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Monsieur le Président, je propose que le troisième rapport du Comité permanent des anciens combattants, présenté le mardi 3 juin 2014, soit adopté.
Je suis très content, en cette Semaine des anciens combattants, d'ouvrir ce débat et de prendre le temps de saluer la mémoire de tous nos vétérans canadiens qui se sont sacrifiés pour nous, afin de protéger non seulement notre sécurité, mais également nos valeurs et nos idéaux.
Cette année, le jour du Souvenir aura une signification toute particulière pour tous les Canadiens. Les événements choquants d'il y a deux semaines à peine vont nous rappeler ce que nos militaires sont prêts à faire, et ce que nos vétérans sont prêts à sacrifier pour notre protection. Cette année, tous les Canadiens auront une pensée toute spéciale pour l'adjudant Patrice Vincent ainsi que pour le caporal Nathan Cirillo. Nos pensées seront également avec leur famille.
À la suite de ces événements, nous avons vu également des vétérans d'un peu partout au pays assurer la garde de leurs monuments locaux. La fierté au coeur, ils ont encore une fois répondu à l'appel pour protéger ces monuments sacrés. Merci à vous tous, les Canadiens sont extrêmement fiers de vous!
J'ai également été émerveillé par la très grande générosité des Canadiens à la suite de ces événements. En une semaine à peine, le fonds Stand on Guard pour les familles Cirillo et Vincent a ramassé plus de 700 000 $ afin de venir en aide à ces familles. Merci à la générosité de tous ces Canadiens qui ont donné pour aider ces familles à passer à travers ces deuils complètement inexplicables.
Finalement, j'aimerais aussi féliciter mon collègue de pour le projet de loi qu'il a déposé cette semaine, et qui pourrait faire du jour du Souvenir un jour férié pour tous les Canadiens, dès l'an prochain. Je remercie également tous mes collègues de la Chambre qui ont presque unanimement appuyé ce projet de loi. Jamais nous n'oublierons.
Nous sommes ici ce matin afin d'adopter le rapport sur la Nouvelle Charte du Comité permanent des anciens combattants. Le 3 juin dernier, le comité a déposé son rapport unanime concernant l'amélioration de la Nouvelle Charte des anciens combattants. Le comité a tenu 14 réunions et il a reçu 54 témoins. Parmi ceux-ci, il y avait évidemment de nombreux groupes de représentants d'anciens combattants, des experts en recherche en soins de santé pour les anciens combattants, ainsi que des experts en indemnité. Nous avons reçu des experts de tous les secteurs relatifs aux vétérans de manière à faire une étude exhaustive des façons d'améliorer la Nouvelle Charte des anciens combattants.
Dès le début de l'étude, tous les témoins et les groupes d'anciens combattants ont évidemment témoigné de l'urgence de la situation et de l'urgence d'améliorer rapidement cette Nouvelle Charte des anciens combattant. Plusieurs ont également envoyé le message que les problèmes vécus avec cette Nouvelle Charte des anciens combattants étaient connus et avaient été identifiés depuis fort longtemps dans de nombreux rapports, et que le ministre avait déjà en sa possession suffisamment de rapports pour agir rapidement afin d'améliorer cette charte.
Le soutien financier qui comprend la somme forfaitaire, l'allocation pour pertes de revenus, les allocations pour incapacité permanente; l'équité pour les réservistes; la famille, la transition et l'employabilité sont tous des thèmes les plus récurrents abordés par ces témoins lors de l'étude.
Les membres du comité tenaient évidemment à avoir un rapport unanime, car ils ne voulaient aucune ambiguïté et désiraient pouvoir agir rapidement, afin d'améliorer les lacunes les plus importantes et les plus évidentes de la Nouvelle Charte.
Nous nous sommes donc concentrés sur les grandes priorités pour démontrer au gouvernement et au ministre qu'il était urgent d'agir sur certains points de cette Nouvelle Charte. Cela fait donc huit ans que les vétérans attendent ces améliorations à la Nouvelle Charte, huit ans qu'ils déposent différents rapports, soit en comité, soit en comité sénatorial, ou des rapports d'ombudsman.
Au cours de ces huit années, puisque les changements ne venaient pas et que l'insatisfaction grandissait au sein des groupes de vétérans, plusieurs ont tenté des recours collectifs. Ils se sont sentis obligés de poursuivre le gouvernement pour obtenir justice. Le gouvernement avait évidemment l'occasion d'améliorer la qualité de vie de nos anciens combattant, mais il a préféré continuer à les faire attendre.
L'attitude du ministre consiste à attendre encore. Il dit qu'il est d'accord sur ce rapport, mais que les changements devront attendre parce qu'il a besoin d'encore plus de temps pour agir. C'est complètement aberrant. Tel que je le mentionnais, les témoins étaient presque unanimes là-dessus. Le ministre a en main toutes les informations nécessaires afin d'agir rapidement, mais plus de six mois après le dépôt de ce rapport, nous sommes toujours dans l'attente d'une mesure de la part du ministre afin d'apporter des changements à cette nouvelle charte et d'améliorer ainsi la qualité de vie des anciens combattants.
Je peux dire que nous sommes extrêmement déçus de la réponse du ministre, qui dit avoir encore besoin de temps pour agir. Le rapport étant unanime, j'avais bon espoir que le ministre et le gouvernement entendent raison et agissent rapidement.
Le gouvernement a donc décidé d'adopter une approche en deux phases.
Tout d'abord, le ministre étudiera les recommandations non budgétaires et celles qui pourraient entrer à l'intérieur du budget actuel du ministère des Anciens Combattants. En croyant qu'on peut améliorer la charte et la qualité de vie de nos anciens combattants sans injecter des montants substantiels et des sommes additionnelles, le ministre n'arrivera à rien. Les vétérans n'ont pas à faire les frais politiques et à subir les mesures d'austérité du gouvernement. Ils se sont sacrifiés pour leur pays, ils sont donc en droit d'être indemnisés correctement et à la hauteur du sacrifice qu'ils ont fait pour leur pays.
En ce qui a trait à la deuxième phase, le fait que le gouvernement n'ait donné aucune échéance rattachée à cette approche m'inquiète grandement. Dans le contexte actuel, les vétérans pourraient attendre jusqu'en 2016 pour obtenir des résultats concrets quant à la somme forfaitaire ou aux allocations de remplacement du revenu.
Si le gouvernement dépose des améliorations financières seulement dans le prochain budget, il est possible que des élections soient déclenchées peu après et que ce projet de loi meure au Feuilleton, ce qui fait qu'on devrait attendre un autre dépôt de projet de loi et les études qui l'accompagnent. Les vétérans pourraient donc avoir à attendre encore des années. Cette situation est complètement inacceptable. On a besoin d'un projet de loi immédiatement. Nous devons améliorer la qualité de vie de nos anciens combattants maintenant — on en avait déjà besoin hier — plutôt que demain, plutôt que d'attendre encore le prochain budget qui pourrait mourir au Feuilleton étant donné que des élections vont avoir lieu au mois d'octobre. On a besoin d'une mesure immédiate du ministre.
Je ne suis pas le seul à mentionner cela. En effet, la Légion royale canadienne a émis, par communiqué, sensiblement les mêmes observations que les miennes.
Voici des extraits d'un communiqué qui a été émis par la légion peu après la réponse du ministre au rapport qui a été déposé:
La Légion royale canadienne se dit déçue du manque de progrès [...]
[...] la Légion croit que le gouvernement a eu plus que suffisamment de temps, et amplement de conseils d’experts en la matière, pour lui permettre d’améliorer la [Nouvelle Charte des anciens combattants] [...]
La vie de ces vétérans et de leurs familles ne doit pas devenir une question électorale ou budgétaire.
Comme d'autres groupes d'anciens combattants, la légion demande également au ministre d'agir maintenant afin d'y affecter les ressources législatives et budgétaires et d'assurer le bien être de nos anciens combattants et de leurs familles. Ils ne peuvent tout simplement plus attendre.
L'ombudsman des vétérans a émis ce commentaire:
[...] le calendrier de mise en oeuvre des recommandations proposé m'inquiète. [...]
Le coût de ces quatre recommandations majeures doit être inclus dans le budget de 2015 du gouvernement, sinon, les changements attendus ne se produiront pas avant plusieurs années.
La légion et l'ombudsman sont d'accord avec nous. Ils sont eux-mêmes inquiets de la possibilité que les mesures majeures meurent au Feuilleton. Nos vétérans ne peuvent plus attendre. C'est absolument urgent d'agir, et ce, dès maintenant. Je ne redirai jamais assez l'urgence de la situation.
Le ministre avait tout en main pour agir le mois passé et même le mois d'avant, mais nous attendons toujours aujourd'hui les propositions d'amélioration de la nouvelle Charte. C'est complètement inacceptable.
Je vais maintenant parler des principaux problèmes de la Charte et de l'inaction des conservateurs et du ministre concernant certains enjeux. Ces besoins sont urgents et je dirai pourquoi.
Le comité s'est penché sur la question de l'obligation et du devoir du gouvernement envers les anciens combattants. Le groupe d'anciens combattants Equitas Society avait déposé un recours collectif contre le gouvernement, car il considérait que la nouvelle Charte était complètement inéquitable et qu'elle allait à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés. Lors de la présentation de ce recours, le procureur du gouvernement avait argué que le gouvernement canadien n'avait aucun devoir sacré envers ses anciens combattants et qu'il n'avait pas à leur accorder la moindre distinction par rapport aux autres Canadiens.
Avec raison, la plupart des groupes d'anciens combattants ont été complètement outrés par cette déclaration du procureur. Le plus choquant, c'est qu'après que ces groupes d'anciens combattants se soient dits outrés par ces commentaires, le ministre n'a pas cru bon de reprendre son procureur et de lui donner comme instruction de ne pas émettre ces commentaires, puisque ce devoir sacré existe depuis plus de 100 ans.
Aucun gouvernement avant celui-ci n'a osé mettre en doute l'obligation sacrée des citoyens canadiens de s'occuper des anciens combattants blessés de par la nature de leur travail.
Le comité a donc décidé d'enchâsser le préambule de la Loi sur les pensions en y ajoutant quelques modifications. Le gouvernement a répondu qu'il présenterait un projet de loi afin de modifier la Charte en y insérant cette reconnaissance du devoir du gouvernement envers nos anciens combattants. Cependant, cela a pris des mois avant que le ministre et le gouvernement le reconnaissent.
Je suis donc très heureux que le gouvernement entende enfin raison et qu'il reconnaisse l'existence de ce devoir sacré et de ce pacte entre le gouvernement, les citoyens canadiens et nos anciens combattants.
Par ailleurs, la somme forfaitaire constitue un autre des problèmes soulevés par la plupart des témoins. Actuellement, la somme forfaitaire pour compenser les invalidités liées au service est d'une valeur maximale de 300 000 $. Si on la compare avec les indemnités offertes par les cours civiles, la Commission de la santé et de la sécurité du travail, par exemple, offre une compensation d'une valeur maximale de 350 000 $. Il s'agit donc d'un écart de 50 000 $.
Est-ce qu'on peut comparer les blessures d'un employé civil avec celles d'un militaire? Évidemment, ce n'est pas du tout le même milieu de travail. En comparant directement ces deux indemnités, on ne tient pas compte du fait que le militaire accepte un risque illimité pour sa sécurité et sa vie. Si on ordonne à un militaire d'entreprendre une action qui met sa vie ou sa sécurité en jeu, il ne peut pas refuser. Toutefois, si un employeur demande à un employé civil d'entreprendre une action quelconque, ce dernier a le droit de refuser s'il sent que sa sécurité est mise en jeu. C'est l'une des différences majeures entre les militaires et les employés civils. On ne peut donc pas comparer.
On constate que les indemnités désavantagent les militaires, alors que ceux-ci ne peuvent refuser d'entreprendre une action qui met leur vie en danger. Ils méritent d'être indemnisés avantageusement, au même titre que les travailleurs civils. Je pense que la majorité des Canadiens partagent cette opinion.
