Que la Chambre demande au gouvernement a) de présenter immédiatement une mise à jour financière et économique au Parlement indiquant l’état des finances du pays à la lumière de la situation économique instable actuelle et faisant état des pertes d’emploi, de la chute des prix du pétrole et du déclin des recettes publiques; b) de préparer un budget qui tient compte de la situation économique de la classe moyenne en créant plus d’emplois de qualité à temps plein et en priorisant la diversification économique.
-- Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je remercie mes collègues. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
[Français]
Je veux le remercier de son travail et du travail que nous allons faire ensemble à l'avenir.
[Traduction]
Nous présentons aujourd'hui notre première motion de l'opposition de 2015. Nous croyons que nous la présentons à un moment crucial pour notre pays et notre économie. Nous nous attendons en fait à ce que le gouvernement appuie cette motion, car elle répond clairement aux besoins du Canada eu égard à la conjoncture actuelle.
Examinons la situation actuelle. La dernière fois que le gouvernement a présenté une mise à jour économique aux Canadiens, sur le marché du pétrole, le prix de référence mondial s'élevait à 86 $ le baril et celui du WTI à 81 $. Ces prix ont considérablement baissé depuis, s'établissant à 48 $ et à 46 $ respectivement. Selon les estimations de l'OCDE, cela se traduit par une perte de 4,3 milliards de dollars pour les coffres de l'actuel gouvernement.
Il incombe à tous les parlementaires d'exiger des comptes et des mesures du gouvernement, et les néo-démocrates prennent cette responsabilité très au sérieux. Au cours des dernières semaines, le secteur de la vente au détail a perdu beaucoup d'emplois, tout comme le secteur énergétique et d'autres secteurs de l'économie. Voici ce qu'a conclu la Banque TD:
Les conclusions sont sans équivoque. En l’absence de nouvelles mesures d’augmentation des revenus ou de diminution des dépenses, la TD prévoit que le gouvernement fédéral enregistrera des déficits budgétaires pour 2015-2016 et 2016-2017 plutôt que les surplus prévus au moment de la publication de la [dernière] mise à jour [financière].
Le gouvernement doit redescendre sur terre. Il doit se pencher sur la situation actuelle plutôt que sur celle qu'il aimerait observer. C'est important, car ce n'est pas la première fois que les conservateurs agissent de la sorte. Les Canadiens se rappellent certainement que juste avant la dernière récession mondiale, alors que le monde entier entrait dans une période de déclin et que les économistes du secteur privé, de la Banque mondiale et de l'OCDE indiquaient clairement que le Canada tomberait lui aussi en récession, les conservateurs ont choisi de faire fi des recommandations et de présenter un budget d'austérité. Le gouvernement conservateur a été le seul parmi tous les gouvernements du monde développé à ignorer la réalité — une particularité dont nous nous serions bien passés. Ce n'est que lorsqu'ils ont eu peur de perdre le pouvoir que les conservateurs ont élaboré un budget de relance économique qui était davantage dans l'ère du temps.
Récemment, le nous a envoyé une lettre dans laquelle il nous demandait de fournir des idées et des solutions qui permettraient de relancer l'économie canadienne.
Observons un peu ce qui s'est passé au Canada en 2014, année qui devait en être une de reprise économique et qui devait marquer la fin de la récession mondiale. Le nombre d'habitants au Canada a augmenté plus rapidement que le nombre d'emplois en 2014. Le taux de chômage chez les jeunes est demeuré deux fois plus élevé que la moyenne nationale. Ce taux est le même qu'au creux de la récession mondiale. Les jeunes Canadiens traversent encore une période très difficile.
Les contribuables canadiens sont plus endettés qu'ils ne l'ont jamais été dans notre histoire. Cet endettement nuit grandement à notre économie. Le gouverneur de la Banque du Canada a signalé, à juste titre, que cette situation est inquiétante et qu'elle affaiblit et fragilise davantage notre économie.
Les conservateurs sont au pouvoir depuis neuf longues années, et pendant cette période, le Canada a perdu 400 000 emplois dans le seul secteur de la fabrication. On parle ici d'emplois bien rémunérés permettant de subvenir aux besoins d'une famille, d'emplois qui ajoutent de la valeur à nos ressources naturelles. Pendant tout ce temps, jamais les conservateurs n'ont exprimé la moindre inquiétude. Comme leur approche économique consiste à mettre tous les oeufs dans le même panier, pendant toute cette période, il n'a été question que de pipelines. La grande majorité des efforts que nous avons déployés pour renforcer nos relations avec notre plus important partenaire commercial, les États-Unis, ont été axés sur le projet de pipeline qui exportera des emplois, en l'occurrence le projet Keystone. Les conservateurs ne jouissent plus de l'approbation sociale au pays au chapitre des ressources naturelles depuis qu'ils ont essayé d'imposer, sur la côte Ouest, ces projets de pipelines qui donneront lieu à l'exportation d'emplois.
Le gouvernement en a fait une obsession. Nous l'avons vu construire un château de cartes; à l'automne, il a dépensé un excédent qu'il n'avait même pas encore accumulé. Comment le gouvernement a-t-il utilisé cet argent? Il a créé un plan de fractionnement du revenu de 2,5 milliards de dollars, qui n'aidera en rien 85 % des Canadiens et qui, proportionnellement, créera une distorsion à l'avantage des Canadiens les plus riches, ceux qui ont un revenu très élevé et dont le conjoint gagne soit un revenu très faible, soit aucun revenu. Voilà ce que ce plan mesure de fractionnement du revenu favorisera.
Les conservateurs disent que c'est un mensonge, mais je me rappelle que Jim Flaherty a déjà dit à la Chambre et ailleurs que le problème avec le fractionnement du revenu c'est qu'il s'agit d'une mesure très injuste. Ce qui lui posait problème, c'est que 15 % des Canadiens qui n'ont pas besoin d'aide vont tout à coup recevoir 2,5 milliards de dollars d'aide des conservateurs grâce au dernier budget.
C'est ainsi que les conservateurs ont choisi de dépenser leur excédent désormais illusoire, et maintenant, ils parlent de piger dans leur fonds de prévoyance, leur fonds d'urgence, pour dissimuler leur erreur. Ils feraient mieux d'espérer qu'il n'y aura pas d'inondations ou de catastrophes naturelles, car cet argent a d'abord été réservé à cette fin. Il devait être utilisé pour faire face à des imprévus. Dans le cas présent, il ne s'agit pas d'un imprévu. C'est un choix que les conservateurs ont fait. Ils ont choisi de creuser un trou de 2,5 milliards de dollars dans leur budget. Ils pensaient qu'ils pouvaient se le permettre, mais maintenant, ce n'est plus le cas.
Tout gouvernement intelligent et responsable dirait que les circonstances ont radicalement changé et que ce n'est peut-être pas le bon moment d'accorder cette injuste baisse d'impôt destinée aux Canadiens les plus riches, parce qu'elle ne favoriserait pas la création d'emplois, ce que réclament tous les économistes du secteur privé ainsi que gouverneur de la Banque du Canada.
Le gouvernement injecte-t-il des fonds dans les infrastructures? Non, pas du tout. Ce n'est pas ce que les conservateurs ont choisi de faire. Cette mesure crée-t-elle des emplois dans le secteur des PME? Non, elle ne fait rien de tel. Il s'agit purement et simplement d'une tentative politique d'acheter des votes à la veille des élections. Les conservateurs se sont empressés de proposer cette mesure et lui ont donné un effet rétroactif. Ils veulent ainsi favoriser leurs intérêts électoraux à l'automne.
Ce n'est plus le temps de penser aux intérêts du Parti conservateur, mais bien à l'économie canadienne, et les conservateurs doivent s'adapter à la réalité.
La motion d'aujourd'hui leur demande tout simplement de présenter une mise à jour financière, de nous informer de ce que disent les livres comptables et de proposer un budget qui tienne compte de ce que vivent concrètement les Canadiens.
Selon le gouverneur de la Banque du Canada, la croissance de l'emploi est faible, voire nulle. Tout le monde devrait s'en préoccuper. Bien que nous soyons au beau milieu d'une période de reprise, l'économie canadienne ne crée pas d'emplois actuellement. C'est ce que dit le gouverneur de la banque.
Le gouverneur a utilisé la semaine dernière l’un des principaux outils à la disposition de la Banque du Canada. Il a abaissé le taux d’intérêt. C’est du jamais vu. Depuis près de cinq ans, la Banque du Canada a eu plus de 30 occasions de le faire, mais le gouverneur a choisi d’attendre la semaine dernière pour intervenir et injecter plus d’argent dans l’économie en vue de stimuler la croissance, parce que la Banque s’inquiétait de l’avenir du Canada.
Le se vantait hier que nous pourrions atteindre une croissance de 2 % cette année, comparativement à plus de 3 % aux États-Unis et à près de 4 % dans le monde. Ces personnes se pètent les bretelles au lieu d’agir. Pour ce qui est du dépôt du budget, les conservateurs ont dit qu’ils se croiseront les doigts et se mettront la tête dans le sable dans l’espoir que les choses s’améliorent d’ici quelques mois. Ils ont dit qu’ils déposeront peut-être un budget en avril. Ils déposeront peut-être un budget après avril, mais ne vous inquiétez pas; les conservateurs ont un plan B. Après avoir mis en oeuvre leur plan A pendant des années, soit 50 milliards de dollars en réductions d’impôt pour les entreprises qui ont contribué à l’accumulation d’environ 600 milliards de dollars en argent mort dans l’économie, le Canada présente l’un des plus faibles taux de réinvestissement dans la recherche et le développement et l’un des plus faibles taux de croissance de l’emploi. Or, cela ne semble pas préoccuper le gouvernement conservateur.
Il faut trouver des solutions, et les néo-démocrates sont prêts à offrir ces solutions au gouvernement et à la population canadienne. Nous proposons de mettre sur pied un programme de garderie abordable à 15 $ par jour pour tous les Canadiens, plutôt que les mesures avancées par les conservateurs qui ne visent que les 15 % les mieux nantis de la population canadienne. Nous proposons également de faire passer le salaire minimum des travailleurs fédéraux à 15 $ l'heure. Nous sommes conscients que, depuis 1974, en dollars réels, les gens payés au salaire minimum ont reçu très exactement une augmentation d'un cent. Pourtant, les conservateurs affirment qu'ils se soucient du sort des Canadiens de la classe moyenne. Or, ce n'est guère le cas.
Nous avons proposé des idées concernant le crédit d'impôt à l'embauche pour les petites entreprises. Les conservateurs les ont mises en vigueur pendant quelques années, puis ils les ont annulées. Il s'agissait d'un crédit d'impôt à l'embauche destiné à toute société qui créait véritablement un emploi.
Nous sommes d'avis que les mesures prises par le gouvernement en matière économique devraient être axées sur la création d'emplois, et non simplement sur la partisanerie et les tentatives d'acheter des votes juste avant les élections.
La motion présentée aujourd'hui est claire. Elle est acceptable. Elle est judicieuse. Elle demande au gouvernement de présenter une mise à jour économique, de dire la vérité aux Canadiens et de leur montrer les chiffres. Bonté divine, le gouvernement doit présenter un budget qui tient compte de la réalité à laquelle doivent faire face aujourd'hui les Canadiens et notre économie.
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Monsieur le Président, je remercie mon estimé collègue de de partager son précieux temps de parole avec moi, parce que je suis certain qu'il aurait utilisé largement les 20 minutes pour aborder d'autres sujets. Il y a beaucoup à dire sur la motion que nous avons déposée.
Étant donné que mon collègue a lu la motion, je ne la relirai pas. Par contre, je vais commencer mon discours en indiquant qu'en réalité, le gouvernement conservateur a préparé de longue date des jours difficiles pour les Canadiens. Cette affirmation que je fais à la Chambre n'est pas gratuite. C'est une affirmation que je base sur des faits bien établis et documentés. Pour cela, je vais me servir d'une source que mes collègues conservateurs ne contesteront pas, je l'espère. Il s'agit du « Rapport sur la politique monétaire » de la Banque du Canada, présenté il y a quelques jours; c'est le rapport de janvier 2015.
Je vais me concentrer sur les aspects qui touchent directement la classe moyenne, soit les aspects liés au marché du travail. Dans ce rapport, la Banque du Canada indique que l'amélioration de l'indice du marché du travail a été bridé par d'autres évolutions. Il parle, entre autres, du chômage à long terme qui se situe encore près de son sommet d'après-crise. On ne parle pas d'avant la crise, mais bien de l'après-crise. La situation ne s'est donc pas améliorée.
En outre, le nombre d'heures travaillées demeure faible et le pourcentage des travailleurs occupant involontairement un emploi à temps partiel reste élevé. Il s'agit d'un constat désolant et factuel que le gouvernement doit prendre en note. Ce n'est pas lié au contexte que nous vivons et qui est relié à la baisse du prix du pétrole. C'est une situation qui a été créée de toutes pièces sous l'entière responsabilité du gouvernement conservateur en place en ce moment. Alors, il ne peut plus se défiler. Le gouverneur de la Banque du Canada l'a écrit noir sur blanc.
Je vais ajouter à cela un autre aspect très troublant. Je pense que c'est probablement l'aspect le plus inquiétant qui rend notre débat d'aujourd'hui aussi urgent et aussi important. En effet, le taux d'activité est faible par rapport à ce que laisseraient supposer les seules forces démographiques. Dans le rapport, on indique que le taux d'activité des travailleurs dans la force de l'âge, de 25 à 54 ans, a fortement chuté en 2014, ce qui donne à penser qu'au moins une partie de la baisse du taux de participation n'est pas liée aux forces démographiques. Ce n'est donc pas lié à l'évolution normale, à l'évolution du marché du travail qu'on pourrait prévoir ou à l'évolution du contexte canadien avec sa démographie. Ce sont donc des conditions qui ont été créées suite à la mise en place des mesures que le gouvernement conservateur a adoptées. Le gouvernement conservateur porte l'odieux de la situation actuelle, alors que nous sommes au seuil, peut-être pas d'une tempête parfaite, mais d'une de situation de turbulences très inquiétante où les citoyens de ce pays, les familles et les gens de la classe moyenne, vont payer le prix fort dans différentes parties du pays.
M. Preston: That is false.
M. Raymond Côté: Monsieur le Président, j'entends mon collègue me dire que c'est faux. Il dirait donc que les conclusions du « Rapport sur la politique monétaire » de la Banque du Canada sont fausses. Je lui demanderais de consulter ce rapport, puis de me contrer sur les faits qui sont établis. Je n'invente rien. Je ne fais que citer le rapport de la Banque du Canada.
Depuis que nous sommes sortis de la crise économique, le marché du travail n'a jamais été aussi précaire. C'est un marché que je qualifierais de marché du travail de survivants, ce qui est vraiment désolant dans un pays aussi riche que le nôtre.
Le Canada est un pays largement favorisé à la fois par ses ressources naturelles, ses ressources humaines, ses expertises et son tissu industriel très extraordinaire et renommé, avec plusieurs secteurs de pointe. J'oublie aussi le marché du tourisme qui faisait du Canada un leader. C'est un leadership qui a été perdu, car on se retrouve en milieu de peloton avec des taux de croissance de l'activité touristique vraiment désolants. Malgré tous ces atouts, nous sommes placés dans une optique de perdants depuis des années.
Maintenant, le contexte change brutalement, parce qu'on connaît une chute brutale des prix du pétrole. En effet, le fait de couper de moitié, en quelques mois à peine, le prix du baril sur les marchés mondiaux est vraiment brutal. On ne peut pas le qualifier autrement. Je ne verrais pas qui que ce soit, à la Chambre, me contester sur cet aspect.
En faisant ce constat, on s'aperçoit que, au bout du compte, le gouvernement a abandonné la classe moyenne et qu'il va falloir donner un coup de barre sérieux. Ce coup de barre doit venir du gouvernement du Canada. Ce dernier est le mieux à même de le faire, et il a les moyens les plus importants afin de redresser la situation et de s'assurer que la classe moyenne peut retrouver la place à laquelle elle a droit, c'est-à-dire de connaître une réelle prospérité, une sécurité à long terme qu'elle n'a plus, à cause de la précarité du marché du travail, et des conditions qui lui permettent d'espérer la même chose pour ses enfants, ce qui n'est plus assuré.
Je suis certain que, durant la pause des Fêtes, en plus de prendre quelques jours ou quelques semaines de vacances, mes collègues ont eu l'occasion de parler avec des gens qui sont encore très inquiets pour leurs enfants. Il se demandent ce qui va leur arriver, malgré le fait que leurs enfants font des études avancées. Le marché du travail est très peu propice; en fait, il n'accueille plus largement les jeunes qui quittent les bancs de nos écoles.
D'ailleurs, le rapport sur la politique monétaire est très clair là-dessus. Il y a eu une amélioration de la situation des jeunes, mais elle est minime. Or elle part de tellement loin que, en réalité, on ne peut pas parler d'une situation favorable à l'entrée de nos jeunes sur le marché du travail. Ce sont déjà des constats qu'on peut faire dans l'immédiat, où la situation est désolante, mais quel héritage leur prépare-t-on?
