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Bonjour, mesdames et messieurs. Soyez les bienvenus à cette 24
e réunion du Comité permanent de la défense nationale.
Il nous manque un ministre, le . Je crois qu'il devait comparaître le premier, mais nous avons deux autres ministres ici qui sont, j'en suis certain, tout à fait disposés à présenter leur exposé.
Je vais faire en sorte que les règles de base soient claires afin que tout le monde comprenne ce à quoi je m'attends aujourd'hui. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous entamons l'étude sur la nouvelle génération d'avions de chasse. C'est la question dont nous allons discuter. Si vous vous éloignez du sujet, je vous le mentionnerai.
Les ministres disposeront de sept minutes. Je les avertirai après six minutes pour qu'ils puissent résumer. J'aimerais que nous ayons le temps de faire trois séries de questions aujourd'hui. Nous entendrons le premier groupe de témoins de 9 heures à 11 heures, le deuxième, de 11 heures à 13 heures, et le dernier, de 14 heures à 16 heures.
J'accorderai dix minutes aux intervenants au premier tour et cinq minutes aux deuxième et troisième tours. Je m'attends à ce que nous ayons beaucoup de questions.
Ce comité a pour but de permettre aux députés de poser leurs questions; j'aimerais donc que nous en posions le plus possible. En l'absence de notre président, , je présiderai la séance d'aujourd'hui à titre de vice-président.
Soyez le bienvenu, monsieur le ministre. Nous n'avons pas pris les présences, mais nous avons noté les absences — mais je suis content de vous voir ici.
Monsieur le ministre, vous disposez de sept minutes. Après six minutes, j'interviendrai pour vous indiquer qu'il reste une minute. Nous entamerons ensuite le premier tour de dix minutes.
Y a-t-il des questions?
Dans ce cas, vous avez la parole, monsieur le ministre.
:
Merci, monsieur le président et chers collègues. Je suis heureux d'avoir l'occasion d'entretenir ce comité de l'intention du gouvernement de faire l'acquisition de 65 avions de chasse F-35 Lightning II pour remplacer nos CF-18. Cela se fera d'ici 2016, année où nous commencerons à recevoir les appareils.
Il y a deux ans et demi, le gouvernement du Canada a publié la stratégie de défense Le Canada d'abord, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Dans la stratégie, nous nous sommes engagés à rebâtir les Forces canadiennes pour en faire une force armée moderne de premier ordre, entièrement intégrée, souple, polyvalente et apte au combat, une force armée capable de faire face aux menaces d'aujourd'hui et de demain.
Nous avons recensé les six missions principales de nos forces armées modernisées: mener des opérations quotidiennes nationales et continentales, offrir leur soutien dans le cadre d'un événement international important au Canada, répondre à une attaque terroriste importante, appuyer les autorités civiles en cas de crise au Canada, diriger ou mener une opération internationale importante durant une période prolongée, et déployer des forces en cas de crise à l'étranger pour de courtes périodes.
Notre engagement, chers collègues, à acquérir le F-35 s'inscrit dans cette stratégie globale visant à doter les Forces canadiennes des outils dont elles ont besoin pour assurer la sécurité des Canadiens.
[Français]
Notre gouvernement a déjà enregistré des progrès importants au chapitre de l'acquisition de matériel. Nous avons fait l'acquisition de l'avion de transport stratégique C-17, qui a permis de transporter de manière fiable de l'aide et de l'approvisionnement d'une partie du monde à une autre, que ce soit à Alert, en Haïti ou en Afghanistan. Nous avons reçu notre premier avion de transport tactique C-130J. Ces avions feront leurs débuts opérationnels en Afghanistan cet hiver. Nous avons entamé le remplacement de notre parc de véhicules de combat terrestre et l'annonce récente de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale a ouvert la voie au renouvellement de la flotte.
Maintenant, nous répondons au besoin d'obtenir un nouvel avion de chasse.
[Traduction]
Monsieur le président, je me réjouis des échanges d'aujourd'hui concernant le chasseur de la prochaine génération. En fait, ces échanges sont semblables à ceux qui ont eu lieu à l'annonce de l'acquisition du CF-18 dans les années 1980. Les gens disaient qu'il n'était pas nécessaire d'acquérir des chasseurs, mais voyez à quel point ils nous ont rendu service au cours des trois dernières générations. Nous les avons achetés pour faire face aux défis que posait la guerre froide, mais ils ont servi admirablement non seulement en Europe de l'Ouest, mais aussi durant la première guerre du Golfe, en 1991, ainsi qu'au Kosovo en 1999, et ils nous servent encore aujourd'hui dans l'espace aérien canadien.
Nous avons compris l'importance non seulement d'avoir un avion de chasse dans notre inventaire, mais également d'avoir un chasseur suffisamment polyvalent pour répondre aux menaces et mener des missions non prévues au moment de son acquisition. Nous savons que certaines des menaces auxquelles le Hornet a dû faire face durant les années 1980 et 1990 ont disparu. Or, d'autres menaces persistent, comme la mise à l'épreuve occasionnelle de notre zone d'identification aérienne par des aéronefs dotés de capacités stratégiques. De nouvelles menaces ont fait surface.
Pendant ce temps, nous savons que nos forces doivent être prêtes à réagir. Elles doivent faire preuve de vigilance. Bien que nous ayons fait des investissements réfléchis pour maintenir l'efficacité de nos CF-18 dans un environnement difficile et en constante évolution, nous ne pourrons pas les exploiter indéfiniment. Nous savons que l'achat de nouveaux avions de chasse exige un investissement considérable, mais que cet investissement se traduira par des avantages majeurs pour le Canada. Nous le savions lorsque nous avons présenté la stratégie de défense Le Canada d'abord, mais nous avons jugé que nonobstant l'évolution du contexte de la sécurité, il ne s'agissait pas d'une capacité dont le Canada pouvait ou devait se passer.
Je tiens à souligner qu'une interruption du service opérationnel n'est pas une option, car nous avons toujours besoin de nos chasseurs. Nous nous en servons toujours de façon quotidienne. Ils nous permettent de protéger notre territoire national et notre espace aérien. Ils nous permettent d'apporter notre contribution, avec nos alliés américains, lorsque nous patrouillons le ciel à leurs côtés dans le cadre du NORAD. Ils nous permettent aussi de faire preuve de leadership rapidement et efficacement à l'étranger lorsqu'on fait appel à nos services.
Entre 2017 et 2020, lorsque nous retirerons nos CF-18 du service, comme nous devrons obligatoirement le faire, il nous faudra un chasseur de remplacement qui sera à la hauteur. Les avions d'attaque interarmées Lightning II hériteront de ces importantes responsabilités et constituent l'avion idéal, à mon avis, pour permettre à nos hommes et à nos femmes en uniforme d'accomplir leur travail.
Cet appareil est le bon choix. C'est la quantité qui convient. C'est le bon avion pour nos Forces canadiennes et pour le Canada. En fait, c'est le meilleur avion pour la meilleure force aérienne. Nous croyons qu'elle mérite d'obtenir cet équipement.
Si nous ne faisons pas cette acquisition, nous risquons fortement d'être incapables de défendre notre propre espace aérien, d'affirmer notre souveraineté et d'assumer nos responsabilités au sein du NORAD et de l'OTAN. Je crois que nous conviendrions tous qu'une telle situation serait inacceptable pour le Canada, un pays chevauchant six fuseaux horaires, un pays dont la superficie totale atteint presque 10 millions de kilomètres carrés, un pays ayant un littoral de plus de 243 000 kilomètres, soit le plus long au monde, et un pays ayant de nombreuses obligations internationales ainsi que des systèmes météorologiques variés et rigoureux. Le gouvernement a donc annoncé son intention de faire l'acquisition du F-35.
[Français]
En tant que chasseur de cinquième génération, il s'agit du seul aéronef répondant aux exigences énoncées dans la Stratégie de défense Le Canada d'abord. Quant aux caractéristiques des avions de chasse de la prochaine génération, le F-35 représente un bond technologique. Il est doté de certaines caractéristiques, notamment sa furtivité et ses détecteurs perfectionnés, qui en feront un chasseur d'avant-garde. La fiabilité, la pérennité et l'efficacité de ce chasseur seront donc supérieures à celles de tous les autres aéronefs sur le marché. Il s'agit de l'unique chasseur pouvant répondre à l'ensemble des exigences opérationnelles des Forces canadiennes.
Mais ce n'est pas tout. Il s'agit également de l'avion de chasse le plus économique sur le marché. Plus que toutes les autres chaînes de production, celle du F-35 demeurera active le plus longtemps, ce qui assurera d'excellents services jusqu'au milieu du siècle, et cet aéronef nous assurera une parfaite interopérabilité avec nos alliés américains et otaniens pendant de nombreuses années.
L'acquisition de F-35 a déjà généré et continuera de générer des retombées économiques et industrielles pour le Canada dans le cadre de la chaîne d'approvisionnement mondiale dont vous entretiendront plus tard les ministres Ambrose et Clement.
[Traduction]
Monsieur le président, permettez-moi de conclure en réitérant que le Canada a besoin de ce chasseur, qui permettra aux Forces canadiennes de répondre aux exigences de plus en plus complexes des missions que nous demandons à nos pilotes de remplir. Il s'agit d'une capacité dont nous ne pouvons nous passer pour affirmer notre souveraineté, pour patrouiller dans notre espace aérien et pour faire en sorte d'assumer notre part du fardeau de l'OTAN et de la communauté internationale, tout en prêchant par l'exemple.
Monsieur le président, chers collègues, nous avons les meilleurs marins, soldats et aviateurs sur le terrain. Ils méritent d'avoir accès au meilleur équipement afin de réussir leurs missions et, bien entendu, afin de revenir chez eux sains et saufs une fois ces missions accomplies.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui des possibilités qui sont offertes aux entreprises canadiennes.
Le Programme d'avions d'attaque interarmées est le plus important du genre de l'histoire. Il s'agit d'un effort multinational pour construire un chasseur furtif, abordable et polyvalent. Il est prévu que la valeur totale du programme dépassera les 383 milliards de dollars américains. La production doit atteindre 5 000 avions. Les pays qui participent au Programme d'avions d'attaque interarmées devraient s'en procurer plus de 3 000, et on estime que les ventes à l'exportation pourraient dépasser 2 000 avions additionnels.
Le Canada participe au Programme d'avions d'attaque interarmées depuis 1997. Nous avons pris part au processus concurrentiel rigoureux visant à déterminer qui fabriquerait ce chasseur de nouvelle génération, et le processus s'est conclu en 2001 par la sélection de Lockheed Martin comme fabricant de l'appareil.
Le 16 juillet dernier, notre gouvernement a annoncé son intention d'acquérir 65 avions de combat interarmées F-35 Lightning II en vue de remplacer notre flotte actuelle de chasseurs CF-18. Non seulement il s'agit de l'appareil qui répond aux exigences opérationnelles, mais c'est aussi le programme qui convient pour maintenir le Canada à l'avant-plan de l'industrie de l'aérospatiale et de la défense.
[Français]
Par le truchement de son investissement dans le Programme d'avions de combat interarmées, le gouvernement fait plus que doter les Forces canadiennes d'avions ultramodernes. Il fournit également à l'industrie canadienne de l'aérospatiale des occasions sans précédent et crée des emplois bien rémunérés, faisant appel à notre main-d'oeuvre canadienne hautement qualifiée.
[Traduction]
Notre participation à ce programme se traduit par un engagement de notre industrie aérospatiale canadienne. Ce programme permet d'offrir des emplois de haute technologie et des retombées économiques à long terme aux entreprises canadiennes du domaine de l'aérospatiale et de la défense dans l'ensemble du pays. Le programme offre une occasion unique à l'industrie canadienne de participer à la production et à l'entretien de cette série d'appareils. L'initiative est d'une grande envergure. Les entreprises canadiennes auront la possibilité de fournir des produits et des services non seulement à la flotte de 65 chasseurs du Canada, mais également à toute la chaîne d'approvisionnement mondiale de l'avion d'attaque interarmées. Comme cela représente jusqu'à 5 000 appareils, cela permettra de créer et de maintenir des emplois partout au Canada durant les 40 ans de la durée de vie prévue de l'appareil F-35.
En 2006, les neuf pays partenaires du Programme d'avions d'attaque interarmées ont convenu que le meilleur rapport qualité-prix serait un élément clé du succès de ce programme. Cette course à la concurrence, ainsi que l'importance et le caractère international du programme, ont mené à une approche industrielle participative unique. L'engagement du Canada à l'égard de ce programme donne un accès privilégié aux entreprises canadiennes pour travailler à ce projet avec les autres partenaires du programme. Cela signifie qu'à mesure que l'avion d'attaque interarmées cheminera vers sa production maximale, les entreprises canadiennes seront de mieux en mieux positionnées pour fournir des composants destinés à l'ensemble des partenaires du programme. C'est grâce à l'engagement du Canada dès le début du programme et à sa participation continue que cette occasion leur est offerte.
[Français]
Le Programme d'avions de combat interarmées offre des débouchés sans précédent aux entreprises canadiennes qui peuvent désormais se tailler une place sur les chaînes d'approvisionnement mondiales qui moduleront les secteurs de l'aérospatiale et de la défense au cours des 40 prochaines années.
Grâce à l'établissement d'ententes industrielles avec Lockheed Martin, Pratt & Whitney Canada et General Electric/Rolls-Royce, des pièces de fournisseurs canadiens feront partie des appareils F-35. Ces fournisseurs seront aussi mis à contribution pour assurer l'entretien des appareils durant leur durée de vie utile.
Des entreprises canadiennes pourront soumissionner pour l'obtention de contrats d'entretien des F-35, tant pour les appareils du parc canadien que pour les parcs des partenaires. Cela se traduira par des investissements directs dans l'économie canadienne et par la création d'emplois.
Il était crucial de prendre cet engagement dès maintenant, pour faire en sorte que les entreprises canadiennes en aérospatiale aient accès aux immenses possibilités offertes par ce programme. Les fournisseurs nationaux auront ainsi suffisamment de temps pour se préparer en vue des phases de production, de soutien et de développement subséquentes.
[Traduction]
Afin de faciliter l'approche participative industrielle du Programme d'avions d'attaque interarmées, le gouvernement fédéral a déjà signé des plans de participation industrielle avec chacun des principaux entrepreneurs retenus dans le cadre du programme: Lockheed Martin, Pratt & Whitney et GE Rolls-Royce Fighter Engine Team. Ces ententes nous permettent de déterminer les possibilités pour les entreprises canadiennes de mettre au point des technologies pour le programme.
Je vais vous donner un exemple. Honeywell, situé à Mississauga, a conçu le système de gestion thermale de l'avion d'attaque interarmées, et NGRAIN, à Vancouver, en Colombie-Britannique, a mis au point les outils de visualisation tridimensionnelle pour l'appareil. Les plans de participation industrielle comprennent un accès garanti au processus concurrentiel des pays partenaires du programme. Nos entreprises très qualifiées se livreront concurrence dans des domaines comme l'usinage à grande vitesse de pièces complexes en titane. En fait, Héroux-Devtek, une compagnie que la a visitée hier à Dorval, au Québec, a obtenu des contrats pour effectuer l'usinage de diverses pièces de l'appareil.
Le plan comprend également des occasions stratégiques pour les entreprises canadiennes déterminées à offrir le meilleur rapport qualité-prix. Nous voyons ces occasions stratégiques se transformer en contrats pour des compagnies canadiennes comme Avcorp, qui fabrique des structures d'extrémité d'ailes à Delta, en Colombie-Britannique; Bristol Aerospace, qui construit des structures d'empennage horizontal à Winnipeg; Goodrich, qui fera l'entretien des trains d'atterrissage à Burlington, en Ontario; et Composites Atlantic, qui fabriquera des pièces de fuselage en matériaux composites à Lunenburg, en Nouvelle-Écosse.
Dans l'avenir, le gouvernement du Canada travaillera en étroite collaboration avec Lockheed Martin et les autres principaux entrepreneurs du programme afin de trouver d'autres débouchés pour les fournisseurs canadiens potentiels et d'être au fait de tous les avantages que retire le Canada de sa participation au Programme d'avions d'attaque interarmées.
:
Merci, monsieur le président.
C'est un plaisir pour moi d'être ici, et je tiens à souligner que je suis accompagnée de mon SMA des approvisionnements, Tom Ring. Je vous remercie de cette occasion que vous m'offrez de m'adresser à ce comité au sujet du remplacement en 2016-2017 des avions de chasse CF-18 du Canada.
Comme l'a mentionné le ministre MacKay, en 1997, notre pays devenait partenaire du programme d'avions d'attaque interarmées. Dans le cadre de ce programme, le Canada a pris part à un long processus concurrentiel, sous l'égide des États-Unis, comprenant une phase de démonstration du concept qui a donné lieu, en 2001, à la sélection de Lockheed Martin en tant que fournisseur de l'avion d'attaque interarmées. Depuis qu'il participe au programme, le gouvernement du Canada a contribué à la conception, au développement et à la démonstration de cet appareil.
Il y a deux ans, notre gouvernement s'engageait, dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, à faire l'acquisition d'un avion de chasse de nouvelle génération afin de remplacer le CF-18. Pour faire suite à sa participation au programme d'avions d'attaque interarmées et à ses engagements en vertu de la stratégie de défense Le Canada d'abord, le gouvernement du Canada annonçait, le 16 juillet 2010, son intention de faire l'acquisition de 65 avions F-35 Lightning II, dont la livraison devrait débuter en 2016. L'achat par notre pays du F-35, qui constitue l'unique avion de chasse de nouvelle génération disponible au Canada, assurera l'interopérabilité avec nos principaux alliés au moins jusqu'au milieu du siècle. En fait, presque tous nos principaux alliés sont des partenaires du programme d'avions d'attaque interarmées et plusieurs se sont engagés à faire l'acquisition du F-35.
En prenant maintenant une telle décision, le ministère de la Défense nationale peut commencer à planifier l'arrivée et l'utilisation de cet avion au Canada. Mais il est encore plus important de souligner que l'acquisition du F-35 par le Canada représente aussi une bonne nouvelle pour l'industrie canadienne de la défense. En raison de notre engagement à acquérir cet aéronef, les secteurs canadiens de l'aérospatiale et de la défense obtiennent un accès prioritaire aux processus concurrentiels pour l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement mondiale du F-35, qui pourrait atteindre une production de 5 000 avions.
