:
Monsieur le Président, en me levant en cette Chambre, j'aimerais d'abord remercier les honorables députés de et de de leur travail exemplaire lors des rencontres que nous avons tenues partout au pays. Ils m'ont accompagné dans tout le pays et ont entendu ce que les Canadiens avaient à nous dire quant à leurs espoirs d'un meilleur avenir. Je tiens à les féliciter, ainsi que les autres membres du caucus libéral, d'avoir donné au et au les idées constructives comprises dans leur budget.
Je voudrais aussi remercier les chefs du NPD et du Bloc québécois de leurs contributions réfléchies et constructives au cours des derniers mois. Contrairement au gouvernement, ces deux chefs ont compris depuis longtemps la gravité et l'ampleur de la récession. Ils ont travaillé dur dans l'intérêt des citoyens du Canada.
[Traduction]
Le navire de l'État du Canada navigue dans des eaux tumultueuses et agitées, et le capitaine qui pilote dans la tempête est imprévisible. Il a pris de mauvaises décisions, induit les gens en erreur et agi inconsidérément. D'abord il n'a rien fait, puis il a agi de façon irresponsable. Il reconnaît maintenant, finalement, que nous sommes réellement en danger. Il prend des mesures pour assurer notre sécurité, mais il lui a fallu du temps.
Pendant trois ans, les conservateurs ont choisi des dépenses douteuses et une politique fiscale irresponsable plutôt que la prudence et la rigueur budgétaire. Ils ont mené le Canada à un déficit bien avant que nous soyons en récession et ont réduit les moyens dont le gouvernement fédéral du Canada disposait pour agir en faveur de l’intérêt national en temps de crise.
Le fait qu’ils n’aient pas su faire preuve de prévoyance ni agir en gouvernement responsable est un échec. Et nous les tenons responsables de cet échec. Nous les tenons responsables de nous avoir dit qu’il n’y aurait pas de récession alors que la récession avait déjà commencé à frapper notre économie. Nous les tenons responsables de leur mise à jour économique désastreuse de cet automne, avec leur prévision farfelue d’un excédent et leur partisanerie arrogante et source de division. Nous les tenons responsables de la prorogation du Parlement à un moment où les Canadiens comptaient justement sur leur gouvernement.
Les Canadiens attendent depuis déjà trop longtemps l'aide du gouvernement.
[Français]
Le a déjà fait en sorte que la récession soit plus longue, plus pénible et plus profonde que nécessaire. Il a dépensé sans compter en période faste. Il a dit que l'économie allait bien, c'était faux. Il a dit qu'il n'y aurait pas de récession, c'était faux aussi. Il a annoncé et ré-annoncé des mesures pour l'infrastructure, mais les emplois attendent toujours. Il a annoncé et ré-annoncé des programmes de formation professionnelle et de développement des compétences, mais il n'a jamais tenu parole non plus.
Le budget ressemble à un ramassis de mesures ajoutées à la dernière minute. Évidemment, c'est encore plus choquant lorsqu'on apprend qu'il y aura un déficit de 85 milliards de dollars. Le prédit la situation du pays dans six ans. Il parle de plans et de prévisions à long terme, mais le gouvernement est incapable de voir venir les six prochaines semaines. Et maintenant, il nous parle des six prochaines années.
[Traduction]
Nous avons un gouvernement qui est incapable de gérer les dépenses ou les programmes et qui ose nous dire aujourd'hui comment il gérera l'économie dans six ans. C'est bien simple. Nous sommes aujourd’hui à la fin de janvier. Dire qu’il aurait fallu agir avant, c’est bien peu dire.
Le budget d’hier a de graves lacunes. Toutefois, le fait que l'opposition ait uni ses forces a clairement eu des répercussions favorables. Le budget prévoit des mesures que nous réclamions durant la dernière campagne électorale, mais auxquelles le s'opposait résolument: les logements sociaux et le développement des compétences, l'élargissement de la Prestation fiscale pour le revenu gagné et de la Prestation fiscale pour enfants, des investissements dans des organismes voués au développement régional aux quatre coins du pays, des mesures pour faciliter l’accès des entreprises au crédit, des investissements dans les établissements d’enseignement supérieur, qui sont les incubateurs des emplois de demain. Ces mesures vont vraiment donner de l'espoir aux Canadiens, et elles sont inscrites dans le budget seulement parce que les partis d’opposition ont fait leur travail.
À une époque où les Canadiens s'interrogeaient sur la façon dont notre régime politique pourrait fonctionner, nous avons fait en sorte qu'il fonctionne. Les libéraux, en particulier, n’ont jamais arrêté de demander des comptes au gouvernement conservateur.
[Français]
Sur de très nombreux points, le budget reste insuffisant. Des questions: pourquoi le budget ouvre-t-il la porte à la remise en question de l'équité salariale pour les femmes? Pourquoi ne propose-t-il pas les améliorations à l'assurance-emploi qu'attendent les Canadiens qui ont perdu leur emploi? Pourquoi contredit-il la promesse faite aux provinces il y a seulement deux ans au sujet de la péréquation? Pourquoi assortit-il des crédits d'infrastructure à des contraintes qui pourraient retarder la mise en chantier des projets et la création d'emplois? Où est le projet des conservateurs pour assurer la productivité, la compétitivité et la prospérité futures du Canada? Où est leur plan pour une économie verte et viable? Où est leur plan pour nous sortir du déficit? Pourquoi comptent-ils toujours sur la vente d'actifs du gouvernement, sans dire lesquels ni à quel prix, pour renflouer leur caisse?
[Traduction]
Le moins qu'on puisse dire, c'est que le gouvernement n'est pas passé maître dans l'art de la planification. Il n'est pas non plus passé maître dans l'art de tenir ses promesses. D'ailleurs, le n'a jamais rendu les comptes que les Canadiens aimeraient qu'il rende. S'il souhaite avoir la confiance de la Chambre, il devra la gagner. Il devra oeuvrer à la mériter aussi longtemps qu'il occupera son fauteuil.
C'est pourquoi nous présenterons une motion pour amender le budget afin d'y inclure de nouvelles mesures qui garantiront que le gouvernement rende des comptes sur les promesses qu'il fait.
Il devra régulièrement présenter au Parlement des rapports sur la mise en oeuvre du budget et ses coûts, en mars, en juin et en décembre. Soyons clairs: chaque fois qu'un de ces rapports sera présenté, nous aurons l'occasion de retirer la confiance accordée au gouvernement si on estime que ce dernier a fait faux bond aux Canadiens.
Nous surveillerons avec vigilance l'incidence du budget sur notre économie et sur toutes les régions du pays. Si le manque à ses obligations, nous serons prêts à faire tomber son gouvernement.
Comprenez-moi bien: nous n'appuyons le budget qu'à condition que l'amendement des libéraux soit adopté. Autrement dit, si l'amendement est rejeté, nous n'appuierons pas le budget et le gouvernement sera renversé.
Les Canadiens ne veulent pas retourner aux urnes et en ont assez des jeux politiques. Ils attendent depuis trop longtemps que des mesures soient prises pour stimuler l'économie; nous ne pouvons les laisser tomber pour des raisons partisanes. Le Parti libéral ne donne pas le feu vert au du Canada. Nous lui servons une mise en garde: nous lui recommandons d'être très prudent.
Le n'a pas un chèque en blanc. Il n'a plus le loisir de prendre des décisions unilatérales au Parlement.
[Français]
Il est sous la supervision avisée de ce Parlement. Nous allons demander bien plus et bien mieux de la part du gouvernement pour mieux servir les Canadiens.
[Traduction]
Le gouvernement a enfin présenté un plan, à nous de l'étudier. Il faut maintenant voir si les coffres vont s'ouvrir. Nous ne prenons rien de ce que le et le gouvernement promettent pour acquis. Nous veillerons au grain.
Je le répète pour que le comprenne bien: soyez extrêmement prudent. Par conséquent, je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution du point par une virgule et par adjonction de ce qui suit:
« À condition que le gouvernement dépose des rapports au Parlement au plus tard cinq jours de séance avant la dernière journée allouée pour chaque période des travaux des subsides se terminant le 26 mars 2009, le 23 juin 2009 et le 10 décembre 2009:
(a) faisant la mise au point sur la situation économique et fiscale de façon continue;
(b) détaillant la mise en oeuvre actuelle du budget;
(c) détaillant les répercussions précises du budget en ce qui concerne:
la protection des plus vulnérables dans la société canadienne;
la minimisation des pertes d'emploi actuelles;
la création d'opportunités pour les emplois de demain;
le partage d'un stimulant économique équitable pour chaque région du Canada;
l'engagement que le déficit gouvernemental ne devienne pas un fardeau aux générations futures ou au détriment du redressement économique;
(d) offrant des détails de toute modification ou nouvelle mesure nécessaire à améliorer l'économie canadienne. »
:
Monsieur le Président, confrontés à une grave crise économique mondiale, les gens sont à juste titre inquiets et se sont tournés vers Ottawa en espérant que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités et leur vienne en aide.
Le gouvernement du Québec et l'Assemblée nationale du Québec comptaient eux aussi sur le gouvernement fédéral pour aider et non pas pour nuire. Cette crise nécessite des dépenses publiques exceptionnelles et offrait la possibilité de préparer un avenir qui conjugue la justice sociale, l'environnement et l'économie. Avec ce budget conservateur, le gouvernement aura déçu tous les espoirs. Cet exercice est en effet hostile au Québec, il n'aide pas les gens de façon suffisante et appropriée et est dénué de vision d'avenir. En fait, il suffit de gratter un peu la surface pour sentir les forts relents partisans et idéologiques du gouvernement conservateur dans ce budget.
Je tiens à dire ceci à tous les parlementaires de cette Chambre. Voter pour ce budget, c'est voter contre le Québec. Voter pour ce budget, c'est voter contre la justice sociale. Voter pour ce budget, c'est voter contre une économie d'avenir. Jamais le Bloc québécois ne votera en faveur de ce budget contraire à toutes nos convictions.
Ce budget est tout à fait inacceptable pour le Québec et pour une population qui, en période de crise économique, est en droit de s'attendre à des mesures adéquates et suffisantes de la part du gouvernement fédéral. En prévision du budget, le Québec a été clair à propos de ses besoins, adoptant même à l'unanimité une motion à son Assemblée nationale. Le Bloc québécois a agi de façon responsable en présentant un plan détaillé, chiffré, réaliste, dès le mois de novembre. Un plan qui reprend les grands consensus québécois.
Le savait tout cela. Il a donc choisi en toute connaissance de cause d'ignorer les demandes du Québec. Au lieu d'aider le Québec, le gouvernement a décidé de le priver de moyens importants pour faire face à la crise. À l'inverse, le chef conservateur a choisi de ne répondre qu'aux voeux de l'Ontario en particulier. À titre d'exemple, le gouvernement offre des mesures principalement destinées à l'Ontario qui s'élèvent à plus de 4 milliards de dollars. Le secteur automobile, qui est largement concentré en Ontario, recevra 2,7 milliards de dollars. Le Sud de l'Ontario recevra 1 milliard de dollars. Les secteurs forestier et manufacturier du Québec, eux, reçoivent à peine quelques millions de dollars.
Le gouvernement offre 350 millions de dollars à Énergie Atomique du Canada, au secteur nucléaire, là encore situé en Ontario. Le revient avec son Fonds d'adaptation pour les collectivités, un programme décrié au Québec, qui offre plus d'argent à l'Alberta per capita qu'au Québec. Ce plan calqué sur celui de l'an dernier offre beaucoup plus par emploi perdu à l'Alberta qu'au Québec, même si la crise manufacturière et forestière, c'est au Québec qu'elle a fait le plus de dégâts. Alors qu'au Québec des milliers d'emplois ont été perdus, une grande partie des travailleurs n'auront toujours pas accès au régime d'assurance-emploi et les travailleurs âgées sont encore laissés pour compte.
