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Monsieur le Président, j'ai le privilège de prendre la parole pour appuyer la motion présentée en cette journée de l'opposition.
C'est une tradition, pour les libéraux, d'écouter les gens de la Colombie-Britannique et de prendre part aux efforts de protection de la côte Nord du Pacifique contre les superpétroliers, et cette tradition se poursuit aujourd'hui. J'ai souligné tout à l'heure les annonces faites par le chef du Parti libéral en juin, au sujet des océans, le Pacifique, l'Arctique et l'Atlantique, y compris l'engagement d'interdire officiellement le passage des superpétroliers autour des îles de la Reine-Charlotte.
Je voudrais maintenant parler de la logique commerciale. Nous avons beaucoup entendu les députés d'en face nous parler de l'importance commerciale de construire un oléoduc qui apportera, jusqu'au milieu de la côte Nord de la Colombie-Britannique, du pétrole brut dont on remplira plusieurs centaines de superpétroliers par année.
Je voudrais examiner cette logique morceau par morceau. Le choix que nous avons à faire n'est pas un choix entre l'économie et l'environnement, mais un choix entre un développement économique durable et non durable. Le Parti libéral est très favorable au développement économique durable.
Quels seraient, en termes d'emplois, les effets d'une interdiction des superpétroliers? Il y a un an et demi, Enbridge présentait son projet d'oléoduc Northern Gateway, qui prévoyait le recours à des pétroliers ainsi que la création de 200 emplois permanents. Par la suite, la prévision a été haussée à 1 100 emplois permanents, dont 650 en Colombie-Britannique.
La création d'un tel nombre d'emplois justifie-t-elle que l'on ouvre l'accès de la côte Nord à des superpétroliers? C'est une région côtière où travaillent 56 000 personnes, qui ont des emplois dans le tourisme, l'observation des baleines, la pêche et même l'aquaculture. Ces emplois seraient menacés. Un seul déversement de pétrole pourrait avoir des conséquences sur 56 000 emplois dans la région.
Voilà pourquoi des dizaines d'entreprises appuient l'interdiction de passage pour les superpétroliers. Le développement économique durable sur la côte est menacé. Ce développement est d'une grande importance pour les Premières nations, pour le reste de la population locale et pour les investisseurs privés, mais il est freiné par le climat d'incertitude qu'engendre le spectre d'une armada de superpétroliers naviguant dans ces eaux, avec les risques qui en découlent.
Les risques de déversement ne touchent pas seulement les 27 espèces de mammifères marins, les 120 espèces d'oiseaux marins, les 2 500 frayères à saumons, les espèces emblématiques que sont l'ours Kermode, la loutre de mer et le rorqual à bosse ainsi que beaucoup d'autres espèces.
Il faut se rappeler que l'Exxon Valdez a déversé 11 millions de gallons de pétrole brut. Les superpétroliers qui circuleraient dans les dangereux bras de mer du pays, des espaces rocheux et peu profonds, parfois, et à travers les milliers d'îles de la côte Nord sont beaucoup plus grands que ce navire. Pour garantir peut-être 650 emplois, nous courrions donc le risque que des dizaines de millions de gallons de pétrole brut se déversent et compromettent 56 000 emplois.
On a également fait valoir l'argument selon lequel l'oléoduc et la circulation des pétroliers seraient nécessaires pour accroître l'exportation de pétrole. En fait, l'étude la plus récente de l'Association canadienne des producteurs pétroliers indique que les principaux oléoducs qui transportent aux États-Unis le pétrole extrait des sables bitumineux de l'Alberta sont à 80 p. 100 de leur capacité. Il est donc clair qu'on pourrait augmenter grandement la quantité de pétrole transportée par les oléoducs.
En outre, on propose de construire un nouvel oléoduc, le Keystone XL, qui augmenterait encore la capacité de transport de 18 p. 100. Bien entendu, c'est une autre question de savoir s'il faudrait extraire davantage de pétrole des sables pétrolifères. À mon avis, il faut ralentir l'expansion de cette industrie jusqu'à ce qu'on puisse démontrer qu'elle est convenable sur le plan de l'environnement. Or, de nombreuses questions ont été soulevées à cet égard.
Considérons la capacité des oléoducs. Il est plus facile et moins onéreux de vendre le pétrole aux États-Unis. Les acheteurs américains achèteront tout le pétrole qui pourra être produit. L'interdiction proposée n'empêche donc pas d'accroître l'exportation du pétrole. En effet, les oléoducs offrent déjà une solution.
Selon un autre argument commercial qui est avancé, nous avons besoin de l'oléoduc et des pétroliers pour diversifier nos marchés. Déjà, 6 à 10 pétroliers par année acheminent des sables bitumineux de l'Alberta vers la Chine, ce qui est bien peu. On pourrait répondre à une demande bien plus grande, mais il n'y a guère de demande sur le marché. Il est bien plus coûteux pour la Chine d'acheter du pétrole qui non seulement traverse le Canada dans un oléoduc, mais qui doit ensuite être manutentionné, transféré dans un pétrolier, transporté sur une énorme distance, déchargé et ainsi de suite. Ce sont là des coûts supplémentaires, et le prix du pétrole brut est fixé par les marchés mondiaux. Manifestement, il est plus facile et moins cher de le vendre aux États-unis. Il n'y a pas beaucoup de demande en provenance de l'Asie et il y aurait d'autres moyens de répondre à la demande de l'Asie, si elle venait à augmenter.
Les députés d'en face parleront de doubles coques, de pilotes supplémentaires, de règlements additionnels, de sécurité et d'économie. En réalité, la grande question est de savoir si cela vaut la peine de risquer un déversement massif de pétrole brut sur la côte de la Colombie-Britannique. Cette région sauvage emblématique est reconnue dans le monde comme un trésor et ne pourra que prendre plus de valeur au fil du temps. Pouvons-nous nous permettre de la mettre en péril pour des raisons économiques?
À l'évidence, les arguments économiques sont très faibles et le jeu n'en vaut pas la chandelle parce que, si quelque chose tournait mal — et nous pouvons être quasiment certains qu'à un moment ou à un autre, quelque chose tournera mal — nous ne pourrions jamais retourner en arrière. Nous ne pourrions jamais remettre la côte dans son état actuel. C'est un risque qui n'en vaut simplement pas la peine.
Les libéraux font preuve de leadership dans ce dossier depuis 1972. Nous continuons de le faire par notre engagement exprimé par le .
Je vais prendre un instant pour montrer que le gouvernement conservateur manque énormément d'instinct pour les questions économiques. Son instinct l'incite à pencher pour les grandes pétrolières plutôt que l'environnement quand il s'agit de nos eaux intérieures côtières. Son instinct en économie a mené à des déficits commerciaux, d'une ampleur inégalée depuis des décennies au Canada, de même qu'à des déficits financiers et à un endettement record. Le chômage a encore augmenté de 2 p. 100. Il est plus élevé qu'avant la récession. Les emplois à plein temps perdus n'ont pas été récupérés. Les sommes faramineuses empruntées pour stimuler la relance, que notre directeur parlementaire du budget a analysées, ont créé bien moins d'emplois que ce à quoi on se serait attendu compte tenu de l'énormité de la dépense et de la dette contractée.
Le bilan du gouvernement et son instinct en matière d'économie et d'affaires laissent vraiment à désirer et les résultats sont vraiment mauvais. Le gouvernement ne sert pas les intérêts du monde des affaires en s'en faisant le meneur de claque au détriment de l'environnement et de la volonté des Britanno-Colombiens et des Canadiens. Le monde des affaires ne demande pas cela.
L'industrie pétrolière veut que le gouvernement fasse preuve de clarté. Elle veut que le gouvernement lui donne des certitudes en ce qui concerne les gaz à effet de serre et la réglementation des sables bitumineux et du secteur pétrolier, notamment pour ce qui est de leurs répercussions sur l'eau, l'air et le climat. Ses attentes ne sont tout simplement pas comblées parce que le gouvernement pense que sa tâche est d'être un meneur de claque et de favoriser les intérêts des grandes compagnies pétrolières au lieu d'autres intérêts. En fait, il fait pression sur les États-Unis, sur la Californie et sur l'Europe pour obtenir d'eux qu'ils affaiblissent leurs propres cadres réglementaires et mécanismes de réduction des gaz à effet de serre, et c'est honteux.
Lors de la conférence sur le climat à Bali, la manifestation publique internationale la plus marquante à laquelle le gouvernement a participé, ce n'était pas le qui était sur le podium, mais des représentants des grandes compagnies pétrolières qui venaient faire une importante annonce au nom du Canada. Où se trouvait le ministre? J'y étais, alors je parle de ce que j'ai personnellement vu. Le ministre, en t-shirt et en short, se cachait au fond de la salle pendant que la principale annonce du Canada était faite. C'est le même ministre qui envisage peut-être de se rendre à Cancun.
Je conseillerais au ministre de rester chez lui. Ce serait mieux pour le Canada, mieux pour le reste du monde et mieux pour l'environnement si le ministre restait chez lui. Le bilan montre que...
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Monsieur le Président, je suis très heureuse d'intervenir aujourd'hui pour parler de cette motion. Je partagerai mon temps de parole avec mon voisin, le député de .
Je remercie le député de . Il est un grand défenseur de l'environnement et de ses électeurs à la Chambre. Même avant mon élection, je l'admirais de loin. Il a poursuivi la tradition de mon vieil ami, Jimmy Fulton. Je sais qu'il nous regarde d'en haut et qu'il applaudit l'homme qui a hérité de son portefeuille et qui s'occupe de protéger cette belle région de notre pays.
