Que, de l’avis de la Chambre, le projet de loi budgétaire affaiblit les dispositions concernant les évaluations environnementales et les lois sur les pêches, mettant ainsi à risque les lacs, les rivières, les océans, les écosystèmes et les pêches du Canada, tout en imposant injustement les responsabilités environnementales du fédéral et les coûts leur étant associés aux provinces, aux territoires et aux générations futures.
-- Monsieur le Président, je voudrais partager mon temps de parole avec le député de .
Les Canadiens nous ont dit, à mes collègues et moi-même, qu'ils réprouvaient le budget des conservateurs, véritable cheval de Troie contenant des mesures qui causeront des torts irréversibles à l'environnement. Ce projet de loi aura des répercussions sur la santé, le gagne-pain et l'avenir des Canadiens, et imposera un fardeau inéquitable et inacceptable aux générations futures.
Les Canadiens comprennent spontanément qu'il est antidémocratique et lâche de tenter ainsi d'éviter un réel débat sur un projet de loi aussi important. Voilà un autre exemple de la tendance qu'ont les conservateurs à se soustraire à la reddition de comptes et à la surveillance, pour mieux faire des courbettes devant les gros bonnets de l'industrie, et ce, au détriment des intérêts de nos collectivités.
Les mesures de surveillance publique et les consultations sur ce projet de loi seront tout simplement insuffisantes. Les gens qui comptent sur les protections susceptibles d'être abolies ne pourront pas s'exprimer. Le gouvernement s'y prend ainsi parce qu'il sait fort bien que les Canadiens rejetteraient les changements proposés s'ils avaient l'occasion, comme dans toute démocratie, des les examiner de près, car ils savent que ces changements vont priver indûment le pays de ses mécanismes de protection environnementale.
Les néo-démocrates savent que la participation de la population est importante dans une société démocratique. C'est pourquoi le NPD organise, à Ottawa et un peu partout au Canada, une série d'audiences qui permettront aux spécialistes et à la population de prendre part, de façon constructive, au débat sur les politiques prévues dans le projet de loi , notamment sur les dispositions qui portent atteinte à l'environnement. Le gouvernement cherche à éviter ce débat.
Le gouvernement conservateur cherche encore à cacher des choses à la population, ce qui entache une fois de plus son bilan en matière d'environnement. En muselant les scientifiques, en se retirant des protocoles internationaux qui nous obligent à effectuer des évaluations des émissions de gaz à effet de serre, en abolissant des organismes de recherche indépendants, comme la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, et en annulant le financement de groupes environnementalistes, comme le Réseau canadien de l'environnement, le gouvernement nous prouve sans cesse qu'il cherche avant tout à dissimuler le plus d'information possible, car les faits contredisent son programme politique.
Or, les conservateurs semblent oublier une chose fondamentale, à savoir que, d'un océan à l'autre, les Canadiens voient ce qu'il en est vraiment. Ils savent que les mesures des conservateurs sont bêtement partisanes, qu'elles ne reposent sur aucun fondement et qu'elles témoignent d'une vision à court terme.
L'une des pires caractéristiques du projet de loi est le manque total de clarté. Il découle d'une incompréhension totale des répercussions qu'auront ces changements sur les mesures de protection environnementale dont nous disposons. À mon avis, c'est ce qui rend ce cheval de Troie qu'est le projet de loi si inquiétant. Les Canadiens ne peuvent pas savoir avec certitude ce que le gouvernement est en train d'imposer au pays.
Nous voyons en de nombreux endroits que ce projet de loi vise à donner des pouvoirs discrétionnaires sans précédent au gouvernement et aux ministres, leur permettant de passer outre aux meilleurs intérêts des Canadiens dans les localités touchées sans réellement définir la portée des pouvoirs ou les critères importants qui détermineraient, par exemple, qui pourrait participer à une audience.
Les décisions seront prises sans qu'il y ait de cadre de responsabilité. Ne nous y trompons pas: les décisions qui seront prises à l'avenir seront politisées et partisanes. C'est, cela aussi, contraire à une bonne gérance de l'environnement.
J'aimerais parler de quelques-unes des modifications proposées dans le projet de loi. Dans certains cas, nous ne savons pas quel en sera le résultat. Nous pouvons voir comment la loi sera modifiée, mais nous ne savons pas quelle sera l'incidence des modifications apportées à long terme. Voilà une raison de plus pour tenir, à la Chambre et au comité, un débat approfondi sur tous les aspects du projet de loi.
C'est toute la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, la LCEE, qui va être remplacée et ce, sur les recommandations du Comité de l'environnement. Cela peut sembler une bonne chose, mais l'examen législatif effectué par le comité comportait beaucoup de lacunes. Cet examen est bien en-deçà des normes qui seraient considérées comme acceptables pour l'étude d'une loi aussi importante.
J'aimerais parler de quelques-unes des modifications qui sont proposées à la LCEE.
Le projet de loi ne permettrait qu'à certaines personnes, en l'occurrence les parties intéressées, de témoigner aux audiences d'évaluation environnementale. Mais qui sont les parties intéressées? Est-ce une personne dont le jardin sera traversé par un oléoduc? Est-ce une personne qui vit à cinq, 20 ou 50 kilomètres du site du projet? Pensez à Fukushima. Jusqu'où les répercussions se sont-elles fait sentir? Les personnes qui habitent dans un certain rayon pourraient-elles participer?
Que dire des pêcheurs qui pêchent très loin en aval d'un lieu de ponte où l'on s'apprête à exécuter un projet? Sont-ils des parties intéressées s'ils vivent dans le sud du Manitoba et que le lieu de ponte se trouve dans le nord du Manitoba? Où traçons-nous la limite? Comment déterminer qui participera aux audiences? Et s'il s'agissait de scientifiques de Vancouver qui ont de l'information pertinente sur ce qui pourrait arriver dans le nord de la Colombie-Britannique, voire dans une autre province? Ces scientifiques sont-ils considérés comme des parties intéressées?
Ce qu'on fait ici pour limiter les témoins et les participants n'est pas clair du tout. Je crains fort que nous n'obtenions pas l'information de qualité qu'il nous faut de la part des spécialistes et des gens sur le terrain qui sont directement touchés, quoi qu'en pense le gouvernement.
Ce projet de loi permettrait au Cabinet fédéral d'approuver un projet, même si l'organe chargé de l'examen a déterminé qu'il nuirait à l'environnement. En d'autres termes, si un organisme indépendant et non partisan affirme qu'un projet ne devrait pas aller de l'avant, ou qu'il devrait avoir le feu vert moyennant quelques modifications, c'est le Cabinet qui aura le dernier mot.
Il semble également que nous allons passer d'une approche par déclenchement à une approche par liste. Il s'agit d'un aspect technique du projet de loi, mais en ce moment, il est possible de déclencher une évaluation environnementale si par exemple il y a franchissement d'une voie navigable ou qu'il risque d'y avoir un impact sur des oiseaux migrateurs. Nous devrions dorénavant suivre une liste sur laquelle figureraient les éléments à examiner dans le cadre d'une évaluation environnementale.
Une telle liste peut sembler une bonne idée à première vue, mais au comité, de nombreux témoins ont posé la question que voici: si des listes doivent déterminer ce qui doit faire l'objet d'une évaluation, qu'arrivera-t-il aux projets qu'on ne peut même pas encore envisager? Par exemple, si une telle liste avait été rédigée il y a 50 ans, les sables pétrolifères y auraient-ils figuré? Probablement pas. Croyons-nous qu'il faudrait procéder à des évaluations environnementales dans le cas des sables pétrolifères? Oui.
Ce changement limiterait vraiment ce qui doit faire l'objet d'une évaluation et la façon de procéder à ces évaluations, et il ne tiendrait pas compte des témoignages présentés au comité, ce qui est vraiment dommage.
Je vais parler brièvement des dispositions sur les pêches, car je suis persuadée que mon collègue va également aborder ce sujet.
Un des aspects vraiment importants est le fait que, en vertu des dispositions de la Loi sur les pêches, l'accent ne serait plus mis sur l'impact d'un projet sur l'habitat du poisson, mais sur l'impact qui cause « des dommages sérieux aux poissons ». Qu'entend-on par « dommages sérieux »? Imaginons qu'un poisson est mutilé, qu'il a une malformation ou que sa croissance est retardée. Peut-être même que son habitat est détruit. Peut-être qu'une prochaine génération a été détruite. Tant que le poisson n'est pas mort, tout semble permis en vertu de cette mesure législative. Cela me semble totalement insensé et va à l'encontre des témoignages des gens sur le terrain, qui affirment qu'il faut protéger l'habitat des poissons si l'on veut en protéger les générations futures.
