La Chambre reprend l'étude, interrompue le 19 avril, de la motion.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre au sujet de la motion M-230, proposée par le député de . Je tiens d'ailleurs à l'en remercier.
Je sais que le député a présenté une motion semblable au cours de la dernière législature, mais elle n'a pu être étudiée à fond en raison du déclenchement de la campagne électorale fédérale. C'est donc pour cette raison que nous en débattons de nouveau. Il est toujours bon de voir que les députés continuent de faire valoir les enjeux qui sont importants pour eux.
Malheureusement, nous avons perdu le vote qui a eu lieu tout récemment au sujet de la réduction du sodium, mais je suis plus déterminée que jamais à collaborer avec les quelque 50 organismes du pays qui appuyaient la mesure législative. Même si nous avons perdu le vote, nous continuerons d'insister fortement sur cet enjeu, car la réduction du sodium au pays est une question de santé publique très importante.
En tant que porte-parole du NPD en matière de santé, je suis heureuse d'appuyer la motion à l'étude aujourd'hui.
L'anaphylaxie est un problème très grave. Elle touche environ 500 000 Canadiens, et 50 % des habitants de notre pays connaissent quelqu'un qui a au moins une allergie alimentaire. Chacun de nous connaît quelqu'un qui a une allergie grave et qui doit surveiller de près ce qu'elle mange et l'endroit où elle mange.
La motion à l'étude vise à aborder la question de l'anaphylaxie, qui touche de plus en plus de Canadiens. Le NPD appuie la motion, mais il demandera au gouvernement conservateur de rendre des comptes au sujet de son bilan en matière de soins de santé.
La motion demande à la Chambre de reconnaître qu'il est important de prendre des mesures pour veiller à ce que les Canadiens à risque d'anaphylaxie jouissent d'une certaine qualité de vie. Cependant, comme nous l'avons constaté dans le cas d'autres motions de ce type, cette motion est très générale et ne propose aucune mesure précise. Par conséquent, même si nous appuyons la motion en tant que telle, elle nous donne l'occasion de débattre de cette question et d'exiger que le gouvernement rende davantage de comptes, non seulement du point de vue des soins de santé en général, mais aussi en ce qui concerne cette question, qui touche un très grand nombre de personnes.
L'un des problèmes associés à l'anaphylaxie est le fait que l'achat d'auto-injecteurs représente un coût supplémentaire pour bon nombre de familles et que certaines d'entre elles ne peuvent même pas se permettre d'acheter de tels injecteurs. Il me semble curieux que l'une des dispositions figurant dans le projet de loi budgétaire, qui a été adopté à l'étape de la deuxième lecture et étudié à toute vapeur à la Chambre sous la contrainte d'une motion d'attribution de temps et auquel le Comité des finances ne consacrera que cinq séances, consiste à imposer une taxe sur le stationnement à l'hôpital.
J'ignore si les députés ont écouté le reportage diffusé dernièrement à CBC/Radio-Canada à ce sujet — en fait, il y en a eu quelques-uns. Certaines des réactions les plus vives proviennent de personnes qui se rendent à l'hôpital pour visiter un proche malade. Ces personnes sont déjà scandalisées de devoir payer des frais de stationnement exorbitants, mais maintenant, le plus récent projet de loi omnibus du gouvernement conservateur va appliquer une taxe sur les frais de stationnement. C'est le bouquet.
Pourquoi discuter de cette question maintenant alors que le débat porte sur la motion du député? C'est parce que les conservateurs aiment présenter ce genre de motion tape-à-l'oeil. L'intention est louable, mais pendant ce temps, une multitude de graves problèmes dans notre système de santé sont relégués au second plan. Le gouvernement néglige son rôle en santé, quand il ne l'abdique pas carrément. Je tenais à parler de la taxe qui s'appliquera au stationnement à l'hôpital parce que c'est une mesure qui nous reste vraiment en travers de la gorge. Le gouvernement conservateur a le culot de se prétendre le champion de l'allégement fiscal alors qu'il taxera désormais quelque chose d'aussi fondamental que le stationnement à l'hôpital, une infrastructure dont les utilisateurs sont essentiellement captifs, car ils n'ont pas le choix de payer ces frais exorbitants. Et désormais, ces frais seront taxés. Pourquoi les conservateurs agissent-ils ainsi? Ça me semble déraisonnable.
Même si je suis heureuse de débattre de la motion, pour ce qu'elle vaut, je tiens à faire le point sur les soins de santé au pays, à en donner une vue d'ensemble.
Hélas, comme on l'a vu, le gouvernement fédéral a somme toute quitté la table des négociations. À propos du financement de la santé, les conservateurs ont pris une décision unilatérale qui se solde par un manque à gagner d'à peu près 36 milliards de dollars, à long terme, dans les caisses des provinces et des territoires. Le gouvernement n'a pas mis en oeuvre les accords sur la santé. Nous appuyons la motion, mais il faut l'examiner dans le contexte global. Le bilan du gouvernement est loin d'être reluisant. En santé, il mérite un F.
En tant que porte-parole de l'opposition officielle, c'est-à-dire le NPD, en matière de santé, je travaille très souvent auprès d'organisations un peu partout au pays. Les gens rongent leur frein. Ils veulent que le gouvernement fédéral joue un plus grand rôle dans le secteur de la santé ou qu'il joue tout simplement un rôle, peu importe lequel.
À la Chambre, nous avons soulevé des questions au sujet de la sécurité des médicaments et des pénuries de médicaments. Nous avons pu constater l'état de santé désastreux des Autochtones et les compressions qui ont été apportées à Santé Canada. La liste est interminable. Nous devons faire état publiquement de cette situation et exiger que le gouvernement rende des comptes. Je suis persuadée que les députés conservateurs vont appuyer leur collègue de , ce qui est bien. Toutefois, ils doivent se demander ce qui est en train d'arriver à notre système de santé dans son ensemble.
Pourquoi n'avons-nous pas fait de progrès à l'égard d'un programme national d'assurance-médicaments? Pourquoi n'avons-nous pas fait de progrès à l'égard d'un programme de soins à domicile et de soins de longue durée?
