Que cette Chambre demande au gouvernement de s’engager, dans son Budget 2013, à établir un plan fédéral en infrastructures prévisible, transparent et à long terme, en partenariat avec les autres paliers de gouvernement, tel que recommandé par la Fédération canadienne des municipalités et la Chambre de commerce du Canada, afin de: a) améliorer le faible taux de productivité du Canada; b) réduire la durée des déplacements quotidiens; c) réparer les infrastructures canadiennes en état de détérioration.
— Monsieur le Président, partout au Canada, c'est maintenant un luxe de pouvoir arriver à l'heure au travail. Il est de plus en plus difficile d'arriver à temps à cause des embouteillages et des transports en commun surchargés. D'un bout à l'autre du pays, les gens qui font la navette pour aller travailler disent tous la même chose.
À Toronto, on voit des employés de bureau furieux de devoir attendre par temps froid le prochain tramway parce que celui qui vient de passer est bondé. Et lorsqu'ils peuvent entrer dans un véhicule, ils doivent s'entasser comme des sardines. Dans certaines banlieues de Vancouver, on voit des mères impatientes qui doivent attendre longtemps qu'un autobus arrive pour pouvoir reconduire leurs enfants à l'école. À Montréal, on voit des étudiants frustrés d'être en retard à leurs cours ou au travail à cause des retards et des pannes du réseau de métro, qui est désuet.
À Toronto, le temps de déplacement moyen s'élève maintenant à 82 minutes par jour, ce qui est bien pire qu'à New York et Los Angeles. Et Vancouver et Montréal ne s'en tirent pas beaucoup mieux. Cette période de 82 minutes dépasse le temps que la plupart des parents peuvent passer, le soir, à jouer et à lire avec leurs enfants. Ce temps de déplacement fait en sorte que certains couples d'honnêtes travailleurs ne peuvent pas prendre le repas du soir ensemble et que les étudiants ont moins de temps pour étudier et se préparer.
La congestion routière coûte 10 milliards de dollars par année à l'économie canadienne, dont 6 milliards de dollars dans la seule région du Grand Toronto. Ce montant de 10 milliards de dollars est supérieur au PIB des trois territoires et de l'Île-du-Prince-Édouard combiné. En fait, il est plus élevé que le budget de six provinces. C'est énorme. La congestion et les embouteillages nous font perdre 10 milliards de dollars chaque année.
Pour les entreprises, cela représente une baisse de productivité et de compétitivité par rapport à leurs concurrentes américaines. Au bout du compte, cela signifie moins d'emplois: 26 000 emplois de moins dans la seule région du Grand Toronto. Pour les parents, cela veut dire moins de temps à voir grandir leurs enfants. Pour tous les ordres de gouvernement, cela se traduit par une diminution des recettes fiscales. Bref, la congestion routière est un problème qu'on ne peut plus se permettre.
Les problèmes du Canada en matière d'infrastructures ne se limitent pas au manque de transport en commun et à l'allongement du temps de déplacement. Une route sur cinq est en mauvais ou en très mauvais état. On parle ici de nids de poule et de crevasses de la taille d'une voiture, ici-même à Ottawa, qui endommagent la suspension des voitures. Les viaducs et les ponts à Montréal et à Toronto sont de moins en moins sûrs. Des morceaux de béton se sont détachés de la voie rapide Gardiner à six ou sept reprises cette année seulement et sont tombés là où circulent des piétons et des voitures.
Il y a également 200 localités qui ont des problèmes d'eaux stagnantes. L'eau semble troublée ou a un drôle de goût ou d'odeur. Dans la moitié de ces localités, il faut la bouillir avant de la boire sous peine d'être malade. Peut-on imaginer une situation plus déplorable dans un pays qui a les plus importantes réserves en eau potable de la planète, alors que l'accès à l'eau potable est un droit de la personne.?
Nous avons des réseaux d'aqueduc insalubres et nous ne pouvons plus nous permettre les problèmes posés par les ponts et les routes. Il ne s'agit pas de cas isolés. Partout au pays, des collectivités doivent composer avec un manque de transport en commun, des routes truffées de nid-de-poule et des problèmes d'eau non potable. Elles demandent de l'aide fédérale. Elles réclament un plan fédéral à long terme en matière d'infrastructures, et elles ne sont pas les seules. La Fédération canadienne des municipalités, qui représente plus de 2 000 dirigeants municipaux, demande de prévoir un plan à long terme en matière d'infrastructures dans le budget fédéral de 2013, et c'est le même son de cloche du côté de la Canada West Foundation, de la Chambre de commerce du Canada, de l'Association canadienne du transport urbain, d'Ingénieurs Canada et de l'Association canadienne de la construction.
D'un océan à l'autre, les syndicats, les organismes et les élus municipaux réclament tous la même chose: un plan en infrastructures prévisible, transparent et à long terme.
Pourquoi le fait-il la sourde oreille aux maires et aux conseillers municipaux? Pourquoi les conservateurs tournent-ils le dos aux navetteurs et aux familles de travailleurs? Pourquoi le ministre refuse-t-il de m'accompagner dans le métro de Toronto à l'heure de pointe afin de voir de ses propres yeux les trains bondés et les usagers laissés en rade sur les plateformes et de partager la frustration et la colère que suscite le temps ainsi perdu?
Comme c'est étrange: hier soir, avant même le débat d'aujourd'hui, le ministre a déclaré qu'il voterait contre ma motion, une motion dont il n'avait pas pris connaissance. Sans le moindre débat, il a dit non. Sans prêter l'oreille aux Canadiens, il a dit non. Sans écouter les parlementaires, il a dit non. Visiblement, il se moque de la Chambre des communes.
Je peux toujours essayer d'en deviner la raison. C'est peut-être parce que les conservateurs préfèrent octroyer le financement sur une base ponctuelle, ce qui exaspère les villes, car elles ont besoin d'un financement prévisible. C'est peut-être parce que les conservateurs aiment mieux poser régulièrement pour la galerie qu'avoir un plan sur 20 ans qui permettrait aux administrations municipales de planifier leurs activités à long terme. C'est peut-être parce qu'ils veulent remettre des chèques géants pour récompenser leurs petits amis. C'est peut-être parce que les conservateurs ont peur qu'une répartition équitable assortie de critères objectifs de financement et d'évaluation de la réussite les empêche d'appuyer leurs décisions sur des considérations partisanes. Elle est peut-être là, la raison.
Le Fonds Chantiers Canada a été trop imprévisible et a trop servi des intérêts partisans pour vraiment aider les municipalités, qui accusent maintenant un déficit d'infrastructures de 171 milliards de dollars. Cette somme énorme pèse sur les épaules de ceux qui paient des impôts fonciers. Quelqu'un doit payer: la question est de savoir qui. Ceux qui paient sont les payeurs d'impôts fonciers, des gens à revenu fixe, des aînés, qui n'ont pas vraiment les moyens de payer bien davantage. Ce sont eux qui doivent assumer la responsabilité de cet énorme déficit de 171 milliards de dollars. Voilà pourquoi les municipalités réclament un plan de financement prévisible, transparent et à long terme. Elles en ont assez d'un système de subventions qui s'apparente à une loterie. Elles demandent que les transferts soient prévisibles et fondés sur le mérite.
Il suffit que le gouvernement fédéral écoute les collectivités d'un bout à l'autre du Canada, qui réclament la même chose depuis bien des années. Elles réclament la mise en place d'un plan qui prévoit un soutien assuré pendant au moins 20 ans, non pas un cycle de financement de deux ans. Voilà combien de temps il faut pour élaborer, mettre à exécution et entretenir un programme d'infrastructures à long terme, qu'il s'agisse de transport en commun, du réseau routier ou d'eau potable.
Nos municipalités ont besoin d'un financement prévisible, alloué de manière non partisane, au prorata du nombre d'habitants, comme ce qui se fait actuellement avec les recettes de la taxe sur l'essence. Elles ont besoin d'un plan qui prévoit une augmentation du financement en fonction de facteurs apolitiques, comme les prévisions en matière d'économie, de croissance démographique et d'augmentation du nombre d'usagers. Il leur faut un plan qui établisse des critères et des objectifs précis, comme la réduction de certains temps de déplacement. Nous savons que ce qui est mesurable est gérable, donne des résultats et est réalisable. Les municipalités ont besoin d'un plan fondé sur le partenariat entre les ordres de gouvernement de manière à ce que les fonds puissent être alloués aux gouvernements provinciaux, aux administrations municipales et au secteur privé. Les municipalités et les entreprises ont besoin d'un plan qui favorise l'innovation, l'efficacité et la durabilité afin de rendre nos systèmes de transports en commun plus verts et d'exploiter le potentiel créatif du Canada.
Nous espérons que les députés d'en face se prononceront en faveur d'une meilleure qualité de vie, d'une économie plus forte et de ce plan fédéral en infrastructures à long terme pour que nous puissions remettre le Canada sur les rails.
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Monsieur le Président, je me sens privilégié de prendre la parole ce matin sur cette motion, puisque c'est l'ensemble des citoyens de ma circonscription, des citoyens du Québec et du Canada qui est directement touché. En effet, les infrastructures affectent notre quotidien pour le meilleur ou pour le pire, et depuis des années, pour le pire.
D'ailleurs, depuis des années, les études et les rapports se multiplient partout au pays et les résultats vont tous dans le même sens. Les analystes en arrivent aux mêmes conclusions: il est temps d'accroître nos investissements dans les infrastructures et de mettre en place des programmes qui permettent aux municipalités de planifier à long terme leurs programmes d'investissements.
C'est exactement ce que demande la motion du NPD aujourd'hui, et comme l'a remarquablement exposé ma collègue, la députée de , cette motion comprend trois demandes principales. Elle vise à améliorer le faible taux de productivité du Canada, à réduire la durée des déplacements quotidiens et, finalement, à réparer les infrastructures canadiennes dont l'état de dégradation varie de bon, à passable ou médiocre.
La chose absolument magnifique avec ces trois demandes, c'est qu'en oeuvrant sur les infrastructures, on permet à ces trois points de progresser en même temps.
Comme on peut le constater, ces demandes sont précises. Elles soulèvent à la fois des préoccupations économiques, mais aussi des enjeux très proches de la vie quotidienne de millions de Canadiens, comme l'enjeu concernant la durée des déplacements.
Enfin, chacun d'entre nous est concerné lorsqu'il s'agit du financement de nos infrastructures municipales, par exemple. Il est question de la qualité de l'eau que nous buvons, de l'accès et de l'utilisation des aéroports ou des installations énergétiques.
Les Canadiens attendent des gestes concrets et majeurs du gouvernement conservateur relativement aux infrastructures. Je dis bien « leurs infrastructures », car l'état des routes, celui des aqueducs et des ponts ainsi que la fluidité du transport en commun sont des sujets qui appartiennent à tous les Canadiens et qui les concernent tous. Il est de la responsabilité du gouvernement de répondre rapidement à leurs attentes. Les Canadiens ont bien compris qu'il est temps d'investir massivement et à long terme dans ce qui garantit le bon fonctionnement du pays.
Qu'est-ce que le gouvernement fédéral peut faire, ou plutôt, qu'est-ce que le gouvernement conservateur ne fait pas et qu'il devrait faire?
Comme le titrait si bien un article récent du journal Le Devoir, « Le “déficit d'infrastructures” continue de se creuser » au Canada. Concrètement, qu'est-ce que cela veut dire?
Il est indéniable que la part du fédéral dans les infrastructures est de plus en plus maigre. Le sous-investissement ne date pas d'hier, mais rien n'est fait aujourd'hui pour rattraper notre retard sur les autres pays. Si rien n'est fait, la facture va grossir à mesure que nos ponts, nos routes et nos aqueducs vieilliront et tomberont en morceaux. Malheureusement, ça arrive!
En 1980, la valeur des infrastructures publiques équivalait à 30 % du PIB. Aujourd'hui, la valeur n'est plus que de 22 % de ce même PIB. Cela signifie que nos infrastructures vieillissent, qu'elles vieillissent mal et que leur valeur baisse alors que la population du pays augmente et que les besoins croissent de plus en plus. Un pays moderne et compétitif ne peut se permettre de laisser tomber ses infrastructures.
Pour maintenir un niveau acceptable, il faudrait un effort régulier de près de 3 % du PIB en investissements annuels. Il est urgent que le gouvernement agisse.
Le fédéral réduit donc sa part dans les investissements. Il est actuellement sous la barre des 15 %. Ce n'est pas que les infrastructures coûtent aujourd'hui moins cher qu'autrefois, bien au contraire. Dire cela tombe sous le sens.
Le gouvernement fédéral laisse aux municipalités le fardeau de la facture. Ces dernières ont la charge de 52 % des infrastructures, les provinces autour de 35 %. La question ne concerne pas seulement un transfert de charges ou de dettes du fédéral au municipal, mais le problème est beaucoup plus complexe. Les municipalités n'ont simplement pas les moyens ni les leviers fiscaux pour assumer seules cette énorme charge. Sans l'engagement du gouvernement fédéral, nos infrastructures ne pourront pas être remises à neuf et très peu de municipalités auront les moyens d'investir dans le Canada de demain.
Depuis de longs mois, le gouvernement fédéral mène des consultations auprès de plus de 200 représentants des municipalités, des provinces et des territoires. Depuis plusieurs mois, le annonce un plan durable. Lors de son allocution présentée devant le Conseil d'administration de la Fédération canadienne des municipalités en novembre 2012, le ministre a dit ceci:
Nous sommes tous d'accord sur le fait que le Canada a besoin d'un plan durable pour les investissements dans les infrastructures publiques, afin de remplacer le plan Chantiers Canada en 2014. Il s'agira d'un plan pour de nombreuses années à venir.
Depuis, il n'y a eu aucun remaniement ministériel et c'est le même ministre qui s'apprête à voter contre la motion que ma collègue dépose ce matin. J'étais pourtant heureux à l'époque d'entendre cette déclaration, mais j'aimerais maintenant voir le ministre passer de la parole aux actes. Un plan à long terme est justement ce que demandent les municipalités et le NPD, mais le ministre n'a jamais voulu préciser ce qu'il voulait dire par « long terme ». Il semblerait que trois ans, quatre ans ou cinq ans puisse être du long terme. C'est peut-être 10 ans ou 15 ans, mais personne ne le sait.
La position du NPD est claire: nous pensons qu'un plan de 20 ans donnerait les moyens aux municipalités de véritablement prévoir leurs investissements et assurerait aux citoyens et aux générations à venir les services nécessaires au simple fonctionnement des collectivités. Si gouverner c'est prévoir — je pense que c'est Clemenceau qui disait ça, mais je le dis sous toutes réserves —, alors prévoyons dès maintenant, si, toutefois, le gouvernement a vraiment le goût de gouverner pour l'ensemble des Canadiens.
Il est toujours facile de réduire les budgets consacrés aux infrastructures pour arriver plus vite à l'équilibre budgétaire, mais les études économiques montrent que les répercussions de telles compressions ou d'un sous-financement temporaire sont dramatiques pour les générations suivantes. Ce seront nos enfants qui devront assumer la vision à court terme des conservateurs, comme si on n'avait pas déjà à assumer le fait qu'en matière écologique, on est en train de laisser dans le sac à dos des générations qui suivent un bilan et une catastrophe qui seront difficiles à surmonter. Or on s'apprête à faire le même coup aux générations qui suivent sur le plan économique.
Les études montrent clairement que les programmes gouvernementaux sur les infrastructures des municipalités ont eu des répercussions très importantes sur le ralentissement de la croissance du déficit à partir de 2008. Ces programmes sont efficaces. Il faut poursuivre ces efforts sur une plus longue période. Le gouvernement fédéral doit s'engager à mettre en place un plan de financement d'infrastructures prévisible, stable et à long terme.
