La Chambre reprend l'étude de la motion.
:
Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à vous informer que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
C'est un plaisir pour moi de prendre la parole au sujet de la motion présentée par le NPD concernant le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi. Au lieu de tenir des propos alarmistes, j'aimerais rétablir les faits.
Alors que les partis de l'opposition continuent de mettre de l'avant leurs politiques économiques peu judicieuses, comme l'année de travail de 45 jours ou la taxe sur le carbone de 20 milliards de dollars qui s'appliquerait à tout, le gouvernement mise encore fermement sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité économique. Voilà pourquoi nous faisons tout en notre pouvoir pour que les Canadiens se trouvent dans une situation plus favorable lorsqu'ils sont sur le marché du travail que lorsqu'ils sont au chômage, notamment grâce aux modifications que nous apportons au régime d'assurance-emploi. Dans le Plan d'action économique de 2012, nous avons présenté un certain nombre d'améliorations à ce régime, qui, je tiens à le préciser, fournit un revenu d'appoint temporaire aux Canadiens qui ont perdu leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté.
[Français]
Les mesures que nous avons annoncées font en sorte que le régime d'assurance-emploi est désormais mieux adapté aux besoins des Canadiens, plus souple et plus équitable. Ces mesures font aussi en sorte que le régime aide les Canadiens à rester actifs sur le marché du travail et à trouver plus rapidement un emploi.
[Traduction]
Une nouvelle approche nationale visant le calcul des taux de l'assurance-emploi entrera en vigueur en avril 2013; elle remplacera l'ancien projet-pilote qui était connu sous le nom de « 14 meilleures semaines ». Nous avons tiré des leçons de ce projet-pilote — ce que nous essayons toujours de faire — et la nouvelle approche fera enfin en sorte que les régions ayant des niveaux d'emplois comparables soient traitées de façon semblable. C'est logique.
Nous redoublons aussi d'efforts pour aider les chômeurs canadiens à se trouver dans leur région un emploi en fonction de leurs compétences et pour clarifier leurs responsabilités pendant qu'ils reçoivent des prestations d'assurance-emploi. Nous avons aussi annoncé un projet-pilote appelé Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi, lequel est entré en vigueur le 5 août. Comme je l'ai toujours dit, nous voulons, grâce à ce projet-pilote, que les Canadiens puissent travailler et gagner davantage tout en recevant des prestations de l'assurance-emploi. Toutes les régions du pays sont aux prises avec une grave pénurie de compétences et de main-d'oeuvre, et ce, même dans les secteurs où l'on constate un haut taux de chômage; les talents de tous les Canadiens doivent être mis à contribution.
Nous devons encourager les Canadiens à travailler et non le contraire. Nous savons que le projet-pilote précédent a découragé les gens d'accepter de travailler davantage en raison du plafond trop bas imposé au montant qu'ils pouvaient gagner tout en conservant leurs prestations d'assurance-emploi. Nous nous sommes donc efforcés de changer cela et les études ont démontré, les unes après les autres, que les gens peuvent trouver un emploi permanent beaucoup plus vite s'ils demeurent sur le marché du travail. Je dois souligner que, souvent, ce travail à temps partiel mène directement à un travail à temps plein. L'objectif du projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi est de renforcer la participation au marché du travail en encourageant les gens à accepter les emplois disponibles pendant qu'ils touchent des prestations d'assurance-emploi. C'est logique.
Je rappelle aux députés que ce projet-pilote donne l'occasion de mettre à l'essai des mesures conçues pour encourager les chômeurs canadiens à travailler davantage pendant qu'ils touchent des prestations d'assurance-emploi. Je m'explique.
[Français]
Selon les anciennes dispositions du régime, les prestataires de l'assurance-emploi qui trouvaient un travail à temps partiel ou occasionnel voyaient leurs prestations réduites de 1 dollar pour chaque dollar gagné, une fois qu'ils avaient gagné l'équivalent de 40 % de leurs prestations ou 75 $. On choisissait le maximum. Tout ce qu'ils gagnaient après cela devait être redonné au gouvernement.
Sur le plan financier, il n'était pas avantageux pour eux d'accepter du travail au-delà de ce seuil.
[Traduction]
Au fond, cela signifiait qu'après avoir travaillé une journée, la personne touchant des prestations ne gagnait rien de plus si elle travaillait davantage. En fait, dans de nombreux cas, le travailleur engageait des dépenses, notamment pour le déplacement, lorsqu'il faisait l'effort d'aller travailler. Rien d'étonnant à ce que les travailleurs aient été réticents à accepter des emplois à temps partiel si cela rendait leur situation pire qu'avant.
L'opposition aime utiliser des exemples pour illustrer ce projet, alors j'en utiliserai un moi aussi.
Prenons le cas de Tracy, une vendeuse qui est mise à pied et qui reçoit 264 $ par semaine en prestations d'assurance-emploi, ce qui représente 55 % de son salaire précédent. Tracy trouve trois quarts de travail à 12 $ l'heure, à peu près le salaire minimum, pour un total de 288 $ par semaine. En vertu des anciennes règles, Tracy aurait pu gagner 40 % de ses prestations hebdomadaires avant que chaque dollar gagné ne soit récupéré sur ses prestations. Cela signifie qu'en dépit d'avoir trouvé un emploi qui lui donnait un salaire de 288 $ par semaine, Tracy n'avait aucune motivation de gagner plus de 106 $ par semaine, soit 40 % de ses prestations hebdomadaires. Pourquoi? Parce que ses prestations allaient être récupérées intégralement au-delà de ce montant. Par conséquent, en combinant son revenu d'emploi temporaire et ses prestations d'assurance-emploi, elle arrivait à 370 $ en tout. En vertu des nouvelles règles, Tracy conserve 50 % de chaque dollar qu'elle gagne. Si nous prenons le même exemple, son revenu combiné hebdomadaire serait de 408 $. C'est 38 $ de plus que sous l'ancien régime.
Lorsqu'ils ont le choix, les Canadiens préfèrent travailler. Comme je l'ai déjà dit, les statistiques montrent que ceux qui restent en contact avec le marché du travail ont de bien meilleures chances que les autres de trouver un poste permanent à plein temps.
L'opposition est contre nos tentatives de jumeler les Canadiens avec les emplois disponibles dans leur région. Or, nous savons que le meilleur moyen de résorber la pauvreté consiste à faire travailler les gens et c'est pourquoi nous nous enorgueillissons du fait qu'il s'est créé, net, 770 000 emplois depuis la fin de la récession.
Pour ce projet-pilote, comme pour toutes les mesures que nous avons annoncées dans le budget de 2012, notre stratégie d'ensemble consiste à renforcer le programme d'assurance-emploi et l'économie. Nous ferons toujours le maximum pour que nos programmes atteignent nos objectifs. Le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi permet aux Canadiens de gagner plus d'argent en travaillant au lieu de se contenter de toucher leurs prestations d'assurance-emploi.
[Français]
Nous continuons à travailler afin qu'il soit toujours avantageux pour les Canadiens de travailler, que non.
[Traduction]
Toutefois, il y a une chose que nous ne ferons pas: permettre au NPD d'imposer une taxe sur le carbone qui nuira à l'emploi et garantira que les Canadiens auront à payer davantage pour se chauffer, faire rouler leur voiture et se nourrir. Ce n'est pas ainsi qu'on améliore leur sort et celui de leur famille.
Le projet-pilote, par contre, est l'exemple par excellence de la manière dont nous améliorons les choses pour les prestataires, leur famille et leur collectivité.
[Français]
Cette mesure encourage les Canadiens à demeurer actifs sur le marché du travail et élimine les facteurs qui exercent un effet dissuasif sur le travail.
[Traduction]
Voilà pourquoi notre gouvernement n'appuiera pas cette motion lamentable et trompeuse.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui au nom du gouvernement pour répondre à la motion du Nouveau Parti démocratique au sujet du projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi.
Ce projet-pilote permettra aux personnes qui reçoivent des prestations d'assurance-emploi de garder 50 % de ce qu'elles gagnent pendant qu'elles touchent des prestations. Nous croyons que cela incitera les Canadiens qui touchent des prestations à accepter davantage les emplois disponibles et fera en sorte qu'il sera plus avantageux pour les Canadiens de travailler que de ne pas le faire.
Le gouvernement améliore le régime d'assurance-emploi pour qu'il soit plus efficace pour les Canadiens. Depuis trop longtemps, trop de modalités de ce régime dissuadent les Canadiens désireux de travailler de retourner au travail.
Ce projet-pilote portant sur l'assurance-emploi a pour but de mettre une approche à l'essai et de permettre au gouvernement conservateur de déterminer si un plus grand nombre de Canadiens seront incités à accepter du travail tout en percevant des prestations.
Ce projet-pilote vise à encourager les bénéficiaires de l'assurance-emploi à chercher et à accepter un emploi. Nous travaillons pour que le régime d'assurance-emploi remplisse les objectifs du gouvernement conservateur.
Le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi vise à aider les prestataires de l'assurance-emploi à rester sur le marché du travail, pendant qu'ils cherchent un travail permanent à plein temps.
Voici ce qu'on peut lire à la page 169 du Plan d'action économique de 2012: « Le nouveau projet pilote réduira de moitié le taux actuel de recouvrement et l’appliquera à tous les gains obtenus pendant la période de prestations. »
En vertu d'un projet-pilote précédent, les prestataires de l'assurance-emploi qui avaient un emploi à temps partiel ou saisonnier pouvaient gagner jusqu'à 75 $ ou 40 % de leurs prestations hebdomadaires, selon le montant le plus élevé, avant que celles-ci ne commencent à être amputées d'un montant équivalant à leurs gains. C'est pourquoi de nombreux travailleurs n'étaient pas intéressés à accepter du travail qui leur ferait dépasser ce seuil de 40 %.
Le Canada ne peut se permettre de tels facteurs dissuasifs. Le Canada a besoin de gens qui travailleront tout en recevant des prestations d'assurance-emploi. Le Canada est déjà aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre dans bien des régions et des domaines. La population canadienne vieillit. Le Canada est en tête des pays du G7 au chapitre de la croissance économique, ce qui crée des emplois qu'il faut combler.
La pénurie de main-d'oeuvre ne se limite pas à l'Alberta. À Labrador City, par exemple, la pénurie de main-d'oeuvre pour les nouveaux projets miniers est telle que les restaurants ne peuvent rester ouverts et que la municipalité ne peut embaucher suffisamment d'employés pour entretenir les routes.
Les Canadiens sont heureux de l'approche du gouvernement conservateur. Ils voient bien que les modifications au projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi constituent une amélioration qui aidera les travailleurs à réintégrer plus en douceur le marché du travail.
Nous croyons que ce projet-pilote va inciter les gens à travailler davantage, vu que leur travail sera rémunéré au même taux peu importe leur revenu.
Nous voulons encourager les Canadiens qui touchent des prestations d'assurance-emploi à travailler, car de nombreuses études ont démontré qu'un emploi à temps partiel mène souvent à un emploi à temps plein. Même s'il n'est que de quelques heures par semaine, un emploi aide les travailleurs à maintenir leurs compétences et à demeurer au courant des développements dans leur domaine. Avoir un emploi leur permet aussi de créer des contacts et d'entendre parler d'autres emplois qui seraient disponibles.
Toutefois, ces modifications à elles seules ne suffisent pas. C'est pourquoi le gouvernement conservateur a récemment présenté diverses modifications à l'assurance-emploi afin d'inciter davantage les gens à accepter tout emploi disponible.
Par exemple, dans le cadre de l'initiative visant à jumeler les Canadiens aux emplois disponibles, nous améliorons le contenu et la fréquence des alertes-emploi et des bulletins d'information sur le marché du travail destinés aux prestataires de l'assurance-emploi. Malheureusement, les néo-démocrates et les libéraux ont voté contre cette initiative tout aussi importante que nécessaire.
Nous améliorons aussi la coordination entre le programme d'assurance-emploi et le programme des travailleurs étrangers temporaires afin que les Canadiens soient tenus au courant des emplois vacants et qu'ils puissent y postuler avant que les employeurs n'embauchent des travailleurs étrangers.
Alors que le gouvernement conservateur met clairement l'accent sur l'emploi, la croissance et la prospérité à long terme, le NPD et son chef sont obsédés par une taxe sur le carbone qui nuirait à l'emploi et hausserait le prix de tous les biens pour les Canadiens, y compris celui de l'essence, dont on ne peut se passer pour aller travailler. Malheureusement, les plus touchées par cette taxe seraient les personnes à faible revenu.
Le gouvernement conservateur a travaillé fort pour réduire les impôts de tous les Canadiens. C'est pourquoi nous sommes fiers de dire que nous avons retiré plus d'un million de Canadiens du rôle d'imposition.
Le programme d'assurance-emploi est conçu comme un soutien au marché de l'emploi, non comme une solution de rechange à celui-ci. Mes collègues de tous les partis conviendront, j'en suis certaine, que les Canadiens aiment mieux travailler qu'être en chômage.
