Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait informer le gouvernement de la République populaire de Chine qu’il ne ratifiera pas l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine.
— Monsieur le Président, au nom de l'opposition officielle, le NPD, je présente aujourd'hui une motion qui a pour but d'inciter le gouvernement du Canada à informer le gouvernement de la République populaire de Chine qu’il ne ratifiera pas l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine. Je suis fier de présenter cette motion parce que je sais que nous assumons ainsi un devoir important envers la Chambre, les Canadiens et notre pays.
Cet accord sur la promotion et la protection de l'investissement étranger a de nombreux défauts importants. Si on le ratifiait tel qu'il est actuellement, il nuirait considérablement au Canada. Il suscite d'ailleurs de vives inquiétudes chez certains experts en commerce international et d'autres spécialistes. Selon eux, il serait absolument irresponsable de ratifier ce traité. En fait, j'estime que bien des ministériels sont conscients des dangers qu'il représente pour le Canada et sont troublés de constater que l'accord va à l'encontre des valeurs fondamentales des Canadiens.
Si je dis cela, c'est parce que le gouvernement aurait pu mettre en oeuvre le traité depuis plus de cinq mois, mais qu'il ne l'a pas encore fait. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation, mais j'estime qu'il en est ainsi, entre autres, parce que les ministériels savent pertinemment que cet accord est néfaste pour le Canada, qu'il ferait du tort aux entreprises canadiennes, qu'il constitue une menace pour nos intérêts économiques, qu'il viole nos processus démocratiques et qu'il nuirait aux Canadiens.
Avant d'exposer en détail ces lacunes et ces faiblesses, j'aimerais énoncer certains principes généraux qui sont chers aux néo-démocrates dans ce dossier.
Les néo-démocrates croient en l'importance d'entretenir des relations commerciales avec divers pays et marchés émergents. Nous sommes en faveur de la mise en place de normes claires qui mettent les investisseurs en confiance, établissent des règles du jeu équitables, protègent l'élaboration démocratique des politiques, sont transparentes, et qui sont responsables envers les Canadiens. Nous croyons en des politiques de commerce et d'investissement qui font la promotion des intérêts canadiens et qui les protègent.
En ce qui concerne la Chine, nous croyons que le Canada devrait approfondir et élargir ses relations économiques avec ce pays. La Chine est la deuxième économie du monde, elle est en ascension et il existe de nombreuses possibilités de synergies mutuellement avantageuses pour les deux pays. Il est souhaitable et nécessaire d'établir un cadre réglementé qui améliorerait les investissements et les activités économiques dans les deux pays. En négociant de façon prudente, c'est même tout à fait réalisable.
Les néo-démocrates savent qu'un accord sur les investissements bien ficelé pourrait être très avantageux pour les deux pays. Cependant, une entente mal négociée risque de causer énormément de tort. Comme les conservateurs ont adopté une approche extrêmement idéologique en matière de négociation et de ratification d'accords sur les échanges commerciaux et les investissements, ils ont abouti à une entente négociée de façon médiocre et imprudente. Franchement, cet APIE nuira aux intérêts économiques du Canada. Les Canadiens méritent mieux que cela.
Je commence donc par un résumé des problèmes que comporte cet APIE.
Cet accord lie les mains de tous les ordres de gouvernement canadiens — municipaux, provinciaux, fédéral et ceux des Premières Nations — et les empêche de prendre des mesures d'ordre législatif dans l'intérêt du public. Si des sociétés étrangères considèrent qu'une loi nuit à leurs bénéfices, cet accord expose les contribuables canadiens à des poursuites judiciaires qui pourraient leur coûter des milliards de dollars. L'accord n'est pas équilibré et n'offre pas les mêmes avantages aux investisseurs canadiens. Il n'aide pas les investisseurs canadiens à percer efficacement les marchés chinois. Il met en danger les ressources naturelles vitales du Canada, y compris celles des secteurs stratégiques comme l'énergie, et permet à des intérêts étrangers de contrôler ces richesses, notamment les sociétés étatiques qui servent des intérêts étrangers et non des intérêts commerciaux. L'accord contient un mécanisme de règlement des différends qui ne vaut rien du point de vue de la reddition de comptes, car il permet à la Chine ou au Canada d'entendre à l'extérieur des tribunaux canadiens, et en secret, des poursuites ayant une incidence sur l'argent des contribuables. Ces poursuites ne seraient accessibles ni au public ni aux médias, et ne feraient l'objet d'aucune divulgation publique, transparence ou reddition de comptes. Cet accord fait passer notre environnement après les intérêts des sociétés. De plus, des poursuites lancées par des entreprises pourraient invalider les mesures législatives qui protègent notre territoire, notre air et notre eau.
Les conservateurs l'ont conclu sans consulter les provinces, les Premières Nations, les spécialistes du commerce extérieur, les milieux d'affaires, les syndicats ou la population. Sauf pour le débat d'aujourd'hui organisé par les néo-démocrates, il n'y a pas eu une seule minute de débat, après 18 années de négociations. Une fois l'APIE ratifié, le Canada sera contraint de respecter ses clauses préjudiciables pendant au moins 31 ans.
C'est une initiative économique majeure et, contrairement aux déclarations inexactes répétées par les conservateurs, cet accord soulève plus de questions que n'importe quel autre. Il porte sur des milliards de dollars d'investissements. C'est la première fois, depuis l'ALENA, que le Canada signe un accord sur la protection d'investisseurs avec un pays qui compte parmi les principaux investisseurs au Canada. Contrairement à presque tous les autres pays avec lesquels le Canada a signé un APIE, la Chine est une grande exportatrice de capitaux qui détient des réserves colossales de devises.
Voyons les chiffres. En 2007, on ne comptait pratiquement pas d'investissements chinois au Canada. Ils étaient trop modestes pour être répertoriés. En 2011, ils atteignaient 11 milliards de dollars. En 2012, ils avaient doublé, atteignant 22,5 milliards de dollars. Selon le Conference Board du Canada, la Chine pourrait devenir le deuxième investisseur étranger au Canada d'ici 2020, avec des investissements de plus de 50 milliards de dollars par année. C'est dans sept ans.
Avant le rachat de Nexen par la CNOOC au coût de 15 milliards de dollars, des entreprises d'État chinoises, comme PetroChina, Sinopec et la CNOOC, avaient déjà investi plus de 10 milliards de dollars dans le secteur pétrolier et gazier canadien et contrôlaient plus de 7 % des intérêts canadiens dans les sables pétrolifères. Aujourd'hui, une part de plus de 25 milliards de dollars du secteur pétrolifère du Canada est contrôlée par des entreprises d'État chinoises.
Permettez-moi de citer une économiste, Wendy Dobson. Elle a dit: « Un raz-de-marée en provenance de la Chine va déferler au cours de la prochaine décennie et je ne pense pas que nous y soyons préparés. »
Selon elle, ce raz-de-marée représenterait des investissements de plus de 1 billion de dollars à l'échelle mondiale, dans d'avoir accès à certaines ressources et technologies. Pourtant, cet accord, qui prévoit d'énormes sommes d'argent, a été imposé au Parlement sans le moindre examen, débat ou vote.
Le 23 octobre, en tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière de commerce international, j'ai présenté au Comité permanent du commerce international une motion demandant qu'on procède à l'examen de l'accord et qu'on convoque diverses parties intéressées canadiennes afin d'obtenir leur point de vue. Les conservateurs ont carrément refusé de débattre de cette motion en public. Il n'y a eu aucun examen.
Le 31 octobre, le député néo-démocrate d' a pris la parole pour demander la tenue d'un débat d'urgence sur l'APIE. Le gouvernement a rejeté sa demande.
Pendant les périodes des questions des 2, 18, 24, 25 et 31 octobre, des députés néo-démocrates ont demandé qu'un comité parlementaire procède à un examen en bonne et due forme de l'APIE. Chaque fois, les conservateurs ont refusé de même reconnaître le bien-fondé de cette demande.
Quelque 80 000 Canadiens ont, par l'entremise du site À l'Action, envoyé des messages au gouvernement pour lui faire part de leurs préoccupations relativement à cet accord et lui demander de faire preuve de prudence et de mener une étude appropriée. Hier seulement, j'ai reçu plus de 17 000 courriels après l'annonce de la présente motion. C'était en 24 heures. En dépit de cette inquiétude et cette opposition généralisées, le gouvernement conservateur refuse tout examen, débat ou vote relativement à cet accord.
J'aimerais maintenant expliquer pourquoi cet accord est si dangereux et mal négocié. Je vais d'abord parler des ressources naturelles.
Selon cet accord, le Canada doit accorder un traitement national aux investissements réalisés par des entreprises chinoises une fois que celles-ci sont établies au Canada. Cela ouvre la voie à un achat massif de ressources naturelles et à une mainmise accrue sur notre économie par des États étrangers. J'ai donné l'exemple de l'achat récent de Nexen par la CNOOC, qui a été approuvé par les conservateurs. En vertu de l'APIE, si la CNOOC souhaite prendre de l'expansion en achetant d'autres intérêts pétroliers, elle le peut, et elle doit être traitée comme une entreprise canadienne. Toute tentative du gouvernement visant à limiter son expansion peut faire l'objet de poursuites en dommages-intérêts pour traitement injuste.
Il y a une échappatoire dans cet accord. Les propriétés pétrolières non productrices ne sont pas assujetties à un examen en vertu de la Loi sur Investissement Canada. Cela signifie que lorsqu'il existe des réserves de pétrole mais qu'on a pas encore effectué de forage, ces concessions pétrolières ne sont assujetties à aucun examen, et qu'elles seraient donc admissibles à un traitement national.
L'APIE mettra les réserves pétrolières stratégiques du Canada, et en fait les réserves d'autres secteurs stratégiques, entre les mains d'États étrangers et d'entreprises d'État qui ne sont pas de simples entreprises commerciales, mais qui servent les intérêts d'États étrangers. Manifestement, cela nous mène sur la voie dangereuse du contrôle étranger et de l'extraction des ressources par des intérêts étrangers au moins jusqu'en 2044.
Les Canadiens ne sont pas d'accord. Les Canadiens veulent un dialogue national et une politique de choix responsables en vue de l'intendance judicieuse et à long terme des ressources naturelles du pays.
L'accord manque d'équilibre. Tout d'abord, il laisse les deux parties conserver leurs mesures non conformes existantes. Les deux pays s'engagent donc à n'ériger aucun nouvel obstacle discriminatoire à l'égard de leurs investisseurs respectifs, tout en conservant au titre de l'accord leurs mesures non conformes actuelles.
Voici le problème: la Chine a une économie dirigée qui applique de nombreuses mesures non conformes, notamment celles par lesquelles les investisseurs étrangers sont tenus de se jumeler à une entreprise chinoise, de recourir à des fournisseurs sur place et de se procurer des biens et des services localement. Quiconque a fait des affaires en Chine est bien au courant de ces exigences. Or, le Canada, qui favorise depuis 30 ans la libéralisation du commerce, a essentiellement éliminé toute exigence de cette nature. Résultat: les investisseurs canadiens sont nettement désavantagés puisque l'accord ne leur garantit pas un accès réciproque et équitable au marché chinois.
Lorsque j'ai demandé aux fonctionnaires du MAECI de me fournir la liste des mesures non conformes de la Chine, ils ont commencé par me dire qu'ils n'en avaient pas pour ensuite soutenir qu'elle se trouvait sur le site Web, puis qu'ils ne savaient pas exactement. Le gouvernement a conclu une entente autorisant la Chine à conserver ses mesures non conformes existantes qui lient les investisseurs canadiens, mais il ne peut même pas dire en quoi elles consistent.
De plus, cet accord ne tient pas compte du modèle adopté par le Canada concernant les droits de pré-établissement, lequel offre des mécanismes de protection aux investisseurs actuels et à aux investisseurs potentiels. Les conservateurs ont plutôt décidé d'adopter le modèle chinois, qui offre très peu de protection aux investisseurs potentiels comparativement aux investisseurs actuels, ce qui crée, comme je l'ai dit, désavantage les investisseurs canadiens. Pourquoi? Parce que les investissements du Canada en Chine, chiffrés à 4,5 milliards de dollars, sont relativement modestes. En 2012, les investissements de la Chine au Canada correspondaient à cinq fois ce montant, et ils augmentent de façon exponentielle.
En septembre dernier, Paul Wells, citant une analyse sur les investissements, a écrit ceci: « Il sera intéressant de voir si cela est présenté comme un accord qui “libéralise“ ou qui ouvre les marchés pour les Canadiens, ce qui serait faux. »
Les sociétés canadiennes ont besoin d'un accord qui permet d'éliminer les obstacles qui les empêchent d'accéder aux marchés chinois. L'APIE ne prévoit tout simplement pas de recours efficaces pour contester les mesures protectionnistes mises en place par le gouvernement de la Chine afin d'empêcher les étrangers d'investir dans les secteurs rentables de son économie. Il est évident que la Chine a limité l'accès à certains secteurs clés de son économie par des investisseurs canadiens, tandis que le Canada a décidé d'ouvrir grand les portes aux sociétés chinoises.
En outre, aux termes de cet accord, les contribuables canadiens risqueront de devoir faire face à de coûteuses poursuites judiciaires qui pourraient forcer l'État à verser des milliards de dollars en dommages-intérêts. Cet APIE permet aux sociétés chinoises de poursuivre le gouvernement fédéral si elles considèrent que le Canada a adopté des règlements ou des politiques qui sont injustes ou qui vont à l'encontre de leurs perspectives de rentabilité ou de leurs projets d'expansion.
Les sociétés étrangères peuvent engager contre les gouvernements canadiens des poursuites pouvant coûter des milliards de dollars aux contribuables canadiens. Je tiens à dire que ce n'est pas l'argent des conservateurs, mais celui des contribuables canadiens qui sert à appliquer les lois qui protègent notre sécurité énergétique, notre environnement, nos emplois et la santé publique.
Il ne s'agit pas d'une préoccupation hypothétique. Une entreprise d'État chinoise du domaine des assurances, Ping An, a intenté une poursuite en dommages-intérêts de trois milliards de dollars contre la Belgique parce qu'elle n'avait pas réalisé les profits attendus après la récession qui a touché l'Europe. Quant au Canada, il a été forcé de verser plus de 157 millions de dollars en dommages-intérêts à la société américaine AbitibiBowater à la suite de la décision prise par le gouvernement de Terre-Neuve, après la fermeture de l'usine de pâtes et papiers de cette société, afin de récupérer ses droits sur l'exploitation de la forêt et de l'eau. Voilà maintenant qu'un tribunal de règlement des différends entre un investisseur et un État a rendu une décision défavorable au gouvernement du Canada dans une autre affaire, car le gouvernement de Terre-Neuve a tenté de convaincre des sociétés pétrolières étrangères d'investir un certain montant dans la recherche et le développement à l'échelle locale afin de créer de bons emplois dans cette province. Le montant des dommages qui devront être versés n'a pas encore été dévoilé.
D'autres poursuites ont été intentées en vue de contester la décision du Québec d'imposer un moratoire sur la fracturation, la politique de l'Ontario sur l'énergie éolienne en mer et l'invalidation d'un brevet pharmaceutique par un tribunal canadien.
Bref, cet APIE prévoit des politiques protectionnistes visant les profits des sociétés étrangères, et non la protection des Canadiens, de notre économie ou de notre environnement.
Comme le gouvernement de l'Afrique du Sud l'a indiqué, des mécanismes de règlement des différends entre un investisseur et un État qui servent des intérêts commerciaux restreints dans des domaines vitaux pour l'intérêt national constituent un véritable défi pour l'élaboration de politiques constitutionnelles et démocratiques.
Voyons ce que les personnes concernées ont à dire à ce sujet. Voici ce que l'un des arbitres internationaux a déclaré à propos du genre de clauses qu'on trouve dans cet APIE:
Quand je me réveille la nuit et que je pense à l'arbitrage, je suis toujours étonné que des États souverains aient accepté l'arbitrage sur les investissements. Trois particuliers se voient confier le pouvoir d'examiner, sans restriction ni procédure d'appel, toutes les actions du gouvernement, toutes les décisions des tribunaux ainsi que toutes les lois et tous les règlements émanant du Parlement.
