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Monsieur le Président, dans ce débat sur le projet de loi , les préoccupations des libéraux se classent en deux catégories.
Premièrement, d'un point de vue procédural, le gouvernement tente encore une fois d'empêcher le Parlement d'agir. On peut très difficilement tenir des débats éclairés et voter d'une manière claire et significative, puisque le projet de loi est un autre projet de loi omnibus insultant, qui dépasse les limites fixées par tout précédent légitime et constitue un abus de pouvoir.
Deuxièmement, dans un contexte où la croissance économique est au ralenti, où la productivité du Canada est plus faible que nous le pensions, où la dette des ménages atteint des niveaux dangereux, et où les risques d’un sérieux ralentissement de l’économie mondiale sont alarmants, pour reprendre les paroles du FMI, le projet de loi est d'une mollesse incroyable. Il ne prévoit aucune mesure notable qui favoriserait la croissance, l'emploi, l'innovation et la productivité, et qui assurerait une exploitation vraiment viable du secteur des ressources, l'un des plus importants au monde. Il ne prévoit rien non plus pour stimuler le dynamisme et la réussite de la classe moyenne ou pour lutter contre les inégalités croissantes entre les secteurs, les régions et les groupes démographiques.
Pour revenir à la procédure, les projets de loi dits « omnibus » rassemblent plusieurs mesures disparates. Le Parlement peut traiter de tels projets de loi s'ils respectent des limites raisonnables et s'ils sont cohérents, c'est-à-dire que les différents sujets sont interreliées et interdépendants, et si la taille totale de la mesure est raisonnable. C'était le cas avant que ce gouvernement prenne le pouvoir en 2006.
Auparavant, lorsqu'on avait recours à des projets de loi omnibus pour mettre en oeuvre des dispositions budgétaires clés du gouvernement fédéral, ils comptaient en moyenne 75 pages et modifiaient généralement une poignée de lois directement liées à la politique budgétaire. Autrement dit, ils étaient cohérents et non écrasants.
Cette pratique a toutefois changé sous le régime actuel. Depuis 2006, la taille des projets de loi omnibus dépasse largement les 300 pages, soit plus de quatre fois plus qu'avant. Le plus récent d'entre eux, présenté la semaine dernière, comportait 556 articles et 443 pages, et portait sur une trentaine de sujets n'ayant aucun lien commun et allant des eaux navigables à l'inspection des grains, en passant par les régimes d'invalidité et les matières dangereuses.
C'est un véritable fouillis, et c'est volontaire. Ce projet de loi a été assemblé en une masse si énorme et alambiquée qu'il est impossible pour un Parlement consciencieux de l'étudier et de l'assimiler intelligemment.
Pire, des questions banales et des mesures positives sont entremêlées pêle-mêle avec des sujets destructeurs et litigieux, de telle sorte qu'au bout du compte il sera impossible de procéder à un vote clair sur quoi que ce soit, ce qui porte atteinte à la raison d'être fondamentale de la Chambre, qui est de voter et de décider.
Manifestement, le projet de loi et son prédécesseur immédiat, le projet de loi , constituent des abus de pouvoirs, et personne n'est plus coupable à ce chapitre que le lui-même. Lorsqu'il était dans l'opposition, en 1994, il s'était amèrement plaint d'un tout petit projet de loi omnibus qui portait sur seulement cinq sujets interreliés, et qui ne comptait que 21 pages.
Vraiment furieux à l'époque, le avait déclaré que ce modeste projet de loi était:
[...] tellement hétéroclite que, pour se prononcer par un seul vote, les députés devraient transiger avec leurs principes.
Et il avait ajouté:
Nous sommes en faveur de certaines mesures, mais nous nous opposons à d'autres. Comment pouvons-nous exprimer notre point de vue et celui de nos électeurs quand il y a une telle diversité de questions? Si on divisait le projet de loi en plusieurs segments, les députés pourraient faire valoir le point de vue de leurs électeurs sur chacune des composantes du projet de loi.
Il avait aussi demandé, aux députés ministériels en particulier, de réfléchir aux répercussions des projets de loi omnibus sur la démocratie et le fonctionnement du Parlement. C'était le qui, en 1994, se plaignait d'un projet de loi d'à peine 21 pages.
En comparaison, nous sommes aujourd'hui saisis du projet de loi , un document énorme constitué de plus de 400 pages et 500 articles, portant sur plus de 30 sujets et modifiant plus de 60 autres mesures législatives dont certaines ne sont même pas mentionnées dans le budget.
Le doit être torturé par cette perversion de la démocratie parlementaire, ou alors ses principes sont devenus élastiques maintenant qu'il est au pouvoir. Les Canadiens craignent que ce soit plutôt cette dernière possibilité.
Ce n'est pas seulement avec des projets de loi omnibus tordus qu'on dépasse les bornes. Que dire des folles dépenses de ministres, comme des jus d'orange à 16 $, des déplacements en limousine de luxe, kiosque ornemental à Muskoka, tout cela aux frais des contribuables sans que le premier ministre ne sourcille le moindrement? Des centaines de millions de dollars, puisés à même les fonds publics, sont gaspillés pour de la publicité totalement intéressée, les services de conseillers externes membres du club des amis du parti, un Cabinet énorme et 30 députés supplémentaires parfaitement inutiles. Le gouvernement impose régulièrement la clôture du débat. Il oblige les comités parlementaires à traiter les affaires publiques en catimini, derrière des portes closes. Les cabinets de ministres empêchent l'accès du public à l'information. Des attaques personnelles sont lancées systématiquement pour discréditer et intimider les organismes de bienfaisance, les ONG, les fonctionnaires et les chiens de garde du Parlement — du directeur parlementaire du budget au vérificateur général en passant par la commissaire à l'information et Élections Canada. Le gouvernement tentera de faire taire quiconque aura la témérité de dire la vérité au sujet du pouvoir en place. En fin de compte, tout cela conduit à une mauvaise gouvernance, comme le gaspillage de plusieurs milliards de dollars pour l'achat des avions de combat furtifs F-35, que le vérificateur général et le directeur parlementaire du budget ont tous deux qualifié de malhonnête et d'inconsidéré.
Les principes élastiques mènent aussi au financement frauduleux de la campagne électorale, dont le parti d'en face a été accusé et reconnu coupable. Ils entraînent également des appels automatisés trompeurs et des entraves au droit de vote. Les projets de loi omnibus démesurés font partie de ce catalogue d'actes répréhensibles commis en toute impunité.
Comment peut-on y remédier? Le gouvernement a accepté, jeudi et vendredi derniers, l'idée du Parti libéral d'exclure du projet de loi les changements aux pensions des députés, de manière à ce que la Chambre puisse approuver séparément et immédiatement ces dispositions. C'est un bon début, qui prouve que ces projets de loi peuvent être scindés. Hier, le gouvernement a accepté une autre suggestion du Parti libéral consistant à subdiviser le projet de loi C-45 pour l'étude en comité. Au lieu de renvoyer la totalité du projet de loi au Comité des finances, on le scindera en plusieurs parties portant chacune sur un sujet, parties qui seront étudiées en détail par les comités permanents de la Chambre possédant l'expertise nécessaire.
Voilà une bonne décision encore une fois. Cependant, c'est le vote qui est la clé. Une fois le débat terminé, le vote sur le projet de loi restera alambiqué, puisqu'il n'y aura pas un vote distinct par section ou par thème. Il y aura un seul vote, sur l'ensemble du projet de loi omnibus, et ce genre de vote est passablement dénué de sens.
Il serait possible de remédier à ce problème également. Nous demandons au gouvernement de structurer le vote final pour qu'il se tienne par thèmes. Le gouvernement ne devrait pas mélanger les crédits d'impôt pour la recherche scientifique avec les ponts menant à Detroit, ni traiter sans discernement le FMI et l'Office de financement de l'assurance-emploi. Il devrait tenir des votes distincts sur chaque thème, de telle sorte que le résultat soit clair et honnête.
Si nous pouvions voter distinctement et honnêtement sur chaque partie, en tenant compte de l'étude effectuée par le comité approprié, les députés libéraux pourraient sûrement appuyer certaines dispositions du projet de loi , par exemple les changements aux Statuts du FMI, les ajustements relatifs à la SCHL, le concept des amendes pour les violations de l'accord sur le commerce intérieur ainsi que d'autres dispositions, sans doute.
Sur certains thèmes, nous voudrions offrir au gouvernement de meilleures solutions, par exemple dans le cas du congé de cotisations d'assurance-emploi pour les petites entreprises qui embauchent. Cette mesure est nécessaire uniquement parce que les conservateurs augmentent chaque année les cotisations sociales des petites entreprises, et même de tous les employeurs. L'année dernière et l'année précédente, le gouvernement a augmenté les cotisations d'assurance-emploi des employeurs d'environ 600 millions de dollars par année, ce qui nuit à la création d'emplois. Le gouvernement continuera ces augmentations l'année prochaine, l'année suivante et toutes les autres années, dans un avenir prévisible. Le gouvernement se targue d'accorder un congé de cotisations qui redonne environ 200 millions de dollars aux entreprises. Il leur prend 600 millions de dollars, puis leur redonne 200 millions de dollars. Par conséquent, les employeurs sont généralement désavantagés. Les conservateurs leur font payer plus de cotisations sociales qu'ils ne leur redonnent d'argent sous forme d'allègements fiscaux.
Les entreprises seraient plus motivées à créer des emplois si le gouvernement cessait d'augmenter les charges sociales chaque année. Face aux difficultés économiques des années 1990, les libéraux avaient gelé les cotisations d'assurance-emploi et les avaient même réduites par la suite, non pas à une reprise, ni à deux, mais bien à douze reprises. Nous les avions diminuées de plus de 40 % et il s'était créé, net, 3,5 millions d'emplois. Il n'y a pas lieu de se vanter au sujet du crédit à l'embauche. C'est une solution temporaire aux dommages causés par la hausse annuelle des cotisations d'assurance-emploi que les conservateurs imposent.
Les régimes enregistrés d'épargne-invalidité sont un autre dossier pour lequel les libéraux ont de meilleures idées à suggérer. Les modifications proposées dans le projet de loi sont acceptables, car elles prévoient des améliorations techniques pour les régimes, mais elles ne vont pas assez loin. Ces malheureux Canadiens chez qui ont a diagnostiqué une maladie dégénérative, comme la sclérose en plaques, sont toujours mis à l'écart et victimes de discrimination. Étant donné la nature imprévisible des maladies comme la sclérose en plaques, les gens qui en sont atteints savent que leur avenir sera sans doute problématique, même s'ils ne souffrent d'aucun symptôme à l'heure actuelle. Ces gens souhaitent commencer à cotiser à un régime enregistré d'épargne-invalidité dès maintenant, alors qu'ils sont encore en mesure de gagner leur vie, et ainsi s'assurer une certaine sécurité financière en vue des jours plus difficiles. Mais le gouvernement leur refuse cette possibilité. Pour être en mesure de cotiser à un régime d'épargne-invalidité, il faut être frappé d'une invalidité permanente. Il est impossible de prendre des mesures en prévision de l'avenir. Il faut attendre que le handicap se manifeste. Une telle rigidité dans les règles témoigne d'un manque de vision, en plus d'être mesquine et absurde. Il est possible de corriger le tir et c'est ce que nous devrions faire avec le projet de loi C-45.
Par ailleurs, il faut aussi en faire davantage pour favoriser l'égalité des chances. Les crédits d'impôt personnels pour les activités artistiques et sportives des enfants, pour les pompiers bénévoles et pour les aidants familiaux devraient être offerts à tous, pas juste aux plus riches. Aussi étrange que ça puisse paraître, la structure du crédit d'impôt du gouvernement est conçue de telle manière qu'elle exclut les personnes à faible revenu. C'est pervers. On punit les pauvres. Pourquoi un enfant d'une famille riche mérite-t-il davantage qu'un enfant d'une famille à faible revenu? Pourquoi les pompiers et les aidants familiaux plus aisés méritent-ils davantage que les pompiers ou aidants à faible revenu? Sur les 25 millions de personnes qui produisent une déclaration d'impôt tous les ans, plus d'un tiers, soit quelque 9 millions de familles, ont un revenu si faible qu'elles ne sont pas admissibles à ces crédits d'impôt. C'est une situation injuste et répréhensible qu'il faut corriger.