Quand le ministre dit qu'un vétéran peut obtenir près de 800 000 $ ou quelque chose du genre, il fait une entourloupette. Il avait mentionné cela il y a quelques mois. On va tenter un peu d'expliquer cela. Quand le ministre a fait une telle déclaration, il additionnait évidemment toutes les indemnités des anciens combattants et celles du Régime d'assurance-revenu militaire, qui est en fait une assurance à laquelle le militaire cotise à même son salaire. Les militaire paient donc pour leur propre assurance, alors que le gouvernement les envoie en zone de danger, sans que ceux-ci n'aient le droit de refuser. Ainsi, le ministre devrait s'abstenir et ne pas considérer cette assurance comme étant un avantage offert aux anciens combattants et aux militaires en service.
Il y a aussi un autre problème dans la façon dont on établit un montant à allouer. Le montant est accordé en fonction du tableau d'invalidité. Selon chaque type et le degré d'invalidité, on accorde un montant X. Pour obtenir le montant maximal, il faudra donc une invalidité totale et permanente. Plusieurs injustices ont été portées à notre attention.
On pense évidemment à un ancien combattant du nom de Bruce Moncur, qui en est un exemple frappant. Celui-ci a été gravement blessé à la tête. Il a dû subir les opérations nécessaires pour lui sauver la vie; cela lui a coûté 5 % de son cerveau. Par la suite, il a dû faire face avec courage aux effets secondaires, ainsi qu'à la réadaptation nécessaire.
À la suite des opérations résultant d'une blessure, le gouvernement lui a accordé une indemnité de 22 000 $. Vous avez bien entendu. C'était un montant de 22 000 $ pour des blessures majeures au cerveau, qui ont affecté grandement la qualité de vie de cet ancien combattant. De toute évidence, c'est beaucoup trop peu. Cet ancien combattant, au début de la trentaine, devra vivre le reste de ses jours avec ces séquelles et des indemnités beaucoup trop faibles.
On ne peut donc pas continuer à donner des montants forfaitaires qui ne représentent pas le degré d'invalidité de façon appropriée, comme dans le cas que je viens de mentionner. Il faut accorder un montant qui démontre toute la reconnaissance du Canada envers ceux qui ont sacrifié leur intégrité physique et psychologique, surtout devant le spectre d'un déploiement en Irak. Le gouvernement doit régler rapidement ces questions, afin que nos soldats déployés puissent avoir la conscience tranquille, sachant qu'ils seront adéquatement indemnisés. Il ne faut pas qu'ils se retrouvent avec des blessures importantes et une sécurité financière compromise par la suite, comme c'est le cas pour un trop grand nombre de nos vétérans.
L'une des autres priorités présentées au comité fut la question du montant de l'allocation pour perte de revenu. Cette allocation est fixée à 75 % du revenu brut du militaire. Comparativement, les fonctionnaires fédéraux, s'ils sont blessés, ont un taux d'indemnité de 85 % net, comme le stipule la Loi sur l'indemnisation des agents de l'État.
J'aurais pu parler beaucoup plus longtemps. Je vais conclure rapidement. L'allocation de perte de revenu a été l'un des éléments clés, comme que je le mentionnais. On proposait 85 % comme pour les fonctionnaires fédéraux. Nos anciens combattants et nos militaires méritent d'être indemnisés à la même hauteur que les autres employés de l'État. Ce n'est pas le cas; ils reçoivent 10 % de moins. On doit corriger cette lacune rapidement.
Un autre problème porté à l'attention du comité concerne tout ce qui touche l'allocation pour perte de revenu. L'ombudsman a souligné que 48 % des vétérans souffrant d'une invalidité totale et permanente obtenaient ni l'allocation ni le supplément, et que ceux qui l'obtenaient avaient le montant minimum.
Près de la moitié des anciens combattants n'ont donc pas droit à cette allocation pour perte de revenus. Le peu d'anciens combattants qui peuvent l'obtenir, moins de la moitié, tombent dans la troisième catégorie, la moins payante. Il faut absolument combler cette lacune.
Une quantité énorme de problèmes ont été soulevés en comité. Je vais conclure en disant que tous ces problèmes sont connus du ministre depuis longtemps. Il doit agir rapidement et déposer à la Chambre une amélioration substantielle de la Nouvelle Charte des anciens combattants qui va répondre à tous les problèmes qu'on a soulevés dans ce comité.
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Monsieur le Président, étant moi-même un ancien combattant, je suis ravi de pouvoir parler au nom des anciens combattants. Je suis également heureux que le comité parlementaire ait produit le rapport unanime dont nous discutons aujourd'hui. Ce rapport, intitulé « La Nouvelle Charte des anciens combattants: allons de l'avant », établit un plan en ce qui concerne les programmes offerts par le Canada aux anciens combattants. C'est un accomplissement remarquable, et je suis fier d'avoir pu y contribuer. Je remercie les députés des trois partis d'avoir publié un rapport aussi exhaustif. Je suis pourtant étonné de voir qu'une grande partie du contenu de ce rapport n'a pas été mentionné aujourd'hui. J'aimerais prendre quelques minutes pour confirmer certains faits essentiels qui seront utiles pour poursuivre ce débat.
Par exemple, les Canadiens doivent savoir que les hommes et les femmes qui portent l'uniforme et qui sont blessés pendant l'exercice de leurs fonctions peuvent recevoir une indemnité d'invalidité non imposable d'une valeur maximale de 301 000 $. Ils peuvent également recevoir des prestations d'invalidité et d'autres formes de soutien sur une base régulière, dont la valeur peut atteindre 10 000 $ par mois. Il faut également noter que, selon la Nouvelle Charte des anciens combattants, les militaires blessés ou malades et les militaires actifs ont maintenant accès à des programmes de réadaptation complets. Cela comprend tous les services physiques, psychosociaux et professionnels ainsi que les soins de santé et les séances individuelles de gestion de cas pour ceux qui en ont besoin.
Ce ne sont que quelques-uns des principaux avantages de la Nouvelle Charte des anciens combattants, qui a été mise en oeuvre par le gouvernement en 2006. Celle-ci avait reçu l'appui unanime des parlementaires en 2005. La nature complète et moderne de la Nouvelle Charte des anciens combattants a incité le Comité permanent des anciens combattants de la Chambre à réaffirmer clairement son appui. Elle présente de bonnes solutions au sujet des programmes offerts aux anciens combattants du Canada.
Toutefois, les soins et les soutiens que le Canada offre aux anciens combattants et à leurs familles vont bien au-delà de la nouvelle Charte des anciens combattants. Par exemple, nous offrons des services à plus de 100 000 anciens combattants, survivants et dispensateurs de soins. Il s'agit notamment de services d'entretien ménager, qui sont offerts pendant toute l'année, de services de déneigement des entrées ou de tonte de gazon. En fait, la liste des services dont peuvent se prévaloir les anciens combattants et leurs familles est étonnamment longue. D'aucuns parlent de services offerts du berceau à la tombe, qu'il s'agisse de mesures de soutien ou d'avantages destinés aux jeunes familles, ou encore de soins de longue durée ou de programmes liés aux funérailles et à l'inhumation. En outre, nous n'avons cessé d'améliorer ces programmes, notamment les avantages, les services et les programmes qui sont primordiaux pour les hommes et les femmes que nous servons, ainsi que leurs familles. Bref, je crois pouvoir à juste titre prétendre qu'aucun autre gouvernement dans notre histoire contemporaine n'en a fait autant pour répondre aux besoins des anciens combattants et de leurs familles.
En fait, depuis 2006, nous avons investi près de 4,7 milliards de dollars pour améliorer les programmes visant les anciens combattants. Bien que ce financement accru soit important en soi, il est d'autant plus remarquable si l'on tient compte du contexte économique mondial incertain avec lequel nous devons composer depuis un peu plus de six ans. Nous avons augmenté les dépenses consacrées aux anciens combattants, alors qu'il nous a fallu en même temps appliquer de sévères restrictions budgétaires.
Les Canadiens ont pu le constater dans notre Plan d'action économique de 2014. Ce plan comprend, par exemple, un nouveau financement de 108 millions de dollars sur trois ans, pour que les anciens combattants d'aujourd'hui qui ont des moyens modestes aient droit à des funérailles et à une inhumation faites en toute dignité. Le plan prévoit également 2,1 millions de dollars pour améliorer la prestation de services essentiels par l'intermédiaire du service en ligne Mon dossier ACC, de sorte que les anciens combattants et leurs familles puissent traiter avec le ministère des Anciens Combattants lorsque cela leur convient le mieux. Au printemps dernier, le a aussi annoncé la création d'un projet pilote de 500 000 $ afin d'entreprendre une étude axée sur le recours à des chiens d'assistance psychiatrique pour aider les anciens combattants souffrant de l'état de stress post-traumatique.
Notre liste de réalisations dans l'intérêt des anciens combattants est longue et très vaste. Entre autres choses, la Chambre est saisie d'un projet de loi visant à offrir aux anciens combattants un plus grand accès à de meilleurs emplois au sein de la fonction publique fédérale. Nous voulons donner aux anciens combattants qualifiés le plus haut niveau de priorité pour les postes au sein de la fonction publique fédérale lorsqu'ils sont libérés des Forces armées canadiennes en raison d'une blessure ou d'une maladie liée à leur service. Nous collaborons étroitement avec d'autres employeurs afin qu'ils fassent de même.
Nous continuons en même temps d'honorer nos anciens combattants et les membres actifs des forces armées pour les services qu'ils ont rendus et les sacrifices qu'ils ont faits. Voilà pourquoi nous avons organisé une Journée nationale de commémoration, le 9 mai: pour que tous les Canadiens puissent exprimer leur fierté et leur gratitude envers les 40 000 hommes et femmes qui ont pris part à la mission en Afghanistan durant les 12 ans qu'elle aura duré et pour rendre hommage aux 158 Canadiens d'exception qui ont fait le sacrifice ultime pour défendre nos valeurs communes, c'est-à-dire la liberté, la démocratie, les droits de la personne, la primauté du droit et la justice.
Voilà pourquoi nous avons aussi aidé une centaine d'anciens combattants canadiens à retourner en France en juin dernier pour assister aux cérémonies internationales marquant le 70e anniversaire du jour J et de la bataille de Normandie. C'est aussi pour cette raison que nous avons créé l'initiative Commémoration des guerres mondiales, dans le cadre de laquelle des cérémonies et des activités ont été organisées le 4 août et le 10 septembre afin de souligner, respectivement, le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale et le 75e anniversaire de la participation du Canada à la Seconde Guerre mondiale. Nos anciens combattants ont directement contribué à façonner notre histoire, et il est important de comprendre d'où nous venons si nous voulons savoir où nous allons.
D'ici 2020, nous allons souligner l'anniversaire des nombreux faits d'armes du Canada dans les victoires alliées des deux guerres mondiales. Nous rendrons notamment un hommage national aux anciens combattants encore vivants de la Seconde Guerre mondiale. Les anciens combattants admissibles recevront une épinglette commémorative et un certificat de reconnaissance personnalisé signé de la main du .
Bref, nous avons réussi à trouver l'équilibre entre la commémoration et le soutien dont les anciens combattants et leurs proches ont besoin.
Comme le disait le , la meilleure façon de rendre hommage à nos anciens combattants et de reconnaître les services qu'ils nous ont rendus et les sacrifices qu'ils ont faits est de leur fournir les prestations et le soutien qu'ils méritent. Le gouvernement est aussi conscient que même les meilleurs programmes doivent évoluer si l'on veut qu'ils continuent de bien répondre aux besoins de ceux à qui ils sont destinés. Ce message-là, les membres du comité l'ont entendu souvent lorsqu'ils ont écouté la cinquantaine de témoins de tous les horizons qui se sont adressés à eux, qu'il s'agisse d'anciens combattants et de leurs représentants autant que d'universitaires ou de citoyens ordinaires.
