Passer au contenu

HUMA Rapport du Comité

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

PDF

DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES DANS LES COLLECTIVITÉS RURALES
ÉLOIGNÉES EN PÉRIODE DE RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES

INTRODUCTION

A. Étude

Le 22 novembre 2011, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (ci-après le Comité) a convenu de mener une étude sur le développement des compétences dans les collectivités rurales éloignées.

L’étude du Comité s’inspire d’un rapport de la Chambre de commerce du Canada qui s’intitule Argumentation économique en faveur de l'investissement dans les collectivités éloignées du Canada, publié le 19 septembre 2011[1]. La Chambre de commerce du Canada soutient que, dans les collectivités rurales éloignées, la réalisation de grands projets dans le secteur des ressources naturelles et dans d’autres secteurs, ainsi que leur réussite sur le plan économique, reposent non seulement sur l’existence d’une infrastructure adéquate, mais également sur la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée.

Au cours de la 1re session de la 41e législature, le Comité a tenu six réunions sur ce sujet; il a reçu des témoignages et des mémoires de représentants des ministères fédéraux directement impliqués dans ces enjeux, d’entreprises, de conseils sectoriels, d’organismes offrant des programmes d’alphabétisation, d’éducation et de formation, d’Autochtones, de fonctionnaires municipaux et de représentants d’entreprises qui supervisent d’importants projets dans le secteur des ressources naturelles dans les régions rurales éloignées du Canada.

Les membres du Comité aimeraient transmettre leur appréciation et leurs remerciements aux personnes qui leur ont présenté un témoignage et aux organismes qui leur ont fait parvenir un mémoire aux fins de l’étude. Ces personnes et ces organismes ont fourni une précieuse contribution, et le Comité espère que vos points de vue sont bien représentés dans le présent rapport.

B. Points à considérer

1. Définition des collectivités rurales éloignées

Pour les besoins de l’étude, le Comité a retenu la même définition des collectivités rurales éloignées que celle qui a été utilisée dans le rapport de la Chambre du commerce du Canada qui porte sur les défis et les opportunités dans ces collectivités. Selon cette définition, les collectivités rurales éloignées ont une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : l’accès limité aux moyens de transport (voies routières ou aériennes et chemins de fer); l’accès limité à une plaque tournante commerciale ou de services; des infrastructures restreintes (absence d’aqueducs, emplacement hors réseau ainsi qu’absence d’accès Internet à large bande, de soins de santé, de services d’éducation, de bibliothèques et d’autres établissements); la présence d’un seul employeur principal. Le Comité a également décidé de se concentrer sur les collectivités rurales éloignées qui sont établies dans le Nord (ci-après appelées les collectivités nordiques éloignées).

2. Secteurs de compétence

L’exécution des programmes d’éducation, le développement des compétences et la formation axée sur le marché du travail au Canada sont principalement du ressort des provinces et des territoires. Le gouvernement fédéral est cependant responsable de l’éducation et du bien-être des Premières Nations qui vivent dans les réserves.
Le gouvernement fédéral accorde une aide financière principalement au moyen d’ententes bilatérales conclues avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et avec les collectivités autochtones; il verse également des subventions et des contributions à des organismes des secteurs privé et communautaire pour des projets de formation axée sur le marché du travail.

3. Description du rapport

La partie 1 du rapport donne un bref aperçu du développement économique dans les collectivités nordiques éloignées et des pénuries de main-d’œuvre et de compétences prévues. La partie 2 décrit les obstacles au développement des compétences dans ces collectivités. La partie 3 expose les moyens qui pourraient être pris pour aplanir ces obstacles. La partie 3A porte sur cinq domaines d’action prioritaires : l’écart entre l’offre et la demande de compétences; la nécessité de voir au développement des compétences et d’offrir une formation reliée aux métiers; la nécessité d’améliorer les résultats, au niveau scolaire et sur le marché du travail, des Autochtones vivant dans les collectivités nordiques éloignées; l’importance de l’accès à la connectivité à large bande; le processus de réglementation. Enfin, la partie 3B décrit bon nombre de pratiques exemplaires portées à l’attention du Comité.

PARTIE 1 : COLLECTIVITÉS NORDIQUES ÉLOIGNÉES — LE SECTEUR DES RESSOURCES NATURELLES EN EXPANSION ET LE BESOIN D’UNE MAIN-D’OEUVRE QUALIFIÉE

Les vastes étendues du Nord canadien recèlent de riches possibilités pour le développement du secteur des ressources naturelles et pour l’avenir de l’économie canadienne. Le Comité a appris qu’en raison du vieillissement de la population et des nombreux départs à la retraite prévus au cours des prochaines décennies, le secteur des ressources naturelles et d’autres secteurs feront face à de plus en plus de pénuries de main-d’œuvre et de compétences. De nombreux postes seront offerts, mais il pourrait être plus difficile de les combler. Une grande partie de la main-d’œuvre dans le nord du Canada n’a pas les compétences nécessaires pour occuper ces postes. La majorité des témoins qui se sont présentés devant le Comité estimaient qu’il fallait en faire davantage pour promouvoir le développement économique et pour améliorer les compétences des résidants des collectivités nordiques éloignées ; il y va de la compétitivité du Canada sur la scène internationale et de la croissance économique du pays dans le secteur des ressources naturelles.

Le Nord canadien abrite d’importantes populations d’Autochtones. Les Autochtones des collectivités nordiques éloignées sont appelés à contribuer de manière non négligeable au développement du potentiel économique de leurs propres collectivités, en comblant les pénuries de main-d’œuvre et de compétences. En fait, une grande partie des ressources naturelles du Canada n’a pas encore été exploitée dans les collectivités nordiques éloignées; la population d’Autochtones qui y vit et qui croît rapidement pourrait contribuer à l’exploitation des ressources naturelles abondantes.

Le secteur des ressources naturelles a déjà commencé à tirer parti de l’immense potentiel du Nord canadien en réalisant de grands projets dans les collectivités nordiques éloignées. On ne saurait sous‑estimer l’importance de ce secteur pour l’économie du Canada.

La demande de main-d'œuvre liée à l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta est bien documentée. Une augmentation de l'activité minière en Saskatchewan se traduira par une demande considérable pour des travailleurs de la construction au cours des prochaines années. Au Manitoba, il y a des projets d'aménagement hydroélectrique de plusieurs milliards de dollars tandis que dans le nord de l'Ontario, il y a les projets miniers du Cercle de feu, qui créeront tous des possibilités d'emploi. À Terre-Neuve-et-Labrador, le projet hydroélectrique du Bas-Churchill et les projets miniers proposés provoqueront vraisemblablement une demande qui dépassera la capacité de la main-d'œuvre locale disponible[2].

Rosemary Sparks,
Conseil sectoriel de la construction

Le Comité a entendu des représentants des secteurs minier, gazier, forestier et de l’énergie, de même que d’autres employeurs canadiens importants, qui feront face à de graves pénuries de main-d’œuvre et de compétences au cours des années à venir.

Selon la Chambre de commerce du Canada, « l’extraction combinée des industries minière, pétrolière et gazière a contribué pour 54 milliards de dollars au PIB du Canada en 2010 […] l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse ont contribué pour environ 27 milliards de dollars […] au cours de la même année[3] ».

Ces cinq dernières années, le secteur des minéraux et des métaux a représenté, en moyenne, environ 5 % du PIB du Canada. Le Canada se classe au premier rang mondial pour la production de potasse et d'uranium, et parmi les cinq premiers producteurs de nickel, de cobalt, de concentré de titane, d'aluminium, magnésium et des métaux du groupe du platine, de gypse, d'amiante, de cadmium, de zinc, de sel, de molybdène et de diamants[4].

Le secteur minier comptait 320 300 travailleurs en 2011, soit 2,1 % de l’emploi total, qui étaient répartis comme suit : extraction minière — 56 700; fabrication de produits minéraux non métalliques — 49 400; première transformation des métaux — 61 800; production de métaux ouvrés — 152 400[5].

Les employeurs du secteur minier sont aux prises avec de graves pénuries de main-d’œuvre et de compétences. Si ce problème persiste, il pourrait compromettre l’expansion du secteur au cours des deux prochaines décennies. Des témoins ont affirmé au Comité que 40 % des travailleurs du secteur sont âgés de plus de 50 ans et que le tiers d’entre eux seront admissibles à la retraite au cours des quatre prochaines années. Selon un scénario de croissance très modéré, le secteur minier devra recruter 115 000 nouveaux travailleurs au cours des dix prochaines années, mais vu les nouveaux projets miniers, le nombre de recrues nécessaires pourrait facilement atteindre 150 000. L’Association nucléaire canadienne a indiqué au Comité que AREVA Canada, premier producteur d’uranium dans le monde, prévoit que son effectif augmentera de 60 % au cours des trois prochaines années et s’attend à ce que la moitié des nouvelles recrues soient des Autochtones.

En Saskatchewan, il faudra pourvoir environ 18 000 nouveaux emplois liés à l'industrie minière. D'ici 2028, nous nous attendons à des investissements de 43 milliards de dollars; ce montant a été révisé à près de 50 milliards de dollars récemment. Il y a une forte demande dans un certain nombre d'emplois liés à l'industrie minière, dont la majeure partie sont des métiers. Bien entendu, il y en aura aussi pour les services administratifs et professionnels[6].

Gary Merasty,
Cameco Corporation

Le Conseil sectoriel de la construction (CSC) a mentionné au Comité que les investissements dans les grands projets miniers et d’ingénierie dans les collectivités nordiques éloignées constituent le moteur des nouveaux investissements dans le domaine de la construction, lesquels pourraient s’élever à près de 200 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Le CSC s’attend à une augmentation de 102 000 emplois entre 2011 et 2019. Parallèlement à la croissance de l’emploi, non moins de 217 000 travailleurs prendront leur retraite pendant cette période.

Ontario Power Generation (OPG) prévoit également des difficultés sur le plan de la main-d’œuvre, car 30 % des employés seront admissibles à la retraite d’ici 2012. Des centaines de nouveaux employés qualifiés seront nécessaires pour combler ce vide.