Toutes ces questions ont été débattues en 2004 et ont reçu l'appui du gouvernement fédéral et des premiers ministres provinciaux. Tout comme les Canadiens, nous pensions que des progrès seraient réalisés à l'égard de ces questions. Toutefois, il ne s'est rien passé. C'est le statu quo; pire encore, le gouvernement a démantelé le Conseil canadien de la santé, qui était chargé de surveiller les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de l'accord sur la santé.
C'est un tableau plutôt sombre, et je suis persuadée que nous en sommes tous conscients. Je souhaite vraiment attirer l'attention des députés sur cette situation.
Lorsque les députés conservateurs présentent une motion d'initiative parlementaire, comme celle dont nous sommes saisis aujourd'hui, je les encourage à l'examiner dans le contexte plus large du système de santé. Ils doivent réfléchir aux répercussions sur la santé publique. C'est très décevant de constater qu'ils ont décidé de rejeter le projet de loi sur la réduction du sodium, qui, pourtant, faisait l'objet d'un appui incroyable partout au pays. Je suis toutefois persuadée que cette motion sera adoptée.
Le Comité de la santé a étudié un certain nombre de projets de loi semblables, que j'ai appuyés. Toutefois, le NPD a un plan en matière de soins de santé. Nous voulons que notre système soit plus accessible. Nous voulons donner aux gens les services dont ils ont besoin, comme l'assurance-médicaments, les soins à domicile et les soins de longue durée. Nous voulons voir des progrès dans ces dossiers très importants.
Nous sommes déterminés, en prévision de 2015, à présenter une nouvelle stratégie sur les soins de santé aux Canadiens. Nous savons ce que les gens veulent dire lorsqu'ils réclament un nouveau régime d'assurance-maladie amélioré. Pour notre part, nous consultons les Canadiens au quotidien.
Je sais que beaucoup de mes collègues reçoivent des courriels et travaillent avec leurs électeurs. Nous savons que les soins de santé représentent la principale préoccupation des Canadiens. Ils sont toujours en tête de liste des réponses aux sondages.
Je remercie le député d'avoir présenté la motion. Il est très important de sensibiliser les gens au problème, qui touche environ 500 000 Canadiens, et de savoir ce que c'est que d'être atteint d'allergies graves.
Tâchons de reconnaître qu'il nous faut un gouvernement fédéral qui saura répondre aux besoins des Canadiens en matière de soins de santé et qui sera disposé à dialoguer avec les provinces, les territoires et les Premières Nations. Il nous faut un gouvernement fédéral déterminé à mettre en oeuvre les accords signés en 2004 et à présenter de nouveaux accords et une nouvelle vision pour l'assurance-médicaments fondée sur la Loi canadienne sur la santé et l'importance de l'accessibilité, de la transférabilité, de l'administration publique et de l'universalité.
Nous, néo-démocrates, avons pris un engagement à cet égard. C'est ce en quoi nous croyons. Nous sommes le parti de l'assurance-maladie. Nous sommes fiers du travail que nous avons fait et du travail que nous continuerons de faire.
Bien que nous appuyions la motion, nous reconnaissons également qu'elle ne représente qu'une petite partie de la tâche qui nous attend. Nous nous en acquitterons volontiers.
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Mon collègue de vient tout juste de promettre qu'il allait mieux me traiter maintenant qu'il sait que je suis allergique au homard. Je ne dis pas non, c'est gentil de sa part. Jusqu'à maintenant, je ne peux pas me plaindre.
Nul besoin de préciser que j'ai trouvé particulièrement frustrant de ne pas pouvoir manger de homard pendant les deux années durant lesquelles j'ai été ministre des Pêches et des Océans. Je me souviens entre autres d'une fois, au Labrador, où les représentants de la coopérative locale de transformation de la crevette que nous étions allés rencontrer avaient eu la délicatesse de nous inviter à souper. Ils nous ont servi un plat de homard et de crevettes. J'ai alors dû leur expliquer que mes allergies m'empêchaient de déguster les fruits de mer qu'ils avaient eux-même pêchés.
Même si les chocs anaphylactiques peuvent être provoqués par les piqûres d'insecte, par certains médicaments ou par un certain nombre d'autres produits, ce sont les allergies alimentaires qui en sont la principale cause. Quand on fait un choc anaphylactique, la gorge peut se rétrécir jusqu'à se fermer complètement. Ce n'est pas le seul symptôme, mais disons que celui-là peut être fatal.
Je me souviens encore parfaitement de la veille du jour de l'An 1997. J'étais invité à souper chez des amis de Kentville, en Nouvelle-Écosse, qui avaient un chien et un chat. Or, je suis aussi allergique aux chiens et aux chats. Cette allergie-là ne risque pas de me faire tomber en choc anaphylactique, mais que croyez-vous que les amis en question nous ont servi, pour souper? Du homard, évidemment. À l'époque, je n'avais pas encore compris à quel point mon allergie au homard était grave, ni même réelle, bien qu'à l'âge de 17 ans, le médecin qui m'avait piqué le bras à plusieurs endroits afin de tester divers allergènes m'ait dit que j'étais allergique aux mollusques et aux crustacés. J'avais d'abord cru à une erreur, puisque j'avais déjà mangé du homard à plusieurs reprises et que le résultat n'avait pas été si catastrophique. Or, quand on est allergique aux mollusques et aux crustacés — et à bien d'autres types d'aliments, en fait —, chaque fois qu'on est exposé l'allergène, la réaction allergique peut empirer, ce qui fait augmenter d'autant le risque de tomber en choc anaphylactique.
Voilà pourquoi je considère que cette motion est importante. Voilà pourquoi il faut que les gens puissent savoir ce qu'il y a dans les aliments qu'ils consomment. Personnellement, quand j'achète un produit à l'épicerie, je tiens absolument à savoir s'il contient — ou non — un produit qui risque de provoquer une telle réaction.
Bon nombre d'entre nous connaissent bien l'allergie aux arachides et à quel point elle peut être grave. Nous avons extrêmement bien réussi à instaurer l'étiquetage des produits contenant des arachides pour que les gens qui ont cette allergie puissent les éviter. Le meilleur ami de mon fils a une allergie grave aux arachides. Ça a été problématique pendant quelque temps. Mon fils et lui faisaient partie des scouts et maintenant des scouts aventuriers. Lorsque nous partons en excursion, nous veillons à éviter tout ce qui peut contenir des arachides parce que nous savons que sur le terrain, ce peut être une question de vie ou de mort.
