Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait confier à Service Canada le mandat d’offrir des services de passeport complets dans tous ses bureaux régionaux du Canada.
— Monsieur le Président, j'ai le privilège de représenter en cette Chambre la circonscription de , qui est composée de quatre municipalités aux caractéristiques des plus diversifiées: soit Brossard et Candiac, deux villes au passé relativement récent; et Saint-Philippe et La Prairie aux racines profondes dans l'histoire du Québec. Saint-Philippe demeure un lieu de vie essentiellement rural, Candiac développe son caractère suburbain fièrement, La Prairie allie la fidélité historique à un dynamisme communautaire exemplaire et Brossard met en valeur sa diversité culturelle pour favoriser son développement économique effervescent. Ce que ces quatre villes ont en commun, au-delà de leur proximité géographique de la frontière avec les États-Unis, est leur géographie « humaine ». Il s'agit de villes jeunes où s'installent de plus en plus de professionnels, des villes au profil socio-démographique de plus en plus hétérogène.
En résumé, cette circonscription reflète à l'échelle locale la réalité de plusieurs régions canadiennes qui font face aux mêmes défis: la globalisation et la diversification des marchés, des familles qui se dispersent à travers le monde et, surtout, un voisin frontalier qui change la nature de nos relations de voisinage en imposant, dès le 1er juin de cette année, la présentation d'un passeport valide à toute personne qui souhaite accéder à son territoire. Ce dernier élément, en plus de tous les autres arguments pratiques que j'énoncerai ci-après, m'amènent à présenter aujourd'hui la motion qui suit:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait confier à Service Canada le mandat d’offrir des services de passeport complets dans tous ses bureaux régionaux du Canada.
Il m'apparaît de plus en plus évident que 33 bureaux émetteurs de passeports, desservant l'ensemble du très vaste territoire canadien, sont nettement insuffisants pour répondre à la demande croissante de ce document de voyage exigé dès que l'on traverse toute frontière.
[Traduction]
Quand on tient compte du fait que près de 75 p. 100 de tous les passeports émis au Canada l'ont été à des demandeurs qui ont pris la peine de se présenter à un guichet de Passeport Canada, force est de conclure que la plupart des Canadiens ne font pas confiance à nos services postaux pour l'envoi de documents officiels et originaux. De plus, seulement 7 p. 100 de toutes les demandes envoyées ont été traitées par les agents réceptionnaires.
[Français]
Si, en tant que parlementaires, nous avons l'intention de veiller à l'application globale du mandat de Service Canada, nous devons nous rappeler que: Service Canada a pour objectif de devenir le guichet unique auprès duquel les citoyens accèdent à l'éventail complet des services gouvernementaux fédéraux; 95 p. 100 des Canadiens vivent à moins de 50 kilomètres de l'un des bureaux de Service Canada; Service a développé, depuis 2001, un ensemble de services maintenant accessibles — et fort utilisés — par le biais de l'Internet et du numéro sans frais; et que cette transformation technologique ne peut pas et ne doit pas s'appliquer au traitement des demandes de passeport, pour les raisons de sécurité évidentes.
Il apparaît donc logique de conclure que le personnel de Service Canada est en mesure de relever les défis d'un mandat accru dans le traitement complet des demandes de passeport, et ce, sans autre changement aux structures existantes que la formation spécifique aux agents de passeports.
Le propos de cette motion n'est pas de fragiliser d'une quelconque façon le système canadien d'octroi de titres de voyage. L'intégrité de ces documents doit être maintenue à tout prix. Toutefois, ce constat n'est en rien en conflit avec l'urgence pour le gouvernement de mettre en place tous les mécanismes dont il dispose pour rendre ce service le plus accessible à l'ensemble des citoyens.
Il est tout de même inacceptable que les Canadiens vivant éloignés des grands centres urbains aient à subir autant de difficultés pour obtenir un passeport. Ils ne sont pas moins intéressés à voyager que leurs concitoyens citadins, ils sont simplement découragés par les défis réels qu'ils doivent confronter pour obtenir ledit passeport.
[Traduction]
J'ajouterais, en terminant et sur une note plus personnelle, que pour bon nombre de personnes, obtenir un passeport n'est ni plus ni moins marquant qu'obtenir un permis de conduire. Mais pour nombre d'entre nous qui ne sont pas nés au Canada, qui sont devenus citoyens canadiens par choix et par amour, détenir un passeport canadien est un symbole puissant de notre citoyenneté, bien plus puissant que nos cartes de citoyenneté. Ce document montre au monde entier que le Canada est notre pays, celui que nous avons choisi et qui nous a choisis. C'est entre autres pour cela que je demande à la Chambre d'appuyer la motion à l'unanimité.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole pour discuter avec mes collègues de l'excellent travail effectué par Passeport Canada, notre agence nationale des passeports.
Je veux surtout donner des renseignements importants sur les défis relevés depuis 2006 par Passeport Canada, les nombreux changements effectués par l'agence et l'innovation dont elle a fait preuve pour relever ces défis, et l'excellence des services offerts aux Canadiens par Passeport Canada.
Premièrement, je veux souligner que Passeport Canada, même avec la hausse actuelle du nombre de demandes de passeports, présentées tant par la poste qu'en personne, respecte les délais normaux annoncés dans la prestation de ses services. En fait, Passeport Canada émet actuellement ses passeports en 12 jours ouvrables, peu importe le mode de présentation des demandes. C'est un des services de passeports les plus rapides du monde.
Malgré ce que certains rapports ont pu laisser entendre, les Canadiens qui présentent une demande de passeport, qu'il s'agisse d'une première demande ou d'une demande de renouvellement, reçoivent les mêmes services aujourd'hui qu'il y a six mois, quand la demande était beaucoup plus faible.
