Que, de l’avis de la Chambre, le Régime d’assurance-emploi (AE) annoncé par le gouvernement le 11 septembre 2014, et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2015, ne contribuera pas à la création d’emplois et à la croissance, mais sera plutôt un incitatif financier qui encouragera les employeurs à faire des mises à pied; par conséquent, la Chambre exhorte le gouvernement à réaffecter ces ressources en offrant une exemption de cotisation à l’AE à l’égard des nouveaux emplois créés en 2015 et 2016.
— Monsieur le Président, je parlerai aujourd'hui des problèmes que pose le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, du gouvernement conservateur, et de ses défauts de conception. Je proposerai aussi un meilleur plan d'action qui favoriserait la croissance économique et créerait des emplois pour les Canadiens.
J'expliquerai en quoi les erreurs de conception du crédit fiscal des conservateurs auront des effets négatifs concrets sur l'économie canadienne et, plus précisément, en quoi ces changements nuiront à la création d'emplois et seront susceptibles de freiner une croissance économique déjà excessivement faible. Je proposerai aussi une façon de régler ces problèmes en remplaçant le crédit fiscal mal conçu des conservateurs par une exemption des cotisations à l’assurance-emploi à l’égard de la création de nouveaux emplois. Enfin, j'expliquerai pourquoi il est essentiel que le gouvernement se concentre sur l'emploi et la croissance économique, qu'il corrige son erreur et qu'il remplace le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises par le plan que nous proposons.
[Français]
Les Canadiennes et les Canadiens méritent que le gouvernement ait un plan pour la création d'emplois et la croissance économique. L'exemption des cotisations à l'assurance-emploi que le gouvernement propose n'offre rien de tout cela.
[Traduction]
Les problèmes que présente le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises montrent que le ne pensait ni à l'emploi, ni à la croissance lorsqu'il a présenté cette proposition, plus tôt ce mois-ci. Le plan qu'il a présenté réduira les cotisations à l'assurance-emploi des entreprises admissibles en 2015-2016, qui passeront alors de 1,88 $ à 1,60 $ par 100 $ de gains assurables, ce qui représente une réduction d'environ 15 %. Cependant, et c'est là que le bât blesse, le crédit d'impôt ne sera offert qu'aux entreprises canadiennes qui paieront moins de 15 000 $ en cotisations d'assurance-emploi durant cette période.
Compte tenu de la manière dont le crédit d'impôt est conçu, il peut inciter les petites entreprises à ralentir leur croissance afin de demeurer sous le seuil des 15 000 $. En instaurant ce crédit d'impôt, les conservateurs ont mis en oeuvre une mesure incitative ayant un effet pervers. En effet, elle peut motiver les entreprises à réduire les heures de travail de leurs employés, et même, dans certains cas, à licencier des employés pour demeurer sous le seuil des 15 000 $.
Cette mesure incitative à effet pervers a attiré l'attention des économistes et des spécialistes de la politique publique, qui sont nombreux à critiquer le plan mal ficelé des conservateurs.
Les conservateurs citent souvent Jack Mintz, économiste et expert en fiscalité. En fait, ils l'ont invité à se prononcer sur leurs trois derniers budgets. Pourtant, Jack Mintz n'appuie pas leur crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. En fait, il dit qu'il nuit à la croissance.
Mike Moffatt a récemment rédigé un article sur le crédit d'impôt dans Canadian Business, qui s'intitulait « Étrangement, avec le crédit pour l'emploi visant les entreprises, il est avantageux de licencier des employés ». Dans cet article, M. Moffatt a écrit que ce crédit proposé comportait de graves lacunes structurelles qui, dans de nombreux cas, inciteraient les entreprises à licencier des travailleurs et à réduire les salaires.
On peut également lire ceci dans l'article:
On veut nous faire croire qu'il s'agit d'un crédit pour l'emploi, mais cette mesure n'oblige aucunement les entreprises à embaucher de nouveaux travailleurs. Ainsi, une entreprise peut compter moins de travailleurs et réduire sa masse salariale par rapport à l'année précédente, mais recevoir quand même un crédit d'impôt.
M. Moffatt est allé plus loin encore et a souligné ce qui suit:
Un problème encore plus important se pose en ce qui concerne cette proposition, en l'occurrence la discontinuité que l'on constate lorsqu'une entreprise atteint le seuil des 15 000 $ versés au gouvernement en cotisations d'assurance-emploi.
Ainsi, compte tenu de la façon dont le système proposé est conçu, le montant maximal qu'une entreprise peut recevoir après avoir licencié un employé et s'être retrouvée sous le seuil des 15 000 $ est beaucoup plus élevé que le montant maximal qu'une petite entreprise peut recevoir lorsqu'elle embauche un employé de plus.
Plus précisément, M. Moffatt a écrit ceci:
Le montant maximal qu'une entreprise peut recevoir après avoir licencié un travailleur est de 2 234,04 $.
Le montant maximal qu'une entreprise peut recevoir après avoir embauché un travailleur est de 190,52 $.
Il termine son article comme suit:
Le défi consiste maintenant à corriger les détails avant que ce plan extrêmement boiteux se concrétise.
[Français]
Il faut bien comprendre de quoi il retourne. Prenons l'exemple cité par le lui-même, soit une entreprise de 14 employés avec une masse salariale de 560 000 $. En vertu de la proposition du gouvernement fédéral, cette entreprise aurait droit à un remboursement d'environ 2 200 $.
Toutefois, si l'entreprise embauchait un seul nouveau travailleur, elle perdrait le crédit total pour l'emploi prévu par les conservateurs. Pire encore, pour une entreprise légèrement au-dessus du quota, la proposition des conservateurs serait une incitation à licencier un employé pour recevoir ce remboursement de 2 200 $
[Traduction]
C'est pervers et c'est pourquoi Jack Mintz et Mike Moffatt ne sont pas les seuls à critiquer ce crédit d'impôt.
Voici un extrait de l'article intitulé « Why the new EI tax credit could do more harm than good », publié dans la revue Maclean's, dans lequel Stephen Gordon, économiste à l'Université Laval, explique pourquoi le nouveau crédit d'impôt risque de faire plus de mal que de bien:
Les entreprises dont le montant total des cotisations est à peine inférieur au seuil de 15 000 $ et qui embauchent un nouveau travailleur perdraient le crédit d'impôt. Dans les entreprises dont le montant total des cotisations est à peine supérieur au seuil établi, les mesures incitatives ont un effet encore plus pervers. En effet, les entreprises pourraient décider de congédier des employés pour être admissibles au crédit d'impôt. Bien sûr cette situation ne s'applique pas à toutes les petites entreprises. Bon nombre d'entre elles pourront embaucher et se prévaloir du crédit d'impôt, mais rien ne garantit à l'heure actuelle que ce crédit se traduira par une hausse de l'embauche et que, donc, ses retombées positives seront supérieures à ses retombées négatives.
Plus tôt cette semaine, dans un article publié dans le Globe and Mail, Barrie McKenna a expliqué comment ce crédit d'impôt dissuade les petites entreprises de prendre de l'expansion. Voici ce qu'il a écrit:
Malheureusement, notre propension à favoriser les petites entreprises ne sert pas les intérêts de l'économie. Ce crédit d'impôt risque même de nuire à l'économie en dissuadant les petites entreprises de prendre de l'expansion.
Les grandes entreprises, surtout celles qui connaissent une croissance rapide, sont plus compétitives, investissent davantage, offrent de meilleurs salaires et avantages sociaux, et sont plus susceptibles de devenir des exportateurs. Si elles franchissent ce pas, elles deviennent des machines à créer des emplois.
Autrement dit, ce sont les entreprises qui prennent de l'expansion, et non les petites entreprises, qui stimulent la croissance économique.
Les gouvernements devraient favoriser ce genre d'entreprises, mais nos politiques envoient exactement le signal contraire: restez petit et ne prenez pas d'expansion.
Il est clair que les conservateurs compromettent les emplois et la croissance économique du Canada avec ce mauvais crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Ils sont prêts à dépenser 550 millions de dollars pour un plan qui encouragerait les entreprises à ne pas prendre d'expansion et qui les inciterait à congédier des travailleurs. Il existe une meilleure façon de dépenser cet argent. Nous pourrions à la fois réduire les cotisations d'assurance-emploi, promouvoir la création d'emplois et appuyer la croissance économique.
Voilà pourquoi les libéraux demandent au gouvernement de remplacer son mauvais crédit pour l'emploi visant les petites entreprises par une exonération des cotisations d'assurance-emploi pour les nouveaux emplois. À coût égal, le gouvernement pourrait accorder une exonération des cotisations d'assurance-emploi pour les nouveaux emplois créés en 2015-2016.
Contrairement au régime conservateur, le congé de cotisations d'assurance-emploi ne récompenserait pas les entreprises qui réduisent les salaires ou les niveaux de dotation afin de se trouver sous le seuil arbitraire de 15 000 $. Il récompenserait plutôt tous les employeurs en leur versant un montant maximal de 1 300 $ pour chaque nouvel emploi créé. Le congé de cotisations d'assurance-emploi s'appliquerait à toutes les entreprises, peu importe leur taille; toutefois, pour y être admissibles, les employeurs seraient tenus d'embaucher de nouveaux travailleurs et d'augmenter leurs cotisations d'assurance-emploi comparativement à l'année précédente. De cette façon, le plan ne récompenserait que les entreprises qui créent véritablement des emplois. En fait, il aiderait à créer, net, plus de 175 000 nouveaux emplois.
Récompenser les créateurs d'emplois en réduisant leurs cotisations d'assurance-emploi est un plan qui donne de bons résultats, comme on a pu le constater par le passé, sous un gouvernement libéral antérieur. Dans le budget de 1997, le gouvernement libéral de l'époque avait mis en place un programme pour l'embauche de nouveaux travailleurs, qui éliminait pratiquement les cotisations d'assurance-emploi dans le cas des nouveaux employés embauchés par de petites entreprises en 1997-1998. Voici ce que prévoyait le budget de 1997:
Le Programme pour l’embauche de nouveaux travailleurs annoncé en novembre 1996 favorisera l’abaissement des cotisations d’assurance-emploi pour les petites entreprises qui créent des emplois en 1997 et 1998. En réduisant le coût rattaché aux nouveaux travailleurs, ce programme encouragera les petites entreprises à accélérer la mise en oeuvre de plans de création d’emplois [...]
Même s'il ciblait les petites entreprises, le Programme pour l'embauche de nouveaux travailleurs n'a pas défavorisé la création d'emplois et la croissance puisque ces entreprises ont pris de l'ampleur. Il a plutôt profité à toutes les entreprises dont les cotisations d'assurance-emploi se chiffraient à 60 000 $ ou moins en 1996 et qui ont connu une croissance en 1997-1998.
Dans le budget de 1998, le gouvernement libéral a fait fond sur le Programme pour l'embauche de nouveaux travailleurs et accordé une dispense de cotisations d'assurance-emploi à tous les employeurs, peu importe leur taille, ce qui a favorisé la création d'emplois destinés aux jeunes Canadiens.
Voici comment le nouveau programme était décrit dans le budget de 1998:
Pour inciter les employeurs à embaucher des jeunes Canadiens, le présent budget propose de consentir aux employeurs qui embauchent des jeunes, âgés de 18 à 24 ans, en 1999 et en 2000, un congé de cotisations à l’assurance-emploi pour ces nouveaux employés. À l’instar du Programme pour l’embauche de nouveaux travailleurs [...] les employeurs pourront cesser de payer des cotisations quand ils atteindront leur masse salariale de 1998, ou bien ils pourront demander le remboursement des cotisations payées en trop quand ils produiront leur déclaration de revenus. Toutefois, à la différence du Programme pour l’embauche de nouveaux travailleurs, il n’y aura pas de seuil minimal; toutes les entreprises, peu importe leur taille, seront admissibles au programme.
Il existe une différence importante entre ce programme, qui a donné de bons résultats, et le plan conservateur actuel, qui non seulement ne marchera pas, mais qui risque aussi de nuire à l'économie canadienne.
Nous, libéraux, savons que l'État doit contribuer à réunir les conditions nécessaires pour stimuler l'emploi et la croissance. C'est pourquoi les gouvernements libéraux ont institué un congé de cotisations d'assurance-emploi: pour stimuler la création d'emplois. C'est pourquoi les gouvernements libéraux ont réduit le fardeau fiscal à maintes reprises, aussi bien l'impôt sur le revenu que les cotisations d'assurance-emploi. C'est pourquoi les gouvernements libéraux ont considérablement investi dans les infrastructures. Il importe également de ne pas oublier que les gouvernements libéraux ont transformé des déficits en excédents, remboursé la dette et légué aux conservateurs la meilleure situation financière de l'histoire du Canada pour un nouveau gouvernement.
Les gouvernements libéraux savent que la stimulation de la croissance passe par les investissements dans les infrastructures et une fiscalité concurrentielle. C'est un des grands points de divergence entre les gouvernements libéraux et conservateurs. Actuellement, au lieu de stimuler la croissance économique, les conservateurs entendent plutôt amputer le Nouveau Fonds Chantiers Canada de presque 90 % de son budget d'ici deux ans. Les conservateurs agissent ainsi alors que le taux de chômage demeure bien au-dessus de ce qu'il était avant la récession, que la reprise stagne au pays et que les jeunes Canadiens ont accès à 230 000 emplois de moins qu'avant la crise de 2008.
Au chapitre de la croissance économique, le Canada accuse maintenant du retard par rapport aux États-Unis et au Royaume-Uni. Au cours des 12 derniers mois, le Canada a créé à peine 15 000 emplois à plein temps, net, à l'échelle du pays. Les jeunes Canadiens sont aux prises avec le chômage et le sous-emploi.
Par ailleurs, les conservateurs imposent un taux de cotisation d'assurance-emploi nettement supérieur à ce qu'il était en 2008. En effet, depuis 2011, en plein ralentissement économique, les conservateurs augmentent annuellement le taux de cotisation d'assurance-emploi, le faisant successivement passer de 1,73 à 1,78, puis à 1,83 et, enfin, l'an dernier, à 1,88 %. Hausser les charges sociales pendant que l'économie stagne et que l'emploi est en plein marasme, c'est complètement illogique.
Alors que les conservateurs ont promis de fixer le taux de cotisation de manière à équilibrer le bilan de la caisse d'assurance-emploi sur une période de sept ans, ils voudraient maintenant qu'on les applaudisse de le geler à 1,88 % d'ici 2017. Or, si les conservateurs avaient respecté leur promesse, le taux de cotisation aurait été ramené à 1,62 % en janvier prochain.
Au début du mois, le Bureau du surintendant des institutions financières a rendu public le Rapport actuariel 2015 sur le taux de cotisation d'assurance-emploi. Selon le bureau et les propres chiffres du gouvernement, les cotisations devraient, l'an prochain, totaliser 3,5 milliards de plus que ce qu'il faut pour financer le programme d'assurance-emploi. Même en déduisant la valeur du crédit d'impôt aux petites entreprises, les conservateurs engrangeront un excédent de cotisations de plus de 3 milliards de dollars l'an prochain.
Les conservateurs nuisent à l'économie canadienne en réduisant les investissements dans les infrastructures et en maintenant les cotisations à l'assurance-emploi à un niveau artificiellement élevé dans le seul but de gonfler les chiffres pour essayer d'afficher un excédent politique à la veille des élections.
Les Canadiens veulent que leur gouvernement se concentre sur les emplois et sur la croissance, mais les conservateurs ne les écoutent pas. Au contraire, ils débitent de vieilles données de 2009 et 2010 sur la création d'emplois et ils disent aux familles canadiennes qui tirent le diable par la queue de ne pas s'inquiéter et de se réjouir que notre situation soit meilleure que celle de l'Espagne. Les Canadiens méritent mieux que cela. Les jeunes Canadiens, ainsi que leurs parents et leurs grands-parents, méritent mieux que cela.
Les libéraux comprennent que le gouvernement doit créer les conditions propices à la création d'emplois et à la croissance. Le gouvernement peut y parvenir en cernant et en éliminant les obstacles à la croissance, y compris le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises des conservateurs, qui pénalise de façon perverse la croissance des entreprises.
[Français]
Il n'est pas trop tard pour que les conservateurs corrigent le tir. Nous avons fait une contre-proposition, un véritable plan visant à créer des emplois et à stimuler la croissance économique.
[Traduction]
En fait, la semaine dernière, le porte-parole du NPD en matière de finances, le député de , s'est prononcé en faveur du principe qui sous-tend cette motion. Tandis qu'il parlait de la déficience du crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, il a dit à la Chambre:
Pourquoi n'offrons-nous pas des allégements fiscaux aux entreprises lorsqu'elles créent bel et bien de nouveaux emplois, au lieu d'espérer la prospérité à long terme et de prier pour qu'elle se concrétise?
Nous sommes d'accord avec le porte-parole du NPD en matière de finances et nous remercions son parti d'appuyer le principe qui sous-tend notre politique, à savoir, pour reprendre ses propres mots, offrir des allégements fiscaux aux entreprises lorsqu'elles créent bel et bien de nouveaux emplois.