En ce qui concerne l’industrie des sables bitumineux, le Conseil canadien des ressources humaines de l’industrie du pétrole indique que la croissance de cette industrie stimule la demande de main-d’œuvre, mais que le bassin de travailleurs qualifiés est fort limité. Qui plus est, en raison de l’attrition d’effectifs en raison de l’âge et de la concurrence des autres industries qui veulent recruter des travailleurs, il est prévu que l’industrie se heurtera à d’autres pénuries de main-d’œuvre et de compétences dans les années qui viennent. Dans l’industrie des sables bitumineux, l’effectif devrait croître de 73 % d’ici 2021[7]. Selon l’Association canadienne des producteurs pétroliers, les nouveaux investissements dans l’industrie des sables bitumineux entraîneront une augmentation du nombre d’emplois, lequel s’établira à 905 000 en 2035, en hausse par rapport aux 75 000 emplois dénombrés en 2010[8]. Quant au secteur du gaz naturel, le nombre d’emplois devrait passer de 172 000 en 2010 à 317 000 en 2035[9].

Dans l’ensemble, au Canada, entre 2011 et 2020, l’emploi devrait croître à un taux annuel de 1,1 %. Cependant, certains secteurs d’activité connaîtront une croissance de l’emploi plus forte, comme l’extraction minière (2,9 %), l’extraction de pétrole et de gaz (2,2 %) et la construction (1,4 %). L’emploi dans le secteur des services devrait croître à un rythme annuel de 1,1 % (comme la moyenne canadienne). Le secteur manufacturier devrait quant à lui connaître une hausse annuelle de l’emploi de 0,5 %[10].

PARTIE 2 : OBSTACLES AU DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES DANS LES COLLECTIVITÉS NORDIQUES ÉLOIGNÉES

Les résidants des collectivités nordiques éloignées, en particulier les jeunes, doivent acquérir des compétences grâce à des études plus poussées, à une formation reliée aux métiers ou encore à une formation offerte par l’employeur s’ils veulent avoir les compétences afin de tirer avantage des possibilités d’emploi dans le secteur croissant des ressources naturelles de même qu’au sein des autres entreprises qui se créent dans le sillon de l’explosion de ce secteur[11]. Cela n’est pas sans difficulté.

Plusieurs obstacles socioéconomiques empêchent les étudiants et les travailleurs des collectivités nordiques éloignées de développer leurs compétences. Le Comité a appris que la plupart des obstacles majeurs se trouvent dans les petites collectivités éloignées; elles se caractérisent par un taux de chômage élevé, un faible revenu individuel, un niveau de pauvreté élevé et de graves lacunes sur le plan de l’infrastructure. Or, si ces obstacles sont surmontés et les compétences recherchées sont acquises, les offres d’emploi ne tardent pas à survenir. Des témoins ont expliqué au Comité que les employeurs gagnent à recruter des travailleurs locaux, car les résidants des collectivités nordiques et les Autochtones font preuve de loyauté, de vaillance et de dévouement.

Des témoins ont fait part de certains obstacles que doivent surmonter les jeunes autochtones et les autres étudiants des collectivités nordiques éloignées qui veulent poursuivre des études secondaires et parfaire leurs compétences. Des témoins ont signalé, par exemple, le manque de fonds alloués à l’enseignement autochtone; la méconnaissance de la culture autochtone; l’absence de mesures de transition, du niveau secondaire au niveau postsecondaire, pour les personnes qui doivent s’éloigner de leur foyer pour poursuivre des études; une piètre préparation scolaire; le manque de confiance en soi et de motivation; l’absence de modèles; le manque d’information au sujet des programmes d’enseignement postsecondaire permettant d’acquérir les compétences exigées dans le marché du travail.

Le tableau 1 illustre certains facteurs socioéconomiques présents dans les territoires, qui empêchent certains jeunes d’entrevoir un avenir reluisant et de consacrer du temps à l’acquisition de compétences[12].

Tableau 1 – Statistiques choisies, Territoires

 

Yukon

T.-N.-O.

Nunavut

Canada

Population totale

30 195

41 055

29 325

31 241 030

Autochtones

7 580

20 635

24 915

1 172 785

Adultes autochtones sans diplômes d’études secondaires (%)

41

55

69

44

Population autochtone ne faisant pas partie de la population active (%)

30

35

41

37

Âge moyen

38

31

23

39

Taux d’aide sociale (%)

3,6

4,3

29,2

5,2

Besoins de logement (%)

16,3

17,5

37,3

12,7

Taux de suicide (par 100 000 habitants)

19,4

25,7

80,9

11,3

Transferts par habitant

19 887 $

21 940 $

33 936 $

N/A

Source : Tableau préparé par l’auteur à partir de données provenant de : Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, The Government’s Role in Arctic Resource Development, Canada’s North Beyond 2011, du 11 au 13 octobre 2011, Edmonton (Alberta) [disponible en anglais seulement].

D’autres témoins ont indiqué que, dans les collectivités nordiques, la connectivité à large bande n’est pas assez rapide ni suffisamment fiable pour faire des affaires ou pour permettre l’accès à l’information et aux possibilités d’apprentissage en ligne. Un autre obstacle de taille mentionné par les employeurs du secteur des ressources naturelles est le nombre limité de personnes intéressées à recevoir une formation ou ayant reçu une formation reliée aux métiers spécialisés. Par exemple, des témoins ont affirmé au Comité que l’industrie minière a du mal à attirer des jeunes à cause des perceptions et des stéréotypes négatifs qui ont toujours cours au sujet des métiers spécialisés et de cette industrie.

Certains témoins ont dit au Comité que les compétences essentielles requises dans le marché du travail font parfois défaut à certains employés. Des témoins ont indiqué à cet effet que des employeurs ont de la difficulté à offrir une formation en cours d’emploi ou parrainée par eux dans les collectivités nordiques éloignées parce que nombre de résidants n’ont pas les connaissances de base pour acquérir cette formation. Comme nous le savons, les capacités de lecture et d’écriture, ainsi que les compétences essentielles, sont nécessaires à la productivité en milieu de travail. Or, beaucoup d’adultes en âge de travailler dans les collectivités nordiques éloignées ne savent ni lire, ni écrire ou compter, n’ont pas la capacité de résoudre des problèmes et ne possèdent pas d’autres compétences essentielles.

Enfin, des témoins ont indiqué au Comité que même si le secteur privé contribue au développement des compétences, il faut informer davantage les résidants des collectivités nordiques au sujet des programmes sociaux et du marché du travail offerts par Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC). Certes, l’éducation relève de la compétence des provinces, mais RHDCC y participe également en offrant divers programmes : programmes d’apprentissage, Stratégie emploi jeunesse, programmes destinés aux Autochtones, etc.[13].

PARTIE 3 : RELEVER LES DÉFIS QUI SE PRÉSENTENT DANS LES COLLECTIVITÉS NORDIQUES ÉLOIGNÉES SUR LE PLAN DE LA MAIN D'OEUVRE ET DU DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES

A. Domaines d’action prioritaires

1. Resserrer le lien entre le développement des compétences et la demande de main-d’œuvre

Les employeurs des collectivités nordiques éloignées ont signalé au Comité qu’il y a un écart entre les compétences nécessaires pour combler les emplois offerts dans leurs secteurs d’activité et les compétences de la main-d’œuvre locale. La grande majorité des témoins ont indiqué qu’il fallait réévaluer les programmes d’enseignement, de développement des compétences, de formation reliée aux métiers et de perfectionnement de la main-d’œuvre, d’une part, pour mieux les harmoniser aux besoins uniques des employeurs dans les collectivités nordiques éloignées et, d’autre part, pour leur allouer suffisamment de fonds.

Des témoins ont mentionné au Comité que pour faciliter l’acquisition de compétences propres aux éventuels emplois dans les collectivités nordiques, il fallait se concentrer davantage sur l’acquisition de compétences dont les résidants ont besoin, tout en faisant preuve d’une plus grande souplesse. D’autres modèles de formation s’imposent également, dont les cours en ligne et les programmes adaptés à la culture.

De nombreux témoins ont souligné l’importance de l’information sur le marché du travail (IMT) détaillée, précise et d’actualité. RHDCC est le principal fournisseur de produits et de services d’IMT pour les chercheurs d’emploi, les employeurs et les établissements d’apprentissage. Travailler au Canada[14] est le titre d’un site Web du gouvernement fédéral qui s’articule autour de l’IMT et qui offre des analyses détaillées des perspectives d’emploi par province et parfois par région à l’intérieur d’une même province. Des témoins ont indiqué que cette plateforme en ligne est particulièrement utile pour mieux apparier les compétences des chercheurs d’emploi et les compétences dont les employeurs ont besoin. Le Comité croit que l’IMT deviendra de plus en plus importante au cours de la prochaine décennie et que le gouvernement du Canada devrait s’efforcer à continuer de fournir les produits et les services d’IMT les plus fiables qui soient aux collectivités nordiques éloignées et à les améliorer.

De plus, le Comité a été renseigné sur le rôle important que jouent les conseils sectoriels dans l’élaboration de l’IMT destinée à des industries en particulier, et sur l’utilité de l’IMT pour apparier la demande et l’offre de main-d’œuvre. Le Comité a reçu à cet effet le témoignage du Conseil sectoriel de la construction (CSC), organisme national qui est dirigé par l’industrie et qui effectue des recherches sur les moyens de créer une main-d’œuvre hautement qualifiée. Comme c’est le cas pour les autres conseils sectoriels, la priorité absolue du CSC est l’élaboration d’IMT pour le secteur qu’il représente.

Le Programme des conseils sectoriels de RHDCC « appuie les partenariats officiels d’entreprises et d’autres intervenants clés à l’échelle nationale qui traitent les enjeux liés à l’investissement dans les ressources humaines et au perfectionnement des compétences en milieu de travail dans un secteur économique donné[15] ». Il s’agit d’un programme de contributions qui fournit des fonds pour la recherche orientée vers la demande et pour des projets proposés par les conseils sectoriels ainsi que par d’autres organismes dont le travail porte sur le développement des compétences. En 2010-2011, le gouvernement fédéral a versé des contributions d’une valeur totale de 22,4 millions de dollars dans le cadre de ce programme[16].

