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Monsieur le Président, je vous remercie de me permettre de continuer à prendre part à ce débat. Juste avant la période des questions, lors de la première partie de mon intervention, je parlais d'une partie du projet de loi qui fonctionne très bien et qui serait certainement particulièrement avantageuse pour le Nunavut. Toutefois, j'aimerais parler pendant quelques instants de la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest, qui comporte quelques problèmes.
Je voudrais dire à nouveau que les Canadiens s'attendent à ce que nous travaillions ensemble à la Chambre. Quand des amendements sont proposés, les Canadiens s'attendent à ce qu'ils soient tous pris en considération, qu'ils viennent du gouvernement ou de l'opposition. Malheureusement, dans l'ensemble des comités, dominés par les conservateurs, tous les amendements, sans exception, sont rejetés d'emblée. C'est triste pour la démocratie parce que nous avons ici un projet de loi qui est le fruit de 15 ans d'efforts et que nous avons l'occasion d'en faire un projet de loi qui n'est pas seulement bon, mais parfait.
L'une de mes principales sources de préoccupation est le préambule, qui indique que la Convention définitive des Inuvialuit prévoit un office des droits de surface, mais aucune précision n'est apportée dans le projet de loi. On en parle dans le préambule, mais pas dans le projet de loi. Cela pourrait causer des problèmes à l'avenir.
En outre, l'accord de règlement avec la Première Nation de Salt River ne prévoit pas la création d'un Office des droits de surface. Les revendications territoriales non réglées avec les Premières Nations Dehcho et Akaitcho viennent compliquer la situation. En fait, après la mise en oeuvre de la loi, tous les avocats saisiront les tribunaux en raison de la confusion qui régnera.
Ce qui est malheureux, c'est que nous aurions pu avoir un projet de loi parfait si le gouvernement avait accepté ne serait-ce qu'une partie des amendements que nous avons présentés. Or, il a refusé. L'exploitation minière se ferait de manière plus responsable dans le Nord de l'Ontario s'il avait accepté certains de nos amendements.
Un autre aspect du projet de loi qui me préoccupe, c'est le concept de formation durable. L'éducation et le perfectionnement des compétences jouent un rôle essentiel dans tous ces grands projets. Je fais référence au Nord de l'Ontario, à certaines questions qui avaient été soulevées relativement au Cercle de feu et à d'autres projets d'exploitation minière qui peinent à avancer. Les chefs m'ont clairement dit qu'ils ne veulent pas des emplois d'une durée limitée d'un an ou d'un an et demi dans la construction pour les membres de leurs Premières Nations et être laissés pour compte ensuite. Ils veulent de vraies formations pour leurs membres ainsi que des résultats concrets et durables. Autrement dit, il faut former des hommes de métier, des électriciens, des charpentiers et des plombiers.
Ils s'inquiètent de ce qui se passera lorsque les projets seront terminés — car presque tous ces projets d'exploitation minière prennent fin un jour ou l'autre — au bout de cinq, dix ou vingt ans. Ils veulent avoir l'assurance que leurs membres sont mobiles, qu'ils possèdent des compétences qu'ils pourront utiliser partout au Canada et qu'ils sont quand même en mesure de soutenir leur collectivité, d'y revenir et de faire des visites, et peut-être même d'y vivre à temps plein un jour ou l'autre.
Comme nous l'avons entendu à la période des questions, nous parlons d'investissements potentiels de 8 milliards de dollars et de quelque 4 500 nouveaux emplois. Il est important que les dispositions du projet de loi concernant les compétences durables et le perfectionnement des compétences définissent les responsabilités.
Dans son intervention, le député de a dit craindre que la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest n'ait été adoptée à toute vapeur et que nous n'en ayons pas suffisamment débattu.
Nous avons présenté les amendements fournis par des témoins pour essayer de clarifier la situation, mais ils ont toutes été rejetés. Par conséquent, même si ce projet de loi est un pas dans la bonne direction, on aurait pu l'améliorer. Je ne cesse de le répéter, car j'aimerais que nous fassions des progrès dans les années à venir, surtout lorsque c'est le gouvernement qui présente des projets de loi. Je voudrais que nous puissions présenter des amendements et que le gouvernement les examine en tenant compte de l'esprit dans lequel ils ont été présentés.
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Monsieur le Président, nous débattons aujourd'hui du projet de loi . Il est question de créer un cadre pour déterminer comment l'évaluation environnementale et l'autorisation des projets au Nunavut se dérouleront en vue de nouveaux plans d'aménagement du territoire.
Grâce à ses modifications, le projet de loi vise aussi à accroître l'efficacité du processus et à l'améliorer, afin de soutenir la croissance économique dans le Nord.
Le projet de loi comprend deux lois, et nous sommes d'avis que ces deux lois auraient dû être examinées séparément. Le fait de placer les différentes dispositions de mise en oeuvre dans un même projet de loi n'était décidément pas la meilleure chose à faire. Malheureusement, le gouvernement en a décidé autrement, et ce, malgré le fait que nous avions proposé de scinder le projet de loi en deux.
Nous appuyons les consultations et les prises de décision fondées sur le consensus qui respecte l'autonomie du gouvernement du Nunavut et du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Toutefois, nous croyons que davantage de consultations concernant la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest auraient dû avoir lieu. Nous continuerons assurément à défendre les droits et les intérêts des résidents du Nord, et à promouvoir la prospérité durable des collectivités nordiques.
Je vais maintenant parler de certaines des grandes lignes contenues dans les deux parties du projet de loi.
La première partie du projet de loi, intitulée « Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut », établit un régime pour l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets. Par conséquent, cette partie de la loi exige que le gouvernement du Canada et les Inuits établissent un système conjoint pour superviser la gestion des ressources au Nunavut. Elle propose notamment un processus d'évaluation des répercussions qui s'avère être simple et efficace, particulièrement en ce qui concerne les petits projets, de quoi faire en sorte que les investissements au Nunavut soient plus intéressants et rentables à l'avenir.
D'autre part, la création d'un régime de réglementation y est prévue. Ce sera plus efficace et régulier, en raison des échéanciers établis pour l'aménagement du territoire et les procédures d'évaluation environnementale.
Le projet de loi fait aussi en sorte que les projets transfrontaliers et transrégionaux peuvent maintenant être examinés par des comités mixtes, et les exigences relatives aux évaluations environnementales ont été harmonisées.
Le projet de loi comprend aussi des dispositions qui constituent de nouveaux outils améliorés pour garantir que les investisseurs respectent les conditions établies par la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions. La conception de plans de suivi généraux et spécifiques y est aussi prévue. Ces derniers autoriseront les deux gouvernements concernés à faire un suivi des répercussions environnementales, sociales et économiques des projets.
Le projet de loi détermine aussi par qui et comment les plans d'aménagement du territoire seront préparés, amendés, examinés et mis en oeuvre au Nunavut. Il s'agit donc d'améliorations au régime de réglementation, dans le but d'accorder aux gens du Nunavut le pouvoir de décider du rythme et de l'ampleur de l'aménagement du territoire et des ressources du Nunavut.
La deuxième partie du projet de loi porte, quant à elle, sur la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest. Cette dernière attribue à l'office le pouvoir de rendre des ordonnances établissant les modalités d'accès et l'indemnité à verser à cette fin, lorsque les parties n'ont pu s'entendre en négociant.
Par conséquent, elle touche à l'ensemble des Territoires du Nord-Ouest et conçoit d'implanter les accords sur les revendications territoriales. Il n'en demeure pas moins que seuls certains accords sur les revendications territoriales conclus dans ce territoire contiennent des dispositions pour la création d'un office des droits de surface.
D'autre part, toute disposition relative à la création d'un office des droits de surface ne figure aucunement dans l'Accord de règlement avec la Première Nation de Salt River. En outre, cette affaire comprend aussi des revendications territoriales non réglées.
En dernier lieu, le projet de loi prévoit aussi des amendements à la Loi sur l'Office des droits de surface du Yukon, qui a pour but de répondre à l'obligation fédérale prévue dans l'Accord-cadre définitif du Yukon d'établir une procédure de règlement des différends entre les parties ayant des intérêts en surface et sous la surface.
Il s'agit donc en grande partie de différends rattachés à l'accès et à l'utilisation des terres des Premières Nations du Yukon.
Cela dit, ce projet de loi a la capacité de stimuler le développement de projets miniers responsables au Nunavut, qui en compte déjà un en ce moment. C'est de bon augure pour le Nunavut, qui a un potentiel minier particulièrement stimulant à l'heure actuelle. On parle donc d'investissements de l'ordre de 8 milliards de dollars, ce qui pourrait engendrer la création de près de 4 500 emplois. Le PIB du Nunavut a d'ailleurs fait l'objet d'une augmentation de 12 % depuis 2010.
Le projet de loi occasionnera d'ailleurs un cadre servant à déterminer le déroulement des processus d'évaluation environnementale et d'obtention de permis au Nunavut. Or, tout en veillant à garantir la compétitivité économique par de nouveaux investissements miniers, ce nouveau régime de réglementation sera là pour s'assurer que les projets passent par un processus d'évaluation rigoureux.
En favorisant de nouveaux investissements au Nunavut, ce projet de loi aidera à atténuer l'incertitude pour l'industrie. De plus, l'exigence d'obtenir l'approbation relative à l'évaluation environnementale préalablement au commencement des travaux de développement se verra ainsi officialisée.
Ce projet de loi a donc le potentiel d'éclaircir les règles administrant l'aménagement du territoire et les examens environnementaux, notamment en attribuant à l'organisation inuite désignée le pouvoir d'autoriser de nouveaux plans d'aménagement. C'est un aspect crucial à prendre en considération lorsqu'il est question de ce projet de loi. Il faut absolument garantir que le développement du Nord se fasse au profit des résidents du Nord.
En revanche, certaines questions importantes demeurent en suspens. Ce projet de loi comprend entre autres des régions où des revendications territoriales sont encore en litige, ce qui risque de mener à des procédures judiciaires.
De plus, toute la question entourant la création d'un office des droits de surface a soulevé des préoccupations dans bien des cas. Ce fut le cas notamment du Conseil tribal des Gwich'in, dont le chef a indiqué que les Gwich'in n'avaient pas la capacité de participer de manière utile à la création d'un conseil des droits de surface, en raison notamment des changements ayant lieu dans la région et avec lesquels ils devaient composer.
À l'étape du comité, nous avons présenté 50 amendements à ce projet de loi. Malheureusement, ils ont tous été rejetés ou déclarés irrecevables. Les conservateurs n'étaient tout simplement pas intéressés par les amendements que nous voulions apporter au projet de loi. Ils étaient pourtant parfaitement légitimes et fondés sur les demandes des témoins de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, du Nunavut Tuungavik Inc., de la NWT Association of Communities, du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, de la Nunavut Chamber of Mines et d'Alternatives North.
Parmi ces amendements, nous avons tenté de modifier les dispositions du projet de loi qui permettent à la commission d'interdire l'accès et qui lui donnent autorité sur les terres qui font l'objet de revendications territoriales non résolues.