Ce sont les paroles de Juan Fernández-Armesto, un arbitre de l'Espagne.
Les Canadiens ne sont pas d'accord.
Les 50 états américains, sans exception, ont adopté des résolutions s'opposant à l'application de mécanismes de résolution des différends entre un investisseur et un État sur leur territoire. C'est encore ce qu'ils ont fait l'an dernier.
Examinons le mécanisme de résolution des différends investisseur-État prévu dans cet APIE en particulier. Cet accord modifie la politique de longue date du Canada, qui consiste à assurer l'accès du public aux mécanismes d'arbitrage de même que la divulgation publique et la transparence en la matière. Pour la première fois dans l'histoire du Canada, les conservateurs ont donné leur aval à un mécanisme de règlement des différends qui va à l'encontre de la tradition du Canada qui favorise un processus public, s'en remettant plutôt au bon vouloir de trois arbitres qui n'ont aucun compte à rendre aux Canadiens et aucune responsabilité envers ces derniers.
Je croyais que les conservateurs n'aimaient pas que des juges non élus renversent des décisions démocratiques prises par des élus. Cependant, dans le cas qui nous occupe, ils ne peuvent s'empêcher de bafouer ce principe et d'abandonner à trois arbitres judiciaires internationaux non élus et non tenus de rendre des comptes le pouvoir d'annuler des décisions prises par le Parlement. C'est non démocratique et cela en dit long sur les principes des conservateurs.
Ce genre de tribunal arbitral n'est pas assujetti aux normes et aux balises qui s'appliquent aux juges des cours canadiennes. L'inamovibilité des arbitres n'est pas garantie, ce qui fait craindre qu'ils ne soient pas impartiaux. Rien n'interdit aux arbitres de toucher une rémunération pour des activités non judiciaires, ce qui peut donner lieu à des partis pris et à des conflits d'intérêts. Le pire, c'est que les audiences peuvent se dérouler en secret et les documents peuvent être cachés au public.
Vu que le gouvernement ne joue pas franc jeu, je vais lire, pour la gouverne des Canadiens, l'article 28 de l'accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers. Il prévoit que « lorsque la partie contractante visée par la plainte [l'État qui est poursuivi] décide que cela est dans l’intérêt public [...], tous les autres documents soumis au tribunal ou délivrés par celui-ci sont également mis à la disposition du public ».
Voici ce qu'on lit à la disposition suivante: « Lorsque la partie contractante visée par la plainte [l'État qui est poursuivi] décide que cela est dans l’intérêt public [...], les audiences tenues en vertu de la présente section sont ouvertes au public. »
Si la Chine détermine, à sa seule discrétion, que ce n'est pas dans l'intérêt public, les audiences ne sont pas ouvertes au public et les documents ne sont pas mis à la disposition de ce dernier. C'est toute une violation de la tradition canadienne des audiences publiques, qui veut que les Canadiens puissent voir la justice à l'oeuvre quand leur argent est en jeu.
Les Canadiens ont le droit de décider. Les conservateurs ont beau prétendre que ces audiences seront publiques, je viens de lire le contraire. C'est écrit noir sur blanc.
Fait à noter, le Canada a déposé 16 plaintes en vertu des mécanismes de règlement des différends opposant un investisseur et un État de l'Accord de libre-échange nord-américain. La plupart visait les États-Unis. Nous n'avons jamais eu gain de cause. Par contre, jamais les États-Unis ni la Chine n'ont perdu en arbitrage contre d'autres pays.
Je veux parler d'environnement et lire une disposition de l'accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers. On serait porté à croire que, lorsque le Canada négocie un accord dans l'intérêt des entreprises, il veillerait à ce que rien dans l'accord n'empêche le gouvernement canadien de protéger l'environnement. Voici ce que prévoit cette disposition:
Pourvu que ces mesures ne soient pas appliquées de façon arbitraire ou injustifiée, ou qu’elles ne constituent pas une restriction déguisée au commerce ou à l’investissement internationaux, le présent accord n’a pas pour effet d’empêcher une partie contractante d’adopter ou de maintenir, y compris à l’égard de l’environnement, des mesures qui, selon le cas: a) sont nécessaires pour assurer l’observation des lois et règlements qui ne sont pas incompatibles avec les dispositions du présent accord
Qu'est-ce que cela veut dire? Pourquoi ne disent-ils pas simplement que rien dans l'accord ne peut empêcher le gouvernement canadien de prendre des mesures pour protéger l'environnement, un point c'est tout? Les conservateurs auraient très bien pu dire cela. Ils ne l'ont pas fait.
Le gouvernement n'a pas tenu de consultations. Les gouvernements qui font preuve de sagesse consultent, surtout lorsque d'importantes questions touchant l'économie, les ressources naturelles et la liberté en matière d'élaboration de politiques sont en jeu, et tout particulièrement lorsqu'il s'agit de conclure des marchés d'une aussi grande portée, qui lieraient les intérêts canadiens pour les trois prochaines décennies.
Les Canadiens veulent que nous nous agissions avec prudence, avec intelligence et en toute connaissance de cause, et pourtant, après 18 ans de négociation, les conservateurs présentent cet APIE comme un fait accompli, à prendre ou à laisser, sans mener la moindre consultation. Comme on pouvait s'y attendre, les conservateurs sont poursuivis devant les tribunaux par une Première Nation qui a intenté une action en justice le 18 janvier dernier, en raison de ce refus de consulter.
Pour conclure, je dirai qu'aucun gouvernement raisonnable et soucieux des intérêts économiques du Canada, du développement démocratique des politiques et du bien des citoyens ne pourrait appuyer un accord aussi boiteux. Il est impossible qu'un gouvernement prudent, qui se préoccupe sincèrement des générations canadiennes futures, de l'environnement et de la sécurité de l'approvisionnement en ressources défende cet APIE dans sa forme actuelle. Un gouvernement responsable ne défendrait pas un accord qui, après une période de négociations de 18 ans, lierait le Canada pendant 31 ans et nuirait à des investissements de l'ordre de milliards de dollars, sans que des études adéquates aient été menées et sans que les Canadiens donnent leur point de vue.
Les Canadiens veulent et méritent un accord négocié correctement avec nos partenaires commerciaux, y compris la Chine. Prenons le temps de conclure un tel accord.
J'exhorte tous les députés de la Chambre à appuyer cette motion, qui est prudente, sage et réfléchie.
:
Monsieur le Président, ce débat sur la motion présentée par le député de me donne le temps d'exprimer le fond de ma pensée au sujet de cette motion et du manque de temps pour poser des questions. Soyons clairs et essayons, au nom de la transparence et de l'honnêteté à la Chambre, d'exposer les paramètres du débat d'aujourd'hui.
Beaucoup de députés ont déclaré qu'il est impossible de débattre à la Chambre. Le député sait bien sûr que, avant l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006, il était impossible de débattre de traités à la Chambre — pas seulement des traités d'investissement, de tous les traités. Nous avons débattu d'accords de libre-échange, parce qu'ils sont régis par une loi, mais il était impossible de débattre de traités. Nous avons modifié la loi pour que nous puissions en débattre. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons signé des APIE avec 11 pays, à savoir: l'Iran, la Chine, la République tchèque, la Jordanie, le Pérou, le Koweït, la Lettonie, Madagascar, le Mali, la Roumanie et la Slovaquie. Apparemment, aucun de ces accords ne valait la peine d'être débattu; au fond, le format est le même pour tous.
Des voix: Oh, oh!
M. Gerald Keddy: J'entends beaucoup de cris provenant des rangs de l'opposition. Quoi qu'il en soit, tous ces accords ont le même format et sont, au fond, identiques. Aucun de ces accords ne valait la peine d'être débattu, mais, pour une raison que j'ignore, il en va autrement pour celui-ci.
Attardons-nous sur le débat maintenant. Le projet de loi a été déposé le 26 septembre 2012 à la Chambre. C'est aujourd'hui le 17e jour désigné, pas le premier, ni le deuxième, ni le troisième. L'opposition officielle a donc raté 16 occasions de débattre de ce traité. Je pardonne aux libéraux, parce que, dès le départ, ils ont déclaré qu'ils appuieront le traité. Ils n'ont donc pas besoin d'en débattre à la Chambre. Rien n'empêche de débattre de ce traité à la Chambre. À preuve, nous en débattons aujourd'hui. Or, ce débat se classe au 17e rang sur la liste des priorités du NPD. C'est un fait indéniable.
Arrêtons-nous un instant à l'application du traité et à son fonctionnement pour les investisseurs canadiens. L'idée maîtresse de cet accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers — comme dans le cas de tous les autres — c'est d'établir des règles. Il s'agit d'avoir des investissements fondés sur des règles, tout comme dans le cas du commerce. Chaque fois qu'on établit des règles, on sait précisément quels sont les paramètres et à quoi s'en tenir quand on fait un investissement, ce qui permet d'investir en ayant certaines garanties.
Nous avons promis aux Canadiens, à notre arrivée au pouvoir en 2006, que nous favoriserions la création d'emplois et de débouchés, ainsi que la prospérité. Naturellement, la récession, en 2009, a rendu la chose plus difficile, mais l'économie du Canada se trouve encore dans une position enviable comparativement aux autres économies de la planète.
Pour revenir brièvement sur l'APIE, il s'agit d'un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers avec la deuxième économie en importance du monde. Certes, il a fallu 18 ans pour le négocier. Ce n'est pas rien. J'attribue une partie du mérite à l'ancien gouvernement, qui a amorcé le processus pour les bonnes raisons. Toutefois, c'est notre gouvernement qui a conclu cet accord sur les investissements. Nous l'avons mis en oeuvre, car nous en avons besoin pour traiter avec la Chine sur un pied d'égalité, et pour que les investisseurs canadiens investissent dans ce pays. Selon moi, ces derniers ont bien plus besoin de cette protection que les investisseurs chinois qui investissent au Canada. Toutefois, il y a un petit concept que les néo-démocrates semblent avoir du mal comprendre, et qui s'appelle la « réciprocité ». Si nous bénéficions d'un ensemble de règles, nous devons offrir au partenaire de l'accord la possibilité d'en bénéficier lui aussi.
L'accord a été conclu dans le but de protéger les Canadiens qui investissent en Chine contre les pratiques discriminatoires et arbitraires au moyen de règles stables et prévisibles. C'est aussi simple que cela, même si les députés de l'opposition essaient de faire paraître les choses plus compliquées qu'elles ne le sont. L'accord assure prévisibilité et transparence. L'accès à tout processus d'arbitrage sera public et transparent. Quiconque affirme le contraire a simplement tort. Les Canadiens qui le demanderont auront accès à la transcription de toutes les audiences et à toute la documentation. La population aura aussi accès en toute transparence à la procédure de règlement des différends.
J'ouvre une parenthèse pour parler un peu du commerce parce que cela va de pair. Nous sommes en présence d'un parti hostile au commerce qui s'avère maintenant être aussi hostile aux investissements. Lorsqu'une entreprise voudra s'installer en Chine, les autorités chinoises ne pourront pas lui réserver un accueil moins favorable qu'aux entreprises d'autres pays dans la même situation. Son investissement fait, elle ne pourra pas être traitée moins avantageusement que les autres entreprises, y compris les entreprises chinoises.
Je ne comprends vraiment pas qu'on puisse s'opposer à ce traité. Il instaurera un climat sûr et prévisible pour les investisseurs canadiens, rien de plus. Il n'y a rien de caché. On cherche à ouvrir des perspectives en Chine aux investisseurs canadiens ainsi qu'à assurer équité et réciprocité aux investisseurs chinois au Canada. Il est question de la deuxième économie mondiale en importance, du pays qui possède peut-être les plus importantes réserves de devises étrangères au monde. Pourtant, les députés de l'opposition officielle affirment qu'il ne faut pas faire des affaires avec la Chine. J'ignore avec qui alors ils voudraient qu'on en fasse.
J'ai commencé à expliquer pourquoi je ne partage pas la ligne de pensée de l'opposition relativement à l'application du principe de nation la plus favorisée aux exportations de la Chine vers le Canada. Je crois qu'il faut rapprocher ces deux questions. Pour la gouverne de ceux qui sont à l'écoute, voici la dichotomie en cause: d'une part, l'opposition officielle est apparemment contre les investissements réglementés en Chine et le commerce réglementé avec ce pays, mais, d'autre part, elle demande qu'on laisse la Chine — deuxième économie mondiale en importance — sur la liste des nations les plus favorisées, une liste de 72 pays destinée à favoriser les économies émergentes afin de donner aux pays pauvres et à leur population la possibilité de s'extirper de leur situation et d'amener leur économie à maturité.
La plupart des gens diraient que c'est ce que la Chine a fait, tout comme l'Inde, le Brésil et d'autres pays qui se trouvaient sur la liste. Ces pays ne jouissent plus d'un traitement tarifaire préférentiel au Canada. Leurs entreprises sont maintenant sur un pied d'égalité avec celles du Canada. Elles n'ont plus cet avantage. C'est du pareil au même. Nous parlons ici de la même question. Je trouve bizarre que le NPD s'oppose de la même façon au commerce et aux investissements. Nous favorisons les échanges commerciaux depuis que nous avons formé le gouvernement, en 2006. Nous faisons des affaires avec des pays de partout dans le monde.
L'opposition officielle demeure immuable; les libéraux aussi, parfois, bien qu'ils aient au moins tendance à dire qu'ils croient au libre-échange. Nous avons vu un certain nombre d'accords commerciaux, et c'est comme si le commerce et les investissements ne représentaient rien au Canada. Pourtant, ils génèrent 64 % du revenu annuel des Canadiens et un emploi sur cinq en découle. Ce n'est peut-être pas important pour les parties de l'opposition, mais cela compte pour nous.
Les libéraux ont été 13 ans au pouvoir et ils ont signé trois accords commerciaux. L'un d'eux était un prolongement de l'ALENA, dont ils voulaient se débarrasser, mais n'ont pas pu, parce qu'il était trop important. Ils ont vu l'erreur qu'ils auraient commise et ont changé leur fusil d'épaule, ce dont je les félicite, car les gouvernements sont parfois forcés d'adopter des positions contraires à celle qu'ils avaient à l'origine.
Nous continuons de négocier des accords commerciaux partout dans le monde, notamment avec l'Inde et avec le Japon. Au sein du comité, nous discutons de l'Alliance du Pacifique, même si, une fois de plus, le NPD et les libéraux ne veulent pas entendre parler de cet accord et de son potentiel. Leur logique est similaire à celle qu'ils emploient pour s'opposer à l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine: ce sont des choses sans importance. Un tel accord n'a aucune importance pour les Canadiens et n'est pas assez important pour que nous prenions le temps d'effectuer ne serait-ce qu'une étude préliminaire ou que nous y jetions un bref coup d'oeil, pour voir s'il vaut la peine de poursuivre les négociations.
Lorsqu'on prend le temps de regarder les chiffres concernant ce projet d'accord, à l'égard duquel ils ont la même position qu'à l'égard de l’accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers avec l'Inde, on constate que le Chili, le Pérou, la Colombie et le Mexique, avec lesquels nous avons déjà des accords bilatéraux et de très bonnes relations commerciales, forment le neuvième bloc commercial en importance dans le monde. Malgré tout, l'opposition nous dit qu'elle ne veut pas étudier cet accord. Elle ne veut pas l'examiner et elle ne veut pas en entendre parler parce que ce n'est pas important.
Mais qu'est-ce qui est important? L'opposition ne veut pas d'un accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers avec la Chine parce que ce n'est pas assez important. Il n'est pas assez important que la Chine soit la deuxième économie du monde et que ce soit un pays dynamique et en pleine croissance avec lequel nous devons absolument augmenter nos échanges commerciaux, comme nous continuerons de les augmenter. L'opposition n'a pas l'intention d'appuyer l'accord économique et commercial global avec l'Union européenne parce qu'il n'est apparemment pas assez important. Le NPD est parfaitement au courant. L'Union européenne comprendra 28 pays le 1er juillet. Malheureusement, l'opposition officielle ne se rend pas compte de l'importance de cet accord économique et commercial. Le Canada pourrait agrandir la sphère de ses échanges commerciaux avec ses partenaires traditionnels et former l'un des plus grands blocs commerciaux au monde, sinon le plus grand.