Cela étant dit, il ne faut pas s'arrêter à quelques reportages des médias, mais il faut regarder les faits et les réalisations. Je veux donc parler un peu de l'histoire récente de Passeport Canada. Remontons à la fin de 2006, lorsqu'on a annoncé la date de mise en oeuvre de la première phase de l'Initiative des États-Unis relative aux voyages dans l'hémisphère occidental.
Pour la première fois, on disait aux Canadiens qu'ils auraient besoin d'un passeport pour entrer aux États-Unis par avion à compter du 23 janvier 2007. Cela signifiait que Passeports Canada et les Canadiens qui se rendaient aux États-Unis ou transitaient par ce pays en avion avaient un préavis d'environ 60 jours avant l'introduction du changement le plus important dans l'histoire des rapports frontaliers entre le Canada et les États-Unis.
Pratiquement du jour au lendemain, Passeport Canada a été submergé par un très grand nombre de demandes. Pour donner une idée de la situation, disons qu'en quatre mois, Passeport Canada a reçu pratiquement le même nombre de demandes qu'en une année complète plus tôt au cours de la décennie.
Cependant, notre gouvernement et Passeport Canada ont réagi rapidement. Afin d'accroître sans délai la capacité de l'agence, des mesures temporaires ont été prises. Les employés de Passeport Canada ont travaillé de plus longues heures en semaine et ont fait des quarts de travail supplémentaires la fin de semaine. En fait, tous les employés de Passeport Canada, y compris le personnel de soutien et les cadres, ont aidé à traiter les demandes une journée chaque semaine.
Dans les bureaux de passeports, des salles d'attente et des bureaux pour les employés ont été ajoutés là où c'était possible. Quelques bureaux ont prolongé leurs heures d'ouverture quotidiennes et certains ont établi un nouveau quart de travail en soirée pour le traitement des demandes.
Le gouvernement a mis en oeuvre deux nouvelles politiques à l'été de 2007, soit le renouvellement simplifié du passeport et l'allégement des exigences concernant les répondants. Ces mesures ont facilité la présentation des demandes et accéléré leur traitement à Passeport Canada sans aucune atteinte aux hautes normes de sécurité de l'agence.
En décembre 2007, soit un peu plus d'un an après l'annonce de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, le nombre de demandes était revenu à peu près à ce qu'il était avant l'initiative. La charge de travail de Passeport Canada est revenue à la normale.
Un autre détail mérite d'être mentionné et concerne le financement de Passeport Canada. Beaucoup de Canadiens n'en sont probablement pas conscients, mais Passeport Canada n'obtient pas de crédits réguliers du gouvernement et son financement ne dépend pas de l'assiette fiscale, mais l'agence est financée par les droits d'obtention des passeports, soit 62 $ sur les 87 $ payés pour chaque passeport. Cela signifie que Passeport Canada doit fonctionner d'après ses moyens financiers. Cela est particulièrement vrai dans le cas des bureaux de services en personne.
Il est probablement juste de dire que tous les députés aimeraient avoir un bureau de Passeport Canada dans leur circonscription, mais cela n'est pas faisable d'un strict point de vue économique.
Notre gouvernement et Passeport Canada cherchent toujours des façons d'améliorer les services à la clientèle. Par le passé, lorsque la demande régionale était suffisante, l'organisme offrait des services sur place. En fait, le nombre de bureaux de passeports régionaux est passé de 18 à 33 depuis 1988. Un nouveau bureau doit ouvrir ses portes à Kelowna, en Colombie-Britannique, en 2010. Passeport Canada peut ouvrir de nouveaux bureaux et c'est ce qu'il fait lorsqu'une analyse de rentabilisation le justifie.
Prétendre que les activités doivent être modifiées pour justifier l'ouverture d'un plus grand nombre de bureaux voudrait dire que Passeport Canada serait tenu de financer cet élargissement inutile de services au moyen d'une augmentation spectaculaire de ses recettes.
La seule façon pour Passeport Canada d'accroître ses recettes afin d'assumer les coûts liés à une augmentation importante de bureaux, c'est soit de hausser considérablement les frais d'obtention d'un passeport, soit de toucher une subvention budgétaire à partir des recettes fiscales.
Je crois que tous mes collègues conviendront avec moi qu'en cette période d'incertitude économique, alors qu'un si grand nombre de Canadiens prennent un soin jaloux de leurs finances, ce n'est pas le moment d'élargir inutilement l'infrastructure gouvernementale. Les Canadiens ne veulent pas payer pour un passeport.
Dans le cadre d'une entente conclue avec Passeport Canada, Service Canada fournit les services d'agents réceptionnaires dans les secteurs qui ne sont pas desservis par un bureau des passeports. Toutefois, il existe une énorme différence entre les services d'un agent réceptionnaire et ceux d'un bureau des passeports.
Le personnel de Passeport Canada reçoit une formation spécialisée dans le traitement et l'examen d'un large éventail de documents. Il s'agit notamment des certificats de naissance, des preuves de citoyenneté et des ordonnances judiciaires. Ces compétences sont mises à jour continuellement.
Non seulement l'environnement est-il sécurisé, mais, comme on peut s'y attendre à une époque où la fabrication de documents frauduleux, le vol d'identité, les enlèvements d'enfants et le terrorisme international font la une des journaux tous les jours, une grande partie du travail réalisé par Passeport Canada consiste à veiller à ce que le passeport canadien demeure un document sécurisé et digne de confiance dans le monde entier.
Cela veut dire que Passeport Canada procède à des vérifications de sécurité minutieuses afin de s'assurer que chaque demandeur de passeport canadien est bel et bien la personne qu'il prétend être, qu'il a droit à un passeport et qu'il ne constitue pas un risque pour la sécurité du Canada ou d'autres pays. Comme on l'imagine bien, ce travail a une portée unique au sein de l'appareil gouvernemental.