Nous appuyons donc la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut, qui appliquera une partie de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut. Par contre, nous ne souhaitons pas nous ingérer dans une entente que le gouvernement du Nunavut a négociée.
Nous craignons aussi que la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest ait été préparée à la hâte. En vue de pallier cette lacune, nous avons proposé de nombreux amendements afin de bien représenter les préoccupations des témoins. Ce fut peine perdue puisqu'ils furent tous rejetés par les conservateurs. Il m'est difficile de croire qu'après 50 amendements, aucun d'eux n'avait quelque chose de particulier à apporter à ce projet de loi.
Je tiens donc à réitérer le fait que nous appuyons les consultations et la prise de décision fondée sur le consensus qui respectent l'autonomie des gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest. Cela dit, dans le cadre de ce projet de loi, nous croyons que davantage de consultations concernant la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest auraient dû avoir lieu.
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Monsieur le Président, comme vous l'avez entendu dire plusieurs fois aujourd'hui, le Nouveau Parti démocratique appuie cette mesure législative. Cependant, nous pensons qu'il est important d'informer la Chambre des préoccupations que les nombreux témoins du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest ont exprimées au sujet de ce projet de loi. Ces témoins ont pris le temps de formuler des recommandations judicieuses et sincères afin d'améliorer le projet de loi. Certains problèmes n'ont pas été résolus pendant la période prévue pour la consultation. J'aimerais en mentionner quelques-uns, comme certains de mes collègues l'ont fait.
Je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Ce projet de loi est très important, car il est essentiel que toutes les provinces et tous les territoires du Canada disposent d'un régime solide pour examiner des projets, planifier l'aménagement de leurs collectivités et procéder à des évaluations environnementales. Comme mes collègues l'ont signalé, cette mesure législative était attendue depuis longtemps. L'entente entre la Couronne et la population du Nunavut a été signée en 1993. Cette mesure législative vient d'être présentée deux décennies plus tard. Les gouvernements qui se sont succédé n'ont pas été à la hauteur. Il est tout à l'honneur du gouvernement actuel d'avoir présenté cette mesure législative. Cependant, malgré qu'il ait tenté de consulter davantage les parties intéressées, cela a manifestement été insuffisant.
Chose intéressante, il question de l'obligation de consulter dans le projet de loi. Je ne suis pas certaine que mes collègues aient mentionné ce point. Aux termes de la partie 1 du projet de loi, qui traite de la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut, le ministre est obligé de consulter étroitement son homologue territorial, l'organisation inuite désignée, la Commission d'aménagement du Nunavut et la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions au sujet de toute modification future du projet de loi. Toutefois, il n'est pas clairement établi si le ministre est obligé de mener cette consultation avant de présenter le projet de loi. Plusieurs éléments mériteraient d'être améliorés. Le gouvernement écoutera peut-être les députés qui ont suggéré qu'il serait judicieux d'examiner cette mesure législative dans moins de 10 ans. Ainsi, nous pourrions nous pencher sur les éléments manquants, surtout dans la deuxième partie du projet de loi, qui traite des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest.
La première partie du projet de loi traite de l'aménagement du territoire et de l'évaluation des projets au Nunavut. Nombre des mécanismes qui y seraient créés sont déjà consignés dans l'accord sur les revendications territoriales, comme c'est habituellement le cas pour les traités modernes. Seulement, il restait encore à édicter une loi fédérale afin d'officiellement mettre en oeuvre les rouages des systèmes de planification et d'évaluation. Je félicite d'ailleurs les Nunavummiuts de composer depuis 20 ans avec ces questions complexes malgré l'absence de cadre législatif. Ce dernier verra enfin le jour.
Comme je l'ai déjà dit, j'ai eu le privilège de remplacer un de mes collègues au comité pour une séance. À cette occasion, j'ai discuté avec des représentants du Nunavut et d'autres témoins, qui ont émis certaines réserves par rapport au projet de loi. Ils ont formulé des recommandations concrètes et pragmatiques pour l'améliorer, mais, hélas, aucune d'elles n'a été retenue lorsque nous en avons fait des propositions d'amendement. Je crois que c'est tout à fait regrettable. La consultation sur le projet de loi n'était-elle qu'un exercice de façade?
Il y a une chose que j'aimerais signaler. Je ne pense pas qu'il en ait déjà été question. Elle concerne les inquiétudes qu'a suscitées le projet de loi. Selon certaines personnes, le député de en particulier, les peuples des Premières Nations des Territoires du Nord-Ouest craindraient que la partie du projet de loi qui porte sur l'Office des droits de surface soit bâclée, et ce, pour diverses raisons.
Tous les accords définitifs concernant les Premières Nations ne prévoient pas l'instauration d'un tel organisme. Certaines Premières Nations n'ont pas de problème au titre du régime des droits de surface et se demandent ce qui presse tant, alors que d'autres ont annoncé leur intention de recourir aux tribunaux étant donné que leurs revendications territoriales n'ont toujours pas abouti.
Il y a donc beaucoup de questions sur la pertinence d'adopter cette mesure au pas de charge ainsi que, une fois de plus, sur l'aspect fourre-tout du projet de loi. Alors que, jusqu'à présent, le gouvernement se traînait les pieds, il semble soudainement n'avoir rien de plus pressé que de le ficeler joliment pour le présenter à la Chambre. Le document comporte pourtant deux mesures législatives tout à fait différentes qui concernent chacune un territoire distinct; difficile de comprendre pourquoi on tient tant à les adopter ensemble d'une traite.
Ce dont je veux parler, c'est la série de poursuites intentées contre la Couronne en 2006, d'abord par les Inuits du Nunavut représentés par la société Nunavut Tunngavik. Ces poursuites ont malheureusement été entamées parce que les négociations avaient été rompues au sujet du devoir de la Couronne de s'acquitter de ses obligations en vertu de ce traité moderne. Une grande partie de celles-ci consistait à fournir au Nunavut les fonds nécessaires pour qu'il puisse agir en gouvernement moderne. Les poursuites portaient sur la violation de l'entente relative au financement de base en vue de la mise en place de systèmes de gouvernance ainsi que sur le défaut de la Couronne de se comporter d'une manière digne de son honneur et d'assumer ses responsabilités, conformément aux conditions établies dans l'Accord définitif du Nunavut.
Le Nunavut n'a pas obtenu de fonds suffisants depuis 2003. Il est intéressant de prendre connaissance de la liste des organismes du gouvernement du Nunavut que le gouvernement fédéral a omis de soutenir, ce qui rejoint les questions qui font précisément l'objet du projet de loi dont nous débattons. Le gouvernement n'a subventionné adéquatement ni la Commission d'aménagement du Nunavut, ni la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, ni l'Office des eaux du Nunavut, ni le Conseil consultatif de gestion de la faune du Nunavut, ni le Tribunal des droits de surface du Nunavut, ni les organismes de chasseurs et de trappeurs.
La poursuite alléguait en outre que le gouvernement fédéral avait négligé de fournir un plan de surveillance général, ce qui est nécessaire aux termes de l'entente. En juin de l'année dernière, le tribunal a statué que le gouvernement avait effectivement erré en droit et devait fournir les fonds requis. Devinez ce qui s'est passé? Le gouvernement a interjeté appel. Alors, au lieu de simplement remettre au Nunavut l'argent qu'il s'était engagé à lui fournir et qu'il était obligé de lui transférer en vertu de la Constitution, il l'a tout simplement traîné encore une fois devant les tribunaux.
Les poursuivants ont également fait valoir qu'il n'y avait pas eu de coopération au chapitre de l'élaboration et de la mise en place de programmes d'emploi et de formation appropriés, ce qui était de toute évidence nécessaire pour que tous ces conseils et commissions puissent s'acquitter de leurs fonctions de planification et d'évaluation. Ils ont aussi signalé qu'aucune entente n'avait été conclue avec les Inuits au sujet des répercussions et des avantages des activités exercées sur leurs terres.
Une coalition pour les ententes sur les revendications territoriales a depuis été créée. Elle comprend les diverses entités du Nunavut et d'autres gouvernements créés en vertu de traités modernes. En fait, cette coalition de peuples liés en vertu de traités modernes s'est réunie dans la région pas plus tard que la semaine dernière pour discuter des frustrations que ses membres continuent de vivre, des quelques progrès qu'ils réalisent, ainsi que des succès et des avantages de la collaboration.
Par conséquent, les poursuites ne sont pas terminées. La plupart des revendications n'étant pas réglées, les parties sont toujours devant les tribunaux, mais elles ont tout de même essayé de négocier en toute bonne foi. Les peuples du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest ont continué de prendre le temps de négocier sans disposer des ressources et des compétences nécessaires, et c'est tout à leur honneur.
Je crois comprendre que bon nombre de ces préoccupations ont été soulevées au sujet du contenu du projet de loi , qui ne prévoit ni obligation ni engagement de fournir les ressources nécessaires à la mise en oeuvre de ces mêmes commissions, offices et tribunaux créés en vertu des accords définitifs avec des Premières Nations et des ententes d'autonomie gouvernementale.
Comme mes collègues l'ont indiqué avant moi, bon nombre des personnes venues témoigner se sont dites enchantées que cette mesure législative soit enfin présentée après 20 ans, mais elles souhaitent y inclure des mesures additionnelles afin d'en assurer l'efficacité. Ces témoins sont les personnes qui président les offices, les tribunaux ou les commissions, ou qui en font partie. Certaines des recommandations que nous avons soumises à l'attention de la Chambre viennent d'eux. Ils ont notamment recommandé que la mesure législative oblige le gouvernement à financer adéquatement ces offices, ces commissions et ces tribunaux.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de me lever à la Chambre aujourd'hui pour parler du projet de loi .
J'ai pris le temps d'écouter les différents discours de mes collègues aujourd'hui et d'en apprendre davantage sur les détails de ce projet de loi puisque je ne fais pas partie du comité qui l'a étudié. J'ai été franchement intéressée par les argumentaires apportés et par le processus s'étant déroulé en comité à la suite des différents témoignages de témoins et d'experts venus faire part de ce qu'ils pensaient du projet de loi.
Avant d'entrer dans les détails, j'aimerais mentionner que j'ai trouvé intéressante la phrase d'un de mes collègues, qui disait qu'il ne fallait pas oublier que les réalités nordique ou régionales sont souvent extrêmement différentes de celle des régions du Sud ou des grands centres. On l'oublie souvent. Je représente un comté sur l'île de Laval, le comté d'Alfred-Pellan, souvent considéré comme étant plutôt urbain puisqu'il est situé dans la grande région métropolitaine. Même si, chez nous, 90 % du territoire est agricole et extrêmement rural, nous faisons toutefois partie de la grande agglomération métropolitaine.
On oublie souvent que les réalités sont extrêmement différentes d'un bout à l'autre du pays. Aujourd'hui, il est important de le souligner et de ne pas l'oublier. J'ai de la famille dans le Grand Nord canadien et dans la Baie d'Hudson. De plus, une de mes très proches collaboratrices, que j'adore, ira vivre au Yukon dans les prochaines semaines. Je la perdrai malheureusement, mais je suis très fière d'elle. Comme elle adore le Yukon, je suis très contente, et j'en profiterai pour aller la visiter.
