Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement n’a pas pris toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que l’administration américaine et le Congrès américain mesurent pleinement l’importance capitale de notre frontière commune pour le commerce et la sécurité économique de nos deux pays; et qu’il doit s’assurer que la frontière canado-américaine demeure une porte d’entrée efficace pour la promotion et la défense de notre sécurité nationale, et de nos intérêts personnels et commerciaux.
— Monsieur le Président, pour la majorité des Canadiens, la frontière canado-américaine évoque les allées et venues qu'ils ont faites entre les deux pays, les visites qu'ils ont effectuées chez nos voisins, souvent de façon spontanée.
Quand j'étais tout jeune, et que nous rendions visite à mes grands-parents, à Windsor, mes parents décidaient souvent, et spontanément, de franchir la frontière à Detroit pour aller magasiner. Parfois, nous nous rendions aussi à Buffalo. Je sais qu'un grand nombre de résidants de ma circonscription franchissent la frontière pour assister à des matchs des Bills de Buffalo. Bref, c'est le genre de lien spontané qui vient à l'esprit de la plupart des gens.
Nous ne songeons pas souvent au pouvoir de notre relation et à son incidence sur nos deux économies. Pourtant, à une époque où l'économie ralentit, particulièrement en Amérique du Nord mais aussi dans le reste du monde, il importe de réfléchir à cet aspect.
Nous savons que les États-Unis et le Canada sont chacun le principal partenaire commercial de l'autre, mais il ne faut pas oublier que 39 des 50 États américains ont aussi le Canada comme principal partenaire commercial et que 86 p. 100 des exportations canadiennes sont expédiées aux États-Unis, même si le Canada reçoit seulement 23 p. 100 des exportations américaines. En fait, dans le cas de ma province, l'Ontario, le pourcentage de nos exportations aux États-Unis est encore plus élevé, puisqu'il est de 92 p. 100.
Nous savons que 44 p. 100 de la population américaine vit à une journée de route ou moins du Sud de l'Ontario, que les échanges bilatéraux entre nos deux pays se chiffrent à 570 milliards de dollars canadiens, soit 435 milliards de dollars américains, et qu'environ six millions d'emplois au Canada et aux États-Unis dépendent directement du commerce bilatéral. Nous savons que le Canada est le premier fournisseur d'énergie aux États-Unis. Nous savons que le poste frontalier de Detroit-Windsor est le plus achalandé au monde. À chaque jour, 300 000 voyageurs franchissent la frontière canado-américaine, ainsi que quelque 35 000 camions. Bref, nous parlons ici d'une relation très étroite et très importante.
J'ai déjà parlé de cette relation, dont un si grand nombre d'emplois dépendent, particulièrement dans le Sud de l'Ontario, mais aussi dans toutes les régions du Canada. Or, la situation est compromise, en partie à cause du ralentissement économique. Entre les mois de février 2008 et 2009, les échanges bilatéraux entre nos deux pays ont enregistré une baisse de 20 p. 100, ce qui a eu un impact énorme.
Cela dit, l'inaction du gouvernement conservateur et son refus de se tenir debout relativement à un certain nombre de dossiers clés ont aussi un impact important. J'aimerais commencer avec l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental.
Il est important de noter que moins de 30 p. 100 des citoyens américains possèdent un passeport valide. Pourtant, en vertu de la restriction qui sera imposée à partir de juin, les Américains devront posséder un passeport pour traverser la frontière. Pour revenir à l'exemple que j'ai donné plus tôt, les Canadiens auront beaucoup de difficulté à se rendre au sud de la frontière; la même chose est vraie des Américains venant au nord.
J'ai dit que 130 millions de citoyens américains habitaient à moins d'une journée de route du Sud de l'Ontario. Un grand nombre d'entre eux viennent dans la région du Niagara, par exemple, pour faire du tourisme et dépenser des dollars. Il ne s'agit pas de voyages planifiés de longue date, mais bien d'escapades qui sont une décision de dernière minute. Ces touristes se disent probablement à la fin de la semaine: « Si on allait visiter un vignoble? », ou « Si on allait à ce festival, à Stratford? », ou encore « Allons voir cette partie de baseball à Toronto! » Ces voyages spontanés génèrent beaucoup de retombées commerciales.
Cette restriction relative au passeport sera un obstacle important. Les voyageurs spontanés, au lieu de se rendre dans la région du Niagara, par exemple, se diront simplement: « Comme le passeport est dorénavant obligatoire, nous allons choisir une autre option, chez nous, aux États-Unis. »
Pourtant, les options étaient très claires pour le gouvernement. Les Jeux olympiques étaient notamment une option très claire. Nous avons les Jeux olympiques et ceux-ci se tiendront à Vancouver. Les yeux du monde se tourneront vers Vancouver et la région environnante. On aurait pu s'attendre à ce que le gouvernement insiste auprès des législateurs américains pour qu'ils repoussent à plus tard, après la tenue des Jeux olympiques, la mise en place de l'obligation d'être muni d'un passeport.
En effet, quand j'étais à Washington et que j'avais l'occasion de discuter avec un grand nombre de gouverneurs, de membres du Congrès et de sénateurs, beaucoup d'entre eux s'étonnaient de n'avoir jamais été saisis de la question. Ils me disaient que l'idée de repousser cette exigence jusqu'après les Jeux olympiques n'avait jamais été soulevée par les responsables canadiens.
À mon avis, c'est épouvantable. Nous pouvons, par exemple, dire aux États-Unis: « Tenons-nous vraiment à ce que les yeux du monde soient rivés sur les bouchons de circulation et le grabuge qui sont à prévoir au passage frontalier canado-américain situé près de Vancouver? »
Il faudrait plutôt donner la possibilité de traverser la frontière aux Américains qui souhaitent assister aux Jeux olympiques et soutenir leurs équipes et leur éviter le choc de se faire refuser l'entrée au Canada faute d'un passeport.
Il est également important de souligner que bon nombre de législateurs américains sont étonnés que le gouvernement n'ait pas retenu certaines des idées qu'ils ont proposées. La membre du Congrès Louise Slaughter a proposé quelques formules intéressantes lorsque je l'ai rencontrée, notamment un laissez-passer quotidien ou un laissez-passer ponctuel qui permettrait d'entrer au Canada pour quelques jours à condition de répondre à certaines exigences additionnelles. Cette idée n'a pas été retenue. Il est étonnant que cette formule n'ait pas été envisagée ici, que nous n'ayons pas communiqué avec Mme Slaughter ou tenté de collaborer avec les autorités américaines pour faire avancer cette initiative, alors qu'on parle de l'importance de ces déplacements spontanés.
Dans certains cas, les provinces ont fait figure de chefs de file pour trouver des solutions alors que le gouvernement fédéral refuse d'agir. En Colombie-Britannique, le premier ministre Campbell a collaboré de très près avec le gouverneur Gregoire de l'État de Washington pour élaborer un permis de conduire amélioré. Ces deux homologues ont reconnu la nécessité d'agir parce que le gouvernement fédéral refusait d'intervenir pour repousser l'échéance du mois de juin; ils devaient trouver une solution de rechange. De ce fait, ils ont travaillé sur un permis de conduire amélioré. Il faut régler certaines questions liées à la protection des renseignements personnels, mais à tout le moins, ces hommes politiques ont pris l'initiative. Je ne sais pas pourquoi l'initiative n'a pas été prise à l'échelle nationale, mais les premiers ministres Charest et McGuinty, respectivement au Québec et en Ontario, ont également réagi. Ils collaborent activement avec leurs homologues des États du Nord pour trouver des solutions et éviter que l'entrée en vigueur prévue pour le mois de juin n'ait une incidence désastreuse sur le commerce bilatéral.
Un autre aspect qui me préoccupe encore plus est le peu de réactions du gouvernement aux faits erronés véhiculés aux États-Unis depuis longtemps. Je les passerai en revue en m'arrêtant tout particulièrement à des déclarations faites par la secrétaire à la Sécurité intérieure, Mme Napolitano, dans une entrevue qu'elle a accordée le 20 avril dernier au correspondant de CBC, M. Neil Macdonald. Je parlerai ensuite de la réponse du gouvernement.
La secrétaire Napolitano a déclaré ceci:
[...] nous n'entretiendrons pas la fiction voulant qu'il n'y ait pas de frontière entre le Canada et les États-Unis [...]
Je sais qu'à la frontière canadienne une certaine forme d'absence de traitement formel était la règle. Mais les frontières sont importantes pour le contrôle de l'immigration. Elles sont aussi importantes pour le contrôle de la criminalité [...] [et] du terrorisme.
Dans une allocation prononcée devant un auditoire, à Washington, elle a ajouté ceci:
[N]ous devons être sensibles au fait que les États du Sud et le Mexique estiment que ce qui est fait à la frontière mexicaine doit aussi l'être à la frontière canadienne.
Elle affirmait que les frontières canadienne et mexicaine devraient être traitées de la même manière. La secrétaire Napolitano l'a répété à maintes reprises. Cela est profondément préoccupant puisque nous voyons les États-Unis prendre des mesures extrêmes envers le Mexique. L'idée que les deux frontières sont équivalentes aurait des répercussions non tarifaires dévastatrices sur le commerce et, de toute évidence, sur les déplacements. Elle a déclaré une chose très préoccupante dans une entrevue et je citerai tout le passage approprié parce que je crois que cela a un lien avec notre débat. Une journaliste lui a posé la question suivante:
Vous savez que 6 000 civils ont été tués dans des actes de violence liés au trafic de drogue l'an dernier au Mexique. Ils exportent des enlèvements. Je crois que nous pouvons tous convenir que cela ne se produit pas en Saskatchewan. Pourquoi faudrait-il assurer le même niveau de sécurité à la frontière canadienne qu'à la frontière mexicaine étant donné que les situations y sont éminemment différentes?