Je pense que tous les Canadiens peuvent être fiers de la qualité du service offert par Passeport Canada. Non seulement ce dernier offre des services qui sont parmi les plus rapides au monde, mais il effectue aussi son travail très spécialisé et très sécuritaire sans problème pour la grande majorité de ceux qui demandent un passeport canadien.
Le Sondage national sur la satisfaction de la clientèle de 2008 révèle que 96 p. 100 des Canadiens sont satisfaits des services fournis par Passeport Canada, soit une hausse de 7 p. 100 par rapport à l'an dernier. Le sondage indique également que 81 p. 100 des répondants disent que l'emplacement des points de service leur convient, soit une hausse de 8 p. 100 par rapport à l'an dernier.
Pour toutes ces raisons, je crois qu'il est dans notre intérêt et dans celui des Canadiens de nous opposer à la motion proposée par ma collègue.
Je voudrais seulement ajouter une chose à cet égard. Le Canada est l'un des seuls pays du G8 à avoir un organisme de délivrance de passeports qui fonctionne entièrement selon le système du recouvrement des coûts. En dépit de cela, à 87 $, un passeport canadien compte parmi les moins chers de tous les pays développés. En dollars canadiens, le passeport américain coûte 127 $, le passeport irlandais, 128 $, le passeport britannique, 130 $, et le passeport français, 143 $.
Comme je l'ai dit, il s'agit d'un processus de recouvrement des coûts, et je ne pense pas que nous aimerions payer plus cher. Je comprends que ma collègue voudrait que, dans certaines régions, les services de passeports puissent être fournis plus rapidement, mais nous devons avoir une vision d'ensemble de la situation. Aussi, comme je l'ai dit dans mon discours, le niveau de satisfaction à l'endroit des services offerts par Passeport Canada est très bon.
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Madame la Présidente, je suis heureuse d'avoir l'occasion de me prononcer aujourd'hui sur la question que soulève la motion de la députée de puisqu'il s'agit, d'une part, d'un dossier très important pour la population de ma circonscription et de la ville de Longueuil en général, mais également pour tous les citoyens de la Rive-Sud, dans la région de Montréal.
Il y a de cela cinq ans, l'ancienne députée de Longueuil—Pierre-Boucher, Caroline St-Hilaire, travaillait déjà d'arrache-pied pour forcer le gouvernement à reconnaître l'insuffisance des services relatifs à l'émission de passeports pour les habitants de la Rive-Sud. Je crois qu'on peut dire sans se tromper que si nous discutons aujourd'hui de cette question, c'est en très grande partie grâce à elle. C'est donc avec grand plaisir que j'ai appris que la députée de se joignait au Bloc québécois pour revendiquer l'amélioration de ces services sur la Rive-Sud, en face de Montréal.
Actuellement, la situation est la suivante. Pour obtenir un passeport, un résidant de Longueuil a trois options. La première, qui est la plus simple, consiste à passer dans un des bureaux des députés du Bloc québécois. En effet, nous offrons ce service à la population de nos circonscriptions depuis plusieurs années maintenant, et je dois dire que cela aide énormément.
Or, comme vous devez le savoir, les députés n'ont pas accès à un service prioritaire et ne peuvent évidemment pas traiter les demandes eux-mêmes. Notre aide se limite à la vérification des formulaires, des photographies et des documents d'identité ainsi qu'à l'envoi de la demande par poste prioritaire. Le problème inhérent à cette méthode est que l'alourdissement des responsabilités qui incombent aux employés des députés est parfois difficile à gérer. Cela fait en sorte qu'il reste moins de temps pour se concentrer à faire bouger d'autres dossiers qui mériteraient une attention soutenue qu'il est parfois impossible d'accorder.
La deuxième option consiste à se rendre dans un des bureaux de Postes Canada qui agit à titre d'agent réceptionnaire pour Passeport Canada. Encore là, leur service se limite à celui effectué dans les bureaux des députés, à une exception près: on y facture des coûts administratifs supplémentaires de 20 $, sans pour autant que le délai de traitement soit meilleur.
Cette solution est probablement la plus inéquitable, car, en plus de devoir patienter davantage que les citoyens qui traitent directement avec Passeport Canada, ceux qui se prévalent de cette option doivent débourser une somme forfaitaire significative.
La troisième option est d'aller au centre-ville de Montréal. Quiconque connaît un peu la circulation entre la rive et l'île aux heures de pointe sait que cette option n'est pas plus intéressante que les deux premières, en dépit de la plus grande rapidité de service qu'offrent les bureaux de Passeport Canada. Le bureau de Montréal, situé au complexe Guy-Favreau, n'est en effet ouvert qu'entre 7 h 30 et 16 h 30, du lundi au vendredi et n'est pas ouvert les fins de semaine. Compte tenu de la circulation extrêmement dense, pour quelqu'un qui travaille pendant les heures ordinaires, il est pratiquement impossible de s'y rendre sans devoir prendre congé. Et je juge que cette situation n'est pas normale.
Dans ce contexte, l'ouverture de bureaux de passeport sur la Rive-Sud apparaît comme une nécessité évidente. N'oublions pas que l'on parle ici d'une région qui compte près d'un million et demi d'habitants, dont plus de 700 000 à Longueuil uniquement.
Je crois qu'il n'est pas exagéré de parler d'iniquité en matière de prestation de service à l'égard des citoyennes et citoyens de la Rive-Sud en général, et de Longueuil en particulier, pour la raison que je viens de mentionner. Il est injuste que la population de Longueuil n'ait pas accès à des services équivalents à ceux que reçoivent les résidants de Laval, par exemple, qui est une ville de taille similaire. Qui plus est, il s'agit d'un service qui m'apparaît essentiel, dans la mesure où la possession d'un passeport est requise pour tous les voyages aériens, et le sera bientôt pour tous les voyages terrestres en direction des États-Unis.