En ce moment, la Chambre a la magnifique occasion de discuter et de débattre de l'héritage que nous allons construire et transmettre à nos descendants. Or cet héritage n'existe pas. En fait, le seul héritage que nous transmettons en est un qu'on pourrait qualifier de passif ou une dette sociale sur le marché du travail, qui va nous suivre très longtemps après que nous aurons équilibré le budget. Encore là, c'est loin d'être assuré, parce que, compte tenu des contradictions des ministres entre eux, on n'a absolument aucune idée si le budget va être équilibré dans les délais que le gouvernement s'était imposés. S'il cherchent à l'équilibre, on ne sait pas s'il va le faire dans des conditions encore plus abominables que ce qu'on vit depuis presque 10 ans déjà.
La réalité — et c'est la raison pour laquelle le NPD se positionne pour former le prochain gouvernement du Canada — est qu'il faut déjà envoyer des signaux forts afin d'améliorer la situation et de bâtir cet héritage qu'on va pouvoir transmettre. Comme l'a dit mon très estimé collègue, cela passe par des mesures aussi simples, mais surtout aussi concrètes et fortes qu'un salaire minimum ultimement à 15 $. Évidemment, on va le mettre en place de façon graduelle afin de ne pas perturber le marché, mais avec une échéance ambitieuse sur un terme réaliste.
Évidemment, la mise en place de services de garde à 15 $ par jour est importante. Pendant que nos familles canadiennes sont aux prises avec des revenus précaires et à temps partiel, la réalité est qu'elles se retrouvent à assumer des coûts de frais de garde astronomiques, un peu partout au pays, de l'ordre de plusieurs centaines de dollars et même jusqu'à mille dollars par mois. C'est vraiment délirant. C'est absolument inacceptable, et le gouvernement ne fait rien contre cela.
Toutefois, le plus grave — et c'est probablement le point sur lequel il faut s'appuyer afin de débattre de notre avenir économique — c'est que la Banque du Canada a bougé afin de contrer les turbulences que nous vivons, mais elle est laissée seule face à cela, parce que le gouvernement ne donne aucun signe qu'il est prêt à l'appuyer dans son action. C'est totalement inacceptable, parce que la Banque du Canada n'a pas à porter l'odieux d'essayer de corriger la situation. Au contraire, c'est l'action directe du gouvernement qui va permettre de faire face à cette tempête, de s'assurer que les gens peuvent avoir des conditions de vie meilleures et de traverser cela dans des conditions acceptables.
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Monsieur le Président, j'aimerais consacrer le temps qui m'est accordé aujourd'hui à assurer aux députés que le gouvernement continue d'axer ses efforts sur l'économie et sur le prochain budget.
Mais le disait récemment ceci:
Compte tenu de l'instabilité actuelle sur les marchés, je ne présenterai pas le budget avant avril. Il nous faut toute l'information possible avant de pouvoir prendre des décisions bien mûries.
Si les députés d'en face peuvent patienter un peu, nous leur ferons certainement connaître notre vision de l'avenir en temps et lieu.
Cependant, je voudrais commencer par décrire notre situation actuelle et le chemin parcouru pour y arriver. Dernièrement, le Canada a pu surmonter relativement bien la récession, mais l'économie mondiale en est encore durement ébranlée. Après la récession mondiale la plus sérieuse depuis la Grande dépression, le monde traverse la reprise la plus faible. Dans la zone euro, la reprise reste précaire et l'inflation a considérablement diminué. Elle était de - 0,2 % en décembre. Les trois premières économies d'Europe, l'Allemagne, la France et l'Italie, se sont contractées au cours du deuxième trimestre de 2014, et leur croissance est restée anémique au cours du troisième trimestre.
La semaine dernière, la Banque centrale européenne a considérablement augmenté son programme d'achat d'obligations, ou assouplissement quantitatif, que l'on estime actuellement à 1,1 billion d'euros et qui pourrait encore grossir, dans l'espoir de faire sortir l'économie de la zone euro de sa léthargie.
En dehors du territoire européen, les taux de croissance des principales économies émergentes, la Chine et le Brésil, sont eux aussi en déclin. Les conflits géopolitiques en Ukraine, en Irak et en Syrie sont venus compliquer la reprise économique, en plus d'alimenter l'incertitude mondiale.
Quoi qu'il en soit, après un départ timide l'an dernier, les perspectives économiques de nos voisins américains sont nettement meilleures, ce qui augure bien pour le Canada. Malgré tout, le Fonds monétaire international rappelle que les risques économiques demeurent élevés. L'économie mondiale est encore très fragile, et nous ne sommes pas à l'abri des secousses mondiales. C'est ce que nous répétons depuis des années, et c'est encore vrai aujourd'hui. En fait, cela n'a probablement jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui.
Les temps sont durs, et de nombreux pays devront prendre des décisions difficiles. Néanmoins, le Canada s'en tire mieux que la plupart des autres. La crise, qui venait de l'extérieur de nos frontières, a pris plus de temps avant de nous atteindre, et nous a moins éprouvés que les autres. En outre, nous en sommes sortis plus rapidement et en meilleure posture que les autres économies développées.
Comment, me demandera-t-on? Grâce à un plan prudent misant sur la croissance économique et la création d'emplois à long terme, le Canada a récupéré la totalité des emplois perdus durant la grande récession, et même plus. En fait, il s'est créé, net, plus de 1,2 million d'emplois depuis le creux de la récession, emplois qui, pour la vaste majorité, sont bien rémunérés, à temps plein et dans le secteur privé.
Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir, en 2006, nous nous sommes soigneusement appliqués à renforcer la confiance du Canada, et cela a si bien fonctionné que les Canadiens sont maintenant plus riches qu'avant. Selon une analyse réalisée récemment par le New York Times, les revenus après impôt de la classe moyenne sont plus élevés au Canada qu'aux États-Unis. C'est la première fois qu'une telle chose se produit. En fait, la classe moyenne canadienne figure parmi les plus riches des pays développés. L'avoir net médian des familles canadienne a crû de 45 % depuis que nous sommes entrés en fonction, et le gouvernement s'est employé à accaparer une part de moins en moins grande de l'argent que les travailleurs gagnent à la sueur de leur front en abaissant le fardeau fiscal fédéral à son plus bas niveau depuis 50 ans.
Nous avons également misé sur le libre-échange, qui revêt une importance capitale et inestimable pour l'économie de notre pays. Quand le gouvernement a pris les rênes du pays, en 2006, le Canada avait conclu des accords de libre-échange avec seulement cinq pays. Il en compte maintenant 43, qui forment un réseau dont les ramifications s'étendent dans toutes les parties du globe.
Qu'on se le dise: nous ne sommes pas en crise. Au contraire, le Canada s'en est mieux tiré que les autres pays du G7 durant la reprise. Le FMI et l'OCDE s'attendent encore tous deux à ce que le Canada demeure dans le peloton de tête des économies mondiales en 2014-2015.
Comme le l'a dit à maintes reprises, nous avons un choix à faire: agir pour créer des emplois et favoriser la croissance et la résilience dans une économie mondiale concurrentielle, ou risquer un déclin économique à long terme. Il est évident que depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement, nous avons choisi la prospérité à long terme et nous obtenons des résultats grâce à notre plan de réduction des impôts pour stimuler la croissance et l'emploi.
Les familles canadiennes à qui j'ai parlé sont préoccupées par l'emploi et la croissance économique, et à juste titre. Cependant, notre plan d'action économique fonctionne, et ce, grâce au maintien d'un faible taux d'imposition.
Les libéraux et les néo-démocrates opteraient pour des programmes d'impôts et de dettes élevés, ce qui serait dévastateur pour l'économie, éliminerait des emplois et réduirait à néant tout le travail que nous avons accompli jusqu'à maintenant.
Le plan du gouvernement ne vise ni à augmenter les impôts ni à sabrer dans les transferts aux provinces, comme l'ont fait nos prédécesseurs. Au contraire, depuis 2006, nous avons réduit les impôts à 180 reprises et nous avons augmenté de 55 % les paiements de transfert, qui atteindront un niveau record, cette année, soit 65 milliards de dollars. Ces transferts servent à financer des priorités clés, comme les soins de santé et l'enseignement postsecondaire. Nous demeurons résolus à maintenir les impôts à un niveau peu élevé et à augmenter les transferts à mesure que l'économie progressera. Nous avons maîtrisé les dépenses du gouvernement, chose que peu de pays ont su faire depuis des décennies, et nous l'avons fait en conservant les programmes et les services sur lesquels comptent les Canadiens. L'opposition, au contraire, plongerait l'économie dans des déficits encore plus graves avec des dépenses bureaucratiques et inefficaces.
Ce plan nous a permis d'offrir une aide plus directe aux familles canadiennes qui travaillent fort. L'opposition nous dira aujourd'hui qu'elle est la mieux placée pour venir en aide à la classe moyenne et qu'elle sait ce qui convient le mieux aux familles canadiennes. Le bilan du gouvernement est éloquent. Nous nous sommes toujours engagés à remettre plus d'argent dans les poches des familles canadiennes qui travaillent fort. Notre nouvelle baisse d'impôts pour les familles profitera à toutes les familles qui ont des enfants de moins 18 ans, et ce, à un moment où les coûts liés à la subsistance d'une famille n'ont jamais été aussi élevés. À elle seule, cette réduction d'impôt permettra aux familles d'économiser en moyenne plus de 1 100 $ par année, qu'elles pourront dépenser en fonction de leurs propres priorités.
Nous n'allons pas nous excuser d'avoir amélioré davantage notre feuille de route en offrant des allégements fiscaux sans précédent aux Canadiens. C'est le gouvernement conservateur qui a augmenté le montant que les Canadiens peuvent gagner sans payer d'impôt. Nous avons créé le compte d'épargne libre d'impôt, l'instrument d'épargne le plus populaire depuis les REER. Nous avons autorisé le fractionnement du revenu de pension pour les personnes âgées. Toutes ces mesures permettent aux familles canadiennes d'économiser en moyenne plus de 3 400 $ par année.
Qu'est-ce que cela signifie pour plus de quatre millions de familles canadiennes ayant des enfants? Elles pourront toutes profiter de ces mesures. Prenons, par exemple, un ménage à deux revenus ayant des enfants de sept et de trois ans. L'un des conjoints gagne 95 000 $ et l'autre, 25 000 $. Ou prenons une mère célibataire qui gagne 30 000 $ et qui a un enfant de quatre ans et un autre de huit ans. Elle recevra, cette année seulement, 1 224 $ en prestations supplémentaires.
Il y a une chose dont je suis fier, et c'est que les deux tiers de ces prestations seront versées aux Canadiens à revenu faible ou moyen, dont 25 % aux familles dont le revenu est inférieur à 30 000 $. Nous allégeons le fardeau financier des familles pour une raison bien simple. Les Canadiens de partout au pays nous disent la même chose: le coût de la vie augmente. Notre gouvernement comprend que pour vivre plus aisément, les Canadiens ont besoin d'allégements fiscaux plus substantiels.
D'après un rapport de l'Institut Fraser publié en août dernier, les Canadiens versent en moyenne 42 % de leur revenu annuel en impôts aux trois ordres de gouvernement, ce qui est plus que ce qu'ils consacrent pour la nourriture, l'habillement et le logement réunis. De ce côté-ci de la Chambre, nous ne pouvons tout simplement pas croire que le gouvernement a besoin d'une plus grand part de cet argent.
Par contre, nous savons ce que ferait l'opposition: elle abolirait ces avantages et supprimerait les allégements fiscaux, haussant les impôts de ces mêmes segments de la population. C'est exactement ce qu'elle a dit qu'elle ferait. Tout ce que nous avons appris des récessions passées montre que les politiques de l'opposition nuiraient à l'économie canadienne et aux segments de la population que les néo-démocrates et les libéraux affirment défendre. Nous en revenons à l'économie.
S'il y a une chose que je peux aujourd'hui assurer à l'opposition, c'est que nous présenterons aux Canadiens un budget équilibré. Nous avons promis aux Canadiens que nous rétablirions l'équilibre budgétaire, car c'est important à la fois pour eux et pour l'économie du pays. Cela permettrait d'avoir plus d'argent à disposition pour financer les importants programmes dont ont besoin les Canadiens tout en maintenant le fardeau de la dette à un faible niveau. C'est un autre moyen pour le gouvernement de protéger le Canada contre les ondes de choc en provenance de l'étranger.
Alors que l'opposition néglige ces principes économiques fondamentaux, le gouvernement entend tenir ses promesses et ses engagements envers les Canadiens.
Au creux de la récession, le déficit canadien s'élevait à plus de 55 milliards de dollars. Aujourd'hui, il a été résorbé de plus de 90 % — à peine plus de 5 milliards de dollars —, une baisse qui se poursuit d'ailleurs.
Le cours du brut est en chute depuis un an, c'est vrai, ce qui aura des conséquences sur la souplesse budgétaire de l'État. Cependant, nous constatons qu'une baisse du prix du pétrole présente des avantages pour les consommateurs, par exemple à la pompe, mais aussi pour le secteur manufacturier, qui peut s'approvisionner en énergie à moindre coût. Le marché est volatil, mais le gouvernement est convaincu que les fluctuations du cours du pétrole ne l'empêcheront pas de rétablir l'équilibre budgétaire en 2015. Ce serait une réalisation tout à fait exceptionnelle alors que tant d'autres pays demeurent aux prises avec des déficits colossaux.
Rétablir l'équilibre budgétaire n'est pas une mince affaire. Contrairement à ce que croient certaines personnes, un budget ne s'équilibre pas de lui-même. Il faut se doter d'un plan et avoir la rigueur voulue pour le suivre. Voilà pourquoi le a dit que nous profiterions des mois à venir pour prendre le pouls des Canadiens, écouter les économistes du secteur privé et ainsi recueillir toutes les données requises afin de prendre une décision éclairée. Étant donné l'instabilité actuelle des marchés, nous ferons tout le nécessaire avant d'arrêter nos décisions.
L'opposition se montre tellement pessimiste et négative qu'il peut être difficile pour certains de bien comprendre ce qu'il en est vraiment de la situation économique actuelle. Je peux affirmer aux Canadiens que l'heure n'est pas au pessimisme. Le Canada a une économie diversifiée qui n'a pas pour seul moteur le secteur pétrolier. Les sources des recettes fédérales sont tout aussi diversifiées. L'économie canadienne est très diversifiée. C'est la raison pour laquelle le gouvernement stimule l'emploi et la croissance en jumelant les Canadiens aux emplois offerts, encourage la création d'emploi, l'innovation et le commerce, et prévoit des investissements record dans le secteur manufacturier, l'infrastructure et les transports.
Mais, s'il n'en tenait qu'à eux, les députés de l'opposition augmenteraient les impôts et les taxes et nous ramèneraient en situation déficitaire au moment même où nous nous relevons d'une récession mondiale. Nous devons nous rappeler que ces hausses fiscales auraient un effet destructeur dans tous les secteurs de l'économie. Elles feraient disparaître inutilement des emplois et priveraient les Canadiens de revenus qu'il serait plus avantageux de réinvestir dans l'économie. L'engagement irresponsable des libéraux et des néo-démocrates à hausser les impôts et à dépenser plus que nous pouvons nous le permettre ne constitue pas un plan économique, et les Canadiens espèrent et méritent mieux.
Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de recommencer à croire que les gouvernements peuvent imposer et dépenser comme bon leur semble sans qu'il n'y ait de répercussions économiques. Nous savons ce qui est arrivé dans des pays où le gouvernement pensait ainsi. Nous comprenons les vérités fondamentales suivantes: aucun gouvernement ne peut atteindre la prospérité en passant par la taxation et aucun gouvernement ne peut dépenser indéfiniment plus que ce qu'il perçoit.
Nous ne pouvons pas tenir la prospérité pour acquise. Une dette élevée aujourd'hui se traduira par des impôts élevés et des réductions de services plus tard pour nos enfants et nos petits-enfants. Nous avons le devoir de gérer nos finances de façon responsable. C'est pour cela que nous rétablirons l'équilibre budgétaire et que nous le maintiendrons, tout en respectant la promesse que nous avons faite d'accorder aux Canadiens des allégements fiscaux soutenus.
Le gouvernement est en bonne voie d'atteindre l'objectif qui consiste à ramener la dette fédérale à 25 % du PIB d'ici 2021. D'ailleurs, on s'attend à ce que ce pourcentage tombe en-deçà du niveau d'avant la récession d'ici 2017. Le FMI prévoit que le taux global d'endettement net du gouvernement par rapport au PIB demeurera le plus faible parmi les pays du G7. En fait, notre taux global d'endettement atteint environ la moitié du taux moyen.
Comme les députés peuvent le constater, le gouvernement tient ses promesses et il assure le leadership nécessaire en ces temps difficiles. Ce n'est pas le moment de faire des expériences risquées ou de revenir aux idées vaines et aux politiques ratées du passé. Le Canada a fait beaucoup de chemin, mais il n'est pas encore hors de danger. Le gouvernement a un plan qui fonctionne pour relever ces défis, et nous devons maintenir le cap. Nous avons survécu à la grande récession, et nous pendrons maintenant les mesures nécessaire pour assurer la prospérité de la présente génération et de celle qui suit.
