La Chambre reprend l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec une proposition d'amendement.
propose que le projet de loi soit lu pour la troisième fois et adopté.
-- Monsieur le Président, je suis heureuse de participer aujourd'hui au débat à l'étape de la troisième lecture du projet de loi .
Ce projet de loi a reçu de nombreux appuis d'un bout à l'autre du pays. De nombreuses personnes sont venues planter leurs tentes rouges sur la Colline du Parlement hier. Elles participaient à une manifestation organisée par la campagne Tente Rouge dans le but de mettre un terme à l'itinérance au Canada. D'autres rassemblements du même genre ont eu lieu hier à Halifax, à Vancouver, à Toronto, à Ottawa et dans bien d'autres villes au pays. Les Canadiens savent qu'il y a une crise du logement au pays, tant dans les grandes villes que dans les plus petites collectivités.
Tous ceux qui connaissent le marché du logement et tous les Canadiens ordinaires que l'on peut rencontrer dans la rue vous diront qu'ils connaissent des itinérants. Ils vous parleront aussi de familles qu'ils connaissent qui doivent verser plus de 50 ou même 60 p. 100 de leur revenu pour se loger. Ces gens n'arrivent pas à trouver un logement à prix abordable. Ils vous parleront aussi de gens que l'on menace d'expulsion.
Environ 3 millions de Canadiens vivent dans une situation de logement précaire. L'une des raisons qui peut expliquer cette situation est le fait que nous n'avons ni stratégie, ni cadre national en matière de logement abordable au Canada.
Dans le passé, le Canada a eu beaucoup de bons programmes en matière de logement, mais beaucoup ont été supprimés. Je ne veux pas m'étendre là-dessus aujourd'hui parce que nous n'avons pas le temps.
Je me contenterai de dire que nos efforts à ce chapitre ont été fragmentés. Même les sommes prévues dans le dernier budget au chapitre du logement étaient des mesures de relance ponctuelles et les collectivités n'y ont pas accès. Il y a de grands besoins au pays. Il y a un déficit social du fait que nous n'avons pas de stratégie relative à l'habitation. Les gens le savent.
Ce projet de loi est très simple et très clair. Il exhorte le gouvernement fédéral à élaborer, en partenariat avec les provinces, les territoires, les Premières nations, les municipalités et les parties concernées, une stratégie pour nous faire aller de l'avant, une stratégie véritable qui ait des objectifs et des résultats concrets. Voilà pourquoi tant de personnes appuient ce projet de loi.
La liste des organismes qui appuient ce projet de loi est vraiment phénoménale. Les organismes sont non partisans et situés partout au pays. La liste comprend ACORN Canada, Amnistie internationale Canada, l'Assemblée des Premières Nations, Campagne 2000, Canada sans pauvreté, la Société canadienne du sida, l'Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux, la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités, l'Association médicale canadienne, l'Association canadienne d'habitation et de rénovation urbaine, Citizens for Public Justice, le Congrès des Peuples Autochtones, l'Alliance évangélique du Canada, la Fédération canadienne des municipalités, l'Association nationale d'habitation autochtone, la Société Saint-Vincent de Paul, le Centre pour la défense de droits sociaux, l'institut Wellesley et le YWCA.
Il s'agit d'organismes nationaux qui représentent des millions de Canadiens. Ces organismes appuient ce projet de loi parce qu'ils savent qu'il y a beaucoup à faire. Ils savent que le gouvernement fédéral doit faire preuve de leadership en réunissant les partenaires pour élaborer une stratégie.
Je suis fière que dans ma circonscription, Vancouver-Est, où ce projet est né, des organismes clés comme la Pivot Legal Society et la Citywide Housing Coalition aient déployé beaucoup d'efforts pour promouvoir ce projet de loi. Je tiens à remercier ces personnes qui ont travaillé si fort pour que le projet de loi se rende à l'étape de la troisième lecture à la Chambre.
Je veux aussi remercier mes collègues du Bloc québécois et du Parti libéral, ainsi que certains députés conservateurs, qui ont appuyé ce projet de loi. Cet appui de tous les partis à la Chambre se veut le reflet du travail qui a été effectué à la base. Partout au pays, de vastes campagnes ont encouragé les gens à communiquer avec les députés pour leur parler du projet de loi et du travail qui doit être effectué.
J'espère ardemment que le vaste appui à ce projet de loi se maintiendra. Je veux remercier les députés qui ont appuyé ce projet de loi et dire que nous pouvons faire avancer ce dossier. Nous pouvons mettre en place un plan réalisable. Nous pouvons faire en sorte que le gouvernement fédéral travaille avec les partenaires de tout le pays pour élaborer une véritable stratégie nationale fondée sur les succès remportés dans les provinces.
La province de Québec dispose d'un excellent programme en matière de logement. Notre stratégie peut se fonder sur le succès remporté dans les collectivités locales parce que de nombreuses municipalités ont fait un excellent travail afin d'offrir des logements abordables. Cependant, nous n'arriverons à bon port que si le gouvernement fédéral assume son rôle de leadership politique.
J'ai vu des lettres dans lesquelles le gouvernement disait: « Ne vous inquiétez pas. Nous faisons ce qu'ils faut. » Malheureusement, ce n'est pas le cas. Tous ces organismes le reconnaissent car, dans le cas contraire, ils n'appuieraient pas ce projet de loi.
