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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre dans le cadre de la troisième lecture du projet de loi , Loi améliorant la sécurité ferroviaire.
Avant de commencer, permettez-moi de féliciter tous mes collègues à la Chambre pour la façon fructueuse dont ce projet de loi a été discuté, débattu, analysé et conduit à la présente étape.
Je remercie le député de ses applaudissements. Il peut m'interrompre n'importe quand pour m'applaudir.
J'espère qu'il se joindra à moi pour louanger notre , qui s'est révélé être un bâtisseur, au sens canadien du terme, oeuvrant avec discrétion et diligence. Voyez comment il a réussi à présenter un plan pour bâtir un nouveau pont pour remplacer le pont Champlain, qui enjambe le Saint-Laurent. Ce pont sera érigé à un coût minimal pour les contribuables, et il sera de la plus haute qualité pour desservir les habitants de Montréal et les nombreux Canadiens de partout au pays qui emprunteront cette voie.
Le ministre a noué des liens avec nos amis américains, et nous espérons qu'à l'avenir, un pont reliera Windsor et Detroit. Il a piloté cette mesure sur la sécurité ferroviaire à la Chambre des communes discrètement, mais efficacement. Il a aussi collaboré avec ses partenaires municipaux en vue d'élaborer un mécanisme de remplacement pour le Fonds Chantiers Canada, qui viendra à échéance dans quelques années. Lorsqu'on prend connaissance du bilan du , il y a tout lieu de célébrer.
Le projet de loi à l'étude aborde l'un des rares rôles légitimes du gouvernement, soit protéger la sécurité des citoyens. Le Canada a l'un des systèmes de sécurité ferroviaire les plus rigoureux du monde. L'an dernier, les accidents ferroviaires ont diminué de 23 p. 100, et les déraillements, de 26 p. 100. Il reste évidemment beaucoup de travail à faire. Tant que nous n'aurons pas éliminé complètement les accidents, nous continuerons de collaborer avec l'industrie, en partenariat avec le gouvernement, pour avoir la meilleure législation possible en matière de sécurité.
Je suis très heureux de vous dire qu'après avoir examiné attentivement le projet de loi, les membres du comité lui ont accordé leur approbation unanime pour la deuxième fois, sous sa forme originale, sans y changer quoi que ce soit. La route a été longue, mais notre destination finale est en vue. Cette importante mesure législative reflète notre volonté de faire en sorte que notre réseau de chemin de fer national demeure l'un des plus sûrs au monde, dans l'intérêt à long terme de notre économie, de nos collectivités et de notre environnement. La sécurité et la prospérité des Canadiens demeurent une priorité pour notre gouvernement.
Avant d'aller plus loin, je voudrais rappeler aux députés la genèse et l'objectif de ce projet de loi. À la fin de 2006, le a chargé un groupe d'experts indépendants d'examiner la Loi sur la sécurité ferroviaire et de présenter des recommandations afin de bonifier la loi et d'améliorer la sécurité ferroviaire en général.
Tout au long de 2007, ce groupe a voyagé de l'Atlantique au Pacifique pour recueillir le point de vue d'une vaste gamme d'intervenants, notamment les sociétés ferroviaires, leurs associations, les syndicats de cheminots, les expéditeurs, les fournisseurs, les municipalités, d'autres organisations nationales, des représentants de divers ordres de gouvernement et la population.
Ces vastes consultations nationales ont débouché sur un rapport final comportant plus de 50 recommandations en vue d'améliorer la sécurité ferroviaire. Pendant cette étude sur la sécurité ferroviaire, le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités a entrepris une étude complémentaire de la sécurité ferroviaire au Canada. Après avoir recueilli de très nombreux commentaires auprès des municipalités, des représentants du secteur et des employés, le comité a accepté 56 recommandations du groupe de travail sur la Loi sur la sécurité ferroviaire et a déposé son propre rapport comportant 14 recommandations s'inspirant en grande partie de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire.
Certaines des modifications proposées dans le projet de loi que nous examinons aujourd'hui résultent directement des travaux très poussés du comité permanent à cet égard. Je remercie chaleureusement ses membres de leur travail acharné.
En bref, le projet de loi est la réponse détaillée de notre gouvernement conservateur à ces deux examens nationaux. Les modifications qu'il propose contribueraient à moderniser considérablement la loi actuelle en fonction de l'évolution du secteur et à améliorer en fin de compte la sécurité pour le bien de notre génération et des suivantes.
Avant tout, le projet de loi donnerait à Transports Canada une capacité renforcée de supervision et d'application des dispositions de la loi grâce à la mise en place de certificats d'exploitation ferroviaire et de sanctions pécuniaires en cas d'infraction à la sécurité et grâce à un élargissement des sanctions judiciaires existantes pour les mettre au diapason des autres modes de transport.
Durant toutes nos consultations avec les intéressés et toute l'étude de ces modifications par le comité, nous avons reçu des avis très favorables à la mise en place de certificats d'exploitation ferroviaire fondés sur la sécurité pour tous les trains circulant sur des voies fédérales. Grâce à ces certificats, qui renforceront considérablement la capacité de supervision de Transports Canada, les entreprises devront se doter d'un système efficace de gestion de la sécurité avant d'entreprendre leurs activités.
Les entreprises déjà en activité bénéficieraient d'un délai de grâce de deux ans pour se conformer aux exigences du certificat. Il s'agit là de tous les chemins de fer régis par le gouvernement fédéral et de plusieurs grands réseaux nationaux de transport en commun qui utilisent des centaines de milles de voies ferrées fédérales pour transporter chaque jour des millions de Canadiens vers leur lieu de travail. Le renforcement de la sécurité de ces voyageurs serait tout à l'avantage des entreprises, des collectivités et des familles.
De nombreux intervenants se sont aussi déclarés fermement en faveur de sanctions pécuniaires et d'un élargissement des sanctions judiciaires en cas d'infraction grave à la réglementation sur la sécurité. Les sanctions pécuniaires existent déjà pour les autres modes de transport. Elles constituent un pouvoir supplémentaire d'application et un moyen additionnel de faire pression sur les entreprises qui persistent à enfreindre les règles de sécurité.
Ces dispositions sont conformes au principe de la réduction du fardeau réglementaire pour les Canadiens, tout en encourageant le respect des règles. En ce sens, nous souhaitons rationaliser et cibler notre réglementation pour qu'elle dérange le moins possible les voyageurs et les entreprises, tout en punissant les infractions par de lourdes sanctions pécuniaires afin d'inciter le secteur à respecter les règles.
Dans un souci d'équité pour tous, le régime de sanctions proposé permettrait au Tribunal d'appel des transports du Canada de revoir les sanctions décidées par l'organisme de réglementation. Il comporte aussi des dispositions concernant la décision du ministre d'imposer une sanction, l'application régulière de la loi, l'examen des décisions par le tribunal d'appel et le montant des amendes à payer en cas de non-conformité et d'infraction.
Le montant maximum de ces sanctions serait de 50 000 $ pour une personne physique et 250 000 $ dans le cas d'une personne morale, ce qui correspond à ce que l'on trouve dans les autres modes de transport. L'augmentation proposée des amendes judiciaires, qui remontent à 20 ans, donnerait aussi à Transports Canada un éventail plus large de pouvoirs d'exécution et porterait ces sanctions à un niveau analogue à celui qu'on trouve dans les autres modes de transport, comme je l'ai déjà dit.
