Que la Chambre réaffirme son appui aux mesures suivantes, destinées à aider les pompiers du Canada et auxquelles, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait donner suite rapidement: a) la création d’une prestation nationale de dédommagement des agents de la sécurité publique d’un montant de 300 000 $, indexée annuellement, pour contribuer à assurer la sécurité financière des familles de pompiers ou d’autres agents de la sécurité publique qui perdent la vie ou deviennent handicapés de façon permanente dans l’exercice de leurs fonctions; b) la reconnaissance des pompiers, dans leur rôle vital de « premiers intervenants », comme faisant partie intégrante de « l’infrastructure essentielle » du Canada et comme « travailleurs de la santé », dans le cadre du Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza, ayant un accès prioritaire aux vaccins et autres médicaments en cas de pandémie ou d’autres situations d’urgence en santé publique; c) la spécification de la sécurité des pompiers comme un objectif du Code national du bâtiment du Canada; d) la révision du Code national du bâtiment du Canada, conjointement avec l’Association internationale des pompiers, afin de relever les problèmes de sécurité les plus pressants ayant une incidence sur les pompiers et de trouver le meilleur moyen de les régler.
...C'est avec grand plaisir que j'entame aujourd'hui le débat à la Chambre des communes de ma motion d'initiative parlementaire, soit la motion M-388, portant sur la sécurité des pompiers. Après des années de revendications patientes et persistantes auprès de divers parlements par les pompiers de partout au Canada, la motion M-388 rassemble en une seule motion les trois mesures précises que réclament les pompiers du Canada depuis des années de sorte que les risques inhérents à leur travail soient davantage reconnus.
Aucun d'entre nous ne doute, ne serait-ce qu'un instant, de la valeur de ces hommes et des ses femmes courageux. Chaque jour, ils risquent leur vie pour que le reste de la population puisse vivre dans des communautés sûres. Leur travail ne consiste pas seulement à éteindre les incendies, aussi crucial que cela puisse être en soi. Les pompiers sont également premiers intervenants, c'est-à-dire les personnes les plus susceptibles d'arriver en premier sur les lieux lors de situations d'urgence de toutes sortes. Il peut s'agir d'un accident de la route, d'un déversement de produit dangereux, d'une crise cardiaque, d'une noyade, d'un incendie dans une résidence ou encore d'une explosion dans un complexe industriel, comme celui qui a illuminé Winnipeg il y a quelques jours.
Quand les Canadiens prennent le téléphone et composent le 911, ils s'attendent à ce que des sauveteurs très compétents se mettent en route dans les secondes qui suivent pour les tirer d'une situation dangereuse. Des vies sont en danger. Ces situations peuvent être périlleuses et, en fait, elles comportent souvent des risques tant pour les victimes que pour les sauveteurs. Mais nous savons que les pompiers canadiens ont les compétences et l'expertise nécessaires pour intervenir rapidement, de la manière la plus efficace et la plus humaine qui soit, et avec toute la bravoure et la compassion qu'exigent ces situations.
Voici un chiffre qui fait réfléchir: chaque année au Canada, 18 pompiers perdent la vie dans l'exercice de leurs fonctions, en moyenne. Certains pourraient penser que ce chiffre est plutôt bas, mais prenez un instant pour y penser. Toutes les trois semaines, quelque part au Canada, un pompier meurt au travail. Toutes les trois semaines, un pompier sacrifie sa vie au service de la population, pour protéger la vie et la sécurité d'autres personnes. Il est donc juste et approprié que le Parlement du Canada examine comment le gouvernement du Canada pourrait réagir de façon constructive aux trois idées simples que les pompiers canadiens proposent depuis plusieurs années dans le but d'accroître leur sécurité. Il faut faire preuve de bon sens et montrer le profond respect que nous inspire le service précieux qu'offrent ces membres de la société.
Ces questions transcendent les positions partisanes. Je suis reconnaissant de l'appui et de l'encouragement que j'ai reçu de tous les partis au sujet de la motion M-388. J'aimerais aussi remercier l'Association internationale des pompiers, ainsi que les nombreux pompiers professionnels et volontaires et les nombreux agents de la sécurité publique qui soutiennent cette motion et encouragent tous les Canadiens à en faire autant.
La motion M-388 comprend les trois points suivants. Premièrement, elle recommande la création d'une prestation nationale de dédommagement des agents de la sécurité publique. Il s'agirait d'un paiement unique de 300 000 $ versé par le gouvernement du Canada à la famille d'un pompier ou d'un autre agent de la sécurité publique qui perd la vie ou devient handicapé de façon permanente dans l'exercice de ses fonctions. Le principe de cette prestation n'est pas sans rappeler le fonds des héros communautaires, qui faisait l'objet de débats dans la population il y a quelques années, un concept très populaire.
L'idée est de reconnaître les services et les sacrifices des personnes dont le travail les amène à s'exposer à des risques pour protéger la population. Cette mesure permet de bien répondre aux besoins de la famille de ces personnes. Une prestation nationale de dédommagement des agents de la sécurité publique s'apparente à certaines mesures comprises dans certaines conventions collectives fédérales — celle des agent de la GRC et des militaires, par exemple —, mais malheureusement la plupart des pompiers canadiens ne sont tout simplement pas en mesure de négocier une telle mesure, pas plus que leurs employeurs, qui sont généralement des administrations municipales, ne sont en mesure de la leur accorder.
La motion M-388 propose une façon de traiter tous les agents de la sécurité publique de manière équitable tout en respectant les compétences de chaque ordre de gouvernement. On estime que le coût de cette mesure se situe entre 10 et 12 millions de dollars par année. Par rapport à un budget fédéral annuel de plus de 250 milliards de dollars, le coût annuel d'une prestation de dédommagement des agents de la sécurité publique est minime.