Cela engendrera la création d'emplois bien rémunérés dans le domaine des hautes technologies sur une longue période, partout au pays. En fait, au sein de cette chaîne d'approvisionnement mondiale, l'industrie canadienne est en très bonne position pour bénéficier de débouchés d'environ 12 milliards de dollars et représentant plus de 65 000 heures-personnes de travail.
La participation du Canada au programme porte déjà ses fruits. Les sociétés canadiennes se sont disputé les contrats dans le cadre du programme et ont obtenu beaucoup de succès. Le 21 juillet, soit une semaine après notre annonce, Avcorp annonçait la signature d'une entente avec BAE Systems Operations Limited pour la production de l'aile extérieure de la variante pour porte-avions du F-35 utilisé par la U.S. Navy. Cette entente pourrait représenter plus de 500 millions de dollars américains en recettes au cours des 10 à 15 années de production, ainsi que la création d'environ 75 emplois directs et indirects.
La société Avcorp Industries, située à Delta, en Colombie-Britannique, n'est qu'un exemple qui démontre clairement que le programme d'avions d'attaque interarmées se traduit par des avantages considérables pour le Canada et son industrie. En tout, 85 entreprises ont obtenu jusqu'ici des contrats d'une valeur approximative de 850 millions de dollars grâce à notre engagement dans le programme, et il ne s'agit que de la pointe de l'iceberg. Notre décision d'acquérir ces avions ouvre la porte à des débouchés considérables pour les entreprises canadiennes. Une grande porte qui serait complètement fermée aux entreprises canadiennes advenant la révocation de notre engagement.
Le programme d'avions d'attaque interarmées fera en sorte que le secteur aérospatial canadien demeure concurrentiel encore longtemps au XXIe siècle.
[Français]
La participation du Canada au Programme d'avions de combat interarmées offre à l'industrie canadienne, et particulièrement à celle du Québec, des possibilités importantes. L'industrie canadienne pourra participer pleinement au programme, ce qui contribuera à façonner des relations d'affaires à long terme dans les secteurs de l'aérospatiale et de la défense. Par exemple, le directeur d'Héroux-Devtek, une compagnie aérospatiale avec des usines situées à Dorval, à Longueuil, à Laval, à Kitchener et à Toronto, m'a dit hier qu'une soumission réussie pourrait contribuer à générer du travail pour ses travailleurs pour 20 à 25 années.
[Traduction]
Les critiques évoquent souvent les délais déraisonnables du processus d'approvisionnement militaire comme étant un facteur important qui nuit à la capacité opérationnelle des Forces canadiennes. Le Programme d'avions de combat interarmées est un bel exemple de la façon dont le gouvernement peut acheter le bon équipement au moment opportun pour nos forces. En participant à un programme conçu pour permettre aux alliés de l'OTAN d'acquérir des avions de chasse à la fine pointe de la technologie et au coût le plus bas, le gouvernement voit également à ce que les contribuables canadiens en obtiennent pour leur argent.
Cette annonce démontre également encore une fois que notre gouvernement est déterminé à rebâtir les Forces canadiennes et à garantir la sécurité et la protection du Canada dans l'avenir, tout en offrant, comme l'a dit le ministre Clement, des avantages économiques durables à nos principaux secteurs industriels.
Merci, monsieur le président. Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je ne me permettrais pas de corriger ce qu'a dit le président, mais je crois que conviendra que l'expression exacte n'est pas « drag the puck », mais bien « rag the puck ».
Le vice-président (L'hon. Bryon Wilfert): Mais dans ma région, on dit « drag the puck ».
L'hon. Dominic LeBlanc: D'accord, mais au Canada atlantique — le ministre de la Défense et moi-même le savons —, nous utilisons l'expression « ragging the puck ».
[Français]
Madame et messieurs les ministres, je vous remercie de vos présentations.
J'ai une question assez précise pour mon ami le ministre Clement, et par la suite je crois que mon collègue va poursuivre avec quelqu'un d'autre.
Monsieur Clement, vous admettrez qu'il s'agit du plus important achat militaire de l'histoire du Canada. Non seulement il n'y a pas eu d'appel d'offres public au Canada pour cet achat, mais nous considérons que vous avez aussi abandonné l'industrie aérospatiale canadienne. En effet, dans le passé, ce genre de contrat comprenait des bénéfices industriels contractuels. Dollar pour dollar, la compagnie qui gagnait le concours avait l'obligation contractuelle de dépenser ce montant en partenariat avec l'industrie aérospatiale canadienne, par exemple. Puisque le montant total de cet achat pourra se chiffrer à 9 milliards de dollars — vous avez d'ailleurs cité bien des exemples de compagnies canadiennes et nous nous réjouissons qu'elles aient pu participer jusqu'à maintenant à ce programme —, pourquoi n'avez-vous pas insisté ou n'insistez-vous pas ultimement pour qu'il y ait une obligation juridique contractuelle qui obligera Lockheed Martin, par exemple, à dépenser ce montant en partenariat avec l'industrie canadienne? Nous croyons que vous avez échoué à obliger la compagnie, par voie de contrat, à dépenser cet argent.
:
Je vous remercie de me donner l'occasion de répondre. J'aimerais ajouter quelques mots sur la chaîne d'approvisionnement.
[Traduction]
Il est important de comprendre que tous les alliés qui ont participé à l'élaboration du programme ont accepté qu'il y ait des appels d'offres concurrentiels par les sous-traitants pour construire l'avion, alors aucun pays n'aura automatiquement de compensations dans ce modèle. Mais ce qu'on perd d'un côté, on le gagne de l'autre grâce à la chaîne d'approvisionnement mondiale. Au lieu de forcer pour obtenir le plus de compensations possible, comme mon collègue l'a suggéré, pour les 65 avions que le Canada commande, on peut en retour répondre à un appel d'offres, en tant qu'entrepreneur canadien, pour les 3 000 avions commandés par les alliés qui font partie du programme, plus les 2 000 autres, pour un total de 5 000 avions qui seront commandés dans le monde.
L'avantage est que l'on fait partie de la chaîne d'approvisionnement mondiale. On n'en construira peut-être pas seulement 65, mais 5 000, au cours des 40 prochaines années, et c'est un point très positif.
J'ai parlé aux représentants de notre industrie, et ils m'ont dit qu'ils sont prêts à soutenir la concurrence. Ils obtiennent et obtiendront les contrats. Ils le font déjà. Avcorp est un bon exemple, puisque cette entreprise a obtenu un contrat de 500 millions de dollars à peine une semaine après l'annonce de l'acquisition des F-35.
Alors oui, c'est différent du processus d'acquisition habituel, mais c'est une situation positive, car nos grandes entreprises aérospatiales canadiennes ont ainsi accès à la chaîne d'approvisionnement mondiale.
:
Merci, monsieur le président.
Deux raisons expliquent pourquoi nous avons décidé d'acquérir le F-35 par l'entremise du protocole d'entente sur les avions d'attaque interarmées plutôt que de lancer des appels d'offres pour quelque chose qui avait déjà été décidé. La première est que nous nous étions engagés dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, il y a deux ans, à faire l'acquisition de chasseurs de nouvelle génération. L'étude du ministère de la Défense et de Travaux publics a confirmé qu'il n'y a qu'un seul chasseur de nouvelle génération dont le Canada peut faire l'acquisition.
Comme vous le savez, ce n'est pas le processus d'acquisition qui détermine les exigences; ce sont les exigences qui déterminent le processus d'acquisition. Donc, selon les directives en matière d'approvisionnement du gouvernement, il n'est pas nécessaire de faire des appels d'offres lorsqu'il n'y a qu'un seul produit qui répond aux exigences établies par le client. En pratique, nous ne faisons pas d'appels d'offres lorsque c'est le cas, puisque ce serait franchement malhonnête. Ce serait une perte de temps et de ressources.
Il y a deux ans, dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, on a clairement établi, dans un document public, que la force aérienne avait besoin d'un chasseur de nouvelle génération. Depuis, nous avons effectué des recherches approfondies pour nous assurer que le F-35 est le seul chasseur de nouvelle génération dont nous puissions faire l'acquisition.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux trois ministres qui nous ont fait l'honneur de se déplacer pour comparaître devant nous ce matin.
Monsieur le président, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que l'on assiste ici même à une première en ce qui a trait aux F-35. En effet, à ma connaissance, c'est la première fois que l'on va renoncer à des garanties de retombées économiques pour les industries canadiennes.
Selon moi, les ministres font preuve d'un optimisme débridé. Finalement, ce sont des voeux pieux. On dit que puisque nous avons les meilleures entreprises, elles gagneront à coup sûr. Quels sont les recours si Lockheed Martin ou quelqu'un d'autre dans la chaîne dit être désolé, mais n'accepte pas CAE, L-3 ou Héroux-Devtek? Jusqu'à maintenant, ces gens ont eu de petits contrats, mais dorénavant, d'autres les auront. On s'en remettrait à un contrat qui n'a aucune garantie. C'est le danger qui nous guette actuellement.
Il y a des pays qui sont préoccupés par cela, dont Israël et l'Australie. Il faut garder une certaine indépendance vis-à-vis du fournisseur, soit Lockheed Martin. Lorsque je dis qu'il faut garder une certaine indépendance, c'est qu'il faut garder la souveraineté canadienne. C'est une expression qui me tient beaucoup à coeur. Quand on est entre les mains du fournisseur, c'est lui qui décide qui recevra quelque chose. On n'a pas de recours pour dire que dans le contrat, à l'article 6.2.3, ce n'est pas ce qui était écrit. Il n'y aura rien sur les retombées économiques. C'est majeur, c'est très important. On laisse nos compagnies dans le vent, sans ancrage légal et contractuel. À mon avis, il s'agit là d'un enjeu majeur.
Jusqu'à maintenant, on dit que la ligne de montage est importante et que nos compagnies seront sur cette ligne de montage. Cela concerne les frais d'acquisition. Toutefois, je n'ai entendu personne parler du end support service. Nos compagnies sont les meilleures au monde pour fournir le end support service. Lorsque je parle du end support service, je fais allusion à l'entretien des appareils, à la formation des pilotes et à la formation des techniciens d'entretien. Si l'on n'a pas les contrats, on ne pourra pas les former. Cela passe donc par un contenu de haute technologie. À partir du moment où l'on n'a pas de garanties contractuelles, on ne peut pas demander de transferts de propriété intellectuelle. Lockheed Martin peut garder tout cela et nous donner de petits contrats. On ne sera pas en mesure de revenir contre elle.
C'est présentement le temps d'inscrire dans les contrats l'importance des retombées économiques. Il faut aussi les démontrer à Lockheed Martin. Vous dites que l'on a les meilleures compagnies au monde et certaines sont dans votre arrière-cour. Vous en avez nommé certaines: L-3 MAS, Pratt & Whitney Canada, CAE et Héroux-Devtek. Elles sont dans votre cour et vous devez les protéger. Vous devez leur garantir un minimum de retombées économiques. Vous ne devez pas donner cela à Lockheed Martin simplement parce qu'elle était là depuis le début et qu'elle va nous donner des contrats. Ça ne fonctionne pas ainsi. Il faut défendre les contribuables. Les contribuables ont de la difficulté à accepter la facture. Ils l'accepteront plus facilement s'ils savent qu'il y aura des retombées économiques et que des emplois seront créés au Canada. À ce moment-ci, il n'y a aucune garantie.
Êtes-vous d'accord pour commencer les négociations immédiatement? Êtes-vous d'accord pour avoir une table de négociations avec Lockheed Martin? Vous êtes le client. Personnellement, lorsque j'achète une voiture, j'inscris au contrat que je désire telle ou telle option. Si l'option pour laquelle j'ai payé n'est pas incluse, je suis mécontent et je peux poursuivre le concessionnaire. Par contre, si vous n'avez pas de clauses contractuelles qui vous protègent, vous aurez beau dire que l'on a les meilleures compagnies au monde, elles vont passer dans le drain. J'espère que ce ne sera pas le cas. J'ai confiance en ces compagnies. On a besoin de garanties minimales.
Êtes-vous prêts à discuter avec Lockheed Martin des garanties contractuelles minimales pour des retombées? Sinon, vous allez renoncer à une partie de la souveraineté canadienne et Lockheed Martin décidera à votre place.
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Je voudrais répondre à cette question.
Ce modèle comprend une garantie d'accès à la chaîne d'approvisionnement. C'est un nouveau modèle, bien sûr. La garantie n'est pas une garantie de contrat, mais une garantie d'accès à la chaîne d'approvisionnement. Il s'agit d'environ 5 000 avions.
[Traduction]
C'est un nouveau modèle. Non, il n'y a pas de garantie de contrat, je l'admets. C'est très clair dans le protocole d'entente. Mais étant donné que nous faisons partie du groupe initial de fournisseurs et de concepteurs de l'appareil, on nous garantit que nous bénéficierons d'un traitement préférentiel et que les entreprises canadiennes pourront soumissionner pour faire partie de la chaîne d'approvisionnement mondiale.
Voilà le point positif. Notre industrie et nos entreprises ont hâte de faire partie de la chaîne d'approvisionnement mondiale. Voilà ce qu'elles en retireront, et c'est pourquoi cette nouvelle approche est si importante pour elles.
Je crois que le ministre aimerait répondre à la question sur tout ce qui concerne l'entretien des appareils.
Merci, monsieur le président. Je dois dire que je trouve intéressant d'entendre le député parler de la souveraineté canadienne. J'aimerais que vous démontriez la même confiance dans l'industrie aérospatiale que dans d'autres formes de souveraineté, car vous avez vous-même affirmé, en juillet de cette année — je vous cite, — que les entreprises québécoises « se réjouissent de ce projet », qu'elles ont déjà conclu des contrats avec Lockheed Martin et qu'il est important que des contrats d'entretien soient accordés à ces entreprises.
Certaines compagnies membres de l'Association des industries aérospatiales du Canada ... et je cite maintenant M. Claude Lajeunesse, que vous connaissez, je crois. Il dit: « Cette acquisition d'avions de chasse de nouvelle génération constitue le plus important programme d'acquisition d'avions militaires du gouvernement du Canada pour l'avenir prévisible, et devrait avoir des retombées bénéfiques sur le secteur canadien de l'aérospatiale pendant plusieurs décennies. »
Et je peux vous citer les propos d'autres personnes du même domaine. M. Richard Aboulafia, vice-président, Analyse, Teal Group, au Québec, a décrit le programme d'avions d'attaque interarmées comme une initiative qui changera les règles du jeu et qui devrait permettre de couvrir plus de la moitié de la production mondiale de chasseurs d'ici 2019.
Il y a aussi Gilles Labbé, président d'Aéro Montréal ainsi que de Héroux-Devtek, qui a déclaré: « C'est un approvisionnement historique pour le Canada et une excellente nouvelle pour la grappe aérospatiale québécoise et toute l'industrie aérospatiale canadienne. »
Quant à votre question, monsieur Bachand, concernant les coûts d'entretien et de maintien, comme vous le savez sûrement, nous entretenons toujours la flotte actuelle de CF-18; il y a des coûts de maintien pendant toute la durée de vie de l'appareil. Nous commencerons à recevoir les 65 avions à partir de 2016-2017. On prévoit donc que les coûts de maintien seront à peu près les mêmes que pour la flotte de CF-18. Cela signifie — et je crois que c'est tout à fait remarquable si l'on considère que nous aurons utilisé ces avions durant 30 ans — que le coût de maintien sera comparable, c'est-à-dire d'environ 250 millions de dollars par année. Lorsque l'on projette ces coûts de 1980 à l'année 2010 et aux suivantes, ils sont à peu près équivalents, et c'est parce que nous faisons partie d'une chaîne d'approvisionnement mondiale.
En fait, lorsque de plus en plus de compagnies achèteront cet appareil, et parce que nous avons le protocole d'entente, le coût de l'avion pourrait diminuer. Des pays comme Israël s'est joint au projet; le Japon et Singapour envisagent eux aussi d'acheter cet appareil. S'ils le font, les coûts de maintien pourraient diminuer, en raison de notre participation à la chaîne d'approvisionnement mondial.
Je n'aime pas que l'on mette ma parole en doute en ce qui a trait au processus ouvert et transparent...
M. Jack Harris: C'est...
L'hon. Peter Mackay: ... veuillez me laisser répondre à la question, monsieur Harris —, alors que c'est bien ce qui s'est passé. Je crois que la ministre Ambrose vous a expliqué clairement comment ce processus a commencé, en 1997. Le processus était rigoureux et inclusif. Rien n'a été caché. Tout est là pour quiconque voudrait prendre le temps d'examiner la manière dont nous avons pris la décision d'acquérir le F-35. Il ne fait aucun doute que c'était un processus ouvert et transparent. C'est en fait le seul appareil de cinquième génération sur le marché. Comme l'a mentionné très clairement la ministre Ambrose, il n'y a pas d'appel d'offres pour un avion de cinquième génération, car il n'en existe qu'un seul.
Cela dit, ce processus a duré des années. Il remonte à 1997. Je félicite l'ancien gouvernement de s'y être engagé, car c'est en fait cette décision rapide de signer le protocole d'entente qui nous a permis, pour un investissement d'environ 170 millions de dollars, d'obtenir des bénéfices de 350 millions de dollars grâce à cette décision.
Nous nous en sommes donc tenus à ce protocole d'entente et nous exerçons maintenant une option qui nous était offerte dans ce protocole, à la suite d'un appel d'offres, d'un examen rigoureux et d'une consultation de l'industrie et de gens comme le chef d'état-major de la Force aérienne et son prédécesseur, Angus Watt, qui ont tous affirmé qu'à leur avis, il s'agissait du meilleur appareil au meilleur prix pour les Forces canadiennes et pour le pays.
J'ai l'intime conviction que nous avons pris la meilleure décision pour le Canada.
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En fait, nous connaissons les coûts, monsieur le président. J'ai mentionné il y a tout juste cinq minutes qu'ils seront d'environ 250 millions de dollars par année et qu'ils pourraient diminuer, parce que nous faisons partie de la chaîne d'approvisionnement mondiale. C'est ce qui a motivé notre décision. Il est donc faux de prétendre que de ne pas participer à ce processus serait avantageux pour le Canada. C'est illogique et inexact.
