propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, je prends la parole à nouveau aujourd'hui au sujet d'un projet de loi visant à sauver notre jeunesse et à accroître le sentiment de tranquillité et d'ordre dans nos collectivités ainsi qu'à s'attaquer à un important secteur du crime organisé.
La passion qui m'anime dans ce dossier reflète bien mon rôle de père de trois jeunes enfants et de député de la circonscription qui a accueilli une bonne partie des activités des Jeux olympiques au cours du mois dernier et qui accueillera la semaine prochaine une bonne partie des activités des Jeux paralympiques.
[Français]
La santé est aussi une préoccupation qui importe aux gens de mon comté. C'est aussi une question de grande importance pour nous tous, les gens de l'Est, les gens de l'Ouest, les anglophones, les francophones — tous les Canadiens. La santé des Canadiens est aussi liée aux progrès que nous réalisons dans notre lutte contre les drogues comme le crystal meth et l'ecstasy.
[Traduction]
Mon projet de loi s'attaque directement à la production de ces drogues que l'on appelle les méthamphétamines, mieux connues sous les noms de méthamphétamine en cristaux et d'ecstasy, qui sont les deux principales formes de stimulants de type méthamphétamines. Ce projet de loi créerait une nouvelle infraction: il interdirait à une personne d'avoir en sa possession, de produire, de vendre ou d'importer toute chose sachant qu'elle sera utilisée pour la production ou le trafic de méthamphétamine en cristaux ou d'ecstasy.
Les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et le Royaume-Uni ont adopté des stratégies énergiques visant une de ces drogues ou les deux. Ce projet de loi adopte la même approche en proposant plusieurs modifications à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et en créant une nouvelle infraction portant sur le fait de fournir les précurseurs chimiques de ces drogues s'il y a une intention de produire les substances interdites.
Une fois adopté, ce projet de loi permettra de lutter contre la production clandestine qui a permis aux jeunes Canadiens d'avoir aussi facilement accès à ces drogues.
Il y a au moins trois raisons pour lesquelles cette question est si importante pour les gens de ma circonscription, pour mes collègues députés et pour tous les Canadiens. Tout d'abord, la méthamphétamine en cristaux et l'ecstasy font du mal à ceux qui en consomment ainsi qu'à leurs familles et à leurs collectivités. Deuxièmement, la production de ces drogues présente des dangers directs pour l'environnement. Troisièmement, la production de ces drogues a également des répercussions sur la réputation du Canada à l'échelle internationale.
Les experts s'entendent pour dire qu'une façon de freiner la production de ces drogues est de s'attaquer aux précurseurs. Aujourd'hui, les membres des forces de l'ordre ne peuvent enquêter sur quelqu'un ou porter des accusations contre lui pour avoir rassemblé les ingrédients nécessaires à la production de ces drogues. Le projet de loi mettrait à la disposition des organismes d'application de la loi les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail.
Le rapport des Nations Unies de 2004 intitulé « Prévenir la consommation de stimulants de type amphétamine chez les jeunes » illustre clairement le fléau que représente cette drogue pour les jeunes de notre pays. La consommation chronique de ces drogues entraîne de graves effets sur la santé comme la dépendance, qui se caractérise par la quête compulsive de drogue et sa consommation, et un trouble connu sous le nom de psychose amphétaminique ou méthamphétaminique, caractérisée par de graves hallucinations et délires.
La consommation à long terme de méthamphétamine en cristaux et d'ecstasy peut entraîner la schizophrénie, effet secondaire aux séquelles durables. Les traumatismes subis par les consommateurs comprennent notamment de graves préjudices physiques, psychologiques et moraux. Beaucoup trop de familles et de collectivités sont touchées par ces affreuses drogues.
Des récits personnels nous aident à conférer une dimension humaine à ce combat. J'ai récemment communiqué avec plusieurs centres de traitement de la toxicomanie et certaines des victimes de ces drogues m'ont fait part de leur histoire. Une jeune femme, que j'appellerai Vanessa, a dit: « C'est sous l'effet de la méthamphétamine en cristaux que j'ai ressenti la paranoïa la plus intense. On se sent invincible. Je pensais pouvoir commettre n'importe quel crime, faire n'importe quoi. Le sentiment qu'on a quand la drogue cesse de faire effet est si affreux qu'on est prêt à tout pour l'éviter. Et c'est là qu'on est poussé à commettre des crimes. On croit être capable de tout. »
Une autre personne qui suivait un traitement m'a dit qu'après avoir consommé de l'ecstasy, lui et tous ses amis ont essayé des drogues plus fortes. Il a dit: « La descente est si rude, la déprime si intense qu'on devait trouver autre chose pour s'engourdir. On a commencé à consommer de la cocaïne et de l'héroïne après avoir passé une fin de semaine sur l'ecstasy. »
Ces drogues touchent beaucoup de Canadiens. D'après l'Enquête de surveillance canadienne de la consommation d'alcool et de drogues, environ 50 000 personnes de 15 ans ou plus ont dit avoir consommé de la méthamphétamine au moins une fois au cours de l'année précédente.
Selon une évaluation du ministère de la Santé de la Colombie-Britannique faite en 2003, 4 p. 100 des enfants d'âge scolaire avaient déjà consommé des drogues de type méthamphétamine. À la même époque, la commission albertaine contre l'alcool et les toxicomanies évaluait à 5,3 p. 100 la proportion des écoliers ayant essayé des stimulants de type méthamphétamine. C'est beaucoup.
