Que, vu le scandale de la viande contaminée chez XL Foods et vu que le ministre de l’Agriculture et de l'Agroalimentaire n’a pas retenu la leçon du scandale de la listériose qui a coûté la vie à vingt-deux Canadiens en 2008, la Chambre demande au gouvernement de rétablir la confiance des Canadiens dans le système d’assurance de la salubrité des aliments: a) en révoquant le ministre en exercice et en confiant le portefeuille de la salubrité alimentaire à un ministre capable de rétablir la confiance du public; b) en annulant les compressions budgétaires et en cessant de déréglementer le système d’assurance de la salubrité alimentaire; c) en donnant au vérificateur général l’instruction de procéder sans tarder à une évaluation des procédures et des ressources d’assurance de la salubrité alimentaire et de faire rapport de ses constatations au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
-- Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec ma collègue de .
Je suis heureux de participer aujourd'hui au débat sur la motion de l'opposition. C'est une motion très sérieuse dans la mesure où nous ne prenons jamais à la légère la décision de demander à un ministre de démissionner. C'est une décision qui ne devrait jamais être prise à la légère. Notre parti a beaucoup réfléchi à la question avant de présenter à la Chambre une motion demandant la démission du . Certains pourraient s'interroger sur les raisons nous ayant poussés à agir ainsi.
En quoi consiste le système d'assurance de la salubrité des aliments? Il consiste en une chaîne et, comme nous le savons, celle-ci est aussi forte que le plus faible de ses maillons. Dans le cas qui nous occupe, son maillon le plus faible se trouvait dans une usine de transformation.
Les éleveurs de bovins, les producteurs et les propriétaires de ranch du pays ont travaillé extrêmement fort au cours des dernières années et, même, des dernières décennies, pour avoir une industrie de premier plan qui est reconnue partout dans le monde comme étant la meilleure. Ils ont continué à le faire. Comme les consommateurs qui ont acheté leur viande dans les magasins de détail, ils sont les victimes impuissantes d'une usine de transformation. Il ne fait aucun doute que l'usine de transformation est partiellement à blâmer pour ce qui s'est passé, surtout les personnes qui étaient responsables des systèmes d'inspection et qui auraient dû empêcher une telle situation de se produire.
Nous avons suivi l'évolution de cette crise au fil des semaines. Il y a encore des rappels. En effet, pas plus tard que l'autre soir, l'ACIA a émis un nouvel avis disant qu'un autre lot de viande provenant de l'usine avait dû être retiré des tablettes. Au bout du compte, c'est le ministre qui est responsable de la salubrité des aliments et du système d'assurance de la salubrité des aliments. Il est le seul responsable.
Nous croyons qu'il a failli à la tâche en n'accordant pas au public canadien le même traitement que nous aurions accordé à n'importe qui d'autre. Le 13 septembre, nous avons décidé de cesser les livraisons de viande vers les États-Unis en raison de problèmes de salubrité décelés en partie par les Américains et en partie par le Canada, comme le ministre l'a indiqué à la Chambre.
Il ne s'agit pas simplement du fait que les Américains nous ont demandé de cesser les livraisons. Nous avons pris cette décision parce que nous avons détecté la bactérie E. coli le 4 septembre. Dans les 10 jours suivants, nous avons dit aux Américains que nous ne leur expédierions plus de ce boeuf contaminé. Nous ne l'avons pas fait pour les Canadiens, et pourtant il s'agit là d'un ministre de la Couronne de ce pays. Il ne fait pas partie du gouvernement américain, mais du nôtre. Il doit rendre des comptes à la Chambre, à ses électeurs et au bout du compte à l'ensemble des Canadiens et s'assurer que notre système alimentaire est sûr. Il a échoué lamentablement à ce chapitre.
Nous n'avons cessé de lui adresser des questions, et il a fait certaines déclarations publiques. Sa plus récente, faite à la Chambre hier et au sujet de laquelle il a présenté des excuses, a été de qualifier d'absurde le débat d'urgence. Je ne vois pas pourquoi on qualifierait d'absurde un débat sur une crise de cette ampleur.
Qu'est-ce qui est à l'origine de cette crise? Pourquoi l'ACIA se retrouve-t-elle dans la situation actuelle?
On a beaucoup parlé d'argent, de chiffres et d'autres choses. Ce que l'on sait, toutefois, c'est que le ministre a signé le document détaillant les dépenses liées aux plans et aux priorités de 2012-2013 de l'Agence canadienne des aliments, dans lequel il est indiqué que le budget de l'agence sera réduit de 46,6 millions de dollars.
Je n'ai pas trouvé cela dans un document rédigé par quelqu'un d'autre. Cela figure sous la signature du ministre. Le ministre a approuvé cette réduction du budget de 46,6 millions de dollars. Dans le même rapport, signé de sa main, il a également indiqué que 314 équivalents temps plein, ou ETP dans le jargon des gestionnaires de ressources humaines, seraient éliminés au cours des deux prochaines années. Cela est en totale contradiction avec les affirmations du gouvernement selon lesquelles il y a, net, 700 nouveaux inspecteurs.
Lorsqu'on examine les chiffres absolus, j'ai le regret de dire que, pour 2012-2013, ils sont inférieurs à ce qu'ils étaient il y a deux ans. Je sais que cela ne plaît pas aux gens d'en face, mais les chiffres sont ce qu'ils sont. Lorsque le ministre autorise des compressions de 46,6 millions de dollars, c'est sa signature, et non celle de quelqu'un de ce côté-ci de la Chambre, qui est liée à la décision.
Il est quelque peu prophétique qu'un autre projet de loi d'exécution du budget soit présenté aujourd'hui. Si on examine le budget du gouvernement conservateur, on voit que l'ACIA sera privée de 56,1 millions de dollars à l'avenir. C'est également une réduction qu'a décidée le ministre.
Quels autres mécanismes et attributs du système ont déraillé?
Nous savons que le Système de vérification de la conformité est l'un des piliers du système d'assurance de la salubrité des aliments. C'est un projet pilote qui a été conçu en 2005 et qui était toujours en vigueur en 2008, l'année de la crise de la listériose. Le ministre actuel était déjà en poste à l'époque. En 2008, 22 personnes sont décédées de la listériose et pourtant à l'époque le Système de vérification de la conformité était déjà en place. Ce projet pilote n'a jamais fait l'objet d'une vérification.
Deux comités avaient été créés à l'époque, dont un sous-comité du Comité de l'agriculture de la Chambre qui était chargé d'étudier la crise de la listériose. J'ai eu le grand plaisir de siéger à ce comité et d'examiner la situation. Le gouvernement a également commandé une enquête indépendante, dirigée par Mme Sheila Weatherill qui décida également de concentrer se travaux sur la même chose. Je tiens à souligner que les recommandations du comité et de Mme Weatherill étaient très similaires, à quelques différences près.
Entre autres, Mme Weatherill avait déclaré que le Système de vérification de la conformité devait absolument faire l'objet d'une vérification, pas d'un examen, mais bel et bien d'une vérification, pour deux raisons. Premièrement, c'était un projet pilote et il fallait prouver qu'il avait porté fruits. Selon elle, il fallait s'assurer qu'il avait atteint les objectifs visés et qu'il était conforme aux attentes des gens. Deuxièmement, il fallait définir le montant de ressources nécessaire. Si personne ne sait quelles sont les ressources nécessaires, rien ne sert d'avoir le meilleur système au monde, car il ne répondra pas aux attentes si les ressources sont insuffisantes.
Qu'avons-nous appris? Le gouvernement dira qu'il a mandaté PricewaterhouseCoopers pour examiner cette question. C'est absolument vrai, c'est ce qu'il a fait. Il a procédé à un examen. Permettez-moi de citer Carole Swan, l'ancienne présidente de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Elle a déclaré aux journalistes qu'Agriculture Canada n'avait pas réalisé une vérification traditionnelle. Voici les propos qu'elle a tenus: « Ils n'ont pas effectué une vérification. »
Si l'ancienne présidente de l'ACIA déclare qu'aucune vérification n'a été effectuée, je dois la croire sur parole, car elle était aux premières loges. Elle a reçu le mandat de mener à bien la vérification qui, d'après ce qu'elle a déclaré, n'a jamais été effectuée et a été remplacée par un simple examen.
Dans ce cas, on pourrait croire, à tout le moins, que le gouvernement veuille s'assurer que le système permet bien de vérifier que les installations sont conformes, et qu'il dispose des ressources dont il a besoin, quelle que soit sa capacité. Nous n'en savons rien parce que ce système n'a jamais fait l'objet d'une vérification. Nous ne connaissons pas le nombre d'inspecteurs qui devraient être à l'oeuvre dans les usines de transformation de la viande. Nous ne le savons pas parce que, encore là, ce système n'a jamais fait l'objet d'une vérification. L'examen ne donne que le nombre actuel d'inspecteurs.
C'est pour cette raison que les néo-démocrates sont d'avis qu'il faut tout reprendre depuis le début. On ne peut pas se permettre d'attendre cinq ans avant de procéder à un examen. Quel serait notre point de comparaison? Nous n'avons pas de données de référence. Dans cinq ans, nous les aurions. Il faut les obtenir aujourd'hui pour connaître la situation.
Il faut que le ministre fasse preuve de leadership, ce qui n'est pas le cas actuellement. C'est pour cette raison que la Chambre doit demander au ministre de céder ses dossiers à une personne qui fera vraiment preuve de leadership. Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'une telle situation se produit depuis que le ministre est en poste. Je ne me réjouis pas de demander sa révocation.
Il n'est pas question de mesures à prendre ou de manoeuvres politiques, mais bien de responsabilité ministérielle. Le ministre doit prendre la parole pour dire qu'il comprend la situation et qu'il laisse sa place.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'appuyer la motion de mon collègue de et je le félicite pour son bon travail dans le dossier depuis le début de cette crise relative à la bactérie
E. coli.
Pour me préparer, aujourd'hui, j'ai regardé la chronologie des évènements entourant cette crise. Il y a tellement de délais, tellement de questions sans réponses, tellement de trous et de failles dans cette histoire du , que ce n'était pas une tâche facile.
Rappelons-nous les principaux évènements liés à cette crise. Le 4 septembre, l'ACIA et les États-Unis trouvent en même temps la bactérie E. coli dans le boeuf de XL Foods. Le 13 septembre, le permis américain de XL Foods est révoqué. L'ACIA retire XL Foods de la liste des compagnies qui peuvent exporter aux États-Unis. Pourtant, ce n'est que le 16 septembre que le premier rappel de viande est effectué, et le 27 septembre que le permis d'exploitation de XL Foods est suspendu. Ce sont des délais énormes lorsqu'on parle de la sécurité des Canadiens.
Une chose, entre autres, m'a le plus choquée dans toute cette crise, c'est la façon dont le l'a gérée. D'abord, il s'est tenu loin d'Ottawa et, quand il s'est pointé, c'était pour répéter des lignes préparées qui ne répondaient pas aux questions de la population. Il nous a assurés le 26 septembre qu'aucune viande contaminée n'allait se retrouver sur les tablettes des épiceries. Moins d'un mois plus tard, 15 personnes sont tombées malades.
Comment se fait-il que le ait laissé se vendre de la viande contaminée dans les supermarchés canadiens, mais qu'il soit intervenu pour empêcher l'exportation de la viande contaminée aux États-Unis? Si la viande n'était pas bonne pour nos voisins, comment se fait-il qu'elle était bonne pour nous? Le ministre avait le pouvoir d'agir immédiatement, mais il ne l'a pas fait. Il s'est caché, il n'a pas été transparent et il n'a pas pris cette crise au sérieux.
Aujourd'hui, on découvre que les États-Unis avaient prévenu l'ACIA plusieurs fois ces dernières années de problèmes majeurs chez XL Foods, tels que la mauvaise tenue des dossiers, des installations qui rendaient la contamination croisée facile, de l'équipement retenu par du duct tape et — je préviens les coeurs sensibles — du sang animal qui dégoulinaient sur des produits de viande comestibles.
Si une entreprise pose des problèmes majeurs, le ministre doit agir. Au lieu de sonner l'alarme aussitôt qu'il a appris que les États-Unis avaient des doutes sur la salubrité du boeuf, le a fait preuve d'inaction, ce qui est irresponsable.
C'est pour ces raisons que je me demande ce qu'il en est de la responsabilité ministérielle. Dans le « Guide du ministre et du ministre d’État » de 2011, on peut lire ceci:
Le principe de responsabilité ministérielle [...] exige que le ministre soit présent au Parlement lorsqu'on y aborde ce qui touche aux organismes dont il a la responsabilité et qu'il réponde aux questions. Ce principe exige également que le ministre prenne les mesures qui s'imposent pour régler les problèmes, ce qui correspond au rôle du ministre en ce qui a trait aux organismes en question.
Je ne crois pas que cela décrive les actions de ce ministre depuis 45 jours. C'est pourquoi je me joins à mon collègue de pour demander la démission du .
Cette semaine, j'ai demandé au ministre combien de personnes il avait laissé tomber malades après le 13 septembre, la date où le ministre a protégé les consommateurs des États-Unis en interdisant l'exportation, de l'autre côté de la frontière, de la viande de XL Foods, mais où il a laissé les Canadiens dans le noir.
Il a répondu ceci:
Ce chiffre n'est un secret pour personne. Quinze personnes sont tombées malades. Elles se sont toutes rétablies. Elles sont rentrées chez elles et ont repris une vie normale. Voilà l'aspect positif de la situation.
C'est comme si ce n'était pas grave que des personnes soient tombées malades. Qu'on me permette de décrire les effets d'une infection à la bactérie E. coli: de vives crampes à l'estomac, de la diarrhée, souvent liquide et parfois qui contient du sang, des vomissements et de la fièvre. Cela dure de cinq à sept jours. Ce n'est pas tout: de 5 % à 10 % de l'ensemble des personnes infectées par E. coli et environ 15 % des jeunes enfants et des personnes âgées développent un syndrome qui peut être fatal. Certaines personnes ont des convulsions ou un AVC, et certaines ont besoin de recevoir des transfusions sanguines ou des traitements de dialyse. D'autres doivent vivre avec des effets secondaires comme des dommages permanents aux reins.
Mais bon, je n'ai pas à m'inquiéter puisque le pire n'est pas arrivé. Quelle chance! Il reste que ce n'est pas une façon de prévenir d'autres incidents comme celui-ci, loin de là. Les Canadiens doivent pouvoir avoir confiance dans leur système d'inspection des aliments. Si le n'est pas en mesure de rassurer les Canadiens, il doit laisser sa place à quelqu'un d'autre.
Cette semaine, j'ai demandé au ministre s'il y avait un plan d'aide pour l'industrie bovine. Il y a 2 000 personnes qui ne travaillent plus à l'usine. Depuis, 800 d'entre elles sont revenues à l'usine, mais où est le plan d'aide? Il n'y a encore rien. Le ministre m'a dit qu'il aurait des solutions, mais à l'avenir.
Le NPD propose que le vérificateur général mène immédiatement une vérification sur les procédures en matière de sécurité des aliments et qu'il remette un rapport au Parlement. Nous ne pouvons pas attendre cinq ans pour cette vérification. Il faut la faire tout de suite, afin que les Canadiens aient à nouveau confiance dans le système d'inspection des aliments. C'est une nécessité non seulement pour les producteurs, mais aussi pour les familles qui devraient avoir confiance dans les produits canadiens.
Le vérificateur général a dit qu'il fera un rapport sur le rappel d'aliments au printemps 2013. Nous applaudissons cet effort, car le retraçage est un enjeu important pour les Canadiens.
Nous attendons depuis des années une vérification de la conformité du système d'inspection des aliments, comme le recommandait le rapport Weatherill sur la crise de la listériose, qui a coûté la vie à 22 Canadiens en 2008.
Nous ne nous sommes pas retrouvés dans cette crise par hasard. La responsabilité du va plus loin. Non seulement a-t-il mal géré cette crise, mais il a miné la capacité de l'ACIA de faire son travail et il a augmenté les chances que de tels incidents se reproduisent.
Avec moins d'inspecteurs et moins de ressources, comment les Canadiens peuvent-ils avoir confiance dans le système d'inspection des aliments? Ce qui est arrivé chez XL Foods nous a permis de constater qu'il y a des failles dans le système. Je ne peux même pas imaginer ce qui va arriver lorsque l'ACIA sera encore plus affaiblie.
Chaque fois que l'opposition manifeste son inquiétude, le gouvernement lui répond qu'il a engagé 700 nouveaux inspecteurs, nets, depuis 2006. Ce chiffre est trompeur. Cette affirmation ne mentionne pas que ce total inclut des centaines de personnes dont le travail n'a rien à voir avec la protection des Canadiens contre les produits alimentaires insalubres. Par exemple, le total comprend 200 inspecteurs qui ont été ajoutés au programme sur les espèces exotiques envahissantes, qui est conçu pour garder les organismes potentiellement dangereux à l'extérieur du Canada, et non pour protéger les Canadiens contre les aliments insalubres. De plus, les 170 nouveaux inspecteurs de viande ont été engagés après la crise de la listériose et inspectent uniquement la viande transformée.