J'ai moi-même travaillé dans les communautés nordiques pour le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, avant d'être élue à ce Parlement. J'ai notamment travaillé avec différentes communautés nordiques en ce qui a trait aux pourvoiries, à la foresterie et à tout ce qui était relié à l'importance de la valorisation et de la préservation de ces ressources, ce qui était extrêmement important pour ces communautés. Nous devons en faire un point d'ancrage dans le cadre de ce projet de loi.
Il est extrêmement important de ne pas oublier que, dans les régions plus au nord, le développement économique et les emplois des territoires, comme par exemple les Territoires du Nord-Ouest ou du Nunavut, passent nécessairement par les ressources naturelles présentes sur place. Il s'agit souvent de l'économie première de ces communautés. Il faut prendre le temps de s'asseoir et de le souligner. Il faut aussi prendre le temps de mettre de bonnes lois en place pour bien appuyer le développement de nos régions nordiques. Il faut donc bien présenter nos lois territoriales afin de s'assurer d'appuyer adéquatement ces personnes et que le développement économique ne se fait pas au détriment de l'environnement ou des communautés qui y vivent. Il doit se faire dans le respect des gens qui y vivent.
Il est important de mettre l'accent sur le respect des gens qui y vivent. Lorsque ce projet de loi a été étudié en comité, en tant que députés de l'opposition officielle, nous avons pris le temps d'écouter les témoins et les experts directement touchés ou qui connaissent bien le sujet relié au projet de loi . En nous basant sur ces témoignages, que nous devons absolument écouter et qui sont primordiaux, nous avons fait une cinquantaine d'amendements. Ce qui est très triste, c'est qu'aucun des amendements de l'opposition n'a été accepté.
Avec le recul, cela ne me surprend pas beaucoup. Nous en parlons souvent entre collègues des différents partis de l'opposition et même des partis qui ne sont pas reconnus à la Chambre pour voir ce qui se passe et comment nous pourrions réagir devant l'arrogance du gouvernement en place en ce qui a trait aux amendements présentés ou aux propositions de l'opposition. Nous ne sommes pas surpris que ces amendements aient été refusés. Ce qui me surprend un peu, par contre, c'est que le gouvernement ne prenne pas le temps d'écouter les témoins et les experts qui se présentent en comité, en toute bonne foi, pour lui faire part de leur questionnement et de la façon dont ils voient la chose puisque cela les touchera directement.
Les témoins et les comités ne sont pas là pour rien, à la Chambre. Ils servent à écouter les gens et pour faire les meilleurs lois possibles. C'est un point important lorsqu'on parle du projet de loi ; fait-on la meilleure loi possible?
Par exemple, j'ai écouté mon collègue de qui a beaucoup parlé ce matin des amendements qui avaient été présentés. Il se demandait si les gens étaient satisfait de la version actuelle du projet de loi . Or, personne ne semble très heureux de l'actuelle proposition en troisième lecture de ce projet de loi. C'est extrêmement triste, car en écoutant les témoignages entendus en comité, on aurait pu peaufiner ce projet de loi et en faire quelque chose de meilleur. En tant que parlementaires, c'est notre responsabilité de présenter les meilleurs lois possibles, et encore là, on est passé juste un peu à côté. On aurait pu faire quelque chose de mieux; c'est extrêmement triste.
Une autre de mes collègues soulevait le fait que la plupart des Premières Nations qui ont été consultées disaient ne pas être prêtes et avoir besoin de plus de temps pour réfléchir à ce projet de loi et pour voir quels types d'amendements pourraient être présentés. Malheureusement, cette partie n'a pas été retenue non plus. C'est un autre point extrêmement triste dans toute cette situation. Les témoins n'ont pas été suffisamment écoutés et les Premières Nations avaient besoin de plus de temps pour étudier le projet de loi afin de s'assurer que la législation était bonne pour tous.
Puisque je parle de Premières Nations, je ne peux m'empêcher de penser à certains sujets qui nous touchent beaucoup dernièrement les concernant. Je pense entre autres au mouvement Idle No More, qui nous a fait réaliser à quel point il fallait prendre en considération tous les citoyens canadiens. Il semble qu'à certains moments, le gouvernement conservateur ne le fait pas. On se l'est fait et on se le fait encore rappeler avec force. Ce mouvement est justement une preuve du manque d'écoute qu'il y a eu autour des problèmes des Premières Nations. Le projet de loi aurait pu être un bon exemple d'ouverture, de transparence et de collaboration à l'égard des Premières Nations pour leur faire comprendre que oui, on travaillait avec elles.
Quand je pensais aux Premières Nations, je pensais à la motion adoptée à l'unanimité, il y a plusieurs mois, soit le rêve de Shannen, concernant l'éducation pour tous dans les Premières Nations. Nous avions bâti cela tous ensemble et nous nous étions tous mis d'accord. Nous aurions aussi pu nous servir de ce genre d'unité de tous les partis à la Chambre pour le projet de loi , afin de faire un travail commun ici.
Ce sont des petites choses qui font que j'ai des petites hésitations. Je suis un peu triste de voir que tous ces amendements ont malheureusement été refusés. Par contre, le NPD appuie les consultations et la prise de décision fondée sur un consensus qui respecte l'autonomie des gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest.
Dans l'opposition officielle, nous sommes des fans de la consultation. J'aime beaucoup cela, comme plusieurs de mes collègues probablement. J'en fais beaucoup dans mon comté. J'en ai fait sur les budgets, sur différents projets de loi et sur tous les sujets qui concernent la communauté d'Alfred-Pellan. Prendre en compte et consulter la population le plus souvent possible est extrêmement important dans le processus démocratique.
En concluant, j'aimerais réitérer que le NPD continuera toujours à défendre les droits et les intérêts des résidents du Nord et à promouvoir la prospérité durable des communautés nordiques au Canada, d'un océan à l'autre — ou from coast to coast to coast, en anglais.
Les communautés sont toutes différentes. Je crois qu'il faut accepter les différences de tout un chacun.
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Monsieur le Président, je suis heureux de parler du projet de loi , qui est, selon moi, un projet de loi très important dont les effets sont considérables.
Ce matin et cet après-midi, nous avons démontré très clairement que le gouvernement aurait dû et aurait pu être beaucoup plus ouvert à l'idée de considérer et d'adopter les amendements proposés. Cependant, il y a un fait que je trouve plutôt intéressant. Plusieurs personnes ont pris la parole au sujet du projet de loi. La réponse à la dernière série de questions a été presque entièrement lue par une députée conservatrice. Cette déclaration défendait la position du gouvernement. La députée a certainement choisi ses mots avec soin pour tenter d'expliquer pourquoi un amendement ne faisait pas l'affaire du gouvernement et n'a donc pas été retenu par ce dernier.
Le problème, c'est que, pour une raison quelconque, le gouvernement a décidé de rejeter un grand nombre d'amendements — plus de 50 — qu'il n'a pas lui-même proposés.
En ce qui concerne le Nunavut, les termes employés dans le projet de loi ne correspondent pas à ceux de l'Accord sur les revendications territoriales. Le gouvernement conservateur a rejeté tous les amendements proposés pour corriger ce problème. Je crois qu'on pourrait parler encore longtemps du nombre d'amendements proposés et de l'ouverture du gouvernement à l'égard des arguments avancés pour justifier ces amendements.
La a posé une question qui ne concernait pas nécessairement le projet de loi , mais les projets de loi du gouvernement en général. Lorsqu'un projet de loi est étudié en comité, le gouvernement ne tient pratiquement pas compte des amendements proposés par l'opposition. On dirait presque que les conservateurs croient que tous les amendements qui viennent de l'opposition sont mauvais, et qu'ils sont obligés de les rejeter, qu'ils soient pertinents ou non, ou qu'ils permettent ou non d'améliorer le projet de loi.
C'est intéressant. En discutant avec quelques-uns de mes collègues qui sont ici depuis plus longtemps que moi — assez longtemps pour avoir connu un gouvernement libéral —, j'ai appris qu'à l'époque, non seulement les amendements provenant de l'opposition étaient plus souvent adoptés, et dans une proportion nettement plus élevée, mais ils étaient aussi les bienvenus. Au bout du compte, le gouvernement voulait que ses lois soient aussi bonnes et aussi justes que possible. Le gouvernement se montrait alors plus ouvert aux amendements de l'opposition, qu'il s'agisse des amendements du Parti réformiste, du Nouveau Parti démocratique ou des autres.
Ce n'est pas rien. Espérons seulement que le gouvernement actuel — et pas seulement dans le cas du projet de loi , parce qu'il est déjà trop tard — écoutera ce que les gens ont à dire. Et pas seulement ses députés, mais ceux de l'opposition aussi. Espérons seulement qu'il se montrera un tantinet plus intéressé à améliorer ses projets de loi en laissant passer quelques amendements provenant de l'opposition.
Je tenais à parler du projet de loi parce qu'il y a, selon moi, de nombreux parallèles à tracer avec ce qui s'est passé dans ma province, le Manitoba, et avec le projet de loi relativement aux ressources naturelles, aux indemnités, à la planification, à l'environnement et ainsi de suite.
Comme bien des endroits au Canada, le Manitoba compte de vastes étendues de terre, qui sont habitées depuis de nombreuses années par différents peuples, dont les Premières Nations. Cette présence humaine a entraîné d'importantes conséquences. Je pense entre autres à la Convention sur l'inondation des terres du Nord.
J'aimerais parler un peu de planification. En fait, en raison d'un manque de planification à la fin des années 1960 et au début des années 1970, certaines décisions ont été prises trop vite, ce qui a eu plusieurs conséquences. Ainsi, des réserves comme Split Lake, Nelson House et Norway House ont connu des difficultés liées aux indemnités, aux réinstallations et à d'autres questions semblables.
Quand il n'existe ni entente ni loi pour protéger certains de ces intérêts et garantir que toute construction sera précédée d'une bonne planification, on voit les coûts ou le nombre de réinstallations grimper. Cela montre aussi un manque de respect envers les personnes touchées et leur bien-être économique et social.
Ces situations inspirent beaucoup de sympathie. Il ne faut pas considérer que tout est déjà réglé. Les Premières Nations traînent le gouvernement en justice parce qu'à leur avis, il ne les a pas vraiment indemnisées quand le surplus d'eau qui a été détourné de Winnipeg pour éviter des inondations s'est retrouvé dans le lac Manitoba. Ce changement a eu des répercussions importantes sur les réserves, notamment en termes de réinstallations. Et maintenant, elles doivent aller en cour.
Il est absolument essentiel de reconnaître qu'il faut planifier longtemps à l'avance. Certains villages sont installés depuis des centaines d'années. Quand il est question de ressources naturelles, nous nous devons de protéger ces villages et l'environnement du mieux que nous le pouvons et de réduire les retombées négatives.
Je pense par exemple aux régions éloignées. Souvent, les gens qui y habitent doivent voyager en avion parce que leur village n'est pas accessible par la route. Ces régions éloignées sont encore intactes et vraiment splendides. Elles offrent un spectacle impressionnant. Nous devons faire tout notre possible pour les protéger dans le contexte de l'exploitation des ressources naturelles. Bien sûr, le développement économique présente un attrait immense, puisque ces vastes territoires regorgent de ressources naturelles phénoménales qui peuvent enrichir non seulement les habitants de la région, mais beaucoup d'autres gens.
