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LANG Rapport du Comité

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J. Les médias des communautés de langue officielle en situation minoritaire

1. Investissements de la Feuille de route 2008-2013 : description des initiatives et des réussites

En matière d’appui aux médias, la Feuille de route 2008-2013 indique ce qui suit :

Des mesures sont aussi prévues pour donner un appui aux stations de radio et à d'autres médias communautaires qui contribuent notamment à l'animation culturelle et communautaire des jeunes. Pour les jeunes Canadiens, cela représente un meilleur accès aux activités et aux médias locaux dans la langue de la minorité[254] .

 Malgré cette affirmation, les représentants des médias communautaires qui ont témoigné dans le cadre de la présente étude ont affirmé être largement absents de l’actuelle Feuille de route.

2. Témoignages et recommandations des CLOSM

2.1 La place des radios communautaires dans la Feuille de route

En réalité, la Feuille de route contient une seule initiative qui cible les radios communautaires. Il s’agit du projet Franco Médias 2010 :

Nous tenons à remercier le gouvernement du Canada d'avoir inclus le projet Franco Médias 2010 dans la Feuille de route, soit dit en passant. L'initiative aura permis aux communautés francophones et acadiennes de contribuer elles aussi au succès des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver. Toutefois, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin[255].

À l’heure actuelle, il n’existe pas de fonds fédéraux réguliers pour soutenir les radios communautaires. Selon l'Alliance des radios communautaires du Canada (l’ARC du Canada), une seule radio communautaire a bénéficié de fonds fédéraux par l’entremise des ententes Canada-communautés qui sont administrées par Patrimoine canadien[256]. Pour combler les besoins, l’ARC du Canada, en partenariat avec l'Association nationale des radios étudiantes et communautaires (ANREC) et l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ), a mis sur pied le Fonds canadien de la radio communautaire (FCRC) en 2007. Le FCRC est un organisme sans but lucratif qui sollicite et distribue des fonds pour le développement et le maintien de la programmation locale dans les radios étudiantes et communautaires tant en zone urbaine qu'en milieu rural. Il fournit au secteur de la radio communautaire et étudiante les ressources susceptibles de promouvoir la programmation locale et l'accès communautaire ainsi que le développement et l'enrichissement de ce secteur essentiel du réseau de radiotélévision canadien.
Selon l’ARC du Canada :

On parle d'un fonds d'environ un million de dollars pour cette année. Si on déduit les coûts d'administration, il reste à peu près 750 000 $ à distribuer aux radios. Comme je le disais tout à l'heure, cela représente moins de 5 000 $ par station [257].

L’ARC du Canada ajoute que le gouvernement fédéral a permis la création de ce fonds, mais n’y contribue pas. Les besoins du secteur sont portant considérables :

Les trois associations [l’ARC du Canada, l’ANREC, et l’ARCQ] ont estimé les besoins du secteur à plus de 20 millions de dollars. […] Nous estimons que pour assumer leurs responsabilités, nos radios devraient pouvoir compter avec certitude sur un montant annuel d'au moins 30 000 $, une somme qui leur permettrait alors d'assurer au moins le maintien d'un poste permanent par station[258].

2.2 La place des journaux communautaires dans la Feuille de route

La situation est semblable pour les journaux des CLOSM. Selon l’Association de la presse francophone (APF), les journaux communautaires francophones en situation minoritaire n’ont pas bénéficié des fonds et des programmes de la Feuille de route :

Cela dit, lorsqu'il s'agit d'évaluer l'impact de la Feuille de route sur le développement de la presse francophone au Canada, il est assez difficile d'établir un bilan juste et satisfaisant. En effet, lorsqu'on lit le document, on trouve une référence à la presse francophone. On y parle de mesures d'appui aux médias communautaires qui contribuent à l'épanouissement communautaire des jeunes. Alors, selon la Feuille de route, cela signifie que les jeunes Canadiens auront un meilleur accès aux activités et aux médias locaux dans la langue de la minorité.

