Qu’étant donné les privilèges incontestables que la Constitution canadienne confère au Parlement, y compris le pouvoir absolu d’exiger du gouvernement qu’il produise sur demande des documents non expurgés, le refus persistant par le gouvernement de satisfaire aux demandes raisonnables portant production de documents, surtout en ce qui concerne le coût de l’allégement fiscal qu’il a consenti aux plus grandes sociétés du pays et celui des mesures qu’il compte prendre en matière de justice et de sécurité publique, constitue une atteinte aux droits du Parlement, et la Chambre ordonne au gouvernement de produire au plus tard le 7 mars 2011 chacun des documents que le Comité permanent des finances a demandés le 17 novembre 2010.
— Monsieur le Président, depuis de nombreux mois, tant à la Chambre qu'un peu partout au pays, les libéraux soulignent la cruelle ironie qui caractérise le fait que le gouvernement conservateur s'intéresse soudainement à la doctrine des prétendues restrictions financières. Or, il ne s'en est certainement pas fait l'apôtre entre 2006, soit le moment où il est arrivé au pouvoir, et la fin de l'année 2008, lorsqu'a commencé à sévir la récession mondiale.
Au cours de cette période, les conservateurs ont augmenté les dépenses fédérales à un rythme trois fois plus rapide que le taux d'inflation. Ils ont éliminé toutes les réserves pour éventualités et les marges de prudence qui avaient été intégrées aux budgets fédéraux afin d'amortir le choc en cas d'événements défavorables soudains. Ils ont fait replonger le pays dans une situation déficitaire avant même le début de la récession, et non en raison de celle-ci.
Et maintenant, ils ont soudainement la foi. Ils font tout à coup preuve de prudence et disent aux familles moyennes canadiennes qu'il n'y a pas de place pour elles dans le programme du gouvernement. Il n'y a pas de place pour les soins en milieu familial, pour le développement de la petite enfance, pour l'aide financière au titre de l'éducation postsecondaire et pour l'amélioration du Régime de pensions du Canada. Toutefois, au même moment, les conservateurs se lancent dans des dépenses colossales à haut risque, comme de 10 à 13 milliards de dollars pour la construction de prisons, de 16 à 21 milliards de dollars pour l'achat de chasseurs furtifs sans même prévoir d'énoncé de mission ni lancer d'appel d'offres pour que les contribuables en aient pour leur argent, et 6 milliards de dollars, bon an mal an, sous forme d'allègements fiscaux consentis aux 5 p. 100 des sociétés canadiennes les plus riches — pas les petites entreprises, seulement les grandes sociétés.
Depuis des mois, nous ne cessons de demander au gouvernement de présenter les faits qui expliquent ces mauvais choix, mais nous n'avons obtenu aucune réponse. Par conséquent, en novembre dernier, lors d'une réunion du Comité permanent des finances, notre porte-parole, le député de , a présenté une motion détaillée, qui exigeait une analyse financière complète. Le directeur parlementaire du budget a demandé la même chose. Encore une fois, nous n'avons obtenu aucune réponse.
Finalement, les conservateurs ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas divulguer les détails sous le prétexte boiteux qu'il s'agissait de documents confidentiels du Cabinet. Évidemment c'était faux.
Le porte-parole libéral en matière de finances est allé plus loin la semaine dernière en soulevant une question de privilège à la Chambre. Je le répète, le gouvernement a fait preuve d'hostilité et a employé des faux-fuyants.
Nous avons franchi une nouvelle étape avant-hier soir. Nous avons donné avis de la motion demandant que l'objet du débat tenu dans le cadre de la journée de l'opposition soit un ordre de la Chambre exigeant la production de documents. Soudainement, on a enfin entendu dire que le gouvernement aurait peut-être des documents à présenter et des réponses à donner aux questions que nous lui avons posées.
Nous n'avons aucune idée de ce que la rumeur suppose concrètement. Nous examinerons les détails, si des détails sont fournis, mais compte tenu des mois de tergiversation, de ce repentir de dernière minute, s'il s'agit bien d'un repentir, et de l'attitude toujours réticente du gouvernement à l'égard du droit de savoir non équivoque du Parlement, la motion que nous avons choisie aujourd'hui demeure vitale et nécessaire. Le gouvernement a peur de la vérité et est déterminé à la cacher de multiples façons.
Jamais depuis 1873, à l'époque des scandales des chemins de fer auxquels sir John A. Macdonald tentait de se dérober, les combines d'un gouvernement pour opaliser la transparence, étouffer la responsabilité et cacher la vérité n'avaient tant malmené un Parlement canadien. Jamais auparavant un gouvernement canadien n'avait fait preuve d'autant de partisanerie maladive et n'avait été aussi idéologue et obsédé par le secret et le contrôle.
Il est pratique courante pour les conservateurs de limiter et de manipuler l'information à tel point qu'il devient impossible pour le Parlement de faire son travail quand il s'agit d'exiger des comptes du gouvernement. Il devient impossible pour les Canadiens de juger leur gouvernement parce qu'on leur cache tout simplement des faits. Il devient impossible de connaître la vérité sur ce qui se passe. L'ignorance porte atteinte à la démocratie.
Bien sûr, les conservateurs peuvent faire adopter toutes les lois sur la responsabilité qu'ils veulent parce que cela paraît bien, mais tout cela n'est qu'une farce lorsque le proroge le Parlement à deux reprises la même année, verrouille l'institution centrale de notre démocratie à deux reprises en une année pour éviter les questions difficiles sur le comportement de son gouvernement. Toutes ces belles lois ne sont qu'une farce lorsque le gouvernement demande à son personnel politique d'interférer délibérément et à maintes reprises avec la législation sur l'accès à l'information. Tout cela n'est qu'une farce lorsque le gouvernement préfère fermer les yeux sur la situation et encourage même des ministres à falsifier des documents puis à dire le contraire de la vérité.
Le directeur parlementaire du budget, un poste défini et créé par le , occupé par un homme que le a choisi personnellement, a enjoint au Parlement cette semaine de ne pas se laisser démoraliser par l'obsession du secret du gouvernement. Le directeur ne peut pas faire son travail et les députés ne peuvent pas faire leur travail lorsque le gouvernement ne leur fournit pas les renseignements nécessaires ou lorsqu'il fournit des renseignements embrouillés ou falsifiés.
Pour ce qui est des deux demandes de renseignements précises mentionnées dans la motion à l'étude à la Chambre aujourd'hui -- une porte sur les nouveaux allégements fiscaux accordés à quelques entreprises privilégiées, et l'autre, sur le coût énorme des nouvelles prisons --, M. Page, le directeur parlementaire du budget, et toutes les autres autorités pertinentes ont discrédité l'idée que les renseignements peuvent être cachés aux Canadiens parce qu'ils seraient visés d'une manière ou d'une autre par le secret du Cabinet. Ce n'est pas le cas.
Un journaliste a souligné l'autre jour que le gouvernement utilise le faux prétexte du secret du Cabinet pour cacher l'information de la même manière que Richard Nixon avait utilisé le prétexte du privilège du pouvoir exécutif. Les deux sont odieux et répréhensibles, mais il est révélateur que le gouvernement conservateur semble aspirer à adopter les normes de Nixon, y compris en dressant sa propre liste d'ennemis qu'il faut réduire au silence.
Le plus important, monsieur le Président, c'est qu'invoquer le secret du Cabinet ne tient pas la route puisque vous avez déclaré très clairement dans votre décision historique du 27 avril 2010 que le gouvernement est tenu de produire des documents demandés par le Parlement.
Après un examen exhaustif de tous les arguments et des ouvrages de référence des 125 dernières années, le Président est arrivé à trois conclusions essentielles: premièrement, obliger le gouvernement à rendre des comptes est un droit fondamental de la Chambre des communes, un privilège incontesté et, en fait, une obligation; deuxièmement, afin de s'acquitter de cette obligation, la Chambre des communes doit avoir un accès sans entrave à des renseignements complets et non censurés; troisièmement, toute restriction du moyen d'obtenir l'information ne doit pas être définie par le gouvernement, mais par la Chambre des communes. C'est la Chambre des communes, pas le gouvernement qui décide du processus. Comme le Président l'a si clairement déclaré le 27 avril, lorsque la Chambre adopte en bonne et due forme un ordre après un préavis et un débat dans les formes, comme nous le faisons aujourd'hui, le gouvernement doit obtempérer.
Pourquoi est-il si important que le gouvernement dévoile les coûts attribuables à l'incarcération? Parce que les Canadiens doivent vérifier le travail du directeur parlementaire du budget. Ce dernier a déterminé qu'un ou deux projets de loi ministériels de lutte contre la criminalité augmenterait le fardeau des contribuables de 10 à 13 milliards de dollars et que seule une petite part, voire aucune, de ces coûts supplémentaires a été prévue au budget. Où puisera-t-on cet argent et au détriment de qui? Le Parlement doit savoir. Les Canadiens aussi doivent connaître les coûts supplémentaires attribuables à 18 autres projets de loi de nature similaire et pour lesquels on a encore fourni aucune analyse de coût ni prévu quelque disposition budgétaire que ce soit.
Les Canadiens doivent également savoir si l'embauche de nouveaux gardiens de prison viendra complètement annuler l'attrition de la fonction publique, le seul et unique plan de réduction du déficit des conservateurs. Si c'est le cas, la taille de l'État ne s'en trouvera pas réduite et, au bout du compte, on ne réalisera aucune économie et on pourra mettre une croix sur le plan de réduction du déficit.
Les Canadiens doivent savoir combien de milliards de dollars au total seront engloutis dans des mégaprisons à l'américaine, qui se sont révélées totalement inefficaces aux États-Unis pour accroître la sécurité publique.
Pourquoi le principal plan de création d'emplois du gouvernement conservateur vise-t-il les prisons? Pourquoi les conservateurs investissent-ils dans les prisons plutôt que dans le logement social, les services en santé mentale, l'inclusion des Autochtones ou l'éducation? Nous voulons des réponses à ces questions.
Par ailleurs, pourquoi est-il important que le gouvernement dévoile le coût des allégements fiscaux additionnels qu'il a consentis aux grandes sociétés? Parce que les Canadiens doivent vérifier l'analyse du ministère des Finances qui démontre que les réductions de l'impôt des grandes sociétés sont le moyen le moins efficient de créer des emplois dans l'immédiat. C'est le ministère fédéral des Finances lui-même qui dit que les allégements fiscaux des grands sociétés sont le moyen le moins efficient de générer rapidement des emplois.
Les Canadiens doivent également vérifier le rapport de l'analyste économique en chef de Statistique Canada, selon lequel les nouvelles réductions de l'impôt des grandes sociétés auraient une incidence plutôt « négligeable » et qu'elles sont en fait « une goutte d'eau dans l'océan » pour ce qui est de la création d'emplois.
Les Canadiens ont besoin de savoir quel intérêt il y a à donner encore de nouveaux allégements fiscaux aux grandes sociétés alors que leur taux d'imposition au Canada a déjà diminué de 35 p. 100 depuis 10 ans. Puisque le Canada avait déjà la plus faible fiscalité des entreprises du G7, à l'exception du Royaume-Uni, avant ces derniers allégements fiscaux des conservateurs; puisque le Canada avait déjà un avantage fiscal de 10 points, ou 25 p. 100, sur les États-Unis; et puisque le Canada avait déjà un taux d'imposition des sociétés compétitif à l'échelle mondiale avant ces dernières réductions, que va-t-on gagner à en rajouter, et qui va y gagner?
Nos enfants et nos petits-enfants devront rembourser un jour 6 milliards de dollars supplémentaires empruntés pour financer un nouveau dégrèvement des 5 p. 100 des entreprises canadiennes les plus grosses et les plus riches. Pour de nombreux Canadiens, c'est une aberration. Seule une entreprise sur 20, seules les rares sociétés privilégiées vont en profiter.
Pendant ce temps, tous les employeurs et employés du Canada, y compris toutes les petites entreprises qui emploient une seule personne, vont payer plus d'impôts cette année parce que les conservateurs imposent des charges sociales accrues et nuisibles à l'emploi sous forme d'augmentation des primes d'assurance-emploi. Cette année, l'année prochaine, l'année suivante et l'année d'après encore, ces charges sociales vont continuer d'augmenter.
Grâce à ces augmentations, les conservateurs vont engranger 1,3 milliard de dollars supplémentaire cette année, puis 3 milliards de plus l'année prochaine, 5 milliards de plus l'année suivante et ensuite 7 milliards de plus. Sur quatre ans, ils vont prendre plus de 16 milliards à chaque employeur et employé pour chaque emploi canadien. Et ce sont tout particulièrement les petites entreprises qui vont payer.
Dans sa logique tordue, le gouvernement conservateur réduit les impôts sur les profits des grandes sociétés tout en alourdissant les impôts sur les emplois que créent les petites entreprises. C'est absurde, sachant qu'il trouve des milliards à gaspiller en avions à réaction, en prisons et en réductions d'impôts supplémentaires pour les grandes sociétés.
C'est aussi insensé que les conservateurs envoient une claque aux familles canadiennes à revenu moyen qui peinent à joindre les deux bouts.
Est-ce qu'on aide les aidants naturels qui s'occupent de leurs proches malades ou vieillissants chez eux? Non. Le gouvernement dit que ce serait de l'inconscience. Est-ce qu'on aide les jeunes parents qui cherchent une place dans une garderie pour pouvoir gagner un revenu acceptable pour leur famille? Non, répondent les conservateurs, parce qu'ils n'y croient pas.
Y a-t-il de la place pour un Régime de pensions du Canada supplémentaire et facultatif qui permettrait d'assurer une retraite respectable aux deux tiers des Canadiens qui n'ont pas une pension suffisante? Non, disent les conservateurs. Ils ne sont prêts à encourager que des régimes privés, même si cela signifie de lourds frais de gestion, une rémunération inférieure, moins de participation et moins de sécurité.
Et qu'en est-il de l'accès à l'enseignement supérieur? Si un étudiant obtient les notes, ne devrait-il pas aller à l'université ou au collège et recevoir la formation professionnelle dont il a besoin? La réponse des conservateurs, c'est non, les avions à réaction, les prisons et les réductions d'impôt supplémentaires pour les grandes sociétés sont plus importantes que les étudiants.
Les Canadiens ont besoin des précisions d’ordre financier que nous demandons aujourd'hui dans notre motion pour être en mesure d’analyser ces curieuses priorités du Parti conservateur. Toutefois, cette motion qui dénonce le secret déraisonnable et préjudiciable pratiqué par le gouvernement est importante pour une autre raison. Les enjeux de la motion sont des symptômes d’un problème beaucoup plus grave: le gouvernement fait tellement peu confiance aux Canadiens et veut tellement tout contrôler en tout temps que ses méthodes constituent des manquements à la démocratie.
J’ai déjà parlé du fait que le gouvernement avait arbitrairement cadenassé le Parlement au moyen de la prorogation et qu'il était intervenu dans l’application de la Loi sur l'accès à l'information, en plus du fait que des ministres avaient falsifié des documents pour tenter de camoufler les faits et la vérité.
J’entends les conservateurs ricaner, en face, en m’entendant énumérer leurs transgressions, mais les Canadiens ne rient pas.
Toutefois, il y a tellement plus que cela. Les conservateurs demandent au personnel des ministères de faire fi des demandes des comités parlementaires. Les fonctionnaires refusent de comparaître et de répondre aux questions, bien que la loi les y oblige.
Un sénateur conservateur a averti des groupes féminins d’éviter de faire des vagues s’ils veulent obtenir quoi que ce soit de ce gouvernement malintentionné.
La meilleure source de données fiables de notre pays, Statistique Canada, un organisme autrefois admiré dans le monde entier pour sa précision et son intégrité, est maintenant entravé dans son action. Ainsi, le gouvernement peut fonder ses décisions sur une idéologie et des préjugés plutôt que sur des faits avérés.
Les fonctionnaires sont menacés et intimidés afin qu’ils restent silencieux, les cas les plus révélateurs étant ceux de Richard Colvin et des scientifiques à l’emploi d’Environnement Canada.
