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Monsieur le Président, je m'associe à ma collègue de pour colmater ce qui semble être une brèche assez béante dans la Loi fédérale sur la responsabilité. En fait, on le voit depuis quatre ans, les conservateurs sont forts sur le discours, mais totalement inefficaces lorsqu'il s'agit d'appliquer des vraies solutions.
Que ce soit au niveau de la transparence où on peut prendre l'exemple du refus chronique des ministères d'accéder aux demandes d'accès à l'information, que ce soit au niveau de leurs compétences fiscales où, pendant six mois, ils ont nié qu'une récession approchait et l'évidence même des menaces qu'elle représentait pour l'économie canadienne, que ce soit au niveau de leur partisanerie effrontée en termes d'octroi de fonds d'infrastructures ou de contrats de publicité pour annoncer un plan gouvernemental — on ne parle pas ici d'un plan partisan, mais d'un plan gouvernemental qui n'a pas besoin d'être annoncé —, ce gouvernement ne cesse de prouver aux Canadiens que sa définition d'imputabilité est totalement vide de sens. On prouve, encore une fois, que c'est très facile de parler, mais beaucoup plus difficile d'assumer la responsabilité et la transparence qui reviennent à un gouvernement.
Les conservateurs ont profité de cette faille dans la loi sur l'enregistrement des lobbyistes qui contournent les règles établies dans la loi. Cela prouve que, probablement, de façon très décidée, ils ont laissé ce trou béant pour permettre aux secrétaires parlementaires de poursuivre dans cette voie du lobbying.
À l'heure actuelle, les secrétaires parlementaires des ministres ne tombent donc pas sous le coup de la définition de titulaires d'une charge publique, telle que décrite par la loi. Cette faille permet la tenue de réunions entre les lobbyistes et les secrétaires parlementaires, et on sait très bien que les secrétaires parlementaires sont en quelque sorte les yeux et les oreilles des ministres. Alors, le fait que ces soi-disants lobbyistes non enregistrés aient accès aux secrétaires parlementaires fait que personne ne sait ni ne connaît le contenu de ces rencontres et qu'on n'a aucune trace écrite de ces réunions.
C'est pourquoi nous demandons au gouvernement de colmater cette brèche, de corriger cette faille par l'inclusion des secrétaires parlementaires dans la définition de titulaires d'une charge publique désignée, telle que cela figure dans la loi. Évidemment, on espère avec cela éviter la tenue de nouvelles réunions secrètes entre les lobbyistes et les conservateurs.
Bien sûr, le scandale que nous venons de vivre avec le cas Jaffer et le prouve de façon éclatante qu'il est impératif de corriger cette faille sans tarder. S'il s'était conformé aux règles et s'il s'était enregistré à titre de lobbyiste, M. Jaffer aurait été tenu de faire part de sa réunion avec le ministre. De plus, si les secrétaires parlementaires étaient inclus dans cette définition, les rencontres qu'il a eues avec le auraient aussi été tenues d'être dévoilées et annoncées. On s'entend sur le fait qu'on parle ici d'un fonds d'infrastructure verte qui vaut quand même 1 milliard de dollars.
Donc, ce qu'on voit avec cette situation, c'est que les ministres délèguent des pouvoirs, mais pas les responsabilités qui vont avec ces pouvoirs. On doit absolument s'assurer que lorsqu'on délègue un pouvoir, on délègue aussi la notion de responsabilité et d'imputabilité qui va avec ce même pouvoir.
C'est seulement une fois qu'on les prend sur le fait que les conservateurs se mettent à faire des promesses sur la responsabilisation. Toutefois, on se rend à l'évidence que s'ils se préoccupaient le moindrement de responsabilisation et d'imputabilité, ils auraient tenu la promesse électorale de 2006 d'obliger les ministres à prendre les devants et à rapporter leurs rencontres avec les lobbyistes. Pourquoi a-t-on attendu quatre ans?
Les conservateurs avaient promis d'exiger des ministres et des hauts titulaires de charges publiques de rapporter leurs contacts avec des lobbyistes. Aujourd'hui, nous demandons au gouvernement de tenir enfin cette promesse. Or, cette promesse doit s'appliquer aussi aux secrétaires parlementaires. Cette règle doit englober tous les secrétaires parlementaires de façon à ce que les conservateurs ne puissent plus se servir d'eux pour éviter d'avoir à rendre des comptes, comme ils le font actuellement.
En fait, que des subventions aient ou non été accordées dans le cas qui a déclenché toute cette polémique n'a que très peu à voir avec l'essence du trou légal qui nous occupe aujourd'hui.
La lettre de la loi est totalement vide de sens si son esprit n'est pas respecté. L'imputabilité ministérielle ne s'applique pas uniquement lorsque des fonds publics sont octroyés. Elle est essentielle à toute démarche qui peut éventuellement conduire à ce résultat.
D'un côté, nous avons M. Jaffer et M. Glémaud qui prétendent qu'ils ne se sont pas enregistrés comme lobbyistes parce qu'ils sondaient seulement le terrain. D'un autre côté, des ministres disent qu'ils n'avaient pas besoin de déclarer quoi que ce soit parce qu'aucun fonds n'a été accordé.
En fait, cela n'a rien à voir avec le fond de la question. C'est la démarche d'approche et de tentative d'approche qui est en question. On ne devrait pas permettre à des lobbyistes de se rapprocher des entités gouvernementales, que ce soit des ministres ou des secrétaires parlementaires, sans qu'ils soient dûment enregistrés et qu'on puisse connaître la suite de ces rencontres de façon tout à fait transparente.
C'est ce qu'on aborde et c'est ce qu'on essaie de corriger avec cette motion. J'espère que mes collègues à la Chambre vont tous s'accorder pour se solidariser avec nous et, une fois pour toute, colmater cette brèche.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion d'intervenir à la Chambre et de remercier mes amis de l'opposition qui ont présenté une motion qui, à mon sens, provoque un débat utile.
Évidemment, notre gouvernement a fait adopter la Loi fédérale sur la responsabilité, la loi anticorruption la plus sévère de l'histoire canadienne. C'est le premier projet de loi que nous avons présenté après les élections de 2006. Nous devions redonner aux Canadiens l'assurance que le gouvernement était géré de façon éthique et transparente et que les gens élus pour représenter leurs intérêts étaient en mesure d'assumer cette responsabilité.
Le degré de confiance que les Canadiens accordent à leur gouvernement est étroitement lié à la perception d'un accès égal aux décideurs. Ce lien de confiance entre les citoyens et leurs représentants élus est absolument crucial dans une saine démocratie. Tous les scandales qui ont marqué le régime libéral avant notre arrivée au pouvoir ont fait énormément de tort à ce lien de confiance. C'est pourquoi le gouvernement a fait adopter la Loi fédérale sur la responsabilité et haussé la barre et les normes en matière de reddition de comptes.
Bien sûr, lorsque nous avons rédigé la loi, nous avons examiné soigneusement les systèmes en place. Nous avons constaté l'absence flagrante de tout organisme de surveillance indépendant doté du pouvoir d'enquêter sur les abus en matière de lobbying. Nous étions très préoccupés par le fait que même les changements apportés à contrecoeur par les libéraux n'allaient pas assez loin. Les libéraux croyaient qu'il était approprié que le registraire des lobbyistes relève du ministère de l'Industrie. Nous n'étions pas d'accord avec eux. Nous voulions un organisme de surveillance indépendant, un commissariat, qui rendrait des comptes au Parlement, et c'est ce que nous avons proposé dans la nouvelle Loi sur le lobbying.
Le Commissariat au lobbying présente des rapports aux comités parlementaires et il mène des enquêtes indépendantes. Il ne mène pas ses enquêtes selon le bon plaisir du gouvernement, mais selon le bon vouloir de la Chambre des communes. Nous avons confié à ce commissariat le mandat nécessaire pour enquêter sur les manquements à la loi et au code de déontologie.
Sous le précédent gouvernement, l'obligation de s'enregistrer de la part des lobbyistes était très peu respectée. La Loi fédérale sur la responsabilité a tout changé. Nous avons atteint notre but: celui de mettre au grand jour les activités des lobbyistes.
Au cours du débat sur la loi, l'ancien président du Conseil du Trésor a signalé qu'on ne devrait pas s'enrichir en devenant lobbyiste après avoir quitté des fonctions gouvernementales. Il a dit, « les lobbyistes ne devraient pas avoir le droit de recevoir des honoraires conditionnels, c'est-à-dire de se faire payer uniquement s'ils réussissent à obtenir ce que leurs clients demandent, par exemple une subvention ou la modification d'une politique ».
