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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui dans ce débat sur le projet de loi S-3 qui tend à modifier la Loi sur l'efficacité énergétique.
Le principe de ce projet de loi est d'élargir le champ d'action du gouvernement en matière de réglementation des matériels consommateurs d'énergie. Nous avons tous à l'esprit la gamme de produits de consommation qu'on trouve dans nos foyers, machines à laver, sécheuses, réfrigérateurs et autres. Le gouvernement les réglemente déjà largement avec la loi existante, par le biais de normes et d'étiquetage, et en encourageant l'utilisation de produits éconergétiques.
Mais compte tenu de tous les nouveaux appareils et gadgets électroniques qui apparaissent de nos jours, il faut élargir ce dispositif.
Nous sommes très nombreux dans cette Chambre, évidemment, à utiliser un BlackBerry, un superbe produit canadien venant de la région de mon épouse, Kitchener—Waterloo. J'ajoute que je suis fier que Research in Motion ait aussi un édifice dans ma circonscription de Halifax-Ouest. C'est un lien intéressant entre la ville de ma femme et la mienne.
Nous utilisons toutes sortes d'appareils électriques et il y a des programmes pour nous guider quand nous les achetons. Les étiquettes EnerGuide ou Energy Star permettent par exemple de comparer la consommation de divers réfrigérateurs ou de savoir si un ordinateur a une consommation suffisamment faible pour bénéficier du label Energy Star. Ce sont de bons programmes qui existent depuis assez longtemps.
La question du mode veille est importante. C'est un des éléments que le projet de loi vise à réglementer. Autrement dit, nous avons tous chez nous des appareils qui consomment de l'électricité en permanence. Ce n'est peut-être pas grand chose, mais ils en consomment quand même. Tout ce qui a un voyant allumé en permanence consomme de l'énergie. Souvent, nos téléviseurs, même quand ils sont éteints, continuent à consommer de l'électricité s'ils ne sont pas débranchés.
Il y a des choses comme les nouveaux enregistreurs vidéo numériques qui utilisent beaucoup d'énergie, je crois, surtout quand ils enregistrent. Mais même quand ils n'enregistrent pas, ils restent en veilleuse. Le voyant reste allumé sur le magnétoscope ou la chaîne stéréo, et tout cela signifie consommation d'énergie.
Même les intercoms sont souvent allumés en permanence. Tout cela consomme de l'énergie.
Ce projet de loi devrait permettre au gouvernement de réglementer la quantité d'énergie que ce matériel peut consommer en mode de veille. Une bonne partie du matériel actuellement en service consomme de six à huit watts en mode de veille. Or, il y a du nouveau matériel qui utilise aussi peu qu'un watt. Ce serait bien mieux d'appliquer une telle norme à l'ensemble du matériel. D'après ce que j'entends de la part du gouvernement, il semble que cela fasse partie du plan, ce qui est une bonne chose.
Il existe tellement d'appareils: ordinateurs, chargeurs de piles, adaptateurs, chaînes stéréo, téléviseurs, micro-ondes. Si le chargeur d'un téléphone cellulaire reste branché, il devient chaud. Il en va de même pour l'adaptateur. Il y a une raison pour cela. C'est parce qu'ils consomment de l'énergie.
Il convient de souligner dans le cadre de ce débat sur ce projet de loi que les gens devraient débrancher ces dispositifs. Ils coûtent de l'argent en consommant inutilement de l'énergie. Nous savons tous qu'il existe de nombreuses bonnes raisons de faire cela, notamment pour économiser et pour aider l'environnement.
L’Office de l'efficacité énergétique de Ressources naturelles Canada s'est penché sur la question. Les appareils en mode de veille représenteraient jusqu'à 10 p. 100 de l'énergie électrique domestique consommée au Canada. Autrement dit, nous pourrions chacun en théorie réduire de 10 p. 100 notre facture d'électricité en débranchant ces appareils.
Toujours selon l'Office de l'efficacité énergétique, le fait de débrancher ces appareils équivaudrait à couper le courant à 300 000 foyers. Autrement dit, il serait possible d'économiser chaque année l'équivalent de la consommation électrique de 300 000 foyers. Quand on pense à des situations comme les pannes majeures qui ont eu lieu en Ontario et aux problèmes qui surviennent en période de consommation de pointe, surtout en été, nous pouvons tous comprendre à quel point il est important de disposer de cette marge de manoeuvre dans le réseau électrique.
Toutefois, comme bien d'autres l'ont souligné avant moi, ce n'est pas seulement le contenu du projet de loi qui nous préoccupe et que nous devrions examiner. En fait, ce qui ne se trouve pas dans le projet de loi est très inquiétant.
Les mesures contenues dans le projet de loi se retrouvaient dans un autre présenté au cours de la dernière législature, le projet de loi C-30, la prétendue loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique qui était censée s'attaquer aux changements climatiques. Un comité spécial de la Chambre avait été formé pour l'étudier. Après que le comité l'eut examiné et ait proposé une série d'amendements, on pouvait dire qu'il ressemblait à une loi sur la lutte contre la pollution atmosphérique. Mais ce n'était certainement pas le cas lorsque le gouvernement l'a présenté. C'étaient les amendements proposés par l'opposition qui en auraient fait quelque chose de potable.
Que s'est-il passé par la suite? A-t-il été adopté? Non, il ne l'a pas été. Le a prorogé le Parlement et a déclenché les élections. Le gouvernement n'a pas présenté à nouveau ce projet de loi. Il a beaucoup parlé de lutte contre les changements climatiques, ce qui était le but du projet de loi, mais n'a rien fait.
En juin 2005, le gouvernement précédent avait publié une liste des six principaux gaz à effet de serre dans la Gazette du Canada. Ce fut le début d'un processus de 18 mois visant à réglementer ces gaz à effet de serre.
Le gouvernement conservateur qui a ensuite pris le pouvoir en février 2006 n'avait aucune raison de ne pas prendre de mesures pour limiter les émissions de ces différents gaz à effet de serre avant la fin de cette période de 18 mois.
Il y a maintenant plus de trois ans et demi que cette liste a été publiée, mais le gouvernement n'a pris aucune mesure pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Il a parlé d'un système de plafonnement et d'échange, il a dit qu'il avait un soi-disant plan appelé « Prendre le virage », mais il n'y a pas grand virage à l'horizon. Le gouvernement n'a pris aucune mesure, n'a posé aucun geste concret pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et les changements climatiques. Cela nous inquiète.
L'absence totale de confiance des Canadiens envers leur gouvernement est aussi inquiétante. Ce dont je viens de parler est une des raisons pour lesquelles ils se méfient tant du gouvernement. Quand viendra le temps de proposer des règlements pour faire en sorte que l'effet des modifications proposées dans ce projet de loi se fasse vraiment sentir, nous ne savons pas ce que le gouvernement fera. Ce projet de loi permet au gouvernement d'établir une réglementation dans de nombreux domaines.
L'une des questions que nous avons entendues lors du débat, au Sénat et ici, est si ce projet de loi pourrait être utilisé pour réglementer les émissions de gaz d'échappement. Le libellé est très vague. J'ai regardé la loi qui existe actuellement et, à l'article 200, la section des définitions, il est indiqué que du matériel consommateur d’énergie est du matériel désigné par règlement.
Cela signifie que le gouvernement peut établir dans la réglementation les produits qui sont du matériel consommateur d'énergie relevant du projet de loi. Autrement dit, ce dernier pourrait certainement être utilisé pour réglementer les émissions de gaz d'échappement puisque les automobiles utilisent du matériel consommateur d’énergie, à savoir de l'essence évidemment, de l'éthanol, et même de l'hydrogène ces jours-ci ou de l'électricité. Toutes ces choses consomment de l'énergie. Théoriquement, le gouvernement pourrait donc certainement réglementer les émissions des automobiles par l'intermédiaire de ce projet de loi, même si nous nous attendrions à ce qu'il utilise d'autres mesures législatives existantes pour le faire. Il est intéressant que ce soit l'une des options possibles.