On se serait au moins attendu à ce que le gouvernement conservateur respecte ses engagements passés. Mais non, on en rajoute en privant le Québec de moyens financiers. Le plafonnement de la péréquation fera perdre des sommes considérables au Québec. On parle d'argent pour la santé, l'éducation, la politique familiale. Cette décision aura donc des conséquences malheureuses pour l'ensemble de la population québécoise. En plus, le gouvernement conservateur ajoute un cadeau à l'Ontario, qui fera perdre 250 millions de dollars supplémentaires au Québec au chapitre de la péréquation, en accordant un statut spécial à Hydro One.
En modifiant unilatéralement la péréquation, en accentuant le déséquilibre fiscal, le gouvernement conservateur brise ses engagements passés, tout comme il l'a fait en réitérant sa volonté de piétiner les compétences du Québec en matière de valeurs mobilières, en offrant des prêts aux municipalités et des fonds aux collègues et universités, et d'autres dépenses d'infrastructures en passant par-dessus la tête du gouvernement du Québec.
À tout cela s'ajoute le refus d'éliminer les coupes en culture, un secteur très important pour l'économie québécoise, et le refus d'éliminer les coupes infligées aux organismes de développement économique.
Ce budget va complètement à l'encontre de l'esprit et de la lettre du Protocole de Kyoto et, ce faisant, il va à l'encontre des intérêts économiques du Québec et de l'environnement. Ce budget sonne le glas définitif du soi-disant fédéralisme d'ouverture du gouvernement conservateur.
J'invite les élus des autres partis d'opposition à bien réfléchir avant de voter en faveur de ce budget ou de le laisser passer d'une façon ou d'une autre, car laisser passer ce budget équivaut à laisser tomber le Québec, et il y aura un prix politique à payer pour une telle attitude. Le Bloc québécois, fidèle aux intérêts du Québec, votera contre ce budget sans aucune hésitation.
Ce budget est encore une fois marqué au sceau de l'idéologie des conservateurs, une idéologie en faillite partout dans le monde. On a peine à imaginer ce qui serait advenu avec un gouvernement conservateur majoritaire qui aurait été en mesure d'imposer sans aucune retenue son idéologie d'un autre siècle.
Néanmoins, on ne doit pas se laisser berner par le vernis qui enrobe ce budget. Les baisses d'impôt, tout d'abord, qui sont présentées comme des aides ciblées envers les plus vulnérables et la classe moyenne, ont en réalité l'effet inverse. Les gens les plus vulnérables de la société ne paient pas d'impôt, on sait cela. Les baisses d'impôt ne sont pas ciblées. À titre d'exemple, une famille de deux enfants qui gagne 150 000 $ recevra plus qu'une famille qui gagne 40 000 $. Ces baisses d'impôt n'aident ni les gens qui perdent leur emploi ni les compagnies qui ne font pas de profits. De l'aveu même des conservateurs, ils ont choisi, avec les baisses d'impôt des entreprises, la mesure qui stimule le moins l'économie. C'est ce que j'appelle faire passer l'idéologie avant l'économie.
Le gouvernement avait les moyens d'aider les personnes les plus vulnérables, notamment en finançant la construction de nouveaux logements sociaux. Il y a des surplus de 8 milliards de dollars à la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Qu'on les utilise pour aider les gens! Or, sauf les Autochtones, les aînés et les personnes handicapées, tous les autres sont laissés en plan.
Les personnes âgées privées injustement du Supplément de revenu garanti n'obtiennent pas justice ni amélioration de leur condition. Pourtant, s'il y a des personnes vulnérables, ce sont bien les personnes âgées qui vivent dans la pauvreté et qui ont droit au Supplément de revenu garanti. À part la construction de logements sociaux, il n'y a rien pour ces personnes pauvres dans le budget.
On sait tous que plus de la moitié des femmes qui perdent leur emploi n'ont pas accès à l'assurance-emploi, même si elles paient des cotisations. Elles n'auront toujours pas accès à l'assurance-emploi, ce qui constitue une grave injustice.
À côté de cela, les riches et les grandes compagnies qui mettent leur argent à l'abri dans des paradis fiscaux pourront continuer à le faire en toute impunité. Les grandes pétrolières qui siphonnent nos poches depuis si longtemps continueront à bénéficier de généreux privilèges fiscaux. Le gouvernement conservateur en a rajouté en offrant des centaines de millions de dollars pour des projets de captage de carbone qui ne vont bénéficier qu'aux pétrolières. Les grandes banques qui ont reçu une aide monumentale du gouvernement conservateur n'ont aucune véritable obligation en contrepartie. Et les trois grands de l'auto n'ont même pas l'obligation, en contrepartie des milliards de dollars qu'ils recevront, de ne pas délocaliser la sous-traitance en Asie ou ailleurs.
Le budget du gouvernement Harper va donc accroître encore davantage les inégalités sociales.
:
Monsieur le Président, j'accepte cette remarque excessivement pertinente avec grande humilité.
Le budget de ce gouvernement va donc accroître encore davantage les inégalités sociales. Finalement, les conservateurs continuent de s'attaquer aux droits des femmes en faisant de l'équité salariale un droit négociable. Ça, c'est l'idéologie avant les droits. Aucun élu de cette Chambre qui ne partage pas l'idéologie conservatrice — cette idéologie dépassée et en faillite — ne peut voter pour ce budget ou le laisser passer sans trahir du même coup ses convictions. Voter pour ce budget ou le laisser passer, c'est voter contre la justice sociale. Le Bloc québécois, fidèle à ses convictions, votera contre ce budget sans hésitation aucune.
Au XXIe siècle, un des grands défis que nous avons, et qui est aussi une occasion extraordinaire, c'est la conjugaison de l'environnement et de l'économie. Pour le Québec, il est très clair que la réduction de notre dépendance au pétrole est d'un intérêt stratégique vital, d'abord pour contribuer à la lutte aux changements climatiques et ensuite parce que c'est dans notre intérêt économique. Maintenant que l'administration américaine a annoncé son intention de rejoindre les pays qui luttent contre les changements climatiques, le Canada est isolé, seul de son espèce parmi les pays occidentaux à camper dans le même camp que l'Arabie saoudite. En cette matière comme en bien d'autres, le budget conservateur va à contre-courant, essayant de nous ramener en arrière plutôt que de nous projeter vers l'avenir. Non seulement les conservateurs offrent des centaines de millions de dollars à l'industrie pétrolière, mais en plus, ils mettent fin au programme pour l'énergie éolienne.
Le secteur de l'auto recevra 2,7 milliards de dollars d'aide du gouvernement fédéral, mais ne se voit imposer aucune exigence de performance énergétique. Là encore, le Canada est à la traîne et est en train — c'est le cas de le dire — de devenir la risée du monde occidental. Voter pour ce budget ou le laisser passer, c'est voter contre l'économie de l'avenir, l'économie verte.
Le Bloc québécois, fidèle aux intérêts et aux valeurs du Québec, votera contre ce budget, et ce, sans aucune espèce d'hésitation.
Nous allons déposer un sous-amendement que je vais bientôt présenter. Ce sous-amendement reprend pour l'essentiel la motion unanime de l'Assemblée nationale avec, en plus, quelques autres éléments. Au moment du vote sur ce sous-amendement, tous les élus du Québec feront face à un choix très clair: c'est le choix pour ou contre le Québec. Tous les élus du Québec qui voteront contre ce sous-amendement et en faveur de ce budget conservateur auront choisi le Canada au détriment du Québec.
Comme je l'ai dit un peu plus tôt, ce budget sonne le glas définitif du soi-disant fédéralisme d'ouverture envers le Québec du Parti conservateur du Canada. Quant aux libéraux, s'ils devaient voter en faveur de ce budget, comme cela semble être le cas, ils auront fait la démonstration que le Parti libéral du Canada renoue avec sa tradition, tout prêt qu'il est à laisser tomber le Québec à la première occasion.
Le nouveau chef du Parti libéral du Canada, qui déclarait le 30 mars 2006 que le Québec « a le droit d’être maître chez lui », semble maintenant décidé à agir exactement comme ses prédécesseurs et à passer outre à ses convictions récentes et passagères. J'invite les Québécois à prendre acte de ce qui va se passer dans les prochaines heures à Ottawa. Je les invite à réfléchir au fait que peu importe le parti au pouvoir à Ottawa, libéral ou conservateur, les intérêts et les valeurs du Canada passent toujours avant les valeurs et les intérêts du Québec. Ce fut comme cela dans le passé, c'est comme cela aujourd'hui et cela sera ainsi demain. Le seul parti ici qui fait passer le Québec avant tout, c'est le Bloc québécois.
Ce n'est pas un hasard si tous les élus du Bloc québécois ont la profonde conviction que la seule voix d'avenir valable pour le Québec, c'est la pleine liberté politique, et cela s'appelle la souveraineté du Québec.
Je propose, appuyé par le député de , que l'amendement soit modifié par substitution de tous les mots après « le gouvernement » de ce qui suit:
maintienne le droit des femmes de recourir aux tribunaux pour le règlement des questions d'équité salariale et renonce à privilégier les baisses d'impôt pour les mieux nantis pour utiliser ces fonds en les redistribuant aux personnes les plus vulnérables, notamment en répondant aux demandes exprimées unanimement par l'Assemblée nationale du Québec telles que formulées dans la motion adoptée le 15 janvier 2009 d'apporter une aide aux travailleurs, aux communautés et aux entreprises touchées par le ralentissement économique, de soutenir les secteurs en difficulté, notamment les secteurs manufacturiers et forestiers, à l'instar de ce qu'il fait pour l'industrie automobile, de bonifier le programme d'assurance-emploi en assouplissant les critères d'admissibilité et à condition qu'il maintienne le programme de péréquation dans sa forme actuelle et qu'il renonce à la création d'une commission des valeurs mobilières pancanadiennes.
:
Monsieur le Président, je veux partager mon temps de parole avec l'honorable député d' et porte-parole du NPD en matière de finances.
[Traduction]
Nous avons vu hier ce qui arrive lorsqu'un gouvernement bricole un budget auquel il ne croit pas vraiment. Ce budget ne protégera pas les gens les plus vulnérables; il ne protégera pas les emplois d'aujourd'hui et n'en créera pas de nouveaux pour demain.
[Français]
Le budget des conservateurs, appuyé malheureusement par le Parti libéral, donne 60 $ en réductions d'impôt aux grandes entreprises pour chaque dollar aux travailleurs sans emploi. Pendant les deux derniers mois, plus de 100 000 personnes ont perdu leur emploi, mais il n'y a rien dans ce budget pour aider plus de travailleurs mis à pied à toucher des prestations d'assurance-emploi.
[Traduction]
Les deux tiers des femmes qui ont besoin de l'assurance-emploi ne peuvent l'obtenir même si elles y cotisent, et le budget ne change rien à cela. Les travailleurs qui perdent leur emploi aujourd'hui n'obtiendront pas de prestations d'assurance-emploi plus rapidement, même s'ils en ont désespérément besoin pour mettre du pain sur la table. À quoi servent cinq semaines supplémentaires pour la majorité des travailleurs, qui n'arrivent même pas à obtenir une première semaine d'assurance-emploi?
Que signifie ce budget pour les gens les plus vulnérables? Il signifie que l'assurance-emploi sera tout aussi difficile à obtenir qu'auparavant. Il veut dire que les logements seront tout aussi rares. Il veut dire que les gens envisagent un avenir tout aussi désolant qu'auparavant. Les familles en situation précaire, celles qui perdent des emplois, qui perdent leur maison et leurs économies, ne bénéficient en rien de ce budget.
Ce budget ne protégera pas d'emplois. Le secteur forestier, celui des mines et celui de l'agriculture n'obtiendront pas le soutien qu'il leur faut en ces temps difficiles. On a plafonné les paiements de péréquation, ce qui oblige certaines provinces à faire des choix impossibles en ces temps difficiles. Peu d'emplois seront sauvés. Et ce budget ne créera pas d'emplois non plus, et je pense tout particulièrement aux emplois liés à l'écologie dont l'économie du XXIe siècle aura besoin.