Ces deux principes ont guidé la réflexion du gouvernement à l'égard de deux grandes modifications à notre régime de lobbying. Ces principes nous ont amenés à prendre la décision difficile d'imposer aux décideurs gouvernementaux clés, après qu'ils ont quitté leurs fonctions, un délai de carence de cinq ans avant de mener des activités de lobbying. Ils nous ont aussi amenés à interdire les honoraires conditionnels. Ces deux mesures ont contribué énormément à maintenir et à rehausser la confiance que les Canadiens ont en leur gouvernement.
Lorsque nous avons introduit ce délai de carence de cinq ans pour les décideurs gouvernementaux clés, d'aucuns ont dit que ce délai était trop long. Or, lorsque nous regardons de plus près quelles personnes sont visées par cette mesure, force est de constater que nous avons pris une décision mesurée et responsable. Après tout, il est question de personnes qui, grâce aux postes qu'elles occupent et aux fonctions qu'elles exercent, ont un pouvoir et une influence énormes. Ces personnes interviennent dans certaines des grandes décisions touchant le bien-être du Canada. En raison des décisions qu'elles prennent et des gens qu'elles rencontrent chaque jour, ces personnes ont une influence importante sur la vie des Canadiens et sur les politiques et les décisions gouvernementales. Il est donc nécessaire que les titulaires de ces charges publiques respectent les normes d'éthique les plus élevées qui soient.
Je parle, bien entendu, non seulement des élus qui font partie du gouvernement, mais de tous ceux qui siègent au Parlement. La Loi sur le lobbying s'applique actuellement aux ministres, aux ministres d'État et à leurs employés exonérés. Nous avons étendu la période d'attente de cinq ans aux hauts fonctionnaires, comme les sous-ministres et les hauts dirigeants des ministères et des organismes, pour ne nommer que ceux-là.
Encore dernièrement, les députés de l'opposition ont fait valoir que c'est le Parlement qui détient l'autorité suprême, que c'est le Parlement qui détient tous les pouvoirs. Selon leur logique, on peut donc présumer que ce sont les parlementaires qui détiennent tous les pouvoirs. Si on pousse l'argument un peu plus loin, dans la mesure où on veut ici que la Loi sur le lobbying oblige tous ceux qui détiennent le véritable pouvoir à rendre des comptes, on peut également présumer qu'elle s'appliquerait aussi aux parlementaires, puisque, si on suit la logique de l'opposition, ce sont ceux qui détiennent le pouvoir dans notre système.
À plusieurs reprises aujourd'hui, mes collègues et moi avons demandé aux députés du caucus libéral, qui ont proposé collectivement la motion d'aujourd'hui portant sur la Loi sur le lobbying, s'ils seraient disposés à se soumettre au même examen que celui dont ils voudraient que les secrétaires parlementaires du gouvernement fassent l'objet. Jusqu'à maintenant, pas un seul député libéral a répondu par l'affirmative.
Les Canadiens ne veulent pas qu'il y ait deux poids, deux mesures pour les parlementaires, quel que soit le parti dont ils sont membres et peu importe qu'ils soient du gouvernement ou de l'opposition. Ils ne veulent pas que les parlementaires imposent à qui que ce soit des normes qu'ils ne sont pas eux-mêmes prêts à respecter. C'est pourquoi j'attends avec impatience que quelques députés libéraux consentent aujourd'hui à ce que leurs activités fassent l'objet du même examen que celui auquel ils proposent de soumettre les secrétaires parlementaires du gouvernement.
Donc, je présente, à des fins de discussion, aujourd'hui, l'idée que nos députés, nos sénateurs et le personnel du bureau du chef de l'opposition devraient être assujettis aux mêmes règles sur le lobbying que celles qui existent actuellement pour les ministres et les ministres d'État. Cela inclurait, bien entendu, les secrétaires parlementaires qui tous sont, par la force des choses, députés. Cela mettrait tout le monde sur un pied d'égalité.
Si les membres du caucus libéral croient que leur conduite est irréprochable et qu'elle peut résister à l'examen le plus rigoureux, il ne devrait pas y avoir d'objection à ce genre de décision. J'invite donc les députés de l'opposition à se joindre à moi pour que nous collaborions, dans l'intérêt des Canadiens, afin de rehausser la norme de conduite de tous les parlementaires dans leurs relations avec les lobbyistes en déclarant leur soutien à un élargissement de la portée de la loi pour qu'elle s'applique à tous les parlementaires, eux-mêmes aussi.
Cela dit, je vais conclure en disant que les Canadiens nous ont envoyés ici pour rehausser le degré de responsabilité. Je suis disposé à collaborer avec les députés de bonne foi de tous les partis et je crois qu'il y en a dans tous les partis, pour hausser la barre et améliorer le système que nous avons mis en place ensemble. Il n'y a pas de raison nous empêchant, dans le même esprit de coopération canadienne, de nous unir maintenant pour rétablir la confiance, et en nous inspirant de la confiance que les Canadiens ont en notre système, éliminer tous les traitements de faveur et traiter tous les parlementaires de la même façon, en les responsabilisant au maximum et en les assujettissant aux meilleures normes d'excellence du monde.
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Monsieur le président, je suis heureux d'intervenir sur cette motion. C'est l'occasion d'aborder une question importante pour nous tous, celle de la responsabilité.
Notre gouvernement n'a pas manqué de démontrer depuis plusieurs années sa volonté d'ouverture, de transparence et de responsabilité. La bombe atomique morale qu'a constitué le scandale des commandites a fait perdre à de nombreux Canadiens toute confiance dans les autorités élues.
On se souviendra que j'ai été élu, avec le gouvernement conservateur, sur la base de notre engagement à changer la façon de faire à Ottawa, et nous avons manifestement respecté cet engagement. Nous avons placé la reddition de comptes et l'éthique de comportement au centre de notre contrat avec les Canadiens et au coeur de notre programme de gouvernement.
J'affirme à la Chambre que notre volonté de responsabilité est intacte. La reddition de comptes est la seule chose qui garantit la confiance du public dans le gouvernement. C'est un travail à plein temps et c'est la base de tout ce que nous faisons.
La Loi fédérale sur la responsabilité a été notre première étape. C'était la loi anticorruption la plus rigoureuse de toute l'histoire du Canada. Nous ne nous sommes pas contentés de la faire adopter en 2006. La responsabilité demeure au premier plan de nos relations avec les Canadiens. Elle est au coeur de toutes les actions de notre gouvernement.
L'une de nos premières initiatives a été de présenter cette loi pour atténuer l'influence des dons des grandes entreprises et des grands syndicats lors des campagnes électorales. C'est ainsi qu'une loi interdisant aux entreprises, aux syndicats et aux organisations de verser des contributions à des partis politiques et réduisant la limite des contributions politiques des particuliers a été adoptée en 2007.
Pour nous, ce n'est pas l'argent qui doit régir le domaine politique, et les enveloppes indétectables que se refilaient des agents libéraux n'ont pas leur place dans un gouvernement.
Ce que nous voulions en rédigeant cette loi, c'était permettre aux fonctionnaires de dénoncer des méfaits sans crainte de représailles. Nous avons mis en place une loi sur la protection des dénonciateurs pour garantir la protection de ces personnes courageuses.
C'est pourquoi le régime de protection des dénonciateurs du Canada est l'un des plus rigoureux, sinon le plus rigoureux, de tout l'hémisphère occidental. Les Canadiens sont en droit d'attendre que leurs représentants publics, élus ou non élus, agissent conformément à l'éthique et soient responsables de leurs actes. Dans la quasi-totalité des cas, ils sont responsables et se comportent de cette manière.
Ces mesures ont proclamé à l'intention de tous que les gens auxquels on confie l'argent des contribuables ont le devoir et la responsabilité d'y faire attention. Ceux qui abusent de la confiance qui leur est faite et qui commettent des fraudes sont poursuivis et lourdement sanctionnés.
Nous avons aussi ramené la limite annuelle des contributions politiques de 5 000 à 1 000 $. Nous avons diminué l'influence de la grande entreprise et des grands syndicats sur la politique.
Les Canadiens voulaient un gouvernement plus ouvert et plus transparent, et le gouvernement actuel a répondu à leur attente. Nous avons adopté des mesures donnant aux Canadiens un accès meilleur et plus étendu que jamais auparavant aux informations des organisations publiques. Nous avons par exemple étendu la Loi sur l'accès à l'information à plus de 70 sociétés d'État. Plus de 250 organisations sont maintenant assujetties à cette loi.
Pour rétablir la confiance du public dans le gouvernement, nous avons présenté des mesures destinées à renforcer le code d'éthique des lobbyistes. L'une des exigences les plus fondamentales, c'est l'obligation pour les lobbyistes de présenter des rapports mensuels sur leurs démarches auprès de ministres, de leur personnel et de leurs hauts fonctionnaires. Le lobbying est ainsi devenu plus transparent et ouvert que jamais auparavant.