Dans le cas d'une déclaration de culpabilité par mise en accusation, l'amende maximale passerait de 200 000 $ à 1 million de dollars pour une personne morale et de 10 000 $ à 50 000 $ pour une personne physique. Dans le cas d'une déclaration de culpabilité par procédure sommaire, l'amende maximale passerait de 100 000 $ à 500 000 $ pour une personne morale, et de 5 000 $ à 25 000 $ pour une personne physique.
Ces amendes sont comparables à celles qui visent des secteurs de compétence fédérale tels que le transport aérien et maritime, ainsi que le transport de marchandises dangereuses. Ces modes de transport sont assez comparables pour savoir que ces amendes auraient l'effet escompté dans le secteur du transport ferroviaire. Elles sont suffisamment lourdes pour constituer un moyen de dissuasion efficace contre les manquements à la sécurité.
Le projet de loi accorde aussi une plus grande importance aux systèmes de responsabilisation et de gestion de la sécurité, ce que l'industrie et les syndicats approuvent et appuient.
Une fois que ces changements seraient en place, les sociétés ferroviaires seraient tenues de nommer un cadre qui serait responsable de toutes les questions liées à la sécurité. Elles seraient aussi tenues de protéger les employés qui dénoncent des problèmes de sécurité. En plus d'améliorer le niveau de protection contre les accidents et les manquements, ces changements instaureraient une culture de la sécurité forte et durable dans le secteur ferroviaire.
Sur le plan administratif, le projet de loi corrige les lacunes dans la loi existante en clarifiant l'autorité du ministre relativement aux questions de sécurité ferroviaire. Il élargit les pouvoirs de réglementation, ce qui permettrait à Transports Canada d'exiger des sociétés ferroviaires des plans annuels de gestion de l'environnement et de les obliger à apposer sur le matériel des étiquettes indiquant le volume des émissions ainsi qu'à produire des données sur les émissions.
Le projet de loi sur la sécurité ferroviaire renforcée prévoit une meilleure surveillance, de meilleurs moyens d'exécution, de meilleurs systèmes de gestion de la sécurité et une meilleure protection de l'environnement. Ce sont des améliorations dont nous avons besoin et dont nous nous félicitons. Je pense que les députés conviendront que ce sont là des mesures que nous pouvons tous appuyer.
En résumé, les modifications proposées à la Loi sur la sécurité ferroviaire amélioreraient la sécurité ferroviaire à long terme au Canada. Elles sont l'aboutissement de deux études importantes et de vastes consultations. Elles offriraient une sécurité accrue aux Canadiens et aux collectivités canadiennes. Elles présenteraient des avantages économiques pour l'industrie par suite de la diminution des risques d'accidents et de retards coûteux. Elles offriraient divers avantages aux intervenants externes, notamment les provinces, les municipalités, les expéditeurs et les voyageurs.
Ce qui est encore plus important c'est que ces modifications favoriseraient le renforcement de l'économie, la modernisation des infrastructures et l'assainissement de l'environnement pour tous les Canadiens.
Si la Chambre appuie ces modifications, le gouvernement sera mieux en mesure de réglementer les entreprises dans un contexte de croissance continue, de libre concurrence et de complexité grandissante. Nous aurons la capacité d'assurer la sécurité non seulement des passagers, mais aussi des automobilistes et des piétons, ainsi que des collectivités où passent les trains. Sans ces changements, les améliorations aux programmes de surveillance et d'exécution de Transports Canada seraient limitées. Il serait très difficile de lancer de nouvelles initiatives liées à la sécurité, aux systèmes de gestion et à la gestion environnementale.
Sans l'appui de la Chambre, le cadre législatif qui régit les sociétés ferroviaires demeurerait aussi en porte-à-faux avec celui des autres moyens de transport, auxquels est associée une plus grande variété d'outils d'application. Les pouvoirs des autorités réglementaires ne pourraient pas être étoffés pour permettre la création de certificats d'exploitation axés sur la sécurité.
Sans l'appui de la Chambre, les Canadiens devraient assumer des coûts plus élevés à long terme, car il continuerait à y avoir des décès, des blessures graves et des dommages à des biens de grande valeur et à l'environnement.
Heureusement, il semble que nous bénéficions de l'appui de la Chambre. Tous les députés conviendront que ce consensus entre les partis et l'adoption imminente du projet de loi permettront d'améliorer la sécurité de la population canadienne et de renforcer l'industrie et ses travailleurs.
Le Canada est le deuxième pays au monde en importance sur le plan de la superficie et sa population est l'une des plus dispersées sur la planète. Le réseau ferroviaire canadien s'étend sur 73 000 kilomètres, d'un océan à l'autre, compte plus de 3 000 locomotives et achemine plus de 4 millions de wagonnées de fret par année. Plus de 700 trains circulent par jour, transportant près de 70 millions de passagers et 75 p. 100 du fret service au Canada. Le chemin de fer est le moteur de notre économie depuis l'époque de John A. Macdonald et l'origine de la Confédération. Dans le passé, il a été le fondement même de notre croissance nationale et il continuera de faire partie intégrante de notre prospérité à l'avenir.
Ce sont des modifications législatives opportunes et porteuses d'avenir comme celles-ci qui feront en sorte que notre secteur ferroviaire continuera d'être un élément sûr et fiable de notre infrastructure nationale et de l'économie mondiale pendant encore de nombreuses années.
En 2009, le gouvernement conservateur a confirmé son engagement à l'égard des systèmes de transport sûrs et fiables en investissant dans les réseaux de sécurité ferroviaire et en adoptant des règles pertinentes. Les modifications à la Loi sur la sécurité ferroviaire dont nous sommes saisis aujourd'hui découlent directement de cet engagement.
Depuis le début de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire en 2006, le gouvernement travaille sans relâche avec les intervenants, dans le cadre des travaux du Conseil consultatif sur la sécurité ferroviaire, de groupes de travail techniques conjoints et de consultations ponctuelles dans l'ensemble du pays, pour veiller à ce que ce projet de loi réponde aux besoins de toutes les parties concernées de l'industrie.
Il en découle un projet de loi solide et porteur d'avenir qui met à jour les autorités réglementaires existantes, qui rend la législation relative aux chemins de fer conforme à celle applicable à d'autres moyens de transport et qui améliore nettement la sécurité de notre réseau ferroviaire au profit de tous.
Permettez-moi de nommer certains des chefs de file qui ont pris part aux premières étapes du processus. Je pense à l'ancien ministre Chuck Strahl, ou encore à Lawrence Cannon, deux députés qui sont maintenant passés à d'autres activités professionnelles après avoir été ministres des Transports. Je pense au député d', qui occupe aujourd'hui les fonctions de ministre des Affaires étrangères, mais qui a également déjà détenu le portefeuille des Transports. Je pense à notre ministre actuel qui, en oeuvrant avec discrétion et diligence, comme je l'ai déjà dit, a bâti de grandes choses dans ce dossier et dans bien d'autres.
Le projet de loi montre que notre gouvernement conservateur majoritaire est en mesure de faire avancer les choses. Protéger notre économie fondée sur la libre entreprise tout en assurant la sécurité individuelle constitue l'une des responsabilités fondamentales de l'État. Nous mettons en oeuvre l'étape suivante du Plan d'action économique du Canada — un plan axé sur l'emploi, la croissance et la prospérité à long terme — et nous mettons à profit le libre marché — un fondement du pays que nous connaissons aujourd'hui —, alors j'invite tous les députés à appuyer ces changements qui relèvent du gros bon sens afin d'améliorer la sécurité ferroviaire et de favoriser le maintien des activités commerciales d'un bout à l'autre de notre réseau de voies ferrées pour l'avenir et pour nous tous.
