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Monsieur le Président, j’ai parlé, plus tôt aujourd’hui, de la Loi sur l’équité pour les familles militaires ou projet de loi . Je vais rafraîchir la mémoire de la Chambre à propos du contexte que j’ai décrit plus tôt aujourd’hui.
Il y a un an, je suis allé frapper aux portes d’une localité au sud-ouest d’Ottawa, le village d’Osgoode, situé à environ 40 minutes de l’endroit où nous sommes. Un soldat m’a ouvert la porte. Il m’a raconté son service dans les hauteurs du Golan. Il a dû partir en mission quatre ou cinq jours après la naissance de son fils, Jacob. Il est resté là-bas pendant une année complète, ce qui veut dire qu’il a manqué la première année de la vie de son enfant pendant qu’il se sacrifiait pour nous tous. Plus tard, sa femme m’a dit qu’une des choses qui leur a permis de tenir pendant cette longue période de séparation était la pensée qu’il allait pouvoir, à son retour, prendre le congé parental que prévoit l’assurance-emploi pour rattraper le temps perdu avec sa famille et surtout son petit enfant. Et pourquoi ne demanderait-il pas ce congé parental? Après tout, le major Duquette paie des cotisations d’assurance-emploi, comme tous les soldats. Les soldats peuvent donc s’attendre à recevoir des prestations d’assurance-emploi.
Dans ce cas-ci, la période pendant laquelle ce soldat avait droit à ces prestations avait expiré pendant qu’il servait outre-mer dans notre intérêt à tous. Lorsqu’il a fait une demande à son retour, il a été chagriné d’apprendre qu’il ne pourrait pas bénéficier des prestations pour lesquelles il avait payé en versant ses cotisations d’assurance-emploi. Il a ressenti cela comme une injustice. Ce qu’il a trouvé encore plus révoltant, c’est qu’en lisant la loi, il a appris qu’une exemption était prévue pour permettre aux criminels de reporter leurs prestations jusqu’à la fin de leur peine d’emprisonnement. Le système accorde un avantage spécial aux criminels, mais pas aux soldats canadiens respectueux des lois, patriotes et dévoués qui font un travail si important dans notre intérêt, ce qui exige beaucoup de sacrifices sur le plan émotionnel et personnel de la part de leur famille.
Nous avons à la Chambre un certain nombre d’anciens combattants qui ont servi dans les Forces armées et pour qui cette question est également très importante. L’un d’eux est mon compagnon de banquette, le député d'. Le député d’Edmonton-Centre est aussi le . Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec lui. En tant qu’ancien pilote des Forces aériennes, il aura un point de vue très particulier à nous présenter, j'en suis certain. Je pense qu'il nous serait sûrement utile d'écouter ce qu'il a à dire.
Au seuil de sa porte, j'ai dit au major Duquette que je ferais part de ses préoccupations au et que, dès que nous pourrions étudier la question, nous redresserions rapidement cette injustice en présentant à la Chambre des communes la Loi sur l’équité pour les familles militaires. Voilà exactement ce que nous avons fait. Je félicite d'ailleurs la d'avoir rédigé cette mesure législative.
Cette mesure permet aux soldats de retarder leurs prestations jusqu'au terme de leur mission. De cette façon, les soldats qui se retrouvent dans une situation similaire à celle de notre ami, le major Duquette, pourront bénéficier de leurs prestations au retour de leur mission à l'étranger. Cela signifie que leurs enfants pourront profiter plus longtemps de la présence à la maison de leur mère ou de leur père qui est membre des forces. J'aimerais que les députés considèrent, sur le plan humain, l'avantage qui devrait être associé à cette mesure législative.
Quand les gens partent loin de leur famille et de leurs enfants au cours de leur première année de vie, une année qui est cruciale, ils font, tout comme leur famille, un énorme sacrifice. Ne devrions-nous pas leur permettre, à leur retour, de se prévaloir des prestations auxquelles ils ont contribué? Ne devraient-ils pas avoir la chance de resserrer des liens, de raffermir leur relation et de mieux connaître le nouveau-né ou l'enfant dont ils ont été séparés pendant leur mission pour notre pays?
Je pose la question à tous les députés. À mon avis, les députés de tous les partis conviendront que les mères et les pères, comme le major Duquette, qui rendent un précieux service à notre pays, et ce, en courant souvent eux-mêmes un grand risque, devraient avoir la possibilité, plus tard, de passer du temps avec leurs enfants, surtout si l'on considère qu'ils ont contribué à ces prestations. Que ce projet de loi soit une occasion pour les députés de tous les partis de se rallier pour appuyer les familles, nos militaires et l'équité.
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Monsieur le Président, j'ai aujourd'hui l'honneur de parler de l'importante question du soutien de nos hommes et de nos femmes en uniforme. Cette question, dont il a encore été question dans le dernier discours du Trône, il y a un peu plus d'un mois, est prioritaire pour le gouvernement. Le projet de loi dont nous sommes saisis permettra aux militaires des Forces canadiennes et à leurs familles de continuer à recevoir les avantages et le soutien dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
[Français]
Je sais que tous les députés veulent ce qu'il y a de mieux pour les membres des Forces canadiennes parce que nos militaires forment un groupe exceptionnel d'hommes et de femmes. Ils font partie de ce que notre pays a de mieux à offrir, et je suis en mesure d'affirmer qu'ils font preuve de dévouement et de courage, et qu'ils travaillent sans relâche à défendre les Canadiens et leur pays. Ils risquent leur vie tous les jours, que ce soit en descendant d'un hélicoptère de sauvetage Cormorant, au moyen de treuils dans les eaux tumultueuses de l'Atlantique, en participant à des opérations de lutte contre les stupéfiants dans la mer des Caraïbes ou en protégeant la population de Kandahar. On les respecte partout dans le monde et, ici, au pays, on les considère comme des héros.
[Traduction]
Leur travail est très dangereux et très stressant. Ils doivent faire face à maintes difficultés dans le cadre des déploiements, sans oublier les longues périodes qu'ils doivent passer loin de leurs êtres chers.
J'ai eu l'honneur d'accompagner le lorsqu'il a accueilli nos troupes à leur retour d'Afghanistan. À l'aéroport, on ne peut faire autrement que de ressentir un serrement de gorge en observant les maris et les femmes les larmes aux yeux, les enfants brandissant des pancartes de bienvenue fabriquées à la main, sans compter les bébés qui rencontrent leur père pour la première fois.
Les sacrifices personnels que doivent consentir nos militaires et leurs familles sont considérables. Le moins que ce pays puisse faire en retour, c'est de faire en sorte que les militaires des Forces canadiennes et leurs familles jouissent du meilleur soutien possible.
C'est là l'intention de ce projet de loi. Les Canadiens veulent soutenir leurs militaires. Les Canadiens croient qu'il faut absolument reconnaître leur travail et les sacrifices qu'ils consentent. Ils sont fiers de nos forces armées et ils affichent cette fierté en portant du rouge le vendredi et aux rassemblements de gens vêtus de rouge, en participant aux collectes de fonds pour l'oeuvre caritative Boomers Legacy, en installant un signe magnétique de soutien pour les troupes sur leur véhicule ou encore en faisant le pied de grue pendant des heures, quelle que soit la température, sur un viaduc surplombant l'Autoroute des héros pour accueillir nos militaires tombés au combat.
C'est ce qui se passe en ce moment même, alors que nous accueillons l'officier marinier Craig Blake. Nous offrons nos condoléances à sa famille et à ses camarades et nous leur exprimons notre plus sincère gratitude au nom du pays.
Le gouvernement est également fier d'appuyer nos militaires courageux, hommes et femmes. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour leur fournir les outils et les ressources dont ils ont besoin et qu'ils méritent. Le gouvernement a respecté son engagement de reconstruire les Forces canadiennes et de tout faire pour leur donner ce dont elles ont besoin. Ce sont ces militaires qui défendent notre pays jour après jour. Nous prenons cette responsabilité très au sérieux.
Il y a deux ans, nous avons présenté la stratégie de défense « Le Canada d'abord ». Nous avons à cette occasion annoncé notre intention d'investir dans l'effectif, l'équipement, la disponibilité et l'infrastructure pour constituer une armée moderne de grande qualité. Nous avons déjà réalisé des progrès significatifs.
L'investissement dans l'effectif est un élément important de cette stratégie. Un peu plus de la moitié du budget de la Défense nationale est investie dans l'effectif. Cela va de soi car c'est notre ressource la plus importante.
[Français]
Nous faisons le maximum pour prendre soin de cette ressource, en particulier les membres des Forces canadiennes et leur famille. Nous cherchons constamment à nous améliorer dans ce domaine.
Au cours de la dernière année, nous avons eu le bonheur d'appuyer la création réussie de l'Unité interarmées de soutien du personnel. Cette unité coordonne le soutien personnel et administratif accordé à tous les membres actuels ou anciens des Forces canadiennes, blessés ou malades, à leur famille ainsi qu'à celle des disparus. Il s'agit d'une initiative mise sur pied en collaboration avec le ministère des Anciens Combattants, qui s'appuie sur un réseau de 19 centres intégrés de soutien au personnel dans tout le pays. Elle vient en aide aux personnes malades ou blessées. Elle leur offre le soutien dont elles ont besoin pour guérir, s'adapter et se préparer à une nouvelle étape de leur vie.
[Traduction]
Nous tentons toujours de trouver des façons d'en faire davantage pour ceux qui ont fait de si gros sacrifices. Cette mesure législative nous rapproche sensiblement de cet objectif. Elle répond aux besoins des hommes et des femmes qui portent bravement l'uniforme. Elle prévoit l'instauration de mesures visant à améliorer la qualité de vie de nos militaires, laquelle est en bonne partie tributaire de la bonne santé des membres de leur famille.