Il est important de rappeler à la Chambre que la motion présentée par mon collègue de est nécessaire parce que le gouvernement n'a pas donné suite à la motion présentée par notre parti, et plus précisément par moi, qui a reçu l'appui unanime de la Chambre. Cette motion demandait un examen de la législation et de la politique fédérales actuelles afin de pouvoir étudier les aspects relatifs à la sécurité et à l'environnement de l'exploitation de pétrole et de gaz provenant de sources non classiques.
Il est clairement question ici de l'exploitation de pétrole et de gaz provenant de sources non classiques. Nous n'avons pas vu encore le transport par oléoduc de bitume brut à travers la zone vierge du Nord de la Colombie-Britannique; à travers des terrains rocheux, montagneux et parsemés de rivières, ainsi qu'à travers le territoire des Premières nations. Nous n'avons également jamais vu le passage de grands pétroliers dans des mers agitées.
Entretemps, je veux aussi féliciter mon collègue d'avoir saisi le Comité des ressources naturelles de ce processus d'examen tant attendu qui permettra de vérifier si le gouvernement fédéral assume ses responsabilités qui consistent à adopter la réglementation et les politiques voulues pour assurer une exploitation sûre et respectueuse de l'environnement des ressources non classiques de notre pays.
La motion traite particulièrement de l'exploitation du pétrole et du gaz provenant de sources non classiques. Elle comporte trois éléments. Le premier a trait à la rapidité avec laquelle on intensifie l'exploitation des sables pétrolifères en envisageant l'envoi de bitume dans les pays de l'Est, dont la Chine. Il s'agit de construire un oléoduc dans une région où les risques sont nombreux, où beaucoup de collectivités et de Premières nations ont soulevé énergiquement des objections. La motion traite aussi du résultat final, soit le fait que ce bitume serait transporté par pétrolier dans des eaux dangereuses.
Si nous avons déposé une première motion en ce sens, en mai, c'est que nous croyions que le pays adhérait au principe de précaution. Notre pays croit dans un développement économique sensé qui ne met pas la population en danger. L'idée était de permettre au Canada de tirer parti de l'avertissement qu'a constitué la catastrophe survenue dans le golfe du Mexique.
C'était l'occasion par excellence de mettre en place d'avance un régime de réglementation assurant la protection de notre environnement, accompagné d'un plan solide prévoyant l'exploitation de nos ressources d'une façon qui réduise — au lieu de faire augmenter — les risques pour les collectivités canadiennes et pour notre environnement, qui nous tient tellement à coeur.
Pourtant, nous continuons à laisser ce secteur progresser rapidement sans aucune réglementation. Trois examens ont été réalisés sur les sources non classiques de pétrole et de gaz, plus particulièrement sur les sables pétrolifères. L'un d'eux, à l'initiative du gouvernement de l'Alberta, a duré deux ans, et le gouvernement du Canada y a participé. Un bon nombre de recommandations en sont ressorties pour l'amélioration de la réglementation de ce secteur.
Le Comité des ressources naturelles a alors effectué un examen qui a commencé en 2007, je crois, et qui a abouti à des recommandations semblables. Le rapport réclamait que des mesures soient prises, mais nous avons poursuivi l'exploitation de cette ressource avant d'avoir fait quoi que ce soit.
Ensuite, le comité dont j'ai la bonne fortune de faire partie, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable, a passé deux ans à examiner l'exploitation de cette ressource, et un certain nombre de membres ont présenté des rapports détaillés pour étayer les recommandations formulées.
Il est temps de mettre en oeuvre les nombreuses recommandations qui ont été formulées par toute une variété d'experts au Canada, que ce soient des représentants des gouvernements des Premières nations ou des scientifiques et des technologues réputés qui oeuvrent dans des universités canadiennes, ou encore des représentants des gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et de l'Alberta ainsi que d'organismes fédéraux.
Mais non: nous préférons laisser le champ libre au développement désordonné de nos ressources. Nous restons les bras croisés, nous législateurs, en attendant que quelqu'un propose quelque chose. Nous pouvons faire plus que ça. En notre qualité d'élus, nous pouvons donner l'exemple et instituer le régime que les Canadiens réclament.
Aujourd'hui, plusieurs députés ont permis aux préoccupations des citoyens d'être entendues. Les habitants de la Colombie-Britannique sont très inquiets de voir qu'on propose de laisser les pétroliers circuler librement. Ils s'inquiètent également de l'oléoduc qui serait à l'origine de toute cette circulation.
Voici les quelques questions que j'aimerais soumettre à la Chambre: Quels sont les risques associés à cet oléoduc? Quels sont les risques pour l'Alberta? Quels sont les risques pour la Colombie-Britannique? Les lois en vigueur permettront-elle de réglementer la circulation des pétroliers dans ce fragile plan d'eau, dans la mesure où celle-ci risque de poser des risques à bien des égards, notamment pour la pêche côtière?
Mon collègue, le député de , a eu la très grande présence d'esprit de présenter à la Chambre un projet de loi recommandant qu'on améliore la Loi sur la marine marchande du Canada afin que le gouvernement ait précisément le pouvoir de mieux réglementer ce domaine, de s'acquitter de ses responsabilités et d'exercer ses pouvoirs, tout ça dans le but de protéger — au nom de la population canadienne — nos océans et les ressources qu'ils renferment.
Serions-nous capables d'intervenir si jamais il y avait un déversement ou une explosion? Parmi les députés qui ont pris la parole, un certain nombre nous ont parlé de la vérification dont la Garde côtière a fait l'objet. Je peux personnellement parler de la capacité du gouvernement fédéral d'intervenir en cas de déversement majeur.
J'espère que tous les députés ont pris le temps, parce qu'ils seront bientôt appelés à se pencher aussi sur la Loi sur la sécurité ferroviaire, de lire les rapports publiés à la suite des déversements de Cheakamus et de Wabamun, qui ont d'ailleurs donné lieu à des poursuites. Qu'il s'agisse des rapports produits par le bureau de la sécurité ferroviaire ou par le gouvernement provincial concerné ou encore des renseignements qui ont filtré du gouvernement, tous montrent clairement que le gouvernement fédéral avait manqué de vigilance relativement à ces déversements d'envergure. Pourtant, celui de Wabamun a eu lieu à quelques miles à peine d'une autoroute, à une quarantaine de miles d'une grande ville, de la capitale pétrolière canadienne, et le gouvernement n'a pas réussi à contenir ce déversement majeur de mazout brut, dont la moitié repose encore au fond du lac Wabamun.
Où sont les mesures concrètes pour encadrer les plans d'intervention d'urgence et les plans d'intervention en cas de déversement? Nous savons bien sûr que nous pouvons aborder les navires et que la Garde côtière peut demander à voir le plan d'intervention en cas de déversement du pétrolier. Mais à quoi sert cette mesure puisque, à ce moment-là, le pétrolier navigue déjà dans nos eaux? Nous devrions prendre du recul et entreprendre un examen général, pour déterminer si cette mesure est appropriée. Avons-nous besoin de mesures plus musclées pour éviter le genre d'incidents qui se sont produits au large de l'Alaska?
Les gens de la côte Est s'inquiètent de l'inaccessibilité des plans d'intervention d'urgence. En effet, même si une société est tenue d'élaborer un plan d'intervention d'urgence et d'intervention environnementale, celui-ci n'est pas divulgué à la population.
Nous devons, à coup sûr, examiner le système d'élaboration et d'approbation de ces projets risqués au Canada.
Qu'en est-il des pétroliers étrangers? Comment le gouvernement s'y prendra-t-il pour savoir quel équipement d'intervention d'urgence en cas de déversement se trouve à bord de ces pétroliers? Est-ce que les contribuables canadiens devront financer l'entreposage, à terre, de l'équipement d'intervention en cas de déversement? Est-ce que c'est une solution viable? Nous devrions vraiment prendre du recul et examiner de près s'il est possible d'intervenir et, dans l'affirmative, qui devrait payer et qui doit être tenu responsable.
Compte tenu des signes de réductions budgétaires qui émanent du gouvernement et du fait qu'il a refusé de contribuer financièrement à l'exposition portant sur les activités visant à célébrer le développement d'énergies propres au Canada organisée par la ville d'Edmonton, comment pouvons-nous demander à la Garde côtière, dont le budget a déjà été réduit, de faire le travail? Le gouvernement s'engage-t-il à allouer d'importantes ressources à la Garde côtière, afin de renforcer sa capacité opérationnelle, pas seulement sur la côte Ouest, mais également dans le Grand Nord canadien et sur la côte Est?
J'ai ici les statistiques de l'Alberta concernant les incidents impliquant des oléoducs. Ainsi, on en dénombre 8 000 en 15 ans. Ce n'est pas très rassurant.
Les députés de notre parti ont, à plusieurs reprises, demandé un dialogue ouvert et transparent sur l'adoption d'une stratégie en matière d'énergie propre et durable au Canada. J'ai le plaisir d'annoncer que le ministre de l'Énergie de l'Alberta m'a informé aujourd'hui même qu'il appuie notre proposition et qu'il l'a qualifiée de stratégie nationale en matière d'énergie.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier la députée d' d'avoir accepté de partager non seulement son temps de parole, mais également son espace avec moi.
C'est avec plaisir que j'interviens dans ce débat sur la motion de l'opposition proposée par notre collègue de .
J'aimerais faire quelques commentaires dans une perspective un peu différente que celle qui a été présentée jusqu'à maintenant par mes collègues néo-démocrates. Nous avons entendu leurs présentations énergiques et intéressantes sur les graves conséquences que la circulation de centaines de superpétroliers dans des écosystèmes délicats pourrait entraîner sur l'environnement, menaçant ainsi le gagne-pain et le mode vie des collectivités et des Premières nations de notre magnifique côte Ouest.