Une approche de financement ponctuel fait en sorte que des projets à long terme, comme ceux de transport en commun, ne sont pas admissibles au financement. Des examens périodiques sont requis pour assurer l'atteinte des cibles et faire les réajustements de financement. Au Québec, les municipalités assument déjà la grande majorité de la charge financière des dépenses d'infrastructures municipales sans aucun retour fiscal. Pour sa part, le gouvernement fédéral récupère près de 30 % de ses investissements en retours fiscaux, ce qui montre bien le levier économique important et imposant dont dispose le gouvernement. Dans un tel contexte, il est évident que le gouvernement fédéral doit jouer un rôle actif et s'engager à pérenniser les programmes existants.
Depuis cinq ans, le NPD demande la création d'un programme permanent d'infrastructures afin d'éliminer ce déficit plutôt que de refiler la responsabilité du problème aux administrations locales.
Le temps fuyant à une vitesse folle, je terminerai en disant à mes collègues que le gouvernement fédéral doit agir dès maintenant. Étant donné que le Fonds Chantiers Canada vient à échéance en 2014 et que de toute façon les enveloppes sont déjà vides, les municipalités canadiennes ont besoin de savoir maintenant à quoi s'en tenir pour être en mesure d'établir une planification serrée et efficace. Puisque 11 000 emplois sont créés pour chaque tranche de 1 milliard de dollars investie dans les infrastructures, la croissance de l'emploi et la productivité économique reposent donc en partie sur le financement du gouvernement fédéral. Le Canada ne peut se permettre de faire fi de cette occasion de croissance.
Au NPD, nous avons entendu les représentants de l'UMQ, de la FQM, de la FCM, des chambres de commerce, du Toronto Board of Trade, de l'Association canadienne du transport urbain, de l'Ingénieurs Canada, et j'en passe, et tous s'entendent pour dire que le temps est venu de rattraper le retard accumulé dans l'entretien de nos infrastructures.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député d'. Je remercie la députée d'en face de nous donner l'occasion de discuter de cette question importante et de signaler les nombreuses mesures que le gouvernement a déjà prises pour le compte des Canadiens.
On peut dire sans se tromper qu'au Canada, tous les gouvernements reconnaissent le lien qui existe entre les investissements dans les infrastructures et une économie forte. Dans le cadre du Plan d'action économique, nous avons réalisé des investissements à court terme, qui arrivaient à point nommé. En effet, ces investissements dans les infrastructures sont survenus à un moment où l'économie canadienne en avait le plus besoin.
Nous avons aussi fait des investissements dans le cadre de nos programmes à long terme, comme le plan Chantiers Canada. Dans le cadre de ce plan, le gouvernement a investi des montants sans précédent dans les infrastructures publiques. Ces investissements contribuent à la productivité et à l'innovation, facilitent les activités commerciales et favorisent le développement local et régional.
Nous appuyons et nous protégeons nos routes commerciales. Nous investissons dans nos autoroutes et nos routes pour favoriser la circulation fluide et efficiente des marchandises et des personnes.
Le Canada est un pays axé sur les exportations. Pour que notre économie continue d'être prospère, nous avons besoin d'un réseau de transport intégré et efficient. Nous investissons dans des solutions qui favorisent des liens harmonieux entre toutes les formes de transport, y compris les installations ferroviaires et d'expédition. Notre réseau de transport ne sert pas uniquement à des fins commerciales. En reliant les petites collectivités aux grands centres économiques, on stimule les économies locales et on permet aux citoyens d'avoir un meilleur accès aux services de santé, aux emplois et aux possibilités d'éducation et de formation.
Entre-temps, nous continuons de protéger l'environnement en investissant dans les réseaux de traitement des eaux usées et de gestion des déchets solides, ainsi que dans les systèmes énergétiques de district, pour ne donner que quelques exemples. Ces investissements visent tous à réduire l'empreinte environnementale du Canada.
Nous allons faire en sorte que les infrastructures des villes soient plus vertes, afin qu'il soit plus agréable d'y habiter, et nous allons contribuer à l'amélioration de la santé de nos écosystèmes.
Pour soutenir nos collectivités et notre économie, nous faisons des investissements dans des réseaux de transport public efficients. Ces systèmes améliorés aident à assurer le transport entre les lieux de travail, les domiciles et les installations récréatives. Ils aident aussi nos villes à attirer et à retenir des entreprises et des gens talentueux.
Depuis 2006, le gouvernement a effectué des investissements sans précédent dans les infrastructures canadiennes. En 2007, nous avons lancé le plan septennal Chantiers Canada, doté d'un budget de 33 milliards de dollars. Ce plan assure un soutien à long terme pour favoriser le respect des priorités en matière d'infrastructure partout au pays. Le plan Chantiers Canada permet la réalisation de projets qui aident à renforcer l'économie, à assainir l'air et l'eau, à rendre nos routes plus sûres, à réduire le temps de déplacement et à bâtir des collectivités plus solides.
Ces investissements ont financé des projets de grande envergure, comme le parc éolien de Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard, et la route d'hiver de la vallée du Mackenzie, dans les Territoires-du-Nord-Ouest. Ils ont aussi permis la mise en oeuvre de projets plus modestes dans de petites collectivités, comme la rénovation du centre communautaire d'Austin, au Manitoba, ou les améliorations apportées à l'abri de puits à Bath, au Nouveau-Brunswick.
À cause de son approche idéologique, le NPD s'est systématiquement opposé à ce que le gouvernement apporte quelque aide que ce soit à ces collectivités.
Le Fonds de la taxe sur l'essence, qui fait partie du plan Chantiers Canada, fournit aux municipalités canadiennes un financement prévisible et à long terme afin de les aider à bâtir et à revitaliser certaines infrastructures publiques. Je sais que c'est l'une des mesures les plus importantes que le gouvernement ait prises, comme me le confirment sans cesse les habitants des collectivités que je représente. En rendant cette mesure permanente, le gouvernement offre aux municipalités un financement prévisible et les aide à préparer l'avenir.
Le Fonds de la taxe sur l'essence est stable et fiable. Ainsi, les municipalités peuvent regrouper ces fonds, les déposer à la banque ou encore s'en servir pour garantir un emprunt afin de réaliser des projets qui correspondent à leurs priorités à long terme en matière d'infrastructure. Je sais que les 3 600 municipalités ont tiré avantage de la souplesse et du soutien financier de ce programme.
Prenons l'exemple de Brackley, une communauté agricole rurale située au Nord de Charlottetown. Cette communauté a utilisé le Fonds de la taxe sur l'essence pour aménager un sentier polyvalent le long de la route 15. Ce sentier, qui fait la promotion de l'activité physique, offre aux marcheurs, aux coureurs, aux cyclistes et aux amateurs de patin à roues alignées un lieu sûr pour pratiquer des formes plus actives de transport.
Pendant la période de crise, au moment où les besoins étaient immédiats, nous avons montré que nous étions capables d'agir rapidement et de tenir nos promesses. En 2009, le monde a fait face à la pire crise économique depuis la Crise de 1929 et les Canadiens, quant à eux, ont été confrontés au défi économique le plus grave depuis une génération.
C'est alors que nous avons lancé le Plan d'action économique. Cette mesure a été un succès sur toute la ligne. Elle continue de stimuler la création d'emplois et l'économie et de procurer d'autres avantages aux Canadiens. Nous avons agi, alors que les députés de l'opposition ont voté contre cette initiative. Ce plan a permis d'accélérer le financement des infrastructures grâce à de nouveaux investissements de 14,5 milliards de dollars, versés dans le cadre de programmes tels que le Fonds de stimulation de l'infrastructure. Ce programme offrait un financement à court terme qui arrivait juste à point pour les projets prêts à démarrer.
Après avoir passé en revue toutes ces sommes investies par notre gouvernement, je dois avouer que je ne comprends pas très bien la position des néo-démocrates. S'ils attachent de l'importance à l'infrastructure, pourquoi ont-ils voté contre toutes les mesures que nous avons proposées afin d'aider les provinces, les territoires et les municipalités à s'occuper de leurs priorités dans ce domaine? Je ne comprends pas. Comment ont-ils pu voter contre tous les efforts que nous avons faits pour soutenir ces collectivités?
J'aimerais rappeler quelques faits au député d'en face. En 2007, les néo-démocrates ont voté contre le Fonds Chantiers Canada, un fonds de 33 milliards de dollars. En 2009, ils ont voté contre des milliers de programmes d'infrastructure destinés à toutes les régions du pays dans le cadre du Plan économique du Canada. En 2011, les néo-démocrates ont voté deux fois contre un projet de loi visant à rendre permanent le Fonds de la taxe sur l'essence. S'ils attachent de l'importance à l'infrastructure, ils auraient dû se réveiller et appuyer les initiatives du gouvernement. Dans toute l'histoire canadienne, aucun autre gouvernement fédéral n'a déployé autant d'efforts pour soutenir les infrastructures.
Comme les députés peuvent le constater, le gouvernement du Canada se préoccupe des infrastructures publiques de l'ensemble du pays, et il a déployé plus d'efforts dans ce dossier que tous les gouvernements fédéraux précédents. Par ailleurs, nous n'oublions pas que le Canada est grevé par un déficit et qu'il faut équilibrer le budget. Nous continuons de travailler avec nos partenaires afin de façonner l'avenir des infrastructures et leur financement futur, en gardant toujours à l'esprit les besoins des contribuables, de l'économie et de l'environnement.
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Monsieur le Président, c'est avec joie que je saisis l'occasion qui m'est donnée de parler des investissements records du gouvernement dans les infrastructures, investissements qui profitent à toutes les régions du pays, de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud.
Depuis 2006, le gouvernement a investi des sommes sans précédent dans les infrastructures par le truchement du Plan d'action économique du Canada et d'initiatives telles que le plan Chantiers Canada, doté d'une enveloppe de 33 milliards de dollars.
Le plan Chantiers Canada, qui s'échelonne sur sept ans, procure un financement à long terme pour la réalisation de projets de petite ou de grande envergure partout au pays. Pas plus tard que vendredi dernier, je me trouvais à Lakeshore pour annoncer que le gouvernement fédéral allait investir jusqu'à 17,3 millions de dollars dans un nouveau complexe récréatif qui sera construit dans la localité. Le financement proviendra du volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada.
Le Plan d'action économique du Canada, quant à lui, a été créé dans le but d'offrir un financement ciblé, rapide et temporaire durant la récession pour des projets de construction prêts à démarrer à court terme.
Dans la région de Windsor-Essex, là où le taux de chômage était le plus élevé au Canada, le gouvernement a investi plus par habitant que partout ailleurs pour des travaux liés aux infrastructures. Il a investi dans la construction du Centre pour l'innovation en matière d'ingénierie de l'Université de Windsor, ainsi que dans celle du centre MediaPlex et du Centre de santé appliquée du Collège St. Clair. Des fonds ont aussi servi à moderniser et améliorer l'aéroport de la région — Your Quick Gateway — et à construire un complexe récréatif à Amherstburg. Il s'agit tous de projets qu'il était impératif de réaliser à court terme, mais qui auront des effets bénéfiques à long terme.
Plus de 50 % du budget du plan Chantiers Canada, soit quelque 17,6 milliards de dollars, est alloué aux municipalités afin qu'elles financent leurs projets prioritaires. L'argent qui leur est versé vient du Fonds de la taxe sur l'essence et du remboursement intégral de la TPS. Grâce à ces deux initiatives, les municipalités canadiennes sont assurées d'un financement stable et prévisible.
Je voudrais rappeler à mes collègues d'en face, quoiqu'ils cherchent sans doute à l'oublier, que le NPD a voté contre ce soutien pour les municipalités canadiennes. D'ailleurs, le Fonds de la taxe sur l'essence a doublé le 1er avril 2009, passant de 1 à 2 milliards de dollars par an. Le NPD s'y est opposé.
Le 15 décembre 2011, le projet de loi , Loi sur le soutien de la croissance de l'économie et de l'emploi au Canada, a reçu la sanction royale. Il a permis de donner suite à l'engagement pris par le gouvernement dans le budget de 2011 d’établir par voie législative un investissement permanent de 2 milliards de dollars par année au titre du Fonds de la taxe sur l’essence. Les municipalités peuvent compter sur ce financement stable pour répondre à leurs besoins actuels et futurs en infrastructures. Mais elles ne peuvent pas compter sur le NPD, qui a voté contre ces mesures chaque fois qu'il a pu.
À ce jour, plus de 3 600 municipalités canadiennes ont bénéficié de l'appui financier et de la liberté qu'offre le Fonds de la taxe sur l'essence. Les municipalités peuvent regrouper ces fonds, les déposer à la banque ou encore s'en servir pour garantir un emprunt; autrement dit, elles peuvent dépenser les sommes reçues quand bon leur semble. Elles ne sont pas obligées de les dépenser dès qu'elles les reçoivent: elles peuvent les utiliser pour financer un petit nombre de grands projets ou de nombreux petits projets. Résultat: les municipalités ont gagné 88 millions de dollars en intérêts de 2005 à 2011, sommes qu'elles pouvaient utiliser pour assurer le renouvellement d'autres infrastructures.
Les municipalités peuvent investir tout ou partie des fonds reçus dans divers programmes tels que les systèmes d'approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées, la gestion des déchets solides, les systèmes énergétiques régionaux, le transport en commun, les routes ou même le renforcement des capacités. Depuis la création du Fonds de la taxe sur l'essence, les municipalités des quatre coins du pays ont déclaré que le fonds avait contribué au financement de plus de 13 000 projets. Sur le site Web de l'Association des municipalités de l'Ontario, on peut consulter une carte interactive remarquable qui montre l'emplacement de ces projets dans le comté d'Essex et dans le reste de l'Ontario.
Chacun de ces projets permet la création d'emplois importants et l'amélioration de la qualité de vie de nos régions. Je rappelle aux députés que le NPD a refusé d'appuyer ces 13 000 projets. J'estime que c'est quelque peu honteux.
Dans les six plus grandes villes du Canada, environ 80 % des sommes reçues grâce au Fonds de la taxe sur l'essence sont investies dans le transport en commun. Toronto, Ottawa et Edmonton investissent toutes ces sommes dans le transport en commun.
Toronto s'est servie de son allocation du Fonds de la taxe sur l'essence pour faire l'acquisition de 204 tramways neufs afin de remplacer ses véhicules légers sur rail vieillissants. La Ville d'Ottawa a utilisé la sienne pour renouveler et modifier son parc d'autobus destiné au transport en commun. D'autres régions utilisent leur allocation du Fonds de la taxe sur l'essence pour rendre leurs services de transport en commun plus accessibles aux utilisateurs. La région de Peel et son service de transport accessible TransHelp en est un exemple. Cet investissement a permis d'attirer 2 000 nouveaux clients et d'augmenter de 8 à 10 % par année la capacité de déplacement, un record de plus de 400 000 trajets ayant été effectués en 2010.
Bien entendu, le transport en commun n'est pas la seule chose à laquelle les collectivités canadiennes consacrent le Fonds de la taxe sur l'essence. Au second rang des investissements prioritaires des municipalités canadiennes se trouvent les routes et les ponts, suivis de l'eau et des eaux usées. Prenons un exemple plus à l'est. Grâce à des fonds provenant de la taxe sur l'essence, la Ville de Bathurst, au Nouveau-Brunswick, a pu améliorer ses systèmes d'alimentation en eau et de traitement des eaux usées, permettant notamment à son usine de traitement des eaux usées de se conformer aux normes provinciales de qualité des effluents, sans compter que d'autres améliorations sont prévues pour accroître la qualité de l'eau potable.
Dans le Nord, qui m'intéresse particulièrement en tant que père d'une jeune fille inuit, les collectivités bénéficient aussi du Fonds de la taxe sur l'essence. Toutefois, c'est un peu différent. Les collectivités nordiques reçoivent un financement de base plutôt qu'une allocation calculée en fonction de la population. Ainsi, les régions moins peuplées reçoivent suffisamment de fonds pour bâtir et revitaliser leurs infrastructures.
De 2005 à 2014, le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut auront reçu respectivement 97,5 millions de dollars pour les infrastructures communautaires grâce au Fonds de la taxe sur l'essence. La Ville d'Iqaluit s'est servie de ces fonds pour remplacer son réseau de conduites d'eau, garantissant ainsi à ses résidants une alimentation fiable en eau potable pour des années à venir.