Je rappelle au gouvernement que la dégradation de l'environnement a des coûts économiques à long terme. Le projet de loi budgétaire n'est ni un exemple de saine gestion financière, ni un exemple d'exercice responsable du pouvoir de gouverner. C'est purement et simplement une attaque contre notre environnement de la part d'un gouvernement n'ayant ni la maturité, ni le bon sens pour se rendre compte des risques à long terme de ses décisions.
Comment mes collègues d'en face pourront-ils expliquer à leurs électeurs, leurs amis et leurs familles pourquoi ils choisissent de rejeter la voie de l'innovation, de la préservation de l'environnement, du développement durable et de l'équité intergénérationnelle? Je me demande comment ils répondront à cette question devant leurs électeurs, leur famille et leurs amis.
Cette loi serait mauvaise pour l'air, l'eau et le sol de notre pays. Elle serait mauvaise pour les êtres humains et les animaux. Je demande à tous les députés d'appuyer notre motion d'aujourd'hui pour dénoncer les propositions environnementales du gouvernement.
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Monsieur le Président, je souhaite appuyer la motion d’opposition présentée par le NPD.
Un tiers du projet de loi d'exécution du budget vise à vider de leur substance les lois environnementales qui protègent les pêches, les rivières, les océans et les écosystèmes du Canada. D'un trait de crayon, le gouvernement éliminerait des progrès réalisés pendant des décennies tout en condamnant les générations futures à composer avec ce désastre. Ce que j'ai surtout retenu du budget, c'est que le gouvernement mise sur des mégaprojets industriels au détriment de l'environnement du Canada.
Sous le couvert de termes comme « rationalisation » et « modernisation », le gouvernement voudrait éliminer des règlements en place depuis longtemps qui protègent notre environnement contre le développement non durable à courte vue.
J'aimerais parler des modifications que le gouvernement conservateur essaie d'apporter furtivement à la Loi sur les pêches au moyen de ce cheval de Troie qu'est le projet de loi d'exécution du budget. Ces modifications antidémocratiques constituent un cas flagrant d'abus de pouvoir et elles causeraient des dommages permanents à l'écosystème et aux pêches du Canada. Il ne faut pas se méprendre, ce sont des modifications radicales et dangereuses. Plutôt que d’interdire la détérioration, la perturbation et la destruction de l’habitat des poissons, le projet de loi affaiblirait la protection de l’habitat en visant uniquement les activités susceptibles d'entraîner des dommages au poisson visé par une pêche commerciale, récréative ou autochtone, ou au poisson sur lequel repose une telle pêche.
Le gouvernement a introduit le concept des « dommages sérieux », qui se rapporte à ce qui tue les poissons et à ce qui modifie leur habitat de façon permanente. Un juge devrait maintenant déterminer ce qu'on entend par « permanent ». Parle-t-on de deux ans, de dix ans ou de cent ans?
Le gouvernement du Canada ne semble pas comprendre les concepts de santé de l'écosystème et de biodiversité. S'il les comprenait, il saurait qu'on ne peut pas protéger une espèce de poisson tout en abandonnant les autres.
Lorsqu'on regarde le projet de loi d'exécution du budget, il devient encore plus évident que le gouvernement conservateur ne tient compte ni des faits, ni des données scientifiques pour diriger le pays. Il n'a certainement pas écouté les 625 scientifiques qui ont écrit une lettre au pour lui faire part de leurs préoccupations à l'égard de l'élimination des dispositions de la Loi sur les pêches visant la protection des habitats.
Voici ce qu'a déclaré, en mars, un groupe de scientifiques canadiens comptant bon nombre des plus grands écologistes et spécialistes des milieux aquatiques du Canada:
L’habitat est l’environnement aquatique et/ou terrestre nécessaire à la survie de toute espèce, incluant le poisson. Toutes les espèces, incluant aussi l’espèce humaine, dépendent d’habitats sains qui sont à la base du bon fonctionnement des écosystèmes. Ainsi, le nombre d’espèces animales et végétales pouvant être supporté est directement proportionnel à la disponibilité d’habitats qui procurent les ressources essentielles à leur survie. La destruction d’habitats représente en fait la plus importante cause du déclin des espèces, ce qui est un fait reconnu par tous les écologistes et scientifiques des pêches du monde entier. La Loi sur les pêches a toujours été un outil essentiel à la protection des habitats pour les poissons ainsi que l’industrie des pêches qu’ils supportent au Canada.
Les scientifiques ont demandé que l'on renforce la Loi sur les pêches, la Loi sur les espèces en péril et la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Or, le gouvernement conservateur fait exactement le contraire et fait adopter en douce ce projet de loi d'exécution du budget, et ce, de la façon la plus antidémocratique qui soit, devrais-je ajouter.
Le gouvernement ne tient pas compte non plus de l'avis de l'association des biologistes professionnels, qui a dit ceci:
Il est bien établi que la protection des habitats est le moyen le plus efficace d'éviter le déclin et l'extinction des espèces et de faire en sorte que les populations demeurent résilientes malgré les répercussions futures et permanentes, dont les changements climatiques et les effets cumulatifs sur les activités humaines [...] L'élimination de la protection de l'habitat dans la loi risque de restreindre la portée de cette dernière à un nombre limité d'espèces ou de stocks [...]
Le refus du gouvernement d'écouter les scientifiques n'est pas nouveau. Dans le passé, le gouvernement a muselé les scientifiques et a carrément aboli des programmes qu'il désapprouvait.
Mais il ne porte même pas attention à la sagesse de ses anciens ministres des Pêches et des Océans. Tom Siddon, ancien ministre conservateur des Pêches et des Océans et artisan de la version moderne de la Loi sur les pêches, a vertement critiqué le gouvernement pour ces changements. Il a déclaré ce qui suit: « C'est une tentative de vider la Loi sur les pêches de sa substance par des moyens détournés, et il est déplorable qu'on essaie de le faire en catimini. »
Je suis entièrement d'accord.
M. Siddon n'est pas le seul à lancer un cri d'alarme. Un autre ancien ministre conservateur des Pêches, John Fraser, a dit ceci:
C'est une erreur grave d'enlever de la Loi sur les pêches la protection de l'habitat, puisqu'on ne peut pas protéger les poissons sans protéger leur habitat. C'est en tant que conservateur de toujours que je l'affirme. Les gens qui veulent éliminer les mesures de protection adéquates qui doivent servir l'intérêt public ne méritent pas le nom de conservateurs. [...] Ce sont des idéologues de droite ayant une compréhension, une intelligence et une sagesse très, très limitées.
Il n'y va pas avec le dos de la cuiller. C'est un camouflet cinglant infligé au régime conservateur actuel.
Voici également ce qu'a déclaré dernièrement John Cummins, ancien député fédéral et chef actuel du Parti conservateur de la Colombie-Britannique:
Les mesures proposées risquent de causer des torts graves aux ressources halieutiques.
Il a ensuite poursuivi:
Au fur et à mesure que les communautés de la pêche récréative et commerciale de tout le Canada prendront connaissance des répercussions de ces modifications, les critiques virulentes et justifiées devraient fuser de partout.
L'inquiétude est déjà vive au sein des communautés de la pêche commerciale et récréative. Des Canadiens de tout le pays m'ont dit combien ces changements les inquiètent.
Le milieu naturel est au coeur de l'identité canadienne. Nous avons la chance d'avoir une nature luxuriante, et nous en sommes fiers. En tant que Britanno-Colombien, je suis fier de vivre dans une des plus belles régions du monde. Par contre, comme beaucoup de gens, je crains que le programme progazoduc et propétrolier des conservateurs n'altère irrémédiablement notre environnement.
Les Britanno-Colombiens s'inquiètent en particulier des plans visant l'acheminement de bitume brut à partir des côtes sauvages et accidentées du Nord de leur province. Dans le cas des deux pipelines proposés d'est en ouest de la Colombie-Britannique, ils craignent les risques de fuite, surtout dans les quelque 800 ruisseaux que les pipelines traverseraient.
Nous sommes conscients que l'affaiblissement de la Loi sur les pêches contribuera à la réalisation du pipeline, projet à courte vue s'il en est un. Ni les Britanno-Colombiens, ni les autres Canadiens n'auront l'occasion de s'exprimer sur ce projet de loi, et c'est ce qui est scandaleux; l'absence de consultation publique est antidémocratique et répréhensible.