Maintenant, n'importe qui peut savoir qui fait du lobbying auprès des ministres et des hautes instances du gouvernement, et dans quel contexte. On trouve ces informations sur Internet. Le public peut par exemple savoir quels lobbyistes communiquent avec quels ministres ou hauts fonctionnaires et à propos de quoi. Le gouvernement a aussi clairement délimité ce qui était acceptable et inacceptable dans le lobbying.
Un des principaux changements que nous avons apportés a été d’interdire aux personnes qui avaient occupé des postes de pouvoir de faire du lobbying pendant au moins cinq ans après avoir quitté ces postes. Nous avons particulièrement ciblé ceux qui pourraient influencer les politiques, les programmes et les services du gouvernement pour en tirer un gain personnel.
Cette loi est rigoureuse. Si un titulaire d’une charge publique désignée enfreint la loi, il est passible de sévères sanctions allant d’une amende à une peine d’emprisonnement. Les amendes peuvent atteindre 50 000 $.
Ces mesures ont donné aux Canadiens un des régimes de lobbying les plus solides au monde. Mais surtout, elles leur ont donné l’assurance que les anciens hauts fonctionnaires, élus et membres de leur personnel ne peuvent pas se servir de leurs relations pour obtenir des faveurs spéciales du gouvernement après avoir quitté leurs fonctions.
Nos réformes ont créé le poste de commissaire au lobbying et fait en sorte que ce mandataire du Parlement ait le pouvoir nécessaire pour assurer une surveillance indépendante et efficace. C’est un changement radical par rapport au système libéral où seul un registraire impuissant supervisait ces questions.
Ce ne sont là que quelques-unes des mesures que notre gouvernement a prises pour renforcer la responsabilité dans la fonction publique et faire en sorte que le lobbying se déroule ouvertement et de façon transparente.
Je suis très fier des réformes que notre gouvernement a apportées depuis son accession au pouvoir.
Je trouve plutôt ironique d’entendre le Parti libéral présenter cette motion aujourd’hui. En effet, c’est à ce parti que nous devons le scandale des commandites qui nous a obligés à prendre les mesures que j’ai décrites aujourd’hui. C’est ce parti qui a protesté à cor et à cri à chaque étape du processus quand le Parlement a examiné la Loi fédérale sur la responsabilité.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que les Canadiens ont le droit de savoir qui exerce des pressions sur leurs représentants. Nous ratissons large dans le cadre de la Loi fédérale sur la responsabilité, mais aucun système n’est parfait.
Aujourd’hui, nous avons entendu le et le proposer que les mêmes règles à l’égard du lobbying s’appliquent à tous les parlementaires, à chaque député et à chaque sénateur. Nous croyons aussi que le personnel des bureaux des chefs de l’opposition devrait être soumis à ces exigences. C’est parfaitement logique. Après tout, ces parlementaires jouent un rôle clé dans l’élaboration de la politique publique et les Canadiens ont le droit de savoir qui les rencontre.
Si l’opposition est vraiment sérieuse en ce qui concerne la responsabilité à l’égard des Canadiens, elle ne devrait voir absolument aucun inconvénient à appuyer les mesures que nous avons décrites aujourd’hui.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole cet après-midi avec ma collègue de .
Je prends la parole aujourd'hui afin d'appuyer la motion libérale devant nous au sujet d'une faille dans la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes qui permet de contourner les règles établies dans cette loi. Je déplore que nous en soyons arrivés là. En effet, les conservateurs, lors de la campagne électorale de 2006, s'étaient fait les champions de l'imputabilité. Une fois rendus au pouvoir, ils ont vite fait d'adopter une loi sur l'imputabilité. Ils étaient alors préoccupés à épater la galerie et à ériger un écran de fumée.
Je me réfère ici au programme électoral Changeons pour vrai que les conservateurs brandissaient comme une bible. Dans ce programme, on retrouve des sujets qui, au cours des années, se sont retrouvés vider de leurs effets. Je pense plus particulièrement, premièrement, à la création du poste de directeur du budget. Les conservateurs font tout pour empêcher M. Page de faire son travail correctement. Nous l'avons bien constaté lorsque le gouvernement a mis des mois à lui fournir les documents qu'il demandait non pas sous forme électronique, mais plutôt sous forme dure, sous forme papier, bien qu'une version électronique existait.
Deuxièmement, il y a les nominations gouvernementales. Alors que les conservateurs dénonçaient les nominations partisanes, ils ont noyauté en mars dernier les conseils et les commissions du gouvernement en procédant à 79 nominations partisanes avant de se vanter de couper des postes vacants.
Troisièmement, il y a les communications et les sondages. Alors qu'il promettait de nettoyer le domaine des sondages et de la publicité, on apprenait il y quelques semaines que les conservateurs avaient dépensé près de 42 millions de dollars pour mousser leur Plan d'action économique. Quarante-deux millions de dollars, c'est plus que la publicité de toutes les brasseries au Canada mises ensemble. Ils ont dépensé ce montant pour mousser leur Plan d'action économique alors que de nombreuses régions non conservatrices attendaient encore la pseudo-manne de ce plan d'action.
Aujourd'hui, je tiens à discuter d'un point de leur campagne de 2006, soit de rendre plus sévère la Loi sur le lobbying. Leur plan était d'exiger que les ministres et les hauts fonctionnaires devaient enregistrer les communications qu'ils allaient avoir avec des lobbyistes.
Que prévoit l'actuelle Loi sur l'enregistrement des lobbyistes? Elle définit les activités rémunérées devant être considérées comme du lobbying. Règle générale, elles comprennent les communications avec les titulaires d'une charge publique ayant pour objectif de modifier des lois, des réglementations, des politiques ou des programmes fédéraux, d'obtenir un avantage financier telle qu'une subvention ou une contribution et, dans certains cas, de se faire octroyer un contrat du gouvernement ou de préparer une rencontre entre des titulaires d'une charge publique et une autre personne.
La loi exige que les personnes s'inscrivent comme lobbyistes lorsqu'elles prévoient être rémunérées pour des activités de lobbying, ce qui implique que ces personnes doivent communiquer certains détails sur elles-mêmes et, le cas échéant, sur leur entreprise et le sujet dont ils ont l'intention de discuter. Elles doivent dévoiler, et je cite: « [...] le nom du ministère ou de l'institution gouvernementale où exerce ses fonctions le titulaire d'une charge publique avec qui il/elle communique ou compte communiquer [...] » Cette information est rendue publique lorsqu'elle est consignée au registre des lobbyistes.
L'une des nouvelles règles prévues pour accroître la responsabilité stipule que les lobbyistes qui tiennent des communications orales et organisées avec un titulaire d'une charge publique désignée doivent produire un rapport mensuel. On précise aussi que les communications orales et organisées comprennent les appels téléphoniques, les rencontres ainsi que toute autre communication planifiée. L'information est ensuite rendue publique lorsqu'elle est consignée au registre des lobbyistes.
Or, ce type de rapport n'est pas requis pour les rencontres avec les secrétaires parlementaires. En excluant les secrétaires parlementaires de la définition des titulaires d'une charge publique désignée, les conservateurs ont créé, dans la Loi sur le lobbying, une échappatoire dont ils tirent actuellement avantage. Les conservateurs ont rédigé le texte de cette loi. Ils la connaissent sur le bout de leurs doigts et ils ont délibérément créé une façon de la contourner.
Cette échappatoire doit être éliminée afin que les secrétaires parlementaires rendent des comptes au public relativement aux rencontres qu'ils tiennent avec des lobbyistes.
Les conservateurs ne tiennent pas leurs promesses. Nous avons demandé au d'expliquer en détail les conséquences qui s'ensuivront pour les ministres conservateurs et autres titulaires de charge publique qui ont violé la Loi sur les conflits d'intérêts et ses propres lignes directrices ministérielles. La réponse est un silence.
En avril, le directeur des communications du premier ministre a assuré aux Canadiens que les portes du gouvernement étaient fermées à Rahim Jaffer, mais après des semaines d'obstruction et de déni, des ministres conservateurs, sous l'effet de la panique, ont divulgué au compte-goutte des informations limitées sur leurs tractations avec Green Power Generation et ses propriétaires, Rahim Jaffer et Patrick Glémaud.
Nous avons appris qu'un ministre conservateur, puis qu'un autre ministre conservateur, en fait que sept ministres conservateurs avaient ouvert leur porte à M. Jaffer et à son entreprise.
Les document révèlent également des preuves de violations troublantes et répétées de la Loi sur les conflits d'intérêts et du Guide du ministre et du ministre d'État préparé par le premier ministre lui-même.