Le Fonds de la taxe sur l'essence sert également à appuyer des initiatives de renforcement de la capacité des collectivités nordiques, notamment en matière d'urbanisme à long terme. Dans les régions éloignées où la population est clairsemée et le climat est rigoureux, l'aménagement des infrastructures est particulièrement complexe et difficile, sans compter que l'accès à des ressources et à du savoir-faire en matière d'urbanisme est limité. Un financement pour le renforcement des capacités et l'aménagement y est donc d'autant plus important.
La Première Nation de Little Salmon/Carmacks a utilisé les allocations du Fonds de la taxe sur l'essence pour fixer des objectifs en matière de développement durable et créer un programme de planification urbaine. Cela lui a permis de mener à bien deux projets clés de planification de l'infrastructure communautaire axés sur l'aménagement du terrain et les besoins en matière de logement. Elle a tenu ses citoyens informés au moyen d'un bulletin de nouvelles et leur a donné voix au chapitre. Il en résulte un plan intégré de développement durable plus inclusif qui couvre tous les domaines, qu'il s'agisse du transport en commun, des sentiers pédestres, de l'eau potable, des eaux usées, des projets d'énergie verte et d'autres besoins en matière d'infrastructures communautaires.
Nous faisons profiter toutes les municipalités du pays de ce financement flexible, bien que le NPD s'y oppose systématiquement.
J'aimerais souligner que, plus près de chez moi, dans l'extrême Sud du Canada, le Fonds de la taxe sur l'essence continue d'être utilisé pour moderniser des infrastructures locales importantes, que ce soit pour la réfection du pont de la Rivière-aux-Canards, le resurfaçage de la route Gesto et la réfection de routes au centre-ville de Kingsville ou à Lakeshore.
Le Fonds de la taxe sur l'essence permettra de mener à bien des projets prioritaires en matière d'infrastructure pendant encore de nombreuses années. Nous sommes impatients de voir les retombées dans nos villes. Je suis ravi de signaler que le Fonds de la taxe sur l'essence, doté de deux milliards de dollars par année, est l'un des plus importants programmes permanents du gouvernement dédié au financement des infrastructures dans notre pays. Que ce soit en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve-et-Labrador, au Yukon et au Nunavut, ou dans le comté d'Essex, en Ontario, le Fonds de la taxe sur l'essence joue un rôle important dans le renouvellement des infrastructures et la création d'emplois. Les grandes villes, comme les petites, profitent de ce financement stable et prévisible et pourront continuer de compter sur lui.
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Monsieur le Président, quelle belle façon de commencer ce discours en répondant à mon collègue d'.
Il s'agit d'un débat trop sérieux pour jouer au jeu de « mon père est plus fort que le tien ». Les libéraux ont inventé le programme des infrastructures, on a mis l'accent là-dessus. La question n'est pas de savoir ce que nous avons fait, mais de savoir ce que nous allons faire, et c'est le but de la motion de ma collègue. Nous ne jugeons pas ce qui a été fait avant. Nous pouvons être critiques et partisans. D'ailleurs, lors des gouvernements libéraux minoritaires, nous avons contribué à mettre ce genre de budget en avant.
Ce qui est important aujourd'hui, c'est de réfléchir de façon pertinente au rôle du gouvernement canadien avec les municipalités. Il ne faut pas s'empêtrer dans une guéguerre constitutionnelle, car certains diront que les municipalités sont des créatures des provinces. Il y a une réalité de partage, de financement et de projets-pilotes qui permettrait d'améliorer la qualité de vie des gens.
Le Parti libéral et moi-même appuierons cette motion aujourd'hui. Nous pensons que, non seulement c'est important de le faire, mais aussi cela s'inscrit dans la continuité même du positionnement de notre parti en matière d'infrastructures.
En effet, nous avons besoin d'une stratégie efficace et nous avons besoin d'être à l'écoute de nos concitoyens. Comme l'a dit mon collègue de tout à l'heure, il y a présentement un déficit de 171 milliards de dollars en matière d'infrastructures. Qui plus est, nous apprenons que même parmi les infrastructures existantes, plus de 30 % font défaut et sont dans une situation lamentable. Bien entendu, ce n'est pas seulement une municipalité ou une province qui sera en mesure de régler la situation.
Présentement, nous avons un problème sérieux de gouvernance. Une des mesures les plus importantes à adopter sera de ramener ce qu'on appelle « les fonds dédiés ». Nous avons des montants d'argent, nous les mettons dans un pot, et nous ne savons pas nécessairement où va cet argent. Si nous voulons nous assurer d'être efficaces en matière de transport, de logement et d'infrastructures, il faut ramener cette notion de « fonds dédiés », pour le transport urbain comme pour les infrastructures de base. Quand il s'agit d'infrastructures, si nous parlons de plus en plus de développement durable, il est aussi nécessaire de faire les choses autrement, ou les faire correctement.
En ce sens, notamment pour la grande région de Montréal où il y a des problèmes de ponts et de transport en commun, il faut aussi trouver une nouvelle façon de s'investir davantage. À l'ère du numérique et des nouvelles méthodes de gestion, comme a dit ma collègue de l'opposition officielle, porte-parole en matière de transports, toute cette notion de productivité est en lien direct avec l'infrastructure.
C'est la raison pour laquelle le premier ministre de l'époque, , avait été le premier à parler de remettre la taxe sur l'essence. Je salue ce que le gouvernement conservateur a fait en ce sens pour la rendre permanente. Ce n'est pas parce que nous sommes dans l'opposition que nous devons tout le temps nous opposer. Dans la foulée de ce que nous avons mis de l'avant à l'époque, rendre cette taxe permanente était une bonne chose. Cependant, il faut maintenant la doubler et l'indexer.
[Traduction]
Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. La taxe doit non seulement être désormais permanente, mais elle doit être indexée et doublée. C'est essentiel.
Mon collègue d' a raison de parler de l'importance de la taxe pour les municipalités, mais ce ne doit pas être simplement une mesure ponctuelle. Nous devons trouver un meilleur moyen de disposer à l'avenir de sommes réservées à un usage particulier. C'est une bonne politique, mais je dirais que nous devons aller plus loin.
[Français]
Un des problèmes était que nous avions l'impression d'avoir un bilan de tout ce que les conservateurs avait fait depuis 2007. La réalité est que nous renouvellerons ce plan en 2014. Si nous voulons le faire, il faut déjà commencer à établir les balises pour l'avenir. Nous devons penser non seulement en termes de fonds dédiés, mais aussi en termes de financement à long terme.
Certains parlent d'aller jusqu'à 20 ans, comme la Fédération canadienne des municipalités. Ce doit être le début d'une discussion en matière de gouvernance. Nous pouvons peut-être réfléchir à un terme de 20 ans, mais avec un renouvellement aux 5 ans. Doit-on se donner des balises? Bref, il ne faut pas nécessairement que ce soit coulé dans le ciment.
Il faut très certainement redéfinir la vision à long terme. On ne peut plus fonctionner à court terme. Dans le contexte actuel, on a aussi bien souvent besoin de prendre les mesures qui permettront aux municipalités d'avoir les outils nécessaires et renouvelés, même si elles reçoivent un montant d'argent sur une base permanente. Trop souvent, ce n'est malheureusement pas suffisant. Le Parti libéral appuiera un engagement financier à long terme à l'égard des infrastructures municipales.
Ça fait longtemps qu'on préconise un financement prévisible et durable. Il va falloir redéfinir ce qu'on entend par « infrastructures », pour savoir si on fait référence à la productivité, au logement ou à d'autres aspects.
[Traduction]
Lorsque j'étais président du Conseil privé, je qualifiais ce concept de réglementation intelligente. Nous devons revenir à l'idée d'aménager intelligemment nos villes, ce qui implique de faire appel à l'intelligence des gens et d'adopter une réglementation intelligente. La réflexion ne doit pas s'arrêter à la brique et au mortier. Nous avons aussi besoin de nouvelles stratégies numériques.
[Français]
Nous sommes fiers de notre pays. Toutefois, les gens s'identifient de moins en moins à leur pays ou à leur continent. Ils s'identifient plutôt à une ville. Il faut sortir de cette question de compétence et se donner les outils de façon interministérielle. Il ne s'agit pas d'avoir un ministère responsable des infrastructures; il faut travailler en collaboration avec les ressources humaines, avec le et avec celui responsable de l'innovation, et ce, afin de se donner les outils. Il faut donner une juste définition du mot « infrastructures ».
Pour cette raison, je pense qu'il faut considérer la tenue d'une conférence fédérale-provinciale. D'ailleurs, malheureusement, le rencontre peut-être des premiers ministres sur une base personnelle. Toutefois, il y a trop longtemps qu'a eu lieu une conférence fédérale-provinciale. On devrait avoir une stratégie spécifique en ce qui concerne les infrastructures et l'avenir des municipalités. Il faut établir les outils dans le but d'assurer l'amélioration de la qualité de vie des gens. Je pense aux infrastructures vertes, aux infrastructures numériques et aux infrastructures de base.
À Montréal, les problèmes sont majeurs, malgré tout l'argent investi. On perd encore 40 % de notre eau potable, malgré les investissements actuels. On n'a pas uniquement besoin du montant d'argent actuellement investi; on doit aussi se doter des outils nécessaires, afin d'investir davantage du côté du gouvernement. Comme on le sait, la responsabilité de plus de 60 % de tous les projets d'infrastructures revient à une entité autre que le gouvernement canadien.
Il faut donc que le gouvernement élabore une stratégie nationale de transport en commun, assortie d'un financement qui lui soit propre, ainsi qu'une stratégie nationale en matière d'infrastructures en général et de financement.
Avant tout, je pense que le gouvernement doit éviter la partisanerie. Il doit se dire qu'il est possible de saluer les investissements qui ont été faits, et il doit se doter des outils nécessaires. Il faut reconnaître qu'il reste beaucoup de chemin à faire, beaucoup de travail à accomplir.
Tout à l'heure, le député d' parlait de l'ensemble des montants d'argent liés au Fonds Chantiers Canada. Au lieu d'en parler de façon concrète pour l'avenir, il a dit que les conservateurs investissaient plus que les libéraux. Je voudrais faire remarquer qu'un ministre extraordinaire, un éminent politicien et un grand Canadien comme Herb Gray a aussi joué un rôle dans sa région. Il ne s'agit pas de dire que l'un est plus fort que l'autre, mais plutôt de reconnaître le secteur des infrastructures.
[Traduction]
Il s'agit d'un enjeu permanent. Il ne suffit pas de savoir ce qu'un tel a fait par le passé ou s'il a investi plus qu'un autre. Ce qui compte avant tout, c'est l'avenir. Plus nous investirons dans l'avenir, plus nous serons en mesure d'améliorer notre qualité de vie, le développement durable et d'autres politiques. Cependant, il faut savoir qu'en l'absence d'une stratégie de ce genre, les répercussions se feront sentir sur les ressources humaines.
Lorsque j'étais ministre de l'Immigration, j'étais toujours prêt à discuter avec mes homologues de l'avenir de nos villes. Signalons, par exemple, que 87 % de tous les immigrants passent par Montréal, Toronto ou Vancouver.
Évidemment, il est nécessaire d'avoir ce genre de dialogue. Nous avons besoin des infrastructures et des réseaux de transport, car ils ont une incidence directe sur notre qualité de vie. Le débat ne porte pas simplement sur les infrastructures. Il s'agit aussi de déterminer le genre de société dans laquelle nous souhaitons vivre et ce que l'avenir devrait être pour notre grand pays.
[Français]
Cette motion peut marquer le début d'un débat intéressant. À titre de porte-parole de mon parti en matière de transports, d'infrastructure et de collectivités, j'amorce déjà cette discussion sur l'avenir de l'infrastructure au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. J'imagine qu'il y a un lien de cause à effet en ce qui a trait à la motion de l'opposition du NPD. C'est pour cette raison que nous sommes favorables à cette motion et que nous devons l'accepter.
Selon moi, il faut aller plus loin dans ce débat. Évidemment, cette question est extrêmement vaste. En ce qui a trait à la réparation, on parle d'améliorer le taux de productivité au Canada, comme je l'ai dit plus tôt, et on parle de partenariat et de financement transparent à long terme.
Un autre aspect est aussi important, et on l'a effleuré plus tôt du côté du gouvernement.
[Traduction]
Il est important de réaliser que nous ne vivons pas dans une société fondée sur un seul modèle. Par conséquent, nous devons faire en sorte que l'ensemble des politiques et des programmes dont nous faisons la promotion ne s'appliquent pas seulement aux grandes villes, mais plutôt à toutes les localités. Dans le contexte d'une approche inclusive, nous devons faire en sorte que tous se sentent comme des citoyens de première classe. Pour ce faire, nous devons les écouter.
[Français]
C'est l'occasion d'être un antidote contre le cynisme. Il faut que tous les partis politiques réunis à la Chambre se donnent la main et travaillent en ce sens. C'est une motion. Or une motion ne lie pas vraiment le gouvernement, et il nous le rappelle constamment. À mon avis, ça peut être le début d'un débat intéressant.
Quand je vais sur le terrain pour parler aux citoyens de et aux citoyens de ma ville, Montréal — je parle en fait de la métropole qu'est Montréal —, beaucoup de gens nous en parlent. Ils ne se posent pas de question sur la Constitution. Ils pensent que nous sommes tous partie prenante de la solution et que nous avons des efforts précis à faire.
On a parlé du développement social et du développement durable, mais le développement économique est un élément des plus importants. Si l'on veut s'assurer d'être parmi les grands et si l'on veut s'assurer que l'ensemble des villes pourront également accueillir d'autres entreprises, il est important que nos villes aient des infrastructures décentes afin de travailler en ce sens. En effet, le Canada est un pays d'exportateurs et il s'y fait énormément d'affaires avec le reste du monde. Il faut donc étudier cela en fonction du développement économique, donc en fonction de la qualité de vie.
Par exemple, à la veille d'une entente de libre-échange entre l'Europe et le Canada, on doit s'assurer de mettre en place de telles infrastructures, car quand ces gens-là voudront s'installer au Canada, ils passeront par Montréal et regarderont les infrastructures. Ce n'est pas seulement une question de ville ou de province. Quand ces gens arrivent, on leur souhaite la bienvenue au Canada. Or si l'on veut vraiment leur souhaiter la bienvenue au Canada, il faut s'assurer de mettre en place les infrastructures adéquates et de travailler en ce sens.
Ce fut pour moi un plaisir de participer au débat sur cette motion aujourd'hui, et au nom du Parti libéral du Canada, je peux dire que nous allons appuyer cette motion.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec le député de .
Je suis très heureuse de me lever aujourd'hui pour parler de la motion déposée par ma collègue la députée de . Je siège au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités et, semaine après semaine, on y voit l'inaction des conservateurs face à ce problème, lié à l'infrastructure, qui va arriver dans un an, au terme de Chantiers Canada.
Au début de son discours, le député conservateur a dit qu'investir en infrastructure, c'est investir pour le développement des communautés. Je suis totalement d'accord avec lui, mais je ne vois pas comment il peut dire ça aujourd'hui et annoncer en même temps qu'il va voter contre notre motion, parce que c'est ce qu'elle demande. On demande un plan stable, à long terme et non partisan pour l'investissement en infrastructure.
Quand on parle d'infrastructure, on parle de quatre grandes catégories: les routes, les autoroutes, le réseau d'égouts et les installations d'épuration des eaux et d'approvisionnement en eau potable et les ponts. Présentement, ce qui est dommage, en ce qui concerne la façon dont on fonctionne, c'est qu'on procède par des demandes à la pièce. D'ailleurs, on l'a précisé quand on a fait une étude sur le transport en commun.