Aujourd'hui, je veux dire aux députés que nous pouvons adopter ce projet de loi. Nous pouvons adopter le type de stratégie dont nous avons besoin et nous pouvons affirmer que le logement est un droit fondamental. Nous pouvons dire que, où que l'on vive au pays, nous devons avoir accès à un logement sécuritaire, adéquat et abordable. Aucun Canadien ne devrait vivre dans la rue et dans la misère. Aucun Canadien, aucune famille ne devrait craindre de ne pas pouvoir payer son loyer, de se faire expulser ou de ne pas pouvoir vivre ailleurs que dans un taudis. À mon sens, il s'agit d'un problème fondamental et c'est la raison pour laquelle je me suis présentée aux élections en 1997. Je voulais soulever la question du leadership du gouvernement fédéral en matière de logement.
Tirons parti des programmes que nous avions auparavant. Tirons parti du modèle de réussite qu'était le Canada au chapitre du logement social, des coopératives de logement et du logement adapté. Nous avions des programmes extraordinaires. Le projet de loi ne vise pas à créer de tels programmes. Il veut susciter le débat qui permettra au gouvernement, en partenariat avec les provinces et les territoires, les Premières nations et les municipalités, d'élaborer le plan à la base de la stratégie.
Il s'agit d'une question fondamentale à laquelle il faut s'attaquer. C'est pourquoi je tiens, encore une fois, à remercier les députés de leur appui. Le projet de loi est maintenant à une étape cruciale. Il a été adopté à l'étape de la deuxième lecture. Il a été renvoyé au comité. D'excellents témoins ont comparu. Il a été modifié et il en est maintenant à l'étape de la troisième lecture.
Reconnaissons l'appui que la mesure a reçu. Écoutons nos électeurs. Écoutons les gens qui sont en première ligne et qui, chaque jour, aident des gens qui vivent des situations désespérées et qui ignorent où ils se retrouveront. Écoutons ceux qui tentent de trouver des logements abordables pour loger des familles tant dans les grandes villes que dans les petites collectivités.
Nous avons la responsabilité de faire ce qui s'impose. Le projet de loi n'est pas compliqué ni révolutionnaire. Il est très simple et très clair. Il exhorte le gouvernement fédéral à agir pour répondre à un besoin humain fondamental.
Je suis ravie que nous soyons réunis ici pour débattre le projet de loi et je compte sur l'appui continu des députés pour faire de la mesure législative une réalité.
:
Monsieur le Président, nous discutons aujourd'hui du projet de loi , un projet de loi néo-démocrate présentant une stratégie nationale du logement.
Ce projet de loi a été étudié en comité et a été renvoyé à la Chambre avec des amendements, mais il demeure une mesure législative comportant des lacunes fondamentales.
Les amendements proposés par le comité ne font rien pour alléger les préoccupations du gouvernement concernant ce projet de loi.
Les députés néo-démocrates se sont donné beaucoup de peine pour concevoir ce projet de loi. En fait, ils devaient prendre bien soin de s'assurer que la mesure n'irait pas à l'encontre des règles de la recommandation royale, et ils y sont parvenus, mais tout juste.
Les auteurs de la mesure devaient faire attention à cela parce qu'ils savent aussi bien que quiconque que la mise en oeuvre de leur stratégie nationale du logement coûterait des milliards et des milliards de dollars de plus chaque année.
Comme le Président l'a décidé, ce projet de loi peut aller de l'avant s'il a l'appui nécessaire, mais cela ne se ferait certainement pas sans difficulté. Nous ne conterons donc pas de balivernes aux députés de l'opposition. La vérité, c'est que ce projet de loi coûterait très cher et même, selon moi, beaucoup trop cher.
Notre pays est encore en train de se rétablir après la récente récession. Il n'a certainement pas besoin, en ce moment, des dépenses et des hausses d'impôt préconisées par la coalition, et c'est ce qu'il faudrait si ce projet de loi était adopté. Les partis de l'opposition ne peuvent pas le nier.
Il me semble que chaque fois qu'un membre de l'opposition prend la parole, c'est pour préconiser des dépenses additionnelles de milliards de dollars et d'autres augmentations d'impôts.
Cela reviendrait à grossièrement sous-estimer le coût des autres mesures proposées par l'opposition que de dire que certaines d'entre elles entraîneraient de grosses dépenses. Comme je l'ai dit plus tôt, ce projet de loi n'échappe pas à la règle.
Des prisons, la TVH, des chasseurs à réaction.
Monsieur le Président, j'ai l'impression que le député aimerait débattre de l'opportunité d'enfermer les personnes qui ont commis des crimes violents contre d'innocentes victimes.
Je me ferais un plaisir de lui expliquer pourquoi les criminels violents devraient être en prison plutôt qu'en liberté au Canada, mais je ne pense pas que ce soit le sujet du présent débat. Cependant, je serais disposé à débattre de la question avec lui n'importe quand. D'ailleurs, j'irai en débattre avec lui dans sa propre circonscription, s'il le veut. Je défends la justice, il n'y a rien de mal à cela. Le député peut chahuter autant qu'il veut. Pour ma part, je continuerai d'expliquer en quoi cette mesure est tout aussi mal avisée que pratiquement toutes les autres mesures présentées par le NPD.
Le projet de loi coûterait des milliards de dollars à mettre en oeuvre, dollars qu'on cueillerait dans un arbre, comme par magie — c'est ça les mathématiques selon le NPD — et que le gouvernement fédéral serait appelé à dépenser dans un domaine de compétence fondamentalement provinciale. J'aimerais bien voir comment le Bloc réagirait à un projet de loi qui empiète aveuglément sur un champ de compétence provinciale.