Avec ses 33 millions d'habitants, le Canada se trouverait à mi-chemin entre les États-Unis, un pays de 330 millions d'habitants ayant une riche économie qui commence à reprendre du poil de la bête, et l'économie européenne, qui comprend 500 millions de consommateurs et demeure l'une des plus riches au monde malgré les difficultés qu'elle éprouve en ce moment. Avec ses 33 millions d'habitants, ses produits, ses services et ses travailleurs talentueux, le Canada pourrait les offrir à ces deux ensembles économiques colossaux et se trouverait ainsi dans une position que n'importe quel pays lui envierait. Malgré tout, nous n'entendons que des condamnations de la part de l'opposition, plutôt que des déclarations d'appui.
Je n'arrive absolument pas à comprendre. Peut-être que l'opposition officielle aura une révélation. Peut-être qu'elle changera d'idée. Peut-être qu'elle commencera à accepter les investissements et les échanges commerciaux.
Rien ne me porte à croire que ce sera le cas. Premièrement, nous devons vraiment examiner notre position en matière d'investissement, ce dont nous avons parlé. Deuxièmement, nous devons examiner notre position en matière d'échanges commerciaux et notre stratégie modernisée en matière de commerce international. Cette dernière permet de disséminer dans le monde les biens, les services, le talent et les investissements canadiens. Dans notre propre hémisphère, nous devons examiner notre Stratégie pour les Amériques et son importance pour de nombreux fabricants dans nos provinces. Lorsqu'ils envisagent d'investir dans les Amériques, pas seulement aux États-Unis et au Mexique, mais aussi dans les Caraïbes, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, ces fabricants peuvent travailler en temps réel, dans leur propre fuseau horaire, dans l'hémisphère occidental, et ils n'ont pas à tenir compte d'un décalage de 10 ou 11 heures.
Nous allons poursuivre cette stratégie. Nous allons poursuivre la Stratégie pour les Amériques et la stratégie pour les Caraïbes. Nous allons poursuivre notre Stratégie commerciale mondiale, parce que c'est une bonne chose pour les Canadiens, pour le secteur manufacturier et pour les travailleurs.
Il importe de discuter du bilan du NPD, parce que c'est lui qui présente cette motion qui porte sur un enjeu figurant au 17e rang de sa liste de priorités. Le NPD a eu 17 journées de l'opposition pour aborder ce sujet, mais il a choisi de ne pas le faire. Maintenant, tout d'un coup, c'est une priorité.
Je suppose que c'est devenu une priorité pour le NPD parce qu'il pensait que, s'il temporisait, la vague de soutien s'amplifierait. Cela n'est pas arrivé. Le député a dit avoir reçu 17 000 courriels, mais je ne sais pas s'il s'agit de 1 700 courriels envoyés 10 fois ou de 170 courriels envoyés 100 fois. J'ai reçu moi-même ce genre de courriels types, des courriels envoyés à des gens, qui pouvaient les renvoyer à un député. J'ai reçu des courriels exprimant des préoccupations raisonnables et responsables, auxquels il a été facile de répondre.
Voyons ce qu'a fait le NPD en matière de commerce et d'investissements et le discours que le Nouveau Parti démocratique tient à ce sujet. À la page 20 de son énoncé de politiques, on peut lire que les néo-démocrates estiment qu'il faut « renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain ». C'est incroyable. Le porte-parole en matière de commerce, le député de , a dit qu'il n'appuierait pas un accord de libre-échange parce que cela irait à l'encontre de la volonté des syndicats. C'est lui qui l'a dit, pas moi. Je ne fais que répéter.
L'ancien porte-parole du NPD en matière de commerce, le député de , dit appuyer les efforts des dirigeants des grands syndicats pour empêcher la poursuite des négociations commerciales avec la Corée, le Japon et l'Union européenne.
Est-ce à dire que nous devons opter pour l'isolationnisme? Nous retirer? Perdre le léger avantage que nous avons sur d'autres pays du G7, du G8 et de l'OMC?
Les temps sont durs. Le monde vit une époque charnière. L'économie peine à se relever. C'est ce que nous avons toujours dit. Toutefois, nous nous en tirons mieux que tous nos voisins grâce à une gestion budgétaire prudente.
Je vais citer d'autres déclarations. Il ne me reste qu'une minute et je veux qu'elles figurent dans le compte rendu du débat.
L'ancien porte-parole du NPD en matière de commerce, le député de, a dit des accords de libre-échange qu'ils étaient « néfastes pour l'emploi ».
Le député de a dit que les accords commerciaux menaçaient l'existence même de notre nation.
Le député de a dit que le gouvernement conservateur avait dit que le libre-échange était bon pour nous tous, ajoutant qu'il ne partageait pas son avis.
L'ancien porte-parole, le député de , a même dit, à la Chambre, que le libre-échange coûterait cher aux Canadiens.
Je fais appel au bon sens des Canadiens. Il n'y a pas de cachotteries ici. Il n'y a rien d'irrégulier. C'est un simple accord sur les investissements qui permettrait aux Canadiens qui investissent en Chine de le faire en toute quiétude et qui donnerait les mêmes droits aux Chinois qui investissent au Canada.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord signaler un point que le secrétaire parlementaire a oublié de mentionner dans sa réponse: oui, l'accord entre la Chine et le Canada est semblable aux autres, mais il comporte aussi des différences.
Cette fois-ci, notre partenaire commercial a, ou aura bientôt, la plus grande économie du monde. Nous avons aussi affaire à des entreprises d'État. C'est pourquoi l'accord avec la Chine est très différent des autres. D'autres pays ont reconnu ces différences, et ils ont prévu des mesures de protection qui visent précisément à protéger les intérêts de leur pays à l'égard des entreprises d'État. Ils l'ont fait d'une manière qui leur permet d'avoir un accord sur les investissements étrangers tout en protégeant leurs intérêts. C'est un élément qui manquait dans la réponse du secrétaire parlementaire.
Je suis heureux d'intervenir au sujet de cette motion, mais j'aimerais tout d'abord souligner quelques faits. L'existence même de cette motion montre que le gouvernement conservateur et l'opposition néo-démocrate ont des positions diamétralement opposées à propos des grands enjeux qui touchent les Canadiens.
D'un côté, le gouvernement conservateur est prêt à signer n'importe quel accord pour le plaisir d'avoir conclu un accord et de l'ajouter à la liste de ses réalisations. Il est prêt à signer pratiquement n'importe quoi, sans égard aux conséquences à long terme que cela pourrait avoir pour les Canadiens.
De l'autre, il y a le NPD qui semble s'opposer à tous les accords commerciaux ou traités sur les investissements, ce qui nous donne l'impression que, dans son approche à l'égard de l'économie, il est contre le commerce. Cette façon de penser est digne du début du XXe siècle, pas d'aujourd'hui.
Nous avons deux extrêmes. Le Parti libéral, quant à lui, veut trouver l'équilibre. C'est pourquoi, comme je l'ai déclaré plus tôt, nous ne voterons pas en faveur de la motion du NPD, parce que nous croyons vraiment qu'il faut tenir des audiences en bonne et due forme. Nous ne pouvons pas simplement rejeter un traité sur les investissements parce qu'il comporte des lacunes. Nous devons remédier à ces lacunes. Voilà ce que nous devons faire.
Pour ce faire, et le secrétaire parlementaire a beau crier sur tous les toits que c'est au moins le septième jour désigné...
Dix-septième.
...dix-septième jour désigné, mais le gouvernement a des responsabilités. Les parlementaires ont la responsabilité d'adopter le meilleur accord possible pour le Canada.
Le problème avec le gouvernement, c'est que soit il refuse le débat, soit il le limite, de sorte qu'il est impossible de tenir des audiences en bonne et due forme à l'échelle du pays et, dans ce cas-ci, à l'échelle du monde, pour combler les lacunes et adopter le meilleur traité sur les investissements avec la Chine qui soit pour les Canadiens.
Voilà notre objectif. Nous voulons exposer les faits — tant les points forts que les points faibles — afin de remédier aux lacunes de cet accord et d'adopter le meilleur accord possible pour le Canada.
Voici les faits: les APIE sont importants pour les Canadiens qui investissent à l'étranger, ainsi que pour les entreprises ici même au Canada. Même si l'APIE entre le Canada et la Chine comporte plusieurs lacunes qui soulèvent de vives inquiétudes, l'abandonner complètement n'est pas la solution pour aider les Canadiens et les entreprises canadiennes à régler les problèmes d'investissement et de commerce avec la Chine, l'un des principaux acteurs économiques du monde.
Au lieu de s'élever contre l'investissement étranger et le commerce, le NPD aurait pu proposer une meilleure motion dans le cadre de ce jour désigné en mettant l'accent sur les lacunes auxquelles il faut remédier, ce que j'essaie de faire dans mes observations.
Il ne fait aucun doute qu'il faut améliorer l'APIE entre le Canada et la Chine, mais il ne faut pas carrément le rejeter.
Le Parti libéral a soulevé des préoccupations quant aux dispositions de l'accord sur les investissements entre le Canada et la Chine, plus particulièrement celles qui sont liées à la transparence du processus d'arbitrage, à l'annulation de l'accord et à la durée de celui-ci. Les libéraux n'ont cessé de réclamer un débat public sur cette question, non sur une motion comme celle à l'étude, mais bien un réel débat dans le cadre duquel on exposera les détails du traité. À mon avis, nous devons aussi entendre des témoins et visiter des entreprises, autant celles qui approuvent l'accord que celles qui s'y opposent, afin de connaître leur point de vue à ce sujet.
Malheureusement, le gouvernement n'a pas assumé ses responsabilités en ce qui concerne ce traité et il a empêché toute discussion sur le sujet, créant ainsi un vide qui a été comblé par des renseignements erronés et des propos alarmistes. Je suis très préoccupé, nous sommes face à deux positions tout à fait contradictoires, ce qui cause beaucoup de dissension au sujet de l'accord. Il va sans dire que si le gouvernement le souhaitait, l'APIE pourrait être amélioré.
Il est important de garder à l'esprit que les seuls renseignements qui ont été communiqués au public et au Parlement l'ont été parce qu'une motion a été présentée au Comité du commerce international. Les représentants du gouvernement ont alors pu y prendre la parole pendant une heure seulement. Cependant, le ministre n'a jamais témoigné devant le comité à ce sujet. Une motion — que les députés ministériels étaient trop gênés de rejeter — a été présentée, et les représentants du gouvernement ont donc témoigné devant le comité pendant une heure. Pense-t-on vraiment que lorsqu'il est question d'un traité d'investissement de cette envergure, une heure, c'est suffisant pour débattre des enjeux et obtenir des réponses? Personnellement, je pense que non.
Selon ce que nous savons, les principaux problèmes que pose l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine sont les suivants: premièrement, le manque de transparence envers le public au sujet des différends; deuxièmement, la responsabilité du gouvernement fédéral relativement aux décisions des provinces en vertu de la Constitution; troisièmement, les restrictions visant les investissements et les coentreprises en Chine et les restrictions visant les industries dans lesquelles les Canadiens peuvent investir en Chine par opposition aux investissements que les sociétés de placement et les entreprises d'État chinoises sont autorisées à faire au Canada; quatrièmement, les préoccupations en matière de sécurité exprimées par le Service canadien du renseignement de sécurité et les agences de sécurité des États-Unis; cinquièmement, les investissements dans le secteur de l'énergie par des entreprises comme la CNOOC et le traitement national quant aux autres investissements. Voilà les cinq principales sources d'inquiétude. Si le gouvernement était disposé à débattre de la question, nous pourrions régler bon nombre des problèmes importants et nous obtiendrions un bon traité d'investissement. Ne nous en débarrassons pas complètement, mais ne faisons pas non plus comme le gouvernement, qui a décidé de le signer parce qu'il subit un peu de pression.
Je veux revenir sur chacun des problèmes cernés. À propos de la transparence au sujet des différends soumis à l'arbitrage, voici ce que les fonctionnaires témoignant devant le comité ont dit:
[...] la politique du Canada consiste depuis longtemps à permettre au public d'avoir accès à de telles procédures. L'APIE entre le Canada et la Chine [...] permettra au Canada de rendre tous les documents présentés à un tribunal arbitral accessibles [...], sous réserve de la protection des renseignements confidentiels [...]
Les témoins nous ont appris par la suite que le Canada n'y peut pas grand-chose. Quand nous leur avons demandé si cela signifiait que « la Chine [...] n'est pas obligée de tenir des audiences publiques ni de divulguer les documents soumis au tribunal si elle n'en pas envie », les fonctionnaires ont répondu oui.
Les fonctionnaires, durant la petite heure dont nous avons pu disposer pour les interroger à titre de témoins, ont admis que le niveau de transparence concernant les différends qui surviendront au Canada ne sera pas du tout le même qu'en ce qui a trait aux différends impliquant des investisseurs canadiens en Chine.
Quand nous leur avons demandé si le gouvernement avait procédé à une évaluation de l'incidence économique de l'accord — comme il est d'usage de le faire pour les accords de libre-échange, car cela permet de les défendre —, les témoins ont confirmé qu'aucune analyse du genre n'avait été réalisée ni même envisagée. C'est très grave que le gouvernement du Canada s'apprête à mettre en oeuvre un accord international d'envergure qui, comme tous ceux qui ont lu le texte l'ont compris, l'engage pour 31 ans, sans avoir fait d'analyse coûts-bénéfices. Incroyable, mais vrai.
Le deuxième problème majeur dont je souhaite parler est la clause de résiliation. Les autres accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers renferment d'ordinaire un mécanisme simple permettant leur résiliation avant échéance s'ils ne protègent pas les Canadiens comme ils sont censés le faire. Généralement, les accords restent en vigueur indéfiniment et, si on veut y mettre un terme, il faut donner un préavis de 6 ou 12 mois; les investissements déjà réalisés sont par la suite maintenus pendant un certain nombre d'années qui sont déjà fixées.
Par exemple, selon l'ALENA, qui est un accord important, une partie peut se retirer de l'entente six mois après en avoir avisé par écrit les autres parties. Dans un tel cas, l'entente continue de s'appliquer aux autres parties. Notre accord avec le Liban prévoit qu'il faut donner un préavis d'un an avant résiliation, et les investissements existants sont maintenus pendant environ 20 ans par la suite. Même chose en ce qui concerne l'accord avec la Jordanie: la résiliation nécessite un préavis d'un an, mais les investissements existants restent en vigueur pendant 15 ans. L'accord avec l'Argentine est semblable.
Or, et j'ai déjà soulevé ce point, le secrétaire parlementaire a dit que l'accord avec la Chine serait du même type, mais de nombreux éléments diffèrent. Il est semblable, mais il y a de nombreux bémols. L'accord avec la Chine ne demeure pas en vigueur jusqu'à production d'un avis de résiliation. Autrement dit, nous sommes engagés pour une période initiale de 15 ans, ce qui est une première pour ce type d'accord. Après cette période, on peut se retirer de l'accord si l'on donne un préavis d'un an à l'autre partie, et les investissements existants sont maintenus pour une autre période de 15 ans. Voilà pourquoi de nombreux intervenants affirment que l'accord est d'une durée de 31 ans. On déroge ainsi à la tradition. Cette façon de faire nous lie les mains, et nous devrons respecter cet accord, qu'il fournisse ou non aux Canadiens la protection qu'il est censé leur fournir.