Il est aussi important de souligner qu'aux États-Unis, une prestation semblable est en place depuis 1976. Il s'agit d'une prestation fédérale versée aux pompiers américains de tous les échelons en signe de responsabilité et de respect à l'échelle nationale.
Le deuxième aspect principal de la motion M-388 concerne les listes d'accès prioritaire préparées par les gouvernements. Elle constituent non pas des décrets ayant force obligatoire, mais bien des guides pour la distribution parfois limitée de certains vaccins et autres médicaments pendant les pandémies et les autres situations d’urgence en santé publique. La question fondamentale est la suivante. Qui reçoit le vaccin en premier? C'est une décision difficile à prendre. Il faut faire des choix difficiles.
En gros, lorsqu'on examine les protocoles issus de pandémies antérieures, on note trois grandes catégories de sujets vaccinés. Il y a tout d'abord les Canadiens les plus vulnérables et les plus à risque de tomber malades, les premières victimes. La deuxième catégorie est constituée des agents de soins de santé primaires, qui s'occupent de ces personnes vulnérables et le plus à risque. La priorité accordée aux membres de cette deuxième catégorie est presque tout aussi grande. Le grand public constitue la troisième catégorie.
Ces groupes principaux comportent des sous-groupes, mais ce qui est préoccupant pour les pompiers, c'est que selon cette hiérarchie générale de groupes prioritaires en cas de situations d'urgence en matière de santé publique, ils semblent faire partie de la troisième catégorie, celle du grand public, ou ils son placés au bas de l'échelle des fournisseurs de soins.
Selon les pompiers, et j'abonde dans le même sens, ceux qui ont la lourde responsabilité de déterminer l'ordre de priorité d'administration des vaccins en cas de situations d'urgence devraient toujours placer les pompiers en tête du groupe des fournisseurs de soins, comme c'est le cas aux États-Unis et dans bien d'autres pays. Je dis cela pour deux raisons.
Premièrement, en tout temps, et surtout lorsque la population vit un stress accru comme dans le cas d'une pandémie, les Canadiens doivent pouvoir compter sur le fait que les principaux organismes de sécurité publique, les services d'incendie par exemple, sont pleinement opérationnels et prêts à intervenir, quelle que soit la situation. Nous n'avons que faire de services d'incendie défaillants, encore moins en période de pandémie.
Deuxièmement, et peut-être encore plus important, la plupart des pompiers sont aussi des premiers intervenants qui, tout comme les intervenants des services de santé de première ligne, sont appelés à agir immédiatement dans des situations d'urgence comme des accidents de la route, par exemple. Ils réalisent le sauvetage initial et l'évaluation et ils fournissent les premiers soins et le traitement primaire.
Pendant une pandémie, ils seront sans doute exposés à des gens souffrant de détresse respiratoire et d'autres malaises. Les pompiers doivent être en mesure d'effectuer en toute confiance leur travail de première ligne, à titre de premiers intervenants et de fournisseurs de soins de santé. Ils doivent avoir l'assurance qu'ils sont en mesure d'y parvenir de façon aussi sécuritaire et humaine que possible. Si les pompiers sont incapables d'intervenir sur la scène d'une urgence publique, alors certaines des personnes souffrant de maladies liées à une pandémie n'arriveront tout simplement jamais dans les salles d'urgence où les médecins et les infirmières les attendent.
Enfin, la motion no 388 porte sur le Code national du bâtiment du Canada. Elle émet l'hypothèse simple et logique que la sécurité des pompiers devrait faire partie des objectifs de ce code. On pourrait s'attendre à ce que ce soit déjà le cas, et de nombreux Canadiens se sont déjà posé la question. C'est le cas aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, mais manifestement pas au Canada, surtout compte tenu de l'évolution rapide des techniques et des matériaux de construction.
Il y a vingt-cinq ans, un édifice ordinaire pouvait brûler pendant environ 15 à 20 minutes avant que l'incendie ne fasse vraiment rage. Il s'agissait évidemment d'une situation urgente, mais les pompiers avaient tout de même un peu de temps pour arriver sur place et sauver les personnes et les biens de l'incendie.
Ce qui prenait 20 minutes il y a 25 ans prend maintenant 3, 4 ou 5 minutes. Il ne suffit pas de déclarer que les normes du code du bâtiment conçues pour la sécurité des occupants assurent également la sécurité des pompiers. Il s'agit de deux concepts différents, pour la raison fondamentale que voici.
Alors que les occupants font de leur mieux pour sortir aussi vite que possible de l'édifice en flammes, les pompiers, compte tenu de la nature de leur métier, y entrent et se rendent au creux du brasier, pour y rester aussi longtemps qu'ils le peuvent afin de sauver des vies et s'attaquer à la source de l'incendie. Voilà pourquoi le code devrait contenir des dispositions relatives à la sécurité des pompiers.
C'est aussi pourquoi le gouvernement devrait revoir le code, de toute urgence, en collaboration avec des pompiers et d'autres experts capables de déterminer les problèmes pressants et de trouver les meilleures solutions possibles.
Voilà. La motion M-388 porte entre autres sur trois mesures bien simples. Premièrement, une prestation abordable pour les familles des agents de la sécurité publique qui perdent la vie ou deviennent handicapés dans l'exercice de leurs fonctions; deuxièmement, un accès prioritaire aux vaccins durant les pandémies pour les pompiers, étant donné leur rôle vital de premiers intervenants et de travailleurs de la santé; troisièmement, l'inclusion de la sécurité des pompiers dans le Code national du bâtiment du Canada.
Ces mesures sont largement appuyées par les pompiers et par la majorité des Canadiens. Elles sont pratiques, modestes, justes et raisonnables. Elles s'inscrivent dans le droit fil des normes internationales. Elles témoignent du respect que le Parlement du Canada voue aux pompiers canadiens.
