rassemblé tant de gens et appris à beaucoup d'entre eux comment assurer la protection de leurs enfants.
On pourrait parler de Natasha Falle. J'admire son courage extraordinaire, car elle a été victime de la traite des personnes et elle est la fille d'un policier. Elle s'en est sortie avec l'aide d'un grand nombre de gens. Elle dirige maintenant Youth Unlimited. Il ne se fait pas de personne plus équilibrée, plus jolie et qui s'exprime mieux que Natasha Falle. Elle est la vedette d'affiche rêvée pour les programmes de protection et d'aide à l'intention des victimes, car celles-ci peuvent s'en sortir.
On pourrait aussi parler du merveilleux Temple Committee Against Human Trafficking fondé à Montréal par le rabbin Lerner.
Tant de gens se démènent pour que cette forme odieuse de criminalité soit éradiquée. Aujourd'hui même, à l'autre endroit, le projet de loi est en attente d'adoption. Nous espérons que tous les sénateurs l'appuieront.
On entend sans cesse des parlementaires dire de cette question qu'elle est non partisane. Quand il s'agit d'assurer la protection de nos enfants, tous les parlementaires doivent unir leurs efforts. C'est si important.
Les Jeux Olympiques approchent à grands pas. Il se trouve que je sais que les méchants sont en train de réunir toutes les jeunes filles. Je connais les villes d'où viennent certaines d'entre elles.
On ne peut pas rester à rien faire. Ces activités représentent un secret bien gardé du Canada, un chapitre peu reluisant de notre histoire, car l'esclavage sexuel des enfants se pratique chez nous et il y a des Canadiens qui prennent la pornographie juvénile à la légère. Il faut la prendre au sérieux. Il faut s'élever contre ce phénomène. La bisbille interne est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre en tant que parlementaires. Le seul que nous puissions nous permettre est celui de pouvoir légiférer en vue de protéger les plus vulnérables des victimes.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un plaisir de prendre la parole au nom du Bloc québécois sur le projet de loi qui traite de la dénonciation des sites pédophiles pour obliger les fournisseurs de services Internet à dénoncer les activités pédophiles dont ils ont connaissance.
D'entrée de jeu, je dirai que le Bloc québécois est en faveur du principe de ce projet de loi. Nous voterons en faveur du projet de loi à cette étape des discussions pour qu'il puisse être véritablement analysé en comité.
Il faut toujours examiner un à la fois les projets de loi du Parti conservateur, compte tenu de sa façon de s'attaquer à la criminalité. Il faut être très vigilant. C'est important que les hommes et les femmes qui nous écoutent soient conscients de cette situation de faits. Le gouvernement a beau vouloir lutter contre la criminalité, mais il a décidé de remplacer la magistrature par des peines minimales — c'est son orientation — plutôt que de s'attaquer à la nomination des juges. Il voit qu'il y a une forte opposition de la part des citoyens par rapport à cela. Doit-on changer, de toute façon, les juges ou les adapter à la philosophie conservatrice de droite? Il a cependant décidé de remplacer projets de loi par-dessus projets de loi les peines par des peines minimales. C'est un objectif: essayer d'augmenter les peines, remplir les prisons de criminels, mais il est en faveur de l'abolition du registre des armes à feu.
Cela veut dire quoi? Cela veut dire que tous les citoyens pourraient avoir des armes de chasse dans leur maison, mais on va essayer de remplir les prisons de criminels et on va augmenter les peines. J'ai beaucoup de difficulté à le suivre, entre autres, en ce qui concerne le registre des armes à feu. Je viens de renouveler mon permis de possession parce que j'ai été chasseur. Je dis que je l'ai été parce que je manque de temps. Il n'y a pas que cela évidemment. La politique fait qu'il y a souvent des choses qu'il faut mettre de côté. Je manque de temps actuellement, mais j'ai toujours mes armes de chasse. Le formulaire pour un permis de possession d'armes m'obligeait à demander à mon épouse de signer mon formulaire. Je ne voyais rien de mal à cela. Elle était très fière parce qu'elle savait que je n'avais pas d'antécédents de violence ou quoi que ce soit. Elle a signé. Je pense que c'est une façon intéressante de s'assurer que l'harmonie dans les couples est toujours maintenue, mais aussi que les personnes qui seraient violentes y pensent à deux fois. Évidemment, si j'avais été violent, je n'aurais jamais osé demander à mon épouse de signer mon formulaire. Je savais qu'elle m'aurait dit non.
Je ne vois pas comment on peut être contre le registre des armes à feu qui se veut, entre autres, un moyen de lutter contre la violence faite aux femmes. J'ai de la difficulté à comprendre la philosophie conservatrice. Mais encore une fois, seuls le conservateurs et leur façon républicaine de voir les choses peuvent apporter des réponses à mes questions. Cependant, c'est la simple logique qu'on remplisse un formulaire ou une demande pour obtenir un permis de possession d'armes qui nous oblige à faire signer notre conjoint ou notre conjointe parce qu'on est détenteur d'armes ou qu'on veut maintenir notre possession de ces armes. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre la philosophie conservatrice derrière cela.
En même temps, on va les voir déchirer leur chemise la semaine prochaine. Ce sera la semaine de la lutte contre la violence envers les femmes. Encore une fois, ils vont déchirer leur chemise pour dire qu'il faut lutter contre la violence envers les femmes. Cependant, il sont contre le fait de faire signer un formulaire par le conjoint ou la conjointe pour nous permettre de posséder des armes.
C'est pourquoi, toutes les fois que les conservateurs déposent un projet de loi par rapport à la justice, il faut se poser la question. C'est ce que le Bloc québécois a fait. Ce n'est pas sur les conclusions de l'analyse conservatrice qu'on se base pour appuyer le projet de loi , mais plutôt sur les statistiques ainsi que sur les études effectuées par le Centre canadien de protection de l'enfance.
Il faut se demander comment il se fait qu'aujourd'hui, en 2009, des compagnies qui offrent des services Internet peuvent se permettre de ne pas avoir de politique pour empêcher que de la pornographie juvénile se retrouve sur leur site. C'est effrayant, mais on est rendus là.
J'avais beaucoup de discussions avec mon ado. Il est maintenant un adulte. Il est de la génération Internet.
Cette génération veut que toute l'information soit disponible et offerte. Internet est un lieu de rencontre mondial où l'on peut tout se permettre. J'ai dû avoir de bonnes discussions avec mon garçon pour lui dire que même si toute l'information est accessible, des choses illégales ne doivent pas se trouver sur des sites Internet, peu importe leur provenance.
Force est de constater que même si cela n'aurait jamais dû se produire, c'est arrivé. Je vais donner quelques statistiques découlant d'analyses et de sondages menés par le Centre canadien de protection de l'enfance. Cela va nous fournir quelques points de référence.
Sur le site de ce centre, on apprend ceci: « L’enlèvement et l’exploitation sexuelle sont deux des trois principales inquiétudes des parents à l’égard des enfants au Canada. » Évidemment, tout bon parent veut absolument que ses enfants soient protégés contre toute exploitation ou enlèvement. On peut lire également que: « La plupart des parents canadiens prennent des moyens dépassés ou inefficaces pour éduquer leurs enfants à la sécurité personnelle. »
Comme parents, il est dur de se faire dire par un organisme comme le Centre canadien de protection de l'enfance qu'on utilise des moyens dépassés pour éduquer nos enfants, mais c'est la réalité. Pourquoi en est-il ainsi?
Entre autres choses, l'Internet n'est pas de ma génération; il est de la génération de mes enfants. Inévitablement, les parents de mon âge, au début de la cinquantaine, ne sont pas habitués à cette nouvelle technologie. À cause de mon travail, j'ai dû m'adapter très rapidement, mais pour des amis que je côtoie, l'arrivée de l'Internet n'a pas été facile. Nos enfants ont appris beaucoup plus rapidement que nous à utiliser cette technologie.
Le Centre canadien de protection de l'enfance a raison: les parents prennent des moyens inefficaces et dépassés pour éduquer leurs enfants à la sécurité, surtout sur Internet. Voici quelques statistiques qui figurent sur son site Internet:
Dans 61 p. 100 des cas d’agression sexuelle signalés à la police et dans 21 p. 100 des cas d’agression physique, la victime était un enfant.
Donc, plusieurs agressions sexuelles sont reliées aux enfants.
Je continue:
72 p. 100 des Canadiens pensent qu’il est facile de trouver de la pornographie juvénile sur Internet.
92 p. 100 des Canadiens se disent préoccupés par la distribution de la pornographie juvénile sur Internet et 96 p. 100 jugent qu’il est important d’avoir un service de signalement de pornographie juvénile sur Internet.
Cyberaide.ca traite mensuellement plus de 600 signalements d’enfants exploités sexuellement sur Internet, et son site internet reçoit plus de 800 000 appels de fichiers par mois.
Dans les foyers qui ne régissent pas l’usage d’Internet, les enfants indiquent dans 74 p. 100 des cas qu’ils sont toujours laissés à eux-mêmes quand ils vont sur Internet.
Le site Cyberaide.ca est un service de signalement du Centre canadien de protection de l'enfance.
D'après l'étude du centre, la façon dont les parents éduquent leurs enfants par rapport à l'Internet est dépassée et inefficace. Soixante-quatorze pour cent des enfants disent ne pas être surveillés à la maison. Donc, il est important que les parents comprennent qu'ils doivent les surveiller quand ils naviguent sur Internet.
Il existe des logiciels qui empêchent certaines données d'être téléchargées. Un ordinateur a l'air anodin; c'est une machine qu'on allume et c'est tout. Or, une masse d'informations circule sur Internet et on y retrouve de plus en plus d'exploiteurs. Il faut contrôler tout cela.
Pourquoi la Chambre est-elle obligée de discuter du projet de loi ? Parce que, encore en 2009, des propriétaires de sites Internet permettent que de la pornographie juvénile circule sur leurs sites. C'est inconcevable, mais c'est probablement une question d'argent. Quand il y a de l'argent, il y a de l'homme, et quand il y a de l'homme, il y a de « l'hommerie ». Pour des fins purement et bassement pécuniaires, des gens permettent que de la pornographie juvénile circule sur leurs sites, ou ne prennent pas les moyens qu'il faut ou ne dépensent pas les sommes nécessaires pour l'empêcher.
Le but de ce projet de loi est de rendre ces propriétaires de sites responsables. Ils devront assumer les amendes. Ils n'auront pas été respectueux et n'auront pas pris les moyens nécessaires pour que cela ne se produise pas. Souvent, on accuse les législateurs d'adopter des lois et d'être des empêcheurs et de tourner en rond. Je regrette, mais les exploitants des sites Internet sont allés trop loin, c'est terminé.