Pour conclure, le Canada est sur la bonne voie. Les Canadiens sont conscients des avantages offerts par le gouvernement et nous présenterons bientôt notre vision de l'avenir dans le Plan d'action économique de 2015.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, je vais parler de l'économie canadienne et des défis que doivent relever les familles canadiennes de la classe moyenne.
La mauvaise gestion du gouvernement conservateur, conjuguée à son manque de vision pour l'économie canadienne et l'avenir du pays, a anéanti les espoirs des familles canadiennes de la classe moyenne. J'aimerais me pencher un instant sur les conséquences réelles d'une telle gestion de l'économie par les conservateurs.
[Français]
À son arrivée au pouvoir en 2006, le gouvernement conservateur a hérité d'une décennie d'équilibre budgétaire des gouvernements libéraux, y compris un excédent budgétaire annuel de 13 milliards de dollars. Alors, en l'espace de deux ans, les conservateurs ont fait retomber le budget fédéral en situation déficitaire, avant que la récession ne frappe.
[Traduction]
En fait, avant la crise financière mondiale de 2008, la Canada a failli basculer dans le déficit à cause des conservateurs. Même dans la dernière mise à jour économique, le gouvernement prévoit que le taux de croissance économique devrait ralentir d'une année à l'autre. Ce sont là les dernières prévisions du gouvernement.
L'économie fait face à des problèmes structurels à long terme. Ces problèmes étaient là avant l'effondrement des prix du pétrole. D'ailleurs, la Banque du Canada prévoit que la croissance économique diminuera en 2015, pour se situer à 2,1 % alors qu'elle avait prévu 2,6 % auparavant. La Banque TD, pour sa part, prédit un taux encore plus bas, soit 2 %.
Les conservateurs aiment s'attribuer le mérite des bons résultats du Canada par rapport à d'autres pays industrialisés durant la récession de 2008, et il est vrai que nous avons mieux surmonté la crise financière de 2008 que d'autres pays. Toutefois, selon le magazine The Economist, voici les trois grandes explications: premièrement, la solidité du système bancaire du Canada et la décision prise par le premier ministre Chrétien et le ministre des Finances Martin, dans les années 1990, de ne pas suivre la tendance mondiale à la déréglementation; deuxièmement, grâce à la gestion financière du gouvernement précédent, lequel a réduit de plus de 80 milliards de dollars la dette nationale, le gouvernement conservateur a hérité de la meilleure situation financière parmi tous les gouvernements nouvellement arrivés au pouvoir dans l'histoire du Canada; et troisièmement, la force des secteurs du pétrole, du gaz et des produits miniers. Voilà les trois facteurs qui ont aidé le Canada à traverser la crise financière de 2008, et on peut constater un point commun: les conservateurs n'y sont vraiment pour rien.
Il est important de reconnaître que plus le temps s'est écoulé depuis la récession, moins le Canada a connu une reprise économique vigoureuse, surtout par rapport aux États-Unis. En fait, l'article du magazine The Economist dit ceci: « L'économie canadienne: la feuille d'érable se fane. L'aura du Canada après la crise commence à s'estomper ». N'oublions pas que cet article a été publié au printemps dernier, bien avant l'effondrement des prix du pétrole.
Il ne fait maintenant aucun doute, vu le récent effondrement du prix du pétrole, que nous ne pouvons simplement compter sur les combustibles fossiles, les pipelines et le secteur minier pour faire fonctionner l'économie canadienne. Les conservateurs ont une stratégie à trois volets: c'est-à-dire le pétrole, le pétrole et le pétrole. Ils ont même pénalisé les autres secteurs, négligeant complètement le secteur manufacturier, où près d'un demi-million d'emplois ont été perdus sous leur direction.
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je le répète, même avant la dégringolade des prix du pétrole, le Canada était aux prises avec des défis de taille, en l'occurrence un ralentissement de la croissance et la stagnation du marché de l'emploi.
En effet, avant même la chute libre des prix du pétrole, le nombre de Canadiens sans emploi depuis au moins un an avait doublé depuis 2008. En outre, le nombre d'emplois pour les jeunes Canadiens avait diminué de 200 000 par rapport à 2008. Un nombre supérieur de jeunes Canadiens ayant fait des études avancées n'arrivaient pas à subvenir à leurs propres besoins et habitaient chez leurs parents. Un nombre supérieur de parents et de grands-parents canadiens s'endettaient davantage, atteignant d'ailleurs un niveau record d'endettement personnel, en raison du soutien financier direct fourni à leurs enfants et petits-enfants. Je répète encore une fois que cela se passait avant que le prix du pétrole ne s'effondre.
En vérité, le gouvernement conservateur a également augmenté l'impôt. Il a imposé une hausse de 330 millions de dollars des droits de douane dans la loi précédente d'exécution du budget, une mesure qui d'ailleurs est entrée en vigueur ce mois-ci.
La situation financière du gouvernement de détériore. La Banque TD prévoit un déficit de 4,7 milliards de dollars si le prix du pétrole ne se redresse pas. De même, le Conference Board du Canada vient de publier un rapport indiquant que la chute des prix du pétrole diminuera de 4,3 milliards de dollars les revenus du gouvernement.
La conjoncture économique requiert vision et leadership de la part du gouvernement fédéral, de même que certitude. Or, le et le gouvernement nous servent de tout sauf de la certitude. Le a reporté le dépôt du budget au mois d'avril, au plus tôt. Et même si, dans le meilleur des scénarios, un budget était effectivement déposé en avril, le Parlement ne pourrait l'étudier comme il se doit, puisque le calendrier de la Chambre des communes prévoit une relâche parlementaire de deux semaines en avril.
[Français]
L'apparence de désaccord au sein du gouvernement sur la façon de composer avec l'excédent budgétaire qui est en train de s'envoler en fumée est un autre événement inquiétant.
[Traduction]
Voici ce qu'a déclaré le :
Nous ne nous servirons pas dans le fonds de réserve, car ce dernier sert à pallier les circonstances imprévues, comme les catastrophes naturelles.
D'un autre côté, le a dit ceci:
Le fonds de réserve sert à pallier les chocs inattendus et inévitables au système; la chute du prix du pétrole -- qui fut abrupte -- s'inscrirait dans cette catégorie.
Le fait que deux ministres conservateurs de premier plan chargés d'un portefeuille économique adoptent deux positions diamétralement opposées à l'égard d'une question aussi fondamentale que le budget n'inspire pas confiance aux investisseurs ou aux consommateurs.
Le dilemme sur la façon d'éviter un déficit financier ne se serait même pas posé si le gouvernement ne s'était pas imprudemment acculé au mur avec ses engagements préélectoraux à l'égard du fractionnement du revenu et d'autres dépenses fiscales. Ce n'est pas ce qu'on appelle faire preuve de leadership. Le gouvernement a courtisé ses sympathisants à des fins politiques. Il a fait tout ce qu'il a pu pour créer un excédent théorique à la veille d'élections afin de financer ses dépenses préélectorales. Il n'a pas tenu compte de la volatilité potentielle des prix des produits de base.
C'est évident: le gouvernement a mal géré la situation financière. Il a laissé l'idéologie conservatrice et la politique primer les concepts de bonnes pratiques de gouvernance et de responsabilité financière.
Le gouvernement devrait maintenant préparer et déposer un budget qui reconnaît l'incertitude qui règne actuellement et assure un certain leadership. Il ne devrait pas attendre en avril pour le faire. Le gouvernement devrait revenir sur son engagement de permettre le fractionnement du revenu parce qu'il est coûteux et qu'il ne profiterait qu'à 15 % des Canadiens. L'ancien ministre des Finances, Jim Flaherty, avait exprimé des réserves à l'égard de cette mesure, qu'il jugeait injuste.
Avant l'effondrement des prix du pétrole, le fractionnement du revenu était injuste. Après la chute de ces prix et les répercussions financières qu'elle a entraînées, une telle mesure est maintenant inabordable. Il est important de se rendre compte que les allégements fiscaux comme le fractionnement du revenu, qui ne profite qu'aux 15 % des familles les mieux nanties, et le financement par le déficit obligeront tous les Canadiens à payer plus d'impôts à l'avenir.
La Banque du Canada a fait preuve de leadership. Elle a reconnu les turbulences qui secouent l'économie canadienne, et elle a baissé le taux directeur pour la première fois en près de cinq ans.
Malgré les avertissements des économistes, de la Banque TD et d'autres, le a affirmé que l'économie canadienne allait bien. Cela montre qu'il ne tient pas compte de la nouvelle réalité et qu'il est déconnecté des préoccupations des familles canadiennes de la classe moyenne. De tels propos révèlent aussi qu'il est indifférent aux besoins des Canadiens moyens.
Il est important de se rendre compte que le gouvernement conservateur n'a pas donné de certitudes aux Canadiens et qu'il n'a pas dressé de plan pour favoriser l'emploi et la croissance. Nous avions besoin d'un tel plan avant la chute des prix du pétrole, et nous en avons besoin encore plus aujourd'hui.
Un gouvernement libéral investirait dans des plans visant à favoriser l'emploi et la croissance de trois façons principales. Il investirait dans l'infrastructure. C'est le moment idéal pour le faire. Nous investirions aussi dans les gens, ainsi que dans les compétences. Puis, nous investirions dans l'innovation.
Un gouvernement libéral investirait dans l'emploi et la croissance. Les familles canadiennes veulent du leadership, de même que des investissements dans ces domaines; elles veulent un véritable plan.
:
Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de parler de la motion néo-démocrate, que le Parti libéral va appuyer, comme le disait mon collègue.
Essentiellement, c'est la responsabilité du gouvernement de diriger, et c'est encore plus vrai en période d'incertitude et de turbulences économiques. Il n'y a donc absolument aucune raison de reporter la présentation du budget, comme le fait le gouvernement. Au contraire, plus les temps sont durs, plus les Canadiens veulent que leur gouvernement prenne rapidement des mesures décisives et se dote d'un plan d'action concret.
En fait, bien malin celui qui saurait nous dire ce que le gouvernement a à gagner, du point de vue économique, en atermoyant comme il le fait. Qu'on me corrige si je me trompe, mais je pense que personne, sur la planète, n'avait prédit que le cours du pétrole s'effondrerait aussi soudainement et passerait de 100 $ et plus à moins de 50 $ le baril. Personne ne l'avait vue venir, celle-là, du moins pas que je sache. Bref, si personne n'avait prédit que le cours du pétrole s'effondrerait, pourquoi devrions-nous croire ceux qui prétendent connaître le rythme auquel il reprendra de la vigueur, si tant est qu'il en reprenne un jour? Il va peut-être même continuer de descendre, allez donc savoir.
Si on me demande mon avis, je crois que c'est stupide d'attendre rien que pour gagner du temps, dans l'espoir que, d'ici un mois ou deux, on saura mieux la direction que prendra le cours du pétrole. Le gouvernement se cherche des prétextes pour ne pas qu'on sache qu'il n'a pas de plan. Les conservateurs étaient pris au dépourvu, alors au lieu de présenter un plan concret fondé sur les hypothèses les plus raisonnables qu'il est possible de faire dans le monde incertain dans lequel nous vivons, ils ont simplement décider d'attendre. Or, ce faisant, ils ont fait augmenter d'un cran l'incertitude des Canadiens en cette période où tout est déjà incertitude.
À mon sens, il s'agit d'une décision irresponsable. Que les conservateurs présentent leur budget en février, en mars, en avril ou en mai, le monde est incertain, et il va le demeurer. Peu importe le mois où le budget sera présenté, personne ne sait précisément, ou même vaguement, à quoi ressemblera le cours du pétrole ou de tel ou tel autre produit dans un, deux ou trois ans.
Or, le rôle du gouvernement, et le rôle d'un budget, consiste justement à proposer un plan d'action crédible. Il consiste à faire des hypothèses sur des éléments incertains et à aller de l'avant en se fondant sur un plan. À mes yeux, que les conservateurs refusent de présenter leur budget montre qu'ils n'ont pas de plan, qu'en fait, ils n'ont pas la moindre idée de la direction que prendra l'économie.
Je pense que les conservateurs n'avaient qu'un seul plan, qui était fondé sur le pétrole, au coût de 100 $ le baril. Leur plan, c'était que le Canada devienne une superpuissance énergétique. Ce plan s'est effondré lorsque les prix du pétrole ont chuté partout dans le monde, et les conservateurs n'ont pas de plan B. Comme ils n'ont pas de plan de rechange, ils repoussent l'échéance et se demandent quoi faire.
En attendant, les conservateurs improvisent. L'un de leurs ministres les plus influents — si ce n'est le plus influent, et qui est certainement celui qui est pressenti pour devenir le prochain chef du parti — a déclaré que le gouvernement devrait faire des compressions dans un avenir rapproché pour équilibrer le budget. Ses propos ont rapidement été démentis. Je pense que la dissension qui règne dans les hautes sphères à propos du budget, le document le plus important présenté par le gouvernement pendant l'année, n'est qu'un autre signe qui indique que le gouvernement est en proie au désarroi et qu'il est désorganisé.
[Français]
Je pense que le budget est important et qu'il n'y a aucune raison d'attendre avant de le présenter. Le fait que le gouvernement ne l'a pas fait et qu'il a dit qu'il allait attendre quelques mois ne sert pas les Canadiens. C'est un manque de leadership, parce que d'ici deux ou trois mois, on ne saura pas avec plus de certitude qu'aujourd'hui, ce qu'il va advenir de notre économie ou du prix du pétrole mondial. De plus, le gouvernement a déjà annoncé ses mesures d'impôt avant même de savoir ce que sera le budget. C'était aussi une erreur.
[Traduction]
Le gouvernement a annoncé ce plan de fractionnement du revenu il y a quelque temps, mais voilà que soudainement, il n'a peut-être plus l'argent requis pour le concrétiser. Il s'agit là d'une autre preuve de son incompétence et de son irresponsabilité.
De ce côté-ci de la Chambre, nous ne nous opposons pas au fractionnement du revenu simplement parce que cette mesure a été annoncée de façon bien maladroite, avant même de disposer de tous les faits. Nous nous y opposons aussi parce que fondamentalement, nous croyons qu'il s'agit d'une mauvaise idée. Oui, les familles de la classe moyenne peinent à joindre les deux bouts et il faut leur offrir des mesures pour les aider. C'est la pierre angulaire de la politique préconisée par le Parti libéral. Cela dit, la solution aux problèmes et aux difficultés des Canadiens de la classe moyenne ne consiste pas à offrir un allégement fiscal qui ne sera avantageux que pour seulement 15 % des ménages canadiens.
L'Institut C.D. Howe, qui n'est certainement pas un institut de gauche socialiste, a pris fermement position contre cette politique, signalant que seulement 15 % des ménages canadiens toucheraient quelque chose et que ceux qui toucheraient la part du lion seraient les ménages à revenu élevé qui ont des enfants, comme la famille du et du chef du troisième parti, le Parti libéral. Ces familles recevraient le maximum de 2 000 $. Or, elles ne sont manifestement pas de celles qui en ont le plus besoin. C'est une politique aberrante et elle le serait même en période de grande prospérité, mais l'elle d'autant plus que nous vivons actuellement une période d'incertitude économique.
Nous appuyons la motion du NPD parce qu'elle est la conséquence de cette politique. Notre préoccupation première n'est pas la motion du NPD, mais l'irresponsabilité, le manque de leadership, dont fait preuve le gouvernement conservateur en retardant le dépôt du budget en ces temps incertains. C'est précisément en période d'incertitude que les Canadiens ont besoin que leur gouvernement prenne ses responsabilités et présente un plan clair indiquant la voie qui sera suivie dans les circonstances difficiles où nous vivons.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens au sujet de la motion de l'opposition. Nous avons été absents de cet endroit pendant plus d'un mois, que j'ai presque exclusivement passé dans ma superbe circonscription, Newton—Delta-Nord, ce qui m'a permis de relever une constante dans les commentaires de mes concitoyens: ils redoutent vivement les conséquences néfastes de l'incurie économique du gouvernement conservateur.
L'économie canadienne se porte mal. Alors que les familles de la classe moyenne triment plus dur que jamais, leur situation ne cesse d'empirer. Les résidants de Surrey veulent savoir où sont les policiers que le gouvernement leur a promis en 2006. Ils veulent savoir pourquoi ils ont tant de mal à faire venir leurs frères, leurs soeurs et leurs parents au Canada pour qu'ils fassent leurs adieux à leurs proches mourants ou assistent à leurs funérailles.
Les gens veulent savoir pourquoi le gouvernement a sabré le budget des programmes d'alphabétisation alors que la moitié de la population canadienne ne sait pas assez lire pour comprendre la posologie qui figure sur une bouteille de pilules. Ils veulent savoir pourquoi les groupes communautaires craignent de devoir fermer leurs portes et redoutent la disparition de services destinés aux personnes les plus vulnérables étant donné que le gouvernement ne se donne pas la peine de leur indiquer si leur subvention du programme Connexion compétences sera ou non renouvelée.
Les gens veulent savoir pourquoi ils doivent attendre cinq ans avant d’avoir une audience concernant leur appel devant le Tribunal de la sécurité sociale. Ils veulent savoir pourquoi le gouvernement n’a pas encore rectifié le programme des travailleurs étrangers temporaires. Ils veulent savoir pourquoi le gouvernement ne fait rien pour rendre les garderies plus abordables pour les familles.