Malheureusement, dans certaines régions dont l'économie repose largement sur le travail saisonnier, l'assurance-emploi est une mesure de soutien absolument nécessaire. Je tiens à assurer aux Canadiens de ces régions qu'ils pourront toucher des prestations d'assurance-emploi. Nous avons apporté des changements au programme des meilleures semaines afin qu'ils ne soient pas pénalisés parce qu'ils ne travaillent pas des semaines complètes pendant la saison morte ou acceptent un emploi moins bien rémunéré simplement pour avoir un revenu supplémentaire.
Le gouvernement conservateur a trouvé un juste équilibre entre la prestation d'un revenu suffisant aux sans-emploi et l'incitation à réintégrer le marché du travail. C'est exactement ce que font des projets-pilotes comme Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi.
Il est toujours préférable pour les Canadiens de travailler que de ne pas travailler. Nous devons supprimer les obstacles qui empêcher les gens de participer pleinement au marché du travail. Le gouvernement est déterminé à apporter des changements sensés et ciblés qui encourageront les Canadiens à demeurer sur le marché du travail et élimineront les facteurs qui dissuadent les gens de travailler.
C'est pourquoi je n'appuierai pas la motion que l'opposition a présentée aujourd'hui.
:
Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec le député de .
Cela dit, j'aimerais répondre à la question, moi.
Quelqu'un qui gagne 75 $ fera moins d'argent en fin de compte, c'est certain. J'ai fait le calcul avec le cas de quelqu'un qui gagnait 300 $ par semaine, et je pense qu'il avait 30 $ par semaine de moins. La réponse à cette question est donc qu'ils gagnent moins d'argent, et pas davantage, c'est évident. Les conservateurs doivent apprendre à compter!
Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui sur la motion néo-démocrate déposée par la députée de , porte-parole de l'opposition officielle en matière d'assurance-emploi, que je voudrais remercier au nom de mes concitoyens de la circonscription d'Hochelaga.
Mes collègues de et d' pourraient sans problème se joindre à moi pour parler longuement de la situation qui prévaut actuellement dans l'Est de l'île de Montréal, où plusieurs résidants et leur famille connaissent encore aujourd'hui les contrecoups de la dernière récession économique et de plusieurs fermetures d'usines dans le domaine manufacturier.
Je pense entre autres à la fermeture annoncée de l'usine Mabe, située dans la circonscription d'Hochelaga, qui, dans les deux prochaines années, fera perdre plusieurs autres centaines d'emplois bien rémunérés — 700 emplois —, qui s'ajouteront à la fermeture récente de la raffinerie Shell de Montréal-Est, qui comptait aussi nombre de travailleurs et travailleuses qualifiés et bien payés.
Il va sans dire que les modifications apportées au régime de l'assurance-emploi par le gouvernement conservateur dans son projet de loi cheval de Troie ne sont rien pour aider les travailleurs et travailleuses et leur famille. Au contraire, elles poursuivent le travail entamé par le gouvernement conservateur de Brian Mulroney et poursuivi par les libéraux de Jean Chrétien et de Paul Martin.
À ce titre, il est très intéressant de se rappeler quelques éléments de l'histoire du détournement du régime d'assurance-chômage, que l'on appelle aujourd'hui ironiquement « assurance-emploi ».
En 1990, le gouvernement conservateur de Brian Mulroney se retire définitivement du financement de l'assurance-emploi, ce qui démontre clairement un manque de volonté à intervenir dans les problèmes de chômage et d'emploi. Dorénavant, le financement du régime repose strictement sur les épaules des travailleurs et des employeurs. Les modifications à l'assurance-emploi changeront aussi substantiellement les règles d'admissibilité aux prestations.
Le 26 mars 1993, le chef libéral Jean Chrétien, alors qu'il était chef de l'opposition officielle à la Chambre des communes, écrivait ceci, avec raison je dois dire, dans une lettre aux opposants du projet de loi conservateur modifiant la Loi sur l'assurance-chômage:
Ces mesures consternent les libéraux. En réduisant les prestations et en pénalisant davantage ceux et celles qui quittent volontairement leur emploi, il est évident que le gouvernement se préoccupe très peu des victimes de la crise économique. Au lieu de s'attaquer au fond du problème, il s'en prend aux chomeurs [...]
Cependant, les espoirs de la population soulevés par ces propos et la campagne électorale de 1993 n'auront été que de courte durée. Arrivés au pouvoir, les libéraux changeront bout pour bout leur discours et maintiendront dorénavant que l'assurance-chômage crée le chômage et qu'il faudra modifier la loi afin de faire échec au « type qui reste assis chez lui à boire sa bière ». Je cite là le premier ministre dans un article du Devoir du 21 avril 1993.
À la poubelle, la responsabilité de l'État dans la création d'emploi! Le chômage est maintenant une responsabilité individuelle. En d'autres mots, si on est chômeur, c'est sa propre faute.
En 1996, le coup fatal est donné à la Loi sur l'assurance-chômage, qui sera abolie et remplacée par la Loi sur l'assurance-emploi, qui réduit encore une fois l'accessibilité et le taux de prestations de chômage.
Pour ajouter l'insulte à l'injure, depuis le milieu des années 1990, les gouvernements libéraux et conservateurs ont détourné plusieurs dizaines de milliards de dollars de la caisse d'assurance-emploi pour équilibrer leurs budgets, alors que ces sommes devaient être utilisées pour indemniser le chômage. Après avoir détourné la vocation du régime, on s'attaque maintenant à la caisse.
Le résultat est qu'on a placé le fonds d'indemnisation des chômeurs en situation de précarité et que, pour y remédier, on a augmenté les cotisations des employeurs et des travailleurs.
Soyons clairs: quand on augmente les cotisations, qu'on réduit l'admissibilité et qu'on utilise les fonds à d'autres fins que celles pour lesquelles elles ont été perçues, c'est ça, qui ressemble le plus à une taxe.
Quelles sont les conséquences de toutes ces contre-réformes aujourd'hui?
En juillet dernier, 508 000 chômeurs recevaient des prestations régulières d'assurance-emploi sur 1,38 million de chômeurs.
Cela laisse 870 000 chômeurs sans aucune prestation pour les indemniser de la perte de leur revenu. Ce sont 57 % des chômeurs qui n'ont actuellement pas droit aux prestations. Ce niveau historique a été atteint à la suite des modifications successives apportées par des gouvernements libéraux et conservateurs. C'est inacceptable.
Que font les conservateurs pour remédier à la situation? Dire qu'ils ne font rien ne serait pas conforme à la réalité, puisqu'ils vont encore plus loin pour limiter davantage l'accès au régime. Que font-ils pour éviter que les travailleurs et travailleuses aient recours à l'assurance-emploi, à part bien sûr en limiter l'accès? Eh bien! ils ne font rien.
Le gouvernement peut bien se targuer d'avoir créé des emplois, les faits sont là: il y a 300 000 chômeurs de plus qu'il n'y en avait avant le krach de 2008.
Le budget fourre-tout de 2012 des conservateurs déposé en mars dernier, qui modifiait plusieurs dizaines de lois n'ayant rien à voir avec l'exécution du budget, modifiait également plusieurs règles de l'assurance-emploi.
Par exemple, la nouvelle définition d'« emploi convenable » fait en sorte que les prestataires sont obligés d'accepter un emploi dans un autre champ d'activité que celui dans lequel ils évoluaient auparavant, qu'ils devront accepter un emploi dans un rayon très large de leur domicile ou un emploi beaucoup moins bien rémunéré que celui qu'ils avaient auparavant. Mes collègues ont fourni plusieurs exemples de situations invraisemblables engendrées par cette nouvelle règle d'interprétation.
Et ensuite, la et sa secrétaire parlementaire nous demandent pourquoi on a voté contre leur budget.
Tous ces exemples me rendent quelque peu sceptique quant à la bonne volonté des conservateurs d'aider les chômeurs. Est-ce que leur compréhension de la réalité fait défaut?
En ce qui concerne le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi, il devrait permettre aux prestataires de l'assurance-emploi de gagner un revenu plus important lorsqu'ils reçoivent des prestations. On nous permettra de douter des dires de la ministre lorsqu'elle affirme, comme elle l'a fait à plusieurs reprises, que la grande majorité des prestataires qui travaillent tout en recevant des prestations seront avantagés par ce nouveau projet-pilote.
Évidemment, elle n'a jamais été en mesure de nous fournir des chiffres pour appuyer ses affirmations. Par contre, elle donne toujours les chiffres des gens qui travaillent plus ou qui ont de plus hauts salaires.
Voici les faits. La formule de recouvrement utilisée pour le programme actuel de 2012 à 2015 découragerait le travail à temps partiel ou le travail à faible salaire pour plusieurs prestataires, puisque certains d'entre eux gagneront moins qu'en vertu de l'ancien système pour les programmes de 2005 à 2012.
La preuve se trouve dans la somme d'argent prévue au programme. En effet, voici les chiffres: en 2009, 141 millions de dollars ont été alloués au projet; en 2010, cette somme était de 132 millions de dollars; enfin, 130 millions de dollars y étaient consacrés en 2011.
Alors, quand on dit que le nouveau programme serait plus avantageux alors que seulement 74 millions de dollars sur deux ans, c'est-à-dire 37 millions de dollars par année, ont été prévus dans le budget de 2012, nous avons des raisons évidentes d'être sceptiques.
Le régime de l'assurance-emploi a été conçu pour aider les travailleurs et leur famille lorsqu'ils perdent leur emploi. Ce que j'ai soumis aujourd'hui démontre clairement qu'il a complètement dévié de sa vocation initiale. La caisse de l'assurance-emploi doit servir à verser des prestations aux chômeurs, et non pas à équilibrer un budget ou à imposer une taxe supplémentaire aux travailleurs et aux employeurs.
J'ose espérer que le gouvernement finira par entendre raison et qu'il reviendra sur ses politiques, qui s'attaquent clairement plus aux chômeurs qu'au chômage et qui laissent plus de 1,4 million de personnes sans emploi, dont près de 900 000 sans aucune prestation. Sinon, il va falloir que les Canadiennes et les Canadiens attendent jusqu'en octobre 2015 pour qu'un premier gouvernement néo-démocrate s'occupe des véritables problèmes de notre société.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier ma collègue de sa formidable allocution et aussi de partager son temps de parole avec moi afin que je puisse intervenir au sujet de cette importante motion. Je remercie également la députée de d'avoir présenté la motion en question. J'ai eu le plaisir de travailler à ses côtés au sein du Comité des ressources naturelles et je suis heureux d'appuyer son excellent travail encore une fois aujourd'hui.
Alors que je préparais mon allocution, tâche pour laquelle les recherchistes sont toujours d'une aide précieuse, j'ai trouvé un tableau élaboré par le Système canadien d'information socio-économique, qui présentait le pourcentage de chômeurs qui touchaient des prestations régulières d'assurance-emploi, pour la période allant de 1976 à 2012. En 1976, 90 % des chômeurs recevaient des prestations d'assurance-emploi. Cette proportion a diminué à un moment pendant les années 1980, mais durant les années 1990, il y avait toujours 90 % des chômeurs qui recevaient des prestations régulières. Ensuite, ce fut la chute libre: de 90 %, on est passé à 80 %, puis à 70 %, et enfin à 60 %. Durant les années 2000, la proportion a chuté sous les 50 %, et nous sommes présentement à 40 %. C'est-à-dire que seulement 40 % des personnes sans emploi touchent des prestations régulières d'assurance-emploi.
Une telle situation me préoccupe beaucoup. Nous assistons à une lente dégradation de notre filet de sécurité sociale. C'est très troublant. Ce phénomène se produit sur plus d'un plan. Pensons aux aînés, avec la Sécurité de la vieillesse, et, à l'autre extrémité du continuum, aux jeunes, avec les frais de scolarité et les prêts étudiants. Notre filet de sécurité sociale se dégrade véritablement, et cette situation touche les personnes qui sont le moins en mesure de compenser cette absence d'aide.
Bien entendu, j'appuie notre motion. Il est très important que les conservateurs réévaluent leurs décisions, non seulement en ce qui concerne ce projet-pilote, mais aussi en ce qui concerne tous les aspects de notre filet de sécurité sociale, pour s'assurer que tous les Canadiens demeurent sur un pied d'égalité, tant à l'heure actuelle qu'à l'avenir. Ainsi, les personnes qui naissent aujourd'hui et celles qui naîtront plus tard profiteront des mêmes possibilités et des mêmes avantages que les Canadiens nés avant elles. Ce qui m'inquiète d'abord et avant tout, c'est le fait que ces programmes minent ce que j'appelle la justice transgénérationnelle.
Je rappelle à la Chambre que la motion indique que le nouveau projet-pilote Travail pendant une période de prestations n'est pas à l'avantage de la grande majorité des prestataires de l'assurance-emploi qui réussissent à trouver du travail. En fait, il incite bon nombre d'entre eux à refuser du travail à temps partiel. Il pénalise davantage les Canadiens à faible revenu, et le gouvernement doit bel et bien prendre les moyens nécessaires pour améliorer immédiatement le projet Travail pendant une période de prestations.
