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Monsieur le Président, depuis ma réélection, j'ai eu l'occasion de prendre la parole plusieurs fois, mais jamais quand vous occupiez le fauteuil. Par conséquent, je profite de l'occasion pour vous féliciter d'avoir été élu à la présidence de la Chambre. Nous constatons déjà que nous avons fait le bon choix. Vous faites de l'excellent travail et nous sommes confiants que vous allez très bien vous acquitter de vos responsabilités au cours des quatre prochaines années.
Avant la période des questions, j'étais au milieu de mon discours sur la réponse du gouvernement au problème de la pauvreté chez les aînés. J'étais sur le point de présenter des faits. Un certain nombre de cas ont été présentés au cours du débat mais, à titre de législateurs, il importe que nous nous en tenions toujours aux faits. Il importe d'examiner les faits. Or, l'un de ces faits est que nous vivons dans un pays où le taux de pauvreté parmi les aînés est l'un des plus faibles au monde.
À l'heure actuelle, 5,8 p. 100 des aînés sont sous le seuil de la pauvreté. Évidemment, nous aimerions qu'il n'y en ait aucun, mais il faut reconnaître qu'au Canada le taux de pauvreté des aînés est l'un des plus faibles au monde et qu'il est actuellement l'un des plus faibles de l'histoire de notre pays.
Si nous nous reportons à l'année 2003, nous constatons que le taux était plus élevé, puisqu'il se situait à 6,8 p. 100. Si nous remontons encore plus loin dans le temps, jusqu'en 1999, on constate que le taux de pauvreté chez les aînés frôlait 8 p. 100. Par conséquent, le taux actuel de 5,8 p. 100 confirme que nous faisons des progrès importants. D'ailleurs, plusieurs initiatives présentées par le gouvernement dans le dernier budget, de même qu'un bon nombre d'engagements que nous avons pris, vont contribuer à améliorer la situation encore davantage.
Il ne faut pas non plus oublier que l'augmentation du SRG proposée dans le budget par le gouvernement est la plus forte hausse accordée aux aînés depuis 25 ans. Aujourd'hui, mes collègues qui siègent sur les banquettes de l'opposition ont laissé entendre que s'ils étaient au pouvoir ils s'y prendraient d'une autre façon. Pourtant, lorsque les libéraux formaient le gouvernement, et même lorsqu'ils ont présenté un budget à saveur néo-démocrate, cette mesure n'était pas incluse et ils n'en ont même pas fait mention. La dernière augmentation d'une telle importance date de 25 ans. Il importe de ne pas oublier ces faits.
Juste avant la période des questions, j'ai aussi mentionné que le gouvernement avait pris une foule de mesures afin d'alléger le fardeau fiscal des aînés au Canada. En fait, grâce aux dispositions adoptées par le gouvernement depuis 2006, plus de 85 000 aînés ne paient plus du tout d'impôts. Autrement dit, 85 000 aînés qui versaient des impôts fédéraux en 2005 et en 2006 n'en paient plus du tout. C'est un changement important et c'est aussi la raison pour laquelle le taux de pauvreté continue de diminuer chez les aînés.
Le gouvernement a pris toutes sortes d'autres mesures qui ne sont pas nécessairement liées aux allégements fiscaux. Outre les initiatives que nous avons prises sur le plan fiscal, diverses mesures ont été adoptées afin d'améliorer le sort des aînés. Chaque fois que nous apportons des changements dans un ministère, nous tenons toujours compte de leurs répercussions sur les aînés.
C'est pour cette raison que le gouvernement et le ont nommé un ministre d'État aux Aînés. Nous avons actuellement une excellente , mais je tiens à mentionner que, depuis sa création, ce poste a été occupé par deux autres femmes remarquables et très compétentes. J'en profite pour remercier de leur travail les députées qui ont occupé cette fonction dans le passé. Grâce à leur dévouement, le Cabinet continue d'être saisi des dossiers qui touchent les aînés.
Nous avons aussi créé le Conseil national des aînés pour conseiller le gouvernement sur toutes les questions relatives au bien-être des personnes âgées.
Par ailleurs, nous avons fait passer de 500 $ à 3 500 $ l'exemption fiscale pour le revenu imposable tiré du Supplément de revenu garanti. Plus de 1,6 million d'aînés au Canada bénéficient de cette mesure.
Nous avons également mis en place le renouvellement automatique du Supplément de revenu garanti, de sorte que les aînés admissibles qui produisent une déclaration de revenus n'ont plus à présenter une demande chaque année. C'est l'une des initiatives mises en oeuvre par le gouvernement pour veiller à ce que les aînés ne soient pas laissés pour compte et ne perdent pas leur prestation au titre du SRG s'ils ne produisent pas leurs documents à temps. Dans l'ensemble, le gouvernement a pris des mesures pour réduire le fardeau administratif des Canadiens en général et fait des efforts pour protéger les intérêts de nos aînés en particulier.
Nous avons également apporté des modifications au Régime de pensions du Canada, afin que les aînés aient la liberté de continuer à travailler et à contribuer à leur fonds de retraite s'ils le souhaitent. C'est important, car, comme nous le savons tous, la situation démographique du Canada change. Nous savons que les baby-boomers vieillissent et que le Canada est confronté à un défi démographique. Or, nous reconnaissons également la contribution remarquable et importante que les aînés peuvent apporter dans leur milieu de travail, même après avoir fêté leur 65e anniversaire, notamment dans le cadre de programmes d'encadrement. En fait, je connais des aînés qui ont fait leur contribution la plus importante alors qu'ils avaient plus de 60 ou 70 ans. À la Chambre aussi, des députés apportent une contribution longtemps après avoir fêté leur 65e anniversaire. Nous savons et croyons qu'il est important de laisser la liberté aux aînés de continuer à apporter une contribution dans leur milieu de travail et à cotiser à leur fonds de retraite après avoir atteint 65 ans.
Nous sommes également très préoccupés par le bien-être des aînés et c'est pourquoi nous avons investi plus de 13 millions de dollars dans une campagne visant à lutter contre les mauvais traitements infligés aux aînés et à sensibiliser la population à ce problème. En outre, les aînés applaudissent la panoplie de réformes de la justice pénale que nous présentons, car il est important pour eux de pouvoir vivre en sécurité chez eux lorsqu'ils sont à la retraite.
Monsieur le Président, vous allez m'interrompre, mais je suis ravi d'avoir eu l'occasion de prendre la parole dans ce débat important.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de
D'entrée de jeu, je remercie la députée de d'avoir présenté cette très importante motion à la Chambre aujourd'hui. Contrairement à ce que d'autres intervenants ont soutenu, j'affirme que les néo-démocrates ont un plan pour réduire la pauvreté. Il s'agit en l'occurrence du projet de loi , présenté en juin 2010. Aujourd'hui, j'étais ravie de présenter de nouveau cette mesure qui comprend une stratégie détaillée pour éliminer la pauvreté au Canada.
Je salue encore une fois l'excellent travail qu'a effectué Tony Martin, l'ancien député de .
Par surcroît, les néo-démocrates ont également élaboré d'autres plans pour aider les Canadiens vivant dans la pauvreté. Il s'agit notamment de l'ancien projet de loi qui a été présenté par la députée de .
Contrairement à ce que nous avons entendu à la Chambre, les néo-démocrates ont des plans pour s'attaquer à la pauvreté.
Comme nous avons mis la question de côté pendant un moment, je rappelle à la Chambre le sujet du débat d'aujourd'hui. Voici le libellé de la motion de l'opposition néo-démocrate:
Que, de l’avis de la Chambre, mettre fin à la pauvreté des aînés au Canada est possible du point de vue financier et, par conséquent, elle demande au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour augmenter suffisamment le Supplément du revenu garanti pour atteindre cet objectif.
On a beaucoup parlé aujourd'hui du budget de 2011. Contrairement aux affirmations des députés ministériels, je peux assurer la Chambre que de nombreux députés néo-démocrates ont lu le budget, de même que de nombreuses personnes au sein du public.
Permettez-moi de citer quelques extraits d'un communiqué de Campagne 2000 daté du 6 juin 2011, qui résume quelques-uns des motifs pour lesquels les néo-démocrates ne veulent pas appuyer ce budget.
Gerda Keagi, de la Corporation canadienne des retraités intéressés, est d'avis que « la seule mesure destinée à réduire la pauvreté parmi les personnes âgées est dérisoire ». Le communiqué dit encore ceci:
L'augmentation de 50 $ par mois dans le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées sera fournie seulement à celles qui ont le revenu le plus bas. L'augmentation correspond environ aux deux tiers de ce qu'il faudrait pour permettre aux personnes âgées, la plupart du temps des femmes, de sortir de la pauvreté.
Plus loin, le communiqué dit également ceci:
Ce budget contient peu de mesures pour renforcer le filet social passablement amoché qui laisse des Canadiens vivre dans l'insécurité. Les Autochtones, les mères célibataires, les immigrants arrivés récemment, les minorités raciales et les handicapés sont exposés à des risques plus élevés. Les inégalités entre les riches et les pauvres ont crû davantage au Canada que dans tout autre pays de l'OCDE (sauf l'Allemagne).
Ce dernier passage est de Dennis Howlett, de l'organisme Abolissons la pauvreté.
Je dispose de seulement 10 minutes, alors je ne peux malheureusement pas présenter toutes les raisons pour lesquelles les néo-démocrates ne voteront pas pour le budget.
Je voudrais parler brièvement d'un rapport intitulé « Plan fédéral de réduction de la pauvreté: Travailler en partenariat afin de réduire la pauvreté au Canada », qui date de novembre 2010. C'est un document volumineux qui dresse l'état des lieux concernant les plans de réduction de la pauvreté au pays et qui contient de nombreuses recommandations. Je voudrais citer quelques statistiques qui sont contenues dans ce rapport et qui portent sur le sujet d'aujourd'hui, soit les personnes âgées.
Voici ce que dit le rapport:
Le SRG constitue un outil de choix pour diminuer la pauvreté des personnes âgées car elle cible les personnes âgées ayant un faible revenu, en particulier les personnes seules. En 2007, alors que les personnes âgées seules représentaient 28 p. 100 des personnes âgées, elles représentaient également 60 p. 100 des bénéficiaires du SRG et 82 p. 100 des personnes âgées sous les seuils de faible revenu. Une personne âgée seule qui n’aurait d’autre revenu que les prestations maximales de la SV et du SRG recevrait en 2009 une prestation combinée d’environ 14 033 $ (aux taux de janvier 2010), ce qui constitue un revenu inférieur aux seuils de faible revenu de 2008 (les derniers disponibles) pour une personne seule dans les régions urbaines de 30 000 personnes et plus.
Les gens qui reçoivent le Supplément de revenu garanti et les prestations de sécurité de la vieillesse sont les personnes âgées les plus pauvres. Le Supplément de revenu garanti et les prestations de sécurité de la vieillesse sont à peu près leurs seules sources de revenus.
Et le texte continue dans la même veine.