La population du Nunavut se chiffre à 45 000 personnes environ. L'exploitation des ressources atteint une ampleur importante dans ce territoire. Il est donc essentiel que des mesures législatives viennent protéger ces intérêts. Le développement des ressources minières et des autres ressources de cette région profite énormément à tous les Canadiens. Les possibilités sont illimitées. Si nous ne faisons pas preuve d'une diligence raisonnable, si nous ne mettons pas l'infrastructure requise en place — par « infrastructure », j'entends ici des lois et des règlements rigoureux en matière d'environnement —, les erreurs se multiplieront, et certaines pourraient s'avérer lourdes de conséquences.
Il n'en faut pas beaucoup pour nuire à l'environnement et il pourrait en coûter des dizaines de millions de dollars pour réparer les dégâts causés par une erreur relativement petite. J'ai écouté certaines des interventions d'aujourd'hui à l'étape de la troisième lecture, et je suis conscient que le comité aurait peut-être dû en faire un peu plus. Quand je dis « peut-être », c'est par ironie. Il aurait dû en faire plus.
Le Parti libéral votera en faveur du projet de loi. Cela ne veut pas dire que nous considérons que le gouvernement a fait du bon travail dans ce dossier. Ce projet de loi est le fruit d'un long processus.
J'ai entendu les néo-démocrates parler du processus, même parfois critiquer les gouvernements précédents. Je tends à vouloir défendre ceux-ci. Paul Martin, Jean Chrétien ou Pierre Trudeau ont tous fait de l'excellent travail au chapitre du développement des régions du Nord. En fait, le processus remonte à Pierre Trudeau, qui a entamé les négociations sur la division des Territoires-du-Nord-Ouest. D'après la note qui m'a été fournie, c'est en 1999 que Jean Chrétien a finalement annoncé que le Nunavut devenait une province. Je reconnais que cela n'a été possible qu'au prix de beaucoup d'efforts et de négociations. Il a fallu tenir des plébiscites. À notre avis, il sera absolument essentiel de tenir des consultations de ce genre à l'avenir. Nous devons collaborer avec ceux qui vivent dans le Nord et qui disent appartenir à cette région.
Je pense à des personnes que j'ai rencontrées au fil des ans. L'une des plus importantes est l'ancien président de l'Assemblée législative du Manitoba, George Hickes, un président hors pair. Il est le premier président élu de l'Assemblée législative du Manitoba. En qualité de leader parlementaire à l'assemblée, j'ai eu l'occasion de discuter de mille et un sujets avec George, de sa capacité de s'élancer d'une embarcation pour attraper des bélugas à l'importance du Nunavut pour le développement économique, des débouchés qu'on y trouve et de la fierté que lui inspire ce territoire, d'autant plus qu'une bonne partie de sa famille et de ses amis sont originaires de cette région. Le Nunavut est juste au-delà de la frontière nord du Manitoba et les Manitobains aiment à croire qu'un lien spécial unit ce territoire et leur province.
Comme dans le Nord du Manitoba, l'extraction des ressources naturelles sur ce territoire est une excellente chose. Elle contribue tant au développement de notre grand pays. Ce qui importe pour un grand nombre des habitants des collectivités qui sont dispersées dans le Nunavut et les régions septentrionales de la province, ce n'est pas tant que des ressources naturelles soient extraites et expédiées dans le Sud ou dans le monde que le fait qu'elles contribuent au développement de leur économie.
On y trouve des industries qui doivent être stimulées et favorisées. C'est une idée dont le Parti libéral parle et veut faire avancer. Je pourrais revenir à mon exemple de l'ex-président George Hickes de l'Assemblée législative du Manitoba et parler des bélugas et du fait qu'ils pourraient attirer des touristes. Les ours polaires et la faune diversifiée offrent aussi un grand potentiel touristique.
Fait intéressant, il y a eu des fouilles archéologiques sur l'île de Baffin. Elles ont révélé que les Européens commerçaient depuis des siècles avec les peuples autochtones de la région. L'une de ces fouilles a permis de démontrer sans l'ombre d'un doute que ces activités avaient lieu bien avant l'an 1400. Ce sont ces choses-là qui attirent les touristes. Le développement de l'infrastructure, du logement et du milieu commercial est très important.
Les habitants de ces localités du Nord réclament un plus grand développement portuaire. En développant les installations portuaires, nous multiplions les débouchés économiques, et pas seulement dans les domaines dont j'ai parlé, mais aussi dans celui des ressources naturelles. La recherche et le développement ont un grand potentiel dans le Nord.
Lorsqu'on cherche d'autres façons d'encourager et de stimuler le développement économique, on aborde tôt ou tard la question des projections démographiques, qui risquent d'en surprendre plus d'un. On ne parle pas de centaines de milliers de personnes, mais d'une bonne population, qui devrait croître d'encore 5 000, 10 000 ou 15 000 habitants au cours des prochaines années. Cette croissance sera en grande partie déterminée par le développement économique qui aura lieu dans la région. Le développement économique a tendance à attirer plus de personnes dans la région, ce qui contribue à l'augmentation du nombre de personnes qui y naissent et qui souhaitent y rester.
Il est toujours encourageant de voir des gens s'installer dans le Nord, que ce soit au Yukon ou dans les Territoires du Nord-Ouest, ou encore à l'extérieur de Toronto, Montréal et Vancouver, toutes de merveilleuses villes dont la population est toutefois déjà importante.
Il est essentiel que nous appuyions ce projet de loi. On serait étonné d'apprendre combien de Canadiens sont au courant du genre de développement qui a lieu dans le Nord. N'ayez crainte, cela leur importe et ils se soucient de l'incidence de ce développement sur l'ensemble de la population.
À l'instar de nombreux autres députés, j'ai eu l'occasion au fil des ans de parler à des étudiants du secondaire durant des visites, que ce soit à Maples Collegiate ou à Sisler High. J'en ai visité d'autres. Je pourrais également parler de St. Johns ou R.B. Russell. Le fait est que j'ai eu l'occasion de parler à beaucoup de jeunes de ; ils se soucient tous beaucoup de notre environnement.
On ne parlait pas souvent de l'environnement lorsque j'allais à l'école. Aujourd'hui, l'environnement est un sujet brûlant dans toutes les écoles secondaires du Canada.
Lorsqu'il est question de la préservation et de la protection de l'environnement dans le Nord, il faut examiner l'infrastructure actuelle et la bureaucratie du gouvernement et reconnaître la nécessité, pour ce dernier, d'assumer un rôle de premier plan à l'échelle nationale au chapitre de la protection et du soutien de l'environnement dans le Nord.
Les élèves des écoles secondaires — ainsi que d'autres, mais je parle principalement des élèves parce qu'ils représentent une nouvelle école de pensée — reconnaissent l'importance d'améliorer les lois et les règlements pour favoriser le développement de l'industrie et l'exploitation appropriée des ressources naturelles, ce qui apportera des avantages réels et tangibles aux collectivités locales, d'abord et avant tout, ainsi qu'à tous les Canadiens. Ces lois et règlements devront faire en sorte que les projets d'aménagement se succèdent de manière ordonnée et que l'environnement soit à tout le moins protégé.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir la possibilité de prendre la parole au sujet de l'importante question sur laquelle porte le projet de loi .
Le projet de loi n'est pas une petite mesure législative, loin s'en faut. Je pense qu'il contient plus de 170 pages. Il traite de deux questions distinctes, l'une concernant le Nunavut et l'autre, les Territoires du Nord-Ouest.
Certains ont dit, à juste titre, à mon avis, que ces deux questions devraient être traitées séparément. Chacune est suffisamment vaste et les deux traitent d'enjeux et de contextes semblables et pourtant très différents. Par conséquent, les habitants de ces régions, la population canadienne et les députés auraient été mieux servis si nous avions pu discuter de ces questions séparément.
Cela étant dit, je vais d'abord traiter de chacune d'entre elles.
Bon nombre de mes collègues et d'autres députés ont déjà dit que l'exploitation des ressources nordiques est une question très importante. Le climat du Nord change, ce qui a des effets sur le territoire, sur la couche de glace, sur le caractère saisonnier de la chasse et du transport et sur la culture de bien des collectivités nordiques. Beaucoup de travail se fait actuellement, mais certains diront que ce n'est pas suffisant. Quoi qu'il en soit, nous continuons de préconiser la recherche, afin de mieux comprendre les changements environnementaux qui se produisent dans le Nord à cause des changements climatiques.
Je me suis entretenu l'autre jour avec quelques scientifiques qui étudient les ressources halieutiques sous la glace afin d'établir un niveau de référence permettant d'évaluer les espèces marines. Ils cherchent ainsi à mieux comprendre les effets des changements climatiques, de la fonte des glaces et de l'augmentation de la circulation maritime afin, espérons-le, de savoir comment y réagir. Par ailleurs, certains travaux de recherche sont faits à Cambridge Bay, où des dispositifs de surveillance électroniques ont été installés sous l'eau pour mieux comprendre les changements qui se produisent.
L'évolution des conditions environnementales a d'énormes répercussions sur les habitants du Nord. Elle crée de fortes pressions sur l'environnement et la culture de ces gens, d'autant plus que d'autres personnes veulent exploiter les ressources naturelles du Nord et y créer des voies de transport. Toutes ces pressions créeront des problèmes supplémentaires dans la région, notamment sur les plans environnemental et culturel.
La première partie du projet de loi est la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut. Cette loi permettrait de structurer et d'encadrer les enjeux relatifs au développement, et de déterminer comment gérer et résoudre les différends concernant ces enjeux. Cette partie porte principalement sur la question de l'aménagement du territoire. C'est un point qui a fait l'objet de longues discussions avec le gouvernement du Nunavut. Ce dernier reconnaît l'importance de cette mesure législative dans l'acquisition de l'indépendance gouvernementale associée à la transition du Nunavut vers le statut de province. Ce travail, ce transfert de responsabilités, est encore en préparation. L'Accord sur les revendications territoriales a été signé en 1993 et ratifié en 1999, si je ne m'abuse. L'étape suivante consiste à négocier les questions de gouvernance dans le contexte du transfert de pouvoirs détenus par la Couronne. Cela devrait prendre encore plusieurs années.
Dans l'intervalle, je pense qu'il est juste de dire que le gouvernement du Nunavut a travaillé très activement à la mise en oeuvre d'une telle mesure législative. Celle-ci permettrait d'instaurer des normes et un régime particuliers visant l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets dans l'immédiat et à l'avenir, jusqu'à ce que les pouvoirs à cet égard soient entièrement transférés.
La Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut exigerait que les Inuits et le gouvernement du Canada mettent en place un régime mixte pour surveiller la gestion des ressources dans ce territoire. Cette entente constituerait la dernière obligation législative du gouvernement fédéral à l'égard de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut qui, comme je l'ai dit plus tôt, a été adopté en 1993. Elle respecterait aussi la première exigence du Plan d'action visant à améliorer les régimes de réglementation dans le Nord, qui a été présenté récemment.