S'il y a une conclusion que les Canadiens devraient retenir du rapport, c'est celle qui porte sur l'efficacité de la Nouvelle Charte des anciens combattants. J'aimerais en lire un paragraphe, car je trouve qu'il résume parfaitement le tout:
Les membres du Comité s’entendent à l’unanimité pour affirmer que les principes mis en oeuvre par la [Nouvelle Charte des anciens combattants] méritent d’être soutenus et mettent en oeuvre une approche bien adaptée au contexte des vétérans d’aujourd’hui. Toutefois, cela ne signifie pas qu’elle n’a pas besoin d’être améliorée, mais les insatisfactions légitimes manifestées envers l’un ou l’autre de ses éléments ne doivent pas faire perdre de vue que la [Nouvelle Charte des anciens combattants] constitue une fondation solide afin d’aider les vétérans qui en ont besoin à opérer leur transition vers la vie civile lorsqu’une condition médicale liée à leur service les empêche de poursuivre leur carrière militaire.
Voilà la conclusion à laquelle tous les membres de notre comité sont arrivés: la Nouvelle Charte des anciens combattants est une fondation solide.
Les Canadiens peuvent être fiers du travail accompli par les membres du Comité permanent des anciens combattants. Les députés des trois partis fédéraux se sont retroussé les manches pour oeuvrer ensemble. Nous avons invité les Canadiens de partout au pays à se prononcer. Comme le l'a dit, le gouvernement appuie l'esprit et la lettre de la grande majorité des 14 recommandations du comité. Le ministre a promis que le gouvernement ne ménagerait aucun effort pour trouver des moyens novateurs de poursuivre le travail que nous avons entrepris depuis 2006 grâce au financement substanciel alloué jusqu'à présent aux programmes destinés aux anciens combattants.
À brève échéance, nous comptons adopter immédiatement un certain nombre de mesures. Par exemple, nous améliorerons l'accès des membres de la famille aux services de consultation psychologique et nous élaborerons un nouveau programme de formation pour mieux épauler les aidants naturels des anciens combattants blessés ou malades. Nous aiderons les familles à prendre soin de leur être cher en leur fournissant l'information et l'assistance dont elles ont besoin et qu'elles méritent. Nous collaborerons en outre avec nos partenaires clés et les parties intéressées pour définir des politiques et des programmes judicieux concernant les problèmes et les difficultés particulièrement complexes que doivent affronter les anciens combattants et leur famille.
Nous attachons de l'importance aux commentaires et aux avis qui nous sont fournis par l'ombudsman des anciens combattants et par les organismes d'anciens combattants. Nous voulons nous assurer que les hommes et les femmes courageux qui portent l'uniforme canadien ou qui l'ont déjà porté peuvent toujours compter sur les services et l'assistance dont ils ont besoin. La réponse officielle du gouvernement au rapport du comité en témoigne aujourd'hui et va même plus loin.
Quand j'étais membre du comité de la défense, nous avons étudié les services fournis aux malades et aux blessés. Nous avons pu constater nombre de problèmes à ce moment-là également. En tant que membre du comité, j'ai été profondément marqué par notre obligation de venir en aide à nos anciens combattants de toutes les manières possibles.
Les temps changent, les guerres changent et les conditions changent. Le gouvernement a la ferme intention de faire preuve de souplesse et de veiller à ce que les anciens combattants d'aujourd'hui, d'hier et de demain puissent voir leurs besoins comblés.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de parler aujourd'hui d'un dossier important, c'est-à-dire des anciens combattants.
Comme l'intervenant précédent, j'ai le privilège et l'honneur d'avoir été membre des Forces armées canadiennes avant de me lancer en politique. J'ai eu l'occasion d'assister à de nombreuses activités en compagnie d'anciens combattants de l'ancienne et de la nouvelle génération. Je veux m'assurer que nous nous engageons dans la bonne voie.
Depuis environ une semaine, les Canadiens se sont beaucoup intéressés aux membres des Forces armées canadiennes et ils leur ont témoigné beaucoup d'affection, surtout à cause des incidents qui se sont produits récemment au Québec et au Monument commémoratif de guerre. Il est important de replacer les choses dans le contexte des Forces armées canadiennes.
J'aimerais reprendre certains propos qui ont été dits à la Chambre hier au sujet des anciens combattants. Le député de , porte-parole du Parti libéral pour les questions relatives aux anciens combattants, l'a très bien dit. Je cite ses paroles:
Dans moins d'une semaine, des milliers de Canadiens se réuniront près du Monument commémoratif de guerre du Canada, à quelques mètres de l'endroit où se tenait le caporal Nathan Cirillo lorsqu'il a été tué alors qu'il montait la garde près de la Tombe du Soldat inconnu. Des centaines de milliers d'autres Canadiens se réuniront autour de cénotaphes, dans des locaux de la Légion et autour d'autres monuments commémoratifs pour se rappeler son sacrifice et celui de l'adjudant Patrice Vincent. Ces deux hommes ont été tués à quelques jours d'intervalle par des individus qui voulaient semer la peur.
Ces événements ont provoqué beaucoup de réactions. J'aimerais citer le chef du Parti libéral, qui a commenté ainsi les événements survenus il y a deux semaines:
C'était un acte conçu pour nous faire oublier qui nous sommes. Nous devons, au contraire, toujours nous rappeler qui nous sommes. Nous sommes citoyens d'une démocratie qui fait notre fierté, d'une nation accueillante et paisible, d'un pays qui n'hésite pas à ouvrir ses bras, son esprit et son cœur. Notre pays est celui de l'équité, de la justice et de la primauté du droit.
C'est exactement de cela que nous discutons maintenant.
J'aimerais rappeler le rôle qu'ont joué les anciens combattants depuis la Confédération et même plus tôt. Voici un autre extrait du discours prononcé hier par le député de :
Au total, 625 825 Canadiens ont pris part à la Première Guerre mondiale, qui éclatait il y a maintenant 100 ans. Du nombre, 61 082 y ont laissé leur vie, et 154 361 ont été blessés. Même si cette guerre était censée être la der des ders, le monde a ensuite connu la Deuxième Guerre mondiale; 1 086 343 Canadiens y ont combattu pour le Canada, 42 042 y sont morts, et 54 414 ont été blessés. En Corée, 27 751 Canadiens ont pris les armes, 516 ont fait le sacrifice ultime et 1 072 ont subi des blessures.
Des centaines de milliers de militaires ont servi le Canada comme gardiens de la paix et ont porté le béret bleu, ce symbole durable de la contribution du Canada à la paix et à l'ordre dans le monde. Pour ces valeurs, 121 sont morts et beaucoup d'autres ont été blessés.
On pourrait souligner bien d'autres missions, comme l'Afghanistan, le Moyen-Orient ou d’autres endroits dans le monde où le Canada a dépêché des membres des Forces canadiennes.
Il importe de reconnaître l'essence du rapport qui a été déposé et son objectif. Le rapport est quelque peu dépassé, puisqu'il traite de l'importance de comprendre le contexte de la nouvelle Charte des anciens combattants.
Voici un extrait du rapport:
Le Conseil consultatif sur les Forces canadiennes d'Anciens Combattants Canada a été mis sur pied par Anciens Combattants Canada en juillet 2000 pour fournir des avis spécialisés, indépendants et conformes au mandat de ce ministère sur la façon de s'attaquer aux défis auxquels sont confrontés les membres et les anciens combattants des Forces canadiennes et leur famille. Le Conseil consultatif se réunit deux fois l'an pour poursuivre cet objectif. Lors de sa réunion d'octobre 2002, le conseil a conclu que, malgré de nombreuses améliorations apportées à la gamme de services et d'avantages aujourd'hui mis à la disposition de ces Canadiens très méritants, le temps était venu d'en effectuer une réforme détaillée.
Je répète que ce conseil a été créé en 2000. Les députés peuvent avoir de plus amples renseignements sur la chronologie en consultant directement le rapport dont je cite des extraits.
Le 4 mai 2004, suite au dépôt du rapport du Conseil consultatif sur les Forces canadiennes d’Anciens Combattants Canada, le ministre des Anciens Combattants [qui est maintenant porte-parole libéral en matière de citoyenneté et d'immigration] annonçait l’intention du gouvernement « d’entreprendre une réforme en profondeur des programmes destinés aux anciens combattants — la plus exhaustive depuis la Seconde Guerre mondiale ». Cette annonce lancera du même coup une vague de consultations sur la définition des cinq composantes principales de cette réforme.
Le comité consultatif, qui a été créé en 2000, à l'époque où Jean Chrétien était premier ministre, a, par la suite, formulé des recommandations. Mon collègue, qui est maintenant porte-parole en matière de citoyenneté et d'immigration, avait annoncé cinq composantes principales.
L'une d'elles porte sur les « pensions d’invalidité et programmes de mieux-être pour remplacer les systèmes de pension actuels à l’intention des nouveaux requérants ».
Nous avions une question aujourd'hui à propos d'une personne qui serait tombée d'un échafaudage et recevrait des prestations plus généreuses qu'une autre personne pour une blessure semblable dans une situation différente. Elle toucherait des prestations plus élevées, même si elle n'avait travaillé que six mois. Nous devons faire quelque chose à ce sujet.
Une autre des composantes principales porte sur les « services de réadaptation physique et psychologique, y compris l’éducation et la formation professionnelle ».
Nous avons demandé à nos soldats d'aller en Afghanistan pour tous les Canadiens. À leur retour, il sont souvent renvoyés directement à la vie civile ou sur une base militaire.
C'est plus compliqué que de simplement rentrer et reprendre sa vie. Le personnel militaire est exposé à maints types de blessures en mission. Un grand nombre des blessures sont de nature psychologique. Il y a des cas de troubles mentaux directement liés à ce déploiement.
Nous devons examiner sérieusement l'offre de services de réadaptation physique et psychologique actuelle. Combien de postes de psychologues sont actuellement vacants dans les forces? J'ai entendu, durant la période des questions, que le gouvernement ne comble pas les postes vacants. Il est important que ce soit fait.
On recommande également une « aide pour les pertes de revenus aux anciens combattants qui sont en période de réadaptation, et [un] soutien à long terme aux anciens combattants qui ne peuvent plus travailler à cause d’une affection ou d’une blessure liée au service ».
C'est un secteur où nous avons remarqué des améliorations, mais sommes-nous vraiment allés assez loin? Je dis que nous avons remarqué des améliorations, mais je rappelle que cette réforme a été annoncée en 2004.
Je soutiens que nous pourrions prendre de nombreuses autres mesures et que nous devrions le faire. Je formulerai sous peu des observations à ce sujet.
Les derniers éléments de la liste étaient l'« aide au placement » et une « prestation de soins de santé plus complète pour répondre aux besoins des anciens combattants et de leurs familles ».
Les répercussions sur les familles sont l'un des aspects que nous oublions souvent. Bon nombre des blessures, tant physiques que mentales, que les membres de nos forces ont subies ont de graves conséquences pour leur famille.
Certains membres se suicident à leur retour. On pourrait faire valoir que, si des ressources adéquates avaient été disponibles pour répondre aux besoins de ces membres, certains de ces suicides auraient pu être évités.
Les membres trouvent certaines blessures physiques très difficiles à surmonter. Des problèmes ont été observés relativement à leur capacité de recevoir à temps leurs prestations de retraite, en raison des délais à respecter pour être admissible à ces prestations. S'ils reviennent blessés, ils pourraient être libérés, et cela pourrait les empêcher d'avoir droit à des prestations de retraite.
Leur famille est perturbée par leurs blessures, qu'il s'agisse d'un parent, d'un enfant ou de leur union.
Voilà ce qui se passe réellement lorsque des membres des Forces canadiennes sont déployés à l'étranger ou même au Canada, parfois.
Je pense que nous pourrions faire plus. L'annexe E du rapport résume très bien à qui s'applique la Déclaration des droits des anciens combattants. Elle s'applique à tous les clients d'Anciens Combattants, soit les anciens combattants ayant servi en temps de guerre et les vétérans et les militaires des Forces canadiennes.