Le gouvernement devrait donc cesser de hausser les cotisations à l'assurance-emploi et combler les lacunes dans le régime enregistré d'épargne-invalidité et les crédits d'impôt destinés aux familles. Voilà des mesures qui simuleraient la croissance économique et réduiraient les inégalités entre les Canadiens, mais malheureusement, on ne les retrouve pas dans le projet de loi . De plus, le gouvernement ne devrait pas dénaturer le crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental en retirant les dépenses en capital de la formule, ce qui nuit disproportionnellement à certains secteurs et à certaines régions du pays qui ont besoin de cet incitatif.
Nous voulons aussi que le gouvernement prenne au sérieux la situation des jeunes Canadiens. La plupart de ces jeunes n'ont constaté aucune amélioration concrète de leur situation depuis le pire de la récession, il y a quatre ans. Le taux de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans n'a pas beaucoup diminué depuis la récession, demeurant à 15 %. Il y a quelque 250 000 jeunes Canadiens de moins dans la population active qu'avant la récession. Pire encore, 165 000 jeunes Canadiens ont abandonné tout espoir d'entrer sur le marché du travail. De la maternelle aux études supérieures, l'apprentissage continu de haut calibre est essentiel à la force et à la productivité de l'économie canadienne dans un monde marqué par la précarité. Tout en respectant pleinement les domaines de compétence des provinces, le gouvernement du Canada se doit d'être plus qu'un simple spectateur lorsqu'il est question de ce facteur déterminant pour le succès de l'économie canadienne dans son ensemble et le bien-être des Canadiens.
Après tout, nos succès dans le monde concurrentiel dans lequel nous vivons dépendront de la force de nos ressources intellectuelles. Le gouvernement aurait donc avantage à investir dans l'éducation préscolaire et la garde des jeunes enfants, à s'attaquer aux obstacles financiers qui empêchent les jeunes de faire des études postsecondaires et d'acquérir les compétences dont ils ont besoin, à alléger la dette des étudiants en privilégiant les bourses au lieu des prêts, à mettre l'accent sur la recherche fondamentale dictée par la curiosité, à favoriser l'innovation et à faire du Canada le pays le plus branché et le plus numérique du monde.
Comme l'éducation des Autochtones est de compétence fédérale, le gouvernement devrait abolir le plafond qui empêche les membres des Premières Nations de faire des études postsecondaires. Tant pour le primaire que le secondaire, le fédéral devrait combler l'écart embarrassant qu'il y a entre les sommes qu'il investit dans l'éducation des enfants autochtones et celles qu'investissent les provinces dans l'éducation du reste de la population. Il faut éliminer cette disparité.
Hélas, aucune de ces mesures courageuses ne se trouve dans le projet de loi , qui ne fait rien non plus pour aider les gens, et plus particulièrement les aînés, les étudiants, les personnes handicapées et les Canadiens ayant des besoins spéciaux à se loger à prix abordable, alors qu'il s'agit d'un problème criant. Dans son projet de loi, le gouvernement ne prend pas l'initiative de transférer l'intégralité de la taxe fédérale sur l'essence aux municipalités, ce qui contribuerait pourtant à renforcer les infrastructures du pays, pas plus qu'il n'explore la possibilité d'élargir la portée du Régime de pensions du Canada. Il maintient par contre son odieuse décision de réduire les pensions des futurs aînés les plus démunis et les plus vulnérables. Leurs pensions seront en effet réduites au fil des ans, ce qui devrait permettre de dégager des économies correspondant à peu près à 0,3 % du PIB. Et ce sont les aînés les plus vulnérables, dont le revenu est le moins élevé et qui n'ont pas de solution de rechange qui paieront le plus le prix de cette économie somme toute insignifiante.
Le projet de loi passe outre à l'obligation première de tout bon gouvernement, à savoir assurer la protection de ses citoyens. Les services frontaliers, la sécurité en milieu carcéral, l'espionnage, la recherche et le sauvetage en mer, l'étiquetage des produits de consommation, la protection civile, la prévention citoyenne de la criminalité, la cybersécurité, et sans oublier évidemment la salubrité des aliments: l'érosion est partout.
Que le gouvernement choisisse de couper en premier lieu dans ces domaines laisse plus d'un Canadien perplexe. Les citoyens devraient pouvoir s'attendre à ce que leur gouvernement fasse de la santé et de la sécurité publiques sa priorité numéro un. Or, ce concept est pour ainsi dire absent de la liste de priorités du gouvernement.
Pour le fond comme pour la forme, pour ce qu'il fait comme pour ce qu'il ne fait pas, le projet de loi tel qu'il nous est présenté aujourd'hui ne mérite pas notre appui.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je suis vraiment heureuse d'intervenir à la Chambre aujourd'hui au sujet du projet de loi , notre deuxième loi d'exécution du budget. Comme le savent les députés, le budget a été présenté au printemps dernier et, comme c'est habituellement le cas à la Chambre, l'exécution de ce document d'orientation ambitieux se fait au moyen de deux mesures législatives distinctes. Aujourd'hui, nous étudions le deuxième de ces importants projets de loi d'exécution du budget.
L'opposition a une vision très simpliste de ce processus. En effet, les députés de l'opposition préfèrent compter les pages que les lire. Ils s'inquiètent du nombre de lois modifiés au lieu de tenir compte du contexte actuel et des défis uniques auxquels notre pays est confronté.
Les Canadiens veulent que leur gouvernement se concentre sur les résultats et s'attendent à ce que nous travaillions d'arrache-pied pour les atteindre. J'aimerais donner un petit exemple concernant le régime de retraite des députés. Depuis mon élection en 2008, j'ai souvent entendu des électeurs dire que le régime actuel est injuste envers les contribuables.
En tant que gouvernement, nous nous sommes engagés à modifier ce régime afin que les parlementaires paient leur juste part. Examinons cet exemple de plus près. Cette initiative tenait en une seule ligne dans le budget, mais 22 pages sont nécessaires dans la loi d'exécution sur le budget pour la mettre en oeuvre. Honnêtement, je ne pense pas que les Canadiens s'intéressent au nombre de pages. Ce qui compte pour eux, c'est le résultat. Ils s'attendent à ce que les législateurs sachent comment s'y prendre.
Permettez-moi de citer un commentaire formulé par le Président Parent lorsque la question de la portée du budget a été débattue en 1994. Voici ce qu'il a déclaré:
En conclusion, il arrive souvent qu'un projet de loi modifie, abroge ou promulgue plusieurs mesures législatives. Il est arrivé à de nombreuses reprises que la présidence refuse d'intervenir simplement parce qu'un projet de loi était complexe, et qu'elle permette de poursuivre l'étude d'une mesure omnibus.
Nous savons qu'un plan important s'impose. Le gouvernement sait que nous devons apporter des changements pour assurer l'avenir à long terme du Canada — un avenir axé sur la prospérité, les emplois et la croissance, un avenir qui permettra aux entreprises et aux entrepreneurs canadiens de développer davantage leur potentiel afin d'innover et de prospérer dans une économie moderne, pour le plus grand bien de tous les Canadiens pendant plusieurs générations.
Comme on l'a souvent dit à la Chambre, le Canada fait l'envie du monde entier. Le Canada était bien placé pour composer avec la grande récession, et il s'en est mieux tiré que la plupart des autres pays. Nous avons connu une création nette de 800 000 emplois, dont la plupart sont des emplois dans le secteur privé et des emplois à temps plein.
Notre plan fonctionne, mais nous devons en faire davantage. C'est pourquoi le Plan d'action économique est très important. De nombreux défis nous attendent. Par exemple, l'économie mondiale demeure fragile, et le vieillissement de la population active représente un défi démographique de taille.
J'aimerais maintenant donner quelques exemples de ce que le deuxième projet de loi d'exécution du budget permettra de faire. Nous voulons permettre une exploitation responsable des ressources. La protection de l'environnement est absolument essentielle, mais il faut aussi établir un certain équilibre.
Lorsque j'étais maire d'une petite municipalité, nous étions très fiers de protéger d'importants habitats des poissons, mais nous avons aussi essayé d'aménager un sentier de promenade. Sur le sentier, nous avons installé une toute petite passerelle pour enjamber le lit d'un ruisseau où l'eau coulait très rarement. Ce ruisseau était considéré comme un cours d'eau navigable. Le nombre de procédures administratives que nous avons dû suivre était effarant. Il n'y a jamais de canot sur ce ruisseau. Personne ne naviguait sur ce cours d'eau. Il était absolument stupéfiant de voir le processus auquel nous astreignait Transports Canada afin que nous puissions installer une petite passerelle pour améliorer les services récréatifs offerts au public et le bien-être de notre population.
C'est pour cela que nous devons assurer un meilleur équilibre en misant davantage sur les secteurs qui seront les plus importants.
J'aimerais également parler de la façon dont le projet de loi d'exécution du budget aide les Autochtones à contribuer pleinement à l'économie. Je suis particulièrement fière de la bande indienne de Tk'emlúps, qui a fait preuve d'un véritable leadership afin d'améliorer son économie et de trouver des façons d'utiliser les terres qui sont approuvées par la bande tout en composant avec les difficultés que cela représente.
Le vérificateur général a déterminé que les processus de désignation et de location retardaient indûment l'approbation des projets dans les réserves.
Je l'ai constaté directement, notamment dans le cas de certaines bandes qui tentent d'aller de l'avant et d'accomplir des choses importantes, mais dont les efforts sont entravés par des mois de retards bureaucratiques. Le projet de loi renferme des modifications importantes qui élimineraient certaines décisions gouvernementales patriarcales en matière de propriété foncière. Elles permettraient aussi aux bandes d'aller de l'avant pour ce qui est d'exploiter des possibilités économiques intéressantes.
Nous reconnaissons qu'un filet de sécurité sociale doit être en place pour les générations futures de Canadiens. Nous ne pouvons pas laisser en héritage des dettes qui vont étouffer nos enfants. Nous devons rétablir l'équilibre budgétaire à moyen terme, et c'est l'une de nos priorités à l'heure actuelle.
Il est essentiel d'accroître les échanges commerciaux et d'ouvrir de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes. Notre prospérité dépend des possibilités économiques qui existent au-delà de nos frontières. Je pense ici à l'industrie forestière de la Colombie-Britannique qui a su profiter de nouveaux marchés en Chine durant une période très difficile, ce qui lui a permis d'atténuer l'impact de la récession aux États-Unis. Nos usines de pâte à papier et nos travailleurs forestiers ont pu continuer à exercer leur activité grâce à l'accroissement important des échanges commerciaux avec la Chine.
Le gouvernement conservateur est également conscient de l'importance d'avoir un régime fiscal juste et équitable. C'est pour cette raison que le projet de loi renferme un bon nombre de mesures visant à améliorer certains crédits d'impôt et aussi d'autres aspects. Ensemble, ces mesures permettraient d'améliorer l'accès à des programmes fiscaux très utiles. Je vais dire un mot sur le REEI, qui a été très bien accueilli. Nous allons simplifier le processus permettant d'ouvrir un REEI à l'égard d'une personne qui a atteint l'âge de la majorité et qui n'est pas habilitée à conclure un contrat. Dans certains cas, nous réduirions le montant du remboursement de la Subvention canadienne pour l'épargne-invalidité et du Bon canadien pour l'épargne-invalidité. Nous apportons aussi des changements aux règles relatives aux retraits minimal et maximal. Nous autorisons le transfert en franchise d'impôt du revenu de placement gagné dans un régime enregistré d'épargne-études à un REEI. Par ailleurs, nous reportons temporairement la fermeture d'un REEI lorsque l'admissibilité à un tel régime se termine. Je pourrais poursuivre longtemps mais, en résumé, il s'agit essentiellement de modifications techniques qui amélioreraient sensiblement le programme. Même si le projet de loi compte un grand nombre de pages, j'invite les députés de l'opposition à le lire et à l'appuyer.
Je veux illustrer la différence entre, d'une part, notre plan d'allégement fiscal axé sur l'emploi et la croissance et, d'autre part, le plan du NPD. À la page 4 du programme du NPD il est fait mention d'une taxe sur le carbone de 21 milliards de dollars qui servirait à financer une foule de programmes sociaux gouvernementaux touchant divers secteurs qui vont du logement à l'alimentation. Il faut préciser clairement qu'une telle taxe ferait augmenter les coûts d'absolument tout, à commencer par ceux de l'essence et du chauffage, et il faut faire la distinction entre...
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Monsieur le Président, je suis heureux de traiter aujourd’hui du projet de loi .
