:
Merci, monsieur le président. Je suis ici, bien sûr, accompagné de représentants du ministère des Finances, qui pourront vous éclairer sur des questions d'ordre technique après ma déclaration préliminaire relativement brève.
Maintenant, avant de commencer, permettez-moi de féliciter le président et les membres du Comité des finances pour leur travail acharné au cours des derniers mois dans le cadre des consultations prébudgétaires. Je sais que vous vous êtes déplacés partout dans le pays, dans des petites et des grandes localités, et je vous suis reconnaissant de vos efforts.
À l'instar des consultations que je mène à titre de ministre des Finances, les consultations prébudgétaires du Comité des finances permettent de s'assurer que les Canadiens des quatre coins du pays sont entendus et que leurs propos sont rapportés par vous.
Les recommandations qui proviennent de vos audiences prébudgétaires éclairent toujours la version finale du budget. Je demande instamment au Comité des finances de conclure ses consultations prébudgétaires, et j'ai hâte d'examiner vos conclusions.
[Français]
Auparavant, j'exhorte le comité à examiner et à approuver le projet de loi , Loi sur le soutien de la croissance de l'économie et de l'emploi au Canada.
Cette mesure législative, adaptée à la réalité d'aujourd'hui, constitue un élément de solutions important et positif aux défis économiques actuels, tout en préparant le Canada à tirer parti des perspectives économiques de demain.
Alors que la reprise de l'économie mondiale demeure fragile et incertaine, comme en témoigne la situation aux États-Unis et en Europe, le Canada va continuer d'affronter et de ressentir les effets des turbulences mondiales venues de l'étranger. Quoi qu'il en soit, notre gouvernement admet que ce n'est pas le moment de nous reposer sur nos lauriers, car des défis économiques bien réels demeurent.
[Traduction]
Au chapitre de la croissance économique, le FMI et l'OCDE prédisent tous deux que le Canada profitera de l'une des économies les plus fortes des pays du G7 pour les années à venir. Le Canada est à la tête du peloton au chapitre de la création d'emplois parmi les pays du G7, avec environ 650 000 nouveaux emplois créés depuis la fin de la récession en juillet 2009. Presque 90 p. 100 de ces emplois sont à temps plein. Quant à notre situation financière, le Canada, selon les projections du FMI, enregistre et continuera d'enregistrer le ratio de la dette nette totale du gouvernement au PIB le plus faible — et de loin — comparativement à tous les pays du G7.
Pour ce qui est de notre secteur financier, le Forum économique mondial a, pour la quatrième année consécutive, déclaré que notre système bancaire était le premier à l'échelle mondiale. Quant aux facteurs économiques et financiers fondamentaux, le Canada, contrairement à bien d'autres pays, obtient la meilleure cote de crédit possible de toutes les trois agences de notation de crédit. En effet, pas plus tard que la semaine dernière, Standard & Poor's a renouvelé la cote de crédit exemplaire du Canada et a déclaré ce qui suit:
Le profil politique et économique supérieur du Canada repose sur ses politiques et ses institutions politiques, que nous considérons comme étant très efficaces, stables et prévisibles. Les autorités canadiennes ont une solide réputation du fait de leur gestion de crises économiques et financières passées et de la croissance économique qu'elles ont assurée.
Au chapitre de la compétitivité, Forbes, l'influente revue d'affaires, a classé le Canada — surtout en raison de son faible taux d'imposition des entreprises — au premier rang parmi les pays qui offraient un environnement favorable à la croissance des entreprises et à la création d'emplois. Et la liste continue.
Comme l'a récemment fait remarqué l'économiste en chef de RBC, Craig Wright — et je le cite:
Dans le cas du Canada, nous sommes bien placés, qu'on regarde la position financière au Canada ou, de fait, nos facteurs économiques fondamentaux. [...] notre économie interne repose sur des assises très solides.
Néanmoins, notre gouvernement comprend que ce n'est pas le temps de se reposer sur ses lauriers, car on doit toujours relever des défis économiques très réels.
[Français]
De fait, trop de Canadiens sont toujours à la recherche d'un emploi. Comme je viens de le souligner, la reprise économique mondiale est encore hésitante. C'est la raison pour laquelle notre gouvernement continue de se concentrer sur le soutien et la croissance de l'économie canadienne.
Dès les premiers signes de ralentissement économique mondial, à la fin de 2008, notre gouvernement a réagi en proposant le Plan d'action économique du Canada, un plan qui prévoyait 60 milliards de dollars d'investissements pour soutenir l'emploi et la croissance pendant la traversée de la pire récession mondiale.
[Traduction]
Il s'agit d'un plan d'action économique qui, selon des observateurs indépendants, était à la fois adéquat et efficace. Au dire de Doug Porter, économiste de BMO, c'était, et je le cite: « sans doute l'un des programmes de relance économique les plus efficaces du monde industrialisé ».
Maintenant, plus tôt cette année, notre gouvernement a continué de faire fond sur ses réalisations passées avec son budget de 2011, qui constitue la prochaine étape du plan d'action économique du Canada. La prochaine étape vise à favoriser la prospérité économique à long terme tout en gardant le cap sur le rétablissement de l'équilibre budgétaire et à aider les familles canadiennes.
Depuis le 22 mars, le Parlement et tous les Canadiens ont examiné les mesures prévues dans la prochaine étape du plan d'action économique du Canada et en ont débattu. Je suis heureux de signaler que les réactions ont été positives. En effet, les Canadiens, en mai dernier, ont signifié leur appui à l'égard du plan d'un gouvernement qui concentre ses efforts sur la croissance économique du Canada et sur la multiplication des emplois.
Le projet de loi à l'étude aujourd'hui, la Loi sur le soutien de la croissance de l'économie et de l'emploi au Canada, est un élément important de la prochaine étape du plan d'action économique du Canada et comprend nombre des dispositions clés du budget de 2011.
Je n'ai pas assez de temps — et je ne voudrais pas en prendre autant — pour mettre en lumière chaque mesure prévue dans le projet de loi, mais j'aimerais présenter au comité un bref survol de certaines des mesures et de la façon dont elles aideront les Canadiens.
Par exemple, le projet de loi favorise la création d'emplois et la croissance économique en offrant un crédit à l'embauche temporaire pour les PME afin de stimuler davantage l'embauche, en élargissant le soutien fiscal pour la production d'énergie propre pour encourager les investissements écologiques, en prolongeant d'un an le crédit d'impôt pour l'exploration minière à l'intention des détenteurs d'actions accréditives pour aider le secteur minier au Canada, en simplifiant le tarif des douanes pour faciliter les échanges commerciaux et réduire le fardeau administratif des entreprises, en prolongeant l'application de la déduction pour amortissement accéléré aux investissements dans les machines et le matériel favorisant la productivité dans le secteur de la fabrication canadien et en éliminant la retraite obligatoire pour les employés visés par la réglementation fédérale afin de laisser aux travailleurs âgés qui veulent travailler la possibilité de demeurer dans la population active.
La loi aide les collectivités canadiennes de toute taille en prévoyant un investissement annuel permanent de 2 milliards de dollars dans le fonds de la taxe sur l'essence pour que les municipalités puissent profiter d'un financement à long terme prévisible des infrastructures, en renforçant le programme de protection des salariés pour qu'il protège davantage de travailleurs touchés par la faillite ou la mise sous séquestre de leur employeur, en introduisant un crédit d'impôt pour les pompiers volontaires et en renforçant la capacité des Canadiens de faire des dons plus sûrs à des organismes de bienfaisance légitimes en aidant à lutter contre la fraude et d'autres pratiques abusives d'organismes de bienfaisance illégitimes.