[Français]
Le programme concernant les infrastructures dépend de montants qui doivent être égalés par les gouvernements provinciaux, territoriaux ou municipaux, mais ces gouvernements n'ont pas d'argent. Ils ne seront pas capables de suivre. Alors, le plan ne marchera pas et les emplois ne seront pas créés.
[Traduction]
Les fonds d'infrastructure viendront beaucoup trop lentement pour donner des résultats en temps opportun. Cela veut dire qu'il y aura trop peu de pelletées de terre et que trop peu d'emplois seront créés pour les Canadiens à un moment où ils sont menacés par le chômage. Et, puisqu'il n'existe aucune politique d'achat de produits fabriqués au Canada, nous ne pouvons même pas être certains que les achats de biens seront faits à l'avantage de notre secteur forestier et de notre secteur manufacturier.
Des dépenses engagées rapidement dans les infrastructures auraient eu beaucoup plus d'effet que des réductions d'impôt, mais c'est de ce côté-là que le gouvernement a décidé de dépenser.
Selon les chiffres du gouvernement lui-même, chaque dollar de réduction de l'impôt des sociétés ne représente qu'un apport de 20 ¢ au PIB. Pour ce qui est des réductions d'impôt sur le revenu des particuliers, chaque dollar dépensé ne donne qu'une amélioration de 90 ¢ du PIB. Cependant, pour les dépenses d'infrastructures, dans la mesure où il y en a, chaque dollar dépensé entraîne une amélioration de 1,50 $ du PIB. Également, les mesures de soutien véritable du revenu, celles qui visent les personnes à faible revenu, entraînent également une amélioration de 1,50 $ du PIB. Mais cela n'a pas empêché le gouvernement d'affecter la part du lion des dépenses du budget aux postes les moins susceptibles d'améliorer notre économie, à savoir les réductions d'impôt.
Le budget ne contient aucune mesure sérieuse pour favoriser un avenir économique plus écologique. Moins de 1 p. 100 des dépenses visant à stimuler l'économie peuvent être qualifiées de dépenses écologiques. Les États-Unis, de leur côté, cherchent une relance écologique pour créer une économie plus durable. Le n'a fait preuve d'aucune vision. Au lieu d'investir dans les énergies renouvelables, le budget donne des millions de dollars à l'énergie nucléaire et à des technologies qui n'ont pas encore fait leurs preuves, comme la capture et le stockage de dioxyde de carbone. On fait simplement un cadeau aux gros pollueurs. Les mesures écologiques dans ce budget ne sont que cosmétiques. Nous savons que le gouvernement supprimera la réglementation environnementale avant de financer des solutions de rechange écologiques. Nous l'avons vu dans le passé.
[Français]
Ce budget s'en prend à l'équité salariale pour les femmes. Il ne fait pas construire de logements abordables pour les nombreuses familles à faible revenu dans nos villes et qui sont maintenant sans abri. Il ne crée pas de places en garderie pour les enfants des parents qui travaillent.
[Traduction]
Pratiquement rien n'est prévu pour ceux qui ont le plus besoin de meilleures prestations pour enfants.
L'éducation postsecondaire n'est pas plus accessible aux jeunes et aux éléments les plus brillants, alors que ces derniers ont justement besoin de cet espoir.
Ce budget n'est pas bon pour le Canada. Il n'est pas bon pour les familles canadiennes. En outre, il n'est même pas garanti que les quelques bonnes propositions qu'on y trouve seront mises en oeuvre, étant donné que le a déjà manqué aux promesses qu'il avait faites aux Canadiens. Le premier ministre a déjà dit qu'il était contre les fuites budgétaires et il a par la suite ordonné qu'il y ait de telles fuites.
[Français]
Il a promis de ne pas nommer de sénateurs non élus, mais hier, 18 nouveaux sénateurs sont entrés au Sénat, un nouveau record de nominations partisanes. Il a fait adopter une loi pour des élections à date fixe, mais il a lui-même déclenché des élections anticipées, allant à l'encontre de sa propre loi.
[Traduction]
Maintenant, le a présenté un budget qui comprend des mesures auxquelles il a passé sa vie à s'opposer, mais il s'attend tout de même à ce que les Canadiens lui fassent confiance et croient qu'il va mener cette tâche à bien. Le bilan de ce premier ministre nous indique qu'il ne le fera pas. Il n'est pas seulement question du contenu du budget, il est question de savoir si nous faisons confiance au gouvernement. Nous ne sommes pas convaincus que le premier ministre va respecter ses engagements.
[Français]
Malgré tout cela, les conservateurs vont rester au pouvoir parce que le nouveau chef du Parti libéral a décidé de les maintenir au pouvoir. C'est une décision d'importance qui aura des conséquences graves pour des millions de gens. C'est la même mauvaise politique que celle suivie par son prédécesseur, le député de . Lorsque les libéraux voteront pour le budget, avec ou sans amendements minimes, ce sera leur 45e vote pour maintenir les conservateurs au pouvoir.
[Traduction]
Alors, puisqu'il s'agit d'un vote de confiance, au nom des dizaines de milliers de gens qui perdront leur emploi sans recevoir d'aide de la part du gouvernement ou de ce budget, au nom des gens qui attendent depuis trop longtemps des places en garderie ou des soins de santé, au nom des aînés qui vivent depuis trop longtemps dans la pauvreté et au nom des générations futures qui comptent sur nous pour adopter des mesures énergiques, urgentes et audacieuses en ce qui concerne l'environnement, nous n'accorderons pas notre confiance au gouvernement.
Tommy Douglas, ancien chef de notre parti et député respecté, a dit: « Courage, mes amis, il n'est pas trop tard pour bâtir un monde meilleur. »
Je suis déçu que, à un moment d'une telle importance, d'autres députés de cette Chambre ne soient pas prêts à faire preuve du même courage et des mêmes convictions. Des amendements futiles ne corrigeront pas les lacunes fondamentales de ce budget, pas plus qu'ils ne rétabliront la confiance de la population canadienne, que le gouvernement a trahie.
[Français]
On ne peut pas appuyer un tel budget ni un tel gouvernement.
:
Monsieur le Président, pour comprendre ce qui se passe ici aujourd'hui, il importe de revenir un peu sur les événements qui se sont déroulés depuis l'élection générale du 14 octobre. En effet, pour la troisième fois d'affilée, et c'est unique dans les annales de l'histoire politique canadienne, les Canadiennes et Canadiens ont élu un gouvernement minoritaire. Un gouvernement, donc, qui ne jouissait pas de l'appui d'une majorité de la Chambre et qui devait composer avec les autres forces en présence. D'ailleurs, pendant la campagne électorale, la question a souvent été évoquée parce que la donne, l'évaluation des sondages, portait à croire que ce serait effectivement le cas.
Quelle fut donc notre surprise d'entendre l'actuel dire en pleine campagne électorale qu'il avait compris la leçon de la dernière fois et que, dorénavant, il serait capable de construire, de bâtir, de travailler avec d'autres partis, parce que c'est cela, la volonté des Canadiens et Canadiennes. Il a dit la même chose dès l'élection, assurant l'ensemble de l'électorat qu'il allait changer de ton, changer son modus operandi qu'on avait vu pendant deux ans et demi, c'est-à-dire toujours chercher à régner en divisant les autres, hargneux, vindicatif. Ce sont toutes les marques de commerce du gouvernement conservateur. Il a eu l'occasion de démontrer de quelle étoffe il était fait. Avait-il l'étoffe d'un chef d'État ou cela allait-il être l'étoffe d'une vendetta?
On l'a vu au mois de novembre. Les conservateurs sont arrivés ici, à la Chambre, et plutôt que de s'attaquer à ce qui était d'ores et déjà la pire crise économique de l'histoire des 75 dernières années, ils se sont attaqués au droit des femmes d'avoir un salaire égal pour un travail de valeur égale; ils se sont attaqués aux droits sociaux en enlevant gratuitement, sans provocation et sans raison, le droit de grève à la fonction publique, même si les 104 000 fonctionnaires avaient signé quelques jours auparavant seulement et, finalement, en s'attaquant à un système propre de financement des partis politiques qui, rappelons-le, a été mis en place dans la foulée du scandale libéral des commandites.
La question est donc de savoir si l'on peut faire confiance à des gens qui se comportent ainsi, même quand ils sont en situation minoritaire. Regardons exactement ce qui a été dit pour savoir. Le même jour, le 27 novembre 2008, voici ce qu'a dit l'actuel ministre des Finances ici, en cette Chambre:
[Traduction]
Nous avons vécu des années, des décennies même, de déficits chroniques. Peu importe ce que nous réserve 2009, ces périodes de déficits ne doivent jamais réapparaître.
[Français]
C'était le 27 novembre 2008. Comme si ce n'était pas assez, le 2 décembre 2008, le même a dit ceci:
[Traduction]
Monsieur le Président, la coalition séparatiste propose un programme de dépenses de 30 milliards de dollars. Voilà qui mènerait le pays à un déficit structurel qui durerait fort longtemps. Comme l'a déclaré Don Drummond de la Banque TD, ce serait un désastre qui nous plongerait dans un déficit structurel.
[Français]
Alors, la question se pose tout de même. Faut-il les croire?
J'ai eu l'occasion de le rencontrer il y a une quinzaine de jours — tout comme le chef du parti a expliqué qu'il avait rencontré le pour discuter de ces choses-là —, et je lui ai cité ses propres mots, à savoir que les gouvernements étaient incompétents pour choisir dans notre économie les secteurs d'activité où il y a des besoins et ceux où il n'y en a pas. Lui, il appelle cela choisir des gagnants et des perdants. C'est sa manière de dénigrer le fait que le gouvernement peut même avoir un rôle dans l'économie.
Je lui ai lu la citation parue dans le Globe and Mail, et je lui ai demandé comment il voulait qu'on croie qu'il avait subi une sorte de conversion, qu'il était tombé de son cheval sur le chemin de Damas et que, dorénavant, il voyait les choses d'un autre oeil. Savez-vous ce qu'il m'a répondu en me regardant droit dans les yeux? Il m'a répondu qu'il était toujours favorable à la citation.
La question se pose donc aujourd'hui. Quand on voit la nouvelle alliance entre le nouveau chef du Parti libéral du Canada, soi-disant, et le parti néo-conservateur du Canada, une vraie question se pose: comment peut-on encore trouver au Canada des gens assez naïfs pour croire que les conservateurs feront ce qu'ils ont dit dans leur budget?
Le jeu est trop transparent. Ils visent tout simplement à se porter hors du délai de six mois. L'ensemble des experts constitutionnels qui ont écrit sur la matière récemment — 35 experts de par le Canada — s'entendent pour dire qu'au-delà de ce délai de six mois, le gouvernement peut décréter des élections et qu'à l'intérieur de ce délai, l'opposition doit se faire offrir la chance de gouverner. Or une occasion s'est présentée: les forces progressistes présentes en cette Chambre — qui représentent 63 p. 100 de l'électorat et une nette majorité des sièges — ont mis de côté les différences réelles qui existent, se sont donné la main et ont dit qu'elles feraient un gouvernement dans l'intérêt de l'ensemble du pays, mettant de côté leurs différences et travaillant prioritairement sur ce qui nous rassemble. C'est ce qui a été proposé.
Encore une fois, on a pris connaissance des propositions dans le budget. Entre autres, des dépenses seront accordées pour les infrastructures. Or on a vu que dans les programmes qui ont déjà été proposés, pas un dollar sur cinq n'a été dépensé. C'est donc toujours aussi factice. Qui plus est, cette fois-ci, ils sont en train de dépenser l'argent qui n'est même pas le leur, parce qu'ils sont en train de dire dans leurs chiffres, pour arriver à 1,9 p. 100 du PIB, que ça comprend de l'argent qu'ils présument que les provinces et les villes dépenseront, même si elles n'ont pas cet argent. C'est totalement absurde. Le 1,9 p. 100 du PIB a été inscrit dans les papiers du budget pour ressembler un peu à ce qui a été proposé par le G20 et l'OCDE, c'est-à-dire qu'un pays comme le Canada se devait de dépenser 2 p. 100 du PIB si on voulait pouvoir avoir une réelle chance de relancer l'économie.