À cela, la secrétaire Napolitano a répondu:
Écoutez, l'observation que vous avez lue a évidemment été sortie de son contexte. La loi ne fait pas de distinction. Aux termes de la loi, les frontières sont les frontières et certaines choses doivent être faites aux frontières.
Deuxièmement, il est vrai que le Canada n'est pas le Mexique. Il n'y a pas de guerre de la drogue qui y fait rage [...] Néanmoins, dans la mesure où des terroristes sont entrés dans notre pays ou que des individus, terroristes reconnus ou soupçonnés de l'être, sont entrés dans notre pays en passant par la frontière, c'était par la frontière canadienne. C'est ce qui est important.
C'est une déclaration assez remarquable. La journaliste a poursuivi son entrevue.
Parlez-vous de ceux qui sont à l'origine des attentats du 11 septembre 2001?
La secrétaire Napolitano:
Pas seulement d'eux, mais d'autres également. Encore une fois, chaque pays a le droit de protéger sa frontière. Cela fait partie de sa souveraineté.
Ce qui est remarquable dans tout cela, c'est qu'elle ne s'est pas seulement contentée de faire allusion au mythe selon lequel les terroristes à l'origine des attentats du 11 septembre 2001 sont entrés aux États-Unis depuis le Canada, ce qui est absolument faux, mais elle a aussi dit que c'est le cas de nombreux autres terroristes.
En réponse à cette affirmation, le gouvernement a dit: « Je ne crois pas qu'on tente de changer le niveau de sécurité à la frontière canadienne ». C'est ce que le a dit.
En fait, lorsque j'ai questionné le ministre à la Chambre, il a dit que la secrétaire s'était rétractée. Il a raison. Elle s'est rétractée sur un point, soit que les terroristes de l'attentat du 11 septembre n'étaient pas passés par le Canada. Toutefois, quant à toutes ses autres déclarations, elle ne s'est pas rétractée. En fait, même après sa déclaration relative aux attentats du 11 septembre dans laquelle elle a dit très clairement que, à ce moment-là, elle croyait que les terroristes étaient passés par le Canada, elle n'est pas revenue sur d'autres faits qu'elle avait cités. En fait, même après avoir fait une déclaration visant à dissiper le mythe des terroristes à l'origine des attentats du 11 septembre, elle a dit: « Il y a d'autres exemples, toutefois, où des présumés terroristes ont tenté d'entrer aux États-Unis depuis le Canada ». Elle a aussi ajouté: « Certains de ces cas sont connus du public, dont un complot d'attentat à la bombe au tournant du millénaire, alors que d'autres ne le sont pas, pour des raisons de sécurité ».
La tentative d'attentat à la bombe à l'occasion des fêtes du millénaire s'est produite il y a dix ans. Cette personne a été arrêtée à la frontière et des accusations ont été portées contre elle. Elle a été arrêtée et n'a jamais franchi la frontière. Le seul exemple que les Américains peuvent nous donner remonte à une dizaine d'années et il ne fait que démontrer que le Canada a réussi à arrêter la personne responsable.
Toutefois, on continue de rapporter ce mythe.Vendredi dernier encore, le sénateur John McCain a pris la défense de Mme Napolitano en disant « Comme vous le savez, certains des pirates de l'air responsables de la tragédie du 11 septembre sont venus du Canada. » Le sénateur McCain, chef du Parti républicain, venait ainsi à la défense de la secrétaire américaine Napolitano en affirmant que ses propos étaient exacts. Lorsque je me suis rendu à Washington pour m'entretenir avec certains législateurs, divers membres du Congrès m'ont affirmé à plusieurs reprises qu'ils aimeraient bien que notre frontière soit plus ouverte, mais qu'ils devaient être vigilants puisque les terroristes responsables de la tragédie du 11 septembre étaient entrés par le Canada.
Ce mythe continue de se propager et le gouvernement n'y fait pas du tout attention, se contenant de dire que les Américains ont corrigé leurs propos et qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Le gouvernement refuse d'affronter le problème.
En 2004, la commission d'enquête sur le 11 septembre a fait savoir que les terroristes arrivaient de l'extérieur de l'Amérique du Nord lorsqu'ils sont entrés aux États-Unis. Ils sont entrés par des aéroports américains en présentant des documents qui avaient été émis par le gouvernement des États-Unis. Il est bien certain qu'aucun de ces terroristes ne venait du Canada. Toutefois, le prédécesseur de Mme Napolitano, le secrétaire à la Sécurité intérieure Michael Chertoff, a affirmé l'an dernier que plus d'une dizaine d'extrémistes présumés avaient été arrêtés alors qu'ils tentaient d'entrer aux États-Unis en passant par le Canada. Il n'y a aucune preuve à cet égard. La sénatrice Hillary Clinton a dit « Il faut renforcer la sécurité à la frontière entre le Canada et les États-Unis en raison des problèmes perçus lors de la tragédie du 11 septembre. »
Ce mythe revient encore et encore. Aux États-Unis, l'ambassadeur du Canada a affirmé que « Cela vient souvent des membres du Congrès. Ils devraient pourtant être mieux informés, mais ils oublient parfois. C'est frustrant pour nous parce que nous devons réfuter ces propos à chaque occasion. » C'est l'ambassadeur qui doit s'en occuper parce qu'à la Chambre des communes, nous avons un qui ne voit aucun problème dans tout cela et qui croit que les correctifs apportés règlent tout et que nous ne devons pas songer à lancer une offensive.
Le mutisme du gouvernement sur cette question nous coûte très cher, puisque ces mythes sont perpétués. Notre silence et notre incapacité de parler au nom de notre pays, de défendre nos intérêts et d'expliquer clairement que le Canada a pris des mesures claires pour rendre notre frontière aussi sûre que la frontière américaine, qu'un terroriste est tout aussi susceptible de passer par Cleveland pour attaquer Boston que de passer par Toronto et que nos intérêts en matière de sécurité sont collectifs et le fait que nous n'avons pas répété cette chanson ad nauseam, que nous n'avons pas lancé une vaste campagne de relations publiques, nous coûtent très cher. Cela entraîne l'épaississement de la frontière, ce qui nuit grandement à notre relation commerciale.
En plus de toutes ces déclarations erronées que le gouvernement semble incapable de rectifier, je voulais parler du manque d'intérêt du gouvernement à s'attaquer au profilage généralisé à la frontière, ce qui crée d'immenses inquiétudes chez les personnes visées.
Encore aujourd'hui, l'ancien député Omar Alghabra ne peut traverser la frontière sans faire prendre sa photo et ses empreintes digitales parce qu'il a la double citoyenneté avec la Syrie. Il n'y a pas si longtemps, un groupe d'électeurs d'origine tamoule a été détenu neuf heures à la frontière. Toutes sortes de Canadiens qui tentent de traverser la frontière nous racontent sans cesse que le profilage leur nuit énormément. Nombre d'entre eux décident tout simplement que cela n'en vaut pas la peine. L'inaction du gouvernement à cet égard est pour le moins inquiétante.
Les véritables mesures prises par le gouvernement à la frontière ont deux volets. Premièrement, comme nous en avons beaucoup entendu parler, il a sabré le budget de l'Agence des services frontaliers du Canada. Deuxièmement, il a décidé d'armer les garde-frontière, comme si cela allait régler notre problème commercial. Cette décision, qui va à l'encontre des recommandations de la GRC, nous coûtera environ 1 milliard de dollars et prendra 10 ans à appliquer. Pourtant, le gouvernement s'entête à vouloir armer les garde-frontière comme si cela allait régler tous les problèmes.
Cette mesure ne va évidemment pas régler le problème. Ce qui réglerait le problème ce serait de faire ce que le gouvernement n'a pas fait. Les conservateurs, qui entretenaient des relations étroites avec les républicains, ont négligé de créer des liens avec les démocrates, lorsque ceux-ci sont arrivés au pouvoir. Ils n'ont pas fait des efforts soutenus auprès de l'administration Obama pour aller de l'avant relativement à certaines initiatives importantes prises par les gouvernements libéraux qui se sont succédé, comme le Plan d'action pour une frontière intelligente ou d'autres mesures, pour développer davantage les relations canado-américaines et ainsi favoriser l'ouverture de notre frontière commune.
Lorsque je m'entretiens avec des représentants de sociétés comme la General Motors — et nous sommes tous au courant des difficultés que celle-ci éprouve à l'heure actuelle — l'un des principaux problèmes mentionnés est le respect du principe de la livraison juste à temps, c'est-à-dire de la capacité de faire franchir la douane le plus rapidement possible aux produits et aux services. Lorsque les entreprises subissent des retards et qu'il leur devient plus difficile de franchir la frontière, leur viabilité au Canada s'en trouve compromise. Tous les emplois qui dépendent tellement de nos relations sont en péril.
Il va de soi que le gouvernement doit travailler beaucoup plus étroitement avec l'administration Obama. Il doit défendre fermement les intérêts canadiens, et il doit réfuter l'information erronée, au lieu de venir dire à la Chambre que les États-Unis ont apporté une correction mineure et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Le gouvernement doit prendre ces choses-là au sérieux. Il doit prendre les dollars qu'il gaspille pour armer les douaniers à la frontière — ce qui n'améliorera absolument pas la sécurité — et se servir de cet argent pour rendre notre frontière plus efficace. Le gouvernement doit prendre des mesures afin que le périmètre nord-américain soit sécuritaire et qu'il soit le plus sûr possible.