La Loi sur le soutien de la croissance de l'économie et de l'emploi au Canada aide les familles d'un océan à l'autre en introduisant un nouveau crédit d'impôt pour aidants familiaux qui aide les personnes responsables à prendre soin de leurs proches à charge souffrant d'un quelconque type de déficience, en abolissant le plafond applicable aux dépenses admissibles pouvant être déduites au titre du crédit d'impôt pour frais médicaux à l'égard d'un proche à charge et en introduisant un nouveau crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants visant des programmes liés aux activités artistiques, culturelles, récréatives et d'épanouissement des enfants.
La loi prévoit aussi des investissements clés dans le secteur de l'éducation et de la formation en dispensant du remboursement de prêt les nouveaux médecins et infirmiers dans des collectivités rurales ou éloignées où le service est lacunaire, en aidant les apprentis dans les métiers spécialisés et les travailleurs dans les professions réglementées, en rendant les frais d'examen professionnel admissibles au crédit d'impôt pour frais de scolarité, en améliorant l'aide financière fédérale aux étudiants et en facilitant la répartition des actifs de régimes enregistrés d'épargne-études entre frères et soeurs sans entraîner l'application d'une pénalité fiscale ou la renonciation à la Subvention canadienne pour l'épargne-études.
Sur ce, monsieur le président, je suis prêt à répondre aux questions du comité. Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être venu ici aujourd'hui.
En notre qualité de Comité des finances, nous avons pris connaissance d'un certain nombre de prévisions au cours de la journée. Premièrement, nous avons entendu le gouverneur de la Banque du Canada, qui prévoyait un ralentissement économique cet automne. Nous avons accueilli le directeur parlementaire du budget, qui a déclaré que, à bien des égards, la période de ralentissement est déjà entamée.
Le gouvernement avait d'abord prévu un budget austère et d'importantes réductions d'impôt pour les sociétés — de l'ordre de milliards de dollars — le 1er janvier. Le Comité des finances entend constamment qu'il y a des investissements nécessaires.
Compte tenu de certaines autres statistiques qui sont ressorties — par exemple, les chiffres troublants concernant les banques alimentaires et l'utilisation record, à savoir que près d'un million de Canadiens dépendent des banques alimentaires pour joindre les deux bouts et que deux millions de Canadiens sont au chômage —, il est juste de dire que nous ne pouvons pas vraiment voir la vie en rose lorsqu'il est question d'économie.
J'étais député lorsque nous étions à la veille d'une récession au début de 2008, et je me souviens que vos commentaires étaient très positifs. Le 3 juin, vous avez dit, au Parlement: « L'économie canadienne est forte. » Le 15 août, vous avez dit que vous vous attendiez, au cours de l'année, à observer une croissance économique au Canada. Bien entendu, nous avions commencé la période de récession à ce moment-là.
Compte tenu de toutes ces indications troublantes selon lesquelles nous connaissons un ralentissement économique, allez-vous revoir l'approche qui semble être fondée, d'une part, sur l'austérité et, d'autre part, sur d'importantes réductions d'impôt pour les sociétés et collaborer avec l'opposition pour construire le genre de plan de création d'emplois dont nous avons besoin pour nous sortir de cette période de ralentissement?
:
Tout d'abord, une mise au point: les prévisions économiques que nous formulons sont fondées sur l'opinion de 15 économistes du secteur privé. Je les ai rencontrés mardi dernier. Ils étaient d'accord pour dire que les prévisions que nous utilisons sont une base raisonnable pour la planification financière au Canada. D'autres personnes ont parfois des vues différentes, mais, depuis 1994, c'est la pratique du ministère des Finances. Nous procédons ainsi. Ces gens me donnent des conseils utiles.
Nous sommes sur la bonne voie. Nous observons une croissance modeste au Canada cette année. C'est relativement bon. Comme vous le savez, l'Europe traverse une période très difficile et commence peut-être même une récession. Il n'en va pas de même pour notre pays. Nous venons de voir les chiffres pour le PIB du mois d'août, qui a augmenté de 0,3 p. 100. Le troisième trimestre semble s'être assez bien passé au Canada, et je m'attends à voir la croissance se poursuivre durant le quatrième trimestre.
Le Canada s'en sort relativement bien, et je vais continuer à m'en remettre aux économistes du secteur privé pour ce qui est des prévisions économiques.
Le danger que pose la dette est réel. Nous le voyons en Grèce et au Portugal, et nous le voyons dans d'autres pays. Il est très dangereux pour un gouvernement d'enregistrer des déficits successifs et de s'endetter.
Je crois que les Canadiens comprennent cela, et c'est pourquoi ils se sont déclarés en faveur de notre plan, fondé sur la croissance modérée réaliste que nous nous attendons à voir cette année et l'an prochain et qui consiste à mettre en oeuvre un régime fiscal propice à la réduction du déficit. Il n'est pas question de réduire le montant des transferts aux provinces pour la santé ou l'éducation ni de réduire le montant des transferts aux personnes handicapées ou âgées qui touchent une aide financière gouvernementale payée par les contribuables du Canada. Nous ne réduisons pas ces montants.
Nous cherchons à réaliser des économies d'au moins 5 p. 100 sur les coûts de fonctionnement du gouvernement, et la plupart des gens du secteur privé me disent qu'ils peuvent faire cela en claquant des doigts.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais parler brièvement de notre plan fiscal et des bonnes nouvelles dans ma circonscription. En 2008, une de nos usines a fermé ses portes à cause de la concurrence et d'autres débouchés commerciaux. L'usine a localement injecté 25 millions de dollars, et la collectivité a réemployé environ 250 travailleurs. Alors, je crois que notre plan fonctionne.
Les Canadiens ont vu le budget en mars et ont eu l'occasion de l'examiner pendant bien des mois. Selon moi, ils nous ont donné un mandat fort qui consiste à aller de l'avant avec nombre des mesures. Je suis très heureuse de la façon dont vont les choses dans la circonscription que je représente, mais je vois aussi le phénomène à l'échelle du pays.
Le NPD, selon moi, se plaît habituellement à croire qu'il n'y a pas de mesures qui aideront les Canadiens moyens dans le budget. Ils ont l'air de penser qu'il n'y a rien.
Comme j'étais auparavant fournisseuse de soins de santé, beaucoup d'éléments du budget sont très, très importants à mes yeux. Il suffit de penser, tout d'abord, au nouveau crédit d'impôt pour aidants familiaux, qui est un crédit non remboursable de 15 p. 100 sur un montant de 2 000 $ pour aider les aidants naturels. Certes, nous savons que, de plus en plus, nous faisons face à des difficultés à ce chapitre. Bien des familles éprouvent ces difficultés. Nous avons vu l'accueil très, très positif que lui a réservé la Coalition canadienne des aidantes et des aidants naturels.
Pouvez-vous brièvement parler du crédit d'impôt pour aidants familiaux du projet de loi et de la façon dont il aidera les aidants naturels au Canada?
Je crois qu'il nous arrive tous, en notre qualité de députés, que des commettants viennent nous parler de leurs responsabilités à l'égard de parents ou de proches infirmes dont ils s'occupent. Cette mesure, intégrée au projet de loi , vise à faire face à ce défi. On propose d'offrir un nouveau soutien aux personnes qui prennent soin de proches dépendants infirmes en introduisant un nouveau crédit d'impôt pour aidants familiaux.
Théoriquement, il s'agit d'un crédit non remboursable de 15 p. 100 sur un montant de 2 000 $ qui vise à offrir un allégement fiscal aux personnes qui prennent soin d'un membre de la famille souffrant d'un quelconque type de déficience, ce qui comprend, pour la première fois, les soins à l'époux, au conjoint de fait et aux enfants mineurs.