La Loi sur les conflits d'intérêts comporte des dispositions précises sur le rôle des titulaires de charge publique:
[...] un titulaire de charge publique se trouve en situation de conflit d'intérêts lorsqu'il exerce un pouvoir officiel ou une fonction officielle qui lui fournit la possibilité de favoriser son intérêt personnel ou celui d'un parent ou d'un ami [...]
La loi stipule également:
Il est interdit à tout titulaire de charge publique de se prévaloir de ses fonctions officielles pour tenter d’influencer la décision d’une autre personne dans le but de favoriser son intérêt personnel ou celui d’un parent ou d’un ami [...]
De toute évidence, les amis ministres ou secrétaires d'État de M. Jaffer ou les employés de ceux-ci qui sont personnellement intervenus pour accélérer l'étude de ses demandes de financement ont contrevenu à ces dispositions de la loi.
Un employé du cabinet du a inscrit sur une proposition soumise par GPG: « De Rahim — soumettre au ministère ».
Lorsque M. Jaffer a demandé 700 000 $ pour un projet de captage de mercure, les employés du cabinet du ont acheminé sa demande à un haut fonctionnaire de Diversification de l'économie de l'Ouest Canada qui a ensuite demandé qu'on charge quelqu'un d'étudier cette demande en priorité car il devait donner une réponse à Rahim.
Selon ce qu'a révélé un courriel, l'actuel a cherché à mettre M. Jaffer en contact direct avec le plus haut responsable de son ancien ministère, à savoir le sous-ministre des Travaux publics, au sujet d'un projet d'installation de panneaux solaires sur des édifices du gouvernement proposé par GPG. Lorsque le projet est apparemment tombé au point mort un mois plus tard, le personnel du ministre a donné l'ordre aux fonctionnaires d'en accélérer l'étude.
Ces infractions s'ajoutent à des violations du Guide du ministre et du ministre d'État, conçu par le lui-même qui stipule:
Les ministres et les ministres d’État doivent [...] s’assurer de la bonne foi des personnes avec lesquelles ils traitent. [...] Le titulaire d’une charge publique agira avec honnêteté ainsi que selon des normes supérieures en matière d’éthique de façon à préserver et à faire croître la confiance du public dans l’intégrité, l’objectivité et l’impartialité du gouvernement.
Puisque les conservateurs persistent à se mettre en situation de conflit d'intérêts et à violer les différents codes d'éthique, les membres de l'actuel gouvernement doivent rendre des comptes. Ils doivent abandonner leur attitude de « fais ce que je dis et non ce que je fais ».
À l'heure actuelle, les secrétaires parlementaires des ministres ne tombent pas sous le coup de la définition de titulaire d'une charge publique désignée qui figure dans la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes.
Cette échappatoire doit être éliminée afin que les secrétaires parlementaires rendent des comptes au public relativement aux rencontres qu'ils tiennent avec les lobbyistes.
Nous exhortons le gouvernement à corriger cette faille par l'inclusion des secrétaires parlementaires dans la définition de titulaire d'une charge publique désignée figurant dans la loi de manière à éviter la tenue de nouvelles réunions secrètes entre des lobbyistes et des loyalistes conservateurs.
C'est seulement lorsqu'ils se font prendre que les conservateurs se mettent à faire des promesses sur la responsabilisation. S'ils se préoccupaient le moindrement de la responsabilisation, ils auraient tenu leur promesse électorale de 2006 d'obliger les ministres à prendre les devants et à rapporter les rencontres avec des lobbyistes. Pourquoi a-t-il fallu attendre quatre ans?
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre part au débat sur une motion qui vise à réparer une faille créée par le gouvernement conservateur. Je vais parler des raisons qui expliquent cette faille.
La motion présentée par ma collègue de est claire et concise. Elle vise à réparer la faille qui permet aux secrétaires parlementaires de rencontrer des lobbyistes et d'accorder un accès privilégié aux amis du Parti conservateur.
J'aimerais aborder le conflit d'intérêt flagrant que les conservateurs ont si bien réussi à créer. Je vais parler de l'opacité et de la culture du secret dont le gouvernement est coupable. Je vais poser la question que tous les Canadiens se posent: est-ce que cette échappatoire est un stratagème brillant du ou un oubli découlant de son incompétence? D'une façon ou d'une autre, ce problème aurait dû être réglé il y a des années, pas après que des secrétaires parlementaires se soient fait prendre la main dans le sac. Les conservateurs souligneront que la main est ressortie vide puisqu'il n'y avait rien dans le sac. Sauf que c'est le geste qui est important, pas le résultat, et cela suffit pour qu'on se pose de sérieuses questions.
Depuis un mois, la culture de tromperie des conservateurs a atteint des sommets. Nous avons vu quelle est la vraie culture conservatrice: un accès privilégié pour les petits amis. En quoi consiste cet accès privilégié? Qui sont ces amis? Comment obtiennent-ils des rendez-vous spéciaux et un accès privilégié auxquels la plupart des gens ne peuvent que rêver?
L'accès privilégié consiste à obtenir un rendez-vous avec le titulaire d'une charge publique qui sait où trouver de l'argent pour les marchés publics et le financement gouvernemental et qui a accès à ceux qui approuvent les contrats et les programmes. Voici ce que stipule l'article 7 de la partie 1 de la Loi fédérale sur la responsabilité:
Il est interdit à tout titulaire de charge publique d’accorder, dans l’exercice de ses fonctions officielles, un traitement de faveur à une personne ou un organisme en fonction d’une autre personne ou d’un autre organisme retenu pour représenter l’un ou l’autre.
Qui sont les titulaires de charge publique? Voilà où cela devient intéressant. Selon la Loi fédérale sur la responsabilité, il s'agit: d'un ministre de la Couronne, d'un ministre d'État ou d'un secrétaire parlementaire, d'un membre du personnel ministériel, d'un conseiller ministériel ou d'un titulaire de charge nommé par le gouverneur en conseil. Deux mots sont à souligner: « secrétaire parlementaire ». Mais le plus intéressant, c'est la définition de « titulaire d'une charge publique désignée » dans la Loi sur le lobbying, que voici:
Ministre ou ministre d’État et les membres du personnel de son cabinet nommés au titre du paragraphe 128(1) de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique [...]
Que manque-t-il ici? Il manque les deux mots suivants: « secrétaire parlementaire ». La conclusion logique, c'est que les deux mots « secrétaire parlementaire » ont fait l'objet d'une omission délibérée. Depuis le 8 avril, la vérité a pourtant été dévoilée. Les Canadiens ont appris la vérité au sujet des réunions secrètes entre les secrétaires parlementaires, leur personnel et leurs amis. À ma connaissance, sept ministres et leurs secrétaires parlementaires sont dans le même panier.
Nous sommes au courant de ces réunions. Elles ne sont plus secrètes car les conservateurs, embarrassés, ont dû divulguer leurs contacts. Pourquoi? Parce qu'ils se cachent derrière la Loi sur le lobbying, dans laquelle les secrétaires parlementaires ne sont pas mentionnés. Voilà la raison. De manière bien commode, les conservateurs ont complètement fait fi de leur propre Loi fédérale sur la responsabilité. De bons amis ont pu bénéficier d'un accès privilégié au pouvoir.
On ne trouve aucune définition dans l'une ou l'autre des deux lois, mais les Canadiens savent très bien de quoi il s'agit. C'est l'évidence même. Certains bénéficient d'un accès privilégié à certaines personnes au pouvoir, des gens qui, sans les relations appropriées, n'auraient jamais eu aucun accès à des personnes d'influence. Ce sont des cas flagrants de conflits d'intérêts.
Lorsqu'un groupe quelconque veut obtenir une subvention, un contrat ou le financement d'un programme, il remplit une demande et la dépose, souvent en ligne, dans un gouffre profond et sombre. Il engage ensuite un lobbyiste enregistré qui peut lui coûter jusqu'à 600 $ l'heure afin que celui-ci assure le suivi et qu'il achemine la demande aux bonnes personnes par les voies appropriées. En vertu de la loi, toutes ces démarches doivent être enregistrées. Il est évident qu'elles ne le sont pas toutes. Seules certaines démarches choisies font l'objet d'une déclaration, du moins jusqu'à ce que quelqu'un se fasse épingler.
Dans le cas qui nous occupe, M. Jaffer, l'ancien président du caucus conservateur, ne s'est pas enregistré comme lobbyiste car il n'était pas payé d'avance pour faire du lobbying au nom de son client. Cependant, il est clair qu'il s'attendait à empocher des commissions. Le modèle d'affaire de M. Jaffer reposait sur des honoraires conditionnels ou sur une participation éventuelle dans des sociétés. S'il réussissait, c'était une vraie manne pour une société en quête de financement. Une telle nouvelle pouvait suffire à faire monter ses actions en flèche. Lorsque les dirigeants détenaient une participation dans la société, ils pouvaient la vendre et réaliser de gros profits. C'est une forme de manipulation de marché, ce qui est également illégal.