Il est avantageux pour nous de faire partie d'un continuum depuis 1997. La décision initiale était de participer à la phase de démonstration du concept. Puis, en février 2002, nous nous sommes engagés dans la phase de développement et de démonstration des systèmes et en 2006, dans la phase de production, de soutien et de développement subséquent. Ensuite, bien entendu, nous avons fait un investissement supplémentaire. Puis, en 2008, dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, nous avons déclaré très clairement que nous remplacerions nos appareils par la prochaine génération de chasseurs.
Tout cela a été rendu public. Toutes les évaluations sont là, et nous avons reçu de nombreux commentaires. En fait, j'aimerais citer les paroles d'un membre du comité, M. Leblanc, qui est ici avec nous. Il a dit:
Je suis tout à fait convaincu que les sociétés canadiennes seront dans la course pour l'obtention de marchés de défense. Notre savoir-faire dans de nombreux secteurs de cette industrie est reconnu partout dans le monde... Grâce à notre collaboration avec les États-Unis, au niveau notamment de la construction des avions d'attaque interarmées, certaines sociétés canadiennes ont pu profiter de grandes retombées industrielles.
Cet extrait est tiré du hansard du 23 octobre 2003.
Je suis tout à fait d'accord avec le porte-parole du Parti libéral en matière de défense, M. Leblanc.
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Merci, monsieur le président.
Oui, monsieur Harris, il y a un énoncé des besoins. Comme je l'ai indiqué plus tôt, le processus d'acquisition ne détermine pas les besoins, ce sont les besoins qui déterminent le processus d'acquisition.
Il y a deux ans, dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, nous nous sommes engagés publiquement à faire l'acquisition de chasseurs de nouvelle génération. Depuis, le ministère de la Défense et celui des Travaux publics ont effectué des recherches afin de s'assurer qu'il n'y a qu'un seul chasseur de nouvelle génération dont le Canada peut faire l'acquisition.
Si nous changions l'énoncé des besoins uniquement pour le plaisir de lancer un appel d'offres, alors que nous savons qu'il n'y a qu'un avion qui répond à ces besoins, ce serait franchement malhonnête, une perte de temps et de ressources, surtout pour les entreprises désireuses de soumissionner.
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Et c'est exactement le cas, monsieur Hawn. Votre expérience en tant qu'ancien pilote de chasse en dit long sur vos connaissances en la matière.
Nous avons participé à de nombreux consortiums internationaux par le passé. Pour la plupart des aéronefs dont vous avez parlé — soit les C-130J, les nouveaux appareils de transport lourd C-17, les hélicoptères Chinook —, le Canada a bénéficié de sa participation à ces programmes, plus particulièrement avec les États-Unis, mais aussi avec d'autres alliés.
En toute honnêteté, ce qui pourrait menacer notre souveraineté, concrètement, ce serait plutôt notre incapacité à déployer des appareils capables de défendre notre espace aérien et de faire face à des menaces venant des airs.
Ayant vous-même piloté des CF-18, vous savez très bien que nous devons être en mesure de contrer toutes les menaces à notre sécurité aérienne ou maritime. Ce type d'aéronef, soit le F-35, nous donne cette capacité. La responsabilité des Forces canadiennes est d'abord et avant tout de protéger le Canada et l'Amérique du Nord et d'assurer une interopérabilité au sein des alliés, qu'ils soient de l'OTAN ou du NORAD. D'ailleurs, ce sont cette approche de collaboration en matière d'approvisionnement et de défense du Canada et de l'Amérique du Nord, de même que la participation à des opérations internationales qui nous permettent de préserver et d'affirmer notre souveraineté, autant au pays qu'à l'étranger.
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Vous avez raison, et ce n'est même pas furtif, n'est-ce pas, Peter?
Des voix: Oh, oh!
Le vice-président (L'hon. Bryon Wilfert): Allez-y, monsieur LeBlanc. Vous avez cinq minutes.
L'hon. Dominic LeBlanc: Merci, monsieur le président.
J'aimerais peut-être revenir sur certaines questions qui ont été posées à Mme Ambrose sur le fait qu'un processus concurrentiel aurait été suivi. Il y a 10 ans, les forces aériennes des États-Unis ont lancé un processus concurrentiel pour évaluer leurs besoins actuels et à venir — Mme Ambrose peut me corriger si je me trompe.
Mme la ministre a dit que ce sont les États-Unis qui ont mené ce processus, ce qui laisse entendre que d'autres pays y ont pris part. Pourriez-vous nous dire de quelle façon les Forces canadiennes, l'Aviation canadienne ou votre ministère a pris part, il y a 10 ans, au processus concurrentiel lancé à Washington, D.C., pour acquérir ces avions? Plus particulièrement, dites-nous comment les contribuables canadiens peuvent en profiter, étant donné qu'il a été mené aux États-Unis. Au cours de la dernière décennie, quel a été le rôle du gouvernement canadien dans ce prétendu processus concurrentiel?
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Eh bien, monsieur le député, c'est vous qui devriez peut-être me le dire, étant donné que c'était votre parti qui était au pouvoir lors de la signature de ce protocole d'entente. Vous avez d'ailleurs pris la bonne décision à l'époque, à mon avis, et je vous en suis reconnaissante. Au cours des 10 dernières années, le protocole d'entente sur le Programme d'avions d'attaque interarmées a permis aux entreprises canadiennes de profiter d'avantages sans précédent.
Vous avez raison; le Canada s'est joint à ce programme en 1997. Les États-Unis ont mené un processus concurrentiel rigoureux et de longue durée auquel tous les alliés ont pris part, y compris le Canada. Comme vous le savez, c'est ainsi que Lockheed Martin a été sélectionné pour la fabrication des avions d'attaque interarmées.
Il est important de ne pas perdre de vue que notre adhésion au protocole d'entente pour ce programme nous permet de procéder à des acquisitions par l'entremise de cet accord. Si votre parti était élu et qu'il décidait de tourner le dos au protocole d'entente ou de s'en retirer — ou s'il décidait d'entamer un nouveau processus concurrentiel, ce qui marquerait la fin de la participation du Canada au protocole d'entente —, l'industrie canadienne en souffrirait évidemment; elle perdrait alors son accès prioritaire à la chaîne d'approvisionnement mondiale, ce à quoi nous avons droit aujourd'hui grâce au protocole d'entente. Puisque nous perdrions notre place dans la chaîne de production, le processus d'acquisition des avions serait plus long et leur coût augmenterait.
Je vous rappelle que c'est votre parti qui a décidé de signer le premier protocole d'entente et de prendre part au programme. Je vous en suis d'ailleurs reconnaissante, étant donné la chance sans précédent dont les entreprises canadiennes ont pu profiter jusqu'à maintenant. Le programme a entraîné des retombées se chiffrant à près de 800 millions de dollars à ce jour, et nous prévoyons que les industries canadiennes récolteront encore des milliards de dollars. Au bout du compte, c'est une question d'emplois.
Hier, j'étais chez Héroux-Devtek, un fournisseur de composantes pour les F-35 possédant 1 500 employés, deux installations en Ontario et trois au Québec. Chaque appareil vendu dans le monde permettra de créer des emplois dans cette entreprise. Nous connaissons 90 entreprises dans la même situation au Canada.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, vous avez parlé des différents protocoles d'entente qui ont été signés au fur et à mesure de l'évolution du programme. Je crois que vous avez raison de dire que les gouvernements précédents et votre gouvernement en ont signé toute une série.
Toutefois, selon l'article 3.2 du plus récent protocole d'entente, celui que votre gouvernement a signé en 2006, l'acquisition des avions d'attaque interarmées dépend très clairement des lois, des règlements et du processus d'acquisition et de prise de décisions des pays participants, n'est-ce pas?
À mon avis, ce n'est pas aussi simple que vous le laissez entendre, en disant que si nous décidons de lancer un processus concurrentiel, nous briserons en quelque sorte le protocole d'entente, et que, par conséquent, nous ne pourrons plus profiter des investissements considérables des gouvernements précédents et de votre propre gouvernement. Pourquoi ne pourrions-nous pas suivre dans le cadre du protocole d'entente un processus plus transparent et ouvert qui nous permettrait d'en savoir plus, par exemple, à propos de l'énoncé des besoins dont vous avez parlé ce matin?
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J'en suis persuadé: le général Deschamps, chef d'état-major de la Force aérienne, le général Watt, son prédécesseur, et M. Dan Ross, chef des acquisitions au sein du ministère, qui comparaîtra aussi, s'entendent tous pour dire que les besoins justifient ce type d'avion.
Les gens demandent ce que c'est, un F-35. Cet appareil est doté d'une discrétion radar qui nous permet de détecter les menaces possibles avant d'être repérés. Cette furtivité le rend pratiquement invisible grâce à une technologie de pointe ayant nécessité des années de recherches et des investissements considérables. Nous pouvons en profiter, étant donné notre participation au protocole d'entente.
L'avion est aussi doté d'une incroyable capacité de communication à bord avec les autres F-35. Lors d'une opération internationale, les appareils peuvent donc pratiquement se parler, ce qui leur confère un avantage incroyable. Ils possèdent aussi un système d'armes dernier cri. Tout ceci correspond à la description d'un avion de cinquième génération.
Je ne suis pas très compétent en technologie, et je ne suis pas un pilote non plus. Je laisserai le général Deschamps et les autres témoins vous en parler davantage. La furtivité, cet élément unique aux avions de cinquième génération, est la raison pour laquelle il s'agit du bon appareil au bon prix, comme nous l'avons dit; de plus, nous faisons partie du processus depuis le début. Tout ceci prouve que le ministère et les experts ont pris une décision avisée en consultation avec l'industrie.
Je suis persuadé que cet appareil de cinquième génération nous sera très utile à l'avenir, tant pour contrer les menaces actuelles que celles à venir. Comme nous l'avons fait lors de l'acquisition des CF-18, il faut rester à l'affût et prévoir les menaces possibles pour notre pays, ce qui correspond à nos responsabilités.
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Merci beaucoup, monsieur le président et cher collègue.
Le ministère de la Défense nationale a clairement l'intention de baser ces nouveaux aéronefs à la fois à Bagotville et à Cold Lake, dans une proportion de 50-50. Le Bloc québécois demandait 40 p. 100, mais le gouvernement du Canada a surpassé les attentes en offrant 50 p. 100. C'est donc une bonne nouvelle pour la base de Bagotville.
[Traduction]
L'annonce à propos de l'escadron d'entraînement viendra plus tard. La décision dépendra en grande partie des besoins. Le programme d'entraînement complet n'a pas encore été établi; ce sera fait à l'approche de la date de livraison des avions. On déterminera alors où les appareils seront basés. Pour l'instant, on sait toutefois que 24 d'entre eux iront à Bagotville et 24 autres à Cold Lake, où M. Hawn en a fait l'annonce. La décision ayant trait aux autres avions sera prise selon les besoins opérationnels, comme on peut s'y attendre.
Nous continuerons d'utiliser les ressources et les infrastructures qui soutiennent actuellement les opérations des chasseurs à réaction à ces deux endroits. Étant donné que les F-35 seront positionnés aux bases des Forces canadiennes de Bagotville, avec le 425e Escadron, et de Cold Lake, avec le 409e Escadron, les deux communautés pourront continuer de profiter de retombées économiques appréciables. En d'autres mots, les emplois et le personnel militaire y resteront si les appareils y sont principalement basés, ce qui vous tient à coeur. Au bout du compte, les coûts indirects liés à l'entraînement seront réduits puisque les deux bases poursuivront leurs opérations et qu'on pourra tirer le meilleur des appareils.
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Merci, monsieur le président.
C'est exact. Il y a eu un appel d'offres pour la fabrication de l'avion d'attaque interarmées. Comme vous le savez, le Canada s'est joint à ses alliés à titre de partenaire au sein du Programme d'avions d'attaque interarmées en 1997. Le choix du fabricant a été soumis à un processus d'appel d'offres long, rigoureux et intense qui s'est terminé en 2001. Lockheed Martin a été retenu pour fabriquer l'avion d'attaque interarmées.
Le Canada participe au Programme d'avions d'attaque interarmées depuis maintenant plus de 10 ans. Des sociétés canadiennes ont contribué au développement et à la conception du chasseur et participent aujourd'hui à sa fabrication.
Il y a deux ans, en 2008, le ministère de la Défense nationale a déclaré dans le cadre de sa stratégie de défense Le Canada d'abord que le Canada s'engageait à acheter la nouvelle génération de chasseurs. C'est notre responsabilité d'évaluer les fournisseurs potentiels en tenant compte des exigences du MDN. Le MDN a conclu que seul le F-35 satisfaisait à ses exigences. C'est notre responsabilité de confirmer cette conclusion, ce que nous avons fait. Par conséquent, nous avons accepté d'acheter le F-35 en application de notre protocole d'entente. En achetant les F-35 en vertu du chapitre 6 de ce protocole, je crois, non seulement nous avons accès à la chaîne d'approvisionnement mondiale, mais nous obtenons également une remise sur le prix de l'appareil, ainsi qu'une place de choix dans la chaîne de production.
C'est une bonne nouvelle pour les forces armées, car l'appareil satisfait à toutes leurs exigences. C'est une bonne nouvelle pour les contribuables canadiens, car nous obtenons une remise sur le prix de l'appareil en utilisant notre protocole d'entente pour faire cette acquisition. Et c'est une bonne nouvelle pour les sociétés canadiennes, car cet achat nous donne un accès prioritaire à la chaîne d'approvisionnement mondiale pour un maximum de 5 000 appareils.
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Pour revenir sur votre commentaire, c'est Art Eggleton, ministre de la Défense du gouvernement libéral en 2002, qui a vraiment mené cette initiative. Voici, en substance, ce qu'il a dit:
Cette initiative sera une excellente occasion pour le MDN et l'industrie aérospatiale du Canada de participer à un des programmes de défense aérospatiale les plus passionnants du XXIe siècle. Notre participation permettra de grandement améliorer notre interopérabilité avec nos alliés [...].
C'est ce qu'a dit M. Eggleton lorsqu'il était ministre de la Défense, en 2002. Vous avez raison de comparer les conséquences potentielles et les coûts pour les contribuables qu'entraînerait l'annulation de cet achat avec ce qui s'est produit dans le cas du programme des EH-101, que le premier ministre Chrétien a annulé d'un simple coup de stylo. Et vous savez quoi? Nous n'avons toujours pas d'hélicoptères pour le programme maritime, et cela nous a coûté plus d'un milliard de dollars. À cause de cette annulation, nous avons dépensé un milliard de dollars et nous n'avons pas acheté d'hélicoptères.
Après avoir pris connaissance des commentaires du Parti libéral et appris que ce parti avait l'intention d'annuler ou de retarder le contrat, Angus Watt, alors chef d'état-major de la Force aérienne, a dit: « Je suis particulièrement consterné d'apprendre que les libéraux annuleraient ce contrat à la première occasion. J'ai été commandant d'un escadron de Sea King au début de ma carrière et je connais trop bien les conséquences de ce genre de jeux politiques. »
Malheureusement, c'est exactement ce qui se produit: les jeux politiques peuvent être coûteux pour notre force aérienne, ils peuvent nuire à la défense de notre espace aérien, et ils peuvent priver l'industrie aérospatiale canadienne de milliards de dollars. Je préférerais qu'on aborde la question de l'approvisionnement avec moins de partisanerie. Ce serait plus avantageux pour nos hommes et nos femmes en uniforme. Cela leur permettrait de faire l'important travail que nous leur demandons de faire.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur MacKay, j'aimerais revenir sur un échange que vous avez eu plus tôt avec M. Hawn, je crois. La chose qui me dérange le plus de votre témoignage et de ce que j'ai entendu, ce qui me préoccupe, c'est que nous avançons sur une pente dangereuse en matière d'approvisionnement. Ce que je veux dire, c'est que nous héritons de choses qui nous sont imposées dans un dossier pour lequel la contribution canadienne est moindre et qui pourrait nous être moins avantageux que prévu. Je vous donne un exemple.
Vous avez parlé des menaces appréhendées. Un peu plus tôt, j'ai parlé d'un communiqué émis par le bureau du au sujet du Tu-95. Maintenant, vous et M. Hawn dites, preuves à l'appui, que le Tu-95 constitue une menace... et que cet appareil accroît notre capacité à défendre notre souveraineté dans l'Arctique. Donc, si un Tu-95 s'approche de notre espace aérien, nous pourrons maintenant nous défendre.
Mais comment pouvez-vous parler de cet appareil en particulier alors que, si j'ai bien compris, le F-35 peut atteindre une vitesse de Mach 1,6, comparativement à Mach 1,8 pour le CF-18. Le CF-18 est donc plus rapide. De plus, comment cet appareil va-t-il affronter un Tu-95 si, comme vous le dites vous-même, il est pratiquement invisible?
C'est, en partie, ce qui me préoccupe dans ce dossier. Certaines des raisons avancées pour justifier le choix de cet appareil ne concordent pas.
Vous avez mentionné également... mais je vais d'abord vous laisser répondre.
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Merci, monsieur le président.
Je croyais que nous allions passer à mon collègue, monsieur Wallace, mais c'est parfait.
Je tiens certainement à remercier mes collègues de comparaître aujourd'hui. C'est avec joie que je suis de retour au sein du Comité de la défense, même si ce n'est que pour une journée. J'ai certainement aimé en faire partie au cours de ma première année au poste de député. Je suis également heureux de voir que M. Bouchard est aussi de retour. Nous en avons passé du temps à voyager et à discuter avec diverses personnes au sujet de nos forces armées.
Monsieur le ministre MacKay, je suppose que c'est à vous que ma question s'adresse par l'entremise du président.
L'absurdité de la position libérale nous a été léguée. Les tergiversations qui entourent cette politique sont aberrantes, mais nous ne devrions pas nous en étonner, je suppose. Ce n'est rien de bien nouveau. D'après ce que je comprends, la flotte de CF-18 est composée d'appareils d'une limite opérationnelle de 5 000 heures de vol. Je crois que la fin de la vie de ces appareils est imminente. Nous en avions près de 140 au départ, alors qu'il ne nous en reste plus que 80 qui soient fonctionnels et opérationnels.
Les membres de l'opposition réclament l'annulation d'un programme qu'ils ont pourtant lancé. Le Canada s'est énormément investi dans le dossier. Je crois que les options qui s'offrent à nous nous ont clairement été exposées. Nous pouvons nous retirer du programme, puis décider d'y effectuer des achats ou simplement acheter le Lightning F-35 à un taux plus élevé que celui dont nous bénéficierions actuellement parce que nous faisons partie du programme.