Nous sommes ici aujourd'hui pour trouver des moyens de stimuler l'économie canadienne, de réduire les obstacles à la croissance et de créer les conditions permettant aux entreprises canadiennes de toute taille de prospérer, de créer des emplois et des débouchés, en plus de favoriser la croissance économique dans l'intérêt de l'économie canadienne. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement de remplacer son crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, qui est déficient, par un congé de cotisations à l'assurance-emploi pour les employeurs qui, pour reprendre encore une fois les propos du député de , « créent bel et bien de nouveaux emplois ».
J'espère que les députés de tous les partis écouteront la voix de la raison et appuieront cette motion, qui préconise une exemption de cotisations à l'assurance-emploi qui récompense la création d'emplois au lieu de la pénaliser. C'est une mesure qui a permis de créer des emplois et de favoriser la croissance dans l'intérêt des Canadiens à la fin des années 1990, sous un gouvernement libéral.
J'espère que nous aurons des débats et des discussions énergiques à ce sujet aujourd'hui, mais que nous mettrons de côté nos différences partisanes pour nous entendre sur une politique qui peut offrir un véritable espoir aux Canadiens et de réelles possibilités de création d'emplois aux entreprises de tout le pays.
:
Monsieur le Président, avant de commencer le débat, je voudrais faire savoir à la Chambre que je compte partager le temps qui m'est accordé avec le député de .
Dans cette motion, mes collègues les députés affirment que le crédit pour l'emploi accordé par le gouvernement aux petites entreprises n'est qu'un incitatif pour mettre à pied des employés. Comme je l'ai indiqué dans ma première question à l'intention du député de , il ne nous est pas facile de saisir cette logique tordue, et j'imagine que c'est encore moins facile pour les libéraux. Abstraction faite de la bonne réputation du gouvernement actuel en matière de création d'emploi, serait-il possible qu'un gouvernement, quel qu'il soit, puisse avoir l'idée de prendre des mesures pour réduire le nombre d'emplois? C'est vraiment ridicule.
C'est exactement l'inverse que nous faisons. Le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises réduira de 15 % les cotisations d'assurance-emploi des petites entreprises. Au cours des deux prochaines années, cette réduction permettra aux employeurs d'économiser 550 millions de dollars, et ils pourront utiliser cet argent pour embaucher des Canadiens.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante estime que ce crédit créera des emplois à raison de 25 000 années-personnes au cours des deux ou trois prochaines années. En outre, le nous confirme qu'en 2017, le taux des cotisations d'assurance-emploi, qui est actuellement de 1,88 $ par tranche de 100 $ de rémunération, passera à 1,47 $. Les employeurs disposeront de plus d'argent pour investir notamment dans la formation et les augmentations salariales, et les travailleurs auront plus d'argent dans les poches au bout du compte.
Le gouvernement a la responsabilité de créer des conditions favorables à la croissance économique, et c'est une responsabilité que nous ne prenons pas du tout à la légère.
Depuis la crise économique, nous avons connu une hausse constante de l'emploi, des taux d'intérêt bas et le genre de croissance économique qui fait l'envie des autres pays. Nous y sommes parvenus grâce aux mesures concrètes que nous avons mises en oeuvre pour que les Canadiens possèdent les compétences leur permettant d'occuper les emplois pour lesquels la demande de main-d'oeuvre est forte. Voilà une dimension importante de notre travail. Par ailleurs, nous aidons les employeurs à faire croître leurs entreprises et à créer des emplois pour les Canadiens. Le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises n'est que l'étape la plus récente d'un plan plus vaste pour favoriser la création d'emplois au pays.
Comme les députés le savent, notre plan comprend aussi un autre élément que l'on appelle la Subvention canadienne pour l'emploi, une approche axée sur les employeurs qui vise à aider les Canadiens à obtenir les compétences et la formation dont ils ont besoin pour occuper les emplois disponibles. Jusqu'à maintenant, nous avons terminé de conclure des accords avec toutes les provinces et tous les territoires. Six administrations provinciales ou territoriales acceptent déjà les demandes de subvention des employeurs qui prévoient former des gens afin d'occuper des emplois. Le jumelage des employeurs et des employés continuera de créer des emplois au Canada. Ce qui signifie que les employeurs seront certains d'avoir un employé possédant les compétences qu'exige l'emploi à pourvoir. Ce qui signifie aussi qu'un véritable emploi attend la personne à la fin de sa formation.
Nous collaborons également avec plusieurs collèges et établissements de formation pour faire participer directement plus d'entreprises et ainsi veiller à une meilleure correspondance entre les compétences enseignées et les compétences recherchées. Cela explique aussi pourquoi nous investissons autant dans la formation des apprentis. Cependant, le soutien à cet égard ne sera pas d'une grande utilité si les entreprises ont de la difficulté à embaucher des apprentis. Pour remédier à cette situation, le gouvernement offre des crédits d'impôt pour les employeurs qui engagent des apprentis admissibles.
Les employeurs peuvent aussi tirer profit des dispositions de l'assurance emploi concernant les régimes de prestations supplémentaires de chômage, ou les régimes PSC. Les employeurs qui ont un régime enregistré de PSC peuvent offrir des paiements supplémentaires aux prestations d'assurance emploi pour des périodes temporaires de chômage en raison d'un arrêt temporaire de travail, d'une formation, d'une maladie ou d’une blessure. Jusqu'à présent, près de 3 000 employeurs au Canada ont approuvé des régimes de PSC, et plus de 887 000 travailleurs reçoivent de tels paiements. Le régime de PSC, entre autres choses, apporte une solution à un problème important pour les employeurs qui engagent des apprentis. Cela signifie que les employeurs peuvent verser jusqu'à 95 % du salaire normal de leurs apprentis pendant que ces apprentis terminent leur formation technique au collège.
Notre priorité est claire. Depuis le creux de la récession mondiale, nous avons mis en oeuvre une gamme de mesures pour créer des emplois et de la prospérité pour tous les Canadiens, et nous en voyons les résultats. L'économie canadienne se porte bien dans le contexte d’une reprise économique mondiale qui bat de l'aile. Nous avons créé plus de 1,1 million d'emplois depuis juillet 2009, et plus de 80 % de ces emplois sont des postes à temps plein. Près de 80 % des emplois se trouvent dans le secteur privé, dont 65 % dans des industries où les salaires sont élevés.
Comme je l'ai dit, le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises est la plus récente mesure proposée dans le cadre d'un plus vaste plan qui vise à mieux adapter le programme national d'assurance-emploi aux conditions du marché du travail locales et à stimuler la création d'emplois. C'est exactement ce que vise le crédit pour l'emploi que nous avons annoncé il y a deux semaines.
Par ailleurs, il est de plus en plus clair que le chef libéral n'a pas de plan en ce qui concerne l'économie. Il croit que les budgets s'équilibrent tout seuls, et maintenant, il essaie de nous faire croire que l'imposition des petites entreprises créerait des emplois. Or, c'est le contraire. Le plan des libéraux en matière d'assurance-emploi coûterait aux Canadiens près de 6 milliards de dollars. Un tel plan ferait augmenter considérablement les charges sociales, notamment les cotisations d'assurance-emploi qui augmenteraient de près de 50 ¢, et il éliminerait des milliers d'emplois.
Une composante de ce plan, l'année de travail de 45 jours, coûterait à elle seule plus de 4 milliards de dollars. D'autres composantes de leur plan sont tout aussi irréfléchies, y compris les 3 millions de dollars prévus pour offrir de l'assurance-emploi aux prisonniers. Les libéraux indemniseraient les auteurs d'un crime.
Il est très clair que nous n'avons pas besoin de la mesure que nos collègues libéraux proposent aujourd'hui. Par conséquent, j'exhorte tous les députés à ne pas appuyer la motion. Je m'adresse particulièrement aux députés du NPD, qui, j'en suis sûr, n'ont pas besoin de se faire rappeler que le NPD est le parti considéré le moins démocratique à la Chambre, car depuis qu'il est devenu l'opposition officielle, il n'y a pas eu un seul vote dissident chez ses députés.
Pour conclure, je sais que mon collègue de souhaite en dire davantage à ce sujet. Nous avons affaire à une logique libérale boiteuse, appuyée par une logique néo-démocrate qui l'est tout autant. Les faits sont éloquents. Il s'agit d'un bon incitatif qui créerait des emplois dans l'ensemble du pays. Voilà le genre de mesure législative dont nous avons besoin. Nous n'avons pas besoin des esprits négatifs.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, je suis honoré d'appuyer moi aussi le nouveau crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, qui s'inscrit dans les efforts déployés par le gouvernement pour diminuer les impôts et laisser le plus d'argent possible dans les poches des vaillantes familles canadiennes et des entreprises qui créent des emplois.
Le gouvernement a déjà prouvé qu'il est en mesure d'aider les familles et les collectivités. Malheureusement, le NPD et le Parti libéral, qui sont en faveur d'impôts élevés, ne croient pas que nous sommes sur la bonne voie. Ils pensent que les Canadiens devraient payer plus d'impôt. De toute évidence, nous ne sommes pas du même avis. Avec tout le respect que je leur dois, nos opinions à ce sujet divergent.
Aux dernières élections fédérales, nous avons dit que les Canadiens devraient payer moins d'impôt et que cette façon de faire rapporterait plus de recettes au gouvernement. C'est exactement ce qui se produit. En effet, notre solide bilan en matière d'allégements fiscaux permet à une famille type de quatre personnes d'économiser près de 3 400 $ en 2014 et de réinvestir cette somme selon les priorités familiales. Cette mesure est avantageuse non seulement pour les familles types, mais aussi pour leurs collectivités.
Les députés devraient également savoir que grâce à notre plan de réduction des impôts, nous avons pu créer la classe moyenne la plus solide au monde. Nous avons retourné plus de 30 milliards de dollars dans les poches des Canadiens ordinaires grâce à diverses mesures. Il est honteux que les libéraux et les néo-démocrates, qui forment l'opposition, n'aient cessé de voter contre les mesures visant à diminuer les impôts.
Notre plan d'action économique jouera un rôle clé puisqu'il permettra de renforcer notre économie, maintenant et à l'avenir, grâce à des mesures positives qui favoriseront les progrès économiques et, par la suite, la prospérité.
Aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur une modeste mesure, en l'occurrence le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, qui réduira d'environ 15 % les cotisations à l'assurance-emploi des petites entreprises. Au cours des deux prochaines années, grâce à la réduction des cotisations, les employeurs économiseront 550 millions de dollars et pourront utiliser cet argent pour embaucher plus de Canadiens.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, dont j'ai été un fier membre pendant de nombreuses années, estime que le crédit créera des emplois équivalant à 25 000 années-personnes au cours des deux ou trois prochaines années seulement. Le a également confirmé qu'en 2017, les cotisations à l'assurance-emploi passeront de 1,88 $ à 1,47 $ par 100 $ de gains assurables. En 2017, il ne fait aucun doute que le programme sera transparent et entièrement structuré, et qu'il s'autofinancera.
Cela signifie que les Canadiens et les employeurs auront davantage d'argent à investir dans d'autres besoins, tels que la formation et l'augmentation des salaires. Au bout du compte, les travailleurs auront plus d'argent dans leurs poches.
Oui, c'est une mesure positive. Cela reste clair. Les organisations de partout au pays, celles qui comprennent les petites entreprises, reconnaissent que c'est une mesure qui contribuera grandement à l'économie canadienne, compte tenu de l'importance des petites entreprises.
Permettez-moi de citer la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante:
Grâce à ce crédit, les chefs de PME auront une marge de manœuvre supplémentaire pour créer des emplois ou investir dans la formation afin de faire croître leur entreprise [...]
C’est pourquoi l’annonce d’aujourd’hui est une bonne nouvelle pour les propriétaires de PME du Canada et leurs employés.
Il convient de noter que la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante représente un fort pourcentage de petites entreprises au Canada.
Notre gouvernement a la responsabilité de créer des conditions propices à la croissance économique. De toute évidence, nous ne prenons pas la chose à la légère. Depuis le ralentissement, nous avons observé une augmentation soutenue du nombre d'emplois. Les taux d'intérêt sont demeurés bas, et nous avons connu le genre de croissance économique qui fait l'envie de tous les autres pays. Cette situation a été documentée par des organismes indépendants tels que le FMI et la Banque mondiale.
Nous en sommes arrivés là. Comment? Grâce à des mesures concrètes visant à garantir que les Canadiens possèdent les connaissances nécessaires pour occuper les emplois en demande.
Les électeurs de ma circonscription étaient très heureux de notre contribution à l'établissement d'un nouvel édifice de perfectionnement des compétences au Loyalist College, qui aide les gens de métier de notre région à acquérir les compétences voulues pour non seulement être compétitifs sur le marché du travail, mais aussi pour occuper les emplois disponibles.
En veillant à ce que le financement fédéral soit adapté aux besoins primordiaux des employeurs et en donnant à ceux-ci l'occasion de participer concrètement, en tant que partenaires, à la formation de la main-d'oeuvre, la subvention canadienne pour l'emploi a transformé, et continuera de transformer, la formation axée sur les compétences au Canada. La subvention canadienne pour l'emploi alloue jusqu'à 15 000 $ par personne pour les coûts de formation, notamment pour les frais de scolarité et le matériel, ce qui comprend une contribution fédérale maximale de 10 000 $, les employeurs finançant en moyenne le tiers des coûts totaux de la formation.
Il s'agissait d'un jalon important, mais le Plan d'action économique de 2014 est allé encore plus loin en créant le prêt canadien aux apprentis pour aider les apprentis inscrits à payer leur formation. Pour ce faire, le plan élargira le Programme canadien de prêts aux étudiants afin de donner accès aux apprentis inscrits dans un métier désigné Sceau rouge à une enveloppe de prêts sans intérêt de plus de 100 millions de dollars chaque année. Afin d'aider encore plus les apprentis, le Plan d'action économique de 2014 prévoit des mesures pour que les apprentis soient au courant de l'aide financière qui est mise à leur disposition pendant qu'ils suivent une formation technique, aide offerte dans le cadre du programme d'assurance-emploi.
Le gouvernement conservateur a aussi annoncé qu'il améliorerait la Stratégie emploi jeunesse pour qu'elle réponde mieux à l'évolution des réalités du marché du travail et pour que les investissements fédéraux dans l'emploi des jeunes permettent aux jeunes Canadiens d'acquérir une expérience de travail réelle dans des domaines en forte demande, notamment les sciences, la technologie, le génie, les mathématiques et les métiers spécialisés. Nous avons apporté un changement pour jumeler les compétences avec les emplois afin d'assurer un avenir durable aux jeunes Canadiens.
Même si au Canada beaucoup d'étudiants réussissent à faire des études postsecondaires, il peut être difficile pour eux, comme nous le savons tous, de faire la transition vers un premier emploi. C'est la raison pour laquelle, dans le cadre de son Plan d'action économique, le gouvernement a octroyé plus de 40 millions de dollars afin de soutenir jusqu'à 3 000 stages dans les domaines où la demande de travailleurs est élevée. Ces stages, d'une durée de 6 à 12 mois, donneront aux participants l'occasion d'acquérir une expérience de travail concrète et les compétences nécessaires pour réussir sur le marché du travail d'aujourd'hui et de demain.
Toutes ces mesures tranchent nettement avec la ponction fiscale de 6 milliards de dollars des libéraux sur les entreprises canadiennes: argent dont l'économie, les employeurs, les entreprises et les organismes ont désespérément besoin pour demeurer concurrentiels. Cela entraînerait une augmentation massive des charges sociales, porterait les cotisations d'assurance-emploi à près de 50 ¢ et éliminerait des milliers d'emplois. Si l'on prend ne serait-ce qu'une partie seulement du plan libéral, la semaine de travail de 45 jours, elle coûterait, à elle-seule, plus de 4 milliards de dollars. Il est on ne peut plus clair que cette mesure est inutile. Nous n'avons certainement pas besoin de ce que les libéraux proposent aujourd'hui.
Nous demeurerons axés sur ce qui importe pour les Canadiens: l'emploi, la croissance économique et faire en sorte que l'avantage économique du Canada aujourd'hui se traduise en prospérité à long terme demain. Le crédit pour l'emploi que nous venons d'annoncer pour les petites entreprises illustre notre engagement envers les employés et les employeurs canadiens. Nul besoin de nous croire sur parole; nous défendons toujours les petites entreprises. Fions-nous plutôt à une source qui, nous le savons, appuie encore et toujours les démarches du gouvernement à cet égard. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a en effet déclaré que cette annonce a de quoi réjouir les petites entreprises du Canada, qui répètent sans cesse que les charges sociales telles que la cotisation à l'assurance-emploi constituent le principal obstacle à l'embauche et que, par conséquent, tout allégement accordé par le gouvernement les encouragera à embaucher plus de Canadiens.
J'invite donc tous les députés à ne pas appuyer la motion destructrice d'emplois du Parti libéral. Le gouvernement est celui qui veille le mieux à l'intérêt des petites entreprises et des Canadiens qui sont à la recherche d'un emploi. Ces derniers n'auront pas à chercher longtemps. Nous offrons un avenir prometteur à tous ceux qui sont en mesure de chercher et d'obtenir l'emploi dont ils ont besoin.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'affirme que nous avons trop peu de temps pour débattre d'une telle motion, et comme l'équité et le partage font partie de notre ADN, au Nouveau Parti démocratique, je partagerai volontiers mon temps de parole avec ma collègue de pour que le maximum de points de vue sur la question puissent être entendus.