La députée de a bien expliqué les raisons pour lesquelles la Chambre devrait appuyer à l'unanimité la motion néo-démocrate, alors je voudrais plutôt parler d'une question qui n'a pas été soulevée.
Encore une fois, ce rapport signale que, selon d'autres témoins, on connaît mal le SRG. J'aimerais parler brièvement du rapport du Conseil consultatif national sur le troisième âge intitulé « Vieillir pauvre au Canada: aînés en marge », qui a mis le doigt sur deux problèmes graves.
Premièrement, non seulement le programme est-il inadéquat, mais, qui plus est, de nombreux aînés n'y ont même pas accès. Dans le rapport, on dit qu'étant donné l’absence de statistiques fiables sur la sous-inscription et les renouvellements en retard, le Conseil consultatif national sur le troisième âge commandait, à l’été 2004, une recherche visant à cerner la situation.
Cette recherche a permis de brosser un tableau précis de la sous-inscription à la SV et au RPC et révélé qu'un grand nombre d'aînés n'avaient même pas demandé d'être inscrits à ces programmes.
Pour toutes sortes de raisons, les aînés ne s'inscrivent pas à ces programmes. Les néo-démocrates sont d'avis que les aînés devraient simplement être intégrés à un système, tel que le régime fiscal, pour qu'à l'âge de 65 ans, ils ne soient pas obligés de présenter une demande; leur situation serait prise en compte automatiquement.
Le rapport du Conseil consultatif national sur le troisième âge nous apprend qu'environ 50 000 aînés n'ont pas demandé à être inscrits à la SV. Dans le cas du SRG et des pensions de retraite du RPC, ces chiffres s'élèvent à quelque 300 000 et 55 000 aînés, respectivement. Aucune estimation n'est disponible quant au nombre d'aînés qui n'ont pas demandé à recevoir des prestations d'invalidité ou de survivant. De nombreux néo-démocrates ont organisé des ateliers sur le RPC et les prestations d'invalidité et de survivant dans leur circonscription parce que beaucoup de Canadiens ne savent tout simplement qu'ils ont droit à ces prestations.
L'article se poursuit comme suit:
Les sommes en jeu sont importantes: par exemple, les 50 000 aînés non inscrits à la SV cumulent une perte totale de 250 millions de dollars par année.
Cela signifie que 250 millions de dollars ne retournent pas dans nos collectivités. Les aînés qui touchent ces prestations dépensent de l'argent pour s'alimenter, se loger et subvenir à leurs besoins fondamentaux. Tout cet argent est réinvesti dans nos collectivités.
Voici ce que dit aussi l'article en question:
Les femmes, particulièrement les femmes très âgées, sont davantage touchées par la sous-inscription au SRG et on sait que cette clientèle est davantage à risque de pauvreté. Il faut rappeler que les aînés qui ont droit au SRG et ne le demandent pas perdent non seulement ce revenu, mais aussi tous les autres avantages et bénéfices ajoutés par les provinces et territoires qui utilisent le SRG comme critère.
Non seulement cela les prive du SRG, mais également d'autres prestations provinciales. Voilà pourquoi il est si important d'instaurer un système qui permettrait aux personnes âgées d'avoir beaucoup plus facilement accès à ces prestations.
Je sais que la discussion porte sur le SRG, mais je veux aborder brièvement le Régime de pensions du Canada, car on décèle une énorme injustice.
Le fait de présenter sa demande de pension en retard entraîne de graves conséquences. Actuellement, les personnes qui présentent une demande en retard n'ont droit qu'à 11 mois de prestations rétroactives. On donne l'exemple d'une femme âgée de 90 ans, Isabel, qui découvre qu'elle avait droit à la prestation de survivant du Régime de pensions du Canada depuis les 15 dernières années. Son mari, Jim, est mort à l'âge de 83 ans sans jamais avoir touché de prestations. Même si son mari a cotisé au régime et que l'argent leur appartient, à lui et à elle, Isabel n'a droit qu'à 11 mois de prestations rétroactives parce qu'elle a présenté sa demande en retard. C'est très triste. Voilà un autre cas de demande de renouvellement présentée en retard.
Année après année, en juillet, les prestataires du SRG et d'allocations doivent renouveler leur demande en remplissant une déclaration de revenu ou un formulaire de renouvellement. Chaque année, près de 100 000 personnes âgées omettent de renouveler leur demande à temps. À présent, on leur envoie un rappel accompagné du formulaire de renouvellement à remplir. Si ces gens ne répondent pas, on les exclut temporairement du programme, et ils ne reçoivent pas leur prestation de juillet et des mois suivants jusqu'à ce qu'ils aient rempli leur demande de renouvellement.
Le rapport ajoute que 105 000 aînés n'ont pas reçu leur chèque de SRG et plus de 9 000 n'ont pas reçu leur chèque d'allocation parce qu'ils n'avaient pas complété les démarches de renouvellement. Pour de nombreux aînés, plusieurs facteurs entrent en jeu, comme le faible niveau de scolarité, une connaissance limitée des programmes, la barrière linguistique et, parfois, des problèmes de santé mentale. Nous devons faciliter ces démarches le plus possible à l'intention des aînés.
Je tiens à souligner rapidement un point. Une personne qui reçoit des prestations du SRG peut perdre jusqu'à 561 $ par mois. Il s'agit donc d'un montant considérable pour les gens qui vivent dans la pauvreté.
Mon temps est écoulé. C'est dommage parce que je voulais parler du rapport Bilan-Faim et des banques alimentaires, ainsi que du nombre accru d'aînés ayant recours aux banques alimentaires. D'après le rapport de 2010, 7,2 p. 100 des adultes ayant eu recours aux banques alimentaires en 2010 étaient des aînés, comparativement à 5,5 p. 100 en 2008-2009. Dans certaines provinces, comme en Ontario, ils ont compté pour 12 p. 100 du total et, au Manitoba, pour 15 p. 100. Nous observons donc de graves problèmes au pays. Les aînés sont forcés de recourir aux banques alimentaires pour se nourrir.
J'exhorte tous les députés à appuyer la motion présentée par la députée de . Il s'agit d'un petit pas dans la bonne direction pour tirer les aînés de la pauvreté.
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Monsieur le Président, je suis ravi de disposer d’une dizaine de minutes pour parler de l’importante motion à l’étude, une motion présentée par ma collègue, la députée de . Comme on l’a mentionné, la motion est libellée comme suit:
Que, de l’avis de la Chambre, mettre fin à la pauvreté des aînés au Canada est possible du point de vue financier et, par conséquent, elle demande au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour augmenter suffisamment le Supplément du revenu garanti pour atteindre cet objectif.
Comme l’a mentionné l’orateur précédent, cette question justifie certainement un investissement beaucoup plus substantiel que ce qui a déjà été proposé. Il est en effet question d’un engagement de 700 millions de dollars pour augmenter le Supplément du revenu garanti dans le but de mettre fin à la pauvreté de 200 000 aînés qui vivent actuellement sous le seuil de la pauvreté ou légèrement au-dessus.
Il s’agit d’un programme très modeste, mais pragmatique. J’en ai beaucoup parlé aux électeurs de , car il s’agit d’un pas en avant. Nous voulions présenter un plan réalisable qui améliorerait vraiment la vie des Canadiens. On parle officiellement de 200 000 aînés qui vivent sous le seuil de la pauvreté, mais, selon certaines estimations, il s’agirait plutôt de 250 000 à 300 000.
Nous avons proposé un plan. Le NPD a présenté un projet de loi pour régler ce problème. Nous avons clairement défini les mesures qui permettraient d’atteindre cet objectif, un objectif très modeste, mais nous avons également suggéré de renforcer et d'élargir le RPC, le Régime de pensions du Canada, de faire de petites choses, mais d’une façon systématique, afin d'améliorer la vie des aînés. Cependant, à toutes les étapes, le gouvernement a refusé de reconnaître la situation prioritaire des aînés des collectivités de Dartmouth—Cole Harbour et, franchement, de l’ensemble du pays.
Nous avons entendu aujourd’hui des députés ministériels expliquer qu’il était parfaitement acceptable que 6 ou 8 p. 100 des aînés du Canada vivent sous le seuil de la pauvreté. Nous les avons entendus expliquer pourquoi il était tout à fait suffisant d’investir 300 millions de dollars pour mettre fin à la pauvreté des aînés. Cela ne réglerait qu'une fraction du problème. Il a été estimé que ce montant permettrait de bonifier les prestations de 1,65 $ par jour, ce qui, à leur avis, serait suffisant.
En même temps, les conservateurs renoncent à des milliards de dollars en réduisant l’impôt des sociétés, des réductions grâce auxquelles des centaines de milliers et même des millions de dollars moisissent dans des comptes bancaires pour se retrouver dans les comptes d’épargne et d’investissement de dirigeants grassement payés.
C'est une question de priorités et celles du gouvernement laissent tomber les personnes âgées. Les conservateurs n'ont pas répondu à la question fondamentale: est-ce que les personnes âgées vivent dans la dignité? Le coût du logement, des aliments, des médicaments et de la vie en autonomie sont trop élevés pour beaucoup trop de personnes âgées du Canada, y compris à Dartmouth—Cole Harbour.
J'ai parlé de ces questions pendant ma tournée électorale, pas seulement avec des personnes âgées, mais avec leurs enfants et leurs petits-enfants, qui étaient en colère parce que leurs parents et leurs grands-parents ont apporté une si grande contribution à leur collectivité, à leur famille et au Canada, et pourtant, en raison des défauts du Régime de pensions du Canada, en raison de l'incapacité d'avoir un régime de pensions en milieu de travail et parce qu'ils sont restés à la maison pour élever des enfants et ne pouvaient donc pas cotiser au Régime de pensions du Canada, ils se retrouvent maintenant dans une situation où ils leur est impossible de joindre les deux bouts.
Aujourd'hui, nous avons entendu mes collègues décrire la réalité. Ils ont parlé des personnes âgées de leur collectivité qui n'achètent pas leurs médicaments d'ordonnance ou ne les prennent qu'une journée sur deux, sinon une fois par semaine plutôt que tous les jours et qui vont dans les banques d'alimentation pour manger un repas décent.
Je viens de faire des appels téléphoniques dans des banques d'alimentation de Dartmouth—Cole Harbour et, malheureusement, elles ne servent pas uniquement des personnes âgées, mais aussi des familles avec enfants, comme c'est le cas dans tout le Canada. Il y a plus de 7 p. 100 des adultes et environ 1 500 à 2 000 personnes âgées qui fréquentent les banques d'alimentation chaque mois en Nouvelle-Écosse. Ce sont des personnes âgées qui n'ont pas les moyens de se payer de la nourriture qui doivent s'adresser aux banques d'alimentation.
Un collègue me disait aujourd'hui qu'hier soir, il a rencontré une personne âgée sur la rue Elgin qui vit dans un appartement, mais n'a pas assez d'argent à la fin du mois. Cette personnes âgée mendie pour amasser assez d'argent pour se payer un repas chaud. C'est la réalité.