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Monsieur le Président, un réseau ferroviaire fiable et sécuritaire est essentiel à notre économie et à la mobilité au pays. Au total, 70 p. 100 des produits de consommation durables sont expédiés par train. Chaque année, plus de 70 millions de personnes prennent les trains de passagers et de banlieue. Le chemin de fer offrent aussi l'avantage, par rapport au transport routier, de ne représenter que 3 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre associées au transport au Canada.
En choisissant le train, les passagers et les expéditeurs adoptent un des moyens de transport parmi les plus sécuritaires au Canada. Bien que le nombre d'accidents ait légèrement baissé au cours des dernières années, notre objectif en matière de sécurité ferroviaire n'est toujours pas atteint. Les collisions tragiques que VIA Rail a connues à Burlington en février et le récent déraillement en Alberta indiquent que nous avons encore du pain sur la planche. Le projet de loi , Loi améliorant la sécurité ferroviaire, représente un pas dans la bonne direction.
Comme les députés le savent, la Chambre a été saisie à maintes reprises de ce projet de loi, dont l'historique est assez long. En fait, il est né en 2007 d'une recommandation au ministre des Transports, à qui le ministère conseillait de mener un examen complet du fonctionnement et de l'efficacité de la Loi sur la sécurité ferroviaire.
On a mis sur pied un comité consultatif qui a présenté un rapport intitulé: « Renforcer les liens: un engagement partagé pour la sécurité ferroviaire », qui a été publié en novembre 2007. Cela remonte à cinq ans. Il comprenait 56 recommandations visant à améliorer la sécurité ferroviaire, dont certaines font partie des modifications législatives que nous étudions aujourd'hui.
Au cours des cinq dernières années, la Chambre a étudié différentes moutures du projet de loi. En mai 2008, le comité permanent a présenté 14 recommandations après avoir étudié la Loi sur la sécurité ferroviaire. En juin 2010, le gouvernement a présenté le projet de loi C-33 à la Chambre des communes, mais malheureusement, il n'a pas été adopté. Aujourd'hui, nous étudions le projet de loi .
Toutefois, le projet de loi n'est qu'un pas dans la bonne direction. Il ne constitue pas un bond. Selon l'interlocuteur, il s'agit plutôt d'un petit pas. Il était plus que temps, mais il ne constitue assurément pas une solution globale pour relever le défi permanent de la sécurité ferroviaire.
Le nombre d'accidents ferroviaires a diminué au cours des cinq dernières années, mais fort peu. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada — un organisme gouvernemental indépendant chargé de promouvoir la sécurité des transports au moyen d'enquêtes et de recommandations — dispose de statistiques révélatrices, et je vais en énumérer quelques-unes.
Le nombre d'accidents ferroviaires a diminué d'un maigre 5 p. 100 de 2010 à 2011. Il y a encore plus de 1 000 accidents ferroviaires par année au Canada. C'est presque trois par jour. Un peu plus d'une centaine de collisions et de déraillements de train se produisent sur les voies principales, et non lorsque les trains circulent à basse vitesse pendant le triage.
Le Bureau de la sécurité des transports a rapporté que 573 collisions et déraillements ne se sont pas produits sur des voies principales. Il y a eu 33 accidents où l'erreur humaine et le matériel roulant n'étaient pas en cause; c'était plutôt les rails eux-mêmes qui n'étaient pas sécuritaires.
Toutes les deux semaines, quelque part au pays, il y a un accident ferroviaire où il y a une explosion ou un incendie. Malheureusement, VIA Rail n'est pas propriétaire des rails, elle les loue du CN et du CP. Il est donc difficile pour VIA Rail d'avoir beaucoup de contrôle sur les rails.
Il va sans dire que les dangers liés à un accident ferroviaire s'aggravent lorsqu'il y a des substances dangereuses.
En 2011, 118 accidents, pour la plupart des déraillements, ont touché des trains transportant des marchandises toxiques. Trois de ces accidents ont donné lieu à un déversement de substances présentant un danger pour l'environnement et pour la santé des résidants et des travailleurs.
Même lorsqu'il n'y a pas de collisions, il se produit chaque semaine un incident donnant lieu à un déversement de substances dangereuses.
Le Bureau de la sécurité des transports a rapporté 51 incidents où des substances dangereuses et toxiques ont été libérées dans l'environnement par inadvertance, et la situation ne semble guère plus reluisante cette année. De janvier à mars, il y a eu 16 cas de déversement de substances dangereuses, alors qu'il y en a eu 11 pendant la même période, l'année dernière. Il y a eu 5 incidents de plus que l'année dernière où des substances dangereuses ont été déversées dans l'environnement.
Bien que le nombre total d'accidents ait diminué légèrement, puisqu'on observe une baisse de 5 p. 100, le nombre d'accidents graves, qui doivent être rapportés au Bureau de la sécurité des transports, a connu une augmentation dramatique de 27 p. 100, entre 2010 et 2011. Le nombre d'incidents ferroviaires qui doivent être déclarés est passé de 160 à 204. Nous sommes donc revenus au niveau de 2005, où 2 004 incidents ferroviaires se sont produits. C'est un nombre élevé. Cela amène à réfléchir aux améliorations importantes et durables en matière de sécurité que le gouvernement était censé apporter.
En 2011, il y a eu 68 accidents de trains de voyageurs. Mettons les choses au clair: même s'il est beaucoup plus sûr de voyager en train qu'en voiture, il n'en demeure pas moins qu'il y a eu 68 accidents de trains de voyageurs l'an dernier.
Les accidents de trains de voyageurs ne risquent pas seulement de causer des torts aux passagers et aux équipages; ils ont un effet dévastateur sur la perception du public. Ainsi, tout juste après l'accident de Burlington, VIA Rail a dû composer avec une diminution du nombre de voyageurs. La solution, ce n'est pas de parler du problème de la sécurité ferroviaire, mais bien de s'y attaquer de front. L'étude à l'étape de la troisième lecture de la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui arrive à point nommé. Nous espérons que le projet de loi sera adopté d'ici quelques jours.
Il y a eu un accident ferroviaire le 26 février dernier à Burlington et il y en a eu un à Montréal il y a quelques années. Les accidents ne touchent pas seulement les travailleurs et les passagers, qui peuvent être blessés ou tués, puisque les torts et les souffrances qu'ils causent touchent aussi les collectivités, les résidants et les entreprises. Lorsque de tels accidents se produisent, le personnel des services d'urgence et les résidants font preuve d'une compassion et d'un courage hors de l'ordinaire. Les cinq héros qui ont été honorés hier par le conseil municipal de Burlington en sont la preuve.
Les accidents tragiques marquent aussi profondément les collectivités touchées. Près de deux ans après l'accident mortel survenu à Montréal, les parents des trois adolescents tués cherchent encore à savoir pourquoi ces derniers ont été heurtés dans le noir par un train, alors que la luminosité des phares était faible.