En plus de la nécessité d'avoir de meilleures ressources, il faut s'assurer que les inspections sont de qualité et que les entreprises ont une culture de responsabilisation en matière de salubrité des aliments.
Le Rapport sur les plans et les priorités de l'ACIA, signé et déposé par le ministre de l'Agriculture lui-même le 8 mai 2012, indique ceci: « De 2012-2013 à 2014-2015, les dépenses prévues diminueront d'environ 46,6 millions de dollars, et le nombre d'ETP prévu devrait diminuer de 314 ».
C'est le ministre de l'Agriculture qui a approuvé ces coupes budgétaires à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. S'il a le pouvoir de faire de telles compressions, il a aussi le pouvoir de restaurer ce système. C'est sa responsabilité de le faire. Nous demandons sa démission.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de l'importante question de la salubrité des aliments à la Chambre. Bien qu'un tel sujet ne devrait pas servir à des fins politiques, nous voilà en train de débattre une motion hautement politisée, présentée par le NPD.
Ceci étant dit, j'accueille favorablement toute occasion de souligner le bilan positif du gouvernement en matière de salubrité des aliments. Je suis heureux de pouvoir rappeler aux Canadiens la feuille de route déplorable des néo-démocrates pour ce qui est du financement de mesures pour assurer la salubrité de nos aliments.
La motion me permet de rectifier les propos alarmistes de l'opposition sur cette question si importante pour les familles canadiennes.
Dans le dossier de la salubrité des aliments, les consommateurs canadiens demeurent, comme toujours, la priorité absolue du gouvernement. Les Canadiens et les consommateurs du monde entier se fient à l'excellente qualité des aliments canadiens et aux normes de salubrité élevées qui s'y appliquent. La salubrité alimentaire est d'une importance capitale pour les consommateurs canadiens.
C'est pourquoi le gouvernement veille à ce que l'ACIA, soit l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ainsi que l'industrie répondent toutes deux à ces attentes. Nous demeurons déterminés à faire en sorte que les aliments soient sans danger pour les consommateurs. Les Canadiens savent que l'industrie, les organismes gouvernementaux et les consommateurs eux-mêmes ont un rôle à jouer pour assurer la salubrité des aliments, depuis la ferme jusqu'à l'assiette.
Dans l'ensemble, notre système d'assurance de la salubrité des aliments donne de bons résultats. Depuis l'arrivée au pouvoir de notre gouvernement, le nombre de cas de maladie associés à la bactérie E. coli 0157 a diminué de moitié au pays. C'est un bon début. Nous nous efforcerons de réduire ce nombre encore plus.
Depuis mars 2006, nous avons embauché plus de 700 employés d'inspection sur le terrain à l'ACIA, dont 170 inspecteurs des viandes.
Nous avons également doté l'agence d'un financement important, notamment plus de 50 millions de dollars dans le budget de 2012. Ce montant venait s'ajouter à l'investissement de 100 millions de dollars prévu dans le budget de 2011 pour améliorer le système d'assurance de la salubrité des aliments.
Le NPD a beau prôner la salubrité des aliments, il ne joint pas le geste à la parole. Il s'est catégoriquement opposé à chacun de ces budgets et, partant, à nos investissements importants dans l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Or, ce n'est pas parce que le NPD a rejeté ces investissements que ceux-ci n'ont pas été faits. Comment les néo-démocrates peuvent-ils prétendre que le gouvernement n'en fait pas assez alors que, s'ils avaient pu agir à leur guise, l'ACIA n'aurait pas reçu un sou?
Le NPD, et en particulier le député de , est bien connu pour induire les Canadiens en erreur. Le printemps dernier, ce même député a accusé les agriculteurs de vouloir vendre pour la consommation des animaux tués sur la route. Il a dû se rétracter, comme il se doit.
Pendant que l'opposition essaie d'épater la galerie, le gouvernement continue de fournir à l'agence les ressources dont elle a besoin pour protéger les denrées alimentaires canadiennes. Par ailleurs, nous avons donné suite aux 57 recommandations du rapport Weatherill afin de renforcer le système canadien d'assurance de la salubrité des aliments. Nous avons fait des progrès appréciables, mais la situation chez XL Foods montre que nous devons continuer de rendre le système plus solide.
C'est pourquoi, le printemps dernier, à la suite de vastes consultations auprès des Canadiens, de l'industrie et d'autres intervenants, le gouvernement a présenté le projet de loi , Loi sur la salubrité des aliments au Canada, qui vise à renforcer encore davantage notre système. Le Sénat l'a adopté hier soir. J'ai hâte d'en débattre à la Chambre. J'invite tous les députés à examiner attentivement cette mesure législative et à l'adopter sans délai, comme ils ont dit qu'ils le feraient. Il n'y a pas lieu de se faire du capital politique avec une question comme la sécurité des Canadiens; c'est une question cruciale pour les Canadiens et les consommateurs de l'étranger.
Dans cette optique, je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi le député de ne veut pas confirmer son appui à ce projet de loi important. Il en a eu l'occasion ce matin, mais il ne l'a pas saisie. Je l'exhorte à prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour confirmer aux familles canadiennes qu'il va, une fois pour toutes, voter en faveur de l'amélioration de la salubrité des aliments.
La Loi sur la salubrité des aliments au Canada renforcerait et moderniserait notre système d’assurance de la salubrité des aliments pour que les Canadiens continuent d’avoir accès à des aliments sûrs. Il ne s’agit pas d’un exercice de déréglementation. De fait, le projet de loi accroîtrait la surveillance des aliments ainsi que les enquêtes et le contrôle d'application, plutôt que de les réduire. Le projet de loi donnerait à l’ACIA le pouvoir d’exiger de l’industrie des renseignements opportuns et utiles. C’est un aspect important.
Le projet de loi prévoit également l’instauration de systèmes de traçabilité, pour accélérer les enquêtes et les rappels dans les situations comme celle que nous avons connue récemment à XL Foods. La loi proposée améliorerait en outre la surveillance de la salubrité des aliments grâce à l’instauration d’un système d’inspection plus cohérent pour l’ensemble des denrées alimentaires, au resserrement des contrôles sur les importations et au renforcement de la traçabilité des aliments en général. Nous sommes bien conscients qu’il importe de pouvoir suivre de la ferme jusqu’à la table les produits que consomment les Canadiens et, en cas d’incident comme celui-là, de le faire de façon efficace et efficiente. Le pouvoir de réglementation qui est proposé aiderait l’agence à retirer rapidement des étagères les produits rappelés.
Le projet de loi prévoit en outre des amendes qui pourraient atteindre jusqu’à 5 millions de dollars pour les activités délibérées mettant en danger la santé et la sécurité des Canadiens. Les producteurs d’aliments sont légalement responsables de la salubrité des aliments qu’ils mettent en marché. Il leur incombe de prendre les bonnes décisions, et c’est à l’ACIA qu’il revient de veiller à ce que les transformateurs fassent leur travail dans le respect des normes.
Comme je l’ai dit, la réglementation prévue dans le projet de loi permettrait également de veiller à ce que les entreprises fournissent la documentation nécessaire sous une forme facile à comprendre, ce qui réduirait les délais attribuables aux demandes d’éclaircissements.
La Loi sur la salubrité des aliments au Canada renforce évidemment la salubrité des aliments des Canadiens, mais elle vient aussi appuyer l’industrie agricole du Canada, qui rapporte à l’économie nationale plus de 44 milliards de dollars au titre des exportations et qui procure un emploi sur huit aux Canadiens. Elle harmoniserait par ailleurs les systèmes d’assurance de la salubrité des aliments au Canada et relèverait la confiance des pays importateurs à l’égard des denrées alimentaires canadiennes grâce à un système élargi de certification des exportations.
Enfin, pour mieux veiller à ce que les denrées alimentaires importées répondent à nos normes, le projet de loi resserrerait les contrôles imposés aux denrées importées et créerait de nouveaux pouvoirs d’accréditation applicables à tous les importateurs d’aliments. C’est un bon projet de loi pour les familles canadiennes. Il renforcerait et moderniserait notre système d’assurance de la salubrité des aliments et aiderait notre industrie agroalimentaire à maintenir sa contribution à l’économie canadienne.
Pour ce qui est de la motion du député, l’ACIA poursuit ses efforts pour s’assurer que l’usine en cause a adopté les mesures correctives nécessaires et qu’elle les met en œuvre pour prévenir efficacement la contamination à la bactérie E. coli à toutes les étapes de la production. Lorsque l’agence sera convaincue de l’efficacité des mesures de contrôle de la salubrité des aliments à l’établissement 38, elle procédera à un examen détaillé pour déterminer quelles améliorations pourraient être apportées au système canadien d’assurance de la salubrité des aliments.
Les néo-démocrates et les libéraux veulent donner des instructions au vérificateur général. De ce côté-ci de la Chambre, nous respectons son indépendance. En fait, le vérificateur général est déjà investi du pouvoir de vérifier n’importe quel organisme fédéral, y compris l’ACIA. Cela est très important.
Certains des propos tenus par les députés d’en face nous portent à croire qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce qui se passe en cas de rappel d’un produit alimentaire. Je vais le leur expliquer, même s’ils n’aiment pas beaucoup cela. Lorsqu’un produit alimentaire est rappelé ou que le rappel est maintenu, c’est la preuve que notre système de contrôle fonctionne bien. En cas de rappel d’un produit alimentaire, l’ACIA travaille littéralement 24 heures sur 24 pour faire retirer le produit des étagères aussi rapidement et aussi complètement que possible.
L’agence tient à fournir des renseignements exacts et utiles le plus rapidement possible afin de renseigner les membres du public sur les produits qu’ils pourraient également avoir chez eux dans leur réfrigérateur ou leur congélateur.
Nous devons aider les députés d’en face à faire la distinction entre les faits et la fiction. L’opposition cherche actuellement à faire peur aux Canadiens en parlant de compressions dans le domaine de la salubrité des aliments. Nous assurons aux Canadiens qu’il n’y a pas de compressions et qu’il n’y en aura pas. En fait, notre gouvernement a augmenté le budget de l’Agence canadienne d’inspection des aliments d’environ 20 % depuis qu’il a assumé ses fonctions.
L’opposition prétend aussi que nous avons réduit le nombre d’inspecteurs. Comme je l’ai déjà dit, nous avons engagé, en chiffres nets, plus de 700 nouveaux inspecteurs. À l’usine XL de Brooks, nous avons augmenté l’effectif des inspecteurs de 20 % ces dernières années. Nous avons fait tout cela sans la moindre aide de la part de l’opposition. C’est vraiment triste.
Les familles canadiennes doivent connaître la vérité quand il s’agit de salubrité des aliments. Examinons les faits depuis que des problèmes ont été révélés pour la première fois. L’ACIA a découvert la bactérie E. coli dans un produit du bœuf le 4 septembre. Ce produit, qui a été découvert dans une installation de traitement secondaire, provenait de l’usine XL de Brooks. L’agence a pris, à cette date, les mesures nécessaires pour retirer le produit en cause et a continué à agir depuis.
A ce moment-là, rien n’indiquait que d’autres produits étaient touchés. Le jour même, l’ACIA a été informée que le service de salubrité et d’inspection des aliments du département américain de l’Agriculture avait découvert des bactéries E. coli dans un échantillon de parure de bœuf qui provenait de la même usine. Les produits en question ont été détruits.
Je répète qu’à ce moment, rien n’indiquait que d’autres produits étaient touchés ou avaient été placés sur des étagères. C’est la fameuse citation que les députés d’en face continuent à mentionner à tort et à travers. Par conséquent, aucun rappel n’était nécessaire. Tout était sous contrôle.
L’ACIA a immédiatement lancé une enquête complète sur les causes du problème le 4 septembre, et n’a pas cessé d’agir depuis. Dès le début de l’enquête, les inspecteurs ont intensifié la surveillance des opérations à l’usine. A ce moment, rien ne prouvait encore de façon concluante qu’il y avait d’autres produits contaminés, ni que de tels produits se trouvaient en magasin. L’Agence de la santé publique du Canada avait été avertie et avait entrepris une évaluation de concert avec ses homologues provinciaux. Aucun cas confirmé de maladie n’a été signalé avant le déclenchement des rappels. Toutefois, les facteurs de risque étaient examinés et des données étaient recueillies tant par l’ACIA que par l’Agence de la santé publique du Canada.
L’ACIA a agi avec célérité dès que le problème a été découvert. Il a été découvert par nos propres inspecteurs au cours d’essais de routine. Comme mes collègues le savent, XL Foods a assumé l’entière responsabilité et a constamment fait preuve d’un engagement renouvelé à collaborer avec l’ACIA.
La vitesse à laquelle XL Foods reprendra ses opérations normales dépendra exclusivement de sa capacité à démontrer à l’ACIA qu’elle peut produire des aliments sûrs. Nous sommes conscients du fait que la société souhaite reprendre ses opérations aussitôt que possible, mais l’ACIA a la responsabilité de s’assurer que l’usine produira à l’avenir des aliments qu’on pourra consommer en toute sécurité quelle que soit l’équipe de gestion en place. Les consommateurs canadiens ont le droit d’exiger cette garantie, et c’est la responsabilité de l’ACIA de la donner.
Je tiens à corriger une autre fausseté colportée par l'opposition, qui a déclaré que le budget de 2012 prévoyait la réduction de la capacité d'inspection de l'ACIA, ce qui a fait en sorte que cette installation a manqué de ressources. C'est faux, archifaux. Pour ce qui est de l'usine XL Foods en particulier, le nombre d'inspecteurs de l'ACIA a en fait augmenté d'environ 20 %, et non diminué.
En fait, comme je l'ai mentionné, dans le budget qu'il a présenté l'an dernier, le gouvernement a alloué 100 millions de dollars sur cinq ans afin que l'ACIA puisse moderniser l'ensemble de son système d'inspection des aliments. Cela incluait de nouvelles ressources visant à améliorer la façon de mener les inspections, à offrir davantage de formation aux personnes responsables de l'inspection, à accroître la capacité scientifique dans les laboratoires alimentaires ainsi qu'à améliorer la gestion de l'information et à offrir de nouvelles technologies.
Le gouvernement a également continué d'investir dans la salubrité des aliments. Je vais citer quelques exemples d'investissements stratégiques que nous avons faits dans la salubrité des aliments, du début à la fin du processus. Nous avons alloué 6,6 millions de dollars au Conseil canadien du porc afin qu'il élabore le système national de traçabilité du porc, plus de 950 000 $ à ce même conseil pour l'aider à renforcer — pour l'industrie qu'il représente — le Programme de salubrité des aliments à la ferme, et plus de 4,5 millions de dollars pour aider la Canadian Cattlemen Identification Agency à renforcer la traçabilité du bétail.
J'aimerais également ajouter que ces investissements stratégiques nous donnent une excellente idée de ce que l'avenir nous réserve.
Comme les députés le savent, le mois dernier, au Yukon, les ministres de l'Agriculture ont convenu d'investir 3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années dans des programmes proactifs visant à améliorer l'innovation et la compétitivité et à développer les marchés. Cela comprend un soutien continu au développement et au renforcement des systèmes de salubrité des aliments et de traçabilité des aliments.
Le fait est que les consommateurs canadiens et leur famille ont toujours été et continueront toujours d'être la priorité absolue du gouvernement du Canada en ce qui concerne la salubrité des aliments. Que ce soit au moyen du projet de loi , ou des investissements que j'ai mentionnés, le gouvernement continuera d'établir un système d'assurance de la salubrité des aliments de premier ordre qui protégera les consommateurs canadiens.
La motion d'aujourd'hui ne contribue en rien à assurer la salubrité des aliments. Elle est uniquement motivée par des intérêts politiques. J'invite le député de et ses collègues à cesser de faire preuve de partisanerie et à prendre enfin des mesures constructives pour assurer la salubrité des aliments et appuyer l'industrie. Il peut le faire en commençant par appuyer le projet de loi .
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Monsieur le Président, je prends la parole au sujet de la motion proposée, qui arrive juste au bon moment puisqu'elle fait suite au débat d'urgence tenu il y a quelques jours à la demande des libéraux.
Il s'agit d'examiner les responsabilités liées à la salubrité des aliments que consomment les Canadiens. Quand les Canadiens achètent des aliments dans une épicerie réputée ou d'un fournisseur où ils savent que les aliments ont été inspectés et ont reçu l'approbation de l'ACIA, ils doivent avoir la certitude qu'ils ne tomberont pas malades s'ils les consomment. C'est ainsi que le système devrait fonctionner; c'est là que ce situe la responsabilité du gouvernement.