Les chiens de garde du Parlement sont systématiquement attaqués, rabaissés et forcés d’adopter la ligne de pensée du gouvernement, sous peine d’être chassés. Ce fut le cas de Linda Keen, de la Commission canadienne de sûreté nucléaire; de Kevin Page, directeur parlementaire du budget; du directeur général des élections; du commissaire à l’éthique; du commissaire à l’information; de la commissaire à l’environnement et au développement durable; de Paul Kennedy, président de la Communication des plaintes du public contre la GRC; de Peter Tinsley, président de la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire; de Munir Sheikh, statisticien en chef; du colonel Stogran, ombudsman des vétérans, et d’autres encore.
En outre, à l’extérieur du gouvernement, des dizaines de groupes et d’organisations subissent le même sort. Ils sont mis au rang des ennemis ou des combattants à mettre hors jeu. Ce fut le cas du Conseil canadien sur l’apprentissage, de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, de l’organisation Droits et démocratie, de groupes de femmes ainsi que des défenseurs des pauvres et des démunis. Il y en a bien d’autres, y compris KAIROS, bien sûr, que le gouvernement haïssait et voulait tellement réduire au silence qu’il est allé jusqu’à falsifier un document et à se protéger derrière un mur de tracasseries administratives.
C’est typique de la culture du défaitisme des conservateurs. De notre côté, nous lutterons jusqu’au bout contre cette culture.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissante de l’occasion qui m’est donnée de parler de cette motion très importante qui concerne, entre autres, les discussions en cours au Comité des finances sur le plan des libéraux d’augmenter les impôts des entreprises créatrices d’emplois et, par conséquent, des travailleurs, des consommateurs et des familles. Étant mère de cinq enfants, je peux dire qu’une telle mesure ferait mal à ma famille, et à bien d’autres, surtout aux femmes chefs de famille monoparentale.
Avant de commencer, j’aimerais préciser d’emblée qu’il y a confusion quant à ce dont il est question quand nous parlons du plan de réduction des impôts du gouvernement conservateur. Ce plan n’est pas nouveau. Il a été lancé en 2007 et adopté par le Parlement la même année. C’est un plan qui a force de loi depuis 2007. C’est un plan qui est comptabilisé par le gouvernement depuis 2007. Mais le plus important est que, depuis 2007, plus de 110 000 entreprises ont fait des investissements et ont pris des décisions de recrutement en tenant compte de notre plan de réduction des impôts.
Je remarque que, à l’époque, les libéraux étaient vivement en faveur d’une diminution des impôts des entreprises. En effet, voici ce que le chef libéral avait à dire à ce sujet à l’automne 2007:
Je suis convaincu que ce qu’il faut faire, c’est baisser encore plus l’impôt des entreprises. Comment, pour avoir de bons emplois et hausser le niveau de vie, pouvons-nous inciter les entreprises canadiennes à investir davantage? La réponse est simple: abaisser le taux d’imposition des entreprises […]
Je répète que le chef libéral de l'époque estimait qu’une diminution des impôts des entreprises avait une incidence sur la stimulation de l’emploi et le niveau de vie. Toutefois, avec leur nouveau chef, les libéraux penchent encore plus à gauche et embrassent le discours belliqueux envers les entreprises ainsi que la philosophie de leur partenaire néo-démocrate de la coalition, philosophie qui consiste à taxer davantage pour mieux dépenser.
Le glissement spectaculaire des libéraux vers la gauche, ainsi que leur plan irresponsable d’augmentation des impôts des entreprises, est au centre du débat ici aujourd’hui. La plan d’augmentation des impôts rend très nerveux les entreprises canadiennes et ceux qui travaillent pour elles, surtout au moment où ils peinent à sortir de la pire récession mondiale depuis les années 1930 et compte tenu de la reprise hésitante.
Je sais que le parrain de la motion d’aujourd’hui vient de la Saskatchewan, où je suis née. Je lui demanderais de s’entretenir avec ses électeurs et la Chambre de commerce de la Saskatchewan. Je doute qu’il l’ait déjà fait. S’il l’avait fait, je ne suis pas certaine qu’il serait si enclin à diaboliser les entreprises de sa province et à prôner des hausses d’impôts préjudiciables.
J'aimerais lire des extraits d'une lettre ouverte publiée par la Chambre de commerce de la Saskatchewan. Voici ce qu'on peut y lire:
La Chambre de commerce de la Saskatchewan est très déçue de constater que la réduction prévue de l'impôt des sociétés, et donc la capacité des entreprises canadiennes de favoriser une croissance économique durable, est l'objet de manoeuvres politiques [...]
Il est essentiel qu'on mette en oeuvre les réductions proposées de l'impôt des sociétés si l'on veut passer des mesures de relance financées par le gouvernement et donc par les contribuables canadiens à une relance mue par le secteur privé. La Chambre de commerce de la Saskatchewan estime que l'amélioration du climat des affaires afin de stimuler l'investissement privé est l'enjeu économique le plus important auquel le Canada est présentement confronté [...]
Bien évidemment, l'autre option consiste à augmenter les impôts. À notre avis, une telle approche ne stimule ni la croissance, ni l'emploi [...]
[...] les réductions d'impôts que les parlementaires appuient depuis 2007 permettront de libérer du capital, lequel servira à stimuler la croissance des entreprises et de l'économie canadiennes [...] Si les parlementaires ne réduisent pas l'impôt, comme promis, il est certain que de nombreuses entreprises ne pourront mener à bien leurs projets [...]
Je pense que les Saskatchewanais jugeront plutôt sévèrement un politicien qui propose d'augmenter les impôts dans leur province, ce qui par le fait même nuit aux entreprises locales et entraîne la perte d'emplois locaux dont dépendent les familles. Je propose également au Parti libéral de parler aux petites entreprises. Dans les dernières semaines, et c'est une honte, le Parti libéral a tenu des propos bizarres. Il a en effet affirmé que les petites entreprises veulent payer plus d'impôts.
Je veux être bien claire: c'est tout à fait faux et il faut que les Canadiens le sachent. Je sais que c'est faux, car j'étais à côté de Catherine Swift, la présidente et chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, lorsqu'elle a publiquement appuyé notre plan.
Pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté, permettez-moi de citer ce qu'elle a déclaré au nom de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante:
Je tiens à préciser que les baisses d'impôt pour les entreprises ne concernent pas exclusivement les grandes sociétés, et ce, pour plusieurs raisons. Le secteur des PME est très intégré à celui des grandes sociétés au Canada. Par conséquent, les mesures qui profitent à un secteur profitent aussi à l'autre. Nous avons pu constater en outre, dans l'ensemble de l'économie, que la fiscalité très concurrentielle du Canada, qui est considérée comme très attrayante dans le monde entier, a déjà attiré des investissements dans notre pays. Naturellement, tout le monde y gagne. C'est avantageux pour toutes les entreprises et c'est bon pour la création d'emplois. Je pense également que [...] lorsqu'un plan est annoncé, les entreprises en tiennent compte dans leur propre planification. Faire marche arrière au beau milieu de l'exécution du plan porterait, selon moi, sérieusement atteinte à la réputation du Canada sur la scène internationale et engendrerait des difficultés pour les entreprises canadiennes.
Maintenant que la Chambre a entendu la déclaration au complet de la présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, je demanderais aux libéraux de bien vouloir cesser de déformer le point de vue des PME à propos du projet d'augmentation du fardeau fiscal des libéraux. Le député de devrait même présenter ses excuses pour avoir cité faussement et délibérément la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
Cette affaire se rattache à une question plus vaste. Un désaccord fondamental nous sépare. Notre gouvernement conservateur pense que les vaillants Canadiens ne devraient pas avoir à supporter un fardeau fiscal plus élevé. Nous croyons qu'une réduction de la fiscalité favorise la création d'emplois et la croissance économique. On commence déjà à apercevoir des signes que notre plan d'allègement fiscal est efficace. Il est en train de faire du Canada un pays attrayant pour les entreprises souhaitant investir et créer des emplois.
Les Canadiens connaissent bien la chaîne de restaurants Tim Hortons, et j'aimerais vous donner l'exemple de ce qui est survenu il y a quelques années dans le cas de cette entreprise. Tim Hortons, une figure emblématique canadienne, a quitté le Canada au cours des années 1990, comme de nombreuses autres entreprises à l'époque, en raison des politiques de fiscalité élevée du gouvernement libéral précédent. Cependant, une fois notre plan d'allègement fiscal adopté par le Parlement, en 2007, Tim Hortons a vu que le Canada était redevenu un milieu accueillant pour les entreprises, et pas uniquement dans le but de leur faire payer des impôts, comme au temps des libéraux. Tim Hortons s'est dépêchée de revenir s'installer au Canada, ce qui est la conséquence directe de notre plan.
Voici ce qu'en avait dit à l'époque le Calgary Herald dans un éditorial:
Parlons d'une bénédiction grand format! [...] Le café national du Canada — Tim Hortons — quitte le Delaware et revient à la maison pour toutes les bonnes raisons. Après que les entreprises canadiennes se soient plaintes à juste titre pendant des années d'être fiscalement désavantagées par rapport à leurs concurrents des États-Unis, on assiste au retour du pendule et Tim pense maintenant qu'il se débrouillera mieux au Canada [...] Cela montre que le Canada fait ce qu'il faut. La principale règle de l'économie publique est que les gens répondent aux incitatifs qu'on leur offre. Qu'une entreprise comme Tim Hortons soit prête à subir tous les bouleversements qu'entraîne le déménagement de son siège social pour profiter d'impôts moins élevés prouve que la réduction des impôts des entreprises commence à donner des résultats.
Si l'économie est bonne, il est évident que cela améliorera la sécurité financière des familles canadiennes.
Toutefois, l'opposition libérale croit que les Canadiens et les entreprises canadiennes n'envoient pas assez de leur argent durement gagné à Ottawa. C'est pourquoi les libéraux réclament une augmentation des impôts et des taxes, que ce soit l'augmentation de la TPS ou de l'impôt des entreprises ou l'imposition d'une taxe sur les iPod. Ils veulent remplir les coffres du gouvernement à Ottawa. Pourquoi ferions-nous cela aux Canadiens? Les libéraux se serviraient de l'argent des contribuables pour financer les grands projets gouvernementaux, tels que le versement de prestations à des gens qui travaillent 45 jours par année.
Nous avons clairement des opinions différentes en matière d'impôt.
Nous débattons cette question au Comité des finances depuis quelques mois. Durant les consultations prébudgétaires du comité, on a demandé à de nombreux groupes et experts ce qu'ils pensaient du plan de réduction des impôts du gouvernement et du plan d'augmentation des impôts des libéraux.
Qu'est-ce qu'ils ont dit au Comité des finances? La grande majorité d'entre eux ont dit qu'ils appuyaient notre plan visant à accorder des allègements fiscaux aux créateurs d'emplois et qu'ils s'opposaient à l'attaque que les libéraux voulaient lancer contre eux. Des groupes comme la Mining Association of British Columbia, le Conference Board du Canada, Manufacturiers et Exportateurs du Canada, la Corporation des associations de détaillants d'automobiles, la Chambre de commerce de Sarnia Lambton, le Conseil du patronat du Québec, l'Association of Equipment Manufacturers, l'Association minière du Canada, l'Institut canadien des comptables agréés et la Chambre de commerce du Canada ont tous dit au Comité des finances qu'une augmentation d'impôt serait mauvaise pour notre économie et les emplois.
Ainsi que les représentants de la Chambre de commerce du Canada l'ont expliqué au comité:
La mesure gouvernementale la plus importante ou la plus néfaste à ce stade pour la reprise serait d'annuler les réductions d'impôt prévues. Les entreprises comptent dessus. Le secteur privé a embauché sur cette base. [...] Si tout d'un coup ces baisses étaient annulées, la conséquence serait que les entreprises mettraient en veilleuse leurs projets d'expansion et d'embauche.
Je suis abasourdie. La coalition libérale-bloquiste-néo-démocrate a récemment resserré les rangs pour appuyer une motion libérale qui ralentirait la croissance économique du Canada et ferait disparaître des emplois, et ce, après que tous les témoins qui ont comparu devant le comité ont dit soutenir à fond l'ambitieux plan de notre gouvernement conservateur qui vise à appuyer les créateurs d'emplois.
Tout récemment encore, le Comité des finances a invité Ian Lee, le directeur du programme de maîtrise en administration des affaires à la Sprott School of Business de l'Université Carleton. Lorsqu'il a comparu, nous lui avons demandé ce qu'il pensait du débat sur l'impôt des sociétés. Il s'est montré très loquace dans sa réponse:
« J'ai suivi le débat au cours des deux derniers mois et je suis stupéfait. On n'a fait aucune référence à l'OCDE, ni aux études effectuées sur la politique fiscale par ses services de recherche depuis dix ans. Des dizaines d'études ont été publiées qui sont parvenues à la conclusion irrévocable que l'impôt des sociétés est l'impôt qui nuit le plus à la croissance économique. Les résultats de la recherche sont sans ambiguïté. Sans ambiguïté aucune. Je sais bien que cela va en énerver certains, mais c'est ainsi. [...] La recherche que l'OCDE a effectuée sur une période de dix ans en faisant appel à de très nombreux spécialistes a montré que le revenu par habitant baisse. On peut aussi l'envisager dans l'autre sens: plus l'impôt des sociétés est faible, plus le revenu par habitant est élevé. Les spécialistes sont très clairs là-dessus. Aussi vais-je répondre à votre question: si l'impôt des sociétés augmente, le revenu par habitant baisse. [...] Pour les spécialistes, cela ne fait aucun doute et une augmentation de l'impôt des sociétés n'est rien de plus qu'un impôt déguisé sur les travailleurs et les consommateurs. Un point c'est tout. Les prix vont augmenter ou les salaires vont baisser. »
Ainsi s'exprimait un spécialiste, Ian Lee, qui souhaitait ardemment que les impôts des sociétés continuent de baisser. Les conclusions de M. Lee ont été appuyées récemment par des experts comme les Manufacturiers et Exportateurs du Canada, Jack Mintz, professeur à l'Université de Calgary, et bien d'autres encore, qui ont publié des rapports détaillés montrant que notre plan de réduction des impôts était indispensable pour que l'économie canadienne continue d'être forte. Ce plan permettra de créer des centaines de milliers d'emplois.
J'aimerais attirer l'attention du Parlement et surtout des familles canadiennes sur une conclusion contenue dans le rapport des Manufacturiers et Exportateurs du Canada.
Nous savons que les débats de ce genre peuvent parfois devenir un peu théoriques. Il peut arriver que l'on se perde dans des chiffres élevés et contradictoires. C'est pourquoi il est important de ramener le débat à un niveau plus personnel. Pour ce faire, examinons deux chiffres tirés du rapport des Manufacturiers et Exportateurs du Canada. Le rapport, que l'on peut consulter en ligne, indique que, parmi les nombreux avantages économiques découlant des deux dernières parties seulement de notre plan de réduction des impôts, se trouve le fait que les revenus personnels des Canadiens dans leur ensemble connaîtront une hausse spectaculaire de 30,4 milliards de dollars, soit une augmentation de 2,4 p. 100. On précise également que le revenu personnel par habitant augmentera de 880 $, je dis bien de 880 $.
Ce n'est peut-être pas beaucoup d'argent pour le chef libéral qui passe ses étés en France, mais pour la famille moyenne canadienne, il s'agit d'une somme énorme. Voilà sur quoi porte ce débat: créer des emplois, stimuler la croissance économique et trouver des moyens de renforcer la sécurité financière des familles canadiennes.
Je suis consciente qu'aujourd'hui, on compare le bilan du gouvernement conservateur sur le plan de la transparence à celui des libéraux. Je suis très à l'aise avec les mesures prises par le gouvernement pour mieux informer les contribuables canadiens sur les façons dont leur argent est dépensé. Après tout, c'est le gouvernement conservateur qui a créé le bureau du directeur parlementaire du budget. C'est le gouvernement conservateur qui a adopté une loi exigeant que tous les ministères et organismes fédéraux produisent des états financiers trimestriels détaillés. C'est le gouvernement conservateur qui publie à répétition des rapports d'étape sur la mise en oeuvre du Plan d'action économique, du jamais vu. Même le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, a déclaré que cela mettait le Canada presque à l'avant-garde en matière de transparence financière et de mesures de relance économique. Voilà notre bilan.
Quel est le bilan libéral? C'est une liste interminable de scandales en matière de dépenses, sur lesquels il a fallu faire toute la lumière. Il suffit de penser au scandale des commandites, au gâchis à RHDCC et au coûteux registre des armes d'épaule.