Au cours des dernières années, le Bureau de la sécurité des transports a fait enquête sur plus de 170 accidents ferroviaires. Se fondant sur les résultats de ces enquêtes, le Bureau de la sécurité des transports a présenté une longue liste d'exigences en vue d'accroître la sécurité ferroviaire. En ce qui concerne les exigences particulièrement urgentes et importantes, le Bureau de la sécurité des transports fait une recommandation officielle à Transports Canada et effectue le suivi des mesures prises par le ministère.
Depuis 2005, le Bureau de la sécurité des transports du Canada a soumis plus d'une cinquantaine de ces recommandations officielles. Malheureusement, sous la gouverne des conservateurs, Transports Canada n'a pas été très enclin ou disposé à suivre ces recommandations. Moins de 60 p. 100, soit 6 sur 10 des exigences du Bureau de la sécurité des transports, ont été mises en oeuvre, selon cet organisme indépendant. Pourquoi la totalité des recommandations du Bureau de la sécurité des transports n'a-t-elle pas été appliquée?
On a donné suite, partiellement, à 15 p. 100 des recommandations des experts. Le quart des recommandations du Bureau de la sécurité des transports a essentiellement été laissé de côté; aucune mesure concrète n'a été prise. Je prendrai quelques minutes tout à l'heure vous parler de ces recommandations.
Pour reprendre la charmante expression du Bureau de la sécurité des transports, le gouvernement a manifesté une « intention satisfaisante ». Cette belle intention n'a été suivie d' aucune action. Dans certains cas, le ministère est demeuré inactif pendant sept ans. Par conséquent, il est très subtil de parler d'intention.
La première des recommandations concerne les enregistreurs de données. On se souviendra que dans tous ces accidents, que ce soit celui survenu au Québec ou celui qui fait encore l'objet d'une enquête, à Burlington, les enquêteurs n'ont pas pu tirer les choses au clair parce qu'il n'y avait pas d'enregistreurs de données dans le poste de conduite de la locomotive. Par conséquent, contrairement au cas des avions, nous ne savons pas précisément ce qui se passe dans le poste de conduite de la locomotive.
Même avant 2007, près de dix ans auparavant, le Bureau de la sécurité des transports avait déclaré que Transports Canada devrait rendre obligatoire l'installation de consignateurs d'événements dans les postes de conduite des locomotives. Pendant six ans, rien ne s'est passé. Récemment, le ministre a fait savoir que certaines discussions avaient eu lieu, qu'il y avait des négociations avec les syndicats. Comme ceux-ci ont affirmé ne pas avoir d'objections à leur installation, il n'y a absolument aucune raison pour que ces dispositifs ne soient pas obligatoires. Apparemment, d'autres discussions sont en cours. On parle beaucoup, mais au bout du compte, il n'y a toujours pas d'enregistreurs de données dans les locomotives. C'est tout simplement inacceptable.
Une deuxième question évoquée par le Bureau de la sécurité des transports est la nécessité d'avoir un mécanisme d'appoint pour ralentir le train en cas de vitesse excessive. À l'ère de la technologie moderne, il ne fait aucun doute que les dispositifs d'aiguillage et les rails peuvent être reliés au système de freinage. Cette technologie existe: on appelle cela un système de commande intégrale. Ce dispositif est installé partout aux États-Unis. Amtrak, par exemple, l'utilise. Depuis 2005, il est obligatoire sur tous les trains aux États-Unis. Par conséquent, dans le cas de l'accident de Burlington, le train aurait automatiquement ralenti à la vitesse appropriée et n'aurait pas quitté les rails parce qu'il allait trop vite.
Une autre question exige à l'occasion notre attention, la fatigue du conducteur. Il arrive qu'un conducteur se présente au travail à 8 heures du matin. Si le train est en retard, ou si, pour une raison quelconque, il y a un bris ou des problèmes mécaniques, le conducteur attend longtemps avant de commencer à travailler. En pareil cas, quand le conducteur commence à travailler, il a déjà attendu plusieurs heures, et il se peut qu'il soit très fatigué.
Nous devrons un jour nous pencher sur toute la question des passages à niveau. Nous n'avons présenté aucun amendement à cet égard parce qu'il s'agit d'une question assez complexe. Un grand nombre de constructeurs ont bâti des immeubles en copropriété et des centres commerciaux près des voies ferrées. Certaines entreprises ferroviaires affirment que, si les municipalités veulent aller de l'avant et permettre la construction de tels complexes dans des secteurs où les trains passent, elles devraient à tout le moins les en aviser.
Les municipalités et les administrations locales sont de compétence provinciale. Plusieurs aspects de cette question échappent à la compétence du gouvernement fédéral. Mais nous devons tout de même nous pencher sur cet enjeu. Nous ne voulons pas qu'un entrepreneur construise une série de tours d'habitation ou tout un quartier d'un côté d'une voie ferrée, puis une école ou un centre commercial de l'autre côté. Les gens ont alors tendance à traverser la voie ferrée, et ce, même s'il y a des barrières en place. Ils pourraient prendre des raccourcis et s'exposer à des risques. Il faut tenir compte de la sécurité ferroviaire dans la planification urbaine parce qu'il s'agit d'un enjeu des plus importants.
En Europe et en Asie, de plus en plus, on construit les passages à niveau et les voies ferrées sur différents niveaux: soit le train descend dans un tunnel, soit il monte sur un pont; ainsi les piétons peuvent traverser directement. Il ne s'agit donc pas d'un raccourci. Dans certains cas, ce sont les piétons qui empruntent un pont pour traverser la voie ferrée. C'est un peu plus coûteux, mais c'est beaucoup plus sécuritaire que de demander aux gens de faire un détour pour traverser la voie ferrée et de ne pas utiliser de raccourcis.
Les associations ferroviaires s'inquiètent beaucoup de cet enjeu, mais puisque la Chambre est saisie depuis si longtemps du projet de loi , Loi améliorant la sécurité ferroviaire, les membres du comité, les autres députés et les néo-démocrates n'ont pas voulu ralentir l'examen du projet de loi. L'étude du projet de loi au comité a été faite de manière accélérée, c'est pourquoi je n'ai pas présenté d'amendement sur les enregistreurs de conversations, sur le système de commande intégrale des trains, sur les passages à niveau ou sur la fatigue des conducteurs. Ces enjeux sont importants. Ils devraient donc plus tard faire l'objet d'une étude, peut-être dans le cadre de recommandations ultérieures.
Le ministre m'a confirmé que les enregistreurs de conversations seraient bientôt utilisés. Après tant d'années d'attente, on aura enfin recours à ces enregistreurs, et nous n'avons pas besoin de rendre leur utilisation obligatoire. Je ne le croirai pas tant que je ne l'aurai pas vu, mais voyons ce que l'avenir nous réserve.
Dans les quelques minutes qui me restent, je veux parler rapidement des autres recommandations du Bureau de la sécurité des transports, auxquelles Transports Canada n'a pas donné suite. Je vais en énumérer quelques-unes.
Le ministère des Transports, en collaboration avec l'industrie ferroviaire et d’autres organismes de réglementation d’Amérique du Nord, devrait établir un protocole de signalement et d’analyse des défaillances des longrines tronquées de wagons-citernes, de façon à ce que les wagons dangereux soient réparés ou retirés du service.
Transports Canada n'a pas davantage suivi la recommandation voulant que, de concert avec les gouvernements des provinces, on accélère le processus de mise en œuvre d'une norme nationale sur la signalisation avancée indiquant une faible garde au sol aux passages à niveau. Les passages à niveau sont très importants, et il nous faut une signalisation avancée.