Le gouvernement pourrait rendre la réglementation plus stricte à l'égard de l'étiquetage des aliments de sorte que les personnes ayant une allergie susceptible d'entraîner un choc anaphylactique connaissent le contenu des aliments.
[Français]
J'aimerais parler des façons d'éviter les réactions allergiques anaphylactiques. La seule façon de faire est d'éviter complètement la nourriture qui les provoquent. Cela nécessite de savoir ce qu'il y a dans ce qu'on mange. Quand je vais à une réception ou à une soirée où on sert des hors-d'oeuvres, je demande souvent s'ils contiennent du crabe. S'il y a des crevettes ou du homard, on peut le voir facilement, bien que les crevettes soient plus difficiles à voir. On ne peut pas nécessairement tout voir, comme les arachides. Le lait peut aussi être un aliment allergène pour bien de gens. Il faut lire soigneusement les étiquettes alimentaires.
Il faut prendre des précautions dans la préparation des aliments. C'est important pour la famille. Il faut aussi bien se laver les mains et utiliser des méthodes de nettoyage adéquates.
Ce sont toutes des façons importantes d'éviter une réaction anaphylactique, qui peut tuer quelqu'un.
[Traduction]
Il n'est pas vrai qu'un choc anaphylactique est toujours mortel. Le soir dont je parlais, la veille du jour de l'An de 1997, alors que nous étions assis au salon en train d'avoir une belle conversation après le repas, j'ai commencé à enfler, et pendant environ cinq minutes, je pouvais à peine respirer. Je ne croyais pas que j'allais mourir, mais il faut dire que je ne savais alors rien sur l'anaphylaxie. Je ne me suis pas rendu compte que c'était un choc anaphylactique, donc je ne savais pas à quel point j'étais en danger. J'ignorais comme il est important pour une personne qui a une allergie alimentaire, notamment aux crustacés, d'avoir un EpiPen.
Il est important d'avoir des EpiPen. Par exemple, une personne comme moi qui travaille à deux endroits — en Nouvelle-Écosse et à Ottawa — doit absolument en avoir un accessible en moins de 20 minutes d'où elle se trouve, aux deux endroits. Cela me rappelle: je dois consulter mon médecin, non seulement pour renouveler celui que j'ai à la maison, qui date de plusieurs années, mais aussi pour en obtenir un autre pour Ottawa. Ce serait une bonne idée. Il s'agit d'une précaution importante pour quiconque souffre de ce genre d'allergie.
Je suis certain que le député de est conscient de cela et que c'est l'une des raisons pour lesquelles il a présenté cette motion.
Que contient un EpiPen? Comment cela fonctionne-t-il? En fait, il contient soit de l'épinéphrine, raison pour laquelle l'instrument porte le nom d'EpiPen, ou de l'adrénaline. Ces deux substances préviennent une réaction à cet allergène qui peut causer l'étouffement et la mort.
L'une des choses que le gouvernement du Canada doit faire pour aider les personnes atteintes d'anaphylaxie est de sensibiliser la population à cette réalité. Comme je l'ai dit, quand j'ai eu cette réaction en 1997, j'ignorais tout de l'anaphylaxie. Il est important de sensibiliser davantage les gens, non seulement les personnes qui peuvent en être atteintes, mais aussi les personnes qui pourraient les nourrir. Les parents doivent comprendre de quoi il s'agit afin de reconnaître les signes et de savoir quoi faire, même si, au départ, la réaction peut être légère.
Je pense que j'ai finalement cessé de manger du homard il y a 10 ans. C'est alors que j'ai compris que c'était le homard qui avait cet effet, qui n'était pas nécessairement immédiat, mais plutôt à retardement. Je me souviens avoir mangé trois homards une veille de Noël. Pendant les deux jours qui ont suivi, j'ai reniflé et éternué. C'est alors que j'ai fait le lien. Un mois plus tard, j'ai essayé de manger un seul homard, et j'ai eu exactement la même réaction pendant les deux jours suivants. J'avais le nez qui coulait et je me sentais misérable.
Il est important de sensibiliser le public à ces choses, de l'informer des effets et de veiller à ce que les étiquettes des produits soient faciles à lire et à comprendre. Il serait aussi utile que les gouvernements fédéral et provinciaux adoptent une approche coordonnée entre les diverses administrations pour veiller à la sécurité et à la santé du public, sensibiliser la population à ce problème et soutenir la recherche afin d'identifier les causes profondes des allergies graves et d'y trouver des remèdes.
Je tiens à remercier à nouveau le député de d'avoir abordé ce problème qui est, de mon point de vue, manifestement très important.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre au sujet de la motion M-230. Je tiens à remercier le député de d'avoir saisi la Chambre de cette question.
L'anaphylaxie est un grave problème médical et un grave problème de santé publique. Malheureusement, l'anaphylaxie ne peut pas être guérie, pas plus que les allergies alimentaires en général, ou du moins, pas encore. Il n'y a qu'une seule façon d'éviter une réaction anaphylactique, et c'est d'éviter l'allergène qui la déclenche. La meilleure façon de diminuer le risque de réaction, c'est de sensibiliser davantage le public à ce problème médical et aux déclencheurs.
Les réactions anaphylactiques sont causées par une réaction négative à un allergène. Les médicaments, les piqûres d'insectes, le latex et certains aliments figurent parmi les allergènes possibles. En fait, il y a plus de 200 allergènes connus. Les 10 principaux allergènes alimentaires sont les oeufs, les fruits de mer, comme dans le cas de mon collègue, le lait, les noix, le sésame, les sulfites, le blé, la moutarde, le soja, les arachides et d'autres céréales qui contiennent du gluten.
Les adultes sont plus susceptibles de réagir aux médicaments et aux piqûres d'insectes, tandis que chez les enfants et les jeunes, ce sont les aliments qui sont les principaux déclencheurs de réactions allergiques.
Une réaction anaphylactique peut déclencher plusieurs symptômes. D'ordinaire, ils peuvent être observés dans les minutes suivant le contact avec l'allergène, mais il se peut que la réaction survienne plusieurs heures plus tard.