J'invite tous les députés à appuyer ces mesures durant ce débat et à voter en faveur de la motion M-388 lorsqu'elle sera mise aux voix plus tard cette année.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'intervenir au sujet de la motion qui a été présentée aujourd'hui à la Chambre par le député de .
Cette motion ratisse large et a des répercussions sur le ministère de la Sécurité publique, Industrie Canada et l'Agence de la santé publique du Canada.
La partie a) de la motion, qui relève de Sécurité publique Canada, prévoit la création d’une prestation nationale de dédommagement des agents de la sécurité publique pour contribuer à assurer la sécurité financière des familles de pompiers ou d’autres agents de la sécurité publique — qui ne sont pas définis — qui perdent la vie ou deviennent handicapés de façon permanente dans l’exercice de leurs fonctions.
La partie b) demande que les pompiers et les autres agents de la sécurité publique aient un accès prioritaire aux vaccins et aux autres médicaments en cas de situations d’urgence en santé publique. La mise en oeuvre de cet élément relèverait de la compétence des provinces et des territoires. Tout à l'heure, une de mes collègues examinera ce point de façon plus détaillée.
Les parties c) et d), qui relèvent d'Industrie Canada, prévoient des changements au Code national du bâtiment, notamment dans le but de spécifier que la sécurité des pompiers est un objectif du code et de réviser le code afin de relever les problèmes de sécurité les plus pressants pour les pompiers.
Aujourd'hui, mes observations seront axées sur le volet touchant la sécurité publique, à savoir la création d’une prestation de dédommagement des agents de la sécurité publique.
Notre gouvernement est un grand défenseur de la cause des premiers intervenants, en particulier des pompiers. Les députés sont tous d'accord pour dire que nos pompiers méritent notre respect et notre appui, tout comme nos policiers, nos ambulanciers paramédicaux et les autres intervenants d'urgence ou premiers intervenants.
Sacrifice, bravoure et courage sont les mots qui nous viennent à l'esprit lorsque nous pensons à ces personnes. Chaque fois qu'elles commencent un quart de travail, elles font le choix conscient de risquer leur vie pour sauver la vie des autres, protéger la société et changer un peu le monde. Lorsque le bip ou l'alerte d'incendie se fait entendre, il n'y a pas d'hésitation. Jour et nuit, les pompiers sont prêts à intervenir.
Ils savent qu'ils peuvent s'exposer par moment à un danger extrême, où la vie des citoyens et de leurs collègues ainsi que leur propre vie sont menacées. Ils peuvent aussi vivre d'extraordinaires moments de fierté lorsqu'ils arrivent à sauver quelqu'un et qu'ils sont conscients d'avoir joué un rôle vital. Les pompiers ont la force mentale et le courage nécessaires dans ces moments, et nous leur sommes reconnaissants d'accepter de risquer leur vie pour nous tous.
Nous respectons leur courage et leur professionnalisme. Notre gouvernement appuie fièrement le travail de nos pompiers et des autres intervenants de la sécurité publique au moyen de mesures et de programmes divers mis en oeuvre depuis 2006. Par exemple, dans le budget de 2007, nous avons inclus un don de 2,5 millions de dollars sur cinq ans à l'Association internationale des pompiers pour l'aider à dispenser de la formation sur les matières dangereuses. C'est un investissement qui en vaut la peine et qui a permis aux pompiers et à de nombreux autres premiers intervenants du Canada de bénéficier de milliers d'heures de formation sur les matières dangereuses.
Nous sommes très fiers de dire que, dans le budget de 2011, notre gouvernement a prévu un crédit d'impôt pour les pompiers volontaires qui consacrent au moins 200 heures à cette fonction au service de leurs concitoyens. On compte plus de 85 000 pompiers volontaires au pays, en milieu urbain et rural. Dans ma circonscription, , la population ne serait pas protégée si ce n'était des efforts désintéressés des hommes et des femmes courageux qui acceptent de consacrer bénévolement leur temps au travail de pompier volontaire.
Notre gouvernement prête une oreille attentive aux pompiers. Nous avons bien écouté leur point de vue, et c'est pourquoi nous avons créé le crédit d'impôt pour les pompiers volontaires, par lequel nous les aidons et nous reconnaissons le rôle crucial qu'ils jouent partout au pays.
Nous appuyons aussi les premiers intervenants grâce à l'élaboration de politiques nationales. En outre, nous soutenons le processus consensuel d'élaboration des codes nationaux ainsi que l'établissement de systèmes et de normes d'intervention. Par exemple, le gouvernement a participé activement à l'élaboration de la Stratégie de résilience aux incidents chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et à l'explosif du Canada, qui a été instaurée en janvier 2011. Un plan d'action connexe a aussi été créé. Ce plan établit les lignes directrices applicables aux politiques, et les décideurs de tous les échelons du gouvernement doivent en tenir compte pour prévenir les incidents chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou à l'explosif, s'y préparer, intervenir et se rétablir. Ces lignes directrices protègent nos premiers intervenants, y compris les pompiers.
Nous avons aussi mis en oeuvre, en janvier 2011, la Stratégie d’interopérabilité des communications pour le Canada, ainsi qu'un plan d'action connexe. L'objectif de cette stratégie est clair. Les premiers intervenants en avaient fait la demande, et nous les avons écoutés. Cette stratégie aide les premiers intervenants à répondre rapidement à toute urgence en permettant aux divers services de communiquer plus efficacement. Pour y parvenir, Sécurité publique Canada et les premiers intervenants ont demandé à Industrie Canada de réserver des fréquences à des fins de sécurité publique lors de la vente aux enchères du spectre de 700 mégahertz.