Cette motion découle des changements apportés par les conservateurs au projet-pilote Travail pendant une période de prestations. La formule de récupération appliquée dans le cadre de ce projet-pilote était auparavant différente, et c'est bel et bien de cela qu'il est question. Selon cette formule, le prestataire pouvait conserver une partie de sa rémunération, soit le plus élevé des montants suivants: 75 $ ou 40 % de ses prestations hebdomadaires. Par exemple, une personne dont les prestations hebdomadaires étaient de 300 $ avait le droit de conserver 120 $. Toute rémunération supérieure à ce montant était déduite intégralement des prestations. Selon la nouvelle formule de récupération, 50 cents sont récupérés pour chaque dollar gagné, jusqu'à 90 % de la rémunération hebdomadaire assurable. Toute rémunération supérieure à 90 % de la rémunération assurable hebdomadaire est récupérée à raison d’un dollar pour un dollar de prestations.
C'est un peu du jargon. Lorsqu'on voit de telles choses sur papier, elles n'ont pas beaucoup de sens, mais c'est vraiment lorsqu'elles sont mises en pratique qu'on voit ce qu'elles donnent. Selon les conservateurs, ces changements inciteront tous les prestataires de l'assurance-emploi à accepter du travail.
Cependant, nous avons constaté que le nouveau projet-pilote est loin d'inciter les prestataires de l'assurance-emploi à accepter un travail à temps partiel ou peu rémunéré et que bon nombre d'entre eux gagneront moins d'argent maintenant que dans le cadre de l'ancien système. Par exemple, en 2010-2011, la moyenne des prestations régulières de l'assurance-emploi était de 360 $ par semaine. Cela signifie que la rémunération que le prestataire gagnait avant d'être au chômage était d'environ 670 $ par semaine.
Avec le nouveau système, un prestataire d'assurance-emploi moyen n'aura aucun intérêt à accepter du travail, sauf s'il gagne plus de 300 $ par semaine. Si ce prestataire travaille pendant une seule journée, par exemple, et gagne moins de 300 $, il ne fera pas d'argent, de toute évidence. Supposons que ce même prestataire qui gagnait moins de 300 $ par semaine accepte un emploi qui paie 150 $ par semaine: il pourrait perdre 70 $ par rapport à l'époque où l'ancien système était en vigueur. Contrairement à ce qu'affirme le gouvernement, le nouveau système aurait un effet négatif sur les prestataires moyens.
Je m'inquiète particulièrement du cas des prestataires d'assurance-emploi à faible revenu. J'expliquerai à la Chambre pourquoi dans un instant, mais j'aimerais tout d'abord préciser les détails du programme.
Si un prestataire d'assurance-emploi gagnait auparavant 300 $ par semaine, il pourrait gagner 165 $ par semaine pendant qu'il est en chômage et reçoit des prestations. Avec le nouveau système, ce prestataire n'aura aucun intérêt à accepter du travail à moins de gagner plus de 125 $ par semaine. Si ce prestataire d'assurance-emploi à faible revenu accepte du travail qui rapporte 75 $ par semaine, il perdra 30 $ avec le nouveau système. Ce montant peut sembler minime mais, dans la collectivité où j'ai grandi et pour bon nombre des électeurs de ma circonscription, Burnaby—Douglas, c'est une perte importante. Si on parle à des chômeurs, on verra que ces 30 $ peuvent, par exemple, donner la chance d'acheter des légumes frais plutôt que des conserves.
Ces calculs ne tiennent pas compte des dépenses liées à l'emploi, comme le transport et la garde d'enfants. Si on tient compte de ces dépenses supplémentaires, très peu de prestataires d'assurance-emploi gagneraient à accepter du nouveau travail, particulièrement s'il s'agit de prestataires à faible revenu.
Je comprends très bien les répercussions que cela aurait sur les gens à faible revenu parce que j'ai déjà fait partie de cette catégorie de gens. Quand j'étais au début de la vingtaine, je vivais en Nouvelle-Écosse. Pendant quelques années, j'ai eu des emplois au salaire minimum mais, à un moment donné, j'ai été mis à pied. J'avais beau chercher du boulot, je ne trouvais rien. Bon nombre de mes amis se trouvaient dans la même situation. Beaucoup de gens trouvaient un emploi et travaillaient fort, mais leur poste était éliminé. Ils ne pouvaient pas trouver d'autre emploi alors, tout comme moi, ils ont présenté une demande d'assurance-chômage, comme cela s'appelait à l'époque. Les prestations nous aidaient à payer les factures pendant que nous étions à la recherche d'un autre emploi. Ce n'est pas comme si nous avions des fonds fiduciaires dans lesquels nous pouvions puiser, ou quelque chose du genre. Ce n'était pas non plus une question de paresse, comme les conservateurs l'ont laissé entendre. C'est simplement parce qu'il n'y avait pas d'emplois dans notre région.
Bien sûr, avec le recul, je me rends compte que c'était parce que nous étions jeunes. Le chômage chez les jeunes est particulièrement élevé. D'un bout à l'autre du Canada, le chômage chez les jeunes atteint 15 % en ce moment, mais dans certaines régions, il peut atteindre 20 %, 30 % ou 35 %.
C'est une période dont personne ne se sentait fier. Dans la vingtaine, mes amis et moi avions un peu l'impression d'avoir échoué. Nous avions terminé l'école secondaire avec des notes plutôt bonnes. Certains d'entre nous avaient obtenu un diplôme universitaire dans un établissement de la région. Toutefois, aucun de nous ne pouvait vraiment trouver d'emploi, alors nous avons eu recours à ce qu'on appelait alors l'assurance-chômage.
Chaque jour, alors que nous touchions des prestations d'assurance-chômage, nous nous rendions au centre de la main d'oeuvre. Souvent, nous devions faire de l'auto-stop ou y aller en bicyclette, tellement c'était loin. Ce n'est pas que nous ne cherchions pas ou n'essayions pas de trouver un emploi. Nous avons fait beaucoup d'efforts. À l'époque, avant l'arrivée des ordinateurs, le centre de la main d'oeuvre affichait de petites offres d'emploi sur des tableaux, mais parfois les tableaux étaient vides. Nous étions 10 à nous présenter au centre — après avoir fait de l'auto-stop, du vélo ou de la marche pour nous y rendre —, pour nous retrouver devant un tableau vide et nous faire dire de revenir le lendemain. Parfois, il y avait une carte sur laquelle un employeur proposait une journée de travail comme pelleteur de gravier, poseur de gazon ou quelque chose du genre. Nous jouions alors à roche-papier-ciseaux, afin d'éviter, d'une part, de nous faire concurrence pour obtenir l'emploi et, d'autre part, de faire perdre du temps à l'employeur. Parfois, nous laissions la priorité à celui qui avait le plus besoin d'argent. Souvent, ces emplois ne changeaient pas grand-chose, car parfois le gouvernement récupérait l'argent, et c'était décourageant.
C'est pourquoi nous devons accorder une attention particulière à ces programmes. Il est facile, pour une personne qui siège à la Chambre des communes et qui gagne bien sa vie, de perdre de vue la réalité ou ce que des universitaires savants appellent le point de vue expérientiel. Adopter le point de vue expérientiel, c'est adopter le point de vue de ceux qui sont touchés par ces programmes. C'est peut-être ce qui fait défaut ici.
Il est facile d'examiner les chiffres, les graphiques, les données de Statistique Canada et ainsi de suite, mais nous devrions parler aux gens sur le terrain et leur demander comment ces modifications se répercutent sur eux. Au Parlement, nous avons entendu parler de certains cas. Par respect, nous taisons les noms de famille, mais des gens ont vraiment communiqué avec les députés pour leur dire que telle ou telle personne dans la circonscription perdait tel ou tel montant d'argent. Des prestataires qui ont reçu un chèque d'un certain montant, reçoivent maintenant un chèque moindre. Ces personnes perdent de l'argent. Si nous faisions les calculs, nous verrions qu'elles ont raison.
Par conséquent, il faut réévaluer ce programme. Dans leurs déclarations, les conservateurs devraient également éviter d'insulter les travailleurs canadiens qui cherchent du travail.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Tout comme mes collègues de ce côté-ci de la Chambre l'ont déjà dit, je n'appuierai pas cette motion. Je trouve malhonnête de la part du NPD de présenter cette motion tandis que la taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars qu'il préconise anéantirait des milliers d'emplois canadiens et plongerait des milliers de Canadiens dans la pauvreté. Nous parlons aujourd'hui du projet-pilote très important pour l'amélioration du régime de l'assurance-emploi.
Comme le l'a dit à maintes reprises, le Canada est une superpuissance émergente en matière d'énergie. Que l'on pense aux sables pétrolifères en Alberta, au gaz naturel en Colombie-Britannique ou au pétrole extracôtier à Terre-Neuve, des centaines de milliers d'emplois canadiens bien rémunérés dépendent du secteur de l'énergie, des emplois qui seraient en danger si le NPD devait prendre le pouvoir. Heureusement, les Canadiens comprennent qu'ils peuvent faire confiance au plan du , qui prévoit des impôts bas pour stimuler la croissance et l'emploi, au lieu des plans des partis d'opposition, qui consistent à taxer et à dépenser.
C'est une malencontreuse vérité pour les députés de l'opposition que le taux de pauvreté au Canada n'a jamais été aussi bas qu'il ne l'est depuis que le gouvernement conservateur est au pouvoir. Il y a de quoi se réjouir. Qu'il s'agisse de pauvreté chez les adultes, chez les enfants ou chez les personnes âgées, dans l'histoire du Canada, les taux n'ont jamais été aussi bas que sous notre gouvernement conservateur national majoritaire, fort et stable.
C'est parce que le Canada connaît de loin la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7. Grâce au solide travail de chef de file de notre , le Canada a créé plus de 770 000 emplois, et 90 % de ces emplois sont des emplois à temps plein. Il y a lieu de se réjouir. Les Canadiens sont de retour au travail. Un plus grand nombre de Canadiens travaillent actuellement que jamais auparavant. Il y a 350 000 emplois de plus aujourd'hui que lorsque le sommet précédent a été atteint, en 2008, avant la récession. C'est assez remarquable.
Statistique Canada nous révèle que 250 000 emplois n'avaient pas encore trouvé preneur au printemps dernier. Il ne s'agit même pas d'emplois se trouvant aux endroits qui viennent tout de suite à l'esprit, comme en Alberta. À Labrador City, la pénurie de travailleurs est telle qu'en raison des nouveaux projets miniers les restaurants ne peuvent pas demeurer ouverts et que la municipalité n'a pas assez de personnel pour la maintenance des voies publiques.
Voilà pourquoi le nouveau projet-pilote concernant le travail pendant une période de prestations permettra aux Canadiens de conserver une plus grande partie de l'argent qu'ils gagneront. La majorité des gens qui travailleront pendant qu'ils reçoivent des prestations seront avantagés.
Auparavant, les prestataires pouvaient gagner seulement 75 $ ou 40 % de leurs prestations hebdomadaires. Ce n'est pas beaucoup. Toute somme gagnée au-delà de ce seuil était récupérée en entier par une réduction des prestations.
Le nouveau projet-pilote permet aux prestataires de l'assurance-emploi qui reçoivent des prestations ordinaires, des prestations parentales ou des prestations de compassion de conserver la moitié de tout l'argent qu'ils gagneront. Ainsi, il sera toujours plus avantageux pour les prestataires de l'assurance-emploi de travailler, plutôt que de ne pas travailler. De plus, un plus grand nombre de Canadiens pourront conserver une plus grande partie de l'argent gagné pendant une période de prestations d'assurance-emploi. Le projet-pilote encouragera les prestataires de l'assurance-emploi à chercher du travail et à accepter toutes les occasions qui se présenteront à eux. Nous oeuvrons toujours pour que nos programmes soient utiles à l'atteinte de nos objectifs.
Parallèlement, nous savons que des Canadiens ont de la difficulté à trouver un emploi, en particulier pendant la saison morte, dans les régions du pays où une bonne partie de l'économie dépend d'une industrie saisonnière. Notre gouvernement s'efforce d'aider ces Canadiens à trouver, dans leur région, des emplois qui correspondent à leurs compétences. Comme cela a toujours été le cas, l'assurance-emploi sera là pour aider ceux qui sont incapables de trouver un emploi.
Compte tenu du vieillissement de la population, il faut s'attendre à ce que les pénuries de main-d'oeuvre et de compétences s'aggravent avec le temps. C'est pourquoi il faut que les Canadiens mettent autant que possible leurs talents au service de l'économie. Malheureusement, notre gouvernement ne peut pas compter sur l'aide des partis de l'opposition pour résoudre ces problèmes. Mais nous avons tout de même entrepris de les résoudre.
En effet, non seulement les libéraux et les néo-démocrates ont voté contre les changements apportés à la disposition sur le travail pendant une période de prestations, mais ils ont aussi voté contre la Stratégie emploi jeunesse, le crédit à l'embauche, l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés, et j'en passe.
Malheureusement, le NPD semble se préoccuper davantage d'imposer une taxe sur les émissions de carbone de 21 milliards de dollars aux Canadiens. Il trouve cela acceptable, mais il juge inacceptable de chercher une solution au problème de l'assurance-emploi.
Le NPD a voté contre un nombre incalculable d'initiatives que les conservateurs ont mis en oeuvre pour aider les Canadiens à retourner au travail. Je ne peux pas m'empêcher de me demander pourquoi les néo-démocrates ne veulent pas aider les Canadiens à retourner au travail, à se trouver un emploi, à devenir productifs et à ressentir de la fierté parce qu'ils travaillent.