C'est hallucinant. Où donc les néo-démocrates pensent-ils pouvoir trouver cet argent sans augmenter les impôts? Les gouvernements n'ont pas d'argent. L'argent versé par les contribuables est leur seule source de revenu. Les néo-démocrates ne comprennent pas cela. Nous ne pouvons pas fabriquer de l'argent. Nous n'avons pas d'arbre magique où pousse l'argent. Je suppose que les néo-démocrates ont à leur service un mathématicien particulièrement doué qui leur fait des miracles.
Ils veulent établir une nouvelle bureaucratie, mais comment pensent-ils qu'une bureaucratie fédérale serait en mesure d'être aussi au courant, aussi compétente et aussi réceptive que les gouvernements provinciaux et territoriaux avec qui nous travaillons déjà étroitement? Pourquoi pensent-ils qu'Ottawa en sait davantage que les municipalités et les gouvernements provinciaux et territoriaux, que les intervenants locaux et les personnes sur le terrain qui saisissent bien tous les enjeux?
D'ailleurs, pourquoi pensent-ils que le gouvernement, au sens général, est la seule solution? Pourquoi tiennent-ils tant aux solutions universelles? Fondamentalement, c'est une question d'idéologie. Le NPD est engagé dans une idéologie de gauche, qui préconise les impôts et les dépenses, et minimise l'importance de l'argent. Souvent, très souvent, le NPD peut compter sur le soutien des libéraux et des bloquistes gauchistes — la coalition — à la Chambre. C'est ça leur idéologie. L'idée qui se cache derrière ce projet de loi est que la seule solution est d'augmenter les impôts et les dépenses.
La mise en oeuvre de la stratégie proposée dans ce projet de loi coûterait des milliards de dollars et le gouvernement devrait les récupérer par le fisc. Leurs propositions entraînent toujours des augmentations d'impôt. En fait, je ne sais même pas si les députés d'en face savent combien coûterait réellement la mise en oeuvre du projet de loi. Chose certaine, ils ne savent pas comment le financer autrement qu'en imposant une augmentation d'impôts non précisée.
Je pense qu'ils se fichent pas mal que cet argent doive être prélevé quelque part, plus précisément dans les poches des travailleurs canadiens. Le coût de leur idéologie et de ce projet de loi est trop élevé.
Ils vivent dans une bulle. Ne regardent-ils pas les nouvelles? Ne voient-ils pas que les gouvernements prennent actuellement des décisions difficiles? Ils continuent à présenter des projets de loi irresponsables et non chiffrés au Parlement et avancent qu'ils sont responsables. Au contraire. D'un côté, ils présentent des projets de loi non chiffrés qui proposent de dépenser plusieurs milliards de dollars supplémentaires à même les coffres de l'État, et de l'autre ils laissent entendre que leur but est d'aider les gens. La mise en oeuvre de ce projet de loi se traduirait par des pertes d'emploi et de débouchés, une augmentation du nombre de sans-abris et des impôts plus élevés. Voilà ce qui en résulterait. Ils ne comprennent rien à l'économie.
Monsieur le Président, le chahut du NPD est plutôt encourageant, raison pour laquelle je vous demanderais de ne pas intervenir pour y mettre fin, car j'y prends vraiment plaisir.
Nous débattons des mérites et du bien-fondé des choix stratégiques. Pour ma part, je m'en tiens à l'aspect purement financier, compte tenu de l'état de l'économie mondiale et de l'économie canadienne. Les dépenses qu'entraînerait la mise en oeuvre de ce projet sont tout simplement imprudentes.
La coalition se fiche peut-être de la santé de nos finances, mais pas le gouvernement. Nous ne pouvons simplement pas nous permettre de dilapider des milliards de dollars. Or, c'est ce que commande la mise en oeuvre du projet de loi.
C'est remarquable. Je ne suis pas si vieux, mais je suis en politique depuis un certain temps et je peux dire que, à l'heure actuelle, un nombre considérable de projets de logement abordable ont été mis en oeuvre d'un océan à l'autre. C'est grâce au gouvernement, qui s'est fixé comme priorité d'investir dans le logement abordable, de rénover le parc de logements, d'en construire de nouveaux et d'investir dans les collectivités d'un océan à l'autre, dans tous les territoires et toutes les provinces, notamment dans des logements pour les Autochtones dans les réserves et à l'extérieur de celles-ci. Nous avons fait ces investissements.
Voilà une constante remarquable: les parrains de ce projet de loi, les économistes irresponsables du NPD, ceux qui chahutent actuellement, sont les mêmes qui ont voté contre ces mesures. Le gouvernement s'est employé à promouvoir les initiatives concernant la construction de logements abordables et la rénovation du parc de logement ainsi que celles destinées à sortir les gens de la pauvreté et à protéger les emplois, notamment les modifications au régime d'assurance-emploi. Ces initiatives ont permis à l'économie canadienne de traverser des difficultés sans précédent — en fait, on n'avait pas vu un ralentissement de cette envergure depuis les années 1930 —, mais le NPD a voté contre toutes ces mesures, même celles visant à aider les sans-abri.
À Peterborough, un nouveau refuge de la YWCA protège les femmes vulnérables. Cet établissement a été financé par l'entremise d'un de ces programmes. Rappelons-nous que le NPD a également voté contre cette mesure.
Les néo-démocrates interviennent ensuite à la Chambre pour affirmer que leur idéologie diffère considérablement de la nôtre et que leur objectif est d'aider les Canadiens. Nous avons répondu aux demandes de nos concitoyens et je dois dire que nous l'avons fait de façon responsable sur le plan financier.