C’est un projet de loi très important qui apporte nombre de changements techniques particuliers, notamment au régime enregistré d’épargne-invalidité, un régime qui a été instauré par le gouvernement actuel et qui aide les familles à assumer certains coûts liés à un membre de la famille qui est atteint d’invalidité. Le projet de loi modifie également la Loi sur les Indiens, une mesure que le député de a soumise au comité des finances. Un membre de la bande de Kamloops a proposé cette idée afin de modifier le régime de propriété dans les réserves. Cela représenterait un réel progrès, et j’y reviendrai dans la suite de mes commentaires. Le projet de loi comprend en effet bon nombre de mesures.
À titre de président du comité des finances, j’ai pensé qu’il convenait d’expliquer le contexte aux députés et aux Canadiens pour mieux faire comprendre le processus que nous suivons lorsque nous rédigeons les lois de mises en œuvre du budget.
Le processus commence chaque automne au comité des finances. De fait, il commence en juin, quand le comité des finances publie un avis à l’intention des Canadiens pour leur demander de nous faire part de leurs réflexions sur ce que devrait contenir le prochain budget du cycle budgétaire. Les Canadiens répondent, et depuis deux ans ils répondent en très grand nombre. Cette année, des organisations et des particuliers de tout le pays nous ont soumis près de 800 mémoires pour nous exposer leurs points de vue sur ce que devrait contenir le prochain budget.
Cette année, nous avons légèrement modifié le processus. Nous avons posé cinq questions à la population sur notre site Web et nous avons demandé aux Canadiens de répondre à ces cinq questions. Nous avons ensuite affiché toutes les réponses en ligne. C’est la deuxième fois que le comité procède ainsi. Nous voulons une très grande transparence en ce qui concerne les contributions que le comité reçoit.
Les mémoires devaient nous parvenir avant la fin de l’été. Nous les avons ensuite fait traduire et nous les avons publiés en ligne. Maintenant, les membres du Comité des finances, qui représentent tous les partis, étudient avec diligence tous ces mémoires.
Par ailleurs, nous faisons ce que le comité fait depuis plus de dix ans maintenant, c’est-à-dire que nous écoutons des particuliers et des organisations qui viennent témoigner devant nous. Nous entendrons quelque 120 organisations et particuliers. Nous aurons une excellente discussion avec les députés sur ce que devrait être la teneur du prochain budget.
Ce processus est très vaste. Tous les sujets, sans exception, peuvent être soulevés au Comité des finances dans le cadre des consultations prébudgétaires. L’an dernier toutefois, en raison de certaines discussions qui ont entouré la première loi d’exécution du budget, nous nous sommes demandé si nous ne devrions pas limiter la portée des travaux du Comité des finances, mais des députés de tous les partis se sont opposés à ce projet, car ils considèrent qu’il faut maintenir un processus de consultation publique très général. N’importe qui doit pouvoir se présenter et dire ce qu’il pense de l’orientation qui conviendrait au pays parce que les questions financières ont une portée incroyablement large. Nous écoutons des groupes environnementaux, des groupes du secteur de la santé, des groupes autochtones, des organisations de petites entreprises et des chambres de commerce de tout le pays. N’importe qui peut venir proposer n’importe quelle mesure. Nous ne parlons pas seulement d’impôts et de finances. Nos séances sont très générales et donnent lieu à des discussions fantastiques. Je pense que les députés de tous les partis aiment bien ce débat.
À la suite de cette activité, le comité délibère de ce qui devrait figurer dans le rapport qu’il déposera devant le Parlement en décembre. Évidemment, ce rapport est un document public, et les Canadiens peuvent comparer les mémoires présentés au comité et les décisions que le comité a prises quant à ce qu’il veut recommander au gouvernement pour le prochain budget. Le examine ensuite le rapport et il dépose le budget, généralement en février ou en mars.
Je veux rappeler aux députés que le budget est le principal document que le gouvernement soumet au Parlement chaque année sans exception, et qu’il s’agit d’un document très vaste. Voici quelques-uns des thèmes qui figuraient dans le budget déposé par le ministre au mois de mars.
En ce qui concerne les entrepreneurs, les innovateurs et la recherche de calibre mondial, le budget propose d'appuyer la recherche et l’innovation en cours dans tout le pays ainsi que l’éducation et la formation dispensées dans les universités et collèges du Canada.
Pour favoriser l’investissement commercial, il faut apporter de nombreux changements au programme de la recherche scientifique et du développement expérimental et donner suite au rapport Jenkins, un rapport que le gouvernement a commandé et qui, je crois, a été plutôt bien accueilli par les intervenants.
Le budget traite également d’investissement dans le secteur des ressources naturelles, d’élargissement du commerce et d’ouverture de nouveaux marchés pour les entreprises canadiennes, de maintien de taux d’imposition raisonnables pour les créateurs d’emplois, de renforcement de la compétitivité des entreprises, d’avantages du secteur financier, et d’investissement dans l’infrastructure commerciale et les possibilités d’affaires, un secteur qui fait appel aux ressources humaines et nécessite donc d’investir dans le développement des compétences des Canadiens.
L’infrastructure relève du , mais toute l’infrastructure est d’abord financée par l’entremise du ministère des Finances.
S’il s’agit d’élargir les perspectives des peuples autochtones, nous avons évidemment un comité et un ministre qui s’intéressent aux peuples autochtones, mais tout cela est d’abord financé en vertu du budget.
Le soutien aux familles et aux collectivités, l’investissement dans les collectivités, la protection de l’environnement naturel et de la faune au Canada, la gestion durable des finances publiques, toutes ces questions figurent dans un document budgétaire très volumineux, mais le budget lui-même, en tant que document stratégique, est assez spécifique. Dans certains secteurs, il esquisse en termes généraux l’orientation que le gouvernement veut prendre dans certains dossiers, par exemple le développement responsable des ressources, le plan d’action pour la réduction du déficit et le retour à l’équilibre budgétaire à moyen terme. Des fonctionnaires rédigent ensuite le projet de loi d’exécution du budget. Ils produisent généralement deux projets de loi d’exécution du budget, l’un au printemps et l’autre à l’automne. Il s’agit de documents très complets.
Pour ce qui est du plan d’action pour la réduction du déficit, une politique adoptée par le Parlement après le dépôt du budget, tous les éléments qui y sont inscrits sont repris dans les deux projets de loi d’exécution, ce qui est, selon moi, la façon adéquate de procéder. La politique globale devrait figurer dans le budget, mais les détails, c’est-à-dire les points dont nous avons traité dans la loi du printemps et, en partie, dans le présent projet de loi, se rapportent à tout ce qui figure dans le plan d’action pour la réduction du déficit.
Certains ont demandé s’ils auraient la possibilité de voter. En face, nos collègues de l’opposition officielle voulaient savoir, à juste titre, s’ils pourraient voter sur chacune des dispositions. En fait, ils pourront le faire au comité. Comme les députés le savent, à l’étape du comité, nous votons sur chaque article. Par conséquent, les députés de l’opposition officielle et du Parti libéral pourront choisir d’appuyer ou de rejeter n’importe quelle disposition. Nous pouvons tenir au comité des votes par appel nominal sur n’importe quelle disposition. Chaque député peut se prononcer en faveur d’une disposition tout en s’opposant au projet de loi à l’étape de la troisième lecture. C’est certainement une option que les députés d’en face peuvent adopter. Il est important de connaître ce processus.
Je voudrais revenir à une question soulevée par Manny Jules, qui a été un vrai pionnier en essayant d’améliorer la situation et les perspectives économiques des Autochtones du pays. Je crois que le Comité des finances a entendu M. Jules il y a trois ans. J’espère que le député de pourra confirmer la date.
Nous étions allés dans un des anciens pensionnats, dont les locaux avaient été transformés en bureaux. Il nous avait décrit les difficultés que devaient affronter les membres des Premières Nations qui souhaitaient devenir propriétaires de biens dans les réserves. Il avait dit que certains progrès avaient été réalisés dans ce domaine, mais qu’il fallait en faire davantage en modifiant les lois applicables pour que les Autochtones aient, dans les réserves, les mêmes possibilités que tous les autres Canadiens pour ce qui est de la possession de biens immobiliers.
C’était une idée très intéressante. Je crois que les députés de tous les partis ont écouté attentivement M. Jules et qu’à divers degrés, ils ont trouvé qu’il valait la peine d’y donner suite. L’idée a été examinée par le Comité des finances, qui l’a appuyée dans un de ses rapports. Même si la question relève en principe des affaires autochtones, elle a fini par se retrouver dans le budget et, partant, dans un projet de loi d’exécution du budget.
C’est ainsi que le processus a fonctionné depuis des années. Ce n’est pas une chose que le gouvernement conservateur a inventée. À mon avis, c’est ainsi que nous devrions procéder. Une idée intéressante est présentée à un comité parlementaire, qui en fait part à la Chambre dans un rapport. L’idée est ensuite reprise dans le budget, puis est inscrite dans un projet de loi d’exécution du budget. C’est un processus sur lequel je crois que nous devrions attirer l’attention.
Pour ce qui est des autres changements qui figurent dans le projet de loi, je sais que les députés les étudieront très soigneusement au comité. Ils en examineront tous les éléments. Dans le cas des régimes enregistrés d’épargne-invalidité, qui découlent d’une initiative du gouvernement, beaucoup de ceux qui en ont profité ont dit qu’il y aurait lieu d’améliorer le programme.
Les gens ont parlé de la loi sur les eaux navigables. La Fédération canadienne des municipalités ainsi que les municipalités de ma région et d’autres régions du pays ont dit au gouvernement qu’il devait modifier la loi pour favoriser la croissance et l’investissement dans les municipalités.
Ce sont des réactions aux choses que nous entendons en comité et qui se retrouvent plus tard dans le budget, puis dans le projet de loi d’exécution du budget.
Les députés devraient considérer l’ensemble du processus. Ils peuvent faire une étude très approfondie au comité. Le gouvernement a indiqué qu’il était très ouvert à l’idée de renvoyer certaines parties du projet de loi à d’autres comités. J’ai entendu le député de dire qu’il verrait d'un bon oeil cette initiative.
Je crois savoir qu’il sera possible de charger d’autres comités d’étudier des parties de cette mesure législative et d’en faire rapport au Comité des finances. Les membres de ce comité pourraient alors se prononcer pour ou contre n’importe quelle disposition du projet de loi.
J’attends avec intérêt les commentaires des députés d’en face, mais j’espère qu’ils tiendront compte de l’ensemble du processus, depuis la présentation d'une idée jusqu’à son inscription dans un projet de loi d’exécution du budget.
:
Monsieur le Président, je suis bien heureux d'avoir l'occasion de me lever à la Chambre pour parler du projet de loi , même si, en le lisant, on réalise qu'on est bien loin des objectifs visés.
Je sais que mes collègues du gouvernement n'aiment pas parler du processus. On ne peut pas s'empêcher d'en parler, parce que c'est de cette manière qu'on peut étudier la bonne gouvernance de ce gouvernement.
Nous sommes des députés de l'opposition, nous examinons les initiatives du gouvernement, notamment comme ce projet de loi ; nous regardons les éléments avec lesquels nous sommes en faveur ainsi que ceux auxquels nous sommes opposés; et nous suggérons des éléments qui permettront au gouvernement, on l'espère, de corriger le tir quant à certains éléments qui, selon nous, vont dans la mauvaise direction.
Nous sommes en face d'un gouvernement majoritaire, qui a le choix d'accepter ou de refuser les recommandations proposées. Toutefois, d'après ce qu'on a vécu lors du dépôt du précédent projet de loi mammouth en juin 2012, on sait que ce gouvernement n'a aucun respect pour ce processus absolument essentiel à la bonne gouvernance au pays, et particulièrement dans le domaine économique, où nous sommes dans des eaux troubles et auquel nous devons être attentifs.
Nous sommes présentement devant un projet de loi d'exécution du budget, qu'il ne faut pas confondre avec le budget lui-même, qui comporte 450 pages et qui modifie, ajoute ou retire 64 lois différentes. Ce seul projet de loi affecte donc 64 lois.
J'ai entendu mon collègue d' dire que c'est un processus tout à fait normal. J'imagine que c'est la raison pour laquelle les conservateurs ont aussi agi ainsi au mois de juin. Ce doit aussi être la raison pour laquelle ils ont présenté un projet de loi de 800 ou 900 pages en 2009, alors qu'on parlait du besoin de stimuler l'économie lors d'une récession.