Nous avons également appris qu'un moratoire ne suffirait pas. Nous devons adopter une loi à cet égard et nous devons le faire dès maintenant. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi nous ne pouvons nous contenter d'un moratoire. Compte tenu de la nouvelle interprétation que le gouvernement conservateur a donnée au terme moratoire, les sociétés Methanex et Encana ont été autorisées à importer des condensats dans des pétroliers vers le port de Kitimat.
Depuis 2006, plus de 30 pétroliers transportant des condensats ont eu l'autorisation de circuler dans le Passage de l'Intérieur vers Kitimat, en Colombie-Britannique. Pour ceux qui ne le sauraient pas, les condensats sont des hydrocarbures hautement inflammables qui servent à délayer le pétrole goudronneux qui est extrait des sables bitumineux. Le gouvernement fédéral classe les condensats dans la catégorie des matières dangereuses et ils sont tellement toxiques qu'ils détruisent le milieu biologique marin au contact.
Le fait de permettre la circulation de superpétroliers dans l'entrée Dixon, le détroit d'Hécate et le détroit de la Reine-Charlotte mettrait en péril l'industrie de la pêche côtière du Pacifique, d'une valeur de 1,7 milliard de dollars, les 13 000 emplois du secteur des pêches commerciales, les quelque 10 000 emplois du secteur des croisières et du tourisme récréatif, et les cultures côtières au grand complet, tout cela en raison des possibles déversements de pétrole.
La société Enbridge Inc. affirme que son projet d'oléoduc, le Northern Gateway, qui transportera 400 000 barils de pétrole par jour d'Edmonton à Kitimat en vue de leur exportation par pétroliers en Asie et sur la côte des États-Unis créera environ 200 emplois à long terme. Je ne sais pas ce qu'en pensent les députés conservateurs, qui pensent comme des hommes d'affaires, mais selon moi, menacer des dizaines de milliers d'emplois pour en garantir seulement 200, c'est tout à fait insensé. Comme je l'ai dit, il faut immédiatement adopter une mesure législative qui interdira les pétroliers.
Comme on l'a déjà vu au cours de la présente législature, les néo-démocrates ont rédigé la mesure législative qui s'impose et ont même proposé au gouvernement de la faire sienne s'il le voulait. Le gouvernement n'a pas à réinventer la roue et s'il cherche vraiment à faire des gains d'efficience, il devrait transformer le projet de loi , qu'a proposé mon collègue de en projet de loi d'initiative ministérielle. Les néo-démocrates aideraient le gouvernement à l'adopter immédiatement.
Les Canadiens nous ont souvent dit que les législateurs ont, envers les prochaines générations de Canadiens, la responsabilité de veiller à la conservation des sources actuelles d'énergie non renouvelables et de développer des sources d'énergie durables en vue de l'avenir.
Quoi qu'ils en disent, nous savons que les députés conservateurs ne se préoccupent absolument pas de l'environnement. Leurs actes, par exemple le fait d'amener les sénateurs — qui ne sont pas élus, qui ne représentent pas les Canadiens et qui font partie d'une institution non démocratique — à faire avorter, sans débat, le projet de loi , la mesure législative la plus marquante du NPD en matière d'environnement, sont tout ce dont nous avons besoin pour prouver leur mentalité rétrograde et dangereuse.
Je donnerai une autre raison qui montre que le projet Northern Gateway, qui dépend de la fin du moratoire sur la circulation des pétroliers, est une mauvaise idée.
Actuellement, nous produisons plus de pétrole que nous en consommons. Nous exportons plus de 65 p. 100 de notre pétrole vers les États-Unis. Il s'agit surtout de bitume naturel, c'est-à-dire non traité. Le projet d'oléoduc Enbridge Northern Gateway permettrait d'acheminer 525 000 barils de pétrole brut par jour des sites de sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au port de Kitimat en vue de leur expédition en Asie à bord de 220 pétroliers chaque année. Cela ouvrirait la porte à une croissance sans précédent de l'exploitation des sables bitumineux. Certains parlent d'une augmentation pouvant aller jusqu'à 30 p. 100.
L'oléoduc traverserait plus de mille rivières et ruisseaux qui constituent certains des habitats de saumon sauvage les plus productifs du monde, y compris la rivière Skeena et le fleuve Fraser, dont dépend la survie de nombreuses communautés et Premières nations. L'oléoduc passerait aussi sur le territoire de plus de 50 Premières nations.
Voici un fait important: les oléoducs existants sont sous-utilisés.
Au lieu de nous tourner vers l'Ouest, nous avons besoin d'un oléoduc situé entièrement au Canada, qui transporterait le pétrole de l'Ouest vers l'Est du Canada. Au lieu d'assurer notre approvisionnement en énergie au Canada et de créer des emplois payants pour des Canadiens, nous avons actuellement 36 projets d'oléoducs en cours ou en attente d'approbation, mais aucun d'entre eux ne transporterait de pétrole d'un bout à l'autre du pays à des fins de consommation intérieure. En fait, pour de nombreux citoyens du Canada atlantique, de l'Ontario et du Québec, le pétrole de source canadienne leur arrive après avoir franchi des milliers de kilomètres dans des oléoducs situés aux États-Unis.
Cette situation remet sérieusement en question la pertinence du projet d'oléoduc Enbridge Northern Gateway et de la circulation de pétroliers qui en découlerait.
De plus, il y a déjà un oléoduc et un terminal à Burnaby, en Colombie-Britannique, pour l'expédition du pétrole issu des sables bitumineux vers les marchés asiatiques.
J'aimerais maintenant présenter quelques éléments qui méritent réflexion. En permettant la construction de nouveaux oléoducs du Nord vers le Sud ou dans l'Ouest, nous permettons l'envoi, tous les jours, de millions de barils de pétrole brut du Canada vers les États-Unis où il sera raffiné. Maintenant, Enbridge souhaite envoyer un demi-million de barils supplémentaires de pétrole brut par jour en Asie à des fins de raffinage. Permettre à un plus grand nombre de pétroliers de circuler dans l'entrée Dixon, le détroit d'Hécate et le détroit de la Reine-Charlotte aurait principalement pour effet d'accroître le nombre de sociétés étrangères qui contrôlent maintenant le raffinage du pétrole brut canadien et qui en tirent profit. La question suivante s'impose: pourquoi le gouvernement ne crée-t-il pas les emplois à valeur ajoutée au Canada? Pourquoi exportons-nous ces emplois? Le Canada doit mettre en place sa propre capacité de raffinage de pétrole et créer au pays des emplois à valeur ajoutée au lieu de les envoyer à l'étranger.
Le gouvernement est-il conscient que le Canada est pratiquement le seul parmi les pays producteurs de pétrole à ne pas avoir les moyens de répondre à ses propres besoins? L'Ontario et le Québec en particulier ne sont pas rattachés aux réseaux d'oléoducs. Le gouvernement aime dire combien le Canada est ouvert au commerce et à quel point nous devons attirer des investissements étrangers au Canada, alors que, en réalité, tous ces oléoducs ne font que garantir un investissement à long terme dans des pays étrangers et non au Canada. Les raffineries se trouvent aux États-Unis et en Asie et non au Canada. Les emplois dans ce secteur sont donc aux États-Unis et en Asie et non au Canada. J'aimerais tellement qu'on me dise en quoi cet investissement étranger est bon pour les Canadiens. Ne devrions-nous pas garantir ces emplois aux Canadiens? Après tout, ne s'agit-il pas de pétrole canadien?
Le Canada a besoin d'une politique énergétique complète, qui viserait principalement à nous doter de sources d'énergie renouvelables, qui soutiendrait la création de technologies vertes conçues ici, qui pourrait créer des milliers d'emplois payants pour les Canadiens et qui garantirait que tous les futurs projets énergétiques respecteront les intérêts nationaux. C'est ce qui devrait être la priorité du gouvernement. Mais le gouvernement conservateur continue plutôt de miser sur du pétrole polluant tout en soutenant les efforts de pays étrangers pour s'approprier les emplois de transformation du Canada.
Nous du Nouveau Parti démocratique disons non à l'ajout d'oléoducs qui expédient du bitume non raffiné à l'extérieur du Canada, non aux superpétroliers qui naviguent à travers des écosystèmes marins sensibles, non à la dépendance accrue au pétrole et oui aux efforts pour répondre aux besoins de notre pays en énergie grâce à des investissement dans de l'énergie propre et renouvelable. Nous le devons à ceux qui nous ont élus. Nous le devons à nos enfants et à nos petits-enfants.
Je prie tous les députés d'appuyer cette motion.
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Monsieur le Président, je saisis toujours l'occasion qui m'est offerte de parler de la protection et de la conservation de l'environnement. Je suis particulièrement fier de participer au débat concernant la côte Ouest du Canada, une région magnifique.
On n'a pas à me convaincre du fait qu'il est prioritaire de protéger l'écosystème océanique de cette côte, de protéger les ressources marines qui soutiennent l'économie des collectivités côtières et de respecter les droits et titres des Premières nations tout au long du processus.
La conservation est la clé de voûte d'un environnement solide, et le Canada a un bilan remarquable à ce chapitre. Nous avons pris des mesures afin de protéger quelque 100 millions d'hectares de territoire, soit près de 10 p. 100 de la superficie terrestre du Canada, et 4,6 millions d'hectares de territoire océanique.
Nous avons le meilleur réseau de parcs nationaux de la planète et nous l'avons étendu de 30 p. 100 en quatre années seulement. En collaboration avec la nation haïda, nous avons créé la Réserve d'aires marines nationales de conservation et le site du patrimoine haida Gwaii Haanas.