Le CN devrait prendre des mesures efficaces d'identification et d'atténuation des risques pour la sécurité en conformité avec les dispositions de son système de gestion de la sécurité. Nous devrions l'obliger à le faire, et pas seulement le lui demander poliment. Nous devrions encourager Transports Canada à mettre en oeuvre des normes visant à rendre la signalisation relative à l'information sur les numéros d'urgence plus visible aux passages à niveau — eh oui, il est de nouveau question des passages à niveau —, à mener des évaluations de la sécurité aux passages à niveau dans le couloir Québec-Windsor où circulent des trains de voyageurs à grande vitesse, et à s'assurer que les moyens de défense sont suffisants pour atténuer les risques de collision entre un camion et un train.
Il y a beaucoup d'autres recommandations dont je veux parler, mais il ne me reste pas beaucoup de temps. Je sais que, si nous travaillons ensemble, nous pourrons prendre les mesures qui s'imposent et accroître encore plus la sécurité ferroviaire au Canada.
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Monsieur le Président, c'est un débat qui fait l'envie du monde parce que c'est probablement le seul projet de loi duquel tout le monde convient. Je remercie le député de qui était contre le projet de loi au début et qui a dit y être favorable par la suite. Comme on le constate, même lui voit la lumière parfois. On le remercie.
Chose certaine, j'étais fier lors de la dernière réunion du comité de proposer d'accélérer le processus et de faire rapport sans proposition d'amendement pour qu'on puisse ramener le projet de loi à la Chambre. C'est un dossier qui fait l'affaire de tous parce que la santé et la sécurité ne sont pas une affaire de partisanerie. Tout le monde a fait son effort et a bien travaillé dans ce dossier.
C'est un dossier qui devait être étudié dans le cadre du projet de loi qui est malheureusement mort au Feuilleton. On sait que, par la suite, ce dossier a fait l'objet, dans l'autre Chambre, du projet de loi .
Je veux d'emblée commencer par remercier mon collègue le sénateur Mercer, qui a fait un travail admirable. Ce qui est important et intéressant dans ce projet de loi, c'est que nous avions mis en avant une série d'amendements dans le cadre du projet de loi . Ces amendements ont été acceptés presque à l'unanimité grâce, notamment, au travail inlassable de mon collègue de qui a su répondre et bien travailler.
On pourrait parler de ce qu'on pourrait faire de plus. Il y a évidemment beaucoup de choses à faire de plus. Traiter de la sécurité et de la santé est une affaire continue. On devait le faire pour être en symbiose avec les autres transports. Il était donc essentiel de le faire. On sait que, sur les plans aérien et maritime, des mesures avaient déjà été mises en avant. Il important qu'on puisse faire la même chose en ce qui concerne le chemin de fer.
Je remercie également les députés des deux côtés de cette Chambre, notamment le ministre qui a su répondre à mes questions. On a dit plus tôt that he was quiet. C'est vrai qu'il est parfois tranquille en ce qui a trait à plusieurs dossiers, mais il a au moins répondu à la question dans celui-ci. J'en suis fort aise.
Comme ancien ministre, j'ai toujours été favorable à cette capacité, dans un cadre curatif comme préventif, d'avoir un certain pouvoir pour protéger la qualité de vie des gens. Je pense que c'est en fait le noyau même de ce projet de loi, c'est-à-dire donner une capacité d'intervention au ministre. C'est évidemment un pouvoir qui peut être délégué. Bien souvent, cette intervention empêche de s'empêtrer dans des dédales administratifs ou bureaucratiques. Il est essentiel, sur le plan démocratique, que le représentant du peuple, par l'entremise d'un ministre, puisse avoir cette capacité et ce pouvoir d'intervention. Bien souvent, cette prévention peut sauver des vies. C'est essentiel de la faire.
Il est clair que ce projet de loi, en résumé, améliorera cette capacité de surveillance qu'a Transports Canada. Cela accroîtra les pouvoirs de ce ministère en matière d'application de la loi. Il y aura des amendes, de façon punitive. C'est important. Ce n'est pas toujours suffisant, mais c'est important.
Je trouve également nécessaire qu'il y ait une personne responsable en matière de sécurité. L'autre élément qui est essentiel à mon avis, c'est que des hommes et des femmes — on dit whistleblower, en anglais — soient capables d'intervenir et puissent intervenir sans être victimes d'intimidation. Bien souvent, on le sait, l'information, c'est le pouvoir. Lorsqu'on se rend compte, que ce soit dans le secteur privé ou public, qu'on peut avoir cette capacité « Politique », d'intervenir et de prévenir des problèmes, c'est de bon aloi et essentiel.
Évidemment, on doit suivre un processus qui apportera une certification. Cette certification est vitale, selon moi. C'est un pas dans la bonne direction. C'est même plusieurs pas dans la bonne direction. On a su démontrer qu'on avait aussi une oreille attentive, par suite des deux rapports en ce sens. C'était essentiel et important de pouvoir intervenir.
Cependant, j'ai une inquiétude, car ce n'est pas la fin, ce n'est pas une panacée. Tous nos amendements ont été acceptés, mais il faut aller un pas plus loin par la suite parce qu'il y a une réalité rurale et une réalité urbaine. J'ai posé des questions au ministre. Évidemment, il y a toute cette notion de responsabilisation des individus, des parents et de tous ceux et celles qui ont un rôle à jouer dans la surveillance. On peut mettre des clôtures de 12 pieds. On peut mettre toutes sortes d'infrastructures pour empêcher les gens de passer, malheureusement les gens passent quand même.
Avec la réalité urbaine que l'on vit, et même dans certains cas la réalité rurale, il sera important que l'ensemble des intervenants puisse redéfinir un pacte pour qu'à la suite de l'adoption de ce projet de loi, on puisse passer à une autre étape et s'assurer que l'ensemble des acteurs puisse s'entendre au sujet de la sécurité.
Plus tôt, ma collègue de a parlé de certains éléments qu'on pourrait ajouter pour bonifier cette sécurité, bonifier toute cette question de protection, tant celle du passager que celle des travailleurs.
D'ailleurs, c'est aujourd'hui le 1er mai. Il est de bon aloi de souligner que c'est la Journée internationale des travailleurs et travailleuses et on doit aussi penser aux travailleurs et travailleuses du chemin de fer qui font un travail assez admirable.
Il ne s'agit pas seulement de se battre sur le plan juridictionnel. On ne peut pas dire que parce qu'il s'agit du secteur privé, ou des provinces, on ne s'en occupe pas, ou dans le cas des municipalités, dire que ce sont les créatures des provinces et donc qu'on ne s'en mêle pas.
En ce qui a trait à la sécurité et à la protection, il sera essentiel que l'on mette de l'avant une entente avec l'ensemble des acteurs, que ce soit la Fédération canadienne des municipalités ou les grandes villes. Là où il y a des traverses de chemin de fer, il sera essentiel que l'on puisse se doter d'outils supplémentaires pour protéger nos jeunes et les gens qui, trop souvent, par témérité, décide de traverser les voies ferrées.
Également, c'est sûr que le fait d'avoir une certification, ce n'est pas la fin, mais plutôt un moyen. C'est un outil supplémentaire qui permettra justement de faire de la prévention.
Oui, le train est l'un des modes de transport les plus sécuritaires. L'autre jour, on a parlé du déraillement de train à Burlington; on était très peinés de cette situation. Aurait-on pu éviter ce genre d'accident?