Ce que je veux dire, c'est que nous ne savons pas ce que le gouvernement va faire avec ces règlements. Nous ne savons pas s'il va agir. À ce jour, son bilan en matière de réglementation environnementale est si faible qu'il est difficile pour les Canadiens de croire que ce projet de loi sera employé pour quelque chose d'utile.
L'idée derrière ce projet de loi est bonne, mais c'est son utilisation qui est mise en question. Le projet de loi vise exclusivement à accorder au gouvernement un pouvoir de réglementation. C'est un point important.
Nous nous inquiétons également de l'incapacité totale du gouvernement conservateur à comprendre que l'efficacité énergétique est une question d'importance cruciale non seulement pour l'environnement, mais aussi pour l'économie. Cette question est importante pour l'avenir de notre économie. Le budget a dénoté un manque de compréhension de l'importance de cette question.
Nous avons vu le plan de relance économique mis en place par l'administration Obama aux États-Unis. Nous avons constaté que les dépenses par habitant en matière d'efficacité énergétique et d'énergies renouvelables sont six fois plus élevées que celles prévues dans le plan de relance du gouvernement conservateur. C'est décevant. Je pense que le gouvernement devrait tenir compte de ce fait, et qu'il devrait revenir sur sa position et reconnaître que l'efficacité énergétique est importante pour l'économie. Elle peut nous aider de nombreuses façons, par exemple à réduire les pressions exercées sur notre réseau électrique.
À mon avis, le fait que de nombreux députés ministériels nient encore l'existence des changements climatiques joue un rôle ici. J'ai été témoin de cela à la Chambre. Je l'ai vu lundi, quand mon collègue d' parlait de l'Antarctique et du fait que l'effondrement de plate-formes de glace dans cette région, comme celle de Larsen, et d'autres situations semblables sur la planète sont inquiétantes. Il a donné des exemples de réchauffement climatique, exemples qui alarment des scientifiques du monde entier, et certaines des raisons pour lesquelles les scientifiques nous disent qu'il existe des preuves accablantes selon lesquelles les changements climatiques sont réels et qu'ils sont causés par l'activité humaine.
Toutefois, le député de était à la Chambre et il a dit que la superficie de l'Antarctique devient de plus en plus grande. Je ne sais pas de quelle planète il parle. Peut-être existe-t-il un autre Antarctique sur une autre planète quelque part qui augmente en superficie, mais je pense qu'il est très clair que c'est le contraire qui se produit sur la nôtre.
En fait, nous comprenons, et je pense que la plupart des gens comprennent, que la glace de l'Antarctique ne se forme pas seulement chaque hiver. Dans le cas de la glace de l'Antarctique, du glacier du Groenland ou de la calotte glaciaire arctique, il s'agit d'une glace qui a été formée par la neige qui tombe année après année, depuis des centaines d'années. Elle finit par s'enfoncer, devient de plus en plus compacte et se transforme en une glace très ferme qui dure très longtemps.
Compte tenu du fait qu'une plateforme millénaire s'est effondrée et a sombré dans l'océan, le député qui pense que l'Antarctique prend de l'ampleur devrait vraiment se ressaisir.
Cela me rappelle un peu ceux qui disent qu'il n'y a aucun lien entre le VIH et le sida. Toutes les preuves scientifiques abondent dans l'autre sens. Il est manifeste qu'il existe un lien entre le VIH et le sida. Cela me rappelle également les arguments colportés pendant des années par ceux qui disaient qu'il n'y avait aucun lien entre le tabac et le cancer. Les députés d'en face tiennent le même genre de discours.
J'ai l'impression que les conservateurs n'ont toujours pas compris. J'ai l'impression qu'ils ont oublié le sondage publié en janvier 2007 qui disait que l'environnement était la principale préoccupation des Canadiens. Ce sondage a été effectué six ou huit mois après la parution au cinéma du film de Al Gore intitulé Une vérité qui dérange; la question est devenue beaucoup plus présente dans l'esprit des gens après cela. Les médias ont commencé à en parler. Les gens s'en préoccupaient davantage, mais ce n'est que par la suite que le gouvernement a brusquement changé de cap et a commencé à admettre que les changements climatiques étaient effectivement inquiétants. Peut-être voulait-il simplement nous faire penser qu'il s'était réformé, qu'il s'était finalement fait à l'idée que c'était un véritable problème.
Pourtant, il semble que de nombreux députés conservateurs n'aient pas reçu le message leur disant qu'ils sont maintenant censés croire aux changements climatiques, parce qu'on les entend dire, par exemple, que l'Antarctique est en expansion. Ils disent des choses totalement ridicules qui vont à l'encontre des nombreuses preuves scientifiques qui confirment que les changements climatiques sont bel et bien réels et qu'ils sont causés par l'homme.
Les conservateurs devraient peut-être améliorer leur système de communication. Peut-être devraient-ils envoyer un autre message à leurs députés pour qu'ils comprennent. La plupart d'entre eux ne disent pas grand chose normalement sans obtenir au préalable l'autorisation du cabinet du , alors peut-être que celui-ci devrait leur donner des directives plus claires sur le sujet. Le fait qu'ils nient l'existence des changements climatiques explique peut-être pourquoi ils sont totalement incapables de comprendre les conséquences plus larges liées à ce projet de loi et les problèmes associés aux changements climatiques, sur lesquels portait le projet de loi présenté lors de la dernière législature.
Lorsque cette mesure législative a été débattue à l'autre endroit, la chambre rouge située à l'autre bout du couloir du côté Est de cet édifice, mon collègue de l'Alberta, le sénateur Grant Mitchell, a soulevé d'importantes questions. En fait, alors que c'est le leader du gouvernement qui a présenté le projet de loi au Sénat, c'est le sénateur Mitchell qui défend cette idée depuis des années, qui préconise qu'on améliore l'efficacité énergétique et qu'on apporte des changements afin que le gouvernement puisse réglementer certains types de matériels, pas seulement certains matériels. Il ne fait aucun doute que c'est une bonne chose.
Il avait raison quand il a dit, au Sénat, que l'un des plus gros problèmes était peut-être le fait que les Canadiens ne croyaient pas que le gouvernement conservateur tiendrait quelque promesse que ce soit. J'ai entendu beaucoup de Canadiens dire qu'ils ne faisaient pas confiance au gouvernement. Il ne croient tout simplement pas que le gouvernement mettra cette mesure en oeuvre ni aucune autre politique environnementale d'importance. Son bilan est si désolant.
Le Parti libéral est favorable à l'idée d'un élargissement de la compétence du gouvernement concernant la réglementation de produits qui consomment de l'énergie, mais il demeure qu'il s'agit de changements isolés visant à donner l'impression fausse que les Conservateurs passent à l'action dans ce dossier.
Ce n'est pas vraiment le cas. Nous le savons. C'est pourquoi les Canadiens ne font pas confiance au ou au gouvernement en matière d'environnement, pas plus qu'ils ne se fient à sa compétence pour la gestion des finances ou de l'économie du pays.
Ce gouvernement-là nous a dit l'automne dernier qu'il n'y avait pas de problème. Le a dit que, si les choses devaient aller mal, elles auraient déjà commencé à se dégrader. Nous avons entendu cela au cours de la campagne électorale: si une récession devait frapper l'économie, nous serions déjà en récession.
Pourtant, les choses se sont considérablement gâtées. En septembre, le premier ministre a dit que c'était un bon moment pour acheter des actions. Non seulement c'était un manque d'égards de parler ainsi, mais c'était un fort mauvais conseil si l'on pense à ce qui s'est produit depuis. Pour un gars qui se targue d'être économiste, sa capacité de faire des prévisions est inquiétante. Je pense que la plupart des gens seraient bien obligés de l'admettre.
Pourquoi ce manque de confiance? C'est ce qui arrive quand les conservateurs nient l'existence des changements climatiques devant des preuves scientifiques implacables, ou nient l'existence d'une récession alors qu'on est en pleine débâcle économique, comme c'est le cas depuis quelques mois, ou lorsqu'ils disent qu'ils présenteront un budget équilibré alors qu'ils enregistrent un déficit depuis des mois, comme ce fut le cas dans leur mise à jour économique de l'automne dernier, un non-sens absolu que le gouvernement a finalement retiré.