Les symptômes peuvent être observés au niveau de la peau, de l'appareil respiratoire, de l'appareil gastro-intestinal, de l'appareil cardiovasculaire et de l'humeur.
D'ordinaire, en cas de réaction anaphylactique, deux parties du corps ou plus présentent des symptômes. Dans 80 % à 90 % des cas, on observe les symptômes sur la peau. L'appareil respiratoire est touché dans 70 % des cas. L'appareil gastro-intestinal est touché dans 30 % à 45 % des cas, tandis que l'appareil cardiovasculaire est touché dans 10 % à 45 % des cas. De plus, le système nerveux central est touché dans 10 % à 15 % des cas de réactions anaphylactiques.
Une personne ayant une réaction anaphylactique peut donc présenter des symptômes tels que urticaire, démangeaisons, enflure, rougeurs ou éruptions cutanées, toux, essoufflement, symptômes de rhume des foins et douleurs thoraciques. La personne peut également avoir des crampes, des nausées, un faible pouls et des étourdissements, voire passer en état de choc.
Les symptômes les plus graves sont les difficultés respiratoires et la chute de pression artérielle, lesquelles sont potentiellement mortelles. Si la gorge se resserre, l'oxygène ne se rend pas au cerveau et la personne peut avoir une crise de panique et passer en état de choc. Lorsque ces signes ou symptômes se manifestent, la personne doit immédiatement recevoir des soins médicaux, plus précisément une dose d'épinéphrine. Les personnes ayant une allergie grave gardent toujours à portée un auto-injecteur d'épinéphrine, comme EpiPen ou Twinject, pour prévenir une réaction anaphylactique en cas d'exposition à l'allergène. Sans traitement, la personne exposée peut perdre conscience et possiblement mourir.
On estime que 2,5 millions de Canadiens sont à risque d'anaphylaxie, et ce nombre augmente d'année en année. On estime que chaque année, 3 500 Canadiens subissent un choc anaphylactique après avoir consommé les mauvais aliments. Malheureusement, de ce nombre, environ une douzaine en meurent.
Un Canadien sur deux connaît quelqu'un ayant une allergie alimentaire grave. Fait inquiétant, les allergies alimentaires graves sont surtout répandues chez les jeunes enfants, en particulier chez les moins de trois ans. Près de 6 % des enfants de moins de trois ans et 300 000 jeunes de moins de 18 ans sont touchés par une forme ou une autre d'allergie alimentaire. Chose inquiétante, la fréquence des allergies alimentaires a augmenté de 350 % de 1996 à 2002, et, au cours de la même période, l'incidence de l'allergie aux arachides et aux noix s'est accrue de 250 %. Ainsi, il n'y a pas lieu de se surprendre que plus de 40 % des Canadiens prennent le temps de lire les ingrédients indiqués sur l'étiquette des produits alimentaires, soit pour se protéger eux-mêmes, soit pour protéger une personne susceptible de tomber en choc anaphylactique
Le produit allergène le plus connu est, bien entendu, l'arachide. Cette allergie touche deux enfants sur 100 au Canada. Avec les noix, les arachides sont responsables de la majorité des réactions anaphylactiques mortelles. Au cours d'une étude portant sur 13 enfants ayant eu des réactions mortelles ou presque mortelles, on a pu constater que 10 de ces 13 réactions avaient été provoquées par la consommation d'arachides ou de noix.
Même en étant très vigilante, toute personne allergique aux arachides ou aux noix aura une réaction accidentelle tous les trois à cinq ans. Le contact accidentel avec l'allergène se produit lorsque la personne n'est pas capable d'en détecter la présence sur un appareil ou un meuble, par exemple. Les protéines en suspension dans l'air peuvent également causer de sérieux problèmes, car elles peuvent provoquer une crise d'asthme.
Ces statistiques nous font saisir l'ampleur du problème de l'anaphylaxie et l'importance de s'y intéresser à l'échelle nationale. De nombreux Canadiens, y compris beaucoup de familles de ma circonscription, ressentent fréquemment avec crainte la menace d'une réaction anaphylactique et cela m'inquiète beaucoup. Les personnes à risque d'anaphylaxie sont surtout menacées à l'extérieur de la maison, où elles ont peu ou pas de contrôle sur leur environnement. Les parents essaient d'enseigner à leurs enfants les risques associés à leur état, de manière à ce qu'ils puissent interagir sans danger avec leurs amis et leurs enseignants.
L'avion est probablement le meilleur exemple de milieu dangereux parce qu'on y offre souvent des arachides et des noix. Dans un tel espace clos, le risque de réaction allergique due au contact avec un résidu d'allergène ou une protéine en suspension dans l'air est très élevé. Voyager en avion est terrifiant pour les personnes susceptibles de tomber en choc anaphylactique, car à 35 000 pieds d'altitude, elles sont d'autant plus vulnérables qu'elles sont éloignées des établissements médicaux. J'espère que les transporteurs aériens se montreront à la hauteur, qu'ils éviteront totalement les produits pouvant contenir des noix et qu'ils demanderont aux passagers de ne pas en consommer lorsque des passagers se diront à risque d’anaphylaxie.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec beaucoup de gens à risque d'anaphylaxie. Je me suis aussi entretenu avec des membres de l'Initiative canadienne sur l'anaphylaxie. Ces gens améliorent la vie des Canadiens à risque en préconisant des milieux sûrs et en incitant les gouvernements, les organismes et les entreprises à en faire autant.
La motion M-230 vise à ce que les Canadiens soient davantage au courant des risques d'anaphylaxie et, espérons-le, qu'ils prennent des précautions pour limiter l'exposition accidentelle des personnes vulnérables. Il en résultera un milieu plus sain pour tout le monde.
Il devrait y avoir des groupes de soutien et de surveillance qui veillent à ce que des mesures préventives soient prises afin d'éviter les réactions anaphylactiques. Il est important de mentionner que des mesures ont déjà été prises pour sensibiliser la population à ce problème et pour en souligner la gravité. Des particuliers, des entreprises et des gouvernements ont pris des mesures appropriées à cet égard.