La disposition du projet de loi qui concerne la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut énoncerait clairement le rôle, les pouvoirs, les fonctions et les responsabilités de toutes les parties, y compris le mode de désignation des membres de ces parties. Ces parties sont la Commission d'aménagement du Nunavut, la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, les groupes inuits et les gouvernements.
L'évaluation des répercussions serait allégée et rationalisée, en particulier pour les petits projets, ce qui, espérons-le, rendrait les investissements au Nunavut plus intéressants et plus rentables, non seulement pour les entreprises arrivant de loin, mais aussi pour les entreprises locales. Des calendriers seraient établis pour la prise de décisions relatives au plan d'aménagement du territoire et à l'évaluation environnementale, de telle sorte que l'application de la réglementation soit plus efficace et plus prévisible. Les projets transfrontaliers et transrégionaux seraient désormais examinés par des comités mixtes. Les exigences liées aux évaluations environnementales seraient harmonisées. Au besoin, des dispositions d'application de la loi permettraient l'utilisation d'outils nouveaux et plus efficaces pour que les promoteurs respectent les conditions établies par la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions. La loi prévoirait en outre l'élaboration de plans de surveillance généraux et spécifiques qui permettraient aux deux gouvernements de suivre les répercussions environnementales, sociales et économiques des projets.
Le projet de loi va encore plus loin. Il précise de quelle façon, et par qui, les plans d'aménagement du territoire seraient préparés, modifiés, examinés et mis en oeuvre au Nunavut. Il définit le genre et la portée des activités constituant un projet. En somme, on peut dire que ces améliorations législatives constituent une étape importante pour fournir au Nunavut le pouvoir décisionnel nécessaire concernant le rythme et l'ampleur de l'exploitation de ses ressources et de l'aménagement de son territoire.
Il ressort du débat d'aujourd'hui que cet article du projet de loi répond aux demandes du gouvernement du Nunavut. Nous avons entendu des députés nous dire clairement que le projet de loi a besoin d'être peaufiné. Nous espérons que, même si le gouvernement a refusé toutes les propositions d'amendement présentées lors de l'étude par le comité, il reconnaîtra que le projet de loi est loin d'être parfait. Toutefois, le projet de loi contient quand même des dispositions susceptibles de favoriser l'obtention des résultats escomptés, alors nous nous prononcerons certainement pour ces dispositions.
Je tiens à dire clairement que le NPD est pour la consultation et la prise de décisions par consensus, dans le respect de l'autonomie des gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest. Nous pensons cependant qu'il aurait fallu consulter davantage avant de rédiger la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest, qui est la partie 2 du projet de loi .
Enfin, je souligne que le NPD continuera de se battre pour les droits des populations du Nord et pour leur prospérité à long terme.
Passons maintenant à la partie 2 du projet de loi C-47, qui contient la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest. Le projet de loi est censé s'appliquer à l'ensemble des Territoires du Nord-Ouest et aux revendications territoriales qui s'y appliquent. Le problème, c'est que le territoire n'est pas entièrement couvert par les revendications territoriales. En fait, les groupes n'ont pas tous conclu d'accord avec la Couronne au titre des revendications territoriales.
L'article 26 du projet de loi met en oeuvre l'article 26 de l’accord sur la revendication territoriale globale des Gwichins. Il met aussi en oeuvre l'article 27 de l’accord sur la revendication territoriale globale des Dénés et Métis du Sahtu, ainsi que l'article 6.6 de l'accord sur les revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale de l'Akaitcho. Chose intéressante, le préambule du projet de loi stipule aussi que l'accord final inuvialuit prévoit la création d'un tel office. Toutefois, on ne sait pas trop où se trouvent les dispositions juridiques concernant cet accord. En outre, l'accord relatif au traité signé avec la Première Nation de Salt River ne renferme aucune disposition prévoyant la création d'un office des droits de surface, ce qui complique encore plus la question des revendications territoriales non réglées des Premières Nations du Dehcho et de l'Akaitcho.
Ces questions sont très délicates, mais le gouvernement ne semble pas y avoir accordé suffisamment d'attention. On parle ici de territoires immenses. Les territoires du Nord couvrent le tiers de la superficie totale du Canada. Il s'agit de très grandes étendues géographiques dans les Territoires du Nord-Ouest qui, je crois, comptent une population de 40 000 personnes. La superficie de cette région est de plus de 1 million de kilomètres carrés. C'est un immense territoire. Il est important de pouvoir consulter et mobiliser convenablement la population.
Certains témoins ont fait valoir qu'il n'était pas temps de mettre en place cette commission, que les points de conflit étaient d'une importance minime, et que les problèmes découlant de l'imposition d'un processus concernant un territoire qui ne fait pas l'objet d'un accord sur les revendications territoriales sont très difficiles à résoudre. Des députés ministériels ont dit que nous devons mettre en place un processus et essayer d'éviter que des conflits se rendent jusqu'aux tribunaux. C'est cependant ce qui arrivera si les conservateurs persistent à ne pas reconnaître les droits des Premières Nations qui vivent dans ces territoires, c'est-à-dire les Inuits. Ces gens veulent qu'on reconnaisse leurs droits traditionnels.
Le mouvement Idle No More a amené les gens à rappeler au gouvernement son devoir de consulter les Canadiens. Les conservateurs ont le devoir constitutionnel de consulter les Premières Nations, les Inuits et les Métis. S'ils persistent à faire fi de leurs responsabilités, les conservateurs ne favoriseront ni la gouvernance, ni la prise en charge et la mise en valeur responsables des ressources. Je crois que cette approche n'est dans l'intérêt de personne.
Nous avons été déçus. Au comité, 50 amendements ont été proposés: 47 par l'opposition officielle, et trois par les libéraux. Ces amendements ont été réclamés par des témoins. Les conservateurs disent avoir mené de vastes consultations auprès des groupes concernés. Pourtant, bien que ces groupes aient reconnu le bien-fondé de ce projet de loi, des modifications étaient nécessaires. Comme je l'ai souvent dit à la Chambre, nous devons veiller à adopter les meilleurs projets de loi possibles. C'est une chose d'adopter des lois, mais c'est une tout autre chose de tenter de les modifier. C'est un processus très difficile.
Dans le cas des Territoires du Nord-Ouest, le processus de transfert de responsabilités en matière de gouvernance est nettement plus avancé qu'au Nunavut. Peut-être suffira-t-il de quelques années pour que leurs dirigeants parviennent à corriger les problèmes déjà décelés, une fois que les pouvoirs prévus par le projet de loi leur auront été conférés. Or, la situation est toute autre en ce qui concerne l'accord applicable au Nunavut. Voilà pourquoi le député de a proposé un amendement exigeant un examen quinquennal. Il serait inscrit dans la loi que celle-ci devrait faire l'objet d'une analyse en bonne et due forme aux cinq ans, pour en confirmer l'efficacité.
Je rappelle une fois de plus que nous respectons la volonté des gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut de garder le contrôle de leurs ressources et de veiller à ce qu'elles soient exploitées conformément à leurs souhaits. J'exhorte tous les députés, et surtout les conservateurs, à admettre qu'il nous incombe de reconnaître les droits de ces gouvernements.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'aimerais souligner que je partagerai mon temps de parole avec l'excellente députée de .
Le projet de loi porte le titre abrégé de « Loi sur l'emploi et la croissance dans le Nord ».
Observant le gouvernement depuis bientôt deux longues années, je me permets d'être pour le moins sceptique lorsque je vois les mots « emploi » et « croissance » dans la même phrase. C'est loin d'être ce dont les citoyens et citoyennes de mon comté, entre autres, sont témoins au Canada depuis le 2 mai 2011. Ce qu'ils voient, c'est une opposition efficace et constamment sur ses gardes. Nous n'avons pas le choix.
Enfin, laissons la chance au coureur. Les intentions du projet de loi sont certainement bonnes, puisqu'elles répondent à maintes attentes de la population et des intervenants visés par cette législation. C'est important de le souligner. Nous appuierons le projet de loi, déposé par le le 6 novembre 2012. Le projet de loi regroupe deux lois, que j'ai nommées plus tôt. Cependant, ces deux lois auraient dû être examinées séparément.
Idéalement, on voulait que le projet de loi soit envoyé en comité, afin que l'on puisse y apporter des amendements basés sur les témoignages entendus. À notre grande stupéfaction, nos 50 amendements ont tous été rejetés ou jugés inadmissibles par les conservateurs en comité. It's not a perfect world. Il s'agit encore d'une preuve de leur totale incompréhension d'un Parlement juste et démocratique. Ne parlons pas d'équité; ils ne savent pas ce que cela veut dire.
Cinquante amendements ont été proposés. Ils étaient tous fondés sur les demandes des témoins de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, de la Nunavut Tunngavik Inc., de la Northwest Territories Association of Communities, du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, de la Nunavut Chamber of Mines et de l'Alternatives North. Voilà une autre preuve que le gouvernement n'écoute pas la population ni les différents intervenants des milieux concernés.
Subséquemment, l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut prévoit que les Inuits et le gouvernement du Canada établissent un système conjoint, en partenariat, pour superviser la façon dont les ressources seront gérées sur le territoire du Nunavut. La Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut offre ce cadre juridique, de même que la Loi sur l'Office des droits de surface du Yukon, créée en 1994 pour remplir une obligation du gouvernement canadien de l'époque, découlant de l'Accord-cadre définitif du Yukon.
Cet office est un tribunal dont la responsabilité première consiste à trancher les différends entre les personnes qui possèdent des terres ou qui ont un intérêt dans la surface de ces terres et les personnes qui détiennent un droit d'accès aux terres. Ces différends portent habituellement sur l'accès ou l'utilisation de terres visées par un règlement conclut avec une Première Nation du Yukon, et parfois sur l'accès ou l'utilisation de terres non visées par un règlement.
Comme je l'ai dit, nous appuierons le projet de loi. Toutefois, nous voulions aussi appuyer les consultations et la prise de décision qui devait être fondée sur des consensus qui respecteraient l'autonomie des gouvernements du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest. Il s'agit d'un élément extrêmement important lorsque nous parlons d'exploitation, d'emploi et de croissance économique. Nous savons que toute la recherche effectuée sur les minerais et l'exploitation de ces zones représente l'économie de l'avenir. S'il s'agit de l'économie de l'avenir, nous devons tenir compte de ces populations, de leurs droits et de leurs revendications.
Il y a eu des témoignages importants sur lesquels nous nous sommes basés pour proposer des amendements, qui ont tous été refusés ou jugés inadmissibles en comité. C'est inacceptable de la part d'un gouvernement qui se dit démocratique et qui parle de croissance et d'emploi depuis qu'il a obtenu la majorité le 2 mai 2011.
Toutefois, le 2 mai 2011, on a heureusement élu une opposition forte et efficace: les députés du NPD. Nous allons continuer à faire notre travail avec force et à défendre les intérêts de toutes les communautés.
La Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut contient six parties.
La partie 1 confirme la création de la Commission d'aménagement du Nunavut et de la Commission du Nunavut.