De 2000 à 2004, en Colombie-Britannique, 65 personnes ont été trouvées mortes avec un certain taux de méthamphétamine dans le sang. Ce nombre, qui augmente pour chaque année dont les statistiques sont disponibles, laisse entrevoir une tendance troublante pour tous les Canadiens.
L'une des caractéristiques de ces drogues est leur façon insidieuse de créer la dépendance. L'ecstasy peut paraître une drogue inoffensive à consommer lors d'une fête. Elle se présente sous forme de pilule colorée aux formes amusantes, mais la police a constaté qu'un nombre important des pilules d'ecstasy saisies sont imprégnées de drogues plus dangereuses comme la méthamphétamine en cristaux. Ces deux drogues combinées peuvent créer la dépendance et être toxiques. Bref, c’est une combinaison dangereuse. Les surdoses sont courantes parce que ces drogues ne sont pas réglementées.
Les effets secondaires de la méthamphétamine sont également inquiétants. Un mémoire produit en Australie faisait remarquer que l’usage de la méthamphétamine avait souvent été associé à la commission de crimes violents, et que la drogue avait la réputation de susciter des comportements violents.
Pour que l’on comprenne bien le tort fait par ces drogues, il faut insister sur la dépendance qu’elles créent. Un rapport du solliciteur général de ma province, la Colombie-Britannique, publié en 2004, expliquait:
La méthamphétamine est un stimulant puissant qui modifie la production de dopamine dans le cerveau. Cette drogue produit d’abord une réaction physique agréable en augmentant le niveau de dopamine, faisant place à un sentiment de dépression à mesure que ses effets s’amenuisent. L’utilisateur a alors besoin d’une autre dose pour revenir à un état normal. Cette réaction en dents de scie entraîne une perte de contrôle à l'égard de cette drogue et, partant, une dépendance.
Selon des spécialistes des dépendances, le taux de rechute après sevrage est d’environ 92 p. 100 chez les consommateurs de méthamphétamine en cristaux, ce qui est plus élevé que le taux de rechute chez les cocaïnomanes.
Maintenant que j’ai parlé du tort que causent ces drogues chez le consommateur et dans son entourage, j’en arrive à la deuxième raison qui devrait nous inciter à contrer la production de ces drogues, les dommages causés à l’environnement par leur fabrication.
En l'absence de normes de production, il n'y a aucun moyen de contrôler la qualité des substances produites, la sécurité des opérations ou des installations de production. Voici ce qu'on peut lire dans un rapport publié en 2004 par l'Université Carleton: « La diversité est le terme qui caractérise le mieux les lieux où l'on produit de la méthamphétamine. On a découvert des laboratoires clandestins dans des endroits aussi divers que des résidences privées, des chambres de motel, des résidences étudiantes, des campings, des sites d'entreposage... » et dans presque tous les endroits imaginables. La production industrielle à grande échelle de ces drogues est en hausse, mais la plus grande quantité de méthamphétamine en cristaux et d'ecstasy est produite dans des laboratoires de la taille d'une petite cuisine. On trouve dans ces laboratoires, souvent situés dans des maisons privées et dans des quartiers résidentiels, des déchets toxiques et d'autres substances dangereuses pour les humains.
Selon un communiqué des Nations Unies, le démantèlement sécuritaire des laboratoires illégaux occasionne d'importants dommages environnementaux et des dépenses considérables. Qui plus est, la production de ces drogues est extrêmement toxique et nous devrions tous nous en préoccuper.
J'ai reçu aujourd'hui une lettre du solliciteur général de la Colombie-Britannique, Kash Heed, qui fait état des effets néfastes de cette production. M. Heed dit notamment ceci:
Au cours des cinq dernières années, la police de la Colombie-Britannique a découvert plus 161 laboratoires clandestins, a saisi des produits chimiques et a repéré des sites de mise au rebut liés à la production d'ecstasy et de méthamphétamine [...] Comme vous le savez sans doute, en Colombie-Britannique, les laboratoires de production de drogues synthétiques sont des entreprises de production à grande échelle qui [...] fabriquent plus de [...] cinq kilos, voire 40 kilos par cycle de production, dans certains cas. Au moins six kilos de déchets sont produits pour chaque kilos de produit fini. Ces déchets sont généralement jetés et causent de graves dommages environnementaux.
Une personne qui a vu la fabrication de près a dit ceci: « J'ai vécu avec une personne qui fabriquait de la méthamphétamine en cristaux. Il avait des brûlures partout sur les bras. La fabrication se faisait dans un immeuble d'habitation et j'ai la certitude que tous les locataires étaient affectés ».
La dégradation environnementale, la nature violente des produits chimiques utilisés dans la fabrication et les effets néfastes soulignent la nécessité d'agir.
Bon nombre de mes collègues de la Chambre m'ont fait part de leurs préoccupations à l'égard de cette question et des effets dévastateurs de ces drogues sur les Canadiens de partout au pays. Cependant, la commercialisation de la méthamphétamine et de l'ecstasy dépasse les frontières du Canada et ternit notre réputation sur la scène internationale.
L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a déclaré dans son rapport de 2009 que le Canada est le plus gros fournisseur d'ecstasy des États-Unis et qu'il est également un fournisseur important pour le Japon et l'Australie. Le rapport de l'ONU a aussi conclu ce qui suit:
Les organisations criminelles asiatiques basées au Canada et les gangs de motards criminels ont considérablement augmenté la quantité de méthamphétamine qu'ils produisent et exportent aux États-Unis et aussi en Océanie, dans l'Asie du Sud-Est et en Asie orientale.