Par suite de son examen stratégique global, le gouvernement du Canada a décidé d’apporter des modifications au financement du Programme des conseils sectoriels de RHDCC. « Ces changements toucheront tous les conseils sectoriels […] quoique de façons différentes. À partir du 31 mars 2013, le financement ’de base‘ (c.-à-d. des dépenses qui ne sont pas reliées à un projet particulier) prendra fin[17].» Des témoins ont fait état de l’incidence possible de ces compressions budgétaires sur les conseils sectoriels. Un témoin représentant le Conseil des ressources humaines de l’industrie minière (RHiM) a expliqué au Comité que le Conseil s’adapterait aux compressions et continuerait de travailler à résoudre les problèmes de ressources humaines dans l’industrie minière.

Comme vous le savez sans doute, la ministre Diane Finley a annoncé cette année que des changements seraient apportés au Programme des conseils sectoriels et au financement de notre organisation. Même si ces changements auront une influence assez importante sur le Conseil des RHiM, nous examinons toutes les options pour réduire les effets de la réduction du financement. Nous allons continuer de cerner et de régler les problèmes de ressources humaines dans l'industrie minière[18].

Ryan Montpellier,
Conseil des ressources humaines de l’industrie minière

Bien des témoins ont indiqué que les équipes de ressources humaines qui prennent part aux grands projets de ressources naturelles doivent être proactives et amener les collectivités à participer rapidement aux projets afin d’avoir le temps nécessaire pour tirer parti du potentiel de la main-d’œuvre locale. Il faut renforcer le lien entre les besoins futurs des entreprises en matière de compétences spécialisées et les programmes de développement des compétences offerts aux personnes et aux chercheurs d’emploi dans les collectivités environnantes.

Il faut que la formation soit axée sur les domaines dans lesquels il y a des emplois. Nous allons devoir harmoniser notre système d'éducation à notre système de formation pour qu'il tienne compte des domaines dans lesquels nous prévoyons qu'il y aura des emplois. Si ces emplois ne sont pas là où nous les attendions, nous aurons au moins formé des gens à des domaines dans lesquels nous pensons, sur la base des déterminants de l'économie, qu’il devrait y en avoir à l'avenir[19].

Kelly Lendsay,
Conseil des ressources humaines autochtones

Le Comité a également été informé des efforts que déploient les entreprises pour collaborer avec les collèges communautaires, les autres établissements d’apprentissage et les collectivités locales en vue d’offrir une formation ponctuelle vraiment orientée vers les besoins des employeurs. Essentiellement, la formation ponctuelle touche les programmes de développement des compétences qui sont élaborés pour combler certaines perspectives d’emploi.

Des programmes d’information sur les carrières, de développement des compétences ciblées et de formation ponctuelle sont des éléments essentiels de toute stratégie de développement de la main-d’œuvre qui vise à répondre aux besoins des employeurs et qui cherche à intégrer la population locale à la main-d’œuvre. Les témoins convenaient qu’une telle approche est une solution gagnante à tous points de vue. Les employeurs peuvent recruter non seulement une main-d’œuvre qualifiée, mais également une main-d’œuvre locale dont le taux de rétention est très élevé; les chômeurs locaux et les gens qui ne font pas partie de la main-d’œuvre peuvent acquérir les compétences dont ils ont besoin pour travailler et toucher un salaire décent.

La solution pour combler l’écart entre la demande et l’offre de travailleurs réside dans la création de solides partenariats entre tous les ordres de gouvernement, les dirigeants autochtones, les établissements d’apprentissage, les organismes communautaires, les employeurs et la main-d’œuvre locale. Ces partenariats permettent d’établir des liens plus étroits entre les programmes de développement des compétences et les postes à pourvoir dans les collectivités nordiques éloignées. Tout au long de son étude, le Comité a pris connaissance des nombreux partenariats fructueux, dont certains sont exposés dans la partie 3D du présent rapport.

Recommandation 1

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada se joigne à l’industrie, aux gouvernements provinciaux et territoriaux et aux dirigeants autochtones, pour s’assurer que les programmes de développement des compétences répondent aux besoins des employeurs et des employés.

Il conviendrait également de revoir les programmes de développement des compétences offerts aux résidants des collectivités nordiques afin qu’ils tiennent compte des compétences recherchées par les employeurs, notamment dans le secteur des ressources naturelles, le plus important employeur dans les collectivités nordiques éloignées.

2. Accroître le développement des compétences et la formation

Des témoins ont rapporté que les institutions offrant de la formation sont moins nombreuses dans les collectivités nordiques éloignées. Ces institutions sont souvent situées dans la plus grande collectivité de la région et peuvent être éloignées des plus petites collectivités. Le Programme d’infrastructure du savoir a été créé de manière temporaire lors du Budget de 2009. Des représentants d’Industrie Canada ont expliqué aux membres du Comité que 52 des projets financés grâce à ce programme étaient situés dans des communautés de moins de 10 000 habitants, dont sept dans des communautés de moins de 1 000 habitants. Ces projets visaient notamment la construction de centres d’apprentissage communautaires dans des régions éloignées.

Recommandation 2

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada évalue si le Programme d’infrastructure du savoir a permis de répondre adéquatement aux besoins en infrastructure liés aux institutions d’enseignement situées dans des collectivités nordiques éloignées, si ce programme devrait être reconduit et si de nouvelles sommes devraient y être allouées.

Il existe plusieurs moyens d’améliorer les compétences dans les collectivités nordiques éloignées. Un grand nombre de programmes de RHDCC touchent le développement des compétences. La connaissance de ces programmes doit être plus répandue. À cet égard, un représentant de RHDCC a parlé d’une initiative de Service Canada ayant permis de mieux faire connaître certains programmes.

Au Nunavut, à titre d'exemple, où bon nombre de personnes ne connaissaient qu'un faible nombre des programmes offerts par RHDCC jusqu'à tout récemment, des agents de Service Canada se déplacent maintenant dans les régions rurales et éloignées afin de mieux faire connaître nos programmes sociaux et relatifs au marché du travail. À la suite de cette initiative de sensibilisation, menée de concert avec les aînés au sein des collectivités, la participation aux programmes offerts, comme Emplois d'été Canada, a augmenté considérablement, passant de trois demandes au commencement du programme à environ 50 demandes cette année[20].

Louis Beauséjour,
Ressources humaines et Développement des compétences Canada

Plusieurs témoins ont souligné que les programmes du gouvernement fédéral devraient être plus flexibles pour pouvoir s’adapter aux réalités des différentes collectivités nordiques éloignées. Les programmes doivent aussi être à l’écoute des besoins de l’industrie en termes de compétences.

Les raisons pour lesquelles les programmes d'éducation et de formation sont incapables de produire les résultats escomptés sont complexes. Le problème réside bien davantage dans le manque de concertation et de souplesse que dans le financement. Les programmes d'éducation et de formation correspondant aux objectifs provinciaux ou territoriaux — et, dans le cas des programmes autochtones, nationaux — peuvent ne pas disposer de la concertation ou de la souplesse nécessaire pour répondre aux besoins des résidants des collectivités éloignées et de leurs éventuels employeurs[21].

Susanna Cluff-Clyburne,
Chambre de commerce du Canada

Recommandation 3

Le gouvernement du Canada doit s’assurer que dans les collectivités nordiques éloignées, les projets financés par ses programmes visant le développement des compétences répondent aux critères suivants : qu’ils soient élaborés sur la base d’un partenariat solide avec les intervenants locaux et autochtones, soit des représentants des communautés, du milieu de l’éducation ou de l’industrie; et qu’ils soient plus flexibles pour s’adapter aux réalités particulières de chaque communauté.

Certains des programmes de RHDCC touchant la formation et le développement des compétences ciblent des groupes particuliers[22].

Les jeunes

Les élèves du secondaire vivant dans les collectivités nordiques éloignées doivent être davantage sensibilisés aux occasions d’emploi, notamment dans le secteur des ressources naturelles. Ils doivent également être bien au fait des avantages de l’obtention d’un diplôme d’études secondaires et d’études postsecondaires (p. ex. une formation collégiale ou universitaire, ou encore un programme d’apprenti menant à un métier spécialisé). L’IMT doit non seulement être disponible, mais aussi être convaincante et savoir rejoindre les jeunes.

D’après un rapport du Conseil canadien sur l’apprentissage, les élèves provenant de milieux ruraux avaient un taux de décrochage du secondaire beaucoup plus élevé que les élèves de milieux urbains (16,4 % contre 9,2 % en 2004-2005)[23]. Les résultats à des tests internationaux comme ceux du Programme international de suivi des acquis de 2009 étaient plus faibles dans les milieux ruraux en mathématiques, en lecture et en sciences.

Les métiers spécialisés représentent une plus grande part de l’emploi dans les collectivités nordiques éloignées que dans les milieux urbains. Par exemple, en 2011, les métiers de la construction, les autres métiers et les professions propres au secteur primaire représentaient 6,7 % de l’emploi total à Toronto, mais 14,4 % de l’emploi total dans le nord-est de l’Ontario[24]. L’importance de valoriser ce type de métiers dans les écoles secondaires auprès des jeunes vivant dans des collectivités nordiques éloignées, en particulier pour ceux qui éprouvent plus de difficultés scolaires et qui sont plus susceptibles de ne pas terminer leurs études secondaires, a été mentionnée par de nombreux témoins.

Le gouvernement fédéral offre certaines mesures incitatives à l’apprentissage de métiers spécialisés, comme la Subvention incitative aux apprentis d’une valeur de 1 000 $ par année (2 000 $ au total) et une déduction fiscale pour l’achat de certains outils. RHDCC est aussi responsable du Programme des normes interprovinciales Sceau rouge, qui permet une meilleure mobilité interprovinciale pour les personnes qui réussissent l’examen dans l’un des 52 métiers spécialisés du programme.