En juin dernier, nous avons annoncé l'attribution initiale de 10 mégahertz à cette fin, et la nouvelle a été très bien accueillie par les premiers intervenants. Nous sommes fiers d'avoir pu mettre l'épaule à la roue. Nous sommes fiers de collaborer avec les premiers intervenants et les pompiers et d'obtenir des résultats concrets.
Le gouvernement est fermement résolu à appuyer nos pompiers et tous les agents chargés d'assurer la sécurité publique. Nous sommes par contre aussi désireux de respecter la Constitution du Canada et les champs de compétence du fédéral, des provinces et des autorités municipales. Le Parti libéral a affirmé en 2005 qu'un grand nombre des mesures que le député de propose aujourd'hui dans son projet de loi d'initiative parlementaire visent plutôt les champs de compétence des provinces. Comme le député le sait certainement, c'est le cas de la création d'une prestation nationale de dédommagement des agents de la sécurité publique.
Comme le savent probablement très bien les députés, les provinces et les territoires disposent déjà d'un cadre législatif en matière de santé et de sécurité au travail et d'indemnisation qui leur permet de verser des prestations aux familles des personnes qui se blessent ou perdent la vie dans le cadre de leurs fonctions. Aux États-Unis, la législation sur le travail relève du palier fédéral, alors qu'au Canada, elle est du ressort des provinces. Souvent, les conventions collectives et les régimes d'assurance collective prévoient des prestations complémentaires à celles touchées au titre de ces programmes d'indemnisation en cas d'accident ou de décès au travail.
Le gouvernement conservateur prend la défense des agents de la sécurité publique qui se trouvent en première ligne, en particulier les pompiers. Toutefois, étant donné le climat d'austérité actuel et comme la notion d'« agent de la sécurité publique » est si vaste qu'il est quasi impossible de définir un montant, on ne peut envisager de créer un fonds de plus de 60 millions de dollars.
Fait intéressant, le député de en avait déjà conscience lorsqu'il était ministre des Finances, et c'est pourquoi il a voté contre la proposition en 2005. Il dit que les circonstances ont changé, mais il faut se rappeler que nous sommes aux prises avec d'importantes restrictions budgétaires et de grande instabilité économique. Je suis très étonnée qu'il change d'avis sans motif crédible. Il doit mieux expliquer pourquoi il juge bon de présenter la motion aujourd'hui, alors qu'il a voté contre en 2005.
Notre gouvernement n'appuiera pas la motion M-388. Comme en témoignent notre bilan et les gestes que nous continuons de poser, nous aidons concrètement nos pompiers à remplir leurs fonctions et nous saluons leur travail bénévole. Par contre, nous ne nous immiscerons pas dans des dossiers qui ne sont pas de notre ressort. Nous respecterons les compétences et les responsabilités fédérales. Les changements proposés dans la motion seraient plus pertinents au palier provincial, et nous ne pouvons pas les soutenir lorsqu'ils concernent des domaines qui relèvent des gouvernements provinciaux et territoriaux.
Par conséquent, je prie très respectueusement les députés de rejeter unanimement la motion. Continuons à travailler dans l'intérêt des pompiers et des premiers intervenants autrement, mais ce n'est pas ainsi que nous y parviendrons.
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Monsieur le Président, j'aimerais féliciter mon collègue de . Je ne le fais pas souvent, même si nous sommes collègues depuis de nombreuses années à la Chambre. Je tiens néanmoins à le faire, dans ce cas-ci, mais j'avoue que c'est parce qu'il présente une motion très similaire à celle que j'ai présentée à la Chambre en octobre 2005. À l'époque, il avait voté contre les pompiers et les agents de la sécurité publique, mais il a visiblement suivi le programme libéral de réadaptation. Voilà pourquoi je le félicite aujourd'hui. Il se rachète aujourd'hui pour son vote d'il y a sept ans qui, à mon avis, était une erreur de parcours.
Il ne fait aucun doute que ces mesures sont nécessaires. La Chambre l'a décidé il y a sept ans lorsque les députés ont voté, à 161 voix contre 112, en faveur de la création d'un fonds d'indemnisation des agents de la sécurité publique. Je félicite mon collègue de . Malheureusement, je ne peux pas féliciter mes collègues conservateurs d'en face, car, à mon avis, ils ont rendu un très mauvais service aux pompiers et aux agents de la sécurité publique du Canada. En effet, bien qu'ils aient voté en faveur de la motion du NPD en 2005, ils refusent obstinément depuis de créer le fonds d'indemnisation des agents de la sécurité publique.
Je le sais, car chaque année, sans exception, les pompiers et les policiers du pays viennent sur la Colline pour parler aux députés. Les pompiers, par exemple, demandent depuis 15 ans que le gouvernement fédéral prenne une mesure fort simple. Tout ce qu'ils demandent, c'est qu'il fournisse un soutien à leur famille s'ils meurent dans l'exercice de leurs fonctions. Est-ce trop demander?
Est-ce trop demander, alors que les conservateurs avaient déclaré, avant même la tenue d'élections fédérales, qu'ils appuyaient le principe d'un fonds d'indemnisation des agents de la sécurité publique — même si sept ans plus tard ils refusent toujours obstinément de respecter leur engagement envers les pompiers?
J'ai ici une autre lettre que m'a envoyée un ministre, sept ans après la tenue du vote. Chaque année, lorsque les pompiers et les policiers se réunissent sur la Colline du Parlement pour demander que nous prenions soin de leur famille, j'écris aux ministres. Cette fois-ci, c'est le qui m'a écrit pour me dire que, bien qu'il apprécie les contributions extraordinaires que font ces premiers intervenants, il ne fera rien pour prendre soin de leur famille. Je paraphrase, mais c'est néanmoins la dure réalité avec laquelle doivent composer les pompiers et les policiers.