Le rapport ajoute:
Le Canada est le principal fournisseur [d'ecstasy] de l'Amérique du Nord et, depuis 2006, tous les laboratoires d'ecstasy qui ont été découverts étaient des installations de grande capacité principalement exploitées par des organisations criminelles asiatiques.
Nous avons beaucoup de ressources, de compétences et de produits de base à exporter. Il est malheureux de constater que la méthamphétamine en cristaux et l'ecstasy comptent au nombre des exportations reconnues du Canada.
Mon ami et collègue, le député de avait présenté ce projet de loi à l'origine et il avait travaillé très fort pour obtenir le consentement unanime de la Chambre. Son projet de loi est parvenu à l'étape de la deuxième lecture à la Chambre haute. Toutefois, des élections ont été déclenchées et le projet de loi est mort au Feuilleton. Depuis ce temps, lui et moi avons mené beaucoup de consultations auprès d'intervenants comme les agents d'application de la loi de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique.
Le projet de loi dont nous sommes saisis améliorerait le projet de loi initial présenté par le député de en ajoutant l'ecstasy au nombre des précurseurs qui devraient maintenant être interdits. L'ecstasy est souvent utilisée dans la fabrication de la méthamphétamine en cristaux. Par conséquent, les agents d'application de la loi nous ont encouragé à établir un lien entre ces deux drogues dans le projet de loi.
Ce projet de loi a reçu l'appui de l'Association canadienne des chefs de police de la Colombie-Britannique, du solliciteur général de la Colombie-Britannique Kash Heed et de plusieurs autres associations de ma circonscription, notamment la Ligue des femmes catholiques. Le week-end dernier, la Fédération canadienne des municipalités a adopté une résolution à l'appui de ce projet de loi, demandant à la Chambre de collaborer avec les provinces pour rendre la réglementation plus rigoureuse en ce qui concerne les précurseurs dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances du Canada, comme il a été proposé dans ce projet de loi.
Des chefs des Premières nations tels que le chef Gibby Jacob de la nation Squamish ont manifesté leur appui au projet de loi. J'ai aussi reçu l'appui de collectivités de la Colombie-Britannique, notamment d'endroits tels que Gibson, Bowen Island et Powell River. Je suis très fier de constater que le gouvernement a déjà pris des mesures pour faire baisser le taux de toxicomanie dans le pays par le biais de l'éducation et du traitement. Les programmes financés par le gouvernement, comme le Fonds du système de justice pour les jeunes et la Stratégie nationale antidrogue, continueront de fonctionner parallèlement au projet de loi, qui vise à augmenter les responsabilités en cas de possession des produits chimiques nécessaires à la production de méthamphétamine en cristaux.
J'apprécie les commentaires encourageants et constructifs que j'ai déjà reçus de la part de mes collègues de tous les partis à la Chambre. Mes collègues ont pris note des trois raisons pour lesquelles il faut légiférer contre l'approvisionnement en précurseurs de la méthamphétamine en cristaux et de l'ecstasy: le mal qu'ils font aux consommateurs de ces drogues; les risques pour l'environnement liés à leur production et le préjudice qu'ils causent à la bonne réputation du Canada en tant qu'exportateur.
J'espère que tous les députés uniront leurs efforts aux miens afin de mettre un terme à la possession, à la production et au trafic de méthamphétamine en cristaux et d'ecstasy au Canada. En ciblant directement les ingrédients de ces drogues destructrices, nous pouvons essayer de créer un Canada plus sûr et plus fort. Je demande à tous les députés de se joindre moi pour appuyer le projet de loi .
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je dirai que nous sommes tous convaincus du danger que représentent les substances visées par le projet de loi de l'honorable député de .
Je suis extrêmement étonné que le gouvernement ne l'ait pas encore réalisé, d'autant plus que deux députés du parti au pouvoir en sont eux-mêmes convaincus. Je suis étonné qu'il n'ait pas déjà inscrit ces substances dans les annexes des substances interdites.
J'apprécie la réponse qui m'a été donnée. Parfois, si on adopte une attitude non partisane à l'égard des lois, on peut travailler plus intelligemment. J'avais déjà compris qu'il y avait une petite différence entre l'infraction prévue par la loi que nous étudions présentement et qui relève du député, et les infractions prévues pour les autres substances estimées dangereuses.
Dans le cas des autres substances, voici ce qui est essentiellement reproché: la possession, la fabrication, l'importation et, surtout, la possession en vue d'en faire le trafic — un crime plus grave que la possession simple. Cela est conforme à la philosophie de toutes les lois canadiennes qui ont interdit des substances, à partir des narcotiques ou des stupéfiants et autres sortes de drogues que l'on a jugées dangereuses.
Dans ce projet de loi, il y a quelque chose d'original et c'est sur cet aspect que j'aimerais élaborer. Ce qui est original, c'est créer une infraction de possession de certaines substances avec l'intention de fabriquer de la méthamphétamine ou de l'ecstasy. L'essence du crime est donc l'intention. Je comprends que les intentions se prouvent selon les circonstances, mais il faut tout de même connaître quelles sont ces substances avec lesquelles on peut fabriquer de la méthamphétamine, aussi appelée Ice, et de l'ecstasy.