Le débat d'aujourd'hui porte sur la transparence et la défense des intérêts des contribuables. Seul le gouvernement conservateur a été clair à ce sujet. Nous n'appuierons pas l'augmentation des impôts qui causera du tort aux travailleurs, aux familles et aux entreprises. Nous allons plutôt continuer de réduire les impôts dans le but de créer des emplois.
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Monsieur le Président, la députée de a beaucoup de bonnes intentions, mais son Tim Hortons de Saint-Boniface vaut bien les miens dans Hochelaga. Même s'il est sur la rue Ontario à Montréal, le Tim Hortons sur cette rue paie des impôts au Québec et au Canada depuis toujours. Ce n'est pas le Delaware qui le dérangeait. Le fait que la compagnie redevienne canadienne, comme elle l'a dit, est le fait d'un premier appel public à l'épargne qui a été fait par la maison mère Wendy's, la société qui la possédait depuis de nombreuses années. Évidemment, on va apprendre ce genre de choses.
Nous sommes ici aujourd'hui parce que le 17 novembre 2010, le Comité permanent des finances auquel je siège a adopté une motion. Je ne vais en lire que quelques éléments:
Le Comité demande aussi que le gouvernement lui transmette des versions électroniques de ce qui suit.
On n'était donc pas nécessairement tombés sur la tête. On ne disait pas vouloir une tonne de papiers. On voulait des versions électroniques des projections quinquennales concernant les bénéfices totaux des sociétés avant impôts et leur taux d'imposition réel pour la période de 2010 à 2015. Si le ministère des Finances du Canada a pu publier l'an dernier des documents budgétaires, c'est qu'il les avait.
Le 17 novembre 2010, on voulait avoir la comptabilité détaillée, les analyses et les projections, y compris les hypothèses faites pour les projets de loi dont on parlait, conformément au Guide d'établissement des coûts du Secrétariat du Conseil du Trésor. Encore une fois, on n'inventait rien. On demandait ce qu'il y avait au Secrétariat du Conseil du Trésor et de nous l'envoyer par voie électronique.
La motion du comité dit aussi ceci:
Que le Comité demande que tous les renseignements requis aux termes de la présente motion de la part du gouvernement du Canada lui soient remis dans les sept jours ouvrables.
C'est ce qu'on voulait le 17 novembre. On est le 17 février, trois mois après. On lui demandait ces renseignements dans les sept jours suivants, mais après 90 jours, on n'a toujours rien. Le 24 novembre, dans les sept jours, on a reçu une réponse disant que « les prévisions des bénéfices des sociétés avant impôts et les taux effectifs d’imposition des sociétés constituent des documents confidentiels du Cabinet. Nous ne sommes donc pas en mesure de les divulguer au Comité. »
C'est pour ça qu'on est ici. Le 3 février, au retour, le Comité permanent des finances a regardé la réponse patibulaire du gouvernement du Canada. On a instruit notre président du comité qui, d'ailleurs, fait un très bon travail. On peut lire ceci dans le rapport du président du comité:
Le Comité désire attirer l’attention de la Chambre sur ce qui lui semble constituer une atteinte à ses privilèges, c’est-à-dire le refus du gouvernement du Canada de produire les documents demandés par le Comité, et lui recommande [au Comité permanent des finances, auquel siège maintenant la députée de Saint-Boniface] de prendre les mesures qu’elle juge appropriées.
Pas plus tard qu'hier, j'ai posé des questions à la Chambre. La première portait sur le fait que le directeur parlementaire du budget dénonçait l'obscurantisme du gouvernement et qu'il s'indignait de façon régulière sur le secret du Cabinet.
Je demandais si le gouvernement allait comprendre qu'il existe un principe élémentaire en démocratie: les privilèges de la Chambre existent et le pouvoir de dépenser, s'il est octroyé au gouvernement, c'est parce qu'il vient de nous, il vient d'ici. Donc, pour lui octroyer ce pouvoir, il nous faut de l'information.
Le m'a répondu que si le directeur parlementaire du budget voulait avoir de l'information, il avait juste à l'appeler et qu'il allait la lui donner. Je l'ai un peu ridiculisé en disant qu'il l'avait invité à prendre une bière afin qu'ils en discutent. Ce n'est pas ainsi que fonctionne un État ou qu'il doit fonctionner.
La motion du jour dit que la Constitution du Canada confère au Parlement un pouvoir absolu d'exiger du gouvernement de produire les documents, et il refuse de façon persistante. Pourtant, notre demande est raisonnable. On a demandé des documents électroniques et des renseignements qui ont déjà été disponibles dans les années antérieures. Donc, on demande des choses raisonnables.
Trois mois après, on n'a rien, absolument rien. Est-ce important? Nous, tous les gens qui sont ici, sommes élus. On est ici, des deux côtés de la Chambre, pour faire quoi? Pour exercer un pouvoir. Le pouvoir ce n'est pas juste de s'asseoir de ce côté-là et d'admirer béatement ce que fait le gouvernement. S'il y en a qui le font, c'est correct. Qu'ils le fassent, qu'ils écoutent béatement ce que leur dit de faire le gouvernement, qu'ils lisent leurs questions « plantées », qu'ils lisent leurs déclarations de députés béatement. Cependant, ils n'exercent pas le pouvoir que nous donnent les électeurs. Chez nous, c'est Hochelaga. Il y en a qui viennent d'ailleurs. Les électeurs nous disent d'aller exercer un pouvoir à la Chambre. Certains ont le pouvoir du gouvernement, en plus, mais le pouvoir à la Chambre existe et nous devons l'exercer. Car très bientôt, lors des élections — si la rumeur persiste —, certains vont dire qu'ils nous ont envoyés à Ottawa pour exercer un pouvoir et que nous ne l'avons pas exercé. C'est une sentence énorme.
Or, pour exercer un pouvoir, que faut-il? Il faut de l'information. C'est un principe de base universellement reconnu que le pouvoir est dans l'information. C'est un droit que nous avons. Bien sûr, vous le savez mieux que moi, mais je veux quand même le dire à l'intention des députés qui n'ont pas l'expérience. Cela fait quand même un bon bout de temps, 100 ans bientôt, en 1916, on disait dans Bourinot que « chacune des Chambres a le droit de demander les renseignements qu'elle veut obtenir directement d'un ministère en donnant un ordre à cet effet ».
On peut continuer en citant les guides de procédures que nous avons. Comme nouveau député, je me suis tapé Les procédures et les usages de la Chambre des communes. On ne va pas siéger quelque part sans regarder comment on doit le faire. On dit que, dans la loi, « le Parlement jouit du droit de procéder à des enquêtes, d'exiger la comparution de témoins et d'ordonner la production de documents ». Pourquoi dit-on cela? C'est parce qu'ils sont essentiels au bon fonctionnement du Parlement. On dit très bien cela.
Plus loin, le Règlement parle des comités permanents. C'est là qu'on arrive. La secrétaire parlementaire, qui est toujours ici, peut y siéger. Donc, que dit-on des comités permanents? On dit la même chose, qu'on a le pouvoir d'exiger la production de documents, etc. C'est essentiel à leurs travaux, dit-on. Pour l'obtenir, on a le pouvoir d'adopter une motion à cet égard. C'est ce qu'on a fait. On dit aussi que ce pouvoir est absolu et que, a priori, il ne comporte aucune limitation.
On ne peut pas dire: « Tu peux aller jusque-là ». Tant que c'est raisonnable, on peut le demander et l'obtenir.
Plus loin, on dit que s'il arrive quelque chose, une option que l'on a à notre disposition, si on n'a pas la documentation, c'est de déposer une motion qui oblige le gouvernement à le faire.
Cela ne fait pas longtemps que je suis député fédéral et c'est pourtant la deuxième fois qu'on se retrouve devant une situation comme celle-là. Le 27 avril 2010, au sujet des documents sur les détenus afghans, la Chambre a rappelé à l'ordre le gouvernement. On a probablement tous des enfants et des petits-enfants. Quand on les rappelle à l'ordre une fois, cela ne veut pas dire que c'est correct pour cette fois-ci et qu'ils peuvent recommencer. À un moment donné, ça suffit. Présentement, on est rendus à la deuxième fois, du moins depuis que je suis en politique fédérale. On se dit que ça n'a pas d'allure.
Le 27 avril, le Président a dit que c'était un privilège incontestable et, pour le fondement de notre régime parlementaire, il ordonnait au gouvernement de faire son travail.
Dans le cas des prisonniers afghans, le gouvernement donnait comme raison la sécurité nationale. Aujourd'hui, on dit que c'est le secret du Cabinet. Chaque jour, on en invente. On va inventer autre chose la prochaine fois. Je cherche toujours à comprendre pourquoi les conservateurs font ça.
Hier encore, la deuxième question que j'ai posée au président du Conseil du Trésor était de savoir pourquoi c'était devenu secret. Je lui ai même donné des pistes de réponse. Était-ce pour cacher des choses? Était-ce par incompétence? Par intransigeance? Par incapacité? Par inaptitude? Par impuissance? Par insolence? Par idéologie? Peut-être que le gouvernement ne veut pas nous donner les renseignements. De manière idéologique, il veut cacher des choses.
On a maintenant un beau cas, soit celui de la . Pendant un an, elle a caché des choses. On se demande pourquoi elle l'a fait. Ce n'est pas par inadvertance, par incompétence ou par impuissance, mais plutôt par idéologie. Elle ne voulait pas laisser paraître qu'elle avait modifié la recommandation. Le gouvernement a le droit de décider, mais il doit le faire correctement, sans cacher les choses et sans nous empêcher d'exercer notre pouvoir de lui poser des questions.
On parle de la gestion de l'information par ce gouvernement. Hélas, ce n'est pas seulement dans ce cas-ci. Il y a la question du formulaire du recensement. Voilà un autre bel exemple. Depuis que le Canada existe, il y a des formulaires de recensement. On a des mesures, on a droit à des statistiques et à des informations. Pourquoi? Pour le pouvoir.
Je pense au père du député de , qui est mon frère et qui est un éminent démographe. Où va-t-il chercher ses informations? Toute sa carrière a notamment été basée sur les renseignements recueillis lors des recensements. Que va-t-il faire? Que feront ses successeurs qui travaillent dans le même domaine? On parle du pouvoir de l'information et de la gestion de l'information. La commissaire à l'information se plaint parce que c'est trop long pour obtenir de l'information. Pourquoi ne donnent-ils pas l'information? Pourquoi la gardent-ils? C'est important, parce qu'on parle de l'impôt des entreprises. L'impôt des entreprises a cette importance parce que la fiscalité repose sur quoi? Ou bien on taxe les particuliers ou bien on taxe les entreprises.
Si on décide de taxer les entreprises, on taxe les PME ou on taxe les grandes entreprises. Le gouvernement dit vouloir de moins en moins taxer les grandes entreprises. Pourquoi? Qu'il nous donne de l'information à ce sujet.
Depuis 2007, la baisse d'impôt accordée aux PME a été de 8 p. 100. Le différentiel est de 12 à 11. Quant aux grandes entreprises, c'est passé de 22 p. 100 à 15 p. 100. Le différentiel est donc de 32. Ceux qui connaissent la dérivée seconde peuvent calculer que la baisse d'impôts des PME est quatre fois moindre. Je veux le savoir parce que, chez nous, la politique fiscale est importante. Je veux savoir comment les conservateurs font leurs calculs.
Le Bloc québécois a déposé sa bible budgétaire pour cette année. On croit que ça devrait être au tour du Québec. La bible a été déposée au . Le ministre d'État aux Finances y était, tout comme la députée de . Ils ont dit que c'était du travail sérieux. En effet, ce l'est. On a travaillé sérieusement avec les données que l'on avait et on veut continuer de le faire.
J'ai en main le rapport annuel de la Banque Royale du Canada 2010. Ce n'est pas celui de 1810, mais celui de 2010. À la page 125, on voit les estimations des impôts qui seraient exigibles si la totalité des bénéfices non distribués dans des filiales à l'étranger était rapatriée. On a les informations de la Banque Royale. Il s'agit de 763 millions de dollars en 2010, 821 millions de dollars en 2009 et 920 millions de dollars en 2008. J'ai des renseignements. Je peux dire si je suis d'accord ou non. Je peux forger ma propre opinion, parce que j'ai les faits. Pour sa part, le gouvernement nous cache les faits.
Tant et aussi longtemps qu'on sera ici, on va exercer un pouvoir de surveillance sur l'éthique. On sait ce qu'a donné l'éthique des libéraux. On n'a qu'à penser au scandale des commandites. Ils ont voulu contourner et transgresser les lois, mais ils ont été punis. Exercer le pouvoir, pour les conservateurs, c'est comme avoir le contrôle absolu. Ce n'est pas ça exercer un pouvoir.
Les fonds publics n'appartiennent pas au Parti libéral du Canada. Ils le savent, ils ont payé pour cela. Les fonds publics n'appartiennent pas au Parti conservateur du Canada. Ce n'est pas leur bien propre. Ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent n'importe comment, sans aucun rapport et sans nous dire comment ils le font.
Le Bloc a toujours la même opinion. Pourquoi milite-t-on pour l'indépendance du Québec? C'est pour trois raisons: signer nos traités, édicter nos lois et prélever nos impôts. On veut avoir une politique fiscale qui permettra de répartir la richesse de manière beaucoup plus efficace. On a les moyens de le faire parce qu'on a de l'information à ce sujet. Si on n'a pas l'information concernant les grandes entreprises, je suis brimé dans ma liberté. Je ne crois pas être venu ici pour être brimé dans ma liberté.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole aujourd'hui avec la députée de .
Normalement, je suis heureuse de débattre de questions à la Chambre et de faire peser les préoccupations des résidants d'Hamilton Mountain sur les questions importantes d'intérêt public qui ont une incidence sur leur vie quotidienne. Les emplois, les pensions et les soins de santé sont tous des dossiers auxquels le gouvernement devrait prêter beaucoup plus attention.
Aujourd'hui, nous employons le temps précieux de la Chambre pour discuter d'une question que nous n'aurions jamais dû avoir à aborder. Nous demandons au gouvernement de divulguer des renseignements qu'il aurait dû nous fournir parce que nous y avons droit.
Revenons à l'origine du problème. En novembre, le Comité permanent des finances a demandé au gouvernement de lui fournir deux choses: les coûts associés à ses projets de loi liés à la justice et les projections portant sur les bénéfices des sociétés avant impôt. Par le passé, les gouvernements divulguaient régulièrement ce genre de renseignements, et il devrait toujours en être ainsi parce que les députés doivent avoir accès à l'information pour faire leur travail.
Il vaut la peine de rappeler aux députés conservateurs que, dans notre système de gouvernement responsable, le gouvernement doit demander l'autorisation du Parlement pour dépenser des deniers publics. Cela signifie que le Parlement a l'obligation et la responsabilité d'examiner les livres du gouvernement et d'exiger que ce dernier rende des comptes. Il s'agit là de la pierre angulaire même de notre démocratie. Or, au lieu de fournir ces renseignements essentiels aux députés et aux Canadiens, les conservateurs tentent par tous les moyens d'éviter d'avoir à rendre des comptes.
En réponse à la demande de renseignements, le gouvernement a dit sèchement au comité permanent que l'information constituait des « documents confidentiels du Cabinet ». Cette réponse est tout à fait absurde et contrevient à la Loi sur l'accès à l'information.
Je me permets de rappeler aux députés ce que stipule la loi. Selon l'alinéa 69(1)b), la défense relative aux documents confidentiels du Cabinet ne s'applique pas aux « documents de travail destinés à présenter des problèmes, des analyses ou des options politiques à l’examen du Conseil ». On ajoute: « dans les cas où les décisions auxquelles ils se rapportent ont été rendues publiques ».
Tant dans le cas des réductions d'impôt des entreprises que du coût du programme de lutte contre la criminalité, les décisions sont publiques. Des lois ont été rédigées en fonction des décisions qui ont été prises, elles ont été débattues à la Chambre des communes et ont été adoptées. Il est absurde d'affirmer qu'elles sont encore pour une raison ou une autre du domaine confidentiel. Rien ne saurait être plus public. Par conséquent, les documents d'information sur ces coûts devraient être communiqués à toute personne qui paie ses 5 $ et remplit le formulaire, à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'un organe du Parlement qui a tout le pouvoir nécessaire pour les obtenir.
Le Parti conservateur a fait campagne sur une plate-forme de transparence et de responsabilisation. Il avait promis de se différencier en cela du gouvernement Martin, lorsque les libéraux étaient au centre du scandale des commandites.