Bien des gens ne connaissent pas nécessairement le rôle important que jouent les réservistes dans notre force moderne. Aujourd'hui, ils sont un élément absolument essentiel à toute forme de déploiement ou de mission de soutien. Ces personnes occupent souvent un autre emploi et s'absentent de leur travail pour participer à la Force de réserve. Nous devons veiller à reconnaître le mérite et les efforts de ces réservistes. Il suffit de penser à l'Afghanistan pour comprendre l'étendue de la participation de nos réservistes.
Ces clients ne sont donc pas seulement les militaires qui servent à temps plein dans la Force régulière des Forces canadiennes, mais aussi nos réservistes à bien des égards.
Il y a une certaine fraternité entre les membres et les anciens membres de la Gendarmerie royale du Canada et les autres clients du ministère des Anciens Combattants. Lorsque j'étais en service pendant les années 1980, je croisais souvent des membres de la GRC, et il y avait une sorte de camaraderie entre nous. Je suis monté plusieurs fois à bord d'un appareil C-130, un avion de transport, en compagnie d'un membre de la GRC. Il y a une relation extraordinaire.
En ce qui concerne les clients du ministère des Anciens Combattants, nous devons aussi souligner que les époux ou conjoints de fait sont au nombre des bénéficiaires. Les survivants et les principaux fournisseurs de soins font également partie des intervenants. Il y a des personnes à charge et des membres de la famille qui sont admissibles aux programmes, et bien d'autres clients. Nous devons comprendre et reconnaître leurs droits et leurs attentes. Nous devons d'abord et avant tout reconnaître l'importance de les traiter avec respect, dignité, équité et courtoisie.
Je ne suis pas le seul à le penser et à le dire, puisque c'est précisément ce qui ressort du rapport. J'encourage les gens à le consulter.
Je pourrais en dire beaucoup plus. Je recommande fortement aux députés de prendre le temps d'examiner le rapport qui a été présenté. Je crois que, sur bien des aspects, soit la presque totalité, il pourrait y avoir un consensus solide. Les Forces canadiennes ont de l'appui.
Je salue et je reconnais le précieux travail des comités permanents qui se réunissent et élaborent des rapports de cette nature. Je considère que ce n'était pas du temps perdu. J'espère que ce rapport et d'autres continueront d'alimenter le dialogue.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur insigne d'intervenir à la Chambre régulièrement sur des questions liées aux Forces canadiennes et à nos anciens combattants. C'est une des principales raisons pour lesquelles je me suis porté candidat aux élections.
Les 12 années pendant lesquelles j'ai porté l'uniforme ont été les années les plus formatrices de mes 41 ans de vie jusqu'à présent. Je me suis enrôlé dans l'armée à l'âge de 18 ans, après avoir obtenu mon diplôme d'études secondaires. J'ai étudié au Collège militaire royal du Canada et j'ai servi dans l'Aviation royale canadienne. J'ai ensuite fait la transition dans la Réserve en commençant mes études en droit.
J'ai déjà dit à la Chambre que lorsque j'ai quitté ma famille militaire et accroché mon uniforme, cela a été une période de transition difficile pour moi. Les décisions qui sont associées à cela sont extrêmement stressantes. La plupart des jeunes hommes et jeunes femmes s'enrôlent à peu près au même âge que je l'ai fait, c'est-à-dire à 18 ans. Je n'ai jamais eu à rédiger de curriculum vitae par la suite, jusqu'à ce que je quitte l'école de droit. Je n'ai jamais eu à poser ma candidature pour obtenir un autre emploi.
Toutefois, quand un militaire dans la trentaine ou plus âgé quitte la vie militaire, sa situation n'est plus la même qu'à 18 ans. Nous avons alors une famille, des enfants et il arrive souvent que nous n'habitons même plus dans la même province. Notre vie a donc complètement changé. Elle a changé pour le mieux, car je crois que presque tous ceux qui quittent la vie militaire estiment que celle-ci a été une expérience enrichissante dont ils demeurent fiers leur vie durant.
La Nouvelle Charte des anciens combattants a été créée pour aider les militaires dans cette transition.
Je partage la préoccupation de mon collègue de Chilliwack—Fraser Canyon. Ces dernières années, le niveau du débat en cet endroit s'est détérioré parce qu'on se sert des anciens combattants et de programmes tels que la Nouvelle Charte des anciens combattants pour se faire du capital politique. D'une part, c'est honteux, parce que toute la Chambre a appuyé la Nouvelle Charte des anciens combattants, y compris mon collègue de Sackville—Eastern Shore, qui est l'un des seuls à avoir travaillé au dossier des anciens combattants pendant toutes ces années. Plusieurs autres députés du Parti libéral ont voté pour la charte. C'était un projet libéral, mais les partis se sont entendus parce qu'ils ont reconnu la nécessité de moderniser la transition des militaires canadiens. La Nouvelle Charte des anciens combattants avait pour but que les anciens militaires aient accès à de la formation professionnelle, de l'éducation et des soins de santé rapidement accessibles afin de faciliter leur transition vers la vie civile. Voilà pourquoi la Chambre l'a appuyée à l'unanimité sous le gouvernement libéral de Paul Martin.
La Nouvelle Charte des anciens combattants a été mise en oeuvre alors que nous étions au pouvoir. Elle a été conçue de façon à être mise à jour de temps à autre. Le gouvernement a déjà pris des mesures. Nous avons augmenté le supplément à l'allocation pour déficience permanente versé à certains des soldats les plus grièvement blessés en Afghanistan. Pourquoi? Parce que ce sont ceux qui ont subi les blessures les plus graves qui ont le plus difficulté à faire la transition, en raison de leurs blessures. Il est difficile pour eux de trouver un emploi civil permanent après avoir quitté la vie militaire. Le gouvernement a agi rapidement pour régler cet important problème.
Pendant ma première année en tant que député, j'ai eu la chance de siéger au Comité des anciens combattants. Le avait alors donné au comité le mandat d'examiner tous les aspects de la Nouvelle Charte des Anciens combattants. Il m'arrive encore de rencontrer, un peu partout au pays, d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre de Corée qui ont des récriminations à faire contre le système qui était en place avant la Nouvelle Charte des Anciens combattants. Ils racontent qu'on perdait des dossiers, qu'ils n'arrivaient pas à étayer leurs demandes et que celles-ci étaient rejetées. Nous avons écouté leurs doléances. La Nouvelle Charte des anciens combattants présentée par le gouvernement précédent visait à faciliter la transition, et c'est ce que le gouvernement continue de faire.
Nous avons aussi apporté des changements judicieux au Tribunal des anciens combattants: par exemple, il y a maintenant plus d'anciens combattants qui font partie de l'organisation et qui examinent les demandes.
J'aimerais prendre quelques minutes pour parler à nouveau des problèmes que vivent les anciens combattants. J'exhorte mes collègues qui utilisent cette question pour créer une division à s'informer davantage sur ces problèmes. J'ai été extrêmement déçu par le faible niveau de connaissance de certains députés. Les gens se plaignent facilement, mais ils ne prennent pas le temps de faire des recherches.
J'aimerais mentionner un extrait du rapport du Comité des anciens combattants au sujet de la Nouvelle Charte des anciens combattants. Il y a deux parties de ce rapport que la Chambre doit absolument examiner, en particulier les néo-démocrates, puisque ce sont eux qui ont lancé ce débat sur l'adoption du rapport.
Le comité composé de représentants de tous les partis a heureusement réussi, en grande partie, à faire abstraction des considérations politiques durant ses travaux. Les membres du comité ont entendu plus de 50 témoins: des anciens combattants, des défenseurs des anciens combattants, ainsi que des gens ayant de l'expérience dans les domaines de la santé mentale et des soins aux anciens combattants. Ils ont formulé 14 recommandations, dont je parlerai brièvement. Cependant, le plus important, c'est qu'ils se sont entendus à l'unanimité pour affirmer que les principes mis en oeuvre par la Nouvelle Charte des anciens combattants méritent d'être soutenus, mais qu'il est indispensable d'apporter des améliorations à la charte.
Les membres de tous les partis ont reconnu que la Nouvelle Charte des anciens combattants donne une « fondation solide » aux anciens combattants qui passent de la vie militaire à la vie civile. Certains aspects de la charte doivent être améliorés et mis à jour, mais les membres du comité ont convenu à l'unanimité que les principes de la charte visant à faciliter la transition étaient valables, mais que leur exécution devait être améliorée.
J'ai dit plus tôt que la nouvelle Charte des anciens combattants se fondait sur des propositions faites par de nombreux anciens combattants, y compris quelques groupes d'anciens combattants qui nous fournissent maintenant des suggestions sur les façons de l'améliorer. Toutefois, bon nombre d'anciens combattants réclamaient un appui à la transition plus direct pour les membres de nos forces armées, y compris ceux qui ont été blessés. C'est ce que nous avons tenté de faire dans la nouvelle Charte des anciens combattants. Elle visait également, et vise toujours, à assurer des soins de santé aux personnes qui quittent les forces armées rapidement.
Quelques députés ont posé des questions à propos de la somme de 4,7 milliards de dollars qui a été mentionnée. J'espère qu'ils sont maintenant en train de m'écouter. Une bonne partie de ces fonds seront destinés aux soldats blessés en Afghanistan, qui bénéficient déjà de prestations bonifiées grâce aux changements apportés par le gouvernement à l'allocation pour déficience permanente et à l'ajout d'un supplément à cette allocation. Une bonne partie des fonds sert à cette fin. Toutefois, pour ce qui est de son financement de base, le ministère des Anciens Combattants reçoit maintenant 800 millions de dollars de plus par année que lorsque nous sommes arrivés au pouvoir.
Certains disent que le gouvernement actuel ampute le budget consacré aux anciens combattants. En fait, bien que nous essayions de rétablir l'équilibre budgétaire, ce qui est important pour le gouvernement, il s'agit d'un des rares secteurs qui a été grandement épargné. Après avoir quitté les Forces armées, je me suis occupé pendant de nombreuses années et avec beaucoup d'intérêt des questions relatives aux anciens combattants et ce que j'aime le plus, en tant qu'ancien combattant, c'est que le gouvernement ne s'occupe pas des anciens combattants comme si nous étions encore dans les années 1950.
Certains députés soulèvent encore à la Chambre la question des bureaux d'Anciens Combattants Canada. Manifestement, ils ne comprennent pas comment les services sont offerts aux anciens combattants. Ces bureaux ont été créés un peu partout au Canada à une époque où il n'y avait pas de programme national de soins de santé. Les seuls bureaux fédéraux qui étaient ouverts un peu partout, c'était les bureaux de poste. Il n'y avait pas de réseau de services, et le système national de santé n'existait pas. Il fallait ouvrir des bureaux pour qu'on puisse offrir des services à toute une génération qui avait servi le pays et qui en avait besoin. Dans certains cas, il fallait que ces gens puissent être suivis par des médecins privés.
Revenons à aujourd'hui. Certains militaires quittent les Forces armées dans la vingtaine et n'ont jamais eu de livret de banque. Ces gens ne veulent pas seulement pouvoir consulter leurs renseignements bancaires sur leur téléphone intelligent ou leur tablette, mais aussi y consulter leur dossier du ministère des Anciens Combattants. J'ai déjà dit quelques fois à la Chambre qu'il faut adapter les services à tous les anciens combattants, qu'ils soient nonagénaires ou dans la vingtaine. Pour ce faire, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il faut offrir une gamme de services.
Ce qui a changé depuis les années 1950, c'est qu'il existe maintenant un réseau de près de 700 bureaux de Service Canada aux quatre coins du pays. Il y a maintenant un système de santé dans chaque province, et on peut offrir des soins aux anciens combattants en accordant des paiements de transfert aux provinces et en collaborant avec elles. Par surcroît, le gouvernement fédéral a cédées certaines de ses installations aux provinces.
Nous savons tous maintenant en raison des débats à la Chambre que les provinces et les territoires administrent leur propre système de soins de santé, de sorte que le gouvernement fédéral a maintenant une relation de partenariat. Un travail formidable est toujours accompli aux hôpitaux Camp Hill et Sunnybrook, des établissements pour anciens combattants, mais ils font partie des systèmes de santé provinciaux et ils travaillent avec le ministère des Anciens Combattants afin d'offrir des soins aux anciens combattants. Voilà ce qui a changé.