Il s'agit là d'une réalisation remarquable. La mise en oeuvre de cette vision a débuté il y a 23 ans lorsque la Chambre a adopté à l'unanimité une résolution appuyant la protection des terres et des eaux à proximité de Gwaii Haanas. Cette région protégée s'étend des prairies alpines du sommet des montagnes jusqu'aux profondeurs de l'océan et au-delà du plateau continental. C'est une première mondiale. C'est un héritage vivant de terres et d'eaux qui se transmettra de génération en génération. C'est un exemple du leadership international dont le Canada fait preuve en matière de conservation.
Il importe de signaler que cette nouvelle réserve d'aires marines nationales de conservation sera protégée à tout jamais de l'exploration et de l'exploitation des ressources pétrolières et gazières, et cela grâce, en partie, à la prévoyance du secteur pétrolier. En effet, c'est le secteur pétrolier qui, le premier, a reconnu la nécessité de protéger les eaux marines de Gwaii Haanas de même que les quelque 3 500 espèces marines qui vivent dans cet archipel. La majeure partie du plancher océanique du détroit d'Hécate était assujettie aux droits pétroliers des tiers. Toutefois, en 1997, les quatre grandes sociétés pétrolières qui détenaient ces droits s'en sont départis en totalité en collaborant avec Conservation de la nature Canada. Ce fut un geste capital de leur part, car de tels droits doivent être abolis avant qu’une aire marine nationale de conservation puisse être établie.
Nous déployons de grands efforts partout au Canada dans le domaine de la conservation des terres et de la faune. Nous le faisons au moyen de programmes de financement et de l'application rigoureuse de la loi au moyen de nouveaux outils et d'amendes. Nous le faisons aussi en révisant notre législation afin de mieux assurer la protection des espèces en péril.
La responsabilité de protéger nos terres et notre faune incombe à tout le monde. De nombreux gouvernements, organismes et particuliers y contribuent, et nous avons tous un rôle important à jouer. Ensemble, nous assurons la protection, la conservation et la régénération de nos terres et de notre faune.
Une stratégie nationale de conservation bien conçue, qui a des buts, des ambitions et des objectifs clairs, nous permettra de faire encore mieux et de faire du Canada un chef de file mondial en matière de conservation. Dans les mois à venir, nous inviterons tous nos partenaires à développer une approche commune nous permettant d'élaborer et de mettre en oeuvre un plan national de conservation.
Il est également essentiel de protéger notre environnement. Les Canadiens attendent de nous que nous protégions l'environnement, et le Canada fait bonne figure dans le domaine de la protection.
Les îles Scott, cinq petites îles situées au large de l'extrémité nord de l'île de Vancouver, accueillent de mars à septembre plus de deux millions d'oiseaux de mer reproducteurs, ce qui en fait la plus importante colonie d'oiseaux de mer reproducteurs de la partie est du Pacifique Nord. Quelque 40 p. 100 des oiseaux de mer qui se reproduisent en Colombie-Britannique y nidifient. Cette région attire également entre 5 millions et 10 millions d'oiseaux de mer qui franchissent des milliers de kilomètres au-dessus du Pacifique pour venir se nourrir dans les riches eaux entourant les îles Scott. L'albatros à pieds noirs est l'un de ces grands voyageurs. Il figure sur la liste des espèces en voie de disparition qui sont menacées d'extinction.
Environnement Canada s'emploie actuellement à créer la réserve marine de faune nationale des îles Scott. À cette fin, nous travaillons de concert avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, avec d'autres ministères fédéraux, avec des Premières nations, avec les collectivités régionales et avec des représentants des secteurs du transport maritime, de l'énergie, de la pêche commerciale, de la conservation marine, de la pêche sportive et du tourisme. Nous planifions tous ensemble cette réserve marine de faune nationale.
Environnement Canada contribue activement , sous la direction du , à l'important projet se rapportant à la zone de gestion intégrée de la Côte Nord du Pacifique, zone d'une superficie de 88 000 kilomètres carrés qui est située le long des régions côtières du centre et du Nord de la Colombie-Britannique.
Des fonctionnaires d'Environnement Canada négocient actuellement avec leurs homologues du ministère des Pêches et des Océans, de Parcs Canada, de Transports Canada et du gouvernement de la Colombie-Britannique ainsi qu'avec des représentants des Premières nations côtières, de la North Coast Skeena First Nations Stewardship Society et du conseil Nanwakolas dans le but de trouver, ensemble, des moyens d'assurer une zone océanique saine, sûre et prospère en élaborant un plan de gestion intégré pour cette région.
Ce processus de collaboration audacieux permettra de répondre aux préoccupations soulevées à la Chambre aujourd'hui en ce qui concerne la sécurité et la conservation d'un écosystème océanique unique tout en atténuant les tensions qui pourraient survenir lorsqu'il s'agit de protéger et de préserver notre environnement, de respecter les droits et les titres de propriété des Premières nations et de préserver les ressources qui assurent la subsistance des collectivités bordant les côtes centrale et septentrionale de la Colombie-Britannique.
La forêt pluviale de Great Bear se trouve juste au sud de Kitimat, le long de la côte Nord de la Colombie-Britannique. D'une superficie de plus de 30 000 milles carrés, c'est la plus grande forêt pluviale côtière tempérée intacte qui est encore protégée. Elle est l'habitat de trois espèces d'ours, à savoir le grizzly, l'ours noir et le très rare ours blanc surnommé « ours-esprit », de six millions d'oiseaux migratoires, de 3 000 saumons distincts génétiquement et de nombreuses espèces de plantes uniques à la région.
Le gouvernement fédéral a emboîté le pas au gouvernement de la Colombie-Britannique et a versé, lui aussi, 30 millions de dollars dans un fonds sans but lucratif visant à assurer le développement économique durable des collectivités des Premières nations de la forêt pluviale de Great Bear. La contribution totale de 60 millions de dollars sert à appuyer des initiatives de préservation, de création d'emplois durables et de création d'entreprises pour les Premières nations côtières. C'est un exemple d'investissement qu'a fait le gouvernement du Canada dans le développement durable de la région.
Le Programme des oiseaux mazoutés en mer d'Environnement Canada vise l'ensemble de la côte du Pacifique, y compris le bassin de la Reine-Charlotte, l'entrée Dixon et le détroit d'Hécate, et il existe des programmes similaires pour d'autres régions du Canada.
Nous participons, en partenariat avec Transports Canada, dans le cadre du Programme national de surveillance aérienne, à la surveillance de la conformité et du respect de l'application des règles, relativement aux fréquents incidents de déversement à petite échelle provenant de navires.
L'objectif premier de ce programme est d'évaluer l'ampleur des dégâts et de prévoir, dans le temps et l'espace, les risques pour les oiseaux marins de la côte du Pacifique.
Dans le cadre de ce programme, on procède aussi à la modélisation d'autres effets d'activités maritimes — comme le transport et la pêche commerciale — sur les écosystèmes marins, et des types de pollution autres que la pollution pétrolière, par exemple les déchets de plastique et divers débris anthropiques qui se retrouvent dans la mer.
Les députés de l'opposition ont présenté une motion demandant au gouvernement de présenter des mesures législatives pour interdire la circulation des pétroliers de brut dans l’entrée Dixon, le détroit d’Hécate et le bassin de la Reine-Charlotte, afin de protéger l'écosystème océanique de la côte Ouest et de préserver les ressources maritimes dont dépend l’économie communautaire et régionale.
La côte du Pacifique est l'une des régions du monde où la réglementation est la plus stricte concernant la circulation des pétroliers. Les lois et règlements assurent un usage sûr des eaux canadiennes et régissent le transport des produits du pétrole pour protéger l'écosystème marin et côtier.
Concernant le forage côtier, un moratoire fédéral est imposé depuis 1972 sur les activités d'exploration pétrolière et gazière au large des côtes de la Colombie-Britannique. Toutefois, ce moratoire ne s'applique pas à la circulation des pétroliers.
En vertu de la loi fédérale et conformément aux conventions internationales, les pétroliers et les barges transportant du pétrole brut et des produits pétroliers peuvent naviguer dans les eaux canadiennes et entrer dans des ports désignés, dont ceux de Kitimat, de Prince Rupert, de Vancouver et quelques autres de moindre importance.
Actuellement, les pétroliers de brut transportant du pétrole de l'Alaska vers la côte Ouest des États-Unis suivent des voies de transport maritime le long de la côte de la Colombie-Britannique, au large de ce qu'on appelle la zone d'exclusion des pétroliers. Cette zone a été constituée en tant que mesure volontaire convenue par la garde côtière des États-Unis et du Canada pour rehausser le degré de sécurité du transport le long de la côte canadienne. Le respect de cette zone empêche les pétroliers de pénétrer dans le passage intérieur ou de passer à proximité de la côte ouest de l'archipel Haida Gwaii ou de l'île de Vancouver.
Les chargements de pétrole qui transitent dans les eaux intérieures de la Colombie-Britannique sont acheminés essentiellement par barges jusqu'à leur destination, en Colombie-Britannique ou en Alaska. Il s'agit de produits pétroliers comme de l'essence, de l'huile lubrifiante et du diesel.
La proposition d'Enbridge, soit la construction et l'exploitation d'un nouvel oléoduc double et d'une gare maritime sur la côte nord de la Colombie-Britannique, plus précisément à Kitimat, a fait l'objet de débats publics considérables, y compris au sein des collectivités autochtones, qui ont exprimé leurs préoccupations.
Le gouvernement est très conscient des préoccupations que suscite la possibilité d'une augmentation de la circulation des pétroliers dans un certain nombre de régions que le ministère de l'Environnement, entre autres, a qualifiées d'extrêmement importantes pour les oiseaux migrateurs, les troupeaux de baleines, le saumon du Pacifique et les forêts pluviales de la côte.