Les Premières nations, les provinces, les territoires, les municipalités, les pêcheurs, les Canadiens qui s'intéressent aux poissons, à leur habitat et à l'environnement: personne n'a été consulté sur ces changements. De nombreux Canadiens pratiquent la pêche récréative avec leur famille en été. Ce projet de loi les empêchera de profiter pleinement de la nature. Même si le projet de loi aura des répercussions importantes sur les milieux naturels, les Canadiens n'auront pas voix au chapitre. C'est tout simplement atroce.
Le projet de loi d'exécution du budget permet au gouvernement d'imposer des changements à la Loi sur les pêches, et ce, sans surveillance, sans examen et sans la contribution des Canadiens. Parce que les changements proposés n'ont pas été étudiés, il est impossible de prévoir leurs répercussions aux plans économique, social et environnemental.
Les Canadiens sont en colère, et à juste titre, du fait que l'actuel gouvernement se satisfasse de refiler aux générations futures les coûts environnementaux substantiels qu'entraînera leur démarche.
Trevor Greene, un capitaine à la retraite qui a combattu en Afghanistan, signait le week-end dernier un article grinçant dans le Toronto Star, où il disait:
En faisant preuve de détermination, nous pouvons surmonter tous les obstacles et retrouver notre identité en tant que personne et en tant que peuple. Nous devons lutter contre la menace que représente le gouvernement fédéral actuel, car il nous entraîne dans la mauvaise direction et porte atteinte aux valeurs qui nous caractérisent. Il me répugnerait un jour d'être obligé d'admettre à mes enfants que je n'ai rien pu faire pendant que notre planète se dégradait irréversiblement.
Ce sont des propos très durs.
En tant que membre du Comité permanent des pêches et des océans, je suis déçu parce que je n'aurai pas l'occasion de rencontrer divers intervenants, des experts et d'autres personnes concernées pour discuter des changements fondamentaux qui seront apportés à la Loi sur les pêches. Si nous sommes incapables d'étudier ce projet de loi en comité, nous sommes alors en droit de nous demander pourquoi ce comité existe.
À titre de porte-parole adjoint en matière des pêches et des océans pour la côte Ouest, je suis bien placé pour voir tout le mépris et l'indifférence que manifeste le gouvernement conservateur envers la nature et les régions côtières du Canada. Qu'il fasse la promotion des pipelines sur la côte Ouest ou qu'il privatise les pêches sur la côte Est, il est clair que le gouvernement a tourné le dos aux écosystèmes marins et aux régions côtières et qu'il favorise à tout prix les grandes pétrolières.
J'espère vraiment que tous les députés de la Chambre appuieront cette motion.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je remercie la députée d' de me donner la possibilité de rétablir les faits concernant notre plan de développement responsable des ressources. Comme l'ont expliqué de nombreux témoins qui ont comparu au Comité des ressources naturelles, notre système actuel de réglementation est une mosaïque de chevauchements, de redondances et de retards imprévisibles.
Lorsque nous avons annoncé le Plan d'action économique 2012, nous avons promis d'essayer de démêler cet ensemble complexe de règles et de procédures, et de passer en revue les grands projets d'exploitation des ressources naturelles du Canada. Nous savons que tous les Canadiens profiteront du développement raisonnable, responsable et efficient de nos ressources naturelles.
Au cours de la prochaine décennie, nous nous attendons à ce que plus de 500 grands projets d'exploitation des ressources, d'une valeur de 500 milliards de dollars, soient mis en chantier. Ces projets permettront de créer littéralement des centaines de milliers de bons emplois hautement spécialisés et de stimuler la croissance économique partout au pays.
Le secteur canadien des ressources naturelles emploie déjà directement plus de 750 000 Canadiens. Les secteurs de l'énergie et de l'extraction minière représentent 10 p. 100 de l'économie canadienne, évaluée à 1,5 billion de dollars, et plus de 40 p. 100 de nos exportations. Il est clair que nous devons redoubler d'efforts pour tirer profit des besoins considérables en ressources naturelles des économies émergentes, puisque nous possédons des ressources naturelles en abondance.
Nous devons trouver de nouvelles façons d'éviter les longs retards dans l'examen des projets d'envergure. Ces retards font disparaître des emplois potentiels et freinent la croissance économique, mettant ainsi en péril ces précieux investissements. En fait, c'est ce que prévoit notre plan Développement durable des ressources.
Grâce à ce plan, le processus d'examen des projets sera plus prévisible et plus rapide. Il réduira les chevauchements inutiles et il allégera le fardeau réglementaire. Il renforcera la protection environnementale et il accroîtra les consultations auprès des Autochtones.
Ce projet de loi a déjà reçu l'appui d'un large éventail d'entreprises, de gouvernements et de dirigeants syndicaux d'un bout à l'autre du pays. Ils accueillent favorablement le leadership dont fait preuve le gouvernement fédéral dans le dossier de la réforme réglementaire.
Je sais que les députés du Nouveau Parti anti-développement n'écoutent peut-être pas ce que j'ai à dire, mais il se peut qu'ils soient plus enclins à écouter d'autres intervenants. Je me demande s'ils vont écouter les syndicats qui parlent au nom des travailleurs canadiens.
Christopher Smillie, du Syndicat des métiers de la construction du Canada, qui représente 200 000 travailleurs du secteur de l'énergie, a déclaré ce qui suit:
Notre organisation appuie tout changement apporté au système qui vise à faciliter la réalisation de mégaprojets [...]
Ce que nous n'appuyons pas, c'est un exercice de réglementation de 12 ou 15 ans qui entrave le développement économique et les emplois de nos membres.
En passant, il a aussi déclaré ceci: « Le NPD serait très dommageable pour les travailleurs et l'économie canadienne dans son ensemble. »
Qu'en est-il des manufacturiers et des exportateurs? Jayson Myers, président et directeur général de Manufacturiers et Exportateurs du Canada, a déclaré ceci:
La plus grande prévisibilité que donnera le processus d'examen plus rapide encouragera l'investissement privé dans les projets de développement des ressources naturelles, un moteur important de la croissance économique en ces temps où gouvernements et consommateurs voient leur capacité de dépenser sérieusement contrainte.
Je me demande si le parti d'en face écoute les municipalités canadiennes. Voici ce qu'a déclaré Berry Vrbanovic, président de la Fédération canadienne des municipalités:
Nous sommes encouragés par la volonté du gouvernement de réduire le chevauchement entre les règlements fédéraux et provinciaux, en particulier pour les projets communautaires de petite envergure.
Le parti d'en face va-t-il écouter ceux qui travaillent à la mise en valeur du Cercle de feu, dans le Nord de l'Ontario, qui devrait créer des emplois et être bénéfique pour l'économie de cette région? William Boor, de Cliffs Natural Resources, un des principaux intervenants de ce projet, a déclaré ceci à notre comité:
L'une des principales erreurs que j'aimerais dissiper est cette idée que plus long est le processus, plus il est rigoureux et approfondi.
Le Nouveau Parti anti-développement va-t-il écouter les Autochtones du pays? John Cheechoo, d'ITK, a déclaré que si le processus était « grandement simplifié, il respecterait encore les exigences prévues dans les accords sur des revendications territoriales. Je ne vois aucun inconvénient à ce que les choses se passent de cette façon. »
Les députés d'en face vont-ils écouter les associations qui oeuvrent dans le domaine de l'énergie verte? Voici ce qu'a déclaré le président de l'Association canadienne de l'hydroélectricité:
Il nous faut éliminer les redondances réglementaires, encourager la substitution du processus fédéral par les processus provinciaux, améliorer la coordination entre les organismes fédéraux et fixer des échéances réalistes.
Peut-être que les députés écouteront le président de White Tiger Mining Corporation, Ronald Coombes, qui a dit ceci:
[...] nous voulons remercier [le premier ministre] et les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada de s'être engagés à travailler avec les Premières nations et d'avoir reconnu que le secteur des ressources naturelles et les intérêts nationaux ne devraient pas être tenus en otage par des changements législatifs qui tardent à venir.
Je présume que les députés du Nouveau Parti anti-développement font la sourde oreille. S'ils prenaient la peine d'écouter les Canadiens, ils sauraient que ces derniers appuient fortement le plan du gouvernement qui vise à rationaliser le processus d'évaluation des grands projets économiques. Les Canadiens savent qu'il n'est pas nécessaire de choisir entre l'environnement et la croissance économique. Ces deux réalités ne sont pas mutuellement exclusives.