Comme M. Jaffer avait des amis en hauts lieux, il pouvait compter sur un accès privilégié aux secrétaires parlementaires afin qu'ils prennent connaissance de ses dossiers et qu'ils les acheminent au ministre responsable approprié, peut-être même accompagnés d'une note personnelle du genre « De Rahim, avec amour ». Peut-être pas « avec amour », mais il avait accès à des amis bien placés, des amis qui pouvaient prendre immédiatement connaissance d'un dossier plutôt que de le laisser moisir pendant des mois dans le gouffre que j'ai décrit.
Que fait-on de l'éthique dans un tel cas? Que fait-on de la transparence? Bien qu'elle ne soit techniquement pas illégale, la situation que je viens de décrire est clairement immorale et contraire à l'éthique. Pourquoi? Sans l'article de M. Donavan publié dans le Star de Toronto le 8 avril dernier, ces rencontres secrètes et ces conflits d'intérêts pourraient se poursuivre indéfiniment et ils seraient passés complètement inaperçus aux yeux des Canadiens et du Parlement.
Depuis lors, des ministres, des ministres d'État et même des secrétaires parlementaires ont admis avoir participé à de telles rencontres privées. Pourquoi? Parce qu'ils se sont fait prendre la main dans le sac, qu'ils se retrouvent en conflit d'intérêts et qu'ils ont manqué à l'éthique.
Le secrétaire parlementaire aux transports, le député de , a été nommé responsable d'un fonds d'un milliard de dollars pour l'infrastructure verte. C'était bien connu dans les milieux conservateurs. M. Jaffer a tiré profit de ces renseignements privilégiés. Nous savons également que le député de et son personnel ont communiqué directement avec M. Jaffer. Il était clair que le secrétaire parlementaire contrevenait aux lignes directrices concernant les conflits d'intérêts et profitait d'une échappatoire évidente et d'un tampon juridique créé par le gouvernement conservateur dans la Loi sur le lobbying.
Ce qui s'est produit ici n'était pas une omission non délibérée, mais bien une omission sournoisement brillante, immorale et contraire à l'éthique en vue de protéger le ministre et de permettre aux secrétaires parlementaires d'enfreindre les règles découlant de la Loi fédérale sur la responsabilité, les propres lignes directrices du et le Règlement sur le registre des lobbyistes.
Les Canadiens exigent que des dossiers aussi sensibles que ceux portant sur l'éthique soient confiés au Parlement et aux parlementaires, et c'est aussi ce que je veux. Les conservateurs ont adopté une attitude des plus moralisatrice et proposé une Loi fédérale sur la responsabilité et une Loi sur le lobbying qui n'ont aucun mordant, mais qui comprennent une brillante échappatoire devant les aider à contourner la loi et certainement les règles de l'éthique.
Qui a dit ce qui suit: « Ce qui est approprié, c'est que nous respectons nos engagements électoraux en nous assurant, d'une part, que tous se conforment à la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes et, d'autre part, que cette loi est musclée. » C'est le . C'est lui-même qui l'a dit. En quoi ces mesures sont-elles musclées? Pourquoi n'y a-t-on pas inclus les secrétaires parlementaires? Qu'en est-il d'eux?
Voici une autre citation. « Nous souhaitons également rendre obligatoire, aux termes de la loi, la déclaration de tout contact avec un lobbyiste. » Qui a dit cela? C'est le . De qui parlait-il? Il ne parlait bien évidemment pas des secrétaires parlementaires. C'est très commode, ne trouvez-vous pas?
Pourquoi attendre aussi longtemps avant de rapporter ces contacts? Pourquoi attendre des mois, un an ou peut-être même plus. La culture de tromperie ne semble avoir aucune limite.
Le secrétaire parlementaire du ministre des Transports, le député de , affirme qu'il n'a pas enfreint la Loi fédérale sur la responsabilité, mais il a clairement enfreint les règles sur les conflits d'intérêts et il a agi à l'encontre de l'esprit de ces lignes directrices et de la loi. M. Jaffer a affirmé qu'il n'avait pas enfreint la Loi sur le lobbying et qu'il n'était pas un lobbyiste. Lui aussi a contrevenu à l'esprit de la loi sur le plan moral et éthique et il a agi comme un lobbyiste. Si quelqu'un essaie de dévaliser une banque et se rend compte qu'il n'y a pas d'argent dans le coffre, cette personne n'en est pas moins un voleur de banque.
Lorsque des gens ont un accès privilégié à des amis spéciaux, des tours de magie peuvent se produire. La bureaucratie est éliminée. Le tourbillon fait rapidement place à des soupers et à des cocktails entre amis dans des restaurants fréquentés par les gens influents. Cela signifie qu'un simple citoyen privilégié comme M. Jaffer peut utiliser un bureau et un compte de courriel parlementaires pour faire ses affaires. Cela signifie que les portes du cabinet du premier ministre s'ouvrent. En particulier, cela permet de ne pas s'enregistrer comme lobbyiste afin de ne pas devoir déclarer ces rencontres, art dans lequel les conservateurs sont passés maîtres grâce à l'échappatoire et au tampon juridique qu'ils ont eux-mêmes créés. Cette échappatoire est une mesure préméditée qui permet d'avoir un accès privilégié à des amis spéciaux.
J'espère que les partis de l'opposition appuieront cette motion. Le Bloc dit que la Loi fédérale sur la responsabilité comporte des lacunes; voici donc l'occasion de lui donner du mordant. Le NPD a eu une attitude ambivalente à l'égard du scandale Jaffer. J'espère qu'il pourra prendre position de façon à ce que les choses changent.
Je compte appuyer cette motion et j'espère que tous les députés feront de même. Cette motion est bonne pour le Parlement et pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis enchanté de pouvoir contribuer à cet important débat sur les lobbyistes et l'influence qu'ils peuvent avoir dans notre démocratie parlementaire, laquelle influence est selon moi indue. S'il y a un élément positif qui ressort du scandale entourant Rahim Jaffer et la députée de , c'est bien le fait que le Parlement se sent aujourd'hui dans l'obligation de revoir le rôle que jouent les lobbyistes à Ottawa en 2010.
Espérons seulement qu'après le débat d'aujourd'hui, nous pourrons prendre fermement position et apporter les importants changements qui nous permettraient d'avoir enfin les lobbyistes à l'oeil. Nous saurions alors lesquels d'entre eux traînent dans les coulisses du pouvoir, nous saurions qui ils rencontrent et nous pourrions avoir la chance de prendre les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement du processus démocratique et soustraire ce dernier à ce qui constitue selon nous l'influence indue des lobbyistes à Ottawa.
Nous pensions que c'est ce que nous permettait de faire la Loi fédérale sur la responsabilité. Je faisais partie du comité qui l'a étudiée. Malheureusement, nous étions tellement préoccupés par le nombre effarant de manquements flagrants à l'éthique de la part du Parti libéral que nous avons peut-être voulu trop en faire, trop rapidement.
À la triste époque des libéraux, il y avait tellement de va-et-vient entre les bureaux des lobbyistes en chef et le cabinet du Premier ministre qu'il a fallu faire installer une porte tournante. En fait, c'est devenu dangereux. Les gens saignaient du nez parce qu'ils prenaient en pleine figure la porte qui tournait violemment entre les bureaux d'Earnscliffe et du premier ministre. La moitié du temps, ces gens-là ne savaient même pas qui ils étaient. On devait leur rappeler quel chapeau ils portaient.
On en était à ce degré de ridicule sous les libéraux, et c'est pourquoi on a fait confiance aux conservateurs. Nous pensions qu'ils étaient aussi scandalisés que nous de l'influence du lobbying libéral. Nous avons cru sur parole les partis de l'opposition qui se prétendaient sincèrement outrés du régime mis en place pour donner à des lobbyistes libéraux un accès privilégié aux coulisses du pouvoir afin de mettre non pas une mais les deux pattes dans l'assiette au beurre.
Nous avons pris des mesures audacieuses avec la Loi fédérale sur la responsabilité, et j'ai appuyé les motions. Si nous avions su. Il avait fallu aux libéraux 13 ans pour atteindre ce degré de corruption et d'arrogance. Mais comme je l'ai déjà dit, il a dû se produire une mutation du virus parce que les conservateurs n'ont mis que quatre ans à parvenir au même degré d'arrogance et de fausseté, de sorte qu'on a maintenant l'impression que ce sont eux qui ont mis en place un régime permettant à des lobbyistes conservateurs bien introduits de tirer les ficelles à Ottawa.