Le Bloc québécois souhaite qu'on adopte ce projet de loi le plus rapidement possible. Par contre, il devra y avoir une bonne étude en comité parce qu'on touche à des éléments des chartes des droits et libertés du Canada et du Québec. Il faut s'assurer que les libertés de la personne sont bien respectées. Toutefois, quand on parle de pornographie juvénile, les droits et libertés devront en prendre pour leur rhume. Il faut s'assurer de la protection intensive de nos enfants. Encore une fois, il faut responsabiliser les personnes qui sont véritablement responsables de l'opération de ces sites.
Selon les statistiques du Centre canadien de la protection de l'enfance, 21 p. 100 des enfants avouent avoir rencontré en personne quelqu'un qu'ils avaient d'abord connu dans l'Internet. C'est très inquiétant. Cette étude a été réalisée en 2005. Cela veut dire qu'un enfant sur cinq a avoué avoir rencontré une personne d'abord connue dans l'Internet. Sachant que des cyberprédateurs se promènent dans l'Internet, on ne peut pas rester insensible à cette statistique.
Mon adolescent n'aimera pas que je dise cela, mais les enfants sont souvent innocents. C'est la réalité. Ils se pensent bien bons, bien fins et bien beaux. Il faut essayer de les comprendre et tenter de se souvenir comment on était à leur âge. Ils ont tous leurs expériences à vivre, mais lorsqu'on sait que 21 p. 100 des enfants qui sont allés dans l'Internet avouent avoir rencontré quelqu'un qu'ils avaient d'abord connu dans l'Internet, c'est inquiétant. Tant mieux s'ils ont rencontré des gens de leur âge. Toutefois, le problème avec l'Internet c'est que des gens se font passer pour des gens de leur âge alors qu'ils ne le sont pas. Ce sont des adultes.
On constate ce fait et on constate que 74 p. 100 des enfants son laissés à eux-mêmes dans leur résidence parce qu'en tant que parents, on pense que la machine sur le bureau n'est pas si importante ou dangereuse. On pense qu'ils ne font que jouer. Or c'est faux, ils ne font pas que jouer. Ils discutent, parlent et peuvent donc être victimes des cyberprédateurs. De plus en plus de pédophilie est présente dans l'Internet, à un point tel qu'aujourd'hui, il faut se prémunir contre l'exploitation sexuelle de nos enfants. C'est ce que veut faire le projet de loi .
J'aimerais aussi lire ce que publiait le Centre canadien de la protection de l'enfance. Il a émis un communiqué de presse le 18 novembre dernier. J'aimerais qu'on en prenne connaissance parce que c'est important. J'en lis un extrait:
Il est particulièrement inquiétant de constater le très jeune âge des enfants sur les images [les sites pédophiles en question ont été analysés], souligne Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l'enfance. Ces enfants connaissent fort probablement l'auteur des abus dont ils sont victimes. Déjà que les abus sexuels ont des conséquences terribles pour les enfants, l'enregistrement et la diffusion de ces abus sur Internet vient aggraver le traumatisme. Nous demandons à toute la population canadienne d'apprendre à reconnaître les signes d'abus et de signaler toute suspicion d'abus. Nous devons désamorcer et, nous l'espérons, contrer les abus pédosexuels et empêcher leur perpétuation et leur commercialisation sur Internet.
C'est important car il est question de commercialisation. C'est ce que je disais tout à l'heure. On se demande toujours pourquoi, en 2009, les exploitants des sites Internet n'ont pas déjà réglé ce problème. C'est parce qu'il y a de la commercialisation et de l'argent quelque part.
Je ne les accuse pas. Je ne veux pas faire d'accusation, mais il reste encore une fois que la technologie leur permet sûrement de tasser toutes ces présentations sur leur site, d'accéder à ces personnes qui veulent leur envoyer des sites ou des images de pornographie juvénile et de les dénoncer eux-mêmes.
C'est ce qui aurait dû se passer. On n'aurait pas dû avoir nous-mêmes à légiférer à ce sujet. Toutefois, en raison du commerce et de l'argent, des situations se présentent, et on parle évidemment d'exploitation. Qui dit images de jeunes hommes et de jeunes femmes sur Internet dit aussi exploitation sexuelle. À cet égard, il faut ratisser et mettre la main sur tous ces exploiteurs, ces abuseurs et ces criminels, parce que c'est un crime horrible que d'exploiter les enfants. C'est pourquoi le Bloc québécois sera favorable à ce projet de loi.
Je voulais revenir sur l'étude du Centre canadien de protection de l'enfance, qui a tout de même émis 12 recommandations adressées aux acteurs des domaines de l'éducation, de la sensibilisation, de la technologie, des politiques publiques et de la recherche. Cela va bien au-delà de juste dire que c'est beau et qu'on adoptera une loi afin de trouver les auteurs de ces crimes horribles ou qu'on imposera des amendes bien précises aux propriétaires de sites qui ne respecteront pas cette loi. Il reste aussi qu'on doit tous se donner une conscientisation sociale.
Je voudrais d'abord parler de l'importance du projet de loi, parce que ce dernier relève tout de même des situations qu'il faut souligner. D'abord, en vertu du projet de loi, ceux qui fournissent des services Internet — accès Internet, courrier électronique, sites d'accueil et de réseautage social — seront maintenant tenus de signaler à un organisme désigné les renseignements qu'ils reçoivent concernant des sites Web ou de la pornographie juvénile qui pourraient être disponibles au public. Ils y seront tenus lorsque le projet de loi sera adopté parce qu'il reste tout de même quelques lectures et du travail à faire, et il faut que ce projet de loi retourne au Sénat. Je ne parlerai pas de l'inutilité du Sénat dans mon langage politique, mais encore une fois, puisque le Sénat n'est pas aboli, il faut donc qu'on perde deux ou trois mois à aller parler avec eux, alors qu'ils passent la moitié du temps à être endormis.
Maintenant, les exploitants, ceux qui ont des accès Internet, du courrier électronique et des sites d'accueil et de réseautage, donc les fournisseurs, seront obligés de signaler à un organisme désigné les renseignements qu'ils reçoivent concernant des sites Web ou de la pornographie juvénile qui pourraient être disponibles au public.
Deuxièmement, ils seront tenus d'aviser la police et de protéger la preuve s'ils estiment qu'une infraction de pornographie juvénile a été commise à l'aide d'un service Internet qu'ils fournissent.
Encore une fois, je le répète, on n'aurait pas dû adopter ce projet de loi. Ils auraient dû faire cela eux-mêmes. Mais non, là, on va les forcer, parce qu'encore une fois, ils sont allés un peu trop loin.
Le défaut de signalement constituera une infraction criminelle dont les auteurs seront passibles d'amendes pouvant aller jusqu'à 1 000 $ pour une première infraction, 5 000 $ pour une deuxième et 10 000 $ pour la troisième infraction. Évidemment, il y a aussi un régime pour les entreprises et le compagnies. Une compagnie sera donc passible d'un régime progressif et sera passible d'amendes maximales de 10 000 $, 50 000 $ et 100 000 $. Évidemment, cette législation couvre plus que les fournisseurs de services Internet, un terme généralement utilisé pour ceux qui offrent des services d'accès Internet. La loi s'appliquerait à toute personne qui offre des services Internet au public.
Puisqu'on m'indique qu'il ne me reste qu'une minute, je voudrais aussi sensibiliser nos citoyens qui nous écoutent et leur dire d'abord que le Centre canadien de protection de l'enfance émet des recommandations très importantes à tous les intervenants de la société. Il faut que les parents, les familles et les amis se prennent en main et que les éducateurs et tout le réseau fassent tout ce qu'il faut pour que soient dénoncés ces pédocriminels qui utilisent le cyberespace pour réaliser leurs crimes. C'est un crime horrible que d'exploiter les enfants pour des fins sexuelles. Qu'on soit assuré de l'appui du Bloc québécois à ce projet de loi.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre part à ce débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , le tout dernier projet de loi que le gouvernement a présenté.
Je trouve un peu particulier que le gouvernement mette si rapidement à l'étude à la Chambre ce projet de loi, qu’il vient pourtant tout juste de présenter, et ce, sans l’accompagner d’une note d’information du ministre ni d’un résumé législatif, sans que le projet de loi ait fait l’objet d’une quelconque consultation et sans que les députés aient été invités à réfléchir sur la question dont ils sont saisis.
Il n’est pas vraiment ici question de lois destinées à encadrer Internet, mais plutôt de protéger les enfants. C’est de cela dont il est question dans ce projet de loi. Ainsi, si nous la plaçons sous ce jour, force est de reconnaître que cette mesure particulière qui concerne la protection de l’enfance ne représente pas grand-chose dans le débat global. Ça me préoccupe et je pense que d’autres, peu à peu, s’en préoccupent aussi.
Nous en sommes donc à la deuxième lecture de ce projet de loi. Si j’ai tenu à prendre la parole, c’est que je veux encourager les députés à proposer autant de recommandations que possible au comité sans se limiter au texte de ce projet de loi dont la portée est très limitée. Nous devons nous demander comment celui-ci aurait pu s’inscrire dans le cadre d’une démarche plus complète visant à assurer la protection de l’enfance, plutôt que de se limiter à la détection de la pornographie juvénile sur un ordinateur, que cela concerne des particuliers ou des organisations.
Quand j’ai vu l’amende prévue pour une première infraction, c’est à dire 1 000 $, je me suis dit « Mon Dieu, comme la pornographie juvénile rapporte sans doute des millions de dollars, avec 1 000 $ j’ai l’impression que nous sommes loin du compte ». Je pars du principe que si l’on ne fait pas partie de la solution, c’est qu’on fait partie du problème.
L’intervenant précédent du Bloc a attiré l’attention des députés sur la question de la prévention et, bien sûr, le Centre canadien de protection de l’enfance nous a rappelé que nous devons en faire davantage dans ce domaine.
Comme je ne suis pas avocat, dès qu’un projet de loi à caractère juridique est présenté à la Chambre, je m’accorde le luxe de poser toutes sortes de questions, de dire ce que m’inspire la mesure proposée et de demander en quoi elle permettra de régler le problème dont nous sommes saisis. Je m’interroge sur la question à l'étude et sur ce qui est proposé, ainsi que sur les amendes et les peines d’emprisonnement prévues. Je m’interroge aussi sur l’aspect réadaptation, dans les cas où la réadaptation est possible, et sur la dimension prévention.
Si je dis tout cela, c’est parce qu’en matière de justice pénale, nous devons traiter de tout ce qui vient avant et de tout ce qui vient après le constat effectué. Grâce à tout le travail effectué dans les domaines de la santé, des services sociaux et de la justice, nous savons qu’il faut, avant toute chose, bien comprendre le problème dont nous sommes saisis. Ensuite, il faut nous demander ce qu’il convient de faire pour en éviter la répétition.