Le NPD fait valoir un choix illusoire et un argument trompeur, les Canadiens le savent. Un nouveau sondage effectué par Ipsos Reid révèle que les deux tiers des Canadiens estiment qu'il est possible de faire croître notre économie dans le respect de l'environnement. Voilà justement l'objectif derrière l'exploitation responsable des ressources. Je cite la première ministre de l'Alberta, Alison Redford: « [...] on envoie ainsi un important message: la croissance économique et la viabilité de l'environnement peuvent coexister. »
Je cite la première ministre de l'Alberta, Alison Redford: « [...] on envoie ainsi un important message: la croissance économique et la viabilité de l'environnement peuvent coexister.»
Les Canadiens savent qu'il est grand temps qu'on procède à la réforme de la réglementation. Chaque année, la liste de projets qui nécessitent une évaluation environnementale se remplit de milliers de petits projets, qui peuvent aller de l'agrandissement d'une érablière à la construction d'une installation où les bleuets seront lavés.
Lorsque le Carrousel de la GRC est venu pour la première fois à Fort Walsh, dans ma circonscription, il a d'abord fallu procéder à une évaluation environnementale sur la place du défilé, devant le fort.
Trop souvent, les investisseurs et les Canadiens doivent respecter une série de règles et de procédures pour que leurs projets soient approuvés. La pile de documents administratifs à remplir compromet des milliards de dollars en investissements et la création de dizaines de milliers d'emplois.
Il faut recentrer nos efforts sur l'évaluation des grands projets qui pourraient présenter un risque pour l'environnement. Le plan du gouvernement fera en sorte qu'on consacrera du temps et de l'énergie aux évaluations qui peuvent vraiment changer les choses et qui sont utiles aux Canadiens.
Les Canadiens savent qu'en plus de conserver les excellents programmes de protection de l'environnement, le gouvernement les renforcera. Ne nous leurrons pas: les examens ne seront pas plus laxistes parce qu'ils seront plus rapides.
Le gouvernement conservera un processus d’examen environnemental rigoureux. Par exemple, nous veillerons au respect des conditions liées aux évaluations environnementales en vertu de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale. Nous renforcerons les mesures de protection de l’environnement, entre autres la sécurité des pétroliers et des pipelines. Nous autoriserons de nouvelles sanctions pécuniaires en cas d'infraction à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, à la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires et à la Loi sur l'Office national de l'énergie.
En résumé, nous prendrons les mesures qui s'imposent pour conserver un processus d'examen environnemental rigoureux qui servira les intérêts des Canadiens dans les années à venir. Les Canadiens savent que nous devons exploiter au maximum nos ressources naturelles abondantes et tirer le meilleur parti des débouchés sur les marchés mondiaux.
Cela m'amène aux commentaires que le a formulés la semaine dernière au sujet du syndrome hollandais. Il a critiqué les industries prospères, surtout celles de l'Ouest canadien, en disant qu'elles détruisent l'économie du Canada. Nous savons tous que ce sont des sottises. Les premiers ministres de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan ont tous trois réagi à ces commentaires.
C'est dommage que le chef de l'opposition n'ait pas présenté d'excuses à ce moment-là. Il a plutôt décidé d'en rajouter et de ramener la question sur le tapis aujourd'hui. C'est regrettable. Le NPD ne semble pas comprendre que ses politiques n'accompliraient qu'une chose: faire perdre leur emploi aux Canadiens.
J'aimerais citer les propos qu'a tenus aujourd'hui le chef de l'opposition au sujet du syndrome hollandais. Voici ce qu'il a déclaré: « Le Canada est en proie au syndrome hollandais. Nous perdons des centaines de milliers d'emplois bien rémunérés dans le secteur manufacturier parce que nous n'internalisons pas les coûts environnementaux. » Pour comprendre ce que cela signifie, le Canadien moyen a besoin d'explications. Lorsqu'il parle d'« internaliser les coûts environnementaux », le chef de l'opposition parle d'une taxe sur le carbone. Il faut que les Canadiens le sachent.
Nous savons que le NPD est en faveur d'une taxe sur le carbone. Nous savons que c'est ce qu'il entend par celui, mais qu'il refuse de le dire clairement. Selon les témoignages que nous avons entendus au Comité des ressources naturelles, si une taxe sur le carbone était imposée partout au pays, il faudrait qu'elle soit si élevée qu'elle aurait des répercussions sur la vie de tous les Canadiens.
Voilà ce que le NPD entend quand il parle de la nécessité d'internaliser les coûts environnementaux. Le NPD est en train de dire que nous avons besoin d'une taxe sur le carbone et qu'elle doit être si élevée que les Canadiens devront en subir les conséquences tant et aussi longtemps qu'ils ne changeront pas leur comportement.
Les Canadiens doivent comprendre que c'est ce que le NPD veut dire quand il parle du principe de l'utilisateur-payeur.
Le gouvernement s'est engagé à exploiter nos ressources naturelles de façon responsable. Nous avons proposé un plan responsable dans le budget. Le NPD devrait l'appuyer. Il a eu recours à beaucoup de clichés et à beaucoup d'arguments et d'exemples exagérés pour tenter de faire peur aux Canadiens. Il lui faut faire mieux que cela. Il devrait se rallier à nous pour protéger l'économie et l'environnement, pour aller de l'avant et créer des emplois, une économie plus forte et la prospérité pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je remercie mes collègues qui ont pris part au débat aujourd'hui. J'ai particulièrement apprécié les observations de mon proche collègue, le .
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler du plan du gouvernement pour un développement responsable des ressources. Je le fais non seulement à titre de député représentant une région à la fois urbaine et rurale de la Saskatchewan qui dépend largement de l'exploitation des ressources, mais aussi en tant que personne ayant travaillé au sein de ces industries pendant des années.
Comme beaucoup de Canadiens, j'ai payé mes études universitaires en plantant des arbres pour l'industrie forestière. C'était un travail physique qui était bien rémunéré et récompensait l'initiative, car nous étions payés non pas à l'heure, mais à l'arbre, ce dont pouvaient se réjouir bien des étudiants universitaires. Au bout du compte, plus nous avions travaillé fort et plus nous avions déployé d'efforts, plus nous appréciions notre formation universitaire. Cette formation m'a permis de devenir géophysicien et d'exercer ma profession dans le Nord du Québec, au Nunavut, au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Manitoba et dans ma chère province natale, la Saskatchewan. C'est pourquoi j'ai pu comprendre, non pas en théorie ou dans l'abstrait, mais de façon très concrète, en fonction de ce qui importe le plus pour mes électeurs et pour moi, dans ma vie personnelle, la valeur des ressources naturelles pour notre pays.
La priorité absolue du gouvernement a toujours été de soutenir l'emploi, la croissance et l'économie canadienne. Depuis que nous avons présenté le Plan d'action économique en réaction à la crise mondiale, le Canada a récupéré tous les emplois qui avaient été perdus pendant la récession. En fait, depuis 2009, soit en moins de trois ans, plus de 750 000 emplois ont été créés, ce qui représente la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7. Notre secteur des ressources naturelles compte pour beaucoup dans cette croissance extraordinaire de l'emploi.
Le secteur des ressources naturelles a contribué au développement de localités, petites et grandes, d'un bout à l'autre du pays, et il nous a aidé à jouir d'une qualité de vie inégalée dans le monde. Aujourd'hui, le secteur des ressources naturelles du Canada emploie 760 000 Canadiens, et il génère chaque année des milliards de dollars en recettes fiscales et en redevances qui aident à financer les programmes et les services gouvernementaux offerts aux Canadiens. Nous entrevoyons déjà la capitalisation et la concrétisation de cette richesse future.
Au cours de la prochaine décennie, il pourrait y avoir au Canada jusqu'à 500 projets et 500 milliards de dollars d'investissements uniquement dans les secteurs de l'énergie et des mines. Permettez-moi de vous donner un seul exemple de l'incidence que cela pourrait avoir chez nous.
Une mine de potasse est en construction dans ma circonscription. Lorsqu'elle sera terminée, ce sera la plus grosse mine de potasse au monde. Ce projet à lui seul vaut plus de 10 milliards de dollars.
La mise en valeur des ressources naturelles ne se limite pas uniquement à Fort McMurray, au sables pétrolifères ou au Nord du pays. Elle touche l'ensemble des Canadiens. La construction de cette mine n'augmente pas uniquement l'activité économique de la circonscription de Saskatoon—Humboldt, dans la ville de Saskatoon. Une grande partie des travaux d'ingénierie de ce projet est réalisée en Ontario et au Québec, avec le concours d'ingénieurs hautement qualifiés du secteur des services de l'Est du pays. On estime que les projets de ce genre vont créer 700 000 emplois d'un bout à l'autre du pays et qu'ils vont continuer de contribuer à la prospérité économique du Canada.