C'est une fiction budgétaire qu'on a eue hier, et on verra au cours des prochains mois qu'encore une fois, les libéraux se sont fait les complices. Cela fait 45 fois qu'ils votent en faveur des conservateurs et qu'ils leur font confiance. Et commence la quatrième année au cours de laquelle les conservateurs, les néo-conservateurs, le gouvernement le plus à droite de l'histoire canadienne, est maintenu au pouvoir par un parti qui a le mot libéral dans son titre.
Je peux toutefois vous assurer d'une chose: les gens qui ont voté libéral la dernière fois, pensant à tort, de toute évidence, que cela voulait dire qu'ils allaient se tenir debout face à l'actuel , se sont tous trompés. Ils se sont rendu compte que c'était de la duperie. Or nous, du NPD, faisons appel à ces gens qui veulent bâtir un meilleur pays. On leur dit de se joindre à nous, de travailler avec nous, s'ils ont une vision d'une société plus juste, plus égalitaire sur plan des droits des femmes.
Le summum de l'outrecuidance des libéraux est venu lors de la période des questions cet après-midi. Cas après cas, individu après individu, ils se sont levés en cette Chambre. Une députée a demandé comment il se fait qu'on veuille retirer aux femmes le droit d'avoir un salaire égal pour un travail d'une valeur égale; un autre s'est levé pour demander comment il se fait qu'on veuille enlever au Québec 1 milliard de dollars en transferts de péréquation —, et ainsi de suite pendant toute la période de questions.
La seule chose qu'ils oublient de mentionner, c'est qu'ils voteront pour toutes les choses qu'ils viennent de dénoncer. C'est de l'hypocrisie pure! C'est une honte!
L'arrogance des conservateurs rencontre la médiocrité des libéraux. Quel beau mariage! Ils sont en train de commettre une erreur historique. Cela a pris du courage pour l'ensemble des signataires des documents de la coalition, qui sont encore disponibles en ligne. Les gens vont se rendre compte que tout le monde a mis un peu d'eau dans son vin.
Nous sommes fermement opposés à la guerre en Afghanistan. Cela demeure notre principe, cela n'a jamais changé. Par contre, cela n'allait pas nous empêcher de travailler en groupe. Cependant, je vais dire une chose très importante. La partie dans le budget où on maintient cette attaque contre les femmes est ignoble. Le fait que les libéraux l'appuie est innommable.
Comment peut-on encore, en 2009, appuyer une proposition qui vise à enlever aux femmes le droit d'ester en justice pour faire reconnaître, valoir et respecter leurs droits? Les droits, cela ne se négocie pas. D'ailleurs, le problème, justement, c'est que souvent on négociait à rabais sur le dos des femmes. C'est pour cela qu'on a besoin d'une loi et de la reconnaissance des droits tels que l'égalité des femmes à un salaire égal pour un travail d'une valeur égale. C'est cela l'équité salariale. Cela ne veut pas dire que deux personnes dans la même fonction ne doivent pas avoir le même salaire. Cela est déjà réglé, mais l'équité salariale est en train d'être mise de côté avec l'appui dégueulasse des libéraux.
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Monsieur le Président, j'apprécie énormément l'occasion qui m'est donnée d'intervenir aujourd'hui au sujet du budget de 2009, le plan d'action économique du Canada. Monsieur le Président, si vous me le permettez, je vous signale que j'ai le grand plaisir de partager mon temps de parole avec la ministre qui représente la magnifique circonscription de Louis-Saint-Laurent.
Certains prétendent que les crises présentent à la fois des possibilités et de grands dangers. L'économie mondiale traverse une crise, dans les secteurs des capitaux et du crédit et, ce qui est plus troublant encore, c'est qu'il s'agit d'une crise de confiance. L'épicentre de cette tourmente financière se trouve aux États-Unis, mais elle a eu des répercussions dans le monde entier, dans de grands comme de petits pays, de la Chine à l'Islande. Aucun pays n'a été épargné. Toutefois, ce sont nos voisins américains qui sont le plus durement touchés. Le coût humain est stupéfiant: 2,6 millions d'Américains ont perdu leur emploi l'an dernier. Il s'agit de la plus grande perte d'emplois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le Canada, un des grands intervenants sur le marché mondial, n'a pas non plus été épargné. Au cours des deux derniers mois de 2008, nous avons vu disparaître 100 000 emplois. Or, derrière ce chiffre se trouvent des visages inquiets et autant de conversations difficiles autour de la table de cuisine. Malheureusement, ce genre de conversation deviendra vraisemblablement plus fréquent en 2009.
Il importe dans tout cela de toujours remettre les choses en perspective, même si cela nous semble extrêmement difficile par moments. Les données fondamentales de l'économie canadienne sont demeurées solides jusqu'à ce que la crise frappe à nos portes. En tant que peuple et en tant que gouvernement, nous avons pris les décisions prudentes qui nous ont permis de rester forts.
Comme Don Drummond, économiste en chef de la Banque TD, l'a fait remarquer sans ambages l'autre jour: « Nous ne devons pas oublier que ce n'est pas le Canada qui a fait chavirer le reste du monde. C'est le reste du monde qui nous a fait chavirer. »
Bien sûr, comme il s'attendait à voir l'économie américaine et mondiale péricliter, notre gouvernement conservateur a pris des mesures préemptives énergiques pour nous protéger des retombées. Ces mesures étaient prévues dans notre énoncé économique d'octobre 2007. Voici ce qu'on lit à la page 7 de ce document, que tous peuvent consulter en ligne:
[...] l'économie mondiale traverse une période agitée, caractérisée par une incertitude toujours plus grande.
Compte tenu du climat incertain de l'économie mondiale, le moment est venu de passer à l'action. Notre solide situation financière offre au Canada une possibilité dont peu de pays peuvent se prévaloir - celle d'instaurer des réductions d'impôt de portée générale qui renforceront notre économie, stimuleront l'investissement et mèneront à des emplois meilleurs et plus nombreux.
L'énoncé économique détaille ensuite un ensemble d'allégements fiscaux représentant 60 milliards de dollars — réductions d'impôts et de la taxe à la consommation pour les particuliers et les entreprises — qui allaient aider à protéger les Canadiens jusqu'en 2008.
Le numéro d'avril 2008 des Perspectives de l'économie mondiale du FMI soulignait ceci:
Une série d'allégements fiscaux ont stimulé l'économie en temps opportun [...] le programme structurel stratégique du gouvernement du Canada devrait accroître la compétitivité et stimuler la croissance de la productivité de manière à améliorer les perspectives à plus long terme.
Cette observation repose sur le simple fait que, malgré les pertes d'emploi importantes au cours des deux derniers mois de l'année, le Canada a réussi quand même à créer plus de 98 000 nouveaux emplois en 2008. Bien que cette statistique soit rassurante, il ne faut pas s'illusionner. Ce n'est qu'une statistique, et elle renvoie au passé.
La crise a pris de l'ampleur. Le danger a crû plus rapidement que quiconque ne l'avait prévu pour le Canada, son économie, les emplois qui en découlent et les familles qui vivent de ces emplois.
C'est là qu'intervient le budget de 2009, le plan d'action économique du Canada, qui vise à stabiliser et à protéger l'économie du pays à court terme et à stimuler la croissance à long terme. C'est un plan inspiré par des consultations exhaustives et sans précédent avec les Canadiens. Jamais dans l'histoire du pays de telles consultations n'avaient atteint un pareil degré. Jamais auparavant un gouvernement ne s'était efforcé de préparer un budget dans une aussi grande transparence, sur la place publique et en cherchant à inclure autant de gens, comme ce fut le cas pour le budget de 2009.
Je suis fier de dire qu'à la demande du , j'ai participé personnellement à cette démarche. Nous avons invité les gouvernements des provinces et des territoires, les économistes, les universitaires, le monde syndical et les organismes non gouvernementaux à formuler des idées. Nous avons cherché à obtenir le point de vue des Canadiens ordinaires par des consultations en ligne et des assemblées publiques. Nous avons formé un conseil consultatif en matière d'économie composé de l'élite du monde des affaires au Canada. Ces gens ont donné généreusement de leur temps dans le but d'aider leur pays au moment où il en a grandement besoin, comme veulent le faire la plupart des députés, je crois.
Nous avons écrit à tous les députés, quel que soit leur parti politique, et nous leur avons demandé de nous indiquer par écrit les priorités de leur circonscription, de Saint John à Montréal, en passant par Thornhill, Saskatoon et Victoria. Nous avons écouté attentivement et maintenant, après mûre réflexion, nous passons à l'action.
Le plan économique du Canada n'a pas été nommé ainsi par hasard. Il est le reflet d'un consensus, et non d'une idéologie. Il va dans le sens des intérêts du peuple, et non des bureaucrates de l'État. C'est le plan du Canada, ses aspirations pour aujourd'hui et pour l'avenir, ses aspirations à court et à long terme. C'est un plan auquel sont rattachées des dépenses substantielles qui vont entraîner un déficit pour le Canada. Nous nous soucions de cette conséquence. C'est pourquoi nous avons établi un plan pour renouer avec les excédents budgétaires. C'est pourquoi, avant d'entrer dans la zone de turbulences actuelle, notre gouvernement conservateur a remboursé 37 milliards de dollars sur la dette. C'est pourquoi nous avons un plan de cinq ans pour renouer avec l'ère des excédents budgétaires dès que l'économie aura repris des forces.
Beaucoup de Canadiens qui se rappellent des conséquences des déficits passés auront des réserves et des préoccupations; c'est compréhensible. Cependant, avant de porter un jugement, ils devraient, en tant que contribuables et que bons citoyens, lire le budget de 2009. Ils peuvent le lire en ligne au www.budget.gc.ca, ou appeler leur député pour en obtenir un exemplaire.
On s'attend à ce que le plan d'action économique, conjugué aux mesures de stimulation comprises dans l'énoncé économique de 2007, fasse augmenter le PIB réel du Canada de 2,5 p. 100 et permette de créer ou de protéger environ 265 000 emplois d’ici la fin de 2010. Les éminents députés voteront sur le budget d'ici peu. Ceux-ci se doivent absolument de lire le document et de prendre une décision éclairée qui soit dans l'intérêt des Canadiens et non dans leur étroit intérêt partisan.
Je n'ai absolument aucun doute que, s'ils le font, la Chambre appuiera le budget de 2009 et créera dans la crise actuelle de nouvelles possibilités pour l'avenir. Ce n'est pas le premier obstacle qui se présente à notre pays, et ce ne sera pas le dernier, mais nous sommes forts, résilients et déterminés. Quand les temps sont durs, nous nous serrons les coudes. Nous devenons plus forts, plus confiants. L'espoir d'un avenir meilleur nous permettra d'endurer ces moments difficiles.
C'est là la responsabilité commune de tous les députés.
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Monsieur le Président, permettez-moi, dans un premier temps, de remercier mon collègue, le secrétaire parlementaire du .
J'ai tenu, pour plusieurs raisons, à prendre part à ce débat portant sur le Plan d'action économique de notre gouvernement. Je me sens tenue de le faire, bien sûr, en tant que ministre des Affaires intergouvernementales, mais aussi à titre de ministre responsable de la région de Québec. J'aimerais aussi féliciter mon collègue, le , pour son travail exceptionnel ces trois derniers mois.
Je suis fière d'avoir la chance de parler de notre plan composé de cinq éléments importants pour les Canadiens et Canadiennes: achat et rénovation d'une maison, de meilleures routes, de meilleurs ponts et de nouveaux emplois; sans compter des allègements fiscaux, la protection d'emplois ainsi que de l'aide pour les Canadiens à la recherche d'un nouvel emploi, et de l'aide pour la recherche et le développement dans les secteurs de pointe et pour la propagation d'Internet à haute vitesse à la grandeur du pays.
Plusieurs aspects de ce débat concernent directement l'efficacité et le renforcement de notre fédération.