Dans le cas de la méthamphétamine, on a préparé une liste étonnante des substances qui entrent dans sa composition. On retrouve ces substances dans des médicaments en vente libre, comme les médicaments contre la toux, le rhume et les allergies. Ces médicaments contiennent de la pseudoéphédrine et de l'éphédrine. On retrouve ces substances dans l'acétone, l'alcool à friction et isopropylique, l'iode, les allume-feu à base d'éther, les additifs d'essence comme le méthanol, les nettoyeurs de tuyaux d'écoulement (acide sulfurique) et les piles au lithium. Je ne pense pas que les gens vont ouvrir les piles pour en extraire le lithium avant de l'introduire dans la recette du Ice. On en retrouve aussi dans le sel gemme, les cartons d'allumettes (phosphore rouge), l'hydroxyde de sodium, le diluant à peinture, le papier d'aluminium, les articles de verrerie, les filtres à café et les bonbonnes à propane. Ce sont là des objets que l'on peut trouver dans n'importe quel domicile en quantités diverses. C'est d'ailleurs ce qui augmente les dangers de la mise en marché de ces substances. Pour les produire, on n'a pas besoin de connaissances spécifiques; ce sont des substances faciles à trouver.
Dans ce cas-ci, non seulement faudra-t-il trouver ces substances chez quelqu'un, mais il faudra en plus qu'il y ait des circonstances établissant que ces substances ont été amassées dans l'intention de produire des drogues. Évidemment, il faudra prouver cette intention hors de tout doute raisonnable.
Dans le cas de possession pour fins de trafic, il faudrait prouver deux intentions: la fabrication et le trafic de la substance. Quelqu'un ayant accumulé toutes ces substances n'aurait sûrement pas seulement l'intention de les consommer, mais aussi d'en faire le trafic.
Cette infraction, bien que légèrement différente de celles déjà prévues dans la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, est-elle un apport important à la lutte contre ces deux substances?
Comment se fait-il que le gouvernement n'ait pas encore modifié les annexes qui, je crois, peuvent l'être par décret en conseil ou par règlement? Comment se fait-il qu'il n'ait pas encore placé ces substances sur les listes des annexes?
Je ne suis plus simplement un père de famille, mais un grand-père depuis huit mois et demi de deux jumelles. D'ailleurs, je vois chaque jour la vérité de ce que disait souvent M. Bernard Landry dans ses discours. Il disait que si devenir parent rend sage, devenir grand-parent rend fou. Si je fais des folies, on comprendra que c'est parce que j'en suis à ce stade. Par contre, le plus grand bonheur qu'on découvre, c'est de voir nos enfants connaître le bonheur qu'on a vécu quand nous les avons eus.
J'ai entendu parler de ces substances par l'entremise de mes enfants, à une époque où ils n'étaient pas encore prêts à s'engager et à se marier, ce qu'ils ont fait tous les deux. Cela fait longtemps que ces substances sont sur le marché.
Je ne crois pas que les mesures proposées par le député soient le moyen idéal de rendre ces substances illégales. Je suis conscient qu'il propose une nuance pouvant être utile dans les infractions qui existent déjà, soit l'accumulation de matériel dans l'intention de fabriquer un produit dangereux. Cette nuance pourrait s'appliquer, en principe, aux autres substances qui se trouvent dans la loi que le député veut amender.
Je connais les limites d'un simple député quand il veut atteindre un but qu'il estime important. Je veux lui donner la chance de défendre son projet de loi devant les comités en espérant qu'un jour, le gouvernement comprendra le problème et fera ce qu'il aurait dû faire depuis plusieurs années.
Quoi qu'il en soit, cela permet au député d'apporter une nuance importante à ce type d'infraction en précisant que ce n'est pas l'utilisation séparée de substances inoffensives comme un allume-feu, un additif d'essence ou un nettoyeur de tuyau d'échappement qui est interdite, mais bien l'accumulation de ces substances pour produire quelque chose de dangereux.
Je lui donnerai certainement mon soutien et celui de notre parti pour porter plus loin son projet de loi. Je pense qu'il mérite nos félicitations et nos remerciements.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'intervenir au sujet du projet de loi . J'aimerais remercier Ie député de d'avoir présenté ce projet de loi. Celui-ci est très semblable à un projet de loi présenté il y a un certain temps. J'étais intervenue à son sujet, et il avait été renvoyé au comité. Le fait qu'il ait été présenté à nouveau illustre la détermination du député à faire avancer ce dossier. Nous lui en sommes certainement reconnaissants.
J'aimerais faire quelques observations à propos du projet de loi dans le contexte de la politique antidrogue et des mesures proposées par le gouvernement. Le projet de loi s'attaque aux substances liées à la vente, la production ou l'importation d'amphétamines et d'ecstasy, mais tâchons de ne pas oublier que se contenter d'une stratégie qui consiste à imposer des peines en vertu du Code criminel ne réglera pas le grave problème de la toxicomanie et de la consommation de drogues dans notre société.
Comme le député vient lui-même de la région métropolitaine de Vancouver, je suis persuadée qu'il est familier avec ce que la ville de Vancouver appelle la stratégie des quatre piliers. Celle-ci met l'accent sur la prévention, le traitement, la réduction des préjudices et l'application des lois.
Une chose nous préoccupe vraiment. En effet, le gouvernement actuel met beaucoup l'accent sur l'application des lois. Ce projet de loi s'inscrit directement dans sa vision. Par exemple, nous savons que le budget de la politique canadienne sur les drogues prévoit environ 73 p. 100 pour l'application de la loi, 14 p. 100 pour le traitement, 7 p. 100 pour la recherche, 2,6 p. 100 pour la prévention et 2,6 p. 100 pour la réduction des préjudices.