Les impératifs auxquels doivent se plier les militaires et les réservistes sont tout à fait particuliers. On peut en effet leur demander de se déployer sans préavis, les obligeant ainsi à renoncer au temps qu'ils auraient pu passer avec leur nouveau-né.
La mesure législative proposée faciliterait l'accès aux prestations parentales d'assurance-emploi en étendant à 104 semaines la période pendant laquelle ils pourraient profiter de leur congé parental. Autrement dit, nos militaires ne seraient plus obligés de choisir entre leur famille et leur travail, ce qui les aiderait à tisser des liens avec leur enfant pendant cette étape cruciale de leur vie. Ces liens si importants sont déjà difficiles à entretenir pour les militaires, qui doivent parfois s'absenter plusieurs mois d'affilée.
Je suis convaincu que tous les députés sauront de quoi je parle lorsque je dis qu'il est essentiel que les membres d'une même famille passent du temps ensemble, surtout pendant ces premiers mois qui passent si vite.
La mesure législative dont la Chambre est aujourd'hui saisie montre que le gouvernement est déterminé à s'occuper de ses militaires et à assurer le bien-être de leur famille. Elle montre que le gouvernement respecte les membres actifs des Forces canadiennes, tout en permettant à ces dernières de continuer d'inciter les jeunes les plus prometteurs à embrasser la carrière militaire.
Le gouvernement en a fait beaucoup pour les membres des Forces canadiennes, et je peux d'ores et déjà affirmer que celles-ci ne seront pas en reste en 2010.
Le projet de loi ne représente qu'un volet de ce que le gouvernement entend faire pour s'occuper de ceux qui arborent dignement la feuille d'érable, ici comme à l'étranger.
J'aimerais dire à quel point j'aurais aimé pouvoir toucher des prestations comme celles-là lorsque je faisais carrière dans l'aviation. Je sais en tout cas que bien des amis à moi en auraient beaucoup profité.
La satisfaction des besoins des familles de militaires, de tous leurs besoins, est une priorité pour le gouvernement. Je suis extrêmement fier du bilan du gouvernement en la matière. Nos militaires ont toujours fait passer les besoins de leur pays avant les leurs.
En retour, il est de notre devoir de tout faire pour assurer leur bien-être. Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de prendre part à l'important débat qui a lieu aujourd'hui.
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Monsieur le Président, j'ai bien aimé le discours de mon ami d' sur le projet de loi . Comme nous le savons tous, il a eu une carrière de 30 ans dans les Forces canadiennes. Il parle avec une passion évidente de nos militaires qui servent le Canada en Afghanistan et ailleurs dans le monde.
Le NPD appuie ce projet de loi sans réserve. Le fait qu'un projet de loi puisse être présenté à la Chambre des communes par l'entremise du bureau d'un député, qu'il siège sur les banquettes de l'opposition ou du gouvernement, nous en dit long sur la valeur du travail des parlementaires. De toute évidence, il s'agit ici d'une mesure ministérielle, mais comment s'est-elle retrouvée ici? Comment a-t-elle été soumise à l'étude des parlementaires?
Cela est arrivé parce que quelqu'un a soulevé une question qui lui tient beaucoup à coeur. Le temps est venu de se pencher sur cette idée. Au NPD, nous appuyons ce projet de loi sans réserve. En fait, nous avons déjà dénoncé le gouvernement dans d'autres circonstances lorsqu'il prétendait appuyer nos militaires, en particulier les anciens combattants. J'aborderai cette question un peu plus tard, mais, pour l'instant, il est extrêmement important d'examiner l'objet de ce projet de loi.
Nous connaissons tous, notamment pour en avoir entendu parler par la famille, les amis ou les électeurs, les souffrances, les inquiétudes et les angoisses des proches quand des soldats partent pour de longues rotations en Afghanistan ou ailleurs depuis sept ou huit ans. Ils sont loin de leur famille, de leurs enfants et de leur conjoint, et dans le cas du congé parental, puisque c'est de cela que nous parlons, des pères ne sont pas là à la naissance de leur enfant et doivent attendre des mois avant de voir leur bébé. Cela nous déchire le coeur à tous de savoir que des Canadiens font cela pour leur pays parce que c'est le travail qu'ils ont accepté, l'engagement qu'ils ont pris et le sacrifice qu'ils ont accompli pour leurs concitoyens.
Nous sommes fiers de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes qui sont prêts à le faire. Nous avons envers eux une dette qui n'est pas simplement de la gratitude, mais qui doit être notre plein appui pour eux qui font ce que le Canada leur demande. Pour eux, nous devons aussi veiller à ce que les actions et les activités de notre gouvernement respectent les normes élevées que se fixent les Canadiens.
Je suis très heureux d'appuyer ce projet de loi. Il apportera aux soldats et aux jeunes familles la satisfaction de savoir qu'ils auront la garantie de pouvoir passer du temps en famille après un déploiement s'ils sont rappelés en service ou s'ils ont un enfant pendant qu'ils sont déployés ailleurs.
Mon collègue d' a déjà parlé de ce projet de loi. Le NPD propose d'élargir cette mesure pour inclure d'autres personnes qui servent à l'étranger sous le drapeau du Canada, certains d'entre eux en Afghanistan. Comme nous le savons, l'un d'entre eux, Glyn Berry, qui appartenait au corps diplomatique, a perdu la vie sur le théâtre de guerre où se battent actuellement nos soldats. Il a perdu la vie en Afghanistan où il faisait partie du corps diplomatique.
Nous avons d'autres diplomates à l'étranger dans des pays comme l'Afghanistan ou d'autres, qui font le sacrifice d'être séparés de leurs familles pendant de longues périodes. Nous estimons qu'il faudrait élargir la Loi sur l'assurance-emploi pour les inclure aussi. Soulignons que non seulement en Afghanistan, mais ailleurs aussi, dans des pays comme Haïti, il y a de nombreux membres des forces de police, que ce soit la Gendarmerie royale du Canada ou la police provinciale ou municipale, qui travaillent bénévolement dans le cadre des interventions militaires et internationales du Canada.
Dans ma province, je sais que des membres de la Force constabulaire royale de Terre-Neuve ont servi en Bosnie dans le cadre d'une mission. Ils sont présents en Haïti et ailleurs, loin de leur famille, dans le cadre de missions d'entraînement.
De même, il y a un important contingent d'agents de la GRC et d'autres corps policiers en Afghanistan, qui offrent soutien et formation à la force policière afghane. Cette mesure législative s'adresse au personnel militaire seulement, mais le concept est bon et, en toute justice, il devrait s'appliquer à d'autres membres du corps diplomatique et aux policiers qui servent à l'étranger, loin de leur pays, dans le même genre de circonstances.
Je n'entrerai pas dans les détails des amendements. Je sais que l'un des députés qui a parlé précédemment a dit qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de les lire. Tel que mentionné, cette question sera soulevée en comité. Comme nous en sommes à la deuxième lecture, nous parlons du principe du projet de loi. Je m'attends à ce qu'il reçoive l'appui de tous les partis de la Chambre à l'étape de la deuxième lecture et, lorsqu'il sera renvoyé au comité, ce sera peut-être l'occasion d'entendre des témoins, de parler de leur expérience avec l'assurance-emploi et de parler des dispositions.
Je sais que d'autres membres des forces armées et certains anciens combattants ont des problèmes avec l'assurance-emploi. Dans de nombreux cas, ils sont incapables de recevoir des prestations d'assurance-emploi bien qu'ils y aient cotisé pendant de nombreuses années. Peut-être que nous obtiendrons davantage de renseignements sur des problèmes liés au système d'assurance-emploi vécus par des militaires ou d'autres membres du service extérieur. Ce seront peut-être des occasions d'améliorer la mesure législative, en vue de la rendre plus équitable pour d'autres Canadiens se trouvant dans des circonstances semblables.
Je sais que la mesure est motivée par les conséquences de la naissance ou de l'adoption d'un enfant pour les familles de militaires lorsqu'un des parents sert à l'étranger, et c'est ce sur quoi nous devrions mettre l'accent. Je dois cependant avouer que je ne suis pas certain que la mesure couvre les adoptions, mais je l'espère. Nous devrions examiner cela attentivement en comité. Les congés parentaux s'appliquent lors de la naissance ou de l'adoption d'un enfant.
Par souci de justice envers les familles de militaires, nous voulons — et c'est certainement le cas du NPD — que les dispositions visant les congés parentaux des citoyens ordinaires s'appliquent aussi aux militaires.
Il n'y a aucune raison justifiant qu'un congé parental soit interrompu par un déploiement militaire ou une mission ou qu'il doive être reporté à la fin d'une mission. Les militaires doivent pouvoir créer des liens affectifs avec le nouveau venu dans la famille et assurer le genre de soutien qui est toujours nécessaire lorsqu'un enfant s'ajoute à une famille, particulièrement un nouveau-né ou un enfant adopté. Cela modifie beaucoup la dynamique de la famille et il faut pouvoir s'y adapter. C'est en fait la raison d'être des congés parentaux pour commencer.
Nous pouvons appuyer le projet de loi sans réserve. Je ne profiterai pas de l'occasion pour m'étendre sur ce que nos troupes font en Afghanistan. Nous savons que nos militaires sont là-bas pour de longues périodes allant jusqu'à six mois et certains y vont même plus d'une fois. Nous avons entendu au Comité de la défense que certains sont allés jusqu'à quatre fois en Afghanistan depuis que nous participons à des missions de combat, et ça fait longtemps.