Un autre ensemble de programmes s’adressant aux jeunes est la Stratégie emploi jeunesse, qui comprend le programme Emplois d’été Canada, qui permet aux jeunes d’acquérir une expérience de travail pendant l’été, et d’autres programmes qui visent à augmenter l’employabilité des jeunes.

Recommandation 4

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada offre davantage d’information sur le marché du travail s’adressant aux élèves du secondaire des collectivités nordiques éloignées, comme l’information sur les perspectives d’emploi dans leurs régions et sur les avantages découlant de l’obtention d’un diplôme d’études secondaires et postsecondaires (par exemple, des études d’apprentis ou des études collégiales ou universitaires). Cette campagne de sensibilisation devrait utiliser non seulement les moyens traditionnels de sensibilisation, mais aussi des moyens plus novateurs pour atteindre la jeunesse, par exemple une tournée des écoles et des centres communautaires par des représentants de Service Canada ou du secteur privé ou une campagne d’information dans les médias locaux ou sociaux.

Les employés

Le problème du manque de compétences de base (écriture, lecture et mathématiques) a aussi été évoqué par certains témoins comme un obstacle au développement des compétences chez les adultes, car les employeurs se font plus hésitants à offrir de la formation à leurs employés si ceux-ci n’ont pas les compétences de base pour réussir et mettre à profit cette formation.

À l’aide du Programme d’apprentissage, d’alphabétisation et d’acquisition des compétences essentielles pour les adultes, RHDCC « travaille en partenariat pour offrir aux Canadiens des occasions d’acquérir les connaissances, les capacités de lecture et d’écriture, les aptitudes à l’apprentissage et les compétences essentielles dont ils ont besoin pour jouer pleinement leur rôle dans une économie et une société axées sur le savoir[25] ». Les dépenses prévues sont de 21,5 millions de dollars par année de 2011-2012 à 2013-2014. Évidemment, ces sommes ne sont pas toutes dépensées dans des collectivités nordiques éloignées.

Recommandation 5

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada évalue spécifiquement si le Programme d’apprentissage, d’alphabétisation et d’acquisition des compétences essentielles pour les adultes répond adéquatement aux besoins des collectivités nordiques éloignées et, s’il est jugé nécessaire, qu’il accroisse le financement dispensé dans ces régions par le biais de ce programme.

Les chômeurs

Par le biais des ententes sur le développement du marché du travail (EDMT), qui visent la clientèle de l’assurance-emploi, le gouvernement fédéral verse 1,95 milliard de dollars par année aux provinces et territoires qui sont responsables d’élaborer et d’administrer des programmes de formation à l’échelle locale. Les ententes sur le marché du travail (EMT) visent les autres personnes sans emploi.

Dans le cadre des EMT, « chaque province et territoire doit effectuer une évaluation de l’impact et de l’efficacité de leur EMT d’ici mars 2013. Ces administrations peuvent choisir d’effectuer l’évaluation de façon indépendante ou de la mener conjointement avec le Canada[26]». Les EDMT comprennent également des clauses portant sur l’imputabilité et l’échange d’information entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux.

Les représentants de RHDCC ont affirmé aux membres du Comité que ce partage de responsabilités demeure le meilleur moyen de s’assurer que les programmes soient plus adaptés aux besoins particuliers rencontrés dans les différentes provinces et dans les territoires.

Les personnes handicapées

Il existe également des EMT concernant les personnes handicapées et un Fonds d’intégration pour les personnes handicapées, destinés à accroître la participation des personnes handicapées au marché du travail.

Les travailleurs âgés

L’Initiative ciblée pour les travailleurs âgés est un programme à frais partagés entre les provinces et territoires et le gouvernement fédéral, ayant pour but d’améliorer l’employabilité des personnes âgées de 55 à 64 ans et de leur permettre de se recycler, d’acquérir des compétences et de retourner sur le marché du travail. Le programme vise surtout les communautés de plus petite taille, où le taux de chômage est élevé et qui dépendent souvent d’un seul secteur d’activité important.

3. Améliorer les résultats scolaires et sur le marché du travail des Autochtones vivant dans les collectivités nordiques éloignées

Éducation autochtone

Le nord du Canada, comme nous le savons, est le foyer de très grandes populations autochtones. Selon le Recensement de 2006, la proportion des Peuples autochtones était plus élevée dans les provinces et les territoires qui sont plus ruraux et nordiques : au Nunavut (85 %), dans les Territoires du Nord-Ouest (50 %), au Yukon (25 %), au Manitoba (15 %) et en Saskatchewan (15 %).

Le Comité a appris que plus de 400 000 jeunes autochtones seront en âge d'entrer sur le marché du travail en 2020. Cependant, les Peuples autochtones vivant dans les réserves doivent surmonter des obstacles très complexes afin de pouvoir participer aux programmes de développement des compétences et d’intégration à l'emploi.

Il est bien connu que la scolarité des Autochtones doit être améliorée pour hausser leur taux d’emploi. Le manque d’instruction et de formation d’une grande partie de la population des collectivités nordiques éloignées empêche leur participation à des programmes de développement des compétences et leur intégration sur le marché du travail. Pour un pays aussi développé que le Canada, le taux de décrochage scolaire des Autochtones au secondaire est beaucoup trop élevé.

Puisqu'un grand nombre de collectivités éloignées sont autochtones, le développement économique est freiné par l'incapacité du système d'éducation à faire en sorte que les jeunes autochtones obtiennent leur diplôme d'études secondaires et qu'ils aient la possibilité d'entreprendre des études postsecondaires ou une formation professionnelle. Comme vous le savez tous, le diplôme d'études secondaires ou son équivalent est en général le minimum demandé par les employeurs[27].

Susanna Cluff-Clyburne,
Chambre de commerce du Canada

En 2006, 34 % des Autochtones âgés de 25 à 64 ans n’avaient pas de diplômes d’études secondaires, comparativement à 15 % pour le reste de la population. Cet écart était encore plus marqué chez les Inuits et les Premières nations vivant dans les réserves. Parmi ceux-ci, environ la moitié des adultes n’avaient pas terminé leurs études secondaires. Le Comité a également entendu qu’au Nunavut, à peine 25 % des jeunes obtiennent leur diplôme d'études secondaires. Malgré cela, un nombre croissant d’Autochtones poursuivent et terminent leurs études postsecondaires. En effet, en 2006, 14 % avaient un certificat d’une école de métiers, 19 %, un diplôme d’études collégiales, et 8 %, un grade universitaire (comparativement à 6 % en 2001)[28].

De plus, le Comité a entendu des témoins qui ont soulevé le manque de connaissances de base en lecture, en écriture et en mathématiques chez les Peuples autochtones, ce qui nuit à l’apprentissage d’un métier. Même si l’entreprise privée souhaite former la main-d’œuvre dans les collectivités nordiques éloignées, le faible taux d’alphabétisation limite les possibilités de développement des compétences.

Afin de remédier au problème de l’éducation autochtone, le gouvernement du Canada a entrepris, entre autres, en collaboration avec l'Assemblée des Premières nations, la mise en place d’un Panel national sur l'éducation primaire et secondaire des Premières nations (Panel national). Ce processus de mobilisation avait pour but l'élaboration d'options, notamment législatives, afin d'améliorer les résultats à l'école primaire et secondaire des enfants des Premières nations qui vivent dans des réserves. Le 8 février 2012, le rapport du Panel national Cultiver l’esprit d’apprentissage chez les élèves des Premières Nations fut publié. Celui-ci comprend cinq recommandations relativement à l’éducation.

Recommandation 6

Le Comité recommande qu’Affaires autochtones et Développement du Nord Canada scrute le rapport Cultiver l’esprit d’apprentissage chez les élèves des Premières Nations et implante les recommandations jugées prioritaires, tout en tenant compte du fait que le Canada traverse une période de contraintes budgétaires.

Affaires autochtones et Développement du Nord Canada est chargé du financement de l’éducation des Premières nations sur les réserves. Le financement est versé aux conseils de bande pour l’administration. Bien que les Premières nations soient tenues par le ministère d’offrir un programme équivalent à celui de la province où elles se situent – et par des enseignants approuvés par la province – elles reçoivent moins d’argent par élève que ce que les provinces versent pour les élèves dont elles sont directement responsables. Plusieurs témoins ont mentionné que cette iniquité dans le financement fait en sorte qu’il est difficile d’offrir une éducation adéquate aux enfants et aux jeunes des Premières nations.

D’autres facteurs influencent aussi le fait que les enfants et les jeunes des Premières nations ont de la difficulté à poursuivre leurs études comme la pauvreté, le manque de valorisation de l’école par les parents et, dans certains cas, le manque de places disponibles pour accueillir les élèves dans les écoles autochtones.

Les problèmes sont nombreux en ce qui concerne l'éducation de la maternelle à la 12e année, mais je vous en citerai un : le financement des étudiants adultes.

Si vous vous rendez dans une classe de 10e année d'une école autochtone du Nord en septembre, vous y verrez des élèves qui restent debout avec leurs livres parce qu'il n'y a pas suffisamment de sièges. C'est peut-être imputable à la pauvreté, mais on observe que le taux de décrochage est élevé au début et au milieu du secondaire. Au fond, nous ne répondons pas aux besoins de ces enfants, qui abandonnent les études en octobre. Ce décrochage a d'énormes conséquences négatives puisqu'il nous prive d'une main-d'œuvre mobile et disponible, car il faut terminer ses études secondaires pour pouvoir exercer un métier[29].