Si le projet de loi est adopté par le Parlement, la mesure s'appliquera à partir de l'année d'imposition 2012. On estime que plus de 500 000 aidants naturels profiteront du crédit d'impôt et toucheront au total un montant supplémentaire de 160 millions de dollars par année.
J'espère que vous appuierez cette mesure du projet de loi .
:
Merci, monsieur le président. Je suis reconnaissante de cette occasion d'intervenir.
Monsieur le ministre, j’écoutais avec intérêt lorsque vous parliez des éléments fondamentaux de la situation financière du Canada et de la force du secteur bancaire, et j’ai peut-être mal compris, mais je crois que vous avez dit que le temps n'était pas venu de nous reposer sur les lauriers des libéraux.
Je suis de votre avis. Or, l’une des choses que vous faites, c’est que vous créez une augmentation de l’impôt sur l’assurance-emploi. L’une des raisons pour lesquelles cela me préoccupe, c’est que, bien que la date que vous avez choisie pour vos statistiques sélectives sur l’emploi corresponde au plus creux de la crise en ce qui concerne l’emploi à temps plein, si nous regardons le début de la récession, il manque toujours plus d’un demi-million d’emplois à temps plein au Canada par rapport à la période qui a précédé la récession, et c’est sans parler du fait qu’il y a un million de Canadiens de plus dans le pays, dont un grand nombre cherchent aussi du travail. Le nombre d’emplois à temps plein est à la baisse comparativement à août 2008, pourtant, cette hausse d’impôt sur l’assurance-emploi imposera un fardeau supplémentaire de 1,2 milliard de dollars pour 2012 seulement, et de 1,8 milliard de dollars…
Comme le crédit à l’embauche temporaire — premier avantage que vous avez énuméré — n’est que de 165 millions de dollars, ne considérez-vous pas que c’est plutôt une mesure qui nuit à l’emploi et entraîne une hausse des cotisations sociales que vous intégrez à votre budget?
:
Merci, monsieur le président, et merci à vous, monsieur le ministre, d'être venu aujourd'hui.
Tout d'abord, j'aimerais vous remercier de votre bonne gestion de l'économie. Les électeurs de ma circonscription vous remercient d'avoir tenu vos promesses électorales en ce qui concerne le crédit d'impôt pour les pompiers volontaires, et je vous remercie d'avoir réduit mes impôts personnels, ainsi que ceux des électeurs. Je suis très reconnaissant. Le crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants est tout particulièrement populaire dans le Nord de l'Alberta, tout comme l'est le crédit à l'embauche pour les petites entreprises.
Il semble clair que votre ministère et vous respectez les contribuables canadiens. En particulier, vous avez pris l'initiative d'éliminer de nombreuses échappatoires fiscales, ainsi que de faire disparaître graduellement les subventions directes aux partis politiques. Cela faisait bien sûr partie de notre engagement.
Lorsque je suis arrivé au Parlement, et même par la suite, j'ai été choqué de constater que les contribuables donnaient, sans leur accord, de l'argent aux partis politiques, et que ces derniers pouvaient faire ce qu'ils voulaient de cet argent. Je voulais donc vous féliciter d'avoir pris des mesures à cet égard. On a récemment cité la Fédération canadienne des contribuables, qui aurait dit que l'élimination de la subvention par vote était une victoire majeure. C'est une victoire majeure pour les contribuables et pour la réforme démocratique.
Je me demandais si vous pouviez nous expliquer en quoi cela constitue une victoire majeure pour les contribuables — je pense que c'est assez évident — et combien d'argent cela représente annuellement. Comment l'élimination graduelle de cette subvention particulière se fait-elle?
:
Merci pour la question.
C'est une bonne question sur les augmentations possibles relatives au Régime de pensions du Canada, et les ministres des Finances ont étudié la question en profondeur durant la conférence. Nous avons commandé de bonnes recherches, qui ont été réalisées. Jack Mintz a dirigé cette équipe de recherche, qui a présenté ses conclusions aux ministres des Finances fédéral, provinciaux et territoriaux.
La réalité, c’est que nous avons subi une période de ralentissement économique, et nous avons pensé et pensons toujours que ce n’est pas le meilleur moment d’imposer un fardeau additionnel aux entreprises en exigeant des cotisations plus élevées pour le RPC. Toutefois, il s’agit d’un processus que nous avons entamé. Je vous répondrais donc qu’il s’agit d’une question dont nous continuons de discuter. Il y a, en tout cas, de nombreuses personnes qui m’ont parlé de ce sujet, dont le Congrès du travail du Canada, qui a beaucoup participé au débat, et je me réjouis de sa participation continue.
Nous avons poursuivi nos efforts relatifs aux régimes de pension agréés collectifs pour combler une lacune qui existait; c'est-à-dire que si vous travaillez pour une grande entreprise au Canada, vous pouvez probablement cotiser à un régime de pensions, mais si vous travaillez pour une petite entreprise, ou même, dans certains cas, pour une moyenne entreprise, au Canada, vous n’avez probablement pas cette possibilité. C’est l’avantage du régime de pension agréé collectif.
Nous avons donc hâte de déposer la loi, et j'espère que nous aurons l'occasion de le faire bientôt, encore une fois en collaboration avec les provinces et les territoires.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie d'être ici, monsieur le ministre. C'est toujours un plaisir de vous recevoir à ce comité.
[Traduction]
Je vais poser une question sur le crédit d'impôt pour les pompiers volontaires, parce que Mme Murray, du Parti libéral, a fait un commentaire là-dessus tout à l'heure.
Toutefois, avant de faire cela, j’aimerais prendre une minute pour vous remercier, monsieur le ministre. Je sais que ma collègue a mentionné l’éducation. Il y a trois enseignants du Manitoba dans la salle aujourd'hui. L’un d’entre eux est de Flin Flon. Je sais que le budget comprend de nombreuses mesures relatives à l’éducation et qu’il prévoit des investissements à cet égard dans le Nord. Je voulais simplement vous remercier et souligner que ces enseignants travaillent très dur. Je suis certaine que cela les aidera à instruire la prochaine génération de politiciens.
Néanmoins, revenons au crédit d’impôt pour les pompiers volontaires. La raison pour laquelle je le mentionne, c’est que, en tant que policière, je travaille en collaboration très étroite avec les pompiers; comme vous le savez, je suis en congé.
Je me rappelle que Rick Casson, qui était député de Lethbridge, a proposé cette mesure en 2002. Beaucoup de pompiers que je connaissais avaient abordé le gouvernement libéral de l’époque à de nombreuses reprises pour dire: « S’il vous plaît, aidez-nous. Nous faisons ce travail. » Ils risquent leur vie et ils sont vraiment déterminés à protéger les familles et les collectivités. Pourtant, à l’époque, on n’a rien fait. Puis, Rick Casson est arrivé et a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire à ce sujet.
Je sais que vous avez pris un engagement personnel à cet égard, monsieur. Je me souviens d'avoir lu un communiqué de presse de l'Association canadienne des chefs de pompiers qui soulignait que vous étiez le premier ministre des finances depuis la création de cette association, qui a aujourd'hui 100 ans, à rencontrer les chefs de pompiers et à tenir compte de leurs problèmes et de leurs préoccupations. Ils vous ont exprimé leur reconnaissance pour cela. Et voilà qu'aujourd'hui, un député libéral se présente à la séance du comité et demande que des améliorations soient apportées à ce crédit d'impôt très utile. Cependant, durant 13 ans, ce parti n'a rien fait à ce sujet.
Alors, aujourd'hui, monsieur, j'aimerais que vous nous disiez comment ce crédit d'impôt va aider nos collectivités, comment il aidera les pompiers, et surtout les pompiers volontaires, à continuer leur bon travail.