Le gouvernement fédéral accorde un appui considérable au titre du logement. Notre approche comporte plusieurs volets et le système actuel respecte les compétences, les besoins et la situation particulière des provinces et des territoires, ce que ne ferait pas cette irresponsable mesure législative proposée par les néo-démocrates.
J'ai mentionné plus tôt que la rigidité idéologique du NPD cause des problèmes. Quand les néo-démocrates réclament davantage de dépenses et de programmes, ils oublient la réalité. Ils font abstraction d'innovations susceptibles d'être nettement plus efficaces qu'une simple augmentation du financement, des programmes, des impôts, de l'intervention gouvernementale et...
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de pouvoir prendre la parole au sujet du projet de loi . Le Parti libéral appuie le projet de loi depuis le début.
Comme bon nombre de projets de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi a connu des difficultés. Je suis ravi que le Parti libéral l'ait amélioré. Je tiens à souligner le travail d'un certain nombre de libéraux au comité. J'ai participé aux travaux du comité, et nous nous sommes montrés très favorables au projet de loi. Je tiens à féliciter mon collègue de d'avoir proposé des amendements qui font que le projet de loi s'applique davantage aux personnes handicapées, qui font participer davantage les organismes à but non lucratif, qui fixent des objectifs et établissent des normes, et qui tiennent compte des grands besoins environnementaux en ce qui concerne les logements sociaux abordables au Canada.
Nous avons travaillé en ce sens afin d'améliorer encore plus le projet de loi, mais nous appuyons la mesure législative et nous voulons qu'elle soit adoptée. À notre avis, c'est un projet de loi important. Contrairement à ce que le secrétaire parlementaire a laissé entendre, nous estimons que le projet de loi est très solide sur le plan économique.
Ce projet de loi n'exige pas de recommandation royale. Il porte sur l'établissement d'une stratégie du logement et les gouvernements devraient faire des choix sur ce qu'une telle stratégie devait comprendre. Le projet de loi contient des recommandations, mais on y précise d'entrée de jeu qu'il est essentiel que nous disposions d'une stratégie nationale en matière de logement abordable. Je crois que la plupart des gens seront d'accord sur ce point. Je suis persuadé que les organisations communautaires sans but lucratif, bon nombre d'économistes, de spécialistes en sciences sociales et les gens de la Fédération canadienne des municipalités, qui sont de plus en plus engagés dans le dossier du logement abordable, reconnaîtront également qu'il s'agit là d'un projet de loi qui peut réellement avoir des répercussions positives au pays.
J'aimerais dire quelques mots sur les besoins en matière de logements abordables. J'ai parlé précédemment d'un rapport du Sénat. Mon collègue néo-démocrate de et mon collègue bloquiste de , ainsi que d'autres députés du côté ministériel qui ont participé à l'élaboration d'une stratégie de lutte contre la pauvreté le savent déjà, mais je tiens à préciser que le Sénat a publié un rapport sur la pauvreté et l'itinérance en décembre dernier. La Chambre des communes publiera bientôt elle aussi un rapport, mais comme ce n'est encore qu'une ébauche, je n'en citerai pas d'extrait. Je citerai toutefois le rapport du Sénat.
Le rapport sénatorial aborde la section portant sur l'itinérance par ces mots:
L‘itinérance est la manifestation la plus visible de l‘incapacité de nos programmes de sécurité du revenu et d‘aide au logement à répondre aux besoins fondamentaux des individus et des familles. Quoique, par définition, l‘itinérance soit difficile à mesurer, de nombreux témoins ont signalé une hausse du recours aux refuges et aux banques alimentaires, même chez les travailleurs.
Il parle ensuite d'une étude effectuée en Colombie-Britannique et reprend d'autres études menées un peu partout au pays. Je cite à nouveau:
Les auteurs de l‘étude ont conclu, d‘après l‘expérience des participants, que les coûts des services aux sans-abri pendant la période visée étaient supérieurs de 33 % aux coûts des services utilisés par les anciens sans-abri qui avaient maintenant un logement.
Autrement dit, l'itinérance nous coûte cher. C'est une situation classique dans laquelle tout le monde perd.
Mon collègue de m'a remis l'autre jour un exemplaire d'un très bon rapport publié par le Wellesley Institute. J'aimerais citer ce qu'il y est dit en introduction:
La capacité des gens à trouver un logement de qualité à prix raisonnable est essentiel à leur bien-être et à leur état général de santé. C'est également un indice clair de l'état de l'infrastructure sociale d'un pays.
Il n'y a rien de plus vrai. Un grand nombre de personnes qui ont besoin d'un logement plus abordable bénéficieraient d'une stratégie nationale en matière de logement. L'un des groupes qui en bénéficierait le plus est celui des personnes handicapées.
En avril ou mai, le Conseil des Canadiens avec déficiences a diffusé un communiqué de Marie White, sa présidente nationale. Cette femme compte parmi les grands défenseurs des questions sociales au Canada. Elle défend non seulement la cause des personnes handicapées, mais bien d'autres aussi. Elle demande à tous les partis d'appuyer le projet de loi :
Un logement adéquat est un pré-requis pour le bien-être des personnes avec des limitations fonctionnelles [...]. L’incidence de la pauvreté est disproportionnée chez les personnes handicapées. Trouver un logement abordable est pour elles un énorme défi.