Le NPD n'est toutefois pas d'accord, comme son chef l'a indiqué. Le chef néo-démocrate a déclaré que les ressources naturelles étaient une maladie qui détruirait le secteur manufacturier. Dans le monde néo-démocrate, toute croissance économique est un jeu à somme nulle. Si certains travailleurs ont de bons emplois bien rémunérés, c'est nécessairement aux dépens des Canadiens de l'Est. Au lieu de soutenir la croissance économique, le chef du NPD a choisi de monter une région canadienne contre une autre.
Pour être honnête, ce n'est pas tout à fait exact, puisque les ressources naturelles constituent un élément fondamental de toute l'économie canadienne. Par conséquent, quand des gens prétendent que le secteur des ressources naturelles nuit à d'autres secteurs de l'économie canadienne ou à d'autres régions, ils attaquent les industries de ressources naturelles de partout au pays. Je pense par exemple aux mines de diamants situées dans les Territoires du Nord-Ouest et en Ontario, et à la production pétrolière au large de la côte Est de Terre-Neuve-et-Labrador. Je pense aussi au Plan Nord qui va de l'avant dans le Nord du Québec. Quand ces gens attaquent les ressources naturelles, ils attaquent le Nord du Québec, Terre-Neuve, les Territoires du Nord-Ouest et toute la région des Prairies. En fait, ils attaquent l'un des principaux moteurs de croissance économique dans les dix provinces canadiennes.
Comme il a été dit plus tôt, la croissance économique dans l'Ouest, ne défavorise pas l'Est du Canada. Bien au contraire. La croissance économique dans l'Ouest nécessite des produits manufacturés de toutes sortes, allant de l'équipement aux oléoducs, en passant par les matériaux de construction.
Des centaines d'entreprises de l'Est du pays bénéficient de façon importante de l'exploitation des ressources, pas seulement dans l'Ouest, mais dans le Canada tout entier. Il suffit d'écouter ce que Jayson Meyers, PDG de l'organisme Manufacturiers et Exportateurs du Canada, a dit au sujet de l'exploitation des ressources naturelles:
Manufacturiers et Exportateurs du Canada estime que les entreprises des secteurs de l'énergie et des ressources naturelles ont investi plus de 85 milliards de dollars dans des projets d'immobilisations importants en 2011, et s'attend à ce que ce montant double au cours des trois prochaines trois années [...] Ces investissements généreront des affaires pour les manufacturiers canadiens dans divers domaines, notamment la fabrication d'équipement, d'acier de construction et de métal ainsi que le secteur des matériaux de construction et des pièces. Ils ouvriront des portes aux entreprises d'ingénierie et de construction, de transformation et de technologie environnementale, aux fournisseurs de services dans les secteurs de l'hébergement, de la restauration, de l'environnement et des ressources naturelles de même qu'aux entreprises du secteur de la gestion des terres, du camionnage et de la distribution.
Loin de détruire le secteur manufacturier, le secteur des ressources naturelles aide à y créer des emplois.
Les Canadiens savent très bien ce que le gouvernement essaie de faire. Ils connaissent l'énorme potentiel économique de nos ressources. Ils savent aussi que l'on ne doit pas forcément choisir entre l'exploitation des ressources et l'environnement. Les Canadiens s'aperçoivent qu'il est possible d'avoir les deux. Nous pouvons exploiter les ressources du Canada de façon responsable et protéger l'environnement en modernisant le système de réglementation. En fait, un récent sondage d'opinion publique réalisé par la Chambre de commerce a révélé que 65 p. 100 des répondants estiment qu'il est possible d'accroître la production énergétique tout en protégeant l'environnement. C'est très vrai.
En exploitant les ressources de façon responsable, nous maintiendrons les programmes canadiens de protection environnementale de calibre mondial et nous comptons aussi les améliorer. Nous y parviendrons en concentrant les efforts en matière d'évaluation environnementale fédérale sur des projets d'envergure qui peuvent avoir des effets nuisibles sur l'environnement.
Permettez-moi d'ajouter une remarque personnelle. J'ai travaillé dans l'exploration des ressources minières. Les Canadiens ont besoin de savoir que les sociétés elles-mêmes sont très strictes en matière de normes environnementales.
Lorsque je participais à des missions d'exploration des ressources dans le Nord du Canada, notre empreinte écologique était moindre que celle de la plupart des organisateurs de voyages et des touristes qui visitaient cette région. L'exploration minière laissait des traces moins importantes que les voyages en canoë et les gens qui transitaient par le Nord. Je ne suis pas en train de dire que ces gens-là causaient des ravages écologiques dans le Nord. Simplement que nous prenions cette question très au sérieux. Tout ce qui était déposé était par la suite ramassé. Nous rapportions absolument tout ce que nous avions apporté. Nous adhérions à des normes environnementales très strictes.
Le gouvernement compte faire respecter plus rigoureusement la loi, et il prendra divers moyens pour y parvenir. Par exemple, les promoteurs de projet devront obligatoirement mettre en application les mesures de protection environnementales qui figurent dans les décisions issues des évaluations environnementales; de nouvelles sanctions en cas de contravention de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale seront mises en vigueur; de nouvelles pénalités seront imposées en cas d'infraction à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale; les pénalités administratives pécuniaires seront dorénavant autorisées en cas d'infraction à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, à la Loi sur la sûreté et la réglementation nucléaires et à la Loi sur l'Office national de l'énergie. Enfin, les changements proposés permettraient aussi au gouvernement de rendre exécutoires les conditions associées aux autorisations prévues dans la Loi sur les pêches.
Ce sont là des actions d'un gouvernement qui se soucie de l'environnement, qui n'hésite pas à le défendre et qui comprend que les mesures en matière d'environnement et de ressources naturelles devraient être cohérentes.
Avant mon arrivée au Parlement, j'ai passé la plus grande partie de ma carrière à parcourir le Canada, et j'ai vu comment les ressources naturelles créaient des emplois et assuraient la prospérité de toutes les régions du pays.
Les Canadiens de l'ensemble du pays se rendent compte de l'importance du secteur des ressources pour leur collectivité, leur subsistance et leur bien-être. Le secteur des ressources naturelles est notre richesse. C'est une industrie de pointe. Nous devons miser sur ce secteur pour créer des emplois non seulement dans l'Ouest et le Nord du Canada, mais aussi dans l'ensemble du pays. Toutes les régions du pays pourraient bénéficier grandement du développement responsable des ressources.
Je rejette complètement la position du NPD selon laquelle ce qui est bon pour une partie du pays est mauvais pour le reste. Le Canada peut prospérer en tant que pays uni et libre.
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Monsieur le Président, hier soir, j'ai eu l'honneur de participer au débat du comité plénier sur l'environnement. Toutefois, j'ai trouvé extrêmement malheureux le fait que le ministre n'a pas cessé de dire aux parlementaires qu'il ne pouvait pas répondre à leurs questions. Parfois, il a tout simplement refusé de répondre, et ce, même si les fonctionnaires de son ministère assis juste devant lui disposaient de tous les renseignements pertinents.
Par exemple, le ministre n'a pas répondu à mes questions sur le coût des obligations qui découleraient du nouveau processus d'évaluation environnementale, sur la façon dont le gouvernement s'y prend pour comparer ce coût à celui de l'ancien processus d'évaluation et sur l'intention du ministre de déposer l'analyse en question.
Il n'a pas répondu quand je lui ai demandé de préciser combien d'ozonosondes parmi les dix en place recevraient l'appui du gouvernement dans le cadre du nouveau budget. Cela est important parce que l'ozone est essentiel à la vie sur Terre et qu'il nous protège contre les rayons nocifs du soleil.
Il n'a pas précisé quelles mesures étaient prévues dans le budget pour répondre aux préoccupations du commissaire à l'environnement.
Il n'a pas répondu quand je lui ai demandé si le service avait été perturbé au Centre mondial des données sur l'ozone et le rayonnement ultraviolet.
Il n'a pas donné la liste des organismes de bienfaisance qu'il avait accusés de faire du blanchiment d'argent. Ce ne sont que quelques-unes des questions que je lui ai posées et auxquelles il n'a pas pu répondre ou a refusé de répondre.
