Ressources humaines et Développement des
compétences Canada (le ministère ou RHDCC) ne met pas en œuvre de programme
visant spécifiquement à favoriser le développement des compétences dans les
régions nordiques éloignées. Il exécute cependant plusieurs programmes dans le
domaine de l’apprentissage, qui s’adressent à toute la population, y
compris aux personnes vivant dans des milieux ruraux. Il offre également des
programmes destinés à une clientèle autochtone.
Ce programme appuie des partenariats nationaux
officiels entre des entreprises et d’autres intervenants clés dans le but de
stimuler les investissements dans les ressources humaines et le développement
des compétences dans différents secteurs. Des paiements de contribution
financent la recherche axée sur la demande et les activités fondées sur des
projets proposés par les conseils sectoriels et d’autres organismes nationaux
(de type conseils sectoriels) qui s’intéressent à la question du développement
des compétences et de l’apprentissage. Les principaux groupes cibles de ce
programme sont les entreprises, les travailleurs et les établissements
d’enseignement[2].
À l’issue d’un récent examen stratégique global,
le gouvernement du Canada a décidé d’apporter des changements au financement du
Programme des conseils sectoriels de RHDCC. Tous les conseils sectoriels
ressentiront les effets de ces changements bien que de façon différente. Au
31 mars 2013, le financement de base (c.-à-d., les dépenses
qui ne sont pas reliées à un projet particulier) prendra fin[3].
Les prestations d’emploi et les mesures de soutien
(PEMS) visent à augmenter l’employabilité des participants. La plupart des PEMS
sont offertes par les provinces et les territoires dans le cadre d’Ententes sur
le développement du marché du travail (EDMT). Les fonds prévus dans les EDMT
sont transférés aux provinces et aux territoires pour leur permettre de mettre
en œuvre des programmes d’emploi. Le gouvernement fédéral a maintenant conclu des
ententes de transfert dans ce domaine avec toutes les provinces et tous les
territoires[4].
Les prestations d’emploi
peuvent comprendre de l’aide financière ou des subventions salariales qui sont
accordées par l’entremise de cinq programmes : Développement des
compétences, Subventions salariales ciblées, Aide au travail indépendant,
Partenariats pour la création d’emplois et Suppléments de
rémunération ciblés Les mesures de soutien comprennent les services d’emploi,
les partenariats du marché du travail et Recherche et Innovation[5].
Toutes les PEMS sont offertes aux prestataires
d’assurance-emploi actifs et à ceux qui ont eu une période de prestation au
cours des trois dernières années (ou au cours des cinq dernières années dans le
cas des prestations de maternité ou des prestations parentales). Les autres
participants ne peuvent bénéficier que des services d’emploi et des services
offerts dans le cadre des Ententes relatives au marché du travail (EMT) ayant
été conclues avec toutes les provinces et tous les territoires. Les fonds
distribués chaque année dans le cadre des EDMT s’élèvent à 1,95 milliard
de dollars[6]. Les fonds distribués aux provinces
et aux territoires dans le cadre des EMT s’élèvent à 500 millions de
dollars par année; au total, trois milliards de dollars ont été distribués
dans le cadre des EMT entre 2008‑2009 et 2013‑2014[7].
Le Programme canadien pour l’épargne-études (PCEE)
encourage les parents à économiser en vue de financer les études de leurs enfants
dès leur bas âge en investissant des fonds dans un régime enregistré
d’épargne-études. Le PCEE comporte une subvention canadienne pour l’épargne-études,
qui s’accompagne d’une subvention de contrepartie offerte à tous les enfants
canadiens et de suppléments destinés aux familles à faible et à moyen revenu,
ainsi que le bon d’études canadien, une subvention destinée aux familles à
faible revenu[8].
Le ministère exécute la Subvention canadienne pour
l’épargne-études et le Bon d’études canadien par l’intermédiaire d’un
partenariat public-privé établi entre les banques, les fonds communs de
placement et les fondations accordant des bourses. Le ministère exécute
également l’initiative Sensibilisation dans les communautés à l’épargne-études
qui encourage les Canadiens à faible revenu à économiser en vue des études
postsecondaires de leurs enfants, à utiliser les sommes ainsi économisées pour
financer des études et à accroître leur littératie en matière financière[9].