Je ne pense pas que beaucoup de Canadiens soient conscients que l'engagement militaire en Afghanistan est le plus long auquel le Canada ait jamais participé. Notre engagement est plus long que ne l'a été pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a durée de 1939 à 1945. Il est évidemment plus long que la durée de la guerre de Corée ou de la Première guerre mondiale. Ce conflit dure depuis 2002, ce qui veut dire que les Canadiens participent depuis huit ans à des combats en Afghanistan. Nous avons des soldats déployés en Afghanistan en permanence. Jusqu'à 3 000 soldats, diplomates et policiers canadiens sont là-bas en ce moment. Je présume que la durée de cet engagement a donné lieu aux situations que nous constatons maintenant et a créé les besoins des familles militaires que nous tentons maintenant de combler.
Je sais que les groupes de soutien pour les familles de militaires sont très actifs partout au pays. Je crois que tous les parlementaires appuient ces groupes dans leurs circonscriptions et qu'ils reconnaissent leur excellent travail. Une des choses qu'ils font, c'est d'apporter un soutien aux familles que les militaires laissent derrière eux.
Dans ma province de Terre-Neuve-et-Labrador, c'est un peu plus difficile à certains égards. La plupart des militaires envoyés en poste à l'étranger appartiennent à des unités de réserve et ils sont dispersés au sein d'autres unités. Le soutien offert par l'organisme de soutien pour les familles de militaires a été extrêmement précieux pour celles qui ne vivent pas sur la base et qui ne se connaissent pas. Leurs voisins ne vivent pas nécessairement la même chose et ils ne comprennent pas la situation aussi bien que les membres des familles de militaires, que ce soit les conjoints ou les conjointes, les parents, les frères ou les soeurs, qui eux se retrouvent dans un environnement où ils ont des racines.
Cet aspect est également important sur les bases militaires. Certaines bases voient une grande partie de leur effectif être déployé et les groupes de soutien pour les familles de militaires y sont très actifs. Même s'il existe un réseau social entre les familles de militaires, il faut non seulement offrir les services nécessaires, notamment des services de counselling, parfois spécialisés, mais il faut aussi essayer de comprendre que ce besoin existe. Bien souvent, lorsque les gens vivent des moments difficiles, notamment sur le plan psychologique, il faut une tierce personne pour reconnaître que ces gens ont besoin de l'aide que peuvent apporter les services de counselling.
Nous appuyons toutes ces initiatives par l'entremise des groupes de soutien aux familles de militaires. Voici un autre geste que nous pouvons poser, en tant que parlementaires, afin d'atténuer dans une certaine mesure les effets du sacrifice consenti en étant loin de sa famille.
Même en tant que parlementaire, qui n'a pas à faire autant de sacrifices que les soldats, je sais qu'être éloigné de sa famille pendant quatre ou cinq jours de suite, parfois pendant une semaine ou deux, a des répercussions, plus particulièrement sur les jeunes enfants. Nous réalisons quels effets cela peut avoir à long terme sur les gens qui doivent s'absenter pendant longtemps, plus particulièrement les personnes déployées en Afghanistan. Imaginez ce que doivent penser les membres de leur famille pendant leur déploiement. Ils se demandent comment la personne déployée se débrouille et si elle est en sécurité. Ils ont hâte de la voir à l'aéroport. J'ai moi aussi vu ces réunions familiales. Je crois que l'on ne peut pas s'empêcher d'être ému en voyant un couple, qui a été séparé depuis longtemps, être réuni, surtout lorsqu'on songe aux dangers de la guerre et aux risques de blessures ou, pire encore, de décès.
Nous devons tous comprendre et apprécier le fait qu'il y a au Canada des jeunes hommes et des jeunes femmes qui sont prêts à prendre cet engagement pour nous, et nous devons en être fiers.
Nous aimerions également ajouter à cette liste les diplomates et les policiers, qui sont eux aussi déployés à l'étranger.
De plus, nous espérons entendre parler au comité d'autres aspects du système d'assurance-emploi se rapportant au personnel militaire et aux anciens combattants. Je sais que de nombreux anciens combattants et agents de la GRC, plus particulièrement, trouvent préoccupant de ne pas avoir accès aux prestations d'assurance-emploi qu'ils ont peut-être payées tout au long de leur carrière. Pourtant, quand elles quittent les forces, ces personnes ont beaucoup de difficulté à accéder aux prestations d'assurance-emploi auxquelles elles pensent avoir droit et auxquelles elles devraient avoir droit. En tant que membres de la population active, elles ont cotisé à la caisse d'assurance-emploi. Nous les entendons couramment tenir ces propos.
Nous ne savons pas combien de personnes se trouvent dans cette situation, mais j'ai cru comprendre que ces personnes comparaîtront à l'étape de l'étude en comité. J'espère que, si d'autres améliorations doivent être apportées au système d'assurance-emploi pour le personnel militaire et les anciens combattants, nous aurons l'occasion d'en discuter au comité et peut-être d'apporter les types de modifications qui pourraient être nécessaires.
Le projet de loi contient seulement cinq articles et entrera en vigueur très bientôt, le premier dimanche après la sanction royale. J'ignore quand celle-ci sera octroyée. Le projet de loi doit d'abord passer par le comité, et j'espère que celui-ci nous le renverra avant la pause du printemps afin que toutes les personnes admissibles puissent se prévaloir de ses dispositions le plus tôt possible.
Je remarque, cependant, que sont exclus tous ceux dont le congé parental aura débuté avant l'entrée en vigueur du projet de loi. J'ignore la raison-d'être de cette disposition. J'ignore pourquoi quelqu'un qui était déjà en congé et qui est rappelé ne pourrait se prévaloir de la mesure. Peut-être pourra-t-on répondre à cette question au comité.
Le projet de loi précise clairement, cependant, que la période de prestations sera prolongée quand un membre des Forces canadiennes doit reporter son congé parental ou quand celui-ci est rappelé en service.
Je félicite le gouvernement. Nous lui reprochons souvent de ne pas joindre le geste à la parole quand il est question d'appuyer nos soldats. En l'occurrence, cependant, il présente une mesure concrète qui améliorera le sort des soldats en modifiant une loi qui s'applique à tous, afin de veiller à ce que nos hommes et femmes en uniforme, particulièrement ceux qui servent à l'étranger et consentent ce genre de sacrifices, ne soient pas privés de congés de paternité ou de congés parentaux à cause de leur déploiement.
C'est une modification positive à la loi. Notre parti réclame souvent des améliorations d'ordre général au régime d'assurance-emploi. Le député d' a participé aux travaux du comité qui a formulé 28 recommandations distinctes visant à améliorer l'assurance-emploi au Canada. Nous voulons également que le gouvernement donne suite à ces recommandations-là.
C'est un peu ironique. Je ne connais pas toute l'histoire, mais je sais que les congés parentaux ne font pas partie du régime d'assurance-emploi depuis longtemps. Je ne sais pas si le Parti conservateur les a appuyés quand ils ont été proposés. Je suis heureux, cependant, que nous comptions adopter des dispositions spéciales permettant au personnel militaire de pouvoir jouir de leurs congés au même titre que les autres Canadiens.
Mon parti et moi-même appuyons le projet de loi de tout coeur.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat sur le projet de loi . Comme il est difficile d'élaborer davantage sur les points déjà abordés aujourd'hui par les députés des deux côtés de la Chambre, je serai bref et me concentrerai sur certains éléments du projet de loi.
Il est vraiment bon de pouvoir faire quelque chose pour les familles des militaires. Ces derniers font tellement pour notre pays et consentent tellement de sacrifices. Si une occasion de les aider se présente, nous devrions la saisir.
Ce projet de loi cible une situation unique liée à notre régime d'assurance-emploi. Nos soldats perdent leurs prestations lorsqu'ils sont rappelés sous les drapeaux pour servir leur pays.
Ce projet de loi serait avantageux pour les familles de nos militaires. Plus de 450 membres actifs des Forces canadiennes déployés un peu partout au Canada proviennent de ma circonscription. J'essaie de communiquer avec eux du mieux que je le peux et aussi souvent que je le peux. Ils me font parfois part de sujets qui les préoccupent. Je vais les consulter à propos de ce projet de loi pour savoir s'il nous serait possible de faire autre chose pour améliorer le système d'assurance-emploi.
Ce projet de loi sera une bonne chose pour les jeunes familles. À Terre-Neuve-et-Labrador, je discute souvent avec les gens. Les grandes familles de 13 ou 14 enfants étaient courantes autrefois, mais de nos jours elle sont moins nombreuses. Les gens n’ont qu’un ou deux enfants. C'est très important de donner à nos militaires toutes les chances de passer du temps avec leurs enfants quand ils sont petits. Dans la plupart des familles, les deux parents travaillent.
Très souvent, deux militaires se marient ensemble et élèvent leur famille dans un milieu militaire. C'est important que ces gens puissent toucher ces prestations. Il arrive que le mari et la femme soient en service en même temps. Cette mesure pourrait être particulièrement utile pour eux.
Je suis très heureux de prendre la parole pour appuyer ce projet de loi. Le seul problème que j’y voie, c'est qu’on pourrait probablement faire plus. Nous devrions peut-être envisager d’autres changements au régime d’assurance-emploi pour aider les familles de militaires.
Selon RHDCC, ce projet de loi ne toucherait que 60 membres des Forces canadiennes et coûterait environ 600 000 $. C'est très peu. Cela n’aurait pas un gros impact cette année, mais cela pourrait faire la différence dans les années à venir pour les couples de militaires qui envisagent d’élever une famille. Cela peut faire pencher la balance dans la décision d’avoir ou non un enfant.