[Traduction]
Pour éviter ce genre d'accident, il faut donner aux gens tous les outils nécessaires pour assurer leur sécurité. J'ai proposé une procédure rapide au comité parce que nous avons discuté de la question des deux côtés, pas seulement cette fois-ci mais avant même la précédente législature. C'est un long débat qui remonte à 2006 et ce n'est pas la première fois que nous parlons de sécurité et de prévention. Voilà pourquoi le Parti libéral du Canada assumera sa responsabilité en appuyant le projet de loi.
Je crois qu'il est très important de préciser que si nous sommes tous d'accord pour travailler ensemble, que le gouvernement soit majoritaire ou non, ce sera une bonne chose pour la démocratie parce que nous montrerons vraiment que nous sommes tous des représentants égaux avec un rôle à jouer. Le fait que nous puissions proposer des amendements et en discuter dans les deux Chambres pour le bien de nos collectivités est une bonne nouvelle aujourd'hui. C'est une leçon dont nous devrions prendre acte. Comme on le dit dans le film Jusqu'au bout du rêve, si nous le construisons, ils viendront.
Tout cela s'est parfaitement déroulé. Je suis très heureux des réponses que Transports Canada et le ministre nous ont donné sur la question. Le ministre et moi ne sommes pas toujours d'accord, mais je reconnais qu'en l'occurrence il a été à la hauteur. Nous envisageons d'autres nouvelles formules pour plus tard parce qu'il y a encore d'autres questions de choix en matière de sécurité.
Ce qui est important, c'est que c'est un dossier actif. Il faudra voir ce qui se passera à l'avenir, mais nous avons ici un cadre qui répond aux questions que nous voulions aborder et nous constatons que les intervenants, comme les syndicats, sont au même diapason. Rien n'est parfait, mais je crois qu'il vaut mieux réaliser quelque chose d'imparfait qu'attendre que la perfection arrive, comme on dit.
Nous appuierons le projet de loi .
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue, le député de , d'avoir accepté de partager son temps de parole avec moi. Je sais qu'à titre de porte-parole du Parti libéral dans ce dossier, il a fait un travail exemplaire pour faire comprendre à tous qu'il était important d'adopter le projet de loi le plus vite possible.
C'est beau à voir. Il n'y a pas si longtemps, nous avons étudié le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, et aujourd'hui nous en sommes à la troisième lecture. J'imagine que nous serions enchantés de l'adopter aujourd'hui même pour que le processus arrive enfin à bon terme.
Le projet de loi nous a déjà été soumis avant la dernière campagne électorale. Il s'agissait alors du projet de loi , qui a vu le jour dans cette enceinte. Je le rappelle parce que certains se demandaient pourquoi le projet de loi nous arrivait du Sénat.
Cependant, je crois que nous ressentons la nécessité d'adopter le projet de loi rapidement, surtout parce que nous sommes conscients de toute l'importance qu'il revêt pour l'industrie ferroviaire dans son ensemble, mais aussi afin de faire tout en notre pouvoir pour améliorer les services dans ce domaine d'un bout à l'autre du pays.
Cela fait longtemps que des changements substantiels ont été apportés à la Loi sur la sécurité ferroviaire. Si j'ai bien compris, il faut remonter aux années 1990. Le gouvernement Chrétien y a apporté des modifications notables, je crois, en 1999. Or, beaucoup de choses se sont passées depuis. Si nous sommes actuellement saisis du projet de loi, c'est entre autres pour tenir compte de ces changements et de ce que divers intervenants ont signalé au gouvernement.
Notons que toutes sortes de gens et de groupes ont pu participer à l'élaboration de la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui.
C'est intéressant. Lorsque j'ai lu le projet de loi et certaines notes de mon collègue de , j'ai remarqué les dispositions sur la protection des dénonciateurs et j'ai constaté qu'il est très important que les gens qui travaillent dans l'industrie ou pour une société ferroviaire puissent, sans craindre de perdre leur emploi, faire part de leurs inquiétudes en ce qui concerne la sécurité d'un élément x, quel que soit cet élément. À mon avis, c'est bien que de telles dispositions se trouvent dans le projet de loi.
Je me souviens qu'au Manitoba, nous avons appuyé une mesure semblable visant à protéger les dénonciateurs et qu'elle avait été fort bien reçue.
À mon avis, les mêmes principes s'appliquent ici. Ainsi, des questions raisonnables seraient soulevées, car les personnes oeuvrant dans l'industrie se sentiraient désormais à l'aise, sachant que, si elles ont une préoccupation concernant la sécurité, elles pourraient la signaler sans craindre d'être congédiées
Ce n'est là qu'un aspect du projet de loi dont nous sommes saisis faisant qu'il est si important qu'il soit adopté. Au bout du compte, je pense que tous les députés reconnaissent que le projet de loi améliorerait la sécurité générale de notre réseau ferroviaire. C'est ce qui ressort des observations formulées à son sujet, que ce soit à l'étape de l'étude en comité, à la deuxième lecture, ou maintenant, à l'étape de la troisième lecture. Selon moi, c'est une bonne chose.
Il importe également de reconnaître que des comités consultatifs, des membres de nos syndicats et d'autres personnes ou groupes ont eu l'occasion de se faire entendre. J'y ai déjà fait allusion. Le Parti libéral a eu cette possibilité, et je me réjouis qu'en ce qui concerne ce projet de loi, le gouvernement semble avoir écouté et agi en conséquence.
Il convient de noter — et je le dis avec ironie —, que le gouvernement n'a pas besoin de recourir à l'attribution de temps pour faire adopter ce projet de loi, ce qui me donne une raison de plus de penser que nous assistons à une approche mettant davantage à contribution tous les partis pour reconnaître que c'est une bonne idée.
Il y a tout lieu de le penser parce que les conséquences des accidents ferroviaires, qu'ils surviennent dans les localités rurales ou dans les centres urbains, sont très grandes. À grande échelle, un déraillement peut forcer l'évacuation de tous les habitants d'une localité. À petite échelle, une personne peut être frappée par un train et perdre la vie. De tels accidents se produisent trop souvent. En fin de compte, c'est ce que nous voulons empêcher en adoptant le projet de loi aujourd'hui.
Je veux souligner l'importance de la sécurité ferroviaire. Il ne suffit pas que le gouvernement fédéral adopte cette mesure législative. Tous les intervenants doivent collaborer. Parmi eux, il y a les administrations municipales. Je dirais que les administrations municipales de nos localités rurales ont toutes un rôle à jouer. Dans de nombreux endroits, ce sont elles qui, essentiellement, décident où il y aura une signalisation ferroviaire ou des barrières qui sont levées pour laisser passer les voitures.
Les gouvernements provinciaux aussi doivent assumer leurs responsabilités. Une bonne partie de la surveillance des routes relève d'eux. Ils doivent aussi faire leur part et assumer les responsabilités qui leur reviennent.
Il va sans dire que c'est aux compagnies ferroviaires, comme le CN, le CP, VIA Rail et d'autres sociétés qui utilisent le réseau ferroviaire canadien, qu'il incombe avant tout de veiller à ce que les voies ferrées et les véhicules qu'elles utilisent pour transporter des marchandises répondent à des normes de qualité élevées afin de réduire le plus possible les risques de dommages pour les personnes et les collectivités.