Lorsque je parle à des personnes âgées de ma collectivité, cela me fend le coeur. Lorsque je visite des appartements et vois dans quelles conditions certaines personnes âgées vivent, cela me brise le coeur. Je ne peux pas croire que, dans un pays aussi riche que le Canada, il soit acceptable que même une seule personne âgée vive dans de telles conditions. Nous devons améliorer la situation.
J’ai aimé les observations faites par mon prédécesseur, l’ancien député de Dartmouth—Cole Harbour, qui a beaucoup travaillé sur la question de la pauvreté. J’ai pris un engagement envers les gens de Dartmouth—Cole Harbour, qui ont mis leur confiance en moi pour prendre le flambeau et continuer de soulever ces questions et de réclamer ce genre de changements tant que j’ai leur confiance et que je siège ici.
Un de mes collègues a parlé de certaines agences et des bénévoles qui travaillent auprès de personnes âgées pour qu’elles aient une meilleure qualité de vie. Je parle de personnes âgées qui se situent sur le seuil de la pauvreté ou au-dessous, celles qui vivent en isolement et celles qui n’ont pas les moyens de s’acheter des médicaments et de la nourriture convenable et saine. Il y a plusieurs organismes, dont le Campbell's Cole Harbour Senior Citizen Club dans ma collectivité. J’y suis allé à quelques reprises pour un repas, comme je l’ai déjà mentionné. Cet organisme fonctionne grâce à des dons et au travail de bénévoles.
Aggie, 69 ans, coordonne le travail des bénévoles qui achètent les produits d’épicerie pour préparer des repas dans la cuisine. Ils les vendent à prix réduits à des personnes âgées qui, dans bien des cas, ne pourraient même pas se payer un repas convenable par semaine, mais qui savent qu’elles peuvent le faire en s’adressant au Campbell's Cole Harbour Senior Citizen Club.
Le Dartmouth Senior Citizens Service Centre, sur la rue Ochterloney, est un autre organisme qui brise l’isolement des personnes âgées et qui peut s’occuper des personnes qui pourraient ne pas manger suffisamment pour rester en santé.
C’est ce qui leur faut dans leurs collectivités, une participation des personnes âgées et d’autres intervenants communautaires pour aider les personnes âgées.
J’espère que tous les députés appuieront la motion dont nous sommes saisis. Le moins que nous puissions faire au pays et à la Chambre est d’aider les personnes âgées et de veiller à ce qu’elles ne vivent pas un jour de plus dans la pauvreté.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la motion du NPD. Nous discutons essentiellement du dossier des aînés, auquel tous accordent une grande importance.
Les aînés du Canada ont travaillé fort afin de bâtir un pays meilleur pour les générations futures. Par conséquent, il importe que nous collaborions afin qu'ils obtiennent les avantages auxquels ils ont droit et qu'ils ne passent pas à travers les mailles du filet.
Depuis que le gouvernement conservateur a pris le pouvoir en 2006, nous avons adopté diverses mesures pour aider les aînés et, en 2010-2011, nous allons leur accorder environ 2,3 milliards de dollars en allégements fiscaux ciblés. Depuis que le gouvernement est arrivé au pouvoir et qu'il s'occupe des besoins des aînés, le taux de pauvreté de ce groupe au Canada est l'un des plus faibles au monde. C'est un progrès remarquable, puisque que ce taux était sensiblement plus élevé à notre arrivée.
En 1999, il se situait à 7,9 p. 100, alors qu'il est maintenant de 5,8 p. 100. Cela ne signifie pas pour autant que le travail est terminé. En fait, il reste encore beaucoup à faire. Il faut continuer à travailler pour faire en sorte qu'aucun aîné ne vive dans la pauvreté.
Un député qui était déjà ici lors de la dernière législature a dit que l'opposition n'avait pas renversé le gouvernement à cause du budget, mais plutôt lors d'un vote de confiance. Permettez-moi de dire très clairement que cette manoeuvre était une tactique politique utilisée par l'opposition lorsqu'elle avait un nombre suffisant de députés pour agir de la sorte. L'opposition voulait faire de la politique partisane et elle a présenté une motion de censure. Le député a tout à fait tort de dire que le Président a conclu qu'il y avait eu outrage au Parlement. Le Président a dit que c'était une possibilité. Quoi qu'il en soit, l'opposition a fait de la petite politique, ce qui a entraîné des élections générales.
Tous disent qu'ils se sont rendus dans des foyers de personnes âgées. Il y a un bon nombre d'aînés dans ma circonscription. Lorsque je leur ai rendu visite, ils voulaient savoir pourquoi des élections avaient été déclenchées et pourquoi nous étions en train de gaspiller 300 millions de dollars pour tenir des élections inutiles.
Les Canadiens se sont prononcés et les députés qui étaient assis là — et je fais allusion aux libéraux qui ont insisté pour tenir un vote de confiance pour cause d'outrage au Parlement — se retrouvent maintenant au fond de la Chambre, parce que les Canadiens se sont prononcés. Ils ont donné à notre gouvernement un mandat solide de quatre années et demie, afin de remettre les choses en ordre. C'est ce que les gens d'en face oublient. Ce n'est pas ce qu'ils ont dit ici qui a prévalu, mais bien la volonté exprimée par les Canadiens en se servant de leurs bulletins de vote. Les députés d'en face peuvent maintenant expliquer pourquoi ils ont gaspillé 300 millions de dollars payés par les contribuables.
Certains aînés à faible revenu touchent des prestations du Supplément de revenu garanti, d'autres des prestations du RPC. En fin de compte, si l'économie est fragile et ne progresse pas, nous ne serons pas en mesure d'aider les aînés. La meilleure façon de leur venir en aide, c'est de faire en sorte que nous ayons une économie forte qui leur offrira de nombreux avantages, notamment le Supplément de revenu garanti et des ressources supplémentaires. N'oublions pas que cela s'ajoute aux mesures de nos pendants provinciaux, qui ont également des programmes pour veiller au bien-être des aînés.
Ce qui ressort de l'échange entre les députés au Parlement, c'est que nous reconnaissons tous que les aînés ont joué un rôle très important dans l'édification de ce pays et que nous avons la responsabilité collective de veiller à leur bien-être.
Toutefois, cela ne peut se faire en adoptant une vision étroite. Il faut un vaste éventail de programmes, car les aînés sont nombreux et n'ont pas tous les mêmes besoins. Le gouvernement du Canada en a adopté un grand nombre. Le fractionnement du revenu, par exemple, permet aux aînés de conserver davantage d'argent dans leurs poches. Sur le plan de l'allègement fiscal, nous avons libéré plus de 85 000 aînés du rôle d'imposition. Toutes ces mesures contribuent à leur manière à aider les aînés, en veillant à ce qu'ils disposent de plus d'argent à l'abri de l'impôt pour qu'ils soient libres de choisir le mode de vie qui leur convient et qu'ils méritent.
Bien entendu, à une certaine période de leur vie, certaines personnes n'ont pas contribué au régime de pension ou n'avaient pas la possibilité de cotiser à un autre régime. Voilà pourquoi nous avons instauré la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Dans le dernier budget, le gouvernement a prévu un supplément spécial pour les personnes âgées qui vivent sous le seuil de la pauvreté et qui ne peuvent combler leurs besoins, leur offrant une prestation complémentaire de 600 $ pour les personnes seules et de 800 $ et plus pour les couples. Cette mesure vise à les aider, car c'est ce que nous avons appris. Qu'a fait le NPD? Il a participé aux stratagèmes politiques qui ont mené au rejet du budget lors de la dernière législature.
Je suis ravi de dire que les Canadiens nous ont réélus et que nous avons présenté de nouveau des mesures susceptibles d'aider grandement les aînés.
Tous mes collègues se vantent de visiter des foyers pour personnes âgées. Or, nous allons tous écouter les aînés dans des foyers pour personnes âgées puisque les aînés votent. Je vais être clair: les aînés sont très intelligents puisqu'ils ont tiré des leçons de la vie. Ils savent comment prendre des décisions éclairées. Il est donc, de toute évidence, très important d'écouter, d'entendre et de prendre en considération ce qu'ils ont à dire. Voilà pourquoi le gouvernement a créé un poste spécial de . Il s'agit d'un poste d'une importance capitale, surtout pour veiller à ce que la voix des aînés soit entendue — et, actuellement, c'est par son entremise que leur voix se rend au Cabinet et influe sur les décisions que prend le gouvernement. Ce poste est donc essentiel.
Je siège ici depuis 14 ans. J'ai déjà entendu tout cela. Toutefois, le bilan du gouvernement à cet égard est sans équivoque: nous avons aidé les aînés, d'abord pour veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, ensuite pour aider ceux qui auraient été laissés pour compte. Il y a beaucoup à faire. Je suis très fier de dire que le Canada affiche actuellement le plus faible taux de pauvreté parmi les aînés au monde. Pourquoi est-ce que je dis une telle chose? En tant que secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, j'ai l'occasion de voyager de part et d'autre du monde pour représenter le Canada. Je peux donc dire que la situation ailleurs dans le monde est réellement épouvantable pour les aînés, et ce, en raison de plusieurs facteurs, notamment l'état lamentable de l'économie, une mauvaise gouvernance, l'absence de programmes sociaux et le fait que les aînés sont laissés à eux-mêmes. Voilà dans quelle situation épouvantable se trouvent les aînés dans d'autres régions du monde. Dans notre pays, par contre, nous avons la chance d'avoir un gouvernement qui n'a ménagé aucun effort, qui a écouté les aînés et qui a créé des programmes visant à donner à la plupart d'entre eux ce dont ils ont besoin et ce qu'ils veulent.
Je parle également par expérience parce que ma mère est âgée. Elle reçoit énormément de prestations gouvernementales et elle affirme que si on ne répond pas à ses besoins, elle m'arrachera les yeux. C'est on ne peut plus clair. Elle est ma mère et elle a parfaitement le droit de m'arracher les yeux. Il va sans dire que j'écoute ce que ma mère a à dire. Comme elle habite dans une résidence, elle entend les commentaires que font les gens du troisième âge qui l'entourent au sujet des programmes et des mesures que le gouvernement met en oeuvre.
Comme je l'ai dit, les gouvernements provinciaux doivent également faire leur part. Par conséquent, il est important que les provinces et le gouvernement fédéral collaborent pour que les aînés reçoivent les prestations dont ils ont besoin.
À bien des endroits, j'ai entendu parler de cas où le mari décède et son épouse est incapable de payer pour la maison. Elle peut être forcée de déménager. Certaines personnes suggèrent que les aînés ne devraient pas avoir à payer d'impôts fonciers, qu'ils devraient être exonérés de cette obligation fiscale. Voilà des questions sur lesquelles les provinces et les municipalités doivent se pencher.
Du point de vue du gouvernement du Canada, la grande responsabilité consiste à verser aux aînés les prestations de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Voilà des obligations clés.