Compte tenu des sommes importantes investies par les États-Unis afin de compliquer les choses à la frontière canado-américaine, il convient de voir ce que cette mesure a donné comme résultat. Si l'on regarde le budget de la U.S. Customs and Border Protection Agency, la CBP, on constate que celui-ci a presque doublé au cours des cinq dernières années, pour atteindre 11 milliards de dollars. Depuis le 11 septembre 2001, l'agence américaine a plus que quadruplé le nombre d'agents de la patrouille frontalière le long de la frontière nord des États-Unis, et elle a triplé le nombre d'inspecteurs des douanes, qui se chiffre maintenant à plus de 5 000.
Suite à ces mesures, le groupe Hearst a pu, à titre de groupe d'intérêt public aux États-Unis, examiner des documents publics fournis par la Transactional Records Access Clearinghouse. Son étude a révélé que parmi toutes les accusations liées à la sécurité nationale et au terrorisme qui ont été portées depuis 2001 dans des districts qui relèvent de la cour fédérale et qui sont situés le long de la frontière nord, seulement trois se fondaient sur des renvois de l'agence. Et il ne s'agit que de renvois. Tout l'argent dépensé dans le but de faire la chasse aux contrevenants, après avoir compliqué les formalités à la frontière et fait en sorte que celle-ci soit plus difficile à franchir, a mené à trois renvois.
Qu'il s'agisse de l'accord sur le bois d'oeuvre, de la crise dans le secteur de l'automobile, de la Loi sur l'étiquetage indiquant le pays d'origine, de l'initiative américaine ITAR, International Traffic in Arms Regulations, ou de notre frontière, le gouvernement d'en face a échoué. Il est incapable de défendre les intérêts canadiens. Il est incapable de faire en sorte que les produits et services circulent librement à la frontière. Or, cette situation entraîne des pertes d'emplois et il est temps que le gouvernement fasse ce qui s'impose.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir me joindre au débat sur la motion du député d'.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le Canada est de loin le plus important partenaire des États-Unis en matière de sécurité et de commerce. Il vaut la peine de souligner quelques données de base associées à cette relation frontalière avantageuse pour les deux parties. Les échanges commerciaux atteignent chaque jour près de 1,1 milliard de dollars entre ces deux pays qui partagent la plus longue frontière non défendue du monde. Cela équivaut à presque 400 milliards de dollars par année.
Il convient également de noter que le Canada constitue le plus grand marché d'exportation pour 36 États américains. Près de sept millions d'emplois américains et trois millions d'emplois canadiens sont directement liés au commerce entre le Canada et les États-Unis.
Plus de 300 000 personnes traversent la frontière chaque jour, soit pour loisirs ou pour affaires. Notre gouvernement continue de prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que la nouvelle administration Obama et le Congrès américain comprennent pleinement l'importance cruciale de notre frontière commune pour la sécurité commerciale et économique de nos deux grands pays. Notre gouvernement a déjà déployé des efforts considérables pour s'assurer que nos voisins du Sud en prennent acte, et il compte d'ailleurs poursuivre ses efforts en ce sens au cours des mois et des années à venir.
J'aimerais utiliser le temps qui m'est alloué pour remettre les pendules à l'heure à plusieurs égards. Les députés savent que lorsqu'il a rencontré le président Obama, le a souligné l'importance des échanges commerciaux entre nos deux pays et fait ressortir le fait que le Canada est un partenaire sûr pour les États-Unis. Nous avons raison d'être optimistes, car l'avènement du gouvernement Obama a donné un nouveau ton à nos relations avec les Américains et offert au Canada une belle occasion à saisir.
Le fait que nous soyons parvenus à développer et entretenir des relations de coopération avec le gouvernement Obama semble déranger le député d'en face. Je ne comprends pas pourquoi nous voudrions entretenir des rapports antagonistes avec nos amis du Sud. Nous devons travailler avec le nouveau gouvernement et nous montrer chaleureux à son endroit plutôt que de le critiquer ou de le ridiculiser, comme le chef du Parti libéral l'a fait lors de sa visite à Washington la semaine dernière.
Ce partenariat et cette amitié sont essentiels pour que des mesures de sécurité mutuellement bénéfiques ne fassent pas indûment obstacle aux échanges commerciaux légaux entre nos deux pays. C'est pourquoi, après la rencontre qu'ils ont eue en février, le et le président Obama ont demandé à leurs hauts fonctionnaires de se rencontrer sans tarder afin d'élaborer des stratégies visant à améliorer notre sécurité collective en Amérique du Nord, notamment par un examen de la gestion de la frontière canado-américaine.
Le a ensuite rencontré la Secrétaire américaine à la sécurité, Mme Napolitano, le procureur général, Eric Holder, et l'adjoint au président pour la Sécurité intérieure et le Contre-terrorisme, John Brennan. Le ministre a saisi cette occasion pour faire fond sur une stratégie de coopération entre le Canada et les États-Unis, une stratégie qui va dans le sens de nos intérêts communs et fait en sorte que les mesures prises à la frontière contribuent tant à notre sécurité qu'à notre prospérité économique mutuelles. Ces réunions ont fourni au ministre une occasion de dire que les Canadiens et, en fait, tous les Américains du Nord ont des intérêts de sécurité communs. Puisque je partage mon temps de parole avec le ministre, je vais lui laisser fournir lui-même les détails de ces réunions.
Les rencontres bilatérales ne sont qu'un des moyens pris par notre gouvernement pour sensibiliser le nouveau gouvernement américain. Le gouvernement travaille aussi en étroite collaboration avec son vis-à-vis américain afin de mettre en oeuvre plusieurs mesures de sécurité communes à la frontière. Nous savons tous que l'une des meilleures façons de souligner l'importance de notre frontière tant pour les échanges commerciaux que pour la sécurité, c'est de collaborer à des initiatives conjointes qui renforcent les liens entre nos deux pays et de veiller à ce que notre collaboration soit harmonieuse.
Ainsi, notre gouvernement appuie fortement les travaux effectués par le Forum sur la criminalité transfrontalière, où les autorités judiciaires des gouvernements fédéraux, des États, des provinces, des territoires et des municipalités se réunissent pour cerner les problèmes majeurs et les priorités à intégrer aux politiques nationales concernant le problème de la criminalité et du terrorisme transnationaux.
Les travaux du forum portent sur les grands problèmes d'application de la loi et de sécurité nationale qui touchent les deux pays, y compris le trafic de drogues, le terrorisme, le vol d'identité, le trafic d'armes à feu, les fraudes par marketing de masse, la traite de personnes et le crime organisé.
Ce forum, coprésidé par le , le du Canada et le procureur général des États-Unis, reposera sur des partenariats améliorés avec les homologues étasuniens des responsables canadiens de la sécurité et de l'application de la loi.
Il y a une sensibilisation accrue des intervenants au Canada et aux États-Unis dans le système judiciaire et dans le dispositif d'application de la loi. Nous avons créé un cadre législatif et un cadre stratégique pour répondre aux besoins concrets, sur le terrain.
De plus, nous avons élaboré des plans d'action et des méthodes d'évaluation des menaces pour nous aider à réagir aux urgences aussi rapidement et aussi efficacement que possible.
Chaque réunion annuelle du Forum sur la criminalité transfrontalière culmine avec un forum ministériel coprésidé par le ministre de la Sécurité publique, le ministre de la Justice du Canada et le procureur général des États-Unis. Une telle réunion de haut niveau donne une occasion de plus aux hauts dirigeants des deux pays de se tenir au courant des développements les plus récents. Le prochain forum ministériel aura lieu l'automne prochain.
Nous pouvons avoir l'assurance que les autorités canadiennes tirent parti de ce mécanisme et des autres moyens qui sont à leur disposition pour faire savoir au gouvernement des États-Unis où se situent les intérêts du Canada.
Actuellement, six groupes de travail sont rattachés au Forum sur la criminalité transfrontalière. Permettez-moi de vous donner simplement quelques exemples des activités de ces groupes, à commencer par le groupe chargé de l'application de la loi à la frontière, qui a élaboré une méthode d'évaluation des menaces pour déterminer quels sont les endroits où les équipes intégrées de la police des frontières doivent concentrer leurs efforts en priorité. Le groupe de lutte contre le terrorisme procède à des échanges de personnel pour améliorer la coopération entre la GRC et le FBI. Le groupe de lutte contre les fraudes par marketing de masse utilise les renseignements issus des évaluations récentes des menaces pour viser les organisations criminelles les plus haut placées et protéger les citoyens canadiens et les citoyens américains. Les autres groupes s'occupent d'autres priorités liées à la lutte contre le trafic de drogue et contre le crime organisé, à la lutte contre le trafic des armes à feu ainsi qu'aux poursuites judiciaires.
Ces équipes intégrées de la police des frontières que j'ai mentionnées, ou EIPF, et leur élargissement sont l'un des progrès les plus importants du Forum sur la criminalité transfrontalière. Ces équipes, stratégiquement situées dans 24 secteurs le long de la frontière, se composent d'agents de la paix canadiens et américains. Ensemble, ils recueillent et échangent des renseignements pour lutter contre la contrebande, l'immigration illégale et le crime organisé.