Je rappelle qu'il n'y a que cinq ans que le a écrit une lettre d'opinion à la Gazette de Montréal dans laquelle il défendait passionnément la transparence du gouvernement. Voici ce qu'il y déclarait:
L'information est le moteur de la démocratie [...] Sans un accès suffisant à l'information clé sur les politiques et les programmes gouvernementaux, les citoyens et les parlementaires ne peuvent pas prendre de décisions éclairées, et l'incompétence ou la corruption peuvent être cachées sous un voile de secret.
À l'époque, il était irrité parce qu'il croyait que le gouvernement libéral avait l'intention d'affaiblir la Loi sur l'accès à l'information, qui donne aux Canadiens le droit de demander des documents fédéraux.
Aujourd'hui, presque cinq ans plus tard, la même Loi sur l'accès à l'information, que le défendait avec tant d'énergie, est en déliquescence. En dépit du fait que la loi exige qu'une réponse soit donnée dans les 30 jours, des Canadiens qui demandent des renseignements se plaignent régulièrement que beaucoup de ministères prennent maintenant jusqu'à un an pour communiquer des dossiers. Lorsqu'ils les communiquent finalement, les documents sont souvent si lourdement caviardés qu'ils sont illisibles et pour ainsi dire inutilisables. À une certaine époque, la loi était l'outil capital pour obliger le gouvernement à rendre des comptes.
Des documents divulgués en vertu de la loi ont mis au jour des actes répréhensibles et du gaspillage de la part du gouvernement.
C'est une demande faite par l'Ottawa Citizen qui a entraîné la démission du ministre libéral de la Défense, Art Eggleton, lorsqu'il a été révélé en mai 2002 qu'il avait accordé un contrat sans appel d'offres à son ancienne petite amie.
Des demandes présentées par le Globe and Mail ont permis de révéler que des membres du Parti libéral étaient mêlés aux actes illégaux liés aux budgets des commandites et de la publicité du gouvernement fédéral, un scandale qui a mené à la Commission Gomery, en 2004.
L'Alliance canadienne, qui devait devenir le Parti conservateur, était un des utilisateurs les plus efficaces de la Loi. Les recherchistes du parti y ont eu recours pour obtenir des dossiers qui ont permis de mettre au jour ce qu'on a appelé le gâchis d'un milliard de dollars de même que d'autres cas de mauvaise gestion des deniers publics.
Cependant, les choses ont beaucoup changé depuis lors. Lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir, les conservateurs se sont mis à exercer un contrôle absolu sur l'information, à un point tel que Robert Marleau, commissaire à l'information et directeur de l'organisme indépendant chargé de surveiller l'application de la loi, s'était plaint, en 2008, de l'« épais brouillard » qui entoure l'information.
À l'heure actuelle, la situation est telle que Kevin Page, directeur parlementaire du budget, a affirmé publiquement que les députés sont de moins en moins en mesure de s'acquitter du mandat que leur confère la Constitution puisque la politique du secret qui s'intensifie au gouvernement les empêche d'obtenir les renseignements dont ils ont besoin pour établir le coût des nouvelles initiatives.
Selon tout critère objectif, le secret entourant le gouvernement n'a jamais été aussi lourd au Canada. Même une décision historique du Président n'a pas vraiment réussi à accroître la transparence au sein du gouvernement conservateur. Les députés se souviennent bien de cette décision déterminante; elle portait sur la divulgation de documents sur les détenus afghans. Quand le Président a enfin tranché, il a clairement confirmé le droit du Parlement d'obtenir ces renseignements.
Mais nous voici encore au même point. Le gouvernement refuse de tenir compte des motions dûment adoptées par un comité permanent de la Chambre visant la divulgation d'information. Le refus, de la part des conservateurs, de divulguer les renseignements demandés constitue, essentiellement, un affront au Parlement.
J'aimerais préciser ma pensée, au cas où certains de nos auditeurs pensent qu'il s'agit d'un incident isolé. Le Parlement n'est qu'une des nombreuses institutions publiques auxquelles le gouvernement conservateur s'est attaqué. Jim Travers, du Toronto Star, a qualifié de vandalisme les attaques incessantes du gouvernement envers les institutions canadiennes. L'indépendance des organismes de réglementation et des hauts fonctionnaires n'a jamais été aussi secouée.
La liste est longue. Linda Keen, présidente de la Commission canadienne de sûreté nucléaire, a été mise à pied par le gouvernement pour avoir fait son travail. Sheila Fraser, vérificatrice générale, a fait remarquer l'« effet paralysant » que cette mise à pied a eu sur la fonction publique dans son ensemble. Celle-ci comprend maintenant que quiconque critique le gouvernement conservateur risque de perdre son emploi.
Voici une courte liste de ceux qui ont appris que leur mandat ne serait pas reconduit parce qu'ils ont remis en question la vision du monde du gouvernement: Paul Kennedy, président de la Commission des plaintes du public contre la GRC; Pat Stogran, ombudsman des vétérans; Peter Tinsley, chef de la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire, qui faisait enquête sur la torture des détenus afghans; et Marty Cheliak, directeur du Programme canadien des armes à feu. Philip Kingsley, directeur général d'Élections Canada, a été chassé de son poste, et son successeur, Marc Mayrand, est la cible d'attaques constantes, notamment sous la forme de procédures judiciaires intentées par le Parti conservateur contre Élections Canada.
D'autres personnes ont été sommairement renvoyées de la fonction publique et ont vu le gouvernement supprimer leur poste, ce qui représente une perte pour tous les Canadiens. Dans cette catégorie figurent M. Art Carty, conseiller scientifique auprès du , Karen Kraft Sloan, ambassadrice à l'environnement et au développement durable, et Jack Anawak, ambassadeur aux affaires circumpolaires. Ces importants emplois sont tous disparus.
Et bien sûr, il y a ceux qui ont été attaqués publiquement pour avoir eu l'audace de critiquer le gouvernement. Le représentant des Affaires étrangères, Richard Colvin, le statisticien en chef du Canada, Munir Sheikh, et Kevin Page ne sont que trois des plus célèbres exemples.
Le gouvernement conservateur ne reculera devant rien pour réduire au silence ses détracteurs, allant jusqu'à fermer l'endroit même où je m'exprime aujourd'hui.
C'est la prorogation du Parlement qui a soudainement sorti la population de sa torpeur. Mettre le cadenas sur les portes du Parlement pour réduire au silence les députés et satisfaire au programme étroitement partisan des conservateurs a suscité un énorme tollé chez les Canadiens. Ceux-ci ont pris conscience que, si on faisait taire les députés, leur voix n'était plus entendue dans la plus importante institution démocratique du pays. L'obsession du pour le secret et le contrôle sapait leurs libertés démocratiques. Au bout du compte, ce pourrait bien être l'indignation de la population qui mènera à la chute du gouvernement.
Les Canadiens veulent que le gouvernement soit transparent et responsable. Ils ne méritent rien de moins. C'est pourquoi je voterai fièrement en faveur de la motion présentée aujourd'hui.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre la parole après ma collègue d'Hamilton. Elle a soulevé d'excellents arguments.
Je tiens aujourd'hui à exprimer mon appui à la motion présentée par l'opposition officielle.
J'ai été élue députée il y a maintenant 14 ans. Je ne me rappelle pas une seule occasion pendant tout ce temps où nous avons dû présenter autant de motions et déployer autant d'efforts pour obliger le gouvernement à produire des documents tout simples pour que les parlementaires puissent faire leur travail.
La motion d'aujourd'hui, comme d'autres l'ont souligné avant moi, fait suite à la tentative du Comité permanent des finances, l'an dernier, d'établir certains faits. Le comité voulait connaître les coûts réels associés à la mise en oeuvre de divers projets de loi en matière de justice adoptés par la Chambre ainsi que les coûts que devrait assumer le système carcéral pour garder une personne en prison. Il s'agit de données essentielles que nous devons connaître. Et de un.
Le Comité des finances a en outre tenté de déterminer les coûts des baisses d'impôt accordées par le gouvernement aux grandes sociétés. Là encore, il s'agit de données sans lesquelles le Comité des finances ne peut pas faire son travail.
Il est plutôt étonnant d'apprendre qu'il s'en est alors suivi une véritable bataille entre le Parlement et le gouvernement, même si ce n'est pas la première fois que ça arrive. C'est plutôt choquant de voir que nous sommes ici réunis à débattre d'une motion par laquelle le Parlement tenterait de forcer le gouvernement à produire les renseignements dont les députés ont besoin pour faire leur travail.
Je me rappelle, l'an dernier, de la terrible situation en Afghanistan; à cette époque-là aussi, le gouvernement avait refusé de divulguer certains documents. D'où la décision historique rendue par le Président en avril dernier, dans laquelle il précise qu'en vertu du privilège parlementaire, les députés doivent avoir accès à certains renseignements pour faire leur travail. C'est dans la foulée de cette décision qu'un comité spécial a été chargé de déterminer les circonstances dans lesquelles ces documents seraient divulgués. Le comité en question a vu le jour. Au NPD, nous avons choisi de ne pas y siéger, parce que nous étions d'avis que les balises à l'intérieur desquelles son travail allait avoir lieu étaient si restrictives qu'il serait quasiment impossible d'un jour prendre connaissance du moindre renseignement. Comme de fait, depuis que le comité a été créé, pas un seul document n'a été divulgué. Bon, c'est une tout autre histoire, mais elle n'est pas sans nous rappeler la situation actuelle.
Nous voici encore une fois aux prises avec une question exigeant de divulguer des renseignements et de faire preuve de transparence. Toutefois, ce qui sous-tend la question dont la Chambre est saisie, c'est que nous avons affaire au gouvernement le plus autoritaire et le plus porté sur le secret de toute l'histoire du Canada.
Je me souviens de l'élection du gouvernement conservateur. Celui-ci déclarait avoir reçu un mandat en matière de responsabilité et de transparence. Il y a eu le scandale des commandites au Québec, puis la Commission Gomery. Les conservateurs avaient le vent dans les voiles et affirmaient qu'ils feraient les choses autrement, qu'en matière de gestion ils tiendraient compte de la responsabilité, offriraient un meilleur accès à l'information et protégeraient les dénonciateurs.
Le leader du gouvernement à la Chambre l'a dit et répété. Les conservateurs doivent en rêver la nuit. Le projet de loi sur la responsabilité fut leur premier, mais voyez où nous en sommes aujourd'hui. Les députés ne peuvent plus jouer leur rôle au Parlement. Ils ne peuvent pas travailler adéquatement dans les comités permanents, car on leur refuse des informations de base nécessaires pour analyser les projets de loi et les dépenses, tirer des conclusions sur les priorités du gouvernement, repérer les dépenses judicieuses et le gaspillage, ainsi que connaître le coût réel des mesures législatives qui sont présentées.
C'est très démoralisant, pour tous les Canadiens, moi y compris. Cela nourrit le cynisme que nous voyons sur la place publique à l'égard des politiciens et du processus politique.
Quand on ajoute à cela la fermeture du Parlement, que le a prorogé au moins deux fois, qu'on verrouille les portes, qu'on nous interdit de rentrer travailler pour le compte de nos électeurs, la situation est franchement scandaleuse. La façon dont on mine et on affaiblit petit à petit notre démocratie trouble beaucoup les gens, mais c'est avec le recul, quand on voit la situation dans son ensemble, qu'on constate à quel point les choses ont changé.
En 2009, quand j’ai participé aux travaux d'un des comités qui débattaient d’un de ces projets de loi de justice, le projet de loi qui prévoyait des peines d’emprisonnement obligatoires pour les crimes liés aux drogues, j’ai essayé très vaillamment d’établir quel serait le coût de la mise en oeuvre de cette mesure, ce que cela signifierait pour les systèmes provinciaux et au niveau fédéral. Il m’a été impossible d’obtenir ces renseignements. Aucune preuve n’a été fournie. Nous nous heurtions à un gouvernement conservateur dont la propagande disait que le projet de loi réglerait les problèmes de toxicomanie dans les collectivités locales, mais sans pouvoir fournir la moindre preuve que les peines minimales obligatoires donneraient des résultats, ni de preuves de ce que cela coûterait.
Comme nous l’avons vu, nous avons obtenu du directeur parlementaire du budget, le bureau indépendant vers lequel nous pouvons nous tourner, des estimations qui dépassaient largement celles du gouvernement. Néanmoins, nous n’avons toujours pas une idée exacte et complète de ce que coûterait le projet de loi , sans parler de tous les autres projets de loi qui ont été présentés.
La motion à l’étude aujourd’hui affirme les privilèges incontestables que la Constitution canadienne confère au Parlement, y compris le pouvoir d’exiger du gouvernement qu’il produise sur demande des documents non censurés. C’est une motion très importante.
Le fait que nous ayons à la présenter à la Chambre, que nous ayons à en débattre et à voter montre que la situation est grave et qu’il y a maintenant une vraie bataille entre le Parlement et le gouvernement du Canada. Ce n’est pas une bataille que nous souhaitons. Nous voulons travailler dans un climat où le gouvernement divulgue les renseignements, communique l’information, où les fonctionnaires peuvent fournir des renseignements sans crainte de punition ou de représailles. Tout cela semble avoir disparu.
Nous vivons maintenant dans une atmosphère de secret, sous le contrôle politique du cabinet du , un climat dans lequel les gens ont peur de parler, un climat dans lequel les comités permanents du Parlement ne peuvent plus fonctionner et s’acquitter de leur mission. Voilà pourquoi nous sommes saisis de cette motion aujourd’hui.
Je suis certaine que la motion sera adoptée. Comme la motion l’indique, elle ordonne au gouvernement de fournir ces documents au Comité permanent des finances d’ici le 7 mars.
Si nous avons besoin de ces documents, c’est pour faire une évaluation et une estimation objectives du coût des réductions de l’impôt sur les sociétés. Il y a eu de nombreux débats au sujet des réductions de l’impôt sur les sociétés. Les députés néo-démocrates craignent fort que cette baisse d’impôt n’ait dépouillé le Trésor public. La dernière fois, il s’agissait de 6 milliards de dollars.
Ironiquement, ces réductions de l’impôt sur les sociétés ont débuté sous un ancien gouvernement libéral. Elles ont reçu l’appui de l’opposition libérale lors des récents budgets.
Nous devons examiner le coût réel de ces réductions de l’impôt sur les sociétés. Nous devons évaluer quel est leur impact sur nos services publics, nos services communautaires. C’est une question qui est très importante pour la façon dont le gouvernement et le Parlement fonctionnent afin d'établir l’équilibre entre les revenus et les dépenses, ainsi que les priorités quant à l’utilisation de ces recettes.
Il est essentiel que nous obtenions ces renseignements et que nous comprenions quels sont les coûts réels de ces réductions d’impôt pour faire notre travail. J’appuie la motion et j’exige, comme les autres députés, que le gouvernement divulgue ces renseignements.
:
Monsieur le Président, au départ, j'aimerais vous informer que je partagerai mon temps de parole avec mon ancien chef, notre collègue de .
[Traduction]
La motion dont la Chambre est saisie, et dont mes collègues ont parlé ce matin, énonce quelques principes très élémentaires de démocratie parlementaire. Comme l’a noté à juste titre la leader du Nouveau Parti démocratique à la Chambre, il y a quelques minutes, il s’agit là de la possibilité pour les représentants élus de disposer de renseignements pouvant servir de base aux décisions qu’ils doivent prendre sur des sujets importants, comme des votes autorisant le gouvernement à dépenser des milliards de dollars de l’argent des contribuables.
Le gouvernement a une telle manie du secret qu’il compte parmi les gouvernements les plus cachottiers de l’histoire du Canada. Nous avons souvent été témoins des efforts qu’il déploie pour juguler ou manipuler la liberté d’information ou le processus d’accès à l’information. Il donne continuellement des réponses évasives aux comités parlementaires. Il a même écrit des manuels sur l’art de perturber le fonctionnement d’un comité si, à un moment quelconque, il constate que celui-ci s’oriente dans une direction que ses députés n’aiment pas ou, plus probablement, qu’un adjoint subalterne au cabinet du n’aime pas pendant qu’il suit les délibérations à la télévision dans l’immeuble Langevin. Le gouvernement a pris des mesures assez extraordinaires pour dissimuler des renseignements à la population canadienne et à ses représentants élus à la Chambre.