Nous pourrions envisager d’autres changements à l’assurance-emploi qui pourraient aider les familles des militaires et, bien sûr, tous les Canadiens qui peuvent avoir besoin de l’assurance-emploi à un moment ou un autre de leur vie.
Je manquerais à mon devoir si je ne parlais pas des deux semaines de carence du régime d’assurance-emploi. Actuellement, tout prestataire doit attendre deux semaines avant de toucher ses prestations. Les gens me demandent sans cesse pourquoi ces deux semaines de carence existent et dans quel but. Selon moi, elles ne servent absolument à rien, à part peut-être à donner le temps aux bureaucrates de traiter la demande. Nous ne réclamons pas deux semaines de prestations supplémentaires. Nous demandons seulement qu’on commence à verser ces prestations un peu plus rapidement. La vie ne s’arrête pas quand quelqu'un perd son emploi. Il faut continuer à payer les factures. Ce que nous demandons, ce n’est pas de prolonger la période de prestations de deux semaines, simplement de déplacer la période sur le calendrier pour qu’elle commence deux semaines plus tôt, sans pour autant qu’on y ajoute deux semaines de prestations à la fin.
C'est un changement que réclame notre parti. Le Nouveau Parti démocratique en a aussi beaucoup parlé. C'est un autre changement qu’on pourrait faire pour que le régime d’assurance-emploi bénéficie vraiment aux gens qui doivent y avoir recours.
J'ai parlé à des familles de militaires. Les militaires veulent bénéficier du régime d'assurance-emploi lorsqu'ils quittent les Forces canadiennes. Il y a des membres des Forces canadiennes qui passent 25 ans dans l'armée. Comment le régime d'assurance-emploi peut-il être avantageux pour eux lorsqu'ils souhaitent se trouver un autre emploi?
Il s'agit d'une autre question importante que nous devrions examiner sérieusement. Si des militaires veulent changer de profession et décident de quitter l'armée, ils sont laissés à eux-mêmes. Ils ne sont pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi. La profession de militaire est totalement à part.
Si des gens décident de changer de profession, on devrait veiller à ce que le régime d'assurance-emploi puisse les aider à y parvenir et à améliorer leur situation. C'est un autre changement à l'assurance-emploi que j'aimerais que nous examinions.
Enfin, dans un autre ordre d'idées, les diplomates qui servent à l'étranger ont demandé au gouvernement à être visés eux aussi par cette mesure sur l'assurance-emploi. Il vaut certainement la peine qu'on envisage d'y inclure les diplomates et autres personnes qui servent notre pays, que ce soit dans le cadre d'une mission militaire ou non. S'ils sont à l'étranger et s'ils sont rappelés, on devrait envisager de prolonger la période de prestations parentales aussi.
C'est pour moi un plaisir d'intervenir à la Chambre aujourd'hui. Je ne vais pas répéter ce que d'autres députés ont dit, mais il s'agit d'un bon projet de loi et il est bon que nous puissions en débattre comme il se doit. J'espère que le comité, quand il sera saisi du projet de loi, aura l'occasion d'examiner comment on pourrait en élargir la portée afin qu'il soit plus avantageux pour les membres des Forces canadiennes qui servent si bien notre pays.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole sur un projet de loi touchant les prestations d'assurance-emploi. Il est évident que j'aurais aimé qu'on se concentre sur une réforme en profondeur de la Loi sur l'assurance-emploi au lieu de mesures à la pièce.
Le texte modifie la Loi sur l'assurance-emploi pour prolonger la période de prestations en cas d'interruption et la période pendant laquelle des prestations parentales peuvent être versées dans le cas des militaires des Forces canadiennes dont le congé parental est reporté, ou qui sont rappelés en service pendant ce congé.
Je suis consciente de l'intention du ministre de régler une injustice envers les militaires des Forces canadiennes. Je lui suis reconnaissante de ce geste. Cependant, il y a des choix, comme celui-ci, qui, chaque fois, soulèvent dans d'autres secteurs de la population le sentiment de passer encore une fois sous le tapis.
Le gouvernement ne peut pas ignorer les réels besoins des milliers de travailleuses et de travailleurs du Québec et du Canada. Je voudrais rappeler à l'ensemble des députés qu'il y a d'autres injustices, et les personnes touchées par ces injustices attendent toujours.
À titre d'exemple, je souligne la ténacité de Mme Marie-Hélène Dubé qui, à ce jour, a réussi à rallier plus de 60 000 Québécoises et Québécois à sa cause pour les personnes atteintes d'une maladie grave qui ne bénéficient que de 15 semaines de prestations. Je remercie la Société canadienne du cancer qui appelle à la mobilisation de tous, afin d'aider Mme Dubé dans sa quête au nom des personnes atteintes d'une maladie grave pour une meilleure équité au niveau de l'assurance-emploi.
Quand aurons-nous les assouplissements à l'assurance-emploi pour les personnes atteintes d'une maladie grave?
Que dire des autres assouplissements à l'assurance-emploi que le Bloc québécois a proposés? J'y reviendrais peut-être tout à l'heure, si le temps me permet de les présenter tous.
Ce que je veux illustrer ici, c'est que nous ne pouvons pas attendre indéfiniment. Il faut un engagement clair de la part du gouvernement à revoir la Loi sur l'assurance-emploi. Les lacunes de cette loi briment des vies, brisent des familles et portent préjudice à des communautés. Personne ne mérite d'attendre. Pourtant, il y a cinq ans, en 2005, un consensus avait été atteint au Comité permanent du développement des ressources humaines. Le gouvernement conservateur a déjà en main les principaux assouplissements qui sont attendus et proposés. En voici la liste:
Instaurer un seuil d'admissibilité minimal de 360 heures pour toutes les régions et pour tous les assurés. Ce seuil minimal d'admissibilité donnerait droit à un nombre variable de semaines de prestations, en fonction du taux de chômage de la région.
Hausser d'une manière permanente la couverture salariale de 55 à 60 p. 100.
Modifier la Loi sur l'assurance-emploi pour que l'emploi par une personne apparentée ne soit pas présumé non assurable.
Éliminer le délai de carence de deux semaines pendant lequel les prestataires ne reçoivent aucun revenu.
Augmenter l'actuel seuil de 2 000 $ de revenu donnant droit au remboursement des cotisations d'assurance-emploi à 3 000 $.
Rendre admissibles au régime, sur une base volontaire, les travailleurs autonomes.
Le Bloc québécois a déposé plusieurs projets visant à bonifier le régime d'assurance-emploi et à élargir son accessibilité. Comme mes collègues de et de , j'insiste sur le fait que les autres segments de la population sont en droit de s'attendre que la ministre nous revienne avec des mesures concrètes dans les plus brefs délais. Il est grand temps.
Avant de poursuivre mon discours, je voulais exprimer toute l'indignation que j'ai ressentie aussi quand j'ai pris connaissance du nombre d'anciens combattants et d'anciens militaires qui se nourrissent dans les cuisines collectives et les banques alimentaires. C'est surprenant que ce gouvernement, qui se targue d'être à l'écoute de ses militaires, les abandonne ainsi après qu'ils aient servi loyalement pour qu'on bénéficie d'une quiétude.
J'en profite pour encourager le gouvernement à procéder avec la même célérité dans les dossiers des aînés en ce qui a trait au Supplément de revenu garanti et qu'il s'inspire du projet de loi du Bloc québécois qui sera débattu prochainement. Qu'il considère le bien-être qu'il pourrait apporter à ces militaires âgés s'il leur accordait également la pleine rétroactivité des prestations auxquelles ils ont droit. Il est inconcevable de voir des aînés dans une situation de pauvreté. Il est inacceptable de voir des vétérans attendre en ligne dans les banques alimentaires.
Le Bloc québécois est favorable au principe du projet de loi voulant prolonger la période de prestations et la période pendant laquelle des prestations parentales peuvent être versées à des militaires des Forces canadiennes dont le congé parental est reporté et qui sont rappelés en service pendant ce congé. Le Bloc québécois a le plus grand respect pour les militaires qui remplissent des missions hautement dangereuses au péril de leur vie.
Ce grand respect implique justement que, comme leur vie est en danger, nous avons la responsabilité de ne pas leur imposer des risques supplémentaires, de nous assurer du meilleur accommodement possible entre leur carrière et leur vie familiale et de nous assurer que leur retour au pays est facilité par des mesures facilitant leur intégration à la société civile.
Le projet de loi permet aux militaires de profiter d'un congé parental dont ils n'auraient pu profiter compte tenu de leur absence du pays. Or, bien que cette mesure soit nécessaire, il demeure que les conservateurs poursuivent leur mauvaise habitude de colmater des brèches plutôt que d'apporter une réelle réforme. D'abord, il faut que de l'aide psychologique et sociale soit apportée aux militaires lorsqu'ils vivent des événements traumatisants ou encore lorsqu'ils reviennent à domicile et doivent composer avec des défis éprouvants. Il y a aussi des défis face au régime d'assurance-emploi qui nécessite une réforme en profondeur.
Le gouvernement conservateur maintient sa vision à court terme de saupoudrage de programmes ici et là à des fins de visibilité plutôt que d'efficacité. Ainsi, il s'assure de maintenir bien en place ses oeillères idéologiques pour éviter de voir les autres aspects de l'assurance-emploi et l'aide aux militaires qui doit être nettement améliorée.
Le projet de loi comprend quelques articles qui viennent inscrire un nouveau segment de la population, soit les militaires qui seront mieux couverts par la Loi sur l'assurance-emploi. S'il est adopté, le projet de loi du gouvernement permettrait aux militaires de reporter et de profiter de prestations parentales s'ils sont rappelés en service ou pendant ce congé. Nous savons que les militaires paient déjà des cotisations d'assurance-emploi comme les autres travailleurs. À l'article 5(1)c), il est clairement indiqué que l'emploi à titre de membre des Forces canadiennes est un emploi assurable.