L'un des grands défenseurs de la cause des personnes handicapées au Canada est Steve Estey, qui habite dans ma localité, Dartmouth. Il était négociateur lorsque le Canada a participé à l'élaboration de la Convention relative aux droits des personnes handicapées aux Nations Unies. S'il était ici aujourd'hui, Steve nous ferait remarquer à quel point il est important que nous reconnaissions nos obligations internationales envers les personnes handicapées, notamment la partie de la Convention relative aux droits des personnes handicapées portant sur le droit à un logement, ainsi que la nécessité d'offrir des logements aux personnes handicapées.
Il y a une autre question que je veux mentionner brièvement. La question du logement est préoccupante non seulement pour les personnes très pauvres, à qui nous devons vraiment être sensibles, mais pour nombre d'autres Canadiens qui sont très inquiets et qui pourraient bientôt avoir eux-mêmes de la difficulté à se loger convenablement.
Je cite un chiffre tiré de la revue Recherche économique RBC de septembre. « Aujourd’hui, la famille canadienne moyenne doit consacrer 49 p. 100 de son revenu pour se payer une maison de deux étages standard [...] » On lit aussi que 58 p. 100 des Canadiens sont préoccupés par leur niveau d'endettement actuel, qui est en moyenne de 41 470 $ par personne. Cela signifie que beaucoup de gens ne sont pas loin de se retrouver dans des logements insalubres, voire même sans abri.
Les statistiques et les preuves établissant le besoin de logements proviennent de différentes sources. Récemment, Recherche économique RBC a publié un rapport sur la récession cachée dans la région de Toronto. On y lit que l'on ne peut pas s'attendre à voir s'améliorer à moyen terme le taux de sans-emploi, le nombre de cas d'assistés sociaux et la longueur des listes d'attente pour un logement social.
Les nouvelles ne sont pas très positives. Nous devons agir sur tous les fronts contre la pauvreté, et plus particulièrement contre l'itinérance. Parmi les groupes qui ont récemment donné leur appui au projet de loi , il y a YWCA Canada, la Commission ontarienne des droits de la personne et la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités, qui est une organisation fabuleuse. Elle défend très bien ses causes. Je le sais parce que ma belle-mère est un membre actif de cette organisation et je n'oserais jamais contredire ma belle-mère.
Parmi les autres groupes qui appuient le projet de loi, il y a l'Association médicale canadienne, Canada Without Poverty, la campagne Red Tent et l'Association canadienne d'habitation et de rénovation urbaine. Comme je l'ai dit, la Fédération canadienne des municipalités milite activement pour faire de la question du logement un enjeu national, amener tout le monde à la table et déterminer ce que nous pouvons faire, pas seulement parce qu'il s'agit d'une question de justice sociale, mais parce que c'est également sensé sur le plan économique.
La semaine dernière, avec mon collègue d'Halifax, j'ai animé une table ronde dans ma circonscription sur les soins palliatifs ou les soins de fin de vie. Nous avons beaucoup parlé des gens qui choisissent de mourir à leur domicile. Quelqu'un s'est levé et a demandé: « Que fait-on des gens qui n'ont même pas de domicile où mourir? » Si nous examinons les besoins de base des Canadiens, nous voyons que l'un des plus importants, c'est d'avoir un logement, pas seulement où ils peuvent vivre, mais où ils peuvent mourir lorsque leur heure arrive.
J'ai souvent visité le refuge Metro Turning Point, dans ma circonscription, où 70 ou 80 hommes partagent la même pièce. Je crois que les lits faisaient partie du matériel excédentaire d'une prison. Les hommes attendent en file pour y passer la nuit. Nous sommes habitués à cela dans nos circonscriptions. Le matin, ils se rendent à la mission ou, dans notre cas, à Hope Cottage. Ils vont là pour manger. Ils passent la journée dans la rue, puis ils reprennent leur place dans la file le soir. Il y a des initiatives vraiment innovatrices. Nous devons faire en sorte qu'il y en ait davantage.
Dans ma circonscription, il y a aussi Affirmative Industries, un organisme qui fait construire des logements pour des personnes atteintes de maladie mentale. Ces personnes paient un loyer, et dans le cadre du programme, elles investissement dans ces maisons si bien qu'elles finissent pas réaliser des gains. Elles en tirent de la fierté et lorsqu'elles partent elles ont un peu d'argent et un endroit où aller. Mais le plus important, c'est la dignité que leur procure leur acquisition.
Nous pouvons innover dans le domaine du logement. La Canadian Cooperative Housing Association a des projets formidables qui pourraient bénéficier de la stratégie nationale en matière de logement. Ce ne sont pas les idées qui manquent. Ce qui manque, c'est une stratégie nationale et un engagement de la part du gouvernement fédéral. Nous devons faire davantage.
Dans le cadre des audiences que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées a tenues sur le plan fédéral de lutte contre la pauvreté, tous les témoins qui ont comparu, dont Mike Kirby, de la Commission de la santé mentale, des personnes handicapées et des membres de la collectivité autochtone, ont été unanimes. L'étape la plus importante est l'acquisition d'une maison. Au Canada, nous nous vantons de notre infrastructure sociale. Or, nous devons faire davantage.
Pour le démontrer, nous pouvons invoquer un argument de justice sociale, mais nous pouvons aussi invoquer un argument économique. Des preuves de plus en plus nombreuses viennent étayer le fait que lorsque les gens ont une maison ils sont un fardeau moins lourd pour les systèmes de santé, de justice et de bien-être social. C'est la voie que nous devons prendre. Il est temps que nous nous dotions d'un système national à cet égard, il est temps que nous nous demandions si nous pouvons faire mieux, si tous les Canadiens devraient être logés, devraient avoir un toit. Dans l'affirmative, ce projet de loi joue un rôle très important.