Le troisième problème majeur dont j'aimerais parler est la responsabilité du fédéral pour les décisions des provinces et les problèmes d'ordre constitutionnel que cela soulève. Lors de la séance du Comité du commerce international tenue le 18 octobre 2012, on a posé, de façon directe, la question suivante: « Cet APIE soumettrait-il les provinces à des demandes d'indemnisation en raison de cette loi si un investisseur chinois croyait que des mesures provinciales avaient contrevenu à cet accord? » Quelle a été la réponse du fonctionnaire? « Non, cela ne soumettrait pas les provinces à une quelconque demande d'indemnisation. Le gouvernement fédéral est responsable. Il accepterait toutes les obligations. »
Il faut vraiment en tenir compte. Si une province prend une décision qui irrite une entreprise chinoise parce que celle-ci estime qu'elle risque de perdre de futurs bénéfices, puis que cette entreprise gagne sa cause, c'est le gouvernement fédéral qui sera responsable de toutes les obligations. Ce sont les contribuables canadiens qui risquent de devoir payer pour ces obligations.
C'est un problème fondamental. Ce n'est pas différent de certains autres accords commerciaux, je l'admets. Nous devrions toutefois chercher à déterminer s'il est possible de limiter cette responsabilité des contribuables canadiens à l'égard des décisions prises, pour quelque raison que ce soit, par les provinces.
Le quatrième problèmea trait à des restrictions sur les investissements en Chine et sur les coentreprises.
Voici ce qui a été dit pendant la séance d'information donnée par des fonctionnaires au Comité du commerce international:
Certains secteurs sont complètement fermés aux investissements étrangers, comme celui de l'exploitation minière de certains minéraux. Dans d'autres secteurs, les investissements étrangers sont restreints ou « encouragés », ce qui signifie qu'ils sont soumis à des limitations des capitaux propres étrangers, à des exigences relatives au contrôle chinois ou à des arrangements en matière de coentreprises.
Le fonctionnaire a également indiqué que cet accord:
[...] appuiera les efforts déployés par les entreprises canadiennes en vue d'explorer les possibilités croissantes en matière d'investissement dans la deuxième économie mondiale, et ce, parmi un éventail de secteurs clés, y compris les services financiers, les ressources naturelles, le transport, la biotechnologie, l'éducation, les technologies de l'information et la fabrication.
J'irai plus loin, en ce qui concerne les restrictions relatives à la Chine et le point soulevé à la Chambre par le le 23 octobre 2012 au sujet de la réciprocité, en citant le rapport produit en 2012 par la commission d'étude sur l'économie et la sécurité États-Unis-Chine:
Le gouvernement chinois estime que « le secteur du pétrole et des produits pétrochimiques » compte parmi les sept secteurs stratégiques au sujet desquels l'État doit conserver « un contrôle absolu grâce à des entreprises d'État dominantes ».
Les sociétés étrangères n'ont pas le droit d'être présentes dans les secteurs stratégiques nationaux de la Chine, sauf par l'entremise de coentreprises.
Et voilà. Les règles qui régissent nos investissements en Chine sont différentes de celles qui régissent ceux de la Chine ici. Nous devons examiner les pièges de ce genre que contient cet accord.
Le fait est qu'en Chine, les entreprises d'État sont conçues pour mettre en valeur l'ensemble des activités économiques ainsi que les politiques extérieures et commerciales et les orientations politiques de la Chine. Ce n'est pas nécessairement mauvais, mais nous devons en être bien conscients, et faire en sorte de nous protéger contre tout problème pouvant résulter de cette stratégie.
Je propose qu'on modifie la motion en remplaçant tous les mots après les mots « de Chine » par ce qui suit: que, avant toute prise de décision et la ratification de l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine, ledit accord devrait être renvoyé au Comité permanent du commerce international, qui devrait alors tenir des audiences partout au Canada et faire rapport à la Chambre de ses constatations et de toute recommandation visant à amender ledit accord.
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Monsieur le Président, je voudrais commencer par dire qu’après avoir passé neuf ans à la Chambre, j’ai été très déçu de constater que le Parti libéral prend encore une fois la part des conservateurs.
Je suis député depuis neuf ans, mais je note, comme je l’ai déjà fait des centaines de fois, que lorsque les intérêts des Canadiens sont en jeu, le soi-disant nouveau Parti libéral semble avoir exactement les mêmes points de vue que l’ancien Parti libéral puisqu’il se range toujours du côté des conservateurs et du .
Je veux simplement faire part à la Chambre de ma déception car je sais que c’est un débat important. Dans un discours très éloquent, le député de a parlé des milliers de courriels venant de tous les coins du pays que nous recevons au sujet de cet important débat. Nous avons reçu des dizaines de milliers de messages électroniques, de lettres, de cartes et d’appels téléphoniques de Canadiens qui s’inquiètent beaucoup de l’APIE Canada-Chine et de ses incidences sur notre pays.
J’aimerais dire d’entrée de jeu que, de ce côté-ci de la Chambre, nous sommes d’ardents partisans du commerce équitable. Le NPD a toujours pris position en faveur du commerce équitable, c’est-à-dire d’échanges fondés sur un système réglementé, qui soit équilibré, bien négocié et avantageux pour les deux parties.
Dans notre caucus néo-démocrate d’une centaine de membres, nous avons de nombreux députés qui ont rempli des fonctions de négociateurs dans le passé. Ils ont représenté les intérêts de leur partie dans les négociations. Que ce soit du temps du gouvernement libéral ou aujourd’hui, sous le gouvernement conservateur, nous avons affaire à des dirigeants qui semblent incapables de négocier énergiquement dans l’intérêt du Canada.
Je voudrais juste dire, au nom du caucus néo-démocrate, que lorsque nous prendrons le pouvoir en 2015, les intérêts du Canada seront finalement protégés d’une manière efficace. Les Canadiens peuvent être certains que nous aurons des négociateurs fermes qui prendront toujours la part du Canada d’abord et qui seront toujours en mesure de négocier des accords commerciaux équitables.
Je mentionnerai en passant que je partagerai mon temps de parole avec la très éloquente députée de , qui vient de me le rappeler. J’ai hâte d’entendre son discours. Elle parlera en particulier des consultations qui n’ont pas eu lieu au sujet de l’APIE Canada-Chine et des procès qui commencent à être intentés à cause de ces négociations bâclées.
Commençons par l’approche conservatrice du commerce. Commençons par les résultats obtenus. Le député de les a fort bien expliqués. Nous avons aujourd’hui le pire déficit commercial de notre histoire, après sept ans de gouvernement conservateur. Ce gouvernement a tellement bâclé les négociations, il a si mal défendu les intérêts du Canada que nous connaissons maintenant le pire déficit commercial de l’histoire du pays.
C’est là une chose que les conservateurs ont essayé d’expliquer, il y a quelques minutes, d’une manière qui témoigne de leur incompétence et de leur ineptie. Pour eux, la situation est attribuable à la situation internationale, et c’est quelqu’un d’autre qu’il faut blâmer. Ce gouvernement est le pire que nous ayons eu dans notre histoire au chapitre des déficits commerciaux, mais c’est la faute de « quelqu’un d’autre ». Nous entendons constamment ce genre de choses. Les conservateurs essaient sans cesse de pointer quelqu’un d’autre du doigt. Le député de a répondu à cet argument en soulignant que, sur le plan du déficit commercial, le Canada se classe 18e parmi les 18 pays qui sont nos principaux partenaires dans le monde. Nous avons le pire déficit commercial à cause de l’incompétence des conservateurs.
Nous le savons de première main. Nous voyons constamment la même chose depuis que les conservateurs sont au pouvoir. Pendant cette période, nous avons assisté à la disparition d’un demi-million d’emplois manufacturiers et à valeur ajoutée, encore une fois à cause de l’incompétence des conservateurs. Nous avons le pire déficit commercial de notre histoire.
Les conservateurs sont incapables de négocier ne serait-ce qu’un seul accord commercial équitable. Pourtant, chaque fois que nous présentons des propositions concernant le commerce équitable, les conservateurs et même les libéraux votent toujours contre. Ils n’ont jamais appuyé un accord commercial équitable ou n’importe quoi d’autre de ressemblant qui ait été proposé à la Chambre des communes. Certainement pas depuis que j’y suis.
Il suffit d’examiner les éléments de ce que les conservateurs ont négocié pour comprendre à quel point ils ont mal défendu les intérêts du Canada.
Je vais vous donner un exemple qui touche ma circonscription, celle de . Il montre les conséquences de ces accords lamentablement bâclés que les conservateurs jettent sur le parquet des Communes pour essayer ensuite de les camoufler. Bien entendu, il n’y a jamais de débat. Ils sont tellement condamnables pour avoir négocié ces accords de façon pitoyable qu’ils refusent toujours de les faire examiner par un comité. Ils ne veulent pas non plus de débat à la Chambre des communes tellement ces accords sont mauvais.
Voici un exemple, celui de l’accord sur le bois d’œuvre. Dans la circonscription de , au cours des semaines qui ont suivi l’adoption à toute vitesse de l’accord à la Chambre, les conservateurs et les libéraux se sont concertés, avec un autre parti qui n’est plus tellement présent de nos jours, le Bloc québécois, et ils ont conspiré au nom de l’intérêt des Canadiens pour imposer cet accord. Dans ma circonscription, , 2 000 familles ont perdu l’emploi qui leur permettait de gagner leur vie. En l’espace de quelques semaines, trois usines de bois d’œuvre ont fermé leurs portes : Canfor, Interfor, Western Forest Products. Les conservateurs et leur complice, le Parti libéral, ont sacrifié ces travailleurs, qui ont perdu leur emploi et dont les familles ont perdu leur moyen de subsistance.
À l’époque, nous avons lancé un avertissement à la Chambre: il y aurait des conséquences terribles si cet accord était adopté. La plupart des conservateurs n’ont même pas pris la peine de lire l’accord. Ils se sont contentés de l’appuyer sans se poser de questions parce que le leur a dit de le faire. Un grand nombre des 60 000 emplois perdus se trouvaient dans des circonscriptions conservatrices. Cela n’a pas empêché les conservateurs de dire: « Peu importe ces travailleurs. Peu importe ces emplois. Nous n’avons rien à faire de ces entreprises. »
Tout ce qu’on fait a des conséquences. Voilà pourquoi le député de propose la motion à l’étude aujourd’hui. Après avoir lu l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers Canada-Chine et en avoir compris les conséquences, nous disons qu’il faut marquer un temps d’arrêt, éviter la précipitation et refuser la ratification parce que les conséquences pour les collectivités canadiennes et les Canadiens seront graves.
Le gouvernement semble tenir à une économie unidimensionnelle. Il veut exporter des grumes, du minerai et du bitume non transformés. C’est tout ce qu’il veut faire. Il semble penser qu’on peut en retirer un avantage économique. Les chiffres prouvent le contraire. Un demi-million d’emplois dans le secteur manufacturier et dans la production à valeur ajoutée sont disparus. Nous avons le déficit commercial le plus lourd de notre histoire, le pire bilan économique de notre histoire en matière de commerce. Ces faits sont éloquents en soi. Que se passerait-il si nous aggravions la situation en ratifiant l’APIE entre le Canada et la Chine?
Voici la situation. L’accord a été gravement bâclé. Le député de a relaté les faits avec une grande éloquence, il a évoqué chacune des étapes, chacun des articles, pour montrer à quel point les négociations ont été sabotées.
Toutes les mesures discriminatoires adoptées par le gouvernement chinois seraient maintenues en permanence, mais l’accord lui ouvrirait les portes du Canada et ferait en sorte que les mesures que nous pourrions normalement prendre pour protéger l’environnement, assurer le développement économique et même assurer le développement par la fabrication de produits à valeur ajoutée puissent être contestées et que les entreprises étatiques chinoises qui le veulent puissent intervenir et demander à être indemnisées par les contribuables canadiens.
Qui irait négocier un accord prévoyant que des mesures discriminatoires puissent être prises par une partie, mais non par l’autre? Qui oserait dire ensuite: « Nous allons mettre cet accord en place et le ratifier pour 30 ans? »
Nous avons la réponse. Cela ne semble pas logique. Cela ne semble pas conforme au programme électoral du Parti conservateur. Pourtant, c’est l’actuel gouvernement conservateur qui veut mettre cet APIE en place et faire en sorte que, pour toujours, le gouvernement chinois pourra prendre ces mesures discriminatoires tandis que les Canadiens ne pourront rien faire pour protéger leur environnement, leur santé, leur sécurité, leur économie.
De ce côté-ci de la Chambre, nous épousons la cause des Canadiens qui nous écrivent pendant ce débat, des dizaines de milliers de Canadiens qui ont exprimé des inquiétudes justifiées au sujet de ces négociations horriblement bâclées.
Dans ce dossier, le caucus du Nouveau Parti démocratique se range du côté des Canadiens. Voilà pourquoi nous encourageons le débat. Nous invitons les députés qui ont lu l’accord à voter avec nous pour donner une indication claire au gouvernement: cet accord ne devrait pas être ratifié parce qu’il ne sert pas les intérêts du Canada.
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Monsieur le Président, je voudrais remercier le député de , qui partage son temps avec moi.
J'interviens sur la motion du NPD qui demande au gouvernement de ne pas ratifier l'Accord de promotion et de protection de l'investissement étranger entre le Canada et la Chine. Je sais que le député de a déjà évoqué très efficacement plusieurs préoccupations à ce sujet. Je vais mettre l'accent sur un point particulier.
L'un des grands défis que présente cet accord, c'est qu'il ne reconnaît pas les obligations constitutionnelles de la Couronne envers les Premières Nations. Elles apparaissent à l'article 35 de la Constitution, qui énonce l'obligation juridique du gouvernement de consulter les peuples autochtones avant toute action qui pourrait avoir un effet sur leurs droits. Cette obligation a été confirmée par une jurisprudence abondante.
Je n'ai que 10 minutes, et je vais donc essayer de mettre l'accent sur quelques arguments essentiels. L'Assemblée des Premières Nations a procédé à une analyse très préliminaire des effets de cet accord. C'est une ébauche, et il reste encore bien du travail à faire, mais cette analyse comporte une déclaration selon laquelle le gouvernement a l'obligation de mener des consultations sur l'accord, et pour autant que l'assemblée le sache, il n'a pas consulté les Premières Nations. Le texte précise ensuite que la Première Nation Hupacasath conteste actuellement l'accord devant les tribunaux, en se fondant essentiellement sur cet argument. J'aimerais prendre quelques instants pour évoquer cette action en justice.
La Première Nation Hupacasath a présenté un avis de requête contre le Canada au début de janvier. L'un des avocats, Me Brenda Sayers, a déclaré: « Cette entente ouvre la voie à une énorme vente au rabais de ressources naturelles et permet à des sociétés étrangères de poursuivre le gouvernement canadien devant des tribunaux secrets, ce qui empêche les Canadiens de prendre démocratiquement des décisions concernant leur économie, leur environnement et leur énergie. »
Le conseiller principal, Steven Tatoosh, a déclaré: « Nous allons plaider que le gouvernement du Canada a contrevenu à son obligation fiduciaire de consulter les Premières Nations sur leurs titres, leurs droits ancestraux et leurs droits découlant des traités, qui sont inscrits dans la Constitution et reconnus par la jurisprudence. »
De nombreux organismes approuvent cette initiative. J'ai une citation du grand chef Stewart Phillip, président de l'Union des chefs indiens de Colombie-Britannique, qui a déclaré: « C'est un outrage que de mépriser de façon inconsidérée nos titres, nos droits ancestraux et nos droits découlant des traités. Nos droits inhérents sont nos droits fondamentaux de la personne. Le Canada viole nos droits de la personne lorsque nos droits inhérents sont totalement bafoués comme ils le sont dans cet accord.»
Me Brenda Sayers dit ensuite que l'action judiciaire vise à mettre un frein au processus de l'accord tant que tous les Canadiens n'auront pas eu l'occasion d'en étudier toutes les conséquences, qui pourraient être dévastatrices.
L'un des dangers manifestes de cet accord concerne la protection de l'environnement. Me Sayers fait remarquer qu'en vertu de l'accord, l'investisseur étranger est soumis à toute la réglementation environnementale du pays hôte, mais seulement aux règlements déjà applicables à la date d'entrée en vigueur de l'accord.