Nous sommes également conscients des préoccupations concernant les effets néfastes que cela pourrait avoir sur les secteurs d'importance cruciale de l'économie des régions nordiques et côtières de la Colombie-Britannique.
Le et l'Office national de l'énergie ont mandaté la commission indépendante d'examen conjoint pour étudier le projet Enbridge Northern Gateway.
La commission évaluera les effets environnementaux du projet et Environnement Canada participera pleinement au processus.
Le ministère participe aussi à l'examen des déplacements de navires et de la sécurité liée au projet en vertu du Processus d'examen technique des terminaux maritimes et des sites de transbordement.
Environnement Canada est parfaitement conscient qu'il lui incombe de défendre l'honneur de la Couronne et de respecter ses obligations constitutionnelles quand il traite avec les Premières nations.
Dans le cadre des travaux de la commission d'examen conjoint, c'est l'Agence canadienne d'évaluation environnementale qui coordonne la consultation des peuples autochtones afin de respecter l'obligation de la Couronne envers les Autochtones. Nous comptons sur les travaux de la commission d'examen conjoint et les efforts de consultation du demandeur pour honorer le plus possible l'obligation de consulter les peuples autochtones.
À l'heure actuelle, des pétroliers et des barges naviguent au large de pratiquement toutes les côtes de la Colombie-Britannique de même que sur pratiquement tous ses fleuves, notamment tous les ports importants et le fleuve Fraser. Fort heureusement, les accidents impliquant des navires transportant des produits pétroliers sont extrêmement rares. Malgré l'augmentation des cargaisons de produits pétroliers dans le monde, le nombre d'incidents et la quantité de pétrole déversée diminuent constamment depuis les années 1970. Soyez assurés que le gouvernement du Canada a mis en place un système de prévention des déversements marins, d'intervention en cas d'accidents et d'assainissement par la suite.
La Garde côtière canadienne, en collaboration avec d'autres ministères, comme Transports Canada et Environnement Canada, constitue le système canadien de préparation et d'intervention en cas de pollution maritime. Il s'agit d'un effort concerté entre plusieurs agences, dans le cadre duquel tout un réseau de partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux, internationaux et sectoriels travaillent en collaboration pour se préparer à intervenir en cas d'incident de pollution maritime.
Avant de terminer, j'aimerais également souligner qu'Environnement Canada a un rôle important à jouer en matière de prévention en produisant des prévisions météorologiques fiables pour l'ensemble des Canadiens, en particulier ceux qui habitent dans des régions où leur gagne-pain et leur sécurité sont fortement tributaires des conditions météorologiques. Environnement Canada surveille de près les conditions météorologiques sur la côte Nord de la Colombie-Britannique en faisant des observations et des rapports directement à partir de stations situées dans ces secteurs.
Avec l'appui de la Garde côtière canadienne, Environnement Canada maintient un réseau de bouées météorologiques captives, qui font état en temps réel de la vélocité du vent et de l'amplitude des vagues dans le détroit d'Hécate, le chenal marin de Douglas, le bassin de la Reine-Charlotte, l'entrée Dixon et au large des côtes, jusqu'au mont sous-marin Bowie. Ces stations signalent régulièrement certains des vents les plus forts et certaines des vagues les plus hautes du Canada.
Un réseau de stations automatiques situées dans des endroits éloignés fait état des conditions météorologiques toutes les heures dans l'ensemble du secteur côtier de la Colombie-Britannique. Au large de l'archipel Haida Gwaii ainsi que sur la côte Nord et la côte centrale, les marins et les responsables des prévisions maritimes peuvent se fier à ces stations pour obtenir de précieux renseignements. De même, bien des navires sont munis d'équipement météorologique et peuvent ainsi envoyer directement des bulletins météorologiques.
Sur l'ensemble de la côte Nord de la Colombie-Britannique, les membres du public, les marins et les aviateurs peuvent obtenir des prévisions météorologiques quotidiennes et des bulletins d'alerte en consultant le site Web de la météo d'Environnement Canada, en écoutant Radiométéo et en utilisant un service téléphonique automatisé. Le long de la côte Nord et au large de l'archipel Haida Gwaii, les responsables de la gestion des situations d'urgence ont un accès direct aux météorologues aux alertes d'Environnement Canada en cas d'urgence.
La prévention est essentielle pour éviter les incidents ayant des répercussions catastrophiques sur l'environnement.
J'espère avoir apaisé les craintes qu'aurait pu avoir l'opposition quant à l'engagement du gouvernement en vue de protéger l'environnement naturel du Canada, sa biodiversité, ainsi que le bien-être et la prospérité des Canadiens, en particulier de ceux qui vivent et qui travaillent dans les collectivités situées sur la côte Ouest du Canada. Je pense que notre bilan en dit long à ce sujet.
L'économie de la Colombie-Britannique est largement tributaire du pétrole et des produits pétroliers. Il faut approvisionner les collectivités éloignées en mazout de chauffage et en diesel pour les génératrices, approvisionner les aéroports en carburant et desservir un secteur économique important spécialisé dans l'importation et l'exportation de produits pétroliers. Devant cette réalité, on se rend compte à quel point le transport du pétrole joue un rôle crucial dans le gagne-pain des citoyens de la Colombie-Britannique et dans l'économie de cette province.
Nous devons continuer de concilier conservation et protection de l'environnement, tout en accordant une attention spéciale à nos économies régionales. Nous devons faire cela en partenariat avec les personnes les plus touchées par les décisions que nous prenons.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat sur un sujet qui, à mon avis, devrait être débattu beaucoup plus en profondeur que ce que nous pouvons faire ici aujourd'hui. Si j'en juge par beaucoup de commentaires des députés conservateurs, je dirai qu'ils devraient prendre un cours de base sur l'exploitation des sables bitumineux pour comprendre de quoi ils sont faits et quelles sont les conséquences de leur exploitation.
Monsieur le Président, cela étant dit, je précise que je partagerai le temps dont je dispose avec le député de . Il est un excellent nouveau député qui comprend très bien l'écologie de la côte Ouest et j'espère qu'il pourra nous la faire comprendre ici aujourd'hui.
En 2007, en réponse à ses électeurs, soit des groupes environnementaux comme le Dogwood Institute et le Western Canada Wilderness Committee, la députée de , qui, malheureusement, ne peut pas intervenir dans notre débat aujourd'hui, a déposé une motion visant à interdire la circulation des pétroliers dans l'entrée Dixon, le détroit d'Hécate et le détroit de la Reine-Charlotte. Je me souviens qu'elle m'avait dit à quelle point elle avait été choquée, des années après la catastrophe de l'Exxon Valdez, de constater en pagayant dans le golfe du Prince William qu'il y avait encore du pétrole brut de collé aux rochers.
En présentant sa motion, en 2007, elle avait déclaré qu'il était temps de mettre fin à l'ambiguïté et qu'il y avait une solution simple pour nous assurer que cela ne se reproduirait pas et c'était de donner un caractère permanent au moratoire.
C'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui.
Je veux parler d'une préoccupation. Je vis en aval de la zone d'exploitation des sables bitumineux de l'Athabasca. J'y ai vécu la majeure partie de ma vie. Comme beaucoup d'autres membres de ma collectivité, je suis préoccupé par l'expansion rapide de l'exploitation des sables bitumineux. Cela étant dit, je reconnais l'importance de la ressource pour le Canada. Je reconnais que cette ressource sera là et produira du bitume pendant 100 ans. C'est ce qui va se produire. C'est la nature des sables bitumineux de l'Athabasca.
Nous devons accepter cela et tirer le meilleur parti possible de ces sables bitumineux pour le Canada. C'est aussi ce que nous, les néo-démocrates, voulons lorsque nous prenons la parole ici. Nous avons eu de nombreuses occasions de le dire à la Chambre des communes. Notre opposition à la mauvaise gestion des sables bitumineux n'est que cela: une opposition à la mauvaise gestion. Gérons bien les sables bitumineux et nous réglerons certains problèmes que cette ressource nous pose et nous protégerons mes électeurs qui vivent en aval de ces sables bitumineux.
En ce moment, la production en provenance des sables bitumineux est de 1,4 million de barils par jour. On s'attend à ce qu'elle approche les 3 millions de barils par jour dans le milieu de la prochaine décennie. Ce bitume doit être raffiné. Tous ces barils de bitume doivent suivre un processus très complexe nécessitant des installations coûteuses, le tout coûte des milliards de dollars.
À l'heure actuelle, nous envisageons d'exporter ce bitume, avec une valeur nette par baril voisine de 20 à 30 $. Cela m'a été confirmé aujourd'hui par le représentant de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, qui participait à notre réunion. C'est la valeur pour l'économie canadienne de chaque baril de bitume raffiné au pays.
Quand on parle d'expédier un million de barils de bitume par jour hors du pays, on parle d'une perte nette pour l'économie canadienne de 10 milliards de dollars. Si le gouvernement conservateur n'en comprend pas les conséquences pour notre économie, alors je ne sais pas comment il peut prétendre comprendre quelque chose à l'économie. Il ne comprend rien s'il ne saisit pas qu'exporter du bitume n'est pas la chose à faire pour le Canada.
Pourquoi le gouvernement veut-t-il exporter le bitume? Pourquoi veut-il l'exporter vers le golfe du Mexique? C'est en raison du conflit de nature politique qui oppose en ce moment les États-Unis au Venezuela. Les États-Unis ne veulent plus du pétrole lourd qui était envoyé par le Venezuela vers le golfe du Mexique. Ce n'est plus quelque chose que les Vénézuéliens veulent faire pour les États-Unis. On a donc un problème.