Prenons un exemple dans le secteur privé: les Blue Jays de Toronto. Je suis certain que la plupart des gens regarderont le match de hockey ce soir, mais je crois que les Blue Jays ont un match eux aussi. Les Blue Jays de Toronto ont offert une zone exempte d'arachides lors de trois de leurs matchs à domicile la saison dernière. Cette zone a permis aux amateurs à risque de réaction anaphylactique d'apprécier le match dans un endroit sécuritaire. Voilà un excellent exemple de leadership qui profite à tous.
Il faut sensibiliser les gens à propos de ce grave problème de santé, et ce, à l'échelle nationale. C'est pourquoi je presse les députés d'approuver cette motion afin d'attirer l'attention sur l'anaphylaxie dans tout le pays. En adoptant cette motion, le gouvernement canadien ferait un autre pas important pour que les Canadiens vivant avec l'anaphylaxie puissent avoir une meilleure qualité de vie.
Je remercie Debbie Bruce de Mississauga, qui a participé à la rédaction de cette allocution. Debbie défend de façon remarquable la cause des milliers de gens qui vivent avec cette affection au Canada. On lui doit une fière chandelle.
J'espère que cette motion recevra l'appui unanime de tous les députés.
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Monsieur le Président, tout d'abord, je dois reconnaître que j'ai beaucoup apprécié l'allocution de mon collègue d'en face, et je ne pensais jamais dire cela. J'ai trouvé sa présentation fort bien préparée. Malheureusement, il n'entend pas mes compliments, mais ce n'est pas grave. Il n'en demeure pas moins que j'ai vraiment trouvé intéressant l'angle par lequel il a abordé le sujet. C'était très précis. Étant moi-même sérieusement allergique aux arachides, je peux parler en connaissance de cause.
Je vais lire le texte de la motion du député de , car parfois on oublie ce dont on parle.
Que, de l'avis de la Chambre, l’anaphylaxie est un problème sérieux pour un nombre croissant de Canadiens et le gouvernement devrait prendre les mesures qui s'imposent pour veiller à ce que les Canadiens qui en souffrent puissent maintenir une bonne qualité de vie.
J'aimerais lire une définition. Je pourrais donner une définition très personnelle de l'anaphylaxie. Néanmoins, selon le site allerg.qc.ca, voici ce dont il s'agit:
Il n’existe pas de définition universelle à l’anaphylaxie mais on peut la définir comme une réaction allergique grave qui apparaît rapidement et ayant un potentiel fatal. Elle se caractérise en général par l’apparition de plusieurs signes et symptômes pouvant toucher un ou plusieurs systèmes de notre corps.
Quel est le mécanisme d'une réaction anaphylactique? La réponse est particulièrement intéressante. Je cite le même site:
Dans la plupart des cas de réactions anaphylactiques, la réaction survient par la reconnaissance d’un allergène par des anticorps [...]. Lorsque ces anticorps sont mis en présence de l’allergène, cela mène à l’activation de certaines cellules [...], ce qui a pour conséquence la libération de différents produits inflammatoires qui peuvent affecter tous les organes et systèmes du corps.
Le mot « inflammatoire » est très important, car c'est là que réside le problème. C'est comme si cette inflammation était une réaction souhaitable, mais elle s'applique, par exemple, à la trachée, ce qui fait qu'une personne peut avoir de la difficulté à respirer. Je continue de citer le même site:
Cela justifie la variété de signes et [de] symptômes pouvant être observés durant une réaction allergique. Il peut arriver d’observer un phénomène qui s’appelle une réaction biphasique [...]
D'abord, il y a une première phase, soit la réaction. Ensuite, il y en a une autre beaucoup qui survient plus tard. Il y a donc deux phases. Ainsi, on observe l'apparition d'une deuxième réaction.
Quelles sont les causes de la réaction anaphylactique? Il existe plusieurs déclencheurs, dont les aliments. Huit aliments sont responsables de 93 % des réactions chez les enfants, comme le disait fort bien d'ailleurs mon collègue d'en face. Il y a les oeufs, les arachides, le lait, le soya, les noix, le poisson, les crustacés, le blé. Les aliments les plus communs chez les enfants les plus âgés et les adultes sont l'arachide, les crustacés, les noix et les poissons.
Il y a aussi des allergies à certains médicaments et aux piqûres d'insectes. J'invite sincèrement mes collègues à venir tâter une seringue d'EpiPen ici. Le principe est très simple. D'ailleurs, lorsque les seringues d'EpiPen ont été mises en marché, au tout début, c'était clairement pour les cas de piqûres d'abeilles.
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Monsieur le Président, je comprends. Le sujet de ce soir n'est pas tellement dangereux, heureusement. Il y a d'autres projets de loi qui pourraient nécessiter d'autres accessoires pas mal plus compromettants. Alors, je les cache.
Au point de départ, la seringue d'EpiPen a été mise en marché en réaction aux piqûres d'insectes. Évidemment, aujourd'hui, elle est beaucoup plus utilisée pour des raisons alimentaires. Effectivement, le choc anaphylactique est un peu comme une réaction exagérée du système de défense.
J'ai moi-même subi deux chocs anaphylactiques qui m'ont amené à la perte de conscience et à l'hospitalisation. En règle générale, il y a intubation, pour protéger les voies respiratoires. L'injection d'épinéphrine vise, entre autres, à contracter les vaisseaux sanguins pour ramener la pression sanguine à la normale. L'anaphylaxie est certainement liée à certaines allergies, mais ce sont les allergies alimentaires qui sont de loin les plus grands déclencheurs.
Au Québec, le 21 mars dernier, se tenait la Journée québécoise des allergies alimentaires. Je lirai un extrait, tiré d'un communiqué de presse de l'Association québécoise des allergies alimentaires:
Les allergies alimentaires représentent un problème de santé majeur et en forte croissance. Environ 300,000 Québécois souffrent d’allergies alimentaires, ce qui représente 4 % de la population d’âge adulte et de 6 à 8 % des enfants. Nous notons une augmentation de 18 % des allergies alimentaires entre 1997 à 2007 chez les moins de 18 ans. Ces allergies peuvent à tout moment provoquer une réaction de type anaphylactique pouvant entraîner la mort en quelques minutes. Environ la moitié des quelque 150 décès attribués aux allergies alimentaires chaque année aux États-Unis seraient reliés aux arachides. C’est pourquoi l’AQAA (Association québécoise des allergies alimentaires) s'est jointe à une coalition qui propose une politique sur la gestion de l’anaphylaxie dans les écoles du Québec. Une telle politique permettrait de diminuer l’incidence de réactions anaphylactiques chez les enfants et de les gérer plus adéquatement, réduisant ainsi le niveau de risque associé.