Par exemple, si une communauté dit avoir besoin d'un meilleur système d'égouts, elle ne peut pas en plus faire une demande concernant son transport en commun, car elle mettrait en compétition plusieurs de ses projets. Ce qui est dommage aussi et qu'on voit présentement, avec les demandes à la pièce, c'est qu'avec un gouvernement majoritaire comme celui-ci, il est très facile de tomber dans la partisanerie, de favoriser certaines collectivités parce qu'elles votent en faveur du gouvernement et de leur donner des projets qui vont améliorer la vie des citoyens de ces communautés. Mais la communauté d'à côté, surtout le Québec, ne recevra pas grand-chose, parce qu'elle ne vote pas pour le gouvernement. C'est ce que je trouve dommage.
Je vais commencer par dire exactement ce que l'on veut, puis je donnerai des exemples concrets de problématiques auxquelles Montréal et ma circonscription font face tous les jours, et qui pourraient être réglées en acceptant la motion que ma collègue dépose aujourd'hui.
On demande d'avoir les outils nécessaires pour bien gérer les fonds en infrastructure. On veut un plan efficace d'infrastructure à long terme qui sera annoncé dans le budget de 2013 et qui sera conçu à l'aide de consultations continues avec les provinces, les territoires, les municipalités et les communautés autochtones. Même si, depuis ce matin, le gouvernement se vante de procéder à des consultations, c'est un des gouvernements qui consultent le moins. On veut que ce soit inscrit pour voir ça arriver.
On voudrait un plan qui a une durée de 20 ans, comme le demande la Fédération canadienne des municipalités, afin de permettre une meilleure planification à long terme et l'appui aux projets de longue durée. Dans le fond, si une municipalité veut faire un projet de longue durée — je viens d'entendre mon collègue libéral parler d'un stade de football à Sherbrooke —, ce sont des coûts énormes pour elle. Ça nous prend l'assurance qu'il y a un fonds fédéral qui va nous aider à appuyer ça. On voit de plus en plus que le fédéral donne une maigre portion des coûts reliés à l'infrastructure. Alors, un plan sur 20 ans nous permettrait de mieux planifier ce qu'on va faire et l'aide que le fédéral pourra apporter à de tels projets d'envergure.
Ensuite, on veut que le plan comprenne des critères de financement et des cibles clairement décrits. On veut faire appel à des mécanismes de financement transparents, responsables et apolitiques, et ce, afin de faciliter le processus de présentation des demandes. Comme je l'expliquais tantôt, c'est trop facile de plonger dans la partisanerie présentement, donc on veut un plan qui va permettre d'éviter cette situation.
Par ailleurs, on veut un plan qui favorise l'utilisation de technologies innovatrices qui assurent une plus grande efficacité et une plus grande durabilité. On veut réserver des fonds au remplacement et à l'accroissement de l'infrastructure dans les régions rurales, éloignées et nordiques, ainsi que pour le transport en commun, et ce, afin de réduire la durée des déplacements entre le domicile et le travail.
Le transport en commun touche beaucoup Montréal, donc j'en parlerai un peu plus. Je vais commencer par deux citations qui appuient mes dires. Le ministère des Transports du Québec a déposé un rapport sur la congestion routière, où il est dit:
Il y aura d'ici 2016 une augmentation de deux millions de déplacements par jour dans l'agglomération de Montréal, soit une augmentation de 25 p. 100, ce qui signifie qu'on aura à gérer d'ici là 10,2 millions de déplacements par jour.
Comme quoi nous vivons beaucoup de congestion à Montréal. Pour le démontrer davantage, j'ai lu dans The Gazette qu'un sondage a été effectué par TomTom GPS. Je cite:
[Traduction]
Selon un sondage sur la circulation en Amérique du Nord effectué par le fabricant de GPS TomTom, Montréal se classe au quatrième rang des 26 villes étudiées en fait de bouchons de circulation [...] Au total, les Montréalais accumulent 92 heures de retard par année en raison des embouteillages.
[Français]
Nous perdons donc 92 heures de notre vie dans le trafic, assis dans notre auto. C'est assez incroyable.
Dans ma circonscription, nous faisons face à des problèmes assez hallucinants. Notre-Dame-de-Grâce, Lachine, Dorval, Montréal-Ouest sont situés dans l'ouest de Montréal. Je n'ai malheureusement pas de station de métro dans ma circonscription parce que je vis en banlieue. Nous faisons affaire avec le train de banlieue et le système d'autobus, qui ne sont malheureusement pas très efficaces.
Les députés de Montréal ont d'ailleurs rencontré la STM il y a deux semaines à ce sujet. Je leur ai demandé ce qui se passait. Dans ma circonscription, quand je fais le trajet de Notre-Dame-de-Grâce à Lachine en auto, il me faut 10 minutes. À pied, ce n'est pas vraiment envisageable; il faut prévoir une heure parce qu'il faut traverser l'autoroute 20. En autobus, pour ce qui est des rares autobus qui viennent, il faut environ une heure et demie. Certains de mes employés qui habitent à Notre-Dame-de-Grâce, dans mon comté qui n'est pas si grand que cela, font plus d'une heure de transport en autobus.
Certains citoyens m'appellent et me disent qu'ils aimeraient venir me voir à mon bureau, mais que c'est problématique à cause du transport. Le campus Loyola de l'Université Concordia est situé dans ma circonscription. Cela représente beaucoup d'étudiants qui trouvent cette situation difficile. Les 92 heures qu'ils passent dans le transport en commun, c'est 92 heures qu'ils ne consacrent pas à leurs études ou à leur travail, s'ils ont besoin d'un emploi, parce que les frais pour l'éducation sont élevés. Il s'agit toutefois d'un autre débat.
C'est vraiment problématique. Ces personnes qui viennent me voir, ce sont des familles qui ne peuvent pas passer du temps avec leurs enfants, ou des amoureux qui se voient moins. C'est triste.
le Train de l'Ouest est un autre projet dans ma circonscription, soit la ligne qui part de Vaudreuil et va jusqu'au centre-ville. Nous avons beaucoup de problèmes avec cette ligne. Il s'agit du seul train qui va assez rapidement de ma circonscription jusqu'au centre-ville de Montréal, mais cela, quand il y a des trains. Nous parlons de 16 départs par jour et nous avons de la difficulté à obtenir plus de fonds pour refaire complètement la ligne de l'Ouest. Cela représente des coûts très élevés. Nous ne savons pas encore ce qu'il adviendra de ce projet. Nous n'avons reçu aucune promesse du gouvernement fédéral afin de savoir s'il y aura assez d'argent pour améliorer la situation. Il s'agit de la qualité de vie de mes citoyens.
Je trouve cela triste pour les personnes qui ont voté pour les conservateurs. Il s'agissait de leur slogan: Ma région au pouvoir. Si on votait pour les conservateurs, on aurait de l'argent; si on ne votait pas pour eux, on n'en aurait pas. À cet égard, l'actuel sénateur Smith, qui était alors candidat dans Lac-Saint-Louis, l'avait dit: si on voulait un Train de l'Ouest, il fallait voter pour lui. C'est assez clair et assez triste.
Je terminerai donc en disant qu'il y a un autre projet d'infrastructures lamentable dans ma circonscription, soit le métro Vendôme. Ce métro n'a pas d'accessibilité. Une personne handicapée ne peut donc pas avoir accès au métro; et on est en train de construire le nouvel hôpital de Montréal à 20 minutes de là.
Donc nous voulons un plan d'infrastructures stable, à long terme et non partisan afin de régler ce genre de problèmes. C'est décourageant présentement. J'espère que dans le budget de 2013, nous pourrons le voir. Plein de coupes ont été faites à VIA Rail, ce qui est très triste.
J'espère qu'on va pouvoir continuer à investir dans les infrastructures et que le gouvernement mettra sur pied des projets qui ont de l'allure.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition présentée par ma collègue néo-démocrate et championne des municipalités canadiennes, la députée de .
La motion d'aujourd'hui repose sur des arguments économiques, exposés succinctement dans le mémoire sur cette question présenté par la Fédération canadienne des municipalités au gouvernement en novembre dernier. Dans son introduction, on peut lire, notamment:
Les infrastructures municipales sont les piliers de notre économie. Les petites entreprises ont besoin de routes et de ponts en bon état pour livrer leurs biens et leurs services. Les travailleurs ont besoin de réseaux de transport collectif rapides et efficaces pour se rendre au travail. Les entreprises en croissance misent sur des services communautaires de qualité — bibliothèques, patinoires, et ainsi de suite — pour recruter des travailleurs qualifiés. Malheureusement, ces piliers sont en train de crouler sous les tensions.
Quand l'enjeu est exprimé en ces termes, appuyer la motion d'aujourd'hui semble aller de soi. L'objet de la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui fait pratiquement consensus à l'extérieur de la Chambre. Comme nous l'entendrons tout au long de la journée, l'appel lancé pour l'élaboration d'un plan d'infrastructure fédéral à long terme qui soit transparent et prévisible, en partenariat avec les autres paliers de gouvernement, a l'appui des dirigeants d'entreprise, des syndicats, des économistes, d'organisations de la société civile, de divers spécialistes et, bien entendu, des dirigeants municipaux.
Si je dis que cette idée fait « pratiquement consensus », c'est que certains semblent ne pas encore y adhérer. Ce sont, chose curieuse, les deux partis fédéraux, conservateur et libéral, qui ont occupé le pouvoir tour à tour depuis plus de 40 ans et qui ont réduit les investissements, qui ont amenuisé la participation du gouvernement fédéral et ont regardé les fondements de notre économie et de nos municipalités s'effondrer.
En sept années au pouvoir, les conservateurs n'ont même pas encore pris conscience de la réalité urbaine du pays dans lequel nous vivons, à savoir que près de 80 % des Canadiens vivent en ville. Ils semblent totalement incapables d'imaginer l'économie canadienne autrement que sous l'angle de l'extraction des ressources ou d'imaginer une économie canadienne mue par l'innovation, un processus social qui prend forcément naissance dans les zones urbaines. Nous assistons donc au démantèlement du cadre environnemental fédéral pour faciliter l'extraction des ressources plutôt qu'à l'élaboration d'une stratégie économique moderne et viable sur le plan environnemental, dans laquelle les villes seraient considérées comme le lieu où sont menées les activités de recherche, de développement, de création et d'innovation en vue d'exploiter les possibilités énormes qu'offre la lutte contre les changements climatiques.
Le Parti libéral, qui a réduit le financement des infrastructures tout au long des années 1990, n'est pas en reste. Il n'a jamais manifesté qu'un intérêt de pure forme et versé des sommes dérisoires lorsqu'il aurait fallu un financement solide. Pire encore, il a refilé aux autres ordres de gouvernement les problèmes budgétaires fédéraux, qui ont fini par échoir aux villes, qui constituent l'ordre de gouvernement le moins apte à entretenir, et encore moins à construire, des infrastructures, ne percevant que 8 cents sur chaque dollar de recettes fiscales.
On constate que l'investissement dans les infrastructures a constamment diminué; il est passé de son pic de 3 % du PIB, à la fin des années 1950 et au début des années 1960, à un niveau minimal gravitant autour de 1,5 % sous les derniers gouvernements libéraux majoritaires. Selon une étude récente, cette baisse représente un manque à gagner d'environ 24 milliards de dollars d'investissement par année dans les infrastructures publiques. En fait, cette même étude conclut que l'investissement net dans les infrastructures a été négatif pendant deux ans lorsque le gouvernement libéral était au pouvoir, car le parc des infrastructures publiques s'est déprécié plus rapidement que la valeur des sommes consacrées aux nouveaux projets.
Ce serait une chose si les autres circonstances étaient restées les mêmes pendant ce temps; il y aurait déjà assez de problèmes comme cela. Or, le contexte technologique, politique et économique a aussi changé depuis 40 ans. En gros, il s'est passé ce qu'on appelle la « mondialisation ». Il s'ensuit que les anciennes façons de gouverner doivent céder le pas aux nouvelles façons qui tiennent compte de l'importance politique et économique des régions urbaines et de leurs économies. Un observateur a d'ailleurs écrit ceci: « Il en découle, sur le plan pratique, que les centres urbains sont devenus un sujet essentiel de l'étude du fédéralisme. »
La motion dont nous sommes saisis s'inscrit donc dans le contexte des politiques fédérales canadiennes qui, depuis longtemps, ne sont pas en phase avec celles des autres pays développés. Ces politiques ne respectent pas le rôle des grandes villes dans l'économie mondiale en ce que celles-ci génèrent de la richesse au Canada. Dans la plupart des autres pays développés, les gouvernements sont devenus des acteurs importants de la vie financière, économique et culturelle des grandes villes. Il est grand temps que nous fassions la même chose.
Au lieu de cela, nous sommes aux prises avec un énorme déficit infrastructurel estimé à plus de 170 milliards de dollars. Dans ma ville, Toronto, ce déficit saute aux yeux de tous les citoyens.
En 1969, l'urbaniste et spécialiste en économie urbaine, Jane Jacobs, pouvait dire que Toronto était la ville la plus prometteuse et la plus dynamique d'Amérique du Nord; une ville toujours indemne qui avait encore du potentiel. Dans son livre Dark Age Ahead, paru en 2004, elle a décrit la municipalité où elle a élu domicile comme une ville touchée par une crise, voire plusieurs crises. Toutefois, il n'est pas nécessaire d'avoir l'oeil aiguisé de Mme Jacobs pour ressentir de la frustration et de l'inquiétude. Comme l'a indiqué Mme Jacobs, avec la succession de gouvernements conservateurs et libéraux des 40 dernières années, ces crises sont devenues de plus en plus évidentes.
Pour ceux qui n'ont pas, comme Mme Jacobs, assisté à la naissance de ces crises, notons que les statistiques et les cartes que David Hulchanski, professeur de l'Université de Toronto, a rassemblées en collaboration avec ses collègues ont permis d'établir de façon exhaustive et convaincante l'évolution de la situation sur plus de 40 ans. Ce colossal projet de cartographie temporelle nous montre comment les inégalités sociales et spatiales ainsi que le déclin économique se sont accentués en 40 ans. Le portrait final, c'est celui d'une ville de Toronto qui a été divisée en trois sous-villes présentant des conditions sociales, économiques et spatiales distinctes, et où de grands espaces géographiques sont dépourvus d'infrastructure. On y trouve ainsi différentes formes de déserts infrastructurels.
Il y a donc dans cette ville ce que la chambre de commerce de Toronto qualifie d'énigme: des bases économiques solides, mais une productivité, un PIB et un revenu disponible qui ne sont pas de calibre mondial. Étant donné que la région de Toronto génère près de 50 % du PIB de l'Ontario et 20 % de celui du Canada, il semble impératif de résoudre cette énigme. La chambre de commerce elle-même indique qu'il faut d'abord et avant tout s'occuper des infrastructures, qu'elle qualifie de « plus grande menace à l'égard du maintien de la croissance et de la prospérité économique de la région de Toronto et, en général, de l'Ontario ».
Bien que l'absence d'infrastructures et, de façon générale, la dégradation des infrastructures existantes constituent un obstacle énorme à la croissance et à la prospérité de Toronto, c'est le transport en commun qui figure en tête de liste des priorités des membres de la chambre de commerce, en raison de « son incidence démesurée sur la compétitivité mondiale de Toronto ». De nombreux autres organismes qui étudient l'économie de Toronto dans un contexte mondial en arrivent à une analyse et à des priorités semblables.
En 2006, on estimait que les embouteillages coûtaient 6 milliards de dollars par an à l'économie de Toronto. Cette donnée date déjà de plusieurs années. Les perspectives sont encore plus sombres maintenant, car la croissance de Toronto se poursuit. En effet, la croissance urbaine de cette ville est l'une des plus rapides au monde. Chaque année, quelque 100 000 personnes viennent s'établir dans notre ville, ce qui signifie que, dans 20 ans, Toronto comptera 50 % plus d'habitants. En l'absence de mesures concrètes, on estime que la perte de productivité associée au transport en commun déficient montera en flèche pour atteindre 15 milliards de dollars par année. De façon plus concrète, cela signifie que les banlieusards de Toronto, qui endurent déjà les temps de déplacement les plus longs en Amérique du Nord, peuvent s'attendre à être coincés dans la circulation pendant trois semaines ouvrables de plus par année.