Gary Merasty,
Saskatchewan Mining Association

Le Plan d’action économique de 2012 reconnaît l’importance d’obtenir la participation des membres des Premières nations à l’économie canadienne. À cette fin, on y propose d’investir dans le domaine de l’éducation en offrant des programmes d’alphabétisation pour les jeunes enfants autochtones; la construction et la rénovation des écoles dans les réserves; l’amélioration du Programme d’Aide au revenu pour les personnes qui habitent dans les réserves; la promotion des programmes de formation pour aider les personnes aptes à travailler à se trouver de l’emploi; le renouvellement de la Stratégie pour les Autochtones en milieu urbain afin d’améliorer leurs perspectives économiques; et, la présentation d’un projet de loi sur l’éducation des Premières nations afin de mettre en place des systèmes d’éducation solides et financièrement responsables dans les réserves. Le financement annoncé est de 275 millions de dollars sur trois ans pour appuyer l’éducation des Premières nations et pour la construction et la rénovation des écoles dans les réserves. L’annonce de ce financement fut appréciée par certains groupes autochtones qui voient celui-ci comme étant un premier pas dans la bonne direction. Depuis plusieurs années, les représentants autochtones revendiquent qu’un montant d’au moins 500 millions de dollars s’avèrerait nécessaire pour remédier aux problèmes en matière d’éducation des membres des Premières nations.

Toutefois, la question du financement ne constitue qu’un des problèmes à traiter. En effet, il y a aussi dans certains cas un manque d’intérêt à poursuivre des études secondaires ou postsecondaires. Quelques témoins ont suggéré que le gouvernement fédéral devrait, avant tout, essayer de remédier à ces lacunes en développant des stratégies permettant de susciter l’intérêt des jeunes à poursuivre leurs études. Il faut aussi sensibiliser les parents au fait qu’aller à l’école est une chose importante. Un témoin a mentionné qu’une des raisons qui explique le manque d’importance vouée à l’école demeure les mauvais souvenirs laissés par les pensionnats indiens. Le Comité a entendu qu’une des stratégies qui fut utilisée pour remédier à cet obstacle a été entreprise au Nunavut par l’intermédiaire d’une série de documents de politiques et de plans en matière d'éducation intitulée Les premiers Canadiens, les Canadiens en premier. Ce programme était destiné aux parents afin de leur permettre d’établir un lien avec les écoles et de les sensibiliser au fait qu’il est important d’y envoyer leurs enfants.

Les jeunes des communautés autochtones éprouvent aussi des difficultés lorsqu’ils doivent quitter leur famille et leur réserve pour poursuivre leurs études. Il arrive fréquemment que ce soit la première fois que ces jeunes quittent leur communauté. Le Comité a entendu qu’il pourrait être utile d’établir des programmes de transition qui permettraient à ces jeunes de passer quelques semaines en centre urbain ou dans la région où se trouve l’établissement scolaire avant le début de leurs études afin qu’ils s’intègrent et qu’ils s’adaptent plus facilement à leur nouveau milieu.

Les stages de travail représentent également des possibilités intéressantes d’intégration comme l’initiative d’Ontario Power Generation (OPG) qui a créé le prix d’excellence John Wesley Beaver permettant à un garçon et une fille d’une communauté autochtone de participer à un stage de travail. Le programme de mentorat permet aussi de former des employés et de les embaucher, parfois à un niveau de base, pour éventuellement occuper des postes de gestion ou de supervision. Ceux ou celles qui obtiennent des postes à l’OPG peuvent servir de modèle et motiver d’autres étudiants autochtones à poursuivre des études postsecondaires et peut-être même une carrière avec l’entreprise.

Le Comité a entendu qu’il faudrait aussi créer des activités de sensibilisation aux carrières et offrir des formations ciblées qui permettent par la suite d’obtenir un emploi rapidement. Lorsque les formations sont offertes dans les collectivités mêmes, elles s’avèrent d’autant plus efficaces.

Recommandation 7

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada continue de faciliter la création de partenariats entre les gouvernements, les industries, les institutions scolaires, et les collectivités autochtones dans les milieux nordiques éloignés afin de créer des programmes de développement des compétences innovateurs qui respectent la culture autochtone, présentent un intérêt pour les étudiants autochtones et les motivent à poursuivre leurs études secondaires et postsecondaires.

Recommandation 8

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, les communautés autochtones et les établissements scolaires, continue d’appuyer la création de programmes de transition plus efficaces pour les étudiants des collectivités nordiques éloignées afin qu’ils puissent s’adapter plus facilement à leur nouveau milieu lorsqu’ils quittent leur réserve pour poursuivre leurs études secondaires et postsecondaires.

Initiatives et programmes de développement des compétences et d’emploi

RHDCC a introduit la Stratégie de formation pour les compétences et l’emploi destinée aux Autochtones (SFCEA ou Stratégie) le 1er avril 2010[30]. Le but de la Stratégie est de permettre aux membres des Premières nations, Inuits et Métis de trouver de bons emplois sur le marché du travail canadien. La Stratégie appuie également le développement des compétences qui sont convoitées sur le marché du travail par l’établissement de partenariats avec le secteur privé, les provinces, les territoires et les groupes autochtones. Elle met aussi l’accent sur la responsabilisation et l’obtention de résultats.

Environ 80 organismes œuvrant sous la SFCEA offrent des services qui soutiennent les clients autochtones locaux afin qu’ils participent à l’économie canadienne en se trouvant des emplois intéressants et durables. Les signataires d’ententes autochtones conçoivent et exécutent des programmes et des services qui répondent aux besoins particuliers de leurs clients. Ces services aident les jeunes autochtones à faire une transition réussie de l’école au travail ou à retourner aux études, et financent également des programmes de garde d’enfants[31].

Le conseil sectoriel de la construction a travaillé avec les signataires d'ententes de la Stratégie de formation pour les compétences et l'emploi destinée aux Autochtones au cours des six dernières années pour forger des liens entre les collectivités autochtones et l'industrie de la construction. Les 80 signataires d'ententes SFCEA possèdent près de 400 points de service au Canada, constituent un lien direct avec les jeunes autochtones et fournissent de la formation et des services d'orientation — entre autres services — dans leurs collectivités[32].

Rosemary Sparks,
Conseil sectoriel de la construction

Pour les années 2010 et 2011, une somme de 254,5 millions de dollars fut dépensée pour mettre en œuvre la SFCEA et a donc permis à : 49 000 clients de terminer un programme d’étude ou obtenir un service afin d’intégrer le marché du travail; 7 175 clients de faire un retour aux études; et à 14 324 clients de trouver un emploi. De plus, 8 500 places en garderie furent offertes dans plus de 450 collectivités inuites et des Premières nations au Canada, permettant aux parents de poursuivre des études et/ou de se trouver un emploi.

D’autre part, le programme Partenariats pour les compétences et l’emploi des Autochtones (PCEA) est une initiative nationale qui cible le développement des compétences et favorise la participation croissante des Autochtones aux principaux projets de développement économique grâce à la création de partenariats avec leurs communautés. Le Fonds pour les compétences et les partenariats — Autochtones (FCP), lancé en juillet 2010, offre un financement de 210 millions sur cinq ans pour des projets qui visent le développement des compétences et l’intégration des Premières nations, Inuits et Métis au marché du travail. Les projets qui sont financés doivent favoriser l’innovation, les partenariats et de nouvelles façons d’offrir la prestation de services[33]. Le Comité a entendu que deux appels de propositions furent lancés dans le cadre du FCP et que 400 propositions furent reçues.

Par exemple, le Fonds pour les compétences et les partenariats de RHDCC a récemment investi 3,2 millions de dollars dans le projet More Than a Silver Lining de la Mine Training Society dans les Territoires du Nord-Ouest. Le projet aidera 225 Autochtones de cinq collectivités à suivre de la formation et à acquérir de l'expérience dans le secteur minier, en plus d'aider 70 d'entre eux à décrocher un emploi dans la mine[34].

Louis Beauséjour,
Ressources humaines et Développement des compétences

Le Comité a aussi entendu des témoins au sujet d’un autre programme intéressant, le Northern Career Quest Partnership. Selon un témoin, il s’agirait du programme le plus important au Canada recevant des contributions de 33 millions de dollars. Il vise les programmes d’emploi et de formation pour les Premières nations et les Métis du nord de la Saskatchewan. Environ 3 000 membres des Premières nations et des Métis ont posé leur candidature pour obtenir 1 500 places en formation et 750 emplois offerts.

Les témoins ont aussi mentionné d’autres initiatives de développement des compétences et d’emploi qui ont du succès auprès des collectivités nordiques éloignées. Entre autres, un projet de deux véhicules récréatifs aménagés avec des ordinateurs fut instauré par l'Institut indien des technologies de la Saskatchewan avec Affaires autochtones et Développement du Nord Canada pour offrir directement aux Premières nations de la province un accès à des programmes disponibles sur internet, par exemple à des programmes présentant des possibilités de carrière.

De plus, le Comité a entendu que Mattagami inférieur est un projet exemplaire de 2,6 milliards de dollars développé par OPG dans le nord de l'Ontario. Des stages en milieu de travail furent offerts par l’intermédiaire de ce projet permettant d’informer et de susciter l’intérêt des membres des communautés autochtones aux emplois disponibles, particulièrement dans le domaine des services de traiteur, de l'arpentage et du travail sur les routes, et donnant confiance aux personnes qui ont été sans emploi pendant une longue période.

Le conseil sectoriel de l’électricité a mis en œuvre un programme triennal de participation de la main-d’œuvre autochtone élaboré en deux étapes: formation et recrutement, et sensibilisation aux carrières possibles dans le domaine de l’électricité. Des camps pour jeunes autochtones sont aussi offerts afin de les informer des différentes possibilités de carrières et de développer leurs champs d’intérêt en mathématiques et en sciences.

General Electric Canada a également apporté son appui à l’organisation Actua, qui a créé un programme pour les Premières nations en sciences et technologies, offert aux enfants âgés de 9 à 15 ans. Ce programme suscite la curiosité des enfants aux domaines des sciences et de la technologie. Les activités offertes sont également adaptées à la culture autochtone et animées par des étudiants des Premières nations qui se rendent dans les collectivités nordiques éloignées.