Les gens veulent savoir pourquoi le gouvernement conservateur préconise un système de fractionnement du revenu qui donnera des milliards à quelques personnes bien nanties et absolument rien à plus de 85 % des familles canadiennes. En toute franchise, j’aimerais moi aussi le savoir.
J’aime représenter Surrey et North Delta au Parlement. Actuellement, j’ai de la peine pour les électeurs de ma circonscription.
En passant, j’ai oublié de dire que je partagerai mon temps avec la députée d’.
Trop d’électeurs de ma circonscription ont de la difficulté à joindre les deux bouts. L’inégalité des revenus au Canada ne cesse de se creuser. Les revenus de la tranche supérieure de 1 % des Canadiens les mieux nantis augmentent considérablement depuis des décennies. C’est embarrassant. La famille canadienne moyenne a vu ses revenus chuter au cours des 35 dernières années. En quoi est-ce équitable?
Une forte inégalité des revenus et une faible croissance ont nui à des collectivités comme Surrey-Newton et North Delta et ont empêché des millions de Canadiens d’atteindre leur plein potentiel. Malheureusement, lorsque nous examinons les données, c’est sans surprise que nous constatons que 94 % de l’augmentation de l’inégalité au cours des 35 dernières années s’est fait sous des gouvernements libéraux.
Le gouvernement conservateur et les gouvernements libéraux qui l’ont précédé ont poussé notre pays dans la mauvaise direction. Les réductions de plusieurs milliards de dollars dans les programmes sociaux par les gouvernements libéraux et conservateurs ont empiré la situation en réduisant les services aux Canadiens.
La motion présentée aujourd'hui par le NPD demande au gouvernement conservateur de publier une mise à jour économique. Les contribuables canadiens méritent qu'on leur fasse un compte rendu honnête des répercussions de la chute du prix du pétrole sur l'état des finances du pays.
Les budgets reposent sur des choix, et le gouvernement conservateur a choisi d'effectuer des compressions partout dans les programmes et les services dont dépendent les Canadiens. Le gouvernement a aussi sapé la capacité financière du pays d'aider les familles canadiennes dans le besoin en cette période difficile. En même temps, faut-il le souligner, le gouvernement fait des largesses insensées aux Canadiens les mieux nantis
Le NPD veut que l'économie soit juste pour la classe moyenne. Nous voulons que le budget soit axé sur la diversification de l'économie canadienne, et non qu'il mette tous les oeufs dans le même panier. Nous trouvons que c'est du gaspillage de dépenser des centaines de millions de dollars en publicité gouvernementale pour promouvoir les intérêts d'un parti politique. En fait, pas plus tard que la semaine dernière, j'ai soumis à l'organisme Les normes canadiennes de la publicité une lettre lui demandant de mener une enquête sur les publicités gouvernementales relatives aux programmes d'apprentissage.
Pour nous, c'est du gaspillage de consacrer des millions de dollars par année au Sénat qui n'est pas élu, qui n'a pas de comptes à rendre et qui fait l'objet d'une enquête. Nous estimons que c'est du gaspillage d'accorder des milliards de dollars en subventions aux pétrolières et des faveurs aux sociétés les plus rentables.
Kevin Page, l'ancien directeur parlementaire du budget, a déclaré récemment qu'au cours des 10 dernières années, nous n'avons fait presque aucun progrès par rapport à l'ensemble de nos importants enjeux, de nos défis économiques à long terme. Nous n'avons pas comblé les lacunes de notre pays en matière d'innovation, ni cerné la question du vieillissement de la population qui exercera des pressions sur nos systèmes de soins de santé, ni géré le problème de la durabilité environnementale. Le gouvernement n'a même pas discuté de ces enjeux, ni proposé des solutions.
Pendant que mes collègues néo-démocrates et moi continuons de proposer des solutions concrètes pour appuyer la classe moyenne et les travailleurs canadiens, les libéraux continuent de se cacher dans leur coin sans proposer d'idées, sinon celle que le rôle de gouverner le pays leur revient de droit. Les néo-démocrates ont élaboré un plan pour aider la classe moyenne qui consiste, entre autres, à faire passer le salaire minimum à 15 $ et à veiller à ce qu'aucun parent ne paie plus de 15 $ par jour pour faire garder ses enfants. Nous sommes prêts à faire travailler l'économie non seulement au profit de quelques riches Canadiens, mais aussi au profit des Canadiens moyens qui travaillent fort. Nous disposons d'un plan pratique qui réparera les dommages que le gouvernement actuel a causés à nos programmes sociaux, à notre environnement et à notre économie.
Je suis arrivée au Canada au début de la vingtaine avec très peu de ressources. J'ai commencé à enseigner immédiatement et je n'ai jamais arrêté de travailler, même après toutes ces années. Je sais ce que c'est que de travailler dur, et je connais l'anxiété et le stress qui accompagnent la perte d'emplois, les maladies graves et l'incertitude en matière d'emploi au sein des familles. Sous le gouvernement conservateur actuel et sous les gouvernements libéraux précédents, trop de familles ont vécu ce genre de stress.
Non seulement j'ai l'immense privilège de représenter la population de Newton—Delta-Nord, mais je suis également très fière d'occuper la fonction de porte-parole de l'opposition en matière d'emploi et de développement social, ce qui me permet de voir, presque à toute heure du jour, les effets de la mauvaise gestion financière du gouvernement actuel sur les citoyens de l'ensemble du pays. Le gouvernement conservateur a fait baisser à la fois les salaires et l'aide aux chômeurs canadiens en imposant des compressions au programme d'assurance-emploi, un programme pour lequel la plupart des Canadiens versent des cotisations, mais qui n'est désormais accessible que pour environ quatre personnes sur dix. Le gouvernement actuel a étendu le Programme des travailleurs étrangers temporaires, même si le taux de chômage chez les jeunes atteint un sommet sans précédent, et il n'a pas réussi à corriger les lacunes. De plus, les conservateurs n'ont pas du tout tenu compte de l'importance de disposer de l'information la plus récente sur le marché du travail. Ils ont créé un allégement fiscal pour les créateurs d'emplois qui ne créerait que 800 emplois au coût d'un demi-milliard de dollars. J'ai du mal à comprendre une telle mesure.
En chiffres réels, le salaire minimum au Canada n'a augmenté en moyenne que de 1 % au cours des 40 dernières années. Les conservateurs croient-ils vraiment qu'une personne qui travaille 40 heures par semaine devrait vivre sous le seuil de pauvreté? C'est essentiellement le message que les conservateurs nous envoient en ne faisant rien pour augmenter le salaire minimum des travailleurs des secteurs relevant du gouvernement fédéral.
Que peut-on dire aux jeunes à propos du gouvernement actuel? Que puis-je dire aux jeunes diplômés qui ne trouvent pas d'emploi? Que dire quand un employeur ne regarde même pas la candidature d'une personne parce qu'il trouve plus avantageux de profiter du Programme des travailleurs étrangers temporaires mis en place par le gouvernement? J'aimerais pouvoir dire quelque chose d'utile à tous ces gens.
J'espère que les conservateurs appuieront cette motion de l'opposition et qu'ils présenteront immédiatement une mise à jour financière et économique au Parlement indiquant l’état des finances du pays à la lumière de la situation économique instable actuelle et faisant état des pertes d’emploi, de la chute des prix du pétrole et du déclin des recettes publiques. Nous demandons également au gouvernement actuel de préparer un budget qui tient compte de la situation économique de la classe moyenne en créant plus d’emplois de qualité à temps plein et en priorisant la diversification économique.
Malgré les sombres prévisions économiques formulées par divers intervenants, les conservateurs affirment encore et toujours qu'ils équilibreront le budget. Nous leur demandons de présenter une mise à jour financière. Nous voulons nous assurer que l'atteinte de leurs objectifs ne se fera pas aux dépens des travailleurs canadiens. De toute évidence, la confusion règne dans les rangs conservateurs, puisque les ministres eux-mêmes ne s'entendent pas sur la façon de relever les défis actuels. Les messages contradictoires se multiplient, comme le montrent les interventions du et du , qui ont présenté deux programmes différents.
Pour terminer, j'aimerais citer Kevin Page: « Quand on dépense l'argent d'une autre personne, il faut lui expliquer notre plan. Et puisqu'on dépense l'argent d'une autre personne, ce plan doit être soumis à un examen minutieux. C'est tout à fait normal. C'est une simple question de bonne gestion financière. »
Qu'on nous montre le plan.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je me lève pour parler, surtout quand il est question d'économie. Je considère qu'il s'agit d'une question majeure, et il me semble important de remettre en cause ce qui se passe du côté des conservateurs.
Quand l'économie va bien, c'est grâce à leur bonne gestion; cependant, quand elle va mal, c'est à cause de facteurs internationaux hors de leur contrôle. À mon avis, ce n'est pas un gouvernement responsable, et cela montre très clairement qu'ils ne sont pas prêts à prendre leurs responsabilités.
Au NPD, nous sommes prêts à prendre de bonnes décisions et à assumer nos responsabilités. C'est facile de blâmer les autres, mais pour redresser la situation, il faut faire des choix, et il faut les faire en toute transparence envers le public. C'est la meilleure façon de respecter le public canadien.
Les choix des libéraux et des conservateurs ont fait du Canada un géant économique au pied d'argile. Ils ont réduit notre capacité à nous adapter à des temps difficiles avec une économie devenue de plus en plus monoindustrielle, maintenant grandement basée sur le secteur de l'énergie et du pétrole.
D'ailleurs, j'aimerais prendre le temps de faire un retour sur l'histoire de l'exploitation des ressources naturelles au Canada.
Au début, l'économie reposait principalement sur l'agriculture et les produits forestiers. Ensuite, le développement s'est déplacé de la ferme et la forêt vers le sous-sol canadien. L'importance des métaux et des minéraux a augmenté au fil du temps en raison de l'évolution technologique, qui découlait notamment de l'introduction de l'hydroélectricité et de l'amélioration des chemins de fer, des routes et des infrastructures.
De plus, l'amélioration du matériel d'exploitation des mines et des techniques de forage a mené à l'augmentation des connaissances en matière de gîtes minéraux, à un meilleur accès aux minéraux ainsi qu'à une diminution des coûts de transport.
Pendant la période allant de 1886 à 1947, la foresterie, ensuite l'exploitation minière, et finalement l'énergie, se sont jointes à l'agriculture. À l'exception d'une apparition précoce, l'industrie du pétrole à Oil Springs en Ontario, le pétrole n'a pas représenté une composante majeure de la production d'énergie pour le Canada jusqu'en 1947, année de la découverte du pétrole à Leduc, en Alberta.
Après le choc du prix du pétrole de 1973, la production de sources d'énergie conventionnelles a augmenté, et l'innovation technologique a permis le développement et l'extraction des sables bitumineux au Canada.
Quand on observe l'évolution de l'exploitation des ressources en pourcentage de la production canadienne, on observe un équilibre sectoriel à partir de la fin des années 1960 jusqu'au milieu des années 1970. Ensuite, le déséquilibre du secteur de l'énergie au profit des autres secteurs économiques est devenu apparent dans les années 1980 et les années 1990 du gouvernement libéral. Ce déséquilibre est venu consolider la dépendance de l'économie canadienne qu'on observe depuis 10 ans sous le règne des conservateurs.
Il en résulte aujourd'hui une concentration de l'industrie pétrolière et gazière en Alberta et en Saskatchewan. Toutefois, la production délocalisée fait également une contribution importante à l'économie de Terre-Neuve-et-Labrador.
Bien que l'importance des produits énergétiques soit montée en flèche pendant les 40 dernières années, l'histoire économique du Canada a été influencée par la richesse de l'ensemble de ses ressources. L'énergie est la dernière manifestation de la dépendance profonde que le Canada a développée au sein d'une économie mondiale et intégrée.
Bien que les ressources naturelles aient financé le développement du Canada pendant des générations, à l'heure actuelle, la concentration du secteur de l'énergie dans le panier des ressources naturelles semble donner raison au dans l'analyse qu'il a faite en 2012.
En 2014, comme le prix du baril de pétrole brut se situait entre un sommet d'environ 114 $ américains et moins de 55 $ américains, le taux de change du Canada, entre le Canada et les États-Unis, a fluctué de plus de 91 ¢, soit approximativement 86 ¢. Hier, le taux du jour se trouvait à 81 ¢ américains, comme il y a 10 ans quand le gouvernement conservateur est entré en place.
À la suite de l'analyse historique que je viens de présenter, je crois important de comprendre différents éléments.
Actuellement, la chute des prix du pétrole est grandement attribuable au fait qu'il y a plus d'offre sur la table provenant, entre autres, de l'Arabie Saoudite.
C'est ce qui a fait baisser les prix. Toutefois, il ne faut pas oublier qu'il y a aussi une diminution de la demande du pétrole car plusieurs pays ont choisi d'aller vers des économies plus vertes et de réduire leur dépendance au pétrole. Cette diminution de la demande va continuer de s'effectuer.
Si l'on a effectué des rénovations majeures dans notre entreprise pour diminuer notre besoin en énergie et que le prix de l'énergie descend, on ne va pas remettre les vieilles affaires qu'on vient de changer. C'est évident. On va donc continuer à se diriger vers une économie plus verte, car le prix du pétrole fluctue beaucoup et rend la planification budgétaire difficile pour de nombreuses entreprises et économies mondiales. La demande continue donc de baisser.
Même quand les prix du pétrole seront à nouveau élevés, il n'est pas certain que la demande sera la même qu'auparavant. Il est donc très important de diversifier l'économie, non seulement lorsqu'on est acculé au pied du mur, mais aussi lorsque les choses vont bien. Il faut planifier adéquatement lorsque les choses vont bien afin de parer les mauvais coups. Malheureusement, les conservateurs ne l'ont pas fait et on se retrouve dans une situation critique. Il est primordial que les gens aient une idée des prix exacts et de la situation. C'est pourquoi on a présenté cette motion.
Le gouvernement conservateur a dit qu'il fallait encourager l'industrie manufacturière à prendre la relève et stimuler l'économie. Malheureusement, l'un des problèmes causés par la baisse du prix du pétrole est la baisse du dollar canadien. À l'heure actuelle, les entreprises manufacturières sont déjà à la limite de leur productivité. Si elles veulent acheter du matériel pour augmenter leur productivité, ce qu'elles n'ont pas fait auparavant, elles doivent l'acheter en dollars américains. Elles perdent donc 20 %, comparativement au moment où le dollar américain était à peu près équivalent au dollar canadien.
Les entreprises manufacturières devront payer 20 % de plus pour acheter de l'équipement qui est le plus souvent acheté à l'extérieur du pays, soit en dollars américains. Alors, même si l'on se fie sur les entreprises manufacturières pour stimuler l'économie canadienne, un défi supplémentaire se pose, car la situation dans laquelle on les a placées fait en sorte qu'elles n'ont plus la même capacité d'achat pour augmenter leur productivité. En somme, on se retrouve dans un mouvement circulaire où notre capacité d'action est limitée.
Pour conclure, si on veut un plan économique fiable pour l'avenir, il faut comprendre qu'il doit être basé sur une économie verte, prospère et durable. Il faut faire des choix énergétiques plus verts et plus durables, mais aussi offrir cette possibilité sur le plan mondial. Plus on a de possibilités et d'énergies vertes à offrir, plus les gens pourront faire affaire. Lorsqu'on base notre économie sur le pétrole, dont le prix fluctue, elle devient instable et imprévisible. De plus en plus, les économies mondiales vont tenter au moins de se départir d'une partie de leur dépendance au pétrole pour se tourner vers des sources d'énergie plus fiables. Cela devrait être l'une des priorités de l'économie canadienne.
Il faut soutenir la classe moyenne au moyen de mesures progressistes afin d'éviter que ce soit elle qui subisse les contrecoups de la mauvaise gestion conservatrice. Il faut soutenir nos entreprises pour qu'elles se dotent d'une meilleure capacité de production, et ce, même dans les moments où les choses vont bien. On ne l'a pas fait lorsque le dollar canadien et le dollar américain étaient à peu près égaux. Si on avait stimulé les investissements lorsque cela coûtait beaucoup moins cher aux entreprises d'acquérir des nouvelles technologies, grâce à la force de notre dollar, elles auraient présentement la capacité d'augmenter leur productivité et d'affronter la situation actuelle.
Nous devons aussi appuyer la diversification économique, particulièrement en ce qui concerne les ressources naturelles. Il faut éviter de mettre uniquement l'accent sur le secteur qui se porte bien, de délaisser tous les autres secteurs et de se retrouver, comme à l'heure actuelle, avec un secteur pétrolier qui ne va pas bien et avec d'autres secteurs qui ont été tellement sous-financés et peu appuyés qu'ils ont de la difficulté à prendre la relève.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat d'aujourd'hui, sur le sujet qui retient actuellement notre attention.
Avant de commencer, je voudrais vous informer que je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député de . J'ai vraiment hâte d'entendre ce qu'il nous dira aujourd'hui.
Je me réjouis de pouvoir parler de la grande priorité du gouvernement, qui est également celle de tous les Canadiens: favoriser la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme; assurer l'avenir économique du Canada; et continuer de faire du Canada le meilleur endroit au monde pour vivre, travailler, élever des enfants, investir et réaliser tous nos rêves.