La partie 2 définit les plans d'aménagement du territoire.
La partie 3 énonce ensuite le processus au moyen duquel la commission sera chargée de l'examen des répercussions. Elle examinera aussi les propositions de projets précis et déterminera si elles respectent le plan d'aménagement du territoire.
La partie 4 fournit l'occasion à la Commission du Nunavut, chargée de l'examen des répercussions, avec l'appui du gouvernement, d'examiner et d'évaluer les projets situés à l'extérieur du Nunavut, qui pourraient tout de même avoir des répercussions souvent négatives sur le Nunavut.
La partie 5 contient des dispositions pour coordonner les activités d'institutions gouvernementales, l'utilisation des renseignements, les activités de surveillance, l'établissement et la tenue des registres publics, les dispositions relatives aux droits acquis, ainsi que les questions liées à l'administration.
Ce sont toutes des mesures administratives et techniques, parfois complexes, mais pour lesquelles il est important de consulter les gens et les gouvernements en place qui seront concernés par les répercussions de l'application de ces projets de loi.
C'est pour cela qu'on tenait à ces 50 amendements. Même si les conservateurs en n'avaient accepté que cinq, cela aurait représenté 10 %, sûrement un record.
On a inclus dans ce projet de loi des définitions qui m'épatent chaque fois que je les vois. On en met dans tous les projets de loi, mais dans ce cas, on parle de définitions sur les réserves d'espèces sauvages, les habitats essentiels, les refuges fauniques, les refuges d'oiseaux migrateurs, les zones humides d'importance internationale, les zones de protection marine, les rivières du patrimoine canadien et les lieux historiques désignés sous le régime de la Loi sur les lieux et monuments historiques.
Cela me rend un peu hystérique de voir ça, quand je pense qu'on a bâclé un projet de loi en éliminant la protection sur 98 % des eaux navigables.
Quand on parle d'environnement et de sujets comme les réserves fauniques et autres, on se demande ce que le gouvernement veut en faire. On se demande comment il définira et appliquera concrètement ces lois qui protègent d'importantes ressources pour les Premières Nations habitant ces territoires lorsque viendra le temps d'y faire appel.
On aurait souhaité davantage de consultations et d'écoute, mais surtout que les gouvernements en place soient écoutés.
Cela me décevra toujours, puisqu'on est censé vivre dans un système démocratique où on partage de l'information et on s'entraide. Toutefois, on fait souvent face à une absence totale de ces processus.
Heureusement, il y a le NPD. Nous continuerons à défendre les droits et les intérêts des résidants du Nord et à promouvoir la prospérité durable de ces collectivités nordiques. J'ai déjà dit pourquoi, c'est parce que l'avenir est dans le Grand Nord. Mes collègues et moi-même serons là où il y aura du développement et de la croissance pour défendre les intérêts des gens qui y habitent et cela aura des répercussions partout au Canada.
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Monsieur le Président, il est question aujourd'hui du projet de loi qui concerne une partie du territoire canadien que je n'ai pas encore visitée. J'espère avoir la chance de me rendre un jour dans le Nord canadien.
En tant que gouvernement, un de nos rôles principaux est de représenter tous les Canadiens, de prendre des décisions dans l'intérêt des Canadiens et de travailler pour unir tous les Canadiens. Aujourd'hui, on voit ici la différence entre l'opposition officielle, qui prend la parole et qui s'intéresse aux perspectives du Nord, et le gouvernement, qui reste silencieux et qui se lève de temps en temps pour lire une question ayant été écrite par le bureau du sans peut-être même savoir de quoi il s'agit vraiment.
La première chose que je dirais aujourd'hui, c'est qu'il est vrai que le projet de loi dans son ensemble est relativement bon. Cependant, il y avait des améliorations à faire que le gouvernement a refusé d'apporter. On avait proposé environ 55 amendements au projet de loi, en ce qui a trait à la transparence et aux consultations, mais le gouvernement a tout refusé. Quelles raisons a-t-il données? Je n'en ai vraiment aucune idée. Plus tôt aujourd'hui, un député a essayé de passer un petit message publicitaire, mais je n'ai pas trop compris ce qu'il voulait dire pour expliquer le rejet de ces 55 amendements. À mon avis, ça ne justifie rien.
L'économie des régions du Nord est cyclique, et c'est pourquoi elle est souvent tributaire des développements miniers. Il faut être conscient d'une telle réalité. Il faut aussi comprendre que l'apport économique des ressources naturelles est souvent limité là où se situent les compagnies d'extraction. La question environnementale est donc extrêmement importante, parce que les gens qui vivent dans le Nord, notamment, vivent beaucoup plus en harmonie avec l'environnement. Ils auraient beaucoup à nous apprendre sur la façon dont ils vivent avec l'environnement, sur leur façon de pêcher dans l'océan ou de chasser.
Le fait que toutes les réglementations environnementales aient été rejetées du revers de la main par le gouvernement ne me donne pas confiance en la bonne volonté de ce dernier de négocier avec les territoires concernant des projets d'extraction ou autres. On devrait demander au gouvernement de respecter la volonté des gens qui habitent ces territoires. En effet, ces territoires font partie du Canada, mais les gens qui y habitent ont à vivre les conséquences de la pollution engendrée par les projets miniers.
Par exemple, dans son allocution, mon collègue de a déjà mentionné la catastrophe de la mine Giant. Ultimement, le gouvernement, avec l'argent des contribuables, a dû éponger le désastre environnemental causé par le déversement dans le sol de 270 000 tonnes d'arsenic. Il est donc important de dire que le projet de loi pourrait être amélioré pour éviter que le gouvernement, avec l'argent des contribuables, soit responsable de résoudre de telles catastrophes écologiques.
Il est donc nécessaire d'avoir des évaluations environnementales sérieuses et rigoureuses. On est en train de laisser une très grosse dette écologique à la future génération. Les Canadiens ont vraiment honte de ce gouvernement, qui nous fait aussi honte sur la scène internationale; je vais y revenir plus tard.
D'autre part, une vision à long terme est aussi nécessaire. Lorsqu'on exploite les ressources naturelles, on devrait toujours prendre en considération le fait qu'un jour la mine ne fonctionnera plus. C'est bien d'adopter des projets de loi qui parlent d'un développement, mais il s'agit de court terme. Investit-on vraiment dans ces communautés à 100 %? Est-ce qu'un projet de loi traitant de négociations pour des projets miniers réglera tous les problèmes des populations des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut? Non.
Par exemple, au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, on fait une étude sur le fait que le Canada accédera à la présidence du Conseil de l'Arctique en mai 2013, dans quelques semaines seulement. Plusieurs experts sont venus témoigner du manque flagrant d'installations portuaires, de routes ou de chemins de fer. C'est ridicule.
Le gouvernement peut bien se péter les bretelles et dire qu'il est capable de négocier avec les territoires, mais c'est complètement ridicule parce qu'il ne met jamais la main à la pâte. Nous n'avons pas de ports en eau profonde, ou nous en avons quelques-uns seulement. Nous n'avons pas de routes qui ont de l'allure ou de trains qui se rendent dans le Nord et les gens ne peuvent même pas s'approvisionner en nourriture.
En comité, un témoin disait que s'il y avait une crise ou une grosse tempête, une municipalité serait obligée d'être complètement évacuée parce qu'il n'y aurait plus de médicaments ou de nourriture. C'est complètement ridicule. C'est beau de parler de la bonne foi du gouvernement et de vouloir négocier pour le bien des territoires, mais tant qu'il n'y aura pas d'investissements à long terme ou d'infrastructures qui permettront à ces communautés de se développer, cela ne changera absolument rien. Les communautés sont négligées depuis des dizaines d'années, et on se réveille maintenant en disant qu'il serait bien de négocier et de faire quelque chose. Selon moi, cela ne fonctionne pas comme cela, et cela ne passe pas avec les Canadiens non plus.
Les revendications territoriales sont plus qu'importantes. Les communautés ont été abandonnées par les gouvernements fédéraux, libéraux et conservateurs. Ils les ont abandonnées depuis des années. Ils ne créent aucune infrastructure et ne proposent aucun plan à long terme. Ils ne font que pallier les trous. Comme on dit, ils font du patch working.
Nous voyons d'un bon oeil ce que le gouvernement souhaite faire, mais il pourrait en faire plus. Un régime de réglementation, cela va, mais nous savons que le gouvernement déréglemente tout. Vouloir négocier pour réglementer quelque chose s'oppose à cela. On déréglemente l'environnement, le régime financier, et on parle maintenant de réglementation. À mon avis, cela ne fonctionne pas: soit le gouvernement est de mauvaise foi, soit il ne sait pas du tout ce qu'il est en train de faire.
J'aimerais aussi parler du fait qu'un rapport de l'ONU a été publié aujourd'hui sur la pauvreté des communautés dans le Nord, sur le fait que ces communautés n'ont pas accès à de la nourriture, qu'elles vivent dans la pauvreté et qu'elles sont complètement oubliées par le gouvernement. J'aimerais rappeler un point: c'est bien beau de négocier avec les territoires, bien que cela aurait dû être fait depuis au moins une vingtaine d'années, mais cela ne change rien. Même si ces communautés accueillent un projet de pipeline ou d'extraction, ce n'est pas le coeur du sujet.
Le coeur du sujet, c'est que le gouvernement a négligé le Nord du Canada et essaie maintenant de mettre un petit pansement sur une plaie béante. Cela ne cache toutefois pas le fait que les infrastructures, la sécurité alimentaire et la pauvreté dans le Nord ont été des secteurs négligés et que le gouvernement refuse encore de négocier avec les communautés autochtones et les peuples du Nord pour régler ces problèmes.
Quand on me présente un tel projet de loi, j'en comprends le but. La réglementation peut servir à donner aux peuples du Nord la possibilité de décider et de négocier avec le gouvernement. Toutefois, si le gouvernement ne négocie pas de bonne foi, cela sert à quoi? Si le gouvernement ne consulte pas les gens, cela sert à quoi? S'agit-il encore d'un projet de loi ou d'une coquille vide que les conservateurs présentent à la Chambre des communes pour essayer d'apaiser les esprits? J'aimerais bien le savoir.
Aujourd'hui, dans un rapport de l'ONU, on dit que le Canada a négligé le Nord. Le gouvernement du Canada a négligé son propre pays. Qu'ont dit les conservateurs à ce sujet? Je n'en ai entendu aucun aujourd'hui s'insurger et demander à son gouvernement de venir en aide aux communautés nordiques. Je n'ai pas vu, par exemple, les députés des territoires du Nunavut et du Yukon ni la parler à la Chambre des communes de ce que les territoires ont besoin. Je suis désolée, mais lorsque la négociation ne se fait pas de bonne foi, cela ne sert à rien.
Nous savons à quel point les conservateurs aiment négocier de bonne foi: ils prennent le bord des patrons, adoptent des lois spéciales et obligent les travailleurs à retourner au travail. Aux communautés autochtones, ils disent que si elles veulent régler leurs problèmes, elles doivent se rencontrer entre elles et que cela suffira. Cela ne suffit pas. Nous avons un manque de leadership ici, un manque flagrant de bonne volonté de la part du gouvernement de s'occuper du Nord canadien. Qu'il ne vienne pas dire ensuite que l'opposition fait naître la peur chez les Canadiens.