En 2008, par exemple, les EIPF ont effectué plus de 400 saisies de stupéfiants et de tabac de contrebande et recouvré plus de 5 millions de dollars en devises qu'on croyait être des produits de la criminalité. Qui plus est, elles ont appréhendé plus de 1 300 migrants illégaux qui essayaient de traverser la frontière ailleurs qu'aux points d'entrée.
Les opérations intégrées et transfrontalières d'application de la loi en matière de sécurité maritime, communément appelées « Shiprider », sont un autre exemple de collaboration améliorée à la frontière. Grâce à ce modèle novateur d'application de la loi, des agents de la GRC et de la Garde côtière américaine ayant reçu une formation spéciale patrouillent les voies navigables et appliquent la loi des deux côtés de la frontière maritime. Après deux projets pilotes couronnés de succès en 2008, le Canada et les États-Unis ont entrepris des négociations en vue d'élaborer un cadre pour formaliser les opérations « Shiprider », négociations qui s'achèveront très bientôt.
Enfin, je mentionnerai un autre projet en cours d'élaboration qui montre bien le niveau de collaboration entre les partenaires canadiens pour améliorer l'intégrité de notre frontière.
En consultation avec leurs partenaires du milieu de l'application de la loi, la GRC et l'ASFC examinent la possibilité d'un projet pilote visant à accroître la sécurité à la frontière entre les États-Unis et le Québec. Ce projet viendrait compléter le réseau des EIPF et ciblerait les routes frontalières et passages maritimes non surveillés dans la province de Québec.
Toutes ces initiatives témoignent de l'engagement ferme et continu du gouvernement du Canada pour ce qui est de renforcer la collaboration avec les États-Unis en matière de gestion de la frontière. J'insiste sur le mot « continu » parce que la collaboration bilatérale est toujours un travail inachevé.
Par contraste, la motion dont la Chambre est saisie laisse entendre que la gestion efficace de la frontière passe par un nombre limité de mesures nécessaires. Je trouve franchement que cette façon d'aborder les relations bilatérales est trop simpliste et révèle un manque total de vision.
Le gouvernement reconnaît que notre relation exceptionnelle et enviable avec les États-Unis exige une attention constante aux circonstances et priorités changeantes. Nous sommes déterminés à faire et à continuer de faire tout ce qui est possible pour promouvoir une meilleure collaboration, une plus grande compréhension, une porte d'entrée plus efficace et une amitié plus grande entre le Canada et les États-Unis sur toutes les questions touchant notre frontière commune.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de l'importance de nos relations à la frontière canado-américaine, même si je suis un peu déçu par la motion qui nous est proposée. Je ne peux m'empêcher de penser que le député d' cherche à raviver des controverses des deux côtés de la frontière plutôt qu'à mieux connaître nos intérêts communs.
Par contre, nous voulons, quant à nous, travailler en étroite collaboration avec la nouvelle administration Obama. Nous pensons qu'en ce moment, le Canada a l'occasion d'enregistrer des progrès positifs dans des dossiers très importants pour le Canada, comme les problèmes à la frontière et les relations avec les Américains.
Que pouvons-nous faire pour enregistrer ces progrès? Nous pensons que c'est par la coopération et le travail en étroite collaboration que nous pouvons y parvenir, et non par les conflits et en cherchant à faire les manchettes en lançant des insultes. Ce n'est pas ce que les Canadiens entendront de notre part. Ils nous entendront plutôt parler de coopération permanente, et ce, afin de faire avancer les intérêts du Canada.
Nous désirons travailler ensemble afin de garantir la sécurité à notre frontière tout en facilitant plutôt qu'en freinant la circulation légitime des biens et des services.
[Français]
Ce qui singularise notre gouvernement, c'est le fait qu'il pose des actes et qu'il ne se contente pas de discours creux. Notre gouvernement fait bouger les choses. Il croit en la nécessité de travailler de manière constructive avec son plus grand partenaire commercial pour l'obtention de résultats sur le plan de la sécurité, tout en s'assurant une prospérité mutuelle. Voilà ce qui distingue notre gouvernement du parti d'en face.
Notre gouvernement joint l'acte à la parole, et obtient donc des résultats concrets et tangibles. Nous avons tous été témoins, il y a juste une semaine, de l'annonce du président Obama portant que l'ALENA demeurerait en place et qu'il ne ferait pas l'objet de nouvelles négociations. Voilà un gain important pour tous les Canadiens et Canadiennes. C'est un exemple parmi d'autres des résultats obtenus par notre gouvernement.
[Traduction]
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui fait ressortir l'importance de prendre des mesures pour amener le gouvernement et le Congrès américains à bien comprendre que notre frontière est absolument essentielle au commerce et à la sécurité économique de nos deux pays. Je vais donc parler des multiples mesures que le gouvernement a prises à cette fin précise tout en veillant à rester un partenaire de confiance en matière de sécurité.
Les députés se souviennent bien de la récente visite du président Barack Obama. Que s'est-il passé au cours de cette visite? Le s'est entretenu avec le nouveau président sur l'importance du commerce entre nos deux pays et sur l'interrelation de nos économie. Il a souligné que les menaces pour les États-Unis sont également des menaces pour le Canada.
Notre a parlé au président Obama de certaines des mesures que nos deux gouvernements peuvent prendre pour assurer notre avenir économique commun et il lui a rappelé que le Canada est un partenaire de confiance des États-Unis en matière de sécurité. D'ailleurs, le partenariat qui lie les deux pays revêt une importance telle qu'il faut veiller à ce que les mesures de sécurité ne nuisent pas inutilement à leurs échanges commerciaux.
[Français]
Seulement quelques semaines après cette visite, je me suis moi-même rendu à Washington pour rencontrer les membres du Sénat et du Congrès américains ainsi que la secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, le procureur général, Eric Holder, et l'adjoint au président pour la Sécurité intérieure et le Contre-terrorisme, John Brennan. Je leur ai parlé de l'importance de travailler ensemble à renforcer notre sécurité commune tout en resserrant nos liens commerciaux et en veillant à ce que notre frontière demeure ouverte aux gens d'affaires et aux voyageurs légitimes.
Je leur ai parlé de l'importance de voir à ce que les citoyens et les citoyennes du Canada et des États-Unis se soient procuré des documents de voyage valides étant donné l'imminence de l'entrée en vigueur, en juin 2009, de l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental (IVHO). À cet égard, j'ai insisté sur la nécessité de trouver des moyens de faciliter le transport légitime des personnes et des produits, tout en veillant à protéger les intérêts légitimes et cruciaux du Canada et de nos voisins en matière de sécurité.
Voilà ce que notre gouvernement a déjà fait en obtenant des exemptions clés et des délais pertinents touchant la mise en oeuvre de l'IVHO.
[Traduction]
Le précédent gouvernement libéral n'a réussi ni à modifier l'Initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, ni à en repousser la date de mise en oeuvre. D'ailleurs, ce gouvernement s'était endormi aux commandes quand l'initiative a été lancée. C'est difficile à croire, mais à l'époque le gouvernement libéral n'a déployé aucun effort pour influencer les décisions de la Chambre des représentants et du Sénat des États-Unis. C'est pourquoi nous avons dû régler le problème qu'a entraîné l'inaction du précédent gouvernement.
Lors de mes entretiens avec des membres du gouvernement Obama, nous avons également parlé de l'importance de veiller au maintien des échanges commerciaux et de maintenir les frontières ouvertes à la circulation des biens et des personnes. Notre frontière commune stimule nos économies respectives, car elle est propice au maintien d'une chaîne d'approvisionnement intégrée et de millions d'emplois canadiens et américains. C'est ce que j'ai souligné lors de nos nombreuses réunions.
Quel a été l'aboutissement de ces réunions? Entre autres, la secrétaire d'État américaine, Mme Napolitano, et moi-même, le , avons pris l'engagement de nous rencontrer seuls au moins deux fois par année. Ces rencontres, qui s'ajouteraient aux autres réunions, comme celles du G8, viseraient à résoudre tout problème relatif à la sécurité de la frontière canado-américaine.
Il s'agit d'un mécanisme qui n'a jamais existé auparavant, un mécanisme pour nous permettre de résoudre les problèmes et de bien faire valoir nos intérêts. Il s'agit d'un gain pour le Canada. Nous pourrons donc obtenir de meilleurs résultats dans les années à venir, ce que le gouvernement précédent n'a pas réussi à faire.
Nous continuerons de nous rencontrer et d'élaborer des mesures pour renforcer la sécurité et faciliter le commerce. Nous mettrons également la touche finale à certaines initiatives pour permettre au Canada et aux États-Unis de mieux collaborer à l'égard des questions frontalières.
Parmi ces initiatives, on compte les opérations intégrées et transfrontalières d'application de la loi en matière de sécurité maritime, communément appelées « initiative Shiprider », qui renforceront le contrôle d'application de la loi et l'intégrité de la frontière sur nos cours d'eau communs. À cet égard, nous avons souligné la nécessité de conclure la négociation, entamée l'an dernier, d'un accord-cadre qui officialiserait les opérations de l'initiative Shiprider.
Notre gouvernement a régulièrement fait valoir, tant lors de rencontres officielles qu'à d'autres occasions, que le Canada souhaite que sa frontière avec les États-Unis soit une véritable porte d'accès à une prospérité mutuelle, non un point de contrôle qui alourdit les échanges et qui nuit à notre compétitivité. Le gouvernement a souligné que le Canada constitue l'allié le plus proche et le plus digne de confiance des États-Unis et son plus important partenaire commercial.