Notre gouvernement s'est engagé, il y a plus de trois ans, dans la voie d'un fédéralisme d'ouverture, qui respecte les compétences provinciales et qui reconnaît tant les forces de toutes les régions que leur apport à notre pays. Notre plan d'action économique continue dans cette voie d'ouverture envers les provinces et les territoires.
Le fédéralisme d'ouverture se fonde sur l'idée selon laquelle notre fédération n'est pas statique, mais qu'elle est en constante évolution afin de répondre aux changements et aux réalités du XXIe siècle.
Cette nouvelle approche permet à la fédération d'affronter de plein fouet les défis auxquels les provinces et les territoires font face. Ce fédéralisme d'ouverture donne des résultats pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. La gestion des relations intergouvernementales remplit donc un rôle crucial quant au bon fonctionnement de notre fédération.
[Traduction]
Je n'ai pas besoin de rappeler l'ampleur des difficultés économiques et financières auxquelles nous sommes confrontés. Le en a parlé abondamment dans son discours, tout comme d'autres députés.
C'est dans cet esprit de consultation et de coopération que notre gouvernement prévoit s'attaquer à son plus grand défi: renforcer notre économie nationale. À cette fin, nous avons mis en place un processus visant à promouvoir une action concertée. Cette approche souligne l'importance des relations intergouvernementales dans notre système de gouvernement.
Nous avons mené de vastes consultations auprès des Canadiens, des provinces, des territoires, des petites et des grandes municipalités, des collectivités autochtones et de nombreux autres intervenants.
[Français]
Le 17 décembre dernier, le rencontrait ses homologues des provinces et des territoires à Saskatoon. Et puis, le 16 janvier dernier, j'ai eu le plaisir de rencontrer à nouveau les premiers ministres des provinces et les leaders territoriaux en présence de notre pour trouver une terrain d'entente sur des mesures de stimulation de l'économie canadienne.
Au cours de cette rencontre, les leaders politiques du pays ont accepté de travailler à la réalisation de plusieurs de ces mesures ayant comme objectifs principaux de renfoncer l'économie nationale en procédant à des investissements nouveaux et importants, de veiller à l'accès continu au crédit et de protéger les régimes de retraite du Canada. À l'intention des travailleurs et des personnes sans emploi, ils ont convenu de procéder à une modification de deux chapitres de l'Accord sur le commerce intérieur, qui facilitera notamment la pleine mobilité de la main-d'oeuvre.
En matière d'infrastructure, ils ont entrepris de prendre des mesures immédiates afin de commencer des travaux et d'accélérer le financement des projets dès les saisons de construction de 2009 et de 2010.
Notre Plan d'action économique offre une suite concrète aux mesures sur lesquelles les premiers ministres et les leaders territoriaux se sont entendus le 16 janvier dernier pour, notamment, faire de nouveaux investissements importants dans le cadre des budgets, afin d'appuyer l'économie à court terme et de la préparer aussi aux défis à long terme.
Avec le budget présenté par le , notre gouvernement est engagé résolument dans cette voie, et nous espérons que nos partenaires en feront autant à la lumière des résultats obtenus à la rencontre des premiers ministres et leaders territoriaux.
[Traduction]
D'ailleurs, je suis heureuse de voir que nous avons déjà obtenu l'appui de nombreuses provinces, dont la Colombie-Britannique. Le premier ministre Campbell a qualifié notre plan d'action de positif, un plan qui permet de jeter les bases d'un avenir productif et concurrentiel et de créer et garder des emplois au Canada.
Le plan d'action économique permettra de stimuler l'économie grâce aux objectifs suivants: investir immédiatement dans les infrastructures; alléger le fardeau fiscal et geler les cotisations d'assurance-emploi; soutenir la construction domiciliaire; élargir l'accès au financement et renforcer le système financier canadien; mettre en oeuvre des mesures pour venir en aide aux Canadiens; et soutenir les entreprises et les collectivités.
[Français]
À titre de ministre du Québec, j'aimerais souligner certains avantages que retire ma province de ce plan d'action économique.
En 2009-2010, le Québec bénéficie toujours d'importants transferts fédéraux qui continueront de croître à long terme.
Une aide totale de 17,6 milliards de dollars est prévue en 2009-2010, soit 700 millions de dollars de plus que l'an dernier et une augmentation de près de 5,2 milliards de dollars depuis 2005-2006. Ce soutien à long terme en hausse aide à faire en sorte que le Québec dispose des ressources nécessaires pour offrir les services publics essentiels et contribue à la réalisation d'objectifs nationaux communs, notamment dans les domaines des soins de la santé, de l'éducation postsecondaire et d'autres éléments importants du filet de sécurité sociale au Canada.
Cette aide globale comprend, entre autres 8,3 milliards de dollars par l'entremise de la péréquation, soit une augmentation de 3,5 milliards de dollars; 5,7 milliards de dollars par l'entremise du Transfert canadien en matière de santé, soit 196 millions de dollars de plus que l'an dernier; 2,5 milliards de dollars par le biais du Transfert canadien en matière de programmes sociaux, une augmentation pour le Québec de plus de 373 millions de dollars.
Par ailleurs, le Québec recevra 116 millions de dollars pour la formation de la main-d'oeuvre dans le cadre d'un engagement à verser 500 millions de dollars en nouveaux crédits chaque année aux provinces et aux territoires à compter de 2008-2009.
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement a consenti aux citoyens et aux entreprises du Québec 40,1 milliards de dollars en allégements fiscaux.
Au cours du présent exercice financier et des cinq qui suivront, les réductions d'impôt supplémentaires prévues dans notre Plan d'action économique procureront aux citoyens et aux entreprises de la province un allégement fiscal de 4,2 milliards de dollars qui prendra, par exemple, la forme de réductions de l'impôt sur le revenu, d'une aide pour les familles avec enfants, d'un crédit en raison de l'âge et d'un crédit d'impôt temporaire pour la rénovation domiciliaire.
Le Québec profitera des sommes de 1,9 milliard de dollars pour bonifier les prestations du programme d'assurance-emploi et de 4,5 milliards de dollars pour maintenir le faible niveau des cotisations d'assurance-emploi en 2009-2010 qui sont prévues à l'échelle nationale.
La province obtiendra sa part des 4,5 milliards de dollars qui sont prévus sur deux ans pour des projets d'infrastructure, notamment des améliorations au réseau routier de la région métropolitaine de Québec et des améliorations à divers réseaux d'aqueduc et d'égout.
D'autres initiatives sont propres à la province. La Garde côtière recevra 98 nouveaux navires et verra 40 autres navires profiter de rénovations. Cette initiative profitera à la Ville de Québec où se situe le centre régional de la Garde côtière pour la province, ainsi qu'au chantier maritime Davie où certains des travaux pourront être effectués.
Deux millions de dollars permettront d'élaborer un plan concernant l'avenir du Manège militaire de Québec.
Douze millions de dollars par année seront investis en 2011-2012 et 2012-2013 pour l'infrastructure afin de promouvoir le tourisme par croisière internationale sur le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saguenay.
[Traduction]
Ce budget prévoit des mesures importantes, mais je crois que sa portée réelle va au-delà des avantages économiques qu'il procure.
Cela me ramène à ce que je disais au début de mon discours. Ce plan d'action économique témoigne concrètement de notre volonté de travailler avec nos partenaires au sein de cette fédération pour relever les défis colossaux de cette période difficile.
[Français]
Il s'inspire des consultations étroites que notre gouvernement a menées dans tous les milieux et dans toutes les régions du pays. Enfin, il reflète notre détermination à faire face à l'adversité avec confiance et optimisme, sans pour autant perdre de vue le travail difficile auquel nous nous sommes déjà acharnés et que nous poursuivrons jusqu'à ce qu'il soit terminé.
:
Madame la Présidente, c'est avec grand plaisir que je prends la parole au sujet du budget. Notre chef et des députés de notre parti se sont déjà prononcés à ce sujet et nous en sommes venus à la conclusion que le budget contient à la fois des éléments positifs et des éléments négatifs.
Du côté positif, il y a par exemple un financement substantiel pour la formation et les logements sociaux. Quant aux éléments négatifs, nous constatons d'importantes lacunes dans certains domaines. J'y reviendrai dans quelques instants. Ces lacunes concernent par exemple l'assurance-emploi et le versement de l'argent pour les infrastructures.
Au bout du compte toutefois, après bien des consultations, notre chef a conclu que le Parti libéral appuierait le budget sous réserve d'un amendement très important. En échange de notre appui au budget, nous exigeons que le gouvernement rende compte à chaque trimestre des progrès ou de l'absence de progrès en ce qui concerne la mise en oeuvre du budget relativement au soutien apporté aux personnes vulnérables, aux emplois actuels et futurs et à l'équité entre les régions. De plus, nous ne voulons pas de déficit permanent.
Le gouvernement devra nous fournir des renseignements détaillés au sujet de chacun de ces domaines, et peu avant une journée où il est possible de procéder à un vote de confiance. Si les progrès réalisés sont insatisfaisants ou que le gouvernement ne semble pas disposé à mettre en oeuvre les changements exigés compte tenu de la situation, nous serions alors en mesure de présenter une motion de censure.
[Français]
À mon avis, la raison pour laquelle nous insistons sur cela, c'est en partie parce que pour nous, à certains égards, le budget n'est pas adéquat. Je trouve également important de dire que nous n'avons pas beaucoup confiance à l'endroit du gouvernement quant à sa volonté face à certains aspects de son budget. Je pense plus particulièrement au comportement passé du , qui n'était pas en faveur d'une intervention massive du gouvernement en termes de logement social ou même en termes d'infrastructure.
Il nous semble que sa motivation vient peut-être du fait qu'il veut que le gouvernement ne soit pas battu. Ainsi, aussitôt qu'un vote positif arrivera, il est possible que la volonté du gouvernement de faire ce qu'il dit qu'il fera dans le budget sera limitée. C'est pour cela qu'on insiste sur un bilan, un rapport trimestriel, afin de s'assurer que le gouvernement fasse ce qu'il dit qu'il fera.
[Traduction]
Je sais que c'est là l'essentiel de notre approche.
Je vais maintenant parler de certains éléments du budget. Cependant, avant de procéder, je vais donner un bref aperçu du fil des événements. C'est une route longue et tortueuse qui nous a conduits à ce point.
En septembre, le nous a dit que si le Canada devait subir une récession, elle serait probablement déjà là.
En octobre, le a dit aux Canadiens qu'il y avait une foule d'aubaines à ne pas rater sur le marché boursier. Depuis, la bourse a pris toute une dégringolade.
En novembre, le gouvernement a présenté un énoncé économique qui disait que tout allait encore très bien et que le gouvernement réaliserait encore des excédents pendant de nombreuses années. Deux mois et un jour seulement se sont écoulés depuis. En deux mois, nous sommes passés des excédents anticipés à un déficit prévu de 64 milliards de dollars sur une période de deux ans.
Ensuite, en décembre, à ma demande et à la demande du député de , le gouvernement a mis à jour ses prévisions. Il est alors devenu évident que nous étions déjà en récession et que nous nous dirigions droit vers un déficit de 6 milliards de dollars. C'était encore avant qu'un seul dollar ait été investi sur un train de mesures de stimulation.
Cette route a été longue et tortueuse. Un jour, le parle de la situation du pays avec enthousiasme. Quelques semaines plus tard, il spécule sur la récession. Un jour, il ne prévoit que des excédents à l'infini. Deux mois plus tard, il annonce un déficit de 64 milliards de dollars. Le gouvernement n'a pas géré l'économie en gardant fermement la main sur la barre. Le gouvernement n'a pas été prudent dans sa gestion de la politique financière. Rien que pour cela, on pourrait remettre le budget en question. À tout le moins, nous scruterons le comportement du gouvernement avec grand soin. Cependant, la gestion d'hier n'est pas une raison suffisante pour voter contre le budget. Notre chef a défini ses divers critères et ce sont ces critères qui guident notre jugement.