Par surcroît, on ne doit pas mettre toutes les ressources dans un seul secteur, il faut viser plus large pour aider davantage d'aînés, pour éviter qu'ils ne s'appauvrissent. Voilà ce que le gouvernement a fait.
L'économie reprend de la vigueur grâce à l'excellente gestion du gouvernement pendant la crise qui a secoué l'économie mondiale. Grâce à ce bilan positif, le gouvernement est en mesure de donner suite à de nombreuses préoccupations.
La reprise économique est toujours fragile au pays. Comme le l'a dit aujourd'hui, le marché immobilier est encore précaire aux États-Unis. La crise de l'endettement en Grèce et dans l'Union européenne aura un impact négatif sur le Canada. Si c'est le cas, nous aurons une récession et, par conséquent, moins d'argent sera versé dans les programmes.
Pendant la fin de semaine, nous avons été témoins d'un spectacle absurde: les néo-démocrates se sont demandé si on devait les qualifier de socialistes ou non. Je suis un peu surpris que ce débat ait même eu lieu.
Et toutes ces interrogations sur le fait que nous consentons des allègements fiscaux aux sociétés ou que celles-ci ne devraient pas profiter de ces avantages constituent un faux débat.
Ces mesures sont prises pour que les conditions économiques soient propices à l'essor des entreprises et à la création d'une économie solide, ce qui aide le gouvernement à remplir ses coffres et à payer les services dont parle le NPD dans sa motion.
Le NPD pense que l'argent tombe du ciel, entre autres choses. Souvenez-vous de ce que le chef libéral actuel a fait à l'économie de l'Ontario lorsqu'il était premier ministre de cette province. Pensez aussi à la Colombie-Britannique et à d'autres provinces.
Il n'en demeure pas moins qu'une économie solide permettra au Canada de s'attaquer aux problèmes qui touchent les aînés et que, grâce à sa bonne gestion de l'État, le gouvernement a réussi à réduire le taux de pauvreté, lequel est maintenant le plus faible du monde.
Sous la direction de la , le gouvernement poursuivra son travail et continuera de bien gérer la situation économique du pays, ce qui nous permettra de répondre aux besoins des aînés.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps aujourd'hui avec la nouvelle députée de .
Le député vient de dire que le gouvernement veillerait à écouter les aînés. Certainement. Il va écouter gargouiller leur estomac affamé.
Je voudrais prendre un instant pour saluer la députée de qui a repris le poste de porte-parole pour les aînés. Je me suis occupé des aînés et des pensions au cours des deux dernières années, en fait depuis 2009, et je suis très fier de voir cette femme dynamique reprendre le flambeau. J'ai hâte de la voir à l'oeuvre dans quelque temps.
L'action du NPD pour la sécurité de la retraite n'est pas une nouveauté. En 1927, le parti travailliste de l'époque a obligé le gouvernement de Mackenzie King à établir la sécurité de la vieillesse parce que des Canadiens souffraient de la famine partout dans le pays. En 1966, le néo-démocrate Stanley Knowles, toujours dans le contexte d'une minorité libérale, est allé dire aux libéraux qu'il fallait quelque chose de plus vaste, qu'il fallait permettre à tous les Canadiens d'avoir un régime de pension. Ce fut le Régime de pensions du Canada. La proposition a été présentée et adoptée.
Aujourd'hui, toutefois, nous sommes en crise. La crise, c'est le fait qu'à l'avenir le Régime de pensions du Canada ne sera pas assez efficace.
Mais il y a une crise encore plus urgente aujourd'hui, c'est le fait que de 250 000 à 300 000 aînés vivent sous le seuil de la pauvreté. Ils vivent avec environ 1 162 $ par mois, si l'on tient compte du SRG et de la sécurité de la vieillesse combinés. Et ce qui est particulièrement tragique, c'est que la plupart de ces personnes sont des femmes, des femmes qui avaient de petits emplois ou qui n'ont peut-être jamais eu l'occasion de cotiser au RPC comme nous. C'est désolant.
J'ai été leur porte-parole depuis 2009, comme je le disais, et j'ai bien des histoires à raconter. J'ai dû réfléchir à ce que j'allais dire ici aujourd'hui. Je crois qu'il y a un mythe, faute d'un autre mot. Les députés se souviennent que, lors des dernières élections, nous parlions de ce qu'il fallait faire selon le NPD. Il n'y avait rien de nouveau là-dedans.
En juin 2009, la Chambre a adopté à l'unanimité une motion lors d'une journée d'opposition. Tout le monde a voté en faveur. L'idée maîtresse de cette motion était de débloquer 700 millions de dollars pour permettre à 250 000 aînés de sortir de la pauvreté.
Cette mesure offrait 700 millions de dollars pour 250 000 à 300 000 personnes, ce qui représentait une augmentation d'approximativement 230 $ par mois. Cependant, la demi-mesure — je devrais peut-être parler d'un quart de mesure — proposée par le gouvernement est encore pire parce qu'elle offre 50 $ par mois, ou 1,65 $ par jour. En Ontario et en Colombie-Britannique, cette somme sera engloutie par la TVH.
J'aurais aimé que les conservateurs nous écoutent. Ils ont voté avec nous. Ils nous ont donné l'impression qu'ils nous avaient écoutés. Les députés néo-démocrates ont parcouru le pays. Le Parti conservateur parle de son mandat solide, mais c'est le NPD qui a triplé la taille de son caucus lors des dernières élections. Cela signifie que les aînés et les Canadiens écoutaient notre message. Ils savaient que notre principale promesse électorale consistait à augmenter suffisamment le SRG pour permettre de sortir les aînés de la pauvreté.
Le député de n'a aucune leçon à me donner à cet égard.
La motion que nous avons présentée a deux objectifs. Elle vise à régler le problème immédiat du SRG, mais elle se penche également sur l'avenir.
Nous avons entendu dire plusieurs fois à la Chambre que 63 p. 100 des travailleurs canadiens n'ont pas de régime de pension ni d'économies. Quelle sera la situation dans 35 ans? Ces travailleurs vont frapper un mur.
Les députés doivent absolument travailler ensemble pour bonifier le Régime de pensions du Canada. Nous avons mis en place une proposition selon laquelle, si l'employé et l'employeur versent chacun des cotisations à raison de 2.5 p. 100, le travailleur obtiendra dans 35 ans le double des prestations qu'il reçoit actuellement en vertu du Régime de pensions du Canada.
Deux conflits ont secoué le monde syndical ces derniers jours, le premier à Air Canada, et le second à Postes Canada. Dans les deux cas, on a tenté d'éliminer les régimes de pension à prestations déterminées. Certains des employés touchés occupent leur emploi depuis 35 ans. J'ai reçu un courriel d'un homme qui travaille à Air Canada et qui prévoit prendre sa retraite dans deux mois, avec une rente de 1 600 $. Or, si la proposition sur la table avait été adoptée, sa rente aurait fondu de moitié, et il aurait été incapable de prendre sa retraite avec seulement 800 $.
Toutes ces histoires nous viennent du gouvernement, qui prétend que les aînés pourront travailler plus longtemps. Or, l'objectif a toujours consisté à permettre aux aînés de prendre leur retraite dès qu'ils pouvaient se permettre de vivre dans la dignité et de passer du temps avec leur mari ou leur femme, ce qu'ils ne pouvaient pas faire tant qu'ils travaillaient.
Quand le sujet refera surface, ce sera au gouvernement au pouvoir de penser à l'avenir. Il faut investir dans l'avenir. Les travailleurs sont tout à fait disposés à payer leur juste part. Il n'en coûterait pas un sou au gouvernement d'augmenter le Régime de pensions du Canada ou de le doubler. Les Canadiens ont toujours été disposés à payer leur juste part, cette fois-là comme les autres.
On nous a proposé toutes sortes de programmes à participation volontaire. Si les travailleurs avaient de l'argent en banque au moment où on se parle, ils auraient déjà leur propre régime. Dans les faits, il faut aider les Canadiens à se discipliner. Je n'ai pas commencé à songer à mon avenir avant l'âge de cinquante ans, c'est-à-dire depuis déjà un bon bout de temps, quand on y pense, mais les jeunes d'aujourd'hui ne le font pas plus. Ils préfèrent se promener avec tous ces iPad, iPhone et autres objets qui brillent de tous leurs feux. C'est là-dedans qu'ils investissent leur temps et leur argent. Le gouvernement doit les aider. Les députés doivent leur donner l'exemple.
Le Régime de pensions du Canada a aussi l'avantage d'être entièrement transférable. Si un secteur se met à tourner au ralenti, les travailleurs peuvent se recycler dans un autre domaine, sans rien perdre de leur régime de pension. Je tenais à le souligner.
J'aimerais revenir en arrière quelques instants, et je vous préviens, monsieur le Président, il se peut que vous deviez me corriger, parce que, même si je sais que je dois toujours m'adresser à la présidence, c'est plus fort que moi, et j'ai souvent tendance à me tourner directement vers mes collègues d'en face, car je sais que certains d'entre eux sont foncièrement bons. De notre côté, nous tentons de les émouvoir en leur racontant des anecdotes et en leur donnant des exemples de ce qui s'est passé.
En tant que responsable du dossier des aînés, j'ai participé à des réunions avec ceux-ci pendant deux étés. J'ai assisté à quarante réunions, vingt chaque été, au cours des deux derniers étés. J'ai alors entendu des histoires déchirantes. Je les ai déjà relatées, mais je crois qu'il est pertinent de les relater de nouveau aujourd'hui.
Une femme de St. Thomas était déjà à la retraite, mais son mari devait encore travailler pendant deux ans lorsqu'il a eu un accident vasculaire cérébral. Depuis, il doit prendre des médicaments. Avez-vous déjà entendu parler des exclusions? Son mari devait prendre un médicament coûtant 90 dollars par mois, qui venait tout juste d'être exclu de la liste des médicaments remboursés par le gouvernement de l'Ontario. Elle se demandait où elle pourrait bien trouver ces 90 dollars. C'était avant la TVH.
Puisqu'il est question de la TVH, j'aimerais aussi parler d'une femme d'Elliott Lake, que je n'oublierai jamais. Fait intéressant, les gens comme elle nous prennent toujours à part pour nous parler, car ils veulent nous dire des choses très personnelles. Cette femme m'a dit que sa facture d'électricité totalisait déjà 2 100 $ par année. Compte tenu du fait que le gouvernement parlait d'instaurer la TVH, elle ne voyait vraiment pas comment elle pourrait payer 160 $ de plus. Pauvre elle: les coûts de l'électricité ont augmenté depuis, et en outre, la TVH a été instaurée.
J'aimerais insister sur le fait que nous ne devons pas tomber dans la rhétorique. Il est vrai que les banques du pays ont engrangé 22 milliards de dollars de profits l'an dernier. Elles ont versé 11 milliards de dollars en primes à leurs dirigeants. C'est scandaleux. Les députés de l'autre côté de la Chambre peuvent faire quelque chose pour régler cette situation. Ils peuvent dégager des sommes équivalentes en repoussant l'entrée en vigueur des réductions d'impôt et en prenant les mesures nécessaires pour sortir les aînés de la pauvreté. Je crois que c'est ce que la Chambre doit faire. J'ai bien hâte de voir où le débat sur cette question nous mènera, car je sais que nous en discuterons encore pendant un bon moment.