Me Sayers ajoute: « Cette bataille n'est pas uniquement celle des Premières Nations. Elle concerne les droits des Canadiens autochtones et non autochtones. C'est une atteinte aux droits constitutionnels des uns et des autres. Il y a de nombreuses valeurs communes à nos deux groupes: la protection des eaux, la protection des ressources naturelles et de l'environnement, la protection de notre avenir. Tout le monde devra prendre conscience du fait qu'il s'agit d'un combat pour tous les Canadiens. »
Étant donné que le temps dont je dispose est limité, je ne peux pas lire toutes les lettres que j'ai reçues à la Chambre. J'ai une lettre de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique, une présentation de l'Assemblée des chefs du Manitoba, un mémoire détaillé du Sommet des Premières Nations, un mémoire du Conseil des Canadiens, qui expose les raisons pour lesquelles cet accord menace les droits des Autochtones, de même qu'un mémoire de l'initiative Great Bear des Premières Nations côtières. Il y en a beaucoup d'autres. Ce sont ceux que j'ai pu amener avec moi en quittant mon bureau.
J'aimerais revenir à l'analyse préliminaire de l'Assemblée des Premières nations, qui a cerné les enjeux suivants:
Plusieurs traités modernes contiennent l'obligation expresse de mener des consultations avant l'adoption de nouvelles obligations en droit international qui pourraient avoir des répercussions sur les droits issus de traités. Nous croyons qu'il est fort probable que le gouvernement a l'obligation de consulter les intéressés, même les Premières Nations qui ne sont pas visées par des traités modernes, en raison de la nature unilatérale de la conduite des relations étrangères et de la possibilité que de nouvelles obligations en droit international aient des répercussions sur l'exercice des droits existants des Premières Nations ou des droits qu'elles prétendent avoir.
Beaucoup d'enjeux sont exposés dans cette analyse préliminaire, et je crois qu'il incombe au gouvernement de se pencher sur les préoccupations soulevées, lesquelles ont des répercussions non seulement sur les Premières Nations, qu'elles soient visées ou non par des traités ou jouissent de l'autonomie gouvernementale, mais aussi sur les Canadiens non autochtones.
Voici ce qu'on peut lire plus loin dans le mémoire:
La possibilité que les revendications en matière de droits des Premières Nations soient abordées dans le cadre du processus d'arbitrage d'un différend entre un investisseur et un État est particulièrement problématique pour les détenteurs de traités modernes. Au mieux, les Premières Nations auraient le statut d'intervenants dans le cadre de tels processus d'arbitrage. Les pratiques antérieures des tribunaux de règlement des différends entre un investisseur et un État donnent à penser que la capacité de soulever les enjeux relatifs aux droits des Premières Nations ou aux droits de la personne serait diminuée dans un tel contexte. Si ce problème se pose, c'est parce que le libellé de certains traités modernes suggère que l'exercice de certains droits dans le cadre de l'accord devrait être modifié s'il entre en conflit avec une obligation en droit international (d'où la raison pour laquelle on trouve des dispositions relatives aux consultations). Si un tribunal de règlement des différends entre un investisseur et un État détermine qu'un droit particulier conféré par traité constitue bel et bien une expropriation, et va donc à l'encontre de l'obligation en droit international du Canada selon l'APIE, qui empêche de telles expropriations, cela signifie qu'à l'avenir, on pourrait devoir modifier la façon dont ce droit peut être exercé. Il pourrait en être ainsi lorsque les gouvernements autonomes exercent des pouvoirs jugés comme étant des mesures d'expropriation, et probablement lorsqu'il est question d'activités d'exploitation.
Plus loin, il est question d'une réclamation au titre de l'ALENA. Voici ce qu'on peut lire.
Pour vous donner une idée du type de situation qui donne lieu à une réclamation des investisseurs contre les États, songez à l'affaire Glamis en vertu de l'ALENA. Dans cette situation, un règlement sur la régénération minière, qui visait une société minière canadienne, a été pris entre autres pour protéger un site sacré de la nation Quechan. Glamis a fait valoir que ce règlement environnemental (qui a été pris afin de protéger les liens que la nation Quechan entretient avec ses sites sacrés et l'accès à ceux-ci) constituait une mesure d'expropriation.
Des mécanismes doivent être établis pour protéger les lieux sacrés, culturels ou traditionnels des Premières Nations, et celles-ci doivent être adéquatement consultées.
Plus loin, le mémoire dit ceci:
La nation Quechan est intervenue, mais n'a pas pu participer pleinement à l'affaire. Elle a dû s'en remettre au département de la justice des États-Unis pour défendre les mesures (qui ont du reste été promulguées par l'État de la Californie). Les Premières nations devraient s'en inquiéter parce que, contrairement au département de la justice des États-Unis, qui prend occasionnellement fait et cause pour les tribus amérindiennes, dont il défend les droits conformément à sa responsabilité de fiduciaire, le ministère de la Justice du Canada s'oppose habituellement aux intérêts des Premières Nations.
Nous avons vu une telle chose se produire dans de nombreuses affaires. Les Premières Nations ont été obligées de s'adresser aux tribunaux pour défendre leurs droits, tandis que le ministère de la Justice intervenait au nom du gouvernement pour empêcher les Premières Nations d'obtenir gain de cause. Il est très inquiétant que de telles garanties n'existent pas au Canada.
Je voudrais parler brièvement de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, car c'est un document fondamental qui devrait sous-tendre toute mesure prise par le gouvernement lorsqu'il y a violation des droits des Premières Nations. Voici l'article 19 de cette déclaration:
Les États se concertent et coopèrent de bonne foi avec les peuples autochtones intéressés, -- par l'intermédiaire de leurs propres institutions représentatives --, avant d'adopter et d'appliquer des mesures législatives ou administratives susceptibles de concerner les peuples autochtones, afin d'obtenir leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
À la vue du tableau de la situation que j'ai pu brosser très sommairement, il y a clairement lieu de s'inquiéter sérieusement du risque important que cet accord n'enfreigne les droits inhérents.
L'une des questions qui sont fréquemment soulevées lorsqu'on parle des consultations est qu'il n'existe pas seulement une obligation de consultation, mais aussi une obligation d'adaptation. Or, cet accord ne fait certainement pas du tout mention de ni l'une ni l'autre de ces deux obligations, donc il est important que le gouvernement conservateur fasse marche arrière et prenne ses responsabilités prévues à l'article 35 de la Constitution, c'est-à-dire qu'il procède aux consultations nécessaires pour veiller à ce que les droits des Premières Nations garantis par les traités et leurs droits inhérents ne soient pas abolis dans ce contexte.
J'ai bon espoir que, compte tenu des explications solides et rationnelles fournies par les députés, les conservateurs feront le choix de reconsidérer leur position dans ce dossier.
Je n'ai pas eu le temps de parler des centaines de courriels et de lettres que je reçois de la part des gens de ma circonscription qui expriment leurs sérieuses inquiétudes à propos de cet accord. Les gens sont très inquiets des répercussions qu'aura l'accord sur l'environnement et sur l'eau. Les gens veulent vraiment avoir leur mot à dire concernant cet accord.
Étant donné que le gouvernement n'a effectué aucune consultation véritable des Canadiens, autochtones ou non, je les encourage à écrire directement au pour lui demander de faire marche arrière concernant cet accord.
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Monsieur le Président, quel plaisir de prendre la parole à la Chambre au sujet du commerce international. Mon intervention se divise en deux parties. La première traitera de quelques-unes de nos réalisations dans le domaine du commerce. Puis, dans la deuxième partie, je parlerai plus particulièrement de l'APIE que nous avons conclu avec la Chine.
Le gouvernement a pour priorité absolue la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme dans toutes les régions du Canada. C'est la raison pour laquelle nous redoublons d'efforts pour ouvrir de nouveaux marchés afin d'accroître les exportations canadiennes dans les économies les plus vastes et les plus dynamiques, qui connaissent la croissance la plus rapide dans le monde. Depuis 2006, le gouvernement ne cesse de s'opposer aux mesures protectionnistes dans le monde et défend le commerce libre et ouvert, faisant preuve de leadership sur la scène mondiale en cette période difficile que traverse l'économie mondiale. Le Canada s'est révélé résilient tout au long de cette période de difficulté économique à l'échelle mondiale.
Aujourd'hui, le Canada a encore plus d'avance sur tous les autres pays du G7 au chapitre de la création d'emploi et de la croissance économique et sur tous les autres pays pour son ratio de la dette au PIB. Parallèlement à cela, le Canada n'est qu'un pays parmi quelques-uns à détenir la cote de crédit triple A. Nous sommes fiers de pouvoir dire, depuis cinq ans, que nous avons le système bancaire le plus sûr du monde, selon le Forum économique mondial. Globalement, c'est le Canada qui se trouve dans la meilleure situation financière parmi les pays du G7 et dont les perspectives à cet égard sont les meilleures parmi les pays du G20.
Ce n'est pas pour rien que le magazine Forbes a déclaré que le Canada était le meilleur pays du G20 où faire des affaires et que l'Economist Intelligence Unit a déclaré que le Canada restera le meilleur endroit du monde pour faire des affaires au cours des cinq prochaines années.
Avant que j'approfondisse le sujet de notre relation avec la Chine dans le domaine du commerce et des investissements, je vais prendre le temps de récapituler certaines des réalisations du gouvernement, au cours de l'année écoulée, pour promouvoir les intérêts des travailleurs canadiens sur la scène internationale.
Le Canada a adhéré au Partenariat transpacifique et a participé à la première ronde complète de négociations. Le Partenariat transpacifique est intéressant, non seulement parce que c'est l'instrument idéal pour paver la voie à l'intégration économique dans la région Asie-Pacifique, mais aussi parce qu'il est aussi conçu pour en venir à inclure d'autres pays. En fait, on espère qu'il servira de catalyseur afin de relancer la ronde de Doha de l'OMC. Une fois complété, il renforcera les efforts du Canada pour élargir et approfondir ses relations commerciales avec les marchés dynamiques et en forte croissance de l'Asie-Pacifique, tout en réaffirmant et en dynamisant notre partenariat traditionnel dans les Amériques.
Nous avons amorcé la première ronde de négociations avec le Japon en vue d'un accord de partenariat économique. Le Japon est la troisième économie mondiale et un partenaire clé du Canada en matière de commerce et d'investissement.
En outre, nous avons annoncé des discussions exploratoires en vue d'un accord de libre-échange bilatéral avec la Thaïlande et obtenu le statut d'observateur au sein de l'Alliance Pacifique, un groupe réunissant quatre pays du Pacifique en rapide croissance en Amérique latine.
L'Accord de libre-échange Canada-Jordanie est entré en vigueur et la Loi sur la croissance économique et la prospérité Canada-Panama, après avoir reçu la sanction royale, est entrée en vigueur le 1er avril. Ces ententes s'ajoutent aux autres accords de libre-échange que notre gouvernement a signés dans les Amériques, notamment avec le Pérou, le Honduras et la Colombie, autant d'accords auxquels les néo-démocrates se sont opposés. En fait, le porte-parole du NPD en matière de commerce, le député de , a pris position contre l'Accord de libre-échange avec la Colombie sous prétexte que « les syndicats n'en veulent pas ».
Notre gouvernement a aussi souligné l'importance de promouvoir l'éducation sur la scène internationale. Un comité consultatif composé d'éminents Canadiens a rédigé des recommandations afin de nous aider à façonner la stratégie du Canada en matière d'éducation internationale. Les étudiants étrangers contribuent pour plus de 8 milliards de dollars à l'économie canadienne et représentent des recettes fiscales annuelles de 445 millions de dollars. Ils appuient ainsi plus de 86 000 emplois.
Nous avons complété la cinquième année de notre Stratégie commerciale mondiale établie sur cinq ans, et nous venons de lancer une consultation pancanadienne, sous la gouverne d'un groupe d'experts, afin de nous aider à en façonner la prochaine phase.
Nous avons organisé un nombre record de missions commerciales afin de favoriser les intérêts commerciaux du Canada à l'étranger, notamment en Inde, en Chine, en Arabie saoudite, en Jordanie, en Thaïlande, au Cambodge, aux Philippines, en Russie et en Libye. De plus, le a dirigé une mission commerciale historique en Birmanie le printemps dernier.
En Amérique du Nord, nous avons prolongé de deux ans l'accord canado-américain sur le bois d'oeuvre, qui garantit l'accès du bois d'oeuvre canadien au marché américain jusqu'en 2015. Cela permet de maintenir la stabilité si nécessaire aux exportateurs de bois d'oeuvre canadiens et aux travailleurs de l'industrie forestière dont le gagne-pain dépend de la santé de ce secteur.
Nous continuons à faire des progrès quant à la mise en oeuvre de l'initiative Par-delà la frontière et du plan d'action du Conseil de coopération en matière de réglementation, qui visent à améliorer la circulation des personnes et des marchandises entre le Canada et les États-Unis, ainsi qu'à établir des bases solides en vue de renforcer la création d’emplois et la croissance dans les deux pays.
Pendant que je parle de notre partenariat avec les États-Unis, je m'en voudrais de ne pas mentionner le 25e anniversaire de l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. Depuis l'entrée en vigueur de cet accord, le PIB annuel du Canada a augmenté de 1,1 billion de dollars. Près de 4,6 millions d'emplois ont été créés au Canada et les échanges bilatéraux de biens et services avec les États-Unis ont plus que triplé.
Nous savons tous que le NPD s'est opposé à cet accord dès le début. Même aujourd'hui, en dépit des efforts du chef du NPD pour étouffer le passé socialiste de son parti, on peut lire, en page 20 de l'énoncé de politiques du NPD: « Les néo-démocrates veulent [...] renégocier l'accord de libre-échange nord-américain [...] ».
On ne peut tout simplement pas faire confiance à un parti qui menace le bien-être économique des Canadiens en proposant une mesure aussi irresponsable. En fait, l'an dernier, la valeur des échanges bilatéraux de biens et services avec les États-Unis s'est élevée à plus de 742 milliards de dollars. Ce sont près de 2 milliards de dollars par jour ou presque 1,4 million de dollars par minute. Ces données ne sont pas de simples statistiques. Elles se traduisent pas quelque 2,4 millions d'emplois canadiens dont le NPD voudrait simplement se débarrasser. Par conséquent, la réputation anticommerciale du NPD est bien établie.
Le gouvernement résiste aux mesures protectionnistes et continue de créer des débouchés pour nos exportateurs, et son leadership à cet égard constitue la clé du succès du Canada. Grâce aux mesures que nous avons prises, les travailleurs, les entreprises et les exportateurs canadiens, y compris les petites et moyennes entreprises qui sont le moteur de notre économie, ont désormais un avantage concurrentiel réel et un accès privilégié à un plus grand nombre de marchés émergents et en forte croissance qu'à tout autre moment de notre histoire.
En moins de six ans, le gouvernement a conclu des accords de libre-échange avec neuf pays. Ces pays sont la Colombie, le Honduras, la Jordanie, le Panama, le Pérou, ainsi que quatre pays membres de l'Association européenne de libre-échange, soit l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Comme je l'ai mentionné, le Canada prend aussi part à des négociations avec des marchés importants, dynamiques et en forte croissance comme l'Union européenne, l'Inde, le Japon et les pays du Partenariat transpacifique.
Je vais maintenant parler d'un aspect de notre stratégie commerciale, c'est-à-dire notre relation avec la Chine, en me fondant sur ma modeste expérience à cet égard. C'est en 1982 que j'ai commencé à faire des affaires en Chine, où j'exportais de l'équipement lié au transport en commun, des services d'ingénierie et des produits de l'agriculture et des pêches destinés aux entreprises chinoises.
En fait, le gouvernement fournit aux entreprises canadiennes les outils dont elles ont besoin pour pouvoir investir avec confiance en Chine. Par ailleurs, la classe moyenne et le bassin de consommateurs en Chine connaissent une croissance rapide. Avec 1,4 milliard d'habitants, la Chine est un marché énorme pour les exportateurs canadiens. La Chine deviendra sous peu la plus grande économie mondiale.