Tout ce qu'on demande, c'est qu'on consulte les gens et que les droits et les intérêts des résidants du Nord soient respectés. Il me semble que c'est clair. Même le gouvernement ne pourra pas dire qu'on n'a pas raison.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi édictant la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut et la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest.
Je vais prendre quelques instants pour exposer ma situation personnelle, car certains se demanderont sans doute pourquoi le député d'Esquimalt—Juan de Fuca s'intéresse tant à cette mesure législative. Remontons à il y a 40 ans — je n'aime pas beaucoup le mentionner à voix haute. J'étais alors fraîchement diplômé de l'université, et j'avais obtenu mon premier emploi à Yellowknife, où j'ai eu le privilège de travailler pour le gouvernement territorial à titre de contrôleur des listes de membres des bandes visées par un traité et de directeur des statistiques de l'état civil. Il va sans dire que, compte tenu de mon âge, j'étais quelque peu dépassé par les événements. J'avais occupé quelques postes de chercheur en santé l'été, et voilà que je me retrouvais avec cet emploi extraordinaire aux Territoires du Nord-Ouest.
À cette époque, le Nunavut faisait partie des Territoires du Nord-Ouest, et le territoire était dirigé par un commissaire nommé par le premier ministre. Nous en étions aux premiers balbutiements du processus de dévolution des pouvoirs et de l'autonomie gouvernementale. Je dois dire que ceux qui étaient là à cette époque seraient étonnés de constater que nous nous penchons encore sur cette question 40 ans plus tard. L'importance de cette mesure législative tient notamment au fait que, malgré ses lacunes, elle contribue à soulever la question de la dévolution des pouvoirs, question qui a sans aucune doute été examinée tout au long de ma carrière.
J'ai décidé de retourner à l'université pour obtenir un diplôme d'études supérieures et j'ai commencé à enseigner. Puis, un député très convaincant m'a persuadé de venir à Ottawa pendant deux ans. J'ai donc été membre du personnel de la Chambre des communes pendant deux ans, soit de 1981 à 1983. Ce n'est pas quelque chose que j'avoue d'ordinaire. À ce moment, j'avais la chance de travailler en tant que chercheur pour le NPD pour ce qu'on appelait le comité sur l'autonomie gouvernementale des Indiens, ou comité Penner. À ce titre, j'ai eu le privilège de me rendre partout au pays avec le comité et d'écouter les Premières Nations parler d'autonomie gouvernementale et de ce dont elles auraient besoin pour assumer cette autonomie, qu'il s'agisse de mesures législatives, de ressources ou de projets de développement.
Je répète que ceux qui ont participé à ce comité il y a 30 ans seraient très surpris d'apprendre que nous débattons encore aujourd'hui des mêmes questions, du même manque de ressources et du même manque de respect envers l'autonomie gouvernementale des Autochtones du Canada. Il va de soi qu'il reste beaucoup de chemin à faire, malgré les progrès accomplis.
Après mes deux années à Ottawa, je suis retourné en Colombie-Britannique; il est en effet difficile de garder un Britanno-Colombien à Ottawa plus de deux ans, et le climat y est certainement pour quelque chose, on n'a qu'à regarder à l'extérieur aujourd'hui. Lorsque je suis retourné dans ma province, j'ai participé aux travaux d'un petit organisme non gouvernemental, soit Pacific Peoples' Partnership, jusqu'à ce que je sois élu au Parlement. Cet organisme essaie de bâtir des liens entre les peuples indigènes du Pacifique et les Premières Nations du Canada, parce que tous ces peuples se heurtent aux mêmes problèmes. Qu'ils s'agissent des peuples aborigènes d'Australie, de la Nouvelle-Zélande ou des îles du Pacifique, bon nombre d'entre eux ont de la difficulté à amener les étrangers, les colonisateurs, à reconnaître les droits des Premières Nations et les responsabilités qu'ils ont envers elles.
On pourrait dire que j'ai toujours défendu les intérêts des Premières Nations, pas de façon aussi directe que certain de mes collègues députés, notamment le député qui a parlé plus tôt, mais il va de soi que ces questions m'intéressent au plus haut point.
Je tiens tout d'abord à dire que, vu que les deux territoires ont été séparés et qu'ils sont aux prises avec des problèmes très différents, il est très surprenant qu'on ait recours à un seul projet de loi pour essayer de corriger la situation. Cette façon de faire est peut-être judicieuse dans le cadre du programme législatif conservateur, mais elle se révèle inefficace à d'autres fin, que ce soit pour consulter le public, recueillir des observations sensées des collectivités ou isoler les graves problèmes qui doivent faire l'objet de débat au Parlement et dans les régions. Il aurait été préférable que deux projets de loi soient présentés; ainsi, nous aurions pu mener un processus de consultation dans les régions pour chaque projet de loi.
Je suis aussi déçu que le gouvernement n'ait pas retenu les nombreux amendements qui ont été présentés, les amendements de l'opposition comme il les appelle. Or, c'est vrai que c'est nous qui les avons présentés à la Chambre des communes, mais ce sont des organisations provenant des quatre coins des territoires nordiques qui les avaient formulés afin de corriger plusieurs lacunes du projet de loi. Ils nous venaient de groupes comme la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, la Nunavut Tunngavik Inc., la Northwest Territories Association of Communities, la Northwest Territories and Nunavut Chamber of Mines et l'organisme Alternatives North. Ce sont eux qui nous ont inspiré ces amendements; le but n'était pas de bloquer les travaux du gouvernement ou d'inventer des amendements de toutes pièces, mais plutôt de proposer des amendements à partir de ce que les habitants du Nord nous ont dit qu'il devait se passer dans leurs territoires.
On a du mal à comprendre pourquoi le gouvernement a ignoré ou rejeté la plupart de ces solutions très pratiques. Dans ce projet de loi, il y a un exemple de ce qui se produit lorsque la consultation est insuffisante et lorsqu'on ne tient pas compte de l'avis des gens du Nord. L'Entente sur les revendications territoriales du Yukon a été mise en oeuvre en 1994. Or, dans ce projet de loi, portant principalement sur deux autres territoires, le gouvernement fédéral présente des modifications à cette entente pour corriger des problèmes qui existent depuis 1994 et essayer de remplir ses obligations aux termes de l'accord-cadre définitif du Yukon.
Pourquoi le projet de loi contient-il ces modifications? À mon avis, c'est parce que le gouvernement de l'époque — un gouvernement libéral — n'a pas non plus écouté l'avis des gens du Nord concernant les mesures à prendre pour reconnaître pleinement les droits territoriaux et conventionnels des Premières Nations et déléguer l'autonomie gouvernementale aux territoires.
L'autre raison pour laquelle cette question continue de m'intéresser en ma qualité de député, c'est qu'il y a cinq Premières Nations dans ma circonscription. J'aimerais faire une petite parenthèse pour parler du développement dans les Premières Nations de ma circonscription et de leurs revendications territoriales.
À l'extrémité ouest de ma circonscription, il y a la Première Nation Pacheedaht, que gère de façon très compétente le chef Marvin McClurg. C'est une Première nation relativement petite qui compte 259 membres. Elle est en train de négocier, par l'intermédiaire de la Commission des traités de la Colombie-Britannique, un règlement de ses revendications. Elle est assise à la même table que la Première Nation Ditidaht avec laquelle elle partage la langue et la culture nuu-chah-nulth, mais elle ne fait pas partie du grand conseil tribal Nuu-chah-nulth.
Ces deux petites Premières Nations, qui possèdent très peu de ressources, essaient de se frayer un chemin dans ce processus de négociation des traités. Elles en sont à la quatrième étape de ce processus qui en compte six, à savoir l'étape de la négociation d'une entente de principe. Elles mettent l'accent sur les parcs et les zones protégées, la reconnaissance du droit des Premières Nations de chasser et de pêcher dans ces parcs et zones protégées, ainsi que la faune, les oiseaux migratoires et les poissons.
Entretemps — pendant qu'elle négocie ce qui sera, espérons-le, une entente finale —, la Première Nation Pacheedaht a entrepris de participer activement aux initiatives de développement économique du secteur forestier. Elle possède actuellement un permis d'exploitation de boisés dans la région de la rivière San Juan située à proximité de sa réserve.
Tout ça pour dire que ce sont les Premières Nations qui créent le plus d'emplois dans cette région de ma circonscription. Ce sont les initiatives des Premières Nations en foresterie qui fournissent du travail aux gens. La reconnaissance des droits et le retour du boisé à la Première Nation Pacheedaht a donc été profitable non seulement aux Premières Nations, mais aussi à tous les citoyens de ce coin de ma circonscription.
Au centre de ma circonscription, trois Premières Nations ont formé une alliance appelée Association du traité des Te'Mexw. Ces trois nations étaient toutes signataires des traités de Douglas, mais elles ont décidé qu'il serait avantageux pour elles de négocier un traité complet moderne qui couvrirait non seulement les questions de territoire mais également les questions de gouvernance. Ces Premières Nations sont un peu plus en moyen, puisqu'elles comptent plus de membres, mais elles non plus n'appartiennent à aucun conseil tribal. Elles se sont unies à deux Premières Nations de l'extérieur de ma circonscription, les Premières Nations Malahat et Nanoose, pour former l'Association du traité des Te'Mexw.
Parmi les trois, la plus grande est la Première Nation T'Sou-ke, située près de ce que nous appelons Sooke. Elle est dirigée par le chef Gordon Planes. Tandis qu'elle tentait de négocier un règlement et de mettre en oeuvre un traité, la Première Nation T'Sou-ke s'est elle aussi lancée dans un projet fort intéressant. Lors d'un exercice d'établissement de vision, les chefs ont dit souhaiter un retour à l'autonomie, à l'indépendance et à l'autosuffisance dont jouissait jadis la nation. Ils ont entrepris ce qui je crois est probablement le plus important projet d'énergie solaire en Colombie-Britannique. Ils ont aménagé une centrale solaire sur la réserve et dans peu de temps, ils seront en mesure de se débrancher du réseau d'alimentation et de produire leur propre électricité.
Pour ce faire, des gens des Premières Nations ont suivi une formation d'héliotechniciens. La nation fournit maintenant des services à la collectivité environnante et aide d'autres gens à faire la transition vers l'énergie renouvelable et durable. Voilà un autre très bel exemple de la leçon que nous devons tirer du processus de reconnaissance des droits des Premières Nations à l'autonomie gouvernementale et à la gestion du territoire et aux ressources. Les avantages s'étendent à toutes les collectivités.
La troisième Première Nation dans ma circonscription est celle des Scia'new, qui ont pour chef Russell Chipps. Ses membres s'efforcent de créer des emplois dans la réserve en tirant parti de la région rurale qui les entoure. De nombreux non-Autochtones y exploitent ce qu'on pourrait appeler des fermettes. Il n'est pas facile pour ces gens de transformer leurs produits. Par conséquent, un excellent partenariat est en train de se développer entre la Première Nation Scia'new et la municipalité de Metchosin en vue de développer une industrie de transformation des produits agricoles qui permettrait, grâce aux produits des fermettes, de créer des emplois dans la réserve pour les Autochtones et les non-Autochtones.