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Monsieur le Président, c’est pour moi un honneur de prendre part au débat sur la motion. Plus d’un quart de million d’aînés vivent aujourd’hui dans la pauvreté. Je voudrais également montrer qu’il est important de faire participer les jeunes au dialogue sur le maintien du niveau de vie des aînés d’aujourd’hui et de ceux qui, dans un avenir plus ou moins proche ou lointain, parviendront à ce stade de leur vie.
Le nombre d’aînés qui vivent dans la pauvreté est tel qu’il y a lieu de parler de crise. Le problème réclame une attention immédiate, et il incombe au gouvernement d’agir dès maintenant pour affranchir tous les aînés de la pauvreté.
D’après Statistique Canada, près de 300 000 Ontariens de plus ont sombré dans la pauvreté depuis 2007. De plus, cette progression de la pauvreté observée en Ontario depuis 2007 a été la plus importante au Canada, avec 17 p. 100. En ce moment, près de 1,7 million d’Ontariens vivent dans la pauvreté. La pauvreté a augmenté de près de 20 p. 100 chez les adultes en âge de travailler et de 42 p. 100, ce qui est renversant, chez les aînés dans la province.
Mes électeurs me parlent de leur détresse et de leur anxiété. Ils ne savent pas trop comment ils absorberont la hausse du coût de l’énergie et des denrées alimentaires et les nouvelles taxes que la TVH ajoutera à leurs dépenses.
J’ai discuté avec un couple âgé d’Alton Towers, dans ma circonscription. Ces gens m’ont invitée chez eux, et leur maison n’était pas chauffée. Ils n’avaient qu’un radiateur portatif qu’ils déplaçaient lorsqu’ils changeaient de pièce. Pas de gros éclairage chez eux. Seulement des petites lampes. Ils ne regardaient pas la télévision. Ils n’avaient qu’une radio pour se distraire. Ils faisaient tout leur possible, tout ce à quoi ils pouvaient penser, pour réduire leur consommation et leurs dépenses. Je me suis assise avec eux pendant environ 20 minutes. Ils m’ont montré leurs factures d’électricité, qui augmentaient continuellement, au point qu’ils avaient de moins en moins les moyens de payer à la fois leur électricité et leurs dépenses quotidiennes ordinaires, malgré la frugalité de leur mode de vie.
Au Canada, personne ne mérite de vivre dans ce genre de condition, et surtout pas les aînés, qui se sont tant dévoués pour nous. Ils ont investi dans le régime pendant une grande partie de leur vie, et voici qu’ils sont réduits à des conditions de vie abjectes. Aucun aîné ne mérite d’être contraint de faire la queue à la banque d’alimentation pour obtenir de quoi se nourrir ou encore de travailler bien après l’âge normal de la retraite.
J’ai également discuté avec un couple de Berner Trail, pas très loin de chez moi. Ils ont emménagé dans leur modeste maison lorsqu’ils étaient un jeune couple. Ils ont travaillé fort, et c’est là qu’ils ont élevé leur famille. Ils ont respecté toutes les règles et fait tout ce qu’il fallait pour profiter de ce qu’on appelle l’« âge d’or ». Mais voici que, à 67 et 65 ans respectivement, ils cherchent du travail. N’importe quel travail. La femme travaille chez Food Basics, près de chez moi, comme commis d’épicerie, pour aider à payer les dépenses du ménage.
En 2009, le Centre canadien de politiques alternatives a publié un rapport sur la pauvreté chez les femmes. Il y disait que le taux de faible revenu chez les femmes âgées demeure près de deux fois plus élevé que chez les hommes âgés. Statistique Canada nous apprend que, dans la société canadienne, les femmes vivent plus longtemps que les hommes.
Je m’inquiète, comme tous les parlementaires devraient le faire, de toutes les femmes âgées de ma circonscription et du reste du Canada qui n’auront d’autre choix que de recourir aux banques d’alimentation et à la générosité des membres de leur collectivité. Le budget est très clair: ce n’est pas la priorité du gouvernement que d’affranchir tous les aînés de la pauvreté.
Les 300 millions de dollars que le gouvernement propose sont très bien, et on a l’impression que c’est beaucoup d’argent, mais c’est trop peu. Voilà qui en dit long sur les priorités du gouvernement. Il préfère donner des milliards de dollars en allégements fiscaux aux grandes sociétés, comme les pétrolières et les grandes banques, ou aux riches initiés qui ont de bonnes relations, plutôt que d’arracher à la pauvreté tous les hommes et femmes qui ont bâti notre pays.
Il n’y a pas que les aînés de ma circonscription qui déplorent ce manque d’aide. L’inquiétude gagne aussi les adultes qui travaillent et les jeunes familles. Ils se demandent comment ils arriveront à aider leur mère ou leur père à avoir une qualité de vie qui assure leur dignité, puisque les prestations actuelles de la SV et du SRG sont loin de suffire.
Comme le soutien financier ne suffit pas aux parents âgés pour qu’ils puissent vivre chez eux, ces jeunes familles les prennent chez elles pour s’en occuper. Les foyers ou les maisons de retraite coûtent beaucoup trop cher pour les habitants de ma circonscription. Ils n’ont pas les moyens. Puisqu’elles ont déjà du mal à se débrouiller, les jeunes familles redoutent les difficultés financières qui surgiront lorsqu’elles auront à s’occuper de leurs parents.
Les aînés avec qui j’ai discuté pendant les promenades du club de marche matinale Malvern Mall, m’ont parlé de leur expérience de la vie chez leurs enfants. Ils me disent qu’ils ont l’impression d’être une lourde charge pour eux et ils se sentent coupables de faire appel à eux sur toutes sortes de plans. Ils ne veulent pas dépendre à ce point des membres de leur famille, mais ils n’ont pas vraiment le choix, et c’est pourquoi ils passent le plus de temps possible au centre commercial: pour éviter de gêner la vie de leurs enfants. Ils ne veulent pas être des fardeaux.
Nous devons tellement plus aux aînés. Il ne faudrait pas qu’ils aient l’impression d’être des fardeaux.
Le NPD a proposé une augmentation de 700 millions de dollars du Supplément de revenu garanti, ce qui suffirait pour donner aux aînés une qualité de vie convenable, pour affranchir tous les aînés de la pauvreté. Cette aide ôterait un sujet d’inquiétude aux familles et donnerait aux aînés la dignité et la sécurité financière à la retraite.
Cependant, comme nous le savons, le gouvernement conservateur a accepté d’investir seulement 300 millions de dollars, moins de la moitié. D’autres députés ont dit qu’il s’agissait d’une demi-mesure. En vérité, c’est même moins qu’une demi-mesure. Je présume qu’il est acceptable pour le gouvernement conservateur de sortir les trois septièmes ou 40 p. 100 des aînés de la pauvreté, ou encore de sortir 40 p. 100 de chaque aîné de la pauvreté. Il reste que 300 000 aînés ont un revenu inférieur au seuil de la pauvreté. Je le répète, nos aînés méritent mieux que cela.
Un récent rapport du Caledon Institute of Social Policy déclarait que l’augmentation de la pauvreté chez les aînés s’expliquait en grande partie par la détérioration de la situation des femmes âgées vivant seules, dont le taux de pauvreté est passé de 14,5 p. 100 en 2007 à 17,1 p. 100 en 2008, soit en un an seulement.
La Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti assurent un revenu minimum aux aînés. Le gouvernement conservateur adopte une position bipolaire face à l’aide qu’il fournit aux aînés canadiens. L’une de ses politiques a légèrement aidé les aînés à faible revenu, mais seulement 40 p. 100 d’entre eux, comme je viens de le mentionner, et l’autre permet d’aider les bien nantis.
En 2005, dans leur premier budget, les conservateurs ont annoncé une modeste amélioration du Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu. J'ai pensé qu'il s'agissait là d’une lueur d’espoir, mais, en modifiant le régime fiscal, ils ont rapidement fait volte-face dans leur façon de traiter les aînés.
Certains députés conservateurs vantent les mérites de leurs plans de fractionnement du revenu de retraite. Pourtant, des études démontrent que le fractionnement du revenu de retraite ne veut absolument rien dire pour les aînés qui vivent seuls ou pour les couples d'aînés qui sont trop pauvres pour payer de l'impôt.
Les jeunes de minorités raciales ou de familles à faible revenu ont aujourd’hui de la difficulté à faire des études postsecondaires en raison des obstacles à l’éducation, qu’ils soient financiers ou autres. Nous savons pourtant qu’ils ont besoin d’une bonne formation postsecondaire pour décrocher un emploi bien rémunéré. Si nos jeunes d'aujourd'hui n'arrivent pas à obtenir de bons emplois, ils seront incapables d'économiser pour leur avenir et de plus en plus de retraités devront vivre dans la pauvreté.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je remercie mes collègues de me donner l'occasion d'intervenir dans le débat sur cette question. Je remercie également les intervenants qui m'ont précédé. L'intervenant qui prend la parole plus tard pendant un débat a entre autres l'avantage d'obtenir de l'information de ses collègues et d'exposer ensuite son point de vue du mieux qu'il le peut.
J'ai entendu certains échanges et certaines observations farfelues au sujet de la pauvreté chez les aînés. J'ai également entendu des commentaires qui n'avaient rien à voir avec les aînés et la pauvreté parce qu'il arrive parfois aux députés de faire digression et de commencer à répéter leurs arguments habituels. Il semble que certains sont encore en campagne électorale. Quoi qu'il en soit, la question est fort importante.
Tout le monde connaît un cas, voire deux ou trois, illustrant le problème que nous nous employons à régler ici, en l'occurrence éviter que certaines personnes parmi les plus vulnérables de la société ne soient laissées pour compte dans ce grand pays qui est le nôtre. Nous voulons nous assurer que les gens considérés comme totalement démunis ne soient pas oubliés par le système, même si cela se produit. Les fonctionnaires ou les représentants élus à tous les paliers de gouvernement voient de tels cas chaque jour dans leur travail. Les députés présentent à la Chambre les histoires qui leur sont rapportées. Je me réjouis qu'on ait cité de nombreux cas aujourd'hui. Voilà pourquoi je félicite les intervenants qui m'ont précédé.
Voici le libellé de la motion:
Que, de l’avis de la Chambre, mettre fin à la pauvreté des aînés au Canada est possible du point de vue financier et, par conséquent, elle demande au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour augmenter suffisamment le Supplément du revenu garanti pour atteindre cet objectif.
Pour mettre fin à la pauvreté des aînés, il faut un investissement stratégique dans le SRG, le Supplément de revenu garanti. Il s'agit d'un excellent outil, le troisième pilier de revenu des aînés, qui se révèle vraiment essentiel partout au Canada. Le gouvernement verse des prestations au titre de la Sécurité de la vieillesse et du Régime de pensions du Canada et maintenant au titre du Supplément de revenu garanti.