À notre connaissance, aucune mesure précise visant le développement de la presse francophone ne ressort de la Feuille de route. D'ailleurs, quand la Feuille de route avait été lancée, on avait souligné qu'il y avait une quasi-absence du secteur des médias communautaires[259].

Contrairement aux radios, les journaux communautaires bénéficient du Fonds du Canada pour les périodiques de Patrimoine canadien.

Les radios et les journaux communautaires sont importants pour les CLOSM, notamment les communautés nordiques qui sont isolées et dispersées. Selon l’Association des francophones du Nunavut, la radio et le journal communautaires sont les seuls moyens disponibles d’obtenir et d’échanger des informations en français. Avec la mise en œuvre de la Loi sur les langues du Nunavut en 2012, la communauté estime que ses médias deviendront des moyens de communication privilégiés entre le gouvernement et la communauté, mais il faut d’abord assurer leur financement.

La Fédération franco-ténoise a fait beaucoup d’effort pour maximiser les ressources humaines qui œuvrent au sein de ses médias :

En regroupant notre journal hebdomadaire et notre radio communautaire, il est devenu possible d’embaucher un directeur à temps plein pour la radio et d’ouvrir un bureau du journal à Hay River, en plus de partager des ressources humaines et du contenu journaliste entre les deux médias. Cette belle réussite est cependant fragile et il devient chaque année plus difficile de financer nos médias à mesure que les revenus publicitaires en provenance des gouvernements tendent à diminuer en raison du recours de plus en plus courant aux nouvelles technologies de l’information et à l’abandon partiel des médias traditionnels. Au cours de la dernière année seulement, c’est à une baisse de 18 % de ses revenus qu’a dû faire face L’Aquilon.[260]

La citation précédente met en lumière deux défis majeurs auxquels sont confrontés les médias des CLOSM : le désengagement des institutions fédérales sur le plan de l’achat de publicité ainsi que les défis que posent les nouvelles technologies de l’information aux médias traditionnels.

2.3 L’achat de publicité

Les dépenses en publicité du gouvernement fédéral sont gérées par le secteur de la coordination de la publicité à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC). La Politique de communication du gouvernement fédéral[261], entrée en vigueur le 1er août 2006, contient des dispositions relatives à l’achat de publicité auprès des médias de langue officielle en situation minoritaire. Le paragraphe 23 prévoit ce qui suit :

Les institutions doivent déterminer leurs obligations en vertu des articles 11 et 30 de la Loi sur les langues officielles afin de veiller à ce que toute leur publicité s’y conforme. En outre, les institutions doivent veiller à ce que soient prises des mesures positives pour mettre en œuvre les engagements du gouvernement du Canada, énoncés à la partie VII de la LLO, de favoriser l’épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Les plans et les campagnes de publicité doivent tenir compte des besoins, des préoccupations et des préférences linguistiques de ces communautés. Les achats d’espace ou de temps dans les médias doivent inclure l’achat d’espace et de temps dans les organes d’information qui desservent la minorité francophone ou anglophone d’une collectivité.

La Politique n’établit pas de somme ou de pourcentage pour réglementer l’achat d’espaces publicitaires dans les médias de langue officielle en situation minoritaire. Néanmoins, elle reconnaît que les institutions fédérales ont l’obligation, en vertu de la partie VII de la Loi sur les langues officielles, d’inclure les médias de langue officielle en situation minoritaire dans leurs programmes publicitaires de façon à favoriser l’épanouissement des communautés francophones et anglophones minoritaires.

Malgré ses obligations, les représentants des médias des CLOSM ont fait valoir au Comité qu’ils ont noté une baisse substantielle des achats publicitaires et, par conséquent, de leurs revenus. Selon l’APF, les journaux ont écopé d’une baisse de 35 % en termes d’achat de publicité du gouvernement fédéral :

En matière de publicité, nous traversons en ce moment des années assez maigres. Au cours des deux dernières années, les journaux francophones ont fait face à une réduction de 35 p. 100 de la publicité fédérale. Les effets de cette réduction se font sentir. Les journaux publient moins de pages. Certains parlent du grand défi que représente leur survie[262].