Le Programme canadien de bourses aux étudiants
aide les étudiants et leurs familles à gérer le coût des études postsecondaires
et sont accordés dans le cadre d’un même programme. Les bourses n’ont pas à
être remboursées. Les bourses aux étudiants s’adressent aux étudiants de la
plupart des provinces et des territoires, à l’exception des Territoires du Nord-Ouest,
du Nunavut et du Québec qui ont leurs propres programmes d’aide financière aux
étudiants. Entre août 2010 et juillet 2011, 587 millions de dollars
ont été répartis entre 310 445 étudiants[10].
En 2009‑2010, le Programme canadien de prêts
aux étudiants a également accordé 2,1 milliards de dollars à
402 000 étudiants à temps plein et 4,6 millions de dollars à
2 698 étudiants à temps partiel[11].
Ce programme vise à accroître l’accès aux stages
d’apprentissage dans les métiers visés par le programme Sceau rouge. Il
encourage les apprentis à persister pendant leurs premières années d’études, à
terminer leur programme d’apprentissage et à obtenir la mention Sceau rouge sur
leur certificat d’aptitude professionnelle. La Subvention incitative aux apprentis
(SIA) encourage aussi les Canadiens à faire des stages d’apprentissage dans le
but de répondre à la demande pour des gens de métier qualifiés, ce qui est
primordial pour appuyer une croissance soutenue de l’économie et favoriser la
mobilité de la main-d’œuvre. La SIA s’adresse aux apprentis inscrits à une
première ou à une deuxième année de stage d’apprentissage (ou l’équivalent)
dans un métier visé par le programme Sceau rouge en finançant une partie de
leurs dépenses liées aux droits de scolarité, aux déplacements et aux outils[12].
La Stratégie emploi jeunesse (SEJ) comporte quatre
volets : Emplois d’été Canada, Objectif Carrière,
Connexion Compétences et Programme de stages pour les jeunes dans le
secteur public fédéral. Connexion Compétences aide les jeunes faisant face
à des obstacles à l’emploi comme les chefs de famille monoparentale, les jeunes
autochtones, les jeunes handicapés, les immigrants récents, les jeunes vivant
dans des milieux ruraux et éloignés et les décrocheurs scolaires à acquérir les
connaissances, les compétences et l’expérience de travail dont ils ont besoin
pour pouvoir participer au marché du travail. Connexion Compétences offre
également des programmes et des services pouvant être adaptés aux besoins
individuels et offrant une aide intensive de longue durée. La SEJ est un
programme très important pour développer les compétences des jeunes dans les
communautés nordiques éloignées. En 2010-2011, le gouvernement fédéral a
dépensé 275,1 millions de dollars en contributions par le biais de cette
stratégie[13].
La Stratégie de formation pour les compétences et
l’emploi destinée aux Autochtones (SFCEA) a débuté le 1er avril 2010
et prendra fin en mars 2015. Ce programme remplace la Stratégie de
développement des ressources humaines autochtones ayant pris fin en
mars 2010. Les objectifs de la SFCEA sont de veiller à ce que les membres
des Premières nations, les Inuits et les Métis trouvent de bons emplois sur le
marché du travail canadien. La SFCEA vise à améliorer les résultats sur le plan
de l’emploi en appuyant le développement des compétences recherchées sur le
marché du travail, en favorisant l’établissement de partenariats avec le
secteur privé et les provinces et les territoires et en mettant l’accent sur la
responsabilisation et l’obtention de résultats. Ce programme offre du soutien à
un réseau comptant 80 organismes de prestation de services qui conçoit et
exécute des programmes et des services destinés à soutenir les clients
autochtones locaux pour qu’ils se préparent à trouver et à conserver de bons
emplois durables, à aider les jeunes autochtones à faire une transition réussie
de l’école au travail ou à retourner aux études et à financer et à offrir des
services de garde d’enfants. Dans le cadre de cette stratégie, les signataires
d’ententes autochtones conçoivent et exécutent des programmes et des services
qui répondent aux besoins particuliers de leurs clients[14].