[Français]
L'un des éléments très importants du budget est l'infrastructure. Je pense qu'il n'est pas controversé de dire que tout le monde à la Chambre veut qu'une part importante du budget soit consacrée à l'infrastructure, et il y a plusieurs raisons à cela. En effet, si on peut investir rapidement dans l'infrastructure, cela crée pas mal d'emplois. Ces projets d'infrastructure ont des effets qui se multiplient. Il n'y a pas que l'impact à court terme sur la création d'emplois, il y a aussi le fait que le Canada accuse un déficit de plus d'une centaine de milliards de dollars dans tous les genres d'infrastructures: les rues, les ponts, le transport rapide, etc. Ce n'est pas controversé. Les États-Unis ont un programme très important d'infrastructures.
C'est important pour les villes, mais ce l'est aussi pour les régions rurales du Canada.
[Traduction]
Dans les régions rurales en particulier, le service Internet à haute vitesse est vital. Dans les régions urbaines, ça peut être davantage le transport en commun. Dans tout le pays, sous une forme ou une autre, le besoin en infrastructures est criant.
Le problème que nous avons, c'est que le gouvernement n'a pas respecté les engagements qu'il a pris dans le passé au sujet des infrastructures, et je crois que tout le monde le reconnaît en principe.
Dans le meilleur des cas, le gouvernement n'a livré que 20 ¢ de chaque dollar des fonds prévus pour le programme Chantiers Canada et il a embourbé le processus dans les tracasseries administratives. Il a exigé beaucoup d'approbations différentes pour l'aspect environnemental et d'autres aspects. Il a assorti le programme de règles rigides concernant le financement municipal et provincial.
C'est peut-être la léthargie bureaucratique ou politique qui fait que le gouvernement dort sur un matelas à Ottawa sous lequel se trouvent des milliards de dollars. Mais peu importe la raison, l'argent ne vient pas.
Nous sommes maintenant au milieu d'une crise économique, peut-être la pire depuis 25 ans, peut-être depuis encore plus longtemps. Les projections de pertes d'emploi au cours des 12 prochains mois avoisinent les 250 000 ou même 350 000. Il est urgent de dépenser de l'argent pour donner des emplois à des Canadiens qui ont perdu le leur ou qui risquent de le perdre. Il est inacceptable que le gouvernement s'engage à dépenser des milliards de dollars, mais ne dépense finalement que 20 ¢ de chaque dollar promis.
C'est pourquoi nous avons proposé un mécanisme de taxe sur l'essence plus flexible dont les modalités existaient déjà et où il n'était pas nécessaire de partager les frais en trois parts égales. Le problème, avec un tel partage, c'est que les municipalités doivent payer le tiers des dépenses mais n'ont pas d'argent pour mettre les projets en oeuvre. C'est pourquoi notre mécanisme de surveillance, qui constitue un élément clé, permettra de voir si l'argent prévu pour les infrastructures est effectivement versé. Je peux affirmer à la Chambre que nous, de ce côté-ci, surveillerons la situation d'extrêmement près.
Le deuxième élément, c'est l'assurance-emploi.
L'assurance-emploi est toujours importante. À la veille ou au milieu d'une grave récession — j'espère que nous en sommes au milieu, mais nous ne sommes peut-être qu'au début — je dirai donc pendant une grave récession, l'assurance-emploi revêt une importance accrue. Le nouveau régime d'assurance-emploi mis en place par les changements apportés au milieu des années 1990 n'a pas encore subi l'épreuve d'une récession. Il n'y a pas eu de véritable récession depuis cette époque.
Mon parti et les autres partis de l'opposition ont soulevé de graves préoccupations auxquelles le gouvernement a réagi dans une certaine mesure, mais qu'il n'a pas réglées, à notre avis, de façon satisfaisante.
Le gouvernement a prolongé la période de prestations de cinq semaines, ce qui est bien. Nous n'avons rien à redire à cela. Pour ceux qui reçoivent déjà des prestations d'assurance-emploi, c'est une bonne chose. Toutefois, le gouvernement n'a rien fait pour améliorer l'accès au programme d'assurance-emploi, ce qui est très important. Permettez-moi de vous donner un exemple.
Avec les cinq semaines supplémentaires que le gouvernement vient de promettre, un travailleur de Markham—Unionville devra travailler 630 heures pour avoir droit à un maximum de 45 semaines de prestations et un travailleur de Vancouver devra travailler pendant 700 heures ou plus pour avoir droit à un maximum de 41 semaines, mais un travailleur de Flin Flon pourra obtenir jusqu'à 50 semaines de prestations après 420 heures d'emploi.
Cela serait peut-être acceptable si nous n'étions pas aux prises avec une importante récession ou peut-être était-ce moins important par le passé, alors que les gens ne se déplaçaient pas aussi facilement d'un endroit à l'autre. Toutefois, en période de grave récession, alors que le chômage s'accentue et que les pertes d'emploi se multiplient en Ontario par exemple, qui a toujours été le centre industriel du Canada, il n'est pas acceptable qu'une personne de ma circonscription doive avoir accumulé 630 heures de travail pour avoir droit à des prestations alors que des travailleurs d'autres régions du pays y ont droit avec un nombre beaucoup moins élevé d'heures de travail.
Le gouvernement devrait donc avoir pris des mesures pour réduire de façon importante le nombre d'heures de travail exigé et peut-être uniformiser ce nombre à environ 400 heures partout au pays, de façon permanente ou à tout le moins pour la durée de la récession. Cela aurait été une mesure très positive, parce que ceux qui ont contribué au régime d'assurance-emploi méritent d'en tirer les avantages lorsqu'ils en ont besoin.
Il y a d'autres points, dont je ne parlerai pas en détail, mais je souligne qu'il a été recommandé de réduire ou d'éliminer la période d'attente de deux semaines.
Il y a également des retards inacceptables dans la livraison des chèques d'assurance-emploi. Je crois qu'il s'agit d'une question purement administrative et il me semble important de prévoir dans le système toutes les ressources nécessaires pour garantir que les prestataires n'aient pas à attendre trop longtemps leur chèque.
J'aimerais parler des réductions d'impôt, mais permettez-moi auparavant de dire quelques mots sur l'agriculture et sur les emplois de demain. Je dirais que, dans ce domaine, le budget est au mieux déficient.
Ceux qui connaissent bien le secteur agricole me disent que les mesures de ce budget sont loin de suffire pour assurer la stabilité des revenus agricoles. Je sais que de grands pans du secteur agricole dans certaines régions du Canada traversent une période extrêmement difficile. Ce budget ne comporte pas suffisamment de mesures pour régler ces problèmes, et je suis convaincu que mon collègue de sera d'accord avec moi là-dessus.
[Français]
D'autre part, je suis également préoccupé par ce qu'on appelle « les emplois de demain ». Il faut non seulement protéger les emplois d'aujourd'hui, mais ce serait également une bonne idée de générer des emplois pour demain, surtout s'il n'y a pas assez d'emplois aujourd'hui.
Il faut donc augmenter l'accessibilité à l'éducation à un plus grand nombre de gens et assurer l'encadrement. Il faut aussi investir dans les emplois de demain grâce à un programme de recherches et d'innovation. Dans ces deux domaines, je dirais que le budget a beaucoup de faiblesses. Beaucoup d'argent est alloué à l'encadrement, mais je dirais que le budget est faible dans deux domaines spécifiques: premièrement, les sommes d'argent pour les études post-secondaires et, deuxièmement, les sommes d'argent pour l'agenda en matière de recherches et d'innovation.
[Traduction]
J'ai parlé de difficultés de mise en oeuvre. Ce budget offre beaucoup sur le plan de la formation, en théorie tout au moins. Cependant, il aide très peu les étudiants du postsecondaire. Dans une époque d'affaiblissement de l'économie, les besoins des étudiants du postsecondaire sont probablement plus considérables qu'en temps normal, puisqu'ils ont des revenus moindres et moins de possibilités d'emploi. Par conséquent, il aurait été souhaitable de prévoir certaines mesures de soutien à l'intention des étudiants du secteur postsecondaire, surtout les moins bien nantis. Voilà qui aurait été apprécié en cette période de difficultés économiques partout au Canada.
Il y a très peu pour la recherche et l'innovation, c'est-à-dire pour le développement des cerveaux. On dépense beaucoup pour la brique et le ciment, pour les immeubles, pour les routes. Une journaliste bien connue, Chantal Hébert, a déclaré hier que c'était là un budget des années 1970. Il est plein de pelles, de brique, de ciment et de routes, mais il a très peu à offrir pour le développement des cerveaux. Or, l'économie du XXIe siècle aura effectivement besoin d'immeubles et de routes, mais elle aura également besoin de cerveaux, d'innovation, d'une nouvelle capacité de produire des idées, de nouveaux services, les nouveaux BlackBerry de demain. Or, le budget n'offre à peu près rien à cet égard.
C'est pratiquement comme si nous allions nous doter de tous ces immeubles flambants neufs, ces systèmes de transport en commun, ces routes et ces laboratoires, mais sans avoir pensé aux gens, sans avoir pensé à financer la recherche ou les activités productrices d'idées. Voilà bien une faiblesse de ce budget.
[Français]
Je pense qu'il ne me reste pas beaucoup de temps, mais je veux juste dire rapidement qu'on a eu des craintes pour ce qui est de la réduction des impôts. Si on avait de grandes réductions d'impôt permanentes, ce serait une recette pour de gros déficits permanents, ce qu'on n'aime pas du tout. Mais ce n'est pas vraiment un problème parce que les réductions d'impôt ne sont effectivement pas très importantes. Cela ne pose donc pas un grand problème.
[Traduction]
En fait, comme Jack Mintz l'a signalé aujourd'hui, les prétendues réductions d'impôt ne sont pas aussi importantes qu'on pourrait le croire, car le gouvernement s'attribue le mérite de réductions qui sont déjà prévues dans le cadre. Les réductions d'impôt qui sont réellement nouvelles dans ce budget sont beaucoup moins importantes que ne le prétend le gouvernement.
Enfin, nous insistons pour revenir à des budgets équilibrés à moyen terme. Nous craignons que le gouvernement inclue, à tort, les recettes provenant de la vente de biens dans ce budget, qu'il inclue, à tort, des réductions de dépense sans dire ce qu'elles sont et qu'il fasse preuve d'un très grand optimisme dans ses prévisions quant au retour à un budget équilibré. Pour toutes ces raisons, les libéraux estiment que ce budget est tout juste passable à la condition toutefois qu'il soit soumis à des examens trimestriels très stricts et très détaillés et qu'il fasse l'objet de votes de confiance.
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Madame la Présidente, d'entrée de jeu, je signale que je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
C'est vraiment un honneur pour moi de faire ma première intervention dans cette auguste assemblée. Je profite de l'occasion pour remercier mon épouse, Annette, et nos deux filles, Tamara et Alexandra, ainsi que mes parents et notre famille élargie, pour l'amour et l'appui qu'ils m'ont manifestés.
Je salue également M. Walter McLean, qui a représenté ma circonscription de 1979 à 1993; je le remercie de ses conseils, de ses encouragements et de son soutien.
Je suis particulièrement reconnaissant aux électeurs de qui m'ont accordé leur confiance. Je suis honoré de les représenter et je m'emploierai à faire valoir leur intérêt haut et fort dans cette enceinte.
C'est un privilège pour moi d'intervenir aujourd'hui au sujet du budget de 2009, le plan d'action économique du Canada. En premier lieu, je félicite le des vastes consultations qu'il a menées. Ces consultations prébudgétaires figurent parmi les plus exhaustives et inclusives de l'histoire canadienne et elles ont permis à des centaines d'organisations et de particuliers d'exprimer leur point de vue directement.
Par exemple, dans ma circonscription, , j'ai participé à des tables rondes avec les dirigeants communautaires en compagnie de mes collègues de et de , ce qui nous a permis de recueillir des commentaires des gens de l'endroit. Nous avons préparé un rapport qui a été soumis au et je suis heureux de voir que bon nombre de nos recommandations ont été prises en compte dans notre plan d'action.