Par conséquent, cette motion cherche, une fois de plus, à imposer au gouvernement de faire ce qu’il est censé faire dans une optique constitutionnelle et démocratique, c’est-à-dire mettre à la disposition des parlementaires et des Canadiens des renseignements exacts et fiables sur des questions aussi importantes que l’affectation de milliards de dollars.
La motion vise en particulier à obtenir les renseignements nécessaires au sujet des emprunts irresponsables destinés à réduire les impôts des sociétés les plus importantes et les plus rentables du pays ainsi qu’au sujet du programme législatif lié à la justice dont le gouvernement se vante sans cesse, mais à l’égard duquel il refuse de révéler le coût des nombreuses politiques régressives qu'il veut mettre en œuvre en dépit de leur échec aux États-Unis.
Il y a un autre aspect du comportement du gouvernement qui nous préoccupe beaucoup: c’est son refus constant de rendre publique l’information concernant une autre dépense très importante destinée à acheter des bombardiers furtifs F-35. Compte tenu du montant en cause, ces avions devraient être qualifiés non de « furtifs », mais plutôt de « prohibitifs ». En fait, ils seront très probablement ruineux.
Chaque fois qu’il en a eu l’occasion, le gouvernement a donné des renseignements incomplets ou peu fiables. Dans beaucoup de cas, il a carrément refusé de donner aux députés l’information concernant les achats militaires les plus importants de notre histoire. Il se propose en fait de faire ces achats massifs auprès d’un fournisseur unique, sans le moindre appel d’offres public.
[Français]
Les conservateurs ont annoncé leur intention d'acheter 65 avions de chasse sans appel d'offres. Ils ont fait cela au milieu de l'été en espérant ne faire face à aucune critique. Ils ne l'ont pas fait devant le Parlement quand il siégeait le printemps dernier. Ils ont choisi d'attendre et de le faire au début de l'été quand les députés n'étaient pas à Ottawa et que le Parlement n'était pas en position de poser des questions sérieuses.
Pire que cela, les conservateurs refusent de rendre publics les détails de leur supposée étude qui a choisi le F-35 alors que nous savons très bien qu'ils n'ont même pas pris le temps ou fait l'effort d'étudier d'autres options d'une façon sérieuse avant de décider, probablement pour des raisons idéologiques, d'acheter le F-35.
Les conservateurs refusent de dévoiler le coût réel de cette option, de cet avion. Initialement, l'avion était évalué à environ 50 millions de dollars par appareil. C'est ensuite passé à 70 millions de dollars par appareil pour se chiffrer maintenant à 90 millions de dollars par appareil, sans arrêt en vue. Ils refusent d'être honnêtes avec les Canadiens quant au prix de cet avion de chasse.
[Traduction]
Les conservateurs ont également refusé de nous dire quels seront les coûts réels du soutien en service. Pendant 20 ans, un tel soutien coûte au moins autant que le prix d’achat de l’avion. Tous les experts ont dit clairement qu’il faut pour le moins doubler le prix d’acquisition pour établir le coût du soutien en service pendant 20 ans.
Les conservateurs essaient de nous faire croire que le coût du soutien en service du F-35 sera en fait inférieur au prix d’achat, qu'ils ont estimé — sans preuve ni information — à 9 milliards de dollars. Ils prétendent que le soutien en service n’ajoutera que 7 milliards supplémentaires, ce qui donnerait un prix total de 16 milliards de dollars.
De ce côté-ci de la Chambre, nous n'avons réussi à obtenir aucun renseignement sur la façon dont le gouvernement a calculé ces chiffres. Le député de a demandé au directeur parlementaire du budget d’examiner cette affaire le printemps dernier. Nous attendons avec un grand intérêt le rapport qui, nous l’espérons, nous éclairera sur le prix réel et le véritable impact financier de l’achat et du soutien en service.
Le gouvernement a refusé de rendre public l’énoncé des besoins établi en vue du remplacement de nos chasseurs CF-18. Le a même osé affirmer, dans un moment d’extravagance qu’il a eu au cours d’une réunion de comité que nous avions convoquée de force en septembre, que l’énoncé des besoins était protégé par un droit d’auteur.
Or, cela n'a aucun sens si cet énoncé a été rédigé par le ministère de la Défense nationale du Canada. Par contre, s'il a été rédigé par un avionneur américain, cela expliquerait pourquoi le gouvernement invoque le privilège du droit d'auteur pour refuser de divulguer ce document, censé avoir été rédigé à l'interne par le ministère de la Défense du Canada.
Le gouvernement a refusé de rendre public cet énoncé des besoins. À la même réunion du comité, la a admis que le ministère l'avait reçu. Or, le gouvernement a refusé de le rendre public.
Les conservateurs ont prétendu que le F-35 est le seul avion capable de répondre aux besoins de la force aérienne du Canada. Néanmoins, au moins quatre autres avionneurs sont venus témoigner au Comité de la défense pour dire qu'ils construisent un avion qui répond aux seules exigences que le gouvernement a rendues publiques dans un document, c'est-à-dire les exigences obligatoires de haut niveau.
Il y a donc quatre autres avionneurs qui seraient ravis de participer à un appel d'offres public. Ils s'appuient sur les seules informations rendues publiques par le gouvernement pour dire qu'ils croient que leur avion répondrait aux besoins. C'est pourquoi, la seule façon de ramener les notions de responsabilité et de transparence dans ce processus financier irresponsable est d'organiser un appel d'offres et de permettre à ces entreprises de dire aux Canadiens et au gouvernement du Canada ce qu'elles s'engagent à faire non seulement pour notre force aérienne, mais également pour l'industrie aérospatiale.
[Français]
Madame la Présidente, comme je l'ai dit, les conservateurs prétendent qu'ils ont étudié d'autres options. Cependant, ils refusent de nous donner les renseignements quant au nombre de visites qu'ils ont faites à d'autres compagnies aérospatiales. On sait qu'ils sont souvent allés à Fort Worth, au Texas, pour étudier le Lockheed Martin et le F-35.
J'ai demandé au colonel responsable du projet, le colonel Burt, de nous donner ces chiffres. Il a dit qu'il nous dévoilerait le nombre de visites qu'ils ont faites à Boeing, ou Eurofighter, ou SAB, et à Lockheed Martin. Quelques mois après, c'est un encore le silence. Le gouvernement doit être gêné de n'avoir étudié d'aucune façon les autres appareils.
Les conservateurs répandent d'autres faussetés. Ils disent que c'est le Parti libéral qui s'est engagé à acheter cet avion en 1997. Au contraire, c'est un gouvernement libéral qui a appuyé le développement de cet avion, ce qui a d'ailleurs engendré près d'un demi-milliard de dollars en retombées économiques pour nos industries aérospatiales. Jusqu'en 2008, les mêmes ministres conservateurs, dont Jim Prentice, qui était à l'époque le ministre de l'Industrie, et Michael Fortier, l'ancien ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, dans les communiqués de presse du gouvernement du Canada, ont confirmé que la prolongation de l'état du développement de l'appareil n'engageait d'aucune façon le gouvernement fédéral à acheter cet appareil.
[Traduction]
Si le gouvernement a dit, il y a deux ans, que la participation continue à l'étape du développement n'oblige d'aucune façon le Canada à acheter l'avion, il est surprenant qu'il dise maintenant « Non, c'est un gouvernement libéral, il y a 14 ans, qui a pris la décision d'acheter cet avion ». Voilà un autre exemple du refus du gouvernement de dire toute la vérité aux Canadiens.
C'est vraiment une question de démocratie. Si le gouvernement veut dépenser plusieurs milliards de dollars de deniers publics, il doit dire toute la vérité aux Canadiens au sujet des coûts et montrer au Parlement, documents à l'appui, ce pourquoi il lui demande de voter.
C'est pourquoi cette motion est si importante pour le Parlement et la démocratie.
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Madame la Présidente, la question est la suivante: jusqu'où le gouvernement conservateur compte-t-il aller dans son attaque contre le bon fonctionnement de la démocratie canadienne? Telle est la question fondamentale qui se poserait, une fois de plus, si le gouvernement devait rejeter la motion du député de .
Prosterné devant son culte du secret, le gouvernement tourne le dos aux Canadiens et bafoue leur droit, et le droit de leurs parlementaires, d'obtenir des informations essentielles que le gouvernement n'a aucune raison valable de cacher.
C'est invraisemblable. Comme l'a dit le député de , le gouvernement s'attend à ce que les membres de cette Chambre appuient sans broncher l'achat d'avions de guerre ultra-coûteux, alors que ce même gouvernement a arrêté son choix sans aucun appel d'offres, sans qu'il soit clair qu'il s'agisse du meilleur avion en cette période d'après-guerre froide, et sans que l'on connaisse l'estimation à jour et les analyses précises du ministère des Finances quant aux coûts d'achat et d'entretien de ces avions. Tout ce que l'on sait, c'est que ces coûts seront faramineux.
Les Canadiens ont droit à cette information. C'est de leur argent qu'il s'agit. Leurs parlementaires ont besoin de cette information pour faire un choix éclairé. Tout ça n'engage aucun secret d'État. Le gouvernement doit dire aux Canadiens combien vont leur coûter les F-35, selon les dernières estimations et analyses du ministère des Finances. Combien? Pourquoi le gouvernement a-t-il si peur de révéler ce chiffre?
Obtenir cette estimation est d'autant plus important que la vérificatrice générale a déjà critiqué le gouvernement pour ses dépassements de coûts et ses délais vertigineux en matière d'achats militaires.
Autre cachotterie financière du gouvernement: le coût de son programme de mégaprisons, de son délire carcéral. En dépit du bon sens, il s'obstine à vouloir importer au Canada une mauvaise stratégie de lutte contre le crime qui a échoué partout, en Grande-Bretagne, en Australie, et dont les Américains eux-mêmes ne veulent plus. Ils n'en veulent plus, car cette stratégie n'a pas réduit le taux de criminalité ni le taux de récidive. Bien au contraire, elle l'a fait exploser. Cette stratégie simpliste a plutôt bourré les prisons, engorgé le système carcéral, obligeant les gouvernements à se saigner à blanc pour payer des mégaprisons.
Au bout du compte: moins d'argent disponible pour l'aide aux victimes, moins d'argent pour équiper nos policiers, moins pour la prévention du crime, moins pour la santé, l'éducation, l'environnement.
[Traduction]
On pouvait lire dans le Washington Post du 7 janvier — et le Kingston Whig-Standard en parle aujourd'hui — que Newt Gingrich supplie les législateurs américains de réfléchir et de faire montre de courage et de créativité pour « réduire les coûts sans mettre en péril la sécurité publique, par la réduction intelligente de la population carcérale ».
On ne peut sûrement pas accuser Newt Gingrich d'être un intellectuel lunatique de gauche. Il estime que le taux de récidive est catastrophique et que « la moitié des prisonniers libérés cette année seront de retour en prison d'ici trois ans ».
[Français]
C'est ça qu'on veut, au Canada? Do we want that in Canada? Certainement pas. Surtout pas quand chacun sait, preuves à l'appui, que le taux de criminalité baisse au Canada, notamment grâce à la stratégie efficace et rigoureuse suivie par les gouvernements libéraux pour lutter contre le crime et protéger les Canadiens.
Ce gouvernement conservateur, qui a déjà réduit ses budgets de 43 p. 100 pour l'aide aux victimes et de 70 p. 100 pour la prévention du crime, a l'obligation de dire aux Canadiens jusqu'à combien va leur coûter l'importation chez nous des erreurs dont on ne veut plus chez les autres.
Il accumule les projets de loi, mais il refuse de les chiffrer. C'est du jamais vu. Où est-elle, la transparence dont il parlait autrefois? Une fois de plus, le gouvernement conservateur bafoue la Loi sur l'accès à l'information, laquelle, à son article 69, prévoit que l'analyse des coûts des projets de loi ne relève pas du secret du Cabinet.
C'est quand même un comble: ils osent exiger que les parlementaires appuient, au nom des Canadiens, une litanie de projets de loi, sans leur révéler les estimations gouvernementales quant à leurs coûts. C'est rire du monde. C'est bafouer la démocratie parlementaire. C'est mépriser la population et ses représentants.
Le directeur parlementaire du budget les chiffre, lui, ces dépenses extravagantes. Il nous met en garde contre les milliards de dollars en dépenses carcérales additionnelles que risque de coûter le projet conservateur au gouvernement fédéral et aux provinces. Le gouvernement conteste les conclusions du directeur parlementaire du budget, mais où est sa crédibilité? Que le gouvernement rende publiques ses propres analyses et on pourra juger de son sérieux, ou de son manque de sérieux et de compétence.
Considérons le plus récent de ces projets de loi mal conçus, la loi , que le gouvernement a fait adopter hier, précipitamment, avec la complicité du Bloc. Au lieu de cibler seulement les grands criminels à cravate, cette loi va maintenir en prison, inutilement et à grands frais, des milliers de petits contrevenants prêts à revivre en société, réhabilités et dont le taux de récidive est minime. On parle de 1 500 personnes par année, dont plus de 60 p. 100 sont des femmes. Le coût de cette mesure aberrante: 130 millions de dollars par année. Mais en même temps, rien pour fournir aux enquêteurs plus de ressources pour trouver les fraudeurs, rien pour accélérer le processus judiciaire pour la récupération des fonds perdus par les victimes et rien pour aider les victimes à récupérer leur argent.
Contrairement à ce qu'il claironne, le gouvernement ne fait rien pour les victimes. Au contraire, ses politiques consternantes vont augmenter le crime et, donc, le nombre de victimes. Les contribuables canadiens ont le droit de savoir combien va leur coûter ce gâchis. C'est leur argent, après tout. Et combien ça va coûter aux provinces qui se débattent avec des déficits énormes et qui ne savent pas comment financer la hausse des coûts des hôpitaux, des écoles, des universités, etc.?
Pourquoi le gouvernement a-t-il si peur de rendre ces chiffres publics? Sans doute parce qu'ils vont révéler au grand jour l'ampleur de l'incompétence et de l'aveuglement idéologique des conservateurs. Imaginez, le gouvernement veut gaspiller, avec de l'argent emprunté, jusqu'à 6 milliards de dollars par année en baisses d'impôt additionnelles pour les sociétés, alors qu'il nous a déjà mis sur les épaules un déficit de plus de 50 milliards de dollars, que l'impôt des sociétés au Canada est déjà de 25 p. 100 inférieur à celui des États-Unis et que le ministère des Finances lui-même considère qu'il y a bien de meilleures méthodes pour stimuler l'économie. Quand on est un gouvernement qui veut s'offrir le luxe d'une politique aussi coûteuse et discutable, on devrait au moins avoir la décence de le faire chiffres à l'appui.
L'opposition officielle ne demande pas la lune. Elle demande simplement que le ministère des Finances rende publiques ses projections quant aux bénéfices des sociétés avant impôts. C'est là une information de routine que le ministère a rendu publique jusqu'en 2005, c'est-à-dire tant qu'il y a eu un gouvernement libéral. Ça n'a rien d'un secret d'État.
Mais je parle du gouvernement et du ministère des Finances, alors qu'en fait, c'est le premier ministre qui est en cause, lui qui contrôle tout, lui qui veut imposer à toutes et à tous son culte du secret et sa manie de la dissimulation; lui qui maintient en poste une ministre qui, deux fois plutôt qu'une, s'est permise d'induire la Chambre en erreur; lui qui laisse ses ministres attaquer avec hargne le directeur parlementaire du budget plutôt que d'engager un dialogue ouvert et adulte avec lui.
C'est un premier ministre qui préfère attaquer personnellement le chef de l'opposition dans sa pitoyable propagande télévisée de bas étage, plutôt que de lui fournir, ainsi qu'à tous les législateurs, l'information dont nous avons besoin et à laquelle nous avons droit pour faire notre travail, qui est de voter de bonnes lois, en connaissance de cause, pour les Canadiens.
Ce n'est ni plus ni moins que le bon fonctionnement de la démocratie canadienne que le gouvernement conservateur menace par son culte du secret. Cette fois-ci, il a réussi l'impossible. Il a battu son propre record dans la dissimulation. Qu'il le reconnaisse, en commençant par se conformer à la motion du député de , qu'il produise tous les documents que lui a demandés le Comité permanent des finances.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui sur une nouvelle motion malencontreuse des libéraux critiquant notre plan de réduction des impôts des Canadiens et de répression de la criminalité.