Je dois dire avant toute chose que, malgré sa portée très limitée, ce projet de loi vaut la peine d’être renvoyé au comité et j’irai même jusqu’à dire qu’il vaut qu’on lui accorde notre appui pour qu’il devienne loi. Cependant, son approche est tellement étriquée, qu’il ne fait qu'effleurer la question. Combien de fois avons-nous demandé au gouvernement pourquoi il ne propose pas une mesure législative complète s’attaquant véritablement au problème de la protection de l’enfance, parce qu’il y a effectivement des problèmes à cet égard.
En analysant le discours de la qui a énoncé la position du gouvernement, je me suis dit que quelqu’un l’avait écrit pour elle. Quoi qu’il en soit, elle a dit à deux ou trois reprises que le Canada « dispose de l'un des cadres les plus exhaustifs au monde de lutte contre la pornographie juvénile », mais que « nous pouvons et nous devons faire mieux » pour protéger les enfants contre l'exploitation sexuelle. Un peu plus loin, elle a affirmé que « les lois pénales canadiennes contre la pornographie juvénile sont parmi les plus exhaustives du monde et s'appliquent aux images d'enfants réels ou imaginaires ». Elle l’a répété plus tard.
On peut dire que c'est la vérité, mais si les Canadiens examinent les statistiques, ils doivent savoir que 39 p. 100 des individus qui accèdent à de la pornographie juvénile regardent des images d'enfants de trois à cinq ans et 19 p. 100 des images de bambins de moins de trois ans. Le public ne le sait pas vraiment, mais il faut bien comprendre qu'il s'agit d'un grave problème touchant des enfants de cinq ans ou moins. Ce problème concerne essentiellement des enfants de cinq ans ou moins.
Pourquoi le gouvernement ne se demande-t-il pas comment il est possible qu'un enfant de moins de cinq ans soit victime d'actes de pornographie juvénile? Pouvons-nous imaginer que cela touche nos propres enfants? Si oui, pourquoi? Sinon, pourquoi pas? Nous savons tous par expérience ou scientifiquement quelles sont les conditions qui font pencher les choses du bon ou du mauvais côté. Nous le comprenons, mais ce qu'on fait ici, c'est intervenir à la pièce. Or, c'est un problème grave. La ministre d'État le reconnaît,mais ajoute que nous avons le cadre le plus complet pour y faire face. Eh bien non.
Face à un problème de cette ampleur, on peut reculer dans l'histoire et se reporter à un rapport d'un comité mixte de la Chambre et du Sénat intitulé Pour l'amour des enfants. On y parlait de l'éclatement des familles et l'on y recommandait par exemple qu'en cas de conflit pour la garde des enfants lors d'un divorce houleux, un plan parental soit établi avant que les tribunaux prononcent le divorce. C'était dans un rapport mixte de la Chambre et du Sénat il y a des années.
On ne l'a jamais fait. J'ai passé pas mal de temps à m'occuper de questions d'enfants. J'ai écrit un livre intitulé The Child Poverty Solution qui traite des causes de la pauvreté chez les enfants. C'est profondément déchirant. Qui peut être contre les efforts pour y mettre fin? En fait, il s'agit de pauvreté de la famille car chaque enfant d'une famille pauvre est pauvre. Pourquoi les familles sont-elles pauvres? Si l'on fonctionne par quartile, il y a toujours quelqu'un dans le quatrième quartile, quel que soit son revenu.
Avec la définition que nous avons actuellement, si l'on fait partie du quatrième quartile, on est classé dans les pauvres au Canada. Il faudrait définir la pauvreté, mais je ne vais pas entrer là-dedans car le projet de loi ne traite pas de la pauvreté chez les enfants sauf pour dire que la pauvreté est un facteur qui contribue à fragiliser les enfants et à les rendre vulnérables à la pornographie juvénile.
J'ai écrit un autre livre, Divorce—The Bold Facts, qui traite aussi de l'éclatement des familles et de ses retombées sur les enfants. Mes recherches m'ont appris des choses stupéfiantes. Les répercussions sur les enfants sont énormes. Quand on voit où ils se retrouvent, comment on s'occupe d'eux et dans quelles conditions ils doivent vivre, on peut dire que c'est la porte ouverte aux tragédies.
J'ai écrit un autre livre intitulé Strong Families... Make a Strong Country, sur le même sujet. J'y disais que les statistiques montrent que c'est dans les familles unies où l'enfant est entouré de sa mère biologique et de son père biologique qu'il y a le moins de risques que les choses tournent mal pour les enfants. Ce sont des statistiques, pas une simple opinion subjective. Ce sont des conditions déterminantes, on l'a montré à maintes reprises. J'ai aussi écrit un livre du même ordre intitulé TRAGIC TOLERANCE... of Domestic Violence.
Je porte un ruban blanc parce que nous parlons d'un sujet d'une extrême importance. La violence familiale et la violence faite aux femmes continuent d'être monnaie courante au Canada. Pendant cinq ans j'ai siégé au conseil d'administration d'un refuge pour femmes battues, Interim Place, et je l'ai aidé à obtenir la construction d'un autre refuge. J'espère que ces refuges fermeront leurs portes un jour. Dans un monde idéal, nous n'aurions pas besoin de refuges pour les femmes et les enfants battus.
Nous venons d'examiner le projet de loi , la mesure portant sur la clause de la dernière chance. Sur les six femmes qui ont présenté une demande de libération en vertu de la clause de la dernière chance, quatre étaient des femmes battues qui avaient tué leur mari et avaient été reconnues coupables de meurtre au premier degré. Elles avaient toutes des enfants. Quatre des six femmes qui se sont prévalues de la clause de la dernière chance ont obtenu une libération anticipée; elles sont toujours condamnées à perpétuité, mais elles ont obtenu une libération anticipée parce que le jury a fait preuve de compassion et reconnu qu'elles avaient été victimes de mauvais traitements. Deux de ces femmes qui ont commis un meurtre au premier degré étaient trompées par leur mari, entre autres choses. Le meurtre est une chose terrible, nous sommes d'accord là-dessus, mais le projet de loi élimine la possibilité qu'un détenu obtienne une libération conditionnelle après avoir purgé 15 ans de sa peine. Il prévoit que l'auteur d'un meurtre au premier degré purge 25 ans de sa peine avant de pouvoir présenter une demande de libération conditionnelle. Peut-on s'imaginer ce que cela veut dire pour les enfants? Je ne comprends pas pourquoi on supprimerait la clause de la dernière chance. Je m'oppose à la suppression de cette clause. Toutefois, ce n'est pas de cela dont nous sommes saisis.
J'ai dit tellement de fois à la Chambre que la sensibilisation du public...
Vous n'avez pas voté contre cette mesure.
M. Paul Szabo: Si, j'ai voté contre.
La sensibilisation du public fait toujours partie de la solution à tous nos problèmes. Nous devons examiner et comprendre les problèmes sociaux qui se présentent. Le Canada ne peut prétendre avoir le monopole des bonnes idées; ces idées peuvent provenir d'ailleurs. D'autres pays ont déjà beaucoup fait à ce sujet, mais pourtant ce projet de loi a été rédigé tellement vite qu'il fait bien peu pour protéger les enfants. Même si les mesures proposées dans ce projet de loi ne sont pas mauvaises, je ne crois pas qu'elles seront aussi utiles qu'on pourrait le croire.
Nous nous demandons même comment on va appliquer cette nouvelle loi. Ce n'est généralement pas la GRC, le service de police fédéral, qui est chargée d'appliquer les lois que nous adoptons ici. Cette tâche revient habituellement aux services de police provinciaux et régionaux partout au pays. C'est à eux que revient cette tâche. Posez-leur la question aujourd'hui. Demandez à chaque province, à chaque territoire, à chaque région comment se porte leur budget en matière d'application des lois.
Pourquoi adopter des lois que nous ne pouvons pas appliquer ou dont nous ne pouvons réaliser le plein potentiel? Si nous ne pouvons fournir les moyens nécessaires à l'application de la loi, y a-t-il application de la loi? Avons-nous discuté parallèlement de la création d'un fonds ou d'un groupe spécial à cette fin? Lorsqu'on découvre un « petit nid », il peut faire partie de toute une colonie. Il faudra du temps, mais si nous sommes vraiment déterminés à protéger les enfants contre la pornographie juvénile, nous devons avoir une véritable stratégie, pas une stratégie qui consiste pas à apporter des changements mineurs ici et là . Autrement, nous ne pourrons prétendre que nous disposons de la stratégie la plus exhaustive qui soit et que nous sommes les meilleurs au monde. C'est induire les Canadiens en erreur.
Le député du Bloc qui a parlé il y a quelques minutes a dit qu'il fallait sensibiliser la population. Nous devons tous faire partie de la solution. Nous devons tous être conscients de la situation. Nous devons disposer des outils et de l'information. Mais nous les parlementaires, nous avons les projets de loi. Et voici donc qu'on nous présente un projet de loi. Après avoir éliminé tous les paragraphes passe-partout qui n'ont rien à voir avec la loi, cette mesure législative se réduit à quatre éléments: les situations qui peuvent constituer une infraction, les infractions et les peines s'y rapportant.
Une personne qui a connaissance d'un site web contenant de la pornographie juvénile, mais qui ne le signale pas, sera passible, s'il s'agit d'une première infraction, d'une amende maximale de 1 000 $. Lorsque j'ai lu cette disposition, je me suis dit que nous n'étions pas sérieux. Nous ne pouvons pas être sérieux.
Si nous craignons que les fournisseurs de services Internet ne se rendent pas compte de leurs obligations légales, comme ce sera probablement le cas, nous avons déjà une bonne raison de lancer une grande campagne nationale de sensibilisation sur ce problème et sur les instruments dont nous disposons. Nous devrions demander aux Canadiens de mettre la main à la pâte. Cependant, le projet de loi ne prévoit rien de tel.
Quelqu'un a simplement décidé qu'il fallait adopter ce projet de loi après avoir constaté qu'il y avait, dans le monde, de la violence conjugale et des crimes contre des enfants. On s'est dit par pur réflexe qu'il fallait sévir contre la criminalité. Alors, ce projet de loi nous servirait à punir les gens après le fait, c'est-à-dire après que le problème s'est produit, comme on doit guérir les gens après qu'ils tombent malades.
Lorsque j'ai été élu député fédéral, le premier comité dont j'ai voulu faire partie était le Comité de la santé. Je me souviens de la première réunion à laquelle j'ai participé. Des fonctionnaires sont venus faire le point devant nous sur l'état du système de soins de santé au Canada. Ils ont dit au comité que 75 p. 100 des dépenses dans le domaine de la santé au pays servaient à essayer de guérir les gens une fois qu'ils avaient un problème de santé, alors que 25 p. 100 des dépenses visaient la prévention. Selon eux, le modèle consistant à dépenser 25 p. 100 pour la prévention et 75 p. 100 pour le traitement des problèmes de santé n'est pas viable.