Les lobbyistes sont comme des chauves-souris dans un grenier. On ne peut pas s'en débarrasser, elles détestent la lumière du jour et, si elles restent là assez longtemps, elles finissent par pourrir toute la charpente. Je trouve que c'est un peu ce qui se passe aujourd'hui.
Je pense que vous serez d'accord avec moi, monsieur le Président, car je connais votre réputation de lutte contre la corruption à Ottawa tout au long de votre carrière ici, pour trouver profondément inquiétant le fait que la majorité des grands lobbyistes à Ottawa soient aussi les agents les plus hauts placés du Parti conservateur. Ce sont les mêmes, tous ces baratineurs qu'on voit à la télévision, Tim Powers, Geoff Norquay, John Reynolds, Ken Boessenkool, Yaroslav Baran, Monte Solberg. Tous ces types-là, les gros bonnets du monde du lobbying, sont aussi les plus hautes instances du Parti conservateur, et ils n'essaient même pas de le cacher.
On présente quelqu'un comme Tim Powers à la télévision comme « le porte-parole du Parti conservateur, Tim Powers ». En réalité, c'est un lobbyiste. C'est un de ces gars qui valsent dans la porte tournante. J'imagine qu'il doit se pincer ou qu'un de ses adjoints doit être obligé de lui rappeler où il est, au cabinet du Premier ministre ou dans la salle de son conseil de lobbyistes.
Ce problème devient incontrôlable. On est en train de saper les bases les plus fondamentales de notre démocratie, l'accès égal pour tous aux largesses et aux services du gouvernement. Il ne devrait pas y avoir des gens qui ont un accès privilégié parce qu'ils peuvent exploiter leurs relations ou leur expérience de la vie publique pour essayer de vendre des intérêts privés
C'est une question de principe. Quand on est dans le privé, on n'est pas censé se servir des relations qu'on a établies dans la vie publique, à moins que cette information soit rendue publique. Sinon, c'est choquant pour la majorité des Canadiens. C'est une insulte à notre morale, à notre code d'éthique et à nos codes sur les conflits d'intérêts; c'est même une insulte au Code criminel du Canada passé un certain stade.
La différence entre le lobbying et le trafic d'influence, c'est environ cinq ans de prison. Le trafic d'influence est une infraction très grave aux termes du Code criminel du Canada. En fait, l'article 121 évoque bien la haute trahison pour crimes graves et méfaits. Cela donne une idée de la force avec laquelle les rédacteurs du Code criminel voulaient dénoncer le trafic d'influence.
Il suffit de regarder au sud de la frontière pour voir à quel point le lobbying a abâtardi la démocratie. À Washington, le Capitole est envahi de lobbyistes. L’administration Obama a mis le holà. Obama a récemment fait un discours. Une fois que le projet de loi sur la santé sera finalement adopté, son prochain projet est de chasser les lobbyistes du Capitole. Il va chasser les usuriers du temple. Il a fait part de son objectif de soustraire le Capitole à l’influence indue des lobbyistes.
Nous devrions faire la même chose aujourd’hui sur la Colline du Parlement. Nous devrions réduire l’influence des lobbyistes, leur accrocher une clochette autour du cou afin de savoir dans quels bureaux ils vont et de quoi ils parlent pour les empêcher de s’emplir les poches. Voilà ce que nous devrions faire au Parlement au cours du débat d’aujourd’hui.
Permettez-moi de vous donner un exemple pour vous montrer pourquoi le public a le droit de savoir qui se fait entendre du ministre. Plaçons nous dans le contexte du désastre maritime causé par la plateforme pétrolière de BP, cette terrible catastrophe environnementale qui touche actuellement le golfe du Mexique. Nous avons le droit de savoir si la plupart des gens que rencontre le sont des dirigeants de sociétés pétrolières.
Si 120 visites de BP, Exxon, Shell et toutes les grandes sociétés pétrolières ont été enregistrées alors que le ministre n’a accepté de rencontrer qu’une ou deux fois la Fondation David Suzuki ou les autres environnementalistes, c’est un renseignement utile pour le public. Le public devrait le savoir. Ces gens ne sont peut-être pas venus demander une subvention ou une contribution. Ils sont peut-être venus pour essayer d’exercer une influence sur la politique publique ou la politique environnementale.
Il serait très intéressant pour le public de voir qui le ministre entend le plus souvent. Ces gens-là se présentent avec des lobbyistes conservateurs bien introduits qui leur ouvrent les portes pour leur donner accès au ministre. Ces lobbyistes sont très habiles. Ils vendent cet accès.
Dans le cas de Rahim Jaffer, nous avons appris qu’il y a des gens qui ont un produit à vendre et que ce produit est l’accès aux titulaires de charge publique qui créent les politiques publiques. On peut même dire qu’ils vendent leur influence sur ces titulaires de charge publique pour obtenir une décision.
C’est entièrement répréhensible. Le public devrait être scandalisé et je crois qu’il l’est. Je crois que le public commence à comprendre. Il sait que ce genre d’influence existe. Les Canadiens ordinaires doivent s’armer de patience s’ils veulent surmonter la paperasserie associée à un programme comme le Fonds pour l’infrastructure verte. Ils ont intérêt à se préparer à une longue bataille pour réussir à comprendre comment ce fonds est administré.
Toutefois, si nous téléphonons à un lobbyiste conservateur bien introduit comme Rahim Jaffer, tout à coup, les portes s’ouvrent, les fonctionnaires se mettent au garde à vous et les choses sont faites immédiatement.
J’ai le texte d’un courriel qui dit: « Rahim veut une réponse d’ici vendredi et d’ailleurs, nous nous verrons au golf, le mois prochain. » Il s’agit d’une correspondance entre Rahim Jaffer et un haut fonctionnaire au sujet de renseignements concernant le Fonds pour l’infrastructure verte que les simples citoyens ou moi-même ne pourrons jamais obtenir. Cet exemple montre bien tout ce qui cloche à Ottawa en 2010.
Encore une fois, notre examen de l’utilisation et de l’administration du Fonds pour l’infrastructure verte a au moins pour résultat positif que les parlementaires sont enfin saisis de ce problème et nous sommes prêts à reprendre nos institutions démocratiques à ceux qui semblent exercer sur elles une influence et un contrôle indus.
Je peux dire, sans exagérer, que l’influence indue des lobbyistes sape les fondements mêmes de notre démocratie parlementaire. Ce n’est pas une exagération. En fait, nous tirons le signal d’alarme pour dire que c’est assez. Nous ne voulons pas suivre la même voie que les États-Unis où rien ne se fait sans l’influence indue des lobbyistes.
L'un des meilleurs points qui ont été soulevés aujourd'hui, et je suis très reconnaissant qu'il ait été porté à l'attention de la Chambre, l'a été par mon collègue de , qui a introduit dans le débat un élément nouveau dont on parle rarement et qui ne saurait, à mon avis, être surestimé. On ne devrait pas seulement réclamer que les secrétaires parlementaires entrent dans cette catégorie lorsqu'ils sont assujettis aux règles applicables aux lobbyistes et obliger les titulaires de charge publique de déclarer leurs rencontre, au même titre que les lobbyistes.
Ces deux aspects sont certes importants, et nous les appuyons, mais le nouvel élément que mon collègue a introduit dans le débat est notre droit de connaître les sommes en cause et le budget des lobbyistes dans le cadre de diverses campagnes. Les lobbyistes devraient être tenus de déclarer cela.
Ces renseignements devraient être rendu publics parce que, suivant le même principe que celui selon lequel il convient de mettre fin à l'influence des gros capitaux dans le processus politique et dans le même esprit, on devrait également soutenir que l'argent ne devrait pas permettre d'acheter des faveurs que ce soit en matière de politique publique ou en matière législative ou encore quand il s'agit de définir l'orientation à prendre en tant que pays. C'est une omission flagrante.
Le principe qui a été mis en application en ce qui concerne l'élimination de l'influence exercée par les gros capitaux dans le processus politique est parfaitement correct. On a cependant par mégarde commis une omission flagrante. Les grandes sociétés pharmaceutiques, les grandes pétrolières ou autres groupes de lobbying sont en mesure de lancer une campagne coûtant 100 millions de dollars en vue de convaincre les parlementaires de changer d'idée relativement à l'adoption d'un projet de loi donné. Comment le Canadien ordinaire peut-il faire le poids devant pareille influence?
Il y a au Canada des groupes d'intérêt prêts à y mettre le prix pour qu'un cadre réglementaire servant leurs intérêts personnels soit établi. Nous devons nous prémunir contre ce genre d'influence indue, faute de quoi notre démocratie et tous les efforts que nous déployons pour protéger la meilleure démocratie parlementaire du monde seront compromis. Dans pareil cas, aussi bien plier bagage et se résigner à l'idée que les gros capitaux continuent d'exercer une influence dans notre pays.