Le communiqué de presse du ministère affirme ceci: « Cette nouvelle mesure prolongerait la période d'admissibilité aux prestations parentales de l'assurance-emploi des membres des Forces canadiennes qui sont rappelés au service pendant leur congé parental ou dont le congé parental est reporté en raison d'exigences militaires. En vertu de cette mesure, la période d'admissibilité serait prolongée à 52 semaines. »
Les articles du projet de loi permettent justement aux militaires de reporter et de profiter des congés parentaux.
Je profite du moment que j'ai pour souligner quelques éléments qu'on retrouve dans le projet de loi.
L'article 2 stipule que l'article 10 de la Loi sur l’assurance-emploi serait modifié par adjonction, après le paragraphe (12), de ce qui suit:
(12.1) Si, au cours de la période prévue au paragraphe 23(2), en application des règlements pris en vertu de la Loi sur la défense nationale, le début du congé parental du prestataire est reporté ou celui-ci est rappelé en service pendant ce congé, la période de prestations est prolongée du nombre de semaines qu’aura duré le report ou le rappel, selon le cas.
L'article 3 touche le paragraphe 23(3.1) de la même loi, soit la Loi sur l'assurance-emploi, qui est remplacé par ce qui suit:
(3.01) Si, au cours de la période prévue au paragraphe (2), en application des règlements pris en vertu de la Loi sur la défense nationale, le début du congé parental du prestataire est reporté ou celui-ci est rappelé en service pendant ce congé, la période est prolongée du nombre de semaines qu’aura duré le report ou le rappel, selon le cas.
J'attire votre attention sur l'article 4 qui stipule que:
Les articles 2 et 3 ne s’appliquent pas au prestataire dont la période de prestations a commencé avant l’entrée en vigueur de la présente loi.
L'article 4 du projet de loi ne permettrait pas aux militaires dont la période de prestations a commencé avant l'entrée en vigueur de la loi de profiter de cette mesure.
J'ai une question pour le gouvernement. Les militaires, présentement en congé parental et rappelés après la mise en oeuvre du projet de loi, pourront-ils se prévaloir du report de leurs congés étant donné que leur période de prestations a déjà été entamée?
Je pose cette question au gouvernement et j'espère qu'on n'adoptera pas une loi sans prévoir des mesures transitoires pour les personnes qui se trouvent dans cette situation. La rétroactivité est importante et ces militaires devraient être inclus.
Toujours selon le document d'information du gouvernement:
Les prestations parentales fournissent un revenu de remplacement pendant un maximum de 35 semaines aux parents biologiques ou adoptifs qui s'occupent d'un nouveau-né ou d'un enfant récemment adopté. Les prestations peuvent être demandées par l'un ou l'autre des parents ou être partagées entre eux. Si les parents choisissent de partager les prestations, une seule période d'attente de deux semaines s'applique.
On voit que même dans ce projet de loi, il y a des clarifications de la part du gouvernement qui sont nécessaires. Je pense que ces clarifications doivent être adressées au comité qui, j'en suis certaine, étudiera ce projet de loi avec beaucoup de sérieux.
Puisque le projet de loi traite de l'équité pour les familles de militaires, j'aimerais partager avec les députés les actions à entreprendre pour venir en aide aux militaires.
Le Bloc québécois a le plus grand respect pour les militaires. C'est ce que je mentionnais au tout début de mon discours.
Ce grand respect implique justement que nous avons la responsabilité de ne pas leur imposer des risques supplémentaires mais aussi de leur venir en aide lorsqu'ils reviennent des théâtres d'opérations.
Le gouvernement conservateur, loin de prioriser et de protéger les militaires, prend actuellement des décisions improvisées dont les conséquences n'ont pas été mesurées à fond.
Sur le plan des besoins physiques et psychologiques des militaires, le gouvernement conservateur fait grand état de l'apport des Forces armées canadiennes au sein des différentes interventions militaires. Mais qu'en est-il de ses responsabilités lorsque certains militaires reviennent fragilisés de leur expérience? On parle de blessures physiques et de traumatismes.
On est moins pressé de parler de la hausse du taux de suicide des militaires qui reviennent à la vie civile et du manque flagrant de soutien psychologique et financier lorsque ces derniers en ont besoin.
Les forces armées devraient assurer un suivi adéquat des militaires qui reviennent d'une mission comme celle de l'Afghanistan, d'autant plus qu'on sait que 4 p. 100 des soldats de retour de Kandahar développent des tendances suicidaires; que 4,6 p. 100 d'entre eux ont des symptômes de dépression majeure; et que plus de 15 p. 100 éprouvent des problèmes de santé mentale. Je tire ces statistiques d'un article paru dans le journal Le Devoir.
Au cours de son travail parlementaire, le Bloc québécois s'est toujours soucié de l'appui qui était donné aux anciens combattants, à ceux qui ont porté fièrement l'uniforme.
Par exemple, nous avons toujours exigé que le gouvernement alloue toutes les ressources possibles pour venir en aide aux militaires et anciens combattants pour combler leurs besoins en matière de santé, notamment à ceux qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique.
Au Comité permanent de la défense nationale, le Bloc québécois a appuyé la majorité des 34 recommandations d'un rapport qui demande au gouvernement fédéral de fournir davantage de ressources aux militaires pour combler leurs besoins en matière de santé. Ce rapport a été adopté le 8 juin 2009 et présenté à la Chambre le 17 juin de la même année.
Également, au Comité permanent des anciens combattants, le Bloc québécois a appuyé des recommandations de rapport qui demandaient que soient mieux encadrés les services offerts aux anciens combattants. Ce rapport a été adopté et présenté à la Chambre le 17 juin 2009.
Nous nous sommes battus pour la création d'un poste d'ombudsman des anciens combattants; ce poste a été créé en avril 2007.
Je me permets aujourd'hui de faire le parallèle avec un autre dossier, le transfert de l'Hôpital Saint-Anne. Le dossier de l'avenir de l'Hôpital Saint-Anne soulève des questions qui nous font nous interroger aujourd'hui sur la qualité des services nécessaires et le niveau de l'aide dont les anciens militaires ont besoin. Il faut, dans le contexte de la négociation, qu'on tienne compte de la spécificité des soins requis pour les anciens militaires.
J'espère que le gouvernement entendra la voix de ces anciens combattants qui nous reviennent de plusieurs théâtres d'opérations au cours des ans, qui veulent que le gouvernement se concentre sur leurs réels besoins et qu'il offre aux anciens combattants les services dont ils ont réellement besoin.
J'espère que le gouvernement se rendra à l'évidence: il doit aussi se concentrer sur l'établissement d'une entité à part entière. Il doit modifier le mandat du négociateur en ce qui a trait au transfert pour inclure des dispositions précises qui répondent aux demandes du milieu. Je parle ici des vétérans, je parle ici des gens qui traitent des anciens militaires et je parle des militaires qui reviennent de théâtres d'opérations pour obtenir des traitements à leur syndrome de stress post-traumatique.
J'aimerais aussi porter à l'attention de la Chambre une pétition qui a été signée par des milliers de Québécoises et de Québécois qui désirent modifier le régime d'indemnisation pour les militaires blessés prévu dans la Charte des anciens combattants.
En 2005, la Chambre des communes a adopté la Loi sur les mesures de réinsertion et d'indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes, communément appelée la Charte des anciens combattants, qui est entrée en vigueur le 6 avril 2006.
Depuis, la Défense nationale ne garantit plus de pension mensuelle à vie à ses troupes amochées. Elle a plutôt introduit, en 2006, un montant forfaitaire. À chaque blessure correspond une indemnité, qui peut atteindre un montant maximal de 276 000 $ dans le pire des cas. Le montant est versé une fois, et le militaire doit se débrouiller pour gérer les fonds.
En janvier 2010, l'ombudsman des vétérans des Forces armées canadiennes a émis de sévères critiques face à ce nouveau régime d'indemnisation des militaires blessés en service: depuis qu'elle ne paie plus de rente viagère, l'armée leur donne beaucoup moins d'argent et ne répond pas à leurs besoins.
Il affirmait: « Je ne suis pas un partisan du montant forfaitaire parce que quelqu'un avec une blessure psychologique pourrait [le] dépenser de façon irréfléchie, gaspiller l'argent, et n'avoir plus un sou pour assurer sa sécurité financière. »
D'ailleurs, comme le signale l'ombudsman, lui-même un ancien de la Bosnie et de l'Afghanistan:
[...] les vétérans peuvent vraiment facilement devenir des sans-abri. Beaucoup sont déboussolés par des problèmes de santé mentale. La seule façon de les “obliger“ à conserver un logement serait souvent de payer leur indemnité par versements mensuels postés. Comme le voulait l'ancienne pratique.
Il signale en outre que cette question est importante et être vraiment préoccupé par le fait que des vétérans puissent devenir des sans-abris et fassent la file dans des banques alimentaire
Selon certains anciens combattants, l'indemnisation offerte n'est pas la seule faille dans le ministère fédéral. Tout le processus de réclamation serait lourd, complexe et mal adapté, et le fardeau de la preuve repose sur les épaules du soldat blessé, qui peine à bien comprendre les procédures.
On comprend qu'il y a beaucoup à faire pour les militaires qui reviennent et leurs familles. Les attentes sont grandes.
Des milliers de personnes ont signé une pétition demandant des modifications à la Charte des anciens combattants.