L’ARC du Canada chiffre la réduction à 85 % :

Je peux dire que la dernière année a été extrêmement difficile sur le plan de la publicité, parce qu’un choix avait été fait : c’était l’année de la télévision et d’Internet. Les radios et les journaux ont écopé, et très durement. Il y a eu une baisse de plus de 85 p.100 pour ce qui est des revenus provenant du gouvernement fédéral. Il ne restait plus grand-chose pour nous. Les choses vont légèrement mieux cette année, mais plusieurs campagnes se passent dans les journaux et à la télévision, mais pas à la radio[263].

L’achat de publicité dans les médias des CLOSM ne se résume pas à une simple question de financement. L’Association des journaux régionaux du Québec (AJRQ) a bien démontré que l’achat de publicité dans les médias des CLOSM répond également à une obligation du gouvernement fédéral d’informer les citoyens canadiens dans la langue de leur choix :

Pour les lecteurs de journaux communautaires, la publicité correspond à de l'information. En effet, bon nombre de lecteurs peuvent ne pas faire la distinction entre une publicité payée, un article d'opinion et un article de presse. Le fait est qu'ils lisent absolument tout, chaque mot, avec grand intérêt. L'élément clé dans ce contexte est que, avant d'envisager d'augmenter ou de diminuer les taux de publicité, il faut bien comprendre qu'il s'agira à ce moment-là d'augmenter ou de diminuer l'information communiquée aux résidents.

C'est particulièrement critique pour la minorité de langue anglaise au Québec. Nos petits journaux constituent parfois le seul moyen pour les résidents d'être informés d'activités qui les touchent directement, que ce soit celles de différents organismes, de la province ou même des municipalités. Entre 2008 et 2011, l'achat de publicité par les organismes fédéraux a diminué du même ordre de grandeur que la baisse constatée par l'APF. On ne trouvera pas de telles baisses en 2009, mais on peut néanmoins tirer une leçon intéressante de ce qu'on a vu cette année-là. Les organismes fédéraux ont été extrêmement proactifs dans la lutte contre le virus H1N1. Ils ont eu recours aux journaux communautaires pour mener une campagne d'information axée sur la prévention, et le degré de succès qu'ils ont connu susciterait l'admiration des meilleures agences de publicité. Les taux d'infection par le virus H1N1 ont été contrôlés en partie grâce à cette campagne de publicité agressive. Les lecteurs ont réagi en suivant les conseils donnés dans les publicités. Les lecteurs avaient peur, ils se sentaient isolés, et ils entendaient des histoires d'horreur venant de l'étranger ou à la télévision; mais ils n'ont pas compris ce qui était publié dans les journaux de langue française. L'argent consacré à la publicité dans les journaux communautaires les visait directement et les a aidés à s'en sortir en leur offrant des renseignements très fiables. Cela les a habilités, en leur permettant d'agir de façon responsable et de s'aider eux-mêmes. Cependant, l'achat de publicité par les organismes fédéraux a baissé en chute libre pour atteindre presque zéro à la suite de la pandémie. Feuille de route ou non, cela a eu l'effet d'une douche froide.

Le fait que les organismes fédéraux ne communiquent pas avec les citoyens touche l'ensemble du Canada; ce n'est pas juste une réalité québécoise. Pour une communauté de langue minoritaire, cette information est critique. Elle leur permet de savoir ce que les organismes font pour eux ou les activités elles-mêmes qui peuvent les toucher[264].