Voilà la question: les conservateurs vont-ils vraiment mettre en oeuvre les modifications législatives prévues dans ce projet de loi, et utiliser le pouvoir de réglementation que cela leur donne?
Nous avons tous vu ce que les conservateurs ont fait du Protocole de Kyoto. Nous avons entendu une annonce, il y a deux ans, sur la question du plafonnement et des échanges, mais rien n'a été fait. Nous avons vu ce qu'ils ont fait du projet de loi , à la législature précédente. C'est sous ce numéro que cette mesure a vu le jour.
N'avions-nous pas un projet de loi sur la tenue d'élections à date fixe? Il me semble que j'en ai encore un vague souvenir. C'est quelque chose qui a disparu de l'esprit du quelque part en septembre dernier.
N'avions-nous pas une promesse de ne pas imposer les fiducies de revenu? N'avions-nous pas un accord sur les ressources extracôtières signé avec la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador et auquel le avait dit qu'il ne renoncerait pas? Je crois qu'en effet, c'était le cas.
Sur le plan de l'environnement, en général, la confiance est une notion totalement étrangère au gouvernement conservateur. Il a annoncé un fonds pour l'énergie propre doté d'une enveloppe de 1 milliard de dollars, ce qui semblait extraordinaire. Mais quel pourcentage de cette somme est destiné à l'énergie solaire, éolienne, marémotrice ou géothermique? Lorsque la sous-ministre a comparu devant le Comité des ressources naturelles, on l'a interrogée sur ce fonds. Elle a déclaré au comité que 850 millions de dollars étaient réservés à la capture et au stockage du carbone. Cette technologie est importante et elle présente certainement un grand intérêt pour les sociétés qui exploitent les sables bitumineux. Toutefois, ce n'est pas la seule question en cause. Ce qui est préoccupant, c'est que les conservateurs souhaitent donner l'impression qu'ils ont mis en place ce merveilleux fonds pour une gamme complète d'énergies propres. Ce que nous constatons, c'est qu'en fait, l'argent ne va qu'à un seul secteur, ou presque.
Outre cette question de confiance fondamentale, on s'inquiète aussi de ce qui est absent du projet de loi. Par exemple, quel genre de consultations a-t-on tenues relativement à la deuxième section qui traite du commerce interprovincial? Le gouvernement a-t-il consulté les provinces? On ne le sait pas.
Toutes sortes d'autres questions posent problème. La période de questions et d'observations qui, je l'espère, suivra me permettra d'en parler de manière plus détaillée.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de débattre aujourd'hui du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur l'efficacité énergétique qui a pour but d'élargir les paramètres réglementaires de la présente loi.
L'essence de ce projet de loi est louable. L'actuelle loi date de 1992. Il était donc plus qu'urgent, avec toutes les innovations technologiques, qu'on puisse se pencher à nouveau sur cette loi. Je vois à quel point nous sommes souvent en retard. C'est mon fils de 15 ans qui me rappelle constamment qu'il faut faire attention à l'environnement, utiliser les bacs de récupération et économiser l'énergie. Donc, je serai contente de pouvoir lui dire, en fin de semaine, qu'on travaille à améliorer les choses.
Les modifications proposées dans ce projet de loi sur l'efficacité énergétique vont dans la bonne direction car elles visent des produits non réglementés et elles augmentent les standards pour d'autres produits. Cependant, nous devons déterminer si ce projet de loi n'est pas qu'une mise à jour des normes de l'Office de l'efficacité énergétique. Nous devons manifester à cet égard une réelle volonté d'améliorer l'efficacité énergétique de certains produits consommateurs d'énergie dans le but d'améliorer notre rendement énergétique et non dans le but de permettre au gouvernement fédéral d'affirmer qu'il s'occupe d'environnement. Parce que, nous devons l'admettre, cette initiative, c'est bien peu face à la problématique des changements climatiques, de notre consommation galopante d'énergies fossiles et le manque de volonté de ce gouvernement d'agir en matière de protection de l'environnement. Tout de même, ce projet de loi est un début et pour le peu que ce gouvernement fait en matière d'environnement, nous devons quand même considérer les améliorations apportées à la loi actuelle.
Les modifications de ce projet de loi visent donc à considérer l'avancement des connaissances sur l'efficacité énergétique, à élargir le pouvoir réglementaire du ministre et introduire la notion de catégorie au lieu de considérer chaque produit individuellement, à renforcer les pouvoirs du ministre en matière d'étiquetage des produits consommateurs d'énergie et à normaliser ou standardiser, si on veut, le processus et à augmenter les responsabilités de rapport à la Chambre des communes. Ces objectifs sont, je le répète, tout à fait louables. Reste à savoir dans quelle mesure ils seront appliqués.
Par exemple, les modifications prévues par ce projet de loi permettraient l'établissement de normes sévères d'émissions des véhicules et d'améliorer leur efficacité énergétique puisqu'ils influent sur la consommation d'énergie. Le projet de loi permettrait également, tel que proposé plusieurs fois par le Bloc québécois, la standardisation des réglementations d'efficacité énergétique en catégorie de produits et ainsi de mettre en place un étiquetage écoénergétique obligatoire des véhicules, une mesure qui existe en Suisse depuis 2002.
Nous pourrions ainsi envoyer un message clair aux consommateurs qui désirent consommer d'une façon plus responsable en les dirigeant vers une catégorie de véhicules classés ou normés « écologiques » plutôt que vers certains véhicules bien précis.
Plusieurs modifications sont intéressantes dans ce projet de loi, notamment les suivantes. La volonté de catégoriser les produits consommateurs d'énergie permettra de les regrouper à l'intérieur d'une même caractéristique commune de consommation d'énergie et de l'usage auquel sont destinés ces produits. La deuxième modification est le pouvoir du gouverneur en conseil qui s'étendra à une catégorie de produits et non à un simple produit. Cette extension du pouvoir réglementaire permettra une meilleure emprise de la loi sur l'efficacité énergétique sur toute une gamme de produits. Ce projet de loi permet aussi de fixer des normes nouvelles ou supplémentaires pour des matériels et bien industriels et de consommation, tels que les machines à laver commerciales, les lave-vaisselle, les lampes fluorescentes et à incandescence, les chargeurs de batteries, notamment, et beaucoup d'autres.
Ainsi, ce projet de loi pourra tenir compte du mode « veille » qui est une proposition à retenir dans l'optique où les produits consommateurs d'énergie qui consomment de l'énergie tout en étant en mode « fermé » ont proliféré depuis quelques années. Que ce soit les nouveaux types de téléviseurs, lecteurs DVD, appareils ménagers ou autres, une foule de produits consomme constamment de l'énergie même si on ne les utilise pas. Ces appareils sont dotés de « mémoire interne » qui peut être affectée par le simple fait de les débrancher.
À cet égard, l'Office de l'efficacité énergétique estime que si tous ces produits consommaient une quantité d'énergie minimale en mode veille, chaque ménage type économiserait 35 $ par année en électricité. Cela semble peu, mais cette économie de consommation à l'échelle canadienne équivaut à la consommation d'environ 300 000 ménages pour une année. C'est donc considérable. Ce qu'apporte ce projet de loi sur ce plan est vraiment très important. Le nombre de type d'appareils utilisant le mode veille ne fera sans doute que croître au cours des prochaines années. C'est pourquoi il est important de se pencher sur la réglementation de la consommation d'énergie en mode veille de ce type d'appareils.
L'obligation du ministre de déposer des rapports à la Chambre des communes est une modification importante que je considère souhaitable. Le ministre des Ressources naturelles devra, tous les trois ans, comparer les normes d'ici à celles des États-Unis et du Mexique pour vérifier si elles sont au diapason. Comme beaucoup d'appareils ménagers nous viennent de ces pays en vertu du libre-échange, une normalisation est importante. Cette approche, la normalisation de l'étiquetage et des critères de l'efficacité énergétique, pourra éventuellement faciliter l'établissement d'un futur marché du carbone.