Ces grandes raffineries dans la région du golfe du Mexique sont une solution de rechange bon marché pour les multinationales qui y font raffiner le bitume en provenance des sables bitumineux du Canada. C'est le coût et non la valeur pour notre économie qui motive cette décision.
Que se passera-t-il en Chine si nous y exportons du bitume? La Chine va construire des raffineries au coût de plusieurs milliards de dollars. Nous lui fournirons du bitume brut et, de son côté, elle investira des sommes colossales, ce qui exercera une pression énorme sur nous, car nous devrons continuer à expédier du bitume brut, la précieuse matière première de cette industrie.
Ce n'est pas une activité que nous pouvons entreprendre ou abandonner du jour au lendemain. Qu'allons-nous faire pendant la durée de la construction d'une nouvelle raffinerie? Est-ce que la Chine se tournera les pouces en attendant que la construction de notre usine soit terminée et laissera ensuite le bitume brut lui filer entre les doigts? Non. Une fois que nous aurons construit un oléoduc reliant la côte Ouest et commencé à transporter le bitume, les Canadiens en auront pour 100 ans. Ce n'est pas l'héritage que nous voulons laisser à nos enfants, c'est inacceptable.
Nous devons réfléchir à l'utilisation que nous faisons de notre bitume. Actuellement, la production de pétrole classique au Canada diminue. Selon Ressources naturelles Canada, nous produisions 1,5 million de barils par jour en 2006. D'après ses prévisions, cette production chutera à quelque 750 000 barils d'ici 2020. Le Canada ne disposera plus d'une source d'approvisionnement aussi sûre de pétrole. Par conséquent, ce n'est pas en exportant le bitume que nous contribuerons à assurer la sécurité énergétique du Canada.
Nous importons actuellement 1 million de barils de pétrole par jour du Moyen-Orient. Le pétrole est chargé dans un pétrolier au Moyen-Orient et expédié au Canada. De notre côté, nous chargeons du bitume brut dans le pétrolier et nous l'expédions en Chine. Elle est où notre logique? Est-ce que ce que nous proposons de faire est sensé? Je demande, depuis cinq ans, au gouvernement d'élaborer une stratégie énergétique nationale qui profite aux Canadiens. Au lieu de cela, il nous propose ce genre de mesure.
Le gouvernement continue de permettre aux multinationales du pétrole de déterminer l'orientation et l'avenir des Canadiens. C'est une honte. Pourquoi le gouvernement n'emboîte-t-il pas le pas à la plupart des industries canadiennes, à la plupart des entreprises canadiennes et à leurs dirigeants qui préconisent une stratégie énergétique nationale? Pourquoi ne se met-il pas au travail au nom des Canadiens en vue d'élaborer une telle stratégie? S'il le faisait, il comprendrait rapidement qu'une bonne entreprise canadienne comme Enbridge, sans direction aucune de la part du gouvernement fédéral, se lance dans un projet qui n'est pas dans l'intérêt du Canada. Quand le fera-t-il donc? Quand va-t-il se réveiller, faire face à la réalité et se mettre à élaborer une stratégie énergétique nationale afin que toutes ces questions puissent faire l'objet d'un débat en bonne et due forme et être mises en contexte pour les Canadiens?
Une telle stratégie créerait des emplois et assurerait la sécurité énergétique des Canadiens. Ce sont là des choses concrètes que demandent les Canadiens, mais le gouvernement n'y donne pas suite. Il embarque aveuglément dans tous les projets fantaisistes qui altéreront la nature de notre pays, et ce, sans faire aucune recherche. C'est une honte. Ce genre de débat, que nous réclamions et auquel nous avons consacré notre journée de l'opposition, devrait être un débat réfléchi et approfondi avec l'industrie et les intervenants à l'échelle du pays en vue d'arriver à des conclusions quant à la nature de notre approvisionnement énergétique.
Si le gouvernement ne le fait pas, il mérite d'être fichu à la porte aux prochaines élections parce qu'il ne fait rien pour les Canadiens.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui à l'appui de la motion demandant l'interdiction du transport de pétrole à bord de superpétroliers au large de la côte Nord de la Colombie-Britannique.
Nous devons prendre des mesures dès maintenant pour protéger la magnifique côte de la Colombie-Britannique et son littoral marin, qui abritent une grande variété de poissons, des mammifères en abondance et des collectivités qui comptent sur une industrie de la pêche saine et une industrie écotouristique rentable.
Le 26 mars dernier, j'ai présenté le projet de loi , un projet de loi d'initiative parlementaire qui modifierait la Loi sur la marine marchande du Canada afin d’interdire le transport de pétrole par superpétrolier dans l’entrée Dixon, le détroit d'Hécate et le bassin de la Reine-Charlotte.
Ce projet de loi permettrait également au gouverneur en conseil de désigner, sur recommandation du , d’autres régions de la mer où le transport de pétrole par pétrolier est interdit. Les habitants de la Colombie-Britannique ont été très clairs sur ce point: 80 p. 100 d'entre eux désirent que la circulation de pétroliers soit interdite en permanence sur la côte Nord de la Colombie-Britannique.
Je veux faire l'éloge de certains de mes collègues pour tout le travail qu'ils ont accompli sur cette question, notamment le député de , la députée de et le député de .
Mon collègue de a préparé et présenté une mesure législative semblable à ce que j'ai proposé. Mes collègues de et de ont également présenté des mesures législatives. Ils ont travaillé très fort pour protéger cette magnifique région de la côte de la Colombie-Britannique.
J'aimerais aussi souligner le travail de mon collègue de la côte Nord qui représente la circonscription de dont toute cette question relève. Nous savons qu'il a travaillé sans relâche pour apporter des changements progressifs dans cette région. Il sait mieux que quiconque à la Chambre combien un déversement de pétrole pourrait être dévastateur pour les collectivités de ces côtes.
En octobre de cette année, l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique a voté en faveur d'une résolution visant à transmettre au gouvernement fédéral une pétition l'enjoignant de présenter des mesures législatives interdisant de façon permanente la circulation de pétroliers dans l'entrée Dixon, le détroit d'Hécate et le bassin de la Reine-Charlotte. Voici le texte de la résolution:
... un déversement majeur de pétrole brut aurait des conséquences dévastatrices et durables sur toute la région de la côte Nord du Pacifique qui est bien connue pour ses écosystèmes océaniques particuliers et diversifiés qui offrent un habitat marin et des ressources marines essentiels pour maintenir la santé sociale, culturelle, environnementale et économique des communautés côtières, y compris celles des Premières nations.
Les Premières nations de la Colombie-Britannique se sont vivement opposées à la navigation de pétroliers dans leurs territoires traditionnels. En mars de cette année, les Premières nations de la côte, une alliance des Premières nations des côtes Nord et centrale, ce qui comprend l'aire marine Haida Gwaii, ont promulgué, en vertu de leurs lois traditionnelles, une interdiction de la circulation de pétroliers.
Une annonce historique a d'ailleurs été faite aujourd'hui, sur l'union de 61 nations autochtones qui ont signé une alliance visant à protéger le bassin du Fraser et à déclarer leur opposition au projet Enbridge Northern Gateway.
Signée la semaine dernière à Williams Lake et publiée sur une page complète du numéro d'aujourd'hui du The Globe and Mail, la déclaration du Rassemblement des Nations pour la protection du Fraser est basée sur la loi et les pouvoirs indigènes. On peut y lire ce qui suit:
...[nous] ne permettrons pas que le Projet de gazoduc du projet Enbridge Northern Gateway, ou tout autre projet semblable portant sur les sables bitumineux, traverse nos terres, nos territoires et nos bassins hydrographiques, ou les voies maritimes de migration du saumon du fleuve Fraser.
Cette déclaration est la deuxième déclaration majeure interdisant les oléoducs pour le transport de pétrole provenant des sables bitumineux en Colombie-Britannique cette année. Cela prouve bien que les nations considèrent le processus fédéral d'examen de ce projet comme une violation de leurs lois et de leurs droits en vertu du droit international, y compris la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, que le Canada a signée récemment.
Les Premières nations de la région ont toujours défendu les projets qui offraient des emplois durables à leurs membres tout en respectant l'environnement. Ce sont elles qui vivent dans la forêt pluviale côtière de Colombie-Britannique, et elles ne ménagent aucun effort pour que l'économie locale soit axée sur la conservation, notamment sur l'aspect durable des pêches, de la foresterie et l'écotourisme. Disons que le passage de plus de 200 superpétroliers dans ces eaux ne fait pas partie de leurs objectifs.
Je crois qu'il faut voir plus loin que le bout de notre nez. Ce serait économiquement logique d'interdire la circulation des pétroliers dans le secteur. Après tout, les collectivités côtières ont été durement touchées ces dernières années par la récession mondiale, la baisse du prix des denrées, l'effondrement du secteur forestier et l'essoufflement du secteur de la pêche, qui a d'ailleurs connu, si on fait abstraction de l'année en cours, quelques-unes de ses pires années pour le nombre de prises au cours de la dernière décennie.
Cela étant dit, tout n'est pas noir pour les collectivités côtières. La pêche au saumon rouge sauvage a connu une année record. Le saumon sauvage de Colombie-Britannique est considéré comme un véritable emblème et fait partie intégrante de l'identité des habitants de la côte Ouest, de la même façon qu'il fait partie de notre environnement, de notre culture et de notre économie.
Les eaux du Nord de la Colombie-Britannique font partie de la route migratoire du saumon: chaque année, des millions de saumons y arrivent après avoir descendu l'un des 650 ruisseaux et rivières qui sillonnent la côte. Les conséquences d'un déversement de pétrole seraient catastrophiques. La pêche commerciale sur la côte Nord rapporte plus de 100 millions de dollars par année. Le long de la côte Nord de la Colombie-Britannique, plus de 2 500 personnes vivent de la pêche commerciale. De son côté, le secteur de la transformation du poisson emploie plus de 3 900 personnes.