En 2005, c'est-à-dire environ un an après mon élection, je me rappelle que nous avions instauré un programme de remboursement des frais de chauffage. Beaucoup de gens l'ont oublié. J'ai tenté de convaincre le gouvernement de ramener ce programme. Nous étions en janvier, et le rabais en question était offert aux prestataires du Supplément de revenu garanti. Pour bien des gens de ma région, et probablement du reste du pays, ce programme aura permis de survivre au temps des Fêtes, qui correspond au temps de l'année où les factures de chauffage sont les plus élevées, que les gens se chauffent à l'hydroélectricité, au bois, au mazout ou au gaz naturel.
Ce sont les mesures stratégiques comme celle-là qui m'intéressent le plus, car elles permettent aux gens les plus vulnérables de vivre selon leurs moyens, sans pour autant les obliger à déménager.
Tout à l'heure, je parlais de l'organisme caritatif Share the Warmth, de Toronto. Cet organisme tout à fait extraordinaire offre des crédits énergétiques aux Torontois les plus vulnérables afin qu'ils ne se retrouvent pas à la rue. Or, selon ce que nous disent les responsables, au fil des ans, c'est-à-dire depuis les années 1980 jusqu'à aujourd'hui, l'âge médian des bénéficiaires n'a pas cessé d'augmenter.
La pression qu'exercent les baby-boomers sur le système se fait sentir jusqu'en ces murs, puisque le débat d'aujourd'hui porte justement sur le Supplément de revenu garanti. Or, au coeur du débat se trouvent les investissements que l'ensemble de l'appareil gouvernemental doit faire pour tirer de la pauvreté tous ceux qui y vivent. Le programme de remboursement énergétique n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Le Supplément de revenu garanti, qui semble régner en roi et maître sur tous les autres, est celui dont nous parlons le plus. Et si on a tant parlé de cette mesure durant la campagne électorale, c'est tout simplement parce que c'était celle qui était la plus réclamée.
Étonnamment, il arrive que, quand nous débattons d'une question, nous nous arrêtions indûment sur les mots utilisés. Sauf erreur de ma part, j'ai cru comprendre que mes collègues d'en face, ce qu'ils pourront me confirmer d'un simple hochement de tête, allaient voter en faveur de la motion.
Pourtant, la motion précise bel et bien que « mettre fin à la pauvreté des aînés [...] est possible du point de vue financier et, par conséquent, [la Chambre] demande au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour augmenter suffisamment le Supplément de revenu garanti [...] ». J'imagine que, si les conservateurs vont donner leur appui, c'est parce qu'ils s'imaginent qu'ils ont déjà fait tout ce qu'il fallait.
Cependant, le problème, c'est que toutes les études que nous avons vues établissent à 700 millions de dollars, au moins, la somme à investir pour sortir tous les aînés de la pauvreté. Or, ce budget prévoit moins de la moitié de cette somme. Nous pouvons en tirer deux conclusions: soit le gouvernement nie la réalité, soit d’autres sommes sont prévues pour plus tard. J’aime à croire que la deuxième hypothèse est vraie, mais j’en doute fort.
Je félicite la députée qui a présenté cette motion. Ce débat est certainement opportun puisque, comme je le disais, la tranche de population qui croît le plus est composée de gens qui ont entre 60 et 80 ans.
Je veux revenir à certaines questions. Il y a deux ans, j’ai présenté un projet de loi d’initiative parlementaire à la Chambre. J’avais remarqué que beaucoup de personnes âgées s’inquiétaient grandement au sujet non seulement de la quantité d’argent dont elles disposeraient, mais aussi de leur capacité d’établir un budget.
J’ai discuté avec un groupe, à Terre-Neuve-et-Labrador, un organisme chapeautant toutes les associations d’aînés. Nous avons eu une rencontre très intéressante à discuter de ce dont les personnes âgées avaient besoin, des mesures à prendre et des petits investissements qui feraient une énorme différence dans la vie des aînés.
Ces gens ont parlé du programme Nouveaux Horizons, qui permettait aux aînés d’apprendre à se servir d’un ordinateur et de télécharger les photos de leurs petits-enfants, et de la possibilité de prendre l’autobus, de profiter de rabais — notamment des crédits d’impôt, mais les rabais dans l’ensemble étaient une question importante — et de payer leurs comptes de services publics. Par exemple, si une personne est débranchée d’un service de base, les frais de rebranchement sont incroyablement chers. C'est pourquoi les aînés voudraient obtenir des rabais importants, ou le rebranchement gratuit après un certain âge. J’ai cru que c’était une très bonne idée, et le gouvernement devrait se pencher là-dessus.
L’autre chose, c'est que tous les aînés, qu’ils touchent des prestations du RPC, de la Sécurité de la vieillesse ou du Supplément de revenu garanti, sont payés une fois par mois. Les aînés m’ont dit que, s’il n’était pas possible d’avoir une augmentation, ils aimeraient au moins avoir la possibilité d’être payés toutes les deux semaines.
Nous avons présenté un projet de loi d’initiative parlementaire à cet égard. J’entends maintenant dire que le gouvernement n’appuie pas cette idée pour le moment. J’espère qu’il sera éventuellement favorable à cette possibilité. Ce que nous pouvons faire de mieux, c'est écouter les plus vulnérables de notre société, surtout les aînés, qui sont les plus vulnérables d'entre tous.
Dans ma circonscription de 193 collectivités, l'âge médian tourne autour de 56 ans. Par conséquent, ce serait tout un euphémisme de ma part que de dire que cette question me tient à coeur.
Je pense aux habitants de ma circonscription et à toutes les difficultés que j'ai connues, à tout ce que j'ai vu, à tout ce dont j'ai été témoin. Les gens ont désespérément besoin d'aide et ils ne savent pas à quelle porte frapper. Les gens les plus désespérés se tournent vers le gouvernement, tant à l'échelle fédérale que provinciale, mais nous sommes pris avec les ministères et programmes de paiement actuels. Nous ne pouvons rien faire parce qu'il faudrait changer la loi.
Beaucoup d'aînés dans ma région s'adressent aux églises dans un geste de désespoir. Franchement, les églises font du beau travail pour s'assurer que ces gens sont au courant des moyens dont ils disposent pour obtenir de l'aide. Je siège à la Chambre depuis sept ans et, au cours des quatre dernières années, les églises dans ma région, l'Armée du Salut, l'Église catholique et les Assemblées de la Pentecôte, ont joué un rôle de premier plan pour fournir l'aide la plus élémentaire.
Mais où est le problème? En fait, nous avons besoin d'intervenir davantage. Nous devons tenir un débat propre à la situation, quelque chose de pertinent et de tangible pour les aînés les plus vulnérables.
S'il y a bien une chose que j'ai constatée ces derniers temps, c'est que nous n'avons pas pris des mesures concrètes à l'égard des aînés pour leur fournir l'aide et les renseignements dont ils ont besoin. Toutefois, grâce à des motions comme celle dont nous sommes saisis, nous pouvons remédier en grande partie à cette situation.
J'espère que des programmes comme le SRG, le RPC et la SV nous permettront d'en faire beaucoup plus, mais il n'en reste pas moins que cet investissement de 700 millions de dollars est nécessaire pour sortir une majorité de gens de la pauvreté. Or, même si l'initiative fait l'unanimité, nous continuons, pour une raison quelconque, à débattre du bien-fondé de telle ou telle mesure et de tel ou tel montant. J'ai entendu plusieurs personnes dire que le gouvernement ne dispose pas de ce montant et que, par conséquent, nous devons être plus prudents.
C'est l'excuse qu'on nous a servie l'année dernière, alors que cette année, c'est soudainement la bonne chose à faire. J'ai entendu plusieurs ministériels dire aujourd'hui que le paiement de 300 millions de dollars avait été retardé en raison des élections tenues récemment. Si le gouvernement accorde tant d'importance à ces 300 millions de dollars aujourd'hui ou s'il y accordait tant d'importance avant les élections, pourquoi n'a-t-il pas pris cette mesure il y a quatre ans?
Les conservateurs sont au pouvoir depuis 2006. À l'époque, il n'y avait pas de récession. Je me rappelle très bien que, lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir en 2006, il y avait un excédent budgétaire. Nous étions alors en mesure de prévoir un excédent pendant au moins six ou sept ans. Puis, l'économie a tourné au vinaigre. Pourtant, durant la période précédant la récession, le gouvernement n'a jamais mentionné les 300 millions de dollars.
Au moins, tous les députés de la Chambre ont fait valoir leur point de vue. Je ne mentionnerai aucun parti en particulier, mais le nôtre est d'avis que nous devons sortir les gens les plus vulnérables de la pauvreté, comme je l'ai mentionné plus tôt.
Pour en revenir sur certains faits concernant les régimes de pensions, mentionnés durant le débat, il y a deux ans AbitibiBowater était le plus grand employeur de ma circonscription. Cette usine existait depuis 100 ans et ses employés cotisaient à ce qu'on appelle un régime d'avantages directs. Pour être honnête, depuis la fermeture de l'usine l'année dernière, c'est ce régime qui assure en grande partie la survie de la collectivité dans laquelle je vis. C'est la vérité. Le régime d'avantages directs tant fustigé par tous assure actuellement la survie de plusieurs collectivités. Est-ce qu'un régime de contribution directe permettrait d'assurer la survie des collectivités les plus vulnérables? Impossible.
Le monde change, l'économie change. Les entreprises abolissent ce genre de régime et nous ne pouvons pas les forcer, par voie législative, à revenir en arrière. Il n'en reste pas moins que nous, en tant que gouvernement, avons la responsabilité d'intervenir et de donner des choix aux gens.
Dans ce cas en particulier, le ratio de solvabilité du régime de pension d'AbitibiBowater était bas. Il y a deux ans, il était de 71 p. 100, ce qui laissait présager des problèmes. Si la compagnie avait liquidé ses actifs, les employés auraient touché 71 p. 100 de leur pension, ce qui n'est quand même qu'une fraction de leur salaire lorsqu'ils travaillaient à temps plein. Cela aurait été catastrophique. Les choses se sont améliorées, mais que pouvons-nous faire, nous, pour remédier à cela?
Nous pouvons faire de meilleures lois. L'un de mes collègues néo-démocrates a présenté le projet de loi . Le projet de loi, dans sa forme même, présentait certains problèmes, mais il sous-tendait un grand principe, à savoir qu'il fallait accorder la priorité aux plus vulnérables.
Les entreprises versent de l'argent à tout un éventail de personnes à leur départ, mais les plus vulnérables, pour la plupart, obtiennent des miettes. Nous devons faire en sorte que ce soit les plus vulnérables qui obtiennent la plus grande part du gâteau et nous pouvons y voir en tenant le bon débat et en adoptant la bonne mesure législative. Il est temps que tous les députés, quelle que soit leur allégeance politique, tiennent ce débat. Les plus vulnérables seraient ceux qui bénéficieraient de ce pourquoi nous sommes ici, c'est-à-dire débattre et adopter des lois.