Depuis l'arrivée au pouvoir de notre parti, en 2006, le gouvernement a pris des mesures énergiques pour assurer l'avenir du Canada. Nous nous y sommes employés malgré la pire crise économique depuis la Grande Dépression. Cette crise a fait s'évaporer 10 billions de dollars sur les marchés mondiaux. Elle a fait disparaître 62 millions d'emplois dans le monde, une statistique énorme qui nous cache le drame bien réel vécu par chaque personne touchée. À cause de la récession, des millions de personnes dans le monde ont perdu leur gagne-pain et la stabilité qui s'y rattachait. Nous n'insisterons jamais assez sur le caractère dévastateur de la première crise économique du XXIe siècle. Beaucoup de gens sur la planète en ressentent encore les effets aujourd'hui. Qu'il s'agisse de la croissance trop lente en Chine et en Inde ou de la reprise anémique dans la zone euro, où j'ai séjourné la semaine dernière, nos partenaires et nos amis dans le monde sont encore nombreux à souffrir.
La crise actuelle n'a pas commencé au Canada, mais elle a sévi ici aussi par la suite, quoique bien plus tard que dans certains pays. En outre, nous en sommes sortis avant d'autres pays, mais il ne fait aucun doute que nous avons été durement frappés, et ce n'est pas terminé. Le gouvernement agit. Il a lancé le Plan d'action économique ainsi qu'un plan progressif de réduction des impôts pour stimuler la croissance et l'emploi. Dans le creux de la crise, nous avons mis en oeuvre en temps opportun un plan de relance ciblé afin de relancer les activités économiques et de créer des emplois grâce à des investissements dans les infrastructures et la recherche-développement. Nous avons également protégé les emplois en instaurant des initiatives tel le programme de travail partagé dans diverses entreprises aux quatre coins du pays.
Puis, au creux de la crise — et même dès le début — le de l'époque, Jim Flaherty, a adopté un plan à moyen terme visant à équilibrer le budget du gouvernement. Nous avons, dès janvier 2009, tracé clairement la voie à suivre afin de revenir à l'équilibre budgétaire à moyen terme.
Le plan a fonctionné. La stratégie adoptée à l'époque visait à équilibrer progressivement le budget tout en protégeant les importants transferts aux provinces dans les domaines des soins de santé, de l'éducation et des services sociaux. Depuis que le gouvernement a accédé au pouvoir en 2006, les transferts en santé aux provinces ont augmenté de 6 % par année, et ceux visant l'éducation et les services sociaux ont augmenté de 3 % par année, et cela continuera. En parallèle, nous avons protégé les prestations aux familles et nous avons protégé et bonifié les prestations aux aînés en approuvant la plus forte augmentation du Supplément du revenu garanti de l'histoire du Canada.
Le gouvernement a constaté que les dépenses discrétionnaires s'élevaient à 70 milliards de dollars, et il a demandé aux ministères de réaliser des économies de 5 % à 10 % afin que le gouvernement puisse atteindre l'équilibre budgétaire à moyen terme.
J'estime que notre plan fonctionne, et ce, malgré la chute spectaculaire des cours du pétrole cette année, qui sont passés d'environ 100 $ le baril à environ 46 $ le baril, si l'on s'en tient au standard du West Texas Intermediate. Le et le gouvernement ont très clairement affirmé que, malgré la situation, ils équilibreront le budget cette année.
L'équilibre budgétaire est stimulant. Il dynamise l'ensemble du pays. Il contribue énormément à l'image de notre pays. Lorsque j'étais au Royaume-Uni la semaine dernière, des politiciens de toutes les affiliations politiques me disaient combien ils étaient impressionnés par le rendement économique du Canada et par le plan financier de retour à l'équilibre budgétaire. Ainsi, l'équilibre budgétaire n'est pas seulement tonique pour le Canada, mais aussi pour les gouvernements qui ont la marge de manoeuvre financière nécessaire pour consentir des allégements fiscaux fort nécessaires et investir dans des domaines cruciaux afin de stimuler l'emploi, la croissance et la productivité. Enfin, l'équilibre budgétaire nous permet également d'effectuer des investissements ciblés dans le but d'assurer la pérennité de la prospérité au Canada.
Pour ce qui des allégements fiscaux, le gouvernement conservateur a réduit les impôts au point où le fardeau fiscal fédéral est à son plus bas niveau depuis plus d'un demi-siècle. La dernière fois que les Canadiens ont payé aussi peu d'impôts à Ottawa, c'était à l'époque où John Diefenbaker était premier ministre de notre grand pays. Nous avons consenti des allégements fiscaux à plus de 180 reprises depuis notre arrivée au pouvoir, ce qui signifie que les particuliers, les familles et les entreprises ont plus d'argent dans leurs poches, plus d'argent à investir dans leur avenir.
J'aimerais examiner certaines de ces mesures fiscales. L'une des premières mesures a été de faire passer de 7 à 5 % la taxe sur les produits et services. On a également augmenté le revenu que les Canadiens peuvent gagner sans payer d'impôt fédéral, ce qui a rayé environ un million de Canadiens du rôle d'imposition. Par ailleurs, on a relevé la limite supérieure des deux tranches d'imposition les plus basses pour que les gens puissent toucher un salaire plus élevé avant d'être assujettis à un taux d'imposition plus élevé. De plus, nous avons fait passer de 15 à 16 % le taux d'imposition le plus bas sur le revenu des particuliers.
À mon avis, la création du compte d'épargne libre d'impôt est le plus important changement que l'on ait apporté à l'impôt sur le revenu des particuliers depuis les REER. Je crois que près de 10 millions de Canadiens ont ouvert un compte d'épargne libre d'impôt, ce qui les aide à épargner pour leur avenir en touchant un revenu de placement libre d'impôt.
À l'automne 2006, le gouvernement a instauré le fractionnement du revenu de pension pour les personnes âgées. J'ai discuté avec des aînés dans ma circonscription, et je peux vous dire que bon nombre d'entre eux m'ont dit que cette mesure a amélioré leur sort et leur qualité de vie plus que n'importe quelle autre.
Récemment, nous avons capitalisé sur cette réussite, qui est étroitement liée à la philosophie visant à permettre aux personnes âgées de partager leur revenu. Les conservateurs étaient très fiers d'accorder un allégement fiscal ciblé aux familles canadiennes qui travaillent fort. Ces réductions d'impôts profiteront à toutes les familles avec des enfants. On a notamment instauré l'allégement fiscal pour les familles, mis en place et bonifié la prestation universelle pour la garde d'enfants et majoré les limites associées à la déduction pour frais de garde d'enfants.
Nous avons également réduit les impôts des entreprises pour qu'elles puissent créer plus d'emplois. Ce programme ambitieux vise à bâtir un régime fiscal concurrentiel qui stimule la création d'emplois, favorise la croissance économique et permet aux Canadiens de conserver une plus grande partie de l'argent qu'ils gagnent.
Nous avons réduit les impôts des entreprises imposées au taux supérieur, mais aussi ceux des petits entrepreneurs. Nous savons qu'ils sont les principaux créateurs d'emplois au pays. Nous voulons qu'ils créent de bons emplois chez nous. Nous voulons que les entreprises soient plus concurrentielles tant au Canada qu'à l'étranger, et c'est pourquoi nous avons entrepris un programme très ambitieux, par l'entremise du , qui consiste à conclure un nombre sans précédent d'accords commerciaux et à améliorer l'accès au marché dans les pays avec lesquels nous n'avons pas d'accords commerciaux officiels.
J'aimerais revenir sur certaines des mesures fiscales concernant les entreprises. Le plan a permis de réduire le taux d'imposition fédéral des sociétés, le faisant passer de plus de 22 % en 2007 à seulement 15 % aujourd'hui. Le but était de faire connaître le Canada comme un pays où le taux d'imposition combiné des entreprises se chiffre à 25 %, si l'on tient compte des différents taux provinciaux.
Prenons le cas des petites entreprises. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous avons porté le taux de 12 à 11 %. En même temps, nous avons révisé à la hausse le montant d'argent que les petites entreprises peuvent gagner, en le faisant passer de 300 000 $ à 500 000 $.
Il est important que les autres partis reconnaissent ce fait. Ils affirment que les grandes entreprises paient de l'impôt au taux de 15 %, mais c'est le cas de toute entreprise dont le revenu est supérieur à 500 000 $. Lors de la prochaine campagne électorale et du prochain débat sur le budget, les autres partis auront à se défendre s'ils souhaitent majorer ce taux au-delà du seuil de 500 000 $. Une telle hausse serait lourde de conséquences pour les gens d'affaires de la classe moyenne.
Si on examine la compétitivité du Canada en matière fiscale et le contexte des affaires en général, on observe d'importants gains. En fait, à l'heure actuelle, le Canada a le taux d'imposition général sur les nouveaux investissements commerciaux le moins élevé de tous les pays du G7.
J'aimerais maintenant m'attarder à une question que certains des orateurs précédents ont évoquée, à savoir les mesures prises par le gouvernement pour appuyer le secteur manufacturier. Dans chaque budget, le gouvernement a souligné l'importance du secteur manufacturier du Canada. Déjà en 2007, lorsque je présidais le comité de l'industrie, nous avons préparé un rapport unanime à ce sujet et nous l'avons déposé en février 2007. Le gouvernement y a donné suite sans tarder, dans le budget de mars 2007, en instaurant la déduction pour amortissement accéléré, qui permet aux entreprises du secteur manufacturier qui investissent dans de nouvelles machines et de nouveaux équipements de bénéficier d'un amortissement de deux ans. Des représentants de Manufacturiers et exportateurs du Canada, ainsi que des gens respectés comme Jay Myers, ont fait remarquer que cette mesure a joué un rôle crucial pour permettre aux entreprises de ce secteur d'investir ou de réinvestir et de traverser cette période économique très difficile, de sorte qu'elles se retrouvent dans une position bien plus solide que ce qui aurait été le cas autrement.
Nous voulons combiner cela aux investissements dans le secteur automobile, mesure qui a reçu un très bon accueil.
Je constate qu’il ne me reste que 30 secondes. Je vais donc conclure mon intervention en disant que le gouvernement a un plan à long terme. Le gouvernement a fait une mise à jour économique et financière à la mi-novembre. Il déposera son budget au printemps. Le gouvernement continuera de mettre en oeuvre son plan pour atteindre l’équilibre budgétaire, d’investir dans des secteurs clés, de protéger les transferts aux provinces et de s’appuyer sur son plan de réduction des impôts qui crée des millions d’emplois pour les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir à la Chambre au sujet de la motion proposée par l'opposition. Contrairement à ce que le parrain de cette motion prétend à la Chambre, le gouvernement conservateur affiche un bilan exceptionnel en matière de création d'emplois et de croissance économique.
Les Canadiens ont élu un gouvernement conservateur en 2011 et lui ont confié un mandat bien précis: permettre au pays de tirer son épingle du jeu dans l'économie mondiale, créer des emplois, favoriser la croissance économique et maintenir un faible taux d'imposition. Je suis heureux de dire à la Chambre que c'est exactement ce que le gouvernement a fait. Promesse faite, promesse tenue. Depuis notre élection, le Canada est le pays du G7 qui présente la plus forte croissance économique. Nous avons créé, net, plus de 1,2 million d'emplois, dont 82 % sont à temps plein, 84 % se trouvent dans le secteur privé et 66 % se situent dans des secteurs qui offrent des salaires élevés. Il s'agit d'un bilan remarquable, et nous allons continuer dans cette voie.
Selon Bloomberg, le Canada est au deuxième rang dans le monde pour ce qui est d'offrir un milieu favorable au monde des affaires. Le FMI et l'OCDE s'attendent à ce que le Canada figure parmi les pays du G7 qui afficheront la plus forte croissance économique au cours des prochaines années.
Il ne s'agit évidemment pas d'un succès facile. Le Canada a vécu des temps difficiles et il continue de composer avec une situation économique mondiale qui demeure très fragile. Toutefois, nous avons pris les bonnes décisions pour les entreprises, les familles et les collectivités canadiennes. Les résultats découlant de ces décisions sont éloquents: la dette est peu élevée et les déficits sont en baisse. Le niveau d'endettement du Canada par rapport à son PIB équivaut en moyenne à la moitié de ce qu'il est dans les autres pays du G7. Nous sommes en voie d'équilibrer le budget fédéral en 2015.
Nous avons promis aux Canadiens de rétablir l'équilibre budgétaire parce que c'est important pour les Canadiens et pour l'économie de notre pays. Grâce à l'équilibre budgétaire, plus de fonds seront injectés dans des programmes et des services importants, sur lesquels comptent les Canadiens, et les intérêts sur la dette cesseront d'augmenter. Cette situation nous permettra de protéger notre cote de crédit et de mettre les Canadiens à l'abri des perturbations internationales, ce que nous faisons déjà. Nous devons être justes envers nos enfants et nos petits-enfants en ne leur imposant pas une dette qui découlerait de nos dépenses.
Il est dommage que le chef libéral ne comprenne pas ces principes financiers de base. Lorsqu'on lui a demandé ce qu'il comptait faire pour équilibrer le budget fédéral de plusieurs milliards de dollars, il a répondu que celui-ci s'équilibrerait de lui-même, comme par enchantement. Le chef libéral n'a peut-être jamais eu besoin de faire son propre budget, mais les familles ordinaires, et le gouvernement, savent ce qu'il faut pour équilibrer un budget. Il faut de la discipline, il faut se concentrer sur les priorités et il faut un bon jugement.
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise a rappelé à quel point c'est important: « Équilibrer le budget fédéral et maintenir la discipline requise pour rembourser la dette ne sont pas seulement des mesures qui s'imposent d'elles-mêmes, mais il s'agit là de mesures essentielles pour la compétitivité du Canada à l'échelle mondiale. »
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a pour sa part déclaré ceci: « Les propriétaires de PME savent que les déficits d'aujourd'hui sont les taxes et les impôts de demain. Nous accueillons donc favorablement le maintien ferme de l'engagement du gouvernement de maintenir le cap sur l'élimination du déficit [d'ici 2015] ».
Non seulement nous sommes en bonne voie d'équilibrer le budget, mais nous y arriverons tout en maintenant un faible taux d'imposition. Chaque année, nous avons réduit les impôts, et pas seulement pour les entreprises, mais aussi pour les familles et l'ensemble des Canadiens. En fait, nous avons réduit tous les types d'impôts et de taxes: l'impôt des particuliers, les taxes à la consommation, l'impôt des entreprises, la taxe d'accise, et cetera.
Nous avons fait passer le taux d'imposition des petites entreprises de 12 à 11 %. Nous avons instauré le fractionnement du revenu de pension et fait passer la TPS de 7 à 5 %. Nous avons créé le fameux compte d'épargne libre d'impôt. Plus de 10 millions de Canadiens ont ainsi ouvert un compte qui leur permet d'épargner sans payer d'impôt sur leurs économies. Nous avons aussi majoré le revenu personnel de base que les Canadiens peuvent gagner sans avoir à payer d'impôt.
Par surcroît, le gouvernement a rayé du rôle d'imposition plus de 1 million de Canadiens à faible revenu, dont environ 380 000 personnes âgées. Grâce au gouvernement dirigé par le , le fardeau fiscal fédéral n'a jamais été aussi bas en plus de 50 ans. Notre plan d'allégement fiscal a permis d'augmenter le salaire net des familles de toutes les tranches de revenu d'environ 10 %. Le salaire net des familles à faible revenu a même augmenté de 14 %.
La journée d'affranchissement de l'impôt arrive maintenant plus de deux semaines plus tôt que sous la direction des libéraux qui s'employaient à taxer et à dépenser.
Statistique Canada a aussi confirmé que les familles s'en tirent mieux depuis que le gouvernement conservateur est au pouvoir par rapport à l'époque où les libéraux étaient aux commandes. Selon l'agence, l'avoir net médian des familles canadiennes a crû de 45 % depuis que nous sommes entrés en fonction.
Forts d'un bilan aussi reluisant, nous avons récemment annoncé une série d'allégements fiscaux et de prestations dont bénéficieront la totalité des familles canadiennes ayant des enfants. En fait, leur fardeau fiscal sera allégé en moyenne de 1 100 $ par année, et ce sont les familles à faible revenu ou à revenu moyen qui en bénéficieront le plus. Nous sommes ravis de pouvoir ainsi alléger le fardeau des familles, parce que nous savons que cet argent n'appartient pas au gouvernement. Il appartient aux familles et aux travailleurs canadiens, qui sont sont d'ailleurs nombreux dans ma circonscription.
Une fois bonifiée la prestation universelle pour la garde d'enfants, les mamans et les papas du Yukon et du reste du pays recevront près de 2 000 $ pour chaque enfant de moins de 6 ans et 720 $ de plus pour chaque enfant de 6 à 17 ans.
Le premier ministre du Yukon, Darrell Pasloski, a déclaré que le gouvernement du Yukon applaudissait à toute initiative permettant aux familles d'avoir plus d'argent dans leurs poches, car c'est bon pour l'économie. La baisse d'impôt pour les familles, la version bonifiée de la prestation universelle pour la garde d'enfants et les déductions pour aidants naturels, voilà autant de mesures dont profiteront directement les familles yukonnaises.