Permettez-moi de présenter quelques faits au sujet des échecs répétés du gouvernement conservateur en matière d'environnement. En 2008, selon l'indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques, le Canada s'est classé 56e sur 57 pays au chapitre de la lutte contre les émissions. En 2009, le Conference Board du Canada a classé le Canada au 15e rang sur 17 pays industrialisés riches au chapitre du bilan environnemental. En 2010, l'Université Simon Fraser a classé le Canada 24e sur 25 pays de l'OCDE au chapitre du bilan environnemental. Plus récemment, selon l'indice de performance environnementale des universités Yale et Columbia, le Canada s'est classé 102e sur 132 pays au chapitre des changements climatiques.
Ce très triste bilan environnemental se poursuit sous les conservateurs. Le gouvernement se débarrasse maintenant des mécanismes de protection environnementale adoptés au fil des 50 dernières années et compromet la santé et la sécurité des Canadiens, nos collectivités, notre économie, nos gagne-pain et les générations futures.
Par souci de clarté, je rappelle que l'équilibre budgétaire avait été atteint lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir, mais ce dernier nous a aussitôt plongés dans un déficit avant même que la récession nous frappe. Il est honteux que le gouvernement fasse preuve d'une telle négligence en détruisant les mécanismes de protection environnementale dans le but d'accélérer le développement plutôt que de promouvoir le développement durable qui répond aux besoins d'aujourd'hui sans compromettre ceux de l'avenir. Le gouvernement n'a pas annoncé, durant la dernière campagne, qu'il comptait détruire les mécanismes de protection environnementale.
Les Canadiens devraient donc s'insurger, exiger qu'on les écoute et empêcher le gouvernement de se débarrasser des lois qui protègent l'environnement ainsi que la santé et la sécurité des Canadiens.
Maurice Strong, éminent Canadien qui a lancé le Sommet de la Terre de Rio en 1992, a exhorté les gens qui se soucient de l'avenir de notre environnement à contourner le gouvernement fédéral. Il a encouragé les groupes populaires à se mobiliser et à exploiter le plus possible les médias sociaux. Selon lui, il n'est pas trop tard pour exercer une pression populaire.
Au lieu de comprendre la gravité de la situation et de se porter à la défense de l'environnement, le gouvernement conservateur a répété les mêmes arguments fatigués dans le but de se faire du capital politique, notamment en attaquant l'ancien chef du Parti libéral et en affirmant que les libéraux n'ont pris aucune mesure pour lutter contre les changements climatiques alors qu'il sait que c'est totalement faux. Les libéraux ont présenté le Projet vert qui nous aurait permis d'atteindre 80 p. 100 de nos objectifs de Kyoto. Les conservateurs ont mis ce plan au rancart et diminué leur cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 90 p. 100, ont dépensé plus de 9 milliards de dollars de l'argent durement des contribuables à très mauvais escient, ont tourné le dos à Kyoto, sont en train d'abroger la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto et ils continuent de faire abstraction du fait que l'inaction à l'égard du problème des changements climatiques coûtera de 21 à 43 milliards de dollars par année aux Canadiens d'ici 2050.
La semaine dernière, le commissaire à l'environnement a affirmé quelque chose que nous savons depuis longtemps, soit que le gouvernement n'est pas en voie d'atteindre ses cibles de réduction des émissions pour 2020. Selon les prévisions d'Environnement Canada, en 2020, les émissions du Canada seront supérieures de 7 p. 100 aux niveaux de 2005, et non 17 p. 100 inférieures à ceux-ci, comme on l'avait promis.
Voilà que ce gouvernement dont le prétendu cheval de bataille est l'ordre public a une fois de plus violé la loi. Selon le commissaire à l'environnement, le gouvernement fédéral n'a pas respecté la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, adoptée par le Parlement en 2007. Le ministre pense-t-il qu'il est acceptable d'enfreindre la loi et, à l'avenir, quelles mesures de responsabilisation mettra-t-il en place pour assurer la transparence des rapports sur les émissions de gaz à effet de serre qu'il présente aux Canadiens?
Maurice Strong dit que le gouvernement ne veut pas jouer un rôle constructif dans la lutte contre les changements climatiques. Par exemple, la continue de fulminer contre Kyoto. Je me demande si elle sait que son propre ministre a affirmé, pour la deuxième fois, que Kyoto était une bonne idée à l'époque? C'est ce qu'il a dit au Huffington Post, et plus récemment à la BBC.
Mme Gro Harlem Brundtland, ancienne première ministre de la Norvège, ancienne présidente de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement et ancienne directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, a déclaré récemment que le Canada faisait marche arrière dans le dossier des changements climatiques et lui a conseillé de ne pas être naïf en la matière. Dernièrement, elle a aussi dit à des délégués réunis au Canada que, malgré les faiblesses du Protocole de Kyoto, le monde ne pouvait pas se permettre de le mettre de côté sans avoir de solution de rechange à offrir, car les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter.
Interrogée au sujet des liens entre l'activité humaine et les changements climatiques, voici ce qu'elle a déclaré: « Les politiciens et les autres intervenants devraient s'abstenir de remettre en question les données scientifiques. Nous devons nous fier aux données probantes. »
Quand le ministre présentera-t-il les plans et les règlements touchant les six derniers secteurs d'activités, et plus particulièrement ceux visant l'un des secteurs les plus importants, en l'occurrence l'industrie pétrolière et gazière, étant donné que les sables pétrolifères sont la source d'émissions de gaz à effet de serre qui connaît la plus forte croissance?
Hier soir, j'ai demandé au ministre combien de scientifiques du groupe responsable des changements climatiques et de l'adaptation aux effets de ces derniers, à Environnement Canada, bon nombre d'entre eux étant les lauréats d'un prix Nobel, bénéficieront de l'appui du gouvernement pour entreprendre des travaux d'adaptation pour le compte du Canada, étant donné que les coûts associés à l'adaptation atteindront entre 21 et 43 milliards de dollars d'ici 2050. On m'a demandé de répéter la question.
Après avoir posé la question une troisième fois, j'ai reçu une réponse ridicule. On m'a dit que le groupe responsable de l'adaptation est une organisation qui évolue, tout comme les changements climatiques évoluent.
Le gouvernement conservateur soutient avoir atteint un juste équilibre entre la protection de l'environnement et la promotion de la croissance économique. Toutefois, quand la secrétaire parlementaire ou le ministre ont-ils pris la défense de l'environnement? L'ont-ils fait en imposant des compressions à Environnement Canada, à l'Agence canadienne d'évaluation environnementale ou au programme de surveillance de l'ozone?
La liste des compressions est interminable.
Les Canadiens ne devraient pas être dupes des velléités de protection de l'environnement, mais devraient plutôt s'intéresser au fait que le gouvernement diminue de centaines de millions de dollars les budgets d'Environnement Canada et d'autres investissements liés à la protection de l'environnement et à la recherche, tout en maintenant plusieurs incitatifs fiscaux destinés au secteur pétrolier et gazier que des fonctionnaires du ont recommandé d'éliminer dans une note secrète.
Lorsque nous aurons voté contre ce budget fourre-tout, un budget qui consacre 150 pages sur 425 à l'éviscération des contrôles environnementaux, le gouvernement conservateur dira que l'opposition a voté contre d'excellentes mesures en faveur de l'environnement. Cependant, le gouvernement ne nous donne guère le choix. En effet, nous ne pouvons tout simplement pas voter en faveur de la destruction pure et simple de la législation environnementale et des mesures de protection qu'on a mis 50 ans à mettre en place.
Si la secrétaire parlementaire, le et le croient vraiment que le projet de loi , le projet de loi fourre-tout, est bon pour l'environnement, ils devraient avoir le courage de présenter séparément les mesures concernant la protection de l'environnement et de les renvoyer aux comités appropriés pour qu'elles fassent l'objet d'une étude article par article au vu et au su de la population, et mettre fin à l'affront à la démocratie.
J'ai une liste des compressions visant Environnement Canada et de quelques-uns des changements en matière d'environnement qui sont prévus dans le projet de loi .
Deux cents postes sont supprimés à Environnement Canada.
L'été dernier, le gouvernement a annoncé l'élimination de 700 postes et une réduction de 43 p. 100 du budget de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
Il réduit également les fonds affectés aux travaux de recherche et de surveillance dans les domaines de la pollution atmosphérique, des émissions industrielles, de la qualité de l'eau et des eaux usées, entre autres, ainsi qu'aux partenariats pour une économie plus verte. Il réduit de 3,8 millions de dollars le financement des interventions d'urgence en cas de catastrophe.
Quant aux employés qui interviennent en cas de déversement d'hydrocarbures, le gouvernement les regroupe au centre du Canada, c'est-à-dire à Gatineau et à Montréal, loin des endroits où peuvent survenir des urgences, notamment en ce qui concerne le bitume dilué, sur les côtes pacifique et atlantique et le long du trajet proposé pour l'oléoduc Northern Gateway.