Parmi les membres de l'OCDE et du G8, le Canada est le seul pays qui n'a pas de stratégie nationale de transport en commun. Nous continuons ainsi à nos risques et périls sur le plan économique. Il est plus que temps que le gouvernement surmonte l'aversion qu'il éprouve pour la prévoyance et qu'il mette en place, en partenariat avec les autres paliers de gouvernement, un plan fédéral pour les infrastructures prévisible et à long terme. Joignez-vous au consensus.
Les crises dont parle Jane Jacobs sont, selon elle, les conséquences concrètes d'erreurs concrètes. Ces conséquences ne doivent pas nécessairement être éternelles. Nous pouvons résoudre ces problèmes et saisir les grandes possibilités qui sont à notre portée. Nous devrions, pour commencer, appuyer la motion d'aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat d'aujourd'hui sur la motion de l'opposition. J'hésite entre les termes « paradoxal » et « comique » pour décrire la réaction des néo-démocrates qui se sont enfin rendu compte, après sept ans, qu'il nous faut des infrastructures dans ce pays. Espérons qu'ils appuieront et reconnaîtront certaines de nos initiatives.
Notre gouvernement affiche un excellent bilan en matière d'infrastructures, c'est incontestable. Nous sommes d'avis que dans l'ensemble du pays, il est vital d'avoir des infrastructures publiques modernes et de calibre mondial. En effet, ces infrastructures servent d'assise à la prospérité et au dynamisme des collectivités, créent des emplois et renforcent notre économie.
Notre gouvernement s'est engagé à créer une nouvelle stratégie en matière d'infrastructures. Nous avons donc élaboré une formule pour les investissements dans ce secteur, le plan Chantiers Canada, qui prévoit un financement prévisible et à long terme pour les projets prioritaires à grande et à petite échelle. Lancé en 2007, le plan Chantiers Canada, avec une enveloppe de 33 milliards de dollars destinés aux infrastructures du pays, constitue un investissement sans précédent de la part du gouvernement fédéral. Au cours des sept prochaines années, le plan Chantiers Canada financera de nombreux programmes et initiatives, dont le Fonds Chantier Canada, le Fonds de base pour les provinces et les territoires et le Fonds de la taxe sur l'essence.
Ces programmes ainsi que d'autres initiatives s'inscrivent dans un plan d'investissement qui assurera le financement de divers projets au cours des sept prochaines années. Il s'agit de l'engagement le plus long en matière d'infrastructures qu'ait pris un gouvernement dans l'histoire récente. Les programmes prévus offrent suffisamment de souplesse pour répondre aux besoins locaux tout en appuyant les priorités nationales.
Je tiens à souligner le rôle important que jouent ces programmes pour le soutien et le renouvellement des infrastructures publiques partout au pays.
Il est important de signaler que, lorsque l'économie canadienne a été secouée par la récession mondiale en 2009, notre gouvernement a subventionné les programmes existants de financement des infrastructures par le biais d'un financement opportun, ciblé et temporaire, comme le complément offert dans le cadre du volet Collectivités du plan Chantiers Canada et le Fonds de stimulation de l'infrastructure.
Le Fonds Chantier Canada fournit un financement axé sur une approche à deux volets: les priorités nationales et régionales d'une part et, d'autre part, les initiatives locales. Le volet Grandes infrastructures du Fonds est axé sur les projets stratégiques plus vastes, d'importance nationale et régionale présentant des avantages économiques, environnementaux et sociaux. Le volet Collectivités met l'accent sur les initiatives locales, par l'entremise d'un financement réservé aux projets réalisés dans les collectivités dont la population est inférieure à 100 000 habitants.
Je vous informe que je partagerai mon temps de parole avec le .
Le volet Collectivités tient compte des besoins en infrastructure propres aux petites collectivités du Canada et met l'accent sur des projets qui répondent aux objectifs liés à l'environnement, à l'économie et à la qualité de vie. Le fonds, d'une valeur de 1 milliard de dollars à l'origine, a été bonifié de 500 millions de dollars dans le cadre du Plan d'action économique du Canada de 2009. Jusqu'à présent, le programme a permis de financer plus de 1 400 projets à petite échelle qui contribuent à améliorer la gestion de l'eau et des eaux usées, les transports en commun, les routes locales et d'autres éléments d'infrastructure communautaire.
Monsieur le Président, je sais que bon nombre de projets ont eu lieu dans votre circonscription, la mienne et celles de bien d'autres députés. Le NPD a laissé tomber les petites localités lorsqu'il s'est opposé aux mesures du gouvernement.
Bien que le volet Grandes infrastructures du Fonds Chantiers Canada soit destiné aux projets d'envergure, ceux-ci peuvent être réalisés tout autant dans les petites localités que dans les grands centres. En plus de bénéficier aux collectivités visées, ces projets ont une portée considérable d'envergure régionale et même nationale. Ce fonds permet d'effectuer des investissements stratégiques dans les systèmes de gestion de l'eau et des eaux usées et d'obtenir des résultats concrets et durables. Nous facilitons la circulation des marchandises et des personnes en investissant dans le transport en commun et le système de transport national.
Par exemple, les habitants de Nipigon, en Ontario, ont récemment célébré la mise à niveau de leur centre de traitement des eaux usées. Les travaux ont amélioré la qualité de l'eau évacuée dans la baie du Nipigon, dans le lac Supérieur, ce qui protège la santé des habitants de la région et contribue à la réduction de la pollution dans une région dont l'équilibre écologique est déjà fragile. Voilà un autre exemple de mesure qui sert l'intérêt du Canada. Si les néo-démocrates se souciaient vraiment du Canada, ils auraient appuyé notre plan d'action.
Nous versons des fonds pour terminer la construction de périphériques autour de Calgary et d'Edmonton. Ceux-ci amélioreront la circulation routière, réduiront le nombre d'accidents et normaliseront les voies de transport dans ces deux villes et en périphérie de celles-ci. Réduire la congestion routière ne semble pas être une priorité pour le NPD.
Les habitants du comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, ont la chance de pouvoir se remettre en forme et de demeurer actifs grâce au centre de mieux-être du comté de Pictou, qui a été construit récemment.
Le Fonds Chantiers Canada a été créé pour une période de sept ans, mais le gouvernement continuera à investir après 2014 pour assurer la continuation de divers projets.
Parlons un peu du Financement de base pour les provinces et les territoires qui assure un financement prévisible, stable et flexible pouvant être utilisé en fonction des priorités. Rationalisé et souple, ce financement est assorti d'exigences administratives simplifiées. Dans le cadre de ce financement, on a alloué à chaque province et territoire 175 millions de dollars au total, soit 25 millions par année au cours des sept ans que durera le programme. Le Plan d'action économique a aussi offert aux divers ordres de gouvernement une plus grande flexibilité: l'accès au financement a été accéléré afin de soutenir la reprise économique.
Le NPD est un parti dogmatique et le mot flexibilité ne fait pas partie de son vocabulaire, il a donc aussi voté contre cette initiative.
Le Financement de base pour les provinces et les territoires appuie les améliorations du barrage est de Chilliwack, ce qui permettra d'améliorer les mesures de protection contre les inondations pour plus de 40 000 résidants des zones inondables. Ces améliorations permettront d'améliorer la protection des infrastructures essentielles telles que les chemins de fer, la route transcanadienne, les infrastructures pétrolières et gazières, les services publics, les hôpitaux et les établissements de soins de santé, ainsi que les usines de traitement des eaux usées. Le financement appuie également les travaux d'élargissement et de pavage de la route translabradorienne entre Red Bay et Happy Valley-Goose Bay. La route translabradorienne est la principale route publique de la région; elle traverse certains des territoires les plus isolés du Nord-Est du Canada. Voilà des améliorations qui permettront de créer de nombreux emplois à l'échelle locale, de stimuler la croissance économique et de renforcer les régions visées.
Pas plus tard que vendredi dernier, le gouvernement fédéral et celui de l'Alberta ont annoncé l'achèvement de 12 importantes initiatives visant les infrastructures routières et appuyant la croissance économique dans la province. Les Albertains profitent de routes plus sécuritaires et d’une circulation routière plus fluide, ce qui favorise la croissance, la création d'emplois et la prospérité économique.
Afin de tenir compte des besoins et de la situation des petites localités des trois territoires nordiques, les sommes allouées au titre du Fonds Chantiers Canada ont été combinées à celles qui leur étaient destinées dans le cadre du Financement de base pour les provinces et les territoires. Ce financement combiné est attribué selon les conditions associées au Financement de base pour les provinces et les territoires, ce qui donne aux territoires passablement de latitude pour répondre aux besoins en matière d'infrastructure.
Au Nunavut, les habitants de Kugluktuk ont maintenant accès à un bureau de hameau de deux étages, qui rassemble tous les employés du hameau sous un même toit et permettra d'augmenter la productivité, d'offrir un meilleur service à la population et de réduire les coûts de fonctionnement. Ce bureau de hameau aura un effet positif sur les résidents et les entreprises de la région pendant de nombreuses années.
Jetons maintenant un coup d'oeil sur le Fonds de la taxe sur l'essence. C'est une initiative que moi-même et bon nombre d'autres députés réclamions quand nous faisions de la politique municipale. Nous croyions fermement que l'argent devait revenir aux municipalités. Le Fonds de la taxe sur l'essence est maintenant permanent, bien que les néo-démocrates aient voté deux fois contre cette mesure. Ce fonds procure aux municipalités canadiennes un financement prévisible et durable de 2 milliards de dollars par année, qu'elles peuvent consacrer à leurs projets d'infrastructures prioritaires. Il s'agit d'un programme très souple. Les villes n'ont pas à investir un montant correspondant, elles peuvent garder les fonds en banque pour les années suivantes, et elles n'ont pas besoin de faire approuver chacun des projets. Grâce au Fonds de la taxe sur l'essence, nous fournissons aux provinces, aux territoires et aux municipalités un financement stable à long terme, qu'ils peuvent utiliser selon leurs priorités. C'est un mode de financement simple et souple, comportant peu de formalités administratives.
Le bilan de notre gouvernement démontre qu'en matière d'infrastructures, nous favorisons des investissements sur mesure, qui s'adaptent aux besoins spécifiques. Nous effectuons des investissements ciblés destinés à des projets de petite ou de grande envergure, qui contribuent à des enjeux prioritaires tels que la qualité de l'eau potable et les transports.
Le financement que notre gouvernement consacre aux infrastructures contribue au dynamisme des collectivités et à la vigueur de l'économie. Le gouvernement ne voudrait surtout pas adopter une énorme taxe sur le carbone qui coûterait cher et nuirait à l'emploi.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui pour rappeler les mesures prises par le gouvernement pour soutenir les collectivités canadiennes et créer des emplois. Le gouvernement a beaucoup contribué à renforcer les collectivités canadiennes. Il a concouru au développement économique bien avant 2009, année où la situation économique mondiale a connu un ralentissement marqué.
Grâce à notre intervention rapide et déterminée, aujourd'hui, le Canada affiche la plus forte croissance de l'emploi des pays du G7. Le soutien apporté au bon moment par le plan d'action canadien et la solidité des paramètres économiques fondamentaux du Canada ont permis à notre pays et à notre économie de tenir bon pendant une période d'incertitude soutenue à l'échelle mondiale. Le gouvernement continuera de se concentrer sur la création d'emplois et la croissance pour les Canadiens de notre grand pays.
Grâce, en partie, à nos programmes de développement économique et communautaire stratégiques, nous avons vu la création nette de 900 000 emplois depuis la fin de la récession. Pour continuer de stimuler la croissance économique dans le cadre du Plan d'action économique de 2012, le gouvernement a annoncé la création du Fonds d'amélioration de l'infrastructure communautaire, communément appelé le FAIC.
Le FAIC fait suite à notre engagement à moderniser les infrastructures du Canada en affectant 150 millions de dollars en deux ans pour faciliter la remise en état et l'amélioration des installations communautaires en place. Ce programme soutient ce qui fait le coeur des collectivités canadiennes, comme les centres communautaires, les bibliothèques, les parcs, les musées et les terrains de jeu et ce, partout au Canada. Ce sont les lieux où se retrouvent familles, amis et voisins.
La création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme des Canadiens, d'un bout à l'autre du pays, sont également importantes dans notre plan. En Saskatchewan, ma collègue la a annoncé un financement important pour la piscine de Kenaston. C'est un projet qui pourra se réaliser grâce au financement fédéral.
Au total, la ministre a annoncé l'attribution de 46 millions de dollars dans l'ensemble de l'Ouest canadien. Je suis enchanté de voir que, partout au pays, les sommes accordées sont accueillies avec le même enthousiasme. Nous travaillerons dans l'immédiat sur environ 300 projets déjà annoncés partout dans l'Ouest.
Jusqu'à maintenant, 80 de ces projets se trouvent en Colombie-Britannique. Les Canadiens de l'ensemble de cette province profiteront de leurs retombées. Par exemple, la bibliothèque publique de Castlegar et du district aura une efficacité énergétique accrue grâce au remplacement de son système de chauffage, de ventilation et de conditionnement d'air. De plus, notre gouvernement a aidé le district de North Vancouver à remettre en état Maplewood Farm pour accroître le nombre de visiteurs et améliorer l'accessibilité. Depuis son ouverture en 1975, Maplewood Farm est un centre très fréquenté d'activités communautaires. C'est l'un des endroits les plus visités du district de North Vancouver. On y reçoit plus de 90 000 visiteurs par année.
En Alberta, près de 90 projets servent à revitaliser des infrastructures locales essentielles. Par exemple, grâce à des travaux de rénovation de la salle communautaire de Walsh et du district, l'accès à la cuisine sera plus facile pour les personnes à mobilité réduite. Ce sont des travaux qui garantiront à la population locale un accès plus facile et moins coûteux à la salle.
L'argent fédéral provenant du Fonds d'amélioration de l'infrastructure communautaire permet en outre l'agrandissement du complexe intérieur de terrains de soccer du Foothills Soccer Centre, à Calgary, ainsi que l'installation de bandes et de filets protecteurs.
En Saskatchewan, plus de 60 projets sont en cours, y compris d'importants travaux de rénovation de l'immeuble de Saskatoon où loge l'association saskatchewanaise pour les personnes ayant des troubles d'apprentissage. En plus d'améliorer les systèmes mécaniques et électriques, les rénovations permettront au personnel et aux visiteurs de jouir d'une nouvelle cuisine, de portes automatiques donnant sur le hall et de trois toilettes répondant aux normes d'accessibilité.
Dans le village de Paradise Hill, le gouvernement investit dans des projets de modernisation qui renforceront la sécurité publique. Entre autres rénovations, on a installé des nouveaux montants et des panneaux de verre trempé autour de la patinoire à l'aréna.
Plus de 70 projets ont déjà été annoncés au Manitoba, ma province. Grâce à l'octroi d'une contribution dans le cadre du FAIC, la filiale de Charleswood de la Légion royale canadienne pourra remplacer le toit, installer deux nouveaux dispositifs de chauffage et de climatisation et remplacer l'éclairage, ce qui aura pour effet de rendre son installation plus efficace sur le plan énergétique.
Nous avons également investi dans la réfection du terrain de stationnement de l'organisme Anciens combattants de l'armée, de la marine et des forcées aériennes du Canada. Nous investissons dans la rénovation de la piscine du centre municipal de St. James. Nous avons alloué des fonds au club de curling d'Assiniboia et à celui de Charleswood. Ce sont autant d'organismes communautaires qui n'auraient pas eu les moyens de faire les travaux nécessaires s'ils n'avaient pas obtenu une subvention du gouvernement fédéral.
En parlant du Manitoba, je m'en voudrais de ne pas mentionner le passage inférieur Plessis. Le gouvernement fédéral a, dans le cadre du Fonds Chantiers Canada, investi beaucoup d'argent pour respecter une promesse locale faite lors de la dernière campagne électorale visant à faciliter considérablement les déplacements des gens de la région d'. J'aimerais remercier le député d' de tout le travail qu'il a fait à l'égard de ce projet.
Je pourrais continuer longtemps. Nous avons alloué 146 millions de dollars à des projets liés aux infrastructures de loisirs dans les quatre provinces de l'Ouest.