L'autre solution, en cas de retrait, consisterait à chercher un avion de combat de quatrième génération, lequel ne satisferait certainement pas aux exigences opérationnelles. À moins qu'un prochain gouvernement ne déclare que nous n'en avons plus besoin: le ciel nous en préserve.
Je suppose que ce que je veux vous dire, à vous et à tous mes collègues ministres ici réunis, c'est que quand on examine attentivement la question, ce sont là nos quatre options. Revenir à un appareil de quatrième génération... je ne crois pas que nous puissions prolonger la durée de vie opérationnelle du CF-18. Cette flotte a fait son temps. Même si nous en réduisons les exigences opérationnelles et le temps de vol, ils dureront jusqu'à quoi, 2020 tout au plus?
Pourriez-vous nous dire laquelle de ces solutions vous semble la meilleure à votre avis? À ce que je peux voir, il n'y a que quatre options.
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Monsieur le président, c'est, de toute évidence, l'achat de nouveaux appareils qui constitue la solution la plus sensée. Je remercie mon collègue de me poser la question.
En fait, le premier ministre se trouvait dernièrement à Montréal pour annoncer un nouvel investissement afin de moderniser la flotte actuelle de 78 chasseurs CF-18. Ce nouvel investissement nous permettra de voir venir jusqu'en 2020 au moins. Nous devrions commencer à recevoir les F-35 vers 2016 ou 2017. Nous demeurerons donc opérationnels. On aura le temps d'offrir la formation afin d'assurer la transition dans des bases aériennes comme celles de Bagotville et de Cold Lake.
Comme vous l'avez indiqué, des contrats ont déjà été annulés ou retardés par le passé. C'est du déjà-vu, un cauchemar, comme ce fut le cas lors de l'annulation du remplacement des Sea King. Nous utilisons maintenant des Sea King datant de 45 ans en raison de cette décision. À cause de cette intervention partisane politique, on a, d'un trait de plume, annulé un contrat, ce qui a coûté 1 milliard de dollars aux contribuables et a eu un prix considérable pour les forces armées au chapitre de la capacité de continuer de patrouiller l'espace aérien dans l'Atlantique et le Pacifique et de mener des missions internationales, pour lutter contre les pirates, par exemple, dans des régions comme les côtes de l'Afrique, dans les parages de la Somalie.
Il est crucial de demeurer opérationnel. Ces investissements nous préparent pour l'avenir en nous permettant d'avoir des appareils de cinquième génération qui, comme vous l'avez souligné, n'ont pas leur pareil. Nous n'aurons donc pas à nous contenter d'appareils désuets, sans pièces de rechange ni chaîne d'approvisionnement, comme en ont les nouveaux appareils de cinquième génération.
C'est l'appareil qu'il nous faut. C'est le meilleur au monde, destiné à l'élite des pilotes. Grâce à lui, les forces aériennes canadiennes seront à leur meilleur pour protéger notre pays, pour participer à des missions internationales et pour répondre aux attentes des Canadiens en promouvant et en protégeant notre souveraineté.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également les ministres de comparaître aujourd'hui.
C'est tout un honneur pour moi d'être ici aujourd'hui. Je suis extrêmement fier que notre gouvernement décide d'acheter les F-35. En fait, un autre ministre, le , visite aujourd'hui une usine située à Burlington: Goodrich Aerospace Canada. Cette usine, qui emploie environ 130 personnes, effectue la réparation et l'entretien de trains d'atterrissage. Elle aura l'occasion de soumissionner et de décrocher un contrat dans le cadre du programme de F-35.
Quand je parcours ma circonscription et que je parle à la population des villes où ces emplois sont créés et maintenus, y a-t-il...? Êtes-vous en train de me dire qu'en vertu du protocole d'entente et de nos relations avec nos partenaires, il sera possible de faire la réparation et l'entretien non seulement de la flotte de F-35 du Canada, mais également de celle d'autres pays?
De combien d'années est-il question? Est-ce une occasion qui se prolongera sur 40 ans? Compte tenu des derniers développements, quels sont les retombées à long terme que Burlington pourrait retirer?
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J'aimerais revenir au protocole d'entente, car la question me préoccupe.
Je comprends le processus qui s'est appliqué au début, en 1997, mais en ce qui concerne l'avenir, pour ce qui est d'être maître de notre propre domaine et de décider de ce qui est le mieux pour le personnel canadien, j'ai certainement l'impression que nous avons abandonné de nombreux éléments de notre processus décisionnel au profit d'une cause de loin supérieure.
Je suis heureux que Burlington se soit vue confier d'importants travaux et que les travailleurs canadiens qui oeuvrent dans cette industrie puissent faire un excellent travail et affronter la concurrence étrangère. Mais j'ai également l'impression qu'à bien des égards, les Canadiens veulent aussi récolter chaque dollar qui leur est dû sur le plan des RIR, et je crains que nous ayons mis cette politique de côté pour des raisons de furtivité—si je puis m'exprimer ainsi.
Je reprends ici la clause 3.2.1 du protocole d'entente signé en 2006, qui stipule que:
[Traduction] L'acquisition de véhicules aériens JSF sera assujettie aux lois et aux règlements, et à l'issue des processus décisionnels nationaux en matière d'approvisionnement du pays de chaque participant.
Je crois que c'est un aspect que nous avons laissé tomber. Au début, nous avons affirmé que nous mettrions en oeuvre un processus ouvert et transparent, mais nous continuons à revenir à une décision prise en 2001. C'est en quelque sorte une affaire conclue, et nous avons maintenant les mains liées.
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En terminant, j'aimerais poser deux questions.
Si j'ai bien compris — et je crois que tout le monde a compris la même chose —, vous laissez tomber votre politique de retombées économiques pour participer à la chaîne de montage. C'est bien cela? Oui, c'est ça.
Des compagnies canadiennes feront concurrence à celles de huit autres nations, dont celles des États-Unis et de la Grande-Bretagne, pour obtenir les contrats. Je veux savoir s'il existe un mécanisme grâce auquel on pourrait protester ou, du moins, contester si les compagnies canadiennes sont traitées injustement. C'est ma première question.
Ma deuxième question est la suivante. Est-ce possible que le contrat de services, le end support service, soit un contrat distinct et que pour les 9 milliards de dollars qui seront probablement octroyés, il soit possible pour le Canada d'avoir une protection afin que la majorité de ces travaux relatifs au end support service soient faits par des compagnies canadiennes pour ce qui est du contrat canadien?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite formuler quelques observations et j'espère avoir le temps de poser une brève question.
Le processus de participation industrielle et d'octroi de contrat a évolué, comme l'ont fait l'industrie, les ministères et les Forces armées du Canada. Mais l'opposition n'a pas changé.
Quand j'ai commencé le... dans le cadre du programme de nouveaux chasseurs en 1977, qui est devenu le CF-18 par la suite, on envisageait une étape initiale suivie d'une période de 15 ans, après quoi nous achèterions un nouvel appareil. Il était donc question de 1988, d'une période de 15 ans, puis de l'achat d'un nouvel aéronef. Nous n'avons que trop tardé. Mais nous bougeons enfin.
Pour reprendre les propos de M. Simms, le rendement d'un appareil s'évalue par sa vitesse de vol. Si l'on se fie à cette logique, le CF-104, qui atteint la vitesse de 2 Mach, sera supérieur au CF-18 et au F-35, ce qui est insensé, puisque ces deux appareils transportent des missiles d'une vitesse de 4 Mach. Voilà où je veux en venir. Certaines de ces comparaisons ne permettent pas de comprendre parfaitement la situation.
Nous avons centré notre attention sur la mission de la souveraineté aérienne dans l'Arctique, la seule que cet appareil va accomplir. L'aéronef va mener de nombreuses missions—toutes celles que le CF-18 a accomplies et probablement davantage. La technologie furtive ne le rend pas vraiment invisible. Les bombardiers russes ou n'importe qui d'autre nous verra quand nous passerons à proximité. Ils saurons que nous sommes là. Ils ne nous repéreront pas aussi rapidement qu'avant, voilà tout. On comprend donc très mal certains des fondements de ce genre de programme et de ce type d'appareil.
J'ai une brève question à poser, probablement au ministre Clement, par votre entremise, monsieur le président. Nous avons parlé du processus d'appel d'offres. Si nous retournions dans le passé et lancions le processus, ne retarderions-nous pas toute l'affaire? Ne perdrions-nous pas des contrats et des emplois? Ne nuirions-nous pas à l'économie canadienne?
:
Honorables membres du comité, nous entendrons maintenant le deuxième groupe de témoins.
Nous accueillons aujourd'hui Dan Ross, sous-ministre adjoint, Matériel, ainsi que le lieutenant-général Deschamps, chef d'état-major de la Force aérienne. Michael Slack, gestionnaire du projet de F-35, directeur de la Coopération intercontinentale, Matériel, le colonel Burt, directeur, capacité de la prochaine génération de chasseurs, commandement aérien, Tom Ring, sous-ministre adjoint, et Johanne Provencher, directrice générale, Secteur des projets de défense et des grands projets, témoigneront également.
Je crois comprendre que seulement trois personnes doivent prendre la parole. Nous commencerons par le lieutenant-général Deschamps.
Je vous souhaite la bienvenue, général. Vous connaissez le topo. Vous disposez de cinq minutes pour faire votre exposé, après quoi nous procéderons à un premier tour de questions de sept minutes, puis à des tours de cinq minutes. Les membres du comité auront ainsi la possibilité de poser un maximum de questions.
Général, vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président, membres du comité. Je vous remercie de me donner l'occasion d'aborder la question de l'acquisition de l'avion d'attaque interarmées F-35 Lightning II en tant que prochain avion de chasse du Canada.
[Traduction]
Le CF-18 Hornet rend d'excellents services au Canada depuis plus de 28 ans. Le Hornet demeurera notre chasseur de première ligne jusqu'aux alentours de 2020, lorsqu'il atteindra la fin de son cycle de vie. Cela permettra la mise en service du Lightning II.
Des chasseurs pilotés sont indispensables à notre capacité de maintenir le contrôle et la souveraineté de notre espace aérien, que ce soit au Canada ou à l'étranger. Il s'agit d'un fait pour toute force aérienne moderne, et tous les pays industrialisés le reconnaissent.
[Français]
Ni un véhicule aérien sans pilote ni toute autre plateforme n'est en mesure d'exécuter cette tâche à la fois exigeante et complexe, qu'il s'agisse d'opérer dans un contexte air-air ou air-sol. Si vous ne contrôlez pas l'espace aérien au-dessus de votre zone d'opération, qu'elle soit maritime ou terrestre, vous allez probablement échouer ou essuyer des pertes inacceptables. Pour remporter la victoire, vous devez pouvoir empêcher votre adversaire de pénétrer dans cet espace aérien. En inscrivant dans sa stratégie de défense intitulée Le Canada d'abord son engagement à acquérir de nouveaux chasseurs, le gouvernement reconnaît ce besoin.
[Traduction]
L'analyse des exigences obligatoires du prochain avion de chasse du Canada a permis de conclure que seul un chasseur de cinquième génération répondrait à ces exigences dans l'environnement de sécurité de plus en plus complexe de demain. Le Lightning II est le seul chasseur de cinquième génération auquel le Canada a accès. Mais ce n'est pas tout. Le F-35 offre le meilleur rapport qualité-prix de tous les chasseurs à notre disposition.
Le F-35 Lightning II et le Programme de l'avion d'attaque interarmées apportent des avantages uniques. Le F-35 Lightning II est conçu selon la technologie furtive, ce qui signifie qu'il s'agit d'un aéronef à faible visibilité. Cette furtivité réduit considérablement sa signature électromagnétique et réduit le risque de détection par les systèmes de détection ennemis. Ce chasseur offre un niveau de risque moindre, une surviabilité accrue pour le pilote, de même que des capacités améliorées de renseignements, de surveillance et de reconnaissance.
Le Lightning II incorpore des technologies perfectionnées de détection et de fusion de données qui recueillent des données, en font la synthèse et les affichent. Cela aidera les pilotes à comprendre en un seul coup d'oeil la situation tactique, de prendre rapidement des décisions tactiques complexes et d'agir avec décision.
Le chasseur s'occupe automatiquement d'une bonne partie de la cueillette et de la synthèse de données que les pilotes doivent maintenant faire eux-mêmes, des tâches qui sont devenues presque surhumaines, autant par leur quantité que par leur vitesse d'exécution. En fait, le chasseur agit comme copilote.
[Français]
Le chasseur sera interopérable avec nos alliés. Neuf autres pays partagent les mêmes valeurs. Ce sont des partenaires ayant signé le Protocole d'entente sur l'avion d'attaque interarmées. Notre interopérabilité avec eux sera uniforme, sécuritaire et efficace au sein du NORAD et de l'OTAN ainsi que lors d'opérations coalisées. Le F-35 peut être maintenu en puissance. Nous pourrons remplacer les avions perdus ou en acquérir d'autres si le contexte international futur l'exige, puisque la chaîne de production sera active au moins jusqu'en 2035.
De plus, les logiciels seront continuellement mis à jour. Le Canada n'aura pas à accorder des contrats en solo pour la mise à niveau, ce qui nous permettra de réaliser d'importantes économies et d'assurer que le chasseur demeure à jour et qu'il s'adapte à l'évolution des technologies.
[Traduction]
Certaines personnes ont fait des remarques concernant la sécurité de fonctionnement d'un chasseur monoréacteur par rapport à un chasseur biréacteur. Il y a lieu de noter que les taux d'attrition liée aux réacteurs des chasseurs monoréacteurs et biréacteurs modernes sont équivalents. En d'autres mots, il n'y a pas d'écart statistique entre les taux de surviabilité en cas de panne de réacteur ou d'avaries de combat. Mais il faut noter que la configuration monoréacteur se traduit par des frais de fonctionnement et d'entretien sensiblement inférieurs.
En résumé, le F-35 Lightning II donnera au Canada la meilleure probabilité que les missions seront réussies et que nos hommes et nos femmes survivront et rentreront sains et saufs de leurs missions.
Nous faisons l'acquisition du F-35 Lightning II pour protéger les intérêts canadiens et contrer les menaces qui se dessineront à l'horizon. Acquis et maintenu en puissance dans le cadre du Programme de l'avion d'attaque interarmées, le F-35 présente le meilleur rapport qualité-prix pour les contribuables et permettra au Canada de conserver sa place au premier plan des opérations de chasse. Il fera en sorte que notre flotte de chasseurs demeure pertinente, flexible, viable et soutenable jusqu'au milieu du siècle.
[Français]
Mesdames et messieurs, je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Aujourd'hui, en répondant à certaines de vos questions, j'espère pouvoir faire la lumière sur certaines informations qui ont circulé et vous confirmer que le F-35 est le bon choix pour le Canada et les Forces armées canadiennes.
Le F-35 est le seul chasseur de cinquième génération disponible en réponse à la Stratégie de défense « Le Canada d'abord ». Le seul autre modèle d'avion existant de cinquième génération, le F-22 Raptor, est uniquement un chasseur de supériorité aérienne qui n'est pas considéré exportable par le gouvernement américain.
Un chasseur de cinquième génération est essentiel, puisqu'il est doté de capacités technologiques telles que la furtivité et des interconnexions des capteurs — de tels éléments ne peuvent pas être ajoutés. Ils doivent être installés au départ à bord de l'aéronef. Ces capacités sont cruciales à la réussite et à la sécurité des missions. Notre nouvel aéronef doit demeurer actuel pour 35 ans. La menace ne reste pas les bras croisés: elle aussi renforce sa capacité.
En examinant les coûts, il est important de constater que le programme de 9 milliards de dollars proposé comprend plus que les coûts de 65 aéronefs. Le montant de 9 milliards de dollars comprend aussi près de deux milliards de dollars en coûts associés aux imprévus et à la fluctuation monétaire, de même que des éléments comme le soutien logistique intégré, les armes, l'infrastructure et les simulateurs, tous des éléments intrinsèques à l'acquisition d'une flotte d'avions-chasseurs.
Comme le ministre l'a indiqué, le Canada s'est joint au programme d'avions d'attaque interarmées en 1997, s'assurant ainsi que nous aurions accès aux renseignements les plus récents tout au long du processus. Depuis le début, nous avons le participation pleine et entière du bureau de projet conjoint, qui comptait initialement un employé et qui englobe maintenant l'équipe que nous y avons aujourd'hui.
Vous vous souviendrez peut-être que durant la première partie du programme des avions d'attaque interarmées, le Canada et ses huit partenaires ont participé à un processus compétitif ouvert et transparent, mais qui fit l'objet d'un combat vigoureux et qui vit Lockheed Martin remporter la compétition plutôt que Boeing — ce qu'on a appelé la « bataille des avions X ».
J'aimerais également faire remarquer que les partenaires, y compris le Canada, ont fait une contribution directe dans le document décrivant les exigences opérationnelles. Les forces aériennes et la marine américaines membres du bureau de projet conjoint, avec la participation à temps plein des agents alliés, ont eu leur mot à dire au sujet des exigences. Ils ont dû agir ainsi pour s'assurer que les besoins des partenaires alliés seraient également satisfaits, à défaut de quoi, ils se seraient désistés. Nous avons été entièrement informés au cours du processus, qui a débouché sur l'annonce de la victoire de Lockheed Martin en 2002.
Aujourd'hui, environ 10 ans plus tard, je crois que nous avons réussi et que le gouvernement a sélectionné l'aéronef de cinquième génération le plus efficace et abordable afin de répondre aux besoins du Canada pour les 30 prochaines années. En même temps, l'industrie canadienne, qui a déjà reçu plus de 800 millions de dollars en contrats de F-35, se retrouve dans une position privilégiée lui permettant de profiter d'opportunités à venir d'une valeur de 12 milliards de dollars durant la vie utile des appareils, une vie qui ne fait que commencer.
Il est important de noter qu'il y a une quantité étonnante de contenu canadien dans le F-35, un contenu qui persistera tout le long de la vie du programme pour l'achat de tous les F-35. Par exemple, des éléments comme le contrôleur de gestion thermale, l'empennage horizontal et les revêtements de voilure sont des produits du Canada. De plus, l'industrie canadienne sera en bonne position pour assurer le soutien de ces aéronefs tout le long de leur vie utile partout sur la planète. Cela pourrait représenter jusqu'à 4 milliards de dollars en opportunités économiques.