Partons de là où je viens, la Mauricie. À la suite de trop nombreuses fermetures d'entreprises, comme Rio Tinto Alcan ou Produits forestiers Résolu, il y aura, samedi prochain, en Mauricie, ou à Shawinigan plus précisément, une vaste mobilisation citoyenne à laquelle je vais participer. Les gens vont marcher dans la rue pour dire leur fierté d'habiter et de vivre en région. De plus, nous démontrerons notre solidarité avec les nombreux travailleurs qui ont perdu ou qui vont malheureusement perdre leur emploi à cause de ces fermetures.
Ainsi, on imagine bien que lorsqu'il est question de parler de mesures susceptibles de créer de l'emploi, je ne demande pas mieux que d'entendre les propositions et de voir en quoi elles pourraient être bénéfiques pour ma propre région. Cependant, lorsque ces mesures sont financées à même les surplus générés par les cotisations à l'assurance-emploi pendant que la majorité des travailleurs et des travailleuses ayant cotisé au régime ne reçoivent pas de prestations au moment où ils en ont besoin, mes oreilles se transforment en de véritables radars. On aura alors beaucoup à faire pour me convaincre du bien fondé de l'approche libérale ou conservatrice.
Il va de soi qu'à titre de porte-parole en matière d'assurance-emploi du Nouveau Parti démocratique, j'ai souhaité prendre part au débat puisque conservateurs et libéraux semblent avoir des approches similaires, à savoir profiter une fois de plus des surplus de la caisse d'assurance-emploi pour financer une politique de création d'emploi qui n'offre, dans un cas, aucune garantie de création d'emploi et, dans l'autre, un calcul mathématique et financier qui laisse à désirer et qui ferait craindre le pire si ces mêmes penseurs venaient un jour à diriger le pays. Le seul point en commun que j'ai trouvé à ces deux mesures est à l'image des deux vieux partis et en lien direct avec leur appétit gargantuesque face aux surplus que génère le programme d'assurance-emploi. De plus, leurs politiques se font toujours sur le dos des travailleurs, qui cotisent et qui reçoivent de moins en moins de services. Est-il besoin de rappeler que les libéraux avaient détourné à d'autres fins que l'assurance-emploi plus de 50 milliards de dollars de surplus générés par les cotisations? Que les conservateurs ont poursuivi le bal à leur arrivée au pouvoir pour au moins trois autres milliards, en plus de fermer le compte de l'assurance-emploi et de nous imposer leur réforme qui n'a eu d'autre conséquence que de voir les prestations réduites et le nombre de chômeurs ayant accès au régime diminuer encore et encore?
Pour citer M. Hassan Yussuff, du Congrès du travail du Canada:
Comment est-ce acceptable d'accumuler des excédents annuels dans le [compte d'assurance-emploi], alors que 63 % des sans-emploi ne reçoivent pas de prestations?
En effet, 63 % des cotisants ne reçoivent pas de prestations, et les conservateurs et les libéraux veulent utiliser les surplus pour soi-disant mettre en place une mesure de création d'emplois sans garantie.
Au lieu de répondre à cette question, les libéraux et les conservateurs se vautrent dans les surplus pour en détourner l'usage et n'offrent qu'aux employeurs des allégements ou des congés de cotisation dans l'espoir que ceux-ci créent de nouveaux emplois. Encore faudrait-il définir ce qu'est un nouvel emploi.
Avant d'avancer sur le fond, terminons-en avec la forme. Pour l'instant, dans les deux propositions sur la table, soit celle des conservateurs et celle des libéraux, tout ce que je vois c'est le retrait de plus ou moins 550 millions de dollars du programme d'assurance-emploi pour les détourner à d'autres fins, et ce, répétons-le, en diminuant les cotisations des employeurs seulement.
Si on voulait véritablement parler d'une mesure capable d'assurer la création de nouveaux emplois, on reconnaîtrait que la seule proposition sérieuse qui tienne la rampe et qui soit à la fois juste et équilibrée est celle du Nouveau Parti démocratique. Qu'il me soit permis d'évoquer le simple fait que le crédit d'impôt à l'embauche proposé par mon parti sera financé à même les revenus généraux du gouvernement. Autrement dit, il sera financé par l'ensemble des citoyens, des entreprises ou des personnes morales, plutôt qu'en bonne partie par les travailleurs, comme le proposent les libéraux et les conservateurs dans leur approche.
Au fait, puisqu'on pige allégrement dans les surplus de la caisse d'assurance-emploi, qu'est-ce qu'une assurance? Avant d'aller plus loin dans mon discours, j'ai fait gaffe de m'assurer de la définition des termes, et je suis retourné à la définition que nous propose Le Petit Larousse. Voici ce qu'on y dit d'une assurance:
Contrat par lequel l'assureur s'engage à indemniser l'assuré moyennant une prime ou une cotisation de certains risques ou sinistres éventuels.
Or notre contrat d'assurance-emploi prévoit que les employés et les employeurs cotisent à un régime d'assurance-emploi, géré par le gouvernement, afin de pouvoir offrir des prestations passagères lorsque le pire se produit dans la vie d'un travailleur, et que celui-ci doit se consacrer pendant quelque temps à la recherche d'un nouvel emploi.
D'ailleurs, contrairement à ce que certains laissent planer trop souvent comme rumeur un chômeur reçoit en moyenne moins de 20 semaines de prestations avant de s'être replacé dans un emploi pour lequel il a les compétences.
Le problème actuel n'est donc pas le fait que des travailleurs se font un mode de vie de recevoir de l'assurance-emploi, mais plutôt que les prestations ne sont pas au rendez-vous lorsqu'elles sont nécessaires. Actuellement, notre programme d'assurance-emploi permet à moins de 4 travailleurs sur 10 ayant cotisé au régime d'être admissibles aux prestations lorsque le malheur survient. Connaît-on une compagnie d'assurances qui demeurerait en affaire bien longtemps si elle présentait un tel bilan?
Au NPD, nous avons compris l'importance de créer des emplois pour soutenir la croissance économique. Cependant, cette croissance doit se faire sans amoindrir le filet social que nous nous sommes donnés depuis longtemps.
Ainsi, d'un côté, nous proposons le crédit d'impôt à l'embauche, et de l'autre, mon chef, le député d', a clairement indiqué notre volonté d'abolir la réforme de l'assurance-emploi mise en place par les conservateurs, lorsque le NPD formera le prochain gouvernement en 2015.
En juin dernier, le député de a déposé à la Chambre un projet de loi que j'ai eu l'honneur d'appuyer et qui explique comment un gouvernement néo-démocrate protégera la caisse de l'assurance-emploi, afin que les cotisations servent à ce pourquoi elles ont été prélevées.
Le Canada peut-il se prémunir contre la tentation des libéraux et des conservateurs de détourner des fonds à des fins autres que celles pour lesquelles ils ont été collectés?
Bien que la Cour suprême ait statué sur la légalité des gestes posés par les gouvernements libéraux et conservateurs successifs, elle n'a pas émis de commentaire sur la légitimité de cette façon de faire.
À mes yeux, comme aux yeux de nombreux Canadiens, les propositions libérale et conservatrice ne sont ni plus ni moins qu'une nouvelle taxe à l'emploi qu'on impose aux travailleurs. On leur dit clairement qu'ils auront toutes les difficultés du monde à profiter de leur régime d'assurance-emploi s'ils sont mal pris, que leurs cotisations demeureront les mêmes et, qu'en revanche, les employeurs auront un allégement fiscal pour pouvoir les réembaucher. Curieux déséquilibre!
Autrement dit, messieurs les travailleurs et mesdames les travailleuses doivent financer leurs prestations et le fait d'être réembaucher, car il faut bien dire que la motion libérale déposée ce matin, tout comme la position annoncée par son chef la semaine dernière, ne nous disent pas ce qui constitue vraiment un nouvel emploi.
Prenons un exemple au passage. L'employé d'une PME, d'une usine ou d'une industrie, peu importe, est remercié de ses services parce que le carnet de commandes ne permet pas de le maintenir à l'emploi. Quelques mois plus tard, le carnet de commandes s'étant rétabli ou de nouveaux clients ayant fait leur apparition, on est en mesure de le réembaucher. S'agit-il d'un nouvel emploi? Dieu seul le sait. Les libéraux s'en doutent peut-être, mais ils ne le disent pas.
Étant donné que le temps file, je conclurai en disant que c'est dans l'ADN des libéraux et des conservateurs de mettre en place des mesures à la Robin des Bois inversées. Pendant que les travailleurs continuent de payer pour des services auxquels ils n'ont plus accès, bon nombre d'employeurs seraient soulagés du poids de leur participation au régime en échange d'un rêve de création d'emplois qui ne représenterait pas nécessairement un ajout de nouveaux emplois à notre économie.
Le modèle d'une société que les néo-démocrates proposent à l'ensemble des Canadiens repose sur un principe de solidarité fort. Le Canada est un pays riche où personne ne doit être laissé derrière, un pays où le développement économique ne s'oppose pas à la solidarité mise en place par le développement de notre filet de protection.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'intervenir aujourd'hui à la Chambre au nom des gens de ma circonscription et des autres Canadiens partout au pays qui écoutent probablement ce débat et qui se demandent sur quelle planète vivent plusieurs parlementaires en constatant les défis qu'ils doivent relever.
Le taux de chômage est élevé au pays et, qui plus est, de nombreux travailleurs doivent occuper deux ou trois emplois à temps partiel tandis que de nombreux autres ont des emplois saisonniers. Ils ont vu l'accès à l'assurance-emploi devenir de plus en plus difficile.
Rappelons-nous que l'assurance-emploi est un régime d'assurance dont les coûts sont assumés à la fois par l'employeur et l'employé afin que les travailleurs puissent y avoir accès durant les périodes de chômage. Cependant, tant sous les libéraux que, maintenant, sous les conservateurs, les gens ont de plus en plus de mal à bénéficier d'un régime d'assurance auquel ils cotisent.
Soit dit en passant, il s'agit d'un régime d'assurance qui était très bien financé. Les libéraux n'ont pas hésité à aller chercher plus de 50 milliards de dollars — je ne parle pas ici de millions, mais bien de milliards de dollars — dans la caisse d'assurance-emploi afin de financer les allègements fiscaux destinés aux entreprises et d'autres projets qui leur tenaient à coeur. Lorsqu'ils étaient au pouvoir, les libéraux ont aussi réduit l'accès à l'assurance-emploi en faisant passer de 80 à 45 % la proportion des travailleurs admissibles au régime. Les travailleurs ont été doublement pénalisés. Cette énorme somme excédentaire a été retirée de la caisse au lieu d'être versée aux travailleurs ou de servir à assurer leur transition vers d'autres emplois.
Les conservateurs ont eux aussi continué de piller le compte d'assurance-emploi. Trouvant qu'on posait trop de questions, ils ont tout simplement fermé ce compte. Ils ont créé encore plus d'obstacles et de défis. De nombreux résidants de Newton—Delta-Nord à qui j'ai parlé disent qu'il est maintenant tellement difficile d'avoir accès à l'assurance-emploi qu'ils ne se donnent même plus la peine de remplir les formulaires. Sous le gouvernement conservateur actuel, seulement 36,5 % des chômeurs ont maintenant accès au régime d'assurance-emploi auquel ils ont pourtant cotisé. Je pense que c'est honteux et que nous devons absolument rectifier cette situation.
Cependant, aucun des deux partis ne s'est excusé d'avoir volé les travailleurs. Par ailleurs, dès qu'ils ont fermé le compte et utilisé l'excédent, les conservateurs ont haussé les cotisations d'assurance-emploi.
Les députés remarqueront que ce congé ou cette dispense de cotisations d'assurance-emploi, ou ce crédit d'impôt — je ne vois pas pourquoi ils appellent cela un « crédit d'impôt » — n'est accordé qu'aux employeurs. Les employés sont toujours tenus de verser des cotisations d'assurance-emploi, mais rien ne garantit que cette mesure favorisera la création d'emplois.
En effet, le gouvernement conservateur a accordé aux grandes sociétés des baisses d'impôt de plusieurs milliards de dollars, et cela a bien peu favorisé la croissance de l'emploi. Les économistes se sont penchés là-dessus, et ils n'ont pas observé de liens entre les baisses d'impôt accordées aux sociétés et la croissance de l'emploi. Toutefois, nous avons constaté que de nombreuses entreprises auxquelles nous avons accordé des subventions et des allégements fiscaux ont quand même quitté le Canada, emportant leurs emplois avec elles et laissant les Canadiens dans des situations difficiles.
Je constate encore une fois que mes collègues conservateurs et libéraux agissent comme si les cotisations d'assurance-emploi des employeurs et des employés leur appartenaient. Je dirais que le NPD est le seul parti à qui l'on peut faire confiance lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts des travailleurs. Les libéraux se complaisent toujours dans les discours grandiloquents. Ils font des tas de promesses, mais ils prennent très peu de mesures concrètes.
Je suis fière de notre chef, le , parce que notre parti, le NPD, a déposé une motion visant à protéger les cotisations d'assurance-emploi afin qu'aucun gouvernement ou parti, qu'il soit orange, rouge, bleu ou n'importe quelle autre couleur ne puisse, lorsqu'il sera au pouvoir, piller la caisse d’assurance-emploi et s'en servir comme d'une caisse noire. Nous utiliserions plutôt cet argent pour aider les chômeurs.
Le fait que seulement 36,5 % des personnes ont accès à l'assurance-emploi a provoqué un grand désenchantement. Il y a une psychose qui se manifeste quand les gens ne peuvent pas trouver de travail. Je me souviens encore aujourd'hui d'un jeune homme qui est venu me voir à mon bureau. Par « jeune », je veux dire 55 ans parce que, de nos jours, quelqu'un de cet âge est encore jeune. Cet homme était sans emploi depuis plus de 12 mois. Je lui ai demandé s'il avait présenté une demande d'assurance-emploi parce qu'il y aurait eu droit. Il m'a répondu ceci: « Je suis allé au bureau d'assurance-emploi, et on m'a posé des questions et donné tous ces formulaires à remplir. Et vous savez quoi? Il y avait trop d'obstacles pour moi. »
Voilà le genre d'obstacles dressés par le gouvernement que les travailleurs voulant accéder aux prestations de l'assurance-emploi doivent surmonter.
Le gouvernement ne peut pas continuer dans la même voie et s'attendre à des résultats différents. Les chômeurs devraient avoir accès aux prestations de l'assurance-emploi, mais nous devrions également nous atteler à la création d'emplois. Examinons la possibilité d'instaurer des crédits d'impôt stimulant réellement la création d'emplois dans les PME. Il existe beaucoup d'autres façons d'appuyer nos entreprises.
Je sais que mes collègues d'en face ont très peu de respect pour ceux qui perdent leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté. Ils perdent leur emploi en raison des conditions de travail que les conservateurs ont contribué à créer en autorisant la venue d'un grand nombre de travailleurs étrangers temporaires, ce qui a créé beaucoup d'instabilité. Comme nous le savons, le gouvernement a qualifié les chômeurs de « récidivistes » à maintes reprises. N'est-ce pas un terme offensant? Je peux dire aux députés que ceux qui ont perdu leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté trouvent ce terme très offensant. N'oublions pas le ministre conservateur qui a pris la parole pour décrier l'admissibilité à l'assurance-emploi en disant que le NPD défend encore une fois les méchants.
Nous sommes au XXIe siècle et, eu égard à la conjoncture actuelle, de tels propos ne sont pas dignes de nos parlementaires.
J'ai signalé que beaucoup de gens ne sont pas admissibles aux prestations de l'assurance-emploi. Beaucoup de Canadiens doivent donc interjeter appel lorsque leur demande est rejetée. Étant donné que seulement 36 % des demandes sont approuvées, on peut s'imaginer que beaucoup de demandeurs déboutés interjettent appel. Or, le gouvernement a détruit le régime d'appels de la sécurité sociale. Il l'a remplacé par le Tribunal de la sécurité sociale, et 80 % des appels concernant l'assurance-emploi présentés aux termes de ce nouveau système créé par les conservateurs sont rejetés. Le gouvernement a rendu le système si dysfonctionnel que les gens dont la demande d'assurance-emploi a été rejetée doivent se résoudre à présenter un mémoire pour défendre leur cause. Il y avait plus de 1 000 arbitres partout au pays, mais le gouvernement les a remplacés par 75 membres de tribunal.
Ce système fonctionne exactement de la façon dont les conservateurs voulaient qu'il fonctionne et ils mettent tout en oeuvre pour refuser aux chômeurs qui ont cotisé à l'assurance-emploi l'accès aux prestations qui leur reviennent de droit.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole pour appuyer la motion de mon collègue le député de . Voici le libellé de cette motion:
Que, de l’avis de la Chambre, le Régime d’assurance-emploi [...] annoncé par le gouvernement le 11 septembre 2014, et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2015, ne contribuera pas à la création d’emplois et à la croissance, mais sera plutôt un incitatif financier qui encouragera les employeurs à faire des mises à pied; par conséquent, la Chambre exhorte le gouvernement à réaffecter ces ressources en offrant une exemption de cotisation à l’AE à l’égard des nouveaux emplois créés en 2015 et 2016.