Il est essentiel de rappeler aux Canadiens que les bureaux mêmes d'Anciens Combattants ne fournissaient pas les services. Ils n'étaient que des centres administratifs. Il est maintenant possible d'obtenir le même appui administratif aux 700 bureaux de Services Canada. Ce réseau n'existait pas après la Seconde Guerre mondiale, mais il existe maintenant.
Dans ma région, Durham, et dans les environs, où habitent 500 000 personnes, il n'y a jamais eu de bureau d'Anciens Combattants. Les gens devaient se rendre à Toronto. Maintenant que Services Canada existe, il est possible d'obtenir le même appui administratif dans cinq bureaux de Services Canada à Durham et dans les environs. Voilà ce qu'on appelle une gouvernance intelligente, et quiconque dit le contraire ne joue pas franc jeu.
Dans certains des bureaux qui ont été fermés, on accueillait moins de 10 personnes en une journée. Dans la plupart des cas, un bureau de Services Canada peut offrir le même appui dans le même immeuble ou à proximité. En tant qu'ancien combattant, je suis déçu que nous ayons effectivement suivi les conseils d'un ancien combattant qui avait vivement critiqué la mesure prise. Celui-ci avait dit que l'employé du bureau de Services Canada à Sydney n'aurait pas l'expérience nécessaire pour traiter avec les anciens combattants. Nous l'avons écouté en octobre dernier. Je me suis adressé directement au ministre. Nous avons veillé à ce que, au moment de la fermeture du bureau d'Anciens Combattants à Sydney, un agent de traitement des cas chevronné soit muté au bureau de Services Canada. Comme le volume de cas est d'environ 10 à 12 par jour, un seul agent peut offrir les mêmes services de soutien et d'orientation.
Par ailleurs, plus de 15 000 anciens combattants se sont inscrits au service Mon dossier ACC, afin de gérer eux-mêmes leur dossier en ligne. La plupart de ceux qui se sont inscrits font partie des groupes plus jeunes dont j'ai parlé, c'est-à-dire ceux dans la vingtaine et la trentaine. Servir les anciens combattants ne signifie pas rester les bras croisés. Nous tentons de faire avancer les choses et de servir un plus grand nombre de personnes. Nous nous y sommes engagés.
Je suis fier du travail d'unification réalisé par le Parti conservateur et le gouvernement. Je suis fier de siéger au Parlement aux côtés de députés qui ont servi dans l'armée, la marine et l'aviation. Nous veillons à ce que les services aux anciens combattants fassent partie des priorités. Grâce aux changements que nous avons apportés, on dénombre maintenant 30 000 survivants de plus qui participent au Programme pour l'autonomie des anciens combattants qu'au moment où nous sommes arrivés au pouvoir. Je pense que, dans leur circonscription respective, tous les députés connaissent des anciens combattants qui profitent du Programme pour l'autonomie des anciens combattants — connu sous l'abréviation « VIP » en anglais, une désignation très pertinente. Ce programme les aide à rester chez eux.
Grâce aux changements que nous avons apportés au programme, un plus grand nombre de personnes y sont maintenant admissibles, et ce, plus facilement. Ainsi, les familles n'ont plus à assumer le fardeau administratif attribuable à l'envoi constant de factures, plus particulièrement dans le cas des enfants des anciens combattants. Le service peut dorénavant être approuvé d'avance. Des gens m'ont dit à quel point le processus était maintenant plus facile qu'avant.
Nous appuyons d'excellents programmes qui ont été mis sur pied ces dernières années, comme le travail réalisé par Wounded Warriors en ce qui concerne les chiens d'assistance, ainsi que le travail effectué par le groupe de médecins et de spécialistes de l'Université de la Colombie-Britannique au sein du Programme de transition des vétérans et du Réseau de transition des vétérans, qui s'occupent d'anciens combattants souffrant de traumatismes liés au stress opérationnel ou de stress post-traumatique. Le gouvernement finance ces programmes pour tirer avantage à l'échelle nationale de l'excellent travail réalisé par l'Université de la Colombie-Britannique depuis une vingtaine d'années, soit depuis la bataille de la poche de Medak, en Yougoslavie.
Nous avons modernisé et bonifié le Fonds du Souvenir et l'avons étendu aux anciens combattants de l'ère moderne, non pas pour que les funérailles de tous les anciens combattants puissent être payées par l'État — je sais que ce n'est pas ce qu'ils veulent, en tout cas certainement pas moi —, mais bien parce que tous les anciens combattants souhaitent que les plus pauvres d'entre eux et ceux qui sont laissés pour compte bénéficient de ces services. C'est ce que fait le Fonds du Souvenir depuis 100 ans. Il s'appliquera maintenant aux anciens combattants qui ont servi après la guerre de Corée.
Nous avons présenté la Loi sur l'embauche des anciens combattants, aux termes de laquelle les anciens combattants sont notre priorité absolue en ce qui concerne l'embauche dans la fonction publique. Certes, le projet de loi ne permettra pas d'embaucher tous les anciens combattants, car ils doivent bien sûr être qualifiés pour les postes disponibles au gouvernement fédéral. Cependant, lorsque le Parlement du Canada adopte une loi qui accorde la priorité aux anciens combattants, cela envoie un message clair. Nous envoyons un message aux employeurs partout au pays: embaucher un ancien combattant est la bonne chose à faire et une décision rentable. En fait, cela équivaut à embaucher des personnes qui ont la réputation de bien travailler en équipe et d'être faciles à former. De plus, la plupart des personnes qui s'enrôlent dans l'armée sont éminemment loyales; elles veulent s'affilier à un uniforme ou à un régiment. Par conséquent, à une époque où les entreprises dépensent des millions de dollars pour le recyclage et le recrutement dans des secteurs de l'économie où il y a beaucoup de roulement de personnel, embaucher une personne loyale permet de faire des économies à long terme.
Nous avons créé le poste d'ombudsman des vétérans. J'ai la chance de parler régulièrement à M. Parent au sujet de ces questions. Il a mené une carrière extraordinaire comme technicien en recherche et sauvetage. Il a fait partie des membres les plus dévoués et courageux de nos forces aériennes qui sauvent des Canadiens. Il met aujourd'hui sa passion au service de nos anciens combattants en tant qu'ombudsman. Nous prenons ses rapports très au sérieux et en tenons compte dans les discussions entourant les soins offerts aux anciens combattants.
En plus des modifications apportées au Programme pour l'autonomie des anciens combattants, nous avons éliminé plus de deux millions de formes de tracasseries administratives qui pesaient à nos anciens combattants, dans le but de rationaliser le processus. Dans certains cas, les anciens combattants âgés avaient du mal à se débrouiller avec la paperasserie; ils accumulaient des retards, ou leurs enfants devaient s'en occuper. Nous voulons faciliter les choses.
Par ailleurs, nous avons posé d'importants gestes commémoratifs. Je rencontre, encore aujourd'hui, des anciens combattants de la guerre de Corée qui nous remercient d'avoir fait de l'année dernière, l'Année des vétérans de la guerre de Corée pour marquer le 60e anniversaire de la fin de cette guerre. On la surnomme la guerre oubliée, parce qu'elle est survenue très peu de temps après la Deuxième Guerre mondiale et qu'il s'agissait d'une mission mandatée par l'ONU. Bon nombre de nos anciens combattants ont trouvé très valorisant de voir notre travail dans ce dossier et, à vrai dire, le travail du gouvernement coréen, qui leur a également rendu hommage. Je suis sûr que la semaine prochaine, des députés auront l'honneur de décerner des épinglettes commémoratives aux anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale pour marquer le 75e anniversaire de cette guerre. Il s'agit là d'importants symboles que les anciens combattants aiment recevoir durant la semaine du Souvenir, afin de les léguer à leurs petits-enfants ou de les ajouter à leur collection familiale de décorations militaires.
En outre, nous avons rendu hommage aux membres du Bomber Command en leur décernant une barrette, également à titre posthume. Leurs familles pourront donc compléter la série de médailles militaires de leurs grands-parents en ajoutant la barrette du Bomber Command. C'est un hommage important, parce que ce commandement avait le plus haut taux de mortalité durant la Deuxième Guerre mondiale. Les jeunes hommes qui sont partis au front à bord de ces avions étaient courageux. Après la guerre, en raison de la nature de ces missions, personne n'a parlé du Bomber Command, et la contribution de ces hommes n'a pas été reconnue à sa juste valeur. On a organisé, à Londres, en Angleterre, une magnifique exposition à laquelle de nombreux anciens combattants ont participé, et la barrette du Bomber Command est une façon pour nous de commémorer cet événement aussi.
Comme je l'ai déjà dit à la Chambre, on s'est moqué de moi quand j'ai évoqué le rôle important que joue la Légion pour s'occuper de nos anciens combattants, en matière d'orientation politique. La Légion est la seule organisation qui existait avant les bureaux construits après la Deuxième Guerre mondiale. Ce réseau de 1 300 agents d'entraide vient directement en aide aux anciens combattants depuis les années 1930, et son mandat émane d'une loi du Parlement adopté en 1926.
Le Comité permanent des anciens combattants a recommandé 14 moyens de moderniser la Nouvelle Charte des anciens combattants et de la faire évoluer. Nous avons déjà donné suite à quatre de ces recommandations, la plus importante étant celle voulant que nous confirmions que l'état de santé des anciens combattants est stable avant qu'ils ne quittent les Forces armées canadiennes et que nous les informions des services offerts par le ministère et l'agent chargé de leur dossier.
Les députés seront sans doute intéressés d'apprendre que c'est pendant cette période que surviennent habituellement les problèmes touchant les services ou les prestations offerts aux anciens combattants. Il ne faut pas oublier que ces derniers quittent une organisation, les Forces canadiennes, à laquelle ils se sont parfois joints à l'âge de 18 ans, pour un tout nouveau ministère. À partir de maintenant, les responsables devront s'assurer que leur état de santé est stable et qu'ils ont reçu la formation sur le ministère des Anciens Combattants.
Nous étudions actuellement les autres recommandations, mais il va sans dire que nous y donnerons suite, parce que nous sommes profondément attachés à nos anciens combattants.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat d’aujourd’hui.
Tous les députés qui sont intervenus avant moi l’ont dit, y compris des députés de ce côté-ci, à savoir que ce rapport au ministre des était unanime. La réponse était décevante, mais pas complètement. Le rapport contenait 14 recommandations, et le gouvernement a indiqué qu’il travaillait déjà à la mise en œuvre de la majorité d’entre elles, et que certaines pourraient même être en place d’ici peu de temps. En revanche, le ministre dit qu’il ne peut pas donner suite à certaines recommandations, qui ont toutes un point commun dont je vais parler dans quelques instants.
Certaines recommandations de notre rapport, et je dis « notre » parce que je suis membre du comité des anciens combattants, nécessitent, dans certains cas, une augmentation substantielle des dotations financières et humaines. Je ne pense pas que le gouvernement puisse, comme il le prétend, réaliser tous ces changements et faire face à tous ces défis dans les limites des budgets qui sont actuellement consentis au ministère des Anciens combattants.
J’aimerais revenir sur quatre recommandations auxquelles le gouvernement dit ne pas pouvoir donner suite, ou tout au moins pas avant d’avoir procédé à d’autres analyses. Ces quatre recommandations ont un point commun: elles coûtent de l’argent. Les autres recommandations visent simplement à réduire la paperasserie et à assurer une transition sans heurts. Ce sont de bonnes recommandations en soi. Nous nous réjouissons que le ministre estime pouvoir leur donner suite assez rapidement. Il est donc intéressant d’observer que les recommandations qui nécessitent d’autres analyses représentent toutes des dépenses supplémentaires.