Je trouvais pertinent d'apporter ladite seringue, parce que je ne pense pas qu'il y ait 3 000 solutions à la réaction anaphylactique. L'injection d'épinéphrine ou d'adrénaline est la solution immédiate qui permet d'éviter le pire. Ce qui est fantastiquement triste par rapport à ça, comme le disait tout à l'heure notre porte-parole en matière de santé, c'est que ce n'est pas partout au Canada que les gens ont une assurance couvrant le coût des médicaments.
Le coût de ce médicament est prohibitif. On parle, en règle générale, de 100 $ pour une seringue. J'en ai toujours deux sur moi, parce qu'une seringue a un effet durant de 20 à 40 minutes. Alors, si on entre en contact avec une substance allergène et qu'on est en zone urbaine où un hôpital est à proximité, on peut s'administrer la seringue en question et aller aviser le personnel de l'hôpital qu'on croit avoir une réaction anaphylactique.
Si on sait qu'on s'éloigne un peu, en avoir deux est loin d'être une précaution inutile, car à ce moment-là, on double la dose. Évidemment, je ne peux pas supposer qu'une deuxième dose aura le même effet. J'imagine qu'on ne peut pas en avoir 19 et passer trois jours à prévenir une réaction anaphylactique. Je ne pense pas, mais je n'ai pas vérifié. Il n'en demeure pas moins que j'ai toujours sur moi de l'équipement médical d'une valeur de 200 $.
Nous sommes très chanceux, car mes deux filles n'ont pas hérité de cette allergie et n'ont pas eu à vivre ce stress à l'école. Toutefois, de jeunes enfants traînent des seringues d'EpiPen sur eux, ce qui est une grande responsabilité pour un enfant de trois, quatre, cinq ou six ans. C'est une responsabilité financière, mais d'abord de santé, pour se protéger, et ça en demande beaucoup.
Ce système de protection contre les allergies coûte très cher. Heureusement, au Québec, on est mieux protégé, puisqu'on contribue à un régime public d'assurance médicaments. Toutefois, je ne peux m'empêcher de penser à d'autres provinces où une famille qui compte ses sous et qui arrive à peine à joindre les deux bouts a le malheur d'avoir un enfant susceptible d'avoir de telles allergies. Cette famille doit s'assurer que l'enfant, avant de partir à l'école, a bel et bien sa seringue dans son sac.
C'est une énorme responsabilité. Effectivement, comme quelqu'un l'a souligné tout à l'heure, en règle générale, la date de péremption sur la seringue va rarement au-delà d'un an et il faut donc la remplacer tous les ans. Le compte est simple: on dit qu'il en faut deux pour ne pas prendre de risque. Si l'enfant a été diagnostiqué à 3 ou 4 ans et qu'à partir du moment où il va à l'école, il faut qu'il les ait sur lui, on peut faire un calcul rapide. C'est 200 $ par année multiplié par cinq ou six, selon le nombre d'années. Cela monte vite.
Ce qu'on vient de voir est très triste, et je comprends les commentaires de ma collègue, tout à l'heure. Effectivement, on nous demande de soutenir ce projet de loi, et il va de soi que nous le ferons. Toutefois, je ne peux pas m'empêcher de faire un constat. Tout à l'heure, j'ai pris en note le résultat du vote sur une motion qui visait à diminuer la consommation de sodium au Canada, une motion extrêmement pertinente. On ne peut pas être contre la vertu. Or, de façon assez grossière, encore une fois et comme d'habitude, le gouvernement d'en face nous a fourni un beau « non », à 147 contre 122 personnes qui ont vu là une pertinence. Je pense que c'est clairement souhaitable d'adopter ce genre de politique.
Essentiellement, ce que j'aimerais dire, c'est que, dans une école, il y a plus de chances qu'il y ait un choc anaphylactique qu'un incendie. Alors s'il y a un extincteur, il devrait absolument y avoir des EpiPen dans tous les cas.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je parle aujourd'hui de l'anaphylaxie, une réaction allergique grave qui peut se produire chez une personne ayant été exposée à un allergène, par exemple, à certains aliments, à certains médicaments, à une piqûre ou à une morsure d'insecte ou même à certains matériaux comme le latex. Ce que vivent les personnes à risque d'anaphylaxie est très grave et cet état a une incidence sur la vie de centaines de milliers de Canadiens. Je tiens d'ailleurs à féliciter personnellement le député de d'avoir encore une fois porté cette question à l'attention des députés.
Cette question de plus en plus préoccupante touche un nombre croissant de Canadiens. Nous convenons tous, d'ailleurs, que le gouvernement doit aider les Canadiens ayant des allergies graves à conserver une bonne qualité de vie. Je peux sans doute affirmer que plusieurs députés parmi nous, aujourd'hui, ont eux-mêmes des allergies ou qu'un de leurs proches — un membre de leur famille ou un ami — souffre d'allergies graves.
En 2003, Santé Canada rapportait qu'environ 600 000 Canadiens pouvaient avoir souffert d'une allergie constituant un danger de mort. Plus récemment, en 2012, il a été signalé que plus de deux millions de Canadiens, dont un grand nombre d'enfants, ont au moins une allergie alimentaire. Ce sont là des chiffres impressionnants. Lorsqu'une personne souffrant d'une allergie est exposé à l'allergène, elle peut développer différents symptômes, aussi bénins que le larmoiement ou l'irritation des yeux, ou encore une éruption cutanée, mais également plus graves, comme une difficulté à respirer, des vertiges, des étourdissements, et même l'évanouissement. En quelques minutes, une légère réaction peut se transformer en une autre plus dangereuse, pouvant même constituer un danger de mort. Il est possible que de nombreux Canadiens ne savent même pas qu'ils souffrent d'une allergie jusqu'à ce qu'ils soient exposés à l'allergène et qu'ils aient une réaction.