Selon les statistiques mentionnées plus tôt aujourd'hui, plus de 70 p 100 des gens ne touchent pas d'autres prestations que celles qui sont assurées par la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. C'est énorme.
L'une des propositions que j'ai soulevées plus tôt, dont nous avons parlé durant la campagne électorale et qui, à mon avis, est une excellente idée, a été débattue ad nauseam en Grande-Bretagne il y a une dizaine d'années. Il s'agit d'un régime supplémentaire de pensions du Canada.
Il s'agit d'un paiement volontaire dans le but de compléter le RPC, permettant ainsi aux gens de toucher des prestations accrues à partir de 65 ans, ou encore de 60 ans, selon ce qu'ils choisissent.
Cependant, selon moi, l'élément le plus important de ce RPC complémentaire, compte tenu de l'évolution des dynamiques dans le monde, notre pays et nos localités, c'est le fait qu'il est transférable. Le régime n'est pas rattaché à une seule entité, à une seule compagnie; il suit les gens tout au long de leur vie active. Peu importe la compagnie choisie, les gens peuvent continuer de cotiser au même régime de pension dans lequel ils ont investi.
Dans mes nombreux allers-retours entre Terre-Neuve et Ottawa, je rencontre toutes les semaines, ou toutes les deux semaines, énormément de gens qui s'en vont aux champs de pétrole, notamment en Alberta, mais aussi en Saskatchewan. Je m'inquiète à leur sujet. Ils touchent un bon salaire, mais comment font-ils pour investir dans leur avenir, pour leur retraite? Leurs investissements sont éparpillés; j'en ignore les modalités, mais cela m'inquiète beaucoup. Si nous ne nous préoccupons pas de ces choses-là, nos enfants et nos petits-enfants devront remédier à cette anomalie, tout comme nous tentons de le faire aujourd'hui.
Les régimes à prestations directes existeront-ils à ce moment-là? J'en doute fort. Il me navre d'avoir à le dire, mais c'est probablement ce qui se passera étant donné la tendance actuelle envers la cotisation directe. Je ne reproche rien aux types d'investissements comme les REER ou les FERR, mais le fait est qu'ils n'assurent pas toujours le revenu stable escompté.
J'encourage instamment tout le monde à consulter un conseiller financier. Je n'ai jamais été vendeur d'assurance, et je ne suis pas de ceux qui se portent à la défense du secteur, mais j'ai consulté des conseillers financiers; ils ont de bons conseils à donner. Cependant, pas tout le monde le fait. C'est pourquoi nous avons le SRG et la Sécurité de la vieillesse. Ce sont des programme essentiels; c'est le filet qui permet aux gens de survivre s'ils n'ont rien d'autre sur quoi compter.
Pourquoi n'arrivons-nous pas à atteindre le chiffre qui avait été fixé pour hisser tout le monde, pratiquement toutes ces personnes, au-dessus du seuil de pauvreté? Voilà à quoi serviraient les 700 millions de dollars. Il ne s'agit pas d'un simple chiffre rond sorti tout droit d'un chapeau, comme l'ont insinué certains députés. Il s'agit probablement du plus grand investissement des 50 dernières années pour aider les aînés de ce pays vivant dans la pauvreté, parce que nous en avons la responsabilité. Peu importe que ces gens soient des tenants d'une idéologie particulière. Nous devons reconnaître que si les gens sont pauvres, s'ils sont vulnérables et s'ils sont désespérés, ils n'ont que faire d'une idéologie. Celle-ci ne signifie absolument rien. Si davantage de gens tombent sous le seuil de la pauvreté, nous, en tant que parlementaires, aurons gaspillé une occasion en or d'investir dans les plus vulnérables. Vous vous souviendrez que les aînés les plus vulnérables ont investi en nous il y a de nombreuses années.
En fait, combien de députés peuvent dire qu'ils sont ici parce que les aînés d'aujourd'hui les inspirent? Tout le monde. Qui pourrait dire le contraire? Peu importe qu'il s'agisse d'oncles, de tantes, de mères, de pères, de grands-parents, d'amis ou de voisins. Ne leur devons-nous pas, à tout le moins, un investissement dans le soutien du revenu de base de 700 millions de dollars? Pas 100 ou 300 millions de dollars, mais bien 700 millions de dollars. Voilà ce qui motive cet investissement de 700 millions de dollars. Voilà pourquoi je voterai en faveur de cette motion. Voilà pourquoi nous devons débattre plus souvent de motions pareille à celle-ci.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps de parole dont je dispose avec mon estimé collègue de Sudbury.
Le rôle premier du système de revenu de retraite du Canada est de procurer aux personnes âgées canadiennes un revenu adéquat et stable à la retraite. Nous, députés, ne pouvons absolument pas abandonner les personnes âgées qui ont travaillé dur pour bâtir le Canada, aussi j'exhorte tout le monde à appuyer la motion.
Mettre fin à la pauvreté des aînés au Canada est possible du point de vue financier et le gouvernement peut prendre des mesures immédiates pour majorer suffisamment le SRG pour atteindre un tel objectif. Le gouvernement peut sortir tous les Canadiens de la pauvreté. Il ne lui faut que la volonté de le faire.
Une seule personne âgée vivant dans la pauvreté, c'est une de trop, pourtant, il y en a des centaines de milliers qui se débattent pour joindre les deux bouts. Comme d'autres députés l'ont indiqué, le pourcentage de personnes âgées seules vivant dans la pauvreté est beaucoup plus élevé que celui des couples. Les personnes âgées vivant seules sont plus susceptibles d'avoir un faible revenu et les femmes âgées vivant seules sont plus susceptibles que les hommes de vivre dans la pauvreté. Comme les députés le savent, les femmes ont en général une plus longue espérance de vie que les hommes, aussi restent-elles plus longtemps dans la pauvreté.
Le revenu moyen avant impôt des personnes âgées pauvres va de 14 700 $ à 22 000 $. Dans le cas des personnes vivant seules, le revenu moyen avant impôt va de 11 550 $ à 16 900 $. Je mets au défi n'importe quel député de faire un budget couvrant le logement, les services, la nourriture et le transport et d'avoir encore un sou en poche pour aller prendre un café avec des amis après avoir payé tout cela.
De toutes les personnes réduites à la pauvreté, les personnes âgées sont les moins susceptibles de s'en sortir. Une fois qu'elles sont devenues pauvres, elles ont tendance à le rester pendant tout le reste de leur vie. Je vous dirai que même si elles vont travailler dans un Tim Hortons ou n'importe où ailleurs où elles peuvent faire quelques heures de travail, elles restent dans la pauvreté.
Se retrouver dans la pauvreté en permanence a des répercussions négatives bien pire que l'impossibilité de joindre les deux bouts. Cela se répercute sur la santé, sur l'espérance de vie et sur la qualité de vie. Nous savons aussi que cela se répercute sur l'image que les personnes âgées se font d'elles-mêmes et que leur estime de soi en souffre.
Les personnes âgées sont victimes d'une pauvreté systémique et seules les personnes qui siègent dans notre estimée Chambre des communes peuvent y faire quelque chose. J'exhorte tous les députés à agir.
De 2003 à 2007, une personne âgée sur six, c'est-à-dire 16 p. 100 des personnes âgées, est demeurée continuellement dans le groupe des personnes à faible revenu. Quelle honte. Les plus vulnérables dans ce groupe sont, bien entendu, les femmes âgées. Celles-ci constituent environ 70 p. 100 des personnes âgées considérées comme pauvres. La motion d'aujourd'hui vise à aider directement les femmes âgées qui vivent dans la pauvreté, en particulier les femmes autochtones, qui figurent parmi les plus vulnérables de notre société.
La pauvreté parmi les personnes âgées a eu un effet débilitant sur les minorités visibles également. En 2010, selon le recensement, 65 p. 100 des personnes âgées vivant seules et faisant partie des minorités visibles étaient considérées comme des personnes à faible revenu, comparativement à 39 p. 100 parmi celles qui ne font pas partie des minorités visibles. Nous devons nous occuper de ce problème et nous sommes capables de le faire. Parmi les personnes âgées vivant avec un conjoint et faisant partie des minorités visibles, le taux de personnes à faible revenu était de 15,7 p. 100. Faut-il le redire, nous devrions en avoir honte.
Ces statistiques inquiètent particulièrement les personnes âgées de ma circonscription, Newton—North Delta, qui est merveilleuse pour sa diversité culturelle. Certaines personnes âgées ont obtenu la citoyenneté canadienne, mais n'ont pas été jugées admissibles à une pension, parce qu'elles viennent de certains pays. Elles ont un revenu nettement inférieur au seuil de pauvreté et dépendent totalement de leurs enfants. On peut s'imaginer ce que ressent une personne âgée qui, à 75 ou 80 ans, doit vivre ainsi.
Selon L'OCDE, les prestations de sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti fournissent ensemble un revenu correspondant à 90 p. 100 du seuil de la pauvreté calculé pour le Canada. Le gouvernement pourrait élever le Supplément de revenu garanti jusqu'au seuil de faible revenu après impôt. Il a les moyens financiers pour y arriver, mais il n'en a pas la volonté. J'espère que mes collègues d'en face trouveront ce soir, lorsqu'ils iront au lit, la volonté nécessaire.
Le budget prévoit un cadre stratégique fédéral pour l'aérospatiale, soit des milliards de dollars, mais ne prévoit pas une approche globale concernant la pauvreté. Même l'augmentation du Supplément de revenu garanti n'est que de 50 à 70 dollars par mois pour les personnes âgées les plus pauvres. Ce n'est tout simplement pas assez.
Les limitations d'activité sont parmi les facteurs les plus importants dans la réduction de la qualité de vie et de la possibilité de participer pleinement à notre société. Nous chérissons tous notre indépendance, et elle est particulièrement importante pour les personnes âgées, qui veulent être capables de réaliser seules leurs activités quotidiennes. La recherche démontre qu'il existe une forte corrélation entre la perception que les gens ont de leur santé et leur capacité à effectuer leurs activités quotidiennes sans souffrir de limitations et sans avoir besoin de l'aide des autres. Lorsque je parle de la dépendance et de l'indépendance, je parle également de l'indépendance financière, car être financièrement dépendant peut être tout aussi débilitant pour une personne que dépendre physiquement de quelqu'un d'autre.
Selon des travaux de recherche, le fait de dépendre des autres a bel et bien pour effet de réduire la qualité de vie. Les aînés canadiens méritent d'être autonomes. C'est ce que je souhaite à mes parents et à mes grands-parents et c'est aussi ce que je me souhaite à moi-même. En fait, tous les Canadiens méritent la même chose.
Nos aînés ne demandent pas qu'on leur décroche la lune. Lorsque j'ai fait du porte-à-porte, un très grand nombre de personnes âgées m'ont raconté des histoires poignantes. Un aîné m'a dit ceci: « Tout ce que je veux, c'est d'être capable de payer mes factures et qu'il me reste un peu d'argent pour pouvoir offrir un petit cadeau à mon petit-fils. » Cette anecdote m'a fait pleurer et je me suis dit que nous forcions les personnes âgées à vivre dans des conditions tout à fait déplorables.