J'espère que, à la fin du débat aujourd'hui, nous serons convaincus de la nécessité de mettre des règles en place. Nous devons établir une exigence de pleine divulgation, de manière à ce que les entreprises de lobbying et les lobbyistes soient tenus de déclarer les sommes qu'ils ont consacrées à leurs campagnes. En fait, on devrait imposer des limites de dépenses aux lobbyistes, de manière à ce que les simples citoyens ou les personnes qui sont dans le camp adverse dans ce débat soient sur un pied d'égalité par rapport à eux. Les politiques publiques devraient être élaborées selon le bien-fondé des dossiers et non pas en fonction de la profondeur des poches ou de la taille des chéquiers de certains.
C'est une des choses qui nous frustrent le plus. Honnêtement, le coeur du débat, c'est que le public a le droit de savoir quels sont les acteurs qui influencent les politiques qu'on établit au Canada, au Parlement et au sein du gouvernement.
Nous aimerions croire qu'à l'issue de notre processus électoral, 308 députés sont élus pour représenter la population au Parlement et que c'est le Parlement qui décide de l'orientation que prend le pays dans les domaines clés de la politique publique.
Ne nous leurrons pas. Il y a une autre force dynamique en jeu, une force qui façonne peut-être l'orientation que prend le Canada, si bien que les simples citoyens, en toute bonne foi, pourraient voter d'une façon qu'ils n'auraient jamais pu s'imaginer.
On ne peut pas faire un pas à Ottawa sans rencontrer un lobbyiste arpentant les couloirs de cet édifice. Les lobbyistes ont accès aux bureaux des plus haut placés au Parlement.
Un autre sujet dont nous devrions discuter aujourd'hui, un sujet qui me préoccupe depuis toujours, c'est le fait que certains des lobbyistes très en vue sur la Colline du Parlement sont d'anciens députés. Ils portent l'épinglette parlementaire qui leur donne un accès exclusif illimité à pratiquement tous les couloirs et les bureaux de la Colline. Ils franchissent les contrôles de sécurité en faisant un signe de la main et en disant « Comment ça va? » et « Merci ».
Il m'est souvent arrivé de devoir attendre une machine au gymnase des députés parce qu'elle était occupée par un lobbyiste qui avait été député entre 1984 et 1988 mais qui arbore en permanence leur épinglette parlementaire. Chaque fois que je veux utiliser cette machine, elle est occupée par un lobbyiste. On voit aussi les lobbyistes à la salle à manger du Parlement, côte à côte avec les décideurs et les principaux ministres. Nous devons trouver le moyen de limiter l'influence indue de ces anciens députés qui hantent les corridors du Parlement et jouissent d'un accès privilégié.
J'ai vu des lobbyistes dans notre lobby. Je crois que nous devrions avoir une alerte aux lobbyistes. Nous devrions organiser une surveillance des lobbyistes. Une alarme devrait être déclenchée chaque fois qu'un lobbyiste apparaît dans notre lobby. Nous devons les empêcher d'arriver jusque là. Ils ne devraient pas y être. Certains d'entre eux sont payés jusqu'à 600 $ l'heure pour établir un contact avec un député. Tout ce qu'ils ont à faire, c'est de traverser le lobby de l'opposition pour devenir riches. C'est répréhensible.
Je ne voudrais pas citer de noms dans le cadre d'un débat comme celui-ci, mais des gars comme Don Boudria sont toujours là. Nous nous heurtons constamment à lui aux mauvais endroits.
Les lobbyistes ne devraient pas circuler librement sans surveillance dans la cité parlementaire. Ils devraient être tenus en laisse, une courte laisse, pour éviter qu'ils ne se mettent dans le pétrin et qu'ils mettent la pagaïe là où ils ne sont pas censés se trouver.
Notre débat a beaucoup progressé aujourd'hui. Je veux contester deux des réponses données par le gouvernement. Cela me préoccupe sincèrement après toutes les questions posées lors de la période des questions au sujet de l'affaire Jaffer.
Le a constamment recours à deux réponses standard. Je crois qu'il doit posséder des droits d'auteur sur ces dernières. Sa première réponse, c'est qu'il n'y a là rien de mal parce que M. Jaffer n'a jamais reçu d'argent. C'est presque risible. Je constate que les libéraux affirment ce que je disais moi-même. C'est comme cambrioler une banque dont la chambre forte est vide. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu acte criminel.
Il est encore contraire à la loi d'effectuer du lobbyisme illégalement même si le lobbyiste échoue, même s'il est un mauvais lobbyiste. Si quelqu'un fait illégalement du lobbying, cet individu pose un geste illégal. Si quelqu'un fait du trafic d'influence, il importe peu que cela ne lui rapporte rien, cela reste un acte criminel sanctionné par l'article 121 du Code criminel.
Le voudrait également nous faire croire que le gouvernement n'a rien fait de mal parce que la responsabilité de s'enregistrer revient seulement aux lobbyistes.
Nous avons établi que les ministres ont l'obligation de respecter non seulement la lettre, mais aussi l'esprit de la loi, cette même loi sur laquelle le gouvernement a axé sa campagne électorale et qui était au coeur de son programme législatif. À tout le moins, nous avons une obligation morale et éthique de respecter la lettre et l'esprit de la loi.
Selon l'esprit de la loi, le public a le droit de savoir si des activités illégales de lobbying se produisent. C'est pourquoi nous avons rédigé la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes. Il est presque risible d'entendre le et les autres députés qui répondent à des questions sur l'affaire Jaffer affirmer qu'ils n'ont rien fait de mal parce que la responsabilité de s'enregistrer revient seulement aux lobbyistes.
Nous espérons corriger ce problème aujourd'hui. Nous espérons que, lors du vote sur la résolution d'aujourd'hui, le Parlement précisera clairement que les deux parties partagent ce fardeau et cette obligation.
Il faut être deux pour danser le tango. Il ne serait pas trop difficile pour un ministre de déclarer quand il a rencontré un lobbyiste et de décrire ce dont ils ont parlé, et ce n'est pas une obligation trop lourde pour les lobbyistes. Ce problème doit être corrigé.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir l'occasion d'intervenir aujourd'hui au sujet de la motion qu'a présentée le Parti libéral. Compte tenu de l'heure, j'imagine que mon intervention sera peut-être la dernière dans le débat d'aujourd'hui.
Les députés de l'opposition ont invoqué aujourd'hui des arguments, certains plus éclairés que d'autres, sur la situation du lobbying au Canada.
Nous avons également entendu les députés d'en face répéter à maintes reprises que le gouvernement s'oppose à la motion d'aujourd'hui. C'est déroutant, parce que je suis presque certain que, pas une seule fois au cours du débat, un député conservateur ne s'est prononcé contre la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Nous avons non seulement accepté que les secrétaires parlementaires soient soumis aux exigences de la Loi sur le lobbying, mais nous sommes également allés plus loin. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons proposé que ces règles ne visent pas uniquement les secrétaires parlementaires mais également les députés, les sénateurs et le personnel politique des chefs des partis de l'opposition. Jusqu'ici, toutefois, pas un seul député d'en face ne s'est dit prêter à accepter notre proposition.
Je n'arrive pas à comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons ici aujourd'hui. D'une part, le Parti libéral parle de responsabilité mais, d'autre part, les députés libéraux ne sont pas disposés ne serait-ce qu'à envisager la possibilité de se soumettre aux règles que les titulaires de charge publique doivent respecter au quotidien.
Il s'agit pourtant d'exigences passablement élémentaires. On demande simplement aux députés d'accepter que soient divulgués l'identité des lobbyistes avec lesquels ils ont des contacts et le sujet de leurs entretiens. On demande en fait aux députés de mener leurs affaires au vu et au su de tous. De ce côté-ci de la Chambre, cela ne nous pose aucun problème. Nous n'avons rien à cacher.
Le député de a même affirmé que les députés de l'opposition n'avaient aucun rôle à jouer dans l'élaboration des politiques publiques. Nous savons pourtant que cela est absolument faux. J'ajouterai qu'il est tout à fait possible que, derrière ce rideau, en ce moment même, des députés de l'opposition soient actuellement en réunion avec des lobbyistes.
Les députés d'en face semblent s'être persuadés eux-mêmes du fait qu'ils n'ont pas à rendre de comptes aux Canadiens. Y a-t-il un député de ce côté de la Chambre qui puisse regarder ses électeurs dans les yeux et leur dire qu'ils n'ont pas le droit de savoir qui leur député rencontre ou que les Canadiens n'ont aucun droit de savoir de quoi leur député discute avec ceux qu'ils rencontrent? Je ne crois pas.