La députée du Bloc québécois de a déclaré ceci:
On ne peut pas demeurer insensible devant l'iniquité dont sont actuellement victimes les militaires blessés. La population de la grande région de Québec, de tout le Québec et même d'ailleurs au Canada doit se mobiliser derrière cette cause. Tous ensemble, nous devons démontrer au gouvernement fédéral que la situation qui prévaut actuellement est tout à fait inadmissible et que des mesures de correction s'imposent sans délai.
La région de Vaudreuil-Soulanges est sensible à cette question et est tout à fait solidaire. La pétition circule présentement dans ma circonscription.
Quant à l'assurance-emploi, le Bloc n'a cessé de déployer des efforts afin de reconnaître la nécessité de ramener l'assurance-emploi au service des travailleurs.
Le Bloc québécois a déposé plusieurs projets de loi visant à bonifier le régime d'assurance-emploi et à élargir son accessibilité. Il est très regrettable que le gouvernement conservateur ne prenne aucune mesure concrète pour venir en aide aux travailleurs qui perdent leur emploi et qui n'ont pas accès à l'assurance-emploi. Plusieurs travailleurs paient des cotisations d'assurance-emploi, mais seuls 40 p. 100 d'entre eux y ont accès.
Par ses actions, le gouvernement démontre sa totale indifférence à l'égard des travailleurs. Les mesures que le Bloc québécois propose visent deux objectifs: rassurer les travailleurs qui perdent leur emploi en leur offrant un régime d'assurance-emploi plus accessible et plus généreux, et relancer les dépenses des ménages afin de permettre aux travailleurs venant de perdre leur emploi de recevoir les prestations nécessaires pour faire rouler l'économie.
En ce sens, les changements proposés à l'assurance-emploi sont importants. Le Bloc québécois préconise aussi une nouvelle approche qui présume de la bonne foi des demandeurs, ce qui permettra d'accélérer le processus d'obtention du premier chèque.
Il est inconcevable qu'actuellement, une personne qui gagne en appel en matière d'assurance-emploi reçoive une lettre, 30 jours plus tard, lui signifiant que le gouvernement en appelle de l'appel de la décision, et qu'elle doive continuer à se battre pendant des périodes allant au-delà de 90 jours. Et cela se produit alors que le travailleur a eu gain de cause.
En plus des initiatives que je viens d'énoncer, il y a la présomption de la bonne foi des demandeurs d'assurance-emploi, à laquelle le gouvernement pourrait facilement faire des modifications. Il y a aussi l'élargissement et l'adaptation du programme Travail partagé et l'élargissement du droit, pour un prestataire, de toucher des prestations tout en poursuivant une formation.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi , au nom du Nouveau Parti démocratique. Je lis la recommandation afin que ceux qui viennent de se joindre à nous comprennent:
Son Excellence la gouverneure générale recommande à la Chambre des communes l’affectation de deniers publics dans les circonstances, de la manière et aux fins prévues dans une mesure intitulée « Loi modifiant la Loi sur l’assurance-emploi ».
Il s'agit d'une belle initiative parce que, souvent, lorsque des militaires sont en congé de maternité ou de paternité, ils peuvent être rappelés au milieu de ce congé pour servir leur pays. Dans ce cas, ils peuvent perdre leurs prestations, et, avec la mesure, ils pourraient poursuivre leur congé parental à leur retour de mission. C'est une bonne chose, mais mon collègue d' a demandé clairement si cela s'appliquait également aux agents de police ou aux autres personnes qui peuvent se retrouver dans la même situation.
J'ai constaté que le projet de loi avait été présenté par la . Il s'agit donc d'un projet de loi du gouvernement et pas d'un projet de loi de député d'arrière-ban, comme celui sur les armes à feu.
Il y a très peu de Canadiens qui peuvent profiter du projet de loi. Il y en a des milliers qui ne pourront jamais s'en prévaloir. La mesure aidera très peu de gens, mais c'est une bonne chose que ces gens puissent en profiter.
Cependant, je me suis demandé pourquoi, puisqu'elle se donnait tout ce mal pour présenter une mesure législative destinée à aider les militaires et leurs familles, la n'allait pas jusqu'au bout.
Par exemple, la semaine dernière, nous avons vu dans les médias que la Colombie-Britannique avait un refuge pour les anciens combattants sans abri. De même, le lundi de Pâques, le , qui personnifie le Canada, était dans une banque d'alimentation de Calgary qui a été mise sur pied spécialement pour les anciens combattants. Quel genre de gouvernement tient à ce que ses représentants soient photographiés dans une banque d'alimentation créée spécialement pour les anciens combattants? Et ils n'y reçoivent pas uniquement de la nourriture, mais ils reçoivent aussi des soins médicaux et dentaires. Lorsque nous nous entretenons avec les directeurs du Calgary Poppy Fund et de la banque d'alimentation pour anciens combattants, ils nous disent très rapidement qu'ils servent des anciens combattants qui ont été abandonnés par le système et leurs familles.
Ce sont des gens qui ont servi notre pays dans la dignité et dans l'honneur et qu'on ne devrait pas laisser être victimes du système. Nous savons que 60 familles de Calgary se présentent chaque mois à la Banque alimentaire des anciens combattants de Calgary. Que fait le ? Avec les pouvoirs législatifs et les millions de dollars dont il dispose, il pourrait rectifier la situation, mais non, il se contente d'une séance de photos. C'est incroyable.
Je me demande qui trouve que c'est une bonne idée d'aller faire une photo à la Banque alimentaire des anciens combattants le samedi de Pâques. Elle est bien bonne. Je crois que je n'avais encore jamais vu cela, mais ce n'est pas tout.
Ce que le aurait pu faire aussi, s'il voulait vraiment aider les anciens combattants et leurs familles, ç'aurait été de supprimer la disposition sur le mariage après 60 ans, cette pratique discriminatoire de la Loi sur la pension de retraite des Forces canadiennes. Si la conjointe d'un militaire de 55 ans à la retraite décède et qu'il décide de se remarier à 59 ans et vit encore 20 ans, sa deuxième épouse a droit à sa pension. Mais s'il a l'audace de tomber amoureux et de se remarier à 60 ans et qu'il vit encore 20 ans, sa deuxième épouse n'a rien.
Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas présenté un projet de loi pour régler ce problème? Il aurait été aussi très utile de faire un projet de loi omnibus pour les anciens combattants et leur famille. Le gouvernement du Canada aurait pu faire oeuvre de création.
Voici un autre exemple: quand des militaires ou des membres de la GRC décèdent, leur conjoint n'a droit qu'à 50 p. 100 de leur pension. Pourquoi pas les deux tiers, comme l'a dit la Légion royale canadienne? Régulièrement, à tous ses congrès, la Légion recommande unanimement que les conjoints puissent toucher les deux tiers de la pension. Cela aurait aidé énormément des personnes, surtout des femmes, surtout des femmes âgées au Canada, mais non, il n'en a pas été question.
Je me souviens de la lettre que le lui-même a adressée en 2005, quand il était dans l'opposition, à Joyce Carter de St. Peter's, au Cap-Breton, et dans laquelle il disait: « Madame Carter, nous pouvons vous assurer que si les conservateurs forment le gouvernement, nous étendrons immédiatement... », et le mot « immédiatement » était surligné dans la lettre, « ... à toutes les veuves et à tous les veufs de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, le Programme pour l'autonomie des anciens combattants ».
Je le répète, il disait « immédiatement » et « tous ».
En fait, en 2008, deux ans après leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont débloqué un financement supplémentaire pour le PAAC dans le budget, mais les anciens combattants n'en ont pas tous bénéficié. En fait, beaucoup d'entre eux n'y ont pas droit parce que, pour l'avoir, ils doivent avoir un crédit d'impôt pour personne handicapée ou un certain seuil de revenu.
Ce n'est pas ce que disait le dans sa lettre à Joyce Carter. Il y disait que toutes les veuves et tous les veufs bénéficieraient du PAAC dès qu'il formerait un gouvernement. Cette lettre ne comportait aucune réserve, aucune pièce jointe ni aucune modification. Le premier ministre qui était alors dans l'opposition, écrivait « immédiatement » et « tous ». Mais cela ne s'est pas fait.
Au sujet de l'agent Orange, je me souviens très bien que l'ancien ministre des Anciens Combattants disait en 2005 que si son parti formait le gouvernement, il lancerait une enquête publique sur l'agent Orange et l'épandage de défoliants à Gagetown. Avons-nous obtenu une telle enquête? Non. Les conservateurs ont également dit que toutes les victimes de 58 à 84 ans seraient indemnisées. Que s'est-il produit? Je pense que moins de 3 000 personnes ont en fait reçu une indemnité à titre gracieux de 20 000 $ ou un peu plus. Au moins, le gouvernement a versé à certains une indemnité de 20 000 $.
Les conservateurs avaient promis beaucoup, mais ils n'ont pas livré grand-chose. Ils ont eu la chance de tenir parole lorsqu'un ministre a présenté un projet de loi pour aider.
S'ils l'avaient voulu, ils auraient pu faire encore autre chose. Le a déclaré que lorsqu'une majorité de députés votait démocratiquement en faveur d'un projet de loi ou d'une motion et que l'un ou l'autre était accepté, le gouvernement était tenu d'honorer ce projet de loi ou cette motion.
À quatre occasions distinctes, en novembre 2006, en 2008, en 2009 et en 2010, nous nous sommes prononcés sur la déduction, à partir de l'âge de 65 ans, des prestations de la pension d'invalidité du RPC dans le cas des anciens militaires et des anciens agents de la GRC. La majorité des députés a voté quatre fois en faveur de mesures concernant cette question, et nous l'avons fait parce que le avait dit que le gouvernement était tenu de respecter la volonté de la majorité de la Chambre.