Notre proposition d'aujourd'hui est la réponse tangible que nous apportons au besoin de création d'emplois au Canada. Nous observons ce besoin partout au pays. Nous savons que la création d'emplois est à la baisse dans le secteur de la fabrication. Nous savons que la classe moyenne souffre. Nous savons que, dans beaucoup de régions, la mienne en particulier, sévit une pénurie d'emplois, source de grandes difficultés pour les collectivités et les familles du pays.
Notre proposition repose sur l'idée qu'il devrait y avoir un incitatif pour créer des emplois, contrairement à la proposition des conservateurs, où un tel incitatif fait gravement défaut.
Les conservateurs ont annoncé récemment la création de ce qu'ils appellent le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, que de nombreux économistes qualifient de mesure dissuasive à la croissance des entreprises. La contreproposition du Parti libéral récompenserait les entreprises qui prennent de l'expansion et créent des emplois.
Le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises a été mal conçu par les conservateurs. Il nuit à la création d'emplois et à la croissance économique. Mon collègue, le porte-parole en matière de finances, nous en a donné les raisons avec passablement de détails dans son intervention. En somme, le crédit des conservateurs prévoit que seules les entreprises dont les cotisations d'assurance-emploi sont inférieures à 15 000 $ recevraient un remboursement. Voilà qui incite malheureusement les entreprises à mettre des travailleurs à pied de manière à se trouver sous le seuil de 15 000 $. Je sais que, tout à l'heure, certains députés ont remis en question cette constatation, mais c'est bel et bien ce qui risque de se produire dans le monde réel.
Avec leur crédit, les conservateurs offrent aux entreprises une somme pouvant atteindre 2 234 $ pour avoir mis à pied un travailleur, comparativement à une somme maximale de seulement 190,52 $ pour en avoir embauché un. Voilà les cas extrêmes. La réalité se situerait quelque part au milieu.
Mon collègue a en outre décrit en détail le côté tragique de la proposition des conservateurs. Il nous a offert quelques citations, et j'aimerais en ajouter deux.
Je cite premièrement Stephen Gordon, qui est professeur de science économique à l'Université Laval. J'ai trouvé la déclaration suivante, de sa part, dans le magazine Maclean's:
Habituellement, tout le monde sort gagnant de la réduction des charges sociales, qui favorise l'emploi et fait augmenter les salaires. En créant encore un autre crédit fiscal ultraciblé, les conservateurs ont laissé filer cette occasion.
De toute évidence, il ne considère pas du tout l'incitatif des conservateurs comme une solution efficace et avantageuse pour tout le monde.
On trouve aussi une citation de Mike Moffatt, professeur d'économie à l'école de gestion Ivey, dans le Maclean's du 15 septembre. M. Moffatt dit ceci:
[...] il est évident que les entreprises qui cotisent moins à l'assurance-emploi que le seuil de 15 000 $ auront intérêt à minimiser les augmentations de salaire pour ne pas perdre leurs crédits d'impôt. Par ailleurs, les entreprises qui cotisent tout juste au-dessus du seuil de 15 000 $ auront intérêt à réduire le salaire de leurs employés afin de profiter du crédit d'impôt.
Les remarques de M. Moffatt nous font comprendre les effets pervers du seuil de 15 000 $, car les entreprises seront ainsi tentées soit de réduire un peu les salaires, soit de réduire leur personnel pour pouvoir rester en-deçà du seuil.
Pourquoi les conservateurs ont-ils présenté cette proposition? Pourquoi n'optent-ils pas plutôt pour ce que nous proposons aujourd'hui? Je présume que c'est en grande partie une affaire d'image, teintée d'un peu de manipulation conservatrice.
Le ministre sait que les changements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires et l'approche uniforme à l'échelle du pays exaspèrent le milieu des affaires. Ces changements ont été imposés sans qu'il y ait eu de véritables consultations. Tous les députés savent que de nombreuses entreprises — des petites, des grandes, des entreprises de transformation du poisson, des entreprises de camionnage, et j'en passe — se plaignent du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Il faut certes le changer, mais la façon dont le gouvernement y a apporté des modifications, sans consultations, pourrait entraîner la fermeture de petites ou de certaines grandes entreprises, notamment d'entreprises de camionnage, et nuire à l'économie.
Le gouvernement s'est fait dire que le Programme des travailleurs étrangers temporaires pourrait nuire à l'économie et cause la fermeture de petites entreprises, ce qui représenterait des pertes d'emplois pour les Canadiens. Voilà qui explique en partie que certains ministres préparent actuellement un nouveau programme afin d'obtenir les bonnes grâces du milieu des affaires. Le problème, c'est que ce programme ne fait pas grand chose pour la création d'emplois.
Même le a fait des déclarations qui indiquent que la proposition vise en grande partie à redorer l'image du gouvernement. On cherche à donner l'impression aux Canadiens que le gouvernement fait quelque chose de bien pour les petites entreprises avec le programme d'assurance-emploi alors que, en fait, ce n'est pas du tout le cas. L'objectif est de donner l'impression que le gouvernement agit, alors que ce n'est pas le cas.
C'est ma collègue la députée de qui a le mieux résumé la situation. La semaine dernière, lorsqu'elle a interrogé le , elle a dit que tout ce que les conservateurs nous ont offert, ce sont 10 années de tromperie. Bon, ce n'est pas tout à fait 10 ans, mais bien 8 ans, sauf que le temps nous semble beaucoup plus long. Il n'en reste pas moins que le gouvernement nous trompe depuis des années.
Ce qu'il y a de trompeur dans cette politique, c'est qu'elle est censée apporter une aide temporaire aux petites entreprises alors que, en réalité, elle pourrait avoir l'effet pervers de coûter des emplois dans ce secteur. À vrai dire, lorsqu'on la compare à ce que nous proposons aujourd'hui, on constate que la politique des conservateurs fait perdre une belle occasion. Si le gouvernement n'appuie pas la proposition du porte-parole libéral en matière de finances, ce sera une occasion ratée pour les Canadiens, pour le secteur de la petite entreprise et pour la création d'emplois au pays.
Voilà où la Chambre des communes a normalement un rôle à jouer. Contrairement à ce qui se passe depuis un bon moment, la Chambre devrait être un endroit où les députés soumettent des propositions et les examinent sérieusement. Or, l'actuel gouvernement du Canada se cantonne sur ses positions et refuse de débattre. Nous savons que les conservateurs ne mènent pas de consultations. Ils se contentent de consulter quelques personnes, habituellement leurs amis. En général, ils ne mènent pas de consultations.
Le gouvernement et la Chambre des communes ont maintenant l'occasion de montrer que les choses peuvent changer ici, à l'automne 2014, et que nous pouvons formuler de meilleures politiques pour les Canadiens. Mon collègue, le porte-parole du Parti libéral du Canada en matière de finances, a fait une proposition. J'encourage les députés d'arrière-ban qui n'ont pas absolument à se plier aux ordres du Cabinet à prendre la parole en faveur de cette proposition. Ce serait tout un changement dans les rangs du gouvernement.
Parlant de tromperie, nous l'avons vu dans d'autres domaines. Je me suis entretenu avec beaucoup d'entrepreneurs en construction, dans ma province, cet été. Je me suis entretenu avec la section rurale et la section urbaine de la Fédération canadienne des municipalités et elles réclament à cor et à cri des infrastructures. Quand nous soulevons la question à la Chambre, le ministre ou un député ministériel d'arrière-ban se lève pour dire que les conservateurs ont annoncé le plus gros programme d'infrastructures de l'histoire du Canada. En examinant ce programme sur une période de 10 ans, on serait porté à le croire, mais là encore, le gouvernement jette de la poudre aux yeux. En réalité, les conservateurs ont amputé le programme d'infrastructures, de cette année jusqu'en 2019, d'environ 87 %, car les gros investissements ne portent que sur une période de 10 ans qui ne démarrera pas vraiment avant 2019. Entretemps, les infrastructures municipales se détériorent et les entrepreneurs en construction ne créent pas autant d'emplois qu'ils le pourraient. Je souligne que c'est encore une tromperie de la part du gouvernement.
Les gens de ma région ont vu l'ampleur de cette tromperie à la suite des changements à l'assurance-emploi que le gouvernement a apportés régulièrement au cours des dernières années. Le gouvernement a prétendu qu'il y aurait un incitatif à travailler plus longtemps. Dans ma circonscription, et assurément à l'Île-du-Prince-Édouard, leurs mesures ont plutôt eu l'effet inverse. Pire encore, elles ont directement retiré de l'argent de l'économie de l'Île-du-Prince-Édouard et des poches des travailleurs saisonniers de la province. Entre la récupération de 50 ¢ par dollar que le ministre a fièrement annoncée et la perte du projet pilote des cinq semaines, les travailleurs de l'Île-du-Prince-Édouard et l'économie de la province ont perdu environ 18 millions de dollars cette année. Il s'agit bien d'une perte. Comme je l'ai dit, cet argent vient directement des poches des travailleurs. C'est de l'argent qui aurait été dépensé dans ma collectivité pour payer une facture de mazout, l'épicerie ou d'autres choses pour les entreprises. C'est ce que le ministre a pris à l'Île-du-Prince-Édouard quand il a dit qu'il s'agissait d'un incitatif au travail. C'est désolant et répréhensible.
Je reviens au sujet qui nous intéresse. Les résultats obtenus par le gouvernement ne tiennent pas compte du besoin croissant d'emplois partout au Canada. La mesure que propose aujourd'hui le Parti libéral comblerait ce vide. Certaines des questions posées par les députés ministériels me surprennent. Ils ne devraient pas considérer cette proposition comme une source de discorde, mais plutôt comme une occasion qui s'offre à la Chambre. En effet, des différences partisanes nous séparent et c'est très bien comme cela, mais il est ici question de moyens permettant de créer davantage d'emplois pour les Canadiens.
Je m'adresse en particulier aux députés conservateurs d'arrière-ban qui représentent la région de l'Atlantique. Ils ont l'occasion de faire entendre leur voix et de prendre position, afin de créer des emplois au pays et de montrer qu'ils permettent à la Chambre des communes de travailler comme elle se doit.
Le Parti libéral propose d'exonérer des cotisations d'assurance-emploi des entreprises qui embauchent de nouveaux employés. C'est là l'essentiel de notre proposition, laquelle profiterait à tout travailleur embauché en 2015-2016.
Selon le plan des conservateurs, seules les entreprises qui cotisent moins de 15 000 $ à l'assurance-emploi réaliseraient des économies, ce qui encourage les entreprises à réduire les salaires ou faire des mises à pied.
La mesure annoncée par les conservateurs, au coût de 225 millions de dollars, a peu de chance de créer autant d'emplois que notre proposition. Le plan que nous préconisons prévoit un avantage fiscal de 1 279,15 $ par embauche, ce qui, avec 225 millions de dollars, représente un potentiel de 176 000 nouveaux emplois. Les néo-démocrates ont présenté des chiffres un peu plus tôt. En réalité, le niveau maximal ne serait pas atteint par tous. Il y aurait des cas où l'avantage serait plus grand et d'autres où il le serait moins. C'est pourquoi nous considérons notre estimation assez juste.
Dans leur plan, les libéraux proposent d'accorder à toutes les entreprises créatrices d'emplois, peu importe leur taille, une exonération des cotisations d'assurance-emploi liées à l'employé qui occupe le nouveau poste. Contrairement à la mesure des conservateurs, l'exonération proposée par les libéraux récompenserait les entreprises qui augmentent leur masse salariale. Elle n'avantagerait pas les entreprises qui réduisent les salaires ou leur effectif pour demeurer sous un seuil arbitraire de 15 000 $.
Selon le plan libéral, pour chaque emploi créé, les entreprises recevraient jusqu'à 1 280 $, ce qui correspond à la cotisation annuelle maximale des employés annoncée en 2014. L'employeur n'aurait pas à payer de cotisation d'assurance-emploi pour l'employé occupant le nouvel emploi. Pour le même coût que celui engendré par la proposition des conservateurs, le plan libéral pourrait créer plus de 176 000 emplois.
Approfondissons un peu la question de l'assurance-emploi. Les mesures prises dernièrement par la ministre régionale et le ministre responsable de l'assurance-emploi ont eu de graves répercussions sur ma province. En effet, les dommages qu'a infligés le gouvernement à l'Île-du-Prince-Édouard et à la circonscription de ont été dévastateurs pour bon nombre de familles. Je parle de la nouvelle région de Charlottetown et de la région rurale. Nous recevons sans cesse des appels de gens qui comprennent mal le nouveau programme et les répercussions des changements sur les employeurs et les employés.
Lorsqu'on téléphone à Service Canada, il est impossible d'obtenir des réponses. On peine à comprendre en quoi consiste la nouvelle zone rurale dans laquelle il faut travailler plus longtemps pour des prestations moins élevées. Qui fait partie de la zone, et qui n'en fait pas partie? Service Canada dit que la zone pourrait être déterminée en fonction du code postal ou de l'adresse.
Service Canada ne peut pas donner de réponse. Le ministre peut-il préciser en quoi consistent ces zones, et dire si elles sont établies en fonction du code postal ou de l'adresse? Il faut savoir qui est à l'intérieur ou à l'extérieur de la zone, car c'est important pour ces gens qui doivent savoir comment ils subviendront à leurs besoins pendant les mois d'hiver, c'est-à-dire la saison morte. S'il ne peut pas répondre maintenant, peut-il le faire plus tard?
Le ministre régional a promis des réponses. Il est temps que nous en recevions.
Pour conclure, je demande aux gens d'appuyer le plan libéral pour la création d'emplois au Canada.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
J'aimerais tout d'abord rappeler au député que le nouveau crédit pour l'emploi visant les petites entreprises n'est que la dernière mesure prise par le gouvernement pour soutenir l'emploi, la croissance et la prospérité à long terme. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons mis en oeuvre de nombreuses autres mesures visant à réduire le fardeau fiscal des petites entreprises. En laissant plus d'argent dans les poches des entrepreneurs et des propriétaires d'entreprise, nous leur permettons d'embaucher davantage de Canadiens et d'étendre leurs activités. Nous savons que de faibles taux d'imposition permettent de renforcer l'économie du pays et de créer de bons emplois à long terme pour les Canadiens.
Selon Manufacturiers et exportateurs du Canada:
La réduction de l'impôt des sociétés génère de l'emploi, stimule les investissements, rend le Canada plus concurrentiel et permet aux Canadiens de disposer de plus d'argent [...]
[...] la réduction de l'impôt des sociétés est un moteur essentiel de l'économie canadienne.
Grâce au plan de réduction des impôts du gouvernement conservateur, une petite entreprise dont le revenu est de 500 000 $ économise maintenant 28 000 $ en impôt. C'est attribuable à des baisses d'impôt telles que la réduction du taux d'imposition des petites entreprises, qui est passé de 12 à 11 %, l'augmentation du montant du revenu donnant droit au taux des petites entreprises ainsi que la hausse et l'indexation de l'exonération cumulative des gains en capital.
Chaque fois que le gouvernement réduit les impôts, les petites entreprises du Canada et les travailleurs qu'elles embauchent bénéficient d'avantages concrets, et ils profiteront grandement de notre formidable crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Cela dit, personne n'est obligé de me croire sur parole. Permettez-moi de citer Monique Moreau, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui a affirmé que « les petits entrepreneurs du Canada devraient se réjouir de cette annonce, car ils nous ont dit à maintes reprises que les charges sociales sont l'un des principaux obstacles à l'embauche. »
De plus, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante estime que le nouveau crédit créerait des emplois à hauteur de 25 000 années-personnes au cours des prochaines années seulement. En effet, la création d'emplois est une des nombreuses raisons pour lesquelles le gouvernement est déterminé à maintenir peu élevés les charges sociales et toutes les autres impôts payés par les Canadiens.
Nous savons toutefois qu'il faut en faire davantage. Nous sommes bien conscients que le Canada doit continuer de former des personnes hautement qualifiées et de générer de nouvelles idées qui aideront les entreprises à innover, à trouver de nouveaux marchés et à créer des emplois bien rémunérés. C'est pourquoi j'aimerais employer le temps qui m'est imparti aujourd'hui pour parler de l'engagement du gouvernement à renforcer l'éducation, la formation professionnelle et l'innovation au Canada.
Il est important, par exemple, que les jeunes Canadiens puissent obtenir de l'information sur différentes carrières afin de pouvoir prendre des décisions éclairées, dès leur jeune âge, sur les études qu'ils pourront faire. En faisant de bons choix dès le départ, les jeunes Canadiens pourraient obtenir l'expérience et les compétences nécessaires pour trouver rapidement un emploi, ce qui leur permettrait d'éviter d'inutiles dettes et de bien commencer leur carrière. Les jeunes qui veulent faire carrière dans un métier spécialisé doivent, par exemple, savoir où, quand et comment ils peuvent obtenir la formation qui leur garantira un véritable emploi dans un domaine où les travailleurs sont en demande.
Je renvoie les députés à un article qui a été publié dans l'édition du 23 août du magazine The Economist. Il s'agit d'un article approfondi de Schumpeter sur la formation professionnelle. J'invite d'ailleurs les députés à le consulter.