La Fédération canadienne des contribuables approuve également nos nouvelles mesures fiscales pour les familles. Le directeur fédéral de la fédération, Aaron Wudrick, a déclaré: « Remettre plus d'argent dans les poches des familles canadiennes est un changement positif. » Et comment!
Nous avons promis aux familles canadiennes de remettre plus d'argent dans leurs poches et nous honorerons cette promesse. Pour leur part, le NPD et le Parti libéral feraient tout à fait le contraire. Ils souhaitent plutôt annuler ces allégements fiscaux et ces prestations et diriger l'économie vers le déficit avec leurs projets de dépenses bureaucratiques massives. Puiser dans les poches des travailleurs canadiens pour donner plus d'argent aux bureaucrates d'Ottawa et faire crouler nos enfants sous les dettes: tel est leur plan. Nous n'emprunterons pas cette voie qui mène droit au déclin économique, comme on l'a constaté.
Je tiens à souligner que, comme l'a déclaré le , le gouvernement fournira une mise à jour économique. C'est à ce moment-là que nous présenterons le budget fédéral. L'opposition peut paniquer et demander des dépenses risquées qui accentueraient le déficit, nous savons que nous devons maintenir le cap et conserver notre plan de faible imposition, ce même plan qui a permis au Canada de traverser plus aisément la grande récession.
Les turbulences économiques qui se produisent à l'étranger ont des répercussions au Canada. Nous vivons dans un monde de plus en plus instable et dangereux, et les Canadiens peuvent être fiers du gouvernement qui, sous le leadership énergique du , protégera la vitalité de l'économie canadienne.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de me lever à la Chambre aujourd'hui pour parler de la motion de la journée de l'opposition, qui a été déposée par mon collègue de . Je vais la lire à l'intention de mes concitoyens:
Que la Chambre demande au gouvernement a) de présenter immédiatement une mise à jour financière et économique au Parlement indiquant l’état des finances du pays à la lumière de la situation économique instable actuelle et faisant état des pertes d’emploi, de la chute des prix du pétrole et du déclin des recettes publiques; b) de préparer un budget qui tient compte de la situation économique de la classe moyenne en créant plus d’emplois de qualité à temps plein et en priorisant la diversification économique.
Avant d'aller plus loin, j'indique que je partagerai mon temps de parole avec mon ami le député de .
Pour brosser un portrait de la situation actuelle, je vais parler de ma circonscription et des enjeux auxquels fait face le pays. Je vais expliquer pourquoi on demande ce qui est dans la motion et la logique derrière celle-ci qui, je l'espère, va recevoir l'appui des autres députés de la Chambre.
Pourquoi parle-t-on de finances publiques et d'économie? Actuellement, les choses ne vont pas bien partout. À Lachine, dans ma circonscription, on a fait face dernièrement à la fermeture d'une nouvelle usine, l'usine Metso. Depuis que j'ai été élue députée, en 2011, il y a donc quatre ans, beaucoup d'entreprises ont malheureusement fermé. L'usine Humpty Dumpty et l'usine de BlueWater Seafoods ont fermé. Tout le monde a entendu parler d'Aveos. Il y a eu la relocalisation d'Andritz à l'automne, et malheureusement, le 13 février, l'usine Metso fermera ses portes.
Il y a de plus en plus de pertes d'emploi comme cela un peu partout au pays. Le gouvernement nous dit qu'il crée des emplois mais ce sont des emplois précaires et à temps partiel. On n'a pas vraiment de chiffres clairs pour tout cela. On demande à savoir exactement ce qui se passe.
Pourquoi est-ce que je dis qu'on doit parler d'économie? J'étais membre de l'organisation de la guignolée de Lachine, dans mon comté. On a fait du porte-à-porte pour demander de la nourriture aux gens, qui sont généreux. Parfois, je passais chez des gens qui me disaient qu'ils n'avaient plus d'emploi. Ils auraient aimé donner, mais ils venaient de perdre leur emploi et ils ne pouvaient rien donner. Des situations comme celles-là, il y en a beaucoup.
Une des parties importantes du travail de député est d'être ici, de légiférer et de créer des lois. Toutefois, c'est aussi de régler des cas de citoyens. Chaque semaine, des gens viennent à mon bureau et nous disent qu'ils n'arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Ils essaient de faire un budget, mais quand ils voient ce que leur loyer et leur épicerie leur coûtent, les soins de santé qu'ils doivent donner, les livres qu'ils doivent acheter pour l'école ou les vêtements qu'ils veulent acheter pour leurs enfants, les choses ne fonctionnent plus aux fins de mois. On s'assoit avec eux et on essaie de faire un budget, mais c'est difficile pour une grande majorité de Canadiens et de Canadiennes. On les aide. On prend le temps de le faire. Mon équipe est là pour répondre à leurs questions et essayer de trouver des solutions, mais c'est difficile.
Un grand nombre de personnes viennent à mon bureau et me donnent leur CV. Je leur dis que je ne suis pas une banque d'emplois, je les dirige vers les bons organismes et je leur donne des adresses d'Emploi-Québec. Je leur conseille d'aller à la CDEC et au Carrefour jeunesse-emploi pour les aider à structurer un CV. Une fois que tout cela est fait, ils n'ont pas plus d'emploi. Ils ont de bons CV et ils sont qualifiés. La plupart du temps, ils parlent deux, trois ou quatre langues et ils ne trouvent pas d'emploi. Ils sont à Montréal, une métropole avec beaucoup d'usines et de compagnies, mais ils ne s'y trouvent quand même pas d'emploi. Les gens me disent qu'ils ont des offres d'emploi mais qu'il doivent travailler de soir une fin de semaine sur deux. Cela ne fonctionne pas. Ce sont des gens qualifiés qui ne se trouvent pas d'emploi actuellement.
Le fossé entre les riches et les pauvres s'élargit de plus en plus. La classe moyenne est de moins en moins proche de la classe la plus riche de notre pays. Cela non plus, ce n'est pas normal. Cela découle de politiques datant d'il y a 20 ou 30 ans. Aujourd'hui on subit cette situation. Ce qu'on veut, c'est un portrait clair de la situation, parce qu'on ne connaît même pas les chiffres exacts.
Une des raisons pour lesquelles on a mis cette motion en avant, c'est qu'il y a une grande préoccupation par rapport à nos ressources naturelles au pays. On parle beaucoup du prix du pétrole. Bien sûr, à la pompe c'est bien. Quand je me promène dans mon comté, les gens me disent tout le temps que c'est bien, qu'ils sont allés faire le plein et que cela leur a coûté moins de 40 $. Ils me demandent si j'ai vu qu'à telle ou telle station service, l'essence était à 82 ¢.
On en profite, c'est très agréable. De toute évidence, on en profite sur le plan individuel. Toutefois, globalement, que se passe-t-il dans notre pays? Trois provinces se basaient sur le pétrole pour se financer, et elles auront dorénavant beaucoup de difficulté. Ces trois provinces avaient une monoéconomie, parce que les gouvernements précédents ne se sont pas assurés de diversifier notre économie ni d'avoir de bons emplois dans plusieurs secteurs. Ils ont mis tous leurs oeufs dans le même panier. Maintenant, le panier tombe, alors il n'y a plus d'oeufs. C'est ce qui se passe.
Ce que le gouvernement répond c'est qu'il prendra plus de temps pour déposer son budget. J'aime cela! Je vais inventer un petit scénario: deux parents se présentent et l'un des deux a perdu son emploi, cela fait donc un revenu en moins. Ils se disent que cela va mal, mais ne veulent pas trop en parler. Ils vont s'assurer de vérifier à nouveau leur budget dans trois ou quatre mois. C'est une bonne solution, ils vont faire comme si rien ne se passait et dans trois ou quatre mois, ils en reparleront. C'est ce que le gouvernement est en train de nous dire. Ça va mal, il y a des pertes d'emplois, de moins en moins de bons emplois bien payés, de plus en plus d'emplois précaires et d'emplois à temps partiel. Toutefois, ce que le gouvernement nous dit, c'est qu'au lieu de prendre ses responsabilités et d'en parler tout de suite, il va attendre de voir un peu la tendance, et, au mois d'avril, on pourra voir ce qui se passe avec le budget. Cela me révèle un gouvernement qui est en train en paniquer et qui ne veut peut-être pas faire face aux réalités actuelles de notre pays.
On a aussi des défis financiers. La raison pour laquelle on demande à avoir vraiment la lumière sur la situation actuelle, c'est parce que le gouvernement n'est pas transparent. On veut savoir comment faire pour rendre la vie abordable pour tout le monde, pas seulement pour quelques personnes. Chacun devrait avoir dans son budget un peu d'argent pour ses loisirs. Ce n'est pas normal que des gens viennent me voir en me disant qu'ils ne peuvent plus y arriver.
Une dame d'environ 40 ans est venue me voir au mois de novembre. Elle habitait dans un petit appartement à Lachine. Elle était obligée d'avoir quatre colocataires parce que ça ne fonctionnait pas. Ils avaient Internet à la maison pour pouvoir chercher de l'emploi, mais ils n'arrivaient plus à le payer. Ils n'ont donc plus ce service. À notre époque, Internet n'est pas un luxe; ce n'est pas quelque chose qu'on devrait avoir seulement quand on a de l'argent. C'est un outil social pour tout le monde. Chacun devrait pouvoir avoir Internet pour s'informer et pour trouver de l'emploi, le cas échéant. Il faut maintenant que cette dame agisse en tenant compte de l'horaire de la bibliothèque. Elle le fait et elle va le faire. C'est sûr qu'il y a Internet à la bibliothèque de Lachine et elle y va. Toutefois, elle ne peut pas décider, le soir à 8 heures, d'être devant son ordinateur et de chercher de l'emploi. Ce sont des choses malheureuses comme cela qui se produisent.
On voit de plus en plus de familles obligées de se priver ainsi parce qu'elles n'ont pas assez de moyens pour avoir une vie comme tout le monde et les mêmes avantages que tous. Alors oui, la vie abordable, c'est vraiment un plan que le NPD a mis en avant; on a déposé des solutions concrètes et on veut pouvoir y arriver. On veut aussi protéger et créer des emplois à temps plein et bien rémunérés.
Notre gouvernement a créé une belle fabulation: il va mettre en place une réduction d'impôt qui sera créatrice d'emplois. Selon ses chiffres, cela a créé 800 emplois au coût d'un demi-milliard de dollars. C'est le plan qui nous est proposé actuellement par ce gouvernement. Nous pensons qu'il y a peut-être une meilleure façon d'investir cette somme pour créer plus d'emplois, de meilleurs emplois et des emplois dans des secteurs qui favoriseront l'économie.
On veut défendre le régime public de soins de santé. On se fait dire qu'on n'a plus d'argent à transférer aux provinces en matière de santé parce qu'il faut réduire la dette. Comment fait-on pour protéger ce service? C'est un service de santé publique qu'on a bâti sur plusieurs années. Il sert toute la population et le gouvernement nous dit qu'il va falloir se serrer la ceinture. On ne peut pas perdre cela. En tant que société, on ne peut pas décider que le choix est de faire des compressions dans le domaine de la santé. Il faut avoir de meilleures informations pour savoir comment on peut s'assurer de protéger cela. En outre, comment s'assure-t-on, présentement, de protéger l'environnement pour ne pas laisser de dettes dans l'avenir?
J'aurais aimer aller plus loin et pouvoir dire comment nous voyons cela, et comment nous voulons que cela se fasse.
Nous demandons au gouvernement de déposer un budget très prochainement, car il faut régler cette situation alarmante. En attendant trois mois, on ne fait que repousser le problème.
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Monsieur le Président, c'est la première occasion que j'ai de prendre la parole dans cette enceinte cette année, alors je voudrais souhaiter une bonne et heureuse année aux députés, aux gens de ma circonscription et à tous les autres Canadiens.
Je voudrais aussi saluer ma belle-mère, Signe Radelet, qui a eu 95 ans à la fin de l'année dernière, ainsi que mes parents, Val et Cy Donnelly, qui ont célébré leur 57e anniversaire de mariage ce mois-ci.
Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer l'excellente motion proposée par mon collègue de . Nous demandons au gouvernement de dresser un portrait clair et honnête des finances publiques plutôt que d'essayer de nier la gravité des difficultés. Nous lui demandons aussi de s'engager à présenter un budget comprenant des mesures pour créer de bons emplois de qualité et pour résoudre les problèmes que doivent affronter la classe moyenne et les travailleurs.
Le gouvernement n'a rien prévu pour stimuler l'économie ou aider la classe moyenne après la chute des prix du pétrole. Les Canadiens méritent des réponses de la part de leur gouvernement au sujet de l'état des finances du pays. Ils méritent un budget qui injecte de l'argent dans l'économie et qui protège l'environnement.
La classe moyenne travaille plus fort que jamais pour joindre les deux bouts après une décennie de dégâts causés par le gouvernement, mais elle continue quand même de perdre du terrain. Le plan concret du chef du NPD pour redresser l'économie canadienne aurait pour effet d'enrichir la classe moyenne et de garantir la protection de l'environnement.
Cette motion est la preuve que le NPD et son chef sont prêts à défendre les intérêts de la classe moyenne et des travailleurs du pays. Le NPD s'oppose au gouvernement conservateur et l'oblige à rendre des comptes au sujet de sa gestion irresponsable de l'économie canadienne. Nous devons relancer le Canada sur la bonne voie, créer de bons emplois de qualité à temps plein et faire de la diversification de l'économie une priorité.
Voyons rapidement les faits.
Lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, la balance commerciale du Canada était excédentaire de 26 milliards de dollars. Ils ont transformé cet excédent en déficit de 60 milliards de dollars. Le chômage parmi les jeunes est de 13,4 %, soit près du double de la moyenne nationale pour tous les groupes d'âges, ce qui fait qu'environ un quart de million de jeunes de plus qu'avant la récession n'ont pas d'emploi.
Nous avons vu disparaître les emplois de toute une génération de travailleurs de la classe moyenne; pourtant, les conservateurs ne font rien pour créer les emplois de la prochaine génération de la classe moyenne.
Pour ce qui est de la reprise, on se demande bien de quelle reprise on parle. En tout, 300 000 travailleurs canadiens se sont retrouvés en chômage et 375 000 emplois ont été supprimés dans le secteur manufacturier depuis que le est en poste. À Toronto seulement, la moitié des gens sont incapables de trouver un emploi stable à plein temps. Ils doivent compter sur des emplois à temps partiel, des postes fractionnés et des contrats de travail.
Pour ce qui est de l'avenir, le directeur parlementaire du budget prédit que les mesures budgétaires des conservateurs entraîneront la perte de 67 000 emplois au Canada d'ici 2017. Le PIB sera de 0,6 % inférieur à ce qu'il pourrait être, selon son rapport. Au cours des 35 dernières années, sous les gouvernements conservateurs et libéraux, les revenus ont progressé pour les 20 % les plus riches, mais ont reculé pour les 80 % les moins riches.
Selon Statistique Canada, lorsque nous comparons tous les budgets fédéraux, provinciaux et territoriaux, il ressort que ce sont les néo-démocrates, et non les conservateurs ou les libéraux, qui ont le plus souvent présenté des budgets équilibrés.
Les Canadiens savent que le prix du pétrole a chuté. Pour tout dire, au moment de la dernière mise à jour financière, en novembre dernier, le cours du pétrole WTI était de 81 $ le baril et il est aujourd'hui de 46 $ le baril. C'est tout un changement.
Autre changement important: plusieurs mesures annoncées récemment se sont traduites par des pertes d'emplois. Prenons Target. La société a annoncé qu'elle allait cesser ses activités au Canada, mettant au chômage 17 000 personnes. Il y a un magasin Target à proximité de ma circonscription. Des gens travaillaient et magasinaient à cet établissement. Cela aura des répercussions sur ma circonscription. Suncor a annoncé la suppression de 1 000 emplois et ce n'est qu'un début. MEXX a annoncé sa fermeture.
En décembre dernier, selon les chiffres sur la croissance de l'emploi qui ont été rendus publics, 54 000 emplois ont créés et 58 000 ont été perdus; c'est une perte nette de 4 000 emplois.
Voici un fait intéressant dont j'espère que le gouvernement tiendra compte. Il y a maintenant autant de chômeurs au Canada qu'au plus fort de la dernière récession. C'est ahurissant.
Ma circonscription n'est pas à l'abri de ces pertes d'emplois. Plus tôt ce mois-ci, nous avons appris une très mauvaise nouvelle. La société Williams Moving & Storage, qui a été établie au Canada en 1929, a annoncé qu'elle mettait fin à ses activités dans ma circonscription. C'est une très mauvaise nouvelle, car c'était un très bon employeur, une entreprise familiale dévouée qui existait depuis longtemps et qui offrait des emplois bien rémunérés. C'est une véritable tragédie, et nous compatissons avec la famille Williams, avec tous ceux qui ont perdu leur emploi ainsi qu'avec leurs proches.
Le NPD a des solutions concrètes qui rendraient la vie plus abordable. Nous avons une vision précise pour bâtir une économie durable.