Ayant moi-même présenté cette motion à la Chambre il y a sept ans, je sais que le besoin est pressant et bien réel. J'ai parlé à des familles de pompiers et de policiers. On m'a raconté ce qui se passe quand on ne peut pas souscrire une police d'assurance-vie et que ni la province, ni la ville n'offre de soutien. Quand un pompier meurt en service, sa famille doit faire face aux conséquences financières extrêmement difficiles qui en découlent tout en tâchant de se remettre de la perte cruelle d'un être cher.
J'ai parlé à des familles qui ont dû vendre leur maison quand elles ont perdu un être cher, un pompier, mort en essayant de sauver des vies. J'ai parlé à des enfants qui, au lieu d'aller au collège ou à l'université, ont dû accepter un emploi faiblement rémunéré ou travailler au salaire minimum. Ils ont renoncé à leur carrière parce qu'un être cher, pompier ou policier, est décédé et que le gouvernement fédéral ne fait rien pour les soutenir. Ce sont d'effroyables tragédies.
Quand un être cher s'éteint, le choc terrible que subit la famille et la peine intense qu'elle éprouve sont aggravés par la négligence inconcevable du gouvernement conservateur, qui refuse depuis six ans de prendre les mesures que le Parlement lui a demandé de prendre.
Je regrette, mais en dépit de tous leurs beaux discours au sujet de leur volonté de soutenir nos intervenants, nos pompiers et nos policiers, les conservateurs n'auront aucune crédibilité à la Chambre tant qu'ils ne créeront pas le fonds d'indemnisation des agents de la sécurité publique et ne soutiendront pas les familles de ces derniers. C'est ce qu'ils doivent faire.
Il est question d'une somme de 300 000 $. Ce n'est pas énorme, mais cela permettrait à une famille de se débrouiller financièrement malgré la peine immense et le choc épouvantable causés par la perte d'un être cher. Un tel fonds existe aux États-Unis depuis dix ans. Ce fonds viendrait en aide aux pompiers et aux policiers du pays qui ne peuvent pas souscrire une police d'assurance et n'ont pas accès aux programmes provinciaux et municipaux magiques dont le gouvernement aime parler. C'est honteux que le gouvernement conservateur se déleste ainsi de ses responsabilités en disant aux pompiers et aux policiers du pays qu'il ne s'occupera pas d'eux et que d'autres pourront peut-être le faire, d'autant plus que les conservateurs ont adopté une motion dans laquelle ils affirmaient qu'ils soutiendraient les pompiers et les policiers. C'est un manquement au devoir irresponsable et éhonté.
Nos pompiers et nos policiers méritent qu'on instaure une prestation de dédommagement. J'ai entendu les conservateurs dire que c'est une mesure beaucoup trop coûteuse. Le gouvernement ne cesse de répéter la même chose depuis la reprise des travaux de la Chambre: il ne peut pas assurer la salubrité des aliments, car c'est trop coûteux, et il ne peut pas non plus assurer la sécurité des transports, car c'est aussi trop coûteux. Or, c'est le même gouvernement qui est prêt à dépenser 40 milliards de dollars pour acquérir des F-35 dans le cadre d'un contrat sans appel d'offres. Il est tout à fait honteux que le gouvernement gère les finances de notre pays de façon aussi inepte. Notre déficit n'a jamais été aussi élevé, et c'est à cause de grands projets coûteux comme les F-35. Cela n'empêche pas les conservateurs de dire qu'ils n'ont pas les moyens de s'occuper des pompiers et des policiers canadiens.
Les députés de ce côté-ci de la Chambre sont en désaccord. De ce côté-ci, nous sommes d'avis que la motion adoptée en 2005 fait en sorte que tous les députés conservateurs ont l'obligation morale et le devoir de veiller à ce qu'un fonds de dédommagement des agents de la sécurité publique soit créé. Nous croyons que cette promesse doit être respectée. C'est pour cette raison que tous les néo-démocrates appuieront la motion, en espérant qu'elle sera adoptée. Je ne peux pas concevoir que les conservateurs laisseraient tomber une fois de plus les pompiers et les policiers de notre pays. Je crois que ce serait une insulte profonde, et j'espère que les électeurs en feraient payer le prix aux députés conservateurs.
Nous voterons en faveur de la motion. Nous espérons que les conservateurs voteront encore en faveur de la motion et d'un fonds de dédommagement des agents de la sécurité publique, mais surtout, nous espérons qu'après six ans de promesses non tenues et de discours creux, les conservateurs passeront enfin à l'action et veilleront à ce que ce fonds soit mis en oeuvre pour que les familles en deuil puissent pouvoir compter sur une prestation financière pour subvenir à leurs besoins.
Les pompiers et les policiers du Canada ne demandent pas grand-chose. Chaque jour, ils risquent leur vie dans l'exercice de leurs fonctions. Chaque jour, ils espèrent sauver des vies, et la population les appuie, car elle sait que nous avons la responsabilité morale d'aider la famille des policiers et des pompiers qui meurent dans l'exercice de leurs fonctions. J'espère que tous les conservateurs voteront en faveur de la motion, qu'ils respecteront leur engagement et que le mois prochain, un fonds de dédommagement des agents de la sécurité publique aura été mis en oeuvre pour les pompiers et les policiers du Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la motion. Je félicite le député de de l'avoir proposée et de nous donner l'occasion d'examiner la question.
Je dois admettre que certaines observations que j'ai entendues dans ce débat jusqu'à maintenant m'ont surpris et ravi. J'ai été à la fois surpris et heureux d'entendre le député de féliciter le député de Wascana. J'avais été tout aussi étonné de constater que le discours de la secrétaire parlementaire ne renfermait pas les mots « taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars qui nuirait à l'emploi ». Je suis sûr qu'elle s'est fait réprimander par le bureau du premier ministre parce qu'elle n'a pas réussi à les placer.