Au cours des sept dernières années, le gouvernement a investi 33 milliards de dollars dans le Fonds Chantiers Canada, lequel a été créé en 2007 et est le premier plan d'infrastructures à long terme du Canada. Il continuera de produire des résultats jusqu'en 2014 et au-delà.
Comme l'a mentionné mon collègue, nous avons rendu permanent le Fonds de la taxe sur l'essence. Nous avons fait en sorte que les projets soient réalisés plus rapidement. Nous avons réduit les formalités administratives. Nous avons beaucoup fait pour améliorer la qualité de vie des Canadiens au moyen de programmes d'infrastructures.
Les députés se souviendront que le programme Infrastructure de loisirs du Canada — c'est-à-dire le volet Collectivités du Fonds Chantiers Canada — a investi 500 millions de dollars sur deux ans dans des installations de loisirs au Canada. Il s'agissait d'une mesure ponctuelle de relance économique qui a contribué à créer des emplois tout en remplaçant, en modernisant et en agrandissant les infrastructures de loisirs dans les collectivités canadiennes. Il a été très bien accueilli, à l'instar des autres programmes du Fonds Chantiers Canada et des programmes d'infrastructures que le gouvernement a présentés. Nous les avons mis en place à un moment où le Canada en avait besoin. Les mesures que nous avons prises ont été bien accueillies. Les gens les apprécient, car elles ont amélioré leur vie. Le NPD a voté contre toutes ces mesures.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous aviser que je vais partager le temps dont je dispose avec le député de .
J'ai le plaisir de me lever à la Chambre pour appuyer la motion visant à établir un plan fédéral en infrastructures, un plan prévisible, transparent et à long terme en partenariat avec les gouvernements des provinces, des municipalités et des communautés des Premières Nations.
J'ai moi-même présenté une motion à cet effet à l'automne 2011. J'y exhortais le gouvernement à agir, mais à le faire de façon stratégique et réfléchie pour répondre aux besoins criants des villes et des municipalités et de toutes les communautés canadiennes.
J'aimerais tout d'abord m'attarder à ma circonscription, LaSalle—Émard, qui fait partie de l'agglomération de Montréal. Nous avons connu, dans les années 1950, 1960 et 1970, une grande effervescence, et nous avons vu apparaître des chantiers autoroutiers, des édifices publics et des usines de filtration et de traitement des eaux. Malheureusement, au fil des ans, ces infrastructures ont été négligées à cause du manque d'investissement dans l'entretien ponctuel de celles-ci ou à cause d'une utilisation accrue. Nous avons également conçu nos villes, et nous continuons de le faire, sur des modèles dépassés qui laissent, malheureusement, encore de nos jours, trop de place à la voiture. Les banlieues éloignent de plus en plus les gens de leur milieu de travail et des services qui devraient être à proximité.
C'est pourquoi nous devons absolument avoir un plan fédéral en infrastructures à long terme. Ce plan doit être novateur et doit faire enfin de nos villes des milieux où le transport actif est possible et sécuritaire. Il doit également assurer un transport collectif efficace, abordable et non polluant pour maximiser le nombre de déplacements en minimisant le nombre de véhicules. J'aimerais savoir, en passant, quel est le plan du gouvernement quant à l'aménagement d'infrastructures de transport collectif et comment tout cela s'arrimera aux offres de transport dans la grande région métropolitaine. Cela nécessitera, il me semble, une stratégie nationale de transport en commun comme celle qu'a proposée ma collègue la députée de .
Dans son dernier rapport sur les 10 obstacles à la compétitivité, la Chambre de commerce du Canada déplorait la planification inadéquate de l'infrastructure publique, l'intermittence des engagements du gouvernement à l'égard de l'infrastructure et les critères instables. Cela faisait dire à l'honorable Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, lors de son allocution du 12 février dernier:
[Traduction]
Les infrastructures publiques modernes et de qualité sont essentielles à la croissance et à la prospérité du Canada à long terme [...] En modernisant ses infrastructures vieillissantes et en y investissant, le Canada agira sur notre qualité de vie tout en permettant à nos entreprises d'être plus concurrentielles.
Diriger, c'est défendre une vision innovatrice et avant-gardiste afin de favoriser les progrès et, au bout du compte, la réussite. Certaines décisions seront difficiles à prendre, mais néanmoins nécessaires. Il en va de même pour la gouvernance, qu'on ne peut axer exclusivement sur des solutions temporaires, à court terme, dans le seul but de pointer en direction du progrès et de crier victoire dans le cadre d'annonces publiques retentissantes.
[Français]
Par exemple, nous en avons eu la semaine dernière, pendant la période où nous étions dans nos circonscriptions. De là vient la nécessité d'avoir un plan stratégique en infrastructure qui soit prévisible, transparent et à long terme.
La congestion routière dans la grande région de Montréal coûte cher en émissions de gaz à effet de serre et en temps. Selon un reportage publié dans La Presse l'automne dernier, Montréal se trouve au quatrième rang des villes où la congestion routière est la pire, parmi les 26 principales agglomérations métropolitaines en Amérique du Nord. Toujours selon ce relevé, les déplacements dans la région de Montréal prennent maintenant 40 minutes de plus qu'ils ne le devraient par heure de conduite, en période de pointe.
Selon la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le coût global annuel de la congestion dans la seule région métropolitaine dépassait déjà les 1,4 milliard de dollars en 2008, soit 1 % du PIB. Ce rapport ajoute qu'un accroissement de la part modale de 3 % du transport en commun sur les déplacements permettrait de réduire ces coûts de 63,8 millions de dollars annuellement.
Le rapport continue comme suit:
Le développement de moyens de transport efficaces génère des externalités économiques positives, lesquelles contribuent significativement à la création de richesse et à la productivité.
On parle ici de transport collectif.
Je continue la citation:
Les bénéfices du transport en commun sont nombreux: gain de pouvoir d’achat pour les ménages, facilité de déplacement, réduction des coûts de congestion et augmentation de la valeur foncière des immeubles environnants.
Lors de visites d'entreprises et d'institutions dans ma circonscription, LaSalle—Émard, j'ai rencontré des chefs d'entreprises qui ont perdu des employés à cause des difficultés rencontrées pour se rendre au travail, compte tenu de la congestion. Certains employés doivent consacrer jusqu'à trois heures par jour en transport en commun pour se rendre au travail dans ma circonscription. De plus, les nombreux chantiers qui ont cours et qui reprendront au printemps n'ont rien pour améliorer la situation à court terme. Par exemple, le pont Mercier, qui relie LaSalle à la Rive-Sud, était fermé en direction sud toute la fin de semaine dernière et le sera également la fin de semaine prochaine.
La situation est pressante. C'est le temps ou jamais de démontrer que les trois paliers de gouvernement peuvent travailler ensemble activement pour le bien-être de toutes les communautés canadiennes. Il faut un plan stratégique et à long terme pour vraiment assurer que les infrastructures que nous construisons ou rajeunissons aujourd'hui répondent aux exigences du XXIe siècle en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et seront là pour les générations futures.
De la même manière, le boom économique des années dorées de 1945 à 1975 fut rendu possible grâce aux infrastructures bâties à cette époque, à grand renfort de travaux publics du fédéral. Le Canada a été construit de cette manière, et de là découle la nécessité de laisser un héritage d'infrastructure permettant le développement durable dans l'économie que construiront les prochaines générations. C'est une occasion en or pour le Canada de démontrer son savoir-faire et sa capacité de faire face aux défis en innovant.
La motion demande un plan d'infrastructure prévisible pour permettre une planification stratégique et bien encadrée répondant aux besoins prioritaires des communautés. Il faut absolument faire en sorte d'avoir un plan de financement prévisible et à long terme.
Étant donné que le Fonds Chantiers Canada vient à échéance en 2014, les municipalités canadiennes ont besoin d'une aide financière aujourd'hui pour ne pas rater l'occasion. La croissance de l'emploi et la productivité économique du Canada reposent sur le financement du gouvernement fédéral, puisque 11 000 emplois sont créés pour chaque tranche de 1 milliard de dollars investie dans l'infrastructure. Le Canada ne peut se permettre de faire fi de cette occasion de croissance.
En conclusion, faut-il rappeler que nos infrastructures actuelles ont contribué à l'essor économique du Canada?
Le plan fédéral en infrastructure proposé aujourd'hui se doit d'être prévisible, transparent et à long terme. Il s'agit d'un investissement pour l'avenir, ce qui permettra de bâtir des communautés plus vertes et plus prospères, où personne n'est laissé pour compte.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je suis très heureux de prendre la parole sur la motion de ma collègue de concernant les infrastructures et le budget qui s'en vient. Tout député à la Chambre aurait son mot à dire à ce sujet car c'est un des rares dossiers qui nous permet de voir les conséquences locales et régionales, sur le terrain.
Je vais profiter de l'occasion pour parler un peu des problèmes qu'on vit chez nous, problèmes qui m'amènent à appuyer cette motion. Je suis d'ailleurs très heureux du travail que nous faisons, en tant que formation politique, afin d'assurer un financement viable et stable, mais aussi prévisible et à long terme en matière d'infrastructures.
Pour commencer, on entend souvent dire que le ministère des Transports est de compétence provinciale ou que le NPD ne met pas ses priorités à la bonne place, et ainsi de suite. En fait, les demandes qu'on fait aujourd'hui à la Chambre, en dignes représentants élus, viennent de gens qui savent très bien de quoi ils parlent, car ce sont des experts en la matière. Ce sont nos élus municipaux, notamment les maires, nos chambres de commerce et les fédérations qui les regroupent. Je suis membre de deux chambres de commerce se trouvant sur mon territoire. Je rencontre aussi régulièrement douze maires de mon comté.
J'aimerais partager quelques-unes de leurs préoccupations. Tout d'abord, la perte de productivité peut avoir de grandes conséquences sur la viabilité économique d'une région. Je pense, par exemple, au dîner-conférence donné à la Chambre de commerce et d'industrie du bassin de Chambly par le maire de Chambly, Denis Lavoie. Ce dernier disait qu'un système de transport en commun efficace était important pour la population parce que cela amenait ses entreprises et producteurs locaux à vouloir rester dans la région car ils étaient capables de connaître un certain succès en affaires. Si les gens trouvent qu'ils sont incapables de se déplacer de façon efficace et rapide, il est certain qu'ils voudront aller vivre ailleurs. Par conséquent, les entreprises et les commerçants vont les suivre.
Alors il est non seulement dans notre intérêt, en tant qu'élus, d'encourager les gens à s'installer dans notre région et d'offrir des services à la population, mais aussi dans l'intérêt de la chambre de commerce qui peut avoir davantage de membres, et ainsi avoir une économie locale forte.
La perte de productivité et le transport en commun sont des sujets très importants. Considérons les municipalités de banlieue se trouvant dans la grande région de Montréal, notamment celles qui font partie de la CMM. La majorité des municipalités de mon comté en font aussi partie. On pourrait voir la même réalité dans le fameux GTA, la région entourant Toronto, ou encore dans les municipalités de banlieue entourant Vancouver, Winnipeg et toutes les grandes villes de notre pays. Je n'oserais pas trop me prononcer sur ces régions, je préfère me concentrer sur ma région.
Justement, dans ma région, on voit un phénomène dont je parle très souvent à la Chambre, soit celui de l'étalement urbain. Les gens quittent les grands centres urbains pour venir s'installer en banlieue, fonder une famille et vivre dans une région peut-être plus tranquille, malgré tout le respect que je dois à mes collègues venant de grandes villes. D'autres facteurs sont à prendre en compte également. On voit que la population est croissante dans les régions.
Je suis relativement jeune, mais je me souviens d'une époque où, dans mon comté, certaines municipalités étaient rurales et elles sont devenues beaucoup plus urbaines. Ce sont de vraies municipalités de banlieue. On constate vraiment un changement. Par exemple, à Beloeil, on voit le développement au bord de l'autoroute 20. Beaucoup d'entreprises de chez nous, telles que Rona, ouvrent leurs portes pour offrir un service aux gens qui vivent là.
Si je parle d'étalement urbain, c'est parce que ces personnes travaillent quand même très souvent dans les grands centres. Dans mon cas, les citoyens travaillent à Montréal. Quand ils sont dans cette situation, les gens ont beaucoup d'attentes quant aux infrastructures qu'on peut leur offrir.
Notamment, le a justement la malheureuse attitude de tout le temps vouloir refiler la responsabilité aux provinces et aux municipalités, ce qui fait en sorte que la pression de la population retombe souvent sur ces élus, qui viennent justement nous voir pour de l'aide.
Au bout du compte, pour donner de meilleurs résultats aux citoyens que nous représentons, cela prend un travail d'équipe. Bien sûr, nous voulons respecter ce qui relève de la compétence provinciale. Pensons notamment au transport en commun. Nous ne nous attendons pas à dire aux provinces quoi faire ni comment le faire. Cependant, le gouvernement fédéral a une responsabilité importante quant aux programmes de financement. Il doit aussi établir certains standards en ce qui concerne ces champs de compétence.
J'aimerais revenir justement sur l'aspect de l'étalement urbain. C'est bien important quand on pense aux autoroutes et au transport en commun, par exemple, mais ce phénomène a aussi un rôle à jouer quand on parle notamment du pont Champlain. Bien sûr, on en a entendu beaucoup parler pendant l'élection et on en entend encore beaucoup parler aujourd'hui. C'est un dossier qui pose problème pour nous, les gens de la Rive-Sud et de la Montérégie, notamment ceux de ma circonscription qui habitent Chambly, Richelieu, Saint-Mathias-sur-Richelieu, Carignan ou Marieville et qui circulent sur l'autoroute 30 ou l'autoroute 10 pour ensuite emprunter le pont Champlain. La viabilité de ce pont, surtout au regard de la stratégie de transport en commun qui sera adoptée, devient donc essentielle pour ces gens qui ont des déplacements à faire.
C'est essentiel sur le plan des facteurs habituels, c'est-à-dire que le transport en commun est bon pour l'environnement et ainsi de suite, mais de plus, avec l'étalement urbain, on s'éloigne un peu des grands centres. Par exemple, je pense aux gens de Marieville qui circulent sur l'autoroute 10 pour ensuite emprunter le pont Champlain pour aller travailler à Montréal. Ces gens ont un déplacement de 35 à 40 minutes à faire lorsqu'il n'y a pas de trafic, mais cela peut évidemment être beaucoup plus long lorsqu'il y a du trafic. En outre, le trafic ne cesse d'augmenter, à cause de la population croissante. La construction d'un nouveau pont offre justement une belle occasion d'essayer non seulement de régler ces problèmes, mais aussi de mettre en place un plan qui sera viable à long terme.
Actuellement, le gouvernement fournit très peu de détails ou d'information à ce sujet, à part ce qu'a dit le ministre à la Chambre hier: « S'il n'y a pas de péage, il n'y aura pas de pont. » On n'entend pas parler d'autres détails, si ce n'est ce péage qu'on veut imposer aux gens de la Rive-Sud.
Mon collègue de a fait une sortie dernièrement pour demander un rapport plus détaillé au sujet de la planification financière et des projets qui seront mis en oeuvre par le gouvernement fédéral, en collaboration avec le gouvernement provincial, bien sûr. On attend toujours cette information, qui est très importante pour les gens de chez nous.
Revenons sur un autre sujet concernant notre motion. On parle aussi du financement prévisible et à long terme. C'est très important. C'est un commentaire très souvent formulé par les maires des municipalités de ma circonscription. C'est un problème qui ne se limite pas aux infrastructures; c'est partout pareil. Nos organismes communautaires nous disent la même chose. Or, il s'agit malheureusement là d'un autre sujet. Quoi qu'il en soit, le problème de financement imprévisible et à court terme fait qu'il est difficile de vouloir s'engager à long terme et, conséquemment, mettre en place des plans qui ont de l'allure à long terme.