Le programme Partenariats pour les compétences et
l’emploi des Autochtones (PCEA) est un programme géré à l’échelle nationale et
axé sur le développement des compétences qui vise à favoriser la participation
accrue des Autochtones aux principaux projets de développement économique grâce
à des partenariats. Ce programme appuie les stratégies de formation et d’emploi
pluriannuelles élaborées et mises en œuvre dans le cadre des partenariats
officiels ayant pour but de former des Autochtones pour occuper des emplois
particuliers[15].
Des partenariats officiels conclus notamment avec
le secteur privé, des organismes autochtones, des gouvernements provinciaux et
des établissements d’enseignement sont chargés d’élaborer et de gérer
conjointement des plans pluriannuels de développement des compétences
(formation pour un emploi) menant directement aux emplois ciblés. Dans le cadre
de ces plans, les employeurs doivent s’engager à créer au moins 50 emplois
de longue durée destinés à des Autochtones. Le partenariat doit aussi financer
une partie importante du plan de formation (au moins 50 %) et s’appuyer
sur un modèle de gouvernance assurant la gestion et la surveillance de
l’exécution des activités du projet[16].
La portée du programme PCEA, initiative de
85 millions de dollars mise en œuvre entre 2003 et 2009, a été élargie en
2007 à l’issue de l’investissement supplémentaire de 105 millions de
dollars; le programme est prolongé jusqu’en 2012. Le budget de 2009 annonçait,
à compter de 2009‑2010, un investissement supplémentaire dans le programme
de 100 millions de dollars sur trois ans dans le cadre du Plan d’action
économique du Canada[17].
Le Fonds pour les compétences et les partenariats
(FCP) partage l’objectif de la SFCEA d’accroître la participation des
Autochtones au marché du travail canadien en veillant à ce que les membres des
Premières nations, les Inuits et les Métis obtiennent de bons emplois durables.
Le FCP est un programme distinct qui sert de complément à la SFCEA. Le FCP
appuie les projets qui favorisent l’innovation, les partenariats et les
nouvelles approches en matière de prestation de services. Les organismes
autochtones peuvent présenter des demandes de fonds dans le cadre du processus
de présentation des demandes. Le FCP prendra fin le 31 mars 2015[18].
Le Programme d’éducation vise à fournir aux
membres des Premières nations et aux Inuits les outils leur permettant
d’atteindre des résultats en matière éducative qui soient comparables à ceux
des autres Canadiens. Les programmes d’éducation appuient la prestation de
services d’éducation aux niveaux élémentaire et secondaire. Ces services
comprennent la poursuite des réformes apportées à l’éducation des membres des
Premières nations par l’entremise du Programme de réussite scolaire des
étudiants et du Programme des partenariats en éducation. Le Programme
d’éducation fournit également des services d’éducation spécialisée et des aides
financières destinés à aider les membres des Premières nations (Indiens
inscrits) et les Inuits à participer à des initiatives éducatives au niveau
postsecondaire ainsi qu’à appuyer les centres culturels et éducatifs[19]. Dans son Rapport sur les plans et les priorités de 2010‑2011
du ministère des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (AADNC),
l’une des priorités est la suivante : « Éducation : Poursuivre
l’initiative de réforme de l’éducation des Premières nations[20] ».
AADNC offre une aide financière dans le but de
favoriser l’accès à l’enseignement postsecondaire des étudiants inuits et des
étudiants des Premières nations vivant dans des réserves ou hors de celles-ci.
Le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire[21] (PAENP) et le Programme préparatoire à
l’entrée au collège et à l’université[22] offrent une aide financière visant à couvrir le coût des droits de scolarité,
des déplacements et des frais de subsistance, le cas échéant. Le Programme
d’aide aux étudiants indiens[23] offre également du soutien financier aux établissements postsecondaires pour la
conception et l’enseignement de cours destinés aux étudiants inuits et aux
étudiants des Premières nations. Ces trois programmes sont presque entièrement
administrés et exécutés par les bandes des Premières nations en fonction des
critères et des politiques de sélection adoptés par les conseils de bande. Les
étudiants des Premières nations ayant le statut d’Indien inscrit[24] et les étudiants des Premières nations
ayant le statut d’Indien non inscrit qui ne sont pas admissibles à une aide
financière dans le cadre du PAENP peuvent présenter une demande dans le cadre
du Programme canadien de prêts aux étudiants et des programmes provinciaux de
prêts et de bourses[25].