Le Plan d'action économique donne des résultats. Les 770 000 nouveaux emplois créés net le prouvent, mais nous savons que nous pouvons en faire plus pour aider les Canadiens à trouver les emplois disponibles.
À l'heure actuelle, les Canadiens qui touchent des prestations d'assurance-emploi ne reçoivent que trois alertes d'emploi toutes les deux semaines du site Web Guichet emploi. Nous modifions le système pour qu'ils reçoivent des alertes d'emplois quotidiennement. Voilà ce dont les Canadiens ont besoin. Nous avons entendu parler de l'homme qui allait travailler à bicyclette et qui ramassait des offres d'emploi affichées sur le mur. C'est ce qui se produisait. Aujourd'hui, nous devons faire davantage. Voilà pourquoi l'envoi quotidien de ces alertes d'emplois est si important. Les alertes d'emplois offriront non seulement aux prestataires d'assurance-chômage des renseignements sur des occasions d'emploi dans leur domaine de compétence, mais ils renfermeront aussi des renseignements concernant des postes connexes, où leurs compétences pourraient être mises à profit.
Nous augmentons également le partage d'information entre le Programme des travailleurs étrangers temporaires et le programme de l'assurance-emploi pour que les Canadiens soient toujours les premiers à pouvoir occuper un emploi local avant que les employeurs soient autorisés à embaucher des travailleurs étrangers. Nous prenons soin des Canadiens.
Jetons un coup d'oeil aux mesures auxquelles l'opposition s'est opposée jusqu'à présent.
Les jeunes travailleurs arrivent sur un marché du travail incertain. Le budget de 2012 prévoit 50 millions de dollars sur deux ans pour améliorer la Stratégie emploi jeunesse et ainsi aider davantage de jeunes Canadiens à acquérir des compétences et de l'expérience concrètes, et les jumeler à des emplois dans des domaines à forte demande de main-d'oeuvre.
Même si la Stratégie emploi jeunesse a aidé plus de 57 000 jeunes à acquérir les compétences et l'expérience nécessaires pour intégrer avec succès le marché du travail, les néo-démocrates ont voté contre cet investissement dans nos jeunes. Pire, ils proposent, comme je l'ai dit, une taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars qui ferait augmenter le coût de produits et services essentiels dont ces jeunes travailleurs ont besoin pour intégrer le marché du travail, dont les produits alimentaires de base et le transport en commun.
Qu'en est-il des travailleurs plus âgés? Lorsque nous avons augmenté le financement de l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés afin de répondre aux besoins des chômeurs âgés de 55 à 64 ans vivant dans des localités où le taux de chômage est élevé, l'opposition a voté contre.
Et les Canadiens handicapés? Aucun gouvernement n'a fait plus pour les personnes handicapées que le gouvernement conservateur actuel. Nous sommes conscients que les Canadiens handicapés sont parfois beaucoup plus désavantagés par les bouleversements économiques et qu'ils doivent surmonter des défis uniques dans la recherche d'un emploi en cette période de reprise économique. C'est pourquoi le budget de 2012 prévoit également l'injection de 30 millions de dollars supplémentaires sur trois ans dans le Fonds d'intégration afin de permettre aux Canadiens handicapés d'acquérir de l'expérience en travaillant dans une PME. Encore une fois, l'opposition a voté contre cette mesure.
La tendance est assez évidente: le gouvernement conservateur investit dans les travailleurs canadiens, et l'opposition s'y oppose. Qu'il s'agisse de mesures destinées à aider les personnes vulnérables, dans le besoin, qui se heurtent à des obstacles ou qui intègrent le marché du travail, l'opposition est contre.
Le contraste est assez clair. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons un plan prévoyant des impôts bas pour stimuler les emplois et la croissance économique, un plan qui a permis d'en arriver au plus grand nombre des travailleurs et au plus faible taux de pauvreté de l'histoire du Canada. En face, il y a les néo-démocrates qui veulent imposer aux Canadiens une taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars qui serait néfaste aux emplois et qui ferait grimper le taux de pauvreté parmi les plus vulnérables. Je ne peux comprendre comment les néo-démocrates estiment qu'une telle taxe serait bénéfique aux Canadiens à la recherche d'un emploi.
Le gouvernement ira de l'avant avec son plan, qui consiste à faire en sorte qu'il soit toujours préférable pour les Canadiens de travailler que de ne pas travailler.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir aujourd'hui partagé mon temps de parole avec la députée de .
Comme l'ont dit beaucoup de mes collègues conservateurs, nous ne pouvons pas appuyer la motion, car elle porterait atteinte à l'excellent travail qu'accomplit le gouvernement pour aider les travailleurs, dynamiser l'économie et freiner la pauvreté. Notre gouvernement a été très clair: nous veillerons à ce que les Canadiens soient toujours mieux lotis en travaillant qu'en ne travaillant pas.
Le nouveau projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi vise à inciter les prestataires de l'assurance-emploi à chercher un emploi et à accepter toutes les possibilités qui se présentent. Je doute que quiconque s'oppose à ce concept. J'assure à tous les députés que le nouveau programme sera profitable à la majorité des prestataires de l'assurance-emploi qui travaillent et avantageux pour eux.
Malheureusement, l'opposition refuse de toute évidence de permettre à quiconque de profiter des avantages qu'il y a à travailler tout en touchant des prestations. D'ailleurs, l'opposition a voté contre l'octroi de fonds substantiels au nouveau projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi, des fonds qui servent à remettre de l'argent dans les poches des vaillants Canadiens qui désirent tenir leurs compétences à jour en travaillant pendant qu'ils touchent des prestations.
Ce n'est pas la seule mesure destinée à aider les Canadiens à retourner au travail qui n'a pas trouvé grâce aux yeux de l'opposition. L'opposition a voté contre une augmentation du financement de la Stratégie emploi jeunesse, qui vise à aider les jeunes à acquérir une expérience professionnelle et à réussir leur transition vers le marché du travail. L'opposition a voté contre le crédit à l'embauche, qui récompense les petites entreprises qui recrutent du personnel en réduisant leurs cotisations d'assurance-emploi. L'opposition a voté contre la subvention aux apprentis, une aide financière directe à l'intention de ceux qui choisissent d'exercer un métier spécialisé et qui nous aident à éviter la pénurie de main-d'oeuvre qui s'annonce.
À ce propos, un homme est venu me voir au cours d'une partie de hockey, l'autre soir. Il m'a dit que son entreprise est florissante, mais qu'il a de la difficulté à trouver des travailleurs qualifiés. C'est une situation courante dans ma circonscription et, je le sais bien, dans le reste du pays.
L'opposition a aussi voté contre la création, puis l'expansion de l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés. Ce faisant, elle s'est opposée à ce qu'on aide les travailleurs vieillissants dans les localités mono-industrielles à acquérir des compétences et à trouver un emploi lorsqu'ils sont victimes de la fermeture d'un employeur majeur. L'opposition a voté contre le crédit d'impôt pour l'achat d'outils, qui aide les gens de métier à financer l'achat des outils qu'il leur faut pour faire leur travail. L'opposition a voté contre ces deux initiatives.
Pour couronner le tout, le NPD propose d'imposer une taxe tous azimuts qui totalisera 21 milliards de dollars. Cette taxe sur le carbone du NPD ferait augmenter le coût des éléments de première nécessité, comme la nourriture et le chauffage, ce que les Canadiens à faible revenu peuvent difficilement se permettre.
Lors des dernières élections, les Canadiens ont voté pour un gouvernement conservateur majoritaire parce qu'ils savent que nous comprenons les besoins des familles canadiennes. Ils croient que nous pouvons gérer notre fragile économie en cette période économique précaire.
Les changements que nous avons apportés au programme d'assurance-emploi doivent être considérés comme formant un tout. Par conséquent, le débat d'aujourd'hui ne devrait pas seulement mettre l'accent sur le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi.
Dans l'ensemble, le rendement économique du Canada est solide. En fait, 770 000 emplois ont été créés au Canada depuis juillet 2009, ce qui représente la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7.
Le programme d'assurance-emploi constitue une ressource vitale pour les travailleurs canadiens durant les périodes de transition. Il fournit un soutien du revenu temporaire aux personnes qui ne travaillent pas pour cause de perte d'emploi, d'accouchement, de maladie ou pour diverses autres raisons. Le programme doit également encourager les prestataires d'assurance-emploi à accepter les emplois qui s'offrent à eux et à demeurer actifs sur le marché du travail. Pourquoi? De nombreuses études montrent que les personnes qui demeurent actives sur le marché du travail peuvent plus facilement trouver des emplois permanents. Aider les Canadiens à obtenir des emplois permanents est ce que la population et le gouvernement désirent. C'est ce que nous devrions tous désirer. Je pense que même mes collègues d'en face seraient d'accord avec moi sur ce point.
Le nouveau projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi a éliminé le facteur qui dissuadait les Canadiens d'accepter tous les emplois qui leur étaient offerts en supprimant le plafond applicable aux salaires qu'ils peuvent conserver. Ainsi, les prestataires d'assurance-emploi pourront conserver 50 % de chaque dollar qu'ils gagnent pendant une période de prestations.
Sous l'ancien régime, les prestataires pouvaient seulement gagner 75 $ ou 40 % du montant de leurs prestations hebdomadaires, selon le montant le plus élevé. Tout revenu dépassant ce seuil était déduit, dollar pour dollar, de leurs prestations. Cela signifiait que, après avoir travaillé une journée, la personne touchant des prestations ne gagnait souvent rien de plus si elle travaillait davantage.
C'était l'une des grandes lacunes de l'ancien modèle. En gros, il dissuadait les prestataires d'accepter du travail au-delà de la limite de 40 %.
Notre nouveau projet Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi fait tomber ce facteur de dissuasion et, dans la plupart des cas, il assure aux prestataires un revenu hebdomadaire plus élevé. Et surtout, il les encourage à demeurer sur le marché du travail, ce qui les aide à garder leurs compétences à jour et accroît leurs chances de trouver un emploi stable plus rapidement. Il s'agit d'un important changement pour les Canadiens, un changement qui laisse plus d'argent dans les poches des prestataires d'assurance-emploi qui cherchent du travail. C'est tout le contraire de la taxe sur le carbone néfaste pour l'emploi que préconise le NPD, qui puiserait de l'argent dans leurs poches, sous la forme d'une taxe de 21 milliards de dollars.
Le gouvernement conservateur est déterminé à apporter des changements sensés et ciblés au régime d'assurance-emploi. Le nouveau projet-pilote n'est qu'un exemple des améliorations mises en oeuvre récemment à ce chapitre. Nous avons pris des mesures pour aider les chômeurs canadiens à trouver les emplois disponibles. Parfois, les gens ne savent tout simplement pas où chercher les emplois qui sont offerts. Alors, nous mettons à profit des ressources comme le Guichet emplois et envoyons aux prestataires d'assurance-emploi des alertes-emploi deux fois par jour. Comme, dans l'ancien programme, de telles alertes leur étaient transmises seulement trois fois aux deux semaines, ce changement représente une amélioration marquée.
Par ailleurs, nous arrimons le Programme des travailleurs étrangers temporaires au régime d'assurance-emploi pour veiller à ce que les emplois disponibles dans une localité donnée soient toujours offerts en premier lieu aux Canadiens de la région.
En outre, nous apportons des modifications au projet-pilote sur les meilleures semaines. Dans les régions où le taux de chômage est élevé, les travailleurs pourront choisir un nombre inférieur de semaines en fonction duquel sera calculé leur revenu moyen. Ainsi, les travailleurs des régions où le taux de chômage saisonnier est élevé ne seront pas pénalisés s'ils travaillent davantage de demi-semaines ou acceptent du travail peu rémunéré pendant la saison morte.
Beaucoup de députés se reconnaissent dans mes propos. Certaines régions de ma circonscription comptent beaucoup de travailleurs saisonniers en raison de la prédominance du tourisme, qui y représente la deuxième industrie en importance. Nous reconnaissons cette réalité et le programme devrait, espérons-le, aider ces gens.
Enfin, nous clarifions la notion d'« emploi convenable », de sorte que les personnes qui présentent une demande comprennent bien ce que l'on attend d'eux lorsqu'ils cherchent du travail. La définition ne sera plus universelle et tiendra soigneusement compte de la situation de chaque prestataire.
Comme je l'ai mentionné, nous comprenons que, dans certaines régions, seul du travail saisonnier est disponible. Dans les régions à taux de chômage saisonnier élevé, l'assurance-emploi demeure là pour aider les chômeurs, et continuera de les soutenir, comme elle l'a toujours fait. Ces modifications, y compris le nouveau projet Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi, renforceront le régime d'assurance-emploi pour tous les Canadiens.
Je suis stupéfait de voir que les libéraux et les néo-démocrates s'opposent à chacune des mesures que nous introduisons dans le but d'aider les Canadiens qui touchent des prestations d'assurance-emploi. Sans grande surprise, le NPD, avec ses projets d'imposition d'une taxe sur le carbone destructrice d'emplois, menace des dizaines de milliers d'emplois canadiens. Il suffit de regarder la promesse d'imposer une taxe de 21 milliards de dollars inscrite dans la plate-forme du NPD pour s'en rendre compte.