Plusieurs ont remis en question les coûts en service prévus pour le F-35. Ces coûts ne sont pas encore pleinement définis, puisqu'il s'écoulera six ans avant que nous ne recevions un appareil, mais je peux vous assurer que, comme l'a indiqué le ministre MacKay, ils seront comparables aux coûts de soutien de nos F-18 actuels ou de tout autre aéronef moderne. Par exemple, un F-35 pourra, lorsqu'il reviendra à la base après une mission, annoncer au système de logistique quelles sont les pièces de rechange dont il a besoin, et ce, avant même d'atterrir.
Nous travaillons et collaborons actuellement avec nos partenaires du programme d'avions d'attaque interarmées afin de développer le concept de support global le plus efficace pour cette flotte, comme un bassin allié de pièces de rechange, qui diminuera au maximum nos coûts en service.
Mesdames et messieurs, voilà qui met fin à mon exposé.
:
Merci, monsieur le président.
Comme vous l'avez mentionné, je m'appelle Tom Ring et je suis sous-ministre adjoint de la Direction générale des approvisionnements de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
[Traduction]
Comme plusieurs d'entre vous le savez, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada est un organisme de services communs pour le gouvernement. Les activités du ministère visent à fournir aux ministères, conseils et organismes fédéraux des services destinés à les aider à réaliser leurs programmes. En conformité avec la Loi sur la production de défense, le ministre de TPSGC a le pouvoir exclusif de faire l'achat ou l'acquisition du matériel de défense et de construire les ouvrages de défense que requiert le ministère de la Défense nationale.
Le processus d'approvisionnement prévoit que les ministères définissent leurs besoins opérationnels, incluant les caractéristiques essentielles des produits et services requis. Sur réception de ces besoins, TPSGC évalue les sources possibles d'approvisionnement, détermine les différentes caractéristiques du dossier d'achat et élabore une approche de passation de contrat. Un élément clé de la fonction d'approvisionnement est d'assurer que l'approvisionnement de produits et services est conforme aux objectifs du gouvernement en matière de politiques.
Tout le processus d'approvisionnement est effectué conformément aux règlements et règles du gouvernement du Canada sur la passation de marchés, selon les principes de l'équité, de l'ouverture et de la transparence en maximisant l'utilisation des deniers publics.
Pour ce qui est du dossier qui nous intéresse aujourd'hui, le Canada participe au programme « Joint Strike Fighter » depuis 1997. Une participation dès le début du programme a permis aux alliés de l'OTAN, comme l'ont souligné mes collègues de la défense, d'acquérir un chasseur à la fine pointe de la technologie et au coût le moins élevé possible. La participation du Canada, qui ne comportait que l'obligation d'acheter l'appareil, nous a permis de prendre part au processus concurrentiel tenu pour sélectionner le fournisseur responsable du « Joint Strike Fighter ». Cette participation a aussi fourni à l'industrie canadienne des possibilités importantes de faire partie du programme dans son ensemble. L'annonce du gouvernement, qui a fait part de son intention d'acquérir le F-35 le 16 juillet dernier, représente une étape importante de ce processus.
Dans sa stratégie de défense « Le Canada d'abord », le gouvernement a inclus son engagement à remplacer les CF-18 avec un chasseur de prochaine génération. En fonction de cet engagement, le ministère de la Défense nationale a élaboré un énoncé de besoins plus détaillé. Mes collègues du ministère de la Défense nationale l'ont déjà indiqué et approfondiront la question, j'en suis certain.
Par la suite, la Défense nationale a informé TPSGC qu'il croyait que seul le F-35 Lightning II répondait aux besoins déterminés pour un avion de chasse de prochaine génération. Travaux publics et Services gouvernementaux a validé les besoins établis par la Défense nationale. Bien que d'autres avions de cinquième génération existent, ils sont soit non disponibles au Canada, soit en développement dans des pays non alliés. Ayant établi qu'il n'existe qu'une source d'approvisionnement pour répondre aux besoins approuvés, la prochaine étape du processus d'approvisionnement consiste à évaluer les options permettant d'acquérir les produits ou les services.
Comme on l'a déjà indiqué, on peut faire l'acquisition du F-35 au moyen du protocole d'entente relatif au Programme d'avions d'attaque interarmées. Cette approche offre de nombreux avantages comparativement à une acquisition par le biais d'une entente de vente militaire étrangère. Un de ces avantages, mais non le moindre, est une économie d'environ 8 p. 100. Donc, faire l'acquisition du F-35 par le biais du protocole d'entente est conforme à la politique du gouvernement en ce qui a trait à l'acquisition de produits et services offrant la meilleure valeur pour les contribuables canadiens. Enfin, le F-35 répondra aux besoins opérationnels établis par le ministère de la Défense nationale qui figurent dans la stratégie de défense « Le Canada d'abord ».
Je serai heureux de répondre aux questions que vous pourriez avoir.
:
Je répondrai à cette question, puis je céderai la parole à mes collègues pour qu'ils parlent du processus d'élaboration de l'énoncé des besoins.
Si vous me le permettez, monsieur, je commencerai par décrire brièvement le processus d'approvisionnement. Comme on l'a indiqué plus tôt aujourd'hui, la partie officielle de processus commence quand notre client nous communique l'énoncé des besoins qu'il a préparé. Avant que cet énoncé ne soit élaboré ou que les besoins soient déterminés, il y a souvent un dialogue entre nous, le fournisseur de services, et le ministère client au sujet de l'élaboration des exigences, des besoins et de leur énoncé. Nous pouvons ainsi participer au processus, mais c'est au client qu'il revient de préciser ces besoins et de nous les communiquer.
Comme vous l'avez souligné, je crois, le processus a été extrêmement long entre 1997 et aujourd'hui. Pendant ce temps, on a élaboré un programme, déterminé les besoins, pris des décisions et obtenu des approbations. Mais une fois ce processus terminé, les besoins sont communiqués à Travaux publics, et nous lançons la partie officielle du processus d'acquisition.
Je laisserai maintenant mes collègues décrire en détail ce qui s'est passé entre 1997 et, comme vous l'avez dit, 2010.
C'est une question judicieuse, car toutes les fois que j'ai expliqué le programme à différents auditoires récemment, la première question qu'on m'a adressée est celle-ci: « Pourquoi avons-nous besoin de chasseurs? » Si vous ne pouvez pas y répondre, vos interlocuteurs ont alors l'impression que la facture totale est trop élevée, quel qu'en soit le montant. J'estime donc que c'est une question fondamentale.
J'ai essayé de vous expliquer dans ma déclaration que le chasseur piloté représente actuellement le seul moyen qui permet à un pays de maintenir le contrôle de son espace aérien. La technologie des chasseurs sans pilote évoluera peut-être de façon à rendre cette option viable, mais elle ne sera pas nécessairement moins coûteuse.
Nous croyons qu'il faudra des décennies avant que cette solution ne soit réalisable. C'est également l'avis de nos homologues américains, car les États-Unis investissent des sommes faramineuses dans cette prochaine génération de chasseurs, tout comme le font tous les pays industrialisés, tant les occidentaux que les autres. Le chasseur piloté demeure donc indispensable pour maintenir le contrôle de notre espace aérien: il offre connaissance de la situation ainsi que capacité de dissuasion et d'intervention.
Pour définir ce qu'est une menace, il faut tenir compte des circonstances. La dissuasion implique qu'il faut premièrement connaître la situation ou à tout le moins en être au courant, et deuxièmement être en mesure d'intervenir. Nous résumons cela ainsi: connaissance de la situation et disponibilité opérationnelle. La disponibilité opérationnelle nécessite du personnel, du matériel et de la formation.
La dissuasion a besoin de ces deux ingrédients. Sans la connaissance de la situation, vous ignorez ce qui se passe ici ou ailleurs. Vous risquez alors d'être pris par surprise et d'être exposés à des conséquences très négatives.
Et le résultat sera vraisemblablement le même si vous n'êtes pas en mesure de réagir ou d'intervenir. Vous êtes donc dépourvus d'effet dissuasif.
En fait, nous estimons qu'il faut conjuguer les deux. Et nous tenons compte notamment de ces considérations lorsque nous nous penchons sur les futurs scénarios et la grande incertitude en matière de sécurité.
:
Merci, monsieur le président.
Le ministre a plutôt précisé, je crois, qu'il y aurait un processus équitable et transparent. Les responsables gouvernementaux, je l'ai signalé dans ma déclaration, ont analysé l'énoncé des besoins et ce qu'offrait le marché à l'époque.
De toute évidence, le processus adopté a été équitable, transparent et extrêmement rigoureux de 1997 à 2002, suite à quoi la proposition de Lockheed Martin l'a emporté sur celle de Boeing.
Les responsables gouvernementaux ont examiné le processus et, de concert avec les fonctionnaires de Travaux publics, ils se sont demandé premièrement s'il avait été suffisamment transparent, rigoureux et équitable. Puis, nous avons retenu la solution qui, en 2010, se révèle la plus judicieuse sur les plans du coût et de la performance d'usage, notamment?
Bien sûr que nous étions d'avis que le processus suivi était rigoureux, équitable et transparent.
:
Je pense qu'il s'agit plutôt d'un processus d'appel d'offres rétroactif qui remonte à neuf ou dix ans, on dirait.
Monsieur Ross, c'est votre prédécesseur, M. Williams, je crois, qui a dit:
Mettre en oeuvre un processus équitable et transparent comprenant un énoncé des besoins, une demande de propositions et une évaluation rigoureuse de celles-ci constitue le seul moyen de garantir que l'avion choisi sera celui qui répond le mieux aux besoins du Canada en fonction du prix. Sera retenue la proposition qui satisfait aux exigences des militaires canadiens et dont le coût du cycle de vie du matériel est le moins élevé.
C'est la pratique normale en matière de marchés publics, particulièrement dans le domaine militaire.
D'une façon ou d'une autre, ce qu'on demande, me semble-t-il, à vos fonctionnaires et à vous, c'est de faire en sorte que la décision du gouvernement prenne en compte les besoins des militaires qui sont cependant divergents de ceux énoncés initialement. On vous précise ce qu'on veut et ce dont on a besoin, puis on vous demande les moyens à employer pour l'obtenir.
Selon moi, la décision a été prise d'acquérir cet appareil de la cinquième génération, et il faut modifier tout le reste en fonction de cette décision.
:
Merci, monsieur le président.
Je demanderai à M. Slack d'apporter un complément d'information puisque, à titre de directeur de projet, il a participé au programme pendant 13 ans, soit depuis le tout début.
Lorsque nous avons signé le premier protocole d'entente, nous avons, comme le l'ai indiqué dans ma déclaration, affecté du personnel à temps plein au bureau du Programme d'avions de combat interarmées à Washington. Même au tout début, les seuls participants sur place étaient les Américains, les Britanniques et les Canadiens.
Dès le point de départ, le bureau du projet tenait absolument à comprendre les exigences sine qua non des divers partenaires en matière de létalité, de survivabilité et de coûts. Le pays dont les exigences ne seraient pas satisfaites se retirerait du programme et n'achèterait pas l'appareil. Il fallait répondre aux exigences de tous les pays signataires. C'est pourquoi notamment il existe trois modèles: l’option atterrissage et décollage classique —notre modèle—, l'option pour porte-avions — modèle des Américains et des Britanniques — et l'option décollage et atterrissage courts — modèle des Américains et des Britanniques. Nous avons eu voix au chapitre quant à l'élaboration des exigences opérationnelles que devaient satisfaire les concurrents: Boeing et Lockheed Martin.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais simplement reprendre ce qu'a déjà été dit en réponse à différentes questions. Nous nous sommes penchés sur la question pendant plusieurs années... Il y a eu, bien sûr, le colonel Burt et son équipe, ainsi que leurs prédécesseurs au sein du programme à partir de 2001. Lorsque le gouvernement a décidé de remplacer les CF-18 an 2008, on nous a alors chargés de mettre la dernière main aux exigences canadiennes.
Nous analysions les diverses aux options depuis un certain temps, mais lorsque le gouvernement nous a indiqué qu'il voulait acquérir des avions de chasse de la nouvelle génération pour répondre aux futurs besoins en matière de sécurité, nous avons vérifié une dernière fois si nous avions envisagé toutes les possibilités avant de présenter nos exigences.
Nous pouvons dire sans risquer de nous tromper que nous avons examiné tous les tenants et aboutissants. Il y a un aspect qui n'a pas encore été abordé. Il s'agit des trois principales missions qui nous incombent. Le ministre a effleuré le sujet, mais je vous précise que nous devons premièrement défendre le Canada — c'est évident —, deuxièmement défendre l'Amérique du Nord et, troisièmement bien sûr, assurer la paix et la sécurité de concert avec d'autres à l'étranger.
Nous n'avons pas vraiment les moyens d'acheter trois types d'avions pour nous acquitter de ces trois missions importantes. On s'est demandé si nous avions réellement besoin d'un avion furtif pour intercepter un appareil russe entre autres. De toute évidence, il y a diverses options. Malheureusement pour nous, nous n'avons pas les moyens d'acheter les divers types d'avion qui nous permettraient d'exécuter les missions les plus pointues et celles qui sont peut-être les moins exigeantes.
Remontons le fils de l'histoire de la Force aérienne du Canada. De milliers d'avions de chasse ont participé à la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs centaines d'avions de chasse ont participé à la guerre de Corée. Des centaines d'autres ont exécuté des missions dans les années 60,70 et 80. Il est ici question de 65 appareils. La qualité est donc importante, et nous devons tenir compte de cet aspect, étant donné la diversité des missions que nous devons accomplir dans des scénarios différents: des conflits de haute intensité dans des milieux très hostiles et imprévisibles aux interventions sur le territoire canadien qui sont loin d'être aussi exigeantes. De toute évidence, le Canada n'a pas les moyens d'acheter divers types d'avions de chasse.
Comme toutes ces missions nous incombent, un tel achat aurait été une solution, mais celle-ci n'aurait pas été viable, compte tenu de nos moyens. Le F-35 satisfait aux exigences, et son prix est abordable. En ce qui nous concerne, c'est donc là un argument très convaincant.
:
Merci, monsieur le président.
C'est un aspect important. Nous avons abordé la portée de l'interopérabilité. Jusqu'à présent, nous avons beaucoup dépensé pour mettre à niveau le CF-18 afin qu'il puisse intervenir à l'étranger dans le cadre des missions du NORAD et, naturellement, des forces de coalition, mais je dois préciser que l'appareil possède une interopérabilité de premier niveau: nous pouvons parler et échanger des données avec les membres des autres forces. C'est un point de départ important.
Le F-35 améliorerait considérablement cette interopérabilité, puisqu'il nous permettrait de communiquer de façon fort différente de maintenant. Nous devons encore beaucoup communiquer verbalement, ce qui révèle notre position. Il y a donc risque de divulgation, si je peux m'exprimer ainsi. Nous devons échanger des renseignements électroniques avec des forces amies, mais uniquement dans une certaine mesure.
Le pilote d'un F-35 peut faire connaître à celui d'un appareil analogue sa connaissance de la situation, ce qui modifie considérablement les capacités d'une flotte restreinte d'aéronefs. Lorsque nous intervenons à l'étranger dans le cadre d'une force de coalition, les appareils sont exactement les mêmes et sont dotés de la même plate-forme. Nous avons alors besoin de moins de ressources. Les différentes forces amis en cause partagent leurs ressources. Nous pouvons intervenir rapidement sans que les nombreuses semaines d'entraînement soient nécessaires, car nous avons exactement les mêmes plates-formes et les mêmes logiciels, ce qui changera énormément la donne lors des missions des forces de coalition.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à tout le monde. J'ai compris depuis un certain temps que seule la compagnie Lockheed Martin aurait entre les mains la cinquième génération et l'avion furtif. Je comprends qu'à partir du moment où l'on détermine qu'on veut un avion furtif et une cinquième génération, votre argument consiste à dire qu'on ne peut pas faire d'appel d'offres, que de toute façon, personne d'autre ne fait de cinquième génération et d'avion furtif. Bref, vous pensez qu'il est inutile de faire une soumission, d'après ce que j'ai compris.
Il reste que certains ne sont pas tout à fait satisfaits du rendement de l'appareil. Je vais vous lire ce qu'a dit Eurofighter, qui est un concurrent comme un autre. Il y a le Super Hornet, mais il y a aussi le Eurofighter. Je vais vous lire ces passages en anglais parce qu'ils sont tirés d'une revue rédigée en anglais:
[Traduction]
Les fabricants de l'Eurofighter disent avoir effectué des simulations internes
[Français]
--le colonel Burt comprendra peut-être ce qu'on entend par « internal simulations »--
[Traduction]
au cours desquelles une patrouille aérienne de combat composée de quatre appareils Typhoon et comptant sur un système aéroporté d'alerte et de contrôle (AWACS) a défait une formation de huit avions de combat interarmées dans 85 p. 100 des cas.
[Français]
J'aimerais savoir si c'est vrai ou non et ce que vous en pensez.
Plus loin, on dit ceci:
[Traduction]
D'autres simulations opposant un contre un l'avion de combat interarmées à un autre appareil moderne analogue comme le Su-35 ou le J-10 « ne se sont pas toujours soldées par la victoire du premier »...
:
Merci, monsieur le président.
Je vais laisser mon collègue M. Parker, d'Industrie Canada, répondre au volet de votre question portant sur la participation de l'industrie. Je crois qu'il a des choses très intéressantes à dire là-dessus.
La gestion de l'approvisionnement dans le domaine de la défense a changé radicalement. Il s'agissait autrefois de choisir l'offre la moins chère répondant à un cahier des charges détaillé. Il nous fallait prévoir une dizaine d'années. Aujourd'hui, l'approvisionnement est axé sur les résultats. Nous avons utilisé plusieurs fois cette méthode au cours des quatre ou cinq dernières années. Et nous nous sommes ainsi dotés de nouvelles capacités, par exemple, les camions blindés de soutien logistique utilisés en Afghanistan, que nous avons obtenu en 10 mois. Nous précisons les résultats attendus, plutôt que de rédiger 50 000 pages de spécifications détaillées et de dessins techniques, ce qui est onéreux, difficile et franchement incompréhensible pour la plupart des gens.