En termes de nombres de postes et de pourcentages, de combien le gouvernement réduira-t-il la nouvelle unité du centre du Canada qui doit intervenir dans les situations d'urgence provoquées par des déversements d'hydrocarbures? Quand le ministre déposera-t-il l'analyse scientifique qui démontre, comme il le prétend, que ces changements n'auront aucun effet négatif?
La semaine dernière, Environnement Canada a publié son Rapport sur les plans et les priorités, dûment signé par le ministre. En voici un extrait:
Compétences: En raison de défis sur le plan de l’alignement de la transition, le ministère risque de ne pas pouvoir se tenir à jour en ce qui a trait aux percées dans le domaine de la science et des technologies. De plus, il pourrait être difficile [...] de recruter et de maintenir en poste des employés qui possèdent [...] les connaissances essentielles et spécifiques requises pour l’administration des programmes et des services internes.
Environnement Canada est un ministère à vocation scientifique. Le passage que je viens de citer laisse entendre que le gouvernement cause un tort immense à Environnement Canada. Le ministre a induit les Canadiens en erreur quand il a déclaré que les programmes ne seraient pas compromis.
Puisqu'il reconnaît qu'il y a un problème à Environnement Canada, j'aimerais savoir quels nouveaux fonds le a expressément prévus pour permettre à son ministère de rester au fait des percées dans le domaine de la science et des technologies afin de protéger l'environnement, la santé et la sécurité des Canadiens, et de prendre des décisions fondées sur des données probantes.
Le gouvernement a abrogé la Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. Il a abrogé la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, ce qui permet au gouvernement fédéral d'éviter l'examen environnemental de nombreux projets qui pourraient être dangereux et de faire des examens moins exhaustifs lorsqu'il est encore obligé d'en faire.
Selon le commissaire à l'environnement du Canada, ces changements comptent parmi les virages politiques les plus marqués des 30 ou 40 dernières années. Il estime que la participation publique sera franchement entravée.
Le se plaint que:
Malheureusement, notre système réglementaire inefficace, redondant et imprévisible constitue un obstacle. Il est complexe, lent et peu rentable. Il soumet les projets importants à des délais imprévisibles et potentiellement interminables.
Toutefois, selon le premier ministre Jean Charest:
Au Québec, nous sommes passés maîtres dans l'art du processus d'évaluation commune [...] L'expérience m'a appris qu'essayer de couper les coins ronds pour accélérer le processus ne fera que le ralentir et qu'il est préférable de recourir à un processus rigoureux. On obtient ainsi de meilleurs résultats et les promoteurs savent mieux à quoi s'attendre.
Il y a d'autres modifications: l'affaiblissement de plusieurs lois en matière d'environnement, notamment en ce qui concerne les espèces en péril et l'eau; la quasi-élimination de la protection de l'habitat du poisson dans la Loi sur les pêches, ce qui risque d'entraîner le déclin des populations de diverses espèces et de porter atteinte à leur habitat dans l'ensemble du pays; l'octroi au Cabinet fédéral du pouvoir d'approuver de nouveaux projets de pipeline en dépit des décisions de l'Office national de l'énergie et l'élimination de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, le groupe de réflexion indépendant directement mandaté par le Parlement.
Le n'a d'ailleurs jamais indiqué ce qui remplacera la table ronde, question que je lui ai d'ailleurs posée deux fois. Celui qui la dirige l'ignore lui aussi, et pourtant elle joue un rôle unique.
Cette semaine, le a dit que l'élimination de la table ronde était davantage attribuable au contenu de la recherche comme tel, notamment la promotion d'une taxe sur le carbone pour lutter contre les changements climatiques. Je cite le ministre:
Pourquoi les contribuables seraient-ils obligés de payer pour plus de dix rapports faisant la promotion d'une taxe sur le carbone que le peuple canadien a rejetée à plusieurs reprises?
Le confirme ce que nous savons depuis très longtemps: le gouvernement accorde plus d'importance à son idéologie qu'aux preuves.
La table ronde nationale a publié des rapports fondés sur des données économiques et scientifiques qui ne correspondaient pas à l'idéologie conservatrice. Depuis plus de 20 ans, la table ronde est un organisme respecté, impartial et indépendant. C'est le gouvernement Mulroney qui l'a fondée, et notre Gouverneur général actuel en a été le président fondateur. Le gouvernement devrait donc avoir conscience de l'importance qu'elle revêt.
Les propos du ministre des Affaires étrangères, il y a deux jours, n'avaient rien à voir avec la taxe sur le carbone; après tout, le lui-même avait promis de taxer le carbone à hauteur de 65 $ la tonne d'ici à 2016 ou 2018. Ce n'était qu'une tentative du gouvernement de détourner notre attention des critiques acerbes dont il était l'objet pour avoir réduit la protection de l'environnement à néant ou presque, mais aussi de contraindre ses détracteurs au silence. Le gouvernement s'adonne à une chasse aux sorcières dans le plus pur style de McCarthy, dans les années 1940: il muselle les voix indépendantes et intimide celles qu'il ne peut faire taire.
Par ailleurs, on voit des détracteurs du gouvernement contraints au silence en raison des changements apportés à l'Agence du revenu du Canada et des tentatives de prendre le contrôle des programmes de recherche des universités. Le gouvernement devrait accepter d'être jugé. Il devrait pouvoir soutenir la critique. Or, au lieu de faire valoir ses arguments, il ne cherche qu'à faire taire les critiques.
Les critiques pleuvent sur le projet de loi . Ainsi, voici ce qu'on a pu lire dans un article de l'Ottawa Citizen intitulé « Le projet de loi C-38: c'est louche »:
Il n'était pas nécessaire de rassembler de grandes bribes de projets de loi dans un projet de loi omnibus d'exécution du budget de 420 pages qui semble avoir été rédigé pour contrer tout tentative de la Chambre des communes d'en faire une étude intelligente.
Dans un article intitulé « Le projet de loi omnibus menace les poissons [...] », le Sun deVancouver a écrit ceci:
Dans le cadre de la guerre livrée contre le projet de loi omnibus d'exécution du budget présenté par le gouvernement fédéral, le chef du Parti conservateur de la Colombie-Britannique, John Cummins, a mené la charge sur un nouveau front, lundi, en envoyant une lettre au premier ministre [...] afin de le prévenir des grands dangers qui menaceraient les pêcheurs et l'environnement si les modifications à la Loi sur les pêches étaient adoptées.
Depuis des décennies, les Canadiens comptent sur le gouvernement fédéral pour qu'il protège leurs familles et la nature contre la pollution, les contaminants toxiques et d'autres problèmes environnementaux grâce au filet de sécurité que sont les lois environnementales. Ce projet de loi met en pièces ce filet de sécurité environnementale afin d'accélérer le développement aux dépens de tous les Canadiens.
Au lieu de cela, le gouvernement aurait pu mettre en oeuvre les motions nos 322, 323 et 325, que j'ai présentées. Ces motions portaient sur l'engagement du Canada à l'égard du développement durable. Compte tenu du fait qu'il ne s'agit pas de faire un choix entre l'économie et l'environnement, elles prévoyaient l'élaboration, en collaboration avec les provinces, les territoires et les intervenants, d'une stratégie sur l'économie verte et d'une stratégie nationale sur l'énergie durable afin de créer les emplois de l'avenir pour les collectivités canadiennes et pour le Canada.
Si on compromet la qualité de l'air, de l'eau et du sol, et si on met en péril la biodiversité, on hypothèque l'avenir au profit d'un présent éphémère.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer l'excellente motion de ma collègue de . Cette motion stipule que le projet de loi budgétaire affaiblit les dispositions concernant les évaluations environnementales et les lois sur les pêches. Les mesures comprises dans le projet de loi mettront à risque les lacs, les rivières, les océans, les écosystèmes et les pêches, entre autres.
Avec le dépôt du rapport désastreux du commissaire à l'environnement et au développement durable du 8 mai dernier, on voit clairement la grande tendance des conservateurs en ce qui a trait à l'environnement, une tendance de mauvaise foi, de mauvaise gestion et de mépris pour les faits statistiques et le gros bon sens, en plus d'agir antidémocratiquement.