Le gouvernement introduit ce projet-pilote dans l'espoir véritable d'améliorer l'assurance-emploi. Une évaluation aura lieu à la fin de la période d'essai, comme pour tout projet-pilote. Nous devrions tous attendre de voir si les changements produisent l'effet désiré.
Nul ne peut prétendre viser toujours juste du premier coup, mais quand on sait qu'un système ne fonctionne pas, il faut tenter de l'améliorer et, pour ce faire, il faut garder une certaine ouverture d'esprit. En bout de ligne, je ne peux pas appuyer la motion présentée aujourd'hui. J'invite mes camarades et collègues à s'y opposer aussi.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de pouvoir commenter la motion du NPD dont la Chambre est saisie et ce, d'autant plus que nous avons passé la journée à débattre cette motion très importante et que le débat d'aujourd'hui tire à sa fin.
Je remercie la députée de , qui a présenté la motion, ainsi que la députée d'. Je sais que toutes deux, en qualité de porte-parole en matière d'assurance-emploi et porte-parole en matière de ressources humaines et de développement des compétences, ont travaillé très fort dans ce dossier.
J'ai écouté le débat toute la journée et il est très intéressant d'entendre le mantra, le message, le discours, les notes d'allocution des conservateurs, qui disent que l'opposition, en l'occurrence, le NPD et les libéraux, ne fait rien d'autre que de s'opposer à tout. Je tiens à remettre les pendules à l'heure. Cette motion porte sur une question très précise, le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi. C'est une motion très circonscrite et ce, parce que nous tentons de remédier à une initiative qui, à l'évidence, ne mènera nulle part. Donc, la remarque générale, sans nuance, des conservateurs comme quoi l'opposition s'oppose à tout est simplement fausse. C'est un peu la technique du gros mensonge, pour reprendre une expression déjà employée par un député.
Je me rappelle qu'il y a quelques années, le NPD avait convaincu le gouvernement conservateur d'apporter des modifications à l'assurance-emploi, dans le budget, et à la bonifier. Nous avions alors voté pour ces mesures. Nous considérons les mesures législatives, les budgets et les motions présentés à la Chambre en fonction de leurs mérites. Si le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi était à l'avantage des gens, il aurait notre appui.
Voilà l'essence du débat d'aujourd'hui. Une foule de gens, de vrais prestataires de l'assurance-emploi qui éprouvent des difficultés avec ce prétendu projet-pilote censé les aider, ont communiqué avec nos bureaux. Soyons clairs: avec cette motion, nous ne voulons pas nous opposer au gouvernement juste pour le plaisir de nous opposer. Nous avons plutôt cherché à attirer l'attention de la Chambre sur un projet très important pour des centaines de milliers de Canadiens et à montrer qu'il ne fonctionne pas. Nous, nous voulons qu'il donne des résultats pour les Canadiens.
J'aimerais lire la motion:
Que, de l'avis de la Chambre, le nouveau projet pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi: a) n'est pas à l'avantage de la grande majorité des prestataires de l'assurance-emploi qui réussissent à trouver du travail; b) incite à refuser du travail à temps partiel; c) pénalise encore davantage les Canadiennes et les Canadiens à faible revenu; et que cette Chambre exhorte le gouvernement à prendre les moyens nécessaires pour améliorer immédiatement le projet Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi.
La motion est très simple. Elle se veut une manière pragmatique de dire au gouvernement que, contrairement à ce qu'il affirme, le projet n'est pas avantageux pour tout le monde.
Monsieur le Président, j'ai oublié de préciser que j'allais partager mon temps de parole avec le député de .
La motion nous permet d'attirer l'attention sur une situation très importante.
La n'a pas cessé de dire que la vaste majorité des prestataires de l'assurance-emploi qui travaillent pendant qu'ils reçoivent des prestations bénéficieront du projet-pilote. Cela a sûrement été consigné au compte rendu. Les faits montrent incontestablement que c'est faux. Non seulement le projet-pilote n'améliore en rien la situation de beaucoup de gens, mais il leur nuit et ces prestataires touchent moins que lorsque l'ancien programme s'appliquait. Il y a quelque chose qui cloche.
Les députés n'ont pas besoin de me croire sur parole. La Commission de l'assurance-emploi du Canada est un organe indépendant qui analyse tout ce qui touche à l'assurance-emploi. En mai dernier, donc tout récemment, elle a présenté au gouvernement un rapport sur les changements apportés au programme. Selon ses estimations, le projet-pilote profitera à 403 000 Canadiens, mais il aura des conséquences négatives pour 240 000 autres.
En faisant le calcul, nous pouvons nous apercevoir que ce projet-pilot aura des conséquences néfastes sur près de quatre prestataires de l'assurance-emploi sur dix. Il est tout simplement faux de prétendre que le projet sera bénéfique pour la vaste majorité des prestataires. Il est vraiment cruel d'affirmer que les gens en sortiront gagnants alors que ce ne sera pas le cas, du moins ce ne sera certainement pas le cas de la vaste majorité. Le présent débat est beaucoup axé sur les faits.
La secrétaire parlementaire et députée de a prétendu le 24 septembre que « ceux qui travaillent davantage pourront garder une plus grande partie de leurs revenus » même s'ils touchent des prestations d'assurance-emploi. Comme nous avons pu le constater dans le rapport de la commission et comme nous le disent nos électeurs, ce n'est tout simplement pas le cas.
J'espère que les députés d'en face reconnaîtront que nous ne nous opposons pas à ce changement pour le simple plaisir. C'est dans un esprit constructif que nous présentons une motion visant à corriger la situation.
Ma collègue d' nous a exposé aujourd'hui de façon fort éloquente les raisons pour lesquelles il est très peu probable que la motion soit adoptée. Il est malheureux et décevant que le gouvernement ne soit pas prêt à reconnaître les problèmes qui existent dans ce programme. Il y a donc lieu de s'interroger sur les véritables motifs des changements qui y sont apportés.
De nombreux députés ont souligné aujourd'hui que ce sont les employeurs et les travailleurs qui cotisent à l'assurance-emploi. L'assurance-emploi n'est pas un programme gouvernemental, mais il s'agit néanmoins d'un volet important du filet de sécurité sociale du Canada. Les Canadiens en chômage doivent pouvoir s'y fier lorsqu'ils éprouvent des difficultés. On peut donc se demander pourquoi le gouvernement agit de façon aussi douteuse en présentant un projet-pilote qui ne correspond pas du tout aux objectifs que ces députés ont eux-mêmes fixés. C'est pour cette raison que nous présentons aujourd'hui cette motion.
Bon nombre de députés pourraient parler en long et en large de tous les enjeux relatifs à l'assurance-emploi, ne serait-ce que parce qu'ils ont eu à traiter de cette question avec leurs électeurs. Il est incroyable de constater à quel point ce programme s'est détérioré au fil des ans. Mon collègue de a mentionné plus tôt que certaines recherches effectuées dans le Système canadien d'information socio-économique montrent à quel point le programme d'assurance-emploi a changé. Nous savons maintenant que moins de 40 % des Canadiens en chômage reçoivent des prestations d'assurance-emploi et qu'encore moins de femmes et de travailleurs saisonniers en reçoivent. Puisque bien souvent, les femmes travaillent à temps partiel, elles sont désavantagées par rapport au reste de la population. Cette situation devrait très certainement être une source de préoccupation pour nous.
Dans les années 1990, de 70 % à 90 % des Canadiens sans emploi étaient admissibles à l'assurance-emploi. Les règles étaient relativement justes et elles permettaient d'atteindre les objectifs fixés, soit aider les gens à traverser une période de chômage. La situation a commencé à se détériorer sous les libéraux, qui ont entrepris des réformes, mais les choses ont empiré depuis. Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation où même un projet-pilote prétendument conçu pour aider les gens à garder une petite partie de l'argent qu'ils gagnent en travaillant a des répercussions négatives sur les personnes les plus vulnérables, celles qui gagnent les salaires les moins élevés. C'est tout à fait injuste.
J'espère que les députés conservateurs envisageront la motion de façon objective. J'aimerais prouver à la députée d' qu'elle a tort. Elle a prononcé un excellent discours plus tôt aujourd'hui. J'espère qu'elle a tort et que la motion sera adoptée. J'espère que le gouvernement conservateur reconnaîtra que nous sommes réellement déterminés à montrer ce qui doit être fait pour améliorer le programme. La motion exhorte le gouvernement à apporter des changements pour que les Canadiens sans emploi puissent recevoir l'aide dont ils ont besoin.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je prends la parole aujourd'hui pour soutenir la motion présentée par ma collègue de . J'ai aussi l'honneur de partager mon temps de parole avec la députée de , bien qu'elle semble m'avoir oublié. Peu importe; j'ai maintenant la parole.
La motion dont nous discutons aujourd'hui porte sur les dispositions du projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi proposé par le gouvernement conservateur. Elle demande au gouvernement de faire le nécessaire pour remédier immédiatement aux failles du programme.
Certains ont fait des affirmations enthousiastes à propos des changements proposés par le gouvernement. La a fortement insisté sur deux points. Elle soutient, premièrement, que ces changements avantageront une forte majorité des prestataires d'assurance-emploi et, deuxièmement, que tous ceux qui travaillent pourront conserver plus d'argent. Sa secrétaire parlementaire, la députée de , a aussi répété avec conviction que le projet-pilote révisé offrirait ces deux avantages. Toutefois, la réalité diffère.
D'après le rapport What the New EI Rules Mean, ou Ce que signifient les nouvelles règles de l'assurance-emploi, publié récemment par le Mowat Centre for Policy Innovation:
De façon générale, les prestataires de l'assurance-emploi dont le revenu d'emploi est d'environ la moitié de leurs prestations hebdomadaires ou moins connaîtront une diminution de leur revenu total. Cela s'explique par la récupération de 50 % d'un revenu qui était auparavant exempté de cette disposition. De façon générale, les prestataires de l'assurance-emploi dont le revenu d'emploi est plus élevé qu'environ la moitié de leurs prestations hebdomadaires connaîtront une augmentation de leur revenu total, parce que la disposition de récupération ne visera que 50 % de leur revenu, alors qu'elle visait auparavant 100 %.
Pour l'affirmation selon laquelle tous ceux qui travaillent auront davantage d'argent, on repassera.
Qu'en est-il de « la grande majorité » des gens qui profiteront de ces modifications?
Selon un rapport de la Commission de l'assurance-emploi du Canada publié en mai 2012, ces modifications auront des répercussions négatives sur 240 000 prestataires de l'assurance-emploi. Cela correspond à environ 40 % de tous les prestataires. On est loin de toute définition raisonnable d'une grande majorité.
La commission a exprimé ses préoccupations concernant les effets dissuasifs que comportent ces modifications et a fait remarquer ceci:
[...] les prestataires qui travaillent présentement quelques heures par semaine, pendant leur période de prestations, mais sous le seuil minimal actuel, pourraient décider de ne pas travailler ces heures potentielles puisqu’ils seront assujettis à une exonération de 50 % des revenus dès le premier dollar gagné.
Ici, le problème est aggravé par le fait que ceux qui subiront les effets néfastes de ces modifications sont ceux qui peuvent le moins absorber ce revers financier. Les personnes dont le revenu d'emploi était inférieur à la moitié de leurs prestations seront pénalisées par ces changements.
Selon les hypothèses de travail ou les principes du NPD, les travailleurs qui bénéficient de l'assurance-emploi n'ont pas besoin de motivation pour chercher et accepter un emploi. Cependant, le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi a pour but d'éliminer les facteurs qui dissuadent les gens de travailler. Les modifications apportées au programme échouent lamentablement à cet égard car, en supprimant la variation de la disposition de récupération, elle pénalisent très clairement environ 40 % des prestataires de l'assurance-emploi qui cherchent à retourner sur le marché du travail. C'est un recul à un moment où le régime de l'assurance-emploi, s'il était géré adéquatement, pourrait donner aux Canadiens la possibilité d'aller de l'avant.
Il y a encore 1,4 million de Canadiens au chômage, soit 300 000 de plus qu'avant la récession, si je peux me permettre, et nous devrions prolonger les mesures de relance de l'assurance-emploi pour faire reculer le taux de chômage inacceptable du Canada.
Comme la plupart des Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts, nous devrions éliminer la période d'attente de deux semaines. Il ne faut pas oublier que l'assurance-emploi n'est pas disponible pour ceux qui quittent leur travail de façon volontaire. Par conséquent, les gens ne devraient pas être punis par un système conçu pour aider les gens qui se retrouvent sans emploi malgré eux. Après tout, il s'agit d'un régime d'assurance auquel les travailleurs ont cotisé pour ne pas se retrouver sans le sou lorsqu'ils perdent leur gagne-pain.
En outre, pour que le niveau des prestations de l'assurance-emploi soit suffisant, il faudrait couvrir 60 % des gains assurables.
Bien des gens ont remarqué que les périodes de chômage s'allongent. C'est signe qu'il faut améliorer la qualité et la surveillance des programmes de formation et de recyclage.