Grâce cette méthode, nous avons gagné des années dans le programme de la défense nationale. Nous appliquons cette méthode de concert avec la stratégie de défense Le Canada d'abord, qui précise clairement les engagements financiers du gouvernement. Les budgets sont établis selon la comptabilité d'exercice par le ministère des Finances, de manière à financer l'achat initial, puis à rembourser la somme empruntée pendant la durée de vie de l'équipement, avec le budget normal de chaque année.
Ces trois éléments, c'est-à-dire l'approvisionnement axé sur les résultats, la prise d'engagements à long terme pour le financement ainsi que l'établissement d'un plan fondé sur la comptabilité d'exercice, ont énormément changé l'univers de l'approvisionnement pour la défense, au Canada. S'il fallait enlever l'un ou l'autre de ces trois éléments, nous n'en serions pas où nous en sommes actuellement c'est-à-dire en train de renouveler l'équipement de la Force aérienne.
:
Comme on dit à Terre-Neuve: « Dieu vous aime. »
Tout d'abord, a dit qu'on entend aujourd'hui les mêmes critiques qu'on entendait à l'époque. Selon moi, le CF-18 était un bon appareil qui nous a été fort utile. Peut-être que sans ces critiques, il n'aurait pas été aussi bon. Nous souhaitons relever la barre dans ce cas particulier, et je suis certain que M. Hawn serait d'accord.
Monsieur Parker, j'aimerais revenir sur ce que vous avez dit au sujet de la chaîne d'approvisionnement mondiale. C'est, en effet, sans précédent. Par contre, j'aurais quelques questions à cet égard. J'ai l'impression que, dans l'avenir, l'acquisition d'avions, de navires ou de quoi que ce soit par le ministère de la Défense nationale devra passer par cette chaîne mondiale; il se pourrait donc qu'en certaines occasions, notre capacité d'obtenir les pièces nécessaires très rapidement ne soit pas ce qu'elle était. Autrement dit, si nous disposions de F-35 comme les Américains, ils pourraient exiger davantage en raison de la mission, que ce soit en Irak, en Afghanistan ou peu importe où la prochaine sera.
Quelles seraient les conséquences pour nous? Bien entendu, lorsqu'il est question de diminuer notre souveraineté... j'ose utiliser ce mot. De toute manière, c'est le seul mot qui me vient en tête.
Moins de souveraineté nous placerait certainement... souhaitons que ce ne soit pas dans une position précaire lorsque nous aurons besoin de pièces, parce que je sais que nous avons ce problème en ce qui concerne les appareils de recherche et de sauvetage.
:
J'aimerais très brièvement souligner que M. Slack a déjà parlé de l'accès spécial concernant l'ITAR qui sera en place pour tous les partenaires, et cela répond à votre question.
En ce qui concerne la propriété intellectuelle, nous obtiendrons que les entreprises canadiennes aient clairement accès aux renseignements pour que les gens soient en mesure d'assurer l'entretien des avions d'attaque interarmées, comme c'est le cas avec les Hercules ou les C-17, et, en particulier, pour le premier, le deuxième et une partie du troisième échelon d'entretien.
Ensuite, j'aimerais également dire que tous les fournisseurs canadiens, qui ont fourni beaucoup de contenu canadien pour les avions d'attaque interarmées, participeront au maintien en puissance durant les 35 ou 40 prochaines années de 5 000 avions de chasse dans le monde, et ils disposent déjà actuellement des données techniques et de la propriété intellectuelle de tous les composants canadiens.
Finalement, ces avions modernes fonctionnent surtout à commande logicielle et non plus à commande hydraulique ou mécanique comme par le passé. Le logiciel qui commande le décollage d'un F-35 comprend plus de 10 millions de lignes de codes, et les partenaires ne seraient jamais capables, individuellement, de le gérer. Le logiciel de combat compte à lui seul des dizaines de millions de lignes de codes. Ces avions fonctionnent surtout à commande logicielle et sont très complexes. En ce moment, nous ne savons pas exactement quelle partie chaque partenaire fera en ce qui concerne le troisième et le quatrième échelon d'entretien, ou ce qui devrait être fait. Notre premier avion arrivera d'ici cinq ou six ans, et nous serons capables d'établir les besoins à ce moment.
:
J'en ai déjà parlé un peu, et je vais vous remettre un peu en contexte.
Les gens ont tout à fait droit à leur opinion, mais il faut comprendre que les choses évoluent très rapidement. En général, dans le domaine technologique et certainement dans les opérations militaires, les technologies de l'avenir qui sont actuellement entrevues ou utilisées seront très complexes, parce que nous ne sommes pas les seuls à développer de bonnes technologies. Par conséquent, la sécurité dans le monde de demain sera très compliquée, non seulement parce que les pays posséderont beaucoup de haute technologie, mais également parce que des acteurs non étatiques en posséderont eux aussi. Nous devons donc être en mesure de gérer ces différentes situations dans un environnement complexe, soit comme nation, soit comme membre d'une coalition.
Lorsqu'on regarde toutes ces menaces, les avions de chasse sophistiqués, les missiles sol-air ou mer-air, nous devons être en mesure de réagir. Sinon, nous allons devoir réviser notre politique en matière de défense.
Alors que nous regardions toutes ces futures menaces, nous avons analysé ce qu'il nous fallait et qui serait encore utile dans 30 ans. Nous devions regarder le saut technologique que nous devions faire. Nous achetons de moins en moins d'avions, parce qu'ils coûtent de plus en plus cher. Par conséquent, les quelques avions que nous avons doivent être agiles; je ne peux pas attendre encore trois ans pour obtenir un autre avion parce qu'une nouvelle menace pointe à l'horizon.
Nous avons donc regardé toutes ces options et avons décidé que cette technologie était la seule façon dont nous pourrions être suffisamment certains de l'agilité de nos avions durant les 20, 25 ou 30 prochaines années. Cette technologie nous donne les meilleures chances de succès face à un avenir incertain, étant donné la rapidité des évolutions technologiques.
Il y a des gens dans le monde qui cherchent activement à se doter d'une capacité militaire de cinquième génération. Certains possèdent un armement surface-air très sophistiqué. Ces armes nous menaceront. On pourrait installer une technologie, comme des missiles de croisière, sur des navires et nous menacer. Dans l'avenir, nous ferons face à d'autres menaces. Nous avons examiné tout cela et nous nous sommes demandés: « Quelle technologie nous donnera la flexibilité nécessaire? » C'est pourquoi nous avons envisagé la technologie de cinquième génération.
Dans ce cas, le F-35 devient, bien entendu, la meilleure option et la solution la plus économique sous tous les angles. Pour nous, il s'agissait du choix le plus logique, le plus évident pour affronter l'avenir.
Comme je l'ai mentionné plutôt, je n'ai pas les moyens d'acheter de multiples flottes d'avions. Il serait très difficile pour le Canada d'acheter une flotte dédiée à la protection de l'Amérique du Nord et une autre qui peut être déployée à l'étranger. Ce n'est tout simplement pas possible, étant donné les coûts faramineux rattachés à l'achat de multiples flottes.
C'est la meilleure solution. C'est polyvalent. Sa flexibilité est garantie durant des années, et, comme le ministre l'a dit, si nous nous sommes trompés, que nous n'avons pas bien prévu la situation, à savoir que la menace à notre sécurité a pris de l'ampleur, et que nous devons utiliser des moyens plus énergiques, nous pouvons le faire sans devoir acquérir une nouvelle flotte complète. En deux ans, nous pouvons obtenir plus d'avions. Cela coûte de l'argent, mais vous — n'importe quel gouvernement — pourrez prendre cette décision dans 10 ou 15 ans.
C'est impossible avec les programmes actuels, à savoir qu'on achète ce qu'on a et qu'on est pris avec ce qu'on a, parce que cet avion, ce logiciel et ces armes ne sont plus fabriqués. C'est ce qui rend ce programme si puissant. Durant les 30 prochaines années, les gouvernements auront le choix.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai rapidement discuté avec et mes collègues de l'opposition. Nous avions donné l'avis de la motion pour nous assurer que nous étions en règle, mais ce sujet suscite manifestement un intérêt marqué pour les parlementaires et bon nombre de témoins qui sont sur la liste, mais qui n'ont évidemment pas pu être invités pour cette journée fort remplie.
Je suggère que — et je m'en remets au président et aux membres qui font partie du comité depuis plus longtemps que moi —, la semaine prochaine, ou à la première occasion, le comité directeur examine le calendrier pour organiser d'autres audiences et pour entendre d'autres témoins en ce qui concerne l'acquisition de la prochaine génération d'avions de chasse.
Pour le compte rendu, la motion se lit comme suit: étant donné le grand nombre de témoins ayant rapport à cette étude, le comité a mis au calendrier d'autres audiences au sujet de la prochaine génération d'avions de chasse
Monsieur le président, à mon avis, la semaine prochaine, nous serons en mesure d'établir un horaire et de décider des groupes de témoins, mais c'est essentiellement le texte de la motion. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je le répète, je ne veux pas faire perdre du temps au comité. Je me suis entretenu brièvement avec .
[Français]
J'ai aussi parlé à M. Bachand ainsi qu'à M. Harris et à mon collègue M. Simms.
[Traduction]
Nous avions quelques préoccupations à propos d'informations et de documents mentionnés par les ministres ce matin, comme des énoncés de besoins et la recherche. La a parlé de la recherche effectuée par son ministère.
Monsieur le président, il s'agit plus de vous informer vous et mes collègues. Si nous pouvions trouver un moyen de collaborer avec le secrétaire parlementaire afin d'arriver à un compromis, je serais tout à fait disposé à le faire. Sinon, certains d'entre nous voudront présenter une motion relative à la communication de certains de ces documents la semaine prochaine ou à la première occasion. Toutefois, nous aurons certainement la possibilité de parler avec et d'autres personnes afin de voir si nous pouvons trouver le moyen d'éviter cela, si c'est acceptable.
Monsieur le président, après avoir écouté les ministres ce matin, j'entrevois la possibilité d'accès aux informations auxquelles ils ont fait référence. Nous trouverons la meilleure façon d'y arriver, la semaine prochaine, peut-être.
Monsieur le président, chers membres du comité, merci d'avoir invité Avcorp à prendre la parole à cette réunion importante du comité sur la défense.
Premièrement, qu'est-ce que Avcorp? Nous sommes une petite compagnie aérospatiale basée en Colombie-Britannique. Nous employons actuellement environ 500 personnes. Nous avons des installations en C.-B. et en Ontario. La compagnie conçoit et construit des structures d'avion en métal et en matériaux composites. Fondée il y a plus de 50 ans, la compagnie a démarré par la construction de flotteurs pour les hydravions et elle est devenue un fournisseur de la plupart des grands constructeurs de matériel de l'industrie aérospatiale. Nos principaux clients sont Boeing, Bombardier et Cessna.
Nous sommes très heureux d'être ici aujourd'hui pour parler de la décision concernant le F-35. Depuis 2005, Avcorp a oeuvré pour diversifier ses activités en y ajoutant les contrats militaires. L'industrie aérospatiale traverse des cycles et pour notre compagnie, l'absence de contrats militaires était un désavantage. À ce jour, la compagnie a réussi à obtenir des contrats liés au CH-47 dans le cadre du processus actuel d'approvisionnement du gouvernement du Canada et nous avons été en mesure d'annoncer il y a peu de temps un contrat pour le programme du F-35. Nous participerons à la chaîne d'approvisionnement mondiale de ces deux programmes.
Nous aimerions souligner une chose importante, nos remerciements aux fonctionnaires du MDN, d'Industrie Canada et de Travaux publics pour le temps et les efforts qu'ils ont consacré pour concrétiser ces perspectives au profit de l'industrie canadienne. Avcorp apprécie à sa juste valeur leur dur labeur.
La participation au programme du F-35 a des conséquences extrêmement importantes pour une compagnie comme la nôtre. En participant, tout comme le Canada, dès le début au programme, nous avons pu réaligner notre infrastructure technologique et préparer nos employés à l'entreprise de cette tâche. Ce qui nous a permis d'être compétitifs à l'échelle mondiale et de remporter d'importants contrats.
Le transfert de la technologie relative au F-35 dans la compagnie est une partie essentielle du processus. Cela nous a permis non seulement de faire ce type de travail, mais aussi de transférer ultérieurement ces connaissances dans nos programmes commerciaux et donc d'utiliser ce transfert de technologie afin d'être compétitifs pour les futurs contrats comme le remplacement du 737 ou celui du A320. Dans un tel programme, le transfert de la technologie est absolument critique pour la réussite à long terme du secteur.
Il est essentiel que le Canada participe de façon continue au programme. Cela garantira à d'autres entreprises canadiennes des possibilités futures et permettra aux compagnies qui obtiennent des contrats de participer de façon permanente. Il nous paraît important maintenant que les petites et moyennes entreprises canadiennes obtiennent un plus grand nombre de contrats de sous-traitance parce que, je le répète, nous voyons les possibilités offertes par le transfert de la technologie et l'accroissement des capacités de l'assise industrielle.
Tout retard ou temps d'arrêt dans ce processus se traduira par une perte de possibilités. La réalisation de ce programme s'accélère, la production aussi. Et le créneau de certains types de contrats arrivera à terme avec la fin de l'offre de ces aspects du programme quand la production démarrera. Le programme fait face à d'importants défis dans le domaine de la capacité. L'industrie canadienne, aussi solide qu'elle soit sur la scène internationale, a une excellente occasion d'obtenir plus que notre juste part de ce programme du fait que nous ne sommes pas limités par des chiffres artificiels comme c'est le cas des programmes IRB. Notre capacité à entreprendre des travaux est illimitée si nous avons la capacité de les faire et la volonté d'investir pour pouvoir les réaliser. Il n'y a donc rien qui puisse arrêter ce que l'industrie canadienne peut faire dans ce programme.
Monsieur le président, merci beaucoup. C'est tout ce que j'ai à dire pour l'instant.
:
Monsieur le président, membres du comité,
[Traduction]
Permettez-moi de vous remercier pour votre invitation à témoigner à cette très importante réunion du comité.
Ayant été à l'écoute toute la matinée, je voudrais aussi remercier les membres du comité pour le travail remarquable qu'ils font au nom de tous les Canadiens.
En 2009, l'industrie aérospatiale a généré des recettes de 22 milliards de dollars dont 80 p. 100 étaient le fait des exportations. Le secteur a créé des emplois à valeur ajoutée pour plus de 80 000 Canadiens, de St. John's (Terre-Neuve) à Lunenburg (Nouvelle-Écosse), à Moncton, Saint John, Montréal, Mirabel, la région du Grand Toronto, Winnipeg, Calgary, Abbotsford et Delta. Je suppose que vous avez bien compris que nos compagnies sont installées dans toutes les régions du pays.
Pour ce qui est de la décision relative au F-35, l'AIAC plaide pour une prise de décision rapide en ce qui concerne la prochaine génération d'avions de combats, ce qui faisait partie de la Stratégie de défense le Canada d'abord. Nous avons donc été très heureux d'apprendre en juillet dernier que le gouvernement du Canada a l'intention de commencer le processus d'acquisition de la nouvelle génération d'avions de combat .
La participation de plusieurs compagnies membres remonte à 1997. L'AIAC était favorable à la participation du Canada à cette époque puisque des compagnies participaient au processus dès le début, ce qui leur offrait l'occasion rare de participer au stade du développement du concept.
[Français]
Cela représente aussi une occasion rare pour les entreprises de s'engager pleinement dans le développement d'une nouvelle grande plateforme. Ce principe est au coeur des préoccupations de l'AIAC, tel qu'il est décrit dans notre rapport sur les futures grandes plateformes, que nous avons produit en 2008.
[Traduction]
Les initiatives de « futurs programmes importants » visent à permettre à l'industrie canadienne de remporter de gros contrats à long terme qui créent des emplois à valeur ajoutée pour l'avenir et durant tout le cycle de vie de n'importe quel aéronef.
Comme vous le savez tous, la construction du F-35 dépend d'une participation industrielle directe. Cela veut dire que les partenaires, les actionnaires, doivent travailler ensemble pour assurer un maximum de possibilités. Vous avez entendu ce matin les ministres et les fonctionnaire dire que ces possibilités pourraient s'élever jusqu'à 12 milliards de dollars, sans compter le maintien en puissance ni les ventes de matériel militaire à l'étranger. Nous voulons être sûrs d'obtenir notre juste part des 385 milliards de dollars que ces avions généreront et coûteront sur une période de 20 à 40 ans.
Plusieurs compagnies ont fait et feront d'énormes investissements dès le départ pour être plus concurrentielles et remporter ces contrats. Il s'agit de décisions opérationnelles importantes et coûteuses qui nécessitent de la stabilité, de la prévisibilité et de la certitude.
[Français]
Cette décision représente une occasion sans précédent pour l'industrie aérospatiale canadienne, dans la mesure où nous pourrons travailler en étroite collaboration afin d'en retirer un maximum de bénéfices pour l'ensemble du pays.
[Traduction]
Une fois la décision prise, l'AIAC oeuvrera pour assurer que le Canada en retire le plus de bénéfices possibles. Il nous faut des emplois à valeur ajoutée, le transfert de la technologie, comme il vient d'être dit, et des contrats stables à long terme. Nous ferons le maximum pour que nos compagnies aient en place un système de comptabilité clair pour faire le suivi non seulement de la quantité, mais de la qualité et du volume de travail que les entreprises canadiennes obtiendront suite à ce partenariat.
[Français]
Notre rôle sera de nous assurer que nos compagnies évoluent dans un contexte où elles pourront retirer un bénéfice optimal. Nous insistons aussi pour qu'un système de contrôle soit mis en place afin d'assurer la qualité et la quantité d'emplois créés ainsi que du travail qui sera confié à nos entreprises dans le cadre de ce partenariat.
En ce qui a trait à l'entretien des chasseurs, la formation et l'entraînement des pilotes, le comité de défense de l'AIAC mettra sur pied un groupe d'étude qui aura pour objectif d'analyser les options et de recommander au gouvernement du Canada les meilleures pratiques à mettre en oeuvre.
[Traduction]
Entre-temps, nous nous emploierons à faciliter l'accès de nos compagnies aux possibilités d'entretien offertes actuellement dans le monde, par exemple, l'entretien des principaux systèmes et circuits — au nombre de 40 —, la maintenance à l'échelon dépôt et l'établissement d'alliances avec les pays partenaires dotés d'installations aérospatiales plus modestes.
:
Merci, monsieur le président, de nous avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui.