Je me mets dans la peau d'un élu municipal. C'est un peu difficile quand les citoyens viennent me voir pour me demandent de faire quelque chose en ce qui concerne nos routes, nos autoroutes, nos ponts, etc. En tant qu'élu municipal, le très peu d'information que j'ai en ce qui concerne le financement et sa provenance rend la tâche assez difficile. Cela nous rappelle pourquoi ces collaborations sont importantes.
On m'indique que mon temps de parole est presque écoulé. C'est dommage, parce que je pourrais en parler davantage en puisant dans tous les exemples qu'on voit chez nous.
Je terminerai en disant qu'on pourrait parler davantage d'Internet, par exemple, et des infrastructures numériques qu'il faut vraiment mettre en place. C'est très important chez nous, en banlieue. J'aurai peut-être l'occasion d'en parler davantage lorsque je répondrai aux questions et commentaires.
Assurément, on aura compris, en écoutant mes commentaires, que c'est seulement la pointe de l'iceberg. Il y a beaucoup de problèmes chez nous relativement à ces dossiers. C'est pourquoi je suis très heureux du travail de mes collègues de et de . Je suis très heureux d'appuyer cette motion, en espérant l'avènement d'un gouvernement néo-démocrate en 2015.
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Monsieur le Président, je suis ravi d'avoir l'occasion d'aborder la motion de ma collègue au sujet de l'infrastructure, mais à vrai dire, cette motion, c'est trop peu, trop tard.
Je comprends que cette question préoccupe ma collègue. Cependant, si le NPD se souciait vraiment de l'état des infrastructures au Canada, ses membres auraient voté en faveur de nombreuses initiatives visant à aider les provinces, les territoires et les municipalités. Ils auraient dû appuyer le Fonds Chantiers Canada, d'une valeur de 33 milliards de dollars, en 2007. Ils ne l'ont pas fait. Ils auraient dû voter en faveur des milliers de projets d'infrastructure du Plan d'action économique disséminés partout au pays, en 2009. Ils ne l'ont pas fait. Ils auraient dû voter en faveur de la hausse des paiements de transfert issus du Fonds de la taxe sur l'essence. Ils ne l'ont pas fait. Ils auraient dû voter, non pas une, mais deux fois, en faveur de la mesure dont l'objet était de faire du Fonds de la taxe sur l'essence un mécanisme de financement permanent. Ils ont voté contre, non pas une, mais bien deux fois.
Pendant sept ans, les néo-démocrates ont voté contre chacune de nos initiatives associées aux infrastructures. Maintenant, ils réclament que nous fassions ce que nous avons déjà fait. Ils réclament des mesures auxquelles ils ne croient pas. Ils ont maintes fois voté contre notre plan d'ensemble à l'appui des dépenses d'infrastructures. Pour leur part, les Canadiens savent que le gouvernement conservateur a beaucoup fait à cet égard au cours des sept dernières années.
Cela dit, dans la foulée des commentaires déjà exprimés par mes collègues, j'aimerais m'attacher à trois grandes questions: premièrement, la richesse considérable générée par les projets de PPP; deuxièmement, les efforts de notre gouvernement pour faire avancer le dossier des PPP; et troisièmement, certains des succès que nous avons enregistrés jusqu'à maintenant.
Avant de parler d'infrastructures, je tiens à informer mes collègues que la consolidation de la santé fiscale et économique du Canada a été la grande priorité de notre gouvernement depuis sept ans.
Dans un climat économique incertain, nous avons continué de centrer nos efforts pour que le Canada offre un environnement propice aux investissements commerciaux nécessaires pour créer des emplois plus nombreux et mieux rémunérés, et partant, améliorer le niveau de vie de tous les Canadiens. Notre bilan économique est solide, et les Canadiens peuvent s'en inspirer pour nous faire confiance alors qu'encore une fois, nous affrontons des secousses économiques en provenance de l'étranger.
Contrairement à ce que peuvent croire les députés de l'opposition officielle, jusqu'à maintenant, nos politiques économiques, symbolisées par le Plan d'action économique du Canada, ont donné de bons résultats et placé le Canada sur la bonne voie. Elles ont donné au Canada un avantage concurrentiel dont nous jouissons aujourd'hui et sur lequel nous pouvons compter pour assurer notre prospérité de demain.
Les faits sont éloquents. Par exemple, le Canada a récupéré toute la production et tous les emplois perdus pendant la récession, et plus encore. Depuis juillet 2009, nous avons enregistré une hausse de 900 000 emplois, soit plus de 470 000 par rapport au sommet pré-récession. Il s'agit de la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7 depuis la reprise. Le PIB réel est maintenant nettement supérieur à son niveau d'avant la récession, et c'est aussi le meilleur résultat parmi les pays du G7.
Bref, le Canada a bien résisté à la tempête qui a frappé l'économie mondiale, et le monde entier en a pris note.
Bien qu'il soit gratifiant de souligner les atouts économiques du Canada, nous savons tous que nous ne pouvons nous reposer sur nos lauriers. La chance et les bonnes intentions ne suffiront pas à maintenir l'avantage que nous avons actuellement, surtout dans un contexte où l'économie mondiale est très instable. Bien qu'elles émanent de pays éloignés, un certain nombre de menaces extérieures pourraient avoir de graves conséquences pour l'économie canadienne. Soyez assurés que le gouvernement est conscient de ces défis, et qu'il demeura attentif et rigoureux dans les domaines où il peut exercer un contrôle.
Par exemple, nous continuons de contrôler la croissance des dépenses gouvernementales en appliquant les mesures d'économies énoncées dans le Plan d'action économique de 2012. Nous continuons de mettre en oeuvre les engagements figurant dans le plan afin de favoriser l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme.
Et cela m'amène à mon argument clé: l'importance des PPP pour les projets d'infrastructures.
Les Canadiens peuvent compter sur des infrastructures solides, fiables et durables. C'est important pour notre qualité de vie et pour le dynamisme de nos collectivités. Aujourd'hui, compte tenu de la conjoncture économique incertaine, nous devons aussi envisager les infrastructures dans une autre optique, soit celle de leur contribution à la croissance économique et à une compétitivité accrue.
Au cours de la récession économique mondiale, le gouvernement fédéral a réagi en mettant en oeuvre un plan d'action sans précédent, qui prévoyait des fonds destinés à la construction d'infrastructures dont des villes et des villages partout au pays avaient grandement besoin. Je souligne que ces mesures ont été prises en partenariat avec d'autres ordres de gouvernement. Nous divergeons parfois d'opinion, mais nous pouvons tous convenir de certaines priorités fondamentales. L'importance des investissements dans les infrastructures fait partie de ces priorités.
Depuis 2006, le gouvernement a accru considérablement l'appui direct qu'il consent aux infrastructures provinciales, territoriales et municipales. Nous avons fait cela au moyen de deux initiatives clés, à savoir le plan d'infrastructure septennal du Canada, qui a été lancé en 2007, ainsi que le plan Chantiers Canada et les mesures concernant les infrastructures prévus dans le Plan d'action économique de 2009.
Ces mesures comprennent une somme de 8,8 milliards de dollars tirée du Fonds Chantiers Canada. De cette somme, environ 5 milliards de dollars continueront d'être versés aux municipalités, aux provinces et aux territoires cette année et au cours des années suivantes pour tenir compte des délais d'exécution des projets. Mentionnons également un financement à long terme prévisible destiné aux municipalités dans le cadre du Fonds de la taxe sur l'essence et du remboursement de la taxe sur les produits et services aux municipalités. Le gouvernement a fait de l’investissement annuel de 2 milliards de dollars aux termes du Fonds de la taxe sur l’essence une mesure législative permanente, de telle sorte que les municipalités puissent en bénéficier tous les ans.
Ces mesures comprennent également des investissements pour renforcer les infrastructures liées au commerce par l’entremise du Fonds pour les portes d’entrée et les passages frontaliers et de l’Initiative de la Porte et du Corridor de l’Asie-Pacifique.
Au total, selon les dernières informations dont nous disposons, plus de 30 000 projets ont été réalisés grâce à l'aide fournie dans le cadre du Plan d'action économique du Canada, depuis janvier 2009, ce qui a créé des dizaines de milliers d'emplois un peu partout au Canada, au moment même où l'on en avait le plus besoin.
Le plan de développement des infrastructures de notre gouvernement est un plan exhaustif qui se réalise en collaboration avec nos partenaires, y compris le secteur privé, de manière à maximiser les retombées sur les infrastructures.
J'aimerais profiter du temps qui m'est accordé aujourd'hui pour vous parler plus en détail, parmi tout ce qui caractérise notre plan, de l'accent qui y est mis sur les partenariats public-privé.
Un peu partout dans le monde, des gouvernements font de plus en plus appel aux partenariats public-privé pour effectuer des investissements cruciaux de deniers publics dans les infrastructures. Ces investissements ont considérablement augmenté, mais nous avons besoin de créativité et de vision lorsqu'il s'agit de financer et de réaliser les projets d'infrastructure, puis de faire l'entretien des installations.
Il faut avoir recours aux partenariats public-privé lorsqu'ils sont le choix logique, c'est-à-dire lorsqu'ils sont moins coûteux pour les contribuables que l'attribution traditionnelle de marchés publics. Ces partenariats peuvent être avantageux grâce au partage des risques avec le secteur privé dans la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien.
Grâce aux partenariats public-privé, les pouvoirs publics peuvent bénéficier de l'expertise, des technologies et du capital du secteur privé pour bâtir des infrastructures publiques plus rapidement et à plus faible coût pour les contribuables. C'est une approche que nous avons favorisée au début de notre mandat, en 2006, lorsque le gouvernement a mis en oeuvre « Avantage Canada », un plan économique et stratégique à long terme conçu pour accroître la prospérité économique de notre pays. Ce plan prévoyait, parmi ses éléments clés, un plus grand recours aux partenariats public-privé pour la réalisation des projets d'infrastructures au Canada.
En 2008, notre gouvernement a annoncé la création de PPP Canada, un organisme qui est doté de 1,2 milliard de dollars pour financer des partenariats public-privé et qui est un volet important du plan Chantiers Canada. PPP Canada a ouvert ses portes en 2009. Quatre ans plus tard, cet organisme joue un rôle déterminant dans l'industrie canadienne des partenariats public-privé.
PPP Canada oeuvre avec les gouvernements des provinces et des territoires, avec les municipalités et avec les Premières Nations pour que les partenariats public-privé soient davantage utilisés dans la réalisation des projets d'infrastructures.
Pour le partisan convaincu des avantages des partenariats public-privé que je suis, il est réconfortant de savoir que j'ai l'embarras du choix quand vient le temps de vous donner des exemples. Ainsi, l'année dernière, PPP Canada a conseillé Transport Canada au sujet du nouveau pont enjambant le Saint-Laurent, à Montréal, et au sujet du lien transfrontalier enjambant la rivière Detroit. Ces deux projets sont parmi les plus importants partenariats public-privé actuellement envisagés au Canada.
Le nouveau pont de Detroit attirera des investissements et engendrera des occasions d'affaires qui stimuleront les économies locales et nationales. Il favorisera la création d'emplois plus que nécessaires pour l'Ontario et le Michigan. Le nouveau pont permettra d'accroître la capacité à la frontière vu l'augmentation future du nombre de biens commerciaux échangés et de voyageurs. Il sera construit de manière sécuritaire pour les deux pays. Avec le soutien de PPP Canada et en collaboration avec le gouvernement du Michigan, nous mènerons à bien cet important projet.
PPP Canada a aussi réalisé avec succès quatre rondes annuelles d'appels de demandes de financement au titre du Fonds PPP Canada. Les provinces, les territoires, les municipalités et les Premières Nations pouvaient présenter des propositions. La stratégie de communication et de sensibilisation de l'organisme, combinée à ses conseils d'expert, a débouché sur l'annonce de 14 projets de partenariats public-privé à l'échelle du Canada, totalisant environ 1,9 milliard de dollars si on tient seulement compte des coûts de construction admissibles.
Grâce à ces interactions et à son travail auprès de ministères et d'organismes fédéraux, PPP Canada a acquis une expérience pratique de même que des connaissances et un savoir-faire qui lui permettent d'offrir d'excellents conseils à ses clients au sein de tous les ordres de gouvernement. De plus, PPP Canada a créé toute une gamme d'outils et de produits pour diffuser ses connaissances à d'autres organisations qui envisagent l'option des partenariats public-privé.
Dans le budget de 2011, notre gouvernement est allé plus loin en créant une obligation pour les ministères fédéraux d'évaluer les possibilités de recourir à des partenariats public-privé pour leurs grands projets d’immobilisations. Tous les projets fédéraux d’infrastructure produisant des actifs dont la durée de vie est d’au moins 20 ans et donnant lieu à des dépenses en immobilisations de 100 millions de dollars ou plus doivent être évalués afin de déterminer si un partenariat public-privé constitue une solution d'approvisionnement envisageable.
Dans l’affirmative, le ministère concerné devra élaborer une proposition de partenariat public-privé à la lumière des solutions d’approvisionnement possibles. Les ministères seront aussi encouragés à étudier la possibilité d’adopter une approche de partenariat public-privé pour d’autres types de projets et d’approvisionnements en matière de services.
Toutes ces initiatives visent à faire en sorte que l'approche des partenariats public-privé soit envisagée plus souvent pour davantage de projets au pays.
Cela m’amène à la dernière partie de mon intervention, que je voudrais illustrer de plusieurs exemples de réussite des PPP.
Récemment, PPP Canada a financé des projets comme la construction, dans la ville de Saskatoon, d’une installation de transport en commun et d’une installation servant à entreposer et à décontaminer la neige; la rénovation de l’aéroport international d’Iqaluit et la construction d’un nouveau terminal; la construction d’un centre d’entretien ferroviaire à Lachine, Québec, qui facilitera durablement le développement des transports en commun dans la région métropolitaine de Montréal; la construction du pont traversant la rivière Saskatchewan Nord, en Alberta, pour améliorer la circulation automobile; et la construction d’une installation de transformation des matières organiques en biocarburants, à Surrey, en Colombie-Britannique.
Avec des projets de ce type, il est clair que le Canada est devenu un chef de file mondial en matière de PPP. Même si c’est une forme de partenariat encore assez nouvelle pour quelques provinces, territoires et municipalités, le Canada doit se féliciter de tous ces succès.
Plusieurs ministères et agences, notamment le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Exportation et développement Canada et la Corporation commerciale canadienne, conjuguent leurs efforts à ceux de PPP Canada et du Conseil canadien pour les partenariats public-privé, afin d’aider à transformer le marché international des PPP.
En conclusion, on peut dire que, malgré l’incertitude de la conjoncture économique mondiale, nous avons réussi, tous ensemble, à trouver des façons novatrices de construire des infrastructures qui n’en étaient qu’à l’étape de l’ébauche et qui sont aujourd’hui une réalité pour nombre de municipalités du Canada. PPP Canada a joué dans cela un rôle déterminant. Et nous savons aussi que les PPP, en nécessitant moins de deniers publics, permettent de réaliser davantage de projets dans tout le pays. Bref, les PPP sont un outil précieux, dont nous ne devons pas sous-estimer le potentiel en ces temps d’incertitude économique. Je suis convaincu que les PPP continueront de jouer un rôle important dans le financement des infrastructures et contribueront ainsi à rassembler et renforcer les différentes régions de notre beau pays.
Qu’il s’agisse d’améliorer le réseau routier pour réduire les embouteillages et faciliter la circulation des biens et des personnes, de construire des installations publiques qui serviront à la population ou d’aménager des ponts qui faciliteront les échanges, les infrastructures sont indispensables à notre succès. Nous comptons sur l’ingéniosité et la créativité des Canadiens pour favoriser, grâce à l’innovation et à l’investissement, une croissance économique pérenne et créatrice d’emplois. Pour un meilleur avenir, le Canada doit se doter des infrastructures qui permettront aux Canadiens de se connecter les uns aux autres et avec le restant de la planète.