Lors d'une visite dans un foyer pour personnes âgées de ma circonscription, un aîné m'a dit qu'après avoir payé les services d'aide à la vie autonome, il ne lui restait même pas assez d'argent pour sortir prendre un café. Un couple de personnes âgées m'a dit qu'il n'avait plus les moyens de remplir le réservoir de sa belle voiture et qu'il ne pouvait donc plus aller voir ses proches et ses amis et qu'il se sentait de plus en plus seul et isolé. Nous pouvons faire ce qui doit être fait.
Armine Yalnizyan, du Centre canadien de politiques alternatives, a déclaré ce qui suit:
Dans un pays aussi riche que le nôtre, aucun aîné ne devrait vivre dans la pauvreté. Compte tenu de ce que les aînés retirent déjà des politiques publiques, nous avons les moyens de les aider. Il n'est pas nécessaire de dépenser plus d'argent; il suffit de le dépenser différemment.
Elle a ajouté que nous devions prendre de l'argent dans une partie du budget et le réaffecter ailleurs.
La motion présentée par la députée de cible les aînés les plus vulnérables du pays. Si le budget est adopté dans sa forme actuelle, les sommes supplémentaires ne permettront pas de sortir les aînés de la pauvreté. Les mesures gouvernementales ne permettront même pas de sortir la moitié des aînés de la pauvreté. Des milliers d'aînés vivent dans la pauvreté, et nous devons les aider dès maintenant.
Cette motion vise à favoriser la dignité, l'autonomie et la qualité de vie des aînés. S'il est possible de sortir tous les aînés de la pauvreté, agissons tout de suite. Je m'adresse à tous mes collègues de la Chambre. N'abandonnons pas nos aînés. Travaillons ensemble dès maintenant pour arracher les aînés à la pauvreté. Ensemble, nous pouvons y arriver. Ils ont besoin de nous et comptent sur nous. Ne les décevons pas.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui. J'espère que le Président fera preuve d'indulgence à mon égard, car c'est la première fois que je m'adresse à la Chambre depuis la reprise des travaux, hormis quelques interventions pour poser des questions.
J'aimerais simplement prendre une minute pour remercier les gens de ma belle circonscription de Sudbury. J'aime arrondir les chiffres vers le haut. Ainsi, même si j'ai reçu 49,9 p. 100 des votes, je dirai que 50 p. 100 des électeurs ont cru bon de m'élire à nouveau pour les représenter en ce magnifique endroit. Je les en remercie, mais par dessus tout, je remercie ma famille: mon épouse Yolanda, de même que ma fille de sept ans, Trinity, et ma fille de trois ans, Thea, qui étaient toutes deux d'excellents babillards ambulants au cours de la campagne électorale. J'aimerais aussi remercier mon père. Maintenant âgé de 97 ans, il en avait 56 quand je suis né, ce qui fait que les questions relatives aux aînés m'ont toujours touché de près et tenu à coeur. Je dois aussi mentionner ma mère qui, bien qu'elle soit décédée il y a un an et demi, occupe toujours une place dans mon coeur et me rappelle des questions qui méritent d'être soulevées à la Chambre.
Cela dit, j'aimerais parler de la question dont nous sommes saisis aujourd'hui. Examinons la motion:
Que, de l’avis de la Chambre, mettre fin à la pauvreté des aînés au Canada est possible du point de vue financier et, par conséquent, elle demande au gouvernement de prendre des mesures immédiates pour augmenter suffisamment le Supplément du revenu garanti pour atteindre cet objectif.
Je crois que le mot à retenir est « suffisamment ». Soyons bien clairs: lorsque nous parlons de mettre fin à la pauvreté des aînés, il ne s'agit pas d'affranchir quelques personnes ici et là. Ce qu'il faut, c'est 700 millions de dollars pour sortir dès maintenant l'ensemble des aînés du Canada de la pauvreté, et cela est possible. Nous pouvons le faire. Si nous examinons les priorités actuelles du gouvernement, nous pouvons facilement trouver 700 millions de dollars pour faire en sorte que tous les aînés soient affranchis de la pauvreté.
Le premier moyen qui me vient à l’esprit a trait aux réductions d’impôt accordées aux sociétés. Mon collègue a dit, tout à l’heure, que nous en avions parlé jusqu’à plus soif à certains moments. Toutefois, les banques ont empoché 20 milliards de dollars de profits l’an dernier, et nous leur accordons 840 millions de dollars en allégements fiscaux. Nous pourrions utiliser cette somme pour tirer toutes les personnes âgées de la pauvreté et avoir encore 140 millions pour alléger d’autres formes de pauvreté. Nous devons commencer à mettre nos priorités au bon endroit. Les Canadiens et les aînés canadiens devraient se trouver au sommet de notre liste de priorités. Actuellement, si l’on regarde qui passe entre les mailles du filet, on constate que la pauvreté chez les aînés est pire au sein des minorités et pour les femmes.
En 2000, d’après le recensement, parmi les représentants des minorités visibles, 65 p. 100 des aînés vivant seuls étaient dans la catégorie des personnes à faible revenu, contre 39 p. 100 chez ceux qui n’étaient pas d’une minorité visible. Chez les couples, 15,7 p. 100 d’entre eux étaient dans la catégorie des personnes à faible revenu chez les minorités visibles, et seulement 5,6 p. 100 chez les autres. Le taux de pauvreté chez les femmes âgées est deux fois plus élevé que chez les hommes.
Malheureusement, trop souvent, en faisant du porte-à-porte au cours de la dernière campagne électorale et à mon bureau, dans les deux années et demie qui ont précédé la campagne, j’ai rencontré des femmes âgées qui me disaient à quel point elles étaient fières de pouvoir travailler et faire quelque chose pour leurs enfants et petits-enfants, mais qui se mettaient à pleurer en m'expliquant que la vie était devenue beaucoup trop chère pour elles depuis six mois ou un an.
Je sais que, quelle que soit notre allégeance ou la couleur de notre cravate, nous avons tous eu de telles conversations avec les aînés. Nous voulons tous faire ce qu’il faut pour aider ces aînés. Or, ce qu’il faut, c'est parvenir à trouver les 700 millions de dollars nécessaires pour mettre fin à la pauvreté des aînés. Il n’y a pas de raison qu’un citoyen âgé doive choisir entre manger ou payer le loyer, entre payer une facture ou avoir un toit sur la tête. Si c'est le genre de pays que nous voulons pour nos personnes âgées, c'est absolument honteux.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, mon père a 97 ans. J'ai vécu une expérience différente en raison de mon héritage familial, car j'ai été témoin de ce que ma famille a fait pour bâtir notre merveilleux pays et contribuer à l'économie, d'un bout à l'autre du pays.
Où allons-nous si nous laissons pour compte les aînés et les privons du droit de vivre et de prendre leur retraite en toute dignité? Être contraint d'envisager de manger de la nourriture pour chiens ou pour chats pour avoir sa ration de protéines, ce n'est pas ce que j'appelle prendre sa retraite en toute dignité. Nous devons veiller à ce que les aînés vivent au-dessus du seuil de la pauvreté. En tant que parlementaires, nous avons ce pouvoir.
Depuis plus de deux ans et demi, je travaille notamment sur le dossier des taux d'intérêt des cartes de crédit et des dettes de cartes de crédit. Les aînés, malheureusement, tombent dans le cercle vicieux du crédit, puisque leurs prestations ne leur permettent pas de survivre. Ils prennent à Pierre pour donner à Paul. J'espère ne pas avoir froissé de Pierre ou de Paul en disant cela.
Pour boucler les fins de mois, ces aînés dépensent de l'argent qu'ils n'ont pas nécessairement pour manger ou payer des factures, puis paient le minimum sur leur carte de crédit. C'est malheureux puisque, petit à petit, les sociétés émettrices de cartes de crédit volent aux personnes âgées le peu de revenus qu'elles ont.
J'ai reçu des milliers de courriels de familles, d'aînés et de personnes de toutes les régions du pays au sujet de ce que font ces sociétés émettrices de cartes de crédit. Je répète que si un aîné touche une pension annuelle de 18 000 $, il ne devrait pas être admissible à une carte de crédit assortie d'une limite de 30 000 $. Or, c'est ce qu'offrent ces sociétés à des aînés. Si ceux-ci rejettent l'offre, ils perdent leur droit à ce service.
Il s'ensuit que les aînés se servent de leurs cartes de crédit pour survivre ou pour acheter un cadeau à leurs petits-enfants, mais le plus souvent pour se nourrir. Les sociétés émettrices de cartes de crédit s'amènent ensuite et elles s'emparent des biens de ces aînés, parce que ceux-ci ont dû se servir de leurs cartes pour survivre. C'est une honte.
Encore une fois, il faut mettre en place un système afin de faire en sorte qu'aucune personne âgée ne vive sous le seuil de la pauvreté.
L'achat de médicaments est une dépense incontournable pour les aînés. Nous, du Nouveau Parti démocratique, proposons depuis longtemps la création d'un programme national d'assurance-médicaments. Si nous créons une telle structure pour réduire les coûts des médicaments et pour rendre les médicaments d'ordonnance aussi accessibles aux aînés d'une région du pays que d'une autre, ceux-ci auront plus d'argent disponible, ce qui leur permettra d'acheter des cadeaux, de se nourrir et de dépenser cet argent comme à leur guise.
Ce n'est pas ce qui se produit en ce moment. Le gouvernement n'envisage même pas l'adoption d'un tel programme. Nous encourageons le gouvernement à étudier cette possibilité, parce qu'un tel système permettrait aux Canadiens d'économiser des milliards de dollars annuellement, puisque les pressions exercées sur le système hospitalier et sur les médecins de famille en raison du manque d'accessibilité aux médicaments d'ordonnance à prix abordables seraient atténuées.
Ce que nous voyons à l'heure actuelle ce sont les priorités du gouvernement. Nous avons parlé des réductions d'impôt accordées aux sociétés et du fait que les aînés ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Selon moi, les aînés sont d'avis que le gouvernement ajoute l'insulte à l'injure.
On nous a parlé des milliards de dollars qui sont dépensés pour se procurer des avions de chasse inutiles. Nous ne savons même pas combien ces appareils vont coûter au juste. L'argent investi dans deux ou trois de ces avions de chasse permettraient sûrement de sortir de la pauvreté tous les aînés au pays. C'est fondamentalement une question de priorités.
Un investissement de 700 millions de dollars serait un premier pas pour s'assurer que les aînés ne vivent plus dans la pauvreté. Une telle mesure aiderait grandement à confirmer que nous, parlementaires, reconnaissons et respectons la contribution apportée par nos aînés à notre pays.
Aucun d'entre nous n'oubliera nos aînés et le travail extraordinaire qu'ils ont accompli.