Un député de la majorité nous a dit ce matin que le gouvernement allait débloquer 4,7 milliards de dollars supplémentaires. Celui qui vient d’intervenir a parlé d’environ 800 millions de dollars supplémentaires par an, ce qui fait, au final, un total de 4,7 milliards de dollars. C’est comme ça que le gouvernement en est arrivé à ce chiffre. J’ai des chiffres réels qui m’ont été communiqués par le ministère, et j’y reviendrai dans un instant.
Je vais vous lire les recommandations en question, c’est-à-dire celles auxquelles le gouvernement dit ne pas pouvoir donner suite, et vous verrez qu’elles nécessitent toutes de l'argent.
Premièrement, la recommandation 3 prévoit que les vétérans les plus grièvement blessés reçoivent des avantages financiers à vie, dont une partie appropriée devrait être transférable à leur conjoint, en cas de décès. Des témoins ont comparu devant le comité et nous ont dit que c’était une mesure indispensable. Or le gouvernement nous dit, lui, qu’il va devoir étudier davantage la question.
Deuxièmement, la recommandation 4 propose que l’allocation pour perte de revenus soit non imposable. Il règne une certaine confusion à cet égard, et j’espère que le ministère va éclaircir la situation.
Troisièmement, la recommandation 5 propose que tous les vétérans souffrant d’une invalidité liée au service, ainsi que leurs familles, aient droit aux mêmes avantages et au même soutien dans le cadre de leur programme de réadaptation, peu importe qu’ils soient d’anciens membres de la Force de réserve ou d’anciens membres de la Force régulière. C’est une recommandation importante que notre comité a proposée, mais que le ministre va devoir examiner plus longuement car il ne peut pas y donner suite immédiatement.
Quatrièmement, la recommandation 6 propose que les Forces canadiennes collaborent avec Anciens Combattants Canada pour rendre les Centres de ressources pour les familles de militaires accessibles aux vétérans et aux membres de leurs familles, afin de les soutenir dans leur transition vers la vie civile. Je ne comprends pas bien pourquoi cette recommandation nécessite une étude plus approfondie, mais je suppose que c’est une question de financement, car elle nécessitera des crédits supplémentaires.
Je rappelle les chiffres cités tout à l’heure, à savoir 4,7 milliards de dollars supplémentaires, à propos desquels l’intervenant précédent a précisé qu’ils seraient débloqués à raison de 800 millions de dollars par an, ce qui fait bien un total de 4,7 millions de dollars. Voici plutôt quels sont les chiffres réels — j’en ai deux séries ici.
Parlons un peu des neuf bureaux de services qui ont été fermés. Ils étaient situés à Charlottetown, Corner Brook, Sydney, Windsor, Thunder Bay, Kelowna, Prince George, Saskatoon et Brandon. Je ne vais pas passer en revue tous les coûts de fonctionnement de ces bureaux, au cours des dernières années, car ils varient de l’un à l’autre. Je vais prendre l’exemple de Thunder Bay, cela donnera une idée aux députés.
Les frais de fonctionnement du bureau de Thunder Bay s’élevaient à peu près à 650 000 $ par an. Si on présume que les frais des autres bureaux étaient semblables, on arrive à un motant total considérable.
Malheureusement, je n’ai pas les chiffres pour le bureau de Prince George, parce qu’il n’en existait pas pour ce bureau en particulier et que les chiffres disponibles concernaient l’ensemble de la province. Toutefois, j’ai des chiffres pour les autres bureaux, et je peux dire par exemple qu’en 2013, le coût de fonctionnement du bureau de Brandon s’est élevé à 156 000 $. Pour le bureau le plus dispendieux, celui de Sydney, le coût de fonctionnement s’est élevé à un peu plus de 1 million de dollars.
Le budget de fonctionnement de tous ces bureaux représentait donc une somme considérable, mais leur fermeture m’a néanmoins inquiété. Plusieurs députés ont fait remarquer que les anciens combattants avaient encore accès à environ 600 bureaux de services, mais ce qui m’inquiétait à l’époque, c’était la formation, et cela m’inquiète toujours.
Nous avons une autre liste de dotations et de dépenses pour Anciens combattants Canada, de 2004 jusqu'à la fin de 2013. Toutefois, j’avais aussi demandé le montant et le pourcentage des crédits inutilisés, dans ce ministère, pour chacune des années en question, et les chiffres sont très intéressants. En effet, je viens de lire les quatre recommandations qui nécessitent des crédits supplémentaires, mais il est intéressant de voir combien de crédits sont restés inutilisés. Je vais y aller année par année, en commençant par 2006.
L’affectation totale d'Anciens Combattants Canada en 2006 s’est élevée à 3,2 milliards de dollars. Toutefois, les dépenses réelles du ministère ont été de 3 milliards de dollars cette année-là. Autrement dit, le ministère des Anciens Combattants n’a pas dépensé 8,21 % de son budget au cours de cet exercice, soit 270 millions de dollars qu’il a redonnés au gouvernement.
Il est question de fermer des bureaux et de changer les façons de faire à Anciens Combattants Canada, mais, chose curieuse, l’argent n’a pas été entièrement dépensé et des sommes ont été redonnées au gouvernement année après année.
En effet, en 2007-2008, le ministère des Anciens Combattants a eu une affectation de 3,4 milliards de dollars et en a dépensé près de 3,2 milliards. Une somme de 246 millions de dollars n’a donc pas été dépensée et est retournée dans les coffres du gouvernement. En 2008-2009, l’affectation a été de 3,4 milliards de dollars; 3,3 milliards ont été dépensés et 115 millions de dollars ont été redonnés au gouvernement.
En 2009-2010, l’affectation s’est élevée à 3,5 milliards de dollars, et les dépenses de cet exercice ont été de 3,4 milliards de dollars. Une somme de 118 millions de dollars a donc été retournée au gouvernement. En 2010-2011, le ministère a reçu une affectation de 3,5 milliards de dollars, qu’il a presque toute dépensée, retournant au gouvernement un montant de 41 millions de dollars pour cet exercice.
En 2011-2012, l’affectation s’est élevée à 3,6 milliards de dollars. Près de 3,5 milliards de dollars ont été dépensés, le reste de la somme, 171 millions de dollars, a été redonné au gouvernement. Enfin, en 2012-2013, le ministère a reçu une affectation de 3,6 milliards de dollars et dépensé 3,48 milliards. Pour cet exercice-là, et c’est le dernier exercice pour lequel j’ai des données, car nous n’avons pas encore reçu les données plus récentes, la somme non utilisée et retournée au Trésor public a été de 172 millions de dollars.
À la lumière de la façon dont le gouvernement a remis dans ses coffres l’argent inutilisé par toutes sortes de ministères dans le but d’essayer de respecter les échéances qu’il peut avoir pour réduire la dette des Canadiens, nous pouvons présumer, si nous extrapolons pour le présent exercice, que les sommes totales inutilisées et retournées par le ministère des Anciens Combattants depuis que le gouvernement a pris le pouvoir s’élèvent à plus de 1 milliard de dollars.
Au cours de cette période, le ministère des Anciens Combattants a reçu chaque année un certain montant d’argent. De l’argent a été dépensé, mais certaines sommes ne l’ont pas été et elles ont été retournées au gouvernement; depuis que le gouvernement est au pouvoir, ces sommes s’élèvent en tout à plus de 1 milliard de dollars.
Lorsque nous parlons de fermer des bureaux et de rogner sur les coûts dans d’autres secteurs, il me paraît très clairement que les objectifs de réduction du déficit, etc., invoqués par le gouvernement sont poursuivis, dans le cas du ministère des Anciens Combattants et peut-être d’autres ministères, au détriment de certains anciens combattants, et peut-être à même l’argent qu’il faudrait dépenser pour eux.
J’aimerais également parler des affectations et je crois aussi qu’il est peut-être important de parler des dépenses du présent exercice. Les chiffres exacts, l’affectation réelle pour 2006 et 2007, était de 3 298 686 739 $. J’arrondirai la somme à 3,3 milliards de dollars. Il y a eu diverses augmentations chaque année, et ce sont les chiffres du gouvernement, soit dit en passant. Ces chiffres ont été approuvés par le secrétaire parlementaire et le ministre. Il est intéressant d’observer qu’en 2013, l’affectation réelle était de 3,6 à 3,7 milliards de dollars.
Il s'agit d'une augmentation. Si je fais un calcul rapide, en étant généreux, cela représente une hausse de moins de 400 millions de dollars au fil des ans. Il importe d’observer qu’il y a eu une augmentation au cours des ans, mais cette augmentation est loin d’être aussi élevée que semblent le croire les députés du gouvernement qui ont pris la parole aujourd’hui. Il s’agit donc d’une augmentation légèrement inférieure à 400 millions de dollars entre 2006-2007 et 2012-2013.
Permettez-moi de rappeler à la Chambre et à ceux qui nous regardent à la maison que nous avons entendu aujourd’hui des ministériels dire qu’une somme additionnelle de 4,7 milliards de dollars a été injectée. On constatera que cela n’a pas beaucoup de sens, parce que la plus grosse somme dépensée dans les affectations accordées l’a été en 2011-2012, lorsque le ministère des Anciens Combattants a dépensé 3,5 milliards de dollars. Je ne vois pas où ces nouveaux fonds de 4,7 milliards de dollars peuvent bien être. Si le gouvernement est très clair sur cette somme de 4,7 milliards de dollars d'argent neuf, le ministère des Anciens Combattants devrait dépenser plus de 8 milliards de dollars au cours du présent exercice, étant donné ses dépenses des exercices précédents. Or, les chiffres ne montrent rien de tel.
Le député qui a pris la parole précédemment a parlé de financement annuel supplémentaire d’environ 800 millions de dollars. Permettez-moi simplement de vous donner les chiffres réels que m’a transmis le ministère. En 2006-2007, l’affectation a été de 3,3 milliards de dollars. Les dépenses n’ont pas été aussi élevées. En 2007-2008, c’est une somme de 3,4 milliards de dollars qui a été affectée au ministère. Là encore, l’argent n’a pas tout été utilisé. En 2008-2009, 3,4 milliards de dollars ont été attribués. Le ministère a ensuite reçu 3,5 milliards de dollars pour chacun des exercices de 2009-2010 et 2010-2011. En 2011-2012, l’affectation s’est élevée à 3,6 milliards de dollars et, en 2012-2013, elle a été de quelque 3,6 milliards de dollars, quoique légèrement inférieure à celle de l’exercice précédent de 2011-2012.
Il y a deux choses en jeu ici. L'une est que les chiffres n'ont aucun sens. En fait, il n'y a jamais eu, pour une année donnée, 4,7 milliards de dollars de financement, et encore moins 4,7 milliards de dollars d'argent frais. On pourra me corriger si le gouvernement peut expliquer à la Chambre et aux Canadiens où se trouvent ces 4,7 milliards de dollars d'argent frais.
Si je voulais être généreux, je pourrais dire qu'ils viennent d'autres ministères et qu'ils n'ont pas été dépensés par Anciens Combattants Canada. Je pense qu'il serait certes avantageux pour nous et pour tous les Canadiens de savoir précisément d'où provenait cet argent, si c'est effectivement le cas pour ces 4,7 milliards de dollars.
Je pense qu'il était important que j'intervienne pour réfuter ces chiffres. J'insiste sur le fait que les chiffres que j'avance viennent directement du ministère des Anciens Combattants.
Il est plus important, dans le cadre de nos discussions, de parler des recommandations formulées par le comité. D'autres députés ont tout à fait raison de dire qu'il s'agissait d'un rapport unanime, et nous comprenons tous que la Nouvelle Charte des anciens combattants est un document vivant qu'il nous faut continuer d'améliorer. L'un des mandats d'Anciens Combattants Canada consistera à examiner la Nouvelle Charte des anciens combattants et à trouver des façons de l'améliorer.
Revenons aux quatre recommandations que j'ai décrites au début de mon intervention. Ce sont les seules recommandations qui exigent des engagements financiers du gouvernement. Je le répète, le gouvernement est censé, au titre de ces recommandations, dépenser de l'argent.