L'une des choses que j'ai pu constater pendant nos consultations, c'est que les responsables des entreprises locales s'inquiétaient de l'accès au financement. Je pense par exemple à un homme d'affaires à la tête d'une petite compagnie de pièces établie dans ma circonscription qui m'a dit qu'il avait du mal à payer ses employés et à couvrir ses frais. Son entreprise est toujours ouverte, mais ses créances sont de plus en plus élevées et il survit une semaine à la fois.
Les députés ne doivent jamais oublier que, lorsque nous parlons de programmes visant à améliorer le financement, nous cherchons à aider les travailleurs canadiens à traverser des moments difficiles. Notre plan d'action économique prend des mesures dans ce sens grâce à la création du Programme de crédit aux entreprises qui facilitera l'accès des entreprises canadiennes au financement en cette période d'incertitude économique. Des prêts additionnels et d'autres mesures de soutien au financement seront accordés aux entreprises dotées de modèles opérationnels viables dont l'accès au crédit serait par ailleurs limité.
La région de Waterloo est reconnue comme le centre de l'innovation dans le domaine de la haute technologie au Canada et ma circonscription a beaucoup profité de la présence de sociétés visionnaires comme Research In Motion. Bon nombre d'entre nous ici même à la Chambre ont leur propre BlackBerry et savent qu'ils ont été fabriqués à Waterloo. Toutefois, il y a un grand nombre d'autres innovations qui ne voient jamais le jour à cause du manque d'intérêt pour la commercialisation de la recherche. Pour créer de l'emploi et maintenir nos capacités de recherches au Canada, nous devons venir en aide aux petites entreprises qui développent ces nouvelles idées et les commercialisent.
C'est la raison pour laquelle je suis heureux de voir que notre plan d'action prévoit une somme de 200 millions de dollars sur deux ans pour le Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherche afin de lui permettre d'accroître de façon temporaire ses initiatives à l'intention des petites et moyennes entreprises.
L'esprit d'entreprise est toujours bien vivant à . En appuyant les petites et moyennes entreprises, nous favoriserons la création d'une multitude de nouvelles entreprises innovatrices qui assureront le maintien et la croissance de notre économie, tant à l'échelle locale que nationale.
Le Sud de l'Ontario jouit de bon nombre d'avantages économiques, dont un niveau de scolarité élevé, de grands centres urbains prospères et la proximité du marché américain.
Cependant, l'affaiblissement de l'économie des États-Unis et de l'économie mondiale ont entraîné des fermetures d'usine et un ralentissement de la croissance économique, source de grandes difficultés pour les travailleurs et les familles du Sud de l'Ontario. Pour revitaliser l'économie du Sud de l'Ontario, notre plan d'action économique affecte plus d'un milliard de dollars sur cinq ans à une nouvelle agence de développement pour le Sud de l'Ontario. Cette agence aura pour fonction de favoriser, à l'échelle locale, le développement, l'innovation et la diversification de l'économie. Ses contributions seront destinées aux collectivités, aux entreprises et aux organismes sans but lucratif. Elle aidera les travailleurs, les collectivités et les entreprises du Sud de l'Ontario à se positionner avantageusement pour tirer profit de la reprise économique au Canada et ailleurs dans le monde, lorsqu'elle se produira.
En outre, nous investissons dans les infrastructures publiques fédérales. Nous allons accroître de 407 millions de dollars le financement de VIA Rail Canada pour favoriser l'amélioration du transport ferroviaire de passagers. L'ajout d'une troisième voie ferrée à des endroits clés entre Montréal et Toronto permettra à un plus grand nombre de trains express de circuler et réduira de 30 minutes la durée du trajet.
Notre plan d'action est conçu pour stimuler l'économie et remettre les gens au travail. Mais, par la même occasion, nous devons nous rappeler que de nombreux travailleurs canadiens et leur famille subissent les effets de la récession mondiale. Le plan d'action économique du Canada va leur venir en aide. Nous allons prolonger la durée d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi et offrir de nouvelles possibilités de perfectionnement et de recyclage aux travailleurs. Nous allons également investir dans le logement social pour permettre à de nombreux Canadiens de se loger dans une habitation de qualité, à un prix abordable.
La mairesse de Waterloo, Brenda Halloran, a parlé des besoins en logement social dans sa ville, à notre table ronde sur le budget. De nombreuses unités existantes prennent de l'âge et nécessitent des réparations et des rénovations majeures pour satisfaire aux normes modernes d'efficacité énergétique et d'accessibilité. Notre plan économique tient compte des préoccupations de la mairesse et prévoit 1 milliard de dollars pour les deux prochaines années en vue d'améliorer la qualité et l'efficacité énergétique d'un maximum de 200 000 unités de logement social, une mesure qui répondra aux besoins des Canadiens les plus démunis.
Ces investissements auront en outre comme effet de donner du travail aux travailleurs de la construction, qui se font du souci en constatant le ralentissement sur le marché immobilier. Par la même occasion, les Canadiens sont invités à augmenter leur efficacité énergétique. Pendant les consultations, l'un de mes électeurs m'a fait parvenir une proposition détaillée qui intégrait une expansion du programme écoÉNERGIE Rénovation. Je suis certain qu'il sera heureux d'apprendre que notre plan prévoit une somme additionnelle de 300 millions de dollars sur deux ans pour le programme écoÉNERGIE Rénovation, afin de faciliter les travaux de rénovation de 200 000 unités d'habitation supplémentaires.
Pour stimuler encore davantage la croissance économique et inciter les Canadiens à investir pour rénover leur habitation, notre plan propose aussi l'adoption d'un crédit d'impôt temporaire de rénovation domiciliaire. Nous allons aider les propriétaires du Canada à rénover leur maison avec un allègement fiscal important, tout en favorisant un large pan d'activité économique et en participant par cette mesure également à la protection des emplois dans le secteur de la construction et de la production des matériaux.
Le plan d'action économique du Canada permettra de créer le climat dont notre pays a besoin pour remettre l'économie sur les rails et bien nous positionner en vue d'une croissance future. Nous voulons remettre les gens au travail et créer de nouveaux emplois. En faisant du Canada un chef de file mondial en matière d'innovation et de technologie, nous investissons dans l'augmentation à long terme du nombre d'emplois durables.
Les gens d'affaires de m'ont dit à maintes reprises que nous devions continuer d'investir dans le secteur du savoir. En tant que chef de file canadien en matière de haute technologie, ma circonscription dépend de ce secteur pour obtenir les emplois de bonne qualité qui stimulent l'économie locale. C'est pourquoi je suis heureux de constater que le a annoncé que l'Institute for Quantum Computing recevra 50 millions de dollars pour appuyer la construction d'un nouveau centre de recherche de niveau mondial qui contribuera à l'atteinte des objectifs de la stratégie du gouvernement en matière de sciences et de technologie.
Grâce aux décisions prudentes et clairvoyantes prises dans le cadre de notre plan d'action économique, je suis persuadé que nous sortirons de cette récession avec une infrastructure plus moderne et écologique, une main-d'oeuvre plus qualifiée, des impôts moins élevés et une économie plus concurrentielle.
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Madame la Présidente, je suis très privilégiée de prendre la parole ce soir pour parler du budget de 2009 et de ses retombées sur les Canadiens et les collectivités de partout au pays.
Notre plan économique pour le Canada est le résultat de consultations exhaustives. Nous réagissons en prenant des mesures pour protéger les familles de travailleurs et leurs emplois dès aujourd'hui, tout en créant des emplois pour l'avenir.
Notre plan d'action comprend des allégements fiscaux dans le but de stimuler l'économie et de protéger ceux qui sont le plus durement touchés par le repli économique mondial, y compris ceux qui habitent nos collectivités côtières et rurales.
Nous injectons de l'argent dans l'économie afin que les gens retournent au travail. Nous nous affairons à créer des emplois pour ceux qui sont le plus durement touchés par cette période d'incertitude économique. Nous collaborons avec les provinces, les territoires et les municipalités et nous investissons dans tous les secteurs et toutes les régions du Canada.
Notre gouvernement a prouvé qu'il s'occupait de l'économie et qu'il ferait tout en son pouvoir pour aider les Canadiens à survivre à la tempête et relancer notre économie. Aux grands maux, les grands remèdes.
En qualité de , je m'en voudrais de ne pas parler du budget de 2009 et de ses retombées dont profiteront le secteur des pêches et les collectivités côtières du Canada. La question qui revenait le plus souvent pendant mes consultations et les discussions que j'ai eues avec les pêcheurs et les transformateurs d'un océan à l'autre était celle de l'accès au crédit. Le resserrement mondial du crédit a déjà affecté l'ensemble du pays, mais, grâce au Programme de crédit aux entreprises du gouvernement, cela va changer.
Par exemple, un transformateur de homard qui ne peut plus vendre son inventaire au même prix et au même volume qu'auparavant à un client américain parce que celui-ci subit le ralentissement économique, doit avoir accès aux capitaux nécessaires pour financer l'opération en cours. Il se tourne vers sa banque pour obtenir une marge de crédit, mais la banque la lui refuse en donnant pour raisons les demandes concurrentes et la nature saisonnière de son entreprise. Grâce au programme de crédit aux entreprises, la banque pourra obtenir le soutien d'une société financière d'État, ce qui lui permettra de satisfaire les besoins de crédit du transformateur selon des modalités commerciales. La même chose s'applique aux distributeurs. L'accès au crédit permettra à nos entreprises du secteur des fruits de mer de gérer leurs inventaires et de traverser cette période difficile.
Le soutien aux travailleurs est également un élément clé de notre plan d'action économique. En ajoutant cinq semaines à la période de versements des prestations d’assurance-emploi, et je dois souligner que cette mesure était déjà en place dans certaines régions dans le cadre d'un projet pilote, en allouant des fonds supplémentaires pour la formation et en appuyant davantage les travailleurs âgés, comme ceux qui ont 55 ans et plus, notre gouvernement vient en aide aux équipages de navires, aux travailleurs d'usine et aux pêcheurs pour qu'ils puissent affronter cette tempête économique.
Pour ceux qui sont le plus touchés dans ce secteur par la chute de la demande mondiale de produits de la mer à un prix raisonnable, le Fonds d’adaptation des collectivités de 1 milliard de dollars permettra à de nombreuses collectivités côtières et localités de pêche d'avoir accès à des fonds pour s'adapter à leur nouvelle réalité.
En travaillant avec des agences de développement régional, comme l'APECA et DECRQ, nous pourrons investir dans des initiatives qui aident l'industrie de la pêche à s'adapter aux nouvelles demandes du marché.
Notre plan d'action propose des investissements concrets d'une vaste portée pour les collectivités de pêcheurs, le secteur des pêches, le secteur maritime et d'autres encore. C'est pourquoi en cette période d'incertitude économique nous investissons dans les collectivités. Grâce à des investissements importants dans les ports pour petits bateaux et la Garde côtière canadienne, le budget de 2009 aidera les Canadiens à affronter cette tempête économique.
Comme nous le savons tous, le Canada a une tradition de pêche qui se poursuit encore aujourd'hui. L'apport de la pêche d'espèces sauvages et d'élevage à l'économie canadienne est de 12 milliards de dollars par année. L'aquaculture représente le tiers des pêches commerciales et rapporte annuellement plus de 900 millions de dollars.
Ensemble, la pêche commerciale, le traitement des produits de la pêche et l'aquaculture emploient plus de 130 000 personnes. Le secteur des pêches constitue le seul moteur économique pour plus de 1 000 collectivités côtières.
Notre gouvernement reconnaît la valeur du secteur maritime et du secteur des pêches, et nous nous engageons à les aider à prospérer grâce à des investissements de près de 400 millions de dollars dans des infrastructures essentielles, des ports pour petits bateaux et la flotte de la Garde côtière canadienne.
Nous investirons dans des domaines qui auront un effet bénéfique direct sur l'économie canadienne.