Très récemment, je me suis entretenu avec la secrétaire d'État, Mme Napolitano, avec qui je suis d'ailleurs régulièrement en communication. Elle m'a assuré que les États-Unis partagent notre point de vue en ce qui concerne la frontière et qu'ils demeurent déterminés à trouver des solutions satisfaisantes aux problèmes liés à la frontière canado-américaine.
[Français]
Mme Napolitano m'a affirmé que le Canada demeurait un partenaire commercial en qui les États-Unis ont toute confiance et que notre but commun est de renforcer notre sécurité mutuelle tout en veillant à ce que les mesures de sécurité n'entravent pas les liens commerciaux importants entre nos pays. Je me réjouis à la perspective de travailler avec elle lors de notre prochaine réunion dans le but de présenter un programme frontalier qui protégera les intérêts du Canada.
[Traduction]
En bref, nous nous sommes entendus sur deux principes: d'abord, nous chercherons les occasions de collaborer dans notre intérêt mutuel, par exemple en supprimant les doubles emplois et les mesures inefficaces pour que nos passages frontaliers fonctionnent bien et que nos objectifs soient atteints sur le plan de la sécurité; ensuite, nous nous sommes entendus pour étudier de nouvelles méthodes et de nouvelles initiatives qui n'étaient pas envisagées sous l'administration précédente. Ce sont, à mon avis, deux grands pas en avant.
Je crois que, avec la nouvelle administration Obama, nous avons une chance véritable de faire progresser les intérêts du Canada. C'est dans cet esprit que je collabore avec l'administration Obama.
C'est pourquoi je ne peux tout simplement pas appuyer la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui. La frontière doit demeurer ouverte. C'est d'une importance capitale. Il est tout aussi important de conserver de bonnes relations avec les Américains et de leur faire comprendre à quel point cette frontière est importante.
Nous sommes des partenaires de confiance et de fidèles alliés pour les États-Unis, à un point tel qu'on nous oublie un peu. La Corée du Nord et l'Iran font l'objet de beaucoup de discussions à Washington, mais ce n'est pas le cas du Canada.
À certains égards, c'est une bonne chose, mais cela signifie par ailleurs que nous devons prendre les devants quand il est question d'enjeux importants pour nous. Nous devons faire connaître nos points de vue, discuter de nos préoccupations et obtenir une solution aux problèmes. La nouvelle administration Obama s'est montrée disposée à travailler de cette façon avec nous. C'est une nouvelle possibilité pour le Canada, une nouvelle possibilité de nous assurer une plus grande sécurité et une prospérité accrue.
Je suis heureux de pouvoir continuer à travailler en ce sens, et j'encourage tous les députés à appuyer les efforts de ce genre et à rejeter cette motion qui constitue une pomme de discorde inutile, conçue pour mettre l'administration Obama dans l'embarras.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole au nom du Bloc québécois sur la résolution aujourd'hui devant nous. Naturellement, on ne peut pas être contre la vertu, et il est bien évident que le Bloc québécois soutiendra la motion telle qu'elle est rédigée.
Le fond de la motion aborde le sujet de la sécurité, et je pense que c'est important. Le Bloc québécois et moi-même avons compris depuis longtemps l'importance de la sécurité, tout comme nos collègues américains. D'ailleurs, il y a presque 12 ans maintenant, j'ai commencé ce qu'on appelle un « triangle d'excellence » entre les États du Vermont et de New York, et le comté de Saint-Jean. Ces États sont les voisins immédiats de mon comté, et je savais qu'on avait des intérêts communs. Or l'un de ces intérêts importants est justement la sécurité à la frontière.
D'ailleurs, je me souviens qu'il y a déjà 12 ans, c'était souvent le principal sujet de nos discussions. Mes collègues américains, tout comme nous, disaient que c'était important puisque la plus grande porte d'entrée entre le Québec et les États-Unis se trouve à Saint-Bernard-de-Lacolle. Les Américains sont tellement convaincus qu'elle est importante qu'ils ont investi 100 millions de dollars dans ce qu'on appelle un « port de l'excellence » à Champlain. Ils ont complètement rasé leurs édifices et leurs infrastructures portuaires d'entrée terrestre pour en fabriquer d'autres au coût de 100 millions de dollars. Ils accordent donc beaucoup d'importance à la sécurité.
D'autre part, on travaille régulièrement avec les Américains à un ensemble de dossiers. Je mentionnerai entre autres qu'on travaille actuellement au 400e anniversaire de l'arrivée de Champlain, qui a d'ailleurs donné son nom au lac Champlain du côté américain. La sécurité aux frontières est donc importante pour nous.
J'entretiens également beaucoup de relations avec la Border Security Agency qui est justement chargée, dans le département de Sécurité intérieure, de la sécurité aux frontières. On la rencontre sur une base régulière. De plus, j'ai récemment donné des directives à mon bureau afin de procéder à une mise à jour. En effet, je n'y suis pas allé depuis un an ou deux, et je veux y retourner.
On a des contacts aux douanes américaines pour discuter avec nos collègues de ce qu'on peut faire pour s'ajuster et pour maintenir fondamentalement le principe d'un trafic fluide et courant qui ne cause pas d'empêchement aux frontières. Par contre, on veut fermer la porte à tous les voyageurs illégaux, et je pense que les Américains le veulent aussi.
Toutefois, il faut leur envoyer des signaux et il faut faire les représentations nécessaires. Or le gouvernement conservateur, supposément préoccupé par la sécurité, envoie le message contraire. Il est en train de se délester de choses importantes pour les Américains.
Que répond-on à un membre du Congrès américain lorsqu'il demande si nous n'avons pas fermé certains détachements de la GRC au cours des années? Eh bien oui, justement, sept ou huit détachements de la GRC, pas très loin des frontières, ont été fermés avec de belles promesses de réouverture qui, je le rappelle, ne sont toujours pas tenues.
Comment expliquer aux Américains qu'on cautionne actuellement des restrictions à l'Agence des services frontaliers du Canada le long de la frontière? Comment justifier l'arrêt de procédures ou de modes d'opération qui permettaient à des agents frontaliers de se rendre à un autre poste frontalier à cause d'un surplus de travail, d'une arrivée importante de voyageurs, en leur payant du temps supplémentaire? Or on a mis fin à ces procédures.
Cela va occasionner de longues files dans lesquelles les camions risquent aussi d'être coincés et ce, même si une certaine division est faite pour se rendre aux frontières. Si les camions sont bloqués à environ cinq ou six kilomètres en aval, cela n'aidera pas l'industrie. D'ailleurs, les transporteurs terrestre déposent souvent de telles plaintes.
On a aussi le devoir de sensibiliser les Américains au fait qu'on a des passages sécuritaires. Je comprends que le ministre ait de la difficulté à faire cela avec la secrétaire au département de l'Intérieur américain. Je le comprends, parce que je viens de donner deux exemples où l'on provoque des embouteillages à la frontière et où on provoque un problème de sécurité en refusant que les agents frontaliers aillent d'un poste à l'autre lors de grands achalandages.
On envoie un message contradictoire. Quand je dis que les conservateurs ne sont pas à la hauteur pour sensibiliser les Américains, il faut constater que lors du débat sur le WHTI, le Western Hemisphere Travel Initiative, en vertu duquel on exigera bientôt les passeports aux frontières, c'est le Bloc québécois et moi qui avons dirigé une délégation à Washington pour convaincre nos amis Américains de ne pas faire cela. La seule chose qui est survenue est qu'on en a retardé l'application d'un an. Cette mesure entrera en vigueur le 1er juin.
Remarquons qu'il y a d'autres enjeux comme le permis de conduire rehaussé qui contiendra une puce. Cela coûtera moins cher aux gens. Ce permis de conduire rehaussé entraînera une facilité de passage lors de déplacements terrestres. Il ne sera pas possible de prendre l'avion avec ce document. À partir du 1er juin, c'est obligatoire, que ce soit au niveau terrestre, maritime ou aérien. Tout le monde doit posséder soit le passeport ou, si c'est uniquement pour les déplacements terrestres, posséder le fameux permis de conduire rehaussé dont j'ai parlé.
Les signaux envoyés par le gouvernement conservateur sont contraires à leur philosophie qui devrait être la sécurité. Il n'y a pas juste la question du WHTI, il y a aussi toute la question du protectionnisme.
Actuellement, aux États-Unis, le vent souffle très fort en faveur du protectionnisme. Il y a deux semaines, en même temps où le ministre y était, j'ai dirigé une délégation de députés qui se sont rendus à Washington pour défendre les intérêts du Québec et du Canada en leur demandant de ne pas être trop protectionnistes. C'est ce qu'on a fait.
Quelle a été la réaction du Parti conservateur? Le député de s'est objecté à notre démarche. Il est venu nous donner des leçons en disant qu'on n'avait pas d'affaire à aller là. Il nous a demandé ce que nous avions fait et qui nous avions vu? Il convient de dire que sur le site du Bloc québécois, tout est là. Les noms des neuf congressmen qu'on a rencontrés, le nom des deux sénateurs qu'on a rencontrés, les sujets de discussions qui ont été abordés, dont la sécurité aux douanes. On ne se fera pas donner de leçons par le député de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles et le Parti conservateur qui se demandent ce que nous avons fait là-bas. Il me semble que l'ensemble des députés ici ont quatre points par année pour aller à Washington? Il faut aller à Washington. Les Américains sont nos partenaires économiques no 1. Il faut essayer d'atténuer justement les différends qu'on a ensemble. On a fait ce travail. On n'accepte pas de se faire dire que nous n'avions pas d'affaire là. Il est nécessaire qu'on aille là. Si les conservateurs dorment et qu'ils ne font pas leur travail, ils ne peuvent quand même pas empêcher les autres de vouloir le faire. On a fait cela et on est très heureux de l'avoir fait. Je pense que cela fait partie de nos fonctions que de l'avoir fait.