Je ne saurais trop insister sur ce point. Les sommes non dépensées par le ministère des Anciens Combattants qui ont regarni les caisses de l'État pendant toutes ces années, de 2006 à 2013, s'élèvent à plus de 1 milliard de dollars. Comme je l'ai dit, nous ne savons pas à l'heure actuelle si ce sera encore le cas en 2014, mais toute somme non dépensée s'ajoutera au total. Je suis certain que, encore une fois, des fonds n'ont pas été utilisés, à moins que le gouvernement ait soudainement décidé de dépenser 4,7 milliards de dollars en 2014. Seul l'avenir nous le dira; nous le verrons bien en temps et lieu.
Le gouvernement est clairement de mauvaise foi lorsqu'il prétend qu'il n'y a plus d'argent et que les recommandations qui nécessiteront l'injection de fonds doivent faire l'objet d'un examen plus approfondi avant que les fonds soient débloqués. Le fait est que, chaque année, le ministère des Anciens Combattants a un surplus qui sert à garnir le Trésor.
J'exhorte le ministre à examiner de nouveau les recommandations en question. Il pourrait peut-être discuter avec son secrétaire parlementaire et d'autres intervenants au sein du ministère et leur dire qu'il est évident que le ministère des Anciens Combattants a contribué chaque année à la caisse de l'État et qu'il est certainement possible de mettre en oeuvre ces recommandations.
Il s'agit de recommandations unanimes; tous les partis sont d'accord. Lorsqu'il est question des anciens combattants et de leurs proches, il est crucial que les choses se fassent sans délai.
En fin de compte, les recommandations formulées dans le rapport seront examinées de nouveau plus tard. Puisque 2015 est à nos portes, je n'ai d'autre choix que de demander quand cet examen aura lieu. Quand ces décisions seront-elles prises? Devrons-nous attendre après les élections?
Les prochaines élections auront lieu en octobre 2015, et même peut-être avant, qui sait. Je crains que ces recommandations très judicieuses que nous avons formulées en comité et que tous les partis ont appuyées ne soient pas instaurées d'ici les élections, mais j'espère certainement qu'elles le seront.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur d'avoir l'occasion de prendre la parole à la Chambre.
Avant de formuler mes observations sur cette motion particulière, je tiens à signaler qu'aujourd'hui est une journée très importante pour la communauté sikhe. C'est l'anniversaire de l'un de nos gourous, Nanak Dev Ji. Je profite de l'occasion pour offrir mes meilleurs voeux aux sikhs du monde entier qui célèbrent l'anniversaire du gourou Nanak Dev Ji et prônent certains de ces enseignements. Le premier est de penser à Dieu tout au long de la journée. Le deuxième est de gagner sa vie en travaillant fort et de façon honnête. Le troisième est de servir les autres de façon désintéressée et de partager, surtout avec ceux qui sont moins fortunés que soi.
J'appartiens de toute évidence à la religion sikhe. Je suis fier d'être sikh et, encore une fois, j'offre mes meilleurs voeux aux sikhs du monde entier qui célèbrent la naissance du gourou Nanak Dev Ji.
Comme je l'ai mentionné, je suis ravi d'avoir l'occasion de participer à ce débat important aujourd'hui. C'est un grand honneur pour moi, comme je l'ai dit, de pouvoir intervenir à la Chambre et de faire part de mon opinion au coeur de la démocratie du Canada. Cette tribune représente de bien des façons ce pour quoi des générations de Canadiens courageux ont défendu le pays.
Je suis aussi extrêmement fier de faire partie d'un gouvernement qui a démontré, à chaque occasion, son engagement profond envers les hommes, les femmes et les familles qui ont servi le pays et continuent de le faire aujourd'hui.
Je suis également fier d'avoir siégé au Comité des anciens combattants et d'avoir participé à l'élaboration de ce rapport unanime remarquable présenté par le comité. Les membres de tous les partis ont joué un rôle important. Peu de comités réussissent à présenter une recommandation unanime ou un rapport unanime. La nature bipartisane du comité démontre à quel point nous respectons les anciens combattants. J'invite tous les membres à mettre de côté leurs convictions politiques dans ce dossier. Nos anciens combattants méritent bien mieux. Notre comité a montré l'exemple en travaillant de façon bipartisane, et j'invite tout le monde à en faire autant.
Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, mais cela vaut la peine d'être répété. J'ai eu l'honneur et le privilège de rencontrer bon nombre d'anciens combattants canadiens et de membres actuels des Forces canadiennes et de collaborer avec eux. J'ai été chaque fois impressionné par la passion et l'honneur qui les animaient lorsqu'ils portaient l'uniforme canadien.
Je suis fier d’avoir l'occasion de rendre hommage à leur service et à leur sacrifice extraordinaires, parce que j'ai vu certaines des choses qu'ils ont faites pour notre pays. J'ai vu le dévouement, le professionnalisme et le courage avec lesquels les membres des Forces canadiennes défendent notre grand pays et les valeurs qui nous sont chères.
Malheureusement, j'ai également été témoin des conséquences désastreuses que leur service peut avoir sur eux et sur les êtres qui leur sont chers. Je ne sais que trop bien que leur vie et la vie de leur famille peuvent être à jamais bouleversées en un clin d'oeil. Dans ces cas tragiques, leur dévouement et leur détermination à surmonter les obstacles qui se dressent devant eux m’inspirent et me touchent. Ce sont de véritables héros canadiens.
Le gouvernement est tout aussi déterminé à remplir sa mission qui est d'offrir des services exemplaires aux anciens combattants canadiens et à leur famille.
Le gouvernement estime que les lois qui régissent les programmes pour les anciens combattants devraient respecter clairement et uniformément notre engagement envers ces hommes et ces femmes courageux et leurs proches. Nous voulons nous assurer d'offrir le meilleur soutien, les meilleurs soins et les meilleurs programmes possibles à ceux qui ont été blessés en servant le Canada. Voilà pourquoi nous croyons que les anciens combattants les plus gravement blessés, qu'ils soient membres des forces régulières ou de la réserve, devraient recevoir les prestations mensuelles dont ils ont besoin pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Nous croyons que les anciens combattants blessés ne devraient quitter la vie militaire qu'une fois que des professionnels de la réadaptation ont été nommés pour les assister dans la vie civile et que leur état de santé à la suite de ces blessures s'est stabilisé.
Nous croyons que les proches d'anciens combattants ayant subi des traumatismes liés au stress opérationnel devraient recevoir une formation d'aidant naturel et un soutien psychologique accru. Nous croyons que les anciens combattants et leur famille méritent une réduction des formalités administratives lorsqu'ils font la transition entre Défense nationale et Anciens Combattants Canada.
Ce ne sont là que quelques-uns des principes fondamentaux qui guident le gouvernement dans toutes ses démarches en vue d'améliorer les prestations, les services et les programmes offerts aux anciens combattants.
Comme tous les députés le savent, l'une des premières décisions prises par le l'an dernier a été de demander un examen parlementaire complet de la Nouvelle Charte des anciens combattants. Adoptée à l'unanimité par le Parlement en 2005, la nouvelle charte est une stratégie moderne visant à assurer aux anciens combattants et à leur famille le soutien dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin.
Dans le cadre de cet examen complet, le ministre a expressément demandé au Comité permanent des anciens combattants de se pencher, d'abord, sur les soins fournis aux anciens combattants les plus grièvement blessés, puis, sur le soutien offert aux familles et, enfin, sur la façon dont le ministère offre les programmes. Le ministre a ensuite demandé au comité d'élargir son mandat et de soumettre des recommandations quant à la meilleure façon, pour le Canada, de montrer son engagement envers les anciens combattants actuels et à venir. Les députés qui siégeaient à ce comité ont accepté cette mission avec beaucoup d'enthousiasme. Ils en sont rapidement venus à la conclusion que la Nouvelle Charte des anciens combattants constitue une fondation solide pour la prestation de soins et de services destinés aux militaires qui ont servi le Canada, au pays ou à l'étranger.
Je tiens à citer de nouveau un extrait de l'introduction du rapport « La Nouvelle Charte des anciens combattants: allons de l'avant », dans lequel on peut lire ce qui suit:
Les membres du Comité s'entendent à l'unanimité pour affirmer que les principes mis en oeuvre par la [Nouvelle Charte des anciens combattants] méritent d'être soutenus et mettent en oeuvre une approche bien adaptée au contexte des vétérans d'aujourd'hui.
Notre engagement abonde dans le même sens qu'un rapport similaire publié par l'autre Chambre l'an dernier. En effet, les membres du Sous-comité des anciens combattants du Sénat ont également jugé que la Nouvelle Charte des anciens combattants répond efficacement aux besoins de la majorité des membres des Forces armées canadiennes et des anciens combattants.
En toute franchise, je crois que ces deux rapports ont mis fin au débat sur la possibilité de retourner en arrière. La Nouvelle Charte des anciens combattants était et est toujours la bonne approche pour servir et soutenir les anciens combattants du Canada. Je ne dis pas qu'elle est parfaite et qu'elle ne peut pas être améliorée. Bien entendu, on peut toujours faire mieux.
Comme l'a affirmé le lorsque nous avons adopté le nouvelle Charte des anciens combattants en avril 2006, et comme d'anciens ministres responsables du portefeuille l'ont répété au fil des ans, cette nouvelle charte est un document évolutif. Elle évolue en fonction des besoins complexes et diversifiés de ceux qui servent notre pays.
Le Comité permanent des anciens combattants a formulé une série de recommandations sur les façons d'améliorer la Nouvelle Charte des anciens combattants. En réponse, le gouvernement a déployé de sincères efforts afin de relever la barre. Notre rapport propose une voie commune pour l'avenir. Comme le savent les députés, le gouvernement a déposé une réponse officielle au rapport. Sa réponse était claire et sans équivoque. Permettez-moi de la répéter:
En effet, nous irons de l'avant immédiatement en mettant en oeuvre plusieurs mesures pour continuer d'améliorer les prestations et les services offerts aux anciens combattants tout en consultant l'ombudsman des vétérans et les intervenants du dossier des anciens combattants au sujet des propositions plus complexes.
Ne nous méprenons pas. Nous convenons avec l'esprit et l'intention de la grande majorité des recommandations du comité.
Notre réponse officielle présente également l'approche progressive proposée pour donner suite aux recommandations. Le gouvernement comprend et accepte que sa plus grande responsabilité est de prendre soin des anciens combattants blessés, des membres actifs et de leur famille. C'est pourquoi nous ne ménagerons aucun effort en vue de trouver de nouvelles façons novatrices de faire fond sur le financement de près de 4,7 milliards de dollars que nous avons consacré aux programmes offerts aux anciens combattants depuis 2006. Nous prendrons sur le champ des mesures qui aideront les anciens combattants et leur famille et amélioreront le continuum de soins destinés aux membres des Forces canadiennes qui font la transition à la vie civile.
Cette transition est toujours ardue. C'est pourquoi nous comptons apporter des changements qui la rendront plus harmonieuse pour les anciens combattants blessés et leur famille. Nous allons également modifier notre façon de procéder de manière à ce que les militaires libérés pour des raisons médicales se voient attribuer un gestionnaire de cas et reçoivent de l'aide du ministère plus tôt dans le processus. Nous sommes déterminés à dissiper l'incertitude qui entoure le processus de transition. Dans la première phase de notre plan, nous sommes déterminés à aider les anciens combattants et leur famille à s'occuper d'eux et à se concentrer sur leur bien-être et leur qualité de vie.
La deuxième partie de notre plan consiste à examiner de près les recommandations les plus complexes du comité, qui exigent des consultations et de plus amples réflexions. Au cours de cette démarche graduelle, nous nous efforcerons d'informer régulièrement la Chambre, les anciens combattants et tous les Canadiens de la manière dont évolue la mise en oeuvre du plan.