Dès le 1er juin 2009, en vertu de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, toute personne désirant se rendre aux États-Unis devra détenir un passeport valide. On peut donc raisonnablement s'attendre à une augmentation considérable des demandes, et ce, en dépit de la crise économique qui sévit.
C'est dans cette optique que l'ancien ministre des Ressources humaines et du Développement social du Canada, Monte Solberg, annonçait, le 4 septembre 2008, c'est-à-dire trois jours à peine avant le déclenchement des dernières élections, l'ouverture de 99 nouveaux sites d'agents réceptionnaires de demandes de passeport dans des centres de Service Canada. Il avait alors annoncé l'ouverture de six centres en Montérégie — or trois d'entre eux n'ont toujours pas vu le jour, dont celui de Longueuil.
Ces bureaux, en dépit du fait qu'ils ne traiteraient pas directement les demandes comme le font ceux de Passeport Canada, ont l'avantage de ne pas demander aux citoyens de débourser une somme supplémentaire de 20 $ comme le font les agents réceptionnaires de Postes Canada. Si le délai de traitement demeure supérieur à celui que l'on peut obtenir chez Passeport Canada, reste que les citoyennes et les citoyens de Longueuil n'ont pas à se rendre à Montréal pour présenter leur demander auprès d'un point de service gouvernemental.
On le sait, Passeport Canada travaille depuis quelques années en étroite collaboration avec Service Canada afin d'élargir son réseau de points de service. Les négociations actuelles penchent pour que certains centres de Service Canada puissent authentifier et vérifier les demandes directement dans leurs bureaux, plutôt que de se limiter à envoyer les demandes de passeport dans un bureau de Passeport Canada.
Cette solution, à terme, serait la meilleure et la plus intéressante pour les citoyens de Longueuil puisqu'elle permettrait rapidement de pallier les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
De la sorte, Passeport Canada pourrait augmenter sensiblement les services qu'il offre à la population à un coût raisonnable, sans avoir à ouvrir de nouveaux bureaux, économisant, bien sûr, les coûts d'immobilisation qui s'ensuivent.
Il importe, par ailleurs, que jamais la sécurité des renseignements délicats et confidentiels qui accompagnent une demande de passeport ne soit compromise. Mais les dangers sont multiples, et il est donc de la plus haute importance que Passeport Canada prenne toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que les renseignements sont maintenus dans la plus stricte confidentialité. Cette tâche est tout à fait possible. Il n'en tient qu'à Passeport Canada d'établir des normes très strictes.
Les avantages d'une telle entente entre Service Canada et Passeport Canada seraient extrêmement bénéfiques pour tous les résidants de la Rive-Sud, bien sûr, mais aussi pour toutes les Québécoises et tous les Québécois qui n'habitent pas Montréal, Québec ou Gatineau.
Je propose, avec l'appui du député de , que la motion soit amendée par substitution après le mot « tous » de ce qui suit:
les centres de service au Canada et respecter son engagement pris le 4 septembre 2008 d'ajouter les nouveaux sites d'agents réceptionnaires de demandes de passeport.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir l'occasion de m'exprimer sur cette motion ce matin. C'est un dossier qui me tient à coeur depuis quatre ans et demi. Depuis que j'ai été élu, les passeports et leur traitement constituent un grand défi pour mon bureau et ma collectivité.
Quand j'ai été élu, mon bureau était devenu le bureau des passeports de Sault Ste. Marie. Le député précédent traitait littéralement des milliers de demandes tous les ans et il avait trois personnes à temps plein pour l'aider.
J'ai rapidement décidé que ce n'était pas le rôle d'un bureau de circonscription. Nous avions beaucoup d'autres choses à faire. Cependant, nous avons continué à aider les gens, en particulier en cas d'urgence lorsqu'ils n'arrivent pas à obtenir un passeport ou que la date du départ approche et qu'ils n'ont toujours pas reçu leur passeport ni récupéré leurs papiers d'identité.
La situation est encore plus compliquée quand on est loin du bureau des passeports. C'est pourquoi nous avons exercé de fortes pressions sur le gouvernement afin qu'il ouvre un plus grand nombre de bureaux des passeports, en particulier dans les régions où il n'y en a pas, comme le Nord-Est de l'Ontario. Selon nous, il serait logique que le nouveau bureau des passeports pour cette région soit situé à Sault Ste. Marie, dans ma circonscription, étant donné que nous sommes une ville transfrontalière.
Certains de mes collègues du Nord de l'Ontario sont confrontés au même défi de la distance à parcourir pour obtenir un passeport. Par exemple, le bureau des passeports le plus près de Sault Ste. Marie est à huit heures de distance.
On dit qu'il y a un bureau à Thunder Bay et que les gens peuvent se rendre là-bas. À l'intention de ceux qui n'auraient pas consulté la carte et qui ne se rendraient pas compte des distances que nous devons parcourir dans le Nord de l'Ontario, je signale que Thunder Bay est aussi loin que Toronto et que, par conséquent, ce n'est pas une solution pour notre région.
Nous apprécions l'occasion qui nous est donnée aujourd'hui d'intervenir au sujet de la motion qu'a présentée la députée de . Je tiens à exprimer clairement certaines idées au sujet de cette question.
Tout d'abord, nous allons appuyer le principe du projet de loi parce nous voulons discuter davantage de cette mesure lors de l'étude en comité, et peut-être y apporter des amendements en vue de l'améliorer. En outre, nous voulons que le gouvernement sache, d'une part, que les services actuellement offerts par Service Canada sont inadéquats et, d'autre part, à quel point la situation est difficile, particulièrement dans la conjoncture actuelle.