Dans le cadre de notre plan de relance économique, nous investirons jusqu'à 200 millions de dollars sur deux ans pour réparer et entretenir les ports pour petits bateaux essentiels. Ces ports se trouvent dans la circonscription de la plupart de députés dans cette enceinte. Nous devons construire des installations portuaires sécuritaires, accessibles et solides pour l'industrie de la pêche commerciale et les collectivités qui en dépendent.
Dans l'Île-du-Prince-Édouard, cet investissement va générer des projets dans les collectivités comme Wood Islands, où nous investirons plus de 2 millions de dollars pour des améliorations portuaires et la stabilisation du quai du port. Le port de Miminegash, dans l'Ouest de l'Île-du-Prince-Édouard, recevra également 1,1 million pour la construction d’un quai et la protection du rivage. Les pêcheurs de ces communautés attendent cet argent depuis longtemps et je suis heureuse de le leur accorder.
Je reconnais l'importance de la construction des quais pour les Québécois et c'est la raison pour laquelle nous avons affecté 3,6 millions de dollars pour des travaux de réparation, de construction et de reconstruction dans trois ports de la région de Gaspé.
Les ports de pêche sont également importants pour les gens du Nord. Je suis heureuse d'annoncer que le budget de 2009 affecte un montant supplémentaire de 17 millions de dollars pour accélérer la construction du port pour petits bateaux de Pangnirtung. Cette importante infrastructure portuaire soutiendra les pêches commerciales en expansion au Nunavut et créera des emplois dans une région qui cherche à promouvoir son développement économique.
Nous investirons également 87 millions de dollars sur deux ans dans le cadre de l'engagement du gouvernement dans le secteur des sciences dans l'Arctique. Cela comprend des investissements dans des installations de recherche dans le Nord et des travaux préliminaires pour remplir notre engagement à créer une station de recherche dans l’Extrême Arctique.
Notre gouvernement investira aussi 250 millions de dollars sur deux ans dans la modernisation des laboratoires fédéraux dans tout le Canada. Une partie de ces nouveaux fonds sera consacrée aux installations pour le programme de mise en valeur des salmonidés de toute la Colombie-Britannique.
À titre de fournisseur de services maritimes du gouvernement, la Garde côtière joue un rôle vital dans l'économie maritime de notre pays. Nous investirons 175 millions de dollars dans la Garde côtière canadienne afin de procurer 68 nouvelles petites embarcations et 30 barges d'intervention environnementale et afin d'entreprendre la réfection de 40 de nos gros navires vieillissants.
En procurant 47 navires de sauvetage, nous allons soutenir les opérations de recherche et de sauvetage. L'achat de nouveaux navires scientifiques d'eaux côtières permettra aux scientifiques de mener des travaux de recherche d'une importance capitale sur la santé de nos océans et des poissons qui y vivent. En remplaçant les barges d'intervention environnementale, nous serons mieux équipés pour répondre aux urgences environnementales dans les eaux canadiennes.
Notre gouvernement entend également effectuer d'importants travaux de réparation de la flotte, ce qui en améliorera la disponibilité et la fiabilité. En outre, nous prolongerons la durée de vie de cinq vaisseaux polyvalents de la Garde côtière pour qu'ils puissent continuer à être utilisés dans le cadre des programmes de conservation des pêches et de patrouilles de protection.
Ce travail sera effectué au Canada et, dans la mesure du possible, dans les chantiers navals situés dans les régions du port d'attache des navires. Nous tenterons de répartir ces travaux dans l'ensemble du pays.
Nous avons des navires dans toutes les régions du pays, de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve-et-Labrador, et nos investissements à long terme viendront appuyer la construction navale. Ces investissements assureront la sûreté, l'accessibilité et la sécurité des eaux canadiennes. Ces mesures accéléreront toutes les initiatives de financement afin qu'elles avantagent directement les économies locales, créent des emplois et renforcent les communautés.
Il ne fait aucun doute que notre gouvernement s'efforce d'atténuer le plus possible l'incidence du ralentissement économique.
En tant que première députée conservatrice élue à l'Île-du-Prince-Édouard en 20 ans, je suis fière de représenter Egmont à la Chambre. Les mesures prises par notre gouvernement dans le budget créeront des emplois, notamment à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous savons tous que cette province n'est pas à l'abri de ce qui se passe dans le monde; cependant, les Prince-Édouardiens bénéficieront beaucoup de notre plan d'action sur l'économie. Comme l'a dit hier le , les Prince-Édouardiens bénéficieront des projets comme le projet de production d’énergie éolienne de Summerside et les réparations de quais à Wood Islands et à Miminegash.
Les petites entreprises seront admissibles à un allègement fiscal et nos programmes relatifs au patrimoine bénéficieront des investissements dans l'infrastructure culturelle.
L'Île-du-Prince-Édouard recevra également sa part de nos investissements dans les logements sociaux à l'intention des Canadiens à revenu fixe, dont 400 millions de dollars pour les personnes âgées et 75 millions de dollars pour les personnes handicapées.
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Madame la Présidente, je vous informe que je partagerai mon temps avec le député d'.
Comme on le sait, le Bloc québécois a annoncé qu'il était en désaccord complet avec ce budget conservateur. C'est un budget qui est complètement inacceptable, et ce, pour plusieurs raisons. J'aimerais en énumérer quelques-unes.
Pour le Québec et toute sa population, qui traversent une crise économique majeure, comme pour bien d'autres régions, nous nous attendions à des mesures beaucoup plus musclées pour relancer l'économie. Ce qu'on doit dire et ce qu'il est important de spécifier, c'est que cette crise qui frappe les autres provinces a frappé le Québec bien avant.
Quand on parle de la crise de l'industrie en général, manufacturière et surtout forestière au Québec, là où est vraiment concentrée une grande partie de ces industries, la crise dure depuis quatre ou cinq ans. Les différentes communautés au Québec, et je dirais la très grande majorité des régions du Québec, que ce soit dans des entreprises de pâtes et papier, celles qui touchent le bois d'oeuvre, la foresterie et le meuble sont touchées très gravement depuis de nombreuses années.
On se serait normalement attendu à ce que le budget conservateur puisse venir en aide à ces communautés, qu'il puisse combler le retard. Cela fait aussi plusieurs années que les conservateurs ne font rien pour soutenir l'industrie forestière et manufacturière. On se serait attendu à ce que, pour une fois, ils agiraient. On se disait: « Enfin, ils vont débloquer des fonds. Ils ont dit qu'ils allaient le faire. » Au contraire, on s'est aperçu que le Québec a été complètement oublié dans ce budget.
On constate que le budget conservateur prévoit un montant de 170 millions de dollars pour l'industrie forestière et manufacturière comparé à un montant de 2,7 milliards de dollars pour l'industrie automobile en Ontario qui, elle, traverse une crise — on en convient — depuis peut-être six mois ou un an au maximum. Les entreprises au Québec, elles, ont fermé à tour de rôle et continuent de fermer leurs portes, pour certaines de façon temporaire, mais pour d'autres de façon permanente.
Quand on constate l'iniquité des mesures présentées par ce gouvernement dans ce budget, on ne peut que dire que c'est complètement aberrant. D'autant plus qu'encore une fois, en comparant ce qui sera accordé à l'Ontario, on crée une nouvelle agence pour le sud de l'Ontario qui va avoir un budget de 1 milliard de dollars. Encore une fois, il y a beaucoup, beaucoup d'argent pour l'Ontario. On l'a dit et on va le répéter: c'est complètement inéquitable pour le Québec.
C'est là une des mesures qui, évidemment, nous amène à constater qu'il est vraiment impossible pour des députés qui défendent vraiment les intérêts du Québec de voter pour un budget comme celui-là, qui vient priver le Québec de sommes importantes qui s'en vont ailleurs.
Un autre dossier important est celui de l'assurance-emploi. Plutôt que d'abolir le délai de carence de deux semaines, les conservateurs — qui seront appuyés par les libéraux, comme on l'a entendu — ont choisi une mesure qui n'aidera pas tous les travailleurs touchés par une perte d'emploi. Quand on établit une mesure où on se dit qu'on va abolir le délai de carence de deux semaines, cela touche tous les travailleurs qui bénéficient de l'assurance-emploi. Mais là, au contraire, on établit une mesure visant à prolonger les prestations de cinq semaines à la fin alors que de nombreux travailleurs auront peut-être trouvé un nouvel emploi. C'est donc une mesure qui va coûter moins cher. On vient faire, encore une fois, des économies, de la politique, sur le dos des travailleurs qui perdent leur emploi. On sait qu'environ 50 p. 100 des travailleurs qui perdent leur emploi ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Encore une fois, c'est une mesure complètement inéquitable. On a refusé de modifier l'accessibilité à l'assurance-emploi. Ces mesures auraient vraiment profité à tous ceux et celles qui perdent leur emploi.
Je disais que la crise forestière et manufacturière touche particulièrement le Québec depuis quatre ou cinq ans. On aurait pu voir dans des mesures comme celles-là un geste concret de compassion du gouvernement conservateur envers les gens qui perdent leur emploi. Au contraire, il adopte une mesure qui n'en aidera que quelques-uns, et il s'en glorifie en faisant de la belle petite politique. Cela n'a pas de sens, et on va assurément être contre ça.
Il y a un autre élément majeur de discorde, et je pense qu'on n'a pas fini d'en entendre parler non plus. On a retrouvé dans ce budget, hier, l'intention bien manifeste du gouvernement conservateur de faire plafonner la péréquation. Faire cela de façon unilatérale et sans consultation, c'est entièrement inadéquat et irrespectueux des compétences et des gens avec qui on traite. Le Québec va perdre un milliard de dollars pour la prochaine année financière et près de deux milliards de dollars pour l'année d'ensuite. J'ose à peine imaginer les choix difficiles qui devront être faits au Québec.
Va-t-on devoir couper des services en éducation, des services dans les services de garde? Va-t-on devoir couper des services en santé alors que les gens éprouvent déjà beaucoup de difficulté à trouver un médecin de famille? Ce sont des mesures qui vont avoir des répercussions très négatives pour les Québécois.
Comme je le disais plus tôt, est-ce que ce seront les politiques familiales qui seront touchées? Alors que le Québec a réussi depuis plusieurs années à être à l'avant-garde, on va le faire reculer avec des mesures comme celles-là de façon inadmissible.
En accentuant le déséquilibre fiscal — je parlais de la péréquation —, le gouvernement conservateur rompt ses engagements passés, tout comme il l'a fait en réitérant aussi sa volonté de piétiner les compétences du Québec en valeurs mobilières. Je ramène à l'avant-plan le sous-amendement que le Bloc québécois a déposé. Il fait référence à une motion qui a été adoptée à l'unanimité par les députés de l'Assemblée nationale du Québec, et qui dit que l'intention manifestée par le gouvernement conservateur depuis plusieurs mois de créer une agence unique des valeurs mobilières vient à l'encontre des compétences exclusives du Québec en cette matière. Elle va également à l'encontre de la volonté clairement manifestée par le gouvernement du Québec. Celui-ci a clairement démontré qu'il est prêt à mener ce dossier jusqu'à la Cour suprême. Il est parfaitement inadmissible qu'en période de crise, le gouvernement conservateur en rajoute et annonce qu'il entend profiter de ce budget pour aborder ce sujet et faire monter encore une fois les tensions entre le Québec et le gouvernement fédéral.
J'ajouterai en terminant que ce gouvernement conservateur, avec un budget qui refuse toujours de mettre en application le Protocole de Kyoto, a encore une fois heurté des intérêts économiques majeurs du Québec. Depuis de très nombreuses années, on a instauré au Québec un système qui fait qu'on pollue beaucoup moins. On utilise des énergies renouvelables avec Hydro Québec et l'utilisation d'une électricité propre. Les entreprises et les particuliers ont adopté des méthodes qui font en sorte que le Québec est avant-gardiste. L'application du Protocole de Kyoto et la création d'une bourse du carbone encourageraient les Québécois et leur rendraient des sous qu'ils ont déjà dépensés de leur poche.
Je termine en disant que ce budget va complètement à l'encontre des intérêts et des valeurs des Québécois.