On comprend mal la réaction de la secrétaire du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis de dire une chose comme celle-là, alors que le ministre vient de la rencontrer. La prochaine fois où on ira à Washington, il serait peut-être important qu'on demande à la secrétaire du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis de la rencontrer. Peut-être que si c'était des députés de la base qui la rencontraient et qui lui expliquaient les vraies choses, cela irait mieux.
Quand je dis que le gouvernement donne des signaux contradictoires, il y a par exemple la réduction de l'agence et la coupure de tout ce qui s'appelle temps supplémentaire. Cela va forcément occasionner des bouchons aux postes frontaliers. Il y a aussi toute la question de l'équipe spéciale de Lacolle, qui est un autre exemple, où on a un scanner géant et où on devait justement scanner les camions un par un. Le gouvernement conservateur a décidé de démanteler l'équipe.
Quels signaux cela enverra-t-il? Du côté américain, c'est ce dont je parlais tantôt, le port d'excellence qu'ils ont créé pour 100 millions de dollars a tout cet équipement. Je le sais puisque je l'ai vu. Maintenant, comme je l'ai dit tantôt, je veux faire une mise à jour avec eux. Que vais-je répondre quand le responsable de l'Agency Board Security me demandera pourquoi nous démantelons notre équipe travaillant avec le scanner géant? Que va-t-on répondre? Ce sont des messages différents.
Il y a la patrouille dans mon propre comté sur la rivière Richelieu. Cet endroit est une véritable passoire pour les trafiquants de drogues et les immigrants peut-être illégaux. On vient de mettre fin à cela. Il y avait un poste frontalier qui s'avançait sur la rivière et on nous dit que c'est fini. Quel autre signal cela envoie-t-il? Quels signaux envoie-t-on à nos collègues américains? Ce gouvernement essaie de nous convaincre que la sécurité est extrêmement importante.
Je conclurais en disant que notre parti essaie de pallier du mieux qu'il peut aux lacunes de ce gouvernement.
On est extrêmement déçus de voir la façon dont cela se passe. On était là il n'y a pas plus de deux semaines. On a rencontré neuf congressistes et deux sénateurs. On a discuté de cela et même du protectionnisme américain. On a des alliés importants du côté du Congrès américain et il faut les rencontrer. Une femme comme Louise Slaughter, de l'État de New York, est extrêmement importante pour nous. Elle s'est jointe à nous dans la lutte relative à l'obligation du passeport aux douanes. Elle avait très bien compris que, dans les États limitrophes au Canada, il est important d'avoir une flexibilité et une ouverture la plus grande possible.
Naturellement, les Américains diront qu'ils ne peuvent pas adopter une attitude envers le Canada et une autre envers le Mexique. Il faut que ce soit une politique conjointe. Toutefois, cela ne nous empêche pas d'essayer de continuer à les convaincre que leur frontière du Nord est bien différente de celle du Sud. Normalement, ils devraient avoir beaucoup plus de problèmes avec celle au Sud qu'avec celle au Nord où le Canada est leur allié depuis toujours. Le Canada a toujours fait des efforts pour s'harmoniser et être au diapason avec les politiques américaines.
On entend actuellement le contraire chez le gouvernement conservateur. On entend le contraire de la belle idéologie de la sécurité. Quand vient le temps d'exécuter des choses importantes, comme de s'assurer qu'on a des agents frontaliers compétents et des patrouilles frontalières compétentes et que des bouchons de circulation n'entraveront pas l'économie canado-américaine, les conservateurs disparaissent. C'est presque inexplicable. Il faut donc prendre ce débat en main.
Si les conservateurs ne sont pas d'accord, j'invite mes collègues de l'opposition à se rendre là-bas pour le dire. À mon avis, au moment où l'on se parle, on ne peut pas compter sur les conservateurs qui parlent d'une certaine façon et qui agissent contrairement à ce qu'ils disent. C'est fondamental. On ne peut pas convaincre nos amis Américains qu'on est à la hauteur alors qu'on fait tout le contraire. On assiste à la fermeture des postes à la GRC. La patrouille de la frontière tarde énormément à se mettre en route. On voit une abolition du temps supplémentaire, ce qui provoquera des embouteillages monstres aux frontières canado-américaines, ainsi qu'une fermeture du scanner et de son équipe.
Les Américains diront ainsi qu'il est vrai que la frontière est poreuse, sans compter le nombre de routes que l'on ne contrôle pas. Les Américains sont maintenant obligés de mettre des blocs de ciment de leur côté sur 107 routes menant du Canada aux États-Unis parce que l'on ne contrôle pas ces routes. Du côté américain, c'est toutefois contrôlé, et ils y mettent la gomme. Il y a des hélicoptères, des patrouilles, des véhicules et des caméras. Ils parlent même d'utiliser des UAV, des drones, pour patrouiller la frontière. On n'a rien de cela. On est encore au stade des amateurs.
Quand le gouvernement nous fait de belles promesses, il s'empresse de ne pas les respecter ou de ne pas les mettre en application, ce qui cause un tort assez considérable à Washington. On peut le dire, on les rencontre régulièrement et on a ce genre de discussions avec eux. Le rôle de l'opposition est de pousser ce gouvernement afin que les Américains se sentent sécures face à notre frontière. Ils se diront que leur allié du Nord contrôle ses frontières. Il n'y aura plus de situations comme celle où la secrétaire à la Sécurité intérieure a dit que les terroristes étaient passés par le Canada lors des attentats du 11 septembre 2001.
La première fois que j'ai entendu cela, c'était mon amie, la sénatrice de l'État de New York, Hillary Clinton, qui l'avait dit. Je m'étais empressé d'aller la rencontrer lors d'un dîner à Plattsburgh, dans le cadre du Triangle de l'excellence, afin de lui dire qu'elle ne pouvait pas dire cela, que ce n'est pas ce qui s'était passé et que c'était chez elle que cela s'était passé. Je ne veux pas revenir sur toute l'histoire, mais je n'ai pas réentendu Mme Clinton dire cela.
Comment se fait-il que, quelques années plus tard, on entend encore de telles choses? Non seulement on les entend, mais on apprend que le du Canada l'a rencontrée une semaine avant qu'elle ne dise cette énormité. Cela coûte cher en termes d'argent, tout le corps diplomatique s'étant mis en marche pour essayer de déboulonner ce mythe, mais aussi en termes de vision, soit de la façon dont les Américains voient les Canadiens et les Québécois. Ils les voient comme des gens qui ne s'occupent pas de leur frontière. S'ils s'en occupent pas, ils s'en occuperont à notre place et ils durcissent le ton, ce qui n'est pas bon pour notre économie.
En effet, ce qu'on veut — et c'est ce que je disais lorsque j'ai commencé à prendre la parole —, c'est la fluidité aux frontières. On veut que les gens circulent correctement partout aux frontières, à Lacolle comme ailleurs. Par contre, on veut que les Américains sachent que si des gens illégaux tentent de franchir les frontières, on est en mesure de les stopper. C'est cela qu'ils veulent entendre et ce n'est pas ce qui se passe dans les faits.
Naturellement, la proposition de notre collègue est orientée en ce sens. C'est important et c'est pourquoi le Bloc québécois soutiendra cette motion en cette Chambre.
:
Monsieur le Président, je suis très heureux de débattre de cet important sujet visé par la motion libérale en cette journée de l'opposition.
Il est important d'examiner le contexte non seulement lorsqu'il s'agit des propos de Mme Napolitano, secrétaire à la Sécurité intérieure, mais aussi de l'IVHO, l'initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, de la question des passeports en particulier, et de la façon dont cela va modifier les relations entre nos deux pays. Je dirais que cela a déjà gangrené nos relations, avec des effets économiques désastreux pour les collectivités frontalières.
Je prétends aussi que cela va provoquer un changement socioculturel. Il ne faut pas oublier que bon nombre de nos concitoyens ont de la parenté aux États-Unis. Des liens commerciaux et personnels vont être rompus. Si l'on pose la question aux gens, on constatera qu'ils ont déjà abandonné l'idée de traverser régulièrement la frontière.
Mon oncle et ma tante vivent aux États-Unis et viennent régulièrement au Canada. Qu'ils aient rendu visite chaque semaine à ma grand-mère comme ils l'ont fait a eu une incidence très positive sur ma famille. Pour eux, les nouvelles mesures ont été une source additionnelle de tension et de pression, mais nous avons de la chance, car ils n'ont pas interrompu leurs visites. En même temps, je sais que d'autres Canadiens ont simplement abandonné. Cette perte est très importante. Elle détruit le tissu social grâce auquel le Canada et les États-Unis sont d'aussi grands amis.
Je pense que nos citoyens l'ont vraiment compris. Nous avons récemment entendu un commentaire dans les médias, notamment celui d'un journaliste de Fox News. Dans le passé, nous avons vu un reportage montrant une députée libérale sautant à pieds joints sur une poupée représentant le président. Pourtant, les citoyens ne s'en mêlent pas. Ils disent que les politiciens sont idiots ou que les commentaires dans les médias sont stupides. Lorsqu'ils rencontrent leurs amis, les membres de leur famille et leurs partenaires d'affaires, ils reconnaissent l'étendue et la portée de leurs relations et sont prêts à les appuyer. Cependant, tout cela va changer avec la mise en oeuvre de l'IVHO.