Selon l’AJRQ, « De récents sondages indiquent que 74 p. 100 des Canadiens d'âge adulte lisent leur journal communautaire local. Les chiffres sont encore plus élevés pour les journaux qui visent les communautés de langue minoritaire[265]. »

À la lumière de ce qui précède, le Comité recommande :

Recommandation 25

Que le gouvernement du Canada, en vertu de sa Politique de communication, s’assure que les institutions fédérales respectent leurs engagements envers les médias des communautés de langue officielle en situation minoritaire.

2.4 Les nouvelles technologies de l’information

L’avènement des nouveaux médias et des médias sociaux pose un défi pour les journaux et les radios communautaires des CLOSM. L’ARC du Canada a expliqué le problème comme suit :

D'autre part, on nous parle souvent des nouveaux médias et de la nécessité que les radios communautaires s'y trouvent aussi. En l'espace d'à peine quelques années, les technologies se sont multipliées à un tel rythme et ont tant modifié le paysage médiatique canadien que même les diffuseurs publics et privés sont dépassés par les événements. Imaginez ce qu'il en est pour des radios comme les nôtres.

Dans le contexte actuel de mondialisation, où les géants de la radiodiffusion fusionnent et diversifient l'ensemble de leurs activités afin de réussir à affronter cette ascension phénoménale des nouveaux médias, les radiodiffuseurs communautaires, et tout particulièrement ceux en situation de minorité linguistique, peinent à contrer l'érosion de leurs auditoires et livrent une lutte tout à fait inégale à Internet, un média qui ne connaît ni frontière ni règles claires et précises. Le CRTC a d'ailleurs répété encore dernièrement qu'il n'entendait pas, du moins à très court terme, réglementer le secteur du contenu Internet.

L'intérêt que portent les citoyens canadiens à l'égard des nouveaux médias est tel que nous devons faire face à cette migration massive de notre auditoire vers ces nouvelles plateformes de diffusion, sans pour autant disposer de tous les moyens pour retrouver ces auditeurs.

Mentionnons qu'encore récemment, le président-directeur général de CBC/Radio-Canada, M. Hubert T. Lacroix, disait aux membres du Comité permanent du patrimoine canadien qu'il entendait doubler l'investissement de la société d'État dans le secteur du numérique d'ici à 2015. Ça veut dire qu'il faut investir davantage dans les nouvelles plateformes[266].

À cet égard, l’ARC du Canada a déjà entamé des négociations avec Patrimoine canadien pour obtenir du financement et développer de nouveaux programmes :

[…] l'Alliance des radios communautaires du Canada a déposé récemment un projet à Patrimoine canadien, et nous espérons obtenir le financement afin de créer des applications mobiles qui permettront aux mobinautes de pouvoir syntoniser nos stations via leurs appareils mobiles tels que les téléphones intelligents ou les tablettes tactiles[267].

Les journaux communautaires ont également des défis en ce qui concerne leur présence sur Internet et l’usage de nouvelles plateformes sociales :

[…] être présent n'est pas synonyme d'être performant. Il y a une différence. Comme pour tous les autres médias, il faut apprendre à être un média interactif, en plus d'être un média en papier qui paraît toutes les semaines[268].

À l’heure actuelle, les journaux communautaires membres de l’APF ne sont pas tous en ligne. Selon l’APF, ils sont peu nombreux à afficher leur contenu intégral sur Internet :

Je pense qu'il y a L'Express Ottawa, La Liberté et Le Franco. Quatre ou cinq d'entre eux publient la version intégrale par abonnement. En ce qui a trait aux autres, ils publient sur une base de données certains extraits du journal et certaines choses qui ne sont pas dans le journal. […] En fait, en ce qui a trait à Internet, les journaux y vont par tâtonnement. Je pense qu'il y a un élément stratégique qui veut que l'on tâche d'être disponible par technologie mobile, mais on n'est pas rendu là[269].