J'ai déjà parlé du rôle capital qu'a joué l'industrie ferroviaire dans l'essor de la ville de Winnipeg et de nombreuses municipalités. Je voudrais parler plus précisément de Winnipeg. Le réseau ferroviaire a toujours fait partie de ma vie, de plus ou moins loin, notamment en raison de l'incidence que l'industrie des chemins de fer a eue sur mes ancêtres. Je pourrais vous dire comment, tant à l'époque de mon grand-père que de nos jours, le réseau divise le territoire des municipalités.
La dernière fois que j'ai eu l'occasion de prendre la parole, j'ai parlé des rues Main, Salter, McPhillips, Arlington — qui se trouve entre les deux précédentes —, de la rue Keewatin et de la route 90. Toutes ces rues passent soit au-dessus ou en dessous des voies du CP. Des dizaines de milliers de personnes vivent à proximité des gares de triage du CP. Il est indéniable que les électeurs que je représente sont particulièrement concernés par le projet de loi et son adoption. C'est une question de sécurité ferroviaire.
Je vois que mon temps de parole est écoulé. J'avais posé une question concernant l'expansion du transport en commun rapide et le rôle de premier plan que les voies ferrées pourraient jouer dans celle-ci. C'est un sujet sur lequel j'aurai peut-être l'occasion de revenir.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi sur la sécurité ferroviaire, qui en est aujourd'hui à l'étape de la troisième lecture et du rapport.
Comme d'autres députés l'ont mentionné, ce projet de loi a vu le jour pendant une législature précédente, et c'est en grande partie grâce à la députée de qu'il avait alors été présenté. Je tiens à féliciter la députée et tous ceux qui ont travaillé à l'élaboration de ce projet de loi. Je pense par exemple aux gens de l'industrie, des syndicats et des agences de sécurité qui ont contribué aux améliorations importantes que prévoit cette mesure législative.
Il s'est malheureusement écoulé six ans depuis le début de l'étude visant à déterminer s'il fallait ou non améliorer cette mesure législative. Nous espérons donc que la Chambre adoptera le projet de loi aujourd'hui. On attend depuis trop longtemps. Quand il est question de sécurité, plus précisément de sécurité ferroviaire, un sujet d'une importance capitale pour les Canadiens, une attente de six ans est beaucoup trop longue, comme plusieurs députés l'ont déjà signalé.
Les voies ferrées traversent des zones urbaines densément peuplées. Si nous voulons assurer non seulement la sécurité des travailleurs ferroviaires et des passagers, mais aussi celle des personnes qui habitent près des voies ferrées, nous avons besoin d'un cadre qui régisse l'exploitation sécuritaire du réseau ferroviaire. Ce projet de loi est un grand pas dans la bonne direction. Il n'est toutefois pas complet, comme je l'expliquerai dans quelques minutes.
Tous les enfants savent que si notre pays a pu se développer, c'est grâce au chemin de fer, qui joue un rôle clé dans le transport des marchandises et des passagers d'un océan à l'autre. Nous croyons, en fait, que les voies ferrées devraient jouer un rôle encore plus important dans le transport des passagers, et peut-être même des marchandises, au Canada.
Le train est plus efficace que les voitures pour transporter des passagers, et plus efficace que les camions pour transporter des marchandises. La circulation routière serait réduite dans les villes et sur les autoroutes si on utilisait davantage les voies ferrées pour expédier des marchandises en toute sécurité. J'insiste sur les mots « en toute sécurité », aspect que le projet de loi contribuerait à assurer.
Le réseau ferroviaire s'étend sur plus de 73 000 kilomètres et, comme l'a souligné la députée de , des segments entiers du réseau ont été enlevés. Au total, 10 000 kilomètres de voie ferrée ont été retirés du réseau de transport. La perte la plus récente est la voie secondaire du Canadien Pacifique entre la capitale nationale, Ottawa, et North Bay. La compagnie ferroviaire a agi ainsi non pas pour des questions de rentabilité, mais parce qu'elle voulait, entre autres, utiliser le métal pour remplacer des rails ailleurs sur le réseau.
Il est dommage que la voie ferrée n'ait pu être utilisée pour le transport de passagers ou de marchandises, parce qu'elle va d'ici à North Bay sans pratiquement traverser de villes. Même si un train se déversait sur ce tronçon, aucune maison ou entreprise ne serait en danger.
L'an dernier, les voies ferrées ont permis à quelques 72 millions de passagers de se déplacer, et 66 p. 100 du fret acheminé par voie de surface l'a été par train. Il va sans dire que les voies ferrées constitue une part importante de l'infrastructure de ce pays.
Cependant, il y a certains endroits où l'on continue de construire des voies ferrées. Un grand nombre de voies ferrées sont en construction dans ma circonscription. Nous sommes en train d'accroître la capacité du corridor ferroviaire qui la traverse pour la faire passer de 40 trains par jour à 464 trains par jour. Voilà l'une des raisons pour lesquelles je suis si impatient que le projet de loi soit adopté: je veux que le gouvernement ait les pouvoirs nécessaires pour veiller à ce que ce chemin de fer soit exploité de façon sécuritaire.
Il se peut que le gouvernement décide, pour diverses raisons, qu'il ne relève pas de la réglementation fédérale et qu'il ne soit donc pas assujetti à cette mesure législative. Je veux que l'ensemble du réseau ferroviaire du Canada soit géré de façon sécuritaire et efficace, et ce, qu'il s'agisse des voies ferrées utilisées pour le transport de passagers ou de celles utilisées pour le transport de marchandises lourdes, et il est ici question de rails lourds, et non de rails légers comme ceux des systèmes de trains légers que l'on trouve dans certaines villes.
Selon le Bureau de la sécurité des transports, il y eu 1 081 accidents ferroviaires en 2009, dont 68 déraillements sur des voies principales. Si le trafic ferroviaire continue de croître comme on le prévoit — et les entreprises ferroviaires nous disent qu'il augmentera à peu près au même rythme que l'inflation, soit 3 p. 100 par an —, il s'accroîtra de 40 p. 100 d'ici dix ans, et les risques d'accident augmenteront donc aussi.
Les représentants de l'industrie ferroviaire croient que la meilleure façon d'éviter les accidents aux passages à niveau est d'enlever ceux-ci. Il suffirait de fermer la route. C'est la solution la plus facile pour empêcher les accidents aux passages à niveau. Il n'y aura pas de voitures traversant les voies ferrées. Elles régneront en maître incontesté.
Cette solution est impossible dans un grand nombre de centres urbains du pays. Le gouvernement met de côté une toute petite somme — approximativement 12 millions de dollars par année, d'après le — pour enlever les passages à niveau au Canada. Je suppose que l'on aménage alors des passages à croisement superposé afin que les voies aillent au-dessous ou au-dessus des couloirs ferroviaires ou que ces derniers soient au-dessus ou au-dessous des voies.
Le problème, c'est que ces 12 millions de dollars permettront d'aménager peut-être la moitié d'un passage à croisement superposé, alors qu'il existe des centaines, et probablement des milliers — je n'ai pas le nombre devant moi — de passages à niveau au Canada, et que chacun d'entre eux peut provoquer un accident mortel. En fait, il y a deux semaines, il y a eu un accident mortel sur les voies ferrées à Toronto. Un piéton s'est fait tuer. Nous n'avons pas besoin d'autres situations de ce genre.
En mettant en oeuvre cette loi, le ministre des Transports devrait tenter d'éloigner les gens des voies ferrées.