Ce n'est pas normal. Selon les commentaires des chroniqueurs dans les médias, des experts constitutionnels et des experts parlementaires, notre système parlementaire actuel n'a jamais été conçu de cette façon. Présentement, le gouvernement utilise un seul projet de loi pour une multitude d'éléments qui, bien souvent, n'ont rien à voir avec le budget, n'ont pas été mentionnées dans le budget et auraient parfaitement pu être présentés à part du budget. Nous siégeons depuis le milieu du mois de septembre. Plusieurs des initiatives qui n'ont pas été présentées auraient pu être déposées à ce moment pour être étudiées à part. Toutefois, elles se retrouvent dans un projet de loi monstre.
Le gouvernement dit souvent qu'il ne faut pas seulement s'attarder aux chiffres, comme au nombre de pages et de lois, et qu'il faut lire le projet de loi. Cependant, il faut faire les deux. On ne peut pas éliminer la question du processus, parce que la démocratie elle-même est une question de processus. Or ce gouvernement semble avoir un dédain profond pour le processus démocratique et le processus parlementaire. On n'a qu'à penser aux prorogations qui ont été décidées par le Bureau du premier ministre, non pas comme processus normal de transition de l'agenda législatif, mais simplement pour se protéger et éviter une défaite lors d'un vote de confiance à la Chambre. On n'a qu'à penser au nombre de bâillons ou de motions d'attribution de temps, comme celle que l'on a eue ce matin pour le projet de loi . Il y en a eu un nombre incalculable depuis la dernière élection. Évidemment, il y a aussi le recours à des projets omnibus comme celui-ci.
Or les projets de loi omnibus ne sont pas la manière d'agir. Malheureusement, c'est celle que le gouvernement a décidé d'employer dans ce cas-ci. Nous trouvons cela tout à fait déplorable, parce que notre situation est préoccupante sur le plan économique. On l'a soumis à plusieurs reprises au gouvernement. Les indicateurs économiques démontrent clairement que nous sommes dans une phase d'incertitude. On peut parler des dernières statistiques relatives au chômage, par exemple. Le taux de chômage, malgré la création de 52 100 emplois, a augmenté de 0,1 % en septembre 2012. Si on parle de la productivité canadienne, entre 2000 et 2009, elle s'est accrue en moyenne de 0,6 % par année, mais si on regarde l'ensemble de l'OCDE, c'est 1,5 % par année. On traîne donc de l'arrière présentement.
Le gouvernement prétend qu'il met en avant des mesures, comme les projets de loi et , et que l'économie constitue sa priorité ultime, mais au bout du compte, on doit se demander s'il s'en va dans la bonne direction.
J'aimerais qu'on se réfère à deux situations. La première concerne la question de la productivité, qui est relativement stagnante présentement. Le gouvernement, depuis 2006, tente d'apporter différentes mesures pour accroître la productivité, mais rien ne fonctionne.
Un bon indicateur de la productivité, notamment, est la question de la recherche et du développement. Dans le budget, originairement, et dans le projet de loi — pour une fois qu'il y a quelque chose qui se rapporte au budget dans le projet de loi qu'on étudie présentement — , le gouvernement a apporté des mesures qui modifient effectivement la manière dont on permet aux entreprises de pouvoir faire la recherche-développement. Au lieu de s'en aller du côté des crédits d'impôt, on s'en va du côté des subventions directes aux entreprises pour la recherche-développement.
Malheureusement, par rapport à ça, il y a deux problèmes auxquels le gouvernement ne s'est pas encore attaqué. C'est le fait que, premièrement, on ouvre la porte toute grande au gouvernement pour choisir les gagnants dans chaque industrie. Le deuxième problème, c'est qu'il y a beaucoup d'argent qui s'est perdu dans le processus. Il n'y aura donc pas d'augmentation des sommes dédiées à la recherche-développement, de l'aide aux entreprises pour la recherche-développement. Au bout du compte, c'est le Canada qui va perdre au change et c'est notre productivité qui ne s'accroîtra pas. C'est un problème récurrent.
Il y a un autre problème en ce qui concerne la réduction générale de l'impôt des sociétés. Généralement, le gouvernement avance que la mesure portant sur l'impôt général des sociétés — mesure qui a été reconduite dans le dernier budget — est une mesure qui permet aux entreprises d'investir. Cependant, il y a deux problèmes par rapport à ça. Lorsque le gouvernement conservateur est arrivé en pouvoir, en 2006, le taux d'imposition des sociétés était de 22 %. À partir de l'an prochain, il sera de 15 %. Chaque point amène une diminution de revenus variant, selon les années, entre 2 milliards de dollars et 4 milliards de dollars. Le gouvernement a abandonné énormément de revenus fiscaux par cette mesure, en espérant bien sûr — c'est l'argument de ce gouvernement et celui de plusieurs économistes — que les entreprises utiliseront ces sommes pour pouvoir réinvestir et créer de l'emploi.
Qu'a-t-on a vu jusqu'ici? On a vu les entreprises s'asseoir ou rester assises sur environ 500 milliards de dollars, un demi-billion de dollars en argent non utilisé, ce qu'on appelle en anglais dead money. Cet argent n'est pas réinvesti; il est présentement dans les coffres en attendant d'être utilisé, et il ne bénéficie aucunement à l'économie.
Il y a un autre élément qu'il faut prendre en ligne de compte pour évaluer le succès de ces mesures, c'est de savoir si effectivement l'argent est allé dans le réinvestissement. Si on regarde les statistiques canadiennes en ce qui concerne le réinvestissement, on voit que l'investissement réel net a stagné depuis ces 10, 15 dernières années. On réduit donc massivement les impôts, et on perd évidement de l'espace fiscal pour différents programmes et éléments qui viennent en aide aux Canadiens. De plus, on n'observe aucun accroissement significatif sur le plan de l'investissement, et les entreprises du secteur privé sont actuellement assises sur une somme considérable qui pourrait être investie dans la croissance économique, mais qui ne l'est pas en ce moment.
Le gouvernement doit se poser des questions par rapport à cette situation. Il doit se demander pourquoi les méthodes qu'il utilise ne semblent pas fonctionner. Cependant, on n'observe aucune introspection de la part du gouvernement. C'est extrêmement problématique. On connaît la définition de la folie.
[Traduction]
La folie, c'est de toujours se comporter de la même manière en espérant que les choses vont changer.
[Français]
C'est ce que le gouvernement fait présentement. Ultérieurement, il va falloir qu'il y ait une espèce de révision de l'idéologie conservatrice en matière d'économie, pour que cela puisse permettre à l'économie canadienne d'atteindre son potentiel. Présentement, on n'est assurément pas dans cette direction.
Il y a plusieurs éléments dans le projet de loi qui, comme je le mentionnais au président du Comité permanent des finances et député d', ne se trouvaient pas dans le budget. On a beau faire des contorsions intellectuelles de toutes sortes, il y a des choses qui n'étaient pas dans le budget, contrairement à ce que le nous a dit en cette Chambre.
Plusieurs de ces éléments sont assez importants pour mériter leur propre débat.
Prenons l'exemple de l'abolition de l'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada. Il a été fondé par les conservateurs, mais il n'a jamais servi à quoi que ce soit. En effet, il ne faisait que déterminer les cotisations de l'assurance-emploi. Encore une fois, on va éliminer un bureau créé pour une fonction bien précise et qui aurait pu être utile au gouvernement. Finalement, il sera éliminé, bien qu'il ait engendré plusieurs dépenses, ce qui aura comme conséquence de remettre le pouvoir entre les mains de la ministre. Il s'agit là d'un autre exemple de pouvoir discrétionnaire, ce qui devient une habitude du gouvernement.
Par ailleurs, qui paiera les frais de l'abolition du Conseil de contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses? Ce sont les travailleurs et travailleuses. Ce ne sont pas des questions triviales. On parle du contrôle de matières dangereuses avec lesquelles plusieurs employés du Canada travaillent, que ce soit dans des entreprises de produits chimiques ou pharmaceutiques. D'un seul trait et sans que cela ne soit mentionné dans le budget, on l'élimine.
D'autre part, l'abolition du Tribunal d'appel pour les grains n'était mentionnée nulle part dans le budget. Le gouvernement tente de nous faire croire qu'une certaine mesure, écrite dans un langage imprécis et très vague, portait là-dessus. Or ce n'est pas le cas. Si un budget va dans une direction et détermine que des postes budgétaires, des bureaux et des agences doivent être éliminés, qu'on l'écrive dans le budget afin qu'on puisse voter en fonction de ces éléments. Ce n'est pas le cas présentement.
Le directeur parlementaire du budget a soulevé deux questions très préoccupantes qui touchent à l'essence même de ce qu'on vit actuellement avec le projet de loi . La première, c'est qu'il a mentionné — et cela a fait consensus parmi les experts parlementaires — que les députés n'ont pas en main les éléments dont ils ont besoin pour prendre des décisions relatives au budget.
Au mois d'avril, nous avons voté pour le budget de 2012, pour lequel nous n'avions pas d'éléments. Le gouvernement parlait de supprimer 19 200 postes dans la fonction publique et de faire des coupes de 5,2 milliards de dollars. Pourtant, on n'avait aucune idée des endroits où ces coupes se feraient et où ces postes seraient supprimés ni des secteurs qui seraient affectés. On le découvre au fur et à mesure, au compte-gouttes.
C'est ce qui a poussé le directeur parlementaire du budget à exiger du gouvernement qu'il fasse preuve de plus de transparence dans le processus budgétaire, en forçant les agences et les ministères à faire rapport de leurs réductions. Il cherchait ainsi à savoir dans quels services il y aurait des coupes, et si les Canadiens avaient besoin de ces services. Où ces compressions se dérouleront-elles? Quels objectifs désire-t-on atteindre par ces compressions? Quelles en seront les conséquences?
Le directeur parlementaire du budget n'arrive pas à obtenir ces informations, malgré la Loi fédérale sur la responsabilité, pour laquelle le gouvernement conservateur a demandé un vote en 2006. D'ailleurs, nous étions entièrement d'accord pour adopter cette loi. Cependant, le gouvernement a décidé de transgresser sa propre loi pour empêcher le directeur parlementaire du budget d'analyser les répercussions du budget de 2012.
Honnêtement, je dois dire que si le directeur parlementaire du budget n'est pas en mesure d'obtenir ces informations, les députés n'y auront pas accès non plus et ne pourront pas débattre convenablement du budget de 2012 et de ses répercussions.
Présentement, nous étudions le projet de loi et nous subissons clairement les conséquences du budget de 2012, pour lequel nous n'avons toujours pas obtenu toute l'information.
Le projet de loi avait dilué de façon très importante le processus d'évaluation environnementale, la Loi sur les pêches et la protection de l'habitat du poisson. Quant à lui, le projet de loi a des répercussions très importantes, notamment sur le plan de l'environnement.
Parlons maintenant de l'abolition de la Loi sur la protection des zones navigables. Cette loi porte sur l'environnement, malgré ce que prétend le gouvernement. Ce dernier tente de créer un écran de fumée en disant qu'elle ne parle que de navigation. Ce n'est pas vrai: elle parle de la protection de eaux navigables, entre autres les eaux sur lesquelles on peut naviguer en canot. C'est un processus rigoureux que le gouvernement s'empresse de diluer afin d'éliminer certaines dispositions qui ne plaisaient pas au secteur du développement des lacs et des rivières.
Cette façon de procéder est très problématique et aura des répercussions majeures, comme la dilution très importante de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale et la modification ou la dilution massive de la Loi sur les pêches. D'ailleurs, des éléments du projet de loi portent sur la Loi sur les pêches. Nous avons été surpris, quand nous avons lu la section de ce projet de loi qui porte sur la Loi sur les pêches, car la plupart des dispositions corrigent des erreurs ou des excès du précédent projet de loi d'exécution du budget, le , qui a été voté en juin 2012.
Bien souvent, on a proposé des amendements qui auraient éliminé ces erreurs ou ces excès, mais le gouvernement les a ignorés. Je rappelle qu'aucun amendement n'a été accepté par le gouvernement lors de l'étude au Comité permanent des finances, pas plus qu'à la Chambre. Après quelques mois, on se rend compte que l'opposition avait peut-être raison sur certains points. On se dépêche donc à modifier les choses pour qu'on ne s'en rende pas trop compte. C'est ce qui arrive maintenant.