Il incombe à trois entités du gouvernement de veiller à la salubrité des aliments au Canada et d'intervenir s'il y a des cas de maladies d'origine alimentaire ou des problèmes de salubrité alimentaire. Ces trois entités, ce sont le , le et l'Agence de la santé publique du Canada. Elles doivent collaborer et faire le nécessaire pour garantir la salubrité des aliments que nous consommons.
Il existe même un protocole écrit. Dès que la salubrité des aliments est remise en question, dès le premier soupçon de contamination, le protocole se déclenche et fait intervenir les trois entités. Les lignes directrices indiquent très clairement quel est leur rôle et ce qu'on attend d'eux.
Essentiellement, c'est un enjeu qui porte sur la santé et la sécurité des Canadiens et sur leur conviction que le gouvernement, qui est responsable de ces questions, est à l'affût et veille au grain.
Voyons comment le , l'une des personnes responsables de la salubrité des aliments que nous consommons, a traité la situation.
Le ministre a mal géré ce dossier depuis le tout début, et ce, pour de nombreuses raisons. Il ne pouvait pas nous fournir de réponses claires. Il aime intervenir à la Chambre et accuser tout le monde de faire beaucoup de bruit pour rien et de créer de l'angoisse parmi les Canadiens. Mais en fait, les Canadiens s'inquiètent parce qu'ils ne réussissent pas à avoir de réponses, parce qu'on ne leur offre pas de garanties très claires à propos des aliments qu'ils consomment. C'est le coeur du problème.
Les trois entités responsables, l'Agence de la santé publique, la et le , devraient être sur les lieux tous les jours, au besoin. C'est ce qui s'est passé dans la foulée de l'éclosion de SRAS et de la crise de l'ESB: le ministre libéral de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire de l'époque était sur le terrain, tenant les Canadiens informés de toutes les mesures prises. Voilà qui touche au coeur du problème. Non seulement ne nous donne-t-on aucune réponse, mais en plus, on nous cache la vérité. On ne nous a donnés aucune raison expliquant l'absence de réponses et les circonstances qui ont donné lieu à la crise.
Penchons-nous sur les faits.
Ce n'est pas la première fois que le service d'inspection des aliments américain a dû contacter l'ACIA à propos de la salubrité de certains aliments provenant du Canada, notamment le boeuf et le poulet. Il semble que le Canada soit incapable de régler ce problème. Il faut qu'on compte sur l'aide des Américains.
Selon les documents disponibles, au cours des 10 dernières années, le service d'inspection des aliments américain a signalé à plusieurs reprises à l'ACIA des lacunes dans les usines canadiennes de transformation de la viande, dont XL Foods.
Les libéraux étaient au pouvoir lorsque le problème a été signalé en juillet 2003. Nous avons immédiatement rayé XL Foods de la liste, exigeant qu'elle mette ses affaires en ordre. Quant elle l'a fait en 2004, l'usine a été reportée sur la liste.
En 2004, l'ACIA et les autorités compétentes des États-Unis ont décelé de nouvelles lacunes à l'usine. À l'époque, le ministre libéral avait averti l'usine qu'elle avait 30 jours pour les remédier à la situation. Le permis de l'usine a été rétabli en 2005 et tout semblait bien aller.
À l'époque, les autorités américaines se préoccupaient du fait que le Canada ne surveillait pas les tendances et elles s'en préoccupent encore aujourd'hui. Tout le monde sait qu'il y aura toujours de l'E. coli et d'autres contaminants dans les usines de transformation à cause de la nature même du produit. Il faut donc surveiller les tendances.
Des analyses aléatoires devraient constamment être réalisées pour détecter toute hausse soudaine du nombre de super excréteurs au sein du troupeau, puisqu'un tel phénomène entraîne un accroissement subit du taux de bactéries pathogènes E. coli. En théorie, cette surveillance doit se faire de façon régulière. C'est ce que font les États-Unis. Mais pas nous, malgré qu'on nous l'ait demandé. Chez nos voisins du Sud, 75 % des entreprises de transformation assurent un tel suivi. Pas ici. Pourquoi l'Agence canadienne d'inspection des aliments n'a-t-elle pas pris les mesures qui s'imposaient lorsque le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir en 2006 et que les autorités américaines responsables de la salubrité des aliments l'ont avertie que la situation continuait de se produire? Elle n'a rien fait.
En mai dernier, les États-Unis ont reproché à l'agence de ne pas suivre les tendances relatives à l'E. coli et nous n'avons pas été en mesure de leur répondre. Or, nous apprenons maintenant que les autorités américaines ont continué à évoquer la situation et qu'elles ont dû assurer elles-mêmes le suivi, ce qui leur a permis de découvrir, dès le 4 septembre, qu'il y avait des problèmes chez nous et de nous le signaler. Le gouvernement ne faisait pas son travail. Il ne surveillait pas ce qui se passait.
C'est pourquoi il a attendu 13 jours avant de se pencher sur la question, alors qu'il avait été avisé de la situation par les inspecteurs américains le 4 septembre. Pendant ces 13 jours, il n'a même pas cherché à retirer de la chaîne d'approvisionnement les lots qui précédaient et qui suivaient ceux qui étaient contaminés. Lorsqu'il a finalement procédé au rappel le 16 septembre, soit 13 jours plus tard, il ne l'a pas fait non plus. Il s'agit pourtant d'une étape importante du processus de rappel d'aliments. La marchandise expédiée avant et après la date où des produits contaminés sont découverts est rappelée elle aussi pour éviter qu'elle soit achetée par des consommateurs qui l'envoient au réfrigérateur ou au congélateur en toute confiance, croyant que c'est uniquement à partir de la date du rappel que les aliments sont susceptibles d'avoir été contaminés. Cela n'a pas été fait.
Il a fallu deux autres semaines complètes avant que l'usine soit fermée. Pendant cette période, la viande a continué d'être expédiée dans les épiceries, les petites boucheries et ailleurs, avant d'aboutir dans les réfrigérateurs des consommateurs. Les gens ont continué d'en acheter parce qu'ils croyaient, en bons Canadiens, que le gouvernement était aux aguets et que leurs aliments étaient salubres.
J'aimerais que le nous dise pourquoi il lui a fallu deux semaines pour réagir — car nous n'avons toujours pas eu sa réponse —, pourquoi il n'a pas retiré du marché les lots qui précédaient et qui suivaient ceux qui étaient contaminés et pourquoi il a permis que ces aliments se retrouvent dans la chaîne alimentaire, de sorte qu'on ne sait pas précisément où ils sont actuellement. Il ne suffit pas de dire aux Canadiens de bien faire cuire leurs aliments ou, comme l'a dit la secrétaire parlementaire lors du dernier débat, de prétendre que tout ira bien si les gens se lavent les mains. C'est ce genre de choses qu'on nous dit. Il n'est pas question du sens des responsabilités à l'égard des Canadiens. Pas du tout.
C'est le qui a absolument mal géré le dossier. Penchons-nous maintenant sur le rôle de la et de l'Agence de la santé publique du Canada.
Voici ce qui aurait dû être fait. Santé Canada effectue des évaluations scientifiques des risques pour la santé qui, selon ce qu'on en dit, doivent être faites « [...] rapidement et en temps opportun, afin que des décisions appropriées soient prises en matière de gestion des risques pour la santé et d’éviter que des aliments contaminés parviennent aux consommateurs ». Il faut en effet éviter que les aliments contaminés se retrouvent dans les assiettes des Canadiens qui se font cuire un steak sur le barbecue. La citation que je viens de donner était tirée du Protocole canadien d’intervention lors de toxi-infection d’origine alimentaire, qu'on désigne habituellement par son acronyme. Lorsque je parlerai du PRITIOA, les députés sauront que je parle d'un protocole qui a été rédigé, accepté et signé par les trois ministères responsables.
La gestion des risques n'a pas été faite rapidement. Si des mesures ont été prises, elles ne se sont pas du tout rendues jusqu'aux consommateurs. Nous n'en avons pas entendu parler avant le 26 septembre, soit deux semaines plus tard. Les sites Web de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada nous ont soudainement appris qu'il y avait un problème. Entre-temps, 15 personnes étaient tombées malades.
C'est quand une personne tombe malade que la et l'Agence de la santé publique du Canada doivent intervenir. Une seule. Il n'est pas question de décès; il est indiqué qu'il faut qu'une personne tombe malade et qu'il existe des raisons de croire à la possibilité que d'autres le deviennent aussi.
Nous savons que l'entreprise XL Foods traite 40 % des aliments du pays. Nous savons que deux semaines se sont écoulées avant même que le demande un rappel. Nous savons qu'il lui a fallu encore deux semaines, au cours desquelles le problème s'est répandu dans tous les magasins d'alimentation au détail.
Pourquoi la n'est-elle pas intervenue directement? Elle garde le silence. La ministre de la Santé et l'Agence de la santé publique demeurent tout à fait muettes. Elles entrent en scène quand quelqu'un tombe malade et qu'il y a des raisons de croire que la maladie se répandra dans le pays, pas quand un décès survient ou que 25 ou 30 cas sont déclarés; il n'y a pas de chiffre magique. Il est précisé que c'est lorsque la situation s'étend à plus d'une province. Nous savons que l'aliment en question a été expédié dans tout le pays, qu'il ne se trouvait pas uniquement en Alberta. Le mot clé est ici le mot « possibilité », et rien n'explique le silence et l'inaction. Il y a un enfant de quatre ans qui souffre d'une insuffisance rénale. À notre connaissance, 15 personnes sont malades à cause de la bactérie E. coli.
Voici où je veux en venir: si des personnes âgées, de jeunes enfants et des gens immunodéprimés consomment des aliments contaminés, ils sont plus à risque de mourir. Les personnes en santé, elles, peuvent tomber très malade et, espérons-le, s'en sortir. C'est donc un pur hasard que personne ne soit mort. Cela n'a rien à voir avec une bonne gestion. Ce n'est pas parce qu'on s'est bien occupé du dossier. C'est un pur hasard que ceux qui ont mangé de la viande contaminée ne soient pas morts. La a mis du temps à réagir. Elle est restée silencieuse, alors qu'elle était au courant de la contamination.
Dès qu'une personne tombe malade — ne meure pas, mais tombe malade — et que cela dépasse la compétence d'une seule province, l'Agence de la santé publique du Canada devient responsable du dossier, conformément au Protocole canadien d’intervention lors de toxi-infection d’origine alimentaire. Selon le protocole:
Lorsque les organismes de santé publique ou de réglementation des aliments ont été informés de l’existence potentielle d’une éclosion d’intoxication alimentaire d’ampleur multijuridictionnelle, il est nécessaire...
On dit bien qu'« il est nécessaire », pas qu'on « pourrait peut-être ». Je poursuis:
[...] d’examiner l’information disponible et de déterminer si cette information suffit à déterminer l’existence d’une éclosion d’intoxication alimentaire pouvant avoir une ampleur multijuridictionnelle qui nécessite une enquête coordonnée et collaborative et la mise sur pied d’un CCEE.
Le CCEE est un comité de coordination de l’enquête sur l’éclosion.
Le CCEE devrait être activé lorsque l’enquête sur le risque de contamination humaine pouvant toucher plusieurs provinces ou territoires et l’intervention subséquente révèlent que « l’éclosion est ou pourrait être associée à un produit alimentaire distribué à grande échelle ». J'ai lu que l'entreprise XL Foods fournissait 40 % du marché. Je pense bien qu'on peut parler de grande échelle quand des aliments sont distribués aux quatre coins du pays.
Ce que nous disons, c'est que le gouvernement a mal géré le dossier, compte tenu du mandat de la et de l'Agence de la santé publique du Canada. Cette dernière doit prendre les choses en main dès qu'une personne tombe malade, car elle reçoit du financement qui lui permet d'avoir la capacité et les ressources nécessaires pour prendre part immédiatement à une enquête sur une éclosion d'intoxication alimentaire et pour assurer une surveillance et un suivi.
Surveiller et faire un suivi ne veut pas dire se contenter de vérifier où la viande est allée. Il s'agit d'avertir tous les services d'urgence, hôpitaux et professionnels de la santé du pays et de leur demander de signaler immédiatement tout cas de maladie entérique, de trouble abdominal causé par un aliment, de gastroentérite ou peu importe, afin qu'on détermine si ce cas est lié à l'éclosion. C'est en cela que consiste la surveillance. Il n'y en a pas eu en l'occurrence, ou alors personne n'a été informé, y compris les gens qui auraient dû l'être. Voilà un autre exemple de mauvaise gestion du dossier.
Le gouvernement en place n’a-t-il retenu aucune des leçons de Walkerton? Je parle du gouvernement en place, parce que trois des ministres qui occupent actuellement la banquette avant exerçaient des fonctions et assumaient des responsabilités relativement à ce qui s’est passé à Walkerton. Le , le et le étaient en poste. Le rapport sur Walkerton, issu de l’enquête O'Connor, concluait que la crise de Walkerton était survenue parce que le gouvernement avait réduit les inspections des aliments, parce que le gouvernement avait réduit les inspections de la qualité de l’eau et qu’il avait privatisé le système pour faire des économies. C’est de cela que nous parlons. Il faut faire des économies lorsque nous sommes en situation de déficit, mais il faut les faire là où nous savons que nous n’allons pas rendre les gens malades, que nous n’allons pas faire courir des risques aux Canadiens. Est-ce que les conservateurs n’ont tiré aucune leçon de l’éclosion de listériose, en 2008?
Toute l’information se trouve dans le rapport Weatherill, sur l’éclosion de listériose, et le rapport Weatherill disait la même chose que le rapport sur la crise de Walkerton. Il disait qu’il fallait avoir un système de traçabilité, que les trois ministres devaient intervenir, etc. Rien n’a été fait. Quatre ans plus tard, nous avons le même problème parce que le gouvernement a licencié 200 inspecteurs depuis mars dernier. Le directeur parlementaire du budget nous dit que 16 millions de dollars ont été retirés directement du budget de la salubrité des aliments et que l’ACIA a dû absorber des compressions de 56,1 millions de dollars. C’est ce que nous dit le directeur parlementaire du budget; je n’invente rien.
De fait, non seulement le gouvernement n’a rien appris de Walkerton, mais en outre il a ignoré le rapport Weatherill, où il était question de traçabilité. Il n’a pas surveillé les tendances dans tous les régimes d’assurance de la salubrité des aliments, pour repérer les irrégularités et les éclosions. Il n'a rien fait de tout cela. Il a refusé d’écouter les mises en garde que lui ont adressées les États-Unis. Nous, nous avons écouté leurs mises en garde en 2003, en 2004 et en 2005. Nous avons fait des rappels, nous avons retiré des produits et nous avons retiré son accréditation à l’entreprise. Depuis 2006, toutefois, avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur, tout cela est ignoré.
Le ministre nous affirme que tout va très bien et que le gouvernement fait de l’excellent travail. En médecine, même dans le meilleur hôpital au monde, avec tout l’équipement de pointe, avec les médecins, les chirurgiens, les infirmiers et les anesthésistes les mieux formés, une chirurgie peut être menée avec brio, le personnel peut avoir fait de l’excellent travail et avoir utilisé l’équipement le plus perfectionné, mais si le patient meurt, on ne peut pas dire que l’opération est un succès.
Le ministre peut bien dire qu’il a 46 employés, qu’il a 6 vétérinaires, qu’il a ajouté 200 personnes à la liste et que nous avons tout ce qu’il faut. Cela n’a pas fonctionné. L’opération a peut-être été bien menée, mais le patient est mort. Même si personne n’est décédé, nous nous retrouvons devant un échec. C’est ce dont nous parlons: le résultat des efforts déployés. C’est un échec, cela n’a pas fonctionné. Je ne vois pas ce que l’on peut dire de plus. Un échec est un échec. Cela n’a pas fonctionné, nous n’avons pas obtenu les résultats voulus. Je me fiche de ce qu’il y a dans un bloc opératoire ou ailleurs. Si le patient ne survit pas, l’opération n’est pas un succès. Par conséquent, ce n’est pas un succès, et nous n’avons pas de réponse.
Nous avons droit à des commentaires désobligeants, à des remarques sarcastiques, à une attitude dédaigneuse ainsi qu'à de petites insultes gratuites, alors que le et la devraient prendre la parole à la Chambre et présenter des excuses avec humilité. Ils devraient dire qu'ils n'ont pas réussi à faire le travail qu'on attendait d'eux, qu'ils en sont désolés, qu'ils font leur mea culpa et qu'ils s'assureront qu'une telle situation ne se produira plus. C'est à cela que nous nous attendons du gouvernement.