Évidemment, cela doit être fait avec volonté et compétence. Sur ces deux points, qu'on me permette de douter de la volonté du gouvernement conservateur de réellement protéger l'environnement. Le bilan conservateur ne nous permet pas de croire que, pour ce gouvernement, l'environnement est une priorité. Je m'explique. Ce projet de loi possède plusieurs qualités, notamment celle de considérer le mode veille dans l'établissement des normes d'efficacité énergétique dont plusieurs appareils dépendent aujourd'hui pour un bon fonctionnement.
Cependant, le gouvernement se targue, avec ces modifications proposées sur la Loi sur l'efficacité énergétique, de mettre en place son nébuleux Plan vert. Ce plan vert tourne beaucoup plus vers le brun. Je suis consciente que le renforcement des lois entourant l'efficacité énergétique des téléviseurs, des lecteurs DVD, des électroménagers et d'autres produits consommateurs d'énergie est une bonne chose en soi. Toutefois, des mesures musclées et intégrées sont nécessaires pour arriver à des résultats concrets. Nous avons trop attendu.
Le cadre réglementaire du gouvernement pour lutter contre les gaz à effet de serre est biaisé à sa source. Il repose sur des baisses d'intensité des émissions pour chaque unité de bien produit au lieu de considérer une cible absolue d'émissions de GES. Il existe pourtant un consensus au Québec et ailleurs dans le monde qui privilégie l'approche de baisse absolue qui permettra la création d'un marché du carbone et d'une bourse du carbone à Montréal.
L'approche choisie par ce gouvernement est injuste à l'égard du Québec. Ce dernier a effectivement fait d'immenses efforts depuis 1990 pour réellement diminuer, en baisses absolues, ses émissions de GES. Pourtant, les entreprises du Québec ne pourront bénéficier des efforts consentis depuis près de 20 ans. Il est de notre devoir de ne pas voir ces efforts balayés sous le tapis à cause de l'idéologie néoconservatrice qui fait tout pour opposer environnement et économie.
Par exemple, une aluminerie québécoise qui a déjà réduit ses émissions de GES de 15 p. 100 par rapport à 1990 devra consentir à la même réduction de l'intensité de ses émissions qu'une usine d'extraction des sables bitumineux de l'Alberta qui a vu ses émissions de GES doubler depuis 1990. Par exemple, notre industrie manufacturière sera encore une fois pénalisée puisqu'elle ne pourra monnayer ses efforts comme elle aurait pu le faire dans un régime de réduction de cibles absolues.
Au Québec, nous rejetons cette vision du passé. L'économie et l'environnement vont de pair, et nos entreprises sont parfois parmi les plus performantes au monde sur le plan environnemental. Le Québec possède une économie distincte de celle du Canada. En appliquant cette approche uniforme à toutes les entreprises, le gouvernement ne laisse pas de place à une véritable approche territoriale qui permettrait au Québec d'agir selon ses intérêts et ses particularités.
C'est pourquoi nous affirmons que le Plan vert du gouvernement conservateur dont ce projet de loi découle est un plan inefficace.
Les dérèglements climatiques constituent un des défis les plus importants auxquels nous faisons face.
Alors que les évidences scientifiques s'accumulent et que l'ampleur des conséquences liées à ce phénomène est étourdissante, il est urgent d'agir sans délai, de manière efficace et équitable.
Ce projet de loi est un pas en avant, mais nous avons toute une côte à remonter, et ce gouvernement n'a pas du tout la volonté de faire le reste du chemin avec le Québec. Le Bloc québécois réclame un plan de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, c'est-à-dire une réduction moyenne des émissions de gaz à effet de serre de 6 p. 100 sous le niveau de 1990 pour la période 2008-2012.
L'inaction des libéraux et l'entêtement idéologique des conservateurs ne font rien pour nous aider à combattre ce problème.
Le Bloc québécois propose l'établissement de cibles de réduction des gaz à effet de serre à court et à moyen terme — 2012-2020 — avec pour base de référence l'année 1990, sur une approche territoriale, sur la création d'une bourse du carbone à Montréal et sur des mesures fédérales que le gouvernement peut entreprendre dans ses propres champs de compétence.
En terminant, le projet de loi est, comme je l'ai dit précédemment, un pas en avant, mais il reste un énorme bout de chemin à faire. Nous sommes favorables à l'essence de ce projet de loi, mais avec ce gouvernement, nous nous méfions de sa sincérité en matière de protection de l'environnement et de l'économie d'énergie.
Le gouvernement conservateur devrait cesser d'octroyer des millions de dollars à l'industrie pétrolière, cesser d'encourager l'exploitation des sables bitumineux, il devrait diminuer notre dépendance au pétrole et, au contraire, permettre le développement des énergies renouvelables, encourager la recherche environnementale et l'essor de l'économie verte, l'économie de demain, au lieu de faire de ce projet de loi louable mais limité, une pierre angulaire de son fumeux plan vert.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens dans ce débat sur le projet de loi . Mon collègue de en a longuement parlé un peu plus tôt et il a soulevé bon nombre de points pertinents en rapport avec l'efficacité énergétique. Ses commentaires méritent que les gens en prennent connaissance. Il a surtout parlé du gaspillage d'énergie. Lorsque les politiciens visitent leurs électeurs pendant les campagnes électorales, ils entrent dans les maisons et ont alors l'occasion de voir des petits voyants lumineux qui clignotent ça et là, sur les magnétoscopes, les ordinateurs et les téléphones inutilisés. Tous ces appareils dépensent inutilement de l'énergie. C'est beaucoup d'énergie perdue.
Ce projet de loi propose toute une série de modifications à la Loi sur l’efficacité énergétique en vue d'élargir la portée des moyens que le gouvernement peut prendre pour réglementer les produits qui consomment de l'énergie. Nous pouvons bien sûr opter pour la réglementation et encourager les gens à adopter de bonnes pratiques, mais en tant que citoyens responsables, il y a également bien des choses que nous devons faire pour économiser de l'énergie en éteignant, par exemple, nos ordinateurs et autres appareils électriques lorsque nous prévoyons nous absenter pendant plus d'une journée. C'est le genre de choses que nous pourrions faire.
Ce projet de loi est fondé sur le projet de loi qui a été présenté au cours d'une législature précédente et qui visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le projet de loi reprend certains des points qui avaient été soulevés dans le projet de loi C-30. Après que le comité de la Chambre eut présenté toute une série d'amendements aux dispositions du projet de loi C-30 portant sur les changements climatiques, le gouvernement a décidé de ne pas reprendre le débat sur ce projet de loi à la Chambre. Le projet de loi C-30 est mort au Feuilleton au moment de la prorogation de la première session de la 39e législature. Plutôt que de ramener le projet de loi en entier, le gouvernement a alors décidé d'en extirper les dispositions portant sur la Loi sur l'efficacité énergétique et d'en faire l'objet d'un nouveau projet de loi distinct qui a été présenté au Sénat. Ce dernier n'a pas franchi l'étape de la deuxième lecture au Sénat avant le déclenchement des élections au mois d'août 2008.
Les dispositions de ce projet de loi ne portent pas à controverse. En fait, on s'attend généralement à ce que la plupart des députés et des partis l'appuient à la Chambre des communes parce qu'il reflète bien l'esprit et l'intention de l'ancien projet de loi , ce que recherchaient principalement les partis de l'opposition.
La réglementation efficace du matériel consommateur d’énergie fait partie d'un ensemble d'outils dont le gouvernement disposera pour lutter contre le réchauffement climatique. Comme mon collègue l'a dit plus tôt, de nombreux députés du parti ministériel nient l'existence des changements climatiques. Beaucoup d'intervenants précédents ont soulevé des points qui confirment ce fait. Grâce à ce projet de loi, nous espérons que le gouvernement relèvera, non pas de gros, mais de petits défis en faisant un certain nombre de petites choses qui peuvent contribuer à changer la manière dont l'énergie est utilisée.