Puisqu'elles auront des répercussions majeures, ces modifications importantes, qui devraient être incluses dans un projet de loi, si c'est vraiment la direction que le gouvernement veut emprunter, devraient être étudiées séparément et scrutées à la loupe.
Dans le Bas-Saint-Laurent, il y a une grande expertise en sciences de l'océan, en océanographie et en biotechnologies. L'Université du Québec à Rimouski s'est d'ailleurs vu décerner le titre de meilleure université en matière de recherche par le magazine RE$EARCH Infosource de Toronto pour son travail en ce sens. Si l'Université du Québec à Rimouski est en mesure de faire ce travail, c'est parce que du réseautage a été fait par la Technopole Maritime du Québec.
Dans le milieu institutionnel, l'UQAR, avec son département d'océanographie et l'ISMER, est liée de très près et fait du réseautage avec l'Institut Maurice-Lamontagne, qui est un centre de recherche appartenant à Pêches et Océans. L'UQAR est également liée à des organismes du secteur privé, comme le Centre de recherche sur les biotechnologies marines. Or, avec les compressions budgétaires massives qui ont été infligées et la dilution des mesures environnementales proposée dans le projet de loi et qui est encore proposée dans le projet de loi , on fait perdre beaucoup à toute cette région qui, pendant 25 à 30 ans, a réussi à développer une expertise de pointe reconnue internationalement. On est sur le point d'éliminer le département d'écotoxicologie de l'Institut Maurice-Lamontagne et le département qui étudie l'habitat des pêches. On ferme les bibliothèques et les archives, les seules sources françaises qui desservent l'université et les chercheurs du coin.
Avec toutes ces mesures qui n'étaient pas dans le budget parce qu'elles en ont découlé, sur lesquelles le directeur parlementaire du budget veut des précisions, on est en train de réduire la capacité de Rimouski et du Bas-Saint-Laurent de s'affirmer comme des leaders sur la scène internationale. Est-ce vraiment ce que le gouvernement recherche?
Ce gouvernement devrait faire un examen de conscience et regarder les mesures proposées dans les différents budgets soumis et leurs projets de loi d'exécution du budget. Il doit vraiment se demander si le Canada progresse ou régresse.
Chez l'ensemble des intervenants canadiens et québécois que j'ai entendus à ce sujet, il y a un fort sentiment que le Canada est en train de régresser. Nous sommes en train de nous désindustrialiser et de mettre tous nos oeufs dans le même panier, comme ce qui était le cas lorsque nous faisions du libre-échange presque uniquement avec les États-Unis. Heureusement, nous commençons à diversifier les pays avec lesquels nous faisons du commerce.
Nous mettons encore nos oeufs dans le même panier pour ce qui est des industries en nous fiant d'abord et avant tout au secteur des ressources naturelles. Ce secteur est effectivement important, mais il sera dangereux pour la croissance économique s'il s'agit du seul secteur sur lequel nous pouvons compter. Nous devons nous assurer que d'autres domaines où nous pouvons jouer un rôle de leader seront appuyés par ce gouvernement, mais nous ne voyons pas ça dans le projet de loi .
C'est la raison pour laquelle, à cette étape-ci, nous nous opposerons au projet de loi . Nous sommes contre le processus proposé et contre ce contenu qui, bien qu'il contienne quelques mesures ponctuelles intéressantes ici et là, n'est absolument pas une panacée pour l'économie canadienne.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir au sujet du projet de loi , Loi de 2012 sur l'emploi et la croissance.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi est une autre manifestation du souci constant de notre gouvernement pour l'économie canadienne. C'est ce que les Canadiens veulent et ce qu'ils attendent de nous.
En mars dernier, le a présenté la vision pragmatique et prudente de notre gouvernement pour l'avenir des Canadiens, non seulement pour les années à venir, mais aussi pour la prochaine génération.
Depuis 2006, notre gouvernement fait le nécessaire pour bâtir une assise économique solide pour les Canadiens. La crise de 2008 a frappé les ménages et les entreprises de tout le pays, et c'est grâce au leadership constant du et du , de même que du gouvernement conservateur dans son ensemble, que l'économie canadienne s'est rétablie longtemps avant celle de tout autre grand pays industrialisé du monde.
Nous avons tenu nos promesses envers les Canadiens. Notre excellent bilan se passe d'explication: la création, nette, de 820 000 emplois depuis juillet 2009; l'augmentation de 3,9 % de la production manufacturière par rapport à l'exercice précédent; la réduction de l'impôt personnel et les diminutions de la TPS; le fractionnement du revenu de pension pour les aînés; la création du nouveau compte d'épargne libre d'impôt; et la réduction de l'impôt des entreprises canadiennes et du taux d'imposition sur les nouveaux investissements commerciaux, qui est le plus bas de toutes les économies avancées.
Notre système bancaire est considéré comme le plus stable au monde. Selon les prévisions de l'OCDE et du FMI, l'économie du Canada sera l'une des plus performantes au cours des prochaines années.
Il faut ainsi mettre de côté les discours partisans et les faits et chiffres erronés cités par mes collègues de l'opposition pour exposer à la lumière du jour le véritable bilan économique de notre gouvernement.
Nous comptons maintenir un faible taux d'imposition pour créer des emplois, alors que le NPD préconise une imposition élevée qui nuirait à l'emploi et à la croissance.
De notre côté, nous comptons favoriser la production d'énergie propre et renforcer la neutralité du régime fiscal alors que le NPD, lui, propose une taxe sur le carbone écrasante qui viendrait piger 21 milliards de dollars dans les poches des travailleurs canadiens, nuirait aux petites entreprises et ferait disparaître des emplois au Canada.
Nous prolongeons également le crédit à l'embauche pour les petites entreprises, qui a eu beaucoup de succès et dont ont bénéficié près de 534 000 employeurs l'année dernière. Dans ma circonscription, , les gens d'affaires d'Alliston à Collingwood m'ont dit combien cette mesure avait aidé les petites entreprises qui en avaient tant besoin en leur permettant d'assumer le coût du recrutement de nouveaux employés et de profiter des nouvelles possibilités qui s'offrent à elles.
J'étais propriétaire de petite entreprise lorsque je suis arrivée sur le marché du travail. J'exploitais une compagnie de déménagement pour payer mes études universitaires. C'est mon père, propriétaire d'une entreprise de construction, qui m'a conseillée et inspirée, faisant valoir l'importance du travail, du dévouement envers ses employés et de la volonté de servir.
À l'instar mon père, les propriétaires de petites entreprises à , comme Fred Hamilton à Glen Huron, ne veulent pas de cadeaux et ne veulent pas que le gouvernement leur dise comment gérer leur entreprise. Tout ce qu'ils veulent, c'est l'égalité des chances, que les règles du jeu soient équitables et que le gouvernement leur fiche la paix ou, au moins, leur vienne en aide au lieu de leur nuire.
Les petites entreprises sont l'épine dorsale de l'économie canadienne. Comme l'a sagement dit Winston Churchill:
Notre pays n'est pas une immense étendue où l'on fabrique en série de simples produits. [...] c'est grâce aux plusieurs milliers de petites entreprises individuelles que nous sommes en mesure de subvenir à nos propres besoins.
C’est précisément ce que fait le crédit à l’embauche pour les petites entreprises. Il appuie toutes les petites entreprises comme le magasin Home Hardware exploité par Todd Young à Wasaga Beach, dans ma circonscription. Un énorme avantage de ce programme est que le crédit d’impôt est appliqué automatiquement. Les propriétaires d’entreprise n’ont pas à perdre du temps à remplir des formulaires. Nous avons sabré les formalités administratives et assuré un avantage concret aux entreprises canadiennes.
Je vais maintenant avoir le plaisir d’aborder les modifications que, par le projet de loi, le gouvernement propose d’apporter à la partie III du Code canadien du travail.
Comme les députés le constateront, les modifications proposées n’apporteront pas de changements importants aux droits ou obligations des employeurs ou des employés, aux termes de la partie III du Code canadien du travail. Ces modifications s’inscrivent plutôt dans un effort global visant à simplifier les formalités administratives, à réduire le coût de l’administration publique et à rendre les programmes et services mieux adaptés aux besoins des Canadiens.
La partie III du Code canadien du travail prévoit les conditions de travail minimum pour les employés des secteurs de ressort fédéral comme les banques, les télécommunications et les transports transfrontaliers.
La partie III porte sur les heures de travail, les jours fériés, les congés annuels et les congés légaux.
La partie III comprend aussi des dispositions pour aider les employés à recouvrer des salaires impayés et à avoir des recours en cas de congédiement injuste.
Le deuxième projet de loi d’exécution du budget de 2012 propose un certain nombre de modifications dont le but est de faciliter aux employeurs le respect des exigences de la partie III. Ces modifications simplifieront les processus, réduiront les coûts de l’application du Code du travail et faciliteront le règlement des plaintes. Nous en bénéficierons tous: travailleurs, employeurs et contribuables.
Pour commencer, nous simplifierons le calcul de la rémunération des neuf jours fériés prévus par le code. La méthode de calcul actuelle est très complexe et difficile à utiliser. Elle varie selon que l’employé touche une rémunération mensuelle, hebdomadaire ou horaire.
De plus, les critères actuels d’admissibilité peuvent empêcher beaucoup d’employés, par exemple des travailleurs à temps partiel, de toucher une rémunération pour les jours fériés. Les modifications proposées simplifieront les choses pour que les employeurs puissent calculer plus facilement l'indemnité et elles rendront un plus grand nombre d’employés admissibles à ces congés. Dans le cas des employés permanents, peu de choses changeront. L'indemnité de congé pour un jour férié équivaudra au vingtième du salaire gagné durant les quatre semaines précédant la semaine comprenant le jour férié, compte non tenu des heures supplémentaires.
Par exemple, Paul, employé permanent qui travaille à temps plein comme gestionnaire d’une compagnie de navigation et touche 1 000 $ par semaine, aurait droit à une indemnité de 200 $ pour le jour férié qu’est l’Action de grâces.
Dans le cas des employés qui touchent des commissions et dont la rémunération fluctue, la formule de calcul sera du soixantième du salaire gagné durant les douze semaines précédant la semaine comprenant le jour férié, compte non tenu des heures supplémentaires. Par conséquent, Julie, qui travaille comme représentante à commission et gagne un total de 12 000 $ pendant les 12 semaines précédant l’Action de grâces, aurait également droit à une indemnité de 200 $.
Les modifications proposées simplifieront également les critères d’admissibilité à l'indemnité de congé pour les jours fériés.
Il faudra toujours avoir travaillé 30 jours chez l'employeur, mais les employés n'auront plus l'obligation d'avoir été rémunérés pendant 15 des 30 jours précédant le jour férié. Ce sera avantageux pour les employés à temps partiel.
Nous fixons un délai clair de 30 jours aux employeurs pour verser l'indemnité de congé annuel à un employé en cas de cessation d'emploi. Cela clarifiera les obligations de paiement salarial des employeurs aux termes du code.
Actuellement, toute personne visée par un ordre de paiement ou qui s'est vu dire que sa plainte était non fondée peut faire appel. Les appels sont entendus et tranchés par des arbitres externes nommés par le ministre au cas par cas.
Grâce à ces changements, nous établissons un mécanisme administratif de révision des ordres de paiement des inspecteurs et de leurs décisions lorsqu'ils rejettent une plainte. Ce sont des agents du Programme du travail qui procéderont à l'examen interne et confirmeront, modifieront ou renverseront les décisions des inspecteurs. Tout le monde sera gagnant.
Le nouveau processus de révision doit permettre de répondre aux plaintes de façon plus rapide et plus rentable tout en demeurant équitable pour les employeurs et les employés.
Comme les députés peuvent le voir, les changements proposés à la partie III du code sont essentiellement de nature administrative. Certains d'entre eux ne font qu'officialiser des directives qui existent déjà.
Je précise aussi que ces changements établiront dans le Code canadien du travail des dispositions analogues à celles des lois provinciales existantes.
Enfin, nous proposons aussi des modifications à la Loi sur l'indemnisation des marins marchands afin de supprimer la Commission d'indemnisation des marins marchands. Ces modifications rationaliseront l'administration de la loi sans changer quoi que ce soit aux avantages offerts aux marins concernés.