M. Kevin Sorenson: Merci de l'avoir mentionné, Rodger.
M. Rodger Cuzner: Si je peux être utile...
Cette motion est d'une importance cruciale. Depuis quelques années, l'Association internationale des pompiers s'emploie de façon exemplaire à faire connaître aux parlementaires son point de vue et les problèmes auxquels les pompiers doivent faire face. Chaque semaine, que nous soyons sur la Colline ou à nos bureaux de circonscription, nous rencontrons des groupes et des organisations. Les pompiers sont présents d'année en année. Ils agissent avec professionnalisme quand ils rencontrent des députés. Ils ont connu quelques petites victoires, mais chaque année, leur situation s'améliore tranquillement, un peu comme mes talents au golf. Nous faisons des progrès. Cette motion prouve que leurs efforts des dernières années ne sont pas passés inaperçus. Les pompiers ont toujours persisté dans leurs demandes, car c'est important pour tellement d'entre eux.
Dans le cadre de débats sur les mesures législatives visant les premiers intervenants et les pompiers, on entend souvent dire qu'ils participent activement à la vie de leur milieu. Je viens d'une région assez rurale. Dans ma circonscription, il y a 50 corps de pompiers volontaires répartis dans un certain nombre de petites localités. Ils sont au coeur de la vie de ces localités, comme celles de Dominion, Reserve Mines, Port Morien, Port Hood et Port Hastings. S'il y a un festival ou un événement local ou si quelqu'un a besoin d'aide, c'est vers les pompiers que nous nous tournons.
Tout cela est bien, mais de nombreux organismes locaux font ce genre de choses honorables pour leurs concitoyens. Ce qui démarque ces hommes et ces femmes, c'est le risque inhérent à leur métier. Comme il a été mentionné, ce sont eux qui se précipitent dans les bâtiments quand tout le monde en sort en courant. Ils risquent leur vie pour leurs concitoyens. Pour certains, c'est un emploi et ils en font une carrière, mais, bien souvent, comme dans mon cas, ces gens sont des volontaires. Quoi qu'il en soit, on attend tellement plus d'eux que de toute autre personne dans la collectivité. C'est un travail exigeant sur le plan physique, mental, affectif et spirituel.
Un des aspects de la motion, qui porte sur le code du bâtiment, vise à tenir compte de la sécurité des premiers intervenants dans la conception des bâtiments et des matériaux de construction. Au moins, lorsqu'ils entrent dans un bâtiment, les pompiers sauraient avec quels matériaux il a été construit et quel genre de feu ils devront combattre.
Ce serait un aspect concret de leur travail qui pourrait être réglé par l'adoption de cette motion.
Si les gens ici, à la Chambre, veulent avoir une bonne idée de ce que vivent les pompiers, ils devraient lire le livre de Russell Wangersky Burning Down the House. Je pourrais le prêter à mon ami et collègue du Parti conservateur. C'est une excellente lecture. Cela parle d'un pompier qui avait rêvé d'être pompier toute sa vie. Il est allé à l'Université Acadia et a commencé à y travailler comme pompier volontaire. Il a suivi une formation en plusieurs étapes et est devenu pompier.
Les gens font parfois la distinction entre un pompier volontaire et un pompier professionnel, mais lorsque l'alarme retentit et que le camion roule, on s'attend à ce que les pompiers volontaires connaissent leur affaire. Les pompiers volontaires reçoivent bien souvent une formation analogue à celle des professionnels parce qu'ils doivent être bien formés et prêts à remplir leur fonction lorsqu'ils arrivent sur les lieux d'un incendie ou de tout autre incident.
Dans son livre, Russell Wangersky raconte que tout allait plutôt bien lorsqu'il allait à l'université et qu'il faisait du bénévolat dans la vallée. C'est lorsqu'il est revenu chez lui que les choses ont été très difficiles. Il se souvient d'avoir dû intervenir comme premier répondant lorsque le père de son meilleur ami a fait une crise cardiaque. Il est arrivé sur place et a dû essayer de le ranimer. Les répercussions émotionnelles des situations comme celles-là ne sont pas toujours prises en considération. Lorsque les pompiers, qui sont les premiers répondants, arrivent sur la scène d'un accident de voiture, on peut leur demander de retirer un jeune de 17 ans du pare-brise d'une automobile. Cette scène n'est normale pour personne hormis pour les premiers répondants.
On ne peut qu'imaginer ce que vivent les pompiers sur les plans émotionnel, mental et spirituel lorsqu'ils sont à l'arrière d'un camion qui se rend sur les lieux d'un incendie. Ils peuvent apprendre que c'est une maison qui brûle et que des enfants sont à l'intérieur. On peut imaginer le coeur des pompiers se mettre alors à battre la chamade.
Les premiers répondants doivent faire face à ce genre de situations. C'est quelque chose qu'on n'exige pas des autres citoyens. Voilà pourquoi ils sont dans une catégorie à part. Leur situation est particulière.
La première partie de la motion parle du fonds de dédommagement des agents de la sécurité publique. Les membres de la famille doivent savoir qu'ils recevront de l'aide, une certaine forme de soutien, si quelque chose tournait mal ou ne fonctionnait pas et que le pompier ou la pompière perdait la vie. La moindre des choses serait de réconforter les familles en leur disant que le gouvernement fédéral les aidera et les soutiendra de tout coeur.
J'espère que tous les députés feront un examen de conscience et choisiront d'appuyer la motion.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole au sujet de la motion présentée par le député de . La motion porte sur un aspect auquel le gouvernement accorde beaucoup d'importance: la protection de la santé des Canadiens et le rôle que les pompiers jouent à cet égard.