La pêche pratiquée sur la côte Nord est un important moteur économique, autant pour la région que pour le reste de la province. Pas plus nos collectivités côtières que notre secteur de la pêche ne peuvent courir le risque d'un déversement de pétrole. Nous avons tous vu ce qui est arrivé à l'Exxon Valdez en 1989 et les ravages que son déversement a pu causer, décimant complètement la population de saumon rose. Et nous avons tous assisté à la destruction des zones de pêche, notamment de pêche à la crevette, qui a suivi la rupture du conduit de BP dans le golfe du Mexique.
On ne peut même pas commencer à évaluer les conséquences d'une catastrophe pareille sur la pêche le long de la côte Nord. Des milliers de personnes comptent sur nous pour prendre la bonne décision et protéger notre secteur de la pêche. Mais pour ça, nous devons légiférer afin d'interdire la circulation des superpétroliers.
Le paysage accidenté et sauvage de la côte Nord est l'un des plus beaux endroits du monde. C'est l'habitat du légendaire ours Kermode, aussi appelé ours esprit. Il occupe une place intrinsèque dans la culture et la mythologie des Premières nations. On peut voir cet ours blanc insaisissable dans les forêts denses. Il capture des saumons. Il était même la mascotte des Jeux olympiques d'hiver 2010 de Vancouver.
La grande beauté de cette région a fait d'elle une destination mondiale de choix pour l'écotourisme. L'industrie touristique florissante est un important générateur d'emplois, de croissance économique et de débouchés en Colombie-Britannique. Des gens du monde entier sont venus sur la côte Nord pour voir la migration annuelle de plus de 20 000 baleines grises, qui partent des eaux du Mexique pour se rendre à la mer de Béring.
On trouve un grand nombre de camps de pêche sportive le long de la côte Nord de la Colombie-Britannique. Des adeptes de la pêche veulent profiter de l'environnement naturel, des zones de pêche célèbres dans le monde entier et de l'océan sauvage. Les gens restent souvent bouche bée après avoir passé une seule journée à faire du kayak, à observer les ours ou à faire un tour guidé pour découvrir l'habitat marin. Ils viennent photographier les loutres de mer et les pygargues à tête blanche. Dans certains cas, ils viennent profiter de l'environnement naturel intact de la côte du Pacifique .
Si les députés ne l'ont pas déjà fait, je leur suggère d'aller visiter prochainement cette région incroyable. Je suis sûr que cela leur permettra de comprendre beaucoup mieux la beauté grandiose et la nature brute de cette région.
L'écotourisme et le récréotourisme dans cette région sont des industries en expansion rapide depuis quelques années maintenant. Les entreprises de cette région ont travaillé fort pour promouvoir cette dernière comme une destination touristique importante. Tandis que les autres emplois dans le secteur des ressources ont durement été touchés par la crise, le tourisme a donné un élan grandement nécessaire à l'économie en créant des emplois directs et indirects.
D'après la Living Oceans Society, il y a approximativement 10 000 emplois dans l'industrie du récréotourisme et des navires de croisière. Cette industrie a fourni des emplois et des retombées économiques dans une région qui a enregistré un taux de chômage important et de nombreuses pertes d'emplois il y a 10 ans.
Pour améliorer la situation économique, nous devons protéger les emplois qui existent sur la côte Nord et en créer de nouveau, et nous devons légiférer afin d'interdire immédiatement la circulation des pétroliers dans cette région.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre part au débat sur la circulation des pétroliers dans les eaux côtières de ma province, la Colombie-Britannique.
C'est un débat important parce qu'il porte et sur le développement économique de la Colombie-Britannique, et sur la protection du magnifique environnement côtier que nous avons le bonheur d'avoir.
J'aimerais utiliser le peu de temps qui m'est accordé pour vous parler du travail important réalisé par notre gouvernement pour protéger les océans et les écosystèmes marins uniques et biologiquement variés que l'on trouve sur la côte du Pacifique, au Canada.
Au cours des dernières années, nous avons mis en oeuvre un certain nombre de mesures d'atténuation, de réglementation et de protection qui visent les écosystèmes précieux et spectaculaires de la côte du Pacifique. Quiconque a déjà séjourné là-bas peut en témoigner.
Au cours des quelques minutes dont je dispose, je voudrais expliquer à la Chambre comment ces mesures sont la preuve que notre gouvernement continue d'agir pour protéger l'environnement marin, tout en créant des conditions favorables pour les populations de la région et leur économie.
Permettez-moi d'expliquer à la Chambre pourquoi les mesures déjà prises et les efforts déjà en cours rendent inutile, pour l'instant, l'adoption d'une loi visant à interdire la circulation des pétroliers dans la région, comme le proposent mes collègues du NPD.
Je voudrais donner à la Chambre l'assurance que le gouvernement du Canada est sérieux lorsqu'il parle de la protection à long terme des océans. Nous savons qu'ils ont une importance vitale pour tous les Canadiens. Ils constituent une source de nourriture, ils réduisent les effets des changements climatiques, ils améliorent la qualité de l'air, ils sont importants pour le commerce et ils sont un lieu d'exploration et de découverte sans pareil.
Les océans ont façonné nos coutumes, nos traditions et notre culture de la pêche. Ils constituent un moteur de l'économie d'une valeur inestimable sur la côte de la Colombie-Britannique.
C'est pourquoi, en 2007, nous avons annoncé un investissement de 61,5 millions de dollars sur cinq ans dans l'initiative de la santé des océans, qui a pour but d'accroître la protection des fragiles environnements marins et de lutter contre la pollution. Ainsi, on prévient plus énergiquement la pollution à la source et on se dote de moyens plus considérables pour atténuer les effets de la pollution lorsqu'elle se produit.
Nous connaissons tous la grande importance des sciences pour éclairer les décisions. Par conséquent, l'initiative sur la santé des océans comporte des investissements dans la recherche scientifique pour mieux comprendre les océans.
En outre, il importe, pour le gouvernement, de collaborer avec les partenaires du Canada à l'étranger.
Cette initiative augmente notre capacité à collaborer avec nos partenaires, en vue de promouvoir la coopération, qui est nécessaire pour atteindre l'objectif ultime de préserver la santé et la productivité des océans, dans l'intérêt des générations actuelles et futures de Canadiens.
On retrouve au coeur même de cette initiative la mise sur pied d'un réseau national d'aires marines protégées au Canada et la création de nouvelles zones de protection marines en vertu de la Loi sur les océans dans nos trois océans. Cette initiative vient compléter les efforts déjà substantiels mis en place en Colombie-Britannique pour protéger nos riches océans.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il y a au total 183 zones de protection marines en Colombie-Britannique, ce qui comprend 10 secteurs fédéraux et 173 secteurs délimités par la province. En fait, près de 2,8 p 100 des aires marines de la région du Pacifique bénéficient d'une protection accrue d'un niveau ou d'un autre.
Les zones de protection marines en Colombie-Britannique qui ont été créées par le gouvernement du Canada comprennent le champ hydrothermal Endeavour au sud-ouest de l'île de Vancouver et le mont sous-marin Bowie, situé à l'ouest des îles de la Reine-Charlotte.
Dans les systèmes hydrothermaux comme ceux que l'on retrouve dans la ZPM d'Endeavour, on rencontre des diversités microbiennes et des abondances animales qui sont parmi les plus élevées de la planète. On y retrouve même 12 espèces qui n'existent nulle part ailleurs au monde.
La zone de protection marine du mont sous-marin Bowie, un complexe formé de trois volcans sous-marins au large des côtes, situé à environ 180 kilomètres de Haida Gwai, est également un secteur de biodiversité et d'unicité sans précédent.
Le mont sous-marin Bowie s'élève d'une profondeur de plus de 3 000 mètres jusqu'à 24 de mètres de la surface, ce qui en fait le mont sous-marin le moins profond au Canada. Pour la nation Haida, ce peuple indigène qui a joué un rôle essentiel dans l'établissement de la zone de protection, ce secteur est connu sous le nom de Sgaan Kinghlas, ce qui signifie « Être surnaturel tourné vers l'extérieur ».
La conservation des importantes ressources marines qui assurent la survie des communautés et des économies régionales est une priorité pour notre gouvernement. C'est pour cette raison que le 7 juin dernier, mon ancien collègue, Jim Prentice, a déposé une modification à la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada en vue de créer officiellement la réserve d'aire marine nationale de conservation et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas.
Cette région est affectueusement surnommée les Galapagos du Nord, et le jour où nous avons décidé de la protéger était un grand moment dans notre histoire. Au total, la réserve actuelle du parc et la nouvelle aire marine de conservation nationale Gwaii Haanas protègent plus de 5 000 kilomètres carrés de milieux sauvages spectaculaires qui s'étendent de la cime des hautes montagnes jusqu'aux profondeurs océaniques au-delà du plateau continental, une première au Canada, en Amérique du Nord et de par le monde.
Cet événement historique important était le fruit d'un partenariat historique et exceptionnel entre le gouvernement du Canada et la Nation haïda. Parcs Canada, Pêches et Océans Canada et la Nation haïda continueront d'assumer conjointement la responsabilité de la planification, des opérations et de la gestion de la région afin de veiller à la santé future de nos ressources marines, ainsi qu'à la viabilité des pêches.
Il vaut la peine de dire deux mots sur le temps et l'énergie qu'ont consacrés les fonctionnaires dévoués, les leaders déterminés de la Nation haïda et, en particulier, mon ancien collègue, Jim Prentice, à l'initiative historique que fut la création de la Réserve d'aire marine nationale de conservation Gwaii Haanas.