Même s'ils ont refusé de le faire — et le fait qu'ils demandent des améliorations maintenant, après avoir refusé de mettre en oeuvre ce projet, me consterne — pouvez-vous nous dire comment cela aidera nos collectivités?
La question du membre renvoie au fait que, avant l'instauration de ce crédit d'impôt pour les pompiers volontaires, les honoraires étaient visés par une exemption pouvant aller jusqu'à 1 000 $ par année aux termes du paragraphe 81(4) de la loi. Ainsi, si une municipalité versait 1 000 $ à un pompier volontaire, celui-ci avait la capacité d'exclure cette somme du calcul de son revenu.
Grâce au crédit d'impôt pour pompiers volontaires, ces derniers pourront, s'ils le souhaitent, obtenir un crédit d'impôt de 3 000 $.
Cela dit, au moment d'élaborer la disposition législative, nous avons modifié de façon conséquente le paragraphe 81(4) de la loi, de sorte que la somme de 1 000 $ ou, s'il est moins élevé, le total des montants que le particulier a reçus relativement à des fonctions exercées à titre de pompier ne sont pas visés si le particulier demande, pour l'année, la déduction prévue à l'article 118.06. S'il est avantageux pour un pompier volontaire de demander la déduction plutôt que le crédit, il sera en mesure de le faire. L'objectif de...
:
Eh bien, je crois que je répondrai d'abord à la question touchant le crédit d'impôt pour pompiers volontaires. Ce qu'il faut comprendre, c'est que ce crédit d'impôt est une solution de rechange à l'exonération d'impôt en vigueur, et la politique qui le sous-tend est liée non pas tant à cet autre fonds que le membre a mentionné qu'à la reconnaissance du fait que l'exonération actuelle de 1 000 $ n'était pas tellement profitable pour une personne qui ne touchait aucune somme liée à des fonctions exercées à titre de pompier volontaire — cela était souvent le cas, comme le terme « volontaire » le laisse entendre.
Ainsi, on a recommandé au gouvernement d'instaurer plutôt un crédit d'impôt qui allégerait le fardeau fiscal des personnes n'ayant touché aucune somme liée à leurs fonctions de pompier volontaire, et cette recommandation a été prise en compte au moment d'adopter ces solutions de rechange. Plus tôt, quelqu'un a posé la question de savoir si cela n'empirerait pas les choses pour quelqu'un n'ayant pas exercé des fonctions de pompier volontaire pendant 200 heures. La réponse est la suivante: absolument pas, car cette personne peut encore se prévaloir de ce qui lui était offert auparavant. Les personnes peuvent choisir l'une ou l'autre solution, mais non pas les deux. C'est la réponse à la question.
En ce qui concerne la question sur l'analyse de l'efficacité de la déduction temporaire pour amortissement accéléré, je vous dirai que nous sommes en quelque sorte en train d'examiner l'avis que nous avons formulé à l'intention du ministre durant l'élaboration du budget de 2011. Comme cela a été mentionné, il s'agit là de choses qui relèvent du ministre des Finances et, à cet égard, je crois qu'il est évident que le gouvernement estime qu'il serait bon et utile de proroger la déduction.
J'imagine que, à votre avis, il faudrait peut-être que cette déduction soit permanente, mais depuis plusieurs années, la politique du gouvernement consiste essentiellement à essayer de faire en sorte que les taux de déduction pour amortissement soient en phase avec la dépréciation économique. La présente mesure rompt radicalement avec cette politique, mais il s'agit d'une mesure temporaire s'inscrivant dans le plan d'action économique, et non pas dans une stratégie à long terme.
:
Nous allons maintenant reprendre nos travaux.
Je tiens à remercier nos invités de leur grande patience. Je l'apprécie sincèrement.
Nous accueillons quatre conférenciers. Pour commencer, à titre personnel,
[Français]
Jean-Pierre Laporte, avocat spécialiste en régimes de retraite. Bienvenue.
[Traduction]
Deuxièmement, de la Fédération canadienne des municipalités, nous accueillons M. Vrbanovic et M. Buda. Merci beaucoup d'être ici.
Enfin, voici M. Jayson Myers, président et chef de la direction des Manufacturiers et exportateurs du Canada.
Notre échéancier est très serré. Je vais tous vous demander de présenter une déclaration préliminaire; toutefois, si vous pouviez vous limiter à cinq minutes au plus, cela me rendrait grand service. Ensuite, les membres pourront poser leurs questions.
[Français]
Nous allons commencer avec M. Laporte. Vous avez la parole.
:
Je vous remercie de me donner l'occasion de présenter au comité permanent des observations sur certains aspects des dispositions législatives proposées dans le cadre du projet de loi .
Histoire d'établir le contexte, je suis un avocat spécialiste en régime de retraite, et je pratique présentement dans la ville de Toronto pour le cabinet d'avocats Bennett Jones, LLP. Je me spécialise dans le domaine des régimes de pensions et d'avantages sociaux depuis 2001, et je m'intéresse tout particulièrement à la réforme du droit en matière de régimes de retraite. Certains membres du comité qui y ont siégé au cours de la précédente législature se souviendront peut-être que j'ai déjà présenté des exposés aux parlementaires sur la réforme du Régime de pensions du Canada.
Les nouvelles règles touchant les régimes de retraite individuels sont l'un des éléments particuliers du projet de loi qui pourraient susciter l'intérêt de votre comité. J'ai rédigé l'un des rares documents théoriques sur les régimes de retraite individuels au Canada. En mars 2007, en parlant des régimes de retraite individuels, le Estates, Trusts & Pensions Journal posait la question suivante: « Valent-ils la peine qu'on s'y attarde? »
Compte tenu du manque relatif d'expertise au Canada en matière de RRI, ou régimes de retraite individuels, j'ai cru que le meilleur usage que je pourrais faire du bref moment qui m'est accordé serait de mettre l'accent sur deux modifications proposées qui pourraient avoir une incidence sur les RRI.
Je ne veux pas vous tenir des propos trop techniques. Je suis convaincu que les hauts fonctionnaires du ministère des Finances ont toute la compétence requise pour vous expliquer le régime actuel et le fonctionnement des nouvelles dispositions proposées, et je m'en remets à eux. Toutefois, j'aimerais faire quelques commentaires d'ordre général. J'interviens simplement à titre de fournisseur de services du secteur privé qui a acquis de l'expérience au sujet de ces règles de régimes de retraite et de leurs répercussions sur la vie quotidienne des Canadiens.
Les deux modifications dont je voudrais vous parler sont les restrictions de rachat ainsi que les répartitions forcées au moment de la retraite. Je me propose de faire de brefs commentaires sur chacune d'entre elles.
En ce qui concerne les restrictions de rachat, cela concerne la capacité d'une personne, dans le cadre d'un régime enregistré d'épargne-retraite, de racheter des années de service à un moment où le régime n'existait pas. À titre d'illustration, imaginons un employeur qui a créé une personne morale, un propriétaire de petite entreprise qui est en affaires depuis un certain nombre d'années et qui décide alors de mettre en place un régime de retraite, un RRI. S'il s'agit d'un régime de pensions à prestations déterminées, ce qui est le cas de la plupart des RRI, les calculs actuariels indiqueraient qu'il en coûterait, disons, 600 000 $ pour mettre en place le régime. Pour financer ce manque à gagner de 600 000 $ dans le régime de retraite, il faudrait transférer des sommes de votre REER ou d'autres sources enregistrées, comme un régime de participation définie des employés aux bénéfices. Si le REER ne contient pas suffisamment d'argent, l'entreprise pourrait apporter une contribution déductible d'impôts pour assurer le manque à gagner, afin que le régime de retraite dispose des sommes nécessaires pour verser les prestations promises.