Il est important de noter que cela remonte loin dans le temps et pas seulement aux derniers mois. Pour ceux qui ne le sauraient pas, je viens de Windsor, en Ontario. Lorsque je descends les marches de ma maison, en regardant à gauche, vers le bas de la rue, je vois la rivière Detroit et la ville de Detroit. J'ai grandi et vécu près de cette frontière que j'ai franchie régulièrement pendant mon enfance, à l'âge adulte et maintenant comme père de famille. Tout cela fait partie de nos relations et a une incidence sur nos initiatives d'affaires et sur la façon dont nous nouons nos relations sociales. C'est un aspect que je crains vraiment de perdre, car c'est finalement un avantage bien réel pour nos relations.
La première fois que je me suis vraiment fâché, c'était sous l'ancien gouvernement Chrétien. J'étais à Washington, D.C et je faisais du lobbying dans le dossier du bois d'oeuvre. Nous avions une réunion avec l'ambassadeur. Nous venions d'apprendre que les États-Unis allaient mettre en oeuvre le système américain d'enregistrement de sécurité des entrées et des sorties. À l'origine, 35 pays figuraient sur la liste. Pour la première fois, des personnes qui n'étaient pas des citoyens américains devaient faire prendre leurs empreintes digitales et leur photographie en entrant aux États-Unis.
À ce moment-là, le Canada n'avait pas adopté de position à cet égard. L'ambassadeur n'avait pas soulevé la question du tout. Les Canadiens inscrits sur la liste, qui étaient nés dans un autre pays, étaient enregistrés comme s'ils n'étaient pas citoyens canadiens. Cela s'est réellement produit.
Les Pakistanais en sont un exemple. Il y a des Pakistanais d'origine dans ma collectivité depuis plus de 100 ans. Il est même ironique de voir que certains sont des médecins et des avocats qui se rendent aux États-Unis tous les jours pour sauver des vies. Ces gens habitaient au Canada depuis 30 ou 40 ans, soit presque toute leur vie, et les Américains les traitaient différemment en raison de leur pays de naissance.
Le gouvernement qui dirigeait le Canada à cette époque a refusé de contester cette décision. Il a laissé les États-Unis décréter unilatéralement que sous certains aspects, ces citoyens présentaient une menace. Qu'ils soient médecins ou infirmières, travailleurs ou ingénieurs dans l'industrie automobile n'avait aucune importance. Ces personnes étaient traitées différemment des autres citoyens canadiens. Je ne veux pas dire que les Américains n'ont pas le droit de le faire, puisqu'ils en ont le droit. Les États-Unis sont un pays étranger et souverain, mais notre gouvernement aurait dû venir à la défense de nos citoyens parce que tous les Canadiens sont égaux.
Dans le cadre du processus d'examen approfondi lié à l'immigration, qui a été mis sur pied il y a 20 ou 30 ans ou peut-être plus, les citoyens canadiens sont tous égaux et ils ont tous les mêmes droits. Ce programme a donné lieu au programme US VISIT, qui est un programme beaucoup plus global. Les Américains vont même un peu plus loin et mettent sur pied des modalités d'entrée et de sortie qui donneront accès au pays en termes généraux en ne tenant plus seulement compte de ceux qui s'enregistrent. Cela créera encore plus de problèmes à la frontière.
C'est important de reconnaître cela. C'était une des premières fois que le gouvernement, le gouvernement Chrétien, choisissait de ne pas protester contre cette décision du gouvernement américain. À ce jour, je n'ai jamais entendu un premier ministre, ni Paul Martin, ni le actuel, dire qu'une fois qu'un citoyen a franchi toutes les étapes de notre processus d'immigration, il doit être traité comme tout autre Canadien.
Il est important de transmettre ce message. Cette situation complique notre situation frontalière; elle complique la vie de ceux qui doivent respecter ces modalités, et le traitement des demandes lui-même, qui entraîne des délais considérables.
J'aimerais aborder un autre sujet très important. Nous voyons cette relation changer, mais encore une fois, le gouvernement ne fait rien. Je veux parler d'un traité qui date de 1817. Après la guerre de 1812, le Canada et les États-Unis ont signé un traité selon lequel il n'y aurait aucune canonnière ou autre vaisseau armé sur le réseau des Grands Lacs. Cependant, en 2003, dans un élan de panique, les États-Unis ont fait entrer des canonnières dans les Grands Lacs et celles-ci y sont toujours.
Permettez-moi de vous décrire ces canonnières. Ces vaisseaux disposent d'automitrailleuses pouvant tirer jusqu'à 600 balles à la minute. Je n'arrive pas à imaginer une menace provenant du Canada qui pourrait justifier une telle force de frappe. Une personne atteinte de 600 balles à la minute serait tout simplement pulvérisée. Encore une fois, les libéraux à l'époque ont permis cette manoeuvre et ont modifié le traité en conséquence. Maintenant, nous sommes aux prises avec cette situation.
Il est intéressant de fouiller dans cette entente. Le gouvernement a déjà dit qu'il n'agirait pas ainsi, qu'il existe une entente qui permet aux autorités de poursuivre un individu au-delà des frontières, peu importe la raison. La GRC et la Garde côtière peuvent le faire. Ce qui est censé se produire, c'est que, s'il y a poursuite, les automitrailleuses seront démontées et rangées avant que la canonnière n'entre dans les eaux canadiennes. J'ai de la difficulté à croire cela.
Ce qui est remarquable à ce sujet, c'est la question qui a suivi et qui montre les complications qui surgissent lorsque nous permettons une telle militarisation. Les États-Unis voulaient établir 40 différents polygones de tir dans les Grands Lacs pour faire des pratiques de tir sur cible. La sécurité nationale et les préoccupations des Américains sont importantes. Cependant, cela peut vraiment changer la nature d'une belle relation où nous partageons un des plus grands trésors de la planète, soit le système hydrographique des Grands Lacs. Ce système est un habitat important pour la faune et les humains; il est important pour l'ensemble de la planète. Les Grands Lacs forment une des voies navigables les plus fréquentées du monde. On y voit des pétroliers et des embarcations de pêche sportive; il se passe toutes sortes d'activités sur les Grands Lacs.
Nous nous sommes battus pour éviter cela. J'ai posé des questions à la Chambre des communes, mais le gouvernement de l'époque les a simplement mises de côté. En novembre 2006, j'ai présenté un mémoire au nom du Nouveau Parti démocratique. Il y avait un processus en place pour manifester notre intérêt devant les projets des américains. Tous nos collègues du caucus s'y sont inscrits. Je crois que nous avons été le seul parti politique à le faire.
Le gouvernement a réagi après la date limite de présentation des mémoires. Le système des Grands Lacs était transformé en champ de tir et le gouvernement a présenté son mémoire deux jours après la fin du processus d'audiences. Cela montrait le peu d'intérêt du gouvernement du Canada pour nos rapports avec les États-Unis. Nous voyons comment les choses peuvent débouler.
Pendant la même période, le gouvernement du Canada a donné son accord à l'implantation d'un centre opérationnel, le premier à Great Falls, pour une escadre aérienne. Le gouvernement a permis l'entrée sur notre territoire non seulement de drones de surveillance, mais aussi d'hélicoptères Chinook et Black Hawk. L'un d'eux est passé au-dessus de ma maison l'autre jour. Je n'arrive pas à imaginer quelle menace il pouvait bien y avoir. Il y a aussi les polygones de tir pour les navires et il y a également les tours de surveillance installées par Boeing.
Nous avons permis tout cela sans véritable analyse et sans discuter avec les Américains. Nous ne leur avons pas posé de questions pour savoir par exemple, pourquoi tout cela était si important. Nous nous entendons tous pour dire qu'il faut assurer la sécurité. Nous voulons qu'il y ait une réduction de la contrebande, de l'immigration illégale et de toutes sortes de choses.
Nous avons cautionné toute cette agitation et c'est pour cela que Mme Napolitano peut faire de telles déclarations. C'est un geste politique dont la signification est claire. On déplace le débat de la frontière sud entre le Mexique et les États-Unis vers la frontière nord. Le gouvernement précédent aussi bien que le gouvernement actuel ont dormi au gaz et n'ont pas protégé les intérêts des Canadiens. Nous avons permis à ce mythe de se perpétuer et nous en voyons maintenant les conséquences concrètes.
Nous aurions pu lancer une étude. Nous aurions pu adopter une approche pratique, ce qui aurait au moins pu convaincre les Américains de notre volonté d'agir. Lorsque nous interrogeons les porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure des États-Unis au sujet des hélicoptères Black Hawk, des canonnières, de la surveillance et des drones, ils répondent que tout ce qu'ils ne connaissent pas constitue une menace tant qu'ils n'ont pas déterminé de quoi il s'agit. Ce n'est pas une façon logique de localiser et de réduire les menaces à la frontière. Cette façon de voir accrédite l'idée que la frontière nord n'est pas sûre, ce qui n'est pas du tout vrai.
Dans le cas du 11 septembre, des terroristes ont pu obtenir des passeports américains et d'autres documents de façon légale et illégale et ils ont été en mesure de mener à bien des attaques qui ont changé la face du monde. Évidemment, nous devons avoir cela à l'esprit. Cependant, les objectifs que nous proposons d'ajouter aujourd'hui vont-ils accroître notre sécurité? À mon avis, ce n'est pas le cas. L'initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, tout particulièrement, risque de ne pas produire les effets que nous souhaitons en matière de lutte contre le terrorisme. Elle causera plus de tort sur le plan économique que nous pouvons l'imaginer. Elle nuira à notre capacité concurrentielle et donc à la capacité de financer les mesures de sécurité que nous souhaitons. Il importe de le souligner.