Les Canadiens sont au courant de beaucoup de petites choses que nous devrions faire chaque jour pour gaspiller moins d'énergie, mais parfois, nous avons besoin d'un peu d'encouragement pour passer aux actes. Bien que personne d'entre nous n'aime vraiment les règlements, parfois il faut en avoir pour que nous soyons poussés à faire ce qu'il faut dans l'intérêt de l'environnement.
Une autre chose importante qu'il faudrait faire pour protéger l'environnement et augmenter notre efficacité énergétique, c'est de mieux sensibiliser les gens. Parfois nous ne nous rendons pas compte que, globalement, les petits gestes que l'on pose en matière d'efficacité énergétique peuvent mener à d'importantes économies au chapitre de l'énergie.
Regardons les petites choses que nous pouvons faire. Pensons à la période des Fêtes, quand beaucoup de gens installent des lumières de Noël. Dans ma province, c'est la période de pointe de l'année en matière de consommation énergétique en raison des lumières qui décorent les arbres de Noël et les maisons et des autres formes d'éclairage. Depuis que les DEL sont sur le marché, cela nous a permis d'être si efficaces que la consommation énergétique a considérablement diminué.
Par conséquent, cela montre qu'une campagne de sensibilisation et l'imposition de règlements peuvent être efficaces. Ce ne sont que deux exemples parmi beaucoup d'autres.
Au cours des 15 à 20 dernières années, il est incroyable de voir les progrès qui ont été réalisés au chapitre de l'efficacité énergétique dans l'industrie agricole, et nous pouvons faire beaucoup plus. Le gouvernement peut faire beaucoup plus pour nous aider dans ce sens.
Ce serait vraiment utile si le gouvernement utilisait, dans ses programmes, certaines des ressources qu'il a à sa disposition. Nous savons qu'il a clairement laissé tomber le secteur agricole jusqu'à maintenant, spécialement les producteurs primaires, mais il n'est pas si difficile que cela pour lui d'élaborer des programmes. Que ce soit au moyen d'incitatifs fiscaux ou de subventions ou par l'entremise des agences de développement régional, d'Industrie Canada ou d'Environnement Canada, le gouvernement pourrait élaborer des programmes de financement qui aideraient les producteurs primaires à acheter l'équipement et la technologie qui réduiraient la quantité d'énergie utilisée pour la production primaire sur nos fermes.
Bien que le gouvernement refuse de l'admettre, nous savons que l'agriculture, les pêches, l'exploitation minière et l'exploitation forestière dans les régions rurales du Canada sont des secteurs à l'origine de la richesse économique de notre pays. Toute aide pouvant être apportée à ces secteurs en difficulté en cette période de récession serait bénéfique pour l'ensemble du pays.
Au moment où des prétendues mesures de relance économique sont offertes, le gouvernement du Canada aurait eu l'occasion de mettre au point des programmes pour aider tous ces secteurs à réduire leur consommation d'énergie et à améliorer leur situation financière. Il n'a cependant pas saisi cette occasion.
J'aimerais donner quelques exemples dans le secteur agricole. Du côté de l'équipement, les tracteurs que nous utilisons aujourd'hui sont beaucoup plus éconergétiques. Les agriculteurs travaillent de façon plus efficace en consommant moins d'énergie à l'acre. Une des grandes améliorations est l'utilisation de systèmes de navigation, que ce soit pour la pomme de terre ou d'autres cultures en rangs ou pour la pulvérisation. On peut faire un meilleur travail en ne passant qu'une fois à un endroit, au lieu de deux ou trois fois, ce qui permet d'économiser une quantité énorme d'énergie et d'accroître l'efficacité. On obtient ainsi une réduction des émissions de gaz à effet de serre pour chaque unité de production sur nos fermes.
Bon nombre de Canadiens, surtout dans les centres urbains, qui ne connaissent pas bien le milieu agricole ont une étrange perception des agriculteurs. Les producteurs primaires, les agriculteurs, ont toujours été à la fine pointe de la technologie. Qu'il s'agisse d'efficacité énergétique, de rendement à l'acre ou autre, ils sont à la fine pointe de la technologie. C'est une occasion formidable d'aider le milieu agricole à rendre ses activités plus efficaces.
Je pourrais parler aussi de la production laitière. J'ai été producteur laitier, et je connais bien ce type de production. Davantage de gens devraient pouvoir se doter de systèmes éconergétiques. Des dépenses dans ce secteur permettraient à un plus grand nombre de producteurs d'acquérir ce type de systèmes éconergétiques.
Je me permets de vous donner un exemple. Voici. À la sortie du pis, le lait est chaud, et on le refroidit à l'aide de ce qui ressemble aux radiateurs d'autrefois. Le lait recueilli à l'aide du système de traite est pompé dans ce refroidisseur. Cette machine permet d'utiliser la chaleur du lait pour chauffer l'eau qui servira au nettoyage et à la désinfection du système, voire dans certains cas, au chauffage de l'étable. C'est un système très efficace.
Plutôt que de perdre la chaleur du lait et de placer le lait chaud dans un réfrigérateur qui consomme de l'énergie, de manière à ce que le lait soit conservé à la température idéale jusqu'à son expédition à l'usine de traitement, le nouveau système permet d'extraire la chaleur du lait et de l'utiliser à d'autres fins, que ce soit pour chauffer de l'eau afin de désinfecter le système ou autre. Le système refroidit le lait, si bien que celui-ci est pratiquement froid lorsqu'il arrive dans le réfrigérateur. Le refroidissement du lait à la température voulue nécessite donc moins d'énergie. Le lait peut être conservé à la température idéale jusqu'à son expédition à l'usine d'embouteillage, dans une fromagerie ou ailleurs.
Que je sache, dans le passé, les gouvernements provinciaux accordaient des subventions afin d'inciter les producteurs à acquérir des refroidisseurs de lait en vrac, un système innovateur à l'époque. Le secteur de la production laitière est un secteur que le gouvernement pourrait aider en offrant des mesures incitatives et en encourageant les économies d'énergie. Je sais que cela dépasse le cadre du projet de loi, mais c'est un exemple qui illustre bien que le gouvernement peut agir autrement, au-delà du régime règlementaire, et fournir une aide considérable au milieu agricole.
C'est la même chose en ce qui concerne l'aménagement des fermes. De nouveaux concepts sont apparus selon lesquels le mouvement naturel de l'air est mis à profit à la place des ventilateurs, qui sont utilisés dans de si nombreux endroits.
J'ai un autre exemple à vous donner. Ce matin, j'ai participé à une réunion intéressante avec des représentants de l'industrie des serres. L'industrie canadienne des serres est l'une des industries les plus innovatrices dans notre pays. En Ontario seulement, il y a environ 1 800 acres de terrain sous serre. En Colombie-Britannique, ce sont à peu près 700 acres et au Québec, entre 60 et 80, je crois.
J'étais sur une exploitation de 52 acres où des plants de tomates et de concombres poussent sous serre toute l'année. L'électricité est l'une des choses qui coûte le plus cher. C'est pourquoi des agriculteurs ont décidé d'épouser de nouveaux concepts. C'est un domaine où le gouvernement, encore une fois, pourrait apporter son aide. En fait, je crois que l'installation du nouveau système dans une de ces exploitations coûte près de 6 millions de dollars.
Outre l'énergie solaire, pour chauffer, on peut utiliser le gaz naturel. Le gaz naturel dégage un sous-produit contenant du CO2 dont les plants ont besoin pour produire des tomates et des concombres. On crée un phénomène de recyclage qui sera extrêmement payant à long terme. Il s'agit encore une fois d'accroître l'efficacité énergétique dans le but d'augmenter la rentabilité et de réduire les gaz à effet de serre au bout du compte.