Selon les nouvelles règles proposées, vous seriez obligé non seulement d'utiliser l'argent qui se trouve dans votre REER actuel, mais également toute marge de contributions inutilisées que vous pourriez avoir. Cela aurait pour résultat que, au bout du compte, vous n'auriez plus la capacité de mettre à l'abri de l'impôt des sommes autres que celles se trouvant dans votre régime de retraite. À mon avis, cette modification de la loi ne serait peut-être pas à l'avantage des propriétaires de petites entreprises, ceux-là mêmes que l'on charge habituellement de créer de l'emploi et de l'activité économique. Cette disposition relative au rachat est l'une de mes préoccupations.
Mon autre préoccupation est la nouvelle règle qui obligerait la répartition des sommes accumulées dans le régime de retraite de manière identique à la répartition d'un fonds enregistré de revenus de retraite, ou FERR.
Présentement, la Loi de l'impôt sur le revenu et son règlement d'application contiennent certaines règles qui précisent que, si vous possédez un FERR, en fonction de votre âge, vous devez commencer à faire des retraits, lesquels sont bien entendu imposés. Ma préoccupation est la suivante: si les règles du FERR sont telles que vous êtes obligé de retirer des sommes plus importantes du régime de retraite que ce qui avait été prévu à l'origine, vous allez créer une espèce de déficit, parce que le régime devait durer pendant un certain nombre d'années. En augmentant les montants qui sont retirés du régime, vous créez un déséquilibre entre les sommes que vous aviez mises de côté aux fins de la retraite et les avantages qu'elles sont censées vous apporter.
C'est donc un autre type de difficulté soulevée par les règles proposées, et je tenais à m'assurer que votre comité avait l'occasion d'y réfléchir. Une fois de plus, il faut se rappeler que les RRI sont réellement conçus à l'intention des gens qui possèdent de petites entreprises et de ceux qui y travaillent, et que ce sont ces mêmes personnes à qui nous tentons de rendre les choses plus faciles, afin de leur permettre de continuer à employer des gens, etc.
C'est à peu près tout.
:
Merci beaucoup. Bonsoir, monsieur le président et mesdames et messieurs du Comité des finances de la Chambre des communes.
Au nom des 2 000 villes et collectivités membres de la Fédération canadienne des municipalités, je tiens à vous remercier de nous offrir l'occasion de vous parler une fois de plus ce soir, tandis que vous examinez le projet de loi , et plus particulièrement la partie 9 qui porte sur la taxe sur l'essence.
Notre message principal est bref et se présente en trois volets.
Premièrement, l'engagement pris par le gouvernement dans le plus récent budget visant à élaborer un plan d'infrastructure à long terme, lequel fournirait un financement stable permanent à long terme, est porteur de grandes promesses pour les villes et les collectivités du Canada.
Deuxièmement, le Fonds de la taxe sur l'essence devrait être la pierre d'angle de ce nouveau plan d'infrastructure.
Troisièmement, au fur et à mesure de l'élaboration de ce nouveau plan, il nous faut nous assurer que le Fonds de la taxe sur l'essence est indexé afin d'assurer son pouvoir d'achat au fil du temps.
[Français]
C'est la seule façon pour tous les gouvernements de continuer à inverser la situation par rapport au long déclin de nos infrastructures. Le fonds de la taxe sur l'essence a été un atout formidable pour relever le défi des infrastructures au Canada.
[Traduction]
De 2005 à 2014, le Fonds investira 13 milliards de dollars dans les infrastructures municipales, qu'il s'agisse de nouvelles usines de filtration, de transport en commun, de ponts et de routes et d'usines de traitement des eaux usées. Le FTE a beaucoup contribué à ralentir le déclin de notre infrastructure économique.
Nous savons tous que l'inflation, peu importe qu'elle soit peu élevée en ce moment, cause l'érosion du pouvoir d'achat. Par exemple, de 2005 à 2009, l'indice des prix de la construction, dont Statistique Canada fait le suivi, a augmenté de 21 p. 100, soit plus du double de l'indice des prix à la consommation que nous connaissons bien. À défaut d'indexation, le Fonds de la taxe sur l'essence diminuera effectivement tandis que les coûts d'infrastructure augmenteront. De fait, le Fonds de la taxe sur l'essence perdra le tiers de son pouvoir d'achat au cours des 20 prochaines années. Ainsi, en 2030, les investissements du Fonds en infrastructure équivaudront aux deux tiers des investissements d'aujourd'hui. Cela signifie que nos villes et nos collectivités devront recommencer à jouer avec les priorités et à retarder des investissements fort nécessaires en infrastructure.
Permettez-moi de parler sans détour. Nous saluons le Plan d’action économique du gouvernement et l’engagement que ce dernier a pris dans le dernier budget à élaborer un nouveau plan d’infrastructure à long terme. La réussite du Plan d’action économique a fait la démonstration du fait que, quand les gouvernements collaborent, nous pouvons fournir de meilleurs services et programmes de qualité aux Canadiens. Nous savons que, si les gouvernements collaborent, nous pouvons rénover les routes, les ponts, les systèmes d’aqueduc vieillissants et améliorer le transport en commun, tout en fournissant aux gens les services quotidiens dont ils ont besoin. Nous pouvons continuer à faire tout cela si nous travaillons ensemble pour élaborer un véritable plan à long terme entièrement financé dans le but d’investir dans l’infrastructure publique de notre pays.
Le financement est l’assise de tout plan d’infrastructure à long terme, tout particulièrement le financement à long terme. Les projets d’infrastructure sont des projets à long terme qui exigent des engagements à long terme; par conséquent, nous devons entamer une discussion franche et sérieuse sur la protection de la valeur du Fonds de la taxe sur l’essence pour l’avenir. La tribune la plus appropriée pour cette discussion est le processus de planification à long terme mené par le ministre Lebel; je m’attends à ce que cette discussion ait lieu, et je l’espère sincèrement.
Sans plan d'investissement dans l'infrastructure qui pourrait protéger la valeur du Fonds de la taxe sur l'essence, nous allons constater le ralentissement de nos plus récents progrès, puis leur recul. Nos villes et nos collectivités vont se retrouver sans source de financement prévisible à long terme sur laquelle compter, et cela aura un impact considérable sur le chacun d'entre nous.
[Français]
Le Canada a besoin d'infrastructures publiques efficaces et de haute qualité pour soutenir sa qualité de vie et sa compétitivité économique.
[Traduction]
Un plan à long terme est nécessaire pour construire et entretenir cette infrastructure. La pierre d'angle de ce plan doit être un fonds permanent de la taxe sur l'essence indexé afin de protéger sa valeur au fil du temps.
Merci. Thank you very much.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, tout d'abord, je vous remercie de l'invitation à venir vous parler de ce projet de loi.
[Traduction]
J’aimerais tout particulièrement parler de la question des déductions de deux ans s’appliquant aux investissements réalisés pour la machinerie et l’équipement de fabrication et de traitement, mesure que le projet de loi prolongerait jusqu’à la fin de 2013. C’est quelque chose de très important. Les manufacturiers et, de manière générale, de nombreuses entreprises, ainsi que les Manufacturiers et exportateurs du Canada appuient vivement la mesure et félicitent le gouvernement de l’avoir prolongée dans le budget.
Je vous ai fourni des documents qui vous présentent notre réponse au budget, tout particulièrement en ce qui concerne la déduction de deux ans. Je vous ai remis beaucoup d'information sous forme d'analyse afin d'expliquer pourquoi cette mesure est importante, et c'est l'information que nous avons fournie au ministre des Finances ainsi qu'aux gens du ministère. Je vous ai préparé un bref document de diapositives parce que je souhaite vous montrer quelques diapositives et diagrammes qui sont extrêmement importants selon moi.