Dans certains cas, nous acceptons cette proposition à titre de mesure intérimaire et d'étape préalable à l'établissement, dans notre région, d'un pureau des passeports offrant tous le services. Le gouvernement a ouvert un bureau de réception des passeports où les agents travaillent très fort pour s'assurer que, lorsqu'une demande de passeport est envoyée, le formulaire est correctement rempli, les droits sont perçus et les pièces d'identité sont jointes, qu'il n'y aura pas de retards additionnels dans le traitement et que le tout reviendra rapidement pour que les gens puissent poursuivre leur travail et leurs affaires.
Nous appuyons cette initiative, mais elle ne correspond pas à l'objectif que nous avons en tête, en l'occurrence l'établissement d'un bureau des passeports offrant tous les services. Nous appuyons également l'idée d'ouvrir des bureaux des passeports dans les Centres Service Canada régionaux. De plus, nous souscrivons à l'amendement bloquiste proposant d'inclure dans la motion les Centres Service Canada déjà chargés d'offrir des services liés aux passeports. Autrement dit, il y aurait des bureaux des passeports régionaux, dans notre cas, le bureau serait à Sudbury et, par surcroît, les Centres Service Canada qui offrent actuellement certains services liés aux passeports offriraient dorénavant toute la gamme des services dans ce domaine.
Avec cette solution, on est loin de créer de nouveaux bureaux de Passeport Canada, ce que, à mon avis, le gouvernement a clairement encore la responsabilité de faire. Le gouvernement fédéral veille, entre autres, à soigner nos relations avec les autres pays. Il s'assure aussi que les Canadiens qui voyagent détiennent les bons documents, tant pour leur propre sécurité que pour la sécurité des autres pays où ce passeport permet de certifier que le voyageur est citoyen canadien.
C'est là l'une de nos plus fondamentales et importantes responsabilités en qualité de gouvernement et cela compte parmi les services que nous devons offrir à la population canadienne. Mal servir les gens comme nous le faisons en demandant aux habitants de Sault Ste. Marie, Sudbury ou Timmins de faire cinq à huit heures de route pour aller à un bureau des passeports est simplement injuste. Ce n'est pas équitable. Nous ne devrions pas demander cela à nos citoyens.
Dans les grands centres, les grandes villes où il y a déjà des bureaux des passeports, les gens n'ont qu'à prendre le volant, à descendre la rue ou à prendre un taxi ou le métro et, quelques jours plus tard, ils ont leur passeport en main. Ce n'est pas le cas des gens qui habitent dans les régions rurales et dans le Nord du Canada.
Quiconque connaît la géographie du Canada comprendra que les régions rurales et le Nord du Canada sont des parties très importantes du pays. On y mène des activités essentielles. Bien des gens habitent dans ces parties du pays pour des raisons très importantes et, étant Canadiens à part entière, ils veulent avoir pleinement accès à ces services, et surtout être capables de se procurer rapidement un passeport pour mener leurs affaires ou voyager.
J'ai toutefois quelques inquiétudes à signaler. Chez moi, Service Canada est déjà débordé de travail, et ce, pour deux raisons. Premièrement, on a régionalisé les services de Service Canada et certains bureaux, non pas le centre régional, mais des bureaux comme ceux de Sault Ste. Marie et de Timmins, ont perdu des effectifs. Les employés qui ont été formés pour ces bureaux sont dévoués et ils travaillent très fort, mais ils subissent une pression incroyable et ils doivent fournir toute une gamme de services qui étaient offerts de différentes façons avant que les conservateurs soient portés au pouvoir et avant que le gouvernement précédent entreprenne ses efforts de compression à l'échelle du pays.
Le bureau de Service Canada de Sault Ste. Marie traite des milliers de demandes de passeports. Durant la semaine du 12 décembre dernier, il en a traité 171, durant la semaine du 19 décembre, 179, et durant la semaine du 26 décembre, soit entre Noël et la nouvelle année, 70.
Ensuite, la nouvelle année a commencé et aujourd'hui, à la veille de la semaine de relâche du mois de mars, tous ceux qui s'occupent des passeports savent que les demandes augmenteront de façon exponentielle. Durant la semaine du 2 janvier, 160 demandes ont été traitées; durant la semaine du 9 janvier, 322; durant la semaine du 16 janvier, 314; durant la semaine du 23 janvier, 372 demandes et ainsi de suite. Durant la semaine du 6 février, le bureau de Service Canada de Sault Ste. Marie a traité 349 demandes de passeport. C'est beaucoup de travail.
Quelqu'un doit s'asseoir avec chaque demandeur, faire un survol du processus de demande, expliquer tous les champs à remplir, envoyer les demandeurs faire prendre leur photo ou trouver un répondant, entre autres. Cela prend beaucoup de temps. C'est un travail difficile et les employés veulent le faire correctement. Toutes ces tâches se sont ajoutées au travail que les employés faisaient déjà.
Par exemple, le bureau de Service Canada dans ma circonscription, doit, avec un effectif réduit, traiter un nombre croissant de demandes de prestations d'assurance-emploi, de pension du Canada, de prestations d'invalidité du Canada, de prestations de Sécurité de la vieillesse et de prestations du Supplément de revenu garanti, de numéros d'assurance sociale, d'immatriculation des navires, de paiements d'expérience commune, gérer des programmes d'emploi, des banques d'emplois et j'en passe. L'été s'en vient et Service Canada devra s'occuper des emplois pour les jeunes et tout ce que cela comporte.
Ce que je veux dire, c'est que nous, néo-démocrates, appuyons en principe cette motion, mais que nous voterons contre si nous constatons que le gouvernement ne semble pas disposé à régler les problèmes qui existent déjà dans les bureaux de Service Canada partout au pays. Cela ne ferait en effet qu'ajouter une charge supplémentaire à ces travailleurs dont la tâche, déjà très difficile, risque de l'être encore davantage.