Lorsque nous considérons ce qui se passe vraiment dans la société canadienne sur la foi des rapports qui ont été produits, nous constatons qu'en 1994, 28 p. 100 des Canadiens ont avoué avoir consommé des drogues illégales comparativement à 45 p. 100 en 2004, ce qui est une augmentation plutôt stupéfiante. Je dirais que même l'ONU reconnaît maintenant qu'une stratégie élargie incluant la réduction des préjudices est un élément très important dans le cadre d'une politique d'ensemble sur les drogues.
Même si la portée de ce projet de loi est très étroite, j'aurais espéré que le député préconise également une stratégie plus large qui ne pénaliserait pas les aspects relatifs à la réduction des préjudices. Je suis persuadée que le député connaît bien Insite, à Vancouver, le seul site d'injection sûr dans toute l'Amérique du Nord. À mon avis, il s'agit d'une question de prévention que nous devrons aborder comme un enjeu sanitaire.
Il est évident que le gouvernement conservateur s'appuie fermement sur le mécanisme d'application de la loi. En effet, en 2007, il a supprimé la réduction des préjudices de la Stratégie canadienne antidrogue. J'ai vraiment l'impression que les statistiques seront loin de s'améliorer.
Un vrai problème auquel nous devons faire face, c'est l'illusion, cette position politique selon laquelle il faut être de plus en plus ferme dans l'application des lois. Bien entendu, il y avait le projet de loi pendant la dernière session, qui demandait des peines d'emprisonnement minimales obligatoires pour les crimes liés aux drogues. La position politique selon laquelle une telle approche permettrait de résoudre des problèmes complexes est une illusion. C'est seulement une position politique. En effet, la réalité, la recherche et les travaux scientifiques montrent à l'évidence que tous les éléments doivent être réunis pour que le changement soit possible.
Par exemple, j'aimerais attirer l'attention sur le groupe de travail mis sur pied en 2008 et chargé du Cadre national d'action pour réduire les méfaits liés à l'alcool et aux autres drogues et substances au Canada. Le groupe de travail se compose de représentants du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, des Premières nations, du Conseil exécutif canadien sur les toxicomanies, du Centre de toxicomanie et de santé mentale et des Services de santé mentale et de toxicomanie de la Colombie-Britannique. C'est un organisme très professionnel. Dans son cadre national d'action, il souligne que les recherches laissent entendre que la prestation de services et de soutiens appropriés dans un éventail de systèmes permet non seulement de réduire les problèmes de toxicomanie, mais aussi d'améliorer une vaste gamme de résultats liés à la santé, au fonctionnement social et à la justice pénale.
Je me sers de ces renseignements, car ils viennent montrer une fois de plus qu'à moins d'atteindre un certain équilibre et de faire preuve de bon sens dans la lutte antidrogue au pays, nous ne parviendrons jamais à changer quoi que ce soit. Il faut arrêter de criminaliser les consommateurs de drogue, ce que ferait le projet de loi , d'insister de façon excessive sur la répression et de tromper les gens en leur faisant croire que nous allons régler ce problème en augmentant le nombre de policiers ou en étant plus durs envers les criminels, car tout porte à croire que ces moyens ne sont pas efficaces au Canada. Je souhaitais brosser un portrait un peu plus vaste de la situation, ce qui est très pertinent dans ce débat.
Comme mon collègue du Bloc l'a souligné, étant donné que le projet de loi ne nomme pas les produits et qu'il est très facile de se procurer les diverses substances qui entrent dans la fabrication de ces drogues, la mise en application sera très difficile. Il est donc très important de mettre l'accent sur la prévention et l'éducation, en particulier sur une information réaliste au sujet de la consommation de drogues chez les jeunes.
L'idée d'envoyer des policiers dans les écoles pour faire de la sensibilisation aux dangers de la drogue m'inquiète et me préoccupe beaucoup. Enverrait-on des policiers dans les écoles pour faire de l'éducation sexuelle? Non, nous ne le ferions pas. Alors pourquoi le faire pour la consommation de drogue? C'est parce que ces substances sont illégales et je ne pense pas que les enfants reçoivent une éducation réaliste et honnête à propos de ce que sont ces substances. Ils ont besoin d'être conscients de leur santé et de savoir à quoi ils doivent faire attention.
J'espère que le député et les autres députés conservateurs porteront leur attention sur certains de ces problèmes et les présenteront aussi dans des projets de loi. Le NPD appuiera certainement le renvoi du projet de loi au comité car il demande à être examiné, mais je veux souligner qu'il ne s'agit que d'une petite partie d'un problème beaucoup plus important qui n'est pas abordé adéquatement du tout par le gouvernement conservateur. C'est sur cela que nous devons nous concentrer.
Nous appuierons assurément le renvoi du projet de loi au comité. Nous voulons que des témoins soient entendus. Nous aimerions étudier les détails du projet de loi, examiner certaines des questions sur la nature des produits et savoir pourquoi l'actuelle Loi réglementant certaines drogues et autres substances ne permet pas de résoudre le problème soulevé par le député.
Ne perdons pas de vue la perspective d'ensemble. Ne nous laissons pas étourdir par les manoeuvres politiques ni par la position des conservateurs qui prétendent que ce projet de loi règle tout et qu'il est la panacée, car ce n'est pas le cas. Il est assez déplorable que notre politique en matière de drogue soit maintenant si déséquilibrée, tellement axée sur l'application de la loi et qu'elle manque autant de moyens en termes de traitement, de recherche, de prévention et de réduction des méfaits. Il s'agit là d'éléments essentiels.