Nous avons vu ce que les libéraux ont fait lorsqu'ils étaient au pouvoir et ont dû faire face à la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine. Le ministre a encaissé les coups, mais cela ne l'a pas empêché d'informer le public. C'est ce qu'on appelle un gouvernement responsable. C'est ce qu'on appelle de la transparence. Cette façon de faire montre qu'on se soucie des mesures qu'un ministère devrait prendre ainsi que des résultats et qu'on ne cherche pas à se cacher sans cesse derrière toutes sortes de déclarations et d'excuses. Une erreur a été commise. Le Parlement doit savoir ce qui s'est produit, tout comme les Canadiens, car la confiance à l'égard de la salubrité des aliments au Canada a été mise à rude épreuve. Et ce n'est pas tout. Cette situation a causé du tort à l'industrie de la transformation des aliments ainsi qu'aux producteurs, qui ne peuvent plus acheminer leurs bouvillons aux usines de transformation. Ils doivent donc payer pour qu'ils demeurent dans les champs. Ils s'aperçoivent également que le prix du grain a augmenté. Cela leur coûte cher.
Nous disons simplement que cette situation nuit à tout le monde parce que le gouvernement n'a pas été en mesure d'assumer ses responsabilités, d'être honnête et de présenter les faits aux gens afin que nous puissions rétablir la confiance à l'égard de notre système de transformation de la viande et que les États-Unis sachent que nous sommes vigilants, car ce n'est pas ce qu'ils pensent de nous pour le moment, et il y a déjà un bon moment que nous ne sommes pas vigilants. Ils doivent nous surveiller comme un parent surveille un enfant récalcitrant qui ne fait pas ce qu'on lui dit de faire. C'est inacceptable. Le silence de la est inacceptable. La réalité, c'est que personne n'est intervenu et n'a donné aux Canadiens l'assurance que l'ACIA appliquera les mêmes normes rigoureuses de salubrité des aliments, car c'est cela que les gens attendent du gouvernement.
Le a déclaré ceci:
Les consommateurs canadiens peuvent avoir l'assurance que l'ACIA appliquera les mêmes normes rigoureuses de salubrité des aliments à l'usine de Lakeside, quelle que soit l'entreprise qui en assure la gestion.
Il a dit « les mêmes normes rigoureuses de salubrité des aliments ». Je dois m'arrêter quelques instants et demander de quelles normes rigoureuses de salubrité il est question. Cela ne m'inspire aucunement confiance. Les mêmes problèmes vont survenir de nouveau.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je remercie mon collègue de , notre porte-parole actuel en matière d'agriculture, pour son travail acharné dans ce dossier. Tout comme dans le cas de l'éclosion de listériose, sur lequel il a travaillé assidûment, il suit la situation actuelle de très près en rencontrant des producteurs et en posant les questions difficiles. Ses employées de soutien, Katie et Rosa, ont rassemblé des renseignements et monté un excellent dossier à notre intention. Je les en remercie.
Ce débat concerne une crise. Quand j'étais porte-parole, j'avais de bonnes relations de travail avec le , et j'en ai encore aujourd'hui. Je pense que je peux lui faire part de mes préoccupations, ce que j'ai fait, tant au sujet des producteurs d'aliments, des producteurs biologiques ou autres, et qu'il en tiendra compte.
Cependant, là n'est pas la question. Son ministère et lui ont commis une grave erreur et c'est pour cela que nous en sommes là aujourd'hui. Jetons un coup d'oeil à la suite des événements que nous avons revus et dont nous continuerons de parler ici.
Le 3 septembre, des tests effectués à la frontière ont révélé qu'une cargaison de boeuf en provenance de XL Foods était contaminée par la bactérie E. coli. Le 4 septembre, des tests effectués par l'ACIA ont révélé la présence de la bactérie E. coli 0517:H7 à l'usine de XL Foods.
Le 7 septembre, on a officiellement demandé à XL Foods de produire rapidement des renseignements détaillés concernant les produits, soit au plus tard le 10 septembre. C'était six jours après qu'on eut constaté la présence de la bactérie E. coli.
Le 13 septembre, l'ACIA a finalement retiré XL Foods de la liste des établissements admissibles à l'exportation vers les États-Unis. Toutefois — il est important et intéressant de le noter —, les produits n'avaient toujours pas fait l'objet d'un rappel au Canada.
Le 16 septembre, on a émis le premier rappel de produits du boeuf. Treize jours après la découverte de la bactérie E. coli par les autorités américaines.
Le 25 septembre, le ministre a dit, et je cite:
XL Foods collabore avec l'ACIA afin d'obtenir les documents nécessaires pour pouvoir recommencer à vendre le plus rapidement possible ses produits sur le marché américain, qui est très lucratif.
Je rappelle qu'aucun produit ne s'est retrouvé sur les tablettes...
C'est ce qu'il a dit, mais le ministère de la Santé et l'ACIA ont déterminé qu'il y avait suffisamment d'indices pour conclure que les steaks achetés au Costco Wholesale d'Edmonton étaient en fait à l'origine de quatre cas de maladie chez des humains.
Le 4 octobre, les représentants de XL Foods ont finalement publié un communiqué de presse et assumé l'entière responsabilité du rappel de viande. Il s'agissait de leur première déclaration.
Un examen de la situation nous permet d'en peser les conséquences. Une conclusion s'impose: le système, comme on l'appliquait à XL Foods, ne fonctionnait pas. J'irais jusqu'à dire que c'est un symptôme d'une maladie grave dont sont porteurs les députés d'en face: la maladie de la déréglementation et de l'autoréglementation par l'industrie.
Le dernier projet de loi omnibus — un véritable cheval de Troie — renfermait une série de dispositions destinées à vider de sa substance le processus d'évaluation environnementale, pour faciliter le projet d'oléoduc Northern Gateway. Il éliminait notamment les dispositions qui assurent la protection de l'habitat du poisson de la Loi sur les pêches, tout cela dans l'intérêt de l'autoréglementation, suivant les principes de déréglementation, de privatisation et de réduction de l'appareil gouvernemental de Milton Friedman, qui, à mon avis, semblent animer le gouvernement.
[Français]
Les compressions budgétaires de l'ACIA doivent être annulées. L'agence doit pouvoir disposer des ressources nécessaires pour remplir son mandat pour les Canadiens, à savoir celui d'assurer la salubrité des aliments dans l'industrie alimentaire.
Les conservateurs ont milité pour une autoréglementation accrue, mais maintenant, les inspecteurs examinent de la paperasse plutôt que de la viande. Les problèmes de notre système de salubrité des aliments sont la conséquence directe de l'incompétence de ce gouvernement, et ce sont les Canadiens qui en paient le prix.
[Traduction]
Le consommateur peut décider, tout de suite ou demain, de ne plus manger de boeuf. De toute évidence, on peut survivre ainsi, car il y a d'autres aliments dont on peut se nourrir. Par contre, un éleveur de bétail ne peut pas se retourner et commencer à produire autre chose, ni aller ailleurs. Une fois de plus, l'agriculteur écope en raison de la surveillance inadéquate du gouvernement et de la négligence de l'industrie. Voilà ce qui s'est passé. Le marché est déjà bien assez difficile pour les éleveurs. Ils n'ont pas besoin de ces nouveaux ennuis.
L'information selon laquelle 700 inspecteurs des aliments ont été ajoutés, net, aux rangs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments est fausse et trompeuse. Ce total englobe des centaines d'employés dont le travail n'a rien à voir avec la protection des Canadiens contre les produits alimentaires posant un risque pour la santé. Par exemple, il inclut 200 nouveaux inspecteurs affectés au programme sur les espèces exotiques envahissantes, lequel vise à empêcher l'introduction d'organismes nuisibles au Canada, et non à protéger les Canadiens contre les produits alimentaires insalubres.
En fait, depuis 2006, hormis pour combler les postes vacants, pas un seul inspecteur du programme d'inspection de l'hygiène des viandes dans les abattoirs n'a été ajouté aux effectifs de l'ACIA. En fait, le nombre d'inspecteurs à l'usine de XL Foods est si faible, et la production, si élevée — on y abat plus de 4 000 bovins par jour —, que la responsabilité d'y surveiller les conditions d'hygiène a été confiée à l'entreprise. En raison des compressions annoncées au printemps, l'ACIA perdra 308 postes, dont plusieurs postes d'inspecteurs des aliments.
Parlons maintenant d'une industrie parallèle, soit l'industrie de la viande chevaline. Certains médicaments pour animaux sont bannis de la chaîne de distribution alimentaire. Dès qu'un animal se fait administrer un de ces médicaments au cours sa vie, sa viande n'est plus propre à la consommation humaine. Environ 80 % des chevaux en Amérique du Nord se voient administrer de la phénylbutazone, aussi appelée « aspirine des chevaux », à un moment ou un autre de leur vie. Il suffit d'une seule dose à une seule occasion et, selon nos lignes directrices, cette viande n'est plus propre à la consommation humaine.
Plus de 50 000 chevaux sont importés des États-Unis chaque année à destination de nos quatre abattoirs de chevaux. Des vérifications sont effectuées sporadiquement, ce qui veut dire que les chevaux ne sont pas tous inspectés. En outre, les tests effectués ciblent le tissu musculaire, alors que les spécialistes disent que ce sont plutôt les reins qui devraient être analysés.
Par exemple, des gens envoient leurs chevaux de course aux États-Unis pour qu'ils soient vendus aux enchères. Ils sont achetés par des abatteurs qui les envoient au Canada dans des conditions horribles, souvent avec des documents falsifiés, puis ces chevaux sont intégrés à la chaîne alimentaire, et la viande est exportée principalement en Europe. Selon les données scientifiques, la phénylbutazone a été associée à des cas d'anémie aplastique chez les enfants et à d'autres maladies. Voilà un autre exemple de ce que je considère comme une surveillance bâclée par l'ACIA. Il ne faut pas se leurrer, on peut rejeter la responsabilité sur la bureaucratie, et c'est ce que j'ai souvent entendu au comité, mais la bureaucratie suit les directives données par le chef politique, c'est-à-dire le ministre. C'est ainsi que notre système fonctionne.
Prenons également l'exemple des OGM. Un récent rapport d'étude intitulé « Mythes et réalités sur les OGM: Un examen des preuves concernant les allégations sur la sécurité et l'efficacité des cultures génétiquement modifiées » fait état du fait que les scientifiques ont notamment découvert que les OGM peuvent être toxiques, allergènes et moins nutritifs que les aliments naturels. Pourtant, le gouvernement ne dit jamais qu'il fait preuve de prudence en se penchant sur ce problème.
En conclusion, j'aimerais citer Bob Kingston, du syndicat représentant les inspecteurs. Il a dit que pendant la période concernée, l'ACIA n'avait pas les ressources nécessaires pour bien comprendre ce qui se produisait à l'usine. Après tout, le ministre avait donné à tous l'assurance qu'il y avait un plus grand nombre d'inspecteurs à l'usine. Il a ajouté ceci:
Il est intéressant de savoir qu'à l'usine de XL Foods, seul un petit nombre d'inspecteurs ont reçu une formation complète sur le [Système de vérification de la conformité].
En conclusion, je considère qu'il s'agit bien d'une crise, et que nous devons aller au fond des choses. Le ministre doit prendre ses responsabilités pour que les Canadiens puissent continuer de se procurer des aliments salubres, et pour éviter que les agriculteurs finissent par subir les contrecoups de cette situation à cause de la fermeture d'une autre usine n'ayant pas tenu compte soit des préoccupations du syndicat à l'égard de la salubrité, soit de la nécessité de mettre en place des mesures de surveillance de la salubrité.
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Monsieur le Président, tout d'abord, j'aimerais souligner le travail de mon collègue de . Il a géré ce dossier de façon très professionnelle. Il a effectué des recherches poussées et nous a tous tenus informés.
Il n'est pas facile de demander la démission d'un ministre. Ce n'est pas quelque chose qu'on prend à la légère. Nous sommes toutefois saisies d'une motion qui dit:
Que, vu le scandale de la viande contaminée chez XL Foods et vu que le ministre de l’Agriculture n’a pas retenu la leçon du scandale de la listériose qui a coûté la vie à vingt-deux canadiens en 2008, la Chambre demande au gouvernement de rétablir la confiance des Canadiens dans le système d’assurance de la salubrité des aliments: a) en révoquant le ministre en exercice et en confiant le portefeuille de la salubrité alimentaire à un ministre capable de rétablir la confiance du public...
Nous n'avons pas mâché nos mots; j'aimerais passer les antécédents en revue.
Le même était en poste durant la crise de la listériose en 2008. On aurait pu croire, étant donné toutes les recommandations formulées dans la foulée de la crise pour éviter une autre catastrophe semblable, que le ministre se serait affairé à y donner suite en priorité. Évidemment, il ne l'a pas fait puisque la santé publique est à nouveau compromise plusieurs années plus tard.
Le ministre a du mal à prendre son portefeuille au sérieux. Lorsque 22 Canadiens ont perdu la vie durant la dernière crise, il faisait des blagues. Je suis enseignante; quand quelqu'un commet une erreur, je m'attends à ce qu'il en tire des leçons. Cependant, les Canadiens ne peuvent pas continuer de donner au ministre de nouvelles chances d'apprendre de ses erreurs, car il met la vie des Canadiens en danger. Ce n'est tout simplement pas acceptable.
Il a fallu 14 jours avant que le ministre réagisse, après que les Américains aient entamé le rappel et nous aient avertis de l'existence du problème. Ça lui a pris tout ce temps-là pour procéder à un rappel important.
Comme le savent les députés, il s'agit du plus grand rappel de boeuf de notre histoire. Il y a plus de 15 cas de contamination à l'E. coli liés au boeuf provenant de l'usine de transformation de la viande d'XL Foods en Alberta, et l'agence a rappelé 1 800 produits du boeuf. Le rappel concerne chaque province et territoire, 40 États américains et 20 autres pays.
Le plus étonnant dans tout cela, c'est que le a laissé le portefeuille dans les mains du ministre. J'en suis totalement médusée.
Pire encore, avec tout ce que nous savons, le ministre refuse d'assumer sa responsabilité ministérielle et de démissionner. Il incombe donc à l'opposition de mettre les choses en branle.
Nous nous inquiétons beaucoup, non seulement pour les agriculteurs et les personnes qui ont élevé ces boeufs, mais aussi pour les employés en Alberta. Des communautés entières sont dévastées.
Compte tenu de tous ces facteurs, les gens d'un peu tous les milieux pourraient croire que le ministre interviendrait. Au lieu de cela, le 1er octobre, le ministre, qui n'avait pas retenu la leçon de la crise de 2008, a affirmé ce qui suit au club Rotary de North Battleford.
Y a-t-il une flambée épidémique d’E. coli? Il appert qu'il n'y en a pas.
En fait, le nombre de cas d'E. coli a baissé de 40 % par rapport à il y a trois ans, ce qui est une merveilleuse nouvelle. Cette réduction est attribuable au fait que nous faisons plus d'essais, que ces essais sont de qualité supérieure et que l'industrie fait un bien meilleur travail.
Ce qui est le plus troublant, ce sont les propos qui ont été tenus par le ministre alors que les Américains nous avaient déjà demandé d'arrêter nos livraisons de boeuf en raison de la présence d'E. coli et que nous savions que nous avions des cas d'E. coli au Canada. Voici ce que le ministre a affirmé.
Nous avons mangé du délicieux boeuf canadien. Je ne sais pas d'où il vient, et je m'en fiche. Je sais qu'il est bon et qu'il ne présente aucun danger. Vous devez le manipuler et le faire cuire correctement. Nous avons effectivement repéré certaines anomalies...
Ce sont des propos complètement irresponsables.
C'est le même ministre qui n'était pas présent pour répondre aux questions durant le débat. En ce moment, nous avons besoin d'un ministre qui joue franc jeu et qui peut rassurer la population en montrant qu'il maîtrise la situation. Au lieu de cela, nous avons un ministre qui faisait des blagues sur la crise d'E. coli et qui a dit aux Canadiens qu'ils pouvaient manger de la viande sans danger s'ils la cuisaient bien et, comme un autre ministre l'a affirmé plus tard, s'ils se lavaient les mains.
C'est tout à fait scandaleux.
Comme je l'ai dit, si c'était le premier incident et que le ministre venait d'être nommé à ce poste ou qu'il ne connaissait pas grand-chose sur ce dossier et était en période d'apprentissage, nous aurions pu lui donner une chance. Toutefois, c'est le même ministre qui, en 2008, a fait des blagues sur une autre crise. Je suis sûre qu'il a été réprimandé à l'époque, mais il n'en a pas tiré de leçon, et il n'a pas pris de mesures pour régler les problèmes qui avaient été soulevés.
Parlons maintenant des inspections des aliments qui sont effectuées à l'usine de XL Foods. Nous savons d'abord que c'est une énorme usine de transformation de la viande. Selon ce qu'on m'a dit, elle représente l'équivalent de nombreux pâtés de maisons. Je n'y ai pas été, mais, après ce que j'ai lu, je suis quand même très impressionnée par sa taille.