Comme vous le savez, les secteurs commerciaux de la fabrication et de l'exportation ont été confrontés à bien des défis difficiles au cours des dernières années, pour dire le moins: appréciation rapide, volatilité du dollar canadien, hausse rapide des coûts et une récession qui, en six mois, a envoyé au tapis 30 p. 100 de la production en fabrication. Nous sommes en train de regagner du terrain. Nous nous situons à environ 10 p. 100 de moins de la position que nous occupions au milieu de 2008. Le rétablissement a été lent, chancelant, gracieuseté de problèmes comme la situation au Japon.
À mon avis, la récession nous a appris une chose ou deux. La première, c'est qu'il n'est pas possible de créer la richesse dans une économie en dépensant l'argent des autres à n'en plus finir. Vous créez de la richesse en fabriquant de véritables produits et services auxquels les consommateurs accordent de la valeur.
La deuxième chose à retenir, c’est que, à l’avenir, il faut bien se rendre à l'évidence, les gouvernements et les consommateurs ont atteint leur limite maximale. Nous ne pouvons plus continuer à emprunter pour assurer notre croissance économique. Nous devons nous concentrer sur deux domaines principaux: les exportations et les investissements commerciaux. Ces deux domaines sont interreliés, car ce sont des investissements qui améliorent la productivité et l’innovation et qui sont le moteur de la réussite des exportations.
Il nous faut également réaliser que nous faisons face à des difficultés à long terme en matière de démographie, de soins de santé et d'environnement. Nous allons devoir nous tourner vers des entreprises innovatrices, tout particulièrement des fabricants, qui amènent 82 p. 100 des nouveaux produits sur le marché afin de régler certains de ces problèmes.
Ce que je tiens à souligner — c'était le raisonnement, l'argument que nous avons présenté au ministre des Finances —, c'est l'importance des mouvements de trésorerie, l'importance de la rentabilité, tant pour stimuler l'emploi que pour favoriser la croissance des investissements.
Permettez-moi d’attirer votre attention à la page 2, sur deux diagrammes en particulier. Je vous demande de m’excuser: je suis économiste de formation, et j’ai absolument besoin de diagrammes. Voici ce que je voudrais vous montrer. Au sommet, le diagramme illustre la relation entre la rentabilité après impôts de l’ensemble commercial du Canada et le taux de chômage. J’en conclus qu’il y a une relation très étroite. De fait, la rentabilité évolue avant le taux de chômage. Ce que j’en déduis, c’est que quand les entreprises ont des liquidités, elles investissent, elles croissent et elles emploient plus de gens.
Le deuxième diagramme illustre la relation entre les liquidités après impôts, ce qui correspond — pardonnez-moi pour ces détails techniques — aux profits après impôts moins l’impôt sur les sociétés, plus l’amortissement. On constate une très grande corrélation: les liquidités sont le moteur de l’activité en investissement. Au cours du premier trimestre seulement, nous constatons que l’activité en investissement augmente de 3,5 p. 100, et de 3 p. 100 au cours du deuxième trimestre. Les activités d’investissement en fabrication ont augmenté de plus de 10 p. 100 au cours de la première moitié de l’année, ce qui dénote une amélioration des liquidités. À mon avis, cela dénote également l’importance du rôle joué par la déduction de deux ans à ce moment-là
Selon moi, notre structure fiscale devrait être organisée de manière à laisser davantage d’argent entre les mains des entreprises qui investissent dans des avoirs de production, dans les technologies, dans de nouvelles technologies de production, dans la recherche et le développement, dans la mise au point de nouveaux produits et dans la mise à niveau des compétences de notre main-d'oeuvre. Voilà les investissements qui vont changer les choses pour l'avenir de l’économie canadienne.
Le budget présenté en mars et en juin, qui incluait la prolongation de la déduction de deux ans jusqu'en 2013 était très important, car il s'agit d'un report d'impôt. Ce report a pour effet de déplacer les liquidités pour que les entreprises y aient accès maintenant. Elle accorde à l'ensemble du secteur de la fabrication un rendement du capital investi supplémentaire d'environ 12,5 p. 100 au cours des trois premières années de cet investissement.
Voilà ce qui est très important de nos jours, car actuellement il nous faut remplacer très rapidement les technologies, et tout le reste du monde nous fait concurrence. Cette injection de liquidités était un besoin criant, tout particulièrement au beau milieu d'une récession; le fait de la prolonger pour une période de deux ans accorde aux entreprises une période de certitude qui leur permet de prendre des décisions en matière d’investissement.
C’est la raison pour laquelle Soprema, en Colombie-Britannique, a procédé à un agrandissement d'une valeur de plusieurs millions de dollars. C’est ce qui a aidé Celestica à faire la transition vers la fabrication de panneaux solaires. C’est ce qui a permis au fabricant d’autobus Prévost, au Québec, de mettre en place un nouveau système de robotique. Enfin, grâce à cette mesure, l’entreprise de traitement thermique Aberfoyle, qui emploie 10 personnes, a décroché un nouveau contrat avec Boeing pour le traitement thermique de ses aéronefs. C’est une mesure de grande importance. Elle était appuyée par 47 associations de l’industrie, de même que par le Congrès du travail du Canada.
Nous appuyons entièrement l'intégration de cette mesure dans le projet de loi. À notre avis, elle devrait être rendue permanente. Il est logique d'en faire une mesure permanente, pour la simple et bonne raison que nous avons besoin de ces investissements pour faire croître l'économie.
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Je vous remercie pour cette question. Comme vous l'avez souligné, au moment de la publication de notre rapport en 2007, deux chiffres ressortaient tout particulièrement: un déficit des infrastructures de 123 milliards de dollars et la nécessité d'un montant supplémentaire d'environ 115 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années pour investir dans les nouvelles infrastructures dont notre pays a besoin.
Nous savons que, dans l’intervalle, les municipalités ont, de toute évidence, fait des progrès grâce à la taxe sur l’essence, à leurs propres investissements et aux investissements des gouvernements provinciaux et territoriaux visant à réduire une partie de ce déficit. De même, nous avons constaté certaines réussites plus récentes, au cours des dernières années, par le truchement du programme de relance et les investissements qu’ils permettent en infrastructure.
Pour la suite des choses, il faut véritablement se concentrer sur l’élaboration de ce plan d’infrastructure à long terme. C’était notre principale demande du budget 2011. Elle était mentionnée dans les versions 1.0 et 2.0 du budget 2011. Au cours des derniers mois, nos représentants ont dialogué avec les fonctionnaires de M. Lebel en vue d'élaborer ce plan d'infrastructure à long terme.
La première étape de ce plan sera tout d’abord de déterminer où nous en sommes exactement. Comme je l’ai dit, nous avons réalisé des progrès, mais nous ne savons pas exactement dans quelle mesure. C’est manifestement un aspect extrêmement important si nous comptons élaborer une stratégie à long terme, à laquelle participeront les trois ordres de gouvernement, afin de faire la lutte à cet énorme problème.
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Certes, et il y a beaucoup d'exemples. J'ai parlé de Aberfoyle Metal Treaters, qui a mis en place un nouveau centre de traitement thermique et qui profite de la déduction de deux ans pour le faire. Harry Hall gère les activités du centre situé à Aberfoyle. Grâce à la mesure, l'entreprise peut maintenant faire du traitement thermique pour Boeing, pour un grand nombre des grands producteurs d'aéronefs, et c'est une compétence unique au Canada. La mesure lui a permis d'acquérir une capacité qui n'existe pas ailleurs au pays, en toute franchise.