Évidemment, de nombreuses possibilités de carrière s'offrent aux Canadiens. Le gouvernement continuera de faire la promotion des études dans les domaines à forte demande, notamment les métiers spécialisés, les sciences, les technologies, l'ingénierie et les mathématiques. Nous prenons très au sérieux la question de l'emploi chez les jeunes. Depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons aidé plus de deux millions de jeunes à suivre une formation professionnelle, à acquérir les compétences nécessaires et à trouver un emploi.
Dans le Plan d'action économique de 2013, nous avons réaffecté une somme de 19 millions de dollars qui servira, pendant deux ans, à informer les jeunes des domaines d'études dans lesquels les travailleurs sont actuellement en demande ou le seront. Le gouvernement informe mieux les Canadiens sur les perspectives d'emploi et les avantages associés aux diverses professions. Il multiplie les moyens de faire connaître les carrières dans les domaines à forte demande, notamment les sciences, les technologies, l'ingénierie, les mathématiques et les métiers spécialisés.
Malgré le taux élevé d’obtention de diplômes d’études postsecondaires au Canada, la transition vers un premier emploi peut être difficile. Pour faciliter cette transition, le programme Objectif carrière appuie la création de stages rémunérés destinés aux récents diplômés postsecondaires afin de leur garantir une précieuse expérience professionnelle concrète. Le Plan d'action économique de 2012 a attribué un montant de financement en vue d’appuyer la création de 3 000 stages rémunérés supplémentaires dans des domaines à forte demande. Le Plan d’action économique de 2013 a annoncé, pour sa part, un investissement supplémentaire de 70 millions de dollars sur trois ans afin d'offrir 5 000 stages rémunérés de plus.
Prenant appui sur ces mesures, le Plan d'action économique de 2014 instaure le projet pilote Souplesse et innovation dans la formation technique des apprentis, afin d'élargir l'utilisation des approches novatrices en matière de formation technique des apprentis. Grâce à cette initiative, nous poursuivons la collaboration avec les provinces et les territoires afin d'harmoniser les régimes de formation d'apprentis et de réduire les obstacles à l'accréditation dans les métiers spécialisés, de sorte que les apprentis puissent plus facilement travailler et recevoir une formation là où les emplois sont offerts. Afin de soutenir davantage les apprentis, le Plan d’action économique de 2014 propose des mesures pour mieux faire connaître l'aide financière qui est mise à leur disposition pendant qu'ils suivent une formation technique, aide déjà offerte dans le cadre du programme d'assurance-emploi.
On y annonce également que le gouvernement améliorera la Stratégie emploi jeunesse pour en assurer la concordance avec l'évolution des réalités du marché du travail et pour faire en sorte que les investissements fédéraux dans l'emploi des jeunes permettent aux jeunes Canadiens d'acquérir une expérience de travail réelle dans des domaines à forte demande, notamment les sciences, la technologie, le génie, les mathématiques et les métiers spécialisés. Notre avenir dépend assurément de ces domaines à forte demande, lesquels nous permettront de créer les emplois bien rémunérés de demain. C'est particulièrement vrai pour la recherche et l'innovation. Le gouvernement joue un rôle important dans le système canadien des sciences, de la technologie et de l'innovation. Depuis 2006, il a accordé de nouvelles ressources totalisant plus de 11 milliards de dollars pour appuyer la recherche fondamentale et la recherche appliquée, le perfectionnement des talents, les infrastructures de recherche et les activités innovatrices dans le secteur privé, notamment en faisant concorder plus efficacement le soutien fédéral pour la recherche avec les besoins des entreprises.
Pour prospérer au sein d'une économie mondiale très concurrentielle, le Canada doit continuer d'améliorer son approche en vue d'appuyer le développement d'une main-d'oeuvre talentueuse et hautement qualifiée, de mener des recherches de calibre mondial et de produire de nouvelles idées d'avant-garde. En 2013, le soutien du gouvernement a dépassé les 3 milliards de dollars au seul chapitre de la recherche effectuée dans les établissements d'enseignement postsecondaire. Le Plan d'action économique de 2014 donne suite à ces engagements grâce à la création du nouveau fonds d'excellence en recherche « Apogée Canada ». Le fonds offrira des ressources considérables et flexibles pour inciter encore plus les établissements de recherche postsecondaires canadiens à devenir les meilleurs au monde.
Les investissements du gouvernement dans les sciences, les technologies et l'innovation contribuent à placer le Canada à la tête du G7 pour ce qui est du ratio des dépenses consacrées à la recherche en établissement d'enseignement postsecondaire par rapport à l'économie, et notre résolution demeure ferme. Dans le Plan d'action économique de 2014 seulement, nous avons annoncé la plus importante hausse annuelle du soutien à la recherche offert par les conseils subventionnaires depuis plus d'une décennie, ce qui comprend une somme annuelle récurrente de 46 millions de dollars qui sera répartie de la manière suivante: 15 millions de dollars par année aux Instituts de recherche en santé du Canada pour l’expansion de la Stratégie de recherche axée sur le patient, la mise sur pied du Consortium canadien en neurodégénérescence et vieillissement, et d’autres priorités dans le domaine de la recherche en santé; 15 millions de dollars par année au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada pour appuyer la recherche de pointe en sciences naturelles et en génie; 7 millions de dollars par année au Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour appuyer la recherche de pointe dans les sciences humaines; 9 millions de dollars par année affectés au Programme des coûts indirects.
Si j'avais plus de temps aujourd'hui, je pourrais facilement poursuivre l'énumération des nombreuses initiatives du gouvernement en vue de positionner le Canada à l'avant-garde au chapitre de l'innovation et de l'excellence en éducation. Malheureusement, je dois conclure.
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Monsieur le Président, tout d'abord, je tiens à remercier la députée de de partager son temps de parole avec moi. En outre, étant donné que c'est la première fois que je prends la parole au cours de cette session automnale, je voudrais souhaiter une bonne rentrée parlementaire et tout le succès voulu à tous mes collègues, alors que nous continuons tous à servir les Canadiens dans cette auguste Chambre.
Comme les députés peuvent le constater dans le cadre du débat d'aujourd'hui, notre gouvernement reconnaît clairement le rôle vital que jouent les petites entreprises pour stimuler la croissance économique et créer des emplois pour les Canadiens qui travaillent fort. C'est pourquoi nous avons constamment réduit les taxes et les formalités administratives pour les petites entreprises.
C'est sous le gouvernement actuel que les entreprises canadiennes ont réalisé des économies de plus de 60 milliards de dollars depuis 2008. En 2012, nous avons abaissé l'impôt des sociétés de 22 % à 15 %, ce qui laisse plus d'argent aux petites entreprises pour les aider à croître et à prospérer. Nous avons également étendu jusqu'en 2015 la déduction temporaire pour amortissement accéléré en ce qui concerne le matériel de fabrication et de transformation, ce qui a permis aux entreprises de ce secteur de planifier et d'investir pour l'avenir.
Ces deux mesures ont été adoptées en vertu de l'engagement qu'a pris notre gouvernement de favoriser la création d'emplois, un engagement qui repose sur la ferme croyance qu'il faut garder les impôts bas pour les entreprises canadiennes. Malheureusement pour les Canadiens, le parti de l'opposition qui présente la motion d'aujourd'hui a voté contre ces deux mesures.
L'engagement du gouvernement à l'égard de l'allègement fiscal a réellement bénéficié à notre pays. Le Canada a maintenant le plus faible taux d'imposition du G7 sur les nouveaux investissements des entreprises. En outre, Bloomberg a récemment classé le Canada au deuxième rang des meilleurs pays où lancer et faire croître une entreprise. C'est un accomplissement dont nous pouvons et devons être fiers.
Contrairement aux appels irresponsables de l'opposition qui visent à augmenter de façon radicale les impôts des entreprises pour financer leurs plans de dépenses risqués, notre gouvernement continuera d'aider les entreprises du Canada à réussir. C'est pourquoi nous misons sur notre succès en offrant le nouveau crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Ce crédit devrait aider considérablement plus de 780 000 petites entreprises en 2015, ce qui est plus que le nombre d'entreprises qui ont bénéficié du crédit à l'embauche de 2013.
En plus, alors que le montant du crédit à l'embauche était plafonné à 1000 $, il n'y a pas de plafond pour le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. En fait, les petites entreprises peuvent recevoir beaucoup plus d'allégements fiscaux au titre du crédit pour l'emploi que dans le cadre du crédit à l'embauche. Dans l'ensemble, le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises devrait permettre aux petites entreprises d'économiser plus de 550 millions de dollars et entraîner la création de plusieurs milliers d'emplois.
En revanche, l’opposition a plaidé pour une année de travail de 45 jours qui augmenterait considérablement les cotisations de 35 % au coût de 4 milliards de dollars puisés à même les poches des travailleurs et des employeurs canadiens. Au lieu de donner aux petites entreprises l’allégement fiscal dont elles ont besoin pour stimuler la création d’emplois, ce fardeau causerait un préjudice inutile aux importants créateurs d’emplois du Canada.
Notre gouvernement est constamment à la recherche de moyens pour favoriser la création d’emplois et mieux jumeler les Canadiens aux emplois disponibles. En effet, de nombreux employeurs continuent de considérer la pénurie de main-d’œuvre qualifiée comme un obstacle à la croissance. La Chambre de commerce du Canada a récemment classé la pénurie de main-d’œuvre qualifiée comme étant le plus grand obstacle à la compétitivité canadienne. Je suis bien placée pour comprendre ce genre de problèmes parce qu’un bon nombre de travailleurs qualifiés de ma circonscription, Sarnia—Lambton, sont actuellement à la recherche d’emplois à l’extérieur de ma communauté, ce qui représente un exode des travailleurs qualifiés d'une région qui aurait pourtant bien besoin d'eux.
Face à ce défi, notre gouvernement a pris des mesures concrètes pour soutenir le développement d’une main-d’œuvre qualifiée, mobile et productive. L’an dernier, notre gouvernement a transféré 2,7 milliards de dollars aux provinces et aux territoires afin de financer les programmes axés sur le marché du travail.
Par ailleurs, nous avons aussi continué de favoriser les possibilités de stages pour les jeunes du Canada. Dans le Plan d’action économique de 2014, nous avons investi 40 millions de dollars pour soutenir jusqu’à 3 000 stages à travers le pays dans des domaines en forte demande. En outre, nous réaffectons 15 millions de dollars par année dans la Stratégie emploi jeunesse pour soutenir jusqu’à 1 000 stages rémunérés à temps plein pour les diplômés de niveau postsecondaire dans les petites et moyennes entreprises.
Pendant ce temps, nous améliorons continuellement notre stratégie afin de nous assurer qu’elle concorde mieux avec l’évolution des réalités du marché du travail et que les investissements fédéraux dans l’emploi des jeunes permettent aux jeunes Canadiens d’acquérir une véritable expérience de travail dans des domaines en forte demande comme les sciences, la technologie, le génie, les mathématiques et les métiers spécialisés.
À l’autre extrémité du spectre, notre gouvernement reconnaît également que de nombreux Canadiens âgés veulent continuer à faire partie de la population active. C’est pourquoi nous avons pris de nombreuses mesures au cours des années pour faciliter la participation au marché du travail des Canadiens âgés, notamment la prolongation de l’Initiative ciblée pour les travailleurs âgés dans le budget 2011 et l’expansion du projet ThirdQuarter dans le budget 2012, une initiative qui a permis à plus de 1 200 travailleurs expérimentés de plus de 50 ans à trouver un emploi correspondant à leurs compétences.
Notre gouvernement va renouveler l’Initiative ciblée pour les travailleurs âgés pour une période de trois ans, ce qui représente un investissement fédéral de 75 millions de dollars.
Ce sont toutes des mesures importantes, des mesures qui ont contribué à ce que le Canada obtienne le meilleur bilan des pays du G7 au chapitre de la création d’emplois depuis que notre gouvernement a accédé au pouvoir.
Mais ce qui nous aide vraiment à faire le lien entre les travailleurs canadiens et les emplois disponibles, c'est la mise en place de la subvention canadienne pour l'emploi. Cette initiative est en train de transformer radicalement la formation professionnelle au Canada en veillant à ce que les financements fédéraux répondent bien aux besoins de recrutement des employeurs et en leur donnant la possibilité de participer vraiment, en tant que partenaires, à la formation professionnelle.
La subvention canadienne pour l'emploi permet de verser jusqu'à 15 000 $ par personne pour des dépenses de formation, y compris les droits d'inscription et les manuels nécessaires, ce qui permet au bénéficiaire d'acquérir les compétences dont il a besoin pour trouver un emploi. Une fois qu'elle sera mise en œuvre, cette mesure sera un outil précieux pour les Canadiens qui veulent trouver un meilleur emploi et un meilleur salaire.
Notre gouvernement maintient son objectif de créer des emplois, tandis que les partis d'opposition, eux, préconisent toujours les mêmes vieilles stratégies éculées qui font augmenter les impôts et les dépenses publiques, qui entravent la création d'emplois et qui ramènent les familles de travailleurs dix ans en arrière, à l'époque où le gouvernement s'imaginait que tout excédent lui appartenait à lui, et pas aux familles.
Notre gouvernement a établi des priorités claires. Nous avons réduit les impôts afin d'encourager l'expansion des entreprises, et nous allons faire des investissements ciblés pour aider à jumeler les chômeurs aux emplois disponibles.
Ce ne sont là que quelques-unes des initiatives clés de notre stratégie d'emploi et de croissance. Je suis fière de ce que nous avons réussi à faire, et je remercie les députés de m'avoir donné l'occasion d'en parler ici, aujourd'hui.
En aidant les Canadiens à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi ou pour se trouver un meilleur emploi, nous investissons directement dans les ressources les plus précieuses de notre pays, c'est-à-dire notre population. Le rendement de cet investissement, c’est l’aide que nous apportons non seulement à ces travailleurs, mais aussi à leurs familles, à leur collectivité et à l'ensemble du pays.
Compte tenu de toutes ces mesures et de toutes celles qui ont été énumérées par mes collègues, j'encourage vivement les députés à rejeter la motion unilatérale et irréfléchie qui a été présentée par l'opposition. Je les invite au contraire à appuyer la stratégie globale de création d'emplois que notre gouvernement a mise en œuvre pour stimuler la croissance économique et promouvoir la prospérité à long terme de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de participer au débat sur la motion de l’opposition présentée par les libéraux proposant un plan d’exemption des cotisations d’assurance-emploi. Je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
La population de la circonscription d’Etobicoke-Nord et tous les Canadiens devraient pouvoir profiter d’un plan pour l’emploi et la croissance. Malheureusement, le plan conservateur relatif à l’assurance-emploi n’offre ni l’un ni l’autre.
J’ai le privilège de représenter une communauté extraordinaire. C’est l’endroit où je suis née et où j’ai grandi. Etobicoke-Nord est fière d’être l’une des circonscriptions les plus diverses du pays. Mes électeurs doivent affronter des difficultés ayant trait à la réunification des familles, aux obstacles linguistiques et au manque d’emplois. Les jeunes sont particulièrement touchés à cet égard.
Les frais de scolarité, le prix des produits alimentaires, les loyers, les frais de transport et d’autres coûts n’ont pas cessé d’augmenter, mais le niveau d’endettement des étudiants demeure constant. En moyenne, un diplômé postsecondaire a une dette de 28 000 $. Le chômage et le sous-emploi des jeunes ont des conséquences à long terme parce qu’il faut à ces derniers des années pour rembourser leurs dettes. Les parents et les grands-parents doivent souvent intervenir pour aider financièrement leurs enfants adultes.
Cette situation est en train de marquer toute une génération de jeunes Canadiens, contribuant à l’augmentation de l’endettement des ménages et à la diminution de l’épargne en vue de la retraite.
J’aimerais vous rapporter quelques histoires que mon bureau de circonscription a apprises cet été. Je suis autorisée par les personnes en cause à en parler à la Chambre. En fait, un de mes électeurs a dit: « Racontez mon histoire. Je suis un être humain. J’ai besoin d’un emploi parce que j’ai une famille à nourrir. Dites-leur de s’intéresser aux gens, dites-leur de faire quelque chose qui nous aide vraiment au lieu de faire du tort à ma famille et à moi-même. »
Dans ma circonscription, un médecin qui a obtenu ses titres de compétence à l’étranger ne peut pas exercer la médecine. J’ai rencontré des dizaines et des dizaines de médecins qui me disent la même chose. Il y a un homme qui a eu sa propre étude d’avocat pendant une vingtaine d’années avant de venir au Canada pour assurer une meilleure vie à ses enfants. Il a recommencé ses études de droit au Canada, mais il n’a pas encore réussi à trouver du travail. D’innombrables étudiants, parents et même grands-parents sont venus chercher du travail pendant l’été pour être en mesure de payer les frais de scolarité qui leur seront demandés cet automne. Un nombre aussi important de diplômés de collèges et d’universités sont encore sans emploi après un, deux ou trois ans.