Nous avons, en grande partie, confié à l'entreprise XL la responsabilité de la supervision de ses activités. Je regrette, mais le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer dans l'inspection des aliments.
La centrale 401 des TUAC a soulevé des préoccupations majeures dans son rapport du 10 octobre, notamment: la vitesse excessive de la chaîne de production; l'augmentation de la vitesse des convoyeurs à courroie dans le but d'accroître la production; le manque de formation adéquate et le fait que, même si on a appris aux employés à stériliser les couteaux entre chaque découpe, ils n'y sont pas encouragés car cela ralentirait la production.
Je souligne également qu'un tiers des employés de cette usine sont des travailleurs étrangers temporaires et que, en conséquence, il y a un roulement énorme de personnel. En raison de la grosseur de l'usine, je m'inquiète de la formation donnée aux employés et des investissements faits dans ce domaine.
Quoiqu'il en soit, je reviens sur la raison de notre présence ici aujourd'hui. Elle est très simple: nous ne voulons pas qu'un tel désastre se reproduise. C'est la deuxième fois que le ministre responsable de ce portefeuille est aux prises avec un désastre d'envergure. Il est temps qu'il assume ses responsabilités et admette qu'il n'a pas tiré de leçons de la crise de 2008. Il a échoué cette fois-ci et doit démissionner.
:
Monsieur le Président, merci de me permettre de me prononcer sur la motion, aussi insensée soit-elle. Je répète ce qu'a dit aujourd'hui le : notre gouvernement n'appuie pas la motion et en rejette totalement la prémisse.
Je m'attarderai d'abord à corriger certaines des nombreuses faussetés que véhicule l'opposition dans le dossier d'XL Foods.
Je précise avant tout que l'Agence canadienne d'inspection des aliments a pris des mesures dès le 4 septembre pour circonscrire la distribution de produits contaminés à la bactérie E. coli et ne ménage aucun effort depuis dans ce dossier. Elle continue à prendre des mesures exhaustives en réponse à la situation actuelle. L'agence s'appuie toujours sur des preuves scientifiques probantes et demeure résolue à protéger les consommateurs.
[Français]
Ces décisions sont fondées sur des données scientifiques probantes et précises, de même que sur une approche prudente, afin de protéger les consommateurs. Cependant, les preuves scientifiques ne sont pas instantanées. L'agence agit dès qu'on lui signale un problème, afin qu'elle puisse communiquer à la population des renseignements ponctuels et exacts au fur et à mesure, des renseignements qui seront utiles aux consommateurs pour les éclairer dans les mesures et les décisions qu'ils prendront.
Depuis que l'ACIA a détecté la présence de la bactérie E. coli le 4 septembre dernier à l'entreprise de transformation de l'Alberta, elle a agi sans hésitation pour protéger les consommateurs. L'agence a immédiatement lancé une enquête approfondie, qui a permis de découvrir des lacunes à l'usine de XL Foods.
[Traduction]
L’examen approfondi des activités de l’usine a en fait permis à l’agence de conclure qu’un ensemble de lacunes a probablement joué un rôle. Dès que l’Agence canadienne d'inspection des aliments a relevé ces problèmes, l’entreprise a commencé à rappeler les produits, et nous en avons informé la population. Nous sommes pleinement conscients que les consommateurs s’attendent à ce que les aliments qu’ils achètent sur les tablettes de leur épicerie soient sans danger.
[Français]
L'ACIA s'efforce de répondre à cette attente jour et nuit. Lorsqu'un problème survient, l'agence s'efforce de cerner les produits visés et informe les consommateurs. Elle mène une enquête transparente et publie les renseignements sur son site Web dès qu'ils sont connus. Les citoyens peuvent aussi s'inscrire pour recevoir encore plus rapidement, par courriel ou sous forme de gazouillis, de l'information concernant les rappels et les incidents relatifs à la salubrité des aliments.
[Traduction]
Dans une enquête du genre, c'est la rigueur du processus, de l’échantillonnage, de l’analyse et des entrevues qui permet de mettre en lumière les faits. L’agence ne peut pas agir en l’absence d’une preuve claire; toutefois, lorsque les faits sont connus, nous les communiquons à la population.
Toute l'information est accessible sur le site Web de l'agence, à www.inspection.gc.ca. J'invite les députés, les journalistes et la population à aller consulter la chronologie des événements et la foire aux questions, qui devraient dissiper certains malentendus et déboulonner les mythes que véhicule l'opposition.
J'en viens à un autre mythe propagé par l'opposition à propos de prétendues réductions budgétaires à l'égard de la salubrité des aliments. Il n'y a rien de plus faux. Aucune réduction budgétaire visant l’Agence canadienne d'inspection des aliments n’aura une incidence sur la salubrité des aliments au Canada. En fait, depuis mars 2006, notre gouvernement a embauché plus de 700 inspecteurs supplémentaires, ce qui représente une hausse de plus de 20 %. Les inspecteurs continuent et continueront d’inspecter les produits alimentaires pour s’assurer que ces derniers respectent les exigences réglementaires du Canada.
Voici quelques exemples d'investissements que nous avons faits depuis notre arrivée au pouvoir pour assurer la salubrité des aliments. En 2007, nous avons investi 223 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en oeuvre le Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation. En 2009, nous avons investi 75 millions de dollars sur trois ans pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport de l'enquêteuse indépendante. Le budget de 2010 prévoyait 13 millions de dollars sur deux ans pour l'embauche d'inspecteurs supplémentaires. Le budget de 2011 prévoyait 100 millions de dollars sur cinq ans pour la modernisation des inspections. Le budget de cette année prévoit 52 millions de dollars sur deux ans pour assurer la salubrité des aliments, et malheureusement, l'opposition a voté contre cette mesure.
En additionnant tous ces investissements, on se rend compte que le financement de l'ACIA a augmenté de quelque 20 % depuis que nous avons formé le gouvernement en 2006. Il n'y a que le NPD qui appelle une hausse de 20 % une compression budgétaire. C'est évidemment ce même parti qui a proposé une taxe sur le carbone de 20 milliards de dollars dans sa plateforme électorale pour ensuite nier catégoriquement qu'il souhaite imposer une taxe aux Canadiens.
Cela étant dit, j'aimerais profiter de l'occasion pour souligner les mesures prises par le gouvernement pour mettre à jour les lois sur la salubrité des aliments au Canada. Cette initiative est particulièrement urgente en raison de l'important rappel de produits de boeuf en cours.
J'aimerais prendre quelques minutes pour informer la Chambre de certains aspects du nouveau projet de loi sur la salubrité des aliments au Canada.
D'abord, j'insiste sur le fait que le projet de loi vise à améliorer et à moderniser la surveillance de la salubrité des aliments.
[Français]
Ce projet de loi renforce la capacité du Canada à rappeler les aliments qui présentent un risque pour la santé et confère à l'ACIA le pouvoir de mettre en place un système de traçabilité par les producteurs d'aliments.
Un système de traçabilité permettrait à l'ACIA de retracer plus rapidement les produits présentant un risque pour la santé et de les retirer des tablettes sans en omettre.
De plus, il existe un pouvoir de réglementation qui permettrait à l'ACIA de déterminer la méthode de tenue de registres des producteurs d'aliments, et qui forcerait ces derniers à remettre le registre à une date limite.
Comme on peut l'imaginer, les producteurs tiennent actuellement le registre à leur façon et de manière plus ou moins détaillée. Certains préfèrent utiliser des classeurs, d'autres des programmes informatiques, bref, il y a une grande diversité de formats. Si l'ACIA pouvait savoir, au préalable, à quoi ressembleraient les registres et quels renseignements normalisés ils devraient contenir, cela accélérerait grandement les enquêtes qui s'effectueraient plus en douceur.
Avec ce projet de loi, le gouvernement pourrait exiger de l'industrie la remise des registres dans un format particulier, afin de permettre à l'ACIA d'intervenir plus rapidement en cas d'éclosion de maladies d'origine alimentaire.
Cette mesure législative permettrait d'instaurer un régime d'inspection des aliments unique et uniforme au Canada. Ce type de régime simplifié permettrait aux inspecteurs d'être plus efficaces et d'alléger le fardeau des producteurs et de l'industrie. Il permettrait, en outre, aux entreprises de mieux comprendre les attentes du gouvernement à leur égard, tout en garantissant à la population canadienne que tous les aliments sont assujettis aux mêmes normes, et ce, peu importe le produit.
[Traduction]
Pour assurer la salubrité des aliments, le Canada s'est d'abord doté d'un cadre réglementaire rigoureux. Les activités d'inspection des aliments ont été harmonisées lorsque l'ACIA a été créée, en 1997. Il est maintenant temps d'harmoniser les mesures du cadre législatif que l'ACIA doit appliquer. Il est maintenant temps d'améliorer notre cadre législatif pour que les Canadiens bénéficient d'un système de salubrité des aliments encore plus efficace, adapté, rationalisé et transparent, et qui facilite davantage la reddition de comptes.
Ce projet de loi permettrait de mettre en place une réglementation plus rationnelle et efficace. Il permettrait aussi de renforcer, de moderniser et de consolider les pouvoirs actuels en matière d'inspection et d'application de la loi en ce qui concerne les aliments. Il est temps que l'opposition apporte sa contribution.
[Français]
De nouvelles dispositions législatives sont nécessaires pour que le Canada tienne compte des nouvelles technologies et des réalités de la production alimentaire du XXIe siècle. Le contexte de la salubrité des aliments est plus complexe aujourd'hui qu'il y a 10 ans à peine. Il nous faut des outils efficaces pour bien gérer les risques d'aujourd'hui et pour mieux protéger les Canadiens contre les aliments insalubres.
Les modes de vie des consommateurs changent. Ils évoluent en raison des progrès de la science et de la technologie, qui apportent des modifications aux processus de fabrication des aliments.
Ce sont les pratiques exemplaires internationales, les nouveaux outils scientifiques et le développement des systèmes de salubrité des aliments qui ont orienté la décision du Canada de renforcer son régime d'inspection fondé sur les risques. Le projet de loi va dans cette même direction.
Les consommateurs veulent des lois à jour sur la salubrité des aliments, et nous reconnaissons depuis longtemps la nécessité d'une modernisation à cet égard.
Des groupes de consommateurs, des producteurs et des représentants de l'industrie ont déjà effectué des démarches en ce sens auprès du gouvernement. Plusieurs tentatives ont été effectuées au cours des 10 dernières années afin que ce travail soit fait.
[Traduction]
Dans le discours du Trône, le gouvernement s'est engagé à présenter un projet de loi afin de protéger les Canadiens des aliments insalubres. En présentant ce projet de loi, le gouvernement respecte la volonté des Canadiens.
Le gouvernement s’engage de plus à veiller à ce que les familles disposent de l’information nécessaire pour faire des choix éclairés, et à ce que ceux qui produisent, importent ou vendent des produits de consommation au Canada répondent de la sécurité des Canadiens.
Le projet de loi est exhaustif et bien équilibré. Il répond directement au désir des Canadiens, qui souhaitent une protection plus uniforme et plus efficace de l’approvisionnement alimentaire. Le regroupement des lois sur les produits alimentaires fera en sorte que tous les aliments seront régis par un ensemble de règles uniformes et rigoureuses.
Voici ce que les gens disent au sujet du projet de loi sur la salubrité des aliments au Canada.
La PDG de Produits alimentaires et de consommation du Canada, Nancy Croitoru, a déclaré ceci: « Nous accueillons favorablement et appuyons fermement les mesures énergiques prises par le gouvernement fédéral pour moderniser les lois canadiennes en matière de salubrité des aliments. »
Le directeur général de la Coalition canadienne de la filière alimentaire pour la salubrité des aliments, Albert Chambers, considère que le projet de loi dotera « le Canada d'un système de protection de la salubrité des aliments constituant un avantage dans l'environnement réglementaire mondial, qui évolue rapidement. »
Voilà l'opinion des consommateurs et des experts. Et qu'est-ce que les néo-démocrates ont affirmé, jusqu'à ce qu'ils se convertissent à la dernière minute, il y a environ deux semaines? Le député de a déclaré au journal le Western Producer qu'il s'opposait au projet de loi.
Il s'agit d'une autre réaction impulsive de la part des néo-démocrates, qui s'opposent à tout, sans d'abord faire leurs devoirs et sans lire le projet de loi. C'est ce même député qui a dit que l'ACIA permettrait que des animaux écrasés se retrouvent dans la chaîne alimentaire du Canada. Il n'a aucune crédibilité en matière de salubrité des aliments.
[Français]
Le Canada n'est pas le seul pays qui modernise ses lois sur l'alimentation. Aux États-Unis, le président a ratifié la loi sur la modernisation et la salubrité des aliments le 4 janvier 2011. Cette loi américaine énonce les exigences liées aux installations alimentaires américaines et étrangères, ainsi que le rôle de la Food and Drug Administration jouera quant à la fréquence des inspections, l'évaluation des contaminations d'aliments et le renforcement des capacités du gouvernement américain et des administrations locales.
La nouvelle loi américaine donne des pouvoirs en plus à la FDA pour prévenir les maladies d'origine alimentaire.
[Traduction]
Le Canada dispose déjà d’un solide système d'assurance de la salubrité des aliments; cependant, une occasion unique de l’améliorer se présente. Une fois modernisée, la loi donnera des pouvoirs accrus permettant de prévenir les maladies d’origine alimentaire dans notre pays.
Le projet de loi sur la salubrité des aliments au Canada est nécessaire pour que nous puissions donner suite aux recommandations du rapport de l'enquêteure indépendante sur l'éclosion de listériose en 2008. Le rapport indiquait clairement qu'un renouveau législatif s'imposait pour que le gouvernement puisse remplir pleinement son mandat et répondre aux attentes des Canadiens. Le gouvernement conservateur s’est engagé à appliquer les 57 recommandations de l’enquêteure indépendante. Le projet de loi est le dernier élément qui manquait pour respecter cet engagement.
L'industrie canadienne réclame depuis longtemps une disposition qui interdirait à une personne de trafiquer, de menacer de trafiquer ou de prétendre trafiquer des produits alimentaires.
Le gouvernement doit également pouvoir sévir directement contre les auteurs de canulars. La diffusion de faux renseignements entraîne une peur inutile dans la population à propos de certains produits et peut être économiquement dévastatrice pour le producteur du produit visé. Le projet de loi nous donnerait les moyens de réagir beaucoup plus rapidement aux canulars et de les signaler à la population.
Par le passé, les efforts de modernisation de la législation ont porté sur les lois relatives à la santé animale, à la protection des végétaux et aux aliments. Le projet de loi dont la Chambre est actuellement saisie traite uniquement des aliments, et ce, parce que la salubrité des aliments est l’une des plus grandes priorités du gouvernement conservateur.
En ce qui a trait à l'usine de XL, le gouvernement a été très clair. Elle rouvrira ses portes seulement lorsque l'Agence canadienne d'inspection des aliments aura établi que ses activités ne représentent plus aucun risque. La confiance des consommateurs est essentielle pour l’industrie du bœuf du Canada, et c’est pourquoi nous n’accepterons aucun compromis en matière de salubrité des aliments au pays.
En fait, le gouvernement accorde une telle importance à l'adoption du projet de loi sur la salubrité des aliments au Canada que, ce matin, le a cherché à obtenir le consentement pour que la mesure législative soit renvoyée immédiatement au comité. Mais l'opposition a refusé d'appuyer cette initiative positive. Les gens d'en face préfèrent que le projet de loi croupisse à la Chambre plutôt que de passer à l'étape suivante.
[Français]
De plus, au sujet des inspecteurs, il n'y a absolument aucun argument qui permette de confirmer qu'il n'y avait pas assez d'inspecteurs à l'usine en raison des compressions budgétaires. Cette affirmation est complètement fausse.
[Traduction]
L'ACIA a confirmé qu'à l'usine en question, il y a 46 de ses employés à temps plein: 40 inspecteurs et 6 vétérinaires. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, il n'y a pas eu de compressions de personnel. Au contraire, le nombre d'employés de l'ACIA à l'usine de XL Foods a sextuplé au cours des dernières années. Ces inspecteurs sont responsables des mesures d'inspection et de surveillance systématiques qui s'appliquent en tout temps à l'ensemble des activités de l'usine lorsqu'elle fonctionne.
Par ailleurs, nous administrons un système de rappels très efficace visant à protéger et à informer la population par le dépistage, l’identification et le travail auprès des détaillants pour retirer les produits du marché lorsqu’un problème survient. En fait, une étude réalisée récemment par l'Université de Regina a révélé que le système de rappels canadien était l'un des meilleurs parmi les pays de l'OCDE.
[Français]
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de leçons à tirer de ce qui s'est produit, et je suis sûr que l'ACIA, l'industrie de l'emballage de la viande et tous nos partenaires en matière de salubrité des aliments mettront en pratique les leçons qu'ils ont apprises.