Aujourd'hui, je parlerai de la partie b) de la motion M-388. La partie b) de la motion demande au gouvernement de reconnaître les pompiers, dans leur rôle vital de premiers intervenants, comme faisant partie intégrante de l’infrastructure essentielle du Canada. Elle demande aussi au gouvernement de reconnaître les pompiers comme des travailleurs de la santé, dans le cadre du Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza, ayant un accès prioritaire aux vaccins et autres médicaments en cas de pandémie ou d’autres situations d’urgence en santé publique.
Avant de commencer, je tiens à remercier le Comité permanent de la santé, qui a adopté une motion visant à entreprendre une étude qui permettra aux Canadiens de mieux comprendre comment les différents paliers de gouvernement administrent leurs listes de priorité des vaccins pendant une pandémie. L'étude aura lieu cette semaine. Si j'ai bien compris, le comité a entendu plusieurs témoins, notamment des représentants des provinces et des territoires, ainsi que des pompiers.
Manifestement, le gouvernement reconnaît le rôle crucial que jouent les pompiers dans la protection des Canadiens. Les pompiers servent nos collectivités et notre pays en faisant preuve d'un dévouement incroyable. Ils mettent leur vie en danger pour protéger les Canadiens.
Le gouvernement et moi-même sommes bien conscients de tout ce que les pompiers font quotidiennement pour notre société. En tant que médecin spécialiste de la chirurgie traumatologique, j’ai vu ces professionnels exercer leur héroïque métier et j’ai malheureusement accueilli les patients qu’ils amenaient à la salle d’urgence.
Wayne McKean, à Blue Mountain, Bob McKean, le chef adjoint à Clearview, Michael McWilliam, le chef des pompiers de Wasaga Beach, Trent Elyea et Carrie et Terry Weatherup, à Everett, toutes ces personnes sont des pompiers volontaires. Elles ont droit au crédit d’impôt pour pompiers volontaires que notre gouvernement a instauré.
Sur le plan de la santé publique, nous avons tous un rôle à jouer pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Les maladies infectieuses, par exemple, ne reconnaissent pas les frontières et elles ne font pas de distinction entre les religions, les cultures, la politique ou les compétences. Elles nous touchent tous, que nous soyons malades ou pas, et notre réaction à ces situations d’urgence doit toujours être de grande portée. Les membres de la collectivité, les entreprises, les écoles, les hôpitaux, les intervenants de première ligne comme les pompiers, les policiers ou les praticiens de la médecine d’urgence comme moi, les fonctionnaires, tous ont un rôle à jouer.
Le rôle du gouvernement fédéral est d’assurer un leadership. Nous travaillons en étroite collaboration avec d’autres compétences pour élaborer des lignes directrices nationales afin de guider l’intervention des provinces, des territoires et des collectivités. Ce sont les premiers intervenants, les hôpitaux, les infirmières, les médecins et les collectivités qui doivent agir les premiers en cas d’urgence dans le domaine de la santé publique. Nos lignes directrices nationales doivent leur ménager suffisamment de latitude pour qu’ils puissent adapter leur intervention en fonction de la situation particulière de la collectivité ainsi que des caractéristiques propres à l’urgence. Je sais de quoi je parle quand je dis à la Chambre que cette latitude est extrêmement importante.
Pour se préparer et intervenir en cas d’urgence, les autorités locales utilisent les ressources dont elles disposent à ce moment, et c’est très bien ainsi. Lorsqu’une situation d’urgence dépasse les capacités locales ou prend de l’envergure, les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral collaborent à l’intervention.
En cas de pandémie, il est nécessaire que le gouvernement fédéral fournisse des conseils et une orientation aux provinces et aux territoires, pour définir des cadres pancanadiens en matière de préparation et d’intervention. Les provinces et les territoires élaborent et mettent en œuvre leurs propres plans en fonction de leurs priorités et de leurs besoins.
Le gouvernement du Canada, par exemple, fournit des lignes directrices pour aider les provinces et les territoires à déterminer la priorité d’accès aux antiviraux et aux vaccins pendant une pandémie de grippe. Les provinces et les territoires se fondent sur nos recommandations pour prendre des décisions en matière de priorité d’accès. Tout cela se fait au niveau local en cas de pandémie.
Nous croyons que nous avons, au Canada, une capacité exceptionnelle lorsqu’il faut unir nos forces pour faire face à une crise. Nous l’avons fait par le passé. Je pense notamment à l’efficacité de notre réaction lors de la pandémie de grippe H1N1, en 2009, quand tous les secteurs du pays se sont mobilisés. Je travaillais alors dans un hôpital et je peux dire aux députés que tous les intervenants ont collaboré de façon extraordinaire.
Une approche uniformisée dans une situation aussi complexe qu’une pandémie ne peut tout simplement pas fonctionner. À l’époque, je travaillais dans deux centres distincts, et notre approche était différente dans ces deux centres. Nous devions faire preuve de souplesse. Nous devions répondre aux besoins locaux. Ces décisions ne peuvent être prises que par les responsables de la province ou du territoire et au niveau local.
Bref, pendant la pandémie de H1N1, il fallait travailler de concert avec les autorités locales, les provinces et tous les autres partenaires pour gérer cette crise de santé publique, en tenant compte de nos liens et de nos rôles communs, et nous y sommes parvenus. Nous avions tiré les leçons qui s’imposaient de l’éclosion de SRAS, en 2003.