Nous tablons sur les mesures que nous avons prises et les investissements que nous avons faits jusqu'à présent. Le gouvernement est résolu à apporter les améliorations nécessaires. Depuis 2006, nous avons consacré des sommes considérables aux programmes destinés aux anciens combattants, mais nous convenons qu'il y a encore beaucoup à faire. La réponse officielle du gouvernement au rapport du comité des anciens combattants n'est aucunement une fin en soi. C'est plutôt la continuation d'efforts permanents et soutenus. Je m'attends donc à ce qu'il y ait d'autres bonnes nouvelles et d'importantes améliorations à annoncer au cours des prochaines semaines et des prochains mois. Nous continuerons de faire progresser les choses et d'améliorer les mesures que nous prenons pour les anciens combattants et leurs familles.
Nous sommes sur la bonne voie. Nous avons fait des pas de plus dans la bonne direction. Pour tout cela, je tiens à remercier chaleureusement tous les membres du Comité permanent des anciens combattants de leurs précieuses et importantes contributions. Je tiens aussi à remercier tous ceux qui ont participé à l'examen parlementaire: les nombreux membres du comité des anciens combattants, leurs familles, l'ombudsman, les différentes associations d'anciens combattants et les particuliers qui ont manifesté leur gratitude et leur appui aux hommes et aux femmes en uniforme, nos militaires d'hier et d'aujourd'hui.
Ensemble, nous avons fait avancer les choses. Ensemble, nous continuerons d'aider les anciens combattants et leurs familles, qui ont mérité leur place parmi les véritables héros du Canada. Ils ont droit à notre reconnaissance infinie et à notre soutien indéfectible, et ils peuvent compter dessus.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Comme les députés de la Chambre le savent, nous débattons de la motion d'adoption relative à la Nouvelle Charte des anciens combattants et aux changements qui sont absolument indispensables aux anciens combattants d'aujourd'hui. Les anciens combattants méritent beaucoup mieux qu'une reconnaissance purement symbolique.
Je suis très heureuse de pouvoir participer à cet important débat qui concerne des citoyens tout à fait remarquables de notre pays. Ce sont effectivement des citoyens remarquables, car ils prennent collectivement leur attachement au pays très au sérieux. En servant dans les Forces canadiennes, ils ont prouvé leur engagement envers le Canada.
Lorsque notre pays était en danger pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, lorsque notre pays a demandé à des Canadiens de maintenir la paix dans des endroits éloignés, comme le Liban, la Bosnie, la Somalie, Chypre, le Timor oriental, le canal de Suez et l'Afghanistan, lorsqu'il leur a fallu soutenir l'OTAN, ou lorsque notre pays leur a demandé de monter la garde ici même ou d'aider des collectivités menacées par des inondations, des tremblements de terre, des tempêtes de verglas ou des feux de forêt, nos militaires n'ont pas hésité.
Comme nous l'avons vu dans le cas du caporal Nathan Cirillo et de l'adjudant Patrice Vincent, certains d'entre eux le font au prix de leur vie. Ils ont fait ce qu'on leur a demandé de faire. Ils ont fait leur devoir pendant les guerres mondiales, en Corée, au Canada et au cours de multiples déploiements depuis lors.
En échange, notre pays a conclu un contrat avec eux, un pacte. Le Canada a promis aux hommes et aux femmes des Forces armées canadiennes qu'ils ne seraient ni oubliés, ni abandonnés. Nos gouvernements leur ont tous promis — et ils continuent de le faire — que leur pays leur sera reconnaissant et les honorera comme il se doit. C'est merveilleux.
Je suis absolument convaincue que la population du Canada leur est reconnaissante, qu'elle se souvient des services rendus par les militaires des Forces canadiennes et les agents de la GRC et qu'elle les tient en grand honneur. Les habitants de London—Fanshawe me le prouvent tous les jours.
Hélas, il semble de plus en plus évident que le gouvernement conservateur ne tient pas en grand honneur nos anciens combattants, nos Casques bleus ou nos militaires actifs et qu'il n'a aucunement l'intention de fournir les services, les pensions, les programmes et les soins particuliers auxquels ces anciens combattants, ces militaires et ces agents de la GRC et leurs proches ont droit. Voilà ce que nous dit le rapport du comité des anciens combattants.
Le comité a recommandé 14 changements importants qui auraient dû être effectués il y a longtemps. Comme le disait un ancien combattant:
[Il devrait y avoir] davantage de présomption dans le système, et je ne veux [pas] dire au sens juridique du terme. Si je m'adresse à vous en tant que personne amputée des deux jambes [...] je ne devrais pas avoir à en faire beaucoup plus que ça. Je dirais tout simplement « Écoutez, je suis amputé des deux jambes. Que pouvez-vous faire pour moi? »
Bref, les lacunes sautent aux yeux. L'obligation qu'a l'État de prendre soin des anciens combattants et de leur offrir du soutien dans le plus grand respect devrait aller de soi.
Le gouvernement aime dire « Appuyons nos troupes », mais aussitôt que les soldats deviennent des anciens combattants, ils tombent dans l'oubli.
J'en veux pour preuve le montant forfaitaire que le gouvernement offre aux anciens combattants blessés. Aussi bien dire que ce plan est un fiasco. Dans certains cas, les anciens combattants blessés reçoivent à peine 10 % de ce qu'ils auraient reçu s'ils s'étaient adressés aux tribunaux ou s'ils avaient eu droit à des indemnités de santé-sécurité. Ces gens-là ont risqué leur vie pour leur pays, et voilà qu'on les oblige à traîner le gouvernement devant les tribunaux pour obtenir une pension décente. C'est difficile à imaginer.
J'ai demandé au ministre il y a maintenant un an quand les conservateurs pensaient revoir la formule des montants forfaitaires et faire en sorte que les anciens combattants reçoivent la pension qu'ils méritent. Sa réponse n'avait rien à voir avec le problème. Il ne semblait pas avoir conscience que certains anciens combattants recevaient moins d'argent que s'ils avaient pu toucher des indemnités de santé-sécurité.
La manière dont le gouvernement réduit graduellement l'accès aux établissements de soins de longue durée pour les anciens combattants d'aujourd'hui illustre aussi à merveille le peu de cas qu'il fait d'eux. Ces gens ont des besoins particuliers et ils ont besoin de soins adaptés.
Les néo-démocrates soutiennent que le gouvernement fédéral devrait maintenir le programme de soins de longue durée mis à la disposition des anciens combattants. Actuellement, les anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée peuvent, s'ils répondent à certains critères, avoir accès à des lits du ministère ou à des lits prioritaires dans des pavillons d'hôpitaux réservés aux anciens combattants, notamment à l'hôpital Parkwood de London, en Ontario, à l'hôpital Sunnybrook de Toronto, à l'hôpital Camp Hill d'Halifax, en Nouvelle-Écosse, et dans des établissements de soins communautaires approuvés.
Ce programme prendra fin quand les anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée seront tous décédés, et le gouvernement conservateur n'a pas l'intention d'en faire profiter les autres anciens combattants des Forces canadiennes ni les retraités de la GRC.
C'est donc dire que les anciens combattants ne bénéficieront plus d'un accès prioritaire aux lits du ministère. Ils seront en concurrence avec l'ensemble de la population civile s'ils souhaitent obtenir une place dans un centre de soins de longue durée provincial.
Contrairement au ministre, les néo-démocrates continuent de soutenir que le gouvernement fédéral se doit d'offrir les soins de longue durée dont ils ont besoin, en reconnaissance du fait qu'ils acceptent d'assumer ce qu'on appelle la « responsabilité illimitée » dans le cadre de leur service au sein des forces armées.
Le NPD propose que les anciens combattants aient accès, d'un bout à l'autre du pays, à des pavillons d'hôpitaux où travaillent des professionnels de la santé aptes à offrir aux anciens combattants blessés les soins dont ils ont besoin.
De toute évidence, le ministre n'entend pas le message. Des gens souffrent, des gens comme le colonel Neil Russell, retraité de l'aviation, qui est confiné à un fauteuil roulant. Il ne peut pas retourner chez lui, et on lui a froidement refusé un lit dans la section des soins de longue durée de l'hôpital Parkwood, à London. C'est une situation ridicule, car le colonel Russell se serait retrouvé à la rue, puisqu'il fallait attendre deux ans avant d'obtenir une place dans une maison de soins infirmiers.
À la suite de multiples lettres envoyées au ministre et de pressions exercées par les médias, le colonel Russell s'est fait dire qu'il aurait un lit. Malheureusement, on lui a dit, quelques jours plus tard, qu'il n'avait pas droit à un lit, qu'il avait simplement mal compris, et qu'on lui avait plutôt trouvé un lit relevant du système provincial, pour lequel il doit payer.
J'aimerais rappeler au ministre que les anciens combattants relèvent de la compétence du fédéral et non du provincial. Après avoir servi notre pays, ils méritent d'être traités avec respect et dignité. Nous devons faire le nécessaire pour qu'ils reçoivent les soins de longue durée dont ils ont besoin; c'est la moindre des choses.
Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c'est une refonte des modalités selon lesquelles Anciens Combattants Canada administre les prestations de santé et d'invalidité pour les anciens combattants des Forces canadiennes et les retraités de la GRC. Ils sont très nombreux à être pris dans l'engrenage des tracasseries administratives et ils passent des années à essayer de prouver qu'ils souffrent d'une incapacité liée à leurs années de service.
Les anciens combattants, et ceux qui les appuient, veulent des programmes qui évoluent en fonction de leurs besoins. De nombreux anciens combattants n'arrivent pas à accéder au Programme pour l'autonomie des anciens combattants parce que leur état de santé au troisième âge n'est pas lié à un événement précis imputable à la guerre ou au service militaire. Nous devons absolument adapter ces programmes pour qu'ils évoluent en fonction des besoins changeants des anciens combattants. Il faut aussi offrir plus d'aide pour appuyer les anciens combattants et leurs familles qui sont aux prises avec le trouble de stress post-traumatique.
Aujourd'hui, au Canada, nous savons que certains anciens combattants ont recours aux banques alimentaires et aux refuges pour les sans-abri. Nous ignorons combien d'anciens combattants fréquentent les banques alimentaires partout au pays, parce qu'ils n'en parlent pas par orgueil. Ils ont fait leur devoir pour leur pays; pourtant, selon un rapport de l'association nationale des banques d'alimentation, on compte de plus en plus d'enfants, d'aînés et d'anciens combattants parmi les gens qui ont recours à ces services.
Nous savons également qu'il y a de plus en plus d'anciens combattants sans abri qui cherchent un logement, qui couchent chez des connaissances ou encore qui vivent en marge de nos collectivités — celles-là mêmes qu'ils ont servies et protégées.
C'est une honte nationale et un échec directement attribuable au gouvernement fédéral et au ministère des Anciens Combattants, qui n'ont pas su fournir de l'aide immédiate à ceux qui ont servi notre pays.
Je rappelle à la Chambre que lorsque les conservateurs étaient dans l'opposition, ils s'étaient engagés à apporter des réformes importantes aux programmes destinés aux anciens combattants, mais rien n'a été fait.
Non seulement le gouvernement actuel a fait fi du rapport du comité des anciens combattants, mais il a aussi oublié nos anciens combattants et la contribution des anciens militaires d'aujourd'hui et des membres de la GRC qui ont participé à des missions de maintien de la paix partout au monde. C'est tout à fait inacceptable. C'est scandaleux, et il y a là une crise nationale.
Il est très important pour les Canadiens de pouvoir exprimer leur fierté et leur reconnaissance envers les anciens combattants. Pendant et après la semaine du Souvenir, les Canadiens choisissent de rendre hommage aux hommes et femmes qui ont contribué à faire du Canada un pays fort et libre. Il est grand temps que le gouvernement fédéral, lui aussi, rende hommage aux anciens combattants d'hier et aujourd'hui en répondant à leurs besoins.
Les monuments et les défilés sont importants, mais ils sont un bien piètre réconfort pour les anciens combattants et les familles qui sont négligés et qui souffrent.
Nous répétons toujours que nous n'oublierons jamais. Il est maintenant temps de joindre le geste à la parole. Honorons vraiment le souvenir de nos anciens combattants en donnant suite immédiatement aux 14 recommandations du comité des anciens combattants.