Avant de parler du rôle important que jouent la promotion et la protection des investissements étrangers dans notre relation avec la Chine sur le plan des échanges commerciaux et des investissements, j'aimerais parler de l'importance des relations interpersonnelles entre les deux pays, qui sont entretenues par plus de 1,4 million de Sino-Canadiens vivant au pays. C'est grâce à ces relations que nous pourrons continuer d'assurer notre réussite sur le plan des échanges commerciaux et des investissements, qui sont les deux moteurs de la croissance économique. Ce sont essentiellement les solides relations interpersonnelles qui nous aident à développer davantage notre relation avec la Chine.
Jusqu'à présent, j'ai parlé de la détermination du gouvernement conservateur à créer les bonnes conditions pour assurer la compétitivité des entreprises canadiennes sur l'échiquier mondial. En adoptant l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine, le Canada protégera davantage les Canadiens qui investissent dans la deuxième économie mondiale, et il favorisera la création d'emplois et la croissance économique dans notre pays.
Essentiellement, l'accord prévoit des règles précises qui encadrent les investissements et la résolution des conflits concernant les investissements. Grâce à cet accord, les entreprises canadiennes qui cherchent à investir en Chine ne pourront pas être traitées moins favorablement que les autres investisseurs étrangers. Lorsqu'elle investit, une entreprise canadienne ne peut être traitée moins favorablement que toute autre entreprise.
De plus, l'accord prévoit un processus d'arbitrage international pour résoudre tous les conflits concernant les investissements. C'est une mesure importante, car elle assure un processus d'arbitrage indépendant et équitable. Grâce à cet APIE, les Canadiens qui investissent en Chine n'auront plus à recourir au système judiciaire chinois pour la résolution des conflits. J'ai aussi dû faire face au processus de résolution des conflits en Chine.
Il importe également de souligner que cet accord bilatéral sur les investissements est le premier que la Chine signe qui aborde expressément la question de la transparence dans le règlement des différends. Le gouvernement a précisé à maintes reprises que le Canada a depuis longtemps comme politique de rendre les processus de règlement des différends et les arguments des parties accessibles au public.
Qu'on me comprenne bien: aux termes de l'accord, toute décision découlant du règlement d'un différend sera rendue publique.
Il est regrettable que le NPD et ses alliés opposés au commerce répandent depuis des mois des mythes à propos de l'accord. Je tiens à réfuter quelques idées fausses. Tout d'abord, le Canada demeure habilité à réglementer et à légiférer dans des domaines comme l'environnement, la culture, la sécurité, la santé et la conservation. De plus, l'accord permet au Canada de continuer à examiner les investissements étrangers au regard de la Loi sur Investissement Canada pour garantir qu'ils offrent un avantage net aux Canadiens et que la sécurité nationale n'est pas compromise. Il ne fait aucun doute que les Chinois qui investissent au Canada devront se conformer aux lois et règlements de notre pays, à l'instar de n'importe quel Canadien.
Contrairement à ce que prétend le NPD, cet accord n'a rien d'inhabituel. L'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine est une entente réciproque semblable aux 24 autres traités d'investissement que le Canada a signés avec des partenaires commerciaux importants. Le Canada compte parmi plusieurs pays, dont la Nouvelle-Zélande, l'Allemagne et les Pays-Bas, qui ont signé des traités d'investissement avec la Chine. Les modalités des autres traités sont d'ailleurs souvent moins favorables que celles que le Canada a négociées avec la Chine.
Ce traité d'investissement contribuera à protéger les intérêts des investisseurs canadiens. L'accord vise avant tout à faire en sorte que les Canadiens puissent investir en Chine avec une confiance accrue, ce qui encouragera les investissements en Chine et stimulera la création d'emplois et la croissance économique au Canada. Nous avons clairement fait comprendre au gouvernement chinois que le Canada veut continuer à renforcer ses liens commerciaux avec la Chine, mais seulement d'une manière mutuellement bénéfique.
Les avantages pour les Canadiens sont évidents. Non seulement la Chine est la deuxième économie du monde, mais elle est depuis peu le deuxième marché d'exportation du Canada, après les États-Unis.
Les exportations de biens canadiens en Chine ont progressé de 15 % l'an dernier. Elles ont dépassé les 19 milliards de dollars. Elles ont d'ailleurs presque doublé sous le gouvernement conservateur. Cela dit, il est déplorable que le NPD et ses activistes professionnels anti-commerce aient continué à propager pareilles idées fausses au sujet de l'accord et de l'importance du commerce pour le gagne-pain des Canadiens.
Heureusement, les investisseurs et les exportateurs canadiens peuvent compter sur le gouvernement conservateur pour créer des conditions favorables à leur compétitivité et à leur réussite dans l'économie mondiale, et ce, pour des décennies.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le député de .
En tant que membre du Comité permanent du commerce international, il est de mon devoir de prendre la parole aujourd'hui afin de débattre d'un accord qui risque d'avoir des répercussions importantes sur les Canadiens, d'un bout à l'autre du pays.
À plusieurs reprises, le NPD a demandé au gouvernement, lors des rencontres du Comité permanent du commerce international, ici même à la Chambre et à l'extérieur de la Chambre, que les conservateurs fassent preuve de transparence et qu'un débat public soit tenu avant de signer l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers — APIE — entre le Canada et la Chine.
Or, fidèle à son habitude, le gouvernement conservateur a préféré faire les choses en cachette, en catimini, derrière des portes closes. L'accord lui-même n'a jamais été débattu ou étudié par un comité. Il n'a même jamais fait l'objet d'un vote. La Chine a donc négocié secrètement avec Ottawa l'APIE, un traité qui accorde à des entreprises d'État chinoises des droits inédits dont les entreprises canadiennes ne bénéficient même pas, un traité qui porte atteinte à la souveraineté du Canada et aux pouvoirs constitutionnels des provinces. Pour ajouter à l'insulte, l'accord aura une durée de 31 ans et ne pourra être révoqué.
L'APIE entre le Canada et la Chine est l'accord commercial sur l'investissement le plus important depuis l'ALENA. Il accorde aux sociétés d'État chinoises le droit de poursuivre le Canada pour obtenir des dommages et intérêts lorsque des décisions sont prises par les municipalités, par les gouvernements provinciaux ou encore par le gouvernement fédéral, et que ces décisions ont pour effet de nuire à leurs investissements.
Typiquement, le Canada signe des APIE avec des pays dont les investisseurs ne sont pas propriétaires d'atouts majeurs au Canada. Or ce n'est pas le cas avec la Chine, et le poids croissant des investissements chinois au Canada comporte maintenant un prix politique. L'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine a pour conséquence que les contribuables canadiens devront désormais assumer des obligations disproportionnées à l'égard des entreprises chinoises, en échange de protection pour les entreprises canadiennes en Chine.
Selon Gus Van Harten, professeur de droit à l'Université York, les droits concédés par ce traité aux sociétés d'État chinoises ont des impacts sur les pouvoirs provinciaux en matière de ressources naturelles, de taxation et de droits de propriété.
En signant ce traité, le Canada abdique une partie de sa souveraineté au profit de l'État chinois et de ses entreprises, sans véritablement obtenir de réciprocité pour les entreprises canadiennes en Chine. Pourquoi? C'est que, en fait, le traité consolide aussi l'inégalité qui existe présentement quant à l'accessibilité des entreprises canadiennes au marché chinois. Actuellement, en vertu de la Loi sur Investissement Canada, le Canada est un marché relativement ouvert et transparent. Par contre, le cadre actuel de la Chine, en particulier dans les secteurs stratégiques, est fermé, opaque et décrit de façon particulièrement vague dans le traité. La Chine va donc bénéficier d'un environnement favorable pour ses investissements au Canada, mais l'inverse n'est certainement pas garanti. C'est pour cette raison qu'on s'inquiète, de ce côté-ci de la Chambre.
L'achat de la firme canadienne d'hydrocarbures Nexen par le géant énergétique chinois CNOOC pour la somme de 15 milliards de dollars confirme le déséquilibre en matière d'investissements respectifs. Les impacts du traité vont bien au-delà des sables bitumineux. Les sociétés d'État chinoises sont aussi actives dans le secteur minier et elles regardent du côté du Plan Nord québécois pour faire des investissements. Une compagnie chinoise a déjà fait l'acquisition d'une mine de nickel dans le Nord québécois et elle sera protégée par l'accord, comme tous les autres investissements à venir.
Comme pour toutes les provinces canadiennes, la capacité du Québec de gérer ses ressources naturelles sera désormais balisée, et ce, sans que la province ait été consultée par le gouvernement conservateur, une fois de plus.
Comment pouvons-nous accepter qu'une politique provinciale valide, qui répond à un enjeu environnemental vital et qui bénéficie d'un soutien public écrasant, puisse faire l'objet d'attaques directes, sans aucune véritable possibilité de recours?
Le traité n'empêchera pas les divers paliers de gouvernement de continuer de réglementer pour protéger l'environnement, la santé et la sécurité des populations. Cependant, si ces réglementations ont pour effet de nuire aux entreprises chinoises, celles-ci pourront poursuivre les gouvernements et obtenir des compensations financières importantes qui pourraient atteindre des milliards de dollars.
Dans ce contexte, il est probable que les provinces, les municipalités et le gouvernement fédéral deviendront plus frileux lorsque viendra le temps d'adopter de nouvelles réglementations, puisqu'ils voudront éviter de s'exposer à des poursuites coûteuses. Le traité aura donc un effet de verrou sur de nouvelles réglementations.
Par exemple, on voit mal comment le Canada pourra réglementer les émissions de gaz à effet de serre ou rehausser les réglementations concernant les sables bitumineux sans affecter les investissements chinois et s'exposer à des poursuites.
Mettant de côté les questions de compétence, il n'est certainement pas financièrement responsable de la part du gouvernement fédéral de négocier un accord qui l'expose à prendre la responsabilité de mesures prises par un gouvernement provincial.
Plusieurs pays ont été confrontés à des amendes catastrophiques en vertu de ces traités. Les montants d'argent en jeu ont augmenté à des dizaines de milliards, voire des centaines de milliards de dollars, au point où certains pays, comme l'Australie, ont décidé de remettre en question la pertinence des accords de protection des investissements, car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Finalement, en se fiant à l'expérience d'autres pays, l'accord commercial entre la Chine et le Canada risque de saborder le développement du secteur canadien des technologies de l'énergie propre.
Il est inconcevable qu'un traité qui porte autant atteinte à la souveraineté canadienne, aux compétences des provinces et au droit du public soit adopté en l'absence totale de débats démocratiques au Parlement et d'un bout à l'autre du pays. C'est pourquoi nous devons nous y opposer fermement. Ce gouvernement n'a pas obtenu des Canadiens le mandat de vendre notre souveraineté à la Chine ou au plus offrant.
Les néo-démocrates croient en l'importance de l'engagement envers la Chine et d'autres marchés émergents. Nous soutenons des règles claires qui donnent confiance aux investisseurs et qui assurent la protection et la promotion des intérêts du Canada. Ce que nous voulons, c'est une politique commerciale qui permet de créer de nouvelles occasions d'affaires pour les entreprises canadiennes et qui fait la promotion des industries à valeur ajoutée, ainsi que des emplois de qualité qui les accompagnent, dans le respect du droit du travail et le respect du droit de l'environnement.
Malheureusement, à plusieurs reprises, ce gouvernement a signé des ententes simplement basées sur une idéologie de droite extrême et sur une approche de laisser-faire qui ne fonctionnent tout simplement pas.
Au NPD, nous pensons que le Canada devrait avoir une politique commerciale robuste, avec de bons partenaires, afin de refléter le désir du Canada d'avoir un développement économique responsable et respectueux de l'environnement et de tous les intervenants impliqués.
Qu'on se comprenne bien, on est en faveur d'un commerce, mais d'un commerce qui se veut équitable et bon, dans le cadre d'une relation qui fait des gagnants des deux côtés. C'est cela qui est important.
Il ne s'agit pas de signer des accords de libre-échange avec n'importe qui, n'importe comment, à n'importe quelles conditions et l'un après l'autre, comme cela se fait en ce moment. Non, il s'agit plutôt d'observer, d'être très sérieux par rapport à ces accords, de prendre le temps d'entendre toutes les voix d'un peu partout au pays pour essayer d'avoir une vision claire, de penser à tout ce qui peut survenir et d'être vraiment prévisible. C'est cela, une démarche responsable.
En conclusion, les conservateurs doivent être clairs avec le gouvernement de la Chine et avec tous les Canadiens en déclarant qu'ils ne ratifieront pas l'accord en train d'être négocié en ce moment. La relation du Canada avec la Chine en matière de commerce et d'investissements est trop importante pour qu'on se trompe.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole au sujet de l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine, au nom de mes électeurs de Surrey-Nord.
En tant qu'opposition officielle, le NPD était fort préoccupé par cet accord, particulièrement en ce qui concerne la façon dont il a été conçu, le silence qui l'a entouré et le tort potentiel qu'il risque de causer aux entreprises et aux citoyens canadiens. J'appuie la motion présentée à la Chambre par mon collègue de . Le gouvernement ne devrait pas ratifier l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers Canada-Chine, et il devrait dûment informer le gouvernement de la République populaire de Chine qu'il n'a pas l'intention de le faire.
L'APIE est un accord bilatéral avec la Chine, un important investisseur au Canada. Ce n'est pas un accord de libre-échange. Il a été signé le 9 septembre 2012, mais le secret a été gardé jusqu'au 26 septembre, date à laquelle il a été déposé au Parlement. L'accord n'a pas été débattu au Parlement et il n'a été examiné par aucun comité, pas même celui du commerce international, dont je suis membre; il n'a pas non plus fait l'objet d'un vote à la Chambre. Même si ce traité est prêt à être ratifié depuis le 1er novembre 2012, le gouvernement conservateur n'y a pas encore officiellement adhéré. Si le gouvernement estime que l'accord est si solide, pourquoi met-il autant de temps à le ratifier? Peut-être parce qu'il est aussi conscient du tort qu'il pourrait causer aux Canadiens, aux entreprises canadiennes et à l'économie canadienne.
Nous, Canadiens, sommes fiers de l'abondance des ressources naturelles de notre pays. Faire le commerce de ces ressources serait extrêmement avantageux pour notre économie, et la Chine est un partenaire idéal à cet égard. L'économie chinoise est en expansion grâce à l'élargissement de sa classe moyenne. Conséquemment, la Chine a besoin d'accroître ses importations de pétrole, de bois, d'aliments, de produits agricoles et d'autres biens de première nécessité. Le Canada est en mesure de répondre à cette demande. Par conséquent, le Canada et la Chine seraient des partenaires commerciaux complémentaires, et il y tout lieu de chercher à conclure un marché équitable avec ce pays.
Cependant, dans sa forme actuelle, l'APIE Canada-Chine conclu par le gouvernement n'accorde pas sa juste part au Canada. Ce n'est pas la première fois. En effet, le Canada est riche en matières premières, et il a tous les atouts pour être un grand pays exportateur. Pourtant, à maintes reprises, le gouvernement a conclu des ententes qui font que nous perdons au change.
D'abord, l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine porte mal son nom. Il n'offre ni promotion ni protection aux intérêts commerciaux canadiens en Chine. Il favorise la Chine et les entreprises chinoises. Il n'offre pas aux sociétés canadiennes qui abordent le marché chinois les mêmes privilèges que ceux dont jouissent les sociétés chinoises en Chine, pas plus qu'au Canada. Nous souhaitons voir une présence accrue des entreprises canadiennes en Chine, mais il faut que celles-ci bénéficient des mêmes règles du jeu quand elles prennent de l'expansion sur les marchés mondiaux. Les compagnies canadiennes méritent la même promotion et la même protection que reçoivent les compagnies chinoises au Canada. Or, ce n'est pas le cas avec l'APIE Canada-Chine actuel.