Tout comme le Bloc a proposé un amendement, que les néo-démocrates approuvent, je proposerais à cette motion d'initiative parlementaire un sous-amendement qui se veut amical et qui porte sur les bureaux existants de Service Canada qui offrent des services de passeports afin d'y inclure les bureaux de Service Canada dans les collectivités frontalières. Ce serait vraiment important.
Madame la Présidente, je propose:
Que l'amendement soit modifié par adjonction, après les mots « centres de service au Canada », de ce qui suit: « et toutes les communautés à proximité d'une frontière internationale ».
Je me demande si la députée accepterait ce sous-amendement que je propose amicalement.
Si ce sous-amendement est rejeté mais que la motion, que nous appuyons en principe, est adoptée et renvoyée au comité, nous le présenterons de nouveau afin que le comité en discute de façon plus approfondie.
Pendant que nous y sommes, nous allons aussi porter à l'attention du comité les défis très difficiles que doivent déjà relever les employés des bureaux de Service Canada sans qu'on vienne en plus leur imposer d'offrir la totalité des services de Passeport Canada.
:
Madame la Présidente, je voudrais premièrement exprimer très sincèrement ma gratitude et mon appréciation envers ma collègue de pour avoir mis ce sujet à l'ordre du jour de la Chambre des communes. L'intérêt qu'elle a ainsi soulevé et qui est évident, même s'il y a des amendements, montre bien qu'elle a touché une corde sensible parmi de nombreux députés des deux côtés de Chambre, qui doivent vivre avec la réalité des bureaux des passeports. Je vois mon collègue de la région de York en face. Comme moi, il doit s'occuper du problème des passeports, auquel nous consacrons une grande partie de nos heures de travail, à titre de députés, de même qu'aux questions d'immigration.
Je tiens toutefois à rendre très brièvement hommage à ma collègue de pour le grand intérêt qu'elle a manifesté dans ce dossier et dans bon nombre d'autres domaines de politique gouvernementale ici à la Chambre. Je me souviens très clairement d'une conversation que j'ai eue avec elle au Comité de l'immigration où elle représente intelligemment sa circonscription et pose des questions très pertinentes aux ministres et aux fonctionnaires des ministères visés. Je tiens à souligner son grand dévouement. Elle arrive à la Chambre avec des dizaines d'années d'expérience au niveau des problèmes à régler pour les électeurs, une expérience qui ne pourra que profiter à la Chambre chaque fois qu'elle soulèvera des questions comme celle-ci. Forte de toute cette expérience, la députée de a soumis à la Chambre une question qui préoccupe un grand nombre de Canadiens.
Voici le texte de sa motion:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait confier à Service Canada le mandat d’offrir des services de passeport complets dans tous ses bureaux régionaux du Canada.
Les députés savent que, compte tenu de la hausse de la demande à l'égard de cet important document de voyage et du fait que bon nombre de Canadiens ont du mal à obtenir des services de passeport, cette motion permettra de venir en aide aux Canadiens de toutes les régions du pays. Ce qu'il importe réellement de souligner, c'est que nous avons l'obligation de venir en aide aux Canadiens de partout au pays et le passeport me semble être un symbole tout indiqué.
Je crois que nous oublions parfois à la Chambre le symbolisme rattaché à la citoyenneté canadienne. Comment pouvons-nous refuser l'accès à un passeport aux Canadiens puisque ce document leur prouve qu'ils font partie de ce magnifique pays que l'on appelle le Canada?
Évidemment, la motion dont nous sommes saisis va au-delà du symbolisme du passeport lui-même, bien que ce document soit très important. Elle montre bien que la députée comprend l'importance de rendre le gouvernement et la prestations de services plus efficaces.
Pourquoi la députée de croit-elle qu'une telle mesure permettrait de créer une synergie entre le gouvernement et Service Canada afin d'offrir un service d'importance pour les Canadiens? À cet égard, il est bon de lire les objectifs de Service Canada qui prévoient entre autres ce qui suit:
Fournir des services intégrés et orientés vers les citoyens... à partir d'un même point, en fonction des besoins des clients et des résultats stratégiques visés.
Dans ce sens, l'idée de la députée mérite certainement d'être considérée par la Chambre. Accroître l'intégrité des programmes en instillant la confiance dans les programmes et en réalisant des économies au chapitre des paiements effectués au titre des programmes, représenter un gouvernement qui travaille en réseau dans un esprit de collaboration en élaborant des modes de prestation de services applicables à l'ensemble de la fonction publique pour l'échange de renseignements, la prestation de services intégrés et l'investissement stratégique, dans l'intérêt des Canadiens, agir en tant qu'organisme gouvernemental responsable et fiable en obtenant des résultats pour les Canadiens et le gouvernement, en réalisant des économies pour les contribuables et en garantissant la transparence dans la production de rapports sont autant de gains d'efficacité que cette idée permettrait de réaliser. Grâce à tous ces gains d'efficacité dans la prestation des services, l'ensemble des Canadiens aurait un meilleur accès aux services.
Quelques-unes des interventions de ce matin indiquent que l'accès à ces services n'est pas toujours égal. De nos jours, le gouvernement devrait et doit fournir aux Canadiens l'accès aux services gouvernementaux, particulièrement le service des passeports. L'accès à un service comme celui-là en dit long sur le sérieux accordé à la citoyenneté au Canada. Le fait que dans certaines régions les citoyens doivent attendre très longtemps pour obtenir leur passeport indique qu'on ne donne pas à la citoyenneté le respect que les Canadiens méritent.
Des députés ministériels ont dit que cette mesure s'autofinancerait, et je le crois aussi. Les députés savent que je ne suis pas le genre de député qui préconise qu'on dépense des fonds dans le moindre programme existant. Je ne crois pas non plus que l'injection de fonds constitue systématiquement une solution. Je crois qu'il importe de dépenser les deniers publics de façon efficiente. Cette notion se concilie très bien à la motion. La députée de propose qu'on améliore l'efficacité et les liens de synergie au sein des structures en place. Il importe de le souligner.