Lors de leur témoignage, les fonctionnaires ont en outre affirmé qu'une dépense de 1 $ pour la prévention permettait d'économiser plus de trois fois cette somme par la suite, dans les dépenses de soins de santé. Autrement dit, la prévention a un effet multiplicateur qui se traduit par de meilleurs résultats en fin de compte. Le même principe s'applique dans le cas de la justice pénale.
Il ne suffit pas de dire que, si les gens commettent un crime, ils vont aller en prison. Il ne suffit pas qu'on les menace de les enfermer à double tour, puis de jeter la clé parce que ce sont des méchants. Si nous pouvions réduire le nombre de personnes qui sont incarcérées ou mises à l'amende, nous pourrions dire que nous avons obtenu de bons résultats.
Nous savons que les statistiques confirment que des mesures comme les peines d'emprisonnement avec sursis donnent de bons résultats. En effet, les chiffres révèlent que les personnes qui sont admissibles à une peine d'emprisonnement avec sursis ou à la détention à domicile, entre autres, ont un taux de récidive moins élevé que les personnes qui doivent purger toute leur peine en prison. Ce n'est pas seulement mon opinion. Ce sont les faits. Il est prouvé que le taux de récidive diminue lorsque moins de personnes sont emprisonnées et que plus de personnes obtiennent une peine d'emprisonnement avec sursis ou une libération conditionnelle anticipée.
Cela a une certaine logique. Toutefois, ce qui n'est pas logique, c'est de présenter des projets de loi qui ont une portée si restreinte. Ces projets de loi sont presque des documents politiques au lieu d'être des documents juridiques. C'est de la publicité politique.
Nous appuierons le projet de loi, mais pourquoi ne pas fournir des notes et des renseignements aux députés afin qu'ils puissent en discuter et faire des recommandations à la Chambre de façon à ce que, quand le comité recevra le projet de loi, il puisse aborder certaines des questions que nous avons abordées? C'est ce que nous devrions faire à l'étape de la deuxième lecture. Nous devrions faire part au comité de nos préoccupations et lui demander de les examiner. Il a la possibilité de le faire. Je sais que les membres du Comité de la justice le feront.
Il faut arrêter de présenter des projets de loi imparfaits qui pourraient être bien meilleurs. J'espère que les députés s'intéresseront au projet de loi et commenceront à en débattre et qu'ils indiqueront au comité les approches à adopter pour améliorer cette mesure législative. De plus, ils devraient signaler à la Chambre qu'il y a d'autres secteurs dans lesquels nous devrions envisager des mesures législatives afin d'assurer la protection des enfants.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de participer au débat sur le projet de loi .
C'est la deuxième journée de débat, et nous devrions normalement renvoyer le projet de loi au comité sous peu, car il me semble que tous les partis sont d'accord.
On peut certainement critiquer le rôle du gouvernement, lui reprocher sa façon de promulguer les lois, sa façon de présenter le projet de loi à la Chambre. En effet, comme le député de vient de le dire, il n'y a pas eu de résumé législatif, pas de notes d'information, rien. En fait, nous en avons entendu parler pour la première fois au réseau d'information continue de CTV à compter de lundi matin. Et c'est seulement hier que nous n'avons reçu le texte du projet de loi.
Quoi qu'il en soit, le projet de loi sera appuyé, et j'espère que le comité l'améliorera. En tout cas, lorsque la ministre l'a annoncé hier, elle a dit que des ressources supplémentaires de 42,1 millions de dollars sur cinq ans seraient accordées à la police. Je l'ai interrogée à ce sujet, car il me semblait qu'il fallait insister sur cet élément.
Nous avons au Canada un système d'exécution de la loi très efficace. En fait, c'est le plus souvent la police qui met la main au collet des coupables. Jusqu'à maintenant, en tout cas. Ce qui nous inquiète, c'est qu'elle n'a pas les ressources voulues. Je voulais donc vraiment savoir si ces 42 millions de dollars venaient s'ajouter aux ressources existantes ou s'il s'agissait d'un montant déjà annoncé par le passé. Elle ne savait pas.
Comme l'a dit le député de , on se serait normalement attendu à ce que, sur un point fondamental comme celui-là, le gouvernement ait tout de suite la réponse.
Nous devrions aussi toujours nous intéresser aux pratiques exemplaires lorsque nous étudions les projets de loi. J'ai déjà soutenu que, tandis que les conservateurs prétendent être intransigeants contre le crime, nous, de ce côté-ci, voulons agir intelligemment contre le crime. Nous sommes prêts, et nous avons des exemples de pays qui ont cherché les pratiques exemplaires, qui ont regardé ce qui se faisait dans le monde et ont adopté des formules qui s'étaient révélées efficaces. Pour leur part, les conservateurs se fient simplement aux vieilles mesures dépassées de l'ère de Ronald Reagan, en Californie, mesures dont l'inefficacité est avérée.
Les conservateurs semblent toujours bien ancrés dans leur approche idéologique du gouvernement. Je sais qu'il peut y avoir un assouplissement avec le temps. Ils évoluent lentement mais sûrement vers le centre, et je crois que nous le constaterons davantage à l'avenir.
Permettez-moi de faire un bref historique pour qu'on voie comment le problème s'est développé sur le web.
L'utilisation du courriel a commencé à se répandre largement à partir de 1995. Quelques années auparavant, on avait commencé à s'en servir dans les universités, mais ce n'est pas avant 1995 que l'utilisation du courriel s'est généralisée. C'est par la suite qu'on a commencé à se servir du web. À l'époque, la plupart des gens avaient encore des écrans monochromes. Les films comportaient au début 15 images par seconde, puis ce nombre a augmenté à 30 images par seconde.
Je me souviens qu'il y a quelques années, à l'époque où les Rolling Stones sont venus donner un concert à Winnipeg, ils ont affirmé avoir été le premier groupe rock à mettre une de leurs chansons dans le web. J'y ai jeté un coup d'oeil, et c'était très lent. Les gens se souviennent de l'apparition des premières cybercaméras. Lorsqu'ils essayaient de communiquer avec leur parenté à l'étranger, le son de la voix n'arrivait pas en même temps que les images, qui étaient du reste très saccadées.
Pendant un certain temps, ce genre d'utilisation ne posait pas problème. Mais, vers le milieu des années 1990, on a commencé à avoir un problème de bande passante.
Pour que le système fonctionne bien, il a fallu qu'on puisse augmenter le débit des données, c'est-à-dire qu'on dispose d'une plus grande bande passante. Les fournisseurs de services Internet ont dû apporter cette amélioration pour rendre possible le transfert des fichiers dont nous parlons actuellement.
Comme d'autres députés l'ont indiqué, c'est au cours des cinq dernières années seulement que la quantité de pornographie juvénile a littéralement explosé sur le web. Une fois de plus, le mal est déjà fait. Le gouvernement réagit au lieu d'agir. Il n'est pas aux commandes. Il ne fait que suivre. Au cours des dernières années, le Canada a connu beaucoup d'instabilité, avec un changement de gouvernement et des élections tous les deux ans. Ainsi, on a dû reprendre chaque fois le processus législatif du départ, ce qui l'a passablement ralenti.
Il a été question hier du développement des réseaux permettant la communication de poste à poste. Ce fut un changement très important, et le procédé s'est répandu comme une traînée de poudre. Nous avons tous déjà entendu parler de Napster, qui ne fonctionne plus aujourd'hui, mais qui a été le premier réseau à proposer la communication de poste à poste aux utilisateurs, de manière à ce qu'ils puissent s'échanger facilement des fichiers.
Par conséquent, étant donné les progrès technologiques et la rapidité à laquelle ils se sont produits, il n'était que logique que le crime organisé en tire parti. Les forces policières savent qu'en plus de la pornographie juvénile il y a aussi des exploitants d'opérations de jeu qui placent leurs serveurs à l'extérieur des États-Unis parce qu'ils ne veulent pas être poursuivis et condamnés en vertu des lois de ce pays.
Un député bloquiste a déclaré fièrement hier que les infractions définies dans le projet de loi allaient ralentir les délinquants visés. Cependant, comme le député de et d'autres députés l'ont mentionné aujourd'hui, les peines prévues ne sont pas très élevées compte tenu des sommes en jeu.
Pour le crime organisé et les trafiquants de drogue, des amendes de 100 000 $ ne sont probablement vues que comme un élément du coût des intrants dans leurs activités. Elles ne sauraient en aucun cas constituer de lourdes amendes.
Puisque les groupes criminels organisés sont en cause, un régime de peines d'emprisonnement, d'amendes et le reste dissuadera certainement quelques personnes, mais je crois qu'au bout du compte, si nous adoptons le projet de loi et constatons dans environ deux ans — en espérant que nous évaluerons les résultats de la loi — que la loi ne fonctionne pas et que les amendes ne sont pas assez élevées, nous devrons les augmenter. Si nous constatons que la pornographie juvénile est encore produite à grande échelle, alors, nous devrions envisager des mesures plus draconiennes.
Aujourd'hui, j'ai demandé à un député du côté ministériel si le gouvernement avait examiné les pratiques exemplaires dans d'autres pays et il a répondu que non, qu'à sa connaissance le gouvernement n'avait vérifié nulle part. Pourtant, hier, le député de a déclaré très clairement au cours de son intervention que d'autres pays avaient pris des mesures et enrayé le problème. C'est ce qu'il affirme. Je présume qu'il dit vrai, ce qui serait assez facile à vérifier. Le député a donné l'exemple du Brésil où, nous a-t-il dit, les fournisseurs de services Internet doivent respecter certaines règles d'éthique quant au contenu qu'ils acceptent d'héberger.
Il a fait mention de la Suède, où l'accès aux sites de pornographie juvénile est bloqué. Il a dit que l'Allemagne et l'Union européenne étaient d'excellents exemples. Là encore, il a précisé, en parlant de l'Allemagne, que ce pays bloquait l'accès à de tels sites.
Par conséquent, qui veut-on leurrer? Si la solution consiste tout simplement à bloquer l'accès aux sites, et si cela fonctionne en Allemagne, pourquoi nous plaçons-nous dans une telle situation, pourquoi consacrons-nous des sommes énormes à nos corps policiers, c'est-à-dire plus de 42 millions de dollars sur une période de cinq ans? Ce montant est probablement en sus de ce que nous dépensons déjà. Il ne fait aucun doute que les corps policiers font un excellent travail, qui consiste essentiellement à jouer à cache-cache avec les contrevenants sur Internet.