Si nous voulons sincèrement soutenir les collectivités locales et aider les enfants qui doivent subir des traitements, le financement du fédéral doit aussi viser ces enjeux. Je suis heureuse que le député ait lu les commentaires de gens qui subissent des traitements, mais écoutons ce que ces gens nous disent vraiment. Ils nous disent, entre autre, que les traitements disponibles ne sont pas suffisants. Les traitements sur demande n'existent pas au Canada et nous en avons besoin.
Le NPD appuiera le renvoi du projet de loi au comité, mais il faut aussi se concentrer sur la perspective d'ensemble.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir participer aujourd'hui au débat sur le projet de loi , une mesure qui me tient beaucoup à coeur. J'ai pu présenter un projet de loi très semblable lors de la dernière législature. Je suis heureux du soutien que j'ai reçu de députés de tous les partis. Cela démontre que nous reconnaissons que la question touche des collectivités de tout le Canada. Il ne s'agit pas uniquement d'un phénomène qui cause du tort aux jeunes. Toutes les collectivités sont touchées lorsque des jeunes, en fait des personnes de tous les âges, deviennent toxicomanes.
Je remercie le député de d'avoir présenté le projet de loi .
Avant d'aller plus loin, je veux remercier le député et les électeurs de sa circonscription. J'espère qu'il y en a parmi eux qui écoutent notre débat ce soir. Évidemment, beaucoup d'entre eux sont encore absorbés par les efforts déployés depuis quelques années pour préparer les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques.
Les membres de la collectivité du député nous ont fait honneur en acceptant d'accueillir les Jeux Olympiques. Ils s'apprêtent maintenant à être les hôtes de quelques-unes des compétitions paralympiques. Nous leur sommes reconnaissants d'avoir fait bonne figure, faisant voir combien accueillants les Canadiens sont et faisant apprécier aux participants, aux gens qui assuraient la couverture des Jeux et à tous ceux qui les ont suivis ce que c'est qu'être canadien.
Nous remercions les électeurs de la circonscription du député ainsi que les membres des collectivités avoisinantes des immenses efforts qu'ils ont déployés ces dernières semaines et qu'ils déploieront au cours des prochaines semaines pour accueillir le monde entier.
L'occasion est vraiment belle d'appuyer ce projet de loi. Je le répète, j'ai moi-même déjà présenté un projet de loi similaire. Son objet me tient toujours autant à coeur. Mon projet de loi s'était rendu jusqu'au Sénat, où il est malheureusement resté bloqué. Des élections ont eu lieu, et mon projet de loi n'est pas devenu loi. Je crois néanmoins qu'il s'agit d'un sujet qui peut rallier tous les députés, toutes allégeances confondues.
Nous avons eu l'occasion d'écouter les députés néo-démocrates, libéraux et bloquistes parler des problèmes entourant les drogues et nous dire jusqu'à quel point des collectivités d'un océan à l'autre sont touchées par ces problèmes.
La Stratégie nationale antidrogue est importante pour notre gouvernement. Nous y avons investi beaucoup. Nous avons consacré des millions de dollars pour éduquer les jeunes sur les dangers et les effets de l'usage des drogues.
Notre gouvernement a investi des ressources additionnelles pour le traitement des toxicomanes et pour leur venir en aide. Nous apportons également un soutien aux personnes qui luttent contre la prolifération des drogues dans les collectivités. Nous avons donné plus de ressources à la GRC et aux différents services de police partout au pays. Ces partenariats sont essentiels dans la lutte contre la prolifération des drogues dans nos collectivités.
Le problème avec les méthamphétamines et l'ecstasy c'est qu'elles ont une caractéristique que les autres drogues n'ont pas au chapitre de leurs propriétés toxicomanogènes. Nous devons tous comprendre que les méthamphétamines et l'ecstasy ne sont pas des drogues à usage récréatif dont l'usage n'a aucune conséquence et ne comporte aucun danger.
Une des raisons pour lesquelles je participe aux efforts visant à débarrasser nos collectivités des méthamphétamines est qu'elles créent une dépendance, qu'elles ont un impact dans ma circonscription sur les gens de tous âges, plus particulièrement dans les collectivités des Premières nations, et de toutes les couches de la société. Ce problème touche les étudiants des écoles secondaires, des collèges et des universités. J'ai vu l'impact de ces drogues sur des professionnels, des gens qui les ont essayées et qui en sont devenus dépendants.
En faisant mes recherches dans ce dossier, j'ai été préoccupé de voir que le Canada n'avait pas progressé dans sa lutte contre les méthamphétamines. Nous étions un pays importateur et nous sommes devenus un pays exportateur. Cela m'a vraiment préoccupé, alors j'ai décidé de pousser mes recherches.
J'ai découvert que ce qui rendait le Canada différent des autres pays qui étaient passés de pays exportateurs à pays importateurs, c'étaient les mesures législatives portant sur ces questions dont nous parlons aujourd'hui et qui sont en fait réunies dans le présent projet de loi dans le but de donner aux services de police la possibilité et les mécanismes nécessaires pour s'attaquer aux secteurs du crime organisé qui multiplient ces laboratoires clandestins et déversent des quantités énormes de ces drogues dangereuses dans nos collectivités.
Il y a peu de temps, les Nations Unies ont fait des commentaires sur la place du Canada en ce qui a trait à la lutte contre la prolifération des méthamphétamines. Nous ne faisons pas du très bon travail à cet égard. C'est une chose sur laquelle j'étais d'avis que nous devions nous pencher ici au Parlement. Je vois des collègues de tous les partis qui manifestent leur accord, et j'en suis heureux. Je les en remercie. J'espère qu'ils verront à ce que ce projet de loi soit rapidement adopté en comité.