Selon moi, ce que nous constatons maintenant de la part de bien des entreprises… Par exemple, Promation, à Mississauga, une entreprise qui produisait jadis des pièces d’auto, fabrique maintenant des pièces pour le secteur énergétique; de fait, elle est l’une des principales entreprises de soudage pour le secteur nucléaire au monde aujourd'hui… Une fois de plus, il faut vraiment beaucoup d’investissements en capital pour se rendre là, et le fait d’avoir accès à une déduction sur deux ans depuis 2007 a été une mesure incitative majeure pour convaincre l'entreprise de faire ces investissements. La mesure a également incité Celestica à mettre en place sa nouvelle chaîne de montage de panneaux solaires; elle a eu le même effet pour IBM à Bromont, au Québec, qui est devenu un centre d’excellence au sein d’IBM et qui est également la dernière usine de fabrication d’IBM au Canada. Il s'agit d'un centre d'excellence en microélectronique.
Il y a une foule de bons exemples en matière d'investissement en capital, mais cela a également pour effet de libérer d'autres liquidités, ce qui permet à des entreprises comme Alco Ventures, à Vancouver, d'investir dans l'accès à de nouveaux marchés; pensons encore à Mel Svendsen, de Standen's Limited, à Calgary, qui a investi davantage pour former ses employés à de nouvelles technologies de production ou à des processus de santé et sécurité. Ce sont là quelques exemples. Je pourrais vous en donner d'autres.
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C'est très inquiétant. Nous défendons cette position entre autres en disant que les pensions sont des salaires reportés, et cela peut se défendre. Parfois, dans les cas de faillite, il reste pour ainsi dire une ressource dans laquelle puiser pour payer les autres créanciers.
Cette mise en garde est très préoccupante. Je vous remercie encore une fois.
Je vais m'adresser à M. Vrbanovic.
Ce que j'ai compris de votre exposé, c'est qu'il faut une stratégie à long terme en matière d'infrastructure, et nous sommes bien sûr d'accord. Évidemment, nous devons évaluer clairement les besoins de demain. Nous n'avons pas la même opinion en ce qui concerne les allégements fiscaux pour les sociétés et ces sortes de choses.
À Hamilton, ma ville natale, et je vais parler de « négligence », nous sommes aux prises avec un déficit de 2 milliards de dollars en ce qui concerne notre réseau d'égout. Voilà le type de problème auquel nous faisons face. Les décisions prises par le conseil municipal au fil des ans n'étaient pas appropriées.
Par ailleurs, il y a des endroits, comme Whitehorse, entre autres, dont la population ne peut pas soutenir l'infrastructure. Il est donc très clair que, à l'avenir, la municipalité aura besoin que le gouvernement investisse, et cela doit se faire dans le cadre d'un programme.
J'ai compris, pendant que nous parlions des allégements fiscaux pour les sociétés, que nous ne verrons pas ces entreprises-là, celles qui en profitent, investir dans notre infrastructure. En réalité, il est essentiel, de la façon dont je vois les choses, qu'il y ait un meilleur équilibre entre les allégements fiscaux pour les sociétés et les investissements nécessaires. Il y a certainement des cas où c'est notre gouvernement qui doit prendre les choses en main. Seriez-vous d'accord avec cette affirmation?
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Merci, monsieur le président. Je dois faire un bref commentaire avant de poser mes questions.
Je trouve tout à fait intéressant de voir que l'opposition dit se préoccuper de l'assurance-emploi, qui est en sorte autosuffisante, mais qu'en même temps, elle vote en faveur d'une année de travail de 45 jours, ce qui serait incroyablement préjudiciable. J'ai beaucoup de difficulté à conjuguer ces deux notions.
Je devais tout simplement le dire. Je ne vous demande pas de dire ce que vous pensez de cette opinion, monsieur Myers.
Ce que je voudrais, c'est que l'on se concentre sur la FCM. Bien sûr, j'ai déjà été mairesse d'une petite ville, et à ce titre, et je comprends les défis qui se présentent quand il est question d'infrastructure, et même le partage un tiers, un tiers, un tiers et je connais la capacité des collectivités. Je n'étais plus à la mairie lorsque la taxe sur l'essence a été mise en oeuvre, mais je sais que je l'aurais accueillie à bras ouverts.
Nous avons entendu le ministre dire un peu plus tôt qu'il espérait que les municipalités ne considéreraient pas que cette taxe était une subvention, mais qu'elles l'utiliseraient comme un levier. Je crois que j'ai une ou deux questions à poser. Les anciennes pratiques révèlent que cette taxe a principalement été utilisée comme si c'était une subvention. Est-ce parce qu'elle n'était pas inscrite dans la loi et qu'il n'était pas possible de compter dessus à long terme, et est-ce que son inclusion dans une loi pourrait changer la donne?
Pourriez-vous nous parler peut-être un peu de ce que représenterait pour les municipalités le fait d'inscrire le Fonds de la taxe sur l'essence dans une loi? Pourriez-vous également nous dire quelques mots sur la façon dont les municipalités utilisent cette taxe, dans une certaine mesure, en tant que levier, si elles le font?
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Je crois qu'il est très important de souligner que l'un des messages clairs que nos membres nous ont communiqués était qu'il fallait pouvoir disposer d'un financement fiable et stable afin de pouvoir organiser l'investissement nécessaire dans l'infrastructure essentielle dont ils ont besoin pour aller de l'avant.
Un des problèmes qui se posent, quand le financement est intermittent, ce qui l'est pour de très bons motifs — par exemple, dans le cadre d'un programme de stimulation économique, ou autre chose —, c'est qu'il existe un risque de pressions inflationnistes, entre autres, parce qu'il n'existe pas toujours sur le marché les capacités nécessaires pour régler certains de ces problèmes.
Je crois qu'il serait juste de dire qu'il est extrêmement important pour l'avenir de pouvoir disposer d'un financement stable, sur lequel nous pouvons compter. Cela donnera certainement aux municipalités les outils dont elles ont besoin pour élaborer leur planification financière, prévoir les travaux qu'elles devront réaliser et s'acquitter de façon équilibrée de leurs diverses responsabilités.
J'ai parlé avec toutes sortes de gens et je peux vous dire que tout le monde reconnaît qu'il est important que les sommes consacrées à l'infrastructure, les sommes tirées de cette taxe sur l'essence, par exemple, soient consacrées à cette fin précise. Le processus est ainsi construit, de manière à faire en sorte que l'argent serve à ces fins, dans nos municipalités.
Je crois que Mike voudrait aussi dire quelques mots sur ce sujet.
Je crois qu'il y aurait deux sortes d'avantages, du point de vue du secteur manufacturier. En passant, il s'agit, à l'échelle du pays, du secteur qui a réussi à réduire de 12 p. 100 le volume global de ses émissions depuis 1990, dépassant et de loin la cible de Kyoto, et cette réduction est principalement due aux investissements dans les nouvelles technologies, c'est-à-dire les technologies écoénergétiques. Donc, si vous pouvez proposer des mécanismes favorisant des investissements de ce type, cela a certainement beaucoup de bon sens pour une entreprise. Mais en outre, évidemment, cela représente de formidables occasions d'affaires pour les entreprises qui réalisent des projets utilisant les énergies de remplacement, dans tout le pays.