Ce qui est surprenant est que, pour l'un des programmes donnés dans le Grand Nord, alors que d'habitude vous ne savez jamais combien d'enfants vont y assister, ils étaient 50 le premier jour. Le lendemain, ils étaient 100, puis 150, et tous les anciens sont également venus par la suite. Dans leurs commentaires, les participants ont expliqué que ce qui les a attirés est qu'on y disait la même chose qu'eux sur les changements climatiques, la raison pour laquelle ils chassent deux mois plus tôt, etc. Ce genre de programme a des effets marqués et les réactions des enfants, qui veulent maintenant faire quelque chose dans le domaine des sciences et de la technologie, ont été particulièrement convaincantes[35].

Kim Warburton,
General Electric Canada.

De plus, le secteur minier emploie beaucoup d’Autochtones et plusieurs programmes ont eu du succès dans ce secteur, notamment le PCEA et le programme de Compétences essentielles à l'industrie minière qui est un programme de formation préalable à l'emploi qui s'adresse aux jeunes autochtones. Cameco Corporation est également une entreprise exemplaire qui investit dans la formation et l’acquisition d’expérience de travail pour les membres des collectivités autochtones.

Comme vous le savez tous, plusieurs sociétés minières emploient beaucoup d'Autochtones. En fait, le secteur minier est le principal employeur privé des Autochtones. Environ 7,5 p. 100   des travailleurs miniers au pays ont déclaré qu'ils étaient Autochtones dans le Recensement de 2006. D'après notre analyse, ils sont près de 10 p. 100 à l'heure actuelle, soit entre 17 000 et 20 000. Si je ne m'abuse, vous avez entendu les représentants de Cameco, cette semaine. Cette société minière donne un excellent exemple. Elle n'est pas la seule, mais elle fait un très bon travail pour attirer et fidéliser les Autochtones[36].

Ryan Montpellier,
Conseil des ressources humaines de l'industrie minière

En dernier lieu, plusieurs autres entreprises minières financent des programmes d’alphabétisation et de formation en milieu de travail afin que les employés acquièrent les compétences requises pour occuper un emploi. Les employés peuvent même obtenir un diplôme de formation générale et des cours sur l’équipement qu’ils utilisent dans leur travail. Le Comité a entendu que ces initiatives sont offertes dans les mines des Territoires du Nord-Ouest de Diavik et Ekati avec beaucoup de succès.

Recommandation 9

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada offre son appui aux programmes financés par le secteur privé qui offrent des stages et des formations en milieu de travail aux Peuples autochtones vivant dans les collectivités nordiques éloignées, par exemple, par un crédit d’impôt ou une autre mesure.

4. Améliorer l’infrastructure dans les collectivités nordiques éloignées

De nombreux témoins se sont dits préoccupés par le manque d’infrastructure dans les collectivités nordiques éloignées et que les collectivités ont besoin de sources d’énergie abordables, fiables et efficaces; de moyens de transport économiques et adéquats; de sources d’eau propres et abondantes. Il faut aussi améliorer les conditions de vie générales dans les réserves et les collectivités autochtones.

De plus, d’autres facteurs nuisent au développement d’une infrastructure propice au développement de l’entreprise dans les communautés nordiques éloignées, dont l’eau propre, l’énergie et le transport.

La première entrave touche l'énergie. Nombre des nouveaux développements qui surviennent dans les petites collectivités nordiques se font dans des endroits qui ne sont pas reliés au réseau. La difficulté est de fournir une alimentation fiable en électricité à ces collectivités pour leur permettre d'abandonner le diesel qui s'avère très coûteux et très polluant.

L'autre domaine dans lequel nous avons relevé des entraves est celui de l'eau propre. Un grand nombre de collectivités estiment qu'elles ne disposent pas maintenant de ressources     hydriques satisfaisantes, en particulier si elles veulent développer de nouveaux projets d'exploitation des       ressources, dans le secteur forestier ou dans le secteur minier […]

L'autre domaine qui a été évoqué est celui des transports, aussi bien pour se rendre dans une région que pour en sortir. Certaines de ces collectivités ne sont accessibles qu'en avion. Pour d'autres, on a le choix entre l'avion et d'autres moyens de transport. Certaines collectivités existent déjà alors que d'autres sont construites à partir de rien. Le coût du transport est un frein pour les gens qui veulent s'y rendre, et également pour ceux qui y résident et qui veulent en sortir […][37]

Ross Hornby,
General Electric Canada

En ce qui concerne plus précisément le développement des compétences dans les collectivités nordiques éloignées, les témoins ont fait part au Comité d’un certain nombre de préoccupations concernant l’accès à la connectivité à large bande. Des témoins ont expliqué au Comité que l’accès fiable à Internet à haut débit est nécessaire pour offrir des services, faire des affaires, fournir des services de santé en ligne, communiquer de l’information et mettre en œuvre des programmes de développement des compétences à l’intention des résidants des collectivités nordiques éloignées et, tout particulièrement, pour doter les écoles dans les réserves d’outils d’apprentissage en ligne. Les employeurs craignent aussi de ne pouvoir offrir des possibilités d’apprentissage à distance sans l’accès fiable à Internet à haut débit.

La connectivité est un gros problème dans les écoles du Nord. Plus elles sont éloignées, plus ces collectivités ont du mal à recruter des professeurs qualifiés. Il est utile d’avoir accès à Internet et de pouvoir utiliser cette technologie pour donner des cours spécialisés comme les mathématiques et les sciences, deux matières qui sont rarement enseignées dans le Nord. Pour être admis dans les programmes d’apprentissage et dans pratiquement tout autre programme, il faut connaître les mathématiques et les sciences[38].

Gary Merasty,
Cameco Corporation

Des témoins ont également dit au Comité qu’il est difficile d’élargir les occasions d’affaires en ligne sans améliorer l’accès à Internet et à la connectivité à large bande. Les services Internet à large bande sont aussi très importants du point de vue social, car ils permettent aux résidants des collectivités nordiques éloignées de se relier au reste du monde.

Dans le budget de 2009, le gouvernement fédéral a alloué 225 millions de dollars sur trois ans à Industrie Canada pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie d'expansion des services à large bande. Le volet le plus important de cette stratégie est le programme Large bande Canada : Un milieu rural branché[39].

Le programme prévoit une contribution unique non remboursable pour financer les déploiements de services à large bande dans des endroits où il ne serait pas économiquement viable autrement pour le secteur privé de le faire par ses propres moyens. À l'issue du processus de soumissions concurrentielles du programme, un financement fédéral pouvant atteindre 50 % des coûts admissibles d'un projet peut être consenti aux bénéficiaires admissibles, entre autres des entreprises privées ou des consortiums d'entreprises, des organismes à but non lucratif ainsi que des entités provinciales ou territoriales qui aménagent ou exploitent des infrastructures de services à large bande. Les projets visant à offrir des services aux communautés des Premières nations peuvent recevoir un financement additionnel d'autres sources fédérales, le financement fédéral maximal pouvant alors s'élever à 100 % des coûts admissibles[40].

Janet DiFrancesco,
Ministère de l’Industrie

Le programme Large bande Canada : Un milieu rural branché a pris fin le 31 mars 2012. Le Comité a appris que tous les projets entrepris dans le cadre de ce programme seront achevés à l’été 2012. Dans le budget de 2012, il est indiqué que ce programme a permis de fournir des services à large bande à plus de 210 000 foyers additionnels, dans des régions rurales et éloignées du Canada[41].

Le budget de 2012 comporte un plan de déploiement de services sans-fils évolués et indique que le gouvernement tiendra « des enchères pour les bandes spectrales de 700 MHz et de 2 500 MHz[42] ». Certaines mesures seront prises pour améliorer les services Internet sans fil dans les régions rurales du Canada. Le déploiement des services en milieu rural n’est pas une mince affaire. Les services Internet dans les petites collectivités nordiques éloignées ne profiteront probablement pas de ces enchères pour les bandes spectrales.

La notion de qualité des services Internet évolue sans cesse. Au début de 2011, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a établi un nouvel objectif selon lequel tous les Canadiens devraient avoir accès à des services Internet offrant une vitesse de téléchargement d’au moins 5 Mbps d’ici 2015. Pour mettre cet objectif en perspective, disons que le programme Large bande Canada : Un milieu rural branché avait un objectif d’au moins 1,5 Mbps.

La taille de certaines collectivités éloignées du Nord est si restreinte qu’elle justifie difficilement les gros investissements nécessaires pour la prestation de services sans-fils évolués. Les fournisseurs d’accès Internet n’ont pas les capacités financières requises pour créer une infrastructure à large bande plus solide dans ces collectivités.

Il n’existe pas de solution unique aux problèmes de connectivité dans les collectivités nordiques éloignées. Selon un représentant de General Electric Canada, la solution réside peut-être dans de meilleurs partenariats entre les entreprises, les fournisseurs, les producteurs, les gouvernements et d’autres intéressés. D’aucuns estiment qu’il faut continuer d’offrir des mesures incitatives aux fournisseurs d’accès Internetpour qu’ils continuent de développer l’infrastructure à large bande dans les collectivités nordiques éloignées durant les années à venir. La nouvelle technologie offre peut-être également un élément de réponse, par exemple le réseau de satellites classe transporteur récemment lancé, qui peut fournir des services Internet rapides et ininterrompus dans des régions très éloignées, de façon économique.

Le message transmis au Comité tout au long de son étude est clair. L’accès aux services à large bande est essentiel au développement des compétences dans les collectivités nordiques éloignées, et le gouvernement du Canada doit poursuivre ses efforts pour garantir cet accès.

Recommandation 10

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada envisage des options pour travailler avec les fournisseurs d’accès Internet, les entreprises, les gouvernements, les Peuples autochtones, les utilisateurs et les autres parties intéressées afin de mieux faciliter l'accessibilité, la fiabilité et la vitesse de large bande qui est disponible dans les endroits éloignés du Nord.

5. Processus de réglementation

Outre les questions déjà abordées, des témoins ont fait part de préoccupations au sujet du processus de réglementation applicable à l’approbation de nouveaux projets. Pour mieux apparier l’offre et la demande de main-d’œuvre, les employeurs doivent investir dans le développement des compétences au début de leurs projets. Par contre, si un projet est retardé à cause du processus de réglementation, l’employeur tardera probablement aussi à investir dans le développement des compétences.