Nous voulons éviter qu'encore une fois le projet de loi traîne à l'autre endroit et qu'il ne puisse être mis en application. Je crois que les Canadiens de partout au pays seraient disposés à appuyer une telle mesure. Je suis d'avis qu'à titre de députés représentant les Canadiens de partout au pays, nous devons lancer ce cri d'alarme et exposer ces préoccupations.
Chaque fois que je vais dans une classe, ce que je m'efforce d'ailleurs de faire régulièrement, je parle de mon travail et des dangers de la méthamphétamine et de la méthamphétamine en cristaux, de la dépendance que ces drogues créent et des dommages qu'elles peuvent causer dans la vie des jeunes, et j'apprends beaucoup. J'entends souvent des jeunes de 6e, 7e, 8e, 9e ou 12e année me dire qu'ils savent très bien où se procurer de la méthamphétamine, de la méthamphétamine en cristaux ou de l'ecstasy dans leur voisinage. J'apprends aussi certaines tactiques de commercialisation utilisées par des membres du crime organisé qui vendent ces drogues.
Ce que j'ai trouvé intéressant, et quand je dis intéressant je veux plutôt dire alarmant, c'est qu'ils présentent maintenant aux jeunes ces drogues engendrant une forte dépendance sous forme de bonbon. C'est l'une des choses les plus ignobles et les plus saisissantes que j'ai pu apprendre, à titre de parent, c'est-à-dire que l'une des drogues qui entraîne le plus de dépendance est commercialisée par le crime organisé et offerte à nos enfants.
J'apprends également des gens qui luttent contre le crime organisé que l'on mêle aussi de la méthamphétamine et de la méthamphétamine en cristaux à d'autres drogues en raison des qualités hautement toxicomanogènes des méthamphétamines qui font que ces autres drogues créent alors une plus grande dépendance.
J'entends parfois des gens dire qu'on devrait adopter certaines stratégies à l'égard de ce fléau. Je rappelle à ceux qui préconiseraient la réduction des méfaits que nous avons affaire à l'une des drogues à l'égard desquelles le mot d'ordre devrait être tolérance zéro. Étant donné ses effets d'accoutumance, étant donné ses méfaits chez les jeunes, étant donné ses méfaits sur le corps humain, cette drogue est l'une des drogues à l'égard desquelles le mot d'ordre devrait être tolérance zéro au sein de nos collectivités.
Nous ne devrions ménager aucun effort pour empêcher les gens, particulièrement les jeunes, de mettre la main sur cette drogue.
J'implore tous les députés de bien se renseigner sur cette drogue, sur les conséquences que sa consommation entraîne, sur ses caractéristiques, sur ses effets d'accoutumance et sur l'impact de sa consommation au sein de nos collectivités d'un océan à l'autre.
Ce projet de loi comporte plusieurs aspects intéressants. Je sais qu'on les a soulignés. Il présente une démarche unique pour la lutte contre cette drogue. Nous devons agir dans ce sens pour plusieurs raisons. Nous devons reconnaître, entre autres choses, que les méthamphétamines sont des drogues de synthèse. Souvent, ces drogues sont fabriquées au sein des collectivités où on les vend. Il est donc nécessaire d'adopter une démarche différente à leur égard.
Cette drogue ne provient pas de plants et on ne l'importe pas. Par conséquent, les corps policiers n'ont pas l'occasion d'intervenir dans son trafic ou sa fabrication. Le processus de production de cette drogue jusqu'à sa vente ne nécessite que quelques heures, particulièrement au sein des grandes organisations criminelles. Il importe que nous le sachions au moment du débat sur le projet de loi.
Je félicite le député de son travail dans ce dossier. Je le remercie d'avoir repris le flambeau et de continuer de travailler au nom de la protection de nos jeunes familles, de nos enfants et des gens de tous âges. Je lui donne mon appui et j'espère que tous les députés lui donneront le leur.
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Monsieur le Président, je remercie le député d'en face de son exposé sur ce projet de loi.
Je suis d'accord avec lui sur bien des points qu'il a soulignés et je partage en bonne partie ses sentiments, mais je dois contester un ou deux éléments de son discours. D'abord, il a dit que l'étude du projet de loi avait été ralentie à la Chambre et que les députés de l'opposition pourraient faire de l'obstruction à son égard.
Je signale au député qu'il a admis que l'obstacle tenait surtout au fait que le avait déclenché des élections un an avant la date qu'il avait lui-même fixée. Le véritable problème est attribuable à la procédure. Si le député le reconnaît, nous ferons tout ce que nous pouvons de notre côté pour assurer la progression normale de l'étude de ce projet de loi.
Je pense que le député du Parti libéral qui a parlé tout à l'heure a fait valoir un point très important quand il a dit que cette mesure aurait dû être présentée par le gouvernement. La même chose est vraie pour bien d'autres projets de loi. Celui de la députée de , par exemple, qui porte sur la traite des enfants, devrait avoir été présenté par le gouvernement lui-même.
J'admire les députés qui font cela, car, étant en politique depuis longtemps, je sais à quel point il est parfois difficile d'affronter son propre gouvernement. Je les admire de faire l'effort de présenter des idées à la Chambre sous forme de projets de loi d'initiative parlementaire, que le gouvernement n'acceptera pas nécessairement. Le processus est plus long et plus tortueux, mais je pense qu'ils ne devraient pas renoncer à leurs idées. Si des députés ont d'autres idées qu'ils ne peuvent pas faire accepter par leur caucus ou leur gouvernement, ils devraient faire comme le député. Présentez des projets de loi d'initiative parlementaire pour que nous puissions les débattre ici. Les députés seraient peut-être étonnés de voir que ces projets de loi pourraient fort bien devenir des lois.