Le rapport de rendement d’AADNC pour l’année 2010‑2011
indique que plus de 1 755,7 millions de dollars ont été investis dans
le cadre du Programme d’éducation[26]. Mentionnons que
le taux de croissance du financement pour les programmes d’études
postsecondaires est plafonné à 2 % par année depuis 1996.
Le Programme de développement des collectivités
(PDC) est un programme national continu administré par l’Initiative fédérale de
développement économique pour le Nord de l’Ontario (FedNor) relevant
d’Industrie Canada (IC) et par les autres organismes de développement
régional : Agence fédérale de développement
économique pour le Sud de l’Ontario; Agence de développement économique du Canada pour les
régions du Québec; et Agence de promotion économique du Canada atlantique[27].
Le PDC fournit une aide au titre du fonctionnement
et des capitaux de placement à 258 corporations au bénéfice du
développement communautaire (CBDC) dans le Canada atlantique et dans des
parties du Québec ainsi qu’à des sociétés d’aide au développement des
collectivités (SADC) dans d’autres parties du Canada. Ces organismes
aident à leur tour à promouvoir le développement économique à l’échelon
communautaire. Grâce à cette aide, les CBDC et les SADC remplissent leur mandat
qui est de fournir un financement remboursable à des entreprises locales; un
éventail de services commerciaux à de petites et de moyennes entreprises
commerciales et entreprises sociales; de la planification stratégique et du
développement socioéconomique; et du soutien pour les projets de nature
communautaire[28].
Administré par FedNor, le Fonds du patrimoine du
Nord de l’Ontario (FPNO) est un programme continu créé en 1987. Le but du
programme est de favoriser la croissance économique, la diversification, la
création d’emplois et l’autonomie des collectivités du nord de l’Ontario. Pour
atteindre ces objectifs, FedNor offre un soutien financier pour l’exécution de
projets viables à des entreprises, des municipalités, des Premières nations et
d’autres organismes et institutions. Le FPNO de FedNor finance également des
stages pour jeunes dans le nord de l’Ontario. Depuis avril 2006, FedNor a
approuvé la répartition de plus de 192 millions de dollars entre
1 070 projets dans le cadre du FPNO[29].
En ce qui touche l’accès aux services Internet, le
Budget de 2009 accordait à Industrie Canada 225 millions de
dollars sur trois ans pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie en vue
d’étendre la couverture de la large bande. L’élément clé de cette stratégie est
Large bande Canada : Un milieu rural branché[30].
Il est essentiel que les collectivités rurales
éloignées aient accès à l’Internet à large bande pour pouvoir pleinement
participer à l’économie d’aujourd’hui « puisque
cet accès permet aux citoyens, aux entreprises et aux institutions de consulter
des renseignements, d’accéder à des services et de profiter de possibilités
qui, autrement, auraient été hors de portée[31] ».
Le gouvernement fédéral offre également un
ensemble de crédits d’impôt non remboursables relatifs aux activités
d’apprentissage comme des déductions relatives à l’intérêt payé sur les prêts
pour étudiants, aux droits de scolarité, aux dépenses éducatives et aux
manuels. Une déduction réduisant le revenu imposable est également offerte aux
résidants des zones dans le Nord ou des zones intermédiaires visées par le
règlement[32].
D’autres ministères ou organismes mettent en œuvre
des programmes visant les collectivités rurales éloignées. À titre d’exemple,
l’Agence canadienne de développement économique du Nord est chargée de
l’administration du programme Investissements stratégiques dans le
développement économique du Nord (ISDEN), qui comprend le Programme d’investissements
ciblés, le Fonds pour le savoir et l’innovation, le Fonds pan-territorial et
les Forums en faveur des partenariats et de la consultation. Le financement
accordé pour une période de cinq ans (2009‑2014) pour la mise en œuvre du
Programme ISDEN s’élève à 95 millions de dollars[33].
Parmi les autres programmes fédéraux de
développement économique axés sur les besoins des régions éloignées,
mentionnons le programme Géocartographie de l’énergie et des minéraux
(100 millions de dollars sur cinq ans) et le programme Sociétés de financement des Autochtones[34]