Le l'a admis cette semaine, ce qui ne plaît pas au gouvernement, on a juste à le détruire. C'est ce que les conservateurs ont fait avec la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie qu'ils ont décidé d'abolir parce que le groupe d'experts a osé parlé d'une taxe sur le carbone. La table ronde publiera bientôt un rapport qui démontre que le manque d'action pour lutter contre les gaz à effet de serre coûtera très cher au Canada, beaucoup plus cher que s'il tentait tout de suite d'établir des infrastructures et de la réglementation pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Comme le gouvernement semble incapable de chiffrer ni son plan de réduction actuel ni celui de Kyoto, j'imagine que cette étude de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie lui sera d'un très grand intérêt, à moins qu'il ne décide de censurer ces scientifiques, encore une fois, comme il aime si bien le faire.
Nous sommes en 2012, au XXIe siècle. Les conservateurs jouent avec la sécurité et la santé des Canadiens. Ce gouvernement doit prendre ses responsabilités dès maintenant. Est-ce de l'avarice, ou du « pas-dans-ma-cour », ou de l'incompétence, ou l'ensemble de ces réponses?
Hier, lors du comité plénier, le était incapable de nous dire quels programmes allaient être abolis au sein du ministère et quels impacts auraient ces coupes sur la protection de l'environnement. Il a même été incapable de nous décrire les tâches qui allaient être supprimées, les tâches de ces milliers d'employés de la fonction publique qu'on allait remercier.
Si le ministre lui-même n'est pas en mesure de nous donner ces réponses, qui d'autre peut le faire dans ce gouvernement? Hier, pendant quatre heures, on a cuisiné le sans être capable d'obtenir des réponses concises, concrètes et claires. C'est quand même assez inquiétant, surtout que la population veut des réponses. Elle veut être consultée, mais tout dans le gouvernement l'en empêche.
Pourquoi ce gouvernement refuse-t-il d'agir concrètement? Les exemples, d'ailleurs, les statistiques, la science, tous sont unanimes. C'est grave. Il faut agir maintenant. Tous les experts le disent. Même le commissaire à l'environnement et au développement durable l'a réitéré à plusieurs reprises, mardi dernier.
Ce gouvernement a répondu en déposant un projet de loi omnibus de 431 pages, dénoncé par toutes les organisations environnementales et même par d'anciens députés conservateurs qui étaient responsables de certains dossiers à l'époque. On a donc un projet de loi de 431 pages qui a des effets dévastateurs pour notre patrimoine culturel, entre autres.
Le Comité permanent de l'environnement et du développement durable et les experts ne pourront même pas scruter ces changements à la loupe. C'est se moquer des Canadiens et de la démocratie. On se croirait presque dans une dictature.
Bien que je pourrais mettre en relief les innombrables éléments irresponsables et irréfléchis de ce projet de loi, je vais me concentrer sur ceux qui concernent l'environnement, étant donné qu'il s'agit de la motion d'aujourd'hui. Malheureusement, ce gouvernement ne cherche qu'à faire une seule chose: détruire l'environnement, détruire le progrès. Il va bientôt détruire l'économie avec l'ensemble de son oeuvre dévastatrice.
Au lieu d'affaiblir toutes les mesures de protection environnementale et d'effacer le progrès qui a été fait lors des dernières décennies — notamment en ce qui a trait aux pêches et aux évaluations environnementales qui ont pris des années à être établies —, ce gouvernement devrait démontrer du leadership en renforçant les mesures de protection environnementale, surtout que le temps presse. Il y a des délais à respecter.
Même le commissaire à l'environnement a dit la semaine dernière qu'il doutait, compte tenu des efforts ou du manque d'efforts des conservateurs, que les objectifs très minimaux de ce gouvernement puissent être atteints à la vitesse à laquelle on va aujourd'hui. Est-ce ainsi qu'on bâtit un pays digne du XXIe siècle? Est-ce ainsi qu'on stimule l'économie et qu'on génère un vent d'innovation dans le secteur privé? Ça c'est vraiment très alarmant.
Pourtant, il y a des exemples positifs à la pelle. On n'a qu'à penser à l’Allemagne, par exemple, où les réglementations plus strictes en matière d’environnement ont mené à l’essor du secteur de production d’énergies renouvelables, à la création de milliers d’emplois et à un leader économique mondial en ce qui a trait au développement durable. C’est un portrait un peu plus beau que celui du Canada actuel. La bête noire internationale dans toutes les conférences sur l’environnement, c'est le Canada. Et parmi les pays de l’OCDE, le Canada est au troisième rang des pires pollueurs par habitant au monde, juste derrière l’Australie et les États-Unis. Bravo au gouvernement du Canada!
Or, comme le montre clairement le rapport du commissaire, il faut que le gouvernement sorte de sa façon archaïque de voir les choses. Réveillez-vous, les conservateurs! Les mesures préventives, qui sont suggérées par les groupes environnementaux, par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie et par plusieurs spécialistes, ne représentent pas des coûts, mais plutôt des épargnes.
Les coûts initiaux pour mettre place des mesures réglementaires sur le plan de l’environnement se traduisent rapidement en épargnes si on considère, comme devrait le faire un bon gestionnaire, les avantages sociaux à court et à long terme. Il ne faut surtout pas aller loin pour trouver un exemple concret. L’Office of Management and Budget, de la Maison-Blanche, a comparé les coûts et les avantages de la protection de l’environnement. Les États-Unis, qui sont juste à côté de chez nous, que les conservateurs utilisent à volonté comme modèle pour tant de politiques, ont constaté que les coûts combinés de tous les règlements fédéraux américains en ce qui a trait à la protection de l’eau et de l’air s’élèvent à environ 26 milliards de dollars annuellement. En revanche, ils peuvent épargner jusqu’à 533 milliards de dollars relatifs à la prévention des maladies respiratoires causées par le smog et liées aux problèmes associés aux sites contaminés.
Les liens étroits entre la santé et la sécurité des Canadiens et l’environnement sont évidents: on pense par exemple à la qualité de l’air que nous respirons, aux impacts du réchauffement de la planète sur la sécurité alimentaire, à la salubrité des aliments que nous consommons, à la qualité de l’eau, et j'en passe.
Le budget présenté par les conservateurs illustre parfaitement la vision des conservateurs ou leur manque de vision. En fait, il s'agit d'une vision myope et irresponsable d’un gouvernement qui préfère céder aux pressions de leurs amis dans les lobbys pétroliers que de protéger notre patrimoine naturel et la santé des générations futures.
Encore une fois, ce gouvernement démontre à quel point il est prêt à contourner la démocratie et la science pour concentrer le pouvoir dans le bureau du Cabinet. D’une part, il regroupe des mesures qui relèvent d’une dizaine de comités dans un seul projet de loi pour s’assurer qu’il sera scruté par le plus petit nombre d’experts possible.
Par ailleurs, alors qu’il a passé le bâillon pour une 21e fois cette semaine, en regroupant autant d’éléments que possible dans un projet de loi, les Canadiens sont privés d’un débat juste et approfondi sur des enjeux qui auront un impact sur leur santé, leur sécurité et leur environnement. Finalement, ils entreprennent une chasse aux sorcières à l’endroit des groupes environnementaux, ce qui me rappelle le maccarthysme des années 1950.
Alors que les Canadiens veulent que le gouvernement adopte les principes d’un développement durable et responsable, ce budget réduit — voire élimine — toutes les balises environnementales qui protègent nos côtes, nos rivières, notre faune et nos aliments.
Malheureusement pour ce gouvernement, les intérêts économiques, notamment ceux des grandes pétrolières étrangères, passent devant la santé des Canadiens, la sécurité énergétique à long terme et la protection du patrimoine naturel.
En éliminant la Loi sur l’évaluation environnementale, en réduisant arbitrairement la durée des évaluations environnementales, en réduisant la place des experts et des scientifiques dans le processus, le gouvernement conservateur montre clairement que l’environnement n’est pas une priorité. En fait, il montre que l’environnement n’est même plus dans sa mire.
Les conservateurs ont même l’audace de croire que le Cabinet a plus d’expertise pour prendre des décisions relatives aux projets d’oléoducs majeurs que les scientifiques et les experts. N’oublions pas que ce sont les conservateurs qui se sont trompé de 10 milliards de dollars en ce qui a trait à l’achat des F-35 et qui ont répondu en disant « oups! désolés ». Que va-t-il arriver si un déversement lié au Northern Gateway détruit la magnifique côte de la Colombie-Britannique près de Kitimat, pollue l’eau potable de plusieurs centaines de communautés des Premières nations, menace la santé de la plus belle de nos forêts? Le gouvernement va nous dire « oups! désolés » encore une fois?
Pour toutes ces raisons, j'appuie la motion. En effet, le budget est un affront total à la démocratie, et les Canadiens méritent beaucoup mieux. Ils méritent des principes de développement durable et responsable pour que ce soit viable.