Tout au long de l'enquête sur la salubrité des aliments, l'ACIA a continué d'assurer une présence très forte à cet établissement, comme elle le fait dans tous les établissements agréés par le gouvernement fédéral afin de vérifier que les procédés et les pratiques de l'industrie réduisent au minimum les risques de contamination.
L'ACIA est prête à continuer de travailler en étroite collaboration avec XL Foods et à terminer son évaluation de l'établissement 38. La vitesse à laquelle XL Foods reprendra ses activités normales dépend entièrement de la capacité de l'entreprise à produire des aliments sains puisque la priorité absolue de ce gouvernement est la salubrité de l'approvisionnement alimentaire. Bien qu'elle reconnaisse que l'entreprise aimerait reprendre ses activités normales le plus rapidement possible, l'unique responsabilité de l'ACIA envers les consommateurs dans ce dossier est de s'assurer que l'établissement peut produire des aliments sains.
J'espère que le projet de loi sur la salubrité des aliments au Canada sera adopté rapidement à la Chambre et qu'il entrera en vigueur sans délai pour que nous puissions bénéficier d'un système encore plus efficace.
[Traduction]
J'appuie le projet de loi, car il permettra de renforcer la salubrité des aliments au Canada. Il est temps de moderniser le système et de garantir aux Canadiens une protection complète contre les aliments insalubres en vertu d'une seule loi. Je demande aux députés de l'opposition d'appuyer ce projet de loi important au lieu de faire de la politicaillerie, comme ils le font avec la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui.
J'aimerais demander le consentement unanime de la Chambre à l'égard de la motion suivante: Que, nonobstant tout article du Règlement ou usage habituel de la Chambre, le projet de loi , soit réputé avoir été lu pour la deuxième fois et renvoyé au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je me lève aujourd'hui pour parler d'un sujet qui touche beaucoup les Canadiens et sur lequel nous avons eu un débat d'urgence à la Chambre. C'est une situation qu'on peut qualifier de crise — c'est le bon terme à employer ici. Le scandale de la viande contaminée chez XL Foods a un impact énorme sur l'économie canadienne, mais surtout sur la confiance des Canadiens dans le système.
Il s'agit du plus grand rappel de viande de boeuf de toute l'histoire du Canada. Plusieurs personnes ont déjà été infectées par la bactérie E. coli et sont tombées malades. Heureusement, il n'y a pas eu de décès, mais la question est très importante puisqu'il y va de la santé et de la sécurité des Canadiens.
Je suis député depuis le 2 mai 2011 et je peux dire qu'il n'est pas facile d'être parlementaire; nous avons beaucoup de responsabilités. Je peux imaginer qu'un ministre a aussi beaucoup de responsabilités. Lorsqu'on demande qu'un ministre quitte son poste, c'est très sérieux.
Le NPD a vraiment beaucoup réfléchi là-dessus. Mes collègues d'en face disent que c'est simplement un geste politique, mais c'est plus ça. Dans le cas qui nous occupe, le ministre ne remplit pas ses fonctions et nous demandons qu'il soit remplacé par quelqu'un qui pourra assumer cette fonction afin que ce poste soit mieux pris en considération.
Il y a deux semaines, j'avais posé la question à la . J'avais demandé des excuses de la ministre parce qu'il s'était produit une erreur à l'Agence du revenu du Canada. À ma surprise, elle s'est excusée; elle a pris ses responsabilités.
Dans ce cas-ci, le ne prend pas ses responsabilités. Pis encore, il prend le tout à la légère.
[Traduction]
Lorsque nous avons parlé de tenir un débat d'urgence sur le sujet, le ministre a qualifié la chose d'« absurde ». Il s'est par la suite excusé, mais cela démontre à quel point le ministre prend la situation à la légère quand il y a une crise. Cela n'arrange pas les choses. Nous voulons que les Canadiens se sentent rassurés, mais lorsqu'il y a une crise ou un problème, il faut régler la situation et en parler. Dans le cas présent, le ministre n'a pas fait son travail.
Le 2 octobre, alors qu'on savait qu'il y avait des problèmes, le ministre a participé à un déjeuner-conférence et a par la suite déclaré « Nous avons mangé du boeuf canadien délicieux. Je ne sais pas d'où il vient, et je m'en fiche. » Au moment même où le ministre disait que tout allait bien, on avertissait les Canadiens de vérifier la provenance de leur boeuf car il y avait eu un rappel et ils devaient être prudents. Dire que tout va bien n'aide pas les Canadiens. Il faut leur fournir la bonne information.
Le 8 octobre, on pouvait lire ceci dans le Hill Times:
Rien n'excuse le fait qu'il se soit absenté de la Chambre pendant trois jours la semaine dernière, refusant de répondre aux questions et ne faisant aucun commentaire.
Nous l'avons constaté lorsque nous avons voulu lui poser des questions. Le ministre a la responsabilité d'être ici pour répondre aux questions et, s'il y en a beaucoup, il doit répondre à toutes les questions.
Il faut rassurer les gens, ce que le ministre n'a pas fait. Il a également raté d'autres occasions de s'acquitter de ses responsabilités.
[Français]
Il y a un autre sujet où le ministre n'a pas bien agi. Il faut se souvenir du passé. Pourquoi ne fait-on plus confiance au ? C'est parce que c'est le même ministre qui occupait le même poste lorsque, en 2008, 22 Canadiens sont décédés par suite d'une autre crise alimentaire reliée à Maple Leaf. Il y a eu un problème à cette époque, et on doit apprendre de nos leçons. Clairement, le ministre n'a pas appris de ses leçons.
Ce gouvernement prône les compressions. Nous aussi croyons à un gouvernement et un Parlement efficaces, mais le service, la sécurité, ce n'est pas là qu'on doit couper. De plus en plus, le gouvernement est en train de donner à l'industrie, à l'entreprise le pouvoir de s'autoréglementer. Ce sont elles qui font les vérifications et qui devraient prendre les initiatives. On sait tous que l'objectif principal d'une compagnie est de faire des profits, et c'est sûr que si des mesures touchent à ses profits, elle va essayer de faire le plus possible, elle va évaluer les risques et, par la suite, calculer si oui ou non elle doit fermer ou faire des rappels.
C'est au gouvernement de s'assurer que les produits qui sont offerts aux Canadiens sont sûrs. Il ne faut pas laisser les entreprises s'autoréglementer, comme le fait présentement le gouvernement. On aurait dû apprendre de ce qui s'est passé en 2008, lors de la crise de la listériose. Vingt-deux décès, c'était déjà trop. Vingt-deux personnes sont décédées, et on n'a pas appris de ces leçons. C'est ce qui est un peu choquant, à notre avis, et qu'on n'arrive pas à comprendre. C'est le même ministre qui était responsable à l'époque qui l'est encore maintenant, et on se retrouve devant l'une des plus grandes crises en ce qui concerne les rappels des produits du boeuf. C'est clair qu'on ne fait pas confiance au ministre, car plutôt que d'agir vraiment, il manie l'hyperbole en disant que tout est beau, mais il n'y a pas d'action concrète. On fait vraiment le contraire de ce qui devrait être fait.
Je sais que mes collègues d'en face disent qu'il n'y a pas de compressions. Or, dans le « Rapport sur les plans et priorités » de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, du 8 mai 2012, qui a été signé par le même ministre, on prévoyait que la réduction prévue des dépenses s'élèverait à 46,6 millions de dollars, et que les mises à pied seraient de 314 employés à temps plein entre 2012, 2013, 2014 et 2015. Il y a donc là des compressions, c'est clair.
Je siège au Comité permanent des finances. L'année dernière, lors des consultations prébudgétaires, on avait posé des questions aux témoins, qui ont comparu au comité, quant aux effets potentiels des compressions budgétaires sur l'inspection des aliments ou sur la sécurité. On nous avait clairement avertis à l'époque, lors de ces consultations prébudgétaires, qu'il ne fallait pas sabrer là, que la sécurité des Canadiens allait être en péril, car, si on effectuait des compressions au sein de l'organisme qui s'assure de protéger la santé des Canadiens, non seulement cela entraînerait une réduction des services, mais cela mettrait la sécurité en jeu. Et on voit maintenant ce qui est arrivé.
Plutôt que de sabrer à ce niveau, si on avait investi et mis des gens en poste pour assurer une certaine protection, on n'aurait pas le plus grand rappel de produits du boeuf de l'histoire. En outre, 2 000 personnes ont perdu leur emploi. Il y a des fermetures. Il y a de nombreuses incidences sur les commerces et l'économie, et c'est beaucoup plus important que ce qu'il en aurait coûté pour garder des inspecteurs en place.
Plusieurs aspects de cette motion demandent non seulement que le ministre soit remplacé, mais aussi qu'on cesse les compressions et qu'on s'attaque vraiment à ce problème, plutôt que de manier l'hyperbole en disant que la vie est belle, que tout est beau et qu'on peut manger n'importe quoi sans faire attention.
:
Monsieur le Président, je me lève en cette Chambre pour souligner une chose qui me semble évidente et qui semble évidente pour la plupart des Canadiens, mais que le gouvernement semble ignorer.
Le gouvernement conservateur et le n'ont rien appris de la crise de la listériose en 2008. Plusieurs chiffres ont été lancés ici et là depuis le début du débat et de l'éclosion de la crise. On dit que 700 nouveaux inspecteurs ont été embauchés, que 51 millions de dollars ont été investis dans le budget et que 6 niveaux inspecteurs ont été embauchés à l'usine XL Foods, où a eu lieu l'éclosion de la contamination à la bactérie E. coli.
Plusieurs députés de l'opposition ont utilisé leur temps pour détruire et démolir ces mythes. C'est ce que je ferai également pendant mon intervention. Cela en vaut la peine afin de clarifier la situation, car le gouvernement semble réellement désireux de semer la confusion, contrairement à l'opposition.
Les compressions imposées dans le budget de 2012 sont en grande partie la raison pour laquelle nous avons voté contre ce budget. En effet, il faut se rappeler que le NPD a voté contre le budget de 2012, car il contenait des compressions budgétaires de 56 millions de dollars et l'élimination de postes importants à l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Dès le mois d'avril, des journalistes ont rapporté que 825 personnes avaient reçu un avis précisant que leur poste était en danger à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Les gens visés n'étaient pas tous des inspecteurs, certains travaillaient plutôt pour l'administration. Toutefois, des inspecteurs ont eux aussi reçu cet avis. Dès le 13 avril, nous savions que 59 inspecteurs affectés à la vérification des viandes avaient déjà été mis à pied et qu'il était possible que 30 à 40 autres inspecteurs le soient également dans les mois suivants. Il y a donc déjà eu élimination de postes au niveau de l'inspection des viandes.
Le gouvernement dit que 700 postes d'inspecteur ont été créés. Les conservateurs réitèrent ce fait encore aujourd'hui, soit un mois après le début du débat sur la question. Cela dépasse l'entendement. Il est clair, et cela a été noté, qu'aucun de ces postes n'a été créé dans les usines d'abattage. En effet, 200 de ces inspecteurs ont été affectés à l'examen des espèces invasives, environ 300 ont été affectés à des contrôles technologiques, ce qui n'a rien à voir avec l'inspection sur place, et 170 ont été affectés à l'inspection des viandes dans les usines de transformation et non dans les usines d'abattage. Il faut savoir que XL Foods était une usine d'abattage. Ainsi, la création de ces 700 postes, c'est de la foutaise.
Il est actuellement question de la responsabilité du gouvernement. Il faut réaliser que c'est une question de transparence et d'imputabilité, et que le gouvernement et le refusent de la respecter.
Lorsque ces annonces de mises à pied ou d'employés ayant reçu un avis du genre ont été connues, des journalistes ont posé des questions, dont Sarah Schmidt, de Postmedia News, Jason Fekete et d'autres journalistes. Ils voulaient savoir où ces avis avaient été envoyés et quels postes allaient être supprimés ou étaient en danger d'être supprimés. Ils voulaient savoir s'il s'agissait de vétérinaires, de gens affectés à l'inspection des semences ou d'inspecteurs sur le plancher des abattoirs et des usines de transformation. Ils n'ont jamais obtenu de réponses, et ce, après de multiples demandes effectuées auprès du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire et auprès du Bureau du ministre, entre autres. Ils n'ont obtenu aucune réponse à leurs questions.
En ce qui concerne les 51 millions de dollars que les conservateurs se vantent d'avoir investis, ce qu'ils ne disent pas, c'est que cet argent était destiné à reconduire des programmes issus de la crise de la listériose, donc dans les usines de transformation. Ils ne disent pas non plus que l'argent était divisé en trois budgets. En effet, une portion allait à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, une autre à l'Agence de santé publique du Canada et la dernière portion à Santé Canada. C'était dans le but de s'assurer que les programmes mis sur pied lors de la crise de la listériose ne seraient pas éliminés. Ce ne sont pas de nouveaux programmes qui ont été créés, mais plutôt des programmes existants qui ont été maintenus.
Cependant, les conservateurs ont effectivement procédé à des coupes de 56 millions de dollars dans le budget de 2012. C'était clair, c'était écrit noir sur blanc: 56 millions de dollars ont été supprimés à l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Cela a, entre autres, mené à la mise à pied de 59 inspecteurs des viandes sur le plancher.
Parlons maintenant de la responsabilité ministérielle, car c'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui. Nous sommes ici pour traiter de la responsabilité du ministre. Le NPD demande la démission du parce qu'il n'a pas fait son travail.
Depuis le début de la crise, 15 personnes sont tombées malades et il y a eu 16 rappels de viande contaminée jusqu'ici. Dans la chronologie avancée par les conservateurs et par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, le 13 septembre dernier, les autorités américaines ont enlevé le permis d'exportation de XL Foods parce qu'elles avaient détecté la présence de la bactérie E. coli. Pourtant, la viande a continué à être produite à l'usine et distribuée pour se retrouver, contrairement à ce que le ministre nous a dit, sur les tablettes d'épiceries et dans les réfrigérateurs des citoyens et citoyennes canadiens jusqu'au 27 septembre, soit pendant deux semaines.
Le ministre s'en lave les mains depuis le début. Depuis le début de la crise, il a blâmé à peu près tout le monde. Il a commencé par blâmer l'Agence canadienne d'inspection des aliments, puis il a blâmé l'opposition, les médias et à peu près n'importe qui, sauf lui-même. Le fait la même chose: il dit que son ministre de l'Agriculture n'a rien à se reprocher.
Qu'est-ce que l'Agence canadienne d'inspection des aliments, si ce n'est une société d'État, une agence indépendante du gouvernement qui fait rapport au Parlement et aux députés? C'est une agence qui se rapporte directement au . Selon le principe de la responsabilité ministérielle, le ministre de l'Agriculture se doit de prendre le blâme pour ce qui s'est produit. Il doit en prendre le blâme parce que, contrairement à ce qu'il dit, il a le pouvoir de donner le mandat à cette agence de prendre des mesures directes, car elle se rapporte à lui. Dans tout ce qu'a dit jusqu'ici le gouvernement conservateur au cours du débat, c'est là l'élément clé qu'il tente de nous faire oublier.
Il y a des éléments cruciaux. Nous voulons que les Canadiens et les Canadiennes puissent avoir confiance dans le système actuel d'inspection des aliments. C'est notre souhait le plus cher. Or il est difficile d'avoir pleinement confiance dans ce système alors que le gouvernement parle de 700 nouveaux postes fantômes, en ce sens qu'ils ne se rapportent pas à l'usine de XL Foods, et d'injection d'argent neuf qui ne sert qu'à maintenir des programmes existants qui auraient été abandonnés.
C'est dur de lui faire confiance alors qu'il néglige de mentionner des éléments importants qui se rapportent à XL Foods en particulier. Effectivement, il y a 46 inspecteurs sur le plancher et le gouvernement nous dit avoir embauché six nouveaux inspecteurs, mais il néglige de nous dire que ces derniers ont été embauchés pour combler des postes vacants; ce ne sont pas des nouveaux postes. On a embauché des gens pour combler des postes qui avaient été laissés vacants pendant une longue période de temps par le gouvernement conservateur. Le gouvernement tente de protéger ses arrières, il rejette le blâme le plus loin possible et il joue le jeu des relations publiques.
Je vais revenir rapidement à la question de XL Foods. On parle de 46 inspecteurs. Il y a deux éléments cruciaux qu'on ne doit pas négliger et qui font partie du problème actuel, lequel doit être abordé par le ministre. Le premier, c'est que ces 46 inspecteurs ne sont pas sur le plancher en tout temps. Il y a deux quarts de travail de 23 personnes. L'usine de XL Foods a augmenté sa production de manière significative. Le gouvernement conservateur a même accordé du financement pour que l'usine puisse accélérer sa production, à tel point qu'elle traite maintenant entre 4 000 et 5 000 têtes de bétail pour 46 inspecteurs, c'est-à-dire deux quarts de travail de 23 inspecteurs. Il a été évalué que dans ce contexte, un inspecteur peut évaluer environ quatre têtes de bétail à la minute.