La députée ne propose pas la création d'une nouvelle bureaucratie ou de nouveaux programmes. Elle préconise le bon sens. D'abord, il est question du passeport canadien. Puis, il est question des structures en place, pas de nouvelles structures. C'est pour cela que l'idée de la députée est des plus sensées. C'est pour cela que les députés des deux côtés de la Chambre devraient, à tous le moins en principe, examiner les idées innovatrices qui nous permettent de comprendre les besoins de nos concitoyens des quatre coins du Canada.
Rejeter totalement cette motion, comme l'a suggéré un des députés ministériels, serait une erreur. Nous nous priverions d'une occasion d'examiner les possibilités qui existent dans notre structure gouvernementale pour offrir des services fort nécessaires.
Je félicite la députée de d'avoir porté cette question à l'attention de la Chambre et, à bien des égards, d'avoir réagi à ce que lui dit la population et à ce qu'elle vit depuis de nombreuses années au service de la population.
J'ai lu son discours. Elle dit que, lorsqu'on considère que 75 p. 100 des détenteurs de passeport au Canada ont fait leur demande en personne, c'est-à-dire qu'ils ont pris le temps de se rendre dans un bureau de Passeport Canada, on conclut que la plupart des Canadiens se préoccupent beaucoup de la circulation des documents. Elle dit que nous, les parlementaires, nous apprécions le travail que Service Canada accomplit, même si je partage quelques-uns des points de vue exprimés plus tôt.
Je sais que certains centres fonctionnent déjà à pleine capacité, mais ce n'est pas une raison pour rejeter son idée. C'est l'occasion de nous demander s'il ne faudrait pas augmenter le financement.
Il ne s'agit pas de rejeter cette idée qui fait fond sur l'efficacité et une meilleure synergie au sein du gouvernement. Il faut plutôt se demander si on ne devrait pas investir davantage dans les centres de Service Canada partout au pays pour offrir un meilleur service aux citoyens, c'est-à-dire...
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Madame la Présidente, je vais parler du sous-amendement, mais je dois d'abord mettre les choses en contexte.
Pour les gens de ma circonscription qui ont besoin d'un passeport d'urgence, c'est très difficile de se rendre à un bureau des passeports. C'est pourquoi je comprends cette demande, tout comme les 307 autres députés.
Le gouvernement a réagi positivement aux besoins, par l'intermédiaire de Service Canada. Il a créé un bureau de réception des demandes dans ma circonscription, ce qui a réglé la majorité des problèmes. Je demeure quand même conscient des préoccupations de tous les députés à cet égard, et je les partage.
Une fois ces changements effectués, mon bureau a reçu beaucoup de compliments des électeurs au sujet des services tant de mon bureau que de Service Canada. C'est une façon pratique et logique de régler les difficultés engendrées par l'application de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental.
La motion proposée ainsi que les amendements créeraient un certain nombre de nouvelles préoccupations. Par exemple, comme c'est le document de voyage qui a le plus de valeur au monde, comment ferions-nous pour maintenir le même niveau de contrôle et assurer notre intégrité absolue si nous avions quelque 300 bureaux de plus que nous n'en avons déjà?
Compte tenu de la valeur inestimable des passeports vierges et de l'équipement de production de passeports, comment allons-nous assurer la sécurité absolue dans tous les nouveaux bureaux? Où allons-nous trouver le personnel qualifié pour doter les nombreux nouveaux bureaux? Cela accélérera-t-il vraiment le processus? Combien cela coûtera-t-il, compte tenu de tout ce dont je viens de parler? Si nous apportons des changements, quels seront-ils et quelle est la situation actuelle?
Je répète que Passeport Canada offre des services à partir de nombreux points d'accès. Les formulaires de demande sont disponibles dans les bureaux de poste. Les demandeurs peuvent imprimer les formulaires à partir d'Internet ou les remplir en personne dans un des 33 bureaux des passeports régionaux ou auprès de l'un des 197 agents réceptionnaires de Service Canada ou de Postes Canada. De plus, les formulaires de demande de passeports peuvent être envoyés à nos bureaux.
L'adoption du sous-amendement récemment proposé à la motion entraînerait toutes sortes de nouveaux problèmes de sécurité liés aux passeports vierges et à la capacité de production de passeports dans les nouveaux bureaux et, qui plus est, il faudrait former tous les nouveaux employés.
Il y a en tout 231 bureaux où les Canadiens peuvent aller poser des questions et soumettre leur demande de passeport. Il serait erroné de laisser entendre que des électeurs ne se sont pas rendus à nos bureaux, dont le mien, pour exprimer leur frustration et leurs préoccupations. Des préoccupations ont en effet été exprimées, mais qu'adviendrait-il de l'intégrité du passeport canadien, ce document si précieux, si nous ouvrions le nombre proposé de nouveaux bureaux des passeports?
Non seulement Passeport Canada a réussi à respecter les délais de traitement prescrits, qui sont tout à fait raisonnables à mon avis, mais il y est arrivé malgré l'augmentation du nombre de demandes.
La députée sait-elle que Passeport Canada ne reçoit pas un seul sou des sommes que ses électeurs versent en impôts? Compte tenu de cela, deux options se présentent à nous. Si nous créons de nouveaux bureaux des passeports en plus des 33 qui existent présentement, il faudra augmenter le prix des passeports. Il faudra former plus d'employés. Le transport de passeports d'un bureau de délivrance à un autre aux fins de traitement sera inefficace. Les coûts augmenteront considérablement. Comment allons-nous assumer ces coûts supplémentaires?