Non seulement ce traité expose-t-il les entreprises canadiennes à un risque, mais en outre, il met en danger l'avenir des contribuables canadiens. L'Accord Canada-Chine comporte des mécanismes de résolution des conflits entre l'investisseur et l'État, qui permettront aux sociétés chinoises de littéralement poursuivre le Canada si elles n'acceptent pas les règlements fédéraux. De telles poursuites judiciaires auront lieu totalement en dehors du domaine de juridiction du Canada, alors que l'on compte sur le contribuable canadien pour en assumer les frais. Ce n'est pas un cas isolé. Le Canada a déjà connu des problèmes semblables avec les tribunaux de l'ALENA; nous avons été poursuivis plusieurs fois par des sociétés américaines et nous n'avons jamais eu gain de cause. En outre, on sait déjà que les sociétés chinoises ont recours aux mécanismes de résolution des conflits entre l'investisseur et l'État pour contester les règlements de leurs partenaires commerciaux.
Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement conservateur expose les Canadiens à un tel risque, alors que les litiges antérieurs sont bien connus. Se pourrait-il que le gouvernement ignore également sa ressource la plus importante, à savoir les citoyens canadiens?
Le gouvernement prétend être financièrement responsable et compétent en matière de commerce, mais pourquoi les conservateurs s'emploient-ils à saper le potentiel du Canada? Peut-être ne comprennent-ils pas la valeur de nos ressources, ni l'attrait que présente le Canada en tant que partenaire commercial. Peut-être ne perçoivent-ils pas le potentiel des sociétés canadiennes. Leur ignorance n'atteste guère de leur capacité financière, et notre énorme déficit commercial illustre bien leur manque de crédibilité en matière d'accords internationaux.
En fait, sous le gouvernement actuel, les Canadiens ont vu le déficit commercial s'accentuer au fil des années. Rien qu'en 2012, le déficit du compte courant du Canada était de 67 milliards de dollars, soit une dégringolade de 85 milliards de dollars par rapport à l'excédent de 18 milliards de dollars enregistré en 2006, lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir. Voilà le bilan du gouvernement. Il a manqué de prudence. Son incompétence apparaît aussi bien dans la négociation des accords commerciaux que dans l'évolution du déficit commercial au fil des ans. Sous le gouvernement actuel, le déficit commercial a atteint son niveau le plus élevé dans l'histoire du Canada. Et pourtant, les conservateurs se prétendent financièrement compétents et veulent commercer davantage.
Nous avons besoin du commerce, mais d'un commerce équitable, dans lequel le gouvernement fait aussi valoir les intérêts du Canada. Or, ce n'est pas ce qui s'est produit sous la direction des conservateurs.
En plus de l'aggravation du déficit de notre compte courant, le déficit du secteur manufacturier a presque quadruplé depuis 2006, et dépasse 100 milliards de dollars. Sous le gouvernement actuel, les emplois bien rémunérés ont disparu.
Le déficit du secteur manufacturier aggrave la situation, car nous importons davantage de produits finis au lieu d'en fabriquer ici même. On constate donc que, sous le régime conservateur, nous n'exportons pas autant de produits finis que nous le pourrions.
Lorsqu'on compare le Canada avec 18 pays commerçants semblables, dont les États-Unis et l'Australie, il arrive bon dernier au chapitre du rendement commercial.
Si le Canada a des ressources et des partenaires commerciaux idéaux, pourquoi le déficit se creuse-t-il? C'est à cause de la mauvaise gestion des questions commerciales qu'exerce un gouvernement inepte qui accepte des traités boiteux, comme l'APIE entre la Chine et le Canada.
Le gouvernement a choisi de saper la démocratie en faisant fi des procédures parlementaires dans l'élaboration de l'APIE entre le Canada et la Chine. Il a choisi d'avantager les entreprises chinoises au lieu de soutenir les entreprises canadiennes. Il a choisi de faire courir aux contribuables canadiens le risque considérable associé aux contestations judiciaires qui pourraient être déposées devant les tribunaux du commerce.
La relation commerciale entre le Canada et la Chine devrait être le fondement de toute nouvelle entente. Le Canada a la possibilité de conclure avec la Chine un accord commercial mutuellement avantageux. Il faudrait conclure une entente prévoyant une communication et une coopération entre les deux pays, car les accords commerciaux ne concernent plus que le commerce. Ils représentent des possibilités exceptionnelles d'échanges collaboratifs, entre autres sur les plans de l'éducation et de la culture.
Il faut faire connaître nos intentions à la Chine, un partenaire commercial précieux. Il faut traiter la Chine avec courtoisie et viser une relation commerciale respectueuse de chacun des deux pays.
Les accords commerciaux bilatéraux tels que l'APIE doivent être conçus pour servir les intérêts des Canadiens et combler le déficit lamentablement élevé qui s'est creusé sous le gouvernement actuel. Ils doivent refléter l'importance que nous accordons aux citoyens canadiens, aux entreprises canadiennes et à l'économie canadienne. Par son esprit et son contenu, l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine, sous sa forme actuelle, n'est pas digne d'être ratifié.
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Monsieur le Président, le et le président Obama ont travaillé ensemble sur une réforme de la réglementation afin de trouver des façons de faciliter l'acheminement des biens et services, non seulement à nos frontières mais partout dans le monde. Grâce à ces investissements, le Canada devient la porte d'entrée de choix entre l'Asie et l'Amérique du Nord. Les bateaux sont deux bonnes journées de navigation de moins à partir ou à destination des ports canadiens de la côte ouest, ce qui favorise l'expansion de ce marché.
Depuis 2006, le gouvernement a investi 1,4 milliard de dollars dans des projets d'infrastructure liés à la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique. Ce montant a grimpé à près de 4 milliards de dollars avec l'effet de levier créé par la participation des gouvernements provincial et municipaux et du secteur privé. Nous parlons ici d'un vrai partenariat. Au total, près de 50 projets ont bénéficié d'un appui, ce qui a permis de créer des emplois et de favoriser la croissance économique dans les collectivités locales, tout en facilitant la circulation des biens, des services et des personnes entre le Canada et les économies en forte croissance de l'Asie-Pacifique.
Grâce à ces investissements et à ces partenariats stratégiques, les exportations canadiennes dans la région de l'Asie-Pacifique ont atteint des niveaux records. Ces investissements créent de nouvelles occasions d'affaires, favorisent l'acheminement des biens, améliorent l'efficacité du système de transport, attirent d'autres investissements et accroissent la compétitivité du Canada à l'échelle mondiale.
En cette période qui continue d'être difficile sur le plan économique à l'échelle mondiale, nous devons faire davantage afin d'améliorer l'acheminement des produits canadiens qui sont très prisés, notamment le pétrole, le gaz, la potasse, le bois d'oeuvre et le charbon, par la côte ouest canadienne.
Le gouvernement va continuer de tabler sur cet avantage concurrentiel. Ce ne sont là que quelques exemples de la façon dont le gouvernement fait la promotion des intérêts des exportateurs canadiens.
En définitive, le gouvernement crée les conditions qui permettront aux entreprises et aux exportateurs du Canada de saisir de nouvelles occasions dans ces marchés dynamiques et d'ainsi soutenir avec succès la concurrence à l'échelle internationale. Le principe appliqué est simple. Le gouvernement ne crée rien sur le plan des affaires. Ce qu'il fait c'est de mettre en place un cadre qui facilite les choses pour les entreprises, et qui favorise l'efficience et la stabilité. Les compagnies apprécient la stabilité et le degré de certitude que procurent les accords, ce qui les incite à aller de l'avant et à investir. Par conséquent, il faut non seulement favoriser le commerce bilatéral, mais aussi les investissements entre le Canada et d'autres pays, dans un contexte stable et sécuritaire. C'est pourquoi le Canada a conclu plus de 24 accords sur la promotion et la protection des investissements avec d'importants partenaires commerciaux et investisseurs, y compris la Chine, la deuxième économie du monde.
Je me dois de souligner que la Chine est non seulement la deuxième économie du monde mais qu'elle est aussi devenue récemment le deuxième marché d'exportation du Canada, immédiatement après les États-Unis. L'année dernière, les exportations canadiennes en Chine ont augmenté de 15 %, pour atteindre plus de 19 milliards de dollars. Qui plus est, nos exportations vers la Chine ont presque doublé sous le gouvernement conservateur.
Je ne suis pas parmi les députés les plus partisans à la Chambre. J'ai siégé au Comité du commerce international. Tous mes collègues ont toujours pu compter sur ma collaboration. Il est malheureux que, malgré tout, le NPD continue de semer la peur et de répandre des mythes quant aux accords commerciaux que nous concluons, l'accord sur la protection des investissements étrangers à l'étude et le commerce en général et son importance pour les Canadiens. Peu de Canadiens s'en étonneront. Après tout, ce même parti s'est opposé au Pacte de l'automobile et à l'historique Accord de libre-échange nord-américain, que l'on connaît sous le nom de l'ALENA, et un de ses députés, celui de , a récemment affirmé que les accords commerciaux « menacent l'existence même de notre nation ». Ce même parti a voté contre des accords commerciaux avec divers pays comme le Panama, la Colombie, Israël, le Chili, le Costa Rica, la Norvège, la Suisse et même le Liechtenstein.
À la page 20 de l'énoncé de politiques du NPD, on peut lire: « Les néo-démocrates veulent [...] renégocier l'Accord de libre échange nord américain. »
L'ALENA a beaucoup contribué au succès de l'industrie vinicole dans ma circonscription, Kelowna—Lake Country, dans l'ensemble de la Colombie-Britannique ainsi qu'en Ontario, en Nouvelle-Écosse et partout au Canada. L'ALENA est un franc succès et le NPD veut le renégocier. C'est impensable. L'année dernière, les échanges de biens et services entre le Canada et les États-Unis ont dépassé 742 milliards de dollars. C'est près de 2 milliards de dollars par jour, ou encore 1,4 million de dollars par minute.
Je suis allé à Washington la semaine dernière en compagnie de la sénatrice Andreychuk et du président du Comité du commerce international, pour rencontrer de nouveaux membres du Congrès et les informer de l'importance de l'accord. Beaucoup d'entre eux ne savaient pas qu'un emploi sur cinq, 20 % du PIB et 2 milliards de dollars par jour sont attribuables à l'accord. L'ALENA est un succès retentissant et il faut continuer d'en être fier plutôt que d'aller aux États-Unis pour dénigrer le Canada. On est tous dans le même bateau. Le Canada et les États-Unis jouissent d'un partenariat idéal; leurs économies sont les plus intégrées au monde. Nous voulons qu'elles continuent de croître. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques stériles. Ils représentent quelque 2,4 millions d'emplois au Canada, emplois que le NPD serait prêt à compromettre s'il n'en tenait qu'à lui.
La position anti-commerce du NPD est bien connue. J'aimerais prendre un instant pour dissiper les nombreuses inexactitudes que répètent les néo-démocrates et leurs alliés anti-commerce au sujet de l'Accord de protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine.
Le gouvernement est résolu à créer les conditions propices pour que les entreprises canadiennes puissent être concurrentielles sur la scène internationale. L'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers signé par le Canada avec la Chine, la deuxième économie du monde, protégera mieux les Canadiens qui investissent en Chine et favorisera la création d'emplois et la croissance chez nous. Il établit des règles claires pour la réalisation d'investissements et le règlement de différends. Les entreprises canadiennes qui veulent s'installer en Chine ne pourront pas être traitées moins favorablement que les autres entreprises étrangères cherchant à faire la même chose et, une fois qu'un investissement sera effectué, une entreprise canadienne ne pourra pas être traitée moins favorablement qu'une autre, y compris une entreprise chinoise. Autre point important, l'accord protège les investisseurs contre une expropriation par le gouvernement, qui ne sera plus possible que dans certaines conditions et nécessitera alors une rémunération appropriée. C'est tout à fait normal. Il faut traiter les autres comme on souhaite soi-même être traité.
L'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers, ou APIE, permet également de s'assurer que tous les différends relatifs aux investissements sont réglés par arbitrage international, ce qui permettra de garantir que les décisions sont indépendantes et justes. Cela éliminera certains des défis que posent la culture, la langue, etc. Les investisseurs canadiens en Chine n'auront plus à dépendre du système judiciaire chinois pour le règlement de leurs différends. Comme l'a souligné David Fung, du Conseil commercial Canada-Chine, « s'il n'y a pas d'accord, les investissements chinois faits au Canada bénéficieront de la protection qu'offre le système judiciaire canadien, un système bien établi, tandis que les investissements canadiens faits en Chine seront à la merci des incertitudes que cause un système judiciaire chinois encore mal établi ». Autrement dit, les investisseurs chinois qui font affaire au Canada sont protégés par la primauté du droit. L'accord fera simplement en sorte que les investisseurs canadiens investissant en Chine bénéficient d'une protection comparable. Nous voulons uniformiser les règles afin d'aider les entreprises canadiennes.
Il est aussi important de noter que cet accord est le premier accord bilatéral sur les investissements signé par la Chine qui aborde expressément la question de la transparence dans le règlement des différends. C'est un point dont il a été beaucoup question aujourd'hui. Il s'agit de l'accord le plus transparent que la Chine ait conclu avec un autre pays, ce qui démontre les grands talents de négociateurs des délégués commerciaux et des hauts fonctionnaires canadiens responsables du commerce.
Cela a déjà été dit à maintes reprises à la Chambre, mais permettez-moi de le répéter. Le Canada a depuis longtemps comme politique de rendre les règlements de différends et les arguments des parties accessibles au public. Aux termes de l'APIE, toutes les décisions d'un groupe donné de règlement des différends seront rendues publiques. C'est aussi simple que cela.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, le NPD et ses alliés, les groupes d'intérêts spéciaux, se sont donné beaucoup de mal, par le passé et aujourd'hui, pour répandre des renseignements erronés sur cet accord. J'aimerais préciser catégoriquement ce que l'accord ne fait pas. Premièrement, l'accord ne réduit pas la capacité du Canada de réglementer et de légiférer dans des domaines comme l'environnement, la culture, la sécurité, la santé et la conservation. En outre, les dispositions prévues dans l'accord préserveront la capacité actuelle du Canada d'évaluer les investissements étrangers en vertu de la Loi sur Investissement Canada pour s'assurer qu'ils apportent un avantage net aux Canadiens et qu'ils ne compromettent pas la sécurité nationale. Il ne fait aucun doute que, aux termes de ce traité, les Chinois qui investissent au Canada doivent respecter les lois et les règlements du pays, comme tous les Canadiens.
Bref, l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers conclu entre le Canada et la Chine ressemble aux autres traités sur les investissements que le Canada a signés avec d'importants partenaires commerciaux et investisseurs. Nous emboîtons le pas à des pays comme la Nouvelle-Zélande, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Japon, qui ont signé des traités sur les investissements avec la Chine selon des modalités aussi favorables ou, dans la plupart des cas, moins favorables que celles que nous avons négociées avec la Chine. Je félicite de nouveau les hauts fonctionnaires et les délégués commerciaux canadiens, qui ont négocié ce très bon APIE.
En fin de compte, ce traité sur les investissements permettra de protéger les intérêts des investisseurs canadiens. Le principal objectif de l'Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers consiste à s'assurer que les investisseurs canadiens pourront investir en Chine en toute confiance, ce qui donnera lieu à des investissements accrus en Chine, favorisera la création d'emplois pour les travailleurs canadiens et stimulera la croissance économique. Je ne sais pas combien de fois je devrai le répéter, mais nous voulons avoir un système fondé sur les règles pour les investisseurs canadiens en Chine, comme les investisseurs chinois en ont un au Canada depuis un certain nombre d'années.
Cet accord sur les investissements est un exemple parmi d'autres montrant comment le gouvernement défend les intérêts des Canadiens et s'efforce de créer des débouchés en Chine pour les exportateurs canadiens. Le potentiel d'accroissement des investissements canadiens en Chine est grand, étant donné que la Chine pourrait devenir la plus grande économie du monde d'ici 2020. Mon collègue de l'a dit plus tôt. Les années à venir s'annoncent riches de possibilités. L'économie chinoise bénéficiera énormément du savoir-faire canadien en matière d'innovation.