C'est clair pour nous, mais j'aimerais demander au gouvernement s'il est clair que le fait d'accélérer la production sans accroître la capacité d'inspection est un élément qui a favorisé l'éclosion de l'E. coli et qui risque de favoriser d'autres éclosions et d'autres problèmes de viande contaminée à l'avenir.
Le gouvernement doit répondre à cette question. Le ministre refuse de le faire, et c'est la raison pour laquelle nous demandons sa démission.
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Monsieur le Président, pour commencer, je tiens à dire que la confiance des consommateurs est très importante pour l'industrie canadienne du boeuf et c'est pour cette raison que nous n'accepterons pas de compromis au sujet de la salubrité des aliments des Canadiens.
À titre de député de Medicine Hat et surtout de député qui représente la population de Brooks, en Alberta, je pense qu'il est assez honteux qu'en ces moments difficiles pour mes électeurs, le NPD récupère cette crise à des fins politiques. Comme représentant des électeurs de Brooks, je dis que l'opposition a disséminé beaucoup de mythes et multiplié les insinuations aujourd'hui. Si les députés veulent savoir ce qui est arrivé, ils n'ont qu'à consulter le site Web de l'ACIA, à www.inspection.gc.ca pour savoir de quoi il retourne. Mais, d'ici là, je me propose d'éclairer un peu leur lanterne.
Notre système d'assurance de la salubrité des aliments est le meilleur au monde, selon l'OCDE. Le Canada compte parmi les pays dont le bilan est le meilleur, selon l'étude visant à déterminer le classement mondial des pays en matière de salubrité des aliments qui a été menée en 2010. Il a obtenu une note globale supérieure, ce qui lui a valu une place parmi les meilleurs. Nous savons aussi que la grande priorité de l'Agence canadienne d'inspection des aliments est d'assurer la salubrité de l'approvisionnement alimentaire et qu'elle tient compte des données scientifiques pour protéger la santé publique. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a pris des mesures pour limiter la distribution de produits contaminés dès le 4 septembre et elle a continué depuis. En passant, pour parler de la souche 0157:H7 d'E. coli, je dirai simplement E. coli.
Pour comprendre ce qui s'est passé à l'usine XL, l'ACIA a lancé une enquête approfondie, qui a permis de découvrir des lacunes dans cet établissement. Dans son examen approfondi des activités de l'usine, elle signale une combinaison de lacunes à l'origine du problème. Les établissements réglementés doivent pouvoir détecter les taux supérieurs à la normale et modifier leurs programmes de contrôle en conséquence. Toutefois, à cette usine, ce n'était pas le cas. L'ACIA a découvert que l'entreprise avait un plan approuvé pour éviter la contamination par E. coli, mais que le plan n'était pas systématiquement suivi ni tenu à jour. L'entreprise n'a pu démontrer qu'elle suivait toujours son programme de contrôle approuvé.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments a aussi remarqué des écarts entre les systèmes de détection de la bactérie E. coli de l'entreprise et ses méthodes d'échantillonnage et de dépistage. C'était un grave problème susceptible d'empêcher la détection des contaminations. L'agence a aussi relevé un certain nombre de problèmes généraux d'entretien et d'hygiène qui peuvent être relevés dans les usines qui traitent de très grandes quantités d'aliments, surtout les moins récentes. Ces éléments ne favoriseraient pas normalement la contamination à la bactérie E. coli, mais ils devaient être corrigés. L'entreprise s'est engagée plusieurs fois à corriger les problèmes relevés par l'agence. Selon les renseignements communiqués et les inspections faites par le personnel de l'agence à l'usine, ces problèmes n'auraient pas été entièrement corrigés.
Le 27 septembre, l'agence a donc retiré à XL Foods le permis d'exploitation de l'usine de Brooks. L'entreprise avait déjà commencé, le 16 septembre, à rappeler des produits contaminés et l'Agence canadienne d'inspection des aliments en a informé la population. L'agence administre un système de rappel très efficace qui protège et informe le public. Ce système permet, en collaboration avec les détaillants, de retracer les produits en cause et de les retirer des tablettes lorsqu'un problème survient. En collaboration avec XL Foods, l'agence continue de recueillir de l'information auprès des fournisseurs, des distributeurs et des détaillants afin de déterminer les endroits où les produits contaminés ont été distribués.
De nouveaux produits ont donc été retirés des tablettes par la suite et d'autres pourraient encore être rappelés, ce dont l'agence informera immédiatement la population. Ces suites de rappels sont normales parce que certains produits contaminés ont été transformés par la suite ou ont passé entre les mains d'autres distributeurs avant d'être envoyés aux détaillants. Certains aliments contaminés pourraient donc avoir été emballés et étiquetés de nouveau après avoir quitté l'usine de XL Foods. Lorsqu'il est question de mises en garde publiques, l'agence soit s'assurer qu'elle a identifié tous les produits en cause. Les inspecteurs de l'agence ont communiqué avec les détaillants et ils se sont rendus sur place pour s'assurer que tous les produits ont été retirés des tablettes.
C'est un processus qui peut prendre beaucoup de temps. Pendant le déroulement du rappel, l'ACIA a aussi effectué un examen rigoureux de l'usine de XL Foods située à Brooks, en Alberta. L'agence a envoyé une équipe d'examen spécialisée composée d'experts pour procéder à un examen approfondi de l'usine et des progrès réalisés par l'entreprise pour remédier aux problèmes identifiés.
L'examen effectué les 9 et 10 octobre a permis de déterminer que l'usine et l'équipement avaient été nettoyés et désinfectés conformément aux exigences du Règlement sur l'inspection des viandes du Canada. L'équipe a également vérifié si les problèmes précis relevés par l'ACIA concernant l'entretien et la désinfection avaient été réglés. De plus, l'ACIA a évalué le plan d'action rédigé par l'entreprise pour remédier à la situation et mieux éviter la propagation de la bactérie E. coli.
Le 11 octobre, l'agence a annoncé qu'elle autorisait l'usine à passer à l'étape suivante du processus d'examen. Cela signifie que, à partir du 11 octobre, l'usine a reçu l'autorisation de transformer, et non d'expédier, les carcasses qui s'y trouvaient le 27 septembre, lors de sa fermeture.
Dans plus de 99 % des cas, l'échantillonnage et les analyses des carcasses effectués par l'ACIA dans l'usine ont révélé l'absence de bactérie E. coli. Le reste sera détruit et n'atteindra pas la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Les carcasses pour lesquelles les tests ont révélé l'absence de bactérie E. coli pourront être transformées, afin que l'ACIA puisse observer la mise en application des mesures de contrôle de la salubrité dans l'usine. Aucun produit ne quittera l'usine avant que l'ACIA ne confirme par écrit au que les mesures de contrôle de l'usine permettent de gérer efficacement et uniformément les risques associés à la bactérie E. coli et que tous les produits sont salubres.
Je me permets de dire que, même si la situation est difficile pour la ville de Brooks, les habitants de cette belle ville savent que si l'ACIA ne prend pas tous les moyens possibles pour garantir aux consommateurs que la viande qui sera produite par XL à l'avenir est salubre, l'avenir de l'usine est encore plus incertain.
L'ACIA prévoit aller encore plus loin. Comme je l'ai souligné, l'ACIA vérifie actuellement que l'usine a mis en place des mesures visant à détecter efficacement, à toutes les étapes de la production, une contamination possible à la bactérie E. coli, et qu'elle les respecte.
Aussitôt que l’ACIA aura confirmé l’existence de mesures efficaces de contrôle de la salubrité des aliments à l’usine XL Foods, elle se penchera sur la situation afin de déterminer s’il est possible d’apporter des améliorations au système canadien d’assurance de la salubrité des aliments. La principale priorité de l'ACIA demeure la santé et la sécurité des Canadiens. Ses décisions sont et continueront d'être fondées sur des données scientifiques probantes et sur une approche prudente afin de protéger les consommateurs contre les aliments qui pourraient présenter un danger.
L'industrie a une part de responsabilité importante en ce qui concerne la salubrité des aliments. Elle a l'obligation légale de s'assurer de la salubrité de ses produits. De nombreuses entreprises du secteur alimentaire ont mis en place des chaînes de production à la fine pointe de la technologie, et elles ont raison de le faire. Elles doivent tirer parti des nouvelles technologies et des nouvelles méthodes afin de répondre aux exigences en matière de salubrité alimentaire des organismes de réglementation du gouvernement, comme l'ACIA, et de la population canadienne.
Cette approche préventive signifie simplement que l'agence privilégiera la prudence si une mesure ou une politique risque d'être néfaste pour les consommateurs.
Dès le départ, ce sont des preuves et des données scientifiques qui ont guidé la conduite de l'Agence canadienne d'inspection des aliments dans le cadre du rappel et de l'enquête sur XL Foods. Néanmoins, d'aucuns ont critiqué la gestion de ce dossier.
Au début, on s'est intéressé à la façon dont l'agence avait réagi. Maintenant, nous voyons à quel point le problème à cerner et à gérer était complexe. Il reste à savoir pourquoi les inspections de routine n'ont pas décelé de problèmes à l'usine.
Je sais que le président du syndicat de XL Foods a dit qu'en fait, il y avait de nombreux problèmes à l'usine. Il a indubitablement laissé entendre qu'il s'agissait de questions de salubrité. Pourtant, ni le syndicat, ni les employés n'ont communiqué avec les inspecteurs de l'ACIA pour savoir s'il fallait apporter des correctifs. Il n'y a absolument rien qui indique qu'un membre du syndicat soit entré en contact avec l'ACIA pour émettre des doutes quant à la salubrité des aliments.
Les inspections de routine quotidiennes portent sur ce qu'on appelle des points de contrôle critiques. Il s'agit des étapes où les risques liés aux aliments sont les plus élevés. Les étapes moins à risque et l'entretien des installations font aussi l'objet d'évaluation, mais moins fréquemment. Il est sensé d'affecter les ressources là où elles sont le plus efficaces, là où il y a le plus de risques.
L'agence a réglé avec la direction de l'usine un grand nombre des problèmes détectés dans le cadre de l'examen approfondi. Elle a exigé que l'entreprise prenne immédiatement des mesures correctives pour remédier à ces problèmes.
Rappelons-nous que l'enquête a permis de conclure qu'une combinaison de lacunes est sans doute à l'origine de la situation. Il n'y a pas eu de gros problème, mais plutôt plusieurs petits. Prise isolément, chacune de ces lacunes n'aurait pas normalement été jugée préoccupante dans l'immédiat durant une inspection courante.
Selon les nouvelles méthodes appliquées à l'usine, l'ACIA recevra plus souvent des analyses des tendances. XL Foods devra aussi se doter de mécanismes de regroupement plus rigoureux. Le regroupement consiste à retirer de la chaîne de production la viande produite immédiatement avant et après le lot dans lequel on trouve un échantillon de viande contaminée par la bactérie E. coli.
L'ACIA s'emploie actuellement à vérifier si l'usine a mis en place et si elle applique les mesures nécessaires pour empêcher la contamination par E. coli à toutes les étapes de production. Quand l'agence sera convaincue de l'efficacité des mesures de contrôle de la salubrité des aliments à l'établissement 38 de XL Foods, elle déterminera, à la lumière de cet incident, si on peut apporter des améliorations au système canadien d'assurance de la salubrité des aliments.
Je le répète, tout ce processus n'a pas été facile pour les gens de Brooks. Les travailleurs de l'usine ont été mis à pied temporairement, en attendant la reprise des activités. J'en ai discuté avec le et la . C'est pourquoi Service Canada a pris les devants, communiqué avec l'entreprise et attribué un numéro de référence pour faire le suivi des demandes de prestations.
D'ailleurs, des membres du personnel de Service Canada sont en ville pour aider les employés à remplir leur demande. Des séances d'information sont offertes aux gens touchés, en collaboration avec le personnel de mon bureau à Brooks. J'encourage tous les employés à demander des prestations d'assurance-emploi. Plus de 800 demandeurs ont déjà entamé les démarches.
Je voudrais réagir aux affirmations selon lesquelles le gouvernement aurait compromis la salubrité alimentaire en sous-finançant l'ACIA.
Les mesures prises par le gouvernement ne laissent voir aucun sous-financement.
À la suite des recommandations du rapport Weatherhill de 2009, le gouvernement a lancé un examen du système canadien d'inspection des aliments et investi un montant initial de 75 millions de dollars sur trois ans pour améliorer la capacité du système de prévenir et détecter les maladies d'origine alimentaire, et d'y réagir. Il s'agissait d'une injection de fonds directe survenue entre les budgets annuels.
Six mois plus tard, dans le budget de 2010, on affectait à l'ACIA 13 millions de dollars supplémentaires sur deux ans pour renforcer sa capacité d'inspection des établissements de transformation de la viande.
Le budget de 2011 allouait à l'ACIA un montant supplémentaire de 100 millions de dollars sur cinq ans pour la modernisation de son système d'inspection des aliments. Ces fonds additionnels ont permis au gouvernement de finir de mettre en oeuvre les recommandations du Rapport Weatherill grâce à des investissements ciblés dans la formation des inspecteurs, le renforcement de la capacité scientifique et l’acquisition des outils électroniques nécessaires pour appuyer le travail des inspecteurs de première ligne.
Le budget 2012 a démontré que le gouvernement maintenait son engagement à l'égard de la salubrité des aliments. Ce budget prévoit un nouveau montant de 51,2 millions de dollars sur deux ans pour que l'ACIA, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada continuent d'améliorer la salubrité des aliments.
Depuis 2006, l'ACIA a reçu le financement nécessaire afin d'ajouter, net, 700 nouveaux inspecteurs, dont 170 inspecteurs des viandes. C'est grâce à des investissements comme ceux-là dans la salubrité des aliments et la santé publique que les cas de maladies causées par la bactérie E. coli ont diminué de 50 % au cours des six dernières années.
Le gouvernement mène aussi des activités complémentaires qui visent à renforcer le système d'assurance de la salubrité des aliments du Canada, comme la nouvelle mesure législative qui a été présentée. La Loi sur la salubrité des aliments au Canada renforcerait le cadre législatif et réglementaire entourant la salubrité des aliments; elle appuierait donc le mandat central de l'ACIA, axé sur la salubrité des aliments et la protection des consommateurs.
Il est malheureux que certains des changements qu'on propose d'apporter au système d'assurance de la salubrité des aliments du Canada aient déjà été la cible de critiques parce qu'ils ont été associés à tort au rappel des produits de XL Foods.
Certains ont aussi prétendu que l'ACIA avait réduit le nombre de travailleurs de première ligne responsables de la salubrité des aliments. C'est tout simplement faux. L'ACIA n'a procédé à aucune réduction de personnel qui aurait une incidence sur la salubrité des aliments au Canada. En fait, de mars 2006 à mars 2012, notre gouvernement a ajouté, net, 700 inspecteurs, soit une augmentation de 20 %. Cette augmentation montre que l'agence veut continuer d'affecter les ressources disponibles à des secteurs prioritaires spécifiques, tels que la salubrité des aliments et les inspections de première ligne.
En ce qui concerne l'usine de XL Foods à l'origine du rappel, l'ACIA a affecté 46 employés à temps plein à l'usine de Brooks, en Alberta, soit 40 inspecteurs et 6 vétérinaires. Les inspecteurs sont répartis en deux quarts de travail. Ainsi, quand l'usine est en activité, il y a toujours une équipe sur les lieux pour assurer une surveillance et faire des inspections systématiques. Le nombre d'employés de l'ACIA affectés à cette usine n'a pas changé au cours des 12 derniers mois.
L'ACIA maintiendra une forte présence dans les usines de XL Foods et dans toutes les autres usines enregistrées auprès du gouvernement fédéral pour s'assurer que les processus et les pratiques de l'industrie permettent de réduire au minimum les risques pour la salubrité des aliments.
Le gouvernement est fermement résolu à protéger la santé et la sécurité des Canadiens en veillant à ce que le système canadien d'assurance de la salubrité des aliments continue d'être l'un des meilleurs au monde.
Il est vrai que, dans ma circonscription, les producteurs de bétail et les agriculteurs misent sur un secteur de la transformation solide, mais tout le monde est conscient que la salubrité des aliments est essentielle pour que l'industrie puisse poursuivre sa croissance. C'est pourquoi l'usine de XL Foods ne recommencera à fonctionner à plein régime que lorsque le président de l'ACIA aura confirmé au que la santé des Canadiens ne sera pas compromise.
Je prierais le porte-parole du NPD en matière d'agriculture, le député de , qui, comme moi, est membre du Comité de l'agriculture, d'abandonner ses petits jeux politiques et, pour une fois, de faire quelque chose de constructif en appuyant les investissements réalisés par le gouvernement dans la salubrité des aliments et notre projet de loi intitulé Loi sur la salubrité des aliments au Canada.