On a l'impression qu'à chaque fois qu'un libéral prend la parole, c'est pour augmenter les impôts. Pour notre part, nous préférons parler de baisser les impôts des Canadiens.
Heureusement, notre gouvernement a à son crédit une longue liste d'allégements fiscaux pour les Canadiens laborieux, et je pourrais en parler toute la journée, ce qui réjouirait certainement tous mes collègues ici présents.
Les libéraux pourraient eux aussi parler de leur bilan fiscal. Malheureusement, ce serait pour discuter de toutes les façons possibles d'augmenter les impôts, par exemple une hausse de la TPS, une taxe sur les iPod, une taxe sur le carbone, etc.
Voyons le bilan fiscal du gouvernement conservateur. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons réduit plus de 100 taxes. Nous réduisons toutes sortes de taxes, les taxes d'accise et de vente ainsi que les impôts des entreprises et ceux des particuliers.
L'une de nos premières initiatives en arrivant au pouvoir a été de réduire la TPS de 1 p. 100 pour la ramener à 6 p. 100, mais nous sommes allés plus loin. Nous l'avons encore diminuée de 1 p. 100 pour la ramener à 5 p. 100.
Évidemment, à chaque fois que nous réduisons les taxes, les libéraux hurlent. En fait, ils étaient tellement furieux de nous voir diminuer les taxes que lorsqu'on a demandé au député de s'il annulerait les réductions de TPS, il a répondu: « Certainement ». Le chef libéral a ensuite renchéri en prononçant ces paroles tristement célèbres: « Je ne mets pas de côté la possibilité d'augmenter la TPS d'un ou deux pour cent ».
Heureusement pour les Canadiens et leur portefeuille, ce ne sont pas les libéraux adeptes des impôts et des dépenses qui sont au pouvoir, mais un gouvernement conservateur qui croit à la baisse des impôts.
Notre gouvernement croit à une baisse des impôts des Canadiens, notamment pour les aînés, et il l'a montré par des mesures d'allégement fiscal comme le fractionnement du revenu de pension. C'est un des plus importants changements fiscaux accordés aux aînés qui peuvent ainsi économiser des milliers de dollars d'impôt sur le revenu chaque année. C'est une initiative qui a été saluée par les groupes d'aînés. La Fédération des citoyen(ne)s aîné(e)s du Nouveau-Brunswick a dit: « Au nom des 21 000 aînés que nous représentons au Nouveau-Brunswick, nous vous félicitons de leur avoir donné la possibilité de fractionner leur revenu de pension. Ce changement mettra plus d'argent dans les poches de nos aînés qui ont pour la plupart un revenu fixe très limité ».
Nous avons également doublé le crédit pour revenu de pension et augmenté de plus de 2 000 $ le montant du crédit en raison de l'âge, mais le gouvernement conservateur ne s'est pas arrêté là. Nous avons établi le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants afin d'aider les parents à inscrire leurs enfants à des sports organisés. Nous avons instauré le crédit d'impôt pour enfants afin de fournir aux familles d'un bout à l'autre du pays l'aide dont elles ont tant besoin. Nous a présenté le crédit d'impôt pour le transport en commun dans le but d'encourager les gens à utiliser ce mode de transport. Dans un article paru aujourd'hui dans notre journal local, on parlait de la hausse des tarifs du transport public dans notre collectivité et, selon un des jeunes étudiants interrogés, ce crédit d'impôt permet d'alléger le fardeau.
Par ailleurs, nous avons réduit les impôts sur le revenu des particuliers et, peut-être plus important encore, nous avons créé le compte d'épargne libre d'impôt, le mécanisme d'épargne personnel le plus important depuis la création du REER. Près de cinq millions de Canadiens profitent déjà de l'exonération d'impôt sur les gains en capital qu'offre le CELI.
Au bout du compte, le plus important, c'est la façon dont nos mesures d'allègement fiscal se traduisent pour les familles. Leur importance est énorme pour les Canadiens. En effet, les réductions d'impôt permettent à une famille moyenne d'économiser 3 000 $. Je le répète: une famille moyenne économise 3 000 $ en impôt. Cela compte beaucoup pour la famille canadienne moyenne, et je suis fière de faire partie d'un gouvernement à qui l'on doit cette réussite.
J'aimerais revenir à la question dont nous sommes saisis aujourd'hui: les allègements fiscaux consentis aux entreprises. Examinons certains des moyens par lesquels le gouvernement a réduit le fardeau fiscal des entreprises.
En 2006, nous avons réduit l'impôt fédéral sur le capital, qui nuisait sérieusement aux investissements d'affaires au Canada. Pour inciter les provinces à éliminer l'impôt sur le capital, nous avons instauré l'incitatif financier temporaire. Grâce à notre aide, d'ici 2012, l'impôt sur le capital sera éliminé. De plus, en 2008, nous avons réduit à 11 p. 100 le taux d'imposition des petites entreprises. Nous avons également fait passer le revenu admissible de 300 000 $ à 500 000 $ pour l'application de ce taux d'imposition réduit. Cette mesure visait à reconnaître le rôle vital que jouent les petites entreprises innovatrices et à fort potentiel de croissance dans notre économie.
Pour aider les entreprises canadiennes à traverser la crise économique mondiale, nous avons également mis en oeuvre un certain nombre de mesures fiscales temporaires, qui font partie du Plan d'action économique du Canada et qui visent à stimuler l'économie. Par exemple, dans le but de promouvoir l'exploration et le développement des richesses minières du Canada, le crédit d'impôt pour l'exploration minière a été maintenu dans le budget de 2010. Ce crédit temporaire de 15 p. 100 engendre d'importantes retombées en ce qui a trait aux emplois et aux investissements, en particulier dans les régions rurales et éloignées. Cette mesure est particulièrement utile dans ma province, la Colombie-Britannique. Voici ce qu'en dit la Mining Association of British Columbia.
Maintenant que l'industrie minière de la Colombie-Britannique est en train de se sortir de la récente crise économique, la MABC est encouragée par les initiatives qui sont prévues dans le budget fédéral et qui aideront à assurer la poursuite de cette reprise.
La MABC se réjouit [...] de la prolongation d'un an du crédit d'impôt de 15 p. 100 pour l'exploration minière [...] conjugué avec la poursuite de la réduction générale de l'impôt des entreprises [...] ce qui est important pour la reprise en cours dans le secteur minier.
Comme la citation précédente l'indique, nous sommes en train de réduire le taux d'imposition des entreprises, qui était de 22 p. 100 en 2006 et qui ne sera plus que de 15 p. 100 en 2012, conformément à ce que le Parlement a adopté en 2007.
Les Canadiens jouissent d'une réduction permanente, généralisée et viable de la fiscalité qui est saine sur le plan structurel. Réduire les impôts des créateurs d'emplois signifie que davantage d'emplois seront créés. Le calcul est simple à faire, mais il est important. Des économistes parmi les plus réputés au Canada le confirment. Les manufacturiers et exportateurs du Canada de même que Jack Mintz, l'un des économistes les plus influents du secteur privé au Canada, ont fait la démonstration que réduire les impôts des entreprises au Canada a pour effet de créer des milliers d'emplois pour les Canadiens.
Alors que nous sommes en train de sortir de la récession mondiale, ce n'est pas le temps d'alourdir le fardeau fiscal des créateurs d'emplois. Les libéraux connaissent bien ce principe, mais ils ont décidé de l'oublier pour faire des gains politiques faciles.
Le député de était bien conscient de ce principe lorsqu'il a déclaré ceci: « Nous ne pouvons accroître les impôts des sociétés sans perdre des investissements commerciaux, ce qui rendrait notre économie moins productive et les emplois [...] moins nombreux. Cela aurait pour effet d'accroître la pauvreté. »
Le député de était conscient de ce principe lorsqu'il a dit « les Canadiens ont le droit de connaître les faits » et « les chiffres avancés par [le chef du NPD] sont tout simplement faux, et il cherche à cacher les avantages réels des réductions d'impôt, soit l'emplois et la croissance économique ».
Je suis d’accord avec le député de . Les Canadiens ont le droit de connaître les faits.
Si nous voulons des salaires plus généreux, plus d’emplois et un niveau de vie plus élevé, nous avons besoin des investissements que feront les entreprises créatrices d'emplois grâce aux baisses d’impôt appliquées par le gouvernement. Nos efforts portent-ils fruit? Cela ne fait aucun doute. Le Canada se relève mieux de la récession que la plupart des autres grands pays industrialisés. La vigueur de nos paramètres économiques, financiers et budgétaires fondamentaux a contribué à cette réussite, de même que notre Plan d’action économique.
À l’heure actuelle, il y a 460 000 Canadiens de plus qu’en juillet 2009 qui ont du travail. C’est la plus forte croissance de l’emploi observée dans les pays du G7. Comparez cette reprise sur le marché du travail aux difficultés persistantes observées sur le marché du travail aux États-Unis, où l’emploi demeure bien en-deçà de son niveau d’avant la récession. Il ne fait aucun doute que les allégements fiscaux consentis aux entreprises canadiennes ont aidé le Canada à s'en tirer relativement bien.
Que cela plaise ou non aux libéraux, les allégements fiscaux ont contribué à créer une base solide sur laquelle asseoir la croissance économique, la création d’emplois et la prospérité. Pour accroître la compétitivité du régime fiscal canadien, il faut bien entendu que tous les gouvernements collaborent afin d'aider les entreprises canadiennes à affronter la concurrence sur le marché mondial. Heureusement, il est tellement sensé de réduire les impôts des entreprises que les provinces suivent notre exemple. La Colombie-Britannique, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba ont également réduit leurs impôts provinciaux pour les entreprises.
Le ministre des Finances de l’Ontario, Dwight Duncan, un libéral, est un ardent défenseur de cette politique. Il a dit « renoncer à une réduction si importante de l'impôt des sociétés pourrait nuire à la reprise économique fragile, puisque les secteurs de la foresterie et de l'automobile [...] devraient payer plus d'impôt. » Il a dit qu’y renoncer était « à peu près la politique gouvernementale la plus à courte vue et la plus idiote que l'on puisse imaginer ». Des libéraux qui proposent une politique idiote à courte vue? C’est étonnant, je sais.
En collaboration avec les provinces, nous aidons le Canada à se doter d’une base solide pour assurer la croissance économique, la création d’emplois et une hausse du niveau de vie des Canadiens, grâce à quoi le Canada est de plus en plus reconnu comme un modèle en matière de fiscalité pour les entreprises.
Dans un éditorial récent du Wall Street Journal, on disait:
Il y a 22 ans, nous avons publié un éditorial intitulé « North to Argentina » pour avertir le Canada que la prospérité n’était pas un droit inné, mais que, pour y arriver, il fallait adopter des politiques sensées, comme de libre-échange. De nos jours, le Canada a toute la crédibilité nécessaire pour rendre à Washington la monnaie de sa pièce.
Le gouvernement reconnaît également qu'une réglementation inutile engendre des coûts considérables pour les entreprises et qu'elle a une incidence défavorable sur la productivité et sur la croissance économique. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante estime que les entreprises canadiennes dépensent actuellement plus de 30 milliards de dollars par année pour se conformer aux règlements. Au cours des quatre dernières années, le gouvernement a pris des mesures importantes pour réduire le fardeau administratif des entreprises canadiennes.
En mars 2009, le gouvernement a atteint son objectif de réduire de 20 p. 100 les formalités administratives que doivent remplir les entreprises et d'éliminer presque 80 000 exigences réglementaires et obligations liées à l'information auxquelles celles-ci doivent se plier.
En janvier dernier, poursuivant sur sa lancée, le gouvernement a donné suite à un engagement pris dans le budget en annonçant la création de la Commission sur la réduction de la paperasse, qui réunit des parlementaires et des représentants du secteur privé. La commission s'efforcera de réduire le fardeau des exigences réglementaires fédérales imposées aux entreprises canadiennes, surtout les petites et moyennes entreprises. En tant que membre de la commission, je dois dire que tout se déroule extraordinairement bien. On consultera des Canadiens et des entreprises canadiennes en vue de relever les irritants qui ont clairement un effet néfaste sur la croissance, la compétitivité et l'innovation. On recommandera des solutions permanentes permettant de maîtriser et de réduire le fardeau général de l'observation des règles. Je suis honorée de faire partie de la commission pour terminer le travail.
Il importe de demeurer vigilant en ce qui concerne le maintien de la position du Canada sur la scène mondiale. C'est pourquoi la priorité absolue du gouvernement conservateur demeure l'économie. Le Plan d'action économique du Canada visait à orienter l'économie, sans oublier l'avenir à long terme du pays. Il a permis d'établir un équilibre entre la stimulation de l'économie à court terme et le renforcement des capacités à long terme. Le plan donne des résultats dans chaque région canadienne...
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Madame la Présidente, je prends note de l'intervention de mon collègue. Notre situation économique actuelle alimente vraiment la conversation menée dans le cadre de ce débat. J'en suis consciente et je ne manquerai pas d'établir le rapport entre mes propos et la motion.
Dans toutes les régions du Canada, les familles et les entreprises paient moins d'impôts, et les chômeurs reçoivent un meilleur appui et une nouvelle formation. Nombre de projets d'infrastructure créateurs d'emplois sont presque terminés, et les collèges et les universités jouissent de nouveaux investissements. Les fabricants canadiens travaillent encore à se remettre de la récession; ils doivent faire face à la hausse du prix des produits de base et à la vive concurrence sur la scène internationale.
Il est donc logique de réduire l'impôt des sociétés. Grâce à cet allégement fiscal, les fabricants disposeront de plus de fonds, qu'ils pourront investir dans leur main-d'oeuvre et dans leurs usines, ce qui leur permettra de concurrencer et de s'approprier une plus grande part des marchés intérieurs et internationaux. Il n'est donc pas étonnant que selon les Manufacturiers et Exportateurs du Canada, la question n'est pas de savoir si nous pouvons nous permettre de réduire l'impôt des sociétés, mais plutôt si nous pouvons nous permettre de ne pas le faire.
Plus de 110 000 entreprises canadiennes profitent de l'allégement fiscal que nous avons accordé aux créateurs d'emplois. En stimulant la croissance de ces 110 000 entreprises et en favorisant la création de nouveaux emplois payants pour les Canadiens, la réduction de l'impôt des sociétés améliore le niveau de vie.
Une augmentation d'impôt de 6 milliards de dollars aura l'effet contraire. Elle bloquera la reprise économique, déjà bien enclenchée, en plus de nuire à la création d'emplois. Il s'agirait là d'une décision purement politique, irresponsable et à courte vue.
Si les libéraux ne croient pas le gouvernement conservateur, peut-être devraient-ils écouter ce que l'ancien ministre des Finances et ancien vice-premier ministre libéral, John Manley, a déjà dit à ce sujet: « J'appuie le plan fédéral d'abaissement de l'impôt des entreprises à 15 p. 100 d'ici 2012 ».
Les gouvernements de la gauche, du centre et de la droite ont appuyé ces réductions d'impôt. Pourquoi? Parce qu'il est essentiel, pour assurer la prospérité et la santé économique du Canada, d'être en mesure d'attirer et de retenir les investissements au pays.
Pendant de nombreuses années, le Canada a compté sur la faiblesse de son dollar pour rendre ses produits plus concurrentiels sur les marchés étrangers, mais cette époque est révolue. Si nous voulons nous attirer la faveur des investisseurs malgré l'appréciation de notre dollar et soutenir la croissance dans nos marchés d'exportation, qui sont encore chancelants, nous devons disposer d'un avantage fiscal important.
Je ne crois pas que nous devrions sous-estimer les retombées de tels changements. Nous modifions la perception qu'ont du Canada les investisseurs qui cherchent un endroit où faire des affaires. La réforme du régime fiscal est extrêmement avantageuse lorsqu'elle favorise l'investissement et la croissance sur le plan commercial.
Enfin, pour ce qui est de la responsabilité, notre gouvernement, au moyen de Loi fédérale sur la responsabilité et avec l'appui du directeur parlementaire du budget, donne aux Canadiens et à tous les partis à la Chambre des outils auparavant méconnus.
Encore une fois, je suis fière du gouvernement. Je suis fière du travail important que nous accomplissions en ce qui concerne les réductions d'impôt. Je suis très fière des outils que nous avons fournis à l'ensemble des parlementaires.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis très heureux de pouvoir traiter de cette question aujourd'hui. Selon moi, c'est une question très importante dont l’objet est au coeur de la démocratie. C'est un élément central du rôle de l’exécutif et du Parlement, dans notre système démocratique.