Selon moi, il serait beaucoup plus efficace et économique de s'attaquer au problème en bloquant tout simplement l'accès aux sites, comme cela se fait déjà. Je ne connais pas la réglementation en vigueur à Cuba mais, sauf erreur, il n'y a pas de pornographie sur Internet dans ce pays non plus. Il est certainement possible, du point de vue technique, d'appliquer une telle mesure.
Je sais que certains députés ne sont peut-être pas d'accord avec cette proposition, mais je ne m'en offusque pas. Lorsque les États-Unis ont créé des peines, les individus visés sont tout simplement partis ailleurs. Afin d'éviter les peines imposées aux États-Unis, ces gens ont choisi la solution la plus facile en déménageant dans un pays qui ne prévoit pas de peines, qui n'a pas de lois semblables.
Hier, un autre député a mentionné que le Canada compte parmi les pays où la vente et la production de pornographie juvénile sont les plus élevées. Notre pays vient au deuxième ou au troisième rang, non seulement pour ce qui est de la production, mais aussi de la distribution, de la vente et de la possession de pornographie juvénile. Par conséquent, il s'agit incontestablement d'un problème grave, qui prend de l'ampleur chez nous.
Il importe aussi de mentionner que les centres locaux de réparation d'ordinateurs signalent la présence de matériel de pédopornographie dans les ordinateurs de bureau et les ordinateurs portatifs qu'on leur apporte. Depuis quelque temps, les douaniers trouvent aussi ce genre de matériel dans des ordinateurs portatifs. Depuis trois ou quatre ans, ceux-ci vérifient le contenu de ces ordinateurs, surtout lorsque les voyageurs arrivent de la Thaïlande et d'autres endroits où le tourisme sexuel est populaire. J'imagine que ces efforts ne changent pas grand-chose à la situation globale. En fait, d'après les conversations entendues depuis deux jours, le Canada serait le deuxième pays au monde pour ce qui est du nombre de sites semblables.
En septembre 2008, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de la Justice ont convenu qu'il serait possible d'améliorer la stratégie du Canada pour lutter contre la pornographie juvénile au moyen d'une loi fédérale qui exigerait que toute agence dont les services Internet pourraient être utilisés pour faciliter la perpétration d'une infraction relative à la pédopornographie déclare le matériel suspect.
Je sais que c'était une initiative des provinces et je les en félicite. Hier, nous avons entendu quelques libéraux affirmer sur un ton pontifiant que c'était leur parti qui avait lancé ce débat et que les irresponsables conservateurs au pouvoir n'avaient rien fait pendant quatre ans et voyez où nous en sommes aujourd'hui. Il est normal que les partis se servent de leurs petites victoires ici et là pour tenter d'embarrasser leurs opposants.
Toutefois, il s'est fait des choses tant au fédéral qu'au provincial, au fil des ans. Ma province d'origine, le Manitoba, est l'une des trois provinces qui s'est dotée de règles stipulant qu'il est du devoir de tous de signaler la pornographie juvénile. Je pense que la Nouvelle-Écosse et l'Ontario ont aussi des dispositions législatives à cet effet. Le Manitoba a été un précurseur dans ce domaine.
La mesure législative proposée par le gouvernement du Canada accroîtrait la capacité du Canada de mieux protéger les enfants contre l'exploitation sexuelle en obligeant ceux qui fournissent des services Internet au public à signaler les cas de pornographie juvénile sur Internet. Cette mesure législative contribuerait à protéger les enfants en améliorant la capacité des forces de l'ordre de déceler les infractions et en réduisant la présence de ce type de pornographie sur Internet. Le projet de loi obligerait les fournisseurs à signaler ces cas, mais ne les obligerait pas à les chercher. S'ils en constataient, ils seraient alors obligés de les signaler.
Il y a également une règle de 21 jours dans le projet de loi, mais je ne sais pas si ce délai est suffisamment long. Je cherche un avocat ici, à la Chambre, qui pourrait probablement me dire si ce serait suffisant. Toutefois, lorsque le comité se penchera sur le projet de loi, il pourrait envisager de le rallonger, car un délai de 21 jours pourrait être trop court.
En vertu du projet de loi, les personnes qui fournissent des services Internet au public seraient tenues de transmettre à un organisme désigné les renseignements qu’elles pourraient recevoir au sujet de sites qui rendraient de la pornographie juvénile accessible au public. Ces personnes seraient tenues d’avertir la police et de garder les preuves qu’elles détiennent si elles croient qu’une infraction de pornographie juvénile a été commise au moyen de leurs services Internet.
On me dit que les grands fournisseurs bien connus sont disposés à coopérer, mais que les petits seraient moins enclins à transmettre des renseignements. Il faudra donc leur accorder un peu plus d’attention qu’aux autres.
Le projet de loi a été soigneusement conçu pour atteindre ses objectifs en minimisant les répercussions sur la vie privée. Nous voudrons examiner cette question au comité parce que les membres de notre caucus s’inquiètent de cet aspect.
Les fournisseurs de services Internet ne seraient pas tenus, en vertu de ce projet de loi, de communiquer des renseignements personnels sur les abonnés, ce qui est une bonne chose.
Le fait de contrevenir à ses obligations en vertu de cette mesure législative constituerait une infraction punissable d'une amende qui pourrait atteindre 1 000 $ dans le cas d’une première infraction. Le député de , entre autres, croit que ce montant est beaucoup trop bas. Nous étudierons la possibilité d’améliorer cette disposition au comité, peut-être en fixant une limite supérieure.
Le projet de loi fixe en outre l’amende maximale à 5 000 $ pour une deuxième infraction. Pour les infractions suivantes, les contrevenants pourraient écoper d’une amende allant jusqu’à 10 000 $, d’une peine d’emprisonnement de six mois ou des deux dans le cas d'une personne physique.
Si c’est une entreprise, je soupçonne que le crime organisé trempe plus ou moins dans l’affaire, mais je peux me tromper. Quoi qu’il en soit, si une entreprise ne se conforme pas à ses obligations en vertu du projet de loi, les trois niveaux d’amende seraient de 10 000 $, 50 000 $ et 100 000 $. Encore une fois, je ne peux pas affirmer que le montant est trop élevé ou trop bas, mais il me semble vraiment minime. Si une organisation criminelle produit de la pornographie juvénile en faisant d’énormes bénéfices, même si je suis incapable de chiffrer ces derniers, j’ai quand même l’impression qu’une amende de 10 000 $ pourrait tout simplement s’inscrire dans la catégorie des menus frais.
Encore une fois, je constate que je suis à court de temps alors que je suis encore au milieu de mon discours. Je me suis habitué au temps parole de 40 minutes dont j’ai profité pendant des années au Manitoba. C’est une habitude difficile à perdre. En réalité, même à la Chambre des communes, les députés avaient plus de temps pour prononcer leur discours, il y a une trentaine d’années. Je n’ai cependant pas à me plaindre du système actuel.
:
Madame la Présidente, c'est avec plaisir que je prends la parole au sujet d'un projet de loi qui a tardé à arriver. Ce projet de loi est important pour tous les députés et pour tous les Canadiens. Il est essentiel que ce Parlement se penche sur ce projet de loi et traite l'une des plus grandes questions, à savoir la protection de nos enfants.
[Traduction]
Pour moi, en tant que député, cela n'a rien de nouveau. Cela n'a rien de nouveau non plus pour certains de mes collègues qui siégeaient déjà à la Chambre en 1999-2000 lorsque le juge Duncan Shaw a pris une décision sur l'arrêt Sharpe en Colombie-Britannique. Cette décision a créé toute une commotion partout au pays. Les moyens de défense qui avaient été adoptés par le Parlement par le passé ont alors été soumis à un examen judiciaire et bon nombre de dispositions qui visaient à protéger les enfants ont été invalidées.
Il est devenu très clair pour les parlementaires, pour bon nombre d'entre nous qui prenions ces questions très au sérieux, et ce sans esprit partisan je le précise, que nous étions alors aux prises avec un manque de compréhension et d'appréciation à l'égard de ceux qui étaient excités, de ceux qui allaient passer aux actes et qui continueraient de faire appel à tous les moyens à leur disposition, y compris la technologie dont je parlerai dans un moment et qui est à la base du projet de loi à l'étude, afin de nourrir leur dépendance à l'égard de l'exploitation des enfants.
Il m'a semblé, à l'époque, y avoir beaucoup d'incompréhension, si ce n'est d'innocente ignorance, de ce qui se trouvait derrière tout cela. Bon nombre de gens ont cru qu'il ne s'agissait là que d'une expression, que nous ne pourrions pas interdire une partie de ces renseignements, particulièrement s'ils étaient rédigés, parce que cela serait un peu comme interdire le livre Lolita.
Personne ne voulait opposer ces deux obligations de protection et le droit au respect de la vie privée. Nous avons plutôt vu au cours des huit ou neuf dernières années chez les parlementaires, les Canadiens, les psychiatres et les services de police, en collaboration avec la Couronne et les juges, une meilleure compréhension de la nature pernicieuse de l'exploitation des enfants et de la pornographie juvénile.
J'aimerais transmettre le message d'un parlement beaucoup plus fort. Je sais qu'il y a eu des discussions sur les lacunes du Canada, mais d'après ce que j'ai tiré de mon expérience auprès du service de police de Toronto et du travail que j'ai effectué en 2001 avec la Police provinciale de l'Ontario dans le cadre du Projet P et avec la GRC, nous avons avancé beaucoup plus que nous ne voulons le reconnaître. Je ne suis pas simplement ici pour nous vanter, mais nous montrons aux autres pays comment lutter contre l'exploitation des enfants, particulièrement l'exploitation dans le cyberespace et par l'entremise d'Internet.
Il est notamment question d'obligations aujourd'hui. Plusieurs collègues ont déclaré que les fournisseurs d'accès Internet répondent déjà à l'appel et aident nos organismes d'application de la loi à piéger, à surveiller et à trouver les personnes qui distribuent ce matériel. La distribution de ce matériel favorise l'exploitation des victimes, d'une part, et permet, d'autre part, aux autorités d'intervenir et d'apporter aux victimes l'aide médicale ou autre dont elles ont besoin. Ce projet de loi est une première étape importante pour obliger les fournisseurs d'accès Internet à faire le nécessaire.
Ce n'est pas arrivé tout seul. La Chambre se rappellera qu'en avril 2002 j'ai organisé une réunion dans le cadre de laquelle environ 40 ou 50 collègues, tous partis confondus, ont vu un film ou une présentation sur la gravité du problème. Je me rappelle très bien que Paul Gillespie, qui travaille maintenant à l'Alliance pour la sécurité Internet des enfants et qui est un ardent défenseur de cette cause, que le sergent-détective Gary Ellis, qui a ensuite été nommé inspecteur avant de prendre sa retraite, que le sergent Bob Matthews du Projet P, que Roz Probert de Winnipeg et d'autres ont participé à une conférence organisée à la dernière minute par des députés.