Enfin, je proposerais le retour à une période de référence correspondant à un minimum de 360 heures travaillées, indépendamment du taux de chômage régional. C'est une proposition extrêmement importante. Depuis le milieu des années 1990, le nombre de chômeurs admissibles à des prestations de l'assurance-emploi a diminué de moitié, passant d'un taux d'admissibilité se situant environ entre 80 % et 90 % à un taux d'environ 40 %. On a estimé que la moitié de cette baisse est attribuable aux modifications à la Loi sur l'assurance-emploi apportées par le gouvernement libéral dans les années 1990.
Il ne fait aucun doute que le resserrement des critères d'admissibilité par le gouvernement libéral a entraîné la chute rapide du taux d'admissibilité.
Cette chute rapide du taux d'admissibilité s'explique également par l'évolution à long terme du marché du travail, dont n'ont tenu compte ni le gouvernement libéral, ni le gouvernement conservateur.
Nous devrions penser à ceci : depuis 1976, le nombre de personnes occupant plusieurs emplois a augmenté de 150 %, le nombre de travailleurs à temps partiel a augmenté de 55 %, et le nombre de travailleurs autonomes a augmenté de 29 %. Je cite Leah Vosko, experte en matière d'assurance-emploi:
Les travailleurs les moins bien protégés [par l'assurance-emploi] sont concentrés dans des emplois à temps partiel, des emplois temporaires et dans le travail indépendant ainsi que dans des secteurs de l'économie, comme la vente et les services, longtemps considérés comme secondaires, mais qui ont néanmoins connu une croissance substantielle au cours des dernières décennies [...]
C'est une analyse particulièrement pertinente pour ma circonscription, , et ma ville, Toronto. L'évolution du marché du travail a modifié le paysage social et économique de ma circonscription et de ma ville. Je tiens à souligner que le nombre d'emplois temporaires et à contrat a augmenté de 68 % à Toronto au cours de la dernière décennie, alors qu'il a augmenté de 59 % à l'échelle nationale au cours de la même période. L'augmentation de cette forme d'emploi à Toronto est notamment attribuable à la perte de plus de 100 000 emplois dans le secteur manufacturier, avant même le début de la récession de 2008.
Voici un autre extrait des propos tenus par la professeure Vosko dans le cadre d'une étude réalisée récemment sur le régime de l'assurance-emploi:
Parmi les faits très importants observés, on note que les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi défavorisent les travailleurs à temps partiel. Par exemple, dans les régions urbaines et les métropoles, où les critères d'admissibilité sont généralement les plus stricts, plus de 50 % des travailleurs de ce groupe ne répondent pas au critère des 700 heures.
Le fait que la formule liée aux prestations régulières de l'assurance-emploi ne tient pas compte de la nature changeante de l'emploi contribue à l'inadmissibilité des travailleurs occupant un emploi à temps partiel ou un emploi temporaire puisque leur situation ne correspond pas à la norme qui est établie en fonction d'emplois permanents à temps plein dans des régions à faible taux de chômage.
À Toronto, par exemple, moins de 25 % des chômeurs sont admissibles aux prestations d'assurance-emploi, soit beaucoup moins que la moyenne nationale, qui se situe aux alentours de 40 %, et nettement moins qu'à l'époque précédant la mise en oeuvre des réformes des libéraux où 56 % des chômeurs y étaient admissibles.
Il fut un temps au Canada où le régime de l'assurance-emploi jouait un rôle social et économique essentiel, car il contrait la pauvreté et limitait l'écart entre les revenus. Néanmoins, au fil des ans, les gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont miné l'efficacité de notre régime, lequel ne parvient plus à atteindre ces objectifs, parce qu'ils y ont apporté des modifications délibérées et n'ont pas réussi à l'adapter aux conditions changeantes du marché du travail.
C'est bien sûr sans parler de l'échec des gouvernements fédéraux successifs, qui n'ont pas su veiller à ce que de bons emplois productifs, des emplois qui permettent aux familles de subvenir à leurs besoins et aux Canadiens de ne pas sombrer dans la pauvreté, soient disponibles sur le marché du travail du Canada.
J'exhorte donc le gouvernement de réparer immédiatement les torts qu'il a causés en modifiant le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition dont il est question aujourd'hui. Je partagerai le temps de parole qui m'est imparti avec le député de et je serai heureux d'écouter ce qu'il a à dire après mes 10 minutes.
J'aimerais d'abord formuler une ou deux observations.
J'ai assisté au débat et écouté les échanges entre les deux côtés de la Chambre toute la journée. Je crois qu'il est important que les Canadiens, et les députés, comprennent qu'il s'agit ici d'un projet-pilote. Par définition, le projet est un essai en vue d'améliorer les choses. Plutôt que d'introduire un fait accompli, nous présentons un projet-pilote, apportant des modifications, pour tenter d'améliorer une situation au profit de tous les Canadiens. En l'occurence, nous tentons d'améliorer le régime d'assurance-emploi. Nous essayons de faire en sorte que les Canadiens aient la possibilité d'obtenir un emploi à plein temps. Nous cherchons vraiment à mettre l'accent sur les possibilités d'emploi. C'est le but ultime, tant pour nous que pour la plupart des Canadiens et leur famille. Chacun voudrait subvenir aux besoins de sa famille grâce à un emploi à plein temps.
Or, ce n'est pas ce qui se produit dans toutes les régions du pays ou à toutes les périodes de l'année, ni pendant les ralentissements économiques tels que ceux que nous avons vécus récemment dans certaines régions du Canada en réaction à la situation économique mondiale. Par conséquent, les gens doivent se contenter d'emplois à temps partiel. Ils doivent saisir les possibilités qui s'offrent à eux. Parfois ce sont des emplois d'un, de trois, ou de quatre jours.
Je ne me lancerai pas dans l'analyse d'un cas particulier ou d'un autre où la personne travaille deux jours ou un jour, ou un nombre x d'heures. L'idée, c'est que nous essayons, au moyen du projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi, de permettre aux gens d'augmenter leur revenu en travaillant pendant qu'ils bénéficient de prestations d'assurance-emploi.
Tel qu'il était auparavant, le régime n'incitait pas les prestataires à travailler. Grâce à ce projet-pilote, nous tentons d'encourager les prestataires à travailler.
L'objectif du projet-pilote est d'inciter les gens à travailler. Par exemple, nous espérons que les personnes qui ne travaillent qu'un jour ou deux par semaine pourront saisir l'occasion de travailler trois ou quatre jours, peut-être même cinq jours par semaine, si elle se présente. Auparavant, les prestataires étaient autorisés à conserver une très grande partie de leurs gains. Dans certains cas, une personne peut être obligée d'occuper un, deux ou trois emplois à temps partiel. Je sais que c'est difficile. Il s'agit d'un exercice d'équilibre délicat pour les personnes et les familles qui se trouvent dans cette situation. C'est beaucoup de travail, j'en suis conscient. Dans ma collectivité, Burlington, beaucoup de personnes doivent occuper plusieurs emplois pour arriver à joindre les deux bouts.
Ce projet-pilote vise à encourager les gens à occuper plusieurs emplois à temps partiel, car, dans bien des cas, cette situation peut déboucher sur un poste à temps plein. Cela paraît mieux dans un curriculum vitae. Il s'agit d'une bonne expérience. C'est un bon moyen de rapporter de l'argent à la maison. Les gens peuvent avoir plus d'argent dans leurs poches, obtenir de l'avancement et faire progresser leur carrière.
Je n'ai pas l'intention de débattre de ce que le NPD entend faire. Nous savons tous que le programme électoral du NPD prévoyait l'imposition d'une taxe sur le carbone d'une valeur de 21 milliards de dollars. Nous ne sommes pas réunis ici aujourd'hui pour parler de cette question, mais n'oublions pas que c'est le genre de mesures que préconisait le NPD. Nous savons tous que l'imposition de nouvelles taxes serait plus pénible pour les Canadiens à faible revenu, car elles s'appliqueraient à tous les produits, que ce soit l'essence, les produits alimentaires, et j'en passe. Nous parlons ici de produits de première nécessité, pas de produits de luxe. Or, la taxe sur le carbone, cette taxe additionnelle dont le NPD fait la promotion, s'appliquerait à tous les biens et services.
Nous devons parler des façons par lesquelles on peut aider les chômeurs à réintégrer le marché du travail. Notre régime fiscal doit être équitable et nous devons aller de l'avant.
Grâce à notre Plan d'action économique, il s'est créé, net, un peu plus de 750 000 emplois au pays. Il s'agit de chiffres nets relativement à ce qu'était la situation du marché du travail avant la récession.
Notre Plan d'action économique a eu une influence très marquée sur le marché du travail. Il donne d'excellents résultats: il crée des emplois et des possibilités.
Le point à retenir à propos de ces emplois, c'est qu'ils ne sont pas tous à temps partiel. Il s'agit essentiellement de postes à plein temps. C'est ce qu'il nous faut, c'est ce que recherchent les familles et c'est ce qui aidera l'économie à prendre de l'expansion et la productivité à s'intensifier au pays.
On se compare souvent aux autres pays, et il y a un domaine où, à mon avis — que partagent beaucoup d'économistes —, le Canada accuse du retard: la productivité. Les programmes que nous mettons sur pied, y compris par l'entremise de l'assurance-emploi, ont accru notre productivité. Nous cherchons à rendre les Canadiens et l'économie canadienne plus productifs et plus efficaces que les autres économies du monde et nous y parvenons, non seulement grâce aux programmes gouvernementaux, mais aussi grâce à la volonté des Canadiens de travailler, de faire changer les choses et d'améliorer la situation de leur famille, leur pays et leur collectivité.
Je félicite tous les Canadiens qui se cherchent un emploi, qui font leur possible et qui acceptent des postes à temps partiel. C'est difficile, personne ne le niera, qu'il s'agisse de concilier les obligations familiales et autres, de se trouver à endroit donné à un moment précis ou de changer de travail. Voilà en quoi réside l'importance des programmes que nous offrons dans le cadre de l'assurance-emploi: pour rendre le tout possible.
Plus tôt aujourd'hui, quelqu'un a dit que cet argent ne nous appartenait pas. C'est tout à fait vrai. Ce n'est pas notre argent. C'est l'argent des employeurs et des employés. Toutefois, la vaste majorité des employeurs canadiens, qui cotisent au régime, ne licencieront jamais d'employés. Ils ne toucheront pas de prestations. Les cotisations servent pour le cas où leurs employés perdraient leur emploi ou seraient mis à pied. La grande majorité des employés au pays ne seront jamais prestataires de l'assurance-emploi. Ils cotiseront au régime toute leur vie active, mais ne toucheront jamais de prestations, car c'est un régime d'assurance.
Je ne souhaite pas devenir prestataire de l'assurance-emploi et je ne connais pas beaucoup de Canadiens qui le souhaitent, mais il s'agit d'un important filet de sécurité sociale dont le Canada s'est doté. C'est une bonne mesure sociale. Il faut cependant veiller à bien gérer l'argent et le programme de sorte que celui-ci vienne vraiment en aide à ceux qui en ont besoin. Nous devons absolument faire en sorte d'avoir cette réserve d'argent. Notre gouvernement a décidé, avec raison, que l'argent de la caisse d'assurance-emploi devait servir à l'assurance-emploi. Voilà qui fait changement des gouvernements précédents, qui ont utilisé l'argent du fonds à d'autres fins. L'argent de l'assurance-emploi doit financer les divers éléments du programme; c'est la loi maintenant.
Je suis également très fier de tout ce que le gouvernement a fait dans le dossier de la pauvreté. L'assurance-emploi est un régime d'assurance qui sert de pont entre les chômeurs et les perspectives d'emploi. Toutefois, il influe également sur le niveau de revenu des Canadiens. C'est un important filet de sécurité sociale, car il offre un soutien du revenu. Nous avons accompli beaucoup dans ce domaine, et je suis très fier du gouvernement. Au Canada, les taux de pauvreté n'ont jamais été aussi bas. C'est une grande source de fierté pour moi.
Ma circonscription se compose principalement de PME. La plus grande entreprise compte 800 employés. Parmi les gens de ma circonscription qui viennent me voir, il y en a qui ont déjà eu besoin de l'assurance-emploi.
Pour revenir à la question de la pauvreté dans ma région, je voudrais dire que je suis très fier du soutien que le gouvernement offre aux aînés. C'est la Journée nationale des aînés aujourd'hui, et, dans ma circonscription, nous avons été en mesure de lancer de nouveaux projets de logements pour les personnes âgées à faible revenu. En cette journée des aînés, je remercie le gouvernement de ses efforts sur ce front.
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Monsieur le Président, avant de passer au sujet à l'étude, j'aimerais dire à quel point j'ai été déçu de la réponse du député de à la question que je lui ai posée. Son mépris à l'égard des collectivités rurales et des industries des ressources naturelles était manifeste. Je suppose que tout le caucus a été infecté par la mission et le message de son chef, qui veut mettre les industries des ressources naturelles à genoux au moyen d'une taxe sur le carbone et d'une réglementation excessive.
J'aimerais rappeler au député d'en face et à tous les députés de la Chambre que, à l'heure actuelle, ce sont les industries des ressources naturelles qui soutiennent le pays. Je représente fièrement une circonscription riche en ressources naturelles. Le député d' vante souvent les mérites de l'industrie de l'acier d'Hamilton, et j'en passe. J'aimerais rappeler aux députés d'en face que l'acier doit venir de quelque part. Il est extrait des mines dans les régions rurales du Canada. Les députés d'en face, surtout ceux du NPD, devraient s'en rappeler.