Je vais d’abord parler des devoirs, responsabilités et obligations des députés, individuellement, et de la Chambre des communes, collectivement.
Nous avons l’obligation constitutionnelle fondamentale, individuellement et collectivement, d’obtenir des comptes de l’exécutif. Notre travail n’est pas de gouverner, mais de demander des comptes à ceux qui le font. Essentiellement, les députés fédéraux ont quatre fonctions de base: approuver, amender ou contester les projets de loi; approuver, amender ou contester les mesures fiscales prévues dans les projets de loi; approuver ou contester les demandes de crédits parlementaires qui permettent au gouvernement d’utiliser les fonds publics, dans le cadre du processus d'examen des prévisions budgétaires; enfin et surtout, obtenir des comptes de l’exécutif et s’assurer qu’il s’acquitte des rôles et fonctions qui lui sont confiés.
La députée qui a pris la parole avant moi n’a pas dit un mot qui portait vraiment sur cette motion. Nous sommes en train d’oublier ce rôle absolument fondamental. Certains députés à la Chambre parlent de décorum, ce qui est très important, mais il importe surtout que les députés fassent ce qu’ils sont censés faire.
Tous les députés, ministériels ou membres de l’opposition, ont le devoir et l’obligation, en vertu de la Constitution, de demander des comptes à l’exécutif. Or, bien souvent, les députés des deux côtés sont à blâmer. Dans certains cas, les députés de l’opposition insistent trop pour dénoncer un scandale, réel ou perçu. De leur côté, les députés ministériels suivent la ligne du parti et se contentent de lire l’information qui leur est fournie le matin par le cabinet du .
Actuellement, le Parlement et la démocratie sont attaqués. Nous avons eu deux prorogations, l’histoire du formulaire de recensement détaillé et la déconfiture de la . La Chambre est maintenant saisie d’une motion traitant du refus absolu de l’exécutif d’informer les parlementaires du coût des projet de loi liés à la justice et des projections relatives aux allégements fiscaux consentis aux grandes sociétés. Encore une fois, ce sont là de simples renseignements sur l’établissement des coûts qui ont toujours été accessibles au Parlement et qui sont censés l’être.
Le Parlement possède certains outils, et le Président Milliken en faisait état dans une décision qu’il a rendue en avril dernier. Je cite:
[...] les ouvrages de procédure affirment catégoriquement, à bon nombre de reprises, le pouvoir qu'a la Chambre d'ordonner la production de documents. Ils ne prévoient aucune exception pour aucune catégorie de documents gouvernementaux, même ceux qui ont trait à la sécurité nationale.
Néanmoins, il ne faut jamais oublier que, quelles que soient les circonstances, c'est la Chambre qui décide si les raisons invoquées pour refuser de fournir des renseignements sont suffisantes. Le droit du Parlement d'obtenir tous les renseignements possibles concernant une question d'intérêt public est incontestable et les circonstances doivent être exceptionnelles et les raisons très puissantes pour que ces renseignements ne soient pas présentés devant les Chambres.
Nous parlons aujourd'hui d'une demande très simple en vue de connaître les coûts. Ces renseignements sont disponibles. Des sous-ministres ont déclaré que ces renseignements sont disponibles. Ils sont du domaine public et circulent au sein de l'exécutif. C'est la première demande.
La deuxième demande a trait aux prévisions concernant le coût des allègements fiscaux consentis aux sociétés. Il s'agit de renseignements financiers très simples. Il n'y a aucune raison légitime pour que ces renseignements ne soient pas communiqués au Parlement. Cela ne va pas à l'encontre de la Constitution ni de l'intérêt public. Permettez-moi de souligner que les constitutionnalistes et les experts en procédure en conviennent tous.
Cet outil existe depuis des siècles. Il découle de la création de notre système de Westminster qui est en place depuis 1208 environ. C'est un outil dont dispose le Parlement pour remplir sa fonction constitutionnelle qui est d'obliger le gouvernement à rendre des comptes. Comme je l'ai déjà mentionné, le Parlement a, en tout temps, le devoir impérieux d'agir de façon responsable, dans l'intérêt du public.
Dans la situation actuelle, cet outil, à savoir la démocratie elle-même, est menacé. Le fait tout en son pouvoir pour nuire au Parlement. Lorsqu'il a été élu pour la première fois, il a publié un livret pour montrer aux conservateurs présidant un comité comment empêcher les travaux de ce dernier de progresser, paralyser les séances, l'empêcher de fonctionner, ajourner les réunions et ainsi de suite. Il a prorogé le Parlement à deux reprises. Tous les mandataires du Parlement et les hauts fonctionnaires qui ne sont pas d'accord avec lui en paient le prix. Il suffit de penser à Linda Keen, à Paul Kennedy, à Kevin Page et à bien d'autres.
La question concernant les prisonniers afghans a dû se rendre jusqu'aux dernières instances pour être réglée, soit le Président. Je viens de citer un extrait de sa décision.
La situation est très claire. Nous débattons aujourd'hui cette motion sur le coût des projets de loi sur la criminalité et les prévisions concernant les bénéfices et les impôts des entreprises. Il n'y a rien de plus simple que cela. Ces renseignements devraient être mis à la disposition des députés et des comités parlementaires. Il est faux de prétendre qu'il s'agit de documents confidentiels du Cabinet.
Cependant, faut-il rappeler qu’en rejetant cette requête du Parlement, qui représente la population, le insinue que le Parlement n’a pas d’importance et que, par conséquent, la population n’en a pas non plus? Il dit que, s’il est disposé à fournir cette information, il le fera. S'il ne veut pas la fournir, il ne le fera pas, parce que cela ne regarde pas le Parlement et, surtout, cela ne regarde pas le public. Il dit en effet qu’il fera bien ce qu’il veut, quoi que puisse en penser la population.
C’est triste. Il y a actuellement une personne au pouvoir qui, selon moi, n’a absolument aucun respect pour le Parlement, les institutions démocratiques et le rôle du Parlement. C’est la triste vérité. L’intervenante précédente a parlé des réductions d’impôt et des pensions des aînés. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il est ni plus ni moins question d’une attaque en règle contre la démocratie, les institutions démocratiques et les assises sur lesquelles ce pays a été fondé en 1867.
Voilà comment les pays s’attirent des ennuis. Tout ce qu’il faut, c’est qu’un grand nombre de gens haussent les épaules, sans rien faire, en disant: « Je continue de recevoir ma pension. Les routes sont encore asphaltées. Nous vivons encore dans une paix relative. Je m’en fiche. » Tout ce qu’il faut, c’est que les gens ne réagissent pas. Lorsque le Parlement ne fonctionne pas comme il le devrait, le pays est affaibli, son intégrité institutionnelle se dégrade et les attaques se font plus constantes. C’est un cercle vicieux.
Il ne s’agit pas d'une question de partisanerie ou de politique publique. C’est l’institution elle-même qui est attaquée. Tous autant que nous sommes, nous avons l’obligation, individuellement et collectivement, de prendre position et de défendre cette institution qu’est le Parlement.
J’ai le sentiment que la motion sera adoptée, mais je suis attristé à l’idée que des ministériels qui, en vertu de leur serment d’office, se sont engagés à protéger cette institution, voteront contre.
Tant que tous les députés ne reconnaîtront pas le rôle qu’ils ont à jouer au sein de cette institution, le Parlement et ses institutions continueront de se dégrader et de se déprécier.
Je pense que j’ai été clair. Les députés savent maintenant quel sera mon vote sur cette motion. Je suis à la disposition de ceux qui voudront bien me poser des questions.
:
Madame la Présidente, même s’il a été élu sur des promesses d’ouverture, de transparence et de responsabilité, le gouvernement conservateur ne pense qu’à contrôler et à limiter la circulation de l’information et à dissimuler des faits au Parlement et à la population canadienne.
Récemment, les conservateurs ont bloqué les travaux du Comité permanent des finances en entravant les tentatives du Parlement visant à mieux comprendre la position budgétaire du gouvernement et le coût de mesures législatives proposées par ce dernier.
[Français]
Le gouvernement conservateur refuse de dévoiler aux parlementaires les coûts réels de leurs mesures législatives à l'américaine pour, censément, combattre le crime.
[Traduction]
Les conservateurs n’ont pas encore donné de précisions sur le coût total de leur programme de lutte contre la criminalité et de leurs réductions des impôts des entreprises, et ce des mois après que le Comité en ait fait la demande. Dans les deux cas, les conservateurs ont faussement déclaré que la divulgation de l’information constituerait un manquement à l’obligation de confidentialité du Cabinet.
Le gouvernement libéral précédent n’avait pas de difficulté à fournir des prévisions sur les bénéfices des sociétés. En novembre 2005, dans sa mise à jour financière, le gouvernement libéral a donné précisément cette information à la page 85 du document public pour le mini-budget, la mise à jour financière de l’époque. En fait, il était pratique courante de fournir au Parlement le coût prévu de mesures législatives avant de demander aux députés de voter. C’est ce qui importe.
Le débat d’aujourd’hui ne porte pas sur une comparaison entre les avantages qu’il y a à réduire les impôts des entreprises, à réduire les charges sociales ou à investir dans la santé pour les familles de classe moyenne. C’est une question plus vaste, mais la vraie question aujourd’hui est pourquoi le gouvernement ne veut pas dévoiler aux députés le coût des réductions d’impôts aux entreprises. Pour quelle raison le gouvernement ne veut-il pas indiquer aux députés le coût de son programme de justice criminelle à l’américaine de sorte qu'au moins, avant qu'ils se prononcent sur cette mesure législative, surtout au moment où le déficit atteint 56 milliards de dollars, ils en connaissent le coût et sachent de combien ces décisions viendront alourdir le déficit record des conservateurs?
Les justifications données par le gouvernement étaient si incroyables que, la semaine dernière, j’ai demandé au Président de la Chambre de reconnaître le gouvernement coupable d’outrage au Parlement.
[Français]
Le gouvernement empêche les parlementaires de faire leur travail en refusant de partager cette information avec eux.
Dans notre système de gouvernement responsable, le gouvernement doit demander l'autorisation du Parlement pour dépenser des deniers publics. Le Parlement a l'obligation et la responsabilité d'exiger que le gouvernement rende des comptes et aussi d'examiner les livres du gouvernement.
Avoir les coûts réels est particulièrement important en ces temps de déficit et de futures compressions budgétaires.
Le rôle premier du député est de surveiller l'usage des fonds publics. Sans l'information appropriée, le député ne peut pas faire ce travail.
[Traduction]
Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer cette motion. Nous demandons au gouvernement de nous fournir l'information comme il se doit. Alors que le budget est déficitaire de 56 milliards de dollars et que les familles canadiennes ont de la difficulté à joindre les deux bouts, chaque dollar compte, et les cachotteries entourant les deniers publics doivent cesser.
John Ibbitson a bien décrit la situation dans le Globe and Mail cette semaine:
Le gouvernement Harper invoque le caractère confidentiel des documents du Cabinet comme le gouvernement Nixon invoquait les privilèges du pouvoir exécutif. Les libéraux fournissaient des prévisions sur les profits des entreprises lorsqu'ils formaient le gouvernement. Il est ridicule d'entendre les conservateurs soutenir que le coût de leurs projets de loi destinés à faire régner l'ordre public est un secret d'État.
Comment le Parlement peut-il juger du bien-fondé de ces projets de loi s'il ne peut pas en mesurer les effets quant au nombre de prisons à construire et de gardiens à embaucher?
Cet épisode que nous sommes en train de vivre est une indication supplémentaire de la détermination du gouvernement conservateur de contrôler l'information de manière tellement serrée qu'on est incapable de porter un jugement sur ce gouvernement et que le Parlement ne peut pas faire son travail.
Au cours des cinq dernières années s'est produit une érosion progressive du droit d'accès à l'information de base, ce qui rend la tâche difficile aux Canadiens, quand vient le temps de juger leur gouvernement, et ce qui rend également difficile la tâche des parlementaires de représenter leurs électeurs.
Depuis que le a pris le pouvoir, il refuse de coopérer pour ce qui est des demandes d'accès à l'information. En fait, la proportion des demandes auxquelles Ottawa répond en fournissant l'information voulue est passée de 40 p. 100 à 16 p. 100. En 2010, la commissaire à l'information, Suzanne Legault, a admis qu'il y avait un manque de volonté d'agir de manière transparente de la part du gouvernement et que le Canada ne figurait plus parmi les chefs de file en matière d'accès à l'information.
Le gouvernement conservateur a acquis la réputation d'entretenir une culture du secret.
Les Canadiens se souviendront tous de la décision du Président de la Chambre concernant la question des détenus afghans. Ce fut une dure pilule à avaler pour les conservateurs, parce qu'elle prouvait la suprématie du Parlement et confirmait que le rôle des parlementaires consiste à exiger des comptes de la part du gouvernement. Nous, les parlementaires, avons indiscutablement ce privilège, cette obligation et cette responsabilité.
Cependant, les conservateurs semblent n'avoir tiré aucun enseignement de cette décision. Ils continuent de faire de l'obstruction pour nuire aux travaux du Parlement en nous refusant continuellement l'information dont nous avons besoin pour faire notre travail de parlementaires.
Depuis que le poste de directeur parlementaire du budget a été créé, les conservateurs en dénigrent le titulaire, Kevin Page, qui se heurte à un mur dressé par eux pour l'empêcher d'obtenir l'information dont il a besoin en vue de garantir l'exactitude de portraits financiers dressés par le gouvernement.
Près d'un an après que le gouvernement conservateur ait promis dans son budget de 2010 de trouver 17,6 milliards de dollars d'économies grâce à l'attrition dans la fonction publique, les conservateurs refusent avec obstination de donner quelque détail que ce soit.
Les parlementaires doivent savoir comment les conservateurs vont réduire la taille de la fonction publique et comment ils vont endiguer leurs dépenses et revenir à des budgets équilibrés. La seule chose que nous avons appris, c'est qu'ils prévoient embaucher 5 000 agents correctionnels de plus, probablement en raison de leurs lois de justice, dont le coût reste encore inconnu.
Peut-on s'étonner qu'en novembre, le rapport du directeur parlementaire du budget annonçait qu'il y avait 85 p. 100 de chances que le et le gouvernement n'atteignent pas leur objectif d'équilibre budgétaire en 2015-2016. La réalité, c'est que le n'a jamais atteint un objectif de déficit depuis qu'il est en poste; ses chiffres sont erronés. Le gouvernement dont il fait partie tente d'empêcher le Parlement d'obtenir les données.
Maintenant qu'il est clair que les conservateurs vont s'entêter à donner 6 milliards de dollars de plus en réductions d'impôt aux plus grandes entreprises du Canada, en dépit d'un déficit budgétaire de 56 milliards de dollars, il est encore plus que douteux que nous verrons des budgets équilibrés présentés par le gouvernement conservateur, qui est un grand dépensier et un gros emprunteur.
À une époque où les familles canadiennes ont de la difficulté à joindre les deux bouts et où chaque dollar compte, ce genre de secret entourant les deniers publics est inadmissible. Il ne s'agit pas de l'argent du gouvernement, mais de l'argent des Canadiens. Nous sommes ici pour défendre le Trésor public.
Comme le déclarait le Globe and Mail dans un éditorial de cette semaine:
Sa position est intenable. Nous sommes devant un gouvernement qui insiste sur la rectitude financière et la promotion de la littératie financière. Pourquoi devrait-on dire aux Canadiens de poser des questions plus éclairées sur leurs placements et sur les emprunts et du même souffle donner au gouvernement un chèque en blanc?
Il est temps que le cesse d'attaquer et de tenter d'intimider les hauts fonctionnaires et les chiens de garde du Parlement, y compris le directeur parlementaire du budget. Il est temps de cesser de restreindre l'accès à l'information. Il est temps de cesser de se cacher derrière le faux prétexte du secret du Cabinet parce que les renseignements que le Comité des finances a demandés, soit le coût des réductions d'impôt des entreprises et des lois conservatrices à l'américaine dans le domaine de la justice, sont essentiels au processus décisionnel du Parlement.
Il est temps que les conservateurs commencent à respecter le Parlement, les électeurs et les contribuables et révèlent le coût de leur programme.
:
Madame la Présidente, j'ai le plaisir de prendre part à ce débat sur une motion de l'opposition officielle, le Parti libéral.