Nous avons parlé de l'infrastructure, mais le défi que le Canada devra relever au cours des cinq prochaines années est le suivant: comment allons-nous soutenir les énergies propres et les énergies à base de carbone? Comment allons-nous soutenir les projets des secteurs minier et forestier, les projets des chantiers navals, les projets de mise à niveau qui se déroulent partout au pays? Il y a là de formidables occasions pour le secteur manufacturier et pour les secteurs de l'énergie propre et des technologies propres dans tout cela, parce que, bien sûr, cela sera très étroitement contrôlé. Nous allons donc devoir répondre à ces demandes au chapitre de l'infrastructure; et il y a déjà d'énormes pressions en jeu en ce qui concerne la disponibilité de la main-d'oeuvre et l'augmentation des coûts.
Nous devons donc trouver une façon de nous assurer que ces investissements, qui sont faits par les entreprises, en passant, continuent à être faits. Et les mesures incitatives, par exemple les technologies écoénergétiques et les déductions pour deux ans, sont des instruments très puissants qui attirent ces investisseurs.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Merci encore à tous les témoins d'être présents ici ce soir. C'est toujours un plaisir de vous recevoir.
Je vais commencer par une question qui s'adresse à la Fédération canadienne des municipalités.
[Traduction]
Je vais m'exprimer en anglais, mais je dois vous dire que j'ai été très impressionnée par votre maîtrise du français. Je vous en félicite.
Je vais vous poser des questions au sujet de certaines des mesures qui se retrouvent dans la Loi d'exécution du budget et sur lesquelles j'aimerais avoir votre avis, car je veux savoir si nous allons ou pas dans la bonne direction.
Tout d'abord, je suis policière de métier — je suis en congé — et j'ai travaillé en étroite collaboration avec les pompiers, pendant les 20 ans où j'ai fait partie des forces de l'ordre. Je parle non seulement des pompiers de la ville de Winnipeg, mais aussi de ceux de certaines municipalités rurales. Je sais qu'il y a un certain nombre de pompiers qui travaillent pour les collectivités rurales, et ce crédit d'impôt pour les pompiers volontaires que nous avons proposé me semble une mesure très importante. Nous avons entendu d'autres personnes dire elles aussi que c'était une bonne mesure.
Connaissez-vous Hans Cunningham?
:
D'accord. Je vais diriger une dernière série de questions, à titre de président, puis ce sera fini.
Je voudrais m'adresser à M. Myers et revenir sur le sujet de la déduction pour amortissement accéléré, un de mes sujets favoris. Il y a six ans, vous m'avez suggéré que le Comité de l'industrie étudie le secteur manufacturier. Dave Van Kesteren siégeait à ce comité, et j'estime que tous les membres du comité, les représentants de l'industrie et les témoins ont fait un travail remarquable. C'était intéressant. Les représentants des syndicats et de l'industrie, les gens de toutes sortes d'horizons s'entendaient sur la nature des défis et sur les moyens à prendre pour les relever. Il s'agit là de l'une de nos premières recommandations en tant que comité, et elle a fait l'unanimité.
Le défi consiste toujours à démontrer, pour le compte des sceptiques, les retombées économiques d'une proposition. M. Adler l'a très bien expliqué. J'ai visité d'innombrables usines, et je ne peux pas vous dire combien de directeurs d'usine m'ont dit quelque chose comme ceci: « C'est grâce au gouvernement que nous avons installé cette pièce d'équipement d'une valeur de un million de dollars; aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus productifs. » Ils disent toutefois toujours que cela s'inscrivait dans un train de mesures. Vous avez parlé du partage du travail et de l'impôt des sociétés. Mais quand il est question d'amortissement accéléré, ils parleront toujours des échéances. Ils ont besoin d'une échéance, car les entreprises ne peuvent pas fonctionner sans un calendrier qui s'étale sur au moins six mois; elles ont besoin d'un calendrier qui s'étale sur plusieurs années.
J'aimerais tout d'abord que vous parliez des répercussions de cette mesure, en tenant compte également de la proposition ayant trait à l'impôt des sociétés. Honnêtement, votre organisme a présenté l'un des meilleurs documents qui soient sur les avantages de l'impôt des sociétés. Je ne peux pas comprendre pourquoi il y a encore des gens qui affirment que c'est comme si on donnait de l'argent à ces sociétés. Selon eux, le Parlement prend un sac plein d'argent, le donne à vos membres et leur dit d'aller s'amuser à Las Vegas. En réalité, c'est tout le contraire qui se passe.
J'aimerais que vous parliez des répercussions de la déduction pour amortissement accéléré en vous reportant à votre étude sur cette question, ainsi que sur les avantages de la mesure, en tenant compte du fait que les entreprises ont déjà intégré le taux d'imposition des sociétés en janvier 2012 à leurs plans d'activité.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à souligner que vous avez également fait preuve de leadership dans ce dossier. Nous avons commencé à en discuter il y a six ans, en demandant quelle serait la plus importante mesure à prendre pour stimuler les investissements.
Comme vous le dites, quand vous visitez des entreprises du Canada, elles peuvent vous dire quels sont les avantages. Il ne s'agit pas de simplement d'une pièce d'équipement. Il s'agit de ce que leurs employés peuvent faire grâce à elle. Il s'agit du fait que leurs employés sont toujours au travail et qu'ils ont un meilleur emploi, étant donné que l'entreprise est plus rentable. Et ça, c'est important.
Pour parler franchement, je dirais qu'il y a peut-être trop d'économistes fiscaux au ministère des Finances et qu'il faudrait peut-être les amener faire un tour dans des usines et leur montrer comment cela se passe réellement dans une entreprise, ce qui se passe sur le plancher d'une usine, car je crois que bon nombre de nos décideurs, et en particulier ceux du ministère des Finances, ont besoin de ce type d'expérience pratique et de cette mise en contexte.
Selon l'ancien système d'amortissement, un amortissement dégressif de 30 p. 100 s'applique à la durée de vie économique d'un bien, et, tant que ce bien vous permettra de faire de l'argent, il devrait être amorti sur cette période. Voilà pourquoi nous n'avons toujours pas remplacé des chaudières installées là depuis 40 ans pour les remplacer par des systèmes plus écoénergétiques. Voilà pourquoi le but du jeu, aujourd'hui, est d'être compétitif rapidement, dès que de nouvelles technologies se présentent, et voilà pourquoi il faut accélérer le mouvement des capitaux.
Sans l'impôt des sociétés, dans le meilleur des mondes, le secteur manufacturier pourrait récupérer ses investissements en trois ans. Donc, quand nous mettons en place un régime fiscal pour les sociétés, nous aimerions que le taux d'amortissement soit en quelque sorte égal au taux naturel de rendement d'un bien, n'est-ce pas? Et c'est exactement comme cela que cela se passe. À mon sens, pour les investisseurs, c'est un taux de rendement qui correspond en tous points à ce qu'ils obtiendraient sur le marché. Ils ont besoin d'une certaine assurance, sur un certain temps, car cela peut parfois prendre trois ou quatre ans avant que le projet initial soit mis en oeuvre et que les immobilisations soient mises en place.
Voilà pourquoi ce sursis de deux ans est important. On nous a accordé trois ans, ici, et, comme je l'ai déjà dit, nous aimerions que cela soit une disposition permanente du régime fiscal, car c'est un merveilleux avantage. Mais, je le répète, nous avons besoin de certitude, et je crois que présentement, comme vous le dites, bien des entreprises ont déjà tenu compte de cette réduction d'impôt dans leurs projets d'investissement.
Mais je peux également vous dire que cette combinaison de dispositions — et elle est vraiment puissante —, à savoir un faible taux d'impôt pour les sociétés, la prolongation de deux ans de la déduction relative aux équipements du secteur manufacturier, l'adoption de la TVH par la plupart des provinces, l'élimination des droits sur les équipements importés, tout cela envoie un message convaincant qu'il faudrait communiquer aux multinationales de l'Europe et, en particulier, des États-Unis.