L'un des nouveaux éléments clés du projet de loi consiste à obliger les sociétés de chemin de fer à obtenir un certificat d'exploitation. Pour obtenir un certificat, ces dernières doivent notamment être dotées d'un système de gestion de la sécurité jugé acceptable par Transports Canada. Aux termes du projet de loi, il est essentiel que le système de gestion de la sécurité soit jugé acceptable par Transports Canada, car le ministère doit savoir que la société de chemin de fer qui fait une demande de certificat d'exploitation a des mesures en place qui préviendront les accidents, le surmenage de ses employés — c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les syndicats appuient le projet de loi— et les collisions entre trains.
Une collision mettant en cause un train de passagers est survenue récemment à Burlington, en Ontario. Personne n'en connaît encore toutes les causes exactes, mais la vitesse était certainement un facteur. Le train allait beaucoup trop vite à un changement de voie. La vitesse indiquée à cet endroit était de 15 kilomètres à l'heure. Or, le train roulait à environ 60 kilomètres à l'heure. Il a déraillé. Il y a eu des pertes de vie et des blessés.
Ce qui préviendra en grande partie bon nombre de ces accidents, c'est ce qu'on appelle parfois un système de commande intégrale des trains. Conformément à ce système, la vitesse du train n'est pas contrôlée par une seule personne qui surveille des lumières. Les choses fonctionnent aujourd'hui comme elles fonctionnaient il y a 160 ans: ce sont des lumières qui indiquent au conducteur s'il doit ralentir ou accélérer.
Les systèmes de commande intégrale sont monnaie courante dans le monde entier, sauf en Amérique du Nord. Il y en a déjà dans certaines régions des États-Unis, mais pas au Canada. C'est un dispositif qui permet de contrôler la vitesse d'un train de l'extérieur. Si un feu passe rouge et que le train doit ralentir, sa vitesse va être contrôlée automatiquement si le conducteur ne le fait pas lui-même.
C'est l'évidence même, et pourtant le gouvernement ne semble pas avoir l'intention d'imposer ce système sur nos voies ferrées. Pourquoi?
On commencerait ainsi dès maintenant à éviter des accidents. Certes, cela entraînerait des coûts pour les compagnies ferroviaires, mais ça fait partie des coûts de fonctionnement d'une entreprise. Les compagnies qui circulent aux États-Unis vont déjà devoir respecter l'obligation d'avoir un système de commande intégrale dans ce pays. Elles doivent déjà aménager leur infrastructure en ce sens. Les trains du CN, du CP et de ViaRail qui circuleront aux États-Unis vont devoir respecter cette exigence, et pourtant, pour une raison mystérieuse, le gouvernement n'est pas prêt à l'imposer au Canada.
Je me demande pourquoi on attend toujours qu'un accident ou un problème se produise pour agir. À peu près tout le monde se rend compte que ce serait une bonne contribution à la sécurité de notre réseau ferroviaire.
Un certain nombre de problèmes découverts dans le domaine de la sécurité ferroviaire ne concernaient pas directement ce projet de loi, mais plutôt la supervision de la sécurité ferroviaire par Transports Canada. Dans un rapport de 2011, le commissaire fédéral à l'environnement et au développement durable a signalé de graves lacunes dans le transport des matières dangereuses.
C'est au ministre qu'il appartient de veiller à ce que ses fonctionnaires à Transports Canada fassent appliquer les lois existantes concernant la sécurité. Sinon, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans le système.
Le commissaire a déclaré qu'il avait constaté des infractions dans 53 p. 100 des dossiers qu'il avait examinés, et que dans 73 p. 100 des dossiers — soit presque les trois quarts, ce qui est stupéfiant —, on n'avait pris aucune ou presque aucune mesure corrective. Nous avons une loi qui dicte les conditions de transport des matières dangereuses. Nous avons un mécanisme qui exige que Transports Canada effectue une surveillance et fasse appliquer la loi. Nous avons un commissaire qui a examiné cela et dit que Transports Canada ne faisait pas appliquer la loi, mais le gouvernement ne dit rien. On dirait que nous sommes incapables de faire appliquer nos propres lois.
Le projet de loi comprend tout un tas de dispositions généreuses pour le ministre qui décidera de la façon dont la loi sera appliquée. Il faut que le ministre agisse avec la plus grande prudence et la plus grande précaution avec ses fonctionnaires à Transports Canada pour protéger la sécurité des Canadiens, sinon il manque à ses devoirs.
Notre argument, c'est que si la Loi sur le transport des marchandises dangereuses, qui est déjà en vigueur, n'est pas appliquée par ceux qui sont censés l'appliquer, soit le ministre et son personnel, n'est-il pas possible qu'il en soit de même pour le projet de loi S-4? Nous ne pouvons nous contenter d'adopter des lois que personne n'applique. Les conservateurs estiment que les lois doivent être appliquées à la lettre. Hier, le a affirmé que toutes les entreprises canadiennes doivent respecter la loi, où qu'elles soient. Il devrait en être de même au Canada, mais il revient au gouvernement d'appliquer ces lois.
Le projet de loi prévoit des peines plutôt sévères pour quiconque contrevient à ces dispositions. Les pénalités proposées sont de nature administrative, ce qui éviterait au ministre d'avoir à intenter un procès. Il aurait le pouvoir d'imposer une pénalité sans avoir à poursuivre un particulier ou une société pour avoir contrevenu à la loi.
Il reste à espérer que Transports Canada imposerait ces sanctions en cas de manquement. Il est inutile d'adopter une loi prévoyant toutes sortes de sanctions si nous ne les imposons même pas aux contrevenants. Nous espérons que ces mesures correctives seront rarement nécessaires, mais nous voulons néanmoins qu'elles soient prises lorsqu'elles s'imposent. Nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation où le gouvernement ne tient pas compte de la loi ou ne l'applique pas suffisamment, comme cela semble être le cas dans le dossier du transport des matières dangereuses.
L'autre partie du projet de loi porte sur les émissions de polluants dans l'air. Voilà une question qui intéresse beaucoup les résidents de Toronto, qui seraient obligés de composer avec un couloir ferroviaire emprunté par 464 trains par jour, ce qui revient à un train toutes les 90 secondes. Ces trains sont mus par des moteurs diesel de 4 000 ou 5 000 chevaux qui émettent de denses nuages de fumée noire. Les gens veulent savoir qu'on compte faire quelque chose pour limiter cette pollution.
Le projet de loi prévoit un mécanisme qui permettra au ministre d'exiger que les émissions soient réduites, limitées, réglementées ou surveillées. Il incombera au ministre d'imposer et d'appliquer le règlement.
La quantité de pollution générée par les locomotives crée tout un émoi, et les habitants de Toronto suivent le dossier avec grand intérêt. Quand les Torontois se sont penchés sur la question, ce qu'ils n'avaient pas fait jusqu'à ce qu'on leur annonce que la circulation passerait à 460 trains par jour, ils ont appris que les gaz d'échappement des trains contiennent des substances cancérigènes, de l'oxyde d'azote et d'autres matières très dangereuses pour la santé. Puisqu'on prévoit décupler la circulation ferroviaire sans pour autant prévoir l'imposition d'une quelconque limite, les gens des circonscriptions de la ville de Toronto, y compris la mienne, ont décidé d'exiger que les trains soient électriques.
En 1908, la ville de New York a banni les trains à combustible fossile. J'y reviendrai plus tard, puisque mon temps de parole est écoulé.