L'investissement dans l'infrastructure réglementaire nous aiderait à accélérer bien des processus. Il y a beaucoup de chevauchement, en ce moment, ce qui cause beaucoup de perte de temps. Les problèmes de chevauchement entre les processus des gouvernements fédéral et provincial sont cause de pertes considérables de temps et d'argent. On peut aussi y attribuer la perte de redevances et d'occasions d'entrer plus rapidement en production, ce qui se traduirait par des avantages pour d'autres collectivités du Nord[43].

Gary Merasty,
Saskatchewan Mining Association

Un autre de nos membres, Aurora Energy Limited, travaille à un projet d'uranium de grande envergure au Labrador. Si les obstacles au niveau de la réglementation sont levés, Aurora prévoit recruter jusqu'à 700 travailleurs de la construction pour bâtir l'installation d'extraction et de concentration. Une fois le complexe construit, la compagnie devrait employer environ 400 travailleurs de façon continue. Beaucoup de ces emplois pourraient être occupés par des gens de la région, qui habitent dans des petites collectivités, très isolées, composées essentiellement d'Inuits, pour lesquels les taux d'emploi dans d'autres secteurs sont très faibles.

Le projet d'Aurora fournira aux gens de la côte du Labrador une occasion extraordinaire d'occuper un emploi rémunérateur et à long terme, près de chez eux. Les fonds et l'aide que fournira le gouvernement pour la formation amélioreront les possibilités qui seront ainsi offertes aux gens. Les années qui précéderont le démarrage véritable du projet Michelin devraient donc être mises à profit pour permettre aux travailleurs potentiels de terminer leurs études secondaires de façon à avoir accès plus facilement à des possibilités de formation d'exploitant de haut niveau que le projet offrira[44].

John Stewart,
Association nucléaire canadienne

Dans le budget de 2012, le gouvernement a répondu à cette question en annonçant de nouvelles mesures visant à rationaliser les processus d’approbation et en imposant un délai strict pour l’examen des grands projets. Pour éviter tout dédoublement, le gouvernement fédéral adoptera le principe d’un « seul examen par projet » pour les évaluations environnementales. Il déléguera la responsabilité de l’examen de certains grands projets aux provinces seulement si elles ont adopté des normes semblables aux siennes. Un délai ferme de deux ans sera établi pour les examens prévus par la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale, de 18 mois pour les projets relevant de la Loi sur l’Office national de l’énergie, et de 12 mois pour les évaluations courantes. Ces mesures tiennent compte des préoccupations exprimées par les témoins au cours de l’étude.

B. Pratiques exemplaires pour l’acquisition de compétences et de connaissances : partenariats publics-privés et initiatives du secteur privé

L’un des thèmes récurrents de l’étude est la nécessité d’offrir des programmes de développement des compétences en fonction des compétences recherchées par les employeurs dans les collectivités nordiques éloignées. Des témoins ont fait part au Comité de nombreux partenariats publics-privés qui sont fructueux et qui prévoient diverses initiatives de développement des compétences axées sur les besoins des employeurs et des résidants des collectivités en question. Ils ont également fait mention des gains d’efficience résultant de ces partenariats et d’initiatives du secteur privé dans la prestation de programmes de développement des compétences.

Dans le cadre des activités que nous menons ces jours-ci dans le domaine de l'éducation, du développement social et du développement économique, nous constatons très souvent que ce sont les partenariats qui sont efficaces. Ce n'est pas seulement le ministère des Affaires autochtones qui peut répondre aux besoins des communautés rurales. Nous avons un rôle à jouer, mais c'est aussi le cas des provinces. Elles ont accès à des programmes et à des services et elles sont responsables de leur prestation. Les Premières nations ont un rôle à jouer en articulant leurs besoins et en trouvant des façons d'y répondre au sein des communautés et en accédant aux programmes. Enfin, le secteur privé a aussi un rôle à jouer en fournissant l'accès[45].

Sheilagh Murphy,
Affaires autochtones et Développement du Nord Canada

Premièrement, il est important de faire collaborer les multiples intervenants, soit le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, les partenaires des Premières nations, les collectivités et les gens de l'industrie, en vue de trouver des solutions efficaces. Nous estimons que ces discussions et ces investissements dans les solutions visant à renforcer les capacités au sein de la collectivité auront d'importantes retombées économiques et sociales à long terme[46].

Arlene Strom,
Suncor Energy Inc.

Il y a des programmes exemplaires qui montrent comment l'industrie minière a réussi à atteindre ses cibles liées à l'emploi. L'un des programmes est le Plan de formation multipartite, un programme de partenariat faisant intervenir les gouvernements, l'industrie, les établissements d'enseignement et les représentants des Premières nations et des Métis. Il est financé à 50 % par l'industrie, et 52 millions de dollars y ont été investis depuis sa création en 1993. C'est là un programme fructueux[47].

Pamela Schwann,
Saskatchewan Mining Association

De nombreux témoins ont mentionné que la SFCEA et le FCP, gérés par RHDCC, sont deux programmes fructueux qui facilitent la création de partenariats avec les communautés autochtones et le secteur privé. Maintes pratiques exemplaires qui ont donné d’heureux résultats pour les Autochtones ont été mentionnées. Par exemple, il a été question du succès de l’Initiative d’emploi et de formation Sibi. Par l’entremise des services Sibi, les membres des Premières nations Moose Cree, MoCreebec et de la Nation Taykwa Tagamou, ainsi que les Métis du bassin inférieur de la rivière Moose, peuvent se prévaloir de programmes de formation professionnelle[48]. L’Initiative Sibi est financée en partie par le PCEA de RHDCC et en partie par OPG. Le gouvernement fédéral a accordé 4 millions de dollars à l’Initiative Sibi, et la valeur totale du projet est de 8,5 millions de dollars[49].

Le partenariat le plus étroit que nous ayons réussi à mettre sur pied est celui de la Mattagami inférieure. Cette initiative, que nous appelons SIBI, a été lancée en mars 2010 avec les Premières nations Moose Cree, MoCreebec, la Nation Taykwa Tagamou et avec les Métis. Grâce au financement du fédéral et de la province, à l'aide de notre partenaire Kiewit et des syndicats des métiers de la construction, nous avons pu mettre en place une initiative de formation et d'emploi. Cela a donné le projet autochtone Mattagami. Nous avons réservé des contrats d'une valeur de 250 millions de dollars aux Autochtones dans des domaines comme ceux des services de sécurité et de traiteur. Nous avons inscrit 900 personnes des Premières nations dans notre base de données et les contrats que nous avons accordés nous ont permis d'en embaucher 100 à 200 pour travailler sur ce projet. Actuellement, 600 à 800 personnes travaillent en tout temps sur ce projet. En période de pointe, elles seront 1 200. C'est donc là un résultat important. Si nous avons pu l'obtenir, c'est grâce à la formation qui a été dispensée à ces personnes. Nous avons en effet un programme de préparation à l'emploi qui nous a permis d'évaluer les compétences des gens, de bien définir les possibilités d'acquisition des compétences essentielles exigées et de travailler avec les collectivités pour concrétiser notre projet[50].

Barb Keenan,
Ontario Power Generation

De nombreuses entreprises qui participent à de grands projets d’exploitation des ressources naturelles ont fait part au Comité de leurs pratiques exemplaires. Ainsi, Cameco Corporation investit dans des écoles virtuelles, des bourses d’études, de la formation à l’interne, et ainsi de suite. Un montant équivalant à un pour cent de la rémunération nette après impôt sert à financer des projets communautaires dans quatre domaines : la jeunesse, l’éducation et l’alphabétisation, la santé et le mieux-être, le développement communautaire[51]. Suncor Energy Inc. et la Suncor Energy Foundation (SEF) investissent, entre autres, dans des programmes d’éducation, de formation, de bourses d’études et de placement en milieu de travail pour les Autochtones, de même que dans le perfectionnement en leadership, le développement et les services communautaires, et des activités culturelles. Depuis sa création en 1998, la SEF a investi plus de 74 millions de dollars dans des collectivités au Canada.

Nous avons investi deux millions de dollars dans l'école secondaire virtuelle Credenda afin de renforcer la formation en mathématiques et en sciences, surtout dans les écoles isolées. Nous nous intéressons aussi aux universités et collèges, grâce à des bourses, selon l'approche traditionnelle. Nous leur offrons aussi une formation interne de façon à faire des économies d'échelle. Nous cherchons enfin à tirer le meilleur parti possible du financement externe et interne, et entreprenons certaines de ses activités[52].

Gary Merasty,
Cameco Corporation

Agnico-Eagle, le gouvernement du Nunavut et le Collège de l’Arctique du Nunavut ont formé un heureux partenariat qui a conduit à l’embauche de quelque 70 personnes à la mine Agnico-Eagle du lac Baker. General Electric Canada offre aux Autochtones des prix, des bourses d’études, des possibilités de mentorat et de stages, des programmes de préparation à l’emploi et d’acquisition des compétences essentielles, bref autant de possibilités qui débouchent sur des emplois au sein de l’entreprise.

D’autres entreprises, par exemple l'OPG, l’Association nucléaire canadienne ou encore Vale Canada Limited, travaillent en partenariat pour créer des initiatives qui soutiennent le développement des compétences dans les collectivités nordiques éloignées ou qui y contribuent directement. Toutes ont fait part au Comité d’exemples de réussite et de pratiques exemplaires.

En terminant, monsieur le président, je tiens à dire que la motivation est importante. Si on permet aux jeunes de faire le lien entre l'école et le travail et si on les laisse goûter à certains des avantages que procure le travail, on peut exercer une influence très forte sur leurs choix. Des jeunes peuvent alors percevoir l'employeur non pas tant comme une compagnie, mais comme un groupe de gens. Les stages et les programmes semblables donnent aux jeunes la possibilité de prendre connaissance sur place des possibilités de carrière et des avantages que procure l'éducation en plus, peut-être, de leur permettre de gagner un peu d'argent pendant qu'ils sont à l'école. Ces programmes peuvent donc les inciter à travailler et à réussir[53].