La clientèle de la classe moyenne est en expansion en Chine. Ce pays possède aussi un secteur des sciences, de la technologie et de l'innovation en pleine expansion qui a besoin de l'expertise canadienne. Par ailleurs, le fait que des familles chinoises habitent ici joue aussi en faveur du partenariat entre le Canada et la Chine. Plus de 1,4 million de Sino-Canadiens, dont certains députés, enrichissent notre pays dans tous les domaines. Nous pensons à tous les domaines. Nous enrichissons les arts, la littérature, les sciences, les affaires, la politique et la philanthropie grâce aux liens étroits entre nos peuples qui nous aident à pousser plus loin notre relation.
Il est donc très malheureux qu'en plus de s'accrocher à leur idéologie archaïque anti-commerce, les néo-démocrates ne voient pas l'utilité de renforcer notre relation avec la Chine. Quant à lui, le gouvernement du Canada ne ménage pas les efforts pour approfondir nos relations avec les marchés dynamiques à forte croissance dans le monde. Comme je l'ai mentionné, le travaille sans relâche pour développer nos marchés dans le monde, mais, on voit clairement que la Chine n'est pas au sommet des priorités du NPD.
Nous avons clairement fait comprendre au gouvernement chinois que le Canada souhaitait accroître ses relations commerciales avec la Chine, mais seulement d'une manière qui avantagerait nettement les deux parties, de façon à ce que la situation soit gagnante pour tous. Parce qu'il établit un ensemble de règles précises régissant les investissements et renforce la protection contre les pratiques discriminatoires et arbitraires, cet accord rassurera les Canadiens qui songent à investir en Chine. Comme je l'ai mentionné, les gens d'affaires réclament haut et fort de la stabilité et de la prévisibilité, et c'est ce que nous leur fournissons avec cet accord.
En résumé, le principe derrière l'accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers, en l'occurrence l'Accord sur la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine, ou APIE, est d'assurer que les investissements canadiens en Chine sont protégés et qu'il y ait réciprocité, c'est-à-dire que les investissements chinois au Canada soient aussi protégés. Il s'agit également de donner aux entreprises canadiennes qui investissent en Chine les mêmes droits et privilèges que ceux dont jouissent les entreprises chinoises. On parle ici de protéger les investissements étrangers directs des Canadiens en Chine. Nous ne pouvons accomplir une telle chose sans accorder les mêmes droits et privilèges aux Chinois. C'est une question de réciprocité. C'est une question d'équité. Voilà ce qu'est un « système d'échanges raisonnable et fondé sur des règles ». Un système d'échanges fondé sur des règles est raisonnable, selon moi, et je crois que les Canadiens sont pour l'équité.
Pour atténuer un peu les propos alarmistes que tiennent nos amis néo-démocrates d'en face, j'ajouterai que ce traité n'empêche d'aucune façon le Canada de prendre des règlements et de légiférer dans des domaines comme l'environnement, la culture, la sécurité, la santé et la conservation. Voilà une autre chose qu'il faut préciser. Je me préoccupe de l'environnement, tout comme les autres députés à la Chambre. J'ai trois filles et deux petits-fils, l'un âgé de 1 an, l'autre de 6 ans, et je me soucie de leur avenir. Je me soucie des emplois et des possibilités qui s'offriront à eux. Cet accord est source de stabilité pour le milieu des affaires.
Étant donné la diversité des exportations vers la Chine, cet accord touche des Canadiens de partout au pays. Nous devons tous être attentifs et appuyer cet accord parce que, dans l'ensemble, il constitue une bonne occasion de fournir des emplois aux travailleurs Canadiens. Il s'agit d'un accord qui sera profitable aux Canadiens des quatre coins du pays.
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Monsieur le Président, j'aimerais informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, je tenais à m'adresser à mes concitoyens et à discuter de quelque chose de majeur. Il s'agit d'une motion présentée par mon collègue de :
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait informer le gouvernement de la République populaire de Chine qu’il ne ratifiera pas l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers entre le Canada et la Chine.
J'aimerais revenir sur le processus qui a mené à cette motion. Le processus de négociation ayant conduit à l'accord a été vraiment opaque et antidémocratique. Les négociations ont été tout à fait secrètes. Nous ne pouvions pas apporter nos commentaires au fur et à mesure que les négociations avançaient. Elles n'étaient même pas ouvertes aux parlementaires. Les négociations ont été faites dans une micro-bulle.
Par la suite, en octobre dernier, les conservateurs ont déposé le traité, sans avoir consulté les provinces ou les Premières Nations. Il n'y a pas eu d'étude en comité ni de consultation des Canadiens. Malgré tous nos efforts et nos demandes, l'accord n'a jamais été débattu ou étudié par un comité et il n'a pas non plus fait l'objet d'un vote.
J'aimerais tout d'abord dire que cet accord touche un droit des peuples autochtones. En effet, les peuples autochtones du Canada ont le droit constitutionnel d'être consultés si le gouvernement adopte des mesures qui ont une incidence sur leurs droits. Ce droit a d'ailleurs été réaffirmé plusieurs fois par la Cour suprême. On savait déjà que le gouvernement se croyait au-dessus des lois, et cela n'a apparemment pas changé.
D'ailleurs, la nation Hupacasath a déposé une injonction auprès de la Cour fédérale pour empêcher la ratification de l'APIE. Brenda Sayers, de la nation Hupacasath, a déclaré:
[Traduction]
Les Premières Nations n'ont pas été consultées au sujet de l'APIE entre le Canada et la Chine. En vertu des titres ancestraux, des droits des peuples autochtones et des droits issus des traités, les Premières Nations ont la responsabilité d'intervenir pour assurer l'avenir de leurs enfants [...] S'il est ratifié, l'APIE touchera directement l'application de nos droits et de nos titres ancestraux, car il limitera [nos] pouvoirs en matière d'aménagement du territoire et de réglementation sur nos territoires [...]
[Français]
Selon moi, c'est particulièrement inquiétant de constater que l'on a conclu un accord sans même consulter les Premières Nations, alors que cet accord affectera directement leurs droits.
Dans ma région, il y a six communautés autochtones. Souvent, en matière d'exploitation des ressources naturelles, les industries forestières et minières sont situées sur leur territoire ancestral.
La compagnie qui tente d'établir ce projet s'assoit avec les Premières Nations et prend le temps de les consulter. On tente de développer un projet de terres rares. Ces terres rares sont utilisées dans beaucoup d'appareils de haute technologie, notamment dans les batteries. À cause de l'essor technologique que connaît la Chine, ces matières sont très convoitées. Si on suppose qu'il y a un gisement dans cette région, il est possible qu'il y en ait d'autres.
À la suite de cet accord, il pourrait donc y avoir une certaine appropriation ou une tentative d'appropriation des terres rares par des industries chinoises. Cela se ferait sans même que les Premières Nations ne soient consultées, sans même que personne ne s'assoie avec les communautés des Premières Nations. Il faut donc être très prudent.
Dès le départ, ce genre d'accord indique que c'est probablement les ressources naturelles ou les industries associées aux ressources naturelles qui intéressent particulièrement les investisseurs chinois au Canada. Il faut être extrêmement prudent. Le mouvement Idle No More est né de la protestation due au fait que plusieurs mesures législatives contenues dans le budget avaient été mises en place sans consultation des Premières Nations.
Avant de mettre en place un accord qui irait encore une fois en contradiction avec le droit constitutionnel canadien, il faut être extrêmement prudent. On a déjà fait suffisamment de tort aux communautés des Premières Nations, on leur a suffisamment imposer de choses sans même les consulter. Alors dès le départ, je suis très inquiète quant à cette mesure.
Le gouvernement n'a pas consulté les provinces non plus alors que plusieurs experts juridiques soutiennent que cet accord viendra empiéter dans les champs de compétence exclusive des provinces. Il n'a pas consulté l'Alberta, dont l'industrie des sables bitumineux pourrait être intéressante pour les investisseurs provenant de la Chine. Il n'a pas parlé à l'Ontario ou au Québec en ce qui concerne les industries forestière et minière. Il n'a tout simplement pas parlé aux provinces. C'est aussi extrêmement inquiétant parce que cet accord les concerne directement. J'y reviendrai.
Finalement, le gouvernement n'a pas fait d'étude, ni en cette Chambre ni en comité. Habituellement, les accords commerciaux sont soumis à une étude au Parlement puis à un vote. Pourquoi cet accord fait-il exception? Je n'en ai aucune idée.
Lorsque le texte de l'accord a finalement été rendu public, le NPD a demandé une étude en comité. Les conservateurs ont refusé. Nous avons ensuite demandé un débat d'urgence. Les conservateurs ont encore une fois refusé. Nous avons posé des questions au gouvernement lors de la période des questions orales et nous n'avons même pas obtenu de réponse.
Plus de 80 000 Canadiens ont envoyé des messages au gouvernement pour lui demander d'effectuer une étude sur l'APIE Canada-Chine. L'accord commercial avec le Panama a été étudié, ainsi que celui avec la Jordanie. Cet accord avec la Chine est immensément plus complexe et plus contraignant pour le Canada, mais le gouvernement refuse au Parlement le droit de l'examiner. C'est totalement irresponsable et honteux.
Cette entente liera les deux pays pendant les 30 prochaines années. La population est en droit de savoir le niveau de désastre auquel elle peut s'attendre avec l'accord actuel. J'ai actuellement 29 ans. Cet accord lierait le Canada à la Chine de manière très contraignante jusqu'à mes 59 ans. C'est plus que le double de mon âge actuel et, pendant cette période, nous serons aux prises avec un accord qui peut présenter beaucoup de problèmes.
En plus du processus qui laisse à désirer, le traité lui-même pose énormément de problèmes. Nous n'aurons pas le droit de nous en retirer pendant 30 ans. Peu importe ce qui arrive, il n'y a aucune possibilité d'en sortir, aucune porte de sortie. L'accord est écrit de manière à ce que le mécanisme de règlement des différends entre un investisseur et l'État permet aux entreprises étrangères de réclamer des dommages et intérêts devant des tribunaux étrangers qui sont en-dehors du système judiciaire canadien.
Donc si une entreprise chinoise investissant au Canada trouve, par exemple, qu'une nouvelle réglementation canadienne l'embête un peu trop, elle peut faire un recours, se plaindre devant des tribunaux hors de la juridiction canadienne et demander des dommages et intérêts aux contribuables canadiens.
Le pire c'est que les investisseurs étrangers pourraient poursuivre le gouvernement fédéral pour une loi qui n'est même pas fédérale. Un gouvernement provincial pourrait donc mettre en place une loi et les investisseurs étrangers poursuivraient tout de même le gouvernement fédéral. Nous pourrions donc être poursuivis, même pour des lois n'étant pas directement sous notre juridiction.
Avant de terminer, je tiens à préciser qu'à l'heure actuelle, chaque fois que le Canada a poursuivi d'autres pays en vertu d'accords similaires, il a perdu; son score est de 0 à 17. Chaque fois, on ne nous a pas donné raison. Dans le cas opposé, si on parle de la Chine ou des États-Unis, ils ont gagné leur cause chaque fois qu'ils ont été poursuivis.
Donc dès le départ, il y a de très grands risques. Le gouvernement a refusé de consulter les gens et il ne respecte pas le droit des Premières Nations. De plus, ne nous cachons pas que cet accord vise directement des ressources naturelles. Il s'agit d'un grand investissement et ces ressources appartiennent à tous les Canadiens.
Je crois qu'il faut faire preuve de prudence. À l'heure actuelle, cet accord n'a pas les dispositions légales permettant à la population canadienne d'y être vraiment favorable. Si tel avait été le cas, je l'aurais appuyé, mais ce n'est vraiment pas le cas à ce moment-ci. C'est pour cette raison que je voulais faire part de mes inquiétudes à cet égard.
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Monsieur le Président, je me lève à la Chambre pour parler de l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers. Il s'agit d'une question importante. Je suis bien heureux que mon collègue, également porte-parole en matière de commerce international pour l'opposition officielle, ait proposé cette motion demandant que cette Chambre ne donne pas son appui à l'accord qui a été entériné, mais qui n'a pas encore été ratifié par le Canada.
Je n'ai que dix minutes; cinq minutes avant la période de questions et cinq par la suite. J'aimerais aborder quatre éléments particuliers de l'accord et certains paramètres l'entourant. Si j'avais plus de temps, j'aurais parlé davantage des éléments problématiques, mais les quatre points que je soulèverai sont, à mes yeux, les problèmes les plus importants de cet accord. Ces derniers me poussent, en tant que député de , à accepter la motion et donc à rejeter les prémisses de l'accord proposé par le gouvernement conservateur.
Le premier élément concerne cette assertion du gouvernement conservateur avançant que l’Accord sur la promotion et la protection des investissements étrangers protégera les investissements étrangers et encouragera davantage d'investissements. Un élément très clair dans l'accord qui a été soumis nous amène à penser le contraire, que l'accord découragera les investissements, particulièrement les investissements canadiens en Chine. Si cela ne les décourage pas, il n'y aura du moins aucun motif d'encouragement.
Comparons deux clauses particulières. L'une d'elles parle de la nation la plus favorisée. En résumé, elle fait en sorte que l'on donne à la partie avec laquelle le gouvernement signe la même protection générale ou minimale que ce dernier accorde à d'autres pays avec qui il a déjà des ententes. Je veux comparer cette clause avec la clause en matière de traitement national qui spécifie que les entreprises protégées sur notre territoire doivent obtenir le même traitement que les entreprises d'ici. Je vais lire les deux causes.
Sur le plan du traitement de la nation la plus favorisée, il est écrit ce qui suit:
Chacune des Parties contractantes accorde aux investisseurs de l’autre Partie contractante un traitement non moins favorable que celui qu’elle accorde, dans des circonstances similaires, aux investisseurs d’une Partie non contractante en ce qui concerne l’établissement, l’acquisition, l’expansion, la gestion, la direction, l’exploitation et la vente ou autre aliénation d’investissements sur son territoire.
En comparaison, la clause du traitement national dit que:
Chacune des Parties contractantes accorde aux investisseurs de l’autre Partie contractante un traitement non moins favorable que celui qu’elle accorde, dans des circonstances similaires, à ses propres investisseurs en ce qui concerne l’expansion, la gestion, la direction, l’exploitation et la vente ou autre aliénation d’investissements sur son territoire.
Il existe une différence fondamentale entre ces deux parties qui, je vous l'accorde, sont très techniques. Au niveau du traitement national, l'accord ne donne pas les mêmes droits aux investisseurs qui s'établissent ou qui acquièrent de nouvelles entreprises et, donc, qui font de nouveaux investissements.
Cela signifie que les entreprises qui veulent investir en Chine, de par les termes de l'accord que nous avons devant nous, ne seront pas aussi protégées que les entreprises qui ont déjà des investissements en Chine. Évidemment, l'inverse est tout à fait exact. Les entreprises chinoises qui investissent déjà au Canada ont les mêmes droits qu'une entreprise canadienne. Toutefois, les entreprises chinoises qui investiront au Canada n'auront pas les mêmes droits que les entreprises chinoises qui investissent déjà au Canada.
En conséquence, l'accord protégera les investissements de 5 milliards de dollars que nous avons présentement en Chine, mais il ne protégera pas au même niveau les futurs investissements que les investisseurs canadiens voudront faire en Chine. Le problème est que le niveau de protection permis aux entreprises canadiennes en Chine comparativement au niveau de protection offert aux entreprises et investisseurs chinois actuellement au Canada est complètement déséquilibré.
En 2011, nous avions seulement des investissements de l'ordre de 5 milliards de dollars en Chine. Les Chinois, quant à eux, avaient des investissements de plus de 22 milliards de dollars en 2012 au Canada. Dès le départ, l'accord offre des protections déséquilibrées. Cela dénote un manque de réciprocité et c'est un problème flagrant de l'accord que nous étudions présentement.
J'aimerais aborder un autre élément dont mon collègue de et porte-parole de l'opposition officielle en matière de commerce international a parlé, soit les modifications effectuées sur le plan des mesures non conformes, généralement dans les traités commerciaux.
Cet accord permet aux pays, incluant la Chine, de conserver ces mesures non conformes aux traités internationaux.
Je reviendrai là-dessus après la période des questions.