Que s'est-il produit? Les conservateurs ont été cohérents et ils ont dit non. Au moins, ils ont été honnêtes et ils ont dit non chaque fois. C'est encore un exemple de situation où, si un ministre avait vraiment voulu présenter un projet de loi pour aider davantage de gens, c'était l'occasion de le faire. Cependant, encore une fois, les conservateurs ne l'ont pas fait.
Il y a une autre chose qu'ils auraient pu faire. Nous savons très bien que, du jour au lendemain, nous pourrions perdre entre 90 et 100 anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale ou de la guerre de Corée en raison du simple vieillissement. Ces courageux héros seront passés de l'autre bord. Nous savons que certains hôpitaux, en l'occurrence Sainte-Anne-de-Bellevue, Perley, Colonel Belcher et Camp Hill, à Halifax, font un travail admirable en s'occupant de ces anciens combattants qui ont la chance d'avoir un lit d'hôpital et des soins à la fin de leur vie.
Cependant, qu'arrivera-t-il lorsque le dernier ancien combattant de la guerre de Corée ou de la Seconde Guerre mondiale s'éteindra? Ces lits ne seront plus disponibles. En effet, en ce moment même, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec sont en train de négocier pour savoir si l'hôpital de Sainte-Anne-de-Bellevue pourrait être cédé à la province de Québec.
Actuellement, il y a des milliers d'anciens combattants qui ont dans les 70 ans. Ils ont participé à la crise des missiles de Cuba, à la guerre froide, à la crise du canal de Suez et sont allés à Chypre, en Bosnie et plus récemment en Afghanistan. Ils ont été envoyés en Haïti et au Timor Leste. Ils ont servi un peu partout autour du globe. Bon nombre d'entre eux pourraient bientôt devoir être hospitalisés par suite de ce qu'ils ont vécu dans ces divers conflits. Même s'ils n'ont pas personnellement été gravement blessés ou touchés par ces événements, il n'en reste pas moins qu'ils ont servi notre pays. Nous devrions nous occuper d'eux jusqu'à la fin de leurs jours et même leur ériger une pierre tombale; en d'autres termes, le gouvernement fédéral devrait payer les coûts d'hospitalisation pour ces gens jusqu'à ce qu'ils meurent. C'est au gouvernement fédéral et non aux provinces d'assurer les soins aux anciens combattants et à leur famille.
L'autre point, c'est qu'aucun ancien combattant ou membre de sa famille ne devrait jamais avoir à compter sur l'aide d'une banque alimentaire, mais cela se produit à Calgary. Les responsables de la banque alimentaire de Calgary sont des gens honnêtes et travailleurs et nous pouvons remercier le ciel qu'il y ait des gens à Calgary qui soient prêts à faire ce genre de travail. Que Dieu les protège.
Quel message envoyons-nous lorsque nous disons aux anciens combattants qu'il n'y a pas de lit d'hôpital pour eux? Quel message envoyons-nous lorsque nous refusons de leur verser leurs prestations de retraite complètes et que nous voulons en déduire une partie? Quel message envoyons-nous à ces gens lorsqu'ils cessent de porter l'uniforme?
Je n'ai pu m'empêcher de remarquer que le MAC s'apprête à effectuer un sondage. Il doit faire parvenir des questionnaires à quelque 1 200 de ses clients. Les gens qui travaillent en première ligne au ministère des Anciens Combattants sont parmi les meilleurs fonctionnaires au pays. Ils font un magnifique travail, mais ils nous disent arrive souvent que la loi les empêche de faire certaines choses et que le gouvernement et le Parlement doivent apporter certaines modifications pour faciliter leur travail. Ce n'est pas du tout là une critique à leur égard.
Toutefois, le ministère mènera un sondage auprès de ses quelque 217 000 clients et 1 200 d'entre eux devront répondre à la question « Que pensez-vous du service offert par le MAC? ». Si les gens tirent une pension du régime de retraite ou du Programme pour l'autonomie des anciens combattants et qu'ils sont bien traités, la réponse sera très positive. Toutefois, qu'en sera-t-il des milliers d'anciens combattants et de membres de la GRC qui se voient refuser des prestations, qui n'ont pas accès au PAAC, à une pension de retraite ou à toute autre aide de ce genre? Comment réagiront-ils à un sondage mené par un ministère qui demande leur opinion à cet égard?
Si le gouvernement veut se livrer à une véritable réflexion sur la façon dont le ministère gère les questions liées aux anciens combattants, il doit élargir le cercle de discussion afin d'y inclure tous les anciens combattants, même ceux qui ne sont peut-être pas des clients du ministère des Anciens Combattants. Cela donnerait lieu à une véritable réflexion sur le ministère qui, nous le savons, fait un excellent travail avec les moyens et les ressources dont il dispose, mais nous croyons qu'il devrait faire nettement plus pour beaucoup plus de gens. Ces hommes et ces femmes qui servent notre pays sont les plus grands des Canadiens et nous ne devrions pas les obliger à faire appel pour tout et pour rien. C'est ahurissant de voir l'énergie qu'ils doivent mettre à se battre et à argumenter afin de faire reconnaître tout ce qui pourrait leur ouvrir droit à pension.
Je reviens au projet de loi . Nous remercions le ministre d'avoir soulevé cette question. Nous savons que cela aidera quelques personnes, mais pourquoi la ne saisit-elle pas l'occasion d'en faire plus, surtout après le 65e anniversaire de la libération du pays où je suis né, les Pays-Bas, le 60e anniversaire du début du conflit en Corée et le 100e anniversaire de la Marine? La liste est longue. Des cérémonies commémoratives auront lieu partout au pays. Nous avons souligné le décès de M. John Babcock, le dernier ancien combattant de la Première Guerre mondiale. Le gouvernement a très bien fait d'honorer la motion unanime de la Chambre visant à désigner une journée spéciale en mémoire de tous ceux qui ont servi au cours de la Première Guerre mondiale. Je l'en félicite. Le Jour de la bataille de Vimy, il y a eu une grande cérémonie ici, à Ottawa, et d'autres cérémonies ont eu lieu partout au pays. C'était incontestablement la chose à faire.
Il nous est tous très facile de dire à quel point nous aimons les anciens combattants, qu'il faut faire l'impossible pour eux, etc., mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Le fait est que de nombreux anciens combattants communiquent régulièrement avec leur député pour se plaindre du traitement qu'ils subissent, non seulement de la part du ministère mais aussi des Forces canadiennes.
Nous savons qu'une carrière dans les Forces canadiennes peut être extraordinaire pour les jeunes et les moins jeunes, mais le problème est le suivant: qu'arrive-t-il lorsqu'ils quittent l'armée? Ils se retrouvent soudainement confrontés à la bureaucratie, ce qui peut être intimidant.
Je connais bien des anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée à qui le ministère des Anciens Combattants a refusé une demande de prestations et qui ont abandonné. Ils n'ont pas réalisé qu'ils pouvaient interjeter appel ou obtenir d'autres formes d'aide. Ce sont des octogénaires. Le gouvernement leur a dit non, un point, c'est tout. Il est de la vieille école. Il reste campé sur ses positions et dit qu'il ne peut rien faire de plus. Nous tentons donc d'aider les anciens combattants sur ce plan.
Ils sont nombreux à souffrir du trouble de stress post-traumatique. Ils ont reçu un diagnostic lié à un incident qui s'est produit il y a peut-être 20 ou 30 ans. Il leur est très difficile de se présenter au ministère et de dire que leur problème actuel remonte à l'époque où ils servaient sous les drapeaux, il y a une trentaine d'années. Si leur dossier médical ne contient rien à cet effet, il leur est difficile de prouver ce qu'ils avancent.
Le gouvernement a prévu dans la Charte des anciens combattants un article qui permettrait de leur accorder le bénéfice du doute. J'ai travaillé sur de nombreux dossiers. J'en ai dix sur mon bureau en ce moment, provenant de partout au pays. Parmi tous les cas que j'ai vus, il est rare qu'on ait accordé le bénéfice du doute. Cela ne s'est encore jamais produit en ce qui me concerne. Je ne dis pas que cela n'est jamais arrivé, mais c'est possible.
Si le gouvernement avait vraiment voulu aider les familles de militaires et le personnel de la GRC et avait présenté un projet de loi omnibus sur les anciens combattants qui aurait été plus inclusif, il aurait eu notre appui. Si le gouvernement avait fait cela, il aurait eu notre appui. J'aurais louangé le secrétaire parlementaire de du haut de Canning, surplombant la magnifique vallée de l'Annapolis. C'est ce que je ferais s'il présentait un projet de loi du genre. Il peut le lire dans le hansard. S'il faisait cela, je grimperais au sommet de la montagne de Canning et je chanterais ses louanges dans toute la vallée. Croyez-moi, j'ai les poumons pour le faire.
Nous appuierons le renvoi de la mesure législative au comité. À l'étape de l'étude en comité, nous espérons faire progresser et modifier légèrement le projet de loi. Néanmoins, une question reste en suspens. Si les soldates bénéficient d'un congé de maternité, elles obtiennent un certain nombre de prestations d'assurance-emploi et l'armée comble la différence. Pourquoi y a-t-il deux formes de paiement pour les congés de maternité? Il ne devrait y en avoir qu'un seul.
Les députés ne paient pas de cotisations d'assurance-emploi parce qu'ils ne peuvent pas toucher de prestations. Toutefois, si les militaires prennent leur retraite après avoir servi pendant 20 ou 25 ans, ils ne peuvent toucher de prestations d'assurance-emploi. Une fois qu'ils reçoivent leur pension de retraite, ils ne peuvent toucher de prestations d'assurance-emploi. Nous devons nous pencher là-dessus.