[Français]
Je m'adresse à vous à titre de vice-président des affaires gouvernementales du bureau du président de Pratt & Whitney Canada.
[Traduction]
Pratt & Whitney Canada a une histoire de 80 années, dont elle est fière, d'innovation, de réalisations et de succès continus.
[Français]
Aujourd'hui, nous employons environ 9 200 personnes partout dans le monde et près de 6 200 employés à l'échelle du Canada dans les sites de fabrication, de génie et de recherche, notamment à Halifax, à Longueuil, à Mirabel, à Mississauga, à Thompson et à Lethbridge.
[Traduction]
En tant que leader mondial dans le domaine de l'aérospatiale, nous définissons l'avenir de l'industrie, grâce à nos moteurs de nouvelle génération destinés aux hélicoptères et aux avions de transport régional. Nous avons atteint un record inégalé dans le monde avec la mise en production de 65 nouveaux modèles de moteurs au cours des 12 dernières années. Ces moteurs dépassent les normes de l'OACI pour leurs faibles émissions et le silence de fonctionnement
[Français]
Notre succès continu est une preuve positive des avantages ayant découlé de notre relation de 50 ans avec le gouvernement du Canada. Il s'agit d'un vrai partenariat public-privé. L'entreprise et moi, en tant qu'employé, avons été fiers de travailler avec les gouvernements conservateur et libéral dans l'élaboration de programmes appropriés, avantageux et menés en collaboration ainsi que d'outils de soutien stratégique harmonieux, et de contribuer à nos buts communs de prospérité économique mondiale.
[Traduction]
Pratt & Whitney Canada est le plus gros investisseur en R&D du secteur aérospatial canadien — plus de 50 p. 100 — et compte parmi les quatre principaux investisseurs en R&D au Canada, toutes industries confondues. Nous sommes heureux d'investir 15 millions de dollars chaque année dans 16 universités canadiennes. Ces investissements mettent toute la recherche aérospatiale de pointe à la portée des étudiants en ingénierie, depuis les nouvelles théories jusqu'aux applications concrètes de la génération actuelle de nos modèles de moteurs.
Étant donné qu'il y a eu des discussions tout au long de la matinée sur l'avion de combat interarmées, permettez-moi de passer directement au point de vue de Pratt & Whitney. Premièrement, il est important de reconnaître que la décision prise par le gouvernement du Canada, au début de l'été, de mettre en pratique son option de longue date visant à aller de l'avant et à acheter les 65 avions de combat interarmées, est la suite logique du processus qui a commencé en 1997. Même si le montage final du F-135 et les essais seront faits par Pratt & Whitney aux États-Unis, le programme du F-135 est très important pour Pratt & Whitney Canada et l'industrie canadienne.
En octobre 2004, Pratt & Whitney Canada a obtenu un contrat de livraison de composants de moteur critiques, le rotor à pales intégré — ou IBR comme nous l'appelons en anglais — pour le moteur 135. Ce succès et notre recherche étaient dus en partie à notre collaboration avec les universités canadiennes dont j'ai fait mention il y a un instant.
Les connaissances que nous avons développées et appliquées à ces rotors à pales intégrés nous permettront de créer un centre d'excellence mondial. En fait, être le meilleur au monde au plan des tâches à grande valeur, hautement spécialisées et très innovatrices constitue un objectif politique que se sont fixés durant les 20 dernières années des gouvernements fédéraux qui ont bien rempli leur mandat.
Deuxièmement, Pratt & Whitney a déjà conclu 20 contrats de participation industrielle liés à l'avion de combat interarmées à travers le Canada. D'autres contrats font l'objet de négociations.
La décision du gouvernement d'aller de l'avant en ce qui concerne l'avion de combat interarmées est une bonne nouvelle pour toutes ces entreprises en termes de possibilités futures de maintien en puissance et elle est importante pour pouvoir planifier des activités et de futurs investissements avec plus de certitude.
Comme Paul l'a mentionné, et il est important de le souligner, la certitude est un facteur très important dans le secteur. Si l'incertitude s'installe pour de bon, ce seront les fournisseurs des pays qui ont acheté l'avion de combat interarmées qui pourraient avoir un avantage.
[Français]
Cette certitude est importante étant donné la reprise économique fragile en cours à la suite de la récession économique mondiale qui a touché dramatiquement et continue de toucher l'industrie mondiale de l'aérospatiale.
Finalement, nous avons confiance que la société Pratt & Whitney peut être concurrentielle et remporter des contrats selon le modèle de soutien mondial qui diffère de notre démarche traditionnelle à l'égard des retombées industrielles et régionales et en ce qui a trait aux acquisitions militaires à grande échelle.
[Traduction]
Pour Pratt & Whitney Canada et pour nos partenaires dans la chaîne de valeur, les possibilités de fournir des dépôts, des réparations et de l'équipement pour une flotte qui pourrait compter 2 000, 3 000 ou 5 000 avions — en fonction du contrat final — au lieu de seulement 65 avions sont immenses.
Honorables députés, Pratt & Whitney Canada est bien placée pour profiter de ces possibilités en maintien en puissance dans le monde.
Nous vous remercions pour le temps que vous nous avez consacré et de nous avoir invités à venir ici aujourd'hui.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Messieurs, je vous remercie de vos présentations.
J'ai deux questions, et elles vont probablement s'adresser à M. Lajeunesse.
Votre association représente l'industrie canadienne. Pour ma part, je représente une région principalement rurale du Nouveau-Brunswick. Vous avez bien mentionné la ville de Moncton, de même que la ville de Dieppe située près de Moncton. Plusieurs petites sociétés déploient des efforts, dans certains cas depuis plusieurs années. On constate qu'elles sont de plus en plus concurrentielles ou qu'elles commencent du moins à prendre une certaine envergure. M. Kalil a dit qu'il représentait une petite société qui comptait 500 employés. Mon collègue de Terre-Neuve-et-Labrador et moi-même trouvons que la taille de cette société est plutôt importante.
Monsieur Lajeunesse, si vous étiez dans la région de l'Atlantique, par exemple, qu'est-ce que les gouvernements provinciaux, surtout, et le gouvernement fédéral pourraient faire pour aider votre industrie et les membres de votre association, qui ne sont sans doute pas tous de grandes sociétés connues, à être concurrentiels et à se préparer au genre de retombées économiques que vous avez si bien décrit? Que peut-on faire sur le plan de la stratégie de développement régional? C'est un mot qui peut signifier bien des choses et pas grand-chose à la fois. Si vous étiez entrepreneur au Nouveau-Brunswick ou à Terre-Neuve-et-Labrador, quel genre d'appui pourriez-vous demander à votre gouvernement provincial et au gouvernement fédéral pour faire en sorte de ne pas être à l'écart simplement parce que de plus grandes sociétés, par nécessité, mangent une bonne part de l'assiette?
:
Monsieur le président, ma préoccupation est la suivante. Je crains que si le gouvernement est d'accord pour instaurer un processus mesurable, les retombées économiques ne soient pas au rendez-vous au fur et à mesure que se développe le projet.
Vous étiez ici ce matin. D'ailleurs, il n'y a pas eu beaucoup d'interventions au sujet du processus d'appel d'offres. On a plutôt émis des préoccupations sur les retombées économiques. Par exemple, si les contribuables investissent 16 milliards de dollars dans le projet, ils vont vouloir absolument que le montant équivalent soit généré en retombées économiques. Le ministre nous a dit — et vous semblez être d'accord — que ce n'était pas la façon normale de procéder, dans la mesure où le protocole d'entente prévoit que les politiques en matière de retombées économiques ne doivent pas être prises en compte. Il aurait plutôt fallu considérer la possibilité d'atteindre jusqu'à 3 000 ou 5 000 plateformes. C'est en cela que réside la nouveauté.
Cependant, tant qu'il n'y a pas d'obligation contractuelle, il y a un danger, vous en conviendrez. Selon vos mesures, si vous voyez que les choses ne se développent pas à la vitesse que vous désirez, vous ne pourrez pas revenir sur un contrat et dire aux autres qu'ils ont des obligations.
N'y aurait-il pas moyen d'établir une approche à deux volets qui se résumerait à dire que nous sommes concurrentiels et que nous voulons avoir accès aux 5 000 plateformes, mais que nous demandons un minimum de retombées économiques? Une formule hybride de ce genre vous semble-t-elle possible?
Nous avons avec nous aujourd'hui Magellan Aerospace. Par l'entremise de cette compagnie, Pratt & Whitney Canada collabore très étroitement avec Haley Industries à Renfrew. Nous pouvons faire ce type de collaboration depuis très longtemps, et une part de notre responsabilité...
Pour que vous compreniez bien, nous avons pris, en vertu des ententes du PTC que nous avions conclues et des nouvelles ententes ISAD, des engagements pour travailler avec des PME et les aider à s'entendre. En fait, cette collaboration très étroite fait partie de notre mandat. Les autres compagnies qui viennent travailler au Canada...
À propos, vous avez mentionné les RIR et vous savez que nous ne devrions opter ni pour un programme ni pour un autre. Je crois que nous avons maintenant la chance d'avoir les deux types de programmes. Un investissement dans un RIR — par exemple, à Mirabel et M. Laframboise en bénéficiera car nous allons faire une annonce en octobre — est quelque chose de très important. Les investissements deviennent partie intégrante des RIR. En même temps, si je peux vendre des rotors à pales intégrés, j'en ai parlé plus tôt, j'aimerais que ce soit pour plus de 65 avions, ce qui sera possible à l'avenir dans le cadre d'une entente pour un RIR.
:
Merci, monsieur le président, d'avoir invité des représentants de Project Ploughshares à parler de la proposition d'achat par le Canada de 65 avions d'attaque interarmées F-35 devant le comité permanent.
À notre avis, considérant aussi ce qui a été dit aujourd'hui, la nécessité de cet achat n'a pas encore été démontrée. Compte tenu du coût prévu et de la complexité du Programme d'avions d'attaque interarmées, il est surprenant que si peu de détails aient été fournis sur les coûts, les retombées et tout particulièrement sur les missions attendues de l'avion. Nous mettrons l'accent sur l'environnement stratégique, puis sur la capacité financière, les retombées industrielles et les coûts de substitution du Programme d'avions d'attaque interarmées.
La Stratégie de défense Le Canada d'abord mise en oeuvre en juin 2008 met en relief les circonstances internationales d'où proviennent les menaces à la sécurité du Canada: « d'États défaillants et en déroute, de guerres civiles et du terrorisme mondial ». Il y a aussi les « les nouveaux États adverses dotés de l'arme nucléaire », l'influence pernicieuse des « militants islamistes dans des régions clés » et la « croissance des forces conventionnelles dans les pays de la région Asie-Pacifique ».
Sur le territoire canadien, Le Canada d'abord identifie les attaques terroristes possibles, la traite des personnes et le trafic de stupéfiants, les tentatives de mainmise étrangère sur les ressources naturelles du Canada et les épidémies de maladies infectieuses. Nous estimons qu'il serait difficile de créer un scénario crédible en se fondant sur ces menaces et dans lequel un avion d'attaque furtif de cinquième génération ferait logiquement partie de la capacité d'intervention des Forces canadiennes. Le Canada d'abord met aussi l'accent sur le fait d'être un partenaire fort et fiable en matière de défense et que les Forces canadiennes demeurent interopérables avec l'armée des États-Unis.
Nous sommes d'avis que le Canada peut être un bon allié et un bon voisin sans acheter l'avion d'attaque interarmées et les Forces canadiennes n'ont nul besoin de cet avion pour être interopérables avec l'armée américaine.
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Monsieur le président, le gouvernement a insisté sur le caractère abordable du F-35. Cependant, des sources auprès du gouvernement américain affirment que le coût unitaire du JSF est près du double du prix initial projeté.
Le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas ont reporté à plus tard leur décision concernant l'achat du F-35 jusqu'à ce que les coûts de production se stabilisent ou soient garantis. Les coûts liés au cycle de vie de l'appareil canadien, essentiellement les coûts de fonctionnement et d'entretien, n'ont pas été rendus publics par le ministère de la Défense nationale. Un ancien haut responsable des approvisionnements à la Défense nationale a affirmé que les coûts pourraient être deux à trois fois plus élevés que les 9 milliards de dollars dépensés pour l'achat des appareils. Un rapport paru dans le Globe and Mail fondé sur des documents du gouvernement établit les coûts liés au cycle de vie à 17 milliards de dollars, ce qui signifie que les dépenses totales du programme sur 20 ans s'élèveraient à presque 26 milliards de dollars.
Ces chiffres corroborent notre estimation, réalisée à l'aide d'études du gouvernement américain, à savoir que les coûts du Programme d'avions d'attaque interarmées canadien pourraient totaliser 30 milliards de dollars sur 30 ans. Il est certain que de tels chiffres viennent redéfinir la signification du mot abordable.
L'industrie aérospatiale et militaire canadienne s'est bien tirée d'affaire en obtenant des sous-contrats dans le cadre du programme, pourtant, deux risques importants guettent les avantages futurs pour l'industrie canadienne.
Le premier, c'est que le marché mondial prévu pour le F-35 continuera de se contracter. Les projections initiales mondiales ont déjà été révisées à la baisse, de 6 000 appareils à 3 200 à l'heure actuelle.
Le second risque est la nature changeante des relations commerciales entre les militaires américains et les partenaires du Programme d'avions d'attaque interarmées. Pendant des décennies, le Canada a joui d'une relation commerciale militaire unique avec les États-Unis, facilitant à l'industrie militaire canadienne l'accès au marché militaire américain. Cependant, des changements annoncés récemment dans le domaine du contrôle des exportations américaines, combinés à la pression croissante exercée par les gouvernements partenaires au Programme d'avions d'attaque interarmées pour obtenir des sous-contrats pour leurs industries, viendront vraisemblablement modifier l'avantage comparatif dont jouissait l'industrie canadienne sur le marché américain jusqu'à maintenant. Les conditions des ententes de partenariat dans le cadre du Programme d'avions d'attaque interarmées, dans leur forme actuelle, n'obligent pas le principal fournisseur américain, Lockheed Martin, à garantir des sous-contrats à l'industrie canadienne.
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Simplement pour compléter ces pensées, monsieur le président, un programme d'approvisionnement qui pourrait coûter 30 milliards de dollars sur 30 ans entraînera inévitablement des coûts de renonciation, à la fois pour ce qui est d'équiper les Forces canadiennes et pour ce qui est de financer d'autres programmes fédéraux qui contribuent à la sécurité internationale et à la sécurité du Canada. À quels autres investissements dans les Forces canadiennes devra-t-on renoncer pour obtenir la technologie furtive sur les avions de combat qui ne serviront que rarement, si jamais c'est le cas, pour accomplir leur but premier?
Tout aussi important, à nos yeux, l'état de préparation du Canada en matière de sécurité fait intervenir plus que sa capacité militaire. Cela comprend un financement approprié pour le développement, la promotion de la démocratie, le désarmement et la diplomatie. À l'heure actuelle, les dépenses du gouvernement canadien en matière de sécurité penchent fortement du côté de la défense, et le Programme d'avions d'attaque interarmées ne fera qu'accentuer cette tendance. En ce moment, les dépenses projetées dans les domaines de la diplomatie et du développement sont gelées à leur niveau actuel ou réduites.
Avant que le Canada ne s'engage définitivement dans le cadre du Programme d'avions d'attaque interarmées, il devrait y avoir un examen public approfondi et continu, par exemple par le biais du présent comité parlementaire, des menaces auxquelles nous devons faire face, des coûts et des avantages, et des conséquences de l'acquisition d'une nouvelle génération d'avions de chasse.
Merci, monsieur le président.
Je vais limiter mes propos à trois questions principales. La première, c'est le besoin à l'égard du F-35; la seconde, c'est la concurrence ou les solutions de rechange, dont on parle souvent dans les médias; et la troisième, quelques observations critiques qui, en fait, donnent à entendre que, peut-être, la décision d'acquérir le F-35A ne va même pas encore assez loin et que nous devrions peut-être envisager la possibilité d'acheter un certain nombre de F-35B.
Permettez-moi de commencer par le besoin. Un des plus grands défis auxquels nous faisons face lorsque nous essayons de déterminer si nous avons besoin du F-35, c'est, évidemment, le type de boule de cristal dont nous avons besoin. Si nous pensons à l'époque où nous avons pris la décision d'acquérir le CF-18, c'est-à-dire au milieu des années 1970, en 1978 et 1979, nous voyons encore aujourd'hui les CF-18 être utilisés de façons qui, à vrai dire, n'avaient jamais été prévues à la fin des années 1970. On s'attend à ce que le F-35, dans le contexte traditionnel canadien, aille au-delà de ce que nous disons, alors, nous entrevoyons la possibilité qu'il soit toujours en service en 2050, et peut-être même en 2060, et, évidemment, cela représente toutes sortes de défis pour ce qui est d'essayer de prévoir les besoins futurs en matière de défense.
Ce que nous avons vu au cours des 20 dernières années, depuis la fin de la guerre froide, c'est que la puissance aérienne demeure un facteur déterminant dans presque tous les conflits qui surviennent. Cela comprend même des conflits de faible intensité comme celui qui a lieu en Afghanistan, mais la grande supériorité aérienne américaine dans ce contexte cache habituellement au public à quel point il est déterminant d'avoir la supériorité nécessaire dans les différents espaces aériens et, partant, sur les champs de bataille.
L'autre question, évidemment, c'est d'essayer de voir à quoi on les utiliserait. Du point de vue de la sécurité, la question qui préoccupe le plus les gens, c'est l'intérêt renouvelé des Russes pour leur capacité en matière de bombardier. Les Russes avaient cessé toutes les patrouilles de bombardier en 1989, mais soudainement, en août 2007, ils ont recommencé à en faire; les chiffres concernant ces patrouilles sont confidentiels et le gouvernement ne les a pas rendus publics, mais la rumeur veut qu'elles soient plus nombreuses que les rapports occasionnels publiés concernant la présence de bombardiers russes dans notre espace aérien. Toutefois, ce qui est plus important encore, c'est l'annonce faite au printemps par Poutine et le dirigeant de Tupolev que les Russes étaient en train de travailler sur la conception de la prochaine génération de bombardier à long rayon d'action furtif qu'ils espéraient pouvoir déployer en 2017 ou 2018. Il ne s'agit pas de confondre la capacité avec l'intention, mais de souligner qu'il y aura des défis à relever dans l'avenir.