Il n'y a que le chef du NPD qui dispose d'un plan concret et de l'expérience nécessaire pour remplacer les conservateurs et réparer les torts qu'ils ont causés. Les Canadiens savent qu'ils peuvent se fier au chef du NPD pour prendre la défense des petites entreprises et des travailleurs de la classe moyenne, ainsi que pour investir dans l'économie tout en protégeant l'environnement. Le chef du NPD a un plan concret pour la classe moyenne, un plan qui comprend un programme national de garderies accessibles et abordables qui coûteraient 15 $ par jour. C'est le montant maximal que paieraient les provinces, mais il pourrait diminuer si celles-ci décidaient d'investir davantage. Nous disons que les garderies pourraient coûter jusqu'à 15 $ par jour, mais cela pourrait être moins.
Notre plan prévoit un salaire minimum fédéral de 15 $ l'heure. Bien payer les employés canadiens pour leur travail est aussi un aspect important d'une économie solide.
Le rétablissement de l'âge de la retraite de 67 à 65 ans, en ce qui concerne la Sécurité de la vieillesse, est une promesse cruciale. Nous voulons réparer les torts que les conservateurs ont causés à nos personnes âgées.
Un gouvernement néo-démocrate améliorerait la situation des PME, c'est-à-dire des petites et moyennes entreprises, qui sont de véritables moteurs de la création d'emplois. Il porterait une attention particulière au soutien fourni aux propriétaires-exploitants, aux entreprises à domicile, et à tous ceux qui travaillent avec acharnement pour fournir aux Canadiens les produits et les services dont ils ont besoin jour après jour. Voilà exactement ce qu'offrirait un gouvernement néo-démocrate.
J'aimerais maintenant m'attarder sur les aspects de l'économie qui devraient retenir notre attention. Nous devons nous concentrer sur les emplois, certes, mais aussi sur le logement, les soins de santé, les services de garde d'enfants, la sécurité alimentaire et la sécurité du revenu.
Malheureusement, la pauvreté est encore trop répandue au Canada, y compris dans ma circonscription. Trop de Canadiens sont sans domicile fixe ou doivent encore fréquenter les banques alimentaires. Il faut en tenir compte quand on évalue l'économie canadienne et sa vigueur. Nous devons faire en sorte que l'économie canadienne ne profite pas seulement aux riches, mais aussi aux plus démunis.
Je trouve essentiel de consulter les gens de ma circonscription, et je le fais chaque année. Je les consulte pendant des assemblées publiques. Je consulte le maire et le conseil municipal pendant des séances du conseil. Je veux entendre ce que les gens de ma circonscription ont à dire. Leurs commentaires montrent clairement qu'ils attachent de l'importance à l'économie, mais leur principale préoccupation demeure les soins de santé. Pendant les cinq dernières assemblées publiques annuelles auxquelles j'ai participé, 50 % des gens ont souligné l'importance primordiale des soins de santé. Nous devons investir pour assurer la solidité du système de santé.
Nous devons mettre l'accent sur les éléments essentiels de notre économie. Il faut notamment pouvoir compter sur des services abordables en matière de soins de santé, de logement et de garde d'enfants, sans oublier les autres éléments importants dont me parlent les gens de ma circonscription.
Il s'agit d'une motion importante, que nous devons appuyer. J'invite le gouvernement à l'appuyer. Si le gouvernement présente sans tarder une mise à jour économique et financière, les Canadiens auront une meilleure idée de la situation. Agissons en ce sens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de pouvoir prendre la parole au sujet de la motion de mon collègue concernant la présentation immédiate d'une mise à jour financière et économique au Parlement indiquant l’état des finances du pays à la lumière des événements récents.
Le député ne sait peut-être pas que le gouvernement a présenté une mise à jour économique et financière il y a deux mois. La mémoire est une faculté qui oublie si rapidement. Permettez-moi de rafraîchir sa mémoire sur quelques points clés discutés dans cette mise à jour.
Tout d'abord, dans le contexte mondial, avec des élections à nos portes, il n'est pas surprenant que l'opposition n'ait remarqué que récemment que la situation économique a changé au Canada et ailleurs dans le monde. De ce côté-ci, toutefois, nous avons travaillé d'arrache-pied pour stimuler la croissance et la création d'emplois dans la foulée de la récession de 2008 et de 2009. Durant cette période, nous avons été témoins de la pire récession depuis la Grande Crise. Elle a été suivie par l'une des pires reprises mondiales. Des signes de ce défi se manifestent partout aujourd'hui, mais nous avons souligné bon nombre des risques dans la mise à jour économique et financière que nous avons présentée en novembre.
La dette européenne est trop élevée et l'inflation était de -0,2 % en décembre. L'économie de la zone euro piétine. Cela fait maintenant trois ans qu'elle connaît des périodes d'activité intense suivies de relâchements. L'an dernier, selon les prévisions, elle était censée croître de seulement 0,8 %. C'est une préoccupation mondiale, étant donné que c'est la deuxième économie du monde. Les trois principales économies du continent — l'Allemagne, la France et l'Italie — se sont contractées au deuxième trimestre de 2014 et sont restées faibles au troisième trimestre. Pas plus tard que la semaine dernière, la Banque centrale européenne a considérablement étendu son programme d'achat d'obligations, la valeur duquel atteindrait maintenant 1,1 billion d'euros, plus les prolongations possibles. L'objectif est d'éviter la déflation et de raviver l'économie chancelante de la zone euro.
Au-delà de l'Europe, la croissance des économies émergentes — la Chine, l'Inde et le Brésil — est également en perte de vitesse. Les conflits géopolitiques en Ukraine, en Irak et en Syrie ont compliqué la reprise économique et alimentent l'incertitude à l'échelle mondiale.
Nous le disons depuis des années et cela reste toujours aussi valide aujourd'hui qu'en novembre: l'économie mondiale est fragile. La croissance ne peut pas être tenue pour acquise. Beaucoup de pays doivent prendre des décisions déchirantes et tout le monde doit y mettre du sien.
Parlons maintenant du rendement du Canada. Durant des années, le Canada y a mis du sien, et cela a porté ses fruits. Même si la reprise mondiale a été difficile, le Canada a ouvert la voie à la croissance économique. Un ralentissement qui n'a pas commencé ici nous a frappés plus tard et nous a touchés moins gravement que la plupart des pays; le Canada s'en est sorti rapidement et en meilleure posture que d'autres économies développées.
Nous avons récupéré tous les emplois perdus durant la récession. Le gouvernement conservateur a d'ailleurs créé, net, plus de 1,2 million d'emplois depuis le creux de la récession. D'autres gouvernements augmentent les impôts pour éponger les déficits; le nôtre réduit les impôts. Jamais, depuis l'époque où John Diefenbaker était premier ministre, il y a plus de 50 ans, le fardeau fiscal fédéral n'a été aussi bas. Voilà pourquoi le gouvernement a proposé, dans sa dernière mise à jour économique et financière, de nouvelles réductions d'impôt pour les familles canadiennes, qui travaillent fort.
Après des années de travail acharné, le Canada a maintenant un réseau de libre-échange qui s'étend aux quatre coins du monde. Je ne saurais trop insister sur l'importance de ce réseau pour l'économie canadienne. En donnant accès à plus de la moitié de l'économie mondiale aux manufacturiers canadiens pour exporter leurs produits, nous leur offrons un avantage important dans un marché mondial hautement concurrentiel.
Nos efforts ont été reconnus, sauf peut-être par les députés d'en face. Je me permets donc de leur rafraîchir la mémoire au sujet de certaines des réalisations du gouvernement.
Bloomberg a déclaré que le Canada se classe au deuxième rang des meilleurs endroits où faire des affaires. Pour ceux qui se demandent qui arrive au premier rang, c'est Hong Kong, parce que les coûts de démarrage d'une entreprise y sont peu élevés.
Le FMI et l'OCDE s'attendent à ce que le Canada figure parmi les économies affichant la plus forte croissance des pays du G7 cette année et l'an prochain. Pour la septième année d'affilée, le Forum économique mondial a désigné le système bancaire canadien comme le plus solide du monde. De plus, quatre agences de notation — Moody's Investors Service, Fitch Ratings, Standard & Poor's et DBRS — ont confirmé qu'elles continuaient d'accorder la plus haute cote de crédit au Canada. On s'attend à ce que le Canada conserve sa cote AAA au cours de la prochaine année.
Chose plus importante encore, nous avons créé la classe moyenne la plus solide au monde, selon le New York Times.
Par ailleurs, nous avons collaboré avec nos alliés étrangers afin d'imposer des sanctions économiques au régime voyou de Poutine. Ces sanctions ont maintenant des répercussions sur l'économie de la Russie, dont la cote de crédit vient d'être classée comme spéculative, ce qui est à des lieues de notre cote AAA.
De toute évidence, nous sommes sur la bonne voie, et nous devons maintenir le cap. Nous devons sans cesse miser sur la prospérité plutôt que sur des programmes de dépense irresponsables qui voueraient notre pays et la prochaine génération à un inéluctable déclin. Le choix du gouvernement est celui de la prospérité, et je sais que c'est également le choix des Canadiens.
Comment peut-on assurer la prospérité? En appliquant notre plan qui vise à stimuler la croissance et l'emploi grâce à un faible taux d'imposition. Les députés ont probablement déjà entendu parler des objectifs du gouvernement, mais ils méritent d'être répétés: maintenir un faible taux d'imposition pour les familles et les créateurs d'emplois canadiens; permettre aux Canadiens d'acquérir les compétences dont ils ont besoin pour occuper l'emploi qu'ils désirent; investir dans des programmes de recherche et d'innovation de calibre mondial; réduire le fardeau administratif et donner plus d'autonomie aux entreprises; développer nos ressources naturelles de façon responsable; aider les entreprises à réussir dans les marchés mondiaux en encourageant le commerce et les investissements étrangers; et faire des investissements sans précédent dans les infrastructures, notamment grâce à notre nouveau plan Chantiers Canada, qui représente l'investissement en matière d'infrastructure le plus important et le plus long qu'ait connu le Canada.
Ces mesures s'appuient sur un engagement ferme de la part du gouvernement: rétablir l'équilibre budgétaire en 2015.
Dans le creux de la récession, le déficit du Canada s'élevait à plus de 55 milliards de dollars. Aujourd'hui, comme l'a affirmé le , nous sommes en bonne voie d'absorber le déficit et de commencer à rembourser la dette nationale. Je le répète: nous allons atteindre l'équilibre budgétaire en 2015, tel que nous l'avons promis aux Canadiens. C'est là une réalisation remarquable, d'autant plus que de nombreux pays sont encore aux prises avec des déficits énormes. En fait, le ratio de la dette nette au PIB du Canada demeure le plus bas du G7.
Rétablir l'équilibre budgétaire n'est pas chose facile. Après tout, les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls. Il faut un plan et de la discipline pour y parvenir; on ne peut se contenter de beaux discours à l’approche des élections.
Les Canadiens devraient être fiers, non seulement du fait que nous allons bientôt atteindre l'équilibre budgétaire, mais aussi de la façon dont nous nous y sommes pris. Nous avons réduit les impôts près de 180 fois. Nous avons augmenté les paiements de transferts de 55 % depuis 2006, pour atteindre 65 milliards de dollars cette année. Ces transferts vont aux grandes priorités comme les soins de santé et l'éducation postsecondaire. Nous demeurons résolus à maintenir de faibles taux d'imposition, tout en augmentant les transferts de manière responsable en fonction de la croissance économique.
Ce qui n'augmente pas, c'est la bureaucratie à Ottawa. Les dépenses directes des programmes fédéraux ont diminué pour la quatrième année consécutive. Nous avons assidûment contrôlé les dépenses du gouvernement, ce que peu de pays ont fait, et nous y sommes arrivés en maintenant les programmes et les services sur lesquels comptent les Canadiens.
Cela nous a permis d'aider encore plus les familles de travailleurs canadiens. Je fais allusion aux récentes mesures prises par le gouvernement pour aider les familles canadiennes à prospérer. Ces mesures comprennent des propositions de bonification de la prestation universelle pour la garde d’enfants, d'introduction d'une baisse d'impôt pour les familles et de majoration des limites associées à la déduction pour frais de garde d'enfants.
Le gouvernement comprend les vérités fondamentales suivantes: aucun gouvernement ne peut atteindre la prospérité en passant par la taxation, et aucun gouvernement ne peut dépenser indéfiniment plus que ce qu'il perçoit.
Nous ne pouvons pas tenir la prospérité pour acquise. Le gouvernement conservateur ne l'a jamais fait. Nous avons travaillé fort pour veiller à ce que nous soyons dans une meilleure position qu'en 2008. Nous avons le devoir de gérer nos finances de façon responsable.
Grâce au leadership inébranlable du , nous rétablirons bientôt l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas le moment de faire des expériences risquées. Comme je l'ai dit en novembre lors de la mise à jour économique et financière, le Canada a fait beaucoup de chemin, mais il n'est pas encore tiré d'affaire. L'économie mondiale demeure fragile. Le député ne devrait pas se surprendre qu'elle soit encore fragile deux mois plus tard. Heureusement, le gouvernement a un plan qui fonctionne pour relever ces défis, et nous devons maintenir le cap. C'est pourquoi je demande au député — à tous les députés — de mettre de côté cette motion et de plutôt collaborer pour améliorer encore davantage le meilleur pays du monde.
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Monsieur le Président, je sais qu’ils sont inquiets que le bilan du gouvernement soit aussi bien reçu par les Canadiens et que leur bilan est synonyme d’un lourd gouvernement, d’une faible croissance et de déficits monstres.
Nous ne sommes pas seulement en désaccord avec l’opposition au sujet de l’allégement fiscal pour les familles canadiennes; nous ne nous entendons pas non plus sur les réductions d’impôts pour les entreprises canadiennes en vue de créer des emplois et de stimuler la croissance économique. De plus, le Canada offre maintenant le taux d’imposition générale sur les nouveaux investissements commerciaux le moins élevé des pays du G7. Selon KPMG, c’est au Canada que le fardeau fiscal total des entreprises est le plus faible au sein du G7; en fait, il est plus bas qu’aux États-Unis de 46 %.
L’opposition ferait marche arrière; en particulier avec le NPD, qui affirme qu’il augmenterait les impôts des entreprises. Seul un parti sans expérience à la tête d’un gouvernement ou d’une entreprise peut se dire que d’aller piger dans les poches des entreprises stimulerait la création d'emplois.
J’assure à la Chambre et à tous les Canadiens que nous continuerons de réduire les impôts des entreprises et les lourdeurs administratives. Nous avons réduit les impôts tout en augmentant, à des niveaux sans précédent, l’aide financière fédérale dans les services sociaux et les services de santé qui nous définissent.
Ce succès n'est pas le fruit du hasard. Le gouvernement a créé les conditions nécessaires au succès et les a maintenues même lorsque les temps étaient durs. Cette réalité a peut-être échappé à l'attention des partis de l'opposition, mais des experts indépendants du monde entier en ont pris bonne note. Moody's Investor Service, Fitch Ratings, Standard & Poor's et DBRS ont tous de nouveau accordé au Canada leur plus haute cote de crédit. On s'attend aussi à ce que le Canada conserve sa cote AAA au cours de la prochaine année. Ces décisions illustrent un milieu exceptionnel pour les entreprises dans tous les domaines, de la fabrication au commerce en passant par les investissements. Au pays, l'excellente conjoncture économique favorise la création d'emplois à temps plein de grande qualité pour les Canadiens.
Même si les mesures que nous avons adoptées ne peuvent pas nous protéger totalement contre les risques et les crises de demain, nous pouvons avoir l'assurance que les bases que le gouvernement a jetées au cours des sept dernières années nous ont mis sur la bonne voie. Nous allons continuer de travailler d'arrache-pied sur le prochain budget fédéral, tout en étant pleinement conscients que, comme d'autres pays, nous devrons affronter d'autres vents contraires.
Comme le gouvernement et le l'ont toujours dit, l'économie mondiale demeure fragile. Nous ne sommes pas à l'abri des forces économiques étrangères ni des décisions prises par d'autres pays.
C'est vrai que le Canada est un important exportateur de pétrole et qu'il faut surveiller de très près les effets de l'effondrement imprévu du cours du pétrole brut depuis juin dernier. Nous savons que les conséquences des baisses du cours du pétrole sont complexes et qu'elles peuvent avoir divers effets sur l'économie. Compte tenu de la volatité des prix, l'avenir à court terme du cours du pétrole ne fait pas consensus. C'est pour cette raison que nous faisons preuve de prudence et que nous suivons de près l'évolution des choses.
Je m'inscris en faux contre le raisonnement sur lequel se fonde la motion dont nous sommes saisis, et qui part du principe que les circonstances actuelles ne changeront pas et n'évolueront pas. La motion présentée aujourd'hui voudrait que nous agissions précipitamment, paniquant aux premiers signes d'adversité. Je peux garantir aux Canadiens que le gouvernement évitera de prendre des mesures hâtives et incertaines pour protéger le Canada contre les secousses mondiales. Nous continuerons de faire comme nous avons toujours fait, c'est-à-dire d'agir avec prudence, efficacité et fermeté. Comme toujours, nous nous fonderons sur des analyses et des politiques rigoureuses qui ont fait leurs preuves et qui ont déjà favorisé l'emploi et la croissance lors de conjonctures mondiales difficiles. Je me réjouis à l'idée que notre prochain budget respectera, comme toujours, cet engagement.