Cette commission se compose actuellement de trois membres à temps partiel qui se prononcent sur les demandes et fixent les prestations. La Loi sur les marins marchands ne vise que cinq exploitations maritimes. La plupart de ces marins ont une couverture au niveau provincial. Lors d'une année normale, il n'y a qu'une seule demande.
Comme la charge de travail est minime, il n'y a pas de raison de maintenir cette commission qui n'est qu'un autre palier administratif superflu. Par conséquent, avec ce projet de loi, nous allons supprimer la Commission d'indemnisation des marins marchands et confier ses pouvoirs au .
Une grande partie de ces modifications à la partie III du Code canadien du travail que nous proposons ont été recommandées par la Commission sur l'examen des normes du travail fédérales, aussi appelée Commission Arthurs, dans un rapport de 2006. Dans l'ensemble, ces changements ne modifieront guère l'équilibre des droits ou obligations des employés et des employeurs aux termes du Code canadien du travail. Je pense qu'ils seront avantageux aussi bien pour les employeurs que pour les employés et se traduiront par un allégement du fardeau administratif et, espérons-le, par un règlement plus rapide des plaintes.
Le projet de loi , le Plan d'action économique de 2012, propose à mes électeurs de Simcoe—Grey un plan pour la croissance et l'emploi, ce que souhaitent tous les Canadiens. Notre gouvernement répond à ce souhait en établissant un plan d'action.
:
Monsieur le Président, les arguments que vient de faire valoir ma collègue sont très pertinents. En fait, il est très important de souligner la macro-vision du gouvernement, qui se concentre sur l'emploi, l'économie et la vigueur future de l'économie canadienne. Évidemment, il est très important de favoriser l'atteinte de ces objectifs pour les Canadiens.
Permettez-moi de parler un peu des objectifs futurs du projet de loi budgétaire et de ce que je considère comme nos principaux objectifs. Bien entendu, il s'agit de renforcer la sécurité, d'améliorer l'efficience, d'éliminer les tracasseries administratives et, en fin de compte, d'améliorer la qualité de vie des Canadiens. C'est l'objectif ultime que nous poursuivons et la raison pour laquelle je siège en tant que député. En effet, le but est d'améliorer la qualité de vie des gens qui habitent dans ma circonscription, Fort McMurray—Athabasca, et de celle de nos concitoyens, partout dans ce grand pays.
Depuis que le gouvernement conservateur a mis en oeuvre le Plan d'action économique du Canada, nous observons une croissance et un développement formidables au pays, alors même que le reste du monde souffre d'un déclin économique et que les gens se demandent comment ils créeront des emplois à l'avenir. Notre pays fait très bonne figure, et les Canadiens s'en sortent très bien, dans l'ensemble. Il existe des poches de chômage, évidemment, et nous tâchons d'y remédier au moyen de notre Plan d'action économique, plus particulièrement avec des changements aux dispositions législatives sur les revenus d'emploi, comme la députée l'a indiqué tout à l'heure. Je crois que ces changements auront un effet tangible sur notre économie, et c'est en fin de compte le but recherché.
En parlant de records, notre économie a crû au cours de neuf des dix derniers trimestres. C'est exact et c'est très inhabituel dans le climat économique actuel. Parmi les dix derniers trimestres, neuf ont été caractérisés par une croissance et une expansion de l'économie. De plus, le bilan net de la création d'emplois est de 810 000 emplois additionnels depuis juin 2009. C'est toute une réussite, notamment lorsqu'on la compare à la taille de notre économie et de notre main-d'oeuvre. Il y a certainement de quoi se vanter. Le reste des économies du monde, le G7 et le G20 considèrent le Canada comme le chef de file de l'emploi et de la croissance. Ils envient notre situation.
En outre, la situation financière de notre pays est la plus solide du G7. C'est ce qu'on entend souvent et c'est la vérité. Nous devrions en être fiers et nous en vanter, car nous sommes aujourd'hui très bien placés comparativement à la plupart des autres pays. Malgré tout, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers, et nous sommes d'avis que nous devons continuer de créer des emplois, de faire croître notre économie et d'engendrer la prospérité à long terme, parce que, comme je l'ai dit, c'est ce que les Canadiens attendent de leur gouvernement fédéral. C'est donc ce que nous comptons réaliser.
Dans cette optique, nous axerons particulièrement nos efforts sur l'aide aux entrepreneurs, sur l'innovation et la recherche et sur les investissements des entreprises. Nous encouragerons stratégiquement les entreprises privées à investir l'argent qu'elles ont accumulé pendant cette récession et à embaucher davantage de travailleurs. C'est pourquoi des mesures comme le crédit à l'embauche et d'autres mesures de notre gouvernement sont si populaires parmi les petites entreprises. Les entreprises savent que, lorsque nous faisons connaître une mesure comme ce crédit d'impôt, nous la mettrons en oeuvre au moyen d'un projet de loi, contrairement aux gouvernements libéraux précédents, qui n'ont pas tenu parole notamment en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques et d'autres mesures écologiques. Les libéraux en ont parlé, mais n'ont jamais joint le geste à la parole.
C'est ce qui distingue notre gouvernement. Le Parti conservateur met de l'avant des politiques fondées sur son programme économique, que l'on peut consulter sur le site Web conservateur.ca. Nous avons clairement indiqué toutes les initiatives que nous allons mettre de l'avant avec le temps. Nous allons notamment nous concentrer sur la création d'emplois et la croissance économique, réduire les formalités administratives et éliminer la duplication des services. Ainsi, les Canadiens sauront que, lorsqu'ils communiquent avec le gouvernement fédéral, ils obtiendront un bon service dans des délais raisonnables et des décisions justes et satisfaisantes. Il ne fait aucun doute que c'est cela qui m'intéresse.
Une productivité efficace est vitale pour notre pays. La productivité fluctue et nous pouvons apporter aujourd'hui des changements dont nous ne verrons pas les effets sur l'indice de productivité avant un certain temps. Je pense carrément que les changements que nous avons apportés au cours des six dernières années sont extraordinaires et que des répercussions positives sur la productivité de notre pays en découleront pendant des décennies. Le nombre d'emplois dans le secteur manufacturier augmentera, l'économie plus forte et plus robuste avantagera les fabricants et les travailleurs sentiront que leur emploi est stable, au lieu de l'insécurité qui a prévalu au cours des 10 ou 20 dernières années, particulièrement pour les travailleurs de l'automobile.
J'ai des amis qui travaillent dans le secteur de l'automobile. Pendant des années, ils se sont demandé s'ils auraient toujours un emploi dans deux ou trois mois. Nous allons améliorer la situation, notamment la planification à long terme et la prévisibilité pour les entreprises et les sociétés comme celles du secteur de l'automobile. Ainsi, celles-ci sauront qu'elles n'ont pas à se préoccuper des plans de sauvetage, qu'elles disposent d'un programme adéquat et solide favorable aux travailleurs et aux échanges commerciaux, et qu'elles offriront de bons emplois pendant des siècles.
Depuis 2006, notre gouvernement est par ailleurs passé à la forme la plus énergétique de réduction de l'impôt des sociétés, qui est au plus bas niveau de l'ensemble des pays industrialisés, soit à 15 %. Le président des États-Unis lui-même en convient. Quant à son concurrent, il reconnaît ce qu'a fait le Canada dans le domaine économique, il reconnaît la robustesse de notre économie, grâce à notre réduction de l'impôt des sociétés.
Et bien que nous ayons abaissé l'impôt des sociétés à 15 %, les recettes qu'il rapporte à l'État ont atteint un niveau record. Il est évident que cette stratégie du gouvernement conservateur et de notre est efficace et qu'elle profite à tous les Canadiens. Ils peuvent compter sur le gouvernement fédéral pour continuer sur cette voie.
Nous avons également prévu 500 millions de dollars pour soutenir les activités fondées sur le capital de risque. C'est important, car en période de ralentissement économique, chacun serre prudemment son portefeuille et rares sont ceux qui sont prêts à investir ou à prendre des risques. Au gouvernement, nous devons inciter les gens à envisager l'investissement dans les entreprises de ce genre pour que l'économie et l'emploi continuent à progresser et pour que les Canadiens aient de nouveaux emplois.
Nous avons également étendu les pouvoirs intérieurs d'Exportation et développement Canada pour continuer d'apporter un soutien financier aussi bien aux manufacturiers qu'aux exportateurs, car si nous ne commerçons pas avec le monde entier, nous allons perdre du terrain; nous sommes en concurrence avec le reste du monde. Nous devons veiller à ouvrir les marchés. Contrairement à ce que fait le NPD depuis des années, au détriment de nos objectifs commerciaux avec tous les pays du monde, nous allons progresser énergiquement; c'est ce que nous avons fait et que nous allons continuer à faire. Nous allons signer des accords avec d'autres partenaires commerciaux pour faire valoir la primauté du droit, pour défendre les droits humains et pour faire reconnaître les valeurs chères aux Canadiens, mais également pour créer de l'emploi ici, chez nous. Nous allons continuer sur cette voie.
Les 14 millions de dollars destinés à l'expansion du Programme de stages en recherche et développement industriels sont très importants pour notre avenir. Il en va évidemment de même pour les 110 millions de dollars ajoutés au Programme d'aide à la recherche industrielle en faveur des manufacturiers et des exportateurs.
Maintenant, j'ai bien des choses à dire concernant l'environnement. Évidemment, je n'aurai pas le temps d'en faire le tour aujourd'hui, mais l'environnement est un domaine très important pour moi et je pense ici à certaines initiatives prises par le gouvernement, en particulier dans le Nord de l'Alberta. En coopération et en partenariat avec la province de l'Alberta, nous avons pris des initiatives pour mettre en place des services de contrôle de la qualité de l'air, pour faire en sorte que mes électeurs et ma famille respirent en tout temps un air plus propre. Nous avons fait la même chose pour l'eau. Je félicite le gouvernement fédéral d'avoir pris ces deux initiatives. Mes électeurs tiennent aussi à en féliciter le , car nous tenons à mettre en place de solides stratégies de financement pour préserver la santé et le bien-être des Canadiens, qui constituent notre préoccupation principale.
Nous avons aussi lancé d'autres initiatives. Parmi celles qui ont eu beaucoup de succès, j'aimerais mentionner le programme écoÉNERGIE pour les maisons, et un financement de plus de 140 millions de dollars pour la création d'un parc national urbain dans la vallée de la Rouge, en Ontario. Ce parc est l'un des plus grands parcs urbains en Amérique du Nord. C'est également une grande réussite pour notre gouvernement, puisque nous ne voulons pas industrialiser tout le Canada ni même la plus grande partie du territoire canadien. Nous voulons faire en sorte que les résidants des zones urbaines puissent profiter d'endroits agréables qui améliorent leur qualité de vie, comme c'est le cas dans les régions rurales.
Le projet hydroélectrique Mayo B au Yukon a aussi bénéficié d'un financement supplémentaire de 71 millions de dollars. II s'agit d'une ligne de transport d'énergie qui permettra d'augmenter l'approvisionnement en énergie propre et de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre causés par la production d'énergie. Ce projet nécessitait un investissement de 71 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral et produira un retour sur l'investissement dans environ huit ans. Le gouvernement a donc fait de bons investissements stratégiques qui procureront aux contribuables un rendement raisonnable et même très bon.
Nous avons aussi beaucoup investi dans la production d'énergie verte, l'infrastructure nécessaire à la transmission du carbone, la recherche sur l'énergie propre et des activités de réglementation visant à lutter contre les changements climatiques. Ce ne sont que quelques exemples.
J'aimerais aussi parler des changements qui concernent les eaux navigables et de l'importance de ces eaux, mais je vois qu'il me reste peu de temps. Les changements que nous apportons aux eaux navigables protégeront la navigation. C'est la fonction même de ces eaux, et c'est le point essentiel. Je suis moi-même amateur de canot. Je passe beaucoup de temps en plein-air, et je tiens à ce que le gouvernement fasse le nécessaire pour que les Canadiens d'aujourd'hui et de demain puissent continuer de naviguer.