Après une présentation de 30 minutes nous avons compris. Non seulement avions-nous compris, mais après environ deux mois notre secrétaire parlementaire de l'époque, Paul Macklin, un homme très compétent, ancien député de Northumberland, a pu convaincre le gouvernement d'allouer le capital de départ, un premier versement de quelque 50 millions de dollars, pour créer un réseau cybernétique visant à aider les petites collectivités partout au Canada à offrir la formation nécessaire à leurs services de police afin qu'ils puissent détecter, signaler et arrêter ces activités.
Pendant une certaine période nous nous sommes concentrés sur les fournisseurs d'accès Internet. Nous sommes également tombés sur quelques exemples déplaisants où des fournisseurs étaient réticents à nous fournir de l'information, notamment pour des raisons de protection de la vie privée et de coût. Nous avons quand même trouvé une façon d'arriver à nos fins.
Toutefois, j’ai l’impression que le principal obstacle que nous avions alors existe encore aujourd’hui. Quand un policier est confronté à toutes ces images, peut-être des milliers à la fois et qu’une accusation est portée contre l’individu en question, pour que l’accusation puisse être portée et entendue devant un tribunal, il faut que la preuve soit présentée sous serment et cela pour chaque image. En raison d’une décision rendue dans la Reine c. Stinchcombe, le travail de nos forces policières est pratiquement impossible.
Même si l’on comprend mieux comment aider la police à faire un meilleur travail, nous en sommes au point où nous devons faire plus. Ce projet de loi va certainement dans cette voie.
Je voudrais parler d’une chose encore beaucoup plus importante. Plusieurs journalistes ont demandé au ministre ce qui serait fait une fois que le domaine d’un distributeur de pornographie infantile serait identifié. Nous n’avons aucun moyen de savoir comment résoudre ce problème. Il est excellent d’avoir une base de données et de pouvoir fournir et obtenir ces renseignements, mais pouvons-nous poursuivre chacun des coupables? Je n’en suis pas certain. Nous devons examiner si nous avons la capacité et les ressources voulues pour nous attaquer à un phénomène de cette ampleur.
Cela m’amène à un plus gros problème auquel j’espère que le comité pourra s’attaquer. Je demande à tous mes collègues à la Chambre de bien comprendre que cela ne s’arrête pas aux fournisseurs de services Internet et à ceux qui téléchargent des données. En fait, c’est le partage des fichiers point à point qui constitue le problème le plus pernicieux. Je ne sais pas vraiment si la loi pourra couvrir cela ou même si nous pourrons nous attaquer à la façon la plus moderne d’échanger ces fichiers qui sapent l’intégrité des jeunes enfants et détruisent leur avenir.
Sans aller jusqu’à surveiller tout ce que font les gens selon la conception orwellienne du gouvernement, nous devons trouver une meilleure solution, pas seulement pour le Canada, mais pour le monde entier. Je rends hommage aux nombreux organismes, y compris notre GRC, la police de Toronto et l’OPP, dans ma province, qui ont fait un excellent travail de formation dans le reste du monde.
Nous devons toutefois examiner de façon plus fondamentale et plus précise la nouvelle façon dont l’information est échangée, de fichier à fichier. Pour y parvenir, il faudra faire preuve de dextérité pour examiner ces réseaux. Nous allons devoir trouver des moyens de former les gens. Nous allons devoir adopter les pratiques exemplaires, mais aussi nous prévaloir des meilleures technologies existantes.
Oui, cela soulèvera des questions sur le plan de la vie privée. Comme la GRC l’a fait par le passé, je dirais qu’il n’y a pas 65 000 personnes qui échangent ces fichiers. La GRC avait dit, il y a quelque temps, qu’il y avait peut-être au Canada 65 000 personnes qui échangeaient ce genre de fichiers. Toutefois, ce nombre pourrait facilement dépasser le million.
Je n’ai pas l’habitude de lancer des chiffres à la légère, mais le comité qui se penche sur ce projet de loi devra être informé et conscient de l’ampleur, de la dimension et de la gravité du problème. Nous avons un certain nombre de solutions, mais il ne sert à rien de parler de solutions si nous ne comprenons pas mieux le problème.
Comme nous cherchons non seulement à fournir des pratiques exemplaires, à renforcer la capacité dans les autres pays et à reconnaître l’importance du mandat du Parlement, j’espère que nous sommes prêts à donner un important chèque en blanc à nos policiers, à ceux qui sont en première ligne, les gens intelligents, ceux qui comprennent comment fonctionne Internet.
Nous avons besoin d'une tribune et d'un pôle pour faire au moins autant que le secteur privé. Je pense à la Kids' Internet Safety Alliance, qui oeuvre en solitaire et qui n'obtient pas de soutien du gouvernement. Le gouvernement parle beaucoup de la façon dont il fera les choses et des centres qu'il envisage d'ouvrir ici et là. Le problème prend de l'ampleur. Les Canadiens le savent. Les organismes de bonne foi savent que nous devons agir collectivement, que nous devons mettre à contribution nos bras, nos cerveaux et les moyens technologiques modernes pour arriver à remonter les labyrinthes dans lesquels les pornographes juvéniles tentent de se cacher et de dissimuler leur art et leur malice.
Tous mes collègues députés peuvent parler de cette question, mais en tant que députés nous nous rendons un service si nous prévoyons la suite des choses et préparons la parade, non seulement afin de protéger nos enfants, mais aussi d'aider d'autres pays qui n'ont pas encore ces capacités technologiques, et c'est sans parler des ressources.
Sur le chemin de la bonne foi nous avons fait quelques pertes. Honnêtement, nous nous sommes engagés dans une voie sans savoir où elle menait. Il est évident que si nous ne sommes pas prêts à reconnaître que le projet de loi, qui s'est fait attendre pendant plusieurs années, et je ne dirai pas pour quelles raisons politiques, vise véritablement un problème qui existe depuis quelque temps déjà, le prochain défi qui attend le Parlement sera de se pencher sur les nouvelles technologies utilisées à l'ère numérique pour contourner le système, pour le déjouer et pour exploiter des gens.
Le Canada ne joue pas un petit rôle cet égard. Plusieurs collègues ont fourni à la Chambre des communes des statistiques sur le nombre de Canadiens qui seraient impliqués dans ces activités et ont parlé de ce que nous faisions pour protéger nos enfants. En surface, les statistiques semblent peu réjouissantes, mais je crois qu'il y a une réelle volonté d'agir au sein du Parlement. Il y a aussi des statistiques positives qui indiquent que les hommes et les femmes de première ligne, les psychiatres, les policiers et les intervenants du système judiciaire font un travail remarquable et cherchent la meilleure façon de surmonter ce défi qui change constamment.
Quelqu'un a dit que c'était un peu comme essayer de clouer du Jell-O au mur. Toutefois, la réalité, c'est que nous devons garder à l'esprit où se situent les problèmes émergents afin d'apporter les solutions que nous devons à la génération suivante.
Derrière la technologie se cachent des personnes brisées qui exploitent des gens. Ce sont des personnes qui, outre une mesure législative, ont besoin d'aide. Elles sont malades. Elles ont besoin de l'État et de la société et d'être réadaptées. On ne peut parler de peines sans parler de prévention, comme mon bon collègue de en a fait mention un peu plus tôt. À mon avis, c'est en faisant de la prévention que nous agirons dans le meilleur intérêt de tous les enfants qui risqueraient autrement de se faire exploiter.
Il ne s'agit pas là de simples observations de députés qui veulent faire le bien. Notre pays et le monde reconnaissent que la question de l'exploitation des enfants représente peut-être la plus grande menace pour la prochaine génération. Nous devons rassembler nos forces au pays et nous unir avec les pays dans le monde pour coopérer. Or, je ne vois rien de tel dans le projet de loi. Je vois que nous travaillerons de notre côté avec les fournisseurs de service Internet canadiens uniquement, car le projet de loi n'a aucune portée internationale. J'estime que nous devons travailler à l'échelle internationale.
J'aimerais souligner une chose qu'un certain nombre d'entre nous a faite en 2002. Je me rappelle un collègue, qui avait lui aussi travaillé très fort dans ce dossier — et qui me manque énormément —. Il s'agit de Myron Thompson, le député de Wild Rose. Nous avons, lui et moi, clairement fait savoir que les députés des deux côtés de la Chambre mettraient tout en oeuvre pour que cette mesure législative se concrétise un jour. Même s'il n'est pas parmi nous aujourd'hui, je suis convaincu qu'il se réjouit de voir que nous allons dans cette voie.
En 2002, pour être précis, nous avons dit que certains changements s'imposaient relativement à la conservation de l'information par les fournisseurs de services Internet. Je vais dire ce que les députés, ou leurs prédécesseurs à l'époque, avaient déclaré lorsqu'ils ont participé à l'étude d'une mesure législative, ou d'une modification à la loi en vigueur à l'époque — par le truchement du projet de loi C-15 —, relativement à la conservation de l'information par les fournisseurs de services Internet. Ils ont fait valoir que les fournisseurs devaient être en mesure de fournir aux policiers des données ou des dossiers sur les présumés pédopornographes. Nous avions aussi demandé que l'on exige que ces fournisseurs conservent des registres de leurs clients durant au moins une année, en s'inspirant du modèle américain, qui prévoit l'imposition de lourdes amendes en cas de non-respect.
Ce sont là certaines des idées qui ont découlé d'une brève réunion de députés. Il ne fait aucun doute que l'attention du Parlement a été centrée sur cette question depuis lors. Des élections ont eu lieu à quelques reprises depuis mais, Dieu merci, nous avons continué de croire que nous pouvions parler au nom de ceux qui n'ont pas voix au chapitre et qui, autrement, verraient leurs vies détruites.
Par ailleurs, je n'ai aucun doute quant à la prolifération, au raffinement et à l'omniprésence de la technologie. J'avais mon BlackBerry ici avec moi, il y a quelques minutes. En 1993, lorsque j'ai été élu député fédéral, de tels appareils n'existaient pas. La possibilité de communiquer, tant à des fins légitimes que répréhensibles, est, comme je l'ai dit, omniprésente.
Cette situation fait en sorte que les parlementaires de tous les partis doivent reconnaître que les changements qui surviennent sont des défis que nous pouvons relever, particulièrement si ces changements sont utilisés à des fins méprisables et odieuses telles que l'exploitation des enfants, non seulement au Canada, mais dans le monde entier. Nous avons l'obligation d'écouter ceux qui peuvent nous enseigner une meilleure façon de faire les choses.