Comme je l'ai indiqué il y a quelques instants, certains produits courants peuvent déclencher une réaction allergique. Ces produits ne provoquent pas toujours une réaction anaphylactique, mais bon nombre d'entre eux, dont certains aliments comme les oeufs, les fruits de mer et les noix, sont plus à risque de provoquer une telle réaction. Il n'existe pas de remède garanti contre ces allergies. Il est possible qu'elles se produisent sans avertissement, comme il est également possible qu'elles disparaissent sans avertissement. Les gens peuvent prendre diverses précautions pour gérer leurs allergies, mais une fois qu'on développe une allergie, il est possible qu'on doive vivre avec le reste de notre vie.
Un des moyens les plus efficaces d'éviter les réactions allergiques consiste à se tenir loin des allergènes qui déclenchent ces réactions. C'est pourquoi il est essentiel que les gens puissent connaître les ingrédients qui composent les aliments. Il est très important que le gouvernement du Canada prenne les mesures nécessaires pour aider à réduire les risques associés à l'anaphylaxie, afin que les Canadiens qui souffrent d'allergies graves puissent maintenir une bonne qualité de vie.
J'aimerais profiter de l'occasion pour souligner certaines des mesures que le gouvernement du Canada a prises pour aider les Canadiens qui souffrent d'allergies graves. Le gouvernement a instauré un règlement visant à améliorer l'information sur les allergènes qui doit figurer sur les étiquettes des produits. Cette information aide les Canadiens à prendre des décisions éclairées sur les produits qu'ils achètent, ce qui contribuera en retour à réduire le nombre de réactions allergiques aux produits alimentaires et aux produits de santé.
En 2011, la a fait l'annonce d'une nouvelle réglementation visant à améliorer l'étiquetage des allergènes dans les aliments. Les Canadiens souffrant d'hypersensibilité ou d'allergies seraient ainsi en mesure de choisir plus judicieusement les produits alimentaires qu'ils achètent ou qu'ils consomment. La nouvelle réglementation concernant l'étiquetage des allergènes alimentaires est entrée en vigueur en août 2012, après une période de transition de 18 mois pour donner la chance à l'industrie de se conformer aux nouvelles exigences. La nouvelle réglementation prévoit des exigences plus strictes, notamment un étiquetage en langage clair, une liste des allergènes prioritaires et la nécessité d'indiquer les sources de gluten et les sulfites ajoutés que contiennent les aliments préemballés. Aujourd'hui, si l'on consulte l'étiquette d'un produit au supermarché, on voit que la présence d'ingrédients susceptibles de provoquer des allergies dans le produit est clairement indiquée.
De plus, en 2011, des modifications apportées à la réglementation sont entrées en vigueur. Elles exigent que les fabricants de produits de santé indiquent les ingrédients non médicinaux sur l'étiquette extérieure des médicaments en vente libre au Canada. Cette modification de la réglementation a resserré les exigences en matière d'étiquetage qui s'appliquent déjà aux produits de santé.
Ces deux changements récents à la réglementation ont permis de mettre en place des mesures dont bénéficieront les Canadiens souffrant d'allergies en leur donnant accès à de l'information leur permettant d'identifier la présence d'ingrédients possiblement nocifs et de faire des choix éclairés à l'égard des produits qu'ils utilisent.
Le gouvernement du Canada a également mis en place des mesures pour surveiller le risque de réactions allergiques et fournir aux Canadiens des renseignements fiables et dignes de confiance leur permettant de faire des choix éclairés. Par exemple, l'Agence de la santé publique du Canada gère le Système canadien de surveillance des effets secondaires suivant l'immunisation. Les professionnels de la santé, les consommateurs, les autorités provinciales et territoriales en matière de santé publique et les fournisseurs de vaccins déclarent les effets secondaires suivant l'immunisation. Cette information facilite le travail de l'agence, qui collabore avec les provinces et les territoires pour surveiller les effets secondaires suivant l’immunisation. En outre, sur son site Web, l'Agence de la santé publique du Canada met à la disposition des Canadiens divers documents, notamment des lignes directrices sur l'immunisation et des renseignements sur traitement de l'anaphylaxie.
Nous connaissons tous le site Web Canadiens en santé du gouvernement du Canada. Ce guichet unique offre aux Canadiens une mine de renseignements sur la santé et la sécurité, notamment sur les rappels de produits, les avis de sécurité, les produits alimentaires, les produits de santé et la santé des enfants. Le site Canadiens en santé contient beaucoup de renseignements sur les réactions allergiques, l'anaphylaxie et la prévention des risques. Cette ressource conçue pour les Canadiens est extrêmement utile.
Les sites Web d'autres ministères fédéraux contiennent aussi des renseignements à l'intention des Canadiens. Ainsi, Santé Canada produit un Avis électronique sur les allergies alimentaires. On peut s'y abonner pour recevoir de l'information sur les intolérances et les allergies alimentaires au Canada.
Santé Canada s'emploie à sensibiliser la population aux allergies. Quand un nouveau risque d'allergie est découvert, Santé Canada en informe rapidement la population. L'organisme produit aussi des rappels annuels sur les allergies alimentaires, qui décrivent les risques que courent les Canadiens de tous les âges et expliquent comment procéder pour réduire les risques que posent les substances allergènes.
Dans un rappel publié en mai 2012, Santé Canada souligne que les allergies alimentaires peuvent mettre en péril la vie des gens de tout âge, mais surtout des enfants. Ce message rappelle qu'il est important de lire les étiquettes des aliments pour réduire les risques de réactions allergiques.
Par ailleurs, Santé Canada collabore étroitement avec des associations canadiennes de consommateurs. Ainsi, des experts du ministère participent aux congrès annuels d'Anaphylaxie Canada et de l'Association québécoise des allergies alimentaires; ils répondent aux questions des participants pendant les ateliers « Demandez à un allergologue ».
Les experts de Santé Canada contribuent aussi à des forums et à des conférences axées sur l'éducation et la sensibilisation. Santé Canada s'emploie à faire connaître ces ressources, et fournit donc sur son site Web des hyperliens vers les sites de ces associations. Les Canadiens ont ainsi accès à du matériel éducatif sur l'anaphylaxie et les allergies.
Je recommande à la Chambre d'appuyer la motion d'initiative parlementaire présentée par le député de . L'anaphylaxie préoccupe fortement la population canadienne, et nous accordons une importance prioritaire à la santé et à la sécurité des Canadiens. La motion fera connaître les défis que doivent surmonter les personnes sujettes à des réactions anaphylactiques. Pour toutes ces raisons, j'encourage vivement les députés à appuyer la motion M-230.