En tant que dernier député du gouvernement à prendre la parole aujourd'hui concernant le sujet à l'étude, j'aimerais dire pourquoi la Chambre ne devrait pas appuyer cette motion.
Le ministre concerné, la secrétaire parlementaire et divers députés ministériels nous ont décrit le succès de notre Plan d'action économique. Il est question de plus de 770 000 nouveaux emplois, net, dont 90 % sont des emplois à temps plein. En date de vendredi dernier, notre PIB continuait d'augmenter, dépassant en fait les prévisions du marché. Il y a 350 000 Canadiens de plus sur le marché du travail aujourd'hui qu'à tout autre moment de notre histoire. Le taux de pauvreté parmi les aînés, les adultes et les enfants est passé d'un sommet jamais atteint en 40 ans sous le gouvernement libéral précédent à son niveau le plus bas de l'histoire du pays. Plus d'un million de Canadiens ont été totalement rayés du rôle d'imposition grâce à notre plan qui prévoit des impôts bas pour stimuler la croissance et l'emploi, ce qui constitue vraiment un exploit remarquable. Tous ces résultats font en sorte que les Canadiens s'en sortent mieux sous notre gouvernement conservateur stable et majoritaire. Ce n'est certainement pas le moment de tenter des expériences économiques risquées.
Les députés de l'opposition se moquent et rigolent lorsque nous parlons de la taxe de 21 milliards de dollars sur le carbone qu'ils proposent, comme s'il s'agissait d'une énorme farce. Ce n'est pas une farce. C'était dans leur programme électoral. Ces 21 milliards de dollars, c'est leur idée. Les Canadiens doivent savoir que si les néo-démocrates parvenaient à leurs fins, ils feraient ce qu'ils font de mieux, soit vider les poches des contribuables.
Les Canadiens comprennent que l'économie mondiale est fragile. Les défis sont partout dans le monde. Il suffit de regarder les nouvelles de l'Europe tous les soirs, à la télé, pour constater ce qui se produit lorsqu'un pays perd le contrôle de ses finances. C'est pourquoi, aux dernières élections, les Canadiens ont décidé de faire confiance à notre conservateur et à son plan prévoyant des impôts bas pour stimuler la croissance et l'emploi.
Les modifications à l'assurance-emploi annoncées dans le Plan d'action économique de 2012 se poursuivent grâce au bon travail que nous accomplissons afin qu'il soit toujours plus avantageux pour les Canadiens de travailler que d'être au chômage. En vertu du nouveau projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi, nous encourageons les prestataires de l'assurance-emploi à se tenir au fait des possibilités d'emploi et à accepter les offres qui leur sont faites. Nous faisons toujours le maximum pour que nos programmes atteignent les objectifs que nous nous sommes fixés.
J'ai parlé plus tôt des électeurs que je représente. Ce sont des gens libres — des agriculteurs, des travailleurs forestiers, des éleveurs, des travailleurs autonomes. Ils sont fiers d'être libres, fiers d'être autonomes et fiers de ne dépendre de personne. Mes électeurs apprécient pleinement la dignité qui vient avec le fait d'avoir un emploi.
Je peux assurer à la Chambre qu'en vertu de ce nouveau programme, la majorité de ceux qui travaillent pendant une période où ils reçoivent des prestations en sortiront gagnants. Les modifications que nous proposons sont conçues pour aider les Canadiens à trouver plus rapidement un nouvel emploi.
Grâce au leadership fort de notre et de notre , qui, de l'opinion générale, est considéré comme le meilleur ministre des Finances du monde, c'est le Canada qui domine le G7 pour la création d'emplois. Je ne me lasse jamais de dire que nous avons créé, net, 770 000 emplois, pour la plupart permanents. Toutefois, il y a encore des pénuries d'emplois et de main-d'oeuvre dans bien des domaines et des régions. En bref, nous ne pouvons pas nous permettre que des Canadiens restent à la maison, ne sachant pas que leurs talents et leurs compétences sont en demande. La pénurie de compétences et de main-d'oeuvre ne pourra que s'accentuer en raison du vieillissement de la population et du fait que d'autres pays veulent aussi attirer des travailleurs compétents.
C'est, entre autres, la raison pour laquelle le gouvernement travaille en ce moment à coordonner le Programme des travailleurs étrangers temporaires et le régime d'assurance-emploi afin de mettre en rapport les Canadiens sans emploi et les emplois offerts dans leur région.
Il y a des emplois. Selon Statistique Canada, le printemps dernier, il y avait plus de 250 000 postes vacants chaque mois à l'échelle nationale. Dans ma circonscription, les mines de potasse et le secteur du camionnage manquent cruellement de travailleurs. D'ailleurs, plus à l'ouest, en Saskatchewan et surtout en Alberta, les pénuries de travailleurs préoccupent grandement les employeurs et les gouvernements.
Nous savons que certains employeurs embauchent temporairement des travailleurs étrangers pendant que des Canadiens possédant les mêmes compétences et habitant dans la localité ou la région demandent des prestations d'assurance-emploi. Par exemple, en janvier, en Alberta, 350 personnes qui déclaraient posséder beaucoup d'expérience comme serveur à un comptoir de service alimentaire ont demandé des prestations d'assurance-emploi. Au même moment, des employeurs de la province recevaient l'autorisation d'embaucher plus de 1 200 travailleurs étrangers pour faire le même travail. En Ontario, plus de 2 200 ouvriers agricoles polyvalents ont fait une demande de prestations d'assurance-emploi alors que des employeurs recevaient l'autorisation d'embaucher plus de 1 500 étrangers pour faire ce genre de travail.
Nous croyons que les Canadiens devraient toujours être les premiers à se voir offrir les emplois disponibles dans leur région. Comment s'en assurer? En arrimant le Programme des travailleurs étrangers temporaires au régime d'assurance-emploi, nous pourrons informer les Canadiens de ces occasions par l'entremise du système Alerte-Emploi. Les avis d'offres d'emploi seront aussi envoyés plus souvent aux chômeurs qui touchent des prestations. Auparavant, ces alertes-emploi leur étaient transmises trois fois aux deux semaines; dorénavant, ce sera deux fois par jour. Compte tenu des pénuries de main-d'oeuvre sans précédent qui touchent l'ensemble du pays, il est essentiel que nous aidions les Canadiens à trouver les emplois disponibles et à les conserver.
Le régime d'assurance-emploi est un important programme au Canada et il continuera de l'être. Les changements que nous proposons introduisent des mesures nécessaires et sensées qui aideront les Canadiens à retourner rapidement sur le marché du travail.
Que ce soit clair: ces changements ne visent pas à obliger les gens à accepter du travail à l'extérieur de leur région ni des postes qui ne correspondent pas à leurs compétences. Par exemple, nous ne demanderons pas aux travailleurs manufacturiers de l'Ontario de s'exiler en Alberta pour se recycler dans les services alimentaires. De même, nous n'obligerons pas les professionnels de l'administration britanno-colombiens à déménager en Ontario pour aller travailler dans une ferme — même si je dois dire, en tant que propriétaire d'une exploitation agricole, que ce genre de travail est souvent très agréable et gratifiant. Ce que nous faisons, c'est d'aider les Canadiens à trouver les emplois exigeant des compétences similaires, dans leur région. La série de changements que nous avons annoncés dans le Plan d'action économique de 2012 favorisera le retour au travail.
En 2005, sous les libéraux, l'ancienne version du projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l’assurance-emploi a permis de vérifier si le fait de permettre à des prestataires de gagner davantage inciterait ceux-ci à accepter un emploi. L'ancien projet-pilote prévoyait que les prestations de ceux qui occupaient un poste à temps partiel ou occasionnel soient réduites dollar pour dollar après avoir gagné le plus élevé des deux montants suivants, soit 75 $ ou 40 % du montant de leurs prestations hebdomadaires. Autrement dit, une fois ce seuil atteint, on diminuait leurs prestations d'un montant équivalent à leur salaire. Cela en dissuadait bon nombre de dépasser le seuil de 40 %. Pourquoi les Canadiens accepteraient-ils de travailler davantage si c'est pour rien? En règle générale, après une journée de travail, faire des heures additionnelles n'était pas payant pour un prestataire.
Nous devons inciter les Canadiens à travailler, et non les en dissuader. Nous savons que l'ancien projet-pilote dissuadait les gens d'accepter plus de travail en raison du seuil déterminant le montant qu'ils pouvaient gagner. Nous lui avons donc apporté des modifications et enlevé ce seuil. Nous nous inspirons de ce que nous avons appris du projet-pilote et nous apportons d'autres améliorations aux mesures d'incitation au travail, notamment grâce au taux de récupération plus modéré pour un plus grand éventail de revenu. Je rappelle aux députés que l'objectif d'un projet-pilote est de faire un essai. Au titre de ce nouveau projet-pilote, les prestataires d'assurance-emploi peuvent conserver une plus grande partie de leurs revenus.
Le choix est clair. Il y a deux voies qui s'offrent à nous aujourd'hui. Il y a le plan de réduction des impôts pour stimuler l'emploi et la croissance économique, qui à l'évidence fonctionne, et il y a la voie présentée par le NPD, un retour aux politiques inefficaces de Pierre Trudeau, avec des impôts élevés et des dépenses débridées. Je crois qu'il serait sage que les députés appuient le Canada et le Plan d'action économique des conservateurs.
La motion n'est pas conforme aux faits. Elle ne tient pas compte de tous les changements que nous apportons à l'assurance-emploi pour garantir qu'il soit préférable pour les Canadiens de travailler que de ne pas travailler. Elle est contraire à notre Plan d'action économique. Voilà pourquoi le gouvernement votera contre la motion.
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Monsieur le Président, j'aimerais commencer mon intervention aujourd'hui en félicitant le député de l'autre côté, le député du comté de .
Moi aussi, je suis un député d'une région rurale. C'est certain qu'on n'a pas d'usines de transformation de fer chez nous. Les mines ont fermé il y a longtemps, mais on a quand même des industries primaires, comme la pêche. On a des usines de transformation des produits de la pêche. Notre collègue, de l'autre côté, a dit que l'assurance-emploi va assurer à ces gens-là qu'ils pourront continuer à travailler à longueur d'année.
Je peux vous dire que, chez nous, si on devait pêcher à longueur d'année, il n'y aurait pas d'industrie de la pêche pendant bien longtemps. Cela ne prendrait pas beaucoup de temps avant que la ressource ne soit épuisée. On ne peut pas transformer, par magie, une industrie saisonnière en une industrie permanente, qui peut durer toute l'année. C'est certain. On doit absolument tenir pour acquis que plusieurs régions dans ce pays dépendent des industries saisonnières.
L'assurance-emploi a toujours été là pour épauler ces industries, et ce n'est pas pour rien. Ce n'est pas parce que les gens ne veulent pas travailler l'hiver ou parce qu'ils ne sont pas intéressés à travailler. C'est un aspect incontournable au Canada: on vit dans un pays qui subit l'hiver. Durant cette saison, plusieurs industries sont en plein ralenti. On ne peut rien faire. Notre collègue du tiers parti a parlé de son remorqueur qui peut seulement enlever la neige peut-être une journée sur quatre. Il est certain que, dans ces cas, cette personne ne peut pas inventer du travail.
Je devais vous dire que je voulais partager mon temps avec la députée de . Je vous le signale maintenant, car je vais m'arrêter après une dizaine de minutes.
Pour revenir à la question du travail saisonnier, j'ajouterais que l'industrie dans nos régions fait en sorte qu'on ne peut pas, juste par magie, créer des industries qui fonctionnent à longueur d'année. L'assurance-emploi a un rôle très important à jouer dans nos régions. Il ne faut pas penser que les gens ne sont pas intéressés à aller travailler. Cela permet à nos industries, à nos petites et moyennes entreprises de travailler à plein durant l'été pour que l'industrie puisse rouler de façon efficace durant ce temps. L'assurance-emploi assure, aux régions où l'économie est saisonnière, une économie qui roule très bien l'été, une économie très rentable.
Je peux vous dire que, dans la région de la Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et dans plusieurs régions où il y a des industries saisonnières au Canada, l'industrie de l'été — qui est souvent le tourisme, comme chez nous — est très rentable non seulement pour les petites et moyennes entreprises, mais aussi pour ce qui est des impôts qui vont au gouvernement. C'est générateur d'emplois. Cela crée une richesse et cela demande, malheureusement, d'être épaulé.
On n'y peut rien si les touristes ne viennent pas chez nous l'hiver. Il y a très peu de choses qui vont intéresser un touriste l'hiver en Gaspésie. C'est certain que, si mon collègue de peut nous trouver une solution magique pour rentabiliser l'hiver, nous sommes à l'écoute. Toutefois, jusqu'à ce qu'on règle cette question, on ne peut pas faire autrement que de trouver une façon pour que les travailleurs puissent rester l'hiver. Ainsi, quand commence la saison touristique, l'été, ces gens-là qui sont formés, qui connaissent notre région, sont disponibles pour l'emploi et peuvent commencer à travailler dès le départ. Ce sont des gens formés.