Le gouvernement du Canada sait que nous possédons maintenant certains outils. Il nous fallait produire et distribuer rapidement des vaccins. Nous avons constitué des réserves de ventilateurs et d’antiviraux pour appuyer les provinces, les territoires et les municipalités qui déploient ces premiers intervenants, les pompiers et les policiers par exemple, afin que le personnel sur le terrain puisse prendre les décisions nécessaires au moment voulu. Nous savions qu’il nous fallait continuer de renforcer ce plan pour pouvoir le maintenir et l’adapter en temps réel.
Un peu comme les pompiers doivent le faire quotidiennement, les autorités compétentes ont dû tous les jours réagir rapidement aux situations qui se présentaient. Parce que nous avions un plan et des relations en place, nous avons collectivement pu surmonter ces difficultés.
Si l’on compare la situation de 2003 à celle de 2009, on constate que la différence entre les réactions est impressionnante. L’intervention de 2009 était coordonnée. En 2003, certains d’entre nous, sur le terrain, se demandaient vraiment ce qui allait se passer.
Nous avons beaucoup de chance de disposer d’un réseau solide qui lie tous les intervenants avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral.
Dans l’organisation de la santé publique au Canada, le réseau de santé publique représente un outil unique au monde qui nous permet d’améliorer la collaboration entre les différentes autorités, de coordonner les interventions et de travailler de concert afin d’atteindre les mêmes buts, en intégrant la politique et la pratique. Cela nous aide à surmonter les obstacles que pourrait engendrer le partage des compétences en réunissant les diverses autorités à la même table, afin qu'elles se penchent sur les mêmes dossiers de santé publique et communiquent des messages cohérents aux Canadiens, un aspect qui était essentiel à l’intervention en 2009.
Le succès du réseau est en grande partie attribuable au fait qu’il repose sur la notion fondamentale que la santé publique reflète la force de la collectivité. Comme je l’ai dit, nous avons tous eu un rôle à jouer pour réagir à des crises dans le domaine de la santé publique.
Le Réseau de santé publique a permis aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux de mieux planifier et collaborer. Il a appuyé nos processus de prise de décisions en collaboration pour tout ce qui touche l’état de préparation et l’intervention en cas de pandémie, qu’il s’agisse d’investissement dans les réserves de vaccins et d’antiviraux, de capacité d’appoint, de prévention et d'alerte rapide, de recherche, ou d'accès aux données scientifiques essentielles.
La crise du H1N1 a mis à l’épreuve nos capacités d’intervention à tous les niveaux, et notre pays a répondu efficacement. Dès le début de l’éclosion, le gouvernement a choisi de réagir de façon inclusive à l’échelle nationale pour atténuer les risques pour les Canadiens.
Le gouvernement fédéral, les provinces et territoires, les organisations autochtones nationales, les associations de professionnels de la santé, les associations non gouvernementales, la communauté canadienne de la recherche universitaire sur la grippe et les représentants du secteur privé se sont tous mobilisés.
Nous pouvons nous enorgueillir du taux d’immunisation contre la grippe H1N1 au Canada, c’est l’un des plus élevés au monde. Il reflète notre capacité collective d’encourager tous les Canadiens à se protéger contre le virus de la grippe.
Comme je l’ai dit aujourd’hui, il est essentiel que tous les ordres de gouvernement et tous les intervenants conjuguent leurs efforts pour atténuer les effets des pandémies, ces crises qui ignorent les frontières et qui peuvent progresser rapidement.
Le Plan canadien de lutte contre la pandémie d’influenza dans le secteur de la santé, élaboré en collaboration avec les provinces et les territoires, définit les rôles et responsabilités de tous les ordres de gouvernement en cas de pandémie.
La réaction du Canada à la pandémie de grippe H1N1 s’inspirait de ce plan. La mise en œuvre de toute recommandation concernant l’accès prioritaire relèverait des provinces et des territoires. Cela est très clairement indiqué, et je dois dire en me fondant sur mon expérience personnelle qu’il est extrêmement important que ces décisions soient prises par les provinces, les territoires et les collectivités locales. Cet aspect doit être examiné avec soin dans le contexte de la motion.
De plus, les recommandations sur l’accès prioritaire aux vaccins et aux antiviraux doivent reposer sur des principes solides. Il faut absolument cibler ceux qui sont le plus à risque et ceux qui pourraient le plus profiter des vaccins et des antiviraux. Dans certains cas, il s’agira des personnes âgées, des jeunes enfants ou des femmes enceintes. Dans d’autres, ce pourrait être les travailleurs de la santé ou d’autres intervenants de première ligne. Ces recommandations ne peuvent pas être formulées hors contexte. Elles doivent être déterminées lorsque l’on est en présence du patient.
La réaction à la pandémie de H1N1 de 2009 a été généralement efficace, mais le gouvernement s’est engagé à préserver et à améliorer notre capacité de nous préparer à ces situations d’urgence et d’y réagir. Il importe donc de tenir compte des leçons tirées de la pandémie de H1N1.
Divers examens ont été réalisés. Ils manifestent la forte priorité que le gouvernement accorde à notre état de préparation. C’est pour cette raison que la a prié le Comité sénatorial des affaires sociales, des sciences et de la technologie de mener une étude sur notre état de préparation à une éventuelle pandémie.
Pour terminer, je répète que le gouvernement est bien conscient du rôle important que jouent les pompiers dans la protection des Canadiens. Les pompiers font partie intégrante de l’infrastructure essentielle du Canada et le travail qu’ils accomplissent chaque jour leur vaut le respect de tous.
Je voudrais également souligner que le gouvernement fédéral fournit des conseils aux provinces et aux territoires. Ce qui importe le plus, c’est la mise en œuvre locale et les décisions qu’il faut prendre sur le terrain pendant la crise. Ces aspects relèvent des provinces, des territoires et des collectivités. Chacune de ces entités est différente, et nous devons respecter chacune d'entre elles.