Compte tenu des mesures décisives que notre gouvernement a déjà prises pour soutenir des projets d’infrastructure dans notre beau pays, j’estime qu’il est inutile d’appuyer la motion. De plus, j’ajouterai que nous n’acceptons pas de recevoir des leçons d’un parti qui s’est opposé au plus gros projet d’investissement dans des infrastructures de toute l’histoire du Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de cette judicieuse motion qui arrive à point nommé et qui a été présentée par la députée de . Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Tout d'abord, je m'indigne des observations formulées par le député d'en face qui a pris la parole juste avant moi, car il a laissé entendre que le NPD a, d'une certaine façon, voté contre la taxe sur l'essence. Rien n'est plus faux.
Jack Layton défendait avec vigueur la taxe sur l'essence. C'est lui qui y a pensé en premier et c'est grâce à lui que cette taxe a été instaurée. Sans Jack Layton, les députés d'en face ne pourraient pas vanter leurs réalisations attribuables à cette taxe. Voici comment les ministériels procèdent: ils prennent les idées des députés de ce côté-ci de la Chambre et les adoptent en affirmant que ce sont leurs idées, alors que c'est faux.
J’aimerais maintenant parler des 2 milliards de dollars que, au dire du député, le gouvernement investit en ce moment pour pallier le déficit en matière d’infrastructures au Canada. À ce rythme, il faudra 80 ans pour résorber ce déficit. Il ne faudrait surtout pas croire que nos ponts, nos routes et nos canalisations d’eau et d’égout vont tenir pendant 80 ans. C’est impossible. Le gouvernement y consacre trop peu d’argent, et ce ne sont pas les villes qui vont en pâtir, mais bien ceux qui y résident.
Le député d’en face a également dit que nous nous étions opposés à certaines choses. Il est curieux qu’aucune des mesures qu’ils présentent comme leurs propres réalisations ne soient jamais présentées séparément pour que nous ayons la possibilité de les appuyer; elles sont toujours enfouies parmi d’autres mesures que nous ne pouvons pas approuver, comme la réduction des protections environnementales prévue par le projet de loi , et la soustraction d'un grand nombre de cours d'eau canadiens à l'application de la Loi sur la protection des eaux navigables prévue par le projet de loi . C'est à ce genre de choses que nous sommes forcés de nous opposer.
Les conservateurs nous accordent quelques miettes pour nous amadouer, et ensuite ils nous reprochent d’avoir voté contre. C'est un raisonnement fallacieux. Il est vraiment injuste que le gouvernement reproche au NPD de s’opposer aux investissements en infrastructure alors que c’est précisément ce que nous prônons chaque fois que nous le pouvons.
Mais notre plus gros déficit sur le plan des infrastructures est celui qui sera causé par nos politiques en matière de réduction des gaz à effet de serre et de réchauffement climatique. C’est un déficit infrastructurel auquel nous devrions tous accorder une grande attention.
La situation se résume ainsi. Le gouvernement précédent a signé l’accord de Kyoto, mais n’a pas vraiment fait quoi que ce soit par la suite. Le gouvernement actuel s’est retiré de l’accord, mais n’a toujours pas vraiment fait quoi que ce soit non plus. Il y a bien eu quelques vagues promesses du de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 17 p. 100 d’ici à 2020. Pourtant, j’ai bien l’impression que nous allons accroître nos émissions d’ici là si nous ne commençons pas à nous en occuper.
L'autre chose qu'il a promise, c'est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65 p. 100 d'ici 2005; 65 p. 100, c'est énorme. Cela signifie que les deux tiers des secteurs d'activité du pays qui utilisent présentement des combustibles fossiles doivent arrêter de s'en servir.
Essentiellement, cinq types d'activités ont cours chez nous. Nous chauffons et nous climatisons nos immeubles. Nos industries exigent de l'énergie. Notre agriculture aussi. Il faut aussi compter le transport des marchandises et celui des personnes. Chacun de ces cinq secteurs est responsable d'environ 20 p. 100 de la consommation énergétique au pays. Allons-nous mettre un terme à trois de ces cinq activités? Allons-nous cesser de transporter des gens? Allons-nous cesser de transporter des marchandises? Allons-nous faire disparaître nos industries? Allons-nous abandonner l'agriculture? Allons-nous cesser de chauffer et de climatiser nos maisons? Non, nous n'allons pas cesser de faire tout cela.
Cependant, si nous voulons atteindre notre objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, il faut que nous cessions de recourir aux combustibles fossiles pour toutes ces activités. Comment? Grâce à l'électricité. Présentement, c'est le seul moyen. Et la seule façon dont nous pourrons générer suffisamment d'électricité pour faire tout cela, c'est de commencer à bâtir notre capacité de générer de l'électricité propre maintenant, par le biais de programmes d'infrastructure qui en permettront la livraison partout au pays.
À l'heure actuelle, ma circonscription bénéficie d'un vaste programme d'infrastructure visant à bâtir de nouvelles voies ferrées. Le train est une bonne chose. Il nous permet de transporter des personnes plus efficacement que les voitures, et des marchandises plus efficacement que les camions. Le problème, c'est que le gouvernement conservateur ne s'est pas engagé à électrifier le réseau ferroviaire. Ce serait une avancée énorme si le gouvernement concrétisait son engagement à réduire les gaz à effet de serre en électrifiant les réseaux de transport nationaux. Il faut d'abord bâtir des réseaux de transport, mais aussi les électrifier.
Selon le député de , la congestion routière coûte six milliards de dollars à la ville de Toronto tous les ans. Autrement dit, nous perdons 6 milliards de dollars, et les ministériels veulent injecter 2 milliards de dollars pour régler le problème.
Il faut bâtir des infrastructures de transport en commun sans tarder si nous voulons atteindre la cible de 65 p. 100 de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2050 que s'est fixé le . Nous avons besoin de modes de transport électriques partout au pays pour assurer la circulation rapide et sécuritaire des personnes et des biens, sans recourir aux hydrocarbures. C'est la seule façon d'arriver à respecter cet objectif.
Nous n'y arriverons pas par voie de réglementation. Si on y pense, comment pourrait-on interdire à un secteur comme l'agriculture d'utiliser des combustibles fossiles au moyen d'un règlement? Cela n'arrivera pas. Comment pourrait-on réglementer la circulation des personnes et des biens sans fournir un système qui permette cette activité sans provoquer l'émission de gaz à effet de serre? Un PPP ne résoudra pas ce problème. Il faudrait que le gouvernement manifeste un véritable leadership, qu'il prenne le taureau par les cornes, pour que se concrétise la réduction promise des gaz à effet de serre.
La solution consiste à produire une électricité propre grâce à des turbines, des photocellules et d'autres mécanismes de génération d'électricité propre, comme le harnachement de l'énergie marémotrice dans le Nord et dans l'Est. Cette électricité pourrait servir d'un bout à l'autre du pays pour chauffer et climatiser les maisons et pour transporter les personnes et les biens, de façon que l'on puisse cesser de dépendre des hydrocarbures pour ces activités.
Il n'y a aucun autre moyen d'atteindre l'objectif de 2050. Si nous ne commençons pas dès maintenant, en prenant un engagement sérieux en matière d'infrastructures, de transport et de transport en commun et en décidant d'investir les sommes nécessaires, nous ne réussirons jamais à respecter l'objectif de 2050.
Les conservateurs avaient un Fonds pour l’infrastructure verte. Toutefois, qu'ont-ils fait dans le dernier budget, contre lequel nous avons voté? Ils ont sabré dans ce fonds. Les conservateurs avaient un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, un plan de paiement des rénovations, afin de réduire la consommation des gaz à effet de serre dans les foyers. Qu'ont-ils fait? Ils l'ont supprimé avant même que l'argent qui avait été prévu soit dépensé au complet. Le budget avait prévu des fonds d'infrastructure pour réduire la consommation de gaz à effet de serre, mais cet argent n'a pas été dépensé. Ces fonds d'infrastructure prévus par le ministre n'ont jamais été utilisés.
Le gouvernement est un grand parleur, mais un petit faiseur. Nous avons besoin qu'il agisse. C'est l'objectif visé par cette motion. Nous avons besoin que le gouvernement mette en place une stratégie, pas seulement parce que les villes et le pays en ont besoin ou parce que nous lui demandons de le faire, mais parce qu'elle est absolument nécessaire pour permettre à nos enfants et à nos petits-enfants de vivre dans le même confort que nous.
Toutefois, ce ne sera pas possible sans l'octroi de ressources financières importantes par le gouvernement. Les 2 milliards de dollars versés annuellement permettent seulement de payer la réparation des infrastructures existantes. Ils ne permettront pas de construire les infrastructures dont le Canada a besoin pour avancer dans le XXIe siècle.
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Monsieur le Président, je vais commencer par mentionner certaines réalités en matière d'infrastructures à Terre-Neuve-et-Labrador.
Dans ma province, nous n'avons pas de super autoroutes. La Transcanadienne, qui traverse notre territoire, compte la plupart du temps deux voies, soit une vers l'est et une vers l'ouest. Il n'y a même pas de trains à Terre-Neuve. Ceux-ci ont été retirés à compter de 1988. Au Labrador, il y a des trains qui transportent du minerai de fer, mais il n'y a pas de trains de passagers. En l'an de grâce 2013, il n'y a même pas de routes pavées dans une grande partie du Labrador. Qui dit mieux en fait de problèmes d'infrastructures?
Je me suis rendu à Labrador-Ouest avant Noël. Le stationnement de l'école secondaire était rempli de motoneiges. Le mode de vie rural est un mode de vie différent, plus difficile. De même, les besoins en infrastructures sont différents de ceux des villes, même si ces besoins sont tout aussi importants les uns que les autres.
Je mentionne une dure réalité de la vie à Terre-Neuve-et-Labrador. Dans ma province, il y a des systèmes de traitement de l'eau avec le chlore qui ne fonctionnent pas. Ces systèmes ne sont pas utilisés parce que les localités n'ont pas les moyens de s'en servir.
Voici une autre dure réalité de la vie chez nous. Certaines localités doivent faire bouillir leur eau depuis 10, 15 et même 20 ans — je parle bel et bien d'années et non pas de mois — parce qu'elles n'ont pas les moyens de corriger les problèmes existants. À Terre-Neuve-et-Labrador, il peut à tout moment y avoir entre 100 et 150 localités qui doivent faire bouillir leur eau parce qu'elles n'ont pas l'argent nécessaire pour corriger leurs problèmes d'eau.
La motion de l'opposition dont la Chambre est saisie aujourd'hui et qui a été proposée par la députée de , qui accomplit un travail inlassable, demande au gouvernement conservateur de s'engager, dans le prochain budget, à établir un plan fédéral en infrastructures prévisible et à long terme, afin de réparer les infrastructures en mauvais état, de réduire la durée des déplacements quotidiens et d'améliorer le faible taux de productivité du Canada. Nous sommes aux prises avec des embouteillages, des réseaux d'aqueduc déficients et des nids-de-poule un peu partout. Nous avons un déficit en matière d'infrastructures qui se chiffre à 171 milliards de dollars, lorsqu'on calcule le montant total des investissements nécessaires pour réparer les infrastructures urbaines qui se détériorent. Ces données ne sont pas contestables. Elles reflètent les dures réalités de la vie au Canada.
Il nous faut pour les infrastructures un plan prévisible à long terme. C'est ce que les municipalités demandent. Nous n'avons pas besoin du modèle de financement ponctuel, de budget en budget, que privilégie le actuel et qui convient mieux aux séances de photos qu'à l'édification de municipalités fortes. Nous avons besoin de municipalités fortes. Nous essayons de bâtir des municipalités fortes avec 8 ¢ pour chaque dollar d'impôt perçu au Canada. Autrement dit, les municipalités ne reçoivent que 8 % des recettes fiscales du pays.
Le travail qu'accomplissent les municipalités est essentiel à notre quotidien. Pour mettre les choses en perspective, je citerai Randy Simms, le maire de Mount Pearl, qui se trouve dans la circonscription de , que je représente. Voici ce qu'il a dit:
Investissez dans ce que vous voulez. Injectez des millions dans les pêches, les universités, l'éducation, les affaires. Faites ce que vous voulez, mais rappelez-vous ceci: sans investissement dans les municipalités, sans efforts pour bâtir des municipalités vigoureuses, la province ne peut pas être en santé. Et si la province n'est pas en santé, le pays ne le sera pas non plus. Celui qui reçoit les 8 ¢, c'est en quelque sorte le pivot de la famille.
Comprenons-nous bien. On peut débattre en cette enceinte de nouveaux avions, de pipelines, d'accords commerciaux internationaux. Ce sont tous des sujets importants. Ils ne veulent cependant rien dire si nos routes sont impraticables, notre eau n'est pas potable et nos ponts ne sont pas sûrs.
Nous devons revenir à l'essentiel: des collectivités saines, des provinces saines et un pays sain. C'est élémentaire.
Je me suis entretenu hier soir avec le président de l'union des municipalités de Terre-Neuve-et-Labrador, Churence Rogers. Je lui ai demandé quel message il voulait que je transmette à la Chambre. Ce qu'il m'a dit correspondait en tous points à la motion d'aujourd'hui. Il a parlé de financement prévisible à long terme — les mêmes mots qui reviennent — et d'une plus grande souplesse laissée aux municipalités, en particulier les petites, pour l'utilisation des fonds obtenus. Il a préconisé la diminution des restrictions imposées et recommandé que davantage de fonds soient réservés expressément aux infrastructures au lieu que leur financement repose sur les demandes, car c'est là que les manoeuvres politiques s'insinuent dans le système et commencent à le pourrir.
Dans le dossier des transports, un des principaux problèmes à Terre-Neuve aujourd'hui est le service des traversiers dans le golfe du Saint-Laurent. Récemment, j'ai pris le traversier à Port aux Basques, sur la côte Ouest de Terre-Neuve, pour me rendre à North Sydney, en Nouvelle-Écosse. Mon billet aller-retour, qui comprenait une couchette, m'a coûté 561,75 $. On parle ici d'un trajet d'environ 360 kilomètres. Si je franchissais cette distance au volant de ma voiture, je devrais payer un plein d'essence environ, soit moins de 100 $. Le service des traversiers est notre autoroute. Le 1er avril, le coût du transport des passagers et des marchandises à bord des traversiers qui empruntent le golfe du Saint-Laurent augmentera de 4 %. Quand on parle des infrastructures et du transport, on parle aussi du commerce, et le coût du commerce à Terre-Neuve-et-Labrador ne cesse d'augmenter. Le service des traversiers est notre autoroute, mais cette infrastructure en piètre état fait augmenter le coût des aliments, des vêtements et de tous les autres produits.
Que souhaitons-nous obtenir de cette motion, de ce plan en infrastructures? Qu'est-ce que les Canadiens, dont les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador, devraient retirer de tout cela? Nous souhaitons obtenir un plan élaboré au fil de pourparlers continus avec les provinces, les territoires, les municipalités et les communautés autochtones. Nous souhaitons obtenir un plan qui s'échelonnera sur 20 ans. Nous souhaitons obtenir des fonds bien définis, des objectifs de programme précis et de la transparence. Nous souhaitons que ce plan soit exempt de toute partisanerie politique, si ce n'est pas trop demander aux conservateurs.
Qu'ont dit les conservateurs au sujet d'un plan d'infrastructures prévisible et à long terme? En 2011, les conservateurs ont promis de mettre en place un tel plan. Toutefois, le budget de 2012 n'en prévoyait aucun. On peut simplement présumer qu'ils continuent de privilégier l'approche actuelle, de budget en budget, parce qu'ils affectionnent la politique partisane et les séances de photos et qu'ils aiment bien que les médias montrent le logo du Parti conservateur sur les chèques du gouvernement.
En terminant, permettez-moi de citer la députée de . Elle a dit:
Les Canadiens en ont assez de devoir faire bouillir l'eau, éviter des nids-de-poule, passer des heures dans des embouteillages et s’entasser comme des sardines dans des autobus. J’ai proposé un plan pragmatique à long terme concernant les infrastructures, et j’ai bon espoir que les conservateurs vont travailler avec moi.
J'ai bon espoir, moi aussi. Des collectivités saines créent des provinces saines, et des provinces saines créent un pays sain. Ce sont les éléments de base de la politique canadienne.