John Stewart,
Association nucléaire canadienne

Des témoins ont également fait mention de partenariats avec des femmes du Nunavut; les femmes désireuses de fonder une petite ou moyenne entreprise bénéficient d’une aide grâce à la mise en commun de pratiques exemplaires et à la création d’outils. Le représentant de Suncor a aussi expliqué au Comité que la SEF appuie une initiative dont le but est d’amener les femmes, notamment les femmes autochtones, à exercer un métier non traditionnel, par exemple dans le domaine de la construction. Au Women Building Futures Suncor Energy Training Centre (Women Building Futures), établi à Edmonton (premier de ce genre au Canada), les femmes apprennent la théorie, acquièrent une formation professionnelle et la préparation au marché du travail dont elles ont besoin pour réussir[54]. En étroite collaboration avec les employeurs, le Centre procure aux femmes les bases nécessaires pour se préparer à travailler sur un chantier de construction et, une fois prêtes, elles sont accueillies par un employeur qui leur offre les services dont elles ont besoin pour conserver leur emploi. Women Building Futures fournit aux femmes des possibilités d’emploi unique dans les industries gazière, pétrolière, minière et de la construction. Il s’agit d’une initiative très efficace qui devrait être reproduite à l’échelle du Canada.

Recommandation 11

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada continue d’investir dans des partenariats publics-privés grâce auxquels les résidants des collectivités nordiques éloignées peuvent participer à des programmes de développement des compétences qui les préparent à des possibilités d’emploi dans leurs collectivités.

Recommandation 12

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada continue de faciliter la création de partenariats publics-privés et la mise en commun de pratiques exemplaires, ainsi qu’appuyer la réalisation d’initiatives du secteur privé qui permettent aux jeunes des collectivités nordiques éloignées de prendre conscience du lien entre le développement des compétences et le travail (p. ex. formation pratique, programmes de mentorat, stages, programmes d’enseignement coopératif, formation professionnelle à l’interne, etc.).

CONCLUSION

Les vastes étendues du Nord canadien recèlent de riches possibilités pour le développement du secteur des ressources naturelles et pour l’avenir de l’économie canadienne. Le Comité reconnaît l’importance du développement des compétences et de l’intégration au marché du travail dans les collectivités nordiques éloignées. D’ailleurs, un des problèmes parmi les plus importants rapportés par de nombreux témoins est l’écart entre les compétences que possèdent les travailleurs et les besoins des employeurs. Une stratégie de développement de la main-d’œuvre dans les collectivités nordiques éloignées doit essentiellement miser sur des programmes d’information sur les carrières, de développement des compétences ciblées et de formation ponctuelle, ainsi que de meilleurs programmes d’enseignement pour les enfants et les jeunes autochtones.

Une double démarche s’impose : les employeurs doivent mieux utiliser les sources possibles de recrutement et l’ensemble des intervenants doivent assurer la continuité, voire la bonification des investissements dans les programmes de développement des compétences et d’intégration au marché du travail. Les ressources doivent être allouées de façon efficace et il importe de suivre de près les résultats.

L’importance des partenariats pour les programmes de développement des compétences et d’intégration au marché du travail a été un thème récurrent de la présente étude. Pour combler le manque de main-d’œuvre qualifiée, de nombreux employeurs ont dû financer des mesures de développement des compétences et des projets de développement social dans les collectivités nordiques éloignées. Le Comité a appris que, dans le cadre de partenariats publics-privés et d’initiatives du secteur privé, on octroie des fonds à l’éducation, à l’acquisition des compétences reliées à l’employabilité et des compétences requises pour combler les postes vacants. Ces employeurs sont aussi impliqués dans le développement économique et communautaire à long terme. Ces partenariats et initiatives qui favorisent le développement des compétences dans les collectivités nordiques éloignées débouchent assurément sur des gains d’efficience.

Le Comité a été impressionné par les initiatives réalisées, entre autres, par des employeurs du secteur des ressources naturelles, des Autochtones, des gouvernements et des établissements d’enseignement. Il appuie sans réserve leurs travaux et les encourage à persévérer pour que les compétences de la main-d’œuvre locale correspondent aux besoins des employeurs dans les collectivités nordiques éloignées. L’économie du Nord canadien est riche de possibilités pour les collectivités éloignées et sa réussite se répercutera sur toute l’économie canadienne, au pays comme à l’étranger.


[1]              Chambre de commerce du Canada, Argumentation économique en faveur de l’investissement dans les collectivités éloignées du Canada, 19 septembre 2011.

[2]              Témoignages, réunion no 16, 1re session, 41e législature, 1er décembre 2011, 1645.

[3]              Chambre de commerce du Canada, Argumentation économique en faveur de l’investissement dans les collectivités éloignées du Canada, 19 septembre 2011, p. 10.

[4]              Conseil des ressources humaines de l’industrie minière, Faits et chiffres sur l'industrie minière.

[5]              Statistique Canada, Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail. Tableau CANSIM 281-0024.

[6]              Témoignages, réunion no 17, 1re session, 41e législature, 6 décembre 2011, 1530.

[7]              Conseil canadien des ressources humaines de l’industrie du pétrole, The Decade Ahead: Oil Sands Labour Market Outlook to 2021, printemps 2012.

[8]              Association canadienne des producteurs pétroliers, The Facts on: Oil Sands, Upstream Dialogue, octobre 2011.

[9]              Association canadienne des producteurs pétroliers, The Facts on: Natural Gas, Upstream Dialogue, septembre 2011.

[10]           Ressources humaines et Développement des compétences Canada, Système de projection des professions au Canada (SPPC), Scénario sectoriel 2011-2020.

[11]           Dans le présent rapport, le « développement des compétences » englobe tous les paliers d’éducation et de formation, ainsi que la formation acquise en établissement, dans un cadre informel ou en cours d’emploi.

[12]           Ces facteurs socioéconomiques peuvent être également présents dans d’autres collectivités nordiques éloignées, dans certaines provinces.

[13]           L’annexe A contient une liste des programmes fédéraux offerts par différents ministères, qui peuvent aider les Canadiens et les Autochtones à atteindre leurs objectifs en matière de développement des compétences et d’emploi.

[14]           Gouvernement du Canada, Travailler au Canada.

[16]           Ibid.

[17]           Conseil canadien sectoriel de la chaîne d’approvisionnement, e-Newsletter, 27 juillet 2011.

[18]           Témoignages, réunion no 18, 1re session, 41e législature, 8 décembre 2011, 1635.

[19]           Témoignages, réunion no 24, 1re session, 41e législature, 27 février 2012, 1650.

[20]           Témoignages, réunion no 15, 1re session, 41e législature, 29 novembre 2011, 1535.

[21]           Témoignages, réunion no 16, 1re session, 41e législature, 1er décembre 2011, 1530.

[22]           Les programmes concernant le développement des compétences chez les Autochtones seront traités dans la section suivante.

[23]           Conseil canadien sur l’apprentissage, « L’écart éducatif entre les zones rurales et urbaines », Carnet du savoir, 1er mars 2006.

[24]           Statistique Canada, Enquête sur la population active, Tableau Cansim 282-0063.

[27]           Témoignages, réunion no 16, 1re session, 41e législature, 1er décembre 2011, 1530.

[28]           Statistique Canada, Portrait de la scolarité au Canada, Recensement de 2006, no 97-560-X au catalogue, mars 2008, p. 10 et p. 20-24. À cause de changements méthodologiques, seuls les pourcentages de personnes ayant obtenu un grade universitaire peuvent être comparés entre 2001 et 2006.

[29]           Témoignages, réunion no 25, 1re session, 41e législature, 29 février 2012, 1610.

[30]           Cette stratégie doit prendre fin en mars 2015.

[31]            Ce paragraphe est tiré en partie du Secrétariat du Conseil du Trésor, Rapports ministériels sur le rendement, Ressources humaines et Développement des compétences – Tableaux supplémentaires.

[32]           Témoignages, réunion no 16, 1re session, 41e législature, 1er décembre 2011,1645.

[34]            Témoignages, réunion no 15, 1re session, 41e législature, 29 novembre 2011, 1540.

[35]           Témoignages, réunion no 24, 1re session, 41e législature, 27 février 2012, 1615.

[36]           Témoignages, réunion no 18, 1re session, 41e législature, 8 décembre 2011, 1640.

[37]           Témoignages, réunion no 24, 1re session, 41e législature, 27 février 2012, 1605.

[38]           Témoignages, réunion no 17, 1re session, 41e législature, 6 décembre 2011, 1555.

[39]           Industrie Canada, Large bande Canada : Un milieu rural branché.

[40]           Témoignages, réunion no 15, 1re session, 41e législature, 29 novembre 2011, 1550.

[41]           Gouvernement du Canada, Emplois, croissance et prospérité à long terme – Le plan d'action économique de 2012, budget de 2012 déposé à la Chambre des communes par l’hon. James M. Flaherty, C.P., député et ministre des Finances, 29 mars 2012, p. 200.

[42]           Ibid.

[43]           Témoignages, réunion no 25, 1re session, 41e législature, 29 février 2012, 1555.

[44]           Témoignages, réunion no 25, 1re session, 41e législature, 29 février 2012, 1535.

[45]           Témoignages, réunion no 15, 1re session, 41e législature, 29 novembre 2011, 1655.

[46]           Témoignages, réunion no 18, 1re session, 41e législature, 8 décembre 2011, 1535.

[47]           Témoignages, réunion no 25, 1re session, 41e législature, 29 février 2012, 1550.

[48]           Ontario Power Generation, Project News, 19 août 2011.

[49]           Plan d’action économique du Canada, Initiative d’emploi et de formation Sibi.

[50]           Témoignages, réunion no 24, 1re session, 41e législature, 27 février 2012, 1535.

[51]           Cameco, Community Investment.

[52]           Témoignages, réunion no 17, 1re session, 41e législature, 6 décembre 2011, 1620.

[53]           Témoignages, réunion no 25, 1re session, 41e législature, 29 février 2012, 1535.

[54]           Women Building Futures, About Women Building Futures.