Une femme qui a eu un emploi bien payé pendant 20 ans s’est retrouvée au chômage par suite d’une délocalisation. Après des mois sans travail, elle doit vivre dans sa voiture, où elle a peur de dormir la nuit, et n’a pas les moyens de se procurer les médicaments dont elle a besoin pour survivre. Nous avons pris contact avec son spécialiste pour lui expliquer le problème, nous lui avons avancé de quoi faire un plein d’essence pour aller chez son médecin qui a pu lui donner quelques échantillons du médicament dont elle a besoin. Une autre femme ne pouvait pas se payer les analgésiques qu’on lui avait prescrits après son opération. Elle est venue me voir à mon bureau. Elle était en larmes et avait un sac rempli de glace pour calmer la douleur. Je lui ai acheté son médicament et j’ai payé ses déplacements entre son domicile et l’hôpital.
J’en ai assez d’entendre les vantardises du gouvernement concernant les emplois créés. Il est temps pour les responsables de prendre au sérieux le chômage, particulièrement chez les jeunes, et d’offrir une aide concrète aux Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts. J’étais à mon bureau de circonscription presque tous les jours cet été. Près de 80 % des gens qui sont venus avaient besoin d’un emploi. Étant chômeurs, ils avaient également besoin de vêtements, d’aliments et d’autres formes de soutien. Nous les avons aidés à trouver des emplois et leur avons permis d’accéder au soutien nécessaire. La semaine dernière encore, j’ai passé six heures dans ma circonscription à discuter avec des gens d'affaires, dans le cadre d’un programme destiné à créer des emplois dans Etobicoke-Nord.
La population d’Etobicoke-Nord et tous les Canadiens devraient pouvoir profiter d’un plan pour l’emploi et la croissance. Malheureusement, le plan des conservateurs en matière d’assurance-emploi n’offre ni l’un ni l’autre. Le plan libéral d’exemption des cotisations récompenserait les entreprises pour chaque nouvel emploi créé en 2015 et 2016, à raison d’un maximum de 1 280 $ par emploi. Ainsi, un montant de 225 millions de dollars permettrait de créer plus de 175 000 nouveaux emplois.
Par ailleurs, la réduction du taux de l’assurance-emploi annoncée par les conservateurs ne fera qu’encourager les entreprises à rester petites puisqu’elle les punira si elles se développent et ont du succès.
Avec le plan conservateur, seules les entreprises dont les cotisations d’assurance-emploi se situent en deçà de 15 000 $ pourront réaliser des économies. Cela pourrait donc inciter certaines sociétés à licencier des travailleurs. Le coût du crédit d’impôt offert aux petites entreprises par les conservateurs est estimé à 550 millions de dollars sur deux ans. Par conséquent, le gouvernement a annoncé une mesure qui coûtera 225 millions de dollars par an et qui est peu susceptible de créer des emplois.
Le crédit d’impôt conservateur a été vertement critiqué par différents économistes, dont Jack Mintz et Mike Moffatt.
Voici ce qu’en a dit Jack Mintz, de l’Université de Calgary: « C’est un plan qui décourage la croissance. » Pour Stephen Gordon, de l’Université Laval, « les conservateurs ont encore une fois rejeté une mesure directe et efficace pour adopter une mesure compliquée peu susceptible d’avoir des effets sensibles sur l’emploi et les salaires ». De son côté, David MacDonald, du Centre canadien de politiques alternatives, a dit: « Si vous êtes un employeur et que votre masse salariale dépasse légèrement 550 000 $, vous serez fortement tenté de la réduire. » De l’avis de Mike Moffatt, du Centre Mowat, le crédit pour l’emploi visant les petites entreprises « souffre de défauts structurels majeurs qui, dans beaucoup de cas, encourageront les entreprises à licencier des travailleurs et à réduire les salaires ».
D’après le Globe and Mail, le crédit « a des effets pervers qui dissuaderont les petites entreprises de chercher à croître ».
En effet, le nouveau crédit d’impôt accordera aux entreprises près de 200 $ si elles engagent un nouvel employé, mais leur assurera un avantage de plus de 2 200 $ si elles licencient un de leurs travailleurs.
Les libéraux ont une solution à proposer: se servir de l’argent pour exempter des cotisations d’assurance-emploi les entreprises qui engagent de nouveaux employés. Il y a des membres de ma collectivité qui veulent savoir quand les conservateurs ont l’intention de renoncer à leur piètre plan pour adopter le plan libéral qui récompensera vraiment la croissance et la création d’emplois.
Sous le gouvernement conservateur, 527 entreprises de taille moyenne ayant entre 100 et 499 employés ont disparu entre 2007 et 2010. Le Canada manque de moyennes et grandes entreprises par rapport aux États-Unis et à la plupart des autres pays développés. C’est également sous la direction des conservateurs que 9 000 exportateurs ont disparu entre 2008 et 2012 et ne reviendront peut-être jamais.
Non seulement des emplois ont été perdus, mais Statistique Canada ne sait pas dans quelles collectivités Canada se trouvent les emplois vacants. Le rapport du printemps 2014 du vérificateur général a confirmé qu’en affaiblissant Statistique Canada, le gouvernement n’est plus en mesure de répondre aux besoins économiques précis des collectivités canadiennes.
Les libéraux croient que le gouvernement doit non seulement créer des conditions propices à la croissance économique, mais aussi veiller à ce que la croissance soit durable, de façon à aider finalement la classe moyenne en difficulté. Nous comprenons qu’il nous faut créer les conditions nécessaires pour assurer la prospérité économique, et notamment investir dans l’éducation, l’infrastructure et l’expansion du commerce. Les libéraux s’intéressent surtout à la création de nouveaux emplois et à l’embauche d’un plus grand nombre de Canadiens. C’est la seule façon de faire croître la classe moyenne et d’offrir de meilleures perspectives aux familles du pays.
Les gens d’Etobicoke-Nord ont besoin d’emplois. J’ai travaillé très fort pour leur en obtenir. J’ai obtenu du financement aux fins d’un programme Completing the Circle, un programme d'aide à l'emploi de 500 000 $ créé à la mémoire de Loyan Gilao. J’examine et je corrige personnellement des CV jusque tard dans la nuit, en faisant parfois deux ou trois brouillons. Nous inscrivons nos gens à des programmes d’emploi, puis nous les suivons pour nous assurer que leurs recherches vont dans la bonne direction. Et, tout le long de ces recherches, nous les aidons pour la nourriture, les vêtements et les autres articles dont ils peuvent avoir besoin.
J’achète des médicaments. Une femme était venue chercher de l’aide parce qu’elle souffrait horriblement d’une otite depuis trois semaines. Elle avait du pus et du sang qui coulaient sur son visage. La triste réalité, c’est qu’elle n’avait pas les moyens de payer les antibiotiques qu’on lui avait prescrits parce qu’elle n’avait pas d’emploi.
Un électeur m’a demandé: « Comment se fait-il que vous deviez me chercher un emploi? Pourquoi le gouvernement ne me facilite-t-il pas la recherche d’un emploi pour que je puisse payer ma part d’impôts, contribuer et avoir ma dignité? »
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion de dire quelques mots sur la motion qui a été présentée par les libéraux.
Ce que je voudrais dire pour commencer, c'est que cette motion vise à créer des emplois, encore des emplois et toujours des emplois. Au chapitre de la création d'emplois, justement, nous constatons que le Canada a affiché l'an dernier une croissance négative. En fait, comme vient de le dire ma collègue, entre août 2013 et août 2014, 81 000 emplois ont été créés dans tout le Canada, mais seulement 15 300 d'entre eux, soit 19 %, sont des emplois à plein temps.
Comment voulez-vous que les familles puissent survivre, travailler, payer leur hypothèque, acheter de la nourriture, envoyer leurs enfants à l'université, bref, faire tout ce que des familles sont censées faire, avec un emploi à temps partiel? Ce n'est pas une solution durable, et c'est pour ça que notre objectif doit être de créer des emplois à plein temps, et non des emplois à temps partiel.
Voyons un peu ce qui se passe au Royaume-Uni. Ma collègue a indiqué combien d'emplois la mesure permettra de créer, mais permettez-moi de mettre ce chiffre en perspective. Pendant la même période, le Royaume-Uni a enregistré une augmentation de 2,6 % de nouveaux emplois, les États-Unis, de 1,5 %, et le Canada, de 0,5 % seulement.
Force est de conclure que le Canada ne s'en tire pas si bien que ça. Malgré tout ce que nous raconte le gouvernement conservateur, le Canada ne crée pas de nouveaux emplois. Or, quand on ne crée pas de nouveaux emplois, que les gens continuent de perdre leur propre emploi et qu'ils essayent de survivre avec un emploi à temps partiel, cela a d'énormes conséquences, dont personne ne parle.
Les effets du chômage sur la santé ont fait l'objet de nombreuses études dans les années 1990, alors qu’un grand nombre de pays se trouvaient en récession. Nous savons que les chômeurs sont beaucoup plus susceptibles de souffrir d'hypertension, d'anxiété et de dépression, sans parler du suicide, qui est plus fréquent dans ce groupe de la population. Un grand nombre d'entre eux n'ont pas les moyens de nourrir leur famille ni d'acheter les médicaments dont ils ont besoin pour soigner des maladies chroniques. C'est un impact dont on ne tient même pas compte lorsqu'on parle de créer des emplois, de donner aux gens la capacité de travailler, de payer des impôts, de produire et, partant, de contribuer à l'expansion de l'économie. Pourtant, tout se tient.
Le Parti libéral ne se contente pas de dire que le plan annoncé par le est catastrophique. Nous proposons aussi une solution. Nous offrons aux conservateurs la possibilité de modifier leur plan afin qu'il serve vraiment à créer le type d'emplois qu'il faut.
Selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, le plan du ministre permettra de créer entre 20 000 et 25 000 emplois. En revanche, nous avons aussi des économistes qui affirment que ce plan risque de ne créer aucun emploi et, même, d'en faire disparaître. Ce sont des choses qu'il faut prendre en considération.
Ce que nous proposons se fonde sur des données probantes, et je vous expliquerai tout à l'heure ce que nous entendons par là. Nous discutons aujourd'hui d'un moyen pour le gouvernement d'aider les entreprises à créer environ 175 000 emplois. Il faut comparer ce chiffre de 20 000 nouveaux emplois, ou même éventuellement des disparitions d'emplois, à la création de 175 000 nouveaux emplois.
Si le gouvernement est vraiment déterminé à faire ce qu'il faut pour stimuler l'économie et créer des emplois, je suis sûre qu'il va écouter ce que nous avons à lui dire. Ce n'est pas de la politicaillerie. Les libéraux n'essaient pas de donner des leçons aux conservateurs en signalant ce qui a été fait. Non, notre objectif ici est de trouver la meilleure solution à offrir aux Canadiens qui traversent une période difficile.
C'est un dossier sur lequel nous devrions travailler tous ensemble, tous les partis représentés au Parlement, afin d'en arriver à une solution fondée sur des données probantes.
Le gouvernement sait quelle est notre solution. Nous proposons que pour chaque nouvel emploi créé par une entreprise, qu'elle soit petite, moyenne ou grande, celle-ci soit exonérée des cotisations d'assurance emploi pendant deux ans, soit le même délai que celui qui est prévu dans le plan du gouvernement. Voilà pour la première partie de notre proposition.
Permettez-moi maintenant de vous expliquer pourquoi je dis qu'elle est fondée sur des données probantes. Lorsque nous avons formé le gouvernement en 1993, le taux de chômage était alors d'environ 14 %. Lorsque nous avons quitté le gouvernement, quelques années plus tard, le taux de chômage avait été ramené à 6,5 %. On peut donc dire que le système que nous avons mis en place a porté ses fruits. Les faits démontrent que les mesures que nous avons prises nous ont permis d'atteindre l'objectif.
En 1997, nous avons mis en place un nouveau programme d'embauche, pendant deux ans. En vertu de ce programme, pour chaque emploi créé, l'entreprise, quelle que soit sa taille, était exonérée des cotisations d'assurance emploi pendant deux ans. C'était un élément important. Ensuite, en 1998, nous avons ajouté à ce programme un autre programme d'embauche pour les jeunes, qui connaissaient alors un taux de chômage de 18 %. Avec ce nouveau programme, le taux de chômage des jeunes a été ramené à environ 12 %.
Nous parlons donc d’une solution qui a fait ses preuves. Et cette solution consistait à exonérer des cotisations d'assurance-emploi toute entreprise, quelle que soit sa taille, qui embauchait un jeune âgé de 18 à 24 ans.
En qualité de médecin, je sais ce que sont des données probantes, mon parti aussi. Ça veut dire qu'il faut chercher des solutions qui donnent des résultats. Et nous pouvons dire que notre solution a donné des résultats parce que les chiffres sont là pour le prouver. Libre à quiconque de les nier, mais ils sont là. Les députés peuvent aller vérifier. Ce que je dis est vrai. Nous avons également commencé à diminuer l'ensemble des cotisations d'assurance-emploi, chaque année, si bien que lorsque nous avons quitté le pouvoir en 2005, ces cotisations avaient baissé pour toutes les catégories d'entreprises. C'est comme ça qu'on stimule la création d'emplois, car ce faisant, on reconnaît implicitement que ce sont les petites et moyennes entreprises qui créent la majorité des emplois au Canada.
Nous proposons une solution très importante, qui, je le répète, est fondée sur des données probantes, et qui n'est donc pas le fruit de notre imagination. En revanche, nous estimons que le plan du est catastrophique.
Selon Barrie McKenna, du Globe and Mail, ce sont les entreprises en expansion qui sont le moteur de la croissance économique, pas les petites entreprises. Autrement dit, ce sont les entreprises en expansion qui sont le moteur de la croissance économique.
Il a ajouté que les gouvernements devraient encourager leur multiplication. Mais les politiques qu'ils adoptent leur envoient un signal contraire, en les incitant à rester petites et à ne pas se développer.
Puis Mike Moffatt dit ceci: « [...] il est évident que les entreprises qui cotisent moins à l'assurance-emploi que le seuil de 15 000 $ », fixé par le gouvernement actuel, « auront intérêt à minimiser les augmentations de salaire pour ne pas perdre leurs crédits d'impôt ».
Les entreprises peuvent faire deux choses lorsque leurs cotisations à l'assurance-emploi dépassent 15 000 $: elles peuvent réduire le salaire de leurs employés ou leurs heures de travail. Il s'agit là d'une mesure dissuasive, et non incitative, à la création d'emplois.
Je me dis parfois que le gouvernement actuel a besoin de proposer des mesures tape-à-l'oeil. Les conservateurs pensent que cela va fonctionner, mais ils n'ont pas fait leurs devoirs. En fait, ils n'ont pas examiné les conséquences de ce qu'ils s'apprêtent à faire. Ils n'en ont pas étudié la corollaire. C'est pour cela que leurs plans sont presque toujours déficients et qu'ils leur explosent à la figure.
J'ai aussi parlé des données probantes présentées par les libéraux lorsque nous avons proposé une réduction généralisée des cotisations à l'assurance-emploi, année après année. Voici ce que Stephen Gordon, professeur d'économie à l'Université Laval, a dit à ce sujet:
Habituellement, tout le monde sort gagnant de la réduction des charges sociales, qui favorise l'emploi et fait augmenter les salaires. En créant encore un autre crédit d'impôt ultraciblé, les conservateurs ont laissé filer cette occasion.
Au lieu de faciliter les choses pour tout le monde, le gouvernement actuel crée un régime fiscal plus complexe. Il a créé de petits crédits d'impôt ultra-ciblés. On dirait qu'il aime accorder de petits crédits d'impôt ciblés à certains groupes, et nous avons constaté que cela ne fonctionne pas. Les résultats obtenus ne concordent pas avec l'objectif visé par le gouvernement.
J'aime à dire que ce plan présenté par le ministre des Finances est du même ordre que la brillante idée, compte tenu de l'excédent de 13 milliards de dollars légué par le gouvernement libéral, de réduire la TPS de deux points de pourcentage, mesure qui a coûté 13 milliards de dollars. Nul besoin d'être un économiste pour savoir que 13 moins 13 égale zéro. Ainsi, le gouvernement actuel s'est retrouvé avec un solde de zéro au moment où il avait le plus besoin d'argent, car la récession a commencé l'année suivante. Le gouvernement a été incapable de gérer la situation. Nous avons constaté l'effet boule de neige des mesures prises par le gouvernement.
Si les conservateurs veulent vraiment le bien des Canadiens, ils doivent écouter attentivement. Nous ne demandons pas d'en prendre tout le crédit. Nous disons que nous appuierons les conservateurs s'ils le font. Nous les appuierons à ce sujet, parce qu'il n'est pas question ici de faire de la politique à la Chambre. Il nous arrive en effet d’en faire. Nous sommes des politiciens après tout. Par contre, en ces temps difficiles de notre histoire, il est très important pour tous les partis politiques de s’unir pour faire ce qui s’impose en se fondant sur des données probantes et sur ce que les résultats démontreront qu'il est possible accomplir. Nous devrions collaborer pour faire ce qui s'impose en vue de créer des emplois, étant donné que des gens perdent leur emploi et souffrent beaucoup, comme on le sait.
:
Monsieur le Président, j’aimerais donner suite aux points soulevés par la députée d’en face sur le crédit d’assurance-emploi que le gouvernement offre aux PME et, de façon plus générale, sur ce qu’a fait le gouvernement pour créer des emplois meilleurs et plus nombreux pour les Canadiens, en plus du crédit pour l’emploi visant les petites entreprises.