Je veux traiter de plusieurs sujets. L'un d'eux concerne toute la question des machines à fabriquer des comprimés. Même si le député me dit qu'elle sera plus ou moins couverte par le projet de loi, je ne vois vraiment pas où.
Je vois une disposition au sujet d'une annexe et cette annexe traite des substances. Je remarque que l'article 7.1 proposé dit: « Il est interdit d’avoir en sa possession, de produire, de vendre ou d’importer toute chose sachant qu’elle sera utilisée pour la production d’une substance inscrite » dans ces annexes « pour faire le trafic d’une telle substance ».
Si le député pense que cette disposition couvrira les machines à fabriquer des comprimés, alors je n'en suis pas certain. Il me semble qu'une mesure spéciale pourrait s'attaquer à ce problème. Peut-être que Santé Canada pourrait réglementer à cet égard. J'ignore exactement comment le député procéderait, mais je crois que, en plus de ce à quoi le député a fait référence, ce pourrait être réglé ainsi.
Lorsqu'on creuse un peu, le problème en est un d'argent. Un dicton dit de suivre l'argent à la trace. Je crois que c'est ainsi que le gouvernement devrait envisager le problème. Lorsque nous suivons l'argent à la trace, nous constatons que c'est un énorme commerce, un commerce structuré.
Dans son discours, le député a souligné que d'importants groupes criminels organisés fabriquent ces drogues. En fait, les Américains qui m'ont parlé des machines à fabriquer des comprimés m'ont fait remarquer, comme l'a également indiqué un des députés ce soir, que le fléau a pris une ampleur telle que le Canada est devenu un grand exportateur de ces drogues. Selon les Américains, il y aurait des laboratoires à Toronto où l'on en fabriquerait d'énormes quantités destinées au marché américain.
Les Américains affirment que les machines à fabriquer des comprimés sont à blâmer pour ce problème. Ils disent que, dans leur pays, on réglemente les intrants, les machines à fabriquer des comprimés, et que les criminels ont transféré leurs activités à Toronto et au Canada afin de contourner les règles qui existent aux États-Unis sur ces machines. Je ne suis pas certain que ce soit l'unique cause du problème, mais certaines personnes croient que c'est le cas.
Je veux revenir à la question de l'argent et des grandes entreprises. Notre parti et notre porte-parole ont signalé que le gouvernement conservateur avait tendance à mettre beaucoup l'accent sur l'application de la loi. Nous avons vécu la même situation auparavant aux États-Unis, à l'époque de Ronald Reagan, à qui l'on doit les peines minimales obligatoires et la loi des trois fautes. Qu'avons-nous constaté après 25 ans? Nous avons vu des prisons remplies à pleine capacité et un plus grand nombre de prisons, construites par des particuliers. Toutefois, en fin de compte, le taux de criminalité est plus élevé que jamais. Par conséquent, je demande de nouveau que nous options pour des solutions qui fonctionnent.
Bien sûr, nous devons poursuivre les petits revendeurs de drogue et les mettre en prison, mais nous ne devrions pas évaluer notre succès au nombre de personnes que nous arrêtons, que nous amenons devant les tribunaux et que nous mettons en prison alors que le problème ne cesse de s'accroître. Nous devons voir quoi d'autre est en cause.
Quand nous regardons ce qui se cache derrière tout ça, nous voyons que le crime organisé est impliqué. Ce ne sont pas des motards qui financent ces opérations; ce sont des hommes en complet vivant dans des maisons cossues. Il faut de l'argent pour acheter ces ingrédients, pour aménager ces maisons, pour acquérir des machines à fabriquer des comprimés et embaucher les spécialistes nécessaires pour fabriquer ces drogues. D'après ce que j'ai lu, un citoyen ordinaire ne peut pas fabriquer ces drogues sur un réchaud. Il faut posséder des connaissances en chimie pour pouvoir le faire. Sinon, on risquerait de se faire sauter et de faire sauter tout le voisinage.
Je dois admettre que je n'avais jamais entendu parler de ces drogues avant la quarantaine. Dans ma jeunesse, c'est seulement à la fin du secondaire ou au début de l'université qu'on entendait parler de la drogue, et encore il ne s'agissait que de marijuana et de choses du genre. Nous n'avons toutefois jamais envisagé quelque chose de semblable à ce que nous constatons ici. Dans son discours, le député a parlé de comprimés arborant des émoticônes et contenant de dangereux produits chimiques. Ce sont surtout de grandes sociétés qui encouragent les petits revendeurs à inciter les jeunes à en prendre à l'école.
Ces grandes entreprises ont les moyens de retenir les services d'avocats qui leur disent comment se protéger. Les policiers n'attrapent que les petits revendeurs simplement parce les gros bonnets ne sont jamais sur la scène du crime. Ce sont toutefois eux qui financent et contrôlent les opérations, et c'est ce sur quoi nous devons nous pencher.
J'ai été un fervent partisan de la mesure législative contre les criminels en cravate. Le député propose que le projet de loi prévoie une amende maximale de 1 million de dollars, mais je crois que c'est beaucoup trop élevé. Ce devrait être 100 000 $, ou même seulement 50 000 $. Les criminels en cravate qui volent les gens devraient savoir qu'ils risquent à tout le moins de passer quelques années en prison. Cela devrait les arrêter.