Lorsqu'il était ministre de l'Environnement, M. Prentice a donné la priorité à ce projet et a fait preuve du leadership nécessaire pour le réaliser.
Guujaaw, président de la Nation haïda, a dit que l'événement a marqué le début d'une ère nouvelle, et il avait raison.
En fait, les députés qui ont la chance de se rendre à Haida Gwaii et de rencontrer Guujaaw verront en lui un leader fort intéressant et impressionnant. Il a joué un rôle clé dans la création de cette aire marine protégée ainsi que de la réserve d'aire marine nationale.
Qui plus est, d'autres groupes, comme la Société pour la nature et les parcs du Canada et la WWF-Canada, ont participé au projet et ont bien accueilli la mesure qui était, selon eux, le fruit de deux décennies de discussions.
En fait, Darcy Dobell, vice-président responsable de la conservation du Pacifique à la WWF-Canada, a déclaré: « Il va sans dire que nous nous réjouissons de la désignation. C'est assurément un événement marquant dans la gestion des océans. » Nous sommes d'accord.
C'était un événement marquant dans la gestion des océans, à l'échelle internationale, et il a eu lieu sous la direction du gouvernement conservateur. Comme l'ont affirmé les organisations environnementales à l'époque, cela faisait des décennies qu'il était question de protéger cette région de la côte. Cependant, il a fallu le leadership du présent gouvernement, du et de notre ancien collègue, Jim Prentice, pour concrétiser le projet. En agissant de la sorte, ils ont fait du Canada un véritable leader mondial dans le domaine de la gestion des océans.
Ce n'est pas tout.
Dans le cadre de la Journée mondiale des océans de 2010, ma collègue, la , a annoncé que les récifs spongieux du détroit d'Hécate sont une zone d'intérêt qui pourrait être désignée comme zone de protection marine en vertu de la Loi sur les océans.
Les récifs spongieux de ce détroit couvrent plus de 1 000 kilomètres carrés et sont uniques au monde. Il s'agit de récifs de la famille des éponges de verre et ils sont très fragiles. La désignation des récifs comme zone de protection marine assurerait leur protection à long terme.
Nous continuons à protéger d'autres zones de l'océan, importantes sur le plan écologique, en mettant en oeuvre nos Initiatives pour améliorer la santé des océans.
Le gouvernement du Canada collabore également avec ses collègues provinciaux et territoriaux pour créer un réseau national de zones de protection marine, comme je l'ai déjà mentionné. Pour y parvenir, nous élaborons un cadre national pour le réseau canadien de zones de protection marine. C'est un processus qui nous permet de collaborer à la planification et à la désignation de ces zones.
Un réseau stratégique, tant au niveau de la conception que de l'emplacement, de zones de protection marine a des avantages réels et tangibles pour notre pays. Ces zones peuvent contribuer à la restauration et au maintien d'un environnement marin sain. De plus, elles permettent de renforcer la résistance aux facteurs de stress actuels ou futurs, comme le trafic maritime, les changements climatiques, et même la destruction de l'habitat et la pollution.
Au fond, ces zones de protection marine nous permettent d'assainir les océans, ce qui nous aide ensuite à combattre les maladies.
Ces zones contribuent également à la revitalisation de l'économie des collectivités côtières, grâce aux emplois liés à la conservation et au tourisme. De plus, puisque la création de telles zones est favorable à la croissance et à l'abondance des poissons, ces derniers pourraient migrer vers des lieux de pêche adjacents et, au fil du temps, avoir des retombées positives sur l'industrie de la pêche, notamment une augmentation des prises et du taux de capture, et une diminution des efforts de pêche.
Les aires marines protégées peuvent aussi contribuer au bien-être économique et socioculturel des communautés côtières, y compris par le soutien de l’exploitation traditionnelle et de subsistance des ressources marines pratiquée par les peuples autochtones.
Les aires marines protégées peuvent contribuer à l’atténuation des changements climatiques en protégeant certains habitats marins qui absorbent une grande quantité de dioxyde de carbone. Des habitats côtiers, tels que les marais salés, les herbiers et les mangroves, représentent moins de 0,5 p. 100 du fond marin du monde, mais des études montrent qu'ils peuvent emmagasiner jusqu’à 71 p. 100 de la quantité totale de carbone que l’on trouve dans les sédiments marins.
Les aires marines protégées peuvent également faciliter l’adaptation aux impacts des changements climatiques en protégeant les habitats d’importance écologique, ainsi qu'un grand nombre de sites où l’on trouve des habitats de même type.
Il est important de noter qu'outre notre réseau émergent d'aires marines protégées en Colombie-Britannique, nous pouvons également compter sur des centaines d'autres mesures de conservation, y compris la fermeture de zones de pêche, des aires de gestion des mammifères marins, des habitats critiques protégés pour des espèces à risque, des aires de conservation de communautés des Premières nations et des terres côtières appartenant à des organisations non gouvernementales qui contribuent à la santé des océans ou gérées par celles-ci. Nous ne pouvons pas tout faire seuls. C'est pourquoi nous participons à de nombreux partenariats qui contribuent à la santé de nos océans.
Les efforts déployés par le gouvernement du Canada pour protéger nos océans magnifiques et abondants ne se limitent pas à la création d'aires marines protégées. Au moyen de l'initiative de planification de la zone de gestion intégrée de la côte Nord du Pacifique, qui couvre la côte centrale et la côte Nord de la Colombie-Britannique, nous aidons les organes de réglementation, les Premières nations, l'industrie du transport maritime et divers autres intervenants à comprendre et à atténuer les risques environnementaux qui pourraient être associés au transport en Colombie-Britannique.
La zone de gestion intégrée de la côte Nord du Pacifique est l'une des cinq grandes aires de gestion océanique du Canada. Il s'agit d'un partenariat entre le gouvernement du Canada, les Premières nations côtières et le gouvernement de la Colombie-Britannique. Le but est de veiller à ce que l'océan soit sain, sûr et prospère. Tout au long du processus de planification, toutes les parties intéressées conjugueront leurs efforts en vue d'élaborer un plan de gestion intégrée des océans d'ici 2012. Tout le secteur visé par l'interdiction proposée se situe dans la zone de gestion intégrée de la côte Nord du Pacifique.
Au moyen du processus de planification de la zone de gestion intégrée de la côte Nord du Pacifique, on cherchera à concilier la conservation et la protection des océans canadiens avec le développement durable de leurs ressources. Cela contribuera à la prospérité économique de tous les Canadiens, tout en veillant au maintien d'un océan sain et durable.
Nous sommes résolus à avoir un processus ouvert et transparent afin de discuter de toute une gamme de questions ayant trait au processus de la zone de gestion intégrée de la côte Nord du Pacifique. Les gens pourront faire connaître leurs points de vue lors de ces tribunes et communiquer leurs commentaires aux autorités réglementaires fédérales et provinciales.
Ce processus de planification accroîtra notre capacité de prédire les futurs changements et les besoins, d'accroître la certitude et la stabilité pour l'industrie, de réduire les conflits entre les groupes d'utilisateurs et d'améliorer l'intégration des multiples utilisations ainsi que la coordination des processus, nouveaux et existants.
Le gouvernement du Canada reconnaît que des écosystèmes sains et résistants sont d'une importance capitale si nous voulons que nos océans puissent fournir des débouchés économiques diversifiés et générer de la richesse pour les Canadiens et les collectivités côtières en particulier.
En outre, le gouvernement continue de fournir à nos scientifiques les ressources dont ils ont besoin pour mieux gérer nos océans. Dans le cadre du Plan d'action économique du Canada, le gouvernement a investi plus de 30 millions de dollars dans la modernisation des laboratoires du ministère des Pêches et des Océans dans tout le pays. Cela comprend 5,3 millions de dollars pour des rénovations à la Station biologique du Pacifique à Nanaimo et 2,9 millions de dollars pour des améliorations à l’Institut des sciences de la mer à Vancouver.
Nous avons aussi constitué des partenariats pour mieux comprendre les océans, par exemple, dans le cadre des programmes VENUS et NEPTUNE d'Ocean Networks Canada. Ces projets de calibre mondial d'établissement d'observatoires océaniques câblés font appel aux compétences des scientifiques du gouvernement et aux plus grands chercheurs et organismes non gouvernementaux et fournissent des données en temps réel sur la santé de nos océans. Ce sont des projets très intéressants.
Par conséquent, j'espère que les députés conviendront que le gouvernement montre, par des actions et non seulement des mots, qu'il est déterminé à favoriser la santé des océans. En fait, grâce à des réussites historiques comme la Réserve d’aire marine nationale de conservation et le site du patrimoine haïda Gwaii Haanas, nous sommes en avance sur le reste du monde.
Il est clair qu'avec les multiples mesures d'atténuation et de protection et les multiples règlements, à observation volontaire ou non, qui sont déjà en place et ceux qui suivront, nous n'avons pas besoin de légiférer pour interdire le passage des pétroliers dans la région.
Je sais que certains de mes collègues de l'opposition diront peut-être qu'un déversement de pétrole ne connaît pas les frontières d'une aire marine protégée. Les aires marines protégées sont des endroits spéciaux qui ont été désignés pour améliorer la résistance de nos océans. Combinées à une série d'autres mesures de gestion et de planification, elles permettent une approche globale de la gestion de notre milieu marin.
Il n'y a pas de solution miracle, mais nous travaillons avec plusieurs secteurs du gouvernement, avec des partenaires et les Canadiens, pour assurer la protection de nos ressources marines en Colombie-Britannique et d'un bout à l'autre de notre magnifique pays, maintenant et pour l'avenir.