Permettez-moi de commencer par ce qui est le plus évident.
Le Canada a obtenu des résultats admirables au chapitre de la création d’emplois ces dernières années. Ce succès est attribuable en grande partie à la gestion prudente que nous avons faite des finances de la nation et aux mesures incitatives bien ciblées que nous avons mises en œuvre pour encourager les créateurs d'emplois dans notre économie, tout particulièrement les PME.
[Français]
La force fondamentale du marché du travail canadien est particulièrement évidente à la suite de la récente récession mondiale. Malgré un cadre économique faible, l'économie canadienne affiche l'une des meilleures performances des économies du G7, à la fois sur les plans de la croissance, de la production et de la création d'emplois. Plus de 1,1 million de nouveaux emplois ont été créés, net, depuis le début de la reprise en juillet 2009. Aujourd'hui, l'emploi au Canada a augmenté de plus de 675 000 emplois depuis le pic de pré-récession.
[Traduction]
Cela ne s’arrête pas là. Plus de 80 % de tous les emplois créés au Canada depuis juillet 2009 sont des emplois à temps plein. Près de 80 % ont été créés dans le secteur privé, et plus des deux tiers l’ont été dans des domaines où les salaires sont élevés. Toutefois, même si nous sommes extrêmement fiers de nos résultats, notre travail ne sera pas terminé tant qu’il restera des Canadiens à la recherche d’un emploi.
Depuis la fin de la grande récession, parmi les pays du G7, le Canada n’a cédé le pas qu’aux États-Unis pour ce qui est de l’emploi, affichant un taux de 6,6 % par rapport à 7,3 % pour notre voisin américain.
[Français]
Dans ce contexte, j'ai le plaisir de dire à la Chambre que le gouvernement a un plan clair pour afficher une performance encore meilleure. C'est essentiel compte tenu du fait qu'il y a encore trop de Canadiens qui sont sans travail ou incapables de trouver un emploi pour lequel ils ont été formés, alors que des pénuries de compétences et de main-d'oeuvre se font ressentir dans certains secteurs.
Ce besoin d'emplois plus nombreux et meilleurs est la raison pour laquelle le gouvernement a publié le Rapport sur l'emploi plus tôt cette année.
Les résultats parlent d'eux-mêmes. Malgré une importante mobilité de la main-d'oeuvre au Canada, les entreprises canadiennes ont plus de difficulté à embaucher des travailleurs que ce que le chômage actuel justifie. Des déséquilibres entre le chômage et les postes vacants persistent toujours dans certaines régions dans certaines professions.
[Traduction]
Notre gouvernement estime qu’il nous faut une main-d’œuvre plus mobile, plus flexible et hautement qualifiée pour suivre la technologie qui évolue rapidement et résister à la concurrence mondiale accrue.
J’aimerais maintenant dire que je vais partager mon temps avec le .
Nous devons également aider le plus possible nos PME à créer des emplois pour les Canadiens. Ces entreprises jouent un rôle crucial dans notre économie, et notre gouvernement reconnaît qu’une façon de créer des emplois est de limiter les obstacles qui empêchent les petites entreprises de croître et de créer efficacement des emplois.
Voilà qui nous amène à la motion d’aujourd’hui. Selon les libéraux, le crédit pour l’emploi visant les petites entreprises que nous avons mis en œuvre dernièrement ne permettrait pas de créer des emplois et de la croissance, mais inciterait plutôt les employeurs à mettre des employés à pied. Je vais d’abord vous dire que cette assertion est totalement absurde.
Notre gouvernement est le seul qui a reconnu clairement l’apport fondamental des petites entreprises à l’économie canadienne.
[Français]
Notre gouvernement prend des mesures continues pour soutenir l'emploi et la croissance, plus particulièrement dans les petites entreprises. Nous avons gelé les cotisations à l'assurance-emploi, afin d'offrir une certitude et une flexibilité aux petites entreprises. Nous avons réduit les formalités administratives en supprimant plus de 800 000 retenues à la source faites chaque année à l'ARC par des milliers de petites entreprises canadiennes. Nous avons augmenté le seuil de revenu des petites entreprises à 500 000 $. Nous avons réduit le taux d'imposition des petites entreprises de 12 à 11 %.
[Traduction]
En tout, les petites entreprises ont vu leurs impôts réduits de 34 % depuis 2006, mais il y a plus. Le crédit pour l’emploi visant les petites entreprises, mis en œuvre dernièrement, réduira les cotisations d’assurance-emploi de 15 % et permettra aux petites entreprises d’économiser plus de 550 millions de dollars sur deux ans. En outre, nous avons vu à ce qu’à partir de 2017, les cotisations soient fixées à un taux assurant l'équilibre du programme d’assurance-emploi sur une période de sept ans; de cette façon, les cotisations ne seront pas supérieures à ce qu’elles doivent être. On estime que cette seule mesure permettra de créer 25 000 années-personnes d’emploi.
Je me demande bien pourquoi les libéraux nous accusent de ne pas créer d’emplois, alors que les faits prouvent tout le contraire. Cela montre à tout le monde ici aujourd’hui qu’ils ne comprennent tout simplement pas les petites entreprises. Laisser entendre que les petites entreprises couperaient des emplois pour obtenir le crédit est, franchement, insultant pour tous les propriétaires de petites entreprises au Canada.
J’aimerais citer deux organismes pour montrer une fois de plus à quel point les libéraux sont déconnectés des petites entreprises et de leurs besoins. Voici ce qu’avait à dire la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante au sujet de l’accusation des libéraux:
Certains ont laissé entendre que des entreprises vont faire des mises à pied ou retarder l'embauche de nouveaux employés tout simplement pour rester en-dessous du seuil qui leur permet de recevoir le crédit. Eh bien, j'ai des petites nouvelles pour eux. Le propriétaire d'une petite entreprise n'a pas le temps d'étudier les exigences liées à l'admissibilité et de gérer soigneusement sa masse salariale pour recevoir quelques centaines de dollars sur une période de deux ans. Ce qui est une bonne nouvelle toutefois, c'est que 550 millions de dollars se retrouveront dans les mains des entrepreneurs canadiens plutôt que dans les coffres du gouvernement fédéral.
Si les libéraux n'ont pas envie d'écouter la FCEI, ils devraient prendre connaissance de la déclaration suivante faite par la plus importante association canadienne du commerce et de l'industrie:
Le coût de la main-d'oeuvre est l'un des cinq principaux problèmes qui nuisent aux entreprises canadiennes [...] Le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises aidera le moteur de l'économie canadienne — c'est-à-dire les petites entreprises — à devenir plus compétitif.
[Français]
Notre gouvernement ne dit pas que c'est la seule chose que nous faisons pour jumeler les Canadiens avec des emplois bien rémunérés. Toutefois, c'est un pas immense dans la bonne direction. Je suis fier que notre gouvernement prenne des mesures concrètes pour aider les employeurs et les employés canadiens. Nous écoutons les experts et nous ne sommes assurément pas prêts à tirer des leçons des libéraux.
[Traduction]
Lorsqu'ils étaient au pouvoir, les libéraux ont fait main basse sur le Compte d'assurance-emploi, l'amputant de près de 60 milliards de dollars. Ils se sont servi des cotisations payées par les travailleurs et les entreprises pour alimenter leur caisse noire politique. Les libéraux et les néo-démocrates s'en prennent aux créateurs d'emplois en proposant des hausses d'impôt massives et des idées farfelues, comme une année de travail de 45 jours, qui ferait augmenter les cotisations de 35 %, soit de plus de 4 milliards de dollars, ce qui est énorme.
Comme le l'a fait remarquer lors d'une récente réunion du G20, il reste de nombreux défis à relever, aussi importants que le ralentissement économique survenu récemment à l'échelle internationale. Étant donné la fragilité de l'économie mondiale, nous devons maintenir le cap et poursuivre notre plan d'allégement fiscal visant à stimuler la création d'emplois et la croissance.
Le marché du travail canadien a réussi à relever des défis ces derniers temps et se tire extrêmement bien d'affaire comparativement à la plupart des autres pays au chapitre de la création d'emplois. Toutefois, nous pouvons encore améliorer les choses pour les Canadiens et nous continuerons de le faire. Le crédit pour l'embauche visant les petites entreprises s'inscrit dans le cadre de nos efforts économiques, mais, comme je l'ai dit, il s'agit d'un élément très important parmi tant d'autres. Nous avons une fois de plus montré que nous allégeons le fardeau fiscal de 90 % des entreprises. C'est pourquoi le gouvernement continue de mettre l'accent sur les politiques qui créent un milieu propice aux nouveaux investissements, à la croissance économique et, chose plus importante encore, à la création d'emplois.
:
Monsieur le Président, je tiens à dire d'emblée, pour que ça soit clair, que jamais je n'oserais imaginer que des entreprises canadiennes puissent être égoïstes au point de licencier des employés afin de continuer à être admissibles au crédit d'impôt pour les petites entreprises.
Ma famille exploite une petite entreprise depuis plus de 100 ans, à Truro, en Nouvelle-Écosse. Il serait absolument ridicule de penser que des petits entrepreneurs comme mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père pourraient licencier des employés simplement pour continuer d’être admissibles à ce crédit d'impôt. Croyez-moi, ils sont beaucoup plus intéressés à embaucher de bons employés, à les former et à les garder afin d'améliorer leur productivité et leur rendement. C'est ce que font les petites entreprises. Elles font marcher l'économie. Elles embauchent des travailleurs. Elles développent le marché de l'emploi du Canada. C'est ça la raison d'être des petits entrepreneurs, et pas de licencier des gens pour continuer d’être admissibles à un crédit d'impôt. Ce n'est pas comme ça que fonctionnent les petites entreprises.
Toutes les entreprises, quelles qu'elles soient, cherchent avant tout à se développer, à recruter de nouveaux employés et à élargir leurs opérations. Je ne comprends pas pourquoi nos collègues d'en face dénoncent le crédit d'impôt pour les petites entreprises, qui, selon la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, va créer plus de 25 000 emplois pour les Canadiens. Cette mesure est la prochaine étape du Plan d'action économique du gouvernement, que le monde entier nous envie. La création d'emplois et la croissance économique sont les priorités absolues de notre gouvernement, contrairement au Parti libéral, qui préfère taxer les entreprises et traiter la caisse d'assurance-emploi comme une caisse noire qui sert à payer des projets d'investissement insensés.
Parlons maintenant des changements qui ont été apportés à l'assurance-emploi dans le cadre de l'initiative visant à jumeler des Canadiens aux emplois disponibles. L'objectif est d'aider les Canadiens à retrouver un emploi plus rapidement. Il ne s'agit pas de restreindre l'accès ou les prestations, mais plutôt de donner aux chômeurs canadiens les renseignements et les outils dont ils ont besoin pour retrouver un emploi. Des employeurs nous ont dit que ces changements les avaient aidés à trouver les travailleurs qu'ils recherchaient. Des travailleurs nous ont dit que, grâce à cette initiative, ils avaient pu être jumelés à des emplois disponibles.
C'est ce qui est arrivé, par exemple, à une entreprise du Québec qui regroupait 1 500 employés. Aujourd'hui, le Regroupement des employeurs du secteur bioalimentaire, a réussi à recruter des travailleurs canadiens grâce à l'initiative visant à jumeler des Canadiens aux emplois disponibles.
Parmi les changements que nous avons apportés à l'assurance-emploi, nous avons élargi le système Alerte-Emploi qui, depuis janvier de l'an dernier, a permis d'envoyer 165 millions d'alertes à plus de 354 000 abonnés.
Ces changements ne constituent qu'un volet du plan d'action adopté par le gouvernement pour équiper les Canadiens des compétences et de la formation dont ils ont besoin pour créer des emplois. Le Canada a mieux résisté que la plupart des autres pays à la récession qui a touché le monde entier, mais la reprise économique ne se fait pas au même rythme dans toutes les régions du pays et dans tous les secteurs de notre économie. En jumelant les Canadiens aux emplois disponibles et en nous concentrant sur l'acquisition des compétences et la formation, nous nous assurons que la croissance économique, la création d'emplois et la prospérité à long terme continuent d'être la priorité du gouvernement.
Les mesures que nous prenons cadrent bien avec la conjoncture économique actuelle. Nous venons de signer des accords de libre-échange avec l'Union européenne et la Corée du Sud, ce qui nous donne accès à plus de 550 millions de consommateurs. Désormais, plus de la moitié du PIB mondial est à la portée des entreprises canadiennes qui veulent exporter sur ces marchés. Grâce au leadership du , le Canada dispose aujourd'hui d'accords de libre-échange avec 44 pays. Cela va avoir un impact considérable sur notre économie et créer des dizaines de milliers d'emplois. C'est une formule gagnant-gagnant.
Cela signifie que les entreprises canadiennes vont pouvoir exploiter de nouveaux marchés et que les travailleurs canadiens ayant les qualifications recherchées vont avoir accès à un plus grand nombre d'emplois. C'est particulièrement vrai dans le secteur des mines et de l'exploitation des ressources, où des centaines de grands projets devraient voir le jour au cours des 10 prochaines années. Pour les secteurs concernés, des projets de cette envergure sont porteurs de prospérité, mais ils s'accompagnent également de défis importants.
Notre population vieillit, mais c'est aussi notre population active qui vieillit. Nous aurons bientôt une pénurie de tuyauteurs, d’ingénieurs, de dessinateurs et de techniciens à cause du départ à la retraite de la génération des baby-boomers. C'est particulièrement vrai dans le secteur de la construction, le secteur des mines et le secteur pétrolier. Pourtant, d'ici à 2016, il y aura à peu près 550 000 travailleurs non qualifiés qui ne réussiront pas à trouver du travail, selon la Chambre de commerce. Et d'ici à 2021, ce chiffre pourrait dépasser le million.
Comment allons-nous pouvoir relever de tels défis? Il va falloir trouver le moyen de mieux faire correspondre les compétences et la formation aux emplois qui sont en demande aujourd'hui et qui le seront demain.
La subvention canadienne pour l'emploi est l'un des volets de notre plan d'action. C'est une initiative novatrice, axée sur les employeurs, qui vise à aider les Canadiens à acquérir les compétences et la formation dont ils ont besoin pour occuper les emplois disponibles. Des ententes ont été signées avec toutes les provinces et tous les territoires pour la mise en œuvre de cette initiative. Il est en effet crucial que les Canadiens soient prêts à occuper les emplois qui seront disponibles dans un proche avenir.
Parallèlement, nous offrons des incitatifs aux jeunes qui envisagent de faire carrière dans des métiers spécialisés en demande. Depuis 2007, nous avons accordé près de 700 millions de dollars de subventions pour les formations d'apprenti. Avec le plan d'action économique de 2014, nous mettons en place le prêt canadien aux apprentis, qui permet à ces derniers d'obtenir, pendant leur formation, des prêts sans intérêt pouvant aller jusqu'à 4 000 $. On estime qu'à partir de janvier 2015, au moins 2 600 apprentis bénéficieront chaque année de ce programme de prêts.
Le gouvernement s'emploie aussi à assurer le bien-être des groupes sous-représentés, comme les Canadiens souffrant de handicaps, les Autochtones et les néo-Canadiens. L'ancien ministre des Finances était particulièrement sensible à la situation des plus déshérités, et c'est à leur intention qu'il a créé le Régime enregistré d'épargne-invalidité. Ces gens pourtant qualifiés sont trop souvent tenus à l'écart, au chômage, alors qu’ils sont tout à fait capables d'occuper un emploi. Par exemple, il y a actuellement 800 000 Canadiens handicapés qui ont l'âge de travailler et qui seraient capables d'occuper un emploi, mais qui sont au chômage. Près de la moitié d'entre eux, soit 340 000, ont des diplômes postsecondaires. Il faut que ça change, et c'est dans cette optique que nous allons débloquer 220 millions de dollars chaque année, dans le cadre de nos ententes de développement du marché du travail, pour que soient mis en place des programmes et des services qui aideront les Canadiens ayant un handicap à intégrer le marché du travail.
Dernièrement, le gouvernement a aussi modifié le Programme des travailleurs étrangers temporaires de façon à ce que les Canadiens aient toujours la priorité sur les nouveaux venus au moment de pourvoir les postes disponibles. Nous avons mis en place des mesures sévères afin que les employeurs n'aient recours au programme que lorsqu'ils ne peuvent trouver de Canadiens pour occuper un poste. Le gouvernement reconnaît l'importance capitale des petites entreprises, car ce sont elles qui font rouler l'économie canadienne. C'est pour cette raison que le gouvernement a créé le crédit d'impôt pour les petites entreprises.
On estime que les petites entreprises pourront ainsi réaliser des économies d'environ 550 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Ce crédit d'impôt s'ajoute aux autres mesures de soutien importantes que le gouvernement offre aux petites entreprises depuis 2006. Nous avons gelé les cotisations d'assurance-emploi en vue d'assurer aux petites entreprises de la stabilité et une plus grande souplesse. Nous avons réduit le taux d'imposition des petites entreprises de 12 % à 11 % et nous avons fait passer à 500 000 $ la limite qu'une petite entreprise peut gagner avant de changer de taux d'imposition. Les résultats sont clairs: une petite entreprise dont les revenus imposables sont de 500 000 $ pourrait économiser environ 28 600 $. Au total depuis 2006, le taux d'imposition des petites entreprises a été réduit de 34 %; la liste des mesures pourrait s'allonger encore, mais je vais m'arrêter là.