Énormément de possibilités s'offrent à nous pour ce qui est de l'efficacité énergétique. Cette mesure législative nous amènera un peu plus loin dans cette direction. Elle élargit considérablement la capacité du gouvernement à prendre un règlement concernant les produits qui ont une incidence sur la consommation d'énergie et nous appuyons cela. Il n'est pas nécessaire que le règlement soit très sévère. Comme je l'ai mentionné au tout début, dans une grande mesure, il peut s'agir davantage d'une campagne de sensibilisation pour que les gens sachent ce qui est disponible sur le marché. Le règlement peut inciter à faire une meilleure utilisation des produits et suggérer de fermer certains appareils ou d'acheter de l'équipement ou de la machinerie plus efficace dans les industries, les fermes, sur les bateaux de pêche, dans le secteur forestier ou ailleurs.
Nous appuyons ces modifications puisqu'elles sont essentiellement identiques à celles proposées dans le projet de loi C-30, sur la qualité de l'air, que le Parti libéral a appuyé. Pour une raison qui m'échappe, le gouvernement du Canada a décidé de faire disparaître ce projet de loi. C'était peut-être une mesure législative trop tournée vers l'avenir pour que le gouvernement actuel en comprenne l'importance, qu'il l'adopte et qu'il fasse du Canada un chef de file dans le domaine des changements environnementaux.
Si nous avions adopté ce projet de loi, le Canada aurait été en tête de file plutôt que dans la file. Dans le contexte actuel de récession, on voit davantage de suiveurs que de chefs de file du côté du gouvernement. Cela explique peut-être pourquoi le gouvernement a laissé tomber la Loi canadienne sur la qualité de l'air. Maintenant, il faut à tout le moins l'inciter à aller un peu plus loin avec la Loi sur l'efficacité énergétique.
Nous avons hâte de voir le règlement, mais il faudra s'assurer que ces modifications auront une véritable incidence sur la société canadienne.
Je fait brièvement état d'une réalisation de ma province. Une des initiatives du premier ministre Robert Ghiz et du gouvernement libéral de l'Île-du-Prince-Édouard porte sur l'énergie. On utilise de plus en plus l'énergie éolienne pour répondre aux besoins énergétiques. La province a élaboré un plan directeur sur l'utilisation de l'énergie éolienne visant à satisfaire à une part de plus en plus grande des besoins énergétiques de l'île. Le site canadien d'essais éoliens se trouve à l'Île-du-Prince-Édouard. Voilà qui montre qu'une petite province fait figure de chef de file pour ce qui est de l'utilisation de l'énergie éolienne afin de répondre aux besoins des Canadiens et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole sur le projet de loi et de participer à ce débat.
C'est toujours instructif de voir le député libéral de interpeller les députés conservateurs pour avoir plongé le Canada dans un déficit, alors que le Parti libéral du Canada, à 62 reprises, a soutenu le Parti conservateur dans cette descente aux enfers et dans la création du déficit canadien. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre, mais on n'en est pas à une incongruité près ici au Parlement. C'est un peu pour cela que les politiciens se retrouvent toujours avant-derniers dans l'échelle de valeurs des Canadiens. Je ne dirai pas qui sont les derniers. En effet, en cette Chambre, on prend des positions tout à fait contraires à ce qu'on dit dans ses discours. C'est la réalité des libéraux, et c'est pourquoi ils ont perdu presque toute crédibilité au Québec.
Le projet de loi , déposé devant nous aujourd'hui, se veut une . Je dirai d'entrée de jeu que le Bloc québécois sera en faveur du principe du projet de loi. Les groupes environnementalistes et ceux qui s'intéressent un peu à l'environnement ne tombent pas dans le piège facilement, mais quand le gouvernement conservateur dépose un projet de loi en matière d'efficacité énergétique, c'est un pas. Il faut donc l'étudier en comité, le bonifier et voir l'ouverture d'esprit avec laquelle le Parti conservateur veut bien l'analyser. Ce projet de loi n'est pas une panacée à tous nos problèmes énergétiques, loin de là, mais ma collègue de a bien présenté la position du Bloc québécois. Encore une fois, quand le gouvernement fait un pas, on doit le faire tous ensemble, tout en restant très réalistes quant aux résultats escomptés.
Le projet de loi compte huit articles. Je vais résumer la teneur de ce projet de loi pour informer les hommes et des femmes qui nous écoutent.
L'article 1 crée l'article 2.1 aux définitions de la Loi sur l'efficacité énergétique. Il vise à préciser le sens à donner au terme « catégorie ». Le catégorie de matériels consommateurs d'énergie peut être définie selon les caractéristiques communes de consommation d’énergie des matériels, l’usage auquel ils sont destinés ou les circonstances dans lesquelles ils sont normalement utilisés.
L'article 2 parle de commerce interprovincial et d'importation. Dans l'actuelle Loi sur l'efficacité énergétique, l'alinéa 4.1b) interdit aux fournisseurs d'expédier de la province de fabrication dans une autre province, pour le vendre ou le louer, du matériel de consommation d'énergie non conforme à certaines exigences. L'article 2 modifie cette disposition en remplaçant la phrase citée par la suivante: « d’une province à une autre, aux fins de vente ou de location ». De plus, l'alinéa 4.1b) de la version anglaise actuelle qui exige qu'une étiquette soit apposée sur les matériels ou les emballages, est modifié pour exiger l'apposition d'une étiquette « in accordance with the regulations ». C'est un éclaircissement qui se veut le bienvenu parce qu'on parle des appareils dans ce projet de loi, et tous les appareils électroménagers consommateurs d'énergie font partie de ces appareils.
On le sait, plusieurs citoyennes et citoyens ont encore des appareils très énergivores. D'ailleurs, au Québec, Hydro-Québec donne une somme de 60 $ à ceux qui changent leur réfrigérateur. Hydro-Québec va même cueillir l'équipement à la maison. C'est une façon de retirer du marché les équipements trop énergivores. Dans un projet de loi, si on veut interdire le transport d'une province à l'autre des équipements, on parle alors d'importateurs, de vendeurs et de fournisseurs. Ce ne sont pas toujours des équipements neufs, il peut y avoir un commerce de ces équipements usagés. On ne voudrait pas qu'on puisse transférer ces équipements d'une province à l'autre ou même les vendre dans une même province.
L'article 3 ajoute une spécification aux renseignements que doit communiquer le fournisseur au ministre.
Dorénavant, les renseignements réglementaires devront inclure des données sur l'expédition ou l'importation du matériel concerné.
L’article 3 modifie l’article 5 de la Loi sur l'efficacité énergétique, qui dispose que le fournisseur qui expédie ou importe du matériel consommateur d’énergie doit déposer des renseignements. Selon l’actuel paragraphe 5(1), le fournisseur doit « déposer » auprès du Ministre « un rapport qui contient les renseignements réglementaires concernant l’efficacité énergétique du matériel consommateur d’énergie ». Le projet de loi modifie le libellé afin d’exiger du fournisseur qu’il « communique » — ce n'est donc pas juste déposer, puisqu'il aura l'obligation de communiquer — au ministre les renseignements et ajoute l’obligation de communiquer les renseignements concernant l’efficacité énergétique, l’expédition ou l’importation de matériels.
C'est important parce que, finalement, ce projet de loi s'attaque à la base même de la chaîne de distribution. Cela touche les fournisseurs et les importateurs. C'est triste parce qu'avec tous les gouvernements, autant libéraux que conservateurs, on a vu tantôt les collègues dire lequel dans le passé a été le meilleur ou le pire. Mais une chose est certaine, on doit cibler des importateurs parce qu'on ne fabrique pratiquement plus d'équipement tout simplement parce qu'on a décidé de laisser aller l'industrie et de laisser complètement ces secteurs à d'autres pays émergents.
C'est donc maintenant, alors qu'on n'en fabrique pratiquement plus, qu'on doit s'assurer que ce qu'on nous vend est respectueux de l'environnement, et c'est trop souvent là le problème.