Je me permets de la lire, parce qu'elle est quand même assez longue, mais complète:
Qu’étant donné les privilèges incontestables que la Constitution canadienne confère au Parlement, y compris le pouvoir absolu d’exiger du gouvernement qu’il produise sur demande des documents non expurgés, le refus persistant par le gouvernement de satisfaire aux demandes raisonnables portant production de documents, surtout en ce qui concerne le coût de l’allégement fiscal qu’il a consenti aux plus grandes sociétés du pays et celui des mesures qu’il compte prendre en matière de justice et de sécurité publique, constitue une atteinte aux droits du Parlement, et la Chambre ordonne au gouvernement de produire au plus tard le 7 mars 2011 chacun des documents que le Comité permanent des finances a demandés le 17 novembre 2010.
Par suite de cette motion, on constate que le Comité permanent des finances a demandé d'avoir accès à un certain nombre de documents pour être en mesure de faire son travail parlementaire et que le gouvernement a refusé de donner, de transmettre, de rendre disponibles au comité ces documents.
Il faut dire que cela ressemble beaucoup à toute la saga liée aux documents entourant les allégations de torture en Afghanistan. On sait que le Président avait statué que les partis devaient s'entendre, sans quoi il y aurait outrage au Parlement.
Il est dommage de constater que le gouvernement conservateur, un gouvernement minoritaire, non seulement cherche à gouverner comme s'il était majoritaire, mais cherche en plus à tenir les parlementaires dans le noir et à éviter de leur permettre d'avoir toute l'information pertinente. Les parlementaires demandent au gouvernement de rendre des comptes sur un certain nombre de dossiers. C'est évidemment leur devoir de le faire.
Or c'est extrêmement inquiétant. Je siège à la Chambre depuis 2000 — donc depuis peu —, et du temps du gouvernement majoritaire de Jean Chrétien, qui n'a jamais été un ami des souverainistes du Québec, je n'ai jamais entendu évoquer la possibilité d'avoir une question de privilège menant à un outrage au Parlement. Pourtant, le gouvernement était majoritaire. Il y a quelque chose qui ressemble à un certain mépris des institutions parlementaires, de la démocratie telle qu'elle devrait se vivre, de la part de ce gouvernement.
Sans aucune difficulté, nous allons appuyer cette motion. Sauf erreur, si elle n'est pas respectée, ça mènera sûrement à une question de privilège. Espérons que la lumière va apparaître au bout du tunnel.
Chaque fois, le gouvernement utilise des faux-fuyants, comme la sécurité nationale et le secret du Cabinet. La décision du Président de la Chambre en avril dernier a été très claire: les parlementaires ont le droit d'avoir accès à l'ensemble de l'information nécessaire, sans censure. Quand il s'agit de questions concernant la sécurité de l'État, le Bloc québécois et les autres partis de l'opposition — et je suis convaincu qu'ils l'ont toujours dit aussi — sont prêts à trouver des aménagements, comme on en a trouvé dans le cas des documents portant sur des allégations de torture en Afghanistan.
Dans ce cas-ci, le gouvernement fait comme si les partis de l'opposition ne tenaient pas compte de cette réalité alors que, dans le passé, nous avons déjà été ouverts.
Dans ce cas-ci, on parle de documents qui ne relèvent pas de la sécurité de l'État, sous quelque forme que ce soit. Quel risque cela peut-il représenter pour l'État canadien de savoir combien vont coûter les allégements fiscaux accordés aux grandes entreprises? Il n'y a pas là matière à sécurité nationale. Je ne pense pas que nos alliés ou nos adversaires sur la planète vont tirer une information stratégique du fait de savoir combien vont coûter les allégements fiscaux annoncés par les conservateurs.
C'est la même chose pour ce qui est des coûts qu'entraînera le programme des conservateurs en matière de justice et de sécurité —, connaissant leur obsession des peines minimales. Encore là, je ne vois pas où est le secret d'État dans le fait que les parlementaires aient accès aux chiffres, aux coûts que représente ce choix politique, cette vision idéologie des conservateurs, qui vise davantage la répression que la réhabilitation. Ce sont donc des documents qui devraient être remis au comité sans aucune censure et qui devraient être connus par l'ensemble des parlementaires, afin qu'ils soient tout simplement en mesure de faire leur travail.
Ce n'est pas le seul domaine dans lequel le gouvernement cherche à cacher des faits pour éviter de rendre des comptes, encore une fois. Prenons par exemple le cas de KAIROS, dont on débat actuellement à la Chambre. On nous a fait accroire pendant plusieurs mois que la décision venait de fonctionnaires. J'ai même retrouvé une réponse de la du 23 avril 2010, où elle disait que c'était l'ACDI qui lui avait fait un rapport lui suggérant de ne pas maintenir la subvention à KAIROS. On y parle d'un montant substantiel pour un organisme humanitaire comme KAIROS, soit de plus de 7 millions de dollars. On a tenté de nous faire accroire cela. Finalement, par la Loi sur l'accès à l'information, on a obtenu un document où on voit très bien que la recommandation qui avait été faite par les hauts fonctionnaires avait été maquillée. Un petit « not » apparaît à la recommandation de financer et il y a la signature de la ministre en date de novembre 2009.
Quand on a eu ça, en décembre 2010, soit un an après, les versions ont commencé à varier d'une façon ou d'une autre. Encore aujourd'hui, on n'arrive pas à vraiment comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire, si ce n'est que la n'a pas dit la vérité. On espère qu'elle sera sanctionnée par le , à moins que la ministre — et c'est là une thèse qui s'accrédite de plus en plus — n'ait bien signé le document autorisant le financement à KAIROS. Lorsque le Bureau du premier ministre et le premier ministre ont appris cette décision, ils ont demandé à la ministre de la Coopération internationale de stopper le financement à KAIROS pour des raisons strictement idéologiques qui, d'ailleurs, n'ont aucun fondement. Donc, ce petit « not » aurait été ajouté après la signature de la ministre.
Tout cela n'est que spéculation, mais démontre jusqu'où on est rendus. On essaie de découvrir la vérité par un jeu de Clue, au lieu d'obtenir l'ensemble des faits pour tirer les conclusions de cette affaire de façon sereine et informée.
Je parle de KAIROS, mais je pourrais parler aussi du questionnaire long du recensement. Pendant plusieurs semaines, le nous a fait accroire que c'était une recommandation de Statistique Canada. Le statisticien en chef a démissionné pour manifester son désaccord avec la décision du gouvernement. Encore une fois, on a tenté de maquiller la vérité et de nous empêcher de faire notre travail.
Et cela va plus loin. Dans le cas du recensement, sans questionnaire long obligatoire, comme cela existait avant, non seulement les parlementaires, mais les scientifiques, les sociologues et les démographes n'auront pas accès à des informations objectives. Cela correspond tout à fait à l'approche conservatrice. Au lieu de prendre des décisions sur la base des faits, de la réalité, on le fera sur la base d'une idéologie et d'une vision du monde qui ne correspondent pas à la réalité. Non seulement on essaie de nous tenir dans le noir, mais en plus, on est en train de bousiller les bases qui permettent aux parlementaires, aux experts et aux scientifiques — peu importe le domaine dans lequel ils oeuvrent — d'avoir les instruments nécessaires pour, d'abord, analyser la réalité à partir de faits objectifs, ensuite de déterminer les problèmes et les solutions. C'est extrêmement inquiétant.
D'autre part, il est tout à fait évident que le gouvernement est en train d'essayer de noyauter l'appareil d'État canadien. On l'a vu récemment avec les nominations partisanes au CRTC. Il y a eu aussi toute la saga de Droits et Démocratie, où l'on a nommé des gens pour que cet organisme, qui devrait être indépendant, serve de courroie de transmission de la politique du gouvernement conservateur sur le plan international. On a noyauté le conseil d'administration de Droits et Démocratie et créé une crise à l'intérieur d'un organisme qui avait une très grande crédibilité au Québec, au Canada et à l'échelle internationale. Là, on persiste et signe en ayant l'intention de renommer deux des administrateurs qui sont responsables de la crise actuelle à Droits et Démocratie.
Quand le premier ministre de l'époque, un conservateur, M. Mulroney, a créé l'organisme Droits et Démocratie, il a nommé à la tête de cet organisme un ancien chef du Nouveau Parti démocratique, M. Ed Broadbent. C'était justement pour envoyer un signal très fort que Droits et Démocratie était un organisme indépendant du gouvernement conservateur et était en mesure de faire son travail à partir de son réseau au sein de la société civile.
Ce n'est plus l'approche des conservateurs d'aujourd'hui. On va tout tenter pour mettre au pas Droits et Démocratie pour qu'il soit une courroie de transmission des politiques du gouvernement, en particulier au Moyen-Orient. Comme on le sait, et je n'apprends rien à personne, on a abandonné l'approche traditionnelle canadienne, qui était une position équilibrée au Moyen-Orient, particulièrement concernant le conflit entre les Israéliens et les Palestiniens. Maintenant, on est carrément derrière Israël, peu importe ce que font les autorités israéliennes.
On en a vu le plus bel exemple au cours des dernières semaines quand le ministre des Affaires étrangères — et j'avoue que c'est honteux —, le matin même où le dictateur Moubarak quittait son poste, renvoyait dos-à-dos les opposants à Moubarak et les partisans de Moubarak, comme si c'était autant la responsabilité des opposants qui se battaient contre une dictature que celle de ceux qui en faisaient la promotion. C'est donc extrêmement inquiétant.
Ce n'est pas notre priorité, mais je le dis à l'intention de nos amis canadiens et pour l'image du Canada dans le monde. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le Canada n'a pas eu le siège au Conseil de sécurité des Nations Unies.
On voit la même chose à Radio-Canada. Il y a des nominations partisanes pour tenter de créer une pression sur Radio-Canada. Encore hier, le ministre de l'Immigration a dit que les journalistes de Radio-Canada mentent tout le temps. On essaie d'intimider les journalistes de Radio-Canada, comme d'ailleurs tous les journalistes. On sait aussi bien que moi que le premier ministre n'accorde maintenant des entrevues qu'à des journalistes qui sont des sympathisants du régime. Cela fait partie de la tentative de noyauter et de contrôler à la fois l'appareil d'État fédéral, les sociétés d'État comme Radio-Canada et des organismes indépendants, et je refais ici le lien avec KAIROS. En coupant son financement, on tente de museler un organisme totalement indépendant du gouvernement qui a évidemment besoin, comme tous les organismes non gouvernementaux, d'un financement public. On lui enlève les moyens de faire entendre sa voix pour faire contrepoids aux politiques du gouvernement conservateur, en particulier en matière de coopération et de relations internationales.
J'ai dénoncé cette tentative de coup d'État tranquille des conservateurs sur l'appareil d'État. Je n'ai même pas parlé encore de certaines sectes religieuses qui utilisent leurs entrées privilégiées pour tenter d'influencer les politiques du gouvernement conservateur, les politiques fédérales. Je n'aurai pas l'occasion de le faire, mais on sent très bien qu'il y a une volonté et une stratégie bien arrêtée derrière tout ça de prendre le contrôle de l'appareil d'État et de le mettre au service du Parti conservateur et de son idéologie.
J'aimerais utiliser le temps qu'il me reste pour critiquer les positions du gouvernement et pour plaider en faveur des informations dont nous avons besoin en ce qui a trait aux baisses d'impôt des grandes sociétés. Il s'agit là d'un choix politique qui est non seulement extrêmement contestable, mais qui arrive à un moment où il y a aura des choix stratégiques importants à faire, particulièrement avec un déficit qui dépasse les 55 milliards de dollars.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont instauré toute une série de mesures pour réduire le fardeau fiscal des petites et des moyennes entreprises. Pour ce qui est des PME, nous n'avons aucun problème. On sait très bien que ces PME sont celles qui créent de l'emploi au Canada et au Québec et qui subissent les contrecoups de la façon la plus forte de la hausse du dollar canadien. Encore une fois, cette hausse du dollar canadien est dopée par la hausse du cours du pétrole et les choix stratégiques faits par le gouvernement fédéral en matière énergétique et qui vont faire les frais d'une partie des effets de la crise économique sur les finances publiques fédérales.
C'était écrit noir sur blanc dans le budget du que les augmentations prévues concernant les cotisations de l'assurance-emploi allaient être extrêmement élevées. On sent très bien, derrière cette manoeuvre, un retour à ce qu'on espérait être dépassé, c'est-à-dire l'utilisation des surplus de la caisse de l'assurance-emploi à d'autres fins que celles prévues par la loi, à tout le moins par l'esprit de la loi. On revient donc à ce que faisait l'ex-ministre des Finances, Paul Martin. Cela se dessine. On l'a vu dans le budget du . Elles vont subir des hausses d'impôt par l'intermédiaire de la cotisation à l'assurance-emploi —, hausses qui seront très importantes.
Nous sommes tout à fait favorables aux décisions prises à cet égard. Cela a été réduit de 12 à 11,5 p.100 en 2008, puis à 11 p. 100 en 2009. Cela a été devancé justement pour faire face à la crise économique. Ce choix ne nous pose aucun problème.
On a annoncé qu'à partir du 1er janvier 2007, on a pris pour mesure le montant du revenu d'une petite entreprise, qui donne droit au taux réduit de l'impôt fédéral, et qu'il passe de 300 000 $ à 400 000 $. Cela non plus ne nous pose aucun problème.
Cependant, un certain nombre de choses nous posent problème. Il y a les taux d'imposition des grandes entreprises, en particulier les banques et le secteur pétrolier, qui ont été réduits de façon très importante. Je rappelle que leur taux d'imposition était de 19,5 p. 100 en 2008 et qu'en 2012, il sera de 15 p. 100. Ce sont des baisses d'impôts extrêmement importantes qui n'ont aucun effet structurant sur l'économie canadienne ou québécoise. Et on en a la preuve. En fait, cela ne date pas d'hier, des baisses d'impôt accordées aux grandes entreprises, comme aux petites et aux moyennes.
Comme je l'ai mentionné, pour ces petites et moyennes entreprises, on comprend qu'il y aura d'autres contrecoups qui expliquent la nécessité de cette baisse. Il n'y a rien de structurant dans les baisses d'impôt qu'on nous annonce parce qu'elles ne forcent pas la grande entreprise à améliorer sa technologie, à faire de la recherche et du développement. Nous croyons qu'il est plus nécessaire d'avoir des incitations fiscales à adopter des comportements prometteurs pour l'avenir économique. C'est vrai pour le Canada; c'est vrai pour le Québec.
Ces baisses d'impôt n'ont pas eu d'effet structurant. J'en veux pour preuve que la productivité au Canada a diminué encore au dernier trimestre. Qu'arrive-t-il? Ces baisses d'impôt vont tout simplement dans la poche des actionnaires et des propriétaires des compagnies. Elles ne sont pas réinvesties de façon productive et ne font qu'alimenter la spéculation depuis un certain nombre d'années.
Encore une fois, comme je le mentionnais, ce n'est pas hier que le gouvernement fédéral a adopté cette stratégie. Les libéraux ont fait de même. Paul Martin a lui aussi réduit substantiellement le taux d'imposition des grandes entreprises. Or, en ce moment, ce n'est pas le bon moyen d'assurer une reprise économique solide et durable. Il serait préférable d'utiliser cet argent de façon beaucoup plus productive.
Par ailleurs, si on baisse les taux d'imposition des grandes entreprises — dans des proportions que nous aimerions bien connaître —, comment allons-nous revenir à l'équilibre budgétaire avec un déficit qui dépasse les 55 milliards de dollars? Il y a quelqu'un qui va nécessairement payer. Il y aura soit des coupes de services ou des transferts aux individus ou aux provinces. Ou bien, il y aura encore une augmentation d'impôt, d'une façon ou d'une autre, pour les petites et moyennes entreprises, c'est-à-dire une augmentation d'impôt pour la classe moyenne et les plus démunis.
C'est très évident. C'est mathématique. On ne peut pas trouver d'autres voies que cela. Nous pensons qu'on peut demander aux pétrolières et aux banques de faire leur part dans cet effort collectif qu'on appelle la fiscalité: les pétrolières ont actuellement des avantages conformément à des subventions de l'ordre de 1,3 milliard de dollars par année et les banques utilisent actuellement les paradis fiscaux pour éviter leurs responsabilités.
Nous allons appuyer la motion libérale.