Quoi qu'il en soit, je remercie le gouvernement de cette petite initiative. Nous appuierons son renvoi au comité et nous verrons ce qui se passera par la suite.
Si le gouvernement conservateur du Canada voulait vraiment agir pour les anciens combattants et leur famille, il lui suffirait de discuter avec nous ou avec les anciens combattants eux-mêmes. Il obtiendrait toutes les idées dont il a besoin.
Nous saluons tous les anciens combattants et tous les militaires de notre pays.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir de prendre la parole sur le projet de loi . Je vais prendre la peine de lire le sommaire du projet de loi qui dit ceci: « Le texte modifie la Loi sur l'assurance-emploi pour prolonger la période de prestations et la période pendant pendant laquelle les prestations parentales peuvent être versées dans le cas de militaires des Forces canadiennes dont le congé parental est reporté ou qui sont rappelés en service pendant ce congé. »
C'est important que les Québécoises, les Québécois, les Canadiennes et les Canadiens qui nous écoutent comprennent d'abord que les militaires paient de l'assurance-emploi. Ils ont droit aux congés parentaux. Inévitablement, ils sont toujours en situation de danger lorsqu'ils participent à des missions. Ce que ce projet de loi fera, c'est que lorsqu'ils étaient en congé parental et qu'ils reviendront d'une mission, ils pourront continuer leur congé parental, ou s'ils y avaient droit et qu'ils n'ont pas pris ce congé parental, lorsqu'ils reviendront de leur mission, ils auront droit au congé parental.
C'est un projet de loi important. Le Bloc québécois est favorable au principe de ce projet de loi. Ma collègue de l'a bien mentionné tout à l'heure. On veut s'assurer qu'il n'y ait pas de personnes laissées pour compte. Ce projet de loi, entre autres, n'est pas rétroactif. Il y aura un débat en comité. Le Bloc québécois saura sûrement proposer une modification et on espère que les conservateurs, les libéraux et les néo-démocrates seront d'accord pour que projet de loi soit rétroactif et puisse être en mesure de couvrir les jeunes pères ou mères de famille qui y avaient droit dernièrement et qui ne seraient pas couverts en raison des délais d'adoption de ce projet de loi.
Vous savez, on peut faire de la politique. Ici, nous sommes là pour ça. On en discute. On peut parler des missions. Le Bloc québécois était en faveur que l'armée quitte l'Afghanistan en 2009. D'autres partis ont choisi autrement. On peut discuter de cela, sauf qu'il reste quand même que les militaires sont des jeunes hommes et des jeunes femmes. Ce sont nos fils et nos filles, des Québécois et des Québécoises, des Canadiens et des Canadiennes.
Personnellement, j'ai eu à vivre une situation, comme peut-être d'autres collègues ont pu en vivre. J'ai assisté dans ma circonscription aux funérailles d'un militaire décédé. Je tairai la municipalité et le nom du militaire par respect pour sa famille. Il venait à peine d'aller en mission. C'était une mission pour laquelle il venait d'avoir sa formation. C'était un choix. Tous les citoyens étaient le long du parcours funéraire. J'ai eu à marcher pour me rendre à l'église et le constat que j'ai pu faire, c'était la jeunesse de nos troupes. Ce sont de jeunes hommes, de jeunes femmes, de jeunes pères de famille, de jeunes mères de famille, et cela est à l'image de ce qui se passe. Notre société évolue. L'armée a de la difficulté à recruter. On en vient aux relations humaines et si on veut s'assurer que nos jeunes hommes et nos jeunes femmes soient intéressés par ces situations-là, il faut être en mesure de leur offrir des conditions adéquates. Le congé parental est une façon de leur assurer de telles conditions. Il ne faut jamais oublier que ce sont des êtres humains.
Le temps où on allait dans l'armée pour défendre la reine, on peut oublier cela. On n'est plus à cette époque-là. Donc, ces gens ont besoin de sentir qu'ils sont soutenus, que le travail qu'ils effectuent en mettant leur vie en danger pour défendre des principes de société est valorisé. Avec ce projet de loi, nous avons un bel exemple de ce qui arrive trop souvent. Depuis combien d'années maintenant sommes-nous en Afghanistan? Pourtant, le projet de loi arrive en 2010, pour toutes sortes de raisons.
Le Parti conservateur peut bien faire ses choux gras et dire ce qu'il veut, mais il aurait dû déposer ce projet de loi voilà bien longtemps, dès qu'il a pris le pouvoir, même si c'était un gouvernement minoritaire. Donc, encore une fois, politiquement, ce qui l'intéresse, ce sont les missions, la visibilité, les relations internationales. Toutefois, on oublie trop souvent que l'armée est constituée de jeunes hommes et de jeunes femmes qui ont choisi cela comme travail et qui ont le goût de l'aventure. C'est un choix et c'est comme cela que l'armée canadienne fait sa publicité. Celle-ci est dirigée vers ceux qui ont le goût de l'aventure. C'est ainsi qu'on essaie d'attirer dans l'armée nos jeunes Québécois, nos jeunes Québécoises, nos jeunes Canadiens et nos jeunes Canadiennes.
Si on veut le faire et s'assurer que l'armée n'ait pas de difficulté à recruter des gens, comme c'est le cas présentement, on doit offrir de bonnes conditions de travail. Une des façons d'y arriver est le projet de loi qui est devant nous. Le Bloc québécois est favorable à ce principe parce qu'il a beaucoup de respect pour les militaires.
Les militaires méritent bien d'avoir droit aux congés parentaux parce qu'ils cotisent à l'assurance-emploi. Si, parce qu'ils sont en mission — où ils risquent leur vie —, ils perdent ce privilège, ils méritent qu'on y remédie.
Les jeunes militaires pères de famille en mission présentement méritent d'avoir droit à un congé parental, d'autant plus qu'ils sont de plus en plus jeunes. Parmi ceux qui accompagnaient leurs anciens collègues, peu avaient plus de 35 ans. Ils étaient plutôt âgés entre 20 et 30 ans. Certains étaient de jeunes pères de famille et d'autres étaient de jeunes pères de famille et de jeunes mères de famille en devenir.
Il est donc important de leur offrir de bonnes conditions de travail. Faire partie des Forces canadiennes, c'est un travail. Qu'on leur donne des conditions de travail adéquates, comme celles qui sont offertes à tous les autres travailleurs dans la société. De cette façon, on permettra à ceux qui n'ont pas pu profiter d'un congé parental ou à ceux dont le congé parental a été écourté d'avoir le droit de reprendre leur congé parental lorsqu'ils reviennent de mission. C'est faire preuve d'équité à leur égard.
Comme le disait ma collègue de , on doit rendre le congé parental rétroactif pour les jeunes hommes qui, dernièrement, ont dû prendre part à des missions, mais qui n'ont pas eu le droit de prendre ou qui n'ont pas pris leur congé parental.
J'aurai peut-être la chance d'expliquer à mes collègues tout ce que le gouvernement devrait faire pour offrir aux forces armées de bonnes conditions de travail.
Certains collègues de la Chambre ont parlé du soutien qu'on devrait leur offrir, ce qu'on oublie trop souvent de faire. Pour les conservateurs, les relations internationales sont une façon de démontrer leur force. Ils augmentent l'investissement dans les équipements et l'armement. C'est important de le faire, mais il faut aussi investir dans nos jeunes hommes et nos jeunes femmes. C'est le noyau dur. On a beau avoir tous les équipements voulus, s'il n'y a personne pour les conduire ou s'en servir, cela ne donnera rien.
Il faut penser de plus en plus à des mesures qui facilitent le travail des militaires et qui leur donnent des conditions de travail semblables à celles de tous les autres travailleurs dans la société. De cette façon, on va peut-être en attirer davantage et leur donner le sentiment qu'ils font partie d'une société. Ils ne risqueront pas leur vie au combat uniquement par goût de l'aventure, mais également pour sentir que c'est leur travail pour lequel ils sont rémunérés et qu'ils peuvent bénéficier des mêmes avantages que les autres travailleurs.
On doit aussi répondre à tous leurs besoins physiques et psychologiques. C'est important de faire la comparaison. On fait la comparaison aujourd'hui parce qu'ils auraient droit à des congés parentaux. S'ils sont en mission, ils n'y ont pas droit. Ce projet de loi leur redonnerait ce droit. Nous y sommes favorables, à condition qu'il soit rétroactif pour ceux qui n'auraient pas pu en bénéficier dernièrement. Ce sont aussi des travailleurs qui, en raison de la nature de leur travail, peuvent subir des blessures physiques et psychologiques.
Chaque fois qu'il y a un malaise ou un problème dans l'industrie de la construction, on adopte toute une panoplie de mesures de sécurité.
Il y a les législations, la sécurité au travail, les lois et toutes ces choses.
Toutefois, lorsque les militaires qui ont mis leur vie en danger pour défendre nos principes de société et nos valeurs reviennent et ont besoin d'aide physique et psychologique, le gouvernement n'est pas nécessairement toujours là. Il n'y a pas de commission de la santé et de la sécurité du travail pour les militaires. Peut-être est-ce parce qu'il n'y a pas beaucoup d'employés dans ce secteur, mais il faut de plus en plus les considérer comme des travailleurs et leur donner ce qu'ils méritent. Le gouvernement devrait penser à aider et soutenir ces travailleurs qui ont parfois des traumatismes psychologiques ou physiques à cause de leur travail. C'est de cette façon qu'on devrait évoluer.