Laissons à d'autres mesures législatives, comme la Loi sur la sûreté du transport maritime, la Loi sur les pêches et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, le soin de s'occuper de l'environnement et des poissons. Faisons en sorte que les mesures législatives qui portent sur la navigation s'en tiennent à ce sujet, et que chaque mesure porte sur les éléments importants du sujet qu'elle concerne. Si nous simplifions le tout, nous aiderons les Canadiens à obtenir un bon rendement sur les impôts qu'ils paient, et nous éliminerons les dédoublements et les formalités administratives inutiles. C'est ce qui guide notre gouvernement: créer de l'emploi et favoriser la productivité et l'efficience afin que nous puissions profiter d'une meilleure qualité de vie.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi a bien des défauts, le principal étant que c'est un autre projet de loi omnibus qui vise à forcer le Parlement à adopter une multitude de mesures législatives sans rapport les unes avec les autres. En dépit de ce que prétend le , la plupart des mesures contenues dans ce projet de loi ne figurent pas dans le budget présenté au printemps dernier. Le problème avec un projet de loi omnibus tient au fait qu'il ne permet pas aux députés d'étudier, de comprendre et d'examiner adéquatement les dispositions qu'il contient. Or, la raison d'être du Parlement et le but de notre présence ici — nous les députés — consiste justement à examiner des mesures législatives et à améliorer les lois qui gouvernent notre pays. Il est évident que ce projet de loi omnibus tente d'empêcher les députés de faire leur travail et cela porte préjudice aux Canadiens qui nous ont élus pour les représenter à la Chambre.
En raison de la taille du projet de loi C-45, je n'ai pas le temps de passer en revue toutes les dispositions qui me préoccupent, alors je vais me concentrer uniquement sur trois mesures qu'il contient.
Premièrement, j'aimerais parler des dispositions concernant les régimes de pension agréés collectifs, les RPAC. Les néo-démocrates ont clairement dit que nous devons réformer les pensions. Cependant, les RPAC ne sont pas la solution. Les Canadiens n'ont pas d'argent à investir. À l'heure actuelle, ils n'investissent même pas dans les REER. Les RPAC ne sont qu'une autre mesure qui ne suscitera que peu d'intérêt. Pourquoi diable le gouvernement pense-t-il que les gens investiraient dans les RPAC? S'ils n'ont pas d'argent, ils ne peuvent pas investir. Ceux qui investissent dans les RPAC constateront que les frais de gestion que facturent les banques et les institutions financières siphonnent une grande partie de leurs investissements. Les RPAC ne sont qu'une autre mesure qui ferait gonfler les profits des banques et ne profiteraient pas réellement aux Canadiens.
Les aînés constituent le segment de la population canadienne qui croît le plus rapidement à l'heure actuelle. On prévoit d'ailleurs que, d'ici 2036, le nombre d'aînés au Canada devrait passer de 4,2 à 9,8 millions. Comme il y aura beaucoup plus de gens à la retraite au cours des prochaines années, il faut assurer dès maintenant les fondements de notre filet de sécurité sociale si nous voulons éviter que le taux de pauvreté chez les aînés ne grimpe en flèche. Nous avons besoin d'une véritable réforme des pensions, et non de programmes d'épargne tributaires des hauts et des bas du marché boursier. Les turbulences qui ont secoué le marché dernièrement devraient convaincre les Canadiens de leur inefficacité, car ils sont nombreux à avoir vu leurs économies fondre comme neige au soleil aussitôt que les marchés ont piqué du nez. Ce n'est pas une façon d'organiser son épargne-retraite.
Pour les employés, les RPAC sont comparables à un régime à cotisations déterminées ou à un REER collectif. Il s'agit d'un instrument d'épargne parmi d'autres, qui est régi par les mêmes limites et règles que les REER, et même s'il devrait en théorie permettre aux travailleurs d'épargner en prévision de la retraite, il ne leur offre aucune garantie en la matière. Les RPAC sont gérés par le secteur financier, c'est-à-dire par la même clique que celle qui bénéficie des énormes allègements fiscaux consentis par les conservateurs. Les RPAC n'ont rien à voir avec un régime à prestations déterminées, car ils ne garantissent pas un revenu de retraite sûr, assorti d'un taux de remplacement déterminé du revenu touché avant la retraite, et ne sont pas entièrement transférables. Ils ne sont pas non plus indexés en fonction de l'inflation, ce qui veut dire que leur valeur n'augmentera pas proportionnellement au coût de la vie.
Signalons que ce sont les employeurs, et non les employés, qui détermineront les niveaux de cotisation et qu'ils ne seront pas tenus de cotiser ni d'égaler les cotisations des travailleurs. Si les employeurs ne cotisent pas, ce n'est pas un régime de retraite. En fait, les employeurs qui n'aident pas leurs employés à épargner en prévision de la retraite pourraient finir par détenir un avantage concurrentiel sur ceux qui le font.
La solution la plus avantageuse pour les Canadiens consiste à doubler les prestations du RPC ou du RRQ. Il n'en coûterait pour ce faire que quelques dollars par semaine aux travailleurs. C'est la meilleure option, car au lieu de gonfler les profits des grandes banques, l'argent investi reviendrait aux Canadiens au moment de leur retraite.
Je tiens à signaler une dernière chose à propos de la section du projet de loi qui porte sur les RPAC: elle est longue et compliquée, et elle doit faire l'objet d'un examen à part, donc d'un projet de loi distinct. Si cette mesure est intégrée au projet de loi omnibus d'exécution du budget, les députés ne pourront pas faire leur travail consciencieusement. Ils ne pourront pas en faire l'étude en bonne et due forme. Pour être franche, nous savons que la mesure législative sur les RPAC est déjà adoptée et que tout est dit. Nous devons donc nous attaquer aux lois fiscales.
Toutefois, il n'y a pas de raison d'inclure cette initiative dans le projet de loi d'exécution du budget. Celle-ci devrait faire l'objet d'un projet de loi distinct, afin qu'on évite de commettre des erreurs. C'est la mesure logique et raisonnable qui s'impose.
Je veux aussi parler de la partie du projet de loi qui vise les pensions du secteur public. Le projet de loi porte à 50% les cotisations des employés du secteur public, indépendamment de la date d'embauche. Il fait passer de 60 ans à 65 ans l'âge de la retraite pour tous les employés embauchés après le 1er janvier 2013. Il élimine la possibilité pour les fonctionnaires de prendre une retraite anticipée sans être pénalisés, après 30 années de services continus. En outre, les employés embauchés après le 1er janvier 2013 seront admissibles à une retraite anticipée après 30 ans de service uniquement s'ils ont 60 ans ou plus. Par ailleurs, les employés âgés de 55 ans ou plus qui comptent au moins 25 ans de service sont admissibles à une pension réduite.
Nous, néo-démocrates, sommes préoccupés par le fait que cette mesure législative crée une population active à deux niveaux dans laquelle les plus jeunes doivent travailler plus longtemps pour toucher les mêmes prestations de retraite que leurs prédécesseurs. Cette disparité de traitement semble s'inscrire dans une démarche plus globale du gouvernement afin de forcer les jeunes à combler le manque à gagner créé par les allégements fiscaux consentis aux grandes sociétés.
Les conservateurs ne font rien pour lutter contre le chômage chez les jeunes. Or, nous savons que ce sont les prestations de la Sécurité de la vieillesse des jeunes d'aujourd'hui qui ne seront versées qu'à partir de l'âge de 67 ans. C'est leur retraite qui est compromise. Ces jeunes paient davantage pour obtenir des produits et services, ils gagnent moins d'argent et leurs pensions sont réduites.
Traditionnellement, la fonction publique a servi de modèle en matière de pratiques exemplaires et elle a su attirer les éléments les meilleurs et les plus brillants afin qu'ils servent le Canada. Les fonctionnaires veillent à ce que le pays fonctionne bien. Ils font en sorte que les services fédéraux soient disponibles pour les Canadiens et qu'une réglementation fédérale soit en place et qu'elle soit respectée. Ils travaillent dans l'ombre à la rédaction et à l'amélioration de mesures législatives. Ils font de la recherche et ils s'acquittent de bien d'autres tâches. Bref, les fonctionnaires veillent à ce que le pays fonctionne efficacement.
Or, le projet de loi va compromettre la capacité du gouvernement d'attirer les éléments les meilleurs et les plus brillants. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre un rouage aussi important de l'administration publique.
Je suis heureuse que nous ayons pu extraire la partie du projet de loi qui touche les pensions des députés. Toutefois, j'ai été très déçue de constater que les députés des autres partis étaient tout à fait disposés à inclure les changements touchant les pensions de la fonction publique. Si nous avions fait cela, nous n'aurions pas pu examiner les changements proposés dans la partie du projet de loi qui traite des pensions de la fonction publique.
La troisième partie du projet de loi dont je veux parler, c'est celle qui concerne les modifications à la Loi sur la protection des eaux navigables. Les Canadiens nous ont clairement dit qu'ils voulaient que nous prenions des mesures pour protéger l'environnement et nous assurer d'une économie durable pour l'avenir, alors que tout ce qui intéresse les conservateurs, c'est de démanteler la protection environnementale.
Les modifications à la Loi sur la protection des eaux navigables sont un parfait exemple de l'incurie conservatrice. Le gouvernement a décidé qu'à l'exception d'une liste de 3 océans, 97 lacs et 62 cours d'eau, la loi ne s'appliquerait plus automatiquement aux projets touchant à des voies navigables. Des milliers de voies navigables se retrouveront ainsi sans protection, et Transports Canada fera moins d'examens environnementaux. D'ailleurs, le projet de loi fait disparaître la notion de protection des eaux du titre du projet de loi. On n'y parle plus que de protection de la navigation.
Seulement 10 des 37 rivières du patrimoine canadien sont incluses dans la nouvelle loi. Parmi celles qui ont été écartées, il y a la rivière Thames, qui passe dans ma localité et dans la circonscription de London, en Ontario. C'est un élément important de notre économie locale, une composante de la trame de notre collectivité, un jalon de son histoire. Ces changements vont la mettre en péril.
En conclusion, le NPD sera toujours fier de défendre la transparence et la responsabilité. Nous défendrons toujours l'environnement et nous défendrons toujours la sécurité de la retraite et les soins de santé. En bref, nous défendrons le Canada.
Je demande le consentement unanime de la Chambre pour présenter la motion suivante. Je propose:
Que nonobstant tout article du Règlement ou toute pratique habituelle de la Chambre, les articles 464 à 514, concernant les pensions du secteur public, soient retirés du projet de loi , Loi no 2 portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 29 mars 2012 et mettant en oeuvre d'autres mesures, pour devenir le projet de loi C-47; et que le projet de loi C-47 soit intitulé Loi modifiant la Loi sur la pension de retraite des forces canadiennes, la Loi sur la pension de la fonction publique et la Loi sur la pension de retraite de la Gendarmerie royale du Canada,
Que le projet de loi C-47 soit réputé lu pour la première fois et que l'impression en soit ordonnée et que l'ordre portant deuxième lecture dudit projet de loi en prévoie le renvoi au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires; que le projet de loi C-45 conserve la place au Feuilleton qu'il avait avant l'adoption de cet ordre; que le projet de loi C-45 soit réimprimé tel que modifié; et que le légiste et conseiller parlementaire soit autorisé à apporter les modifications ou corrections de forme nécessaires pour donner effet à la présente motion.
Nous proposons cette motion pour permettre au Parlement du Canada d'examiner à fond le projet de loi dont il est saisi et pour protéger les intérêts des Canadiens.
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Monsieur le Président, j'ai l'habitude de prendre la parole en disant que je suis extrêmement content de prendre la parole sur un projet de loi. Pourtant, dans ce contexte — une motion d'attribution de temps ayant été présentée —, je dois dire que je suis extrêmement déçu pour mes collègues qui auraient aussi voulu faire entendre la voix de leurs concitoyens ici, en cette Chambre, et qui ne pourront pas le faire. C'est extrêmement décevant de voir que, pour une 20
e fois au moins, on limite le temps, et pour un projet de loi aussi gigantesque. C'est carrément scandaleux. Je suis donc extrêmement déçu de débattre d'un projet de loi que je qualifierais également d'antidémocratique pour les deux raisons que je viens de mentionner.
Le projet de loi est le deuxième projet de loi omnibus présenté par le gouvernement cette année — une deuxième loi semblable en moins de sept mois. Ça n'est rien de moins qu'un record. On présente ainsi un deuxième projet de loi titanesque de presque 450 pages. C'est à se demander si le gouvernement a le moindre respect pour la démocratie et les procédures parlementaires. Poser la question, c'est y répondre: il n'en a pas.