La bande passante a une capacité limitée. Je ne vais pas aborder la question des télécommunications. Je vais plutôt traiter de ce sujet lorsque je relaterai une histoire de consommateur, à un moment donné. Nous avons la capacité de surveiller les communications. Nous ne devons pas être perçus comme étant indiscrets, mais nous devons néanmoins faire preuve d'une grande vigilance. Si nous savons qu'il se passe des choses et que ces choses se font dans le cadre d'activités telles que le partage de dossiers, de liens entre des réseaux ou des ordinateurs, le gouvernement a l'obligation de vérifier ce qui se passe et d'appliquer des critères judiciaires ou des coordonnées cartésiennes, compte tenu qu'une telle mesure est dans les meilleurs intérêts des Canadiens.
Il n'est pas suffisant d'affirmer que nous allons examiner ce qui se passe dans le reste du monde et adopter au Canada les meilleures pratiques d'autres pays en matière de protection des enfants. Nous devons participer au processus. Nous devons reconnaître les changements qui se produisent. Aucun des députés n'a parlé aujourd'hui des moyens que les producteurs de pornographie juvénile utilisent pour diffuser leur matériel.
Lors de l'étude du projet de loi en comité, je demanderai aux parlementaires de mettre davantage l'accent sur certains des problèmes évidents auxquels nous sommes confrontés, problèmes qui, à mon avis, peuvent être surmontés.
[Français]
J'aimerais aussi prendre quelques instants pour saluer les anciens députés qui nous ont aidés dans l'élaboration de ce projet de loi et souligner les mesures prises précédemment par notre gouvernement libéral.
J'étais fier d'être là pour voir les changements ainsi que les montants d'argent versés pour assurer que nos agents, nos policiers et les membres de la Couronne sont non seulement au courant de l'ampleur du problème que représente l'exploitation des jeunes, mais qu'ils puissent aussi continuer à promouvoir et à assurer de meilleures pratiques pour les autres agents de police à travers le monde.
Le mois dernier, j'étais à une conférence à Durham, dans ma région, à l'Institut de technologie de l'Université de l'Ontario. Une agence de KINSA faisait état des meilleures leçons aux représentants policiers de l'Indonésie, du Chili et du Brésil. Les autres pays peuvent savoir comment faire, mais nous avons aussi des pratiques qui font l'envie du monde. Toutefois, nous avons encore besoin d'améliorer la situation et de reconnaître les gens qui travaillent avec nous.
[Traduction]
Mon expérience m'amène à croire que le comité convoquera les experts auxquels je fais allusion, les psychiatres, les gens qui comprennent la technologie, les concepteurs de logiciels, les gens qui savent comment les appareils utilisés à des fins d'exploitation sont utilisés contre nous et les membres de la prochaine génération. C'est ce que j'espère parce que ces sont les personnes à qui nous devrions parler.
Si nous voulons réellement protéger et défendre les membres de la prochaine génération, pour la postérité, je suggère que nous prenions les mesures qui s'imposent pour comprendre la technologie et que nous fassions appel aux experts en la matière. Nous pourrons ainsi garantir un avenir beaucoup plus sûr pour les membres de la prochaine génération et, en même temps, nous assurer que le Canada continue de défendre, comme il se doit, les intérêts des personnes qui ne peuvent pas s'exprimer.
:
Madame la Présidente, je suis fier de prendre la parole pour débattre d’une initiative qui est extrêmement importante pour quiconque a des enfants.
La pornographie juvénile existe sous de nombreuses formes depuis de nombreuses années, mais elle est particulièrement abjecte sur Internet, car elle est en grande partie clandestine.
Je tiens à féliciter un ancien collègue qui a été député pendant de nombreuses années, un ancien procureur général de la Saskatchewan, M. Chris Axworthy. Au début de 1994, M. Axworthy a présenté un projet de loi sur la pornographie juvénile sur Internet qui a été appuyé par de nombreux organismes policiers du pays. Quand il a quitté la Chambre des communes, j’ai repris son projet de loi et je l’ai présenté de nouveau à quatre reprises. Chaque fois que je l’ai fait, j’ai confié ce projet de loi aux ministres de la Justice pour les amener à faire quelque chose contre le fléau qu’est la pornographie juvénile sur Internet.
J’ai le plaisir de constater aujourd’hui que les conservateurs ont fait déposer par leur ministre de la Justice un projet de loi qui mentionne la pornographie juvénile et ce qui peut ou ne peut pas être fait.
Nous devons veiller à ce que ce ne soit pas seulement de la poudre aux yeux. Nous ne pouvons pas simplement dire que nous allons faire quelque chose contre la pornographie sur Internet sans donner aux gens qui travaillent dans le cadre de ces limites les ressources dont ils ont besoin pour y arriver. Cela ne peut pas être une simple question d’opportunisme politique.
Je voudrais parler à la Chambre d’un événement qui s’est passé il y a quelques années et que nous a raconté un agent de la Police provinciale de l’Ontario. Cet agent travaillait huit heures par jour à dépister la pornographie juvénile sur Internet. Son travail consistait à repérer les prédateurs de notre société et à les traduire en justice. Pendant plus de trois heures, il a expliqué que les jeunes enfants se laissaient facilement piéger par les professionnels qui les attiraient sur Internet. Ils incitent les jeunes enfants à se livrer à des actes dont ils ne comprennent pas la signification.
Il nous a raconté qu’il s’était présenté comme le père d’un enfant de huit ans qui était prêt à se livrer à ce genre d’activité avec son enfant. La police diffuse ce genre d’annonce sur Internet pour voir qui mordra à l’hameçon. Il a donc diffusé cette annonce sur Internet et quand il a fini de nous parler, plus de 50 personnes s’étaient montrées intéressées, dont 20 rien qu’en Ontario. Pendant ces trois heures, 50 personnes avaient exprimé le désir de participer à ce genre d’activité.
Je ne sais pas à quel point notre société est malade, mais le fait est qu’il faut agir, et rapidement. Le NPD avait présenté un projet de loi similaire à la Chambre il y a de nombreuses années. Nous l’avons remis à plusieurs ministres de la Justice en leur demandant de l’étudier attentivement pour voir quels éléments ils voudraient utiliser dans leur propre projet de loi.
Cela ne mènera à rien si le gouvernement ne fournit pas les ressources financières, les ressources humaines et les outils nécessaires pour permettre à nos services de police, notamment la GRC, la Police provinciale de l'Ontario, la Sûreté du Québec, et les services de police municipaux et régionaux partout au pays, de faire leur travail correctement et d'atteindre leur objectif ultime, à savoir protéger nos enfants.
La violence faite aux enfants et la pornographie juvénile existent depuis longtemps. Nous avons entendu parler des Frères chrétiens à Terre-Neuve et des abus commis dans les pensionnats autochtones. Je ne peux simplement pas m'imaginer comment je me serais senti si j'avais été arraché des bras de mes parents, si on m'avait mis dans un pensionnat et si j'avais ensuite subi des abus pendant plusieurs années.
Je suis heureux d'apprendre qu'une commission de vérité et de réconciliation sera créée pour aider les Premières nations, les Inuit et les Métis à assimiler ce qui leur est arrivé à l'époque. Je prie le bon Dieu pour que la possibilité de raconter leurs expériences leur procure un peu de réconfort et de paix.
C'est plutôt paradoxal qu'un homme comme moi prenne la parole pour parler d'Internet, parce que je n'utilise pas d'ordinateur. Je n'ai pas de BlackBerry. J'aimerais que les BlackBerry soient interdits parce que je trouve que c'est une façon paresseuse de communiquer.
En réalité, Internet peut à la fois être une source extraordinaire d'information et un lieu dangereux pour les gens qui ne se méfient pas. Nous devons, en fin de compte, rendre les grands et les petits fournisseurs de services Internet partiellement responsables d'aider les forces de l'ordre et de surveiller leurs sites. Ils n'auront pas à le faire seuls.
Le gouvernement fédéral doit être proactif et faire en sorte que les intéressés obtiennent les ressources additionnelles nécessaires pour surveiller leurs sites Internet. Grâce au contrôle judiciaire, il est possible de protéger la vie privée des citoyens et de veiller à ce que les droits que leur confère la loi soient respectés. Nous devons faire en sorte que les fournisseurs de service Internet qui soupçonnent certaines activités douteuses puissent transmettre de l'information à cet égard à la police. Voilà une des choses que nous devrions faire.
Je suis père de deux jeunes filles et je sais que bon nombre d'entre nous ont des enfants. Nous serions tous horrifiés d'apprendre qu'un enfant puisse être abusé sexuellement à cause de son utilisation d'Internet. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut faire des choses pareilles. J'ai tenté de comprendre ce qui se passe dans l'esprit d'un adulte qui trouve du plaisir à avoir des relations sexuelles avec des bébés ou de très jeunes enfants, mais ça me dépasse. Je ne sais pas s'il y a des possibilités de réadaptation pour ces individus, mais le plus important, et nous nous en réjouissons, c'est que le gouvernement a reconnu que c'est un fléau dans la société. Je rappelle à tous que l'objectif primordial de tout gouvernement est d'assurer la protection et la sécurité des citoyens, notamment les plus vulnérables, les enfants.
Nous collaborerons avec le gouvernement lors de l'étude en comité. Je sais que mon collègue, le porte-parole néo-démocrate en matière de justice, le député de , est l'une des personnes les mieux informées au Canada et à la Chambre des communes en ce qui a trait aux questions liées à la justice. Il proposera certainement des recommandations et des amendements pour renforcer davantage le projet de loi et pour atteindre l'objectif que propose le gouvernement, celui d'éliminer le plus possible la pornographie juvénile sur Internet. Nous veillerons à ce que le obtienne l'aide dont il a besoin pour ce faire.
Cependant, il est plus important encore que le ministre de la Justice fournisse des ressources financières et humaines à tous les services policiers du Canada. La police a besoin de la technologie. Elle a également besoin de ressources humaines et d'un engagement financier pour obtenir les outils nécessaires pour s'acquitter de la très délicate tâche que nous lui confions, qui est de protéger nos enfants contre les pédopornographes.
Si nous procédons de cette façon, cela couronnera non seulement les efforts du ministre, mais également ceux de la Chambre et, en fin de compte, peut-être qu'un enfant de moins sera victime de pédopornographes sur Internet.
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Madame la Présidente, c'est avec des sentiments partagés que j'interviens aujourd'hui au sujet du projet de loi . Nous traitons de cette question au Comité de la justice depuis la fin de 2006 ou le début de 2007. Cela fait donc trois ans. En fait, la question avait même été abordée au Parlement en 2004 et en 2006, ce qui veut dire que cela fait donc presque cinq ans.
C'est avec des sentiments partagés que je prends la parole parce que je suis inquiet. Nous appuyons la mesure législative qui a été présentée. Notre plus grande préoccupation à l'égard du projet de loi , c'est qu'un certain nombre de questions auraient dû être traitées bien avant ceci. Certaines d'entre elles sont traitées dans le projet de loi, mais d'autres ne le sont pas.