Nous sommes ravis d'avoir amélioré la mesure. Nous félicitons la députée de , grâce à qui la mesure en est à cette étape du processus. Nous espérons que la Chambre jugera opportun de l'adopter.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole au sujet du logement social. J'ai remarqué tout à l'heure — et c'est par cela que je commencerai — que notre collègue conservateur ne comprenait rien à la situation du logement social. Il ne connaît rien à l'argent qui peut y être investi. Il ne se rend pas compte que le logement social ne coûte pas si cher que ça en réalité. Actuellement, on paie pour les gens qui sont dans la rue, on paie pour les entretenir, on paie pour leur bien-être et on paie des factures énormes pour leur santé. Cela coûte plus cher que ce que coûterait leur appartement. Il ne comprend rien dans les chiffres. Rien, absolument rien.
Le Bloc québécois trouve que le logement social et abordable est une nécessité partout au Canada, ce qui inclut forcément le Québec. Comment se fait-il que l'UNESCO dit régulièrement du Canada est un pays riche, mais qu'il ne prend pas soin de ses plus démunis et ne construit pas de logements sociaux, alors que mon collègue dit que non, les logements sociaux ne sont pas nécessaires et constituent des dépenses inutiles? « Inutile » est le mot qu'il a utilisé tout à l'heure. Je pense qu'il n'est jamais allé dans les nombreux quartiers pauvres du Canada. Quant à moi, j'ai visité toutes les villes du Canada et j'ai visité des endroits où habitent les Amérindiens pour voir les conditions de logement. C'est épouvantable. Certains endroits sont effrayants et les gens vivent dans la rue. Quand ils ne vivent pas dans la rue, ils paient des sommes considérables comme à Toronto, selon le Wellesley Institute, tel que le disait mon collègue tout à l'heure. Il relatait que les gens paient jusqu'à 85 p. 100 de leurs maigres revenus pour être logés, car ils ont des enfants. Comment voulez-vous que ces gens mangent par la suite? Ils tombent malades et c'est nous, du gouvernement, qui devons payer pour tenir ces gens en santé et en vie.
C'est tellement un mauvais calcul de ne pas s'asseoir pour dire que ça nous prend immédiatement du logement social. D'ailleurs, je ne comprends pas comment le Parti libéral a pu arrêter cela en 1991. De plus, le fait que les enfants des itinérants soient élevés dans la rue implique qu'ils n'ont pas de scolarité. Ils vivent en pauvres. Quelle est la meilleure école de la criminalité? C'est la pauvreté. La première raison de la criminalité, c'est la pauvreté. Les conservateurs nous parlent toujours du law and order. Pourtant, ils sont d'accord pour les laisser vivre dans la pauvreté. C'est carrément incroyable.
Le Bloc québécois a toujours défendu et défendra toujours le logement social. Par contre, je ne sais pas si tous les groupes appuyant le projet de loi sont conscients que notre gouvernement ne voudra pas l'appliquer. Sont-ils conscients que même si les conservateurs l'appliquent, des études seront faites pendant des années avant qu'il y ait de l'argent à cet égard?
Ce dont on a besoin immédiatement — et c'est la raison pour laquelle j'ai déposé un autre projet de loi, même si le Bloc québécois est en faveur du projet de loi , car il nous faut une stratégie —, c'est de l'argent. Au niveau du logement social au Canada, on est en retard.
Le but du projet de loi est d'établir une stratégie nationale. C'est là que le bât blesse, car nous avons déjà une stratégie au Québec. La Société d'habitation du Québec gère très bien l'ensemble des besoins. Ce qu'il nous manque, par contre, c'est de l'argent. Dans ce projet de loi, nous aurions aimé qu'il y ait, dès le départ, une pleine compensation, une pleine possibilité de se sortir de cette situation. Si tel avait été le cas, nous aurions pu l'appuyer d'emblée. Cependant, même si ce n'est pas encore fait, nous gardons espoir.
Le Bloc a toujours adopté une approche constructive face à ce projet de loi qui n'est pas le nôtre, mais il considère qu'il éveillerait la population, même si ce n'est pas sûr que cela apporterait de l'argent. Par contre, nous voulons réellement recevoir des compensations. Chaque région et chaque Première nation ont leurs propres besoins, tout comme le Québec.
Au Québec, on a développé une expertise qui est reconnue partout. J'ai cité tantôt le Wellesley Institute. Cet institut dit que le Québec est en avance sur toutes les autres provinces à cause de l'existence de la Société d'habitation du Québec, qui construit de bâtiments éconergétiques et qui a les mêmes normes que l'UNESCO prétend avoir. On ne dit pas que le reste du Canada ne devrait pas l'avoir. On est d'accord pour que le reste du Canada l'ait. Tout ce qu'on demande, c'est que ce projet de loi prévoie une façon de reconnaître nos propres institutions. À ce moment-là, le Québec serait d'accord pour laisser le reste du Canada établir sa propre stratégie.
Je propose, appuyé par le député par le député de qui est ici présent, que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
le projet de loi C-304, Loi visant à assurer aux Canadiens un logement sûr, adéquat, accessible et abordable, ne soit pas maintenant lu une troisième fois, mais qu'il soit renvoyé de nouveau au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées pour que ce comité réexamine les articles 3 et 4 ou ajoute de nouveaux articles afin de clarifier le rôle des provinces, dont le Québec, dans le cadre de ce projet de loi.