Si on les perd en raison de la réforme de l'assurance-emploi, s'ils sont forcés de déménager dans d'autres régions du Canada faute d'appui de l'assurance-emploi, on n'aura pas le choix de former d'autres employés. C'est très coûteux pour des petites et moyennes entreprises. L'argent n'est pas là.
Si l'argent n'est pas là pour l'assurance-emploi, il faudra trouver d'autres programmes pour épauler les petites et moyennes entreprises dans les régions. Franchement, cela coûterait encore plus cher que le programme d'assurance-emploi.
Je voudrais juste faire une petite révision. On nous dit que tous les gens qui veulent travailler vont trouver un emploi, que cette réforme ne fera pas en sorte d'appauvrir ces gens. Cela a été mentionné, mais je veux le souligner encore.
Au cours des trois dernières années, le projet-pilote qui épaulait les gens qui travaillaient en période de prestations d'assurance-emploi a coûté 130 millions de dollars. Cette année, on prévoit qu'il en coûtera 74 millions de dollars. Si cette somme est réduite de presque 50 %, comment peut-on dire que cela ne touchera pas les revenus de ces gens?
Les gens qui seront le plus touchés par cette réforme sont ceux qui font le moins d'argent. Quand on fait le calcul, ce ne sont pas les gens qui vont travailler trois, quatre, même cinq jours pendant qu'ils reçoivent des prestations qui seront le plus touchés par le projet-pilote proposé par le gouvernement. Ce sont ceux qui travaillent seulement un ou deux jours qui seront le plus appauvris par cette réforme.
Dans mon comté, ceux qui bénéficiaient du projet-pilote dans le passé pendant qu'ils recevaient des prestations ne travaillaient pas quatre ou cinq jours par semaine, mais un ou deux jours par semaine. Ils comblaient des trous dans certaines usines de transformation. De temps à autre, il y a des arrivages de poissons et il faut trouver des travailleurs pour transformer ce stock pendant un jour ou deux. Il n'y a pas de travail pour la semaine, mais seulement pour un jour ou deux. Ces gens seront touchés par la réforme parce qu'ils vont gagner 50 % moins d'argent que par le passé. La moitié de l'argent qu'ils gagneront pour une journée de travail sera déduite de leurs prestations. Ils ne feront pas autant d'argent qu'ils en faisaient dans le passé. Ils doivent dépenser beaucoup d'argent en déplacements et en frais de garde d'enfants. Il est très coûteux de travailler juste une journée et il faut que ce soit rentable.
La réforme fera tout à fait le contraire. Elle incitera ces gens à refuser le travail qu'on leur offre. Cela aura un effet nuisible tant sur la main-d'oeuvre dans la région que sur les petites et moyennes entreprises et les usines de transformation. Ces usines auront de la difficulté à trouver de la main-d'oeuvre et elles ne pourront pas fonctionner. Cela nuira à l'économie saisonnière. À l'hiver, il y a une certaine économie dans notre région. Cela rendra la situation encore plus difficile en raison d'un manque de main-d'oeuvre.
Le député de qui a parlé juste avant moi a souligné qu'on n'est pas ici pour forcer qui que ce soit à aller travailler dans d'autres régions. Je veux citer sa collègue, la . Jeudi dernier, elle a dit ceci à la Chambre:
Les prestataires de l'assurance-emploi recevront maintenant deux fois par jour les offres d'emploi dans les domaines qu'ils ont choisis, pour leur région, de même que les offres d'emploi dans des domaines connexes, pour d'autres régions. Ils pourront ainsi prendre des décisions plus éclairées lorsqu'ils cherchent un emploi.
Quand je lis cela, je ne me dis pas que les prestataires dans les régions de travail saisonnier bénéficieront du fait qu'ils peuvent rester chez eux. Le gouvernement est en train de leur offrir des incitatifs pour quitter la région.
La a dit qu'on allait maintenant leur envoyer des avis pour des emplois qui ne sont plus dans leur région.
Je vais donner un exemple de la façon dont ça s'est traduit chez nous. Une dame des Îles-de-la-Madeleine a reçu un avis écrit lui disant qu'il y avait quatre emplois dans sa région. Sa région était définie comme se situant entre Chandler et la ville de Gaspé. Pour se rendre des Îles-de-la-Madeleine, à Chandler et à la ville de Gaspé, il faut faire cinq heures de traversier et à peu près 10 heures de route. Je ne peux pas comprendre comment cela pourrait être profitable à cette prestataire, ni à la petite entreprise qui l'aurait embauchée. Il y aurait sans doute des absences de temps à autre, s'il faut faire 15 heures de route chaque jour seulement dans un sens. Il faudrait faire 30 heures de route en 24 heures. Ce n'est pas évident.
Avec la réforme, la définition de région est devenue incompréhensible. Qu'est-ce que cela veut dire, offrir à un prestataire d'aller travailler dans une autre région? La région n'a aucun rapport avec son lieu de résidence. Les prestataires se sentiront tellement harcelés avec le nouveau régime qu'ils laisseront peut-être tomber l'assurance-emploi.
Ces gens devront-ils quitter la région? Devront-ils avoir recours à l'aide sociale? Dans un tel cas, le fédéral n'aurait rien à débourser, car cela relèverait d'un autre palier gouvernemental.
Mon collègue vient de dire qu'on ne veut pas puiser dans les poches de nos prestataires. Franchement, le gouvernement devrait peut-être consulter les prestataires, car il s'agit de notre argent, de l'argent des prestataires et de l'argent des employeurs.
En terminant, on a observé un manque flagrant de consultation, et c'est...
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Monsieur le Président, je veux commencer par féliciter mon collègue de pour son éloquente allocution qui met en évidence énormément de problèmes touchant les travailleurs saisonniers. C'est quelque chose qui me touche aussi énormément, dans la circonscription de Portneuf—Jacques-Cartier.
La motion sur le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi, qui a été présentée par ma collègue de , est de la plus haute importance. Je suis très fière de l'appuyer en cette Chambre aujourd'hui. Je tiens aussi à prendre un moment pour féliciter ma collègue de pour son travail acharné dans le dossier de l'assurance-emploi, ainsi qu'à la remercier de présenter cette motion.
La motion dont il est question aujourd'hui met en lumière certains problèmes majeurs au chapitre du nouveau projet-pilote de ce gouvernement conservateur, et demande une action immédiate de la part du gouvernement afin de corriger ces lacunes qui touchent directement les prestataires de l'assurance-emploi les plus vulnérables.
Le nouveau projet-pilote mis en place par les conservateurs aurait théoriquement pour objectif d'inciter les Canadiens et les Canadiennes qui reçoivent des prestations d'assurance-emploi à accepter un emploi à temps partiel tout en continuant à recevoir des prestations sous certaines conditions.
En soi, ce programme vise un but très louable, celui d'encourager les Canadiens et les Canadiennes à réintégrer le marché du marché, et je ne peux pas m'opposer aux principes de base qui soutiennent ce projet-pilote.
De multiples programmes, qui visent à favoriser le travail à temps partiel chez les prestataires, existent sous une forme ou sous une autre depuis 2005. Ces programmes représentent une façon, pour les personnes bénéficiant de l'assurance-emploi, d'améliorer leur situation financière et de profiter de certaines opportunités qui s'offrent à eux.
Par contre, le nouveau système proposé par les conservateurs n'est pas sans faille, et loin de là. Le projet-pilote Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi prévoit qu'une personne bénéficiant de prestations et qui travaille à temps partiel voit le gouvernement récupérer 50 ¢ de chaque dollar de son salaire, dès le premier dollar gagné, à concurrence de 90 % des revenus hebdomadaires assurables. Les gains excédant ce seuil de revenu seront recouvrés dollar pour dollar.
Cette nouvelle formule de recouvrement s'éloigne sensiblement de la formule en vigueur avant le 4 août, date de mise en oeuvre du nouveau projet-pilote. En vertu de l'ancien programme Travail pendant une période de prestations de l'assurance-emploi, les prestataires occupant un emploi étaient autorisés à conserver le montant le plus élevé entre 75 $ et 40 % de leurs prestations d'assurance-emploi hebdomadaires. Encore là, tout revenu excédant ces balises était recouvré dollar pour dollar.
Depuis le premier jour de la mise en place de ce nouveau système, la et sa secrétaire parlementaire affirment haut et fort que ce projet-pilote garantira qu'il sera à l'avantage de chaque prestataire de l'assurance-emploi de travailler, parce qu'il pourra conserver une plus grande part de ses revenus.
Malheureusement, après seulement un mois et demi de mise en oeuvre du nouveau programme, on peut constater que ce n'est pas le cas pour tous les bénéficiaires de prestations de l'assurance-emploi, contrairement à ce qu'affirment la ministre et sa secrétaire parlementaire. Il est clair que les changements apportés par les conservateurs désavantagent les travailleurs les plus vulnérables, en réduisant les revenus de ceux qui ne peuvent trouver qu'une seule journée de travail par semaine, ou encore ceux qui reçoivent des prestations du Régime de pensions du Canada tout en recevant des prestations de l'assurance-emploi.
Les travailleurs qui ne reçoivent qu'une faible rémunération ou une pension de vieillesse voient maintenant ce gouvernement soutirer de leurs prestations d'assurance-emploi l'équivalent de la moitié de leurs gains, dès le premier dollar gagné.
Je vais donner un exemple clair. J'ai posé la question un peu plus tôt à une députée du parti du gouvernement et je n'ai pas eu de réponse. Alors, je vais pouvoir l'expliquer un peu plus clairement. Peut-être que ça va permettre d'avoir certaines explications ici.
Par exemple, si un bénéficiaire de l'assurance-emploi reçoit une rémunération de 75 $ par semaine grâce à un emploi à temps partiel, il se voit tout de suite soutirer la moitié de cette somme de ses prestations d'assurance-emploi. Auparavant, en vertu de l'ancien système, ce même bénéficiaire aurait pu conserver l'entièreté de son salaire hebdomadaire sans perdre un sou de ses prestations d'assurance-emploi.
C'est un exemple clair d'une situation où un bénéficiaire de l'assurance-emploi est totalement désavantagé par le nouveau système. Si on ajoute en plus toutes les dépenses additionnelles qui sont reliées au fait d'avoir un emploi, que ce soit le transport pour se rendre au travail ou encore la garderie pour les enfants, il est évident que les dispositions du nouveau projet-pilote des conservateurs entraînent des pertes de revenu parfois majeures pour les travailleurs qui occupent un emploi à faible salaire, ou qui ne peuvent trouver qu'une journée de travail par semaine ou moins.
Dans de telles conditions, il est presque inconcevable qu'une personne cherche à trouver un emploi à temps partiel ou à faible salaire, car elle se verra tout de suite pénalisée par ce gouvernement.
Dans de telles conditions, comment ce gouvernement peut-il continuer d'affirmer que chaque individu qui accepte du travail tout en bénéficiant des prestations d'assurance-emploi verra ses conditions de vie s'améliorer? Je viens de donner un exemple très clair et irréfutable que ce n'est pas le cas.
Au cours de la journée, nous avons entendu plusieurs de mes collègues des partis de l'opposition nous parler de centaines d'histoires de citoyens qui voient leurs prestations d'assurance-emploi réduites, qui se voient punis par ce gouvernement parce qu'ils ont réussi à trouver un emploi à temps partiel pour tenter d'améliorer leur situation. C'est inacceptable.
Ce gouvernement doit agir pour corriger les flagrantes erreurs qui ont été commises dans l'élaboration de ce nouveau projet-pilote, erreurs qui pénalisent une fois de plus les Canadiennes et les Canadiens les plus vulnérables.
Je pense, entre autres, aux travailleurs saisonniers de partout au pays qui sont parmi les premiers à subir les conséquences des changements que leur imposent les conservateurs. La circonscription de Portneuf—Jacques-Cartier que je représente sera sans contredit une des circonscriptions grandement touchées par les dispositions du nouveau projet-pilote.
Chez moi, l'agriculture, le tourisme et l'industrie forestière sont des secteurs particulièrement importants de l'économie locale, et comme mes collègues le savent, ce sont aussi des secteurs dont la survie dépend grandement des travailleurs saisonniers.
Lors de la basse saison, plusieurs travailleurs saisonniers sont en mesure de trouver du travail pour un ou deux jours par semaine. Ce sont souvent des emplois à faible salaire, mais qui sont essentiels au bon fonctionnement et à la survie des entreprises qui les offrent.
Malheureusement, avec le nouveau système établi par les conservateurs, les prestataires de l'assurance-emploi de ma circonscription verront leur revenu diminuer de moitié s'ils décident d'accepter un de ces emplois. Et ce ne sont pas seulement les bénéficiaires de l'assurance-emploi de ma circonscription qui seront pénalisés par le nouveau projet-pilote, mais également les entreprises de ma région, qui seront grandement désavantagées.
J'espère que maintenant que j'ai prononcé le mot « entreprises », j'aurai une oreille un peu plus attentive de la part de mes collègues du gouvernement conservateur. En effet, ces derniers sont obsédés par l'économie et laissent de côté les êtres humains qui la soutiennent.
Déjà, plusieurs employeurs de ma circonscription m'ont contactée pour me faire part de leur difficulté à trouver des gens prêts à travailler à la pièce au sein de leur entreprise...