Nous ferions un pas de géant si nous arrivions à traiter ces questions et à bâtir un cadre qui permettrait à nos policiers, nos procureurs et nos juges d'être mieux outillés pour essayer d'éradiquer la pornographie juvénile sur Internet et la transmission technologique de celle-ci. Nous ne sommes pas allés assez loin dans ce dossier et je vais aborder certains points importants à cet égard.
Je vais d'abord situer le projet de loi dans son contexte historique. Lorsque nous examinions la mesure législative portant sur le fait de leurrer des enfants sur Internet, nous avons entendu de nombreux témoignages de divers services de police, notamment de la Police provinciale de l'Ontario et du Service de police de Toronto. Je ne veux pas discréditer les autres services de police, mais ces deux-là étaient probablement, à ce moment-là, les plus avancés dans la lutte contre la pornographie juvénile sur Internet.
Le problème auquel nous nous attaquons maintenant s'est manifesté il y a de trois à cinq ans. Il est traité, dans une moindre mesure, dans les projets de loi et , dont le Comité de la sécurité publique est actuellement saisi. C'est l'accès aux fournisseurs de services qui pose problème, car, dans la plupart des cas, Internet est la méthode, le mécanisme et la technologie dont se servent ceux qui produisent et échangent de la pornographie juvénile pour échanger et vendre ce matériel.
Ce qui est ressorti de ces audiences, c'est que des fournisseurs de service refusaient de collaborer avec la police, tant au Canada qu'à l'échelle internationale. À la suite de commentaires très sévères formulés par des membres de ce comité lors de l'étude de la question, les fournisseurs de service ont intensifié leur collaboration. Ils communiquent des renseignements aux agents de police, les avertissent lorsqu'ils détectent de la pornographie juvénile et se montrent des plus coopératifs avec les forces de l'ordre.
Ce n'est toutefois pas le cas de tout le monde, et c'est pourquoi ce projet de loi a été présenté. En fait, cela aurait dû être fait il y a au moins trois ans parce que le problème était déjà très évident à cette époque. Ce n'est qu'à la suite de menaces exprimées par le Comité de la justice que nous avons pu obtenir une plus grande coopération de la part des fournisseurs de service au Canada.
Le problème est toujours de taille à l'échelle internationale. Certains pays n'hésitent pas à travailler en collaboration avec nous pour tenter de faire fermer ces sites et de poursuivre les responsables de la pornographie juvénile. Toutefois, d'autres pays n'ont absolument aucun mécanisme pour faire face à ce phénomène.
À cet égard, je crois qu'il est opportun de souligner l'aide que nous avons obtenue de Bill Gates et de Microsoft. Ils ont aidé la police à mettre au point une technologie qui a coûté assez cher à l'entreprise. En effet, elle a dû débourser une dizaine de millions de dollars au titre des ressources humaines requises pour concevoir la technologie et des fonds réels nécessaires pour la produire.
Il est important de signaler, en ce qui concerne ce projet de loi, mais aussi de façon générale, la manière dont opèrent les auteurs de pornographie juvénile. Ils mettent d’abord leur matériel en circulation en passant par un fournisseur de services, puis ils sautent d’un fournisseur à l’autre. On nous a dit que, dans certains cas, les documents pornographiques passent ainsi par une bonne cinquantaine de fournisseurs de services à l’échelle de la planète.
Grâce à cette technologie qui a été mise au point par Microsoft à l’initiative de la police de Toronto, et qui a été financée par M. Gates, il est généralement possible de retracer le matériel pornographique jusqu’à sa source. On peut donc remonter la filière en passant par toute une série de fournisseurs de services pour, enfin, arriver au site d’origine qu’on peut faire fermer. Au Canada, on a assisté à des descentes de police retentissantes effectuées grâce à la mise en œuvre de cette technologie. Des gens ont été inculpés et, dans certains cas, condamnés. Des causes sont encore devant les tribunaux.
La technologie a joué un rôle crucial et c’est la première fois qu’on l’utilisait dans le monde. Nous en faisons à présent profiter d’autres pays avec qui nous collaborons pour qu’eux aussi puissent retracer les auteurs de pornographie juvénile.
Ce fut donc un grand pas en avant. Cette semaine, il a été intéressant de voir dans les médias que l’autre technologie d’enregistrement des sites sur laquelle nous avons travaillé n’a finalement pas été déployée. Si je ne m’abuse, le Parlement avait fixé un programme de cinq ans et nous sommes presque à son terme. En vertu de ce programme, les gens qui repèrent un site doivent prévenir la police et on consigne le tout dans un registre.
Or, ce registre ne fonctionne pas encore à cause de problèmes techniques. D’après un article du 25 novembre paru dans le Chronicle Herald, au moins 40 p. 00 du budget qui avait été affecté à ce programme quinquennal n’a pas été dépensé à cause d’un manque de policiers travaillant à ce genre d’activité, et il semble que nous n’ayons pas été en mesure de mobiliser suffisamment de ressources pour déployer pleinement cette technologie.
La période de cinq ans est presque terminée. Je ne sais pas si le gouvernement a l’intention de maintenir ce financement jusqu’à ce que ce service fonctionne. Il est très clair, d’après cet article, qu’il aurait fallu former davantage de policiers et les affecter à des fonctions dans ce domaine, mais tel n’est pas le cas.
Pour en revenir au projet de loi, ce qui m’inquiète, et c’est typique de ce gouvernement, c’est que l’exécutif est en train de parader en affirmant qu’il a trouvé la panacée universelle. Je reconnais que je ne suis pas tendre envers lui, mais, en réalité, le gouvernement doit financer nos corps policiers.
Très peu d’importants corps policiers au Canada ne comptent pas au moins un policier ou deux spécialement affectés aux cas de pornographie juvénile, le plus souvent sur Internet, mais aussi sur papier. Eh bien, il en faut davantage. Nous avons besoin de beaucoup plus de policiers dans de telles fonctions si nous voulons vraiment régler le problème.
Nous avons affaire à une industrie en croissance. Et si elle continue de croître, c’est grâce à Internet. La pornographie juvénile existe depuis toujours, sous forme imprimée et même dans la peinture. Elle remonte à des centaines, voire des milliers d’années. Toutefois, le phénomène a explosé avec Internet qui facilite la transmission de matériel pornographique, qui permet d’accéder à un vaste marché jusqu’alors inexistant, qui permet de s’affranchir des frontières internationales et qui complique énormément le travail des corps policiers nationaux qui luttent contre ce phénomène.
Je l’ai déjà dit, pas uniquement à propos du gouvernement actuel, mais aussi à propos du gouvernement libéral précédent et de bien d’autres pays. Rares sont les pays, l’Angleterre étant peut-être l’une des exceptions, qui se sont véritablement attaqués à ce problème en déployant suffisamment de ressources humaines pour le combattre.
Le Manitoba est une des provinces qui a ouvert une ligne téléphonique spéciale sur laquelle on peut signaler les cas de pornographie juvénile. L’Angleterre avait fait la même chose et avait financé l’entreprise. La formule semble être assez efficace, car elle permet aux gens, qui visitent divers sites web et qui repèrent des cas de pornographie juvénile, de signaler la chose à la police. La police peut alors intervenir efficacement et rapidement pour faire fermer les sites en question et retracer les gens qui se cachaient derrière.
Ce qui fonctionne, c’est notre méthodologie, mais nous manquons de ressources. Il est honteux que nos corps policiers aient à se débattre avec ce genre de problème, parce qu’ils n’ont absolument pas la capacité voulue pour faire face au volume écrasant de cas sur Internet.
À cet égard, j’exhorte le gouvernement à considérer de nouveau cette question dans son prochain budget. Si nous sommes vraiment sérieux dans notre désir de protéger nos enfants, il nous faudra déployer davantage de ressources.
Ce projet de loi va un peu nous y aider. Je ne veux pas le dénigrer, mais ce n’est qu’un tout petit pas par rapport au niveau d’efficacité que nous devrions atteindre dans notre lutte contre ce fléau, ce qui serait possible si nous pouvions compter sur plus de policiers et si nous développions la technologie. Les policiers doivent être formés et ils doivent pouvoir compter sur la présence, sur le terrain, d’entreprises comme Microsoft qui collaborera avec eux en vue de mettre au point une meilleure technologie permettant de retracer les coupables. C’est la seule façon efficace qui nous permettra de fermer les sites en question.
Quant à ce projet de loi, j’ai des réserves à son égard. Avant qu’il ne soit déposé, il y a eu tout un débat pour savoir s’il y avait lieu de contraindre légalement les fournisseurs de services à surveiller ce qui se passe sur leurs sites.
Pour revenir au projet de loi sur la pornographie juvénile sur Internet, le comité a entendu des témoignages selon lesquels ce serait difficile à faire pour les petits fournisseurs de services. D’un autre côté, il serait sans doute possible de développer la technologie de façon à ce que la surveillance soit exercée par ordinateur.
Il y a un certain nombre d’autres technologies et services que nous utilisons dans nos ordinateurs qui peuvent faire une recherche aléatoire. Il faut développer et déployer cette technologie. C’est peut-être une chose que nous devrions imposer à l’industrie.
Toutefois, nous avons simplement baissé les bras. Le projet de loi ne fait rien pour obliger les fournisseurs de services à exercer une surveillance. Il prévoit seulement que si le fournisseur est avisé qu’il héberge un site, il doit en communiquer l’adresse à la police. Le fournisseur n’a pas l’obligation de surveiller les sites web qui utilisent sa technologie.
Je pense que le gouvernement a trop reculé. Nous devrions au moins songer à imposer certaines responsabilités aux fournisseurs de services. Il semble évident que ce projet de loi sera renvoyé à un comité et j’espère que ce dernier pourra réexaminer la question et peut-être renforcer cette mesure pour imposer certaines responsabilités.
Je voudrais dire une chose au sujet des sanctions que prévoit le projet de loi. Ces sanctions supposent que les fournisseurs de services sont tous des sociétés et les sanctions prévues sont donc uniquement sous forme d’amendes. Nous devons réexaminer cela pour voir s’il n’y a pas lieu d’éliminer la protection que confère le statut de société.
Je sais que ce ne sera pas facile du point de vue juridique, mais si nous pouvons établir quels fournisseurs de services n’assument pas leur responsabilité de protéger les enfants, il faudrait que la police et la Couronne puissent poursuivre les membres de la direction ou du conseil d’administration de ces entreprises pour ces actes criminels.
Nous avons pu établir que, dans certains cas, il était clair que l’entreprise était au courant de l’existence de ces sites et qu’elle n’avait rien fait, qu’elle les avait simplement laissés poursuivre leurs activités. Dans ce genre de scénario ou devant ce genre de conduite, nous devrions poursuivre les responsables et pas seulement les sociétés.