Lorsque vient le temps des Fêtes, il est question de tous les jouets qui contiennent du plomb et de tous les problèmes vécus par le Canada parce qu'il n'a pas adopté des réglementations assez sévères et qu'il a justement permis à des pays de produire des biens qu'on n'oserait même pas produire chez nous. On les laisse faire et, finalement, on les achète. On laisse aussi ces gens distribuer ces équipements, produits dans d'autres pays, qui ne font plus partie de notre façon de voir l'environnement et de consommer des biens et des services.
Des modifications de formes semblables — on parle de l'article 3 — sont proposées pour les alinéas 5(2)a) et 5(2)b) et 5(1). En outre, l’article 3 exempte le fournisseur, dans certains cas, de l’obligation de communiquer des renseignements concernant l’efficacité énergétique du matériel consommateur d’énergie, mais non de l’obligation de communiquer des renseignements concernant l’expédition ou l’importation de ce matériel.
C'est un peu complexe et je dirais que ce n'est pas voulu, enfin je l'espère. En tout cas, je fais confiance à ma collègue de qui, en comité, pourra poser les questions nécessaires aux témoins qui viendront comparaître pour s'assurer que toute cette réglementation veut véritablement faciliter l'échange de renseignements.
Donc, une fois qu'on est conscient que tout le matériel ou que la grande majorité des équipements ou des matériels qui sont vendus à la consommation proviennent majoritairement d'autres pays et qu'on constate que certains de ceux-ci ne respectent pas l'efficacité énergétique, il faut s'assurer par ce projet de loi qu'on n'a pas d'évitement. C'est la façon de faire des conservateurs, soit d'essayer de déposer un projet de loi et de permettre, entre autres, à l'industrie pétrolière d'en sortir grande gagnante. C'est un peu le cas lorsqu'ils nous parlent de leur bourse du carbone et de l'année 2010 comme date de référence.
On se souviendra que le Protocole de Kyoto fixe 1992 comme date de référence. Ainsi, toutes les industries québécoises — les alumineries et les papetières — qui ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à ce qu'elles émettaient en 1992 et qui ont réussi à atteindre les objectifs de Kyoto devront, en fonction de la nouvelle date de début, soit de 2010 ou 2012 proposée par le gouvernement conservateur, refaire les efforts, alors qu'elles avaient fait les efforts qu'aucune entreprise au Canada n'avait réussi à faire.
C'est donc pour cela qu'en cette Chambre, jour après jour, semaine après semaine, le Bloc québécois se lève haut et fort pour dire à tous les autres partis de ne pas oublier que l'effort a été fait au Québec. Les grandes manufacturières du Québec ont fait des efforts et sont prêtes à respecter le Protocole de Kyoto alors que ce n'est pas le cas dans les autres provinces canadiennes. Ce n'est surtout pas le cas avec les pétrolières et les sables bitumineux. D'une certaine manière, c'est triste de toujours être obligés de se lever et défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois.
On aimerait, nous aussi, que tous les politiciens en cette Chambre comprennent ce que vivent les industries manufacturières et les industries du Québec, les forestières, les alumineries et les papetières qui ont fait les efforts pour atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto. S'il y avait une bourse internationale du carbone, elles seraient prêtes à vendre leurs crédits parce qu'elles ont dépassé les objectifs du Protocole de Kyoto. Elles pourraient donc faire de l'argent au moment où on se parle. En effet, l'environnement n'est plus seulement une question de dépenses, c'est une question de revenus, c'est une question économique. Maintenant, on fait de l'argent en environnement quand on fait des efforts.
Pour tous ces efforts qui ont été faits au Québec, les conservateurs proposent de recommencer et de fixer une nouvelle date: 2010 ou 2012. On va commencer, et ceux qui auront réussi à émettre moins qu'à la date de référence pourront émettre des crédits. On imagine les forestières, les alumineries, les manufacturières qui ont déjà fait ces efforts! On leur demande un effort supplémentaire. C'est pourquoi nous disons que le gouvernement doit prévoir des compensations pour ceux qui ont fait mieux que tout le monde et qui seront pénalisés.
Comme je le disais tout à l'heure, quand les conservateurs déposent un projet de loi, ils favorisent encore les pollueurs. Ils vont prévenir les pétrolières que 2010 ou 2012 sera le point de départ et qu'elles devront réduire leurs émissions. Si elles le font, elles auront droit aux crédits. Elles n'auront même pas besoin d'en acheter, elles seront capables d'en vendre. Pour ceux et celles qui suivent ce dossier, c'est le monde à l'envers.
Mais ce n'est pas drôle pour les alumineries, les papetières et pour toutes les compagnies qui avaient prévu le coup. Celles qui voulaient vendre un produit à l'étranger s'étaient dit qu'elles feraient des efforts et qu'elles seraient consciencieuses. Elles avaient décidé de respecter l'objectif mondial qu'on se donnait avec le Protocole de Kyoto, avec 1992 comme date de référence. Ces gens-là, à cause d'une décision du gouvernement conservateur, seront pénalisés pour le reste de leurs jours, dans des situations qui ne sont déjà pas faciles économiquement. Le Bloc québécois n'a donc pas d'autre choix, encore une fois, que de se lever jour après jour en cette Chambre pour décrier cette façon d'agir des conservateurs.
Ce projet de loi vise donc à modifier la Loi sur l'efficacité énergétique et se veut une loi à caractère environnemental. Le Parti conservateur dit même que cela fait partie de son Plan vert. Le beau Plan vert des conservateurs! L'environnement sera sauvé avec cela! Par contre, il faut se dire que c'est un pas et que des choses bougent. Il y a effectivement des problèmes du côté des électroménagers. On importe beaucoup d'électroménagers. On les achète de pays qui n'ont pas les mêmes normes environnementales, et il est normal d'exiger un étiquetage. Il faut que ce soit clair lorsque ces équipements arrivent ici au pays, il faut qu'on connaisse leur consommation énergétique. S'ils ne respectent pas les normes, on doit les retourner d'où ils viennent ou ne pas en acheter, tout simplement. C'est un peu ce que veut faire ce projet de loi. S'il ne le fait pas, on pourra se fier à la députée de : à sa sortie du comité, c'est ce qu'il fera. C'est l'objectif qu'il faut atteindre. Ce projet de loi nous fera avancer du point de vue environnemental. On peut se fier au Bloc québécois pour atteindre l'objectif fixé par ce projet de loi. Il n'y aura ni détournement ni cachette « à la conservateur ». On s'assurera de cela.
L'article 4 comporte plusieurs modifications de forme au libellé des articles portant sur les dossiers et documents que le fournisseur doit tenir. Selon l'actuel article 7, le fournisseur doit tenir des documents et dossiers qui permettent au ministre de vérifier l'exactitude et l'intégralité des renseignements qu'ils contiennent. Selon le projet de loi, le fournisseur doit tenir des documents et dossiers suffisants pour permettre au ministre de faire la vérification.
Je suis d'accord avec mes collègues qui ont parlé avant moi de projet de loi ou qui ont posé des questions. Ce projet de loi aurait dû être modifié et la loi devrait être ajustée tous les cinq ans. En effet, dans l'industrie, tout évolue très vite. Le gouvernement devrait donc s'assurer rapidement de faire ce suivi pour que le projet de loi s'ajuste aux développements technologiques de l'industrie.
Cela devrait être fait automatiquement. Le ministre veut modifier la définition par l'article 4 en ajoutant le mot « suffisants » aux documents et aux renseignements que doit fournir l'industrie. Il s'est aperçu qu'on ne lui fournissait pas ce dont il avait besoin afin de prendre une décision éclairée. On s'attaque donc aux fournisseurs dans cet article 4, comme je le disais plus tôt, à tous les fournisseurs importateurs qui achètent des produits ou qui les font fabriquer à l'extérieur du pays, dans des pays émergents, bien souvent, qui n'ont pas à respecter les normes environnementales que l'on s'est données. Or si on n'a pas les détails sur la fabrication, le contenu ou la qualité énergétique des produits, c'est alors assez difficile de prendre une décision pour savoir si cet équipement respecte nos normes et nos conditions.