La députée préférerait-elle que le coût des passeports canadiens soit augmenté substantiellement? Il s'agit actuellement d'un coût indépendant, ce qui signifie que seuls les citoyens qui demandent un passeport canadien ont à débourser pour l’obtenir. Financerait-elle ces frais additionnels à même les recettes du Canada? Si c’était le cas, les gens qui ne feraient pas de demande de passeport, ceux qui estimeraient ne pas en avoir besoin, devraient débourser pour les frais d’émission des passeports de leurs concitoyens qui en auraient vraiment besoin. L’argent nécessaire doit provenir d’une source ou de l’autre.
Dans ce contexte, la députée ne comprend probablement pas le rôle et la fonction des agents réceptionnaires de Passeport Canada. Il y a en fait des agents réceptionnaires dans toutes les circonscriptions, soit 231. Tous les députés ont leur bureau et leur personnel dont la tâche consiste à aider leurs électeurs. Actuellement, le bureau des passeports est assujetti à des exigences absolues de contrôle et d’intégrité. C’est une condition essentielle pour que le passeport canadien continue d’être le document de voyage le plus estimé qui soit.
Je ne crois pas que les députés soient prêts à compromettre ce statut. Je ne crois pas non plus qu’ils tiennent à augmenter le coût des passeports. D’autre part, certains députés devraient peut-être faire preuve d’une rigueur accrue en ce qui concerne la formation et les compétences du personnel de leurs bureaux respectifs. Je suis très fier des membres du personnel de mon bureau qui se sont formés eux-mêmes et qui ont formés d'autres personnes venues travailler pour moi de façon à être capables d'aider mes électeurs à traverser des périodes très difficiles.
Quoi que nous décidions de faire dans ce dossier, nous devons éviter de légiférer en fonction d’une situation purement exceptionnelle. Je reconnais que, de temps à autre, je reçois des appels et du courrier de certains de mes électeurs qui ont toutes les raisons d’être mécontents des services du bureau des passeports. En fait, j’ai même apporté deux de ces dossiers à Ottawa, avec la ferme intention d’en saisir le ministre et les ministères concernés. Ce sont des choses qui arrivent. Toutefois, nous devons faire très attention de ne pas adopter une mesure ciblant l’exception, au détriment de l’intégrité du passeport canadien.
Individuellement, tous les députés doivent soupeser sérieusement le coût et les avantages escomptés. À mon avis, une fois que les députés auront eu l’occasion d’évaluer le faits, ils jugeront que les incidences financières de cette initiative sont inappropriées, surtout qu’il n’y a vraiment aucun avantage à cette mesure.
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Madame la Présidente, le dépôt d'une demande de passeport prend aujourd'hui, pour de nombreux citoyens, une dimension officielle. En effet, ils doivent déposer des documents personnels qui leur seront rendus. Ils se procurent ainsi un document officiel qui leur permettra de voyager partout au monde, et c'est très important pour eux. Ils doivent se sentir en sécurité, et tout le monde n'accepte pas d'envoyer cela systématiquement par la poste. Plusieurs personnes peuvent aussi se voir renvoyer le document par courrier parce que certaines informations ne sont pas nécessairement conformes ou parce que les photographies posent problème.
Je suis élu depuis 1998, et plus de 60 000 personnes sont passées à mon bureau pour leur demande de passeport. Au moins deux personnes travaillent à temps plein à mon bureau pour offrir ce service. C'est peut-être pour cela que les coûts sont bas, comme l'ont dit les députés conservateurs tout à l'heure. En effet, beaucoup de députés sont dans ma situation, même si nous n'avons pas tous un aussi grand nombre de demandes. Nous rendons des services que Passeport Canada n'a plus à donner, notamment la vérification. En effet, après que les demandes de passeports sont passées dans les bureaux de députés, normalement, il n'y a plus d'erreurs. Passeport Canada n'a donc plus à retourner les documents et à payer les frais postaux, frais que je paie pour mes concitoyens. Ce sont des coûts supplémentaires. Je ne crois pas que Passeport Canada voudra me dédommager pour ces services que je rends et pour mes deux employés supplémentaires.
En 2004, j'avais déposé une demande auprès du ministre responsable du bureau des passeports, l'honorable Bill Graham. J'avais déposé une pétition signée par 12 000 citoyens ainsi que 60 résolutions de municipalités qui demandaient un nouveau bureau régional de passeports à Sherbrooke. Bien sûr, nos demandes ont été complètement ignorées par le gouvernement de l'époque, le gouvernement Chrétien.
Comme je le disais, 60 000 demandes ont transité par mon bureau. En 2007 seulement, nous en avons traité 10 923, et l'année passée, nous avons connu une petite réduction, avec 10 436 demandes, pendant qu'en 2007, 2 627 personnes ont choisi de faire appel au bureau de Service Canada.
En 2007, le bureau des passeports a reçu de la région sherbrookoise, dans les limites de 50 km, 37 820 demandes de passeports. Pendant cette période, au Saguenay, il y en a eu 27 752. Au Saguenay, il y a un bureau régional des passeports. Il y a là un écart de 10 000 demandes de passeport. J'imagine que le Saguenay est rentable. En effet, on fait payer 87 $ pour un passeport, et on oublie souvent de nous dire que 25 $ iront directement à d'autres services offerts par les ambassades. Le citoyen paie déjà 25 $ de trop, montant qui devrait être assumé par le ministère des Affaires étrangères. Le citoyen paie donc déjà trop cher.
On sait qu'il y a eu une augmentation de service à Passeport Canada vu le grand nombre de demandes de passeports qui ont été déposées, mais la formation du personnel à Service Canada a été très limitée. Je ne saurais dire dans quelle proportion, mais plusieurs personnes revenaient de Service Canada vers leur député à Sherbrooke, parce que Service Canada ne pouvait pas donner l'ensemble des services. Il y avait des cas particuliers, et on devait répondre pour eux et les aider à remplir leur demande de passeport.