J'exhorte tous ceux qui souhaitent améliorer la salubrité des aliments au Canada à appuyer le projet de loi en la matière lorsque la Chambre en sera saisie. Ce projet de loi permettra de renforcer les dispositions législatives sur la salubrité des aliments et la réglementation connexe, qui visent à aider l'ACIA à remplir son mandat principal, à savoir assurer la salubrité des aliments et protéger les consommateurs.
J'aimerais demander le consentement unanime de la Chambre à l'égard de la motion suivante: que, nonobstant tout article du Règlement ou usage habituel de la Chambre, le projet de loi , soit réputé avoir été lu pour la deuxième fois et renvoyé au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
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Monsieur le Président, je voudrais dire que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui est très peu reluisante. Hier, on a appris que le Food Safety and Inspection Service, l'équivalent américain de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, a prévenu le Canada à plusieurs reprises des défaillances de son système de salubrité des aliments.
Entre 2003 et 2008, ce n'est pas un rapport, mais bien une série de rapports qui a été envoyée au gouvernement canadien concernant des problèmes dans plusieurs usines d'abattage, dont l'usine de XL Foods, à tel point que l'usine de Brooks, en Alberta, a été retirée temporairement de la liste des exportateurs de viande autorisés par les autorités américaines. Dans les rapports, on parle d'équipements sur lesquels reposaient de la viande depuis des heures et des traces de sang et de gras qui dataient de la journée précédente. On y parle aussi d'un manque de personnel qualifié et d'une inspection inadéquate des carcasses. C'est plutôt alarmant, n'est-ce pas?
Les problèmes à la XL Foods ne datent pas d'hier. Malgré les avertissements répétés des inspecteurs américains et des experts canadiens, le gouvernement canadien n'a pas agi. C'est totalement irresponsable. Ce n'est pas vraiment surprenant qu'on se retrouve aujourd'hui devant une nouvelle crise qui dure depuis plus de 40 jours.
Faut-il rappeler qu'on vit actuellement le plus important rappel de viande de boeuf de l'histoire de notre pays? On parle du retrait de 1 800 produits, et ce, dans toutes les provinces canadiennes, dans 40 États américains et dans 20 autres pays. La réputation du Canada est ternie et ce gouvernement, y compris le , continue de dire qu'il a fait ce qu'il avait à faire. C'est très arrogant, et ça démontre une incroyable incompétence. C'est vraiment un fiasco.
Ce gouvernement qui aime tant la déréglementation et qui préfère protéger les intérêts des multinationales plutôt que la santé des Canadiens se rend-il compte des conséquences économiques de son inaction, lui qui fait la promotion de ses si grandes avancées économiques?
Je vais donner des exemples de ces fiascos. L'entreprise albertaine et le secteur de l'alimentation accusent maintenant des milliards de dollars de pertes financières, seulement à cause de cette crise. Nos exportations de boeuf ont gravement diminué. L'entreprise a dû verser plus de 3 millions de dollars en compensation à ses employés. Malgré cela, plusieurs travailleurs se retrouvent actuellement sans emploi.
Martin Shields, le maire de Brooks, est inquiet. La petite ville de 13 000 habitants souffre de cette crise. La municipalité tente d'aider tous les travailleurs à remplir des formulaires d'assurance-emploi et tente de les appuyer dans leur recherche d'un emploi temporaire ou à les diriger vers des banques alimentaires. Pour un gouvernement qui se vante d'être le champion de l'économie, bravo!, c'est un désastre total.
XL Foods sera dorénavant opérée par JBS, et peut-être même achetée par cette multinationale brésilienne. JBS est la plus importante entreprise de transformation de boeuf au monde, avec un chiffre d'affaires de 30 milliards de dollars par année. L'usine de Brooks continuera d'abattre plus de 4 000 bêtes par jour. Espérons que le gouvernement s'assurera cette fois-ci et dorénavant qu'elle respecte et même qu'elle surpasse les critères de salubrité. Mais cela nous surprendrait, étant donné qu'on n'a pas encore appris de la dernière expérience, celle de la crise de la listériose.
Au lieu de renforcer notre système de surveillance, le gouvernement conservateur l'a déréglementé. Il préfère l'autoréglementation de l'industrie. Mais qui surveillera la salubrité de nos aliments? Il ne faudrait pas oublier que la contamination à l'E. coli peut entraîner la mort.
En 2008, 22 personnes sont mortes lors de la crise de la listériose. Est-ce qu'on veut qu'une telle tragédie se reproduise? Quelle leçon ce gouvernement a-t-il apprise du dernier drame? Aucune, apparemment. Encore une fois, on a frôlé le désastre: 15 personnes sont tombées gravement malade. Pour ceux qui ne le savent pas, les effets de la contamination à la bactérie E. coli durent de cinq à sept jours. La personne peut être très fiévreuse, avoir des vomissements prolongés et aussi avoir des crampes et des diarrhées. Ce n'est pas très agréable. Heureusement, ces personnes n'en sont pas mortes. Ça aurait pu arriver. Qu'est-ce qu'on attend pour agir?
La motion de mon collègue de est très claire. Elle demande trois choses essentielles pour réformer le système de contrôle des aliments et assurer notre santé.
Premièrement, il faut révoquer le ministre actuel, qui n'a pas pris ses responsabilités, et confier la tâche essentielle de protéger le public canadien à un ministre compétent. Deuxièmement, on doit annuler les compressions budgétaires qui nous ont menés à cette situation intenable. Troisièmement, il faut donner au vérificateur général le mandat d'évaluer les procédures d'inspection des aliments.
Rappelons que le 3 septembre, une bactérie de type E. coli a été retrouvée dans une livraison de boeuf haché de XL Foods. Toutefois, il a fallu attendre jusqu'au 16 septembre avant que l'Agence canadienne d'inspection des aliments ne procède à un premier rappel. Quelques jours avant, soit le 12 septembre, les exportations de viande vers les États-Unis avaient cessé. La viande était jugée impropre à la consommation pour les Américains, mais pas pour les Canadiens. Quelque chose ne fonctionne pas. Qu'a fait le ? Il a nagé dans le déni.
Le 26 septembre dernier, le ministre disait qu'aucune viande contaminée n'était sur les étalages alors que plusieurs Canadiens tombaient malades. De deux choses l'une, soit le ministre n'était pas au courant de la situation, ce qui est très aberrant puisqu'il est supposé être responsable de l'agence, soit il continuait à sous-estimer la crise. Dans les deux cas, c'est un manque flagrant de responsabilité ministérielle. Il n'a plus la confiance des Canadiens et il doit être remplacé.
Parlons maintenant de notre système d'inspection des aliments. Voilà plusieurs années que les experts demandent une réforme. En 2009, à la suite de la crise de la listériose qui avait entraîné 22 morts, Sheila Weatherill, une sommité en la matière, avait eu le mandat d'enquêter sur cette crise, mandat qui lui avait été confié par le .
Dans son rapport, elle avait recommandé que le Système de vérification de la conformité soit revu puisqu'il comportait des lacunes importantes. Elle avait aussi recommandé à l'Agence canadienne d'inspection des aliments de prendre des mesures proactives pour assurer la salubrité des aliments. Tous ces éléments sont essentiels à la modernisation de notre système de surveillance.
Plusieurs parties importantes du rapport de Mme Weatherill n'ont pas été mises en oeuvre. De plus, des compressions de 46 millions de dollars ont été imposées à l'agence, ce qui équivaudrait à la perte de 308 postes, dont plusieurs postes d'inspecteurs. En fait, aujourd'hui, on a entendu plusieurs fois les conservateurs parler de l'importance de l'augmentation du nombre d'inspecteurs, mais il ne faut pas se laisser berner par cette désinformation, car 170 inspecteurs ont été ajoutés à la suite de la crise de la listériose, puis 200 inspecteurs sur les 700 annoncés en grande pompe sont simplement associés à la transformation et non pas à l'inspection.
Après avoir tenu compte de toutes ces informations, on se rend compte que la crise n'est pas du tout accidentelle. Elle est le résultat de la négligence du gouvernement conservateur. Elle résulte aussi de l'idéologie des conservateurs, qui ne croient pas au rôle de l'État pour protéger la santé publique et les citoyens.
Lors de la crise de la listériose de 2008, on s'est rendu compte que la compagnie Maple Leaf n'avait aucune obligation de faire rapport à l'Agence canadienne d'inspection des aliments lorsqu'elle découvrait une contamination de la viande. On demande à l'industrie de se réglementer elle-même. Est-ce une blague? Est-ce à elle que le ministre remet la responsabilité de veiller sur la santé publique des Canadiens? Vraiment?
Bref, cette politique déplorable me fait penser à la crise de pénurie de médicaments génériques que nous avons vécue il y a quelques mois seulement. Là aussi, le gouvernement fédéral disait qu'il n'avait pas été informé par l'entreprise et qu'il y avait eu une rupture dans la chaîne de production. C'est parce qu'aucune surveillance étroite n'avait été imposée à l'industrie. On se fie à l'autoréglementation. On voit qu'il y a des problèmes, mais on ne réagit pas. C'est grave! Encore une fois, ce sont les Canadiens qui en paient le prix. Rappelons que des chirurgies avaient été reportées et que des patients avaient dû prendre des médicaments de rechange.
Cette crise démontre que notre système de surveillance des aliments comporte des failles très importantes. Qu'est-ce qui nous garantit que la viande que nous achetons au supermarché est sans danger? Encore trop de doutes persistent. Nous demandons au vérificateur général d'évaluer le Système de vérification de la conformité.
Le projet de loi ne répond pas à toutes les interrogations. Il ne comble pas non plus les lacunes actuelles. Ce projet de loi inclut une vérification obligatoire de l'agence tous les cinq ans. On ne peut pas attendre cinq ans, c'est trop long. La santé des Canadiens est en jeu, ici. Je ne sais pas si les conservateurs comprennent cela.
On sait que plusieurs personnes connaissent la quantité de viande qui passe par les usines, je vais donc passer outre.
Il faut que l'État joue un rôle dans la santé publique des Canadiens. Il faut que les conservateurs comprennent cela, qu'ils fassent preuve de leadership, qu'ils rendent compte aux Canadiens et qu'ils prennent les bonnes décisions.
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Monsieur le Président, il est triste de voir depuis ce matin nos collègues d'en face, entre autres le , demander qu'on débatte plutôt du projet de loi , qui provient du Sénat, une Chambre non élue. Encore une fois, les conservateurs veulent discréditer notre travail. La Chambre des communes est composée d'élus. Nous avons été élus par la population du Canada
from coast to coast to coast, et on nous refuse le droit de faire notre travail.
Le sujet d'aujourd'hui touche une industrie particulièrement meurtrie par nombre d'irritants au cours de la dernière décennie. Que ce soit la crise de la vache folle, en passant par la listériose, jusqu'aux inquiétudes actuelles liées à la bactérie E. coli, l'agriculture est sévèrement pointée du doigt, en particulier le sort qui lui est réservé par le gouvernement en place.
Ce secteur est vital pour notre économie. En effet, un emploi sur huit au Canada provient de l'agriculture et de l'industrie de la transformation alimentaire. Ce secteur mérite qu'on s'y attarde et qu'on lui porte une attention correspondant à la place qu'il occupe — dans notre assiette.
Quand je pense à tous les producteurs et productrices dans mon comté qui font vivre leur famille, je ne peux que me porter à la défense de ces Canadiens et Canadiennes de partout au pays en appuyant le plan d'action proposé dans la motion dont nous débattons aujourd'hui.
Il y a plusieurs années, nous ne pensions pas voir notre garde-manger envahi par des aliments provenant des quatre coins de la planète. Je ne parle pas ici de viande et de fruits tous plus exotiques les uns que les autres. Aujourd'hui, la réalité est tout autre quand vient le temps de sélectionner des produits sur les tablettes et comptoirs d'épicerie.
Le quotidien des agriculteurs est parsemé d'embûches de toutes sortes et ils doivent maintenant faire face à une grave crise de confiance dans leurs produits, qui risque de mettre en péril la survie de plusieurs fermes familiales fragilisées par l'inaction des conservateurs depuis trop longtemps.
J'aimerais commencer mon discours en lisant la dernière partie de cette excellente motion:
c) en donnant au vérificateur général l’instruction de procéder sans tarder à une évaluation des procédures et des ressources d’assurance de la salubrité alimentaire et de faire rapport de ses constatations au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Et moi qui pensais que notre système était l'un des plus sécuritaires de la planète! Au début de cette crise, j'étais persuadé qu'il s'agissait de boeuf américain contaminé. J'y voyais le modus operandi quotidien du gouvernement, qui ne fait que réagir toujours en retard à une commande des autorités américaines. Il fallait vraiment être naïf pour croire que les conservateurs gouvernent vraiment.
En parcourant des installations d'abattage, des usines de transformation et de production alimentaire ainsi que des écoles de formation de la relève agricole dans mon comté et dans plusieurs régions du Québec, tous les intervenants sur place étaient d'accord que nos normes étaient parmi les plus élevées et que notre système était l'un des plus efficaces du monde industriel.
Qu'est-ce qui a bien pu se produire sur la ligne de front? Où étaient les agents de l'Agence canadienne d'inspection des aliments? Pourquoi la chaîne de commandement entre l'ACIA et le n'a-t-elle fonctionné correctement? Le ministre est responsable. Pourquoi n'a-t-on pas réagi pour assurer la sécurité des Canadiens et Canadiennes et conserver la confiance accordée à un secteur d'activité déjà sensible aux bêtises de l'idéologie du gouvernement?
Il faut absolument faire une enquête pour enfin faire la lumière sur la crise actuelle de cette industrie ô combien primordiale. Une enquête serait primordiale pour rétablir la confiance des consommateurs.
Aujourd'hui, la Chambre demande au gouvernement d'adopter cette motion afin de rétablir la confiance des Canadiens et des Canadiennes dans le système d'assurance de la salubrité des aliments.
Voyons la façon dont cela pourrait se faire en lisant la deuxième partie de cette motion:
b) en annulant les compressions budgétaires [de plus d'une centaine de millions de dollars] et en cessant de déréglementer le système d’assurance de la salubrité alimentaire;
Comment peut-on avoir confiance dans un système lorsqu'on prétend investir dans un domaine alors qu'en fait, on s'en retire subtilement? L'autorégulation ne fonctionne pas toujours, surtout lorsqu'il s'agit d'une usine à boeuf de cette ampleur.
Plusieurs intervenants du milieu agricole nous avaient prévenus que ça arriverait tôt ou tard ou que quelqu'un allait perdre le contrôle dans cette entreprise. Qu'est-ce que les compressions ont touché? La formation des agents de première ligne, le nombre d'agents en poste en temps réel, la modernisation voire l'harmonisation de la réglementation avec nos voisins du Sud.
Or, plutôt que de s'occuper des citoyens et citoyennes qui donnent leur vie à ce secteur d'activités combien essentiel pour nos pays et, ainsi, redonner confiance aux consommateurs en leur permettant l'accès à des produits locaux, on investit dans des publicités et des photo-ops. Aucune imputabilité, aucun sens des responsabilités ministérielles, voilà ce à quoi nous devons faire face en ce moment.
Pendant que le ministre passe plus de temps avec certains collègues à moustache dans les salons de bronzage, une industrie souffre radicalement de l'inaction et de l'absence d'implication dans un domaine qui exige crédibilité, collaboration, coopération et, surtout, communication. En révoquant le ministre en poste et en confiant le portefeuille de la salubrité alimentaire à un ministre capable de reconquérir la confiance du public, nous pourrions nous assurer d'un second souffle dans l'investigation de la présente situation.
Je comprends que le aimerait bien être le prochain ministre de l'Agriculture, mais a-t-il l'étoffe d'un ministre de l'Agriculture? À l'entendre, on pourrait être sûr d'une chose: avec plusieurs autres membres du Cabinet de ce gouvernement conservateur, soit il vit dans un monde parallèle ou bien il ne fait que suivre les directives provenant directement du bureau du . À bien y penser, il faudrait peut-être aussi inclure certains ministres de l'Industrie et des Transports. On en reparlera, c'est un tout autre dossier.
Pour terminer, j'aimerais farouchement, radicalement même, appuyer cette motion fantastique dont nous débattons actuellement en cette Chambre et assurer mes collègues du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de mon soutien impérissable à leurs revendications. C'est vraiment malheureux ce qui arrive présentement, mais les conservateurs ont milité pour une autoréglementation accrue, et, maintenant, les inspecteurs examinent de la paperasse plutôt que de la viande.
Cette motion, aujourd'hui, est la conséquence directe de l'incompétence des conservateurs, et ce sont les Canadiens et Canadiennes qui en paient le prix, surtout les valeureux agriculteurs d'est en ouest qui font leur travail de façon intègre et qui consacrent souvent leur vie à cela. Merci et bon appétit!