C'est donc normal que l'on veuille jeter un éclairage sur cet article. On fait de la sémantique, mais on ajoute un peu de rigueur à cette loi qui aurait probablement dû être modifiée très rapidement il y a cinq et qui sera alors possiblement complètement désuète. Encore une fois, je me fie à ma collègue de et à mes collègues du Bloc québécois qui siégeront au comité pour s'assurer que ce projet de loi évolue dans le bon sens et soit ajusté au rythme des développements dans l'industrie.
L'article 5 parle de l'extension du pouvoir réglementaire, l'une des principales modifications apportées par le projet de loi S-3 à la Loi sur l'efficacité énergétique. Cet article modifie le pouvoir réglementaire du gouverneur en conseil. Dorénavant, celui-ci pourra cibler: par le truchement du règlement, une catégorie des produits, alors que son pouvoir est très restreint au simple produit; les produits qui régissent la consommation d'énergie; les produits qui influent sur la consommation d'énergie. Il modifie aussi la version anglophone.
En ce qui concerne l'étiquetage, la partie III étend le pouvoir réglementaire relativement à l'étiquetage et le renforce en offrant au gouverneur en conseil la possibilité de régir l'ensemble des informations figurant sur les produits consommateurs d'énergie, alors que son pouvoir était restreint aux informations relatives à l'efficacité énergétique. Une fois de plus, on est obligés d'élargir la définition, d'ajouter à cette définition pour qu'il y ait plus de rigueur. Ainsi, lorsqu'on fera de l'étiquetage, on aura les véritables détails.
On en est là, parce que l'on constate que, finalement, l'industrie, les importateurs et les fournisseurs ont tout fait ce qu'il fallait pour ne pas nous indiquer la réalité de la consommation énergétique afin, justement, de pouvoir vendre des produits dont la fabrication leur coûtait probablement moins cher parce qu'ils essayaient par tous les moyens de dire qu'ils étaient conformes à la loi alors qu'ils ne l'étaient pas en réalité. Voilà un des avantages de ce projet de loi.
Toutefois, il ne faut pas que le gouvernement conservateur, par toutes sortes de petits chemins et de détours, essaie de nous faire avaler une couleuvre. Je me fie, encore une fois, à ma collègue de et aux députés du Bloc québécois qui s'assureront que les vraies questions seront posées au comité. L'article 5 fera également des ajustements.
L'article 6, lui, traite du rapport fait au Parlement. La seconde modification d'importance concerne la responsabilité du ministre quant au rapport qu'il doit déposer à la Chambre des communes. Habituellement, le ministre doit, une fois l'an, présenter un rapport sur l'exécution et l'application de la loi. L'article 6 ajoute un nouveau paragraphe qui exige du ministre qu'il compare tous les trois ans les normes d'efficacité énergétique canadienne à celles des États-Unis et du Mexique. Cette comparaison a pour objet de démontrer dans quelles mesures les normes canadiennes sont aussi rigoureuses que celles d'autres États. Je conviens de cette comparaison. Je l'ai dit plus tôt: cela évolue très vite dans l'industrie.
Comme on me fait savoir qu'il me reste une minute, je termine en disant que l'on pourra se fier au Bloc québécois qui, en comité, essaiera de promouvoir l'idée d'une potentielle obligation de revoir la loi tous les cinq ans. Cette situation est très intéressante, et on la soumet à nos collègues de façon à ce que l'on puisse garantir à nos citoyens que plus jamais ne se répétera ce qui est arrivé dans le passé. On essaie encore une fois de cacher l'information et d'avoir un étiquetage qui n'est pas conforme à nos normes pour atteindre des objectifs. Soyez assurée, madame la Présidente, de notre soutien au projet de loi , mais surtout de la bonification que le Bloc québécois et ses députés proposeront en comité.
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Madame la Présidente, c'est certain qu'avec seulement cinq minutes, ce sera difficile pour moi de vraiment passer à travers un dossier aussi important. Cela dit, je me concentrerai sur certains éléments plus particuliers.
Il est question de conservation énergétique et d'efficacité énergétique. Or vous comprendrez que lorsqu'on vit dans une région rurale comme la mienne, on comprend certes l'importance de l'efficacité énergétique. C'est le cas des députés vivant en milieu rural. En effet, nous comprenons l'importance de la richesse des ressources naturelles. Souvent, les gens vont s'arrêter et se dire que c'est seulement du bois, des mines ou de la pêche. En réalité, la ressource naturelle est une richesse en tant que telle. On comprend qu'il est important de faire attention à notre richesse. Parfois, lorsqu'on vit dans d'autres régions, on a peut-être un peu plus de difficulté à comprendre cette réalité. C'est pour cette raison que le pays, qui est un grand pays, a des représentants des milieux urbain et rural. Cela nous permet de bien faire comprendre notre réalité, la réalité du milieu rural.
En ce qui concerne la question des ressources naturelles, comme je l'ai mentionné auparavant, on doit souvent s'assurer d'avoir une bonne efficacité énergétique. On vit dans des régions qui sont éloignées, où il y a beaucoup plus de distances à parcourir, ce qui entraîne beaucoup plus de coûts. Ce sont en outre des régions où la richesse de notre terroir et de la nature est aussi le gagne-pain de tous les jours de nos concitoyens.
Chez nous, dans Madawaska—Restigouche, la base est une base économique extrêmement forte pour ce qui est de la forêt. Aussi, les gens doivent s'assurer d'avoir un bon environnement pour garantir que cette forêt continue demain et ainsi permettre à nos enfants et petits-enfants de pouvoir continuer à travailler dans leur milieu, celui de la ressource naturelle qu'est la forêt. Souvent, les gens vont nous demander, à nous qui vivons dans des régions rurales, ce qu'est l'environnement pour nous. Or l'environnement, c'est tout, parce que c'est vraiment cela qui nous permet de créer des emplois chez nous. Si on fait attention à notre environnement, cela veut dire qu'on va aussi faire attention à notre richesse, qui est la ressource naturelle.
Parlons de l'efficacité énergétique. Cela nous touche tous les jours. À cet égard, on doit se remettre à niveau, réfléchir davantage pour voir de quelle façon on peut améliorer le sort de notre environnement, celui de notre quotidien. À ce sujet, j'ai eu la chance, un peu plus tôt, de poser une question à un de mes collègues de la région d'Halifax, en Nouvelle-Écosse. Je lui ai demandé si le gouvernement conservateur avait pris la bonne décision en annulant le programme de l'aide financière pour l'acquisition de véhicules plus écoénergétiques. Ce programme fonctionnait très bien. Il y avait quand même des ratés, car le gouvernement était extrêmement lent à transférer les sommes d'argent aux citoyens qui acquéraient un véhicule. Cependant, on mettra cela de côté. On ne sera pas trop négatif. Le programme, lui, était extrêmement positif. Le gouvernement était négatif, mais le programme était positif.
Par contre, après à peine deux ans, tout à coup, on se fait dire que le programme va disparaître, parce que ce n'est pas important. En réalité, aujourd'hui, lorsqu'il est question d'efficacité énergétique, on doit s'assurer de fournir à nos citoyens des outils, des incitatifs. On le fait tous les jours, que ce soit par des crédits d'impôt ou d'autres façons. On fait ces choses pour inciter nos citoyens à poser des gestes qui sont positifs. Dans ce cas-ci, on parlait de faire l'acquisition de voitures écoénergétiques.
Dans nos régions, dans les régions rurales, on a de grandes distances à parcourir entre la maison et le travail. Cela veut dire qu'on doit dépenser plus que d'autres davantage d'argent pour acheter de l'essence. Aussi, une voiture écoénergétique est extrêmement importante. On sait aussi que c'est beaucoup plus cher. Cela fait le parallèle avec ce dont je parlais tout à l'heure: nous, dans les régions rurales, comprenons l'importance de notre environnement et de sa sauvegarde. Aussi, un véhicule écoénergétique, cela combine les deux. Et cette combinaison nous permet justement de nous assurer d'aider les gens.
Madame la Présidente, vous allez déjà me couper la parole, c'est déplorable. J'aurai certainement la chance, à un autre moment, de reparler du dossier.