L'autre question en ce qui concerne le besoin, c'est que tant et aussi longtemps que les Russes continueront de maintenir une capacité en matière de bombardier, peu importe ce que les Canadiens pensent de l'intention du gouvernement russe, les Américains prendront cette question très au sérieux. Si nous perdons notre capacité en matière d'avions de chasse avec le retrait prévu des CF-18 sans avoir de remplaçant, les Canadiens devront alors se faire à l'idée que les Américains jugeront probablement nécessaire de faire eux-mêmes certaines patrouilles aériennes que les CF-18 font à l'heure actuelle, ce qui, évidemment, soulèvera en soi des questions de souveraineté.
En ce qui concerne la question de la source et du contrat, un des plus grands défis que nous avons, c'est que nous voyons une concentration dans le monde de ceux qui ont la capacité de fabriquer des chasseurs avancés. À l'heure actuelle, les choix se limitent vraiment aux Européens, qui se sont regroupés pour créer l'Eurofighter, mais il s'agit d'une technologie plus ancienne. Certaines estimations donnent à entendre que cet appareil ne sera probablement pas moins coûteux que le F-35, mais encore une fois, cela reste à voir.
Le Super Hornet est considéré comme un choix possible, mais encore une fois, il s'agit d'une technologie qui remonte aux années 1990. Aux États-Unis, une loi du Congrès interdit l'exportation du F-22. Les chasseurs suédois vont probablement disparaître, parce que, comme on l'a dit précédemment, tous les autres pays scandinaves envisagent de se procurer le F-35 plutôt qu'un chasseur suédois, ce qui sonnera probablement le glas de la capacité suédoise de fabrication d'avions de chasse.
Cela laisse les chasseurs russes et chinois et le Canada a toujours eu une politique concernant l'acquisition de n'importe quelle de ses capacités militaires avancées de l'un ou l'autre de ces pays.
Côté critique, j'aimerais ajouter quelque chose qui va à l'encontre de presque toutes les critiques formulées; j'estime que peut-être le Canada ne regarde pas assez loin. La variante que nous allons acheter est le F-35A. C'est essentiellement ce que les Américains ont pour remplacer le F-16, le chasseur utilisé par l'armée de l'air. On présume que c'est un très bon appareil du fait qu'il a besoin d'une piste de décollage relativement courte, mais c'est la variante B, à décollage court et à atterrissage vertical, que les Marines vont acheter, que le Canada devrait envisager d'acheter, au moins, en quelques exemplaires.
La raison, à mon avis, c'est que toutes les prévisions indiquent, évidemment, que le Canada devra faire face à des déploiements outremer et à l'ouverture de l'océan Arctique. La réalité, c'est que nous allons probablement nous retrouver dans des circonstances dans l'avenir où le fait d'avoir au moins une poignée de F-35B que nous pourrons embarquer sur de futurs navires de combat — probablement de la taille d'un navire de ravitaillement — pourrait être très utile, face à un océan Arctique de plus en plus libre de glace, pour pouvoir assurer la souveraineté et la sécurité dans l'Arctique et également dans tout déploiement outremer futur contre n'importe quel adversaire, dont nous ne connaissons pas l'identité en ce moment.
En conclusion, si nous voulons être honnêtes envers nous-mêmes, dans l'environnement stratégique actuel, rien n'indique qu'il y aura une réduction des exigences de sécurité concernant les chasseurs rapides. Et malheureusement, nous ne voyons pas non plus de concurrents viables. J'affirmerais également que, peut-être, nous ne sommes pas allés assez loin dans l'examen des capacités dont nous aurons besoin dans l'avenir.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs, de vos observations. Je pense qu'elles sont très intéressantes.
Peut-être que par votre intermédiaire, monsieur le président, je peux poser une question et s'il reste du temps, le refiler à mon collègue, M. Simms.
Monsieur Epps, vous avez fait allusion à des décisions prises par, je crois que vous aviez dit, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas, de retarder l'achat du F-35. Une des préoccupations était l'escalade des prix. Je pense que le General Accounting Office des États-Unis et les autorités américaines ont effectué un examen de la question et ont exprimé certaines préoccupations au sujet de ce qui semble être les coûts fluides, non seulement en termes de coût unitaire de l'appareil, l'achat initial réel, mais également en termes de coûts de maintenance au cours du cycle de vie. Vous avez parlé de cette question et vous avez cité des chiffres qui sont considérablement plus élevés que certains des chiffres que nous avons entendus ici aujourd'hui.
Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ou partager avec nous d'autres informations que vous avez concernant d'autres pays, ou quelles pourraient être vos préoccupations en ce qui concerne l'augmentation des coûts, tant pour l'achat initial qu'en ce qui concerne le cycle de vie de l'appareil.
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Oui, je pense qu'un des points à faire valoir au sujet du Programme d'avions d'attaque interarmées, c'est qu'il a été presque universellement controversé dans tous les pays participant à ce programme. Comme vous l'avez dit, seulement aux États-Unis, il y a eu beaucoup de débats au sujet des coûts croissants du programme, et certains doutes ont été exprimés quant au coût final du programme. Le rapport du GAO dont vous avez parlé ne précise pas quel pourrait être le coût final.
Pour ce qui est des pays partenaires et de la mesure dans laquelle ils se sont maintenant engagés dans ce programme, d'après mon examen d'un certain nombre de publications et d'articles de l'industrie portant sur le programme, nous savons, par exemple, que les Pays-Bas ont dit, en août dernier, qu'ils ne prendront pas de décision sur l'achat de l'avion de combat interarmées avant les prochaines élections, qui sont prévues en 2014.
La Norvège a dit qu'elle ne signerait pas de contrat tant qu'elle n'aura pas l'assurance que l'avion sera disponible au prix le plus bas, ce qui n'est pas clairement défini mais qui serait, on peut le présumer, plus bas que le coût prévu à l'heure actuelle.
Le Danemark, en mars dernier, a reporté sa décision sur l'acquisition à cause des coûts croissants et le gouvernement de ce pays a dit qu'il attendait que les coûts se stabilisent.
Entre-temps, nous savons également qu'au Royaume-Uni, on procède actuellement à un examen important de la défense. Nous ne savons pas quel sera le résultat de cet examen, mais The Economist a déjà laissé entendre, dans un article publié la semaine dernière, qu'une diminution de moitié de la commande de F-35 pourrait en résulter.
En Italie, on est en train de sabrer dans le budget fédéral. L'opinion là-bas, c'est qu'il y a un engagement assez fondamental à l'égard du Programme d'avions d'attaque interarmées, mais encore une fois, les chiffres sont inconnus.
Tout cela pour dire qu'il y a encore un doute considérable concernant le degré d'engagement des partenaires dans ce programme.
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Permettez-moi de continuer dans la même veine. Il est certain que cela crée un peu d'appréhension si un grand nombre de ces pays ne passent pas leurs commandes.
Aux représentants du groupe Ploughshares, j'aimerais vous poser une question encore une fois concernant la mesure des coûts. Dans votre exposé, vous dites... eh bien, vous citez un ancien fonctionnaire, qui estime, comme l'indique un rapport récent du GAO, qui note que le bureau du Programme d'avions d'attaque interarmées prévoit maintenant que les coûts durant le cycle de vie de l'appareil seront de 764 milliards de dollars, et vous utilisez le chiffre de 30 milliards de dollars uniquement pour le Canada.
Alors, d'après vos recherches, comment cela se compare-t-il à la façon dont nous avons fait l'acquisition de certains appareils, comme le CF-18, dans le passé? Y a-t-il eu un processus semblable et est-ce que les coûts ont été beaucoup plus élevés que ceux qui avaient été prévus initialement?.
Je pose également la question à notre ami de l'Université de Calgary.
Presque chacun des programmes de dépenses dans le domaine de la défense de l'ère moderne finira par coûter plus cher que ce qui était prévu. En fait, dans la documentation publique, cela constitue souvent un argument pour inciter les gouvernements à signer plus tôt. Vous ne pouvez jamais maintenir entièrement les coûts à un bas niveau en adhérant tôt à un programme, surtout lorsque vous avez affaire à un fournisseur unique, mais certaines études ont laissé entendre que si vous arrivez tôt, vous allez éviter l'escalade des coûts. Du point de vue historique, il est difficile de trouver un seul programme moderne dans le monde occidental qui n'a pas connu de dépassements de coûts. Cela semble faire partie de la nature de la bête.
Un autre élément à faire valoir, c'est que les Norvégiens envoient des messages contradictoires. En août dernier, le ministre de la Défense norvégien a rencontré le chef de la marine américaine, l'amiral Gary Roughead, et il a signé une entente pour l'achat de missiles antinavires pour le F-35. Alors, ce que M. Epps a dit tout à l'heure au sujet des Norvégiens, à savoir qu'ils allaient retarder leur décision, est en partie vraie, mais d'autre part, les Norvégien vont également de l'avant et procèdent à des achats pour armer l'appareil.
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J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos invités.
J'ai visité votre site, Project Ploughshares. J'ai regardé ce qu'on pourrait appeler les six piliers. Vous parlez d'équité économique, de participation politique et d'inclusivité, du respect des droits de la personne et de l'intégrité des individus, d'un environnement sain. Les deux derniers points sont particulièrement importants. On parle de développer des moyens pacifistes pour résoudre les conflits ainsi que de la réduction et de la limitation stricte des instruments de guerre. J'aimerais que vous nous parliez de ce dernier point.
Pour ma part, j'adhère à votre thèse, à savoir qu'il faut maintenant régler les conflits par la diplomatie, le développement et les voies pacifistes. Cependant, les leçons que l'histoire nous donne nous invitent à la prudence. Tout le monde sait que des traités de non-agression et d'amitié entre nations ont souvent été rompus. Or quand c'est le cas et qu'on n'a pas pris les précautions nécessaires, on peut avoir à payer un prix politique, économique et humain assez important.
S'il ne s'agissait pas de JSF, seriez-vous d'accord pour dire que la flotte aérienne canadienne devrait se moderniser, de façon à se garder une petite réserve au cas où la résolution de conflits par l'entremise de la diplomatie et du développement ne réussirait pas?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Notre approche, c'est qu'il est certain que les conflits existent et qu'ils continueront d'exister et que le recours à des moyens pacifiques de règlement des conflits est préférable au recours à la violence; alors, nous parlons de réduction du recours à la violence.
Nous croyons également que le Canada, en tant que pays riche dont l'intégrité territoriale n'est pas réellement menacée, jouit d'une variété incroyable de choix quant à la façon dont il pourrait vouloir investir pour assurer la surveillance de son territoire et de ses eaux territoriales tout en investissant à plus long terme dans la paix et la sécurité internationales. Nous disons qu'il devrait y avoir une capacité militaire et que cette dernière devrait être équipée en fonction des missions que nous choisissons d'accomplir et que nous devrions également définir quelle sera notre participation dans ces missions.
Comme je l'ai indiqué, la gamme de menaces, qui sont même traitées dans la stratégie de défense Le Canada d'abord, qui existent actuellement et qui existeront dans un avenir prévisible sont d'une nature telle qu'un avion de combat interarmées doté de la technologie furtive ne sera probablement pas utilisé. En fait, certaines comparaisons ont déjà été faites dans cette salle au cours de la journée. Le CF-18 est arrivé, nous avons cette gamme de possibilités, nous ne pouvions toutes les prévoir, et nous ne pouvons prédire l'avenir. En fait, même à l'apogée de la guerre froide, qui était un environnement stratégique très différent de celui d'aujourd'hui, les avions de combat ont rarement été utilisés à leur pleine capacité, celle pour laquelle ils ont été conçus.
Alors, nous posons une question au comité. Il devrait y avoir plus d'analyse et de débat publics: quelle est la nature de ces menaces et est-ce que l'avion d'attaque interarmées est l'endroit approprié où investir l'argent dont nous disposons qui, nous le reconnaissons, n'est pas illimité?
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C'est vrai, mais pour savoir pourquoi, vous devez vous demander pourquoi les Russes ont eu la motivation de reprendre les patrouilles de bombardier alors qu'en fait, nous en étions plus ou moins arrivés à un arrangement à la fin de la guerre froide par l'intermédiaire duquel nous reconnaissions que ces activités étaient perçues comme une escalade ou, du moins, comme créant une méfiance qui n'existait pas auparavant.
La question, c'est: pourquoi alors en 2007? Quelqu'un pourrait dire, très bien, ils l'ont fait parce que Poutine investissait plus d'argent dans les forces militaires et ils voulaient montrer que c'était pour consommation domestique. Mais, au contraire, des rapports dans la documentation publique avancent que nos gouvernements ne divulguent pas la fréquence réelle de ces vols. En d'autres mots, il y a des indications que le nombre de patrouilles est nettement plus élevé que ce que peut dire, disons, le au cours d'un voyage dans le Nord.
Si c'est vrai — et je n'ai aucun moyen de le vérifier —, il faut se demander si les Russes le font pour consommation domestique, s'ils le font pour obtenir des renseignements ou s'ils le font pour d'autres raisons quelconques?
Une autre question qui est soulevée dans la documentation publique, c'est que les Russes, contrairement à l'OTAN, ne partagent pas les autorisations avant les vols. En d'autres mots, les russes restent dans l'espace aérien international et ils ne sont pas tenus de... Mais à titre de mesure de renforcement de la confiance, lorsque l'OTAN participe à des activités semblables, nous avons tendance à prévenir les Russes que nous allons avoir ces exercices et nous leur donnons un préavis. Je crois comprendre — et qu'on me corrige si j'ai tort — que les Russes ne font pas cela dans ce contexte, ce qui soulève chez moi des inquiétudes, même si on décrit cela comme un moyen d'avancement politique.
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C'est une question intéressante. Elle s'adresse directement à notre façon d'essayer de comprendre quels sont les intentions des Russes. Il y a les arguments qui veulent que Poutine fasse cela, évidemment, simplement pour consommation domestique, afin de montrer qu'il est l'homme fort. En d'autres mots, il y a toute cette question qu'il ne s'intéresse même pas au monde extérieur.
Cependant, la question évidemment, c'est: pourquoi, en 2007, ont-ils repris ces vols à un coût substantiel et, évidemment, vont-ils continuer ces vols avec le nouveau bombardier avancé, comme ils l'ont dit. S'ils ne le font pas, un bon nombre des prémices de votre question sont, effectivement, exactes.
La deuxième partie de votre question, c'est si nous avons réellement besoin du F-35. Théoriquement, pourrions-nous avoir un avion moins coûteux, quelque chose qui peut-être nous procurera le type de supériorité aérienne ou, du moins, de surveillance aérienne que les chasseurs nous offrent? La réponse, en théorie, est oui, mais nous ne voyons tout simplement pas ce genre de capacité d'entreprise.
Comme je l'ai dit, l'Eurofighter finira probablement par coûter sensiblement la même chose que le F-35, ou du moins, c'est ce qu'on dit. Il se pourrait que ce soit faux, mais il s'agit d'une technologie plus ancienne et elle ne durera pas aussi longtemps que l'horizon de 2060. Je m'attends à ce que le F-35 se rende jusque-là... malgré que le gouvernement dise qu'il le remplacera plus tôt.
Si vous ne voulez pas acheter vos avions des Russes, les choix seront vraiment limités. Ou bien vous achetez le F-35, qui pourrait bien ne pas convenir parfaitement, ou bien vous n'achetez rien du tout. C'est presque le genre de choix que tout gouvernement... et cela se reflétait, évidemment, même du temps des libéraux lorsque l'engagement initial de participer au développement du F-35 a été pris au milieu des années 1990. C'est le défi réel auquel tout gouvernement occidental, sauf celui des États-Unis, aura à faire face.
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Je suppose que ma réponse à cela, c'est que cela fait partie de l'inconnu. Nous parlons des Russes, qui ne seront probablement pas le problème principal.
Lorsque vous dites que le NORAD sait, évidemment, nous avons récemment vu dans les médias la rétrospective sur les événements du 11 septembre, et le NORAD n'a pas été en mesure de répondre à ce genre de capacité, ce type de menace, que les gens ne percevaient pas. Comme tout le monde le sait, le NORAD regardait vers l'extérieur, et non vers l'intérieur. Lorsque quelqu'un a décidé de transformer ces avions en quelque chose qui, essentiellement, équivalait à des missiles de croisière, le NORAD n'avait ni compréhension ni réponse face à cette situation.
Je ne veux pas dire qu'il y a une menace terroriste continue liée à l'utilisation d'avions comme missiles de croisière, mais nous devons avoir un débat sérieux sur la question d'avoir une capacité de réaction qui va au-delà de la surveillance et sur ce que nous faisons lorsque nous sommes placés devant ce genre de menace.
Malheureusement, un appareil rapide est encore le meilleur moyen d'utiliser la force nécessaire contre la force lorsque vous êtes limités à des laps de temps très courts. Du moins, c'est l'argument qui prévaut dans la plupart des cercles des forces aériennes. Vous devez avoir cette capacité rapide qui va plus loin que de simplement savoir ce qui arrive. Soyons francs: nous parlons de recourir à une force mortelle contre certains futurs... [Note de la rédaction: difficultés techniques]
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Le vice-président (L'hon. Bryon Wilfert): M. Huebert est maintenant de retour.
M. Laurie Hawn: Bien essayé, monsieur Huebert. Vous ne vous en tirerez pas aussi facilement.
Des voix: Oh, oh!
M. Laurie Hawn: J'ai simplement une courte question pour vous. Nous avons beaucoup parlé aujourd'hui du fait que la mission de souveraineté aérienne dans le Nord n'est qu'une des missions du F-35, mais il s'agit probablement, relativement parlant, d'une des missions les plus inoffensives du F-35, comparativement aux autres activités auxquelles il participerait dans d'autres endroits comme l'Afghanistan et ainsi de suite. Auriez-vous de brèves observations à faire sur le fait que la souveraineté aérienne ou la souveraineté en général est, dans une grande mesure, simplement une question d'assurer une présence?
Si nous voulons prétendre que nous faisons respecter notre souveraineté et si des avions qui n'ont pas communiqué leur plan de vol se pointent dans nos zones d'identification de défense aérienne, nous avons l'obligation, dans le cadre du NORAD et en vertu du gros bon sens, d'exercer notre souveraineté aérienne et pas simplement d'être présent, de sorte qu'ils puissent voir que nous sommes là et que nous faisons respecter notre souveraineté. Avez-vous des observations à ce sujet?