:
Monsieur le Président, je prends la parole afin d'appuyer l'amendement pour la simple raison que le projet de loi est lui-même d'une importance capitale. Il faut examiner l'amendement au comité puis retourner le projet de loi à la Chambre afin qu'il puisse bénéficier de l'appui de la majorité des parlementaires.
Pourquoi est-ce important? Comme les députés le savent très bien, nous sommes aux prises avec une crise nationale majeure. Ce soir, près de 150 000 Canadiens vont coucher dans des parcs, sur les trottoirs et dans des refuges pour sans-abri. De plus, comme l'a si bien dit la députée de il y quelques instants, près de quatre millions de personnes, des familles, vivent d'un chèque de paie à l'autre sans savoir si elles vont être en mesure de conserver leur maison. Chaque jour elles doivent faire un choix déchirant: payer le loyer ou nourrir les enfants. Il s'agit d'une réalité fondamentale dans le Canada actuel. Notre pays renferme d'énormes richesses. Pourtant, des millions de familles sont sur le point de se retrouver à la rue et des dizaines de milliers de Canadiens vivent déjà dans les rues de nos villes. C'est une honte nationale.
Si ce Parlement est incapable de s'attaquer à la crise du logement qui frappe notre pays, alors le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il faut s'interroger sur les priorités de cette Chambre. Le logement doit être la priorité absolue. C'est pourquoi nous appuyons l'amendement. C'est aussi pourquoi, bien entendu, nous appuyons le projet de loi présenté par la députée de .
Pendant ma jeunesse à , dans les années 1970, ma grand-mère, originaire d'Angleterre, qui était orpheline et qui avait traversé l'océan pendant son adolescence afin de commencer une nouvelle vie au Canada, me parlait souvent de la Grande Crise. Elle me racontait que dans cette ville, dans cette collectivité, des dizaines de personnes vivaient dans les rues. Elle disait, dans les années 1970, à quel point il était merveilleux qu'au Canada plus personne ne soit forcé de coucher à la belle étoile.
Or, nous savons ce qui s'est produit dans les années 1990 lorsque l'ancien gouvernement libéral a décidé d'équilibrer le budget. Il l'a fait, mais pas aux dépens des riches, des bien nantis et des privilégiés, bref de ceux qui avaient les moyens de faire quelques sacrifices pour leur pays; il l'a fait aux dépens de la classe moyenne et des Canadiens les plus pauvres. C'est la triste réalité avec laquelle nous devons vivre aujourd'hui: les décisions prises dans les années 1990 ont mené à la crise du logement, à la crise des prix du logement qui sévit désormais au pays.
Pour de nombreuses familles, plus de la moitié du revenu sert uniquement à se loger. C'est le cas de familles qui vivent dans ma circonscription, , dans le secteur du parc Richmond. Quand je cogne à leur porte et que je leur demande quelles sont leurs priorités, ces gens me répondent qu'ils aimeraient pouvoir vivre dans un logement abordable, un logement qu'ils ne craindront pas de ne plus pouvoir payer dans deux ou trois mois, même si leur revenu baisse et que la situation ne s'améliore pas. Lorsqu'une personne est mise à pied à cause d'une invalidité ou qu'elle perd carrément son emploi, elle a du mal à payer son loyer. Elle a peur de ce que le lendemain lui réserve, peur de se retrouver à la rue, peur d'être obligée de dormir sur un banc de parc comme de nombreux autres Canadiens.
Si on se tourne vers la côte Est et vers des endroits comme Tracadie-Sheila, dans le Nord du Nouveau-Brunswick, on voit que, là aussi, de nombreuses familles ont du mal à payer leur loyer. J'ai d'ailleurs été ravi d'apprendre que, parmi les nombreux citoyens qui appuient ce projet de loi figurent le maire et le conseil municipal de Tracadie-Sheila. Même chose dans le Grand Nord, à Pond Inlet par exemple, où je me suis moi-même rendu il y a deux ans et où il n'est pas rare que, faute d'habitations adéquates, un logement d'une seule chambre abrite 15 ou 20 membres d'une même famille, qui doivent composer avec des températures glaciales et l'obscurité.
Quiconque a parcouru ce pays d'un océan à l'autre a pu constater la gravité de la crise et les effets qu'elle a eus sur les familles ordinaires canadiennes et sur leurs conditions de vie. C'est très difficile pour les gens de penser à s'instruire, à s'épanouir ou à se recycler quand ils ont du mal à se loger convenablement.
Ceux qui n'en sont plus là, qui ont abouti dans la rue, qui doivent dormir dans des refuges pour sans-abri et qui doivent chaque jour tâcher de trouver l'argent pour manger ne sont pas en mesure de penser à se recycler ou à faire leur part pour la bonne marche de notre pays. Ils essaient seulement de survivre. C'est la réalité, aujourd'hui, pour des dizaines de milliers de Canadiens, et c'est sans compter les millions de familles canadiennes dont la situation est tout juste un peu meilleure.
Aujourd'hui, la députée de présente une stratégie du logement qui permettrait de commencer à redresser la situation. Ce serait une première étape très importante, qui obligerait le gouvernement fédéral à s'asseoir avec les intervenants et les organismes communautaires et à faire en sorte de rétablir ce que nous n'aurions jamais dû perdre, le droit au logement, qui devrait être reconnu dans notre pays.
Le projet de loi a l'appui d'un large éventail d'intéressés dans notre société. Il a l'appui de la profession médicale, plus précisément de l'Association médicale canadienne et de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada. Il a aussi l'appui du mouvement syndical et des associations du monde des affaires, notamment de la chambre de commerce de Burnaby et de la chambre de commerce de Victoria. Des villes des quatre coins du Canada l'ont appuyé, ainsi que des Églises et des groupes confessionnels, des groupes de femmes et des organisations autochtones.