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Monsieur le Président, je tiens à remercier mes collègues de tous les partis avant de passer au discours que j'ai préparé pour conclure le débat. Ce qui est épatant quand on est député, c'est qu'on apprend constamment. Je remercie mon collègue du qui a parlé de son expérience personnelle ainsi que mon collègue d', qui, comme nous l'avons mentionné, a siégé à un comité.
Personnellement, aucun membre de ma famille n'a jamais été confronté à ce problème, mais, en me renseignant sur ce sujet, j'ai appris beaucoup de choses. En présentant cette motion, nous voulons nous assurer que les gens sont au courant du problème et qu'ils y sont sensibilisés, comme il a été mentionné. Je remercie les deux députés d'en face de nous avoir raconté des anecdotes personnelles. Elles nous ont beaucoup éclairés.
J'aimerais également remercier tous ceux qui se sont exprimés à propos de la motion M-230. Leurs paroles de soutien inspirantes sont très encourageantes. Je suis content de voir qu'un si grand nombre de députés reconnaissent les dangers de l'anaphylaxie. Lorsque j'ai entrepris cette démarche, j'ai reçu beaucoup d'appui de diverses personnes et organisations. J'aimerais remercier le député de d'avoir présenté la motion précédente sur le même sujet, à la 39e législature.
J'aimerais aussi remercier spécialement les gens de l'initiative canadienne sur l'anaphylaxie et de Niagara Anaphylaxis Support and Knowledge. Ces deux organismes accomplissent un travail formidable. Ils sensibilisent la population à l'anaphylaxie et se sont montrés inébranlables dans leur appui à cette motion. Ils m'ont permis de bénéficier de leur savoir et de leur expertise tout au long de la présente démarche, et je leur suis reconnaissant de m'avoir ainsi éclairé.
J'aimerais en outre remercier les nombreuses personnes qui m'ont téléphoné, qui m'ont écrit et qui m'ont rencontré en personne pour me parler de leur combat personnel contre l'anaphylaxie. Le récit de leurs épreuves a renforcé ma détermination à faire adopter cette motion par la Chambre. Ces nombreuses manifestations d'appui nous montrent jusqu'à quel point ce problème de santé est répandu et dangereux.
Quand on sait que 2,5 millions de Canadiens sont affectés par l'anaphylaxie, il est inquiétant de voir que de nombreux Canadiens ne sont pas au courant des risques associés à ce problème. Une réaction anaphylactique est très grave et peut même mettre en danger la vie de la personne affectée. En moyenne, il se produit 3 500 réactions de ce genre au Canada chaque année, et 12 d'entre elles sont mortelles.
Comme cela a été indiqué dans beaucoup de discours sur cette motion, l'épinéphrine traite à court terme les symptômes de l'anaphylaxie, mais la sensibilisation du public pourrait réduire substantiellement le nombre de réactions anaphylactiques à l'avenir. Dans le cadre de cette sensibilisation, il faudrait expliquer aux gens que l'anaphylaxie est un état auquel sont associés des causes et des déclencheurs et qu'il existe des stratégies pour réduire l'exposition à ces facteurs.
Lors de la première journée de discussions aux Communes, j'ai raconté les histoires de Lucas, Liam et David. Nous pourrions réduire la difficulté de leurs combats quotidiens contre l'anaphylaxie et leur peur de faire une réaction. C'est l'objectif de la motion M-230. En attirant davantage l'attention du public canadien sur ce problème et en l'y sensibilisant, la présente motion pourrait venir en aide à ces enfants et à beaucoup d'autres Canadiens touchés par ce problème de santé. La motion aidera les Canadiens à comprendre les symptômes, les dangers et les conséquences d'une réaction anaphylactique. Comme cela a été mentionné au cours de la première heure de débat, d'importantes mesures ont déjà été prises par diverses entreprises et diverses autorités publiques.
Mon collègue de nous a indiqué que les Blue Jays de Toronto, une entreprise privée, ont établi une zone sans arachides à trois de leurs matchs à domicile lors de la dernière saison. Ce faisant, ils ont créé un environnement plus sûr pour leurs partisans présents aux matchs. J'ai appris avec joie dernièrement que les Blue Jays prévoient reconduire cette politique cette année. Une zone sans arachide sera établie lors d'au moins trois matchs à domicile.
Le gouvernement a alloué des fonds considérables à la recherche sur les allergies, notamment 36,5 millions de dollars à AllerGen, le Réseau des allergies, des gènes et de l'environnement des Réseaux de centres d'excellence, qui mène des recherches sur les allergies. De plus, un nouveau règlement visant à améliorer l'étiquetage des allergènes alimentaires prioritaires sur les aliments préemballés est entré en vigueur en août 2012. Ce règlement aide les consommateurs à mieux savoir quels aliments sont sûrs et quels aliments ils doivent éviter. En outre, le gouvernement a désigné le mois de mai comme étant le mois national de l'anaphylaxie.
Même si nous avons pris ces mesures importantes, nous pouvons en faire plus. Les entreprises et les gouvernements devraient en faire davantage pour aider les personnes à risque d'anaphylaxie. Plus particulièrement, le Parlement devrait non seulement reconnaître que l'anaphylaxie est un grave problème médical, mais sensibiliser la population pour aider les personnes à risque d'anaphylaxie à avoir une meilleure qualité de vie.
Les Canadiens ordinaires devraient prendre des mesures préventives pour assurer la sécurité des personnes qui les entourent, surtout celles à risque de réaction anaphylactique. Le fait de comprendre le problème et de connaître les allergènes qui risquent de provoquer une réaction permettrait de diminuer le nombre d'incidents et de rassurer les Canadiens qui souffrent d'allergies graves pouvant entraîner la mort. En adoptant la motion M-230, nous veillons à ce que le gouvernement reconnaisse formellement les Canadiens à risque d'anaphylaxie. Nous appuyons les efforts que déploient ces Canadiens pour sensibiliser la population à ce problème médical.
Je tiens encore une fois à remercier tous les députés présents aujourd'hui et ceux qui se sont engagés à appuyer cette motion.