J'invite tous les députés à appuyer les mesures prises par le gouvernement et à rejeter la motion d'aujourd'hui ainsi que toutes les autres propositions peu judicieuses.
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Monsieur le Président, je suis très fière de me lever à la Chambre pour joindre ma voix à celle de mes collègues et pour appuyer la motion présentée par mon collègue de .
Avant de commencer mon discours, j'aimerais mentionner que je partagerai le temps qui m'est alloué avec mon collègue de , que j'ai d'ailleurs bien hâte d'entendre.
La motion présentée à la Chambre est très simple. Les demandes du NPD sont assez claires. Je vais tout de même les présenter à nouveau au gouvernement parce que, parfois, on parle sans que le message ne puisse passer. Je vais donc essayer de nouveau.
Tout d'abord, nous demandons au gouvernement de présenter une mise à jour financière et économique au Parlement afin d'informer tout autant les parlementaires que les Canadiens de l'état réel de nos finances publiques. Nous ne voulons pas des projections un peu bidon de la part des conservateurs comme on en a vu récemment. Nous voulons une mise à jour de l'état de nos finances publiques.
De plus, nous demandons aussi au gouvernement de s'engager à présenter un budget qui comprendra des mesures pour aider la classe moyenne et créer des emplois de qualité. Cela serait franchement rafraîchissant. Ces demandes ne sont pas déraisonnables, bien au contraire.
Pourtant, depuis que nous avons commencé à débattre de cette motion aujourd'hui, les conservateurs refusent de répondre à nos questions et d'être transparents avec les Canadiens. Ils nous jettent de la poudre aux yeux. Ils essaient de se faire passer pour d'excellents gestionnaires, mais tout le monde sait que ce n'est pas le cas. Je peux comprendre qu'ils veulent tenter de cacher ou de nier la réalité, parce qu'elle est loin d'être à leur avantage. La situation actuelle au Canada démontre très clairement l'incompétence de ce gouvernement conservateur. Comme je le disais, les conservateurs cherchent à nous faire croire qu'ils sont de bons gestionnaires et qu'on devrait leur faire confiance pour mener notre économie et aider les familles de la classe moyenne. Cependant, les Canadiens savent que ce n'est pas le cas.
Au NPD, à maintes reprises, nous avons soulevé l'obsession des conservateurs pour le secteur de l'extraction des ressources naturelles aux dépens des autres secteurs de l'économie canadienne et les conséquences possibles d'un manque de diversification de l'économie canadienne. On est d'ailleurs confrontés à ces conséquences aujourd'hui. Les conservateurs ont nié les faits et tenté de discréditer le NPD pour différentes raisons. Aujourd'hui, on est devant une situation problématique avec le coût actuel du pétrole.
Le prix du baril de pétrole est en chute libre. Tout récemment, les services économiques de la Banque TD ont annoncé qu'à cause de cette chute des prix du pétrole, il serait particulièrement difficile, voire impossible, pour le gouvernement canadien de retourner à l'équilibre budgétaire en 2015-2016, tel que promis. On l'envisage plutôt dans l'horizon de 2017-2018, ce qui est même assez optimiste.
La Banque TD semble croire à une hausse du prix du pétrole. Pourtant, d'autres économistes sont beaucoup plus pessimistes. On pourrait même voir le retour à l'équilibre budgétaire plus tard que 2017-2018 si les choses se poursuivent telles qu'elles le sont actuellement.
Je vais me permettre de citer M. Alain Dubuc, du quotidien La Presse. C'est un un article qui a été publié hier. Je ne pense pas qu'on puisse soupçonner M. Dubuc d'être un néo-démocrate caché. Par contre, il a très bien exposé l'incompétence des conservateurs sur le plan économique. Il disait ce qui suit:
La recette canadienne reposait moins sur un quelconque génie conservateur que sur un avantage fortuit, le pétrole, sur lequel on n'avait aucun contrôle. Le succès canadien, ou plutôt l'illusion de succès nourri par des chiffres dopés à l'EPO pétrolier, reposait beaucoup trop sur l'accélération des investissements pétroliers et de la croissance de l'Ouest, et beaucoup trop peu sur la modernisation et la diversification de l'économie canadienne, avec de lourdes conséquences environnementales et des coûts élevés pour le Québec et l'Ontario. Le gouvernement est donc en partie responsable du choc actuel.
Comme je le disais, M. Dubuc résume très bien la situation et met en lumière le problème causé par les conservateurs lorsqu'ils ont décidé de mettre tous leurs oeufs dans le même panier et de se concentrer exclusivement, ou presque, sur le secteur de l'extraction des ressources naturelles aux dépens des autres secteurs de l'économie. Je pense au secteur manufacturier, qui a subi des pertes énormes au cours des dernières années.
Aujourd'hui, on est confrontés à des pertes d'emplois et à des faillites de grandes compagnies comme c'est le cas pour Sony et Mexx, pour ne nommer que celles-là. Suncor annonce aussi des pertes d'emplois au sein de son entreprise. Même le secteur de l'extraction de nos ressources naturelles souffre actuellement parce que le prix du pétrole est beaucoup trop bas.
Selon les estimations des économistes, chaque diminution de 5 $ du prix du baril du pétrole prive notre gouvernement de près de 1 milliard de dollars. On peut donc imaginer, si le prix du pétrole demeure aussi bas que 45 $ américain le baril, comme c'est le cas aujourd'hui, cela pourrait représenter des pertes de revenus de près de 6 milliards de dollars en un an pour le gouvernement canadien. Or le gouvernement conservateur comptait sur ces revenus pour arriver à des surplus afin de faire des promesses électorales à ses petits amis. On se trouve donc dans une situation problématique. Au-delà du fait de ne pas nécessairement pouvoir aider les familles canadiennes, on se trouvera peut-être devant d'autres compressions. En fait, les choix du gouvernement sont assez restreints. C'est pour cela que le NPD demande une mise à jour économique et financière aujourd'hui. Il veut un portrait réel de la situation pour être en mesure de faire les choix les plus appropriés pour les familles canadiennes.
En regardant la situation, je peux certainement croire que le gouvernement est en panique et veut retarder le dépôt de son budget jusqu'en avril. Cependant croiser les doigts, espérer que le coût du pétrole se stabilise ou soit à la hausse, ce n'est pas une stratégie économique valable. J'espère que les conservateurs vont le réaliser assez rapidement.
Les conservateurs maintiennent qu'ils vont équilibrer le budget coûte que coûte, mais comment vont-ils arriver à un tel résultat? Vont-ils couper dans les services aux Canadiens encore plus qu'ils ne l'ont déjà fait? Vont-ils puiser dans la réserve pour éventualités, qui devrait servir à des situations d'urgence, et non pas à combler les trous dans le budget que les conservateurs n'ont pas été capables de prévoir? Aucun de ces deux choix n'est une véritable solution qui va bénéficier aux familles canadiennes. Les citoyens ont besoin de l'assistance du gouvernement.
Déjà, il y a quelques mois, on a vu les conservateurs reporter à après les élections l'achat d'équipements militaires de 3 milliards de dollars, parce que, là encore, ils voyaient qu'ils ne seraient pas capables d'arriver à leur équilibre budgétaire. Ils ont coupé dans des service qui ont affecté directement les services de première ligne aux anciens combattants, des gens que ce gouvernement cherche à utiliser constamment à des fins électorales. Ils se disent les grands défenseurs de nos militaires et de nos anciens combattants, alors qu'on sait très bien que c'est absolument faux. On sera confrontés à des choix déchirants parce que le gouvernement conservateur est tout simplement incompétent en ce qui concerne la gestion économique et il n'a pas été en mesure de faire des prévisions pour le budget.
En fait, il a préféré faire des cadeaux électoraux à ses petits amis. A-t-il suggéré la possibilité de ne pas mettre en place le régime coûteux et inefficace de fractionnement du revenu? Pas du tout, au contraire, je pense qu'il perdrait beaucoup de plumes en cette année électorale. Pourtant, ce régime a été décrié par de nombreux experts, par de nombreux économistes. En plus de ne rien apporter à plus de 85 % des familles canadiennes — c'est énorme —, de claires indications montrent que la mise en place d'un tel régime plongerait le gouvernement dans un déficit. On est donc déjà dans une situation problématique, alors que le gouvernement envisage de puiser dans des réserves qui devraient servir dans les cas d'inondations ou de catastrophes naturelles, des événements imprévus de la sorte. Or le gouvernement cherche à gagner des points dans certaines circonscriptions, auprès d'une certaine élite que les conservateurs essaient de mettre dans leur poche, et il continue de mettre en avant un tel plan.
Je me rappelle très bien que le nouveau était tout fier d'annoncer aux citoyens, à ses supporteurs conservateurs, que grâce à ce crédit d'impôt mis en place par son gouvernement, sa famille pourrait bénéficier d'un crédit d'impôt de près de 3 500 $. C'est magique! Heureusement qu'il y a des limites aux crédits d'impôt. Je ne peux pas imaginer ce qu'il pourrait gagner avec son nouveau salaire de ministre. Que va donc apporter ce régime à 85 % des familles canadiennes? Absolument rien. C'est encore un cadeau pour des grosses poches dans l'espoir d'avoir des votes.
Ce qu'on demande ici aujourd'hui est très simple. Nous voulons que le gouvernement cesse de jouer à l'autruche et soit transparent et honnête avec les Canadiens, pour une fois. Nous voulons qu'il nous présente la situation économique actuelle. Le NPD a présenté des mesures qui pourraient venir en aide aux familles canadiennes. Je pense notamment à notre plan national de garderies abordables. Au moment où le Québec a mis un tel programme en place, 70 000 femmes sont arrivées sur le marché du travail. C'est une mesure concrète pour stimuler l'économie et créer des emplois. Je n'entends pas le gouvernement proposer de telles choses. C'est ce qu'on aimerait voir aujourd'hui, que le gouvernement s'engage à nous présenter un budget qui comprendrait des mesures pour aider les familles canadiennes et qu'il nous présente une mise à jour économique. C'est très simple.
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Monsieur le Président, je souhaite une bonne année électorale à tous.
Mes collègues ont certainement misé sur un sujet très important pour cette première journée de l'opposition. L'économie, les régions, la classe moyenne et l'intervention, voilà comment je résume cette situation un peu troublante et surtout inquiétante. Pendant ce temps, le gouvernement conservateur, lui, préfère laisser les choses aller plutôt que d'intervenir immédiatement de façon adéquate.
Cette façon de faire me fait penser à un jeune qui pense que le budget peut s'équilibrer lui-même. Inévitablement, la main invisible n'interagit avec les acteurs économiques que lorsque des stimulus sont injectés dans l'économie et lorsqu'il y a une matière palpable afin d'activer le processus économique. Là où les acteurs se mettent en place, ils peuvent créer de la richesse et de la croissance.
Je fais toujours une analyse un peu plus sociale de l'économie, puisque j'estime que le plus important est d'observer la réaction des acteurs dans de telles situations. En premier lieu, j'aimerais surtout saluer le sujet de l'excellente motion proposée par mes collègues de et de , qui démontre sans équivoque l'inaction, voire l'incompétence de notre gouvernement actuel afin de répondre aux aléas de la conjoncture économique actuelle.
Par cette motion, le NPD demande non seulement au , mais aussi au gouvernement conservateur de se concerter et de présenter immédiatement au Parlement une mise à jour financière et économique indiquant nécessairement l'état des finances publiques du pays à la lumière de la présente situation économique instable et, surtout, faisant état des pertes d'emplois, de la chute des prix du pétrole, du déclin des recettes publiques et de l'influence de celles-ci l'une sur l'autre. De même, on lui demande de préparer un budget qui tient compte de la situation économique et de la classe moyenne en créant plus d'emplois de qualité à temps plein et en faisant de la diversification économique la priorité.
Le gouvernement se pète les bretelles en disant qu'il a créé beaucoup d'emplois, mais ce sont des emplois atypiques, à court terme, à temps partiel et au salaire minimum. Ce n'est pas cela qui fait bouger une économie et qui permet à un pays de créer de la richesse afin d'améliorer ou de maintenir la légendaire qualité de vie des Canadiens et des Canadiennes d'un océan à l'autre.
La classe moyenne, puisque c'est elle qui écope le plus, a été massacrée lors des dernières décennies, autant par le Parti libéral que par le Parti conservateur. La nomenclature en est tellement exhaustive que je m'y perdrais avant la fin de mon discours. Pourquoi? On peut parler des cadres administratifs pour les PME afin qu'elles oeuvrent dans un contexte adéquat et prospère, du tissu social pour les familles à faible revenu, du logement social, de l'assurance-emploi, qui est un moyen de transition entre les emplois, ainsi que des suppressions de postes à Postes Canada et à Radio-Canada, qui étaient des emplois typiques de la classe moyenne et qui reflétaient l'identité des Canadiens et Canadiennes d'un océan à l'autre.
Ce n'est pas croyable, ce qu'on a fait vivre aux gens de cette classe tout en hypothéquant leur budget: frais d'administration, frais afférents, diminuation du pouvoir d'achat, hausse des coûts de l'énergie surtout, comme l'électricité, le chauffage à l'huile et la gazoline, et toute l'influence que cela a sur leur quotidien.
Un des exemples que j'aime bien mentionner est celui de mes parents. Je viens d'une famille modeste de la classe ouvrière. À l'époque de mes parents, c'était possible d'économiser pour s'acheter une petite maison et une petite voiture ou intermédiaire, et ce, tout en étant en mesure de nourrir et de vêtir adéquatement sa famille et de s'offrir quelques moments de loisirs de temps à autre.
C'était possible, sans s'endetter par-dessus la tête, avec un médecin de famille disponible et des projets pour envoyer les enfants à l'université. Hélas, aujourd'hui, tout cela a bien changé et ce n'est plus le cas.
Les familles de la classe moyenne doivent faire des choix déchirants quant à la nourriture et les vêtements. Au sujet des vêtements, j'ai des adolescents disant qu'ils veulent la marque de commerce la plus en vogue et, naturellement, la plus chère. L'autre choix déchirant de la classe moyenne est de s'endetter encore davantage et d'être ainsi à la merci des grandes banques. Dans une société ou tant de richesses existent, c'est totalement inacceptable, surtout quand un gouvernement ne réagit pas à la conjoncture économique changeante et en transition depuis 2008.
Conséquemment, l'État doit investir afin de stimuler la croissance, et ce, par des investissements majeurs en recherche et développement qui, elle, prépare l'avenir. Il doit investir dans les PME, génératrices d'emplois sûrs et garantes d'une économie locale viable et souvent de l'existence et de la survie même de plusieurs régions au Canada.
Aussi, des investissements doivent être faits dans les infrastructures de transport en général. Par exemple, les routes, viaducs, ponts, chemins de fer et transports en commun sont d'une importance capitale au Canada, un pays si vaste.
Le fait de mettre en relief l'impact sur les coûts d'exploitation de nos entreprises dans bien des secteurs d'activité économique des transports — du côté des intrants, bien sûr, mais surtout du côté de l'influence que cela a sur la productivité et l'efficacité —, c'est déjà démontrer hors de tout doute pourquoi il est urgent d'agir pour l'ensemble de notre économie, de nos secteurs qui sont toujours compétitifs — parce que certains le sont toujours —, mais aussi de ceux qui sont prometteurs et en développement.
Je me permettrai d'en énumérer quelques-uns de ma propre circonscription, qui pourraient fort mériter un cadre économique adéquat pour eux. Enerkem, à Westbury, qui produit du biocarburant, est l'un des leaders au Canada. Soucy Techno, à Rock Forest, et Waterville TG, à Waterville, oeuvrent dans le secteur du caoutchouc, qui est toujours extrêmement compétitif et dépendant de l'industrie automobile. La Scierie Paul Vallée Inc., à Saint-Isidore-de-Clifton, est dans l'industrie du bois. Le secteur du granit à Stanstead est en plein essor. Pour les coûts de transport, je peux affirmer quelque chose: au poids des pièces d'équipement qu'ils doivent transporter, c'est fait un par un et cela coûte cher. Le groupe Cabico Inc., à Coaticook, oeuvre dans la fabrication d'armoires.
Toutes ces entreprises et plusieurs autres de mon comté attendent que le gouvernement agisse et qu'il puisse enfin produire un cadre où la prospérité va être de l'avant. J'ai oublié de mentionner l'usine Graymont, à Marbleton, qui est l'une des plus vieille mines en Amérique du Nord, 1840, est l'une des plus grandes productrices de chaux au monde.
Une mise à jour économique suivie de mesures concrètes axées sur la diversification économique ne peut être perçue que comme un acte légitime d'un gouvernement et d'un ministre responsables; elle ne peut que rassurer la population. Au lieu de cela, on continue de miser sur un seul secteur d'activités sur lequel repose l'entier fardeau de la croissance économique au Canada.
C'est extrêmement décevant de réfléchir et d'agir comme cela, compte tenu de toutes nos collectivités, ces régions et municipalités qui, au siècle dernier, devaient leur existence, la plupart du temps, à un seul secteur d'activité industrielle. C'était ce qu'on appelait les villes monoindustrielles. Ceux qui ne se sont pas adaptés, qui n'ont pas réagi et qui ne se sont pas ajustés sont devenus pratiquement des villages fantômes.
Est-ce cela qui attend le Canada?