Depuis six ans et demi que je siège à la Chambre, je n’ai jamais vu une liste aussi complète de défenseurs d’un projet de loi, qui disent tous d’une même voix, à chacun de nous, aux 308 députés fédéraux, que nous devons adopter cette mesure. Ces gens appuient la mesure parce qu'ils sont conscients de l’ampleur de la crise. Ils savent que la situation de l’itinérance, à notre époque, est un motif de honte pour le Canada. Nous avons un pays riche et bien organisé, et un grand nombre de ses habitants doivent vivre sans que leur droit fondamental à un logement soit reconnu.
J’ai entendu tout à l’heure un député conservateur dire que cela coûtera cher aux Canadiens que d’assurer le droit au logement. Quel concept absurde, surtout de la part d’un gouvernement qui a tellement gaspillé les fonds publics. Il construit des prisons pour les auteurs de crimes non signalés; il fabrique des faux lacs pour des réunions de 72 heures; il réduit l’impôt sur les sociétés, offrant ainsi aux banques des dizaines de milliards de dollars qu’elles pourront cacher aux Bahamas ou au Panama. Et n'oublions pas sa dépense la plus monumentale, le contrat pour les chasseurs à réaction dont le prix a doublé sans qu’il s’en préoccupe, sans même qu’il essaie de procéder par appel d’offres. Des milliards et des milliards de dollars sont gaspillés et le gouvernement, ou du moins le député conservateur qui a pris la parole, se plaint que de rétablir un programme national qui a déjà existé coûterait de l’argent.
Le fait est que, pour chaque Canadien itinérant, les frais encourus par notre économie et par les collectivités sont énormes. Le rapport qui a été cité plus tôt indique qu'il en coûte 55 000 dollars en frais médicaux d'urgence et en frais sociaux pour garder quelqu'un dans la rue. Il est absurde que les contribuables canadiens doivent payer pour s'assurer que nous n'ayons pas de programme national de logement.
Les conservateurs peuvent dire qu'ils ont créé ce concept de communauté fermée qui consiste à construire des prisons. En moyenne, il en coûte 200 000 dollars par année pour garder un détenu en prison. Il est absurde d'affirmer que cette dépense est plus importante que de veiller à ce que tous les Canadiens aient un logement, qu'ils aient un toit sur la tête et qu'ils puissent se consacrer à contribuer au succès du pays, à aider à construire le pays et à participer à la vie de leur collectivité. Il est absurde d'affirmer qu'il est plus important de garder des gens dans la rue au coût de 55 000 dollars par année que de construire des logements qui coûtent une fraction de cette somme et je pense que la plupart des Canadiens peuvent le comprendre en un instant.
La vérité, c'est que nous disposons des ressources nécessaires. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un engagement. La députée de a présenté un projet de loi qui aborde finalement une cause de honte nationale après 20 ans de travail. Son projet de loi est appuyé par le milieu des affaires, par la communauté autochtone, par des syndicalistes et par des gens d'un bout à l'autre du Canada. Tous les organismes, qui appuient par dizaines ce projet de loi, crient à l'unisson ce soir. Ils implorent les parlementaires de voter en faveur du projet de loi et de mettre en marche le processus qui mettra fin à l'itinérance dans notre pays.
Nous pouvons y arriver au cours des prochains jours. J'implore tous les députés d'écouter ces voix et de voter en faveur de ce projet de loi.
:
Monsieur le Président, c'est un honneur d'intervenir sur ce projet de loi aujourd'hui. Je félicite mon collègue d'en face pour son discours passionné. Même s'il faisait omission de certains faits et principes, son exposé était très enflammé.
Je tiens à féliciter le vice-président pour les efforts qu'il déploie dans la région de Regina pour le logement et la lutte à l'itinérance. J'ai des proches dans la circonscription du vice-président qui vantent le travail remarquable qu'il a réalisé à ce chapitre et l'excellente initiative qu'a prise le gouvernement en fournissant 625 000 logements à des gens défavorisés.
Mes proches me disent souvent que le vice-président parle souvent de l'importance du travail et du fait que ce qu'on peut faire de mieux pour quelqu'un, c'est lui offrir du travail. Mes électeurs issus des Premières nations, des électeurs du Nord de l'Alberta, les gens qui ont du mal à joindre les deux bouts et les Canadiens qui mènent deux ou trois emplois de front veulent, avant toute chose, travailler, puis occuper un emploi mieux rémunéré. C'est exactement ce que le gouvernement fait depuis quatre ans et demi. Malheureusement, le député s'est opposé à la plupart des mesures que nous avons prises à cet égard.
Si on parle des groupes de personnes qui peinent à joindre les deux bouts et sur qui plane jour après jour la menace de se retrouver à la rue, je souligne que, dans ma région, des agriculteurs de génération en génération vivent cette situation. Ces agriculteurs me disent constamment qu'ils doivent avoir accès à plus de marchés. Les éleveurs de bétail et de porc me disent qu'ils doivent avoir accès à des marchés dans d'autres régions du pays. Le vice-président a le même son de cloche dans la vallée de la Qu'Appelle.
Ce qui me dérange, c'est que le député s'oppose systématiquement au libre-échange. Je vais m'éloigner du sujet un instant et parler de ce député et du NPD. Il ne s'agit pas des conservateurs, ni des libéraux. Il ne s'agit pas du NPD...