Je crois m'être bien fait comprendre. Le gouvernement est pleinement résolu à aider les Canadiens à trouver de bons emplois, et les petites entreprises canadiennes s'affairent à créer de tels emplois pour subvenir aux besoins de nos familles et de la société. Par conséquent, il n'est pas nécessaire d'adopter la motion que les libéraux ont proposée. Pour cette raison, j'exhorte mes collègues à la rejeter.
:
Monsieur le Président, je voudrais commencer par revenir sur ce qui vient tout juste d’être dit. Il y a une chose qui commence à m’ennuyer, à titre de représentant de nombreux électeurs qui se trouvent dans cette situation, de même que d’autres: c’est l'idée qu'une année de travail de 45 jours aurait un effet dissuasif. Ne perdons pas de vue que l’année de travail de 45 jours, telle qu’elle est proposée, permettrait de verser des prestations d’assurance-emploi qui donneraient aux travailleurs saisonniers, par exemple, la possibilité d’avoir un revenu jusqu’à la saison suivante.
Les députés nous disent donc essentiellement que l’année de travail de 45 jours constitue un facteur dissuasif. Cela suppose que les gens en cause sont de grands paresseux. Nous devons supposer qu’ils le sont tous. C’est là une généralisation beaucoup trop vaste pour être vraie.
Parmi l’ensemble des travailleurs saisonniers de ma circonscription, la grande majorité souhaite travailler plus de 45 jours par année. Le reste de l’année, ces gens ne gagnent que 55 % de leur salaire total. Il n’y a pas de doute que beaucoup d’entre eux préféreraient gagner un plein salaire et avoir un meilleur niveau de vie tant pour eux-mêmes que pour leur famille.
Mais revenons à la motion d’aujourd’hui. Elle dit en substance que nous voulons encourager les entreprises à engager de nouveaux travailleurs. L’adoption de cette motion favoriserait certainement l’embauche de jeunes.
Lorsque les gens de ma circonscription sont en âge de travailler, beaucoup d’entre eux — qu’ils aient ou non fait des études — migrent vers l’ouest dans l’espoir de gagner un meilleur salaire. Beaucoup vont de par le monde à la recherche d’un revenu plus élevé. Beaucoup de ceux qui obtiennent un plus gros salaire n’ont pas des compétences spécialisées mais comme ils veulent gagner le plus possible très rapidement, ils partent ailleurs. Cette situation épuise le bassin de main-d’œuvre des petites entreprises de ma région, de sorte que même si leurs produits ont du succès et sont très demandés, le facteur dissuasif est là.
Soyons francs: la plupart de ces petites entreprises ne peuvent pas concurrencer les salaires payés par les industries de l’Ouest. Je ne cherche pas à pointer du doigt cette région du Canada. Je désigne en particulier le secteur du pétrole et du gaz, que je prends pour exemple. Il offre des taux de rémunération incroyablement élevés. Nos petites entreprises ne peuvent rien offrir de comparable.
Toutefois, il y a des gens qui veulent pousser plus loin leurs études afin d’acquérir les compétences pouvant leur assurer une rémunération élevée pendant toute leur vie plutôt que de combler les manques ici et là. Les gens préfèrent travailler dans leur propre région. À cette fin, nous avons besoin d’encouragements. Ils peuvent être minimes, mais ils favoriseraient quand même l’embauche de travailleurs, et surtout de jeunes, dans les régions où on pourrait réduire les cotisations d’assurance-emploi pour faciliter une telle évolution.
À part les cotisations, nous avons discuté la semaine dernière du salaire minimum. Bien sûr, nous devons en parler sans perdre de vue qu’il relève de la compétence provinciale. Mais il y a des effets. Nous aimerions beaucoup relever le niveau du salaire minimum, mais il ne faut pas oublier les effets d’une telle mesure sur la petite entreprise.
Je voudrais signaler — et c’est un honneur pour moi de le faire — que je partagerai mon temps de parole avec l’éminent député de , qui sera en mesure de préciser les excellentes raisons pour lesquelles nous devrions voter aujourd’hui en faveur de cette motion. Comme tous les autres députés, j’attends avec impatience ses bonnes paroles ainsi que le récit des expériences vécues dans sa circonscription.
Pour revenir encore une fois à la motion, je voudrais parler de l’encouragement que représente le plan libéral. L’aspect que j’aime beaucoup, c’est le fait que nous ne nous limitons pas à critiquer une mesure particulière proposée par le gouvernement. Nous proposons une solution consistant en une série de programmes qui nous permettraient de créer des incitatifs pour les petites entreprises.
Les conservateurs ont récemment annoncé le crédit pour l’emploi visant les petites entreprises qui, pour beaucoup d’économistes, décourage la croissance des entreprises. Notre contre-proposition d’aujourd’hui prévoit d’exempter les entreprises des cotisations d’assurance-emploi, ce qui, pour nous, constitue un projet beaucoup plus intéressant pour les petites sociétés.
Nous en avons eu la preuve au fil des ans. Pendant que nous étions au gouvernement dans les années 1990, nous avions pris des mesures de ce genre, dont le Programme pour l’embauche de nouveaux travailleurs constituait un bon exemple.
Le crédit pour l’emploi visant les petites entreprises que proposent les conservateurs a un défaut structurel qui décourage la création d’emplois et la croissance économique. D’après le plan conservateur, seules les entreprises dont les cotisations d’assurance-emploi sont inférieures à 15 000 $ pourraient profiter du crédit. Cette mesure aura des effets pervers, car elle encouragera les entreprises à licencier des travailleurs afin de passer au-dessous du seuil de 15 000 $.
Notre collègue de la Nouvelle-Écosse a dit que les petites entreprises n’agiraient pas de la sorte simplement pour tirer parti d’un petit crédit. Toutefois, les propriétaires d’une petite entreprise marginale seraient probablement disposés à faire certaines choses pour améliorer leur situation. Le crédit peut sembler minime, mais ils voudraient certainement en profiter.
Je crois vraiment que ce plan découragera la croissance. Il se fonde peut-être sur les meilleures intentions, mais il est susceptible de se transformer en facteur de dissuasion, ce que nous devons chercher à éviter.
Par conséquent, ce que nous proposons aujourd’hui constitue certainement une meilleure solution. Notre plan a été très bien accueilli par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Dans un message envoyé sur Twitter, le président de la fédération, Dan Kelly, a dit qu’il aimait le plan du Parti libéral du Canada consistant à accorder aux petites entreprises une exemption de deux ans des cotisations d'assurance-emploi sur les nouvelles embauches et que ce plan était susceptible de stimuler l'emploi considérablement. Cela ne fait aucun doute.
De son côté, le plan conservateur prévoit jusqu'à 2 234 $ pour le congédiement d'un travailleur, mais seulement 190 $ pour l'embauche d'un travailleur. Le plan était sans doute motivé par les meilleures intentions, mais malheureusement l'écart en dollars est évident. Le plan que nous proposons aujourd'hui favoriserait donc la création d'emplois, notamment l'embauche de nouveaux employés.
Au cours de la dernière année, le Canada a connu un faible taux de croissance de l'emploi. Du mois d'août 2013 au mois d'août 2014, il s'est créé dans l'ensemble du pays 81 300 emplois net, dont 15 000 emplois à temps plein. À titre de comparaison, au Royaume-Uni, 775 000 emplois ont été créés sur une période de 12 mois, et 2,2 millions d'emplois ont été créés aux États-Unis.
Le 11 septembre, le actuel a annoncé la création du plan. En ce qui concerne les petites entreprises, on estime que les coûts s'élèveront à 550 millions de dollars sur une période de deux ans, soit 225 millions de dollars par année. Selon le ministre, le plan favorisera la croissance économique et la création d'emplois.
Toute entreprise versant moins de 15 000 $ en cotisations d'assurance-emploi en 2015 et 2016 recevra un remboursement lorsqu'elle produira sa déclaration de revenus pour chacun des exercices financiers. Toutefois, le seuil de 15 000 $ en cotisations représente une masse salariale d'environ 567 000 $, en supposant bien sûr qu'aucun employé ne gagne plus que la contribution maximum à l'assurance-emploi, qui correspondra à un salaire annuel de 49 500 $ en 2015.
Le taux de cotisation de l'employeur à l'assurance-emploi est de 2,63 $ par tranche de 100 $ de salaire. Le taux de cotisation des entreprises admissibles au crédit d'impôt sera de 2,24 $, ce qui représente une réduction de 14,9 % des cotisations qu'elles versent.
Par conséquent, les entreprises qui versent au régime d'assurance-emploi un peu moins que le seuil de 15 000 $ pourraient obtenir un crédit maximal de 2 234 $. Par contre, les entreprises qui versent ne serait-ce qu'un dollar de plus que le seuil ne recevraient rien du tout. Plusieurs économistes signalent que certaines entreprises pourraient donc limiter les augmentations salariales, réduire les heures de travail ou, dans le pire des cas, mettre à pied des employés.
Stephen Gordon, de l'Université Laval, a déclaré ceci:
Habituellement, tout le monde sort gagnant de la réduction des charges sociales, qui favorise l'emploi et fait augmenter les salaires. En créant encore un autre crédit fiscal ultraciblé, les conservateurs ont laissé filer cette occasion.
Mike Moffatt, professeur adjoint à l'école de commerce Richard Ivey, a dit ceci:
[...] il est évident que les entreprises qui cotisent moins à l'assurance-emploi que le seuil de 15 000 $ auront intérêt à minimiser les augmentations de salaire pour ne pas perdre leurs crédits d'impôt. Par ailleurs, les entreprises qui cotisent tout juste au-dessus du seuil de 15 000 $ auront intérêt à réduire le salaire de leurs employés afin de profiter du crédit d'impôt.
Selon le plan libéral, les entreprises pourraient obtenir jusqu'à 1 280 $ pour chaque nouvel emploi créé. Voilà ce qui constitue une vraie mesure incitative.
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Monsieur le Président, c’est avec grand plaisir que j'interviens aujourd’hui pour parler d’une question très importante à mon avis, une question qui touche tous les Canadiens, peu importe où ils vivent. C’est une question qui interpelle tous les Canadiens. Ils voient pour la première fois un parti politique qui a une idée pour créer des emplois.
Les Néo-démocrates peuvent souhaiter tout ce qu’ils veulent, peu importe où ils se situent à cet égard, mais les Conservateurs devraient réfléchir à leur idée, et je les encourage à le faire. Je vais faire quelques commentaires sur leur idée et comment elle pourrait être améliorée.
Le caucus libéral et notre chef sont très axés sur la classe moyenne. Nous reconnaissons que, si nous voulons aider la classe moyenne, nous devons nous efforcer de créer des emplois. Les emplois sont très importants. C’est le message qui circule au sein du caucus libéral. Cependant, nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement conservateur a raté le coche à ce point.
Voici un exemple. Depuis mai 2013, l’économie canadienne a enregistré une perte nette d’emplois à temps plein. Cela devrait inquiéter tout le monde ici. Il y a au moins un parti veut que le gouvernement prenne des mesures qui auront un impact positif sur la création d’emplois à temps plein. C’est le sujet essentiel du débat.
Nous avons de l’expérience à ce sujet. Comme on l’a déjà signalé, le taux de chômage au Canada en 1993 était de 14 %. Je me souviens des publicités et je me souviens de l’ancienne première ministre Kim Campbell, qui disait que nous allions devoir nous contenter de taux de chômage à deux chiffres dans le futur.
À l’époque, Jean Chrétien, du Parti libéral, a affirmé que nous ne devions pas nous contenter de cela. Finalement, le Parti libéral du Canada a été en mesure de faire passer ce taux de chômage à deux chiffres, soit de 14 % sous le gouvernement progressiste-conservateur, à 6,5 % lorsque Paul Martin a quitté ses fonctions en 2006.
Non seulement nous avons réussi à abaisser le taux de chômage national à 6,5 %, mais nous avons remis au gouvernement conservateur un excédent de plusieurs milliards de dollars ainsi qu’un excédent commercial de plusieurs milliards. Le gouvernement conservateur avait une belle occasion de développer réellement notre économie, de créer les emplois qui étaient importants pour les Canadiens, de veiller à ce qu’il y ait des emplois à temps plein pour les Canadiens qui voulaient travailler à temps plein et il a raté cette occasion.
Durant les deux dernières semaines, nous avons vu un excellent exemple de l’incompétence du gouvernement, de son incapacité de reconnaître qu’il a fait une erreur. Tout ce les Conservateurs ont à faire, c’est d’examiner la subvention pour l’emploi aux petites entreprises. Ce programme est déficient. Un gouvernement honnête, un leader fort dans le bureau du reconnaîtrait qu’il a raté son coup. Il est temps que les Conservateurs modifient le programme, et j’ai une idée à leur proposer.
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Monsieur le Président, j'ose espérer qu'on m'accordera deux minutes supplémentaires pour compenser l'interruption causée par ce recours au Règlement.
Cela dit, j'ai à coeur la question dont nous sommes saisis aujourd'hui. Je sais ce que veulent entendre les Canadiens: ils veulent nous entendre parler d'emplois à temps plein. Ils veulent que leurs députés discutent d'idées qui auront des répercussions positives à cet égard. C'est la priorité des Canadiens: si nous pouvons créer les emplois dont ils ont besoin, nous améliorerons les conditions de vie de la classe moyenne et de tous les Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
Je veux en revenir au programme de crédit pour l'emploi visant les petites entreprises que le gouvernement a annoncé au début du mois. Il laisse à désirer. Si le avait le courage politique de reconnaître que ses ministres ont commis une erreur, il serait possible d'améliorer le programme de manière à intensifier la création d'emplois à temps plein.
J'ai trouvé des citations intéressantes dans les médias, notamment sur Macleans.ca, où, en date du 11 septembre, on peut lire ceci à propos du programme gouvernemental:
[...] le gouvernement crée un crédit d'impôt réservé aux petites entreprises dont les cotisations d'assurance-emploi totalisent moins de 15 000 $ par année [...] Comme l'écrit Kevin Milligan dans un gazouillis, cela crée une anomalie de plus dans le barème d'imposition puisque les petites entreprises qui prennent trop d'expansion perdront leur crédit d'impôt.
L'article se poursuit:
Les entreprises dont le montant total des cotisations est à peine inférieur au seuil de 15 000 $ et qui embauchent un nouveau travailleur perdraient le crédit d'impôt. Dans les entreprises dont le montant total des cotisations est à peine supérieur au seuil établi, les mesures incitatives ont un effet encore plus pervers. En effet, les entreprises pourraient décider de congédier des employés pour être admissibles au crédit d'impôt.
Autrement dit, on parle de pertes d'emplois. Le programme fédéral entraînera des pertes d'emploi. Il ne stimulera pas l'emploi, comme il le devrait, et c'est pourquoi nous estimons que les ministériels laissent filer l'occasion de faire quelque chose de bien.
Le Parti libéral a présenté ce qui me semble être une motion de l'opposition raisonnable qui réussirait là où le gouvernement actuel a échoué relativement aux cotisations d'assurance-emploi en montrant hors de tout doute que des emplois à temps plein seraient créés aux quatre coins du pays. À notre avis, il suffirait d'un minimum d'ouverture d'esprit au gouvernement pour reconnaître la pertinence d'exempter les employeurs de cotisations d'assurance-emploi pour tout poste créé et pourvu en 2015 et en 2016 puisque, comme il a été signalé, le programme permettrait de créer plus de 150 000 emplois. C'est le jour et la nuit par rapport au programme que veulent mettre sur pied les conservateurs et qui poussera même certains employeurs à faire des mises à pied.
Nous exhortons le gouvernement à reconnaître cette réalité. La création des 150 000 emplois que je viens de mentionner ne coûtera pas plus cher que ce que proposent les conservateurs.
Mon collègue a fait allusion à la théorie économique farfelue du NPD. J'ignore où les néo-démocrates vont pêcher leurs chiffres. Ce que je sais, par contre, c'est que la proposition des libéraux ne coûterait pas plus cher que celle des conservateurs tout en créant 100 000 emplois de plus.
Voici donc la question que j'ai à poser au gouvernement: pourquoi ce refus? Pourquoi le gouvernement refuse-t-il d'intégrer le plan des libéraux dans sa politique? Il n'y aurait aucun coût supplémentaire et, au bout du compte, plus de 150 000 Canadiens se retrouveraient avec un emploi à temps plein ou à temps partiel.
Cela fait plus de 12 mois que nous observons une perte nette d'emplois à temps plein. Or, nous voici saisis d'une motion qui permettrait de créer des emplois. C'est là une occasion pour le gouvernement actuel de reconnaître qu'il a commis une erreur et d'adopter une idée qui a été bien accueillie même à l'extérieur du caucus libéral.
Il est temps que nous agissions et que nous nous tournions vers l'avenir, un avenir où nous pourrons créer le genre d'emplois qui sont importants pour les Canadiens, c'est-à-dire des emplois à temps plein, et où les possibilités ne manqueront pas pendant de nombreuses années à venir. C'est ce que nous, du Parti libéral...