La quatrième Première Nation de ma circonscription, la Première Nation Songhees, est la plus importante. Elle vit principalement en ville. Les membres de la bande sont au nombre de 547. Ils ont perdu leur chef de longue date — un homme d'exception — il y a un peu moins d'un an.
Je le répète, je tiens à faire valoir la lucidité de ces gens. Tout en tentant de faire aboutir une revendication territoriale et d'obtenir les ressources dont ils ont besoin, ils ont entrepris la construction d'un très gros centre de mieux-être. Ce centre offrira des traitements de toxicomanie, des activités récréatives et tout ce qu'il faut pour aider les gens à retrouver leur estime de soi et leur identité culturelle au sein de la Première Nation.
Toutefois, pour terminer le centre de bien-être et pour finir les projets de la Première Nation Scia'new dans la réserve et les initiatives entreprises par les T'Sou-Ke, ils doivent conclure un traité portant sur des revendications globales.
Nous nous sommes réjouis, la semaine dernière, de l'annonce d'un traité provisoire ou progressif, qui leur a cédé provisoirement certaines terres et certaines ressources. Je le répète, ils en sont à la quatrième des six étapes du processus de négociation des traités, mais le transfert provisoire des terres et des ressources est chose faite.
L'une des préoccupations dans ma circonscription concernait un site fort convoité dans la municipalité d'Esquimalt, un terrain fort important, qui a maintenant été transféré à la Première Nation Songhees en vertu de l'entente provisoire.
Il est important que les gens se rendent compte que les ressources cédées provisoirement l'ont été en fief simple, ce qui veut dire que l'aménagement inévitable de ce terrain sera assujetti aux mêmes lois de zonage, aux mêmes règlements et, comme tout autre propriétaire, les membres de la Première Nation Songhees devront payer des impôts fonciers et ils auront droit à des services municipaux.
Encore une fois, il s'agit d'un puissant incitatif pour réaménager le centre-ville d'Esquimalt, ou le village d'Esquimalt comme on l'appelle, et ce sont les Premières Nations qui s'en chargent aux termes de l'accord provisoire.
La cinquième Première Nation de ma circonscription s'appelle la Première Nation Esquimalt, dont le chef, Andy Thomas, est un homme que je respecte beaucoup. Celle-ci a décidé de ne pas prendre part au processus de la Commission des traités. Elle a plutôt souligné l'existence du traité de Douglas, en disant ce qui suit: « Nous avons déjà un traité, et celui-ci n'est pas respecté. » Le traité a été un échec. Le gouvernement colonial de l'époque n'a pas arpenté les terres promises, et n'a ni réservé ni protégé les terres visées par le traité. Par la suite, au fil du temps, ces terres ont été aliénées en faveur de tierce parties.
Pour la Première Nation Esquimalt, le traité de Douglas constitue un double échec, dans la mesure où aucune compensation n'a été versée quand ces terres ont été transférées à des tierces parties.
Par conséquent, pour le chef Thomas, le processus de négociation d'un traité n'est pas nouveau, mais bien plutôt un dossier inachevé.
Ce qui me ramène au projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui. Il porte en fait sur du travail inachevé, qu'il s'agisse des revendications territoriales au Yukon, dont l'entente finale devrait faire l'objet d'amendements, de la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut, ou encore de la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest.
Malgré nos préoccupations concernant l'incapacité des conservateurs à reconnaître la nécessité d'amender le projet de loi, nous allons appuyer celui-ci, car nous savons qu'un projet de loi semblable finira par être présenté à la Chambre des communes, qui devra débattre de ces 50 amendements. Ces amendements sont nécessaires à la mise en oeuvre des ententes issues des traités. Ils sont nécessaires à la création d'emplois et au développement que tous, pas seulement les membres des Premières Nations, mais l'ensemble des habitants, souhaitent dans le Nord. Nous savons que lorsque le Nord sera prospère, c'est l'ensemble du Canada qui en bénéficiera.
Je regrette de devoir dire que j'attends avec impatience le jour où un autre gouvernement présentera ce projet de loi avec ces amendements, ce qui permettra d'écouter la voix des habitants du Nord et des membres des Premières Nations, et de réaliser leurs objectifs à la Chambre des communes.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier le député précédent. J'ai particulièrement aimé l'image de la consultation à bord d'une voiture en marche. Si, pour les conservateurs, consulter la population se limite effectivement à interroger les passants par la fenêtre d'une voiture en ne prenant même pas la peine de s'arrêter, il tape en plein dans le mille.
Je souhaite aujourd'hui exprimer mon soutien au projet de loi , Loi édictant la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut et la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest et apportant des modifications connexes et corrélatives à certaines lois, dont le titre abrégé est .
Pourquoi le député de St. John's-Sud—Mount Pearl, qui fait partie de Terre-Neuve-et-Labrador, parlerait-il d'un projet de loi qui porte sur les Territoires du Nord-Ouest? Parce qu'à mon avis, il y a beaucoup de similitudes entre le Labrador et les Territoires du Nord-Ouest. Le Labrador est encore à peu près sauvage. Il couvre un vaste territoire. Son sol est riche en minéraux, en métaux précieux et en minerais. Les projets d'exploration et de développement y foisonnent. L'environnement y est sans cesse sollicité, que ce soit par les projets hydroélectriques renouvelables ou les nouvelles mines. Nous devons être vigilants et trouver l'équilibre entre développement et répercussions environnementales. En fait, équilibre devrait être notre mot d'ordre. Or, les gens du Nord aussi doivent être vigilants.
Le projet de loi à l'étude est loin d'être parfait. Pendant l'étude en comité, nous aurions bien voulu l'améliorer en fonction des témoignages entendus, mais les 50 amendements proposés par l'opposition ont tous été rejetés. Les conservateurs les ont déclarés irrecevables. En fait, le NPD a proposé 50 amendements, et le Parti libéral, trois. J'y reviendrai dans un instant.
Ce projet de loi porte en fait sur deux mesures qui mériteraient d'être étudiées séparément. L'objet de la première, la Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut, est très simple: mettre en oeuvre l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, afin de rendre le régime réglementaire plus efficace et plus prévisible. Les rôles, les pouvoirs, les fonctions et les attributions de chacune des parties seraient alors clairement définis. On y précise même la manière dont les membres seront nommés. Quand je parle des « parties », je parle de la Commission d'aménagement du Nunavut, de la Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions, des groupes représentant la communauté inuite et des gouvernements.
Cette mesure législative prévoit que les Inuits et le gouvernement devront créer un système conjoint leur permettant de superviser la gestion des ressources sur le territoire. J'aime l'idée de système conjoint ou de gestion conjointe. Ces dernières années, beaucoup ont réclamé que, sur la côte Est, les pêches soient gérées conjointement. Mais ce n'est pas le moment de parler de ça. Qu'on me donne seulement le temps.
La deuxième partie du projet de loi, plus complexe, concerne la Loi sur l'Office des droits de surface des Territoires du Nord-Ouest. Cette loi mettra en oeuvre des articles prévus dans trois accords sur les revendications territoriales. Pour sa part, l'Office sera actif dans l'ensemble des Territoires du Nord-Ouest: en cas de différend à propos d'un droit d'accès, l'une des deux parties ou les deux pourront présenter une demande à l'Office. Des membres de l'Office tiendront alors une audience. Ils détermineront l'indemnité adéquate, s'il y a lieu, ainsi que les conditions dans lesquelles le droit d'accès pourra être exercé. L'Office rendra une ordonnance d’accès énonçant les conditions et l’indemnité payable. Pour rendre sa décision, l'Office tiendra compte de la valeur marchande et de la perte d'usage de la terre, des effets sur la faune, des dommages, des nuisances, des inconvénients et de l'attachement culturel.
L'Association minière du Canada est favorable au projet de loi et se réjouit particulièrement de l'inclusion de la Loi sur l’aménagement du territoire et l’évaluation des projets au Nunavut. D'après l'association, cette mesure favorisera le lancement de nouveaux projets miniers fondés sur des pratiques responsables dans ce territoire où on trouve actuellement une seule mine en exploitation. Le cadre fourni par la loi servira à déterminer à quelles évaluations environnementales et à quels processus permanents le Nunavut aura recours pour les futurs plans d'aménagement du territoire, puisqu'il y aura immanquablement de nouveaux plans.
J'aimerais citer Pierre Gratton, président et directeur général de l'Association minière du Canada:
Cette loi arrive à un moment crucial pour le Nunavut, compte tenu du potentiel minier prometteur de ce territoire et des occasions de développement économique sans précédent qui s'offrent à lui.
M. Gratton a aussi dit ceci:
Cette nouvelle mesure législative procurera un cadre réglementaire clair et stable, ce qui donnera à l'industrie la confiance dont elle a besoin pour prendre des décisions en matière de développement.
Le mot essentiel ici, c'est « confiance ». L'Association minière du Canada estime que, au cours des 10 prochaines années, les nouvelles exploitations minières du Nord pourraient amener plus de 8 milliards de dollars d'investissements au Nunavut. Ces investissements pourraient représenter environ 4 500 nouveaux emplois et contribuer fortement au développement économique local.
Dans le secteur privé, c'est l'activité minière qui contribue le plus à l'économie du Nord, puisqu'elle représente 29 % du produit intérieur brut des Territoires du Nord-Ouest. Il ne faut toutefois pas oublier que l'exploitation minière connaît immanquablement des hauts et des bas, comme les gens du Labrador ont pu le constater.
Les Territoires du Nord-Ouest comptent 45 000 habitants, alors que le Labrador en compte un peu plus de 26 000. Ce sont deux territoires très vastes et très peu peuplés, mais il faut s'assurer que les habitants puissent profiter du développement économique et que les industries prospèrent. Il faut aussi voir à ce que les répercussions sur l'environnement soient réduites au minimum.
Le secteur minier passe par des hauts et des bas incroyables, au gré des fluctuations du cours des minerais et des marchés mondiaux. J'ai mentionné plus tôt les amendements au projet de loi que nous avons proposés, les 50 amendements des néo-démocrates, les 50 suggestions des habitants du Nord, qui ont tous été rejetés par les conservateurs.
Parmi les amendements proposés, il y avait que le projet de loi fasse l'objet d'un examen après cinq ans, qu'un processus d'aide financière soit établi pour les participants et que les commissions tiennent des audiences publiques. Un amendement visait à modifier le libellé concernant les nominations aux commissions pour exiger que les représentants connaissent le territoire, l'environnement et les traditions.
L'excellent député de , que nous avons entendu plus tôt aujourd'hui, a dit que tous les représentants devraient répondre à ces trois critères: connaître le territoire, connaître l'environnement et connaître les traditions. Ces critères n'existent pas. Les amendements n'ont pas été adoptés, en dépit des efforts déployés par les néo-démocrates, l'opposition. Toutefois, nous appuyons néanmoins la mesure législative.
J'aimerais conclure par trois observations.
Me reste-t-il une minute ou deux, monsieur le Président?