Pourquoi dis-je que ce projet de loi est antidémocratique? Parce que le projet de loi va encore une fois modifier plus de 40 différentes lois, en plus d'en ajouter une nouvelle. Donc, tout comme pour le projet de loi , les législations contenues dans ce projet de loi n'ont rien à voir l'une avec l'autre. On veut modifier avec celui-ci la Loi sur la protection des eaux navigables, la Loi sur les pensions, la Loi sur l'assurance-emploi, la Loi sur les grains du Canada, et j'en passe plusieurs.
C'est pourquoi nous demandons depuis le début que ce projet de loi soit scindé en plusieurs parties, comme l'a proposé le chef de l'opposition officielle. Le gouvernement a, ni plus ni moins, l'obligation d'accepter cette proposition de présenter le projet de loi dans 13 comités différents, afin que chacune des parties qui s'appliquent aux comités soit étudiée de façon efficace et qu'on puisse permettre à ces comités d'entendre les spécialistes appropriés. C'est l'obligation à laquelle le gouvernement devrait être tenu face à cette suggestion. Il faut aussi laisser les parlementaires de ces comités présenter les amendements qui seront nécessaires pour rendre cette loi acceptable.
Le gouvernement préfère donc regrouper ainsi tous ces changements législatifs dans un seul projet de loi qui sera examiné par un seul comité pour être finalement soumis à un seul vote. C'est une farce, un mépris pour la démocratie parlementaire. De la même manière que le gouvernement a fait adopter cette loi éléphantesque, il ne nous laisse aucune place pour en faire un examen complet. Le gouvernement empêche l'opposition de faire son travail, qui est d'assurer une supervision du travail des projets de loi qu'il présente. Au lieu de démontrer aux Canadiens qu'un gouvernement conservateur doit être transparent et imputable, les conservateurs ont décidé de faire tout à fait le contraire. Ils prouvent ainsi à quel point ils ont, comme je le mentionnais, un total mépris pour la démocratie parlementaire.
Les conservateurs ont déposé une motion d'attribution de temps ce matin. Je ne sais plus à combien ils en sont rendus depuis le début de cette législature, j'ai tout simplement arrêté de compter. Si ce n'était que d'eux, on nous faxerait les lois dans nos bureaux, on se présenterait ici deux ou trois fois par année pour voter deux ou trois fois sur quelques projets de loi, sans en faire d'examen adéquat. C'est carrément et tout simplement scandaleux. La transparence et l'imputabilité, pour ce gouvernement, c'est complètement inexistant. On dirait que ça les rend malades. Ils ne veulent tout simplement pas en entendre parler.
Les conservateurs déposent un tel projet de loi pour faire adopter des centaines de changements, que je qualifierais de totalement radicaux, et ce, sans consulter les Canadiens. La consultation des électeurs et l'imputabilité du gouvernement envers la Chambre qui les représente sont pourtant deux des principes fondamentaux de notre démocratie parlementaire.
On n'est pas les seuls à considérer que le gouvernement manque de transparence et d'imputabilité. On n'a qu'à regarder ce que le directeur parlementaire du budget doit faire pour obtenir les informations nécessaires. Il doit faire l'évaluation des impacts et des mesures budgétaires contenues dans le projet de loi . Je parie que ça va être exactement la même situation pour le projet de loi . On va totalement tenter de mettre des bâtons dans les roues du directeur parlementaire du budget.
Les conservateurs sont forts pour nous sortir de grands titres de lois qui ne veulent absolument rien dire à mon sens, tout en faisant de la propagande à coup de dizaines de millions de dollars en publicité. Ce projet de loi, ils l'ont appelé la . Ce titre, qu'ils ont trouvé, a beau être punchy, mais ce projet de loi gigantesque ne contient aucune mesure efficace pour la création d'emplois ni pour stimuler la croissance économique à long terme.
Les travailleurs et leurs familles vivent encore des moments difficiles à cause de la récession de 2008 et du ralentissement économique actuel. Ils ont besoin que le gouvernement prenne des mesures pour les aider à sortir de ces temps difficiles.
La réponse du gouvernement à leurs difficultés est un merveilleux « plan d'action économique » qui élimine plus d'emplois qu'il n'en crée. En fin de compte, les seuls qui profitent de leur plan d'action sont leurs amis des compagnies pétrolières. Avec ce projet de loi, le million et demi de Canadiens sans emploi sont complètement laissés à eux-mêmes par le gouvernement.
Le projet de loi ne créera pas d'emplois, et nous ne sommes pas les seuls à le dire. Le directeur parlementaire du budget maintient que le budget entraînera une perte de 43 000 emplois canadiens. En réalité, le budget fera augmenter le taux de chômage. Les Canadiens méritent un gouvernement qui pourra créer de l'emploi et non augmenter le taux de chômage.
Les mesures contenues dans le budget vont toucher des millions de Canadiens. Le gouvernement conservateur impose ces mesures alors qu'il ne fait rien pour contrer le chômage chez les jeunes. De plus, il demande aux gens de travailler plus longtemps pour avoir accès à leurs prestations de la Sécurité de la vieillesse.
Selon le gouvernement conservateur, les Canadiens ne travaillent pas assez.Il va donc réduire les congés payés en changeant la méthode de calcul de paiement des congés payés. Les employés n'auront plus droit à ces congés s'ils se trouvent dans les 30 premiers jours de leur embauche. De plus, les employés payés à la commission devront avoir travaillé pendant au moins 12 semaines afin d'avoir droit à des congés payés. Les employés de l'État sont aussi grandement touchés par ce projet de loi. Comme s'ils n'avaient pas été assez touchés par les suppressions de postes actuelles et à venir!
Les conservateurs ont pourri l'atmosphère de la fonction publique à cause de leur gestion de ces changements. C'est très grave, mais ça n'a pas l'air de déranger nos collègues d'en face. On continue à taper sur le clou en augmentant la cotisation des employés à 50 %, peu importe leur date d'embauche. On augmentera l'âge de la retraite de 60 ans à 65 ans pour tout employé embauché après le 1er janvier 2013. Actuellement, les fonctionnaires peuvent prendre leur retraite anticipée sans pénalité après 30 ans de service continu. Toutefois, avec ce projet de loi, les employés embauchés après le 1er janvier 2013 seront admissibles à une retraite anticipée seulement après 30 années de service, s'ils ont plus de 60 ans. Les employés de 55 ans et plus ayant 25 années de service ou plus seront admissibles à une pension réduite.
Cela nous préoccupe au plus haut point. Un groupe de travailleurs devra travailler plus longtemps pour avoir droit au même régime de pension qu'un autre employé, ce qui est carrément injuste.
La principale mesure concernant la création d'emplois du projet de loi est la mise en place d'un crédit d'impôt temporaire à l'embauche pour les petites entreprises. À mon sens, cette mesure est insuffisante parce qu'elle ne donne aux employeurs qu'un crédit maximal de 1 000 $, qui ne sera disponible que pour l'année 2012. Autrement dit, quand le projet de loi aura été voté, l'année sera presque terminée et la mesure aura une portée somme toute très limitée. Malgré ses défauts, nous appuyons cette disposition.
Toutes ces mesures, qui n'aideront aucunement le marché de l'emploi au Canada, s'ajoutent aux compressions majeures du gouvernement dans le programme d'assurance-emploi. On a questionné la pour lui faire entendre raison. Elle a fait volte-face et changé son approche, laquelle n'est guère mieux.
Les compressions dans la Sécurité de la vieillesse feront perdre aux gens jusqu'à 34 000 $ de prestations. Les transferts en santé aux provinces seront également réduits de 31 milliards de dollars.
Il ne faudrait pas oublier les 100 inspecteurs et les 300 postes abolis à l'Agence canadienne d'inspection des aliments, ce qui a mené à la plus grande crise de contamination du boeuf dans l'histoire canadienne. Pourquoi? Parce que les conservateurs n'ont pas écouté les Canadiens en apportant ces nombreux changements. Ce n'est plus le Canada auquel les Canadiens croient.
Nous ne laisserons pas le gouvernement changer les lois, les politiques et les programmes auxquels croient les Canadiens et auxquels ils ont droit; il va nous trouver sur son chemin. Les néo-démocrates ont un plan économique pour améliorer le système de santé et les services pour les Canadiens. Nous allons donc nous opposer à plusieurs mesures du projet de loi.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de à l'occasion de ce très important débat que nous entreprenons aujourd'hui sur le projet de loi , qui correspond à la deuxième moitié de la Loi de mise en oeuvre du budget. Il fait partie du budget présenté le 29 mars de cette année par notre .
Je voudrais commencer en évoquant l'un de mes films favoris, Le candidat, avec Robert Redford, qui incarnait un candidat démocrate de Californie aux élections sénatoriales américaines. Lorsqu'il a été choisi comme candidat, il était très bas dans les sondages et n'était pas donné gagnant. Censément, c'était un candidat sacrifié. Et pourtant, à la fin du film, c'est lui qui gagne. Dans la toute dernière scène, il se trouve avec son conseiller politique dans une chambre d'hôtel; Redford lance un regard à travers la pièce et murmure à son conseiller: « Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait? »
Nous, nous savions exactement quoi faire le 2 mai 2011, lorsque notre nous a amenés à former un gouvernement national conservateur majoritaire, solide et stable. Nous n'avons pas eu à nous demander ce qu'il fallait faire.
Le succès n'arrive pas par hasard. Pour réussir, il faut faire les bons choix, comme ceux qu'ont faits notre et notre , à qui ses collègues ont décerné le titre de meilleur ministre des Finances au monde. Le bon choix, c'est de bâtir des ponts vers l'avenir. Nous sommes en train de les bâtir. Nous ne coupons pas les ponts, comme le font le NPD et les libéraux. Nous regardons en avant, et pas en arrière.
Le Nouveau Parti démocratique est très mal nommé. Il devrait s'appeler le vieux parti démocratique, car il veut nous ramener à la vieille formule des dépenses et des impôts qui augmentent...
Une voix: Il n'est pas démocratique.
M. Mark Adler: C'est vrai, comme le dit mon ami.
...aux politiques des années 1960 et 1970.
Une voix: Et c'est un parti socialiste.
M. Mark Adler: Oui. Mon ami du Manitoba dit qu'il s'agit d'un parti socialiste. C'est bien vrai. Il est membre de l'International socialiste. Les députés savent-ils qui est à la tête de l'International socialiste? C'est Georges Papandréou, l'ancien premier ministre de Grèce, qui a mis son pays dans le marasme où il se trouve actuellement.
Une voix: C'est ce que font les socialistes à tous les coups.
M. Mark Adler: C'est ce qu'ils font à tous les coups. Le député a tout à fait raison.
Nous avons de nombreuses réussites à notre actif de ce côté-ci de la Chambre. Nos politiques contenues dans le Plan d'action économique ont permis de créer 825 000 nouveaux emplois, dont 80 % sont des emplois à plein temps et 80 % sont dans le secteur privé.
Nous avons le taux d'imposition des entreprises le plus bas, à 15 %. Nous attirons les investissements. Les recettes qui en proviennent sont en hausse. Le gouverneur Branstad de l'Iowa a dit qu'il ne pouvait pas concurrencer le Canada parce que, lorsqu'il essaie d'attirer des investissements étrangers, les investisseurs disent tous qu'ils vont choisir le Canada. La revue Forbes a dit que le Canada était le meilleur endroit du monde où faire des affaires. Trois années de suite, le Forum économique mondial a déclaré que nous avions le système bancaire le plus sûr.
Ces réussites sont toutes attribuables aux politiques du gouvernement, du et du .
Or, l'opposition voudrait nous ramener en arrière. Elle est difficile à suivre. Il nous faudrait vraiment connaître leur programme pour les suivre. Le chef du Parti libéral a déjà été chef du NPD. Quel fouillis. Il nous faut vraiment un programme.
Toutefois, je vais dire une chose aux députés. Lorsque le chef libéral actuel était premier ministre de l'Ontario, cette province était la capitale nord-américaine des assistés sociaux. Les impôts et les taxes montaient pendant que les cotes de crédit dégringolaient et que la dette augmentait de 60 milliards de dollars...
M. Rodger Cuzner: Les Leafs se sont rendus en séries éliminatoires.
M. Mark Adler: Les Leafs demeurent jusqu'à maintenant invaincus cette année.
La question que nous devons nous poser est: voulons-nous stopper la croissance économique?
Une voix: Non.
M. Mark Adler: Bien sûr que non. Voilà la bonne réponse. Nous voulons aller de l'avant. Nous voulons créer des emplois.
Je vois que mon temps de parole tire à sa fin. Restez à l'écoute. Je serai de retour après la période des questions.