Le pont Ambassador et d'autres postes frontaliers sont à deux milles de ma maison. Sur une distance de deux milles, dans la zone que je représente, on trouve le tunnel Detroit-Windsor, le tunnel ferroviaire CP, le pont Ambassador et le traversier Detroit-Windsor, qui crée sa part de pollution. C'est dans cette zone que passe, tous les jours, environ 40 p. 100 du commerce avec les États-Unis. Les mesures de surveillance sont nombreuses. Les camions sont vérifiés. On fait des inspections par rayons gamma et X.
Fait intéressant, je me rappelle d'une campagne sous un autre gouvernement où il a été question d'une installation à rayons gamma. Pour ceux qui ne le savent pas, la technologie des rayons gamma est utilisée dans les wagons de chemin de fer afin de trouver des substances illégales et des bombes, entre autres. Ironiquement, au moment où nous débattions de cette question dans notre collectivité, l'ASFC avait accepté de mettre cette installation à proximité d'une école secondaire. Nous avons mené une campagne fructueuse pour faire arrêter cette initiative et déménager cette installation à un autre endroit. On nous a dit que l'installation serait mise ailleurs. Cependant, plus tard, on a commencé la construction à côté de l'école secondaire parce que le département de la Sécurité intérieure avait demandé au Canadien Pacifique de mettre l'installation à cet endroit. La plateforme s'y trouve encore de nos jours. Nous sommes finalement parvenus à faire déménager l'installation. Cet exemple montre vraiment l'influence que les Américains ont ici.
Des inspections sont effectuées. Les wagons se rendent aux États-Unis. C'est important. Nous souscrivons à un grand nombre de ces mesures, mais elles ont des conséquences économiques importantes. Lorsque nous examinons ce qui va se passer avec l'initiative relative aux voyages dans l'hémisphère occidental, nous devons revenir à la case départ. En effet, l'entrée en vigueur de cette initiative dans un peu plus d'un mois seulement va changer complètement le monde dans lequel nous vivons. C'est en avril 2005 que le département de la Sécurité intérieure a annoncé la mise en place de mesures législatives sur les passeports. On peut se demander si le Canada a bien réagi. Je dirais que nous avons échoué le test et que nous continuons à le faire parce que nous ne possédons pas de programmes ou de systèmes de soutien assez efficaces pour nous aider à résoudre les problèmes.
On ne peut pas dire que le gouvernement précédent a pris trop de temps à réagir. En effet, deux jours après cette annonce, j'ai interrogé David Emerson, le ministre de l'Industrie de l'époque, sur la question du tourisme. Le gouvernement comprenait que c'était un sujet de préoccupation. C'est ce que M. Emerson m'a dit, et nous l'avons cru sur parole. Cependant, nous avons soulevé la question auprès de représentants du ministère du Tourisme du Canada quelques jours après.
La réponse du Canada à un des plus gros problèmes auxquels nous nous heurtons actuellement a été d'annoncer une étude de 50 000 $ pour déterminer l'incidence de l'obligation d'avoir un passeport pour entrer aux États-Unis. Cette année-là, on a préféré dépenser 17 millions de dollars pour déplacer le bureau central d'Ottawa à Vancouver. C'était là la priorité du gouvernement à l'époque. C'était de toute évidence une décision politique. Cela m'inquiète. Plus tard, nous avons convaincu le gouvernement de consacrer plus d'argent à l'étude. Des progrès ont été faits, mais le processus a été plutôt exaspérant.
Les néo-démocrates ont soulevé la question à plusieurs reprises à la Chambre des communes. Leurs efforts ont donné lieu à un débat à la Chambre, le 24 octobre, sur le fait que le Canada n'avait alors pas de position. Il a enfin présenté sa position officielle aux États-Unis le 31 octobre, la date limite pour la présentation de mémoires au sujet de l'IVHO. Le Canada a fait connaître sa position à la date limite, et ce, seulement après qu'un vote ait été tenu à la Chambre.
Avant cela, j'avais soumis un mémoire, au nom du Nouveau Parti démocratique, signé par tous les membres de notre caucus. Il est important de reconnaître, alors que nous passons au chapitre suivant, que le gouvernement n'a pas pris la question au sérieux, et qu'il ne s'est toujours pas fait à l'idée. Il y a beaucoup de preuves montrant qu'il aurait dû réagir différemment.
J'ai mis sur pied une stratégie relative au tourisme canadien. Je vais en mentionner des parties plus tard, mais j'aimerais maintenant parler de l'excellent travail qui a été fait et qui confirme les problèmes auxquels nous sommes présentement confrontés.
La Commission canadienne du tourisme a déposé un rapport montrant qu'il y aurait d'importantes incidences à court et à long terme. La Chambre de commerce de l'Ontario, le Buffalo Niagara Partnership, la chambre de commerce et de l'industrie de Bellingham/Whatcom et la Detroit Regional Chamber ont commandé un rapport en octobre 2005. Ceux-ci demandaient qu'on maintienne l'équilibre entre la sécurité nationale et l'IVHO, mais le fait est que cet équilibre n'a pas été atteint.
Une étude réalisée par le ministère du Tourisme de l'Ontario prévoit, pour 2008, une diminution de 13,6 p. 100 du nombre de visiteurs américains en Ontario, soit 3,2 millions de personnes de moins. Il s'agit d'une conclusion intéressante puisque les visites de touristes américains ont déjà chuté aux niveaux les plus bas jamais enregistrés. Depuis 1972, nous n'avions pas été témoins d'une érosion de cette ampleur dans ce type d'échanges.
Il est important de souligner que ces échanges ne concernent pas uniquement l'économie. Ils comportent un élément social extrêmement important. Ils nous lient à nos voisins et à nos alliés dans un rapport très important sur les plans de la démocratie et de la culture sociale.
Énormément d'Américains viennent au Canada, notamment dans ma région, pour retrouver les traces du passage de certains de leurs parents. Notre région se situe à l'extrémité du chemin de fer clandestin. Lorsque l'esclavage existait encore aux États-Unis mais non au Canada, les esclaves traversait la rivière Detroit à la nage ou en bateau. C'était avant qu'on ne construise un chenal sur la rivière; aujourd'hui, il serait nettement plus difficile de traverser de la même façon. Les esclaves venaient s'établir au Canada pour y vivre. Certains Américains ont des parents et des amis au Canada. Des gens de tous les États du Sud et d'autres régions des États-Unis peuvent retracer leur patrimoine en suivant le chemin de fer clandestin jusqu'à Olde Sandwich Towne.
Le Canada va perdre certains de ces touristes. S'il est possible d'entrer au Canada sans passeport, le retour aux États-Unis promet de poser un véritable défi. Les Américains désireux de rentrer chez eux auront besoin d'autres documents de voyage, à défaut de quoi ils pourraient être arrêtés à la frontière. Les autorités américaines pourraient leur refuser l'entrée aux États-Unis; ce serait intéressant à voir. Si un citoyen américain muni d'un passeport entre au Canada et que les autorités déclarent ensuite qu'il ne peut retourner aux États-Unis parce qu'il présente un risque pour la sécurité, le Canada doit-il de nouveau laisser entrer cette personne? Les autorités canadiennes doivent-elles l'emprisonner ou la renvoyer aux États-Unis pour éviter de prendre des risques en matière de sécurité?
Une telle situation pourrait donner lieu à un dilemme intéressant. Les agents des services frontaliers prendront des décisions indépendantes au cas par cas. Le principal problème vient du fait que nous allons perdre du terrain au chapitre des échanges sociaux-culturels.
Une étude du Conference Board of Canada a montré que la mise en oeuvre aura des répercussions négatives. Un très bon sondage a été réalisé par Zogby International auprès d’électeurs frontaliers américains et de Canadiens au sujet des nouveaux règlements frontaliers. Ses conclusions sont intéressantes: 51 p. 100 des Américains pensent que ces règlements n'empêcheront pas les terroristes de pénétrer sur le territoire américain; 60 p. 100 des Américains et 70 p. 100 des Canadiens ne pensent pas qu'une autre carte de passage de la frontière ne soit nécessaire, et, à chaque année, 86 p. 100 des Américains et 75 p. 100 des Canadiens traversent la frontière en voiture quand ils la traversent.
Je voudrais conclure en insistant sur le fait que nous devons adopter une approche très énergique. Le en particulier doit faire preuve de leadership. Au cours des 20 dernières minutes, j'ai parlé de ce qui est en train de se passer. On observe une tendance à la militarisation de notre frontière qui devient aussi plus difficile à traverser.
Je n'ai même pas encore évoqué d'autres éléments liés aux échanges commerciaux, comme la loi sur le bioterrorisme; à cause d'une pêche chilienne en 1986, il y a maintenant de gros frais de service à payer 10 à 15 ans plus tard. En ce qui concerne les marchandises transportées qui entrent, il y a toutes sortes de frais à payer, tels ceux liés à l'Animal and Plant Health Inspection Service.
Le doit intervenir et dire que la frontière canadienne n'est pas la frontière mexicaine, que les problèmes y sont différents et que nous voulons régler ces problèmes. En même temps, cependant, nous avons une part de responsabilités dans nos accords commerciaux. Il doit y avoir une meilleure façon de contribuer à la sécurité de tous.