L’absence de financement adéquat mine la capacité des médias des CLOSM d’exploiter les nouveaux médias et les médias sociaux :

En ce qui a trait au financement, je dirais que pour les journaux, l'adaptation aux nouveaux médias est un défi de taille, compte tenu de la quantité limitée de ressources. Il s'agit non seulement d'un grand défi pour nous, mais aussi d'une sérieuse menace pour les francophones en situation minoritaire. On se trouve dans un contexte où les médias ont de la difficulté à être concurrentiels. C'est effectivement difficile de concurrencer avec The New York Times et CNN[270].

La situation est la même pour les journaux des communautés anglo-québécoises :

S'agissant du contexte actuel, c'est-à-dire la présence des médias sociaux et des sites Web, il est évident que l'aide devient critique si nous souhaitons maintenir notre présence et continuer à suivre de près l'actualité. Aucun d'entre nous ne possède
les crédits nécessaires pour être aussi dynamique que les grands quotidiens. Chacun d'entre nous se trouve aux prises avec ce problème-là[271].

Compte tenu de ce qui précède, le Comité recommande :

Recommandation 26

Que la prochaine initiative horizontale pour les langues officielles du gouvernement du Canada contienne des initiatives dont l’objectif est d’aider les communautés de langue officielle en situation minoritaire à s’adapter aux changements technologiques, notamment en exploitant les nouveaux médias et les médias sociaux.

2.5 Les médias communautaires et les arts

Les radios et les journaux communautaires sont des véhicules pour la production artistique et culturelle des CLOSM :

Le lien entre les médias communautaires et les artistes dans les communautés francophones en situation minoritaire est très important, parce que c'est souvent le premier véhicule qu'ont ces artistes pour faire connaître leur talent, leurs œuvres, etc.
Il faut le protéger. C'est plus difficile pour les artistes de percer, d'accéder aux médias de masse. Ce lien avec les médias communautaires devient très important pour favoriser leur développement[272].

À l’ARC du Canada, cet engagement se concrétise, entre autres par la création d’une plateforme pour les artistes dont l’objectif est de permettre aux radios communautaires membres de l’ARC du Canada d’accéder à du contenu franco-canadien de partout au pays :

Le service qu'offre l'Alliance des radios communautaires du Canada consiste en un échange d'émissions. Nous avons en effet sur un serveur une banque d'émissions que nous mettons à la disposition de toutes nos stations. […] Ça nous donne l'occasion de diffuser la culture de l'ensemble de nos communautés, dans toutes les communautés. Il est évident que nous avons encore du chemin à faire. En effet, nous aimerions que nos stations radio reflètent mieux nos communautés, mais étant donné notre manque de ressources, c'est assez difficile. Ça pose un problème. La plateforme est l'une de nos initiatives. C'est l'un des bijoux de l'ARC du Canada[273].

La plateforme est née d’un rapprochement avec l'Association des professionnels de la chanson et de la musique (Ontario) :

Les artistes avaient exprimé le désir d'être entendus davantage, de bénéficier d'un meilleur rayonnement. Les représentants de nos radios ont répondu qu'il n'était pas toujours facile d'avoir accès à la musique des artistes des communautés. […] On en est venu à la conclusion qu'il faudrait créer une plateforme nationale où seraient téléchargés des fichiers musicaux des artistes de nos communautés […] Le but était de faire en sorte que la musique d'un artiste de l'Ouest canadien, par exemple du Manitoba ou de la Saskatchewan, soit diffusée dans les provinces de l'Atlantique et vice-versa. Ainsi, les chansons d'artistes de l'Acadie pourraient être diffusées sur les ondes de stations de radio situées dans l'Ouest canadien ou en Ontario. Ce projet a été terminé cet été, sans aide financière supplémentaire, c'est-à-dire que l'ARC du Canada a pris à sa charge l'hébergement, la mise en œuvre et le maintien de cette plateforme. Les artistes jouissent maintenant d'une plateforme qui leur permet de diffuser leurs œuvres musicales. Ce faisant, les stations de radio peuvent accéder plus rapidement et plus facilement aux œuvres de nos artistes[274].

L’ARC du Canada a informé le Comité que l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ) s’est montrée ouverte à l’idée d’adhérer à ce service[275].

La Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) a affirmé que les médias communautaires sont essentiels au rayonnement de la production culturelle et artistique des CLOSM :

Le lien est très évident, pertinent et étroit. C'est-à-dire que pour des artistes et des organismes artistiques, les médias communautaires sont un allié de premier plan au chapitre du rayonnement artistique. Sans ces partenaires, nos communautés ne savent pas qu'il y a un spectacle tel soir à Cornwall ou dans une des 37 communautés qui ont un centre culturel. Ils ne connaissent pas non plus les nouveautés en matière de publication de livres ou de sortie de disques ou de films, etc. C'est donc un allié très important.

Quand on demande quelles sont les répercussions économiques, il m'apparaît clair que l'action de nos instances et médias communautaires et de nos boîtes de communication a un effet considérable quant à l'accès au produit culturel, que ce soit un spectacle, une exposition d'arts visuels, un nouveau livre, un disque ou un autre produit. Ce sont des alliés de premier plan.

Quant à savoir si le gouvernement devrait reconnaître leur importance en tant qu'instances culturelles bien que ces partenaires ne soient pas membres de la fédération culturelle — je me permets de m'aventurer là où c'est dangereux —, il est clair que nous sentons que vous devriez les reconnaître. Selon moi, un investissement envers ces partenaires ne peut qu'être bénéfique pour le milieu des arts et de la culture[276].

À la lumière de ce qui précède, le Comité recommande :

Recommandation 27

Que le ministère du Patrimoine canadien élabore des programmes pour les radios et les journaux communautaires dans sa stratégie d’appui aux arts et à la culture dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire.



[254]                  Gouvernement du Canada, Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne 2008-2013 : agir pour l'avenir, p. 11.

[255]                  LANG, Témoignages, 1re session, 41e législature, 1er novembre 2011, 0850 [François Côté, secrétaire général, Alliance des radios communautaires du Canada].

[256]                  Ibid., 0935.

[257]                  Ibid.

[258]                  Ibid., 0850.

[259]                  Ibid.,0850 [Francis Potié, directeur général, Association de la presse francophone].

[260]                  Fédération franco-ténoise, Mémoire présenté au Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes, 24 avril 2012, p. 2.

[261]                  Secrétariat du Conseil du Trésor, Politique de communication du gouvernement du Canada.

[262]                  LANG, Témoignages, 1re session, 41e législature, 1er novembre 2011, 0900 [Francis Potié, directeur général, Association de la presse francophone].

[263]                  Ibid.,  1005 [François Côté, secrétaire général, Alliance des radios communautaires du Canada].

[264]                  Ibid., 0905 [Lily Ryan, membre du Conseil d’administration, Association des journaux régionaux du Québec].

[265]                  Ibid.

[266]                  Ibid., 0850 [Simon Forgues, agent de développement et aux communications, Alliance des radios communautaires du Canada].

[267]                  Ibid.

[268]                  Ibid., 0925 [Francis Potié, directeur général, Association de la presse francophone].

[269]                  Ibid., 0940.

[270]                  Ibid., 1005.

[271]                  Ibid., 1010 [Lily Ryan, membre du Conseil d’administration, Association des journaux régionaux du Québec].

[272]                  LANG, Témoignages, 1re session, 41e législature, 8 décembre 2011, 1030 [Marie-Claude Doucet, présidente, Fédération culturelle canadienne-française].

[273]                  LANG, Témoignages, 1re session, 41e législature, 1er novembre 2011, 0940 [François Côté, secrétaire général, Alliance des radios communautaires du Canada].

[274]                  Ibid., 0945 [Simon Forgues, agent de développement et aux communications, Alliance des radios communautaires du Canada ].

[275]                  Ibid.

[276]                  LANG, Témoignages, 1re session, 41e législature, 8 décembre 2011, 1030 [Éric Dubeau, directeur général, Fédération culturelle canadienne-française].