La réalité, c'est que le Parti libéral pense qu'il a finalement un avantage sur le gouvernement en matière de responsabilité. Cependant, ce qui est étrange, c'est que lorsque les députés de ce côté-ci demandent aux libéraux s'ils sont prêts à se montrer responsables, ils esquivent la question.
Nous avons entendu des réponses évasives de ce côté-là de la Chambre à l'effet que le gouvernement est libre de présenter des projets de loi. Le problème de cette approche, c'est que nous avons déjà vu ce qui se produit quand nous présentons de projets de loi visant à rehausser la responsabilité. Lorsque nous avons présenté la Loi fédérale sur la responsabilité, ces députés se sont débattus et ils ont poussé les hauts cris. Ils étaient au supplice. Ils ont donc fait tout ce qu'ils ont pu pour retarder et bloquer l'étude du projet de loi. Cela se passait juste après le scandale des commandites.
Le problème, c'est que le Parti libéral n'a jamais compris qu'il devait répondre aux Canadiens. Il n'a jamais compris qu'il devait rendre des comptes aux Canadiens, pas le contraire.
Comment les Canadiens vont-ils interpréter ce qui est en train de se passer?
De ce côté-ci, nous appuyons la motion actuellement à l'étude. Il n'y a eu aucune conspiration délibérée pour introduire une échappatoire dans la Loi sur le lobbying. Nous avons formé le gouvernement à l'époque où les Canadiens avaient une profonde méfiance à l'égard des politiciens et de leurs représentants. Nous avons agi rapidement pour mettre en place un régime mur à mur de responsabilité à l'égard de tous les Canadiens.
Cependant, aucun système n'est parfait. Nous cherchons toujours de nouveaux moyens pour améliorer ces règles. Aujourd'hui, nous allons appuyer cette motion. Nous considérons même d'autres options pour aller encore plus loin afin de faire en sorte que tous soient responsables face aux Canadiens. J'espère que l'opposition nous appuiera en nous permettant de pousser cette motion encore plus loin.
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Monsieur le Président, le député qui a pris la parole il y a une minute a demandé où étaient les libéraux au cours des trois ou quatre dernières années. Je lui rappelle que nous n'étions pas au pouvoir au cours des trois ou quatre dernières années. Le Jaffergate ne s'est pas produit au cours des trois ou quatre dernières années. Au cours des trois ou quatre dernières années, aucune affaire semblable n'a éclaté au grand jour pour nous amener à présenter cette motion.
Les lois évoluent au rythme des changements dans notre pays et notre société. Des choses se produisent et nous réagissons. Si le taux de criminalité augmente, nous adoptons des lois pour régler le problème. Je suis quelque peu perplexe, car je sais que le gouvernement conservateur a présenté des projets de loi sur la justice et la lutte contre la criminalité. Mon parti et moi étions d'avis que c'étaient de bons projets de loi qui étaient bénéfiques pour notre pays et notre société, et nous les avons appuyés.
J'aimerais lire la motion de ma collègue libérale, la députée de . En voici le libellé:
Que, compte tenu de l’apparente faille...
Le mot clé ici est « faille ». Nous avons découvert une faille dont nous ignorions l'existence il y a deux, trois ou quatre ans.
...dans la Loi sur le lobbying, qui exclut les secrétaires parlementaires de la liste des « titulaires d’une charge publique désignée », la Chambre demande au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier immédiatement à la situation et exiger des secrétaires parlementaires qu’ils se conforment à la Loi sur le lobbying, à l’instar des ministres qui sont actuellement tenus de le faire
Mon collègue, le député de , a proposé un amendement amical. Pendant la période des questions, il a souligné que, chaque fois qu'une personne communique avec un ministre ou un secrétaire parlementaire pour lui parler d'un projet, c'est une infraction à la loi. Pour se justifier, les conservateurs disent que les personnes en question ont demandé de l'argent, mais n'en ont pas obtenu.
J'ai toujours cru que les Canadiens étaient des gens intelligents. Ils vont pouvoir lire entre les lignes. Les personnes en question voulaient savoir s'il y avait de l'argent disponible et ont présenté leurs propositions, mais elles affirment ne pas avoir reçu d'argent, soi-disant parce que les propositions n'ont pas été acceptées. C'est la raison que les conservateurs invoquent.
Que serait-il arrivé si la proposition, hypothétiquement parlant, avait été acceptée? Que serait-il arrivé si l'une des nombreuses propositions présentées à M. Rahim Jaffer avait été acceptée? Le lobbyiste aurait dit: « Attendez un peu, je vais aller m'enregistrer et je vais revenir. »
Les Canadiens n'en croiront rien et n'en croient rien. Si les conservateurs croient qu'ils représentent la population, ils devraient consulter leurs électeurs. Les Canadiens ne le croient pas. Comme je l'ai dit plus tôt, c'est comme si des gens allaient dévaliser une banque et qu'il n'y avait pas d'argent dans la chambre forte. Est-ce que les policiers diraient aux cambrioleurs que, étant donné qu'il n'y avait pas d'argent, ils sont libres de partir?
Nous parlons d'activités préméditées. Un meurtre prémédité en est un exemple. Si une personne est accusée de meurtre prémédité, qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'elle a tenté de commettre un meurtre. Elle n'a pas tué le type, alors, tout va bien. Elle est libre parce qu'elle ne l'a pas tué.
Ce serait une tentative de meurtre.
Une tentative de meurtre, merci. Vous avez raison. Mais le plan de Rahim Jaffer a été prémédité après sa défaite aux élections. Je m'excuse et je remercie le député de m'avoir corrigé. Je voulais dire une tentative de meurtre.
Je veux parler de leur justification, soit les 49 millions de dollars qui, selon eux, seraient disparus dans le scandale des commandites. Notre parti a fait ce qu'il fallait. Nous avons ouvert les livres pour le juge Gomery, parce que si le premier ministre de l'époque, M. Martin, n'avait pas demandé qu'on ouvre les livres, la commission d'enquête judiciaire n'aurait jamais eu lieu. C'est ce que nous demandons au Parti conservateur de faire de temps à autre, d'ouvrir les livres sans réserve, mais il refuse. Nous devons le dire aux Canadiens.
L'enquête s'est déroulée au grand jour. Les Canadiens ont eu toute liberté de la suivre. À la fin, on a coincé les coupables. On a coincé les gens qui avaient volé l'argent. Est-ce qu'ils ont eu une amende? Bien sûr. Est-ce qu'ils ont comparu en justice? Bien sûr. Est-ce qu'ils ont restitué l'argent? Bien sûr. Est-ce qu'on a accusé un seul député libéral? Non.
Les conservateurs dans cette Chambre des communes sont en train d'induire les Canadiens en erreur. Ils font preuve de malhonnêteté intellectuelle en essayant de justifier leurs méfaits. Ils essaient de dire qu'il n'y a rien de mal à ce que l'un d'entre eux, en l'occurrence Rahim Jaffer et Dieu sait combien d'autres, d'après les journaux, se promène dans les hautes sphères. Dans les médias, on parle de lignes directrices sur les conflits d'intérêts et des interventions de Rahim Jaffer dans plusieurs bureaux de ministre où il faisait mousser ses plans d'entreprise, etc. Cela a duré des mois et des mois. C'était illégal. Et comment les conservateurs justifient-ils cela? En disant qu'il n'a pas touché d'argent.
Quand le a distribué des contrats de plus de 25 000 $ pour lesquels il aurait fallu faire un appel d'offres, il a dit qu'il n'était pas au courant et qu'il ne recommencerait plus. Lui, un ministre de premier plan qui avait été ministre des Finances du gouvernement provincial de l'Ontario. Quelle honte. Il connaissait parfaitement les règles. Nous les connaissions tous. Après cela, les conservateurs font volte-face en disant qu'ils ne donneront plus de contrat de 100 000 $. Ils le découpent en tranche de 24 980 $ et comme cela ils n'ont pas besoin de faire d'appel d'offres.
L'écran de fumée derrière lequel le gouvernement se cache est invraisemblable. Mais je préviens mes bons amis là-bas: les Canadiens sont en train de comprendre. Ils se réveillent. C'est pour cela que nous sommes maintenant saisis de cette motion mûrement réfléchie de la députée libérale de . Elle a parfaitement raison dans ce dossier. Quand elle pose des questions percutantes, les conservateurs essaient de la coincer. Elle essaie de rectifier les choses maintenant. Cela ne s'est pas produit il y a trois ans, sinon elle aurait réagi. Mais maintenant que ça s'est produit, elle a présenté une motion et je l'en remercie personnellement.
En conclusion, les Canadiens ne sont pas dupes de la tromperie de ces gens-là et voient à travers leur écran de fumée. Nous ne pouvons pas avoir l'information, mais au jour du jugement, les Canadiens les jugeront comme ils le méritent.